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1830 ou la révolution introuvable
À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.
Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?
Sous les pavés, Louis-Philippe
« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.
Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?
“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.
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Les frégates « Belh@rra » de la Marine nationale seront moins bien équipées que celles vendues à la Grèce
par Laurent Lagneau · 23 mars 2022
Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.
Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.
Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.
Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.
La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.
Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».
« Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».
Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».
Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.
Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].
Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,
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Danemark, l’échappée royale
Le chignon impeccable rappelle celui de Simone Veil, mais la reine Margrethe II, 82 ans, artiste et polyglotte, s’est prise de passion pour une autre Française prénommée Simone, le “castor” (Simone de Beauvoir), qu’avec feu son mari, le prince Henrik, un Français né Henri de Laborde de Monpezat, elle a traduit en danois. Cela vous pose une cour royale – loin des tapages d’autres royautés aux frasques proches de celles des Kardashian.
La reine, surnommée “Daisy”, fête cette année son jubilé d’or (50 ans de règne), un peu dans l’ombre de celui de platine de sa cousine la reine Elizabeth. En raison du contexte délicat, du Covid-19 puis de la guerre en Ukraine depuis l’invasion russe, le 24 février, le programme des festivités a été reporté, mais rien n’empêche de se rendre à Copenhague pour une échappée royale ; d’autant que le pays vient d’assouplir les restrictions sanitaires.
Margrethe II a succédé à son père, Frederik IX, le 15 janvier 1972. Elle devint alors la première femme à monter sur le trône de la plus ancienne maison royale européenne – car si Margrethe I régna (1375-1412), elle n’eut pas de titre. Margrethe II doit le sien au vote qui a accompagné le changement de Constitution, le 5 juin 1953, ratifié par référendum, de cette démocratie parlementaire et monarchie constitutionnelle.
À Copenhague, visitez le château de Christiansborg, siège du Parlement et du gouvernement, où sont reçus les chefs d’État. Comme le préconise l’office du tourisme (www.visitdenmark.fr), suivez la garde au départ chaque matin, à 11 h 30, du château de Rosenborg jusqu’à sa relève, à 12 heures, devant Amalienborg, la résidence royale d’hiver.
Emprisonnée vingt ans dans le donjon
À seulement trente kilomètres de la capitale, Hillerod est immanquable. On y visite le château de Frederiksborg, sur-nommé le “Versailles danois”, chef-d’œuvre de la Renaissance danoise, construit entre 1560 et 1630. C’est dans ce palais, le plus vaste de Scandinavie, que les rois étaient jadis sacrés. Ses collections exceptionnelles permettent de remonter le fil de l’histoire de la cour. Une femme s’en détache, elle se nomme Leonora Christina (1621-1698) – objet d’une exposition jusqu’au 30 juin -, qui n’eut d’autre titre que celui de comtesse, car bien que fille du roi Christian IV, sa mère, Kirsten Munk, n’était que noble. Leonora voyagea en Europe (et rencontra Descartes), mais elle est surtout connue pour avoir été emprisonnée dans le donjon pendant vingt ans pour raisons politiques. L’autre femme à l’honneur est plus actuelle et son destin plus enviable, c’est la gracieuse princesse héritière Mary, qui a inauguré, le 4 février, avec ses enfants l’exposition officielle qui lui rend hommage (jusqu’au 31 août).
Pour un séjour pendant les vacances de Pâques, nous conseillons deux établissements du groupe Brochner (www.brochner-hotels.com) : l’hôtel Ottilia, qui possède des chambres aux fenêtres hublots (à partir de 150 euros), ou le SP34 (la nuit à 230 euros en suite, 16 euros le petit déjeuner-buffet organique), référence du design, déjà vanté dans nos pages. Il jouxte le restaurant Vækst (34, rue Sankt Peders), qui avait une étoile Michelin avant la pandémie et possède tous les atouts pour la regagner. C’est maintenant qu’il faut réserver (premier menu, trois plats, à 32 euros, et gastronomique, à environ 50 euros).
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Dissuasion : Le missile ASMP-A Rénové des Forces aériennes stratégiques va entrer en production
par Laurent Lagneau · 24 mars 2022
Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.
Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].
Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.
« Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.
Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.
Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.
« Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.
L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.
En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.
Photo : archive
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[JEU CONCOURS] Gagnez un séjour à Mandelieu dans un hôtel 4 étoiles
Jusqu’au 05 avril 2022, participez à notre jeu concours pour peut-être gagner 1 séjour de deux nuits pour deux personnes à l‘hôtel Ermitage de l’Oasis à Mandelieu-la-Napoule ! Le gagnant sera tiré au sort :
Pour participer, répondez à la question ci-dessous :
L'Humanité
Mémoires incandescentes
ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie France24 - World
Romania's Iași pogrom, one of the worst massacres of Jews during World War II
Issued on: 25/03/2022 - 13:25Modified: 25/03/2022 - 13:27
During World War II, one of the worst massacres of the conflict took place in Eastern Europe, in Romania's second city of Iași. A tenth of the city's population – more than 13,000 people – was murdered in the space of a few days, simply because they were Jews. More than 80 years after the Iasi pogrom, most people in Romania know little about these atrocities, and the country's far-right party is gaining in strength – as are those who want to rewrite history. FRANCE 24's Nadia Blétry, Thierry Trelluyer and Ruth Michaelson report.
The Holocaust saw the cold-blooded murder of 6 million Jews. The worst of the tragedy took place in eastern Europe: in Poland, Ukraine, Hungary and Romania. It's estimated that up to 380,000 Jews were killed in Romania: most by the police, but some by ordinary citizens, with the complicity of the dictatorship led by Ion Antonescu. One of the most violent episodes was the Iași pogrom in the summer of 1941.
When Romania, an ally of the Third Reich, sent its army into neighbouring Moldova which was occupied by Soviet forces, the Soviets bombed the city in revenge. Iași was a cradle of several fascist and anti-Semitic movements and the Jewish population was immediately targeted in retaliation, accused of being Communist spies. The police then attacked and were joined by mobs taking up pickaxes and sticks. Many Jewish people were rounded up and shot dead at the police headquarters, or thrown into so-called death trains, where they were crammed one on top of the another in atrocious conditions – many dying of heat, hunger, thirst and suffocation. A tenth of the population of Iași – more than 13,000 people – was massacred in the space of just a few days.
Beyond historians, most people in Romania know little about these atrocities. A law has just been passed to make the education of the Holocaust compulsory in schools, but it has not yet been implemented.
Meanwhile, the country's far-right party is gaining in strength and took almost 10 percent of the vote in December 2020 elections. Some are nostalgic for what is known as the "Greater Romania" of the interwar period.
Drone images: Octavian Coman
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The first major massacre in the ‘Holocaust by bullets’: Babi Yar, 80 years on
HOLOCAUST REMEMBRANCE DAYHow three-quarters of French Jews survived the Holocaust, despite the Vichy regime
The green ticket roundup: France marks 80 years since its first mass arrest of Jews
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Dissuasion nucléaire : Le dialogue stratégique proposé par M. Macron aux Européens est « toujours sur la table »
par Laurent Lagneau · 23 mars 2022
Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».
Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».
Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…
Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.
Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.
« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.
Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.
„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs
— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022
L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».
S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».
Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…
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Le cœur est un chasseur solitaire
A lors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s’estompe, et il n’y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées de la Black-foot River, le rythme à quatre temps et l’espoir de voir venir un poisson à la surface. À la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. Comme Norman Maclean, dans la Rivière du sixième jour, August est un jeune homme interdit qui, sans se connaître vraiment – c’est là le lot de l’adolescence -, demeure un étranger pour lui-même dans un monde qu’il ne comprend pas.
Au cœur du drame, ici, la lente érosion du couple que formaient ses parents, jusqu’à l’inévitable séparation et les sacrifices que celle-ci impose à ses victimes. Face au silence de son père, avec qui il ne sait que parler du beau et du mauvais temps, August suit sa mère et quitte la terre de son enfance dans les plaines du Michigan où « l’absence de relief est profondément enracinée chez les gens du coin, qui n’éprouvent pas le besoin d’observer les choses en prenant de la hauteur ». Avec elle, sur la route de Lewis et Clark, il rejoint le Montana rural.
Là, les canyons et les rivières de l’Ouest américain côtoient la médiocrité des banlieues et de ses mobile homes qui campent dans des champs mal entretenus entre les piscines en plastique et les trampolines cassés décolorés par le soleil. « August avait la sensation que son existence était désormais divisée en deux parties distinctes : celle dans laquelle son père, sa mère et lui vivaient ensemble dans la nouvelle maison, et celle d’aujourd’hui où tout baignait dans un brouillard confus. » Dans ce roman d’apprentissage grave et mélancolique, Callan Wink suit son héros de ses 12 à ses 19 ans, depuis ses années collège au début des années 1990. La fiction et les souvenirs se confondent dans une écriture dont on perçoit l’allure autobiographique : comme l’auteur, la plupart des garçons de l’âge d’August se sont engagés dans l’armée, mais n’en sont jamais revenus. « Nous, on a eu le Viêtnam, constate le coach de l’équipe de football du lycée, alors que s’effondre le World Trade Center . Et vous, vous aurez à affronter ça. »
Se soustraire à “la fange d’ici-bas”
Callan Wink signe avec August un roman touchant et lumineux où la difficulté de se connaître et de se trouver n’obtient une réponse que dans l’impossible lutte pour tenter de se soustraire à « la fange d’ici-bas ». « La plupart du temps, il aurait voulu échapper à sa propre compagnie, mais il n e voyait pas comment faire. » Là, dans le portrait de cette Amérique banale, loin de l’effervescence de la ville, du bruit et de sa fureur, les ouvriers s’attroupent au comptoir d’un diner en préfabriqué, Guns N’ Roses et Janis Joplin au juke-box. Là, aussi, les filles aux cheveux crêpés, piercing au nombril et tatouages tribaux au creux des reins flirtent avec les garçons en teddy de feutre, les cheveux gominés à la Elvis. La violence, elle, sourd dans ce décor où parfois l’on n’a rien d’autre à faire que d’attendre que le temps passe : « Ce que la plupart des gens appellent vivre consiste juste à essayer de comprendre après coup ce qui leur est arrivé. »
“August”, de Callan Wink, Albin Michel, 400 pages, 22,90 €.
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Otan : Le Commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat
par Laurent Lagneau · 23 mars 2022
Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].
« Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.
Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.
En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].
Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».
En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.
« La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.
BBC
How access to satellite images shifts the view of war
By Chris BaraniukTechnology of Business reporter
Kyle Glen, a project manager in Wales in the UK, has an unusual hobby - tracking Russian troop movements.
Mr Glen is co-founder of Conflict News, an account on social media platform, Twitter, with more than 400,000 followers. It collates and shares publicly-available photos and videos of conflict, gathered from a variety of online sources.
Since early last year, he and others among what's known as the "open source intelligence community" have been closely watching Russian military activity in and around Ukraine.
He bought and shared from the account satellite images from online service SkyWatch, which reportedly showed the massing of vehicles along the Russia-Ukraine border over many months - and then, the moment when the invasion began.
"We watched it go from nothing, to quite significant build-up and then it was empty again the day before the invasion," he recalls, referring to images from one apparent camp on the border.
"I don't get any money from this at all," says Mr Glen. "It's completely a hobby, voluntary, whatever you want to call it."
Media coverage of the war in Ukraine, which started almost a month ago, has included, arguably to an unprecedented extent, content shared via social media. This has included satellite photos that document troop movements and shocking damage to cities.
In recent days, pictures snapped by satellites in orbit have captured images which appear to show destroyed Russian helicopters, extensive damage to a shopping centre and residential districts in Mariupol, and a civilian tanker vessel on fire in the Black Sea.
Privately-owned companies that launch and operate their own satellites - such as Planet and Maxar - have distributed many satellite images of the conflict zone.
The proliferation of these images means members of the public and military analysts alike can try to gauge the situation on the ground in Ukraine and the progress of Russia's invading armed forces from thousands of miles away.
Mr Glen says that while satellite imagery has been available online during previous conflicts, including the war in Syria, the volume of this material was "a drop in the bucket", compared to what has come out of Ukraine in little more than a fortnight.
So, what's changed? While government and intelligence agency satellites gather classified, secret information, commercial firms have long been able to sell their own, unclassified, imagery. And now, this material is being made easily accessible online.
A variety of businesses and other organisations rely on satellite images to track everything from wildfires to crops and the movement of ships. This means there has been a big rise in the number of commercial satellites in orbit which has significantly increased data sharing possibilities says Chris Quilty, partner at Quilty Analytics.
"There are more eyes in the sky," as he puts it.
Members of the public can purchase high-quality pictures gathered by satellite for as little as $10 (£7.60) per sq km.
The resolution of these images is sometimes very high, capturing tiny details measuring down to 30cm by 30cm at ground level. This granularity makes it possible to identify vehicles and road markings.
Operators can also program satellites to monitor specific locations multiple times every 24 hours, picking up even small changes almost as soon as they happen.
As the technology has advanced, the public's willingness to engage with satellite images has really taken off, Mr Quilty adds: "The fundamental capability hasn't changed dramatically, it's the willingness and manner in which users are ingesting and using the data that has changed."
This even extends to sophisticated, synthetic aperture radar (SAR) imagery, which is often more difficult to interpret than a picture taken with an optical lens.
Satellites can even capture SAR images through cloud cover. The resulting black-and-white pictures might show vehicles, including tanks, for instance, as rows of bright dots.
Mr Glen says these types of image have helped him, and people like him, to track the beginning of the Ukraine invasion.
Rita Konaev, associate director of analysis at Georgetown University's Center for Security and Emerging Technology, says satellite imagery "has been an aspect of modern conflict for 10 to 15 years now, but the scale [this time] is different and the accessibility is different," she adds, suggesting satellite imagery has helped to challenge disinformation about the invasion.
"The architecture of European cities like Kyiv is very familiar in the Western world," adds Dr Konaev. This familiarity, she suggests, may have influenced the response in the West to the invasion - in contrast with wars in the Middle East and further afield.
Mr Glen says followers of Conflict News and similar social media accounts, can verify satellite imagery by checking online sources themselves. "You can present the evidence to a wider audience in as unbiased a way as possible and let people to come to their own conclusions," he says.
More technology of business:
However, he also acknowledges that he and others like him in the so-called "open source intelligence community" make judgements about what to share and when.
For example, he identifies more closely with the Ukrainians than the Russians in this conflict, he says, and therefore would not intentionally publish any information about Ukrainian military movements, to avoid accidentally compromising their safety.
Some private companies are also sharing sophisticated images captured from orbit - in near real-time - directly with the Ukrainian military. Canadian firm MDA is one such example.
Dr Konaev argues that satellite images offer a unique overview - literally - of events unfolding thousands of miles away, unlike any other media, which may she says explain some of the heightened interest in these pictures.
"In some ways, I think the imagery from a distance, gives even more of a perspective of the scale of the destruction and the devastation," she adds. "It's more than just people's individual lives, it's [whole] communities."
But there could be some significant consequences of making such detailed imagery so widely available.
Although militaries have vast intelligence resources that they rely on beyond social media, there is no knowing how satellite images of troop movements shared on Twitter, or Facebook, could influence operational decisions on the ground.
"There are real, potential life or death consequences," says Dr Konaev.
Mr Glen has thought about this possibility but will likely never know whether an image he shares ultimately leads to a fatal attack or confrontation on a frontline.
"I wouldn't say it makes me hesitate, as such, but it's something I'm aware is a possibility," he says. "And I've come to terms with it."
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Opex 360
Le futur drone aérien de la Marine va bientôt effectuer des essais à bord d’une frégate multimissions
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».
D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.
En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.
Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.
« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters
Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».
« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».
« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].
Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.
France24 - World
Afghan girls sent home as Taliban closes schools
Issued on: 25/03/2022 - 15:24Modified: 25/03/2022 - 15:32
Kate MOODY
The Taliban has sparked outrage and concern among human rights groups, after it reversed stance and closed secondary schools for girls across Afghanistan. Thousands of young students were sent home, confused and worried about their future. Many Western countries have made girls' education a key condition to resuming financial aid to Afghanistan.
Also on the show, we look back at the trailblazing life of Madeleine Albright, America's first female secretary of state. She passed away earlier this week aged 84.
Plus, our Brazil correspondents meet a football coach who's trying to reduce teen pregnancy, and South Africa's "Black Mermaid" takes FRANCE 24 under the sea in her mission to make the oceans a safer and more inclusive place.
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Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening
Focus
Young women in Afghan capital Kabul still banned from attending high school
AFGHAN WOMEN’S RIGHTSOnline education is the only hope for Afghan schoolgirl, but it’s a slog
BBC
Not smart but clever? The return of 'dumbphones'
By Suzanne BearneBusiness reporter
Seventeen-year-old Robin West is an anomaly among her peers - she doesn't have a smartphone.
Instead of scrolling through apps like TikTok and Instagram all day, she uses a so-called "dumbphone".
These are basic handsets, or feature phones, with very limited functionality compared to say an iPhone. You can typically only make and receive calls and SMS text messages. And, if you are lucky - listen to radio and take very basic photos, but definitely not connect to the internet or apps.
These devices are similar to some of the first handsets that people bought back in the late 1990s.
Ms West's decision to ditch her former smartphone two years ago was a spur of the moment thing. While looking for a replacement handset in a second-hand shop she was lured by the low price of a "brick phone".
Her current handset, from French firm MobiWire, cost her just £8. And because it has no smartphone functionality she doesn't have an expensive monthly data bill to worry about.
"I didn't notice until I bought a brick phone how much a smartphone was taking over my life," she says. "I had a lot of social media apps on it, and I didn't get as much work done as I was always on my phone."
The Londoner adds that she doesn't think she'll ever buy another smartphone. "I'm happy with my brick - I don't think it limits me. I'm definitely more proactive."
Dumbphones are continuing to enjoy a revival. Google searches for them jumped by 89% between 2018 and 2021, according to a report by software firm SEMrush.
And while sales figures are hard to come by, one report said that global purchases of dumbphones were due to hit one billion units last year, up from 400 million in 2019. This compares to worldwide sales of 1.4 billion smart phones last year, following a 12.5% decline in 2020.
Meanwhile, a 2021 study by accountancy group Deloitte said that one in 10 mobile phone users in the UK had a dumbphone.
"It appears fashion, nostalgia, and them appearing in TikTok videos, have a part to play in the dumbphone revival," says Ernest Doku, mobiles expert at price comparison site Uswitch.com. "Many of us had a dumbphone as our first mobile phone, so it's natural that we feel a sense of nostalgia towards these classic handsets."
Mr Doku says it was the 2017 relaunch of Nokia's 3310 handset - first released in 2000, and one of the biggest-selling mobiles of all time - that really sparked the revival. "Nokia pushed the 3310 as an affordable alternative in a world full of high-spec mobiles."
He adds that while it's true that dumbphones can't compete with the latest premium Apple and Samsung models when it comes to performance or functionality, "they can outshine them in equally important areas such as battery life and durability".
Five years ago, Przemek Olejniczak, a psychologist, swapped his smartphone for a Nokia 3310, initially because of the longer-lasting battery. However, he soon realised that there were other benefits.
"Before I would always be stuck to the phone, checking anything and everything, browsing Facebook or the news, or other facts I didn't need to know," he says.
"Now I have more time for my family and me. A huge benefit is that I'm not addicted to liking, sharing, commenting, or describing my life to other people. Now I have more privacy."
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
However, Mr Olejniczak, who lives in the Polish city of Lodz, admits that initially the switch was challenging. "Before I'd be checking everything, such as buses and restaurants, on my smartphone [when travelling]. Now that is impossible, so I have learned to do all those things beforehand at home. I got used to it."
One maker of dumbphones is New York company Light Phone. Slightly more clever that the norm for such products, its handsets do allow users to listen to music and podcasts, and link by Bluetooth to headphones. Yet the firm pledges that its phones "will never have social media, clickbait news, email, an internet browser, or any other anxiety-inducing infinite feed".
The company says it recorded its strongest year for financial performance in 2021, with sales up 150% compared with 2020. This is despite its handsets being expensive for dumbphones - prices start at $99 (£75).
Light Phone co-founder, Kaiwei Tang, says the device was initially created to use as a secondary phone for people wanting to take a break from their smartphone for a weekend for example, but now half the firm's customers use it as their primary device.
"If aliens came to earth they'd think that mobile phones are the superior species controlling human beings," he says. "And it's not going to stop, it's only going to get worse. Consumers are realising that something is wrong, and we want to offer an alternative."
Mr Tang adds that, surprisingly, the firm's main customers are aged between 25 and 35. He says he was expecting buyers to be much older.
Tech expert, Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in artificial intelligence at Oxford University, says it is understandable that some of us are looking for simpler mobile phones.
"One can reasonably say that nowadays a smart phone's ability to connect calls and send short messages is almost a side feature," she explains. "Your smart phone is your entertainment centre, your news generator, your navigation system, your diary, your dictionary, and your wallet."
She adds that smartphones always "want to grab your attention" with notifications, updates, and breaking news constantly disrupting your day. "This can keep you on edge, might even be agitating. It can be overwhelming."
Prof Wachter adds: "It makes sense that some of us are now looking for simpler technologies and think that dumbphones might offer a return to simpler times. It might leave more time to fully concentrate on a single task and engage with it more purposefully. It might even calm people down. Studies have shown that too much choice can create unhappiness and agitation."
Yet back in London, Robin West says that many people are bewildered by her choice of mobile. "Everyone thinks it's just a temporary thing. They're like: 'So when are you getting a smartphone? Are you getting one this week?'."
Additional reporting by New Tech Economy series editor Will Smale.
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Le Monde
Alesis Prestige
Vous souhaitez vous équiper d’un piano numérique point trop coûteux, pour faire débuter un enfant, voire pour vous lancer vous-même ? Ou peut-être souhaitez-vous renouer avec cet instrument ? Nous avons passé des dizaines d’heures à sélectionner de nombreux claviers 88 touches d’entrée de gamme parmi une offre pléthorique, puis testé 7 modèles particulièrement prometteurs, avec l’aide précieuse de 8 pianistes de tous niveaux, pratiquant tous les styles de musique. L’Alesis Prestige est à nos yeux le meilleur choix.
Le meilleur rapport qualité prix pour débuter
L’Alesis Prestige trône sur la première place du podium grâce à la qualité de sa fabrication, sa polyvalence et sa richesse sonore. Ce piano numérique d’entrée de gamme a réuni tous les suffrages.
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Cet instrument possède beaucoup de qualités : ses sonorités classiques sont convaincantes, la mécanique de son clavier est difficile à prendre en défaut, et ses boutons sont particulièrement simples à comprendre. Cela en fait le meilleur choix de ce comparatif pour un enfant qui débute les cours de piano classique. L’Alesis Prestige est aussi l’instrument le plus polyvalent de ce comparatif, le mieux à même d’aborder des répertoires comme la pop, la World, le Jazz, ou même les compositions pour orgue.
Un piano numérique sérieux pour le classique
Sur la seconde marche du podium, le Yamaha P-45 est un instrument efficace, discret, sans artifices. Un piano numérique qui offre l’essentiel.
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Avec ses sonorités sans ostentation, son esthétique classique et sa qualité de fabrication qui inspire confiance, le P-45 est un instrument sérieux, bien adapté à la pratique de la musique classique. Il s’avère toutefois un peu moins polyvalent que l’Alesis Prestige et son clavier souffre d’une certaine mollesse. Ces deux limites l’empêchent de se hisser à la première place.
Compact et discret
Accessible aux petits budgets, le Casio CDPS 100 est aussi le moins encombrant des pianos de ce comparatif. Doté d’un clavier agréable, il offre une restitution sonore légèrement en retrait.
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Ce piano mérite sa place parmi les élus de notre comparatif grâce à son prix et à sa taille particulièrement réduite. Le CDPS 100 offre aussi la meilleure sensation digitale de ce comparatif grâce à la texture de ses touches, proche du matériau que l’on retrouve sur les pianos de concert, l’ivorite. Côté restitution sonore cependant, il reste un ton en dessous des Alesis et Yamaha. Il nous semble tout particulièrement destiné aux débutants qui vivent dans un logement où l’espace est compté, ou aux pianistes n’ayant pas joué depuis des années et qui se remettent au piano. C’est un clavier discret destiné à jouer de temps en temps des morceaux plutôt simples.
Pour interpréter des morceaux plus riches et nuancés
Pour ceux qui peuvent investir plus, le Kawai ES-110B offre de belles promesses de richesse sonore et de sensations tactiles. Sa capacité à restituer des pièces plus complexes est meilleure.
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C’est le modèle du comparatif qui offre les sensations les plus proches d’un piano acoustique. La différence avec ses concurrents s’entend lorsqu’on s’attaque à des progressions d’accord riches, particulièrement quand la pédale de sustain est enfoncée longuement. Ce piano sera capable d’accompagner un enfant inscrit au conservatoire pendant une ou deux années de plus que l’Alesis, avant que l’achat d’un piano acoustique s’impose. Par ailleurs, c’est le seul modèle que nous recommanderions à un pianiste de haut niveau disposant d’un budget serré, et souhaitant s’offrir un piano numérique pour son côté pratique (compact, nomade et avec prise casque). Le Kawai possède d’ailleurs deux prises casques qui permettent à un élève et à son professeur de s’y raccorder simultanément.
Notre sélection des meilleurs pianos numériques pas chers pour débutants
Le test complet
Pourquoi nous faire confiance
Pianiste concertiste, je me produis dans des salles de musique classique sur tous les continents depuis trente ans. J’ai été formé au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et à l’Ecole normale de musique, où j’enseigne depuis.
Le piano est différent de la plupart des instruments : on ne peut pas l’emporter avec soi. Tous les pianistes doivent s’adapter continuellement à de nouveaux modèles. Cela commence dès les premières leçons chez le professeur ou au conservatoire. Cela se poursuit lorsqu’on a la chance, comme moi, de donner des concerts. Au fil des années, j’ai développé un appétit pour la découverte de ces nombreux partenaires de jeu, avec en point d’orgue le piano « Walter » original de Mozart, sur lequel je me suis produit plusieurs fois en concert à Salzbourg. Cette expérience hors du commun m’a permis de prendre la mesure des progrès immenses accomplis par les facteurs de pianos depuis cette époque, et de mieux comprendre ce que souhaitait transmettre le compositeur. Ce plaisir de la découverte m’a poussé à réaliser des bancs d’essais et des comparatifs de pianos pour différents médias dont la revue Pianiste.
Pour tester les claviers de ce guide, je me suis entouré de sept autres pratiquants, dont deux autres concertistes professionnels : Julien Gernay, pianiste concertiste international belge, professeur à l’Ecole normale de musique de Paris, ainsi que Miori Ito, pianiste concertiste japonaise. Miori Ito connaît très bien la problématique du choix d’un premier instrument car elle enseigne elle-même le piano dans des conservatoires franciliens à des enfants, dès leur plus jeune âge. Je me suis également entouré de pianistes de niveau débutant et moyen. Ce panel éclectique m’a permis de réaliser une synthèse complète des différents avis afin de réaliser le guide le plus objectif possible.
À qui s’adressent les pianos numériques ?
Les claviers numériques s’adressent à tout un éventail de pianistes : de l’enfant débutant à l’adulte souhaitant redécouvrir le piano, sans oublier les professionnels qui doivent doubler leur « vrai » piano d’un clavier plus nomade ou moins dérangeant pour le voisinage. Face au piano acoustique, qui constitue la principale alternative, les pianos numériques présentent beaucoup d’avantages, mais certains inconvénients également.
- Les pianos numériques valent-ils les pianos acoustiques ?
Nous n’allons pas rentrer dans une guerre de chapelle : ces deux familles instrumentales se complètent. Dans l’apprentissage pianistique du classique ou du jazz, il sera toutefois obligatoire de passer à un moment ou un autre sur un piano acoustique pour le travail quotidien car il s’agit de l’instrument originel, et qu’à l’heure actuelle, pour être tout à fait honnête et transparent, il n’y a pas d’instrument numérique qui puisse rivaliser avec le toucher et les sonorités d’un piano acoustique. En revanche, si l’on s’en tient à un répertoire pop, le piano acoustique n’est pas toujours indispensable.
- Quels sont les atouts des pianos numériques ?
Ils sont nombreux ! Premièrement, leur prix. Comme vous pourrez le constater au travers de ce guide, il est possible d’acquérir un piano (ou « clavier ») numérique pour une somme comprise entre 400 et 500 euros, et par conséquent, de ne pas prendre un risque financier trop important. Rappelons-le, les premiers prix pour un piano droit acoustique approchent les 3 500 euros pour un instrument neuf, et environ 1 500 euros pour un instrument d’occasion en bon état. On recommande d’accorder ce type de piano une fois par an, pour un tarif moyen compris entre 80 et 100 euros. Avec un instrument numérique, il n’est plus nécessaire d’accorder ou de régler l’instrument, il reste toujours au diapason.
Les pianos numériques permettent, grâce à leur volume sonore réglable, ainsi qu’à leur prise casque, de travailler sans contrainte et sans déranger le voisinage, une condition presque indispensable de nos jours lorsque l’on réside en appartement. Cette discrétion sonore permet aussi aux professionnels de travailler en horaires décalés. Notons qu’on peut rendre silencieux un piano acoustique en l’équipant d’un système silencieux mais c’est assez coûteux. Cette option permet aux marteaux de la mécanique de venir frapper un capteur en lieu et place des cordes et ainsi, via un boîtier numérique, de brancher un casque et de travailler en silence.
Enfin, les pianos numériques sont moins encombrants que les pianos acoustiques. Ils sont indiqués pour les appartements où l’espace est compté. Leur format permet aussi de les embarquer beaucoup plus facilement qu’un piano acoustique lorsque vous changez de lieu de résidence ou partez en villégiature.
- Quels sont les atouts des pianos acoustiques ?
Inventé en 1711, portant au départ le nom de Piano-Forte, le piano acoustique se distinguait du clavecin par ses riches nuances : il permettait de jouer certaines notes fortes et d’autres douces grâce à son mécanisme composé de marteaux venant frapper les cordes. Par la suite, l’instrument n’a cessé de progresser pour devenir depuis le XIXe siècle l’instrument que l’on connaît désormais, et qui continue d’évoluer grâce aux facteurs de piano, les fabricants.
Un concertiste distingue immédiatement un piano acoustique d’un piano numérique : les sonorités du premier sont plus vivantes, plus pleines, plus amples. La résonance des cordes avec le bois du piano est inimitable. En outre, le toucher d’un piano acoustique est meilleur. Entre le clavier et le marteau qui frappe la corde, on trouve une mécanique complexe et difficile à reproduire à l’intérieur d’un modèle numérique. Quand on joue en nuances sur un piano acoustique, on sent le rebond du marteau sur les cordes. Quand on joue de façon véloce, la mécanique répond très rapidement : on peut répéter les pressions sur la même touche à intervalles très rapprochés. Seuls quelques rares pianos numériques haut de gamme s’approchent de ce toucher en répliquant une partie de sa mécanique.
Comment nous les avons testés
Les tests ont été réalisés dans l’auditorium du groupe « Le Monde » à Paris lors de plusieurs sessions de quelques heures. Tous les instruments étaient systématiquement regroupés afin que nos pianistes puissent passer d’un instrument à l’autre en quelques secondes, et vérifier leurs impressions instantanément dans un même environnement acoustique.
Nous avons souhaité que ce groupe de 8 personnes comprenne des pianistes aux profils variés, afin qu’il soit le plus représentatif des utilisateurs potentiels de ce type d’instrument. Parmi nous se trouvaient une débutante de 7 ans, un adulte qui n’avait plus pratiqué depuis quinze ans, deux amateurs versés dans différents styles de musique (jazz, variété, classique), un ancien pianiste professionnel de world/jazz, ainsi que trois concertistes classiques, eux-mêmes enseignants.
Notre protocole était le suivant : chaque pianiste disposait des 7 instruments pour une petite heure, et pour ses premiers essais, il passait le même temps sur chaque clavier pour ne pas en privilégier un plus qu’un autre. Après quoi il pouvait se concentrer sur les pianos numériques qui lui paraissaient les plus crédibles pour préciser ses impressions. Les marques étaient cachées afin que les tests se déroulent à l’aveugle et que les intervenants ne soient pas influencés. Les pseudonymes des instruments allaient de « clef à molette » à « concombre » en passant par « plaine », des noms choisis pour n’inspirer aucune émotion positive. Chaque pianiste a choisi un ensemble de morceaux et d’exercices qu’il jouait sur chaque instrument, et remplissait une fiche comportant les critères qui suivent :
Le réalisme de l’imitation (pianos, orgue, etc.)
La qualité et la restitution sonore
Le toucher et les sensations digitales
La réactivité et les nuances expressives
Au cours des tests, nous avons échangé avec chaque pianiste pour recueillir ses impressions, et mieux comprendre son ressenti, ses attentes, les défauts qu’il percevait. Il a beaucoup été question de la brillance de son, de la réverbération des sonorités, de la qualité de la pédale d’expression, de l’ergonomie et de la qualité de fabrication.
Les 7 pianos de ce comparatif ont été poussés dans leurs retranchements par les trois concertistes qui ont participé aux tests. Ils ont joué des morceaux compliqués, dont quelques pièces très rapides. Ces tests avaient pour but de tester la réactivité des touches de chaque modèle, leur expressivité, leur aptitude à reproduire beaucoup de sons simultanément (la polyphonie), entre autres qualités acoustiques.
Ces morceaux ne font d’évidence pas partie du répertoire des pianistes qui s’équipent de pianos d’entrée de gamme, ils sont d’ailleurs assez difficiles à interpréter sur ces claviers assez limités. En concert, ces pièces sont habituellement jouées sur des pianos acoustiques à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Dans le cas des pianistes world et jazz, leur répertoire le plus virtuose est parfois joué sur des instruments numériques, mais des modèles bénéficiant de mécaniques bien plus évoluées. Avec ces morceaux ardus, nous avons voulu vérifier que les instruments testés pourraient accompagner les élèves pendant leur progression pianistique.
Au final, le choix n’a pas été aisé, car ces pianos numériques offrent pour la plupart des qualités relativement proches, que ce soit au niveau de la richesse sonore ou bien de la réponse digitale. Mais au fur et à mesure des essais, quatre instruments sont sortis du lot.
Notre premier choix : le Alesis Prestige
Le meilleur rapport qualité prix pour débuter
L’Alesis Prestige trône sur la première place du podium grâce à la qualité de sa fabrication, sa polyvalence et sa richesse sonore. Ce piano numérique d’entrée de gamme a réuni tous les suffrages.
Acheter sur WoodbrassAcheter sur Fnac* Au moment de la publication, le prix était de 449€
Prenant la première place sur le podium de notre sélection, l’Alesis Prestige est le modèle d’entrée de gamme de la société américaine du même nom. Née en 1984, la marque est peu connue du grand public car elle est spécialisée dans les instruments numériques de studio et de concert.
La restitution sonore de l’Alesis Prestige est bonne, sa banque de sons, de qualité. Malgré nos sollicitations extrêmes, les études de Frédéric Chopin étant le test ultime pour ce type d’instrument, la mécanique du clavier n’a jamais été prise en défaut, avec un très bon retour rapide des touches. Ce clavier procure de belles sensations digitales malgré son toucher plastique, et permet de réaliser des nuances réalistes. Seules les nuances les plus douces sont plus difficiles à réaliser, un défaut dont souffrent la plupart de ses concurrents.
Ses qualités polyphoniques - l’aptitude à restituer beaucoup de notes simultanées - sont très correctes, notamment dans le légendaire « Clair de lune » de Claude Debussy. La seule véritable ombre au tableau se situe dans la restitution des sonorités médiums graves, entre la deuxième et troisième octave, beaucoup moins naturels que le reste du spectre sonore de l’instrument. Mais lors d’une écoute au casque, le son paraît bien plus clair dans ces registres.
L’Alesis Prestige est le piano le plus simple à utiliser de ce comparatif grâce à ses grandes touches aux descriptions claires, qui changent de couleur lorsqu’on change d’instrument. On peut effectuer des réglages sonores comme la réverbération et la brillance du son par différents boutons physiques dédiés. Cela en fait un choix idéal pour les enfants qui débutent.
L’esthétique de l’Alesis Prestige diffère légèrement de la concurrence avec des formes anguleuses et des haut-parleurs disposés frontalement. Sa qualité de fabrication est de premier ordre.
Relativement imposant et lourd (12,8 kg), il reste assez facile à loger et à transporter. Il est équipé de toutes les connectiques que l’on est en droit d’exiger : 2 sorties ligne (jack 6,3mm), 2 sorties casque (jack 6,3mm et 3,5mm), 1 Port USB type B qui permet aussi de connecter l’instrument en MIDI à un ordinateur, par exemple. Fourni avec une simple pédale d’expression, il est toutefois possible de lui adjoindre un pédalier (3 pédales) grâce à sa connectique DIN 5 broches. De plus, il intègre 16 sons d’instruments, une fonction métronome ainsi qu’un mode d’enregistrement.
Au cours de nos tests, cet instrument a fait le consensus. Il devrait convenir à un grand nombre de personnes notamment pour sa facilité d’utilisation, sa polyvalence, son ergonomie générale et ses différents sons, notamment celui des grandes orgues. À conseiller sans hésitation pour débuter le piano d’une manière ludique.
Notre second choix : le Yamaha P-45
Un piano numérique sérieux pour le classique
Sur la seconde marche du podium, le Yamaha P-45 est un instrument efficace, discret, sans artifices. Un piano numérique qui offre l’essentiel.
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Inventeur du « Clavinova », que notre mémoire collective a tendance à confondre avec « piano numérique », la marque nippone produit des pianos depuis le début du XXe siècle et des modèles numériques depuis 1984. Avec le P-45, Yamaha nous propose un clavier très abordable et transportable pour ceux qui ne souhaitent pas s’encombrer du meuble entier dans lequel sont logés d’autres pianos numériques de Yamaha.
Sobriété et efficacité, voici les maîtres mots de ce clavier, qui se propose de répondre aux demandes de tous les publics sans chercher à sortir du lot. Avec le P-45, il est aisé de créer son univers sonore et de chercher différentes nuances. Les possibilités expressives demeurent bonnes lorsque le volume est abaissé au minimum, grâce aux belles possibilités dynamiques du clavier, et grâce à la banque de sons de premier ordre – la plupart des claviers concurrents font moins bien sur ce point. N’oublions pas de rappeler que depuis des décennies nous retrouvons les pianos de concert de la marque dans les plus grandes salles de concert autour du globe et que Yamaha est propriétaire depuis 2008 de la prestigieuse marque autrichienne Bösendorfer. Yamaha n’a pas manqué pas de sources sonores de qualité pour enregistrer les sons du P-45, et cela s’entend lorsqu’on le joue.
Le clavier de ce P-45 n’est cependant pas très flatteur, la réactivité est bonne mais la remontée des touches est un peu « molle », ce qui ne l’empêche pas de répondre aux différentes sollicitations, qu’elles soient douces ou extrêmes, mais avec quelque chose que l’on pourrait qualifier de nonchalant. Il se prêtera plus aux Gymnopédie d’Erik Satie qu’à une pièce plus véloce comme le Concerto Italien de Jean-Sébastien Bach. Notons toutefois que cette nonchalance ne gênera réellement qu’une petite minorité de pianistes.
Concernant les connectiques, on se satisfera du minimum : une prise casque et une prise USB. Ce qui permettra malgré tout de relier ce Yamaha P-45 à votre ordinateur pour l’utiliser en clavier maître MIDI si vous souhaitez pousser plus loin l’utilisation numérique de l’instrument, et aller au-delà des 10 sons d’instrument disponibles d’origine.
Eternel second lors de notre banc d’essai, le P-45 est un instrument qui ne surprend pas mais qui devrait convenir à un grand nombre de personnes, car il ne prend aucun risque, et ne commet donc aucune erreur. Le piano caméléon en quelque sorte. Que cela soit par la fiabilité de la marque, qui n’est plus à démontrer, ses qualités polyphoniques, son adaptabilité et son rendu convaincant, quel que soit le type de musique que vous souhaitez pratiquer, jazz, world, classique.
Notre choix de piano numérique petit budget : le Casio CDPS 100
Compact et discret
Accessible aux petits budgets, le Casio CDPS 100 est aussi le moins encombrant des pianos de ce comparatif. Doté d’un clavier agréable, il offre une restitution sonore légèrement en retrait.
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Casio, une vieille maison fondée en 1846, est la marque qui a commercialisé en 1980 le tout premier clavier numérique : le Casitone 201. C’est son lointain successeur que nous avons testé ici, le CDPS 100, qui figure parmi les pianos les plus abordables de notre sélection. Il n’en est pas moins celui qui dispose du clavier le plus agréable. Son imitation « ivorite » des touches, du plus bel effet, offre une délicatesse digitale sans pareil. Ce clavier n’est pas sans rappeler la sensation tactile si particulière des pianos de la première moitié du XXe siècle.
L’autre gros atout du CDPS 100 est son encombrement particulièrement réduit : c’est de loin le modèle le moins profond du comparatif. Lorsqu’on le colle au mur, il « dépasse » moins que ses concurrents. Le Casio doit sa minceur à ses haut-parleurs cachés à l’intérieur de sa coque. Cette caractéristique acoustique nuit un peu à la qualité de la restitution sonore, un brin inférieure à celle des autres lauréats du banc d’essai, mais reste très correcte malgré tout. On ne peut pas remplir un grand salon avec son volume sonore mais ça n’est pas sa vocation première. En revanche, le CDPS 100 trouvera parfaitement sa place dans la chambre d’un enfant.
Il ne s’agit pas d’un instrument qui a pour vocation de jouer l’intégrale de la musique virtuose de Franz Liszt, encore moins que les meilleurs pianos de ce comparatif, mais il conviendra malgré tout, grâce à la qualité de son clavier, à un grand nombre de musiciens en devenir, ou aux pianistes qui ont arrêté la musique il y a des années et souhaitent s’y remettre.
Son minimalisme est à la fois sa principale qualité et son défaut. Un défaut, par exemple, pour ceux qui souhaiteraient pousser plus loin l’expérience et accéder aux différents réglages sans avoir à passer par le mode d’emploi pour comprendre la marche à suivre. Notons toutefois que la plupart des connectiques sont présentes : USB, MIDI, Jack. On pourrait regretter l’absence de la technologie Bluetooth mais n’oublions pas qu’il s’agit du premier prix de la marque. Particulièrement nomade, ce piano peut aussi être utilisé avec des piles lors de vos pérégrinations.
Notre choix plus haut de gamme : le Kawai ES-110B
Pour interpréter des morceaux plus riches et nuancés
Pour ceux qui peuvent investir plus, le Kawai ES-110B offre de belles promesses de richesse sonore et de sensations tactiles. Sa capacité à restituer des pièces plus complexes est meilleure.
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Marque japonaise fondée en 1927, Kawai est désormais l’une des références en matière de pianos acoustiques, et on le ressent lorsque l’on est au clavier de cet ES-110B. Pour une bonne centaine d’euros de plus que ses concurrents, le piano numérique d’entrée de gamme de Kawai n’a pas laissé indifférent notre panel de pianistes.
La puissance sonore est au rendez-vous, de même que la facilité à produire des nuances. On se prend au jeu, et l’on pourrait presque s’imaginer sur un piano acoustique, c’est dire ! Avec son allure presque austère, ce piano n’est pas là pour attirer le regard mais pour se faire entendre, quel que soit le répertoire abordé, de Bach à la New World en passant par les préludes de Rachmaninov. Attention, cette brillance et cette puissance sonore peuvent être difficiles à gérer de prime abord, voire devenir gênantes. Le son est un peu trop plein, trop démonstratif pour être parfaitement à l’aise lorsqu’on joue certaines pièces subtiles et délicates.
Il est difficile de prendre cet instrument en défaut lorsque l’on recherche la virtuosité tactile. Il sera toujours là pour vous soutenir et reproduire vos désidératas, que cela soit dans la recherche de plans sonores ou bien encore lors de l’exécution de traits exigeants (toutes proportions gardées lorsque l’on compare cet instrument au reste de la gamme de pianos numériques de la marque). Grâce à sa polyphonie de 192 notes (contre 128 pour l’Alesis), l’ES-110B est plus à l’aise dans les successions d’accords riches et complexes, surtout lorsqu’on fait un usage abondant de la pédale de sustain. De tous les pianos de ce comparatif, c’est le modèle qui imite le son des instruments acoustiques avec le plus de sérieux.
La connectique n’est pas en reste avec ses 2 sorties casques qui permettent au professeur et à l’élève de se brancher, ses connexions MIDI et Bluetooth. De plus, il offre d’origine une base de 8 sonorités de piano (plus 11 autres sons) et dispose d’une fonction d’enregistrement.
Cet instrument conviendra aux pianistes plus exigeants qui recherchent un modèle d’entrée de gamme mais sans compromis, permettant d’aborder toutes les pages du répertoire classique et jazz, quitte à le payer un peu plus cher. Si vous pouvez vous le permettre, n’hésitez pas.
La concurrence
Nous avions aussi sélectionné plusieurs instruments qui n’ont pas décroché leurs places sur le podium malgré des qualités indéniables.
Le Thomann DP-28 Plus est un très bon instrument et sûrement le plus complet sur le plan de la connectivité avec une double connectique pour les casques, une connection MIDI ainsi qu’une USB et des sorties additionnelles auxiliaires sans oublier une connectivité Bluetooth adjointe à une application disponible sur iOS et Android. De plus, le son de cet instrument est riche et puissant. Malheureusement, il a échoué à quelques centimètres du trio gagnant à cause de son échantillonnage. Il propose une sonorité instrumentale trop éloignée de celle d’un piano acoustique, notre référence dans l’absolu. Il n’en reste pas moins un instrument de très bonne facture et surtout, disponible à un prix très compétitif !
Le Korg Borg B2 est un très bel instrument. La disposition des haut-parleurs sur toute la longueur du clavier, parallèle aux touches, est du plus bel effet et permet une restitution sonore très intéressante mais presque trop puissante, trop orientée vers l’utilisateur. L’émulation de la résonance par sympathie des cordes (précisons-le, inexistantes) vient enrichir la sensation acoustique. Malheureusement, son clavier et son rendu sonore à la limite de l’agressivité ne lui ont pas permis de se placer au sommet.
Le Roland GO-88P est un instrument à part dans cette sélection. Poids plume avec ses 7 kg sur la balance, il est plus proche des claviers légers de type synthétiseur. Son spectre sonore et son échantillonnage nous paraissent rédhibitoires. Ceci dit, il pourrait convenir à ceux qui souhaitent une approche plus « pop » de l’instrument et, détail qui à son importance, il est équipé de la technologie Bluetooth lui permettant de communiquer avec tous vos appareils.
Paul Montag
Valeurs Actuelles
[Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien
Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.
C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.
Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.
On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes
Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.
Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !
La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien
Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.
Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.
Valeurs Actuelles
[Del Valle] La stratégie irresponsable de l’Empire anglo-américain en Ukraine, chronique d’une guerre globale annoncée…
Dans La mondialisation dangereuse, co-écrit avec Jacques Soppelsa, nous avons expliqué que les Occidentaux, prisonniers de leur moralisme néo-impérialiste, n’ont pas pu s’empêcher, depuis les années 1990, de répandre leur modèle sociétal et leurs institutions économico-politico-sécuritaires partout dans le continent eurasiatique, ce qui a empêché de concrétiser le rapprochement russo-européen tenté en vain par les dirigeants russes de 1991 à 2003. L’ingérence occidentale dans les affaires ukrainiennes et géorgiennes au profit des forces anti-russes est co-responsable du drame actuel. Dire cela est présenté par certains atlantistes ou autres faucons comme un argument “néo-munichois”, qui justifierait le tyran Poutine. Il n’en est rien. Propos des stratèges américains à l’appui.
En réalité, ce constat a été admis par les plus grands géopolitologues américains protagonistes de la guerre froide et de l’endiguement de l’URSS. Ces dernières semaines, quelques voix discordantes ont rappelé à juste titre (Vladimir Fédorovski, Hubert Védrine, Dominique de Villepin, Éric Denécé, Claude Lellouche) le fait que les dirigeants des États-Unis et d’autres pays de l’OTAN s’étaient engagé en 1991 (James Baker et George Bush, Helmut Kohl) à ne « pas étendre l’OTAN d’un millimètre » au-delà de l’Allemagne.
L’extension de l’Otan, “comme si les Russes ou les Chinois concluaient une alliance militaire dans le nord de l’Amérique avec le Canada et le Mexique”
À la fin de sa vie, le grand stratège Zbigniew Brzeziński, pourtant américano-polonais russophobe artisan de l’aide aux moudjahidines afghans contre l’Armée rouge, a considéré comme dangereux le rejet de la Russie et l’extension de l’OTAN à l’Ukraine. Henri Kissinger a expliqué avec lui que « la paix sur le continent dépend de “l’engagement à ne pas faire rentrer l’Ukraine dans l’OTAN” ». Le concepteur même de la doctrine de l’endiguement de l’URSS, George Kennan, a affirmé quant à lui qu’« étendre l’OTAN vers l’est serait la pire erreur de la politique américaine de l’ère post-guerre froide... Les Russes vont réagir progressivement de manière particulièrement hostile et cela changera leur politique. »
En septembre 2014, John Mearsheimer, grand connaisseur des conflits entre grandes puissances, non suspecté de pro-poutinisme, écrivait dans la revue Foreign Affairs un article remarqué : Why the Ukraine Crisis Is the West’s Fault. The Liberal Delusions That Provoked Putin. Il y affirmait que son pays serait le premier responsable de la radicalisation de Vladimir Poutine et de la guerre en Ukraine. Loin d’être un gauchiste anti-américain, ce grand universitaire de l’école américaine réaliste des relations internationales, y soutient que l’intervention russe en Crimée et en Ukraine a été motivée par des « objectifs stratégiques irresponsables de l’OTAN en Europe de l’Est » et que l’extension de l’OTAN et des missiles et anti-missiles occidentaux à l’Est est ressentie par les Russes comme une « menace existentielle ». Pour lui, c’est exactement « comme si les Russes ou les Chinois concluaient une alliance militaire dans le nord de l’Amérique avec le Canada et le Mexique. »
Les Occidentaux ne pouvaient ignorer qu’ils jouaient avec le feu en rendant hystérique l’ours russe acculé et blessé
Tout en déplorant le drame des Ukrainiens pris en otage par les deux grands de la guerre froide, il soutient que « l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a été alimentée par cette préoccupation majeure du Kremlin de perdre l’accès à la mer Noire en cas d’intégration de l’Ukraine (dont la Crimée, et la flotte russe qui y stationnait dans le cadre d’un accord russo-ukrainien allant expirer en 2017), et donc « par la crainte de perdre définitivement la base navale russe de Sébastopol ». Mearsheimer suggère ainsi aux décideurs américains de « reconnaître un statut neutre et d’État tampon à l’Ukraine entre la Russie et le monde de l’OTAN au lieu de tenter follement d’absorber ce pays ».
Hélas, les dirigeants des pays occidentaux préfèrent souvent écouter les conseillers en “public relations” plutôt que les stratèges avisés ou les militaires, bien moins va-t-en-guerre. Dans sa conférence du 25 septembre 2015, Why the Ukraine is the West’s Fault, notre professeur accusait tous les gouvernements américains d’avoir encouragé l’Ukraine à faire partie de l’Occident et d’utiliser ce pays comme zone de « projection d’une politique hostile tournée contre la Russie », déplorant que « la fin et le résultat de cette stratégie est que l’Ukraine sera détruite »… Prémonitoire. Ceci montre que les Occidentaux ne pouvaient ignorer qu’ils jouaient avec le feu et méprisent les vies des Ukrainiens envoyés au charbon en rendant hystérique l’ours russe acculé et blessé.
Friedman affirme que le maintien du leadership américano-anglo-saxon sur le monde passe par une perpétuelle alimentation de conflits entre puissances anti-hégémoniques ou rivales.
Après l’invasion du 26 février 2022, Mearsheimer a réitéré que l’invasion de l’Ukraine a résulté d’une « provocation américaine visant à faire de l’Ukraine un avant-poste de l’UE, des États-Unis et de l’OTAN », expliquant au The New Yorker que « tous les troubles dans ce contexte ont été initiés en avril 2008, durant le sommet de l’OTAN de Bucarest, lorsque les responsables et membres de l’OTAN ont déclaré que l’Ukraine et la Georgie feraient partie de l’OTAN ». Certes, l’OTAN ne donna pas de dates, et la France puis l’Allemagne s’opposèrent à cette perspective, mais ceci a achevé de convaincre le Kremlin qu’il « fallait tracer une ligne dans le sable ». Il rappelle que l’expansion de l’OTAN, « cœur de la stratégie, qui va de pair avec l’expansion de l’UE et le fait de retourner l’Ukraine naguère pro-russe en une démocratie libérale pro-américaine, est pour les Russes une menace existentielle », rappelant qu’en novembre 2021, un destroyer britannique a violé les eaux territoriales russes en mer Noire, et que depuis 2017, l’armée ukrainienne a été intensément financée et entraînée par les États-Unis et d’autres pays de l’OTAN (Canada, Grande-Bretagne, Pologne, Turquie, etc.), via l’envoi d’instructeurs, d’armes, de drones, de missiles javelin anti-chars, sol-air, de radars, d’équipements technologiques, etc. Bref, pour Moscou, l’Ukraine était déjà devenu de facto un pays de l’OTAN.
À l’opposé de Mearsheimer, un autre grand stratège américain, George Friedman, fondateur de l’agence privée de renseignement STRATFOR, exposait sans complexe devant le Chicago Council on Global Affairs (CCGA), la stratégie de domination globale de l’Empire anglo-américain, dans la droite ligne des théories de Mackinder et Spykman visant à ceinturer le Heartland russe et dominer l’Eurasie en divisant l’Europe et la Russie puis en contrôlant les accès aux mers chaudes par le Rimland. Friedman affirme que le maintien du leadership américano-anglo-saxon sur le monde passe par une perpétuelle alimentation de conflits entre puissances anti-hégémoniques ou rivales. Chaud partisan de l’extension de l’OTAN à l’Ukraine, Friedman reconnaît que le fait de pousser la Russie à la faute avec le chiffon rouge de l’OTAN a favorisé la division du Continent, sachant que « le vrai danger n’est pas la menace islamiste, mais une alliance germano-russe » (…), seule force qui pourrait nous menacer. Et nous devons nous assurer que cela n’arrive pas »…
Il rappelle ainsi qu’en décorant en 2015 des soldats ukrainiens, le général américain Ben Hodges a confirmé que l’Amérique a formé officiellement l’armée ukrainienne en violation des règles militaires américaines. Le but était de montrer aux Russes que l’OTAN intervient directement en Ukraine, afin de susciter leur réaction violente. Friedman se félicite ainsi cyniquement que son pays, comme jadis l’Empire anglais, doit toujours « faire en sorte que les Européens s’entre-déchirent, de sorte qu’ils se battent entre eux afin de ne pas nous combattre ». En persistant à défendre par principe la politique de “porte ouverte” de l’OTAN et d’occidentalisation de l’Ukraine vue comme un bélier pour repousser le modèle russe et réduire la profondeur stratégique russe, les dirigeants américains ont donc sciemment risqué de faire courir à l’Humanité la plus grave crise politico-militaire internationale depuis la Seconde Guerre mondiale…
BBC
RSPB: Bitterns make booming recovery in UK wetlands
By Victoria GillScience correspondent, BBC News
Britain's loudest bird, the "booming" bittern, is making a recovery after almost disappearing from the UK twice.
The RSPB reported the birds had had a "record-breaking year" in 2021, with 228 males counted, up from 209 in 2019.
Ornithologist Dr Alex Lees described it as a "spectacular conservation success story" thanks to the restoration of wetland habitats.
"It shows that conservation does work," the Manchester Metropolitan scientist told BBC News.
Bitterns, a member of the heron family, are well camouflaged wetland birds that hide in reed beds.
The best way for conservation scientists to count them is during the breeding season - by listening for the male's booming "foghorn" call, which can be heard three miles (5km) away.
Unlike other birds, the male bittern does not use its voice box but muscles around his windpipe to expand his entire gullet into an echo chamber.
The birds were driven to extinction across the UK in the 1870s.
A combination of hunting and draining of their wetland homes for agriculture led to their disappearance.
They returned to Britain in the early 20th Century but numbers were very low when the first annual surveys began in 1990.
And in 1997, there were estimated to be just 11 males across the whole of the UK, putting them on the brink of a second national extinction.
But systematic restoration and re-creation of wetlands over recent decades has allowed their numbers to more than double in the past 10 years, the RSPB says.
'Success story'
Simon Wotton, a senior conservation scientist from the wildlife charity, said: "[Their] recovery shows how quickly nature can bounce back when given the chance."
Dr Lees said the success of wetland conservation "isn't just about bitterns".
"We've invested millions in restoring and creating wetlands and that's meant species like cranes, spoonbills, little egrets and great egrets have returned too.
"Wetland birds are probably the biggest conservation success story of the last 40 years - it's the group of species that's really bucking the trend of nature loss."
Wetlands also play a role in flood protection and combatting climate change, by locking away carbon-rich plant matter in their mud.
So their restoration was a "win-win for wildlife and people", Mr Wooton said.
"We hope that one day the boom of the bittern will be heard around the UK once more."
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Marshland 'engineered' to fight climate change
Does feeding garden birds do more harm than good?
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L'Humanité
Il était une fois… le festival d’Avignon
ActuOlivier Py a présenté vendredi la 76e édition du festival qui se déroulera dans la cité des Papes du 7 au 26 juillet. Sa dernière édition comme directeur après dix ans à la tête du plus grand festival de théâtre au monde.
Marie-José SirachBeaucoup de femmes, metteuses en scène, chorégraphes, autrices seront à l’affiche de cette prochaine édition qui déroule un programme dense avec ses 46 propositions artistiques dont deux tiers de création, 270 levers de rideau, 30 lectures, 70 débats, deux expositions, 3 spectacles jeunes publics… Une affiche imaginée par l’artiste afghane désormais réfugiée Kubra Khademi, qui représente des jeunes filles nues, tantôt marchant sur un monde bleu comme une orange dorée, tantôt flottant au-dessus de ce même monde, des herbes arrachées collées à leurs pieds. On ne peut s’empêcher de songer aux fillettes désormais interdites d’école par les Talibans et dont le courage nous est précieux.
Une programmation féminine, féministe donc (citons « Iphigénie » de Tiago Rodrigues, mis en scène par Anne Théron ; « Anaïs Nin au miroir », un texte d’Agnès Desarthe mis en scène par Élise Vigier, « Dans ce jardin qu’on aimait » d’après Pascal Quignard et Simeon Pease Cheney, mis en scène par Marie Vialle), une programmation ouverte à des artistes venus du proche et Moyen-Orient, de Palestine, du Liban ou d’Iran ( « En transit », adapté du roman d’Anne Seghers, par l’Iranien Amir Reza Koohestani, “Jogging” de la libanaise Hanane Hajj Ali, “et la Terre se transmet par la langue” de Mahmoud Darwich, lu par Elias Sanbar accompagné de Franck Tortiller) et de l’extrême orient avec la venue, pour la deuxième fois, du metteur en scène chinois qui présentera “le Septième jour”… Mais c’est avec le dramaturge et cinéaste russe Kirill Serebrennikov, poursuivi par les autorités de son pays et assigné à résidence, que s’inaugure dans la Cour d’honneur cette prochaine édition. L’artiste présentera un Tchekhov peu connu, “le Moine noir”, un récit fantastique et inquiétant qu’il vient de créer à Hambourg.
Un “Richard II”, de Jean Vilar à Christophe Rauck
Deux Shakespeare sont au programme, “la Tempesta”, du metteur en scène italien Alessandro Serra et une pièce emblématique de la naissance du festival qu’avait monté en 1947 Jean Vilar, “Richard II”, mis en scène cette année par Christophe Rauck avec, entre autres dans la distribution, Micha Lescot. Samuel Achache, adepte du théâtre musical burlesque proposera “Sans tambour”, où il est question d’effondrement, de reconstruction aux rythmes des lieder de Schumann ; Simon Falguières jouera l’intégrale du “Nid de cendres”, un premier marathon théâtral (13h) précédé d’un autre marathon imaginé par Olivier Py, “ma Jeunesse exaltée” (10h).
Anaïs Muller et Bertrand Poncet, duo qui a remporté le Prix Impatience 2021, seront de la partie avec « Là où je croyais il n’y avait personne », sorte de looking for Marguerite Duras qui ne manque ni d’humour, ni d’auto-dérision. Et la Groupe Merci revient, vingt-trois ans après, re-présenter dans le même lieu - le cloître de la Chartreuse transformé en cimetière “ la Mastication des morts”, magnifique texte de feu Patrick Kermann, dont la mise en scène nous a laissé un souvenir inoubliable.
La danse sera cette année très présente, avec des chorégraphes aussi impétueux que talentueux. Jan Martens et le Ballet de Flandres envahiront la Cour d’honneur avec “Futur proche” au son du clavecin. Dans le désordre, citons Oona Doherty, Ali Chahrour, Maud le Pladec, Emmanuel Eggermont, Miet Warlop, Dada Masilo, François Chaignaud et le compositeur Geoffroy Jourdain ou encore Amala Dianor et Marco Da Silva avec la compagnie sud-africaine Via Katlehong… Enfin, Olivier Py remontera sur la scène de cabaret pour reprendre son rôle de “Miss Knife”, entouré d’Angélique Kidjo et des cabarettistes punk ukrainiennes, les Dakh Daughters. Un tour du monde pour saisir les bruits, les soubresauts, la guerre en Europe mais aussi la poésie qui, telle la mauvaise herbe, repousse, résiste. Un festival dédié aux futures générations d’aujourd’hui et de demain, souhaite son directeur, un festival qui s’ouvre comme un livre d’histoire, “Il était une fois”…
Théâtredanse contemporaine Le Monde
« Quelle place la ville doit-elle accorder au soin ? », une conférence Le Monde Cities à Paris
« Le Monde » organise une soirée de débats sur le lien entre ville et santé, mardi 5 avril à Paris, à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin » qui s’ouvre au Pavillon de l’Arsenal.
Le lien entre santé et ville est ancien. La ville s’est en effet construite comme un rempart contre des périls venus de l’extérieur et une nature hostile, mais aussi contre des ennemis de l’intérieur : les famines et les épidémies. Lèpre, choléra, variole, rougeole, scarlatine, typhoïde, peste, tuberculose… Autant d’infections qui ont façonné l’urbanisme et l’architecture des villes. Et contre lesquels les autorités ont toujours cherché à lutter, avec plus ou moins de succès.
L’évolution du système de soin, jusque dans ses dimensions territoriales et architecturales, a fortement marqué l’histoire de ce lien entre ville et santé, notamment avec la transformation des pratiques hospitalières et la question de l’accessibilité aux équipements communs. Comme l’expliquent la philosophe Cynthia Fleury et l’architecte Eric de Thoisy, architecture et soin sont « consubstantiels, se soutiennent » : l’architecture transforme le soin et le soin transforme l’architecture. Ce faisant, l’état de santé d’une population ne dépend pas seulement de la qualité du système de soin qui lui est proposé, mais aussi de l’urbanisation et des conditions de vie associées.
Ces différentes facettes du lien entre ville et santé seront au cœur de la soirée de débats qu’organise, le 5 avril de 18h30 à 20h, « Le Monde » au Pavillon de l’Arsenal, 21 boulevard Morland, Paris 4e. Accès libre (sur inscription), à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin ».
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18H30 : Introduction
Cynthia Fleury, philosophe, professeur au CNAM, titulaire de la chaire de philosophie du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences et Eric de Thoisy, architecte, directeur de la recherche de l’Agence d’architecture SCAU.
18h45 Table ronde : « L’architecture qui guérit ou rend malade. Hier, aujourd’hui, demain »
Nicolas Castoldi, directeur délégué à l’APHP
Fany Cérèse, architecte, associée de l’Atelier Architecture Humaine
19H10 « Les enjeux de la “seniorisation” de la société, pour la ville »
Serge Guérin, sociologue, professeur à l’INSEEC GE
19H25 Table ronde : « Métabolisme la ville du care ou Ville, urbanisme et santé »
Chris Younes, philosophe, professeure à l’Ecole Spéciale d’Architecture
Michel Lussault, géographe, directeur de l’Ecole urbaine de l’université de Lyon
19H50 « Une prise de conscience non sans failles »
Georges Vigarello, historien, directeur d’études à l’Ehess
Cette conférence est conçue et organisée par Le Monde en partenariat avec le Pavillon de l’Arsenal.
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Laetitia Van Eeckhout
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L'Humanité
Exposition de précarité au Muséum d’histoire naturelle
ActuMOBILISATION Temps partiels imposés, CDD à répétition, surcharge… Des salariés de la structure sont en grève depuis le 26 février pour dénoncer leurs conditions de travail.
Clara BolzingerLa grande galerie de l’Évolution a beau être un haut lieu de la conservation, l’institution semble faire peu de cas de la pérennité des emplois de ses salariés. Depuis un mois, les employés de la structure se mobilisent contre leurs conditions de travail, qui ne garantissent aucune sûreté de l’emploi. Après quinze ans de vulgarisation scientifique au Muséum d’histoire naturelle, le contrat de Mikaël – contractuel depuis que le musée a cessé de sous-traiter cette activité – ne sera pas renouvelé. En tout, « quatre anciens vont voir leur contrat se terminer fin juin ». C’est un psychothérapeute engagé par la direction de l’institution, ouverte en 1793, qui leur a appris la nouvelle. « La discussion était stérile. Officiellement, nous l’avons appris par mail », raconte-t-il avec sa collègue Bamby. Personne ne sait s’ils seront remplacés.
Aujourd’hui au nombre de neuf à travailler dans la diffusion de la culture scientifique, les animateurs sont de plus en plus polyvalents et forcés de bâcler leurs missions. « La médiation baisse en qualité, c’est devenu du survol », assure Léa, animatrice scientifique. « Les gens sont de moins en moins formés et qualifiés, mais il faut connaître le site et les collections», poursuit-elle. Assis autour d’une table dans le Jardin des plantes, qui borde le musée, le groupe de grévistes déplore aussi les temps partiels imposés à 70 % couplés à une charge de travail inadaptée, qui obligent les animateurs à travailler sur leurs temps de repos. « Je n’ai aucun moment pour préparer mes visites, je les prépare en vacances », confie Léa, en poste depuis quelques mois. Malgré ces difficultés, les contractuels de catégorie C gagnent seulement 1 100 euros par mois, alors qu’ils sont dotés pour la plupart au minimum d’un bac + 5.
Des prestataires extérieurs en renfort
Les médiateurs scientifiques ne sont pas les seuls à vouloir mettre en lumière la précarité de leur métier. Certains agents d’accueil dénoncent également l’utilisation de prestataires extérieurs pour leur venir en renfort en cas de forte affluence. Pour Souad, gréviste, qui travaille à la billetterie, le but de la direction est d’être « plus proche de l’offre réelle pour baisser les coûts, mais elle précarise les conditions de travail ». De son côté, le musée explique son refus d’embaucher de nouvelles personnes de manière pérenne par des raisons financières. Le budget de la structure, qui compte 14 sites, est fixé chaque année par le ministère de l’Enseignement supérieur. « Si on avait les moyens, nous serions heureux de proposer des contrats à l’ensemble des personnes qui interviennent sur le site », assure la directrice générale déléguée aux musées, jardins et zoos du Muséum, Émeline Parent. à la suite des revendications d’une partie du personnel, la direction est en discussion pour mettre en place « des contrats de deux ans, renouvelables plusieurs fois pour arriver à six ans d’ancienneté », laps de temps après lequel il est possible de faire la demande d’un CDI. Cette proposition ne satisfait pas les grévistes, toujours mobilisés.
grèvesPrécarité Valeurs Actuelles
Sanctions contre la Russie, l’arme à double tranchant
Sans crier gare la police italienne a saisi, dans le port de Trieste, l’un des trois-mâts le plus imposant et le plus futuriste qui ait jamais navigué. Dessiné par le français Philippe Stark, le A, 142 mètres de long pour 12 700 tonnes, qui a coûté 530 millions d’euros, a été l’objet d’un abordage en règle. Mauvaise nouvelle pour l’oligarque Andreï Melnichenko, qui a ses habitudes en Italie mais aussi en France, son “méga-yacht” battant pavillon des Bermudes mouillant fréquemment à Antibes. Et pourtant ses relations amicales avec l’Italie avaient été tout récemment reconnues par Rome. En 2018, Melnichenko était élevé au grade de commandeur de l’ordre de l’Étoile d’Italie, pour son engagement dans la promotion du dialogue et de la coopération économique entre l’Italie et la Russie.
De fait, il n’est pas le seul propriétaire de navire à avoir été inquiété par les Européens depuis le déclenchement d’une nouvelle série de sanctions économiques destinées à arrêter l’offensive russe en Ukraine. Rome a ainsi saisi des actifs appartenant à des entrepreneurs russes pour une valeur de 140 millions d’euros. Un autre yacht, le Lady M, d’une valeur de 65 millions d’euros et appartenant à Alexeï Mordachov, l’un des principaux acteurs de l’acier russe, a été capturé dans le port d’Imperia. Il en est de même pour le Lena, propriété de Guennadi Timtchenko, l’un des géants de l’industrie du gaz et du pétrole, saisi à San Remo. La valeur globale des trois navires saisis par les Italiens s’élève à plus de 700 millions d’euros. Depuis le début du mois de mars, plusieurs yachts ont déjà été confisqués par différents pays européens. La France a notamment saisi celui appartenant à une société liée à Igor Setchine, patron du principal groupe pétrolier russe, Rosneft, très influent dans les couloirs du Kremlin.
Si effectivement Igor Setchine est un proche du président Vladimir Poutine, qu’en est-il d’Andreï Melnichenko ? Citoyen russe, l’industriel est né en 1972, à Gomel, une ville de Biélorussie, d’une mère ukrainienne et d’un père biélorusse. Alors que le mur de Berlin s’effondre, il rejoint Moscou en 1989 pour étudier la physique à la prestigieuse université d’État de Lomonossov. Il complète ses études en suivant des cursus en économie et en finance. Rapidement, l’ambitieux jeune homme va cofonder l’une des premières banques privées de la Russie postsoviétique, la MDM.
Melnichenko fait partie d’une forme de Cac 40 russe
C’est à partir de là que Melnichenko va investir dans les fertilisants et le charbon qui n’étaient pas, à l’époque, vus comme des ressources stratégiques, le laissant en dehors des cercles politiques. Il a créé notamment EuroChem (premier producteur russe d’engrais) et SUEK (numéro un du charbon sibérien). Les deux entreprises vont se hisser en une vingtaine d’années parmi les cinq plus grandes compagnies mondiales dans leur secteur d’activité. L’entrepreneur va considérablement moderniser ses industries sans recevoir de traitement de faveur de la part du gouvernement. Ainsi, Melnichenko fait partie d’une forme de Cac 40 russe.
Pour poursuivre le développement de son groupe, le désormais milliardaire installe son siège à Zoug, en Suisse. Il reste actif dans la construction de ponts économiques entre la Russie et l’Europe. À ce titre, Melnichenko est membre de l’EU-Russia Industrialists’ Roundtable (IRT, Table ronde des industriels Union européenne-Russie) qui réunit régulièrement dirigeants russes et européens. À cause des sanctions européennes prises contre lui le 9 mars, il démissionne de ses mandats d’Euro-Chem et de SUEK. En 2021, sa fortune avait été estimée par Forbes à 18 milliards de dollars, faisant de lui la 8e fortune de Russie.
Nous allons contester toutes les sanctions, elles sont sans fondement juridique et n’ont aucune justification
Sa présence au Kremlin, le 24 février, à la dernière réunion de l’Union russe des industriels et des entrepreneurs, qui rassemble 36 chefs d’entreprise, a suffi à justifier sa mise à l’index par les autorités européennes. « Nous allons contester toutes les sanctions, elles sont sans fondement juridique et n’ont aucune justification », nous indique l’entourage de l’industriel. « Faire un parallèle entre la participation à une réunion par le biais de l’adhésion à un conseil d’affaires, tout comme des dizaines d’hommes d’affaires de Russie et d’Europe le font, et le fait de saper ou de menacer un pays est absurde et insensé. Rien ne justifie de le placer sur la liste des sanctions de l’Union européenne », nous explique-t-il encore.
De fait, Andreï Melnichenko n’a jamais eu aucune position politique. Son seul investissement n’a jamais été que caritatif. Ces dix dernières années, l’homme d’affaires a investi plus de 500 millions de dollars dans des projets sociaux, principalement éducatifs. Plusieurs de ses jeunes poulains ont été primés par l’Isef, un concours international pour jeunes scientifiques. Aujourd’hui, Melnichenko appelle sans détour à la fin des combats : « Les événements en Ukraine sont vraiment tragiques. Nous avons besoin d’une paix urgente. » Sa mise à l’index par les Européens est contestée notamment par le financier Nathaniel Rothschild, qui s’étonne sur Twitter d’un tel traitement pour « le seul homme d’affaires du top 50 russe qui n’ait jamais eu de conversation privée avec Poutine depuis 1999 ».
Forte en Europe, l’inflation pourrait être dévastatrice pour les pays pauvres
Même tonalité pour l’économiste suédois Anders Åslund, qui connaît bien la Russie et l’Ukraine et qui déclare : « Je ne suis pas content de voir sanctionnés la famille Pumpyansky, Andreï Melnichenko et Vadim Moshkovich. Ce sont des hommes d’affaires russes du secteur privé qui se sont faits tout seuls. Ils ne devraient pas être sanctionnés simplement parce qu’ils ont assisté à une réunion annuelle avec Poutine. »
Pour sa part, Andreï Melnichenko va plus loin que son propre cas. Selon lui, deux autres victimes bien plus importantes figureront dans les dommages collatéraux des sanctions européennes : l’agriculture et l’alimentation. C’est la même mise en garde faite par Vladimir Poutine, qui a souligné le risque d’augmentation des prix de l’alimentation si les Occidentaux maintenaient leurs sanctions contre la Russie, qui produit 13 % des engrais mondiaux. EuroChem, la compagnie de Melnichenko, est ainsi l’un des leaders dans la production d’azote, de phosphate et de potasse.
Les sanctions occidentales ne sont pas basées sur des analyses en profondeur. Cela ressemble à un planning pour deux semaines, sans que personne ne pose la question : “Et après, que faisons-nous ?
Le président russe a ajouté que non seulement l’inflation pourrait être considérable en Europe, mais dévastatrice pour les pays les plus pauvres. L’agence pour l’alimentation de l’Onu a également alerté d’une augmentation qui pourrait dépasser les 20 % dans un secteur déjà mis à l’épreuve par la crise du Covid-19. Dans l’entourage d’Andreï Melnichenko on nous explique à ce sujet : « Les sanctions occidentales ne sont pas basées sur des analyses en profondeur. Cela ressemble à un planning pour deux semaines, sans que personne ne pose la question : “Et après, que faisons-nous ? » En attendant, « la guerre a déjà provoqué une augmentation des engrais qui deviennent hors de prix pour de nombreux fermiers », ajoute Melnichenko.
À l’inverse de l’approximation européenne, la politique des stratèges du Kremlin est bien plus articulée et compte sur la résilience russe déjà fortement éprouvée au siècle dernier, assortie cette fois d’importantes réserves de devises et d’or et d’une dette quasi inexistante. D’une certaine manière, les sanctions contre les oligarques permettent, en tout cas à court terme, de voir ces derniers rapatrier leurs fonds en Russie, au détriment des Européens eux-mêmes. Poutine en joue, déclarant le 16 mars : « Je ne condamne pas ceux qui possèdent une villa à Miami ou sur la Côte d’Azur, qui ne peuvent pas se passer de foie gras, d’huîtres ou de la soi-disant liberté des genres. Mais le problème est que beaucoup de ces personnes sont mentalement là-bas et pas ici, avec notre peuple. »
Le bras de fer est désormais engagé. Les Américains ont ainsi annoncé, le 8 mars, qu’ils renonçaient au gaz et au pétrole russes. Ce n’est pas grave, ils n’en ont pas besoin, à la différence des Européens, qui en restent fortement dépendants. La différence entre les deux marchés est considérable. Les importations de pétrole russe ne représentent que 5 % du marché américain, contre 49 % du marché européen ; 4 % pour le fer et l’acier, contre 29 % pour les Européens ; 1 % du nickel, contre 93 % pour les Européens. Quant au gaz et au charbon, ils représentent 0 % des importations des États-Unis, contre respectivement 41 et 21 % des nôtres.
L’Allemagne, qui se réjouissait d’abandonner le nucléaire, de baisser sa dépendance au gaz, ne peut pas pour autant se passer du charbon, manque de chance, lui aussi essentiellement russe. Pour s’affranchir de son fournisseur le plus proche, l’Union européenne va devoir se tourner vers le gaz de schiste américain, plus cher, sans parler de la catastrophe écologique qu’il représente. Autre solution déjà envisagée par Bruxelles, augmenter les importations en provenance du Qatar, de l’Algérie et de l’Azerbaïdjan, ce qui ne sera pas sans conséquences politiques majeures sur nos décisions politiques dans les années à venir.
L’Iran doit, comme le Venezuela, redevenir au plus vite fréquentable
De leur côté, les États-Unis veulent encore pousser leur avantage et reprennent langue avec le Venezuela. Washington propose à Caracas un accord gagnant-gagnant, avec achat de pétrole et réduction des sanctions. Mieux encore, les diplomates de l’administration Biden mettent les bouchées doubles à Vienne pour signer un retour de l’Iran dans l’accord nucléaire. Tant pis pour les craintes existentielles d’Israël, qui y voit une porte ouverte pour une future arme atomique. L’Iran doit, comme le Venezuela, redevenir au plus vite fréquentable pour faire baisser le prix du baril, qui continue de profiter à Moscou qui engrange des devises avec un baril au-dessus de la barre des 100 dollars.
À tous ces secteurs centraux de l’économie s’ajoute bien sûr celui du blé, dont les cours se sont envolés, + 40 % début mars, faisant craindre le pire pour de nombreux pays, notamment en Afrique du Nord, où l’on pourrait connaître de nouveaux printemps arabes, mais aussi en Afrique de l’Est et au Nigeria, qui sont devenus de grands importateurs de céréales. La Russie représente près du quart de la production mondiale de blé, l’Ukraine étant également bien placée. Ainsi, la guerre se double d’un autre conflit, essentiellement économique, auquel nous sommes mal ou peu préparés. Il est le premier de l’histoire où l’interdépendance est aussi forte entre ses belligérants.
L'Humanité
Un gardien attaque ses supporters
Football Accusé de racisme, le gardien des Girondins de Bordeaux, Benoît Costil, compte porter plainte pour diffamation contre les Ultramarines (UB87), un groupe de supporters de son club. Lanterne rouge de Ligue 1, l’équipe a été battue dimanche à domicile par Montpellier (0-2), point d’orgue d’une saison cauchemardesque. Après une explication musclée avec un de ses défenseurs, le Bosnien Anel Ahmedhodzic, qui ne comprend pas le français, le portier a été sifflé par l’ensemble du virage sud. À la pause, il a été pris à partie par un leader ultra et a mimé un geste suggérant que le supporter était à la solde de la direction. Après une fin de match conflictuelle entre les joueurs et le public, les UB87 ont réagi en évoquant « des comportements scandaleux, parfois racistes » de Costil, sans toutefois étayer leurs accusations. La direction du club a rappelé la « nécessité de respecter le principe de présomption d’innocence ». Affaire à suivre… L. A.
Le Monde
A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus
Deuxième métropole universitaire française, la Ville rose tente de maintenir sa tradition de collaboration entre élus et recherche, pour accompagner la complexification des enjeux de sa croissance.
La Ville rose et les chercheurs, une histoire d’amour au pays de Jean Jaurès et de Jean Tirole, le Toulousain Prix Nobel d’économie en 2014 ? Fabrice Escaffre, géographe et maître de conférences à l’université Jean-Jaurès, a participé au comité de suivi du programme local de l’habitat (PLUI-H) mis en place par la métropole : « Nous intervenions en tant qu’experts, au côté de bureaux d’études, d’organismes ou de techniciens, se souvient-il. Il serait cependant très prétentieux de dire que toutes nos préconisations sur la mixité sociale, les connexions ou la gouvernance ont été suivies. »
Fin juin 2018, une stratégie foncière est adoptée à l’unanimité lors du conseil de métropole : 7 000 logements seront construits par an, dont 35 % de logements sociaux. Avec une maîtrise d’ouvrage directe des chantiers à hauteur de 50 %, une définition du cahier des charges, du budget et du calendrier des travaux. Karine Traval-Michelet, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’habitat, parle alors « d’une harmonisation rendue possible après un travail titanesque réalisé avec le comité de suivi », au sein duquel siègent plusieurs universitaires.
La Toulouse School of Economics obtient le statut de grand établissement et s’affranchit des autres universités de la ville« Il existe, à Toulouse, une vraie culture historique de l’échange entre universités, chercheurs et élus. Même si ces relations se heurtent à des conflits idéologiques, éthiques ou simplement relationnels », analyse Pierre-Emmanuel Reymund, responsable de la prospective et de l’innovation au sein de la métropole, qui dit pourtant « souffler à l’oreille des élus depuis 2003 ». Toulouse Métropole, ses 37 communes et 800 000 habitants, grossit de 8 000 nouveaux habitants par an. Elle affiche un contingent de 130 000 étudiants, soit le deuxième de France après la région parisienne, avec tous les chantiers que cela implique en matière de transport, de logement, de développement économique, de transition écologique. Toutes les analyses sont donc bonnes à prendre.
Onze propositions de chercheurs
En 2020, en plein confinement doublé de la campagne municipale, Jean-Luc Moudenc, le maire et président de la métropole (Les Républicains), sollicite Jean Tirole pour qu’il rédige un rapport sur l’après-Covid-19. Le Prix Nobel, déjà au travail pour Emmanuel Macron, passe la main à Marion Guillou, ancienne présidente nationale de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). « J’ai accepté à la condition que la région Occitanie soit cocommanditaire, pour éviter toute politisation et en imposant des personnalités crédibles, qui font autorité », précise Mme Guillou. En octobre 2020, les seize membres, dont l’ancienne astronaute Claudie Haigneré, le climatologue Hervé Le Treut ou l’ancienne ministre Geneviève Fioraso, remettent leurs onze propositions pour « Toulouse, territoire d’avenir ». Seront-ils entendus ? « Il y a un suivi de ce rapport et nous allons nous en inspirer sur certains points », assure Pierre-Emmanuel Reymund.
Pour l’instant, seule la proposition de développer le « tourisme estudiantin » a été retenue. Celle de la création de grands pôles industriels a été abandonnée. « Trop coûteuse et compliquée », déplore M. Reymund. Des regrets, sur un autre plan, émis par Marc Ivaldi, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à Toulouse School of Economics (TSE), créée par Jean Tirole. Ce spécialiste des transports a été « consulté plusieurs fois sur la troisième ligne de métro, avec un travail intéressant et transparent mais pas forcément écouté ». Ses propositions sur la gouvernance ou l’installation d’un péage urbain ont, par exemple, été retoquées.
Immobilier : à Couffouleux, non loin de Toulouse, « les habitants ont peur que leur commune ne devienne une ville-dortoir »En revanche, Marie-Pierre Gleizes, professeure à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), se félicite : elle mène depuis 2013 le projet neOCampus. Sur le site de l’université Paul-Sabatier, il rassemble onze laboratoires, sous la houlette, entre autres, de la métropole. L’enjeu ? « Construire un campus connecté, innovant, intelligent et durable pour 38 000 étudiants sur 450 000 mètres carrés de bâtiments. Une ville dans la ville », résume-t-elle. Jean-Luc Moudenc rappelle pour sa part que « des projets emblématiques comme le Muséum, en 2008, la troisième ligne de métro ou le plan 100 000 arbres sont issus de travaux de comités scientifiques de très haut niveau ». Têtes chercheuses comprises.
Un conseil de développement présidé par une chercheuse
Dès 2013, alors que le statut des métropoles évolue, s’installe le Conseil de développement (Codev) de l’agglomération. Un lieu d’expertise citoyenne et de débat qui place à sa tête Marie-Christine Jaillet, sociologue, directrice de recherche au CNRS. « Nous avons travaillé sur la politique de la ville dans son ensemble avec le souci constant de rendre plus intelligible les problématiques, d’alerter, de pousser les élus à faire un pas de côté », explique cette experte des évolutions métropolitaines, qui est aujourd’hui responsable scientifique de Popsu Métropoles, la plate-forme nationale d’observation des projets et des stratégies urbaines. Mobilités, gestion des densités urbaines, mixités sociales, approche de l’espace urbain, place du vélo, ville agile… Une préconisation concrète retenue par la collectivité toulousaine ? « La possibilité offerte aux petites entreprises d’accéder aux marchés publics », retient sans aucun doute Mme Jaillet.
Pour Pierre Cohen, ancien maire socialiste entre 2008 et 2014, « si on arrive à réduire les antagonismes entre les uns et les autres, on peut produire une dynamique qui sert la collectivité ». L’ancien édile avait entamé un « travail avec les trois présidents d’université pour structurer les relations et faire naître des projets concrets ». Fruit toujours vivant de cette volonté, Le Quai des savoirs, le long bâtiment des allées Jules-Guesde, anciennement propriété de la ville et de la faculté de médecine, rénové pour 35 millions d’euros. Face au terminus du tramway, achevé à la même période, il accueille des espaces dédiés à la culture scientifique et abrite la Comue (communauté d’universités et d’établissements), instance de l’université fédérale de Toulouse, regroupant l’administration des trois grandes universités.
En 2014, c’est Jean-Luc Moudenc qui, en reprenant les rênes locales et celles de la métropole, s’entoure justement d’universitaires pour traiter les grands dossiers : le professeur de droit Jean-Michel Lattes aux transports, le neurologue François Chollet à la santé, le chirurgien Daniel Rougé aux affaires sociales. Troisième ligne de métro, développement de l’Oncopole (cet immense institut du cancer) ou gestion de l’action sociale sont encore aujourd’hui sur les bureaux de ces vice-présidents. « Nous serions bien idiots de ne pas nous appuyer sur le vivier universitaire », souligne Jean-Luc Moudenc. Il avoue avoir « beaucoup consulté les chercheurs, informellement, pour penser des projets techniques et de long terme ». Et a maintenu le rôle du Codev, en le saisissant, en 2022, de nouveaux rapports sur « le patrimoine, les relations urbain-rural, la place pour la jeunesse et celle de la femme ».
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.
Philippe Gagnebet(Toulouse, correspondant)
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron n’entrevoit aucune issue “dans les prochains jours”
L’Otan a annoncé, jeudi 24 mars, apporter une aide supplémentaire à l’Ukraine pour faire face à l’invasion russe. Le président Zelensky a exhorté une nouvelle fois les membres de l’alliance à lui fournir une assistance « sans restriction ».
Joe Biden veut exclure la Russie du G20
Le président des Etats-Unis a plaidé, jeudi 24 avril, pour une exclusion de la Russie du G20. Joe Biden a jugé qu’à défaut, l’Ukraine pourrait être invitée à assister aux discussions, relate BFMTV. Il a également fait part de son « espoir » que la Chine n’apporte pas son aide à la Russie. Joe Biden a par ailleurs promis une « réponse » de l’Otan en cas d’utilisation d’armes chimiques par la Russie en Ukraine, sans en préciser la nature. Selon lui, l’alliance n’a « jamais été aussi unie ».
Craintes pour la sécurité alimentaire mondiale
Emmanuel Macron a déploré une « crise alimentaire sans précédent » comme conséquence du conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux grands producteurs de blé. Il a annoncé vouloir lancer avec l’Union africaine une initiative « pour prévenir tout risque pour la sécurité alimentaire ». « La situation sera encore plus grave dans 12 à 18 mois », a-t-il prévenu.
Poutine devra « rendre des comptes », prévient le G7
Alors que les dirigeants du G7 ont, dans une déclaration commune dévoilée jeudi 24 mars, affirmé que Vladimir Poutine et ses soutiens devront « rendre des comptes », Emmanuel Macron a déclaré qu’il continuerait de discuter avec le président russe. « De manière évidente, les négociations ne permettront pas d’issue dans les prochaines heures ni les prochains jours », a-t-il tempéré. Il a également évoqué des échanges avec son homologue chinois Xi Jinping, disant « vouloir croire que la Chine ne participera à aucune forme d’escalade ».
Emmanuel Macron annonce une « accentuation » des sanctions
Emmanuel Macron a assuré que la pression du G7 sur la Russie « ira en s’accentuant », en marge du sommet de jeudi 24 mars. Il a confirmé que la livraison d’armes « défensives et létales » se poursuivrait, réaffirmant la ligne rouge consistant à « ne pas devenir cobelligérant » dans cette guerre. Le président français a jugé que le conflit et l’arrivée de 3,5 millions de réfugiés sur le territoire de l’UE constituent « l’un des plus grands défis » auxquels l’Union européenne a dû faire face depuis la Seconde Guerre mondiale.
L’ONU exige l’arrêt des combats
L’Assemblée générale des Nations unies a voté à une large majorité une résolution sur les « conséquences humanitaires » de la guerre en Ukraine, rapporte Le Figaro. Présenté par la France et le Mexique, ce texte « exige » une cessation immédiate des combats, mais reste cependant non-contraignant. La résolution a été votée par 140 pays sur 193, tandis que seuls cinq, dont la Russie, s’y sont opposés. Ce vote « montre l’isolement de la Russie », a déclaré Emmanuel Macron.
L’Otan a « activé » ses défenses face à la menace nucléaire
Les pays de l’Otan ont « activé des éléments de défense » pour faire face à des menaces « biologiques, chimiques et nucléaires », a fait savoir le Secrétaire général de l’alliance, Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse en marge du sommet de jeudi 24 mars. « Nous prenons des mesures afin de soutenir l’Ukraine, mais aussi de nous défendre nous-mêmes », a-t-il expliqué.
Bombardements meurtriers à Kharkiv
Les autorités ukrainiennes affirment que six civils ont été tués et une quinzaine ont été blessés par une frappe russe sur Kharkiv, ville située près de la frontière russe, relate Le Figaro. Le gouverneur de la région a affirmé que le bombardement avait touché un bureau de poste près duquel des civils recevaient de l’aide humanitaire.
Kiev accuse Moscou d’utiliser des bombes au phosphore
Le président ukrainien a repris, jeudi 24 mars, les accusations du maire d’Irpin qui a affirmé que l’armée russe utilise des bombes au phosphore, relaie Le Parisien. Cette substance s’enflamme au contact de l’air et de telles armes provoquent donc des incendies ravageurs et d’importantes brûlures. Les bombes au phosphore ne sont pas totalement interdites, mais leur usage dans les zones à forte concentration de civils est réprouvé par les conventions internationales sur les armes chimiques.
Un mois de guerre
Il y a un mois jour pour jour, l’armée russe envahissait l’Ukraine. Depuis, des centaines de soldats et de civils ont perdu la vie et les dégâts matériels sont considérables, notamment dans les villes les plus touchées comme Kiev, Kharkiv ou encore Marioupol. Comme le rapporte 20minutes ce 24 mars, c’est la ville de Lougansk, située à l’Est de l’Ukraine, qui a été la cible d’un bombardement faisant quatre morts et six blessés en début de matinée. Mais la patrie de Volodymyr Zelensky continue de résister, comme le souligne Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN.
Trois sommets successifs
Selon lui, Vladimir Poutine a commis « une grosse erreur » avec l’invasion de l’Ukraine dont il a « sous-estimé la résistance ». Ce 24 mars, le président ukrainien s’adresse aux 30 dirigeants de l’Alliance, qui doivent discuter de la nécessité de « réinitialiser [ses] défenses sur son flanc oriental ». Un sommet du G7 doit aussi se tenir dans la foulée, ainsi qu’un troisième sommet de deux jours durant lequel Joe Biden sera présent aux côtés des chefs d’Etat de l’Union européenne pour déployer de nouvelles stratégies contre les agissements de Vladimir Poutine.
France24 - Monde
Reportage en Pologne : des bénévoles étrangers affluent pour aider les migrants ukrainiens
Publié le : 25/03/2022 - 12:27
Pauline GODART
Pauline GODART
Les envoyés spéciaux de France 24 ,Pauline Godart, Ellen Gainsford et Raid Abu Zaideh, se sont rendus à Medyka à la frontière polono-ukrainienne, où des centaine de migrants ukrainiens affluent chaque jour. Ils y ont rencontré de nombreux bénévoles, dont des Français et des Belges venus aider. Ils ne sont rattachés à aucune association ou ONG. La plupart ont décidé de se rendre ici après avoir vu des reportages à la télévision, profondément touchés par ce qui s’y passait.
Des couches, du lait, des jouets, des peluches, mais aussi des ballotins de chocolats préparés par le chocolatier de Malmeudy en Belgique. France 24 a rencontré Jonathan, un bénévole belge, qui a parcouru plus de 1 500 kilomètres de sa propre initiative pour livrer les dons qu'il a récolté dans sa commune pour les Ukrainiens, notamment les enfants présents à Medyka, en Pologne.
Un flux intarissable de centaines de migrants ukrainiens, ayant fui la guerre, arrivent chaque jour sur cette frontière polono-ukrainienne.
Sur place, Jonathan rencontre Jeremy et Nicolas, deux Français venus des Vosges, arrivés quelques heures avant en voiture avec 400 couvertures et des médicaments. "Ils [les migrants ukrainiens] sont presque gêné de tout ce qu’on leur apporte. Ils sont très courtois. Et franchement ça fait plaisir de voir un petit peu quelques sourires", raconte un autre français, un pompier venu de Nice.
Des stands se dressent ça et là, arborant des ballons de baudruches colorés et les drapeaux des pays de ces bénévoles européens. Par ici, des Anglais proposent même des barbes-à-papa aux enfants.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Giroud de retour chez les Bleus pour soigner ses bleus
ActuFootball Du fait de l’absence de Benzema, le Milanais retrouve son poste d’avant-centre en équipe de France, mais veut savoir pourquoi il a été évincé après l’Euro.
Éric Serres« Mal-aimé, je suis le mal-aimé… » chantait Claude François en 1974. Olivier Giroud a-t-il écouté cette chanson depuis que son nom a été effacé des petits carnets de Didier Deschamps à la suite d’un Euro 2021 terminé en queue de poisson face à la Suisse ? Sans doute pas, car après son départ de Chelsea et son arrivée au Milan AC, le natif de Chambéry a retrouvé la joie de jouer et n’a pas perdu son sens inégalé du jeu pour marquer des buts important.
Du Grenoble Foot 38 en passant par Istres, Tours, Montpellier, puis Arsenal et Chelsea, malgré les critiques, le joueur a toujours laissé son empreinte et une flopée de buts sur son passage. On aime ou pas, mais son palmarès parle pour lui. Il a été champion de France, a remporté trois Coupes d’Angleterre et trois Community Shields avec Arsenal puis, chez les Blues, une Coupe d’Angleterre, une Ligue Europa et une Ligue des champions. Excusez du peu pour le champion du monde 2018.
À titre personnel, le bilan est tout aussi exceptionnel. Couronné du prix Puskas du plus beau but en 2017, Giroud est, depuis 2019, le meilleur buteur français sur une saison de Coupe d’Europe avec onze buts en Ligue Europa. Et comme si ce retour chez les Bleus ne suffisait pas, il reste le deuxième buteur de l’histoire de l’équipe de France avec 46 réalisations en 110 sélections derrière Thierry Henry (51 buts) et devant Antoine Griezmann (42 buts).
« Je n’ai jamais annoncé ma retraite internationale »
À 35 ans, une petite année de plus que Karim Benzema – blessé –, sa disparition du club France après l’Euro n’a pas entaché son plaisir de retrouver la sélection : « Il suffit d’y croire et de s’en donner les moyens, je suis super content d’être à Clairefontaine. Rien n’a changé dans ma fierté et ma détermination à porter le maillot bleu. »
Il faut dire que le Milanais n’a pas volé son retour en survêtement estampillé deux étoiles. Il réussit une saison quasi parfaite. Avec 8 buts en championnat, l’attaquant a trouvé sa place au sein des Rossoneri, qui visent un 19e scudetto : « Je n’ai jamais annoncé ma retraite internationale. Ça veut donc dire que je continuais à y croire ! » répète-t-il. Sans être rancunier, le garçon attend malgré tout quelques explications de la part de son sélectionneur : « On ne s’est jamais encore parlés de visu depuis l’Euro. Même si beaucoup de choses ont déjà été digérées, il y a ce besoin de parler entre adultes responsables. J’ai besoin qu’il me dise ce qu’il attend de moi. »
Pour l’instant, la conversation attendue n’a semble-t-il pas encore eu lieu. Mais le sélectionneur, manieur inégalé de la langue de bois, a su encore une fois botter en touche lorsqu’il a été interrogé sur le sujet Giroud : « Olivier a fait partie de cette équipe de France qui a été très performante. Elle a été aussi très performante sans lui. C’est un joueur qui est resté sélectionnable, il fait partie des 23 pour ces deux matchs-là, ne me demandez pas pour le futur. »
Le futur proche passe par ce match, vendredi à Marseille, face à la Côte d’Ivoire, puis par l’Afrique du Sud, mardi, à Lille. Pour le reste, on imagine bien ce message de Didier Deschamps à l’intention de Giroud : « Merci pour la pige ! On se téléphone et on se fait une bouffe ? »
équipe de france de footballcôte d'ivoireolivier giroud Le Monde
Présidentielle 2022 : le programme en pointillé du candidat Macron sur le logement
La plupart des pistes proposées par le président sortant renvoient à des négociations ultérieures. L’une d’elles envisage de retirer aux maires le pouvoir d’accorder les permis de construire.
Les acteurs du logement comme les électeurs attendent avec impatience de connaître les propositions du candidat Emmanuel Macron, restées, jusqu’ici, lapidaires, alors que tous les autres postulants ont déjà, à plusieurs reprises, détaillé les leurs. « Il n’y a pas de révolution », prévient d’emblée Xavier Lépine, « relais logement » de l’équipe de campagne du président sortant, soit son conseiller en la matière. L’ancien dirigeant de La Française, société de gestion d’actifs notamment immobiliers, répond, seul, aux questions du Monde, puisque Mickaël Nogal, associé à ce travail lorsqu’il était député (La République en marche, LRM), a, récemment, démissionné pour prendre la direction de l’Association nationale des industries alimentaires.
Comparez les programmes des principaux candidatsIl faut donc s’attendre à « la continuité, après avoir posé les fondamentaux », comme l’expliquait, le 9 mars, devant les bailleurs sociaux, les professionnels du bâtiment et la Fondation Abbé Pierre, Emmanuelle Wargon, ministre du logement et, ce jour-là, porte-parole du candidat.
Plus qu’un programme, ce sont plutôt, à écouter M. Lépine, quelques pistes et principes de base dont le détail est renvoyé à des « négociations » ultérieures.
« Le choc d’offre promis en 2017 n’a pas eu lieu »
Sur la construction de logements neufs, Emmanuel Macron ne s’aventure pas, contrairement à ses concurrents, à afficher un objectif chiffré : « Il faut produire là où on en a besoin », résume Xavier Lépine, reconnaissant que « le choc d’offre promis en 2017 n’a pas eu lieu, car l’acte de construire est complexe, mobilise une multitude d’acteurs, promoteurs, aménageurs et d’abord les 35 000 “ministres du logement” que sont les maires et qui, en raison de multiples contraintes, ne délivrent pas assez de permis de construire, diagnostique-t-il. C’est pourquoi nous proposons d’abord de confier aux intercommunalités [qui sont un peu moins de 1 300 en France] une compétence renforcée pour accorder les autorisations de construire. »
« Les aides au logement resteront le “boulet” du président de la République, à la gauche d’en tirer les leçons »Les maires, en première ligne face à leurs administrés, seront-ils donc court-circuités, privés de cette compétence ? Sur une proposition à ce point explosive, M. Lépine reste prudent : « C’est à négocier, dans un contrat de confiance avec l’Etat, accompagné de financements, par exemple des aides à la pierre, et il faudra peut-être une loi », évoque-t-il.
Seul chiffre précis du programme, les 125 000 logements sociaux à livrer chaque année, mieux, donc, que les 95 000 lancés en 2021. « La Caisse des dépôts affirme que les bailleurs sociaux ont les moyens, sinon on les financera et la suppression de la réduction de loyer solidarité [RLS, infligée depuis 2018 aux bailleurs sociaux et qui s’élève, depuis 2019, à 1,5 milliard d’euros par an] serait une piste », avance Xavier Lépine.
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Le Figaro
François de Rugy, ancien ministre et ex-président de l'Assemblée nationale, annonce quitter la vie politique
«Il est sain dans une démocratie que les fonctions soient limitées dans le temps», justifie dans une lettre l'ex-Vert, rallié à Emmanuel Macron en 2017.
Il se retire après vingt ans de mandats locaux et nationaux. L'ancien président de l'Assemblée nationale et ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a décidé de quitter la vie politique, même s'il reste un soutien d'Emmanuel Macron.
«Il est sain dans une démocratie que les fonctions soient limitées dans le temps», explique vendredi le député (La République en marche, LREM) de Loire-Atlantique, dans un entretien à la revue Fondamental. Il confirme qu'il ne se représentera pas aux législatives de juin, comme il l'avait annoncé dès 2017.
À lire aussiFrançois de Rugy: «Nos débats autour de l’écologie sont faussés par la dictature des symboles»
L'ancien numéro deux du gouvernement entend désormais «agir dans la vie économique», voire «s'investir dans la vie citoyenne à travers une association ou un think tank». «J'aime toujours la politique et je n'en suis pas dégoûté même si j'ai payé cher et injustement mon engagement et l'exercice des responsabilités», assure-t-il. Une référence à sa démission en juillet 2019 de son poste de ministre de la Transition écologique, après des révélations de Mediapart concernant son train de vie supposé fastueux, photos de homards et champagne à l'appui.
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«Toujours d'accord» avec Emmanuel Macron
Si cette affaire n'explique pas son choix, à l'entendre, il estime que ce qu'il a «subi soulève des questions sur l'évolution de la démocratie». «À force de s'en prendre aux élus, de les attaquer dès qu'ils sont désignés par le vote, on perd de vue leur utilité essentielle et le sens de la démocratie représentative. On démolit, on salit, on disqualifie plutôt que de contre argumenter», regrette-t-il. «Ce climat favorise, au pouvoir, la communication plutôt que l'action, la démagogie plutôt que le traitement de fond», ajoute-t-il.
S'estimant «blanchi» par les enquêtes du gouvernement et de l'Assemblée, concernant le montant des travaux dans son logement de fonction au ministère, et les dîners fastueux lorsqu'il présidait le Palais Bourbon, François de Rugy s'était toutefois engagé à rembourser trois de ces dîners jugés d'un «niveau manifestement excessif» par l'enquête.
À lire aussi«On a voulu me coller une image qui ne correspond pas à ce que je suis», dénonce François de Rugy
L'ancien ministre se dit «toujours d'accord avec (l')orientation» de l'action d'Emmanuel Macron, qu'il avait rallié pendant la présidentielle de 2017, après avoir été éliminé dès le premier tour de la primaire de la gauche (3,9% des voix). Propulsé président de l'Assemblée nationale, puis nommé à la Transition écologique en 2018, il retient de son expérience au gouvernement le fait qu'«il ne faut surtout pas se contenter de symboles». «La politique des symboles, c'est la mort de l'écologie» et «sur le temps long, la déception est assurée», insiste-t-il.
Ex-membre d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), il critique au passage ses anciens amis Verts qui «ne croient pas», selon lui, à la possibilité d'«insérer l'écologie dans le progressisme et faire confiance à la science». Ils sont «sur la défensive dès qu'on parle d'innovations technologiques pour résoudre les défis écologiques», conclut-il.
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Législatives 2022: pour la majorité, le casse-tête des nouveaux alliés
Dans le camp Macron, pas moins de sept formations politiques vont tenter de se mettre d’accord en vue des élections législatives de juin.
La France teste avec succès son missile nucléaire modernisé
Le missile nucléaire ASMPA entrera dans la composante aérienne de la dissuasion française.
À Paris, le périlleux retour d’Anne Hidalgo
DÉCRYPTAGE - Son échec annoncé à la présidentielle pourrait remettre en cause sa légitimité et fragiliser encore sa majorité.
Valeurs Actuelles
La “Journée de lutte contre l’islamophobie” votée à l’ONU fait débat
Le 15 mars, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté la création, à cette date, d’une « Journée de lutte contre l’islamophobie ». La résolution défend « la promotion d’une culture de la tolérance et de la paix », mais certaines personnes s’inquiètent des réalités qui peuvent s’abriter derrière ce terme, rapporte La Croix mercredi 23 mars.. D’autant plus que la genèse du projet n’est pas anodine. Celui-ci a en effet été porté par le Pakistan, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
Pas de référence à la liberté de croire
Or, le pays a longtemps lutté pour que les attaques et la « diffamation » envers sa religion d’Etat soient fermement condamnées. En son sein, le blasphème est d’ailleurs passible de la peine de mort. Certains observateurs redoutent donc que derrière la création d’une journée contre l’islamophobie se cache une volonté de censurer le débat. Pour Paul Rollier, anthropologue spécialiste du Pakistan cité par La Croix, les pays de l’OCI « continuent à promouvoir leur positionnement, mais en parlant désormais de “droits de l’homme” et de “protection contre les incitations à la haine” ».
La France s’est rangée au consensus qui a permis l’adoption de la résolution, tout en pointant la dangerosité du terme « islamophobie ». « Cette formule laisse penser que c’est la religion qui est protégée en tant que telle, et non les croyants. Elle segmente la lutte contre l’intolérance religieuse, en ne sélectionnant qu’une religion à l’exclusion des autres, sans référence à la liberté de croire ou de ne pas croire », a déclaré le représentant de la France à l’ONU, Nicolas de Rivière. Des propos qui font écho au débat qui existe en France sur l’utilisation du terme « islamophobie » pour faire taire toute critique de l’islam.
L'Humanité
L’homme du jour. Kylian Mbappé
Homme du jourÉric SerresMardi, Kylian Mbappé n’y est pas allé par quatre chemins et a mis de côté la matinée dédiée aux sponsors de l’équipe de France de football – Volkswagen, Orange, Coca-Cola, Konami, Uber Eats et Xbox. En dépit de la convention des Bleus qui oblige chaque joueur à se soumettre à de telles opérations marketing (25 000 euros par match aux joueurs), il a refusé de se rendre au raout. Caprice de star ? Pas du tout, a répondu l’intéressé, qui s’est justifié en expliquant que ces marques ne correspondaient pas à ses valeurs mais aussi qu’il reversait déjà ses droits d’image à des associations caritatives. De plus, il reproche à sa fédération que les revenus générés par lesdits contrats ne ruissellent que bien peu vers le « football d’en bas ». La star des Bleus aimerait par ailleurs plus de concertation entre les joueurs et la FFF sur ces sujets.
Kylian Mbappééquipe de france de football France24 - Monde
En direct : la Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass, l'UE s'entend sur des achats communs de gaz
Publié le : 25/03/2022 - 06:53Modifié le : 25/03/2022 - 20:28
FRANCE 24
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Les dirigeants des 27 ont donné mandat à la Commission européenne sur l'achat commun de produits énergétiques et réfléchir à une meilleure dissociation des prix du gaz et de l'électricité, a déclaré Emmanuel Macron au terme de deux jours de sommet à Bruxelles. Le président américain, Joe Biden, est ce vendredi en Pologne, à Rzeszow, non loin de la frontière avec l'Ukraine, montant en première ligne de l'engagement occidental contre l'invasion lancée par Moscou. Suivez notre direct.
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20 h 00 : l’UE s'entend sur des achats communs de produits énergétiques
Les dirigeants des 27 réunis jeudi et vendredi à Bruxelles ont donné mandat à la Commission européenne pour faire de l'achat commun de produits énergétiques et réfléchir à une meilleure dissociation des prix du gaz et de l'électricité, a déclaré Emmanuel Macron.
"L'achat groupé, la capacité à définir ensemble des contrats longs est le meilleur instrument pour faire baisser le prix de notre gaz", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
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19 h 50 : les 27 réitèrent leur soutien à l'Ukraine
Le président français, Emmanuel Macron, s'est exprimé au terme du triple sommet à Bruxelles, sur la guerre en Ukraine. Le Président a réitéré le soutien de l'Union européenne à l'Ukraine "sans rentrer dans la cobélligérance".
Le chef de l'État français a également insisté sur l'importance de réduire la dépendance des pays de l'Union aux ressources énergétiques russes et sur la nécessité de "construire une autonomie stratégique". Emmanuel Macron a affirmé au cours de son allocution que la priorité pour l'UE et de la France était de "maîtriser notre approvisionnement et nos prix".
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19 h 19 : l'organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern) durcit les sanctions contre la Russie
Le Cern, l'organisation européenne pour la recherche nucléaire qui héberge à Genève le plus grand accélérateur de particules au monde, a durci vendredi les sanctions envers la Russie, en riposte à l'invasion militaire de l'Ukraine.
Le 8 mars, les 23 États membres du Cern avaient suspendu "jusqu'à nouvel ordre" le statut d'observateur que possédait la Russie pour ce qui concerne l'accélérateur de particules LHC (Large Hadron Collider), un immense anneau de 27 kilomètres enfoui sous terre à la frontière franco-suisse.
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19 h 09 : pour Biden, le courage des Ukrainiens face aux Russes rappelle Tiananmen
Le président américain, Joe Biden, en visite officielle en Pologne, a salué le courage du peuple ukrainien qui selon lui rappelle les événements de la place Tiananmen [en Chine en 1989], et répété que selon lui Vladimir Poutine était un "criminel de guerre".
Louant le "courage" et la "résilience" du peuple ukrainien, Joe Biden, depuis Rzeszow, à 80 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, a fait le rapprochement suivant.
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18 h 44 : le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes frappé par des missiles russes
Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes, à Vinnytsia (centre du pays), a été frappé par une salve de missiles de croisière russes, qui ont provoqué des "dommages significatifs" selon l'armée ukrainienne.
"Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs", a annoncé le commandement des forces aériennes sur Telegram.
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18 h 00 : le pape préside une cérémonie pour l'Ukraine et la Russie, en proie à une guerre "odieuse"
Le pape François a condamné la "guerre odieuse" contre "nos frères ukrainiens sans défense", lors d'une cérémonie consacrée à l'Ukraine et à la Russie au Vatican.
"Ces jours ci, […] les bombes détruisent les maisons de beaucoup de nos frères ukrainiens sans défense", a déclaré le souverain pontife argentin lors de ce service religieux à la basilique Saint-Pierre de Rome, avant de confier l'Ukraine et la Russie à la Vierge Marie.
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17 h 06 : la France convoque l'ambassadeur de Russie pour des caricatures "inacceptables"
L'ambassadeur de Russie à Paris a été convoqué au Quai d'Orsay après la publication de caricatures sur son compte Twitter jugées "inacceptables" par la diplomatie française.
"Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie", mais ces "agissements sont parfaitement inappropriés", a déclaré le ministère des Affaires étrangères, en référence notamment à un dessin montrant les Européens à genoux léchant les fesses de l'Oncle Sam.
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L'armée russe s'enlise-t-elle ? L'analyse d'Elena Volochine
Le ministère russe de la Défense a annoncé vendredi que la première phase de son offensive en Ukraine était terminée et que ses forces allaient désormais se concentrer sur le Donbass. L'armée russe est-elle en train de s'enliser ? Elena Volochine, correspondante de France 24 en Russie pendant dix ans, décrypte cette annonce.
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14 h 44 : les pourparlers russo-ukrainiens font du "surplace" sur les points clés
Les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine font du "surplace" sur les principaux points, a déploré le négociateur en chef de Moscou, tout en soulignant un rapprochement sur des aspects moins importants. De son côté, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a estimé que les négociations avec la Russie étaient "très difficiles", démentant tout accord avec Moscou.
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14 h 15 : plus de 3,7 millions de réfugiés, mais le flux ralentit
Près de 3,7 millions de personnes ont fui l'Ukraine et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié vendredi, qui confirme le ralentissement du nombre de passages ces derniers jours.
Au total, plus de 10 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population du pays, ont dû quitter leur foyer.
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14 h 07 : la Russie dit vouloir se concentrer sur le Donbass
Le ministère russe de la Défense a indiqué que ses forces allaient désormais se concentrer sur une "libération" complète du Donbass, région de l'est de l'Ukraine, précisant qu'il s'agissait d'une des options de départ de leur "opération spéciale", l'autre étant la conquête de l'ensemble de l'Ukraine, rapporte l'agence russe Interfax.
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14 h 04 : Joe Biden est arrivé en Pologne
Le président américain Joe Biden a atterri à Rzeszow en Pologne, à 100 km de la frontière avec l'Ukraine.
Durant les premières heures de sa visite de deux jours en Pologne, M. Biden doit rencontrer notamment des soldats américains stationnés dans cette ville, avant de gagner Varsovie pour des entretiens avec les dirigeants polonais et une visite dans un centre d'accueil de réfugiés ukrainiens qui ont fui l'invasion russe de leur pays.
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14 h 02 : l'armée russe admet 1 351 morts en Ukraine
La Russie a reconnu la mort de 1 351 de ses soldats depuis le début de son offensive militaire en Ukraine il y a un mois, accusant les pays occidentaux de commettre une "erreur" en livrant des armes à Kiev.
"Lors de l'opération militaire spéciale, 1 351 militaires ont été tués et 3 825 blessés", a déclaré l'adjoint au chef de l'état-major des armées Sergueï Roudskoï lors d'un point de presse. Par ailleurs, la Russie a accueilli 419 736 réfugiés d'Ukraine depuis le début de l'opération, selon Mikhaïl Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense.
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13 h 42 : les États-Unis "n'ont pas l'intention d'utiliser des armes chimiques quelles que soient les circonstances"
Les États-Unis "n'ont pas l'intention d'utiliser des armes chimiques quelles que soient les circonstances", c'est-à-dire même si la Russie en emploie en Ukraine, a assuré le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, à bord d'Air Force One.
Lors d'un échange avec la presse, il a cependant prévenu que Moscou payerait "un prix très élevé" en cas d'utilisation d'armes chimiques, clarifiant des propos de la veille du président Joe Biden qui avait promis une "réponse" dans un tel scénario, mais en restant évasif sur la "nature" de cette riposte.
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13 h 34 : Poutine compare les sanctions contre le monde de la culture russe aux autodafés nazis
Le président russe Vladimir Poutine a comparé la déprogrammation dans les pays occidentaux de personnalités et d'événements culturels russes aux autodafés orchestrés par les nazis.
"La dernière fois, ce sont les nazis en Allemagne, il y a près de 90 ans, qui ont mené une telle campagne de destruction d'une culture indésirable. On se souvient bien des images des livres brûlés sur les places publiques", a-t-il dit, lors d'une rencontre avec des personnalités de la culture.
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13 h 15 : interruption des derniers trains reliant la Russie à l'UE
La compagnie ferroviaire finlandaise VR a annoncé l'interruption, à partir du dimanche 27 mars, du trafic sur la ligne reliant Saint-Pétersbourg et Helsinki, où circulent les derniers trains permettant aux Russes de rejoindre l'Union européenne.
Malgré les sanctions européennes, la Russie et la fermeture de la plupart des liaisons aériennes et terrestres, cette liaison avec la Finlande avait été maintenue pour permettre à des citoyens finlandais ou russes - seules nationalités autorisés à embarquer - de quitter la Russie.
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12 h 41 : premier décès en territoire russe rendu public par la Russie
Un aumônier militaire a été tué par de tirs ukrainiens de roquettes "Smertch" sur Jouravliovka, un village frontalier russe non loin de la ville ukrainienne de Kharkiv en proie à de violents combats, a annoncé l'Eglise orthodoxe. Il s'agit du premier mort en territoire russe suite à des tirs ukrainiens, qui a été rendu public depuis le début de l'offensive en Ukraine.
Jouravliovka, dans la région russe de Belgorod, est située à tout juste 2 km de la frontière ukrainienne et à moins de 30 km de Kharkiv. Les 23 et 24 mars des obus ukrainiens étaient déjà tombés sur Jouravliovka et le village voisin de Nekhoteevka, détruisant des maisons et des voitures sans faire de victime. Dans la foulée, 196 habitants avaient été évacués, selon l'agence publique TASS.
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11 h 19 : l'Ukraine demande à l'UE de fermer ses frontières avec la Russie et la Biélorussie
Le ministère des Infrastructures ukrainien a demandé à l'Union européenne de fermer ses frontières avec la Russie et la Biélorussie, pays allié de Moscou dans l'invasion menée par l'armée russe en Ukraine depuis un mois.
Il juge ces "mesures nécessaires" pour "arrêter la fourniture au pays agresseur de biens à double usage pouvant être utilisés à des fins militaires".
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10 h 45 : quatre civils tués à Kharkiv
Un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, dans l'Est de l'Ukraine, a fait quatre morts et au moins trois blessés, a annoncé vendredi la police régionale de la deuxième ville du pays.
"Sept civils ont été blessés dont quatre ont succombé à leurs blessures dans un bombardement aux lance-roquettes multiples", a indiqué la police sur sa chaîne Telegram, précisant que la frappe avait eu lieu "vers 05 h 45 GMT" sur "un centre médical" dans le Sud de Kharkiv.
La police régionale a précisé qu'un "centre d'aide humanitaire" se trouvait non loin de ce centre médical, où "il n'y a pas d'installations militaires à proximité", selon elle.
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10 h 15 : une "task force" américano-européenne pour réduire la dépendance européenne au gaz russe
Les États-Unis et l'Union européenne se sont mis d'accord sur un plan conjoint visant à réduire la dépendance de l'Europe envers les énergies fossiles russes, en raison de la guerre menée par Moscou en Ukraine.
Les États-Unis s'efforceront de fournir à l'Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) cette année, dans le cadre de cette initiative dévoilée par le président américain Joe Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Joe Biden a affirmé que c'était une "opportunité" pour "mobiliser des investissements pour les objectifs de neutralité climatique" et "tirer partie des énergies renouvelables".
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10 h 10 : près de 300 morts redoutées dans la frappe du théâtre de Marioupol
Environ 300 morts sont redoutées dans le théâtre de Marioupol bombardé par l'aviation russe le 16 mars alors que des centaines de personnes y étaient abritées, a annoncé la mairie de la ville, citant des témoins.
"Des témoins ont des informations selon lesquelles environ 300 personnes sont mortes au théâtre dramatique de Marioupol à la suite d'un bombardement par un avion russe [le 16 mars]. Jusqu'au bout, on ne veut pas croire à cette horreur. Jusqu'au bout, on veut croire que tout le monde est sauf. Mais les témoignages de ceux qui se trouvaient à l'intérieur du bâtiment au moment de cet acte terroriste disent le contraire", écrit la mairie de Marioupol sur son compte Telegram.
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9 h 45 : des conversations entre militaire russes révèlent un manque de moyen, selon l'armée ukrainienne
D’après l’armée ukrainienne, les forces russes sont confrontées à des problèmes logistiques. Des failles révélées par des communications non cryptées entre des soldats russes, interceptées par l’armée ukrainienne. Sur ces enregistrements diffusé par nos confrère de France 2, les Russes se plaignent de manquer de fuel, d’eau et de nourriture, mais aussi de matériel militaire de base, comme des gilets par balle.
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8 h 48 : la Russie dit avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l'armée ukrainienne
Les forces armées russes ont détruit un important dépôt de carburant à proximité de Kiev avec des missiles de croisière, a déclaré vendredi le ministère russe de la Défense. Le porte-parole du ministère, Igor Konashenkov, a déclaré lors d'un point de presse que la frappe - des missiles de croisière Kalibr tirés depuis la mer - avait eu lieu jeudi soir. Le dépôt visé était utilisé pour approvisionner les forces armées ukrainiennes dans le centre du pays, a-t-il ajouté. Reuters n'a pas pu vérifier ces informations de manière indépendante.
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8 h : nuit calme à Kiev, combats à Vasylkiv
La nuit a été "relativement tranquille" à Kiev, rapporte notre envoyé spécial à Kiev, mais les combats continuent autour des villes satellites de la capitale, en direction du Nord-Ouest.
Des combats importants ont eu lieu au sud-ouest de Kiev, à proximité de Vasylkiv, selon un conseiller du ministère de l’Intérieur ukrainien qui s’est exprimé à la télévision ukrainienne.
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6 h 30 : Joe Biden se rend en Pologne, près de la frontière ukrainienne
Joe Biden est attendu dans la ville polonaise de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, seconde étape de son voyage en Europe. Il sera reçu par le président polonais Andrzej Duda à l'aéroport de cette ville située à deux heures et demie de route de Lviv, principale ville de l'ouest de l'Ukraine, où affluent les réfugiés.
Il recevra ensuite un briefing sur "la réponse humanitaire afin d'apaiser la souffrance des civils en Ukraine et de répondre au flux croissant de réfugiés qui fuient la guerre que (Vladimir) Poutine a choisie", a précisé la Maison Blanche.
Joe Biden ira à la rencontre de soldats américains positionnés dans cette région, faisant partie des plus de 100 000 militaires américains actuellement présents en Europe. Il ira ensuite à Varsovie, où il prononcera un discours "sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien" et "tenir la Russie responsable de sa guerre brutale", selon la Maison Blanche.
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6 h : l'ex-président russe affirme que les sanctions occidentales n'influenceront pas le Kremlin
Il serait "insensé" de croire que les sanctions occidentales contre les entreprises russes pourraient avoir un quelconque effet sur le gouvernement de Moscou, a rapporté vendredi l'agence de presse russe RIA, citant l'ancien président russe Dmitri Medvedev. Les sanctions renforceront la société russe et ne causeront pas de mécontentement de la population vis-à-vis des autorités, a déclaré Dmitri Medvedev.
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5 h 50 : V. Zelensky salue "l'opposition héroïque du peuple ukrainien
Dans sa dernière vidéo publiée sur Facebook, dans la nuit de jeudi à vendredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, retranché à Kiev, rend hommage à "l'opposition héroïque du peuple ukrainien face à l'invasion militaire russe".
En un mois de guerre, des milliers d'Ukrainiens ont été tués, dont 121 enfants, 6,5 millions ont dû quitter leur maison, et plus de 4 300 d'entre elles ont été détruites, selon un dernier bilan du président Zelensky.
Pour retrouver le fil des événements en Ukraine du 24 mars 2022, cliquez ici.
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La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine
ENTRE ÉCONOMIE ET DIPLOMATIEGuerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie
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Présidentielle 2022 : les candidats divisés sur la place de la France au sein de l'Otan
Le Monde
Le fondant au chocolat, dit « l’indémoulable » : la recette de Lucile Leclair
Au cours d’une de ses enquêtes, la journaliste a fait la connaissance de Jean-François, un agriculteur militant qui lui a transmis la recette de ce dessert simple et délicieux.
Ingrédients pour 4 à 8 personnes (selon l’appétit)
- 5 œufs bio entiers,
- 65 g de beurre demi-sel (à température ambiante),
- ½ verre à moutarde (environ 70 g) de sucre cassonade,
- 1 plaque (200 g) de chocolat pâtissier 70 %.
La préparation
Préchauffer le four à 180 °C.
Casser les œufs dans un cul-de-poule et les fouetter vigoureusement en y ajoutant le sucre jusqu’à ce que le mélange soit bien blanchi.
Couper le chocolat en petits morceaux et le faire fondre au bain-marie. Lorsqu’il est fondu et bien chaud, y ajouter le beurre en remuant pour le faire fondre également et touiller pour obtenir une texture homogène.
Lucile Leclair : « J’ai eu très vite cette certitude que l’on “vote avec sa fourchette” »Incorporer le mélange beurre-chocolat au mélange œufs-sucre en remuant le tout rapidement.
Verser l’appareil dans un moule à gâteau (sans rien au fond), pas trop large, de sorte à atteindre une épaisseur de 4 à 5 centimètres. Enfourner 12 minutes, pas une minute de plus. Déguster tiède ou froid, en démoulant à la cuillère.
Camille Labro
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Valeurs Actuelles
“Indécent” : polémique sur la mise en berne des drapeaux corses “après la mort tragique” d’Yvan Colonna
Cette annonce n’est pas passée inaperçue. La collectivité de Corse, l’équivalent du Conseil régional de l’île de Beauté, a annoncé mettre en berne ses drapeaux dès ce mercredi 23 mars. Le but : « Exprimer la tristesse collective ressentie par notre peuple après la mort tragique d’Yvan Colonna et face aux heures sombres que vit la Corse », a écrit l’institution dans un communiqué publié mardi soir, repris par BFM TV. L’indépendantiste corse, incarcéré à perpétuité à la prison d’Arles pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998, est mort lundi 21 mars, des suites d’une agression. Son attaque, commise par un autre détenu radicalisé début mars, avait provoqué la colère de la Corse, marquant le début de manifestations émaillées de violences. Pour honorer Yvan Colonna, les drapeaux corses vont donc être mis en berne « à compter de ce jour », mercredi 23 mars, a confirmé la collectivité de Corse.
« Inapproprié », « inacceptable »
Une décision qui a particulièrement agacé. Certaines personnalités politiques ont fustigé le choix de retirer le drapeau. À commencer par Emmanuel Macron. Le président de la République, candidat à sa réélection, était invité sur le plateau du 19 h 45 sur M6, mercredi. Il a estimé que c’était « une faute » et que ce geste était « inapproprié ». L’ancien Premier ministre, Manuel Valls, a lui aussi fustigé ce choix sur son compte Twitter : « Insupportable et indécent. » Avant de rappeler qu’Yvan Colonna avait été condamné pour l’assassinat du préfet Erignac. L’ex-conseiller municipal de Barcelone a encore écrit sur le réseau social : « Une chose est de respecter la douleur et le deuil de la famille Colonna, une autre est de transformer un homme, condamné pour l’assassinat d’un Préfet de la République, en héros et martyr. » Manuel Valls espère ainsi que « l’État sur place réagira ».
Une chose est de respecter la douleur et le deuil de la famille Colonna, une autre est de transformer un homme, condamné pour l’assassinat d’un Préfet de la République, en héros et martyr. C’est insupportable. J’imagine que l État sur place réagira. https://t.co/YR9vpt2J2r
— Manuel Valls (@manuelvalls) March 23, 2022
Ce qu’espère aussi le sénateur Bernard Jomier : « Le Chef de l’Etat devrait condamner cette décision », a-t-il jugé sur Twitter. « Aucun projet politique, dans notre République, ne légitime qu’une collectivité territoriale mette ses drapeaux en berne pour un homme qui a assassiné un préfet. »
Aucun projet politique, dans notre République, ne légitime qu’une collectivité territoriale mette ses drapeaux en berne pour un homme qui a assassiné un préfet. Le Chef de l’Etat devrait condamner cette décision. https://t.co/8A51SIUiNb
— Bernard Jomier (@BernardJomier) March 23, 2022
Du côté de la droite, le député LR du Vaucluse, Julien Aubert, a jugé que le choix de la collectivité de Corse, « partie intégrante de la République », était « inacceptable ».
Voilà maintenant qu’en France, une collectivité locale partie intégrante de la République met les drapeaux en berne – et donc le 🇫🇷 – pour saluer la mémoire de l’assassin de préfet ? Quelle que soit l’émotion, c’est inacceptable @GDarmanin ! @manuelvalls @chevenement. https://t.co/DYdcvoG7V9
— Julien Aubert (@JulienAubert84) March 23, 2022
L'Humanité
Portrait de juge à la mode de la défunte Strip-tease
Actuplateforme. En reprenant les codes de la collection documentaire belge, deux réalisateurs suivent une juge d’instruction bruxelloise au bagou âpre et au sens de l’humour décapant.
Caroline ConstantDans son bureau bruxellois, la juge d’instruction Anne Gruwez reçoit la lie de la société. Des hommes qui tabassent leur femme au quotidien. Des petits délinquants. Des prostituées. Le défunt dispositif Strip-tease a passé trois ans avec elle, dans son bureau, avec la police, sur des terrains d’enquête. Et les deux réalisateurs Jean Libon et Yves Hinant ont livré ce drôle de documentaire qui témoigne de l’énorme boulot qu’induit son métier. Mais qui dresse surtout le portrait d’une femme unique en son genre, qui manie l’humour et parfois l’autorité pour asseoir sa fonction. Et de repartie, au moins dans les deux tiers du film, Madame la juge n’en manque pas. À un homme soupçonné d’avoir « tabassé Bobonne », elle dit simplement : « Je ne serre jamais la main des malfrats. » À un autre, elle lance exaspérée : « Ce n’est pas mon boulot de vous faire crever et ce n’est pas intéressant non plus pour la société ! » Elle tape la causette avec une prostituée sur ses pratiques sadomasochistes, comme dans un salon de thé. D’ailleurs, son bureau est accueillant pour les policiers, les archivistes, les légistes : elle a un pot de bonbons à leur disposition, qu’elle invite à croquer pendant qu’elle déguste des sucreries. La juge, qui roule dans une vieille 2 CV bleue en écoutant Offenbach à fond, aime aussi partager la voiture des policiers, à cause du gyrophare : « Napoléon disait que le juge était le personnage le plus important de l’empire. Poussez-vous, misérables rampants ! » crie-t-elle dans l’habitacle en désignant les passants. Elle a d’ailleurs une vision de la géographie assez particulière, qui dépend des affaires qu’elle y a traitées. Bien sûr, cette personnalité excentrique, de par ses longues années de travail, connaît les procédures parfaitement, tout autant que les profils des « clients », comme elle les appelle. L’humour et la colère sont souvent des façons d’être pour se protéger de la violence du monde. Dans le film, elle relance une affaire de vingt ans qu’elle aimerait voir résolue : le meurtre, à quelques semaines d’intervalle, de deux prostituées. Parce qu’elle prend très à cœur le sort de « ces dames ». Mais, comme souvent dans Strip-tease, on peut être surpris par la manière de jouer avec la caméra. La gravité gagne en fin de film, lorsqu’une mère infanticide vient raconter en toute décontraction son forfait. On n’entend plus alors que le cliquetis du clavier.
Strip-tease est une collection documentaire diffusée depuis 1992 sur la RTBF puis sur France 3. Sans commentaire, sans contextualisation, elle montre la réalité sous un jour très cru. Le film Ni juge ni soumise a été le premier du genre à sortir au cinéma. Netflix a la bonne idée de proposer une séance de rattrapage pour ceux qui l’auraient loupé à sa sortie, en 2019. Une série de fiction, Marianne, inspirée de la juge Anne Gruwez et de cet épisode de Strip-tease, est en tournage pour France 2, avec Marilou Berry dans le rôle-titre.
justicebruxellesdocumentaireNetflix El País (ESP)
SANS TITRE
Aunque el ingrediente principal del salmorejo cordobés es el tomate, fruto cuya época de gloria es el verano, no hay ninguna ley que prohíba usar otro tipo de hortaliza que esté en temporada cuando hace frío. Basta con aprovechar la técnica del clásico andaluz y sus aderezos habituales para crear una versión invernal, algo que se ha hecho toda la vida sin grandes dramas en este tipo de preparaciones: ahí están la porra antequerana de naranja o la porrilla de habas para demostrarlo.
Este principio guía el salmorejo de zanahoria que el chef Rodrigo de la Calle sirve en Virens, su restaurante de Barcelona centrado en las verduras. Aunque De la Calle practique la "alta cocina verde" allí y en su local de Madrid, El Invernadero, la receta es perfectamente factible en casa. El propio cocinero explica el procedimiento en el vídeo de arriba: dale al play y disfruta.
SALMOREJO DE ZANAHORIA DE RODRIGO DE LA CALLE
Ingredientes
Para unas 4 personas
- 350 gr de zanahorias de manojo
- 450 ml de caldo de verduras
- 100 g de aceite de oliva virgen extra
- 2 rebanadas de pan de molde
- 1 diente de ajo
- Vinagre de vino tinto
- Sal
Guarnición
- 8 zanahorias pequeñas
- Hojas de zanahoria fritas
- Hojas de kale fritas
- Mató o requesón
- Brotes o germinados
Preparación
- Escaldar las zanahorias en agua hirviendo un par de minutos. Raspar con un estropajo limpio las más pequeñas de la guarnición. Las demás, asarlas en el horno a 220 grados unos 15 minutos o hasta que estén tiernas, y después tostarlas ligeramente por fuera con un soplete si se tiene. También se pueden hacer en la parrilla en vez de usar horno y soplete.
- Triturar las zanahorias asadas con el caldo, el pan, el ajo, el aceite, un chorro de vinagre y sal. Ajustar de espesor con más caldo o más pan, y pasar por el chino para que la crema quede más fina.
- Servir con las zanahorias pequeñas, hojas de kale y de zanahoria fritas, mató o requesón desmigado, brotes y un chorrito de aceite final.
L'Humanité
Gérard Lanvin nous parle d'une histoire de France qui mérite d’être racontée
EntretienLe comédien signe son retour à la télévision avec une histoire simple de Résistance et de solidarité dans la France de 1942. Il nous évoque son personnage, un paysan sauveur de familles de juifs. Entretien
Caroline ConstantComédien et chanteur, Gérard Lanvin et Mathilde Seigner incarnent dans ce téléfilm un couple de paysans, Virgile et Blanche, en 1942. Ils habitent près de la ligne de démarcation. Et font passer, par solidarité, des familles de juifs en zone libre.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette histoire ?
Le fait que ce soit un film historique : il raconte une époque dont il faut continuer à parler. Les générations se succèdent, et nous devons être dans la transmission. J’ai appris ça de mes anciens, de mes parents qui ont vécu ces guerres, y ont participé dans la Résistance. Cette histoire, ces faits d’armes, cet héroïsme constituent une histoire de France qui mérite d’être racontée à ces générations qui arrivent, pour nourrir leur réflexion, parce que tout recommence tout le temps. L’homme passe son temps à se détruire, à se détester, à se faire du mal. Alors que tout le monde est si content quand tout va bien. Elle est bizarre, cette nature humaine.
Vos personnages, Virgile et Blanche, n’ont aucune hésitation à être solidaires, malgré les risques encourus…
Ils sont d’un naturel paisible. Ils ont un instinct de survie digne de ces paysans, que j’aime et que je soutiens. Ils savent cultiver, faire de l’élevage, vivre en autonomie. Et ils font vivre aussi les autres, c’est-à-dire les villes, grâce à leur travail. Parce qu’on élève le coq à la campagne, on le mange en ville. Blanche et Virgile se retrouvent dans un endroit, près de la ligne de démarcation, où il est possible de sauver des vies, particulièrement celles de petits juifs. Un toubib qu’ils connaissent bien, joué par Philippe Torreton de façon magnifique, leur propose de faire passer des gens en zone libre. Le film pose une question : sommes-nous capables de devenir un tantinet héroïques ? Une situation vous le propose, à vous de décider. C’est l’instant d’un moment, une réflexion sur une demande précise : il suffit de dire oui ou non.
Vous aviez dit dans l’Humanité en 1999 : « La solidarité ? C’est le mot phare. À un moment, quoi qu’il arrive, dans le monde entier, devant la misère humaine, ces drames que l’on voit tous les jours, on a envie d’être solidaires. » Vous rapprochez ces propos de ce téléfilm ?
Bien sûr. Mon idéal, c’est la fraternité, la solidarité, l’amour. Ce sont peut-être des mots un peu obsolètes pour les jeunes générations, avec la technologie pourrie qu’on a inventée pour que tout le monde se foute sur la gueule, et que les cerveaux ne puissent pas prendre de repos. Avant, nous avions le temps de la réflexion, de la digestion, de la compréhension des choses. Aujourd’hui, c’est instantané. Et ça rend les gens fous.
Les générations se succèdent, et nous devons être dans la transmission. J’ai appris ça de mes anciens, de mes parents qui ont vécu ces guerres, y ont participé dans la Résistance.
Ce sont aussi vos retrouvailles avec Fabien Onteniente…
Avec Fabien, nous avons tourné deux gros succès, 3-0 et Camping, que personne ne voulait produire. Je m’entends très bien avec Fabien, depuis longtemps. C’est un bosseur, et j’aime les bosseurs. Sur un scénario de ce type, nous avons travaillé des jours ensemble, pour trouver de la complicité. Avec Mathilde Seigner, c’est allé très vite, parce que nous appartenons à la même famille d’acteurs : nous sommes instinctifs, et nous avons de grandes gueules qui nous ont causé quelques gros soucis. Mais ce n’est pas grave : Il ne faut jamais avoir de regrets d’avoir dit ce qu’on pensait.
Et votre retour à la télévision ?
Nous, acteurs, dépendons du désir des autres. Aujourd’hui, nous croisons de jeunes producteurs, plein d’envie et de force, de volonté, d’amitié et de respect. C’est ce qui manquait jusqu’à présent. Obligatoirement, on me propose pas mal de choses intéressantes. J’ai fait un téléfilm avec Sylvie Testud, qui sortira en octobre, sur la dépendance aux médicaments de nos jeunes adolescents. Je suis acteur, j’ai déjà fait mes preuves au cinéma. Et ce sont les autres qui doivent décider de m’embaucher ou pas.
Pourquoi ce passage à la chanson, avec des paroles assez dénonciatrices ?
Mon fils est un grand bluesman. Pendant le premier confinement, j’ai écrit, il a composé, au départ sans objectif particulier. Abdelmalik est venu chanter avec moi, puis notre chanson sur les féminicides, Appel à l’aide, a été très écoutée sur les réseaux. Idem pour un pamphlet sur nos trois dernières présidences people, Le dire et le faire. Quand je les chante en public, les gens reprennent le refrain. J’ai un groupe formidable de musiciens et de choristes. Et le public aussi. Et il y a toute cette énergie qui fait que, tout à coup, on est dans un idéal d’échanges : il y a la musique, le seul plaisir sensuel absolu, sans vice.
Et donc l’Olympia le 27 mai.
Avec mon nom sur le fronton de cet Olympia mythique… C’est assez particulier, parce que c’est mon fils qui mise en route cette histoire, c’est lui qui produit mon album. Je travaille pour et avec mon fils, c’est assez formidable. Là, nous allons faire le concert des Bikers Harley. Jouer devant 2000 mecs, ce n’est pas rien. Surtout avec des textes que j’ai écrits et qui sont concernants sur notre époque. C’est le constat de l’an XX.
téléfilmfrance 2les justesshoah L'Humanité
Le Billet. Bosse, fainéant !
ActuFlorent LE DUFlorent LE DUUn mi-temps sous-payé, sans contrat, n’ouvrant aucun droit au chômage ou à la retraite… Voilà ce que propose Emmanuel Macron pour les Français les plus démunis. S’il est réélu, le président-candidat imposera aux près de 2 millions de foyers qui bénéficient du RSA (revenu de solidarité active) « 15 à 20 heures d’activité » hebdomadaire. Cette allocation de 565,34 euros par mois (pour une personne seule) serait donc conditionnée, alors que nombre de ses bénéficiaires sont dans l’incapacité de travailler. Et que le RMI, devenu RSA, a été conçu comme un acte de solidarité et de protection des plus précaires répondant au principe constitutionnel selon lequel « tout être humain qui, en raison de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ». La proposition du président de la République fleure bon le couplet anti-pauvre si cher à la droite selon lequel il serait temps, pour ces individus, de sortir de l’« assistanat ». Le chef d’État les stigmatise, mais pour leur redonner de l’amour-propre, bien entendu. Il prétend sans vergogne que cette mesure est faite pour « reconnaître la dignité de chacun ».
Charivari Charivari L'Humanité
En Seine-Saint-Denis, on s’intéresse à la présidentielle
ActuContrairement aux clichés, les jeunes de ce département populaire s’intéressent à la politique. Et considèrent que c’est plutôt le débat politique qui n’est pas à la hauteur de leurs aspirations.
Diego Chauvet« Il faudrait que les débats politiques soient un peu plus sérieux à la télévision. Quand on regarde on zappe vite ». Contrairement aux idées reçues, la jeunesse des quartiers populaires de banlieue a envie d’entendre parler de politique. Mais tout dépend du contenu des débats. Le 23 mars à Saint-Denis, les échanges étaient de haute tenue. Et ils ne réunissaient pas des candidats à l’élection présidentielle, mais des jeunes du département de Seine-Saint-Denis, venus faire part de leur vision de la France et de son avenir, à l’initiative de leur conseil départemental. Loin de se désintéresser de la présidentielle, ils renvoient plutôt les candidats à la médiocrité des préoccupations qui occupent le devant de la scène médiatique. « Ce seraient bien qu’on arrête de répéter des conneries sur les musulmans, l’islamisme, dès qu’on allume la télé », dit l’un d’eux. Une autre en a assez d’entendre parler de « vote utile » ou que « le jeu est déjà joué ». D’autres veulent qu’on « s’intéresse aux jeunes », que les candidats présentent « des programmes qui les concernent ». « On ne vote pas parce qu’on se dit que ça ne va rien changer », expliquent certains pour justifier leur abstention.
« Les inégalités sociales, les différences entre les riches, les pauvres, les classes moyennes, on n’en parle pas assez dans les débats », s’agace Sofia, étudiante de 18 ans. Une autre étudiante de Villetaneuse raconte son parcours et ses préoccupations, qui sont selon elle celles de beaucoup de jeunes du département : « Lorsque j’ai postulé chez Lidl pour un boulot à côté de mes études, on m’a demandé d’avoir déjà de l’expérience professionnelle. Les entreprises ne sont pas assez indulgentes, elles sont réticentes à embaucher des jeunes. Elles n’ont pas envie de les former. » Plusieurs des jeunes intervenants ont également mis en avant la question du logement. « J’ai une bourse d’un an, donc je ne trouve pas de quoi me loger. Décrocher le premier travail, ce n’est pas facile, mais le premier logement aussi ». D’autres racontent les discriminations auxquelles ils sont confrontés : « être d’une autre couleur que blanc, ça n’offre pas beaucoup d’ouvertures », explique ainsi un étudiant qui a longtemps vécu en commune rurale. « J’ai vécu le racisme multiplié par dix parce que ma famille était la seule famille noire du village », raconte-t-il.
Des responsables d’associations confirment le ressenti et les aspirations des jeunes, en décalage avec la teneur du débat politique. « C’est une jeunesse qui veut juste vivre dans la dignité, rappelle ainsi une responsable de l’association Ghett’up. Elle a des revendications très basiques, qu’on ne devrait même plus demander en 2022. »
« La Seine-Saint-Denis est régulièrement caricaturée ou stigmatisée », expliquait en préambule le président PS du département, Stéphane Troussel. L’élu a donc souhaité donner la parole à la jeunesse au travers d’une enquête menée durant plusieurs semaines, présentée en vidéo le 23 mars, et qui aboutit à une « interpellation » des candidats à la présidentielle. Pour lui, « les jeunes interrogés décrivent une réalité normale avec ses difficultés réelles d’accès au logement, aux droits, aux services publics ». Le résultat de cette consultation constitue selon le président du département une « matière utile collectivement » dans le cadre d’une démarche « apartisane ». Certains jeunes ont également interpellé le département qui n’a pas forcément les moyens d’agir lui-même. La présidente du groupe communiste en Seine-Saint-Denis, Émilie Lecroq, a d’ailleurs souligné un écueil. « Le conseil départemental est chef de file sur la question sociale. Il n’existe malheureusement pas de compétence spécifique pour la jeunesse », regrette l’élue communiste.
Aux élus locaux donc, de favoriser cette prise de parole qui aboutit à l’interpellation des candidats. Le conseil départemental n’est pas le seul à avoir organisé ce type d’initiative. Face aux problèmes de racisme auxquels sont confrontés les jeunes, aux violences policières, la mairie de Stains a lancé son observatoire des discriminations. Et à La Courneuve, la municipalité a mis en ligne une plateforme internet d’interpellation des candidats à la présidentielle. En 2009, le maire Gilles Poux (PCF) avait déjà déposé plainte pour « discrimination territoriale » auprès de la Halde. L’économiste Thomas Porcher, qui avait participé à la réalisation d’un « Atlas des inégalités territoriales » en 2019, a de nouveau été mis à contribution pour cette interpellation des candidats, autour de « 10 propositions pour rétablir l’égalité territoriale ». Elles sont consultables sur egaliteterritoriale-2022.fr. À ce jour, seuls Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon et Nathalie Arthaud ont fait part de leurs propositions, en accès libre sur le site internet. « Il s’agit de nourrir modestement le débat présidentiel », nous explique Gilles Poux. « L’idée, c’est de dire aussi aux gens qu’ils ont les propositions des candidats sur la table, et que c’est à eux de décider ». Une autre façon de s’intéresser au débat politique sur des bases qui les concernent directement, et de faire mentir les « clichés » sur la banlieue.
seine-saint-denisBanlieue et quartiers populairesPrésidentielle 2022 L'Humanité
En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt
Il était une foisC’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit
Dominique BariLe 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.
Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.
Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.
En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.
Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.
Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »
Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.
Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.
Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.
Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.
Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.
À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.
Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.
Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.
Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.
Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.
La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.
La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.
L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.
D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.
Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.
En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.
En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.
Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »
Il était une fois ...une autre histoire
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !
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États-UnisjaponcampsIl était une fois L'Humanité
En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom
Il était une foisVingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.
Bernard FrédérickLe maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».
Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».
La revanche de Vichy
Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.
Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.
Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.
Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.
Condamner le gouvernement du Front populaire
Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.
Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.
Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.
« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »
Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »
Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »
Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain
De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !
Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »
Léon Blum et Édouard Daladier accusent
Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »
Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »
Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).
Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés
Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »
En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».
Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».
Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats
Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».
Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.
Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.
www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
L'Humanité
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments
ActuUne étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications
Marine CyglerLa pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.
Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.
L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus
Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.
Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoirPour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.
Le facteur socio-économique
Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.
Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiétéUn enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.
«Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»
3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)
Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?
En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.
Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?
Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…
Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?
En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.
sciencespollutionrivièresSanté Le Monde
Guerre en Ukraine : malaise à Chypre, terre d’asile des oligarques russes
Marina Rafenberg (Limassol et Nicosie (Chypre), envoyée spéciale)Publié aujourd’hui à 12h00, mis à jour à 18h05
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RécitL’île a offert jusqu’en 2020 des passeports à des milliardaires aujourd’hui visés par les sanctions européennes.
Sur les collines surplombant Limassol, d’immenses panneaux publicitaires vantent des investissements immobiliers aux conditions avantageuses. A l’entrée de la cité balnéaire de 100 000 habitants, des gratte-ciel vides se hissent face à la mer. Dans le quartier de la « petite Moscou », les voitures de luxe sont nombreuses, les enseignes affichent des promotions en caractères cyrilliques, les commerçants ne parlent pas grec. C’est ici, dans la capitale financière de Chypre, où 17 % de la population est russophone, que les fortunes russes ont afflué depuis la chute de l’URSS.
L’île d’Aphrodite présentait alors des avantages considérables, comme des taux d’imposition faibles et le secret bancaire. Les fortunes russes, en raison de liens historiques et religieux, étaient les bienvenues, alimentant largement l’économie locale, avec l’approbation des autorités. Mais depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, le 24 février, Chypre est obligée de revoir sa relation spéciale à Moscou, en raison des sanctions imposées par le camp occidental. Les oligarques russes pourraient devoir tirer un trait sur leur paradis en mer Méditerranée.
Chypre et Grèce embarrassés par leurs investisseurs russesSur la trentaine d’affairistes proches de Vladimir Poutine visés par les sanctions de l’Union européenne (UE), au moins cinq ont des comptes dans les banques locales et au moins dix, des résidences et des passeports chypriotes. Parmi eux, Roman Abramovitch, l’ex-propriétaire du club de football de Chelsea, a sa société Lanebrook Limited, holding de la compagnie de sidérurgie Evraz, inscrite depuis 2006 au registre chypriote des entreprises. D’après le consortium d’investigation Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), il détient aussi le fonds HF Trust, d’une valeur de 893 millions de dollars (813 millions d’euros), où son nom n’apparaît pas officiellement.
La politique des « passeports dorés »
Alicher Ousmanov, détenteur du géant de l’acier Metalloinvest et du quotidien économique russe Kommersant, a également deux sociétés offshore à Chypre, Delesius Investments Ltd et Bacerius Investments Ltd, désignées comme les propriétaires d’un manoir du XVIe siècle, Sutton Place, au Royaume-Uni. Alexandre Ponomarenko, dont la fortune est estimée par Forbes à 3,3 milliards de dollars et qui a participé à la construction d’un palais pour le président russe, a lui aussi obtenu la nationalité chypriote en 2016, en achetant une propriété de luxe.
Si Chypre a su séduire des oligarques russes, c’est en raison de sa politique des « passeports dorés » lancée en 2007, mais surtout développée à partir de 2013, lors de la récession économique liée à l’exposition du secteur financier chypriote à la crise de la dette en Grèce. Les personnes qui investissaient dans l’immobilier plus de 2,5 millions d’euros se voyaient offrir la nationalité chypriote et donc un passeport européen.
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L'Humanité
Journée mondiale de l’endométriose : «Une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»
EntretienCe lundi 28 mars se déroule la journée mondiale de l’endométriose. L’occasion de faire connaître cette maladie qui ne touche que les femmes, identifiée en 1860, mais qui reste encore trop souvent taboue. En France, 2,5 millions de femmes sont pourtant touchées. Cécile Togny, présidente d’Info-endométriose, explique cette récente prise de conscience et les défis qu'il reste à relever.
Nadège DubessayIl y a seulement cinq ans, l’endométriose faisait à peine parler d’elle. Aujourd’hui, la lutte contre cette maladie figure dans presque tous les programmes des candidats à la présidentielle. En janvier dernier, Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé une stratégie nationale. Mais nous en sommes qu'au début du combat contre cette maladie complexe...
Quel regard portez-vous sur cette prise de conscience ?
Il y a une réelle avancée dans la reconnaissance de la douleur des femmes et nous ne pouvons que nous en réjouir. Elles sont mieux écoutées et l’endométriose est devenue un vrai problème de société car des associations comme la nôtre sont allées titiller les pouvoirs publics.
Il faut arrêter de se mettre des œillères devant une maladie qui représente la première cause d’infertilité chez les femmes. On ne peut pas mettre tout le monde en PMA sans s’intéresser à l’origine du problème.
Info-endométriose a beaucoup œuvré pour qu’une stratégie nationale voie le jour. La gynécologue chirurgienne Chrysoula Zacharopoulos, aujourd’hui députée européenne (LaREM), fondatrice de l’association, a été mandatée par le ministre de la Santé Olivier Véran en ce sens.
En 2022, il y a enfin une prise de parole officielle du président de la République et l’annonce d’une stratégie nationale, avec pratiquement 30 millions d’euros consacrés à la recherche. Alors oui, pour nous, c’est une très bonne chose.
C’est un problème de santé publique. Et je ne veux pas que ma fille, demain, vive ce que j’ai enduré.
Pensez-vous qu’il s’agit d’un combat féministe, au même titre que les luttes pour la contraception ou de celles en faveur de l’avortement ?
Je suis pour la contraception. Pour l’avortement. Pour les droits des femmes en général. En ce sens, on peut dire que ce combat est féministe. Les règles taboues, des jeunes femmes qui méconnaissent leur corps, ce n’est plus possible aujourd’hui. Dans ce système patriarcal, la douleur occasionnée pendant les règles était entrée dans les mentalités.
Maintenant, les choses commencent à bouger. Mais ce ne doit pas être uniquement une histoire de femmes. C’est un problème de santé publique. Et je ne veux pas que ma fille, demain, vive ce que j’ai enduré.
Endométriose : il n’y a rien de normal à avoir malQuel a été votre parcours ?
Mon endométriose a été diagnostiquée par Chrysoula Zacharopoulos alors que j’avais… 37 ans. Une amie journaliste m’avait parlé d’elle. J’ai fait des examens et un mois plus tard, j’étais sur la table d’opération. Le diagnostic était posé et on mettait enfin des mots sur des années d’incompréhensions et d’errances médicales. Une libération. Cette maladie était méconnue et les douleurs pendant les règles étaient banalisées.
J’ai connu 9 ans de PMA très compliquée pour finalement réussir à avoir mon bébé. L’endométriose a gâché une partie de ma vie.
Avant de rencontrer cette spécialiste de l’endométriose, mon problème n’a pas été pris à la source. Les médecins n’avaient pas su diagnostiquer la cause de mon infertilité et ils m’avaient prescrit un tas de traitements hormonaux.
J’ai connu 9 ans de PMA très compliquée pour finalement réussir à avoir mon bébé. Le parcours a été très dur et je peux dire que l’endométriose a gâché une partie de ma vie. Du coup, après, j’ai voulu m’engager totalement. Jusqu’à devenir la présidente d’Info-endométriose. Je travaille dans la communication. Créer du lien, je sais faire. Et j’avais déjà un bon réseau.
Parlez-nous d’Info-endométriose…
L’association est née en 2015. Elle informe, sensibilise et mobilise sur la maladie. Nous avons créé des outils afin d’aider les associations de patientes. Nous avons mobilisé les réseaux sociaux, monté un partenariat avec France télévision, lancé une campagne visible sur 1 000 panneaux d’affichage partout en France.
Notre première campagne de sensibilisation s’intitulait « Les règles, c’est naturel, pas la douleur ». Aujourd’hui, notre nouvelle campagne s’appelle « Toujours là ». On redonne les chiffres : 47 % de femmes atteintes d’endométriose souffrent de douleurs sexuelles.
Il existe toujours entre 7 et 10 ans de retard pour le diagnostic. 89 % des malades ressentent un malaise au travail. Cette maladie ne touche pas que les organes. Psychologiquement, physiquement, elle isole la femme, elle peut entraîner une dépression. Elle est sournoise et handicapante au travail tout comme dans sa vie amoureuse…
Pourquoi le diagnostic est-il encore si long à être posé ?
Certains gynécologues ne savent pas ou ne veulent pas traiter et n’orientent pas non plus. Il n’y a pas si longtemps, j’ai entendu une gynécologue dire que l’endométriose était une maladie à la mode. Mais comment peut-on parler comme ça ? Il est nécessaire de former davantage de gynécologues et de radiologues car le diagnostic, il est sur l’image. Plus la femme est jeune, plus il est difficile à poser. D’où l’importance d’un suivi médical constant afin de voir si la maladie s’installe ou non. Il y a autant de femmes qui ont l’endométriose que d’endométrioses. c’est ce qui peut être compliqué pour les médecins.
Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmesOù en est-on de la recherche ?
Info-endométriose est en partenariat avec l’Inserm, ce qui a été très important pour construire une stratégie. Entre 20 et 30 millions d’euros vont être mis sur la table pour la recherche prochainement, avec à la clé, le développement de la recherche fondamentale. Un comité scientifique a été mis en place.
On connaît les symptômes de l’endométriose. Il faut aujourd’hui aller plus loin. C’est une maladie hormonale très complexe et elle nécessite la mobilisation de chercheurs qui étudient les cellules, les cancers. Aujourd’hui, il n’y a que des pansements. Mais aucun traitement curatif.
L’endométriose en quelques chiffres
- 10% des femmes sont atteintes d’endométriose
- 7 ans, c’est le délai moyen pour diagnostiquer la maladie
- 70% souffrent de douleurs chroniques invalidantes
- 40% des cas d’infertilité sont dus à l’endométriose
- Il n'existe aucun traitement curatif
- 10 milliards d’euros, c’est l’ensemble des coûts de prise en charge de la maladie et de ses répercussions
Source : ministère de la Santé.
endométrioseSanté Le Monde
Urgences
Editorial du « Monde ». S’il fallait un symbole de l’unité de l’Alliance transatlantique forgée depuis un mois face à la Russie, la présence du président américain, jeudi soir 24 mars, au sommet des vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne à Bruxelles, en fournissait un puissant, de même que le nombre de visites de Joe Biden en Europe – trois – en un peu plus d’un an. La participation, par vidéos interposées, du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, aux trois sommets de la journée, OTAN, G7 et UE, devait marquer un autre symbole, celui de la solidarité avec l’Ukraine attaquée.
Ukraine : arrêter la guerre sans la faire, le dilemme des OccidentauxMais on ne fait pas la guerre qu’avec des symboles et M. Zelensky ne s’est pas privé de le rappeler, en demandant aux pays occidentaux de livrer à ses forces armées ne serait-ce que 1 % de leurs chars et avions. Il s’est heurté au refus des dirigeants réunis à Bruxelles, qui se sont limités à poursuivre leurs livraisons d’équipements militaires « létaux et défensifs » à l’Ukraine, tels que les missiles antichars ou air-sol. La fourniture de chars et d’avions de guerre à Kiev placerait les pays de l’OTAN en position de cobelligérants. C’est, a précisé le président Emmanuel Macron devant la presse, une « ligne rouge » que l’Alliance n’est pas disposée à franchir, afin de ne pas provoquer d’escalade du conflit.
Crimes de guerre en Ukraine : les Européens s’organisent« Arrêter la guerre sans faire la guerre » : c’est, ainsi définie par M. Macron, toute la limite de l’exercice que s’imposent les pays occidentaux. La guerre, déclenchée il y a un mois par Vladimir Poutine contre l’Ukraine, ne s’arrête pas et la limite est de plus en plus ténue. En témoigne la difficulté des mêmes dirigeants des pays de l’OTAN à établir une autre « ligne rouge », celle d’une éventuelle utilisation par l’armée russe d’armes chimiques et biologiques. Cette fois, le président Macron s’y refuse, plaidant « l’ambiguïté stratégique et la discrétion », qui sont, à son avis, en l’espèce, bien plus efficaces. Le président Biden a pour sa part promis une « riposte » si ce type d’armes venait à être utilisé, mais sans la définir : « La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation », a-t-il dit.
Ce flou délibéré est compréhensible, et probablement sage, au regard du désastreux précédent d’août 2013 lorsque, malgré l’évidence de l’usage d’armes chimiques contre les civils en Syrie, le président Barack Obama avait renoncé à appliquer la ligne rouge qu’il avait lui-même fixée. Mais ces sommets du 24 mars témoignent de la passe difficile dans laquelle se trouvent les pays de l’Alliance, en dépit de leur unité et du caractère massif des sanctions prises.
Vladimir Poutine, lui, ne s’embarrasse pas de lignes rouges. Alors que les images de destruction apocalyptique des villes ukrainiennes envahissent nos écrans, alors que des millions de femmes et d’enfants errent à la recherche d’un refuge, alors que le président Zelensky, au courage tant célébré, multiplie les appels désespérés aux élus du monde libre, l’ambiguïté devient de plus en plus délicate à cultiver.
Le plus grand exode sur le sol européen depuis la seconde guerre mondialeDeux urgences s’imposent à ce stade. D’abord, gérer le flux des réfugiés à l’échelle de l’UE, organiser leur protection, leur acheminement et leur installation dans d’autres pays que ceux dans lesquels ils arrivent et qui sont déjà débordés. Ensuite, prendre des mesures sérieuses, cohérentes et immédiates pour réduire le plus vite possible l’approvisionnement en gaz et en pétrole russes. Les divergences entre Européens sur ce sujet sont logiques, mais il faut les affronter. Sans ambiguïté.
« L’Europe doit agir pour rendre l’énergie russe insignifiante » Le Monde
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Le Monde
Une jurisprudence qui évolue
Chronique. Entre soutenir et punir les artistes russes, le monde occidental offre une palette riche de réponses depuis un mois de guerre en Ukraine. Les cas sont nombreux, différents, discutés. Il en est un d’emblématique, décrypté par nombre de journaux à l’étranger : le chef d’orchestre Tugan Sokhiev. Outre son immense talent, il est un symbole de blessure et de gâchis, et la polémique est loin d’être close.
Jusqu’à la guerre de Poutine, Tugan Sokhiev jonglait essentiellement entre deux villes : quatre mois par an à Moscou, au Bolchoï ; quinze semaines à Toulouse, où il pilotait l’Orchestre national du Capitole. Il était dans les deux institutions plus qu’un chef, le directeur musical : celui qui donne du style et une vision.
Le maire (Les Républicains) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a lancé l’affaire Sokhiev en lui demandant par courrier, début mars, de « s’exprimer » sur la guerre en Ukraine. L’intéressé, alors à Moscou, et goûtant peu les diktats, a répondu sur Facebook sans faire dans la demi-mesure : il a démissionné du Bolchoï et du Capitole, se refusant à choisir entre ses « musiciens russes et français bien-aimés ».
Le chef d’orchestre russe Tugan Sokhiev démissionne de tous ses postes à Moscou et à ToulouseMoudenc semble s’être inspiré du maire de Munich, qui avait sommé le chef d’orchestre russe Valery Gergiev, officiant en Bavière, de se prononcer sur la guerre. Il savait très bien qu’il ne le ferait pas : Gergiev est un proche de Poutine et il est désormais banni de toutes les salles du monde sans que cela fasse débat.
L’ultimatum des pays de l’OTAN au chef d’orchestre russe Valery GergievIl en va tout autrement avec Sokhiev. Cet humaniste n’a jamais flirté avec le dictateur du Kremlin. Il a répété son opposition à « tout conflit ». Il réside à Londres. Il a invité des chanteurs et chefs ukrainiens à se produire sur les scènes qu’il a dirigées. Aucun autre artiste n’a noué autant de liens musicaux entre son pays et la France, créant même un festival franco-russe dans la Ville rose.
Un maire, campant dans le confort français, arguant que Toulouse est jumelée avec Kiev, que l’orchestre est sous sa responsabilité, a surfé sur la douleur ukrainienne pour faire la morale à un artiste dont une grande partie de la famille habite Moscou et risque gros. En disant que se taire est intenable, il a mis Sokhiev devant un choix intenable. D’autres artistes russes, habitant leur pays, ont eu ce courage de dénoncer la guerre, mais faut-il l’exiger de tous, notamment de ceux qui ne furent en rien complaisants avec Poutine ?
Sur ce point la jurisprudence a beaucoup évolué en un mois et Sokhiev en est le pivot. Au tout début de la guerre, tout créateur russe était à exclure – les vivants et les morts. Puis on a fait le « tri », écartant les artistes pro-Poutine. On a ensuite exigé des silencieux de choisir leur camp. Depuis quelques jours, on le leur demande beaucoup moins. C’est la position du ministère de la culture en France. Celle de la quasi-totalité des lieux culturels en Europe. Celle du SNAM-CGT, à savoir l’Union nationale des syndicats d’artistes musiciens de France, dénonçant, le 23 mars, « les tendances les plus populistes d’une culture de l’exclusion ».
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Le Monde
CMA CGM envisagerait une acquisition
Pertes & profits. Il s’appelle Oleg Belozerov, dirige la Société des chemins de fer russes (RZD) et figure, depuis quatre ans, sur la liste des patrons jugés proches de Vladimir Poutine par les Etats-Unis. Jusque-là, rien que de très banal. Mais l’homme préside aussi le conseil de surveillance de Gefco (Groupages express de Franche-Comté), la société de transports française créée par Peugeot et détenue à 75 % par RZD depuis un accord signé avec PSA en 2012. Belozerov et RZD, ou comment s’en débarrasser ?
Guerre en Ukraine : les entreprises françaises présentes en Russie sous le feu d’appels au boycottDes clients ont renoncé aux services de Gefco, actif dans 41 pays, dont la France (3 400 emplois), pour un chiffre d’affaires de 4,22 milliards d’euros. « La guerre a entraîné des difficultés majeures » pour sa filiale russe, reconnaît Luc Nadal, président du directoire, dans un entretien aux Echos du 24 mars. Indépendamment des sanctions, explique-t-il, le secteur automobile, qui représente les trois quarts de son activité, est frappé par les pénuries de composants électroniques et de métaux et par des ruptures de chaînes d’approvisionnement.
Gefco ne réalise certes que 2 % de son résultat opérationnel en Russie. Mais qui voudrait recourir aux services d’un logisticien dont le principal actionnaire participe de fait à l’effort de guerre russe en acheminant hommes et équipements jusqu’aux frontières de l’Ukraine ? A Paris, le ministère de l’économie et des finances suit le dossier de près. Un nouveau casse-tête pour Bercy, différent de celui des entreprises qui, à l’inverse, ont beaucoup investi en Russie, comme TotalEnergies dans le gazier Novatek, Société générale dans Rosbank ou Renault dans AvtoVAZ.
PSA cède 75% de sa filiale logistique Gefco aux chemins de fer russesDébut 2021, RZD avait décidé de se désinvestir de Gefco, dont Stellantis détient 25 % du capital, et même mandaté de grandes banques d’affaires pour réaliser l’opération. Malgré les sanctions frappant la « SNCF russe », y compris par l’Union européenne, « il n’existe aucune contrainte portant sur la transaction, ni légale ni administrative », affirme M. Nadal. Quel sera le nouveau tour de table d’une société revenue, selon son patron, « sur le pack » des sociétés européennes et américaines du secteur ?
Plusieurs investisseurs sont intéressés, même s’ils se font discrets en ces temps troublés. CMA CGM envisagerait une acquisition. Numéro trois mondial des porte-conteneurs, l’armateur marseillais se diversifie à grande vitesse dans la logistique, aidé par son résultat exceptionnel de 17,9 milliards de dollars (16,3 milliards d’euros) en 2021. Précision d’importance : pour éviter tout faux pas, le Trésor français informe le redoutable office américain de contrôle des sanctions de l’avancée du dossier.
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L'Humanité
Le casse-tête russe des entreprises françaises
Actuukraine Avec plus de 500 filiales d’entreprises françaises implantées en Russie, la politique de sanctions contre Moscou place Paris dans une position délicate.
Rosa MoussaouiAussitôt publiée sur Instagram, l’image, postée par des salariés de la branche ukrainienne de Leroy Merlin, est devenue virale : dans les ruines du centre commercial Retroville, au nord-ouest de Kiev, un magasin de l’enseigne française de bricolage détruit par les bombardements qui ont fait sur ce site, dimanche soir, au moins huit morts. Sous la scène de destruction, cette exhortation : « Cessez les ventes en Russie », et le lien vers une pétition. Dans la foulée, le ministère ukrainien de la Défense fustigeait la « première compagnie au monde à financer le bombardement de ses propres magasins et de ses propres employés ». Et dans son adresse par liaison vidéo au Parlement français, mercredi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé les entreprises françaises qui maintiennent leur activité en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » de Moscou. Citées : Leroy Merlin, Auchan, Renault.
Réponse d’Adeo, la maison mère de Leroy Merlin : se retirer de Russie équivaudrait à une « faillite préméditée » qui ouvrirait la voie à « une expropriation » propre à « renforcer les moyens financiers de la Russie ». L’argumentaire vaut pour l’ensemble de l’Association familiale Mulliez, qui exploite aussi les magasins Auchan ou Decathlon : le groupe cultive en Russie, où il est implanté depuis deux décennies et emploie 77 500 salariés, de juteux intérêts. Avec 231 magasins, Auchan y a ainsi engrangé, en 2021, 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires ; Leroy Merlin, avec ses 113 magasins, 5 milliards d’euros. Quant à Decathlon, cette enseigne y réaliserait, avec ses 60 magasins, 1 à 2 % de son chiffre d’affaires global de plus de 11 milliards d’euros en 2020.
Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le premier employeur étranger (160 000 salariés) et le deuxième investisseur étranger en Russie. D’où la valse-hésitation de Bercy et de l’Élysée face aux conséquences, pour les intérêts français de la guerre économique décrétée contre Moscou. « Les entreprises privées prennent librement leurs décisions, soufflait Bruno Le Maire le 7 mars. Nous ne leur demandons qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », c’est-à-dire l’embargo sur les produits importés. Traduction : une entreprise comme Auchan, commercialisant pour l’essentiel, en Russie, des produits locaux, ces sanctions ne seraient donc pas de nature à entraver la poursuite de son activité.
Selon Bonduelle, « il n’y a pas d’injonction à quitter la Russie »
Discret feu vert au maintien de l’activité en Russie ? Mercredi, Danone, qui promet d’interrompre ses investissements, confirmait toutefois son intention de poursuivre la production de produits laitiers et de lait infantile. Bonduelle, implanté dans le pays depuis vingt-cinq ans, entend faire tourner encore ses trois usines : « Nous considérons qu’il est de notre responsabilité (…) de tout mettre en œuvre pour ne pas contribuer à des pénuries alimentaires. Aujourd’hui, il n’y a pas d’injonction des autorités à quitter la Russie. » Dans le secteur bancaire, BNP Paribas et Crédit agricole ont suspendu leurs activités, mais pas la Société générale, qui emploie 12 000 salariés en Russie via sa filiale Rosbank. Même refus de se retirer pour le groupe d’aéronautique et de défense Safran qui, d’après les révélations du site Disclose, aurait vendu à Moscou entre 2015 et 2020, avec Thales, des équipements militaires de pointe.
Ces dernières semaines, deux géants français, d’abord décidés à se maintenir en Russie, se sont retrouvés en première ligne : Renault, avec des appels ukrainiens au boycott du constructeur automobile, et TotalEnergies, accusé par Yannick Jadot de « complicité de crimes de guerre » en Ukraine, ce qui vaut au candidat écologiste à l’élection présidentielle des poursuites en « diffamation ». Mercredi, Renault a fini par jeter l’éponge avec l’annonce de la « suspension » des activités de son usine de Moscou.Et pour sa filiale AvtoVAZ, qui fabrique les Lada (2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), la marque au losange évalue « les options possibles concernant sa participation ». TotalEnergies, de son côté, a annoncé mardi soir renoncer à tout achat de pétrole ou de produits pétroliers russes, au plus tard à la fin de l’année 2022. Mais pas question de se passer du gaz russe, a prévenu son PDG, Patrick Pouyanné : « J’ai des contrats de vingt-cinq ans et je ne sais pas sortir de ces contrats. Si j’arrête le gaz russe, je paie des milliards immédiatement aux Russes. » Jusqu’ici, le gaz russe représente 45 % des importations européennes ; l’Union européenne espère diviser par trois ses achats d’ici l’an prochain et s’en passer complètement d’ici à la fin de la décennie. Sans définir clairement de stratégie d’approvisionnement alternative. En attendant, fait valoir Pouyanné, « sans gaz russe, on arrête une partie de l’économie européenne ».
totalEnergiesGuerre en Ukrainerenaultauchan L'Humanité
C'était il y a 20 ans : la tuerie de Nanterre
27 mars 2002, 1 h du matin. Alors que le conseil municipal s'achève tranquillement dans la mairie de Nanterre, un homme pénètre dans la salle et ouvre le feu. Richard Durn va tuer de sang-froid huit élus et blesser dix-neuf personnes. 20 ans plus tard, la ville porte toujours les stigmates de cette attaque meurtrière. Retour sur cet épisode tragique au travers d'articles parus dans l'Humanité en 2002.
- Nanterre : l'horreur et la douleur
Une heure du matin. Le conseil municipal s'achève tranquillement dans la mairie de Nanterre. Lorsque Jacqueline Fraysse, maire communiste de la ville, lève la séance, il n'y a plus personne dans les gradins. Plus personne sauf un homme, qui sort un pistolet automatique et tire méthodiquement sur les élus. D'abord incrédules, ils voient certains d'entre eux s'effondrer. Ils cherchent à se protéger en se cachant sous les tables mais le tueur se déplace dans les allées. Un élu parvient à se sauver en courant pour alerter les forces de l'ordre. L'homme vise ses victimes et leur donne la mort. À bout portant.
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- Jacqueline Fraysse, une maire debout dans la tempête
Dans la pâleur de la ville atterrée par un drame sans nom, elle est là. Rescapée. Fidèle. Debout dans la tempête. Marquée à jamais sans doute parce qu'elle a vécu d'atrocités avec d'autres, elle est digne. Au fond de ses yeux on lit l'horreur qui y a pris place. Et pourtant, sans masquer le moindre détail de ce terrible huis clos, elle semble rassurer. Parce qu'elle est forte. Parce que c'est peut-être plutôt comme ça, un être humain. Où a-t-elle puisé cette énergie ? Sans doute dans la révolte, l'amitié portée aux victimes, l'amour de la vie. Certainement au cour de son intense combat quotidien.
Lire la suite
- Richard Durne, "un homme qui a toutes les apparences de la normalité "
L'avis du professeur Maurice Ferreri, psychiatre à l'Hôpital Saint-Antoine.
"Il ne s'agit pas, en apparence, d'un homme très malade. Mais, semble-t-il, il a accumulé un ressentiment très fort contre la société. Au niveau psychologique, il s'agit souvent de gens isolés, qui développent un ressentiment dû à des passions contenues qu'ils ont emmagasinées au jour le jour sans en faire part à leur entourage. Souvent, ils n'ont pas de liens et parlent très peu, même s'ils ont un travail et sont insérés socialement. Il peut s'agir d'une promotion qui n'a pas été accordée, d'une injustice ou d'une non-reconnaissance de la société. Il peut s'agir aussi d'une non-reconnaissance de ce qu'il avait dit, ou plus souvent imaginé dire. L'individu est soutenu par une passion invraisemblable qui le déborde. Il ne peut plus se contenir et passe à l'acte. Cela vient de loin. Ce n'est pas un grand fou, mais quelqu'un que l'on côtoie tous les jours et qui a toutes les apparences de la normalité. C'est ce qui rend le drame encore plus difficile à comprendre."
- Le suicide de Richard Durn
L'invraisemblable s'est produit ce 28 mars 2002 au 36, quai des Orfèvres. Alors qu'il avait plusieurs fois déclaré qu'il "voulait en finir avec la vie", Richard Durn est parvenu à se défenestrer du quatrième étage de la brigade criminelle. Les familles des victimes sont privées de procès. Comment cet homme de 33 ans, placé en garde à vue, dont les pulsions suicidaires étaient évidentes, a-t-il pu réussir à se défenestrer du quatrième étage des locaux de la Brigade criminelle, 36 quai des Orfèvres, à Paris ? Récit.
Lire la suite.
- Le mot "Carnage", pour dire l'horreur
Venu du mot "chair" ce mot, mieux que tout autre, volontiers employé à propos de la tuerie au conseil municipal de Nanterre, dit la meurtrissure des victimes au plus profond du corps. Carnage, le mot seul exprime tout autant le nombre des victimes que la violence de leur mort. La volonté méthodique d'élimination comme la froideur requise.
Racine en fit usage dans un vers célèbre de son Andromaque, disant l'état second du meurtrier : "Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants,/ Entrant à la lueur de nos palais brûlants ;/ Sur tous mes frères morts se faisant un passage,/ Et de sang tout couvert, échauffant le carnage."
Le tourmenté Lautréamont y trouva aussi à maintes reprises, dans les Chants de Maldoror, matière à oppositions poétiques : "Sans les cadavres et les membres épars que tu aperçois dans la plaine, où s'est opéré sagement le carnage, il n'y aurait pas de guerre, et, sans guerre, il n'y aurait pas de victoire."
Aujourd'hui, le mot a parfois perdu de sa puissance. La Saint-Barthélemy fut à n'en pas douter un carnage au sens propre ; moins qu'un génocide, plus qu'une série d'assassinats. Mais sans doute un jour a-t-on pu appeler " carnage " la multiplication de buts au cours d'un match de foot, sous la plume d'un journaliste en peine de comparaisons. La tragédie de Nanterre renvoie, incidemment, au difficile choix des mots pour qualifier un événement.
- Les huit victimes de la tuerie
Louiza Benakli, quarante ans (app. PCF).Adjointe au maire, déléguée à l'enfance, l'engagement " profondément humaniste et laïque " de cette avocate de quarante ans vivait jusque dans son travail.
Christian Bouthier, quarante-six ans (PCF).Conseiller municipal, élu depuis 1998 et professeur d'histoire-géographie de quarante-six ans, il était un enfant de Nanterre où il avait adhéré à la Jeunesse communiste lorsqu'il était au lycée Joliot-Curie.
Jacotte Duplenne, quarante-huit ans (PCF).Adjointe au maire, déléguée à la jeunesse et à l'enseignement secondaire et supérieur.
Monique Leroy-Sauter, quarante-huit ans (UDF). Cette commissaire aux comptes de quarante-huit ans s'était présentée sur la liste de droite menée par Pierre Creuzet.
Olivier Mazzotti, trente-huit ans (UDF).Ce professeur de trente-huit ans était marié et père de deux enfants de deux et cinq ans.
Valérie Méot, quarante et un ans (PCF).Conseillère municipale depuis 1989, ancienne responsable des Jeunesses communistes, était institutrice à l'école maternelle du Petit-Nanterre.
Michel Raoult, cinquante-huit ans.Conseiller municipal de droite, il était également président de l'association familiale catholique de Nanterre.
Pascal Sternberg, trente et un ans (Verts).Ce célibataire passionné de football, était l'un des plus jeunes élus de Nanterre.
>>> Lire leur portrait
La commémoration de tous les Nanterriens
Une cérémonie officielle sera organisée ce dimanche 27 mars à partir de 16 heures sur le parvis de l’hôtel de ville. Patrick Jarry, maire de Nanterre, prendra la parole aux côtés de l’édile de l’époque, Jacqueline Fraysse. Des performances artistiques sont également prévues, de la part du théâtre Nanterre-Amandiers, de la maison de la musique, du chœur d’enfants de l’école Balzac, et du conservatoire à rayonnement départemental de Nanterre. Une stèle en hommage aux victimes sera également dévoilée à cette occasion. Tous les habitants sont invités à se rendre sur le parvis, désormais baptisé « place du 27-mars ».
Celles et ceux qui ne peuvent se rendre à la cérémonie auront la possibilité de rendre hommage aux élus tués il y a 20 ans d'une autre façon : une bougie a été envoyée à chaque Nanterrien pour être allumée dans la nuit du 26 au 27 mars. Un geste symbolique qui se joindra aux huit faisceaux lumineux qui jailliront de l’hôtel de ville. Pour l’occasion, l’éclairage public sera éteint pendant huit minutes.
nanterretueries L'Humanité
Éditorial. Hold-up social
ÉditorialLaurent MouloudContresens, arguments erronés, dissimulation… Le projet de réforme des retraites annoncé il y a quinze jours par Emmanuel Macron réunit tous les ingrédients d’un véritable hold-up social. À commencer par un revirement spectaculaire du président-candidat. En 2017, ce dernier martelait sa position : au grand jamais il ne touchera à l’âge légal de départ fixé à 62 ans, tout simplement parce que cette mesure est inutile économiquement. Cinq ans plus tard ? Le voilà défenseur zélé d’un allongement progressif jusqu’à 65 ans au nom de ce même argument économique. Ne cherchez pas la cohérence intellectuelle, il n’y en a pas.
Injustifiable sur la forme, la position du chef de l’État est également injustifiée sur le fond. Emmanuel Macron, et d’autres avec lui, épouse désormais le raisonnement alarmiste si cher aux libéraux : « Nous sommes dans une société qui vieillit, il est donc normal que nous travaillions plus, surtout compte tenu de la nature des comptes publics. » Simple, mais faux. Déjà, le besoin de financement n’a rien du gouffre qu’on nous dépeint. Au contraire. La branche retraite de la Sécurité sociale est quasiment à l’équilibre. Et dans le privé, le régime des cadres et salariés (Agirc-Arrco) affiche un excédent de 2,6 milliards d’euros. Aucune urgence. Sur le plus long terme, tous les scénarios actent un recul du poids des retraites dans la richesse nationale (lié notamment à la disparition des baby-boomers). Dernière réalité occultée : repousser l’âge de départ génère des économies, mais également de lourdes dépenses en chômage (qui se prolongent) et en invalidité (qui se multiplient avec le temps). Un gain budgétaire à somme nulle, donc, et de gros dégâts humains.
En vérité, de cette réforme brutale et inutile, Emmanuel Macron veut faire une arme à double tranchant. Électorale, tout d’abord : en reprenant les arguments de la droite, le candidat finit de siphonner les soutiens d’une Valérie Pécresse à terre. Mais il donne également des gages aux marchés financiers et aux vendeurs d’épargne privée, qui ont fait de la réforme des retraites et de l’affaiblissement de notre protection sociale leur totem favori. Un opportunisme politique et dogmatique que les Français, espérons-le, n’oublieront pas de balayer le 10 avril prochain.
réforme des retraitesEmmanuel MacronÉlections 2022 présidentielles 2022 Le Monde
En Chine, les partisans de l’Ukraine ne s’en laissent pas conter
Malgré la censure et la coopération dans la désinformation entre Moscou et Pékin, les internautes opposés à l’invasion russe trouvent des moyens de se faire entendre.
LETTRE DE PÉKIN
Les réseaux sociaux chinois ne sont généralement pas tendres avec l’Ukraine. « Les Bourses baissent. Est-ce que Zelensky peut mourir plus vite ? », demande un internaute, le 8 mars. « Zelensky est un pauvre acteur, le metteur en scène, ce sont les Etats-Unis », explique un autre. « Soutenons la Russie pour éliminer les chiens néonazis de l’OTAN », ajoute un troisième, « liké » à plus de 10 000 reprises. Autant de commentaires haineux dont il est impossible de savoir s’ils émanent réellement d’internautes ou de trolls au service de la propagande.
Depuis 2013, les médias chinois et russes ont signé plusieurs accords d’échanges de contenus. Peu visible en temps normal, cette coopération dans la désinformation tourne aujourd’hui à plein régime. Sur le moteur de recherche Weibo, tapez « Ukraine » et c’est la version chinoise d’un article de Sputnik, un des principaux canaux de la propagande russe, qui apparaît. Ces messages ne sont évidemment pas ou peu censurés, contrairement à ceux qui soutiennent l’Ukraine. Néanmoins, ces derniers existent.
La Chine réaffirme son « amitié éternelle » avec MoscouDes chercheurs de l’université de Stanford (Etats-Unis) ont passé au crible environ 500 000 messages publiés sur les réseaux sociaux chinois durant les deux premières semaines du conflit. Leur conclusion : environ 50 % d’entre eux soutiennent la guerre lancée par Vladimir Poutine, mais 10 % la critiquent explicitement, de 15 % à 20 % expriment d’autres opinions (de la sympathie pour les Ukrainiens ou le renvoi dos à dos de Poutine et de Zelensky) et un quart d’entre eux partagent des informations (par exemple sur le nombre de décès) sans faire de commentaires.
« Je prie pour qu’une poésie puisse bloquer un char »
En raison des fonctions de son auteur, un message a fait beaucoup de bruit, notamment en Occident. Président de l’Association de Shanghaï pour la recherche en politique publique, président du comité académique du Chahar Institute, mais aussi enseignant à l’Institut d’études marxistes de l’école du Parti communiste de Shanghaï, Hu Wei estime que, face à « l’erreur irréversible » commise par Poutine, l’intérêt de la Chine, si elle ne veut pas être isolée, est de rapidement se rapprocher de l’Occident.
Même si le nom de Xi Jinping n’apparaît jamais dans ce texte, celui-ci est une critique évidente de la politique suivie jusqu’à présent par le président chinois. Bien sûr, le texte a été rapidement censuré, mais il est abondamment commenté. « La Chine a connu un âge d’or sans précédent après la désintégration de l’Union soviétique. L’histoire se répète », ose un internaute.
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Le Monde
L’Ukraine, une « Petite Russie » ?
vidéo Trois jours avant le début de la guerre, Vladimir Poutine a longuement exposé dans un discours sa version de l’Histoire, selon laquelle l’Ukraine « a été entièrement créée par la Russie ». Qu’en est-il réellement ?
24 août 1991. Alors que le bloc soviétique est en train de s’écrouler, les Ukrainiens votent à plus de 92% pour leur indépendance. Mais l’histoire de ce pays est bien plus ancienne. Il faut remonter au Xe siècle pour comprendre les racines de la culture ukrainienne, à l’époque ou Kiev était une capitale qui rayonnait dans toute l’Europe centrale et Moscou encore un village.
Explication en vidéo avec la participation d’Alexandra Goujon, maîtresse de conférences en sciences politiques à Science Po Paris et à l’Université de Bourgogne et Rory Finnin, spécialiste de l’Ukraine à l’Université de Cambridge.
Sources :
L’Ukraine, de l’indépendance à la guerre, Alexandra Goujon, le Cavalier Bleu, 2021
Atlas de l’Ukraine, François de Jabrun
Atlas des Vikings, John Haywood, Decitre, 2005
Carte de l’expansion viking du VIIIe au XIe siècle
Lire aussi :
How the West Gets Ukraine Wrong — and Helps Putin As a Result, Politico
L’agression russe en Ukraine marque le retour de la guerre impériale, Le Monde
Guerre en Ukraine : « La guerre est en train de diviser Ukrainiens et Russes pour toujours », Le Monde
Anna Moreau et Adrien Vande Casteele(Motion design) (avec AFP et Reuters)
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Le Monde
Climat : comment cultiver quand il n’y a plus de saisons ?
vidéo Entre gelées records et canicules à répétition, depuis plusieurs années les agriculteurs se battent chaque saison pour préserver leurs récoltes des aléas climatiques extrêmes. Mais comment font-ils exactement ?
Les gelées d’avril 2021 resteront certainement dans les mémoires des agriculteurs français. Après un hiver doux, une vague de froid s’est abattue sur le pays. Résultat : des dégâts catastrophiques qui touchent de nombreuses filières. Les plus touchées sont la viticulture et l’arboriculture.
Cet épisode est marquant par son intensité et son étendue, mais il n’est malheureusement pas nouveau. Cela fait plusieurs années que les agriculteurs s’inquiètent des conditions climatiques imprévisibles et/ou extrêmes avec lesquelles ils doivent compter.
Alors comment faire pour continuer de cultiver dans ces conditions ?
Rencontre avec ces agriculteurs et agricultrices qui réinventent leurs pratiques pour faire face au changement climatique. Sources :
Anna Moreau et Elisa Bellanger
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L'Humanité
Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien GayLe 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.
Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !
C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.
Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.
Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie Le Monde
Fin du calme à Lviv, où une usine a été bombardée par les Russes
vidéo La région de Lviv, jusqu’ici relativement épargnée par les forces russes, a été bombardée vendredi 18 mars à l’aube.
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la région de Lviv, dans l’ouest du pays, a accueilli quelque 200 000 personnes. Parmi elles, des déplacés internes venus de régions où les combats font rage, mais aussi des personnes en transit, décidées à quitter le pays. Le 18 mars, les forces russes ont toutefois mis fin au calme relatif qui régnait sur la ville : une usine, située tout près de l’aéroport, a été visée par six missiles.
« Cette nouvelle frappe est une preuve supplémentaire que l’ennemi ne combat pas les troupes ukrainiennes », assure Maksym Kozytsky, gouverneur de Lviv. Il assure en effet que les Russes combattent « les populations civiles, les enfants, les femmes, et les réfugiés », et que pour eux, « rien n’est sacré ».
Guerre en Ukraine : avec les volontaires des checkpoints à Lviv Service vidéo du Monde
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L'Humanité
Gagner la paix et changer la société
ChroniquePatrick Le HyaricDans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.
Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.
Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.
Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont déclaré prêts à organiser des médiations.
Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.
Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.
L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement de ses richesses agricoles et de son sous-sol.
C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.
Quelle hypocrisie , quel enfumage quand pendant les discussions sur la « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.
D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.
Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.
Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.
Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.
L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.
En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.
De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.
Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.
Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.
Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre RSA.
Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.
Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.
Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine Le Monde
Pourquoi la guerre d’Algérie a éclaté : aux origines de la colère
vidéo Pour comprendre comment est né le nationalisme algérien, il faut plonger au cœur du système colonial français, un système fondé sur l’inégalité de ses administrés. Retour en archives sur les racines de la colère.
Le 1er novembre 1954, une série d’attentats et de sabotages frappent l’Algérie. Bilan : huit morts. Ces attaques contre le système colonial français sont orchestrées par le Front de libération nationale (FLN), un parti indépendantiste algérien. Près de huit ans plus tard, le 18 mars 1962, le FLN et la France signent les accords d’Evian. C’est la fin de la guerre d’Algérie. L’Algérie devient indépendante. Pourtant, l’idée d’une Algérie indépendante est née bien plus tôt, dans les années 1920, en métropole. Et non dans l’Algérie coloniale, qui nourrit les ferments de la colère des indépendantistes. Dans ces trois départements d’Afrique du Nord vivent environ un million de citoyens Français, essentiellement d’origine européenne. Et 9 millions de Français musulmans d’Algérie. Des « indigènes », comme on dit à l’époque.
Sources :
Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, ouvrage collectif (La découverte - 2012)
Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, Sylvie Thénault (Odile Jacob, 2012)
Travail sur l’Algérie, Alexis de Tocqueville (1841)
L’Algérie et les Algériens sous le système colonial, Gilbert Meynier (Insaniyat, 2014)
La famine de 1866-1868, Bertrand Taithe (Revue d’histoire du XIXe siècle, 2010)
Droit colonial et code de l’indigénat, par Olivier Le Cour Grandmaison (La Découverte/Zones, 2010)
Histoire du système d’enseignement colonial en Algérie, Aïssa Kadri (ENS Editions, 2007)
De la « légalisation » de la violence en contexte colonial, Isabelle Merle (Politix, 2004)
Karim El Hadj et Elisa Bellanger
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L'Humanité
« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »
EntretienAvec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.
Patrick KamenkaPrésidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français
Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.
Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?
La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.
Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?
Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.
Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?
Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.
Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.
Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?
La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.
Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.
Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?
Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.
UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa Le Monde
Crise en Ukraine : que veut la Russie de Vladimir Poutine, trente ans après la fin de la guerre froide ?
vidéo Au début des années 1990, la Russie et le monde occidental voulaient bâtir un monde nouveau. On vous raconte ce qu’il s’est passé depuis dans notre série « Mappemonde ».
Trente ans après la fin de la guerre froide, le fossé entre la Russie et l’Occident n’a jamais été aussi grand. Entre 2014 et 2019, au moins 13 000 personnes sont mortes en Ukraine. Quant à la Crimée, péninsule ukrainienne depuis 1954, elle appartient désormais à la Russie. De leur côté, les Etats-Unis et l’Europe ont en grande partie tourné le dos à la Russie. Depuis l’annexion de la Crimée, le G8 est devenu le G7… sans la Russie. Et de lourdes sanctions économiques ont été prises à son encontre. Des deux côtés, les provocations à coups de gigantesques démonstrations guerrières ou d’installations d’infrastructures militaires sont de plus en plus nombreuses.
Pourtant, au début des années 1990, la Russie et le monde occidental s’entendaient pour mettre fin à la guerre et bâtir un monde nouveau. A l’époque, Mikhaïl Gorbatchev parle de « maison commune européenne », et une alliance militaire incluant les Etats-Unis, l’Europe et la Russie est même envisagée. Trente ans plus tard, c’est avec l’Asie que la Russie noue alliance militaire et contrats économiques. Alors, que s’est-il passé ? On vous le raconte dans ce troisième épisode de notre série « Mappemonde ». Pour voir les autres épisodes : https://www.youtube.com/playlist?list=PLFuK0VAIne9LhQy5THa8YrrZbyWaIRqPc
Sources :
– La Russie de Poutine en cent questions – Tatiana Kastouéva-Jean : https://bit.ly/2KKCjKo
– Rapport annuel de Rosstat (service fédéral des statistiques russe) 2018 : https://bit.ly/2riT7B4
– Déclaration des chefs d’Etat membres de la coopération de Shanghaï, 2005 https://bit.ly/2OcVH4K
Marceau Bretonnier et Asia Balluffier
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L'Humanité
Mots pour la paix
ÉvénementFabien Gay
La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.
Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.
Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.
Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.
Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.
Nous comptons sur vous.
Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.
Envoyez-nous vos messages pour la paix.
Vos mots pour la paix
17 mars 2022
Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.
Jacques Olichon, Plérin
***
Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.
Honte aux agresseurs.
Respect pour le peuple ukrainien.
Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.
Hervé Le Berre, Rennes
***
Vive la paix !
Solidarité.
Élisabeth Caumont Dartiguelongue
***
Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.
Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.
Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray
***
Mot pour la paix
Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.
L’OTAN n’a rien à faire en Europe.
Solidarité avec les populations.
France Di Giusto, Assas
***
On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…
André et Jeanne Albertini, Eureux
***
Dans l’espoir d’une PAIX durable.
Claudette Hubert, Meaux
***
STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE
Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville
***
Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.
VIVE LA PAIX…
Michel Hoguin, Coudrecieux
***
En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.
Pour un retour à la paix au plus vite.
Gilbert Sinquin, Chateaulin
***
Halte à la guerre.
La paix doit devenir un droit de l’Homme.
16 mars 2022
« Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau »
Louis Aragon, Le Fou d’Elsa
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L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité.
C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale.
Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement.
De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde.
***
Chers amis,
J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.
Bon courage à tous.
Françoise.
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Vive la paix et vive la vie
« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert
Foutez-nous la PAIX.
M. et Mme Rouanet
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Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements.
Une pensée pour ce peuple qui souffre.
Bien cordialement
M. et Mme Marzaiolli
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C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense.
Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire…
Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité.
Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain…
René Bailly
***
À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là.
J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte.
Il faut l’arrêter !!!
***
« La paix, rien que la paix, toute la paix »
Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.
Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes !
Mobilisation internationale !
Mouvement vers la paix !
Jacqueline Guillien
***
Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible.
Edmond et Joséphine Le Boubennec
***
Guerre à la guerre.
Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique.
Faisons taire tous ceux qui poussent au crime.
(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie)
Alain Zamponi
***
Pour un cessez-le-feu immédiat.
J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix.
Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.
Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde.
Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité.
Jacqueline Dietrich
***
Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent.
Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix.
Fraternellement,
Daniel Mauve
***
Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien.
Michel Coste
***
Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine.
En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs).
Eugène Crepeau
***
Message pour la paix en Ukraine.
Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde.
Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » !
VICTOIRE à L’UKRAINE !
André Canqueteau
***
La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre.
Solidarité avec le peuple ukrainien.
Christian Coutarde
***
Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux.
Evelyne
***
À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés.
Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens.
Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.
STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières.
Gérard Lucas
***
Mon message pour la PAIX en Ukraine.
Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts.
Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité.
À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples !
Gaby et Georges Grivolo, Malay
***
Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre
Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières
Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine
Solidarité avec les pacifistes russes
Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens
Colette et Georges Jorda, Nanterre
***
Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument.
Alain Dautherives, Nîmes
***
La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées…
Non à la guerre.
Oui au droit de vivre en paix.
Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles.
Très vite il faut arrêter les combats.
Jean-Paul Brezillon, Sète.
***
Il n’y a rien de plus horrible que la guerre.
Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle.
Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre.
Vivent les pacifistes du monde entier.
Catherine Carmel, Bagneux
***
Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible !
Il est de notre devoir d’y contribuer !
Sylviane Luquet, Paris
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Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique…
Francis Peyron et Yvette Zappaterra
***
Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie.
Michel Velez, Saint-Verand
***
La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête.
Michelle Tual, Montreuil
***
Un humain tue un humain.
Sommes-nous civilisés ?
NON à la guerre assassine en Ukraine
OUI à la Paix
OUI à la solidarité entre les peuples
OUI au désarmement nucléaire dans le monde.
Merci à l’Huma et au Secours Populaire.
Josette et Jacky Tello, Bédarieux
***
J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre.
Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts.
Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ».
Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle.
Claude Allies, Breil-sur-Roya
***
Question : Comment en est-on arrivé là ?
Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête.
Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses.
Pensons très fort aux correspondants sur place.
Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer
***
De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple.
Robert Courrier, Gentilly
***
Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine.
Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre
***
Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité.
Clara et Guy
***
Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.
La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité.
Marie-Claude
***
J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde.
Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis
***
HALTE À LA GUERRE
Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine
Pour la protection des civils
Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays
Si tu veux la paix, prépare la paix.
Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt
***
Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits.
Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement.
Nadine, communiste de toujours
Nadine Sicard, Millau
***
Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?!
À bas les « grands » de ce monde !!
[«] Quelle connerie la guerre [»] !!!
Jacques Gastaud, Belvédère
***
Solidarité entre les peuples du monde entier.
À bas la guerre…
Vive la paix
En finir avec Poutine.
Janine Buferne
***
PAIX
1. Je voudrais faire un poème
Immense, sur tout ce que j’aime
Être le chantre des oiseaux et des fleurs
Des femmes, et des élans du cœur
2. Chanter les mères berçant tendrement
Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant
Que les frimousses roses et fraîches
Mais hélas, on écrase des crèches
3. J’aimerais être un artisan
Qui sur son métier se penchant
Créerait des objets merveilleux
Pour le confort, et le goût des yeux !
5. Pour des nobles causes prêter mes bras
Des combats pacifiques être le soldat
Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers
Détruisent des usines et des chantiers
6. Être un laborieux paysan
Qui jour et nuit creuserait son champ
Ensemençant la terre entière
Pour voir se lever des récoltes fières
7. Savoir la faim à jamais disparue
Par le vertueux sillon de la charrue
À chacun sa croute et sa pierre
Mais hélas, on brûle des rizières
8. Je voudrais être un grand professeur
Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs
La bonne et saine éducation
À tous les êtres de toutes les nations
9. De la culture être le prophète
L’instruction serait alors une fête
Où tous et chacun auraient son rôle
Mais hélas, on bombarde des écoles
10. Je voudrais être un grand prêtre
Donner le bonheur à tous les êtres
Réunir sur une grande place
En famille, toutes les races
11. Distribuer le pain et le vin
Rendre à tous ce qui leur appartient
Le blanc et le noir seraient frères
L’amour laverait la misère
12. Serait-ce donc un rêve insensé
Que règne enfin sur la terre la PAIX
Où on entendrait un grand écho
La joie des enfants, le chant des oiseaux
Robert Pagnossin
***
Chers amis
Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien.
Fraternelles salutations
Georges Bernard, Echirolles
***
Bonjour,
À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine.
En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.
En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau.
Avec mes amicales salutations
Julien Buisson, Briançon
***
Message pour la paix.
La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées.
Un monde humain, solidaire, fraternel.
Être citoyen du Monde.
Un moyen : le désarmement.
Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ».
***
La guerre, quelle connerie !
Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ?
Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ?
Soutien au peuple ukrainien
Jack-André
***
À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants.
Courage et espoir en une paix retrouvée.
***
Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas.
Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin
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Camarades
Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN !
Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc.
- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur !
- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre !
Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire »
- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS »
Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury
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Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien.
Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix.
Bernard Comte, Arlay
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D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité.
Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine
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Je vous souhaite la PAIX au plus vite.
Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne
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Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur.
Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée.
Nicole Chaumont, Chatellerault
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NON à LA GUERRE
Et si NOS GOUVERNANCES
1. CESSAIENT LEURS LEÇONS
2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION
3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs.
Enfin un seul costume pour tous
Tendresse – Humanité.
GARANT D’UN AVENIR ici-bas
Martine Gramond, Argenteuil
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Aux enfants d’Ukraine
Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence.
Monique Longuenesse, Taillade
***
Nous vous aimons tous…
Nicole et Marc Perrin, Saou
***
« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel
La barbarie plus forte que la culture !
Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach.
Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières !
Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac
***
Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés.
Rien ne peut justifier cette agression barbare.
Il est urgent que cela cesse.
Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix.
Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ?
Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité.
Désarmement.
Philippe Lamotte, Le Mans
***
Chers Camarades,
Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert.
Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ?
Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ».
La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. »
Victor Kowalyk, Cusset
***
Quelle connerie, quelle saloperie la guerre !
Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre.
Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours.
Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre.
Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid.
Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois.
Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.
Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout.
Sommes-nous encore humains ?
Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre.
Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 :
Non, non plus de combats
La guerre est une boucherie
Ici comme là-bas
Les hommes n’ont qu’une patrie.
Non, non plus de combats
La guerre fait trop de misères
Aimons-nous peuples d’ici-bas
Ne nous tuons plus entre frères.
René Borriglione, Nice
Solidarité UkraineMots pour la paix Le Monde
« Ils m’ont demandé : “Pourquoi vous nous détestez ?” » Le directeur du théâtre de Kherson raconte son enlèvement
Oleksandr Knyga, figure locale et membre du conseil régional de Kherson, a été enlevé mercredi matin par les Russes dans cette région occupée. Relâché, il relate au « Monde » ces « heures de stress ».
L’enlèvement d’Oleksandr Knyga a commencé comme dans les films. C’est même cela qui l’a troublé. Le directeur du théâtre de Kherson, kidnappé mercredi 23 mars par les Russes, puis relâché dans la soirée, a raconté par téléphone au Monde ces « heures de stress » aux accents tragicomiques.
Il est 7 heures du matin quand il voit une dizaine de Jeep blindées débarquer chez lui, à Olechky, près de Kherson, la première grande ville ukrainienne tombée sous le contrôle des Russes. « On pouvait voir des mitrailleuses depuis les fenêtres, toute la cour était encerclée par les militaires », raconte cette figure culturelle de 62 ans, également membre du conseil régional et chef d’un petit parti local. « Ma famille s’est réveillée. On m’a demandé d’avancer dans la maison. Des hommes armés se tenaient dans mon dos, avec un bouclier pare-balles. Honnêtement, à ce moment-là, la peur m’a quitté, et j’ai commencé à rire », raconte M. Knyga. Les Russes sont alors si nombreux qu’il leur demande s’il n’y en a pas d’autres encore dans la maison et s’ils n’ont pas peur. « Ils ont fouillé toute la maison, m’ont parlé un peu dans ma bibliothèque, ont vérifié nos réseaux sociaux, puis ils m’ont dit de préparer mes affaires et m’ont emmené dehors. Presque toute la zone était bouclée. »
Guerre en Ukraine : pour les habitants de Kherson, « les Russes sont des occupants et Poutine est un tueur »Ses ravisseurs l’embarquent en voiture avec trois soldats russes. « On a roulé jusqu’à Kherson. Le plus drôle, c’est qu’à ce moment-là la radio ukrainienne passait une chanson sur Bayraktar », du nom des drones turcs achetés par l’Ukraine pour contrer la Russie. Cette chanson, sortie le 1er mars, insulte l’armée russe et critique l’invasion. Elle est devenue très populaire dans le pays.
Le convoi fait halte à l’administration régionale de Kherson, puis l’élu, les yeux bandés, se retrouve dans une cellule vide. « On m’a demandé qui j’étais et pourquoi j’étais ici. Puis des hommes m’ont emmené, ont pris mes empreintes digitales et des photos. » Ses ravisseurs sont masqués, mais Oleksandr Knyga comprend, au cours de l’interrogatoire, « qu’il ne s’agit pas de simples soldats mais d’officiers, probablement des services secrets ».
« J’ai l’impression qu’ils ne peuvent pas comprendre »
Pourquoi l’avoir enlevé lui ? « Ils me recherchaient en tant que personnage public. » Le directeur du théâtre était sans doute d’autant plus suspect que de nombreux employés de son établissement participent aux manifestations qui se déroulent chaque jour contre l’occupation dans la région de Kherson. « Les gens étaient fatigués d’avoir peur, d’entendre des explosions et de s’asseoir dans les sous-sols. Ils sont heureux de se voir aux rassemblements », raconte M. Knyga.
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" Le 24 février, la guerre a éclaté ". Par Kira Kovalenko, cinéaste russe
Le débatPar Kira Kovalenko, cinéaste russe
On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.
« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.
De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.
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Crise en Ukraine : terrain miné pour l’axe Moscou-Pékin
Nathalie Guibert Frédéric Lemaître (Pékin, correspondant) Bruno Philip Benoît Vitkine (Moscou, correspondant)Publié aujourd’hui à 17h00
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EnquêteLes deux anciens pays « frères » communistes, longtemps brouillés après la déstalinisation de l’URSS, ont renoué avec une amitié « sans limites ». Mais la Chine est écartelée entre son partenariat stratégique avec la Russie et ses impératifs économiques menacés par les conséquences de l’invasion de l’Ukraine.
La relation nouée entre les présidents Vladimir Poutine et Xi Jinping est si forte que les deux hommes se sont déjà rencontrés à trente-huit reprises. « C’est mon meilleur ami », dit le Chinois du Russe. « Il est le seul dirigeant dont je fête l’anniversaire ! », dit le Russe du Chinois. Leur proximité a été mise en scène au cours d’une rare séquence télévisée : les deux chefs d’Etat trinquant au champagne devant un gâteau à la crème, à l’occasion des 66 ans du président chinois, célébrés à Douchanbé, la capitale du Tadjikistan, à l’été 2019, où ils participaient à la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie. Tout sourire devant son cadeau – un vase et une boîte remplie de bâtonnets glacés dont il est friand – , M. Xi avait remercié devant les caméras son partenaire russe, « si cher au cœur des Chinois », tandis que M. Poutine saluait le rôle de son homologue dans « le développement des relations entre [leurs] deux pays ».
Nul ne sait si Xi Jinping a été mis dans la confidence des plans de Vladimir Poutine en Ukraine. Toujours est-il que, le 4 février, au moment de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Pékin et alors que plus de 100 000 soldats russes étaient déjà massés aux frontières ukrainiennes, les deux présidents ont réitéré leur « amitié sans limite », qualifiée par certains experts de « quasi-alliance ». Le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi, avait déjà dit d’elle, en 2021 : « Ce n’est pas une alliance, mais c’est encore mieux que d’être alliés. »
Dans la déclaration commune faite durant les JO, la Chine a pris position contre l’élargissement de l’OTAN et les deux puissances ont annoncé « l’entrée des relations internationales dans une nouvelle ère ». Josep Borrell, le haut-commissaire européen aux affaires étrangères, dénonça un « manifeste pour réviser l’ordre mondial ». A Pékin, des diplomates occidentaux alarmés évoquent un nouveau « pacte Molotov-Ribbentrop », du nom des signataires de l’accord signé entre l’Union soviétique et l’Allemagne nazie, le 23 août 1939.
« La déclaration sino-russe de Pékin est l’affirmation d’un autre modèle de gouvernance avec, en ligne de mire, l’ordre international actuel »Cette déclaration commune marque l’aboutissement d’une stratégie lancée par Xi Jinping dès son arrivée au pouvoir : raviver la vieille camaraderie entre les deux pays « frères » communistes que la déstalinisation avait brisée, que la déchéance de l’URSS avait réparée et que le président chinois est parvenu à transformer en « amitié solide comme un roc ». La solidité du tandem sino-russe résistera-t-elle pour autant à l’onde de choc provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine ?
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Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité
Le débatPierre LaurentEst-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.
La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »
Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.
Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.
La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.
L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.
Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.
Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.
C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.
Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.
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Que recouvre l’expression « nouvel ordre mondial » et pourquoi suscite-t-elle tant de fantasmes ?
Dans un discours devant des chefs d’entreprise, le président Joe Biden a exhorté les Etats-Unis à dominer le « new world order », dans le texte. Une déclaration interprétée comme un aveu pour les sphères conspirationnistes.
« Nouvel ordre mondial » : ces trois mots, prononcés lundi 21 mars par Joe Biden dans un discours, ont provoqué l’émoi dans plusieurs communautés conspirationnistes en ligne, qui y voient la confirmation d’une très ancienne théorie du complot. « C’est le moment où les choses changent. Il va y avoir un nouvel ordre mondial et nous devons le diriger », a déclaré le président des Etats-Unis devant un parterre de chefs d’entreprise.
« Ça fait des mois qu’on vous le dit, ouvrez les yeux sur cette bande organisée qui nous prend en otage ! Ajoutez à ça Biden qui déclare ouvertement que le #nouvelordremondial c’est maintenant… Mais qu’est-ce qu’il vous faut de plus pour vous soulever b****l ! », s’insurge un internaute. « Biden nous annonce aujourd’hui que le “Nouvel Ordre Mondial” commence ! Je pensais que c’était une théorie du complot d’extrême droite, ça ? En tout cas, va falloir qu’on se batte contre tous ces pourris, ils sont démasqués et ils ne se cachent plus ! », commente un autre.
Cette interprétation a été reprise par Florian Philippot, président des Patriotes et ancien vice-président du Front national (devenu depuis le Rassemblement national), désormais soutien de Nicolas Dupont-Aignan. « Au moins les choses sont claires ! Battons-nous pour nos libertés et la souveraineté des peuples », a-t-il exhorté, comme si ce « nouvel ordre mondial » était une promesse d’asservissement. Mais de quoi parle-t-il vraiment ?
Qu’est-ce que la théorie complotiste du « Nouvel Ordre Mondial » ?
La théorie du « Nouvel Ordre Mondial » (NOM, ou NWO, de l’anglais new world order), reconnaissable à sa graphie évocatrice, avec les trois mots comportant une majuscule initiale, suppute l’existence d’une coalition occulte qui ourdirait un plan pour instaurer une nouvelle forme mondiale de gouvernance. Elle est souvent associée à un plan des « mondialistes », qui œuvreraient à la dissolution des nations et de la souveraineté des peuples.
Dans sa version la plus éthérée, le NOM renvoie soit à un gouvernement planétaire totalitaire qui bénéficierait à une élite cachée (francs-maçons, Illuminati voire, dans ses déclinaisons les plus extrêmes, extraterrestres), soit à cette élite malfaisante elle-même.
Afin de renforcer la croyance en une entité précise et un plan machiavélique, la littérature conspirationniste lui oppose des résistants héroïques et des alliés diabolisés. Ainsi, plusieurs publications complotistes relatent que « la Russie s’est libérée des griffes du Nouvel Ordre Mondial » ou l’associent à d’autres théories du complot, comme celle du « Great Reset » (« grande réinitialisation »), et présentent Vladimir Poutine comme leur principal opposant.
Sur quoi se fonde cette théorie ?
Les rumeurs s’appuient sur trois types d’éléments factuels.
- L’existence d’institutions supraétatiques, comme l’Organisation des Nations unies, l’Organisation mondiale de la santé ou le Fonds monétaire international, accusées de défendre une vision américanocentrée, mondialisée et hostile à la souveraineté des nations.
- L’existence de groupes de discussion privés entre leaders internationaux, souvent peu transparents, comme le Forum de Davos, la commission trilatérale ou encore le groupe Bilderberg, dont le fonctionnement opaque et peu démocratique peut faire l’objet de critiques légitimes, mais suscite aussi de nombreux fantasmes.
- L’occurrence dans le discours de certains chefs d’Etat de l’expression « nouvel ordre mondial », comme George H. W. Bush en 1990, Nicolas Sarkozy en 2009 ou Joe Biden en 2022. Peu importe le contexte et le contenu du discours, elle est perçue comme une preuve de la réalité d’un plan expliquant tous les événements internationaux.
A quoi renvoie vraiment l’expression « nouvel ordre mondial » employée par des chefs d’Etat ?
Ces mots sont généralement prononcés dans des contextes de crise économique ou de guerre, événements qui amènent à des bouleversements dans les équilibres géopolitiques de la planète.
En 1990, la pax americana (« paix américaine »). Le terme s’impose dans les relations internationales pour désigner le monde d’après la guerre froide. Le 11 septembre 1990, devant le Congrès, pour justifier l’intervention en Irak, George Bush déclare ainsi :
« La crise dans le golfe Persique, aussi grave soit-elle, offre aussi une occasion rare d’aller vers une période de coopération historique. De ces moments troubles, notre cinquième objectif, un nouvel ordre mondial, peut émerger : une nouvelle ère, libérée de la menace de la terreur, plus forte dans la poursuite de la justice, et plus sûre dans la recherche de la paix. Une ère dans laquelle les nations du monde, Est et Ouest, Nord et Sud, peuvent proposer et vivre en harmonie. »
Il a alors un sens très proche de pax americana : avec l’effondrement du bloc soviétique s’ouvre une ère qui doit être marquée par la paix, la coopération internationale et la diffusion du modèle américain.
En 2009, l’après-Lehman Brothers. Presque dix-neuf ans plus tard, le président français Nicolas Sarkozy déclare :
« 2009 peut être l’année de naissance d’un nouveau capitalisme, d’un nouvel ordre mondial, une année de progrès décisifs vers la paix. (…) On ira ensemble vers ce nouvel ordre mondial et personne, je dis bien personne, ne pourra s’y opposer. »
Le contexte comme l’enjeu sont très différents : le président français s’exprime au lendemain de la crise économique de 2008 et vise les défaillances du système de régulation bancaire, qui ne l’ont pas empêchée. Ces promesses de nouvel ordre mondial peuvent toutefois relever de la communication politique davantage que de la réalité.
En 2022, le retour de la division Est-Ouest. La déclaration récente de M. Biden s’inscrit dans le contexte de la guerre menée par la Russie en Ukraine. Dressant un parallèle avec 1946, date de la conférence de Yalta et de la partition du monde en deux grands blocs rivaux, M. Biden appelle à « unir le reste du monde libre » derrière les Etats-Unis.
William Audureau
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Tribunes pour la paix en Ukraine
Le débatLes armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.
Une solidarité internationaliste concrète
Benoît Teste, secrétaire général de la FSU
L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.
Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.
Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.
Regard depuis l’autre rive de la Russie
Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)
La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.
Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »
Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »
Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.
Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !
La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.
Faire de la paix une priorité politique
Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France
Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.
La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.
Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?
Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.
Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.
Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.
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Imprudence aussi des généraux
« Nos avions de chasse commencent à bombarder dans dix minutes. Vous m’avez compris ? » Le destinataire russe qui reçoit cette transmission radio d’un soldat sur le front ukrainien a bien reçu l’information – et il n’est pas le seul. Les soldats ukrainiens et tous ceux qui savent intercepter des communications radio non sécurisées ont pu l’entendre aussi. L’armée russe a beau être l’une des plus puissantes du monde, elle utilise des ondes radio publiques (et donc accessibles à qui veut écouter) pour certaines de ses communications stratégiques sur le champ de bataille.
Comme l’expliquait déjà Libération le 9 mars, des images du terrain montrent depuis plusieurs semaines que les soldats russes utilisent des radios civiles non protégées. Plusieurs radioamateurs – des spécialistes ou des volontaires à même de capter, grâce à des récepteurs radio, des échanges diffusés sur des ondes libres – ont ainsi pu écouter et enregistrer des communications de l’armée russe.
Le live du jour sur la guerre en UkraineLe New York Times s’en est procuré une centaine concernant les batailles autour de Makariv, à la fin de février, à l’ouest de Kiev. Recoupés avec des vidéos et des témoignages sur le terrain, ils mettent en lumière une forme d’impréparation, voire d’amateurisme, des forces russes aux premiers jours du conflit.
Le quotidien américain a publié dans une vidéo, mercredi 23 mars, des extraits de ces échanges lors desquels des unités russes dévoilent, sur des fréquences non sécurisées, des renseignements stratégiques sur leurs actions militaires, en cours ou à venir, ou sur leurs positions. L’un annonce donc l’attaque imminente d’avions de chasse. Un autre déclare que son unité « se retire de Motyjyn » en abandonnant un véhicule blindé « endommagé ».
Guerre en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage, un mois de guerre de l’armée russe« Décision a été prise de retirer toutes les unités russes du quartier résidentiel, l’artillerie va cibler la zone », prévient un autre soldat russe sur les ondes, dévoilant publiquement l’ordre explicite de viser une zone d’habitation. Selon le New York Times, des habitants de Makariv et des environs ont confirmé que les Russes avaient bien tiré sans distinction sur leurs maisons. « Il pourrait s’agir d’un crime de guerre », écrit Christiaan Triebert, l’un des auteurs de l’enquête.
In another transmission, we hear the repeated order to cover the entire residential neighbourhood with artillery af… https://t.co/z8gb0jBoLf
L’usage de ces communications non cryptées n’est pas l’apanage de simples soldats et a de lourdes conséquences pour les forces de Vladimir Poutine. Selon le New York Times, des généraux ont aussi utilisé des radios et des téléphones non sécurisés, ce qui aurait permis aux forces ukrainiennes de traquer, de localiser et de tuer au moins l’un d’entre eux.
Brouillage des Ukrainiens
Ces enregistrements, dans lesquels des soldats pris sous le feu des balles, parfois paniqués et au bord des larmes, lancent des appels à l’aide, sont également accablants pour l’image de l’armée russe. Ils corroborent par ailleurs les vidéos de chars en panne ou de soldats sans ravitaillement qui ont surpris nombre d’analystes au début du conflit. « Besoin urgent de ravitaillement en carburant, eau et nourriture », réclame ainsi une unité proche de Makariv, à la fin de février.
Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartesDans ces communications transparaissent les défaillances organisationnelles et logistiques des forces russes. En témoigne cet échange tendu entre deux unités :
« – YUG-95 : Demande soutien aérien à Lampas, depuis hélicoptère, vous me recevez ?
– BURAN-30 : YUG-95, reçu. Je n’arrive pas à joindre Lampas.
– YUG-95 : Reçu. Essayez encore, essayez encore. Les gars souffrent. »
Une demi-heure plus tard, le même YUG-95 s’adresse de nouveau à BURAN-30 : « Vous avez oublié le putain de soutien aérien ! Vous avez oublié, putain ! »
In this series of exchanges, we hear how comms failures delay urgent requests for Russian air support amid mounting… https://t.co/bkIRoukdIw
Cette utilisation de fréquences radio non protégées est la porte ouverte aux interceptions, mais aussi aux brouillages et aux interférences, ce dont les forces ukrainiennes ne se sont pas privées. Dans des échanges publiés par Libération, on entend par exemple l’hymne ukrainien diffusé au milieu d’un échange entre unités russes. Dans ceux du New York Times, BURAN-30, visiblement en difficulté, demande une « solution de repli ». C’est un Ukrainien qui lui répond : « Rentre chez toi, Buran. Mieux vaut être un déserteur qu’un fertilisant. »
Selon le média américain, les Russes ont compris leurs erreurs et passent désormais davantage par un langage codé et des téléphones sécurisés, mais certaines de leurs communications sont toujours accessibles. Preuve que, si la pénible avancée des Russes en Ukraine doit beaucoup à la résistance du pays attaqué, elle n’est pas étrangère, tant s’en faut, aux fragilités internes des forces de Moscou.
Guerre en Ukraine : avec les volontaires de la défense territoriale, une armée de civils Le Monde
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Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Pierre Bouvier et Clémence Apetogbor
- Plus d’un mois après le début de l’offensive russe en Ukraine, Marioupol est toujours assiégée par l’armée de Vladimir Poutine. La mairie demande de l’aide alors que des habitants « commencent à mourir de faim ». Ils seraient, selon Volodymyr Zelensky, près de 100 000 à être coincés dans la ville. Ramzan Kadyrov, le dirigeant de la république russe de Tchétchénie, a assuré jeudi que ses forces avaient pris la mairie, avant de revenir sur ses propos et d’admettre qu’il s’agissait seulement d’un bâtiment administratif en périphérie de la ville.
- L’offensive se poursuit ailleurs dans le pays, après des frappes meurtrières jeudi à Kharkiv, deuxième ville du pays, et à Louhansk, et des accusations de la part des Ukrainiens d’utilisation de bombes au phosphore à Roubijne par les Russes.
- A Kiev, des dizaines de personnes ont fui jeudi les combats dans une zone que l’Ukraine affirme avoir reprise à la Russie. Les forces ukrainiennes mènent « des contre-attaques efficaces et limitées pour soulager la pression sur Kiev », quoique de moindre ampleur que ce qu’affirment des responsables ukrainiens, selon l’Institute for the Study of War dans son dernier rapport quotidien, jeudi.
- Le président américain, Joe Biden, se rend vendredi en Pologne, dans une ville proche de la frontière ukrainienne. Cette visite a lieu à la suite d’un marathon diplomatique hors du commun à Bruxelles, où M. Biden a participé à de nombreux sommets – de l’OTAN, du G7, de l’Union européenne – pour vanter l’unité occidentale dans sa réponse à la Russie.
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté l’OTAN à fournir à son pays « une aide militaire sans restriction ». L’Alliance atlantique a annoncé qu’elle allait fournir à l’Ukraine des équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires et va également protéger ses forces déployées sur le flanc oriental de l’Europe contre ces menaces.
- Plus de 3,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de la guerre, selon le décompte de l’Organisation des Nations unies publié mardi.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :
Récit. A Bruxelles, les Occidentaux unis mais démunis face à la guerre en Ukraine
Reportage. Sur la côte de la mer Noire : « On aime notre liberté, on se battra pour elle »
Tchat. « Il ne fait aucun doute que les civils sont ciblés par les frappes russes » pour Emmanuel Grynszpan, de retour d’Ukraine
Reportage. « Pour tout dire, j’aimerais juste partir loin, loin d’ici » : à Lviv, un orphelinat dans la guerre
Décryptages. Que sont les bombes au phosphore blanc, ces armes que les Russes sont accusés d’avoir utilisées ?
Lettre de… En Chine, les partisans de l’Ukraine ne s’en laissent pas conter
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.
L'Humanité
La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure
TribuneNedim GÜRSELNedim Gürsel Écrivain
Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.
Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.
« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »
Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.
Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.
« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »
Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.
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Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers
ActuLes révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.
Vadim KamenkaUne semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienEn Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.
Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.
Des entreprises détenues par son groupe d’amis
Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.
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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.
Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2
À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».
Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2
Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.
Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?
UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale Le Monde
Élection présidentielle 2022
L'élection présidentielle 2022 permettra d'élire le ou la futur(e) président(e) de la République pour un mandat de cinq ans. Le premier tour aura lieu dimanche 10 avril 2022, et le second tour entre les deux premiers candidats dimanche 24 avril 2022.
Comprendre les électionsQui sont les candidats ?Tableau de bordProgrammesEmmanuel MacronValérie PécresseMarine Le PenÉric ZemmourJean-Luc MélenchonYannick JadotFabien RousselAnne HidalgoPhilippe PoutouNathalie ArthaudNicolas Dupont-AignanJean LassalleFragments de FranceElections législatives 2022Résultats de l’élection présidentielleFragments de campagne Live Article se déroulant en direct « Ne vous laissez pas voler cette élection », lance Valérie Pécresse à ses sympathisants réunis à Bordeaux : suivez la campagne présidentielle en direct
Article réservé à nos abonnés De la mortalité des partis politiques
Article réservé à nos abonnés Après la défaite annoncée, le PS espère renaître de ses cendres
Article réservé à nos abonnés Valérie Pécresse veut supprimer le droit du sol à Mayotte et en Guyane, si elle remporte la présidentielle 2022
Édition du jour
Daté du samedi 26 mars
Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Reconnaissance faciale : le visage de la discorde Testez gratuitement Chronique Gabriel Attal plaide pour la « parcimonie » dans le recours aux cabinets de conseil, un foyer fiscal hors mariage et pacs… Les infos politiques du jour
Après Emmanuel Macron mercredi, c’était vendredi au tour de Gabriel Attal de s’expliquer sur les dépenses du gouvernement en matière de conseil, dénoncées par les autres candidats à l’élection présidentielle comme un « scandale d’Etat et fiscal ».
Publié aujourd’hui à 19h00, mis à jour à 19h22 Service politique
Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Fabien Roussel repoussent leur ambition de sortir la France de l’OTAN à la fin de la guerre en Ukraine
Les trois candidats plaident, dans leur programme, pour au minimum sortir du commandement intégré de l’organisation, mais l’invasion militaire russe les a contraints à modifier leur mesure.
Publié aujourd’hui à 17h49, mis à jour à 18h01 Le Monde
Emmanuel Macron veut rendre possible une déclaration d’impôts commune pour les couples en union libre
Présente dans le programme du candidat à l’élection présidentielle depuis le 17 mars, la mesure souhaitée par le président candidat a été confirmée par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, vendredi matin.
Publié aujourd’hui à 15h46, mis à jour à 18h15 Le Monde
Article réservé à nos abonnés Le programme en pointillé du candidat Macron sur le logement
La plupart des pistes proposées par le président sortant renvoient à des négociations ultérieures. L’une d’elles envisage de retirer aux maires le pouvoir d’accorder les permis de construire.
Publié aujourd’hui à 14h33, mis à jour à 19h10 Isabelle Rey-Lefebvre
Live Article se déroulant en direct Logement : avant l’élection présidentielle, « Le Monde » a consacré une journée spéciale aux enjeux de l’habitat
Acheter, louer, déménager, rénover : vos témoignages et des interventions d’expert ont éclairé un sujet majeur pour l’économie, la qualité de vie et l’insertion.
Publié aujourd’hui à 13h11, mis à jour à 18h36 Julien Lemaignen Solène L'Hénoret
Macron se dit « choqué » de l’optimisation fiscale pratiquée par le cabinet McKinsey, Attal appelle l’administration à recourir au conseil « avec parcimonie »
Tout en défendant l’appel aux cabinets de conseil « de manière transparente et contrôlable », le président candidat a répété son ambition d’une imposition des multinationales dans les pays où elles sont en activité.
Publié aujourd’hui à 12h49, mis à jour à 19h04 Le Monde
François de Rugy, ancien ministre et président de l’Assemblée nationale, annonce quitter la vie politique nationale
L’actuel député de Loire-Atlantique ne se représentera pas aux élections législatives. En 2019, il avait démissionné du ministère de la transition écologique après la parution d’une enquête sur son train de vie, jugé fastueux.
Publié aujourd’hui à 12h45, mis à jour à 17h29 Le Monde avec AFP
Tribune Article réservé à nos abonnés « Lutter contre la pauvreté des enfants et des jeunes permet de prévenir l’exclusion »
Les économistes Clément Carbonnier et Bruno Palier préconisent, dans une tribune au « Monde », un investissement massif en direction de la jeunesse, depuis les crèches jusqu’à l’enseignement supérieur, en particulier dans les filières courtes après le bac.
Publié aujourd’hui à 12h44, mis à jour à 12h46 Clément Carbonnier Bruno Palier
Tribune Article réservé à nos abonnés Vincent Olivier : « Aux tenants de la rigueur budgétaire, posons la question du coût véritable d’une orientation ratée »
Le spécialiste de l’insertion professionnelle explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi la mise en place par le gouvernement du contrat d’engagement jeune (CEJ) aurait dû être un motif de satisfaction.
Publié aujourd’hui à 12h44, mis à jour à 12h46 Vincent Olivier
Tribune Article réservé à nos abonnés Tom Chevalier : « En France, les jeunes sont vus comme des (grands) enfants »
Le chercheur au CNRS énonce, dans une tribune au « Monde », quatre propositions de réforme qui permettraient de considérer la situation professionnelle des 18-24 ans non pas comme une extension de l’enfance, mais comme le début de la vie adulte.
Publié aujourd’hui à 12h43, mis à jour à 12h45 Tom Chevalier
Tribune Article réservé à nos abonnés « L’enjeu n’est pas de “garder” les enfants, mais bien de développer au mieux leur potentiel »
Des spécialistes de la petite enfance exhortent, dans une tribune au « Monde », les différents candidats à l’élection présidentielle à préparer l’avenir, en investissant massivement dans la petite enfance, et à renforcer l’attractivité des métiers concernés.
Publié aujourd’hui à 12h43, mis à jour à 12h44 Collectif
Tribune Article réservé à nos abonnés « De fortes disparités socioéconomiques existent dès les premiers jours de vie »
Les chercheuses Lidia Panico et Anne Solaz rappellent, dans une tribune au « Monde », que, pour être efficace, la lutte contre les inégalités doit commencer bien avant l’école.
Publié aujourd’hui à 12h43, mis à jour à 14h04 Lidia Panico Anne Solaz
Tribune Article réservé à nos abonnés Formation : « Pourquoi ne pas adjoindre aux embauches en CDI des jeunes un dispositif de nature comparable à celui du marché des footballeurs ? »
Les deux chercheurs proposent, dans une tribune au « Monde », d’étendre à tous les secteurs le mécanisme d’indemnisation des clubs de football lors du transfert d’un joueur, afin de ne pas décourager l’investissement dans la formation des jeunes
Publié aujourd’hui à 12h43, mis à jour à 12h46 Arnaud Chéron Anthony Terriau
Tribune Article réservé à nos abonnés « Un revenu universel de formation serait de nature à promouvoir l’autonomie des jeunes »
L’économiste Philippe Aghion propose, dans une tribune au « Monde », que l’Etat apporte une rémunération à chaque jeune, qu’il soit engagé dans des études supérieures ou en apprentissage.
Publié aujourd’hui à 12h43, mis à jour à 14h02 Philippe Aghion
Analyse Article réservé à nos abonnés Les syndicats anticipent une réélection d’Emmanuel Macron et dénoncent ses projets
Le report de l’âge de la retraite à 65 ans et le conditionnement du versement du RSA à une activité font l’unanimité contre eux.
Publié aujourd’hui à 12h30 Michel Noblecourt
Article réservé à nos abonnés « Acheter un logement à Marseille aujourd’hui, c’est comme acheter à Paris en 2014 »
Depuis la crise sanitaire, une vague d’acheteurs venus de la capitale fait grimper le marché immobilier. Un couple explique son choix et les difficultés rencontrées.
Publié aujourd’hui à 11h30, mis à jour à 12h44 Gilles Rof
Article réservé à nos abonnés Le climat se réchauffe entre La France insoumise et le Parti communiste français
Le candidat du PCF, Fabien Roussel, voterait pour Jean-Luc Mélenchon en cas de qualification de ce dernier au second tour de la présidentielle. Une avancée notable pour LFI, alors qu’en coulisses les discussions avancent entre les deux partis sur les législatives.
Publié aujourd’hui à 11h30, mis à jour à 14h31 Julie Carriat
Récit Article réservé à nos abonnés Valérie Pécresse et sa campagne menacent l’avenir politique de LR
Une troisième défaite d’affilée à l’élection présidentielle pourrait signer la fin du parti de droite.
Publié aujourd’hui à 11h06, mis à jour à 18h57 Sarah Belouezzane
Reportage Article réservé à nos abonnés La bataille des VMC fait rage dans les HLM qui ceinturent Paris
Dans ces immeubles en rénovation, des locataires se rebellent contre les systèmes d’aération imposés par la Ville. Le symptôme d’un malaise des quartiers populaires qui se sentent méprisés.
Publié aujourd’hui à 10h30, mis à jour à 13h59 Denis Cosnard
Décryptages Article réservé à nos abonnés Idéologie, stratégie, style politique… L’insaisissable essence du populisme
Prospérant sur les failles de la démocratie représentative, ce concept trouve ses racines au XIXe siècle, à la fois en Russie et aux Etats-Unis. Il n’est pas réservé à des extrémistes de gauche ou de droite : même le président Emmanuel Macron en joue habilement.
Publié aujourd’hui à 07h45, mis à jour à 12h34 Marion Dupont
Article réservé à nos abonnés Présidentielle 2022 : les programmes internationaux dans l’ombre de la guerre en Ukraine
Le conflit force les candidats à préciser leur position, notamment sur la Russie, au risque parfois de la contradiction.
Publié aujourd’hui à 07h00, mis à jour à 07h01 Philippe Ricard
Article réservé à nos abonnés Retraite : l’âge légal de départ polarise le débat électoral
Loin du complexe système universel par points abandonné par Emmanuel Macron, les candidats à l’élection présidentielle s’opposent sur l’âge à partir duquel la pension peut être versée.
Publié aujourd’hui à 05h13, mis à jour à 07h41 Bertrand Bissuel
Tribune Article réservé à nos abonnés « Nous, jeunes Français ayant un lien familial avec la colonisation et la guerre d’Algérie, attendons un récit qui ne masque aucune vérité »
Un collectif de descendants d’indépendantistes algériens, d’appelés, de harkis, de juifs d’Algérie, de militaires, de pieds-noirs et d’immigrés propose, la création d’un office des jeunesses franco-algériennes.
Publié aujourd’hui à 05h00, mis à jour à 09h28 Collectif
Reportage Article réservé à nos abonnés « Rien ne m’aurait dit qu’un jour, moi, je pourrais accéder à ça » : le rêve de maison individuelle et de barbecue toujours tenace
Posséder une maison avec jardin est l’aspiration de nombreux Français, renforcée par les confinements. Mais pour y parvenir et trouver un foncier abordable, les primo-accédants doivent s’éloigner et utiliser davantage leur voiture.
Publié aujourd’hui à 00h45, mis à jour à 15h26 Camille Bordenet
Chronique Yannick Jadot persévère contre TotalEnergies, Valérie Pécresse contracte le Covid-19 : les infos politiques du jour
Le candidat écologiste a répété son accusation de « complicité de crimes de guerre » contre le géant pétrolier, tandis que la candidate Les Républicains, positive au Sars-CoV-2, va devoir faire campagne « à distance ».
Publié hier à 19h00, mis à jour hier à 19h00 Le Monde
Live Article se déroulant en direct Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Valérie Pécresse invités d’« Elysée 2022 », Marine Le Pen tend la main aux électeurs d’Eric Zemmour : retrouvez l’actualité politique du jeudi 24 mars
Nathalie Arthaud et Jean Lassalle étaient aussi présents dans l’émission politique de France 2, à dix-sept jours du premier tour de l’élection présidentielle.
Publié hier à 18h49, mis à jour à 07h10 Brice Laemle Marie Pouzadoux Simon Auffret
Article réservé à nos abonnés Présidentielle : retour à l’ombre pour le tourisme
Invités à présenter leur vision du tourisme français aux professionnels, les candidats se sont dérobés. Malgré l’intérêt suscité par la crise du Covid-19, le secteur reste dans l’angle mort du monde politique.
Publié hier à 17h14, mis à jour hier à 18h10 Clément Guillou
Tribune Article réservé à nos abonnés Budgets participatifs : il faut « donner aux citoyens de nouvelles capacités d’agir »
Face à la tentation abstentionniste qui mine les élections démocratiques, le chercheur Jonathan Maurice rappelle les résultats de démarches participatives mises en place dans des pays aussi divers que le Portugal, la Corée du Sud ou l’Allemagne, pour associer les citoyens aux décisions et résister à la tentation d’une centralisation extrême de la décision.
Publié hier à 15h00, mis à jour à 15h01 Jonathan Maurice
Appel à témoignages Vous avez plus de 60 ans, retraité·e ou non, parlez-nous de votre vie de senior
Racontez-nous comment vous vivez votre retraite – ou future retraite –, parlez-nous de vos attentes pour que la société garantisse à chacun de « bien vieillir » et de ce que vous attendez de l’élection présidentielle sur le sujet.
Publié hier à 12h14, mis à jour à 09h03 Le Monde
Décryptages Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron en passe de parachever sa conquête de la droite
Si le candidat à l’élection présidentielle peut compter sur le soutien de l’électorat social-démocrate qui lui a permis d’emporter la victoire en 2017, son socle s’est droitisé au cours du quinquennat. Certaines figures de LR commencent à évoquer la possibilité d’une coalition.
Publié hier à 11h15, mis à jour à 10h49 Olivier Faye
Article réservé à nos abonnés Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky ravive le débat sur les sanctions économiques contre la Russie
Le président ukrainien a insisté sur le devoir qu’avaient les entreprises hexagonales de quitter la Russie. Une mesure qui divise la classe politique française, avant la présidentielle.
Publié hier à 10h37 Mariama Darame
Analyse Article réservé à nos abonnés La question de la dette, centrale pendant des décennies, a disparu de la campagne
Face à des urgences comme la transition écologiques et la guerre, et après deux ans de crise liée au Covid-19, la rigueur budgétaire ne semble plus être un enjeu ni pour les candidats, ni pour l’opinion, ni même pour les économistes.
Publié hier à 10h25, mis à jour hier à 10h37 Elsa Conesa
Article réservé à nos abonnés Le manque de débat pénalise les émissions politiques
Pendant la campagne présidentielle, les audiences apparaissent en forte baisse par rapport à la même période de 2017. Le manque de suspense et l’absence de confrontation entre les principaux candidats expliquent ce désintérêt.
Publié hier à 10h16, mis à jour hier à 10h23 Sandrine Cassini
Article réservé à nos abonnés Marine Le Pen présente un budget bancal de son projet pour la présidentielle
La candidate du Rassemblement national a détaillé les recettes et les dépenses de son programme, qu’elle juge « à l’équilibre », mais elle multiplie les hypothèses de financement très contestables.
Publié hier à 10h01, mis à jour hier à 10h13 Franck Johannès Ivanne Trippenbach
Article réservé à nos abonnés Eric Zemmour ne s’attarde pas sur le chiffrage de ses « 400 propositions »
Le candidat d’extrême droite a présenté son projet pour l’élection présidentielle, à la Maison de la chimie, mercredi, sans précisions budgétaires.
Publié hier à 09h56, mis à jour hier à 10h07 Franck Johannès Ivanne Trippenbach
Décryptages Article réservé à nos abonnés Un flou savamment entretenu sur le chiffrage des programmes de la présidentielle
Alors que le sujet de la dette est devenu secondaire, le financement des mesures et le cadrage budgétaire des candidats à l’Elysée sont souvent lacunaires.
Publié hier à 05h39, mis à jour hier à 09h11 Audrey Tonnelier
Critique Article réservé à nos abonnés « La France contre elle-même » : critiques et éloge d’un pays divisé
Richard Werly, journaliste franco-suisse au « Temps », a sillonné les territoires de l’ancienne ligne de démarcation entre la France libre et la zone d’occupation nazie. Dans son ouvrage, il décrit comment l’ancienne fracture « raconte à sa manière la France d’hier et d’aujourd’hui ».
Publié hier à 05h00 Alain Beuve-Méry
Tribune Article réservé à nos abonnés « Comme François Mitterrand, Emmanuel Macron a eu la volonté d’instrumentaliser la place de l’extrême droite dans les médias »
« Jupitérien » par sa vision d’une présidence incarnée et verticale, Emmanuel Macron s’assume comme l’héritier de son lointain prédécesseur socialiste et de sa conception du pouvoir, analyse, dans une tribune au « Monde », l’historien de la presse Alexis Lévrier.
Publié hier à 04h15, mis à jour hier à 10h31 Alexis Lévrier
Article réservé à nos abonnés Dans le Sud-Est, la grande migration des éléphants de la droite
En moins de deux ans, les présidents du parti Les Républicains des grandes collectivités de PACA, Nice, Toulon et Marseille, ont rejoint le camp présidentiel et lancé une recomposition nationale.
Publié hier à 01h32, mis à jour hier à 07h29 Gilles Rof
Article réservé à nos abonnés Emploi et handicap : les candidats à la présidentielle ont passé leur grand oral
Manques de moyens, discrimination, défaut de formation, trop de tracasseries administratives : les approches des prétendants affichent de notables différences concernant la question de l’emploi des personnes en situation de handicap.
Publié le 23 mars 2022 à 22h00 Anne Rodier
Comptes de campagne 2017 : l’association prestataire de Jean-Luc Mélenchon de nouveau mise en examen, cette fois pour « tentative d’escroquerie aggravée »
L’association L’Ere du peuple a été mise en examen le 3 février pour des poursuites aggravées par rapport à celles prononcées au printemps 2021, dans le cadre de l’enquête sur les comptes de campagne du candidat LFI, ouverte en 2018.
Publié le 23 mars 2022 à 20h22 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 20h27 Le Monde avec AFP
Chronique Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour
La candidate du Rassemblement national et celle du Parti socialiste ont participé, mercredi, au Handébat, organisé par plusieurs associations. Toutes deux s’opposent au gouvernement sur le calcul de l’allocation aux adultes handicapés.
Publié le 23 mars 2022 à 19h00 Service politique
TotalEnergies annonce une action en diffamation contre Yannick Jadot, pour l’avoir accusé d’être « complice » des « crimes de guerre » en Ukraine
Le candidat écologiste à l’Elysée a réitéré ses attaques contre le géant pétrolier qui maintient « l’essentiel de ses activités en Russie » mercredi en fin de journée, et a appelé à ce qu’Emmanuel Macron « impose » le départ du groupe français de Russie.
Publié le 23 mars 2022 à 18h17 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 20h32 Le Monde avec AFP
Allocation déconjugalisée, ministère de plein exercice, accompagnants scolaires : les propositions des candidats sur le handicap
Seules Anne Hidalgo et Marine Le Pen, candidates à l’élection présidentielle 2022, se sont rendues en personne au « grand oral » organisé sur le sujet, mercredi 23 mars.
Publié le 23 mars 2022 à 17h12 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 19h24 Le Monde
Live Article se déroulant en direct Macron promet que le travail conditionnant le RSA pourra être « rémunéré au moins au SMIC », Jadot engage un bras de fer contre TotalEnergies : retrouvez l’actualité politique du 23 mars
Alors que le candidat écologiste accuse le groupe français d’être « complice de crimes de guerre » en Ukraine, en raison du maintien de ses activités en Russie, TotalEnergies a annoncé qu’il lançait « une action en diffamation » contre M. Jadot.
Publié le 23 mars 2022 à 16h42 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 21h48 Brice Laemle Marie Pouzadoux
Sur TF1, « Les Visiteurs » vont vite chasser la soirée électorale du premier tour
La chaîne a choisi de programmer le film culte de Jean-Marie Poiré le 10 avril au soir, après une courte couverture des résultats du premier tour. Une première pour une présidentielle.
Publié le 23 mars 2022 à 14h53, mis à jour hier à 07h25 Le Monde avec AFP
Article réservé à nos abonnés Des enseignants « dans le flou » de la campagne présidentielle
A moins de trois semaines du premier tour, et quelques jours après l’exposé par le président candidat d’un « nouveau pacte » à leur intention, nombre d’enseignants font part de leurs doutes quant au bulletin à glisser dans l’urne, le 10 avril.
Publié le 23 mars 2022 à 14h00 Mattea Battaglia
Richard Ferrand s’oppose à un embargo sur le gaz russe
Aux yeux du président de l’Assemblée nationale, les sanctions « ne servent pas à punir les Français » soucieux de leur pouvoir d’achat.
Publié le 23 mars 2022 à 11h43 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 12h58 Le Monde avec AFP
Entretien Article réservé à nos abonnés « Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale »
Pour la philosophe Corine Pelluchon, la domination de l’humain sur la nature et les autres êtres vivants est aujourd’hui questionnée. Un mouvement auquel n’échappent pas les candidats à l’élection présidentielle, qui portent une attention inédite au bien-être animal.
Publié le 23 mars 2022 à 11h00 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 14h56 Mathilde Gérard
Reportage Article réservé à nos abonnés Entre chrétienté et « remigration », la droite et l’extrême droite s’affichent à la soirée de « Valeurs actuelles »
Eric Zemmour, Valérie Pécresse, Marlène Schiappa, Marion Maréchal, Eric Ciotti et Jordan Bardella ont participé à un grand meeting des droites radicales, mardi, au Palais des sports, à Paris.
Publié le 23 mars 2022 à 09h11 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 10h54 Ivanne Trippenbach
Carte Blanche Article réservé à nos abonnés Aux élections, voter en notre âme et inconscience ?
Des expériences d’associations implicites montrent que notre cerveau a déjà fait son choix avant même que nous en ayons conscience, explique la neuropsychologue Sylvie Chokron dans sa Carte blanche.
Publié le 23 mars 2022 à 06h00 Sylvie Chokron
Reportage Article réservé à nos abonnés François Hollande soutient Anne Hidalgo et se positionne pour l’après-élection
Invité par la candidate socialiste à son meeting de Limoges, l’ancien président a rappelé sa loyauté tout en laissant entrevoir la création d’un nouveau mouvement politique « pour reconstruire la gauche de responsabilité ».
Publié le 23 mars 2022 à 03h01 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 09h13 Laurent Telo
Décryptages Article réservé à nos abonnés La proposition du candidat Macron de conditionner le RSA à une activité provoque la polémique
L’opposition et les syndicats dénoncent des emplois au rabais, quand la majorité assure qu’il s’agirait d’« accompagner » les près de 2 millions de bénéficiaires du revenu de solidarité active vers un « vrai » contrat de travail.
Publié le 23 mars 2022 à 01h37 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 10h40 Alexandre Lemarié
Enquête Article réservé à nos abonnés La condition animale, un sujet plus visible dans la campagne à l’élection présidentielle
Mentionné dans la quasi-totalité des programmes des candidats, le bien-être animal est désormais pris au sérieux, même si l’investissement des partis est à géométrie variable.
Publié le 23 mars 2022 à 00h42 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 08h19 Abel Mestre Mathilde Gérard
François Hollande apporte son soutien à Anne Hidalgo mais appelle déjà à « reconstruire la gauche » après l’élection
L’ex-président s’était jusque-là peu impliqué dans la campagne d’Anne Hidalgo, à l’exception d’une rencontre lors d’un déplacement de la candidate à Tulle, son fief corrézien.
Publié le 22 mars 2022 à 21h07 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 21h19 Le Monde avec AFP
Emmanuel Macron face aux craintes des Français sur France Bleu
Le président de la République, candidat à l’élection présidentielle 2022, était sur France Bleu, mardi, pour répondre aux questions et aux critiques d’électeurs issus des classes populaires et moyennes.
Publié le 22 mars 2022 à 19h01 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 08h47 Claire Gatinois
Chronique Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour
Le candidat écologiste a exhorté, mardi, ses soutiens à « un vote positif » en sa faveur au premier tour et refusé d’envisager dès maintenant la stratégie qu’il suivrait s’il n’est pas qualifié au second.
Publié le 22 mars 2022 à 19h00 Service politique
12Services Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Reconnaissance faciale : le visage de la discorde Testez gratuitement L'Humanité
Les législatives, l’autre casse-tête de la gauche
ActuDans l’élan de la présidentielle, la gauche pourrait se trouver désunie, en juin, lors du renouvellement de l’Assemblée nationale. Le PCF a transmis cette semaine une adresse à ses partenaires.
Naïm SakhiLa gauche parviendra-t-elle à se rassembler pour les législatives ? Prévue les 12 et 19 juin, l’élection des députés sera d’autant plus compliquée que la gauche peine à élargir son socle électoral durant la présidentielle. Pour l’heure, ses trois groupes – PS, FI et GDR, dans lequel siègent les communistes – rassemblent 58 députés. « L’état de la gauche est très faible. Au-delà de conserver nos élus, nous devons créer les conditions pour gagner collectivement de nouvelles positions », souligne Pierre Lacaze, responsable aux élections du PCF.
Une ambition qui pourrait se heurter aussi bien à une volonté de transformer le scrutin en un troisième tour de la présidentielle qu’au risque d’abstention dans les catégories populaires. S’alarmant du danger qu’encourt la gauche si elle venait à être quasiment absente de l’Hémicycle dans la future législature, le PCF a envoyé, cette semaine, une missive aux forces de gauche.
Un « pacte d’engagement commun » à gauche
« Nous souhaitons travailler au plus grand nombre de rassemblements », assure Pierre Lacaze. Le responsable PCF se dit « assez confiant » au sujet des 9 députés communistes sortants qui se représentent. Mais, dans l’Allier et dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, où Jean-Paul Dufrègne et Marie-George Buffet passent la main, le dirigeant souligne « un enjeu supplémentaire ». Les élus sortants devraient cependant être candidats suppléants. Du reste, les communistes ciblent « dix à quinze » circonscriptions gagnables, « en fonction des rassemblements qui se construiront ».
Une dynamique que réclame, depuis près d’un an, Fabien Roussel, en formulant le vœu d’un « pacte d’engagement commun » à gauche pour les législatives. Un appel qui n’a pour l’heure pas été fructueux. Pour arriver à conclure un large accord, les différentes formations devront « réussir à conjuguer le poids médiatique de la présidentielle et l’implantation dans les territoires », note Pierre Lacaze. Ces dernières semaines, les communistes, qui ont déjà investi près de 350 candidats en métropole, ont multiplié les échanges avec les socialistes et les insoumis.
EELV et la FI attendent le 11 avril pour s’engager
Chez les écologistes, l’objectif affiché est de retrouver un groupe, dont le seuil est fixé à 15 députés. Une tâche compliquée, d’autant plus qu’aucun des 10 députés du pôle écologiste n’est issu d’EELV ; ils ont été élus en 2017 sous les étiquettes LaREM et PS. Ce week-end, le conseil fédéral des Verts a acté une première salve d’investitures. EELV cible 16 circonscriptions jugées très favorables. Parmi lesquelles Strasbourg, où la porte-parole Sandra Regol se présente. Le secrétaire national Julien Bayou concourra dans la capitale pour la 5e circonscription de Paris, tout comme l’ex-candidat aux municipales David Belliard (7e), la porte-parole Eva Sas (6e) et Sandrine Rousseau (9e). Pour l’heure, EELV, qui réserve une centaine de circonscriptions à ses partenaires du pôle écologiste, n’a pas entamé de « négociations ouvertes » avec les autres formations de gauche, assure Hélène Hardy. « Si elles interviennent, ce sera à partir du 11 avril », poursuit la responsable aux élections.
Conditionner les accords aux législatives en fonction de l’issue de la présidentielle est une position partagée par les insoumis. « Nous serons prêts à tous les scénarios, assure Paul Vannier, coresponsable des élections à la FI, mais nous préférons discuter sur les bases d’une qualification de Jean-Luc Mélenchon au second tour. » Dans l’optique de « construire une future majorité », autour du candidat de l’Union populaire, les insoumis ont fait parvenir, la semaine dernière, des courriers au PCF et à EELV. Des « partenaires potentiels » de gouvernement, précise le dirigeant insoumis.
Un soutien aux insoumis dans 30 circonscriptions
Aux écologistes, la FI propose un ralliement aux 10 députés du pôle écologiste, en plus de 5 candidats EELV, en échange d’un soutien aux insoumis dans 30 circonscriptions. « Une opération de communication », selon Hélène Hardy, loin de satisfaire la formation écologiste qui a investi des candidats face à des cadres de la FI, dont Adrien Quatennens, Mathilde Panot, mais aussi Alexis Corbière.
« Les insoumis sont ceux que nous avons le plus rencontrés », note Pierre Lacaze, soulignant que, « fin février, ils ont mis fin à des discussions pourtant bien entamées ». Dans son courrier, la FI table sur un soutien réciproque aux élus sortants, n’excluant pas « la possibilité d’élargir (les) discussions ». Pour l’heure, la France insoumise dispose de 450 binômes « chefs de file », notamment face à des députés PCF.
Reste la question du PS. En 2017, les socialistes étaient parvenus à maintenir un groupe de 25 députés PS et apparentés. « Avec Anne Hidalgo à 2 %, cela donne 18 députés », mesure un membre de la direction, auprès du JDD. « C’est un calcul arithmétique, mais il faudra tenir compte des réalités locales », nuance un parlementaire. Et, symbole des difficultés du PS, François Hollande envisagerait de se présenter en Corrèze. L’ancien président entend prendre ainsi toute sa place dans l’hypothèse d’une reconstruction d’un PS qu’il a lui-même plongé dans la crise.
Législatives 2022gauchepierre lacazepcf L'Humanité
Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?
VidéoLa guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.
Emilio Meslet
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
Réalisation et montage : Marius Caillol.
Le Monde
Présidentielle 2022 : qui sont les douze candidats ?
Maxime Vaudano Agathe Dahyot (design)Publié le 02 juin 2021 à 16h16 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 09h40
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DécryptagesDouze candidats ont récolté les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2022.
On sait désormais qui s’élancera sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de 2022. Le Conseil constitutionnel a annoncé le lundi 7 mars la liste officielle des candidats au scrutin suprême, qui ont franchi la barre des 500 parrainages d’élus indispensables à une qualification pour le premier tour.
L'article a été publié sur la base des candidats déclarés et possibles à cette date. Il sera mis à jour au fil des prochains mois en fonction des annonces.
Des dizaines de prétendants éliminés au fil des mois
Voici les principaux prétendants à l'élection présidentielle, classés par date de candidature. Les profils grisés se sont finalement retirés de la course.
La liste officielle des candidats :
Les candidats éliminés de la course :
Maxime Vaudano
Agathe Dahyot design
L'Humanité
VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris
VidéoNeuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.
Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.
Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.
« On se prive »
Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.
Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.
Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi. », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».
Interrogations autour de la réforme des retraites
La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.
Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.
Le Monde
Quelles sont les dates-clés de l’élection présidentielle 2022 ?
Les deux tours de l’élection à la présidence de la République se dérouleront les dimanches 10 et 24 avril 2022. Voici l’ensemble du calendrier concernant cette élection.
A moins de trois mois de l’élection présidentielle, les prétendants se bousculent pour occuper la fonction suprême de la Ve République. Si les électeurs français doivent surtout retenir les dates des deux tours de scrutin – les 10 et 24 avril 2022 –, le calendrier des candidats à l’Elysée comporte bien d’autres étapes.
Au cours d’une conférence de presse tenue le 25 janvier, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a précisé le calendrier des dernières semaines de la campagne.
1er juillet 2021 : début du décompte des dépenses de campagne
Bien avant l’élection présidentielle, chaque candidat doit déclarer en préfecture le mandataire financier de son choix pour collecter les fonds destinés au financement de sa campagne.
Il s’agit d’une personne physique ou d’une association de financement électoral qui perçoit et enregistre les dons, recettes, apports personnels du candidat, contributions de partis politiques… Elle règle les dépenses et sera tenue de déclarer les comptes de campagne du candidat pour lequel elle est mandatée.
Automne 2021 : désignation de la plupart des candidats
Chaque candidat est libre de faire connaître publiquement sa candidature quand il le souhaite. Les grandes formations politiques ont décidé de leurs candidats à l’automne : Yannick Jadot a été désigné à la fin de septembre, lors de la primaire écologiste, Anne Hidalgo a été investie candidate du Parti socialiste à la mi-octobre, et Valérie Pécresse a remporté le congrès des Républicains.
Qui sont les candidats déclarés et pressentis pour 2022 ?Du côté de la majorité, Emmanuel Macron n’a pas encore annoncé s’il se représentait ou non, même s’il peaufine actuellement sa stratégie de candidature.
4 mars 2022 : limite d’inscription sur les listes électorales
Depuis le 1er janvier 2020, il est possible de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’au sixième vendredi précédant le jour du scrutin. La date limite est ainsi fixée au vendredi 4 mars pour le premier tour, et au vendredi 18 mars pour le second. Il est possible de vérifier son inscription à partir du site de l’administration française.
Pour voter, il est nécessaire :
– d’être majeur le jour du scrutin (né au plus tard le 9 avril 2004, ou le 23 avril 2004 dans le cas du second tour) ;
– d’être français (les résidents d’un autre pays de l’Union européenne ne peuvent pas participer à l’élection présidentielle) ;
– de résider ou de payer ses impôts dans la commune dans laquelle vous souhaitez voter. Les Français résidant à l’étranger peuvent voter, à condition d’être inscrits sur la liste électorale d’une mairie ou sur une liste consulaire (il n’est plus possible depuis 2019 d’être inscrit à la fois sur une liste communale et consulaire) ;
– de disposer de ses droits civils et politiques.
4 mars 2022 : limite de dépôt de la déclaration d’intérêts et d’activités
Conformément à la loi organique du 15 septembre 2017, les candidats ont non seulement l’obligation de disposer des cinq cents signatures, mais aussi de remettre une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts et d’activités. Ils doivent la déposer au plus tard le 4 mars au Conseil constitutionnel, qui la transmettra à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui sera chargée de la publier « au moins quinze jours » avant le premier tour.
Cette même loi oblige le président de la République à déposer également auprès du Conseil constitutionnel « une déclaration de situation patrimoniale » de fin de mandat. Celle d’Emmanuel Macron a été publiée au Journal officiel le 9 décembre dernier.
7 mars 2022 : publication de la liste définitive des candidats
Le décret de convocation des électeurs est publié jeudi 27 janvier, donnant officiellement le départ de la course aux parrainages. Chaque candidat doit obtenir le parrainage de cinq cents élus (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux…) d’au moins trente départements pour prendre part à l’élection.
Ils sont recueillis par le Conseil constitutionnel, qui les publie au fur et à mesure de leur transmission, deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Les élus ont jusqu’au vendredi 4 mars, à 18 heures, pour faire parvenir au Conseil constitutionnel, par voie postale exclusivement, le formulaire et l’enveloppe officiels qu’ils recevront de l’Etat.
Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, proclamera la liste définitive des candidats le lundi 7 mars, soit environ un mois avant le premier tour, celui du 10 avril.
28 mars 2022 : lancement de la campagne officielle
La campagne officielle débute deux semaines avant le premier tour du scrutin, le 28 mars. Elle est suspendue entre la veille du premier tour et la publication officielle des deux candidats finalistes du second tour. Elle prendra fin la veille du second tour.
La règle de l’équité du temps de parole entre les candidats (ou présumés jusqu’à la publication officielle de la liste des candidats) qui s’appliquait dans la période précédente est remplacée au cours de cette période par la règle de l’égalité du temps de parole entre les candidats.
Election présidentielle 2022 : comprendre les règles du temps de parole dans les médias10 avril 2022 : premier tour de l’élection présidentielle
Les électeurs français sont convoqués le dimanche 10 avril. Le ministère de l’intérieur a néanmoins précisé que certains départements et collectivités d’outre-mer voteront le samedi (à la Guadeloupe, à la Martinique, en Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et en Polynésie française) pour tenir compte du décalage horaire.
Des résultats provisoires seront communiqués au cours de la soirée par les médias et les instituts de sondage, à partir de 20 heures, à la fermeture du dernier bureau de vote. Le ministère communique les résultats par commune au fil du dépouillement. La publication des résultats au Journal officiel indiquera la reprise de la campagne.
24 avril 2022 : second tour de l’élection présidentielle
Le second tour du scrutin se tiendra le dimanche 24 avril, ou – comme pour le premier tour – la veille, dans certains territoires d’outre-mer.
Les estimations seront communiquées dans la soirée par les médias et les résultats partiels seront publiés au fil du dépouillement par le ministère de l’intérieur, avant une proclamation définitive.
13 mai 2022 au plus tard : passation de pouvoirs
La prise de fonction du président nouvellement élu doit avoir lieu au plus tard le dernier jour du mandat du président sortant, soit le 13 mai. Le président du Conseil constitutionnel procédera alors à ce moment-là à la lecture solennelle des résultats.
24 juin 2022 au plus tard : dépôt des comptes de campagne
Les comptes de campagne clôturés doivent être remis au Conseil constitutionnel, qui dispose de six mois pour en vérifier la validité et déterminer le montant à rembourser aux candidats. Il dépend des résultats obtenus par les candidats : 47,5 % du plafond de dépenses pour ceux qui ont obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés au premier tour et seulement 4,75 % de ce plafond pour les autres.
Romain Imbach
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L'Humanité
Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel
VidéoLe président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.
Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.
Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.
Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».
Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».
« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».
Le Monde
A l’agenda du vendredi 25 mars
Live animé par Brice Laemle et Jérémie Lamothe
Un direct quotidien. A seize jours du premier tour de l’élection présidentielle et un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes… Retrouvez-nous du lundi au vendredi, à partir de 7 h 30, et les week-ends de grande actualité politique sur Lemonde.fr et sur l’application mobile du Monde.
A la radio. Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière, et Jean Lassalle (Résistons !), étaient les invités de l’émission « Les 4 Vérités », sur France 2. Le candidat d’extrême droite Eric Zemmour (Reconquête !) a été interrogé à partir de 8 h 15 au micro de Sud Radio tandis que le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a répondu aux questions de Franceinfo à partir de 8 h 30.
Journée spéciale « Fragments de campagne ». En pleine campagne présidentielle, Le Monde s’intéresse à l’endroit où l’on choisit de vivre à travers un direct que nous y consacrons. Etre propriétaire, est-ce une fin en soi ou une espèce en voie de disparition ? Vivre en ville est-il un luxe ?
Guerre en Ukraine. Emmanuel Macron est à Bruxelles pour les sommets de l’OTAN et du G7, et pour un conseil européen.
Tours de France. Marine Le Pen tient un meeting à Saint-Martin-Lacaussade (Gironde). Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) est à Nice et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) en meeting à Rennes.
Obsèques. Les funérailles d’Yvan Colonna se dérouleront à Cargèse (Corse-du-Sud), à partir de 15 heures.
Insertion. La Fédération des entreprises d’insertion organise, à la mi-journée à Paris, un point de presse à l’issue du « printemps de l’inclusion spécial élection présidentielle ».
Nos articles pour approfondir
Les essentiels de la campagne
L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Emmanuel Macron envoie des cartes postales aux outre-mer
Le président candidat à l’élection présidentielle a préparé l’envoi de courriers d’engagements personnalisés pour chaque territoire ultramarin.
L’enjeu est loin d’être négligeable quand 1,6 million d’électeurs sont inscrits dans les outre-mer, sans compter les « diasporas » installées en métropole. En 2017, Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour sur l’ensemble des territoires ultramarins en recueillant 21,9 % des suffrages, triplant ainsi son résultat obtenu cinq ans plus tôt. Une première dans l’histoire de la Ve République. Emmanuel Macron, lui, avec 20,4 %, n’arrivait qu’en quatrième position, à seulement quelques encablures de la candidate d’extrême droite, mais il entend bien, cette fois, rebattre les cartes.
A un peu plus de deux semaines du premier tour, le président sortant vient de s’adresser aux électeurs ultramarins dans un double format. Télévisé, tout d’abord, lors d’un entretien d’une heure trente sur Outre-mer La 1re, réalisé mercredi 23 mars, qui doit être diffusé par les neuf stations ultramarines. Répondant aux questions de deux journalistes de la chaîne et de neuf jeunes de ces territoires, il a longuement défendu son bilan et plaidé pour l’« émancipation réelle » des territoires ultramarins. Une rupture avec l’objectif d’« égalité réelle » promu par la loi du 28 février 2017.
Par un courrier, ensuite, distribué prochainement dans toutes les boîtes aux lettres et dont Le Monde a pu prendre connaissance. Particularité : ces lettres recto verso en quadrichromie adressées par M. Macron à ses « chers compatriotes » et « chers amis » des territoires d’outre-mer sont adaptées à chacun de ces derniers. Il en résulte autant de versions – similaires sur le fond mais singularisées – pour la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, autant de territoires dans lesquels il s’est déplacé pendant son quinquennat.
Le projet de loi spécifique à Mayotte en cours de finalisationAinsi ne manque-t-il pas de rappeler, pour chacun d’entre eux, les « visages », les « rencontres », les « échanges », les « souvenirs » qu’il lui reste de chacun de ses déplacements. Il tient aussi à souligner les « engagements » qu’il y avait pris et qu’il a « tenus », quitte à enjoliver parfois la réalité et à dissimuler les insuffisances de l’Etat face aux problèmes structurels auxquels sont confrontés les outre-mer. Et, à l’aune de chaque territoire, il détaille comment il veut « poursuivre le chemin engagé ».
Atouts considérables
Tant lors de son entretien que dans ces courriers, un même fil rouge se dégage. « Longtemps, pour de bonnes raisons, nous avons voulu le “rattrapage” des écarts entre l’Hexagone et [le territoire concerné], écrit M. Macron. Le destin de nos outre-mer ne se résume pas à reconstituer ou à reproduire le modèle hexagonal. Non, le destin [du territoire] n’est pas de rattraper perpétuellement des retards : il est d’être en avance sur les défis de demain. »
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L'Humanité
Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français
VidéoLors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.
Lina SankariInterpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienComme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.
La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.
Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.
Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »
Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.
L'Humanité
A VOTÉ #5: Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?
VidéoLa campagne de Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, s’enlise. Meetings critiqués, sondages en chute libre, soutiens qui se désistent pour rejoindre la concurrence… Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce phénomène, et en interroge les conséquences pour les Républicains et pour la droite dans cette vidéo.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
Le Monde
Valérie Pécresse et sa campagne menacent l’avenir politique de LR
Une troisième défaite d’affilée à l’élection présidentielle pourrait signer la fin du parti de droite.
Il ne manquait plus que ça. Comme un signe physique, incarnation charnelle d’une campagne présidentielle qui s’enraye définitivement. Jeudi 24 mars, Valérie Pécresse, la candidate de la droite au scrutin présidentiel, a été testée positive au SARS-CoV-2. La championne du parti Les Républicains (LR) se porte bien et n’a, d’après son entourage, que de légers symptômes. Mais sa campagne, elle, prend encore un coup dans l’aile, à deux semaines du premier tour, le 10 avril.
Valérie Pécresse, dos au mur, cherche à sauver sa campagneRègles d’isolement obligent, Valérie Pécresse a dû annuler son programme des prochains jours. Si elle a réussi à maintenir l’émission de France 2 « Elysée 2022 » jeudi soir, à laquelle elle a assisté en visioconférence, dans un format plus réduit, ses déplacements à Bordeaux et en Provence, vendredi et samedi, ont été annulés. La réunion publique prévue vendredi soir devrait être maintenue, mais assurée par son directeur de campagne, Patrick Stefanini, et l’avocat Thibault de Montbrial, tous deux spécialistes des questions de sécurité et d’immigration.
Un rendez-vous manqué pour Valérie Pécresse, à l’image des trois derniers mois, où la candidate n’a cessé de baisser dans les études d’opinions. Au point que, désormais, c’est tout simplement l’avenir politique de LR qui est engagé en cas de défaite. Pour le parti de droite, le constat est d’autant plus rude que cadres, électeurs et élus y ont cru au départ de la campagne.
En cinquième position
Décembre 2021 : Valérie Pécresse est désignée à l’issue d’une compétition interne qui l’a vue affronter plusieurs ténors de LR pour l’investiture à la présidentielle. Très vite, les retours sont bons, les sondages au beau fixe. A droite, on commence à parler de « trou de souris », capable de déjouer le scénario tant rabâché d’un second tour opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Peut-être même le président de la République sortant, candidat à sa réélection, est-il prenable ? Le parti serait alors sauvé de l’extinction qui le guette. Car, à droite, la cause est entendue : un troisième échec à la présidentielle et le parti serait à terre, une deuxième élimination avant le premier tour, comme en 2017, et il serait en danger de mort. Las, le scénario tant redouté est en train de se produire sous les yeux effarés des cadres et des militants.
Valérie Pécresse est aujourd’hui donnée à 10,5 % d’intentions de vote dans l’enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour Le Monde. Humiliation supplémentaire, elle est en cinquième position, derrière Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour, devenant ainsi une « petite » candidate.
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Le Monde
Moins de travailleurs en CDI
Chronique. Le recours aux robots dans les maisons de retraite japonaises contribue à améliorer les soins aux personnes âgées dépendantes, mais sans supprimer d’emplois de personnels de soin, tout en conduisant cependant à une dégradation de leur statut et de leur rémunération (« Robots and Labor in the Service Sector : Evidence from Nursing Homes », Karen Eggleston, Yong Suk Lee et Toshiaki Iizuka, National Bureau of Economic Research working paper nº 28322, janvier 2021).
La question spécifique posée par les trois économistes – respectivement américaine, coréen et japonais – renvoie à une question plus générale : les robots vont-ils remplacer les hommes et conduire à une destruction massive d’emplois ? Le débat est vif entre économistes, qui revisitent ainsi la question classique de l’impact du progrès technique sur l’emploi et le travail.
Dans le contexte japonais, l’enjeu est sensiblement différent puisque plusieurs secteurs manquent de main-d’œuvre, notamment celui des services aux personnes âgées, dans un contexte de politique migratoire toujours très restrictive et de vieillissement accéléré de la population (plus d’un quart de la population japonaise a plus de 65 ans aujourd’hui), qui non seulement crée de nouveaux besoins de soins et de services, mais encore réduit mécaniquement l’offre de travail malgré le recul de l’âge de départ à la retraite. On estime ainsi qu’il manquera en 2025 plus de 380 000 emplois de soins pour faire face aux besoins des personnes âgées.
Emploi : « Les robots sont des faux coupables idéals »La présence de robots dans les maisons de retraite japonaises est aujourd’hui en croissance, même s’ils sont concentrés dans moins d’un quart des établissements. Il s’agit toutefois en majorité de robots de surveillance, qui permettent par exemple d’alerter en cas de chute. Il existe également des robots aidant à la mobilité ou permettant d’assister les soignants pour soulever les patients et, en plus petit nombre, des robots « sociaux » capables de dialoguer avec les patients.
Les trois chercheurs ont enquêté auprès de 900 maisons de retraite et de plus de 150 000 travailleurs au cours de l’année 2017. Ils constatent qu’il n’y a pas eu de diminution du nombre d’emplois de personnel soignant du fait du déploiement des robots. Deux autres résultats retiennent cependant l’attention.
Tout d’abord, si le nombre total d’emplois reste stable, celui des travailleurs temporaires et à temps partiel augmente alors que celui des travailleurs en CDI diminue, signe d’une flexibilisation de l’emploi.
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L'Humanité
Thales : à salaires bloqués, sites bloqués
ReportageIndustrie Les employés de la multinationale ont lancé depuis bientôt deux mois un mouvement social inédit. À Élancourt, ils sont passés à la vitesse supérieure.
Luis ReygadaÉlancourt (Yvelines), envoyé spécial.
«Les salariés grévistes portent directement et gravement atteinte aux intérêts stratégiques de la France et de son armée. » Nous ne sommes pas en mesure de savoir ce qui entre et sort du site d’Élancourt (Yvelines) de Thales, mais ce qui est certain, c’est que le géant de l’électronique civil et militaire n’y va pas de main morte pour tenter d’obtenir de la justice le « déblocage » de ses quais de livraison. Alors que la colère se fait entendre depuis fin janvier sur une cinquantaine de sites français du groupe pour exiger une plus juste revalorisation salariale, avec des débrayages chaque jeudi, ici, les travailleurs ont en effet décidé de passer à la vitesse supérieure : huit jours maintenant que les travailleurs en intersyndicale filtrent les accès. Réponse de la direction : mercredi, dix-huit salariés, dont certains représentants syndicaux, se sont vu notifier par huissier une assignation en référé à comparaître au tribunal judiciaire de Versailles mardi. Le document – que nous avons consulté – justifie la procédure d’urgence au motif du « contexte de guerre » que traverse actuellement l’Europe : les salariés grévistes empêcheraient « le départ du site de matériaux stratégiques à destination de bases militaires » ainsi que des « équipements montés sur (…) des Rafale ».
« C’est relativement tendu, on ne va pas se le cacher », avoue Cyril Dardenne, dont le nom est listé dans la convocation. « Les assignations ont vraiment choqué les salariés, c’était vraiment une réaction démesurée. Tout serait plus simple si la direction accédait à nos revendications, qui sont plus que raisonnables. » Alors que midi approche ce jeudi, le délégué syndical central CGT Thales LAS s’active à la préparation du « grand barbecue festif et revendicatif » organisé avec le soutien des collègues de la CFDT, CFE-CGC, CFTC et SUPPer. L’ambiance est bon enfant, les groupes d’employés sortis des bâtiments commencent à se former autour d’un barnum orné de drapeaux – où le café est distribué à volonté en échange d’une participation à la caisse de grève – et la queue pour les sandwichs grossit à vue d’œil à l’entrée du parking. L’espace, décoré de grandes banderoles et rebaptisé « place de la Résistance » pour l’occasion, se remplit rapidement de 150 personnes, ouvriers, ingénieurs, cadres ou encore personnels administratifs.
Mépris de la direction
Les communiqués intersyndicaux diffusés depuis le début de l’année font état du mécontentement qui couvait depuis deux ans au sein de la multinationale française ainsi que du mépris ressenti par les employés face à l’attitude de leur employeur lorsque celui-ci s’est présenté aux dernières négociations annuelles obligatoires – en janvier – avec une position figée : une augmentation salariale de seulement 3,5 %, et de surcroît effective seulement à partir du mois de juillet. Les syndicats estiment qu’une hausse de 4 % rétroactive à partir de janvier serait bien plus juste et méritée. Résultat : bientôt deux mois que l’entreprise connaît une mobilisation nationale inédite de ses salariés, avec un point d’orgue le jeudi 10 mars quand près de 1 000 manifestants se sont réunis devant le siège du groupe, dans le quartier d’affaires de la Défense (Hauts-de-Seine). C’est là que, face à une direction « totalement fermée » et qui a choisi « le camp de la finance », les grévistes ont décidé d’envisager des actions plus fortes en plus des « jeudis de la colère ».
« 3,5 %, ce n’est pas une vraie augmentation, ça couvre à peine la hausse de l’inflation, commente Cyril Dardenne. Dans les faits, ils maintiennent juste le pouvoir d’achat. Ce que nous demandons, c’est une reconnaissance pour notre travail, notamment durant la période Covid, ainsi qu’une plus juste redistribution de la richesse que nous avons contribué à créer », ajoute le syndicaliste. La direction tiendrait selon lui un « double discours » en présentant un panorama incertain pour les représentants du personnel et un horizon radieux pour les investisseurs et les actionnaires.
Pourtant, les excellents résultats de l’année 2021 sont indéniables : chiffre d’affaires de 16 milliards d’euros (en hausse de 5,3 %), bénéfice net de plus de 1 milliard, en hausse de 125 %, hausse des dividendes de 45 %… Et avec 19 milliards d’euros de prises de commandes, pas de souci à se faire pour l’avenir. D’autant plus que le contexte géopolitique actuel avec la guerre en Ukraine est extrêmement juteux pour le secteur de la défense et de l’armement. Depuis le début du conflit, le cours de l’action Thales s’est en effet envolé de 38 % !
« Ces chiffres, c’est du jamais-vu, remarquent Nadine Bellayer et Stéphane Husson, délégués centraux CFE-CGC respectivement chez Thales DMS et LAS. On a vraiment du mal à croire qu’il n’y ait pas 40 millions de disponibles pour mener une politique salariale qui n’a rien d’extraordinaire, surtout si l’on compare avec les pratiques qui se font dans le secteur », expliquent-ils.
Et de critiquer une stratégie qui se focaliserait « sur la finance et l’actionnariat » depuis l’entrée de Thales en Bourse, en 2019, délaissant l’aspect industriel au second plan. « C’est la direction qui bloque le bon développement de l’entreprise : si on veut rester performants et garantir la pérennité de l’activité au regard des carnets de commandes, il faut que les employés soient dans de bonnes conditions, sinon ils partiront chez la concurrence. Aujourd’hui, la confiance est brisée et le ras-le-bol est général. » Selon eux, des salariés auraient reçu des messages de menace de leurs managers pour les dissuader de rejoindre le mouvement de protestation, ce qui constituerait « un délit d’entrave au droit de grève caractérisé, pour ne pas dire des méthodes de voyou ».
Alors que le mouvement continue de se durcir, avec notamment des blocages sur les sites de Cannes et de Sophia Antipolis prévus entre hier et aujourd’hui, Cyril Dardenne rappelle le grand rassemblement national prévu à Élancourt le 5 avril, en espérant quand même que la situation se soit arrangée d’ici là. « Et sinon on s’organisera pour que ça dure, ajoute Claire, avec le soutien des salariés. »
mobilisationsthalèsindustrie militaireindustrie Le Monde
A quoi on les reconnaît
Depuis que le gouvernement a largement levé l’obligation du masque, que le printemps est là, que les agendas se sont remplis de toutes les festivités décalées depuis deux ans, les personnes testées positives au Covid-19 semblent plus rétives à suivre strictement les protocoles d’isolement. Voilà les nouveaux positifs, ces derniers punis, devenus capables de toute la mauvaise foi possible et des champions d’épidémiologie alternative pour inventer des règles qui les autorisent à ne pas s’appliquer la semaine d’isolement recommandée par la Sécurité sociale.
Au fond d’eux, ils savent bien qu’ils prennent des petits raccourcis avec l’épidémie, mais, depuis mars 2020, ils avaient tout respecté : les gestes barrière, le port du masque dans l’ascenseur, le gel hydroalcoolique en perfusion… Alors, s’ils font un peu n’importe quoi à présent, ils veulent croire que le bon Dieu des virus sera magnanime, eu égard à leurs efforts passés.
Covid-19 : que montrent les courbes de l’épidémie, une semaine après la fin des restrictions ?Dans ce climat de laisser-aller général, ils trouveraient vraiment injuste d’avoir à s’appliquer des règles strictes. Finalement, c’était plus simple quand ils avaient un peu peur. Mais leur angoisse de transmettre le virus a diminué avec les beaux jours : ils préfèrent se composer des théories médicales sur mesure en fonction de leurs plans pour la semaine.
Ils ont renoncé à s’isoler complètement, mais pas à se trouver de bonnes raisons de le faire. Ils bâtissent de nouvelles règles à partir des spécificités d’Omicron qu’ils ont théorisées dans les deux heures qui ont suivi leur résultat positif. Quand on leur parle du protocole d’isolement, ils répondent : « Mais ça, ce sont les anciennes consignes, non ? » Ils ont repoussé le moment de se faire tester pour faire démarrer leur isolement plus tard. Ils recalculent la date d’apparition de leurs premiers symptômes jusqu’à ce qu’elle leur permette de ne pas déprogrammer leur samedi soir. Ils veulent bien être confinés sur les heures de boulot mais pas le week-end ; dans la journée, oui, mais pas à l’heure de l’apéro.
Covid-19 : l’OMS juge la levée des mesures de restriction trop « brutale »Comment ils parlent
« En y réfléchissant, j’avais quelques symptômes la semaine dernière, donc je ne serai plus contagieux pour la soirée de samedi. » « Il est seulement légèrement positif. » « On aérera. » « Enfin, les enfants ne font que des formes légères. » « O.K., j’ai pris le train, mais je n’allais pas rester là-bas, et puis j’avais un masque FFP2. » « Chacun fait selon sa conscience. » « Les tests, il faut les prendre avec des pincettes. » « Les enfants l’ont déjà eu. »
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L'Humanité
Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge
Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), près de 4 millions de personnes ont fuit l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.
Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,1 million se trouvent aujourd'hui en Pologne, 500 000 en Roumanie, 380 000 en Moldavie et 320 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte !
Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes.
Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.
Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.
Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.
(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert . Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.
Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.
Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens L'Humanité
Reportage. Près de Kiev, «on se demande si on va rester vivants...»
ReportageÀ Brovary, près de Kiev, des bénévoles tentent d’aller chercher les habitants des villages occupés par l’armée russe. Reportage
Pierre BarbanceySélectionnés pour vous, ces articles de notre édition spéciale :
VIDEO Ce qu’il faut retenir de l’intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français.
Brovary, Jytomyr, Korosten (Ukraine), envoyé spécial.
Sergueï, sexagénaire, ne peut rejoindre les forces armées. Pourtant, il fait partie de ces « héros anonymes » des temps de guerre. Il est né en Russie, possède un passeport ukrainien depuis 1976. Il proclame sans ambages à l’adresse de Vladimir Poutine: « Je n’ai pas demandé à être libéré. »
Venu du village de Bobrovytsia qu’il a pu quitter, Sergueï s’emploie maintenant, en dehors de tout circuit officiel, à venir en aide à ceux qui sont restés coincés et se terrent dans les sous-sols, parce que l’armée russe patrouille dans les ruelles et pour éviter les bombardements. Chaque matin, avec les voitures de ses amis, il sillonne les sentiers dans la forêt. « Parfois, les soldats ukrainiens nous indiquent des directions, mais ils ne nous accompagnent pas. Il faut faire très vite car c’est dangereux. » Sergueï évoque aussi ces soldats russes qu’il a rencontrés à Bobrovytsia. « Sept d’entre eux sont venus parler. Ils étaient très jeunes. Ils disaient qu’ils ne voulaient pas faire la guerre. Ils demandaient aux gens de rester chez eux pour ne pas être tués et proposaient même des bonbons. Les plus anciens, en revanche, sont très violents. »
« Je vis au jour le jour »
Anatoly, 60 ans, est chauffeur de bus scolaire. Il a été officiellement réquisitionné par les autorités pour ramener des familles qui tentent de fuir. « Les gens passent par la forêt, alors on prend les petits chemins, en partie escortés par l’armée ukrainienne. Ce n’est pas toujours facile », raconte l’homme en tirant sur sa cigarette, des cernes sous les yeux et une barbe de trois jours. Il poursuit : « Les Russes prennent les hameaux, pillent les maisons, dérobent les cochons dans les fermes, l’essence… Tout, quoi ! » Lorsqu’on l’interroge sur la guerre, les événements, l’avenir, Anatoly nous regarde, ahuri. « Je ne pense rien, je vis au jour le jour. » Un quotidien qui lui fait côtoyer la mort. Son secret pour continuer? « J’ai une icône dans mon bus. Je mets le moteur en marche, je fais un signe de croix et je pars. »
En Ukraine, nous vivons une guerre civile depuis Huit ans.
À la mairie de Brovary, Alexeï Dorochenko aide à la coordination des couloirs humanitaires avec l’armée russe. La veille, près de 1 200 personnes – dont 30 enfants – de quatre villages différents ont été évacuées. Quarante bus ont été mobilisés. « Le convoi des bus vides doit être précédé d’une ambulance, précise-t-il. En général, on demande aux gens de se rassembler au centre du village avec leurs voitures, s’ils en ont. Mais la communication n’est pas toujours facile. Parfois, il y a beaucoup plus de monde que prévu. Tout change tout le temps. Les Russes peuvent être à un endroit un jour et partis le lendemain. »
À Zhytomyr, Ihor, 67 ans, devant sa maison en ruines. © Chris McGrath / Getty Images/AFP
Pas toujours facile d’embarquer dans un de ces bus. Aleksandra, 18 ans, étudiante en sociologie à Kiev, y est parvenue. Elle a laissé son village de Rosariv, 1 500 habitants, à présent deserté. Les soldats russes se trouvaient dans la localité d’à côté. À Brovary, dans une crèche aménagée, la jeune fille aux nattes tressées et retenues par un ruban jaune d’un côté, bleu de l’autre, se remémore la trentaine de maisons détruites par les tirs d’artillerie entre les deux armées. « Avec mes parents et mes cinq frères et sœurs, nous nous sommes réfugiés dans le sous-sol. Pendant trois jours, nous sommes parvenus à sortir quelquefois. Mais, ensuite, les bombardements ont été si intenses, que nous sommes restés enfermés vingt-quatre heures. On se demandait si on allait rester vivants. »
Encore émue, la jeune fille se souvient de son arrivée à Brovary. « Il y avait de la lumière, pas d’explosion. J’ai ressenti un grand calme. J’étais heureuse. » Aleksandra veut rester optimiste. « Je crois en l’avenir. Je suis persuadée qu’on va gagner et qu’on va retrouver une vie normale. »
La vie normale… Jula voudrait bien aussi la retrouver. Pour l’heure, elle n’a que le désespoir. Son mari et son fils ont été mobilisés. Nous la croisons alors qu’elle marche le long d’une route, son passeport à la main, pour retourner dans le village de Zalesie, à 10 km de là. Elle est en pleurs. « Les gens n’ont plus rien, les Russes tuent les chiens pour les manger, assure-t-elle dans un sanglot. Mes voisins sont encore là-bas. » Au dernier check-point, où seule l’armée passe, les soldats lui offrent du thé, un gâteau et ravivent le feu. Puis ils lui demandent de repartir à Brovary.
« Les frontières ne seront plus comme avant »
À l’ouest de Kiev, Jytomyr, entourée de bases militaires et même d’un aéroport, reste une cible privilégiée. À Korosten, à 70 km de la frontière biélorusse, les sirènes d’alerte retentissent jusqu’à six fois par jour. De nombreuses maisons ont également été détruites. « Ma fille de 29 ans est morte là », dit tristement un homme qui ne veut pas dire son nom, en montrant des ruines. Un enfant a eu les jambes arrachées.
« Avant, beaucoup de Biélorusses venaient ici », déplore Sergueï, chef de la brigade de surveillance civile de la ville. Maintenant, plus personne ne franchit la frontière à part les soldats qui lancent des ponts mobiles sur la rivière Pripiat, depuis que le vrai pont a été détruit par les Ukrainiens pour empêcher une invasion.
Le centre commercial de Kiev, détruit dans la nuit du 20 au 21 mars. © Thomas Peter/Reuters
« C’est tragique, s’emporte Boris Ostov, 75 ans, ancien soldat de l’armée rouge, en servant une première tournée de sa vodka maison, aromatisée à l’ail. Nous vivons une guerre civile depuis huit ans en Ukraine. On espérait une solution, mais pas comme ça. » Il reste sceptique sur l’expression de « dénazification » utilisée par le président russe. Mais il fait remarquer qu’il y a trois ans, une rue de Jytomyr a été baptisée Stepan Bandera, du nom du dirigeant nationaliste ukrainien ayant collaboré avec les nazis. En 2016, la même chose s’était passée à Kiev. « C’est depuis 2014 et l’arrivée au pouvoir de gens inconnus, bizarres qui ont commencé à faire renaître le nom de Bandera », souligne-t-il. Il reconnaît cependant que « Zelensky fait preuve de force. C’est important. Mais les frontières de l’Ukraine ne seront plus comme avant ».
Bien d’autres choses ne seront plus comme avant. Olga Hamoutovska, une sportive championne de tir à l’arc, qui vit aussi à Jytomyr, l’avoue sans détour. « Ça fait peur, ça fait mal. C’est comme si ton voisin pensait que ta maison lui appartient. Moi, je me suis réveillée le 24 février (date du début de la guerre – NDLR) avec deux explosions. Donc, il faut se défendre. » La jeune femme précise: « Avant, je ne me rendais pas compte de la nationalité. Maintenant, je suis fière d’être ukrainienne, de porter les couleurs de mon pays lors des compétitions internationales. »
Sur le réseau social TikTok, particulièrement utilisé par les jeunes, les échanges sont rudes. « Dès que tu commentes une vidéo, mets un “like” ou écris “Vive l’Ukraine”, tu peux être sûr que tu vas avoir des commentaires prorusses. » Aujourd’hui, elle ne veut penser qu’à une chose. « Dans un mois, nous avons une compétition. Il faut arrêter la guerre. »
La capitale ciblée par l’artillerie
À Kiev, après un mois de guerre, les bombardements russes semblent se concentrer sur des objectifs militaires, à l’image de la roquette qui a frappé, dimanche soir, un centre commercial d’un quartier où les forces ukrainiennes dissimulaient pièces et munitions d’artillerie. Huit personnes ont été tuées, vraisemblablement des soldats. Des parties de missiles, abattus par la DCA (défense antiaérienne) ukrainienne, ont toutefois fait des dégâts sur des immeubles et causé des victimes civiles. Des drones suicides ou larguant des bombes sont également employés par l’armée russe au-dessus de la capitale. Mercredi, la ville était toujours sous couvre-feu, sans doute pour redisposer les défenses antiaériennes et les batteries de lance-roquettes. Les zones d’Irpin et de Liutij étaient toutes deux, mercredi, le théâtre d’intenses tirs d’artillerie.
Guerre en Ukraine Le Monde
Le Covid-19 gravé au cœur de Londres : « On voulait aussi un monument qui rappelle à Boris Johnson sa responsabilité »
Pour marquer les esprits, une association de familles de victimes du Covid-19 au Royaume-Uni a transformé depuis un an un mur de Londres en mémorial. Un site en passe de devenir un lieu de mémoire officiel de la pandémie.
« Venez en fin de matinée, on sera là, et il va faire un temps magnifique ! » Fran Hall a donné rendez-vous ce vendredi 18 mars à un endroit très spécial : au National Covid Memorial Wall, le « mémorial national du Covid ». Démarré le 29 mars 2021, il s’étire sur presque 500 mètres en bord de Tamise, sous les fenêtres de Saint-Thomas (le principal hôpital du centre de Londres), juste en face du palais de Westminster.
Gilets rose fluo sur le dos, Fran et une amie sont en train de tendre un fil en haut du mur. « C’est pour accrocher les photos de défunts que nous enverront leurs proches, pour le premier anniversaire du mur, le 29 mars », explique Fran Hall, yeux clairs et voix douce. Quand elles auront fini, elles retourneront aux pots de peinture rouge qu’elles utilisent pour raviver les couleurs des dizaines de milliers de cœurs peints les uns contre les autres sur l’ensemble du mur. Chacun représente une personne disparue : il y en a au moins 150 000 (plus de 185 000 personnes sont mortes avec la mention « coronavirus » sur leur certificat de décès au Royaume-Uni).
Processus de deuil
Tous les vendredis, Fran Hall et une poignée d’autres membres de l’association Covid-19 Bereaved families for justice (« Covid-19, les familles en deuil pour la justice ») se rendent à Londres pour entretenir le mur, ajouter des cœurs (une centaine de personnes meurent encore chaque jour de la maladie), effacer d’éventuels graffitis. Pour ces volontaires, qui ont toutes perdu un proche du coronavirus, la démarche fait partie du processus de deuil.
Le mari de Fran Hall est mort en septembre 2020, à seulement 66 ans. Il a probablement contracté la maladie lors d’un rendez-vous à l’hôpital où il était traité pour un cancer de la prostate. Comme bien d’autres Britanniques, cette cheffe d’une entreprise de pompes funèbres du Buckinghamshire n’a pas pu être à ses côtés pour ses derniers instants.
Au Royaume-Uni, une résurgence préoccupante du Covid-19« Etre ici, c’est comme une thérapie par l’art. Il y a quelque chose de méditatif à peindre les cœurs, on a le sentiment de contribuer à empêcher que le souvenir des gens disparaisse. Et parler fait du bien : on vient juste de discuter avec une dame venue de Chester [nord-ouest de l’Angleterre]. Elle a perdu sa mère du coronavirus mais jusqu’à présent, elle n’avait pas eu l’occasion de parler à d’autres personnes ayant perdu des proches », explique Fran Hall.
A l’intérieur de beaucoup de cœurs est écrit un message, comme sur de petites pierres tombales : le nom du défunt, des « miss you dad », « miss you mum », etc. Certains proches ont tiré parti des fentes du mur pour glisser une photo plastifiée ou une fleur. Les premiers mètres du mur sont réservés aux enfants disparus – ils sont plus de 150 dans le pays.
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Le Monde
A Shanghaï, les confinements au son des haut-parleurs
La ville chinoise fait face à des centaines de cas quotidiens depuis mars, mais jusqu’ici la municipalité s’efforce d’appliquer une politique ciblée, avec plus ou moins de succès.
Dans la soirée du mardi 22 mars, les groupes WeChat, le principal réseau social en Chine, bruissent de rumeurs : « Shanghaï va être totalement confinée à partir du 24 ! » Immédiatement, les applications de livraison sont dépassées par les commandes. D’autres se précipitent dans les supermarchés encore ouverts. La municipalité a beau publier un communiqué pour réfuter la rumeur, rien n’y fait. Car la mesure semble crédible : depuis deux semaines déjà, les confinements locaux se multiplient, et la plupart des 26 millions d’habitants de la métropole ont déjà fait l’expérience d’une forme ou une autre de confinement. Mais cette approche ciblée semble patiner. Malgré les milliers de résidences fermées pour quatorze jours, le nombre de cas quotidiens continue d’augmenter. En dix jours, le nombre d’infections quotidiennes est passé de moins de 100 cas à 983 cas, jeudi 24 mars.
Pour Shanghaï, la bataille a commencé au début du mois, avec des cas de contamination parmi les employés d’un hôtel réservé à la quarantaine de personnes arrivant de l’étranger. Le 12 mars, la ville impose à toute personne souhaitant entrer ou sortir de Shanghaï de présenter un test PCR négatif et ferme les écoles. Les unes après les autres, des centaines de résidences sont mises sous cloche parce que des personnes y ont été testées positives, ou sont cas contacts. Shanghaï, qui a jusqu’ici réussi à gérer l’épidémie sans confinement majeur, se veut le modèle de la stratégie de « zéro Covid dynamique », censée proposer une approche plus ciblée entraînant moins de perturbations pour la société.
En Chine, des métropoles à nouveau confinées après une explosion des cas d’OmicronDans notre résidence du centre-ville, l’annonce du confinement a eu lieu le 16 mars, par le son d’un haut-parleur brandi à 7 heures du matin par un volontaire du comité de résidents, organisme de proximité du Parti communiste. « Chers camarades résidents, aujourd’hui, un test aura lieu à 11 heures du matin. » La résidence est alors fermée pour quarante-huit heures, le temps de tester deux fois tous les habitants. A 11 heures, le haut-parleur passe à nouveau à travers les ruelles de maisons de briques rouges, construites dans l’ancienne concession française des années 1930. Les habitants, jeunes Chinois aisés, expatriés, et vieux Shanghaïens, se dirigent vers le square adjacent où des tentes ont été dressées.
Le ton monte
Sous une pluie fine, une file désordonnée s’avance. Il faut télécharger un QR code accessible depuis l’application WeChat, qui sera scanné par un employé en combinaison intégrale, puis ouvrir grande la bouche devant un membre du personnel de santé. Dix prélèvements salivaires sont rassemblés dans un tube à essai : les tests sont groupés, ce qui permet à la Chine de tester aussi massivement. Quand un échantillon se révèle positif, dix personnes doivent être testées à nouveau. Depuis début mars, les laboratoires de Shanghaï ont analysé plus de 30 millions d’échantillons.
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L'Humanité
Ukraine. Un mois après la guerre éclair, le bourbier
DécryptageLe président russe a envahi ce pays depuis un mois. Ce conflit criminel décrété par le Kremlin, qui a déjà causé des milliers de morts et une crise humanitaire, s’enlise, semblant refléter une erreur stratégique de la part de Moscou.
Vadim KamenkaChristophe DeroubaixMarc de Miramon Lina SankariVladimir Poutine a décrété l’invasion de l’Ukraine dans la nuit du 23 au 24 février. L’offensive visait des installations militaires et plusieurs localités : Kharkiv, Kiev, Marioupol, Odessa. Un mois et des milliers de morts plus tard, qui s’ajoutent aux 14 000 victimes du conflit dans le Donbass depuis 2014, la Russie détient, à l’exception de la ville assiégée de Marioupol, les pourtours de la mer d’Azov et a avancé le long de sa frontière terrestre et de celle de la Biélorussie (voir carte ci-dessous). Néanmoins, aucune grande ville, excepté Kherson, n’est tombée.
1. Pour Poutine, une guerre déjà perdue ?
À 4 heures du matin, le 24 février, le président russe prend la parole dans un discours télévisé. Il annonce : « Conformément aux traités d’amitié et d’assistance mutuelle avec les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ratifiés par l’Assemblée fédérale le 22 février de cette année, j’ai pris la décision de mener une opération militaire spéciale. » Vladimir Poutine venait de reconnaître, deux jours plus tôt, l’indépendance des deux républiques autoproclamées. Il déclenche une guerre, avançant comme objectifs « la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine » et la protection des « personnes victimes d’intimidations et de génocide par le régime de Kiev depuis huit ans ». Critiquant « l’expansion de l’Otan », il dénonce l’absence de prise en compte des demandes de Moscou concernant sa sécurité.
Quatre semaines plus tard, l’offensive « s’enlise malgré toutes les destructions », a affirmé, mercredi, le chancelier allemand Olaf Scholz. Les importantes difficultés militaires font douter d’un succès sur le terrain. « Tout dépend du but de Vladimir Poutine. Est-ce s’arroger l’accès à la mer d’Azov, fortifier le Donbass et obtenir quelques victoires symboliques, ou faire capituler Volodymyr Zelensky ? La seconde option semble désormais peu probable », analyse une journaliste russe.
Avant le conflit, les diverses demandes diplomatiques russes portaient sur la neutralité de l’Ukraine, sa démilitarisation et la renégociation d’une architecture de sécurité en Europe avec les États-Unis. La pression verbale et militaire exercée par Poutine l’a emmené jusqu’à la guerre, pour ne pas faire face à un échec. « Englué dans une surenchère meurtrière, il provoque le rapprochement de l’Otan de ses frontières, une Ukraine surarmée avec une perspective réelle d’association et le retour des États-Unis et de l’Alliance atlantique en Europe », analyse l’historien Andreï Gratchev. Pour sortir de cet échec, quelle que soit l’issue de la guerre, l’idée de faire passer une défaite pour une victoire est évoquée par Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences en science politique à l’université de Nanterre : « Il est possible d’obtenir une concession de la part de Kiev et de la présenter en interne comme un succès. Mais on n’en prend pas le chemin. » Et Poutine s’enferme dans un discours fasciste et la répression.
2. Le regain du sentiment national ukrainien
Depuis quatre semaines, le conflit a servi de catalyseur pour unifier le pays contre l’envahisseur. Les bombardements quotidiens, les centaines de morts, les destructions ont réveillé un sentiment national dans la société et sur l’ensemble du territoire. « On se souvient tous du jour de l’attaque. Au fur et à mesure des jours et du sang versé, tous souhaitent combattre et aider pour stopper cette agression », témoigne Sveta à Odessa, sur les bords de la mer Noire. La résistance des Ukrainiens a surpris Vladimir Poutine, persuadé que sa guerre éclair et la destruction des installations militaires suffiraient au soulèvement des populations russophones dans l’Est, voire à leur adhésion et la capitulation. Au contraire, les liens économiques, culturels, familiaux avec la Russie sont devenus secondaires. « Au niveau régional, la Russie veut montrer que la guerre réside dans la défense du russe. Ce qui est faux. De nombreux russophones depuis 2014 s’opposaient déjà à Vladimir Poutine et défendaient l’indépendance de l’Ukraine », nous expliquait récemment l’écrivain Andreï Kourkov. Une erreur stratégique de Poutine, qui voit désormais de nombreux Ukrainiens russophones dans l’Est et le Sud se tourner vers l’ukrainien par élan national. Après huit années de guerre au Donbass, dans les villes reprises par l’armée russe, un ras le bol s’affirme sur cette nouvelle page du conflit au nom de la paix. « Détruire et tuer, cela ne résout rien », condamne Tania.
3. Un enlisement comme en Afghanistan ?
Vladimir Poutine a surestimé la force de frappe de son armée, tout en sous-estimant la puissance du sentiment national ukrainien. Pour autant, ces deux erreurs majeures d’appréciation expliquent-elles, à elles seules, l’enlisement militaire de la troisième armée la plus puissante au monde, qui évolue, de plus, sur une topographie familière, les plaines ukrainiennes ne présentant pas franchement les mêmes problèmes opérationnels que les montagnes afghanes ? À l’évidence, l’aide apportée par les Occidentaux est déterminante. Depuis le début, Washington revendique le partage de renseignements, facteur nodal dans les conflits armés. La livraison d’armes des pays occidentaux a évidemment renforcé la capacité militaire ukrainienne. Selon l’ancien général américain Ben Hodges, interviewé par l’Express, « les jours prochains seront déterminants pour l’issue du conflit. Nous sommes à un moment décisif, car les Russes sont en sérieuse difficulté ».
4. États-Unis et Chine, les grands vainqueurs ?
La rivalité entre les États-Unis et la Chine s’annonçait comme la matrice géopolitique du XXIe siècle. L’invasion d’un pays souverain par un pays membre du Conseil de sécurité est-elle de nature à rebattre ces cartes ? Après un mois de conflit, la position de Washington est clairement renforcée. Alors que, dans un premier temps, les pays européens se sont placés sur la ligne de front diplomatique (sanctions, question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, fourniture d’armes à l’armée ukrainienne), Washington a retrouvé et même renforcé depuis sa place de leader. Son bras armé – l’Otan – est passé d’un état de « mort cérébrale » (diagnostiqué par Emmanuel Macron) à celui d’alliance relégitimée.
Quant à la défense européenne, le sommet du 24 mars à Bruxelles va entériner sa sujétion à l’organisation atlantiste, avec la bénédiction directe de Joe Biden. D’une certaine façon, le président états-unien voit prendre forme sa coalition des démocraties, pour laquelle il avait tenu un sommet en décembre dernier. Sauf que l’autonomisation de certains « alliés » sur ce sujet (Israël et Inde) lui dénie la possibilité de se décréter nouveau chef du « monde libre » comme le fit, en son temps, Ronald Reagan.
La Chine, elle, manie la prudence. Pékin appelle à des pourparlers, assure comprendre les craintes de son allié russe liées aux velléités d’élargissement de l’Otan tout en rejetant le séparatisme de Donetsk et Louhansk qui évoque, à ses yeux, la situation taïwanaise. Pour autant, la deuxième puissance mondiale n’est à l’origine d’aucune initiative diplomatique connue. Si elle permet à Pékin de jauger les réactions de son rival états-unien, la crise ukrainienne entrave toutefois sa stratégie économique des nouvelles routes de la soie qui s’accommodent mal d’une dégradation de la sécurité en Europe.
La Chine ne peut prendre le risque de se couper des marchés d’exportation occidentaux et du système financier international pour sortir la Russie de son isolement. En revanche, les autorités chinoises pourraient en profiter pour renforcer leur emprise sur le puissant voisin, devenu, depuis l’annexion de la Crimée en 2014, le premier partenaire économique du pays. Une forme de vassalisation qui ne dit pas son nom.
5. Des négociations de paix incertaines
Face à un Vladimir Poutine inflexible sur ses objectifs de guerre, la marge de manœuvre de Volodymyr Zelensky paraît bien étroite, même si le président ukrainien a reconnu le caractère « nécessaire » des futures négociations qui ne s’annoncent « ni faciles ni agréables ». En pilonnant Marioupol et en encerclant Kiev tout en avançant vers le port stratégique et russophone d’Odessa, l’armée russe vise la capitulation du gouvernement de Zelensky.
Pour la Russie, il symbolise une Ukraine tournée vers l’Ouest, favorable à l’adhésion à l’Union européenne et à l’Otan, voire à une sortie du mémorandum de Budapest (qui garantit, entre autres, le statut du pays comme puissance non nucléaire), comme l’a évoqué le président ukrainien lors de la dernière conférence de Munich sur la sécurité en février 2022, quelques jours avant le déclenchement de l’offensive russe. En clair, Moscou exige le retour d’un État tampon, voire croupion à ses portes, tandis que Kiev prétend faire valoir ses droits de peuple libre et souverain, quitte à faire basculer les équilibres sécuritaires issus d’un monde post-guerre froide, adoptés dans la douleur afin de limiter les risques de conflit nucléaire. Volodymyr Zelensky a d’ailleurs promis qu’il soumettrait les termes d’un hypothétique accord de paix à référendum.
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Pourquoi la Chine n’est pas prête à abandonner l’objectif de zéro Covid
Faible taux de vaccination des seniors, manque d’infrastructures médicales, peur du virus : malgré une politique zéro Covid toujours plus coûteuse, la Chine n’est pas prête à changer de stratégie.
Des milliers de cas par jour, une province entière confinée, le Jilin, au nord-est, et des métropoles en partie refermées, Shanghaï et Shenzhen : la Chine fait face à sa plus forte vague de Covid-19 depuis le début de l’épidémie à Wuhan, fin 2019. Jeudi 24 mars, le pays a déclaré 4 732 cas, dont 2 722 asymptomatiques. Le variant Omicron, à la fois moins sévère et plus contagieux, met à l’épreuve la stratégie zéro Covid en vigueur dans le pays depuis deux ans. La situation peut-elle remettre en cause cette approche très stricte consistant à réagir dès le premier cas, à tester massivement et à fermer s’il le faut des villes entières ? Pas pour l’instant : la Chine n’est pas prête, répondent les responsables sanitaires. S’il rouvrait ses portes, le pays risquerait une « vague de sortie » massive et meurtrière, dans un territoire immense et peu immunisé.
Shenzhen, capitale chinoise de l’électronique, verrouillée par le Covid-19Le président chinois, Xi Jinping, a d’ailleurs rappelé le 17 mars que le temps était à la « persévérance ». Tout en invitant à « prendre des mesures plus efficaces pour parvenir à une prévention et à un contrôle maximum avec le coût le plus faible possible, à minimiser l’impact de l’épidémie sur l’économie et la société », d’après l’agence Chine nouvelle. Mais, pour les dirigeants locaux, engager des mesures radicales reste l’option la plus sûre, car nombre de responsables ont été sanctionnés pour avoir laissé filer l’épidémie, mais rarement pour avoir pris des mesures trop strictes.
« Avec sa stratégie zéro Covid, la Chine s’est engagée dans une impasse dont elle aura du mal à sortir »Le coût de cette stratégie ne fait pourtant qu’augmenter. Là où la Chine pouvait profiter de plusieurs mois de retour à la normale entre deux foyers avec les premiers variants, ce n’est plus le cas depuis l’arrivée du variant Delta à l’été 2021 : des foyers apparaissent désormais tous les mois. A chaque fois, les zones touchées subissent des conséquences économiques importantes, notamment pour les secteurs de la restauration, du tourisme et du divertissement. La consommation est fortement impactée. Ces dernières semaines, le mécontentement s’est fait sentir dans les villes où les mesures sont les plus strictes. A Shenzhen, des habitants ont protesté, parfois violemment, dans plusieurs quartiers où la quarantaine se prolongeait, d’après des vidéos partagées sur les réseaux sociaux. Sur l’une d’elle prise à Futian, un district du centre-ville, on les entend hurler derrière des barricades en plastique : « Déconfinez ! On n’en peut plus ! »
Pourtant, l’abandon de l’objectif de tolérance zéro face au virus n’est pas à l’ordre du jour, insistent les autorités de santé chinoises. « Certains pays du monde ont relâché les mesures et ne font plus rien. Mais la vision du gouvernement chinois et du Parti communiste est de mettre la santé et le peuple au premier plan. Si nous choisissions de baisser la garde maintenant, tous nos efforts passés auraient été en vain, a déclaré Liang Wannian, le chef du groupe d’experts chargé de la réponse à l’épidémie de Covid-19 en Chine, en conférence de presse le 22 mars. Surtout face à Omicron, dont la transmission est très rapide, nous ne pouvons pas rester passifs, parce que nos ressources sont déséquilibrées (entre villes et campagnes) et que la vaccination des personnes vulnérables n’est pas encore complètement en place. » Pour le responsable, la stratégie zéro Covid permet de gagner du temps, avec l’espoir que des traitements et des vaccins plus efficaces émergent, ou qu’une mutation rende le virus moins dangereux.
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L'Humanité
Volodymyr Zelensky fustige les « sponsors » français de la guerre
ActuLors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi, le président ukrainien a exhorté Paris à la livraison d’armes, demandé aux entreprises françaises de cesser de commercer avec la Russie, et l’adhésion de son pays à l’Union européenne.
Lina SankariInterpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.
Video Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français.
Comme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.
(voiraussi:742462: Lire aussi]
La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.
Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.
Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »
Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.
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La Serbie garde le souvenir vivace des frappes de l’OTAN
Les candidats à la présidentielle serbe du 3 avril n’hésitent pas à établir des parallèles entre les frappes de l’Alliance atlantique qui ont touché le pays en 1999, au moment du conflit au Kosovo, et la guerre en Ukraine.
Sur la place des Guerriers-Serbes, en plein cœur de Kraljevo, une ville sans âme du centre de la Serbie, les échos de la guerre ont retenti, jeudi 24 mars, dans la soirée. Au pied d’une monumentale statue d’un soldat portant les armes, des milliers de personnes se sont replongées dans le fracas de bombardements, le sifflement des sirènes, les images de frappes aériennes et de victimes hagardes devant des ruines fumantes. Il y a vingt-trois ans, jour pour jour, les premières frappes de l’OTAN s’abattaient sur la Serbie pour mettre fin à la guerre au Kosovo.
En pleine campagne pour l’élection présidentielle du 3 avril, percutée par la guerre en Ukraine, la commémoration a pris cette année une tonalité particulière. Orchestrée par le parti du dirigeant serbe au pouvoir, Aleksandar Vucic, le Parti progressiste serbe, elle n’a pas échappé à la démonstration de force partisane. Mais elle a aussi souligné le traumatisme toujours vivace de ces événements passés sur une grande partie de la population serbe. Et rappelé le sentiment anti-OTAN nourri depuis lors dans le pays, aujourd’hui palpable dans la vision qu’ont de nombreux Serbes du conflit entre la Russie et l’Ukraine. « Nous pardonnerons si nous pouvons ; nous n’oublierons [jamais] », clame le slogan du jour à l’adresse des pays de l’Alliance atlantique.
Ukraine : arrêter la guerre sans la faire, le dilemme des OccidentauxVenues en bus affrétés par le parti au pouvoir, les personnes présentes, qui veulent bien témoigner, ne cachent pas leur soutien au président. Sachet de pop-corn à la main, Ivana et Dusan Jevtovic s’affichent en « fans absolus » de M. Vucic. Le couple ne doute pas de la réélection de son candidat : « Il pourra poursuivre les réformes qui nous permettent de mieux vivre », assure la trentenaire. Assis aux côtés de plusieurs membres de sa famille réticents à s’exprimer, Luka, un adolescent de 13 ans, assure, lui, être venu car il « vote Vucic ». « Dis plutôt que tu le soutiens », lui glisse sa mère, un peu gênée. Plus loin, un jeune homme, drapeau serbe à la main et disposé à discuter, se fait rapidement rabrouer par un ancien, coupant court à la conversation. Dans la foule, la plupart se montrent plus enclins à évoquer le « bruit des bombes » et leur peur « toujours présente » qu’à parler du scrutin à venir.
« Il nous faut rester neutres »
Au-delà de l’émotion portée par le témoignage d’une victime des bombardements de 1999, la soirée a aussi donné aux dirigeants serbes l’occasion de célébrer « l’unité » du pays et son « indépendance ». L’air sombre et le ton solennel, le président Vucic a évoqué les « dix-neuf pays qui s’en sont pris à un petit pays », il y a vingt-trois ans, soulignant que la Serbie, désormais, était « forte ». Egalement présent, Milorad Dodik, chef de file des Serbes de Bosnie et membre de la présidence tripartite bosnienne, a, lui, assuré que la Serbie devait échapper aux influences extérieures qui l’amènent à « choisir un camp », allusion au conflit actuel entre Kiev et Moscou.
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Le Monde
L’Europe en quête de preuves de crimes de guerre en Ukraine
L’organe judiciaire européen Eurojust entend centraliser les dossiers alors que Kiev a mobilisé ses policiers et ses procureurs pour conduire des enquêtes.
En ce matin du jeudi 24 mars, comme tous les jours depuis un mois, le bureau de la procureure générale d’Ukraine dresse un bilan macabre : depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine, le 24 février, 2 541 crimes de guerre ont été perpétrés au cours desquels 128 enfants ont perdu la vie. « Aujourd’hui, chacun des procureurs [d’Ukraine] enquête sur les crimes de guerre, écrivait sur Twitter la procureure générale, Iryna Venediktova, jeudi soir. Ils exercent leurs fonctions sous le feu ennemi, risquant leur vie au nom de la justice. »
Jamais un pays – sa police, ses procureurs – n’a conduit de telles enquêtes en temps de guerre, parvenant à mobiliser bien au-delà de ses frontières. La Cour pénale internationale (CPI), le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, le Haut-Commissariat aux réfugiés, des ONG, des associations d’avocats, et des volontaires qui ne veulent pas « rester les bras croisés », tentent, eux aussi, de rassembler les preuves potentielles de futurs procès.
Ukraine : arrêter la guerre sans la faire, le dilemme des OccidentauxMais entre cette collecte inédite et la mise en accusation d’auteurs présumés de crimes de guerre, il y a un monde que l’Europe espère organiser. Alors, ce même 24 mars, plusieurs ministres européens de la justice se sont réunis à La Haye. « Toute l’Europe est mobilisée pour faire cesser ce conflit », a déclaré Eric Dupond-Moretti. Le ministre de la justice français a rappelé que l’Ukraine s’était tournée début mars vers Eurojust – à laquelle elle est liée par un accord passé en 2016 – réclamant sa coopération.
Soutien inédit
L’organe judiciaire européen entend centraliser les preuves de crimes commis en Ukraine. A ce jour, neuf Etats ont aussi ouvert des enquêtes au titre de la compétence universelle, leur permettant de poursuivre les ressortissants étrangers de crimes commis à l’étranger. Jeudi, ils ont finalisé la mise sur pied d’une équipe d’enquête commune sous l’égide d’Eurojust. « Nous nous appuyons sur le savoir-faire d’Eurojust, sur son expérience de la coopération judiciaire, acquise depuis sa création, il y a vingt ans, a expliqué au Monde Eric Dupond-Moretti, s’exprimant au titre de la présidence française de l’Union européenne, et cette expérience va pouvoir être mise au service de la Cour pénale internationale. » Le bureau du procureur pourra obtenir la coopération des autres Etats et accéder aux pièces centralisées sur une plate-forme commune et notamment aux témoignages de réfugiés ukrainiens recueillis par les polices de nombreux pays d’accueil.
Depuis le début de la guerre, le procureur de la CPI a reçu un soutien inédit. Quarante et un pays l’ont saisi, lui permettant d’accélérer l’ouverture d’une enquête sur les crimes en cours. « Nous [les Etats] agissons comme des parties civiles dans cette affaire », a expliqué Eric Dupond-Moretti. Sans ce soutien, Karim Khan aurait dû réclamer l’aval des juges, et la procédure aurait pu prendre plusieurs semaines.
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L'Humanité
Ukraine. La réécriture mémorielle en temps de guerre
ActuLe président Zelensky doit s’adresser au Parlement français. À chacune de ses interventions, il puise dans le passé douloureux des pays auxquels il s’adresse afin de solliciter un engagement accru.
Vadim KamenkaLina SankariDepuis une dizaine de jours, Volodymyr Zelensky multiplie les interventions devant les parlements étrangers. En tee-shirt kaki, le président ukrainien interpelle par visioconférence les députés britanniques, canadiens, états-uniens, allemands et israéliens sur les conséquences de l’invasion russe, le 24 février. Ce mercredi, il doit s’adresser aux élus français.
Adhésion de l’Ukraine à l’UE : la pression de ZelenskyL’objectif est d’obtenir davantage de Paris, qui a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. À chacun de ses discours, l’ancien comédien cherche à frapper les esprits. Il dresse ainsi un parallèle entre les pans les plus douloureux de l’histoire des pays auxquels il s’adresse et la guerre actuelle. Une instrumentalisation qui vise à obtenir un soutien massif des gouvernements occidentaux.
Au congrès des États-Unis, le président ukrainien avait lancé : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était noir des avions qui vous attaquaient. Souvenez-vous. Souvenez-vous du 11 Septembre, ce jour terrible de 2001 où le diable a essayé de transformer vos villes en champs de bataille, où des gens innocents ont été attaqués depuis le ciel. (…) Notre pays vit aujourd’hui la même chose. » Autant de références à des actions éclairs qui entraînèrent les États-Unis dans la guerre.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien« la menace nazie », un casus belli
Le dirigeant ukrainien a également sollicité la mémoire des parlementaires allemands en évoquant le mur de Berlin. Il reprend à son compte les propos tenus par le président libéral états-unien Ronald Reagan en 1987 – « Détruisez ce mur, donnez à l’Allemagne le rôle de leader qu’elle mérite » – et implore : « Ce n’est pas un mur de Berlin mais un mur en Europe centrale entre la liberté et la servitude, et ce mur s’agrandit à chaque bombe. » Et d’incriminer l’Allemagne, dont les liens économiques avec la Russie ont, selon lui, fourni « le ciment » de ce « nouveau mur ». Des associations ont condamné la partie de son discours consacrée aux victimes ukrainiennes de l’Allemagne nazie pour justifier une intervention militaire de l’Otan avec une zone d’exclusion aérienne. « Je m’adresse à vous au nom des Ukrainiens âgés, ceux qui sont nombreux à avoir survécu à la Seconde Guerre mondiale, qui ont réussi à se sauver sous l’Occupation, il y a quatre-vingts ans. De ceux qui ont survécu à Babi Yar », affirme-t-il.
Ce massacre de 34 000 juifs, en septembre 1941, reste la plus importante extermination de la Shoah, menée en l’espace de quarante-huit heures par les commandos des Einsatzgruppen. Seulement, l’Ukraine connaît une bataille mémorielle autour de cette période qui n’échappe pas à la réécriture. « Car la collaboration avec les Einsatzgruppen se fait en assassinant les communistes, les juifs, avec le soutien de bataillons composés de nationalistes ukrainiens (OUN) et de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA). Aujourd’hui, les gouvernements en ont fait des combattants de la liberté et des héros, comme Stepan Bandera », rappelle le directeur du comité juif ukrainien, Eduard Dolinsky.
Ce type de parallèle a créé une véritable polémique en Israël. Jouant sur son propre héritage juif, le président ukrainien a tenté une leçon d’histoire hasardeuse en évoquant, devant la Knesset, la « solution finale » et la « question ukrainienne ». Quitte à faire sienne une forme de relativisme : si tout devient « solution finale », la déportation et l’extermination perdent leur unicité. Le président ukrainien a estimé que l’invasion russe de l’Ukraine était une tragédie pour « les juifs et le monde entier » : « Notre peuple est maintenant en train d’errer dans le monde, à la recherche d’une place, tout comme vous avez erré autrefois », a cru bon d’ajouter Zelensky.
En convoquant un imaginaire puissant, Poutine entend mobiliser sa propre population. Jean Geronimo, enseignant-chercheur
Une manière de renvoyer dans les cordes le président russe, qui a fait de la « dénazification » de l’Ukraine un casus belli. Et désormais un point non négociable des pourparlers. En 2014, lorsque la Russie annexe la Crimée, la lutte contre les « nazis » servait déjà de justification. « Le président russe cherche à provoquer une réaction de l’Occident face aux crimes de guerre qui ont lieu depuis 2014 dans le Donbass. En convoquant cet imaginaire puissant, il entend également mobiliser sa propre population. Pour mémoire, les Soviétiques ont perdu 27 millions de vies dans le combat contre l’Allemagne nazie », relève Jean Geronimo, enseignant-chercheur à Grenoble-III. L’instrumentalisation de l’histoire par les deux présidents rivaux permet de justifier, voire d’élargir la guerre. Pas de s’investir plus avant dans les pourparlers.
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L’essentiel pour comprendre la situation en Ukraine
- L’Ukraine, qui nourrit un projet d’adhésion à l’Otan, est au centre des tensions entre les États-Unis, l’Europe et la Russie.
- Vladimir Poutine dénonce le rapprochement des bases militaires de l’Otan de ses frontières et reproche aux dirigeants européens et états-uniens de refuser d'accorder à la Russie les « garanties de sécurité » qu'elle demande depuis l'automne 2021. Poutine fait ainsi le lien depuis plusieurs mois entre le conflit au Donbass (dans l'est de l'Ukraine) et la question plus large du rôle de l'Otan en Europe.
- Les pays occidentaux reprochent eux à Moscou de vouloir recréer une « sphère d’influence » et son emprise sur des pays qui veulent s'en détacher.
- Depuis avril 2021, les Russes ont déployé près de 150 000 militaires à proximité de la frontière ukrainienne.
- Lundi 21 février, Vladimir Poutine a reconnu l'indépendance des deux territoires séparatistes de l'Est de l'Ukraine (Lougansk et Donetsk). Il a ordonné à l’armée russe de « maintenir la paix » dans ces deux entités dont les frontières ne sont pas aujourd'hui clairement définies. Une première étape avant le déclenchement d'une opération militaire sur le sol ukrainien le 24 février.
- Moscou a ainsi mis fin aux accords de Minsk de 2015, conclus entre les dirigeants allemand, français, russe et ukrainien, pour régler le conflit créé en Ukraine en 2014. Ces accords prévoyaient un cessez-le-feu, mais également une autonomie du Donbass au sein de l’État ukrainien.
Aux origines du conflit en Ukraine, en 2014 :
- Début 2014, avec le soutien des États-Unis, des manifestations pour l’accord d’association avec l’Union européenne, place Maidan, entraînent l’installation d’un pouvoir dont les premières mesures sont hostiles aux droits des russophones du pays.
- Moscou a alors annexé la Crimée, où la majorité de la population est russe et où se trouvait l’une de ses principales bases à l’étranger, Sébastopol.
- Dans l’est du pays, des insurgés russophones se sont emparés du Donbass, créant les républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk.
- Le conflit qui éclate alors dans le Donbass a déjà fait près de 14 000 morts et plus de deux millions de déplacés. Le 24 février 2022, avec l'opération militaire déclenchée par Poutine en Ukraine, c'est une nouvelle guerre qui commence.
Pour aller plus loin
Guerre en UkraineVolodymyr Zelenskyvladimir poutine Le Monde
La juge Ketanji Brown Jackson aux portes de la Cour suprême des Etats-Unis
La première Afro-Américaine candidate à la plus haute juridiction du pays a fait face à de virulentes accusations de la part de certains républicains lors de ses auditions de confirmation au Sénat.
La juge Ketanji Brown Jackson, nommée le 25 février par le président Joe Biden pour remplacer le juge Stephen Breyer à la Cour suprême des Etats-Unis, a subi une audition difficile à la commission des affaires juridiques du Sénat. Si elle est confirmée par la Chambre haute, elle sera la première Afro-Américaine à siéger dans cette juridiction qui joue un rôle majeur dans la vie des Américains. Sur un total de 115 juges en deux cent trente-deux ans, la Cour suprême n’a compté que deux Noirs : Thurgood Marshall, figure légendaire dans l’histoire américaine, de 1967 à 1991, et Clarence Thomas, 73 ans, depuis 1991 – celui-ci est hospitalisé depuis le 18 mars pour une infection grippale.
En deux jours, l’ancienne juge fédérale de Washington a eu à répondre à 642 questions, dont moins de 20 % sur sa philosophie juridique. Patiemment, elle a essuyé, mercredi 23 mars, les assauts de plusieurs sénateurs ultraconservateurs qui l’ont sommée de répondre à des questions inédites dans le processus de confirmation.
Ketanji Brown Jackson, première juge afro-américaine à la Cour suprême« Les bébés sont-ils racistes ? », a questionné Ted Cruz, en brandissant un ouvrage pour enfants dans l’espoir de l’amener à commenter la « théorie critique de la race », le cheval de bataille des républicains, à huit mois des élections de mi-mandat. « Qu’est-ce qu’une femme ? », a aussi voulu savoir le sénateur texan, se demandant si, en vertu des « sensibilités gauchistes modernes », le fait de décider « à cette minute que je suis une femme » ne pourrait pas faire de lui une femme. Il était question d’une autre des marottes républicaines : les athlètes transgenres. « Je ne suis pas biologiste, a hasardé la juge. Je sais que je suis une femme. Et la femme que j’admire le plus est dans cette salle : ma mère. »
Le sénateur Josh Hawley (Missouri) a de son côté tenté de présenter cette diplômée de Harvard, âgée de 51 ans et mère de deux adolescentes, comme une magistrate d’une indulgence suspecte dans les dossiers de pornopédophilie. Il a lu des actes d’accusation si descriptifs que la chaîne publique PBS, qui retransmettait l’audition en direct, lui a demandé de prévenir s’il recommençait afin qu’elle puisse mettre en garde ses auditeurs, au cas où des enfants seraient à l’écoute. Il était question d’un homme trouvé en possession de 6 700 vidéos mettant en scène des enfants. La juge ne lui avait infligé que cinquante-sept mois de prison, soit un tiers de moins que la peine requise par le procureur.
Un parcours classique, une carrière hors norme
Les démocrates ont contrecarré en montrant que, sur les quatorze affaires de pédopornographie dont elle avait été saisie – sur quelque 500 dossiers criminels dont elle a rédigé les conclusions dans sa carrière –, elle avait infligé à dix reprises des peines équivalentes ou supérieures aux sentences requises. Elle-même a essayé d’expliquer que la loi qui définit les peines en fonction du nombre d’images possédées a été écrite avant Internet, qui a facilité le partage d’une grande quantité de matériel pornographique, mais ses explications ont été constamment interrompues.
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L'Humanité
Peut-on se passer du gaz russe ?
Le débatLa guerre en Ukraine a révélé le niveau de dépendance de la France et de l’Europe au gaz russe. Se sevrer de cette énergie répondra-t-il aux enjeux de souveraineté, climatiques et de pouvoir d’achat ?
Notre dépendance à la Russie accroît notre vulnérabilité à tous points de vue. Il faut sans plus tarder activer les leviers de la transition énergétique.
La guerre en Ukraine est révélatrice d’un gros risque lié à notre dépendance aux énergies fossiles, en particulier au gaz. L’Union européenne dépend pour 41 % du gaz russe. Elle importe 90 % du gaz en général. Elle est extrêmement dépendante pour alimenter ses centrales à gaz et produire de l’électricité, pour faire fonctionner son industrie, pour produire des engrais azotés pour son agriculture. Cette extrême dépendance crée une importante fragilité. À plusieurs titres. Elle aggrave notre vulnérabilité géopolitique, économique, sociale, environnementale.
En achetant du gaz russe, les Européens financent directement la guerre. Près de 1 milliard d’euros par jour sont reversés à la Russie, en échange de pétrole et de gaz. Cette dépendance alimente aussi la crise climatique.
Déjà, avant la guerre, on estimait que le gaz fossile avait même remplacé le charbon en termes d’émissions de gaz à effet de serre pour le secteur électrique. Enfin, elle accroît la précarité énergétique. Le gaz est aujourd’hui à la source de la flambée des prix de l’énergie et impacte directement le portefeuille des Européens, lorsqu’ils se chauffent notamment. Près de 80 millions d’Européens risquent de basculer dans une précarité énergétique.
Rester dans cette dépendance mène donc à une impasse. Dès lors, que faire ? Deux options s’affrontent. La première, celle de dirigeants européens, consiste à créer de nouvelles routes du gaz (Qatar, États-Unis, etc.). La seconde est celle de la transition énergétique, à savoir être en capacité de se sevrer du gaz et des énergies fossiles.
Accélérer le grand chantier de rénovation du parc des bâtiments européens. La guerre en Ukraine doit constituer l’électrochoc pour nous permettre d’accélérer ces chantiers.
Sur le très court terme, on peut amortir le choc en prenant des mesures d’économie d’énergie. L’Agence internationale de l’énergie suggère de baisser le chauffage des bâtiments de 1 degré, ce qui ferait baisser la consommation d’environ 6 à 7 %. Ce n’est pas négligeable, mais il ne faut pas que cette mesure ne cible que les ménages, dont beaucoup vivent déjà dans la précarité. Les entreprises et les administrations doivent prendre leur part.
Sur le court et le moyen terme, la seule porte de sortie est d’activer, sans tarder, les leviers de la transition énergétique. Ils sont connus, ils sont sur la table, ils sont en cours de négociation à l’échelle européenne : le développement massif des énergies renouvelables (ENR), énergies que l’on peut déployer rapidement et à moindre coût, comme le photovoltaïque sur les toits.
Accélérer le grand chantier de rénovation du bâtiment. Aujourd’hui, on ne rénove que 0,2 % du grand parc des bâtiments européens par an. Si on veut réduire notre consommation, il faut rénover de façon performante au moins 3 %. La guerre en Ukraine doit constituer l’électrochoc pour nous permettre d’accélérer ces chantiers qui feront baisser à la fois la consommation et la facture des ménages, et nous rendre moins dépendants de l’importation d’énergies fossiles. Enfin, réduire fortement l’usage des engrais azotés dans l’agriculture et développer l’agro-écologie réduiront notre dépendance au gaz et seront bénéfiques à notre santé et à la planète.
Pour aller plus loin
Ce serait très coûteux à court terme, dangereux à long terme car cela renforcerait l’alliance Chine-Russie et nous rendrait dépendants des États-Unis.
Avant même la guerre en Ukraine, la situation était très tendue sur le gaz. La question de l’embargo sur le gaz russe intervient alors que, depuis un an, la demande de gaz est très forte, entraînant une hausse des prix qui impacte déjà toute l’économie et entraînant celle de l’électricité : multiplication par 10 depuis 1 an, + 90 % depuis début décembre.
La situation a été aggravée par un manque d’anticipation des fournisseurs, qui ont tardé à stocker, et par la captation des volumes disponibles par l’Asie. Les stocks sont très bas en cette fin d’hiver en Europe. La France participe à maintenir l’équilibre en exportant beaucoup plus de gaz que d’habitude vers la Suisse, l’Italie et l’Autriche.
Un tel embargo créerait des risques immédiats importants pour l’Europe. La France est moins dépendante au gaz russe (17 % de ses approvisionnements) que l’Europe (40 % avec 66 % pour l’Allemagne et jusqu’à 100 % pour certains pays). À très court terme, il n’y aurait pas de problèmes d’approvisionnement pour la France. Mais, ce n’est qu’une vision à quelques semaines. Sur l’année 2022, les conséquences d’un embargo sur le gaz russe seraient graves.
Il reste la perspective de la substitution de biogaz au gaz fossile. Ce scénario, essentiel à la transition énergétique, demandera du temps, la cible étant 2050.
Il y a peu de souplesse sur les autres contrats et, en ce qui concerne le gaz naturel liquéfié, GNL, dont tout le monde parle tant, les terminaux français ont des capacités déjà presque saturées. L’arrêt des livraisons de gaz russe à partir du printemps pénaliserait fortement l’industrie et limiterait la possibilité de remplir les stockages pour l’hiver prochain, entraînant des pénuries majeures. Cela s’accompagnerait d’une aggravation de la flambée du prix du gaz.
Vers la fin des contrats russes ? Le mot d’ordre d’indépendance vis-à-vis du gaz russe pourrait signifier que l’embargo débouche sur la fin de toute relation commerciale avec la Russie, renvoyant celle-ci à encore plus d’autarcie et renforçant une alliance Russie-Chine contre le reste du monde. Une vision défendue par les États-Unis, qui ont beau jeu d’annoncer l’embargo. Ils sont devenus, avec le gaz de schiste, un pays exportateur.
Ils sont d’ailleurs engagés depuis des années dans un bras de fer avec la Russie pour essayer de devenir un fournisseur majeur de l’Europe. Dans ce scénario, cette dernière passerait à terme sous la dépendance du gaz américain. Certes, il reste la perspective de la substitution de biogaz au gaz fossile. Ce scénario, essentiel à la transition énergétique, est maintenant très bien documenté et très crédible. Mais il demandera du temps, la cible étant 2050.
En conclusion, si l’embargo sur le gaz russe est possible sur les semaines à venir, il serait porteur de très graves conséquences pour la couverture des besoins des industriels et des particuliers, tant en quantité qu’en prix. Surtout, il pourrait enclencher une rupture dans la durée, encouragée par les États-Unis et potentiellement très périlleuse pour la paix et les relations sur le continent européen.
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Séquence(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinCynisme Au trentième jour de la guerre en Ukraine, tandis que le monde bascule dans l’inconnu avec la perspective de heurts inédits au XXIe siècle, nous voilà donc à seize jours du premier tour de la présidentielle. Jusque-là, nous aurions eu tort de reprocher à Mac Macron de s’occuper des hautes affaires internationales, dans un moment d’horreur et de morts. En toute lucidité, chacun a pu néanmoins constater qu’il a profité de cette situation extrême, d’une manière si évidente et assumée qu’elle s’apparentait à une forme de cynisme politique. Jouer de sa toute-puissance, laisser filer le temps, refuser toute confrontation et glisser passivement vers un succès annoncé. Seulement voilà, son entrée effective dans la bataille nationale a tout modifié. Depuis la présentation de son programme, un petit quelque chose dans l’air s’amoncelle comme des cumulus. Il porte une définition simple, à laquelle il n’échappera pas : le retour de la question sociale !
Abrasif Au moins, les choses sont claires. En assumant l’option d’un projet social dur pour les cinq années qui viennent, Mac Macron reprend l’une de ses thématiques chéries de 2017. À l’époque, le futur élu parlait déjà des « peurs françaises ». Dans son livre-programme Révolution (XO Éditions), en 2016, il se désolait de ces Français « recroquevillés sur (leurs) passions tristes, la jalousie, la défiance, la désunion ». Il y percevait « une certaine forme de mesquinerie, parfois de bassesse, devant les événements ». Cinq ans après, la situation a empiré. Hallucinante perspective, celle de voir l’homme du passif et de l’échec nous rejouer le coup, sachant qu’il osa affirmer qu’« il nous faut réglementer notre système capitaliste et inventer un nouveau modèle ». Sa philosophie ? Elle se décline toujours dans les transformations à opérer au sein de la société, justifiant, par exemple, que le revenu de solidarité active soit versé en contrepartie de quinze à vingt heures d’activité ou que l’assurance-chômage soit moins généreuse en période de croissance. Émancipation par le travail (sic), donc, qui prend ses racines dans l’école. Pour que celle-ci s’adapte aux nouveaux besoins de la nation, le candidat assume un projet « abrasif », selon les mots d’un de ses proches cité par le Monde, visant à bousculer en profondeur le système éducatif. Quant à la réforme des retraites avortée en 2020, elle sera reprise, en fixant désormais l’âge de départ du travail à 65 ans. Travailler plus… pour travailler plus.
Crises Le prince-président peut se prévaloir d’un bilan, un seul. Celui d’avoir déstabilisé la droite, après avoir siphonné le Parti socialiste. Le bloc-noteur rappelle que son objectif était évident : rester en tête à tête avec Fifille-la-voilà. Par la brutalité de ses réformes futures, y parviendra-t-il en promettant la régression sociale à tous les étages ? Rien n’est moins sûr. Car le débat vient de changer d’orientation tout aussi brutalement. Nous entrons dans une nouvelle séquence, courte certes, mais dangereuse pour l’hôte de l’Élysée. Une question se pose : les électeurs auront-ils le temps et l’envie de se décider en fonction du contenu des réformes programmées par le favori du scrutin ? L’atonie de la campagne, avalée par l’actualité dramatique faite de bombes et de fureur, ne le garantit pas. Mais Mac Macron se retrouve dorénavant dans le « dur ». Récemment, le candidat déclarait qu’il ne se souciait pas de l’image qu’il renvoyait. Keynésien ou libéral, de gauche ou de droite ? « Je m’en fiche royalement, totalement, présidentiellement », avait-t-il lancé. Ce choix des mots, alors que des millions d’électeurs risquent de se déterminer in extremis. À l’heure des grandes crises, les Français souhaitent-ils vraiment une droitisation à outrance et la continuité du matraquage social, quand 61% d’entre eux rejettent ce programme, selon un sondage Elabe ?
Le Monde
Sur la côte de la mer Noire : « On veut ressembler à la Scandinavie, pas à la Biélorussie »
Luc Bronner (Vylkove, Touzly, Tatarbounary, Ukraine, envoyé spécial)Publié aujourd’hui à 01h45, mis à jour à 12h32
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ReportageDans les villages qui bordent le rivage, les habitants, épargnés jusqu’ici par les bombardements, doivent faire face à de nombreuses difficultés. Et les pêcheurs sont à l’arrêt.
A l’horizon, patrouillent les navires de la marine russe. Jusqu’à quatorze bateaux identifiés par la défense ukrainienne au large de la mer Noire. Ils avaient commencé par prendre possession de l’île aux Serpents, un confetti à quelques encablures de la commune de Vylkove, dont elle fait partie, détruisant les bâtiments, sans tuer les militaires ukrainiens qui en avaient la garde, contrairement aux premières annonces du gouvernement. Les navires ont ensuite frappé à plusieurs reprises des installations militaires, notamment des radars, au sud d’Odessa, avec l’ambition de préparer une éventuelle attaque navale du port ukrainien.
Le 21 mars, des quartiers résidentiels d’Odessa ont aussi été touchés, sans faire de blessés, par des frappes tirées depuis des navires de guerre russes. Dans son bureau rempli de coupes et de photos des équipes d’aviron de la ville, de l’époque bénie d’avant-guerre, il y a un mois, comme dans une autre vie, le maire de Vylkove, Matvey Ivanov, 61 ans, ancien patron d’une usine de bateaux, accueille la menace avec flegme. Sa foi, il la place dans l’armée et dans le peuple ukrainien : « On est prêt. On saura se défendre s’ils viennent. Avec l’armée, la défense territoriale, mais aussi chacun d’entre nous pour défendre chacune de nos maisons. » Derrière lui, accroché au mur, comme partout ou presque dans la ville, le drapeau ukrainien.
Comme tous les élus de la région, le maire du village, tout proche de la frontière avec la Roumanie, se débat avec une liste invraisemblable de difficultés, même si ses habitants ont eu la chance, jusque-là, d’être épargnés par les combats. Il y a la défense territoriale à organiser qui tient les checkpoints dans le vent glacé du bord de mer, ravitaillée à coups de Thermos de café par des volontaires. Il y a l’école, en ligne, à faire tourner malgré l’absence d’enseignantes réfugiées à l’étranger.
Guerre en Ukraine en direct : Joe Biden évoque de nouvelles sanctions contre la Russie et promet une « réponse » de l’OTAN en cas de recours à des armes chimiquesLes pêcheurs, qui vont habituellement sur la mer Noire et sur le Danube, et dont l’activité a été bloquée, doivent reprendre le chemin des filets le plus vite possible pour la saison du hareng. La préoccupation vient aussi des paysans, dont le travail sera décisif pour les prochains mois. Soulevant des nuages de poussière, les tracteurs ont doucement commencé à semer dans l’immensité des hectares et des terres aussi riches que plates, où poussent tournesol, orge, colza et blé. Dans cette région rurale, il ne faut surtout pas rater les semences qui viennent après le dégel. L’économie locale en dépend, mais aussi l’alimentation d’une partie du monde.
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Le Monde
Ukraine : arrêter la guerre sans la faire, le dilemme des Occidentaux
Joe Biden est allé, jeudi et vendredi, à la rencontre de ses alliés. Un mois après le début de l’invasion russe et la prise de sanctions inédites, ils ne veulent pas être entraînés directement dans le conflit ni se priver du gaz russe
« Un mois de guerre, six millions de personnes et la moitié des enfants ukrainiens déplacés », rien qu’à l’intérieur de l’Ukraine : jeudi 24 mars, à Bruxelles, à l’occasion d’une intense journée diplomatique – un sommet de l’OTAN, un autre du G7, suivi d’un Conseil européen, en présence du président américain, Joe Biden –, le haut représentant des Vingt-Sept pour les affaires étrangères, Josep Borrell, est revenu sur ces quatre semaines qui ont changé l’Europe et redonné un élan à l’Alliance atlantique. Mais elles n’ont pas, à ce jour, permis d’arrêter la guerre déclenchée par Vladimir Poutine.
Le 24 février, voici tout juste un mois, la Russie venait de lancer l’invasion de l’Ukraine. Pris de court, les Européens organisaient leur premier sommet de guerre, et Volodymyr Zelensky, en visioconférence de Kiev, leur confiait que c’était peut-être la dernière fois qu’il serait en mesure de leur parler. Depuis, le président ukrainien a multiplié les interventions virtuelles, la résistance ukrainienne s’est organisée et l’offensive de Moscou piétine.
Guerre en Ukraine en direct : Joe Biden évoque de nouvelles sanctions contre la Russie et promet une « réponse » de l’OTAN en cas de recours à des armes chimiquesEn dépit de sanctions massives prises dès les premiers jours, et renforcées au fil des semaines, en dépit de la livraison d’armes occidentales à Kiev et de l’enlisement de son offensive, Vladimir Poutine exige toujours la capitulation des autorités ukrainiennes, rendant un cessez-le-feu impossible. Son armée continue d’assiéger le pays, dont la ville martyre de Marioupol, et de bombarder les civils.
Maintenant que le conflit s’installe, les Occidentaux ont profité de la venue de Joe Biden à Bruxelles pour faire une démonstration d’unité, faute de décisions vraiment nouvelles. « L’OTAN n’a jamais été aussi unie qu’aujourd’hui », a lancé le président américain, à l’issue des sommets de l’Alliance atlantique et du G7, juste avant de retrouver les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept : « Poutine a réussi l’inverse de ce qu’il cherchait. » « Jamais le partenariat entre les Etats-Unis et l’Europe n’a été plus fort », a pour sa part tweeté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. « Nous avons, avec nos alliés et nos partenaires européens, répondu avec fermeté, réactivité et unité, déjouant les pronostics d’une réponse faible et divisée », s’est félicité Emmanuel Macron.
Désaccord sur l’embargo énergétique
En réalité, les Européens et leur allié américain font face à un dilemme chaque jour plus difficile à surmonter : tout faire pour éviter l’extension du conflit entre la Russie et l’Ukraine, sans entrer en guerre contre Moscou, ni abandonner Kiev à son sort.
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L'Humanité
Les communs sacrés
ChroniqueCynthia FleuryLa notion de « communs » a été réinvestie depuis plus d’une décennie, que ce soit dans l’économie du développement, ou économie publique, l’éducation, le soin, l’univers numérique et scientifique…
Gaël Giraud la reprend également dans son dernier ouvrage Composer un monde en commun. Une théologie politique de l’anthropocène (Seuil, 2022), avec cette spécificité jésuite qui est la sienne, dans le but d’élaborer une « parabole vive » mettant en dialogue ladite notion profane avec celle, plus sacrée, de l’auto-commun-ication pardonnante divine, le Christ jouant ici le rôle de grand commun donné aux uns et aux autres, via son amour, sa passion, son sacrifice. D’ailleurs, l’activité même parabolique christique peut être entendue comme « commun herméneutique », et Giraud de se revendiquer également de la formule de Michael Walzer lorsqu’il évoque « l’universel itératif », au sens où chacun d’entre nous est le continuateur zélé ou critique de tous ceux qui nous ont précédés quand ils se sont essayés eux-mêmes à l’interprétation des textes sacrés et aux conceptions d’un monde commun.
« Entre l’appropriation post-libérale de soi par soi et le détachement spirituel qui, peut-être, rend possible l’éclosion d’un nous, il nous faudra questionner, du sein de l’expérience de foi, les différentes manières qui s’offrent à nous, aujourd’hui, de recevoir la question des communs à la lumière du corpus biblique, en Église, et dans le contexte de la crise écologique. » Bien sûr, Giraud considère que la critique faite à l’encontre de la parole chrétienne comme asservissant la nature n’est nullement valide, tant, selon lui, le christianisme n’est pas une ontologie naturaliste. Il nous propose ici, via une thèse en théologie, d’aller puiser aux racines bibliques pour régénérer notre approche des communs, et sollicite les concepts d’analogia regni, d’analogia fidei et d’analogia relationis pour que nous arrivions à reconfigurer nos êtres, nos esprits, nos modes de vie, en fidélité avec l’exemplarité christique, pour mieux préserver l’horizon d’une Terre habitable.
C’est là un texte ancré dans la foi chrétienne, mais, à l’invitation de Giraud, il est possible de le parcourir, même à distance de la croyance, dans la mesure où ce qu’il édifie est un chemin puisant dans les paraboles l’inspiration pour mieux explorer les sens des communs. Giraud revendique un espace public de discussion définitivement pluraliste qui dépasse les seules frontières ecclésiales, la bible étant un « commun » par excellence de la culture universelle. Et Giraud d’aller solliciter l’ontologie pascale pour nous rappeler que la conscientisation de notre interdépendance fait advenir chacun d’entre nous à sa propre unicité.
La chronique de Cynthia Fleury Le Monde
Guerre en Ukraine : l’Assemblée générale de l’ONU réclame à nouveau un cessez-le-feu de la Russie
Une majorité écrasante des pays reste pour l’instant soudée derrière l’Ukraine. Pékin s’est officiellement rapproché de Moscou.
A une majorité écrasante de 140 voix, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, jeudi 24 mars, une nouvelle résolution qui « exige » de la Russie un arrêt « immédiat » de la guerre en Ukraine et demande la protection complète des civils – « personnel humanitaire, journalistes, femmes et enfants inclus ». Pour Moscou, c’est une deuxième défaite à l’ONU en quarante-huit heures, après que la quasi-totalité du Conseil de sécurité s’était abstenue, la veille, de voter une résolution « humanitaire » proposée par la Russie – seule la Chine ayant voté à ses côtés. Et cela, alors que les diplomates russes n’ont cessé de muscler ces derniers jours leur offensive, semant la confusion autour du respect du droit humanitaire en Ukraine.
« Les soldats russes ont créé des cauchemars humanitaires, a affirmé Louis Charbonneau, le directeur du plaidoyer auprès des Nations unies de Human Rights Watch, après le vote de jeudi. Les Etats membres doivent maintenant envisager des étapes concrètes pour tenir la Russie responsable des crimes de guerre commis par son armée. »
Politisation de l’aide
C’est seulement quatre jours après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, qu’Emmanuel Macron presse l’ONU de se prononcer en faveur de la protection des civils. Au Conseil de sécurité, la France et le Mexique rédigent une résolution, mais ils sont vite rattrapés par les blocages habituels : la Russie dénonce une « politisation » de l’aide humanitaire et refuse la mention d’un « cessez-le-feu ». Le Conseil perdra quinze jours, mais ne risquera pas un nouveau veto russe : il transfère le dossier à l’Assemblée, dont les textes votés n’ont pas la valeur contraignante des siens, mais pèsent symboliquement.
Ukraine : arrêter la guerre sans la faire, le dilemme des OccidentauxIsolée à première vue, puisque 141 pays ont exigé d’elle un cessez-le-feu le 2 mars, la Russie tente alors de brouiller les apparences. Elle présente son propre texte « humanitaire » au Conseil, dans lequel elle ne se mentionne pas ni ne réclame de cessation des hostilités. Les pays occidentaux, outrés, crient à l’indécence et la comparent à un pompier pyromane.
De même, alors que le président américain, Joe Biden, et son homologue chinois, Xi Jinping, doivent s’appeler le lendemain, Pékin indique ne pas vouloir se positionner. L’ambassadeur de la Russie auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia, retire ainsi une première fois son texte du vote le 17 mars. Il n’a cessé depuis de brandir ce texte comme une menace, activant et désactivant le processus du vote à plusieurs reprises. « A chaque fois, cela accapare les ressources des missions ici à New York », explique d’une voix épuisée une diplomate occidentale. Moscou joue la guerre des nerfs au Conseil de sécurité.
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Le Monde
Guerre en Ukraine : le plus grand exode sur le sol européen depuis la seconde guerre mondiale
La commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a lancé un message de prudence aux réfugiés, cibles potentielles des trafiquants d’êtres humains.
Dix millions d’Ukrainiens (le pays comptait environ 44 millions d’habitants en 2020) ont quitté leur foyer depuis le début de la guerre et près de 3,7 millions – dont 1,5 million d’enfants – ont fui leur pays, a estimé l’ONU, jeudi 24 mars, dans son dernier décompte. La Pologne en accueille actuellement plus de la moitié, la Roumanie quelque 560 000, la Moldavie 374 000, la Hongrie 331 000, la Slovaquie 260 000. En France, 30 000 Ukrainiens ont été recensés à l’entrée sur le territoire depuis le début de l’invasion russe, dont plus de 12 600 se sont vu délivrer une autorisation provisoire de séjour, a déclaré mardi le premier ministre, Jean Castex.
Ukraine : arrêter la guerre sans la faire, le dilemme des OccidentauxActuellement les pays qui reçoivent des réfugiés se coordonnent sur une plate-forme européenne de solidarité, en indiquant leurs possibilités d’accueil. Aucun quota de relocalisation obligatoire n’est pour l’instant à l’ordre du jour, explique la Commission.
Quelque 271 000 Ukrainiens sont, par ailleurs, passés en Russie, mais les autorités de Kiev avancent un nombre de 400 000, dont 84 000 enfants, qui auraient été emmenés de force et vivraient dans des conditions dramatiques.
Soutien particulier à la Moldavie
Les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont rendu hommage, jeudi, à tous ceux qui accueillent des réfugiés, et appelé à la poursuite des efforts dans un esprit « d’unité et de solidarité ». Convaincus que le conflit est très loin de sa conclusion, ils ont également appelé à l’élaboration de plans « sur le moyen et le long terme ».
Confrontés à cet exode, le plus vaste sur le continent depuis la seconde guerre mondiale, les Européens devraient désormais pouvoir compter sur l’aide de leurs partenaires du G7. C’est du moins ce que leur ont promis les dirigeants réunis jeudi à l’OTAN entre le sommet de l’Alliance atlantique et celui de l’Union européenne.
Crimes de guerre en Ukraine : les Européens s’organisentLe communiqué publié à l’issue de cette réunion plaide pour une aide accrue – qui devra toutefois être précisée ultérieurement – aux pays voisins de l’Ukraine, et parle d’un engagement commun pour accueillir les réfugiés et les personnes déplacées. Emmanuel Macron a évoqué un soutien particulier à la Moldavie.
Jeudi soir, Joe Biden a fait savoir que les Etats-Unis étaient prêts à accueillir 100 000 Ukrainiens et à offrir 1 milliard de dollars (910 millions d’euros) aux pays européens les plus concernés. « La Pologne, la Roumanie ou l’Allemagne ne doivent pas assumer seules, c’est une responsabilité internationale », a commenté le président américain. Les réfugiés qui seront accueillis outre-Atlantique seront prioritairement ceux qui ont de la famille dans le pays, les personnes les plus vulnérables (dont les LGBT), celles qui nécessitent des soins, les dissidents, les journalistes…
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L'Humanité
L’Ukraine ne peut être la Palestine de la Russie
ChroniquePierre SernaDésormais, seule importe l’indépendance de l’Ukraine. Malgré la catastrophe provoquée, la guerre enclenchée, la force de destruction d’un côté, la capacité de résistance toujours négligée par le plus puissant, l’équilibre géopolitique pollué par les intérêts outre-Atlantique, le gâchis de vies humaines de part et d’autre, il faut espérer un cessez-le-feu au plus vite et que cesse la guerre.
Le jeu diplomatique va révéler une vérité dont les conséquences sont importantes. « Il n’existe pas de révolution sans guerre d’indépendance. » Les trois révolutions de la fin du XVIIIe siècle, celle des États-Unis, celle de la France et celle de Saint-Domingue, qui va donner naissance à Haïti, sont autant le fruit d’un combat d’idées que d’une lutte forcée par les armes. Le concept d’indépendance devient essentiel non seulement pour construire une identité qui fonde une communauté de citoyens mais aussi pour conquérir la dignité dans le champ diplomatique qui garantit l’intégrité d’un espace.
Toutes différences admises et le contexte si différent à l’esprit, l’Ukraine se trouve face à sa guerre d’indépendance. Il serait étonnant en ce mois de mars 2022 qui voit la commémoration du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie au bout d’une guerre contre l’expansion coloniale française de ne pas en tirer des enseignements pour l’Ukraine. Contraint à une résistance forcenée, ce pays joue son destin devant les autres nations. Ce ne sont pas une alliance avec l’Otan dont chacun convient qu’elle n’est pas la solution ou une entrée à marche forcée dans l’Europe des marchés qui seront les solutions.
Il revient aux seuls Ukrainiens d’exprimer le destin qu’ils désirent construire pour leur propre futur. Le concept d’indépendance revient, central dans le rapport de forces à construire avec la Russie. Cela implique, comme chaque fois en histoire, que la puissance a priori plus forte reconnaisse l’indépendance totale du pays qui se libère sur la scène internationale en se donnant des règles pour fonder son modèle de société.
Cela a été le cas pour les petits États-Unis face à l’Angleterre, pour la France face à l’Europe des monarchies, pour Haïti face à la France de Bonaparte, pour l’Algérie et tant d’autres pays face à leurs colonisateurs. C’est aujourd’hui le combat de l’Ukraine et des Ukrainiens. Affirmer leur indépendance en refusant de devenir un pays satellite, occupé ou colonisé selon une forme nouvelle par la Russie est le sens même de la lutte menée par le peuple ukrainien.
Ce n’est pas seulement une guerre que mène l’Ukraine, mais une révolution aussi pour son indépendance. C’est le combat de toutes les indépendances, de toutes les libertés passées et à venir qui se joue là.
Guerre en Ukraine Le Monde
La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?
Officiellement, la transition énergétique reste la priorité. Mais pour se défaire des combustibles russes et répondre à l’envolée des prix de l’énergie, les grandes économies cherchent déjà à relancer la production de charbon, de pétrole et de gaz.
« Nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe climatique » et la guerre en Ukraine renforce cette « folie ». Dans une mise en garde plus saisissante que jamais, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a résumé l’inquiétude de nombreux observateurs : le conflit ouvert par la Russie risque-t-il de porter un coup fatal à l’ambition climatique ?
Alors que le monde est ébranlé par la flambée des prix de l’énergie et par la nécessité de se défaire le plus rapidement possible de sa dépendance aux combustibles fossiles russes, les gouvernements font face à un défi inédit : agir, à court terme, pour garantir à des centaines de millions de citoyens la possibilité de continuer à se chauffer et faire fonctionner leurs économies, tout en accélérant les efforts pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Dans l’immédiat, la priorité des grandes économies est de relancer la production de charbon, de pétrole et de gaz pour remplacer les millions de barils exportés chaque jour par les Russes. « Ces mesures à court terme risquent de créer une dépendance à long terme aux combustibles fossiles et de rendre impossible la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C », a averti M. Guterres, lundi 21 mars. Les pays « obnubilés » par cet approvisionnement pourraient « négliger ou mettre à genoux les politiques visant à réduire l’utilisation » de ces mêmes combustibles.
« L’Europe doit agir pour rendre l’énergie russe insignifiante »A l’issue d’une réunion des ministres de l’énergie, jeudi 24 mars, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a exprimé les mêmes inquiétudes. « Nous devons faire extrêmement attention à ce que la lutte contre le dérèglement climatique ne soit pas une nouvelle victime de la guerre menée par la Russie, a souligné Fatih Birol. Le secteur de l’énergie est à un tournant historique. Les craintes concernant la sécurité d’approvisionnement doivent être un élément supplémentaire pour nous pousser à atteindre nos ambitions climatiques. »
Quatre mois après la conférence des Nations unies sur le climat de Glasgow (COP26), l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, prévu par l’accord de Paris, est désormais « sous assistance respiratoire », selon M. Guterres. Les émissions de CO2 du secteur de l’énergie ont bondi de 6 % l’an dernier, pour atteindre un record historique, et elles devraient encore augmenter de 14 % d’ici à 2030 – si les pays appliquent leurs plans climat –, alors qu’il faudrait les réduire de 45 %.
« Le scénario du pire »
« Officiellement, aucun pays ne se réfugie derrière la guerre en Ukraine pour remettre en cause ses objectifs climatiques, mais, dans les faits, certains vont vouloir exploiter davantage leurs ressources fossiles. Maintenir le cap est un énorme défi », reconnaît un diplomate occidental, qui a participé à trois jours de réunion de travail du G20 en Indonésie, en milieu de semaine. La Russie est le seul pays à avoir annoncé qu’elle ne pourrait pas tenir ses engagements de réduire ses émissions nettes de 80 % d’ici à 2050 par rapport à 1900, du fait des sanctions internationales.
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L'Humanité
A la bonne vôtre !
ChroniqueVincent RoyAller au café, c’est un art de vivre. Oui mais voilà : en 1900, notre pays comptait 500 000 estaminets (le terme est impropre car le « café » en est la forme moderne), en 1960, 200 000 caboulots ou estaminets (termes encore antérieurs au nom « café ») et en 2016, 39000 bistrots. Bon, cet art de vivre boit la tasse. Pour quelles raisons ? Dans le désordre, l’exode rural, le confort des habitats (son amélioration), la télévision, la disparition des usines et des ateliers… Pourtant, est-il un lieu plus propice à l’expression de l’humanité ? Blondin n’a-t-il pas dit que, selon lui, la plus belle expression de la langue française était « Remettez-nous ça » et que l’on prenait surtout, dans ces débits de boissons, « des verres de contact » !
En France, le café est d’abord parisien : le premier voit le jour en 1689, c’est le Procope. Ses clients : Voltaire, Camille Desmoulins, Rousseau, Danton, Robespierre et j’en passe. Les salons, subitement, sont concurrencés. C’est le nouvel endroit pour refaire le monde. Le Procope, bientôt, va lancer la mode de ces établissements richement décorés. Les provinciaux viennent dans la capitale pour les visiter. On s’y réchauffe, on y joue aux cartes, on y fait des plans de batailles amoureuses, on y intrigue, les espions ont leur place aux comptoirs. On y écrit aussi. On peut « y être seul tout en étant dans la vie », note Ariane Charton qui préface habilement Le goût des cafés.
L’occasion est belle de se replonger dans les textes des écrivains, et ils sont légions, qui célébrèrent ces tavernes, « refuges ordinaires des oisifs » ou « asiles des indigents » comme le relève Louis-Sébastien Mercier dans ses Tableaux de Paris (1871). La province, assez vite, n’est pas en reste : Balzac, dans Les Paysans (roman inachevé), souligne l’importance d’un café, « véritable caisse de résonnance de tous les commérages de la région ».
Maupassant, Hemingway, Zola, Aragon, Huysmans, Maupassant, Baudelaire, Hugo (cette liste est loin d’être exhaustive), ont tous trouvé l’inspiration dans ces lieux d’observation. Les relire, par le biais de cette anthologie, c’est trouver des compagnons de table. On refait le monde ? A la vôtre.
Le goût des cafés
Mercure de France
114 p.
8.50 euros
Le Monde
En Moselle, La Française de l’énergie attend toujours le feu vert de l’Etat pour extraire du gaz de mine
L’entreprise, qui a déposé une demande de concession en 2018, affirme être en mesure d’extraire à terme 1,5 milliard de mètres cubes par an. Le projet suscite de vives oppositions.
Il y a du gaz en France. Et en quantité non négligeable. Alors que la question de l’indépendance énergétique est propulsée au premier rang des priorités européennes par la guerre en Ukraine, une PME rappelle qu’elle attend toujours l’autorisation du gouvernement pour extraire des millions de mètres cubes de gaz des sous-sols de Moselle. Cette société, c’est La Française de l’énergie. Dans le nord de la France, elle extrait déjà des quantités importantes de gaz de mine, qui s’échappe naturellement des galeries héritées de l’exploitation minière. En 2021, elle a produit 101 millions de mètres cubes.
Le projet qu’elle porte en Moselle est beaucoup moins consensuel. En novembre 2018, elle a déposé une demande de concession en vue d’exploiter du gaz de couche de charbon dans le bassin houiller. Les associations environnementales et de nombreux élus locaux y sont fermement opposés. En novembre 2021, à l’occasion de la COP26 de Glasgow, une soixantaine d’élus, notamment les députés La République en marche de l’Est mosellan, avaient signé une tribune, publiée sur Franceinfo, pour demander l’abandon du projet.
La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?Ce gaz de couche, un gaz non conventionnel composé majoritairement de méthane, est emprisonné dans les veines de charbon inexploitées du sous-sol mosellan. Pour l’extraire, la société propose d’effectuer des forages verticaux jusqu’à 1 000 mètres de profondeur en moyenne, puis de diriger ce forage à l’horizontale pour déployer des drains. Par aspiration de l’eau, une dépression ferait alors remonter le gaz à la surface. « Il n’a jamais été question d’utiliser la technique de la fracturation hydraulique, qui est de toute façon interdite en France », indique Pascal Mittelberger, responsable des relations publiques de La Française de l’énergie.
40 plates-formes sur 191 kilomètres carrés
La société prévoit d’installer 40 plates-formes de forage pendant la durée de la concession, sur une surface de 191 kilomètres carrés. Quelle quantité de gaz pourrait être extraite ? Les données varient selon que l’on parle de réserves prouvées, certifiées, probables ou possibles. Grâce aux forages exploratoires et aux essais d’extraction, la société a déjà fait certifier 2,1 milliards de mètres cubes. Mais « dans le cas où les 40 plates-formes prévues fonctionneraient en même temps, la production annuelle serait de 1,5 milliard de mètres cubes », annonce la société. Cela correspondait à 3,75 % de la consommation nationale.
La Française de l’énergie envisage d’injecter ce gaz directement dans le réseau ou de le transformer en électricité par cogénération, voire en hydrogène. La demande de concession est à l’instruction depuis trois ans et demi. Elle a fait l’objet d’une enquête publique qui a donné lieu à un avis favorable, assorti d’une réserve. Le gouvernement aurait normalement dû statuer dans les trois ans, mais des demandes de compléments d’information et la crise sanitaire ont allongé la procédure.
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Le Monde
« J’ai l’impression d’avoir heurté un mur d’angoisses » : comment la guerre en Ukraine affecte notre santé mentale
Peur de l’avenir, troubles anxieux, insomnies… Psychiatres et lecteurs témoignent des conséquences de l’irruption d’un conflit aux portes de l’Europe, après deux ans de crise sanitaire.
La promesse d’une accalmie sur le front du Covid-19, l’approche du printemps… Mi-février, le retour des « jours heureux », enfin, pouvait sembler à portée de main. Un espoir anéanti le 24 février, quand la Russie a attaqué l’Ukraine. Comment ce conflit, aux portes de l’Europe, affecte-t-il notre état psychique ?
Les guerres, c’est une évidence, altèrent d’abord la santé psychique des populations directement exposées à leur violence. En 2019, l’OMS a réalisé un bilan des études sur le sujet. Résultat : dans les pays qui ont subi un conflit au cours des dix années précédentes, plus d’une personne sur cinq (22,1 %) souffre de dépression, de troubles anxieux, de stress post-traumatique, de troubles bipolaires ou de schizophrénie. Ces troubles sont d’intensité modérée à grave chez près d’une personne sur dix (9,1 %).
Comparées à la détresse des populations ukrainiennes, nos angoisses, de fait, restent une réaction de privilégiés. « Au regard des événements dramatiques en Ukraine, nos états d’âme me paraissent bien futiles », souligne Joël (les personnes dont le nom n’est pas cité ont souhaité rester anonymes), en réponse à un appel à témoignages lancé par Le Monde. « Difficile de ne pas culpabiliser quand notre quotidien reste inchangé, j’essaie d’agir à ma manière en participant à des collectes, témoigne, de son côté, Tiphaine, 30 ans. Difficile également de garder espoir, alors que les mauvaises nouvelles s’enchaînent, qu’au même moment le rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] est publié. » Mais s’apitoyer sur elle-même lui semblerait « indécent » quand elle voit le courage du peuple ukrainien.
Des pistes pour faire face au stress lié au conflit en UkraineFort sentiment d’identification
« On a forcément honte de se plaindre, on n’est pas sous les bombes, la vie ici continue normalement, mais “l’Ukraine” – comme on disait “le virus” – a envahi nos vies », renchérit Sophie Mangon, 68 ans. Hier, c’était la diffusion du SARS-CoV-2 que l’on pouvait redouter. Aujourd’hui, c’est la contagion du conflit.
L’empathie pour celles et ceux qui subissent ce malheur, bien sûr, est un facteur d’anxiété majeur. « Comme pour la Syrie, comme pour l’Afghanistan, je rêve la nuit de ces événements tragiques, je pense à toutes les personnes innocentes dont la vie est détruite et qui subissent des violences qui semblent venir d’un autre siècle », écrit aussi Tiphaine. Face à ce désastre qui s’abat sur le peuple ukrainien, un effet psychologique bien connu entre en jeu : « Plus nous nous sentons proches d’une population, plus nous nous identifions à elle », rappelle Coraline Hingray, psychiatre au CHRU de Nancy.
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L'Humanité
Regain d’intérêt des Français pour la production agricole
ChroniqueAprès deux ans de pandémie sans rupture dans l’approvisionnement des magasins, les consommateurs français se disent sensibilisés sur le rôle important des paysans pour assurer notre souveraineté alimentaire. On peut penser que la nouvelle spéculation planétaire sur les céréales depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe va encore accroître cette sensibilité. Il restera à voir ce que seront les comportements d’achat en magasin.
Gérard Le PuillLe récent Salon de l’Agriculture s’est tenu au moment où l’armée russe entrait en Ukraine. Cette invasion est intervenue, alors que nous vivions depuis deux ans avec la Covid 19. Ces deux années n’ont pas provoqué de rupture dans la chaîne alimentaire en France. Elles ont, parallèlement, favorisé une prise de conscience des consommateurs français sur des sujets comme la souveraineté alimentaire, mais aussi ce que l’on nomme l’agroécologie. Avant même la tenue du Salon, un sondage réalisé par « Opinionway » à la demande de l’association « Terre et Humanisme » avait été réalisé auprès de 1027 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.
83 % des personnes interrogées considéraient que le métier d’agriculteur est insuffisamment valorisé aujourd’hui. 92 % de ces mêmes personnes souhaitaient que le modèle actuel d’agriculture conventionnel évolue et, concernant cette évolution, 91 % estimaient que l’agroécologie était la voie à suivre. Ils étaient encore 87 % à considérer l’agroécologie comme solution alternative au modèle actuel d’agriculture dit conventionnelle et au métier de paysan. Toutefois, quand on leur demandait de donner une définition de cette agroécologie, 73 % des personnes interrogées avouaient se sentir mal informées sur le sujet tandis que 17 % disaient savoir de quoi il s’agit.
Il est vrai que l’agroécologie met en pratique des méthodes qui ne peuvent être appréhendées qu’à partir d’un certain niveau de connaissance en agronomie. En font partie les semis mélangés de graminées et de légumineuses, car les légumineuses captent l’azote de l’air pour en faire un fertilisant gratuit. Ce qui permet aussi de faire pousser les graminées en les faisant bénéficier d’une fertilisation azotée sans apport de nitrate alors que la production industrielle de cet engrais chimique est gourmande en gaz.
Désormais retraité de l’agriculture, l’éleveur breton André Pochon avait mené ce combat en faveur des associations de graminées et de légumineuses à contre-courant des pratiques adoptées dans les années de 1970 à 2000 par ses collègues. Durant toutes ces années, les producteurs de lait en Bretagne cultivaient beaucoup de maïs destiné à l’ensilage pour nourrir les vaches. Cette pratique a grandement contribué à augmenter le taux de nitrates dans l’eau des rivières et à nourrir les algues vertes sur le littoral breton. D’autant plus que cette pollution s’ajoutait à celle des déjections des élevages de porcs et de volailles, très chargées en azote et utilisées comme fertilisants. Désormais, on voit de plus en plus de mélanges de trèfle et de ray-grass dans les pâturages bretons. On peut penser que la cherté actuelle des engrais azotés sera de nature à promouvoir les pratiques agroécologiques dans cette région comme ailleurs dans les prochaines années. Mais rien n’est gagné d’avance.
Ces mélanges de graminées et de légumineuses fonctionnent aussi pour produire du grain. Dans certaines fermes passées en agriculture biologique, donc sans utilisation d’engrais chimiques, la légumineuse qu’est le pois protéagineux capte aussi l’azote de l’air et permet à la graminée qu’est le blé de profiter de cet apport naturel en azote pour accroître le rendement. Les graines mûrissent au même moment, sont récoltées à la moissonneuse-batteuse et sont ensuite séparées dans une trieuse. Le blé servira à faire du pain bio et le pois protéagineux nourrira des poules pondeuses, des volailles de chair, ou des porcs et des vaches laitières dans des élevages en agriculture biologique.
Mais revenons à notre sondage. Il nous dit que 60 % des personnes interrogées disent qu’elles possèdent ou souhaitent cultiver un potager. Toutefois, cette enquête ne donne aucune précision sur la proportion de personnes possédant d’un potager. Chez les propriétaires d’un pavillon avec terrain, il suffit de regarder par-dessus la haie pour constater que les pelouses que l’on tond sont dix à vingt fois plus nombreuses que les potagers que l’on cultive dans nos différentes régions. Dans un pays qui compte quelque 16 millions de maisons individuelles, beaucoup de ménages pourraient capter plus de carbone et faire des économies sur leur budget alimentation en cultivant un potager en en plantant quelques arbres fruitiers, sans oublier de recueillir dans une citerne l’eau de pluie qui tombe sur le toit de la maison.
Ce sont aussi ces petits gestes qui réduiront le bilan carbone de notre assiette au quotidien en ce XXIe siècle marqué par une accélération du réchauffement climatique.
agricultureprix agricoles Le Monde
« L’énergie russe n’est pas irremplaçable »
Lors de son passage à Paris, le vice-ministre de l’énergie ukrainien a appelé à cesser dès que possible les importations de gaz et de pétrole russes.
Arrivée en Europe d’Ukraine, il y a une semaine, une délégation du ministère de l’énergie ukrainien a participé à la rencontre de haut niveau de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à Paris, mercredi 23 et jeudi 24 mars. Au cours de ce séjour, le vice-ministre de l’énergie ukrainien, Yaroslav Demchenkov, a de nouveau enjoint aux Européens de mettre un terme, le plus vite possible, à leurs importations de fossiles russes.
L’énergie est plus que jamais l’un des enjeux majeurs de ce conflit…
La guerre a provoqué une réelle onde de choc. Au cours de nos rencontres, nous avons vu que chacun comprend bien que le monde ne sera plus jamais comme avant. La Russie mène cette guerre en essayant de faire croire que l’énergie russe est irremplaçable. Or, ce n’est pas le cas : l’Europe peut et doit agir pour rendre l’énergie russe insignifiante. C’est fondamental parce que chaque heure qui passe coûte une fortune à l’Ukraine, non pas seulement à cause des infrastructures détruites, mais surtout parce que des gens sont tués.
Guerre en Ukraine : « Un embargo européen sur le gaz et le pétrole russe pourrait être organisé sous l’égide de l’Agence internationale de l’énergie »Que demandez-vous aux Européens ? Un embargo sur les fossiles russes, comme le président Volodymyr Zelensky ?
La première chose à faire est de cesser d’utiliser l’énergie russe, dès que possible. Pour cela, nous proposons un ensemble de mesures qui permettraient de faire pression sur Moscou sans trop endommager l’économie européenne, en regardant les choses secteur par secteur. D’abord, tout ce qui peut être livré par la mer peut être remplacé rapidement : nous parlons du charbon, du fioul, du pétrole transporté par bateau et du gaz naturel liquéfié [GNL]. Le groupe russe Novatek fournit la France, l’Espagne et le Royaume-Uni en GNL, mais il y a beaucoup de terminaux méthaniers et de fournisseurs alternatifs. Pour ces combustibles, nous demandons un embargo immédiat, qui laissera à l’industrie le temps de s’adapter d’ici à l’hiver prochain.
N’est-ce pas plus compliqué pour le gaz et le pétrole ?
Notre proposition pour le pétrole transporté par pipeline est d’instaurer un embargo, mais à moyen terme : nous disons aujourd’hui que, dans neuf mois, nous n’achèterons plus de pétrole russe. Les fournisseurs alternatifs auront, eux aussi, le temps d’augmenter leur production. S’ils comprennent qu’il y a une part à prendre, ils se battront pour ce marché européen qui est le plus lucratif au monde et l’Europe aura l’occasion de choisir entre les producteurs.
Enfin, pour le gaz, à court terme nous conseillons à l’Europe de remplir les sites de stockage qui se trouvent en Autriche, en Allemagne et en Ukraine. Mais, à plus long terme, l’une des solutions est de faire circuler, dans la partie allemande du gazoduc Nord Stream 1 [qui relie la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique], du gaz naturel liquéfié qui viendrait d’autres fournisseurs et d’autres pays, ce qui pourrait permettre de se passer du gaz russe transitant par ce gazoduc. Ainsi, il n’y a pas besoin de construire de nouvelles infrastructures pour diversifier les approvisionnements. Les Allemands sont en train d’étudier cette option. Ils ne l’ont pas fait avant parce que les Russes voulaient leur faire croire que c’était impossible, mais nous pensons que cela pourrait être réalisable en deux ans.
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Le Monde
Avec la guerre en Ukraine, le gouvernement britannique reconsidère sa politique énergétique
Outre une nette augmentation de la capacité nucléaire civile du pays, Downing Street veut relancer l’exploitation de nouveaux champs pétroliers et gaziers en mer du Nord.
Les réflexions vont bon train au Royaume-Uni sur un changement de politique énergétique. Alors que le gouvernement Johnson s’est engagé à en finir avec les importations de pétrole russe d’ici à fin 2022 (8 % de l’approvisionnement national), il doit aussi renforcer urgemment la sécurité énergétique du pays pour tenter de limiter la facture des Britanniques, qui va s’envoler de plus de 50 % au 1er avril.
Deux choses semblent déjà presque sûres, alors que Downing Street a promis un plan détaillé d’ici à la fin du mois : le gouvernement veut relancer l’exploitation de nouveaux champs pétroliers et gaziers en mer du Nord et augmenter nettement la capacité nucléaire civile du pays. Pas question pour autant, assure-t-il, de revenir sur l’objectif d’une neutralité carbone en 2050, une question de crédibilité pour le pays, qui a hébergé la COP26, à Glasgow, en novembre 2021. Mais maintiendra-t-il l’objectif de 78 % de réduction des émissions d’ici à 2035 ? L’inquiétude monte chez les ONG.
La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?Selon les médias britanniques, Boris Johnson souhaite porter à 25 % (contre 16 % aujourd’hui) la proportion d’électricité produite par le nucléaire, ce qui impliquerait la construction d’une demi-douzaine de nouvelles centrales entre 2030 et 2050. Downing Street espère aussi une relance des investissements privés en mer du Nord – 40 % du gaz consommé par le Royaume-Uni provient déjà des champs gaziers de la mer du Nord et seulement 4 % de Russie. Il serait « complètement insensé » de tourner le dos à ces réserves nationales, a déclaré, mi-mars, le ministre de l’industrie, Kwasi Kwarteng.
Crise « du coût de la vie »
Avec l’explosion des prix des hydrocarbures, en partie liée à la guerre en Ukraine, l’intérêt semble revenir pour ce bassin sur le déclin. Andy Samuel, le patron de la North Sea Transition Authority (le régulateur indépendant du secteur), a confié au Financial Times, le 21 mars, qu’il préparait les enchères de nouvelles licences pour des champs « pratiquement prêts à être exploités » – les dernières licences ont été émises en 2020. Six nouvelles licences sont en attente d’un feu vert. Autre alerte : Shell a confirmé, le 18 mars, qu’il venait de soumettre un nouveau dossier d’exploitation du champ Jackdaw, au nord-est de l’Ecosse.
Les ONG, qui ont beaucoup bataillé, en amont de la COP26, pour un arrêt des nouvelles licences d’exploitation, redoutent que le géant anglo-néerlandais s’intéresse de nouveau à un autre champ pétrolier, Cambo, à l’ouest des îles Shetland, auquel il avait dit renoncer après la conférence de Glasgow. « Shell est prêt à tirer parti de la hausse des prix des hydrocarbures, en partie due à la guerre en Ukraine. (…) Ouvrir à l’exploitation de nouveaux champs, comme Cambo et Jackdaw, nous rendrait encore plus dépendants aux hydrocarbures et aggraverait la crise climatique », dénonce Caroline Rance, une des responsables de Friends of the Earth Scotland, dans un communiqué du 22 mars.
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L'Humanité
Tragédie sur les bords du Colorado
ChroniqueJean-Claude LebrunL’auteure s’est fait connaître en 2017 avec Transcolorado, primé par le très perspicace Festival du premier roman de Chambéry. On retrouve dans ce troisième livre le grand fleuve nord-américain, sorte d’horizon impassible de l’inégal affrontement qui mit aux prises, dans l’Utah, des descendants des tribus navajos et l’administration fédérale. L’histoire d’une expropriation et d’un exil dans la seconde moitié du XXe siècle, racontés par Hokee, née du viol d’une Amérindienne par un général blanc responsable du Bureau of Indian Affairs. En fait, victime d’une double spoliation : comme métisse, condamnée par les siens à vivre en marge ; comme membre d’une tribu, soumise à la violence étatique contre les populations dans les réserves. Une situation qui la désignait naturellement pour tenir le rôle de la narratrice et donner au récit son plein sens.
Une nouvelle fois, Catherine Gucher se poste à la jonction de l’intime et du collectif. Dans une première partie, son héroïne ostracisée par la tribu, le clan de l’Homme qui marche, vit isolée sur un surplomb rocheux, en position d’observatrice des uns et des autres en contrebas. Façon pour elle de scruter la diversité des comportements face aux autorités. C’est que, depuis quelque temps, d’inquiétantes explosions retentissent dans les parages. On a ouvert des mines à ciel ouvert, qui bientôt pollueront les eaux, détruiront l’habitat, apporteront chez les Navajos l’alcoolisme et la maladie. Face à la beauté hiératique de ces paysages ancestraux, ici superbement restituée, un peuple martyrisé descend aux enfers. Et devra finalement quitter ses montagnes, s’installer à la périphérie de la ville de Moab, où l’exploitation d’une autre mine a démarré. Non plus de houille mais d’uranium. Le tableau s’assombrit encore. Embarquée dans la même galère que les siens, la narratrice se rend maintenant utile dans le pauvre hôpital local. On essaie d’y soigner des maladies inconnues, on fait face à des malformations croissantes chez les nourrissons.
Le roman de Catherine Gucher, en même temps qu’il s’attache à la trajectoire personnelle de Hokee, faite d’abnégation et de don de soi, d’accès progressif au savoir et à la conscience sociale, raconte un véritable ethnocide pour le profit des compagnies et de l’État. Une fiction, aux allures d’acte d’accusation, portée par une figure de femme émouvante et combative. En décembre 2020, Joe Biden nommera une Amérindienne responsable des ressources naturelles et des réserves indiennes. Premier rai de lumière dans cette longue nuit.
Le Monde
Des pistes pour faire face au stress lié au conflit en Ukraine
Limiter son temps d’écran, trouver une forme d’engagement en faveur des populations touchées, s’entourer de ses proches… : autant de remèdes éprouvés pour réduire l’anxiété.
Comment mieux contrôler l’impact de la guerre en Ukraine sur notre santé mentale ? « Il n’y a pas de remède miracle, mais il y a des outils efficaces », observe David Gourion, psychiatre libéral, auteur de l’ouvrage Antistress (Marabout). La plupart sont des outils classiques de gestion du stress, d’autres relèvent de recommandations de bon sens.
« La première chose est de limiter notre temps d’écran – télévision, chaînes d’information en continu, réseaux sociaux – qui nous confronte à des images violentes, préconise Coraline Hingray, psychiatre au centre hospitalier régional universitaire de Nancy. Mieux vaut privilégier la presse écrite, qui montre plus de recul sur les événements. » Mieux vaut aussi « espacer la consultation des actualités, sans pour autant faire l’autruche », ajoute le professeur Eric Bui, psychiatre au CHU de Caen.
« J’ai l’impression d’avoir heurté un mur d’angoisses » : comment la guerre en Ukraine affecte notre santé mentale« Par rapport à ceux qui s’informent principalement par la télévision, j’ai un regard bien moins émotif », témoigne Philippe Engammare, 59 ans, qui a répondu à un appel à témoignages lancé par Le Monde. Avec les journaux télévisés, « les images de destruction, les commentaires de gens éplorés… agissent forcément sur notre psychisme : c’est anxiogène ». En revanche, « lire des articles, aller glaner des informations à plusieurs sources empêchent, au moins partiellement, l’émotion d’amoindrir les capacités de réflexion », écrit-il.
« Sentiment d’impuissance
Le second type de leviers d’action possibles consiste à « trouver des moyens d’agir pour sortir de l’impuissance », recommande Coraline Hingray, coautrice de l’ouvrage Le Trauma : Comment s’en sortir ? (De Boeck Supérieur, 2020). Face à la détresse du peuple ukrainien, nous sommes souvent dans l’empathie. L’idée est donc de s’appuyer sur cette empathie pour agir. Participation à une collecte, accueil de migrants… : « Toute forme d’engagement est bienvenue, dans une visée altruiste mais aussi plus égoïste, explique la psychiatre, car l’action atténue notablement le stress. »
« J’ai un terrible sentiment d’impuissance, de néant, d’inertie qui m’envahit, confie Karyne Lamouille, 52 ans. L’impression de vivre une dystopie frappant nos quotidiens depuis 2020. » Elle s’interroge : « Comment aider au mieux ? Je prévois de m’inscrire sur une liste afin d’accueillir une Ukrainienne chez moi. »
Quelles sont les données qui montrent la dégradation de la santé psychique des Français ?Le troisième type de riposte, contre le stress, renvoie à la métaphore du « coffre-fort » personnel que nous détenons tous. Ce coffre-fort est rempli de pièces : les ressources tirées des éléments gratifiants de notre vie (amour de nos proches, succès divers, loisirs favoris…). Mais ce coffre-fort se vide à mesure que nos dépenses augmentent, à cause des contraintes et des éléments stressants de notre vie. « L’idée est donc de réapprovisionner notre coffre-fort avec toutes les ressources possibles », souligne Coraline Hingray. Nous entourer de nos proches, prendre soin d’eux, discuter avec des amis bienveillants, multiplier les loisirs et les activités sportives que nous aimons, prendre soin de nous…
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Le Monde
« Ce qui est mort, c’est la bipolarisation »
Bis repetita, en pire ? En 2017, pour la première fois depuis 1958, aucun des deux grands partis qui s’étaient succédé au pouvoir n’a été qualifié pour le second tour, avec des scores parfois historiquement bas : 6,4 % pour le candidat du Parti socialiste (PS), Benoît Hamon, et 20 % pour François Fillon côté Les Républicains (LR). Cinq ans plus tard, les sondages enregistrent pour Anne Hidalgo et Valérie Pécresse des intentions de vote divisées par deux. « Si on nous avait dit que le PS et LR pèseraient autour de 12 % à eux deux, on ne l’aurait pas cru », résume le ministre de la santé, Olivier Véran, selon qui la maire de Paris « paiera la couronne mortuaire » du PS.
Frappés par la désagrégation des grands récits idéologiques, boudés par leurs électorats, les partis politiques peuvent-ils mourir ? Oui, assurent de nombreux élus et cadres politiques, à l’instar du communiste Robert Hue, qui, en 2014, titrait son livre ainsi : Les partis vont mourir… et ils ne le savent pas (L’Archipel). Les raisons de la crise sont multiples : multiplication des scandales politiques, montée en puissance de l’individualisme et d’Internet, convergence des politiques économiques et sociales menées par la droite et la gauche, in fine taxées d’impuissance.
Après la défaite annoncée, le PS espère renaître de ses cendresDans ce contexte, les partis peinent à remplir leurs fonctions traditionnelles : la fonction programmatique, déléguée aux think tanks ; l’animation militante et l’éducation populaire (embourgeoisés, ils sont devenus des partis d’élus) ; et la sélection des candidats, qui se fait de plus en plus souvent par le biais de primaires ouvertes. « Une amicale de boulistes, sans l’amitié et sans les boules », avait résumé, en 2017, Emmanuel Macron, qui a tenté de pallier ces défaillances, notamment avec En marche !, avant de reconnaître au cours de son mandat qu’il n’avait pas réussi à casser la spirale de la défiance.
S’ils sont très affaiblis, les partis n’auraient pas vocation à disparaître, veut croire le professeur de science politique Frédéric Sawicki. Ce dernier observe que le Parti communiste (PCF), dont l’agonie est interminable, ou le Parti radical sont toujours dans le paysage, où pourraient rester aussi le PS et LR, forts de leur « capital historique » et de leur ancrage local. Pour le politiste, les partis sont néanmoins condamnés à se transformer en profondeur s’ils veulent continuer à structurer la démocratie représentative. « Ce qui est mort, c’est la bipolarisation », poursuit Sawicki, selon lequel Emmanuel Macron a réussi à « casser » le vieux système partisan, « la fragmentation qui en découle faisant penser à la IVe République ».
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Le Monde
Après la défaite annoncée, le PS espère renaître de ses cendres
Au sein du Parti socialiste, ils sont plusieurs à attendre le résultat de l’élection présidentielle pour lancer les grandes manœuvres d’une inéluctable recomposition.
Au cœur de l’hiver, on avait discuté marque de baskets avec Philippe Doucet, membre du conseil national du Parti socialiste (PS). Il avait une théorie. Ses yeux pétillaient : « Le PS, c’est comme les tennis Stan Smith. La marque fut à la mode, avant de tomber en désuétude… Et puis, il y a quelques années, Adidas a procédé à un relooking, à une relance marketing super efficace… Aujourd’hui, des Stan Smith, tout le monde en porte ! On va faire pareil avec le PS ! »
Ce 31 janvier, l’un des acteurs du courant Debout les socialistes pour le renouveau !, qui a recueilli 30 % des voix lors du dernier congrès du PS, en septembre 2021, en était réduit à comparer son parti à une paire de chaussures. A l’époque, la candidature d’Anne Hidalgo laissait déjà présager le pire, mais il y avait comme un filet d’espoir.
Trois mois plus tard, à quinze jours du premier tour de l’élection présidentielle, le PS est promis à un score aux profondeurs insondables. Les socialistes n’en sont même plus à se poser la question du dépoussiérage de leur maison, ils ont acté que les initiales P et S allaient disparaître du paysage. C’est une question de mois, peut-être de semaines.
On a posé la question à Pierre Jouvet, son porte-parole : « En fait, c’est plus compliqué que ça. Car, d’un point de vue matériel, la disparition du PS prendrait des années. Il y a des militants, 60 millions d’euros dans les fédérations, qu’on ne peut pas rayer de la carte. Mais, d’un point de vue philosophique, oui, évidemment, il faut tout changer. Notre avenir passera par deux impératifs : ne pas refaire ce qui a déjà été fait. Faire ce qui ne l’a jamais été et le faire de manière collective. »
Anne Hidalgo est la candidate d’un PS devenu un astre mort, où l’on ne débat même plusMardi 22 mars, le train Paris-Limoges traversait la campagne berrichonne quand Patrick Mennucci, membre du bureau national du PS, a émis un profond soupir : « Si Jean-Luc Mélenchon avait, le soir du premier tour de 2017, appelé à voter contre Marine Le Pen et avait appelé les partis de gauche à se réunir dès le lendemain pour trouver un accord législatif, il aurait pu être le François Mitterrand de la décennie. »
Trois heures plus tard, un autre François, Hollande, en préambule du meeting d’Anne Hidalgo, a fait un peu plus que chauffer la salle. Il a déroulé son programme de gouvernement. Ensuite, en aparté, il a dit : « Il faut qu’un ensemble de forces, de personnalités, créent une nouvelle organisation à partir du PS, d’autres partis… Un mouvement qui inventerait d’autres modes d’élaboration de la politique. Quelque chose de plus ouvert. » Un dessein qui appelle à quelques éclaircissements ultérieurs, mais une chose est certaine : il veut agir, et vite. Avec une ambition immédiate : présenter, sous un « label » à définir, des candidats aux prochaines élections législatives.
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Le Monde
Valérie Pécresse veut supprimer le droit du sol à Mayotte et en Guyane, si elle remporte la présidentielle 2022
La candidate de LR a présenté, jeudi 24 mars, un projet de révision constitutionnelle qui multiplie les signaux vers la droite de la droite en ce qui concerne les outre-mer.
Valérie Pécresse a présenté, lundi 21 mars, son « pacte de confiance » pour les outre-mer. Autant dire tout de suite qu’il sera difficile d’y trouver quelque proposition consistante, tant celles-ci se résument à un alignement de généralités et de recyclage de chantiers déjà engagés, notamment sous le quinquennat de celui auquel elle prétend succéder. Ainsi, la candidate Les Républicains (LR) estime-t-elle que « le véritable problème réside dans les difficultés liées à l’éloignement entre la métropole et l’outre-mer ». Il est peu probable que ce problème puisse être résolu à court terme…
Valérie Pécresse, dos au mur, cherche à sauver sa campagneMais peut-être la divulgation du « programme » outre-mer de Mme Pécresse était-elle d’abord et surtout destinée à adresser un nouveau signal à la droite de la droite, sous l’emprise de son dauphin à la primaire de LR, Eric Ciotti, qui semble de plus en plus imprimer ses thèmes dans la campagne de la candidate. C’est lui qui, en déplacement à Mayotte mi-mars, avait prôné « le retour au droit du sang à Mayotte ». Désormais, la candidate LR – qui, pour sa part, ne se sera jamais rendue en outre-mer durant sa campagne – s’« engage à faire supprimer le droit du sol à Mayotte, en Guyane et dans les territoires concernés par des phénomènes de violence aggravés par l’immigration clandestine ».
« Pour devenir français, il faut être assimilé »
La définition de ces territoires reste des plus floues. Et qui serait visé par cette « suppression du droit du sol » ? « Nous voulons en finir avec le droit du sol automatique, défend le directeur de campagne de Mme Pécresse, Patrick Stefanini, interrogé par Le Monde. Pour devenir français, il faut être assimilé. » A cette fin, la candidate LR a présenté, jeudi 24 mars, un projet de révision constitutionnelle qui intégrerait une charte de « protection de l’ordre républicain » et serait soumis à référendum, si elle était élue. « Cette charte offrira un cadre juridique dans la Constitution qui permettra de mettre en œuvre un dispositif encadré lié à l’assimilation », précise M. Stefanini. Qu’est-ce qui définira l’assimilation ? Le concept se prête, lui aussi, à toutes les interprétations.
Comparez les programmes des principaux candidatsEncore convient-il de rappeler que le « droit du sol automatique » n’existe pas. Actuellement, l’enfant né en France de parents étrangers n’acquiert la nationalité française à sa majorité qu’à condition d’y résider à cette date et d’y avoir eu sa résidence habituelle pendant au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. A Mayotte, la règle a été renforcée dans le cadre de la loi Asile et immigration du 10 septembre 2018, à l’initiative du sénateur (La République en marche) de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi. L’acquisition de la nationalité y est désormais conditionnée à la présence de manière régulière sur le territoire national de l’un des deux parents depuis plus de trois mois au jour de la naissance.
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Le Monde
Elections législatives 2022 : le climat se réchauffe entre La France insoumise et le Parti communiste français
Le candidat du PCF, Fabien Roussel, voterait pour Jean-Luc Mélenchon en cas de qualification de ce dernier au second tour de la présidentielle. Une avancée notable pour LFI, alors qu’en coulisses les discussions avancent entre les deux partis sur les législatives.
Tout le monde l’a entendu à La France insoumise (LFI). Contrairement à Yannick Jadot ou Anne Hidalgo, Fabien Roussel, le candidat du Parti communiste français (PCF), l’a dit publiquement, ces derniers jours. Sur France 3 le 13 mars, dans Le Parisien cette semaine : « bien sûr » qu’il n’aurait pas d’état d’âme à voter pour Jean-Luc Mélenchon si ce dernier se hissait au second tour de l’élection présidentielle. Vu le niveau de violence entre les candidats de gauche durant cette campagne, cette déclaration, qui en d’autres temps serait allée de soi, a des allures de lancement de processus de paix.
Certes, le candidat communiste souhaite aussi que la réciproque soit vraie, et il se refuse à entrer dans la logique de vote utile dès le premier tour que les « insoumis » font tourner à plein. M. Roussel ira jusqu’au bout, et d’ailleurs les communistes ne pensent pas qu’une victoire de M. Mélenchon soit possible. Mais, dans ses interventions, le député du Nord y va un peu moins fort contre son concurrent. M. Roussel estime avoir trouvé son électorat : un socle communiste historique et aussi une certaine classe moyenne qui votait avant socialiste, séduite par son discours républicain. Chez LFI, on regrette toujours sa candidature autonome susceptible de faire échouer M. Mélenchon aux portes du second tour, mais, réaliste, l’on cherche à s’entendre avec le PCF pour les législatives.
Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat du vote utile à gaucheEn coulisses, les discussions avancent, en effet. Et quand elles s’affichent publiquement, c’est pour mieux influencer les dynamiques présidentielles. Dans une lettre envoyée le 14 mars au PCF, similaire à celle adressée à Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et révélée par Libération, les deux responsables de l’espace « élections » de LFI, Alexandra Mortet et Paul Vannier, ont ainsi posé deux conditions à la reprise de discussions pour les législatives : la fin des attaques « ciblant Jean-Luc Mélenchon » et l’expression d’une « volonté de rassemblement » autour de lui « dans l’hypothèse d’une qualification au second tour ».
« Soutien réciproque »
Côté circonscriptions, les « insoumis » proposent, dans un premier temps, de s’accorder sur un « soutien réciproque à [leurs] députés sortants, à l’exception des outre-mer ». Au PCF, Pierre Lacaze, chargée des élections législatives, relève que la proposition est moins-disante que la discussion qui s’était ouverte en février entre les deux forces. A ce moment-là, le PCF avait proposé un accord, hors les outre-mer, sur les seize « insoumis » sortants et seize circonscriptions pour les communistes, dont onze députés sortants. LFI avait répondu en proposant de s’accorder sur vingt et une circonscriptions « insoumises » et seize communistes. Puis les discussions s’étaient interrompues, LFI citant notamment des difficultés liées aux expressions de campagne de M. Roussel.
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L'Humanité
Des associations anti-homophobie attaquent Zemmour
Négationnisme L’abjection serait presque passée inaperçue dans le torrent d’insanités prononcées par le candidat de Reconquête !... Six associations anti-homophobie portent plainte contre Éric Zemmour pour contestation de crime contre l’humanité. En cause, cette phrase de son dernier livre, La France n’a pas dit son dernier mot : « La déportation en France d’homosexuels en raison de leur “orientation sexuelle”, comme on dit aujourd’hui, est une “légende”. » Les associations accusent Éric Zemmour d’avoir « falsifié l’histoire pour justifier ses positions homophobes ». Le polémiste est déjà passé par la case procès pour ses propos sur le maréchal Pétain, qui aurait, selon lui, sauvé des juifs français. Il avait été relaxé en première instance. Le verdict du procès en appel sera rendu après la présidentielle. C. C.
Éric ZemmourPrésidentielle 2022 Le Monde
Election présidentielle 2022 : sur le chiffrage des programmes, un flou savamment entretenu
Alors que le sujet de la dette est devenu secondaire, le financement des mesures et le cadrage budgétaire des candidats à l’Elysée sont souvent lacunaires.
Les mots sont lâchés. Répondant, mardi 22 mars, aux questions des auditeurs de France Bleu, Emmanuel Macron a admis avoir reproduit, pour compenser la hausse des prix des carburants, « un “quoi qu’il en coûte” à la pompe ». N’en déplaise à ses ministres, Bruno Le Maire, à l’économie, en tête, qui, depuis des semaines, martèlent que le contexte d’inflation galopante – qui a déjà amené le gouvernement à mettre depuis septembre 2021 près de 30 milliards d’euros sur la table – n’a rien à voir avec les vastes plans de soutien et de relance des deux années de pandémie. Le candidat Macron aurait-il les poches plus pleines que le président ?
Davantage de promesses que de sources d’économies et de financements détaillés, c’est un classique des campagnes présidentielles. Mais, en la matière, 2022 va plus loin que 2017. Les apparences sont trompeuses, puisque plusieurs prétendants à l’Elysée se sont exprimés spécifiquement sur le chiffrage de leur programme : Jean-Luc Mélenchon, le 12 mars, Eric Zemmour et Marine Le Pen, mercredi 23 mars. Reste que présenter un programme en apparence équilibré, en faisant correspondre dépenses et recettes, ne garantit pas la crédibilité d’un projet politique. « Un tableau, on y met ce qu’on veut ! », rappelle l’économiste Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques.
« Le “quoi qu’il en coûte” est passé par là »
« Par rapport à 2017, la question du chiffrage budgétaire est passée au second voire au troisième rang des préoccupations des candidats, et notamment ceux traditionnellement identifiés comme budgétairement prudents », souligne Philippe Martin, patron du Conseil d’analyse économique, un think tank rattaché à Matignon. « Entre-temps, les taux d’intérêt ont baissé, le “quoi qu’il en coûte” est passé par là et le récit sur la dette a changé », résume celui qui participa à l’élaboration du programme d’Emmanuel Macron il y a cinq ans.
Dernier candidat à présenter son programme, Emmanuel Macron ne fait pas exception. L’ancien ministre de l’économie de François Hollande, qui, en 2017, avait présenté son projet détaillé dans un long entretien aux Echos, a laissé les observateurs sur leur faim. Malgré une conférence de presse de plus de quatre heures, jeudi 17 mars, le chef de l’Etat a laissé de larges zones d’ombre dans la manière de financer les 50 milliards d’euros « d’effort budgétaire » qu’il promet sur cinq ans.
Election présidentielle 2022 : Macron candidat, des projets sans débatQuelque 15 milliards sont censés provenir des grandes réformes (retraites, assurance-chômage, plein-emploi), 15 autres d’un volet « réformes de fond » et de « simplification » (mise en place de l’e-carte Vitale, impôt minimal sur les multinationales, régulation et bonne attribution des prestations sociales, facturation électronique…). Enfin, 20 milliards d’euros d’économies proviendraient du ralentissement de la croissance des dépenses des collectivités et de l’Etat. Et ce, alors même que plusieurs mesures annoncées avant la présentation du programme (hausse du budget de la défense et de la sécurité, dégel du point d’indice des fonctionnaires) ne sont pas budgétées. Quant à la croissance attendue en 2027 – qui ne figure pour l’heure dans aucun document –, elle s’élèverait à 1,8 %, indique l’équipe de campagne du président sortant. Le dernier programme de stabilité transmis à Bruxelles il y a un an, bien avant la guerre en Ukraine, tablait sur moins (1,4 %).
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L'Humanité
La France insoumise agitée par une nouvelle mise en examen
ActuL’association l’Ère du peuple, dispositif au cœur de la campagne 2017 de Jean-Luc Mélenchon, a été mise en examen le 3 février. Les mis en cause dénoncent « une instruction à charge », à quelques jours du premier tour de la présidentielle.
Diego ChauvetÀ deux semaines et demie du premier tour de la présidentielle, le site d’information Mediapart a publié une nouvelle information sur l’enquête judiciaire visant la France insoumise. Le 3 février, l’association l’Ère du peuple, au cœur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a été mise en examen pour « escroquerie aggravée », « tentative d’escroquerie aggravée » et « faux et usage de faux ».
Fondée en 2015, cette association a été le cinquième fournisseur, en termes de chiffre d’affaires, de la campagne présidentielle de la France insoumise. Elle a livré des prestations « intellectuelles », telles que des meetings, ou matérielles (locaux, matériel informatique…). Pour une facture totale de 440 027 euros pour la France insoumise, selon Mediapart.
Les législatives, l’autre casse-tête de la gaucheUne surfacturation des prestations ?
Or, la justice s’intéresse, selon le site d’investigation, à la possibilité d’une surfacturation de ces prestations. L’association aurait engrangé « d’importantes marges ». Les soupçons se portent également sur la réalité du travail des quatre permanents de l’association, dont trois appartenaient à l’équipe de campagne du candidat Jean-Luc Mélenchon en 2017 : parmi eux Bastien Lachaud et Mathilde Panot, élus ensuite députés.
Bastien Lachaud avait déjà été mis en examen pour les mêmes chefs d’accusation en octobre 2021, en plus de celui de « prêt illicite de main-d’œuvre ». L’Ère du peuple avait, elle, été mise en examen en juillet 2021, pour le même motif. Le président de la structure, Bernard Pignerol, avait alors déclaré que « la montagne accouchait d’une souris », au sujet de cette enquête judiciaire qui poursuit la France insoumise depuis l’épisode mouvementé des perquisitions d’octobre 2018. Les prestations de la société Mediascop, de Sophia Chikirou, sont également épluchées par les enquêteurs depuis lors.
« Une nouvelle démonstration du vide »
Si les investigations judiciaires avancent lentement, cette mise en examen du 3 février constitue un nouvel épisode logique pour les mis en cause, puisque Bastien Lachaud avait lui-même été mis en examen. Pour autant, dans leur réponse à Mediapart, Bernard Pignerol comme Manuel Bompard réfutent ces accusations.
Pour le président de l’Ère du peuple, « cette mise en examen supplétive est la preuve d’une instruction à charge. Elle vient uniquement corriger une incohérence juridique, voire une faute procédurale. Il était absurde de mettre en examen un salarié pour “escroquerie” et “faux” sans que l’association qui l’embauchait soit inquiétée pour les mêmes chefs d’inculpation ». Selon lui, « les juges tâtonnent à l’aveugle dans ce dossier ». Pour Bernard Pignerol, l’association n’a dégagé que « 7 000 euros de bénéfices pour un chiffre d’affaires pour cette activité de plus de 400 000 euros entre 2016 et 2017 ».
Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, estime que cette mise en examen est « une nouvelle démonstration du vide et de l’amateurisme total de cette enquête qui dure depuis maintenant quatre ans et qui permet de nouvelles fuites à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle ».
france insoumiseJean-Luc MélenchonjusticePrésidentielle 2022 Le Monde
Emmanuel Macron en passe de parachever sa conquête de la droite
Si le candidat à l’élection présidentielle peut compter sur le soutien de l’électorat social-démocrate qui lui a permis d’emporter la victoire en 2017, son socle s’est droitisé au cours du quinquennat. Certaines figures de LR commencent à évoquer la possibilité d’une coalition.
Christian Estrosi n’occupe son bureau de maire de Nice « que » depuis 2008, mais le lieu raconte une vie politique sur près de trois décennies. Celle d’un engagement constant à droite, que le parti s’appelle RPR, UMP ou Les Républicains (LR). Quelques photos souvenirs se glissent entre des dessins de Niki de Saint Phalle représentant des personnages bigarrés. L’une figure monsieur le maire aux côtés de Jacques Chirac et de son épouse, Bernadette, les cheveux recouverts d’un austère voile noir. Une autre le montre en compagnie de Nicolas Sarkozy.
Une petite dernière s’est frayé un chemin dans ce panthéon, en 2021. On y voit l’élu entouré d’Emmanuel et Brigitte Macron. « Pour mon ami Christian Estrosi. Je t’embrasse », a dédicacé le chef de l’Etat. Dès 2017, le Niçois manifestait de l’aménité envers l’ancien ministre de François Hollande, qui ambitionnait de « dépasser » le clivage droite-gauche.
Aujourd’hui, son soutien pour ce « grand président », candidat à sa réélection les 10 et 24 avril, est devenu franc et massif. Mais comme le sexagénaire commence à connaître son Macron, il ne se risque pas à le qualifier d’homme de droite. « Emmanuel Macron, c’est le meilleur représentant du dépassement dont nous avons besoin. J’ai toujours été gaulliste, il incarne une certaine idée de la France et de la Résistance, portée par le général de Gaulle », justifie-t-il.
Election présidentielle 2022 : dans le Sud-Est, la grande migration des éléphants de la droitePar déformation, sans doute, l’ex-LR (il a quitté le parti en 2021) ne peut néanmoins pas s’empêcher de surligner tous les marqueurs de droite supposés que l’on retrouve dans le programme du président candidat : report à 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite, allégement des droits de succession… « Certains, à gauche, et qui ont de la sympathie pour Emmanuel Macron, le trouvent trop à droite, convient Christian Estrosi. Certains, à droite, et qui ont de la sympathie pour lui, trouvent qu’il n’y vient pas assez. » Ce qui souligne déjà une direction.
L’expérience et la stature
L’élection présidentielle de 2022 pourrait marquer un phénomène inédit : la réélection d’un chef de l’Etat dont le barycentre basculerait de gauche à droite. Si le locataire de l’Elysée conserve une grande partie de l’électorat social-démocrate qui a fait son succès il y a cinq ans, son socle a tôt fait de se droitiser au cours du quinquennat. La verticalité de son exercice du pouvoir et son libéralisme économique ont contribué à organiser cette migration, qui pourrait faire d’Emmanuel Macron le candidat favori d’un camp tenu, en 2017, par François Fillon.
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L'Humanité
Farce
BilletMaurice Ulrich« J’attendrai/Le jour et la nuit/J’attendrai toujours »… Nicolas Sarkozy. À moins de trois semaines du premier tour, l’ancien président n’a toujours donné aucun signe de soutien à Valérie Pécresse. À dire vrai, on imagine plutôt un coup de poignard, et bien planté. Le choix d’Emmanuel Macron. François Hollande, en revanche, était aux côtés d’Anne Hidalgo mardi soir à Limoges. À son arrivée à l’Élysée, le PS avait la majorité à l’Assemblée, était à la tête de la quasi-totalité des régions, des départements et des grandes villes… On connaît la suite. Avec un tel soutien, sa candidate risque de passer sous la ligne de flottaison. Mais on dit que François Hollande joue le coup d’après. Il prépare toujours son retour et se présenterait en sauveur du parti. Première étape, une candidature aux législatives à Tulle, puis la préparation du congrès du PS avec en prévision quelques nuits des petits canifs. Si ça ne marche pas, il pourrait tenter la présidence d’une association locale. C’est le côté farce de l’histoire quand elle se répète.
Valérie PécressePrésidentielle 2022 Le Monde
L’intervention embarrassante de Dupond-Moretti dans la nomination des juges
Parmi les près de mille magistrats appelés à changer de poste en septembre, le ministre de la justice a biffé, à quelques semaines de la présidentielle, le nom du juge d’instruction Serge Tournaire, qui a travaillé sur des affaires, notamment Bygmalion, impliquant Nicolas Sarkozy.
Des considérations politiques ou personnelles ont perturbé le jeu complexe, mais classique, des nominations de magistrats. Selon plusieurs sources, Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice, est intervenu pour bloquer la nomination d’au moins trois juges du siège, pour des raisons sans rapport avec leurs compétences.
Le 18 février, la direction des services judiciaires du ministère a publié la grande « transparence » annuelle. Il s’agit de la liste des mutations géographiques et fonctionnelles qui interviendront à la rentrée de septembre. Près d’un millier de magistrats sont, cette fois, concernés. On y trouve des hauts magistrats comme Alain Vogelweith, ex-membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), actuel président de chambre à la cour d’appel de Lyon, qui va rejoindre celle d’Aix-en-Provence, ou Hélène Cazaux-Charles, ancienne conseillère justice de Manuel Valls à Matignon, nommée avocate générale à la Cour de cassation, mais aussi des magistrats moins capés obtenant un poste de juge des enfants à Fort-de-France ou celui de juge des contentieux de la protection au Mans.
Dès la publication de cette liste, chacun s’y rue pour y chercher son nom. Il est fréquent de candidater sur plusieurs postes à la fois sans connaître ses chances, alors que dix ou vingt personnes peuvent être en concurrence sur un même poste.
Poste stratégique
La surprise est venue des postes restés non pourvus, en particulier en Ile-de-France. Au point que Jean-Michel Hayat, premier président de la cour d’appel de Paris, a adressé, dès le 18 février au soir, un e-mail aux présidents des neuf tribunaux judiciaires qu’il chapeaute (Paris, Bobigny, Créteil, Evry, etc.) pour les rassurer. « La lecture de la transparence de ce jour est de nature à susciter une réelle perplexité, eu égard aux mouvements qui avaient pu être annoncés, escomptés ou qui apparaissaient prévisibles », écrit M. Hayat dans cette missive que Le Monde a pu consulter. Avant d’ajouter : « Je crois utile de vous préciser, sur la base des précisions fournies ce soir par Monsieur le directeur des services judiciaires, qu’une transparence complémentaire devrait être diffusée d’ici une quinzaine de jours. » Mais rien n’est venu.
Parmi ce millier de noms, un trou saute aux yeux : celui de premier vice-président chargé de l’instruction au tribunal de Paris. Marc Sommerer, doyen des juges d’instruction du pôle financier, atteint par la limite des dix années sur une telle fonction, partira à l’été. Un appel à candidatures a été lancé par le ministère de la justice le 29 novembre 2021 pour ce poste exposé et technique.
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Face à la guerre en Ukraine que disent les candidats
ActuÀ droite comme à gauche, les solutions divergent face à la crise géopolitique, confortant la position du président sortant.
Lola RuscioAurélien SoucheyreL’invasion russe en Ukraine bouleverse une campagne présidentielle déjà ankylosée par le Covid. Du jour au lendemain, la course à l’Élysée a cédé la place à une tout autre séquence politique. Les bombes sur Kiev ont poussé les candidats à réorienter leur campagne, avec un objectif : montrer leur esprit de responsabilité.
Mais, comme souvent en situation de crise, c’est surtout le président sortant qui tire son épingle du jeu. Archi-favori dans les sondages, où il gravite autour de 30 % au premier tour, Emmanuel Macron a creusé l’écart avec ses principaux adversaires et est donné vainqueur au second tour dans tous les cas de figure. Le chef de l’État paraît survoler la campagne, se permettant de refuser le débat, tandis que ses adversaires consacrent une partie de leur énergie à s’écharper entre eux.
Anne Hidalgo et Yannick Jadot ont profité de la crise géopolitique pour constituer un front anti-Mélenchon. Autre point d’achoppement : la livraison de matériel militaire à l’armée ukrainienne. La candidate du PS et son homologue d’EELV y sont favorables, quand le communiste Fabien Roussel et l’insoumis Jean-Luc Mélenchon s’y opposent fermement. En ces temps confus, à l’approche du premier tour, l’Humanité décrypte les positions des principaux candidats.
Fabien Roussel (PCF)
« La France a une voix originale à porter pour affirmer que la solution n’est pas militaire », estime Fabien Roussel. Le candidat du PCF souhaite que tout soit « mis en œuvre pour, d’un côté, apporter la solidarité au peuple ukrainien et, de l’autre, obtenir un cessez-le-feu le plus rapidement possible et empêcher l’embrasement du conflit ». Quitte à « durcir les sanctions politiques, diplomatiques et économiques » déjà prises, afin « d’isoler Poutine pour le forcer à venir s’asseoir à la table des négociations ». Le communiste, qui prône une sortie de la France de l’Otan et une dissolution de cette organisation, souhaite construire une Europe de la paix « garantissant la sécurité collective de tous sur le continent » en bâtissant « une nouvelle alliance » entre pays, selon les principes à « actualiser » du traité de Paris de 1990. L’enjeu ? Éviter une augmentation des dépenses militaires qui « rendrait cette poudrière encore plus forte ». Favorable à un large accueil de réfugiés, le candidat veut aussi bloquer les prix des matières premières, baisser les taxes sur l’énergie et assurer la « souveraineté énergétique, alimentaire, sanitaire et industrielle » de la France pour que le peuple ne paie pas la note de cette guerre.
Jean-Luc Mélenchon (FI)
Opposé à la guerre en Ukraine, partisan de la paix et de l’indépendance des peuples, le candidat insoumis défend un cessez-le-feu, l’exigence de la sortie de l’armée russe du territoire ukrainien, ainsi que la tenue d’une conférence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Il s’est distingué de ses concurrents à l’Élysée en estimant qu’imposer des sanctions à la Russie serait inefficace pour obtenir une issue pacifique au conflit et a pointé le risque qu’elles pèsent sur le pouvoir d’achat des Français. Jean-Luc Mélechon, qui revendique une diplomatie du « non-alignement », prône dans son livret programmatique consacré à l’Europe une sortie progressive de l’Otan, perçue comme un « outil d’inféodation aux États-Unis d’Amérique ». La première étape consisterait à quitter le commandement intégré de l’Alliance, puis l’organisation elle-même. Il souhaite lancer, à moyen terme, l’ouverture d’une conférence sur les frontières européennes, avec des objectifs clairs : « Promouvoir la paix et la coopération transfrontalière. »
Anne Hidalgo (PS)
La socialiste s’est démarquée à gauche en demandant un embargo sur le pétrole et le gaz russes. Face à la hausse des prix, Anne Hidalgo propose une baisse de la « TVA sur l’essence à 5,5 % » et le « plafonnement des prix à la pompe hors taxes ». Elle souhaite que l’Europe « sorte rapidement des énergies fossiles en augmentant les énergies renouvelables ». La candidate plaide aussi pour « l’interruption immédiate du système Swift de transactions financières entre la Russie et le reste du monde », estimant que« toutes les sanctions économiques et financières possibles doivent être prises ». Elle soutient également la livraison par la France de matériel militaire à l’armée ukrainienne. Enfin, la maire PS de Paris a annoncé le déblocage d’une aide de 1 million d’euros « pour les associations, ONG et acteurs de terrain qui organisent la collecte et l’acheminement de produits de première nécessité en Ukraine ou dans les pays frontaliers, et préparent l’accueil des réfugiés ukrainiens » dans la capitale.
Yannick Jadot (EELV)
Le candidat EELV est de ceux capables de déclarer que « les discours de paix sont des discours d’abandon des Ukrainiens », tout en affirmant que « l’écologie, c’est à la fois la paix, le climat et le pouvoir d’achat ». La paix, car c’est le « seul moyen de pression » sur Poutine, passe à ses yeux par « arrêter d’importer du gaz et du pétrole russes ». Le climat, car pour pallier les manques il faudra réaliser une transition vers les énergies durables. Et le pouvoir d’achat, car sur le long terme, cela permettra un contrôle des prix. Sur le front de la diplomatie et des alliances, Yannick Jadot souhaite que la France reste dans l’Otan, et participe à la construction d’une « Europe de la défense », avec la constitution d’une force militaire commune et « l’harmonisation des équipements des armées », en donnant la « priorité » aux fournisseurs européens. L’écologiste précise que, selon lui, « l’Ukraine ne doit pas intégrer l’Otan, ni l’Union européenne, mais doit être une démocratie ». Favorable aux sanctions économiques contre la Russie et aux livraisons d’armes à l’Ukraine, il souhaite « étendre le régime de sanctions à la Biélorussie, qui est devenu un pays belligérant ».
Emmanuel Macron (LaREM)
En tant que chef des armées, Emmanuel Macron a demandé un cessez-le-feu, s’est dit favorable aux sanctions contre la Russie et a engagé la livraison d’armes de Paris à Kiev. En réponse à l’agression russe en Ukraine, qui marque selon lui « le retour brutal du tragique dans l’histoire », le président-candidat axe également sa campagne autour de deux piliers : « Souveraineté » et « indépendance ». Il pousse en faveur d’une plus grande « autonomie stratégique » de l’Union européenne et promet que la France respectera ses engagements vis-à-vis de l’Otan en dépensant 2 % de son produit intérieur brut pour sa force militaire. Le premier objectif, lit-on dans son programme, sera la « modernisation » des armées, ce qui passerait par la livraison « de plus de 60 chasseurs Rafale supplémentaires », de « 5 nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque » et de « 1 250 nouveaux véhicules blindés polyvalents ». Il compte bien s’appuyer sur le conflit en Ukraine pour promouvoir « l’Europe de la défense », en lien avec l’Otan.
Valérie Pécresse (LR)
La candidate LR s’est distinguée en affirmant que la France doit être « au rendez-vous de sa tradition humaniste du droit d’asile », tout en indiquant « préférer » un accueil des Ukrainiens « dans les pays limitrophes pour qu’ils puissent rentrer chez eux le plus rapidement possible ». Celle qui a constitué son propre « cabinet de défense » de campagne (composé de Michel Barnier, Michèle Alliot-Marie et Gérard Longuet, entre autres), souhaite « durcir les sanctions » contre la Russie et « avancer sur l’Europe de la défense » en lien avec l’Otan, qu’elle qualifie de « pilier majeur de l’équilibre et de la sécurité » du continent. Valérie Pécresse se dit à ce sujet défavorable à une entrée de l’Ukraine dans l’Alliance atlantique. Concernant les hausses de prix en France, elle invite à baisser les taxes, s’oppose à un embargo « total » sur le gaz et le pétrole russes, et défend à terme une « indépendance énergétique de l’Europe ». Elle propose enfin un « bouclier pour protéger les agriculteurs des conséquences de la crise ».
Marine Le Pen (RN)
La candidate du RN, admiratrice de Poutine de longue date, a fini par déclarer que le dirigeant russe n’est « plus le Poutine » dont elle avait sollicité le soutien en 2017. Des tracts édités en début d’année dans lesquels on la voit serrer la main de l’agresseur de l’Ukraine ont même été envoyés au pilon. Une telle proximité fait désormais tache. Marine Le Pen a pourtant reçu, en 2014 et 2020, le soutien financier de la Russie et a souvent dit son accord avec le projet nationaliste et idéologique du Kremlin. Celle qui dit n’avoir « pas d’admiration particulière » pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime que c’est la « volonté d’intégrer l’Ukraine dans l’Otan qui crée une forme d’inquiétude de la part de la Russie », tout en ajoutant que « la décision de Vladimir Poutine est un acte éminemment regrettable ». Elle appelle à retrouver le chemin « du dialogue et de la paix », et s’oppose à des « sanctions économiques qui ne sont pas efficaces ». Elle se dit aussi « très réservée » sur les livraisons d’armes à Kiev. Sur le plan économique, elle défend enfin un « quoi qu’il en coûte » pour le monde agricole. Plusieurs cadres RN continuent de revendiquer leurs liens avec Moscou.
Éric Zemmour (Reconquête)
Depuis longtemps admiratif de l’autocrate Vladimir Poutine, Éric Zemmour a condamné l’invasion en Ukraine, mais peine à masquer son penchant pour la guerre. L’armée est bien au cœur de son projet nationaliste : il promet de porter à 70 milliards d’euros le budget de la défense dès 2030. Le candidat d’extrême droite plaide pour l’arrêt de l’extension de l’Otan à l’Est, en contrepartie d’un cessez-le-feu et du retrait de l’armée russe « des zones séparatistes ». Il se prononce également pour « quitter le commandement militaire intégré de l’Otan », s’éloignant ainsi des positions ultra-atlantistes du Front national de Jean-Marie Le Pen. « Nous ne serons les obligés de personne, ni des Américains, ni de l’Otan, ni des Russes, ni des Chinois, ni de l’Europe », a-t-il déclaré, prenant soin d’ajouter « ni même de l’ONU ». Celui qui hurle au « grand remplacement » refuse aussi d’accueillir sur le sol français les réfugiés ukrainiens. Il préfère que la Pologne s’en occupe, parce qu’ « ils pourront plus facilement rentrer chez eux quand la guerre sera finie »(sic).
Guerre en UkrainePrésidentielle 2022 Le Monde
En Corse, le retour sous haute tension de la dépouille d’Yvan Colonna
Depuis l’annonce de la mort de l’assassin du préfet Erignac et à la veille de son enterrement, la Corse est en deuil. Si l’heure est pour l’instant au recueillement, nombre d’acteurs et d’observateurs redoutent que la jeunesse ne redescende dans la rue.
Dix-neuf ans après son arrestation et son transfert vers le continent, Yvan Colonna rentre en Corse. L’assassin du préfet Erignac est mort et une légende est née. A la suite de son agression, le 2 mars à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône), où il purgeait sa peine, et de son décès, le 21 mars, Yvan Colonna (61 ans) est devenu un double symbole : celui d’un héros de la cause corse et – en une sorte d’inversion des valeurs – celui d’une victime de l’Etat français quoiqu’il reste l’assassin d’un de ses hauts représentants.
Le berger de Cargèse incarne désormais une figure emblématique du nationalisme et il y a fort à parier que sa mémoire occupe une place de choix dans le récit de la geste « patriotique » corse. Yvan Colonna entre dans la mythologie insulaire : celle des « bandits d’honneur » qui aux siècles précédents se réfugiaient dans le maquis pour fuir la justice.
Yvan Colonna : haie d’honneur à Ajaccio avant ses obsèquesIl est un peu plus de 22 heures, mercredi 23 mars, et des milliers de personnes forment une haie d’honneur sur la route au sortir de l’aéroport de Campo dell’Oro, à Ajaccio. La dépouille mortelle d’Yvan Colonna vient d’être débarquée de l’avion qui l’a transportée de Marseille à Ajaccio. Des drapeaux à la tête de Maure flottent au vent froid. Des flammes de bougies déchirent la nuit. Le fourgon mortuaire s’avance lentement au milieu d’une foule compacte et silencieuse qui s’incline sur son passage.
A proximité du funérarium, huit hommes, dont Gilles Simeoni, président de la Collectivité de Corse et ancien avocat d’Yvan Colonna, condamné définitivement en 2011 à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, se saisissent du cercueil recouvert de la bandera corse – celle déjà utilisée pour le cercueil d’Edmond Simeoni, père de Gilles et figure fondatrice du nationalisme – et le portent sur plusieurs dizaines de mètres.
La veille, la Collectivité de Corse avait mis ses drapeaux en berne, comme elle l’aurait fait pour une personnalité officielle. Une initiative que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a qualifiée de « faute ». Mercredi en fin d’après-midi, des militants ont accroché des drapeaux à la tête de Maure serrés d’un crêpe noir de deuil sur les grilles du palais Lantivy qui abrite la préfecture d’Ajaccio – celle-là même où Claude Erignac a exercé ses fonctions du 5 février 1996 au 6 février 1998, date de son assassinat – et un drap blanc avec l’inscription « gloria à tè Yvan » (gloire à toi Yvan) sur le portail. Les gendarmes en faction n’ont pas bougé.
Une icône
La mort du militant nationaliste suscite une intense émotion et une vive colère. Mais elle a aussi de facto décrété une trêve que les lycéens, les étudiants et tous ceux qui manifestent depuis trois semaines observent sans barguigner.
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L'Humanité
Présidentielle. Fabien Roussel lance la mobilisation pour la « dernière étape »
ActuEn meeting à Nantes, devant une salle comble, le candidat PCF a appelé ses soutiens à organiser tous les soirs, à 18 heures, des « Apé’Roussel » pour convaincre les indécis et les abstentionnistes.
Clotilde MathieuOn s’amasse dans le hall de la Cité des congrès devant l’écran installé pour la soirée. à Nantes, ce lundi soir, la salle prévue pour le meeting de Fabien Roussel ne peut pas accueillir les quelque 1 500 participants, certains encore indécis, venus des quatre coins des Pays de la Loire ou de Bretagne. Aux militants communistes des premières heures se mêlent désormais ceux qui ont été séduits par le candidat des « jours heureux ». Romain est de ceux-là, il a fait le déplacement depuis le Finistère. « J’étais dégoûté et puis je l’ai entendu sur France Inter, depuis je ne le quitte plus », raconte le jeune étudiant.
D’autres sont curieux, comme Benjamin, venu avec son père Sami, qui salue un candidat « du quotidien », « proche de la réalité », « clair, franc et qui rend heureux ». Ces deux Nantais se laissent encore un peu de temps pour réfléchir à un vote qui sera celui des idées, mais aussi de « la reconstruction de la gauche » dans laquelle « les communistes et Fabien Roussel pourraient peser », estime le plus jeune, qui hésite avec la candidature insoumise.
La « majorité des propositions » séduisent l'ancienne électrice PS
Le bulletin communiste tente aussi des électeurs socialistes, nombreux dans cette ville administrée par Johanna Rolland, la directrice de campagne d’Anne Hidalgo. C’est le cas de Marie, qui ne souhaite plus voter PS. Déjà en 2017, déçue par François Hollande, elle avait choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon. Mais, juge-t-elle, « pendant le quinquennat de Macron, il n’a servi à rien. Il a juste pété des câbles ». Alexandrine, électrice de Benoît Hamon en 2017, s’est, elle, laissée convaincre de venir au meeting par un ami communiste. Si elle tique sur le nucléaire, la « majorité des propositions » énoncées, notamment les plus sociales, la séduisent. à leurs côtés se trouvent aussi des personnalités politiques qui soutiennent désormais Fabien Roussel, dont Fabienne Padovani, conseillère départementale PS, ou encore Liêm Hoang-Ngoc, ex-soutien du candidat FI et membre de la Nouvelle Gauche socialiste. « Cette candidature, c’est aussi celle qui nous permet de faire voter les classes populaires. C’est en cela qu’elle est utile », affirme l’ancien député européen.
« les jours heureux, ça donne de l’oxygène »
« C’est comme ça les jours heureux, ça grandit », lance Fabien Roussel, sourire aux lèvres, à son arrivée dans une salle chauffée à blanc, après le passage de la fanfare des Juju. « Parler des jours heureux, ça donne de l’oxygène, face à ceux qui vous vendent de la haine en barre tous les jours, les Le Pen, les Zemmour », poursuit-il. Sans compter que « ça change aussi de ceux qui vous vendent du sang, de la sueur et des larmes. Les Macron et Pécresse, qui se battent tous les deux pour savoir qui va toucher les droits d’auteur sur leur programme », tacle le député du Nord. Une présentation de « cinq heures pour cinq ans de punitions », fustige-t-il encore à propos du président sortant avant de pointer la « copie blanche » de celui-ci sur le pouvoir d’achat, alors qu’il s’agit de la « principale préoccupation des Français », et de dérouler ses propres propositions.
Présidentielle. Pour Fabien Roussel, le pouvoir d’achat est l'urgence absolueAprès avoir détaillé comment il compte stopper la finance, arrêter les voyous en col blanc, et lancé une ode aux agents des services publics, Fabien Roussel choisit Nantes pour déclarer « l’urgence culturelle ». Une ville où, l’an dernier, les intermittents du spectacle ont occupé l’Opéra durant cent neuf jours. « Tout simplement, explique-t-il, parce que la culture, aujourd’hui, est menacée comme jamais par une marchandisation en forme de rouleau compresseur. » Outre l’augmentation des financements à 1 % du PIB, soit « une augmentation de 30 % par rapport au niveau actuel », il propose une grande loi-cadre après « l’organisation d’états généraux de la culture, dans tout le pays, pour associer toutes les forces vives de la nation, à l’image de ce qu’a pu faire Jack Ralite ».
Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel« Nous avons une autre ambition pour ce scrutin » que celle de savoir qui « doit débattre avec Emmanuel Macron au second tour », assure Fabien Roussel, balayant, sans le citer, le recours au « vote efficace », défendu depuis quelques jours par les partisans de Jean-Luc Mélenchon. « L’avenir de la France vaut plus, c’est un vote décisif pour les années à venir », insiste-t-il. À dix-neuf jours du premier tour, le candidat propose à ses soutiens, tous les soirs de cette « dernière étape », d’organiser des « Apé’Roussel ». Une façon de compter sur le nombre et la convivialité en mobilisant amis, voisins, parents, « pour leur présenter notre programme, notre volonté de prolonger ce combat bien au-delà du 10 avril ».
Comparateur de programme
Présidentielle 2022pcfFabien Roussel Le Monde
Lutte contre le trafic de drogue : un bilan du quinquennat Macron en trompe-l’œil
Le candidat à la présidentielle de 2022 s’est dit contre la légalisation du cannabis, à revers de sa position de 2017. Pour dissuader les consommateurs, la place Beauvau s’est appuyée sur l’usage massif des amendes forfaitaires délictuelles et le harcèlement des points de deal, sans résultats véritablement probants.
« Je ne suis pas favorable à la légalisation du cannabis. » En une seule phrase, prononcée le 17 mars à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) à l’occasion de la présentation de son programme, le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron a déminé un terrain sur lequel ses adversaires, à gauche essentiellement, entendaient l’attirer. Accessoirement, il a également réduit au silence les voix issues de sa propre majorité parlementaire, dont celle de la députée du Loiret, Caroline Janvier, rapporteuse thématique d’une mission d’information de l’Assemblée nationale et favorable à la légalisation encadrée de la vente de cannabis. Depuis le début de son quinquennat, et surtout avec l’arrivée de Gérald Darmanin au ministère de l’intérieur, le président de la République s’est évertué à faire oublier les déclarations du candidat Macron de 2017 : « Je crois, s’était-il avancé sur France Inter le 4 septembre 2016, que la légalisation a une forme d’efficacité. »
Désormais, plus question de légalisation, ni même de dépénalisation. Ainsi qu’il l’avait déclaré au Figaro en avril 2021, la lutte contre les trafics de stupéfiants doit être regardée comme « la mère de toutes les batailles » et le commerce illicite de drogue comme la principale source des incivilités, des règlements de comptes, des vols ou des agressions constatés dans le pays. La corruption d’élus ou d’agents publics, le blanchiment et la grande délinquance financière, contre laquelle les moyens alloués à la justice restent dérisoires, sont souvent omis de cet inventaire.
Auteur en 2020 d’un rapport intitulé « Cannabis : pour une autre stratégie policière et pénale » pour la fondation Terra Nova, Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, perçoit dans cet accent mis sur la lutte contre la « délinquance du quotidien » générée par le trafic de drogue, « une approche beaucoup plus rémunératrice pour le pouvoir politique, qui rend son action visible au plus grand nombre quand le démantèlement de réseaux structurés ou de circuits financiers est largement imperceptible dans l’opinion ».
Doctrine de tolérance zéro
Les chiffres des saisies, publiés à échéances régulières et volontiers accompagnés de déclarations d’autosatisfaction des autorités, démontrent certes une activité soutenue des forces de l’ordre, pour lesquelles la lutte antidrogue est devenue pourvoyeuse d’utiles indicateurs statistiques – de ceux qui conditionnent l’octroi de primes ou favorisent un avancement. De ce point de vue, l’année 2021 a été marquée par une hausse sensible des saisies : 96 tonnes de cannabis (+ 12 % par rapport à 2020), 23 tonnes de cocaïne (+ 101 %) et 1,2 tonne d’héroïne (+ 24 %). A elles seules, les douanes ont mis la main sur un million de doses d’ecstasy, soit une hausse de 30 % des volumes constatés en 2020. Saluant des résultats « historiques », Beauvau avait également avancé le chiffre de 625 démantèlements de points de deal sur près de 4 000 identifiés sur le territoire. De tels éléments témoignent d’abord, et surtout, d’un trafic exponentiel qu’aucune stratégie déployée depuis bientôt un demi-siècle ne paraît en mesure d’assécher.
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En campagne, l’exécutif joue dans la zone grise
ActuGouvernement Jean Castex et ses ministres assurent le service après-vente du programme qu’Emmanuel Macron a livré jeudi, sans s’embarrasser des risques de confusion.
Julia HamlaouiLes membres du gouvernement ne sont pas de ceux qui s’embarrassent du mélange des genres. Ils défilent sur les plateaux pour assurer la promotion, non plus des réformes du président, mais du programme du candidat Macron. Le premier ministre lui-même a ainsi été invité au JT de TF1, lundi soir. « J’interviens en soutien du candidat Emmanuel Macron pour dire à mes concitoyens combien je pense nécessaire qu’ils lui donnent le mandat », a d’emblée précisé Jean Castex. Une prise de position qu’autorise la circulaire du secrétariat général du gouvernement. Celle-ci détaille les obligations visant à ce que les moyens de l’État ne puissent être utilisés à des fins de campagne durant la période de réserve, qui a été officiellement ouverte le 18 mars. Mais elle n’empêche pas les membres du gouvernement d’intervenir, à condition de ne pas le faire ès qualités.
Reste la zone grise. Sur TF1, par exemple, le premier ministre revient sur des dispositions arrêtées dans l’exercice de ses fonctions. « On a décidé de faire une remise à la pompe de 15 centimes, j’ai demandé que les producteurs ajoutent 10 centimes », a-t-il notamment expliqué. Puis il a vanté le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, promu cette fois-ci par le candidat Macron, et qu’il juge « indispensable ».
cafouillage sur le rsa
À défaut de porte-parole de sa campagne, ce sont les ministres, restés en poste et donc présentés avec cette étiquette, qui se chargent, depuis l’annonce du programme du président sortant, du service après-vente. Parfois dans la cacophonie. Dès le lendemain, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal est ainsi revenu sur l’idée de contraindre les allocataires du RSA à « 15 à 20 heures d’activité ». Ce seront « des activités qui mènent à l’insertion sociale et professionnelle, des mises en situation professionnelle, des formations (…), des activités d’engagement – il y a une palette très large », a-t-il défendu, alors que les associations comme les candidats de gauche dénoncent une forme de travail gratuit.
La ministre du Travail, Élisabeth Borne, est elle aussi montée au créneau pour tenter de déminer le terrain. « Il ne s’agit pas d’imposer aux allocataires du RSA de faire des travaux d’intérêt général sans être payés », assure-t-elle dans un entretien à l’Obs publié mardi. Mais Jean Castex ne semble pas du même avis : « Il y aura des droits, mais aussi davantage de devoirs. Il y aura entre 15 et 20 heures par semaine de formation, de travail d’intérêt général, de stage », a-t-il déclaré sur TF1. Au gouvernement comme en campagne, la Macronie a du mal à accorder ses violons.
campagne électoralePrésidentielle 2022Emmanuel Macronjean castex L'Humanité
Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves
ActuÉducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Concurrence à tous les étages
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.
Les défenseurs de l’éducation prioritaire à GennevilliersPourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».
C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.
L’État ferme les yeux sur les « dérives » des écoles privées hors contrat2. Pour le personnel, c’est marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.
Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »
Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycéesL’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »
Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.
Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.
« Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.
Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.
InserJeunes. Les lycées professionnels mis en danger par un dispositif orientéDe son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
Éducation nationaleEmmanuel MacronPrésidentielle 2022jean-michel blanquer Le Monde
Les enseignants contractuels au secours de l’académie de Toulouse
Pour remplacer des postes d’enseignant vacants dans le second degré, le rectorat a organisé jeudi une campagne de recrutement inédite.
« J’ai toujours eu une âme de pédagogue et je me suis fixé comme objectif, dans la vie, de transmettre », raconte Thomas, décidé à devenir enseignant. Ce quadragénaire, qui a souhaité garder l’anonymat, comme la plupart des candidats, était, il y a quelques mois encore, patron de quatre supermarchés répartis dans le Sud-Ouest. Il brigue désormais un poste d’enseignant contractuel en économie et gestion dans un lycée professionnel.
Assis face à un binôme composé d’un inspecteur pédagogique et d’un administrateur des ressources humaines, réunis à une même table pour la campagne de recrutement menée jeudi 24 mars par l’académie de Toulouse, le postulant s’est présenté, a détaillé son parcours professionnel tout en motivant son choix. « J’ai souhaité me réorienter, car je gérais 180 personnes, et les horaires étaient trop pesants, déclare l’ancien dirigeant, diplômé d’une école de commerce. Aujourd’hui, c’est une première étape. Si mon CV plaît, je passerai un entretien plus poussé. »
« J’ai quitté mon métier pour devenir enseignante »Docteur en économie, Loïc, son curriculum vitæ à la main, a, lui aussi, été attiré par les conditions salariales du secteur privé. Recruté par un bureau d’études toulousain deux semaines avant le premier confinement, cet ingénieur, consultant en cybersécurité, déchante. « Mon travail, qui m’amène à effectuer des missions, n’est pas sécurisant », explique ce trentenaire « en quête de sens ». « Professeur de maths est le métier que j’ai en tête, car il me permet de me projeter. Mais avant de passer les concours je veux être sûr de mon choix, en effectuant des remplacements », avance-t-il, prudent.
Une centaine de recrutements
Dans une salle du rectorat de Toulouse, meublée d’une dizaine de bureaux, devant lesquels les disciplines sont inscrites sur une feuille de papier, ils étaient 400 à se présenter, le 24 mars. En jeu : une centaine de postes d’enseignant contractuels à pourvoir dans des collèges et lycées de l’académie de Toulouse, qui scolarise 190 000 élèves et emploie 18 000 enseignants dans le second degré sur les huit départements de l’ancienne région administrative Midi-Pyrénées.
Les contractuels au secours de l’éducation nationale« Cette opération, inédite, s’inscrit dans un contexte particulier », explique Mostafa Fourar, le recteur de l’académie. « Nous sommes en concurrence avec des entreprises qui recrutent. La demande est très forte. Nous avons donc eu cette idée pour constituer un vivier de personnes, recrutées à bac + 3, et même à bac + 2 après examen des candidatures, pour remplacer, à la rentrée, des professeurs partis à la retraite et en arrêt maladie, mais aussi pour répondre à des besoins immédiats. »
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Le Monde
De retour d’Ukraine, un militant néonazi français interpellé et mis en examen
Agé de 37 ans, il développait depuis plusieurs années, sur Internet, des thèses associant un virulent antisémitisme aux théories du complot les plus farfelues.
De l’Ukraine, où il vivait exilé depuis plusieurs années, Mathieu B. provoquait en duel ses contradicteurs de la fachosphère française et appelait à l’instauration d’une « République blanche de Bourgogne », patrie virile et fantasmée de guerriers aryens voués au « nettoyage » ethnique d’une Europe « métissée ». Mais lorsque les bombes russes ont commencé à pleuvoir sur son pays d’adoption, ce trentenaire français a sauté avec femme et enfants dans une voiture, direction la plus proche frontière.
Le 18 mars, les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), assistés de leurs collègues du groupe d’observation et de surveillance de Marseille, l’ont interpellé sur la voie publique, dans le sud de la France, où il conserve des attaches familiales.
Voyage au cœur de la « Fachosphère »Les enquêteurs, saisis par le pôle national de lutte contre la haine en ligne du tribunal judiciaire de Paris, après une plainte déposée en octobre 2021 par l’Observatoire juif de France, une association disposant d’une plate-forme de signalement en ligne, exerçaient depuis plusieurs mois une surveillance discrète sur ce militant suprémaciste. Après avoir déployé d’importants moyens techniques et obtenu son inscription dans plusieurs fichiers de coopération policière internationale, les gendarmes de l’OCLCH ont été avisés, le 28 février, quatre jours après le début de l’offensive russe en Ukraine, que Mathieu B. avait franchi la frontière hongroise – un pays où il a vécu un temps – et faisait désormais route vers la France.
La suite des opérations a pris la forme d’une enquête classique, avec filatures et identification des points de chute, avant l’interpellation puis la saisie de matériel informatique au cours de perquisitions, des éléments dorénavant en cours d’analyse par les services cyber de la gendarmerie.
Théories et complot tripartite
Encore en partie consultables, les vidéos publiées en ligne suscitent l’effroi autant que la consternation. Effroi parce que cet homme adepte des sports de combat, coiffé d’un large béret, le visage mangé par des lunettes de soleil noires, y commence ses interventions par un salut nazi avant de déployer une logorrhée raciste et antisémite d’une extrême virulence. Les juifs ? « Même très jeunes, ils ont cette aptitude à aller grappiller à droite à gauche », assène-t-il dans une vidéo, fin 2017. Les Indiens ? « Des gens qui se lavent une fois tous les deux mois. » Le reste de ses interventions se mesure à l’aune de son propre racisme, revendiqué et qu’il qualifie lui-même d’« inné ». Même l’extrême droite française, à ses yeux « enjuivée », serait manipulée, notamment, par le mouvement américain Nation of Islam, connu pour ses thèses conspirationnistes.
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L'Humanité
Présidentielle. Cloué au sol, le PS joue à nouveau la carte Hollande
ActuAu plus bas dans les sondages, Anne Hidalgo s’affiche ce mardi avec l’ancien chef d’État, lors d’un meeting à Limoges. Son quinquennat a pourtant plongé le PS dans la crise.
Naïm SakhiDe meeting en meeting, Anne Hidalgo n’en finit plus d’essayer de se maintenir à flot. À chaque grand rendez-vous, ses proches promettent un moment « charnière », qui verra la maire de Paris repartir à la hausse dans les sondages. Un nouvel épisode a lieu ce mardi à Limoges, dans lequel François Hollande sera l’invité d’honneur. Un soutien qui n’était pas acquis d’avance, tant la socialiste fait pâle figure dans cette campagne. L’ex-président s’était même imaginé en sauveur providentiel du PS, fin janvier, alors que son mandat est loin d’être étranger au déclin de la formation. « Les 2 % dans les sondages, c’est 600 000 voix. Pour nous, c’est totalement improbable », résume un socialiste. Impensable aussi, il y a encore dix ans, lorsque François Hollande accédait à la présidence de la République.
Présidentielle 2022. En se rapprochant d’Hollande, Hidalgo change de capImaginez, en 2012, les socialistes étaient à l’Élysée, en plus d’être majoritaires à l’Assemblée nationale et au Sénat, tout en étant à la tête de quasiment toutes les régions de France. Mais qu’ont-ils fait de ces succès électoraux ? « Le PS s’est fait dévitaliser, et le grand anesthésiste, c’est François Hollande », mesure Christian Paul, ancien député frondeur et proche de l’éphémère candidate Christiane Taubira. À tel point que ce parti n’apparaît plus crédible pour diriger le pays, tandis que sa base militante s’érode sans cesse.
Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction.
S’il reste implanté localement, avec des élus à la tête de grandes villes et de cinq régions, le PS ne dénombre plus que 22 000 adhérents actifs quand il en comptait encore plus de 174 000 en 2012. Mais, « très mal préparé, l’attelage qui a fait la force du PS a explosé à l’épreuve du pouvoir », analyse Rémi Lefebvre. Le politologue ajoute qu’« autrefois, l’atout du PS était d’occuper un énorme espace politique, central à gauche, allant de Manuel Valls à Gérard Filoche ». Un espace qui a volé en éclats. « Le quinquennat Hollande a pris des orientations éloignées des engagements de gauche, en étant notamment incapable de réguler une économie prédatrice », assure Christian Paul.
« Le parti s’est vassalisé au pouvoir »
Dès ses premiers pas à l’Élysée, François Hollande renonce à renégocier les traités européens. Il tourne aussi le dos à la gauche avec des réformes telles que celle sur l’ANI (accord national interprofessionnel), les retraites, le Cice, le projet de déchéance de nationalité et les lois Macron et El Khomri, toutes deux adoptées à coups de 49-3 face à une majorité socialiste récalcitrante. « Faute de s’attaquer aux injustices sociales, la ligne incarnée par le premier ministre Manuel Valls a même été de mettre en avant des batailles identitaires, classiquement le panache du camp conservateur, voire de l’extrême droite, en plus d’un tournant libéral sur le plan économique », se désole Christian Paul, qui s’investit chez les frondeurs tout en voyant venir la défaite de 2017.
Un virage confirmé lors du congrès de Poitiers, en 2015, qui promeut à sa tête Jean-Christophe Cambadélis. L’ex-frondeur, leader de la motion alternative, se souvient : « En additionnant notre courant avec les proches de Martine Aubry, nous représentons la moitié du bureau national du PS. Dès lors, il n’y a plus eu de vote interne. Le parti s’est vassalisé au pouvoir. » Aux yeux du député Francis Chouat, un proche de Manuel Valls qui siège désormais avec les macronistes, le PS était en réalité déjà divisé au moment de sa victoire de 2012, avec pour « seul moteur de l’unité l’antisarkozysme ».
Fin janvier François Hollande s'était imaginé en sauveur providentiel.
Plus encore, François Hollande et Manuel Valls ambitionnent une transformation du PS en une sorte de « parti démocrate », définitivement installé au centre. Le projet va finalement leur échapper, au profit d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie jusqu’à l’été 2016. « Non seulement Macron a volé le bébé du PS et son électorat, mais aussi en partie celui de la droite. Il a créé un nouvel espace politique », commente Rémi Lefebvre. « Ce qui avait déçu les électeurs de gauche en 2017, c’était que François Hollande n’y aille pas. Beaucoup ont voté Macron en opposition à Hamon », veut croire l’ancien secrétaire d’État Patrick Kanner. Reste que l’ex-chef de l’État a bien été contraint de renoncer à briguer un second mandat, du fait de son impopularité, avec seulement 4 % d’opinions favorables et des intentions de vote calant autour des 8 %. Guère beaucoup mieux que les 6,4 % des suffrages finalement recueillis par Benoît Hamon.
Des scores que jalouserait aujourd’hui Anne Hidalgo. Le PS pensait pourtant pouvoir se relancer. D’abord à travers « l’inventaire » critique du quinquennat Hollande effectué sous la houlette d’Olivier Faure, premier secrétaire du parti. Ensuite en faisant fructifier ses résultats honorables obtenus lors des municipales de 2020 et des régionales de 2021. Mais, lors de ces scrutins locaux, « la prime au sortant a joué. Le trompe-l’œil est total, d’autant que l’abstention a totalement faussé les résultats », observe Rémi Lefebvre.
Des ralliements à Macron
Après un coup de barre à gauche en début de campagne, sans résultat, Anne Hidalgo entend désormais chasser sur les terres des déçus du macronisme et met en scène le soutien de François Hollande. « Ce week-end encore sur les marchés, j’ai constaté que des électeurs socialistes de 2012, qui ont voté Macron en 2017, sont gênés par le discours du candidat, clairement ancré à droite. Ils s’interrogent », assure Patrick Kanner. Avant la guerre en Ukraine, 36 % des électeurs de François Hollande de 2012 s’apprêtaient à voter Macron en 2022. « C’est central pour comprendre ce qu’il se passe au PS », précise Rémi Lefebvre.
Depuis l’offensive russe, Anne Hidalgo, loin du costume rassembleur enfilé en décembre, a aussi choisi de tomber à bras raccourcis sur Jean-Luc Mélenchon, dépeignant l’insoumis en un « agent » qui servirait « les intérêts de Poutine ». Derrière ces attaques, le PS espère jouer le coup d’après. « La probabilité qu’il accède au second tour est très faible. Et d’être élu encore plus. Le phénomène autour de Jean-Luc Mélenchon disparaîtra avec sa personne », glisse Patrick Kanner. Et d’ajouter : « Nous visons l’après, la reconstruction d’une gauche de gouvernement. »
En attendant, le navire PS continue à prendre l’eau. Plusieurs de ses membres ont récemment annoncé leur ralliement à Emmanuel Macron, à l’instar des anciennes ministres Marisol Touraine et Élisabeth Guigou. L’ancien maire de Paris et prédécesseur d’Anne Hidalgo, Bertrand Delanoë, a également, comme en 2017, fait part de son soutien au chef de l’État. Le PS a déjà fait une croix sur l’Élysée. Ils espèrent surtout sauver leur groupe à l’Assemblée. « Conserver un groupe de quelques députés n’a rien de glorieux », remarque Rémi Lefebvre, au sujet d’un parti qui dominait encore l’Assemblée il y a cinq ans.
Présidentielle 2022Anne HidalgoFrançois Hollandeparti socialiste Le Monde
Le « quartier de la défonce », dans le nord-est de Paris, n’en peut plus du crack
Le campement de la porte de La Villette devait durer quelques jours. Six mois plus tard, les riverains se désespèrent de cohabiter avec les toxicomanes parqués près du périphérique.
Une cérémonie un peu décalée est prévue samedi 26 mars, à la lisière du 19e arrondissement de Paris, d’Aubervilliers et de Pantin (Seine-Saint-Denis), en présence des trois maires concernés : l’inauguration du « quartier de la défonce ». Une plaque sera dévoilée par un participant, rebaptisé en « ministre de l’économie souterraine ». Son discours est déjà presque écrit : « Dans ce quartier en pleine revitalisation urbaine, vous trouverez tout : du crack, mais aussi des cigarettes de contrebande, de l’ecstasy, des comprimés divers… »
Les riverains réunis dans le collectif 93 Anti-Crack résument l’objectif : « L’Etat se moque de nous, alors nous allons nous moquer de lui. Peut-être cela le fera-t-il enfin bouger… » Une façon de marquer le demi-anniversaire du campement de toxicomanes installé ici. « Un moisiversaire, plutôt : un anniversaire moisi », corrige une voisine.
Crack à Paris : la situation s’enlise, le provisoire s’est encore installé dans la duréeLe 24 septembre 2021, la police avait transféré dans un petit jardin public coincé au bord du périphérique, porte de La Villette, les 100 ou 200 consommateurs de crack qui erraient auparavant rue Riquet et aux alentours des Jardins d’Eole, dans une autre partie de l’arrondissement. Il s’agissait de faire retomber la pression dans un quartier, quitte à ce qu’elle monte un peu plus loin. Gérald Darmanin avait été très clair : c’est « une solution qui ne peut être que temporaire, qui ne peut durer que quelques heures ou quelques jours », avait promis le ministre de l’intérieur, le 28 septembre 2021, devant les députés.
« Personne ne répond à nos courriers »
Six mois plus tard, les accros à cette drogue du pauvre sont toujours là et les riverains se désespèrent. Aux difficultés quotidiennes provoquées par la cohabitation forcée avec des toxicomanes en grande précarité s’ajoute dans ces quartiers très populaires le sentiment d’être méprisés, abandonnés. « On n’est que des petites gens, des Arabes, des Noirs, des merdes, quoi, s’énerve Dominique Gamard, une des animatrices du collectif. Alors on nous oublie, personne ne répond à nos courriers. On en est à notre onzième manifestation en six mois et rien ne se passe. »
En janvier, la Préfecture de police a bien tenté de déplacer à nouveau le « supermarché du crack », cette fois-ci vers une friche ferroviaire du 12e arrondissement. Mais l’opposition conjointe des élus de gauche, de droite et La République en marche a tué le projet dans l’œuf. « Evidemment, là-bas, ce sont des Blancs, des bourgeois, alors on les entend… », souffle Dominique Gamard. A l’issue de cet épisode, le préfet de police, Didier Lallement, a prévenu les habitants du Nord-Est parisien : ils « doivent désormais s’attendre à une occupation longue de l’espace public du square ». Il disait vrai.
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L'Humanité
Présidentielle. Philippe Poutou veut « donner la parole aux luttes sociales »
ActuLe candidat trotskiste se présente comme le relais des mobilisations au sein de cette élection présidentielle. Sauf que cette troisième candidature peine sérieusement à être entendue des électeurs.
Lola RuscioÀ l’approche du premier tour, Philippe Poutou, qui plafonne à 2 % dans les sondages, ne vise pas la qualification mais entend, comme en 2017, mettre son grain de sel dans le débat présidentiel. Sa motivation à porter une candidature « révolutionnaire » n’a pas changé d’un iota depuis la précédente campagne. Lors d’un débat télévisé, l’ancien ouvrier licencié de chez Ford s’était alors fait remarquer face à François Fillon (LR), empêtré dans le Penelopegate, et à Marine Le Pen sur l’affaire des assistants parlementaires du FN. « Nous, quand on est convoqués par la police, on n’a pas d’immunité ouvrière, on y va », avait-il lancé devant des millions de spectateurs. Si cette réplique choc lui avait valu une certaine reconnaissance du public, les votes n’ont pas suivi. Au soir du premier tour, son parti avait enregistré seulement 1,09 % des voix, loin des 4 % recueillis en 2002 et 2007 par Olivier Besancenot.
Les mêmes thèmes de prédilection
Depuis, Philippe Poutou, également conseiller municipal sous l’étiquette Bordeaux en luttes, a rempilé pour une troisième campagne présidentielle après une confrontation interne avec Anasse Kazib qui a abouti au départ du courant Révolution permanente du NPA. Les thèmes de prédilection du candidat sont eux toujours les mêmes : refus du souverainisme, défense inconditionnelle de la liberté de circulation et d’installation, désarmement de la police, dénonciation de l’argent accumulé par les milliardaires sur le dos des travailleurs… « Nous voulons incarner une voix de rupture avec le capitalisme et donner la parole aux luttes sociales dans une période où le néolibéralisme montre ses limites, on le voit, avec la crise climatique, sanitaire et la guerre en Ukraine », développe Antoine Larrache, membre de l’équipe de campagne du candidat. Avant de poursuivre : « Les changements radicaux ne peuvent venir que des luttes sociales, ça ne passe pas par l’élection présidentielle. On y va parce qu’on a des choses à dire et on espère être utile dans le débat public, y compris pour lutter contre l’extrême droite et les propositions antisociales d’Emmanuel Macron. »
Comme en 2017, le leader NPA entend mettre son grain de sel dans le débat présidentiel.
S’inquiétant du fait que le débat démocratique n’ait pas lieu, le NPA a envoyé un courrier, le 17 mars, aux formations de gauche les invitant à défendre une « position commune » afin « d’exiger un débat entre les candidat.e.s ». « Pour l’instant, pas de réponse, mais cela va certainement venir parce que l’on a un intérêt commun à ce qu’il y ait une véritable confrontation », a indiqué Philippe Poutou sur France Inter, ce week-end. « La démocratie, ce n’est pas juste la question du temps de parole dans une élection présidentielle ou la question des institutions. C’est aussi comment on arrive à faire respecter les droits sociaux », a poursuivi le syndicaliste, en défendant un salaire minimum de 1 800 euros net « pour tout le monde » et la sixième semaine de congés payés. Des propositions que le candidat du NPA pourra défendre lors de ses prochaines réunions publiques prévues à Marseille, le jeudi 24 mars, et le vendredi 25 mars, à Quimper dans le Finistère.
philippe poutouPrésidentielle 2022 Le Monde
« On était tellement impatients qu’on l’a fait dès ce matin ! » : des hommes homosexuels se réjouissent de pouvoir enfin donner leur sang
Depuis le 16 mars, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes peuvent donner leur sang, sans conditions. Après plusieurs années de revendications, membres de la communauté LGBTQ+ et associations sont ravis de pouvoir participer à cet acte citoyen.
Ce jour, Frédéric Pécharman l’attendait depuis treize ans. Mercredi 16 mars devant la Maison du don à Toulouse, le fondateur du collectif Homodonneur a le sourire. Aujourd’hui, lui et tous les « hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes » (HSH) peuvent donner leur sang, sans conditions. « On était tellement impatients qu’on l’a fait dès ce matin ! » s’exclame-t-il, venu avec quelques membres de l’association qu’il a fondée en 2009, après qu’un don de moelle lui a été refusé.
Depuis 1983, le don de sang était interdit aux hommes dits « HSH » (gays, bisexuels…). En 2016, une première ouverture l’autorise, sous condition d’une abstinence sexuelle de un an. Un délai abaissé à quatre mois en 2019. C’est en janvier qu’un arrêté a officiellement annoncé la suppression de toute référence au genre des partenaires sexuels dans la sélection des donneurs.
Les hommes homosexuels vont pouvoir donner leur sang sans période d’abstinenceA Nice, Erwann Le Hô, président du Centre LGBTQIA+ de Côte d’Azur, est venu à l’ouverture de la Maison du don, devenant le premier donneur homosexuel de la ville. Un geste « multisymbolique » pour ce militant. « Depuis petit, j’ai toujours vu mon papa le faire. Mais, à 71 ans, il ne peut plus. Cette ouverture, c’est comme une autorisation à prendre son relais », confie celui qui est né en 1983, année du décret lui interdisant de donner son sang.
« Je me sentais exclu »
Au début des années 2000, lorsqu’il tente de faire ce geste pour la première fois, il n’est pas au courant de l’interdiction imposée aux hommes « HSH ». « Après avoir lu mon dossier, le médecin m’a répondu d’une manière très sèche : “On va s’arrêter là !” » se souvient le Niçois. Il sort de cet entretien « en pleurant ». Cette fois, il dit avoir été « très bien accueilli » : « Certains membres du personnel étaient aussi bouleversés que moi ! Ça montre que les années ont passé. »
Une semaine après la mise en œuvre de l’arrêté, Benoît (qui n’a pas souhaité donner son nom), 37 ans, était lui aussi au rendez-vous pour une collecte dans le 10e arrondissement de Paris. « J’ai donné régulièrement jusqu’à mes 20 ans. Malheureusement, à cause de la législation en vigueur, j’ai dû arrêter », raconte-t-il, sa collation à la main. « J’ai entendu parler de l’ouverture du don aux homosexuels. C’est pour ça que je suis venu aujourd’hui, pour la première fois depuis 2004 », confie à demi-mot ce Francilien, content de pouvoir de nouveau « sauver des vies ».
Damien Testu, 27 ans, a prévu de donner son sang « début avril ». Arrivé à Paris en 2013, où les centres de dons sont facilement « accessibles », il aurait aimé accomplir ce « devoir » citoyen il y a longtemps. La question crée des débats dans son entourage, toutes orientations confondues : « Certains amis homosexuels allaient à l’encontre de l’interdiction, cachaient leur identité, parce qu’ils considéraient que c’était plus important de donner. » Lui s’abstient, refusant de « mentir » sur son orientation. « Je voyais les campagnes de prévention de l’Etablissement français du sang [EFS] qui répétaient qu’il y avait un énorme besoin. Ça me révoltait. Je me sentais exclu. Alors qu’on parle de santé, quelque chose où on devrait être le plus inclusif possible », juge-t-il.
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Le Monde
Election présidentielle 2022 : le tableau de bord des parrainages, sondages et temps de parole
Raphaëlle Aubert Manon Romain Gary DagornPublié le 22 février 2022 à 17h05, mis à jour hier à 18h51
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DécryptagesVisualisez la synthèse des parrainages, des intentions de vote et des temps de parole des candidats en carte et en graphiques actualisés chaque semaine.
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Le Monde
Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe
Romain Geoffroy Léa Sanchez (développement) Thomas Steffen (design) William Audureau Assma MaadPublié le 04 mars 2022 à 17h49 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 18h51
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DécryptagesVidéos truquées, photomontages, archives décontextualisées… Le conflit est marqué par une multitude de contenus trompeurs. Les Décodeurs vous aident à faire le tri.
Depuis le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie survenue le 24 février, Les Décodeurs recensent les principales fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Ce contexte incertain, anxiogène, et effrayant, d’une guerre actuellement menée en Europe est, en effet, propice à la diffusion de fausses informations.
Guerre en Ukraine : attention à ces anciennes vidéos recyclées en ligneParticularité de ce conflit : celles-ci sont principalement visuelles. Aux premières heures de la guerre, les vidéos décontextualisées ou truquées de bombardements de l’armée russe sur Kiev ont pullulé en ligne. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également été ciblé par cette désinformation, accusé d’avoir fui la capitale ukrainienne, ou de s’être rendu sur le front dans le Donbass.
Afin de ne pas tomber dans le piège, nous vous proposons un outil pour vérifier les images les plus virales relayées en ligne, et vous permettre de voir comment elles ont été utilisées dans la guerre informationnelle que se livrent pro-ukrainiens et prorusses.
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Le Monde
Des « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat Macron
Luc Martinon Manon Romain Adrien Sénécat Maxime VaudanoPublié le 17 mars 2022 à 11h45 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 14h36
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EnquêteL’Elysée et le gouvernement ont commandé près de 1600 missions à des cabinets de conseil depuis 2017. En propulsant parfois ces organismes privés en première ligne des grands chantiers de la présidence Macron.
Un simple renfort ou un ministère de la santé bis ? En confiant un rôle-clé aux consultants de McKinsey dans l’organisation de la campagne de vaccination contre le Covid-19, en 2021, le gouvernement a propulsé le cabinet de conseil américain sous les projecteurs. Ce choix a suscité incompréhension et indignation face à une telle intrusion du privé dans la machine gouvernementale.
« L’ampleur de cette crise a nécessité de mobiliser, en un temps record, des renforts importants en nombre et en expertise », s’est justifié le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’une audition récente au Sénat. Selon lui, tout est « très clair » : les cabinets de conseil sont là pour « éclairer le décideur public », mais l’Etat reste maître à bord en toutes circonstances.
Un choix exceptionnel, dicté par l’urgence ? Rien n’est moins sûr. Car le recours du gouvernement aux cabinets de conseil a été massif tout au long du mandat d’Emmanuel Macron, et ce bien avant la pandémie. Dans le cadre de son enquête « Consultocratie : un quinquennat de conseils », Le Monde a dénombré près de 1 600 missions réalisées en cinq ans par des cabinets de conseil privés pour le compte des ministères et de leurs agences. Un chiffrage inédit, réalisé en croisant une extraction minutieuse des bases de données de marchés publics avec la liste des prestations révélée par le récent rapport d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseil.
Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.
De simples aides à la décision ? Le gouvernement l’assure, mais les contre-exemples sont là : McKinsey, le Boston Consulting Group (BCG), Accenture ou encore Capgemini se sont retrouvés à de nombreuses reprises en première ligne de l’action gouvernementale depuis 2017. Leurs consultants ont été appelés à la rescousse pour déminer au pas de charge des dossiers, parce que les administrations de l’Etat n’étaient pas jugées assez qualifiées ou étoffées pour les assumer. Avec une latitude qui, bien souvent, interroge.
Etrange mélange des genres
L’influent McKinsey a ainsi contribué, à partir de 2018, à une curieuse opération, en coproduction avec la présidence, à mi-chemin entre le marketing et la politique : Tech for Good. Ce sommet annuel, organisé à l’Elysée par Emmanuel Macron avec les grands patrons du numérique, est l’occasion de mettre en scène les annonces d’Uber, Facebook ou Microsoft en faveur de l’emploi, de la formation ou de la recherche, dans le but de montrer que ces entreprises innovantes peuvent contribuer au bien commun.
Qui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questionsA l’Elysée, l’initiative est pilotée par Cédric O, à l’époque conseiller au numérique du président. Mais les chevilles ouvrières de ce grand raout sont les consultants de « Mac » mis à la disposition de la présidence de la République. Le cabinet, étroitement lié à l’entourage d’Emmanuel Macron, ne se contente pas d’organiser les débats et de produire des rapports pour nourrir les échanges. Certains de ses hauts dirigeants rejoignent les groupes de travail chargés de formuler des propositions sur l’éducation ou la diversité, aux côtés de représentants de Facebook, d’Airbus ou d’IBM.
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Le Monde
Guerre en Ukraine : comment l’OTAN s’est élargie en Europe de l’Est
Gary DagornPublié le 12 mars 2022 à 05h44 - Mis à jour le 16 mars 2022 à 16h57
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DécryptagesLoin d’être une provocation, comme Vladimir Poutine l’affirme pour justifier sa guerre en Ukraine, l’élargissement de l’OTAN vers l’Est n’a pas été décidé sans prendre en compte les intérêts de la Russie.
Créée lors de la guerre froide, longtemps opposée à son adversaire communiste, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’est soudainement retrouvée sans ennemi en 1991, lorsque l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et le Pacte de Varsovie ont été dissous.
L’Alliance atlantique a survécu péniblement aux premières années qui ont suivi et s’est longtemps cherché un but. L’élargissement à l’Europe centrale et orientale, ainsi que la menace du terrorisme international pesant sur les pays occidentaux après le 11 septembre 2001 ont permis de justifier en partie sa pérennisation. Mais l’isolationnisme des Etats-Unis entrepris par le président Donald Trump en 2017, que son successeur Joe Biden n’a pas complètement remis en cause, et leur inquiétude sur les ambitions chinoises dans la zone Indo-Pacifique ont fragilisé la raison d’être de l’Alliance ces dernières années, et ont donné du crédit à l’idée d’une défense européenne.
Déclarée en état de « mort cérébrale » par le président français, Emmanuel Macron, en 2019, l’OTAN s’est retrouvée à nouveau soudée après l’invasion des forces russes déclenchée le 24 février en Ukraine. Pour justifier les tensions puis l’attaque de son voisin, le président russe, Vladimir Poutine, n’a eu de cesse d’accuser cette alliance militaire de « trahison », pour s’être étendue vers l’Europe de l’Est entre 1997 et 2004, après la chute de l’empire soviétique.
Russie-Occident, vingt ans d’autoradicalisation de Poutine1991-1993 : les pays de l’Est frappent à la porte de l’OTAN, qui refuse
Après la dissolution politique de l’URSS, en 1991, plusieurs anciens pays membres du Pacte de Varsovie se tournent vers l’OTAN pour assurer leur sécurité militaire, surtout vis-à-vis de Moscou.
Près de cinquante ans de domination soviétique ont rendu les populations d’Europe de l’Est profondément méfiantes concernant les intentions du pouvoir russe, bien que le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, ait achevé à Moscou ce qui restait du communisme. Car le nouveau pouvoir n’est pas sans ambition sur le devenir de « ses » anciens satellites et des anciennes républiques soviétiques.
Rappel : en 1955, l'OTAN face au Pacte de Varsovie
En 1991, le président russe crée la Communauté des Etats indépendants (CEI), une organisation intergouvernementale proposant une intégration économique, politique et militaire aux Etats nouvellement indépendants issus de l’URSS. Dix d’entre eux en deviennent membres, sous la pression de Moscou, tandis que le Turkménistan et l’Ukraine déclinent l’invitation. Mais cette intégration va lentement échouer en raison du poids politique écrasant de Moscou, qui empêche ces pays plus faibles de disposer d’une quelconque marge de manœuvre. A tel point que certains forment des alliances entre eux, à l’instar de l’Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM), créée en 1997 avec la Géorgie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Moldavie (et anciennement l’Ouzbékistan).
C’est dans ce contexte que, dès 1991, nombre d’anciens satellites européens de Moscou frappent à la porte de l’OTAN, qu’ils voient comme l’assurance d’échapper à la tutelle russe. D’autant que Moscou n’hésite pas, au nom de la défense des russophones, à intervenir militairement, comme l’illustre le conflit en Transnistrie, une région sécessionniste de Moldavie, en 1992.
La Russie voit cette émancipation d’un mauvais œil et le fait savoir aux Occidentaux, lesquels freinent dès le début les volontés d’adhésion exprimées par ces pays. Fin décembre 1991, l’OTAN crée alors le Conseil de coopération nord-atlantique, un forum de dialogue qui n’offre aucune garantie de sécurité, au grand dam des pays concernés.
Les Occidentaux ont-ils promis à la Russie que l’OTAN ne s’élargirait pas vers l’Est ?
C’est une des questions centrales dans la dégradation progressive des relations entre dirigeants russes et occidentaux. Depuis les années 1990, les premiers ont régulièrement accusé les seconds d’avoir trahi leur promesse originelle. « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières », avait accusé Vladimir Poutine le 18 mars 2014, après avoir illégalement repris la Crimée à son voisin ukrainien.
Le président russe s’appuie sur les multiples promesses faites par les leaders américains, britanniques, français ou allemands à Mikhaïl Gorbatchev en 1990, année d’intenses négociations diplomatiques destinées à fixer les conditions de la réunification allemande. « Rien n’avait été couché sur le papier. Ce fut une erreur de Gorbatchev. En politique, tout doit être écrit, même si une garantie sur papier est aussi souvent violée, avait affirmé Vladimir Poutine, interrogé en 2015 par le réalisateur américain Oliver Stone. Gorbatchev a seulement discuté avec eux et a considéré que cette parole était suffisante. »
Entre février et mai 1990, Mikhaïl Gorbatchev avait en effet reçu l’assurance que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est », en particulier de James Baker, le secrétaire d’Etat américain. Helmut Kohl, Margaret Thatcher et George Bush père ont aussi tenté de le rassurer en lui soutenant que l’Alliance atlantique ne s’étendrait pas au-delà de l’Allemagne réunifiée. Ces échanges sont détaillés par le projet National Security Archive de l’université George Washington, qui s’appuie sur de nombreux documents déclassifiés.
La version de Vladimir Poutine a été de nombreuses fois critiquée par les membres de l’OTAN, qui expliquent que le contexte de 1990 n’était pas celui de 1991. En 1990, les assurances des Occidentaux sont données alors que l’URSS et ses satellites sont encore liés par l’alliance militaire du Pacte de Varsovie, ce qui rendait inimaginable une extension de l’OTAN. Les événements de 1991 changent la donne : la chute de l’Union soviétique provoque en neuf mois l’émergence de quinze nouveaux pays souverains. Les frontières soviétiques, que les Occidentaux ne souhaitaient pas menacer un an plus tôt, ne sont plus les mêmes : en vertu du droit international, elles ne correspondent plus à l’URSS, mais à celles de la seule Fédération de Russie. Aucune promesse n’aurait ainsi été faite concernant des pays comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Une conclusion que soutiennent plusieurs historiens et spécialistes de la question.
Mikhaïl Gorbatchev lui-même a conforté cette lecture des événements. Interrogé par Russia Beyond en 2014, un média d’Etat financé par le gouvernement russe, sur ce qui l’a poussé à ne pas demander aux Américains de traduire leur promesse en traité contraignant, le dernier dirigeant de l’URSS avait répondu :
« L’élargissement de l’OTAN n’a pas du tout été un sujet de discussion, et n’a pas émergé pendant cette période. Un autre enjeu que nous avons mis sur la table a été de garantir que les infrastructures militaires de l’OTAN n’avanceraient pas et que des forces armées additionnelles ne seraient pas déployées sur le territoire de ce qui était alors la RDA. L’affirmation de Baker a été faite dans ce contexte… Tout ce qui a pu être fait et tout ce qui devait être fait pour concrétiser cette obligation politique a été fait. Et respecté. »
Un épisode éclaire tout de même en partie les raisons pour lesquelles le gouvernement de Boris Eltsine a pu se sentir dupé. Le 22 octobre 1993, le secrétaire d’Etat américain Warren Christopher vient s’entretenir quarante-cinq minutes avec Boris Eltsine pour lui soumettre l’idée du Partenariat pour la paix avancée par le président américain Bill Clinton. Ce partenariat lui est présenté comme une façon d’inclure la Russie dans le processus. « Il n’y aurait aucun effort pour ignorer ou exclure la Russie de sa pleine participation à la sécurité future de l’Europe », indique Warren Christopher.
Boris Eltsine, qui pousse depuis deux ans pour que l’Occident reconnaisse à son pays le rôle de grande puissance, est séduit par le principe, mais l’interrompt pour vérifier qu’il a bien compris et qu’il y aura un partenariat et pas d’adhésion, faisant référence à l’OTAN. Le secrétaire d’Etat lui répond : « Oui, c’est le cas, il n’y aura pas même de statut secondaire. » « C’est une brillante idée, un trait de génie ! », s’exclame Boris Eltsine, qui se montre soulagé devant son interlocuteur, mentionnant explicitement les tensions autour de l’OTAN. Le président russe, qui combat activement les conservateurs sur la scène politique intérieure, a en effet besoin de montrer des résultats avec les « partenaires » américains pour se maintenir au pouvoir.
Du Partenariat pour la paix à l’élargissement de l’OTAN
En janvier 1994, lors d’une visite officielle en Russie, Bill Clinton affirme à Boris Eltsine que l’OTAN « envisage clairement une expansion », mais tente de le ménager en ajoutant que le Partenariat pour la paix est la priorité de son administration. Une assurance qu’il lui répète à l’occasion d’un déjeuner privé le 27 septembre 1994.
Le Partenariat pour la paix est créé en 1994. Rejoint cette année-là par 34 pays européens et asiatiques, dont la Russie, il prévoit des coopérations militaires bilatérales entre ces pays signataires et l’OTAN. Mais il ne répond pas aux attentes des anciens satellites de Moscou, comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, qui, réunis dès février 1991 au sein du groupe de Visegrad, demandent avec insistance à être intégrés à l’OTAN. L’interventionnisme militaire russe en Tchétchénie (1994-1996) ne fait que les motiver davantage. Initialement réticente, l’administration Clinton va peu à peu changer d’avis.
Les discours des responsables de l’OTAN se faisant de plus en plus explicites, Boris Eltsine accuse son homologue américain, dans un discours retentissant au sommet de Budapest le 6 décembre 1994, de vouloir partitionner l’Europe. « Pourquoi plantez-vous les graines de la méfiance ? », demande-t-il aux seize membres de l’OTAN.
Ces avertissements russes inquiètent une partie de l’administration américaine, mais fin 1994, l’idée d’un élargissement de l’OTAN s’est quasiment imposée dans le cercle du président Clinton.
1994-2004 : avec le soutien de Clinton et Kohl, l’OTAN s’élargit vers l’Est
Le premier changement de ton intervient en janvier 1994, lors du sommet de Bruxelles, où l’Alliance se dit explicitement ouverte à de nouvelles adhésions. Dans la foulée, le président Clinton, en visite à Prague, déclare aux côtés des premiers ministres tchèque, polonais, hongrois et slovaque, qu’il ne s’agissait plus de savoir si l’OTAN allait s’élargir, mais « quand et comment ». En septembre 1995, l’OTAN publie des prérequis qui doivent servir de base de négociations. Le texte précise que l’Alliance n’installera pas d’armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres, une déclaration d’intention censée répondre aux craintes russes.
S’ensuivent deux ans de discussions intenses avec cinq pays, avant que le premier feu vert n’intervienne. Au printemps 1997, Bill Clinton, qui soutient Boris Eltsine depuis son élection, est confiant : il vient de signer avec son homologue russe l’« acte fondateur », le premier accord entre l’OTAN et la Russie destiné à relancer la coopération entre les deux parties. Le président américain annonce alors la future intégration de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, invitées officiellement à rejoindre l’Alliance atlantique lors du sommet de Madrid, un mois plus tard. Le moment passe « dans l’Histoire comme marquant la fin de l’ordre de Yalta », selon le premier ministre polonais, Wlodzimierz Cimoszewicz. Le premier ministre tchèque, Vaclav Klaus, qualifie l’invitation de « couronnement du processus de transformation d’après-novembre 1989 ». En Hongrie, le rattachement à l’OTAN est approuvé à 85,3 % lors d’un référendum à l’automne 1997.
1999 : premier élargissement de l'OTAN vers l'Est
Trois anciens régimes communistes rejoignent l'Alliance atlantique.
Les pays de la première vague saluent l'« événement historique »Le pouvoir russe, lui, n’est pas aussi enthousiaste. Juste après l’annonce, le ministre des affaires étrangères russe Evgueni Primakov condamne une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la seconde guerre mondiale ».
Ce premier élargissement a un goût d’échec pour les Russes. Les nombreuses tentatives de Boris Eltsine de dissuader Bill Clinton n’ont pas fonctionné. Mais le président russe lui-même savait le processus inéluctable, du moins pour certains pays comme la Pologne, qui avait manifesté une détermination constante de s’arrimer à l’Ouest. C’est ainsi qu’en 1993, le premier ministre polonais a réussi à arracher à Boris Eltsine un communiqué conjoint, qui signalait que l’entrée de la Pologne dans l’OTAN « ne serait pas contraire aux intérêts d’autres Etats, y compris la Russie ».
M. Clinton et M. Eltsine, à Helsinki, traitent de leur désaccord sur l'OTANLes protestations russes ne sont cependant pas sans inquiéter les diplomates occidentaux, lesquels sont partagés sur l’opportunité d’élargir davantage l’OTAN à l’Est, malgré les demandes répétées et insistantes de dix pays, qui forment au printemps 2000 le groupe de Vilnius, comprenant :
- l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, candidates de longue date ;
- la Slovaquie, éconduite en 1997 car ne respectant pas certains critères ;
- la Roumanie et la Slovénie, écartées en 1997 pour ne pas froisser les Russes ;
- la Bulgarie ;
- la Croatie ;
- l’Albanie ;
- la Macédoine, dont la candidature est bloquée par la Grèce en raison d’un conflit portant sur le nom du pays.
Les discussions avec ces dix pays s’ouvrent, mais l’Alliance tente de prioriser les candidatures afin de ralentir autant que possible le processus, comme elle l’avait fait en 1997, année où elle avait refusé neuf des douze candidatures qu’elle avait reçues. Les négociations aboutissent en 2002 à l’invitation de sept nouveaux Etats (les trois pays baltes, la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie et la Bulgarie), dont l’intégration est effective en 2004.
2004 : deuxième élargissement de l'OTAN vers l'Est
Six anciens satellites et membres de l'URSS rejoignent l'Alliance atlantique aux côtés de la Slovénie.
Ce second élargissement provoque de nouvelles protestations de certains politiques russes. Le président du comité de défense à la Douma Viktor Zavarzine appelle le gouvernement à revoir les dispositifs militaires de défense du pays, craignant que les Occidentaux ne massent des troupes près de la frontière russe. Ce qu’ils ne feront pas (à l’exception de l’arrivée en 2004 de quatre avions F-16 belges). De son côté, le Kremlin, qui n’a jamais montré une opposition ferme à un nouvel élargissement, minimise l’adhésion des pays baltes à l’OTAN. Deux ans plus tôt, Vladimir Poutine avait déjà déclaré que l’adhésion des pays baltes à l’OTAN ne serait pas une « tragédie ».
L’élargissement va ensuite se poursuivre uniquement dans les Balkans. La Croatie et l’Albanie sont intégrées en 2009, le Monténégro en 2017 et la Macédoine du Nord en 2020, après avoir réglé son différend avec la Grèce.
Qui a perdu la Russie ?L’Ukraine : une adhésion longtemps restée incertaine
Le cas de l’Ukraine est différent. La candidature du pays « frère » de la Russie, indépendant depuis 1991, n’a eu de cesse d’être déclinée par certains pays membres de l’OTAN, qui redoutaient de fâcher définitivement les Russes. En 2008, lors du sommet de Bucarest, le président américain George W. Bush propose au reste de l’Alliance d’inviter officiellement l’Ukraine et la Géorgie, décision à laquelle la France et l’Allemagne mettront leur veto.
L’Alliance indique cependant à l’issue du sommet que ces deux pays sont amenés à devenir membres de l’OTAN dans le futur et que d’intenses discussions doivent préparer leur intégration. Bien que la Constitution ukrainienne interdise le stationnement de troupes étrangères sur le sol national, la nouvelle fait sortir Vladimir Poutine de ses gonds. « Mais qu’est-ce que l’Ukraine ? Même pas un Etat ! s’exclame-t-il lors de la réunion du conseil Russie-OTAN. Une partie de son territoire, c’est l’Europe centrale, l’autre partie, la plus importante, c’est nous qui la lui avons donnée ! »
Le chef de l’Etat russe prévient ses partenaires européens et américain que si le pays intégrait l’OTAN, elle cesserait d’exister sous sa forme actuelle, faisant référence à la Crimée, péninsule du sud du pays offerte à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Peuplée par une grande majorité de russophones hostiles à un rapprochement avec l’Ouest, la péninsule offre surtout un accès stratégique à la mer Noire pour les Russes via le port militaire de Sébastopol. Une attache que les Ukrainiens auraient dû reprendre au plus tard en 2017, selon l’accord conclu avec Kiev.
L’intervention militaire russe en Géorgie en 2008, qui marque la première démonstration de force de Vladimir Poutine, va nettement refroidir les volontés occidentales de poursuivre les discussions avec les Ukrainiens. L’invasion illégale de la Crimée en 2014 et le soutien des Russes aux séparatistes du Donbass ont ensuite enterré les espoirs ukrainiens d’adhésion à l’Alliance atlantique.
Aux origines de la guerre en Ukraine, vingt ans de propagande russe dans le Donbass Gary Dagorn
L'Humanité
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service
DécryptageAlors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.
Marie ToulgoatMarion d'AllardLes prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe1. Remettre à plat l’imposition
Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.
Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.
Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.
2. Taxer les profits des pétroliers
Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.
En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.
3. Bloquer les prix par décret
Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.
Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.
Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.
pétroleéconomieÉnergiecarburants Le Monde
Comparez les programmes des candidats à l’élection présidentielle 2022
Service politique Les DécodeursPublié le 16 février 2022 à 16h19, mis à jour hier à 15h17
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DécryptagesDe Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo, en passant par Yannick Jadot ou Valérie Pécresse, retrouvez les promesses des candidats et candidates à l’élection.
Comment améliorer notre système de santé, préserver le pouvoir d’achat de la population, lutter contre le changement climatique, assurer la sécurité de tous ? Quelle réponse à la guerre en Ukraine ? Quelle politique migratoire souhaitons-nous ? Quelle dette publique laisserons-nous à nos enfants après la crise du Covid-19 ? Ces enjeux, et bien d’autres, sont au cœur des débats de la campagne présidentielle et devraient guider la décision des électeurs pour le scrutin des 10 et 24 avril.
Les douze candidats qui ont recueilli les cinq cents parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle sont désormais connus : Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Eric Zemmour.
Notre comparateur de programmes synthétise près de mille propositions de ces personnalités politiques, qui représentent un large spectre idéologique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, et ce qui les différencie sur une centaine de thématiques. Nous y avons ajouté, le 17 mars, les propositions du président sortant, entré tardivement en campagne.
Cet outil, qui permet de filtrer les propositions par thème ou par candidat, sera mis à jour régulièrement au fil de la campagne présidentielle.
Assma Maad, Brice Laemle, Charles-Edouard Ama Koffi, Jérémie Baruch, Jérémie Lamothe, Julien Lemaignen, Léa Prati, Manon Romain, Marie Pouzadoux, Mathilde Damgé, Pierre Breteau, Romain Geoffroy, Romain Imbach, Simon Auffret et William Audureau
Anne-Aël Durand et Jonathan Parienté
Melina Zerbib et Thomas Steffen
Pierre Breteau et Maxime Ferrer
Comment nous avons travaillé
Ce comparateur synthétise les propositions figurant sur les sites officiels des candidats, complétées par certaines interventions médiatiques majeures ou des précisions que nous avons demandées, au début de février, à leurs équipes de campagne respectives.
Nous avons défini une centaine de thèmes, mais nous n’affichons que ceux qui mettent en regard les propositions d’au moins quatre candidats. Le programme complet de chacun d’entre eux est disponible en cliquant sur son nom.
Les candidats et les thématiques sont amenés à évoluer au fil de la campagne. Cet article est le fruit d’un travail collectif. Si vous constatez une erreur, vous pouvez la signaler à : comparateur2022@lemonde.fr.
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Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »
ReportageÀ la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage
Émilien UrbachCantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.
Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »
Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achatIci, la voiture est indispensable
Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »
Une précarité grandissante
Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompeLe sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »
La colère gronde contre les compagnies pétrolières
Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »
Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.
Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »
Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »
pouvoir d'achatessencecarburantspétrole Le Monde
Interventions invisibles et statut flou : le mélange des genres des consultants privés qui conseillent le gouvernement
Ils écrivent des rapports gouvernementaux sous marque blanche, disposent parfois d’adresses e-mail gouvernementales… Les pratiques des consultants privés questionnent l’influence des cabinets de conseil qui interviennent pour l’Etat.
Le 25 février 2020, le ministère de l’éducation nationale écrit au directeur associé du cabinet de conseil McKinsey. Objet du message : reporter le « copil [comité de pilotage] McKinsey » prévu le lendemain pour que le ministre, Jean-Michel Blanquer, « puisse y participer, car tel est son souhait ». Quelle imprudence ! « N’appelons pas cette instance “copil McKinsey” [mais] “copil DITP Enseignant XXI” », rectifie en retour le consultant. Et d’insister : « C’est important que cela apparaisse dans les agendas. »
Cet échange d’e-mails, révélé par le récent rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence des cabinets de conseil, contredit frontalement le discours du gouvernement, critiqué pour son recours récurrent, voire systématique, à des experts du privé. Leur rôle est « très clair », assurait ainsi le ministre de la santé, Olivier Véran, lors de son audition par les sénateurs, en janvier.
Halte au « fantasme de cabinets privés qui tireraient les ficelles dans l’ombre », renchérissait la députée macroniste Cendra Motin, le 18 mars, dans L’Opinion. « Le critère pour moi, c’est que cela ne vienne pas remplacer des choses que l’on sait faire nous-mêmes et que ce soit fait de manière transparente et contrôlable », a ajouté Emmanuel Macron sur M6, le 23 mars.
Des documents signés par l’Etat, conçus chez les consultants
L’exemple du « copil McKinsey » n’est pourtant pas un cas isolé. Le même cabinet écrit dans son devis transmis au ministère de la santé en décembre 2020 qu’il interviendra de manière « confidentielle » sur la campagne vaccinale. Et le géant américain du secteur est loin d’être seul. Si lui et ses concurrents sont devenus incontournables dans les petits et grands chantiers de l’Etat, leur nom y est très rarement associé publiquement.
En témoigne la question des « livrables », ces dossiers, rapports ou présentations PowerPoint qui matérialisent la production intellectuelle des consultants. Dans certains cas, l’intervention d’une entreprise privée est clairement mentionnée. Par exemple, dans un rapport du ministère de l’économie et des finances de 2019 sur l’intelligence artificielle, il est précisé que la rédaction a été confiée au cabinet Atawao Consulting.
Mais, bien souvent, la patte des entreprises privées est invisible. C’est le cas des missions confiées à Capgemini dans le cadre du lancement du Health Data Hub, une grande plate-forme publique qui compile de nombreuses données médicales à des fins de recherche. Selon nos informations, le cabinet a coécrit le rapport de préfiguration du projet avec ses signataires officiels en 2018, allant jusqu’à y mettre la dernière main. Or, la seule mention explicite de l’entreprise dans ce document est que six de ses membres auraient été auditionnés ou rencontrés par les auteurs.
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L'Humanité
« 80 kilomètres à faire pour aller travailler »
ActuÀ Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.
Marie-Noëlle BertrandBourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.
« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.
« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.
Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. « Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.
carburantshausse des prixessenceUkraine Le Monde
Recours aux consultants privés : la grande opacité de l’Etat
Le gouvernement refuse de pratiquer la transparence sur ses contrats avec les cabinets de conseil, récemment épinglés par une commission d’enquête sénatoriale.
Combien de consultants interviennent chaque année pour le compte de l’Etat ? Quels sont la nature et le coût de leurs missions pour les finances publiques ? Aussi simples soient-elles, ces questions restent aujourd’hui sans réponse, en raison du caractère opaque, voire tabou, des contrats passés par le service public avec les cabinets de conseil.
Une commission d’enquête sénatoriale a dissipé une partie du mystère en publiant, le 17 mars, un rapport fouillé sur le sujet, accompagné d’une liste de près d’un millier de prestations de conseil réalisées au cours du quinquennat d’Emmanuel Macron, que Le Monde a mis en ligne, assortie d’un moteur de recherche.
Mais cette avancée ne suffit pas à faire toute la transparence sur l’ampleur du recours aux consultants par l’Etat. Produite à partir des informations transmises au Sénat par les différents ministères, la liste est incomplète : elle ne contient ni les contrats de moins de 150 000 euros, ni les missions antérieures à 2018, ni les prestations réalisées pour les agences de l’Etat. La nature de nombreuses missions n’est pas précisée : le ministère des armées a demandé à les occulter au nom du secret-défense, tandis que le ministère de l’économie s’est tout simplement déclaré incapable de retrouver les intitulés de 99,2 % de ses missions.
Un grand flou sur le contenu des missions
En outre, il ne s’agit là que de données publiées ponctuellement, non par souhait de transparence, mais sur la demande de la commission d’enquête sénatoriale, qui dispose d’un pouvoir de contrainte sur les ministères lors de ses travaux. La circulaire prise en janvier par le gouvernement Castex, censée mieux encadrer ces prestations, ne prévoit aucune mesure supplémentaire de transparence. C’est la raison pour laquelle les sénateurs réclament, dans leur rapport, que la liste des prestations soit désormais rendue publique chaque année, par exemple, dans les documents budgétaires annexés aux lois de finances.
A ce jour, les informations issues des bases de données publiques sur les marchés publics (BOAMP, TED, DECP) restent extrêmement parcellaires et ne permettent pas de cibler avec précision les missions de conseil. Beaucoup de prestations sont noyées dans des « accords-cadres », ces mégacontrats très généraux attribués sur plusieurs années à des cabinets de conseil, dans lesquels les ministères peuvent piocher pour remplir leurs besoins en matière de conseil, sans passer de nouveaux appels d’offres.
Les contrats passés avec des entreprises privées ne sont pas soumis aux règles de déontologie instaurées par les lois de moralisation de la vie publique
Ce « manque de transparence concerne l’ensemble des marchés publics passés par le gouvernement », relève Mathias Amilhat, maître de conférences à l’université Toulouse-I-Capitole, qui note que les contrats passés avec des entreprises privées, situés dans une « zone grise », ne sont pas soumis aux règles de déontologie instaurées par les lois de moralisation de la vie publique votées en 2013, en matière de transparence et de prévention des conflits d’intérêts.
Enfin, on ne dispose toujours que de peu d’informations sur la nature réelle de ces prestations. Derrière les intitulés parfois abscons des missions, comme « presta » ou « évaluation externe des services », quel est le travail concret fourni par les consultants ? Quelles préconisations délivrent-ils à l’administration ? Où sont les rapports qu’ils produisent ? Même les sénateurs se sont heurtés à un mur lors de leurs auditions, avec des ministres parfois incapables de justifier la raison d’être de certaines prestations.
Désorganisation ou volonté délibérée d’opacité ?
Cette situation s’explique en partie par la propre désorganisation de l’Etat, qui ne dispose pas d’une vision d’ensemble sur le périmètre et le contenu des missions exercées par les cabinets de conseil. Il n’existe aucune liste centralisée des prestations commandées par l’Etat, a reconnu devant le Sénat Thierry Lambert, le patron de la direction interministérielle à la transformation publique, justement créée en 2017 pour centraliser et évaluer les missions de conseil du gouvernement. Et ce, huit ans après un rapport de la Cour des comptes qui alertait l’Etat sur le manque de traçabilité de ces missions.
Les ministères ont refusé de communiquer au « Monde » la liste des prestations de conseil transmise au Sénat
Mais le mystère qui continue de régner sur le conseil public résulte aussi d’une réticence du gouvernement à communiquer sur la question. Sollicités dès le mois de février, l’ensemble des ministères ont refusé de fournir au Monde la liste des prestations de conseil qu’ils ont transmise au Sénat, de même que les documents de préconisation issus de ces missions (les « livrables »), et les évaluations qualitatives.
Ils n’ont pas davantage répondu à nos questions circonstanciées sur le contenu et l’intérêt de certaines missions de conseil, se montrant parfois plus mutiques que les cabinets de conseil eux-mêmes. La Banque publique d’investissement, qui dépend de Bercy, s’est, par exemple, retranchée derrière le « secret des affaires » et les « engagements de confidentialité souscrits » avec ses prestataires pour refuser de répondre.
Or, faute de transparence, « il est difficile tant pour l’Etat que pour la société civile de disposer d’un regard objectif sur la place qu’occupent ces cabinets dans les politiques publiques », comme l’a souligné le rapport sénatorial. C’est la raison pour laquelle Le Monde a saisi au mois de mars la Commission d’accès aux documents administratifs, une institution vers laquelle tout citoyen peut se tourner en cas de difficulté à obtenir la communication par l’Etat de documents d’intérêt public.
Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.
Les cabinets de conseil, une machine installée au cœur de l’EtatDes « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat MacronLe cabinet de conseil McKinsey accusé d’évasion fiscale en FranceQui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questionsExplorez les 1 600 missions des cabinets de conseil pour l’Etat recensées par « Le Monde » Luc Martinon, Adrien Sénécat, Manon Romain, Maxime Vaudano et Stéphane Horel
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L'Humanité
Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent
ActuLa flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.
Bruno OdentDes centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.
L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.
La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public
Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz et à son gouvernement de coalition – SPD-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.
La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.
Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowattheure que sur le front climatique.
Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.
Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe Le Monde
Livreurs des plates-formes : la Maison des coursiers, à Paris, une « mesure d’urgence sociale »
Situé dans le nord de la capitale, ce lieu propose une aide administrative et juridique aux livreurs ubérisés, dont beaucoup sont sans papiers.
A travers l’immense façade vitrée de l’ancienne agence EDF du 70, boulevard Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris, on peut voir des dessins enfantins de personnages aux couleurs vives peints sur tout le mur du fond. Une machine à café, un four à micro-ondes, une bouilloire, des sachets de thé sont posés sur des tables. Un livreur de repas à vélo âgé de 20 ans, qui veut rester anonyme, arrive. Il met sa batterie de vélo à charger. « Je vais aller me faire coiffer dans une boutique à côté, avant 19 heures, l’heure où les courses reprennent », explique-t-il. Sans papiers, il travaille pour Deliveroo en louant le compte d’un livreur en règle pour 100 euros par semaine, et dort « à droite, à gauche ».
La Maison des coursiers, un espace ouvert depuis septembre 2021 gratuitement aux livreurs des plates-formes, accessible du mercredi au samedi, de 10 heures à 19 heures, leur permet de se poser, d’échanger avec des collègues, d’être épaulés pour des démarches administratives ou juridiques, et d’accéder à des toilettes. Circé Lienart, directrice coordinatrice de ce lieu, explique, par exemple, que pour le livreur de Deliveroo, « nous avons lancé une demande de passe Navigo à un tarif préférentiel qui s’adresse à des personnes en situation irrégulière bénéficiant de l’aide médicale d’Etat », sous certaines conditions.
Droits des travailleurs des plates-formes : comment ubériser sans précariserCe projet, porté par la fédération de coopératives de livreurs à vélo CoopCycle, a été lancé en 2020 par Barbara Gomes, conseillère municipale (Parti communiste français) du 18e arrondissement. L’élue évoque l’accroissement du besoin d’accompagnement, dû au fait que « de plus en plus de livreurs sont sans papiers ». La Mairie de Paris a voté en décembre une subvention de 35 000 euros pour ce projet. Pour Mme Gomes, les plates-formes devraient financer cet espace « dans le cadre de leur responsabilité d’employeur », qu’elles ne reconnaissent pas. « On a dû prendre cette mesure d’urgence sociale, parce que circulent dans nos rues des gens extrêmement précarisés », ajoute-t-elle.
Aide à la régularisation
Accueillant 10 à 15 personnes par jour, Mme Lienart doit faire face à une variété de problèmes : « Les livreurs arrivent ici par le bouche-à-oreille, sans trop savoir ce qu’ils vont y trouver. Je leur propose d’abord un thé ou un café, puis je leur soumets un questionnaire pour savoir qui ils sont. » Beaucoup ont des revenus faibles, des problèmes de logement, observe-t-elle. Actuellement, une personne accueillie sur deux est sans papiers ; près des deux tiers ont eu un accident de vélo ou de scooter, et nombreux sont ceux qui souffrent de douleurs chroniques, faute de soins adaptés. Une permanence santé est en projet.
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Éditorial. Ça gronde
ÉditorialCédric ClérinMobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.
Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.
La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?
carburantshausse des prixTarification de l'énergieConsommation Le Monde
La France s’enfonce dans une épidémie de grippe aviaire d’une ampleur inédite
Plus de 14 millions de volailles ont été abattues, alors que le nombre de foyers dénombrés entre la Vendée et le Sud-Ouest atteint le millier.
« Nous avons une épée de Damoclès sur la tête. Chaque matin, quand on entre dans le bâtiment, on a la crainte de découvrir des poulets malades », témoigne Pascal Sachot, éleveur à Sèvremont, en Vendée. Il retient d’autant plus son souffle que les élevages de deux de ses proches voisins viennent d’être touchés par l’épidémie de grippe aviaire. Sur ses trois bâtiments, qui chacun abrite potentiellement 5 000 animaux, l’un n’était pas occupé, l’autre a été vidé il y a deux semaines. Dans le troisième, les poulets sont presque arrivés à maturité. « On va faire des écouvillons, si les tests sont négatifs au virus H5N1, les volailles partiront vers l’abattoir normalement », explique M. Sachot.
Le virus H5N1 s’est, en effet, abattu sur la Vendée fin février. Détecté d’abord dans quelques exploitations avicoles près de la commune de Maché, il s’est très vite répandu. Un mois plus tard, les autorités dénombrent 463 foyers en Vendée, soit le double de ceux répertoriés dans les Landes, jusqu’alors le département français le plus touché par cette nouvelle épizootie de grippe aviaire. Le virus s’est également diffusé dans la Loire-Atlantique et en Maine-et-Loire.
Quarante cas par jour
La vitesse de propagation fulgurante dans la région vendéenne a pris les autorités sanitaires de court. « Il y a quatre équipes professionnelles pour euthanasier les animaux malades. Elles ont été débordées alors que le rythme de cas a atteint près de 40 par jour. Certains éleveurs ont attendu une dizaine de jours avec les animaux morts dans les bâtiments », raconte M. Sachot. Christian Drouin, éleveur aux Essarts-en-Bocage, a, lui, « dû faire le sale boulot », comme il dit. « Vendredi 18 mars, j’ai constaté un taux de mortalité élevé dans le bâtiment où j’élève 18 000 poulets. Le vétérinaire m’a confirmé que l’élevage était touché par le virus d’influenza aviaire. Il n’y avait aucune équipe d’euthanasie disponible. La désorganisation est complète sur le terrain. Mercredi, j’ai dû fermer la ventilation pour faire mourir les animaux. Et ce matin, avec des voisins, nous avons ramassé les morts et les avons enterrés sur l’exploitation en les couvrant de chaux. Tout cela sans équipement. Je réagis assez mal, c’est très compliqué à supporter », témoigne M. Drouin.
Grippe aviaire : 2,5 millions de volailles vont être abattues dans le Sud-Ouest« Près de 6 à 7 millions de volailles vont être détruites en Vendée et dans les zones limitrophes touchées. Si on ajoute les mesures de dépeuplement qui ont été décidées, on va atteindre les 10 millions. En quarante ans de carrière, je n’ai jamais vécu cela. La situation est très préoccupante pour la volaille », souligne Gilles Huttepain, ancien directeur du pôle amont du groupe sarthois LDC et vice-président de l’interprofession volaillère Anvol. Le choix a été fait de dépeupler les fermes autour de 250 points jugés stratégiques, car abritant les couvoirs où sont élevés poussins et canetons et où est maintenu le patrimoine génétique des lignées parentales.
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Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe
ActuLes tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.
Diego ChauvetMarion d'AllardPoussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.
1. Les plus modestes paient le prix fort
Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et “ tenir ” jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.
2. Une augmentation sur fond de tensions internationales
L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.
3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire
« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».
4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle
Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.
essencehausse des prixpouvoir d'achatTarification de l'énergie Le Monde
Avec la base de lancement de SpaceX, la vie bouleversée du village de Boca Chica, aux Etats-Unis
Près de la frontière mexicaine, les habitants de modestes bicoques à l’embouchure du Rio Grande ont vu s’implanter, depuis 2014, l’entreprise du milliardaire Elon Musk, avec son immense centre de fabrication et de lancement de fusées spatiales.
Il y a quelques années encore, c’était une petite route entre dunes et marais qui menait à l’embouchure du Rio Grande et au village de Boca Chica, dans le golfe du Mexique, à l’extrême sud du Texas. Une guérite policière contrôlait les papiers des voyageurs pour s’assurer qu’ils n’étaient pas des clandestins venus du Mexique, de l’autre côté du fleuve. C’était l’époque où le président américain Donald Trump voulait prolonger jusqu’à la mer le mur à la frontière mexicaine. Au bout, la plage, et une invitation à respecter les tortues en période de ponte. Aujourd’hui, les tortues sont toujours là, mais l’attraction, c’est le pas de tir de l’entreprise spatiale SpaceX, installé par le milliardaire entrepreneur Elon Musk.
2021, l’Odyssée de SpaceX Le long de la route, une entreprise s’affaire pour amener l’électricité grâce à une nouvelle ligne à haute tension, et les curieux observent les prototypes des fusées géantes censées conquérir Mars. De leur pick-up, Stephanie Calderon, son mari Miguel et leurs deux filles photographient le pas de tir. Depuis quatre ans, la famille a quitté l’Ohio, dans le nord-est des Etats-Unis, et vit dans sa caravane. Elle a visité 48 Etats du pays – ne manquent qu’Hawaï et l’Alaska. Mais Miguel Calderon voudrait se faire embaucher par SpaceX comme technicien ingénieur et s’installer près de Boca Chica.
« Mon mari est depuis toujours fasciné par l’espace. Or il n’est pas facile de se faire embaucher par la NASA [l’agence spatiale américaine]. Elon Musk peut faire de son rêve une réalité », explique Stephanie Calderon. La jeune femme explore les environs, cherche les écoles après avoir instruit elle-même ses enfants, et découvre qu’on parle parfois exclusivement espagnol de ce côté du Rio Grande, où elle va sans doute s’installer. La région, l’une des plus pauvres du Texas, attire désormais ceux qui rêvent d’espace et de conquête de Mars.
Presque tous sont partis
L’installation d’Elon Musk en ces lieux n’allait pas de soi. Au début des années 2010, SpaceX avait exploré plusieurs endroits, qui ont été éliminés : Porto Rico, desservi uniquement par voie maritime, la Floride, où il faudrait faire la queue pour lancer ses fusées avec les autres concurrents, et le Texas, qui a proposé des subventions pour accueillir le milliardaire en 2014. Ces aides, qui ont atteint un total de 32 millions de dollars (29,1 millions d’euros), n’étaient pas évidentes, vu le passé malheureux de la ville avec les industriels.
Les anciens se souviennent d’une usine de pneumatiques, Titan Tire, qui a commencé par s’installer, en 1997, mais a vite plié bagage lorsque les syndicats de son usine historique dans l’Illinois ont arrêté leur grève et réduit leurs exigences : la région de Boca Chica avait servi d’appeau. Sauf que ce n’est pas le cas pour SpaceX, à en écouter Nick Serafy, un entrepreneur qui travailla bénévolement sur le projet financier pour les autorités locales : « Le projet de SpaceX prévoyait 800 emplois. On en est à 1 800, et plus de 80 % sont de la région. C’est phénoménal. »
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Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »
ActuCoûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, experte en mobilités bas carbone. Entretien.
Marie-Noëlle BertrandLaura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project
L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.
Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?
Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».
Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?
Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.
Où porter les efforts en priorité ?
Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.
La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…
Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.
Peut-on aller vite ?
Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.
aménagement du territoirecarburantsTarification de l'énergie Le Monde
La guerre en Ukraine accroît les incertitudes sur la croissance française
Les prévisions pour 2022, année qui devait être placée sous le signe du redémarrage post-Covid, sont révisées les unes après les autres. Le moral des chefs d’entreprise décline.
Après un mois de guerre en Ukraine, le vent tourne pour l’économie française. L’accélération de l’inflation, les tensions sur les approvisionnements et, surtout, la terrible incertitude qui pèse sur la suite du conflit sapent le moral des chefs d’entreprise. L’indice du climat des affaires, publié jeudi 24 mars par l’Insee, a reculé de six points à l’issue de l’enquête menée entre le 25 février et le 11 mars. Ce fléchissement se ressent particulièrement dans l’industrie et le commerce de gros, les industriels anticipant une baisse de la production et une hausse de leurs prix de vente.
Les perspectives de croissance pour 2022, qui devait être placée sous le signe du redémarrage post-Covid, sont révisées les unes après les autres. Si Bercy mise toujours sur une hausse du produit intérieur brut de 4 %, le scénario publié cette semaine par les économistes du groupe Société générale voit plutôt la croissance française à 2,7 % cette année, et de 1,6 % en 2023. L’inflation, elle, « avoisinera 4 % en 2022, avant de converger vers 2 % à partir de 2023 », indiquent-ils.
Croissance française : après le rebond de 2021, des interrogations sur 2022L’institut Rexecode est moins optimiste encore et annonce 2,9 %, tandis que la Banque de France oscille entre deux scénarios (3,4 % de croissance ou 2,8 %), en fonction du prix du baril de pétrole. Loin des 7 % atteints en 2021, qui représentaient une forte reprise après la chute de 8 % en 2020. « Ce n’est pas un effondrement, c’est plutôt une forte érosion » des perspectives, résume Denis Ferrand, directeur général de Rexecode.
Cependant, l’inflation et la guerre en Ukraine vont, tôt ou tard, conduire les consommateurs à réduire leurs dépenses. L’institut Oxford Economics estime que la consommation ne va augmenter que de 3,6 % en 2022, au lieu des 4,5 % initialement prévus. « Non seulement la consommation va souffrir de l’impact direct de l’inflation, mais on va assister de plus à une perte de confiance qui peut avoir des effets sur l’épargne », explique Daniela Ordonez, économiste en chef chez Oxford Economics. « La persistance de l’inflation, qui concerne une gamme de plus en plus large de produits et de services, entamera significativement le pouvoir d’achat en 2022 », confirment les économistes de Société générale.
« Pas de comportement franc de désépargne »
Une étude du Conseil d’analyse économique sur l’épargne (CAE) accumulée pendant la crise sanitaire, publiée mardi 22 mars, est révélatrice : si les ménages les plus modestes ont déjà dépensé leurs économies, sans doute pour faire face à la hausse des prix, les plus aisés continuent d’épargner. « On ne voit toujours pas de comportement franc de désépargne chez les ménages français », note le CAE.
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Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts
ActuDepuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.
Julia HamlaouiNaïm SakhiGilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère ! » « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.
Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total ! » martèle-t-il.
« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.
Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes Le Monde
Sophie de Closets quitte Fayard : un premier départ d’importance dans le secteur de l’édition
Depuis que le projet d’OPA de Vivendi sur Lagardère a été déposé auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), c’est la première figure d’une importante maison d’Hachette qui s’en va.
Hachette Livre a annoncé, jeudi 24 mars, le départ de Sophie de Closets. Elle quitte la présidence des éditions Fayard, « désireuse », officiellement, « d’aborder une nouvelle phase de sa carrière ». Depuis que le projet d’offre publique d’achat (OPA) de Vivendi sur Lagardère a été déposé auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), le 21 février, c’est la première éditrice d’une importante maison d’Hachette qui tire sa révérence. Un départ qui sous-entend à quel point elle n’a guère envie de continuer de travailler sous le règne d’un groupe détenu par Vincent Bolloré. D’autres pourraient la suivre.
Le comité de groupe souligne les zones d’ombre de l’OPA de Vivendi sur LagardèreNommée PDG des éditions Fayard en janvier 2014, Sophie de Closets a réalisé avec succès plusieurs coups marquants. Comme l’édition critique française de Mein Kampf en 2021. Ce livre programme d’Adolf Hitler a été présenté comme un moyen d’« historiciser le mal » et accompagné d’une très solide critique scientifique. A l’affût, la fille du journaliste François de Closets a publié la jeune poétesse californienne Amanda Gorman, qui avait volé la vedette à Joe Biden lors de la cérémonie d’investiture du président des Etats-Unis.
Querelles capitalistiques
La patronne de Fayard, normalienne et agrégée d’histoire, s’est illustrée en devenant l’heureuse éditrice des Mémoires de Barack Obama. Avec Arnaud Nourry, alors PDG d’Hachette Livre, elle avait décroché à New York les droits français de ce titre auprès de Penguin Random House. En réussissant à convaincre l’ancien président qu’elle saurait y faire. Les ventes d’Une terre promise ont explosé dès leur mise en vente, en novembre 2020. Deux ans exactement après le succès de Devenir, le témoignage de l’ex-première dame, Michelle Obama, que Fayard avait écoulé à plus d’un demi-million d’exemplaires dans les pays francophones.
Sophie de Closets, la femme qui a séduit les ObamaChez Fayard, Sophie de Closets a aussi édité des personnalités politiques marquées très à droite comme Philippe de Villiers. Ce dernier a fait entrer son frère, Pierre, ancien chef d’état-major des armées, dans la liste des auteurs de la maison. Dans une enquête publiée mercredi, Le Monde relatait comment Nicolas Sarkozy, ami d’Arnaud Lagardère, et administrateur du groupe Lagardère, affirmait « s’occuper » du sort de l’éditrice après la publication de livres qui lui avaient déplu. Depuis plus de deux ans, les querelles capitalistiques au sein de la maison mère d’Hachette pèsent sur les salariés.
« Vous savez que c’est Arnaud Lagardère, votre patron ? » : comment Nicolas Sarkozy fait pression sur des éditeursSophie de Closets reconnaît : « J’ai passé dix-huit merveilleuses années » chez Hachette, « où j’ai appris le métier d’éditeur et (…) pu l’exercer dans des conditions exceptionnelles. » Elle a remercié les salariés et les auteurs « dont la confiance nous oblige ». L’hypothèse de son arrivée n’est pas confirmée chez Flammarion. La maison (dans la galaxie de Gallimard) qui justement a accueilli Betty Mialet et Bernard Barrault lorsqu’ils ont quitté la direction de Julliard (Editis), fin 2019, en emportant avec eux leurs principaux auteurs.
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Éditorial. L’énergie mérite mieux
ÉditorialLaurent MouloudLe gouvernement pensait avoir calmé la colère des Français en dégainant un chèque « inflation » de 100 euros en décembre 2021. Mais, faute de prendre le problème à bras-le-corps, la hausse vertigineuse des prix de l’énergie vient de nouveau lui mordre les mollets. Poussée par l’envolée des cours du pétrole, la facture à la pompe ne cesse de grimper depuis le début de l’année. Le litre de gazole a dépassé pour la première fois 1,60 euro, bien au-dessus du 1,53 euro qui avait précipité la crise des gilets jaunes en 2018. Même tendance concernant l’électricité, dont la facture, indexée sur le marché du gaz, aurait dû grimper de 35 % au 1er février. Contrairement aux insinuations de l’exécutif, les difficultés de pouvoir d’achat des Français n’ont rien d’un simple « ressenti ». Elles sont une réalité quotidienne, notamment pour les plus précaires.
Face à cette situation, un premier constat s’impose : celui de l’impuissance du gouvernement à trouver des réponses de long terme. Décidées à la suite du mouvement des gilets jaunes, les suppressions de hausse de la taxe carbone et autres manœuvres dilatoires n’ont rien changé sur le fond. Quatre ans plus tard, le compte n’y est pas pour les ménages. Pis, pour contenir la hausse des prix du courant à 4 % en 2022, le gouvernement exige d’EDF qu’il augmente de 20 % le volume d’électricité nucléaire vendu à prix bradé à ses concurrents exsangues. Soit huit milliards spoliés à l’entreprise publique pour maintenir sous respirateur artificiel le marché « libéralisé » et camoufler l’échec patent de l’ouverture à la concurrence. Un tour de passe-passe dénoncé par les salariés de l’entreprise, en grève le 26 janvier.
L’énergie ne peut rester prisonnière de ces logiques mercantiles et des aléas géopolitiques. Ce bien de première nécessité mérite une politique de grande ampleur. Lutter contre la hausse des prix des carburants passe par une action ambitieuse sur la fiscalité, le développement et la gratuité des transports collectifs, la taxation des grands groupes pétroliers… L’électricité, elle, doit être soumise à une maîtrise publique pleine et entière, hors du marché. Des mesures d’une tout autre ambition que cette politique des petits chèques à visée électorale.
Editorialhausse des prixÉnergieTarification de l'énergie Le Monde
Sur les traces de Lapsus$, un groupe de pirates informatiques entre extorsion de fonds et vantardise
Microsoft, Samsung, Nvidia… Actif depuis près d’un an, ce gang a revendiqué plusieurs actions contre des victimes prestigieuses, mais aussi commis des erreurs qui ont mis les autorités sur la trace d’un adolescent britannique.
Sept adolescents ont été arrêtés, jeudi 24 mars, au Royaume-Uni, dans le cadre de l’enquête sur Lapsus$, un groupe de pirates informatiques qui a revendiqué ces dernières semaines plusieurs attaques très médiatisées contre des entreprises célèbres, comme Microsoft, Nvidia ou Samsung. Ces interpellations tombent alors que l’étau se resserrait autour d’un jeune britannique, mineur, soupçonné d’être un membre important de ce groupe.
Lapsus$ est un gang pour le moins atypique. Les plus grands acteurs organisés spécialisés dans l’extorsion recrutent sur des forums spécialisés, le plus souvent russophones, et ne s’expriment publiquement que pour faire davantage pression sur leurs victimes. Mais Lapsus$ anime une chaîne Telegram, sur laquelle il annonce, au vu et au su de tous, ses piratages, publie des sondages en demandant aux lecteurs quelles données ils aimeraient voir fuiter, et tient même à jour un groupe de discussion chaotique, « Lapsus$ Chat », empli de mèmes, de blagues de mauvais goût et de messages apparemment écrits par des adolescents fascinés par le groupe et l’aspect illicite de ses activités.
Le 11 janvier, Lapsus$ est, par exemple, soupçonné d’avoir mené une attaque de faible ampleur contre le site de Localiza, un concessionnaire brésilien de voitures de location, redirigeant les visiteurs vers le géant du porno Pornhub.
Des attaques très médiatiques
Ces derniers mois, pourtant, le groupe a revendiqué des actions dont l’ampleur et le prestige contrastent avec le ton décomplexé de sa communication et l’apparente légèreté de ses méthodes. En mars, il a affirmé s’être introduit dans des serveurs appartenant à Microsoft. L’entreprise a déclaré par la suite que seul un compte interne d’employé avait été compromis, très vite repéré, et qu’aucune information sensible n’avait été volée.
Plus tôt dans le mois, ce sont des données provenant du groupe de téléphonie emblématique coréen Samsung qui ont commencé à être publiées sur la chaîne Telegram de Lapsus$ : l’entreprise a confirmé une intrusion, tout en affirmant que les données des clients et employés n’étaient pas compromises.
Un mois plus tôt, le groupe avait publié en partie des informations dérobées à Nvidia, dans une attaque que le constructeur de matériel informatique a relativisé dans la presse. Enfin, Lapsus$ a récemment revendiqué à demi-mot une attaque contre Ubisoft, sans davantage s’exprimer sur le sujet depuis. L’éditeur français de jeux vidéo n’a pas répondu aux sollicitations du Monde et a renvoyé à un communiqué publié le 10 mars faisant simplement état d’un « incident » informatique.
Ubisoft victime d’un « incident » informatique, un groupe de pirates laisse entendre son implicationLe gang, qui semble vouloir rançonner ses victimes en menaçant de publier des données volées, cherche, pour s’infiltrer dans les réseaux des entités ciblées, à exploiter des failles humaines ou acheter des accès ou des comptes d’employés sur des plates-formes du marché noir, comme Genesis. « On sait qu’ils cherchent des accès VPN [outils qui permettent aux internautes de masquer leur identité en ligne] ou des employés qui sont directement dans les entreprises et qui pourraient leur fournir des accès », explique Narimane Lavay, experte en analyse de la menace dans l’entreprise spécialisée Sekoia.
Vol de mots de passe
Sur Telegram, le groupe a même lancé des appels à contribution, annonçant publiquement qu’il cherchait à recruter des employés ayant des accès dans de grandes entreprises pour pouvoir utiliser leurs identifiants et s’introduire dans leurs serveurs. Selon un rapport de Microsoft, Lapsus$ s’appuie, entre autres, sur un logiciel voleur de mots de passes, et fouille également les nombreuses fuites de données qui circulent sur Internet à la recherche d’identifiants à utiliser. L’entreprise ajoute que le groupe a également pu utiliser le SIM Swapping, une méthode qui consiste à détourner le numéro de téléphone d’une personne, afin de réinitialiser des mots de passe, par exemple.
Les méthodes du groupe interrogent sur les motivations réelles de ses membres. A l’époque des premières victimes, les négociations « étaient assez étendues dans le temps : il y avait un message d’extorsion, puis un autre quelques jours plus tard (…) et ça pouvait durer des jours, voire plus, détaille Livia Tibirna, experte en analyse de la menace à Sekoia. Dernièrement, il n’y a plus de délai entre l’annonce du piratage et la publication des données. » Une évolution qui laisse penser que les acteurs impliqués cherchent aussi à faire parler d’eux en faisant des « coups » prestigieux.
Tous les experts ayant observé ce groupe s’accordent sur son amateurisme en matière de discrétion et de protection de leur identité. « Contrairement à la plupart des acteurs qui souhaitent rester sous les radars, DEV-0537 [le nom donné au groupe par l’entreprise] ne semble pas maquiller ses traces », insiste Microsoft dans son rapport. Dans son analyse, Sekoia révèle qu’un lien semble exister entre Lapsus$ et « 4c3 », un pirate qui a revendiqué, sur des forums de discussion, en juillet 2021, une attaque importante contre le géant du jeu vidéo Electronic Arts. « Souvenez-vous de notre nom. Lapsus$ », écrivait-il notamment. Ce piratage, raconté par le site Vice, correspond aux méthodes attribuées au groupe, utilisant notamment des identifiants achetés sur le marché noir. Comme le rappelle Sekoia, une adresse de portefeuille de cryptomonnaies reliée au piratage d’Electronic Arts correspond également à une adresse retrouvée dans d’autres tentatives d’extorsion attribuées au groupe.
EN 2021, à la suite d’une querelle entre Lapsus$ et les propriétaires de Doxbin, le groupe décide de publier un grand nombre d’informations appartenant à ce site utilisé pour fuiter des données personnelles. Or, dans cette masse de données se trouvaient des éléments identifiant un membre présumé de Lapsus$.
De nombreuses erreurs
Surnommé « White », il y est décrit comme un adolescent britannique vivant encore chez ses parents. « 4c3 » et « White » sont possiblement la même personne : selon Sekoia, un certain « doxbinwh1te » a, en effet, lui aussi revendiqué, sur le forum de pirates Exploit, le piratage d’Electronic Arts, cherchant ainsi à se faire recruter par des groupes cybercriminels. Ce compte a également mentionné plusieurs attaques attribuées à Lapsus$, dont celle d’une entité gouvernementale brésilienne. Un expert, interrogé par le journaliste spécialisé Brian Krebs, conforte la thèse de Vice.
Rançongiciels : comment les autorités françaises remontent la trace des cybercriminelsLa police britannique, interrogée jeudi par la BBC, n’a pas précisé si le jeune homme faisait partie des sept personnes interpellées dans le cadre de l’enquête sur Lapsus$. Cependant, les autorités ont bien confirmé avoir identifié « White ». « Nous avions son nom depuis le milieu de l’année dernière », a expliqué une enquêtrice à la BBC, disant que le jeune homme avait commis de nombreuses erreurs compromettant son identité.
De nombreuses questions entourant Lapsus$ restent en suspens. Plusieurs éléments laissaient penser que le groupe opère en partie depuis l’Amérique latine, en raison aussi bien des premières victimes que de la langue utilisée par le groupe. « Sur leur canal Telegram, ils ont commencé par communiquer en portugais » en plus de l’anglais, explique Narimane Lavay. L’identité des autres membres du groupe reste également inconnue, tout comme son avenir, alors que la pression judiciaire s’accroît. Mercredi, sur son canal Telegram, Lapsus$ a annoncé que certains de ses membres prenaient des « vacances » : « Nous risquons d’être discrets pendant un certain temps. »
Florian Reynaud
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Le Monde
Guerre en Ukraine : les cyberattaques contre la Russie, le « cri de colère » d’une armée de volontaires
Anonymous, IT Army, Belarusian Cyber Partisans…, au travers de différents groupes, des milliers d’Ukrainiens prennent part à des attaques informatiques contre la Russie, relativement efficaces.
« Je n’ai jamais vu ça ! » Volodymyr « Bob » Diachenko, consultant ukrainien en cybersécurité, connaît ce milieu sur le bout des doigts. Selon lui, la mobilisation de ses pairs à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, en particulier pour mener des attaques informatiques contre la Russie, est à la mesure des événements qui secouent le pays : sans précédent.
Depuis le 24 février, date du début de l’invasion par l’armée russe, des milliers d’internautes, aux compétences techniques hétérogènes, ont rejoint divers groupes destinés à lancer un maximum d’attaques informatiques contre les infrastructures numériques russes.
« Tous les gens que je connais sont engagés, à différents niveaux. Personne ne reste à l’écart. C’est tellement simple maintenant, que n’importe qui peut utiliser un programme informatique pour attaquer des sites russes. Il y a des instructions, y compris sur des chaînes officielles ou dans les médias ! », note Bob Diachenko, au téléphone depuis l’ouest de l’Ukraine.
Foisonnement d’initiatives
Ce mouvement commence dès les premiers jours du conflit, lorsque le ministère de la transition numérique ukrainien appelle ses citoyens à rejoindre l’IT Army of Ukraine. En une seule journée, 120 000 volontaires rejoignent le groupe Telegram créé pour l’occasion. Ils sont aujourd’hui plus de 310 000. Les administrateurs de ce groupe postent depuis des listes de sites et de serveurs informatiques à viser. Il s’agit là d’attaques basiques, dites « en déni de service », qui consistent à multiplier artificiellement les connexions à un site Internet afin de le rendre inaccessible. Banques, services de livraison, médias ou entreprises participant à l’infrastructure du Web russe : des centaines de cibles ont été désignées.
Certains groupes se revendiquent par ailleurs de la mouvance Anonymous, donnant un second souffle à ce « puissant imaginaire », en perte de vitesse depuis quelques années. Ainsi, certains comptes proches du courant ont revendiqué le piratage de chaînes de télévision russes, qui se sont mises à diffuser des messages hostiles à la guerre (une opération impossible à confirmer).
En Ukraine, les fantassins de la guerre de l’information portent le message du gouvernementD’autres rassemblements de volontaires sont issus du solide tissu industriel de la cybersécurité en Ukraine. Il y a quelques mois, Bohdan Ivashko officiait au sein du géant du jeu vidéo Ubisoft, où il a notamment travaillé sur le combat de coqs dans Far Cry 6. Désormais employé dans une start-up de cybersécurité, il vient de passer ses dernières semaines à construire Death by a 1000 needles (« mort par 1 000 aiguilles »), un logiciel conçu pour lancer des attaques en déni de service. Ce dernier vient tout juste d’être adopté par le groupe IT Army of Ukraine. « Je me sentais coupable de me retrouver dans une partie plutôt sûre de l’Ukraine, et je ne pouvais pas rester assis pendant que des gens se faisaient tuer », se remémore-t-il aujourd’hui.
Parfois, ce sont des entreprises entières qui s’impliquent, comme Cyber Unit Technology, qui a lancé un bug bounty (« prime au bug ») un peu particulier. Système mettant d’ordinaire en relation hackeurs et entreprises – les premiers piratant les seconds contre rémunération afin d’identifier des failles de sécurité – il a ici été inversé : Cyber Unit Technology affirme ainsi rémunérer des pirates qui identifieraient des failles informatiques chez les entreprises russes afin d’utiliser ces défauts dans le cadre de cyberattaques.
Un groupe Telegram, où les volontaires s’échangent astuces et questions, a, bien sûr, été mis en place
Des développeurs de la région de Lviv ont également donné naissance à un jeu en ligne, qui, lorsqu’il est ouvert sur un ordinateur ou un téléphone, lance en réalité des attaques contre des sites Web russes. Ses créateurs revendiquent avoir fait « tomber » le site de Rosneft, le géant pétrolier. Une autre entreprise d’origine ukrainienne, Hacken, a modifié un outil qu’elle utilisait pour tester la résistance des sites Web de ses clients en logiciel pouvant être téléchargé par n’importe qui, baptisé Liberator et conçu pour attaquer automatiquement des sites russes. Un groupe Telegram, où les volontaires s’échangent astuces et questions, a, bien sûr, été mis en place. Interrogé par Le Monde, un de ses développeurs revendique deux mille utilisateurs quotidiens.
Le risque d’élimination d’activistes trop visibles
Des groupes de pirates plus anciens ont également rejoint la « danse », comme les Belarusian Cyber Partisans. Ce groupe, dont l’origine reste floue et qui lutte numériquement contre le régime de Minsk depuis plusieurs mois, a revendiqué le ralentissement d’une partie du trafic ferroviaire en Biélorussie avec pour but de contrarier les mouvements de troupes russes, Moscou utilisant son voisin comme base arrière pour son offensive en Ukraine.
Certaines attaques vont plus loin que de simples dénis de service, explique Bob Diachenko :
Un autre domaine où nos compétences s’avèrent utiles sont les attaques plus sophistiquées : rentrer dans des comptes courriels, récupérer des données sensibles de sites militaires ou gouvernementaux. Ce sont des choses auxquelles on n’oserait même pas penser en temps de paix, mais aujourd’hui j’ai le sentiment que c’est la chose à faire.
Ces offensives plus évoluées s’organisent plus discrètement. Un ancien membre des services de renseignement ukrainiens reconverti dans la cybersécurité, que nous avons contacté, a ainsi refusé de répondre à nos questions, citant le risque que les Russes puissent éliminer physiquement tout activiste un peu trop visible.
Ce foisonnement d’initiatives est souvent directement encouragé, voire organisé, par le gouvernement ukrainien, qui trouve dans ces pirates mercenaires d’utiles supplétifs pour compliquer un peu plus la vie numérique russe. Le ministre de la transformation numérique, Mykhaïlo Fedorov, est la clé de voûte du dispositif : c’est lui qui est à l’origine d’IT Army of Ukraine. C’est aussi lui qui a demandé au dirigeant de Cyber Unit Technologies de constituer une équipe de pirates. M. Fedorov le reconnaissait d’ailleurs sans ambages dans Le Monde : « Nous avons déjà mené une cinquantaine d’attaques », révélait-il, à la première personne du pluriel. Dans les colonnes d’Haaretz, il laisse également entendre que les autorités fournissent aux volontaires des listes de sites à attaquer.
Mykhaïlo Fedorov, chef de guerre numérique en UkraineUn impact notable
Difficile d’évaluer avec certitude l’efficacité des attaques. Un faisceau d’indices accrédite cependant l’idée qu’elles ont eu un impact notable. Netblocks, un observatoire de la connectivité à Internet, notait, quelques jours après les premières offensives, que l’accès aux sites du Kremlin, du Parlement russe ou du ministère de la défense était très difficile.
Sur le long terme, les mesures de Chris Partridge confirment l’efficacité des actions de l’IT Army of Ukraine. Cet ingénieur en cybersécurité, qui travaille pour Amazon, s’est penché sur la question sur son temps libre. Il a construit un outil qui vérifie, pour chaque site visé par le groupe d’« hacktivistes », s’il est encore accessible. Ses mesures montrent qu’une bonne partie des sites attaqués ont été, au moins un temps, inaccessibles en Russie.
Le ministère russe a officiellement proposé aux banques une aide pour lutter contre ces offensives
Rostelecom-Solar, une entreprise de cybersécurité russe, a, de son côté, annoncé avoir détecté, lors des dix premiers jours de mars, une hausse significative des attaques en déni de service. Le ministère russe a officiellement proposé aux banques, qui font partie des organismes visés par les volontaires ukrainiens, une aide pour lutter contre ces offensives. Mais ces dernières font-elles une réelle différence dans le conflit ? « Je ne pense pas que ces attaques soient efficaces d’un point de vue stratégique », concède Bob Diachenko, qui préfère voir en elles « une sorte de cri de colère de la société ukrainienne ».
Participer à ces attaques n’est pas sans risque. L’entreprise spécialisée Talos a détecté, il y a peu, un programme censé effectuer des cyberattaques contre la Russie qui était en fait un logiciel malveillant dérobant les informations personnelles de celui qui le télécharge. L’irruption d’autant de civils dans le versant numérique de la guerre pose par ailleurs des questions nouvelles. L’une des entreprises qui participent à cet effort de guerre, Hacken, est, par exemple, basée en Estonie, à Tallinn, mais l’essentiel de ses salariés se trouve actuellement en Espagne, selon le site Politico. Comment la Russie peut-elle percevoir des attaques menées depuis des pays occidentaux avec lesquels elle n’est pourtant pas en conflit ouvert ? Certains experts craignent une escalade dans le cyberespace.
Guerre en Ukraine : avec les sanctions et les mesures de rétorsion, la menace d’un « rideau de fer numérique » en Russie Martin Untersinger
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Le Monde
Mort de Steve Wilhite, inventeur du format GIF
Le créateur du premier format utilisé pour diffuser des animations en ligne est mort des suites du Covid-19.
Steve Wilhite, inventeur du format d’image GIF, est mort à l’âge de 74 ans de complications liées au Covid-19, a annoncé sa famille. En 1987, alors qu’il travaillait pour CompuServe, à l’époque le principal fournisseur d’accès à Internet américain, il avait mis au point le .gif, un format qui permettait de diffuser des images compressées sans perte de qualité, particulièrement adaptées à la diffusion sur le réseau Internet naissant.
Facebook achète Giphy, la très populaire plate-forme de gifsEn 1989, l’équipe de M. Wilhite avait publié une nouvelle version de ce format, permettant de créer des animations. Cette innovation, à une époque où il était quasi impossible de diffuser des vidéos en ligne, avait rendu le gif très populaire. Le nom est passé dans le langage commun dans les années 1990 pour désigner de courtes animations. Des millions de GIF animés, détournements, parodies et petits clips mythiques, sont toujours très utilisés en ligne.
En 2013, M. Whilhite avait apporté sa réponse à un débat de vingt-cinq ans concernant la prononciation du format qu’il a inventé : « Le dictionnaire d’Oxford accepte les deux prononciations, “djif” et “guif”, mais ils se trompent », expliquait-il alors au New York Times. « Ça se prononce “djif”. » Son gif préféré était le « dancing baby », animation-phare des années 1990, avait-il également dit au New York Times.
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Le Monde
Jeu vidéo : panique en ligne auprès des fans de « Sutom », jeu vidéo adapté de l’émission « Motus »
Les réseaux sociaux francophones ont été, durant quelques heures, en ébullition après l’annonce de la fin du jeu en ligne. Un « malentendu » entre France Télévisions et le créateur est à l’origine du phénomène.
Le 24 mars au matin, les amoureux des jeux de lettres étaient en émoi : Jonathan M., le créateur de Sutom, annonce que le jeu en ligne gratuit et sans publicité dont il est responsable doit s’arrêter. Ce jeu, qui propose chaque jour de découvrir un mot mystère en six essais, est une copie conforme de l’émission « Motus ». Depuis son lancement en janvier, il est très pratiqué sur les réseaux sociaux, plates-formes où il est facile de partager son score grâce à un système d’émojis colorés. L’affolement n’aura été que de courte durée : quelques heures plus tard, le créateur de Sutom annonce que son jeu restera bien en ligne.
Que s’est-il passé ? Dans une première série de tweets, le développeur raconte jeudi matin craindre d’être poursuivi par France Télévisions, dont le service juridique lui a signifié par courrier, le 11 mars, qu’il ne devait plus utiliser le nom Sutom, inversion de celui l’émission télévisée.
🟥 Information importante concernant #SUTOM 🟥
Le jeu fermera vendredi soir. Merci à tou.te.s d'avoir joué, ça m'a fa… https://t.co/u3KBaT1mid
Joint par Le Monde, Jonathan M. explique alors comprendre la démarche du groupe, qui cherche à protéger la propriété intellectuelle de « Motus », même si l’émission n’est plus diffusée. Mais, selon lui, il ne peut pas simplement changer le nom du site : « J’utilise aussi des sons et une charte graphique proche de l’émission. Cela aurait pu devenir une source de problèmes à l’avenir. »
Malgré ses 230 000 visiteurs par jour, chiffre avancé par Jonathan M., Sutom n’est pas monétisé et ne génère pas d’argent – ce « projet personnel » lui en coûte même, puisqu’il paye un hébergeur.
Alors qu’il s’apprête à tout arrêter, les plans de Jonathan M. évoluent rapidement : après la circulation intense de ses tweets annonçant la fin du jeu (près de 15 000 mentions j’aime et 7 000 partages), France Télévisions change son fusil d’épaule.
Fin mot de l’histoire ? « Il s’agit d’un pur malentendu », assure Muriel Attal, une des directrices de la communication du groupe contactée entre-temps par Le Monde, sans donner davantage de détails. L’entreprise publique fait ainsi savoir qu’aucune poursuite de sa part ne sera engagée contre le développeur et semble découvrir la popularité du jeu en ligne, qui proposait de dépoussiérer l’émission animée par Thierry Beccaro arrêtée en 2019.
.@Jonamaths 😉 reconnaissons que nous avons mis de l’animation sur les réseaux aujourd’hui. 👍 @kevboucher https://t.co/ObMgcNzsYG
Vague de messages de soutien en ligne
Sur les réseaux sociaux, l’annonce de la fin du jeu a déçu beaucoup d’internautes. Alors que Jonathan M. a reçu un « nombre incroyable » de messages de soutien, France Télévisions était l’objet de très vives critiques. Jeudi, Sutom et Motus se sont ainsi hissés dans les dix sujets les plus discutés de Twitter en France.
La viralité des réactions n’a rien d’étonnant : Sutom a été créé en janvier dans le sillage du grand succès en ligne du jeu Wordle, lancé à la mi-octobre 2021 par le Gallois Josh Wardle. Ce jeu vidéo de lettres jouable sur un simple navigateur s’inspirait lui-même librement de l’émission télévisée « Lingo »… l’équivalent américain de « Motus ». « Quitte à m’inspirer de Wordle, j’ai préféré aussi rendre hommage à l’émission française dérivée de “Lingo” », relate ainsi Jonathan M.
Le « New York Times » s’offre « Wordle », un jeu de lettres en ligneDevenu un jeu vidéo phénomène à la fin de l’année 2021, Wordle a été racheté par le New York Times en janvier 2022 pour « plusieurs millions de dollars », selon les informations données par le quotidien américain. Son succès a inspiré beaucoup de créateurs en ligne : à l’image de Sutom, nombre de développeurs ont proposé des clones dans différentes langues (du suédois au japonais), voire des déclinaisons géographiques, musicales ou même mathématiques.
Pierre Trouvé
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L'Humanité
Groove guérisseur pour dégommer la grisaille
Prescription cultureDISQUES Agapes avec les nouveaux albums de la chanteuse Lembe Lokk et du pianiste afro-américain Robert Glasper, et une réédition de Nina Simone enrichie de remix.
Fara C.Pour chasser la grisaille qui embrume le cœur en ces temps âpres, l’Humanité a sélectionné pour vous les nouveaux disques au groove guérisseur de la chanteuse guitariste d’origine estonienne Lembe Lokk, de Robert Glasper – pianiste afro-américain hypersollicité dans le hip-hop –, et de l’intemporelle passionaria Nina Simone, dont une réédition enrichie fait cohabiter des classiques inaltérables avec une belle poignée de remix opérés par d’émérites DJ.
Réunies aujourd’hui dans Secret’s Chords-Songs of Leonard Cohen, les chansons du troubadour canadien revisitées de façon hautement personnelle par la charismatique Lembe Lokk nous ont été révélées en 2020, lors de sa résidence au Comptoir de Fontenay-sous-Bois. Celle qui avait gagné en 2018 un prix de l’Académie Charles-Cros s’entoure des raffinés tisserands François Puyalto (basse électrique) et Michel Schick (clarinettes, ukulélé, harmonica). L’intime pulsation cardiaque du jeu et la sobriété prégnante des arrangements mettent en valeur l’inépuisable richesse de Suzanne, Bird on the Wire, Treaty ou encore de l’Étranger, chanté en français (traduction de Graeme Allwright). Un hommage splendide, entre ombre et lumière.
Cultiver l’amour
Robert Glasper, 43 ans, frappe fort avec le 3e volet de sa série Black Radio, honorée d’un grammy award. Ses claviers éclairés éperonnent la fine fleur du hip-hop, du jazz et de la soul – les rappeurs engagés Common, Q-Tip, le jazz singer Gregory Porter, les étoiles R’n’B Ledidi, H.E.R et Lalah Hathoway, les deux contrebassistes ici conviées à chanter, Esperanza Spalding, Meshell Ndegeocello, etc. Comme en l’hymne Black Superhero, l’opus célèbre la résistance à l’oppression, et « les rêves vivants, lucides » (Amir Sulaiman, In Tune), qu’il importe de préserver tout en cultivant l’amour. Dans Black Radio III, le groove grésille en notre crâne, notre ventre, nos pieds.
Le double CD consacré à Nina Simone, Feeling Good-Her Greatest Hits and Remixes, s’adresse à toutes les générations, à travers dix-neuf pièces originelles datant de 1964 à 1968 (Mississippi Goddam, Strange Fruit, I Put a Spell on You, Ne me quitte pas...), suivies de sept tubes remixés par des pointures du dancefloor électronique. Toujours impressionnants, le chant de Nina (une expressivité des plus fertiles, un phrasé qui s’étire ou s’embrase) et son jeu pianistique sans pareil ! Les sept dernières plages produites par les DJ contribueront à faire (mieux) connaître au jeune public le legs de l’icône « artiviste » : synthétiseurs et crépitements rythmiques de Joel Corry (Feeling Good), alchimie sonique de Sofi Tukker (Sinnerman) ou bien, sur le titre final, lente montée en transe par Hot Chip.
Secret’s Chords-Songs of Leonard Cohenwww.lembelokk.comBlack Radio IIIwww.robertglasper.comFeeling Good-Her Greatest Hits and RemixesMusique Le Monde
Logiciel espion Pegasus : les poursuites en diffamation intentées par le Maroc jugées irrecevables
Le royaume a été accusé en juillet 2021 d’avoir utilisé le programme informatique conçu par la société israélienne NSO, ce qu’il dénonçait comme des « allégations mensongères et infondées ».
L’enquête s’arrête là. Le tribunal de Paris a déclaré irrecevables les poursuites en diffamation intentées par le Maroc contre des ONG et médias français ayant révélé ou dénoncé le recours par Rabat au logiciel d’espionnage Pegasus, a appris Le Monde, vendredi 25 mars. L’avocat du Maroc a exprimé son intention de faire appel.
La juridiction a rendu dix jugements déclarant l’irrecevabilité des citations directes contre Le Monde, Radio France, France Médias Monde, Mediapart, L’Humanité, Forbidden Stories et Amnesty International. Les décisions s’appuient sur un article de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui « ne permet pas à un Etat, qui ne peut pas être assimilé à un particulier au sens de ce texte, d’engager une poursuite en diffamation ». Les avocats du royaume soutenaient que leur demande était recevable parce que ce n’est pas l’Etat, mais une administration – les services secrets –, qui attaque en diffamation.
Ces éléments techniques qui attestent l’implication du MarocPlusieurs procédures judiciaires en Europe
Le Maroc a été accusé en juillet 2021 d’avoir utilisé Pegasus, logiciel conçu par la société israélienne NSO, dans le cadre d’une vaste enquête menée par un consortium de dix-sept médias internationaux sur la base de données obtenues par l’organisation Forbidden Stories et par Amnesty International. Parlant d’« allégations mensongères et infondées », le Maroc avait enclenché plusieurs procédures judiciaires en France, en Espagne et en Allemagne.
Le logiciel Pegasus permet, une fois installé dans un téléphone mobile, d’espionner l’utilisateur de l’appareil, par l’accès à ses messageries, ses données, ou par l’activation de l’appareil à distance à des fins de captation sonore ou visuelle.
Lors du procès, les avocats des organisations et médias avaient tour à tour demandé l’irrecevabilité de cette « procédure bâillon ». « Pas moins de six fois » entre 2018 et 2019, « la Cour de cassation est venue répéter, une première fois à l’Azerbaïdjan et cinq fois au Maroc, qui revenait à la charge, qu’il n’était pas recevable pour agir en diffamation » en tant qu’Etat, avait souligné Simon Foreman pour Amnesty International. « C’est un exercice de communication exclusivement », a-t-il argué.
L’avocat du Maroc, Olivier Baratelli, avait soutenu que ce pays avait « le droit de défendre l’honneur terriblement bafoué de ses services de renseignement » par des « journalistes irresponsables ».
« Projet Pegasus » : révélations sur un système mondial d’espionnage de téléphones Le Monde avec AFP
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Le Monde
Des pirates russes soupçonnés d’attaques contre des entreprises de l’énergie inculpés aux Etats-Unis
Parmi les cibles, attaquées il y a plusieurs années, figuraient une raffinerie saoudienne et une centrale nucléaire américaine.
Les Etats-Unis ont révélé ce jeudi avoir inculpé quatre pirates informatiques russes, liés au gouvernement de leur pays, pour des attaques commises entre 2012 et 2018 contre des centaines d’entités du secteur de l’énergie dans le monde.
Un premier acte d’inculpation, adopté en juin 2021 par un grand jury à Washington, vise Evgueni Gladkikh, un programmeur de 36 ans lié au ministère de la défense russe. Il est accusé d’avoir participé à l’attaque contre une raffinerie d’un pays tiers, en 2017, avec un logiciel malveillant appelé Triton. Le document ne précise pas où se situait cette raffinerie, mais les systèmes de sécurité d’une usine pétrochimique saoudienne avaient été attaqués avec ce logiciel en 2017. Un deuxième acte d’accusation, adopté en août 2021 au Kansas, vise Pavel Akoulov, Mikhail Gavrilov et Marat Tioukov, soupçonnés d’être des agents des services de sécurité russes (FSB) ayant mené une vague d’attaques contre le secteur mondial de l’énergie entre 2012 et 2017.
Lors d’une première phase, baptisée « Dragonfly », ils auraient introduit des logiciels malveillants dans des actualisations légitimes de logiciels, contaminant plus de 17 000 appareils. Certaines des cibles étaient situées en France, d’après les analyses menées à l’époque par plusieurs entreprises de sécurité informatique, mais leur identité n’avait pas été révélée. Dans une seconde phase, « Dragonfly 2.0 », ils auraient mené 3 300 tentatives d’hameçonnage dans plus de cinq cents entités, y compris contre la Commission de régulation du nucléaire aux Etats-Unis, et contre des cibles en Turquie et en Suisse. L’opérateur d’une centrale nucléaire américaine située au Kansas aurait notamment été visé.
Les inculpations ne font pas mention d’un éventuel lien avec une série d’attaques, il y a plusieurs années, contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes : fin 2015, des centaines de milliers de foyers avaient été privés d’électricité par ce qui était vraisemblablement une cyberattaque menée contre un opérateur électrique ukrainien ; les soupçons s’étaient à l’époque portés sur des hackeurs russes.
Mises en garde contre des cyberattaques aux Etats-Unis
Ces révélations interviennent quelques jours après une mise en garde formelle du président américain, Joe Biden, qui a annoncé ce lundi que, selon des « renseignements en constante évolution », la Russie envisageait de mener des cyberattaques d’ampleur visant des entreprises américaines. Ces inculpations portent sur des attaques relativement anciennes, mais elles « montrent clairement que les entreprises américaines doivent renforcer leurs défenses et rester vigilantes », a commenté Lisa Monaco, la ministre adjointe de la justice.
Guerre en Ukraine : les Etats-Unis anticipent une recrudescence des cyberattaquesAucune des personnes inculpées ce 24 mars n’a été arrêtée, mais le département d’Etat a offert une récompense pouvant aller jusqu’à 10 millions de dollars pour toute information permettant de les localiser. La doctrine américaine en matière de cyberattaques prévoit de nommer publiquement et de mettre en examen tout pirate identifié avec un important degré de certitude, pour envoyer un signal clair et espérer limiter de futures attaques.
La ministre des affaires étrangères britannique, Liz Truss, a, de son côté, annoncé des sanctions contre « l’Institut central de recherches scientifiques en chimie et mécanique », l’agence liée au ministère de la défense russe où travaillait Evgueni Gladkikh. « En sanctionnant ceux qui visent les gens, les entreprises et les infrastructures, nous envoyons un message clair au Kremlin : nous ne les laisserons pas faire », a commenté la ministre.
L’Ukraine, cible préférée des hackeurs russes Le Monde avec AFP
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Le Monde
Concurrence : un règlement européen « historique » pour encadrer les géants du numérique
La Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne ont trouvé un accord sur un nouveau règlement visant à imposer le respect de la concurrence aux services en ligne d’acteurs dominants.
Les participants semblaient grisés par un parfum d’inédit, quand à 22 h 50, jeudi 24 mars, après huit heures de discussions, un accord politique a été scellé sur le nouveau règlement européen concernant les grandes plates-formes numériques. Baptisé « Digital Markets Act » (DMA), ce texte vise, grâce à une vingtaine de règles économiques, à imposer le respect de la concurrence aux services en ligne d’acteurs dominants comme les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).
« C’est un accord historique et une des régulations économiques les plus importantes de ces dernières décennies, estime le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O. Cela montre ce que l’Europe, souvent caricaturée pour sa lenteur et sa bureaucratie, est capable de faire, en moins de dix-huit mois, sur un sujet aussi important. » En effet, la première version du texte a été présentée par la Commission européenne en décembre 2020. Jeudi, un accord final a été trouvé à l’issue du « trilogue » avec le Parlement et le Conseil de l’Union européenne, actuellement présidé par la France. Cette régulation du numérique était une « priorité » d’Emmanuel Macron, a rappelé Cédric O, à deux semaines de l’élection présidentielle.
L’Europe avance sur la régulation du monde numérique« Les efforts de lobbying des Gafam n’ont servi à rien », s’est félicité le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, pilote du texte avec Margrethe Vestager, sa collègue à la concurrence. Le DMA, a souligné jeudi M. Breton en conférence de presse, est « une réponse innovante » au fait que « les contentieux de concurrence peuvent prendre des années ». Une référence aux sanctions relativement tardives et indolores infligées par Bruxelles à Google pour abus de position dominante, malgré des amendes de plusieurs milliards d’euros.
Obligation forte « d’interopérabilité » entre messageries
Avec le DMA, les autorités européennes ont décidé de changer de philosophie, et même opéré « une révolution », selon M. Breton : le texte impose une série de règles ex ante, c’est-à-dire d’application automatique et étendues à toutes les entreprises concernées, sans avoir à instruire une plainte à chaque fois. Le règlement s’inspire des régulations créées dans les secteurs avec des infrastructures de réseau, comme les télécommunications, l’énergie ou la banque, a rappelé Mme Vestager, jeudi. « Une fois de plus, l’Europe s’affirme comme une puissance normative, estime la députée européenne Stéphanie Yon-Courtin. Après le règlement sur les données personnelles “RGPD”, l’Europe pose, avec le DMA, une nouvelle pierre à sa souveraineté numérique. »
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L'Humanité
Enquête À la source des multiples filons de « l’or gris »
Prescription cultureNicolas MatheyLors de sa parution, le livre a défrayé la chronique. Il a nécessité trois années d’investigation et l’auteur, Victor Castanet, a entendu 250 témoins. D’où ses révélations sur la gestion des établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) chez Orpea. Il multiplie les témoignages précis de salariés, mais aussi des familles de résidents. On découvre vite que trois personnes ont fait d’Orpea une machine à fric, en maltraitant les pensionnaires : le docteur Marian, fondateur du groupe, le directeur général, Yves Le Masne (« débarqué » au moment de la publication), et le délégué général Jean-Claude Brdenk. Ce dernier mettait une pression permanente sur chaque directeur d’établissement, exigeant des marges bénéficiaires sur les repas des résidents, sur les couches et autres protections.
Essais Le Monde
Trouble du déficit de l’attention chez l’adulte, le grand oublié des troubles du neurodéveloppement
Méconnu du grand public, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) toucherait 2,5 % des adultes. Anxiété, dépression, addiction, délinquance, précarité financière : le TDAH et ses comorbidités affectent toutes les sphères de l’existence.
En février 2021, Rachel apprend qu’elle souffre d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). C’est un soulagement pour l’employée de Pôle emploi. « Je n’étais pas dingue », affirme-t-elle dans un sourire pendant que sa main gauche malaxe un accessoire antistress. « J’ai vécu trente-cinq ans avec la sensation que quelque chose ne tournait pas rond chez moi, ça me torturait, confie-t-elle. Le diagnostic a changé ma vie et ma perception de moi-même. »
En parallèle de son bilan, Rachel met des mots sur ses difficultés en calcul (dyscalculie), en orthographe (dysorthographie), et à coordonner ses gestes ou à les planifier (dyspraxie). « On estime qu’entre 25 % et 30 % des personnes souffrant d’un trouble “dys” ont un TDAH associé », précise Anne Claret-Tournier, psychiatre et responsable de la consultation TDAH adulte au sein du service psychiatrie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).
Le TDAH concernerait 5,9 % des jeunes et 2,5 % des adultes selon la Déclaration de consensus international de la Fédération mondiale du TDAH, qui s’est basé sur plusieurs méta-analyses pour formuler ses conclusions. « La triade classique des symptômes cliniques est le trouble attentionnel et exécutif, l’hyperactivité et l’impulsivité », détaille la docteure Claret-Tournier. Comme d’autres troubles du neurodéveloppement tels que l’autisme, il s’agit d’un trouble spectral avec des intensités différentes, sans profil type – son repérage arrive plus tard chez l’enfant, lors de l’entrée à l’école primaire. Les retentissements fonctionnels dans la vie quotidienne sont variables et peuvent toucher aussi bien la sphère familiale, professionnelle, que sociale. La frontière entre le normal et le pathologique est fine : « On parle de “trouble” quand son impact dans la vie de la personne devient significatif », explique Clémence Cabelguen, psychiatre au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Nantes.
En France, de nombreuses personnes échappent au diagnostic. « Il y a une méconnaissance profonde du TDAH par le grand public et les soignants, surtout chez l’adulte, commente la docteure Cabelguen. Beaucoup considèrent qu’il s’arrête à l’adolescence. » Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, appelé DSM, ne l’a d’ailleurs intégré pour l’adulte qu’à partir de 2013. Les symptômes persistent pourtant après la majorité chez deux tiers des patients. Quant à la Haute Autorité de santé (HAS), ses premières recommandations sur le TDAH chez l’enfant à destination des médecins de premiers recours – généralistes en tête – datent de 2014, laissant plusieurs générations sans diagnostic pendant l’enfance. Le 8 mars, l’association HyperSupers TDAH lançait à ce propos une série de questions aux candidats à la présidentielle à travers des vidéos. Dans la première, Nathan, 26 ans, les interrogeait, face caméra : « Comment envisagez-vous de faciliter l’accès au diagnostic du TDAH adulte ? »
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Le Monde
Des bénéfices aussi pour les employeurs
Dix mille pas et plus. Prendre un cours de yoga avec des collègues à l’heure de la cantine, faire une pause à la salle de sport pour soulever de la fonte ou disputer un set de ping-pong… En termes d’offres sportives – comme sur bien d’autres plans –, on a vraiment de la chance, au Groupe Le Monde. En France, c’est moins d’une entreprise sur cinq (18 %) qui propose une activité physique ou sportive (APS) à ses collaborateurs, comme le souligne un rapport des députées Aude Amadou (La République en marche) et Maud Petit (MoDem) réalisé à la demande du premier ministre, Jean Castex, et rendu le 14 mars à la ministre des sports, Roxana Maracineanu.
Sport au travail, un bénéfice négligéQuelques jours après l’adoption de la loi sur la démocratisation du sport, leurs recommandations pour développer les pratiques sportives au travail sont un nouveau pas en termes de politique de santé publique pour favoriser les comportements actifs et lutter contre la sédentarité et ses conséquences.
Au terme de « sport en entreprise » jusqu’ici consacré, elles suggèrent d’abord de substituer celui d’ « APS en milieu professionnel » pour évoquer une offre « qui vise la santé et le bien-être sans nécessairement rappeler la dimension de compétition entre salariés, et donc sans attente de performance induite », et élargir aux administrations, « pas toujours proactives sur la question ».
Facteur de bien-être et de santé pour les employés, la pratique d’APS en milieu professionnel est aussi bénéfique pour leurs employeurs et les dépenses publiques, détaille le rapport, faisant référence à une étude de 2015 réalisée notamment par le Medef. Selon celle-ci, l’absentéisme (qui coûte chaque année 60 milliards d’euros et correspond à 17,2 jours d’absence par salarié) est ainsi réduit de 5,6 %, les dépenses de santé de plus de 300 euros par an par personne, et le turnover des effectifs de 3,2 %. Et la productivité fait, elle, un bond de 6 % à 9 %. Sans compter l’enjeu d’image. « Dans un contexte concurrentiel où la qualité de vie au travail devient un critère de choix pour les salariés qui veulent postuler, la pratique d’une APS en entreprise est une réelle plus-value, d’autant plus si elle est associée à une culture d’entreprise », écrivent Aude Amadou et Maud Petit.
Le (sport au) travail, c’est la santéLes deux députées, qui ont visité plusieurs dispositifs, citent notamment l’exemple de Poissy (Yvelines), où les 850 personnels de la mairie peuvent, depuis 2017, pratiquer deux heures d’activité (marche nordique, badminton, relaxation…) par semaine sur leur temps de travail. Bilan : une diminution du stress au travail, une amélioration du climat social et de la condition physique des salariés, avec une baisse de 750 jours/an de l’absentéisme, soit 100 000 euros d’économies pour la collectivité.
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Le Monde
Des fourmis enrôlées dans la lutte contre le cancer
Une équipe française a entraîné l’insecte à distinguer des cellules cancéreuses, dans l’espoir qu’il puisse un jour entrer dans la panoplie des moyens de dépistage des tumeurs.
Dans l’insectarium du Laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée (LEEC), à l’Université Sorbonne Paris Nord (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis), la science fourmille. Dans une atmosphère maintenue à 24 °C, Baptiste Piqueret a entraîné près de 130 fourmis à détecter olfactivement les composés volatils organiques (COV) émis par des cellules cancéreuses, grâce à un système de récompense. Les premiers résultats de ses travaux, conduits sous l’égide de Patrizia d’Ettorre et Jean-Christophe Sandoz, respectivement professeure du LEEC et directeur de recherche au CNRS, ont été publiés le 21 février dans la revue iScience.
Dans l’étude en question, Baptiste Piqueret a exposé les fourmis à l’odeur d’un échantillon de cellules cancéreuses humaines chauffées à 37 °C, comme le corps humain, en plaçant de l’eau sucrée à proximité. La fourmi se baladait ensuite librement jusqu’à trouver la récompense, qu’elle allait boire, en « antennant ». « Chez les fourmis, les antennes sont l’équivalent du nez chez l’homme. Elle va en quelque sorte renifler son environnement et se rendre compte qu’il y a une odeur à côté de la récompense et associera les deux. »
Dans la deuxième partie du test, les chercheurs présentaient l’odeur de cellules cancéreuses et une odeur de cellules non cancéreuses pour voir si les fourmis pouvaient faire la différence, cette fois sans récompense. L’exercice était réalisé trois fois de suite et prenait entre une demi-heure et une heure, « selon les capacités d’apprentissage et la personnalité des fourmis », ajoute le post-doctorant. De nouvelles fourmis étaient utilisées pour chaque apprentissage afin de ne pas fausser les résultats de l’étude. « On regarde où la fourmi cherche et le fait qu’elle passe plus de temps à chercher autour de l’odeur qu’elle a apprise nous prouve que l’apprentissage est réussi », synthétise Patrizia d’Ettorre. Afin de vérifier les résultats de l’étude, 50 % des fourmis ont été entraînées à détecter le cancer alors que l’autre moitié a été entraînée à détecter l’absence de cancer.
Avec l’appui de l’Institut Curie, du CNRS et de l’Inserm, trois types de cellules cancéreuses ont été utilisés pour l’étude : un de l’ovaire et deux du sein. Un taux de réussite de 95 % a été atteint pour la première phase de l’étude. Si la fourmi est capable de les détecter, c’est parce que « les cellules fonctionnent comme des petites usines avec des produits qui entrent et des produits qui sortent », schématise Baptiste Piqueret, qui donne l’exemple de deux cellules du sein, une cancéreuse et une non cancéreuse. Le métabolisme de la cellule malade lui fera utiliser et excréter des composés différents ne présentant pas la même odeur que ceux des cellules saines.
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Le Monde
Une technique pour nettoyer les panneaux solaires sans eau
Une équipe de chercheurs du MIT viennent de breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux photovoltaïques.
La poussière qui se dépose sur les panneaux solaires fait baisser leur efficacité, de 50 % en deux mois pour les environnements les plus défavorables. Préserver la performance nécessite donc des nettoyages réguliers qui utilisent souvent de l’eau, et qui représentent jusqu’à 10 % du coût de maintenance d’une installation. Une équipe du MIT estime que, pour la capacité mondiale installée, la quantité d’eau correspond aux besoins de deux millions de personnes. Ces chercheurs viennent de tester et breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux. Ils la considèrent comme moins chère que ses concurrentes, et sans risque de court-circuit dans les environnements très humides. Cette technique bénéficie de l’humidité ambiante qui permet aux grains de se charger électriquement et d’être expulsés du panneau solaire, même dans un désert.
Le Monde
Quid de la réponse en anticorps neutralisants après infection par le variant Omicron chez les personnes vaccinées ?
25 mars 202225 mars 2022Marc GozlanUne étude américaine a évalué la réponse en anticorps neutralisants faisant suite à une infection par le variant Delta ou Omicron chez des individus ayant reçu deux doses de vaccin, avec ou sans rappel. Ces résultats ont été publiés en ligne dans la revue Cell le 18 mars 2022.
On rappelle qu’une infection survenant chez un individu vacciné (infection post-vaccinale) est désignée par le terme breakthrough infection en anglais. Les résultats suggèrent que les breakthrough infections dues à Omicron sont moins immunogènes que celles imputables à Delta et pourraient ne pas protéger contre une réinfection ou un futur variant plus pathogène.
Il s’agissait pour les chercheurs de l’université Californie San Francisco d’évaluer, chez des sujets doublement vaccinés, dont certains avaient reçu une dose de rappel, la capacité des anticorps produits après infection par le variant Delta ou Omicron à neutraliser la souche ancestrale de Washington (WA-1, dont la protéine spike est identique à celle de la souche de Wuhan).
Deux types de tests de neutralisation ont été réalisés. Tandis que certains ont évalué la capacité des anticorps à neutraliser des virus SARS-CoV-2 vivants, d’autres ont mesuré le pouvoir neutralisant des anticorps vis-à-vis de particules pseudovirales (VLP, pour virus-like particles). Ces VLP miment un virus viable : elles ont une morphologie similaire à des SARS-CoV-2 infectieux mais sont dépourvues de génome. Elles sont donc non-infectieuses car incapables de se répliquer. Elles renferment des protéines virales structurales du SARS-CoV-2, notamment la protéine spike (S), la protéine de nucléocapside (N), la protéine de matrice (M), une région de la protéine d’enveloppe (E). Ces VLP incorporent toutes les mutations propres à Omicron, pas seulement celles présentes dans la protéine spike, comme cela est généralement le cas dans la plupart des pseudovirus. Ces tests de neutralisation ont donc été utilisés contre d’authentiques virus ou contre des particules mimant un virus porteur de mutations spécifiques d’Omicron.
Les chercheurs ont tout d’abord mené leurs tests de neutralisation avec des échantillons de plasma provenant de 68 individus enrôlés dans une cohorte prospective. Parmi eux, 15 avaient reçu une dose de rappel et aucun n’avait été antérieurement infecté par le SARS-CoV-2.
Chez les individus vaccinés qui n’avaient pas reçu de dose de rappel, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Delta (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 2,7 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale. Chez les sujets vaccinés n’ayant pas bénéficié d’un rappel, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Omicron (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 15,4 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale.
En comparaison avec les sujets n’ayant pas eu de rappel, ceux qui avaient reçu une troisième dose ont présenté des titres 18 fois plus élevés en anticorps neutralisants contre la souche ancestrale. Chez les individus ayant bénéficié d’un rappel, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Delta (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 3,3 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale. Chez ces mêmes sujets, les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis du variant Omicron (évalués par un test utilisant les VLP) étaient 7,4 fois inférieurs à ceux observés contre la souche ancestrale.
Sans surprise, chez les sujets vaccinés, les chercheurs ont par ailleurs observé que les titres en anticorps neutralisants dirigés contre les variants Delta et Omicron déclinent au fil du temps.
Cette étude indique que l’intensité clinique de la breakthrough infection est associée à des titres en anticorps neutralisants plus élevés. Ceux-ci sont généralement plus hauts (5 fois supérieurs) en cas de maladie Covid-19 modérée à sévère que lorsque l’infection post-vaccinale est asymptomatique ou entraîne une forme clinique légère.
Les chercheurs ont également évalué les réponses en anticorps neutralisants et le degré d’immunité neutralisante croisée en analysant des échantillons de plasma de 60 patients vaccinés ayant développé une infection par le SARS-CoV-2, documentée par séquençage génomique complet.
Sur ces 60 cas de breakthrough infection, 28 étaient dus au variant Delta, 20 au variant Omicron (lignage BA.1). Dans 12 autres cas, le lignage en question n’a pu être déterminé du fait d’un prélèvement respiratoire insuffisant ou d’un séquençage ne couvrant pas l’ensemble du génome viral. Il est cependant probable que 11 cas parmi ces 12 correspondaient à une infection post-vaccinale au variant Delta dans la mesure où les prélèvements respiratoires ont été réalisés à un moment où 97 % de cas étaient imputables au variant Delta. Un douzième prélèvement renfermait en revanche le variant Omicron car il avait été effectué à la mi-janvier 2022, lorsqu’il dominait largement tous les autres, responsable alors de 97 % des cas. Sur ces 60 cas d’infection survenus chez des sujets vaccinés, 34 correspondaient à une maladie Covid-19 d’intensité modérée à sévère, 13 avaient reçu une dose de rappel et 14 étaient immunodéprimés.
En utilisant les tests de neutralisation avec VLP, les chercheurs ont observé chez les 39 (28+11) patients ayant développé une infection post-vaccinale par le variant Delta (dont 5 avaient eu un rappel) que les titres en anticorps neutralisants vis-à-vis de la souche ancestrale étaient 57 fois inférieurs chez les individus qui n’avaient pas reçu une dose de rappel. Ils étaient 3,1 fois inférieurs chez ceux qui avaient bénéficié d’un rappel.
Concernant les 21 (20+1) patients ayant développé une infection post-vaccinale par le variant Omicron, les chercheurs ont analysé le plasma dans 14 cas (dont 4 patients ayant eu un rappel).
Contrairement aux patients infectés par le variant Delta, ceux présentant une breakthrough infection par Omicron avaient des titres en anticorps neutralisants nettement inférieurs vis-à-vis de la souche ancestrale. Les titres étaient en effet 5,8 fois inférieurs chez les individus n’ayant pas bénéficié d’une dose de rappel et d’environ un tiers de ceux observés après un rappel (3,1 fois inférieurs). Pour le dire simplement, il apparaît qu’une infection par Omicron n’est donc pas équivalente à une troisième dose de vaccin.
Chez les sujets vaccinés ayant développé une breakthrough infection par Omicron, la réponse en anticorps neutralisants le variant Delta était faible et inversement. Plus précisément, les titres en anticorps contre le variant Delta dans les breakthrough infections dues au variant Omicron étaient respectivement 3,3 et 2,2 fois inférieurs à ceux contre la souche ancestrale, selon que le test de neutralisation utilisait les VLP ou le virus vivant. De fait, cette réponse en anticorps était comparable à celle observée chez des sujets vaccinés non infectés. Au total, en cas d’infection par Delta ou Omicron après vaccination, l’immunité neutralisante croisée apparaît limitée.
Dix fois moins d’anticorps neutralisants en cas d’infection post-vaccinale par Omicron que par Delta
D’autres expériences ont montré que chez les sujets immunocompétents, vaccinés mais n’ayant pas reçu de rappel, une infection post-vaccinale par le variant Delta s’accompagne d’un titre en anticorps neutralisants contre la souche ancestrale 10,8 fois supérieure qu’en cas de breakthrough infection par Omicron. Les breakthrough infections dues au variant Omicron sont donc moins immunogènes que celles dues à Delta. Elles génèrent des niveaux plus faibles d’anticorps neutralisants que les infections dues au variant Delta.
Cette plus faible réponse en anticorps lors d’une breakthrough infection par Omicron tient sans doute à la proportion plus élevée d’infections post-vaccinales symptomatiques ou modérées (55 % avec Omicron contre 28,6 % avec Delta). Celles-ci s’accompagnent par ailleurs de titres en anticorps neutralisants 12,3 fois inférieurs vis-à-vis de la souche ancestrale par rapport à ce que l’on observe dans les formes cliniques de Covid-19 modérées à sévères.
Un grand nombre d’individus, non vaccinés et vaccinés, ont été infectés par Omicron, variant doté d’échappement immunitaire et qui a très largement remplacé le variant Delta, plus pathogène. Cela a souvent été interprété, voire claironné, comme signifiant que l’émergence du variant Omicron laissait présager la fin de la pandémie, que le SARS-CoV-2 allait devenir endémique et que de larges pans de la population allaient définitivement acquérir une immunité contre le SARS-CoV-2 par le biais d’une infection naturelle et/ou celui de la vaccination.
À en croire les résultats de cette étude, il n’en serait donc rien dans la mesure où, chez une personne vaccinée, une infection par Omicron confèrerait une protection bien inférieure à celle induite par une infection par Delta. Selon les auteurs, « l’immunité acquise suite une breakthrough infection par Omicron peut être de moindre durée que celle d’une breakthrough infection par d’autres variants, tels que Delta, pour prévenir l’infection par un autre variant plus pathogène, s’il devait émerger à l’avenir ». En d’autres termes, par rapport à une infection post-vaccinale par Delta, avoir été infecté par Omicron se traduirait par une moindre protection vis-à-vis du risque de réinfection ou d’infection par un futur variant plus dangereux.
« Il est cependant rassurant de constater que les infections survenant chez les personnes vaccinées sont associées à une durée globale d’infection plus courte et à un moindre risque d’hospitalisation et de décès que chez les individus non vaccinés », tempèrent Charles Chiu, Melanie Ott, Jennifer Doudna, Carl Hanson et leurs collègues. Et de conclure en rappelant que les données disponibles montrent que l’administration d’une dose de rappel entraîne une immunité neutralisante robuste contre le variant Omicron.
Marc Gozlan (Suivez-moi sur Twitter, Facebook, LinkedIn, et sur mon nouveau blog ‘Le diabète dans tous états’, consacré aux mille et une facettes du diabète. Déjà trois billets)
Pour en savoir plus :
Servellita V, Syed AM, Morris MK, et al. Neutralizing immunity in vaccine breakthrough infections from the SARS-CoV-2 Omicron and Delta variants. Cell. Available online 18 March 2022. doi: 10.1016/j.cell.2022.03.019
Amanatidou E, Gkiouliava A, Pella E, et al. Breakthrough infections after COVID-19 vaccination: Insights, perspectives and challenges. Metabol Open. 2022 Mar 17;14:100180. doi: 10.1016/j.metop.2022.100180
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25 mars 2022 à 15:28
Très intéressant!
Répondre L'Humanité
Bande dessinée « On ne naît pas homme... »
Prescription culturePierre SernaEn 1915, Kafka écrivit un petit récit connu de tous, la Métamorphose. Un homme se réveillait en insecte et devait vivre le restant de sa vie ainsi. En 1917, il réitéra une métamorphose en sens inverse, celle d’un singe devenu homme à force d’efforts et venant présenter lui-même son cas aux membres d’une académie. En 2022, Mahi Grand en offre une interprétation remarquable qui pose des questions vertigineuses. Qu’est-ce que le concept d’un singe capturé ? Une cage ! De telle sorte que s’il veut sortir de son enfermement, la seule solution est de ne plus être singe.
Un singe hors d’une cage n’en est plus un. Mais alors, comment devenir un homme ? Par l’imitation. Cela commence par apprendre à cracher, puis fumer et enfin boire du schnaps jusqu’à plus soif. En clair, être un homme, c’est faire l’humain, imiter les autres pour reproduire ce qu’ils font de façon identique. Un être humain est un singe qui a trouvé une issue à sa cage en répétant mécaniquement ce que font les autres.
À ce compte, les académiciens ne sont que des hommes-singes démasqués par le singe-homme. Implacable, la leçon s’impose : se sentir bien n’est que réaliser à quel point on est enfermé dans le monde des hommes. Terrible, la seconde leçon s’abat, lourde de sens : dans ce monde de mâles dominants, ce sont toujours les guenons qui sont exploitées. Une très forte mise en images de l’inhumaine humanité.
bande dessinée Le Monde
Les déboires du projet international de réacteur ITER
Le futur réacteur à fusion expérimental est épinglé par l’Autorité de sûreté nucléaire pour des questions techniques, tandis que la gestion humaine de ce projet pharaonique est critiquée.
Sur le chantier pharaonique du prototype de réacteur nucléaire à fusion ITER du site de Cadarache (Bouches-du-Rhône), il n’y a pas que les ouvriers qui s’activent. Les ingénieurs ont dû changer leurs priorités pour répondre rapidement à la longue liste de demandes de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), afin que l’assemblage de cette machine unique au monde se poursuive dans le calendrier prévu.
Les requêtes de l’ASN, sous forme d’un courrier adressé par son président au directeur général de l’organisation internationale ITER, ont été révélées le 21 février par le site d’information New Energy Times, très critique sur l’énergie de fusion. La missive n’est pas une bonne nouvelle. Elle indique qu’en l’état l’assemblage du réacteur ne peut commencer, notamment l’étape-clé et irréversible du soudage des deux premiers éléments entre eux, sur neuf, constituant la chambre à vide de 19,4 mètres de diamètre et 11,4 mètres de haut, dans laquelle les réactions de fusion doivent avoir lieu.
Contrairement à la fission nucléaire qui casse des noyaux d’uranium pour libérer de l’énergie, ici, comme dans les étoiles, des noyaux d’hydrogène léger sont forcés à se marier. Pour que cette fusion ait lieu, il est nécessaire de rapprocher et de chauffer à 150 millions de degrés les noyaux suffisamment longtemps pour produire plus d’énergie que celle nécessaire à l’amorce de la réaction. Cette technique, dite « tokamak », utilise des champs magnétiques intenses pour confiner la matière.
Le projet ITER, décidé en 2006 et qui réunit six pays et l’Union européenne, doit faire la démonstration de la viabilité de cette solution à grande échelle à partir de 2025, pour un coût de construction d’environ 20 milliards d’euros. En 2012, lors de l’accord de l’ASN pour commencer le chantier, trois étapes dites « point d’arrêt » avaient été prévues comme autant de rendez-vous à honorer pour la poursuite des opérations. En 2014, pour le coulage de la chape de béton (le radier), et en 2016, pour des dispositifs de chauffage externes, ces étapes avaient été franchies.
Garantir la sûreté
Mais, le 25 janvier, un an après sa demande de « levée du troisième point d’arrêt », ITER a reçu la réponse négative de l’ASN : « Le point d’arrêt lié à l’assemblage tokamak ne pourra pas être levé (…). En conséquence, l’assemblage du tokamak ne peut être engagé. » Ce dernier devait avoir lieu « vers la fin 2022 », explique Laban Coblentz, directeur de la communication d’ITER. Il ajoute : « Le chantier n’est pas arrêté. Ce courrier n’interrompt pas le travail. C’est une phase habituelle de dialogue avec le régulateur. Il faut dire aussi que nous avons affaire à une machine qui est la première du genre et qui très complexe. »
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Le Figaro
Contre-offensive ukrainienne sur Kherson, dont le contrôle par les Russes est «contesté
EN COURS : Mis à jour le 25 mars 2022 à 20:28
Les forces ukrainiennes ont lancé une contre-offensive sur la ville de Kherson (sud), seul centre urbain majeur conquis entièrement par les forces de Moscou, qui est désormais «contestée», a indiqué vendredi un haut responsable du Pentagone. «Les Ukrainiens tentent de reprendre Kherson», a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat. «Nous ne pouvons dire exactement qui contrôle Kherson mais le fait est qu'elle n'est plus aussi solidement sous contrôle russe qu'auparavant.»
» LIRE AUSSI - À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
Emmanuel Macron va lancer une «opération humanitaire exceptionnelle» à Marioupol avec la Grèce et la Turquie
«Nous allons lancer une opération humanitaire avec la Grèce et la Turquie pour évacuer tout ceux qui veulent quitter Marioupol, annonce Emmanuel Macron. Nous organiserons les choses dans les meilleures conditions possibles. Cette ville de plus de 400.000 habitants n'a plus que 150.000 habitants qui vivent dans des conditions catastrophiques.»
«Nous sommes en train de la conduire, il y a eu des discussions concrètes avec le maire de Marioupol. On le fait en transparence avec le président Zelensky et les autorités ukrainiennes. Et nous allons ensuite négocier avec la partie Russe. Nous nous mettons en capacité de le faire dans les tous prochains jours. J’aurai une nouvelle discussion avec Vladimir Poutine dans les 48h pour en sécuriser les détails», ajoute le président français.
Emmanuel Macron: «Ces publications de caricatures sont inacceptables»
Emmanuel Macron réagit également aux caricatures publiées sur le compte Twitter de l’ambassadeur de Russie à Paris. «Ces publications sont inacceptables et le ministère des affaires étrangères a fait savoir cela à l’ambassadeur de Russie. C’était une faute, elle a été corrigée et j’espère qu’elle ne se reproduira pas, je ne l’espère pas, nous l’avons exigé», déclare Emmanuel Macron.
«La crise alimentaire sera accrue à horizon 12 à 18 mois», prévient Emmanuel Macron
La «sécurité alimentaire» a également été abordée lors de ce sommet. «L’une des grandes conséquences de la guerre en Ukraine à côté de la crise énergétique, de la crise humanitaire, évidement de la situation en Ukraine et de la déstabilisation géopolitique c’est une crise alimentaire, indique le président Macron. Elle sera accrue à horizon 12 mois et 18 mois parce que l’Ukraine et la Russie sont de grands producteurs de blés. Pour 26 pays, le blé ukrainien et russe représentent 50% de leur approvisionnement en blé.»
Le président français précise les objectifs du projet «Farm»: «D’abord, il faut essayer de lever toutes les barrières de dysfonctionnement du marché. certains pays ne respectent plus les règles de circulation des biens. Le deuxième pilier c’est de produire plus. Nous en européen, nous devons reconsidérer nos objectifs puisque nous avons décidé de baisse de production.»
La Commission européenne «aura mandat» pour faire des achats en commun, annonce Macron
Emmanuel Macron aborde désormais le thème de l’énergie, «longuement débattu» ce vendredi. «Nous avons la volonté de sortir de la dépendance aux énergies fossiles russes», affirme le président qui annonce: «Nous avons décidé pour la première fois que la commission aurait mandat pour faire de l’achat commun, notamment de gaz. C’est ce qui avait été décidé pour les vaccins au moment de la crise Covid.» «L'achat groupé, la capacité à définir ensemble des contrats longs, est le meilleur instrument pour faire baisser le prix de notre gaz et donc nous avons donné mandat à la Commission pour le faire», ajoute-t-il.
«Il faut déconnecter le prix de l’électricité du prix du gaz, ajoute Emmanuel Macron. Nous avons donné mandat à la Commission pour regarder les prix de l’électricité, d’abord à court terme pour permettre un plafond. Avec le mécanisme qu’on a aujourd’hui, les prix s’envolent, le consommateur paye cher et ou le contribuable paye cher. Cette réforme du prix de l’électricité doit permettre de lutter contre cela».
«Nous devons être moins dépendants des non-européens», estime Emmanuel Macron qui salue une «avancée dans l’Europe de la défense»
Emmanuel Macron prend la parole depuis Bruxelles après un sommet européen. «Nous avons avancé sur la défense et la sécurité de notre continent, suite à ce que nous avions lancé à la fin de l’année 2019. Le conseil européen a endossé hier son premier livre blanc sous la forme d’un plan de travail d’ici 2030. Nous partageons tous le fait que notre monde est aujourd’hui beaucoup plus volatile», indique le président.
«Notre défi c’est de développer une culture commune militaire, c’est d’investir davantage dans la défense pour avoir des capacités plus autonomes et bâtir les innovation dont nous avons besoin pour notre armée. Nous allons continuer de fonctionner avec les américains mais nous devons être moins dépendants des non-européens. C’est une avancée dans l’Europe de la défense», estime encore Emmanuel Macron qui précise également que de nouvelles «sanctions additionnelles» ont été actées si la situation venait à empirer en Ukraine.
Emmanuel Macron prend la parole
Le président de la République prend la parole depuis Bruxelles après un sommet européen.
Guerre en Ukraine : l'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?
Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord.
Les divers éléments sur la fébrilité de l'armée russe n'ont cessé d'étonner depuis le début de la guerre. Mal engagée dans le conflit, celle-ci a révélé de nombreux problèmes de coordination, de communication et de logistique. Face à la défense ukrainienne, plusieurs milliers de soldats russes ont été tués, «des pertes considérables» selon le ministère de la défense britannique qui a indiqué ce jeudi que la Russie pourrait faire appel à des réservistes et des mercenaires étrangers. Enfin, depuis quelques jours, les forces ukrainiennes contre-attaquent dans les environs de Kiev. Peut-on dire pour autant que l'offensive russe est en train de s'enliser ?
» LIRE NOTRE VÉRIFICATION - Guerre en Ukraine : l'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?
L'organisation européenne pour la recherche nucléaire durcit les sanctions contre la Russie
Le CERN, l'organisation européenne pour la recherche nucléaire qui héberge à Genève le plus grand accélérateur de particules au monde, a durci vendredi les sanctions envers la Russie, en riposte à l'invasion militaire de l'Ukraine. Le 8 mars, les 23 Etats membres du CERN avaient suspendu «jusqu'à nouvel ordre» le statut d'observateur que possédait la Russie pour ce qui concerne l'accélérateur de particules LHC (Large Hadron Collider), un immense anneau de 27 km enfoui sous terre à la frontière franco-suisse.
A l'issue d'un Conseil vendredi, l'organisation a annoncé un nouveau train de mesures et condamné «fermement les déclarations de certains instituts russes qui ont apporté leur soutien à l'invasion illégale de l'Ukraine», selon un communiqué. Parmi ces sanctions, la suspension de la participation de scientifiques du CERN à «tous les comités scientifiques d'instituts situés en Fédération de Russie et en République du Bélarus, et vice-versa». Sont également suspendus ou annulés «tous les événements organisés conjointement par le CERN» et ces mêmes instituts. Idem pour les relations avec l'Institut unifié de recherche nucléaire (JINR), situé à Doubna en Russie, qui détenait un statut d'observateur au CERN et réciproquement. Une nouvelle réunion du Conseil est prévue en juin pour refaire le point.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés
Pour Biden, le courage des Ukrainiens face aux Russes rappelle Tiananmen
Louant le «courage» et la «résilience» du peuple ukrainien, Joe Biden, en visite en Pologne, à Rzeszow, à 80 km de la frontière avec l'Ukraine, a fait le rapprochement suivant. «Quand vous voyez une femme de trente ans debout face à un char avec un fusil (...), si on parle de la place Tiananmen, c'est la place Tiananmen» en plus important encore, a-t-il estimé en référence aux manifestations de 1989 à Pékin.
En anglais, le président américain a joué sur les mots en parlant de «Tiananmen square squared», «square» signifiant la place, et «squared» se traduisant par «au carré». Joe Biden a aussi, pour la deuxième fois, qualifié le président russe Vladimir Poutine de «criminel de guerre». S'adressant lors d'une réunion sur la situation humanitaire à son homologue polonais, Andrzej Duda, le président américain a dit: «le plus important que nous puissions faire (...) est de maintenir l'unité des démocraties dans notre détermination et nos efforts pour réduire la dévastation provoquée par un homme qui est, je le pense, un criminel de guerre. Et je pense que nous remplirons les critères légaux (de cette définition) aussi.»
» LIRE AUSSI - Joe Biden, chef de guerre malgré lui du camp occidental
La Géorgie pleure ses citoyens morts au combat en Ukraine
Des milliers de personnes se sont rassemblées vendredi dans la capitale géorgienne de Tbilissi pour les funérailles de deux Géorgiens morts au combat contre les troupes russes en Ukraine, ce qui rappelle au pays du Caucase l'invasion russe de son territoire en 2008. L'offensive lancée par le Kremlin il y a un mois a provoqué un mouvement de solidarité avec l'Ukraine en Géorgie, deux anciennes républiques soviétiques, et des centaines de Géorgiens ont rejoint volontairement les forces ukrainiennes. Parmi eux se trouvaient les officiers de réserve Giorgi Beriashvili et David Ratiani, tous deux âgés de 53 ans, tués au combat le 17 mars près d'Irpin, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, où d'intenses combats sont en cours.
Ils combattaient aux côtés d'une quarantaine de Géorgiens et de centaines de combattants venus de nombreux pays pour se battre au sein de la Légion internationale de l'armée ukrainienne depuis le début des hostilités le 24 février. Une autre unité multinationale de l'armée ukrainienne, la Légion géorgienne, comprend quelque 500 combattants géorgiens et autant de volontaires du monde entier, a expliqué à l'AFP son commandant, Mamuka Mamulashvili.
» LIRE AUSSI - En Géorgie, l’animosité envers la Russie remonte
Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes frappé par des missiles russes
Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes, à Vinnytsia (centre), a été frappé vendredi par une salve de missiles de croisière russes, qui ont provoqué des «dommages significatifs», selon l'armée ukrainienne. «Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs», a annoncé le commandement des forces aériennes sur Telegram.
«Les conséquences de cette frappe de missiles par les occupants sont en cours d'évaluation», a ajouté cette source. L'annonce a été accompagnée d'une photo montrant simplement la partie éventrée d'un bâtiment de briques. L'aviation et la défense antiaérienne ont résisté jusqu'ici aux tentatives de l'armée russe de maîtriser le ciel ukrainien, les aviateurs ukrainiens défendant ce dernier «avec une grande dextérité», avait déclaré lundi un haut responsable du Pentagone. La Russie a amplifié ses opérations aériennes et navales face à la résistance des forces ukrainiennes, selon cette source, mais ces opérations ne se manifestent pas par des combats aériens, l'armée de l'air russe tendant à tirer des missiles air-sol sur des cibles ukrainiennes à partir de l'espace aérien russe ou bélarusse.
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Un spécialiste des crimes de masse lance une collecte de témoignages
Un prêtre catholique français, qui a documenté le génocide des juifs en Europe de l'Est, lance un travail de «collecte de témoignages» de victimes de la guerre en Ukraine. «On a pris la décision de collecter le maximum de témoignages de personnes, soit ayant assisté à des crimes commis, soit ayant elles-mêmes été des victimes», a expliqué le père Patrick Desbois, président de l'association Yahad In Unum, connue pour son travail sur la «Shoah par balles» menée par les Einsatzgruppen nazis en Union soviétique.
Le père Desbois a déclaré avoir pris cette initiative en lien avec le mémorial de Babi Yar à Kiev, un site qui contient les restes de près de 34.000 juifs massacrés en 1941 alors que la ville était sous occupation nazie. Il en est le directeur du conseil académique depuis l'an dernier. Les équipes des deux institutions, à l'aide de médiateurs sur le terrain, ont pu interroger, via une application de visioconférence enregistrant l'entretien, «une vingtaine» de personnes, notamment à Marioupol (sud), Irpin (près de Kiev), Kharkiv (Est) ou encore Kherson (sud), a-t-il dit. «Une vingtaine d'autres», contactées, attendent de témoigner, selon le prêtre, qui s'est rendu pendant 20 ans en Ukraine pour ses investigations sur la Shoah par balles.
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Le pape préside une cérémonie pour l'Ukraine et la Russie, en proie à une guerre «odieuse»
Le pape François a condamné vendredi la «guerre odieuse» contre «nos frères ukrainiens sans défense», lors d'une cérémonie consacrée à l'Ukraine et à la Russie au Vatican. «Ces jours ci, (...) les bombes détruisent les maisons de beaucoup de nos frères ukrainiens sans défense», a déclaré le souverain pontife argentin lors de ce service religieux à la basilique Saint-Pierre de Rome, avant de confier l'Ukraine et la Russie à la Vierge Marie.
«Cette guerre odieuse (...) provoque en chacun peur et désarroi», a ajouté le pape devant quelque 3.500 personnes, dont l'ambassadeur ukrainien et des représentants du corps diplomatique. Environ 2000 fidèles se sont réunis sur la place Saint-Pierre pour suivre la cérémonie sur des écrans géants, selon le service de presse du Saint-Siège, tandis que les prêtres et évêques du monde entier étaient appelés à se joindre à cette prière au même moment. Symbole de l'importance accordée à cet événement par le Vatican, ce dernier avait diffusé en amont le texte de la prière dans 35 langues, un fait rare.
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Guerre en Ukraine: appel à manifestation d'intérêt pour réduire la dépendance de l'économie française
Le gouvernement va subventionner des projets permettant de réduire la dépendance de l'industrie et de l'agriculture françaises en matière d'intrants critiques vis-à-vis de la Russie, du Bélarus ou de l'Ukraine, et a lancé vendredi un appel à manifestation d'intérêt. Cet appel, intitulé «Intrants, dépendance russe, biélorusse ou ukrainienne», survient une dizaine de jours après l'annonce par le Premier ministre Jean Castex d'un dispositif d'aides regroupées dans un «plan de résilience», visant à permettre aux entreprises de faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Objectif de l'appel lancé vendredi: «pallier les principales difficultés d'approvisionnement des industries nationales auprès de fournisseurs russes, biélorusses ou ukrainiens», indique le communiqué du gouvernement. Nickel, aluminium, cuivre, ou titane pour la métallurgie, électrodes en graphite, briquettes de fer, matériaux réfractaires pour la sidérurgie, noir de carbone, gaz rares pour la chimie, ou encore engrais pour les cultures céréalières et huiles et tourteaux de tournesol pour l'alimentation animale: la liste des ressources stratégiques importées de ces trois pays par la France et l'Europe est longue.
L'appel, ouvert jusqu'au 30 janvier 2024 «avec une analyse des projets organisée au fil de l'eau», accompagnera, «sous forme de subventions ou d'avances remboursables, des projets visant à soutenir les volumes et qualités d'approvisionnement d'envergure», précise le gouvernement.
Le maire de Kharkiv dénonce les bombardements russes
Le maire de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, a dénoncé vendredi des bombardements russes «indiscriminés» et incessants sur sa ville, la deuxième du pays. «La situation est aujourd'hui très difficile», a déclaré Ihor Terekhov, au cours d'un point de presse improvisé dans un lieu tenu secret et protégé des bombes. «Tous les jours, il y a des bombardements indiscriminés sur la ville et de nombreux tués», a-t-il dénoncé, en affirmant qu'ils visaient «des zones résidentielles, des civils, des infrastructures comme des écoles». «C'est une guerre contre Kharkiv, contre l'Ukraine, contre les civils», a fustigé l'édile, estimant que près des deux tiers des 1,5 million d'habitants ont fui la ville, située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe.
Les troupes russes, qui ont pénétré jusqu'aux faubourgs au premier jour de leur offensive le 24 février, ont été repoussées à plusieurs kilomètres en périphérie, où les combats se poursuivent. La ville est depuis lors la cible de tirs quotidiens d'artillerie, de missiles et de bombardements aériens, qui ont fait «beaucoup de victimes», selon Ihor Terekhov, qui a cependant refusé d'en préciser le nombre. Vendredi matin, l'un de ces bombardements a fait au moins quatre morts sur un quartier populaire proche de l'aéroport, selon les autorités locales.
Ukraine: la France convoque l'ambassadeur de Russie après un tweet jugé «inacceptable »
L'ambassadeur de Russie à Paris a été convoqué vendredi au ministère français des Affaires étrangères après la publication de caricatures sur son compte Twitter jugées «inacceptables» par la diplomatie française. «Ces publications sont inacceptables. Nous l'avons dit clairement aujourd'hui à l'ambassadeur de Russie», Alexeï Mechkov, a déclaré le Quai d'Orsay, en pleine crise entre la Russie et les Occidentaux autour de son offensive en Ukraine.
L'un des dessins montre des Européens à genoux léchant les fesses de l'Oncle Sam et porte la mention en anglais «La solidarité européenne telle qu'elle est». La seconde caricature présente une allégorie de l'Europe malade, allongée sur une lit, à qui ses tortionnaires, Etats-Unis et Union européenne, injectent différentes substances intitulées «néonazisme», «russophobie» ou «Covid-19».
«Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie» mais ces «agissements sont parfaitement inappropriés», a-t-on ajouté au Quai d'Orsay. L'ambassade de Russie, jointe par l'AFP, a confirmé que »la question du tweet publié avait été évoquée, parmi d'autres points« lors de l'entretien vendredi matin. Ce tweet, paru jeudi, a été retiré depuis. L'ambassadeur de Russie a de son côté «attiré l'attention de nos collègues français sur les provocations et les actes de vandalisme envers les représentations diplomatiques russes en France», a-t-elle ajouté.
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La Russie accusée d'avoir «volé» des centaines d'avions de ligne
La Russie a «volé» des centaines d'avions de ligne, représentant des milliards d'euros de préjudice pour leurs loueurs étrangers, ont accusé vendredi de hauts responsables européens, après que Moscou a permis l'immatriculation de ces appareils sur son territoire. Les compagnies aériennes russes ont jusqu'à lundi pour rendre ces appareils, aux termes des sanctions visant le secteur aérien adoptées par l'Union européenne après l'invasion de l'Ukraine par les forces russes il y a un mois.
Or, selon une loi promulguée par le président Vladimir Poutine et publiée le 14 mars, les compagnies aériennes russes ont la possibilité d'enregistrer en Russie les avions qu'elles louent à l'étranger de manière à pouvoir les faire voler dans le pays. Cette mesure permettra aux compagnies de continuer d'utiliser ces appareils pour des vols intérieurs, en dépit des sanctions occidentales. Ils seraient néanmoins saisis s'ils volaient à l'étranger.
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«La plupart des avions qu'ils (les Russes) pouvaient faire voler à l'étranger sont des appareils loués, d'origine européenne ou américaine, et qui désormais ont été volés à leurs propriétaires légitimes, les loueurs», a affirmé le directeur général du Transport à la Commission européenne, Henrik Hololei. En ré-immatriculant les appareils en Russie, les autorités du pays «ont gravement violé les lois sur le transport aérien international, et la loi fondamentale de l'aviation civile, la convention de Chicago», a poursuivi Henrik Hololei, qui s'exprimait lors d'une conférence en ligne de l'organisme européen de surveillance du trafic aérien, Eurocontrol. «Des biens représentant un montant énorme ont été de facto volés par les Russes», a renchéri le directeur général d'Eurocontrol, Eamonn Brennan. «Il y en a pour environ 10 milliards (d'euros), plus de 500 appareils saisis par les Russes et immatriculés chez eux, cela crée une situation très difficile pour les loueurs européens ainsi que les assureurs», a-t-il remarqué.
Tuer Poutine pour arrêter la guerre? L'ambassade russe à Rome poursuit La Stampa
«Et si l'assassinat de Poutine était l'unique voie de sortie» de la guerre en Ukraine? L'ambassadeur russe en Italie a porté plainte vendredi contre le quotidien La Stampa après la publication d'un éditorial examinant l'hypothèse de l'élimination du président russe. Dans un article publié le 22 février, le journaliste et reporter de guerre Domenico Quirico écrit: «L'intervention militaire étant exclue, la solution diplomatique inopérante, il ne reste plus qu'à théoriser l'assassinat du Tsar de la main d'un proche». «Le plan numéro un de Biden, de l'Otan et des Européens est le suivant: que quelqu'un à Moscou assassine Poutine, nous libérant ainsi du fardeau», assure-t-il. Mais ce reporter de guerre kidnappé à deux reprises, en Libye en 2011 puis en Syrie en 2013, conclut ainsi «Sommes-nous certains que l'élimination violente du tyran ne provoquerait pas un chaos pire encore? On ne peut être que pessimistes».
L'ambassadeur de Russie en Italie, Sergueï Razov, a déposé une plainte vendredi matin auprès du parquet de Rome pour instigation au crime. À sa sortie du palais de justice, le diplomate a dénoncé un article «qui enfreint l'éthique, la morale et les règles du journalisme». Interrogé par l'AFP, le directeur de La Stampa a récusé «des accusations infondées». «Domenico a illustré cette théorie pour la démonter (...). Au-delà de la question morale, il écrit que le remède serait pire que le mal car il risquerait d'exacerber l'esprit de vengeance de la Russie profonde», a plaidé Massimo Giannini.
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Il a par ailleurs dit rejeter «les leçons de ceux qui traitent l'information de la façon que l'on sait dans leur propre pays. Ce n'est pas l'ambassadeur russe qui peut nous apprendre le journalisme». La Stampa a reçu le soutien de plusieurs partis politiques et le sous-secrétaire d'État italien aux Affaires étrangères Benedetto Della Vedova a défendu «la liberté des journalistes italiens d'écrire et d'exercer leur profession». «C'est la différence substantielle entre l'Italie, l'Europe, les démocraties libérales et la Russie de Poutine, où les citoyens sont arrêtés uniquement parce qu'ils appellent une guerre une guerre», a-t-il dit sur son compte Twitter.
Ukraine: les pourparlers avec Moscou sont «très difficiles», juge Kiev
Les pourparlers avec Moscou sont «très difficiles», a jugé vendredi le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, plus d'un mois après le début de l'invasion russe. «Le processus de négociation est très difficile», a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne dans un communiqué, rejetant tout «consensus» avec Moscou à ce stade. Plus tôt dans la journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait assuré que la Russie et l'Ukraine étaient d'accord sur quatre points de négociation sur six.
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L'armée russe dit qu'elle va désormais se concentrer sur l'Est de l'Ukraine
L'armée russe a déclaré vendredi qu'elle allait désormais se concentrer sur la «libération» de l'Est de l'Ukraine, affirmant avoir atteint les objectifs initiaux de l'opération militaire qu'elle mène dans ce pays depuis le 24 février. «Les capacités de combat des forces ukrainiennes ont été réduites de manière importante, ce qui permet (...) de concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération du Donbass», dans l'Est de l'Ukraine, a déclaré l'adjoint au chef de l'état-major russe Sergueï Roudskoï.
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Ukraine: l'ONU dénonce détentions arbitraires et disparitions forcées par les forces russes
Des dizaines de responsables, journalistes et militants ukrainiens opposés à l'invasion par Moscou ont été arbitrairement détenus par les forces russes ou ont disparu, a dénoncé l'ONU vendredi, estimant que certains cas s'apparentent à des «prises d'otages». En un peu plus d'un mois depuis le début de l'offensive ordonnée par Vladimir Poutine, le Haut-commissariat aux droits de l'homme des Nations unies a rassemblé des informations sur la détention arbitraire et la disparition forcée de 22 responsables ukrainiens locaux, dont 13 ont ensuite été libérés.
Le cas le plus célèbre est peut-être celui du maire de la ville de Melitopol, dans le sud-est de l'Ukraine, Ivan Fedorov, qui, selon les autorités ukrainiennes, a été enlevé par les forces d'occupation russes et détenu pendant plusieurs jours avant d'être libéré. «Cela semble être un mode opératoire dans les zones occupées par la Fédération de Russie», a déclaré Matilda Bogner, qui est la représentante du Haut-commissariat en Ukraine, lors d'un point par visioconférence. «Dans certains cas, cela semble être une forme de prise d'otage», a-t-elle souligné, ajoutant que les proches n'étaient pas informés de l'endroit où on emmenait ces prisonniers.
Matilda Bogner a aussi fait état de l'arrestation de 15 journalistes et militants «qui s'opposaient vivement à l'invasion» dans plusieurs régions du pays. «Il semble bien que ceux qui sont visés sont des militants pro-ukrainiens ou qui sont perçus comme pro-ukrainiens par les forces russes», a-t-elle déclaré. Elle a souligné que le personnel de l'ONU tentait de vérifier les informations selon lesquelles cinq des journalistes et trois des militants avaient depuis été libérés, mais «le sort des autres personnes reste inconnu».
Les pourparlers russo-ukrainiens font du «surplace» sur les points clés, selon Moscou
Les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine font du «surplace» sur les principaux points, a déploré vendredi le négociateur en chef de Moscou, tout en soulignant un rapprochement sur des aspects moins importants. «Les positions convergent sur les points secondaires. Mais sur les principales (questions) politiques, nous faisons du surplace», a déclaré Vladimir Medinski, cité par les agences de presse russes.
Un nouveau général russe tué en Ukraine, affirme Kiev
Kiev a affirmé vendredi avoir à nouveau tué dans des combats un général russe, dans le sud de l'Ukraine, selon un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovytch. «Nos troupes (...) ont tué le commandant de la 49e armée du district sud de la Russie, le général Iakov Rezantsev, dans un bombardement de l'aérodrome de Tchornobaïvka», situé dans la région de Kherson (sud), a déclaré Oleksiï Arestovytch dans un message vidéo.
La Russie a confirmé à ce jour la mort en Ukraine du général Andreï Soukhovetski, commandant adjoint de la 41e armée après avoir servi en Syrie en 2018-19. Mais un autre général russe, Vitali Guerassimov serait lui aussi mort au combat, selon Kiev. «Un autre général deux étoiles a été tué aujourd'hui côté russe, c'est le second en douze jours», avait déclaré le 8 mars sur CNN le général américain à la retraite Mark Hertling, relevant que l'armée russe commettait «des erreurs à répétition» et «communiquait par des moyens non cryptés». Des rumeurs faisaient état d'autres officiers russes tués, alors que l'offensive russe est, de l'avis d'observateurs, beaucoup moins efficace qu'initialement prévu par Moscou. Tous les analystes consultés par l'AFP convergeaient vers l'étonnante impréparation de l'armée russe avant l'offensive.
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La Russie affirme avoir perdu 1351 soldats en Ukraine
La Russie a reconnu la mort de 1351 de ses soldats depuis le début de son offensive militaire en Ukraine il y a un mois, accusant les pays occidentaux de commettre une «erreur» en livrant des armes à Kiev.
«Lors de l'opération militaire spéciale, 1351 militaires ont été tués et 3825 blessés», a déclaré l'adjoint au chef de l'état-major des armées Sergueï Roudskoï lors d'un point de presse. Par ailleurs, la Russie a accueilli 419.736 réfugiés d'Ukraine depuis le début de l'opération, selon Mikhaïl Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense.
À Nice, Russes et Ukrainiens marqués par les tourments de l'histoire
À l’intérieur de l'ancien hôpital Saint-Roch, dans l'est de Nice, quelques âmes silencieuses fourmillent sous la grande verrière. Il est 9h30, et le cours de français va bientôt commencer. Parents et enfants gagnent alors leur salle de classe, séparés par une porte. La Ville de Nice a tenté de ne pas trop les éloigner, pour ne pas créer d'angoisse pour ces familles ukrainiennes qui ont vécu la guerre.
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Joe Biden vient d'atterrir en Pologne, à 100 km de la frontière ukrainienne
Le président américain Joe Biden a atterri à Rzeszow en Pologne, à 100 km de la frontière avec l'Ukraine.
Durant les premières heures de sa visite de deux jours en Pologne, Joe Biden doit rencontrer notamment des soldats américains stationnés dans cette ville, avant de gagner Varsovie pour des entretiens avec les dirigeants polonais et une visite dans un centre d'accueil de réfugiés ukrainiens qui ont fui l'invasion russe de leur pays.
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Les États-Unis «n'ont pas l'intention d'utiliser des armes chimiques quelles que soient les circonstances»
Les États-Unis «n'ont pas l'intention d'utiliser des armes chimiques quelles que soient les circonstances», c'est-à-dire même si la Russie en emploie en Ukraine, a assuré le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, à bord d'Air Force One.
Lors d'un échange avec la presse, il a cependant prévenu que Moscou payerait «un prix très élevé» en cas d'utilisation d'armes chimiques, clarifiant des propos de la veille du président Joe Biden qui avait promis une «réponse» dans un tel scénario, mais en restant évasif sur la «nature» de cette riposte.
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Vladimir Poutine accuse «l’Ouest» de vouloir «annuler la culture russe» comme l’ont fait les «nazis»
Vladimir Poutine a accusé «l’Ouest» de vouloir «annuler la culture russe», notamment ses compositeurs : Tchaikovsky, Shostakovich et Rachmaninov.
Pour lui, la déprogrammation dans les pays occidentaux de personnalités et d'événements culturels russes aux autodafés orchestrés par les nazis. «La dernière fois, ce sont les nazis en Allemagne, il y a près de 90 ans, qui ont mené une telle campagne de destruction d'une culture indésirable. On se souvient bien des images des livres brûlés sur les places publiques», a-t-il dénoncé, lors d'une rencontre avec des personnalités de la culture.
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Les troupes russes repoussées à Slavutych
Encerclée hier par l’armée russe, la ville, en bordure de la Biélorussie, a repoussé les assaillants, a annoncé le gouvernement ukrainien. À quelques kilomètres de Kiev, les anciens travailleurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl, prie par l’armée russe le 24 février dernier, s’y sont réfugiés.
«Pas mortel»: le Kremlin minimise la portée d'une éventuelle exclusion du G20
La Russie a minimisé la portée d'une éventuelle exclusion du G20, voulue par les États-Unis en réaction à l'intervention de Moscou en Ukraine, en estimant qu'un tel coup ne serait pas «mortel». «En ce qui concerne le format G20, il est important. Mais dans les circonstances actuelles, alors que la plupart des membres sont dans un état de guerre économique avec nous, il ne se passerait rien de mortel» en cas d'exclusion de Moscou, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à la presse.
Biden veut «détourner l'attention» du programme chimique et biologique américain en Ukraine, selon le Kremlin
Le Kremlin a accusé vendredi le président des États-Unis Joe Biden de vouloir «détourner l'attention» du programme d'armement chimique et biologique américain en Ukraine avec ses déclarations sur un possible recours par la Russie aux armes chimiques en Ukraine. «Il est clair que les Américains tentent de détourner l'attention en parlant d'une prétendue menace russe, sur fond du scandale provoqué (...) par les programmes de développement des armes chimiques et biologiques que les États-Unis ont mis en place dans plusieurs pays, y compris en Ukraine», a déclaré à la presse le porte-parole du kremlin, Dmitri Peskov.
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L'Ukraine demande à l'UE de fermer ses frontières avec la Russie et la Biélorussie
L'Ukraine a demandé vendredi à l'Union européenne de fermer ses frontières avec la Russie et la Biélorussie, pays allié de Moscou dans l'invasion menée par l'armée russe en Ukraine depuis un mois. «Le ministère des Infrastructures propose à l'UE de bloquer complètement les liaisons terrestres et maritimes avec la Russie et la Biélorussie», a indiqué le ministère ukrainien sur Telegram, jugeant ces «mesures nécessaires» pour «arrêter la fourniture au pays agresseur de biens à double usage pouvant être utilisés à des fins militaires».
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Moscou dénonce les relents «hitlériens» du discours européen contre la Russie
Le chef de la diplomatie russe a estimé vendredi que les dirigeants européens tenaient un discours aux relents «hitlériens» contre la Russie, visée par de lourdes sanctions en raison de son offensive en Ukraine. «On nous a déclaré une véritable guerre hybride totale. Ce terme (de guerre totale, NDLR) qu'utilisait l'Allemagne hitlérienne est désormais prononcé par beaucoup de politiciens européens lorsqu'ils expliquent ce qu'ils veulent faire de la Russie», a dit Sergueï Lavrov, lors d'une réunion avec des représentants d'une fondation diplomatique russe. «Ils ne cachent pas leurs objectifs: détruire, casser, anéantir, étouffer l'économie et la Russie dans son ensemble», a ajouté le diplomate.
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La Russie, depuis qu'elle a fait entrer des dizaines de milliers de soldats en Ukraine, est visée par des sanctions occidentales d'une ampleur sans précédent qui ont déjà affecté entre autres le système financier, la chaîne logistique, la monnaie et l'inflation. Moscou considère elle être en lutte en Ukraine contre des «néo-nazis». Le rôle central de l'URSS pour vaincre l'Allemagne d'Hitler en 1945 est au cœur de l'identité nationale russe et du discours patriotique de Vladimir Poutine. Le président russe avait déjà utilisé des termes rappelant les nazis en parlant des Occidentaux, dénonçant leur «blitzkrieg» économique ou encore comparé leurs sanctions à des «pogroms antisémites».
Bombes au phosphore en Ukraine: le Kremlin dément toute violation du droit international
La Russie a démenti vendredi toute violation du droit international après avoir été accusée par l'Ukraine d'avoir utilisé des bombes au phosphore dans le cadre de son intervention militaire dans ce pays voisin. «La Russie n'a jamais violé aucune convention internationale», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé par la presse au sujet des accusations ukrainiennes.
Erdogan veut exhorter Poutine à être «l'artisan de la paix» en Ukraine
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué vouloir demander à son homologue russe Vladimir Poutine d'être «l'artisan de la paix» en Ukraine lors d'un échange téléphonique prévu dans les prochains jours, selon des propos rapportés vendredi par la presse turque. Le chef de l’État a affirmé à des journalistes lors de son vol retour du sommet de l'Otan jeudi à Bruxelles qu'il dirait à Vladimir Poutine: «Tu dois désormais être l'artisan de la paix (...) Tu dois faire un geste honorable».
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Recep Tayyip Erdogan a assuré que la Russie et l'Ukraine étaient d'accord sur quatre points de négociation sur six, dont le renoncement de Kiev à l'Otan, le retrait des obstacles à l'utilisation de la langue russe en Ukraine, le désarmement et les garanties de sécurité. «Mais l'Ukraine est bien évidemment un État. Il est hors de question (pour Kiev) d'accepter un désarmement complet, mais la partie ukrainienne est prête à faire des compromis», a assuré le président turc, qui a précisé que les discussions étaient plus difficiles sur le statut de la région séparatiste du Donbass (est) et celui de la Crimée, annexée par la Russie en 2014. Le président turc doit s'entretenir vendredi avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, selon la presse turque.
La guerre en Ukraine mine le moral des patrons allemands
Le moral des entrepreneurs allemands s'est effondré en mars, conséquence de l'invasion russe en Ukraine qui produit une chute historique des attentes économiques, pire qu'au début de la pandémie de Covid-19, selon le baromètre IFO publié vendredi. L'indicateur a perdu près de 8 points en un mois, à 90,8 points, selon le sondage mensuel effectué auprès de 9000 entreprises allemandes et qui donne un avant-goût de l'activité économique.
«Les entreprises en Allemagne s'attendent à des temps difficiles», commente Clemens Fuest, président de l'institut munichois, qui évoque au passage «une chute historique des attentes – de 13,3 points –, qui a dépassé en ampleur la baisse constatée lors de l'éclatement de la crise du coronavirus en mars 2020 (-11,8 points)». Par contraste, la composante du baromètre évaluant la situation actuelle ressort aussi en baisse, mais relativement modérée (-1,6 point). Par sa forte dépendance au gaz russe et le poids de son industrie, l'Allemagne est plus exposée que se voisins européens aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
Quatre civils tués dans un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv
Un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, dans l’est de l'Ukraine, a fait quatre morts et au moins trois blessés, a annoncé vendredi la police régionale de la deuxième ville du pays. «Sept civils ont été blessés dont quatre ont succombé à leurs blessures dans un bombardement aux lance-roquettes multiples», a indiqué la police sur sa chaîne Telegram, précisant que la frappe avait eu lieu «vers 05H45 GMT» sur «un centre médical» dans le sud de Kharkiv.
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La police régionale a précisé qu'un «centre d'aide humanitaire» se trouvait non loin de ce centre médical, où «il n'y a pas d'installations militaires à proximité», selon elle. Deuxième ville d'Ukraine comptant près de 1,5 million d'habitants avant la guerre, Kharkiv est située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe. Elle est la cible de violents combats depuis le début de l'invasion russe il y a mois, mais reste, à ce stade, sous contrôle des forces ukrainiennes. «Des enquêteurs travaillent sur les lieux», a par ailleurs indiqué la police, précisant qu'elle «rassemblait toutes les preuves matérielles nécessaires pour (ensuite) traduire les auteurs de cette attaque en justice».
Environ 300 morts redoutées dans la frappe du théâtre de Marioupol
Dans le théâtre de Marioupol bombardé par l'aviation russe le 16 mars dernier, la mairie estime le bilan à environ 300 morts, selon des témoins.
«Jusqu'au bout, on ne veut pas croire à cette horreur. Jusqu'au bout, on veut croire que tout le monde est sauf. Mais les témoignages de ceux qui se trouvaient à l'intérieur du bâtiment au moment de cet acte terroriste disent le contraire», écrit la mairie sur son compte Telegram.
Joint par l'AFP, Petro Andriouchtchenko, un conseiller du maire de Marioupol, s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat en ajoutant qu'il y aurait «probablement plus d'informations d'ici ce soir».
L'entrée de l'abri où se trouvaient des centaines de personnes «principalement des femmes, enfants et personnes âgées», selon la mairie, était bloquée par des débris et les opérations de secours compliquées sur fond de bombardements incessants. Il y a une semaine, Volodymyr Zelensky avait déclaré que plus de 130 personnes avaient pu être sauvées du bâtiment, mais que des «centaines» d'autres demeuraient sous les décombres.
» Lire le reportage de notre envoyé spécial en Ukraine : Écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
Gabriel Attal réfute toute «naïveté» et «complaisance» de Macron vis-à-vis de Poutine
Réagissant aux critiques de Yannick Jadot, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a assuré vendredi que le président français «a toujours dit les choses droit dans les yeux» au président russe.
«La Russie ne va pas déménager, c'est un voisin, elle restera un voisin, il y aura une relation avec la Russie de toute façon. Et donc il faut continuer à dialoguer, mais en se disant les choses», a déclaré Gabriel Attal sur Franceinfo.
Jeudi, le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot avait affirmé qu'«il ne peut y avoir ni naïveté, ni arrogance, ni complaisance dans les rapports avec la Russie». «Le président de la République continue à échanger avec Vladimir Poutine, d'abord à la demande du président Zelensky», a encore affirmé M. Attal, soulignant que le président ukrainien «régulièrement demande au président de la République d'appeler Vladimir Poutine pour faire l'intermédiaire entre les deux et passer un certain nombre de messages».
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Ensuite, dans l'hypothèse où la Russie finirait par «revoir ses calculs et ses plans», «il faut qu'il y ait un canal de discussion qui soit ouvert pour qu'on puisse se mettre autour de la table et discuter». Enfin, a encore fait valoir le porte-parole, «l'échange avec Vladimir Poutine permet, on l'espère, (...) d'avoir quelques avancées». Il a cité «la sûreté et la sécurité des installations nucléaires».
L'Allemagne réduit fortement sa dépendance énergétique envers la Russie
L'Allemagne a annoncé vendredi son intention de réduire fortement sa lourde dépendance à l'égard des ressources énergétiques de la Russie, en se passant de son charbon d'ici l'automne et de son pétrole à la fin de l'année. «Les premières étapes importantes ont été franchies pour nous libérer de l'emprise des importations russes», a déclaré le vice-chancelier et ministre de l'Économie, Robert Habeck, lors d'une conférence de presse.
Il a ajouté que «d'ici l'automne, nous pouvons devenir globalement indépendants du charbon russe».
«D'ici le milieu de l'année, les importations de pétrole russe en Allemagne devraient avoir diminué de moitié, à la fin de l'année, nous visons une quasi-indépendance», selon son ministère. Avant l'invasion de l'Ukraine, l'Allemagne importait un tiers de son pétrole et quelque 45% de son charbon de Russie, selon les statistiques du gouvernement allemand.
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Le processus s'annonce plus lent en revanche pour le gaz. «Il reste encore du chemin à parcourir et nous ne parviendrons à nous passer du gaz russe qu'au prix d'un effort collectif», estime le gouvernement. Selon Berlin, l'Allemagne pourra être «largement indépendante» du gaz russe «d'ici mi-2024».
Un nouvel enlèvement à Kherson, selon le Parlement ukrainien
Après l’enlèvement de plusieurs maires dans des villages près d’Odessa les semaines précédentes, la Rada alerte sur sa chaîne Telegram d’un autre enlèvement à Kherson. «Les occupants ont enlevé un membre du conseil du district de Korabelny, chef de la faction Solidarité européenne Dmytro Afanasyev», également un «un célèbre athlète», précise le Parlement.
Celui-ci aurait disparu depuis le 22 mars, au lendemain d’une manifestation contre l’occupant russe sévèrement réprimée à tirs réels.
Après la dispersion du rassemblement pacifique, il a été «roué de coups» alors qu’il «tentait de protéger sa femme», selon la Rada. L’homme aurait eu plusieurs côtes cassées. Quelques heures plus tard, les militaires seraient venus chez lui pour une perquisition, et l’auraient emmené, rapporte la chaîne Telegram parlementaire.
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La Russie affirme avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l'armée ukrainienne
La Russie a affirmé vendredi avoir détruit la veille la plus grande réserve de carburant de l'armée ukrainienne près de Kiev, avec des missiles de croisière.
Jeudi soir, «des missiles Kalibr de haute précision ont visé une base (de stockage) de carburant près du village de Kalinovka, près de Kiev», a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué.
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«La plus grande réserve de carburant qui restait à l'armée ukrainienne, qui servait à approvisionner les unités dans la partie centrale du pays, a été détruite», a-t-il ajouté.
M. Konachenkov a en outre déclaré que les forces russes avaient détruit plusieurs équipements militaires ukrainiens depuis la veille, dont trois systèmes de défense anti-aérienne et quatre drones.
Un mois de guerre en Ukraine : le récit de notre envoyé spécial
C’était il y a un mois. À la veille de l’offensive lancée par Vladimir Poutine, le 24 février, la capitale ukrainienne continuait de vivre dans un insolent déni. Les restaurants branchés du centre-ville étaient bondés de clients venus dîner avec leurs enfants ; dans les boîtes de nuit, des Ukrainiennes élancées se déhanchaient sur des rythmes techno devant les objectifs de photographes occidentaux ébahis. La guerre était encore une abstraction, si lointaine… Et pourtant si proche déjà.
Et puis, à l’aube, trois puissantes explosions ont déchiré la nuit noire et glaciale de Kiev. «Au bout de trois jours de guerre on avait l’impression que ça durait déjà depuis trois mois. Au bout de sept jours, c’était comme sept ans. Un mois, c’est une éternité. Nous ne vivons plus dans le même pays, ce n’est plus le même monde», raconte Vadym Karpenko, chef de la 2e compagnie du 9e bataillon de la défense territoriale.
Retrouvez ici le récit de notre envoyé spécial à Kiev, Patrick Saint-Paul.
Pourrait-on frapper des cibles russes en Ukraine sans entrer en guerre contre Moscou ?
C'est ce qu'a proposé sur LCI un ancien général français qui a occupé un poste clé au sein du commandement militaire de l'Otan. Michel Yakovleff plaide ainsi pour une «réponse appropriée à l'agression».
Légalement, qu'en est-il ? Le général en retraite évoque l'argument de l'article 51 de la charte des nations unies, qui reconnaît effectivement un «droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective».
Et en pratique ? Si une armée occidentale décidait de bombarder une batterie d'artillerie russe, «on rentrerait dans un autre monde», fait remarquer un responsable militaire.
» Découvrez notre «vérification» : Pourrait-on frapper des cibles russes en Ukraine sans entrer en guerre contre Moscou ?
Le Japon élargit ses sanctions à 25 autres personnes et 81 entités russes
Le ministère japonais des Affaires étrangères a publié vendredi une liste élargie de ses sanctions à l’encontre de personnes et d’entités juridiques russes. Au total, 25 personnes ont été ajoutées à la nouvelle liste. Parmi elles, le président du VEB.RF Igor Shuvalov, le principal propriétaire de Severstal Alexei Mordashov, les proches du secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolai Patrushev, le PDG de Rosneft Igor Sechin, ou encore la femme et les enfants de l'attaché de presse présidentiel russe Dmitry Peskov.
Les sanctions japonaises s'appliquent également à 81 entreprises russes, notamment des usines de construction navale et automobile et des fabricants d'électronique. Le gouvernement japonais a aussi interdit les exportations de produits de luxe vers la Russie.
Cette décision intervient à la suite du sommet du G7 jeudi à Bruxelles, où le premier ministre Fumio Kishida avait annoncé renforcer la pression des sanctions sur Moscou.
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L’OMC s’alerte du risque d’émeutes de la faim dans les pays pauvres
La chef de l'Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala, alerte dans une interview au journal britannique The Guardian ce vendredi du risque réel d'émeutes de la faim dans les pays les plus pauvres, avec la hausse des prix alimentaires due à la guerre en Ukraine.
35 pays africains dépendaient des approvisionnements alimentaires de la région de la mer Noire, rappelle-t-elle. «Si nous ne réfléchissons pas à la manière dont nous pouvons atténuer les conséquences de la guerre, ce sera une autre catastrophe, non seulement cette année, mais aussi l’année prochaine», met-elle en garde. Des émeutes de la faim comme dans les années 2000 pourraient alors survenir.
Okonjo-Iweala a également déclaré qu'elle ne pouvait pas imaginer l'exclusion de la Russie de l'OMC, car le processus serait difficile et nécessiterait l'approbation de 75% des pays membres.
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Medvedev affirme que les trois quarts des Russes soutiennent l'«opération spéciale» en Ukraine
L’ancien président russe Dmitry Medvedev a déclaré à l’agence de presse russe RIA Novosti que les trois quarts des Russes soutiennent ce que Moscou appelle «opération spéciale» en Ukraine. «Selon les dernières données révélées par des études sociologiques, les trois quarts de la population du pays soutiennent la conduite d'une opération spéciale», a déclaré Medvedev, aujourd’hui vice-président du Conseil de sécurité russe, dans un entretien publié vendredi par l’agence russe.
Selon le haut responsable, ce taux est «encore plus élevé» lorsqu'il s’agit de l’opinion concernant son successeur, Vladimir Poutine. «Quoi qu'écrivent ou disent nos détracteurs rancuniers», continue l’ex-chef d’Etat, l’unité de la population russe est «évidente» en faveur de la guerre en Ukraine.
La guerre en Ukraine fait craindre une «pénurie de lanceurs» spatiaux, selon Rocket Lab
L’un des ombreux risques collatéraux de la guerre déclenchée par la Russie est de provoquer une «pénurie de lanceurs» spatiaux, nécessaires pour les constellations de satellites, met en en garde le patron de Rocket Lab, Peter Beck. Ce dernier veut faire voler en 2024 son Neutron, une fusée comparable au Soyouz russe.
Dans un secteur spatial très imbriqué, la coopération est traditionnellement de mise malgré les tensions géopolitiques. Là «c'est du jamais-vu», estime dans un entretien à l'AFP le patron néo-zélandais de l'entreprise à l'origine d'Electron, seul minilanceur aujourd'hui opérationnel dans le monde.
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En réaction aux sanctions européennes, la Russie a suspendu les lancements de sa fusée Soyouz au profit de ses clients occidentaux. Mais l'invasion de l'Ukraine a «un impact bien plus important que le simple lanceur Soyouz», estime-t-il. C'est tout un pan de l'industrie spatiale mondiale qui se retrouve hors-jeu : la fusée russe Proton, le lanceur américain Antares, dont «le premier étage est russe et les moteurs ukrainiens», la fusée italienne Vega.
«Que reste-t-il? Il y a Ariane 5, mais elle est lancée deux fois par an, il y le H1 de Mitsubishi qui est lancé tous les deux ans, le Falcon 9 de SpaceX, l'Atlas de (l'américain) ULA – mais il utilise des moteurs russes bien qu'il pense avoir une solution – il y a Electron et c'est à peu près tout», détaille-t-il. Or de nombreux projets de constellations de satellites, pour la plupart destinés à fournir de l'internet depuis l'espace, pointent leur nez et auront besoin d'être lancés dans les prochaines années.
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Autour de Kiev, les forces ukrainiennes freinent l’avancée russe
La bataille s'intensifie depuis jeudi sur le front de la capitale Kiev, où les lance-roquettes ukrainiens répondent à l'artillerie russe. «Nos soldats tiennent la ville de Tcherniguiv et entravent l'avancée de l'ennemi en direction de Kiev. Nous continuons de repousser l'offensive ennemie sur Kiev», a affirmé l’état-major de l’armée ukrainienne dans son dernier bulletin, publié vendredi à l'aube.
Tcherniguiv, située à 120 kilomètres de la capitale, est une ville clé du nord sur le chemin de l'incursion de la Russie vers Kiev.
«Il y avait beaucoup de tirs, ils ont touché ma maison. Les fenêtres, les portes, les plafonds sont détruits», raconte à l'AFP Iaroslava Delichevska, 58 ans, qui a fui, avec les cinq chiens de la famille, sa banlieue de Kiev, transformée en théâtre de combats acharnés.
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Joe Biden attendu en Pologne
Le président américain se rend vendredi en Pologne, dans la ville polonaise de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine. Il ira à la rencontre de soldats américains positionnés dans cette région, faisant partie des plus de 100.000 militaires américains actuellement présents en Europe.
Cette avancée en première ligne est la seconde étape de son voyage en Europe. À Bruxelles jeudi pour un triple sommet des Occidentaux, Joe Biden a promis une «réponse» de l'Otan dans le conflit en Ukraine si la Russie y recourait à l'arme chimique. Un risque jugé bien réel lors du sommet de l'alliance et du G7.
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Le chef d’État américain sera reçu par le président polonais Andrzej Duda à l'aéroport de cette ville située à deux heures et demie de route de Lviv, principale ville de l'ouest de l'Ukraine, où affluent les réfugiés.
Il recevra ensuite un briefing sur «la réponse humanitaire afin d'apaiser la souffrance des civils en Ukraine et de répondre au flux croissant de réfugiés qui fuient la guerre que (Vladimir) Poutine a choisie», a précisé la Maison-Blanche.
Il ira ensuite à Varsovie, où il prononcera un discours «sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien» et «tenir la Russie responsable de sa guerre brutale», selon la Maison-Blanche.
Le point sur les positions militaires au 29e jour
Depuis quelques jours, les forces en présence sur le territoire ukrainien se sont largement immobilisées, surtout au nord autour de Kiev, et dans le nord-est près de Kharkiv. L’avancée russe marque un pas.
Des contre-attaques ukrainiennes sont signalées près de la capitale, certaines sources évoquant même l'encerclement de ces forces russes dans cette zone. Au sud-ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.
Dans le sud-est, les choses bougent davantage. Les Russes avancent à Marioupol et parviennent par ailleurs à prendre en tenaille peu à peu les troupes ukrainiennes leur faisant face dans le Donbass.
Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays dans une attaque éclair.
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Bonjour, et bienvenue dans ce direct
Bienvenue dans ce nouveau direct où nous allons suivre la 30e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations liées à ce conflit.
Retrouvez toutes les informations sur la journée de jeudi ici.
Contre-offensive ukrainienne sur Kherson, dont le contrôle par les Russes est «contesté
Les forces ukrainiennes ont lancé une contre-offensive sur la ville de Kherson (sud), seul centre urbain majeur conquis entièrement par les forces de Moscou, qui est désormais «contestée», a indiqué vendredi un haut responsable du Pentagone. «Les Ukrainiens tentent de reprendre Kherson», a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat. «Nous ne pouvons dire exactement qui contrôle Kherson mais le fait est qu'elle n'est plus aussi solidement sous contrôle russe qu'auparavant.»
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Emmanuel Macron va lancer une «opération humanitaire exceptionnelle» à Marioupol avec la Grèce et la Turquie
«Nous allons lancer une opération humanitaire avec la Grèce et la Turquie pour évacuer tout ceux qui veulent quitter Marioupol, annonce Emmanuel Macron. Nous organiserons les choses dans les meilleures conditions possibles. Cette ville de plus de 400.000 habitants n'a plus que 150.000 habitants qui vivent dans des conditions catastrophiques.»
«Nous sommes en train de la conduire, il y a eu des discussions concrètes avec le maire de Marioupol. On le fait en transparence avec le président Zelensky et les autorités ukrainiennes. Et nous allons ensuite négocier avec la partie Russe. Nous nous mettons en capacité de le faire dans les tous prochains jours. J’aurai une nouvelle discussion avec Vladimir Poutine dans les 48h pour en sécuriser les détails», ajoute le président français.
Emmanuel Macron: «Ces publications de caricatures sont inacceptables»
Emmanuel Macron réagit également aux caricatures publiées sur le compte Twitter de l’ambassadeur de Russie à Paris. «Ces publications sont inacceptables et le ministère des affaires étrangères a fait savoir cela à l’ambassadeur de Russie. C’était une faute, elle a été corrigée et j’espère qu’elle ne se reproduira pas, je ne l’espère pas, nous l’avons exigé», déclare Emmanuel Macron.
«La crise alimentaire sera accrue à horizon 12 à 18 mois», prévient Emmanuel Macron
La «sécurité alimentaire» a également été abordée lors de ce sommet. «L’une des grandes conséquences de la guerre en Ukraine à côté de la crise énergétique, de la crise humanitaire, évidement de la situation en Ukraine et de la déstabilisation géopolitique c’est une crise alimentaire, indique le président Macron. Elle sera accrue à horizon 12 mois et 18 mois parce que l’Ukraine et la Russie sont de grands producteurs de blés. Pour 26 pays, le blé ukrainien et russe représentent 50% de leur approvisionnement en blé.»
Le président français précise les objectifs du projet «Farm»: «D’abord, il faut essayer de lever toutes les barrières de dysfonctionnement du marché. certains pays ne respectent plus les règles de circulation des biens. Le deuxième pilier c’est de produire plus. Nous en européen, nous devons reconsidérer nos objectifs puisque nous avons décidé de baisse de production.»
La Commission européenne «aura mandat» pour faire des achats en commun, annonce Macron
Emmanuel Macron aborde désormais le thème de l’énergie, «longuement débattu» ce vendredi. «Nous avons la volonté de sortir de la dépendance aux énergies fossiles russes», affirme le président qui annonce: «Nous avons décidé pour la première fois que la commission aurait mandat pour faire de l’achat commun, notamment de gaz. C’est ce qui avait été décidé pour les vaccins au moment de la crise Covid.» «L'achat groupé, la capacité à définir ensemble des contrats longs, est le meilleur instrument pour faire baisser le prix de notre gaz et donc nous avons donné mandat à la Commission pour le faire», ajoute-t-il.
«Il faut déconnecter le prix de l’électricité du prix du gaz, ajoute Emmanuel Macron. Nous avons donné mandat à la Commission pour regarder les prix de l’électricité, d’abord à court terme pour permettre un plafond. Avec le mécanisme qu’on a aujourd’hui, les prix s’envolent, le consommateur paye cher et ou le contribuable paye cher. Cette réforme du prix de l’électricité doit permettre de lutter contre cela».
«Nous devons être moins dépendants des non-européens», estime Emmanuel Macron qui salue une «avancée dans l’Europe de la défense»
Emmanuel Macron prend la parole depuis Bruxelles après un sommet européen. «Nous avons avancé sur la défense et la sécurité de notre continent, suite à ce que nous avions lancé à la fin de l’année 2019. Le conseil européen a endossé hier son premier livre blanc sous la forme d’un plan de travail d’ici 2030. Nous partageons tous le fait que notre monde est aujourd’hui beaucoup plus volatile», indique le président.
«Notre défi c’est de développer une culture commune militaire, c’est d’investir davantage dans la défense pour avoir des capacités plus autonomes et bâtir les innovation dont nous avons besoin pour notre armée. Nous allons continuer de fonctionner avec les américains mais nous devons être moins dépendants des non-européens. C’est une avancée dans l’Europe de la défense», estime encore Emmanuel Macron qui précise également que de nouvelles «sanctions additionnelles» ont été actées si la situation venait à empirer en Ukraine.
Emmanuel Macron prend la parole
Le président de la République prend la parole depuis Bruxelles après un sommet européen.
Guerre en Ukraine : l'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?
Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord.
Les divers éléments sur la fébrilité de l'armée russe n'ont cessé d'étonner depuis le début de la guerre. Mal engagée dans le conflit, celle-ci a révélé de nombreux problèmes de coordination, de communication et de logistique. Face à la défense ukrainienne, plusieurs milliers de soldats russes ont été tués, «des pertes considérables» selon le ministère de la défense britannique qui a indiqué ce jeudi que la Russie pourrait faire appel à des réservistes et des mercenaires étrangers. Enfin, depuis quelques jours, les forces ukrainiennes contre-attaquent dans les environs de Kiev. Peut-on dire pour autant que l'offensive russe est en train de s'enliser ?
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L'organisation européenne pour la recherche nucléaire durcit les sanctions contre la Russie
Le CERN, l'organisation européenne pour la recherche nucléaire qui héberge à Genève le plus grand accélérateur de particules au monde, a durci vendredi les sanctions envers la Russie, en riposte à l'invasion militaire de l'Ukraine. Le 8 mars, les 23 Etats membres du CERN avaient suspendu «jusqu'à nouvel ordre» le statut d'observateur que possédait la Russie pour ce qui concerne l'accélérateur de particules LHC (Large Hadron Collider), un immense anneau de 27 km enfoui sous terre à la frontière franco-suisse.
A l'issue d'un Conseil vendredi, l'organisation a annoncé un nouveau train de mesures et condamné «fermement les déclarations de certains instituts russes qui ont apporté leur soutien à l'invasion illégale de l'Ukraine», selon un communiqué. Parmi ces sanctions, la suspension de la participation de scientifiques du CERN à «tous les comités scientifiques d'instituts situés en Fédération de Russie et en République du Bélarus, et vice-versa». Sont également suspendus ou annulés «tous les événements organisés conjointement par le CERN» et ces mêmes instituts. Idem pour les relations avec l'Institut unifié de recherche nucléaire (JINR), situé à Doubna en Russie, qui détenait un statut d'observateur au CERN et réciproquement. Une nouvelle réunion du Conseil est prévue en juin pour refaire le point.
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Pour Biden, le courage des Ukrainiens face aux Russes rappelle Tiananmen
Louant le «courage» et la «résilience» du peuple ukrainien, Joe Biden, en visite en Pologne, à Rzeszow, à 80 km de la frontière avec l'Ukraine, a fait le rapprochement suivant. «Quand vous voyez une femme de trente ans debout face à un char avec un fusil (...), si on parle de la place Tiananmen, c'est la place Tiananmen» en plus important encore, a-t-il estimé en référence aux manifestations de 1989 à Pékin.
En anglais, le président américain a joué sur les mots en parlant de «Tiananmen square squared», «square» signifiant la place, et «squared» se traduisant par «au carré». Joe Biden a aussi, pour la deuxième fois, qualifié le président russe Vladimir Poutine de «criminel de guerre». S'adressant lors d'une réunion sur la situation humanitaire à son homologue polonais, Andrzej Duda, le président américain a dit: «le plus important que nous puissions faire (...) est de maintenir l'unité des démocraties dans notre détermination et nos efforts pour réduire la dévastation provoquée par un homme qui est, je le pense, un criminel de guerre. Et je pense que nous remplirons les critères légaux (de cette définition) aussi.»
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La Géorgie pleure ses citoyens morts au combat en Ukraine
Des milliers de personnes se sont rassemblées vendredi dans la capitale géorgienne de Tbilissi pour les funérailles de deux Géorgiens morts au combat contre les troupes russes en Ukraine, ce qui rappelle au pays du Caucase l'invasion russe de son territoire en 2008. L'offensive lancée par le Kremlin il y a un mois a provoqué un mouvement de solidarité avec l'Ukraine en Géorgie, deux anciennes républiques soviétiques, et des centaines de Géorgiens ont rejoint volontairement les forces ukrainiennes. Parmi eux se trouvaient les officiers de réserve Giorgi Beriashvili et David Ratiani, tous deux âgés de 53 ans, tués au combat le 17 mars près d'Irpin, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, où d'intenses combats sont en cours.
Ils combattaient aux côtés d'une quarantaine de Géorgiens et de centaines de combattants venus de nombreux pays pour se battre au sein de la Légion internationale de l'armée ukrainienne depuis le début des hostilités le 24 février. Une autre unité multinationale de l'armée ukrainienne, la Légion géorgienne, comprend quelque 500 combattants géorgiens et autant de volontaires du monde entier, a expliqué à l'AFP son commandant, Mamuka Mamulashvili.
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Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes frappé par des missiles russes
Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes, à Vinnytsia (centre), a été frappé vendredi par une salve de missiles de croisière russes, qui ont provoqué des «dommages significatifs», selon l'armée ukrainienne. «Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs», a annoncé le commandement des forces aériennes sur Telegram.
«Les conséquences de cette frappe de missiles par les occupants sont en cours d'évaluation», a ajouté cette source. L'annonce a été accompagnée d'une photo montrant simplement la partie éventrée d'un bâtiment de briques. L'aviation et la défense antiaérienne ont résisté jusqu'ici aux tentatives de l'armée russe de maîtriser le ciel ukrainien, les aviateurs ukrainiens défendant ce dernier «avec une grande dextérité», avait déclaré lundi un haut responsable du Pentagone. La Russie a amplifié ses opérations aériennes et navales face à la résistance des forces ukrainiennes, selon cette source, mais ces opérations ne se manifestent pas par des combats aériens, l'armée de l'air russe tendant à tirer des missiles air-sol sur des cibles ukrainiennes à partir de l'espace aérien russe ou bélarusse.
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Un spécialiste des crimes de masse lance une collecte de témoignages
Un prêtre catholique français, qui a documenté le génocide des juifs en Europe de l'Est, lance un travail de «collecte de témoignages» de victimes de la guerre en Ukraine. «On a pris la décision de collecter le maximum de témoignages de personnes, soit ayant assisté à des crimes commis, soit ayant elles-mêmes été des victimes», a expliqué le père Patrick Desbois, président de l'association Yahad In Unum, connue pour son travail sur la «Shoah par balles» menée par les Einsatzgruppen nazis en Union soviétique.
Le père Desbois a déclaré avoir pris cette initiative en lien avec le mémorial de Babi Yar à Kiev, un site qui contient les restes de près de 34.000 juifs massacrés en 1941 alors que la ville était sous occupation nazie. Il en est le directeur du conseil académique depuis l'an dernier. Les équipes des deux institutions, à l'aide de médiateurs sur le terrain, ont pu interroger, via une application de visioconférence enregistrant l'entretien, «une vingtaine» de personnes, notamment à Marioupol (sud), Irpin (près de Kiev), Kharkiv (Est) ou encore Kherson (sud), a-t-il dit. «Une vingtaine d'autres», contactées, attendent de témoigner, selon le prêtre, qui s'est rendu pendant 20 ans en Ukraine pour ses investigations sur la Shoah par balles.
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Le pape préside une cérémonie pour l'Ukraine et la Russie, en proie à une guerre «odieuse»
Le pape François a condamné vendredi la «guerre odieuse» contre «nos frères ukrainiens sans défense», lors d'une cérémonie consacrée à l'Ukraine et à la Russie au Vatican. «Ces jours ci, (...) les bombes détruisent les maisons de beaucoup de nos frères ukrainiens sans défense», a déclaré le souverain pontife argentin lors de ce service religieux à la basilique Saint-Pierre de Rome, avant de confier l'Ukraine et la Russie à la Vierge Marie.
«Cette guerre odieuse (...) provoque en chacun peur et désarroi», a ajouté le pape devant quelque 3.500 personnes, dont l'ambassadeur ukrainien et des représentants du corps diplomatique. Environ 2000 fidèles se sont réunis sur la place Saint-Pierre pour suivre la cérémonie sur des écrans géants, selon le service de presse du Saint-Siège, tandis que les prêtres et évêques du monde entier étaient appelés à se joindre à cette prière au même moment. Symbole de l'importance accordée à cet événement par le Vatican, ce dernier avait diffusé en amont le texte de la prière dans 35 langues, un fait rare.
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Guerre en Ukraine: appel à manifestation d'intérêt pour réduire la dépendance de l'économie française
Le gouvernement va subventionner des projets permettant de réduire la dépendance de l'industrie et de l'agriculture françaises en matière d'intrants critiques vis-à-vis de la Russie, du Bélarus ou de l'Ukraine, et a lancé vendredi un appel à manifestation d'intérêt. Cet appel, intitulé «Intrants, dépendance russe, biélorusse ou ukrainienne», survient une dizaine de jours après l'annonce par le Premier ministre Jean Castex d'un dispositif d'aides regroupées dans un «plan de résilience», visant à permettre aux entreprises de faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Objectif de l'appel lancé vendredi: «pallier les principales difficultés d'approvisionnement des industries nationales auprès de fournisseurs russes, biélorusses ou ukrainiens», indique le communiqué du gouvernement. Nickel, aluminium, cuivre, ou titane pour la métallurgie, électrodes en graphite, briquettes de fer, matériaux réfractaires pour la sidérurgie, noir de carbone, gaz rares pour la chimie, ou encore engrais pour les cultures céréalières et huiles et tourteaux de tournesol pour l'alimentation animale: la liste des ressources stratégiques importées de ces trois pays par la France et l'Europe est longue.
L'appel, ouvert jusqu'au 30 janvier 2024 «avec une analyse des projets organisée au fil de l'eau», accompagnera, «sous forme de subventions ou d'avances remboursables, des projets visant à soutenir les volumes et qualités d'approvisionnement d'envergure», précise le gouvernement.
Le maire de Kharkiv dénonce les bombardements russes
Le maire de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, a dénoncé vendredi des bombardements russes «indiscriminés» et incessants sur sa ville, la deuxième du pays. «La situation est aujourd'hui très difficile», a déclaré Ihor Terekhov, au cours d'un point de presse improvisé dans un lieu tenu secret et protégé des bombes. «Tous les jours, il y a des bombardements indiscriminés sur la ville et de nombreux tués», a-t-il dénoncé, en affirmant qu'ils visaient «des zones résidentielles, des civils, des infrastructures comme des écoles». «C'est une guerre contre Kharkiv, contre l'Ukraine, contre les civils», a fustigé l'édile, estimant que près des deux tiers des 1,5 million d'habitants ont fui la ville, située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe.
Les troupes russes, qui ont pénétré jusqu'aux faubourgs au premier jour de leur offensive le 24 février, ont été repoussées à plusieurs kilomètres en périphérie, où les combats se poursuivent. La ville est depuis lors la cible de tirs quotidiens d'artillerie, de missiles et de bombardements aériens, qui ont fait «beaucoup de victimes», selon Ihor Terekhov, qui a cependant refusé d'en préciser le nombre. Vendredi matin, l'un de ces bombardements a fait au moins quatre morts sur un quartier populaire proche de l'aéroport, selon les autorités locales.
Ukraine: la France convoque l'ambassadeur de Russie après un tweet jugé «inacceptable »
L'ambassadeur de Russie à Paris a été convoqué vendredi au ministère français des Affaires étrangères après la publication de caricatures sur son compte Twitter jugées «inacceptables» par la diplomatie française. «Ces publications sont inacceptables. Nous l'avons dit clairement aujourd'hui à l'ambassadeur de Russie», Alexeï Mechkov, a déclaré le Quai d'Orsay, en pleine crise entre la Russie et les Occidentaux autour de son offensive en Ukraine.
L'un des dessins montre des Européens à genoux léchant les fesses de l'Oncle Sam et porte la mention en anglais «La solidarité européenne telle qu'elle est». La seconde caricature présente une allégorie de l'Europe malade, allongée sur une lit, à qui ses tortionnaires, Etats-Unis et Union européenne, injectent différentes substances intitulées «néonazisme», «russophobie» ou «Covid-19».
«Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie» mais ces «agissements sont parfaitement inappropriés», a-t-on ajouté au Quai d'Orsay. L'ambassade de Russie, jointe par l'AFP, a confirmé que »la question du tweet publié avait été évoquée, parmi d'autres points« lors de l'entretien vendredi matin. Ce tweet, paru jeudi, a été retiré depuis. L'ambassadeur de Russie a de son côté «attiré l'attention de nos collègues français sur les provocations et les actes de vandalisme envers les représentations diplomatiques russes en France», a-t-elle ajouté.
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La Russie accusée d'avoir «volé» des centaines d'avions de ligne
La Russie a «volé» des centaines d'avions de ligne, représentant des milliards d'euros de préjudice pour leurs loueurs étrangers, ont accusé vendredi de hauts responsables européens, après que Moscou a permis l'immatriculation de ces appareils sur son territoire. Les compagnies aériennes russes ont jusqu'à lundi pour rendre ces appareils, aux termes des sanctions visant le secteur aérien adoptées par l'Union européenne après l'invasion de l'Ukraine par les forces russes il y a un mois.
Or, selon une loi promulguée par le président Vladimir Poutine et publiée le 14 mars, les compagnies aériennes russes ont la possibilité d'enregistrer en Russie les avions qu'elles louent à l'étranger de manière à pouvoir les faire voler dans le pays. Cette mesure permettra aux compagnies de continuer d'utiliser ces appareils pour des vols intérieurs, en dépit des sanctions occidentales. Ils seraient néanmoins saisis s'ils volaient à l'étranger.
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«La plupart des avions qu'ils (les Russes) pouvaient faire voler à l'étranger sont des appareils loués, d'origine européenne ou américaine, et qui désormais ont été volés à leurs propriétaires légitimes, les loueurs», a affirmé le directeur général du Transport à la Commission européenne, Henrik Hololei. En ré-immatriculant les appareils en Russie, les autorités du pays «ont gravement violé les lois sur le transport aérien international, et la loi fondamentale de l'aviation civile, la convention de Chicago», a poursuivi Henrik Hololei, qui s'exprimait lors d'une conférence en ligne de l'organisme européen de surveillance du trafic aérien, Eurocontrol. «Des biens représentant un montant énorme ont été de facto volés par les Russes», a renchéri le directeur général d'Eurocontrol, Eamonn Brennan. «Il y en a pour environ 10 milliards (d'euros), plus de 500 appareils saisis par les Russes et immatriculés chez eux, cela crée une situation très difficile pour les loueurs européens ainsi que les assureurs», a-t-il remarqué.
Tuer Poutine pour arrêter la guerre? L'ambassade russe à Rome poursuit La Stampa
«Et si l'assassinat de Poutine était l'unique voie de sortie» de la guerre en Ukraine? L'ambassadeur russe en Italie a porté plainte vendredi contre le quotidien La Stampa après la publication d'un éditorial examinant l'hypothèse de l'élimination du président russe. Dans un article publié le 22 février, le journaliste et reporter de guerre Domenico Quirico écrit: «L'intervention militaire étant exclue, la solution diplomatique inopérante, il ne reste plus qu'à théoriser l'assassinat du Tsar de la main d'un proche». «Le plan numéro un de Biden, de l'Otan et des Européens est le suivant: que quelqu'un à Moscou assassine Poutine, nous libérant ainsi du fardeau», assure-t-il. Mais ce reporter de guerre kidnappé à deux reprises, en Libye en 2011 puis en Syrie en 2013, conclut ainsi «Sommes-nous certains que l'élimination violente du tyran ne provoquerait pas un chaos pire encore? On ne peut être que pessimistes».
L'ambassadeur de Russie en Italie, Sergueï Razov, a déposé une plainte vendredi matin auprès du parquet de Rome pour instigation au crime. À sa sortie du palais de justice, le diplomate a dénoncé un article «qui enfreint l'éthique, la morale et les règles du journalisme». Interrogé par l'AFP, le directeur de La Stampa a récusé «des accusations infondées». «Domenico a illustré cette théorie pour la démonter (...). Au-delà de la question morale, il écrit que le remède serait pire que le mal car il risquerait d'exacerber l'esprit de vengeance de la Russie profonde», a plaidé Massimo Giannini.
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Il a par ailleurs dit rejeter «les leçons de ceux qui traitent l'information de la façon que l'on sait dans leur propre pays. Ce n'est pas l'ambassadeur russe qui peut nous apprendre le journalisme». La Stampa a reçu le soutien de plusieurs partis politiques et le sous-secrétaire d'État italien aux Affaires étrangères Benedetto Della Vedova a défendu «la liberté des journalistes italiens d'écrire et d'exercer leur profession». «C'est la différence substantielle entre l'Italie, l'Europe, les démocraties libérales et la Russie de Poutine, où les citoyens sont arrêtés uniquement parce qu'ils appellent une guerre une guerre», a-t-il dit sur son compte Twitter.
Ukraine: les pourparlers avec Moscou sont «très difficiles», juge Kiev
Les pourparlers avec Moscou sont «très difficiles», a jugé vendredi le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, plus d'un mois après le début de l'invasion russe. «Le processus de négociation est très difficile», a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne dans un communiqué, rejetant tout «consensus» avec Moscou à ce stade. Plus tôt dans la journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait assuré que la Russie et l'Ukraine étaient d'accord sur quatre points de négociation sur six.
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L'armée russe dit qu'elle va désormais se concentrer sur l'Est de l'Ukraine
L'armée russe a déclaré vendredi qu'elle allait désormais se concentrer sur la «libération» de l'Est de l'Ukraine, affirmant avoir atteint les objectifs initiaux de l'opération militaire qu'elle mène dans ce pays depuis le 24 février. «Les capacités de combat des forces ukrainiennes ont été réduites de manière importante, ce qui permet (...) de concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération du Donbass», dans l'Est de l'Ukraine, a déclaré l'adjoint au chef de l'état-major russe Sergueï Roudskoï.
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Ukraine: l'ONU dénonce détentions arbitraires et disparitions forcées par les forces russes
Des dizaines de responsables, journalistes et militants ukrainiens opposés à l'invasion par Moscou ont été arbitrairement détenus par les forces russes ou ont disparu, a dénoncé l'ONU vendredi, estimant que certains cas s'apparentent à des «prises d'otages». En un peu plus d'un mois depuis le début de l'offensive ordonnée par Vladimir Poutine, le Haut-commissariat aux droits de l'homme des Nations unies a rassemblé des informations sur la détention arbitraire et la disparition forcée de 22 responsables ukrainiens locaux, dont 13 ont ensuite été libérés.
Le cas le plus célèbre est peut-être celui du maire de la ville de Melitopol, dans le sud-est de l'Ukraine, Ivan Fedorov, qui, selon les autorités ukrainiennes, a été enlevé par les forces d'occupation russes et détenu pendant plusieurs jours avant d'être libéré. «Cela semble être un mode opératoire dans les zones occupées par la Fédération de Russie», a déclaré Matilda Bogner, qui est la représentante du Haut-commissariat en Ukraine, lors d'un point par visioconférence. «Dans certains cas, cela semble être une forme de prise d'otage», a-t-elle souligné, ajoutant que les proches n'étaient pas informés de l'endroit où on emmenait ces prisonniers.
Matilda Bogner a aussi fait état de l'arrestation de 15 journalistes et militants «qui s'opposaient vivement à l'invasion» dans plusieurs régions du pays. «Il semble bien que ceux qui sont visés sont des militants pro-ukrainiens ou qui sont perçus comme pro-ukrainiens par les forces russes», a-t-elle déclaré. Elle a souligné que le personnel de l'ONU tentait de vérifier les informations selon lesquelles cinq des journalistes et trois des militants avaient depuis été libérés, mais «le sort des autres personnes reste inconnu».
Les pourparlers russo-ukrainiens font du «surplace» sur les points clés, selon Moscou
Les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine font du «surplace» sur les principaux points, a déploré vendredi le négociateur en chef de Moscou, tout en soulignant un rapprochement sur des aspects moins importants. «Les positions convergent sur les points secondaires. Mais sur les principales (questions) politiques, nous faisons du surplace», a déclaré Vladimir Medinski, cité par les agences de presse russes.
Un nouveau général russe tué en Ukraine, affirme Kiev
Kiev a affirmé vendredi avoir à nouveau tué dans des combats un général russe, dans le sud de l'Ukraine, selon un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovytch. «Nos troupes (...) ont tué le commandant de la 49e armée du district sud de la Russie, le général Iakov Rezantsev, dans un bombardement de l'aérodrome de Tchornobaïvka», situé dans la région de Kherson (sud), a déclaré Oleksiï Arestovytch dans un message vidéo.
La Russie a confirmé à ce jour la mort en Ukraine du général Andreï Soukhovetski, commandant adjoint de la 41e armée après avoir servi en Syrie en 2018-19. Mais un autre général russe, Vitali Guerassimov serait lui aussi mort au combat, selon Kiev. «Un autre général deux étoiles a été tué aujourd'hui côté russe, c'est le second en douze jours», avait déclaré le 8 mars sur CNN le général américain à la retraite Mark Hertling, relevant que l'armée russe commettait «des erreurs à répétition» et «communiquait par des moyens non cryptés». Des rumeurs faisaient état d'autres officiers russes tués, alors que l'offensive russe est, de l'avis d'observateurs, beaucoup moins efficace qu'initialement prévu par Moscou. Tous les analystes consultés par l'AFP convergeaient vers l'étonnante impréparation de l'armée russe avant l'offensive.
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La Russie affirme avoir perdu 1351 soldats en Ukraine
La Russie a reconnu la mort de 1351 de ses soldats depuis le début de son offensive militaire en Ukraine il y a un mois, accusant les pays occidentaux de commettre une «erreur» en livrant des armes à Kiev.
«Lors de l'opération militaire spéciale, 1351 militaires ont été tués et 3825 blessés», a déclaré l'adjoint au chef de l'état-major des armées Sergueï Roudskoï lors d'un point de presse. Par ailleurs, la Russie a accueilli 419.736 réfugiés d'Ukraine depuis le début de l'opération, selon Mikhaïl Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense.
À Nice, Russes et Ukrainiens marqués par les tourments de l'histoire
À l’intérieur de l'ancien hôpital Saint-Roch, dans l'est de Nice, quelques âmes silencieuses fourmillent sous la grande verrière. Il est 9h30, et le cours de français va bientôt commencer. Parents et enfants gagnent alors leur salle de classe, séparés par une porte. La Ville de Nice a tenté de ne pas trop les éloigner, pour ne pas créer d'angoisse pour ces familles ukrainiennes qui ont vécu la guerre.
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Joe Biden vient d'atterrir en Pologne, à 100 km de la frontière ukrainienne
Le président américain Joe Biden a atterri à Rzeszow en Pologne, à 100 km de la frontière avec l'Ukraine.
Durant les premières heures de sa visite de deux jours en Pologne, Joe Biden doit rencontrer notamment des soldats américains stationnés dans cette ville, avant de gagner Varsovie pour des entretiens avec les dirigeants polonais et une visite dans un centre d'accueil de réfugiés ukrainiens qui ont fui l'invasion russe de leur pays.
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Les États-Unis «n'ont pas l'intention d'utiliser des armes chimiques quelles que soient les circonstances»
Les États-Unis «n'ont pas l'intention d'utiliser des armes chimiques quelles que soient les circonstances», c'est-à-dire même si la Russie en emploie en Ukraine, a assuré le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, à bord d'Air Force One.
Lors d'un échange avec la presse, il a cependant prévenu que Moscou payerait «un prix très élevé» en cas d'utilisation d'armes chimiques, clarifiant des propos de la veille du président Joe Biden qui avait promis une «réponse» dans un tel scénario, mais en restant évasif sur la «nature» de cette riposte.
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Vladimir Poutine accuse «l’Ouest» de vouloir «annuler la culture russe» comme l’ont fait les «nazis»
Vladimir Poutine a accusé «l’Ouest» de vouloir «annuler la culture russe», notamment ses compositeurs : Tchaikovsky, Shostakovich et Rachmaninov.
Pour lui, la déprogrammation dans les pays occidentaux de personnalités et d'événements culturels russes aux autodafés orchestrés par les nazis. «La dernière fois, ce sont les nazis en Allemagne, il y a près de 90 ans, qui ont mené une telle campagne de destruction d'une culture indésirable. On se souvient bien des images des livres brûlés sur les places publiques», a-t-il dénoncé, lors d'une rencontre avec des personnalités de la culture.
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Les troupes russes repoussées à Slavutych
Encerclée hier par l’armée russe, la ville, en bordure de la Biélorussie, a repoussé les assaillants, a annoncé le gouvernement ukrainien. À quelques kilomètres de Kiev, les anciens travailleurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl, prie par l’armée russe le 24 février dernier, s’y sont réfugiés.
«Pas mortel»: le Kremlin minimise la portée d'une éventuelle exclusion du G20
La Russie a minimisé la portée d'une éventuelle exclusion du G20, voulue par les États-Unis en réaction à l'intervention de Moscou en Ukraine, en estimant qu'un tel coup ne serait pas «mortel». «En ce qui concerne le format G20, il est important. Mais dans les circonstances actuelles, alors que la plupart des membres sont dans un état de guerre économique avec nous, il ne se passerait rien de mortel» en cas d'exclusion de Moscou, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à la presse.
Biden veut «détourner l'attention» du programme chimique et biologique américain en Ukraine, selon le Kremlin
Le Kremlin a accusé vendredi le président des États-Unis Joe Biden de vouloir «détourner l'attention» du programme d'armement chimique et biologique américain en Ukraine avec ses déclarations sur un possible recours par la Russie aux armes chimiques en Ukraine. «Il est clair que les Américains tentent de détourner l'attention en parlant d'une prétendue menace russe, sur fond du scandale provoqué (...) par les programmes de développement des armes chimiques et biologiques que les États-Unis ont mis en place dans plusieurs pays, y compris en Ukraine», a déclaré à la presse le porte-parole du kremlin, Dmitri Peskov.
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L'Ukraine demande à l'UE de fermer ses frontières avec la Russie et la Biélorussie
L'Ukraine a demandé vendredi à l'Union européenne de fermer ses frontières avec la Russie et la Biélorussie, pays allié de Moscou dans l'invasion menée par l'armée russe en Ukraine depuis un mois. «Le ministère des Infrastructures propose à l'UE de bloquer complètement les liaisons terrestres et maritimes avec la Russie et la Biélorussie», a indiqué le ministère ukrainien sur Telegram, jugeant ces «mesures nécessaires» pour «arrêter la fourniture au pays agresseur de biens à double usage pouvant être utilisés à des fins militaires».
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Moscou dénonce les relents «hitlériens» du discours européen contre la Russie
Le chef de la diplomatie russe a estimé vendredi que les dirigeants européens tenaient un discours aux relents «hitlériens» contre la Russie, visée par de lourdes sanctions en raison de son offensive en Ukraine. «On nous a déclaré une véritable guerre hybride totale. Ce terme (de guerre totale, NDLR) qu'utilisait l'Allemagne hitlérienne est désormais prononcé par beaucoup de politiciens européens lorsqu'ils expliquent ce qu'ils veulent faire de la Russie», a dit Sergueï Lavrov, lors d'une réunion avec des représentants d'une fondation diplomatique russe. «Ils ne cachent pas leurs objectifs: détruire, casser, anéantir, étouffer l'économie et la Russie dans son ensemble», a ajouté le diplomate.
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La Russie, depuis qu'elle a fait entrer des dizaines de milliers de soldats en Ukraine, est visée par des sanctions occidentales d'une ampleur sans précédent qui ont déjà affecté entre autres le système financier, la chaîne logistique, la monnaie et l'inflation. Moscou considère elle être en lutte en Ukraine contre des «néo-nazis». Le rôle central de l'URSS pour vaincre l'Allemagne d'Hitler en 1945 est au cœur de l'identité nationale russe et du discours patriotique de Vladimir Poutine. Le président russe avait déjà utilisé des termes rappelant les nazis en parlant des Occidentaux, dénonçant leur «blitzkrieg» économique ou encore comparé leurs sanctions à des «pogroms antisémites».
Bombes au phosphore en Ukraine: le Kremlin dément toute violation du droit international
La Russie a démenti vendredi toute violation du droit international après avoir été accusée par l'Ukraine d'avoir utilisé des bombes au phosphore dans le cadre de son intervention militaire dans ce pays voisin. «La Russie n'a jamais violé aucune convention internationale», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé par la presse au sujet des accusations ukrainiennes.
Erdogan veut exhorter Poutine à être «l'artisan de la paix» en Ukraine
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué vouloir demander à son homologue russe Vladimir Poutine d'être «l'artisan de la paix» en Ukraine lors d'un échange téléphonique prévu dans les prochains jours, selon des propos rapportés vendredi par la presse turque. Le chef de l’État a affirmé à des journalistes lors de son vol retour du sommet de l'Otan jeudi à Bruxelles qu'il dirait à Vladimir Poutine: «Tu dois désormais être l'artisan de la paix (...) Tu dois faire un geste honorable».
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Recep Tayyip Erdogan a assuré que la Russie et l'Ukraine étaient d'accord sur quatre points de négociation sur six, dont le renoncement de Kiev à l'Otan, le retrait des obstacles à l'utilisation de la langue russe en Ukraine, le désarmement et les garanties de sécurité. «Mais l'Ukraine est bien évidemment un État. Il est hors de question (pour Kiev) d'accepter un désarmement complet, mais la partie ukrainienne est prête à faire des compromis», a assuré le président turc, qui a précisé que les discussions étaient plus difficiles sur le statut de la région séparatiste du Donbass (est) et celui de la Crimée, annexée par la Russie en 2014. Le président turc doit s'entretenir vendredi avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, selon la presse turque.
La guerre en Ukraine mine le moral des patrons allemands
Le moral des entrepreneurs allemands s'est effondré en mars, conséquence de l'invasion russe en Ukraine qui produit une chute historique des attentes économiques, pire qu'au début de la pandémie de Covid-19, selon le baromètre IFO publié vendredi. L'indicateur a perdu près de 8 points en un mois, à 90,8 points, selon le sondage mensuel effectué auprès de 9000 entreprises allemandes et qui donne un avant-goût de l'activité économique.
«Les entreprises en Allemagne s'attendent à des temps difficiles», commente Clemens Fuest, président de l'institut munichois, qui évoque au passage «une chute historique des attentes – de 13,3 points –, qui a dépassé en ampleur la baisse constatée lors de l'éclatement de la crise du coronavirus en mars 2020 (-11,8 points)». Par contraste, la composante du baromètre évaluant la situation actuelle ressort aussi en baisse, mais relativement modérée (-1,6 point). Par sa forte dépendance au gaz russe et le poids de son industrie, l'Allemagne est plus exposée que se voisins européens aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
Quatre civils tués dans un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv
Un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, dans l’est de l'Ukraine, a fait quatre morts et au moins trois blessés, a annoncé vendredi la police régionale de la deuxième ville du pays. «Sept civils ont été blessés dont quatre ont succombé à leurs blessures dans un bombardement aux lance-roquettes multiples», a indiqué la police sur sa chaîne Telegram, précisant que la frappe avait eu lieu «vers 05H45 GMT» sur «un centre médical» dans le sud de Kharkiv.
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La police régionale a précisé qu'un «centre d'aide humanitaire» se trouvait non loin de ce centre médical, où «il n'y a pas d'installations militaires à proximité», selon elle. Deuxième ville d'Ukraine comptant près de 1,5 million d'habitants avant la guerre, Kharkiv est située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe. Elle est la cible de violents combats depuis le début de l'invasion russe il y a mois, mais reste, à ce stade, sous contrôle des forces ukrainiennes. «Des enquêteurs travaillent sur les lieux», a par ailleurs indiqué la police, précisant qu'elle «rassemblait toutes les preuves matérielles nécessaires pour (ensuite) traduire les auteurs de cette attaque en justice».
Environ 300 morts redoutées dans la frappe du théâtre de Marioupol
Dans le théâtre de Marioupol bombardé par l'aviation russe le 16 mars dernier, la mairie estime le bilan à environ 300 morts, selon des témoins.
«Jusqu'au bout, on ne veut pas croire à cette horreur. Jusqu'au bout, on veut croire que tout le monde est sauf. Mais les témoignages de ceux qui se trouvaient à l'intérieur du bâtiment au moment de cet acte terroriste disent le contraire», écrit la mairie sur son compte Telegram.
Joint par l'AFP, Petro Andriouchtchenko, un conseiller du maire de Marioupol, s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat en ajoutant qu'il y aurait «probablement plus d'informations d'ici ce soir».
L'entrée de l'abri où se trouvaient des centaines de personnes «principalement des femmes, enfants et personnes âgées», selon la mairie, était bloquée par des débris et les opérations de secours compliquées sur fond de bombardements incessants. Il y a une semaine, Volodymyr Zelensky avait déclaré que plus de 130 personnes avaient pu être sauvées du bâtiment, mais que des «centaines» d'autres demeuraient sous les décombres.
» Lire le reportage de notre envoyé spécial en Ukraine : Écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
Gabriel Attal réfute toute «naïveté» et «complaisance» de Macron vis-à-vis de Poutine
Réagissant aux critiques de Yannick Jadot, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a assuré vendredi que le président français «a toujours dit les choses droit dans les yeux» au président russe.
«La Russie ne va pas déménager, c'est un voisin, elle restera un voisin, il y aura une relation avec la Russie de toute façon. Et donc il faut continuer à dialoguer, mais en se disant les choses», a déclaré Gabriel Attal sur Franceinfo.
Jeudi, le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot avait affirmé qu'«il ne peut y avoir ni naïveté, ni arrogance, ni complaisance dans les rapports avec la Russie». «Le président de la République continue à échanger avec Vladimir Poutine, d'abord à la demande du président Zelensky», a encore affirmé M. Attal, soulignant que le président ukrainien «régulièrement demande au président de la République d'appeler Vladimir Poutine pour faire l'intermédiaire entre les deux et passer un certain nombre de messages».
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Ensuite, dans l'hypothèse où la Russie finirait par «revoir ses calculs et ses plans», «il faut qu'il y ait un canal de discussion qui soit ouvert pour qu'on puisse se mettre autour de la table et discuter». Enfin, a encore fait valoir le porte-parole, «l'échange avec Vladimir Poutine permet, on l'espère, (...) d'avoir quelques avancées». Il a cité «la sûreté et la sécurité des installations nucléaires».
L'Allemagne réduit fortement sa dépendance énergétique envers la Russie
L'Allemagne a annoncé vendredi son intention de réduire fortement sa lourde dépendance à l'égard des ressources énergétiques de la Russie, en se passant de son charbon d'ici l'automne et de son pétrole à la fin de l'année. «Les premières étapes importantes ont été franchies pour nous libérer de l'emprise des importations russes», a déclaré le vice-chancelier et ministre de l'Économie, Robert Habeck, lors d'une conférence de presse.
Il a ajouté que «d'ici l'automne, nous pouvons devenir globalement indépendants du charbon russe».
«D'ici le milieu de l'année, les importations de pétrole russe en Allemagne devraient avoir diminué de moitié, à la fin de l'année, nous visons une quasi-indépendance», selon son ministère. Avant l'invasion de l'Ukraine, l'Allemagne importait un tiers de son pétrole et quelque 45% de son charbon de Russie, selon les statistiques du gouvernement allemand.
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Le processus s'annonce plus lent en revanche pour le gaz. «Il reste encore du chemin à parcourir et nous ne parviendrons à nous passer du gaz russe qu'au prix d'un effort collectif», estime le gouvernement. Selon Berlin, l'Allemagne pourra être «largement indépendante» du gaz russe «d'ici mi-2024».
Un nouvel enlèvement à Kherson, selon le Parlement ukrainien
Après l’enlèvement de plusieurs maires dans des villages près d’Odessa les semaines précédentes, la Rada alerte sur sa chaîne Telegram d’un autre enlèvement à Kherson. «Les occupants ont enlevé un membre du conseil du district de Korabelny, chef de la faction Solidarité européenne Dmytro Afanasyev», également un «un célèbre athlète», précise le Parlement.
Celui-ci aurait disparu depuis le 22 mars, au lendemain d’une manifestation contre l’occupant russe sévèrement réprimée à tirs réels.
Après la dispersion du rassemblement pacifique, il a été «roué de coups» alors qu’il «tentait de protéger sa femme», selon la Rada. L’homme aurait eu plusieurs côtes cassées. Quelques heures plus tard, les militaires seraient venus chez lui pour une perquisition, et l’auraient emmené, rapporte la chaîne Telegram parlementaire.
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La Russie affirme avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l'armée ukrainienne
La Russie a affirmé vendredi avoir détruit la veille la plus grande réserve de carburant de l'armée ukrainienne près de Kiev, avec des missiles de croisière.
Jeudi soir, «des missiles Kalibr de haute précision ont visé une base (de stockage) de carburant près du village de Kalinovka, près de Kiev», a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué.
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«La plus grande réserve de carburant qui restait à l'armée ukrainienne, qui servait à approvisionner les unités dans la partie centrale du pays, a été détruite», a-t-il ajouté.
M. Konachenkov a en outre déclaré que les forces russes avaient détruit plusieurs équipements militaires ukrainiens depuis la veille, dont trois systèmes de défense anti-aérienne et quatre drones.
Un mois de guerre en Ukraine : le récit de notre envoyé spécial
C’était il y a un mois. À la veille de l’offensive lancée par Vladimir Poutine, le 24 février, la capitale ukrainienne continuait de vivre dans un insolent déni. Les restaurants branchés du centre-ville étaient bondés de clients venus dîner avec leurs enfants ; dans les boîtes de nuit, des Ukrainiennes élancées se déhanchaient sur des rythmes techno devant les objectifs de photographes occidentaux ébahis. La guerre était encore une abstraction, si lointaine… Et pourtant si proche déjà.
Et puis, à l’aube, trois puissantes explosions ont déchiré la nuit noire et glaciale de Kiev. «Au bout de trois jours de guerre on avait l’impression que ça durait déjà depuis trois mois. Au bout de sept jours, c’était comme sept ans. Un mois, c’est une éternité. Nous ne vivons plus dans le même pays, ce n’est plus le même monde», raconte Vadym Karpenko, chef de la 2e compagnie du 9e bataillon de la défense territoriale.
Retrouvez ici le récit de notre envoyé spécial à Kiev, Patrick Saint-Paul.
Pourrait-on frapper des cibles russes en Ukraine sans entrer en guerre contre Moscou ?
C'est ce qu'a proposé sur LCI un ancien général français qui a occupé un poste clé au sein du commandement militaire de l'Otan. Michel Yakovleff plaide ainsi pour une «réponse appropriée à l'agression».
Légalement, qu'en est-il ? Le général en retraite évoque l'argument de l'article 51 de la charte des nations unies, qui reconnaît effectivement un «droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective».
Et en pratique ? Si une armée occidentale décidait de bombarder une batterie d'artillerie russe, «on rentrerait dans un autre monde», fait remarquer un responsable militaire.
» Découvrez notre «vérification» : Pourrait-on frapper des cibles russes en Ukraine sans entrer en guerre contre Moscou ?
Le Japon élargit ses sanctions à 25 autres personnes et 81 entités russes
Le ministère japonais des Affaires étrangères a publié vendredi une liste élargie de ses sanctions à l’encontre de personnes et d’entités juridiques russes. Au total, 25 personnes ont été ajoutées à la nouvelle liste. Parmi elles, le président du VEB.RF Igor Shuvalov, le principal propriétaire de Severstal Alexei Mordashov, les proches du secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolai Patrushev, le PDG de Rosneft Igor Sechin, ou encore la femme et les enfants de l'attaché de presse présidentiel russe Dmitry Peskov.
Les sanctions japonaises s'appliquent également à 81 entreprises russes, notamment des usines de construction navale et automobile et des fabricants d'électronique. Le gouvernement japonais a aussi interdit les exportations de produits de luxe vers la Russie.
Cette décision intervient à la suite du sommet du G7 jeudi à Bruxelles, où le premier ministre Fumio Kishida avait annoncé renforcer la pression des sanctions sur Moscou.
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L’OMC s’alerte du risque d’émeutes de la faim dans les pays pauvres
La chef de l'Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala, alerte dans une interview au journal britannique The Guardian ce vendredi du risque réel d'émeutes de la faim dans les pays les plus pauvres, avec la hausse des prix alimentaires due à la guerre en Ukraine.
35 pays africains dépendaient des approvisionnements alimentaires de la région de la mer Noire, rappelle-t-elle. «Si nous ne réfléchissons pas à la manière dont nous pouvons atténuer les conséquences de la guerre, ce sera une autre catastrophe, non seulement cette année, mais aussi l’année prochaine», met-elle en garde. Des émeutes de la faim comme dans les années 2000 pourraient alors survenir.
Okonjo-Iweala a également déclaré qu'elle ne pouvait pas imaginer l'exclusion de la Russie de l'OMC, car le processus serait difficile et nécessiterait l'approbation de 75% des pays membres.
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Medvedev affirme que les trois quarts des Russes soutiennent l'«opération spéciale» en Ukraine
L’ancien président russe Dmitry Medvedev a déclaré à l’agence de presse russe RIA Novosti que les trois quarts des Russes soutiennent ce que Moscou appelle «opération spéciale» en Ukraine. «Selon les dernières données révélées par des études sociologiques, les trois quarts de la population du pays soutiennent la conduite d'une opération spéciale», a déclaré Medvedev, aujourd’hui vice-président du Conseil de sécurité russe, dans un entretien publié vendredi par l’agence russe.
Selon le haut responsable, ce taux est «encore plus élevé» lorsqu'il s’agit de l’opinion concernant son successeur, Vladimir Poutine. «Quoi qu'écrivent ou disent nos détracteurs rancuniers», continue l’ex-chef d’Etat, l’unité de la population russe est «évidente» en faveur de la guerre en Ukraine.
La guerre en Ukraine fait craindre une «pénurie de lanceurs» spatiaux, selon Rocket Lab
L’un des ombreux risques collatéraux de la guerre déclenchée par la Russie est de provoquer une «pénurie de lanceurs» spatiaux, nécessaires pour les constellations de satellites, met en en garde le patron de Rocket Lab, Peter Beck. Ce dernier veut faire voler en 2024 son Neutron, une fusée comparable au Soyouz russe.
Dans un secteur spatial très imbriqué, la coopération est traditionnellement de mise malgré les tensions géopolitiques. Là «c'est du jamais-vu», estime dans un entretien à l'AFP le patron néo-zélandais de l'entreprise à l'origine d'Electron, seul minilanceur aujourd'hui opérationnel dans le monde.
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En réaction aux sanctions européennes, la Russie a suspendu les lancements de sa fusée Soyouz au profit de ses clients occidentaux. Mais l'invasion de l'Ukraine a «un impact bien plus important que le simple lanceur Soyouz», estime-t-il. C'est tout un pan de l'industrie spatiale mondiale qui se retrouve hors-jeu : la fusée russe Proton, le lanceur américain Antares, dont «le premier étage est russe et les moteurs ukrainiens», la fusée italienne Vega.
«Que reste-t-il? Il y a Ariane 5, mais elle est lancée deux fois par an, il y le H1 de Mitsubishi qui est lancé tous les deux ans, le Falcon 9 de SpaceX, l'Atlas de (l'américain) ULA – mais il utilise des moteurs russes bien qu'il pense avoir une solution – il y a Electron et c'est à peu près tout», détaille-t-il. Or de nombreux projets de constellations de satellites, pour la plupart destinés à fournir de l'internet depuis l'espace, pointent leur nez et auront besoin d'être lancés dans les prochaines années.
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Autour de Kiev, les forces ukrainiennes freinent l’avancée russe
La bataille s'intensifie depuis jeudi sur le front de la capitale Kiev, où les lance-roquettes ukrainiens répondent à l'artillerie russe. «Nos soldats tiennent la ville de Tcherniguiv et entravent l'avancée de l'ennemi en direction de Kiev. Nous continuons de repousser l'offensive ennemie sur Kiev», a affirmé l’état-major de l’armée ukrainienne dans son dernier bulletin, publié vendredi à l'aube.
Tcherniguiv, située à 120 kilomètres de la capitale, est une ville clé du nord sur le chemin de l'incursion de la Russie vers Kiev.
«Il y avait beaucoup de tirs, ils ont touché ma maison. Les fenêtres, les portes, les plafonds sont détruits», raconte à l'AFP Iaroslava Delichevska, 58 ans, qui a fui, avec les cinq chiens de la famille, sa banlieue de Kiev, transformée en théâtre de combats acharnés.
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Joe Biden attendu en Pologne
Le président américain se rend vendredi en Pologne, dans la ville polonaise de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine. Il ira à la rencontre de soldats américains positionnés dans cette région, faisant partie des plus de 100.000 militaires américains actuellement présents en Europe.
Cette avancée en première ligne est la seconde étape de son voyage en Europe. À Bruxelles jeudi pour un triple sommet des Occidentaux, Joe Biden a promis une «réponse» de l'Otan dans le conflit en Ukraine si la Russie y recourait à l'arme chimique. Un risque jugé bien réel lors du sommet de l'alliance et du G7.
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Le chef d’État américain sera reçu par le président polonais Andrzej Duda à l'aéroport de cette ville située à deux heures et demie de route de Lviv, principale ville de l'ouest de l'Ukraine, où affluent les réfugiés.
Il recevra ensuite un briefing sur «la réponse humanitaire afin d'apaiser la souffrance des civils en Ukraine et de répondre au flux croissant de réfugiés qui fuient la guerre que (Vladimir) Poutine a choisie», a précisé la Maison-Blanche.
Il ira ensuite à Varsovie, où il prononcera un discours «sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien» et «tenir la Russie responsable de sa guerre brutale», selon la Maison-Blanche.
Le point sur les positions militaires au 29e jour
Depuis quelques jours, les forces en présence sur le territoire ukrainien se sont largement immobilisées, surtout au nord autour de Kiev, et dans le nord-est près de Kharkiv. L’avancée russe marque un pas.
Des contre-attaques ukrainiennes sont signalées près de la capitale, certaines sources évoquant même l'encerclement de ces forces russes dans cette zone. Au sud-ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.
Dans le sud-est, les choses bougent davantage. Les Russes avancent à Marioupol et parviennent par ailleurs à prendre en tenaille peu à peu les troupes ukrainiennes leur faisant face dans le Donbass.
Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays dans une attaque éclair.
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Bonjour, et bienvenue dans ce direct
Bienvenue dans ce nouveau direct où nous allons suivre la 30e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations liées à ce conflit.
Retrouvez toutes les informations sur la journée de jeudi ici.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.
Le Monde
« Toxic Data », un ouvrage prophylactique contre les réseaux sociaux
David Chavalarias propose une analyse critique de l’influence de Twitter ou Facebook sur les opinions politiques.
Le livre. Au premier abord, le lecteur se dira sans doute qu’il a déjà lu et entendu ces lamentos sur l’effet néfaste des réseaux sociaux sur le débat public et sur les risques d’influence des opinions par certains groupes d’intérêt. D’autant plus qu’avec la guerre en Ukraine et la campagne présidentielle française, l’époque est propice à ce genre de suspicions. Mais si dans son livre, Toxic Data, l’agrégé de mathématiques David Chavalarias propose en effet une critique de plus contre les Gafam, les ingérences russes ou chinoises, son analyse est par plusieurs points assez originale.
Les illustrations centrales en couleurs, que sans doute peu de lecteurs ont déjà vues, témoignent déjà d’un regard différent sur ces thèmes. On y voit des nuées de points en tas, ou bien dispersés, reliés entre eux plus ou moins fortement. C’est ce que l’auteur, mathématicien de formation, appelle un « macroscope » : un dispositif d’étude à grande échelle de ce qui se passe sur un réseau social comme Twitter et qui permet, par la collecte et l’étude de millions de tweets, de voir d’où part une information, comment un mot-clé circule, comment se forment les communautés politiques, et les voir éclater, se recomposent ou se rapprochent d’une autre…
En spécialiste des systèmes complexes, dont les réseaux sociaux font partie, il défend l’idée que pour mieux corriger les effets négatifs de ces ogres numériques sur les opinions il convient d’abord de disposer des outils pour les « voir ».
Un « politoscope »
Plusieurs exemples montrent l’intérêt d’une telle approche. Ce « politoscope », comme il a été baptisé, a permis d’éclairer le fait que le terme « islamo-gauchisme », repris par des ministres, est bien un concept venu de l’extrême droite. Il aide aussi à repérer quels camps diffusent le plus de fausses informations. Il documente l’émergence de la communauté antivax et antipasse sanitaire.
Les comportements sociaux de chambre d’échos, de bulles de filtre, de polarisation, d’astroturfing, etc., sont bien sûr présents mais vus à l’aune de la science des réseaux et des sciences cognitives, ce qui permet de mieux les comprendre. L’un de ces résultats, tiré d’un théorème mathématique de 1976, est même assez déprimant : plus les interactions sociales sont fortes, plus le comportement collectif est imprévisible aux yeux des individus (rendant instables les situations), mais plus l’entité qui a les informations sur ces interactions peut les prévoir…
Très inquiet de ces influences sur la santé de nos démocraties et conscient que les choix se jouent parfois à un nombre de voix largement atteignable par des influenceurs, l’auteur esquisse 18 propositions pour éviter les dérèglements. Certaines sont de bon sens : vérifier ses sources, savoir se déconnecter… D’autres sont difficiles à réaliser, comme « surveiller » les algorithmes, « redonner les données au peuple »… D’autres encore sont plus inattendues, comme le recours au jugement majoritaire pour les élections, ou les « preferendums », qui permettent de nuancer le contenu des votes et éviter les jugements binaires et l’inévitable polarisation.
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Le Monde
Arts : Toyen, figure oubliée du surréalisme
Jusqu’au 24 juillet, une rétrospective au Musée d’art moderne de Paris rend hommage à cette peintre singulière.
Puisqu’il s’agit de la première rétrospective consacrée à Toyen à Paris depuis sa mort en 1980 – il y a quarante-deux ans… –, il faut commencer par la présenter. Toyen est le pseudonyme de Marie Cerminova, née le 21 septembre 1902 à Prague. Elle en fait sa signature vers 1923, l’ayant semble-t-il choisi d’après le mot français « citoyen ». A cette date, elle a déjà rompu avec sa famille, entrepris des études à l’école des arts décoratifs de sa ville natale et fait siennes des convictions politiques révolutionnaires. Elle va devenir, une dizaine d’années plus tard, une figure du surréalisme, longtemps perdue de vue après sa disparition. Le Musée d’art moderne de Paris lui rend enfin sa place, en exposant quelque 150 œuvres et documents.
Toyen ou l'inventivité permanente d'une femme magnétique Elle a à peine 20 ans quand elle rencontre le peintre Jindrich Styrsky (1899-1942) sur une île de Dalmatie. Tous deux rejoignent le groupe moderniste Devetsil, attentif à ce qui vient de Paris. Toyen et Styrsky s’y rendent l’année suivante, puis y demeurent de 1925 à 1928. Ils rentrent à Prague en 1929 et se rapprochent du surréalisme, jusqu’à être parmi les fondateurs du groupe surréaliste tchèque et à accueillir en avril 1935 André Breton et Paul Eluard à Prague. Ils reverront les deux poètes français à Paris en juin, lors d’un voyage qui les fait rencontrer la plupart des artistes du groupe. De 1939 à 1945, sous l’occupation nazie, Toyen vit dans une semi-clandestinité, dessine à l’encre des cauchemars de destruction et de mort et cache le poète Jindrich Heisler (1914-1953), forcé de se dissimuler parce que juif. Stryrsky meurt en 1942.
En 1947, pour échapper au stalinisme, Toyen et Heisler émigrent à Paris et y retrouvent les surréalistes revenus de l’exil américain. Dès lors, Toyen participe à la plupart des manifestations du groupe jusqu’à sa suspension en 1969 : expositions, pétitions, revues, livres en dialogue avec des poètes.
Imprévisibilité et pluralité
Pour donner à voir tout cela, l’exposition est dense et disposée dans le classique ordre chronologique. Ce choix rend nettement visible l’imprévisibilité de Toyen, une de ses principales caractéristiques. Ce n’est pas seulement qu’elle ne se répète pas et qu’il n’existe pas un style Toyen, mais une pluralité de manières. C’est aussi que des révolutions font naître des œuvres sans rapport avec les précédentes, et cela tout au long de sa vie.
Au commencement, comme bien d’autres artistes de son âge en Europe, la peintre se saisit du cubisme de Braque et de Picasso, avec géométries et effets de découpage. Cette phase dure jusqu’en 1926 et n’aurait donc rien de singulier si Toyen, au même moment, ne dessinait et ne peignait aussi tout autrement. Dans une manière très figurative, marquée par les enseignes et les affiches, et que l’on dirait naïve si elle n’était si habilement exécutée. Elle peint des danseuses très peu vêtues, des rois mages devenus cuisiniers et des fantaisies érotiques que la décence interdit de décrire. Elles sont préparées et accompagnées par des croquis qui auraient séduit l’auteur des Onze mille verges, Guillaume Apollinaire. La concomitance des deux expressions artistiques est déconcertante, mais elles se rejoignent sur un point : dans l’une et l’autre, Toyen va jusqu’au bout, rigoureusement cubiste et pleinement pornographique.
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L'Humanité
Théâtre Dickinson en scène
Prescription cultureLa poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886) a produit une œuvre d’une puissance haletante, composée dans sa chambre, qu’elle a choisi de ne pas quitter pendant une trentaine d’années. Cette claustration volontaire, qui ne l’empêchait pas d’entretenir une correspondance frénétique, a inspiré à l’autrice de théâtre Catherine Benhamou une pièce délicate et flamboyante. Au fil de son existence, elle explore le lien que cette artiste cloîtrée entretint avec sa famille et ses pairs, avec la nature et son propre corps, et évidemment avec l’inspiration poétique. Cet enfermement traduit une souffrance délirante, et aussi un acte politique, comme seule possibilité d’existence pour une femme créatrice. La poétesse accéda à la paradoxale liberté de l’écriture au prix de la disparition au monde de son corps. Un texte féministe d’une grande intensité.
Littérature Le Monde
« Vous savez que c’est Arnaud Lagardère, votre patron ? » : comment Nicolas Sarkozy fait pression sur des éditeurs
Raphaëlle Bacqué Ariane CheminPublié le 22 mars 2022 à 23h47 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 12h12
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EnquêteDepuis 2021, année de son entrée au conseil d’administration de Lagardère, l’ancien chef de l’Etat n’hésite pas à intervenir au sein du groupe pour surveiller les livres et les médias parlant de lui et de ses « affaires ».
Les anciens présidents s’occupent parfois bien différemment qu’on ne l’imagine. Ainsi, on pourrait croire Nicolas Sarkozy le nez sur la présidentielle, occupé à faire lanterner Valérie Pécresse ou à calculer l’opportunité d’un éventuel ralliement à Emmanuel Macron. Ou alors, penché sur l’invasion de l’Ukraine, lui qui a côtoyé Vladimir Poutine et rappelle, sur son CV d’administrateur du groupe Lagardère, qu’il est membre du conseil consultatif de Reso-Garantia, la plus grosse société d’assurances russe. Mais non, Nicolas Sarkozy consacre beaucoup d’énergie à l’une de ses nouvelles occupations : surveiller et punir le petit monde de l’édition.
Son entrée en scène au cœur de ce milieu qu’il connaît mal remonte au printemps 2021. L’ex-chef de l’Etat compose le numéro de téléphone de la directrice des éditions Fayard, Sophie de Closets. « J’attends les excuses de cette dame », clame-t-il depuis des semaines dans tout Paris. Sonnerie dans le vide. Il rappelle, plus agacé encore. « Madame de Closette », ainsi qu’il l’appelle en faisant claquer la dernière syllabe, comprend vite qu’il ne s’agit pas d’un coup de fil de courtoisie mais d’une soufflante. Comme à chaque fois qu’il veut déstabiliser ses interlocuteurs, M. Sarkozy écorche volontairement leur nom. Sidérée par cette violence, Sophie de Closets (qui n’a pas voulu répondre aux questions du Monde) enregistre la conversation.
Une douzaine d’affaires
Depuis des mois, l’ex-chef de l’Etat ferraille contre la justice mais aussi contre les enquêtes de journalistes qui le mettent en cause dans une douzaine d’affaires. A l’époque, il vient d’être condamné en première instance à trois ans de prison, dont un an ferme, dans le dossier des écoutes (l’« affaire Bismuth ») avec son avocat Thierry Herzog. C’est maintenant le tour de l’affaire Bygmalion, liée au financement de sa campagne de 2012. Or, il a appris à la veille du procès, par Le Canard enchaîné du 17 mars 2021, que Jérôme Lavrilleux, l’ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé, avait largement nourri les ouvrages consacrés aux déchirements de la droite, que deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont fait paraître chez Fayard : La Haine. Les années Sarko en 2019, et Apocalypse. Les années Fillon, en 2020. Ces deux enquêtes ont été publiées sous la direction de Sophie de Closets, qui a rémunéré Lavrilleux, indique l’hebdomadaire. Un dédommagement pour un livre qu’il avait commencé lui-même sans l’achever, dit-elle, mais Sarkozy y voit un complot.
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L'Humanité
Récit Colette Fellous raconte la vie avec Marguerite Duras
Prescription cultureDidier PinaudColette Fellous, qui a suivi tous les séminaires de Roland Barthes de 1972 à 1976, où elle avouera avoir appris la vie, et à dire « je », fut aussi une grande amie de Marguerite Duras qui disait de la vie qu’elle lui servait à écrire, ce qui fit d’elle « un écrivain majeur » soutient Colette Fellous dans ce récit qui est aussi un essai intitulé le Petit Foulard de Marguerite D. Le petit foulard de soie léopard que Duras portait si souvent était leur secret à elle deux, jusqu’à aujourd’hui où Colette Fellous nous dévoile que c’est elle qui le lui avait offert en 1987, comme elle lui avait offert aussi un parfum Guerlain, mais avec beaucoup moins de succès…
Barthes disait : « J’ai une maladie, je vois le langage », comme l’avait relaté Colette Fellous dans la Préparation de la vie (Gallimard, 2014). Elle y racontait que Barthes était devenu son guide vagabond, qui apparaissait et disparaissait, un peu comme les Coréens dans le roman Emily L. (Minuit, 1987), que Colette Fellous désigne comme le plus beau livre de Marguerite Duras, laquelle le lui confirmait volontiers – « le plus complet, le plus ambigu, le plus douloureux, le plus vrai ». Colette Fellous revient sur l’entretien qu’elle avait eu avec elle, tout comme elle avait orchestré le célèbre dialogue télévisé entre Marguerite Duras et Jean-Luc Godard… Ça s’était passé rue Saint-Benoît, chez Marguerite Duras : « Les yeux de Godard écoutaient la voix de Marguerite », dit Colette Fellous. Chacun sait que ces deux voix-là ne s’éteindront jamais, ni celle de Godard ni celle de Duras : « C’est par le manque qu’on dit les choses, le manque à vivre, le manque à voir. Par le manque de lumière qu’on dit la lumière, le manque de désir qu’on dit le désir, par le manque de l’amour qu’on dit l’amour. Je crois que c’est une règle absolue. »
marguerite duras Le Monde
« Plumes » : autour d’une poule, une farce noire au goût amer
Le premier long-métrage d’Omar El Zohairy est une fable grinçante d’une drôlerie furieuse sur la misère du quotidien en Egypte.
L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Tout du long, on n’en croit pas ses yeux. Quelle est cette brutalité qu’on avait perdu l’habitude de voir au cinéma ? Cette façon de foncer tête baissée dans le cru d’une situation au point qu’elle en ressorte sous un jour aberrant. Cet humour âpre et farouche des bas-fonds qui ne s’embarrasse d’aucune précaution. D’où qu’on le regarde, c’est avec quelque chose d’obstinément nouveau que Plumes se présente à nous, après son passage par Cannes et la Semaine de la critique, en juillet 2021.
Là où le jeune cinéma d’auteur international croule souvent sous les références, cet objet braque, irrécupérable, semble inventer dans son coin un langage bien à lui, abrupt et à l’uppercut. Venu d’Egypte, il est le fait d’un jeune réalisateur, Omar El Zohairy, né en 1988, qui signe là son premier long-métrage, après deux courts remarqués qui lui ont valu de devenir l’assistant de Yousry Nasrallah (Femmes du Caire, en 2009, Le Ruisseau, le pré vert et le doux visage, en 2016), figure du cinéma national.
Monde social décrépit
Plumes est une fable grinçante sur la misère au quotidien, se refusant catégoriquement à jeter sur elle un regard affligé ou pétri de mauvaise conscience sociale. Au contraire, règne ici une sorte de drôlerie furieuse ou de fureur « drôle » – au sens premier d’étrange, de bizarre – qui n’est pas sans rapport avec le Luis Buñuel de Terre sans pain (1933) ou de Los Olvidados (1950). Dans un lotissement d’usine, une mère de famille veille avec une déférence têtue sur son mari ouvrier et leurs trois enfants, dont un nourrisson.
Au lieu du misérabilisme attendu, « Plumes » substitue une forme d’incongruité, indice d’une condition impossible, celle de sous-prolétaire, à quoi s’ajoute celle de femme sans ressources
Lors de la fête d’anniversaire de l’aîné, un magicien maladroit exécute un tour foireux, au cours duquel le mari, engouffré dans une malle, disparaît, remplacé par une poule. S’est-il transformé ? Rien ne le dit, mais tout porte à le croire pour les invités, comme pour la pauvre ménagère qui se retrouve seule, ses bambins sur les bras, et, à la place de l’homme à la faveur duquel la société alentour est bâtie, ce gallinacé bête comme chou qui n’en peut mais, et ne suffit plus à empocher le salaire du mois.
Et si l’ancien patron de son mari lui offre sa protection, ce n’est pas sans attendre en échange un retour « en nature ». S’engage alors pour elle un véritable parcours du combattant, où le moindre sou est compté. S’il se déroule en grande partie dans le décor de l’appartement familial, œil du cyclone envahi à heure fixe par les fumées d’usine et dont les murs crasseux recouvrent une dimension presque abstraite, Plumes s’aventure aussi à l’extérieur, ouvrant sur un monde social tout aussi décrépit, empire de rouille et de calamine qui semble en voie de désertification, comme issu d’on ne sait quelle catastrophe.
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L'Humanité
Anthologie Langage, langue à-jeu
Prescription cultureNicolas MatheyDans les années 1960, le pataphysicien Noël Arnaud prononça une série de conférences consacrées aux usages bizarres et décalés de la langue, qu’il nomma charabias, galimatias et autres turlupinades.
L’écrivain Patrick Fréchet, qui publie une anthologie de textes littéraires inspirée du plan de ces conférences, nous donne enfin et heureusement accès à ce festival de langues parodiques, inconnues, jargonnantes, hybrides…
Parmi ces délices de création poétique, on trouve aussi l’argot des malfaiteurs, le jobelin de François Villon.
Au chapitre des injures, le divin marquis. Le feu d’artifice se conclut par des amphibilogies et des néolangages : « langue à-jeu », du poète Jean-Pierre Brisset en 1883, « sauvages langaisons », du Julio Cortazar de Marelle en 1963. Kouic est aussi drôle et profond que Couik, l’oiseau du temps des cavernes. N. M.
Littérature Le Monde
Musique : les tambours, miroirs de l’âme de Minino Garay
Avec son nouvel album « Speaking Tango », le percussionniste rend hommage aux poètes et aux voix historiques du continent sud-américain.
Minino Garay (né à Cordoba, le 2 septembre 1969) présente son album Speaking Tango au Sunside, à Paris, un mélange très abouti de ses idées constamment répandues. Argentin de Paris depuis trente ans, ce percussionniste irrésistible a joué et fait jouer la scène entière du jazz, des musiques du monde, de la variété – de Dee Dee Bridgewater avec André Ceccarelli à Michel Legrand ou Raphaël Faÿs et Baptiste Trotignon, en passant par tous les jeunes musiciens sans exception. Il apporte générosité et énergie, avec une précision aussi constante que son sourire étonnant. On n’a pourtant pas manqué de reprocher à celui qui sortit douze albums personnels et quelque 260 participations à des disques de toutes les couleurs d’accompagner Christophe qui l’avait appelé pour son concert à l’Olympia.
Minino Garay est un génie des rythmes avec ce bombo monstrueux qui ressemble au visage d’un dieu qui viendrait se coller au sien
Gestuelle exubérante mais exacte, avec tous les tambours qui sont ses doubles, son âme, sa joie débridée, amant des poètes espagnols ou argentins qu’il fait entendre de sa voix inimitable dans Speaking Tango : il est comme ça, il vit comme ça, sa gloire est de nous faire partager son être. Minino Garay est un génie des rythmes avec ce bombo monstrueux qui ressemble au visage d’un dieu qui viendrait se coller au sien, sa batterie sudaka ou ce cajon – simple caisse qui se joue assis – qu’il a révélé à tous les percussionnistes de la planète et même aux flamencos qui auraient tendance à en abuser. Sans compter qu’il fait le show avec ses invités au Sunside, du 24 au 26 mars : Manu Codjia et Jean-Marie Ecay, deux façons aussi différentes que possible d’envisager la guitare, Christophe Wallemme et Pato Lisboa (contrebasse), Cédric Hanriot (piano) et Lionel Suarez, le plus délicat et le plus réservé des accordéonistes actuels.
Minino Garay en meneur de troupesSes invités du Sunside sont l’émanation des groupes et des voix qui habitent son dernier opus, extraordinaire autant qu’ambitieux mélange de tango, de jazz et de poèmes déclamés en castillan : « Il y aura un avant et un après ce disque. J’en suis sûr, sans l’once d’une prétention. Le but de cet album est d’ouvrir la porte à un nouveau mouvement, à partir d’un terme, speaking tango, qui est de mon cru », confie Minino. Il décentre le spoken word du Nueva York de la fin des sixties, qu’on finira par nommer « slam ». Il décentre à sa façon, unique autant qu’universelle.
Un assemblage
Enregistré entre Paris et Buenos Aires, mixé à Manhattan, cet hommage aux rencontres, concocté avec Hernan Jacinto, le pianiste étincelant de la scène argentine, est aussi un hommage aux poètes et aux voix historiques de son continent. Pipi Piazzolla (fils d’Astor) est un des batteurs, avec l’un des plus grands artistes de l’instrument, André Ceccarelli : Ceccarelli – Garay, c’est la rencontre des rencontres. Outre les invités du Sunside, on note la présence d’Alex Pandev, son épouse avec qui il a créé le premier festival franco-argentin Divino, du flûtiste ahurissant Magic Malik, des chanteurs Melingo et David Linx.
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Le Monde
Olivier Py présente son dernier Festival d’Avignon
Pour l’édition 2022, du 7 au 26 juillet, le metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov aura les honneurs du spectacle d’ouverture dans la Cour d’honneur du Palais des papes.
C’est avec une gravité particulière qu’Olivier Py a annoncé, jeudi 24 mars, dans la cité des Papes, la programmation du 76e Festival d’Avignon, qui se déroulera du 7 au 26 juillet.
Une certaine mélancolie flottait dans l’air, pas seulement à cause du retour de la guerre en Europe, mais aussi parce que cette édition sera la dernière conduite par Olivier Py, qui arrive au terme d’un mandat de dix ans. En 2023, l’auteur et metteur en scène portugais Tiago Rodrigues lui succédera à la tête du Festival : il sera ainsi le premier artiste étranger à diriger la manifestation fondée par Jean Vilar, en 1947.
Tiago Rodrigues : « Quand un artiste dirige le Festival d’Avignon, il doit repenser sa façon de travailler »« Je n’ai tenu en rien à faire un Festival récapitulatif ou commémoratif », a prévenu d’emblée Olivier Py. On retrouve pourtant, dans ce programme 2022, les grandes lignes développées par le « pape Py » pendant ses années à la tête d’Avignon : l’engagement, le travail mené pour faire émerger non seulement des artistes femmes, mais aussi les thématiques féministes, l’intérêt pour le Moyen-Orient et l’Afrique, l’ouverture vers le jeune public et le territoire, en ce que le directeur du Festival appelle la « décentralisation des trois kilomètres ».
Olivier Py, directeur d’Avignon : « Je n’ai tenu en rien à faire un Festival récapitulatif ou commémoratif »
C’est le metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov qui aura les honneurs du spectacle d’ouverture dans la Cour d’honneur du Palais des papes – un choix décidé bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. Il y offrira sa vision puissante du Moine noir, adaptation d’une nouvelle d’Anton Tchekhov, qu’il a pu créer début mars au Théâtre Thalia de Hambourg (Allemagne).
Guerre en Ukraine : les artistes remettent en question leurs engagements auprès de la RussieOlivier Py lui-même, pour son dernier Festival, ne pouvait pas faire moins que se lancer dans un de ces marathons théâtraux qu’il affectionne, en revenant au Gymnase Aubanel, le lieu qui avait été celui de sa consécration, en 1995, avec La Servante : il y présentera Ma jeunesse exaltée, une épopée de dix heures, qui, dit-il, tourne autour du « dialogue entre un jeune arlequin et un vieux poète ».
Auteurs contemporains
Les classiques seront peu présents dans cette édition, à l’exception notable de William Shakespeare, qui fait partie de l’ADN du Festival. Le metteur en scène italien Alessandro Serra s’attaque à La Tempête, l’ultime pièce du grand Will, en laquelle il voit une critique du colonialisme, tandis que Christophe Rauck, le patron du Théâtre Nanterre-Amandiers, offrira à Micha Lescot le rôle-titre de Richard II.
Anaïs Nin (vue par Agnès Desarthe) et Marguerite Duras s’inviteront dans des spectacles signés par Elise Vigier et par le duo formé par Anaïs Muller et Bertrand Poncet
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Le Figaro
Mélenchon supprimera l'élevage intensif d’ici 2027
EN COURS : Mis à jour le 25 mars 2022 à 20:14
Jean-Luc Mélenchon a indiqué vouloir supprimer l’élevage intensif d’ici 2027, sur M6 ce vendredi soir. «Est-ce qu’on réalise ce qu’on est en train de faire à la nature? Il y aura un peu moins de cochons, et ce sera un peu plus cher. Les animaux ne seront plus des choses», a-t-il martelé.
» LIRE AUSSI - En misant sur le social, Mélenchon veut séduire l’électorat de Le Pen
Jean-Luc Mélenchon souhaite sortir de l’Otan, et rétablir la conscription en France
Jean-Luc Mélenchon souhaite sortir de l’Otan à terme, a-t-il déclaré sur M6 ce vendredi soir, plaidant pour un «non-alignement» mais pas pour une «neutralité».
Il veut également rétablir la conscription en France.
» LIRE AUSSI - L'Otan équipe ses forces contre une attaque nucléaire, chimique ou biologique, selon Stoltenberg
Mélenchon veut bloquer les prix de l’essence à 1,40 euro
Jean-Luc Mélenchon a réitéré sa proposition ce vendredi soir sur M6 de bloquer les prix de l’essence «à la baisse», en le fixant à 1,40 euro le litre, alors que les tarifs se sont embrasés ces dernières semaines.
Il souhaite aussi bloquer les prix de certains produits de première nécessité.
» LIRE AUSSI - Mélenchon à l’Élysée: la promesse d’une fuite immédiate des capitaux
«J’ai fait des choix tactiques qui ont été bons», assure Jean-Luc Mélenchon
Réagissant ce vendredi soir sur M6 à ses bons résultats dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a cru en sa chance de se retrouver au second tour. «J’ai fait des choix tactiques qui ont été bons, en refusant de participer à quelques polémiques que ce soit avec la gauche traditionnelle. Ca a convaincu», a-t-elle estimé.
» LIRE AUSSI - Jean-Luc Mélenchon veut grimper sur la deuxième marche
Hidalgo appelle à ne pas donner un blanc-seing à Macron
Anne Hidalgo a jugé aujourd’hui dans un entretien au magazine Têtu qu'un deuxième mandat d'Emmanuel Macron serait «la destruction pure et simple de notre protection sociale», appelant à ne pas lui donner «un blanc-seing».
La candidate socialiste, créditée autour de 2% des intentions de vote, estime qu'«une partie de la population a pu se dire que vu le chaos du monde, il faudrait peut-être qu'Emmanuel Macron continue. Mais beaucoup de ces gens-là ont été stoppés net dans cette idée, voyant bien qu'un deuxième quinquennat Macron, c'est la destruction pure et simple de notre protection sociale!», explique-t-elle.
» LIRE AUSSI - Epinglée pour une allusion supposée au couple Macron, Hidalgo dénonce une «calomnie»
Selon elle, «les classes moyennes ou les catégories modestes (...) se rendent compte que nos services publics comptent, que la santé, c'est un patrimoine national et que la retraite, ce n'est pas quand on est mort qu'on en profite. Ils ne voteront pas Macron», assure la maire de Paris. «Peut-être que ces gens ont beaucoup de reproches à nous faire, je les comprends», ajoute la socialiste, qui «les appelle à ne pas donner un blanc-seing à Emmanuel Macron, qui se servira de leur bulletin de vote pour détruire ce qui leur est très cher».
«Arrêtez de vous laisser conditionner par des sondages qui veulent vous prendre le cerveau, par les chaînes d'info en continu qui ont fait monter Zemmour et qui le font descendre maintenant qu'ils comprennent que le guignol est vraiment un guignol...», a-t-elle insisté.
» LIRE AUSSI - À Paris, le périlleux retour d’Anne Hidalgo
Dupont-Aignan manifestera contre McKinsey
Le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan défilera samedi après-midi dans les rues de Paris aux côtés de son nouvel allié, le président du parti Les Patriotes Florian Philippot. Leur but est «la dénonciation du scandale d'Etat autour de l'implication des cabinets de conseil, dont le cabinet McKinsey, dans la gestion de la crise sanitaire», disent-ils. L'arrivée du cortège est prévue devant le ministère de la Santé.
» LIRE AUSSI - Cabinets de conseil : quelles missions a réalisé McKinsey pour l'État ?
Fabien Roussel ne cache pas sa «fierté» pour son «grand garçon»
Le candidat communiste Fabien Roussel ne cache pas sa «fierté»: «Aujourd'hui mon grand garçon va combattre en MMA (arts martiaux mixte, ndlr) à l'UAE Warriors Africa à Abu Dhabi. Vas-y mon grand, t'es le meilleur! », écrit-il sur Twitter. En ajoutant une photo dudit fils - solidement taillé d'1,85 m pour 93 kg, âgé de 28 ans - qui est plus précisément le fils de son ancienne compagne. «Je l'ai en partie élevé, on est une grande famille recomposée», a expliqué Fabien Roussel à BFM.
Copé analyse le silence Sarkozy
Interrogé par RMC sur le silence de Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, soutien de la candidate LR Valérie Pécresse, a estimé que «ça relève au moins autant du politique que du psychologique».
«Il y aura besoin sans doute de méditer là-dessus un jour, sur le côté existentiel de la vie, qui fait qu'on peut avoir envie ou ne pas avoir envie que quelqu'un vous succède dans votre propre camp quand vous avez été à sa tête. Peut-être le fait qu'on ne veut pas qu'il y ait un deuxième ancien président de la République dans l'atmosphère, tout ça, ça peut jouer.»
» LIRE AUSSI - Nicolas Sarkozy, l’embarras du choix
Marine Le Pen est «un peu» superstitieuse
Superstitieuse Marine Le Pen ? «Un peu», confie-t-elle au média en ligne Neo, même si elle dit ne pas avoir en permanence sur elle d'objet porte-bonheur. «Dans la campagne, il y a plein de gens qui me donnent des gris-gris. Un coup ce sont des peluches, un coup ce sont des choses emballées dans du scotch qu'il ne faut surtout pas regarder et donc que je ne regarde pas, des médailles. Et comme je suis un peu superstitieuse, l'air de rien, je garde tout ça avec moi au cas où», admet-elle.
» LIRE AUSSI - «Marine Le Pen est dangereuse pour le président de la République», alerte Darmanin
Le camp Macron prépare la soirée de sa réélection
Même si Emmanuel Macron serine que «rien n'est joué» dans l'élection présidentielle, en dépit de sondages favorables, cela n'empêche pas sa garde rapprochée de se pencher sur le cas particulier du jour de la passation de pouvoir... avec lui-même.
Une configuration qu'ont connue François Mitterrand en 1988 et Jacques Chirac en 2002. Selon des sources concordantes dans l'entourage du président, le decorum devrait être identique aux prédécesseurs. Pas de tapis rouge dans la cour et d'arrivée remarquée à l'Elysée: le chef de l'Etat réélu descendrait de son bureau jusqu'à la salle des fêtes, où le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius le proclamerait officiellement président réélu, avant le 13 mai au soir, date d'expiration du mandat actuel.
Après un discours, Emmanuel Macron procèderait ensuite à une revue de la garde républicaine dans les jardins, avant la traditionnelle canonnade, puis le ravivage de la flamme du soldat inconnu sous l'Arc de triomphe. Une inconnue parmi d'autres: le chef de l'Etat se rendra-t-il alors comme il est d'usage à l'Hôtel de Ville de Paris, où l'attendrait alors la maire et candidate socialiste Anne Hidalgo?
» LIRE AUSSI - Sécurité : sur fond de défiance, Emmanuel Macron profite de l’effet «chef de guerre»
Critiqué par Le Pen sur la «remigration», Zemmour l'accuse d'être «du côté de la gauche»
Lundi dernier, Éric Zemmour proposait la création d'un ministère de la Remigration. Objectif, dit-il : expulser «les étrangers dont on ne veut plus». Une mesure que sa rivale nationaliste, Marine Le Pen, n'a pas manqué de critiquer dans la foulée. «Un concept profondément injuste», avait-elle alors tranché, le jugeant même «antirépublicain».
«Les Français y sont favorables quand toute la classe politique, y compris Madame Le Pen, a dénigré cette mesure», a soutenu ce vendredi matin Éric Zemmour sur Sud Radio. «Les deux-tiers des Français approuvent le mot “remigration” et ce que j'y mets. (...) Une fois de plus, comme pour le “grand remplacement”, Madame Le Pen se retrouve du côté de la gauche et même de la gauche LFI», a-t-il grincé.
» LIRE AUSSI - Qu’est-ce que la «remigration» défendue par Éric Zemmour?
Impôts : le candidat Macron pour une déclaration commune pour les couples en union libre
Le candidat Emmanuel Macron propose aux couples en union libre la possibilité de faire une déclaration d'impôts commune s'il est réélu, a déclaré aujourd’hui son soutien et porte-parole du gouvernement actuel Gabriel Attal, confirmant une information du Parisien.
L'idée est de «permettre à des couples en concubinage de bénéficier de ce dispositif fiscal du "foyer fiscal" quand bien même ils ne sont pas mariés ou pacsés», a-t-il indiqué sur franceinfo. Ce serait «une option offerte aux couples», pas une obligation: «les Français regarderont si ça les avantage et si c'est le cas décideront de le faire».
Interrogé sur les conditions pour pouvoir en bénéficier, il a renvoyé au gouvernement et aux «ministres concernés» à qui il reviendra de «mettre en place cette mesure» si Emmanuel Macron était réélu. Des personnes en colocation pourraient-elles bénéficier de cette possibilité ? «C'est un droit qui existe dans certains pays anglosaxons», avec des «conditions posées», par exemple «prouver qu'on vit ensemble depuis un certain temps», a-t-il expliqué, sans toutefois savoir si ce sera une «condition retenue pour la France».
» LIRE AUSSI - Emmanuel Macron en campagne éclair par intermittence
Le Pen ne sortirait pas du commandement intégré de l'Otan pendant la guerre en Ukraine
Marine Le Pen, si elle est élue présidente dans quelques semaines, a assuré qu'elle ne sortirait pas du commandement intégré de l'Otan tant que la guerre en Ukraine n'est pas terminée, mais qu'elle le ferait ultérieurement.
«On ne va pas le faire alors qu'il y a une guerre dans un pays européen», a déclaré hier soir sur CNews la candidate du Rassemblement national à la présidentielle, interrogée sur la sortie du commandement intégré de l'Alliance atlantique, alors que la Russie a envahi depuis un mois l'Ukraine.
«Il ne faut pas donner le signal. Il n'est pas question surtout en ce moment de sortir du camp occidental mais il faudra le faire» (sortir de ce commandement, NDLR), a ajouté la candidate d'extrême droite, qui avait été reçue par Vladimir Poutine en 2017 et dont le parti continue de rembourser un prêt à un créancier russe.
Elle a justifié cette sortie du commandement intégré de l'Otan, réunie jeudi à Bruxelles en sommet extraordinaire, par le fait que «ce n'est pas l'ADN de notre pays que ne pas être indépendant, et de ne pas travailler à avoir un format d'armée complet».
» LIRE AUSSI - Dans l'Yonne, Marine Le Pen joue la carte de l'hyper proximité pour mobiliser
Projectiles et huées : séquence agitée pour Zemmour auprès de toxicomanes et migrants
Le candidat Eric Zemmour a été visé par une bouteille d'eau, des projectiles et une série d'insultes aujourd’hui lors d'une visite médiatique agitée Porte de la Villette à Paris au milieu de toxicomanes et de migrants.
En direct plus d'une heure sur CNews, avec un bandeau sur l'écran «Eric Zemmour au milieu des toxicomanes», le candidat à la présidentielle a réalisé une visite surprise dans un quartier sinistré par le crack et où il a échangé avec des riverains excédés. «On est dans une enclave étrangère, c'est une évidence... La plupart des gens n'ont rien à faire ici», a insisté Eric Zemmour, devant un campement de fortune ou à quelques mètres d'un toxicomane installé dans une poubelle.
L'ancien polémiste de CNews a été visé par une bouteille d'eau, perdant ses lunettes au passage. «C'est ça Paris aujourd'hui, c'est ça la France aujourd'hui», a-t-il estimé. D'autres projectiles l'ont visé, dont un œuf, ainsi que de nombreux doigts d'honneur et insultes.
Le candidat Reconquête! s'en est pris à «l'immigration folle». «Je vous débarrasserai de ces gens, c'est la seule solution, il n'y en a pas plusieurs», a-t-il dit, avant de préciser parler de l'expulsion des délinquants étrangers.
» POUR EN SAVOIR PLUS - Pris pour cible Porte de la Villette, Éric Zemmour exfiltré de la «colline du crack» sous haute sécurité
Le Pen tend la main aux électeurs de Zemmour en vue du second tour
Marine Le Pen a tendu la main hier soir aux électeurs de son rival à l'extrême droite Eric Zemmour, des «patriotes», en vue du second tour de l'élection présidentielle, auquel elle pense accéder.
Interrogée sur M6 sur une possible main tendue à Eric Zemmour lui-même, la candidate RN a répondu: «Il ne le souhaite absolument pas». Mais «personne n'est propriétaire de ses électeurs» et «je souhaite si je suis au second tour qu'ils nous rejoignent», a-t-elle poursuivi. Car «je sais que ce sont des patriotes et à un moment donné, entre Emmanuel Macron qui est un mondialiste et Marine Le Pen qui est une patriote, je crois que le choix doit se faire».
Questionnée sur ses différences avec le candidat Reconquête, Marine Le Pen a répondu qu'à ses yeux, Éric Zemmour «mène une forme de guerre de religion à l'égard de l'islam» alors qu'elle-même «mène une guerre contre l'idéologie totalitaire islamiste».
» LIRE AUSSI - Le camp Macron prépare déjà son nouveau duel avec Marine Le Pen
Attal refute toute «naïveté» et «complaisance» de Macron vis-à-vis de Poutine
Réagissant aux critiques de Yannick Jadot, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a réfuté vendredi toute espèce de «naïveté» ou «complaisance» d'Emmanuel Macron envers Vladimir Poutine, assurant que le président «a toujours dit les choses droit dans les yeux» au président russe. «Ensuite, la Russie ne va pas déménager, c'est un voisin, elle restera un voisin, il y aura une relation avec la Russie de toute façon. Et donc il faut continuer à dialoguer, mais en se disant les choses», a déclaré Gabriel Attal sur franceinfo.
Le porte-parole du gouvernement et soutien du candidat Emmanuel Macron était invité à réagir à des déclarations jeudi du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, selon lequel «il ne peut y avoir ni naïveté, ni arrogance, ni complaisance dans les rapports avec la Russie». «On n'est pas obligé de lui serrer la main (à Vladimir Poutine, NDLR) et surtout pas comme le fait Emmanuel Macron de le tutoyer», avait estimé Yannick Jadot sur franceinfo.
» LIRE AUSSI - Emmanuel Macron en campagne éclair par intermittence
Meeting au Trocadéro : Zemmour abat l'une de ses dernières cartes dimanche
Sursaut ou baroud d'honneur ? Distancé dans les sondages, Éric Zemmour compte réunir plusieurs dizaines de milliers de personnes au Trocadéro, dimanche à Paris, pour une «démonstration de force» aux allures de dernière cartouche.
» LIRE AUSSI - Guillaume Tabard: «Éric Zemmour à la recherche d’un rebond»
Le candidat d'extrême droite a donné rendez-vous à ses militants à 14h place du Trocadéro, où il interviendra vers 16H pour un message de mobilisation, alors que les perspectives d'accéder au second tour s'éloignent. «Toute la France est invitée, sauf les provocateurs d'extrême-droite, d'extrême-gauche et d'extrême-bêtise. D'avance, merci à eux d'aller voir ailleurs», a-t-il lancé sur Twitter jeudi soir.
Le lieu est un énième clin d'oeil à la droite: Nicolas Sarkozy y avait tenu meeting en 2012, puis François Fillon en 2017 en pleine tourmente judiciaire, avec deux défaites à la présidentielle à la clé. «Je vois plutôt leurs meetings comme des sursauts, Sarkozy n'aurait pas atteint 48% (au second tour) sans cela et Fillon n'aurait pas été à quelques centaines de milliers de voix de se qualifier» pour la deuxième manche, réplique Stanislas Rigault, le chef de file des jeunes militants d'Éric Zemmour.
A deux semaines du premier tour, «ce sera l'événement de la campagne, le plus grand rassemblement. Depuis le début, c'est autour de mes meetings qu'il y a le plus de ferveur», a insisté Éric Zemmour vendredi matin sur Sud Radio. Quelque 50.000 personnes sont inscrites à ce stade. Pour la première fois, le parti Reconquête! a affrété des cars, entre 200 ou 300, venus de toute la France.
» LIRE AUSSI - Pris pour cible Porte de la Villette, Éric Zemmour exfiltré de la «colline du crack» sous haute sécurité
Bienvenue dans ce direct
Bienvenue à tous dans ce nouveau direct consacré à l’élection présidentielle. Petites phrases, meetings, propositions… Suivez toute l’actualité des candidats et des partis avec Le Figaro.
» LIRE AUSSI - Les promesses de Valérie Pécresse pour les femmes
Mélenchon supprimera l'élevage intensif d’ici 2027
Jean-Luc Mélenchon a indiqué vouloir supprimer l’élevage intensif d’ici 2027, sur M6 ce vendredi soir. «Est-ce qu’on réalise ce qu’on est en train de faire à la nature? Il y aura un peu moins de cochons, et ce sera un peu plus cher. Les animaux ne seront plus des choses», a-t-il martelé.
» LIRE AUSSI - En misant sur le social, Mélenchon veut séduire l’électorat de Le Pen
Jean-Luc Mélenchon souhaite sortir de l’Otan, et rétablir la conscription en France
Jean-Luc Mélenchon souhaite sortir de l’Otan à terme, a-t-il déclaré sur M6 ce vendredi soir, plaidant pour un «non-alignement» mais pas pour une «neutralité».
Il veut également rétablir la conscription en France.
» LIRE AUSSI - L'Otan équipe ses forces contre une attaque nucléaire, chimique ou biologique, selon Stoltenberg
Mélenchon veut bloquer les prix de l’essence à 1,40 euro
Jean-Luc Mélenchon a réitéré sa proposition ce vendredi soir sur M6 de bloquer les prix de l’essence «à la baisse», en le fixant à 1,40 euro le litre, alors que les tarifs se sont embrasés ces dernières semaines.
Il souhaite aussi bloquer les prix de certains produits de première nécessité.
» LIRE AUSSI - Mélenchon à l’Élysée: la promesse d’une fuite immédiate des capitaux
«J’ai fait des choix tactiques qui ont été bons», assure Jean-Luc Mélenchon
Réagissant ce vendredi soir sur M6 à ses bons résultats dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a cru en sa chance de se retrouver au second tour. «J’ai fait des choix tactiques qui ont été bons, en refusant de participer à quelques polémiques que ce soit avec la gauche traditionnelle. Ca a convaincu», a-t-elle estimé.
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Hidalgo appelle à ne pas donner un blanc-seing à Macron
Anne Hidalgo a jugé aujourd’hui dans un entretien au magazine Têtu qu'un deuxième mandat d'Emmanuel Macron serait «la destruction pure et simple de notre protection sociale», appelant à ne pas lui donner «un blanc-seing».
La candidate socialiste, créditée autour de 2% des intentions de vote, estime qu'«une partie de la population a pu se dire que vu le chaos du monde, il faudrait peut-être qu'Emmanuel Macron continue. Mais beaucoup de ces gens-là ont été stoppés net dans cette idée, voyant bien qu'un deuxième quinquennat Macron, c'est la destruction pure et simple de notre protection sociale!», explique-t-elle.
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Selon elle, «les classes moyennes ou les catégories modestes (...) se rendent compte que nos services publics comptent, que la santé, c'est un patrimoine national et que la retraite, ce n'est pas quand on est mort qu'on en profite. Ils ne voteront pas Macron», assure la maire de Paris. «Peut-être que ces gens ont beaucoup de reproches à nous faire, je les comprends», ajoute la socialiste, qui «les appelle à ne pas donner un blanc-seing à Emmanuel Macron, qui se servira de leur bulletin de vote pour détruire ce qui leur est très cher».
«Arrêtez de vous laisser conditionner par des sondages qui veulent vous prendre le cerveau, par les chaînes d'info en continu qui ont fait monter Zemmour et qui le font descendre maintenant qu'ils comprennent que le guignol est vraiment un guignol...», a-t-elle insisté.
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Dupont-Aignan manifestera contre McKinsey
Le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan défilera samedi après-midi dans les rues de Paris aux côtés de son nouvel allié, le président du parti Les Patriotes Florian Philippot. Leur but est «la dénonciation du scandale d'Etat autour de l'implication des cabinets de conseil, dont le cabinet McKinsey, dans la gestion de la crise sanitaire», disent-ils. L'arrivée du cortège est prévue devant le ministère de la Santé.
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Fabien Roussel ne cache pas sa «fierté» pour son «grand garçon»
Le candidat communiste Fabien Roussel ne cache pas sa «fierté»: «Aujourd'hui mon grand garçon va combattre en MMA (arts martiaux mixte, ndlr) à l'UAE Warriors Africa à Abu Dhabi. Vas-y mon grand, t'es le meilleur! », écrit-il sur Twitter. En ajoutant une photo dudit fils - solidement taillé d'1,85 m pour 93 kg, âgé de 28 ans - qui est plus précisément le fils de son ancienne compagne. «Je l'ai en partie élevé, on est une grande famille recomposée», a expliqué Fabien Roussel à BFM.
Copé analyse le silence Sarkozy
Interrogé par RMC sur le silence de Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, soutien de la candidate LR Valérie Pécresse, a estimé que «ça relève au moins autant du politique que du psychologique».
«Il y aura besoin sans doute de méditer là-dessus un jour, sur le côté existentiel de la vie, qui fait qu'on peut avoir envie ou ne pas avoir envie que quelqu'un vous succède dans votre propre camp quand vous avez été à sa tête. Peut-être le fait qu'on ne veut pas qu'il y ait un deuxième ancien président de la République dans l'atmosphère, tout ça, ça peut jouer.»
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Marine Le Pen est «un peu» superstitieuse
Superstitieuse Marine Le Pen ? «Un peu», confie-t-elle au média en ligne Neo, même si elle dit ne pas avoir en permanence sur elle d'objet porte-bonheur. «Dans la campagne, il y a plein de gens qui me donnent des gris-gris. Un coup ce sont des peluches, un coup ce sont des choses emballées dans du scotch qu'il ne faut surtout pas regarder et donc que je ne regarde pas, des médailles. Et comme je suis un peu superstitieuse, l'air de rien, je garde tout ça avec moi au cas où», admet-elle.
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Le camp Macron prépare la soirée de sa réélection
Même si Emmanuel Macron serine que «rien n'est joué» dans l'élection présidentielle, en dépit de sondages favorables, cela n'empêche pas sa garde rapprochée de se pencher sur le cas particulier du jour de la passation de pouvoir... avec lui-même.
Une configuration qu'ont connue François Mitterrand en 1988 et Jacques Chirac en 2002. Selon des sources concordantes dans l'entourage du président, le decorum devrait être identique aux prédécesseurs. Pas de tapis rouge dans la cour et d'arrivée remarquée à l'Elysée: le chef de l'Etat réélu descendrait de son bureau jusqu'à la salle des fêtes, où le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius le proclamerait officiellement président réélu, avant le 13 mai au soir, date d'expiration du mandat actuel.
Après un discours, Emmanuel Macron procèderait ensuite à une revue de la garde républicaine dans les jardins, avant la traditionnelle canonnade, puis le ravivage de la flamme du soldat inconnu sous l'Arc de triomphe. Une inconnue parmi d'autres: le chef de l'Etat se rendra-t-il alors comme il est d'usage à l'Hôtel de Ville de Paris, où l'attendrait alors la maire et candidate socialiste Anne Hidalgo?
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Critiqué par Le Pen sur la «remigration», Zemmour l'accuse d'être «du côté de la gauche»
Lundi dernier, Éric Zemmour proposait la création d'un ministère de la Remigration. Objectif, dit-il : expulser «les étrangers dont on ne veut plus». Une mesure que sa rivale nationaliste, Marine Le Pen, n'a pas manqué de critiquer dans la foulée. «Un concept profondément injuste», avait-elle alors tranché, le jugeant même «antirépublicain».
«Les Français y sont favorables quand toute la classe politique, y compris Madame Le Pen, a dénigré cette mesure», a soutenu ce vendredi matin Éric Zemmour sur Sud Radio. «Les deux-tiers des Français approuvent le mot “remigration” et ce que j'y mets. (...) Une fois de plus, comme pour le “grand remplacement”, Madame Le Pen se retrouve du côté de la gauche et même de la gauche LFI», a-t-il grincé.
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Impôts : le candidat Macron pour une déclaration commune pour les couples en union libre
Le candidat Emmanuel Macron propose aux couples en union libre la possibilité de faire une déclaration d'impôts commune s'il est réélu, a déclaré aujourd’hui son soutien et porte-parole du gouvernement actuel Gabriel Attal, confirmant une information du Parisien.
L'idée est de «permettre à des couples en concubinage de bénéficier de ce dispositif fiscal du "foyer fiscal" quand bien même ils ne sont pas mariés ou pacsés», a-t-il indiqué sur franceinfo. Ce serait «une option offerte aux couples», pas une obligation: «les Français regarderont si ça les avantage et si c'est le cas décideront de le faire».
Interrogé sur les conditions pour pouvoir en bénéficier, il a renvoyé au gouvernement et aux «ministres concernés» à qui il reviendra de «mettre en place cette mesure» si Emmanuel Macron était réélu. Des personnes en colocation pourraient-elles bénéficier de cette possibilité ? «C'est un droit qui existe dans certains pays anglosaxons», avec des «conditions posées», par exemple «prouver qu'on vit ensemble depuis un certain temps», a-t-il expliqué, sans toutefois savoir si ce sera une «condition retenue pour la France».
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Le Pen ne sortirait pas du commandement intégré de l'Otan pendant la guerre en Ukraine
Marine Le Pen, si elle est élue présidente dans quelques semaines, a assuré qu'elle ne sortirait pas du commandement intégré de l'Otan tant que la guerre en Ukraine n'est pas terminée, mais qu'elle le ferait ultérieurement.
«On ne va pas le faire alors qu'il y a une guerre dans un pays européen», a déclaré hier soir sur CNews la candidate du Rassemblement national à la présidentielle, interrogée sur la sortie du commandement intégré de l'Alliance atlantique, alors que la Russie a envahi depuis un mois l'Ukraine.
«Il ne faut pas donner le signal. Il n'est pas question surtout en ce moment de sortir du camp occidental mais il faudra le faire» (sortir de ce commandement, NDLR), a ajouté la candidate d'extrême droite, qui avait été reçue par Vladimir Poutine en 2017 et dont le parti continue de rembourser un prêt à un créancier russe.
Elle a justifié cette sortie du commandement intégré de l'Otan, réunie jeudi à Bruxelles en sommet extraordinaire, par le fait que «ce n'est pas l'ADN de notre pays que ne pas être indépendant, et de ne pas travailler à avoir un format d'armée complet».
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Projectiles et huées : séquence agitée pour Zemmour auprès de toxicomanes et migrants
Le candidat Eric Zemmour a été visé par une bouteille d'eau, des projectiles et une série d'insultes aujourd’hui lors d'une visite médiatique agitée Porte de la Villette à Paris au milieu de toxicomanes et de migrants.
En direct plus d'une heure sur CNews, avec un bandeau sur l'écran «Eric Zemmour au milieu des toxicomanes», le candidat à la présidentielle a réalisé une visite surprise dans un quartier sinistré par le crack et où il a échangé avec des riverains excédés. «On est dans une enclave étrangère, c'est une évidence... La plupart des gens n'ont rien à faire ici», a insisté Eric Zemmour, devant un campement de fortune ou à quelques mètres d'un toxicomane installé dans une poubelle.
L'ancien polémiste de CNews a été visé par une bouteille d'eau, perdant ses lunettes au passage. «C'est ça Paris aujourd'hui, c'est ça la France aujourd'hui», a-t-il estimé. D'autres projectiles l'ont visé, dont un œuf, ainsi que de nombreux doigts d'honneur et insultes.
Le candidat Reconquête! s'en est pris à «l'immigration folle». «Je vous débarrasserai de ces gens, c'est la seule solution, il n'y en a pas plusieurs», a-t-il dit, avant de préciser parler de l'expulsion des délinquants étrangers.
» POUR EN SAVOIR PLUS - Pris pour cible Porte de la Villette, Éric Zemmour exfiltré de la «colline du crack» sous haute sécurité
Le Pen tend la main aux électeurs de Zemmour en vue du second tour
Marine Le Pen a tendu la main hier soir aux électeurs de son rival à l'extrême droite Eric Zemmour, des «patriotes», en vue du second tour de l'élection présidentielle, auquel elle pense accéder.
Interrogée sur M6 sur une possible main tendue à Eric Zemmour lui-même, la candidate RN a répondu: «Il ne le souhaite absolument pas». Mais «personne n'est propriétaire de ses électeurs» et «je souhaite si je suis au second tour qu'ils nous rejoignent», a-t-elle poursuivi. Car «je sais que ce sont des patriotes et à un moment donné, entre Emmanuel Macron qui est un mondialiste et Marine Le Pen qui est une patriote, je crois que le choix doit se faire».
Questionnée sur ses différences avec le candidat Reconquête, Marine Le Pen a répondu qu'à ses yeux, Éric Zemmour «mène une forme de guerre de religion à l'égard de l'islam» alors qu'elle-même «mène une guerre contre l'idéologie totalitaire islamiste».
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Attal refute toute «naïveté» et «complaisance» de Macron vis-à-vis de Poutine
Réagissant aux critiques de Yannick Jadot, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a réfuté vendredi toute espèce de «naïveté» ou «complaisance» d'Emmanuel Macron envers Vladimir Poutine, assurant que le président «a toujours dit les choses droit dans les yeux» au président russe. «Ensuite, la Russie ne va pas déménager, c'est un voisin, elle restera un voisin, il y aura une relation avec la Russie de toute façon. Et donc il faut continuer à dialoguer, mais en se disant les choses», a déclaré Gabriel Attal sur franceinfo.
Le porte-parole du gouvernement et soutien du candidat Emmanuel Macron était invité à réagir à des déclarations jeudi du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, selon lequel «il ne peut y avoir ni naïveté, ni arrogance, ni complaisance dans les rapports avec la Russie». «On n'est pas obligé de lui serrer la main (à Vladimir Poutine, NDLR) et surtout pas comme le fait Emmanuel Macron de le tutoyer», avait estimé Yannick Jadot sur franceinfo.
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Meeting au Trocadéro : Zemmour abat l'une de ses dernières cartes dimanche
Sursaut ou baroud d'honneur ? Distancé dans les sondages, Éric Zemmour compte réunir plusieurs dizaines de milliers de personnes au Trocadéro, dimanche à Paris, pour une «démonstration de force» aux allures de dernière cartouche.
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Le candidat d'extrême droite a donné rendez-vous à ses militants à 14h place du Trocadéro, où il interviendra vers 16H pour un message de mobilisation, alors que les perspectives d'accéder au second tour s'éloignent. «Toute la France est invitée, sauf les provocateurs d'extrême-droite, d'extrême-gauche et d'extrême-bêtise. D'avance, merci à eux d'aller voir ailleurs», a-t-il lancé sur Twitter jeudi soir.
Le lieu est un énième clin d'oeil à la droite: Nicolas Sarkozy y avait tenu meeting en 2012, puis François Fillon en 2017 en pleine tourmente judiciaire, avec deux défaites à la présidentielle à la clé. «Je vois plutôt leurs meetings comme des sursauts, Sarkozy n'aurait pas atteint 48% (au second tour) sans cela et Fillon n'aurait pas été à quelques centaines de milliers de voix de se qualifier» pour la deuxième manche, réplique Stanislas Rigault, le chef de file des jeunes militants d'Éric Zemmour.
A deux semaines du premier tour, «ce sera l'événement de la campagne, le plus grand rassemblement. Depuis le début, c'est autour de mes meetings qu'il y a le plus de ferveur», a insisté Éric Zemmour vendredi matin sur Sud Radio. Quelque 50.000 personnes sont inscrites à ce stade. Pour la première fois, le parti Reconquête! a affrété des cars, entre 200 ou 300, venus de toute la France.
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Bienvenue dans ce direct
Bienvenue à tous dans ce nouveau direct consacré à l’élection présidentielle. Petites phrases, meetings, propositions… Suivez toute l’actualité des candidats et des partis avec Le Figaro.
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Présidentielle : le sénateur LR Sébastien Meurant apporte son soutien à Éric Zemmour
INFO LE FIGARO - Le président de la fédération LR du Val-d’Oise dit ne pas croire aux chances de Valérie Pécresse et plaide pour «rassembler les droites».
Présidentielle 2022 : en cas de défaite de Pécresse, Guillaume Larrivé exhorte la droite à «construire une majorité» autour de Macron
Avec une candidate LR qui ne décolle pas dans les sondages, le député LR de l'Yonne considère qu'il est «responsable d'envisager publiquement, les scénarios du second tour, puisque l'avenir de la France en dépend».
Présidentielle 2022 : «J'aurais voulu être président, c'est vrai», concède Xavier Bertrand
Sur France Info, l'ancien favori de la droite indique que l'élection n'est pas «fichue» pour son parti.
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Lecture au petit bonheur et en pleine ville !
Prescription cultureEssai Dans son livre, Inventons un nouvel art de vivre populaire, Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, propose un plaidoyer pour une politique urbaine à hauteur d’humain.
Jean-Philippe MilesySaint-Just voulant résumer l’œuvre de la Révolution proclamait : « Le bonheur est une idée neuve en Europe ! » Près de deux cent trente ans après l’exécution du révolutionnaire par les thermidoriens, le bonheur réapparaît au cœur du débat politique. C’est d’abord Michaël Foessel, philosophe et professeur à l’École polytechnique, qui publie Quartier rouge : le plaisir et la gauche (Presses universitaires de France, 2022) et qui revendique que « dans le projet égalitaire de la gauche, il y a aussi une promesse sensuelle ».
C’est ensuite Fabien Roussel qui, curieusement, s’attire bien des foudres pour revendiquer ouvertement et concrètement la « France des Jours heureux » et le bonheur au cœur de son programme. C’est enfin l’ouvrage que publie Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, et qu’il a intitulé Inventons un nouvel art de vivre populaire. C’est sur ce dernier opus que nous nous arrêterons ici.
Gennevilliers est un territoire complexe. Ancienne terre d’accueil des impressionnistes, elle est devenue le premier port fluvial de France et accueille de nombreuses entreprises, dont une usine Safran (aéronautique, 1 500 personnes), mais aussi le siège du Groupe Up (économie sociale). Cataloguée « ville ouvrière », avec la condescendance que cela revêt trop souvent, sa population est très « normale », correspondant pour l’essentiel à la composition sociale de la France.
Patrice Leclerc dans son livre revient clairement sur des idées pourtant très répandues comme l’impératif de « mixité sociale » ou les discours sur « l’ascenseur social » qui lui paraissent perpétuer une certaine « humiliation » des classes populaires. Pour autant, il rejette l’idée que les quartiers ouvriers seraient des « ghettos », et il ne cantonne pas ses programmes aux seuls logements sociaux. Ces quartiers sont, en associant leurs habitants aux projets de développement, devenus des terres du bien-vivre. Le maire qu’il est s’est parfois retrouvé en porte-à-faux devant le premier accueil fait à certains de ses projets. Il s’agit de discuter, convaincre et parfois aussi céder. Mais la clé de ce « nouvel art de vivre » est bien la mobilisation de l’ensemble des acteurs autour de projets de vivre en commun. Et, de fait, la commune des Hauts-de-Seine se développe dans une certaine harmonie autour de services publics locaux, qu’il s’agisse d’éducation ou de santé, et d’insertion de la ville dans son territoire, qu’il s’agisse de l’établissement public territorial (EPT) Boucle nord de Seine ou de l’ensemble métropolitain.
« Coexistence », « droit au beau », « émancipation », « culture » sont parmi les mots-clés de la politique conduite depuis des années par les municipalités, communistes, qui se sont succédé depuis les années 1930 et qui se sont toujours donné la peine d’évoluer à l’écoute de leurs électeurs et plus largement de leur population.
L’abeille qui figure sur la couverture de cet ouvrage est sans doute le symbole du travail patient mené collectivement pour assurer ce nouvel art de vivre populaire.
Essaispatrice leclercgennevilliers Le Monde
Théâtre : Cécile Garcia-Fogel, en corps-à-corps avec Valerie Solanas
Dans une mise en scène de Christophe Rauck, la comédienne incarne avec une intensité irradiante la vie de celle qui tenta de tuer Andy Warhol, en 1968.
Le 3 juin 1968, Valerie Solanas (1936-1988), une jeune femme au visage long et mince, au regard intense, tire trois coups de feu sur Andy Warhol (1928-1987). Le pape du pop art a le poumon, la rate, l’estomac, le foie et l’œsophage perforés, et survivra de justesse. Depuis, Valerie Solanas est connue comme « la femme qui a tiré sur Andy Warhol ». Derrière cette formule expéditive, il y a une vie brûlée sur l’autel du patriarcat, et une femme qui a jeté son corps et son esprit dans la bataille avec flamboyance, au risque de s’y consumer.
Cette vie, l’écrivaine suédoise Sara Stridsberg l’a racontée dans un livre extraordinaire, La Faculté des rêves (Stock, 2009), et dans une pièce de théâtre, un peu moins réussie, Valerie Solanas va devenir présidente de l’Amérique (Stock, 2010). C’est donc principalement le roman que le metteur en scène Christophe Rauck adapte aujourd’hui, dans un spectacle porté par la comédienne Cécile Garcia-Fogel, d’une intensité irradiante dans l’évocation de cette figure sacrificielle du féminisme.
Pur destin tragique
« L’acte de Valerie Solanas est à la mesure de la violence qu’elle a subie, observe Cécile Garcia-Fogel. C’est comme si elle cochait toutes les cases menant obligatoirement à la descente aux enfers. Née dans un coin paumé des Etats-Unis, au bord du désert, violée par son père à l’âge de 7 ans, élevée par une mère à la dérive, elle s’en sort, pourtant, en partant étudier la psychologie à la fac. Elle pourrait être sauvée, mais ce qu’elle observe de la société américaine, des relations entre hommes et femmes, l’entraîne dans une spirale de révolte sans fin. C’est un pur destin tragique, d’une force égale à celle des grandes héroïnes de notre théâtre occidental. »
Cécile Garcia-Fogel : « C’est cela qu’il faut vraiment entendre, chez Valerie Solanas : la façon dont elle renvoie la société à sa propre folie, à la manière dont cette société traite les femmes »
Et pourtant, remarque la comédienne, Solanas ne s’est « jamais revendiquée comme une victime. A son procès, en juin 1968, elle se bat contre son avocate, qui plaide la folie pour adoucir sa peine. Au contraire, elle ne cesse de clamer qu’elle est la seule, en cet endroit, qui ne soit pas folle. Elle assume son acte, au risque de passer sur la chaise électrique. C’est cela qu’il faut vraiment entendre, chez elle : la façon dont elle renvoie la société à sa propre folie, à la manière dont cette société traite les femmes. Elle marque bien, à travers sa violence, qu’elle dit quelque chose qu’il faut entendre – et qui, sur le moment, n’est pas entendu, et ne l’est sans doute toujours pas aujourd’hui, d’ailleurs. Cela me fait penser à Edward Bond, qui dit toujours qu’un gamin qui jette une pierre sur une voiture exprime un point de vue, un message. Il y a une parole derrière l’acte. »
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L'Humanité
Liliane Giraudon et la polyphonie des Amazones
Prescription culturePoésie De la mythologie de la guerre des sexes au deuil amoureux, un livre pour questionner ce que les femmes font à la poésie et ce que la poésie fait d’elles.
Alain NicolasPenthésilée, reine des Amazones, fut, selon Homère, tuée par Achille. Kleist inverse l’issue du combat. Le poète allemand fait du héros grec la proie partagée de Penthésilée et de ses chiens : « Elle, la gorge ; eux, la nuque. » Liliane Giraudon, en évoquant cette réversion du mythe, n’en fait pas une revanche : « On n’en finit plus de ces combats. » Pour autant, il ne s’agit pas de déposer les armes, mais de constater la vanité de « la restauration inutile des scènes historiques ». « Le héros est une chose traînée derrière un char. » « Achille appartient à l’art et à la pourriture. » Et, surtout, « le conte de fées est un déchet ». Si cette parole est assez forte pour servir de titre à une des sections de Polyphonie Penthésilée, elle n’empêche pas de questionner frontalement « ce que les femmes font à la poésie ».
« Ce que les femmes font à la poésie/pourrait se renverser/en ce qu’il est advenu d’elles. »
Liliane Giraudon remet en cause la « logique patriarcale du supérieur » dans tous les domaines, imposant la présence puissante et crue du corps et le « tumulte » de la langue.
« Ils disaient qu’ils disaient quand ils disaient/hommes pleins d’hommes/une poésie patriarcale bien verticale/manifestes comiquement phalliques/à nous le fatras/la prose horizontale. »
De cette guerre cependant, de ce « pourrissoir », on ne saurait se satisfaire : « Vous seul êtes un vous/autant de je que de toi. » « Ni moi sans vous », poursuit-elle en écho à l’ancienne déclaration d’Iseut à Tristan. Dédiée à Jean-Jacques Viton et Henri Deluy, morts il y a juste un an à quelques semaines d’intervalle, Polyphonie Penthésilée a été écrite de leur vivant. C’est un livre de deuil, où le quotidien des derniers moments afflue et affleure, dans ces corps dont un détail suffit à montrer la détresse. On ignore parfois si une ligne se connecte à un paragraphe ou à un autre, plus sûrement aux deux. C’est peut-être là que joue la polyphonie que le titre annonce.
Qui parle et à qui ? Le livre est un bruissement de voix, d’« amazones dans leurs petites armures » que Liliane Giraudon invite à parler sous son nom, sans en faire taire la pluralité, sans les assigner au « poétique », au « genre en littérature/pâle relique maintenue sous perfusion/par les besoins de l’industrie ». Polyphonie Penthésilée échappe aux catégories, laissant cependant l’autrice dans ce poignant face-à-face avec la langue :
« Je me réjouis/Ce soir d’être si seule vérifiant/Navrée/Que tendrement peut s’écrire/Et pas déchirablement. »
LittératurepoésieFéminisme Le Monde
Clément Delépine dirigera la nouvelle foire d’art contemporain Paris + par Art Basel
L’ex-codirecteur de Paris Internationale sera épaulé par Virginie Aubert, ancienne vice-présidente de Christie’s France.
En lieu et place de la FIAC, un acronyme familier qu’il faudra oublier, la nouvelle foire parisienne d’art contemporain, qui se tiendra du 20 au 23 octobre au Grand Palais éphémère, se nomme Paris + par Art Basel, un libellé pour le moins alambiqué. « L’appel d’offres insistait sur la nécessité de créer une marque spécifique pour Paris », justifie Marc Spiegler, patron d’Art Basel. L’événement, souligne-t-il toutefois, profitera du puissant réseau du géant helvétique, et du savoir-faire de ses équipes.
L’ambition, signifiée par le « + », est d’être plus qu’une foire : le catalyseur d’un environnement culturel, associant musique, design, mode et cinéma. Pour l’heure, toutefois, aucun programme concret n’est annoncé, mais une intention est affichée, celle d’organiser à moyen terme performances, interventions dans la ville, concerts, le tout siglé « Paris + ».
Le Grand Palais dit adieu à la FIACPour diriger ce salon augmenté, Marc Spiegler a choisi Clément Delépine, 40 ans, qui cumule une double expérience dans les galeries – chez Bortolami, à New York, et auprès de Jean-Gabriel et Edward Mitterrand, à Paris – et dans les foires, en tant que codirecteur de Paris Internationale, un salon aussi pointu que rafraîchissant, qui depuis six ans valorise la scène émergente, en octobre, en parallèle de la FIAC. « Une vingtaine de noms nous ont été suggérés, explique Marc Spiegler. Celui de Clément était proposé par des acteurs très différents les uns des autres, ce qui est bon signe. Il ne fait pas partie d’une clique. Il sait écouter et résoudre les problèmes. »
Préserver la continuité
Clément Delépine sera épaulé par Virginie Aubert, ancienne vice-présidente de Christie’s France, nommée directrice déléguée du salon. Et parce qu’il n’est pas question de faire table rase du passé, le casting est complété par un ancien de la FIAC, Maxime Hourdequin, qui renoue avec sa précédente fonction de directeur adjoint. Jennifer Flay, enfin, qui dix-huit ans durant a incarné le visage de la FIAC, devrait rejoindre l’équipe en mars 2023 : à l’échéance de sa clause de non-concurrence, elle sera appelée à présider le futur conseil consultatif du salon. « On ne veut pas renverser la table et rompre une dynamique qui existait, mais aller plus loin », précise Marc Spiegler, qui s’engage à préserver aussi la proportion d’exposants français, actuellement de l’ordre de 28-30 %.
La composition du comité de sélection de Paris + veille aussi à préserver cette continuité. Six des dix membres figuraient déjà dans le comité de sélection de la FIAC, notamment Niklas Svennung, directeur de la galerie Crousel, Isabelle Alfonsi, cofondatrice de Marcelle Alix, et Florence Bonnefous, de la galerie Air de Paris. A ces piliers s’ajoute désormais Georges-Philippe Vallois, président d’honneur du Comité professionnel des galeries d’art, réputé pour ses qualités fédératrices et son expertise à cheval entre l’art moderne et contemporain.
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Le Figaro
Ce que révèle la radiographie d’un électorat zemmouriste si différent de l’électorat lepéniste
ANALYSE - Si Éric Zemmour parvient à concurrencer Marine Le Pen chez les CSP+, il est largement distancé dans le «cœur nucléaire» de l’électorat mariniste.
À partir de leur sondage rolling quotidien, les équipes de l’Ifop analysent ici les particularités de l’électorat d’Éric Zemmour.
21% de fillonistes pour Zemmour, 7% pour Le Pen
Véritable clin d’œil aux anciens électeurs de François Fillon qui y avaient tenu un grand meeting le 5 mars 2017, la place du Trocadéro est un lieu symbolique pour la droite française, notamment pour sa frange la plus conservatrice («la droite Trocadéro»), cible du candidat de Reconquête! L’analyse des transferts de voix montre toutefois une dispersion de l’électorat filloniste: moins de la moitié (43%) de fidèles à la candidate LR, Valérie Pécresse, mais les autres se partageraient de manière à peu près égale entre Emmanuel Macron (25%) et Éric Zemmour (21%). Marine Le Pen parviendrait à en rallier 7%. L’ancien journaliste rallie à la fois des anciens électeurs lepénistes de 2017 (24%) et des anciens électeurs fillonistes (21%). Il le réussit en se nourrissant de la fraction la plus aisée du lepénisme et de la frange la plus «populaire» de l’électorat de la droite classique. Parmi les anciens électeurs de Fillon, Zemmour attire davantage ceux appartenant aux catégories populaires (21%) que les cadres et professions intellectuelles supérieures (17%). En revanche, chez les anciens lepénistes de 2017, il attire beaucoup plus de CSP+ (28%) que d’ouvriers (20%).
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La difficulté de Zemmour à rallier les anciens électeurs de Fillon s’accroît depuis l’intervention militaire russe: de 23% le 18 février à 22% le 25 février, 16% le 4 mars puis à 17% les 18 et 24 mars. La réussite d’un meeting dans un lieu aussi symbolique pour ces électeurs qui lui font aujourd’hui le plus défaut est un enjeu central pour lui.
Une sociologie homogène, un socle populaire RN intact
Au début de sa campagne, Éric Zemmour disait être le seul capable de faire l’alliance entre «la bourgeoisie patriote et les classes populaires». L’analyse des données de l’Ifop montre en effet qu’il s’appuie sur un électorat «interclassiste». Il bénéficie d’un niveau d’intentions de vote très homogène selon les différentes catégories socioprofessionnelles: 12% dans les catégories supérieures, 11% parmi les professions intermédiaires et 13% dans les milieux populaires. Il se distingue de Valérie Pécresse, en grande difficulté parmi les classes moyennes et chez les employés et ouvriers, devenus étrangers à la droite traditionnelle. Mais la différence de profil sociologique est également très marquée avec l’électorat de Marine Le Pen. Si Zemmour parvient à la concurrencer chez les CSP+ (cadres, professions intellectuelles, et artisans, commerçants, chefs d’entreprise), elle le surclasse très largement (31% contre 13%) parmi les employés et ouvriers qui constituent plus que jamais le «cœur nucléaire» de l’électorat mariniste.
On retrouve ces mêmes différences de profils en termes de niveau éducatif. Alors que l’audience de Zemmour est assez étale, Le Pen recrute, toujours et encore, bien plus massivement parmi les groupes les moins diplômés de la population.
Moins de femmes, moins de jeunes, plus de catholiques
Depuis le début de la campagne nous constatons un véritable frein des femmes au vote d’Éric Zemmour. En janvier, le fondateur de Reconquête! enregistrait un écart de 5 points entre les femmes et les hommes au sein de son électorat (17% d’hommes avaient l’intention de voter pour lui contre 12% de femmes) représentant alors 15% des voix. Cet écart se maintient en mars (15% contre 10%) quand Éric Zemmour récolte 12,5% des intentions de vote. L’électorat de Marine Le Pen semble constituer le négatif parfait de celui de Zemmour puisque la candidate parvient à capter ces femmes d’extrême droite ne se reconnaissant pas dans les propos sexistes d’Éric Zemmour. Si l’électorat lepéniste s’avère relativement paritaire puisqu’il est constitué de 45% d’hommes et de 55% de femmes, celui du candidat Reconquête! se révèle majoritaire masculin (61% d’homme et 39% de femmes). Les primo-votants constituent une autre poche de résistance au zemmourisme. 7% des moins de 25 ans pour Zemmour contre 11 % des 25-34 ans et 13% des 35 ans et plus. Une carence chez les très jeunes votants en miroir de la capacité de Marine Le Pen à capter, elle, une partie importante de cet électorat.
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En revanche, nos données cumulées indiquent qu’Éric Zemmour a su capter une fraction de l’électorat catholique, puisqu’il atteint 17% d’intentions de vote parmi les catholiques pratiquants contre 14,5% chez les catholiques non pratiquants et seulement 9,5% auprès des sans religion. Chez les catholiques pratiquants, Le Pen se situe aujourd’hui au même niveau qu’en 2017 (17%). La percée zemmouriste dans ce segment électoral s’est donc d’abord effectuée en mordant sur l’électorat de droite traditionnel. Alors que François Fillon avait recueilli 46% des suffrages des catholiques pratiquants en 2017, Valérie Pécresse n’en obtiendrait aujourd’hui plus que 19 %. Si une partie de la frange modérée des catholiques de droite a rallié Emmanuel Macron (26% contre 19% en 2017), l’essentiel des fuites sont allées vers Zemmour, dont le positionnement et le discours ont manifestement séduit la droite «Trocadéro». 32% des personnes «très proches» des idées de la Manif pour tous s’apprêteraient à voter pour lui, contre seulement 10 % pour Pécresse et 15 % pour Le Pen. De même, l’électorat zemmourien se caractérise par une franche opposition à l’autorisation du recours à une mère porteuse pour les couples homosexuels. Seuls 29% des électeurs de Reconquête! y seraient ainsi favorables contre 46% de ceux de Valérie Pécresse et 59% de ceux de Marine Le Pen.
Zemmour et Le Pen en concurrence dans le Sud
L’électorat lepéniste, affiche quant à lui des niveaux de préoccupation plus élevés que l’électorat zemmouriste sur la protection de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique (46% de réponses «déterminant» contre 34% parmi les électeurs de Zemmour), la défense des droits des femmes et la lutte contre le sexisme (38 % contre 27%) ou bien encore le logement (42% contre 34%). De même, 52% des électeurs de Le Pen se disent «très sensibles» aux questions ayant trait à la condition et à la protection animales, à égalité avec les électeurs de Yannick Jadot, alors que ceux de Zemmour ne sont que 34% à se le dire. Ce positionnement s’inscrit en écho parfait avec les propos de Zemmour qui avait déclaré: «Elle, c’est les chats ; moi, c’est les livres.»
Le candidat de Reconquête! enregistre ainsi ses meilleures intentions de vote sur le pourtour méditerranéen: 19% en Languedoc-Roussillon et 17 % en Paca, où il ferait quasiment jeu égal avec Marine Le Pen. Ses scores sont également supérieurs à sa moyenne nationale en Midi-Pyrénées et en Aquitaine et dans ces deux régions, le retard sur sa rivale frontiste est assez faible. Dès que l’on quitte la moitié sud du pays, la candidate du RN prend en revanche clairement l’ascendant, notamment dans son fief du nord-est du pays. Zemmour a rencontré un écho nettement plus important parmi l’électorat du «Front du Sud», alors que le «Front du Nord» demeure fidèle à Le Pen. Les questions d’immigration et d’insécurité reviennent de manière plus lancinante sur le pourtour méditerranéen que dans les Hauts-de-France ou dans le Grand Est, où l’on est également moins sensible au souvenir de la guerre d’Algérie qu’en Paca et en Languedoc-Roussillon. Zemmour ne s’y est pas trompé. Il a quadrillé ces régions et c’est à Nice et à Toulon qu’il a entamé sa campagne en septembre dernier en tenant des conférences/meetings dans lesquelles il n’a pas manqué de rendre hommage aux pieds-noirs et de mettre en avant ses racines méditerranéennes. C’est également dans ces régions méridionales qu’il a enregistré plusieurs ralliements de cadres frontistes (Collard, Ravier, Lopez), alors que les figures frontistes du Nord restaient fidèles à Marine Le Pen.
Les intentions de vote en faveur du candidat de Reconquête! sont aussi quasiment identiques dans l’agglomération parisienne que dans les villes de province ou les communes rurales. De ce point de vue, la différence avec l’électorat frontiste saute aux yeux, cet électorat étant lui pour le coup, très inégalement réparti dans la hiérarchie urbaine. Les écarts entre les deux candidats sont ainsi très faibles en Île-de-France, qui n’a jamais été une zone de force du FN et dans laquelle Éric Zemmour mord sur la frange radicalisée et conservatrice d’un électorat de droite bourgeois qui rechigne à voter pour Marine Le Pen. En revanche, au fur et à mesure que l’on pénètre dans la France rurale et périphérique, Le Pen prend très clairement l’ascendant.
L’atout réseaux sociaux
La campagne présidentielle de 2022 aura été une course de sprint presque sourde dans les médias traditionnels. Les débats entre candidats y ont été limités, les audiences en pâtissant. Les candidats ont alors investi les réseaux sociaux.
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Les partisans d’Éric Zemmour sont perçus par les utilisateurs réguliers des réseaux sociaux comme les plus actifs (pour 24% des répondants), devant Jean-Luc Mélenchon (19%), et Marine Le Pen (14%). Cette perception rejoint les analyses de la start-up Favikon. Zemmour et Mélenchon ont vu leur audience respectivement progresser 10 à 25 fois plus que leurs concurrents directs à droite et à gauche. Si le succès de Mélenchon s’explique par les ressources d’une partie de la jeunesse de gauche diplômée et active sur les réseaux comme Twitter, celui de Zemmour surprend d’autant plus que son électorat, moins jeune, ne le prédisposait pas à émerger grâce à internet. Sa campagne a su en utiliser les codes pour canaliser la ferveur de ses soutiens dans la diffusion de ses événements de campagne. Un concours d’affiche en ligne pour le meeting du Trocadéro illustre cet objectif de se servir des réseaux sociaux pour s’imposer médiatiquement avec la réussite d’un meeting phare de la campagne du candidat.
(1) Avec François Kraus, Paul Cébille et Louise Jussian, experts à l’Ifop. Avec la participation de la Fondation Jean Jaurès.
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Guerre en Ukraine : « Patiner n’est pas difficile. Etre là n’est pas difficile. Etre en Ukraine, c’est difficile »
Cinq Ukrainiens participent à Montpellier aux championnats du monde de patinage artistique, première grande compétition internationale où des sportifs du pays sont représentés depuis les Jeux paralympiques et le début du conflit armé.
Les Ukrainiens Artem Darenskyi, 20 ans, et Sofia Holichenko, 17 ans, n’auraient jamais imaginé que leur première participation aux championnats du monde de patinage artistique (qui s’achèvent le 27 mars à Montpellier) en couple puisse se dérouler dans de telles circonstances. Sans entraînement, ou presque, depuis les Jeux olympiques (JO) d’hiver de Pékin, au mois de février. Et après un périple de six jours depuis Dnipro, dans le centre de l’Ukraine, jusqu’à la Pologne, en passant par la Roumanie et l’Italie, avant d’enfin gagner la France. En laissant surtout derrière eux un pays en proie à la guerre, après l’invasion des troupes russes le 24 février.
Des Mondiaux de patinage artistique sans la Russie, nation dominanteLe couple ne se faisait guère d’illusions quant à ses chances de briller sur la glace de la Sud de France Arena. Il a donc jeté l’éponge pour le programme libre. « On n’est pas prêts », a résumé la jeune femme. Avant de rappeler, comme pour s’excuser, la rapidité avec laquelle sa vie a basculé : « On s’est accordé une petite pause en rentrant à la maison après les JO, et juste après la guerre a éclaté. »
Ils avaient déjà revu à la baisse les éléments techniques de leur programme court. Le duo avait aussi choisi d’en changer la bande-son, optant pour un morceau du groupe kiévien The Hardkiss au titre sans équivoque : Жива, traduisible par « vivant ». Un hommage à ses compatriotes, explique Artem Darenskyi. Son père et plusieurs de ses amis, restés en Ukraine, ont pris les armes. Les proches de Sofia Holichenko, eux, tentent de survivre dans la capitale, Kiev, « où des bombes explosent tous les jours ».
« Beaucoup de gens n’ont pas vu, à la télévision ou sur Internet, ce qu’il se passe [en Ukraine]. Nous l’avons vu de nos propres yeux. Nous avons vu les roquettes au-dessus de nos maisons. Nous avons vu les avions lâcher des bombes », raconte, de son côté, le danseur sur glace Maxim Nikitin, 27 ans, dans une vidéo mise en ligne sur Instagram, le 21 mars.
Lui et sa partenaire, Alexandra Nazarova, sont originaires de Kharkiv, ville assiégée du nord du pays. Sur l’enregistrement, la jeune femme de 25 ans, tête baissée, ses cheveux châtains encadrant un visage grave et les yeux dans le vague, l’écoute. Avant de relever le menton et de prendre la parole : « La pire chose est de se réveiller le matin et de ne pas lire de messages de ses proches et de sa famille disant qu’ils sont en vie et qu’ils vont bien. »
En larmes sur la glace
Cette angoisse, Ivan Shmuratko, 20 ans, aligné dans l’épreuve individuelle masculine, la connaît aussi. Sa mère et son frère ont réussi à sortir d’Ukraine pour se réfugier à Munich en Allemagne, mais son père est toujours à Kiev, « à la maison ». Pour son programme court, il a revêtu un collant noir et un tee-shirt bleu, cœur bleu et jaune sur la poitrine et nom de son pays dans le dos. Et c’est en larmes, qu’il a quitté la glace à l’issue de sa prestation.
Pourtant, quand on lui demande si ça a été difficile de participer à une compétition dans ces conditions, le jeune homme de 20 ans, aux yeux bleus perçants et aux traits encore enfantins, balaie d’un revers : « Quand vos proches meurent sous les bombes, c’est difficile. Le reste, c’est la vie… Patiner n’est pas difficile. Etre là n’est pas difficile. Etre en Ukraine, c’est difficile. »
« Nous savons à quel point il est dur pour ceux qui restent en Ukraine de penser au sport, de trouver le temps de le regarder entre deux pauses de sirènes ou pire encore entre deux bombardements », avait reconnu la Fédération ukrainienne de patinage artistique dans un message relayé sur les réseaux sociaux à l’entame des Mondiaux.
Mais la participation de ses patineurs à Montpellier est tout aussi symbolique que l’absence des Russes et Biélorusses, décrétés personae non gratae « jusqu’à nouvel ordre » de toutes les compétitions relevant de l’Union internationale de patinage. « On veut montrer que les athlètes ukrainiens sont là pour se battre et que nous sommes forts », plaide Artem Darenskyi. « C’est important pour l’Ukraine que ses athlètes soient présents sur la scène internationale », abonde Ivan Shmuratko.
L’occasion aussi de passer un message, comme Alexandra Nazarova et Maxim Nikitin, qui ont démarré leur danse rythmique sur 1944 de leur compatriote Jamala. Un titre en référence à l’offensive de Crimée pendant la seconde guerre mondiale avec un premier couplet sans ambages : « Quand des étrangers arrivent. Ils envahissent votre maison. Ils vous tuent tous. Et disent, nous ne sommes pas coupables. Pas coupables. »
Le soutien du public
Lors de la cérémonie d’ouverture, le 23 mars, la délégation ukrainienne a été accueillie avec une minute d’applaudissements et un public debout. Plusieurs patineurs, à l’instar de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, des Britanniques Zoe Jones et Christopher Boyadji ou l’Autrichienne Olga Mikutina – qui est née et a grandi en Ukraine –, ont arboré tout au long de l’événement des autocollants et autres signes aux couleurs du pays.
Un soutien précieux. D’autant que des images prises le 18 mars à Moscou sont venues attiser une colère déjà tenace. A cette date, qui marque le huitième anniversaire de l’annexion de la Crimée par la Russie, le Kremlin a organisé un rassemblement au stade Loujniki, lors duquel Vladimir Poutine a fait l’éloge de son « opération spéciale » en Ukraine.
Tandis que l’hymne national retentissait dans l’enceinte, plusieurs athlètes olympiques étaient montés sur scène, dont les danseurs sur glace Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov et le couple de patineurs Evgenia Tarasova et Vladimir Morozov. Médailles d’argent autour du cou, sous une bannière proclamant « un monde sans nazisme », ils arboraient sur leurs doudounes la lettre « Z », signe de soutien à l’intervention militaire.
« Z », emblème d’un patriotisme russe exacerbéAprès ces Mondiaux, Artem Darenskyi et Sofia Holichenko iront en Pologne, à Torun, où un club s’est proposé de les accueillir. Ivan Shmuratko, lui, n’a pas encore décidé. « Un pas après l’autre », justifie-t-il. Alexandra Nazarova et Maxim Nikitin, eux non plus, n’ont pas tranché, même si rejoindre Kharkiv semble compliqué. « Mais vous savez, ici, avec le ciel bleu, l’air pur, sans le sifflement des bombardements, je suis presque plus tendu, résume le jeune homme. Tous mes proches, les gens que j’aime sont en Ukraine. »
Aude Lasjaunias(Montpellier, envoyée spéciale)
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Le Monde
Football : la force offensive des « titis » chez les Bleus
Trois des sept attaquants choisis par Didier Deschamps pour affronter la Côte d’Ivoire, vendredi, et l’Afrique du Sud, mardi prochain, sont passés par la formation du PSG, sans que le club les retienne.
Dans la famille « titi offensif », il y a l’aîné, Kingsley Coman, entré en équipe de France de football en novembre 2015. Six ans plus tard, c’était au tour de Moussa Diaby de connaître son baptême du feu avec les Bleus. Appelé pour la première fois pour les deux matchs amicaux contre la Côte d’Ivoire (25 mars) et l’Afrique du Sud (29 mars), Christopher Nkunku complète le triptyque en attaque de ces joueurs originaires de Paris ou de sa banlieue et formés au Paris-Saint-Germain.
Football : la double casquette de l’intendant des Bleus indispose les agents de joueursAu total, huit des vingt-trois joueurs convoqués par le sélectionneur, Didier Deschamps, font partie de ces « titis » passés par le centre de formation du PSG. Aux trois déjà cités s’ajoutent les gardiens Alphonse Areola et Mike Maignan, les milieux Adrien Rabiot et Mattéo Guendouzi ainsi que le défenseur Presnel Kimpembe.
Mais seul ce dernier est encore pensionnaire du club de la capitale, dans lequel il est difficile de se faire une place après sa formation. Les horizons financiers offerts par la prise de pouvoir des Qataris en 2011 ont marqué l’avènement d’une politique sportive nouvelle. Cette dernière repose essentiellement sur le recrutement de stars mondiales, souvent étrangères, dans une double perspective de rayonner et d’être rapidement performant au plus haut niveau.
Kingsley Coman a vite compris que ce besoin immédiat du résultat allait avoir raison de son bail parisien. « Ce qui est difficile dans la situation du PSG, c’est qu’ils veulent des résultats tout de suite. Avec le développement des jeunes (…), il faut attendre trois ou quatre ans. Peut-être qu’ils n’avaient pas cette patience-là », analysait le natif de la capitale, invité du Canal Football Club dimanche 20 mars. Il a rejoint la Juventus Turin après une seule saison (2013-2014) quasi blanche, et deux petites entrées en championnat.
Un exode dicté par la politique sportive
Christopher Nkunku a dû attendre sa troisième et dernière saison pleine à Paris pour obtenir un temps de jeu favorisant sa progression (13 titularisations en Ligue 1, soit autant que les deux exercices précédents). Une dernière année achevée sur une mauvaise note, et un tir au but manqué, synonyme de défaite face à Rennes en finale de la Coupe de France 2019. Il choisit quelques mois plus tard de quitter son club, pour s’engager avec Leipzig contre une indemnité de 15 millions d’euros.
En trois ans et demi à Paris, il n’a jamais pu réellement se frotter au très haut niveau, avec moins de trente minutes disputées en Ligue des champions. En février 2021, il confiait au micro de Canal Plus les motivations de son départ :
« L’arrivée de Tuchel m’a fait réfléchir. Le fait de commencer une saison sans connaître mon rôle, c’est compliqué. »
Le PSG est le quatrième pourvoyeur de joueurs professionnels au sein des cinq grands championnats européens
La présence massive de « titis » au plus haut niveau international entretient le paradoxe. Une récente étude du Centre international d’étude du sport (CIES) sur les centres de formation en 2021 montre que le PSG est le quatrième pourvoyeur de joueurs professionnels (30) au sein des cinq grands championnats européens.
« La qualité de tous ces joueurs a été identifiée par les éducateurs du Paris-Saint-Germain, mais c’est juste l’éternel discours sur le temps de jeu qui fait surface », analyse Patrick Guillou, spécialiste du championnat allemand qu’il commente depuis 2004 (aujourd’hui sur la chaîne BeIN Sports) et où évoluent Coman (Bayern Munich) et Nkunku (Leipzig), mais également Diaby, venu gonfler les rangs de Leverkusen depuis l’été 2019, lui aussi pour un montant oscillant autour de 15 millions d’euros.
L’Allemagne comme tremplin vers l’équipe de France
Le pays voisin a su donner à ces jeunes talents du temps de jeu et de la visibilité. Kingsley Coman s’y est envolé en 2015 après sa saison turinoise pour rejoindre le Bayern Munich, où il a remporté six championnats et une Ligue des champions en 2020. L’ailier bavarois s’y est imposé comme une référence. S’il leur reste encore du chemin à parcourir pour imiter leur aîné du centre de formation – élu par ses pairs « Titi d’or » en 2012 et 2013 –, Christopher Nkunku et Moussa Diaby ont également fait le choix de fouler les pelouses allemandes pour poursuivre leur progression.
« Les marchés allemands recrutent de très jeunes joueurs à fort potentiel, en leur promettant (...) une progression »
« Les marchés allemands recrutent de très jeunes joueurs à fort potentiel, en leur promettant un temps de jeu conséquent et une progression au contact de grands joueurs. Sans oublier le plus important, la possibilité d’exprimer leur talent dans les compétitions européennes, essentielles pour atteindre le niveau international », décrypte Patrick Guillou. L’âge moyen des joueurs y est parmi les plus bas (26,55 ans), selon une étude menée par le CIES en janvier 2022 sur 15 championnats.
Après deux saisons d’adaptation outre-Rhin, Nkunku explose au plus haut niveau, avec 15 buts et 9 passes en championnat sur l’exercice en cours. Sans oublier ses sept réalisations en six matchs de Coupe d’Europe, dont un retentissant triplé sur la pelouse de Manchester City en septembre.
Malgré une saison fournie au PSG sous les ordres de Thomas Tuchel (25 apparitions en Ligue 1), Moussa Diaby a fait le choix de partir. « Je suis sorti de ma zone de confort en quittant Paris. En Allemagne, on trouve ce qu’on est venu chercher : du temps de jeu, de la confiance », confiait-il à l’AFP en août 2021. Et comme son ex-compère parisien, la troisième saison est celle de l’explosion, avec là aussi des statistiques régulières sur le plan domestique (12 buts et 7 passes) et continental (4 buts et 2 passes en huit sorties de Ligue Europa).
Polyvalents et affirmés avec des références au plus haut niveau européen, ils tenteront de se faire une place dans le nouveau système de jeu de Didier Deschamps, qui tend vers le 3-4-3 (trois défenseurs, quatre milieux, trois attaquants). Si Kingsley Coman a montré des aptitudes pour s’y installer, Diaby (4 sélections) et Nkunku (0) devront profiter de ces matchs amicaux pour prouver qu’ils forment une alternative crédible au trident offensif Mbappé-Benzema-Griezmann en vue du Mondial au Qatar.
Walid Kachour
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Le Monde
Les clubs français de football comptent se refaire une santé avec l’argent du fonds CVC
Les vingt clubs de Ligue 1 ont réussi à s’entendre sur la répartition de l’enveloppe de 1,5 milliard d’euros que doit apporter le fonds CVC, contre 13 % du capital de la nouvelle filiale commerciale de la Ligue de football professionnel.
Une bouffée d’oxygène et la perspective de regarder l’avenir avec un peu plus de sérénité. Financièrement malmenés par la pandémie de Covid 19 et la faillite de Mediapro, éphémère diffuseur du championnat de football français, les vingt clubs de Ligue 1 ont tous voté, jeudi 24 mars, la deuxième phase de leur accord avec CVC Capital Partners.
Il leur fallait s’accorder sur la répartition de la somme de 1,5 milliard d’euros que le fonds d’investissement s’est dit prêt à injecter dans une nouvelle société commerciale créée par la Ligue de football professionnel (LFP), dont il détiendrait 13 % du capital.
Le principal point de tension portait sur la somme qui serait dévolue au PSG. Selon nos informations, l’affaire n’a pas été facile à négocier, et les discussions se sont achevées tard mercredi avec le premier club français, qui estime générer entre 32 % et 34 % des recettes du foot français.
Football français : « le pactole de la discorde »Finalement, le club parisien a accepté de se contenter de 200 millions d’euros, soit 100 millions d’euros de moins qu’espéré au départ. « Légitimement, ils pouvaient revendiquer plus, mais il fallait aussi avoir le vote des clubs moyens et petits », dit un témoin des négociations.
Cet effort va permettre à l’Olympique de Marseille et à l’Olympique lyonnais de toucher 90 millions d’euros chacun, alors que Lille, Nice, Monaco et Rennes obtiendront 80 millions d’euros. Les treize autres clubs toucheront, eux, 33 millions d’euros chacun.
« CVC souhaitait qu’il y ait unanimité sur ce projet, et pas que les clubs se déchirent. On a dit aux clubs que c’était la condition pour investir », fait savoir l’un des négociateurs. CVC ne veut visiblement pas revivre son expérience italienne, où les clubs n’ont toujours pas réussi à s’entendre sur la répartition des sommes.
« Les clubs, grands et moyens, ont parlé d’une seule voix »
« C’est une étape importante et un pas en avant pour le football français, se félicite Loïc Féry, président et propriétaire du FC Lorient et vice-président du bureau du conseil d’administration de la LFP. Se démarquant de ce qui a pu survenir dans d’autres pays, les clubs professionnels français, grands et moyens, ont parlé d’une seule voix, unis avec l’ambition de la Ligue 1 de devenir top 3 au niveau européen. C’est une étape importante pour le football français. »
En parallèle, les clubs se sont également accordés au sujet de la répartition future des revenus récurrents : les droits télévisés et les recettes issues du numérique. Les droits internationaux de la Ligue 1 ne représentent que 70 millions d’euros par an, très loin de ceux de la Premier League britannique (5,3 milliards de livres sur la période 2022-2025, soit 2,12 milliards d’euros par an).
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L'Humanité
POésie Cent huit auteurs pour dire le monde maintenant
Prescription cultureMuriel SteinmetzCette anthologie du Printemps des poètes réunit 108 poètes francophones contemporains autour de « l’Éphémère », thème de cette édition. Les plus jeunes sont nés dans les années 1990. Les plus âgés dans les années 1930. La plupart des textes sont des inédits. La force des voix féminines est impressionnante. Les nouveaux talents pullulent. De nombreux textes entrent en résonance avec le bruit du monde, d’autres sont décalés. L’ensemble s’offre comme un révélateur de ce qu’est la poésie aujourd’hui. Elle peut être dans la tonalité de l’événement et d’un présent qu’on pensait impensable.
Violence et barbarie sont dénoncées. La révolte, l’espoir, l’inquiétude et la quête de liberté côtoient la pandémie avec ces « étudiants confinés », ces « milliers de malades éphémères intubés ». La menace écologique surgit, avec l’hypothèse d’une « fermeture définitive de la planète ». Le danger nucléaire se lit sur « les meubles couverts de poussière atomique ».
On croise des peintres, Tintoret, Tiepolo, pour ne citer qu’eux, des musiciens comme John Coltrane, Chet Baker. Résonne la voix d’Artaud et se lisent parfois, en creux, les figures d’Aragon, Walser, Pessoa, Walter Benjamin... Souvent bousculée, la langue se mue en chant, voire en cri. Certains vont à la ligne à plaisir, ne craignent plus le vers.
Au fil des pages, nous sommes en gare de Morlaix, à Istanbul, en Chine, dans une rue de Nantes… Sont aussi évoquées les forêts primaires, les neiges plus si éternelles, le permafrost. Internet, Instagram, le casque Sony sans fil disent l’époque connectée.
Les formes sont multiples : « Prose poétique narrative, slam, poésie de la quotidienneté, poésie blanche ou élégiaque, interrogations métaphysiques, lyrisme ordinaire, intertextualité, cut-up, jeux oulipiens, et même, pourquoi pas, queue de comète du surréalisme », écrit Jean-Yves Reuzeau en préface.
printemps des poètes Le Monde
Coupe du monde 2022 : après l’échec de l’Italie à se qualifier, la presse pleure « Nooooooooo »
La défaite de la Squadra Azzurra contre la Macédoine du Nord, jeudi (1-0), qui prive une deuxième fois l’équipe de Coupe du monde, sonne comme un « adieu à une Nazionale perdue à jamais », déplore « La Repubblica ».
Au grand dam de la presse italienne, pour la deuxième fois de suite, la Squadra Azzurra ne participera pas à une Coupe du monde de football. Entre peine, colère et résignation, cette défaite d’1-0 contre la Macédoine du Nord lors d’un match de barrages, jeudi 24 mars, sonne comme un « adieu à une Nazionale perdue à jamais », pour La Repubblica, le grand quotidien de centre gauche.
Quadruple championne du monde (1934, 1938, 1982, 2006) et championne d’Europe en titre, l’Italie n’ira pas au Qatar. Aux yeux de La Stampa, c’était une « prestation désastreuse » . Les joueurs de Roberto Mancini, le sélectionneur, n’ont cadré que cinq tirs sur trente-deux alors que les Macédoniens ont concrétisé une de leurs quatre occasions. A la deuxième minute de la prolongation, l’attaquant macédonien Aleksandar Trajkovski, ex-joueur de Palerme, ville d’accueil du match, marquait le but de la victoire. « Nooooooooo ! », pleure la « une » du quotidien sportif Tuttosport.
« La conséquence d’années de chute libre »
Pas de quoi s’étonner, à en croire La Gazzetta dello Sport : « Le championnat d’Europe que nous avons remporté (en 2020) a été une parenthèse heureuse entre des années de déception en sélection nationale et dans les clubs », en berne sportivement et économiquement. Même son de cloche chez Il Messaggero, la défaite « n’est pas une surprise, mais la conséquence d’années de chute libre ». Le quotidien romain étaye ainsi :
« Nous ne gagnons pas en club de compétitions européennes depuis 2010, une disette aussi longue inédite dans l’histoire des coupes européennes. (…) Ces quinze dernières années, la Serie A s’est effondrée. La chute de la Juve après l’affaire “calciopoli” [scandale d’arbitrage en 2006] puis les désengagements de Berlusconi et Moratti avec les Milanais ont affaibli les grands clubs historiques et sapé les équilibres, fragilisant l’ensemble du championnat. »
Un changement semble s’imposer
Pour le grand journal sportif milanais, l’élimination de l’Italie annonce « un changement de génération » et une « refondation ». En effet, selon La Gazzetta dello Sport, « notre football paie un prix énorme : il lui manque encore une vision et du courage (…). Faire le procès de Roberto Mancini serait une erreur, c’est tout le système qu’il faut revoir », analyse le quotidien sportif. Le contrat du sélectionneur a d’ailleurs été prolongé jusqu’en 2026 l’an dernier, et il semble protégé par sa victoire à l’Euro.
Pourtant, « l’heure des responsabilités » est venue, tonne Il Corriere dello Sport. En dépit des absences au sein de l’équipe (l’attaquant Federico Chiesa, notamment, qui était blessé), le directeur du quotidien sportif romain, Ivan Zazzaroni, un proche du sélectionneur italien, ne lui trouve aucune circonstance atténuante : « Mancini a été l’artisan du triomphe européen, Mancini est le premier responsable de cet échec. »
Dans un communiqué, le patron de la Serie A, Lorenzo Casini, a appelé de ses vœux « une réflexion sérieuse et un profond changement de système ».
Football : l’Italie doit être de nouveau d’attaque pour rallier la Coupe du monde 2022 Le Monde avec AFP
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Le Figaro
Covid-19 : 143.571 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Le nombre de malades du Covid-19 proche du record au Royaume-Uni, plus de 3000 classes fermées en France, l'Australie introduit une quatrième dose pour les plus de 65 ans ... Le Figaro fait le point ce vendredi 25 mars sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.
Lire le dossierCovid-19 : la pandémie de coronavirus en chiffres et en infographies
20.616 patients hospitalisés en France
112 personnes sont mortes du Covid ce vendredi, selon le dernier bilan de Santé publique France. La pression sur les hôpitaux était en légère baisse par rapport à la veille. 20.616 patients sont actuellement hospitalisés (contre 20.654 jeudi), dont 1488 personnes arrivées ces dernières 24 heures. 1489 malades sont traités en services de soins critiques, contre 1523 la veille. 143.571 nouveaux cas ont également été détectés ce vendredi, contre 148.635 la veille. Le taux de positivité des tests continue d'augmenter et s'élève désormais à 28,8%.
À lire aussiUn variant «Deltacron» détecté en France
Plus de 3000 classes fermées
Vendredi, le ministère de l'Éducation nationale a fait état de 3080 classes fermées pour raison de Covid en France, contre 3184 une semaine plus tôt, un chiffre en légère baisse, quand les cas de Covid, eux, augmentent. Le ministère recense 81.424 élèves cas Covid confirmés contre 52.669 élèves la semaine dernière. Du côté des personnels, le nombre de cas augmente aussi: 10.201 cette semaine contre 6199 la semaine dernière. «On sait que ces chiffres ne sont pas bons car sur le terrain, le nombre de cas positifs au Covid ne fait qu'augmenter depuis une semaine chez les élèves et les profs, c'est reparti pour un tour», s'inquiète Guislaine David, la secrétaire générale du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire.
Et qui dit cas de Covid dans la classe dit retour préconisé du masque. «On se retrouve alors avec des élèves qui le portent de nouveau et d'autres non. Certains enfants n'y comprennent plus rien», lance Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. Les directeurs d'école, très exposés depuis le début de la crise sanitaire, sont à nouveau dans une «position délicate» où ils doivent «habilement» inciter les familles à remettre le masque en cas de cas positif dans une classe, soulève Olivier Flippo, à la tête d'une école élémentaire à Cergy (Val-d'Oise).
À lire aussiCovid-19: à La Rochelle, un centre de dépistage intégré à l’école
Royaume-Uni: le nombre de malades du Covid-19 proche du record
Le nombre de personnes infectées par le Covid-19 au Royaume-Uni, où la plupart des restrictions ont été levées, tutoie son record dans une relative indifférence, selon des estimations publiées vendredi. Sur la base d'un échantillon représentatif de la population, le Bureau national des statistiques (ONS) estime que 4,26 millions de personnes étaient atteintes par le virus la semaine dernière contre 4,3 millions la première semaine de l'année, le maximum depuis le début de la pandémie, pour une population de 67 millions d'habitants.
Mettant en avant le rôle du sous-variant BA.2 d'Omicron, encore plus contagieux, dans la forte reprise de l'épidémie, l'ONS estime qu'une personne sur 16 était atteinte par le virus en Angleterre. La proportion est la même pour le Pays de Galles, tandis que le rapport est de 1 sur 17 en Irlande du Nord et 1 sur 11 en Écosse. Le Royaume-Uni figure parmi les pays européens qui aux yeux de l'Organisation mondiale de la santé ont levé «trop brutalement» leurs mesures pour lutter contre la propagation du virus et se retrouvent confrontés à une nette remontée des cas sous l'effet du sous-variant BA.2.
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L'Australie introduit une quatrième dose pour les plus de 65 ans
Le ministre de la Santé, Greg Hunt, a déclaré que la dose supplémentaire serait disponible à partir du 4 avril pour les personnes ayant reçu une troisième dose au moins quatre mois auparavant. La dose de rappel «est votre meilleure protection contre les effets les plus graves du Covid et peut vous protéger contre» les effets à long terme du coronavirus, a-t-il souligné. Celle-ci sera en priorité à destination des groupes vulnérables: les personnes âgées de plus de 65 ans, les personnes indigènes de plus de 50 ans, les personnes immunodéprimées et les résidents de maisons de retraite. L'Australie a enregistré ces derniers jours plus de 50.000 cas quotidiens par jour, soit environ le double de cas recensés un mois plus tôt attribués en partie à la montée d'un variant plus contagieux d'Omicron.
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L'assemblée générale de l'Iata au Qatar plutôt qu'en Chine, en raison des restrictions sanitaires
L'association du transport aérien international (Iata) a annoncé vendredi que sa prochaine assemblée générale en juin aurait lieu au Qatar plutôt qu'en Chine, en raison des restrictions de déplacement liées à l'épidémie de Covid-19 dans ce pays. «Nous sommes profondément déçus de ne pas pouvoir nous retrouver à Shanghai comme initialement prévu», a déclaré le directeur général de l'Iata, Willie Walsh, cité dans un communiqué. La décision de changer de lieu «reflète les restrictions persistantes de voyages vers la Chine, liées au Covid-19», a développé l'organisation. L'Iata fédère quelque 290 compagnies représentant 83% du trafic aérien mondial. Lors de sa précédente assemblée générale, en octobre 2021 à Boston (États-Unis), elle avait adopté l'objectif d'une «neutralité carbone» de ses membres à l'horizon 2050.
Covid-19 : 24.179 nouveaux cas en 24 heures, 162 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés
Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous passerons à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.
Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars
Cette année, le printemps démarre le dimanche 20 mars. Il démarrera même régulièrement le 19 mars à partir du milieu du siècle, mais plus jamais le 21 avant... 2102. Le Figaro vous explique pourquoi.
Le Monde
Cicatrices et mémoires blessées
Tribune. Nous sommes 39 % de jeunes Français de 18 ans à 35 ans ayant un lien familial avec la colonisation et la guerre d’Algérie, emplis de récits ou de silences assourdissants qui nous furent imposés ; 39 % à nous questionner aujourd’hui sur nos identités respectives, nourries d’histoires familiales encore troubles, d’un rapport à la France parfois malmené, d’identités trop souvent rabaissées.
Durant la période qui court – entre le 19 mars, soixante ans après les accords d’Evian qui devaient mettre fin à la guerre d’Algérie, et le 5 juillet, date anniversaire de l’indépendance de l’Algérie –, chacun d’entre nous portera une attention particulière à la parole publique. Cette parole qui a tant de fois dévoyé nos mémoires, au profit de la division de nos parents ou de celle de nos grands-parents entre eux, mais aussi avec le reste de la société française.
Les 60 ans des accords d’Evian : « En 1962, l’Algérie vivait le temps des possibles »Plus encore, nous porterons une attention toute particulière à la parole de l’Etat, celle qui n’a jusqu’à présent jamais posé les mots justes, ou porté d’actions assez fortes pour contrecarrer les nostalgiques et les marchands de fantasmes racistes et antisémites.
Alors que de nombreux pas ont été réalisés ces derniers mois pour apaiser chacune des mémoires, certaines vérités n’ont pas encore été dites. Notre pays porte en lui les cicatrices de cette période. Des mémoires blessées pour lesquelles l’Etat se doit de regarder l’histoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie avec courage et lucidité.
Le président de la République l’a écrit : « L’enjeu est de bâtir la France de nos enfants, pas de ressasser la France de notre enfance. » Alors, que pouvons-nous attendre, nous, descendants d’indépendantistes algériens, d’appelés, de harkis, de juifs d’Algérie, de militaires, de pieds-noirs ou d’immigrés, de ces célébrations du soixantenaire ?
« Entre les barbelés, les enfants de harkis du camp de Bias dribblent pour échapper à la folie postcoloniale »Bien souvent, certains nous expliquent que traiter de cette histoire serait trop risqué, que dire une vérité pour les uns froisserait les autres, qu’en période électorale, ce serait jouer avec le feu et que surtout, en cette période trouble pour l’Europe, tous les efforts doivent se tourner vers l’Ukraine.
Mais qu’y a-t-il aujourd’hui de plus risqué en France que de se voir à nouveau imposer le silence, par une frange de la société qui refuse encore de regarder l’histoire en face ? Qu’y a-t-il aujourd’hui de plus risqué que de laisser la possibilité à certains de rejouer encore et toujours, au travers de leur refus du vivre-ensemble, une vengeance au sein de notre propre société ? Jusqu’à quand faudra-t-il attendre pour que la totalité des faits soit enfin reconnue ? Jusqu’à quand notre société restera encore engluée dans ce passé qui refuse au présent l’égalité réelle de tous ses citoyens ?
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Le Figaro
Réfugiés ukrainiens: ces Français qui ouvrent leur cœur et leur foyer
Stéphane KovacsGRAND RÉCIT - Dans le Pas-de-Calais, ils ont mis sur pied un dispositif d’aide aussi généreux qu’efficace.
Envoyée spéciale dans le Pas-de-Calais.
Il y a cette directrice d’école qui active Google traduction après chaque phrase pour qu’Alisa comprenne les consignes. Ce couple de boulangers qui, après avoir offert des vacances chaque été à une fillette de Tchernobyl, héberge aujourd’hui la jeune femme avec quatre de ses proches. Cette villageoise, qui a déniché une recette de biscuits ukrainiens sur internet, et en a confectionné des dizaines, enrubannés de jaune et bleu. Cette quadragénaire ukrainienne, mariée à un Français, qui est allée chercher des compatriotes en Pologne, et a laissé une affichette à la gare de Cracovie: «Si quelqu’un veut venir à Ham-en-Artois».
Alors que le pays s’apprête à accueillir 100.000 réfugiés ukrainiens et que les Français se mobilisent sur tout le territoire, dans la plaine audomaroise, autour de Saint-Omer, c’est un extraordinaire élan de solidarité qui s’est levé. Estimant que les pouvoirs publics tardaient un peu trop à réagir, de généreux Pas-de-Calaisiens ont monté tout un dispositif pour acheminer, accueillir, puis aider les exilés à se reconstruire: 108 réfugiés ont déjà été répartis dans quelque 25 familles, tandis qu’un nouvel arrivage est prévu la semaine prochaine.
«Une très grosse logistique»
Ancienne consultante franco-américaine, Mary Meaney a tenté de mobiliser les autorités dès le début de la guerre: «Ils ne savent pas faire venir des bus? Eh bien nous, on va le faire!», s’est mis en tête cette mère de six enfants. S’appuyant sur l’association des Amis de la fondation Saint-Omer valeurs transatlantiques, elle fait affréter, à la mi-mars, un premier car de 71 places. Aménage des chambres et un dortoir dans sa ferme. Et mobilise son réseau pour collecter vivres, vêtements, jouets ou ordinateurs. «Une très grosse logistique, où l’on traite tous les sujets, des papiers à l’accompagnement psychologique, souligne Édouard-François de Lencquesaing, qui héberge dix personnes dans sa propriété de Quiestède. Il y a de temps en temps des grains de sable administratifs, mais à chaque fois on se démène pour trouver une solution, et on apprend en avançant.» Son épouse, Sarah, est chargée des dons financiers. «La seule manière pour que ça marche, c’est que tout le monde s’y mette!», clame-t-elle.
Il y a de temps en temps des grains de sable administratifs, mais à chaque fois on se démène pour trouver une solution
Au «centre de commandement», à la ferme d’Ecou, à Tilques, 1110 habitants, Mary Meaney a transformé l’étable en centre de tri, où s’activent les bénévoles de la Croix-Rouge, d’Emmaüs et des Restos du cœur. «On n’a quasiment que des femmes et des enfants, indique-t-elle. Un homme handicapé, dont la femme a un cancer. Et onze petits orphelins, qu’un pasteur nous a confiés. On voulait les plus vulnérables: ces gens-là, on ne peut pas les laisser dans un camp à la frontière!» Sur la porte de sa salle à manger, elle a collé des Post-it au nom de toutes les bonnes volontés. Des villageoises s’occuperont des cours de français. Une coiffeuse propose ses services. Un agriculteur apportera du lait trois fois par semaine. Les scouts sont venus animer des jeux dans le parc. Emily Meaney, 19 ans, a créé un site, solidariteukraine.org, pour collecter dons et offres diverses. Quant à Lucy, la cadette, 9 ans, elle a tenu à figurer dans l’organigramme: «essayer d’être sage et sourire», s’est-elle donné pour mission…
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Depuis sa jolie mairie de briques rouges, dont il a converti la salle des mariages en pièce de stockage de vêtements, avec l’isoloir pour cabine d’essayage, Patrick Bedague applaudit: «Nous, les collectivités, le temps de prendre une décision et de l’appliquer, y a tout un tas de règles à respecter, ça prend du temps!, souligne l’élu. On a apporté le côté logistique, on a fait le lien avec l’agglo. On a fait placer un arrêt de bus juste devant la ferme d’Ecou, pour que les gens puissent emprunter - gratuitement - la navette. Et puis il y a sept familles d’accueil qui se sont proposées! Tout ça a créé de nouveaux liens alors que, depuis deux ans, avec le Covid, on se côtoyait très peu…» Autre prouesse, neuf clubs de la région, du Rotary au Lion’s en passant par le Club 41, ont pour la première fois uni leurs forces pour apporter un peu de réconfort aux nouveaux arrivants.
Une chaîne de solidarité
À quelques kilomètres de là, à Roquetoire, Betty et Pascal Marquis ont retrouvé Valeriya, leur «fille de cœur», qu’ils ont connue en 2013, par le biais d’une association d’aide aux enfants malades de Tchernobyl. «On ne pouvait pas continuer à se demander chaque matin: “Est-ce qu’elle vit encore?”, s’épanche la boulangère, bientôt à la retraite. Alors quand sa mère m’a demandé si elle pouvait venir avec son amie et les enfants, j’ai ditoui, bien sûr! Cet après-midi, j’ai emmené tout le monde à la plage, grâce à la voiture prêtée par l’ancien maire. J’ai tout de suite mis les photos sur Facebook. Et quand on a vu les likes des papas, on a soufflé: ouf, ils sont encore en vie!»
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Autour des exilés, tout le village a créé une chaîne de solidarité. «Demain matin, une cliente viendra leur donner des cours, annonce Betty. D’autres nous ont offert des bons d’achat ou des cartes de tickets-restaurants. Un copain gendarme s’occupe de la partie administrative. Sa femme, qui tient un pressing, lavera nos draps gratuitement. Et hier, comme j’achetais des habits à la petite, une dame m’a tendu un billet“pour qu’elle soit belle à l’école”…»
Au lycée polyvalent Vauban, à Aire-sur-la-Lys, quatre ados bénéficieront d’un emploi du temps aménagé pour leur permettre de suivre des enseignements en anglais, tout en poursuivant leurs cours en visio avec leurs profs restés en Ukraine. Plus loin, à Isbergues, «en trois jours, on a nettoyé et équipé deux logements vacants, raconte le maire, David Thellier. Télé d’occasion, frigo plein, on a poussé le détail jusqu’au petit bouquet de jonquilles sur la table».
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En «pleine saison des endives», l’arrivée des Ukrainiens tombe à pic pour la ferme de Jérôme Wavrant. «On est à la recherche perpétuelle de saisonniers!, peste l’agriculteur. On s’aperçoit que les Français n’ont pas forcément envie de travailler longtemps: ils font la période des choux-fleurs, par exemple, et ça leur remet les compteurs à zéro pour leurs droits sociaux…» Inna et Natalia ont donc renoncé à leurs longs ongles vernis pour nettoyer et trier les endives à la chaîne. «On s’est dit que si elles font ce sacrifice, c’est qu’elles veulent s’impliquer!, se réjouit le patron. Elles ont déjà trouvé la cadence. Et si elles repartent avec une petite cagnotte, on sera contents!»
Le plus long terme
Un immense drapeau jaune et bleu est accroché à leur clôture. À Ham-en-Artois, chez Natalia et Daniel, la salle de ping-pong est envahie de cartons et de sacs de vêtements. «Le premier jour de la guerre, toute ma petite vie a basculé, raconte la Franco-Ukrainienne, qui a ramené sa mère, sa meilleure amie et son fils, ainsi qu’«une femme qui pleurait». Chez nous, c’est comme un sas de décompression. On a été jusqu’à 17 à la maison! Et j’ai encore eu un appel ce matin, d’une personne qui a vu mon message à la gare de Cracovie…»
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Ses collègues lui ont offert 29 jours de RTT, afin qu’elle puisse se consacrer à ses compatriotes. Daniel, lui, conduit les enfants à l’école. Quant à Larissa, la grand-mère, elle a déjà semé des carottes dans le jardin, et prépare des potées au chou pour tout le monde. André et son épouse, sexagénaires, voulaient aussi «prendre leur part». Depuis une semaine, ils hébergent Julia, ingénieur en électricité, qui passe ses journées sur son ordinateur, depuis leur véranda, à essayer de remettre en état le réseau électrique de son pays.
«On a chacun notre dictionnaire à la main, sourit André. On fait attention à pas regarder le journal télévisé devant elle: son mari et son fils sont restés à Kiev… On est prêts à l’héberger le temps qu’il faudra, on lui laissera même la maison quand on partira en vacances.» Julien, grand sportif, a monté la «p’tite trotte ukrainienne»: un «challenge sportif connecté, explique-t-il, où chacun s’inscrit pour au moins 3 euros, afin de parcourir une petite partie des 2 226 km qui séparent Ham de Kiev». L’argent récolté - plus de 2500 euros pour l’instant - servira à aider les familles d’accueil sur le plus long terme.
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Car il faut penser à la relève. «Ce qui est important, c’est d’inscrire la démarche dans la durée, pointe François Decoster, maire de Saint-Omer. La ville accueille déjà beaucoup de mineurs isolés. Notre capacité n’est pas infinie. Mais, avec le sous-préfet, on s’organise pour trouver 200 places dans l’Audomarois. J’ai déjà eu un appel d’une famille hébergeante qui a demandé un relais. Dans quelques semaines, il faudra faire un état des lieux…»
La maman de la petite Alissa a appris, le lendemain de son arrivée, que son mari était mort au front. Elle refuse de le croire. «Je m’inquiète également pour Anna, qui a fait 15 heures de marche par - 6 °C avec son nouveau-né dans les bras, soupire Mary Meaney. Je n’ose lui demander si elle a des nouvelles de son mari. Il va falloir prévoir un accompagnement psy pour les familles d’accueil, car leurs angoisses, on les vit aussi.»
Entre les démarches administratives, les problèmes de santé et la gestion du quotidien, de multiples questions se posent aux hôtes français. «Il faut les emmener à Arras pour qu’ils récupèrent leurs papiers, à Calais pour toucher l’allocation pour demandeur d’asile (ADA), maugrée la boulangère, Betty Marquis. Je vais devoir prendre une demi-journée, et ça leur fera aussi une demi-journée de paie en moins! Et la CMU, vous pensez pas qu’on pourrait régler ça par mail?» Le concept de «familles de repli» vient d’être créé pour suppléer celles qui veulent souffler. Mais la bonne nouvelle, c’est surtout que le modèle audomarois fait école: un groupe vient de se créer à Dunkerque, tandis qu’un autre se constitue à Aix-en-Provence.
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POLITIQUE EN FAMILLE (3/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.
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RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.
Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France
EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.
Le Monde
Soixantième anniversaire des accords d’Evian : Macron opte pour une commémoration apaisée
Durant son quinquennat, le chef de l’Etat a fait de l’Algérie un axe fort de sa politique mémorielle. Lors de la cérémonie samedi à l’Elysée, il a évité le sujet de la colonisation.
Chacun a ses souvenirs. Une couleur, une odeur, une douleur. Chacun a ses souffrances. Différentes, taiseuses, brûlantes. Chacun a son Algérie. Dans la tête, dans le cœur, dans le sang. « Vos histoires sont toutes incomparables. Elles sont toutes singulières. Elles sont toutes irréductibles », leur a lancé Emmanuel Macron. Samedi 19 mars, à 12 h 28, soixante ans jour pour jour après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au lendemain de la signature des accords d’Evian, qui mettent fin à plus de sept années de conflit entre la puissance coloniale et le Front de libération nationale (FLN), le président de la République a choisi de convier – et rassembler – à l’Elysée différents témoins qui portent en eux les blessures de la guerre d’Algérie.
Il y a eu des rapatriés, des militaires, des appelés, des harkis, des familles de disparus, des indépendantistes ou des militants contre l’indépendance et des juifs d’Algérie. Ces mémoires ont accepté – certains ont refusé l’invitation comme l’ambassadeur d’Algérie – de se retrouver ensemble au cœur du palais de la République pour commémorer une date, loin de faire l’unanimité, mais « symbole de vies bouleversées par la guerre d’Algérie et ses conséquences de blessures vives et de fractures entre les acteurs d’un même drame », a résumé Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants.
Avant de prendre la parole, le chef de l’Etat a tenu à les écouter en permettant à quatre d’entre eux de dire quelques mots. Jean-Pierre Louvel, un appelé du contingent, Lalia Ducos, une Algérienne indépendantiste, Messaoud Guerfi, un harki, et Marie-Rose Antoine, une pied-noir d’origine espagnole, ont raconté leur guerre d’Algérie devant le chef d’état-major Thierry Burkhard.
« La matrice d’une grande partie de nos traumatismes »
Le symbole est fort : quatre mémoires, parfois rivales, assises côte à côte, se succèdent. Les récits de quelques minutes se multiplient, se mélangent, se conjuguent aussi. L’émotion est là, l’Algérie aussi, bien présente dans la salle des fêtes de l’Elysée. On sent la nostalgie, le mal de ne plus y être pour certains et l’épreuve qu’a été ce conflit. « Je voulais rassembler aussi toutes ces mémoires et nous permettre d’avancer dans cette histoire et sa transmission pour nous-mêmes et pour notre avenir. Alors, pendant ces quelques années, j’ai tenu beaucoup de mains, je ne les lâcherai pas et j’ai un rêve : c’est qu’elles se tiennent les unes les autres », leur a répondu Emmanuel Macron.
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Le Figaro
Guerre en Ukraine : l'armée russe annonce qu'elle va désormais se concentrer sur l'est du pays
Selon l'état-major russe, les objectifs initiaux ont été atteints dans l'Ouest. Le gros des efforts va désormais être consacré à «la libération du Donbass».
La Russie a dit vendredi vouloir désormais concentrer ses efforts sur la «libération» de l'est de l'Ukraine et reconnu la mort de 1351 de ses soldats depuis le début de son offensive militaire en Ukraine. «Les principaux objectifs de la première phase de l'opération ont été remplis. Les capacités de combat des forces ukrainiennes ont été réduites de manière importante, ce qui permet (...) de concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass», déclaré l'adjoint au chef de l'état-major russe Sergueï Roudskoï.
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Les principales avancées de la Russie ont eu lieu dans l'est et le sud de l'Ukraine, mais elle n'a pas conquis de grandes villes. Le Donbass ukrainien est contrôlé en partie depuis 2014 par des séparatistes pro-russes. Juste avant l'offensive du 24 février, la Russie avait reconnu leur indépendance, et a lancé son intervention militaire dans le but officiel de les protéger d'un «génocide» orchestré par le pouvoir ukrainien.
«1351 militaires ont été tués et 3825 blessés», a en outre déclaré l'adjoint au chef de l'état-major russe lors d'un point de presse. Le précédent bilan officiel de Moscou, datant du 2 mars, annonçait la mort de 498 soldats russes en Ukraine. Kiev, de son côté, fait état de pertes beaucoup plus lourdes dans les rangs de l'armée russe.
La livraison d'armes à l'Ukraine, une «grosse erreur»
Sergueï Roudskoï a également qualifié de «grosse erreur» la livraison d'armes à Kiev par les pays occidentaux. «Cela prolonge le conflit, augmente le nombre de victimes et n'aura aucune influence sur l'issue de l'opération» a-t-il déclaré. Il a en outre ajouté que la Russie «répondrait en conséquence» si l'Otan mettait en place une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine, ce que Kiev réclame sans succès depuis plusieurs semaines.
Par ailleurs, la Russie a accueilli 419.736 réfugiés originaires de l'est de l'Ukraine depuis le début de l'opération, a déclaré Mikhaïl Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, lors de la même réunion avec la presse.
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«L'armée russe va continuer de mener cette opération militaire spéciale jusqu'à ce que tous les objectifs soient atteints», a de son côté affirmé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. Le Kremlin a dit vouloir «dénazifier» et «démilitariser» son voisin pro-occidental.
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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.
Le Monde
Les 60 ans des accords d’Evian : les pieds-rouges ou la solidarité internationaliste
Après l’indépendance de l’Algérie, en juillet 1962, quelques dizaines de milliers de militants français anticolonialistes affluent dans le pays pour « réparer les dégâts » de la guerre. S’ils ont « le cœur à gauche », la majorité d’entre eux n’ont aucune attache partisane.
Longtemps, les pieds-rouges n’ont pas existé. Invisibles, inaudibles, absents des romans nationaux où ils n’avaient pas place. A l’inverse des pieds-noirs, dont l’exode spectaculaire a marqué les esprits et la culture française, l’arrivée de ces jeunes Européens dans l’Algérie indépendante est passée presque inaperçue. Pas d’Albert Camus ni d’Enrico Macias parmi eux. Hormis quelques figures de la lutte anticoloniale, comme celle du communiste Henri Alleg, auteur de La Question (Minuit, 1958), ou celle de la « porteuse de valises » Hélène Cuenat, évadée de la prison de la Petite Roquette, en février 1961, et que la presse française avait baptisée « la Tigresse », aucun de ces extravagants migrants, emplis de curiosité et d’espérance dans la révolution algérienne, soucieux de « réparer les dégâts » de la guerre et du colonialisme, n’est célèbre, ni même connu. Certains le deviendront plus tard, mais pour d’autres raisons, à l’instar d’un Gérard Chaliand ou d’une Marceline Loridan. En cet été 1962, l’« été Far West », selon le mot du médecin militant Michel Martini, personne ne les remarque.
"La Question" d'Henri Alleg, histoire d'un manuscritLe terme de pied-rouge a-t-il été inventé par l’écrivain Kateb Yacine, soucieux de célébrer l’« homme nouveau », version algérienne, ou par le journaliste Edmond Brua, raillant ces « bolcheviques » débarquant à Alger, à contre-courant des pieds-noirs, dans un pays dont ils ne savent rien ? Son origine demeure obscure. Drôle de nom, en tout cas, que celui de pied-rouge – drôles de gens surtout !
Une tribu hétéroclite
Pour commencer, ils ne sont pas nombreux : quelques dizaines de milliers, tout au plus, chacun jalousement attaché à son lien singulier avec l’Algérie. S’ils ont « le cœur à gauche », ces anticolonialistes sont rarement des têtes politiques, ni des militants chevronnés. Médecins, instituteurs, agronomes, étudiants, artistes ou journalistes, certains ont déserté l’armée française ou se sont insoumis, quelques-uns ont fait partie des réseaux de soutien au Front de libération nationale (FLN), d’autres sont des syndicalistes ou des membres d’associations chrétiennes.
Cette tribu hétéroclite compte en son sein des communistes et quelques trotskistes. Mais la majorité n’a aucune attache partisane. « La révolution, à l’époque, on ne pouvait pas la faire en France », expliquera Eugénie Dubreuil. Issue d’une famille modeste de province, la jeune femme est alors membre de la Fédération anarchiste. « La France, c’était Charonne, c’étaient les Algériens jetés à la Seine, ce pourrissement de la vie politique, cet étouffement ! Moi, j’avais envie de vivre, d’avancer. C’est surtout ça, je crois, qui m’a convaincue d’aller en Algérie. L’envie de vivre, oui ! Plus que la révolution. » Elle fera le saut en 1963, rejoignant son amoureux, Georges Chatain, reporter à l’hebdomadaire Révolution africaine, alors dirigé par l’avocat Jacques Vergès. Eugénie Dubreuil devient enseignante à l’Ecole des beaux-arts d’Alger.
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L'Humanité
Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »
EntretienL’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.
Cyprien BogandaContrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.
Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?
L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.
Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.
En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.
Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).
Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?
Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.
Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.
Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?
Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.
Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.
Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?
Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.
Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.
michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite Le Monde
Les 60 ans des accords d’Evian : Emmanuel Macron veut continuer à « apaiser » les mémoires de la guerre d’Algérie
Lors de son discours, samedi, le chef de l’Etat a fait valoir que cette date, contestée par certains de ses opposants à la présidentielle, n’était « ni le début de la paix ni la fin de la guerre », mais « un jalon » qui « ne peut être renié ».
Il compte continuer sur la voie ouverte depuis cinq ans pour réconcilier les mémoires douloureuses de la guerre d’Algérie. « Il y aura immanquablement des moments d’énervement, mais nous y arriverons », a plaidé Emmanuel Macron samedi 19 mars, lors de son discours proclamé à l’Elysée, dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire des accords d’Evian.
Le chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, a, en effet, affirmé qu’il entendait continuer à « tendre la main » aux autorités algériennes, même si les initiatives prises depuis le début de son quinquennat n’ont pas permis d’améliorer durablement les relations avec Alger.
Guerre d’Algérie : le kaléidoscope mémoriel d’Emmanuel MacronLe 19 mars 1962, « un jalon » qui « ne peut être renié »
M. Macron prenait la parole devant les 200 invités réunis lors d’une cérémonie, à laquelle n’assistait justement aucun représentant officiel algérien. Pour l’occasion, une centaine de lycéens et de collégiens étaient, en revanche, présents, ainsi que des témoins de toutes les mémoires du conflit : appelés, combattants indépendantistes, harkis et rapatriés.
« Beaucoup me diront : vous faites tout cela, mais vous n’êtes pas sérieux parce que l’Algérie ne bouge pas. (…) Tous mes prédécesseurs ont été confrontés à la même chose », a déclaré Emmanuel Macron, avant d’ajouter : « Je pense que le jour viendra où l’Algérie fera ce chemin ».
Lors de son discours, il a souligné que cette date de commémoration du 19 mars, contestée par plusieurs porteurs de mémoire du conflit et certains de ses opposants à l’élection présidentielle, « ne fut ni le début de la paix ni la fin de la guerre » mais « fut un jalon » qui « ne peut être renié ».
Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires Il est également revenu sur l’ensemble des gestes mémoriels qu’il a engagé depuis le début de son mandat en faveur de la reconnaissance des différentes mémoires du conflit, notamment sur les recommandations émises par le rapport de l’historien Benjamin Stora, spécialiste de la colonisation et de la guerre d’Algérie.
Depuis 2018, le chef de l’Etat a ainsi reconnu la responsabilité de l’armée française dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin et dans celle de l’avocat nationaliste Ali Boumendjel, durant la bataille d’Alger en 1957. Il a aussi reçu séparément des représentants des harkis et des pieds-noirs à l’Elysée, et qualifié d’« impardonnable pour la République » la tuerie de la rue d’Isly à Alger, qui a eu lieu le 26 mars 1962.
Vendredi, le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré que le dossier mémoriel entre les deux pays devait « inévitablement être traité d’une manière responsable et équitable dans un climat de franchise et de confiance ». Mais les « hideux crimes de la colonisation ne seront pas oubliés et ne sauraient être frappés de prescription », a-t-il prévenu dans un message à l’occasion de cet anniversaire, célébré en Algérie comme une « fête de la Victoire ».
Un dossier qui s’invite dans la campagne présidentielle
A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, ce dossier mémoriel s’est aussi imposé aux autres candidats. Depuis le Loiret, la candidate du RN, Marine Le Pen, a réaffirmé que, selon elle, « la colonisation avait contribué au développement de l’Algérie ». « Sous le mandat d’Emmanuel Macron, l’histoire n’est pas équilibrée. Tant qu’il reste comme seule politique de passer sa vie à s’excuser sans rien demander en contrepartie à un gouvernement algérien qui ne cesse d’insulter la France, (…) on n’arrivera pas à cet équilibre », a-t-elle jugé.
Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paixLa candidate s’oppose au maintien de la date du 19 mars 1962 pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie, tout comme Valérie Pécresse, prétendante à l’Elysée des Républicains. Cette dernière s’est engagée, vendredi, à trouver « une autre date » de commémoration, car « 80 % des victimes civiles sont tombées après les accords d’Evian », a-t-elle déclaré. Eric Zemmour a revendiqué vouloir établir une relation avec l’Algérie « dans le respect mais sans repentance » et promis de mettre fin aux « accords migratoires » convenus avec le pays en 1968, dans une tribune publiée dans Le Figaro.
Anne Hidalgo, candidate du PS, tenait, en sa qualité d’édile de Paris, la tête de la cérémonie d’hommage de la capitale à toutes les victimes de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc, au cimetière du Père-Lachaise.
Le candidat communiste Fabien Roussel a, lui, commémoré cette date dans un message vidéo. « Soixante ans plus tard, nous n’oublions pas ce jour si important pour la paix et tous les efforts qu’il a fallu déployer pour qu’il arrive », déclare-t-il. Le prétendant à l’Elysée du PCF plaide pour que « s’instaure une ère nouvelle », « de confiance », entre les deux pays et « que la vérité soit totalement faite sur les crimes du colonialisme ».
« Parti d’Algérie en juillet 1962, mon grand-père, Marcel, savait qu’en France rien ni personne ne les attendait » Le Monde avec AFP
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L'Humanité
Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix
Premier planRetraites Entre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.
Cécile RousseauCyprien BogandaQu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.
Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (voir aussi l’entretien ci-contre). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »
Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.
Miser sur la formation et l’embauche des jeunes
Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.
Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »
L’usine à gaz du compte professionnel de prévention
Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci. Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.
Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos décalé… » En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.
réforme des retraitesEmmanuel Macronfinancement des retraitesRetraite à 60 ans Le Monde
Les 60 ans des accords d’Evian : une indépendance assombrie par l’« été de la discorde »
En juillet et août 1962, la course au pouvoir déchire dans des combats meurtriers le mouvement nationaliste algérien.
« Sebaâ snine barakat ! » (« sept ans ça suffit ! »). Les 29 et 30 août 1962, les Algériens descendent dans les rues du pays. Dans la journée du 29, de violents affrontements ont opposé, entre elles, des unités qui se revendiquent de l’Armée de libération nationale (ALN) à Alger et dans le centre du pays. L’insécurité s’installe dans la capitale. La guerre civile guette. Martyrisée après huit années de guerre, la population est à bout.
Ces jours sanglants sont l’aboutissement de dissensions que connut le Front de libération nationale (FLN) au cours de la guerre et qu’il ne parvint jamais à surmonter, sans projet politique homogène – au-delà de la libération du pays – et écartelé entre plusieurs centres de décision : une direction basée à l’extérieur du pays ; des régions militaires autonomes (wilayas) en Algérie. Son objectif ultime atteint, l’indépendance, un autre conflit débute : celui de la course au pouvoir entre la poignée d’hommes qui, en 1954, se sont lancés dans le pari fou d’affronter militairement la puissance coloniale après plus de cent vingt ans d’occupation.
Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paixTrois mois plus tôt, en mars 1962, alors que le cessez-le-feu issu des accords d’Evian entre en vigueur, les maquis de l’intérieur sortent exténués de la guerre. Leurs effectifs ont été décimés. Un quart seulement des combattants qui ont rejoint l’ALN entre 1954 et 1962 a survécu. « Ceux qui ont traversé la guerre étaient des survivants », racontera plus tard le commandant Azzeddine, l’un des cadres de la wilaya IV (centre du pays) qui, de retour dans les maquis au début de l’année 1962 après un exil en Tunisie, est marqué par l’ampleur des pertes subies dans le djebel. « Mais mon Dieu, ils sont donc tous morts ? […]. Nos maquis se sont affaiblis, je n’ai jusqu’à présent croisé que des embryons de sections disséminés dans la nature », écrira-t-il dans ses mémoires.
Une rancœur tenace
L’ALN ne comptait plus alors qu’à peine 10 000 hommes en armes après sept ans de combats dans des conditions épouvantables. La « bataille d’Alger », en 1957, a porté au cœur de la capitale la sale guerre et la répression à son paroxysme, avec des milliers de morts et de disparus. L’organisation indépendantiste y a perdu des cadres politiques ou intellectuels de premier rang, tels que Larbi Ben M’hidi.
Les chefs politiques survivants sont contraints à l’exil. C’est le début de la coupure entre la direction du FLN – « l’Extérieur » – et une Algérie combattante isolée par la construction de barrages électrifiés aux frontières et coupée de renforts et d’armes. Beaucoup de partisans, ayant le sentiment d’avoir été abandonnés, nourriront une rancœur tenace à l’égard de « ceux des frontières ».
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Le Monde
L’Algérie est partout aujourd’hui
Tribune. Ce n’est plus mon histoire, mais c’est encore la mienne. Pour moi, le 19 mars sonne de façon paradoxale. Je n’étais pas né et pourtant, chaque année, je ressens le besoin de penser à ce qu’il s’est passé à ce moment-là. Sans doute parce que mon père est né un 18 mars et qu’il y a comme une continuité entre les deux événements : l’histoire de mon père et l’histoire de son pays, qui est aussi le mien. Pour moi, les deux sont liés et leur lien relève de l’évidence. Or, ça ne l’est plus, ou ça ne l’a même jamais été pour beaucoup d’autres, comme moi Français d’origine algérienne.
Chez nombre de « jeunes », enfants ou petits-enfants de l’immigration algérienne, la distance qui sépare la représentation exaltée, fantasmée, du pays d’origine de leur connaissance réelle de sa culture et de son histoire, est souvent considérable.
Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires Il y a beaucoup de raisons à cela, mais reconnaissons-le : en France, pour de nombreux enfants issus de l’immigration algérienne, le 19 mars 1962 ne signifie plus grand-chose. A peine est-ce un bruit sourd qui remonte chaque année à la surface, un grondement que l’on entend de loin et auquel, après avoir tendu l’oreille un instant, on ne prête plus attention.
Cela interroge : comment un événement aussi central dans notre histoire récente que la fin de la guerre d’Algérie, mais aussi au sein de nos familles, a-t-il pu ainsi passer à la trappe de nos mémoires ?
Il me semble d’abord que, malgré la mobilisation de nombreuses associations et personnalités engagées, malgré le travail considérable des historiens, nous sommes encore en France, en 2022, les victimes collectives et collatérales de ce que Benjamin Stora appela en 1991, dans un livre qui fit date, La gangrène et l’oubli.
Trente ans après, au fond, très peu de choses ont changé. Le 19 mars – en réalité l’ensemble de la guerre d’Algérie et plus encore la colonisation de ce pays par la France – demeure pour nombre de jeunes Français d’origine algérienne un phénomène évanescent et parfois même davantage : un trou noir, un vaste silence.
Certains pourraient s’en réjouir, considérant que c’est là le symptôme d’un processus d’assimilation en cours qui gomme les aspérités identitaires et broie les questionnements existentiels. Plus la mémoire s’estompe, plus l’identité s’éclaire, en quelque sorte. Ce que l’on observe va néanmoins à rebours de ce raisonnement.
De façon là aussi paradoxale, l’Algérie est partout aujourd’hui. Elle écume aux lèvres des nostalgiques de l’empire, ou de ceux, peut-être encore plus nombreux en ces temps de campagne électorale, qui s’efforcent de les imiter, espérant glaner ici ou là quelques voix de plus à l’appui de leur sombre dessein. Elle se dresse, fière et rageuse, à travers les drapeaux que de jeunes Français d’origine algérienne arborent lors de compétitions sportives et, même disons-le franchement, pour un oui ou pour un non.
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Le Monde
Les 60 ans des accords d’Evian : « En 1962, l’Algérie vivait le temps des possibles »
Pour l’historienne Malika Rahal, l’accession du pays à l’indépendance, en juillet 1962, a mêlé l’effervescence festive à l’apparition de failles au sein de la société algérienne.
Malika Rahal est historienne chargée de recherche au CNRS, directrice de l’Institut de l’histoire du temps présent. Autrice d’une biographie d’Ali Boumendjel, avocat proche du Front de libération nationale (FLN) assassiné en 1957 (Belles Lettres, 2011 ; réédition poche La Découverte, 2022), elle vient de publier Algérie 1962, une histoire populaire (La Découverte, 496 p., 25 euros), une radioscopie de la société algérienne au moment du grand bouleversement de l’accession à l’indépendance.
Vous écrivez que l’année 1962 a fait l’objet en Algérie d’un « récit de la déploration ». Qu’entendez-vous par là ?
En Algérie, certains y voient le mauvais départ de l’Algérie indépendante. L’année 1962 fournit une explication commode de tous les malheurs qu’on a pu connaître après, de ce qui ne va pas dans le présent. Je dis « malheur » entre guillemets, parce que c’est le sens de ce récit-là que de rattacher au mauvais départ de 1962 toutes les difficultés politiques ou le blocage démocratique qui suivront.
Et ce « mauvais départ », ce serait l’été de la discorde, c’est-à-dire les conflits internes au mouvement nationaliste tout juste vainqueur ?
Le mauvais départ serait en effet la crise interne au Front de libération nationale durant l’été 1962. Celle-ci oppose, en gros, le gouvernement provisoire de la République algérienne à l’armée des frontières (branches de l’Armée de libération nationale en Tunisie et au Maroc) qui, associée à Ahmed Ben Bella, le premier président de la République algérienne, en sort vainqueur. Le conflit est assez dur, il y a des morts. Il est traumatisant pour les gens qui y assistent, parce que des Algériens se battent contre des Algériens. Il en est resté le souvenir d’une grande déception. Dans le récit qui va se construire, l’épisode devient l’origine mythologique des déconvenues ultérieures. La révolution serait mal partie.
Mais avant d’en arriver à cette discorde, il y a la flambée de violence qui accompagne les accords d’Evian et le départ des Français d’Algérie. Vous soulignez en particulier le poids de la rumeur, notamment celle du sang volé…
C’est un des paradoxes de l’année 1962. Au moment où la guerre se termine, on assiste à des paroxysmes de violence. En réalité, ce n’est pas si paradoxal quand on connaît les autres sorties de guerre. On a toutefois ici des mécanismes particuliers parce que coïncident fin de guerre et fin d’empire. Ce qui m’a vraiment fascinée en étudiant cette période, c’est le degré de violence produit par l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et le soutien populaire qu’elle a reçu pendant quelques mois de la part des Français d’Algérie. Une des explications est le désespoir, tout simplement, de ces Français d’Algérie dont le monde va disparaître.
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Le Figaro
Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
Thomas EngrandWladimir Garcin-BersonDÉCRYPTAGE - Si elle est mise en œuvre, cette mesure remettra en cause les contrats gaziers conclus avec l'Europe.
La déclaration a pris de court les Occidentaux. «J'ai pris la décision de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles», a annoncé mercredi Vladimir Poutine. Une réponse aux sanctions décidées par l'Occident à la suite de l'offensive en Ukraine, dont le gel d'actifs russes. Le président a laissé une semaine aux autorités du pays pour élaborer le nouveau système dans la devise nationale, ajoutant qu'elle impliquait «l'acquisition de roubles sur le marché» russe des changes.
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Si la décision peut paraître technique, elle touche un domaine capital, le gaz restant l'une des exportations majeures du pays vers les vingt-sept, dont ceux-ci peuvent difficilement se passer. Les envois sont donc un instrument politique en même temps qu'un moyen de soutenir l'économie nationale et de financer la guerre.
Pourquoi cette décision ? Des experts formulent des avis divergents. Le but évident est d'ordre monétaire : «Vladimir Poutine a dans l'idée de soutenir le rouble», en forte chute depuis le début de la guerre en Ukraine, explique Isabelle Méjean, professeur à Sciences Po Paris et spécialiste du commerce international. Un plongeon qui renforce l'inflation. Sur ce point, la mesure semble produire des effets, puisque la demande de roubles va être plus importante, renforçant sa valeur. «Il y a eu un léger redressement depuis l'annonce», pointe l'économiste qui pose la question «de la pérennité» de ce rebond. Il «peut y avoir une stabilisation partielle du rouble», mais elle restera limitée, nuance Jonathan Hackenbroich, expert en sanctions et questions géoéconomiques à l'ECFR.
Un impact progressif
Plus largement, les effets économiques de cette mesure sont moins extrêmes qu'il n'y paraît, selon plusieurs experts. «Depuis mars les entreprises qui reçoivent des devises, comme Gazprom, doivent déjà en échanger 80% du montant contre des roubles», souligne Philippe Martin, doyen de l'école d'affaires publiques de Sciences Po Paris. Désormais, la part de devises convertie en roubles monte à 100%.
Cette mesure pourrait aussi renforcer le contrôle des géants énergétiques russes et des élites économiques en les empêchant de conserver une partie des dollars et euros qu'elles recevaient, alors qu'elles «ont tout intérêt à garder le maximum de devises étrangères face à l'effondrement de la monnaie russe», explique Isabelle Méjean. Un moyen de «serrer la bride», en interne, selon Thomas Grjebine, responsable du programme Macroéconomie et finance internationales au CEPII.
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En outre, le risque de change va devoir être supporté par les importateurs. «Il y a toujours un coût à convertir ses devises. Il s’est considérablement renchéri depuis la mise en place des sanctions contre la Russie», pointe Isabelle Méjean. Enfin, les contrats liant la Russie à ses fournisseurs planifient les paiements à l'avance, non à la réception du gaz. «Certains ont déjà payé les sommes pour tout 2022», prévient Anna Creti, directrice de la chaire d'économie du gaz à Paris Dauphine. Cette mesure, si elle entre véritablement en vigueur, n'aura qu'un impact progressif dans le temps, analyse-t-elle.
Une décision politique
Certains experts voient avant tout une décision politique, arguant que Vladimir Poutine ne pouvait rester sans réponse face à la pluie de sanctions. Il y a ainsi un intérêt domestique, «pour montrer qu'on est fort. On montre les muscles, c'est de la communication politique», détaille Thomas Grjebine. En interne, «cela crée aussi un parallèle entre la Russie et les autres grandes puissances, comme les États-Unis, qui paient leurs importations dans leur monnaie nationale. Symboliquement, la Russie est une grande puissance, elle veut être payée en roubles. Il y a un côté symbolique pour l'opinion russe et le grand public», ajoute-t-il.
Le timing de l'annonce, juste avant les sommets réunissant les leaders occidentaux, n'est pas non plus anodin. «C'est clairement politique», sourit Jonathan Hackenbroich. L'énergie est une arme, et le président russe montre qu'il est prêt à l'utiliser.
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Des zones d'ombre
De nombreux points d'interrogation demeurent. D'abord, les échanges risquent d'en sortir complexifiés. «Cela crée aussi de l'incertitude», pouvant accentuer la pression sur des marchés déjà à fleur de peau. De quoi mener à une hausse des cours et du prix final payé par le consommateur. Ensuite, cela signifie que les opérateurs devront se procurer du rouble pour payer le gaz, dans un contexte où les entreprises et les banques rechignent à en avoir, pour des raisons d'image et du fait des sanctions.
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Autre point particulièrement conflictuel, la décision implique une renégociation des accords. «Les contrats gaziers sont de long terme, entre 10 et 20 ans, et extrêmement verrouillé», prévient Anna Creti. L'immense majorité est libellée en dollars et un parti ne peut décider unilatéralement de changer la devise. «La décision de Vladimir Poutine va obliger les partis prenants à renégocier ces contrats, ce qui va prendre du temps». Beaucoup plus que le «délai d'une semaine», donné par le chef d'État. «On ne peut pas changer les règles des contrats, qui sont souvent à long terme», confirme l'expert du CEPII.
Les renégociations seraient-elles entamées en position de force par la Russie ? Pas forcément : les Européens peuvent l'emporter, «mais il faut une coordination parfaite», met en garde Anna Creti. Car si ces derniers montrent un attachement certain au gaz russe, malgré la guerre en Ukraine, la Russie a elle aussi drastiquement besoin de l'argent européen. La Chine est un client potentiel, mais «on ne peut arrêter un pipeline comme ça et rediriger rapidement les exportations vers un autre point du globe». La date joue aussi en faveur de l'UE : «on sort juste de l'hiver, la demande en gaz baisse. Un tel chantage aurait été beaucoup plus efficace à la fin de l'automne», conclut Anna Creti. Les Européens peuvent aussi refuser de suivre ces règles et continuer de payer en dollars, avance Jonathan Hackenbroich : «si l'Ouest veut suivre ce qu'exige Poutine, il faut renégocier les contrats. Mais je ne suis pas sûr que ce soit vraiment ce qu'il faille faire [...]. Il faut voir si Poutine irait jusqu'à refuser des paiements, de l'argent dont il a besoin», détaille-t-il.
«Rupture de contrat»
Pour l'heure, si l'annonce russe vise à «diviser l'alliance» occidentale, les vingt-sept semblent unis. Le groupe gazier polonais PGNiG a ainsi annoncé le lendemain de la déclaration de Vladimir Poutine qu'il continuerait à régler ses achats de gaz russe conformément au contrat en cours et refuserait les paiements en roubles réclamés par Moscou. Même son de cloche en Allemagne, pour qui un tel changement représente une «rupture de contrat». Vienne a elle aussi rejeté la demande. Pour l'Europe, l'annonce est un signal de plus de l'urgence à se dégager des matières premières russes.
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De leur côté, les officiels ukrainiens se montrent critiques. «C'est une réponse désespérée, analyse une responsable du ministère ukrainien de l'Énergie, de passage à Paris à l'occasion de la réunion ministérielle de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Il comprend que l'Europe est sérieuse dans sa volonté de réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes, mais cette manœuvre ne marchera pas, il y a des contrats bilatéraux qu'on ne peut pas changer unilatéralement». En outre, ajoute-t-elle, le «rouble n'est pas liquide», c'est-à-dire que les entreprises occidentales comme les banques ne peuvent aisément s'en procurer ou procéder à des transactions.
Rouble ou autre devise, les experts pointent qu'à la fin, «l'Europe continue de donner des ressources à Poutine pour faire sa guerre», grince Philippe Martin. L'économiste va plus loin en qualifiant «d'inutiles» les sanctions prisent par les pays occidentaux tant qu'elles ne passeront pas par un embargo du gaz russe. «Si on veut vraiment mettre des sanctions plus fortes, la seule solution est l'embargo», renchérit Thomas Grjebine. Une option écartée pour l'instant.
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Le pétrole brut russe s’écoule à prix bradés
Face aux sanctions, embargos et difficultés bancaires, le prix du baril d’Oural s’écroule par rapport au baril de Brent, la variété référence du marché mondial.
De Pôle emploi à France Travail : un changement de nom qui risque de coûter cher
DÉCRYPTAGE - Lors de la présentation de son programme, le candidat a fait part de sa volonté de mettre en place un «guichet unique» pour atteindre son objectif de plein-emploi.
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LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Yannick Jadot. Eric Zemmour, quant à lui, regrette que seuls «30% des Français de plus de 60 ans travaillent».
Le Monde
L’Afrique paie déjà le prix de la guerre en Ukraine
Le choc inflationniste provoqué par le conflit fragilise encore davantage la sécurité alimentaire du continent et risque d’exacerber la frustration sociale.
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En Egypte, le prix du pain non subventionné a augmenté de 25 %, voire de 50 %, dans certaines boulangeries depuis la fin de février. Au Mali, le coût de l’huile de cuisson monte en flèche. En Afrique du Sud, le gouvernement réfléchit à instaurer un plafonnement des tarifs de l’essence et à rationner la quantité de carburant vendue aux automobilistes.
De nombreux pays africains ont refusé de se prononcer à l’ONU sur l’invasion russe en Ukraine, signifiant que cette guerre n’était pas la leur. Pourtant, le continent en ressent déjà amèrement les effets, à travers les hausses des prix alimentaires et de l’énergie.
« Et ce choc ne pouvait pas arriver à un pire moment, se désole le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Abebe Aemro Selassie. Deux ans de pandémie ont essoré les ménages et les budgets des Etats. Sur le continent, aujourd’hui, la résilience est très faible. »
Ainsi, « sans se trouver dans le voisinage direct du conflit, l’Afrique risque d’en subir les conséquences plus durement qu’ailleurs, car elle sort de la crise sanitaire plus fragile que d’autres régions du monde, confirme Cécile Valadier, analyste auprès de l’Agence française de développement (AFD). La reprise post-Covid n’était déjà pas très franche et les vulnérabilités budgétaires sont élevées ».
Des pénuries récurrentes
La principale inquiétude concerne la sécurité alimentaire du continent. La Russie et l’Ukraine sont des fournisseurs majeurs de blé et les craintes de pénurie ont fait flamber les cours depuis le début du conflit. L’Afrique du Nord est particulièrement exposée du fait de sa dépendance aux importations. En Egypte, par exemple, où le pain est une composante essentielle du régime de la population (102 millions de personnes), le pays importe plus de la moitié du blé qu’il consomme. Environ 80 % de ces achats proviennent des deux pays belligérants.
Guerre en Ukraine : au Moyen-Orient et en Afrique, l’approvisionnement en blé inquièteEn guise de riposte, le gouvernement a interdit temporairement les exportations de blé, de farine ou de lentilles. Il réfléchit surtout à élargir son dispositif de pain subventionné auquel il consacre déjà plus de 2,5 milliards d’euros par an. La situation est tout aussi complexe dans les autres pays de la région. En Tunisie, la marge de manœuvre est étroite pour un gouvernement qui subventionne, lui aussi, le prix de la baguette, mais doit composer avec un déficit public abyssal. Tunis assure avoir des stocks de céréales pour trois mois. Mais la population est déjà confrontée à des pénuries récurrentes de semoule ou de farine.
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Le Figaro
Guerre en Ukraine : l'armée russe admet 1351 morts dans ses rangs
En face, l'Ukraine évalue les pertes russes à plus de 15.000. Moscou dit en outre avoir accueilli près de 420.000 réfugiés d'Ukraine depuis le début de l'invasion il y a un mois.
La Russie a reconnu vendredi 25 mars la mort de 1351 de ses soldats depuis le début de son offensive militaire en Ukraine il y a un mois, accusant les pays occidentaux de commettre une «erreur» en livrant des armes à Kiev.
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Depuis le début de l'intervention en Ukraine le 24 février, «1351 militaires ont été tués et 3.825 blessés», a déclaré l'adjoint au chef de l'état-major russe Sergueï Roudskoï lors d'un point de presse. Le précédent bilan officiel de Moscou, datant du 2 mars, faisant état de 498 soldats russes tués en Ukraine. Kiev, de son côté, fait état de pertes beaucoup plus lourdes dans les rangs de l'armée russe. Un bilan bien inférieur à celui avancé par l'Ukraine, qui évalue à plus de 15.000 le nombre de Russes tombés au combat.
Sergueï Roudskoï a également qualifié de «grosse erreur» la livraison d'armes à Kiev par les pays occidentaux. «Cela prolonge le conflit, augmente le nombre de victimes et n'aura aucune influence sur l'issue de l'opération» a-t-il déclaré. Il a en outre ajouté que la Russie «répondrait en conséquence» si l'Otan mettait en place une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine, ce que Kiev réclame sans succès depuis plusieurs semaines.
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Par ailleurs, la Russie a accueilli 419.736 réfugiés originaires de l'est de l'Ukraine depuis le début de l'opération, a déclaré Mikhaïl Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, lors de la même réunion avec la presse. «L'armée russe va continuer de mener cette opération militaire spéciale jusqu'à ce que tous les objectifs soient atteints», a de son côté affirmé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
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Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.
Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés
DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.
Un navire russe de transport de troupes détruit en mer d'Azov
Le navire en question pourrait avoir été touché par une frappe ukrainienne de missile balistique Tochka.
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Football : Rigobert Song, le pari de Samuel Eto’o pour conduire le Cameroun à la victoire face à l’Algérie
Les deux matches de barrage pour la Coupe du monde, les 25 et 29 mars, seront le premier défi du nouveau sélectionneur des Lions indomptables.
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C’est l’un des premiers actes d’autorité de Samuel Eto’o, à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) depuis le 11 décembre 2021. Après avoir œuvré en coulisses au renvoi du coach portugais Antonio Conceiçao, l’ancien joueur international a pesé pour que Rigobert Song soit nommé, fin février, sélectionneur des Lions indomptables. Un changement technique risqué, alors que le Cameroun se prépare à une double confrontation avec l’Algérie pour une place en phase finale de la Coupe du monde au Qatar. Les deux équipes doivent se rencontrer vendredi 25 mars à Douala, avant le match retour, le 29 mars, à Blida, en Algérie. C’en est donc fini de Toni Conceiçao, qui n’avait pas permis au Cameroun de remporter la Coupe d’Afrique des nations (CAN) jouée à domicile : le pays avait été battu par l’Egypte en demi-finales le 3 février.
Rigobert Song, qui occupait le poste de sélectionneur des moins de 23 ans, avait lui aussi soutenu la candidature de son ancien coéquipier Eto’o lorsqu’il faisait campagne pour accéder à la présidence du football camerounais. Sa promotion est perçue par les détracteurs du nouveau patron de la Fecafoot comme « un renvoi d’ascenseur ». Pour autant, elle ne surprend pas Pierre Lechantre, l’ancien coach du Cameroun (1999-2001) : « Eto’o a toujours respecté Song, dont il apprécie l’état d’esprit. C’est un grand compétiteur, un meneur d’hommes capable de vous transcender. »
CAN 2022 : Le « Tonnerre » de Yaoundé, entre espoir et nostalgieAvec Patrick Mboma, Raymond Kalla ou Marc-Vivien Foé, décédé en 2003, Rigobert Song – qui fut aussi capitaine des Lions indomptables – faisait partie des joueurs les plus écoutés, sur le terrain ou en dehors. Arrivé en Europe en 1994, l’ex-défenseur formé au « Tonnerre » de Yaoundé, cumule 137 sélections et deux participations à la CAN en 2000 et 2002, sur le banc des Lions. « Il avait une vraie légitimité, sa carrière parlait pour lui et, malgré son statut, il n’a pas un ego démesuré. Sur le terrain, il n’hésitait pas à nous remettre en place très franchement s’il estimait que nous sortions de notre match », se souvient l’ancien gardien camerounais Carlos Kameni. Il est aussi l’un des trois seuls joueurs d’Afrique à en avoir disputé quatre Coupes du monde (1994, 1998, 2002 et 2010), notamment au côté de son ex-coéquipier Samuel Eto’o.
« Ambiance explosive »
Dur avec ses adversaires, le défenseur camerounais, réputé pour son engagement physique parfois excessif, savait l’être aussi verbalement avec ses partenaires. « Mais sans jamais franchir les limites », précise Lechantre.
L’ancien meneur des Lions indomptables a plusieurs fois démontré sa capacité d’adaptation aux évènements, comme lors d’un déplacement à Tripoli en juin 2001, pour affronter la Libye en qualifications pour la Coupe du monde. A la mi-temps, alors que des supporters libyens criblaient les murs du vestiaire camerounais de projectiles dans le seul but d’intimider les champions d’Afrique en titre, « il s’était servi de la situation pour encore plus motiver les joueurs, et on a gagné 3-0 dans une ambiance explosive », restitue Lechantre.
Football : Egypte-Sénégal et Cameroun-Algérie, principales affiches des barrages de la Coupe du mondeDepuis Lens, Gervais Martel, le président historique des Sang et Or (1988-2012 et 2013-2017), n’est pas étonné de la promotion de son ancien joueur : « Song entraîneur, ça ne m’étonne pas, car outre ses qualités de meneur, il avait cet intérêt pour le travail technique. » Lorsque Lens le recrute en 2002, Song est très rapidement promu capitaine. « Il arrivait d’Angleterre, avait joué à Liverpool et il s’est tout de suite imposé comme le patron. C’est un leader naturel. Lors d’un match à Lille, alors qu’on avait joué toute la seconde période à neuf contre onze, il n’avait cessé de motiver ses coéquipiers, et on avait fait match nul », poursuit l’ancien dirigeant.
Au Cameroun, même si sa nomination pour deux ans a soulevé quelques interrogations, notamment en raison de ses résultats mitigés à la tête des moins de 23 ans et de la sélection A’qu’il dirigeait auparavant, Rigobert Song jouit d’un a priori plutôt favorable. Victime d’un grave accident vasculaire cérébral (AVC) en octobre 2016 qui l’avait plongé dans le coma, « le charismatique dinosaure » – comme le surnommaient ses supporters – a déjà promis « de donner autant comme sélectionneur que comme joueur. » Reste à savoir, comme le confie un ancien international ayant souhaité conserver l’anonymat, « si Eto’o n’outrepassera pas sa fonction de président pour se mêler de trop près des questions tactiques et techniques ».
Alexis Billebault
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Le Figaro
Immobilier: les prix à Paris, quartier par quartier
EXCLUSIF - Si le marché parisien reste dynamique, les délais de vente augmentent tout comme les tentatives de négociation. Avec des corrections à la clé sur les biens surévalués.
Le marché immobilier parisien est tout en contraste. Une activité dynamique règne dans tous les arrondissements tandis que les délais de vente s’allongent avec de plus en plus de négociations. Les écarts se creusent davantage entre les biens rares de standing qui partent vite et cher et les autres plus communs, plus discutés. Le secteur le plus coté de la capitale, Invalides (7e), vaut en moyenne 15.470 €/m2 contre 8270 € dans le quartier Amérique (19e), le plus abordable. D’après l’indicateur avancé des ventes notariales, ces professionnels tablent sur un ralentissement de la baisse avec un prix du mètre carré moyen de 10.550 €, en repli de 0,8 % sur un an. Difficile d’anticiper à ce jour les conséquences de la guerre en Ukraine sur ce marché. La tenue d’une élection présidentielle provoquant de l’attentisme a souvent tendance à ralentir les transactions. !
• 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements: des acheteurs plus hésitants
Malgré un léger fléchissement sur un an, les prix de ces arrondissements historiques de la capitale restent hauts. Selon les derniers chiffres des notaires, le mètre carré se négocie en moyenne à 13.560 € (+ 2,4 % sur un an) dans le 1er, 12.020 € (- 4,8 %) dans le 2e, 12.780 € (- 1,3 %) dans le 3e et 12.770 € (- 6,8 %) dans le 4e. L’activité reste soutenue mais on note tout de même que «les acheteurs n’hésitent pas à visiter plusieurs biens et mettent davantage de temps pour se décider», comme le reconnaît Robin Calligaris, directeur associé du groupe Connexion Immobilier implanté dans les 3e et 4e. Depuis janvier, ces candidats sont moins nombreux et plus sélectifs. «Dès que le prix affiché est trop élevé ou qu’il y a un défaut majeur, il y a moins de prétendants ou ces derniers négocient à la baisse. Cette situation pourrait préfigurer un nouveau léger retrait des valeurs», avance Nathalie Naccache, à la tête de Fortis Immo Keller Williams.
Dans le Marais (4e), on trouve des appartements de belle facture de 120 à 170 m² entre 1,5 et 3 millions d’euros. Ils plaisent à des entrepreneurs, des jeunes startupeurs ou à des étrangers friands de pied-à-terre. «Depuis cet automne, on constate un réel retour de la clientèle internationale, surtout des Européens et des Américains prêts à se déplacer pour visiter», relève Magali Benhaim, d’Engel & Völkers Paris Centre. «Dans leurs recherches, certains Américains souhaitent retrouver l’ambiance de la série télévisée Emily in Paris», poursuit Laurent Demeure, président de Coldwell Banker Europa Realty. «Pour les biens de standing en bon état, sans défaut avec des vues dégagées, les prix restent fermes, naviguant entre 18.000 et 40.000 €/m2 selon leur localisation», indique Martial Michaux, de l’agence Émile Garcin Marais.
À deux pas du Musée Picasso, soit dans le Marais historique, un couple d’Italiens s’est offert pour 1,4 million d’euros un 2-pièces de 73 m². La partie la moins chère du 4e est celle de l’Arsenal qui se négocie autour de 12.420 €/m2. Toutefois, ce quartier devrait à terme se valoriser en raison de la livraison ce printemps de Morland Mixité Capitale, une ambitieuse et longue opération de réhabilitation de l’ancienne préfecture par le promoteur Emerige. Cet ensemble immobilier comprenant des bureaux, des commerces, une auberge de jeunesse, des habitations et des espaces verts devrait animer ce secteur.
Ces quartiers centraux recèlent quelques micromarchés prestigieux. Sur l’île Saint-Louis (4e), la localisation phare se situe sur le quai d’Orléans car c’est la partie la plus ensoleillée avec vue sur Notre-Dame, et le nec plus ultra consiste à résider le plus près possible de la pointe. À l’autre bout de l’île se situe l’hôtel Lambert acheté 200 millions d’euros en février par l’homme d’affaires Xavier Niel. Sur ce confetti insulaire, le mètre carré avoisine 20.000 € mais peut s’envoler à 40.000 € pour des vues sur la Seine. Dans les rues intérieures, les valeurs baissent d’un cran. Rue Poulletier, au 1er étage d’un immeuble du XVIIe siècle, un duplex de 130 m² doté de grands volumes et d’une terrasse de 10 m² s’est adjugé 3,7 millions d’euros. Autre spot renommé: la place Dauphine (1er), sur l’île de la Cité. Les rares appartements donnant sur cette place calme et/ou sur la Seine s’arrachent à prix d’or. Niché dans d’un immeuble de 1650 au 6e étage avec ascenseur, un studio de 30 m² en parfait état avec vue sur la place est parti en 2 jours à 740.000 €, soit 24.660 €/m2.
• 8e, 16e et 17e arrondissements: un marché disparate
Le 8e arrondissement affiche un prix de transaction moyen de 11.810 €/m2 (+ 1,6 %). Toutefois, cette statistique cache un marché disparate. Le côté parc Monceau demeure actif. Il est prisé des familles aisées pour ses immeubles haussmanniens, ses grands appartements bourgeois, ses établissements scolaires et un accès facile à ce poumon vert de plus de 8 hectares. «Dans ce secteur qui jouxte le 17e, on trouve de tels biens entre 1,5 et 2, voire 3 millions d’euros», indique Gad Fitoussi, de l’agence ERA Wagram Luxury Properties.
«Aux abords du parc, le mètre carré s’échange entre 15.000 et 18.000 € et monte à 20.000 € et au-delà en cas de vue directe sur cet espace vert», signale Hafsa Saouli, de l’agence Engel & Völkers des 8e et 16e. Rue de Lisbonne, en dernier étage, un 100 m² rénové avec vue indirecte sur le parc Monceau s’est adjugé 2,35 millions d’euros. En revanche, le climat est moins animé du côté du «triangle d’or» du 8e (Montaigne, Champs-Élysées, George-V). «Friands de ce secteur proche des boutiques de luxe et des palaces, les riches clients étrangers (moyen-orientaux et asiatiques) ne sont toujours pas revenus», constate Laurent Demeure. Résultat, les transactions sont rares avec des valeurs qui ne fléchissent pas. À titre d’exemple dans ce secteur, un résident suisse s’est offert un 170 m² avec une vue dégagée et une chambre de service à 3,5 millions d’euros.
Même situation dans le 16e avec également un marché à deux vitesses, celui du nord, proche de Trocadéro, et celui du sud. Le premier reste atone en raison de l’absence de clients étrangers, les mêmes que ceux séduits par le 8e. «Il y a quand même quelques retours d’expatriés et un flux régulier de Libanais» précise Stéphanie de La Grandière, de S de La Grandière Luxury Properties. Avenue Raymond-Poincaré, dans un immeuble des années 1960, un 3-pièces de 91 m² à rénover au 4e étage a trouvé preneur à 1,2 million d’euros. Dans le sud, la clientèle est française et familiale, et l’activité y est tonique. «Près de 25 % de nos biens en portefeuille partent en un temps record. Ici, le mètre carré oscille essentiellement entre 11.000 et 12.500 €» signale Richard Mellul, de l’agence Century 21 Auteuil.
Rue de la Source, un 123 m² dans un immeuble des années 1970 avec 3 balcons, sans parking, est parti en six semaines à 1,58 million d’euros avec une négociation de 4 %. «Il n’y a pas encore beaucoup de baisses de prix, mais cela ne saurait tarder car les biens classiques avec défaut suscitent désormais des offres agressives», indique Richard Mellul. Cela a été le cas d’un 5-pièces rue Molitor, entièrement à refaire, qui s’est adjugé 10.460 €/m. «Les biens avec travaux partent avec des négociations entre 5 et 10 %, car le temps d’une rénovation est désormais plus long qu’avant pour cause de problèmes d’approvisionnement ; et en plus les coûts se sont appréciés» explique Stéphanie de La Grandière.
• 9e, 10e, 11e et 12e arrondissements: la négociation devient la norme
Comme d’autres arrondissements «intra-muros», les valeurs du 9e s’étiolent. Le prix moyen s’établit à 10.800 €/m2 (- 4 %). «On retrouve enfin une vraie échelle de valeurs et les acheteurs se bagarrent moins», constate Christophe Thibaudeau, de Féau 9e. Dans le cœur historique (Saint-Georges, d’Aumale), les habitations de bon standing se monnaient autour de 13.000 €/m2. Si elles se situent à une belle adresse, en étage élevé avec un balcon et une vue dégagée, la cote flambe à 16.000 €, voire plus. Témoin, ce 3-pièces situé dans le square Moncey qui s’est vendu à 16.200 €/m2 avec une offre au prix de l’acheteur avant même de l’avoir visité. Le 10e reste hype et plaît aux trentenaires friands de cette ambiance festive. Cet arrondissement affiche un prix au mètre carré de 10.050 € (- 3,1 %). «Depuis cet été, les délais de vente s’allongent avec pas mal de discussions sur les prix. On vend un bien sûr six au premier prix affiché du mandat contre un sur deux en 2019», souligne Frédéric Teboul, cofondateur de Fredélion.
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Dans le «village Saint-Martin», niché entre le boulevard Saint-Martin et le canal du même nom, le mètre carré s’échange entre 11.500 et 12.000 €. À noter, la montée en puissance d’une partie de la rue du Château-d’Eau, côté République. «En 2 ans, ce secteur s’est valorisé, se mettant au niveau des autres bons spots du quartier. L’ambiance a changé avec l’ouverture de nouveaux commerces», signale Frédéric Teboul. Dans cette artère où les grandes surfaces sont rares, un 102 m² tout juste rénové par un architecte s’est vendu 1,32 million d’euros. Même tendance et même niveau de prix pratiqués dans le 11e. «C’est fini les transactions bouclées en 48 heures. Même s’ils ont un vrai projet, les gens prennent leur temps», indique Éléonore Crevon, à la tête d’agences Laforêt des 11e et 12e. Le mètre carré se monnaie autour de 10.500 € vers Philippe-Auguste et monte jusqu’à 11.500 € du côté de Charonne et Faidherbe.
Dans le prolongement, mais plus à l’est, le 12e est plus familial et moins dense avec des prix qui font quasiment du surplace. «Même si la demande excède l’offre, il y a quand même moins d’acheteurs qu’il y a 6 mois», affirme Yann Picat, de l’agence Stéphane Plaza Immobilier. Ici, les valeurs sûres sont les secteurs de Nation et Daumesnil avec un mètre carré naviguant entre 11.000 et 12.000 €. Dans l’impasse Canart, un studio de 18,5 m² s’est adjugé 219.900 €.
• 18e, 19e et 20e arrondissements: en repli
Dans ces arrondissements périphériques du nord et de l’est de Paris, les valeurs sont en repli. Comptez en moyenne 9750 €/m2 (- 4,8 %) dans le 18e, 8940 € (- 2,3 %) dans le 19e et 9330 € (- 0,7 %) dans le 20e. «Les prix ont tendance à baisser, notamment pour les grandes surfaces. De plus, un fossé se creuse davantage entre les beaux appartements et ceux avec défauts», reconnaît Frédéric Teboul, du réseau Fredélion, implanté dans le 18e. Dans cet arrondissement, le nec plus ultra reste la butte Montmartre. Là, le mètre carré se monnaie entre 12.000 et 13.000 € et bien au-delà en cas de vue sur Paris. C’est le cas d’un studio de 33 m², rue Berthe, qui grâce à sa vue dégagée sur la capitale et sa terrasse de 11 m², s’est adjugé, en un temps record, à 439.000 €. «Les biens de qualité et de standing cumulant les atouts sont rares dans ce secteur. Alors, dans ce marché de pénurie, ils partent sans délai», commente Marie Beauchet, de l’agence Barnes.
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Rue André-Barsacq, un 50 m² à rénover avec une vue sur le Sacré-Cœur a changé de mains à 18.000 €/m2. Arrondissement le moins cher de Paris, le 19e affiche différents visages. Les secteurs les plus cotés sont la Mouzaïa, offrant une ambiance bucolique avec ses maisons, et les Buttes-Chaumont, avec sa géographie escarpée. Là, le mètre carré se négocie au-dessus de 10.000 € ; 11.500 € en cas de vue sur ce parc vallonné. Rue de la Villette, à deux pas du métro Botzaris, un studio de 25 m² au calme s’est vendu 250.000 €. En revanche, du côté de la place des Fêtes, où se concentrent les tours, les biens se négocient entre 6500 et 7500 €/m2. «En un an, la demande a été divisée par deux et l’offre s’est étoffée de 50 %. Donc même s’il manque de biens, les délais de vente sont plus longs», fait savoir Guénahel Tremelo, de l’agence L’Adresse. Près du métro Jourdain, un 107 m² est parti à 1,5 million d’euros après deux baisses de prix représentant 10 %. «Il y a encore 6 mois, ce bien serait parti au prix initial», raconte ce dernier.
«On est actuellement au sommet des prix et les acheteurs étant désormais plus exigeants, l’heure est à la négociation. Cela devrait à terme peser sur les valeurs», affirme Benoît Martin, de Laforêt Immobilier. Plus homogène en termes de prix, le 20e affiche des valeurs qui marquent le pas. Vers Jaurès et Stalingrad (19e), le mètre carré avoisine 9000 € et grimpe à 10.000 € vers Gambetta, Pyrénées et le Père-Lachaise. En lisière du cimetière, rue des Rondeaux, un 2-pièces de 42 m² au 6e et dernier étage avec un ascenseur est parti à 10.500 €/m2 avec plusieurs offres au prix.
• 5e, 6e et 7e arrondissements: l’exception à des prix exceptionnels
Le cœur de la rive gauche reste plébiscité par les ménages aisés et caracole en tête des prix parisiens avec le 6e à 13.980 €/m2 (+ 1,3 %), suivi du 7e à 13.300 € (+ 2,2 %) et du 5e à 12.340 € (- 8,5 %). Fait nouveau, «depuis janvier, il y a plus de biens à vendre. Cela contribue à fluidifier le marché et répond aux demandes toujours nombreuses dans ces arrondissements résidentiels», indique Jean-Baptiste Cervesi, directeur de deux agences De Ferla Immobilier. Un nouvel élan notamment dû à un retour des expatriés et de la clientèle internationale. «Ces derniers sont souvent en quête de pied-à-terre de 100 à 150 m² avec 2 ou 3 chambres», précise Delphine Avitan, directrice deSotheby’s rive gauche. Dans ces quartiers, «la majorité des candidats acheteurs effectuent des offres sans condition suspensive d’obtention du crédit même s’ils financent leur opération avec un prêt car les taux sont encore accessibles. Beaucoup d’investisseurs se sont retirés de la Bourse pour placer dans la pierre de qualité, une valeur sûre», commente Hugues de La Morandière, directeur associé des agences Varenne.
Une dynamique qui ne suscite pourtant pas de flambée des prix. Les biens traditionnels affichent des valeurs globalement stables. «Comptez pour un appartement classique en bon état autour de 13.000 €/m2 dans le 5e et de 15.000 € dans le 6e», précise Romain Sarkissian, de l’agence Vaneau Luxembourg. En revanche, les adresses de prestige comme Saint-Germain-des-Prés, Luxembourg, Panthéon, Invalides et Champ-de-Mars s’arrachent à prix d’or. Dans ces secteurs, «les appartements de standing cumulant tous les atouts (étage, lumière, extérieur, vue) affichent des valeurs qui continuent de s’apprécier car les candidats sont nombreux», affirme Bruno Vallery-Radot, de l’agence Féau Saint-Germain. Ainsi, au 4e étage d’un immeuble des années 1970 situé boulevard de la Tour-Maubourg (7e), un 110 m² à rénover avec vue sur les Invalides a été acheté 1,7 million d’euros en une semaine par un investisseur.
«Avenue Émile-Deschanel, en bordure du Champ-de-Mars, un 170 m² à rénover a été acquis en guise de pied-à-terre pour la somme de 3,7 millions d’euros, soit 22.000 €/m2. Les ventes proches de 4 millions sont à nouveau fréquentes», signale Emmanuelle Lepidi, de l’agence Vaneau. Près du Bon Marché (7e), une agence a organisé plus d’une dizaine de visites pour un hôtel particulier de 250 m² avec jardin de 250 m² qui s’est adjugé 4,1 millions d’euros. Place de Furstemberg (6e), un 2-pièces de 40 m² vient de partir à 40.000 €/m. Mais tout ne part pas vite et à des prix astronomiques. «Il faut que le bien soit au prix du marché sinon il ne suscite pas de demandes et met du temps à se vendre» avertit Alexandra Rousselle de l’agence Guy Hoquet Paris Maubert. Elle a ainsi gardé 4 mois en stock un 2-pièces de 53 m², au premier étage sur cour, rue Mouffetard (5e). Après deux baisses de prix, il s’est vendu 650.000 €.
• 13e, 14e et 15e arrondissements: des prix qui s’essoufflent
Dans ces trois arrondissements du sud de Paris, le prix de la pierre s’essouffle: le 13e affiche 9230 €/m2 (- 4,1 %), le mètre carré dans le 14e s’élève en moyenne à 10.060 € (- 2,2 %) et à 10.100 € (- 0,5 %) dans le 15e. Avec des quartiers aux ambiances très différentes, le 13e présente des écarts prononcés: depuis 5000 à 7000 €/m2 dans les tours de la porte de Choisy et des Olympiades jusqu’à près de 13.000 € dans les secteurs établis des Gobelins et de la Butte-aux-Cailles. Dans ce dernier quartier, rue du Père-Guérin, un investisseur a déboursé 210.000 € pour un studio de 19 m². «Ces derniers mois, l’offre s’est reconstituée», indique Andi Hoxha, de l’agence ERA Vendo. «Les acheteurs en profitent pour réfléchir davantage et pour tenter la négociation», ajoute Olivier Quénot, à la tête de deux agences Laforêt dans le 13e.
Promenade Claude-Lévi-Strauss, un 3-pièces de 70 m² dans un immeuble de 2017, avec double exposition et balcon est parti pour 943.000 €. Voisin, le 14e est en repli. «On enregistre des transactions en dessous de 10.000 €/m², un niveau que l’on n’avait pas vu depuis un an», précise Guillaume Geoffrion, de l’agence Stéphane Plaza Pernety. Désormais, le spectre des valeurs s’étend de 9500 € sur les boulevards extérieurs à 11.500 €/m². C’est dans cette fourchette haute que se situent les quartiers Denfert-Rochereau et Raspail. Sur cette belle artère, dans un haussmannien, un 153 m² en parfait état a été remporté par un couple de quadras 2,08 millions d’euros après deux offres au prix. Dans le 15e, un arrondissement familial, «les grandes surfaces en rez-de-chaussée ou au 1er étage sans extérieur sont à la peine avec une correction de leur valeur», constate Johan Boixel, de l’agence Century 21 Vaugirard-Convention. Rue Humblot, près du métro Dupleix, un 6-pièces de 128 m² avec travaux s’est adjugé 1,37 million d’euros
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L'Humanité
Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle
ActuLe 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.
Diego Chauvet«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.
Un grand coup de pression dans la campagne
Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».
Smic à 1 400 euros net et blocage des prix
Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.
Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon
Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.
Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire Le Monde
Le Nigeria au bord du black-out à cause de la hausse du prix des carburants
Alors que le réseau national électrique est à bout de souffle, population et entreprises dépendent largement des générateurs à essence pour vivre et travailler.
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Accoudé contre son 4X4, le front humide, Stephen peste contre la chaleur de midi et l’attente interminable pour récupérer les bidons de gazole qui serviront à alimenter le générateur de la société pour laquelle il travaille, à Lagos. Des jeunes du quartier font la queue à sa place dans une station-service toute proche. « C’est devenu beaucoup trop cher de se faire livrer par camion certains jours, alors il faut que je fasse le déplacement moi-même, avec mes jerricanes », explique le chauffeur.
Le prix du gazole, qui avoisine habituellement 225 nairas le litre (0,50 euro) au Nigeria, a doublé puis triplé, jusqu’à frôler les 800 nairas le 18 mars. Une conséquence de l’invasion russe en Ukraine qui a fait s’envoler les cours du brut sur les marchés mondiaux.
La guerre en Ukraine risque d’aggraver l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest« Nous avons éteint notre générateur au diesel en début de semaine, car cela nous coûtait vraiment trop cher », se désole Henry, le comptable de Solar Kitchen, une cantine proprette nichée dans une petite rue du quartier d’Ikoyi. Il pointe du doigt l’imposante machine, installée juste à côté de la porte d’entrée : « Nous sommes passés en urgence sur un générateur à essence, moins coûteux mais aussi moins puissant. Donc nous ne pouvons plus alimenter tous nos appareils électriques, notamment les climatiseurs et certains frigos. »
Bien qu’il soit le premier producteur de pétrole brut d’Afrique, le Nigeria doit importer la quasi-totalité de son carburant, car aucune de ses quatre raffineries n’est opérationnelle. Une situation paradoxale, qui expose le consommateur aux fluctuations du marché. Pour éviter une flambée des prix à la pompe, le gouvernement nigérian subventionne massivement l’essence, dont le prix est fixé à 165 nairas. Mais, ces derniers temps, les stations-service peinent à satisfaire la demande.
Gabegie
En février, une grave pénurie de carburant a fait grimper les prix jusqu’à 1 euro le litre d’essence sur le marché parallèle. Comme souvent, ce sont des problèmes de gestion qui expliquent cette gabegie : en début de mois, la compagnie nationale pétrolière – la NNPC – a annoncé que 100 millions de litres d’essence frelatée avaient été importés par erreur et devaient être retirés du marché. Les autorités ont également évoqué un retard des cargos transportant le pétrole raffiné à cause de la guerre en Ukraine.
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Le Monde
Au Maroc, des internautes appellent au boycott des dattes algériennes
Frelaté, toxique, radioactif, le fruit séché est accusé de tous les maux, sans aucune preuve scientifique. Un symptôme de plus des relations tendues entre Alger et Rabat.
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A l’approche du ramadan, le bras de fer diplomatique entre le Maroc et l’Algérie s’invite… à table. Les tensions sans cesse ravivées entre les deux voisins du Maghreb ont trouvé un nouveau terrain d’expression : la datte, fruit incontournable du ftour – la rupture du jeûne –, qui connaît traditionnellement un pic de consommation pendant le mois sacré.
Depuis plusieurs semaines, les dattes algériennes font l’objet d’une campagne de boycott sur les réseaux sociaux, lancée par des internautes marocains à grands coups de hashtag. Frelatées, toxiques, polluées aux substances radioactives, voire cancérigènes, elles seraient, à en croire leurs détracteurs, hautement dangereuses pour la santé. Contrairement, bien sûr, aux dattes marocaines, également réputées pour leur qualité.
Sahara occidental : en voulant mettre fin à la crise diplomatique avec le Maroc, l’Espagne fâche l’Algérie« La France a effectué plusieurs essais nucléaires en Algérie », fait valoir un internaute sur Twitter, en référence aux dix-sept essais menés par l’armée française dans le Sahara dans les années 1960. « Ces expériences, affirme-t-il, ont provoqué une pollution par les radiations dans le sable et les oasis et, malheureusement, l’Algérie vend des dattes de ces oasis et les exporte vers la plupart des pays arabes. » D’autres tweets accusent les cultivateurs algériens d’irriguer leurs palmiers « aux eaux usées », ou encore d’utiliser des produits chimiques pour les faire briller.
Au Maroc, la consommation de dattes algériennes ne date pourtant pas d’hier. Contacté, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) assure que « toutes les importations de dattes passent par le contrôle aux frontières » et que, en cas de non-conformité à la réglementation en vigueur, les produits sont « refoulés ». « A ce jour, ajoute l’instance, tous les échantillons prélevés et analysés se sont révélés conformes. »
Couscous et Miss Maroc
Au-delà de l’argument sanitaire, le boycott des dattes algériennes est affiché sur la toile comme un moyen de soutenir les cultivateurs de dattes de l’oasis Figuig, « expropriés de leur terre par la junte militaire algérienne », selon un internaute. En mars 2021, Alger a fermé l’accès de son territoire aux agriculteurs marocains qui exploitaient les palmiers de l’oasis d’Al-Arja, situé sur le territoire algérien, mettant fin à des passages quotidiens jusque-là tolérés, malgré la fermeture de la frontière en 1994. Des appels au boycott avaient déjà circulé l’an dernier pour « rendre justice » aux cultivateurs marocains de Figuig.
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Le Monde
Les autorités algériennes érigent des murs anti-émigration sur le littoral oranais
Les habitants ne décolèrent pas face à ces constructions censées empêcher les jeunes de partir pour l’Europe. D’autant que les candidats à l’exil prennent la mer depuis des lieux plus discrets que les plages de ville.
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Ils sont apparus en février. Des panneaux de béton de plus de deux mètres de haut installés sur le littoral d’Oran, deuxième ville d’Algérie (ouest). Depuis, les habitants d’Aïn El-Turck (appelée « Laâyoune » par les Oranais), une sous-préfecture composée de plusieurs communes balnéaires situées à 15 km à l’ouest de la ville, ne décolèrent pas. « On avait la nature pour s’aérer l’esprit, mais même cela nous est confisqué ! », s’agace un commerçant de Trouville, un quartier résidentiel.
Comme lui, les riverains doivent désormais passer par d’étroites ouvertures pour descendre les escaliers qui mènent au banc de sable. Seuls les « portes » et quelques « hublots » laissent apparaître la mer Méditerranée aux promeneurs encore rares de ce mois de mars.
En Algérie, le zenqaoui, nouveau genre musical qui cartonne auprès des jeunesPendant plusieurs semaines, le doute a plané sur la raison de l’installation de ces murs érigés par une entreprise de construction publique à l’entrée de certaines plages. Des ouvriers, interrogés par la presse locale, ont laissé entendre que les travaux visaient à entraver l’émigration clandestine par la mer.
Dimanche 13 mars, une déclaration du wali (préfet) d’Oran a mis fin aux rumeurs. « Cette décision n’a pas été prise par une seule personne mais par la commission de sécurité de la wilaya dans l’intérêt général », a déclaré Saïd Sayoud. « La situation est arrivée à un point inacceptable, surtout du côté ouest de la wilaya », a-t-il ajouté, prenant à témoin les journalistes : « Vous savez que les départs ont diminué de 70 % et ce n’est pas seulement grâce aux barrières, mais aussi aux efforts des services de sécurité et des acteurs de la société civile », a affirmé le responsable.
Solutions alternatives
Les côtes ouest du pays sont un point de départ privilégié par les « harragas », les candidats à l’exil sans papier vers l’Europe, pour leur proximité avec le sud de l’Espagne. Selon l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, un peu plus de 18 000 entrées illégales, majoritairement des ressortissants algériens – suivis par les Marocains –, ont été enregistrées en 2021 via la route méditerranéenne ouest.
« Désormais, de puissants bateaux permettent de faire la traversée en deux heures. Les prix atteignent 800 000 dinars l’aller pour une place [environ 5 100 euros]. Les passeurs transportent les harragas et, au retour, ils ne reviennent plus à vide mais avec de la drogue », affirme Abdelkader Zouit.
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L'Humanité
Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat
EnquêteLe président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien
Aurélien SoucheyreEmmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.
Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !
La retraite pour les riches
Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »
« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.
La bataille des retraites est (à nouveau) déclaréeLes arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »
L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse socialeDes institutions verrouillées
« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.
« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.
Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.
Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.
Enfumage sur l’énergie
Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».
Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».
« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».
« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.
Une grande attaque contre la Sécu
L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.
Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.
Grande sécu, grosse manip’D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.
Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.
En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?
Les services publics dans le viseur
Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.
Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.
Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.
Vers un durcissement sécuritaire
Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».
Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.
Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »
La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.
C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?
C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.
En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?
Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.
En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?
À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.
Emmanuel Macronbilan macronÉducation nationaleSanté Le Monde
Cinéma à Montréal et en région parisienne, arts plastiques à Dakar : l’agenda culturel du « Monde Afrique »
Chaque vendredi, l’agenda culturel du « Monde Afrique » vous propose des activités à suivre ou à faire sur le continent, en France et ailleurs dans le monde.
On commence la semaine à Paris et en Seine-Saint-Denis avec le « Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient » avant de partir au Québec, à Montréal, puis au Sénégal, à Dakar, pour des photographies.
Le Festival international de cinéma « Vues d’Afrique »,à Montréal
Créé en 1985, « Vues d’Afrique » s’est donné pour mission de diffuser des productions audiovisuelles concernant le continent, les pays créoles et leurs diasporas. Cette année, une centaine de films représentant 44 pays ont été retenus par le comité de sélection du festival. Ils seront projetés pendant deux semaines d’abord en ligne sur TV5 Monde dès le 26 mars, puis du 1er au 10 avril dans les salles de la Cinémathèque québécoise à Montréal.
Kotimi Guira – qui a fait ses armes au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) – est la responsable de la programmation internationale, qui allie fictions et documentaires, séries et films d’animation, ainsi qu’une sélection consacrée à la « Relève » et aux « Regards d’ici ». Cette dernière rassemble des films canadiens sur l’Afrique et ses diasporas. La colonisation, l’intime, la musique, le travail et le vivre-ensemble sont quelques-unes des thématiques abordées dans cette 38e édition parrainée par l’actrice et réalisatrice Aïssa Maïga et le producteur et réalisateur Richard Jean-Baptiste.
Parmi les films attendus du festival, dont certains seront projetés pour la première fois au Québec : Haut et fort de Nabil Ayouch (2021) ; Les Trois Lascars de Boubakar Diallo (2021), une comédie qui a fait sensation au dernier Fespaco et rencontre depuis un succès sans précédent dans les salles de cinéma d’Afrique subsaharienne ; Twist à Bamako de Robert Guédiguian (2021) ; Exterminez toutes ces brutes de Raoul Peck ; et La Femme du fossoyeur de Khadar Ayderus Ahmed, sacré Etalon d’or de Yennenga au Fespaco 2021.
Chaque soir, en marge du festival, le Baobar – bar et espace traiteur de la Cinémathèque québécoise – accueille des concerts et des spectacles. Au programme, entre autres : les humoristes Willy B. Rose et Caleb Amoussou, ainsi que les chanteuses Magdala et Naxx Bitota.
Programmes, billets et informations sur le site du festival
« Le Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient »
Pour sa 17e édition, ce festival déployé dans plusieurs salles de cinéma à Paris et en Seine-Saint-Denis affiche son enthousiasme pour une nouvelle génération de cinéastes. Elle sera incarnée notamment par l’Iranien Panah Panahi avec son film Hit the Road (avant-première le 27 mars au Studio Aubervilliers), la Libanaise Ely Dagher avec son premier long-métrage Face à la mer (avant-première le 29 mars à l’Institut du monde arabe, IMA) et la Française Louda Ben Salah-Cazanas pour son premier long-métrage Le Monde après nous, qui fera la clôture du festival le 1er avril à l’IMA.
Outre un focus sur la Turquie, le festival ouvrira une fenêtre sur la Tunisie contemporaine. Parmi les films tunisiens projetés, signalons Demain de Dhafer L’Abidine (avant-première le 30 mars à l’IMA). A ne pas rater enfin, la séance thématique « Langues algériennes : langues vivantes, langues absentes » le 26 mars à 14 heures au Studio Aubervilliers autour de trois courts métrages : Tatoués de Jean-Baptiste Dusséaux, Je me suis mordue la langue de Nina Khada et La grosse moula ou Li michan d’Amirah Louadah.
Jusqu’au 1er avril à Paris et en Seine-Saint-Denis. Programme et calendrier des séances sur le site du festival
« The Unexpected Consequences of History »,de Dimitri Fagbohoun
Jusqu’au 30 avril, la galerie Cécile Fakhoury à Dakar accueille une exposition personnelle de l’artiste Dimitri Fagbohoun. Né en 1972 à Cotonou d’un père béninois et d’une mère ukrainienne, il a grandi au Cameroun, vécu en Guadeloupe et longtemps été entrepreneur dans divers secteurs avant de réaliser sa première création, Aquarium.
Portée par un questionnement sur son identité plurielle, son œuvre compose avec les frontières et sonde ses origines, notamment paternelles (voir la série Papa was a Rolling Stone, 2013), en utilisant de nombreux médias – sculptures, dessins, photos, vidéos, installations.
Inaugurée le 12 mars, l’exposition interroge les conséquences imprévues de l’histoire de la colonisation à travers une série de photos d’archives en noir et blanc dans lesquelles l’artiste intervient directement, rehaussant de touches colorées personnages, constructions et paysages. Récemment exposé à la Manifesta de Lyon, au palais de la Marina à Cotonou et au palais de Tokyo à Paris, Dimitri Fagbohoun vit et travaille entre Paris, Bruxelles et Cotonou.
Informations sur le site de la galerie
Gladys Marivat(collaboratrice du « Monde des livres »)
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Le Monde
Rwanda : Christian Ntizimira, un militant des soins palliatifs en Afrique
Le médecin s’est passionné pour la lutte contre la douleur et encadre le retour des patients en phase terminale à la maison.
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Dans la petite chambre, le lit de Joséphine Uwimana est désormais vide. En avril 2021, la vieille dame a été diagnostiquée d’une tumeur cérébrale en stade terminal. Elle est morte quelques mois plus tard chez son fils. « Cette maladie a changé toute notre vie. Au début, nous ne savions pas comment nous occuper d’elle », se souvient Sébastien Hakizimana dans sa maison perchée sur les hauteurs de Kigali, la capitale du Rwanda.
Pour ce père de famille, appartenant à la classe moyenne, impossible de compter sur l’hôpital : trop cher en transport et en nourriture, car les repas des patients n’y sont pas pris en charge. Il a donc fallu s’organiser pour prendre soin de sa mère à domicile. « Son état évoluait tout le temps : sa température montait, sa douleur augmentait. Alors on appelait le docteur. Il nous donnait des conseils. Ça nous a consolés et ça lui a fait du bien à elle », souligne Sébastien Hakizimana. Ce docteur, c’est Christian Ntizimira, le médecin qui a accompagné la famille tout au long de la maladie.
Etats, ménages, secteur privé : qui doit financer les soins en Afrique ?Sur un continent où les soins palliatifs sont méconnus et où le nombre de cancers et autres maladies chroniques ne cesse d’augmenter, Christian Ntizimira s’est passionné pour la lutte contre la douleur. Peu de chiffres sont disponibles sur le sujet en Afrique, mais selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), huit personnes sur dix nécessitant des soins palliatifs sans pouvoir en bénéficier se trouvent dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Là, ce sont le plus souvent les familles qui s’occupent des malades, ce qui pèse lourd sur les ménages les plus pauvres.
Depuis plus de dix ans, Christian Ntizimira milite donc pour une approche des soins adaptée au contexte culturel et social de son pays et pour un accompagnement de la fin de vie alliant les médicaments à un soutien psychologique, social et spirituel. A Kigali, il passe régulièrement – et bénévolement – voir des malades qui n’ont plus d’espoir de guérison afin d’expliquer à leur entourage comment les traiter. « La maladie incurable doit être prise en charge par la communauté », affirme-t-il.
Définir les besoins et les envies du malade
Après avoir pris connaissance du diagnostic, le docteur a pour habitude de convoquer tous les proches pour une réunion familiale. « Ici, elles peuvent rassembler de 5 à 40 personnes », poursuit-il dans un sourire. Objectif : parler des ressources disponibles pour acheter les médicaments ou le matériel nécessaire, définir les besoins et les envies du malade, organiser si besoin un roulement entre les différents membres de la famille afin que les charges soient partagées.
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Publié le 21 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 11h05 Le Monde
Portrait Article réservé à nos abonnés Ermeline Vicaire, première femme scribe française
En juillet 2021, cette ancienne libraire est devenue la première femme scribe française, ou soferet. Elle calligraphie les parchemins d’objets cultuels juifs et restaure des rouleaux de la Torah.
Publié le 20 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h52 Linda Caille
Reportage Article réservé à nos abonnés Dialogue islamo-chrétien : catholiques et musulmans se rencontrent dans la confiance à Saint-Sulpice
La rencontre entre musulmans et catholiques Ensemble avec Marie a réuni huit cents personnes à l’église Saint-Sulpice, à Paris, le 6 février.
Publié le 14 février 2022 à 19h00 Linda Caille
Décryptages Article réservé à nos abonnés En Côte d’Ivoire, les autorités veulent passer l’éducation islamique au scanner
Sur les 3 500 structures islamiques d’éducation (SIE) recensées par les pouvoirs publics en 2020, seulement une sur dix était reconnue par le ministère de tutelle.
Publié le 14 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 février 2022 à 18h09 Yassin Ciyow
Entretien Article réservé à nos abonnés « Courant de pensée ambitionnant de rendre les humains immortels, le cosmisme russe est aujourd’hui réinvesti par Poutine »
Alliant spiritualisme et engouement pour la science, ce courant de pensée né dans la Russie du XIXe siècle entend ressusciter les morts et aurait influencé le projet de conquête spatiale. Dans un entretien au « Monde », Michel Eltchaninoff, qui lui consacre un ouvrage, analyse ses liens avec le christianisme et son influence actuelle.
Publié le 13 février 2022 à 08h00 Fabien Trécourt
Critique Article réservé à nos abonnés La magie décryptée dans la « Revue de l’histoire des religions »
La publication trimestrielle consacre son dernier volume à la pratique magique de l’Antiquité au Moyen Age et étudie la façon dont cette catégorie singulière a évolué tout en se réclamant de la tradition.
Publié le 11 février 2022 à 13h30 Youness Bousenna
Sélection Article réservé à nos abonnés Religions et spiritualité : cinq livres à découvrir
Taoïsme, druzisme, miracles, antisémitisme, réflexion sur l’adolescence… Découvrez la sélection éclectique des lectures que vous propose « Le Monde des religions ».
Publié le 09 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h28 Youness Bousenna Gaëtane de Lansalut
Décryptages Article réservé à nos abonnés Excision, castration… : les mutilations sexuelles au prisme des religions
Excision, infibulation ou castration ont généralement pour objectif de s’imposer, ou d’imposer aux autres, un contrôle de soi et de ses désirs pulsionnels. Le 6 février est la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines.
Publié le 06 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 06 février 2022 à 12h40 Aurélie Godefroy
Chronique Article réservé à nos abonnés « Vivre en tant que moine zen, c’est radicaliser chaque jour son expérience de la banalité »
Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tozan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien. Aujourd’hui, il nous convie dans le grand silence méditatif du monastère, comme un écho à celui de l’hiver blanc, ponctué par l’étude des textes bouddhistes classiques.
Publié le 02 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 02 février 2022 à 19h02 Tōzan Sans
Article réservé à nos abonnés « Nous, musulmans, les pratiques de l’islamisme radical nous révulsent, nous attristent et nous choquent »
Des Français musulmans, juristes, chefs d’entreprise, universitaires, ingénieurs… affirment, dans une tribune au « Monde », ne pas reconnaître les principes fondamentaux de l’islam dans les pratiques extrémistes filmées dans le reportage de « Zone interdite ».
Publié le 01 février 2022 à 11h59 - Mis à jour le 05 février 2022 à 10h04 Collectif
Récit Article réservé à nos abonnés Le masque, objet sacré bien avant d’être un accessoire médical
Cet accessoire à l’origine réservé au domaine du religieux continue, en dépit de sa fonction sanitaire, de mobiliser nos imaginaires contemporains.
Publié le 30 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 30 janvier 2022 à 15h32 Emmanuelle Picaud
Entretien Article réservé à nos abonnés Véronique Margron : « J’ai toujours eu conscience que le désir de vivre n’allait pas de soi »
« Je ne serais pas arrivée là si… » Chaque semaine, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de sa vie. La religieuse revient sur les origines de sa vocation et sur le « choc » des révélations du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise.
Publié le 30 janvier 2022 à 01h20 - Mis à jour le 31 janvier 2022 à 11h06 Solenn de Royer
Critique Article réservé à nos abonnés « La Caste des chastes » : comment le célibat obligatoire des prêtres pervertit l’Eglise
Dans un essai sans concession, le sociologue italien Marco Marzano analyse le rapport des prêtres à leur intimité. Il dénonce une institution rendue « schizophrène » par l’exigence de chasteté, et au sein de laquelle la sexualité est omniprésente, mais cachée.
Publié le 26 janvier 2022 à 05h00 Benjamin Sèze
Portrait Article réservé à nos abonnés Thich Nhat Hanh, le vieux sage bouddhiste et l’enfant
Figure majeure du bouddhisme engagé, le maître zen vietnamien Thich Nhat Hanh, né en 1926, s’est éteint le 22 janvier. « Le Monde des religions » revient sur le parcours et la pensée de ce militant de la paix.
Publié le 25 janvier 2022 à 19h00 Marie-Laurence Cattoire
Entretien Article réservé à nos abonnés « Les arts martiaux initient à une spiritualité par le corps »
Plus que des techniques de combat, les arts martiaux constituent une voie d’initiation spirituelle imprégnée par le bouddhisme zen, dont le spécialiste Pierre-Yves Albrecht dévoile la profondeur métaphysique dans son essai « La Sagesse martiale ».
Publié le 23 janvier 2022 à 01h43 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 13h07 Youness Bousenna
Critique Article réservé à nos abonnés Théâtre : « Que faut-il dire aux hommes ? », ou la foi poétique et sensible de croyants sans histoires
En tournée en France à partir du 18 janvier, la dernière création de Didier Ruiz met en scène sept croyants, femmes et hommes, qui narrent leur chemin de foi singulier.
Publié le 18 janvier 2022 à 17h00 Virginie Larousse
Entretien Article réservé à nos abonnés « Brahmanes indiens et druides celtiques partagent une origine commune »
Un essai du chercheur Mathieu Halford, écrit en collaboration avec l’historien Bernard Sergent, explore les nombreuses similitudes entre brahmanes indiens et druides celtes, ainsi qu’entre leurs sociétés, faisant l’hypothèse d’une origine indo-européenne commune.
Publié le 16 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 19 janvier 2022 à 15h41 Youness Bousenna
Critique Article réservé à nos abonnés « Itinéraire d’un arabisant », récit d’un double amour
Dans son dernier ouvrage, l’historien André Miquel revient sur son parcours cahoteux, qui a commencé par un voyage en Méditerranée et l’a conduit à devenir un spécialiste de la langue arabe.
Publié le 13 janvier 2022 à 11h00 Philippe-Jean Catinchi
Sélection Article réservé à nos abonnés Deux livres-plaidoyers pour une meilleure connaissance de l’histoire du judaïsme en France
La présence juive attestée depuis l’époque gallo-romaine vaut à la France un patrimoine aussi riche que singulier. Deux ouvrages interrogent la place jugée minorée de cet héritage dans le récit national.
Publié le 12 janvier 2022 à 07h00 Youness Bousenna
Entretien Article réservé à nos abonnés « L’islam de Sayyid Qutb, un combat total contre un adversaire à la fois juif, chrétien, athée »
L’intellectuel égyptien Sayyid Qutb est une référence pour les mouvances islamistes. L’islamologue et politologue Olivier Carré donne les clefs d’une lecture capitale pour cerner les mouvements extrémistes de l’islam.
Publié le 09 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 09 janvier 2022 à 11h20 Youness Bousenna
Chronique Article réservé à nos abonnés Regard zen sur le monde : « Qu’est-ce que le Vide ? »
Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tōzan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien singulier. Aujourd’hui, il évoque une cérémonie majeure de l’initiation des moines : assaillis de questions philosophiques, ils voient leur vivacité d’esprit mise à l’épreuve.
Publié le 06 janvier 2022 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Tōzan Sans
Décryptages Article réservé à nos abonnés Quelles sont les sources les plus anciennes sur Jésus ?
Les sources antiques évoquant Jésus en disent davantage sur les premiers chrétiens que sur l’identité à proprement parler du fondateur du christianisme.
Publié le 02 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 09h34 Jérémy André
Entretien Article réservé à nos abonnés Un apéro avec Matthieu Ricard : « L’époque vit une épidémie de narcissisme, il faut éviter la contagion »
Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. Avec l’interprète du dalaï-lama, qui publie ses « Carnets d’un moine errant », ce sera un thé au jardin des Tuileries et une méditation sur cet Himalaya qui lui manque tant.
Publié le 01 janvier 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h33 Michel Dalloni
Entretien Article réservé à nos abonnés Jésus a-t-il vraiment existé ? Les arguments des historiens face à la thèse mythiste
Née à la fin du XVIIIe siècle, la thèse « mythiste » conteste la réalité historique de Jésus. Si elle a suscité et suscite encore de nombreux débats, elle se trouve aujourd’hui largement décrédibilisée.
Publié le 25 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Virginie Larousse
Sélection Article réservé à nos abonnés Christianisme : quatre livres à découvrir à l’approche de Noël
Manuscrits de la mer Morte, sens chrétien des mots, dictionnaire sur Jésus… « Le Monde des religions » vous propose une sélection de quatre livres récemment publiés sur le christianisme.
Publié le 21 décembre 2021 à 08h00 Youness Bousenna
Entretien Article réservé à nos abonnés « Le yoga n’aurait jamais rencontré une telle audience s’il n’avait pas comblé une attente de l’Occident »
Souvent galvaudé, le yoga n’est ni un sport, ni une religion, ni une simple technique de bien-être. Revenant sur l’histoire plurimillénaire de cette pratique, l’universitaire Ysé Tardan-Masquelier livre une histoire intellectuelle du yoga inédite et stimulante.
Publié le 19 décembre 2021 à 01h25 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 18h56 Virginie Larousse
Entretien Article réservé à nos abonnés Leili Anvar : « Le corps n’est pas contradictoire avec la quête du divin, il lui est même indispensable »
Célèbre dans tout le monde arabo-musulman, l’histoire de Leyli et Majnûn est bien plus que le récit d’un amour impossible. C’est une véritable initiation spirituelle, indique, dans un entretien au « Monde », Leili Anvar, spécialiste de littérature persane, qui vient de traduire cette œuvre mythique aux éditions Diane de Selliers.
Publié le 12 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 13 décembre 2021 à 08h04 Virginie Larousse
Décryptages Article réservé à nos abonnés Le cléricalisme, ennemi des républicains, devenu ennemi des catholiques
Si le terme, apparu dans le langage courant au milieu du XIXe siècle, a désigné un temps la volonté des catholiques de s’ingérer dans les affaires de l’Etat, il pointe aujourd’hui un mal interne à l’Eglise : celui de l’excès de pouvoir des prêtres.
Publié le 08 décembre 2021 à 07h30 - Mis à jour le 10 décembre 2021 à 17h38 Luc Chatel
Tribune Article réservé à nos abonnés « Vous êtes, Eric Zemmour, l’exutoire de nos mauvaises pensées, de notre impuissance »
Au-delà de l’accablement que constitue la candidature du polémiste d’extrême droite, celle-ci nous oblige, estime le philosophe Adbennour Bidar, dans une tribune au « Monde », à sortir de l’impuissance, à agir et à rassembler contre ce qui menace la démocratie : la tentation de la haine.
Publié le 08 décembre 2021 à 05h15 - Mis à jour le 08 décembre 2021 à 14h11 Abdennour Bidar
Entretien Article réservé à nos abonnés Frédéric Lenoir : « Jung propose une spiritualité en dehors de toute croyance religieuse »
Passionné par la question du sacré, Carl Gustav Jung a consacré une partie de ses travaux à relégitimer la spiritualité, estimant qu’il existe dans la psyché humaine une dimension religieuse. Entretien avec Frédéric Lenoir, qui vient de publier une biographie du psychiatre suisse.
Publié le 05 décembre 2021 à 01h21 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 18h45 Virginie Larousse
Critique Article réservé à nos abonnés « La Fin de la chrétienté » : le pamphlet de Chantal Delsol contre la postmodernité
Dans son dernier essai, la philosophe déplore la disparition, sous nos yeux, de la civilisation chrétienne et juge délétère l’« inversion normative » qui est, selon elle, promue aujourd’hui. Un lamento réactionnaire paresseux.
Publié le 01 décembre 2021 à 06h00 Matthieu Giroux
Décryptages Article réservé à nos abonnés Torah, Bible, Coran : les interpréter, est-ce les trahir ?
Les textes sacrés des trois monothéismes sont-ils écrits une fois pour toutes et leurs grilles de lecture sont-elles définitivement verrouillées ? Les traduire, est-ce les trahir ? Quelle latitude entre la lettre et l’esprit ? Eléments de réponse.
Publié le 28 novembre 2021 à 01h22 - Mis à jour le 28 novembre 2021 à 11h18 Alice d'Oléon
Entretien Article réservé à nos abonnés « Dans les diocèses de France, les demandes faites au service de l’exorcisme sont très nombreuses »
Si le mot fascine, la réalité de l’exorcisme reste mal connue du grand public. L’anthropologue Olivia Legrip-Randriambelo, qui vient de publier une anthologie de textes sur le sujet, fait le point sur cette pratique toujours utilisée aujourd’hui.
Publié le 21 novembre 2021 à 01h28 - Mis à jour le 21 novembre 2021 à 09h35 Matthieu Giroux
« Arts de l’Islam », une exposition pour changer les regards
Portées par une volonté politique forte, les dix-huit expositions organisées partout en France par le Musée du Louvre ont vocation à faire émerger une meilleure compréhension de l’Islam. Une gageure à l’heure où le sujet cristallise les polémiques.
Publié le 19 novembre 2021 à 07h00 Virginie Larousse
Critique Article réservé à nos abonnés « Brother » : un religieux au cœur du ghetto new-yorkais
Sobre et touchant, le documentaire d’Arnaud Fournier Montgieux nous entraîne dans les pas d’un religieux franciscain engagé auprès des plus pauvres du ghetto de Newark.
Publié le 16 novembre 2021 à 18h00 Gaëtane de Lansalut
Portrait Article réservé à nos abonnés Qui est Iris Ferreira, première rabbine ordonnée en France ?
Première femme rabbine ordonnée en France, Iris Ferreira, qui appartient au courant juif libéral, est aussi une auteure de romans fantasy pour jeunes adultes.
Publié le 14 novembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 19h04 Linda Caille
Enquête Article réservé à nos abonnés « La religion la plus anthropocentrique » : les racines chrétiennes de la crise écologique
Le christianisme nous aurait-il coupés de la nature ? Le débat est vif depuis que l’interprétation occidentale de cette religion a été dénoncée, dans les années 1960, comme la « matrice » de la modernité et de l’exploitation brutale des ressources de la planète.
Publié le 12 novembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 14 novembre 2021 à 09h56 Youness Bousenna
Critique Article réservé à nos abonnés Dans la revue « Gradhiva », des livres envoûtants par milliers
Dans son dernier numéro, la revue d’anthropologie du Musée du quai Branly se penche sur les représentations et les usages magiques du livre et de l’écriture à travers des articles fascinants.
Publié le 12 novembre 2021 à 06h00 - Mis à jour le 18 novembre 2021 à 08h13 Virginie Larousse
Portrait Article réservé à nos abonnés Le père Gabriel Ringlet, franc-prieur catholique
Prêtre belge atypique, Gabriel Ringlet se distingue par ses prises de position iconoclastes sur des sujets aussi sensibles que l’euthanasie, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes ou les abus sexuels.
Publié le 07 novembre 2021 à 08h00 Luc Chatel
Récit Article réservé à nos abonnés Pourquoi les rites funéraires sont éternels
Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps sans vie varie en fonction des cultures et connaît des évolutions inattendues en contexte sécularisé.
Publié le 31 octobre 2021 à 02h06 - Mis à jour le 01 novembre 2021 à 09h30 Marie Chabbert
Entretien Article réservé à nos abonnés « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins »
C’est une vision inédite du massacre de 1572 que l’historien Jérémie Foa offre dans son ouvrage « Tous ceux qui tombent ». Reconstituant une microhistoire soucieuse de nommer les victimes anonymes, il exhume les « vies minuscules » emportées.
Publié le 24 octobre 2021 à 01h30 - Mis à jour le 24 octobre 2021 à 09h44 Youness Bousenna
Tribune Article réservé à nos abonnés Véronique Margron : « Sauver une vie l’emporte sur tout secret »
La théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France s’élève, dans une tribune au « Monde », contre l’usage du secret après la publication du rapport de la commission sur les abus sexuels dans l’Eglise.
Publié le 20 octobre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h52 Véronique Margron
Tribune Article réservé à nos abonnés Rapport Sauvé : « Dans l’Eglise catholique, le tabou sur le droit demeure très marqué »
Le droit canonique n’a pas réussi à uniformiser les politiques répressives au sein de l’Eglise, constate, dans une tribune au « Monde », le professeur de droit Louis-Léon Christians, pour qui le pardon a pris le pas sur la sanction, reléguant la justice au second plan.
Publié le 20 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h53 Louis-Léon Christians
Décryptages Article réservé à nos abonnés Qu’est-ce que le Mawlid ou fête de la nativité du Prophète ?
Fête musulmane non canonique, le Mawlid commémore la naissance du prophète Mahomet. Elle est célébrée cette année le 19 octobre.
Publié le 19 octobre 2021 à 08h00 Kamel Meziti
Entretien Article réservé à nos abonnés Dr Denis Mukwege : « Je me sens petit face au courage des femmes »
Engagé depuis la fin des années 1990 contre les violences sexuelles faites aux femmes, le Prix Nobel de la paix revient sur les racines de ce combat dans un livre, « La Force des femmes », à la fois autobiographie et hommage appuyé à celles qu’il considère comme des « héroïnes ».
Publié le 17 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 27 octobre 2021 à 15h49 Virginie Larousse
Décryptages Article réservé à nos abonnés Qu’est-ce que la confession, ou sacrement de pénitence et de réconciliation ?
Cette pratique qui n’a pas toujours existé dans l’Eglise catholique s’est invitée dans le débat public depuis que mardi 12 octobre, le ministre de l’intérieur en France, Gérald Darmanin, a nuancé son secret.
Publié le 17 octobre 2021 à 02h17 - Mis à jour le 17 octobre 2021 à 09h39 Justine Rodier
Critique Article réservé à nos abonnés En Chine, la religion fait de la résistance
Deux ouvrages, « Le Renouveau éclatant du spirituel en Chine » et « Chine et terres d’islam », analysent respectivement le succès du religieux dans l’empire du Milieu malgré la répression, et les relations intérieures et extérieures de la puissance communiste avec l’islam.
Publié le 15 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 15 octobre 2021 à 07h21 Frédéric Lemaître
Critique Article réservé à nos abonnés « Prière de ne pas abuser » : la brutale remontée des souvenirs d’abus sexuels
Père jésuite, Patrick C. Goujon a été sexuellement abusé par un prêtre lorsqu’il était enfant. Enfoui pendant des années, le souvenir de ces agressions a surgi brutalement il y a six ans.
Publié le 14 octobre 2021 à 06h00 Benjamin Sèze
Tribune Article réservé à nos abonnés Pédocriminalité : « Pour se réformer, l’Eglise doit s’appuyer au plus vite sur les laïcs qui sont à son service »
La théologienne Anne Soupa, qui vient de lancer un appel à la « démission collective des évêques » catholiques après le rapport Sauvé, estime, dans une tribune au « Monde », que le choix de l’Eglise est aujourd’hui entre s’effacer ou renaître.
Publié le 12 octobre 2021 à 00h18 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h08 Anne Soupa
Tribune Article réservé à nos abonnés Pédocriminalité dans l’Eglise : « C’est l’idée même d’institution chrétienne qui est en crise »
« Simples paroissiens », jeunes professeurs de philosophie, Paul Colrat et Foucauld Giuliani soulèvent, dans une tribune au « Monde », la question du « sens qu’il y a à mener une existence chrétienne en lien avec une institution » ayant failli à sa mission.
Publié le 11 octobre 2021 à 18h00 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h09 Paul Colrat Foucauld Giuliani
Critique Article réservé à nos abonnés « Génie de la France », d’Abdennour Bidar : pour une laïcité mystique
Dans un essai puissant, le philosophe explore la laïcité en tant que révolution politique, mais surtout métaphysique. Un concept dont la portée radicale, estime-t-il, nous échappe encore.
Publié le 10 octobre 2021 à 08h00 Virginie Larousse
Critique Article réservé à nos abonnés « La communion qui vient » ou comment être catholique en politique
Ils « ne représentent personne », et c’est peut-être ce qui fait la fraîcheur de cet essai, dans lequel trois trentenaires cherchent à redéfinir l’engagement politique des catholiques. Tout en alertant sur les dérives identitaires qui frappent une partie des croyants.
Publié le 06 octobre 2021 à 13h00 Matthieu Giroux
Récit Article réservé à nos abonnés Enfer, purgatoire, paradis : comment Dante et sa « Divine Comédie » ont modelé l’imaginaire de l’Occident
Mort en 1321, le poète florentin Dante Alighieri a produit une œuvre à l’influence monumentale qui a façonné l’imaginaire occidental de l’au-delà, en particulier notre vision de l’enfer et celle d’un purgatoire alors naissant.
Publié le 03 octobre 2021 à 04h27 - Mis à jour le 03 octobre 2021 à 14h40 Youness Bousenna
Portrait Article réservé à nos abonnés « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »
Il y a encore quelques jours, il s’appelait Clément Sans. Ordonné moine bouddhiste zen dans la tradition Soto, il s’appelle désormais Tōzan, « la montagne des pêches ».
Publié le 01 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 01 octobre 2021 à 15h49 Matthieu Giroux
Entretien Article réservé à nos abonnés « L’Eglise a été façonnée à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif »
« En sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé », relève Josselin Tricou. Dans son livre « Des soutanes et des hommes », le sociologue analyse la masculinité atypique de ceux que l’Eglise catholique place au sommet de sa hiérarchie.
Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h39 Luc Chatel
Brève Article réservé à nos abonnés « Des soutanes et des hommes »
Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 Luc Chatel
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Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »
Philippe Pons (Tokyo, correspondant)Publié le 13 mars 2022 à 08h00
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EntretienHéritières de traditions ancestrales en voie de disparition, les chamanes du Japon contribuent à tisser des liens entre les mondes visible et invisible. La sociologue Muriel Jolivet est allée à la rencontre des dernières d’entre elles.
La modernisation du Japon n’a en rien entamé une foule de petites croyances et de rites, parmi lesquels la communication avec les défunts. Cette pratique a été ravivée à la suite de la disparition de 2 500 personnes dont les corps n’ont jamais été retrouvés, sur les 19 650 victimes du tsunami du 11 mars 2011. Elle propose de retisser les liens outre-tombe avec ces « morts sans lien » qui peuvent devenir des fantômes.
La sociologue Muriel Jolivet vit au Japon depuis de longues années. Auteure d’une dizaine d’ouvrages sur la société nippone, elle est allée à la rencontre de ces chamanes qui, dit-on, ont la capacité de faire descendre sur elles l’esprit des morts, de les faire parler par leur bouche et auxquelles des médecins ont parfois recours pour affiner leur diagnostic. Un volumineux et passionnant reportage reposant sur une impressionnante documentation japonaise, ponctué de portraits de chamanes, de descriptions de lieux et de rencontres, rassemblés dans Les Dernières Chamanes du Japon. Rencontre avec l’invisible au pays du Soleil Levant (Véga, 2021).
Vous avez travaillé une dizaine d’années à cette enquête. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser au monde des chamanes ?
En plus de quarante ans d’enquêtes sociologiques sur le Japon, je suis souvent tombée sur des récits de revenants, de communication avec les morts, de visites chez des chamanes qui me semblaient anecdotiques. Peu à peu, j’ai pris conscience de l’importance et de la fréquence de ces rituels dans la société japonaise. Les chamanes renvoient à une spiritualité complexe dans laquelle se mêlent shintoïsme [polythéisme animiste], bouddhisme ésotérique et folklore local.
Il existe des chamanes du nord au sud de l’Archipel. Comment avez-vous choisi les lieux de vos enquêtes ?
Les régions du Tohoku et d’Okinawa sont des lieux prédisposés. Les chamanes itako du Tohoku s’inscrivent dans une longue tradition, car c’était un des rares débouchés qui s’offraient aux malvoyantes, souvent victimes d’une rougeole. Les autres options étaient de devenir masseuse ou goze, chanteuses itinérantes qui s’accompagnaient au shamisen [luth japonais à trois cordes] et se déplaçaient à cinq ou six, au rythme d’une vingtaine de kilomètres parcourus à pied chaque jour. La moins malvoyante servait de guide aux autres, chacune une main posée sur l’épaule de celle qui la précédait.
Les itako étaient placées très jeunes en apprentissage auprès d’une aînée, à qui elles servaient de bonne à tout faire. L’instruction se faisait oralement au contact de leur initiatrice, ou shisho, avec qui elles vivaient en osmose. La formation n’était pas simple, car il leur fallait mémoriser toutes les invocations selon les rituels.
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Le Monde
« Faire confiance au bol »
Le 15 septembre 2021, Clément Sans est devenu moine zen. Ordonné sous le nom de Tozan (« la montagne des pêches »), le jeune Français est désormais rattaché à un temple au Japon. Chaque mois, il nous envoie une lettre qui nous fait partager son quotidien singulier et presque hors du temps, rythmé par les longues heures de méditation, les travaux des champs et la mendicité.
Lettre de mars 2022. Nous avons décidé de quitter le temple au milieu de la nuit. Comme les grains d’un chapelet s’étirant dans la nuit, nous descendons la montagne enneigée, bien en ligne, éclairés uniquement par la lune. Rejoignant après une longue marche le petit village situé dans la vallée, nous montons dans un bus scolaire qui nous dépose à la gare la plus proche. De là, nous rejoignons en groupes distincts les métropoles de Kobé, Osaka et Kyoto. Durant plusieurs jours, nous allons pratiquer takuhatsu, la mendicité rituelle des moines japonais.
Notre temple insistant sur la pratique ascétique et la méditation, nous ne faisons pas de rites funéraires, comme c’est pourtant l’usage dans l’immense majorité des temples japonais.
Ayant une vie monacale sobre et refusant tout argent pour officier des cérémonies, et bien que vivant en autonomie alimentaire grâce aux légumes et au riz que nous cultivons, nous devons couvrir certaines dépenses obligatoires, allant de notre électricité à nos assurances santé.
« Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »Originellement, la pratique de la mendicité était l’unique moyen pour les moines de se nourrir. Il fallait donc mendier chaque jour pour continuer l’ascèse monacale. Dans le Japon moderne où le statut des moines est fiscalement encadré, la mendicité est avant tout considérée comme une pratique spirituelle en elle-même.
Takuhatsu, qui signifie littéralement « faire confiance au bol (à aumône) », implique d’abord notre foi et notre gratitude envers la vie : ce qui est nécessaire pour soutenir notre quotidien est déjà là, toujours offert à nous. Plus qu’un moyen de subsistance, c’est notre enseignement bouddhique sur le don et l’offrande qui se synthétise par cette pratique.
Je suis affecté à Kyoto, ville que je connais pour y avoir travaillé avant mon entrée au temple. J’ai sous ma responsabilité trois autres moines, avec lesquels je partage une petite chambre dans une auberge située dans le centre de l’ancienne capitale impériale. Chaque jour, nous revêtons nos kimonos et kolomo traditionnels, enfilons nos waraji, sandales de cordes tressées, nous coiffons d’un kasa, chapeau de paille arrondi et évasé empêchant de voir le visage du moine, le religieux devant toujours s’effacer derrière sa pratique.
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L'Humanité
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale
ActuLa majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.
Florent LE DUCinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).
« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »
le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux
Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?
D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.
un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans
Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.
Repousser l’âge de départ à la retraite continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.
Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite Le Figaro
La Serbie ne veut pas oublier qu’elle a été bombardée par l’Otan
REPORTAGE - Le président Vucic a rappelé le souvenir du 24 mars 1999 et de cette «attaque horrible et criminelle» contre son «petit pays».
Belgrade
«À partir du 24 mars, nous étions en état d’alerte, mais en réalité, on ne pouvait rien faire pour se protéger, car la ville n’avait pas d’abris ni de défense anti-aérienne. On était convaincus que s’ils allaient lâcher une bombe, ce serait sur les casernes, pas sur le centre-ville», témoigne Dragoslav Nenadovic, à l’époque chef de la cellule de crise d’Aleksinac, une petite ville minière située à 200 km au sud-est de Belgrade. L’opération de l’Otan «Force alliée», lancée pour mettre fin à la répression des Kosovars albanais par les forces serbes, venait de démarrer. Elle allait durer 78 jours, aboutissant au retrait de la présence serbe de ce qu’était sa province autonome , le 10 juin 1999. Des dizaines de cibles militaires ont été visées, mais aussi des ponts, des intersections ferroviaires, des réseaux électriques. Le bilan n’a jamais été officiellement dressé. Selon les autorités serbes, il y aurait eu 2500 morts ; selon le Fonds pour le droit humanitaire, 754, dont 454 civils et 300 membres des forces de sécurité.
À lire aussiMarquée par le souvenir des frappes de l’Otan en 1999, la Serbie se retrouve tiraillée entre l’Europe et la Russie
Le 5 avril 1999, alors que ses jumeaux de 10 ans allaient se coucher, Sasa Miletic, économiste aujourd’hui à la retraite, a entendu les avions et est sorti dans la rue: «J’ai vu une boule rouge se diriger vers moi et j’ai hurlé à mon épouse de se réfugier dans la cave avec les enfants. Le missile est tombé sur la maison de nos premiers voisins. Toutes les fenêtres se sont brisées, le toit de la maison où habitaient mes parents, à côté de la nôtre, a pris feu… Blessés, on a réussi à sortir tous vivants des gravats. Mais nos voisins ont été tués, les corps déchiquetés par les verres brisés. Un enfant et ses parents.»
Cette nuit-là, six missiles sont tombés sur Aleksinac, faisant douze morts et des centaines de blessés. Quasiment toutes les maisons de l’impasse Vuk-Karadzic ont été touchées, tout comme une rangée de maisons de la rue piétonne du centre-ville, une autre de la rue parallèle, le centre de santé qui arborait pourtant une croix rouge, une fabrique de meubles, une imprimerie…. En tout, des centaines de bâtisses.
Bombarder des civils pour en protéger d’autres, c’est absurde
Devant sa maison reconstruite par l’État, Dragoslav Jovanovic tremble en invoquant la dévastation de son impasse. «Dans les années qui ont suivi, il y a eu tout autant de décès que le jour des frappes. Chaque maison déplore des morts de cancer. J’ai perdu ma femme, qui avait 50 ans. En face, la maman a été emportée à 59 ans, et la plus jeune de ses filles, qui avait seulement 30 ans.»
«Vingt-trois ans plus tard, on continue à se demander pourquoi», souffle Ivan Matejevic, membre du centre culturel d’Aleksinac chargé d’organiser les commémorations. Chaque année, elles ont lieu devant un petit monument érigé à quelques mètres du centre de santé et des deux immeubles construits à la va-vite par l’État serbe pour reloger ceux dont les habitations s’étaient effondrées. «Morts dans l’agression de l’Otan en 1999», peut-on lire en dessous des noms des quinze victimes civiles gravés dans le marbre noir. «Bombarder des civils pour en protéger d’autres, c’est absurde», dit Dragoslav Nenadovic. «Aucun officiel de l’Otan ne s’est rendu à Aleksinac pour expliquer si c’était une bavure ou pas», souligne Ivan Matejevic.
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Drapeaux serbes et russes
Pour l’écrasante majorité des Serbes, l’Otan reste l’ennemi. Un ressentiment que nourrit le président Aleksandar Vucic, qui était en 1999 un jeune ministre d’extrême droite du gouvernement nationaliste travaillant sous la présidence de Slobodan Milosevic. «Ces frappes de l’Otan étaient une attaque brutale, horrible, criminelle sur un petit pays qui n’a fait de mal à personne. C’était une démonstration de violence envers un peuple libertaire, passée outre la position du Conseil de sécurité de l’ONU», a-t-il déclaré lors d’une cérémonie de commémoration tenue à Kraljevo, dans le sud du pays, ce 24 mars. Non sans souligner qu’il fallait communiquer avec l’Otan, «puisque eux seuls peuvent garantir la sécurité des Serbes au Kosovo».
Presque en même temps, à Belgrade, plusieurs centaines de membres et sympathisants de l’extrême droite se sont rassemblés devant l’état-major des armées, resté dévasté par les bombardements, dans un décor de drapeaux serbes et russes. «Ceux qui nous ont bombardés sont les mêmes que ceux qui ont planifié la guerre en Ukraine. La Russie subit la même injustice que nous il y a vingt ans. Mais elle n’est plus à genoux comme dans les années 1990, elle se défendra, tout comme elle libérera l’Ukraine des nazis. Notre destin s’y joue aussi. Vive la Russie, Vive Poutine f… l’Otan», hurlait Zoran Lekic, un des orateurs, vétéran du Kosovo en bombers, le regard noir, arborant le ruban de saint Georges et le Z des forces russes.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.
Le Monde
« L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »
La guerre menée par la Russie en Ukraine est aussi religieuse, analyse l’historien Antoine Arjakovsky, qui explique comment ce conflit oppose le patriarche de Moscou, devenu idéologue de l’impérialisme du Kremlin, à une Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019.
Directeur de recherche au Collège des bernardins, l’historien Antoine Arjakovsky est à la fois spécialiste du christianisme orthodoxe et fin connaisseur de l’Ukraine, où il a fondé un institut d’études œcuméniques en 2004, à Lviv. Président de l’Association des philosophes chrétiens et lui-même orthodoxe, il est notamment l’auteur de Qu’est-ce que l’orthodoxie ? (« Folio », Gallimard, 2013) et de Russie-Ukraine. De la guerre à la paix ? (Parole et silence, 2004). Son prochain ouvrage, Qu’est-ce que l’œcuménisme ?, paraîtra le 17 mars aux Editions du Cerf.
L’invasion russe intervient dans un contexte religieux singulier, marqué par l’indépendance de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine en 2019. Comment s’est construite l’architecture du christianisme oriental ?
L’Eglise orthodoxe est une communion de quinze Eglises autocéphales – pouvant élire elles-mêmes leur chef – et d’une vingtaine d’Eglises autonomes. Parmi ces Eglises autocéphales, la prééminence va à celle de Constantinople, car elle a constitué le deuxième siège des Eglises chrétiennes après Rome, et avant Alexandrie, Antioche et Jérusalem.
Cet ensemble, qui forme ce qu’on a nommé la « Pentarchie », a constitué la structure de l’Eglise durant tout le premier millénaire, et ses dissensions ont été réglées à l’occasion de sept grands conciles œcuméniques [le premier a eu lieu en 325 à Nicée, et le dernier en 787, également à Nicée]. Après de premières scissions, le concile de Florence va réaffirmer l’union des Eglises en 1439. Mais la prise de Constantinople par les Ottomans musulmans, en 1453, marque un éloignement décisif des Eglises orientales à l’égard de Rome, celles-ci lui reprochant son manque de soutien.
Ainsi, à partir du XVe siècle, une nouvelle communion d’Eglises orientales se distingue, dont la primauté revient à Constantinople. Elles commencent alors à être appelées « orthodoxes ». Ce terme polysémique signifie au sens le plus courant « ce qui est fidèle à une norme » : en l’occurrence, les chrétiens orthodoxes se définissent par leur fidélité aux conclusions des sept conciles œcuméniques du Ier millénaire.
« L’Eglise orthodoxe de Kiev a été la toute première à être évangélisée, en 988 : elle constitue l’Eglise chrétienne originelle en terre slave »
Ces derniers ont essentiellement conduit à deux affirmations théologiques. La première est l’unicité de Dieu comme personne, et sa triple révélation comme Père, Fils et Saint-Esprit ; la seconde porte sur la double identité de Jésus-Christ, qui pour tous les chrétiens orthodoxes est à la fois divine et humaine. Cette orthodoxie de la foi prend au XVe siècle une signification confessionnelle car, après l’échec du concile de Florence, les chrétiens ont commencé à être désignés par des adjectifs : catholiques, protestants et orthodoxes.
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Le Figaro
Mort de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : à Paris, une nuit festive qui vire au cauchemar
Guillaume PoingtNicolas DaguinRÉCIT - Ce père de famille de 42 ans a été exécuté de plusieurs balles dans un quartier chic de la capitale après une altercation nocturne qui a dégénéré.
C'est l'histoire d'une soirée festive, en apparence banale, qui bascule dans l'horreur en quelques minutes. Une soirée au terme de laquelle l'Argentin Federico Aramburu, ex-rugbyman de 42 ans et père de trois enfants, a été tué par balles dans un quartier chic de la capitale. Vendredi 18 mars, Federico Aramburu et son associé, Shaun Hegarty, dînent dans un restaurant argentin du 6e arrondissement de la capitale, le «Volver», rue Dauphine. À la tête de l'agence de voyages «Esprit Basque», qui propose des séjours culturels et sportifs, les deux ex-rugbymen sont accompagnés de clients. Ils ont prévu d'assister avec eux au très attendu match de rugby France - Angleterre, le lendemain soir au Stade de France.
À lire aussiMort d'un rugbyman argentin à Paris : qui est Loïk Le Priol, le principal suspect interpellé en Hongrie ?
Federico Aramburu et Shaun Hegarty quittent le restaurant vers 1h30 en direction de la «rue de la soif» - un quartier du 6e arrondissement très prisé des joueurs de rugby -, où ils boivent plusieurs verres dans différents bars de la rue Princesse. Les deux amis fêtent les 40 ans d'un copain rugbyman mais aussi la signature de contrats en vue de la Coupe du monde 2023 en France. Au bout de la nuit, ils finissent par s'installer à la terrasse du bar «Le Mabillon», au 164 du boulevard Saint-Germain, pour «manger un dernier burger». Trois personnes sont installées à une table voisine : Loïk Le Priol, un ancien militaire de 27 ans, Romain Bouvier, un militant d'extrême droite de 31 ans, et Lyson R., une étudiante de 24 ans. Cette dernière est la compagne de Le Priol depuis cinq ans, confirme une source proche du dossier au Figaro.
L'escalade de la violence
Il est environ 6h lorsqu'une violente altercation éclate entre les deux tables, sans qu'on en connaisse - à ce stade -, les raisons précises. Une première version évoque un jeune homme venu mendier une cigarette ou des pièces à la table du groupe de Le Priol. Il aurait été éconduit de manière vindicative, et de potentielles insultes racistes auraient été prononcées. C'est à cet instant que les deux rugbymen seraient intervenus. «Je pense que ce n'est pas comme ça qu'on parle aux gens», auraient-ils dit. Une seconde version, rapportée au Figaro par une source policière, fait état du comportement déplacé et provocateur de Le Priol à l'endroit d'un jeune homme installé à une table voisine. Une attitude conduisant, là encore, les rugbymen à intervenir.
Quelle qu'en soit la cause, que l'enquête devra établir, une bagarre éclate. Des coups de poing sont échangés entre les deux camps : Aramburu et Hegarty d'un côté, Le Priol et Bouvier de l'autre. Aramburu aurait notamment tiré Le Priol par la capuche, le faisant tomber au sol. Des vigiles du Mabillon et quelques serveurs interviennent alors pour séparer les deux groupes. Plusieurs témoins de la scène racontent aux policiers avoir vu un homme du groupe de Le Priol montrer une arme à feu pendant la bagarre. La sortie d'un brassard de police est également évoquée.
Le calme revenu, chaque groupe repart de son côté. Aramburu et Hegarty, qui se dirigent vers leur hôtel en direction de Saint-Michel, font une halte à l'hôtel «Welcome», à deux pas du Mabillon. La bagarre a laissé des traces, et les deux hommes ont le visage tuméfié. Ils veulent mettre de la glace sur leurs blessures. Le réceptionniste cherche des glaçons et leur confectionne des poches de glace. Plusieurs minutes passent. Lorsqu'ils quittent les lieux, une jeep les attend. Lyson R. est au volant, Loïk Le Priol et Romain Bouvier sont à bord. Une première salve de coups de feu est tirée par les deux hommes en direction de Federico Aramburu sans le toucher. Le Priol serait ensuite descendu du véhicule avant d'ouvrir le feu à six reprises, atteignant sa cible cinq fois, au niveau des jambes et du ventre notamment. L'Argentin s'écroule devant un magasin. Shaun Hegarty n'a, lui, pas été touché.
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«Il ne se passe jamais rien ici, boulevard Saint-Germain»
Prévenues, la police et les urgences arrivent rapidement sur place. Le rugbyman est découvert gisant dans une mare de sang. Il est déjà trop tard. Federico Aramburu décède des suites de ses blessures vers 6h45. La jeep s'est, elle, évaporée dans le petit matin parisien. La scène de crime est aussitôt quadrillée et le périmètre bouclé. «Il y avait de grandes bâches blanches autour du 146, et, au centre, le corps de la victime sous un drap. La police ne m'a pas laissé ouvrir la boutique avant 13h», explique la vendeuse d'un commerce tout proche. Les habitants de l'immeuble haussmannien n'ont rien vu ni rien entendu. Stupéfaits, ils découvrent l'horreur en sortant de chez eux, samedi matin. «Il ne se passe jamais rien ici, boulevard Saint-Germain», souffle une dame âgée. L'enquête débute. Les hommes du 36, la brigade criminelle parisienne, sont chargés des investigations.
Un peu moins de quatre jours après les faits, dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 mars, Loïk Le Priol - principal suspect de cet assassinat -, est interpellé en Hongrie. Il s'apprêtait à se rendre en Ukraine. Cet homme de 27 ans doit être remis par la Hongrie aux autorités françaises «dans un délai de dix jours», selon le tribunal de Budapest. Ce dernier a accepté d'être transféré vers Paris, précise l'AFP. Le même jour, c'est sa petite amie, Lyson R., qui est interpellée à Paris. Elle a depuis été mise en examen pour «complicité d'assassinat» et placée en détention provisoire. Romain Bouvier est quant à lui interpellé mercredi 23 mars à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Nantes. Il a par la suite été mis en examen pour «assassinat» ainsi que pour deux infractions liées à la détention d'armes et écroué dans l'attente de son jugement.
Loïk Le Priol déjà condamné pour violences
Le suspect, Loïk Le Priol, est un ancien militaire. Il intègre les rangs de la Marine nationale en 2010 via l'École des mousses, à Brest, avant de se spécialiser dans la filière fusilier marin. Il participe à des opérations extérieures au Mali et à Djibouti entre 2013 et 2015, avant d'être rapatrié en France en juillet 2015 en raison d'un état de stress post-traumatique. Il est finalement radié des armées en octobre 2017. Loïk Le Priol a également été militant au sein du GUD (Groupe union défense), une organisation étudiante d'extrême droite, connue pour ses actions violentes, dissoute en 2017.
Il est connu comme un individu à la violence débridée. Sur Facebook, il n'hésite pas à exhiber sa musculature et ses tatouages, dont l'un sur son bras gauche représente un long poignard. Son compte Facebook le montre notamment en photo avec Julien Rochedy, ancien directeur national du Front national de la jeunesse (FNJ). «Le Priol était un copain, on ne se voyait presque plus mais nous avions traîné parfois ensemble vers 2012-2014 (...) Il avait toujours été fêlé, il était suivi par un psy de l'armée, mais la dernière fois que je l'ai croisé à Paris, il avait une copine, des projets, semblait apaisé. On était contents ''qu'il aille mieux''», écrit Julien Rochedy sur Twitter.
Le jeune homme est déjà connu de la justice. Il a été condamné dès l'âge de 19 ans pour des violences. Puis il aurait été mis en cause pour avoir «frappé et étranglé une prostituée» à Djibouti en 2015, selon Marianne . La Marine nationale ne confirme néanmoins pas cette agression «dans la mesure où le dossier disciplinaire des militaires et anciens militaires est strictement confidentiel». À l'âge de 23 ans, Le Priol est condamné à quatre mois de prison avec sursis pour des violences volontaires en réunion. Et pour cause, fin 2015, celui-ci et son ami Romain Bouvier passent à tabac deux hommes qui s'étaient pris en photo adossés à leur voiture, la fameuse jeep, comme le rapporte Street Press .
Loïk Le Priol devait également être jugé en juin 2022 - avec quatre autres individus -, pour des «violences aggravées» sur l'ancien président du GUD, Édouard Klein. En octobre 2015, Loïk Le Priol et ses complices avaient frappé et humilié leur victime, la forçant même à se déshabiller. «Lève-toi, porte tes couilles (...) T'es qu'une merde. Tu as une dernière chance de te lever ou alors on te fout à poil», menacent les agresseurs dans une vidéo diffusée par Mediapart . Le jeune homme s'est aussi signalé en lançant en 2016 la ligne de vêtements identitaires «Babtou (blanc, NDLR) Solide». Des t-shirts avec le slogan «Babtou Lives Matter» - reprenant le slogan «Black Lives Matter» de la communauté afro-américaine -, sont notamment vendus en ligne.
« Il aimait les armes, comme toute personne qui s'intéresse au milieu militaire. Il avait envisagé de rejoindre l'armée mais s'était finalement ravisé »
La personnalité de Romain Bouvier, également mis en cause dans la mort du rugbyman argentin, apparaît beaucoup plus «lisse» que celle de son ami Le Priol. Fils d'une avocate parisienne spécialisée dans la défense des femmes victimes de violences sexistes, le jeune homme ambitionne lui aussi d'embrasser une carrière d'avocat. Rompu à l'exercice des concours d'éloquence, passé par le lycée Montaigne puis la fac de droit de Panthéon-Assas, il ne poursuit pourtant pas son cursus après un master 1 en carrières judiciaires et sciences criminelles. «C'était un bon élève, pas nécessairement brillant, mais qui avait de grandes facilités. Il s'est certainement un peu trop reposé là-dessus», confie un ancien camarade de lycée. Lettré, le jeune homme préside un cercle littéraire de droite monté avec quelques camarades de fac : le club Roger Nimier, du nom de cet écrivain, chef de file du mouvement littéraire dit des «Hussards». «Romain avait des convictions assez marquées. Dire qu'il était d'extrême droite ou qu'il était réactionnaire, je ne sais pas», relève le même camarade. Toujours est-il que le jeune homme avait entretenu par le passé de très bonnes relations avec des membres du GUD ou encore des FNJ, à l'instar de Julien Rochedy.
Sur son compte Facebook, Romain Bouvier s'affiche à plusieurs reprises armes à la main. Sur une photographie, on le voit même en treillis, Famas en bandoulière. Cette photo a été prise à l'occasion d'une préparation militaire supérieure (PMS). «Il aimait les armes, comme toute personne qui s'intéresse au milieu militaire. Il avait envisagé de rejoindre l'armée mais s'était finalement ravisé», rapporte un ancien ami, présent lors de cette PMS.
Dernière mise en cause dans la mort du rugbyman, Lyson R. est de son côté décrite comme une personne «casanière», «non politisée» et «sans histoire». Passée elle aussi par le lycée Montaigne (6e arrondissement), la jeune femme étudiait en troisième année à l'École Diététique et Nutrition Humaine de Paris (EDNH). «C'est une étudiante brillante, studieuse, qui sort très peu et qui se concentre sur sa carrière professionnelle», témoigne son avocat.
Pour le 36, l'enquête ne fait que commencer. De nombreuses zones d'ombre planent encore au-dessus de cette affaire tragique. L'audition de Loïc Le Priol est particulièrement attendue. Contacté, son avocat, Me Xavier Nogueras, indique au Figaro qu'il attend le retour de son client en France avant de prendre la parole.
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Le Monde
Histoire d’une notion : l’apocalypse ou l’histoire sans fin de la fin du monde
Mille fois annoncée, la fin des temps hante nos imaginaires depuis la plus haute Antiquité. Puissante force de mobilisation politique, elle peut aussi, au contraire, mener à l’immobilisme.
Histoire d’une notion. Depuis la période de paix qui s’est ouverte en Occident à partir du début des années 1960, on croyait ce mot relégué aux antiques textes religieux ou aux vieux grimoires ésotériques. Voilà pourtant l’apocalypse de retour. Elle est sur toutes les lèvres, en une de nombreux journaux, dans les titres d’essais et de séries récemment sortis. Sommes-nous au bord d’une apocalypse écologique ? Menacés d’une apocalypse nucléaire ? Face à ces dangers terrifiants, la notion d’Apocalypse cognitive, titre d’un ouvrage du sociologue Gérald Bronner (PUF, 2021), ferait presque figure de moindre mal.
Si, dans le langage actuel, le terme d’« apocalypse » a fini par désigner la fin du monde, tel n’est pas son sens d’origine – le terme grec « apocalupsis » signifie « révélation », « dévoilement ». Il s’agit, au départ, d’un genre littéraire lancé par des auteurs juifs à partir de 200 avant notre ère, lequel met en scène les fins dernières et l’arrivée du Messie annoncée par les Ecritures, en écho à certains textes de la Bible hébraïque (Isaïe, Amos, Ezéchiel, Daniel, etc.).
Le plus célèbre récit de la littérature apocalyptique est celui attribué à Jean, qui a écrit son Apocalypse à la fin du Ier siècle de notre ère. Bien que ce livre du Nouveau Testament soit perçu comme plein de fureur et de sang, il ne constitue pas, à proprement parler, une narration de la fin du monde. Aujourd’hui, les spécialistes l’interprètent davantage comme un discours symbolique ancré dans le contexte que connaissaient les jeunes communautés chrétiennes d’Asie mineure, agitées par des conflits internes. Pour autant, le livre est bien porteur d’une réflexion eschatologique (sur la fin des temps), invitant ses lecteurs à choisir soigneusement leur camp avant le retour du Seigneur.
Signes annonciateurs
De fait, toutes les traditions religieuses se sont interrogées sur la fin des fins, et n’ont eu de cesse de chercher à percer les signes annonciateurs du cataclysme. Au fil de l’histoire, des événements dramatiques ont semblé préfigurer la grande catastrophe – de la destruction du Temple de Jérusalem en 70 de notre ère aux guerres de religion du XVIe siècle, en passant par la chute de l’Ancien Régime en France ; de la révolte des Taiping dans la Chine du XIXe siècle, qui provoqua la mort de 30 millions de personnes, aux immenses tragédies du XXe siècle (plus de 120 millions de morts).
La peur de l’apocalypse climatique, entre catastrophisme et clairvoyanceEn somme, le monde n’en finit pas de finir. Souvent annoncée, régulièrement ajournée, l’apocalypse hante nos imaginaires. A en croire certains textes, elle se serait même déjà produite : le Déluge biblique ne met-il pas en scène une forme d’apocalypse ? Qu’importe si les prophéties qui se hasardent à en donner la date se sont révélées inexactes. Une légende rapporte ainsi que Bouddha avait prédit que le monde serait détruit vingt-cinq siècles après sa prédication ; ce qui devrait donc déjà avoir eu lieu. De leur côté, les disciples de Zoroastre, pragmatiques, ont procédé à quelques modifications de leur calendrier pour reporter l’échéance fatidique.
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Le Figaro
Pierre Brochand (ex-DGSE): «Nous subissons une immigration sans précédent»
Eugénie BastiéENTRETIEN EXCLUSIF - L’immigration de masse que vit la France depuis des décennies a créé des groupes culturels distincts dans notre pays, estime Pierre Brochand. Il juge que l’Europe est la seule partie du monde à nier l’importance de l’homogénéité culturelle, et plaide pour un changement de cap complet de nos politiques publiques.
Pierre Brochand a été directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2002 à 2008, ainsi qu’ambassadeur de France, notamment, en Hongrie et en Israël. Il est intervenu lors d’un colloque de la Fondation Res Publica sur le thème: «Pour une véritable politique de l’immigration».
LE FIGARO.- A l’automne dernier, l’immigration semblait prendre une place centrale dans la campagne présidentielle. Le sujet est aujourd’hui éclipsé par la guerre en Ukraine et le pouvoir d’achat. Pourquoi selon vous ce thème de l’immigration avait-il réussi à se frayer un passage dans le débat?
Pierre BROCHAND.- Il est vrai que, pendant quelques mois, à la fin de l’année dernière, on a davantage «parlé» d’immigration. A mon sens, pour deux raisons. D’une part, le temps passant et le phénomène s’amplifiant, il s’est avéré de plus en plus difficile - selon la formule de Péguy, désormais consacrée - d’empêcher les Français de «voir ce qu’ils voient». D’autre part, une personnalité de rupture a brusquement surgi dans le champ convenu de la politique pour les inciter à ouvrir leurs yeux.
Pour autant, les choses n’ont pas tardé à «rentrer dans l’ordre» et tout indique qu’une fois encore, l’immigration ne tiendra pas, dans la campagne actuelle, une place à la hauteur des enjeux qu’elle porte. Dans un premier temps, les pratiques coutumières de diversion ont fait florès. La principale a consisté en la mise en avant systématique d’inquiétudes présentées comme concurrentes: le «pouvoir d’achat», la crise sanitaire, le changement climatique. Aujourd’hui, la guerre à l’Est a pris le relais. Non que ces préoccupations soient infondées, loin s’en faut, mais le fait de les opposer les unes aux autres, à coup de sondages, au sein d’une seule et même échelle de valeurs, de priorités et de temporalités, comme si elles étaient commensurables entre elles, s’apparente, je le redoute, à une énième façon de «noyer le poisson».
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D’ailleurs, même lorsque, presque par hasard, le sujet est mis sur la table, tous les moyens sont bons pour l’escamoter à nouveau, soit en le détournant vers des impasses sémantiques (le «Grand Remplacement»), soit en accolant à ses promoteurs les étiquettes disqualifiantes habituelles, soit en reprenant les mêmes artifices éculés (accent mis sur les courants [d’immigration] «illégaux»).
Or, pour ma part, vous le savez, je tiens le type d’immigration, que nous subissons depuis un demi-siècle, pour un événement hors catégorie, sans précédent dans notre Histoire. Et, très honnêtement, j’avoue ne pas comprendre comment des esprits libres et éclairés peuvent encore sous-estimer sa gravité.
Pourquoi cet enjeu est-il, à vos yeux, particulièrement grave?
Il suffit pourtant d’en énumérer froidement les caractéristiques, pour mesurer l’impact de ce qui nous arrive: volume massif des flux, vocation de peuplement, absence de régulation politique et économique, majorité de civilisation extra-européenne et musulmane, esprit de revanche post-colonial, réticence à la mixité, préférence pour l’endogamie, cristallisation en diasporas, taux de fécondité supérieur à celui du peuple d’accueil, et surtout - novation inouïe - évolution non-convergente au fil des générations.
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A mes yeux, ce bouleversement progressif de la population française, s’il n’est pas l’unique défi auxquels nous sommes confrontés, est le seul qui menace directement la paix civile sur notre territoire.
Vous avez été ambassadeur, puis directeur général de la DGSE. Comment avez-vous été amené à formuler un jugement aussi sévère sur la question de l’immigration?
J’ai entièrement consacré ma vie à l’étranger. Ce qui me vaudra, je l’espère, l’indulgence du jury et, notamment, d’échapper à l’accusation - classique mais rédhibitoire - de «repli frileux sur un hexagone rabougri». D’abord, je rappelle que, dans l’exercice des deux métiers que vous avez cités, le déni du réel et son corollaire, le «wishful thinking», constituent des fautes lourdes, de nature à se voir montrer la sortie. Si, donc, je mets les «pieds dans le plat», c’est au nom de ces décennies d’expérience, qui m’ont appris à lire le monde tel qu’il est, et maintenant qu’il est entré chez nous, à regarder mon pays tel qu’il devient. Et, à ce titre, je crains de devoir tempérer quelque peu les nouvelles rassurantes, que l’on nous sert, à longueur de journée, sur la généralité humaine.
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En effet, au contact des milliers d’étrangers que j’ai côtoyés, j’ai pu vérifier la validité lancinante de constats, autrefois banals, aujourd’hui tabous. A savoir que, si la nature nous réunit, la culture impose entre les groupes que nous formons, une distance qui peut aller jusqu’à exclure leur cohabitation. De même, passée une masse critique, les interactions individuelles - jamais irréparables - cèdent la place à des forces collectives, qui n’obéissent en rien aux mêmes lois. Soit un effet de seuil, qui commande, entre autres, l’acculturation: possible en deçà, irréalisable au-delà. Si bien que ce que l’on dénonce avec horreur sous le nom d’amalgame n’est, au fond, que l’observation d’un fait, déterminé par le nombre.
De sorte que le monde que dessinent ces «collectivités en action» n’est ni plaisant, ni souriant. D’un côté, ne nous le cachons pas, nul sentiment n’y est plus répandu que la xénophobie, en particulier au sein des pays dont nous recevons les immigrants. D’un autre côté, toutes - je dis bien toutes - les sociétés «multi» sont vouées à des déchirements plus ou moins profonds. Et dans ce cadre, il arrive que les minorités soient violentes et gagnantes, les majorités placides et perdantes, voire que les victimes n’en soient pas, car responsables de leurs malheurs.
Enfin, il faut admettre que l’Occident, dont la France ne saurait s’exclure, est une exception, dont la domination écrasante sur les affaires de la planète - couronnée par la Globalisation - a partout semé envie et ressentiment.
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Dans ce contexte, l’islam, entré en ébullition en réaction à cet ultime avatar de notre suprématie, est devenu le porte-drapeau des «humiliés et offensés», l’emblème du refus, voire du rejet, de ce que nous sommes, alors que la Chine et l’Asie, pareillement outragées, choisissaient de nous défier sur notre créneau de la compétition économique: le fait que l’arc musulman ne compte aucune démocratie mais concentre au moins 80 % des crises «chaudes» de la planète, le fait aussi que ses formes de contestation (jihadisme, salafisme, islamisme) se retrouvent à l’identique sur notre sol, en disent long sur l’insatisfaction d’un acteur historique de première grandeur, à la fois dynamique et rétrograde, dont il est clair qu’après des siècles d’absence, il a repris - via l’immigration - sa marche en avant sur la rive nord de la Méditerranée.
Dernier enseignement, franco-français celui-ci: en conversant avec nombre de personnalités politiques dans la quiétude des salons d’ambassade, j’ai pu mesurer le fossé qui séparait leurs propos publics des jugements, moins amènes, qu’ils émettaient en privé, sur les effets de l’immigration dans leurs fiefs électoraux.
Quelles conclusions en tirez-vous?
La première est que, si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs. La deuxième est qu’il n’y a aucune raison que les désastres observés ailleurs ne se reproduisent pas chez nous, pour peu que les mêmes ingrédients y soient réunis: ne nous prétendons pas plus intelligents que les Libanais ou les Yougoslaves. La troisième est qu’il vaut mieux prévoir le pire pour avoir une chance de le prévenir et qu’au fond telle est la fonction du régalien, auquel j’ai consacré ma vie.
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J’en ai conclu que, derrière la générosité des discours, personne ici-bas ne faisait de cadeau à personne, qu’en conséquence l’émotion et la compassion n’étaient pas les plus fiables des outils d’analyse, que les conseilleurs - fussent-ils le New York Times ou d’honorables ONG - n’étaient pas les payeurs et que, si nos dirigeants renonçaient à défendre nos intérêts vitaux, sur notre propre territoire, personne ne le ferait à leur place.
C’est ce corpus ultra-réaliste et, je le reconnais, désenchanté - mais, vous en conviendrez, pas vraiment réfuté par les événements du moment -, qui a servi de trame à mes réflexions, non sur l’immigration en général, inévitable et parfois souhaitable, mais sur le ressac des vagues «anormales» qui s’abattent sur nous depuis les années 70 et dont seuls des rêveurs ou des hypocrites peuvent tirer un bilan «globalement positif».
Plusieurs candidats à la présidentielle ont avancé des solutions pour maîtriser les flux migratoires. Celles-ci sont-elles satisfaisantes?
Nous n’avons d’autre choix, si nous voulons vraiment reprendre le contrôle de notre démographie, que d’opérer un renversement de cap à 180 degrés, c’est à dire envoyer le message, urbi et orbi, «loud and clear», que la France ne sera plus, pour l’avenir prévisible, une terre d’accueil. Ce qui suppose une approche globale du problème et une intransigeance de tous les instants pour la mettre en oeuvre.
Si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs
Toute émigration est, en effet, activée, à la fois, par un facteur «push» (qui incite à quitter le pays d’origine) et un facteur «pull» (qui attire vers le pays de destination). N’ayant guère le moyen d’agir sur le premier - l’invocation rituelle du «co-développement» ne dupant plus personne -, nous n’avons d’autre solution que de réduire notre attractivité à zéro.
Je ne perçois pas, chez nos néophytes - et, soit dit en passant, encore moins chez le Président-candidat, pour qui l’immigration reste un angle mort - la féroce inflexibilité qu’appelle l’urgence absolue. Sans compter le colossal travail de «rétropédalage» historique, qu’exige la restauration du «pouvoir de faire et d’empêcher» de l’Etat National, aux lieux et place du «laissez aller, laissez passer», que nous proposent la Société des Individus et son extension européenne.
Il serait donc, selon vous, trop tard?
En tous cas, il est bien tard. Car voyons les choses en face. Nous avons désormais affaire non plus à des individus dispersés, soit autant de «cas particuliers», en quête chacun d’avenir meilleur, mais à des «diasporas», c’est à dire des réalités collectives, solidement ancrées dans notre sol, fermement décidées à y persévérer dans leur être et dont la dynamique holiste dépasse et emporte la destinée particulière de leurs membres. Pour moi, c’est une circonstance a priori banale - la rencontre de football France-Algérie en 2001, déjà bien oubliée - qui a marqué symboliquement ce basculement.
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Pour être plus explicite, une «diaspora» est une entité, formée d’immigrés et de leurs descendants - y compris, fait capital, de nationalité française -, dont les effectifs, regroupés dans l’espace, atteignent une masse critique suffisante pour que la pression sociale y favorise la pérennisation des croyances et modes de vie des pays d’origine, avec lesquels les relations demeurent intenses: ainsi se forment spontanément des enclaves étrangères, plus ou moins fermées, tournant le dos au pays d’accueil et à ses mœurs.
Maintenant que ces noyaux durs sont fermement incrustés, il est bien naïf de croire que les clivages qu’ils portent comme la nuée l’orage, soient exclusivement de nature économique et, donc, solubles dans la quantité. En fait, ces différences sont, d’abord et surtout, de type qualitatif, donc a priori non négociables. Elles recoupent même très exactement les conflits indécidables qui ont causé nos pires malheurs dans le passé: le dissentiment religieux (en l’occurrence, celui, millénaire, entre l’islam et le christianisme, de part et d’autre de la Méditerranée), l’antagonisme colonial (autrement dit, la guerre des mémoires, pas davantage monnayable que celle des croyances), le prisme racial (qui tend insidieusement à rapprocher le statut de nos immigrés de celui des descendants d’esclaves noirs américains, avec les mêmes effets calamiteux qu’outre-Atlantique).
Ne nous cachons pas la vérité. Un tel triptyque est voué à provoquer des enchaînements quasi-mécaniques, dont nous voyons poindre les prémices, ainsi que je l’ai déjà indiqué: progression accélérée de la défiance sociale, séparation des ethnies (preuve par neuf de la faillite du «multi»), rivalité pour le contrôle des enclaves (en parodie des guerres coloniales), propension multiforme à la violence.
Oui, il est très tard. Si l’on veut éviter qu’il ne soit trop tard, écoutons Monsieur de La Palice, quand il nous rappelle qu’il n’est pas d’effets sans causes et que, pour contrecarrer les premiers, il faut au minimum commencer par s’attaquer aux secondes.
Cet hiver à la frontière polonaise se pressaient des migrants d’origine syrienne envoyés par la Biélorusse pour faire pression sur l’Union européenne. Ce printemps, ce sont des réfugiés ukrainiens fuyant les bombes russes qui se sont rués vers les frontières européennes. Que vous inspirent ces deux évènements?
Ce qui s’est passé à la frontière polonaise, au cours des derniers six mois, illustre la complexité et la variété des problèmes que posent les flux de population aujourd’hui. Nous avons à faire, en effet, à deux cas de figure diamétralement opposés, qui ne nous concerneraient qu’indirectement, s’ils ne mettaient, une nouvelle fois, en cause l’Union Européenne.
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Au cours du premier épisode, les migrants ont été l’objet d’une lutte entre États, donc sans rapport avec les flux auto-générés d’outre-Méditerranée, auxquels nous sommes abonnés. En l’occurrence, ils ont été le jouet des relations entre la Russie, la Biélorussie et la Pologne, pimentés d’un zeste d’activisme ottoman, l’Union européenne ne faisant que réagir à ces interactions. Ce qui est clair, néanmoins, à la lumière de cet exemple, c’est que l’émigration vers notre continent est aussi devenue une arme de guerre contre lui, aux mains d’Etats qui la manipulent au gré de leurs intérêts. La Turquie est passée maître dans cet art du chantage, mais d’autres (les milices libyennes, le Maroc) s’y emploient à l’occasion, tout comme, donc, en dernier lieu, la Biélorussie.
Ce à quoi nous assistons depuis l’invasion de l’Ukraine, est un phénomène radicalement différent. Il s’agit là d’un afflux massif, non pas d’immigrés, ni de migrants, mais d’authentiques réfugiés de guerre, principalement de femmes, d’enfants et de vieillards, dont l’intention, semble-t-il très majoritaire, est de ne pas s’installer définitivement dans les pays qui les accueillent.
Néanmoins, ces deux séries d’évènements ont en commun de se dérouler aux pseudo-frontières de l’Union Européenne, laquelle est devenue la cible privilégiée des mouvements de population, pour deux raisons: d’abord, à l’évidence, du fait de son haut niveau de revenus, mais aussi parce que les sociétés qui la composent vivent toutes, désormais, sous le régime de la «Société des Individus».
Qu’est-ce que cette société des individus, et en quoi est-elle selon vous une particularité européenne?
La Société des Individus présente, entre autres, deux caractéristiques. D’une part, elle fait de chaque être humain vivant, quelle que soit son origine et sa nationalité, européen ou non, l’ultime décideur de son sort, à commencer par le choix de ses déplacements et lieux d’existence, au sein d’un espace mondial indifférencié. D’autre part, en se prétendant la pointe avancée d’une émancipation humaine, gouvernée par les lois de la dialectique, elle est amenée à condamner le modèle immédiatement antérieur de l’Etat National, symbole et gardien de son antithèse, à savoir un espace cloisonné par le politique.
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Aussi cette configuration est-elle spontanément «immigrationiste». En premier lieu, parce que, se voulant universaliste, elle répugne à faire la différence entre l’autochtone et l’étranger, et, par extension, à admettre l’existence de limites entre un dedans et un dehors. En deuxième lieu, parce que, logiquement, elle n’interprète la matière sociale que comme une somme de relations interpersonnelles, de «cas particuliers» et de «faits divers» sans liens entre eux, ce qui réduit, de fait, la sphère du collectif aux registres folkloriques du divertissement et de l’art culinaire, et plus généralement du «tourisme», comme Nietzsche l’avait si génialement entrevu. Enfin, parce que, je l’ai dit, tout en érigeant le rempart de l’Etat National en contre-modèle, la Société des Individus porte un regard paradoxalement indulgent sur l’antépénultième strate des Communautés Naturelles, dans la mesure où, prééminente chez les immigrés, celle-ci est considérée comme la victime historique dudit État dans sa version «coloniale», lequel se retrouve pris en sandwich par cet improbable duo.
Or, la superstructure bruxelloise, loin de contredire ce schéma, en est devenu l’accomplissement le plus pur, transformant notre «petit cap» de l’Asie en zone -unique au monde- d’aplatissement étatique, d’auto-désarmement politique et d’effacement frontalier. Soit ce que l’on appelle l’espace Schengen, perméable à tous les courants, alors même que la géographie l’encercle d’étendues turbulentes et vengeresses, ainsi que d’entités rapaces, prêtes à tout pour exploiter ses faiblesses.
Comme si la maîtrise de l’immigration contemporaine n’était pas, en elle-même, une tâche herculéenne, nous l’avons entravée, compliquée et envenimée à plaisir, en plaquant, sur la couche des Etats, rendus à l’impuissance, un dispositif «accélérationniste». Pire, nos dirigeants semblent attendre de ce dispositif qu’il joue le rôle d’un filtre, alors qu’il a été précisément conçu, calibré et programmé pour l’inverse. Cet entêtement à creuser davantage, afin de sortir d’un trou où l’on s’est soi-même enfoui, serait comique, si les conséquences n’en étaient dramatiques.
Vous dites que la société des individus, qui se veut ouverte, est paradoxalement celle qui a le plus besoin de fermeture. Pouvez-vous expliquer ce paradoxe?
Ce n’est là qu’une des très nombreuses contradictions de notre société, qui en font, à bien des égards, un voyage en Absurdistan.
En effet, nous ne nous interrogerons jamais assez, non seulement sur la radicale nouveauté de la Société des Individus, mais aussi sur l’arrogance de son ambition, qui prétend transférer la souveraineté - le pouvoir du «dernier mot» - aux milliards d’individus vivant sur la planète à un instant donné, chacun d’eux étant sommé de «choisir» sa vie, que cela lui plaise ou non. Le tout en jetant un voile pudique sur l’appartenance à des groupes circonscrits, en rivalité (ou en coopération) pour leur survie, leur indépendance et leur puissance. En d’autres termes, un modèle qui refuse de faire la différence entre les aspirations du comptable suédois et du guerrier pachtoun, du geek californien et du berger sahélien, du paysan béarnais et du jeune «harrag» algérien, comme si tous étaient interchangeables et disposés à jouer le même jeu.
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Il va de soi que ce paradigme est frappé, d’emblée, d’une vulnérabilité à la mesure de son irréalité.
En effet, même pour les tenants du système, la marge de viabilité est étroite: leur comportement ne doit à aucun prix sortir du couloir exigu défini par «l’Etat de droit», autrement dit le «politiquement correct», mais sans y être contraint par la coercition. En pratique, il s’agit pour eux, d’une part, de souscrire inconditionnellement à des valeurs «enveloppes» (tolérance, transparence, «respect») et, d’autre part, de participer à des mécanismes de conciliation de leurs «contenus» (marché, contrat, communication). A cette «ceinture» officielle, s’ajoutent les «bretelles» officieuses, plus sûres, d’un verrouillage par l’affect: d’un côté, la culpabilité (seconde guerre mondiale, colonisation, climat), de l’autre, la peur (là encore le climat, la sécurité sanitaire, la «guerre à nos portes»). Enfin, dernier rebouclage, on place le système sous le magistère moral et la surveillance active des juges et des media, devenus les chiens de garde d’un ordre social et «moral», prétendument horizontal. En bref, au nom même de leur liberté, et pour ne pas basculer dans l’anarchie qui les guette, les convaincus de la Société des Individus se doivent d’observer une discipline de tous les instants, à base de travail sur soi, d’auto-censure et d’intériorisation des interdits. Pour délivrer leurs corps, il leur faut accepter d’enfermer leurs esprit, sauf à «déraper» hors du corridor, véritable catastrophe qui met en péril tout l’édifice.
On aura compris que ce modèle est réservé à une catégorie restreinte, celle du «Gentil Bobo», petit bourgeois des métropoles et de la «nouvelle ruralité», qui réussit à cumuler tout à la fois un conformisme cool, un haut degré d’ignorance ou de lassitude historique, le refus unilatéral de la culture de l’honneur, la disposition à tendre l’autre joue, la pratique généralisée de l’euphémisme, en un mot la bienveillance et la non-violence de principe envers l’Autre (aussi longtemps que les enfants de celui-ci ne fréquentent pas la même école que les siens).
Or, nous sommes là en présence d’une «espèce à protéger», tellement antinomique de tout ce que l’espèce humaine a produit jusqu’ici, qu’elle ne peut survivre et prospérer que dans l’enceinte d’une sorte de zoo, coupé de tout ce qui ne lui ressemble pas. Pour faire court, une société «ouverte» qui a besoin d’être «fermée» pour rester «ouverte»: la quadrature du cercle.
Nous sommes les seuls à avoir ce modèle?
En effet, cette approche angélique ne se rencontre nulle part ailleurs qu’en Occident, lequel n’y est parvenu qu’à la suite d’un long cheminement solitaire. De notre point de vue, ce périple modernisateur a vu se succéder, je l’ai dit, les Communautés Naturelles (présentes partout), l’Etat National Moderne (première de nos inventions, répandue par la colonisation), enfin la Société des Individus (zénith de l’occidentalisation, diffusé par la Globalisation).
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De fait, cette utopie est encore largement minoritaire, non seulement au loin de nos frontières, mais aussi - ce qui est plus grave - à l’intérieur. Toujours en résumant beaucoup, on peut avancer que les immigrants ont massivement réimplanté sur notre sol les Communautés Naturelles, tandis que l’imaginaire des Français, autochtones et assimilés, reste profondément attaché à l’Etat National. D’où un espace au minimum tripartite, mais en pratique infiniment plus fragmenté, où l’oligarchie qui se donne le monde pour horizon et l’Humanité pour boussole, entend formater les mentalités sans y parvenir vraiment: celles-ci, même fortement perfusées par les séductions de l’individualisme, lui résistent encore au nom de la «persistance des agrégats» et de «l’inertie des affections».
Donc, c’est vrai, nous vivons dans une sorte de magasin de porcelaine, où se meuvent, avec des docilités inégales, ces vieux éléphants remuants que sont les nostalgies nationales et communautaires. Ou, si vous préférez, la Société des individus est tellement «en avance» par rapport au ressenti de la majorité de la population, qu’elle flirte en permanence avec le chaos et, à la limite, la «guerre de tous contre tous». Sans autre filet de sécurité que l’espoir de voir le virus du narcissisme finir par pénétrer suffisamment les cerveaux, pour qu’ils perdent à jamais l’idée saugrenue de fomenter des projets alternatifs.
La crise du Covid a été l’occasion d’un retour du «politique» sur l’ ««économique» dans les démocraties libérales. Celui-ci peut-il selon vous s’avérer pérenne, et permettre de reprendre à bras-le corps les sujets régaliens comme la maitrise de nos frontières?
Il est exact que la crise du Covid aurait pu être l’occasion théorique d’un «retour» du politique, sous un régime qui a renié sa légitimité, au point d’en oublier l’existence. On aurait, d’ailleurs, pu en attendre autant du terrorisme de masse et, maintenant, de l’invasion de l’Ukraine (quoique à un degré moindre, n’y étant pas en première ligne). De même, l’immigration aurait pu et dû offrir un champ privilégié à un telle remise en question.
Le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps
Au fond, qu’est-ce que le Politique? Beaucoup d’autres avant moi, infiniment plus qualifiés, se sont risqués à répondre à la question. Pour ma part, je le définirai comme l’activité qui vise à assurer la pérennité des groupes humains. Il est donc inséparable d’une aventure collective, située dans l’espace et dans le temps, dont il assume la responsabilité de la continuité. Dans notre sphère de civilisation, ce projet collectif a fini par se confondre avec l’Etat National. Par temps calme, le Politique ne fait qu’affleurer en surface. Il n’émerge en pleine lumière, dans toute sa singularité, que lorsque la tempête se lève et que la mort redevient l’enjeu déterminant. Ou encore, selon Carl Schmitt, quand l’on est obligé de distinguer entre l’ami et l’ennemi. Dans ces circonstances, foin de tergiversations, il devient impératif de prendre des décisions tranchées, c’est à dire non-juridiques, discrétionnaires et souvent négatives, la plus haute manifestation du politique étant, à mes yeux, de dire non à la facilité. La Raison et le Secret d’Etat deviennent alors des armes justifiables, dussent la morale et le sentiment en souffrir.
On voit par là en quoi notre Société des Individus, en prenant le contrepied de l’Etat National, se révèle anti-politique par essence, puisqu’elle contredit tout ce que je viens d’énoncer: les appartenances, la verticalité, le discrétionnaire, et même l’éventualité de la mort, considérée comme un scandale, dès lors que, pour l’individu isolé, «né orphelin, mort célibataire», la vie est une occasion unique à prolonger le plus longtemps possible.
C’est dans ce contexte que nous est «tombée dessus» l’épidémie. En fait, ce que vous appelez le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps.
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Plongés dans cette situation, ces mêmes dirigeants, mais aussi, avec eux, beaucoup de nos compatriotes, se sont retrouvés comme une poule devant un couteau: les premiers avaient perdu jusqu’au souvenir du commandement, les seconds de l’obéissance. Il s’en est suivi une grande désorientation de la société, prise au dépourvu par ce «flash-back» inattendu. D’où une invraisemblable série de pataquès: d’un côté, un pouvoir, qui, loin de retrouver une authentique inspiration politique, s’est abrité derrière son contraire, id est la tyrannie des experts, et, de l’autre, une opinion tourneboulée, où les habituels défenseurs de la loi et l’ordre se sont révélés les plus insoumis des individus.
En bref, une expérience peu concluante, pleine d’impréparation et d’improvisation, qui a confirmé la fameuse expression de Marx, selon laquelle les évènements, d’abord vécus en tragédie, se répètent en farce, ou le non moins célèbre aphorisme d’Héraclite, qui veut que l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau d’un fleuve.
Êtes-vous optimiste?
Si je refuse de perdre espoir, je ne nourris pas non plus d’illusions excessives quant à la possibilité d’une reprise en mains «politique» des courants d’immigration. Quand on constate que le programme de l’actuel chef de l’Etat, candidat à sa réélection, continue d’ignorer superbement le sujet, on se prend à réfléchir sur ce que l’Histoire peut comporter d’inéluctable et d’irréversible, même si, ce faisant, elle nous conduit droit vers les plus grands des malheurs. Pour conclure, tout en essayant d’éviter la paranoïa, j’avoue sans ambages être obsédé par la menace que l’immigration, telle que nous la connaissons, fait peser sur l’avenir de notre pays. Si rien n’est décidé pour la réduire à sa plus simple expression, toute mes expériences accumulées me font prévoir un futur sombre, et même très sombre, pour nos enfants et petits-enfants. Au mieux, s’achemineront-ils vers un effondrement insoupçonné de leur qualité de vie (l’implosion) ; au pire, c’est vers de terribles affrontements que nous les dirigeons (l’explosion). Le plus probable étant une combinaison des deux, dans une confusion croissante.
Tous nos gouvernants sans exception, mais aussi beaucoup de nos compatriotes, ont préféré regarder ailleurs. Les premiers par lâcheté, puisqu’ils n’en pensaient pas moins. Les seconds par naïveté, insouciance ou idéologie. Ce comportement d’autruche m’angoisse encore davantage qu’il ne m’exaspère. Pour nos jeunes, intellectuellement désarmés par la scolarité compatissante qui leur a été servie, les réveils risquent d’être terriblement difficiles. Mais, alors, quelle responsabilité pour tous ceux qui, bien qu’ayant eu la possibilité de l’empêcher, auront laissé s’installer cette bombe à mèche lente et ne seront plus là pour en subir la déflagration.
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L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
«Les activistes d'Extinction Rebellion saccagent le travail de nos agriculteurs»
FIGAROVOX/TRIBUNE - 1500 tonnes de blé destinées à la fabrication d'aliments pour le bétail ont été déversées d'un train, immobilisé près de Pontivy par des militants d'Extinction Rebellion, ce 19 mars. Olivier Babeau dénonce la gravité de cette action, dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la hausse du prix du blé.
L'Humanité
La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée
ActuENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.
Julia HamlaouiTravailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?
« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».
La question de ce fameux nombre de trimestres de cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.
Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans
Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e semaine de congés payés ».
La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».
Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. « Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.
Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.
Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.
Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel Le Monde
L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif
Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.
Devant l’assistance du grand auditorium du palais de l’Unesco, à Paris, le 17 février, l’imame Ani Zonneveld, 59 ans, Malaisienne installée à Los Angeles (Etats-Unis), s’apprête à conclure son intervention intitulée « Mettre en pratique le “vrai islam” ». « En Occident, dit-elle, nous [les musulmans] serons toujours l’autre, donc j’en reviens à mes racines, à savoir la prière du prophète Mohamed. »
Une douce mélodie pop à cordes s’élève, et l’imame entonne de sa voix cristalline ces paroles inspirées d’une des prières favorites du prophète Mahomet : « O Allah, grant my light in my heart, light in my grave, light in front of me, light behind me [« Allah, accorde-moi/donne-moi la lumière dans mon cœur, dans ma tombe, devant et derrière moi »] ». Un peu surpris, l’assistance et les orateurs se redressent et écoutent l’imame Zonneveld chanter sa foi et son engagement en faveur de la liberté d’expression, nécessaire, comme elle l’a développé dans son intervention, « pour créer une culture musulmane occidentale ».
Les 16 et 17 février, la conférence organisée par l’association L’Islam au XXIe siècle a réuni trente intervenants de dix nationalités différentes autour du thème « Islam et identités : entre culte et cultures ». Retransmise sur Internet, la conférence était aussi traduite simultanément en arabe. « Nous souhaitons créer des ponts et ainsi faire descendre un discours académique jusqu’à la masse des fidèles, les représentants d’un islam classique, transmis de génération en génération », explique Eva Janadin, 32 ans, déléguée générale de l’association et cofondatrice à Paris de la mosquée spirituelle et progressiste Simorgh. « Nous voulons valoriser des figures féminines et masculines, précise-t-elle, mais des figures tirées de nos propres ressources, de nos textes. »
A Paris, deux femmes imams dirigent une prière mixteDes théologiens, des géographes, des sociologues et des acteurs de terrain se sont succédé pour décrire les modalités d’un islam européen, éclairé et inclusif. Comment alors diffuser des idées sans être dans la confrontation ? Comment accompagner la culture du commentaire des textes sacrés avec ceux qui ne sont pas familiers de l’exégèse coranique mais qui en sont curieux ?
Néo-islamisation et vide de sens
La première table ronde, consacrée à « l’impasse d’un islam hors culture », a permis à Benjamin Hodayé, agrégé d’histoire et doctorant, de rappeler le portrait d’une génération de militants du djihad, la « chair à canon » de cette idéologie de la lutte armée. « Nous constatons un retour du religieux chez les jeunes générations [musulmanes], beaucoup plus religieuses que les personnes qui ne sont pas musulmanes et beaucoup plus religieuses que leurs propres parents. »
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Le Figaro
Revivez le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro
John TimsitLa percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, la question corse qui intervient dans la campagne et la négociation dans la crise ukrainienne étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
À lire aussiPrésidentielle 2022: la candidature d'Emmanuel Macron suspendue à la crise diplomatique
Pour le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Marie Visot, rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef du service International du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?», «Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?», et «Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?»
En hausse dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?
Va-t-il retrouver la dynamique de 2017 ? C'est en tout cas ce que le leader insoumis espère dans ces derniers jours de campagne. Jaugé à 14-15% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon compte sur sa capacité à mobiliser ses troupes et à jouer la carte du vote utile à gauche pour confirmer sa troisième place, voire se faufiler pour affronter Emmanuel Macron. Alors qu'il a su effectuer une nouvelle démonstration de force dimanche dernier place de la République, à Paris, Jean-Luc Mélenchon sait que la marche reste haute. D'autant que Marine Le Pen, à la deuxième place, conforte sa position depuis quelques jours et rehausse le seuil du second tour.
Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?
Après l'agression d'Yvan Colonna dans sa prison il y a trois semaines, la Corse avait connu plusieurs jours de violences. Des tensions qui avaient poussé Gérald Darmanin à se rendre sur l'île de Beauté et à laisser entendre que le gouvernement pourrait aller «jusqu'à l'autonomie» et donc céder du terrain aux indépendantistes. Une déclaration qui a provoqué l'ire des oppositions qui accusent Emmanuel Macron de laisser la rue dicter sa politique en pleine campagne électorale.
Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?
Alors qu'Emmanuel Macron multiplie les appels diplomatiques avec ses homologues ukrainien et russe pour tenter de résoudre le conflit qui fait rage à l'est de l'Europe, les combats sur le terrain ne se calment pas. D'autant que si l'armée de Vladimir Poutine n'avance pas aussi vite que le dirigeant russe le souhaiterait, les villes de Marioupol, d'Odessa et la capitale Kiev restent sous une forte pression militaire. Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de faire quelques pas vers l'apaisement, en demandant notamment une rencontre avec le maître du Kremlin.
» Voir l'émission du mardi 22 mars :
Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr
Présidentielle 2022 : le Printemps républicain soutient la candidature d'Emmanuel Macron
Le collectif, qui se pose en défenseur de la laïcité, salue «l'évolution » sur cette question du président de la république.
Un concept «injuste» et «antirépublicain» : Marine Le Pen raille la «remigration», promue par Éric Zemmour
Lundi soir, le leader de Reconquête a annoncé son souhait de mettre en place un ministère de la «remigration» et d'expulser un million de personnes en cinq ans.
Présidentielle 2022 : «J'aurais voulu être président, c'est vrai», concède Xavier Bertrand
Sur France Info, l'ancien favori de la droite indique que l'élection n'est pas «fichue» pour son parti.
Regarder la vidéo Le Monde
« En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »
Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.
La religion à laquelle Zarathoustra a donné naissance est l’une des plus anciennes du monde. Elle est encore pratiquée de nos jours, surtout en Iran et en Inde. En perdurant dans les marges malgré l’essor des monothéismes abrahamiques, le zoroastrisme permet à certaines minorités de se singulariser spirituellement. Pour cause : le message de Zarathoustra est souvent interprété comme encourageant la liberté de choix en opposition à un certain dogmatisme religieux. Cela explique la force de séduction du zoroastrisme et l’intérêt qu’il suscite chez les curieux et les chercheurs.
Professeur de sciences religieuses à l’université de Bergen, en Norvège, Michael Stausberg met à la disposition du lecteur les connaissances les plus récentes sur le zoroastrisme, son histoire, son corpus, sa philosophie et ses rites, dans son ouvrage Zarathoustra et sa religion (Les Belles Lettres, 162 pages, 19 euros).
Le nom de Zarathoustra est surtout familier du grand public grâce à Nietzsche et à son livre « Ainsi parlait Zarathoustra » (1883). Pourquoi le philosophe a-t-il choisi cette figure afin d’incarner sa pensée ? Sa lecture est-elle fidèle à l’idée que les zoroastriens se font de leur « prophète » ?
Michael Stausberg : Même si Nietzsche était un philologue professionnel, il ne s’est guère soucié, dans ses œuvres philosophiques, de l’exactitude historique à propos de Zarathoustra. Pendant des siècles, Zarathoustra a frappé l’imaginaire des philosophes européens. Il était notamment associé à l’astrologie et à la magie. Pline l’Ancien (23-79) et saint Augustin (354-430) ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance.
Je pense que c’est un motif qui a frappé Nietzsche. Rappelez-vous la place centrale qu’occupe le rire dans son Zarathoustra. De plus, Zarathoustra était lié aux idées de lumière et d’obscurité, de bien et de mal. Or, repenser la moralité était un programme-clé de la nouvelle philosophie de Nietzsche !
Y a-t-il eu un Zarathoustra historique ? Existe-t-il des controverses dans ce domaine comparables à celles concernant Jésus ?
Il existe des sources textuelles très anciennes, les Gathas, qui dépeignent un certain Zarathoustra au IIe millénaire avant notre ère. Il est possible qu’il ait été une sorte de poète rituel d’inspiration divine. Si la comparaison avec Jésus peut sembler trompeuse, la discussion sur le Jésus historique a conduit certains chercheurs à imaginer quelque chose comme une vie ou une biographie de Zarathoustra.
« Pline l’Ancien et saint Augustin ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance »
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Le Figaro
Afghanistan: voyage au pays des talibans
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REPORTAGE - De Kaboul à Bamiyan, puis à Kandahar et dans le Helmand, nos reporters ont parcouru des centaines de kilomètres sur les routes afghanes. Entre rencontres officielles et personnelles, ils racontent ce pays qui vit en apesanteur depuis la prise du pouvoir par le mouvement islamiste, en août 2021.
Jean-Marc GoninDepuis la chute de Kaboul le 15 août 2021, sept mois se sont écoulés. Sept mois durant lesquels l'Afghanistan n'a cessé de s'enfoncer dans la crise. Nouveaux maîtres du pays, les talibans se sont emparés de tous les pouvoirs, écartant les femmes de la vie active et congédiant des cohortes de militaires et de fonctionnaires.
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Le pays vit en apesanteur. Ostracisé, frappé par des sanctions, privé de reconnaissance internationale, l'Afghanistan des talibans est pris au piège. Ces « étudiants en religion » tentent de convaincre le visiteur qu'ils ont ramené la paix et la sécurité, et qu'ils n'ont pas l'intention de restaurer le régime qu'ils imposèrent entre 1996 et 2001. Au chapitre de la paix, on peut leur faire (temporairement ?) crédit : nous avons pu emprunter des routes et sillonner le pays avec une facilité inédite depuis 1979.
La sécurité est une tout autre affaire. Dans les premières semaines du nouveau pouvoir, des dizaines d'exécutions sommaires ont eu lieu. Depuis lors, leurs dirigeants tentent de réfréner la violence. Ils savent que le monde extérieur observe et qu'en cas de rechute, l'Afghanistan ne recevra aucune aide ni n'accédera à ses milliards gelés.
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Deux semaines après notre visite, pourtant, l'une des deux femmes activistes que nous avions rencontrées à Kaboul, dans un café où elles étaient venues à visage découvert malgré nos craintes pour leur sécurité, a reçu la visite de talibans. Déjà brièvement interpellée puis relâchée après une manifestation à l'automne dernier, elle a reçu, cette fois, deux balles dans une jambe. Elle vit désormais cachée.
Jour 1 : hôpital Wazir Mohammad Akbar Khan
Les formalités d'accréditation auprès du ministère des Affaires étrangères ont pris moins d'une heure. On nous a délivré le sauf-conduit nécessaire pour sillonner le pays.
Avant de nous mettre en route le lendemain, nous nous rendons à l'hôpital Wazir Mohammad Akbar Khan, le plus important de Kaboul. Le Dr Abdulrahim, chirurgien orthopédiste, nous reçoit. Une tasse de thé à la main, cet ancien interne, diplômé il y a un an, dépeint une situation bien moins tendue qu'avant août 2021. « Nous effectuions 20 à 30 interventions par jour à cause des combats, dit-il. Aujourd'hui, ce ne sont pas plus d'une ou deux, dues à des accidents classiques. »
Jour 2 : troglodytes à Bamiyan
Les trois niches sont désespérément vides. Elles ne portent presque plus trace des bouddhas détruits à l'explosif en 2001. La falaise où ils se dressaient est criblée de trous : des habitations troglodytes. À Bamiyan, elles hébergent les plus pauvres. Habib, 60 ans, est de ceux-là. Pour 50.000 afghanis (570 $), il a fait creuser un trou. Il y a sept ans, ce chiite hazara avait quitté l'Afghanistan pour l'Iran. Immigré clandestin, il avait trouvé du travail à Ispahan. Sa famille l'avait rejoint. Pendant cinq ans, ils ont vécu de petits boulots. Soudain, en 2020, les autorités iraniennes les ont renvoyés. Retour à Bamiyan. Avec ses économies, Habib a logé les sept membres de sa famille dans cette pièce sombre gagnée sur la roche. Il est prêt à n'importe quel travail pour nourrir les siens. Mais Bamiyan n'a rien à offrir.
Jour 3 : visite chez le gouverneur
C'est un passage obligé. Malgré le document reçu à Kaboul, il vaut mieux effectuer une visite au gouverneur de la province où nous nous trouvons. À Bamiyan, il s'appelle Abdullah Sarhadi, 55 ou 56 ans - il ne sait pas. Une figure des talibans, ou plutôt une gueule cassée. Il a perdu l'œil droit dans les combats il y a plus de 20 ans. Il était commandant militaire dans la région lors du premier pouvoir taliban. On lui attribue des massacres de Hazaras et la démolition des bouddhas géants. En 2001, quand la coalition internationale a chassé les « étudiants en religion », il a été envoyé quatre ans à Guantánamo.
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Le mollah Sarhadi signale qu'il n'a pas de temps à perdre avec des reporters français. Il nous a fait attendre une heure devant une tasse de thé et des fruits secs, mais il expédie nos questions en dix minutes. « La sécurité est assurée à Bamiyan ; les Hazaras ne sont pas persécutés ; les talibans aident la population ; on va bientôt payer les fonctionnaires ; l'économie se porte normalement. » Comment dit-on langue de bois en pachtoun ?
Jour 5 : au palais du gouverneur de Kandahar
Au bout de 14 heures de route harassante, nous sommes arrivés la veille au soir à Kandahar, la grande cité des Pachtouns afghans. Des chaînes du centre de l'Afghanistan aux plaines du Sud, on change aussi de géographie. Mais on grelotte ici aussi. Les hommes se blottissent dans d'amples châles chocolat tandis que les femmes ont passé des vêtements chauds sous leur inévitable burqa. Contrairement à Bamiyan ou Kaboul, ici, aucune ne montre son visage.
Visite au palais du gouverneur. Celui de Kandahar est spectaculaire. Vaste bâtiment blanc agrémenté d'une colonnade et précédé d'un grand jardin, il date de la colonie britannique. Les talibans y ont marqué leur territoire : au sommet d'un mât de plusieurs dizaines de mètres de haut, flotte un drapeau des talibans « king size ». De part et d'autre, 28 fanions identiques hissés sur des hampes plus modestes encadrent la gigantesque bannière.
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Le gouverneur n'ayant pas le temps, c'est son adjoint, Molawi Ayatullah Mubarak, qui nous reçoit. Dans son antichambre, une dizaine de quémandeurs attendent. L'excellence nous fait entrer juste après avoir présenté ses condoléances à la famille d'une femme abattue dans un rickshaw par un taliban en faction sur un barrage. Il leur a promis que le coupable, mis sous les verrous, serait puni. Le vice-gouverneur a 44 ans. Son ton et ses manières diffèrent de l'attitude du mollah de Bamiyan. Il essaie de nous convaincre que les talibans sont là pour le bien du peuple. Son offensive de charme est transparente : il espère que les médias étrangers contribueront à la levée des sanctions. « Après des années de guerre, souligne-t-il, nous avons ramené la paix. Pourquoi nous interdit-on l'accès aux ressources placées dans des banques étrangères ? »
Avant de le quitter, nous lui demandons - sans illusion - s'il serait possible d'accompagner les talibans lors d'une patrouille ou d'une mission. Prudent, le vice-gouverneur répond qu'il va voir.
Jour 5 : la prison de Kandahar
Le haut mur hérissé de miradors longe la route de l'ouest qui conduit à Herat. Une heure plus tôt, nous avons demandé à entrer dans la prison de Kandahar. Le directeur, Saïd Akhtal Mohammad Agha, 40 ans, nous attend. Il est novice : il ne dirige la maison d'arrêt que depuis deux semaines. Auparavant, il faisait du prosélytisme pour les talibans dans les villages. Débonnaire, il parle sans filtre des 1950 détenus que contiennent ses cellules réparties en cinq secteurs : les toxicomanes, les criminels, les détenus politiques, les femmes sans enfants et les femmes avec enfants. Saïd Akhtal garantit que l'établissement est supervisé par la Croix-Rouge et que les détenus y reçoivent nourriture et soins.
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Sa fierté, c'est la lutte contre la toxicomanie, une obsession des talibans. Les 1500 drogués constituent la majeure partie des personnes incarcérées. Selon le directeur, les cures de sevrage sont d'une efficacité sans égale. Il nous guide vers le bâtiment des toxicomanes. Nous découvrons un espace où convergent trois voûtes closes chacune par une grille. Des hommes amaigris aux yeux cernés s'approchent pour nous parler. Sakharma a 36 ans. Sa famille l'a dénoncé il y a quatre mois et demi. Cela fait 14 ans qu'il consomme du haschich. Sous le regard d'un maton, il assure que les conditions de détention sont bonnes et qu'il parvient à décrocher de la drogue. « J'ai le droit de sortir, dit-il, mais je préfère rester ici pour éviter les tentations en ville. » Sous les voûtes sombres et froides, on aperçoit les portes des cellules qui contiennent chacune 20 détenus. Les trois blocs peuvent accueillir jusqu'à 600 prisonniers chacun. Thérapie de choc.
Jour 6 : au service pédiatrique
Avec son bonnet gris rayé, sa longue barbe poivre et sel et ses yeux rieurs dissimulés derrière des lunettes fumées, le Dr Mohammad Sadiq respire la bienveillance. Il dirige le service de pédiatrie de l'hôpital régional de Kandahar où il exerce depuis 16 ans, dont 8 comme patron. Et en ce mois de février, il ne sait plus où mettre les patients. Ils sont 244 pour une capacité de 155 lits. « Plusieurs facteurs se combinent, explique le pédiatre. Nous récupérons des enfants en très mauvais état parce que les parents avaient peur de les amener ici à cause des combats. Leurs pathologies se sont donc aggravées. Et puis, ces derniers mois, c'est la malnutrition qui frappe. » En tout, 36 enfants hospitalisés au deuxième étage sont sous-alimentés.
Dans la salle des admissions, une mère vêtue d'une burqa crème tient un bébé de quelques mois au visage décharné, coiffé d'un bonnet. Au-dessus de ses pommettes saillantes, ses yeux bruns paraissent totalement disproportionnés. « Cet enfant est dans un état critique, estime immédiatement le Dr Sadiq. Pas sûr que nous parviendrons à le sauver. »
Jour 6 : justice coutumière en pleine nature
Contre toute attente, le ballon d'essai lancé chez le vice-gouverneur a marché. Un coup de fil nous prie de rejoindre une escouade de talibans sur la route de l'aéroport. Sur place, trois 4 x 4 remplis d'hommes barbus et armés s'apprêtent à nous conduire vers un village où un juge coutumier va rendre un arbitrage entre deux tribus pachtounes qui se querellent pour un terrain. L'une veut y semer du blé tandis que l'autre veut le conserver en pâturage.
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Après deux heures de route et de piste, notre convoi est rejoint par un pick-up vert occupé par des talibans locaux. Sur la zone du litige - une vaste plaine de plusieurs dizaines d'hectares -, les délégations d'anciens des deux tribus partent visiter l'espace conflictuel avec le juge. Une heure plus tard, alors qu'un vent glacial balaie la zone, le magistrat s'assoit en tailleur avec les deux délégations. « Vous voyez que nous nous occupons des problèmes de la population, lance un des chefs talibans. Cette querelle durait depuis des dizaines d'années. »
Jour 8 : école coranique à Lashkar Gah
En route pour Lashkar Gah. À la mi-août 2021, les combats y ont fait rage entre police et talibans. Ces derniers n'ont jamais réussi à prendre le poste central abrité par de hauts murs. Les policiers ont fini par négocier leur sortie, tête haute, sans se rendre.
Je suis favorable à l'éducation des filles, y compris pour les études supérieures
À côté de la forteresse imprenable, une bâtisse de couleur beige contient la plus grande école coranique de la ville : la madrasa Abdul Hannan. Pas moins de 850 écoliers la fréquentent : 250 pensionnaires et 600 externes. Les premiers y vivent et y reçoivent l'intégralité de leur enseignement, les seconds fréquentent l'école publique le matin et viennent ici réciter le Coran l'après-midi. Le directeur Abdul Hannan l'a ouverte il y a 13 ans. « 50 ou 60 talibans sont passés par mon école », avoue-t-il sans enthousiasme. Car, paradoxalement, ce professeur de religion n'est pas aimé par les nouveaux maîtres et il le leur rend bien. « Je suis favorable à l'éducation des filles, y compris pour les études supérieures, dit-il. Et, ici, les enfants suivent aussi des cours de matières scientifiques. »
Il y a quelques mois, les talibans sont venus arrêter ce « mal pensant ». Quelques heures plus tard, il a été relâché sur ordre d'un chef taliban de Kaboul. Ces différends ne font certes pas d'Abdul Hannan un libéral, mais les vues étroites des talibans ne lui conviennent pas. « J'espère qu'ils vont assouplir leur doctrine », rêve-t-il. En attendant, la tradition rigoriste est observée dans ses classes : des dizaines de gosses accroupis psalmodient en chœur, des heures durant, des versets du Coran en balançant le buste d'avant en arrière…
Jour 8 : dans un champ de pavot
En franchissant la rivière Helmand, on pénètre dans le district de Nawa. C'est une mosaïque de parcelles striée par des canaux. Jusqu'ici, céréales et cultures vivrières les occupaient. Mais depuis cette année, une plante a refait son apparition : le pavot. En nous apercevant, Dastagir, 35 ans, le propriétaire, vient à notre rencontre. « Si vous étiez venus dans un mois, vous auriez vu les fleurs de la première récolte », lance-t-il. Tandis que le précédent gouvernement interdisait le pavot, les talibans, eux, ferment les yeux. 90% de la production mondiale d'opium provient du Helmand et ceux qui en font le négoce ont su graisser la patte des « étudiants en religion ».
Pour Dastagir, le calcul est vite fait. Cette année, sur son demi-hectare, la parcelle de blé va lui rapporter l'équivalent de 700 $, les légumes 2000 $ et le pavot… 7000 $. Avant de nous quitter, le chef de famille précise qu'il fait vivre 40 personnes sur les revenus de cette terre. Ahmad Jan Popal, le président de la Bost University qui nous a conduits jusqu'ici, nous offre une clé pour comprendre le monde complexe des Pachtouns. « La tribu du district de Nawa soutenait l'ancien gouvernement et bénéficiait par conséquent d'emplois publics. À présent, ils ne touchent plus leur salaire et ne subsistent que grâce à la solidarité familiale. » Pour soutenir tout ce monde, l'opium paie mieux que les courgettes.
Jour 8 : le conteneur magasin
Au bord d'un rond-point de Lashkar Gah, un conteneur est apparu en début de semaine. Une planche posée en travers de son ouverture sert de comptoir. Sur quelques étagères posées à la hâte s'étalent des cigarettes, des canettes de soda, des conserves et des paquets de biscuits. Wahidullah, 50 ans, a ouvert ce « magasin » il y a quatre jours en empruntant 50.000 afghanis (environ 500 $) à des proches pour acquérir les quelques articles qu'il vend. Personne ne lui a rien acheté depuis l'ouverture. « Je n'ai plus d'argent, dit-il, il fallait bien tenter quelque chose pour nourrir les miens. » Jusqu'à août 2021, Wahidullah était colonel dans le renseignement militaire.
Jour 9 : les drogués du cloaque
Retour à Kaboul. Pour éviter les 13 heures de route, nous avons pris l'avion de Kandahar. En quelques jours, l'ambiance a changé : les talibans ont établi des check-points à chaque carrefour. Ils exigent des automobilistes qu'ils ouvrent le coffre. Ailleurs, ils fouillent maison après maison. Que craint le pouvoir ? Des infiltrations de Daech ? Le retour d'une opposition armée ? Nul ne le sait, mais la tension est palpable.
La nuit, il faut faire attention, tu peux te faire violer
Dans le quartier de Koti Sangi, sous un large pont qui enjambe un cloaque, c'est la cour des Miracles. Plusieurs centaines de drogués s'entassent dans la pénombre. Au bord de l'eau pestilentielle, un cadavre gît, dissimulé sous une couverture. « Il y en a trois autres un peu plus loin », explique Jawadi, 34 ans. Visage émacié marqué de profonds cernes bleutés, cet ancien soldat est devenu opiomane voilà trois ans alors qu'il portait encore l'uniforme. Il a quitté sa famille pour dormir sous le pont. « La nuit, il faut faire attention, tu peux te faire violer. » Jawadi part en chasse d'un petit boulot pour financer sa dose d'opium qui lui coûte 250 afghanis (3 $). Pourquoi les talibans, si hostiles à la toxicomanie, n'interviennent pas ? « Au début, ils sont venus et ont arrêté des drogués, raconte Jawadi. Mais on ne les voit plus. Ils ne s'attaquent plus qu'aux vendeurs. »
Jour 10 : «T», ancien des services secrets
« T » nous a donné rendez-vous dans un de ces lieux branchés qui ne désemplissaient pas avant le 15 août 2021. Cet établissement, ouvert avec des capitaux turcs, a encore de la clientèle. Le gérant a simplement dû séparer les salles entre celles pour les hommes et celles pour les familles où les femmes peuvent s'attabler. Pour les plus prudes, des boxes semi-fermés sont à disposition. Curieusement, on nous a laissés nous installer côté famille. Trois femmes fument la chicha. Quand « T » arrive, il nous prie de choisir une table moins en vue. Sous le gouvernement précédent, il a travaillé dans les services de sécurité et collaboré avec la CIA.
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« T » n'a pas de mots assez durs sur l'incompétence des talibans. « Cela ne va pas durer, prédit-il, ils sont incapables. » Ce jeune homme diplômé, entre autres, d'études islamiques remâche la défaite du gouvernement précédent. Le retour des talibans l'accable et lui fait honte. Il accuse la soudaine débandade américaine.
« T » regarde l'arrivée du printemps avec optimisme. « En Afghanistan, on l'appelle la saison des guerres. » Selon lui, dans plusieurs régions, la résistance se prépare dans l'ombre à s'attaquer aux talibans et à renverser le régime. Son regard pétille, il déborde d'énergie en tentant de convaincre ses interlocuteurs. Dit-il vrai ou bien veut-il seulement y croire ? Épuisés, meurtris par des décennies de conflits armés, victimes d'une saignée des élites parties en exil, les Afghans, même ceux opposés aux talibans, veulent-ils encore la guerre ? « T » en est sûr. Après deux semaines sur les routes du pays à rencontrer des dizaines de pauvres gens accablés et désargentés, nous le sommes beaucoup moins.
De nos envoyés spéciaux Jean-Marc Gonin (texte) et Pascal Maitre/MYOP (photos) - Édition web par Marie Boetti
Le Monde
Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet
Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.
Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juilletLe pape François se rendra en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet, deux pays africains en proie aux violences et auxquels il manifeste une attention particulière. Le souverain pontife, 85 ans, se rendra d’abord en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et Goma, avant de visiter Juba, capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques des deux pays, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, jeudi 3 mars.
« Le pape vient raviver l’espérance du peuple congolais, qui a besoin de la paix, de la sécurité et du bien-être », a réagi Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), lors d’une conférence de presse à Kinshasa, quelques minutes après l’annonce du Vatican. Selon le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, cette visite est « un don inestimable à notre pays, à notre peuple, un peuple qui passe aujourd’hui des moments difficiles ».
Au moins 40 personnes massacrées sur un site de déplacés en République démocratique du CongoLa RDC, pays de quelque 90 millions d’habitants en proie à des conflits armés persistants, compterait 40 % de catholiques, 35 % de protestants ou affiliés aux églises du réveil, 9 % de musulmans et 10 % de kimbanguistes (une église chrétienne née au Congo), selon des estimations. C’est un Etat laïc, mais la religion est omniprésente dans le quotidien des Congolais. L’Eglise catholique, en particulier, a parfois joué un rôle de premier plan dans la politique locale.
Goma, la ville principale de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays, est le théâtre de violences de groupes armés depuis plus de vingt-cinq ans. La dernière visite d’un pape à Kinshasa remonte à août 1985, quand Jean-Paul II avait passé deux jours dans le pays, qui s’appelait alors Zaïre.
Instabilité chronique
La visite au Soudan du Sud sera la première d’un pape depuis la création du pays, en 2011. Eprouvé par une instabilité chronique, ce pays pauvre de 11 millions d’habitants a sombré dans une sanglante guerre civile, entre 2013 et 2018, opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir. Elle a coûté la vie à près de 400 000 personnes et forcé des millions d’autres à fuir leur foyer.
Malgré un accord de paix signé en 2018 et prévoyant un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, des querelles persistent entre les deux rivaux au sommet de l’Etat et les violences se poursuivent. Selon un rapport de l’ONU publié mardi, au moins 440 civils ont été tués entre juin et septembre 2021 dans des affrontements entre factions des deux camps.
Soudan du Sud : au moins 440 civils tués entre juin et septembre 2021 dans le sud-ouest du paysLe Saint-Siège s’est directement impliqué dans les négociations en tenant un rôle de médiateur. En 2019, François avait même convié au Vatican Salva Kiir et Riek Machar pour une retraite spirituelle à l’issue de laquelle il s’était agenouillé devant eux en leur implorant de faire la paix, un geste symboliquement fort qui avait marqué les esprits.
Depuis son élection en 2013, François s’est rendu à quatre reprises en Afrique, notamment au Kenya, en Ouganda, en Centrafrique, en Egypte et au Maroc. Son dernier déplacement africain remonte à septembre 2019 : il s’était alors rendu au Mozambique, à Madagascar puis à l’île Maurice. Ce voyage apostolique sera le deuxième du pape argentin à l’étranger en 2022, après sa visite à Malte prévue les 2 et 3 avril.
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Le Monde avec AFP
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L'Humanité
Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen
ActuLa candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.
Benjamin KönigC’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.
Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.
Des gages aux patrons
Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…
Course à l’échalote
Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.
Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne
Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.
Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022 Le Monde
Management, marketing, finance… Comment les masters sélectionnent à l’université
Entre mars et avril, la campagne de sélection pour intégrer un master à la rentrée 2022 bat son plein. Dans les masters qui touchent à la gestion des entreprises, les notes restent le critère le plus important. Mais le savoir-être, l’expérience et le parcours peuvent faire la différence.
De plus en plus de candidats et des dossiers de mieux en mieux ficelés : voilà le constat que font de nombreux directeurs de master en gestion d’entreprise, notamment au sein des IAE, les écoles de management internes aux universités. De quoi, forcément, accroître un peu plus la concurrence. « Depuis cinq ou six ans, la compétition est plus forte. Les étudiants se préparent mieux et obtiennent de meilleurs scores aux tests demandés en management et en anglais », constate Antonin Ricard, directeur de l’IAE d’Aix-Marseille, qui a vu le nombre de candidats en master passer de 4 500 en 2019 à 5 300 en 2021. « A partir du moment où le nombre de candidats augmente, on peut se permettre d’être plus exigeant sur l’ensemble des critères de sélection », relève ainsi Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux.
Comment les candidats peuvent-ils se démarquer ? En cette période de constitution des dossiers pour la rentrée 2022, nous avons interrogé des responsables de master relatifs à la gestion des entreprises (finance, management, marketing, audit, ressources humaines, logistique, gestion d’actifs, achats, RSE…). Si les notes constituent le principal critère d’évaluation, la personnalité, le parcours ou le projet professionnel sont autant d’éléments qui comptent.
1- Les notes et les scores aux tests, toujours aussi importants
De nombreux responsables pédagogiques le reconnaissent, « avoir d’excellentes notes » reste suffisant pour intégrer les masters proposés par les IAE en management, ressources humaines, marketing, contrôle de gestion ou encore finance d’entreprise. « Même si c’est compliqué à admettre, les notes restent un prédicateur de réussite professionnelle », estime Olivier Herrbach, directeur de l’IAE de Bordeaux, où le taux de sélection dans les masters est inférieur à 10 %. Avoir de bonnes notes témoigne, selon lui, « d’un minimum de voilure intellectuelle et d’une capacité à respecter les règles du jeu ».
Candidater, par exemple, à un master en marketing « avec des résultats très faibles dans cette matière en licence, c’est rédhibitoire », relève Christian Varinard, directeur de l’IAE de Lyon, où le taux de sélection se situe entre 25 % et 30 %. A Rennes, Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, directrice de l’IGR-IAE depuis 2018, ne recrute presque aucun étudiant ayant obtenu moins de 14 de moyenne générale en licence 3. « Mais on peut retenir un candidat avec 13 s’il a une expérience qui nous semble vraiment intéressante », dit-elle.
Quand les entreprises regardent au-delà des diplômes pour recruterDans certains masters, les équipes pédagogiques remontent jusqu’aux notes du bac. Pour Elisabeth Bertin, responsable du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux, « les notes obtenues en français sont un indicateur assez fiable de la qualité de l’expression et de l’aptitude à la compréhension ». Même si la note remonte à plusieurs années. A l’université de Lille, Jean-Christophe Statnik, directeur de la mention finances, a, lui aussi, pris l’habitude de remonter jusqu’au bac mais pas pour les mêmes raisons.
Il a constaté chez les candidats de meilleurs résultats universitaires depuis le début de la crise sanitaire. Une évolution, selon lui, due « aux modalités de contrôle » des connaissances, et non à une évolution du niveau : « Les examens effectués à distance faussent notre sélection, c’est pourquoi on remonte jusqu’au bac. » Les résultats obtenus aux différents tests d’aptitude en management du type Score IAE Message et TAGE MAGE ainsi que les tests de langue (TOEFL et TOEIC) font aussi la différence.
2- L’oral, un moyen de gagner des points
Les équipes pédagogiques interrogées sont unanimes : l’oral est non seulement une étape indispensable pour sélectionner les meilleurs profils mais il permet aussi aux candidats qui n’ont pas d’excellents résultats académiques – les « dossiers tangents » – de faire la différence. « Un élément indispensable pour tester la motivation », qui permet notamment d’analyser le savoir-être et la capacité d’interaction, « des qualités très importantes dans notre domaine », rappelle Valérie Mathieu, directrice du master marketing et management des services à l’IAE d’Aix-Marseille. « Je suis sensible à la capacité d’écoute, à la propension à arrêter soi-même son discours et à l’aptitude à instaurer un dialogue », détaille l’universitaire, sensible à « l’empathie relationnelle ».
« Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach
A l’oral, on note aussi « la capacité de la personne à présenter son parcours et son projet professionnel : voilà mes compétences, voilà ce que j’ai fait et voilà pourquoi je suis là », énumère Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes, qui note une différence entre les candidats issus d’un IUT et ceux passés par un parcours universitaire. Les premiers « sont mieux préparés, ont déjà été mis en situation », alors que les seconds sont « moins organisés, plus stressés ». « On le sait, donc on pondère », dit-elle. « Le candidat doit avoir une approche stratégique : quels sont les éléments de mon parcours qui vont faire naître l’envie de me recruter », détaille Olivier Herrbach de l’IAE de Bordeaux.
Le plus souvent, il s’agit d’un entretien individuel, qui se tient à distance depuis le début de la crise sanitaire, mais certains masters organisaient également, jusqu’au début de l’épidémie, un entretien collectif avec une dizaine de candidats. « Nous les faisions s’exprimer sur différents sujets liés à l’actualité qui concernent la culture managériale avec des questions plus techniques », décrit la responsable pédagogique du master contrôle de gestion et audit interne à l’IAE de Bordeaux. Un métier dans lequel, dit-elle, il est important de « savoir convaincre sans s’imposer et tout en restant humble ». Elle se souvient ainsi d’un candidat « qui avait pris le lead, animé l’entretien, en posant des questions à ses camarades avec beaucoup d’humilité, c’était très intéressant ».
Un master pour accélérer la transition écologique de la mode3- Défendre un projet professionnel réaliste
La compétition étant de plus en forte, les équipes pédagogiques veillent à recruter des étudiants dont le projet professionnel est en « adéquation » avec le contenu de la formation. Pour le vérifier, ils épluchent les lettres de motivation et abordent la question en entretien. « Si l’étudiant me dit : “je veux être directeur RH ou travailler dans le marketing”, ça me gêne beaucoup. Il arrive d’ailleurs que la lettre de motivation ne soit pas très claire sur ce point », remarque Elisabeth Bertin, responsable pédagogique d’un master contrôle de gestion et audit interne à Bordeaux.
Le jury tente d’ailleurs de vérifier, à l’oral, si l’étudiant s’est renseigné sur le contenu des cours, s’il a pu s’entretenir avec des étudiants du programme, s’il en a discuté avec un maître de stage. De quoi, encore une fois, mesurer sa « réelle motivation, au-delà du prestige de la formation ». Ainsi, à l’IAE de Rennes, on fuit ceux qui « ont vu de la lumière et sont entrés ». « Même s’ils sont encore dans un cheminement, on demande au candidat qu’il se soit renseigné sur le contenu des cours. »
4- La singularité du parcours et l’expérience, un vrai « plus »
Si les notes sont moyennes, le CV peut faire la différence, que ce soit pour les stages ou pour les autres expériences professionnelles. « C’est important que les candidats aient une expérience d’entreprise mais qu’ils aient aussi une réflexion sur leur expérience », pointe Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, de l’IAE de Rennes. A l’IAE d’Aix-Marseille, la direction veille à diversifier son recrutement : 30 % de ses étudiants sont issus d’autres parcours que la très classique licence écogestion. « Beaucoup viennent de lettres, de droit, de prépas scientifiques », énumère Antonin Ricard, son directeur. De quoi diversifier les groupes de travail.
Dans certains masters, les membres du jury sont aussi sensibles à la capacité des candidats à « assumer » un parcours non linéaire, preuve d’une « grande maturité ». « Le parcours constitue l’épaisseur d’une personne, c’est plus par les détours que par les lignes droites que l’on se construit et que l’on apprend sur soi », relève Valérie Mathieu, de l’IAE d’Aix-Marseille. Elle se souvient d’un candidat qui avait échoué en médecine : « Il nous avait dit combien il avait eu du mal à accepter cet échec et à s’en remettre mais que, aujourd’hui, il savait pourquoi il était là. » Une exception, car « bien souvent, remarque-t-elle, l’étudiant n’a pas conscience de la richesse de son parcours ». « Je me bats pour qu’ils indiquent sur leur CV leur job d’étudiant, car ils n’arrivent pas à valoriser cette expérience… Alors que, quand on en discute avec les recruteurs, c’est parfois la ligne qui fait la différence. »
Deux masters plutôt qu’un : chez les jeunes diplômés, l’art de cultiver la distinctionAutre point fort, un engagement dans l’associatif, l’humanitaire ou une passion qui reflète, bien souvent, de traits de personnalités. « Un sportif de haut niveau, remarque Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, c’est un candidat qui n’a pas peur de l’effort, qui donne le meilleur de lui-même et qui est endurant sur la distance. Un candidat investi dans l’associatif montre la capacité à donner de soi, à agir en collectif. » « Avoir un engagement n’est pas une condition nécessaire, mais c’est un sérieux avantage sur un CV », estime Antonin Ricard. Surtout depuis que son IAE a fait évoluer le contenu de sa formation en y intégrant, il y a quelques années, une expérience entrepreneuriale et, plus récemment, un engagement citoyen.
Feriel Alouti
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Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées trois fois par jour.
La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui ne se limite pas à la région séparatiste du Donbass, mais s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).
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La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Au 30e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées, mais l'on observe néanmoins deux mouvements notables : d'abord des contre-attaques ukrainiennes, notamment près de Kiev ; de l'autre une avancée russe dans le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes. Au Sud, les percées russes lancées assez loin ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement.
Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs, se déroulent désormais aux abords des grandes villes, que Moscou souhaite encercler, ce qui risque d'entraîner des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.
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Si le rapport de force général reste en faveur de Moscou, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire ne présage pas nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a récemment dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Ce scénario ne peut se produire par une poussée russe sur toute la ligne de front, mais une avancée même localisée - par exemple dans le Donbass - pourrait causer un effet domino. Si les contre-attaques ukrainiennes fixent durablement les Russes sur leurs positions, un enlisement est une autre hypothèse, plus crédible qu'une victoire ukrainienne qui impliquerait de transformer ces contre-attaques en véritable contre-offensive. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais sont loin d'avoir encerclé la deuxième plus grande ville d'Ukraine et n'ont guère avancé cette semaine dans leur manœuvre d'enveloppement. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la cité d'1,4 millions d'habitants où les tirs d'artillerie sont nombreux, occasionnant des destructions importantes. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.
Plus au Nord, le front de l'Est a avancé rapidement avec une percée au-delà de la ville toujours encerclée de Konotop, mais qui s'est désormais arrêtée. Cette ville de 80.000 habitants n'est pas la priorité des Russes qui souhaitent en revanche avancer à l'Ouest, directement vers Kiev [dont il sera question plus bas dans l'article]. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne, mais la ligne de front n'évolue guère depuis plusieurs jours.
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Une opération terrestre dans le Donbass est aussi menée du côté des séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours autour des forces ukrainiennes, ainsi menacées d'encerclement. Plus de la moitié de la ville d'Izyoum - voire la totalité depuis le 24 mars, selon Moscou - est passée côté russe.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov retranchés au sud de la ville. Le bombardement d'une maternité puis d'un théâtre a été qualifié de «crime de guerre» par Volodymyr Zelensky tandis que plus de 2100 civils ont été tués, selon le maire de la ville, d'où partent par ailleurs des couloirs humanitaires afin d'évacuer la population. Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord en sont d'autres.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest, mais leur avancée est pour l'instant stoppée, la priorité semblant être le Donbass. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, qui n'est pas encerclée, à ce stade. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces derniers jours, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la centrale nucléaire de Zaporijié (la plus grande d'Europe avec 6 réacteurs), située précisément le long du Dniepr au sud de cette grande ville qui pourrait être un prochain objectif. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka (3 réacteurs), située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient ainsi 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs), les deux autres centrales, celles de Rovno et de Khmelnitski, se situant dans l'ouest de l'Ukraine.
Néanmoins, dans cette vaste région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces russes situées les plus à l'Ouest (notamment vers Mykolaïv) et les plus au Nord. Dans cette direction, celles-ci ne sont plus loin, néanmoins, de Kryvyï Rih. Les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.
Au Nord, la bataille de Kiev
Le front le plus stratégique est celui du Nord, mais il est aujourd'hui largement immobilisé, voire marqué par des contre-attaques ukrainiennes.
Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie voisine, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle - dès le premier jour de l'invasion, le 24 février - de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, accidentée en 1986. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Là encore, les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.
Une triple offensive vise donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est depuis installée dans le quart sud-ouest. C'est dans cette direction qu'ont été signalés d'importants renforts symbolisés par une colonne de blindés, de chars et de camions qui s'étirait sur plus de 60 km. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv. Les Ukrainiens évoquent même le fait que les Russes seraient encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, mais une telle information n'est pas confirmée à ce jour.
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De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.
Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme. La bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonce longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devront contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre. Et l'on ne parle plus de combats dans de grands espaces où les chars peuvent avancer rapidement, mais de combats urbains structurellement beaucoup plus difficiles pour l'attaquant, avec de nombreuses rivières à traverser.
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Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a quant à lui échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport de fret Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale sans que les Ukrainiens n'aient le temps de réagir. Sauf que ces derniers ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV à Gostomel, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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La stratégie russe en question
Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant. Celle-ci s'inscrit au départ dans la tradition soviétique dite des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Si les Russes sont toujours à la manœuvre dans cette région, ils ne disposent pas de forces suffisantes pour appliquer cette stratégie sur tous les fronts. À Kiev ou à Kharkiv, la marche est pour l'instant trop haute. Même à Tchernihiv, elle n'a pour l'instant pas abouti. Cette stratégie, qui nécessite d'aller vite dans la profondeur et de prendre le contrôle des axes de communication principaux sans s'attarder sur les villes, est risquée car elle implique des contraintes fortes en termes de logistique avec des lignes de front étirées.
Pour les Russes, il est donc urgent que cette stratégie ne conduise pas à un enlisement, alors que la construction de fortifications dans la région de Kiev ces derniers jours montre que le risque existe. Si tel était le cas, l'invasion de l'Ukraine deviendrait une longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées et pouvoir reprendre des manœuvres en profondeur, par exemple dans le Sud-Ouest vers la mer Noire ou en remontant dans le Nord le long du Dniepr pour créer au moins localement ce «choc» contre les forces ukrainiennes en les prenant en tenaille dans de nouveaux «chaudrons». Tel n'est pas le cas pour l'instant, et si les contre-attaques ukrainiennes se transformaient en une véritable contre-offensive, les troupes russes disséminées sur trois fronts, parfois très en avant de leurs bases arrière, seraient vulnérables.
Un recours croissant à l'artillerie
Les experts militaires ont d'ailleurs noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays, à proximité de la frontière polonaise. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «La moitié du stock a déjà été consommé», estime l'historien Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises et une «guérilla» ukrainienne particulièrement efficace. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Vers une victoire russe ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «L'issue du conflit dépend de la capacité [des Russes et des Ukrainiens] à encaisser ces pertes dans la durée», a commenté sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Même son de cloche du côté de Michel Goya, qui rappelle sur son blog La Voie de l'épée que les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». L'ancien officier donne quelques ordres de grandeur applicables à la guerre en Ukraine : pour des villes comme Marioupol ou Kharkiv, les combats se comptent en «semaines», voire en «mois» pour la capitale, Kiev. L'«opération militaire spéciale» russe va donc durer. Et mobiliser autant d'hommes sur le temps long n'est pas chose aisée. Washington estime que la Russie déploie en Ukraine la quasi-totalité des forces qu'elle avait amassées aux frontières du pays, soit de 150.000 à 200.000 soldats formant de 150 à 200 «groupes tactiques de bataillon» (BTG en russe), unités interarmes censées être le fer de lance des opérations.
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Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?
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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ?
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Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
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Le Monde
Devenir coach pour « redonner du sens à sa vie » : une reconversion dans l’air du temps
Coach de manageurs, coach de vie, facilitateur… Ces métiers attirent toujours plus de cadres en quête de sens qui entendent transformer leur expérience en expertise. Et qui espèrent, en devenant indépendants, gagner en qualité de vie.
Sur le tableau, des schémas représentent des montagnes à gravir ou des personnages reliés par des flèches. Ce matin-là, un groupe de huit inscrits au diplôme « Pratiques du coaching » de l’université Paris-VIII revient sur les séances menées par chacun dans le cadre de la formation. Devant les autres participants, Anne Thouin, 47 ans, évoque ses doutes. « Parfois, je me demande si je ne vais pas au-delà de mon rôle de coach avec mes clients, si je ne déborde pas sur le cadre de la thérapie », raconte cette ancienne enseignante, qui a décroché de l’éducation nationale pour se lancer dans le coaching. Nabil Tak Tak, le coordinateur pédagogique de la formation, précise à voix basse : « Ils sont bien aiguillés sur ce point : nous ne sommes pas des psychologues. »
Dans cinq groupes similaires, de futurs reconvertis travaillent ainsi la posture du coach. Ils apprennent à poser le cadre d’une séance et à guider le client vers son objectif en utilisant notamment la psychologie positive. Ce diplôme, organisé sur trois jours par mois pendant un an, est proposé en formation continue pour des profils de niveau bac + 3 au minimum – dans les faits, le plus souvent des cadres qui voient dans le coaching une manière de réinventer leur vie professionnelle. Une reconversion dans l’air du temps : le nombre de coachs a augmenté de 33 % entre 2015 et 2019, selon une étude internationale d’une des principales associations professionnelles, l’International Coach Federation. En France, 1 600 coachs sont accrédités aujourd’hui par cette structure, deux fois plus qu’il y a sept ans. Et le Syndicat interprofessionnel des métiers de l’accompagnement, du coaching et de la supervision (Simacs) compte 5 000 adhérents.
« Si à 40 ans t’as pas fait ta reconversion, t’as raté ta vie ! » : le coaching de jeunes actifs, un business florissantAvec des parcours facturés de quelques centaines d’euros à 20 000 euros l’année (5 000 euros à Paris-VIII), nombre de centres de formation se sont positionnés sur ce créneau florissant. Les responsables du diplôme « Pratiques du coaching » de Paris-VIII ont, eux, décidé de réduire leurs capacités d’accueil : les deux promotions sont passées de 50 à 35 étudiants chacune. « On ne veut pas sursaturer un marché qui l’est déjà. Aujourd’hui, tout le monde veut devenir coach », explique Nabil Tak Tak. L’attrait pour cette profession, il l’associe à une « quête de sens, nourrie par des actualités anxiogènes », et à l’urgence de se « rendre utile », par exemple face au constat de dysfonctionnements dans le monde de l’entreprise, dont proviennent souvent ces aspirants coachs.
Confiance en soi, parentalité, orientation…
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Le Monde
En ligne, en présentiel, en institut privé ou à l’université : dans la jungle des cours d’anglais
Les formations en langues sont particulièrement prisées sur la plate-forme du CPF. Après l’apparition de nombre d’acteurs peu scrupuleux, le marché est en cours de régulation.
Esma Chaïb, 34 ans, se débrouillait très bien en anglais au lycée. Mais depuis dix ans qu’elle vit en France, elle a beaucoup perdu. « Moi qui adore le contact, je ressens désormais un vrai blocage pour parler, faute de vocabulaire », regrette-t-elle. En 2021, elle décide donc de s’inscrire à une formation chez My English School, à raison de deux cours par semaine pendant trois mois.
D’après la Caisse des dépôts, 18 % des demandes de formation validées en 2021 sur la plate-forme du compte personnel de formation (CPF) concernaient l’apprentissage des langues vivantes, soit un total de 380 358 dossiers. Un record ! Elles sont dans le top 3 des formations les plus achetées. Les parcours certifiants en anglais tiennent le haut du pavé, notamment le Toeic (Test of English for International Communication), qui, à lui seul, a fait l’objet de 82 539 dossiers en 2021, près de deux fois plus qu’en 2020.
Avec la mise en œuvre de la loi Avenir professionnel, promulguée en septembre 2018, beaucoup d’officines privées se sont engouffrées dans la brèche. « Auparavant, pour convertir ses heures de CPF en euros et obtenir un financement, il fallait passer par les opérateurs de compétences (Opco), ce qui pouvait prendre trois à six mois », rappelle Déborah Guillotin, présidente de My English School, basée à Lyon. Le temps ensuite que la formation soit effectuée et que les Opco procèdent au paiement, les organismes de formation pouvaient attendre jusqu’à deux ans pour récupérer les fonds.
Des cadeaux contre l’utilisation du CPF
Depuis la mise en place du « parcours d’achat direct » sur la plate-forme Moncompteformation, en novembre 2019, ils touchent 25 % d’acompte dans un délai de trente jours après le début de la formation, et le solde trente jours après sa clôture. Plus besoin donc d’avoir deux ans de trésorerie d’avance. « Comme il y avait très peu de contrôles au début, on a vu émerger sur le marché beaucoup de nouveaux acteurs, pas toujours très sérieux », rapporte Guillaume le Dieu de Ville, cofondateur de Lingueo. Certains organismes sollicitent des influenceurs, qui proposent à leurs abonnés sur les réseaux sociaux de bénéficier de « cadeaux » – ordinateurs, tablettes – à prix réduits pour toute formation financée avec le CPF.
Le CPF, terrain de chasse des escrocsD’autres vont beaucoup plus loin. Dominique Dirand, un médecin de 74 ans encore en activité, en a fait les frais. « Il y a un mois et demi, un homme très sympa m’a appelé sur mon portable pour me parler de mes droits à la formation », raconte-t-il. « Comme je n’étais jamais allé sur le nouveau site Moncompteformation, j’ai accepté volontiers l’aide qu’il me proposait. » Dominique lui livre sans se méfier son numéro de Sécurité sociale. Sans qu’il le comprenne vraiment, il se voit inscrit d’office à une formation de neuf heures de cours d’anglais en distanciel – programme qu’il n’a jamais suivi. Le tout pour 1900 euros, pris sur son CPF. Quand Dominique a constaté l’arnaque, il a réussi à annuler son inscription. Mais il aurait très bien pu ne pas s’en rendre compte.
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Le Monde
Dans l’Ain, la « génération climat » à la conquête de la France périurbaine
Jean-Laurent Cassely (envoyé spécial dans l'Ain)Publié le 21 mars 2022 à 10h53 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 18h02
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ReportageOriginaire du département, Lumir Lapray, 29 ans, candidate aux législatives, tente d’incarner une vision de l’écologie en phase avec les modes de vie des zones rurales et périurbaines, et de faire concilier deux cultures a priori éloignées.
« T’es végétarien ? Parce que, dans l’Ain, ce ne sera pas évident pour trouver un resto. » Nous ne le sommes pas, mais si Lumir Lapray s’en enquiert, c’est que ce régime alimentaire est fréquent dans son entourage, celui des jeunes militants du mouvement climat. Rendez-vous est pris dans un restaurant asiatique de Meximieux, petite ville au centre propret avec ses agences immobilières, ses opticiens, ses cafés et sa boulangerie. Lumir Lapray nous demande de passer directement commande de trois bo buns (avec du bœuf) et s’excuse de son retard lorsqu’elle arrive avec son compagnon, Arthur Joliveau, 35 ans.
On comprendra bientôt que cette cadence sans temps mort est la norme pour la jeune femme de 29 ans, qui court en permanence d’un point à un autre du département depuis qu’elle s’est lancée dans un projet particulièrement audacieux : être élue députée sous une étiquette de gauche citoyenne et écologiste aux élections législatives de juin dans la deuxième circonscription de l’Ain, « un territoire à 96,5 % périurbain » dans l’orbite de Lyon, détaille Lumir Lapray, qui connaît son Insee sur le bout des doigts.
Jérôme Fourquet : « Une civilisation périurbaine a émergé, avec ses lotissements, ses ronds-points, ses zones commerciales et ses entrepôts Amazon »La circonscription s’étend en diagonale le long de l’autoroute A42 qui relie Lyon à Genève, depuis les portes de la lointaine banlieue lyonnaise jusqu’à la plaine de l’Ain et les contreforts du Haut-Bugey. Composite, le territoire se présente à l’automobiliste comme une succession de vastes champs céréaliers constellés ici et là de lotissements de maisons dont les toits à quatre pentes dépassent de murs ou de haies végétales. C’est également un carrefour logistique grâce à sa localisation stratégique, ce qui explique qu’on y croise entrepôts et camions autant que cyclistes et chasseurs.
Dans ce département aux racines rurales mais dont l’économie est tournée vers l’industrie – au point d’être le deuxième de France pour la part qu’elle occupe dans l’emploi total –, Marine Le Pen est arrivée largement en tête en 2017, avec 25 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle. Les électeurs de la circonscription, plusieurs fois redécoupée, ont voté avec une constance impressionnante pour toutes les nuances de la droite républicaine depuis le début des années 1980 : UDF, RPR, UMP puis LR, reconduisant le sortant Charles de la Verpillière, qui ne se représente pas, à trois reprises depuis 2007.
Barbecues, bagnole et animaux
Une écolo dans la France des pavillons et des barbecues, de la bagnole et des animaux de compagnie ? Pour beaucoup, à commencer par son propre camp, associer ce type d’espace à cette culture politique est une contradiction dans les termes, admet la jeune femme dont le projet existentiel consiste à « raccrocher le périurbain au progressisme ». « Le mouvement climat a capté qu’il fallait qu’il embarque les banlieues », analyse-t-elle en citant l’exemple du mouvement Alternatiba qui, après un premier QG dans le Xe arrondissement de Paris, la Base, a ouvert une maison de l’écologie populaire à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. « En comparaison, le périurbain et le rural restent encore sous les radars du mouvement, à cause de cette image beauf et conservatrice qu’il renvoie malheureusement. La plupart des gens de mon réseau sont incapables de placer l’Ain sur une carte. » Et chez EELV, dont la jeune primo-candidate espère obtenir l’investiture, on ne se bouscule pas pour le job.
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Le Monde
Deux cent mille places
Tribune. A la suite du scandale de la prise en charge des personnes âgées chez Orpea, les trois coprésidents du Syndicat national des médecins de protection maternelle et infantile (PMI) ont soulevé, le 23 février, dans une tribune publiée par Le Monde, la question de la qualité de l’accueil des tout-petits, craignant qu’une « privatisation » des crèches puisse conduire aux mêmes effets. De fait, à l’heure où notre pays s’inquiète pour son avenir, quoi de plus important que de développer pleinement le potentiel de nos enfants ?
Mais l’enjeu majeur n’est pas tant le statut des crèches – du privé, du public ou du monde associatif – que la formation reçue par les professionnels, qui conditionne la qualité des soins et de l’accompagnement qu’ils prodiguent aux très jeunes enfants. Manque dramatique de places d’accueil pour les tout-petits, insuffisante qualification globale des professionnels, déficit criant d’attractivité du secteur et de reconnaissance des professionnels : le secteur de la petite enfance fait face à des défis majeurs.
Simples, concrètes et efficaces, les réponses existent, avec trois priorités : augmenter les capacités d’accueil des tout-petits, élever le niveau de qualification des professionnels et les revaloriser.
Trouver une place d’accueil pour nos enfants, les parents le vivent au quotidien, c’est le parcours du combattant ! Aujourd’hui 40 % des enfants de moins de 3 ans n’ont aucune solution d’accueil, collectif ou individuel (crèche, assistante maternelle, garde d’enfants à domicile).
Alors que les besoins non couverts sont estimés à au moins deux cent mille places (qui empêchent les parents concernés de reprendre le travail), la situation se dégrade. Depuis 2015, les créations de places en crèche ne suffisent plus à compenser la baisse continue du nombre d’assistantes maternelles.
Mettons enfin en place un véritable « droit opposable à l’accueil des jeunes enfants » et investissons en conséquence dans l’augmentation des places d’accueil et le recrutement de professionnels, qui font aujourd’hui cruellement défaut. Mais disons-le clairement : si créer des places d’accueil est nécessaire, c’est le nombre et la compétence des professionnels qui font la différence. D’où l’importance décisive des deux autres priorités que nous proposons.
La Protection maternelle et infantile, un système de santé de proximité en souffranceLa qualité de l’accueil des tout-petits dépend d’abord et avant tout du niveau de qualification et de compétence des professionnels. Or nous sommes loin des pays de référence, comme les pays nordiques. Si, en France, il faut un bac + 5 pour éduquer et instruire les enfants en école maternelle, parfois aucune qualification n’est requise pour les mille premiers jours de l’enfant ! Il est urgent de mettre fin à cette situation absurde.
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L'Humanité
Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux
ActuPromesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.
Julia HamlaouiL’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.
Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication. Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.
Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la « dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.
Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.
Présidentielle 2022réforme des retraitesRetraite à 60 ansMarine Le Pen El País (ESP)
SANS TITRE
Aunque el ingrediente principal del salmorejo cordobés es el tomate, fruto cuya época de gloria es el verano, no hay ninguna ley que prohíba usar otro tipo de hortaliza que esté en temporada cuando hace frío. Basta con aprovechar la técnica del clásico andaluz y sus aderezos habituales para crear una versión invernal, algo que se ha hecho toda la vida sin grandes dramas en este tipo de preparaciones: ahí están la porra antequerana de naranja o la porrilla de habas para demostrarlo.
Este principio guía el salmorejo de zanahoria que el chef Rodrigo de la Calle sirve en Virens, su restaurante de Barcelona centrado en las verduras. Aunque De la Calle practique la "alta cocina verde" allí y en su local de Madrid, El Invernadero, la receta es perfectamente factible en casa. El propio cocinero explica el procedimiento en el vídeo de arriba: dale al play y disfruta.
SALMOREJO DE ZANAHORIA DE RODRIGO DE LA CALLE
Ingredientes
Para unas 4 personas
- 350 gr de zanahorias de manojo
- 450 ml de caldo de verduras
- 100 g de aceite de oliva virgen extra
- 2 rebanadas de pan de molde
- 1 diente de ajo
- Vinagre de vino tinto
- Sal
Guarnición
- 8 zanahorias pequeñas
- Hojas de zanahoria fritas
- Hojas de kale fritas
- Mató o requesón
- Brotes o germinados
Preparación
- Escaldar las zanahorias en agua hirviendo un par de minutos. Raspar con un estropajo limpio las más pequeñas de la guarnición. Las demás, asarlas en el horno a 220 grados unos 15 minutos o hasta que estén tiernas, y después tostarlas ligeramente por fuera con un soplete si se tiene. También se pueden hacer en la parrilla en vez de usar horno y soplete.
- Triturar las zanahorias asadas con el caldo, el pan, el ajo, el aceite, un chorro de vinagre y sal. Ajustar de espesor con más caldo o más pan, y pasar por el chino para que la crema quede más fina.
- Servir con las zanahorias pequeñas, hojas de kale y de zanahoria fritas, mató o requesón desmigado, brotes y un chorrito de aceite final.
Le Monde
Facteurs-clés
Tribune. La petite enfance est une phase-clé pour le développement cognitif, social et émotionnel, ainsi que pour la croissance et la santé. De fortes disparités socio-économiques existent dès les premiers jours de vie dans presque tous les pays. La France n’est pas à l’abri de ces inégalités. Jusqu’à récemment, il y avait peu d’études sur le sujet, faute de grandes enquêtes représentatives au niveau national sur les jeunes enfants permettant de croiser origines sociales, santé et bien-être des enfants. L’Etude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe), qui suit plus de 18 000 enfants nés en 2011, a permis de faire plusieurs constats.
Il en ressort que, malgré un système de protection sociale généreux envers les familles, les inégalités socioé-conomiques de santé et de développement sont très marquées en France, dès la naissance. Par exemple, on observe un plus fort risque de prématurité ou de faible poids à la naissance chez les ménages les plus défavorisés. C’est aussi visible en matière de développement du langage. Alors que, en moyenne, aux alentours de leurs 2 ans, les enfants connaissent 74 mots parmi une liste de 100 mots proposés, ceux dont la mère a un niveau de diplôme inférieur au BEPC en connaissent 4 de moins, tandis que ceux dont la mère a un diplôme bac + 2 ou plus en connaissent 6 de plus. Vers 5 ans, des inégalités en matière de santé mentale sont mesurées, avec les enfants de milieu défavorisé à plus grand risque de connaître des difficultés socio-émotionnelles.
Un peu d’argent donné à la mère suffirait à favoriser le développement cérébral de l’enfantQuels mécanismes produisent ces inégalités et comment y remédier ? Les politiques du quinquennat actuel ont surtout misé sur les modes d’accueil extérieurs à la famille et l’éducation précoce. Depuis 2019, l’âge de l’instruction obligatoire a été abaissé à 3 ans (au lieu de 6), avec l’objectif théorique de réduire les inégalités sociales dès le plus jeune âge. L’une de ses mesures-phares de la stratégie nationale de prévention et d’action contre la pauvreté est de favoriser l’accès en crèche aux plus fragiles, notamment à travers la création d’un bonus mixité pour encourager la diversité sociale, et d’un plan de formation des professionnels de la petite enfance.
Est-ce que ces politiques fonctionnent ? Réduisent-elles les inégalités pendant la petite enfance ? Si on manque encore, à regret, d’évaluations directes de ces mesures, nos études suggèrent que oui, mais seulement jusqu’à un certain point.
Le développement du langage, par exemple, diffère entre les enfants selon le mode d’accueil utilisé. Les enfants accueillis en crèche ont acquis un vocabulaire plus riche que ceux gardés par leurs parents ou par leurs grands-parents, et ce, surtout chez les enfants plus défavorisés. Le contact avec des professionnels de la petite enfance, proposant des activités adaptées, pourrait être source d’enrichissement du vocabulaire. Les modes d’accueil collectif pourraient donc être des outils pour atténuer les inégalités. Mais ces modes d’accueil sont encore inégalement répartis à la fois territorialement et socialement, car accessibles en priorité aux parents en activité professionnelle et pouvant en supporter le coût (même si celui-ci est souvent modulé selon les revenus).
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L'Humanité
Éditorial. Projet de société
ÉditorialJean-Emmanuel DucoinPar Jean-Emmanuel Ducoin
Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.
PCF / Medef : une élection, deux projets que tout opposeSalaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.
Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.
Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.
Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !
Présidentielle 2022geoffroy roux de bézieuxpcfMedef Le Monde
Guerre en Ukraine : des employés des magasins Leroy-Merlin pris à partie par les clients
Les salariés de l’enseigne en France commencent à faire l’objet de menaces et d’insultes, alors que le groupe a décidé de poursuivre ses activités en Russie.
Après un mois de guerre en Ukraine, la colère qui s’exprime contre les entreprises françaises ayant choisi de rester en Russie ne se cantonne plus aux réseaux sociaux. Elle vise désormais les magasins, où les employés de Leroy-Merlin en France sont pris à partie par les clients. « Ça a commencé après le bombardement du magasin en Ukraine [le 20 mars], précise Bernard Vigourous, délégué syndical central FO de l’enseigne. Les témoignages des salariés ont commencé à affluer. »
Certains sont traités d’« assassins » ou de « nazis ». D’autres entendent les clients leur dire « Je souhaite que vos enfants meurent sous les bombes » ou les menacer d’un « On va mettre le feu à ce magasin ». « Un client m’a sorti : “Vous n’avez pas honte d’être tranquillement assise à votre caisse pendant que vos collègues meurent. Vous devriez vous mettre en grève” », raconte une employée sur le réseau social Facebook.
Les Mulliez en Russie, une « success story » en eaux troublesCes agressions verbales se produisent un peu partout en France. « Besançon, Nice, Bordeaux… En revenant à Toulouse, dans mon magasin, j’en parle à mon collègue, qui me dit que, la veille, il s’était fait traiter deux fois de “collabo de Poutine” », narre M. Vigourous, avant de s’interroger : « C’est quand même étrange qu’un client insulte le personnel, tout en venant dépenser son argent dans le magasin pour faire son bricolage chez lui. »
« Il faut que la direction assume ses positions »
Le syndicaliste a évoqué tous ces témoignages de salariés dans un courriel adressé, mardi 22 mars, à la direction, laquelle lui a assuré « prendre le sujet très au sérieux ». En attendant, les employés des trois enseignes de la famille Mulliez (Decathlon, Auchan et Leroy-Merlin) implantées, pour certaines, depuis près d’une vingtaine d’années doivent assumer, malgré eux, la décision de leur entreprise. Tout en étant estampillés « sponsors de la machine de guerre russe » par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. « La décision de partir ou de rester n’est pas du ressort des salariés. Il faut que la direction argumente et assume ses positions plutôt que de rester dans le flou », estime Bernard Vigourous.
Philippe Zimmermann, directeur général d’Adeo, la maison mère de Leroy-Merlin, est sorti de son silence dans La Voix du Nord, mercredi 23 mars, se disant « heurté d’être considéré comme un sponsor de la guerre ». Il estime que « fermer serait un abandon, considéré comme une faillite préméditée, donnant lieu à des expropriations. Ce serait faire un cadeau de l’entreprise et de ses actifs au régime russe, et renforcer la guerre ».
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Le Monde
De jeunes Américains mettent en scène leur démission sur TikTok
Ces derniers mois, aux Etats-Unis, TikTok, YouTube et Reddit ont vu se multiplier les vidéos de jeunes employés annonçant leur départ de l’entreprise. Au risque de rebuter de futurs employeurs.
Quand l’employeur de Gigi Gonzalez, Northern Trust Asset Management, lui a dit de revenir au bureau, la conseillère financière a décidé de démissionner. Et elle a utilisé le micro de TikTok pour informer ses followers. « J’ai besoin de quitter la roue du hamster pour me concentrer sur moi-même, a-t-elle expliqué. Je vous le raconte, pas pour frimer, mais pour vous montrer que c’est possible. »
La jeune femme de 32 ans a quitté sa ville californienne de San Diego. Le coût de la vie y était trop cher. Elle s’est installée à Phoenix, dans l’Arizona, puis à Chicago (Illinois). Elle a fait des économies, remboursé ses dettes et est devenue une influenceuse à plein temps. Au début, Mme Gonzalez comptait 135 followers. Mais elle fait dorénavant l’éducation financière de 180 000 jeunes amateurs sur les réseaux sociaux. « Vous pensez à prendre votre première carte de crédit ? », demande-t-elle sur une vidéo, en dansant sur une musique indienne. Et d’énoncer ses premiers conseils : « Déposez un peu d’argent sur la carte, refusez les commissions annuelles… »
Mme Gonzalez s’inscrit dans la tendance des démissionnaires en masse. Aux Etats-Unis, 4,5 millions de personnes ont quitté leur emploi en novembre 2021, et presque autant, 4,3 millions, en décembre. Un certain nombre d’entre eux, jeunes et souvent en début de carrière, mettent en scène leur départ sur TikTok, YouTube, Reddit… et amassent les fans. Leurs vidéos, réunies sous le hashtag #quitmyjob et #iquitmyjob (« jedémissionne »), ont été vues par plus de 280 millions d’internautes. Chez les chasseurs de têtes, ils suscitent colère, surprise, interrogations… et parfois un brin d’admiration pour leur créativité.
« C’est la catastrophe assurée, s’emporte Jessica Schaeffer, la vice-présidente chargée du marketing de Lasalle Network, un expert en recrutement de Chicago. Les carrières sont longues et les mémoires aussi, poursuit-elle. Le monde est très petit. Vous pourriez bien, d’ici quinze ans, avoir affaire à quelqu’un qui connaît votre ancien employeur. » Et bien sûr, il jettera votre CV à la poubelle. Pour Mme Schaeffer, ces vidéastes « manquent de maturité. Ils ne savent pas comment quitter correctement un emploi, en avertissant à l’avance leur employeur ».
« Ecoutez-les »
Steven Rothberg, le fondateur de College Recruiter, se veut plus nuancé. Les millions de vues sur TikTok ne l’impressionnent guère. « Les followers vont regarder les vidéos pendant quelques jours puis ce sera fini, assure-t-il. Il y a très peu de chances qu’un employeur potentiel les voie. » Et même si c’est le cas, « so what ? », lâche-t-il. « Le jeune demandeur d’emploi dans l’hôtellerie, la restauration, la construction… a dû répondre à vingt, trente offres. Il finira bien par trouver. » C’est, en tout cas, ce qui est arrivé à Montez Braxton, un employé de McDonald’s qui s’est filmé, pendant sa pause. « Je n’y retourne pas, a-t-il dit, ça craint. » Il a retrouvé un poste de chauffeur chez Amazon.
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France24 - Monde
Sidaction : des injections au lieu du comprimé quotidien, une révolution pour certains patients
Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59
Cyrielle CABOT
Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.
Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24.
Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus.
Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides.
"Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."
Cacher sa séropositivité
Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février."
Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il.
Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !"
"Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"
Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans
Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, il n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.
"Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"
"C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"
Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques.
"Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.
Difficulté d'accès aux populations précaires
"Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus."
Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il.
Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.
"Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."
Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas.
*Le prénom a été modifié
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Luc Montagnier, Nobel de médecine pour la découverte du virus du sida, est mort
Sida : des années de recherche et toujours pas de vaccin
L’invité du jour
Florence Thune, directrice générale de Sidaction : "Mettre un préservatif, c’est un geste simple"
Le Figaro
Boycott: «Punir Poutine ou les Russes?»
Gaëtan De CapèleL’éditorial du Figaro, par Gaëtan de Capèle.
Volodymyr Zelensky a frappé fort, mercredi, devant les parlementaires français, contre les entreprises toujours présentes en Russie. Mal à l’aise depuis le début du conflit, les voilà accusées par la principale victime de soutenir «la machine de guerre de Poutine» et sommées de se retirer sine die. On comprend sans peine la colère du président ukrainien, héroïque à la tête d’un pays dévasté par les bombes russes, cherchant par tous moyens à asphyxier son envahisseur. On voit, hélas, aussi, même si l’on a le souci de lui apporter un soutien sans faille, les limites d’une telle exigence.
Les entreprises, si puissantes soient-elles, restent des acteurs privés, qui n’ont pas en charge - c’est heureux - la police du monde. Il leur est aujourd’hui demandé de se conformer scrupuleusement aux sanctions inédites infligées par l’Occident à Vladimir Poutine. Doivent-elles, au nom de la morale, aller au-delà de ce qu’exigent les plus grandes démocraties de la planète? Plier bagage pour ne revenir que lorsque l’ogre russe sera rentré dans sa tanière? C’est la vision manichéenne des sempiternels lobbies anticapitalistes, auxquels a cru bon de se joindre un Yannick Jadot trop heureux de ferrailler avec TotalEnergies.
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Un raisonnement simpliste résout rarement un problème complexe. Fermer du jour au lendemain des usines et des magasins, jeter des milliers de gens au chômage, de familles dans la misère, les priver de denrées alimentaires créerait à coup sûr un grand chaos. Mais sanctionnerait-on Vladimir Poutine ou punirait-on les Russes? Nourrirait-on un sentiment de révolte contre le dictateur du Kremlin ou contre l’injustice de l’Occident? Vendre les participations que nos entreprises ont patiemment tissées déstabiliserait sans doute d’importantes sociétés locales. Au profit de qui, si ce n’est d’intérêts russes proches du «tsar»?
Il reste toutes sortes de leviers économiques à actionner pour accentuer encore la pression sur Vladimir Poutine. Dont l’arme suprême d’un arrêt des achats de gaz, que certains exigent aujourd’hui de TotalEnergies. Mais cette décision, comme celle d’un boycott général de la Russie par les entreprises, dépend des États et d’eux seuls.
Thierry Wolton: «Vladimir Poutine avait annoncé depuis quinze ans ce qu’il fait aujourd’hui en Ukraine»
TRIBUNE - Les pays occidentaux disposaient de longue date de toutes les informations nécessaires pour ne nourrir aucune illusion sur Poutine et son régime, soutient le spécialiste des régimes communistes et postcommunistes, auteur, dès 2008, d’une enquête très alarmante sur le maître du Kremlin, Le KGB au pouvoir, le système Poutine (Buchet-Chastel).
«Vladimir Poutine n'est pas un homme seul»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Aveuglé par la confiance en son modèle après la chute du communisme, l'Occident n'a pas su anticiper les tensions géopolitiques actuelles, explique Michel Guénaire. Pourtant, la Russie est forte de ses relations avec la Chine et ses alliés.
Le coup d’éclat balistique de Kim Jong-un
ANALYSE - Le maître de Pyongyang profite de la nouvelle guerre froide qui s’abat sur l’Eurasie pour avancer ses pions.
Le Monde
RSA, logement, éducation, formation professionnelle... Les pouvoirs publics exhortés à « repenser l’accès aux droits »
Dans un avis rendu jeudi 24 mars, la Commission nationale consultative des droits de l’homme estime qu’il faut « mettre fin à la stigmatisation » des personnes auxquelles « il est reproché un soi-disant assistanat social ».
Le législateur a créé de multiples dispositifs pour concourir au bien-être de la population. Mais encore faudrait-il que les textes soient appliqués. Dans un avis rendu jeudi 24 mars, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) exhorte les pouvoirs publics à « repenser l’accès aux droits » ; un trop grand nombre d’individus en sont bannis alors même que le phénomène est identifié depuis des années. Au passage, cette instance critique implicitement l’idée défendue – entre autres – par Emmanuel Macron et Valérie Pécresse de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à une activité.
Déficit d’information, textes incompréhensibles, démarches excessivement lourdes, pratiques discriminantes, auto-exclusion liée à un sentiment de honte… Nombreuses sont les raisons qui conduisent des personnes à ne pas bénéficier des mesures mises en place pour elles. Cette difficulté a été bien documentée dans le champ des prestations sociales par une profusion de rapports. Ainsi, ceux qui ne perçoivent pas le RSA alors qu’ils y sont éligibles représentent environ 30 % du public-cible, soit plusieurs centaines de milliers de ménages.
Pour la Cour des comptes, le RSA ne mène pas assez à l’emploiLe « non-recours » touche d’autres champs que la solidarité : logement, éducation, formation professionnelle… Dans certains cas, l’administration est directement responsable des difficultés. La CNCDH évoque, par exemple, les migrants dans le Calaisis qui ont été expulsés sur la base de « procédures erronées », les plaçant dans l’impossibilité « d’intenter un recours ». De telles situations vont à l’encontre de « l’effectivité des droits de l’homme » et elles n’ont fait que s’« amplifier » avec la crise sanitaire.
« Un référent unique »
C’est pourquoi les auteurs de l’avis alertent sur « l’impérieuse nécessité » de prendre à bras-le-corps le problème, afin de « respecter les droits de chaque citoyen » et d’« assurer l’efficacité des politiques ». « Il convient de mettre fin à la stigmatisation de sujets de droits auxquels il est reproché un soi-disant assistanat social en même temps qu’ils ont le sentiment d’être abandonnés par l’Etat », soulignent-ils. Et de rappeler que « les droits ne sauraient être conditionnés au respect préalable de devoirs ». Une allusion transparente au projet porté par M. Macron et par Mme Pécresse de soumettre l’attribution du RSA à quinze ou vingt heures d’activité par semaine.
La CNCDH fait une quinzaine de propositions pour sortir du déni. Elle recommande, notamment, de définir les politiques avec les personnes qui sont concernées par celles-ci. Il faut, selon elle, proposer, aux usagers comme aux agents du service public, des systèmes d’information « clairs et intelligibles ». Les auteurs de l’avis préconisent aussi « un point d’entrée unique ou un référent unique adapté aux besoins et à la situation de [chacun] », tout en insistant sur les vertus des stratégies « du “aller vers” ». Ils suggèrent, par ailleurs, de « simplifier le fonctionnement » des plates-formes numériques et de « préserver un accueil physique » pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec Internet. « L’humain » doit, plus que jamais, être replacé « au cœur des dispositifs ».
France24 - Monde
Explosions au port de Beyrouth : menacés de démolition, les silos "doivent servir la mémoire"
Publié le : 25/03/2022 - 17:03
Marc DAOU
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Le devenir des silos à grains du port de Beyrouth, partiellement détruits par les explosions du 4 août 2020, est au centre d'une cacophonie gouvernementale. Deux jours après une décision du Conseil des ministres approuvant sa destruction, le bâtiment a été classé monument historique le 18 mars. De leur côté, les familles de victimes et les survivants veulent conserver ce qu’ils considèrent comme la "preuve du crime" et un symbole du "deuil impossible".
Dévastés par la double explosion survenue le 4 août 2020 dans le port de Beyrouth, qui a fait au moins 218 morts, plus de 7 500 blessés et ravagé la capitale libanaise, les gigantesques silos à grains trônent toujours comme des témoins de la tragédie dont ils sont devenus le symbole.
Un symbole reconnu même à l'international, avec les vidéos des explosions qui ont fait le tour du monde, dans lesquelles la structure, construite à la fin des années 1960 (visible dans le tweet ci-dessous) et qui pouvait contenir jusqu'à 120 000 tonnes de grains et de céréales, est omniprésente.
The #POB Silo consists of 48 big cells with the capacity of 2,500 tons/cell and 50 small cells with the capacity of 500 tons/cell.#PortOfBeirut #portdebeyrouth pic.twitter.com/43rOAbbpDa
December 5, 2018Situé à quelques dizaines de mètres de l'épicentre des explosions, localisé dans le hangar numéro 12, le bâtiment iconique était encore pourtant menacé de démolition il y a quelques jours, suite à décision prise en Conseil des ministres.
Discordance gouvernementale
Le gouvernement ayant pris acte du feu vert officiel accordé, début mars, par Tarek Bitar, le juge d'instruction chargé de l'enquête, qui a indiqué que la conservation des silos n'était plus nécessaire "à la lumière de l'état avancé de l'enquête médico-légale".
Mais aussi d'un rapport remis en avril 2021 par la firme suisse Amann Engineering recommandant la démolition partielle des silos. Est visée précisément la partie nord, lourdement impactée. Afin d'éviter un effondrement jugé inévitable en raison de son inclinaison progressive mesurée à deux millimètres par jour.
Sauf que deux jours après que le Conseil des ministres s'est prononcé en faveur de la destruction de l'édifice, le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, a annoncé, le 18 mars, son classement parmi les monuments historiques.
"Vu la nécessité de conserver ces silos historiques et de les considérer comme faisant partie d'un héritage humain, puisqu'ils sont l'emblème d'une ville sinistrée, mais vu aussi la nécessité de préserver cette image pour les générations futures, j'ai pris la décision pour les classer parmi les monuments historiques", a expliqué le ministre dans un communiqué.
Les silos du port ont donc obtenu un sursis grâce à cette cacophonie gouvernementale qui reste sans explication officielle. Interrogé par le quotidien francophone L'Orient-le-Jour, le ministre des Travaux publics et des Transports, Ali Hamiyé, a confié avoir été "très surpris d'apprendre" le classement de la structure. "Je n'ai aucune idée de ce qui a pu motiver cette décision et je n'ai pas été consulté là-dessus", a-t-il expliqué.
"Le symbole de l'impunité"
En attendant, la démarche du ministre de la Culture va dans le sens les familles des victimes et les survivants fermement opposés à la destruction des silos et qui plaident pour les transformer en lieu de mémoire. Même si elles ne sont pas dupes.
"C'est de l'opportunisme mal placé en vue des élections législatives du 15 mai, un coup de com', surtout que ce classement peut être immédiatement retourné en Conseil des ministres", explique à France 24 Paul Naggear, qui a perdu Alexandra, sa fille unique alors âgée de 3 ans, et l'une des plus jeunes victimes de la tragédie du 4 août 2020.
"Les silos ont une importance et une portée symboliques très fortes pour nous, insiste-t-il. Ils sont surtout le symbole de l'impunité qui nous rappelle que un an et sept mois plus tard, nous n'avons toujours rien : ni vérité, ni justice".
Confiant ne pas pouvoir faire son deuil, il refuse toute idée de démolition de l'édifice, et milite pour que le site devienne "un mémorial, pour le recueillement et un rappel historique de la libération de notre peuple du régime criminel", mais seulement, lorsque "justice sera faite".
L'enquête sur les responsabilités dans la catastrophe est suspendue depuis décembre par une série de recours présentés à l'encontre du juge Tarek Bitar, qu'une partie de la classe politique tente de faire récuser.
"Aussi laids que sont ces silos aujourd'hui, ils sont un symbole de deuil impossible, et ils sont bien là en pleine face de toute la capitale pour nous rappeler que le combat pour la justice pour nos proches doit continuer, poursuit-il. C'est pourquoi il est strictement interdit et impensable pour nous, parents de victimes, qu'un millimètre en soit touché, en tous cas pas avant que nous n'ayons totalement eu gain de cause, ou qu'on essaye de nous faire tourner la page."
Mi-février, dans le cadre d'une campagne sur les réseaux sociaux, Paul Naggear avait posté un message sur Twitter, accompagné d'une photo des silos dans lequel il déplorait qu'après "chaque guerre, après chaque bataille, après chaque crime… Le pouvoir efface les repères et détruit la mémoire afin que plus personne ne se souvienne et n'exige de comptes".
بعد كل حرب، بعد كل معركة، بعد كل جريمة.. السلطة بتمحي المعالم وبتهدم الذاكرة كرمال ما حدا يتذكر ويطالب بالمحاسبة.اليوم بدهم يقتلوا #الشاهد_على_الجريمة ويطمروا المقبرة الجماعية ويهدموا الاهراءات الواقفة تتذكرهم بجريمتهم حتى محاسبة المجرمين!لا لهدم اهراءات #مرفأ_بيروت pic.twitter.com/2gNYRAo33k
February 20, 2022"Aujourd'hui, avait-il écrit, ils veulent tuer le témoin du crime et enterrer la fosse commune et démolir ce qui reste des silos qui leur rappellent leur crime, jusqu'à ce que les criminels soient reconnus responsables ! Non à la démolition des silos du port de Beyrouth."
Waldemar Faddoul, architecte franco-libanais, qui a "miraculeusement" survécu aux explosions du 4 août, alors qu'il se trouvait à bord de sa voiture à 250 mètres du port, partage ce point de vue.
"Je suis à 100 % contre la démolition du bâtiment, quel que soit le prétexte, structurel ou pas, parce que l'explosion du 4 août est un élément fédérateur, dans son drame et dans son ampleur, et de convergence dans notre histoire et notre identité, et cette structure représente l'une des plus grandes cicatrices de notre histoire", confie-t-il à France 24.
Et d'ajouter : "une société normale qui honore la mémoire et les victimes, qui respecte ses citoyens et ses villes, pourrait envisager de détruire ces silos pour ne pas garder cette balafre sur la façade maritime, sauf qu'au Liban nous ne sommes pas dans cette situation. C'est pourquoi, pour le moment, il est de notre devoir de conserver ces silos si symboliques tels quels, si dérangeants pour la classe politique parce qu'ils lui rappellent ce crime indélébile, au moins jusqu'au jour où justice sera faite, ce dont je doute fort".
À l'instar de nombreux Libanais, l'édifice éventré rappelle à Waldemar Faddoul la minute effroyable où tout a basculé, précisément à 18h07, le 4 août 2020.
"À chaque fois que je passe devant ces silos, qui ont supporté une charge explosive monstrueuse et sauvé la vie à des centaines de personnes en absorbant une partie de l'explosion, je me demande comment j'ai pu survivre et à chaque fois je réalise l'ampleur du crime qu'ils incarnent malgré eux. C'est pour cela qu'ils doivent rester debout, un peu comme l'immeuble Barakat [pour la guerre du Liban (1975-1990)]".
Surnommé la "maison de Beyrouth" ou la "maison jaune", cet immeuble, emblème de l'architecture traditionnelle, qui porte encore aujourd'hui les stigmates de la guerre, durant laquelle il fut notamment occupé par des snipers, a été transformé en lieu de mémoire et en musée.
Des silos incarnant "la mémoire collective de la ville et de ses habitants"
Au sein de la société civile, des cris s'élèvent également contre la démolition d'un lieu rentré dans l'histoire du pays. L'Ordre des ingénieurs et des architectes de Beyrouth plaide ainsi pour la préservation du bâtiment qui incarne "la mémoire collective de la ville et de ses habitants".
Dans un communiqué publié le 9 mars, l'Ordre affirme "que d'un point de vue scientifique et technique, toutes les installations endommagées peuvent être renforcées et restaurées, quelle que soit l'étendue des dommages structurels auxquels elles ont été exposées".
Selon Waldemar Faddoul, les silos "doivent et sont même destinés à servir la mémoire, puisqu'ils sont structurellement parlant inutiles, dans le sens où ils sont inutilisables en tant que tels, et qu'il est impossible qu'ils redeviennent fonctionnels ou de les démolir pour en reconstruire d'autres à la même place".
En coopération avec la Banque mondiale, le ministère libanais des Travaux publics et des Transports a lancé, le 11 février, une étude visant à réorganiser les infrastructures portuaires du pays et à définir un plan pour réhabiliter le port de Beyrouth, et dont les résultats sont attendus en juillet.
"Idéalement, conclut Waldemar Faddoul, toute la zone du port devrait être réhabilitée et connectée au tissu urbain de la capitale dans le cadre d'un plan global et réfléchi prenant compte l'avis et les besoins de la population, mais au nom de la mémoire, ces silos doivent rester en place."
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ENQUÊTE AU LIBANExplosions à Beyrouth : après la suspension du juge Bitar, l'amertume des proches de victimes
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe
Publié le : 25/03/2022 - 13:40
Face à la censure et la désinformation du Kremlin à propos de la guerre en Ukraine, un groupe de lituaniens a lancé, le 8 mars, la campagne d'information #CallRussia, qui consiste à appeler des citoyens russes pour les alerter sur la réalité du conflit. Après des débuts difficiles, ses organisateurs affirment désormais recevoir une meilleure écoute de la part des citoyens russes.
Depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février, la Russie a imposé un contrôle strict de l’information véhiculée auprès de ses citoyens sur ses opérations militaires. Outre la censure de plusieurs médias indépendants et des restrictions d’accès aux réseaux sociaux, Vladimir Poutine a signé une nouvelle loi criminalisant "la diffusion de fausses informations sur l’armée russe", désormais passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison.
Pour contrer cette stratégie propagandiste à outrance, un groupe d’activistes lituaniens a lancé une campagne d’appels téléphonique auprès des citoyens russes, intitulée #CallRussia. Le concept est on ne peut plus simple : appeler un maximum de personnes pour les alerter sur la réalité de l'"opération militaire spéciale" de Moscou.
Make the most important call of your life. Russian speakers around the world connecting with Russians may be our only way around Putin's propaganda. We have a duty to try. Visit https://t.co/zFKGJfy8Lc to make the call.#CallRussia #StandWithUkraine #Ukraine #Peace#NoToTheWar pic.twitter.com/8sa9I8Iukq
March 7, 202240 millions d’appels
Le 3 mars, une semaine après le début de l’offensive, Paulius Senuta, originaire de Vilnius, reçoit un appel téléphonique d'un ami. "Il m'a dit qu'il avait téléchargé des annuaires téléphoniques russes, et j'ai immédiatement pensé que cela pouvait être un moyen d'atteindre les citoyens du pays qui n'ont aucune idée de ce qui se passe réellement ", explique le jeune homme contacté par France 24.
Les jours suivant, Paulius Senuta et ses amis travaillent d’arrache pieds sur leur concept contactant des dizaines d'experts en technologie, de spécialistes en communication ainsi que des psychologues, pour mettre en place la campagne d'information #CallRussia.
Lancée le 8 mars, l’initiative prend la forme d’une plateforme numérique qui permet à des volontaires russophones du monde entier d'entrer en contact avec les 40 millions de Russes, dont les numéros de téléphone ont été codés et enregistrés dans sa base de données.
"Une conversation ne peut pas venir à bout de la propagande maléfique de Poutine, mais avec des millions de conversations, on pourrait y arriver (...) Poutine n'a peur que d'une seule chose : le pouvoir du peuple russe lui-même. Les Russes sont les seuls à pouvoir tenir tête à Poutine", peut-on lire sur le site de la plateforme.
"Poutine va s'occuper de vous !"
D’après l’organisation, quelque 25 000 volontaires dans 116 pays ont rejoint le mouvement en un peu plus de deux semaines, et près de 100 000 appels ont été passés.
Paulius Senuta affirme pour sa part avoir passé environ 150 appels, et ceux des premiers jours ont été de loin les plus difficiles. "Il y avait essentiellement deux types d'interactions. Environ deux tiers des gens étaient vraiment très en colère et me criaient dessus pendant cinq à sept minutes. L’autre tiers des interlocuteurs était simplement poli, ne parlait pas, mais écoutait simplement. Les gens avaient vraiment peur de parler."
Face à l’agressivité de certains Russes, Paulius Senuta reconnait avoir éprouvé des difficultés. "Émotionnellement, c'est dur, vous devez être préparé à cela avant d'appeler", souligne-t-il, précisant que #CallRussia a développé des scénarios et des lignes directrices pour aider ses bénévoles à appréhender les nombreuses difficultés lors de leurs appels.
"J’ai eu droit à une vraie folle qui m'a demandé si je savais qui elle était, qui m'a dit qu'elle était la fille de Poutine et qu'elle allait me dénoncer à son père. 'Il va s'occuper de toi', m’a-t-elle dit", raconte Paulius Senuta.
Courriers haineux et piratage informatique
Au cours des trois semaines de campagne, l’activiste lituanien affirme que son équipe a reçu plusieurs messages haineux et que son site web a été visé par de nombreuses cyberattaques. "Nous recevons des messages du type : 'Combien êtes-vous payés pour faire ça' et 'arrêtez les mensonges'. Ils [les pirates informatiques] ont essayé de mettre le site hors service à plusieurs reprises, mais nous le remettons toujours en marche assez rapidement" explique-t-il.
Paulius Senuta l’affirme, la propagande du Kremlin, diffusée massivement en Russie par la télévision d'État et sur Internet, couplée à la politique de censure drastique des médias fonctionne auprès de la population, notamment des plus âgés.
"Ils [les personnes interrogées] répètent tous à peu près la même chose : il s'agit d'une très petite opération militaire ciblée visant à dénazifier l'Ukraine, que la Russie sauve le peuple ukrainien et qu'elle lui apporte de la nourriture et des vêtements. On croirait un copier-coller de l’information des médias d'État russes."
Permettre aux opposants de s’exprimer
S’il reconnait que la mission de la campagne #CallRussia est loin d’être simple, Paulius Senuta considère néanmoins que le dialogue progresse. "On a l'impression que le sentiment est en train de changer" explique-t-il. "Les gens ne crient plus autant, et nous observons de meilleures interactions. Il y a plus de gens qui s’expriment et les conversations deviennent plus longues." Cela ne veut pas forcément dire que l'opinion publique russe ait subitement changé d'avis, mais c'est un signal très positif, estime-t-il.
Selon l’activiste, la durée croissante des appels est l'une des seules façons de mesurer le succès du projet. "Ce que nous essayons de faire, c'est de transmettre l'ampleur de la tragédie humaine afin que les gens prennent une position fondée sur les questions humanitaires plutôt que sur les questions idéologiques, et certains de nos volontaires sont maintenant capables de parler aux gens pendant assez longtemps, parfois pendant une heure."
Une évolution salutaire pour l’activiste, néanmoins conscient des limites de son initiative. "Plus nous pouvons parler aux gens, plus nous pouvons leur dire ce qu’il se passe réellement, et nous pensons que cela peut avoir un réel impact et changer la façon dont ils voient la guerre", estime-t-il. "Nous sommes bien conscient que nous ne pourrons pas convaincre les plus fervent soutiens de la guerre, mais si nous parvenons à neutraliser leur rhétorique, les opposants à l’opération militaire se sentiront plus forts et pourraient alors descendre dans la rue [pour protester]."
Article traduit de l'anglais par David Rich. Pour lire l'original, c'est ici.
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Décryptage
Vu de Russie : comment la télévision russe traite la guerre en Ukraine ?
Heure par Heure
En direct : la Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass, l'UE s'entend sur des achats communs de gaz
CARNET DE ROUTEDe Lviv à Kiev, instantanés de l'Ukraine en guerre
Le Monde
Orange va confier sa présidence à Jacques Aschenbroich
La nomination de l’actuel président de Valeo doit être validée en conseil d’administration le 30 mars puis en assemblée générale le 19 mai. Il fera équipe avec la directrice générale, Christel Heydemann.
Donné favori dès le départ, Jacques Aschenbroich a remporté la course pour la présidence d’Orange. La candidature de l’actuel président de Valeo a été retenue jeudi 24 mars par le comité de gouvernance du conseil d’administration de l’opérateur télécoms, a appris Le Monde. Sa nomination sera soumise à l’approbation des administrateurs le 30 mars. Les actionnaires auront ensuite à se prononcer lors de l’assemblée générale du 19 mai.
M. Aschenbroich remplacera Stéphane Richard, dont le mandat de président arrivait à échéance en mai et qui a dû renoncer à se représenter pour quatre années en raison de sa condamnation en appel en novembre 2021 dans l’affaire Tapie. M. Aschenbroich mènera Orange en tandem avec Christel Heydemann, la future directrice générale, qui prendra ses fonctions le 4 avril. « Elle a été associée à tout le processus de sélection », précise une source proche.
Les grands travaux qui attendent Christel Heydemann, nouvelle directrice générale d’OrangeOrange ne croulait pas sous les candidatures pour un poste qui nécessitait un dirigeant suffisamment aguerri pour épauler Mme Heydemann, âgée de 47 ans, mais pas trop jeune pour éviter le risque qu’il empiète sur ses plates-bandes. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, aurait aimé un duo de direction 100 % féminin. Anne Bouverot, la présidente de Technicolor, a longtemps figuré sur la short list mais « son expérience passée chez Orange, sous la direction de l’ancien PDG, Didier Lombard, jouait contre elle », décrypte un proche du dossier. Le nom de Patricia Barbizet, ancienne dirigeante d’Artémis, la holding de la famille Pinault, a également été évoqué.
Inquiétude des salariés
A mesure qu’elle gagnait en probabilité, la nomination de M. Aschenbroich a suscité des tensions chez l’opérateur télécom. Les salariés actionnaires d’Orange, détenteurs de 7 % du capital et 11 % des droits de vote, se sont publiquement émus le 14 mars du projet du groupe de modifier ses statuts afin de permettre à son futur président de rester en poste même après l’âge limite de 70 ans, disposition dont pourra profiter M. Aschenbroich. Il fêtera ses 68 ans le 3 juin.
Sans citer nommément l’ancien PDG de Valeo, les salariés s’inquiétaient que la présidence puisse être confiée à un « septuagénaire, alors que les enjeux » des télécoms « nécessitent des dirigeants plus jeunes ». Ils s’étonnaient aussi qu’Orange déroule le tapis rouge à un président proche des 70 ans alors que dans le même temps l’opérateur incite ses salariés à partir à la retraite dès 57 ans. Ils ont annoncé leur intention de voter contre la résolution visant à changer les statuts lors de l’assemblée générale.
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Le Figaro
Guerre en Ukraine : l'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?
Mayeul AldebertLA VÉRIFICATION - «Malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour», l'offensive russe «s'enlise» en Ukraine, a estimé le chancelier allemand Olaf Scholz. Peut-on aller jusque-là ?
LA QUESTION. Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord.
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Les divers éléments sur la fébrilité de l'armée russe n'ont cessé d'étonner depuis le début de la guerre. Mal engagée dans le conflit, celle-ci a révélé de nombreux problèmes de coordination, de communication et de logistique. Face à la défense ukrainienne, plusieurs milliers de soldats russes ont été tués, «des pertes considérables» selon le ministère de la défense britannique qui a indiqué ce jeudi que la Russie pourrait faire appel à des réservistes et des mercenaires étrangers. Enfin, depuis quelques jours, les forces ukrainiennes contre-attaquent dans les environs de Kiev. Peut-on dire pour autant que l'offensive russe est en train de s'enliser ?
VÉRIFIONS. Un enlisement correspond à l'impossibilité de reprendre l'initiative en relançant une guerre de manœuvre et de mouvements. En général, ce scénario se réalise quand l'armée en question n'a pas réussi à atteindre ses objectifs, n'a plus de réserves, et doit se reconstituer et se réorganiser en effectuant une pause opérationnelle.
«Parmi les objectifs initiaux, aucun n'a été atteint à l'exception de Kherson qu'ils ont du mal à tenir», indique Vincent Tourret, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). En parallèle, les forces russes - au même titre que l'armée ukrainienne - ont usé une grande partie de leur réserve. En plus de la perte de 7000 à 15.000 hommes selon les estimations de l'Otan, «l'usure du matériel se concentre sur les meilleures unités russes». Le potentiel offensif russe est donc largement dégradé même si Moscou peut compter encore sur une très forte puissance de feu.
Face à ces réalités, Vladimir Poutine a donc fait le choix d'opérer une pause opérationnelle sur le font nord pour réarticuler ses troupes, et compartimenter les objectifs initiaux. «Au nord-ouest de Kiev et vers Kharkiv, la logique est celle de la sanctuarisation des territoires conquis avec du retranchement, des poses de mines, une pression constante de l'artillerie sur les centres urbains proches», explique Vincent Tourret. Mais cette pause est volontaire et permet de concentrer les efforts sur le front du Donbass et le siège de Marioupol.
Contre-offensives ukrainiennes
Là-bas, «les lignes de front se déplacent rapidement», rapporte Cédric Mas, expert en stratégie militaire. Le ministère russe a annoncé hier avoir repris Izioum, une étape importante dans la stratégie d'encerclement des forces ukrainiennes dans l'Est. «La situation ukrainienne est mauvaise dans cette zone», ajoute Vincent Tourret. Et à Marioupol, le chef tchétchène Kadyrov a annoncé que ses hommes auraient pris l'hôtel de ville sans que l'information ait pu encore être vérifiée.
La pause temporaire des Russes dans le Nord n'est donc pas forcément synonyme d'enlisement. D'autant que cette situation a motivé les Ukrainiens à lancer récemment des contre-offensives, témoignant d'une ligne de front loin d'être immobile. «En plus du harcèlement que mènent des petits détachements ukrainiens depuis le début du conflit, on voit se dessiner une grande offensive avec une tentative d'encerclement au nord ouest de Kiev depuis quelques jours», note Cédric Mas. Ce jeudi, les autorités britanniques indiquaient également que les Ukrainiens réoccupaient des villes et jusqu'à 35 kilomètres à l'est de la capitale.
Cette contre-offensive pourrait constituer un point de bascule dans un sens ou dans l'autre. La reprise d'initiative des Ukrainiens est significative mais dans le même temps, la pause opérationnelle russe depuis deux semaines pourrait avoir porté ses fruits. L'armée russe a commencé à redéployer son matériel de guerre électronique, et notamment ses drones de repérage, peu utilisés jusqu'ici. «Ils en ont utilisé un pour cibler un centre commercial à Kiev », précise Vincent Tourret. Les Ukrainiens auraient aussi mis la main sur un appareil de brouilleur électronique, un très moderne Krasukha de l'armée russe.
Scénario possible
Dans une note de l'institut Action résilience publiée le 21 mars, trois scénarios futurs sont envisagés parmi lesquels l'enlisement du conflit. Ce dernier suppose «l'échec des forces russes à reprendre l'offensive et l'échec des forces ukrainiennes à tirer profit de leur contre-offensive», commente un des auteurs. Mais à ce stade, la réussite de la réorganisation russe autour des objectifs prioritaires que sont Marioupol et le Donbass, malgré l'épuisement de ses effectifs et de son matériel, est encore possible. Un troisième scénario, moins probable, mais néanmoins envisageable serait le succès de la contre-offensive ukrainienne menant à «l'effondrement» de l'armée russe. Mais ce scenario se confronte à l'artillerie russe encore puissante, note le think thank.
À lire aussiGénéral Gomart: «En Ukraine, l’armée russe a opté pour une stratégie de terreur»
En résumé, s'il y a bel et bien un risque d'enlisement du conflit pour les Russes qui n'ont plus les réserves nécessaires pour bousculer les lignes de front sur tous les théâtres d'opérations, l'offensive n'en est pas pour autant au point mort. Moscou a décidé d'une pause opérationnelle au nord de Kiev qui pourrait lui permettre d'une part de se concentrer sur les fronts du Donbass et sur le siège de Marioupol, et d'autre part de réorganiser et de réarticuler son armée pour atteindre l'un après l'autre, ses objectifs initiaux. Viendra alors le spectre d'une guerre de sièges, où la résistance de l'armée ukrainienne sera déterminante, si elle ne s'effondre pas précipitamment comme le craignait à la mi-mars le général Burkhard, chef d'état-major des armées en France.
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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.
L'Humanité
Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »
ActuLors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.
Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.
La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.
Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.
Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.
Combien me faut-il pour vivre ?
En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.
Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.
Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.
Emile Leauthier
retraitésréforme des retraitescgtpouvoir d'achat des retraités Le Monde
Cursus adaptés
Tribune. Alors même que la moitié des personnes pauvres en France a moins de 30 ans, que 2,9 millions d’enfants (soit 20 % des moins de 18 ans) vivent dans un ménage pauvre, que les jeunes ont connu des situations particulièrement difficiles avec la crise due au Covid-19, que la France manque de main-d’œuvre qualifiée, les enfants et les jeunes sont les grands absents des thèmes de cette campagne électorale. C’est pourtant sur eux que repose l’avenir de notre pays. Il est essentiel de promouvoir un plan d’investissement social universel en direction de tous les enfants et les jeunes, qui non seulement garantisse aux plus vulnérables d’entre eux de sortir de la pauvreté et de la précarité, mais qui permette à toutes et tous de mener des études réussies et de trouver un emploi dans les meilleures conditions.
Avant de lutter contre l’exclusion sociale une fois qu’elle est effective, il importe de mieux concentrer les efforts sur une démarche préventive, dès l’enfance. Lutter contre la pauvreté des enfants et leur garantir les meilleures conditions de garde et d’éveil permet de prévenir l’exclusion, de donner à chacun les moyens de choisir une vie conforme à ses projets et de préparer une main-d’œuvre mieux formée.
Camille Peugny : « La jeunesse est face à une marée montante de la précarité »Pour ce faire, il reste nécessaire de garantir un revenu minimal à toutes les familles. Il ne faut donc pas abandonner les politiques distributives, mais, au contraire, les développer. Il faut également améliorer les modes de prise en charge des enfants (accompagnement des familles, formation des assistantes maternelles, développement des prises en charge collectives de qualité) afin de garantir une bonne socialisation primaire et des conditions d’apprentissage de nature à préparer convenablement l’avenir. Il faut permettre à tous les jeunes enfants de fréquenter au moins deux journées par semaine un service d’accueil collectif de qualité. Il convient aussi de développer, à l’image des systèmes scolaires nordiques, une école de la réussite pour tous plutôt que d’organiser un triage des élèves à mesure qu’avance leur scolarité.
Ces politiques doivent permettre aux jeunes d’atteindre dans les meilleures conditions l’enseignement supérieur, étape primordiale dans nos économies de la connaissance, où les qualifications jouent un rôle central, à la fois pour trouver un bon emploi et garantir la productivité des activités économiques. Pour les deux tiers des classes d’âge qui atteignent le baccalauréat, le diplôme de fin de secondaire est avant tout le sésame vers la poursuite des études. Il faut leur proposer des cursus universitaires qui leur soient adaptés. A l’opposé, la concentration actuelle des moyens sur les rares filières d’élite dans un contexte de restriction budgétaire globale assèche les capacités financières de la majeure partie des cursus universitaires à l’heure où ils doivent accueillir toujours plus d’étudiants.
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Le Figaro
La météo du week-end : du beau temps pour le passage à l'heure d'été
Le FigaroLe soleil brille sur une majeure partie de la France ce week-end, à l'exception du Sud où le ciel est passagèrement nuageux.
En ce week-end de changement d'heure, c'est un temps ensoleillé qui s'annonce sur une majeure partie du territoire, selon La Chaîne Météo *. Le soleil brille sur les trois quarts de la France ce samedi, à l'exception du Sud et de la Corse où quelques nuages gris et épais se forment. Le vent souffle, avec quelques rafales attendues sur les côtes de Bretagne et dans le Sud-Est.
À lire aussiParlez-vous météo?
Le beau temps se maintient pour la journée de dimanche, avec un grand soleil sur une majeure partie du territoire, et quelques éclaircies sur les littoraux atlantique et méditerranéen. Les températures, quant à elles, sont printanières durant tout le week-end, malgré cette grande fraîcheur qui se maintient au lever du jour.
La météo dans votre région
Dans le Nord-Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, c'est une journée ensoleillée qui s'annonce ce samedi, malgré quelques nuages bas qui se forment sur la pointe bretonne. Le vent souffle sur les côtes de la Manche, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h. Les températures, quant à elles, sont douces avec 17°C attendus à Brest l'après-midi. Le temps reste ensoleillé dimanche, avec un vent toujours soutenu.
Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, le soleil brille dès la journée de samedi, malgré un épisode de pollution aux particules fines. À noter quelques faibles gelées blanches au lever du jour dans la campagne. L'après-midi reste ensoleillée, tandis que les températures sont dignes d'un mois de mai. Le beau temps se maintient pour la journée de dimanche, avec quelques éclaircies sur les Hauts-de-France.
Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, c'est un week-end au soleil qui s'annonce. Samedi, le soleil est généreux et le ciel est bleu. Comme la veille, des gelées blanches se produisent dans la matinée, mais les températures remontent l'après-midi. Il fera notamment 18°C à Strasbourg. Le temps reste ensoleillé dimanche, avec quelques nuages à prévoir sur la région lyonnaise.
Dans le Sud-Ouest, le temps est couvert la journée de samedi, avec un ciel légèrement voilé dans la matinée sur le littoral atlantique. Des nuages plus épais se forment sur les Pyrénées, avec quelques averses à prévoir l'après-midi. Les températures demeurent toutefois particulièrement douces pour la saison. Dimanche, le temps sera plus ensoleillé que la veille.
Dans le Sud-Est, le temps est plutôt nuageux samedi, surtout sur la Corse où des nuages gris se forment dans la matinée. Les nuages gagnent du terrain l'après-midi, tandis que Mistral et Tramontane soufflent jusqu'à 55 km/h. Les températures restent printanières, avec 19°C attendus à Marseille. Le temps reste couvert dimanche, avec un vent plus soutenu que la veille.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du vendredi 25 mars : la France sous un grand soleil
En ce début de week-end, le soleil continue de briller sur la majeure partie du territoire, accompagné de températures dignes d'un mois de mai.
Regarder la vidéoLa météo du vendredi 25 février : une chute brutale des températures
De belles éclaircies sont attendues dès le matin sur l'ensemble du territoire. En revanche, les températures accusent une importante baisse.
Regarder la vidéoLa météo du mardi 22 mars : du soleil sur les trois quarts de la France
À l’exception du littoral atlantique qui sera nuageux le matin, le soleil brillera sur la majeure partie du territoire, accompagné de températures printanières.
Regarder la vidéo Le Monde
Modernisation
Tribune. Masquée par une actualité autrement plus dramatique, la mise en place au 1er mars du contrat d’engagement jeune (CEJ), aurait pu marquer un temps fort de la campagne présidentielle, un marqueur de l’engagement du président de la République auprès des jeunes. Il avait été d’ailleurs annoncé dans cet esprit à l’été 2021, à un moment où l’impact de la crise sanitaire sur la santé économique et psychologique des jeunes était une source de préoccupation.
Il y aurait pu avoir débat sur l’intensité de la mobilisation, on aurait pu, d’un côté, entendre la critique des partisans d’un revenu universel jeune qui auraient sans doute jugé l’initiative trop timorée. De l’autre, les thuriféraires de l’équilibre des comptes publics leur auraient sans doute argué que les contraintes financières étaient telles qu’une dépense plus grande n’était pas envisageable.
Un nouveau contrat pour favoriser l’« accès à l’emploi »Cependant, nous pouvons nous réjouir de cet engagement renouvelé au service de l’insertion professionnelle de celles et ceux dont les parcours scolaires ont été trop chaotiques pour que l’emploi succède naturellement à la formation initiale.
Nous pouvons aussi souligner à raison que ce nouveau dispositif s’inscrit dans une logique institutionnelle cohérente qui confie aux missions locales la responsabilité de mettre en œuvre l’obligation de formation des 16-18 ans décrocheurs du système scolaire.
Nous pouvons aussi faire part de notre agréable surprise de voir ce dispositif accompagné d’une campagne de communication et d’une application mobile, autant de signes encourageants d’une action publique en voie de modernisation.
Bref, nous pouvons souligner cette avancée qui passe en revanche (presque) inaperçue.
Et pourtant, le sujet de l’insertion des jeunes mérite notre intérêt tant le CEJ souligne par son ambition l’ampleur du problème qu’il cherche à résoudre. La question n’est pas, en effet, celle de l’efficacité administrative d’une nouvelle mesure d’aide, ni même celle du niveau, décent ou insuffisant, du soutien financier des jeunes engagés dans ce parcours vers l’emploi et la formation. Elle est un peu celle des moyens pour bien accompagner et pas seulement faire un traitement statistique, « adéquationniste » de l’insertion.
Etrange silence
Nous gagnerions à nous interroger sur l’origine même de ces maux, plus que sur les traitements curatifs qui cherchent à y remédier. Nous devons nous interroger sur cet étrange silence qui accompagne notre constat partagé d’une jeunesse désorientée plutôt que rêveuse de son avenir meilleur. Comment se fait-il que notre système produise avec une telle régularité autant de jeunes sans projets suffisamment construits pour faire des premiers pas réussis ?
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Le Monde
Aligner les statuts
Tribune. En France, pour accéder au revenu de solidarité active (RSA), une limite d’âge a été fixée à 25 ans : c’est une situation quasi unique en Europe. Alors que la tranche d’âge des 18-24 ans est la plus touchée par la pauvreté (23 % en 2018, contre 13 % pour l’ensemble de la population et 8,6 % pour les plus de 65 ans, selon l’Insee), elle est aussi paradoxalement celle qui est privée de la principale prestation de lutte contre la pauvreté.
Ce problème a été progressivement pris en compte par le gouvernement à cause de la crise économique et sociale qui a accompagné la crise sanitaire liée au Covid-19. Le débat s’est structuré autour de l’alternative suivante : ouvrir le RSA aux moins de 25 ans ou étendre la garantie jeunes. Le gouvernement a choisi la seconde option, en réformant la garantie jeunes et en lançant le nouveau contrat d’engagement jeune (CEJ), le 1er mars 2022.
Pourtant, à la lumière des exemples nordiques, cette alternative ne constitue pas une opposition et l’enjeu de l’accès des jeunes à un revenu la dépasse d’ailleurs largement.
Je propose ainsi, dans une note du 20 janvier pour Terra Nova (« Soutenir les jeunes adultes »), d’adopter un point de vue plus global sur la place de la jeunesse dans le système de protection sociale en faisant quatre propositions de réforme.
Le premier enjeu renvoie à la limite d’âge ouvrant droit aux prestations sociales. En France, les jeunes sont vus comme des (grands) enfants : comme tels, ils ne peuvent pas demander le RSA en leur nom propre, en raison d’une limite d’âge élevée (25 ans) pour y prétendre, distincte des autres limites d’âge présentes dans l’action publique (18 ans) – à deux exceptions près, pour les moins de 25 ans ayant un enfant à charge et pour les jeunes justifiant d’une certaine durée d’activité professionnelle (RSA jeune actif).
Un nouveau contrat pour favoriser l’« accès à l’emploi »La majorité sociale est par conséquent plus tardive que la majorité civile ou politique. Or, dans la plupart des pays européens, vous devenez adulte à partir de 18 ans, y compris pour la protection sociale. La première proposition consisterait donc à aligner les statuts, en ouvrant le RSA aux jeunes adultes de moins de 25 ans.
Si le débat en France s’est concentré sur l’enjeu du RSA, il faut aussi apprécier les autres prestations de la couverture chômage, qui permettent aux chômeurs d’obtenir un complément de revenu, et notamment la garantie jeunes. Les deux prestations ne sont pas contradictoires, à condition de clarifier le périmètre de chacune d’entre elles.
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Le Figaro
Guerre en Ukraine : comment fonctionnent ces drones «kamikazes» que pourrait fournir l'armée américaine
Charles LescurierService InfographieINFOGRAPHIE - Les États-Unis ont annoncé la livraison de ces engins légers très perfectionnés, transportables dans un sac à dos, qui une fois leur cible détectée plongent dessus pour la détruire.
Pas de troupes au sol, pas d'avions de chasse, pas de zone d'exclusion aérienne. Si l'aide de l'Occident à l'Ukraine a commencé avec prudence par l'envoi de casque, de gilets pare-balles et de munitions, elle s'intensifie avec le temps pour fournir une gamme d'armes de plus en plus efficaces et sophistiquées. Mercredi 16 mars, le président américain Joe Biden a annoncé une enveloppe supplémentaire de 800 millions de dollars, dont 800 missiles antiaériens Stinger, 9000 armes antichars (dont 2000 Javelin) et toute une panoplie d'armes légères destinées aux combattants ukrainiens. Selon les médias américains, figurerait dans ce package une centaine de drones tactiques légers Switchblade, dits «kamikazes» parce qu'une fois repérée, ils se jettent sur leur cible en explosant.
Dès le début de l'invasion russe, différents types de drones se sont imposés par leur efficacité. Les drones de combat ukrainiens Bayraktar achetés à la Turquie à partir de 2019 ont prouvé leur efficacité, avec à leur crédit un certain nombre d'attaques réussies contre des chars et des véhicules blindés russes. Dès le lendemain de l'invasion de son pays, le ministre ukrainien de la Défense avait appelé sur Facebook les particuliers possédant un drone commercial à mettre leur appareil à disposition des autorités. Depuis, ces centaines de petits engins civils fournissent quantité d'images pouvant servir à repérer des départs de tirs, à surveiller les abords d'un immeuble, d'un abri ou être exploitées par les troupes au sol… Certains engins ont été bricolés avec l'ajout d'une grenade ou d'un cocktail molotov pour être utilisés directement dans des affrontements.
Avec le drone Kamikaze promis par les États-Unis, c'est une nouvelle arme, peu chère, d'un coût de 6000 dollars pour le plus petit modèle et facile d'emploi qui pourrait venir renforcer l'arsenal ukrainien. Plus agile que les Stinger (missiles antiaériens) et Javelin (missiles antichars), fabriqué par la société californienne AeroVironment, le Switchblade 300 peut être transporté dans un sac à dos. Il ne pèse que 2,5 kg pour une longueur de 60 cm. Replié dans un tube, il est lancé comme un obus de mortier. Une fois en l'air, il déploie ses ailes et son empennage pour se déplacer à une hauteur de 150 m à une vitesse de croisière de 100 km/h, entraîné par une petite hélice électrique. Pendant le vol d'une quinzaine de minutes au maximum dans un rayon de 10 km, l'opérateur reçoit les images transmises par l'appareil sur une tablette de contrôle portative. Une fois la cible identifiée (troupe, infrastructure, véhicule…), il se précipite dessus, pour la détruire dans l'explosion de sa charge à fragmentation. L'engin peut contourner les défenses ou plonger à la verticale pour atteindre l'intérieur des tranchées ou des véhicules. En cas d'erreur ou de doute, l'objectif peut être désengagé et le drone peut poursuivre sa route en cherchant à en acquérir de nouveaux.
Il en existe une autre version, le Switchblade 600, plus lourd, plus puissant, d'une portée de 40 km, avec une durée de vol augmentée à 40 min pour une vitesse de 115 km/h. Il peut être opérationnel en moins de 10 minutes et viser des cibles plus imposantes comme des chars grâce à une ogive antiblindage.
Ces armes portatives, ultramobiles, dont on sait encore peu de choses, employées au plus près de l'ennemi pourraient être un atout majeur compte tenu de la tournure que prend le conflit, avec le siège des villes qui voit des hommes au sol opérer en petites équipes pour frapper les points faibles des forces russes, puis battre en retraite pour tendre ailleurs une nouvelle embuscade. La centaine d'exemplaires promise par Joe Biden donnera une idée de leur efficacité dans le contexte ukrainien, même si l'on ne connaît pas encore le modèle exact qui devrait être fourni.
À VOIR AUSSI - Une attaque de drone souffle un immeuble de l'Académie nationale des sciences à Kiev
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.
Un navire russe de transport de troupes détruit en mer d'Azov
Le navire en question pourrait avoir été touché par une frappe ukrainienne de missile balistique Tochka.
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Jean-Charles de Castelbajac : « J’ai toujours eu beaucoup de tendresse pour les matériaux pauvres, rugueux »
podcast Le styliste français, qui démarre une carte blanche au Mobilier national et fait l’objet d’une exposition-atelier au Centre Pompidou, est le nouvel invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.
Paris, une rue animée du 17e arrondissement. On passe devant le primeur, les commerces de bouche. On s’arrête devant la très imposante porte d’un immeuble ancien. Direction le 4e étage. Jean-Charles de Castelbajac nous reçoit chez lui, quelques jours avant sa carte blanche au Mobilier national, du 25 mars au 5 mai, et à l’occasion d’une exposition-atelier, « Le peuple de demain », qui se tient dans l’espace Jeune public du Centre Pompidou à Paris, jusqu’au 9 mai. Un appartement « habité de lumière » où se succèdent des « souvenirs et des éléments contemporains qui se complètent avec des choses du quotidien ».
Le styliste âgé de 72 ans évoque son enfance au Maroc et une année décisive passée à Nice chez sa grand-mère, son imaginaire qui s’est développé très jeune alors qu’il était en pension en Normandie, ses premiers travaux dans la mode auprès de sa mère qui dessinait des robes, sa passion pour les groupes de rock anglais des années 1960 puis pour le punk, le lancement de sa propre maison en 1978, la manière dont l’art et les collaborations nourrissent sa création, son amour des couleurs, la façon dont il conçoit ses vêtements, son intérêt pour la nouvelle abstraction et son épanouissement actuel : « J’ai longtemps pensé que le succès pouvait dénaturer l’acte de création. Aujourd’hui, je suis moins dans l’idée d’être à contretemps, parce que le temps a rejoint ce que je faisais. »
« L’Epopée pop de Jean-Charles de Castelbajac », couturier du punk coloréDepuis trois saisons et désormais toutes les semaines, la productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)
préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Mélissa Phulpin
Réalisation : Guillaume Girault
Musique : Gotan Project
Retrouvez ici tous nos podcasts « Le Goût de M ».
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Le Monde
Guerre en Ukraine : a-t-on surestimé l’armée russe ?
podcast Un mois après le début de l’offensive militaire russe, et alors que l’Ukraine résiste toujours, peut-on dire que l’armée russe patine, malgré la communication triomphante du Kremlin ? Nathalie Guibert, spécialiste des questions de défense au « Monde », détaille dans ce podcast l’état d’avancée de l’offensive de Vladimir Poutine.
Lorsque l’offensive russe en Ukraine a démarré le 24 février, nombreux étaient les observateurs à anticiper une victoire rapide de l’armée russe, largement supérieure aux forces ukrainiennes. Mais la suite de cette guerre ne s’est pas passée comme prévu pour Vladimir Poutine.
L’armée ukrainienne résiste férocement depuis un mois et les grandes villes stratégiques que le Kremlin comptait conquérir et occuper ne sont toujours pas passées sous contrôle russe : Kiev résiste, et si Kharkiv ou Marioupol sont sous les bombes, les forces russes ne les ont pas encore conquises sur le terrain.
Comment expliquer que l’armée russe, dont on jugeait la supériorité écrasante, ne soit pas parvenue à ses fins ? Quels sont les atouts des forces ukrainiennes et à quel point l’aide occidentale leur permet-elle de résister ?
Nathalie Guibert est spécialiste des questions de défense au « Monde ». Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », elle nous explique pourquoi l’armée russe semble patiner.
Un épisode produit par Cyrielle Bedu, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Jean-Guillaume Santi.
« L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.
En savoir plus sur l’état de l’offensive russe en Ukraine :
Crimes de guerre en Ukraine : la chasse aux preuves Cyrielle Bedu
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L'Humanité
A Amiens, l’histoire locale, point de départ d'une épatante aventure pédagogique
ActuEn 1915, Raoul Berthelé, soldat affecté en Picardie durant la Première Guerre mondiale, a photographié Amiens. Un siècle plus tard, sous l’impulsion de leur professeur d’histoire, les élèves du lycée technologique Édouard-Gand ont fait une exposition de ces quelque 400 clichés de la ville. Une expo de pros. Et une expérience pédagogique enthousiasmante. La preuve !
Eugénie BarbezatIl y a foule en ce jour de vernissage, dans le bâtiment de briques rouges qui abrite le centre culturel du quartier Saint-Germain à Amiens. « Cette exposition est l’aboutissement de six mois de boulot. On a fait des recherches pour compléter les légendes, peint les cadres, collé les photos et on était là tôt ce matin pour l’accrochage. » Mathéo, élève de première en filière « animation » au lycée professionnel Édouard-Gand, est fier de constater l’aboutissement de ce travail collectif réalisé avec sa classe.
On est content de transmettre tout ce qu’on a appris aux petits. En plus, en faisant de l’histoire de manière active, on retient mieux.
Nohéline, élève de première
« On est content de transmettre tout ce qu’on a appris aux petits qui viennent visiter l’exposition, ça rejoint notre formation d’animateurs. En plus, en faisant de l’histoire de manière active, on retient mieux », complète Nohéline, elle aussi en première, tandis qu’elle distribue les livrets pédagogiques aux enfants de CM1 de l’école voisine, qui mettent une belle ambiance dans les locaux.
« Ce qui me touche le plus, c’est que la famille du photographe soit venue de l’autre bout de la France pour découvrir les clichés de son aïeul, renchérit Maurine. C’est vraiment une sacrée aventure dans laquelle notre prof d’histoire nous a embarqués. Et grâce aux clichés de Raoul Berthelé, j’ai un autre regard sur la Première Guerre mondiale, et aussi sur ma ville, qui a tellement changé depuis. »
Cette mécanique des avions qui fascinait le lieutenant
Raoul Berthelé était un officier de l’armée française, affecté dans un petit hôpital mobile, à Amiens, en 1915. Durant son temps libre, il a réalisé en un an près de 400 photos de la ville et des environs. On découvre ainsi la rue Saint-Leu après un bombardement, la cathédrale barricadée avec des sacs de sable, les passants, mais aussi des avions, dont la mécanique fascinait manifestement le lieutenant, et des scènes de la vie ordinaire.
La qualité technique et esthétique des photos est impressionnante. Toutes ont été légendées précisément. Un réflexe précieux, certainement dû au fait que le père de Raoul Berthelé était archiviste. « Cet ensemble iconographique, dont j’ai découvert l’existence presque par hasard, est un vrai trésor, explique Louis Teyssedou, professeur de lettres et d’histoire au lycée Édouard-Gand. Et monter un projet d’exposition avec mes élèves autour d’une matière si riche a été passionnant. D’autant que, avec le Covid, on ne pouvait pas prévoir de déplacements. On a donc voyagé à partir de l’histoire locale… »
« J’ai appris qu’il y avait déjà de la 3D en 1915, c’est incroyable !
Mathéo, élève de première
Un voyage dans le temps qui ne manque pas d’épater Mathéo. « J’ai appris qu’il y avait déjà de la 3D en 1915, c’est incroyable ! » s’enthousiasme-t-il. De fait, le soldat Berthelé était équipé d’un Vérascope Richard, un appareil photo avec deux objectifs, qui permet de prendre deux photos restituant la perspective et le relief de la vision humaine.
Pour l’exposition, ces photos de 10 cm sur 4 cm ont été scannées par un archiviste toulousain passionné, pour en faire des images de 65 cm x 25 cm, pour lesquelles un technicien du lycée, menuisier de formation, a réalisé des cadres sur mesure.
Dans la première salle sont également exposées, pour faire écho à la technique de l’époque, de grandes images, retravaillées « avec un filtre bleu et un filtre rouge, et des lunettes 3D en carton. On a recréé ce que l’on voit dans le boîtier original, cela nous permet de plonger dans la photo », détaille l’enseignant.
Une manière fédératrice d’enseigner l’histoire locale
Pour Magali Garnier, petite-nièce du photographe, qui est venue depuis Aix avec plusieurs de ses cousins, « cette exposition est un très bel hommage à ce grand-oncle qu’on n’a pas connu, mais dont nous avons entendu parler par notre grand-mère. Raoul était son grand frère adoré. Il a été fauché par la grippe espagnole en 1918, à 32 ans, mais nous ignorions tout de son travail de photographe ».
Cette exposition Berthelé et cette manière fédératrice d’enseigner l’histoire locale en la reliant à la « grande histoire » sont l’œuvre d’un récidiviste. L’an passé déjà, Louis Teyssedou a fait travailler ses élèves autour de l’ancienne usine textile Cosserat, fondée en 1794, qui a construit sa renommée grâce à la production de velours, durant plus de deux cents ans. Au plus haut de son activité, elle employait 1 100 personnes sur le site d’Amiens et 300 sur le site de Saleux. Mais malgré une réorientation vers l’industrie du luxe dans les années 1980-1990, elle a fermé ses portes en 2012.
De ce fleuron de l’industrie locale, le professeur a fait avec ses élèves un terrain de recherche qui leur a permis de découvrir, en lien avec le programme de première, les conditions de travail des ouvriers et des ouvrières de l’époque. Un petit livre, écrit par les élèves, a même été publié, retraçant l’histoire de l’usine et qui la replace dans le contexte de celle de l’industrie textile…
Vidéo, théâtre, couture et BD
Ce qui n’était au départ qu’un simple projet pédagogique a pris une ampleur inattendue. Une vidéo évoquant la vie des travailleurs de l’établissement a été réalisée par une classe, et l’acteur François Morel a accepté d’en interpréter la voix off. Une pièce de théâtre coécrite avec la compagnie Issue de secours a été jouée dans les écoles primaires… D’anciens ouvriers de l’usine ont raconté leurs souvenirs aux élèves et certains adolescents ont découvert que des membres de leur famille avaient travaillé à Cosserat.
Aussi, des fins de stock de velours ont été confiés à la section textile-habillement du lycée technique. Les élèves les ont transformés en étuis pour les livres. Plus récemment, ce velours de haute qualité leur a inspiré la réalisation de vêtements originaux qui seront présentés prochainement lors d’une grande exposition Cosserat.
Ces créations seront accompagnées de planches de bande dessinée retraçant la vie dans les ateliers, réalisées par des étudiants en arts graphiques. « Cette exposition événement sera présentée sur 1200 m2 au sous-sol de la fac de droit. C’est le fruit de la collaboration de trois lycées d’Amiens, quatre promotions de la fac d’art, des archives départementales et des anciens de l’usine… C’est incroyable de constater que ce projet a motivé tant de monde et que d’autres professeurs s’en sont emparés pour y faire contribuer leurs élèves de manière si créative », sourit Louis Teyssedou.
Un trésor d’archives
D’ailleurs, c’est de l’aventure Cosserat qu’est née la rencontre avec l’œuvre de Berthelé. « Un dimanche matin pluvieux, j’étais devant mon ordinateur à la recherche de photos des ouvrières de l’usine. Les seules que j’ai trouvées, très singulières, car elles sont photographiées fières et dignes, fixant l’objectif, étaient d’un certain Raoul Berthelé. J’ai ensuite découvert que, aux archives de Toulouse, il y avait 4 000 photos de la Grande Guerre prises par cet ancien officier, dont plusieurs centaines dans notre région, où il avait été mobilisé. Je n’ai pas voulu passer à côté de ce trésor », se rappelle Louis Teyssedou, qui vient de rassembler une centaine de ces photos dans un livre, « l’Autre Guerre - Les visages de l’arrière-front » (éditions de l’Atelier). « Mais je ne pouvais pas garder cela pour moi, j’ai décidé de partager ce travail avec les élèves et de les y associer », poursuit ce passionné, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’une nouvelle piste d’enquête s’offre à lui.
Sur les clichés apparaît de manière récurrente une jeune femme. Il s’agit de Jeanne Cornu, la compagne amiénoise du photographe. « Il doit y avoir quelque part des lettres que les deux amants se sont envoyées. J’essaie de retrouver la trace de la famille de cette femme, et peut-être de ces écrits. Cela pourrait faire un formidable objet d’étude pour les élèves… » Gageons que, à la rentrée prochaine, les classes de Louis Teyssedou auront une nouvelle fois la chance de travailler à partir de documents inédits.
Cette initiative vous a plu ? Nous en avons d'autres à vous raconter !
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Podcast. Alimentation : produire et nourrir, nouvelle génération (2/5)
Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Deuxième épisode de cette série, avec un reportage autour de l’alimentation.
Nourrir 9 milliards d’humains. En respectant le bien-être animal, la santé des consommateurs et en sauvegardant notre planète. Ce sont les défis qui se posent aujourd’hui. Mais quand on imagine l’assiette de demain, que voit-on ? Pour certains, la question ne se pose pas : ce sera du beau, du bon, du local et au meilleur prix. Appelez-les les idéalistes, les utopistes. Ils sont jeunes et réfléchissent à des alternatives pour produire différemment et en vivre. C’est le pari de Tom Rial, jeune maraîcher. Il a installé son exploitation bio sur une petite surface dans le Perche en Normandie, nommée Une ferme du Perche, et compte bien en vivre. Avec son équipe, ils creusent leur propre sillon.
La journaliste Judith Chetrit est allée à leur rencontre pour ce deuxième épisode du podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus », réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars à Rennes.
« Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chétrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.
« Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement Joséfa Lopez
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Le Figaro
Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…
Camille LestienneTOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.
- Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.
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- Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.
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- Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).
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- Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
- Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.
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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.
1. Où en est la campagne de vaccination?
En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.
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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?
Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.
• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.
• L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.
• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.
• Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.
• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.
• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.
Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.
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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?
L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.
En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.
L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.
Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.
4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?
Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.
Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).
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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.
Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.
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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.
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5. Pourquoi se faire vacciner?
La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.
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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.
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6. Doit-on craindre des effets secondaires?
Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)
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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).
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Covid-19 : 24.179 nouveaux cas en 24 heures, 162 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés
Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous passerons à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.
Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars
Cette année, le printemps démarre le dimanche 20 mars. Il démarrera même régulièrement le 19 mars à partir du milieu du siècle, mais plus jamais le 21 avant... 2102. Le Figaro vous explique pourquoi.
Le Monde
« La Mouette », Caroline Vigneaux, « Revisor »… Les spectacles d’avril à réserver
Désormais libérée des contraintes sanitaires, l’offre culturelle se déploie en ce début de printemps. Les critiques du « Monde » proposent aux lecteurs de la « Matinale » leur sélection.
LA LISTE DE LA MATINALE
Théâtre, humour, danse, musique classique : une floraison de spectacles et concerts accompagne le début du printemps, l’occasion de découvrir une Mouette et un Avare très contemporains, trois ballets d’Olivia Grandville, d’écouter des chants corses à l’abbaye de Fontevraud ou de « croquer la pomme » avec Caroline Vigneaux.
« La Mouette », par Cyril Teste
Le metteur en scène Cyril Teste, virtuose du dialogue entre cinéma et théâtre, signe une Mouette magnifique et très contemporaine. Avec lui, la pièce de Tchekhov approfondit encore les mises en abyme opérées par le grand auteur russe entre la fiction et le réel. C’est une Mouette comme on ne l’a jamais vue, entre sensibilité à fleur de peau et audace formelle, et portée par de très beaux acteurs. A commencer par la Nina inédite de la jeune slameuse et actrice Liza Lapert, une découverte : une Nina aux cheveux courts blond platine, le corps couvert de tatouages, déchirante. Fabienne Darge
Théâtre Nanterre-Amandiers, du 14 au 30 avril, puis à Saint-Quentin-en-Yvelines et à Orléans.
« Ils nous ont oubliés », par Séverine Chavrier
On ne le sait pas assez, mais Séverine Chavrier est une de nos metteuses en scène les plus puissantes et les plus singulières. C’est en musicienne, qu’elle est au départ, qu’elle travaille la scène, faisant du son un élément constitutif de la mise en scène. Après Nous sommes repus mais pas repentis, en 2016, qui s’inspirait de Déjeuner chez Wittgenstein, elle aborde un autre texte culte de Thomas Bernhard, La Plâtrière, pour ce spectacle intitulé Ils nous ont oubliés. Le maître de l’exagération y déploie quelques-unes de ses obsessions majeures, avec l’humour dévastateur qu’on lui connaît. Obsessions que Séverine Chavrier fait résonner dans un espace hanté de spectres sonores. F. Da.
Odéon-Théâtre de l’Europe aux Ateliers Berthier, Paris 6e, du 12 au 27 avril.
« Tempest Project », par Peter Brook et Marie-Hélène Estienne
Tout au long de sa longue vie de théâtre, Peter Brook a cheminé à travers La Tempête de Shakespeare, remettant plusieurs fois sur le métier la mise en scène de cette pièce magique. Il y revient une nouvelle fois aujourd’hui, en compagnie de sa fidèle complice Marie-Hélène Estienne, pour ce spectacle issu d’un chantier de recherches mené en février 2020. C’est le thème de la liberté qui intéresse Brook particulièrement ici, une liberté différente à conquérir selon les personnages, qu’il s’agisse de Prospero, d’Ariel ou de Caliban. Avec, notamment, la grande Marilu Marini. F. Da.
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France24 - Monde
Mondial-2022: l'Algérie prend une option face au Cameroun
Publié le : 25/03/2022 - 20:12
Paris (AFP) – L'Algérie, éliminée prématurément de la Coupe d'Afrique des Nations en janvier dernier, a pris une option pour la qualification à la Coupe du monde 2022 au Qatar en battant le Cameroun 1-0 vendredi à Douala en barrage aller.
D'une tête puissante, Islam Slimani a délivré les Fennecs (41e) et inscrit le seul but de la rencontre brièvement interrompue par un problème d'éclairage en seconde période.
Le barrage retour aura lieu mardi à Blida (21h30).
But
Algérie: Islam Slimani (40e)
© 2022 AFP
Le Figaro
Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : un allègement trop rapide?
Camille LestienneAlors que le rebond de l'épidémie se confirme, l'OMS juge que la levée des restrictions a été trop brutale en France et en Europe.
Bonjour,
Beaucoup le pensent, l'OMS le dit. Alors que les contaminations repartent à la hausse en France et en Europe, la levée des restrictions aurait été trop rapide. Et pourtant, ne vaut-il pas mieux apprendre à vivre avec le virus tout en continuant à le contrer par la vaccination et les traitements? La Chine choisit, elle, de continuer sa stratégie zéro Covid alors qu’Hongkong commence à alléger (un peu) les contraintes.
Et sinon, quoi de neuf sur le Sars-CoV-2? Bonne nouvelle, la transmission du virus de la mère à l'enfant né ou à naître est très limitée selon une étude. On apprend aussi que les hommes ont payé en 2021 un plus lourd tribut à la maladie. Enfin, retrouvez le portrait de l'épidémiologiste Martin Blachier, activiste télévisuel et «rassuriste» controversé.
Bonne lecture,
Camille Lestienne, journaliste au Figaro.
1. Une levée des restrictions trop brutale?
Trop rapide. Serions-nous allés trop vite dans la levée des restrictions? C'est ce qu'a déploré mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) face à la nouvelle envolée des contaminations. «Les pays où nous observons une hausse particulière sont le Royaume-Uni, l'Irlande, la Grèce, Chypre, la France, l'Italie et l'Allemagne», a souligné Hans Kluge, le directeur de l'OMS en Europe. «Ces pays ont levé les restrictions brutalement de “trop” à “pas assez”». D'autant plus que le «sous-variant» d'Omicron, le BA.2, est une fois et demie plus contagieux que l'original, selon une étude. Mais si «la pandémie de Covid-19 semble jouer le jeu de l'éternel recommencement, repoussant sans cesse une fin maintes fois annoncée», l'heure n'est plus à l'inquiétude, analyse Vincent Bordenave du service Sciences du Figaro. Grâce à la vaccination, la stratégie de «vivre avec le virus» apparaît possible. Et cela malgré le rebond actuel qui devrait être absorbé assez facilement par notre système de soins. «Si cela se confirmait, nous nous dirigerions ainsi vers une sorte de normalisation du virus, avec des vagues successives de moins en moins importantes», ajoute le journaliste.
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Les chiffres à retenir en France
- 1564 malades en soins critiques (-40 depuis la veille)
- 20.653 patients hospitalisés (-89 depuis la veille)
- 145.560 nouveaux cas détectés (contre 108.832 il y a une semaine)
- 91 décès en 24 heures à l'hôpital (141.319 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
Source : Santé publique France au 23 mars
Accros au masque. Après l'allègement des mesures sanitaires le 14 mars dernier, c'est au tour de l'isolement des cas contact d'être abandonné. Depuis lundi, les personnes non vaccinées qui ont été en présence d'une personne positive au Covid-19 n'ont plus à s'isoler. Même régime pour les élèves non vaccinés des collèges et des lycées. Le port du masque en intérieur est en revanche «fortement recommandé pendant 7 jours après la survenue du cas confirmé», souligne le ministère de l'Éducation nationale. Des établissements scolaires privés bretons vont cependant plus loin et ont décidé de réimposer le masque en intérieur malgré les décisions gouvernementales. Une «décision unilatérale et non réglementaire», dénonce le rectorat de Rennes. Quant aux Cinémas, commerces... Est-il légal de continuer à imposer le port du masque aux salariés et aux visiteurs ? Il leur faudrait apporter une justification fondée sur une analyse des risques spécifiques à leur activité.
2. Vu de Chine
En Chine, pas de relâchement. La semaine dernière, le président Xi Jinping a ordonné de poursuivre la politique du zéro Covid et ses stricts confinements. Et pourtant, la faible immunité collective du pays est perçue par les plus critiques du régime comme un point faible par rapport à l'Occident. À cela s'ajoute la moindre efficacité des vaccins chinois par rapport à celle des vaccins à ARN messager dont le pays est dépourvu. «Beaucoup d'experts peinent à comprendre comment la Chine, si prompte à se mesurer aux Occidentaux, a laissé passer le train de l'ARN messager», rapporte Keren Lentschner du Figaro économie. À Hongkong, toujours en proie à une flambée épidémique, un assouplissement des restrictions a été entamé. Ce n'est pas encore suffisant pour des scientifiques réputés qui exhortent les autorités à considérer le Covid comme une maladie endémique et à mettre l'accent sur la vaccination, faute de quoi Hongkong «restera un port fermé pour toujours».
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3. Quoi de neuf sur le Covid?
Transmission limitée au bébé. Selon des chercheurs de l'OMS et de l'université de Birmingham (Royaume-Uni), la transmission du Covid-19 de la mère à l'enfant né ou à naître est limitée. «Le taux global de positivité du Sars-CoV-2 chez les bébés nés de mères infectées est faible» (inférieur à 2%), écrivent les auteurs de l'étude, et plus encore si on se limite à l'exposition au virus durant l'accouchement et immédiatement après (moins de 1%). Attention toutefois, le Covid reste dangereux pour la femme enceinte qui risque davantage de développer une forme sévère et/ou d'accoucher prématurément. D'où l'importance de la vaccination avant ou lors de la grossesse.
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Un vaccin français? Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva, basée à Saint-Herblain, près de Nantes, pourrait arriver sur le marché en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué jeudi dernier son directeur général, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé et pourrait convaincre les récalcitrants à l'ARN messager.
Les chiffres de la vaccination en France
- 54,2 millions de personnes ont reçu une première dose (80,5% de la population).
- 53,3 millions de Français ont un schéma vaccinal complet (79,1% de la population).
- 39,4 millions de doses de rappel administrées.
Source : Ministère de la Santé au 23 mars
4. Le portrait
Le Figaro Magazine s'est intéressé à Martin Blachier, figure incontournable et controversée des plateaux de télévision depuis le début de la crise sanitaire. Tour à tour «affoliste» ou «rassuriste», l'épidémiologiste de 36 ans s'est imposé dans la sphère médiatique et publie aujourd'hui un livre Méga gâchis. Histoire secrète de la pandémie. Il y dézingue à tout va l'Institut Pasteur qui «prévoit presque tout et son contraire, histoire probablement de ratisser large et de ne pas être contredit» ou, encore, le Conseil scientifique, coopté «sans aucun contradictoire, sans aucune procédure officielle», rapporte Judith Waintraub.
5. Masque et passe
Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:
Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.
Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.
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6. Les réflexes à conserver
Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:
- Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
- Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
- Utiliser des mouchoirs à usage unique
- Eviter de se toucher le visage
- Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
- Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades
7. Que faire en cas de symptômes ?
La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.
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En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.
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À la semaine prochaine.
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Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars
Cette année, le printemps démarre le dimanche 20 mars. Il démarrera même régulièrement le 19 mars à partir du milieu du siècle, mais plus jamais le 21 avant... 2102. Le Figaro vous explique pourquoi.
Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…
TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.
France24 - Monde
Le GP d'Arabie saoudite de F1 "peut continuer comme prévu" malgré les attaques (organisateur)
Publié le : 25/03/2022 - 20:04Modifié le : 25/03/2022 - 20:02
Jeddah (Arabie saoudite) (AFP) – Le Grand Prix d'Arabie saoudite de F1 "peut continuer comme prévu" malgré les attaques commises vendredi dans le pays, notamment sur une installation pétrolière proche du circuit de Jeddah, et revendiquées par les rebelles yéménites Houthis, a assuré le promoteur du championnat, Formula 1.
"Formula 1 est en contact étroit avec les autorités compétentes à propos de la situation actuelle. Les autorités ont confirmé que l'événement pouvait continuer comme prévu et nous resterons en contact étroit avec elles et toutes les écuries et nous suivrons de près la situation", a précisé l'organisateur dans un communiqué.
© 2022 AFP
Le Monde
Une famille congolaise, l’amour d’une vie, un inédit de Jack Kerouac… Nos idées de lectures
Chaque jeudi dans « La Matinale », la rédaction du « Monde des livres » vous propose sa sélection littéraire.
LA LISTE DE LA MATINALE
L’épopée d’une vie, et même de plusieurs, concentrée en vingt-quatre heures : tel est le pari du Québécois Alain Farah dans Mille secrets mille dangers. Un pari brillamment réussi, comme celui, inverse, de JJ Bola dans Nulle part où poser sa tête : le destin d’une famille congolaise, entre Kinshasa et Londres, sur plusieurs décennies. Longue durée aussi pour Serge Rezvani, dont le nouveau livre continue de célébrer l’amour qui le lia à sa femme pendant plus de cinquante ans. Unité de temps et de lieu, en revanche, chez le sociologue américain Eric Klinenberg, qui analyse les effets de la canicule qui frappa Chicago pendant l’été 1995, faisant des centaines de morts. Et, pour finir ces allers-retours dans le temps, une résurrection : le premier roman inédit de Jack Kerouac, L’océan est mon frère.
ROMAN. « Mille secrets mille dangers », d’Alain Farah
Alain Farah aime James Joyce, Le Parrain, de Francis Ford Coppola, et les jeux vidéo. Ainsi peut-on commencer la présentation de Mille secrets mille dangers, le troisième roman de l’écrivain québécois, qui mixe et fond ces influences au fil de ses 500 pages absolument épatantes, alternativement burlesques et déchirantes.
Au premier, l’auteur emprunte, entre autres, le principe d’Ulysse (1922), se déroulant sur une seule journée. Au deuxième, qui s’ouvrait par des noces, il adresse un clin d’œil appuyé en choisissant que ces vingt-quatre heures soient celles d’un mariage. En l’occurrence, celui d’un certain Alain Farah, le 7 juillet 2007. Les troisièmes ont été la première école de fiction de ce dernier, et il en a gardé une manière formidablement ludique d’envisager l’art de la narration.
A partir du point fixe que constitue l’évocation du mariage, ses moments de grâce et ses couacs nécessairement innombrables, le récit se déploie à travers le temps et aborde mille questions, mille sujets – l’immigration au Québec, la religion, l’héritage que l’on lègue à ses enfants, les névroses familiales, le présent éternel de la maladie, l’addiction aux médicaments, le deuil…
Mille secrets mille dangers tisse ensemble la joie et la peine comme il tresse le présent, le passé et le futur. Comme, aussi, il trame une langue où le français se teinte de québécismes, de mots d’anglais ainsi que d’arabe. Cette langue pourtant étonnamment claire, aux phrases simples, parvient à nous rendre extraordinairement proche l’épopée – minuscule et immense – vécue par son personnage. Raphaëlle Leyris
ROMAN. « Nulle part où poser sa tête », de JJ Bola
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Le Monde
« Plumes », « L’Ombre d’un mensonge », « Bruno Reidal »… Les films à l’affiche cette semaine
Chaque mercredi, les journalistes de la rubrique cinéma du « Monde » proposent leurs critiques des films à découvrir en salle.
Cette semaine au cinéma, les couples se forment au large de l’Ecosse entre deux éclopés de la vie dans L’Ombre d’un mensonge, de Bouli Lanners, les familles se serrent les coudes, comme celle, égyptienne, de Plumes, dont le père se transforme, du jour au lendemain, en poulet, et les amoureux attaquent au couteau, comme dans l’ombrageux Bruno Reidal, auteur d’un meurtre sanglant dans le Cantal du début du XXe siècle.
« Plumes » : nid-de-poule kafkaïen
D’où qu’on le regarde, c’est avec quelque chose d’obstinément nouveau que Plumes se présente à nous, après son passage par Cannes et la Semaine de la critique, en juillet 2021. Là où le jeune cinéma d’auteur international croule souvent sous les références, cet objet braque, irrécupérable, semble inventer dans son coin un langage bien à lui, abrupt et à l’uppercut. Venu d’Egypte, il est le fait d’un jeune réalisateur, Omar El Zohairy, né en 1988, qui signe là son premier long-métrage, après deux courts remarqués.
Plumes est une fable grinçante sur la misère au quotidien. Dans un lotissement d’usine, une mère de famille veille sur son mari ouvrier et leurs trois enfants. Lors de la fête d’anniversaire de l’aîné, un magicien maladroit exécute un tour foireux, au cours duquel le mari, engouffré dans une malle, disparaît, remplacé par une poule. S’est-il transformé ? Rien ne le dit, mais tout porte à le croire pour la pauvre ménagère qui se retrouve seule, ses bambins sur les bras, et, à la place de l’homme à la faveur duquel la société alentour est bâtie, ce gallinacé bête comme chou qui ne suffit plus à empocher le salaire du mois.
S’engage alors pour elle un véritable parcours du combattant, où le moindre sou est compté. Avec une brutalité détonante et un burlesque au noir, Plumes décrit un monde kafkaïen sans solidarité où tout se monnaie et où les institutions marchent sur la tête. Mathieu Macheret
Film égyptien, français, néerlandais et grec d’Omar El Zohairy. Avec Demyana Nassar, Samy Bassouny, Fady Mina Fawzy, Abo Sefen Nabil Wesa, Mohamed Abd El Hady (1 h 52).
« L’Ombre d’un mensonge » : syncope amoureuse
A 56 ans, Bouli Lanners s’abandonne enfin aux sentiments. Laissant de côté son humour pince-sans-rire qui a marqué d’une plaisante fantaisie ses précédents films (Eldorado ; Les Géants ; Les Premiers, les Derniers), l’acteur et réalisateur s’autorise sa première grande histoire d’amour. Il est allé pour cela en Ecosse, et plus précisément sur l’île de Lewis – un bout de terre battu par les vents et les pluies, régi par la très austère Eglise presbytérienne, boudée par les touristes.
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L'Humanité
Bricolage. Vous ne pouvez plus voir votre mur en peinture…
ActuLe bon matériel, le bon produit et une sérieuse préparation : voilà ce qu’il vous faudra pour badigeonner d’un geste sûr et sans coulure vos murs. Nos conseils pratiques et astuces insoupçonnées.
Marcel GuedjMatériel
- Papier abrasif et cale à poncer
- Éponge, seau et lessive St Marc
- Rouleau
- Brosse à rechampir
- Brosse plate
- Camion avec grille d’essorage
- Ruban adhésif de masquage bleu
- Bâches en plastique
- Escabeau
Si le plafond est aussi à peindre (ce que nous verrons dans un autre article), commencer par lui pour ne pas risquer de tacher les murs qui auraient été peints auparavant.
Tout est une question d’organisation
- Protéger le sol (et les meubles si vous n’avez pas pu les sortir de la pièce) avec des bâches.
- Préparer les surfaces est essentiel. Elles doivent être lisses et planes, donc restaurées (rebouchage des trous et des fissures, enduit de lissage si besoin), Comment reboucher une fissure égalisées (ponçage minutieux) et propres (dépoussiérage, lessivage). Et maintenant, par où commencer la peinture du mur ?
- Coller des longueurs de ruban adhésif de masquage (bleu de préférence, car il est plus facile à décoller par la suite) en bordure des surfaces limitrophes pour ne pas risquer de déborder : plinthes, boiseries, huisseries, plafond…
- Il est recommandé d’appliquer une sous-couche (ou primaire), cela afin de « bloquer » le support avant de passer à la peinture de finition qui n’en sera que plus résistante.
- Passer une première couche de finition. Bien mélanger la peinture et ne pas trop en charger le pinceau (les pros parlent de brosse) pour commencer à peindre les bords d’un angle supérieur, le long des rubans. Poursuivre avec le rouleau, en croisant perpendiculairement les passes, de manière à progresser par mètre carré. Laisser sécher selon les indications figurant sur le pot Passer une seconde couche si besoin.
Conseil et astuce
Ne faites pas l’erreur du débutant qui charge beaucoup – trop – le pinceau ou le rouleau, pensant ainsi mieux couvrir le mur. Vous ne feriez que provoquer des éclaboussures et des coulures. Il suffit de tremper les poils de la brosse jusqu’au premier tiers et de bien essorer le rouleau en le faisant rouler sur la grille du camion (petit bac spécial en plastique), dont il existe des versions bon marché, jetables après utilisation.
Bricolagemurs Le Figaro
Voyage et Covid-19 : la liste actualisée des pays classés en vert et orange
Claire RodineauPierre MorelDÉCRYPTAGE - Les règles imposées par les autorités françaises pour les voyages à l'étranger diffèrent en fonction de la couleur des destinations, désormais classés en vert ou en orange. 23 pays sont passés en vert ce samedi, dont les États-Unis, la Tunisie ou les Seychelles.
Avec la flambée du variant Omicron à travers le monde, les autorités françaises mettent à jour régulièrement leurs recommandations de voyage vers les pays étrangers. En vigueur depuis le 9 juin 2021, la classification par couleur des pays du monde dépend du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Si elle était initialement composée de trois puis quatre couleurs, n'y figurent depuis le 4 février plus que deux : vert, le niveau le plus favorable, et orange, le plus défavorable.
Qu'est-ce que ce code couleur change concrètement pour nos déplacements ? Aux deux teintes correspond un niveau de restrictions au départ et au retour, qui se décline selon que l'on est vacciné ou non. Cette grille de lecture a évolué pour les voyageurs vaccinés, qui, à destination et en provenance de tous les pays, ne sont plus soumis à l'obligation de motif impérieux ni de test PCR.
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A priori, rien de bien compliqué, donc. Sauf que, et c'est là que le bât blesse, chaque État reste libre d'imposer des mesures supplémentaires aux voyageurs, comme des tests des quarantaines, voire une pure et simple interdiction d'accès. Classé en «vert» par le gouvernement et l'Europe, le Japon n'accepte pas, par exemple, la venue des touristes étrangers, dont les Français. Et il y a presque autant de règles que de pays...
Selon une recommandation non contraignante adoptée par les pays membres de l'Union européenne et entrée en vigueur le 1er mars, les voyageurs vaccinés de toute nationalité peuvent désormais entrer sur le territoire des Vingt-Sept sans motif essentiel ni test PCR. Cela ne change rien pour les déplacements à destination de la France : les autorités françaises accueillent déjà les vaccinés sur son territoire sans restriction majeure.
Voici donc les règles imposées par les autorités françaises, comme l'explique le site du gouvernement :
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Vers ou en provenance d'un pays vert
La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation négligeable ou modérée du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent».
Pays concernés au 3 mars 2022 : les pays de l'espace européen (27 États membres + Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Suisse et Vatican), auxquels s'ajoutent l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Bahamas, le Bahreïn, le Bangladesh, le Bénin, le Bhoutan, la Bolivie, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cambodge, le Cameroun, le Canada, la Colombie, les Comores, le Congo, la Corée du Sud, la Côte d'Ivoire, Cuba, Djibouti, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Équateur, l'Eswatini, les États-Unis d'Amérique, l'Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée équatoriale, la Guinée Bissau, le Honduras, Hong Kong, les Iles Fidji, l'Ile Maurice, les Iles Samoa, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, la Jamaïque, le Japon, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, le Laos, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Mauritanie, le Mozambique, le Myanmar, la Namibie, le Népal, le Nicaragua, le Niger, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, Oman, l'Ouganda, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, le Qatar, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la République dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, le Salvador, le Sénégal, les Seychelles, le Soudan, le Soudan du Sud, le Sri Lanka, Taïwan, la Tanzanie, le Tchad, le Timor Oriental, le Togo, la Tunisie, le Vanuatu, le Venezuela, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe.
Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, que l'on soit vacciné ou pas. Mais toujours sous réserve que le pays en question autorise l'accès aux voyageurs français et en fonction des modalités qu'il aura définies (voir notre carte du monde pays par pays).
Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays vert :
VOIR AUSSI - Les Vingt-Sept s'accordent pour éviter d'imposer des tests aux vaccinés lors de leurs voyages au sein de l'UE
Vers ou en provenance d'un pays orange
La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation active du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent et ne présentant pas d'échappement vaccinal ou immunitaire».
Pays concernés au 3 mars 2022 : tous les pays n'étant pas inclus dans les listes des pays «verts». Par exemple, en Europe, le Royaume-Uni et les pays des Balkans comme la Bosnie-Herzégovine ou l'Albanie. La Turquie en fait aussi partie.
Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, mais uniquement si l'on est vacciné et que le pays accepte les touristes français. Les non-vaccinés doivent, eux, justifier d'un motif impérieux, familial ou professionnel. Le tourisme n'en fait pas partie.
Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays orange :
Vers ou en provenance d'un pays rouge
Selon le site du gouvernement, un pays pourra être classé rouge en cas «d'urgence caractérisée par l'apparition d'un variant susceptible de présenter un risque de transmissibilité accrue ou d'échappement immunitaire».
Pays concernés au 3 mars 2022 : aucun.
Pourrait-on y voyager ? Non. Le classement d'un pays en rouge impliquerait l'obligation de présenter un motif impérieux pour voyager, l'obligation de présenter un test négatif au départ et l'obligation de se soumettre à un test à l'arrivée conditionnant le placement en quarantaine décidé par les préfets et contrôlé par les forces de l'ordre.
Cet article fait l'objet de mises à jour régulières en fonction de l'actualité.
Voyage en Espagne et Covid-19 : formulaire, passe sanitaire... Tout savoir pour s'y rendre en 2022
La France restant considérée comme «à risque», les touristes doivent présenter le passe sanitaire, qu'ils arrivent en avion, voiture ou train. Tous nos conseils.
Quand partir au Maroc ? Saisons, météo... La meilleure période par région
Partir à la découverte du Maroc et de ses différentes facettes ? Le Figaro vous donne tous les conseils pour bien choisir vos dates de voyage et votre destination, selon le climat et vos envies : culture, surf, ou farniente.
Covid-19 : où peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français
INFOGRAPHIE - Les restrictions s'allègent en Europe. Au-delà, les touristes vaccinés accèdent à un nombre croissant de pays. L'Australie rouvre enfin ses frontières, comme des destinations asiatiques.
Le Monde
« This Is Going To Hurt », « Pachinko », « Atlanta », « En thérapie » : notre choix de séries
Chaque mardi, « La Matinale » propose une sélection de séries à (re)découvrir sur petit écran.
LA LISTE DE LA MATINALE
Au moment où les jours allongent et embellissent, les invitations à rester chez soi se font plus pressantes. Dans les jours qui viennent, deux nouvelles séries remarquables – l’une médicale et britannique, l’autre historique et américano-coréenne – font leur apparition pendant que Paper Boi et le docteur Dayan reprennent du service.
« This Is Going To Hurt » : un obstétricien au bout du rouleau
D’abord populaire, la série médicale n’a cessé ces dernières années de pousser plus loin la sophistication, essentiellement en plaçant au centre de son récit les tourments que l’exercice de la médecine inflige à ses praticiens, ainsi que la dégradation pernicieuse des conditions de travail à l’hôpital public. Adaptation – par lui-même – des mémoires du médecin britannique Adam Kay, This Is Going to Hurt promet de faire mal. Et rien ne nous est épargné de la brutalité des situations auxquelles est confronté cet obstétricien incarné, avec humour et une grâce infinie, par Ben Whishaw.
Césariennes en urgence, naissances prématurées, bizarreries gynécologiques… Une fois le haut-le-cœur passé, il n’est pas besoin de beaucoup se forcer pour suivre Adam dans les couloirs de cet hôpital glauque où il finit sa formation, sadise sa jeune interne et se fait lui-même humilier par des mandarins. Que l’auteur du livre sur lequel la série se base en soit également le scénariste et le réalisateur fait de This Is Going to Hurt une série extrêmement personnelle, entièrement racontée à travers les yeux du personnage principal, comme pour prendre le spectateur à témoin d’un scandale se déployant sous ses yeux. La grande réussite de la série, présentée en avant-première au festival Séries Mania, en ce moment à Lille, est de doubler cette chronique hospitalière du portrait, tendre et délicat, d’un jeune gay mal sorti du placard, en quête d’amour et de reconnaissance. Audrey Fournier
« This Is Going to Hurt », série créée par Adam Kay. Avec Ben Whishaw, Ambika Mod, Michele Austin, Alex Jennings (R.-U., 7 × 52 minutes). Deux épisodes jeudi 31 mars à 21 h 10 sur Canal+. A la demande sur MyCanal.
« Atlanta » : une saison entourée de mystère
Pas grand-chose n’aura filtré de cette troisième saison très attendue des tribulations d’Earn (Donald Glover, également créateur de la série), de son cousin rappeur Paper Boi et de sa copine Vanessa. Tout juste sait-on que la série s’est délocalisée d’Atlanta à l’Europe, où Paper Boi est en tournée. Pour le reste, il faudra faire confiance à la folle inventivité de Glover et de sa bande, qui ont en deux saisons (et une poignée d’épisodes inoubliables, tel ce numéro de « whiteface » sidérant en saison 2) fait d’Atlanta une des créations les plus radicales, libres et politiques du moment. Présentée en avant-première à Séries Mania, la saison trois devrait très vite être suivie par une quatrième et ultime salve d’épisodes, qui mettra un point final à cette expérience télévisuelle sans équivalent. Au. F.
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L'Humanité
La gemmothérapie, ou les vertus des bourgeons
ActuJeune pousse de la phytothérapie, cette méthode qui utilise les végétaux au stade embryonnaire se distingue par sa facilité d’utilisation, le peu de contre-indications et surtout une très forte concentration en vitamines, minéraux et principes actifs. Explications.
Marie MersierBranche récente de la phytothérapie, la gemmothérapie tout comme l’aromathérapie, l’autre discipline de cette belle arborescence thérapeutique, se base sur l’utilisation des plantes et de leurs bienfaits afin de prévenir et soigner certains maux. La particularité de la gemmothérapie, et son atout majeur, est qu’elle s’articule autour des bourgeons et jeunes pousses d’arbres et arbustes : ginkgo, frêne, noyer, vigne, etc. Chaque bourgeon – ou tissu embryonnaire végétal – contient de façon ultra-condensée toutes les propriétés et bienfaits d’une plante adulte. Que du bon et de l’efficace, donc. Même si les alchimistes du Moyen Âge avaient déjà inclus les bourgeons dans quelques remèdes de l’époque, il faudra attendre le XXe siècle et un médecin homéopathe belge, le Dr Pol Henry pour que l’approche naturelle et thérapeutique de la « gemmo » se développe.
Macérâts glycérinés
Afin d’extraire tout le potentiel des bourgeons, ceux-ci sont récoltés juste avant leur éclosion au printemps. Ils vont ensuite macérer dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine végétale, puis être filtrés et conservés dans un flacon opaque. Que l’on souhaite traiter des désagréments passagers ou procéder à un traitement de fond, les macérâts de bourgeons agissent en solo et/ou en synergie sur l’ensemble de notre métabolisme et ont de multiples vertus, telles que le drainage, la régulation hormonale, l’amélioration de la circulation sanguine ou encore le renforcement des défenses immunitaires.
Précautions d’usage
Dans la pratique, comment cela se passe ? La gemmothérapie est adaptée à tous les âges. Quelques gouttes, entre 5 et 15 par jour, à diluer dans un verre d’eau que l’on prendra en dehors des repas sous forme de cure ponctuelle (environ 21 jours) ou sur une durée de quelques mois. N’oublions pas qu’il est toujours préférable de se faire accompagner par un professionnel avant de s’y mettre – naturopathe ou pharmacien averti –, car même si les contre-indications sont modérées, certains principes de précaution s’appliquent. Par exemple lors d’une grossesse, en cas de chimiothérapie, troubles hormonodépendants, etc.
Si chaque bourgeon peut avoir ses propres spécificités, et donc son champ d’application, ils sont parfois polyvalents. Parmi les incontournables, le bouleau et le cassis, que l’on peut intégrer dans une cure afin de rebooster tout l’organisme (1). Le cassis est antioxydant, anti-inflammatoire, et antiallergique et le bouleau draine (foie, reins…) tout en reminéralisant. Le romarin constitue également un allié pour la détox printanière. En cas de grosse fatigue, le chêne stimule les glandes endocriniennes et permet donc à l’organisme de repartir de plus belle.
www.la-royale.comBien-être Le Monde
Pop, folk, rock, classique… Retour sur nos albums coups de cœur
Le lundi, le service culture du « Monde » vous propose ses choix en matière de musique.
LA LISTE DE LA MATINALE
L’équipe de la rubrique Musiques vous propose une sélection d’albums, publiés en février et qui ont été appréciés et chroniqués dans nos pages. Soit, dans l’ordre de leur commercialisation : une nouvelle aventure collective du trio formé par le pianiste Andy Emler, le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard ; le cinquième album studio du groupe new-yorkais Big Thief ; un recueil qui met en avant l’art de la transcription de la pianiste Béatrice Berrut ; les dix perles pop folk du quatrième disque du groupe écossais Modern Studies ; l’album du retour du duo Tears For Fears après dix-huit ans de silence phonographique ; un solo de la chanteuse et violoncelliste Ana Carla Maza.
« The Useful Report », d’Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Echampard
Le pianiste Andy Emler retrouve le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard, force rythmique, et bien au-delà, de son fastueux MegaOctet, pour un quatrième album en trio, The Useful Report.
Onze compositions, dont certaines semblent naître d’improvisations, d’une phrase mélodique qui va en développement, dans des enchaînements qui ont la forme de suites (The Document et The Real, dans une même poussée d’énergie musicienne, The Fake et The Lies, avec une place de choix donnée à la contrebasse, The Resistant, dans le style dansant drum and bass, traité en acoustique, qui mène vers l’espace aérien de The Endless Hopelude).
Sophistiqué dans l’écriture et l’exécution, avec des dynamiques rythmiques qui viennent parfois en contradiction avec le tempo de base, des choix harmoniques qui ne soulignent pas systématiquement la mélodie, ce nouveau voyage avec le trio emporte par sa lisibilité, son élan collectif. Sylvain Siclier
1 CD La Buissonne/PIAS (sortie le 11 février).
« Dragon New Warm Mountain I Believe in You », de Big Thief
Un divorce, puis une rupture sentimentale qui vire à la dépression : le bilan de ces deux années de pandémie n’a pas été glorieux pour deux membres du quartette folk rock américain Big Thief, mené par le guitariste Buck Meek et la chanteuse Adrianne Lenker.
Ce cinquième album studio double pourtant la mise avec vingt compositions en offrande. Dans la veine folk rock brute de U.F.O.F. et Two Hands, parus tous deux en 2019, Dragon New Warm Mountain I Believe in You se pose comme une thérapie collective pour les New-Yorkais, un besoin viscéral de créer.
Fidèle à son propre petit écosystème lo-fi, produit encore une fois par le batteur James Krivchenia, Dragon recèle des trésors d’harmonies gracieuses, parfois curieuses, tels le réverbéré Little Things façon Cocteau Twins, ou les percussions envoûtantes de Time Escaping ; un violon et une guimbarde s’invitent sur le traditionnel et enjoué Sud Infinity : quelques exutoires électriques aussi, façon Neil Young (Love Love Love). Dans le registre de la complainte douce-amère, le falsetto de Lenker, tout à la fois fragile et confidentiel, se transfigure sur les bouleversants Flower of Blood et Certainty. Si toutefois un sentiment de redite se manifeste sur la longueur, en prenant le parti de réduire l’opus à un format simple, Dragon s’inscrit dès lors à la hauteur de ses prédécesseurs. Franck Colombani
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Valeurs Actuelles
[Del Valle] De la guerre en Ukraine à la bombe atomique iranienne, comment Israël est devenu un pivot de la diplomatie mondiale
L'Humanité
Le rôle des parents quand un adolescent consomme du cannabis
ActuÀ l’âge des expérimentations et de la transgression des règles, des adolescents peuvent se laissent tenter par le cannabis. Au-delà de l’inquiétude légitime des parents, l’enjeu est alors de comprendre les raisons de cette consommation sans dramatiser ni banaliser, afin de mieux les aider.
Noé BlouinL’expérimentation du cannabis est en recul chez les jeunes. 39 % des adolescents de 17 ans ont déclaré en 2017 avoir déjà expérimenté la marijuana ou ses dérivés, contre plus de 50 % en 2002, selon les chiffres de l’enquête sur la santé et les comportements de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (1). La consommation quotidienne baisse également, perdant 2 points par rapport à 2014 (7,2 %). Malgré ces résultats encourageants, la France demeure parmi les pays européens dont la jeunesse consomme le plus cette substance. Au même titre que les « premières cuites », le premier joint peut ainsi s’avérer un passage banal dans l’adolescence, une période où l’appel du défi et de l’expérimentation est plus fort que celui de la prudence.
Anxiété, dépression et addiction
Cette incursion dans le monde des drogues peut faire paniquer les parents. Comme le tabac, l’alcool ou les jeux d’argent, c’est surtout la dimension addictive et les effets à long terme du cannabis qui posent problème, à un âge où la construction cérébrale n’est pas encore terminée. Les dangers de la plante et de sa molécule psychoactive, le THC, sont, en effet, bien réels et peuvent provoquer de lourdes séquelles psychiques et sociales. Sa consommation agit à court terme sur la mémoire immédiate ; elle peut altérer la perception et l’attention. Elle comporte des risques sur la santé mentale, comme l’anxiété, les symptômes dépressifs, voire psychotiques.
Chez l’adolescent, le cerveau est toujours dans sa phase de maturation et des études ont montré que ces substances peuvent provoquer des dommages plus importants que chez l’adulte. Dans les cas les plus graves, un seul joint peut servir à déclencher des troubles schizophréniques, pour peu que le consommateur possède un terrain favorable. Avec le temps, le corps développe une tolérance au produit, cela induit qu’une quantité plus importante sera nécessaire pour obtenir le même effet. Des problèmes comme l’isolement ou l’agressivité envers son entourage sont à déplorer en cas de prises régulières, tout comme des problèmes financiers liés à l’achat continu du produit.
Comment réagir alors, lorsque son adolescent se retrouve confronté à de tels risques ? En amont, cela passe évidemment par l’éducation. Sans forcément diaboliser le produit, auquel il sera sûrement confronté, il faut qu’il en connaisse les risques. S’il est pris la main dans le sac, il est d’abord important de déterminer sa consommation. Pour ce faire, mieux vaut laisser d’abord ses sentiments de côté pour éviter la confrontation directe. Il convient d’instaurer un vrai dialogue, de poser des questions sur ses habitudes vis-à-vis du cannabis, de savoir ce qu’il en pense, ce qu’il connaît du produit qu’il consomme et des raisons pour lesquelles il s’est mis à fumer.
L’aide d’un professionnel de santé
Des indices extérieurs peuvent aussi aiguiller les parents afin de savoir s’il s’agit d’une addiction ou d’une simple expérimentation – à risque certes, mais moins inquiétante – comme la chute des notes scolaires, un isolement continu dans sa chambre ou à l’inverse de nombreuses sorties, ou le refus de parler de son quotidien. Si le lien semble rompu ou si une addiction se révèle, l’appui d’un tiers reste la meilleure solution. L’aide d’un professionnel de santé, médecin, psychologue ou psychiatre est importante pour déterminer l’ampleur de l’accoutumance et mettre en place un programme de suivi. Partout en France, des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie accueillent et aident des jeunes plongés dans cette spirale (2). Enfin, les consultations jeunes consommateurs proposent une prise en charge complète pour les adolescents et leur famille.
3 questions à.... Camille Naudin, psychologue clinicienne en psychiatrie
« Il faut créer une discussion authentique »
Camille Naudin
Psychologue clinicienne en psychiatrie
Comment réagir lorsque l’on s’aperçoit que son adolescent consomme du cannabis ?
Parfois, les parents pensent qu’ils peuvent faire changer leur adolescent en ayant un discours très éducatif. Cela est souvent contre-productif. L’idée est plutôt d’amener l’ado à explorer sa propre motivation au changement, qu’il ait la sensation que cela émane de lui. Avoir uniquement des motivations extrinsèques ne va pas forcément aider le jeune à bouger. Il vaut mieux libérer la parole et voir avec lui quels sont les intérêts derrière sa consommation, quels bénéfices il en tire. Si le jeune consomme, c’est qu’il cherche à compenser quelque chose. Plus les parents seront concentrés sur le comportement à problèmes, sans penser aux bénéfices que cela amène à l’adolescent, plus ils auront tendance à passer à côté de quelque chose. Il faut adapter ensuite sa réaction aux conduites à risques, au rythme de consommation, et bien tenir compte de ces différents facteurs. Les parents peuvent aussi faire part de leur inquiétude, non pas pour manipuler émotionnellement les enfants, mais pour créer une discussion authentique.
Quels sont les bénéfices qu’ils peuvent tirer d’une consommation de cannabis ?
Il y a une grande part de désirabilité sociale, de faire des choses pour se sentir appartenir à un groupe, en l’occurrence, de fumer avec l’idée que cela les rendrait plus attrayants aux yeux de leurs pairs. On fume également pour l’expérience ou encore, dans un autre registre, pour gérer des angoisses. La comorbidité entre les addictions relève aussi du psychotraumatique. Lorsque les jeunes ont vécu un événement traumatisant, ils vont plus avoir tendance à intérioriser et à réguler les futurs événements stressants en consommant. Face à de jeunes patients, on commence toujours par statuer sur le volume, la fréquence de sa consommation de drogue – si elle est stable, et constante, ou si elle peut évoluer en fonction de son seuil émotionnel ou de son environnement. Puis on essaye de comprendre quel événement l’a poussé à commencer.
Faut-il obligatoirement consulter un professionnel de santé ?
Si l’adolescent consomme une petite quantité de cannabis pendant des fêtes, entre amis ou encore tous les six mois, ce n’est pas un trouble psychologique. Ce n’est pas parce que l’adolescent a essayé de la drogue une fois qu’il est accro. Mais, dans les cas où cette consommation est plus régulière ou qu’une addiction se confirme, il s’agit d’un trouble psychopathologique. Le mieux est alors de se tourner vers un professionnel car, dans ces cas, l’entourage n’est pas toujours le mieux placé pour agir, en raison des croyances familiales, de la pression sociale, etc. La prise en charge des familles est aussi très importante, car il ne faut pas que leur propre anxiété vienne interférer dans le processus.
Famille Le Monde
Une ville, des envies, cinq possibilités : Grenade
Palais sublimes, patios tranquilles, tapas copieuses, déambulations rock… Autant de bonnes raisons de s’échapper dans la ville andalouse.
LA LISTE DE LA MATINALE
Suivre les traces du poète qui exprime l’âme de la ville, retrouver les splendeurs arabes de la cité, se glisser dans les maisons-jardins dissimulées sur les collines, mais découvrir aussi l’esprit rock de la cité et profiter de ses généreuses tapas… Grenade, la preuve par cinq.
Marcher sur les pas de Lorca
Grenade et sa province habitent son œuvre, il en dit comme personne la séduction. A Fuente Vaqueros, la maison natale de Federico Garcia Lorca (1898-1936) est devenue musée comme, à Valderrubio, la propriété familiale et celle des voisines qui inspirèrent La Maison de Bernarda Alba. A Grenade, ville de sa jeunesse où le poète revint avant son assassinat par les franquistes, un centre abrite ses archives. Sa statue est assise au café Chikito, près de celle de Mariana Pineda (1804-1831), exécutée pour ses idées libérales et héroïne de la première pièce du dramaturge. Sa poésie baigne les collines de l’Alhambra et de l’Albaicin d’une « lumière salée par la nostalgie de la mer », flotte dans les jardins du Generalife où « les eaux sont des torrents de rose », vibre dans les grottes de Sacromonte quand un musicien flamenco chante sa « lune gitane » et que « la guitare fait pleurer les songes ».
Universolorca.com, Valderrubioenlorca.com, Andalucia.org (les paysages de Grenade qui ont inspiré le poète)
Plonger dans l’héritage arabo-andalou
On ne peut (re)venir à Grenade sans visiter les palais nasrides de l’Alhambra, dentelles de marbre et de stuc, miracles de fontaines et de bassins où l’on tente de préserver l’émotion malgré la cohue touristique. Mais l’héritage arabo-andalou se retrouve aussi dans le quartier de l’Albaicin, que l’on découvre en compagnie d’Amélie Laigle, guide francophone, passionnée et joyeuse : le Corral del carbon, ancien caravansérail du XIVe siècle, les bains islamiques du Banuelo et, sur la colline, le ravissant palais de Dar-al-Horra, où vivait Aïcha, la mère de Boabdil, dernier sultan de Grenade. Renouant avec ce passé, la jolie mosquée inaugurée en 2003 et son jardin offrent le calme et la vue sur l’Alhambra. Et l’Orient rêvé coule dans le luxueux décor du hammam Al Andalus, construit sur d’antiques bains.
Alhambra-patronato.es, Hammamalandalus.com
Une ville, des envies, cinq possibilités : TurinSe perdre dans les « carmenes »
Les Carmenes, maisons-jardins des collines, incarnent l’art de vivre grenadin. Ils mêlent le luxe de la vue sur les palais nasrides ou sur la plaine de la Vega à l’intimité sensuelle des vergers parfumés et du murmure de l’eau. Certains sont accessibles quand ils sont musées comme la maison du peintre Max Moreau, celle de Manuel de Falla – le compositeur ami de Lorca –, ou l’imposante demeure éclectique du peintre Rodriguez Acosta. Si le Carmen de los Martires est un parc très fréquenté, certains espaces verts sont encore de doux secrets comme le Carmen de la Victoria qui appartient à l’université. Le Mirador de Morayma, restaurant créé dans une maison-jardin par un amoureux de la culture et de la gastronomie locales, est un incontournable avec ses terrasses ouvertes sur l’Alhambra et la Sierra Nevada, ses pièces couvertes de tableaux et sa bonne cuisine grenadine.
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Le Monde
Warhol, espions, Russie, soignants : les replays du week-end
Chaque samedi, « La Matinale » propose une sélection de programmes à (re) voir ou à (re) écouter en différé.
LA LISTE DE LA MATINALE
Ce week-end, de la Russie, bien sûr, mais pas que. Andy Warhol fait son éternel retour dans un documentaire magique de sept heures qui révèle un artiste méconnu. La Ville Lumière dévoile elle aussi sa part d’ombre, avec les milliers d’espions qui arpentent les mille et un lieux de Paris pour y exercer leur métier en toute discrétion. Enfin, nous découvrirons la ferveur, sinon la foi des soignants qui, depuis deux ans, malgré les conditions de travail, se refusent à dénigrer leur métier. Parce que soigner reste, disent-ils, « le plus beau métier du monde, quand même ».
Ces citoyens qui rêvent d’« une autre Russie »
La répression non pas à visage humain, mais à hauteur d’hommes et de femmes. Telle est l’ambition du documentaire de Stéphane Bentura, Russie, le poison autoritaire, sur Arte : montrer le nouveau durcissement opéré dans ce pays depuis plusieurs mois et la façon dont il affecte la vie de ceux et celles qui réclament un autre choix. Le film prend le parti de laisser longuement la parole à ces « citoyens ordinaires qui veulent une autre Russie », sans pour autant prétendre en faire une majorité. Il rappelle, aussi, à quel point l’empoisonnement d’Alexeï Navalny a constitué un tournant majeur dans l’histoire récente du pays, prélude d’une intensification des répressions contre toutes les voix critiques.
« C’est une dictature postmoderne, avec une façade pseudo-démocratique, des parodies d’élections et de procès, mais le fond est le même qu’en Union soviétique », assène Vladimir Kara-Murza, vice-président du mouvement Russie ouverte, victime de deux empoisonnements, qui a envoyé sa famille à l’étranger, mais refuse, lui, de partir. On entend aussi, par intermittence, la voix de ceux qui sont satisfaits. Celle du pouvoir aussi. Piotr Tolstoï, par exemple, un ancien collègue du réalisateur, journaliste en poste à Moscou au début des années 1990, quand la démocratie était un horizon. Pour lui, le problème, c’est la génération « qui a été élevée à une époque où l’idée nationale russe avait été abandonnée ». Générationnel ou autre, le film pose bien le constat d’une coupure : un pays dans lequel vivent « deux mondes que tout sépare », et qui se tournent le dos. Benoît Vitkine
Russie, le poison autoritaire, documentaire de Stéphane Bentura (Fr., 2021, 53 min). Disponible sur arte.tv jusqu’au 15 avril.
Dans l’intimité méconnue et paradoxale d’Andy Warhol
Les documentaires sur l’un des rares artistes du XXe siècle à être connu du grand public ne manquent pas. Citons, entre autres, Andy Warhol, le pape du pop art (2 DVD Arte Editions, 2006), de Ric Burns, un film en deux parties de près de quatre heures, ou Andy Warhol’s America (2022), de Francis Whately, trois heures passionnantes pour la BBC sur ce que l’Amérique a fait de Warhol et Warhol de l’Amérique. Mais le travail titanesque effectué par Andrew Rossi pour The Andy Warhol Diaries, produit par Ryan Murphy, dépasse largement ces cadres et ces durées par ses six épisodes qui totalisent quelque sept heures passionnantes, riches en documents d’archives publics et privés rares, voire inédits. Elles révèlent un Warhol intime méconnu.
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Le Figaro
Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?
Le FigaroFOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.
Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).
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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.
Comment activer le passe sanitaire ?
Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :
- Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
- Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
- Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
- Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.
Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?
Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:
- Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
- Les maisons de retraites, Ehpad.
- Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.
Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.
En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.
Puis-je voyager sans passe sanitaire ?
Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.
En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.
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Jusqu'à quand?
Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.
À lire aussiCovid-19 : le passe vaccinal va-t-il disparaître «momentanément» ?
En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.
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Covid-19 : 24.179 nouveaux cas en 24 heures, 162 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés
Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous passerons à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.
Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars
Cette année, le printemps démarre le dimanche 20 mars. Il démarrera même régulièrement le 19 mars à partir du milieu du siècle, mais plus jamais le 21 avant... 2102. Le Figaro vous explique pourquoi.
Le Monde
Elodie, une mère dans les filets de « l’aliénation parentale »
Xavier Deleu Stéphanie ThomasPublié aujourd’hui à 13h00, mis à jour à 17h39
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RécitLa commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, qui rendra un rapport le 31 mars, appelle à une meilleure prise en compte de la parole des mères. Une parole parfois rendue inaudible par le syndrome controversé d’aliénation parentale, qui prête à l’un des parents le pouvoir de manipuler son enfant pour en obtenir la garde. La bataille juridique opposant Elodie à son ancien conjoint en constitue une terrible illustration.
Benjamin* est installé devant l’écran de son ordinateur, concentré sur sa partie de jeu vidéo. C’est l’année du bac, mais les cours à distance, en ces temps de pandémie, ont eu raison de sa motivation. Son grand frère, Hugo, 20 ans, vient de sortir faire une course. Les deux petits, Maxime, 9 ans, et Inès, 6 ans, sont à l’école depuis plus de deux heures. La maison est calme.
Sa mère vaque dans la cuisine. Soudain, un cri retentit dans l’appartement. Benjamin se précipite dans le salon et voit sa mère derrière la baie vitrée, en train d’enjamber la rambarde, prête à se jeter du 8e étage. Le garçon la rattrape in extremis par le bras. La serre contre lui. Il a compris.
Ce jeudi 5 novembre 2020, Elodie, 38 ans, attendait la décision du juge des enfants concernant la garde des deux derniers. Au téléphone, la directrice de l’école vient tout juste de lui annoncer que des éducateurs de l’aide sociale à l’enfance (ASE) sont venus chercher Maxime et Inès en plein cours, devant leurs camarades. Le juge a décidé de les placer en famille d’accueil. Il estime que leur mère les a manipulés pour obtenir leur garde. Ses enfants seraient, selon lui, atteints d’un « syndrome d’aliénation parentale ». L’argument fatal pour séparer une mère de ses enfants.
Un syndrome critiqué
Le syndrome d’aliénation parentale est défini en 1985 par un pédopsychiatre américain, Richard Gardner, qui intervient en tant que conseil auprès de couples en situation de divorces conflictuels. Selon lui, les déclarations d’agressions sexuelles faites par un enfant dans un contexte de litige sont le plus souvent fausses.
« Sa théorie consiste à dire que, lorsqu’un enfant accuse son père d’inceste, il est forcément en mission commandée par sa mère, qui veut rayer l’autre parent de la vie de l’enfant pour se venger, résume Christine Cerrada, l’avocate référente de l’association L’Enfance au cœur. Ce concept a été beaucoup utilisé par la justice, ce qui a entraîné l’invisibilisation des violences sexuelles sur mineurs et des effets lourds de conséquences sur le parent protecteur, accusé de “laver le cerveau” de son enfant. »
Le recours au syndrome d’aliénation parentale est aujourd’hui décrié : il ne repose en effet sur aucun fondement scientifique. En 2018, la sénatrice Laurence Rossignol, ex-ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes, obtient la diffusion d’une note sur le site du ministère de la justice pour « informer les magistrats du caractère controversé et non reconnu du syndrome d’aliénation parentale ». Pourtant, il continue d’être invoqué par des psychiatres et des magistrats.
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Le Figaro
Passe vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février
La rédaction du Figaro VoyageEn France, la durée de validité du certificat de vaccination et du certificat de rétablissement passe de six à quatre mois. Un simple test négatif ne permet plus d'accéder à la plupart des lieux publics.
Pour les voyages en France
Le projet de loi instaurant le «passe vaccinal», adopté par l'Assemblée nationale le 16 janvier, est entré en vigueur le 24 janvier. Ce dispositif, qui succède au passe sanitaire, ne change rien aux conditions de voyage des personnes vaccinées ou immunisées après une infection. Pour les non-vaccinés, en revanche, le test négatif n'est plus accepté nulle part ou presque. La preuve de vaccination et le certificat de rétablissement sont les deux seuls documents permettant d'accéder à la plupart des lieux publics (transports interrégionaux, restaurants, musées...). Il concerne tous les Français de 16 ans et plus. Les enfants de 12 à 15 ans restent quant à eux soumis au passe sanitaire et peuvent donc continuer à utiliser un test négatif.
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Les lieux soumis au passe vaccinal sont les mêmes que ceux déjà soumis au passe sanitaire. Pour vos loisirs, il s'agit :
- Des hébergements touristiques de type campings et centres de vacances, avec unique contrôle au début du séjour. Dans les hôtels, les clients n'ont pas à présenter de passe vaccinal sauf s'ils accèdent aux activités listées par la loi (restaurant, bar, salle de sport, piscine, spa...). Il n'est pas obligatoire pour le room service, ni pour le petit déjeuner si celui-ci est accessible aux seuls clients de l'hôtel ;
- Des restaurants et les bars ;
- Des transports en commun interrégionaux, à savoir les cars longue distance, les avions (vols nationaux uniquement, ceux vers la Corse et les territoires d'outre-mer restant soumis au passe sanitaire) et les trains (TGV inOui, Ouigo, Intercités et trains de nuit). Les personnes non vaccinées peuvent néanmoins emprunter des moyens de transport à condition de justifier d'un motif impérieux d'ordre familial ou de santé et de disposer d'un test négatif de moins de 24 heures ;
- Des remontées mécaniques ;
- Des navires et bateaux de croisière ;
- Les activités de loisirs (cinémas, musées, salles de spectacles, etc.).
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Pour conserver la validité du passe vaccinal, il est nécessaire d'être à jour dans sa vaccination contre le Covid-19. Depuis le 15 janvier, les Français de plus de 18 ans n'ayant pas reçu de rappel de vaccin sept mois après leur dernière injection (deux doses) ou infection au Covid-19 voient leur passe sanitaire désactivé. À partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois (3 mois pour l'éligibilité au rappel, plus 1 mois de délai supplémentaire pour réaliser son rappel). Le site monrappelvaccincovid.ameli.fr, mis en place par l'Assurance maladie, permet de connaître la date de fin de validité de votre passe si vous ne faites pas le rappel.
À noter : lorsque vous recevez une dose de rappel, il faut attendre sept jours avant que le nouveau QR code s'active. Que faire si vous avez été infecté par le Covid-19 après votre vaccination ? «Les personnes qui ont été testées positives au Covid-19 avant d'avoir pu recevoir leur dose de rappel peuvent utiliser leur certificat de rétablissement [c'est-à-dire leur test positif, NDLR] pour que leur 'passe sanitaire' reste valide en attendant de faire leur rappel. Il est néanmoins recommandé de faire votre rappel à partir de trois mois après votre infection», détaille le site du gouvernement. À partir du 15 février, ce certificat de rétablissement sera valable quatre mois (au lieu de six).
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Pour les voyages à l'étranger
Si les règles changent au niveau national, elles restent indépendantes de celles qui régissent les voyages en Europe et ailleurs dans le monde. Dans l'Union européenne, depuis le 1er février 2022, la validité du certificat de vaccination est limitée à 270 jours (neuf mois) après schéma vaccinal complet. La Commission européenne précise qu'il s'agit d'une durée maximale : certains États peuvent décider de la réduire davantage, comme la France, donc, à partir du 15 février (quatre mois au lieu de neuf).
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Certaines personnes, notamment celles qui ont été vaccinées il y a entre sept et neuf mois, pourraient toujours faire valoir leur certificat de vaccination pour leurs voyages dans l'UE... mais pas en France. En dehors de l'Union européenne, la durée de validité du certificat de vaccination (mais aussi du certificat de rétablissement) dépend de chaque pays. Pour entrer en Israël, par exemple, il est nécessaire que la dernière dose ait été administrée moins de 180 jours (six mois) avant l'entrée sur le territoire. Il est important de vérifier les règles en vigueur dans chaque pays en consultant notre carte ou le site France Diplomatie.
Publié le 14 janvier, cet article fait l'objet de mises à jour régulières.
Covid-19 : où peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français
INFOGRAPHIE - Les restrictions s'allègent en Europe. Au-delà, les touristes vaccinés accèdent à un nombre croissant de pays. L'Australie rouvre enfin ses frontières, comme des destinations asiatiques.
Ce que vous ne devriez surtout pas faire à bord d'un vol long-courrier
Stressé à l'idée de prendre l'avion ? Voici quelques conseils de professionnels pour un voyage serein.
«Mon voyage approche ! Existe-t-il un moyen d'obtenir mon passeport plus rapidement ?»
LE FIGARO VOUS RÉPOND - Après dépôt de dossier, le temps de délai pour obtenir un passeport peut aller de 1 à 12 semaines. Mais quelques réflexes peuvent accélérer votre demande.
France24 - Monde
En Arabie saoudite, une série d'attaques par des Houthis provoque un important incendie
Publié le : 25/03/2022 - 20:02
FRANCE 24
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Cyril PAYEN
Une série d'attaques en Arabie saoudite, notamment sur une installation pétrolière de la ville de Jeddah, revendiquées par les rebelles yéménites Houthis, a causé vendredi un important incendie et retardé les essais libres du Grand Prix d'Arabie saoudite de Formule 1 à Jeddah.
Les rebelles yéménites Houthis ont revendiqué, vendredi 25 mars, dans un communiqué une série d'attaques en Arabie saoudite dont une a provoqué un gigantesque incendie sur une installation pétrolière du géant pétrolier Aramco à Jeddah.
Les essais libres 2 du Grand Prix d'Arabie saoudite de Formule 1 à Jeddah ont, eux, été retardés. La séance a débuté à 20h15, heure locale (18h15 françaises) au lieu de 20 heures (18 heures, heure française).
Ces attaques interviennent à la veille du septième anniversaire de l'intervention d'une coalition militaire dirigée par Riyad au Yémen pour combattre les rebelles Houthis, proches de l'Iran.
Le royaume saoudien, premier exportateur de brut au monde, avait averti lundi du risque d'une baisse de sa production de pétrole au lendemain de plusieurs attaques de drones et de missiles revendiquées par les Houthis.
L'une d'elles avait visé une raffinerie d'Aramco dans la ville industrielle de Yanbu sur la mer Rouge, à une centaine de kilomètres au nord de Jeddah.
Selon un journaliste de l'AFP, un énorme panache de fumée noire se dégageait vendredi après-midi du site de Jeddah.
L'incendie "a été maîtrisé et n'a pas fait de victimes", a indiqué la coalition dans un communiqué en début de soirée précisant qu'il n'aurait "pas d'impact sur les activités dans la ville de Jeddah", en référence notamment du circuit de Formule 1 tout proche.
⚠️ 10km séparent les explosions liées à une attaque et le circuit de Jeddah. Le Grand Prix est maintenu à l'heure actuelle...(🗞️ @MotorsportWeek)#F1 #SaudiArabianGP 🇸🇦 pic.twitter.com/NsBealEyjW
March 25, 2022L'attaque a visé "des réservoirs de produits pétroliers" d'Aramco, selon la même source.
Seize attaques au total
Dans leur communiqué les Houthis ont indiqué avoir mené en tout seize attaques.
Ces attaques surviennent alors que les prix du pétrole ont fortement augmenté depuis l'nvasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février et que les approvisionnements mondiaux ont été perturbés, la Russie étant frappée par des sanctions occidentales.
"L'Arabie saoudite n'assumera pas la responsabilité de toute pénurie d'approvisionnement en pétrole sur les marchés mondiaux au regard des attaques sur ses installations pétrolières", avait indiqué lundi le ministère saoudien des Affaires étrangères.
Les attaques des Houthis, des insurgés yéménites soutenus par l'Iran, "affectent la production du royaume et sa capacité à remplir ses engagements, menaçant clairement la sécurité et la stabilité des approvisionnements sur les marchés mondiaux", avait-il insisté.
Dimanche, l'une des attaques des rebelles avait contraint Aramco à réduire "temporairement" sa production et à puiser dans ses stocks pour compenser.
Le ministère des Affaires étrangères a de nouveau accusé l'Iran de "continuer à fournir des drones et des missiles" aux Houthis, appelant la communauté internationale à "prendre ses responsabilités".
Les pays occidentaux pressent depuis le début de la crise ukrainienne l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menée par l'Arabie saoudite, d'augmenter sa production.
Mais la monarchie du Golfe est restée sourde à ces appels, fidèle à ses engagements auprès de l'alliance Opep+, qui inclut la Russie, deuxième plus grand exportateur de brut au monde.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Les rebelles houthis tirent des missiles contre les Émirats et l'Arabie saoudite
Yémen : Riyad accuse les Houthis d'avoir capturé un bateau émirati en mer Rouge
Les Émirats ciblés par les Houthis : la France va aider à sécuriser l'espace aérien de son allié
Le Monde
Fin du port du masque : pourquoi nous sommes surpris en découvrant les « bas de visage »
C’est un phénomène auquel nous sommes tous confrontés : les gens enlèvent leur masque, et le bas de leur visage ne correspond pas du tout à ce que l’on avait imaginé. Des neuroscientifiques expliquent les mécanismes à l’œuvre.
Bizarre, vous avez dit bizarre ? Ces jours-ci, beaucoup d’entre nous font l’expérience d’un phénomène singulier. A la boulangerie du coin, au café d’à côté, à l’école des enfants et parfois même au travail apparaissent des visages étranges. La boulangère a un drôle de menton ; la puéricultrice de la crèche, un sourire plein de dents ; le directeur de l’école est mal rasé ; le serveur fait une moue. Que se passe-t-il ? Tous ces gens que nous n’avions jamais vus « en entier » ont enlevé leur masque, tout simplement – en deux ans et demi de Covid, nous avons malgré tout fait des rencontres. Et, de manière systématique, nous sommes étonnés par leur « bas de visage ».
« Non, ça ne colle pas », a ainsi été, grosso modo, ma première pensée en tombant nez à nez dans la rue avec une autre mère d’élève – qui avait d’ailleurs l’air aussi surprise que moi de me découvrir et m’a lancé en riant cette phrase délicieusement contre-intuitive : « Sans les masques, on ne se reconnaît plus ! » La réalité de son visage est entrée en collision avec ce que j’en imaginais, à tel point qu’il m’a fallu quelques instants pour m’y ajuster. Mais qu’avais-je imaginé, au juste ? Et selon quels critères lui avais-je modelé un bas de visage virtuel ? « Il s’agit sans doute d’un mécanisme de complétion, explique Sylvie Chokron, directrice de recherche au CNRS, neuropsychologue à la Fondation ophtalmologique Rothschild et chroniqueuse pour le cahier « Science & médecine » du Monde. Lorsque l’on doit reconnaître quelque chose dont on n’a qu’une partie, le cerveau complète avec des a priori. Dans ce cas précis, il s’agit d’a priori non visuels. Le cerveau compose un bas de visage en fonction de la partie haute, mais aussi en fonction de la voix, de la personnalité, de nos sentiments envers cette personne. On se construit une représentation, un peu comme on le ferait en lisant un roman. »
Le choc de l’ajustement visuel
Extraordinaire : la mère du petit Hélio, comme le personnel de la crèche ou les nouveaux commerçants du quartier, seraient donc depuis deux ans les personnages de mon roman inconscient… C’est aussi ce qu’explique Lionel Naccache, neuroscientifique à l’Institut du cerveau et neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, auteur du Cinéma intérieur (Odile Jacob, 2020) : « L’un des résultats-clés de l’étude de la perception et de la conscience, c’est que l’être humain produit du sens, constamment et inconsciemment. Dans le cas de la perception visuelle, des infos lumineuses s’impriment sur la rétine et sont transmises au cerveau ; or ces infos sont sans cesse interprétées. Le moteur de la signification est tellement fort, chez nous, qu’on invente du non-perçu. A titre d’exemple, au cinéma, ce que vos rétines reçoivent, ce sont vingt-quatre images fixes par seconde ; mais ce dont vous faites l’expérience, c’est un film continu. Eh bien, ce qu’on ne vous a pas montré, entre deux images, vous l’avez inventé. J’appelle cela des fictions. »
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France24 - Monde
Mondial-2022 – zone Afrique : l'Algérie prend une option en surprenant le Cameroun chez lui
Publié le : 25/03/2022 - 20:01
Romain HOUEIX
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L'Algérie voulait se racheter lors de ces barrages pour le Mondial-2022 après une CAN ratée. Élimination précoce à moitié pardonnée puisque les hommes de Belmadi ont vaincu le Cameroun au stade de Japoma de Douala où ils ont échoué deux mois plus tôt (0-1). Reste à confirmer au match retour.
L'exorcisme se passe bien pour l'Algérie. Deux mois après leur piteuse élimination de la CAN-2022, les Fennecs de Djamel Belmadi ont vaincu leurs démons en remportant la victoire face au Cameroun de Rigobert Song à Douala, le lieu même de leur piteuse sortie de piste.
Pourtant, en début de match, l'Algérie était apparue comme tétanisée en revenant au stade Japoma. Le Cameroun fait le jeu et Toko Ekambi tente sa chance de loin qui oblige M'Bohli à la parade (5e). Puis, Vincent Aboubakar est trouvé dans la surface et parvient à trouver un angle de frappe. Le tir passe à côté (6e).
Islam Slimani, meilleur Algérien
L'Algérie réagit grâce à Slimani. L'ancien Lyonnais chipe le ballon dans les pieds de Ngadeu puis file au but avant de lancer grosse frappe? Onana réalise un superbe arrêt (13e). Sur le corner qui suit, deux Algériens se télescopent et le Cameroun amorcent un contre à 4 contre 2. Mais le coup est mal joué.
Après cette séquence, les débats s'équilibrent. Les Lions indomptables monopolisent le ballon mais ne trouvent pas d'espace dans le bloc algérien. Les attaques manquent cependant de tranchant, à l'image de cette percée solitaire de Toko-Ekambi (31e) ou d'un centre raté de Jean Onana (35e).
🇨🇲🇩🇿⏱️ 43' BUUUUUUUUUUUUR ISLAM SLIMANI !!!!!!!! CAMEROUN 0-1 ALGERIE #CMRALG #TeamDZ pic.twitter.com/qjX5OKWV5E
March 25, 2022
Les Fennecs en profitent pour surprendre les locaux avant la mi-temps. Sur un coup franc du néo-Brestois Belaili, Islam Slimani s'élève le plus haut et place un coup de tête surpuissant sous la barre d'André Onana (40e, 0-1).
Interruption burlesque du match à cause des projecteurs
Au retour des vestiaires, une péripétie va entacher le bon déroule de la rencontre. Une panne de projecteurs dans ce stade livré spécialement pour la CAN-2022 interrompt le match. Il faudra attendre sept longues minutes pour que le match reprenne sur un rythme hachée.
L'extinction des feux a également fait disparaître toute créativité. Le Cameroun est en manque d'idées, l'Algérie bien en place et les minutes filent, sans réelles actions à proximité des cages. Belmadi semble heureux de conserver le score et fait sortir son atout-maître Riyad Mahrez.
Sur un corner de Karl Toko Ekambi tiré de la gauche vers la droite, le ballon navigue dans la surface de réparation algérienne. Rais M'Bolhi effectue une sortie compliquée, avant de finir par se saisir du ballon (80e). Il bloque ensuite une frappe lointaine de l'ancien Lyonnais Les supporters camerounais poussent leur équipe mais l'Algérie fait bloc. Et, après onze minutes d'arrêts de jeu, la victoire est bien pour cette dernière.
Avant le match retour disputé chez eux, les Algériens ont donc remporté une victoire décisive dans la course au Qatar. Les Fennecs sont de retour au plus haut niveau africain.
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Compte renduMondial-2022 - zone Afrique : le Maroc arrache le match nul sur la pelouse de la RD Congo
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France24 - Monde
Au Québec, La Presse s'interroge sur l'héritage des Gilets jaunes dans la campagne présidentielle
Publié le : 25/03/2022 - 12:27
Romain BRUNET
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Le quotidien québécois La Presse s'intéresse cette semaine à ce qu'il reste du mouvement des Gilets jaunes dans les programmes présidentiels. Le journal note que le référendum d’initiative citoyenne (RIC) a largement été repris par les candidats, mais cite l’un de ses acteurs pour qui le résultat global, plus de deux ans après, est un échec.
Les revendications portées par le mouvement des Gilets jaunes en France sont-elles présentes dans la campagne présidentielle ? C'est la question à laquelle tente de répondre le quotidien québécois La Presse, dans un article publié mardi 22 mars, en relevant la promesse d'amnistie faite par Jean-Luc Mélenchon aux Gilets jaunes condamnés par la justice française.
"Le chef de La France insoumise est le seul candidat à la présidentielle à vouloir ouvertement réhabiliter les Gilets jaunes, écrit Jean-Christophe Laurence, l'auteur de l'article. La campagne électorale ne se jouera sans doute pas sur ce débat. En revanche, on constate que certaines mesures portées par les Gilets jaunes ont infusé dans les programmes présidentiels, signe que le mouvement n'a pas été vain, même si le volcan semble éteint."
>> À lire : Avec son sweat militaire, Macron la jouerait-il comme Zelensky ?
Le journal note ainsi que le candidat de La France insoumise, mais aussi huit autres candidats, proposent dans leur programme l'une des revendications phares des Gilets jaunes : le référendum d'initiative citoyenne (RIC). "Seuls Emmanuel Macron, Éric Zemmour et la candidate d'extrême gauche Nathalie Artaud l'ignorent complètement", indique l'auteur.
Le pouvoir d'achat, l'autre revendication au cœur du mouvement il y a deux ans, est également bien présent. Mais pour Olivier Ihl, professeur de politique à l'Université de Grenoble interrogé par La Presse, les propositions sur la hausse des salaires, le blocage des prix de l'énergie ou des produits de première nécessité ne concernent "qu'à moitié" les revendications initiales des Gilets jaunes.
Un mouvement qui pourrait rejaillir
"Les Gilets jaunes étaient des gens de petite classe moyenne qui rejetaient la fiscalité jugée excessive de l'État. Alors que là, on s'adresse plutôt aux catégories populaires qui, en dehors du prix de l'essence, s'inquiètent pour le prix des pâtes ou du pain. C'est l'inflation, le coût de la vie en général. Le contexte économique actuel", explique le professeur.
Le quotidien québécois a également interrogé un ancien Gilet jaune, Fabrice Grimal, auteur du livre "Une année en jaune", pour qui le mouvement s'est soldé par un échec. "Des centaines ont croupi en prison. Des centaines ont été blessés. Tout ça pour quoi ? Pour rien. Politiquement, rien n'a changé. Le système est de pire en pire", affirme-t-il.
>> À voir : "En Algérie, on regarde la campagne présidentielle française avec moins de passion"
L'auteur de l'article souligne toutefois que de nombreux membres des Gilets jaunes se sont recyclé dans le mouvement anti-passe sanitaire et que la colère populaire pourrait rejaillir à la faveur "d'une étincelle". C'est d'ailleurs ce qu'explique Christian Le Bart, enseignant à l'Institut d'études politiques de Rennes et auteur du livre "Petite sociologie des Gilets jaunes", lui aussi interrogé par La Presse.
"Ce mouvement peut renaître. Le problème du coût de la vie n'est pas réglé, loin de là, et on peut très bien avoir un renouveau, soit avec les mêmes, soit avec d'autres. D'autant que les Gilets jaunes ont laissé une empreinte assez forte dans l'opinion publique, mais finalement assez positive, malgré les violences", conclut-il.
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Le Monde
Disiz La Peste, Damso, Orelsan… les flows de l’amour
Stéphanie BinetPublié aujourd’hui à 18h00
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DécryptagesLongtemps considérés comme des bad boys misogynes, les rappeurs s’autorisent désormais à évoquer leurs sentiments amoureux et assument leurs failles. Un signe de la popularité de cette musique, qui a remplacé la variété sur le terrain de la passion.
Qui aurait cru, il y a quinze ans, qu’Orelsan terminerait un concert par une déclaration d’amour ? Le 15 mars, à l’Accor Arena de Paris, le chanteur a clos son tour de chant avec un morceau dédié à son épouse : « A quoi ça sert de dire “Je t’aime” si j’ai jamais vraiment dit pourquoi ? » Lui, l’auteur, en 2007, de Sale pute, où il jouait le rôle d’un cocu haineux, ou lui, le vilain petit canard, qui clouait au pilori la fête des amoureux dans son rap odieux Saint Valentin.
Le Orelsan de 2007 tomberait des nues en apprenant que, quinze ans plus tard, il est loin d’être le seul rappeur à s’afficher en amoureux transi. Aujourd’hui, plus un album de rap français ne sort sans sa chanson pour sa « señorita », sa « blonde », sa « douce ». Mieux, des rappeurs consacrent des disques entiers aux mouvements de leur cœur. En 2021, Ashkidd publie L’Amour et la violence.
Ashkidd : « J’aime le rap pour sa brutalité, ses mots roses qu’on dit avec nos pensées noires »A l’aube de ce printemps, Disiz, ex-La Peste, consacre son treizième album à sa rupture avec sa femme avec qui il a été marié pendant vingt ans, à ses errances amoureuses et à son nouvel élan du cœur. Il l’a sobrement intitulé L’Amour. Lomepal a décrit le sentiment amoureux dans le morceau Yeux disent. Son ami le Belge Roméo Elvis a écrit une déclaration à sa compagne, la mannequin Lena Simonne, Soleil : « J’ai compris que c’était bon le jour où tu m’as fait la bise (…) Et depuis que j’suis avec toi (avec toi) (…) Le soleil renaît dans ma vie. »
Il y a quelques mois, son compatriote Damso, l’un des poids lourds du rap francophone, annonçait, dans 911 : « J’me ramollis, j’suis tombé love/Fais le 911, j’crois qu’un gangster est tombé love. » Le rap, musique née aux Etats-Unis dans les ghettos, a longtemps été associé aux mauvais garçons, à une virilité machiste, où les sentiments seraient proscrits.
MC Solaar et sa « Caroline »
Olivier Cachin, journaliste et historien de cette culture musicale, voit dans ce phénomène la suite logique de la popularisation du rap, aujourd’hui le genre musical le plus écouté en France : « Si on considère à juste titre que le rap est la nouvelle variété, il est normal qu’il s’empare de son thème le plus classique : l’amour. »
D’ailleurs, dès les débuts du rap français, un de ses plus gros succès est, en 1992, une chanson d’amour : Caroline, de MC Solaar, qui permet de faire connaître cette nouvelle expression au grand public. « Tu es l’as de trèfle qui pique mon cœur, Caroline » fait mouche auprès des médias et du grand public, mais déplaît fortement au reste du rap français. « Pour 90 % des rappeurs de l’époque, MC Solaar est un vendu, un clown », résume Olivier Cachin, rédacteur en chef du premier magazine consacré au rap, L’Affiche, qui paraîtra jusqu’en 2002.
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France24 - Monde
Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’éducation ?
Publié le : 23/03/2022 - 17:57Modifié le : 23/03/2022 - 18:00
Romain BRUNET
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Savoirs fondamentaux, gratuité des fournitures scolaires, augmentation de la rémunération des enseignants : France 24 fait le point sur les principales propositions des candidats à l’élection présidentielle concernant l’éducation.
Sujet de préoccupation majeur des Français, l’éducation donne souvent l’occasion de constater que le clivage droite-gauche existe toujours. Entre les candidats à l'élection présidentielle mettant l’accent sur la discipline et le mérite des élèves comme des enseignants, et ceux qui font de l’école pour tous et de l’égalité des chances leur priorité, il y en a pour tous les goûts. Tour d’horizon des principales propositions formulées dans les programmes.
La candidate de Lutte ouvrière souhaite créer des postes supplémentaires dans l'Éducation nationale et interdire le financement privé des établissements de l'enseignement supérieur.
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?
Le candidat de Debout le France (DLF) souhaite donner la priorité aux savoirs fondamentaux : s’assurer que les élèves maîtrisent la lecture et l’écriture en sortie de primaire en augmentant les heures consacrées au français en les passant de 9 heures à 15 heures hebdomadaires avec mise à niveau obligatoire pour les enfants en retard et la mise en place d’un soutien personnalité dès la fin de la maternelle. Il compte également revenir à la notation chiffrée, supprimer l’enseignement d’initiation aux langues étrangères (EILE), revenir à un baccalauréat avec davantage d’épreuves écrites et rétablir et développer les internats d’excellence et les bourses au mérite.
Nicolas Dupont-Aignan veut revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 20 % dans un premier temps, puis de 20 % supplémentaires en contrepartie d’heures de soutiens scolaires. Il promet de revenir sur la réforme du concours du CAPES et de ne plus envoyer les enseignants débutants dans les établissements les plus difficiles.
Le député de l’Essonne veut aussi revaloriser les voies professionnelles et technologiques en faisant de l’alternance une cause nationale pour viser un million de contrats, soit un doublement des effectifs actuels, en diversifiant l’offre nationale en l’adaptant aux technologies et métiers nouveaux.
Il souhaite par ailleurs faire du harcèlement scolaire une grande cause nationale en excluant les élèves coupables et en rendant possible la suspension des allocations familiales de leurs parents, sensibiliser les élèves aux dangers des réseaux sociaux et poursuivre la création d’établissements spécialisés, en internat et avec mesures de sécurité renforcée, afin d’y accueillir les exclus définitifs. Il entend conditionner le versement des allocations familiales à l’assiduité scolaire et autoriser le port de l’uniforme.
Il veut interdire l’écriture inclusive, interdire aux parents accompagnateurs le port de signes religieux, et verser l’allocation de rentrée scolaire (ARS) sous forme de bons d’achats proportionnés aux revenus des familles.
Concernant l’enseignement supérieur, le candidat de DLF promet de réaffirmer le principe de la gratuité, de refuser toute procédure de recrutement hors examen unique dans les grandes écoles, d’interdire toute forme de recrutement ou de sélection par tirage au sort, de conditionner le maintien légal des étudiants étrangers en France à leurs résultats et de conditionner les bourses sur critères sociaux à l’assiduité et aux résultats. Il s’engage enfin à construire de nouvelles résidences universitaires avec un tarif d’accès dégressif en fonction des ressources mais conditionné aux résultats et à interdire le port de signes religieux.
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?
La candidate socialiste promet d’augmenter la rémunération des enseignants au niveau de celle des cadres et compte organiser des états généraux de la pédagogie dès 2022 pour déployer des pédagogies ouvertes, inclusives et collaboratives. Elle souhaite mettre fin aux ghettos scolaires en obligeant les départements à adopter un "plan mixité". Elle veut repenser l’enseignement civique en y mettant au cœur la transmission des valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité, laïcité, lutte contre toutes les discriminations (antisémitisme, racisme, LGBTQIphobies, sexisme). Elle compte faire de la lutte contre le harcèlement une grande mobilisation du quinquennat.
Anne Hidalgo promet de supprimer Parcoursup au profit de "règles justes et humaines d’accès à l’enseignement supérieur". Elle souhaite garantir un accompagnement individualisé aux jeunes qui décrochent scolairement et vise 60 % de chaque classe d’âge diplômés de l’enseignement supérieur, contre 38 % aujourd’hui. La maire de Paris veut également donner la possibilité de travailler et d’étudier en alternance grâce à des horaires et des programmes adaptés. Elle compte enfin mettre en place un programme majeur d’éducation artistique à l’école.
Le candidat écologiste souhaite l’organisation d’une conférence de consensus avec l’ensemble de la communauté éducative pour "faire la place aux pédagogies favorisant l’accrochage scolaire et aux apprentissages par l’expérience". Il promet le recrutement d’au moins 65 000 enseignants, l’augmentation de 20 % des salaires des enseignants, le rétablissement de l’entrée progressive dans le métier, la réforme de la carte scolaire pour favoriser une politique de mixité sociale et scolaire, le recrutement de 2 000 médecins scolaires, de 1 000 assistants sociaux et de 3 000 infirmiers pour assurer une couverture des besoins adaptée, le rétablissement des réseaux d’aide spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) dans le premier degré et la reconnaissance des 125 000 accompagnants d’élève en situation de handicap (AESH) comme membres à part entière des équipes éducatives et pédagogiques.
Yannick Jadot souhaite que l’élaboration des programmes soit confiée à une autorité indépendante et entend valoriser la voie professionnelle, "indispensable à la transition écologique". Il entend renforcer l’éducation à la démocratie et mettre en place un "véritable" service public d’orientation.
Sur l’enseignement supérieur, le député européen promet le remplacement de Parcoursup par un système transparent pour qu’aucun bachelier ne soit laissé sans inscription dans une de ses filières souhaitées, la création de 100 000 places en première année, en particulier dans les formations courtes préparant aux métiers de la transition (BTS et IUT) et dans les filières des métiers de la santé et du social, l'ouverture de formations hors des grandes métropoles. Il veut aussi l’annulation de la hausse des droits d’inscription pour les étudiants étrangers, un accès possible en Master à l’ensemble des étudiants ayant obtenu une Licence, la création de 8 000 à 10 000 postes d’enseignants-chercheurs, l’intégration des classes préparatoires aux universités, la construction de résidences universitaires et l’augmentation du budget de la recherche de 0,76 % à 1 % du PIB.
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’agriculture ?
Le candidat du parti Résistons ! souhaite revaloriser le statut et le salaire des enseignants – qui devrait être de 2 181 euros net selon lui pour être comparable aux années 1970 –, alléger les programmes scolaires en insistant sur les savoirs fondamentaux, créer une nouvelle discipline pour maîtriser les outils numériques et revenir sur la réforme du baccalauréat.
Jean Lassalle promet de valoriser l’alternance et les filières professionnelles en développant au collège et au lycée les enseignements permettant de découvrir "des matières concrètes et artisanales (bois, céramique, verre, sculpture, cuisine, textile, cuir…)" et en aidant financièrement les entreprises à embaucher des apprentis. Il compte instaurer des voyages linguistiques à l’étranger et des séjours à la montagne ou à la campagne au collège et au lycée grâce à des aides étatiques et locales de 500 euros par élève et par année scolaire.
La candidate d’extrême droite veut restaurer l’efficacité du système éducatif en organisant une remise à plat des méthodes pédagogiques et des contenus, et en repositionner l’école comme vecteur de transmission de l’Histoire de France et de son patrimoine. Pour cela, elle compte augmenter le nombre d’heures de cours des élèves du primaire, donner la priorité en primaire à l’enseignement du français et des mathématiques et limiter le nombre d’élèves par classe à 20 en grande section de maternelle et en CP et à 30 dans le secondaire. Elle veut faire du brevet des collèges un examen d’orientation vers l’enseignement général et technologique, l’enseignement professionnel ou l’enseignement des métiers par l’apprentissage. Elle promet l’abrogation de la réforme Blanquer du baccalauréat pour lui redonner un statut de diplôme "reconnu et valorisant". Elle entend supprimer les enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO), rétablir le port d’un uniforme à l’école primaire et au collège et supprimer toute forme de discrimination positive dans l’enseignement secondaire et supérieur.
Marine Le Pen compte mettre fin à "la doctrine laxiste en matière disciplinaire" en supprimant les allocations familiales et les bourses scolaires en cas d’absentéisme des enfants et de perturbations graves et répétées au sein des établissements scolaires et en instaurant des sanctions-plancher pour protéger les enseignants et mettre fin "à la doctrine du 'pas de vague'". Mais la député du Rassemblement national va plus loin : elle est favorable à l’utilisation systématique par l’institution scolaire de l’article 433-5 du Code pénal relatif aux outrages à une personne chargée d’une mission de service public qui prévoit une peine de six mois de prison et 7 500 euros d’amende et à la généralisation de la vidéoprotection dans le secondaire. Elle veut également interdire le port du voile par les accompagnatrices de sorties scolaires.
Elle promet enfin de revaloriser le métier d’enseignant en augmentant les salaires de 3 % par an pendant cinq ans, de revoir le recrutement des professeurs et les principes de gestion du corps enseignant.
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour la culture ?
Le président sortant souhaite augmenter les heures de français et de mathématiques en primaire et en 6e et mettre les mathématiques dans le tronc commun du lycée. Il veut aussi augmenter la pratique du sport avec 30 minutes par jour d’éducation physique en primaire dès 2022 et 2 heures en plus par semaine au collège.
Il compte généraliser et renforcer les délégués "non au harcèlement scolaire" au collège et donner plus de moyens aux plateformes dédiées (3018 et 3020). Il entend augmenter jusqu’à 35 heures le temps de travail des accompagnants des élèves en situation de handicap pour les revaloriser et mieux aider les enfants.
Emmanuel Macron propose la découverte, de la 5e à la 3e, de plusieurs métiers, dont les métiers techniques et manuels et souhaite faire du lycée professionnel une voie d’excellence avec des stages en entreprise en augmentation de 50 % et la rémunération des jeunes.
Il promet d’ouvrir toutes les places nécessaires dans les filières du supérieur qui correspondent aux besoins du pays, mais aussi de réguler les filières qui ne mènent pas assez à l’emploi. Il entend donner plus de libertés aux établissements pour le recrutement d’une partie de l’équipe pédagogique et garantit enfin des augmentations pour les enseignants qui acceptent de nouvelles missions.
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?
Le candidat insoumis promet d’assurer l’égalité devant l’école grâce à la gratuité réelle de l’éducation publique, y compris les cantines, le transport, les activités périscolaires, la fourniture aux élèves des manuels scolaires ainsi que des fournitures sans marque. Il compte également mettre en place "une véritable politique d’éducation prioritaire", réduire partout les effectifs par classe pour faire mieux que la moyenne européenne qui est à 19 et instaurer une nouvelle carte scolaire pour mettre fin à la ségrégation scolaire. Il compte étendre la scolarité obligatoire à 18 ans en proposant, si besoin, une garantie d’autonomie à partir de 16 ans. Il souhaite garantir la variété des langues vivantes enseignées et leur apprentissage dès le CP
Jean-Luc Mélenchon propose de revaloriser les personnels de l’Éducation nationale en rattrapant le gel du point d’indice depuis 2010 et en mettant à jour les grilles salariales. Il compte aussi renforcer les moyens de l’école avec un plan pluriannuel de recrutement, renforcer les formations des enseignants en intégrant, notamment, la sociologie de l’éducation, la pédagogie, la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, et la lutte contre les discriminations. Il souhaite renforcer les effectifs de la vie scolaire et de la médecine scolaire. Il promet également la création d’un véritable service public d’accompagnement du handicap avec un nouveau corps de personnels. Il veut rétablir le diplôme national du baccalauréat, en abrogeant les réformes du lycée, de la voie professionnelle et du collège.
Le député des Bouches-du-Rhône souhaite par ailleurs "faire de l’école le levier de la bifurcation écologique et démocratique" en intégrant l’enjeu écologique dans les programmes de la maternelle au lycée et en renforçant l’éducation à l’égalité, contre le sexisme et les discriminations.
Pour l’enseignement supérieur, il veut garantir la gratuité et pour tous les bacheliers l’accès sans sélection à la formation de leur choix en démantelant le système Parcoursup. Il compte également mettre fin à la précarité des doctorants et jeunes chercheurs par la titularisation des personnels effectuant des missions pérennes et en abrogeant la loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030. Il promet d’augmenter le budget des universités et des centres de recherche, de lancer un grand plan pour l’immobilier universitaire, incluant la construction et la rénovation de laboratoires, d’amphithéâtres et de lieux de vie sociale, citoyenne et étudiante, de construire 15 000 logements supplémentaires par an et de rénover les logements existants. Enfin, son programme annonce la mise en place d’une garantie d’autonomie de 1 063 euros pour tous les étudiants.
>> À lire : Présidentielle : les candidats déroulent leurs propositions en faveur des femmes
La candidate du parti Les Républicains veut une école de la transmission des savoirs qui donne la priorité à l’enseignement des fondamentaux. Pour cela, elle compte augmenter de 2 heures par semaine l’apprentissage du français et d’une heure l’apprentissage des mathématiques à l’école primaire. Elle entend instaurer un examen à l’entrée du collège pour valider les acquis fondamentaux et créer une 6e de consolidation pour aider ceux ayant du retard. Elle souhaite réintégrer les mathématiques dans le tronc commun au lycée, offrir du soutien scolaire gratuit grâce à une "réserve éducative nationale" composée de professeurs retraités et d’étudiants rémunérés et créer des externats d’excellence ouverts jusqu’à 20 h en zones prioritaires pour les devoirs, le sport et la culture.
Pour les enseignants, Valérie Pécresse promet une revalorisation de leur salaire en début de carrière et lorsqu’ils acceptent des missions supplémentaires ou enseignent dans des établissements difficiles. Elle compte recruter 10 000 enseignants et surveillants et permettre l’autonomie des établissements.
La présidente de la région Île-de-France se dit favorable à un égal accès à l’enseignement supérieur. Pour cela, elle compte réformer Parcoursup, restaurer les bourses au mérite pour les bacheliers mention Très Bien et revaloriser les bourses étudiantes. Enfin, elle propose la mise en place de "l’université au lycée" avec l’aménagement d’une première année d’enseignement supérieur à distance dans les lycées des territoires ruraux.
>> À lire : Décentralisation : les propositions des candidats pour les territoires
Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) souhaite augmenter de 33 % les salaires des enseignants et unifier leurs statuts de la maternelle à l’université. Il promet la titularisation de l’ensemble des contractuels, un statut de fonctionnaire pour les AESH et les AED et le recrutement massif de personnels pour avoir 20 élèves maximum par classe et 12 en éducation prioritaire. Philippe Poutou compte également nationaliser l’enseignement privé. Il s’engage enfin pour la construction de bâtiments scolaires afin d’avoir 500 jeunes maximum par établissement.
Le candidat communiste promet d’augmenter le budget de l’Éducation nationale de 45 % pour atteindre 80 milliards d’euros. Il souhaite mettre en place le droit à la scolarité dès 2 ans et augmenter le temps scolaire pour parvenir à 27 heures par semaine en primaire et 32 heures au collège, dans le but de mettre fin aux devoirs à la maison. Il promet le recrutement de 90 000 enseignants dont la formation sera renforcée, l’augmentation des salaires de 30 %, la gratuité de tout ce qui est nécessaire aux parcours éducatifs et la réduction des effectifs (15 élèves maximum en petite section, 20 maximum pour le reste du primaire, 25 maximum dans le secondaire), notamment en éducation prioritaire (12 élèves par classe maximum). Il compte abroger les réformes du lycée et du baccalauréat.
Fabien Roussel souhaite créer un véritable métier d’accompagnement des élèves en situation de handicap, sous statut de la fonction publique, avec un salaire digne et une formation ambitieuse. Il propose aussi la mise en place d’un plan de construction et d’amélioration des établissements publics et de leur équipement.
Le député du Nord souhaite augmenter le budget de l’enseignement supérieur de 14 à 20 milliards d’euros, le recrutement de 15 000 enseignants-chercheurs, la construction de quatre nouvelles universités, un plan national d’équipement et l’augmentation des contrats doctoraux pour les jeunes chercheurs. Il promet enfin la suppression de Parcoursup, une rémunération minimum au Smic pour les alternants et une allocation de 850 euros par mois pour les étudiants.
>> À lire : Pour ou contre l'Otan : le débat surprise de la présidentielle
L’autre candidat d’extrême droite prévoit la création d’un grand ministère d’État du Savoir et de la Transmission regroupant l’Instruction publique, l’Enseignement supérieur et la Culture. Il souhaite recentrer l’enseignement autour des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) à l’école primaire et contrôler leur acquisition en fin de primaire en instaurant un Certificat de fin d’études. Il promet de revenir sur la réforme du lycée et refaire du baccalauréat un examen national. Il entend également protéger les enfants "de toute propagande idéologique à l’école", interdire l’écriture inclusive, instaurer un enseignement et une pratique véritables de la musique en primaire et au collège, mettre fin au collège unique en instituant des classes de niveaux et permettre à tous les collégiens et lycéens de suivre un enseignement de latin et de grec.
Éric Zemmour promet surtout de rétablir la discipline et le respect de l’autorité à l’école via la suspension des allocations familiales des parents d’élèves perturbateurs ou absentéistes, la transformation des Conseillers principaux d’éducation en Surveillants généraux ayant pour but exclusif le maintien de l’ordre scolaire, l’éloignement des élèves perturbateurs dans des internats de réinsertion et le port obligatoire de la blouse à l’école primaire.
Il propose d’établir une sélection plus stricte des enseignants et de revaloriser leur salaire grâce à des "primes d’excellence professorale" fondées sur la qualité de la transmission du savoir évaluée grâce de plus fréquentes inspections.
Sur l’enseignement supérieur, il souhaite "refonder l’université" en désengorgeant les filières saturées et sans débouchés professionnels en introduisant des numerus clausus ciblés, mais aussi en mettant fin à la discrimination positive dans les filières sélectives et en réorientant les moyens pour former plus d’ingénieurs dans toutes les filières. Il entend faciliter l’accès aux bourses sociales et au mérite pour les enfants des classes moyennes et supprimer les bourses pour les étudiants absentéistes. Il compte sélectionner au mérite les étudiants étrangers. Il promet enfin d’investir dans la recherche en portant la dépense publique et privée de recherche et développement à 3 % du PIB, en augmentant les salaires des chercheurs au mérite et en lançant de grands programmes d’innovation (cryptographie quantique, spatial, intelligence artificielle en robotique mobile).
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« Ce n’est pas une émigration, c’est une fuite » : l’exil de Vladislav, Ioulia, Andreï, Russes de la classe moyenne
Benoît Vitkine (Moscou, correspondant)Publié aujourd’hui à 10h00, mis à jour à 16h39
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ReportageIls sont juristes, médecins, créateurs d’entreprise… Le 24 février, la vie de ces Russes a basculé. Hostiles à l’« opération militaire spéciale » de leur président en Ukraine, inquiets de l’effondrement économique à venir, terrifiés de voir se refermer le « rideau de fer », ils ont fait leurs valises et quitté leur pays.
Ioulia T. appartient à une génération de Russes qui pensait en avoir fini avec les soubresauts de l’histoire. Une génération devenue adulte dans les féroces années 1990, assez raisonnable pour se tenir à distance de la politique. De toute sa vie, la juriste de 44 ans n’aura participé qu’à un seul mouvement de protestation, en 2011-2012, contre les fraudes aux élections législatives et à la présidentielle. Époque joyeuse durant laquelle des centaines de milliers de personnes ont cru à un changement possible et communié sur les places des grandes villes.
Las, le changement n’est pas venu. Seuls les plus motivés ont poursuivi le combat, souvent dans le sillage d’Alexeï Navalny, l’étoile montante de ce mouvement de 2011-2012. Quand l’opposant a été empoisonné, en août 2020, puis emprisonné, six mois plus tard, à Moscou, Ioulia et son mari, Vladislav, 47 ans, sont restés chez eux, dégoûtés, certes, mais pas assez pour affronter la machine policière et judiciaire. « Je ne suis pas une fille des barricades », résume dans un sourire la jeune femme aux cheveux courts soigneusement coupés.
Derrière eux, une « vie confortable »
De fait, le couple a choisi un autre chemin, ce que Ioulia appelle « une vie confortable » : bel appartement dans une banlieue résidentielle, voiture allemande, voyages à l’étranger, bouteilles de vin dégustées avec les amis… et l’aboutissement d’une vie, cette société de conseil juridique que Ioulia et Vladislav ont montée ensemble. Tout ne leur convenait pas, y compris dans leur domaine d’activité – « Même en droit fiscal ou des affaires, il n’y a pas d’État de droit, que des juges serviles », tranche Ioulia –, mais pour le reste, le choix était rationnel : « Si tu ne disais rien publiquement, objectivement la vie était très supportable, agréable, même. »
Elle ne l’est plus. Un certain 24 février à l’aube, quand leur président a annoncé le lancement d’une « opération militaire spéciale » contre le voisin ukrainien, ce monde s’est écroulé. Ce sont d’abord les tripes qui ont parlé : « J’ai ressenti immédiatement, physiquement, l’horreur et l’absurde… C’est devenu impossible pour moi de respirer dans ce pays. »
Au fil des jours et des larmes versées sur les villes ukrainiennes, d’autres questions se sont ajoutées au choc, tout aussi angoissantes : et si Vladislav, formé dans un institut militaire, était mobilisé par l’armée ? Et si le confort patiemment construit s’écroulait ? Et si nous n’étions plus en sécurité ? « Même si la guerre s’arrêtait demain, pense Ioulia, ce pays est perdu pour des années, peut-être des décennies. La dégringolade économique, on la sent déjà, et elle ne peut que s’intensifier. La répression aussi, une simple pancarte “pour la paix” conduit en prison. »
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New York Times - World
Live Updates: Russia Signals It May Be Narrowing War Aims
Kyiv March 25, 9:32 p.m.
Moscow March 25, 10:32 p.m.
Washington March 25, 3:32 p.m.
Russia says its focus is eastern Ukraine, not major cities. President Biden met U.S. troops in Poland.
Dan Bilefsky
As he seeks to embolden global resolve to punish Russia, President Biden arrived at the Polish border with Ukraine on Friday to highlight the human toll of war, meeting with U.S. service members before a planned meeting with refugees from Ukraine to see, firsthand, the humanitarian consequences of what he calls President Vladimir V. Putin’s “war of choice.”
Not long after Mr. Biden arrived in Poland, the Russian military signaled that it might be reducing its war aims. After a month of a grinding war in which Russian forces have been met by unexpectedly fierce Ukrainian resistance and have failed to capture major cities across the country, Col. Gen. Sergei Rudskoi said Russia would now be focused on defeating Ukrainian forces in the eastern Donbas region, where Russia-backed separatists have been fighting a war since 2014.
He said the “first stage of the operation” had been “mainly accomplished,” with Ukraine’s combat power “significantly reduced.” But it is far from clear that the larger conflict might wind down: He added that Russia “does not exclude” that its forces will storm major Ukrainian cities such as Kyiv, the capital, though he said that taking them over was not a primary objective.
Russia’s announcement came as the dire effects of the war on civilians have been called into ever sharper relief. On Friday, officials in the besieged city of Mariupol announced that at least 300 people had been killed in last week’s attack on a local theater that was being used as a shelter.
President Biden started his day by promising to help the European Union secure more liquefied natural gas, an important sign of support in the bloc’s race to wean itself from Russian fuel imports, although the follow-through is expected to be challenging.
In other major developments:
Ukraine’s defense ministry said that Russian forces had secured a partial land corridor from Russia to the Crimean Peninsula, a key strategic aim of Moscow’s since the war began. It was unclear how secure the route would remain and how much of a change it would represent since Russia already controlled much of the area.
In just 24 hours, Russian rockets and missiles have struck the battered Ukrainian city of Kharkiv at least 55 times, according to city officials, and Russia continued to pound away at the Ukrainian military infrastructure, striking a military facility in the central city of Dnipro with multiple missiles late Thursday, according to Ukrainian officials.
Russia and Ukraine carried out their first prisoner exchanges since the invasion began, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk of Ukraine said.
Aurelien Breeden
President Emmanuel Macron of France said on Friday that he was working with Turkey and Russia to organize the evacuation of civilians out of Mariupol. Mr. Macron said that he would discuss the topic with President Vladimir V. Putin of Russia and that French officials were in touch with the mayor of Mariupol. He did not provide more details.
Eric Schmitt
Russian mercenaries with combat experience in Syria and Libya are gearing up to assume an increasingly active role in a phase of the war in Ukraine that Moscow now says is its top priority: fighting in the country’s east. The number of mercenaries with the Russian paramilitary group Wagner are expected to more than triple, to at least 1,000 fighters, from about 300 a month ago, just before the invasion, and they would be focused on defeating Ukrainian forces in the eastern Donbas region, where Russia-backed separatists have been fighting a war since 2014, a United States official said on Friday.
Farnaz Fassihi
About 45 percent of people in Ukraine do not have reliable access to enough food, a condition known as food insecurity, the U.N.’s World Food Program said. One-fifth of the population is already getting less food because of the war, it said, and adults are skipping meals so that children can eat.
Megan Specia
The International Committee of the Red Cross has come under sharp criticism this week after publication of photos showing its leader smiling and shaking hands with Russia’s foreign minister amid the war in Ukraine.
Peter Maurer, the president of the I.C.R.C., met with Foreign Minister Sergei Lavrov during a two-day visit to Moscow this week for humanitarian discussions about the war. Images of the two men greeting each other were shared widely online, prompting a flood of complaints from Ukrainians and their supporters.
Many took issue with the organization’s failure to condemn the Russian government’s actions, and some argued that the meeting legitimized the government responsible for the conflict.
Mr. Maurer said in a statement that the conversations with the Russian authorities are “part of an existing and sustained bilateral dialogue between the ICRC and Russia on humanitarian needs and international humanitarian law.”
The I.C.R.C. has a tradition of complete neutrality in conflict, a position that it says allows it access to people who need aid in some of the world’s worst conflict zones.
That stance has attracted criticism in the past. The Red Cross has publicly expressed its regret regarding its dealings with Nazi Germany, including meetings with the German officials.
The aid group Doctors Without Borders was founded in 1971 by doctors and journalists who opposed the strict neutrality of the Red Cross. Doctors Without Borders, also known as MSF for its French initials, has spoken out against the root causes of war and denounced its perpetrators, and opposes what it has called the “culture of silence” imposed by the Red Cross.
In the decades since, the I.C.R.C. has continued to defend its position of neutrality, arguing that it allows the organization to maintain aid and work as an intermediary between warring sides to protect civilians.
The priorities of this week’s meetings, the group said, were to discuss safe passage for civilians out of — and humanitarian aid into — areas caught up in the fight, the protection of civilians and civilian infrastructure, aid for prisoners of war and scaling up humanitarian efforts.
“ICRC is mandated to speak with all sides of a conflict to advocate respect for international humanitarian law, or the law of armed conflict, to protect civilian life and to ensure aid is able to reach those most in need,” the organization said in a statement after the visit.
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Clifford Krauss
President Biden and European leaders announced a deal on Friday to increase U.S. shipments of natural gas to help wean Europe off Russian energy. But it remained unclear, including to energy industry executives, exactly how the administration would achieve its goals.
The deal calls on the United States to send an additional 15 billion cubic meters of liquefied natural gas — roughly 10 to 12 percent of current annual U.S. exports to all countries. But it did not address the lack of port capacity to ship and receive more gas on both sides of the Atlantic. The effort could also struggle because the Biden administration can’t simply order U.S. exporters to sell gas to European buyers or to set prices that are acceptable to sellers and buyers.
Still, American gas executives welcomed a renewed emphasis on exports as a sign that the Biden administration was now seeking to promote the U.S. oil and gas industry rather than punish it for its contributions to climate change.
“I have no idea how they are going to do this, but I don’t want to criticize them because for the first time they are trying to do the right thing,” said Charif Souki, executive chairman of Tellurian, a U.S. gas producer that is planning to build an export terminal in Louisiana.
Mr. Biden and the president of the European Commission, Ursula von der Leyen, offered few details during a joint announcement in Brussels. They said many of the specifics would be worked out by a task force dedicated to reducing Europe’s dependency on Russian oil and gas in ways that would not undermine the climate policies of the two partners.
“We’re going to have to make sure that families in Europe can get through this winter and the next while we’re building an infrastructure for a diversified, resilient and clean energy future,” Mr. Biden said.
The European Union is heavily reliant on energy imports from Russia, which is a big producer of oil, diesel, coal and, perhaps most important, natural gas. That dependence has become a growing problem as the European Union seeks to punish President Vladimir V. Putin for invading Ukraine. Russia provides about 40 percent of Europe’s natural gas, and a sizable chunk of it is shipped by pipeline through Ukraine.
Germany said on Friday that it would seek to halve its imports of Russian oil and coal this year and end imports of most Russian natural gas by the middle of 2024. The shift away from Russian gas was happening at an “insane pace,” Robert Habeck, Germany’s vice chancellor and economic minister, said in Berlin. He added: “Every supply contract that is terminated hurts Putin.”
American exporters were already shifting sales to Europe from Asia in recent months, largely because prices in Europe have been higher than almost anywhere else in the world because of rising tensions with Russia and, more recently, the war in Ukraine. Nearly 75 percent of U.S. L.N.G. exports have gone to Europe so far this year, up from 34 percent in 2021.
The Biden administration aims to ship 50 billion cubic meters of liquefied natural gas, known as L.N.G., to Europe every year by 2030. The United States shipped 22 billion cubic meters to Europe last year.
“That’s mostly what is happening already, so I don’t know what this does beyond recognizing what is already happening,” said Nikos Tsafos, an energy analyst at the Center for Strategic and International Studies in Washington.
Charlie Riedl, the executive director at the Center for Liquefied Natural Gas, a trade group, said he thought the extra 15 billion cubic feet of gas exports could be achieved relatively easily. He said two-thirds of that total could come from diverting shipments that otherwise would be bound for Asia, and the rest could come from recent federal approvals for additional production from existing American L.N.G. export terminals.
“Obviously it’s a positive sign that Europe is making attempts to wean itself off Russian gas,” Mr. Riedl said.
Energy executives say the Biden administration could help increase the flow of gas by streamlining permitting for new U.S. export terminals, where natural gas is chilled into a liquid and pumped into oceangoing tankers. Washington and the European Union could also provide loan guarantees for U.S. export terminals and European import terminals. There are roughly a dozen U.S. export terminals that have won regulatory approval but still need to secure financing to be built. About 10 new European import terminals are being built.
Export terminals require investments of up to $10 billion, while import terminals cost about $1 billion to build. The United States currently has seven export terminals, and Europe has 28 large-scale import terminals.
Environmentalists criticized the announcement because they fear it will commit the United States and Europe to using fossil fuels for decades longer than they argue is feasible given the growing toll of global warming.
“There is no way to ramp up U.S. L.N.G. exports and deliver on the imperative climate commitments that the U.S. and E.U. have pledged,” said Abigail Dillen, the president of Earthjustice, an environmental law organization. She warned that the buildup of L.N.G. infrastructure would “lock in expensive fossil dependence and dangerous pollution for decades to come.”
American and European officials also agreed to seek ways to decrease greenhouse gas emissions from L.N.G. infrastructure and pipelines and to reduce the escape of methane from gas operations.
The Biden administration has banned Russian energy imports as part of a broader set of sanctions against Mr. Putin, a relatively easy step for the United States to take because it is a net exporter of energy. Some U.S. lawmakers would like the European Union to stop buying oil and gas from Russia altogether, but the prospect for that has been dismissed by several E.U. leaders, who see it as a financially disastrous step that would hurt Europe more than Russia.
Still, some energy experts said a further escalation of the war, or a decision by Mr. Putin to use chemical, biological or nuclear weapons, could leave the E.U. with little choice but to bar the purchase of Russian energy.
“We want as Europeans to diversify away from Russia, toward suppliers that we trust that are friends and that are reliable,” Ms. von der Leyen of the European Commission said at the announcement with Mr. Biden. “Therefore the U.S. commitment to provide the European Union with an additional at least 15 billion cubic meters of L.N.G. this year is a big step in this direction, because this will replace the L.N.G. supply we currently receive from Russia.”
For oil and gas executives, who have grown accustomed to being criticized for not doing enough to combat climate change, the Friday announcement represented a welcome change in tone. But they said Mr. Biden and Ms. von der Leyen would have to be patient and recognize that decisions on who sold gas to whom would be made across negotiating tables by private companies, not by politicians.
“This is a capitalist system,” said Tellurian’s Mr. Souki. “Its people like me who make those decisions. The government can’t tell us where to send the gas.”
Matina Stevis-Gridneff and Christopher F. Schuetze contributed reporting.
Helene Cooper
WASHINGTON — Russian forces no longer have full control of Kherson, the first major Ukrainian city that President Vladimir V. Putin’s forces managed to capture as part of his invasion, a senior Pentagon official said on Friday.
But Ukrainians in Kherson and Ukrainian officials questioned the Pentagon’s assessment, saying that the city remained in Russian hands, while Ukrainian forces are fighting across the broader Kherson region.
The Pentagon official told reporters during a telephone briefing that Ukrainian forces are now fighting fiercely in the city and pushing back Russian gains there, again making the strategically important port city “contested territory.”
That contradicts a statement released on Friday by Col. Gen. Sergei Rudskoi, the chief of the Main Operational Directorate of the Russian military’s General Staff, who claimed that the Kherson region was “under full control.”
Any Ukrainian success in taking back Kherson would be a huge blow to Mr. Putin’s war effort, making it harder for Russia to follow through on any plans to seize control of Ukraine’s Black Sea coast and the southern port of Odessa, defense officials said. Losing Kherson would also endanger Russian troops who have been fighting in nearby Mykolayiv, the Pentagon official said.
But Russian forces, while stymied on the ground, have continued to strike Ukrainian cities from the skies. In addition, the official said that Moscow had begun drawing on its forces in Georgia for movement to Ukraine.
In another sign of the ground stalemate for Mr. Putin’s troops in Ukraine, Russian soldiers have adopted “defensive positions” on the ground near Kyiv, the capital. They have also abandoned efforts to capture it from the ground, the official said.
“They don’t show any sign of being able to move on Kyiv from the ground,” the official said. He added that U.S. officials believed that Russia was “prioritizing” the fight in eastern Ukraine, where Russian-backed separatists have been fighting Ukrainian troops since 2014.
The official’s comments echoed those of General Rudskoi, who said that Russian forces would now focus on the Donbas region in the east. Asked whether General Rudskoi’s statement represented a shift in Russia’s strategy, the Pentagon official said, “Clearly, they overestimated their ability to take Kyiv and overestimated their ability to take any population center.” He added that it was “fair to say they faced some intelligence failures of their own.”
The Pentagon also confirmed Ukrainian reports that their forces on Thursday destroyed a Russian warship that was docked in Berdyansk, in southeastern Ukraine.
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Helene Cooper
Russia is no longer in full control of Kherson, the first major city it captured in the war, as Ukrainian forces fight to retake it, a senior Pentagon official says. Russia insists it still fully controls Kherson, a strategically vital port northwest of Crimea.
Nick Cumming-Bruce
GENEVA — The United Nations said on Friday that more than 1,000 civilians had died in Ukraine since Russia’s invasion began, many of them in what appear to be indiscriminate bombardments that could constitute war crimes.
Most of the civilian casualties recorded by the U.N. team occurred in areas still controlled by Ukraine, but Matilda Bogner, the head of the U.N. human rights monitoring mission in Ukraine, said that monitors were also investigating accusations of indiscriminate shelling by Ukrainian armed forces in the areas controlled by Russia.
In documenting potential war crimes, U.N. human rights monitors cited the death of 47 civilians attributed to a Russian airstrike on two schools and several apartment buildings in Chernihiv in early March as one example of indiscriminate attacks. A second example was the bombardment of Mariupol’s maternity hospital in which 17 civilians were injured. At least one pregnant woman later died, and her fetus did not survive.
“These attacks cause immeasurable human suffering and may amount to war crimes, and they must stop,” Ms. Bogner told journalists by video link from Uzhhorod in western Ukraine.
U.N. monitors were investigating reports of Russian soldiers’ shooting indiscriminately at civilians in cars and killing civilians participating in peaceful gatherings, Ms. Bogner said. She said monitors had documented the killing of two people in areas controlled by Ukraine, reportedly for pro-Russian activities or views, but she declined to give details beyond noting that the Ukrainian authorities had opened criminal investigations into their deaths.
At least 1,081 civilians have been killed, including 93 children, and at least 1,707 others have been injured since Feb. 24, U.N. human rights monitors said. They added that the United Nations had not been able to verify the number of civilian casualties in areas of intense conflict, including the port city of Mariupol. The actual number of deaths and injuries is likely to be considerably higher.
Seven journalists have been killed in the conflict, and 12 others have come under attack, leaving six injured, Ms. Bogner said, highlighting the growing threat to those working to cover the conflict. Another journalist has gone missing in an area with active fighting, she added, without giving additional details.
The U.N. also recorded the detention and disappearance of local officials, journalists and activists in areas controlled by Russian forces, Ms. Bogner said. Monitors had recorded the abduction of 22 officials and were checking reports that 13 were later released. Fifteen journalists and activists who opposed Russia’s invasion had been arbitrarily detained, she said, but eight of them may have been subsequently released.
Anton Troianovski
Russia signaled on Friday it may be reducing its war aims, announcing that it would now focus its forces on taking more territory in eastern Ukraine and that the goals of the “first stage of the operation” had been “mainly accomplished.”
With Ukraine putting up fierce resistance and Russia having failed to seize key cities in the early days of the war, Friday’s statement from a senior general amounted to the most direct acknowledgment yet that Russia would not be able to take control of all or most of Ukraine. The plan now, the general said, was to focus on taking the eastern region known as the Donbas, where Russia has recognized the independence of two Russia-backed separatist “republics.”
Ukraine’s combat power had been “significantly reduced,” Col. Gen. Sergei Rudskoi, the chief of the Main Operational Directorate of the Russian military’s General Staff, said in a statement. “As individual units carry out their tasks — and they are being solved successfully — our forces and means will be concentrated on the main thing: the complete liberation of the Donbas.”
It was General Rudskoi’s first public statement since the start of Russia’s invasion on Feb. 24, a signal that his comments carried more significance than the daily updates on the course of the war delivered by the Defense Ministry’s spokesman, Maj. Gen. Igor Konashenkov. And while it was far from certain that Russia was prepared to end the war quickly, his comments laid the groundwork for the Kremlin to be able to make the argument that Russia was getting what it wanted despite the challenges on the battlefield.
“The demilitarization of Ukraine is being achieved” through missile strikes on military infrastructure and attacks on Ukrainian units, General Rudskoi said. “Demilitarizing” Ukraine was one of the main goals that Mr. Putin set for the war when it began on Feb. 24, and Russian and Ukrainian officials have been negotiating the contours of a settlement in recent weeks even as the fighting has continued.
General Rudskoi said Russia could still mount an offensive against Kyiv and other major cities, but that the main purpose of positioning troops outside those cities was to prevent Ukraine from sending reinforcements to the east. Russian troops have been slowly advancing westward from the portion of eastern Ukraine occupied by Russian-backed separatists, and have been bombarding the port city of Mariupol, the biggest population center in the part of the Donbas that was controlled by Ukraine before the war.
“We do not exclude” the possibility of storming cities, General Rudskoi said, but “our forces and resources will be concentrated” on the Donbas.
Russia has said that its terms for peace also include Ukrainian recognition of Russian control of Crimea, which President Vladimir V. Putin’s forces seized from Ukraine in 2014, and of the independence of the Russia-backed Donbas statelets, the “Donetsk People’s Republic” and the “Luhansk People’s Republic.” President Volodymyr Zelensky has ruled out ceding Ukrainian sovereignty to stop the war, and Russia’s continued offensives appear aimed at creating facts on the ground to force him to accept.
The West supplying weapons to Ukraine is “a huge mistake,” General Rudskoi said. “This prolongs the conflict, increases the number of victims and will not be able to influence the outcome of the operation.”
But even winning control of the full Donbas region would be a far cry from Russia’s more expansive, earlier war aims, which appeared to include taking control of Kyiv and toppling Mr. Zelensky’s government.
General Rudskoi said 1,351 Russian soldiers had been killed in the war, the first figure Russia offered in more than three weeks. Last week, the U.S. Defense Department estimated that at least 7,000 Russians had died, and the Ukrainian government has claimed more than twice that many Russian war dead.
Pavel Luzin, a Russian military analyst, cautioned that the public pronouncements of Russian military commanders should not be taken at face value. While Russia could indeed be narrowing its war aims, he said, General Rudskoi’s statements could also be a feint as Russia regroups for a possible new offensive.
“We could say that this is a signal that we’re no longer insisting on dismantling Ukrainian statehood,” Mr. Luzin said. “But I would rather see it as a distracting maneuver.”
Ivan Nechepurenko contributed reporting from Istanbul.
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Gaia Pianigiani
Pope Francis held a special prayer for Ukraine and Russia in St. Peter’s basilica on Friday, asking for peace and condemning that “bombs are destroying the homes of many of our defenseless Ukrainian brothers and sisters.” Around 3,500 people gathered to pray with the pope.
Anton Troianovski
After President Vladimir V. Putin of Russia tried to co-opt J.K. Rowling in an anti-Western diatribe, the “Harry Potter” author gave a sharp reply making it clear that the Russian leader could not claim her as an ally.
In a televised videoconference with laureates of a presidential arts prize on Friday, Mr. Putin reprised his contention that the West is trying to erase Russian culture and history, equating it with so-called cancel culture in the West. He veered from World War II narratives to Russian composers, with a detour between them to Ms. Rowling, who has made enemies with comments on transgender women that some have criticized as transphobic.
“Not so long ago, the children’s writer J.K. Rowling was also ‘canceled’ for the fact that she — the author of books that have sold hundreds of millions of copies around the world — did not please fans of so-called gender freedoms,” Mr. Putin said.
Ms. Rowling later responded on Twitter:
Critiques of Western cancel culture are possibly not best made by those currently slaughtering civilians for the crime of resistance, or who jail and poison their critics. #IStandWithUkraine https://t.co/aNItgc5aiW
The New York Times
Photographs out of Kharkiv show a large fireball and nearby cars and buildings on fire following a Russian attack. The images also show residents fleeing on foot and bicycle, carrying whatever belongings they could grab in the aftermath of the attack.
Dan Bilefsky
Dmytro Kuleba, Ukraine’s minister of foreign affairs, on Friday rejected the notion that there had been a breakthrough in negotiations with Russia after comments by President Recep Tayyip Erdogan of Turkey that there had been progress in four contentious areas.
In an interview released Friday, President Erdogan said Russia and Ukraine appeared to have made progress in several key areas, including President Volodymyr Zelensky of Ukraine indicating that he could give up his NATO membership bid. Mr. Erdogan also told Turkish reporters on Thursday that the Ukrainian president was ready to accept Russian as an official language, make “certain concessions” about the disarmament of Ukraine and agree on “collective security.”
Mr. Kuleba rejected the Turkish president’s interpretation of the state of the talks, saying in a statement that there was “no consensus with Russia on the four points mentioned by the president of Turkey.” “In particular,” he said, “the Ukrainian language is and will be the only one state language in Ukraine.”
Mr. Zelensky is under strong domestic pressure not to give in to Russia, and the Ukrainian government is very sensitive to any hint that it might be making concessions, especially on the extremely sensitive point of language policy.
Mr. Kuleba said the negotiation process had proven “very difficult” and that “the Ukrainian delegation has taken a strong position and does not relinquish its demands.”
“We insist, first of all, on a cease-fire, security guarantees, and territorial integrity of Ukraine,” he added, saying that Ukraine will continue its dialogue with Turkey to try and find a resolution to the conflict.
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Megan Specia
Even as Ukraine’s military said on Friday that Russian forces had secured a partial land corridor from Russia to the Crimean Peninsula, analysts say there has been little in the way of large scale territorial gains elsewhere in Ukraine in recent days.
About a month into Russia’s invasion, the Ukrainian government and military directly said for the first time that its intelligence showed the Kremlin believed the invasion had entered a new “protracted” phase, according to the Institute for the Study of War.
Since the war began, Moscow has considered the securing of a land corridor from Russia to the Crimean Peninsula a key strategic aim. Ukraine’s defense ministry said in a statement that Russian forces had been “partially successful” in securing enough territory around the besieged southern port city of Mariupol to move troops and supplies between Crimea, which Russia annexed from Ukraine in 2014, and Russia.
But it was unclear how secure the route would remain and how much of a change it would represent, since Russia already controlled much of the area and Ukrainian forces have launched regular counterattacks.
Fierce attacks continued around the country. Officials in the central Ukrainian city of Dnipro said that Russian missile strikes on a military facility there late Thursday night destroyed buildings, and casualties were still being assessed on Friday.
In the Kharkiv region, in the country’s northeast, Russian forces have unleased a barrage of missile strikes in the last 24 hours, Oleh Synegubov, the head of the Kharkiv Regional Military Administration, said in a Friday statement.
In the south of the country, the fighting continued in Mariupol, with Russian troops taking parts of the city. The Russian forces there have made slow but steady progress, entering the city center on March 24, and local authorities have left the city to better coordinate humanitarian efforts, according to the Institute for the Study of War.
Despite the scaling up of Russian attacks in some places, Ukrainian forces have managed to make significant gains in towns and defensive positions up to 20 miles east of Kyiv, the capital. They are also fighting fierce battles northwest of the city in an attempt to push back Russian forces, according to Western intelligence analyses.
A British defense intelligence assessment on Friday indicated that Russian supply-line issues have helped with Ukraine’s successes east of Kyiv.
Michael D. Shear
President Biden is meeting with President Andrzej Duda of Poland and officials in charge of the humanitarian response to refugees fleeing Ukraine amid shelling by Russian forces. Mr. Duda described the refugees to Mr. Biden as “our guests, our brothers, our neighbors from Ukraine who today are in a very difficult situation.” Biden is headed later tonight to Warsaw, where he is due to meet with refugees on Saturday.
Safak Timur
Russia and Ukraine appear to have made progress on four issues in negotiations, but disputes remain over territorial claims, President Recep Tayyip Erdogan of Turkey said in an interview released Friday.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine has already indicated that he could give up his NATO membership bid, Mr. Erdogan told Turkish reporters on Thursday as he traveled back to Turkey after attending a NATO summit in Brussels.
Mr. Zelensky said he was also ready to accept Russian as an official language, make “certain concessions” about the disarmament of Ukraine and agree on “collective security,” Mr. Erdogan said, without elaborating.
He said Mr. Zelensky demonstrated “smart leadership” by saying that there should be a referendum on the future of Crimea, which Russia annexed in 2014, and the Donbas region in eastern Ukraine, parts of which have been controlled by Russia-backed separatists since then.
Mr. Erdogan said he would soon speak to both leaders to discuss the NATO summit.
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Christopher F. Schuetze
BERLIN — Germany released a report on Friday showing that the country was cutting its dependence on Russian energy sooner than many thought possible.
Robert Habeck, the vice chancellor and economic minister, said Germany expected to cut its imports of Russian oil in half by the midsummer and nearly end the imports by end of this year.
The need for Russian coal could be halved in “the coming weeks,” he said. And he estimated that Germany could be free of Russian gas by the middle of 2024, if all goes well.
“We have made intensive efforts in recent weeks, together with all relevant stakeholders, to import less fossil energy from Russia and broaden the supply base,” Mr. Habeck said.
The remarks came on the day when President Biden made a commitment to help the European Union become free of Russian of energy, pledging to secure an extra 15 billion cubic meters of natural gas by the end of this year.
Speaking in Berlin at a news conference after presenting a progress report on German energy security, Mr. Habeck said the shift away from Russian gas was happening at an “insane pace.”
“Every supply contract that is terminated hurts Putin,” he said.
Russian natural gas, which Germany receives through fixed pipelines, will be the hardest to quit and require liquefied natural gas terminals and floating LNG storage tanks. The government is moving quickly to acquire both types of facilities. Germany currently imports 55 percent of its natural gas from Russia.
Germany gets about half its coal from Russia but lately has been buying more supplies from other countries. The need for Russian coal could be phased out by the fall, he said.
Mr. Habeck made the announcement a day after European leaders wrestled over further sanctions on Russia to penalize it for its invasion of Ukraine. While the United States and some Eastern European countries in NATO have been calling for an immediate boycott on Russian fuels, Germany and a number of smaller countries have insisted an energy boycott now would be too costly.
Mr. Habeck underscored the concerns about the impact of an immediate boycott.
“Even if we become more independent of Russian imports, it is too early for an energy embargo at this point in time,” Mr. Habeck said. “The economic and social consequences would still be too serious.”
A number of opposition lawmakers, academics and other public figures in Germany signed an open letter, released Thursday evening, demanding Germany boycott Russian energy. Earlier in the week, Chancellor Olaf Scholz warned German lawmakers that stopping the importation of Russian gas so precipitously could lead to job losses in the hundreds of thousands and a recession.
“We still have a long way to go, and we will only be able to bid farewell to Russian gas with a joint show of strength — the federal government, the states, local authorities, companies and private households together,” Mr. Habeck said.
Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — In another impassioned speech to European Union leaders, President Volodymyr Zelensky of Ukraine called on Hungary to make clear whether it supported Russia or Ukraine in the growing battle over its neighbor.
The leader, who was patched in via video link from his embattled capital, spoke to the 27 European leaders on Thursday. The speech, a copy of which was released Friday, came soon after President Biden left that meeting and was yet another attempt by Mr. Zelensky to maintain momentum among his allies.
“Lithuania stands for us. Latvia stands for us. Estonia stands for us. Poland stands for us. France — Emmanuel, I really believe that you will stand for us,” he said, referring to President Emmanuel Macron of France.
“Germany … a little later,” he added.
But he stopped at Hungary, whose leader, Viktor Orban, faces an election next month and has been caught between his apparent support for Western allies’ positions on sanctions and his close links to Russia and President Vladimir V. Putin.
“Hungary … I want to stop here and be honest. Once and for all. You have to decide for yourself who you are with,” Mr. Zelensky said.
Then, he became personal. “Listen, Viktor, do you know what’s going on in Mariupol?” he said, addressing Mr. Orban directly and referencing the embattled eastern Ukrainian city where brutal Russian attacks have killed hundreds and a blockade has forced residents to flee or hide, often without food or water.
Hungary has resisted some sanctions, especially against Russian energy, but it has not been alone. Germany and other countries are resisting such a move on the grounds that it would hurt European economies disproportionately.
In a video posted to social media on Friday morning, Mr. Orban rejected supporting sanctions on Russian energy.
Given Hungary’s dependence on Russian energy, the prime minister said, “sanctions would mean Hungary’s economy would quickly slow down and stop.”
“This is unacceptable. It is contrary to the interests of Hungarians,” Mr. Orban said.
Benjamin Novak contributed reporting.
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Anton Troianovski
Russia said it was “closely monitoring” the discussion in the West about supplying aircraft and air defense systems to Ukraine. “If this is implemented, we will not leave it unattended,” Maj. Gen. Sergei Rudskoi said. The West’s supplying weapons to Ukraine is “a huge mistake,” he said. “This prolongs the conflict, increases the number of victims and will not be able to influence the outcome of the operation.”
Michael D. Shear
WARSAW — President Biden met with U.S. troops based in Poland on Friday, thanking them for serving as a very visible deterrent to President Vladimir V. Putin of Russia, whose forces invaded Ukraine — on Poland’s border — a month ago.
Mr. Biden has been explicit in his vow that the United States military will not set foot in Ukraine, where they could be drawn into direct conflict with Russian troops and potentially trigger a wider, more dangerous world war between nuclear-armed powers.
But he has also promised that the United States will honor its obligations to defend any NATO country from aggression. Ukraine is not a member of the 30-member European defensive alliance — but Poland is.
Mr. Biden visited about a dozen service members from the 82nd Airborne Division at a barber shop at the G2A Arena near the Rzeszow airport, about 50 miles from the border with Ukraine. He greeted three men sitting in chairs in the front of the room, noting their very short hair and telling them, “You guys must have just gotten your hair cut!”
When one of the service members suggested that the president should finish the haircut, Mr. Biden laughed and said that was the last thing the young man would want.
A few minutes later, Mr. Biden joined a group of service members eating pizza in a cafeteria. He called them “the finest fighting force in the history of the world” and added, “I personally thank you for what you do.” He told a brief story about being in Iraq with his deceased son, Beau Biden, who was a major in the Delaware Army National Guard, and then sat down to eat pizza with them.
In the run-up to the Russian invasion, Mr. Biden sent more than 5,500 additional troops to bolster the military presence on NATO’s eastern flank and to send a message to Mr. Putin that he should not consider any direct military action against a member of the alliance.
At the same time, part of the deployment was intended to help Polish officials prepare for what they expected would be a surge of refugees across the border if Russia made good on its threat to invade.
In fact, the mass migration was larger and happened more quickly that most officials had predicted. Members of the 82nd have spent the last several weeks helping with humanitarian efforts, even as they worked with Polish forces to enhance the country’s defense.
Anton Troianovski
Russia signaled on Friday that it may be reducing its war aims. The Defense Ministry said that the goals of the “first stage of the operation” had been “mainly accomplished,” with Ukraine’s combat power “significantly reduced.” Maj. Gen. Sergei Rudskoi said that Russia would now focus on defeating Ukrainian forces in the eastern Donbas region. While Russia “does not exclude” that its forces will storm major Ukrainian cities such as Kyiv, he said that taking them over was not a primary objective.
Haley Willis and Ainara Tiefenthäler
Video shared on Telegram on Friday, and verified by The New York Times, is the first known visual confirmation of civilians inside a drama theater in Mariupol after it was largely destroyed on March 16. The date the footage was filmed is unclear, but it does show damage inside the building, and dozens of people covered in dust and debris trying to escape. In the commotion, a man can be heard calling for his mother.
In the video, another man can be heard saying that the theater had been struck in its center, but no visual evidence has emerged showing what type of munitions may have been used in the episode or where they may have come from. Ukrainian officials said that the theater was hit by a Russian airstrike, and local officials said that at least 300 people had died in the attack, though it was unclear how they arrived at that estimate.
The theater had been used as a bomb shelter by hundreds of people, and the city has been cut off from water, electricity and communications during the fighting.
The location shown in the video matches images of the theater before it was destroyed, as well as video originally published by the Azov Battalion, a far-right Ukrainian military unit, before the episode that showed people sheltering in the building.
Previously released imagery showed burning and significant damage to the exterior of the theater, but gave no indication of how many people had been inside at the time or whether there were survivors. Ukrainian officials have said that about 130 people were rescued from the theater.
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Michael D. Shear
President Biden will meet with members of the 82nd Airborne Division serving in Rzeszow, Poland, on Friday to thank them for serving in Poland as a deterrent to any Russian aggression against NATO. He had been expected to visit the troops after a briefing on Ukrainian refugees, but President Andrzej Duda of Poland was delayed by trouble with his own plane, and so the schedule has been flipped, officials said. Mr. Biden will visit the troops first, and will then hold the refugee briefing.
Valerie Hopkins
LVIV, Ukraine — A high-profile police commander who helped liberate Mariupol in 2014 after a monthlong occupation by Russian-backed forces has offered to give himself up in exchange for the safe passage of children who remain in the now besieged city.
“Today, many children remain in the completely destroyed city, who, if not saved now, will die in the coming days,” the police commander, Vyacheslav Abroskin, wrote on Facebook. “Time is running out. I appeal to the Russian occupiers — give the opportunity to take the children out of Mariupol. Instead of living children, I offer myself.”
Russian forces are unlikely to take Mr. Abroskin up on his offer, but his post was an attempt to improve the situation in Mariupol, which has grown increasingly dire as many neighborhoods have been taken over by Russian troops. According to the Mariupol City Council, residents are running out of food and water.
“More and more deaths from starvation,” the City Council wrote in a post on Telegram. “More and more people are left without any food supplies. And all attempts to launch a large-scale humanitarian operation to save the people of Mariupol are blocked by the Russian side.”
The local government has estimated that 100,000 to 200,000 people remain in Mariupol and thousands of people have been taken across the nearby border to Russia, many of them against their will.
Mr. Abroskin asked for three days inside the city to find all the children he could and organize their evacuation.
“At the last checkpoint during the return trip with the children, I will surrender,” he wrote. “This is my personal initiative. My life belongs to me alone, and I offer it in exchange for the lives of children who still remain in Mariupol.”
In his post, he reminded readers and the Russian military of his experience as a top leader in the fight against Russian forces. In 2014, pro-Russia separatists backed by Russian troops and military hardware captured parts of the Donetsk and Luhansk regions in eastern Ukraine. For many Ukrainians, Moscow’s recent invasion is a continuation of a conflict that has been going on for years.
“I am included in your sanctions lists,” Mr. Abroskin told Russia. “I’m looking for you. You plotted to assassinate me. Dozens of you were killed, and thousands of your accomplices were detained with my participation.”
Ivan Nechepurenko
In the first update of Russian military casualties in weeks, the country’s Defense Ministry said 1,351 military servicemen had been killed in Ukraine and 3,825 wounded. American and Ukrainian assessments cite much higher figures of Russian losses.
Michael D. Shear
WARSAW — President Biden arrived on Friday afternoon in Rzeszow, Poland — about 50 miles from the border with Ukraine — for a closer look at the human dimensions of what he calls President Vladimir V. Putin’s “war of choice,” which has sent millions of people fleeing indiscriminate shelling across Ukraine.
Mr. Biden is scheduled to receive a briefing on what has become Europe’s largest movement of refugees in decades. That briefing will take place at the Rzeszow airport, which has become a hub for the movement of people out of Ukraine and a logistics center for the delivery of humanitarian and military aid into the country.
On Thursday, Mr. Biden said that the United States would accept up to 100,000 people from Ukraine — a significant increase in the number of refugees that the United States accepts each year but a small fraction of the more than 3.5 million Ukrainians who have left their homes and fled to Poland and elsewhere in Europe.
“Our hearts are open and our arms are open to help the more than three million Ukrainian refugees who have already fled Putin’s onslaught,” Mr. Biden said in remarks at the White House before leaving for Europe. The United States also pledged an additional $1 billion in humanitarian assistance on Thursday to help take care of displaced people.
But until now, Mr. Biden’s view of the refugee situation has been from Washington — far from the daily struggles of those who have been driven from their homes.
Officials said that Mr. Biden would receive a briefing from Samantha Power, the director of U.S.A.I.D., and other humanitarian officials who are working to process the flow of people from Ukraine into Europe. On Saturday, he will visit with refugees who left Ukraine and are temporarily living in Warsaw, the Polish capital.
As recently as Monday, hundreds of Ukrainians were still standing in line at the National Stadium in Warsaw to receive Polish identification numbers.
Friday’s visit to Rzeszow puts Mr. Biden close to Przemysl, the largest crossing point for refugees between Ukraine and Poland. The small city has been transformed in the last several weeks into a huge aid machine. More than 500,000 Ukrainian refugees have passed through the town, mostly women and children, according to the mayor, Wojciech Bakun.
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La fondation Jérôme-Lejeune au chevet des trisomiques
Depuis qu'il a osé critiquer le système financier chinois, le fondateur du géant du commerce électronique Alibaba a disparu sans laisser de trace. De son ascension à sa chute, portrait d'un incroyable patron.
Le Figaro
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VOIX DE FRANCE (5/6) - Chômage, pauvreté… Autrefois bouillonnante d’activité et riche d’emploi, cette ville sidérurgique de Moselle a aujourd’hui d’autant plus de difficultés qu’elle porte, dans sa physionomie comme dans son quotidien, les stigmates très vifs de son industrialisation perdue, révolue.
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VOIX DE FRANCE (4/6) - Comme dans bien des communes de France, la politique d’urbanisme de cette ville historique de l’Ariège conduit à des démolitions et défigurations.
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VOIX DE FRANCE (2/6) - Avec la pandémie, l’essor du télétravail et l’aspiration à une vie au vert, ce village du Perche situé à deux heures de la capitale est devenu une nouvelle banlieue parisienne. Les Franciliens y affluent, aimantés par une politique d’attractivité pour startuppeurs et coworkers. Si l’économie de Bellême est revitalisée, le choc culturel entre les deux mondes irrite parfois les habitants.
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VOIX DE FRANCE (1/6) - Comme tant d’autres en France, ce village aux portes de la Dordogne fait partie des territoires reculés, aux marges des bassins de population, à l’écart de l’emploi et des services publics, au cœur des déserts médicaux. Malgré un fort dynamisme et une résilience qu’il a opérés seul, en attirant médecins et activités, Ayen s’épuise à retrouver âme qui vive.
France24 - Monde
Présidentielle : positive au Covid-19, Valérie Pécresse va faire campagne "à distance"
Publié le : 24/03/2022 - 16:22
FRANCE 24
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Le candidate Les Républicains à l'élection présidentielle a été testée positive, jeudi, au Covid-19 et va par conséquent poursuivre sa campagne "à distance" lors des prochains jours.
Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour Valérie Pécresse. La candidate du parti Les Républicains à l'élection présidentielle a annoncé sur son compte Twitter, jeudi 24 mars, qu'elle avait contracté le Covid-19 et qu'elle poursuivrait sa campagne "à distance".
"Testée positive au Covid, je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires. Toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l'équipe", a-t-elle affirmé.
Testée positive au #COVID je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires. Toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l’équipe.
March 24, 2022Valérie Pécresse, qui a été testée positive jeudi après-midi, devait se rendre à Bordeaux vendredi mais "le meeting sera animé par quelqu'un d'autre", a-t-on indiqué dans son entourage, sans donner plus de précisions. Son déplacement de samedi dans les Bouches-du-Rhône "est annulé", a-t-on ajouté.
>> À lire aussi : "Présidentielle : pour Valérie Pécresse, un premier meeting pour relancer une campagne qui patine"
La candidate LR avait présenté jeudi matin un projet de réforme de la Constitution pour "rétablir l'ordre". Elle avait participé mercredi soir à une émission télévisée avec Marion Maréchal, Fabien Roussel et Adrien Quatennens.
En difficulté dans les sondages – ceux-ci lui accordent entre 10 % et 12 % d'intentions de vote – et lâchée par plusieurs figures de la droite (Jean-Pierre Raffarin, Éric Woerth, Renaud Muselier notamment) ayant apporté leur soutien à Emmanuel Macron, Valérie Pécresse vit une campagne présidentielle difficile. Le temps de la victoire à la primaire LR en décembre et de la dynamique que celle-ci avait engendrée semble désormais bien loin.
Avec AFP
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ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : pour Valérie Pécresse, un premier meeting pour relancer une campagne qui patine
L'Humanité
Recettes. Une grosse légume qui fait les dessous du gratin
ActuEn chemise ou robe de chambre, en purée, en soufflé, rissolée ou sautée... la pomme de terre, toujours prête à toutes les variations, est aussi gourmande et nutritive. Version primeur ou longue conservation, elle garde la frite. Polyvalente, conviviale et indémodable.
Gaëlle BrièreLa pomme de terre est aujourd’hui un incontournable de nos menus. Son origine remonte à environ 8 000 ans, époque à laquelle elle poussait de façon sauvage sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes. Au XVIe siècle, elle traverse l’Atlantique lors du retour des conquistadors espagnols. Sa consommation en Europe demeure alors timide car, par méconnaissance, on la juge toxique. Elle est essentiellement réservée aux animaux, jusqu’à ce qu’un apothicaire, Antoine-Augustin Parmentier, mette en valeur ses qualités, au XVIIIe siècle. On peut donc lui dire merci, car la pomme de terre est un petit bijou nutritif et gustatif qui pousse localement et dont le coût, même s’il a connu une certaine augmentation ces dernières années, ne plombe pas le porte-monnaie.
Féculent riche en glucides complexes, la pomme de terre est rassasiante et source d’énergie. Bien qu’on lui reproche parfois de favoriser la prise de poids, c’est plutôt un mode de cuisson trop riche – à base d’huile, par exemple, si on parle des frites – qui est en cause. Elle constitue par ailleurs un très bon apport en vitamine C, en minéraux (notamment magnésium et fer), ainsi qu’en protéines et fibres. Tous ces petits bonus nutritifs seront encore plus présents et disponibles dans les pommes de terre « primeurs », et si on privilégie une cuisson vapeur.
Nouvelle, d’avril à juillet
Plus ou moins dodues, à la chair ferme ou légèrement farineuse, parmi toutes les variétés de pommes de terre, on peut distinguer deux grandes familles : celles de conservation et les primeurs. Les premières sont disponibles toute l’année, même si la pleine saison s’étend de septembre à mars. Citons par exemple la Bintje ou la Spunta, deux variétés qui s’adapteront très bien à la préparation des frites, d’un ragoût ou encore en purée ou au four (éviter de les faire bouillir, car elles se désagrègent). Variété à chair ferme la plus cultivée en France, la Charlotte offre une très belle tenue à la cuisson et se cuisine ainsi en gratin, à la vapeur, sautée, ou en chips maison. Les pommes de terre primeurs ou nouvelles sont quant à elles plantées en février et récoltées avant pleine maturité, d’avril à juillet. L’idéal est d’en acheter de petites quantités et de les consommer rapidement, car elles ne se conservent pas plus d’une semaine dans le bac du réfrigérateur. Elles sont délicieuses juste rissolées avec leur peau, comme la pomme de terre de Noirmoutier ou celle de l’île de Ré, la seule à bénéficier d’une AOC. Cuisiner les pommes de terre ouvre un incroyable champ de créativité et de goûts. Elles apportent du liant aux soupes et se retrouvent dans d’innombrables plats traditionnels ou régionaux (gratin dauphinois, aligot, hachis parmentier, raclette, etc.). On les adore également tièdes, dans des salades à base de poisson émietté avec des câpres, de l’huile d’olive et de la fleur de sel. Enfin, la chair noir-violet de la pomme de terre Vitelotte et son parfum un peu sucré apporteront un brin d’originalité à vos assiettes.
Salade tiède de pommes de terre primeurs aux algues
Ingrédients pour 4 personnes : 1 kg de pommes de terre primeurs, 1 oignon de Roscoff émincé, 5 cl d’huile d’olive, 1 citron (jus et zeste), 1 gousse d’ail rosé écrasée, 2 cuillères à soupe d’algues déshydratées en paillettes (dulse, wakamé, nori, laitue de mer, disponibles en boutique bio ou sur greenweez.com), 1 petit bouquet de persil plat ciselé, Sel et poivre du moulinPréparation : 25 minutesDifficulté : facile
- Brosser délicatement les pommes de terre, ne pas les éplucher et les couper en deux ou en quatre, selon leur taille. Les mettre dans une casserole, ajouter une pincée de sel et couvrir d’une grande quantité d’eau.
- Porter à ébullition et cuire 10 minutes jusqu’à ce qu’elles soient juste tendres. Ne pas trop les cuire, sinon elles deviendront trop molles. Égoutter et laisser refroidir quelques instants.
- Pendant la cuisson des pommes de terre, préparer l’assaisonnement dans un petit bol. Mélanger dans un bol l’huile d’olive, l’ail, les paillettes d’algues, le zeste et le jus du citron. Saler et poivrer au goût.
- Mettre les pommes de terre chaudes dans un plat, puis ajouter l’oignon émincé, le persil. Arroser de vinaigrette et mélanger délicatement. Saler si besoin.
- Le plat est meilleur s’il est dégusté tiède. Toutefois, on peut aussi le confectionner à l’avance et laisser refroidir à température ambiante avant de servir. Voici quelques idées de variantes : ajouter des câpres, des morceaux de poisson fumé, une cuillerée de moutarde et, à la place du persil, essayer le romarin, la coriandre ou l’aneth ciselés. Faire également une salade de Primaline aux algues et curcuma, lieu jaune fumé avec du vinaigre de cidre.
Accords parfaits
Artisanal. Saké français
Fabriqué à partir de riz et de koji (un ferment), le saké est un alcool brassé au Japon depuis 2000 ans. Avec une teneur en alcool similaire à celle du vin (entre 13 et 15 %), il accompagne les repas de l’apéritif au dessert et étonne par la délicatesse de ses saveurs. Formé au Japon, Wakaze a adapté les techniques de brassage aux conditions françaises et élabore un saké au cœur de la région parisienne à base de riz cultivé en Camargue et d’une levure biologique qui apporte des notes fruitées, florales et minérales.Nigori Saké, 19,50 euros.
Belles cuvées. Foire aux vins de printempsActeur incontournable des vins de nouvelle génération, le Petit Ballon célèbre le retour des beaux jours lors d’une foire aux vins du 23 mars au 19 avril. On pourra dénicher en ligne, et à prix avantageux, une sélection de blancs frais et fruités ou de rouges, dont ce Métaphysique des cuves de la vigneronne Julie Karsten. Un très joli côtes-du-rhône gourmand et généreux, issu d’un assemblage grenache-syrah-cinsault. Le domaine est mené dans le respect de l’environnement pour des vignes joyeuses et des vins vivants.Métaphysique des cuves, 9,50 euros, au lieu de 11,50 euros.
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Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »
France24 - Monde
Présidentielle 2017 : poursuites aggravées pour l'association prestataire de Mélenchon
Publié le : 24/03/2022 - 12:45
FRANCE 24
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L'association L'Ère du peuple, prestataire de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a été mise en examen notamment pour "escroquerie aggravée" le 3 février dans l'enquête sur les comptes de campagne du candidat LFI.
À moins de trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle (10 avril), l'association L'Ère du peuple, prestataire de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, voit sa mise en examen aggravée dans l'enquête sur les comptes de campagne du candidat de La France insoumise (LFI), a révélé, mercredi 23 mars, le média en ligne Mediapart.
Dans ce dossier, les juges d'instruction se penchent depuis 2018 sur l'utilisation des fonds publics par l'équipe du candidat LFI pour sa campagne du précédent scrutin présidentiel.
L'Ère du peuple, une association à but non lucratif fondée en 2015 par des fidèles de Jean-Luc Mélenchon afin d'assurer notamment la logistique de ses meetings, avait facturé 440 027 euros au candidat pour des locations de salles ou de matériel informatique et des prestations intellectuelles de ses quatre salariés. Parmi ces derniers, on compte les députés Bastien Lachaud, déjà mis en examen, et Mathilde Panot.
>> À lire : Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour
La Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) avait relevé une différence de 152 688 euros entre les salaires versés aux députés et les montants facturés pour leurs prestations au mandataire. Selon Mediapart, cela a permis à l'association de dégager une marge de 66 % et 59 % concernant les deux députés.
Le 29 mars 2021, les juges d'instruction avaient choisi d'accorder à l'association le statut plus favorable de témoin assisté pour les principales infractions de l'enquête portant sur des soupçons d'escroquerie et de surfacturations, ne mettant en examen l'association que pour "prêt illicite de main-d'œuvre".
"Le dossier accouche d'une souris", s'était réjoui auprès de l'AFP Manuel Bompard, l'ex-directeur de cette campagne.
Fausses factures
Mais selon une source judiciaire contactée mercredi et confirmant les informations de Mediapart, les juges ont aggravé le 3 février les poursuites à l'issue d'un interrogatoire, prononçant la mise en examen de l'association pour "escroquerie et tentative d'escroquerie aggravée" et "faux et usage de faux".
Depuis le printemps 2021, de nouvelles auditions ont révélé que des missions facturées par L'Ère du peuple étaient en réalité réalisées par d'autres prestataires, selon Mediapart. L'association de Bernard Pignerol aurait alors émis de fausses factures pour justifier les frais.
Contactés par l'AFP, ni Bernard Pignerol, président de L'Ère du peuple, ni Me Mathieu Croizet, son avocat, n'étaient disponibles pour réagir. Auprès de Mediapart, le conseiller d'État Pignerol a estimé que ces nouvelles mises en causes sont "la preuve d'une instruction à charge".
>> À voir : Alexis Corbière : "Je crois que la présence de Jean-Luc Mélenchon au second tour est possible"
Elles viennent "uniquement corriger une incohérence juridique voire une faute procédurale. Il était absurde de mettre en examen un salarié pour 'escroquerie' et 'faux' sans que l'association qui l'embauchait soit inquiétée pour les mêmes chefs d'inculpation", a développé Bernard Pignerol.
Le 22 septembre, en effet, soit six mois après la première mise en cause de L'Ère du peuple, le député LFI Bastien Lachaud, qui était alors salarié en tant que trésorier de l'association, avait été mis en examen principalement pour "prêt illicite de main-d'œuvre, faux, escroquerie et tentative d’escroquerie".
Jean-Luc Mélenchon conteste toute infraction
Bastien Lachaud, comme les trois autres employés, dont Mathilde Panot, aurait dû être rémunéré par la campagne du candidat ou le parti et non par le prestataire, estime le juge d'instruction en charge du dossier. Mathilde Panot et Bastien Lachaud, devenus députés ensuite, étaient en même temps membres de l'équipe de campagne.
Les juges d'instruction ont également mis en examen le 29 avril Marie-Pierre Oprandi, mandataire financière du candidat Mélenchon, pour "prêt illicite de main-d'œuvre" et "usage de faux".
Candidat à la présidentielle 2022, Jean-Luc Mélenchon conteste toute infraction, dans cette enquête et dans la seconde information judiciaire, toujours en cours, concernant l'emploi des assistants parlementaires de LFI au Parlement européen. Après la révélation de la mise en examen du député Lachaud, il avait dénoncé une "manipulation" pour "pourrir (sa) campagne".
Selon le site d'investigation en ligne, les enquêteurs s'intéressent aussi aux factures émises par d'autres structures dirigées par des proches de LFI, dont le total surfacturé approcherait un million d'euros.
Parmi elles figure la société de conseil Mediascop, dirigée par Sophia Chikirou, proche du chef du parti et sa directrice de communication lors de la campagne de 2017. Elle avait été entendue en audition libre fin 2018 par la police anticorruption (OCLCIFF), chargée des investigations.
Cette nouvelle étape procédurale pourrait suggérer d'autres auditions prochaines de responsables LFI.
Avec AFP
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Découverte. La « cabane à lapins » d’Émile Zola
ActuAprès dix ans de travaux, la maison ayant appartenu à l’auteur de « l’Assommoir », à Médan (Yvelines), a rouvert ses portes. Cette résidence un brin hétéroclite, qui s’est agrandie au fil des succès de l’écrivain, est désormais complétée par un musée consacré à l’affaire Dreyfus.
Sabine JeanninC’est un charmant village de quelques rues et sentes, entre le coteau et la Seine, où le poète Ronsard se promena bien avant Zola, Cézanne ou Maeterlinck. Bourg de grande banlieue et pourtant déjà campagnard, Médan semble immuable, même si sa population s’est multipliée par huit depuis la fin du XIXe siècle.
On se demande comment Émile Zola, cet historien de la société si impliqué dans la vie de son époque, a bien pu se retrancher huit mois de l’année dans le calme de ce bourg, de 1878 à 1902. Il chante pourtant les louanges de cette tranquillité à Gustave Flaubert lorsqu’il lui annonce, dans sa lettre du 9 août 1878, avoir déniché « une cabane à lapins, dans un trou charmant entre Poissy et Triel, au bord de la Seine (…) ; cet asile champêtre (…) a le mérite d’être loin de toute station et de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage. Je suis seul, absolument seul ; depuis un mois, je n’ai pas vu une face humaine ».
Le lieu "a le mérite de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage" Émile Zola
Achetée avec les droits d’auteur de « l’Assommoir », ladite masure ne ressemblait pas à la propriété que l’on peut aujourd’hui visiter. Elle ne comprenait alors que la partie centrale, ouvrant sur un jardin bordé par la ligne des Chemins de fer de l’Ouest.
Avec le temps, le bâtiment va prendre de l’ampleur et une silhouette quelque peu hétéroclite : une grande tour carrée, appelée la tour Nana, puis une tour hexagonale, baptisée Germinal, financées par le succès des romans éponymes, viennent encadrer la maisonnette d’origine.
Puis, pour loger ses amis, l’écrivain construit un pavillon (dénommé Charpentier, du nom de son éditeur), agrandit le jardin, plante une allée de tilleuls au bout de laquelle il fait bâtir une ferme, installe des serres, un potager, achète une parcelle de l’île de Médan (île de Platais), juste en face de son jardin, sur laquelle il fait remonter un kiosque norvégien rescapé de l’Exposition universelle de 1878, détruit en 1933.
Un esprit cosmopolite
À Médan, Zola profite de la campagne. Il canote avec ses amis sur la Seine, part en promenade sur les bords du fleuve avec son chien Pinpin, pratique le cyclisme avec sa femme, Alexandrine.
C’est également à bicyclette qu’il rejoint son deuxième foyer, chez Jeanne Rozerot et les deux enfants qu’elle lui a donnés, à Triel-sur-Seine, à l’orée de la forêt de l’Hautil (allez y faire un tour, elle est magnifique), puis plus tard à Verneuil-sur-Seine.
Ici, on peut voir encore la maison de Jeanne dans le tournant de la rue Bazincourt. Le jardin d’autrefois, où les enfants jouaient, a été transformé en allée privée (allée Jeanne-Rozerot). Malheureusement, le trajet entre Médan et Verneuil, bucolique il y a cent vingt ans, passe aujourd’hui par des artères que la circulation automobile rend peu agréables à parcourir à vélo…
L’intérieur de la maison Zola rend compte de l’esprit cosmopolite de l’écrivain, de son goût du mélange, qui puise à toutes les cultures et à toutes les époques : cheminée Renaissance et objets décoratifs asiatiques dans le cabinet de travail, carreaux de Delft, cuirs de Cordoue et vitraux médiévaux dans la salle à manger, vitraux Art nouveau dans le salon-billard, obsession du confort moderne (calorifère dans la salle de bains), boiseries dans la lingerie à l’étage de la tour Germinal, où le cœur de l’écrivain chavira en croisant le regard de la tendre Jeanne, lingère employée par Mme Zola…
En haut de la tour Nana se trouve l’antre de Zola, où nul ne pouvait pénétrer hormis le chien Pinpin. Son immense cabinet de travail, pareil à un atelier d’artiste, éclaboussé de lumière, ouvre par une large baie, sur le parc et la Seine.
Éveil de la conscience ouvrière
Assis à ce bureau, l’écrivain poursuit la saga des Rougon-Macquart, dont « Germinal ». Il fait jaillir sur le papier les dures conditions de travail, l’éveil de la conscience ouvrière, la sourde révolte qui gronde. Pour nourrir ce livre, Zola s’était rendu fin février 1884 dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Il visite les corons d’Anzin et de Bruay, descend dans les profondeurs de la fosse Renard.
Le 2 mars, jour où il quitte le bassin minier, commence la grève des mineurs d’Anzin, longue de cinquante-six jours, qui prendra fin aux conditions imposées par la Compagnie. Le 2 avril, en pleine grève, Zola rédige la première page de « Germinal »… Les mineurs de Denain n’oublieront jamais l’écrivain et, en 1902, accompagneront son cortège funéraire en scandant : « Germinal ! Germinal ! »
En quittant Médan, alors que s’allument les premières étoiles, on repense à la lettre où Zola explique à Alexandrine sa décision de lancer son combat en faveur de Dreyfus : « J’ai la certitude intérieure qu’une fois encore, je vais à mon étoile. »
La cause d’Alfred Dreyfus, douze années de combat judiciaire
Le musée Dreyfus rend hommage au combat d’un homme, officier courageux et intègre, victime d’un complot qui le conduisit au bagne de l’île du Diable (Guyane). Capitaine de l’armée française, Alfred Dreyfus (1855-1935) fut injustement condamné pour espionnage pour le compte des Allemands, en 1894. Absence de preuves, mensonges, faux témoignages, parjures : l’affaire, qui dura douze ans, jusqu’à la réhabilitation du capitaine, et lia les destins d’Alfred Dreyfus et d’Émile Zola, fut une nauséeuse machination aux relents antisémites. Installé sur deux étages dans une dépendance de la maison Zola, le nouveau musée se veut un lieu de réflexion sur le droit, la justice, la tolérance, et interroge le rôle des médias, le fonctionnement de la justice ainsi que la place des intellectuels dans la société.
Découverteémile zolayvelines Le Monde
Le Monde passe à table
GastronomieLes chefs Vins & autres plaisirs liquidesVignobles & vigneronsLes recettesLes bonnes adressesLes sélectionsTechniques & basiques Article réservé à nos abonnés Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude
Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »
Article réservé à nos abonnés Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal
Resto : Le Maquis a déjà ses partisans
Édition du jour
Daté du samedi 26 mars
Lire le journal numérique Enquête Article réservé à nos abonnés La filière du vin salue le quinquennat d’Emmanuel Macron
De toute la Ve République, il est le président qui aura le plus soutenu le savoir-faire et la production viticoles français. Allant jusqu’à intégrer des professionnels du secteur à son plan de santé publique Priorité prévention.
Publié aujourd’hui à 18h15 Ophélie Neiman
Sélection Article réservé à nos abonnés Les rouges de la côte de Nuits, la sélection du « Monde »
La production est faible, la demande forte. Les vins sont rares et chers, et jouissent d’un prestige inégalé. Laure Gasparotto et Ophélie Neiman ont néanmoins pu rassembler une sélection de beaux pinots noirs à tous les prix et encore disponibles à la vente.
Publié aujourd’hui à 18h00 Laure Gasparotto Ophélie Neiman
Témoignages Lucile Leclair : « J’ai eu très vite cette certitude que l’on “vote avec sa fourchette” »
Journaliste et autrice, Lucile Leclair s’intéresse à l’agriculture et aux paysans. Elle s’est penchée, pour son dernier ouvrage « Hold-up sur la terre », sur l’accaparement des terres agricoles en France.
Publié hier à 17h30, mis à jour hier à 18h19 Camille Labro
Reportage Article réservé à nos abonnés Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022
Deux nouveaux trois-étoiles, Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, six nouveaux deux-étoiles, 87 étoiles vertes, 41 primo-accédants au classement ont été distingués pour la cuvée 2022 du Michelin, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Cognac, en Charente.
Publié le 22 mars 2022 à 18h21 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 10h16 Elvire von Bardeleben
Brève Guide Michelin 2022 : la sélection intégrale des nouveaux établissements étoilés
Publié le 22 mars 2022 à 18h20 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 18h23 Le Monde
Chronique Article réservé à nos abonnés Raisin le plus courant du Bordelais, le merlot est en surchauffe
Cépage le plus planté en France, très populaire à travers le monde, ce raisin noir est le compagnon de toutes les occasions simples. Mais son avenir n’est pas à la fête, réchauffement oblige.
Publié le 20 mars 2022 à 12h00 Ophélie Neiman
Fiche La mandarine, un produit, deux possibilités
Ce fruit de bouche s’épluche aisément et se mange tel quel. Fraîche et hachée, son écorce agrémente salades de fruits, volailles, poissons…
Publié le 19 mars 2022 à 11h00 Camille Labro
Fiche La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot
Fils d’un boulanger et d’une passionnée des légumes, Julien Cantenot, qui organise des ateliers autour du pain, a fait de la tarte salée l’un de ses emblèmes.
Publié le 17 mars 2022 à 17h30 Camille Labro
Critique Resto : Kokoro, c’est dans la poche
La petite table parisienne lancée en 2013 par Sakura Mori et Frédéric Charrier, tous deux passés par L’Arpège d’Alain Passard, propose une expérience hors du commun, mêlant avec habileté les saveurs et les textures. Et sans prétention.
Publié le 17 mars 2022 à 17h00 Marie Aline
Sélection Article réservé à nos abonnés Cinq bonnes adresses pour déguster fermenté
Piment vert fermenté, miso fumé, asperges blanches en bocal… La fermentation s’invite depuis quelques années sur les tables parisiennes et de province. De quoi surprendre ses papilles sans forcément dépenser une fortune.
Publié le 17 mars 2022 à 15h00 Léo Pajon
Enquête Article réservé à nos abonnés Passion fermentation, ou la confrérie du bocal
Plonger dans la saumure carottes et choux, fabriquer son propre miso… Dopée par le confinement et le souci anti-gaspi, la technique de la lacto-fermentation séduit une communauté d’amateurs et de chefs étoilés, qui partagent leurs découvertes gustatives
Publié le 17 mars 2022 à 00h02 - Mis à jour le 23 mars 2022 à 19h41 Léo Pajon
Portrait La cantine rasta de Coralie Jouhier et Daqui Gomis
Chez Jah Jah, dans le 10e arrondissement de Paris, le jeune couple sert une cuisine végétale qui puise dans le répertoire culinaire de leurs origines afro-caribéennes.
Publié le 16 mars 2022 à 17h00 Léo Bourdin
Le sando ne fera-t-il qu’une bouchée du sandwich ?
Ce mets japonais, encore confidentiel il y a deux ans, se diffuse désormais sur l’ensemble du territoire français, en format salé ou sucré.
Publié le 15 mars 2022 à 18h00 Elvire von Bardeleben
Sélection Article réservé à nos abonnés Flan, savon, ex-libris, papier peint, sabots, verre soufflé : des retours remarqués
Que ces interrogations vous taraudent ou qu’elles ne vous aient jamais effleuré l’esprit, elles sont l’occasion de découvrir ce qui, en matière de mode, décoration, design, parfum, gastronomie ou voyage nous inspire, séduit, interpelle. Les réponses, forcément subjectives, dessinent ce qui fait « Le Goût de M ».
Publié le 14 mars 2022 à 20h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h57 Sophie Abriat, Marie Godfrain, Sabine Maida et Litza Georgopoulos
Portrait Charlotte, Valentin et Julie de Sousa, une autre façon de parler champagne
A la tête de la communication de la maison familiale pionnière dans les vins biologiques, Charlotte de Sousa étend son savoir-faire au public des malentendants en leur organisant des visites spécifiques et en publiant des vidéos traduites en langue des signes.
Publié le 14 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 10h54 Laure Gasparotto
Article réservé à nos abonnés Vapoter, est-ce déguster ?
Arôme banane, earl grey, pop-corn… Mi-cuisiniers, mi-parfumeurs, les fabricants de liquides pour cigarettes électroniques jouent avec des saveurs de plus en plus complexes.
Publié le 13 mars 2022 à 12h00 Léo Bourdin
Fiche La râpe Microplane, une invention accidentelle
Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.
Publié le 12 mars 2022 à 10h00 Léo Bourdin
Ephemera, le premier resto sous l’eau (ou presque)
Des dauphins qui défilent sur écrans géants, tandis que résonne en fond sonore le chant des baleines… Le premier restaurant immersif de France vient de poser son décorum marin à Paris pour dix-huit mois. Une drôle d’expérience… mais des assiettes inventives.
Publié le 11 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 mars 2022 à 05h51 Léo Pajon
Portrait William Ledeuil, passeur de saveurs
Tel un père bienveillant, le chef étoilé continue de transmettre aux nombreux talents qu’il a vus éclore ces codes qui font sa marque de fabrique : « Le sens de l’approvisionnement, l’exigence du produit, du travail bien fait – et ce petit coup de punch qui revient dans les assaisonnements. »
Publié le 11 mars 2022 à 16h39 Léo Bourdin
Sélection Article réservé à nos abonnés Lasagnes du jardin, bolo écolo, à la carbonara… tous les goûts sont dans les pâtes
Mets populaire par excellence, les pâtes sont ce grand basique que chacun, de l’étudiant fauché au parent débordé, peut agrémenter avec les moyens du bord. Comme ces classiques absolus, revisités par la journaliste culinaire Camille Labro.
Publié le 11 mars 2022 à 00h32 - Mis à jour le 12 mars 2022 à 12h16 Camille Labro
Entretien Article réservé à nos abonnés Jacky Ribault : « Je suis plus utile ici, à Noisy-le-Grand, que dans les quartiers bobos de Paris »
Déjà à la tête de deux belles tables, à Paris et à Vincennes, le chef étoilé Jacky Ribault a créé une brasserie moderne à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une démarche relevant du défi, dans le désert gastronomique que représente le département.
Publié le 10 mars 2022 à 17h30 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 11h15 Léo Pajon
Témoignages André Tan : « Dans notre culture, la table est l’un des seuls endroits où l’on se retrouve et où l’on peut exprimer ses sentiments »
Avec son groupe Mamahuhu, André Tan a ouvert plusieurs restaurants asiatiques innovants à Paris. Celui qui a grandi dans les odeurs de cuisine garde de son enfance un plat favori, le gua bao, petit bun vapeur à garnir.
Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro
Fiche Le gua bao : la recette d’André Tan
Le cofondateur de Mamahuhu a grandi dans les odeurs de cuisine du restaurant familial et garde de son enfance son plat favori, un petit bun vapeur à garnir.
Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro
Critique Resto : Au Brigand, à Lille, volupté et convivialité ch’ti
Bistronomie et mixologie se sont invitées dans ce lumineux restaurant Lillois, tenu par Florine Verhellen et son compagnon, Frédéric Le Bordays.
Publié le 10 mars 2022 à 17h00 Marie Aline
Portrait Article réservé à nos abonnés Les Berthillon, depuis l’an de glace 1954
C’est le glacier le plus célèbre de Paris. Les touristes du monde entier s’y pressent pour déguster ses sorbets et autres gourmandises préparés sur place. Une aventure au délicieux parfum d’antan, débutée dans les années 1950, sur l’île Saint-Louis.
Publié le 10 mars 2022 à 00h46 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 04h31 Clément Ghys
Sélection Article réservé à nos abonnés La crème de la crème ! Notre sélection des 15 meilleurs millefeuille
Qu’ils se la jouent alcoolisés au kirsch, aromatisés à la vanille de Madagascar, crémeux au beurre salé ou croustillant sous la dent, ces millefeuille vous taperont dans l’œil.
Publié le 08 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 09 mars 2022 à 15h13 Gilbert Pytel
Chronique Article réservé à nos abonnés Pommard ou pomerol ? Face-à-face entre vins rouges de Bourgogne et de Bordeaux
Ils se ressemblent à l’oreille, au prestige, pas tout à fait en bouche. Ne confondez plus pommard et pomerol.
Publié le 06 mars 2022 à 00h30 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h37 Ophélie Neiman
Fiche La patate douce, un produit, deux possibilités
Originaire d’Amérique tropicale, cette plante rampante et grimpante se consomme pour ses feuilles, comparables à des pousses d’épinard, ou à ses tubercules, bouillies, rôties, ou frites.
Publié le 05 mars 2022 à 11h15 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h55 Camille Labro
Témoignages Nathalie Rykiel : « J’aime la cuisine simple, je ne pèse pas, je ne mesure pas, c’est à l’inspiration et c’est à chaque fois différent ! »
Désormais autrice, la fille de la créatrice Sonia Rykiel, avec qui elle a longtemps travaillé, évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre.
Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro
Fiche Compote de saison : la recette de Nathalie Rykiel
La fille de la créatrice Sonia Rykiel évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre. A l’image de ses compotes.
Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro
Critique Resto : à Paris, +400° Laboratorio, temple de la margherita
Après les pizzerias Popine et Bijou, le pizzaiolo de compétition Gennaro Nasti ouvre une nouvelle adresse dans le 11e arrondissement de Paris.
Publié le 03 mars 2022 à 17h00 Marie Aline
Enquête Article réservé à nos abonnés Jeunes chefs, pasta et sushis : les palaces parisiens se dévergondent
Avec moins de touristes internationaux qui franchissent leurs portes, ces hôtels ultra-luxe doivent séduire une clientèle plus locale. Finie la haute gastronomie guindée. Place à des restaurants où l’ambiance est à la décontraction et la cuisine à la fusion.
Publié le 03 mars 2022 à 00h56 - Mis à jour le 04 mars 2022 à 14h15 Elvire von Bardeleben
Le vin blanc de Gigondas se récoltera aux prochaines vendanges
Alors qu’elle a fêté ses 50 ans pour ses rouges et ses rosés, l’appellation bâtie autour du village du Vaucluse se déclinera aussi en blanc à partir du millésime 2022.
Publié le 27 février 2022 à 19h15 - Mis à jour le 28 février 2022 à 14h56 Laure Gasparotto
Entretien Article réservé à nos abonnés Reda Kateb : « Le vin est comme un océan et moi, je reste dans un petit coin en baignade surveillée »
L’acteur est à l’affiche des « Promesses », avec Isabelle Huppert, un long-métrage qui explore les ressorts de la politique, en pleine campagne présidentielle. Sans se targuer d’être un spécialiste, il évoque volontiers son rapport au vin, fait de souvenirs et de coups de cœur.
Publié le 27 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h09 Rémi Barroux
Reportage Article réservé à nos abonnés Vins du Rhône : la création du saint-andéol, une appellation à la longue maturation
Il a fallu quasi vingt ans pour que les vignerons ardéchois de quatre communes puissent ajouter la dénomination locale « saint-andéol » sur l’étiquette de leurs côtes-du-rhône-villages rouges.
Publié le 27 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h38 Rémi Barroux
Chronique Article réservé à nos abonnés Les toquades de l’époque : éloge de l’œuf mayo
Monument protéiné de la cuisine de comptoir, cette entrée figure à la cinquième place du classement mondial des plats les plus commandés sur Deliveroo. Cocorico !
Publié le 27 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h08 Léo Bourdin
Enquête De la fraîcheur en bouteille, la quête des vignerons du Rhône sud
Confrontés à des étés plus chauds, les producteurs sont mis au défi de maîtriser le degré d’alcool de leurs vins.
Publié le 26 février 2022 à 18h15 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 10h47 Laure Gasparotto
Portrait Article réservé à nos abonnés Vignerons en Rhône méridional ou l’art de la fraîcheur en pays chaud
Trois domaines, trois appellations de la région viticole – gigondas, vacqueyras et costières-de-nîmes. Et un même souci porté à la précision de leurs cuvées.
Publié le 26 février 2022 à 18h00 Laure Gasparotto Rémi Barroux Stéphane Davet
Fiche Le moule à falafel, promesse de boulettes parfaites
Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.
Publié le 26 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h06 Léo Bourdin
Sélection Article réservé à nos abonnés Les rouges du Rhône méridional, la sélection du « Monde »
Parmi 330 références dégustées, Laure Gasparotto en a retenu 79 issues de 22 appellations différentes. Une belle palette pour découvrir toutes les nuances de rouges, de Grignan au nord à Nîmes au sud, du mont Ventoux à l’est au duché d’Uzès à l’ouest.
Publié le 25 février 2022 à 18h15 Laure Gasparotto
Podcast Mory Sacko : « Le plus beau compliment, c’est de me dire que ma cuisine est intelligente »
L’ancien candidat de « Top Chef », à la tête du restaurant Mosuke, à Paris, est l’invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.
Publié le 25 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h51 M le magazine du Monde
Reportage Article réservé à nos abonnés « Des gens me font confiance pour leur fournir un bel alcool avec leur récolte » : ces distillateurs qui ravivent leur métier
Ils ne sont plus que 800 bouilleurs ambulants en France, qui transforment en eau-de-vie les fruits des particuliers. Une nouvelle génération tente de redynamiser cette activité traditionnelle des campagnes, aidés par une clientèle de néoruraux.
Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h50 Jordan Pouille
Enquête Article réservé à nos abonnés Les vignobles du Rhône méridional affichent un dynamisme conquérant
Loin de s’endormir sur ses sarments, la région viticole ne cesse d’innover et peut s’enorgueillir d’avoir vu naître plusieurs appellations dans les vingt dernières années. Une reconnaissance qui, à son tour, entraîne une montée en gamme et ouvre de nouveaux débouchés.
Publié le 24 février 2022 à 17h30 Ophélie Neiman
Fiche Les pancakes taïwanais : la recette d’Alice Tuyet
De l’eau, de la farine et de l’huile… Assemblés avec soin ensemble, ces ingrédients deviennent des pancakes ronds et feuilletés. Encore meilleurs accompagnés d’une sauce au soja et au gingembre.
Publié le 24 février 2022 à 17h30 Camille Labro
Témoignages Alice Tuyet, restauratrice : « J’ai appris le langage des légumes en même temps que l’allemand »
Après un blog puis un podcast culinaires, Alice Tuyet a ouvert Plan D, sa première adresse parisienne de street food. A Zurich, en Suisse, où elle a vécu trois ans, elle avait commencé à réfléchir à une cuisine de plus en plus végétale.
Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Camille Labro
Critique Resto : Bouillon ou les plaisirs de la chair
A Marseille, la jeune cheffe et bouchère Auregan Dean, 26 ans, vient d’ouvrir à toute allure ce nouvel établissement pour carnivores gourmets et décomplexés.
Publié le 24 février 2022 à 17h00 Marie Aline
Reportage Article réservé à nos abonnés Le sursaut de la grenouille française
Alors que la plupart des batraciens consommés en France sont importés, Patrice François, poissonnier dans la Drôme, a créé le premier élevage de grenouilles d’Europe. Et le raniculteur fournit les tables les plus prestigieuses de l’Hexagone.
Publié le 24 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Margherita Nasi
Chronique Article réservé à nos abonnés Cinq idées reçues sur le tonneau
Pour être bien élevé, un vin doit-il forcément passer par la case barrique ? Age, volume, essence… tout compte, fût-ce pour la beauté de l’art
Publié le 20 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h56 Ophélie Neiman
Fiche Le kiwi, un produit, deux possibilités
Mûr à point, ce fruit se mange coupé en deux et à la petite cuillère. Mixé, il se transforme en un jus tonique.
Publié le 19 février 2022 à 11h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h54 Camille Labro
Décryptages L’Australie chante les louanges de sa gastronomie
L’ambassade d’Australie met les petits plats dans les grands pour promouvoir sa cuisine. Mais existe-t-elle vraiment ?
Publié le 18 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 23 février 2022 à 11h02 Léo Pajon
Sélection Article réservé à nos abonnés Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités
En salade ou en aromate, frais ou en condiment, en accompagnement ou en plat principal : « M Le magazine du Monde » propose de décliner en cuisine ces ingrédients simples et faciles à trouver.
Publié le 18 février 2022 à 00h06 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro
Critique Resto : Le Mezquité pimente le Pas-de-Calais
Julien Szyndler et son épouse, Laura Flores Szyndler, mêlent les influences nordistes et mexicaines dans leur restaurant du Touquet qui fait la part belle à la souris d’agneau autant qu’au mezcal. Le tout dans le respect de méthodes de cuisson ancestrales.
Publié le 17 février 2022 à 17h30 Marie Aline
Reportage Article réservé à nos abonnés Les poissons de Loire, ces chairs méconnues
Rouelle de silure cuite à la vapeur anisée d’agastache, alose grillée en pavé accompagnée de beurre de coques, filets d’aspe saumurés servis mi-cuits… la cuisine des poissons d’eau douce, longtemps délaissée, se réinvente sur les bords du « fleuve royal ».
Publié le 17 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 14 mars 2022 à 10h36 Stéphane Davet
Fiche Les crêpes beurre-sucre : la recette d’Hélène Pietrini
Quand elle était enfant, la directrice générale de La Liste adorait consommer des crêpes au marché des Lices, à Rennes. Aujourd’hui, elle aime les préparer dans toute leur simplicité.
Publié le 17 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro
Témoignages Hélène Pietrini : « L’obsession du bien-manger a été ma colonne vertébrale éducative »
Originaire de Bretagne, la directrice générale de La Liste, une application qui sélectionne les meilleurs restaurants à travers le monde, a grandi dans une famille férue de bons plats et de gastronomie.
Publié le 17 février 2022 à 17h00 Camille Labro
Sélection Article réservé à nos abonnés Chaud devant ! Trois recettes pour une Saint-Valentin l’eau à la bouche
Pour conquérir l’être convoité, entretenir la flamme de votre bien-aimé ou juste pour prolonger la soirée… notre sélection de trois secrets de chef, révélés par Victoire Loup, journaliste gastronomique.
Publié le 14 février 2022 à 00h25 Léo Pajon
Chronique Article réservé à nos abonnés Les plats en trompe-l’œil, la grande illusion en cuisine
Mâcher une éponge, picorer dans un cendrier, croquer une fleur… Certains chefs mettent leur virtuosité au service de mets faussement immangeables ou confondants de réalisme. Quand d’autres ont trouvé d’ingénieux moyens de nous faire avaler, à notre insu, du céleri-rave.
Publié le 13 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 14 février 2022 à 12h13 Stéphanie Noblet
Chronique Le moulin à légumes, l’ennemi juré des grumeaux
Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.
Publié le 12 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h43 Léo Bourdin
Enquête Article réservé à nos abonnés « Le Thermomix, j’en parle tout le temps » : comment les robots-cuiseurs ont envahi les foyers français
C’est une communauté de passionnés qui se décline plutôt au féminin. Elles disent que leur robot cuiseur, quelle qu’en soit la marque, les a libérées. Et vantent les mérites de cet aide ménager qui a envahi un foyer français sur six.
Publié le 11 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 15h25 Pascale Krémer
Témoignages Guillaume Chupeau : « Il y a beaucoup de belles vues dans le monde et pas assez de restaurants pour en profiter »
Ancien publicitaire, Guillaume Chupeau a créé Ventrus, un restaurant itinérant et écoresponsable, où l’on mange en profitant des plus beaux panoramas. Le plat de toujours de ce bon vivant : le porc aux oignons brûlés de sa mère.
Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro
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Mondial-2022 : un but gag offre la victoire à la Tunisie contre le Mali... Suivez en direct les matches aller du 3e tour
Publié le : 25/03/2022 - 14:57Modifié le : 25/03/2022 - 20:11
Romain HOUEIX
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Dix équipes s'affrontent dès ce vendredi lors des barrages de la zone Afrique. Au menu : des affiches spectaculaires, comme la revanche de la dernière finale de la CAN entre la Sénégal et l'Égypte, ou encore un choc entre la Tunisie et le Mali. Suivez la journée sur France24.com
Le sprint final vers le Qatar et le Mondial-2022 est lancé en zone Afrique. Le troisième et dernier tour des éliminatoires débute vendredi 25 mars avec les matches aller opposant dans l'ordre la République démocratique du Congo et le Maroc, le Mali et la Tunisie, le Cameroun et l'Algérie, le Ghana et le Nigeria, et enfin l'Égypte et le Sénégal.
Une journée de football à suivre en direct sur France24.com
Cameroun - Algérie (0-1) : l'Algérie exorcise la CAN et prend une option
L'Algérie, humiliée lors de la CAN en janvier dernier au Cameroun, est revenue à son meilleur. Les Fennecs ont pris une option pour la qualification à la Coupe du monde 2022 au Qatar en battant le Cameroun 1-0 à Douala.
D'une tête puissante, Islam Slimani a délivré les Fennecs (41e) et inscrit le seul but de la rencontre brièvement interrompue par un problème d'éclairage en seconde période.
>> Lisez le compte rendu complet du match sur France24.com : l'Algérie prend une option en surprenant le Cameroun chez lui
Mali - Tunisie (0-1) : un but gag offre la victoire aux Aigles de Carthage
Les Maliens peuvent se mordre les doigts. Dominateurs face à la Tunisie, les hommes de Mohamed Magassouba se sont inclinés à domicile (0-1) à cause d'un coup du sort. Les Aigles de Carthage peuvent remercier Sissako pour son but gag. Il sera expulsé quatre minutes plus tard
>> À lire sur RFI le compte-rendu complet : le Mali se saborde devant la Tunisie et voit le Qatar s’éloigner
Avec l'expulsion 4 minutes plus tard. Un match plein.
March 25, 2022RD Congo – Maroc (1-1) : les Lions de l'Atlas s'en sortent bien face aux Léopards
Absent de la Coupe d'Afrique au Cameroun, la République démocratique du Congo recevait le Maroc dans son stade des Martyrs de Kinshasa, avec la ferme intention de faire la moitié du chemin vers la seconde qualification en Coupe du Monde de leur histoire. Les Congolais ont bien cru tenir leur victoire pendant soixante minutes, entre un but de Yoane Wissa et un penalty raté du Marocain Ryan Mmae.
Cependant, le Maroc va égaliser au terme d'une minute complètement folle. Alors que Romain Saïss arrache la balle du break des pieds de Bakambu, Tissoudali allume d'une reprise de volée le gardien congolais sur la contre-attaque. Vahid Halilhodzic peut respirer : avec ce but à l'extérieur, ses hommes sont bien partis pour remplir le contrat d'une qualification pour le Mondial.
>> Lisez le compte rendu complet du match sur France24.com : Le Maroc arrache le match nul sur la pelouse de la RD Congo
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ZONE AFRIQUEMondial-2022 : l'Égypte veut prendre sa revanche sur le Sénégal
Revue de presse
L'Italie, éliminée dans la course au Mondial-2022, se réveille "en enfer"
ZONE AFRIQUEMondial-2022 : l'Algérie, en quête de rachat, défie le Cameroun version Song
Le Monde
Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude
Installé dans la Samaritaine, à Paris, Plénitude sert une cuisine où légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. Portrait d’un « autodidacte nordiste ».
Ce n’est arrivé qu’une fois en trente ans : qu’un nouveau restaurant arrache dès sa première année d’existence les trois étoiles. Après Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen en 2015, Arnaud Donckele vient d’accomplir ce tour de force pour la table Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc à Paris, inaugurée en septembre 2021 dans les locaux rénovés de la Samaritaine. Avec la villa Madie à Cassis (Bouches-du-Rhône), il fait partie des deux restaurants à accéder à la distinction suprême pour cette cuvée du guide France 2022 célébrée à Cognac, en Charente, le 22 mars.
Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022Arnaud Donckele, Normand de 44 ans, n’est pas né de la dernière pluie. Depuis 2005, il est le chef de la Vague d’Or, à Saint-Tropez (Var), pour laquelle il a déjà obtenu trois étoiles en 2013. En 2016, LVMH a acquis l’établissement et fait rentrer le chef dans son réseau d’hôtels de luxe. Le groupe lui a confié les clés de Cheval Blanc Paris – en plus de Saint-Tropez – en 2018. Pendant trois ans, il a copiloté les travaux du restaurant et affiné un projet culinaire exceptionnel.
Chez Plénitude, il donne libre cours à son obsession : les sauces. « Paris m’a permis de dire au monde où se situait ma vraie passion. Ce que je ne pouvais pas faire à Saint-Tropez, car j’avais commencé une autre histoire [autour du terroir local] », explique le chef. Les rapports de force y sont inversés : légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. « Vinaigrette, émulsion à chaud ou à froid, sabayon, siphon, glace, sauce vierge à manger… il y a tellement de possibilités ! » énumère Arnaud Donckele avec enthousiasme.
La Samaritaine rouvre ses portes après seize ans de travaux de rénovationAvec patience et passion, le chef bâtit des cathédrales liquides où les éléments, foisonnants, participent chacun au soutien de l’édifice. Une de ses classiques, « Lady Godiva », se compose, entre autres, d’un consommé de langoustine, d’eau de péridium, de jus d’haliotis, d’une réduction de miel de châtaigner et échalote, d’un vinaigre de chardonnay, de beurre des têtes de langoustine, d’huile de pépins de courge, d’une infusion de romarin, d’une liaison au corail… Un liquide d’une telle sophistication a évidemment des affinités électives. « On ne peut pas servir Lady Godiva avec du homard ou de la langouste », affirme Arnaud Donckele. Il faut une chair tendre et douce comme la langoustine pour apporter « fraîcheur et sensualité » à ce velouté.
Dans un monde de la cuisine devenu obsédé par Instagram, le chef apprécie l’absence de photogénie des sauces, « des flaques », dit-il en souriant. « Elles incarnent l’essence de la cuisine, car on ne peut pas les copier, même en ayant la recette. Les éléments qui la composent comme l’orange ou le basilic sont tellement changeants que seul le palais peut atteindre la justesse. » « Arnaud possède une cuisine savante très rigoureuse. C’est une horlogerie suisse avec des sentiments », résume Alain Ducasse qui l’a recruté en 1998 au Louis XV à Monaco.
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Le Monde
Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »
Cet arrière-petit-fils d’un meunier a ouvert sa boulangerie à Paris, en 2019, dans un beau local avec pignon sur rue. Puis il a commencé à organiser des workshops autour du pain dans son lumineux Atelier P1.
« La passion du bien manger est une histoire familiale. J’avais d’un côté un arrière-grand-père meunier en Bourgogne et un grand-père, directeur de moulin à Annecy, qui a monté avec mon père une chaîne de boulangeries locales en Savoie. De l’autre côté, une grand-mère maternelle auvergnate, passionnée de bonne bouffe et pionnière du bio, qui a transmis toutes ces valeurs à ma mère. J’allais déjà faire des courses avec elle à La Vie claire quand j’avais 2 ans ! La cuisine végétale a toujours été son obsession, même si elle n’est pas végétarienne.
Depuis que je suis tout petit, ma mère n’a quasiment jamais cuisiné autre chose que des légumes, pour le déjeuner comme pour le dîner : pas de plats en sauce traditionnels, mais plutôt de belles salades, des légumes au four, des galettes de céréales, du bon poisson. Une cuisine du Sud, à l’huile d’olive. Résultat, je n’aime pas trop le beurre, j’adore les légumes, et je préfère de loin le salé au sucré. Avec elle, j’ai appris l’amour d’une nourriture bio, végétale et savoureuse, tandis qu’avec mon père j’ai abordé l’entreprenariat, le management, la gestion d’une production.
« Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin. »
La boulange en tant que telle, je l’ai plutôt apprise grâce à des formations à l’Ecole internationale de boulangerie, fondée par Thomas Teffri-Chambelland. C’est pour moi la seule école de boulangerie digne de ce nom en France. Ailleurs, les propos sont très en retard : on ne parle quasiment pas de bio, de ferments naturels ni de blés de population [mélanges de variétés anciennes]…
Je suis arrivé à Paris en 2014, à 28 ans. J’ai travaillé dans une chaîne de restauration italienne tout en sachant déjà que je voulais me consacrer au pain. Après ma formation, j’ai créé un atelier de boulangerie chez moi. Personne ne faisait cela à l’époque, cela a très bien marché : j’ai organisé au moins une centaine d’ateliers dans ma cuisine.
La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien CantenotLorsque j’ai ouvert ma boulangerie, en juin 2019, dans un beau local avec pignon sur rue et un fournil ouvert à la lumière du jour, je savais que je voulais y proposer des ateliers. Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale, au levain, au pain bio, aux gestes traditionnels qu’on a oubliés.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Atelier P1 (@atelierp1)
Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin, des petites gammes sucrées et salées, toujours un sandwich végan et une tarte salée rustique. C’est une tarte 100 % végétale, comme celles que me préparait ma mère – une pâte à l’huile d’olive et au beurre de coco et tournesol, très légère et friable, dont la garniture varie selon les saisons.
Lorsque nous avons ouvert, au début de l’été, j’ai confectionné exactement celle que faisait ma mère, aux tomates, pistou et olives. C’est devenu l’emblème de la maison. On la décline aussi aux poireaux, lait de coco, moutarde ou encore, en hiver, avec du panais, de la courge ou de la patate douce. C’est un plat simple et modulable qui régale même les plus carnivores d’entre nous. »
Atelier P1, 157, rue Marcadet, Paris 18e.
Camille Labro
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France24 - Monde
Vu de Russie : comment la propagande russe diabolise les États-Unis
Publié le : 25/03/2022 - 13:54Modifié le : 25/03/2022 - 14:37
Elena VOLOCHINE
La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif et une histoire parallèle du conflit.
New York Times - World
Sri Lanka Economy Has ‘Hit Rock Bottom,’ Putting Pressure on President
A debt crisis is disrupting life across Sri Lanka, where food and fuel are suddenly either unavailable or exorbitantly priced. Protests are rising against a president with a reputation for brutality.
A protest against economic conditions in Colombo, Sri Lanka’s capital, this month.Credit...Atul Loke for The New York Times
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By Emily Schmall
COLOMBO, Sri Lanka — Just lentils, rice and tea without milk. Meals are increasingly meager for Sandamali Purnima, a Sri Lankan salon employee, her taxi-driver husband and their four young children. With cooking gas hard to find and the electricity cut, she cooks this basic fare outdoors over wood-fed flames.
A staircase in their suburban home leads to an unfinished second floor, concrete prices too high to continue.
“Building a house is hard,” Ms. Purnima said. “But eating is even harder.”
An economic crisis is disrupting life across Sri Lanka, an island nation off India’s southern coast that only recently had been outperforming its neighbors.
In less than a decade, Sri Lanka recovered from the ravages of a civil war that ended in 2009, soaring to the status of an upper-middle-income nation. It built a tourism-based economy that brought billions of dollars, many jobs and middle class comforts: high-end eateries and cafes, imported Jeeps and Audis, and upscale malls.
Now, Sri Lankans just want the lights to stay on.
The country’s enormous debt load, the pandemic and, most recently, the war in Europe have brought it to its knees.
The central bank is printing rupees and hoarding dollars, sending inflation to a record high of 17.5 percent in February. The finance minister is begging neighbors for credit lines to buy diesel fuel and milk powder. In a barter arrangement, the central bank is paying for Iranian oil with tea leaves.
For months, the government of President Gotabaya Rajapaksa has rationed power. Sections of the capital, Colombo, go dark suddenly, city streets becoming as inky black as the Indian Ocean beside them.
“We’ve really hit rock bottom,” said Paikiasothy Saravanamuttu, the founder and executive director of the Colombo-based Center for Policy Alternatives.
Then he paused, and conceded that many believe the situation could get even worse. “The question on everyone’s mind is: When is this going to absolutely crash?”
When Mr. Rajapaksa won elections in 2019, just months after Easter Sunday terrorist attacks that killed more than 250 people on the island, he had campaigned on a platform of restoring security to the nation, relying in part on his reputation as a brutal defense secretary who had helped bring Sri Lanka’s long civil war to a close.
His campaign also didn’t need to worry about name recognition, with the Rajapaksa family being well known to all Sri Lankans. His brother, Mahinda Rajapaksa, was Sri Lanka’s wartime president — and is now the prime minister. As the top commanders of an army accused of widespread atrocities during the civil war, including indiscriminate bombings of civilians in the breakaway Jaffna Peninsula in the country’s north, both men have been accused of war crimes by the families of victims and human rights groups.
Since becoming president, Gotabaya Rajapaksa has only strengthened his strongman reputation, jailing opponents and dissidents.
But, as the economy has worsened under his watch, the pressure on him to ease the suffering is mounting.
School exams have been postponed because of a scarcity of paper. India’s Coast Guard rescued a boat full of asylum seekers from northern Sri Lanka who said they were making the narrow ocean crossing after having gone weeks without enough food back home.
Two men died this week waiting in long lines for fuel on scorching hot days.
The supply shortages set off the largest demonstration in Sri Lanka in years earlier this month, with a series of candlelight vigils protesting the rampant blackouts.
The president, a former military officer, responded by deploying troops to gas stations on Tuesday to quell public unrest.
The Russian invasion of Ukraine and the coronavirus flare-up in China have disrupted supply chains and boosted the cost of goods globally. In Sri Lanka, however, the external turmoil has only exacerbated a problem that was years in the making.
During the presidency of Mahinda Rajapaksa from 2005 to 2015, Sri Lanka took on huge amounts of expensive debt, meant to help turn the country into another Singapore by building ambitious infrastructure projects, including ports. But, so far, many of those projects have stalled, failing to attract the private investment that the government had hoped for.
This saddled the next administration, led by a non-Rajapaksa president, Maithripala Sirisena, with high-interest loans. But his administration managed to convert the pricey short-term loans into cheaper, longer-term debt, and built up foreign reserves to some $7.5 billion. Sri Lanka had a budget surplus for the first time in 52 years.
Then Gotabaya Rajapaksa came to power, enacting a sweeping tax cut just before the pandemic. Now Sri Lanka is posting negative foreign assets for the first time in its history, and yields on its sovereign debt have soared from 7 percent to 16 percent.
Sri Lankans can’t access dollars, which means it is difficult for them to travel or hedge against the fast devaluation of the local currency, the rupee. Commodities like food and fuel are either unavailable or exorbitantly priced.
The country is essentially living hand-to-mouth, and increasingly dependent on foreign assistance, battering Sri Lanka’s sense of its self as a rising economic star.
India recently gave Sri Lanka a $1.5 billion credit line to tide over a fuel crisis, and China is considering a $2.5 billion credit line, the country’s ambassador to Sri Lanka told reporters this week. The government has even turned to poorer neighbors like Bangladesh for credit lines.
“We don’t have anything else to purchase fuel,” said Shehan Semasinghe, a lawmaker and household economy minister. “Our main objective is to get fuel, essential goods and medicine.”
And it’s not just fuel and medicine that are in desperately short supply, but also that most essential necessity: food.
Because of a poorly executed plan to reduce imports by going organic, Sri Lankan farmers were short of fertilizer this growing season, resulting in a lack of the country’s staple food, rice. China donated a million tons, and Sri Lanka agreed to pay an inflated price for more from Myanmar.
The government has closed embassies abroad, put prime real estate on the market, scheduled power cuts and converted the dollars that its citizens had stored in banks into Sri Lankan rupees.
But these stopgap measures by President Rajapaksa and his finance minister — another brother, Basil Rajapaksa — are unlikely to be anywhere near enough to cover the growing pile of debt owed to China and other big lenders, according to economic experts.
“Sri Lanka’s economy is experiencing multiple organ failure, and sepsis has set in,” said Murtaza Jafferjee, the chairman of the Advocata Institute, a think tank in Colombo.
Ratings agencies have downgraded Sri Lanka’s debt by several notches, and investors are betting on a default.
The government has responded to the ratings agency downgrades and dour analyses with a mix of indignation, disbelief and denial, initially resisting calls to seek help from the International Monetary Fund.
Basil Rajapaksa, however, relented earlier this month, saying that the country would work with the I.M.F.
Officials are betting that a huge upturn in tourism, earnings from which were down 62 percent in December from the year before, can right the country’s balance sheet.
“We know that this difficulty that we’re facing is mainly because of the tourism receipts not being there. If the tourism receipts had been there, notwithstanding the Covid debacle, nobody would have been talking about I.M.F.,” said Sri Lanka’s central bank governor, Ajith Nivard Cabraal.
Many less optimistic ministers have been sacked by the Rajapaksa administration.
With its creditworthiness shot, the government is buying oil and gas at spot prices, that is, the going rate as container ships pull into port. Recently, as a tanker docked outside Colombo, the price of its diesel cargo increased from $35 million to $50 million.
As the economic pain intensifies, the political opposition to the Rajapaksas senses an opportunity.
Earlier this month, Sajith Premadasa, the opposition lawmaker who lost the 2019 election to Mr. Rajapaksa, organized a demonstration that roiled Colombo. Tens of thousands of protesters marched to the president’s office demanding that he resign, wearing head scarves in Sinhala, Tamil and English that read, “Gota, go,” referring to the president’s nickname.
At another recent protest, Ms. Purnima, 42, joined dozens of other women who marched to the presidential mansion in Colombo protesting against the frequent power cuts, disappearance of cooking gas and milk powder, and rising costs of fresh food.
“Life is very difficult now,” she said.
Aanya Wipulasena contributed reporting.
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Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »
France24 - Monde
MMA : la Française Manon Fiorot, une "bête" lancée à la conquête du top 10 de l'UFC
Publié le : 25/03/2022 - 07:29
Romain HOUEIX
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La plus illustre représentante française en MMA sera dans la cage samedi pour son quatrième combat à l'UFC. Une nouvelle étape dans l'ascension de cette combattante hors pair, qui a roulé sa bosse en Afrique du Sud et aux Émirats arabes unis avant d'avoir sa chance dans la plus prestigieuse ligue d'arts martiaux mixtes.
Manon Fiorot n'est pas du genre à user son adversaire pour gagner aux points. Elle aime plutôt gagner aux poings, en mettant son concurrent K.-O. Samedi 26 mars, elle affronte Jennifer Maia à l'occasion de son quatrième combat à l'UFC, la plus prestigieuse ligue d'arts martiaux mixtes (MMA) au monde. Une victoire lui permettrait d'entrer dans le top 10 et de faire un pas supplémentaire vers la ceinture de championne du monde poids mouches.
La Française de 31 ans est une touche-à-tout du sport. Ses premières amours ont été le karaté, qu'elle a commencé à l'âge de 7 ans, puis le snowboard, qu'elle pratique dans une filière sport-études. Une discipline dont elle devient même championne de France avant de revenir sur le tatami. Là encore, elle enchaîne les performances et rejoint l'équipe de France. Mais une grave blessure aux ligaments croisés la fait encore changer de voie.
Karaté, kick-boxing, muay-thaï, MMA…
"J'en avais marre du karaté. Dans ma salle, il y avait aussi des cours de kick-boxing. J'ai débuté et j'ai commencé les compétitions. Résultat : 15 combats et 15 victoires", se souvient-elle, interrogée par France 24. Elle se tourne aussi vers le muay-thaï. Dans cette discipline, elle décroche à deux reprises le titre de championne de France, avec douze victoires en autant de combats.
>> À lire aussi : Francis Ngannou, ancien sans-papiers à Paris devenu star mondiale de MMA
Elle s'intéresse alors au MMA et entre dans la cage. L'apprentissage de l'octogone est difficile lors de son premier combat au championnat amateur de Las Vegas de 2016. "Ma toute première compétition se passe mal car je perds au premier tour. La fille m'emmène au sol et à la lutte. Je n'étais pas prête à cet aspect", relate-t-elle six ans après.
Mais la jeune femme n'est pas du genre à abandonner. Alors que jusqu'ici, elle s'entraînait de manière désordonnée – individuellement dans chaque discipline –, elle rejoint un club de MMA, la Boxing Squad de Nice. Les entraîneurs l'aident à hausser son niveau. Un an après, elle prend sa revanche et devient championne du monde amateur.
La téléréalité pour devenir pro
Elle envisage alors de passer pro. Son entraîneur lui présente une opportunité pour le moins originale : participer à une émission de téléréalité sud-africaine dont la gagnante remporte un contrat pro dans l'Extreme Fighting Championship, la principale ligue de MMA d'Afrique.
"On savait qu'il y avait une passerelle vers l'UFC. Tous les champions de ce circuit ont eu leur chance. L'expérience était cependant assez difficile. Mon manager avait un peu menti sur mon aisance en anglais et mon poids", confie Manon Fiorot.
Son entraîneur s'attèle à calmer les producteurs en les enjoignant d'attendre le premier combat. À raison, car la magie opère. "Je gagne mon combat par K.-O. C'était le premier de l'émission et les autres combats avaient été assez ennuyeux", raconte Manon Fiorot. Ensuite, elle trace son chemin, remporte aisément l'émission et se voit offrir l'opportunité de se battre pour la ceinture face à Amanda Lino, la championne, en décembre 2019.
"Elle était chez elle. Il y avait une grosse pression. C'était un énorme stade rempli, acquis à sa cause. Elle était invaincue et c'était mon premier combat en format 5x5 minutes", se souvient Manon Fiorot. "Pourtant, j'ai l'impression de survoler le combat. Je prends énormément de plaisir. Je ne perds aucun échange. À la fin, il n'y a pas de K.-O. mais la décision est unanime en ma faveur."
Alors que Manon Fiorot doit défendre sa ceinture, le Covid-19 frappe la planète et met à l'arrêt le sport à l'arrêt. Tout le sport ? Non. L'UAE Warriors, la ligue des Émirats arabes unis, continue. L'entraîneur de la Française l'encourage à changer de crèmerie pour continuer son ascension. Elle y remporte trois combats, dont la ceinture des poids mouches en novembre 2020. Elle devient la première détentrice de la ceinture féminine – qui n'existait pas auparavant.
"J'avais donc deux ceintures. On savait que l'UFC allait m'inviter. Mon entraîneur m'a alors dit 'tiens-toi prête', car souvent ça marche ainsi. On remplace au pied levé un absent sur un combat", explique la combattante.
Une bête en cage
Son passé multisports constitue un de ses atouts pour sa carrière de combattante. Manon Fiorot dit avoir gardé le meilleur de chaque discipline. Du karaté, elle a conservé un jeu de jambes impeccable, tout en vitesse et en puissance, ainsi que l'approche stratégique de cet art martial : savoir toucher sans être touchée.
"J'ai gardé le timing et la vitesse du karaté. Au début, ça a quand même été assez compliqué. Car avec la lutte, on ne peut pas avoir la même distance qu'au karaté", explique-t-elle. "J'ai beaucoup travaillé sur la boxe anglaise, le fait de combattre de manière plus rapprochée. Mon entraîneur m'a fait progresser là-dessus ainsi que sur la lutte."
Même son interlude en snowboard lui est utile. Dans Ouest-France, elle explique ainsi que la discipline lui a enseigné une certaine créativité, qui lui permet encore aujourd'hui de surprendre ses adversaires.
Des éléments qui ont forgé son style de combat : elle est une spécialiste du pieds-poings. Une "striker", pour reprendre le jargon des arts martiaux mixtes, même si elle travaille énormément le "grappling", l'aspect lutte de la discipline, pour ne rien négliger. Son style agressif lui vaut un surnom impressionnant dans le circuit : "The Beast" – "la bête" dans la langue de Molière.
"J'ai fait pas mal de camps à l'étranger. Et souvent, on me disait "She is a beast" ["C'est une bête"] ! C'est resté. J'ai tendance à être très agressive et à finir mes combats, ce qui est assez rare en MMA féminin", souligne-t-elle.
Finalement, quelques mois après sa victoire aux Émirats arabes unis, en janvier 2021, l'UFC l'appelle. Face à Victoria Leonardo, elle gagne par K.-O., devenant la première Française à remporter un combat dans la prestigieuse ligue. Le 6 juin 2021, pour son deuxième combat, Manon Fiorot s'impose facilement à Las Vegas face à la Brésilienne Tabatha, également par K.-O.
Le Covid-19 ne la met pas K.-O.
Le troisième combat est plus difficile. Pas tant à cause de la stature de son adversaire qu'en raison des circonstances : Manon Fiorot contracte le Covid-19 juste avant le combat. L'affrontement est décalé.
"Le Covid a compliqué ma préparation. Après la semaine d'isolement, j'ai eu une semaine très intense alors que normalement, tu es censé simplement t'affûter avant un combat", explique la combattante de MMA. "Avec la fatigue, le match a été très compliqué."
La victoire est malgré tout au rendez-vous. Manon Fiorot triomphe de la Brésilienne Mayra Bueno Silva sur décision unanime. Pas de K-.O. cette fois, mais elle monte directement à la 14e place de sa catégorie à l'UFC.
La rencontre suivante doit lui ouvrir les portes du top 10. La Française a initialement rendez-vous avec Jessica Eye le 6 mars, mais l'Américaine se blesse à l'œil. L'UFC lui offre alors une chance encore plus belle, un combat contre une adversaire du top 5 : Jennifer Maia. Un défi qui est loin de lui faire peur malgré le changement de dernière minute.
Une chance de perdue, une meilleure de retrouvée
"J'ai eu un camp d'entraînement de trois mois et je suis plus que prête. Trois semaines d'attente, c'est gérable et je suis vraiment contente de ce nouveau défi. Je pense que Jessica Eye et Jennifer Maia ont un style similaire, nous travaillons juste sur quelques détails pour ce nouveau combat", explique la meilleure représentante française de l'UFC. "Je sais qu'elle est dure, tenace et qu'elle a gagné le deuxième round contre Valentina [la championne du monde, NLDR]. Mais c'est moi qui vais remporter ce combat. Cette année, je veux terminer meilleure challenger de la division des poids mouches.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Aldric Cassata (@aldriccassata)
Manon Fiorot espère que cette rencontre accélérera son chemin vers un combat pour le titre. Une victoire, et surtout avec la manière dont la Niçoise est coutumière, la propulserait donc dans le top 5 et lui ouvrirait une voie royale vers la championne, Valentina Shevchenko. Le défi ultime, car la championne du monde actuelle n'a perdu que trois fois dans sa longue carrière, commencée en 2003. Outre la catégorie poids plume, Valentina Shevchenko est également numéro 1 du classement "pound-for-pound" féminin (toutes catégories confondues) féminin de l'UFC.
Pas de quoi impressionner Manon Fiorot, qui rêve de s'emparer de la ceinture et de la défendre jusqu'à la fin de sa carrière.
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combat de l'année
Francis Ngannou, ancien sans-papiers à Paris devenu star mondiale de MMA
Star de MMA, Francis Ngannou remporte le choc des titans contre Ciryl Gane
MES PREMIERS JOTokyo-2021 : pour le karatéka Steven Da Costa, "le contexte sanitaire enlève la joie des JO"
Le Monde
Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal
Faire fermenter des fruits et des légumes, c’est bien. Les sublimer dans l’assiette, c’est encore mieux ! La preuve avec ces recettes proposées par la chef Malika Nguon, autrice d’un ouvrage spécialisé.
Les livres sur la fermentation pullulent aujourd’hui. L’avantage de celui de Malika Nguon, Cuisine et fermentations (Ulmer, 2021), c’est son accessibilité : on y retrouve la cuisine de bistrot, très familiale, qu’elle propose au restaurant parisien Ferment. « Quand j’ai fait mon CAP cuisine, on ne m’a pas appris les techniques de fermentation qui sont pourtant à la base de nombreux produits : fromage, saucisson, vin… explique Malika Nguon. Je voulais écrire un bouquin qui puisse reprendre les bases, simplement, et surtout les traduire en plats. » Création d’un bocal, recette de fermentation par salage, ou avec une saumure : la cheffe reprend les fondamentaux avant d’en venir au « gros morceau » de l’ouvrage, la préparation de 40 bocaux associés à 40 recettes. Celles qu’elle propose ici célèbrent les légumes et les fruits des beaux jours.
Bocal de concombres/Soupe froide de concombres et yaourt
Pour le bocal (saumure de 3 jours) :
10 g de gros sel
500 ml d’eau non chlorée
2 concombres
1 c. à c. de graines de coriandre et de baies rose
Préparation :
Commencer par dissoudre 10 grammes de gros sel dans l’eau dans le verre doseur. Laver les concombres et les couper grossièrement avec peau et pépins. Les placer dans le bocal en les tassant, ajouter les graines de coriandre et de baies roses.
Verser la saumure pour recouvrir les légumes en laissant 2 centimètres de vide en haut du bocal. Placer le poids de fermentation afin que les légumes soient complètement immergés. Fermer hermétiquement et coller l’étiquette en écrivant soigneusement la date du jour, les aliments et épices du bocal.
Laisser fermenter trois jours à température ambiante pour que les concombres gardent un peu de leur texture (avec le temps, le concombre perd de sa consistance). Vous pouvez déguster au bout de sept jours. Une fois ouvert, conserver au frigo pendant plusieurs semaines.
Pour la soupe Pour 2 personnes
Préparation : 20 minutes Ingrédients :
3 ou 4 tronçons de concombres fermentés 1 concombre entier cru 1 c. à s. d’huile de lin 1 yaourt entier non pasteurisé
Préparation :
Ouvrir votre bocal, sortir les tronçons de concombres, les couper en dés. Laver le concombre frais, émincer grossièrement. Ajouter tous les éléments dans le blender : le concombre fermenté, le concombre cru émincé, l’huile de lin, le jus de fermentation et les assaisonnements. Mixer le tout jusqu’à l’obtention d’une texture onctueuse.
Laisser au frigo une petite heure, la soupe se déguste et se savoure bien froide ! Dresser dans un bol avec une bonne cuillère de yaourt. Ajouter un filet d’huile de lin et dégustez bien frais. Vous pouvez agrémenter la soupe avec du jus de fermentation de concombres frais.
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L'Humanité
Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?
AgorasLa 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.
Anna MussoL’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?
Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.
Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?
Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.
Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?
Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.
Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…
Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…
Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?
Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.
Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.
Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…
Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?
Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…
Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.
Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.
sciencesserge tisseronjean-michel besniercerveau sciences Le Figaro
À Cargèse, des milliers de personnes pour les funérailles d’Yvan Colonna
REPORTAGE - La dépouille de celui qui est devenu une icône en Corse a été accueillie avec ferveur dans son village.
Cargèse
Trois semaine après sa violente agression à la prison d’Arles et quatre jours après sa mort à l’hôpital Nord de Marseille, Yvan Colonna, militant nationaliste condamné pour sa participation à l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio, a été inhumé, vendredi, dans son village natal de Cargèse, en Corse-du-Sud.
Depuis Ajaccio, il faut rouler près d’une heure pour arriver jusqu’à cette commune qui surplombe la mer et où se déroulaient, vendredi, les obsèques du berger corse. Des drapeaux arborant la tête de Maure, les «bandere», accompagnent le convoi tout le long du trajet. Des pochoirs représentant le visage d’Yvan Colonna sont tagués sur les murs. En milieu de matinée, l’accès au village est toujours possible aux véhicules et le service de sécurité se met en place. Les nombreux Corses venus assister à la célébration religieuse commencent à se garer le long de la chaussée, dans le sens du départ. Tous convergent vers le centre du village. Des élus nationalistes se fondent dans la foule, qui compte déjà plusieurs milliers de personnes.
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Vers 13 heures, alors que le convoi funéraire est en route, les rares commerces encore ouverts baissent leur rideau. Les cris des enfants dans la cour d’école contrastent avec la solennité du moment. Quelques personnes patientent déjà sur l’étroit parvis de l’église Latine, où sera prononcée l’homélie par le diacre Pierre-Jean Franceschi, un proche de la famille Colonna.
«Injustice»
En attendant l’arrivée du convoi, au milieu de discussions banales, les conversations portent naturellement sur l’actualité. «Cela fait vingt ans qu’il clame son innocence et on nous reproche de soutenir un assassin», confie François.
Jean-Jacques, un «indépendantiste indépendant», vêtu de noir en signe de deuil, tente d’expliquer de manière rationnelle ce qui se passe en Corse depuis l’agression d’Yvan Colonna. «On a vraiment le sentiment de ne pas être compris. En réalité, Yvan Colonna symbolise une injustice car il a toujours nié les faits et, de fait, il y a un doute. Le doute profite à l’accusé mais ici la présomption d’innocence a été bafouée. C’est une faute d’avoir tué un préfet, la Corse n’en est pas fière, mais, aujourd’hui, si le droit avait été respecté, on n’en serait pas là», estime-t-il.
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Après Corte, Ajaccio et Bastia, les Corses sont descendus dans la rue, certains militants y voient un sens. «On nous a dit qu’il fallait que le FLNC dépose les armes, cela a été fait. On nous a dit d’accéder au pouvoir, ce fut le cas, et à trois reprises depuis 2015. Et aucune de nos revendications n’a été prise en compte. Alors on est descendu dans la rue, il n’y a que cela qui marche, comme en mai 1968», analyse Pascal.
À 14 h 15, près de deux heures après leur départ d’Ajaccio, les voitures des pompes funèbres entrent dans le village au pas, en tentant de se frayer un chemin. «Hè quì (il est là, NDLR)», indique, troublé, le père d’Yvan Colonna en montrant l’arrière du véhicule.
Le convoi emprunte la route du domicile familial, où ses proches vont se recueillir sous les oliviers du défunt durant une heure.
«Cause des prisonniers politiques»
Au moment de gagner l’église Latine, le cercueil est porté à bout de bras par des jeunes du village qui, pour l’occasion, ont endossé le maillot noir du club de foot de l’AS Cargèse, duquel Yvan Colonna était le président avant son incarcération. «Yvan ti tengu caru (Yvan on t’aime)», peut-on lire sur le torse.
L’office, intégralement célébré en langue corse, est perceptible depuis l’extérieur de l’église grâce à deux énormes enceintes. «Dieu, nous sommes aujourd’hui devant toi, mais nous ne comprenons par pourquoi», commence Pierre-Jean Franceschi. Les chants religieux sont ensuite interprétés par des membres de célèbres groupes insulaires, notamment Canta U Populu Corsu et I Muvrini. Dehors, alors que la bénédiction touche à sa fin, une dizaine de drapeaux, corses, sardes, basques et bretons flottent au-dessus de la foule massée. Les milliers de personnes accompagnent Yvan Colonna jusqu’à sa dernière demeure, dans la chapelle familiale installée à l’entrée du village. C’est à pied que le trajet se fait durant près d’une heure, dans un silence de cathédrale, à l’image de la journée marquée par le calme en dépit de l’affluence. Puis la foule se disperse.
Ce samedi, «un rassemblement est prévu à Bayonne en soutien à Yvan Colonna ainsi que pour défendre la cause des prisonniers politiques», prévient un Basque installé en Corse, le drapeau de sa région à la main.
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POLITIQUE EN FAMILLE (3/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.
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RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.
Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France
EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.
Le Monde
Resto : Le Maquis a déjà ses partisans
Dans le 18e arrondissement de Paris, Paul Boudier et Albert Touton ont ouvert un véritable bistrot de quartier qui a déjà fédéré un cercle de fidèles friands de bons petits plats et d’atmosphère conviviale.
La culture bistrot est un joyau qui se façonne, se bichonne et se transmet. Paul Boudier et son acolyte Albert Touton sont allés à bonne école. Disciples du Châteaubriand (Paris 11e), ils ont aussi été les ambassadeurs d’Inaki Aizpitarte lorsqu’il a ouvert un restaurant à Londres. L’aventure n’a pas duré et les oiseaux se sont envolés vers la Calabre, où ils ont monté un petit resto éphémère avec l’un de leurs futurs voisins, Salvatore Rotiroti, chef de la sublime pizzeria Il Brigante.
Forts de leurs expériences, les deux compères ont posé leurs bagages, il y a trois ans, dans le 18e arrondissement de Paris. C’est donc rue des Cloÿs qu’ils sont tapis, dans un ancien bar à la devanture lie-de-vin et à la porte bien huilée. Il faut dire qu’elle est souvent poussée. Il vaut mieux avoir une table à son nom, le midi comme le soir, car l’adresse est courue pour ses plats du jour et ses tarifs bisou-bisou. Paul Boudier et Albert Touton ne se sont pas trompés, c’est bien le b.a.-ba du bistrot de quartier.
Croquetas coquines
Le menu est donc inscrit sur l’ardoise, les intitulés sont simples et la commande vite passée. Les habitués ont leur verre de vin bien frais et le sourire aux lèvres à l’idée de ce qui les attend. La blanquette de veau est de sortie. Ceux qui la connaissent s’en pourlèchent déjà les babines. Pour commencer, le velouté du Barry, au chou-fleur, donc, est crémeux comme on l’attend, petite caresse du jour, très bienvenue. Les croquetas sont coquines. Dorées, crousti-fondantes et relevées, elles ont un caractère bien trempé, du genre qui donne envie de revenir tous les jours.
Plus tard, le merlu, accompagné d’une purée de patates écrasées, se tient bien. Il est poli, avec une pointe de sensualité dans les pommes de terre et une touche d’espièglerie dans les feuilles de cresson qui colorent l’assiette. De l’autre côté de la table, la fameuse blanquette de veau disparaît sous des petits rugissements de plaisir. Ceux qui ne l’ont pas prise n’osent pas y goûter de peur d’avoir trop de remords. Et ils ont raison.
Les habitués soutiennent mordicus que le dîner est encore plus canaille.
Ils compensent en demandant, sans grand enthousiasme, un crumble aux pommes. Dépités, ils imaginent le classique des desserts comme un lot de consolation un peu terne. Mais un monde s’ouvre à eux dès la première bouchée, un univers confit où la douceur de la pomme moelleuse est percutée par la pâte croustillante et caramélisée. Le tout jongle avec l’acidité d’un ananas qui ploie sous son sucre naturel cuit et recuit.
Cela ne fait aucun doute, Paul Boudier et Albert Touton savent bichonner leur joyau. De grands éclats de rire concluent ce déjeuner qui ne donne qu’une seule envie… revenir le soir. Les habitués, toujours eux, soutiennent mordicus que le dîner est encore plus canaille. Il semble avisé de les croire. Jusqu’ici, ils n’ont été que de bon conseil.
Resto : Kokoro, c’est dans la pocheL’adresse Le Maquis, 53, rue des Cloÿs, Paris 18e. Tél. : 01-42-58-87-82. Ouvert du mardi au vendredi de 12 h 30 à 14 h 30 et de 19 h 30 à 22 h 30.
Le plat incontournable Les croquetas.
Le détail qui n’en est pas un La clientèle d’habitués.
L’addition Menu à 19 et 21 euros le midi, à 50 euros le soir.
Marie Aline
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France24 - Monde
Le patron émirati d'Interpol visé par une enquête en France pour "torture"
Publié le : 25/03/2022 - 11:16
FRANCE 24
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Le parquet antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête pour "torture" et "actes de barbaries" contre Ahmed Nasser Al-Raisi, président d'Interpol, accusé par plusieurs ONG d'être responsable de mauvais traitements en prison d'un opposant émirati. La question de son l'immunité diplomatique en France continue de poser problème.
Il avait été élu à la présidence d'Interpol en novembre malgré les mises en garde d'ONG. Ahmed Nasser Al-Raisi est désormais visé par une enquête à Paris pour "torture" et "actes de barbaries". Le parquet antiterroriste (Pnat) a ouvert cette enquête préliminaire après une plainte d'une ONG dénonçant le traitement de l'un des principaux opposants émiratis, incarcéré depuis 2017.
Une source judiciaire a précisé à l'AFP que cette enquête faisait suite à une plainte déposée en janvier par l'ONG Gulf Centre for Human rights (GCHR), qui accuse Ahmed Nasser Al-Raisi d'être, par ses fonctions d'inspecteur général au ministère de l'Intérieur des Émirats arabes unis depuis 2015, l'un des responsables de tortures visant l'opposant Ahmed Mansoor.
La source judiciaire n'a pas indiqué à quelle date l'enquête du Pnat, compétent en matière de crimes contre l'humanité, a été ouverte. Selon deux sources proches du dossier, elle a été confiée aux gendarme de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH).
Immunité diplomatique dénoncée
Maitre William Bourdon, avocat du GCHR, a indiqué à l'AFP que "dès lors qu'une enquête préliminaire a été ouverte, et elle s'imposait du fait de la présence du mis en cause en France" dans le cadre de ses fonctions à Interpol, "il est totalement incompréhensible que le Pnat n'ait pas fait interpeller M. Al-Raisi alors qu'il avait la possibilité de le faire".
"Si une immunité devait être invoquée par le général Ai-Raisi, elle ne peut l'être que par le mis en cause, et certainement pas par le Pnat qui ne doit pas se substituer à lui", a-t-il mis en garde.
Selon l'analyse de l'avocat, Ahmed Nasser serait l'un des responsables actuels de ces tortures, ce qui serait un motif d'exception à l'immunité diplomatique dont il bénéficie selon l'accord de 2008 régissant les relations entre la France et Interpol, organisation dont elle accueille le siège.
Deux plaintes classées depuis juin 2021
Il a, par ses fonctions, "directement supervisé la répression accrue des droits et libertés et de leurs défenseurs aux Émirats arabes unis, et en premier lieu Ahmed Mansoor", avançait l'ONG dans sa plainte de juin.
Khalid Ibrahim, directeur du GHCR, a indiqué à l'AFP qu'il a été entendu par les gendarmes de l'OCLCH le 18 mars. "Je leur ai dit que le Pnat était très lent à agir quant à ces allégations sérieuses de tortures concernant M. Al-Raisi, qui est pleinement responsable de violations massives des droits de l'homme qui ont eu lieu ces dernières années", a-t-il ajouté.
Le patron d'Interpol avait déjà été visé par deux plaintes, dont l'une du GCHR datant de début juin 2021, au moment où il était pressenti pour candidater à la présidence de l'agence internationale de police criminelle. Les deux plaintes avaient été classées par le Pnat pour absence de compétence : l'intéressé ne résidait pas en France et ne se trouvait pas sur le sol français.
De son côté, Interpol a souligné en janvier 2022 qu'"Al-Raisi occupe des fonctions officielles à temps plein dans son propre pays et n'est pas basé en permanence à Lyon", considérant que le litige relevait "d'un sujet entre les parties concernées".
Avec AFP
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Le général émirati Ahmed Naser al-Raisi, accusé de torture, élu président d'Interpol
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Le Débat de France 24
Interpol sous influence ? L'agence bientôt dirigée par un Émirati accusé de torture
France24 - Monde
À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis
Publié le : 21/03/2022 - 08:38Modifié le : 21/03/2022 - 09:53
David GORMEZANO
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Le ProEnglish Theatre, petit théâtre indépendant de Kiev qui joue et enseigne dans la langue de Shakespeare, s'est mué en un "art shelter", un abri artistique. La petite troupe d'acteurs s’est installée au sous-sol de leur théâtre pour vivre l'épreuve de la guerre ensemble, témoigner et organiser une résistance tous azimuts. Rencontre avec des artistes pétris d'humanité et résolus à gagner la guerre contre la Russie.
Le 24 février, c'est au téléphone qu'Alex Borovensky, le directeur du ProEnglish Theatre, a appris que la guerre avait éclaté et que les chars russes étaient entrés en Ukraine. "J'ai raccroché, puis j'ai entendu les explosions, puis les sirènes. C'était irréel, je ne voulais pas y croire. Avec ma compagne, nous avons fait nos valises et nous avons décidé de nous installer au théâtre qui est en sous-sol. À la fin de la journée, nous avons tous regardé 'Mission Impossible 4', parce qu'à la fin, Tom Cruise détruit le Kremlin."
En quelques jours, l'acteur et ancien professeur d'anglais se mue en résistant. Obstruer les fenêtres des deux pièces du théâtre donnant sur la rue, transformer la salle où étaient données les représentations en dortoir, abriter les gens de l'immeuble pendant la nuit ou lorsque les sirènes signalent une attaque aérienne, donner des interviews aux médias anglophones pour témoigner de la situation à Kiev et ailleurs en Ukraine, décharger des camions d'aide humanitaire et aider à leur répartition dans le quartier… L'heure était à la survie et à la solidarité. "Tous les jours, on me propose de venir me réfugier ici ou là, mais je veux rester. Je veux voir ce qui est en train de se passer de mes propres yeux. Ma résistance, c'est l'art et c'est ce que je veux partager, c'est pour ça que je vais rester à Kiev".
En ce dimanche 20 mars, au 25e jour de guerre, l'irréel est devenu la nouvelle normalité. Un calme étrange règne dans la ville de Kiev troublée par le grondement sourd de la défense anti-aérienne ukrainienne. Ces derniers jours, les tirs de missiles russes ont touché des immeubles d'habitation, faisant plusieurs morts, tandis qu'à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, les affrontements se poursuivent. Un ciel bleu intense et les rayons du soleil semble annoncer le printemps. Alex et ses compagnons ont décidé de s'offrir une petite journée de détente.
"Il n'y a pas de bombardements massifs alors nous nous aventurons un peu plus en ville, nous recommençons à circuler en voiture autour de Kiev. Mais il y a eu des frappes directes sur la ville. L'une d'elles a touché un immeuble juste à côté de celui d'une des actrices du théâtre et les vitres de son appartement ont explosé. Nous sommes dans l'attente."
Un théâtre pour résister et créer
Avec la guerre qui s'installe, la petite bande de trentenaire n'a pas renoncé à ses projets. Tetiana Shelepko, actrice et metteuse en scène, est en train de monter une pièce d'Harold Pinter, "Le nouvel ordre mondial", qui sera diffusée en direct sur Internet le 27 mars et projetée dans plusieurs théâtres en Allemagne, en Slovaquie et au Portugal. Continuer à jouer semble pour elle une nécessité. "Pendant les guerres, le théâtre devient un abri pour les âmes, il permet de s'échapper de la folie de la guerre", explique-t-elle.
Alex a adopté le même dispositif et prépare une performance basée sur "La Voleuse de livres", un roman de l'écrivain australien Markus Zusak. "Ce sera un monologue qui se déroule dans un abri anti-aérien qui n'est autre que notre théâtre ! Le stream sera repris par différents théâtres dans le monde qui ont manifesté leur intérêt pour ce projet. Quand l'Ukraine aura gagné la guerre, nous allons faire une grande tournée, dans beaucoup de villes, pour que ceci ne se reproduise jamais."
Soutenir avant tout l'armée
Pour les deux compères, le monde artistique ne doit pas se contenter d'interpeller sur les souffrances et les dévastations qu'infligent cette guerre. "Si vous [les Occidentaux, NDLR] voulez venir en aide aux réfugiés ukrainiens ou aux artistes ukrainiens, donnez de l'argent à l'armée ukrainienne, il y a un compte qui a été ouvert pour cela et qui reçoit des donations dans toutes les monnaies. Pour moi, c'est une évidence, il faut s'attaquer à la racine du problème, qui est la Fédération de Russie et son armée. Sinon, vous n'allez pas résoudre le problème."
Lorsqu'ils sont assis autour d'un café, les mines deviennent plus sombres. Certes, il règne un calme apparent à Kiev, mais chaque jour apporte son lot d'informations insoutenables, comme celles du bombardement par les forces russes du grand théâtre de Marioupol où s'étaient réfugiés plusieurs centaines de personnes.
Le sort réservé à cette ville de 400 000 habitants au bord de la mer d'Azov prend aux tripes les Ukrainiens et décuple leur envie d'en découdre avec la Russie. "Je suis en colère. Il faut que ça s'arrête. Je pense qu'il faut aussi boycotter le monde de la culture russe, sans hésitation, parce que la Russie est en train de tuer mon pays", affirme Alex.
L'aveuglement des Européens
Tetiana ressent aussi une colère froide qu'elle dirige, elle, vers l'attitude des Européens. "L'Europe vit dans une illusion. Elle semble vivre dans le monde de Harry Potter, faisant semblant que ce qui est en train de se passer n'existe pas. Ce n'est pas le 'Ministère de la magie' qui va faire disparaître l'armée russe."
De son côté, Bogdan, un journaliste qui a rejoint l'"art shelter" de la rue Smolenska, regrette la nonchalance des Européens vis-à-vis de la Russie. "Après l'annexion de la Crimée, Vladimir Poutine a multiplié les conférences de presse pour vanter le réarmement de la Russie, le développement de nouvelles armes ultra-sophistiquées et vos dirigeants semblaient ne pas y prêter attention. Ils ont continué à acheter du pétrole et du gaz russe comme si de rien n'était. Cela fait huit ans que Poutine prépare la guerre, pour nous, c'était évident."
Regrettant l'aveuglement des Européens, Alex, Tetiana et leurs amis ont une foi inébranlable dans leur pays et la certitude qu'il vaincra l'ogre russe. "Soutenir l'armée, c'est très important mais il faut aussi penser à soutenir le pays tout entier. Si l'économie continue à tourner, alors la Russie va connaitre la défaite", estime Alex. Dans une ultime pirouette, l'acteur devenu résistant rappelle que cela fait trois semaines que Moscou tente de faire pénétrer ses blindés dans Kiev sans y parvenir. "L'armée russe est faible, rouillée et désorganisée. Il ne faut pas en avoir peur puisque qu'un petit pays corrompu comme le nôtre a pu la mettre en échec ! De quoi l'Europe a-t-elle peur ?"
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PORTRAITSGuerre en Ukraine : ils s'appelaient Tetiana, Mykyta, Alisa, Yulia...
REPORTAGEÀ Kiev, entraide et solidarité pour résister à tout prix
Guerre en UkraineL'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz
France24 - Monde
Info ou Intox 2022 : déconstruire les fausses informations avec les lycéens
Info ou Intox
Publié le : 21/03/2022 - 18:20
Maëva Poulet
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Alors que se tient du 21 au 26 mars la Semaine de la presse et des médias dans l’école, l’équipe des Observateurs de France 24 est partie à la rencontre d’une classe de seconde du Lycée Paul Valéry, à Paris, afin de répondre aux questions des élèves sur la désinformation et d’échanger avec eux des conseils pour démêler le vrai du faux. En partenariat avec le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (Clemi), notre reportage retrace cette expérience, à la fin de laquelle les élèves ont eux-mêmes réalisé un épisode de notre émission "Info ou Intox".
À l’issue de cinq séances, les élèves ont été initiés à la vérification des faits à partir d’intox qu’ils avaient identifiées eux-mêmes. La thématique du Covid, autour de laquelle circule massivement de fausses informations, a retenu leur attention, et notamment des vidéos sur TikTok ou Facebook prétendant que les autotests Covid réagiraient positivement à l’eau. Ils ont pu démonter cette affirmation avec l’appui d’un virologue.
Le module Info ou Intox issu de leur travail est disponible ci-dessous.
"INFO ou INTOX", un programme multilingue en partenariat avec le CLEMI
Pour sa huitième édition, ce numéro annuel d’"INFO ou INTOX" est présenté par Maëva Poulet en français, Derek Thomson en anglais, Fatma Ben Hamad en arabe et Natalia Ruiz Giraldo en espagnol. Il a été produit en partenariat avec le Clemi (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information).
Cette émission s’inscrit dans une volonté de l'équipe des Observateurs de France 24 de transmettre conseils et bons réflexes à avoir sur les réseaux sociaux, tout en répondant aux interrogations des élèves.
"INFO ou INTOX" a aussi sa version courte hebdomadaire
Depuis octobre 2018, "INFO ou INTOX" se décline dans une version hebdomadaire disponible sur le compte Twitter @InfoIntoxF24 et sur les réseaux sociaux des Observateurs de France 24. Les épisodes sont aussi disponibles sur le compte Instagram de France 24 et des Observateurs en français, anglais et arabe.
Tous les soirs à 20 h 45 et 22 h 20, les infox repérées par les Observateurs de France 24 sont décryptées par les chroniqueurs Anthony Saint-Léger et James Creedon.
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Russia-Ukraine War
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Long on Europe’s Fringe, Poland Takes Center Stage as War Rages in Ukraine
Poland’s right-wing populist government has been embraced by both Brussels and Washington as a linchpin of Western solidarity and security.
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By Andrew Higgins
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WARSAW — After the White House announced this week that President Biden would visit Poland, the Kremlin let rip with a belligerent tirade: Polish leaders were a “vassal” of the United States, gripped by “pathological Russophobia,” and their country a “community of political imbeciles.”
Instead of fearful jitters, however, the broadside by Dmitri A. Medvedev, deputy head of the Kremlin’s security council, stirred a burst of pride in Warsaw.
“This is further proof that the Russians treat Poland seriously and see its growing importance in the West,” said Stanislaw Zaryn, director of the Department of National Security and spokesman for the coordinating minister for security.
Russia’s rage and President Biden’s decision to make Poland his only European stop on Friday and Saturday after summit meetings in Belgium reflect a new reality created by the war in Ukraine: Poland is suddenly the pivot around which many of the West’s hopes and Russia’s fury turn.
Shaking off, or at least obscuring, its reputation as Europe’s inveterate troublemaker, Poland’s right-wing populist government has now taken center stage, embraced by both Brussels and the United States as a linchpin of Western solidarity and security. It shows no sign of retreating from its many fights with the European Union, but Poland, which has also quarreled with Washington, has repositioned itself as an indispensable and a trusted ally.
“Poland is the center of gravity. Just look at the map,” said Jacek Bartosiak, founder of Strategy and Future, a Warsaw research group. “Without Poland there is no NATO eastern flank.”
To fortify that flank, the Pentagon has sent more than 5,000 additional troops and Patriot surface-to-air missile batteries to Poland, more than doubling the number of U.S. military personnel in the country.
On Wednesday, Poland said it had identified 45 Russian diplomats as spies, all of whom had been ordered to leave the country.
The deputy foreign minister, Pawel Jablonski, said Poland could not tolerate Russia’s abuse of its embassy in Warsaw when Moscow “is waging a barbaric war against Ukraine.” Spies disguised as diplomats, he added, not only “pose a threat to Poland’s security, but also to the security of Ukrainian citizens staying in Poland. Hence this decision.”
Previously scolded by Brussels for its hostility to migrants, Poland has over the past month welcomed more than two million refugees fleeing the war next door in Ukraine, far more than any other country. It has also become a vital staging post for the supply of weapons, ammunition, fuel and other assistance to Kyiv and put itself at the center of deliberations shaping the West’s response to the crisis.
Warsaw has become the capital through which all diplomatic, military and humanitarian roads to Ukraine now pass.
And the Polish government, which earlier infuriated Washington by pushing through legislation, later vetoed by the president, that threatened an American-owned television network, is basking in the glow of appreciative attention. In recent weeks, it has received visits and praise from Vice President Kamala Harris; the head of the C.I.A., William Burns; Defense Secretary Lloyd J. Austin III; the president of the European Council, Charles Michel; and a host of other senior U.S. and European officials.
Jake Sullivan, President Biden’s national security adviser, on Tuesday described Poland as a “frontline and very vulnerable ally” that “has taken the brunt of the humanitarian impact outside of Ukraine.”
Poland’s sudden prominence as NATO’s most exposed frontline state has stirred alarm that it could be sucked into the conflict, particularly after Russian missiles last week obliterated a Ukrainian military base near the border. Among those most worried are some of the Ukrainians who fled to escape fighting at home.
“Poland is too close. I want to get out of here,” said Yevgeny Pyskuko, a music teacher who fled to Poland after Russian forces attacked a huge nuclear power station near his home in southeastern Ukraine. “I want to go across the ocean. It is not safe here,” he added.
Despite the possible risks, Poland has been in the forefront of rallying Europe to take tough measures to punish President Vladimir V. Putin for his aggression.
When Germany, stunned by Russia’s invasion of Ukraine on Feb. 24, weighed whether to preserve the longstanding pillars of its security and foreign policy toward Russia, Poland’s prime minister, Mateusz Morawiecki — who just a few weeks earlier had attended a conclave of Putin-friendly populists in Madrid — flew to Berlin to personally “shake Germany’s conscience” and stiffen its resolve against Moscow.
Soon after Mr. Morawiecki’s trip to Berlin, the German government dropped its earlier resistance to sending weapons to Ukraine and to ejecting key Russian banks from a money transfer network known as SWIFT.
Poland’s deputy culture minister, Jaroslaw Sellin, a conservative firebrand who previously relished his country’s role as Europe’s great disrupter, has found a new cause celebrating Poland’s favor at the center of attention. “Everyone watches us with admiration,” he told Radio Gdansk on Tuesday.
Long-running squabbles with the European bloc over the rule of law, L.G.B.T.Q. rights, coal mining and various other issues still rumble in the background and the government’s critics worry that instead of curbing what they see as a steady demolition of democratic norms by the governing party, Law and Justice, Poland’s newfound favor will only embolden the government.
“We are in this respect another victim of the war,” lamented Roman Kuzniar, a professor at Warsaw University who advised the country’s previous pro-European governments before Law and Justice took power in 2015. “War always helps those who are ruling a country. It would be too bad if both the European Union and the United States forget about all the wrong things that this government has done and is doing,” he added.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A new diplomatic push. President Biden is currently in Poland, after a day of summits with world leaders in Brussels. During his visit, he plans to highlight the humanitarian catastrophe in Ukraine by meeting with people who have fled to escape the fighting.
Weaning off Russian fuel. President Biden and European leaders announced a deal to increase U.S. shipments of natural gas to help make Europe less dependent on Russian energy. The deal calls on the United States to provide an additional 15 billion cubic meters of liquefied natural gas.
Possible use of weapons of mass destruction. NATO allies agreed to provide Ukraine with support to deal with fallout from a possible Russian attack using chemical, biological or nuclear weapons. The alliance also said it was increasing its own preparedness for any such event.
On the ground. Ukraine’s counteroffensive appeared to be gaining momentum, with the military hitting Russian targets and claiming territorial gains. Their progress underscores Russia’s flawed execution of the invasion, amid supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers.
For the moment, however, security issues have trumped the governing party’s image as a disruptive force obsessed with stoking culture wars and hostility to foreigners, particularly migrants, bureaucrats in Brussels and Germans.
“The government focused too much on stupid things instead of more important things like security,” Mr. Bartosiak said. “But now everybody in Poland sees what matters.”
Supported in Parliament by even its fiercest political enemies, Law and Justice last week enacted a new Homeland Defense Act that will increase military spending to 3 percent of gross domestic product, from around 2.2 percent.
Poland was already one of only 10 countries in the 30-member NATO alliance that met a minimum spending target of 2 percent.
Polish foreign policy, preoccupied until the war in Ukraine with efforts to form a bloc of like-minded conservative and often pro-Kremlin European populists who share its hostility to Brussels, is now working to cement a new bloc of European countries pushing for tougher sanctions against Russia, including the Baltic states and the Czech Republic.
At a meeting of European foreign ministers this week in Brussels, Poland joined Lithuania and other countries on Europe’s eastern fringe that have a long and painful experience of Russian aggression in lobbying hard for a ban on oil imports from Russia. The effort failed in face of strong opposition from Germany, the Netherlands and others, but it put Warsaw at the center of an emerging bloc of nations determined to punish Mr. Putin for invading Ukraine.
It has also sundered Poland’s close partnership with Hungary, which opposes further sanctions and whose proudly illiberal prime minister, Viktor Orban, shares the Polish governing party’s view on Brussels but has a long record of cozying up to the Kremlin.
Sophie Pornschlegel, a senior policy analyst at the Brussels-based European Policy Center, said the Polish government was using the crisis for its own benefit. Despite Poland making no real changes to policies that put it on a collision course with Brussels, she said, the European Commission, the bloc’s executive arm, is likely to be “rather lenient due to Poland’s position welcoming so many refugees.”
Poland’s shift, and particularly its welcoming of refugees, has been greeted warmly by many in the European Union.
In early March, Mr. Michel, the president of the European Council, a powerful body that ultimately decides the bloc’s direction but that has frequently struggled to find unity because of Poland and Hungary, visited Rzeszow, a Polish city near the border with Ukraine, along with the Polish prime minister.
“I would like to commend you, dear Prime Minister Mateusz, your team, and the Polish people,” Mr. Michel gushed.
Monika Pronczuk contributed reporting from Brussels.
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Le Monde
La filière du vin salue le quinquennat d’Emmanuel Macron
De toute la Ve République, il est le président qui aura le plus soutenu le savoir-faire et la production viticoles français. Allant jusqu’à intégrer des professionnels du secteur à son plan de santé publique Priorité prévention.
Avant même d’être président de la République, Emmanuel Macron affichait la couleur : il aimait le vin, connaissait les vignobles, en parlait avec aisance et soutenait la filière. Alors que les candidats à la présidentielle rechignent à évoquer le sujet – trop de coups à prendre du côté de la médecine –, il avait accepté, en décembre 2016, un entretien filmé proposé au débotté par le journal Sud Ouest et le magazine Terre de Vins.
On y voit Emmanuel Macron déguster des vins à l’aveugle, les identifier (« C’est un bordeaux. Le nez ne trompe pas ! »), identifier un sauvignon de l’Entre-deux-Mers et un rosé de Provence, citer ses vins préférés. Estimant aussi qu’« un repas sans vin est un peu triste », que boire en mangeant « participe de notre civilisation ».
Quelques semaines plus tard, juste avant l’élection présidentielle, le candidat évoquait, dans La Revue du vin de France, l’enjeu de l’œnotourisme ou la concurrence pour la France des vins chiliens en Chine. Dans le vignoble, on en parle encore avec émotion.
Un président qui détonne
Avant Macron, aucun président de la Ve République ne s’est intéressé au vin. Certains buvaient, mais n’en parlaient pas ou se fichaient de ce qu’ils buvaient. En revanche, depuis quarante ans, nombre de mesures ont souligné sa dangerosité. Le vin n’a été interdit dans les cantines des lycées que sous Giscard. La fameuse loi Evin visant à limiter la publicité pour l’alcool tout en délivrant un message sanitaire date de Mitterrand en 1991. Le logo « interdit aux femmes enceintes » est intervenu à la fin du mandat de Chirac en 2006.
Emmanuel Macron, lui, a détonné. Il a surtout choisi publiquement son camp entre les autorités de santé, qui ne cessent de rappeler la dangerosité de l’alcool, et un secteur viticole, mais aussi une grande majorité des Français, qui rappelle d’autres facettes du vin : il représente le deuxième poste d’exportation de l’économie française, un art de vivre aussi, un atout pour le tourisme, la valorisation du patrimoine ou du paysage.
« Il faut arrêter d’emmerder les Français », avait dit M. Macron au Salon de l’agriculture 2018
C’est ainsi que, en ouverture du Salon de l’agriculture, en 2018, alors que la ministre de la santé Agnès Buzin entend mettre en place une communication pour souligner le danger de l’alcool dès le premier verre, le président clôt le débat en trois phrases : « Moi, je bois du vin le midi et le soir. » « Il faut arrêter d’emmerder les Français. » « Tant que je serai Président, il n’y aura pas d’amendement pour durcir la loi Evin. » A ses côtés se trouvait Audrey Bourolleau, sa conseillère « agriculture, pêche, forêt et développement rural ». Avant de rejoindre Macron dans sa campagne, au début de 2017, elle était déléguée générale de Vin & Société, le lobby du vin français. Au cabinet du président, elle a aidé le secteur. Dans la droite ligne des convictions du président de la République.
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Le Figaro
Général Gomart: «En Ukraine, l’armée russe a opté pour une stratégie de terreur»
Cyril HofsteinENTRETIEN - Pour le général (2S) Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire, ex-commandant des opérations spéciales et auteur du livre Soldat de l’ombre, l’armée russe n’a pas su anticiper la résistance ukrainienne et se trouve dans une situation où, face à l’intensité croissante des combats et à la multiplicité des fronts, sa montée en puissance est inévitable. Jusqu’à quel point?
LE FIGARO. - L’armée russe est-elle en échec?
Christophe GOMART. - Le but de guerre initial était d’obtenir la reconnaissance de la Crimée comme appartenant à la Russie et de garantir l’autonomie des républiques prorusses du Donbass. Le scénario privilégié était celui d’une guerre éclair. À l’est, les soldats seraient accueillis en libérateurs par une population largement favorable à l’opération. Ailleurs, les combats seraient sporadiques et très ciblés. Simultanément, des unités parachutistes, larguées sur Kiev, devaient rapidement prendre le contrôle des points névralgiques de la capitale. Sidérées par le choc de l’invasion, les villes ukrainiennes se seraient rendues les unes après les autres. Puis le peuple se serait soulevé contre le président Volodymyr Zelensky. Poussé à la démission, ce dernier aurait fini par accepter toutes les conditions exigées par la Russie.
Dans cet esprit, les unités qui composaient la tête des troupes engagées dans «l’opération spéciale» voulue par Vladimir Poutine étaient majoritairement composées d’éléments de la Garde nationale, destinés avant tout à faire du maintien de l’ordre et à remplacer l’administration en place dans la capitale comme dans les villes conquises. Dans les premiers jours du conflit, entre 100 et 200 missiles ont été tirés pour réduire au silence la défense aérienne ukrainienne, appuyer l’offensive terrestre et détruire un certain nombre d’infrastructures aéroportuaires, sans pour autant neutraliser les pistes d’atterrissage. Car il s’agissait de reprendre l’Ukraine sans trop détruire ses installations essentielles. Or, ce n’est pas du tout ce qui s’est passé et l’on peut se poser la question de l’efficience du renseignement militaire russe. Vladimir Poutine a-t-il péché par orgueil? S’est-il aveuglé lui-même? Ou bien a-t-il été mal renseigné?
Le Kremlin a donc totalement repensé sa stratégie en urgence?
Très vite, la guerre est entrée dans une tout autre phase. Face à une résistance et une vigueur ukrainienne imprévues, la situation a radicalement changé. En réalité, les Ukrainiens ont été prévenus de l’imminence de l’attaque russe et, comme on dit dans le langage militaire, ont desserré. C’est-à-dire quitté leur ville de garnison et ils se sont déployés sur des endroits définis à l’avance, mais inconnus des Russes. Ils ont ainsi préservé une large partie de leurs capacités opérationnelles. Après l’échec des parachutistes et des forces spéciales russes pour tenter de prendre des points clés sur le terrain et les difficultés rencontrées par les troupes au sol, harcelées par des groupes très mobiles, c’est l’artillerie qui a été engagée massivement.
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Une tactique classique utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi en Tchétchénie et en Syrie, pour pilonner l’adversaire avant d’envoyer des blindés et de l’infanterie mécanisée dans le but de saturer et de déborder les défenses ennemies. Nous sommes actuellement dans la quatrième semaine de combat et, après une pause opérationnelle, l’armée russe a réarticulé son dispositif. Engagé sur plusieurs fronts, à l’est, au nord et au sud, le commandement cherche à gagner du temps en détruisant les capacités de combat et de communication de l’adversaire.
En bombardant la région de Lviv, il tente aussi de détruire les capacités de réapprovisionnement en armement de l’armée ukrainienne venu des pays de l’Ouest et les sites de réparation de matériel militaire. Dans le même temps, des frappes de terreur sont effectuées sur les villes pour démoraliser la population et démontrer la volonté de puissance des forces en présence. Le choix d’imposer des couloirs humanitaires, comme à Marioupol par exemple, permet aussi de monter l’intensité des bombardements puisque, théoriquement du moins, la population civile a été évacuée. Rappelons aussi que, pour Poutine, Marioupol est un symbole très fort dans son identification à la Seconde Guerre mondiale puisque cette ville est défendue par le régiment Azov qui est pour lui la preuve que des «nazis» sont à l’œuvre en Ukraine.
Environ 150.000 militaires russes seraient présents sur le territoire ukrainien, soit la moitié de la capacité de leur armée de terre
Dans notre monde hyperconnecté, comment expliquer le peu d’images de combat diffusées sur les réseaux sociaux?
C’est une bonne question à laquelle la seule censure russe ne peut répondre, d’autant que TikTok reste encore accessible en Russie. Je pense que l’on voit aussi peu d’images pour éviter de donner des indications géographiques ou des positions stratégiques. Une image donne toujours des informations à l’adversaire. Nous sommes bien entendu dans une guerre de l’information et de la communication. Et qui dit communication, dit également intoxication. Seule certitude, pour l’heure, les Ukrainiens ont gagné la bataille de la communication.
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L’armée russe est-elle une armée moderne?
Une armée moderne est une armée qui est capable d’intégrer dans un même mouvement la manœuvre terre, la manœuvre air et la manœuvre marine. C’est aussi une armée qui sait manier la partie hybride: la guerre de communication, le cyber et la guerre informationnelle. En ce sens-là, l’armée russe est incontestablement une armée moderne. Toutefois, à l’exception de ses missiles hypersoniques Kinzhal - un armement moderne, précis, très difficile à intercepter et destiné à la fois à démontrer leur capacité technologique et à montrer la puissance de la Russie à l’Occident - qui n’avaient jamais été employés jusqu’à présent sur un théâtre de guerre, la Russie semble pour le moment privilégier ses matériels plus anciens, éprouvés et moins coûteux. Ainsi, les chars que l’on peut voir actuellement en Ukraine sont principalement des T-72 revalorisés et, dans une moindre mesure, des T-80. On voit peu de T-90 et aucun T-14 Armata développés depuis 2010 et reçus en 2021. On peut aussi observer de nombreux blindés de transport de troupes BMP-2 et BMP-3. Là encore, ce sont plutôt des modèles anciens.
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Idem pour l’armée de l’air qui ne fait pas voler ses Soukhoï-57, des avions de chasse mis en service en 2020, mais plutôt des aéronefs de la génération précédente, comme des Soukhoï-35, utilisés depuis 2012. Du reste, les Russes n’utilisent leurs avions de combat que de façon parcimonieuse en privilégiant plutôt des appareils d’appui au sol et non des bombardiers lourds. Est-ce parce qu’ils se méfient de la défense antiaérienne ukrainienne encore largement opérationnelle ou bien est-ce un choix raisonné? En appui au sol, l’armée russe préfère utiliser des hélicoptères d’attaque Ka-52 Alligator, conçus notamment pour détruire les chars et autres véhicules blindés, et des transports de troupes Mi-17. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’armée russe est surtout très puissante grâce à son artillerie. Dans sa doctrine militaire, l’artillerie joue un rôle primordial. Elle est particulièrement efficace contre un adversaire peu mobile. Les systèmes Grad (grêle, en russe) comme le BM-30 Smerch ont une portée minimale de 20 kilomètres.
Les plus récents, comme le 9A52 peuvent atteindre des cibles jusqu’à 90 kilomètres. De nombreuses vidéos montrent notamment l’emploi de lance-roquettes multiples TOS-1 ou TOS-1A. Toutefois, je ne suis pas certain non plus que son artillerie soit aussi efficiente que celle de l’armée française. Ni qu’elle dispose d’assez de munitions de précision. Quand chaque obus tiré par nos canons Caesar atteint systématiquement sa cible, l’artillerie russe continue à privilégier le pilonnage comme pendant les combats contre l’Allemagne. Mais attention, moins précise ne signifie pas moins efficace et ce que nous avons pu voir des bombardements dans la ville de Marioupol nous rappelle que ses effets peuvent être dévastateurs. Il semble également que des missiles auraient été tirés depuis les bâtiments de la marine russe qui assure un blocus efficace des ports ukrainiens.
Les batailles de chars des premiers jours ont cédé la place à une phase de guérilla et de contre-insurrection
Quels sont ses principaux points faibles?
Par rapport aux armées occidentales, je suis surpris que l’armée russe ne dispose pas de bombes à guidage laser. Il me semble aussi que son système de communication militaire ne soit pas à la hauteur des enjeux. Tout comme sa logistique, en termes de ravitaillement et de soutien de l’homme, qui reste mal adaptée aux besoins d’une armée enfoncée en territoire adverse, par essence dépendante de lignes d’approvisionnement fiables et constantes. On peut aussi constater une certaine impréparation au combat frontal de haute intensité et sans doute une rigidité doctrinale dans la planification et la conduite de l’engagement. De mon point de vue, le commandement semble assez centralisé et laisse peu de place à la souplesse et aux missions d’opportunité, comme c’est le cas dans nos armées par exemple.
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Comment expliquer l’apparente «lenteur» des opérations en Ukraine?
Je crois qu’il faut rester très prudent et regarder la réalité du terrain avant de tirer des conclusions un peu trop hâtives. Je voudrais rappeler que, pendant la campagne au Kosovo en 1999, l’Otan s’est livrée à trois semaines de bombardements avant d’engager des troupes au sol. De même, la bataille de Mossoul, fief de Daech en Irak, libérée par les forces irakiennes et leurs alliés, lancée en octobre 2016, s’est terminée neuf mois plus tard le 9 juillet 2017. Environ 150.000 militaires russes seraient présents sur le territoire ukrainien, soit la moitié de la capacité de leur armée de terre. Mais d’autres effectifs stationnent de l’autre côté de la frontière, prêts à être déployés si la guerre montait en intensité. Ce n’est qu’une fraction des forces de Moscou, qui compte une armée active d’environ 900.000 hommes et peut s’appuyer en outre sur deux millions de réservistes. La puissance capacitaire reste donc très en faveur du Kremlin. Toutefois, si le chiffre de 7000 morts côté russe se confirmait, cela voudrait dire que le taux de perte serait considérable. Mais est-ce de la communication pour galvaniser les soldats ukrainiens et entamer le moral des soldats russes? À titre d’exemple, en vingt ans de guerre en Afghanistan, les Américains ont perdu 2400 soldats et les Russes 15.000 en dix ans de guerre.
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En dépit de l’aide matérielle reçue, les Ukrainiens sont incapables de monter des contre-attaques de grande ampleur. Mais ils peuvent agir localement avec un maximum d’efficacité et infliger des dommages très importants. D’autant plus que les colonnes de blindés russes ne parviennent plus à se déployer de façon horizontale en raison notamment du dégel qui rend le sol glissant et mouvant. La plus grande difficulté du commandement russe repose sur la multiplicité des fronts qui empêchent la concentration des efforts nécessaires pour remporter des victoires décisives. Nous sommes entrés dans une phase de guérilla et de contre-insurrection.
Les batailles de chars des premiers jours ont cédé la place à des actions ciblées de l’armée ukrainienne avec des armements antichar, antihélicoptère ou antiavion. La grande inconnue est de savoir jusqu’où Poutine sera capable d’aller pour essayer d’arracher une victoire militaire. Quels sont les gages territoriaux qu’il veut conquérir avant de débuter une négociation sérieuse? Les tirs d’artillerie vont-ils atteindre l’intensité qu’ils ont euelors de la bataille de Grozny? Les fronts vont-ils s’enliser? Les parties en présence vont-elles finir par accepter des négociations? Je ne suis pas certain que l’armée russe ne soit pas arrivée à la limite de ses capacités conventionnelles. Finalement, on en revient toujours à Foch, pour qui la victoire repose sur trois principes: concentration des efforts, économie des moyens et liberté d’action. Trois principes, qui, pour l’heure, sont loin d’être mis en application.
*Soldat de l’ombre, de Christophe Gomart, éditions HarperCollins Poche.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.
Le Figaro
Un migrant meurt électrocuté en montant sur un wagon de fret à Valenciennes
Le FigaroQuatre Érythréens ont été victimes d'un «arc électrique», alors qu'ils tentaient de monter sur un wagon. Deux sapeurs-pompiers ont aussi été légèrement blessés.
Un migrant érythréen est décédé et trois autres, des compatriotes, ont été légèrement blessés vendredi 25 mars en gare de Valenciennes, victimes d'un «arc électrique» alors qu'ils tentaient de monter sur un wagon de fret, qui a finalement pris feu. «Factuellement il y a un mort, un corps sur la voie», a déclaré à l'AFP le chef de la Direction départementale de la sécurité publique du Nord, Thierry Courtecuisse.
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«Une personne est décédée, électrisée sur le wagon de fret. Quatre autres personnes ont été transportées à l'hôpital, blessées légèrement, plutôt choquées qu'autre chose», a déclaré le contrôleur général des pompiers du Nord, Gilles Grégoire, précisant qu'il s'agissait du «bilan définitif», les déblais du wagon ayant été fouillés. Le quatrième «blessé» est un employé de la SNCF, «surtout choqué», tandis que deux sapeurs-pompiers ont aussi été légèrement blessés, selon les pompiers.
Selon le procureur de Valenciennes, Jean-Philippe Vicentini, présent sur place, les victimes sont toutes de nationalité érythréenne. «Ce sont des migrants, qui pourraient être mineurs», a-t-il ajouté. «Apparemment, celui qui est décédé serait monté sur le wagon et aurait déclenché l'arc électrique», a précisé le magistrat. Le feu était maîtrisé en début de soirée.
«Mort sur le coup»
Selon le maire de Valenciennes, Laurent Degallaix, le train devait «repartir pour Calais», où des centaines de migrants affluent pour tenter de passer en Angleterre. «Des migrants se sont infiltrés et sont montés sur le wagon qui était bâché. Le premier qui est monté a fait fil conducteur, avec arc électrique, et le wagon a pris feu», a-t-il expliqué à l'AFP.
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Le premier migrant à être monté «a été projeté au sol et est mort sur le coup», a-t-il ajouté. «Ses camarades ont été blessés.» L'incendie s'est déclenché dans un wagon contenant des pneus, ce qui a provoqué une impressionnante colonne de fumée, avec, selon les pompiers, un «fort risque de propagation à deux wagons frigorifiques et un TER».
La SNCF a pour sa part fait part d'un incendie «accidentel», précisant que la gare avait été évacuée et le trafic interrompu. «Les quais de gare sont abîmés, le train à côté est abîmé, la gare fermée jusqu'à demain», a précisé Laurent Degallaix. Le préfet du Nord, Georges-François Leclerc, s'est rendu sur place, a constaté une journaliste de l'AFP. Des pompiers avaient aussi monté une tente devant un véhicule sanitaire à l'extérieur de la gare, autour duquel un périmètre de sécurité a été instauré.
D'autres migrants ont, ces derniers mois, trouvé la mort sur des voies ferrées dans les Hauts-de-France. Un migrant soudanais a ainsi été tué le 1er mars, percuté par un train près de Calais, alors qu'il marchait le long de la ligne de chemin de fer. Le 4 novembre dernier, un train avait percuté un groupe de quatre migrants qui circulaient sur les voies entre Dunkerque et Calais, faisant un mort, un blessé grave et deux blessés plus légers. Les tentatives de traversées par la mer vers l'Angleterre ont quant à elle fait 38 morts en 2021, selon un bilan de la préfecture maritime et un candidat à l'exil est décédé en mer en janvier.
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France24 - Monde
Visite aux Émirats : "Bachar al-Assad veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable"
Publié le : 21/03/2022 - 19:59
Marc DAOU
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Le président syrien Bachar al-Assad, allié de l'Iran et du Hezbollah libanais, a été reçu avec les honneurs aux Émirats arabes unis, qui ont récemment normalisé leurs relations avec Israël, pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011. Un évènement qui n'a pu avoir lieu sans l'aval iranien, estiment les experts, et qui rapproche un peu plus la Syrie d'une réintégration dans la Ligue arabe.
La visite de Bachar al-Assad aux Émirats arabes unis, le 18 mars, la première du président syrien dans un pays arabe depuis 2011, a pu provoquer un certain étonnement chez ceux qui ne sont pas coutumiers des grands paradoxes moyen-orientaux. Voire tout simplement des principes de la realpolitik.
En effet, comment expliquer que l’allié de l’Iran et du Hezbollah libanais, qui ont contribué avec la Russie à sauver son régime, et qui font partie de "l’axe de la Résistance" contre Israël et les États-Unis, a-t-il pu se rendre aux Émirats, le chef de file des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l'État hébreu dans le cadre des accords d’Abraham imaginés par l'administration américaine, et l’un des principaux acteurs du conflit yéménite ?
Realpolitik donc, puisque les experts de la région s’entendent pour indiquer que cette visite n’a pas pu se faire sans l’aval des Iraniens, avec lesquels le président syrien doit composer dans son propre pays.
"La Syrie est en état d'alerte face aux manœuvres suspectes de certains pays arabes visant à normaliser leurs relations avec le régime sioniste", a déclaré le 1er mars, le général Ali Mamlouk, le puissant chef des renseignements syrien, face au ministre iranien des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, lors d'une visite à Téhéran.
Feu vert iranien
"Bachar al-Assad n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, il ne peut pas se démarquer de Téhéran en se rendant sans son accord aux Émirats, soit la principale puissance régionale qui a récemment normalisé ses relations avec Israël, considéré comme l’ennemi honni par les Iraniens", estime Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon 2, géographe et spécialiste de la Syrie, interrogé par France 24.
Un avis que partage Ziad Majed, professeur à l'université américaine de Paris, spécialiste du Moyen-Orient et l'un des auteurs de "Dans la tête de Bachar al-Assad", Actes Sud.
"La diplomatie du régime syrien est calquée sur celles de ses protecteurs russe et iranien, dont il reste l’obligé et ne peut s’affranchir, indique-t-il. Il a donc certainement obtenu un feu vert iranien et russe pour se rentre à Abu Dhabi, car l’un et l’autre y trouvent un certain intérêt à le voir discuter avec Mohammed ben Zayed, dit MBZ, le très influent prince héritier d'Abu Dhabi".
Ziad Majed explique que la République islamique iranienne, "à l’instar du Hezbollah pro-iranien au Liban", a toujours été dans "une posture extrêmement pragmatique dans laquelle tout est permis, dans laquelle toutes sortes de contacts, d’alliances ou de manœuvres lui sont autorisés, alors que tout est interdit pour ses adversaires".
"Accords d’Abraham ou pas, les Iraniens ont aussi un intérêt d’avoir des contacts avec les Émiratis à travers Bachar al-Assad ou d’autres acteurs, notamment pour évoquer le Yémen où ils interviennent dans des camps adverses, sans toutefois accepter la moindre concession du président syrien qui nuirait à leurs intérêts, et en excluant toute idée de normalisation entre la Syrie et Israël".
L’intérêt de Téhéran peut également être de nature économique, souligne Fabrice Balanche, qui évoque lui aussi des "lignes rouges à ne pas franchir pour la Syrie", notamment sur toutes les questions qui concernent l’État hébreu.
"Si Bachar al-Assad parvient à obtenir des aides financières des pays du Golfe pour relever l’économie et lancer la reconstruction du pays, cela permettra de soulager les Iraniens qui auront moins besoin d’aider financièrement le régime de Bachar al-Assad, souligne-t-il. Damas n’arrive à survire économiquement que grâce à ses alliés, et notamment grâce au pétrole iranien et au soutien financier de Téhéran qui lui coûte très cher alors que sa propre situation économique est mal en point".
Une visite "hautement symbolique"
Les Iraniens, comme les Russes, ont également tout intérêt à voir le président syrien réintégrer l’échiquier arabe car il serait synonyme d’un nouvel échec pour les Occidentaux qui avaient appelé et œuvré pour un changement de régime à Damas, avant que Téhéran et Moscou ne lui sauve la mise.
"Bachar al-Assad s’est rendu en confiance aux Émirats, dans le sens où le président syrien et MBZ ont depuis quelques années des relations assez cordiales, puisque ce pays du Golfe est le premier à avoir réouvert son ambassade à Damas, et œuvre depuis un certain moment pour obtenir la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe, poursuit Fabrice Balanche. Donc si début novembre 2022, le président syrien se retrouve à Alger, où sera organisé le prochain sommet de la Ligue arabe, et se fait prendre en photo avec les autres dirigeants et chefs d’État, cela voudra dire qu’il a gagné son pari en réintégrant la famille arabe et en retrouvant sa légitimité, et cela sera aussi une victoire pour ses parrains russes et iraniens".
Mis au ban de la communauté internationale par les puissances occidentales, accusé d’avoir fait usage d’armes chimiques contre sa population, isolé par les puissances sunnites de la région, le régime syrien avait été suspendu des rangs de la Ligue arabe en novembre 2011, en protestation à la répression du soulèvement contre le régime.
"Bachar al-Assad se tourne vers ses partenaires arabes, qui ont les moyens de lui assurer une aide économique pour la reconstruction du pays, parce qu'il sait qu’il n’a pas grand-chose à attendre des Occidentaux, et qu’il se doute qu’il sera plus dur de restaurer son image et retrouver sa légitimité auprès d’eux".
Ziad Majed estime qu’entre "les sanctions occidentales contre Moscou et l’opinion publique internationale qui gronde contre la guerre lancée par le Kremlin contre l’Ukraine, il est très peu probable qu'on entende de nouveau les quelques voix qui s’élevaient en Occident pour réclamer la reprise ou la normalisation des relations avec le régime de Bachar al-Assad".
"Alors que la Syrie se trouve économiquement et financièrement dans une situation catastrophique tandis que le régime est asphyxié par les sanctions, Bachar al-Assad, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ne peut donc que se retourner vers les pays arabes moins regardant sur son bilan", ajoute-t-il.
Et de conclure : "d’où l’importance de cette visite hautement symboliquement pour le dirigeant syrien qui veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable, notamment au monde arabe, et qu’il est de retour sur la scène régionale après avoir été reçu avec les honneurs par un pays qui joue un rôle très actif sur le plan international et qui est actuellement membre du Conseil de sécurité".
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Syrie : Bachar al-Assad aux Émirats pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011
Le monde dans tous ses États
Syrie : retour à la case Bachar ?
Reporters
La traque des criminels de guerre syriens en Europe
Le Figaro
Les vrais prix de l’immobilier dans 1300 villes de France
Marie PellefigueEXCLUSIF - Le marché immobilier des grandes villes de régions revient à plus de calme après des hausses de prix rapides et fortes en 2021. Depuis le début de l’année, les acheteurs sont exigeants et n’acceptent plus les prétentions trop gourmandes des vendeurs.
En 2021, le marché immobilier des dix plus grandes agglomérations s’est emballé et les tarifs ont continué d’y grimper. Malgré tout, depuis septembre, la frénésie d’achat s’est essoufflée un peu partout, à l’exception de Lille et Rennes où les hausses de prix ont perduré jusqu’à début 2022. La raison? Les acquéreurs locaux ont de plus en plus de mal à financer leur projet et renoncent à acheter. Ceux qui ont les moyens de devenir propriétaires n’acceptent plus de payer au prix fort des biens sans charme ou à rafraîchir.
Malheureusement, en face d’eux, les propriétaires restent persuadés que l’immobilier a le vent en poupe et que leur logement va se vendre vite et cher. Ils sont ainsi toujours nombreux à afficher des prétentions bien supérieures au marché. Conséquences immédiates: le rythme des transactions s’est rallongé, il dépasse un mois dans la plupart des métropoles, et le niveau des stocks augmente avec un retour des vendeurs en ce début de printemps.
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Le marché immobilier est donc en train de se détendre et les acheteurs gagnent peu à peu du pouvoir. Bref, 2022 semble être l’année de l’atterrissage en douceur avec une stabilisation globale des prix. À moins que les propriétaires refusent de devenir raisonnables, ce qui pourrait conduire le marché des grandes métropoles vers un scénario «à la parisienne», avec une baisse du nombre de transactions et des tarifs qui fléchissent.
Lille
Un marché toujours sous tension mais des prix qui plafonnent
Pas assez de vendeurs! Voilà le constat partagé par tous les professionnels. Conclusion: après un léger tassement l’été dernier, les prix sont repartis - légèrement - à la hausse au début de l’automne. Selon les notaires, le tarif médian d’un appartement atteignait 3730 €/m² fin décembre, et celui d’une maison était de 232.000 €, soit respectivement 8,9 % et 13 % de plus qu’un an auparavant.
Depuis janvier, la dynamique reste bonne dans la ville. «Nous avons de nouveaux biens en vente et quand leurs propriétaires sont raisonnables, ils trouvent preneurs en moins d’un mois», confie Catherine Florent, directrice d’Immocarré Saint-Maurice. Désormais, les acheteurs sont plus exigeants et un marché à deux vitesses se met en place. «D’un côté, les beaux biens se vendent dans la fourchette haute d’estimation, de l’autre ceux de moindre qualité se négocient à la baisse»,remarque Benoît Dupont, directeur de Century 21 Lille Nationale. Même dans le haut de gamme, les acquéreurs font plus attention. Ainsi ce 150 m² au cœur du vieux Lille vendu 700.000 € (4667 €/m²) sans extérieur en février aurait pu atteindre 10 % de plus juste après le confinement. Même constat pour les maisons: «Nous avons des demandes pour les belles propriétés entre 1,5 et 2 millions d’euros, au-delà, c’est plus compliqué», reconnaît Bruno Gras, directeur de Barnes Lille. Dans ces tarifs, il est possible de trouver une maison de 350 m² en parfait état avec un jardin de 1500 m² en plein cœur de Marcq-en-Barœul.
Aujourd’hui, un appartement classique dans le vieux Lille se négocie de 4500 à 6200 €/m². Les prix oscillent entre 3800 et 5000 €/m² dans le centre, à République et Vauban. À Gambetta, Saint-Michel et Cormontaigne, comptez plutôt de 2900 à 3600 €/m². Enfin, à Fives, Moulins ou Lille-Sud, les tarifs sont plus hétérogènes. Un appartement dans une résidence sécurisée ou rénovée peut légèrement dépasser 3500 €/m², en revanche un bien en mauvais état se vend difficilement à plus de 2300 €/m². En première couronne, les prix vont de 2000 à 2500 €/m² pour les résidences des années 1960 et 1970 et oscillent plutôt de 3400 à 3800 €/m² dans les constructions de moins de 30 ans.
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Dans l’agglomération, les maisons restent toujours davantage demandées, mais leur prix ne progresse désormais plus. Dans les quartiers prisés, une bâtisse de 1930 avec un jardin se vend entre 350.000 et 400.000 €. Elle avoisine plutôt les 2 500 €/m² dans les secteurs moins huppés. Pour 130 m² avec un grand jardin, il faut tabler sur un budget de 450.000 à 550.000 €. Enfin, les belles maisons bourgeoises de 180 à 200 m² se négocient entre 750.000 et 900.000 €.
D’ici à l’été, le prix des biens sans défaut devrait rester stable. «Ceux qui se rendent compte que la folle euphorie du marché est terminée vendront, les autres non», résume Bruno Gras. En revanche, le tarif des logements moins recherchés va baisser, surtout s’ils sont à rénover. «Leurs propriétaires vont devoir ajuster très vite leurs prétentions, car désormais le marché ne les rattrapera pas», affirme Philippe Descampiaux, directeur de Citya Descampiaux.
Lyon
Les acheteurs reprennent la main
L’an dernier, la très forte demande des acquéreurs a fait face à une offre trop faible, ce qui a poussé les prix vers des sommets partout dans la ville. Mais cette hausse a surtout été enregistrée au premier semestre, car depuis septembre, la frénésie tarifaire s’apaise. Selon les notaires, fin décembre, il fallait compter 5060 €/m² pour un appartement et 676.500 € pour une maison, soit respectivement 5,1 % et 6,4 % de plus qu’un an auparavant.
Depuis janvier, les acheteurs sont toujours là, mais ne sont plus prêts à suivre les prétentions des vendeurs. «Dans le centre-ville et sur les pentes de la Croix-Rousse, les prix sont stables, voire légèrement en baisse», constate Anne Monard Bretin, directrice de Guy Hoquet Immobilière du Plateau. Ce sont surtout les logements avec des travaux en vente depuis plus de 3 mois qui commencent à souffrir. «Les acquéreurs savent qu’ils disposent de plus de choix et n’hésitent plus à faire des offres à la baisse», explique Valérie Chevalier, directrice d’ERA Lacassagne. Conséquence immédiate: «Les fourchettes de prix de vente entre un logement récent en bon état et un autre qui n’a pas de charme augmentent dans tous les secteurs», ajoute-t-elle.
Aux abords du parc de la Tête-d’Or et sur la Presqu’île, les appartements valent entre 5300 et 6800 €/m². Même s’ils sont bien placés et en bon état, le seuil des 7000 €/m² est désormais difficile à dépasser, sauf pour les logements de standing. Entre Préfecture et la Part-Dieu, dans le vieux Lyon et à la Croix-Rousse, les tarifs oscillent plutôt entre 4800 et 6000 €/m². Ils vont de 4200 à 5700 €/m² au sud du cours Gambetta et de 5000 à 5500 €/m² à Monplaisir, Montluc et Sans-Souci.
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«Les appartements à rénover et les grandes surfaces ne se vendent plus aux tarifs plafonds», note Grégory Mauron, directeur de Guy Hoquet Lyon Préfecture et Oullins. Constat identique sur le marché haut de gamme: «Nous mettons beaucoup plus de temps à céder les appartements familiaux de 150 à 200 m², car comme ils sont proposés trop chers, pour un même budget les acheteurs privilégient une maison dans les monts d’Or» soupire Clémentine Aknine, manager de Sotheby’s International Realty Lyon. Ainsi, à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, une grande propriété de 250 m² avec 300 m² de jardin et une piscine a été récemment cédée à 1,2 million d’euros. À la Croix-Rousse, une maison de 150 m² avec jardin et garage en bon état se négocie entre 1,05 et 1,1 million d’euros.
Aujourd’hui, le marché est en plein rééquilibrage et le stock de biens à vendre augmente depuis début mars. Les prix sont déjà légèrement orientés à la baisse dans les quartiers excentrés et pour les biens en mauvais état. Cette nouvelle conjoncture devrait se diffuser d’ici à l’été partout dans la ville. Pour le moment, «il est compliqué de faire comprendre aux propriétaires que le marché a changé et que les acheteurs deviennent à nouveau sélectifs», confie Anne Monard Bretin.
Marseille
Un marché toujours très dynamique
L’arrivée de nouveaux acheteurs, doublée d’une appétence plus marquée des Marseillais pour la pierre a redynamisé le marché immobilier de la ville l’an dernier. Mais les vendeurs ont été trop peu nombreux face à cette forte demande. En conséquence, le marché a fonctionné en flux tendu et, dans les quartiers du sud de la Canebière, une minipénurie a vu le jour. «Les vendeurs ont alors eu des prétentions de plus en plus fortes jusqu’à atteindre des tarifs plafonds dans certaines zones» s’inquiète Jean-Luc Lieutaud, président de l’Unis Paca. D’après les notaires, le prix médian pour un appartement était de 2780 €/m² à fin décembre, soit 7,3 % de hausse en un an, et celui d’une maison atteignait 374.400 €, soit 9,7 % de plus. Du jamais-vu dans la capitale provençale.
Aujourd’hui, il faut compter autour de 500.000 € pour une maison de 100 m² avec un joli jardin dans les quartiers sud de Sainte-Marguerite ou Mazargues. À l’est, dans les 10e et 11e arrondissements, «les jolies bastides avec des jardins de 1000 m² se négocient entre 5500 et 6500 €/m²», explique William Geslin, cogérant de Sotheby’s International Realty Marseille. Enfin, dans les très cotés 7e et 8e arrondissements, une maison vaut 6000 €/m² en moyenne à condition d’être en bon état. Si elle a la vue sur mer, ce qui est rarissime, les prix s’envolent au-delà de 10.000 €/m², mais l’offre est excessivement faible.
Pour les appartements, les tarifs sont très variables d’un arrondissement à l’autre. «Dans les quartiers cotés, il faut compter entre 3500 et 5000 €/m², ce plafond étant atteint pour les derniers étages en bon état avec une vue dégagée», confie Gilles Michel de Chabannes, gérant de Michel de Chabannes Transactions. Les prix sont un peu plus bas autour de Longchamp, de Camas et Chave où ils vont de 2800 à 3500 €/m². Enfin, au Panier et à la Joliette, l’ancien vaut de 2500 à 2700 €/m² et le récent de 2800 à 3500 €/m². Dans le centre-ville, les tarifs les moins chers sont ceux de la Belle-de-Mai où il est possible d’investir entre 1700 et 1800 €/m².
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Depuis janvier, face à cette hausse ininterrompue des prix, le marché commence à se tendre et de plus en plus d’acheteurs reportent leur projet, faute de trouver un bien qui corresponde à leur pouvoir d’achat. «Il y a aussi des refus de financement, car dans la ville les revenus ont progressé nettement moins vite que les prix ces deux dernières années», constate Jean-Luc Lieutaud. Depuis ce printemps, même si les ventes se concluent, le rythme des transactions n’est plus aussi rapide qu’à l’automne. L’immobilier marseillais devrait donc entrer en phase de stabilisation des prix. Ceux des résidences des années 1950 à 1970 dotées d’un très mauvais DPE se négocient d’ailleurs déjà aujourd’hui entre 2500 et 2800 €/m² dans le centre-ville et ses abords, et devraient continuer à baisser.
Nantes
Coup de frein sur l’envolée des prix
La fièvre acheteuse qui a frappé la ville après la crise sanitaire s’est brusquement arrêtée. «Au premier semestre 2021,nous étions en situation de surdemande, mais depuis septembre, le marché se rééquilibre et les biens restent plus longtemps à la vente» indique Gildas Rass, délégué à la communication de la chambre des notaires de Loire-Atlantique. Selon les notaires, le prix médian d’un appartement était, fin décembre, de 3860 €/m² (+ 6,4 % de hausse en un an), et de 433.800 € (+ 2,2 %) pour une maison.
Depuis début janvier, «les acheteurs se décident rapidement quand le prix leur semble cohérent, confie Caroline Louboutin, directrice de Sotheby’s International Realty Nantes, mais beaucoup de propriétaires mettent en vente au-delà de nos fourchettes d’estimation, ce qui casse la dynamique», soupire-t-elle. Cette incapacité à prendre conscience du fléchissement du marché a entraîné un ralentissement du rythme des transactions. Car les acquéreurs refusent désormais de payer cher un logement avec un défaut, même s’il est léger. «Aujourd’hui, il est très net qu’un seuil tarifaire a été atteint», constate Gildas Rass.
Depuis six mois, les maisons se négocient un peu moins cher qu’au pic du marché de l’été dernier. À Saint-Donatien, il faut compter au maximum 1 million d’euros pour une grande bâtisse ancienne de 180 m² à rafraîchir avec un petit jardin et sans garage. Celles situées dans les quartiers ouest, à l’intérieur des boulevards, valent autour de 900.000 € à refaire et plutôt entre 1,05 et 1,2 million en bon état et avec un jardin agréable. «Le seuil des 5500 €/m² est désormais très difficile à franchir», prévient Caroline Louboutin. De l’autre côté des boulevards, les pavillons classiques de 100 à 120 m² se négocient aussi à des prix stables, entre 460.000 et 570.000 €. Comme cette maison ancienne rénovée avec goût en plein cœur de Zola qui a trouvé preneur à 540.000 € pour 100 m² avec un petit jardin. Pour trouver plus grand et moins cher, les jeunes couples partent en première, voire deuxième couronne, où les pavillons récents se vendent autour de 500.000 € à condition d’être proches du périphérique et sinon en dessous de 450.000 €.
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Pour les appartements, le tarif moyen du centre-ville va de 5000 à 5500 €/m². Seuls les biens avec du cachet, très bien situés et en parfait état atteignent 6000 €/m², mais les acheteurs dépassent de plus en plus rarement cette limite. Il faut compter de 3500 à 4000 €/m² pour un bien récent avec balcon dans les quartiers nord, comme Longchamp, ou est, comme Doulon-Bottière et plutôt de 3000 à 4000 €/m² sur l’île de Nantes. Dans ces secteurs, les investisseurs sont aussi moins actifs et ils deviennent exigeants avec les DPE. «Les logements classés en F ou G ne se vendent plus du tout, car leurs prix sont encore trop élevés», note Stéphanie Vedrenne, responsable de l’agence Nestenn rond-point de Vannes.
D’ici à l’été, la tendance à la modération - voire à la légère baisse - des prix va continuer, car le marché est de moins en moins sous pression. «Nous avons plus de vendeurs depuis janvier et comme les délais de vente ont augmenté, notre stock est plus important», explique Stéphanie Vedrenne. Un argument supplémentaire pour que les acheteurs, bien décidés à stopper cette inflation tarifaire, reprennent la main.
Rennes
Des sommets inédits
L’an dernier, la ville de Rennes s’est placée à la première place du podium des agglomérations où les tarifs ont le plus grimpé. Selon les notaires, en fin d’année, il fallait débourser 3570 €/m² pour acheter un appartement et 490.000 € pour une maison, soit des hausses respectives de 10,5 % et de 16,7 % sur une année. «Le marché est très dynamique et depuis février, l’activité est encore repartie à la hausse» note Claudine Mercier, directrice de LFI Sévigné. Mais aujourd’hui, les acheteurs, même s’ils sont nombreux, sont nettement plus attentifs aux prix qu’ils déboursent. «Depuis décembre, les délais de vente ont largement augmenté, car il faut du temps aux propriétaires pour accepter de baisser leurs prétentions» explique Christophe Poylo, directeur d’Orpi Rennes Aristide-Briand. Aujourd’hui, les biens en parfait état se vendent encore rapidement dans les fourchettes hautes. Mais ceux qui nécessitent des travaux ont plus de mal à trouver preneurs, à moins d’afficher des prix plus doux.
Dans la ville, il faut compter entre 420.000 et 680.000 € pour une maison à Cleunay, La Sagesse ou Lorient-Saint-Brieuc. «Elles font entre 85 et 120 m², mais pour atteindre le prix fort, il faut une grande surface, du style et une décoration au goût du jour», constate Anne Vestu, directrice de LFI Cleunay. Les belles bâtisses de 140 m² rénovées à Jeanne-d’Arc, aux Sacrés-Cœurs ou à Sainte-Thérèse se vendent plutôt entre 650.000 et 850.000 €. Les mêmes se négocient entre 900.000 et 1 million d’euros à Sévigné, à condition d’être sans défaut. Au-delà de cette limite, les transactions sont plus longues et compliquées, et les acheteurs plus rares.
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La tendance est identique pour les appartements: ils se vendent vite et bien à condition d’être en parfait état. Il faut aujourd’hui tabler sur des prix moyens de 4200 à 5200 €/m² en centre-ville. Dans les secteurs avoisinants comme les Prairies Saint-Martin, Arsenal-Redon, la Gare-Nord ou Aristide-Briand, les appartements se trouvent plutôt entre 3200 et 3800 €/m². Aux Longs-Champs, autour du parc des Gayeulles ou aux abords du métro Clemenceau, il faut compter de 3000 à 3800 €/m². Au sud, au-delà des boulevards, les logements se négocient entre 2900 et 3200 €/m² à La Poterie et de 2000 à 2500 €/m² à Bréquigny ou au Blosne, à condition d’afficher un DPE supérieur à F. À défaut, les acheteurs ne visitent pas et n’essaient pas de négocier à la baisse.
D’ici à l’été, un marché à deux vitesses va voir le jour dans la ville. Celui des beaux biens sans aucun défaut, qui ne représentent pas la majorité des logements de la ville, pourrait continuer d’afficher des prix en légère hausse. Pour les autres, en revanche, les tarifs ne vont plus progresser et des négociations à la baisse devraient même apparaître.
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France24 - Monde
L'actu en dessin : la guerre en Ukraine accentue la hausse des prix de l'énergie en Europe
Publié le : 25/03/2022 - 16:03
FRANCE 24
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Depuis le début de la guerre en Ukraine il y a un mois, et les sanctions massives et inédites contre la Russie, le prix du gaz et de l'électricité explosent. La hausse des prix de l’énergie, initiée par la crise sanitaire, s’accentue avec le conflit. L’Europe, grandement dépendante de la Russie dans son approvisionnement en gaz et en pétrole, doit trouver des alternatives pour instaurer d’urgence une souveraineté énergétique.
Alors que la guerre en Ukraine entre dans son deuxième mois, les puissances occidentales tentent de trouver des solutions pour gagner en indépendance énergétique à l'égard de Moscou. La Russie représente aujourd'hui 45 % des importations européennes de gaz. Quelque 55 % des achats allemands viennent de Russie, ainsi que l'essentiel des approvisionnements de Finlande, Hongrie et République tchèque.
La dépendance énergétique était l’un des nombreux points à l’ordre du jour du triple sommet de l’Otan, du G7 et du Conseil européen que Bruxelles a accueilli les 23 et 24 mars, en présence du président américain Joe Biden. Les États-Unis et l'Union européenne ont annoncé, vendredi 25 mars, à Bruxelles des mesures pour réduire la dépendance européenne au gaz russe, peu avant le départ pour la Pologne de Joe Biden, seconde étape d'un voyage en Europe consacré à l'invasion russe en Ukraine.
Les États-Unis et l'Union européenne ont également annoncé la création d'un groupe de travail visant à réduire la dépendance de l'Europe envers les énergies fossiles russes, en raison de la guerre menée par Moscou en Ukraine.
Les États-Unis s'efforceront - en coopération avec "des partenaires internationaux"' - de fournir à l'Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2022, dans le cadre de cette initiative dévoilée par Joe Biden et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, selon un communiqué.
L'Allemagne, qui importait avant l'invasion russe un tiers de son pétrole et quelque 45 % de son charbon de Russie, a fait savoir qu'elle se passerait du charbon russe d'ici l'automne et réduirait très fortement sa dépendance au pétrole russe d'ici la fin de l'année, tandis qu'elle table sur mi-2024 pour être "largement indépendante" du gaz russe.
>> À (re)voir : "Focus : l'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique"
Avec AFP
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
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Invité de l'Économie
Guerre en Ukraine et flambée des prix : "Il faut protéger les consommateurs les plus vulnérables"
Le Débat de France 24
Guerre en Ukraine : vers une crise alimentaire mondiale ?
Cartooning for PeaceL'actu en dessin : la guerre en Ukraine étouffe la campagne présidentielle en France
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : Le feu du pouvoir
Le Figaro
Des microplastiques détectés dans du sang humain, une première, selon une étude
Cette étude, publiée jeudi dans la revue Environment International, soulève des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les organes.
Les auteurs de cette étude, publiée jeudi dans Environment International, ont analysé des échantillons sanguins de 22 donneurs anonymes, tous des volontaires en bonne santé, et découvert des microplastiques chez 17.
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La moitié des échantillons contenait des traces de PET (polytéréphtalate d'éthylène), l'un des plastiques les plus utilisés dans le monde, notamment pour la fabrication de bouteilles et de fibres polyester. Plus d'un tiers renfermait du polystyrène, utilisé entre autres pour des emballages alimentaires, un quart du polyéthylène. «Pour la première fois, nous avons été capables de détecter et de quantifier» de tels microplastiques dans du sang humain, a déclaré Dick Vethaak, un écotoxicologue de l'université libre d'Amsterdam.
Impact possible sur la santé
«C'est la preuve que nous avons des plastiques dans notre corps - et nous ne devrions pas», a-t-il dit à l'AFP, jugeant nécessaire d'autres recherches sur l'impact possible sur la santé. «Où cela se retrouve-t-il dans notre corps ? Est-ce que cela peut être éliminé ? Évacué ? Ou est-ce retenu dans certains organes, peut-être en s'accumulant, voire est-ce que cela peut passer la barrière hématoencéphalique?», s'est-il interrogé. Selon l'étude, les microplastiques détectés ont pu pénétrer dans le corps par bien des voies, l'air, l'eau ou la nourriture, ou encore des produits d'hygiène ou cosmétiques.
Risque potentiel pour les organes
«Il est scientifiquement vraisemblable que des particules plastiques puissent être acheminées jusqu'à des organes via le système sanguin», ajoutent ses auteurs. Cette étude a été financée par l'Organisation néerlandaise pour la recherche et le développement en santé et par Common Seas, une ONG environnementale basée au Royaume-Uni visant à réduire la pollution plastique. Pour Alice Horton, une spécialiste des contaminants anthropiques du centre britannique d'océanographie, «malgré le faible échantillon et les faibles concentrations détectées», les méthodes analytiques de l'étude sont «très robustes».
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«Cette étude contribue à prouver que les particules plastiques ne se sont pas seulement répandues dans l'environnement, mais également dans nos corps. Les conséquences à long terme ne sont pas encore connues», a-t-elle commenté auprès du Science Media Centre. Si elle a aussi relevé l'échantillon limité et le manque de données sur le degré d'exposition des participants, Fay Couceiro, lectrice en bio géochimie et pollution à l'université de Portsmouth, a estimé «solides» les données de cette étude surtout méthodologique. Elle a également jugé nécessaire de mener davantage de recherches sur le sujet, notamment sur les implications pour la santé.
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L'Humanité
Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus
DécryptageLe réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.
Marine CyglerRéduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux
Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.
Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.
Conséquences darwiniennes
Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicamentsMais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.
Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.
Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend
Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »
La perdrix des neiges repoussée en altitude
Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.
De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.
Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec
Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.
Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux Le Monde
Les rouges de la côte de Nuits, la sélection du « Monde »
La production est faible, la demande forte. Les vins sont rares et chers, et jouissent d’un prestige inégalé. Laure Gasparotto et Ophélie Neiman ont néanmoins pu rassembler une sélection de beaux pinots noirs à tous les prix et encore disponibles à la vente.
Bourgogne hautes-côtes-de-nuits
Nuiton-Beaunoy, « Le Prieuré », 2019
Epatante cave coopérative, qui réunit des viticulteurs de la côte de Nuits et de la côte de Beaune (d’où son nom), la maison Nuiton-Beaunoy propose souvent de bonnes cuvées à prix doux, comme cette sélection parcellaire. Dans le verre, le vin offre un plaisir immédiat, avec une mine brillante, des arômes de fruits mûrs (cerise noire, framboise), une bonne trame acide. En résumé, une bonne affaire. 12,95 €. nuiton-beaunoy.fr
Julien Cruchandeau, « Les Valançons », 2019
Coup de cœur pour cette bouteille à l’étiquette noire et au jus vif, fruité, exprimant un très bel équilibre entre une spontanéité très accessible et une profondeur qui ramène de la complexité. Ce balancement entre gourmandise (les beaux arômes de cerise, vanille et tabac) et une texture qui joue sur la finesse démontre un travail d’une grande justesse de Julien Cruchandeau. Fait assez rare pour être souligné, le vigneron n’est pas un « fils de » et a créé son domaine en 2003. Il est en conversion bio. 18 €. domaine-cruchandeau.com
Domaine Henri et Gilles Remoriquet, 2020
Ce vin dégage un fruit si précis que c’en est incroyable. Du jus de fraise, ou de griottes, ou de framboise, ou les trois à la fois. C’est précis, persistant, juste. Une belle bouteille qui offre une gourmandise conviviale, spontanée et fluide. 19,90 €. Tél. : 03-80-61-24-84.
Domaine Saint-Saturnin de Vergy, 2020
Le domaine appartient à la maison de négoce beaunoise François Martenot. Les surfaces de vigne sont vastes (58 hectares), mais également situées à une moyenne d’altitude de 400 mètres. De ce fait, le raisin met plus de temps à mûrir et garde en lui une acidité rafraîchissante. Elle surgit sur la langue, accompagnée d’arômes de groseille et d’une structure assez solide. L’ensemble est très plaisant. 19 €. maisonfrancoismartenot.com
Thibault Liger-Belair, « La Corvée de Villy », 2018
Impossible de survoler le verre sans tomber en arrêt devant ce vin sombre, riche, qui brille néanmoins par son éclat, son relief, sa longueur, son élégance. Immédiatement agréable, il présente des arômes épicés et une suavité qui ne manque pas de structure. Un très beau vin, né sur un sol caillouteux de pierres de lave reposant sur une fine couche d’argile rouge. Né, aussi, grâce à la patte inimitable de Thibault Liger-Belair, vigneron au talent incontesté et à la réputation mondiale. Un coup de cœur. Bio certifié. 22 €. thibaultligerbelair.com
Côte-de-nuits-villages
Jean Féry & Fils, « Clos de Magny », 2019
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Valeurs Actuelles
Xenia Fedorova : « Les journalistes de RT France ont été et sont toujours discriminés »
Le Figaro
Pourquoi il faut relire La Condition humaine, d'André Malraux
LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Dans ce grand roman d'avant-guerre, l’auteur nous partage ses considérations sur l'absurde, le destin et la douleur. Une véritable méditation sur le tragique de l'action, souligne Pascal Bruckner.
Pascal Bruckner est romancier et philosophe, auteur notamment du Sanglot de l’homme blanc (1983), des Voleurs de beauté (prix Renaudot, 1997) et d’Un bon fils (2014). Il a été élu à l’Académie Goncourt en 2020.
C’est l’un des incipits les plus fameux de la littérature du XXe siècle avec celui de L’Étranger de Camus. « Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? L’angoisse lui tordait l’estomac. »
Tragédie en six actes, ce roman de 1933 relate comment, en 1927, l’Armée révolutionnaire de Chang-Kaï-Shek, en marche sur Shanghaï, s’appuie sur les cellules communistes pour fomenter l’insurrection avant de les faire assassiner en masse par une société secrète criminelle. Il faut replacer ce livre dans son contexte : l’avant-guerre, la montée et la répression du communisme, la fin des empires coloniaux et leurs louches tractations. Mais il est difficile de convaincre un lecteur de 2022 que les troupes communistes, dont Mao Tsé-toung prendra le commandement seulement en 1934 pour la Longue Marche, représentaient la justice face au Kuomintang, symbole de la répression et de la corruption.
«La Condition humaine», un livre de la sélection «Le meilleur du prix Goncourt»
Le meilleur du prix Goncourtsur le Figaro StoreL’Histoire a tranché et la petite île de Taïwan incarne aujourd’hui la liberté et la démocratie face au monstre totalitaire de Pékin. Malraux, comme il le relatera dans ses Antimémoires, rencontrera Mao Tsé-toung en 1967 et en tirera un récit épique, entre légende et embellissements historiques. Les témoins laissent entendre que Mao Tsé-toung n’aurait proféré que des banalités, n’ayant aucun intérêt pour la France, mais Malraux, écrivain épique, ne pouvait admettre que le grand révolutionnaire chinois se fût adressé à lui comme à un vulgaire témoin. Qu’importent les petits arrangements avec la vérité lorsqu’il s’agit de peser sur l’Histoire et de prendre les siècles à témoin.
Peu de gens savaient à l’époque que le Grand Timonier figurerait aux côtés de Hitler, Staline et Pol Pot comme l’un des pires criminels du XXe siècle. Seuls quelques dinosaures, issus de la grande bourgeoisie, lui vouent encore un culte et nous adjurent de recommencer à Paris la geste révolutionnaire chinoise.
La violence n'intéresse Malraux que s'il peut en tirer des considérations générales sur l'absurde
Quant au roman lui-même, il est devenu avec le temps un objet littéraire intrigant. Je l’avais lu avec passion à vingt-cinq ans, je l’ai repris avec inquiétude, craignant, à tort, de n’être plus ébloui comme le jeune homme que j’avais été. Notre passé proche semble souvent plus éloigné de nous-mêmes que les siècles antérieurs. Il y a deux œuvres dans cette fiction existentialiste : le récit d’une révolution écrasée dans le sang et une pensée en acte sur l’amour, le sexe, la douleur et la mort. Ce qui passionne l’auteur n’est pas la description de la misère et de l’exploitation, il n’avait pas cette fibre humanitaire si répandue de nos jours, mais la réaction de personnages confrontés à des situations limites.
Tous, le professeur Gisors, opiomane communiste, son fils Kyo qui dédiera sa vie à son idéal, Tchen le terroriste déchiqueté par la bombe qu’il voulait lancer sur la voiture de Chang-Kaï-Shek, le Russe Katow passé des bolcheviques aux Blancs avant de revenir au communisme, Ferral l’homme d’affaires crapoteux forment des petits laboratoires d’idées. La violence n’intéresse Malraux que s’il peut en tirer des considérations générales sur l’absurde, le destin et la douleur. Quelques scènes magnifiques ponctuent cette méditation sur le tragique de l’action, la plus belle, la plus forte étant le sacrifice de Katow, véritable saint laïc : alors qu’il attend d’être jeté dans le foyer d’une locomotive, comme le seront les deux jeunes gens étendus et liés contre lui, dans la pénombre d’une gare-prison, il offre sa capsule de cyanure dans un geste de solidarité fraternelle à l’un d’eux.
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Tout le livre semble écrit en état de transe, comme si les situations limite élevaient chaque homme au-dessus de lui-même pour rester à la hauteur de l’événement. Il faut se battre pour « ce qui de son temps aura été chargé du sens le plus fort et du plus grand espoir ». Seule une vie digne de ce nom mérite que l’on meure pour elle car « mourir est passivité mais se tuer est un acte ». « Tous ces frères dans l’ordre mendiant de la Révolution » ont quêté la seule grandeur accessible de leur époque, le combat pour la dignité des opprimés. Peut-être qu’un Malraux contemporain décrirait ces hommes et ces femmes, musulmans, chrétiens ou agnostiques, engagés en Asie, en Afrique ou au Moyen-Orient contre le djihadisme, ce nihilisme à visage divin. L’écriture de La Condition humaine est cinématographique, inspirée des grands romanciers américains ; Malraux préfacera magnifiquement Sanctuaire de Faulkner en le décrivant comme l’intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier.
Dans La Condition humaine, la rapidité des plans est servie par une écriture haletante où s’entrechoquent les conceptions du monde, les intérêts divergents. Et si les personnages se réduisent parfois à leurs idées, des consciences prises avec les forces brutes de l’Histoire, ils nous touchent par leurs faiblesses quand ils redeviennent des êtres de chair et de sang qui hésitent et sombrent mais avec grandeur. L’auteur n’écrit pas une fiction ordinaire mais une chanson de geste où chacun est supposé s’extraire de la médiocrité. Seules les formules lapidaires sont à même de contenir l’épouvante, la barbarie, ces épreuves qu’un monde absurde oppose à la conscience aiguë de la tragédie.
Malraux s'est imposé comme un semeur de rêves, jetant des milliers de jeunes gens dans le mythe de l'action, du voyage, de l'engagement
Reste que Malraux, mythomane magnifique, gentleman cambrioleur, aventurier sans scrupules, alcoolique et opiomane ravagé de tics, déchiffreur inspiré des œuvres d’art, ne s’est pas trompé face à l’abjection franquiste et nazie. Il a pris les armes quand il le fallait, contrairement à tant de consciences de gauche qui ont brodé sur l’engagement tout en quêtant l’approbation de la Kommandantur pour publier leurs livres. Chef d’escadrille en Espagne, même si les historiens insistent sur son incompétence en matière d’aviation, il prendra part à la Résistance tardivement en mars 1944, puis se fera nommer colonel à la tête de la brigade Alsace-Lorraine.
On sait la passion qu’il voua ensuite au général de Gaulle, le hissant avant d’autres au rang de Paladin des temps modernes. L’intelligentsia parisienne l’a boudé pour son ralliement à la droite et l’a brocardé comme un barde crachoteur, une Pythie mécanique, « intelligent par hasard », dira de lui méchamment Roland Barthes. Pourtant, André Malraux fera toujours plus rêver que les petits professeurs de la Rive gauche, experts en travaux de dentelle et autres crochets. En trois livres, parus de 1928 à 1936,
Les Conquérants, La Voie royale, La Condition humaine, Malraux s’est imposé comme un semeur de rêves, jetant des milliers de jeunes gens dans le mythe de l’action, du voyage, de l’engagement. Si l’adolescence est l’âge de l’absolu, c’est bien l’éternel adolescent, admirateur du colonel Lawrence, commentateur génial de l’art mondial, que l’on chérit en l’auteur de L’Espoir. Le plus beau roman que Malraux ait écrit est sans nul doute sa propre existence. La mort transforme la vie en destin, a-t-il écrit. Malraux s’est éteint mais sa vie, énigmatique et fascinante, lui vaut une place unique dans le panthéon littéraire du XXe siècle.
Vol. 2 : André Malraux – La Condition humaine, ISBN 978-2-8105-0944-7 Prix public : 12,90 € – 384 pages. Parution le 24 mars 2022 en kiosque (le 7 avril 2022 en librairie).
> Vous pouvez obtenir cet ouvrage de la collection «Le meilleur du Prix Goncourt» au tarif de 12,90 euros.
J'EN PROFITE
Un recueil des discours du président ukrainien Zelensky, publié en français en mai 2022
Les éditions Grasset ont précisé lundi que les profits de la vente du livre seront reversés à un organisme de soutien au peuple ukrainien.
Le livre Qui a trahi Anne Frank?, discrédité et retiré des ventes aux Pays-Bas
Après avoir présentée ses excuses, la maison d'édition néerlandaise Ambo Antho a annoncé le retrait de l'œuvre de l'auteure canadienne Rosemary Sullivan, basée sur une enquête controversée.
Le Monde
Immobilier : les premiers pas du nouveau service public de la rénovation énergétique des logements
France Rénov’ promet de simplifier le parcours des ménages se lançant dans des travaux d’économie d’énergie. Mais l’ambitieux service d’accompagnement annoncé n’est pas encore vraiment mis sur pied.
Contribuer à la lutte contre le changement climatique. Maîtriser ses dépenses d’énergie, actuelles et futures. Valoriser son bien immobilier, à la vente comme à la location. Ou tout simplement pouvoir continuer à louer celui-ci dans les années à venir malgré le durcissement des règles sur les passoires thermiques. Les raisons de se lancer dans une rénovation énergétique globale ou partielle de sa maison ou de son appartement sont légion !
Mais les raisons de ne pas sauter le pas le sont aussi… Si le coût du chantier est un frein pour les particuliers, la complexité des différentes démarches en est un autre. Pour simplifier le parcours des ménages, le gouvernement a souhaité, dans le cadre de la loi Climat et résilience d’août 2021, créer un point d’entrée unique pour tous les travaux d’économie d’énergie. Baptisé « France Rénov’ » et officiellement lancé le 1er janvier 2022, il est présenté comme le « service public de la rénovation de l’habitat ».
Immobilier : qui peut bénéficier des aides pour réaliser la rénovation énergétique de son logement ?Objectif affiché : que les particuliers puissent s’adresser à un seul interlocuteur pour bénéficier de conseils indépendants afin de réaliser leurs travaux d’isolation, d’obtenir des informations sur les aides financières disponibles et d’être accompagnés gratuitement dans l’élaboration du projet et le suivi du chantier.
En pratique ? Ce service global France Rénov’est accessible en ligne, par le biais du site France Rénov’. Et en téléphonant à un conseiller, au 0 808 800 700 (numéro non surtaxé). On peut aussi se rendre dans l’un des 450 guichets physiques.
Selon les niveaux de ressources
C’est l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), habituellement chargée de l’amélioration du logement pour les publics modestes, qui pilote le nouveau dispositif. Celui-ci regroupe les anciens « espaces info énergie » de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), les « points rénovation information et services » de l’ANAH et l’ancienne plate-forme Internet Faire, lancée en 2018.
« Il faut reconnaître que Faire.fr n’a pas trouvé son public. Des études ont montré que peu de Français connaissaient ce site, ce qui pose problème compte tenu des ambitions nationales en matière d’économie d’énergie », admet-on à l’ANAH.
Les logements énergivores bientôt considérés comme « indécents »Pour 2022, la principale aide aux travaux d’économie d’énergie est ma MaPrimeRénov’, accessible à tous les propriétaires occupants. Elle permet de financer les travaux d’isolation, de chauffage, de ventilation, d’audit énergétique d’une maison, ou d’un immeuble en copropriété.
Le montant varie selon les niveaux de ressources du ménage effectuant la demande et le type de travaux. Le dossier se crée sur MaPrimeRénov’, les devis d’artisans et les factures sont déposés sur le même canal. A savoir : dans le contexte de la guerre en Ukraine, le gouvernement a annoncé une hausse provisoire de 1 000 euros de la prime accordée (à certaines conditions) pour l’abandon d’un système de chauffage au fioul ou au gaz, à partir du 15 avril.
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Le Monde
Economies d’énergie : un nouveau crédit pour rénover son logement, remboursable à la vente ou à la succession
Le nouveau « prêt avance rénovation » doit aider les ménages modestes et les seniors à financer leurs travaux de rénovation énergétique. On peut pour l’heure le souscrire à La Banque postale, au Crédit mutuel ou au CIC.
Comment financer les travaux d’économies d’énergie de son logement ? En dépit des aides nationales et locales, le reste à charge est parfois trop élevé pour les ménages. Et l’accès au crédit bancaire classique compliqué pour les plus modestes ou les plus âgés…
Pour aider ces derniers, un nouvel outil, le « prêt avance rénovation » (PAR), a été lancé en février. Le principe est le suivant : le ménage qui souhaite rénover sa résidence principale se voit accorder un crédit dont il ne remboursera le capital que lors de la vente de la maison, ou du décès. Il ne paie donc, chaque mois durant la durée du prêt, que les intérêts, voire rien du tout quand les intérêts sont eux aussi payables in fine.
Qui habite les cinq millions de « passoires thermiques » ?La Banque postale, le Crédit mutuel et le CIC ont d’ores et déjà donné suite aux sollicitations de l’Etat et proposent ce prêt aux ménages, avec dans les trois cas un taux de 2 %. Le groupe Banque populaire Caisse d’épargne (BPCE) travaille aussi sur une proposition pour les prochains mois.
Sous conditions de ressources
Pour garantir le remboursement, la banque prend une hypothèque sur le bien à rénover. Les établissements financiers commercialisant le PAR bénéficient par ailleurs d’une garantie publique partielle sur les montants prêtés. « Nous réalisons à nos frais une expertise immobilière permettant de déterminer la valeur de la maison et prêtons au maximum jusqu’à 70 % de cette valeur », explique Yoanne Bobe, responsable de l’offre crédit à La Banque postale.
Dans cet établissement, le minimum accordé est de 3 500 euros et le maximum dépend de l’âge du client et de la valeur du bien. Le PAR du Crédit mutuel et du CIC démarre, lui, à 5 000 euros, avec un plafond à 30 000 euros.
Immobilier : les premiers pas du nouveau service public de la rénovation énergétique des logementsPour être éligible, l’emprunteur doit percevoir des revenus situés en dessous des plafonds des ressources pour les ménages modestes, tels que définis par l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Pour un foyer constitué par exemple de deux personnes, le plafond est fixé à 37 739 euros en Ile-de-France et à 28 614 euros ailleurs. Pour un foyer avec quatre personnes, ce sera, respectivement, 52 925 euros et 40 201 euros. C’est le revenu fiscal de référence, qui figure sur l’avis d’imposition, qui est pris en compte.
Comme tout prêt hypothécaire, le PAR doit être signé chez le notaire, et les frais de l’hypothèque sont à la charge de l’emprunteur. Il n’y a en revanche pas de frais de dossier, ni d’assurance emprunteur à souscrire. Et pas d’obligation de domicilier ses revenus à La Banque postale. L’emprunteur peut en outre rembourser quand il le souhaite sans s’acquitter d’indemnités de remboursement anticipé.
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Le Monde
Dans le marché des arts décoratifs, les femmes (re)prennent leur place
Plusieurs créatrices, un temps oubliées ou boudées, voient leurs œuvres de plus en plus prisées. La récente vente organisée par Christie’s autour de la Française Line Vautrin en témoigne.
Le 8 mars, Christie’s a voulu célébrer à sa façon la Journée internationale des droits des femmes avec une vente à Paris entièrement consacrée à Line Vautrin (1913-1997), créatrice française connue pour ses miroirs sorcière et ses boîtes dorées truffées de messages chiffrés, rébus et symboles. A l’exception de Gros & Delettrez, qui honorait le même jour un siècle de créations au féminin, aucune autre maison n’a choisi de s’aligner sur le calendrier. Pour Frédéric Chambre, directeur général de Piasa et spécialiste de design, il n’y a pas de débat : « Les collectionneurs ne font pas la différence entre les œuvres des femmes ou des hommes, et heureusement ! » Son confrère Elie Massaoutis, responsable des ventes de design chez Phillips, abonde : « Les gens sont attachés aux œuvres de grande qualité, peu importe qu’elles aient été créées par des hommes ou des femmes. » Après tout, c’est une femme, l’Irlandaise Eileen Gray (1878-1976), qui détient le record pour un meuble du XXe siècle jamais passé en vente : 22 millions d’euros, pour son fauteuil aux dragons cédé chez Christie’s, en 2009, lors de la vente Bergé-Saint Laurent. Pourtant, l’égalité des sexes est loin d’être acquise : selon une enquête d’Artnet, les femmes ne représentaient, en 2019, que 2 % du marché de l’art.
Design : les femmes s’exposent au grand jourLeur sort dans les arts appliqués n’est guère plus enviable. Quand le design faisait sa révolution en renouvelant nos modes de vie, peu de créatrices ont pu imposer leur nom. L’histoire a certes retenu Gae Aulenti (1927-2012), en Italie, et Charlotte Perriand (1903-1999), en France. Mais les héritiers de cette dernière ont dû se battre pour que sa contribution soit pleinement reconnue pour des meubles longtemps attribués aux seuls Prouvé et Le Corbusier. D’autres talents, qui œuvraient pour les ateliers d’art des grands magasins, tels Pomone au Bon Marché ou Primavera au Printemps, ont tout bonnement été oubliés. Ainsi, de Colette Gueden (1905-2001), dont une série de six chaises s’échange pour moins de 600 euros sur le site Selency. « Son nom est pourtant indissociable de Primavera, tout comme celui de Charlotte Chauchet-Guilleré [1878-1964], l’épouse d’un des fondateurs qui œuvra dans l’ombre », insiste Flavien Gaillard, spécialiste chez Christie’s.
« Supplément d’âme »
Depuis quelques années, toutefois, femmes designers, décoratrices et céramistes tiennent leur revanche, à la faveur de saines relectures de l’histoire. On redécouvre l’Américaine Elizabeth Eyre de Lanux (1894-1996), dont les meubles réalisés sur une courte période, entre 1927 et 1933, peuvent désormais atteindre de 40 000 à 50 000 euros. Ou la Franco-Hongroise Anton Prinner (1902-1983), qui, habillée en homme et coiffée d’un béret, séduisit Picasso et Brauner avant d’être oubliée. « Ces femmes, décrypte Sabrina Dolla, spécialiste design chez Artcurial, ont en commun une personnalité hors norme, une détermination sans faille en plus de leur talent évident, ce qui rajoute un petit supplément d’âme aux œuvres, une histoire qui cadre bien avec les questionnements actuels de notre société sur le genre. »
Line Vautrin a, elle, marqué de sa fantaisie l’art de l’après-guerre. Après avoir ouvert une boutique en 1943, rue du Faubourg-Saint-Honoré, elle transforme un ancien hôtel particulier du Marais en showroom et en atelier. Avant de se retirer des affaires et de tomber dans un relatif oubli, dont elle sort en cédant son fonds en 1986 à Drouot. C’est le déclic ! Les marchands David Gill et Naïla de Monbrison la remettent sous les feux des projecteurs. D’autres galeries comme celle d’Aline Chastel, qui participe à partir du 5 avril au PAD, ou L’Arc en Seine prennent le relais. Mais ce n’est que deux ans après sa mort, en 1999, que le Musée des arts décoratifs lui consacre une exposition. La vente de la collection de sa fille, Marie-Laure Bonnaud-Vautrin, chez Christie’s en 2015, la propulse à un autre niveau, avec le record de 421 500 euros pour un miroir sorcière. Si les miroirs s’arrachent, les bijoux aussi se disputent autour de 4 000 à 7 000 euros. « Les prix ont généralement doublé, voire triplé pour les modèles les plus rares en quinze ans », relève Sabrina Dolla. Et le succès ne se dément pas : le 8 mars dernier, Christie’s totalisait 3,2 millions d’euros. Ses acheteurs résident désormais à New York, Londres, Tokyo ou Los Angeles. C’est que Line Vautrin colle à l’air d’un temps « qui plébiscite les pièces facilement reconnaissables, décoratives, ludiques et joyeuses », remarque Elie Massaoutis.
Au tour des céramistes de percer
D’autres revivals n’ont pas rencontré le même succès. La galerie américaine Demisch Danant a bien tenté de stimuler les prix des créations anciennes de Maria Pergay (née en 1930), en surfant sur la vogue de l’esthétique des années 1970 et un certain chic à la française qui avait conquis les Etats-Unis comme l’Arabie saoudite. En 2016, Artcurial adjugeait pour 120 800 euros son « tapis volant », un lit de repos aux courbes sensuelles, en acier inoxydable. Depuis, toutefois, les prix ont sensiblement baissé. Trois ans plus tard, la même maison vendait ce modèle pour 78000 euros. Et, en juin dernier, Phillips le cédait pour 94 500 dollars (85 750 euros). Pour Sabrina Dolla, le cas de Maria Pergay, représentée en France par la galerie Jousse, reste un « épiphénomène » : « Sa production est relativement limitée, son marché reste marginal. »
C’est dans la céramique que les femmes sont parvenues à s’imposer le plus. « Tous les grands noms que l’histoire a retenus sont des hommes, surtout par les quantités de pièces produites, note Flavien Gaillard. Mais souvent les céramistes étaient en couple : Juliette Derel et Jean Rivier, Roger et Jacotte Capron, Georges et Suzanne Ramié, les Ruelland. » Celles qui ont œuvré en solitaire sortent désormais du bois. Figure singulière de La Borne, ce village de potiers très prisé du Cher, Elisabeth Joulia (1925-2003) voit ses prix s’aligner sur ceux de ses confrères, autour de 20 000 euros pour les pièces importantes.
Même reconnaissance pour Guidette Carbonell (1910-2008), qui, avec ses grands panneaux de faïence, a accompagné les architectes, exposé dans la prestigieuse galerie Jeanne Bucher en 1949. Pour elle aussi, l’écart avec ses pairs s’est résorbé. « Sa cote a dépassé celle de Pol Chambost ou du couple Ruelland », précise Sabrina Dolla. Quant à la Britannique Lucie Rie (1902-1995), elle « distance de loin les résultats de Jacques et Dani Ruelland ou Chambost réunis », indique Elie Massaoutis.
D’autres encore, comme Denise Gatard (1908-1991), Vera Szekely (1919-1994) ou Valentine Schlegel (1925-2021), dont le marchand Thomas Fritsch exposera au PAD une « bouteille femme » aux côtés de vases de Suzanne Ramié, devraient voir leurs prix se raffermir dans les prochaines années.
Salon PAD (Design + Art), aux Tuileries, à Paris, du 5 au 10 avril 2022. Padesign.com
Roxana Azimi
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Le Figaro
La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche
Isabelle LasserreANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.
L’OTAN est au cœur de la théorie de «l’humiliation» qu’aurait fait subir l’Occident à la Russie de Vladimir Poutine. Développée au Kremlin, la thèse a été reprise aux États-Unis par les deux maîtres de la politique étrangère Kissinger et Brzezinski, et en Europe par les néoréalistes et d’anciens spécialistes de l’URSS comme Hélène Carrère d’Encausse. Selon eux, les Occidentaux auraient non seulement «abandonné» la Russie qui depuis la fin de l’Union soviétique, se débattait dans des difficultés économiques, mais ils l’auraient aussi «agressée» en étendant l’Alliance atlantique aux anciennes républiques d’URSS devenues indépendantes.
En se rapprochant de l’Ukraine, ils auraient ignoré le besoin vital de la Russie, imposé par la géographie, l’histoire et la culture, d’établir autour d’elle une ceinture de sécurité qui la protège des influences perverses de l’Ouest. Ce discours est relayé avec force depuis la conférence de Munich en 2007 où Vladimir Poutine avait pour la première fois agressé ses partenaires occidentaux stupéfaits: «La Russie en a plus qu’assez des humiliations, des atteintes constantes à ses intérêts et à partir de maintenant, ses intérêts prévaudront.»
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La théorie de l’humiliation, qui justifie a posteriori les agressions de la Russie contre ses voisins, est pourtant battue en brèche par les spécialistes mais aussi par les démocrates russes. Au niveau économique, d’abord. Comme le rappelle Alain Frachon dans sa dernière tribune pour Le Monde, les Occidentaux ont largement aidé la Russie, qu’ils espéraient ancrer dans le camp occidental après l’effondrement de l’Union soviétique. Ils lui ont ouvert les portes du FMI en 1992 et celles de la Banque mondiale, permettant ainsi à la Russie de souscrire des prêts de plusieurs milliards de dollars. Moscou est aussi rentrée dans le Conseil de l’Europe en 1996 et dans le G7 l’année suivante, qui s’est transformé en G8. En 1998, Washington a apporté son soutien aux autorités russes lors de la crise du rouble. Et bien après les coups de force de Poutine en Géorgie (2008) et en Crimée (2014), l’Occident a continué à offrir au Kremlin des partenariats et des dialogues, dans l’espoir d’amadouer Poutine.
Le spectre des révolutions de couleur
L’Otan, ensuite. À la chute de l’URSS, les relations sont plutôt bonnes entre l’Alliance atlantique et la Russie. Les deux signent un Partenariat pour la paix en 1994, un Acte fondateur en 1997 et fondent un Conseil en 2002. À l’époque, certains envisagent même une intégration de la Russie dans l’Alliance atlantique. Quant à la théorie d’une promesse de non-extension de l’Otan qui aurait été faite par le président George Bush et son secrétaire d’État James Baker à Mikhaïl Gorbatchev et trahie par la partie américaine, «c’est une légende urbaine reprise en boucle par la propagande d’État», explique le spécialiste Nicolas Tenzer. En février 1990, dans cette fameuse réunion, ce sont les modalités de la réunification allemande qui sont négociées et ce à quoi s’engagent, verbalement, les Américains, c’est sur le non-déploiement de soldats et d’équipement de l’Otan dans l’Allemagne de l’Est. Le débat peut d’autant moins concerner les autres pays d’Europe ou d’ex-URSS que la plupart d’entre eux ne sont pas encore tombés et que le Pacte de Varsovie existe toujours. Les archives et Mikhaïl Gorbatchev ont confirmé plus tard que la question d’une extension de l’Otan à l’est n’avait pas été abordée. D’ailleurs, l’entrée de pays d’Europe centrale et occidentale dans l’Alliance atlantique n’aura lieu que beaucoup plus tard, en 1999, dix ans après la chute du mur de Berlin.
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L’Otan, encore. Elle est présentée par la propagande du Kremlin et ses relais comme étant à l’origine du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Pourtant, lors du sommet de Bucarest en 2008, les membres de l’Alliance, après un véto de l’Allemagne et de la France, ont renoncé à lancer un processus d’adhésion pour l’Ukraine et la Géorgie, tout en leur gardant la porte ouverte pour l’avenir. Quant au coup de force de la Russie en Ukraine en 2014, il répond à l’accord d’association que voulait nouer Kiev avec l’Union européenne. Davantage que l’Otan, qui depuis la chute du communisme peine à se réinventer, Vladimir Poutine redoute les révolutions de couleur qui secouent les anciennes républiques soviétiques et la contagion des valeurs de liberté et de démocratie dans sa zone d’influence.
«Insatiable volonté d’expansion»
L’erreur de l’Occident fut d’avoir sous-estimé la colère et la rancœur du Kremlin après les interventions militaires occidentales en Irak, au Kosovo et en Libye. Mais elle est surtout d’être resté aveugle aux ambitions impériales de Vladimir Poutine. De la Géorgie à l’Ukraine en passant par la Biélorussie et le Kazakhstan, c’est la restauration de la Grande Russie qui motive le président russe, bien davantage que l’opposition à l’Otan. «La guerre relève d’une permanence de l’histoire russe», d’une «insatiable volonté d’expansion», écrit le spécialiste de l’histoire russe Stephen Kotkin dans le New Yorker. De la Russie tsariste à la Russie poutinienne en passant par l’URSS soviétique, les autocrates russes sont toujours partis à la conquête de leur voisinage, rappelle-t-il. Dans un article pour le site Desk Russie, l’experte Françoise Thom cite Dmitri Rogozine, président de la commission des affaires étrangères de la Douma en 2001: «Ce n’est pas à l’Otan de s’étendre vers l’est ; c’est à la Russie de s’étendre vers l’ouest.»
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Les néoréalistes avaient nié la puissance des aspirations à la souveraineté des anciens pays d’URSS qui, après s’être extirpés de la dictature communiste, voulaient que l’Otan les sauve d’un retour à un totalitarisme empruntant à la fois à l’Union soviétique et à l’empire tsariste. Vladimir Poutine a lui aussi sous-estimé la détermination et donc la résistance de l’Ukraine, dont il niait l’existence en tant que nation et dont il affirmait que son peuple ne formait qu’un avec le peuple russe. En choisissant depuis l’effondrement de l’Union soviétique, au prix de deux soulèvements, en 2004 puis en 2014, la liberté et la démocratie, l’Ukraine s’est éloignée politiquement de la Russie, même sans l’aide de l’Otan.
Finalement, c’est la Russie qui n’a pas trouvé sa place dans l’Europe de la post-guerre froide. En conservant un modèle politique de plus en plus autoritaire, basé sur la répression et en désignant le modèle démocratique comme un ennemi à abattre, c’est elle qui menace ses voisins.
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France24 - Monde
Mondial-2022 : l'Algérie, en quête de rachat, défie le Cameroun version Song
Publié le : 25/03/2022 - 07:14
Nicolas BAMBA
Dans le cadre des barrages pour la Coupe du monde 2022, les Lions indomptables du Cameroun accueillent les Fennecs d'Algérie à Douala vendredi en match aller. Les Algériens, humiliés lors de la dernière CAN, doivent une revanche à leurs supporters. Mais les Camerounais veulent aussi redorer leur blason et comptent sur Rigobert Song, tout nouveau sélectionneur.
Cameroun-Algérie, c'est une affiche entre déçus. Les parcours ont été différents lors de la dernière Coupe d'Afrique des nations, mais à l'arrivée, chacun en est sorti frustré. Les Camerounais n'ont pris que la troisième place alors qu'ils rêvaient d'un sacre à domicile. Les Algériens, tenants du titre, ont eux pris la porte dès le premier tour malgré leur statut de favoris.
Un mois et demi après, il est temps de repartir de l'avant. De cette double confrontation qualificative pour le Mondial-2022 (aller ce 25 mars à Douala, retour le 29 mars à Blida), il n'en ressortira qu'un seul qualifié. L'autre regardera la prochaine Coupe du monde à la télévision, comme en 2018.
L'Algérie croit toujours en Belmadi
Lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil, sa quatrième après celles de 1982, 1986 et 2010, l'Algérie s'était hissée jusqu'en huitièmes de finale, le meilleur résultat de son histoire. L'Allemagne, future lauréate, avait alors bataillé dur pour venir à bout des Fennecs au bout de la prolongation. C'était la fin de l'époque de Vahid Halilhodzic au poste de sélectionneur.
Les promesses de ce Mondial brésilien restèrent sans suite immédiate : l'Algérie tomba en quarts de finale de la CAN 2015, puis au premier tour de la CAN 2017 avant de livrer une campagne désastreuse lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2018.
Après toutes ces déconvenues, Djamel Belmadi a pris les commandes de la sélection et a ravivé la flamme. Sous sa direction, l'Algérie remporta haut la main la CAN 2019, 29 ans après la dernière. Son impact a été tel que même la grosse contre-performance lors de la CAN 2022 (un match nul et deux défaites, dernière place du groupe E) n'a pas menacé son poste.
Dirigeants et supporters n'ont pas oublié qu'avant cette sortie de route, ses Fennecs étaient impériaux. Le capitaine Riyad Mahrez et ses coéquipiers étaient restés invaincus entre octobre 2018 et janvier 2022, soit une série de 35 matches sans défaite (un record en Afrique). C'est sur cette vague que Djamel Belmadi veut surfer pour offrir à l'Algérie un cinquième ticket pour la Coupe du monde.
Le Cameroun mise sur Song
Le Cameroun a vécu une fin de CAN fort mouvementée. Après la demi-finale perdue face à l'Égypte, les Lions indomptables se sont arrachés pour obtenir la troisième place face au Burkina Faso au terme d'un dernier match dingue. C'est au même moment que les tensions sont apparues au grand jour entre Eric Maxim Choupo-Moting, joueur cadre du groupe, et Toni Conceiçao, le sélectionneur portugais.
La situation du technicien étant devenue intenable, la Fédération camerounaise de football a mis fin à son contrat et a confié les rênes, le 28 février, à un novice charismatique : Rigobert Song. Très populaire et ex-capitaine emblématique de la sélection, l'ancien défenseur est une légende du football camerounais. Il détient le record de sélections (137 capes), a gagné deux CAN (2000 et 2002) et a joué quatre fois la Coupe du monde (1994, 1998, 2002 et 2010). Un dernier record qu'il partage uniquement avec ses compatriotes Samuel Eto'o et Jacques Songo'o en Afrique.
Rigobert Song, qui n'a jamais entraîné à un tel niveau, n'a eu qu'un petit mois pour préparer cette première grosse échéance. Il n'a pas provoqué de grosse révolution dans l'équipe des Lions indomptables puisqu'il va s'appuyer sur presque tous les joueurs qui ont joué la dernière CAN. Vincent Aboubakar, meilleur buteur du dernier tournoi continental (8 buts), sera bien là.
Nation d'Afrique comptant le plus de participations à la phase finale de la Coupe du monde, le Cameroun vise une huitième qualification. Pour son premier match en tant que sélectionneur, Rigobert Song n'aura pas le loisir d'évoluer sans pression. Il se sait attendu, d'autant plus que son équipe devra se rendre en Algérie pour la manche retour la semaine prochaine.
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Mondial-2022 : le match Brésil-Argentine, interrompu pour un imbroglio sanitaire, sera rejoué
Football : l'ancien défenseur Rigobert Song nommé sélectionneur du Cameroun
New York Times - World
Israel to Host 3 Arab Foreign Ministers in Historic Meeting
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The gathering of top diplomats from Israel, the U.A.E., Bahrain and Morocco, as well as Secretary of State Antony J. Blinken, is a sign of how quickly Middle Eastern alliances are shifting.
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By Patrick Kingsley
JERUSALEM — Israel will host a historic summit this weekend with the top diplomats from the United States, the United Arab Emirates, Morocco and Bahrain, a sign of how quickly the realignment of Middle Eastern powers is accelerating as Israelis and some Arab governments find common cause not only over Iran but in navigating the new global realities created by the Ukraine war.
Unimaginable half a decade ago, the high-level meeting reflects the new political reality created when Israel sealed landmark diplomatic agreements with the U.A.E., Bahrain and Morocco in 2020. Planned for Sunday and Monday, it is set to be the first meeting with top officials from three Arab countries on Israeli soil, and highlights how Israel — which needed the United States to help broker the 2020 accords — can now become a bridge between Washington and certain Arab governments.
The groundbreaking visit will add the three foreign ministers to a very short list of high-level Arab visitors to Israel — starting with Anwar Sadat, the Egyptian president who shocked Israelis by flying to Israel in 1977 and calling for peace in an address to the Knesset, or parliament. Hosni Mubarak, Mr. Sadat’s successor, visited in 1995 to deliver a eulogy at the funeral of slain prime minister Yitzhak Rabin. King Hussein of Jordan also visited Israel several times, including for Mr. Rabin’s funeral.
The upcoming meeting will provide a forum to discuss both disagreements and shared concerns about the Ukraine war; the possibility of a new nuclear deal with Iran; and the need to avoid a surge of violence in Israel and the occupied territories next month, when three important Jewish, Muslim and Christian holidays will overlap.
The Israeli foreign minister, Yair Lapid, will host the conference, which his ministry said on Friday would bring together Antony J. Blinken, the U.S. secretary of state; Abdullah bin Zayed Al Nahyan, the Emirati foreign minister; Abdullatif bin Rashid Al Zayani, the Bahraini foreign minister; and Nasser Bourita, their Moroccan counterpart. Officials haven’t disclosed where the leaders are meeting.
The planned gathering demonstrates how relations between these countries and Israel have moved far beyond symbolism, said Yoel Guzansky, a former Israeli official and an expert on the Gulf at the Institute for National Security Studies, an Israeli research group.
“In many ways, Israel is the center — the epicenter — of all kinds of developments that are taking place,” Mr. Guzansky said. “Israel is the go-between, not just between Russia and Ukraine, but apparently between some of the Arab countries and Washington.”
The meeting will take place against the backdrop of the Russian invasion of Ukraine, and will give Mr. Blinken a chance to encourage Washington’s Middle East allies to align with American efforts to isolate Russia.
Like Saudi Arabia, the U.A.E. has come under heavy American pressure to raise its oil production to help reduce the world’s reliance on Russian gas. It also angered Washington by abstaining from an American-backed United Nations Security Council resolution denouncing Russia’s invasion, and also by recently welcoming President Bashar al-Assad of Syria, whose diplomatic isolation the United States is seeking to maintain.
Israel — though praised by Washington for its role in mediating between Russia and Ukraine — has also avoided sanctioning Russia or condemning it too harshly. And Morocco, which relies on grain supplies from both Russia and Ukraine and is facing a growing economic crisis, has also resisted American expectations to condemn the Russian invasion.
The meeting also comes as Western-led negotiations are trying persuade Iran to scale back its nuclear program — an effort that Israel has criticized because it fears this will lead to a deal that does not adequately restrict Iran.
It has become increasingly clear that shared fears of a nuclear Iran — as well as shared concerns about the perceived retreat of the United States from the region, and the opportunities afforded by greater economic ties between Israel and the Arab world — now seem to be a greater priority for several Arab governments than an immediate resolution to the Israeli-Palestinian conflict.
“Israel is the only one that, kinetically perhaps, is taking on Iran — in Syria, in Iraq, in Lebanon, in Iran itself,” Mr. Guzansky said.
Israel was ostracized for years by all but two Arab countries, Egypt and Jordan, as much of the Arab world refused to normalize ties until the creation of a Palestinian state. But that changed in 2020, when Israel established diplomatic relations with the U.A.E. and Bahrain and reestablished them with Morocco.
The need to avoid a new wave of violence between Israelis and Palestinians is nevertheless expected to be discussed at the summit, analysts said.
Tensions connected to the Muslim holy month of Ramadan escalated into an 11-day war last May between Israel and militants in Gaza, led by the Islamist group Hamas. Officials and experts fear that the rare convergence next month of Ramadan, Passover and Easter, which can easily heighten tensions, may fuel further violence.
“Yes, there is Iran, and they will talk Ukraine — but there is also Jerusalem, and the memory of May 2021,” said Nimrod Novik, a former Israeli diplomat and an analyst for the Israel Policy Forum, a U.S.-based research group. “Nobody wants May 2021 in April 2022.”
Once unthinkable, public visits by senior Israeli officials to the Gulf States and Morocco have become frequent, and even expected.
Prime Minister Naftali Bennett of Israel visited the U.A.E. in December and Bahrain in February, where he met with the countries’ rulers. The trips followed several visits to the Gulf and Morocco by Israeli ministers, including Mr. Lapid, the foreign minister, and Benny Gantz, the defense minister.
Mr. Gantz signed memorandums of understanding with both his Moroccan and Bahraini counterparts, the first such defense agreements between Israel and Arab countries. The deals will make it easier for the three countries to trade arms and military equipment, and to coordinate militarily.
Trade between Israel and the U.A.E. increased roughly 20-fold in 2021, and Israel has also said it will post a military officer to Bahrain as part of a regional alliance given the task of combating piracy.
Israel’s warming ties with the Gulf have also encouraged Egypt to freshen its relationship with Israel, fearful of losing its role as a bridge between Israel and the Arab world. Egypt was the first Arab country to make peace with Israel, in 1978, and their respective militaries later developed relatively good ties — but public displays of warmth have been rare.
That has changed since 2020, as Egypt tried to play catch up.
The two countries announced a new flight route this month between the resort city of Sharm el Sheikh and Tel Aviv, in addition to an existing route between Tel Aviv and Cairo. Earlier this week, President Abdel Fattah el-Sisi of Egypt welcomed Mr. Bennett and the Emirati crown prince, Mohammed bin Zayed, to Sharm el Sheikh for the first trilateral meeting between leaders of the three countries.
Mr. Sisi also won praise in Israel in February by warmly greeting a visiting Israeli minister, Karine Elharrar, in front of hundreds of other Arab politicians.
But polling suggests that a majority of Arab public opinion still lags far behind the leaders’ stance, with most Arabs opposing normalized ties with Israel.
When Mr. Bennett visited Bahrain in February, small groups of protesters demonstrated against his presence, despite strict measures against public protest in the kingdom.
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Le Monde
Le « réflexe Livret A », de la crise sanitaire à la guerre en Ukraine
En février, le Livret A a collecté près de 3 milliards d’euros. Si son taux de rémunération est passé de 0,50 % à 1 %, il reste bien inférieur à l’inflation.
Le graphique de la semaine
En février, le taux du Livret A a gagné 0,5 point... et son encours trois milliards d'euros
Caisse des dépôts et consignationsPour le Livret A, l’année 2022 a démarré sur les chapeaux de roue. Après une collecte nette (les dépôts moins les retraits) de 6,25 milliards d’euros en janvier, c’est 2,94 milliards qui ont été engrangés en février par ce livret d’épargne non fiscalisé, selon la Caisse des dépôts.
Si l’on ajoute les chiffres du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), produit aux modalités très proches de celles du Livret A, la collecte nette de février atteint 3,48 milliards, et celle réalisée depuis le début de l’année, 10,28 milliards. De quoi porter l’encours total de ces deux livrets à 479,9 milliards d’euros – 352,5 milliards pour le Livret A et 127,4 milliards pour le LDDS.
Qui a droit à un livret rémunéré 2,2 % net de fiscalité ?La somme collectée durant les deux premiers mois de 2022 est très similaire à celle enregistrée pendant la même période en 2021 (10,96 milliards d’euros). Elle dépasse largement les niveaux d’avant-crise sanitaire (7,13 milliards en 2019 puis 6,08 milliards en 2020).
Epargne de précaution
En cause, d’après Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, « le relèvement du taux », mais aussi « le contexte sanitaire marqué par la résurgence du Covid-19 » et « la crise ukrainienne [qui] a, par ailleurs, conforté les ménages français à maintenir un fort volant d’épargne de précaution ».
En 2021, les Français ont épargné près de 50 milliards d’euros de plus sur le Livret A et l’assurance-vieLe taux de rémunération de ces deux livrets a en effet été doublé le 1er février. Il est passé à 1 % après avoir stagné à son plus bas historique, 0,50 %, pendant deux ans. « L’effet taux perdure, en règle générale, entre trois et quatre mois », précise M. Crevel.
Attention, qui dit hausse récente du taux ne dit pas protection de l’épargne placée contre l’inflation. « Le Livret A est le placement de référence des périodes de crise, le relèvement du taux amplifiant ce réflexe. Pour autant, avec une inflation se rapprochant des 4 %, le taux réel du Livret A est négatif de près de 3 points. Il faut remonter au début des années 1980 pour retrouver un tel écart entre l’inflation et le rendement du Livret A », note M. Crevel.
L’épargne réglementée au défi de l’inflationA quand une prochaine augmentation du taux du Livret A et du LDDS ? A priori le 1er août 2022, puisque le calcul, qui prend en compte pour moitié l’inflation des six derniers mois, pour moitié les taux d’intérêt interbancaires à court terme, est théoriquement semestriel.
Le gouverneur de la Banque de France est toutefois autorisé au 15 avril de chaque année à proposer par courrier à Bercy une révision pour le 1er mai, s’il estime « que la variation de l’inflation ou des marchés monétaires le justifie », indique l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée. Interrogée par Le Monde, la Banque de France n’a pas souhaité s’exprimer sur ses intentions pour l’instant.
Aurélie Blondel
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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‘Like a Weapon’: Ukrainians Use Social Media to Stir Resistance
Photos and videos of the war’s horrors have spread quickly, searing into the global public consciousness and providing powerful ammunition in the information battle.
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By Megan Specia
KRAKOW, Poland — A peace activist in the western Ukrainian city of Lviv rolled 109 baby strollers into a square last week to represent the children who had been killed in the war with Russia. Hours later, the image was available to millions on their phones.
A little girl sheltering in a basement in Kyiv sang a haunting rendition of “Let it Go,” from the movie “Frozen,” and the clip sped around the world. A cellist performed a somber Bach suite on a street in Kharkiv, with debris and the windowless facade of a damaged building serving as his backdrop, and thousands watched.
These heart-wrenching glimpses of life in Ukraine since the Russian invasion have become powerful ammunition in an information war playing out on social media. For some, the messaging has become a crucial battleground complementing the Ukrainian military’s performance on the physical front lines, as images and information ripple out on Instagram, Facebook, Telegram and TikTok.
“We are experiencing the war very viscerally through social media feeds,” said Emerson Brooking, a resident senior fellow at the Atlantic Council, a Washington-based international-affairs think tank. “The transformation of Ukraine into a nation at war is just stark. And so it has especially resonated with Western audiences.”
Social media has long been a place where activists organize and share news, as well as a place to recruit fighters or seed disinformation. But in this battle, the proliferation of pictures showing the human toll of the war has helped Ukraine project an image of a country of stalwart survivors with the moral high ground, while casting Russia as a merciless aggressor — an impression reinforced by global condemnation and sanctions.
Mr. Brooking said that Ukraine had an additional advantage because Russia had not engaged in the same level of disinformation as it has in the past, in part because the government in Moscow has denied the extent of the war.
But Russian government accounts have actively questioned the veracity of verified Ukrainian civilian accounts appearing on social media.
Those efforts have only deepened Anastasiya Magerramova’s determination to show the world the devastation in Ukraine. Ms. Magerramova, 27, press secretary for the Okhmatdyt pediatric hospital in Kyiv, said she feels that she is fighting her own battle — a struggle for truth alongside the conflict among soldiers — as her compatriots take up arms.
Ms. Magerramova and a handful of colleagues have documented the civilians streaming in with injuries. She and some others have moved into the hospital, sleeping in the wards and working around the clock, phones in hand and cameras at the ready. They post the images on Instagram, Facebook, and Telegram with detailed descriptions of what happened to those shown in the pictures.
“I feel that my job is important, it is also like a weapon,” she said. “I want to show the people the consequences of this war: poor children with shrapnel in their legs, their arms, in their heads. It’s not OK, it shouldn’t be like this.”
The hospital’s social media accounts have become a running documentation of the civilian toll, showing — often in excruciating detail — the suffering of those caught up in the war.
On Saturday, Ms. Magerramova posted a photo on social media of a young mother, Olga, who had used her body to shield her baby from shelling. The family’s travails — the father was also injured — instantly reverberated around the world, picked up first by the government, then by activists, Ukrainian news media and later, international outlets.
The personal stories keep Ms. Magerramova’s phone ringing as she fields calls from journalists around the world.
Civil society groups and humanitarian organizations based inside and outside of Ukraine have also played a vital role in amplifying voices, turning into a sort of activist army to verify and disseminate information.
Marta Barandiy set up Promote Ukraine, a nongovernmental media hub, in 2014, when Russia annexed Crimea from Ukraine. When the full-scale invasion began in February, the group’s volunteer ranks swelled and it expanded its online presence.
Dozens now volunteer, spending their days posting information online, some working remotely from Europe and some sharing updates from Ukrainian cities under siege.
“We are trying to be a deep communication platform for Ukrainians who are in Ukraine, as well as for Ukrainians who have fled Ukraine who have stories to share,” Ms. Barandiy said. Her group translates reports from those on the ground and from government sources into English, and this week began staging news conferences to further amplify the stories.
Some of her group’s volunteers are working out of a Ukrainian civil society hub recently opened in a European Parliament building in Brussels.
Maryna Yaroshevych, head of advocacy for Promote Ukraine, said she thought the power of some of the images had already contributed to public pressure for sanctions on Russia.
“They are opening the hearts of Europeans and people around the world,” she said. “This way, average people can pressure politicians to intervene and do something.”
While some information sharing is coordinated, many of the most wrenching images have spread organically, Mr. Brooking of the Atlantic Council said.
There have also been a number people aggregating details shared on Telegram accounts run by the government and written in Ukrainian, and then sharing them on Twitter in English, putting them in front of the eyes of thousands of international journalists.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A new diplomatic push. President Biden is currently in Poland, after a day of summits with world leaders in Brussels. During his visit, he plans to highlight the humanitarian catastrophe in Ukraine by meeting with people who have fled to escape the fighting.
Weaning off Russian fuel. President Biden and European leaders announced a deal to increase U.S. shipments of natural gas to help make Europe less dependent on Russian energy. The deal calls on the United States to provide an additional 15 billion cubic meters of liquefied natural gas.
Possible use of weapons of mass destruction. NATO allies agreed to provide Ukraine with support to deal with fallout from a possible Russian attack using chemical, biological or nuclear weapons. The alliance also said it was increasing its own preparedness for any such event.
On the ground. Ukraine’s counteroffensive appeared to be gaining momentum, with the military hitting Russian targets and claiming territorial gains. Their progress underscores Russia’s flawed execution of the invasion, amid supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers.
“There are definitely funnels which are releasing more raw war footage into Twitter,” Mr. Brooking said. “So it is coordinated in that fashion, but after those images are released, my sense is really viral momentum is based more on the images themselves.”
Because the fighting has made some parts of Ukraine inaccessible to all but a handful of journalists, the personal tales shared by civilians on social media have become even more compelling.
Nadezhda Sukhorukova, who managed to escape the besieged southern port of Mariupol and is now near Odessa, a city further to the west, with her son, has described living a “hell” as the Russians shelled Mariupol incessantly. For weeks, she hid out in a basement, only daring to venture out for necessities.
“A neighbor said that God left Mariupol. He was afraid of everything he saw,” Ms. Sukhorukova wrote in a series of Facebook posts after her escape late last week.
The only international journalists who had remained in recent weeks were a team from The Associated Press. But they were forced to flee last week after appearing on a Russian hit list.
So Ms. Sukhorukova’s account, like the other sporadic retellings that have filtered out, has been crucial to conveying the devastation in Mariupol.
“The dead lie in the entrances, on the balconies, in the yards,’’ Ms. Sukhorukova wrote in one of the posts shared thousand of times.
She said in an interview by phone that she did not expect her story to be of interest to anyone and had composed the ideas in her head when the internet was cut “just to not go crazy.” Her first posts were to tell friends that she was alive.
“Once, I thought that if I write, everything will change,” she said. “But, unfortunately, no one is taking people out of the city, no one is closing the sky.”
Joan Donovan, research director at Harvard’s Shorenstein Center on Media, Politics and Public Policy who has studied how information spreads online, said that while social media sometimes allows disinformation to thrive, it can also be an amplifier of unheard voices.
She said she hoped to see the focus remain on the accounts streaming out from Ukraine, particularly if and when the Western media’s focus on the war wanes.
“It’s going to be even more important that people document and share their direct experiences of the war,” she said, “and that concerned audiences don’t look away.”
Natalia Yermak contributed reporting from Vinnytsia, Ukraine.
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L'Humanité
Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications
ActuL’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.
Jérémie Bazart«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.
Les objectifs de la France pour 2030
♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.
Les prix des carburants à la pompe atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du robinet serait de bon augure, et pas si insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecL’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ingénieurs utilisent des catalyseurs », expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le potentiel de production de l’hydrogène.
Des composants peu coûteux et abondants
Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le nickel et le fer.
L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.
De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydrogène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.
Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.
Le dihydrogène : des atouts et des limites
Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.
scienceshydrogènecarburantsrapport du giec Le Monde
« A Grenoble, les chercheurs nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques »
Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse, analysent le rôle des universitaires dans leur ville.
Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse-professeure en urbanisme et aménagement du territoire à l’université Grenoble-Alpes, témoignent des liens étroits et anciens qui existent sur leur territoire entre chercheurs et gouvernance locale.
Parmi les villes choisies pour incarner les « Capitales vertes de l’Europe », Grenoble-Alpes Métropole est la première à s’être dotée d’un conseil scientifique. Pourquoi ?
Christophe Ferrari : Parce que la question de l’environnement et des transitions écologiques est avant tout une question scientifique. C’est certes aussi un sujet politique, mais les orientations politiques doivent s’appuyer sur des travaux de recherche. L’écologie relève de la science, elle n’est pas un dogme.
Magali Talandier : Avec cette proposition faite en 2019 par le président de la métropole, le maire de la ville et le président de l’université de l’époque, l’idée était d’avoir une sorte de GIEC local, un groupe de chercheurs qui veillent sur l’impact des politiques publiques en matière d’environnement et de transition. Ce conseil scientifique a ensuite été mandaté pour accompagner le projet « Capitale verte » et aussi le plan Climat, air, énergie de la métropole.
Ce lien entre recherche et action publique est-il nouveau ?
M. T. : Non. L’articulation entre la recherche, l’industrie et la gouvernance locale est ancienne à Grenoble. Cela fait partie de son ADN. Depuis longtemps, ce territoire s’inscrit dans une logique de clusters d’entreprises et de laboratoires de recherche qui travaillent ensemble et génèrent des innovations. On a d’ailleurs coutume de dire que le modèle grenoblois a inspiré l’idée de pôle de compétitivité.
Ce lien entre industrie et recherche embarque la gouvernance locale, car ces innovations sont aussi à l’origine de projets structurants pour le territoire. Sans compter que bien des élus sont issus du milieu scientifique. Grenoble est un laboratoire à ciel ouvert à double titre, d’abord parce que la collectivité fait appel aux travaux des chercheurs afin d’avoir des résultats scientifiques sur des sujets qu’elle juge prioritaires, mais aussi parce que de nombreux scientifiques prennent ce territoire comme terrain d’expérimentation pour leurs recherches.
C. F. : Cette hybridation entre chercheurs, entreprises et collectivités est en effet ancienne. Le programme Popsu (plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines) auquel nous prenons part en est une illustration. Depuis longtemps, nous cofinançons des thèses qui nous permettent de développer une réflexion sur la base d’éléments locaux. Eléments qui améliorent notre compréhension des phénomènes du territoire. La recherche nous permet de sortir des faux débats et de débattre des vrais sujets.
Cet apport de la recherche conduit-il à approcher différemment l’action publique ?
C. F. : Les chercheurs nous apportent à la fois la contradiction et des éléments qui nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques. Ils peuvent aussi faire émerger des approches qui n’étaient pas du tout dans le « scope » métropolitain et sur lequel il faut pourtant avancer. Par exemple, le programme de recherche MobilAir, qui a identifié le nombre de morts prématurées dues à la mauvaise qualité de l’air, nous a permis d’objectiver le débat et ainsi d’accélérer toute notre stratégie Air. Les élus peuvent être convaincus de certaines choses, mais lorsqu’ils se confrontent à la démonstration du scientifique, ils s’acculturent avec la réalité des sujets. La question de la santé publique est ainsi devenue un sujet non contesté.
A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élusC’est ce qui nous a conduits à étendre la zone à faibles émissions (ZFE), mise en place en 2018 sur dix communes, aux vingt-sept de la métropole, toutes sensibilités politiques confondues. Ou encore à développer l’offre de location et les aides à l’achat de vélo électrique, qui n’étaient pas dans nos priorités mais se révélaient par la recherche être un outil particulièrement utile pour accélérer les changements de mobilité. De même, le fait de découvrir que 45 % des particules dans l’air de Grenoble, et même 70 % en hiver, étaient dues au chauffage non performant nous a conduits à augmenter la prime Air Bois et à équiper des foyers d’analyseurs de particules, pour les sensibiliser et les convaincre de changer de mode de chauffage.
M. T. : Un autre exemple est le travail d’enquêtes dans les quartiers sensibles qui a donné naissance à l’idée de se doter, en 2012, d’un indicateur de bien-être [soutenable et territorialisé], iBEST. Cet indicateur, renouvelé tous les quatre ans, permet d’accompagner l’action publique avec d’autres outils d’analyse que les indicateurs habituels quantitatifs sur l’emploi, le revenu…
Quelle est la place des citoyens dans cette dynamique ?
M. T. : Les liens entre les chercheurs et le milieu associatif sont nombreux et, là encore, anciens. Mais la labellisation Capitale verte nous fournit une occasion exceptionnelle de partager la recherche avec le plus grand nombre. Chaque mois, sur un thème donné, le conseil scientifique propose un partage des savoirs lors de conférences, mais aussi dans des formats plus originaux comme des pièces de théâtre, des expositions photo, des déambulations urbaines.
Des artistes ont été en résidence pendant un mois dans un laboratoire de recherche, pour comprendre et échanger avec les scientifiques afin de pouvoir ensuite restituer les résultats. En passant par des approches sensibles, on espère attirer un public plus large, mais aussi le toucher en faisant passer les messages de façon moins anxiogène, moins négative, moins péremptoire.
C. F. : Nous sommes aussi en train de mettre en place une convention citoyenne pour le climat, qui sera pilotée par un comité scientifique. Et nous construisons un centre de sciences, un lieu dédié à la rencontre entre les scientifiques et les citoyens qui permettra au public de s’initier aux sciences de la Terre, de l’Univers et du climat.
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.
Laetitia Van Eeckhout
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Le Figaro
Les entreprises françaises menacées par un projet de loi russe visant à les nationaliser
Bénédicte LutaudDÉCRYPTAGE - Ce projet de loi, en passe d'être voté, vise à nommer des administrateurs «externes» à la tête des entreprises occidentales, dont françaises, tentées de quitter la Russie. Avec un risque, à terme, de les nationaliser.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky exhortait mercredi, devant le Parlement français, les entreprises françaises «Renault, Auchan, Leroy Merlin et autres» à quitter le marché russe, les accusant d'être des «sponsors de la machine de guerre russe».
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Mais alors que la France constitue le premier employeur étranger dans le pays, et l'un des premiers investisseurs étrangers à Moscou, ce choix constitue un vrai dilemme pour les sociétés françaises présentes en Russie. Et ce, plus encore depuis que Moscou a envisagé plusieurs mesures législatives pour dissuader toute entreprise occidentale de quitter le pays.
Parmi ces mesures a surgi, début mars, la menace d'une «nationalisation» des actifs des entreprises occidentales délaissant leurs installations en Russie. Dès le 4 mars, le premier vice-premier ministre Andreï Belousov déclarait qu'une variante de la procédure de faillite accélérée pour les entreprises étrangères fermant leur production en Russie était en cours de discussion.
Le 7 mars, un communiqué publié par le parti du président Vladimir Poutine, Russie Unie, proposait à son tour de nationaliser les sites de production des entreprises annonçant leur retrait. L’objectif déclaré, selon le parti, étant d'éviter la faillite des filiales russes, et de sauver des emplois.
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Le 10 mars, sans employer le terme de «nationalisation», Vladimir Poutine s'est prononcé pour la nomination d'administrateurs «externes» à la tête d'entreprises étrangères quittant la Russie «pour les transférer à ceux qui veulent les faire fonctionner». Il a néanmoins assuré que la Russie restait «ouverte» aux acteurs économiques étrangers le désirant et que leurs droits devaient «être protégés».
Selon l'agence russe Interfax, le ministère russe du Développement économique s'est alors chargé de développer un projet de loi en ce sens, qui doit être soumis à la Douma prochainement. Interrogé sur ce point lors d'un briefing, jeudi 24 mars, à la Chambre de commerce et d'industrie franco-russe, Arnaud Dubien, directeur de l'Observatoire franco-russe, assure que «la loi n'est pas (encore) adoptée. (...) Il n'y a pas de projet soumis au vote à la Douma», mais «cela devrait arriver rapidement».
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Une administration extérieure forcée...
Toujours selon l'agence de presse russe officielle Interfax, qui a pu lire ce projet de loi, la mesure ne concernerait que les entreprises détenues à plus de 25% par des groupes occidentaux issus de «nations hostiles», dont la valeur du bilan des actifs est supérieure à 1 milliard de roubles, et avec un nombre moyen d'employés supérieur à 100 personnes.
Selon Eric Dor, professeur à l'IESEG School of Management, parler de nationalisation serait toutefois «un raccourci», le texte étant plus subtil. En effet, selon Interfax, le projet de loi considère deux cas. Le premier cas est celui où les gestionnaires d’une filiale russe d’une société occidentale ont abandonné, depuis le 24 février 2022 (date du début de l'offensive russe en Ukraine) sa gestion.
Le deuxième cas est celui où les gestionnaires de cette filiale russe d'une société occidentale, se livreraient, depuis le 24 février, à des manœuvres entraînant «la cessation déraisonnable de ses activités», de nature à provoquer «sa liquidation ou sa faillite», détaille Interfax. Parmi ces manœuvres, «la résiliation des contrats avec des entrepreneurs indispensables à l'activité», ou «la notification de plus d'un tiers des employés au sujet de la prochaine réduction», détaille le projet de loi.
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Dans ces deux cas, la loi autoriserait alors, soit la société d'État VEB.RF (une entreprise russe de développement public), soit l'Agence nationale russe d'assurances des dépôts, à prendre la gestion de cette filiale. Dans le premier cas, cette gestion extérieure durerait trois mois, dans le deuxième cas, six mois.
... Un rachat d'action à des investisseurs privés
Ce délai expiré, si les entreprises occidentales ne changent pas de position, ces filiales «sont liquidées selon la procédure de faillite du droit russe», et leurs actifs (bureaux, usines etc.) sont transférés à de nouvelles entreprises créées spécialement, décrypte le professeur d'économie Éric Dor. Les parts et actions de la nouvelle entreprise sont alors «vendues aux enchères - donc rachetées par des investisseurs russes», précise notre expert. Cet investisseur devra garantir la continuité, pendant un an, des activités de l'entreprise, et l'emploi d'au moins deux-tiers des employés.
... Ou en dernier recours, une nationalisation
Enfin, si cette mise aux enchères n'attirait aucun investisseur, la Fédération de Russie elle-même, autrement dit, l'État russe deviendrait le seul actionnaire : c'est la nationalisation. L'entreprise initiale (possédée par les investisseurs occidentaux) sera alors liquidée.
Le projet de loi ne dit rien sur les modalités d'indemnisations des anciens actionnaires privés. Pour Philippe Métais, associé du cabinet d'avocats Bryan Cave Leighton Paisner, cela signifie que «les investisseurs étrangers dépossédés ne recevront aucune indemnité». Mais, dit-il, «si une nationalisation en Russie est faite sans indemnisation des propriétaires nationalisés, le droit français ne reconnaîtrait pas cette nationalisation, en vertu du principe de la juste et préalable indemnité». Le texte ne précise pas ce qui se passera si l'entreprise étrangère continue de payer ses salariés russes, tout en ayant arrêté son activité au pays.
La Chambre de commerce et d'industrie France-Russie (CCI-FR) suit ce projet de loi avec la plus grande attention. «Nous discutons avec le ministère du développement économique sur la partie concernant le management intérimaire ou temporaire pour voir la façon dont cela peut se passer», a brièvement commenté Emmanuel Quidet, président de la CCI-FR, lors du briefing ce jeudi.
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De nombreuses entreprises françaises concernées
De fait, de nombreuses entreprises françaises présentes en Russie pourraient être concernées : Auchan, Danone, Leroy Merlin, la Société générale, Renault, Total notamment. Mais l'impact d'une telle mesure ne serait pas le même en fonction du type d'entreprise ciblé, relève l'avocat d'affaires Philippe Métais. En ce qui concerne les enseignes comme Auchan ou Leroy Merlin, elles perdraient notamment «leurs entrepôts ou leurs stocks - qui ne sont pas considérables».
En revanche, pour le secteur industriel ou bancaire, les pertes risquent d'être beaucoup plus importantes. C'est le cas de la Société générale, actionnaire majoritaire de sa filiale russe Rosbank, avec ses 12.000 salariés. Début mars, elle indiquait être exposée à la Russie à hauteur de 18,6 milliards d'euros, dont 15,4 milliards seulement pour Rosbank.
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Dans le secteur pétrolier, les entreprises doivent «investir des sommes colossales pour investir dans les sites pétroliers et récupèrent leurs mises sur 10, 15 ans, à un prix dont on déduit le coût des investissements. Ce serait une double perte, et un cadeau pour la Russie, appuie l'avocat d'affaires Philippe Métais. Total (20 milliards investis en Russie)leur ferait cadeau des investissements, et permettrait à la Russie de vendre le pétrole ou le gaz sur le marché.»
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Par ailleurs, pourraient également être lourdement impactées les «petites entreprises dont les activités en Russie seraient vitales pour leur propre existence en France, où les investissements réalisés seraient en pure perte», envisage Philippe Métais.
Contre-productif pour la Russie ?
Mais le projet de loi ne fait pas l'unanimité en Russie. Jeudi 10 mars, l'oligarque Vladimir Potanine - proche de Poutine - l'a même ouvertement critiqué. «Je voudrais appeler à une approche très prudente sur (...) la confiscation des entreprises qui ont annoncé leur retrait du marché russe. Cela nous ramènera cent ans en arrière, en 1917», a-t-il averti dans un communiqué. «Les conséquences d'une telle mesure - la méfiance mondiale à l'égard de la Russie de la part des investisseurs - nous les subirons pendant de nombreuses décennies», a-t-il encore mis en garde.
Par ailleurs, le texte comporte d'autres limites. En effet, ces filiales russes ont souvent besoin de pièces et de composants importés, ce qui n'est pas possible sous le régime des sanctions. «Il est facile de dire «je reprends vos usines et je les gère». Mais en pratique, si Renault France n'envoyait plus aucune pièce à Renault Russie, ce serait beaucoup plus compliqué», fait valoir Éric Dor. Cela suffira-t-il à dissuader le Kremlin d'aller au bout de son projet de loi ? En coulisses, les négociations entre les différents acteurs doivent être ardues.
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France24 - Monde
Mondial-2022 : l'Égypte veut prendre sa revanche sur le Sénégal
Publié le : 25/03/2022 - 07:21
Nicolas BAMBA
Un mois et demi après la victoire du Sénégal face à l'Égypte en finale de la CAN-2022, les deux équipes se retrouvent en match aller des barrages pour la Coupe du monde 2022 vendredi. Meurtris par leur finale perdue au Cameroun, les Pharaons égyptiens veulent rendre aux Lions de la Teranga la monnaie de leur pièce. Mais les champions d'Afrique arrivent au Caire en confiance.
Comme on se retrouve... La dernière fois que Sénégalais et Égyptiens ont croisé le fer, c'était au stade d'Olembe de Yaoundé, au Cameroun début février, en finale de la dernière CAN. Au bout du suspense, les hommes d'Aliou Cissé avaient eu le dernier mot et brandi le trophée pour la première fois de leur histoire, devant des Pharaons dépités.
C'est donc avec un esprit revanchard que le sélectionneur Carlos Queiroz et ses joueurs vont accueillir les nouveaux champions d'Afrique, vendredi 25 mars au Caire, pour le match aller de leur barrage qualificatif pour la Coupe du monde 2022.
Salah y pense depuis la finale perdue
Impuissant et battu par Sadio Mané, son coéquipier à Liverpool, Mohamed Salah s'était montré déterminé dans le vestiaire égyptien du stade d'Olembe. "Nous aurons notre revanche sur eux", avait-il promis à ses coéquipiers, dans une scène captée par une chaîne de télévision nationale égyptienne. Avant même cette finale perdue, l'Égypte savait qu'elle allait retrouver le Sénégal pour les barrages.
Mohamed Salah a une histoire particulière avec le Mondial. En octobre 2017, l'attaquant était devenu un véritable héros quand, d'un doublé face au Congo-Brazzaville, il qualifia l'Égypte pour sa première Coupe du monde depuis 1990. Mais en Russie durant l'été 2018, le n°10 était apparu diminué par une blessure. Il ne put empêcher l'élimination de son équipe dès le premier tour (trois matches, trois défaites).
Quatre ans plus tard, celui qui s'est élevé parmi les meilleurs joueurs du monde veut, à bientôt 30 ans, goûter à nouveau à la compétition la plus prisée de la planète football. Une question d'ambition, bien sûr. Et aussi de revanche, quelques semaines après avoir été perdu une deuxième finale de CAN après celle de 2017.
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March 24, 2022Le Sénégal en confiance
Côté sénégalais, on aborde ces retrouvailles avec un état d'esprit plus léger. Après tant de rendez-vous manqués et une finale au scénario hitchcockien où ils ont cru voir leurs cauchemars reprendre vie, les Lions de la Teranga arrivent en confiance à l'heure d'affronter à nouveau les Pharaons. Leur couronne continentale symbolise leur nouveau statut.
Interrogé par l'AFP, Claude Le Roy, ancien sélectionneur du Sénégal, pense que cette équipe "s'est libérée" et a pris "un léger ascendant psychologique" sur les Égyptiens. "Ils doutent peut-être un peu plus. Les Sénégalais sont dans l'euphorie. Quoi qu'il arrive, il leur sera beaucoup pardonné. Les Égyptiens, pas du tout", explique le technicien français.
En 2002, Aliou Cissé était le capitaine de l'équipe du Sénégal qui, pour sa première Coupe du monde, s'était hissée jusqu'en quarts de finale, en battant au passage l'équipe de France. En 2018, devenu sélectionneur, lui et ses hommes furent sortis au premier tour, non sans frustration : à égalité de points avec le Japon, les Sénégalais avaient manqué l'accession aux huitièmes de finale parce qu'ils avaient reçu plus de cartons jaunes (6 contre 4 pour les Japonais). Pour espérer laver cet affront au Qatar, la bande de Cissé serait avisée de prendre un bon départ au Caire avant le barrage retour le 29 mars à Dakar, dans le stade Abdoulaye-Wade flambant neuf.
✈️ Direction le Caire 🇪🇬 pic.twitter.com/EDDKVfz7El
March 23, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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ZONE EUROPEMondial-2022 : le Portugal dompte la Turquie et jouera la finale des barrages
ZONE EUROPEMondial-2022 : l'Italie, championne d'Europe en titre, éliminée par la Macédoine du Nord
Guerre en Ukraine : la Fifa exclut la Russie de la Coupe du monde de football
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie
Publié le : 24/03/2022 - 19:42
Leela JACINTO
Préservant ses intérêts économiques, l'Inde, alliée historique de la Russie, refuse toujours de condamner l'invasion de l'Ukraine. Un mois après le début de la guerre, le pays se trouve pris en porte-à-faux, écartelé entre une pression occidentale grandissante, notamment des États-Unis, un partenaire stratégique dans le Pacifique, et la peur de voir Moscou se rapprocher de ses ennemis, la Chine et le Pakistan.
Depuis un mois, la guerre en Ukraine domine les agendas diplomatiques. États-Unis, Union européenne, Japon… Chaque jour apporte son lot de sanctions et de nouvelles condamnations contre la Russie. Dans ce ballet diplomatique, l'Inde semble cependant décidée à rester en retrait et à éviter le sujet à tout prix.
Dernier exemple en date : lors d'un sommet bilatéral organisé entre l'Inde et l'Australie lundi 21 mars, le Premier ministre australien Scott Morrison a ouvert la réunion en évoquant "la très inquiétante toile de fond de la guerre en Europe" et a dénoncé "l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie". Narendra Modi, lui, s'en est tenu à des considérations touchant au commerce, aux technologies ou encore au cricket, sans jamais évoquer le dossier ukrainien.
L'Inde s'est aussi abstenue lors des cinq votes organisés à l'ONU visant à condamner l'attitude de Moscou, notamment dans le cadre d'une résolution du Conseil des droits de l'Homme exigeant une enquête indépendante sur les violations commises par la Russie en Ukraine.
Ainsi, si la guerre en Ukraine a amené certains pays comme l'Allemagne à bouleverser leurs politiques diplomatique et de défense, l'Inde, elle, semble vouloir à tout prix maintenir son cap en ménageant ses partenaires occidentaux tout comme son allié russe. Le conflit s'enlisant, sa position pourrait cependant vite devenir intenable.
Un pays "non aligné"
Pendant la Guerre froide, l'Inde a été l'un des membres fondateurs du Mouvement des non-alignés (MNA), ces pays qui refusaient de s'aligner officiellement avec les États-Unis ou l'URSS. Aujourd'hui, ce mouvement s'efforce toujours de maintenir cette posture. Pour l'Inde, cela signifie qu'il ne faut se détourner d'aucun pays mais aussi ne pas s'engager dans une quelconque alliance militaire ou interférer dans des conflits étrangers. Depuis la fin de la Guerre froide, New Delhi entretient donc des relations commerciales étroites avec la Russie. Mais cela ne l'a pas empêché de se rapprocher aussi des États-Unis ces dernières années.
Ainsi, sur les 35 pays qui se sont abstenus lors du vote à l'ONU, le 3 mars, appelant à la fin immédiate de l'invasion de l'Ukraine, tous les pays – à l'exception de la Chine – sont membres du MNA.
"Nous sommes face à l'un des cas les plus graves d'agression par un pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", dénonce auprès de France 24 Michael Kugelman, expert de l'Asie du Sud au Wilson Center, aux États-Unis. "Pourquoi une trentaine de pays ont-ils refusé de condamner l'invasion russe ? La réponse est simple : parce qu'il n'était pas dans leur intérêt de voter en faveur de cette résolution. Au final, ce sont les intérêts, et pas la morale, qui guident les décisions de politique étrangère."
Du pétrole et des armes
En retrait les premiers jours de l'invasion russe, New Delhi a franchi un pas supplémentaire le 9 mars. Au moment où les sanctions économiques occidentales commençaient à être ressenties à Moscou, la ministre indienne des Finances, Nirmala Sitharaman, a annoncé, devant plusieurs médias, que la Russie avait fait une "offre ouverte" à l’Inde pour la vente de pétrole brut à un prix réduit. Une offre séduisante qui s'est conclue, dix jours plus tard, par l'achat de 5 millions de barils de pétrole brut à prix cassé. La transaction s'est faite en roupies converties en roubles pour contourner les sanctions occidentales.
Mais c'est surtout dans le domaine de la défense que l'Inde est dépendante de la Russie. "Moscou est historiquement le premier fournisseur d'armes de New Delhi, avec qui il procède aussi à de nombreux échanges de technologies", explique auprès de France 24 Avinash Paliwal, professeur de relations internationales à la School of Oriental and African Studies (Soas) de l'Université de Londres. Et d'insister : "Les forces armées indiennes sont majoritairement équipées d'armements russes."
La Russie est le premier exportateur d'armes au monde après les États-Unis : elle représente près de 20 % des exportations mondiales entre 2017 et 2021, d'après l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Et l'Inde, à elle seule, recueille 28 % de ces exportations russes.
Who were the five largest arms importers in 2017–21?1) India🇮🇳2) Saudi Arabia🇸🇦3) Egypt🇪🇬4) Australia🇦🇺5) China🇨🇳Together, they received 38% of total global arms imports in 2017–21. New SIPRI data on global #ArmsTransfers out now ➡️ https://t.co/mwH3tzOOIM pic.twitter.com/aWA5s4Fac8
March 14, 2022Et si, depuis quelques années, l'Inde tente de diversifier son approvisionnement, se tournant notamment vers la France, Israël et les États-Unis, elle reste fortement dépendante de Moscou. Au total, d'après les données collectées par l'ONG américaine Stimson, environ 85 % de l'arsenal indien actuel provient ainsi de l'ancienne Union soviétique ou de la Russie.
"La Russie fournit des armes à des prix avantageux. Prenez par exemple le système de défense antimissile S-400 que New Delhi considère comme essentiel pour sa sécurité nationale. Aucun autre pays n'est disposé à proposer une meilleure offre", explique Michael Kugelman.
La peur face aux ennemis pakistanais et chinois
"L'Inde est actuellement confrontée à une double menace, celle de la Chine et celle du Pakistan", poursuit le spécialiste. "Elle a donc une forte demande en équipements militaires pour dissuader Pékin et ne peut pas se permettre de refuser les importations russes."
D'autant plus que la guerre en Ukraine fait naître une nouvelle inquiétude, celle de voir Moscou, conforté en Afghanistan depuis la prise de pouvoir par les Taliban en août 2021, renforcer ses liens avec le Pakistan. Le 24 février, premier jour de l'invasion de l'Ukraine, le Premier ministre pakistanais était d'ailleurs en visite au Kremlin. Et alors que les condamnations de la communauté internationale s'enchaînaient devant la vision des troupes russes passant la frontière, Imran Khan assurait qu'il était "excitant" de se trouver dans la capitale russe.
L'Inde craint aussi que la Russie, isolée en raison des sanctions économiques, ne se rapproche de son ennemi chinois. "Voir un allié important, la Russie, devenir dépendant économiquement et diplomatiquement d'un adversaire – la Chine – n'est pas à l'avantage de New Delhi", analyse Avinash Paliwal. "Avec la guerre en Ukraine, les liens sino-russes ont pris une nouvelle tournure, et cela se fait au bénéfice de la Chine."
Perdre un allié dans l'Indopacifique
Si l'Inde dépend militairement de la Russie dans sa lutte contre la menace chinoise, c'est aussi cela qui l'avait poussée à se rapprocher des États-Unis et devenir un membre de l'alliance informelle du Quad. Ce groupe, qui comprend également l'Australie, le Japon et les États-Unis, se concentre sur la région Indopacifique et a l'ambition d'être un contrepoids à Pékin.
Et si la guerre en Ukraine risque de jeter Moscou dans les bras de Pékin, elle risque également de détourner les États-Unis du théâtre indopacifique, selon Michael Kugelman. "Elle pourrait inciter Washington à dévaloriser la menace chinoise et à se concentrer sur l'Europe. L'Inde ne veut pas de cela", explique-t-il.
À ce jour, l'Inde est le seul membre du Quad qui n'a pas condamné l'invasion russe. Les quatre pays "ont des points de vue très différents sur la question russe et c'est l'un des rares désaccords politiques au sein du groupe", précise-t-il.
En maintenant ses relations avec la Russie, New Delhi risque ainsi de froisser son allié américain. "L’Histoire se souviendra de quel côté l'Inde se tient dans cette guerre", a mis en garde Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, après l'annonce de l'achat des barils de pétrole.
Un rôle de médiateur ?
Pour Michael Kugelman, l'Inde pourrait se sortir de ce piège diplomatique en adoptant la voie de la médiation. "Je pense que l'Inde est bien placée pour jouer le rôle de négociateur. Aucun des autres pays qui ont proposé leur médiation – Israël, la France ou la Turquie – n'a le genre de relations profondes que New Delhi entretient avec Moscou", estime-t-il.
"L'Inde est sensible aux critiques selon lesquelles elle ne pèse pas assez lourd sur la scène internationale. Si elle accepte de jouer le rôle de médiateur, et peut aider à mettre fin à la guerre, elle montrerait sa capacité à faire des choses importantes et significatives dans le monde." Mais là encore, prendre ce rôle de médiateur signifierait s'écarter de sa politique de non-interférence dans les conflits étrangers.
Cet article a été traduit de l'anglais par Cyrielle Cabot, l'original est à retrouver ici.
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En eaux troublesRussie vs Occident : le spectre des attaques contre les câbles Internet sous-marins
INTERVIEW
Guerre en Ukraine : derrière sa neutralité, le jeu d'équilibriste d'Israël face à la Russie
CARNET DE ROUTEDe Lviv à Kiev, instantanés de l'Ukraine en guerre
Le Figaro
«Ça me rappelle quand c'était nous sous les bombes» : la guerre en Ukraine fait remonter des souvenirs douloureux de 39-45
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TÉMOIGNAGES - Alors que l'offensive russe se poursuit en Ukraine, c'est avec inquiétude, douleur et souvent sagesse que les plus âgés regardent les combats à l'orée de l'Europe.
Marie-Liévine MichalikC'est un son qu'elle connaît par cœur, pour l'avoir entendu des dizaines de fois. «C'est une sirène qui ne ressemble pas aux autres, se souvient Josette, 88 ans. C'est une sirène qui crie très fort, qui vous réveille la nuit». Cette sirène dont parle la presque nonagénaire est une alerte anti-bombardements, qu'elle ne pensait plus réentendre de sa vie. Pourtant, depuis le 24 février et le début des offensives russes en Ukraine, ce son trident lui est redevenu familier : «Même si c'est à travers la télé, ça me rappelle quand c'était nous, sous les bombes».
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En mai 1940, Josette avait 6 ans. Elle habitait à Melun (Seine-et-Marne), avec sa grande sœur Janine, son frère Jean et ses deux parents. «Je m'en souviens très bien. On était bien dans une petite maison et ils ont commencé à parler de la guerre. On ne savait pas trop ce que c'était à l'époque, on était innocents encore.» Si la mobilisation générale était dictée depuis septembre 1939, la «drôle de guerre» avait laissé quelques mois de répit aux familles françaises. Puis, tel un cheval en cabale, tout s'est accéléré. Les rumeurs ont laissé place aux premières sirènes anti-bombardements, suivies des premiers éclairs de feu.
«Je me revois descendre avec ma poupée»
Le 28 février 2022, à Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine, les sirènes puis les bombes ont déferlé. Une vague meurtrière qui s'est répétée à Kiev puis Marioupol, Jitomir, Vassylkiv, Odessa, Lviv… Les Ukrainiens se réfugient dans les couloirs de métro, les caves et les bunkers.
Ces images d'un raid sans fin ont soudainement fait resurgir des souvenirs du passé pour Josette. «Je me revois très bien descendre dans la cave avec ma poupée, il fallait fuir les bombardements, Maman nous avait donné le droit de prendre une seule chose, on ne pouvait pas s'encombrer.» Si face à l'érosion du temps, certains détails ont eu raison de la mémoire de Josette, il lui reste des bribes de sensations. «Il faisait froid, c'était humide mais on n'avait pas peur. J'étais trop petite pour avoir peur. Tant que j'avais ma poupée et ma maman, c'était bon.»
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Pour Charles, alors âgé de 3 ans en 1940, «ce n'était pas de la peur. On n'avait pas les mots pour décrire ça mais je me rappelle avoir senti une grosse boule dans mon ventre». D’un père travaillant dans l’industrie, la famille a vécu la guerre à Paris, excepté l’été 41 où il partit à la campagne dans sa famille, en Normandie. Prévoyants, ses parents avaient pris l’habitude de demander aux enfants de déposer au bout du lit une pile d’habits, prête à être enfilée au cas où l’alarme annonçant un bombardement retentissait. Ce qui arriva durant la nuit du 3 au 4 mars 1942.
Du haut de ses cinq ans, cette nuit est «son souvenir le plus effrayant». Une fois la première alarme anti-bombardement déclenchée, les familles se sont précipitées dans l'abri qu'elles connaissaient bien. «Les enfants étaient apeurés, près de leur mère. Les hommes discutaient discrètement dans leur coin. Nous, on ne parlait pas, on respirait à peine, on écoutait intensément le ciel à la recherche d'une vibration pour entendre ce son grave des bombardiers.»
« Ce n'est pas du tout la même guerre, ce ne sont pas les mêmes raisons mais pour les populations civiles, c'est la même chose. Ce que sont en train de vivre les enfants et les femmes seules en Ukraine, c'est aussi ce que nous avons vécu. »
Quatre-vingts années plus tard, cette même angoisse a été ressentie par les habitants des villes ukrainiennes bombardées. «Ce n'est pas du tout la même guerre, ce ne sont pas les mêmes raisons qui ont engendré le conflit, analyse Charles. Mais pour les populations civiles, c'est la même chose. Ce que sont en train de vivre les enfants et les femmes seules en Ukraine, c'est aussi ce que nous avons vécu.»
«Nous aussi, on partait sur les routes»
«Quand j'ai vu les familles sur les routes, fuyant les bombes, je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à nous, fuyant les Ardennes. Nous aussi on partait sur les routes.» Jean a aujourd'hui 91 ans. En 1940, sous la pression de la «Blitzkrieg», il a quitté sa maison, son potager, son ruisseau et ses deux vaches qu'il aimait tant. Des voisins avaient pris une petite charrette, tirée par un cheval, permettant à la famille de prendre quelques victuailles supplémentaires. «Mais ça ne nous a pas nourris longtemps», déplore le vieil homme, qui se souvient avoir ingurgité une quantité impressionnante d'œufs crus, trouvés dans les fermes sur la route. Un mets, qu'il lui est, depuis, impossible de manger.
À voir ces familles entières, livrées à elles-mêmes, le grand-père se souvient de ces heures à errer, à dormir parfois à même le sol. Une nuit l'a particulièrement marqué. Alors qu'ils continuaient leur ruée vers la «zone libre», Jean, petit garçon, s'est endormi dans un fossé, «juste le temps d'un petit somme». Mais cette sieste s'est éternisée. Et au réveil, Jean ne reconnaît plus personne, sa famille est partie sans lui. «J'ai repris la route, avec les autres, que je ne connaissais pas mais ce n'était pas important, on vivait tous la même chose.»
Ce n'est que deux jours plus tard que le garçonnet a retrouvé sa grand-mère, sa mère et son frère. «On s'était couché sur de la paille pour dormir quand soudain j'ai entendu la voix de mon frère. C'était incroyable, je n'en revenais pas.» Quinze jours plus tard, la famille est arrivée chez un oncle éloigné, dans le Beaujolais.
Entre espoir et craintes pour le futur
Comment nos aînés perçoivent-ils cette guerre qui s'enlise ? Pour Josette, «c'est tellement triste la guerre, j'ai mal pour tous ces gens». Du haut de ses 88 ans, elle ne s'y résout toujours pas. «À quoi sert un conflit ? À quoi sert une guerre ? Surtout quand elle s'attaque aux civils, aux familles et aux enfants.» Avec sa sœur, elles ont encore une peur accrue de l'occupant nazi. «Un soir, trois soldats sont arrivés, ils ont demandé à manger et à boire. On leur a donné et on s'est enfui chez la voisine par la porte arrière.» Plus de 80 après, elle n'ouvre pas aux personnes qu'elle ne connaît pas et «se méfie des Allemands». «La guerre laisse des traces, déplore Jean. Ce sont des générations entières qui sont touchées par cette tragédie.»
Charles s'inquiète, lui, pour la paix en Europe. «J'ai commencé ma vie en connaissant la guerre sur le Vieux continent, il est fort possible que je meure avec toujours la guerre, une autre, mais encore la guerre». Tous ont connu le fracas des armes et la joie de la Libération. «C'était le meilleur moment, se souvient Josette. Mes deux parents qui étaient restés en région parisienne, sont venus nous annoncer que la guerre était finie. Mon frère allait pouvoir rentrer d'Allemagne.»
Depuis la capitale, Charles n'oublie pas les scènes de liesse. «Maman était venue me réveiller : ''C'est la libération'', m'a-t-elle dit. Les Américains sont entrés dans la ville''. Les cloches ont sonné, c'était la fin de la guerre.» Pour autant, malgré l'apaisement de voir le conflit terminé, restait «l'inquiétude de retrouver le reste de la famille vivante». Alors, laissant les Parisiens à leur soulagement, la famille est partie en Normandie. «Dans la maison, les assiettes étaient encore là, sur la table, quelque peu mangées. Seul témoin de leur départ en vitesse, quatre mois plus tôt.» Après d'intenses recherches, «nous les avons retrouvés, sains et saufs, cachés dans une ferme». Des retrouvailles qui sonnaient vraiment, cette fois, la fin des hostilités.
New York Times - World
A New International Airport Is Not Quite Ready for Takeoff
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Mexico’s president inaugurated the first of a series of long-promised infrastructure projects — possibly a little too soon.
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By Maria Abi-Habib and Elda Cantú
MEXICO CITY — It is almost impossible to find water to drink throughout the entire, spanking new airport. The unfinished access roads still need signs, compelling confused drivers to reverse down the freeway. The only transnational flight scheduled for the foreseeable future is from Venezuela.
With much fanfare and few logistical considerations, the Felipe Ángeles International Airport, north of Mexico City, was unveiled on Monday, the first of many large-scale infrastructure projects that President Andrés Manuel López Obrador promised to deliver before his six-year term ends in 2024.
The airport’s opening might seem premature, but it comes just weeks before a referendum on whether the president should step down well in advance of the end of his mandatory single term. Mr. López Obrador appeared eager to deliver on at least one of those promised projects before the vote. “It’s a work of the people,” Mr. López Obrador said at the inaugural ceremony, as supporters chanted “yes he could!”
The airport’s long-term success could significantly influence the prospects of the party he started roughly a decade ago, Morena. But for now, the airport, like many of the president’s big-ticket projects, may not offer as many economic or political benefits as he hopes.
The projects include a giant new oil refinery, which would be coming at a time when production is falling for the state-owned petroleum company, and the Tren Maya, a train that will take tourists from the beaches of Cancún deep into the Yucatán Peninsula.
“These infrastructure projects are not viable and will be subsidized by the government for years to come,” said Denise Dresser, a prominent political scientist and columnist based in Mexico City.
Some analysts are more optimistic. Rogelio Rodríguez Garduño, a professor of aeronautical law at the Universidad Nacional Autónoma de México who wrote Mexico’s current civil aviation law, says the new airport could eventually become profitable if it focuses on becoming a hub for low-cost carriers.
Mr. López Obrador came to power in 2018, in a fire-and-brimstone campaign focused on the deep-seated corruption of past governments. He claimed that his predecessor, Enrique Peña Nieto, had stolen his victory during the 2012 presidential election. Although the vote was close, international observers said that Mr. Peña Nieto had won fairly.
Known for holding grudges, Mr. López Obrador stopped the construction of an airport that Mr. Peña Nieto conceived — located closer to Mexico City — although the government had already spent some $3 billion and completed about 30 percent of that project. It was meant to be a hub for the region, the Heathrow Airport of Latin America, with a total price tag of $13 billion. But Mr. López Obrador said that Mr. Peña Nieto's airport was “a big heist” that was being built in “the worst location.” His alternative airport would be in the right place and cost a lot less, a symbol of the austerity he championed.
Although Mr. Lopez Obrador initially said Felipe Ángeles would cost about $3.7 billion, the government has recently earmarked $2 billion for the project. Much remains to be done and spending could rise further.
While many analysts agree with Mr. López Obrador that corruption has been endemic in past administrations — and have applauded his government for its lack of serious scandals — they believe that canceling the previous airport project was a mistake.
Felipe Ángeles was built on a military air base by the Mexican army and will operate two runways for commercial use, compared to the five planned for in Mr. Peña Nieto’s government. The new airport will accommodate 20 million passengers annually, compared to the 125 million that the scrapped airport had been designed to handle, which would have made it the second largest in the world.
Instead of building one airport for Mexico City to accommodate domestic and international flights — as the original project had envisioned — Felipe Ángeles will work in tandem with the capital’s existing airport, which is overburdened and aging.
But beyond the plaque hanging above the terminal, there is little evidence that Felipe Ángeles will soon be a global hub.
Currently, Mexican carriers are not able to fly from Felipe Ángeles to the United States after the Federal Aviation Administration downgraded its air safety rating for Mexico last year. Air industry experts have also warned that the mountains surrounding Felipe Ángeles could make takeoff and landing dangerous.
So far, a handful of Mexican carriers announced that they will operate a few domestic flights from Felipe Ángeles, while the only international airline to commit is the Venezuelan carrier Conviasa.
Felipe Ángeles is about 30 miles from Mexico City, the roads leading to it are incomplete and the unfinished rail line linking the airport to the capital will not open until 2023. That will make it difficult for passengers flying from elsewhere in Mexico to land at Felipe Ángeles and then take the long journey to the current international airport for a connecting flight abroad. It could take up to three hours to reach Felipe Ángeles from the capital, known for its chockablock traffic.
The first major infrastructure project to be delivered, Felipe Ángeles was supposed to showcase the capability and thriftiness of the government just weeks before a national referendum on whether the president should complete his six-year term. The referendum, proposed by Mr. López Obrador, is anticipated to have a light turnout, with his supporters expected to show up and his detractors to stay home.
Critics say some of the projects may turn out to be white elephants — unviable pet projects. If they fail, it will likely be after Mr. López Obrador inaugurates them, cuts the red ribbon and steps down, his term ending in 2024.
A candidate from Morena, the party the president founded, is expected to clinch the next national election. If the projects prove unsuccessful it will likely be on the next government’s watch, analysts say, possibly leaving Mr. López Obrador free of blame.
At Monday’s inauguration, thousands of Mr. López Obrador’s supporters arrived to cheer the president on. Traditional bands played Mexican tunes, while several people searched vainly for a connection to make calls or send text messages from the remote airport.
The president lambasted his critics and hailed the airport’s success. Mr. López Obrador still remains one of the world’s most popular leaders, with an approval rating that has hovered above 60 percent since he took office in 2018, though it has slipped recently as Mexico has battled an economic slowdown.
Mr. López Obrador’s supporters hail him for being a down-to-earth leader, a rare president who listens to the average Mexican and is concerned with the well-being of the underclass.
“You see it, you feel it, AMLO is present!” supporters chanted at Monday’s airport inauguration, using a nickname for Mr. López Obrador.
Ana Sosa and Anatoly Kurmanaev contributed reporting from Mexico City.
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France24 - Monde
Gilbert Houngbo, premier Africain à prendre la tête de l'Organisation internationale du travail
Publié le : 25/03/2022 - 14:05
FRANCE 24
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Après son passage par le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud), l'ancien Premier ministre Gilbert Houngbo prendra la direction de l'Organisation internationale du travail (OIT) en octobre 2022. Il a été préféré à l'ex-ministre française Muriel Pénicaud, elle aussi pressentie pour ce poste.
L'ancien Premier ministre du Togo, Gilbert Houngbo a pris, vendredi 25 mars, la tête de l'Organisation internationale du travail (OIT), devenant le premier Africain à exercer cette fonction.
Il a été élu au second tour par les membres du Conseil d'administration représentant les 187 États membres et les organisations d'employeurs et d'employés, l'OIT ayant la particularité d'être une organisation tripartite.
Gilbert Houngbo, 61 ans, est natif d'une préfecture rurale du Togo. Il et a passé la majorité de sa carrière dans les organisations internationales, où il est vu comme un haut fonctionnaire chevronné.
Le nouveau chef de l'OIT prendra ses fonctions début octobre, succédant à l'ancien syndicaliste britannique Guy Ryder, en poste depuis 10 ans et qui a atteint la limite des deux mandats.
Gilbert Houngbo préféré à la Française Muriel Pénicaud
Gilbert Houngbo préside actuellement le Fonds international de développement agricole (FIDA) à Rome. Mais il connait très bien l'OIT où il a occupé le poste de directeur adjoint (2013-2017) en charge des Opérations sur le terrain.
Ancien secrétaire général adjoint des Nations unies, directeur du Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud), il a été également membre de l'équipe stratégique et directeur administratif et financier de l'organisation.
Cinq candidats étaient en lice pour cette élection - à huis clos et à bulletin secret. Sa principale opposante était l'ex-ministre française du Travail Muriel Pénicaud, qui était soutenue par Paris et le bloc européen.
Née au lendemain de la Grande Guerre en 1919, l'OIT n'a jusqu'à présent jamais été dirigée par une femme, ni par un représentant d'Afrique ou d'Asie. Elle compte en revanche parmi ses anciens patrons deux Français, dont le premier, Albert Thomas (1919-1932).
"Préserver les progrès accomplis (...) en matière de justice sociale"
Dans sa candidature, Gilbert Houngbo avait fait savoir qu'il se donnait pour ambition de préserver les progrès accomplis ces dernières décennies en matière de justice sociale.
Le nouveau patron de l'OIT aura notamment pour tâche de faire adapter les normes de cette organisation centenaire à un marché du travail en pleine mutation sous l'effet des nouvelles technologies. D'autant que la pandémie de Covid-19 a donné un coup d'accélérateur aux technologies de télétravail qui permettent d'abolir les barrières géographiques et de travailler en équipe à distance.
Avec AFP
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Togo : le festival international de la mode FIMO 228 réinvente le mannequinat
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Bolloré en Afrique, une série d'affaires judiciaires
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Le débat africain : quels obstacles au leadership des femmes au Togo ?
L'Humanité
Russie et coopération
ChroniqueSylvestre HuetL’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.
En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.
Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.
L’apport russe à la science mondiale n’est pas négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.
La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.
la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine Le Monde
Outil de justice climatique
Tribune. Guerre en Ukraine, rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat], flambée des prix de l’énergie : l’actualité récente souligne l’ampleur de notre dépendance aux énergies fossiles. Au-delà des initiatives que nous allons prendre au service de la souveraineté énergétique, la réponse principale reste la baisse de notre consommation. Or, pour y parvenir, baisser le chauffage ou compter sur le seul redoux du printemps ne suffiront pas.
Il nous faudra faire plus, et vite, pour parvenir à une solution durable avec les outils concrets dont nous disposons aujourd’hui. Cela commence chez nous, dans nos foyers. Le constat est connu : le logement est le premier poste de consommation énergétique en France, la moitié de ces logements sont chauffés au gaz ou au fioul, et notre pays compte 4,8 millions de « passoires thermiques ».Cette faillite énergétique et climatique se double d’une injustice sociale : la majorité de ces passoires est détenue par des ménages modestes et âgés. Au total, plus de douze millions de Français ont déjà du mal à se chauffer. Ils seront toujours plus nombreux à y renoncer au fil de la crise énergétique.
Rénovation énergétique : beaucoup de logements concernés mais peu de travauxPourtant, la solution est évidente : il faut réhabiliter ces logements, mais cela coûte cher, et la plupart des propriétaires ne peuvent pas emprunter pour réaliser les travaux. Or, pour rénover massivement, il faut financer massivement tout en protégeant les plus précaires et l’équilibre des finances publiques, le recours à la subvention ne pouvant être la seule réponse.
Résoudre cette équation a pris du temps, mais nous avons, aujourd’hui, l’espoir d’y parvenir. A l’issue d’un travail collectif avec des représentants de citoyens, des élus de tous bords, des banquiers, des entreprises du secteur de l’énergie et de la rénovation, nous avons trouvé une solution écologiquement pertinente, socialement juste et financièrement efficace : le « prêt avance rénovation ».
Ce nouveau dispositif – déjà distribué par deux grands réseaux bancaires français [le Crédit mutuel et La Banque postale] – permet de disposer d’une avance pour réaliser des travaux de rénovation thermique et de ne rembourser la banque qu’au moment où le logement est vendu, avec le produit de la vente. En limitant les dépenses du propriétaire aux seuls intérêts, le prêt avance rénovation rend la rénovation thermique accessible aux ménages les plus modestes et les plus durement touchés par la crise énergétique. C’est un outil de justice climatique et sociale.
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Le Figaro
Kate Middleton, le prince William et des Jamaïcains derrière un grillage : la photo de la controverse
Léa MabilonPris lors d'une visite à Kingston, capitale jamaïcaine, le cliché a convoqué des souvenirs douloureux pour le pays et ravivé de vieux conflits.
Un grillage les sépare. D'un côté, Kate Middleton et le prince William, escortés par une poignée d'agents de sécurité. De l'autre, des Jamaïquains, massés en nombre, tentant de faufiler leurs mains à travers la clôture pour toucher du doigt le couple princier. Cette photo, prise le 22 mars dans le quartier de Trenchtown, à Kingston, a convoqué des souvenirs douloureux de l'époque coloniale, provoquant un véritable tollé.
Le feu aux poudres
Car si la photo a, en réalité, été prise sur un terrain de football à l'occasion d'une rencontre avec la star du ballon rond jamaïcaine Raheem Sterling, les prises de vues de cet échange ont invoqué un autre symbole : celui de la césure entre blancs privilégiés et descendants d'esclaves. Précisons que le champion de foot a lui aussi était immortalisé du même côté du grillage peu avant.
Sur Twitter, l'auteure et éditrice Sharmaine Lovegrove écrit pourtant : «En rappelant que Raheem Sterling était du même côté que Kate et William, on passe à côté du problème. Lui a été des deux côtés de ce grillage, et ce sont son talent et son travail qui lui ont permis d'en être là où il en est aujourd'hui. Kate, elle, est née dans le confort et s'est ensuite mariée avec la personne la plus privilégiée du pays. Ce sont les mêmes photos, mais pas la même histoire.» Et un internaute de surenchérir, soulevant un épisode survenu plus tôt dans la journée : «Ils méritent l'accueil qu'ils ont eu.»
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Ce dernier utilisateur fait référence aux manifestations organisées dans la capitale jamaïcaine, à l'occasion de la venue du couple princier dans le pays. En effet, le 22 mars, des locaux se sont rassemblés dans les rues de Kingston, pour protester contre cette visite, rappelant à l'Empire britannique son désir d'émancipation total de la Couronne, et demandant des compensations et excuses «pour son rôle dans le commerce d'esclaves» ayant amené des «centaines de milliers d'Africains sur l'île pour y être réduits en esclavage», comme l'a rapporté l'AFP. Un manifestant expliquait au micro de l'agence de presse qu'il voyait comme une insulte «qu'un membre de la royauté vienne ici sans se soucier de rien, sans ressentir de remords». Et d'ajouter : «Ils ont ce privilège de la noblesse. Ils peuvent arriver ici et on doit leur dérouler le tapis rouge. Cette époque est révolue. »
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Du déjà vu
Ce n'est pas la première fois que le couple princier fait face à la colère de ses hôtes dans le cadre de sa grande tournée, commencée le 19 mars. Kate Middleton et le prince William se sont déjà frottés à quelques complications lors de leur première escale au Belize, pays situé à l'est de l'Amérique centrale. En effet, des rassemblements avaient eu lieu dans le village d'Indian Creek le 20 mars, pour protester contre la venue du duc et de la duchesse de Cambridge dans un champ d'exploitation de cacao, situé non loin. La population locale souhaitait notamment dénoncer le conflit foncier qui règne avec Flora and Fauna International, une ONG environnementale dont le prince William est parrain depuis 2020. «Nous ne voulons pas qu'ils atterrissent sur nos terres, c'est le message que nous voulons envoyer. Ils pourraient atterrir n'importe où mais pas sur nos terres», avait alors déclaré Sebastian Shol, président du village.
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La célèbre Gold Party organisée traditionnellement après la cérémonie par le coupe star fait l'objet d'un boycott cette année par certaines célébrités et un syndicat d'employés.
Le prince Harry et Meghan Markle renoncent à leur titre d'altesse royale
Une semaine après avoir annoncé se mettre en retrait de leurs engagements officiels, les Sussex ont révélé renoncer à leur titre d'altesse royale.
«Dès qu'il mettait son costume, je tombais amoureuse de lui» : Léa Seydoux raconte l'alchimie sur son dernier tournage
Invitée dans l'émission «Boomerang» sur France Inter mercredi 16 mars, Léa Seydoux s'est confiée sur sa vie d'actrice. Elle relate notamment son dernier tournage, L'Histoire de ma femme, et l'alchimie avec son partenaire à l'écran, l'acteur néerlandais Gijs Naber.
France24 - Monde
Roumanie : le pogrom de Iași, l'un des pires massacres de juifs de la Seconde Guerre mondiale
Publié le : 25/03/2022 - 13:24
Durant la Seconde Guerre mondiale, c'est en Europe de l'Est, en Roumanie, dans la ville de Iași, qu'eut lieu l'un des plus terribles massacres du conflit. Arrêtés, martyrisés, abattus, au seul motif qu'ils étaient juifs, ils sont un dixième de la population de la ville à avoir péri dans ce pogrom. Retour à Iași où l'extrême droite et le négationnisme progressent de façon spectaculaire. Un reportage de Nadia Blétry et Thierry Trelluyer.
Six millions de juifs exterminés à travers l'Europe. C'est le terrible bilan de la Shoah. De nombreux massacres se sont produits en Europe de l'Est : en Pologne, en Ukraine, en Hongrie... et Roumanie. On estime que jusqu'à 380 000 juifs y ont été tués, la plupart par la police, sous les ordres du dictateur Ion Antonescu, mais aussi parfois avec le concours de la population locale, comme lors du pogrom de Iași, l'un des épisodes les plus violents de ces massacres.
Été 1941. La Roumanie, alliée du IIIe Reich, vient d'envoyer son armée en Moldavie voisine, occupée par des troupes soviétiques. En représailles, la ville de Iași, tout près de la frontière, est bombardée. Les mouvements fascistes et antisémites y sont puissants et la population juive de la ville est immédiatement prise pour cible, accusée d'espionnage par les Soviétiques.
La police et l'armée lancent l'attaque, rejointes par des habitants. De nombreux juifs sont abattus dans les rues ou au commissariat de la ville. D'autres sont entassés dans des trains de la mort, dans des conditions effroyables. Beaucoup y mourront de faim, de soif ou d'asphyxie. Plus de 13 000 personnes sont ainsi massacrées en quelques jours, soit un dixième de la population de Iași.
>> À lire aussi : 80 ans après le terrifiant pogrom de Iași, la Roumanie se confronte à son passé antisémite
Mais en-dehors des historiens, ces faits sont largement ignorés aujourd'hui de la population roumaine. Une loi sur l'enseignement de la Shoah à l'école vient justement d'être votée, mais elle n'est pas encore appliquée. Dans le même temps, l'extrême droite gagne du terrain dans le pays et certains ne cachent pas leur nostalgie d'une "Grande Roumanie", celle de l'entre-deux-guerres...
Cadreur drone : Octavian Coman.
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REPORTAGE80 ans après le terrifiant pogrom de Iași, la Roumanie se confronte à son passé antisémite
SECONDE GUERRE MONDIALELa tragédie du Struma, "un tombeau vivant" pour près de 800 réfugiés juifs
Roumanie : les sociaux démocrates créent la surprise aux législatives
Le Figaro
À Berlin, ces quelques jours où nous avons hébergé Aourika et son fils Rostik, réfugiés ukrainiens
Pierre AvrilTÉMOIGNAGE - Après avoir fui Kiev et la guerre en Ukraine, une jeune femme de 25 ans et son petit garçon ont trouvé refuge chez le correspondant du Figaro à Berlin.
Correspondant à Berlin
La rencontre avec la famille Borovskaya, qui habite depuis dix-quinze jours chez nous à Berlin s’est faite le plus simplement du monde. Au lendemain d’un reportage pour Le Figaro à la gare centrale, témoignant de l’état de la mobilisation humanitaire du pays, je suis retourné à l’entrée du quai numéro 3, à côté du McDonald’s. C’était moins d’une semaine après le début de la guerre. J’ai expliqué à des volontaires que j’étais prêt à recevoir une à deux personnes. J’ai patienté cinq minutes et on m’a présenté Galina que j’ai emmenée, elle et sa valise, dans mon quartier de Prenzlauer Berg.
Cette dame était arrivée de Kiev au terme d’un voyage éprouvant de près de trois jours. Il était 23 heures, mon épouse et moi lui avons présenté sa chambre sur laquelle elle a rapidement jeté un œil distrait. À peine arrivée, Galina semblait pressée de repartir. Le lendemain, elle voulait déjà rejoindre Munich, où elle avait un contact, ou bien Göteborg, en Suède, dont un ami de la diaspora lui avait parlé en bien. Le Canada faisait aussi partie de ses plans.
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Sur nos conseils, elle a finalement patienté deux jours dans notre maison. Le temps pour elle de se poser et de raconter son histoire. Cette quadragénaire divorcée de longue date, employée dans un restaurant de la capitale ukrainienne, a fui Kiev en famille avec sa fille de 25 ans, Aourika, et son petit-fils, Rostik. En route, elle les a laissés tous les deux à Varsovie, chez la belle-mère de sa fille. L’époux de cette dernière est resté dans la capitale ukrainienne où il sert dans l’armée. Quand la guerre a éclaté, le second fils de Galina travaillait à Budapest sur un chantier, qu’il a rapidement abandonné pour rejoindre sa mère à Berlin. À Kiev, tous habitaient dans un appartement communautaire. Le premier jour, Galina paraît un peu déboussolée. Elle partage avec avidité des vidéos que s’échange la communauté, dont celle d’un soldat russe injurié et molesté par des civils ukrainiens.
Le dernier soir, après avoir trinqué à la paix et dénigré Poutine, Galina est finalement partie à Munich. J’ai cru alors que mon intervention se résumerait à celle du bon Samaritain qui ne croisera plus jamais la route de l’inconnu qu’il a aidé. Mais le surlendemain, mon hôte nous envoie un texto: «Pouvez-vous prendre chez vous Aourika et son fils d’un an et demi? Ils quittent Varsovie. Je vais les chercher là-bas et je les ramène à Berlin.» Après une réflexion rapide, nous répondons: «Ok, mais pourquoi ne pas rester à Munich pendant ce temps?»
Une certaine notoriété
Je comprendrai la raison de ce long détour lorsque Aourika est arrivée, un jeudi, vers 2 heures du matin, épuisée. Sa belle-famille de Varsovie l’a fichue dehors, raconte-t-elle. Handicapée, la jeune femme marche très difficilement, ce qui l’empêche notamment de porter son enfant. Ainsi avons-nous fait connaissance avec la deuxième génération Borovskaya, nos hôtes depuis cette première nuit mouvementée.
L’appartement étant suffisamment spacieux, la cohabitation se passe plutôt sereinement, avec néanmoins des petits moments de tension lorsque Rostik fait un caprice à l’heure du bouclage de mon journal. Ne parlant pas ukrainien, sa langue maternelle, j’ai du mal à lui expliquer qu’il ne faut pas courir après le chat de la maison, qu’il terrorise. Ce garçonnet, qui a fui la guerre sans la comprendre, retrouve rapidement sa sérénité, entouré de ses petites voitures et de ses Lego.
Quand je dis à Rostik : “Papa est là”, il ne réagit pas plus que cela. J’ai peur que progressivement il oublie son père
Il faut dire que, dans mon quartier berlinois bobo, le fait d’accueillir une famille ukrainienne m’a valu rapidement une certaine notoriété, dans ma cour d’immeuble et même au-delà, se traduisant par l’afflux de jouets. Un de nos voisins qui, comme ses compatriotes, a l’habitude de déposer dans la rue les objets qui l’encombrent, rattrape au dernier moment un château en bois qu’il offre à Rostik. Un soir, la maman du troisième étage a frappé à ma porte, apparaissant aux côtés de ses trois jeunes enfants, chacun tenant solennellement dans sa main l’un de ses livres. Quand nous avons emmené notre hôte dans le quartier afin de faire une photo d’identité, le patron du magasin lui a tiré gratuitement un superbe portrait décoré d’un cœur. Le petit garçon était ravi.
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La maman et son fils donnent l’impression d’avoir trouvé un refuge, les rires de l’enfant renforçant la sérénité de la mère. Parfois, Aourika s’imagine refaire sa vie à Berlin, trouver un jardin d’enfants pour son fils, recevoir un salaire en échange de l’entretien de notre appartement. «C’est comme si j’avais la tête coupée en deux», me dit-elle un soir dans un sanglot, en russe, la langue dans laquelle nous communiquons. «Une partie est en Ukraine et l’autre ici, en Allemagne, où la vie est si différente!» Chaque soir, elle communique par vidéo avec son mari qui, dit-elle, s’est souvent montré absent au sein du ménage. «Quand je dis à Rostik: “Papa est là”, il ne réagit pas plus que cela. J’ai peur que progressivement il oublie son père», confie-t-elle.
Mardi 22 mars, après sept heures d’attente devant une mairie d’arrondissement de Berlin, Aourika et Rostik se sont fait enregistrer. Ils ont reçu une première somme de 800 euros pour les deux prochains mois et ont trouvé une place dans un foyer très rudimentaire.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.
France24 - Monde
Hommage à Yves Saint Laurent : six musées parisiens mettent à l'honneur ses créations
Publié le : 25/03/2022 - 16:26
Louise DUPONT
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À l'occasion du 60ème anniversaire de la première collection de la maison de haute couture Yves Saint Laurent, six musées parisiens donnent rendez-vous au public pour découvrir des pièces iconiques qui mêlent art et mode. Louise Dupont s'est rendu au Musée d'Art Moderne de Paris, où plusieurs créations du couturier se sont glissées dans les collections permanentes du musée. Visite guidée.
Yves Saint Laurent s'expose dans six musées à Paris pour les 60 ans de son premier défilé
Virgil Abloh, directeur artistique des collections pour homme de Louis Vuitton, est mort
Mode
Haute couture été 2022 : la quête de l’ivresse et de la joie de vivre
New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change bank if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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L'Humanité
Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes
EntretienÀ l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.
Anna Musso
Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences
En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.
Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?
La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.
Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?
En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…
Est-ce spécifique à la France ?
Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.
La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.
Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?
On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.
À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?
Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…
Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?
Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.
En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.
Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?
Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.
Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?
La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !
https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars Valeurs Actuelles
Les conventions citoyennes : l’illusion démocratique
La terminologie varie, mais tout le monde est d’accord sur le fond : un fossé sépare aujourd’hui les citoyens et leurs représentants élus, le peuple et l’oligarchie, le pays réel et le pays légal. Dire que notre système démocratique est en crise est un pont-aux-ânes. Emmanuel Macron ne peut faire semblant de l’ignorer. Les “gilets jaunes” originels, lassés par la non-représentativité de leurs élus, demandaient notamment à reprendre leur destin en main par le biais de la démocratie directe et le référendum d’initiative citoyenne. Pour répondre à cette revendication, la start-up macroniste a accouché d’un nouveau mode d’organisation politique : la convention citoyenne.
François Hollande avait déjà caressé l’idée et confié à une « conférence citoyenne » de 18 membres censément représentatifs de la société française le soin de réfléchir à la question de l’euthanasie. Emmanuel Macron, adepte des « grands débats » nationaux, « états généraux » et autres curiosités institutionnelles alternatives – bref, tout ce qui lui permet d’échapper à un vrai débat -, a donc lui aussi créé sa Convention citoyenne pour le climat (CCC), tiré au sort 35 Français pour former un « collectif de citoyens » chargé de « se prononcer sur la stratégie vaccinale en France », et il compte pérenniser ce type de comités. La réforme du Conseil économique, social et environnemental (Cese), adoptée le 15 janvier 2021, transforme cette institution en « chambre de la participation citoyenne » et le ministre chargé des Relations avec le Parlement est désormais « chargé des Relations avec le Parlement et de la Participation citoyenne ». Interrogé l’année dernière sur la fin de vie, le délégué général de LREM, Stanislas Guerini, expliquait qu’il serait « utile de mettre en place une convention citoyenne sur le sujet » pour « créer un consensus ». Idée très macronienne selon laquelle l’unanimisme triomphant des clivages et de la confrontation des idées serait un parangon de vie démocratique…
Des conventions faussement citoyennes
Le caractère proprement antidémocratique de ces conventions a été éloquemment démontré par Frédéric Rouvillois et Christophe Boutin dans leur rapport pour la Fondation du Pont-Neuf “Un trou noir démocratique, ce que nous dit la Convention citoyenne pour le climat”. Tout, dans le procédé, permet de conclure à son illégitimité : les mécanismes de sélection des 150 citoyens censés représenter « l’ensemble de la diversité de la population française », truffés de biais ; les « experts » et les membres du “comité de gouvernance”, plutôt là pour aguiller les débats que pour les « éclairer » ; les élus, représentants légitimes du peuple, soigneusement tenus à l’écart, tout comme l’idée d’une validation par référendum des conclusions de la CCC. Et quand elle accouche de propositions à des années-lumière des préoccupations du peuple (près de 60 % de ses membres préconisent la limitation de vitesse sur les autoroutes à 110 kilomètres par heure, rejetée par 74 % des Français), ses représentants l’expliquent par le manque d’information à disposition des Français et affirment sans rougir que « la société est plus en avance sur l’écologie qu’on ne veut le faire croire ».
Rapporteur général de la CCC, Julien Blanchet aimait répéter que ce modèle correspond à une forme de « démocratie augmentée ». Ce à quoi les deux auteurs du rapport répondent : de la même manière que “l’humanité augmentée” et la “réalité augmentée” n’ont rien à voir avec l’humanité ou la réalité, la “démocratie augmentée” n’a plus rien à voir avec la démocratie.
Le Monde
Mobilisation des jeunes et des plus pauvres
Tribune. Les sondages laissent augurer une abstention élevée à la prochaine élection présidentielle. Aux dernières municipales, un électeur sur deux s’était abstenu ; deux sur trois lors des régionales. Six semaines avant le prochain scrutin, plus de la moitié des Français ignoraient sa date !
Face à ce désintérêt pour les élections, lourd de menace pour la démocratie, de nombreux pays se tournent aujourd’hui vers des solutions innovantes donnant aux citoyens de nouvelles capacités d’agir.
De quoi s’agit-il ? Alors que le président Macron annonce vouloir développer en France une participation citoyenne s’il est réélu, sans donner plus de détails, connaître les expériences déjà menées dans différents pays permet d’éclairer le champ des possibles. Nées au Brésil à la fin des années 1980, diffusées en Amérique du Sud dans les années 1990, ces méthodes sont en effet utilisées désormais dans des pays aussi divers que la Corée du Sud, le Canada, l’Allemagne, le Portugal…
Tout commence par des appels, lancés dans un territoire donné, sur des sujets qui peuvent concerner toutes sortes de domaines : la culture, la solidarité, les infrastructures… Les citoyens (individus ou groupes constitués) y répondent par des propositions.
Afin d’éliminer celles qui sont irréalistes sur le plan budgétaire ou technique, un premier tri est effectué par un collectif composé d’élus, de fonctionnaires et de citoyens. Les projets jugés recevables sont alors débattus par une assemblée ad hoc avant d’être soumis au vote des habitants. Les plus appréciés sont mis en œuvre.
La démocratie autrement. 1|6 : Le budget participatifCe type de démarches a des résultats intéressants. Des recherches ont montré qu’elles parviennent à mobiliser les jeunes et les personnes les plus pauvres, populations qui votent particulièrement peu. En faisant discuter les habitants de sujets qui les concernent directement, elle les implique davantage que l’élection d’un représentant.
La méthode aide aussi à lutter contre la corruption, car les citoyens, qui ont ainsi la possibilité de choisir entre différents investissements publics, s’impliquent ensuite dans le suivi des projets, et les contrôlent davantage.
Le risque des groupes de pression
En France, des expériences ont été lancées à petite échelle ces dernières années. Paris a des budgets participatifs depuis 2014, Grenoble depuis 2017, Bordeaux depuis 2019. De petites villes et des départements y recourent aussi, comme le Gers, qui consacre, depuis 2018, 3 % de son budget d’investissement à des projets proposés, choisis et contrôlés par les citoyens.
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Le Monde
Location de biens, arrêt de la production à bas prix... Des entreprises réinventent tout pour sortir du modèle productiviste
Vendre l’usage d’un bien plutôt que sa possession, réduire notre consommation de ressources, développer la coopération plutôt que la guerre des prix… C’est la promesse de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, séduisante sur le papier mais complexe à mettre en œuvre.
« J’ai voulu créer une imprimerie qui serve vraiment à quelque chose » : c’est ainsi que Julien Da Costa, patron de la TPE Flex’Ink, installée dans le Pas-de-Calais, résume son parcours pour réinventer son modèle économique. Son histoire est le symbole d’une économie à bout de souffle, basée sur l’impérieuse nécessité d’augmenter les volumes de vente et sur la pression toujours plus forte sur les prix. Pendant quinze ans, Julien Da Costa a travaillé en tant que commercial dans l’imprimerie familiale, spécialisée dans les étiquettes de boîtes de conserve. Mais, dans les années 2000, le secteur est bousculé par l’arrivée de concurrents en ligne, plus gros, moins chers et installés à l’étranger. « Le cercle vicieux s’est alors enclenché pour nous, raconte l’entrepreneur. Nous avons dû réduire nos marges, piloter l’entreprise de manière plus drastique en chronométrant chaque tâche, trouver des systèmes d’intensification de la production avec, en bout de chaîne, une pression de dingue sur l’atelier et les équipes dans les bureaux. »
Turn-over, mal-être au travail et épuisement sont les symptômes de cette agonie silencieuse de l’économie de marché. En quelques années, c’est toute l’entreprise qui surchauffe et finit par déposer le bilan. Fin de l’histoire ? Non. Julien Da Costa aime son métier, il ne veut pas le lâcher. Il rejoint alors un groupe de travail du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) sur le thème de « l’économie de la fonctionnalité et de la coopération » (EFC) pour se « déformer » de la logique de volume et invente, au terme de trois ans de recherche et développement avec ses clients, une autre manière d’être imprimeur.
« Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens » Elisabeth Laville (Utopies)
Au lieu de vendre un volume d’impressions fixe, « qui finissaient pour la plupart à la poubelle ou dans les placards de [ses] clients », il les forme à imprimer la juste quantité et leur offre la possibilité de mettre à jour leur document en ligne pour une réimpression contre un abonnement mensuel. « Moins j’imprime, plus je suis rentable », résume Julien Da Costa, qui tire ses bénéfices non plus des impressions, mais des abonnements souscrits par ses clients.
Le concept d’économie de la fonctionnalité a émergé dans les années 1980, développé par l’architecte Walter Stahel et repris par le philosophe Dominique Bourg dans les années 2000. « Dans sa forme la plus basique, c’est le passage du produit au service, détaille Elisabeth Laville, fondatrice et directrice d’Utopies, cabinet de conseil en développement durable. On va louer plutôt que posséder, vendre l’usage plutôt que le bien lui-même. » La valeur du produit se retrouve alors dans les bénéfices que le consommateur en retire, ce que l’économiste Philippe Moati appelle les « effets utiles ». Au lieu de posséder une voiture en ville, le consommateur va en louer une quelques heures, disponible dans sa rue, sans se soucier de son entretien ou des frais d’assurance. « Cela démocratise l’idée que la possession est une servitude, poursuit Elisabeth Laville. Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens. »
Passage du produit au service
Un cheminement qui devrait plaire aux citoyens de l’Hexagone qui se déclarent favorables à 80 % à l’idée que « l’important, c’est de pouvoir utiliser un produit plus que de le posséder », selon le dernier Observatoire du rapport des Français à l’économie circulaire de L’ObSoCo (L’Observatoire société et consommation), publié en 2019. « En dix ans, on a vu émerger cette prise de conscience des consommateurs qu’ils ont un rôle à jouer dans la transition écologique, détaille Véronique Varlin, directrice associée de L’ObSoCo. Ils sont en attente vis-à-vis des entreprises qu’on leur donne les moyens d’agir, de consommer de manière responsable. »
Vendre avant de fabriquer : quand la précommande bouscule la modeDepuis quelques années, les offres de location de biens pour les particuliers se sont ainsi multipliées : Seb loue des appareils culinaires, Decathlon des packs complets pour le camping ou encore Bocage commercialise des abonnements pour des chaussures. A priori, une bonne idée pour réduire l’utilisation de ressources. « Ces offres ont un certain succès, sont séduisantes sur le plan intellectuel, mais c’est tellement à la marge dans le chiffre d’affaires de ces grands groupes qu’on ne peut pas parler d’une évolution réelle », relativise Elisabeth Laville. Tout au plus c’est « une manière de fidéliser les clients, de faire exister sa marque dans l’esprit du consommateur », poursuit Laurence Grandcolas, fondatrice de MySezame, start-up qui forme les dirigeants et leurs équipes aux transformations et innovations business liées aux enjeux sociétaux.
Elle alerte aussi sur les « effets rebonds » de cette forme d’économie de la fonctionnalité. Dans le secteur automobile, le leasing (location avec option d’achat) – qui représente 47 % des financements de voitures neuves en 2021 contre 21 % en 2015, selon le cabinet C-Ways – « ne fait que recréer des effets de surconsommation en changeant plus souvent encore de modèle de voiture, poursuit la spécialiste. L’économie de la fonctionnalité est une bonne idée pour la planète à condition qu’elle s’accompagne d’une prise en compte du cycle de vie complet du bien ».
De belles réussites dans le B to B
Pour être vraiment vertueux sur le plan écologique, il est donc indispensable d’aller un cran plus loin dans la réflexion. « Comment rester rentable tout en faisant en sorte que les clients consomment moins ? » C’est la question que l’équipe du laboratoire d’intervention et de recherche Atemis (Analyse du travail et des mutations des industries et des services) s’est posée au début des années 2000, sous la houlette de l’économiste Christian du Tertre. « Pour y arriver, il faut forcément changer le modèle d’affaires et apporter des services qui vont permettre une performance d’usage des biens et de générer une autre source de revenus, détaille le chercheur. La rentabilité devient alors fondée sur la réduction d’usage. Et pour obtenir cette performance, on comprend que l’entreprise a besoin de la coopération des usagers. » C’est ainsi que le cadre théorique de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération est né.
Sur le marché « business to business », l’EFC compte quelques belles réussites, « les mêmes que l’on cite depuis vingt ans », tacle Elisabeth Laville. Ce sont les cas de Xerox, Michelin et Signify (le nom de Philips Eclairage, depuis 2018). Xerox ne vend plus des photocopieurs aux entreprises mais les loue avec un service de gestion de leur parc, d’approvisionnement en papier et cartouches d’encre. Michelin vend des kilomètres plutôt que des pneus aux grands groupes de transport de marchandises en Europe de l’Ouest et dans les mines de surface d’Amérique latine.
Ainsi, « le premier effet positif de l’économie de la fonctionnalité va être de pousser les entreprises non plus à produire au prix le plus bas, mais à innover pour fabriquer un produit le plus performant possible, explique Gaël Quéinnec, directeur prospective chez Michelin. L’une des difficultés de l’innovation, c’est de réussir à en extraire toute la valeur. Si par exemple on met au point un pneu qui dure en moyenne 20 % de kilomètres en plus, on ne va pas réussir à le facturer 20 % plus cher, tout simplement parce que les gens vont douter de la promesse. Avec la logique de l’EFC, il y a un partage de la valeur avec le client. » Ainsi les clients de Michelin sont formés au bon usage de leurs pneus avec, en ligne de mire, la perspective de faire des économies en achetant des kilomètres, plutôt qu’en en étant propriétaires.
Accompagner les TPE-PME
Enfin, dans le secteur de l’énergie et de l’éclairage, Signify ne vend plus des ampoules à ses clients industriels, mais « un engagement de performance » sur l’éclairage d’une usine, d’un entrepôt, d’un aéroport ou encore d’une ville. La bascule vers ce modèle s’est opérée avec l’arrivée des ampoules à LED dans les années 2010, une rupture technologique qui bouleverse toute l’entreprise, à commencer par son modèle économique. D’un produit « consommable », jetable, l’ampoule à filament, Signify passe à un produit avec une durée de vie de plus de vingt ans et un prix quatre fois plus élevé à son lancement. « C’est un de nos clients qui nous a dit : “Ne me vendez pas vos produits, vendez-moi de la lumière” », raconte François Darsy, chef de marché industrie et tertiaire. Le modèle est simple : pour l’équipement d’une usine, Signify prend en charge financièrement tous les travaux pour l’optimisation du système d’éclairage, assure son entretien et se rémunère sur les économies d’énergies (consommation jusqu’à cinq fois moindre) réalisées à long terme par son client.
« Partout, des adaptations majeures seront à apporter pour faire face aux impacts du réchauffement »C’est l’architecte hollandais Thomas Rau, visionnaire sur la durabilité des bâtiments et l’architecture circulaire, qui fait le premier cette demande à Philips pour équiper ses nouveaux bureaux. « Le modèle de l’EFC est vertueux sur le plan de l’utilisation des ressources, les économies d’énergie oscillent entre 50 et 90 %, affirme François Darsy. Mais pour que le deal soit intéressant, il faut des clients avec un usage intensif de l’éclairage. »
Une approche à saluer donc, « avec un triple alignement d’intérêt entre l’entreprise, le client et la planète qui fait toute sa force », estime Laurence Grandcolas, mais qui reste toujours limité dans la part du chiffre d’affaires de ces grands groupes. Moins de 10 % au niveau mondial pour Michelin, 16 % en 2020 pour Signify qui projette de doubler cette part d’ici à 2025. Ainsi depuis 2010, le laboratoire Atemis concentre ses efforts sur les TPE-PME, avec la création de clubs d’entreprises sur tout le territoire et de parcours d’accompagnement de dirigeants. Un travail de dentelle et de longue haleine, qui permet d’aboutir à des résultats prometteurs, comme celui de l’imprimeur Julien Da Costa, qui ambitionne de créer un nouveau standard pour son secteur. Le premier club du genre, le club NOE, est né en 2014 dans les Hauts-de-France, porté par le CJD, la chambre de commerce et d’industrie, la région, le réseau Alliance et Atemis.
Il compte aujourd’hui 80 membres, tous confrontés aux mêmes impasses de l’économie de marché. Ainsi le chauffagiste Dumont ne vend plus simplement des chaudières, mais des « solutions de performance énergétique » pour le confort et la santé des occupants de locaux. La TPE Les Paniers de Léa, qui vendait des corbeilles de fruits à des particuliers sur leur lieu de travail, propose désormais un programme complet pour changer de comportement alimentaire. « La démarche EFC nécessite du temps et une gymnastique intellectuelle, analyse Delphine Cabalion, animatrice du Club EFC Grand Est chez Initiatives durables. Par exemple, sur la question de la rémunération des commerciaux, poussés à vendre plus pour décrocher des primes, il faut imaginer une autre forme de rémunération. Cela oblige les entreprises à repenser leur métier, à développer de nouvelles compétences… c’est de la conduite de changement. »
« Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies », Christian du Tertre (Atemis)
L’Institut européen de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, lancé par Atemis en 2014, fédère ainsi une dizaine de clubs en France et reçoit le soutien de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. La démarche EFC se révèle aussi intéressante à l’échelle d’un territoire pour repenser les grandes fonctionnalités de la vie : se nourrir, se déplacer, habiter, se former, se soigner etc. « La fin des voitures, ce n’est pas seulement sortir de la propriété, détaille Christian du Tertre. Il faut s’intéresser au système de mobilité dans sa globalité et apporter des réponses adaptées à chaque bassin de vie. »
Indice de réparabilité : les notes des constructeurs surévaluées, d’après une associationAinsi l’Ademe et Atemis ont lancé, en 2020, le programme de recherche-intervention Territoires de services et de coopérations (Coop’ter). « Depuis quarante ans, l’économie se résume à la seule dimension monétaire, poursuit le chercheur. Nous avons oublié de nous demander si ce que nous produisons est utile pour les personnes et les territoires. Cela implique de sortir du principe de concurrence et d’inventer ce que j’appelle des écosystèmes coopératifs territorialisés qui requièrent une multiplicité d’acteurs. Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies. » Etre utile à la société : et si c’était le rôle de l’économie ?
Cet article a été rédigé dans le cadre de la conférence organisée par « Le Monde », « De la propriété à l’usage des biens : la fin de l’accumulation ? », qui se tiendra le 22 mars, à Châtellerault en partenariat avec l’Etape de l’innovation Novaq. Avec la participation de Gaël Quéinnec (Michelin), François Darsy (Signify), Véronique Varlin (ObSoCo), Laurence Grandcolas (MySezame) et Christian du Tertre (Atemis). Pour s’inscrire : www.adi-na.fr/agenda/etape-de-linnovation-novaq-economie-a-impact-positif-de-la-propriete-a-lusage-des-biens-la-fin-de-laccumulation.
Julia Zimmerlich
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Le Monde
« Nos futurs », la parole à la relève
Du 22 au 27 mars, Le « Monde Campus« est partenaire de « Nos futurs », un événement hybride autour des jeunes pour imaginer le monde de demain.
Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars 2022 à Rennes. A deux semaines du premier tour de la présidentielle, les enjeux seront nombreux et la voix des jeunes comptent. Pour leur permettre d’exprimer leurs doutes, leurs inquiétudes, partager leurs idées, Le Monde Campus, les Champs Libres et la Métropole de Rennes, avec le soutien des étudiants de Sciences Po Rennes, proposent d’échanger sur une question centrale : quelle société durable et soucieuse du vivant pouvons-nous construire ensemble ? Autour de thématiques sociétales - climat, travail, alimentation, médias, sexualité / genre et engagement - d’invités inspirants et de formats variés, les portes des Champs Libres seront ouvertes pour encourager les jeunes, et les moins jeunes, à échanger.
A cette occasion, Le Monde Campus recevra tous les jours des invités à venir débattre de chaque thématique comme la militante écologiste Camille Etienne, le fondateur d’Act up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, des personnalités engagées comme le sous-chef rennais du restaurant IMA, « étoile verte » Michelin Martin Gastard, la sociologue Danièle Linhart, le plus jeune maire de France Hugo Biolley ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc. Une rencontre avec deux journalistes du Monde sera également proposée pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique.
De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »Au total, une vingtaine d’invités seront réunis pendant ce festival pour partager leur vision d’un monde durable. Des témoignages à retrouver dans des vidéos « Quizz box », diffusées chaque jour sur les réseaux sociaux du Monde Campus et des Champs Libres. Le Monde Campus produira également une série de podcasts. Des reportages sur le terrain à la rencontre de jeunes qui agissent pour sauver la planète, produire mieux, lutter contre les violences sexuelles et sexistes, s’informer et faire bouger les lignes en politique. Des podcasts diffusés la semaine du 21 mars sur Le Monde.fr et les plateformes d’écoute mais également proposés en écoute publique lors de l’événement.
A cette programmation, s’ajouteront des rencontres intimistes « Tranches de vie », des expositions, des ateliers DIY, un concours d’éloquence, un live Twitch, des espaces de dialogue,...proposés par Les Champs Libres. Le programme complet à venir.
La programmation des tables rondes et écoute des podcasts du Monde Campus :
MERCREDI 23 MARS
18H30-20H : Réinventer le travail, utopie ou révolution silencieuse ?
Plus d’autonomie, de télétravail, un métier qui a du sens, une plus grande place donnée à la vie perso, une entreprise avec des valeurs... les 18-34 ans n’entretiennent pas le même lien à l’emploi que leurs aînés. La crise sanitaire a accéléré cette mutation. Quel sens donnent-ils au travail ? Le marché de l’emploi peut-il s’adapter ? Comment faire bouger les lignes, tout en trouvant sa place ?
Invités : Matthieu Fleurance, co-auteur de « Va t’faire vivre », membre du « Collectif Travailler Moins » (CTM) ; Danièle Linhart, sociologue, directrice de la recherche au CNRS, spécialiste de l’évolution du travail, des nouvelles formes de mobilisation des salariés et de la place du travail dans la société ; Camille Campion, co-fondateur de l’école de cinéma d’animation « Creative Seeds » aux méthodes managériales innovantes ; Marine Miller, journaliste au Monde Campus, autrice de « La Révolte, enquête sur les jeunes élites face au défi écologique”.
> Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 16H à 17H : rencontre avec Aya Salama et Sébastien Allix du parti politique Allons Enfants, dont le but est de réconcilier les jeunes avec la politique.
« Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »JEUDI 24 MARS
16H30-18H : Alimentation, la grande rupture est-elle possible ?
Nourrir 9 milliards d’humains en favorisant le bien-être animal et la santé des consommateurs, sans détruire la planète. C’est le triple objectif qui se pose aujourd’hui. Mais pour surmonter ces défis écologiques et humains, notre alimentation doit évoluer. Comment ? A quoi ressembleront les assiettes de demain ? Comment réinventer nos modes de production et de consommation ?
Invités : Martin Gastard, sous-chef du restaurant « IMA » à Rennes, étoile verte au Guide Michelin ; Charlotte Brochard, gérante du restaurante la Petite Ourse à Rennes ; Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier ; Christophe Brusset, ancien dirigeant au sein de groupes agroalimentaires, lanceur d’alerte contre la malbouffe, auteur de « Vous êtes fous d’avaler ça! » et « Les imposteurs du bio » .
VENDREDI 25 MARS
16H30-18H : Les réseaux sociaux, passage obligé pour les médias ?
Peu adeptes de la télévision et de la radio, les 15-34 ans n’en sont pas moins férus d’actualité. Chaînes Youtube, comptes Tik Tok et Snapchat, stream sur Twitch, sites internet de médias traditionnels...pour s’informer, les plateformes, et notamment les réseaux sociaux, sont nombreuses. Les médias traditionnels doivent-ils prendre ce virage ? Comment s’adresser à ces jeunes nés à l’heure du numérique et capter leur attention ? Comment lutter contre les fausses informations ?
Invités : Samuel Etienne, journaliste, animateur, streamer sur France Info, France 2, France 3 et Twitch ; Salomé Saqué, journaliste pour le média Blast et chroniqueuse sur LCP ; Syrielle Mejias, journaliste sur Tik Tok / Snapchat du Monde ; Sara Ouagueni, professeure d’histoire géographie à Roubaix qui organise des classes média avec ses élèves.
> Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Sarah Ouagueni, jeune professeure d’histoire-géographie à Roubaix, qui fait de l’éducation aux médias avec ses élèves de 4e et produit avec eux des émissions de radio.
SAMEDI 26 MARS
15H-16H30 : Sexualité et genre : la révolution est-elle en marche ?
Révolution du désir, consentement, sexualités variées, acceptation de soi,... la parole se libère autour de la sexualité et du genre. Sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes se font une spécialité de répondre aux questions sans tabou et diffuser un message de liberté sexuelle assumée. Même message dans certaines séries qui balayent les codes et décomplexent ceux qui le souhaitent. Mais la parole s’est-elle vraiment libérée ? Cette ouverture d’esprit a-t-elle un impact sur les comportements et l’estime de soi ? Assumer sa sexualité est-il un acte militant ?
Invités : Didier Lestrade, journaliste, écrivain, fondateur d’Act Up Paris et du magazine Têtu ; Lexie, chercheuse et autrice sur les transidentités ; Thomas Guiheneuc, intervenant en prévention santé de l’association « Liberté Couleurs » ; Charline Vermont, enseignante, autrice, sexothérapeuthe, créatrice du compte Instagram @Orgasmeetmoi
Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique17H-18H30 : Le traitement de la crise climatique dans Le Monde
Une rencontre avec Audrey Garric, journaliste au Monde, chargée de la rubrique Climat au service Planète, et Gilles van Kote, directeur délégué aux relations avec les lecteurs, pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique. Les médias en font-ils trop... ou pas assez ? Leur traitement est-il anxiogène ? La pandémie a-t-elle éclipsé la crise climatique ? Peut-on être traiter du climat et ne pas être un journaliste engagé ? Une heure et demie d’échanges sur ces questions et toutes celles que vous vous posez.
DIMANCHE 27 MARS
14H30-16H : S’engager, est-ce vraiment utile ?
Ils boudent parfois les urnes, mais prennent la parole et s’engagent sur les grands sujets de société. Du climat au sexisme en passant par les violences policières, le racisme ou les inégalités, les 15-34 ans veulent « se sentir utiles ». Comment ? Leurs actions ont-elles une portée ? Que ressentent-ils face au monde qui les entoure ?
Invités : Camille Etienne, activiste pour la justice sociale et climatique, ; Hugo Biolley, plus jeune maire de l’Hexagone à la tête du village de Vinzieux ; Amine Kessaci, président et fondateur de l’association « Conscience » ; Claire Thoury, présidente du « Mouvement associatif », spécialiste des questions d’engagement et autrice d’un doctorat intitulé « L’engagement étudiant dans un monde d’individualisation : construction identitaire et parcours politiques ».
A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les citésNos futurs, du 22 au 27 mars 2022 aux Champs Libres à Rennes. Gratuit. Pour recevoir toute l’actualité de l’événement, inscrivez-vous à la newsletter #NosFuturs.
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Le Figaro
Présidentielle 2022: défendre les traditions, le credo inaltérable des Sables-d’Olonne
Stéphane KovacsVOIX DE FRANCE (6/6) - Rebond touristique, résidents post-Covid… Avec un nouveau brassage de population, les habitants de cette commune tranquille du littoral craignent de voir s’éroder leur mode de vie. Désarçonnés par des combats laïcistes, une délinquance nouvelle et des problématiques de logement, ils s’escriment à préserver l’esprit et les codes de cette terre de traditions.
À trois semaines de l’élection présidentielle, «Le Figaro» est allé à la rencontre des Français dans leurs régions: ils nous parlent de politique, de vie quotidienne, de l’Ukraine, de leurs espoirs pour la France et des désillusions qui façonneront leur choix dans l’isoloir.
Envoyée spéciale aux Sables-d’Olonne (Vendée)
Des passants sont venus la fleurir, des touristes faire des selfies. Des collectifs, des pétitions de soutien ont vu le jour. Des élus se sont pressés à son chevet. Et même un candidat à l’élection présidentielle… Lors d’une consultation citoyenne organisée début mars aux Sables-d’Olonne, plus de 94 % des votants ont demandé le maintien de la statue de saint Michel devant l’église Saint-Michel, au cœur du quartier Saint-Michel. «Un réflexe d’autodéfense populaire, analyse le maire (DVD), Yannick Moreau. Une réaction assez vendéenne, en fait:“Arrêtez de nous emmerder!”, ont clamé en substance les quelque 4000 Sablais ayant pris part à la votation.» Ce qui, explique l’élu, a «conforté ma décision de faire appel du jugement» exigeant le déboulonnement de l’archange en vertu de la loi de séparation des Églises et de l’État. Mais, à l’approche d’un scrutin d’une tout autre ampleur, ces 45.000 habitants «qui vivent dans une sorte de cocon à l’écart des grands maux de notre pays», selon Yannick Moreau, semblent écartelés, comme le formule une commerçante, entre «un vote du cœur», pour Éric Zemmour, et «celui de la raison», pour Emmanuel Macron.
Fustigeant les «demandes abusives de laïcistes radicaux, complices de la cancel culture, qui cherchent à déboulonner un par un les attachements culturels millénaires qui ont forgé notre identité collective», le maire a promis que «quelle que soit la décision définitive de la justice, la volonté des Sablais sera respectée». Début janvier, le candidat Reconquête! Éric Zemmour était venu aux Sables-d’Olonne défendre ce saint Michel faisant, selon lui, «l’objet de la vindicte imbécile de laïcards désuets». Aux côtés de l’ancien président de la Vendée Philippe de Villiers et de l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Élysée Patrick Buisson, il avait célébré «les traditions et l’enracinement millénaire chrétien de cette région et de toute la France». Consultant en communication politique et enseignant, Freddy Roy était dans la salle, en observateur. «J’ai noté la présence de plusieurs sympathisants LR et RN, rapporte-t-il. Les gens sont ressortis avec la banane! Zemmour a même réussi à faire sourire Patrick Buisson… Dans les rues, jusqu’à la statue, des étudiants chantaient La Marseillaise, tandis que des gens aux fenêtres applaudissaient. J’ai jamais vu un tel enthousiasme!» Ce qui fait dire à l’analyste sablais que «le vote Zemmour sera très important, même si Macron va bien se tenir ; mais peut-être Valérie Pécresse va-t-elle mieux résister que dans d’autres villes comparables?»
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Dans la sous-préfecture de la Vendée, troisième port de France - en valeur des produits débarqués -, c’est François Fillon qui était arrivé en tête, avec près de 36 % des voix, au premier tour de la présidentielle de 2017. Suivi par Emmanuel Macron et Marine Le Pen. «Les cinq députés vendéens sont cependant tous issus de la majorité présidentielle», fait remarquer Bruno, jeune retraité MoDem qui, ce jour-là, tracte à la gare des Sables. «On n’est pas en terrain macroniste, reconnaît le militant LREM. On rencontre plutôt des néoconservateurs version Zemmour, qui ont fui Paris ou des grandes villes et ne veulent pas retrouver d’immigration ni d’insécurité.»
«Urbanisme, environnement, érosion maritime»
À coups de mots-dièses et de jolies photos, la station balnéaire s’est hissée «en haut du tableau»: une récente étude sur «la pulsation des villes sur Instagram», menée par l’agence Nouvelles Marges, place les Sables-d’Olonne «en 35e position des sous-préfectures». Un grand dynamisme économique, un environnement naturel préservé… La mythique baie du Vendée Globe vient d’intégrer le club des Plus Belles Baies du monde. Il n’en fallait pas plus, à l’ère du télétravail, pour attirer une armada de citadins en mal d’air marin. Avec, pour conséquence, l’assèchement du marché immobilier. «En centre-ville, 70 % des logements sont devenus secondaires ou touristiques, déplore Yannick Moreau. L’été, on passe à 250.000 habitants. Les prix ont crû de 10 % par an ces cinq dernières années! Plutôt que de construire, on voudrait mobiliser des logements dormants. On a donc élaboré un système de taxes et de primes, et on aimerait bien que le prochain gouvernement entende notre demande de classement en zone tendue…»
Emmanuelle Mallard, coach parentale, a ainsi mis onze mois, après son divorce, pour trouver une location. «Le gros point noir, c’est le logement, regrette cette quinqua qui vient de créer l’association Déclic et vous, pour accompagner, «dans une Vendée encore assez patriarcale», les femmes dans l’entrepreneuriat. Toutefois, on a un confort de vie incroyable: la mer, la nature, beaucoup d’animations…» Une «super qualité de vie», acquiesce Rodolphe, artisan peintre. Mais «vous avez vu Bac nord? interroge-t-il. Les gens ont peur que ça arrive chez eux aussi. Et, à gauche comme à droite, ils ont toujours laissé faire…» Dans sa minuscule Épicerie idéale, entre ses bouteilles de troussepinette - un apéritif à base de pousses d’épine noire - et ses conserves de salicorne, Cathy renchérit: «La sécurité, c’est hyper important: la délinquance et la violence, on commence à en voir. L’été dernier, on a eu des bagarres sur le Remblai.» «Des familles de banlieue qui n’ont pas pu aller en Afrique du Nord ces deux dernières années sont venues sur le littoral, grâce à des bons vacances, soupire le maire. J’ai été obligé de doubler les effectifs de notre police municipale, car l’État se désengage.»
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De quoi discutent-ils, ces retraités emmitouflés, contemplant le vol des goélands à la terrasse de l’Océan Café? «De la météo, de la prochaine course nautique, de la guerre, du prix de l’essence, du Covid… mais pas vraiment de la présidentielle», constate Nicolas, le patron. «L’urbanisme, l’environnement, l’érosion maritime, voilà des sujets qui impactent notre territoire! s’écrie Christine Hamon de la Thébeaudière, présidente de l’association Aux Sables, citoyens!. Il n’y a pas que des retraités conservateurs, ici! Il y a quand même des gens de gauche: tous ceux que je connais vont voter Jadot.» Autour de son comptoir, Au Vieux Sablais, John, lui, «n’entend parler que de la guerre en Ukraine». «Ça va aller jusqu’à influencer mon vote, admet Jean-Paul, ancien commerçant, devant sa pinte. Actuellement, la politique, ça passe au second plan. Au deuxième tour, ça sera encore Macron-Le Pen, donc à quoi bon?» Au bout du Remblai, dans son magasin de mode Pourquoi pas, Hélène «adore bavarder» avec ses clientes: «Quand on a la guerre à nos portes, l’extrême droite, ce n’est plus une option, scande-t-elle. Nous, on a eu des aides et on est contents. Aucun président ne nous a aidés comme celui-là. Il va se faire élire dans un fauteuil en velours!» À la boutique d’artisanat local Délices Lamarque, Joris approuve: «Je suis bien conscient, moi qui ai travaillé à l’étranger, de la chance qu’on a d’être commerçant en France!» Quant à Jean-Luc Poupart, président de l’Amicale de la retraite sportive des Olonnes (Arso), il a sondé ses 900 adhérents: «Après le Covid, les bombardements en Ukraine sont pour certains un deuxième traumatisme, indique le septuagénaire. Une très large majorité me dit que, même s’ils sont encartés LR, ils vont voter Macron: il a pris de bonnes mesures sanitaires et il représente une sécurité pour eux. On ne veut surtout pas de quelqu’un d’instable ou va-t-en-guerre.»
La délinquance et la violence, on commence à en voir. L’été dernier, on a eu des bagarres sur le Remblai. Des familles de banlieue qui n’ont pas pu aller en Afrique du Nord ces deux dernières années sont venues sur le littoral, grâce à des bons vacances. J’ai été obligé de doubler les effectifs de notre police municipale
Si ces retraités «s’inquiètent aussi de la flambée du prix des carburants», les marins, eux, «n’en dorment plus». À bord du Nanoplon, le navire amiral de sa société Atlantique Scaphandre, spécialisée dans les travaux sous-marins, David Bossard se ronge les sangs: «Cette semaine, j’ai fait le plein pour deux de mes bateaux: 46.000 euros, le double de l’an dernier! s’épouvante-t-il. C’est plus possible! Nous, on n’a strictement rien eu comme aide pendant le Covid. Le gouvernement n’a vu que les gens en première ligne ; les autres, on les a laissés ramer. C’est très malsain, ces aides directes ; ça décourage les jeunes de travailler.» «Qui va nous sauver, maintenant?», s’angoisse-t-il, la tête dans les mains. En désespoir de cause, il va «voter Pécresse», parce qu’il a «toujours fait confiance» à sa présidente de région, la LR Christelle Morançais. «Aujourd’hui encore, les marins-pêcheurs que j’ai rencontrés m’ont demandé quel candidat avait parlé de la pêche, rapporte Florence Pineau, adjointe (LR) au maire des Sables-d’Olonne, vice-présidente du conseil départemental, en charge des ports. Historiquement, ce sont des gens de droite. Mais, comme ils sont un peu pressurés par l’UE, ils virent antieuropéens, donc d’extrême droite…» Son mari, Paul, vient d’ouvrir Les Corderies, d’élégantes chambres d’hôtes: «Ancien travailleur social, je suis un déçu de Macron, témoigne-t-il. On est un secteur qui l’a beaucoup porté: on a cru en lui, car c’était une gauche différente d’avant. Mais, aujourd’hui, mes ex-collègues ne se retrouvent plus chez LREM. Je crains qu’ils se retrouvent davantage dans les extrêmes, à droite comme à gauche. Quant à moi, je crois que je vais à nouveau voter Macron, par défaut.»
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Mais attention… Si l’élection présidentielle leur paraît «pliée», «les Vendéens, qui ont cru au mirage Macron, ne se feront pas avoir deux fois!», veut croire Yannick Moreau. «En 2017, beaucoup de mes électeurs m’ont avoué qu’ils avaient préféré voter LREM au deuxième tour des législatives pour que le président ait une majorité pour gouverner, raconte Florence Pineau, qui avait finalement été battue par un «inconnu», Stéphane Buchou. Cette fois-ci, ils ne sont plus du tout dans le même état d’esprit.» Jean-Luc Poupart ne dit pas autre chose: «Aux législatives, je voterai à nouveau LR, promet-il. Hors de question qu’Emmanuel Macron ait une majorité absolue, avec des députés godillots! Je veux qu’on applique un vrai programme de droite.»
«Notre fille en a marre d'être une blanche privilégiée» : bienvenue dans la famille C., où l'on vote bien à droite
POLITIQUE EN FAMILLE (3/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.
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RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.
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EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.
France24 - Monde
L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique
Publié le : 25/03/2022 - 15:36
Natalia MENDOZA
Anne MAILLIET
Florence GAILLARD
Alix LE BOURDON
En Europe, les prix de l'énergie étaient déjà à la hausse. Ils ont explosé avec la guerre en Ukraine. Le conflit a révélé avec fracas la dépendance du Vieux continent au gaz russe. Conséquence : les pays de l'Union européenne sont contraints de réviser en catastrophe leurs stratégies énergétiques.
New York Times - World
Gaffes and Miscues Mar a Royal Tour of a Republic-Minded Caribbean
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The trip by Prince William and his wife, Catherine, the duchess of Cambridge, dramatized how rapidly Queen Elizabeth II is losing her grip on distant dominions where she is still head of state.
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By Mark Landler
LONDON — In Belize, a visit to a cocoa farm was scotched after residents protested. In Jamaica, the prime minister declared his country was “moving on” from the British monarchy. In the Bahamas, the couple arrived to demands from a group calling for slavery reparations that they acknowledge Britain’s economy “was built on the backs of our ancestors.”
For Prince William and his wife, Catherine, Duchess of Cambridge, it has been a turbulent tour of the Caribbean — one that has dramatized, through a pileup of gaffes and miscues, how rapidly Queen Elizabeth II is losing her grip on these distant dominions, even when she sends her most popular proxies.
Barbados cast off the queen as head of state last November, and Jamaica seems emboldened to follow suit, though it would require a referendum to amend the island’s constitution. William, second in line to the throne, got a taste of how the mood toward the monarchy has changed in the wake of the Black Lives Matter movement and a renewed call for reparations for Britain’s role in the slave trade.
“We intend to fulfill our true ambitions and destiny as an independent, developed, prosperous country,” Jamaica’s prime minister, Andrew Holness, said on Wednesday as a po-faced William looked on.
On many stops of their tour, the couple was greeted warmly, even jubilantly. But even those encounters were marred by off-key images. During a military parade, William, resplendent in a white dress uniform, rode with his wife, also in white, in the same open-top Land Rover that carried the queen and Prince Philip in 1962. To some locals, it was a caricature of a colonial proconsul inspecting his troops.
In Trench Town, the Kingston neighborhood famous as the home of Bob Marley, the couple tried their hand at reggae and mixed with friendly crowds. But the enduring image of the stop was likely to be them touching the fingers of children stretched through a chain-link fence — the kind of public-relations gaffe that afflicts other members of the royal family but has rarely tarnished this couple.
The dissonance is about more than poor stagecraft, according to scholars and royal watchers. Sentiment toward the royal family has shifted perceptibly in the Caribbean since the killing of Black people by the police in the United States inflamed a long-simmering debate in Britain and its former colonies about the legacy of empire. Barbados’s decision to remove the queen was a tipping point.
“Barbados is seen as the conservative of the Caribbean,” said Richard Drayton, a professor of imperial history at Kings College London, who spent his childhood on the island. “So, when Barbados takes a step like this, it creates space for other Caribbean countries to move in that direction.”
Both major political parties in Jamaica support becoming a republic, though there are legal hurdles that make it more complicated than in Barbados. Guyana led an earlier wave of republicanism in the Caribbean, dissolving its ties to the queen in 1970. Trinidad and Tobago followed in 1976, and Dominica in 1978.
Elizabeth, 96 next month, remains head of state of 15 countries in the Commonwealth. While she has a reservoir of popularity in the Caribbean, particularly among older people, Professor Drayton said many were impatient for a public acknowledgment by the monarchy of its role in the slave trade, which was conducted under royal imprimatur by the Royal African Company in the 17th and 18th centuries.
William’s father, Prince Charles, spoke candidly about the stain of slavery when he was on hand for the ceremony at which Barbados became a republic. By all accounts, William went even further, though he stopped short of a formal apology.
“I want to express my profound sorrow,” he said at a dinner in Jamaica. “Slavery was abhorrent, and it should never have happened.”
Given the charged atmosphere, Professor Drayton said Buckingham Palace miscalculated by choreographing the couple’s visit as a traditional royal tour. The idea was to send William and Catherine, who are among the most popular royals in opinion polls, to represent the queen during her Platinum Jubilee (she stopped traveling overseas several years ago). Catherine, more commonly known as Kate, still got good reviews in the London tabloids.
“This is a very old strategy on the part of the royal household to cement its hold over the dominions, to make the charismatic presence of the crown visible,” he said. “The assumption they could simply send out members of the royal family to press the flesh and charm the crowds reflects a lack of clear thinking.”
The royal family has grappled with questions about race since last year, when the biracial, American-born wife of Prince Harry, Meghan, told Oprah Winfrey in a sensational television interview that a member of the family had expressed concerns about the color of their baby’s skin. Asked bluntly whether his family was racist, William said no.
While the Harry-and-Meghan show did not intrude on the William-and-Kate tropical tour, royal watchers said the repeated references to racial issues served as an illustration of what was lost when Harry and his wife gave up their royal duties and relocated to California. On a visit to Africa before the split, Meghan electrified crowds that had never seen a British duchess who looked like them.
“If this tour had been led by Harry and Meghan, it would probably have gone down a lot better than William and Kate,” said Ed Owens, a historian who has written about the relationship between the media and the monarchy. “Harry and Meghan were, if you like, the monarchy’s silver bullet, making it more palatable.”
Still, given the deeper historical trends, it is unlikely that even they would have kept the queen’s realm from shrinking further. Professor Drayton predicted Jamaica would be a republic in two years, possibly followed by Belize, though its situation was complicated by security concerns about its neighbor, Guatemala.
“The hesitations about doing this are now gone,” he said. “That particular ship has sailed.”
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Le Figaro
Maurice Gourdault-Montagne: «Face à la Russie, sortons de la dynamique qui peut conduire à la guerre»
TRIBUNE - L’ancien secrétaire général du Quai d’Orsay, juge la situation née de l’invasion de l’Ukraine d’une exceptionnelle gravité. Il invite à dépasser l’émotion légitime éprouvée au vu des souffrances des Ukrainiens pour prendre en compte l’imaginaire et la mentalité russes.
L’ancien conseiller diplomatique de Jacques Chirac à la présidence de la République de 2002 à 2007 et ancien ambassadeur de France.
Trois sommets viennent de se tenir à Bruxelles avec l’Union européenne, l’Otan et le G7 en présence du président des États-Unis. S’y est manifesté avec éclat un engagement de solidarité avec l’Ukraine dont les populations jetées sur les routes cherchent refuge dans nos pays et qu’il faudra reconstruire un jour. Il s’y est agi de nouvelles sanctions contre la Russie et aussi de livraisons d’armes à l’Ukraine. La question la plus sensible était de savoir comment réagir face à la menace d’usage d’armes chimiques. Il y a été répondu par une menace de riposte «de même nature» qui nous confine dans l’ambiguïté stratégique.
Certes une belle unité des Occidentaux a été affichée, dont les intérêts sont pourtant bien différents.
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Car d’une part la confrontation se produit en Europe et loin des États-Unis. L’Europe est dans l’émotion et la compassion et les opinions réagissent devant les malheurs d’un peuple. Un pays comme la Pologne, déjà éprouvé par l’Histoire, est à nouveau en première ligne et, tout en manifestant sa solidarité généreuse avec ses cousins ukrainiens, s’impatiente.
D’autre part, on voit que les moyens de pression mis en œuvre, notamment par les sanctions, impactent les uns et les autres de façon très différenciée. Le geste le plus fort aura été sans doute le déplacement du président américain à Varsovie , quasiment sur la ligne de front, pour réaffirmer la validité de l’article 5 de la charte de l’Otan «un pour tous et tous pour un».
Après ces réunions au sommet, nous n’en sommes pas moins au bord d’une guerre que nous ne voulons pas faire, mais dont toutes les conditions sont bien là pour un affrontement. Nous sommes irrésistiblement entraînés par une dynamique qui peut nous échapper au moindre dérapage provoqué par une fausse manœuvre ou un malentendu sur le terrain ou encore une provocation isolée.
Nous sommes au bord de la guerre car les causes de cette possible guerre ne sont toujours pas prises en considération.
Depuis la fin de l’URSS, l’hubris de la victoire des démocraties sur le communisme totalitaire nous a fait perdre de vue que la sécurité n’est pas nécessairement la loi du vainqueur ou celle du plus fort, mais qu’elle doit s’organiser. Le traité de Versailles aussi avait ignoré les vaincus.
Les avertissements russes n’ont pas été entendus ou ont été ignorés. La confiance qui était possible s’est muée en méfiance puis en défiance, le président Poutine se posant peu à peu en protecteur des Russes et en rassembleur des terres russes dans la continuité de Pierre le Grand ou de Staline et à mesure que gagnait une expansion de l’Otan vers l’est. Les «revanchards» de la fin de la chute de l’Union soviétique ont pris peu à peu le dessus. Les idéologues d’un vaste plan eurasiatique visant à séparer le monde anglo-saxon du monde continental, où la Russie jouerait un rôle central de pont entre l’Europe et l’Asie, se sont faits plus influents.
Certains nient aujourd’hui l’humiliation de la Russie après la fin de l’URSS, mais ce n’est pas le sujet. La réalité revient à la géographie, celle de confins sans limites naturelles et à l’Histoire, telle qu’elle a été vécue par les peuples de génération en génération ayant accumulé des émotions collectives qui doivent être prises en compte. Ce sont le sentiment chez les Russes d’être assiégés et les immenses sacrifices consentis pour se défendre contre les envahisseurs, mongols, français, de l’Allemagne nazie, les souvenirs atrocement douloureux de l’occupation russe ou soviétique dans les pays de l’ancien pacte de Varsovie, le désir de s’émanciper de la Russie chez les anciennes républiques de l’URSS, Ukraine et Géorgie en tête. Et rien de tout cela n’a été pris en considération avec méthode et en l’organisant.
Poutine n’est pas fou.
N’ayant pas été écouté lorsqu’il demandait de ne pas installer l’Otan en Ukraine et criait à la provocation en 2007 devant un parterre de stratèges à la conférence de Munich sur la sécurité, n’ayant pas reçu de réponse à ses demandes de la fin 2021 - certaines extravagantes quand il demandait un retour à la situation de 1997, mais d’autres qui méritaient d’être écoutées comme la neutralité de l’Ukraine «à 500 km de Moscou», le président russe a préféré, à ses risques et périls commettre un acte d’agression injustifiable en envahissant l’Ukraine. Ainsi poursuit-il avec méthode un plan logique d’extension et de reconquête.
Des occasions ont été manquées.
Par exemple, fin 2006, Jacques Chirac dans une relation de confiance construite peu à peu avec Poutine et préoccupé du déséquilibre stratégique en Europe et du revanchisme possible en Russie, m’avait envoyé à Moscou pour présenter l’esquisse d’un plan consistant en une protection croisée de l’Ukraine par la Russie et l’Otan et qui serait gérée par le conseil Otan-Russie créé peu de temps de temps auparavant. Cela aurait été une manière de faire de l’Ukraine un pays neutre garanti dans ses frontières. Le conseiller diplomatique de Poutine qui était mon interlocuteur, s’était montré très intéressé, y voyant le règlement de la situation de la flotte de Sébastopol, basée en Crimée ukrainienne, garantissant à la Russie un accès aux mers chaudes. Condoleezza Rice, secrétaire d’État du président Bush à qui j’en parlais un peu plus tard me répliqua sans ambages que «la France n’avait pas à bloquer l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie».
Le sommet de Bucarest en 2008 consacrait peu après la décision de faire de l’Ukraine et de la Géorgie des pays membres de l’Otan, même si à la demande de la France et de l’Allemagne, la mise en œuvre en était reportée. Mais la décision de principe était bien prise malgré les avertissements et sans discussion préalable avec la Russie. Et pourtant de grandes voix, y compris de stratèges américains, n’ont pas été écoutées, comme celles de Brzezinski ou de Kissinger qui considéraient, eux aussi, l’extension de l’Otan à l’Ukraine comme une provocation.
Nous en sommes là aujourd’hui.
N’ayons pas d’illusions excessives sur l’efficacité des sanctions. Certes la mise à l’écart de la Russie du Swift perturbe ses transactions financières avec le reste du monde, mais les banques qui garantissent les échanges énergétiques avec l’Allemagne ont une dérogation. Certes le gel des avoirs de la Banque centrale russe a provoqué une hausse importante des taux d’intérêt et la valeur du rouble a baissé considérablement. Les sanctions devraient impacter jusqu’à 7 % du PIB russe ; Certes les biens des oligarques sont saisis et confisqués.
Mais l’opinion en Russie va-t-elle changer vis-à-vis de Poutine? Beaucoup imaginent une révolution de palais à Moscou. C’est compter sans le système policier mis en place par le régime. Et le peuple russe? On peut s’interroger sur l’impact des fermetures des entreprises françaises, premier employeur étranger en Russie, qui vont mettre 150.000 salariés au chômage. La population russe est résiliente et souvent plus habituée à survivre qu’à vivre.
Plus risquée est la question posée par les livraisons d’armes qui nous mettent quasiment en position de cobelligérants et nous exposent au moindre incident qui servira de prétexte aux Russes. Poutine, en difficulté sur la progression de son armée, n’a pas atteint ses buts de guerre, en particulier la jonction du Donbass avec la Crimée et la prise des ports de la mer d’Azov et de la mer Noire pour étouffer l’Ukraine en la privant d’exporter. Il est loin de s’avouer vaincu, étant à la recherche d’un succès pour l’armée russe qui est depuis toujours la colonne vertébrale de l’État russe. L’objectif final est toujours la prise de Kiev et la reddition du président Zelensky.
Dans ce contexte, la limite qui nous sépare de la guerre est de plus en plus ténue.
Que voulons-nous? Détruire la Russie? Ce n’est pas l’Allemagne nazie. Punir Poutine? Le temps viendra de documenter les crimes de guerre car les peuples n’oublient pas. N’est-il pas temps d’abord de tout faire pour arrêter la confrontation avant le déclenchement de la guerre? Le président Zelensky, qui incarne désormais sans conteste la nation ukrainienne et son admirable résistance, a déjà à plusieurs reprises fixé des lignes rouges comme l’intégrité territoriale et la souveraineté du pays. Il a commencé à parler de la neutralité de l’Ukraine. Il faudra songer à un règlement au Donbass. La Crimée constituera un sujet épineux, mais on a vu des référendums contrôlés par la communauté internationale régler des contentieux comme celui de la Sarre rendue par la France à l’Allemagne.
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N’est-il pas temps de prendre une initiative de paix?
Les États-Unis doivent s’impliquer dans la recherche de la paix, car c’est ce qu’attendent les Russes qui sont encore dans une vision de la guerre froide. La France, membre permanent du Conseil de sécurité, puissance nucléaire, peut jouer un rôle en liaison étroite avec l’Allemagne. Le président Macron continue de dialoguer avec le président russe. Il a l’antériorité d’avoir lancé l’idée d’une «nouvelle architecture européenne en incluant la Russie». Une conférence générale sur la sécurité impliquant l’Otan et la Russie et prévoyant un système de garanties de sécurité avec un nouveau régime de contrôle des armements, est plus que jamais nécessaire. Et dans le monde multipolaire, sachons aussi trouver de possibles médiateurs. Certains apparaissent déjà comme la Turquie, pays riverain de la mer Noire avec l’Ukraine et la Russie, l’Inde, partenaire stratégique de la France et traditionnellement proche de Moscou et la Chine qui hésite encore entre sa promesse de «partenariat sans limite»de début février avec la Russie et son intérêt à ne pas se couper du monde pour poursuivre son développement.
La guerre n’est jamais fatale. Il est grand temps de trouver la paix et de la construire.
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Valeurs Actuelles
Macron interdit de faire campagne avec son compte Twitter, insiste la commission de contrôle
Le bras de fer entre l’équipe du président-candidat et la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle (CNCCEP) se poursuit. La raison du litige ? L’utilisation du compte Twitter officiel d’Emmanuel Macron. Selon les informations de Marianne, vendredi 25 mars, l’organisme chargé « de veiller à ce que les candidats bénéficient des mêmes facilités de la part de l’État » a adressé, jeudi 24 mars, une fin de non-recevoir à l’équipe de campagne du candidat, qui se plaignait d’une interdiction d’utiliser le compte du président de la République.
La rapporteuse accusée de partialité
Fin février, l’organisme avait en effet rappelé que « les comptes des candidats sur les réseaux sociaux » ne doivent pas être « utilisés d’une manière conduisant à confondre l’exercice de fonctions officielles avec la propagande se rattachant à la campagne électorale ». La CNCCEP avait clairement pointé du doigt Emmanuel Macron, qui a depuis utilisé son compte officiel de président de la République pour diffuser des contenus clairement liés à sa candidature. La macronie avait argué que cette règle devait alors s’appliquer à tous les candidats affichant leur statut d’élu sur leur compte tout en diffusant de la propagande électorale.
Mais selon Marianne, la commission a maintenu sa position, rappelant notamment que le poste d’Emmanuel Macron lui permet de réunir un nombre d’abonnés largement supérieur à ses concurrents. Son compte en affiche quelque huit millions contre 2,7 millions pour Marine Le Pen, 2,4 millions pour Jean-Luc Mélenchon ou moins de 450 000 pour Valérie Pécresse. « En gros, ils nous ont dit d’aller nous faire foutre ! », résume un membre de l’équipe de campagne auprès de Marianne. Dans la macronie, on n’hésite pas à évoquer une vengeance de la rapporteuse de la commission, Isabelle de Silva, ancienne présidente de l’Autorité de la concurrence, qui n’avait pas été reconduite à ce poste par le président de la République en octobre 2021. Des « rumeurs [qui] sont absurdes et totalement déplacées », a répondu la CNCCEP à Marianne.
L'Humanité
Astronomie. Des tardigrades envoyés vers les étoiles
ActuDes scientifiques envisagent de propulser dans l’espace ces « oursons d’eau » microscopiques au métabolisme ultrarésistant. Avec l’espoir d’en apprendre plus sur les effets du vide spatial sur la biologie animale.
Anna MussoC’est un projet fou mais pourtant bien réel qui a été publié fin janvier dans la revue Acta Astronautica. Une équipe de scientifiques américains envisage d’envoyer des milliers de petits astronautes au-delà des limites de notre système solaire ! Des aventuriers d’un genre bien particulier puisqu’il s’agit de tardigrades, ces animaux microscopiques ultrarésistants appelés aussi « oursons d’eau ».
Dans le cadre du projet Starlight, développé depuis 2015 avec la Nasa, Philip Lubin et Joel Rothman, professeurs à l’université de Californie, proposent de propulser depuis la Terre, à l’aide d’un réseau de lasers, un vaisseau équipé de voiles solaires à une vitesse équivalente à 20-30 % de celle de la lumière. Ce qui « n’a jamais été fait auparavant », précise Philip Lubin.
Certes, les tardigrades n’en sont pas à leur premier voyage dans l’espace : depuis 2007, des sondes les ont propulsés en orbite autour de la Terre, sur la Lune ou encore dans la station spatiale internationale. « Mais les catapulter à bord d’un vaisseau vers l’espace lointain avec un laser est un pari scientifique inédit », confirme Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire de l’Aging (CNRS/IBMM/Université de Montpellier/Faculté de Pharmacie) . Selon l’article des Américains, l’énergie requise par le système laser consommerait un dixième de tout le réseau électrique des États-Unis, mais cette énergie ne serait requise que durant quelques minutes, le temps du lancement.
Une odyssée interstellaire pour tester la biologie animale
Pour envoyer les petites bêtes dans l’espace, les chercheurs envisagent de fabriquer des plateformes miniatures, des StarChips, équipées de circuits intégrés pour la détection, la collecte et la transmission de données. Ces minuscules engins, larges comme la paume de la main, pourraient atteindre des « vitesses relativistes » (proches de celle de la lumière dans le vide) et ainsi voyager jusqu’à Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de notre Soleil. Le tout en une vingtaine d’années, alors que de tels voyages interstellaires demeurent impossibles pour les humains.
« La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. » Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire
Aujourd’hui, il faut déjà plusieurs décennies pour atteindre seulement les confins de notre système solaire avec une propulsion utilisant la combustion de carburant. Pour expérimenter leur projet, les chercheurs américains prévoient de placer des tardigrades, embarqués sur leur minuscule vaisseau, dans un état comparable à une hibernation, appelée « biostase » ou « animation suspendue », pour qu’ils volent dans cet état jusqu’à destination.
Pourquoi des tardigrades seront envoyés en éclaireur dans l’espaceLes bestioles seraient alors réveillées pour analyser à distance les effets d’une telle odyssée interstellaire sur la biologie animale et permettre d’extrapoler les effets sur des êtres humains. Comme le souligne Simon Galas, « mesurer les effets de l’environnement spatial sur l’homme en réalisant des mesures et des expérimentations sur divers organismes est une activité qui ne s’est jamais arrêtée depuis les débuts de la conquête spatiale. La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. »
Un être multicellulaire d’un millimètre à la robustesse exceptionnelle
Mais, au fait, qu’est-ce donc qu’un tardigrade ? Un animal minuscule tout potelé, avec huit pattes et une bouille bizarre. Ou plus précisément, un être multicellulaire et microscopique mesurant à peine un millimètre, qui fait preuve de capacités extraordinaires, comme subsister à des températures allant de - 273 °C, soit le zéro absolu, jusqu’à 340 °C… Ces champions de la survie résistent aux chocs, à la dessiccation (élimination de l’humidité d’un corps), à la congélation dans l’azote liquide, à l’action combinée du vide spatial et des radiations cosmiques.
Quasiment indestructible, c’est l’animal le plus résistant de la planète. Présent partout, du sommet de l’Himalaya au désert du Sahara, sa robustesse exceptionnelle vient de sa capacité à modifier son mode de fonctionnement, en se plongeant dans un état de stase, un mode ultime appelé la cryptobiose. Alors, il se recroqueville et se vide de toute son eau. Son métabolisme est quasiment à l’arrêt, comme si son organisme était mort. Dans cet état, il peut survivre des décennies, avec un record actuel de trente ans, « grâce à des protéines spécifiques, ou encore des sucres, qui dans son corps remplacent l’eau », précise Simon Galas. Pour ressusciter, il suffit au tardigrade d’être réhydraté.
Et si le tardigrade était une espèce extraterrestre ?
Les petites bestioles « peuvent revenir littéralement à la vie après une période de vie suspendue à l’état de cristal vivant, que l’on appelle en science l’état anhydrobiotique, ajoute Simon Galas, expert ès tardigrades. L’anhydrobiose est un état de vie ralentie induit par une déshydratation. Dans cet état particulier, les tardigrades sont capables de résister à des conditions extrêmes ». Cette étonnante capacité de résistance n’a pas fini d’intriguer le monde scientifique.
Des biologistes se sont même demandé si le tardigrade ne serait pas une espèce extraterrestre. Du coup, il paraît assez logique de les envoyer vers les étoiles ! Quant à ce qu’il pourrait advenir s’ils venaient à survivre et à s’adapter dans l’espace, « de tels changements incontrôlés générés par de nouvelles mutations ne sont pas à exclure », prévient Simon Galas, qui se veut toutefois rassurant : « Sans nourriture disponible, son acclimatation à l’espace s’arrêtera net. »
sciences Le Monde
A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités
Depuis l’assassinat de son frère aîné, le jeune homme de 18 ans milite pour améliorer les conditions de vie dans son quartier de Frais-Vallon, dans le nord de Marseille, et partout en France. Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents.
Amine Kessaci est chez lui à Frais-Vallon. Dans ce quartier du 13e arrondissement de Marseille, dans le nord de la ville, où vivent quelque 6 000 habitants, le jeune homme de 18 ans salue tous les passants, souvent par leur prénom. Il a passé son enfance ici, parmi les barres d’immeubles, déménageant seulement du bâtiment N au bâtiment E. « Vivre à la cité, c’est vivre avec la solidarité, la mixité, l’envie de faire société ensemble. Dès qu’une personne tombe, tout le monde se presse pour la relever », constate le Phocéen.
Président de l’association Conscience, qu’il a fondée en juillet 2020, il se bat pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés partout en France. Il y a les façades en piteux état à rénover, les ascenseurs aux bruits inquiétants – quand ils ne sont pas en panne –, les immeubles infestés de rats. Et puis, le trafic de drogue, qui gangrène la cité et qui a notamment causé la mort du frère aîné d’Amine. Le 29 décembre 2020, Brahim, 22 ans, était retrouvé calciné dans une voiture, plus au nord de la ville. Quelques mois plus tôt, il avait déjà reçu plusieurs balles de fusil. « Dans ma cité, il y a eu des morts. J’en compte presque une cinquantaine, déplore Amine Kessaci. Malheureusement, pour les jeunes impliqués dans les réseaux, la fin se résume souvent par la case prison ou la case cimetière. Je veux me battre contre ça. »
« Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics » Kheira, une habitante du Frais-Vallon
Le jeune Marseillais met toute son énergie dans ce combat. Et quand il ne travaille pas ses cours de préparation, en ligne, à Sciences Po, il y consacre aussi tout son temps. Dans les nouveaux locaux de Conscience, prêtés par la municipalité, à Saint-André (15e arrondissement), où il reçoit, les murs sont nus et la pièce principale n’est meublée que du strict nécessaire : des tables et des chaises. Dans cette salle de réunion, Amine Kessaci accueille des mères des quartiers. « Il est l’épaule sur laquelle on peut se reposer, confie Kheira, qui habite le Frais-Vallon depuis vingt-quatre ans. Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics. Il déniche même des petits boulots pour les jeunes. » Les rendez-vous, comme les coups de fil, s’enchaînent toute la journée. La routine pour le président de Conscience, qui, à peine majeur, a déjà un emploi du temps surchargé, avec, notamment, deux ou trois allers-retours par mois à Paris.
Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents. Pull noir Calvin Klein sur les épaules, cheveux bouclés en bataille, visage encore juvénile, Amine semble rodé à l’exercice de la communication. Il est déjà intervenu dans certains médias français, il a même suscité l’intérêt de journalistes allemands, italiens et espagnols. Cette activité intense lui convient très bien. « Je suis un acharné, je ne compte pas mes heures », confie le président derrière son bureau où trônent son ordinateur portable et les pochettes colorées des différents dossiers à gérer. Une phrase placardée sur la porte de la pièce résume finalement le personnage : « La meilleure manière de commencer, c’est d’arrêter de parler et de s’y mettre. »
Festival : « Nos Futurs », la parole à la relèveVoter pour la première fois
Ces derniers jours, Amine Kessaci s’investit particulièrement dans la campagne présidentielle. Avec une dizaine d’autres jeunes, il fait partie du projet « Ta voix compte », dont le but est de « faire entendre la voix des jeunesses et porter leurs idées aux candidats ». Plusieurs parmi ces derniers ont déjà répondu aux sollicitations. Dans le cadre d’une autre initiative, l’association Conscience a aussi acheté un minibus pour faire la tournée des quartiers nord, inciter les gens à aller voter et leur fournir, si besoin, quelques informations-clés (les dates des deux tours de l’élection et l’emplacement de leur bureau de vote). Amine ne sait pas encore pour qui il va voter, mais ce sera à gauche. « Je suis très impatient d’être devant l’urne et de voter pour la première fois, s’enthousiasme le jeune homme. C’est comme un rêve qui va se réaliser. »
Amine Kessaci n’a pas attendu sa majorité pour s’engager. Né à Marseille d’un père mécanicien dans l’automobile et d’une mère femme de ménage, tous deux algériens, le gamin des quartiers nord mène ses premiers combats dans le cercle familial. « Je militais déjà à la maison pour qu’on soit égaux entre frères et sœurs », affirme l’avant-dernier d’une fratrie de six enfants. Dès ses 13 ans, il suit son père, en situation irrégulière, dans les manifestations. « Il a bénéficié de l’aide du Réseau éducation sans frontières, qui s’était mobilisé au Vieux-Port. Il risquait d’être expulsé », se souvient-il. Au lycée, même son choix de passer un bac pro gestion et administration devient politique. « Mes profs voulaient que je fasse un bac L. Je trouvais ça fou qu’on discrimine encore les bac pro, qu’on les voie comme des jeunes de quartiers populaires qui n’ont pas d’avenir », fulmine-t-il.
Au sein de son établissement, le lycéen ne passe pas inaperçu. Léa Duvernay, professeure d’anglais au lycée Jean-Baptiste-Brochier (10e arrondissement marseillais), évoque un élève « comme on en a très rarement. Il était un peu timide au début, mais il s’est rapidement présenté comme délégué de classe et a pris ce rôle très au sérieux, à seulement 14 ans. Très vite, il a proposé sa candidature à toutes les instances de la vie lycéenne et tout le monde a connu Amine ». Se mobiliser pour que les élèves reçoivent des équipements dans leur foyer ou manifester pour que deux camarades en situation irrégulière ne soient pas expulsés : Amine Kessaci est de toutes les luttes. « Il était devenu indispensable, reconnaît son ancienne professeure. Un vrai porte-parole, toujours prêt à aider les autres. » Il est d’ailleurs réélu délégué chaque année, jusqu’à ce qu’il obtienne son baccalauréat, avec la mention très bien, en juin 2021.
« Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »Sortir de Frais-Vallon pour étudier dans un autre quartier de Marseille – « une chance », selon lui – a permis à Amine de prendre du recul sur les conditions de vie dans sa cité. « Quand on disait le mot “bac”, mes camarades de classe pensaient tout de suite au diplôme, et mes potes du quartier à la brigade anticriminalité. J’ai pris conscience de toutes nos inégalités », raconte le militant. A la fin de son année de première, au terme d’une expérience de plus d’un an au Parlement régional de la jeunesse en PACA, dont il sort déçu, il crée d’abord l’association Conscience écologique, aidé par sa professeure, qui en devient la vice-présidente et met en place des opérations de nettoyage dans les quartiers. « Histoire de vraiment changer les choses sur le terrain », assure-t-il.
Une possible carrière politique
La suite, Amine Kessaci la raconte avec le regard qui se perd parfois dans le vide. « On s’est rendu compte que l’écologie toute seule ne menait à rien, qu’il fallait une justice sociale. On s’est ouvert à diverses thématiques : éducation, transports, services publics, logements insalubres, précarité alimentaire… Puis il est arrivé ce qui est arrivé à mon frère », confie-t-il, jouant avec les manches de son pull comme pour cacher son émotion.
Le jeune homme se souvient très bien de l’appel de sa mère, apprenant que des corps ont été découverts calcinés dans une voiture, affolée à l’idée que Brahim, qu’elle n’a pas vu depuis des jours, puisse se trouver parmi eux. Pendant une semaine, le temps que les corps soient officiellement identifiés, Amine Kessaci ne veut pas y croire : « J’avais toujours vu mon grand frère comme un super-héros intouchable, je pensais qu’il s’était enfui, qu’il se cachait et qu’il reviendrait. » Le petit frère est finalement mis au repos par son médecin pendant un mois. « Il s’est refermé sur lui-même. Il n’arrivait plus à parler à personne, se remémore Léa Duvernay. Quand il est revenu, il s’est senti d’autant plus investi sur cette problématique de la criminalité. »
Aujourd’hui, le jeune homme parle ouvertement de la mort de son frère. Il insiste simplement pour dire que ce n’était pas « un règlement de comptes », mais bien « un homicide ». « Quand on parle de règlements de comptes, on oublie que ce sont des êtres humains, souvent jeunes, qui sont morts, et non juste des sauvages qui se sont entretués », précise-t-il. Pour aider les autres familles de victimes, son association, dès lors appelée seulement Conscience, a mis en place une cellule psychologique, composée d’une psychologue bénévole et d’un avocat, accompagnés de mères du collectif. Prochain objectif : signer une convention avec les bailleurs sociaux pour que les familles puissent facilement déménager et faire leur deuil. La mère d’Amine est d’ailleurs partie vivre dans un village à côté de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), à 50 kilomètres de Frais-Vallon.
A Marseille, le chantier de la Savine, otage de règlements de comptes entre trafiquantsLes dernières activités d’Amine Kessaci dans sa cité ont fini par attirer l’attention de l’Elysée. En septembre dernier, il a ainsi pu discuter avec Emmanuel Macron lors de sa visite dans les quartiers nord de Marseille. Le jeune militant rencontre régulièrement Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville. De quoi envisager un avenir en politique ? Le jeune Marseillais ne serait pas contre. « Déjà quand il était enfant, il préférait regarder Public Sénat plutôt que les dessins animés », s’amuse sa mère, Wassila Benhamdi. Une dizaine d’années plus tard, le garçon n’a pas changé d’habitudes et reste un spectateur régulier de la chaîne parlementaire.
Amine Kessaci passera les épreuves d’entrée à Sciences Po, le 23 avril. « La veille du second tour [de l’élection présidentielle], c’est peut-être un signe », glisse l’étudiant. Par la suite, il aimerait intégrer l’Institut national du service public, qui a remplacé l’Ecole nationale d’administration. « Il est fait pour la politique, estime Léa Duvernay. Il est honnête et ça fera du bien. » N’a-t-il pas peur de devenir le genre d’élu corrompu que tous deux rejettent ? « Je sais qu’il y aura toujours les mamans du quartier pour me rappeler la vraie vie, veut-il convaincre. Et comme j’habiterai encore à Frais-Vallon, même si je suis élu, je serai encore dans la réalité au quotidien. Je n’imagine pas vivre ailleurs qu’au quartier. »
Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.
Cet article fait partie d’un dossier réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs libres et Rennes Métropole.
Robin Richardot
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L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
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Très ému, le pape a supplié la Vierge Marie pour la paix entre l'Ukraine et la Russie
Jean-Marie GuénoisFrançois a «consacré» l'Ukraine et la Russie au «Cœur Immaculée de Marie», selon une prière prononcée par les papes seulement aux heures les plus graves de l'histoire.
Devant une statue de Notre Dame de Fatima installée au cœur de la basilique Saint-Pierre, vendredi soir 25 mars, fête de l'Annonciation dans l'Église, le pape François, ému, très recueilli, levant régulièrement les yeux vers cette statue, a «consacré» la Russie et l'Ukraine en prononçant lentement, presque à voix basse, une longue prière pour implorer la fin de ce conflit et «obtenir la paix». Dans le même temps, les évêques catholiques du monde entier et des millions de fidèles prononçaient la même prière.
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«Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l'Église et l'humanité tout entière, en particulier la Russie et l'Ukraine. Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix.» Cette phrase clé concluait une longue supplication pour la paix devant la Vierge «qui ramène la paix» et qui «guide toujours vers Jésus, Prince de la paix».
Cette prière, très rarement prononcée par les papes - seulement six fois en un siècle et toujours dans des occasions dramatiques -, tire son origine des apparitions mariales de Fatima au Portugal, en 1917, reconnues par l'Église.
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Intérêts nationalistes
L'une des «voyantes», Lucie, avait transcrit ce message qu'elle aurait reçu de la Vierge en pleine première guerre mondiale : «Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église.». Envoyé spécial à Fatima par le pape, le cardinal polonais Konrad Krajewski, prononçait à la même heure, ce vendredi, la même prière à Fatima, devant la statue de la Vierge.
En introduction de cette prière, François a déploré que le monde «ait oublié la leçon des tragédies du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales » et que, « malades d'avidité, nous nous sommes enfermés dans des intérêts nationalistes (…).» Il a alors supplié Dieu par la Vierge : « En cette heure sombre, viens nous secourir et nous consoler (…) Nous sommes certains que tu ne méprises pas nos supplications et que tu viens à notre aide, en particulier au moment de l'épreuve.»
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Le pape a ensuite évoqué le «besoin urgent de ton intervention maternelle», avant d'énoncer une longue litanie à la Vierge : «Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la tempête de la guerre (…) Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace nucléaire (…) Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.» Il a ensuite demandé la protection pour «ceux qui souffrent et qui fuient sous le poids des bombes» ou «qui sont contraints de quitter leurs maisons et leur pays.»
Pas une formule magique
Avant cette prière, le pape avait conduit une cérémonie pénitentielle, avec des confessions où il s'est lui-même confessé, et une homélie où il a une nouvelle fois critiqué : «cette guerre odieuse» dont « les bombes détruisent les maisons de beaucoup de nos frères et sœurs ukrainiens sans défense».
«Nous ressentons un sentiment d'impuissance et d'incapacité (…) nos forces ne suffisent pas, a-t-il observé. Nous ne pouvons pas résoudre seuls les contradictions de l'histoire, ni même celles de notre cœur. Nous avons besoin de la force sage et douce de Dieu, qui est le Saint-Esprit. Nous avons besoin de l'Esprit d'amour, qui détruit la haine, éteint la rancœur, la cupidité, nous réveille de l'indifférence (…)» François a ponctué : « Parce que, si nous voulons que le monde change, nos cœurs doivent d'abord changer. Pour ce faire, aujourd'hui, laissons-nous prendre par la main de la Vierge».
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Il a aussi expliqué une nouvelle fois le sens de son geste : «En union avec les évêques et les fidèles du monde entier, je désire porter solennellement au Cœur Immaculé de Marie tout ce que nous sommes en train de vivre : lui renouveler la consécration de l'Église et de toute l'humanité et lui consacrer, de manière particulière, les peuples ukrainien et russe, qui la vénèrent comme leur Mère avec une affection filiale.» Mais, a-t-il souligné, «il ne s'agit pas d'une formule magique, mais d'un acte spirituel. C'est un geste de pleine confiance des enfants qui, dans la tribulation de cette guerre cruelle et insensée qui menace le monde, ont recours à leur Mère en jetant peur et douleur dans son Cœur, se remettant à elle.»
«Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité
RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.
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Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse
Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.
Le Monde
De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »
A Lunas, dans l’Hérault, une bande de vingtenaires confrontent leurs angoisses face à la crise climatique et mobilisent leur énergie afin d’y remédier.
La bâtisse, sur trois étages, a l’allure d’un centre de colonies de vacances. C’est d’ailleurs ce qu’a pensé sa future propriétaire, un jour où elle passait par Lunas, petit village de l’Hérault, au beau milieu des monts des Cévennes méridionales. Elle a donc décidé d’acheter cette maison pour en faire un éco-lieu qu’elle pourrait mettre à disposition d’associations. L’espace semble en effet idéal pour repenser un chemin d’action pour la planète. Ce jour de février, une bande de vingtenaires assis dans le jardin sont réunis dans ce but, invités à identifier ce qui pourrait freiner leur engagement écologiste.
Emmitouflée dans son écharpe, Laurine Capdeville, 22 ans, se lance. « Pour l’instant, je suis dépendante de mes parents, de leur manière de consommer et de leur vision de l’avenir et du travail », constate l’étudiante ingénieure, qui pense difficile de mettre en place, dans son cadre actuel, les alternatives de vie « bas carbone » esquissées la veille avec le groupe. Dans ces conditions, elle n’envisage pas de bifurquer radicalement de manière immédiate, ni d’abandonner la perspective d’un futur diplôme. Pour autant, elle éprouve un mal-être profond à constater que son mode de vie n’est pas en accord avec ses valeurs écologistes. « Ne pas agir, c’est comme être assise dans une maison en feu et dire que tout va bien », affirme-t-elle.
Mobiliser l’intelligence collective
Face à elle, deux camarades écoutent sans intervenir. Quand retentit le gong qui ouvre leur temps de parole, ils esquissent des conseils – en parlant à la première personne, sans jamais être prescriptifs. « A ta place, j’enclencherais des discussions sur ce point avec mes parents, même si cela risque d’être difficile. Mais j’essaierais de ne pas me mettre la pression pour être 100 % cohérente tout le temps. Me dire aussi que l’année d’études qui me reste est une chance pour mûrir mon projet », propose ainsi l’un des participants.
Tous écolo-imparfaits ! Nos petits arrangements avec la culpabilité écologiqueDans ces petits ateliers, menés par l’association et « école itinérante » Fertîles – en lien avec le mouvement La Bascule –, l’enjeu est de dépasser le sentiment d’impuissance face à la crise écologique en mobilisant l’intelligence collective. Et d’apaiser du même coup les angoisses qui tenaillent intimement cette jeune génération, sommée de se positionner face aux conséquences déjà inéluctables du dérèglement climatique, dans un monde qui n’a pourtant pas l’air de vouloir changer. Le temps d’une semaine en immersion, une quinzaine de jeunes de moins de 30 ans, étudiants ou diplômés d’écoles d’ingénieurs, tous écolos, viennent chercher des clés concrètes pour s’engager pleinement dans leur vie quotidienne et professionnelle. Mais aussi le soutien d’un groupe.
« J’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. Une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes » Constance, 22 ans
« Ce sont des jeunes qui ont conscience qu’il y a un problème, mais ne savent pas comment agir, analyse Raphaëlle Colas des Francs, elle-même ingénieure de formation et coordinatrice du parcours. On leur montre qu’ils ne sont pas seuls. On les sécurise, dans leur bascule, en leur disant qu’ils peuvent utiliser les compétences qu’ils ont déjà acquises au profit de la transition et agir en tant que citoyens, consommateurs mais aussi ingénieurs. » Les participants sont alors formés aux enjeux écologiques actuels, se voient présenter des secteurs et des métiers dans lesquels ils pourront concourir à limiter la hausse des températures à 2 degrés : le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité, la planification de la « résilience alimentaire », les transports et la filière du vélo…
« Nos Futurs », la parole à la relèveConstance Pons, 22 ans, est venue « s’outiller ». En fin de cursus à l’école Sup’EnR de Perpignan, l’étudiante a du mal à reconnaître ses aspirations écologistes dans ses cours et se sent « un peu perdue ». Durant le premier confinement, où elle s’est plongée dans divers documentaires sur le climat et séries comme L’Effondrement, sur Canal+, elle a été assaillie par un sentiment d’angoisse sur l’avenir. « J’étais déjà sensibilisée, mais cela a été un moment de bascule, où j’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. C’était vraiment une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes », se souvient la jeune femme.
Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politiqueDepuis, elle a progressivement modifié son mode de vie : abandonner le smartphone, se déplacer en stop ou en train, ne plus rien acheter de neuf… Mais elle veut sentir qu’elle fait aussi « aussi [s]a part » professionnellement et ainsi trouver des modèles d’inspiration pour guider ses choix, en dehors d’un modèle classique du métro-boulot-dodo et du CDI à tout prix – qui rebute d’ailleurs beaucoup des jeunes du stage. « Ici, je me sens profondément à ma place », confie Constance, à propos de cette semaine immersive.
Trouver « la force d’agir »
C’est avant tout l’expérience collective qui est recherchée par les participants, comme moteur d’engagement et de motivation. La formation est fondée sur la convivialité : repas végans pris en commun, jam de musique le soir… « On tient à montrer qu’une vie sobre peut être très joyeuse », insiste Raphaëlle Colas des Francs. Des règles de collectivité ont été transmises aux participants en début de stage, avec un langage de communication spécifique qu’on retrouve dans d’autres milieux militants pour permettre une meilleure écoute. Et dénouer la parole : « Ils se livrent ici sur des choses qu’ils n’ont parfois jamais dites à des proches », observe-t-elle.
« Je venais chercher des épaules, témoigne Alice, 25 ans, qui a grandi à Nancy. Dans mon entourage, je me heurte à un mur quand j’aborde le sujet, et cela me stresse beaucoup, l’impression que personne ne se bouge. Je ressens souvent une grande solitude. » La signature de son premier CDI dans une grande entreprise agrochimique a été, pour l’ingénieure, le déclencheur d’un vrai malaise. « Je me suis enfermée dans un confort dont j’ai une peur bleue de me séparer. Et en même temps je ne me sens pas à ma place dans un job où j’ai trop peu d’impact. » Rencontrer des gens qui partagent ses convictions lui permet d’envisager plus sereinement des alternatives. « La dynamique collective est hyperpuissante », dit-elle.
Simplicité, sobriété… La conversion aux « low tech » de jeunes ingénieursAssis en tailleur face au groupe, Adrien Acket, 23 ans, explique aussi : « Avant cette semaine, je pensais que continuer la transition allait être très difficile. » Etudiant à l’Estia, à Biarritz, il s’est spécialisé dans le développement durable, mais ses enseignements ne lui semblaient pas assez complets. Adrien est allé chercher par lui-même des informations, qui ont généré chez lui un « grand choc ». Il en est ressorti très abattu. Se sentir moins seul lui redonne aujourd’hui « la force d’agir », confie-t-il. Un objectif que l’association Fertîles veut faire perdurer au-delà du stage, en créant une communauté d’anciens. Un réseau sur lequel se reposer, pour tenir dans la longueur ce « marathon » que représente l’engagement.
Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.
Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole
Alice Raybaud(Envoyée spéciale à Lunas (Hérault))
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Le Figaro
Changement d'heure : la France passe à l'heure d'été dans la nuit de samedi à dimanche
Céleste de KervenoaelDans la nuit de samedi 26 à dimanche 27 mars 2022, c'est enfin le passage à l'heure d'été.
Préparez-vous ce week-end à dormir une heure de moins. Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 mars, et comme chaque année à la même période, les horloges changeront d'heure (mais attention, seulement les numériques). Pour précisément, à deux heures du matin, nous avancerons d'une heure : il sera donc trois heures. C'est ce qu'on appelle le passage à l'heure d'été. Nous perdrons peut-être une heure de sommeil, mais nous gagnerons surtout une heure de lumière du jour.
De quand date le changement d'heure en France ?
À l’origine, le changement d'heure est établi en France pour des raisons économiques. En 1973, un terrible choc pétrolier déclenché par les pays producteurs en réaction à la guerre du Kippour provoque une envolée des prix du pétrole. L'instauration d'un changement d'heure permet alors de profiter d'une heure d'ensoleillement naturel supplémentaire et ainsi d'économiser l'énergie consommée à l'époque.
À lire aussiChangement d’heure: pourquoi l’heure d’hiver est meilleure pour la santé
Dans les années 1980, ce changement est progressivement généralisé à l'ensemble des pays membres de l'Union européenne et en 1998 la date de changement d'heure est finalement harmonisée. Depuis, le passage à l'heure d'été est fixé au dernier dimanche de mars, et le passage à l'heure d'hiver au dernier dimanche d'octobre.
Le changement d'heure finira-t-il par être aboli ?
Le changement d'heure est aujourd'hui moins compris qu'à ses origines. En effet, avec l'éclairage à basse consommation et la diversification des sources d'énergie, le gain est devenu minime. Selon ses détracteurs, le changement d'heure provoquerait en outre une hausse des accidents de la route ainsi que des troubles du sommeil chez les personnes âgées et les enfants.
À la suite d'une consultation publique lancée par la Commission européenne en 2018, 84% des personnes interrogées s'étaient dites favorables à la suppression du changement d'heure. Un projet de directive avait ensuite été adopté en mars 2019 par le Parlement européen pour rendre cette suppression effective à l'été 2021. Mais en raison du contexte sanitaire lié au Covid-19, la directive n'a finalement pas pu être votée. Pour l'heure elle n'est plus à l'ordre du jour et le changement d'heure est donc toujours d'actualité.
«Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité
RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.
Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France
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«Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna
Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.
France24 - World
Live: Russia signals scaled-back war aims, EU Commission to get gas purchase mandate
Issued on: 25/03/2022 - 07:19
FRANCE 24
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Moscow signalled on Friday it was scaling back its ambitions in Ukraine to focus on territory claimed by Russian-backed separatists, while French President Emmanuel Macron announced that EU leaders have agreed for officials in Brussels to make joint gas purchases for the bloc as it struggles with high prices amid the war. Follow FRANCE 24’s live blog for the latest updates. All times are Paris time (GMT+1).
8:12 pm: EU Commission to get mandate for joint gas purchases
The European Commission will have a mandate to make common energy purchases in order to allow the European Union to get a better grip on its energy supplies and on tackling energy prices, said French President Emmanuel Macron.
Macron also told a news conference in Brussels that there was a need to improve the disconnection between the price of electricity from the price of gas.
7:12 pm: Biden compares Russian invasion to Tiananmen Square
Joe Biden compared Russia's invasion of Ukraine to China's crushing of protests in Tiananmen Square in 1989, speaking during a visit to Poland near the border with Ukraine.
Biden also referred to Russian President Vladimir Putin as "a man who, quite frankly, I think is a war criminal", adding: "And I think we'll meet the legal definition of that as well."
Biden spoke at meetings with US soldiers stationed in Poland close to the border and with aid workers helping to deal with the massive refugee crisis caused by the conflict in Ukraine.
7:10 pm: Pope leads global prayer for peace between Russia, Ukraine
Pope Francis led the world's Catholic bishops on Friday in praying for peace between Russia and Ukraine, saying the world had forgotten the tragedies of the 20th century and was still menaced by nuclear war.
Francis presided at a service in St. Peter's Basilica in which he entrusted the protection of all humanity, "especially Russia and Ukraine", to Mary, who Christians believe is the Mother of God and who can intercede with him in heaven.
At about the same time, thousands of bishops in cathedrals and chapels around the world were reading the same prayer in local languages, resulting in one of the most precisely coordinated global Church event in living memory.
In a separate homily before reciting the prayer, Francis spoke of "scenes of death" in which "bombs are destroying the homes of many of our defenceless Ukrainian brothers and sisters" and of "a cruel and senseless war that threatens our world".
6:56 pm: Russian strike hits Ukraine military command centre
Russian missiles hit a military command centre in the city of Vinnytsia in central Ukraine, Kyiv officials said Friday, adding it was unknown if there were any casualties.
"Today at around 4.30 p.m, the Russian occupiers launched a missile strike on the territory of the Air Force Command in Vinnytsia," the Ukrainian Air Force said on Telegram. It posted an image of the alleged centre in rubble and said missiles had hit "several buildings, causing significant damage to infrastructure".
6:30 pm: Spotify to suspend service in Russia
Spotify Technology SA said on Friday it will suspend its streaming service in Russia inresponse to the country's new media law.
The audio streaming platform closed its office in Russia indefinitely earlier this month, citing what it described as Moscow's "unprovoked attack on Ukraine."
Russia's new legislation makes it illegal to report any event that could discredit the Russian military.
6:20 pm: Russians say was 'always their intention' to focus on Donbas
The Russians are claiming “it’s always been their intention to focus on Luhansk and Donetsk, self-proclaimed breakaway republics that Russia already recognised as independent before the Ukraine invasion”, said FRANCE 24 Chief International Affairs Editor Robert Parsons in the video below.
6:05 pm: Georgia mourns two fighters killed in Ukraine
Georgia mourned Friday two retired military officers who died fighting in Ukraine, in a war that has reminded Georgians of their own conflict with Russia in 2008.
The full-scale offensive on Ukraine unleashed by the Kremlin a month ago sparked an outpouring of solidarity in fellow ex-Soviet country Georgia, with hundreds of Georgians joining the ranks of the Ukrainian army.
Among them were retired military officers Giorgi Beriashvili and David Ratiani, both 53, who were killed on March 17 near the flashpoint town of Irpin on the outskirts of Kyiv.
5:10 pm: EU leaders struggle for deal on energy crunch fix
European Union leaders struggled to agree on steps to ease the energy market crunch exacerbated by Russia's invasion of Ukraine, seeking difficult compromises on how to limit the impact for hard-hit consumers of soaring gas and oil prices.
Discussions on the second day of a summit in Brussels were "intense," an EU official said, while adding that the leaders of the 27 nations did appear to be moving towards an agreement on some of the points - in particular on joint gas purchases.
Proposals to cap power prices for businesses and households were much trickier, and there was no deal in sight on banning energy imports from Russia, Europe's top gas supplier.
4:48 pm: 'Majority of Americans believe Biden is not tough enough'
“There has been a sort of shift as this war has gone on. Initially there was bipartisan unity to face Russia and unity behind the president– there was unity on what sanctions to take, unity on the fact that the US needed to help the Europeans and help Ukrainians,” FRANCE 24’s Kethevane Gorjestani reports from Washington DC in the video below.
“But now there have been a couple of polls in the past 24 hours showing a majority of Americans believe Biden is not doing enough to support Ukraine and not being tough enough on Russia,” Gorjestani continued.
4:33 pm: UN says 3.7 million have fled Ukraine
Some 3.7 million people have fled Ukraine since Russia's invasion a month ago, the UN said.
The UN refugee agency, UNHCR, said 3,725,806 Ukrainians had fled the country -- an increase of 50,854 from the previous day's figure. Around 90 percent of them are women and children, it added.
2.2 million refugees have fled for neighbouring Poland while more than half a million have made it to Romania.
4:16 pm: France summons Russian envoy over tweet mocking Europe
Russia's ambassador to France was summoned on Friday to the French foreign ministry over an earlier embassy Twitter post that Paris deemed unacceptable, the Quai d'Orsay said.
The Russian Embassy in Paris on Thursday had posted a picture depicting a body lying on a table called "Europe" with characters representing the United States and European Union jabbing needles into it.
4:15 pm: HSBC steps up scrutiny of Russian clients worldwide
HSBC is shunning prospective Russian clients and declining credit to some existing ones, two sources with knowledge of the matter told Reuters, as the bank seeks to shield itself from Western sanctions against Moscow.
The measures affect HSBC's individual and business customers globally and go further than the bank's previously stated intentions to wind down its relations with lenders such as VTB, which were placed under Western restrictions after Russia invaded Ukraine.
The moves by Europe's second biggest bank show how sanctions aimed at Russia's financial system and its political and business elite are also ensnaring Russian nationals outside the country as lenders seek to avoid falling foul of the restrictions and potentially hefty fines.
4:14 pm: UN says mounting evidence of mass graves in Mariupol
The head of the UN human rights team in Ukraine said that monitors had received more information about mass graves in the besieged port city of Mariupol, including one that appeared to hold 200 bodies.
"We have got increasing information on mass graves that are there," Matilda Bogner told journalists by video link from Ukraine, saying some of the evidence came from satellite images.
3:51 pm: People in Mariupol 'deeply traumatised'
“I’ve been speaking to someone I knew from Mariupol, who left in the 2014 but still has relatives and friends there who he hasn’t been able to contact for days”, FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from Kyiv in the video below.
“He says the news he gets from people who do make it out is that they’re in a really terrible psychological state, deeply traumatised by the destruction of Mariupol.”
3:50 pm: Hungary's Orban rejects Zelensky appeal for weapons, tougher sanctions
Hungarian Prime Minister Viktor Orban dismissed Friday an EU summit appeal by Ukrainian President Volodymyr Zelensky for weapons and tougher sanctions against Russia as it would be "against Hungary's interests".
Orban "rejected (Zelensky's) demands at the European Council because they are contrary to the interests of Hungary", said Hungarian government spokesperson Zoltan Kovacs. "Hungary wants to stay out of this war, so it will not allow the transfer of arms and weapons to Ukraine," Kovacs added in a statement.
3:48 pm: Russia warns Europe of gas bills in roubles within days
Russia warned that billing in roubles for billions of dollars of natural gas exports to Europe could be just days away, Moscow's toughest response yet to crippling sanctions imposed by the West for the invasion of Ukraine.
With the Russian economy facing its gravest crisis since the years that followed the break-up of the Soviet Union, President Vladimir Putin on Wednesday hit back at the West, ordering that Russian gas exports should be paid for in roubles.
The Kremlin on Friday said Putin had ordered Gazprom, the world's biggest natural gas company, which supplies 40 percent of Europe's gas, to accept export payments in roubles, and that it had just four days left to work out how.
3:45 pm: Neutral Swiss adopt more EU sanctions on Russia
The Swiss government had adopted more European Union sanctions against Russia for its invasion of Ukraine, the cabinet said on Friday.
"This means that all measures contained in the EU's fourth package of sanctions have been implemented," it said in a statement, adding it had decided not to implement the EU measure of March 1 suspending the broadcasting of Russian media outlets Sputnik and Russia Today.
3:34 pm: NATO says cannot allow Arctic 'security vacuum' amid Ukraine war
NATO cannot allow a security vacuum to develop in the Arctic, where the alliance sees "growing strategic competition" from Russia and China, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said.
"We cannot afford a security vacuum in the High North. It could fuel Russian ambitions, expose NATO and risk miscalculation and misunderstandings," Stoltenberg said. "We also see an increased Chinese interest in the region. China has defined itself as a near Arctic state and aims to build a presence here," he added.
3:31 pm: Poland’s Rzeszow an ‘important destination’ for Biden
“There are several reasons why Rzeszow is an important destination for the US president,” FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports on the ground in the video below. “There’s a military base on the outskirts of the city that plays host to a large number of NATO troops, including US troops, and we’ve heard that is on his itinerary during his visit. And secondly it’s really on the frontline of the humanitarian crisis on the Polish border.”
3:25 pm: Germany would see Russian oil, gas ban as 'devastating'
It was “pretty clear” even before today that Europe was not going to follow the US in banning Russian fossil fuel imports, noted FRANCE 24’s Chief International Affairs Editor Robert Parsons in the video below.
“We’ve heard the Germans expressing reservations about what it would mean for them if they were suddenly to put a boycott on Russian oil and gas – ‘devastating’ for the German economy, according to Chancellor Olaf Scholz,” Parsons continued.
3:15 pm: Dozens of Ukrainian officials, journalists detained or disappeared, UN says
Dozens of Ukrainian officials, journalists and activists have been detained or forcibly disappeared by invading Russian forces, the UN said Friday, warning that some cases resembled "hostage-taking".
Since Russia invaded Ukraine just over a month ago, the United Nations rights office said it had documented the arbitrary detention and enforced disappearance of 22 local Ukrainian officials, 13 of whom had subsequently been released.
The most famous case was perhaps the mayor of Ukraine's southern city of Melitopol, Ivan Fedorov, who Ukrainian authorities said was abducted by occupying Russian forces and held for several days before being released.
3:14 pm: US sanctions on China 'not necessary', Yellen says
US Treasury Secretary Janet Yellen said Friday that sanctions against China are "not necessary or appropriate" since its support for Russia following the invasion of Ukraine was still unclear.
"I don't think that that's necessary or appropriate at this point," Yellen said in an interview with CNBC, adding that "senior administration officials are talking privately quietly with China to make sure that they understand our position". She noted Washington "would be very concerned if they were to supply weapons to Russia. Or to try to evade the sanctions that we've put in place on the Russian financial system and the central bank. We don't see that happening at this point".
Yellen also warned that petrol prices could rise further in the United States, where inflation is already at a rate not seen since the 1980s, helping sap Biden's popularity.
2:57 pm: US calls India's position on Ukraine 'unsatisfying'
A senior White House official said on Friday India's position over the crisis in Ukraine has been "unsatisfactory" but was also unsurprising given its historical relationship with Russia.
Mira Rapp-Hooper, director for the Indo-Pacific at the National Security Council, told a panel discussion it was necessary to provide India with alternatives to continued close ties with Russia.
2:55 pm: Russian negotiator says Moscow, Kyiv making limited progress on key issues
Russia and Ukraine are coming closer to an understanding on secondary issues at peace talks but there has been limited progress on the key questions, Moscow negotiator Vladimir Medinsky said on Friday, the Interfax news agency reported.
"Negotiations have been going on all week, from Monday to Friday, in video conference format, and will continue tomorrow," Interfax quoted Medinsky as saying. "On secondary issues, positions are converging. However, on the main political issues, we are, in fact, treading water."
2:49 pm: Russian army says 1,351 soldiers killed
The Russian army on Friday updated its losses in Ukraine to 1,351 soldiers killed and 3,825 wounded, while saying that it had evacuated more than 400,000 civilians and condemning Western supplies of weapons to Kyiv.
A senior defence ministry official, Mikhail Mizintsev, said 419,736 civilians had been evacuated to Russia from the separatist eastern Donetsk and Luhansk regions, as well as the rest of Ukraine. Of these, more than 88,000 were children, he added.
2:45 pm: Putin compares attacks on Russian culture to Nazi book burnings
President Vladimir Putin on Friday slammed the West for discriminating against Russian culture, which he likened to Nazi supporters burning books in the 1930s.
"Today they are trying to cancel a thousand-year-old country," Putin said during a televised meeting with Russian winners of culture-related prizes.
"I am talking about the progressive discrimination against everything connected with Russia, about this trend that is unfolding in a number of Western states, with the full connivance and sometimes with the encouragement of Western elites," Putin added.
2:33 pm: Russian ambassador sues Italian paper over Putin article
The Russian ambassador to Italy, Sergey Razov, said on Friday he was suing Italian newspaper La Stampa over an article that had raised the possibility of killing President Vladimir Putin.
"Needless to say that this goes against the rules of journalism and morality," Razov told reporters in front of the prosecutor's office in Rome after he had deposited the suit.
On March 22 La Stampa published an analysis headlined "If killing the tyrant is the only option". The piece said if all other options failed to halt the Russian invasion of Ukraine, the only solution might be for someone to kill the president.
2:30 pm: Russia will focus war effort on Donbas
Russia's defence ministry said on Friday that the first phase of its military operation in Ukraine was mostly complete and that it would focus oncompletely "liberating" eastern Ukraine's Donbas region.
The announcement appeared to indicate that Russia may be switching to more limited goals after running into fierce Ukrainian resistance in the first month of the war Russian news agencies quoted the defence ministry as saying that Russian-backed separatists now controlled 93 percent of Ukraine's Luhansk region and 54 percent of the Donetsk region –the two areas that jointly make up the Donbas.
2:23pm: Biden lands in Poland to see US troops, get briefing on humanitarian aid
US President Joe Biden landed in Rzeszow, Poland on Friday to get a firsthand look at international efforts to help some of the millions of Ukrainian refugees fleeing war in their country, and to speak to American troops bolstering NATO's eastern flank.
While at Rzeszow-Jasionka Airport, Biden was to receive a briefing on the humanitarian response to help civilians sheltering from Russian attacks inside Ukraine and to respond to the growing flow of refugees fleeing the country.
2:14 pm: UN rights office says 1,081 civilians killed in Ukraine
The UN rights office said on Friday that it had confirmed 1,081 civilian deaths and 1,707 injuries in Ukraine since the start of the Russian invasion on February 24, adding that the real toll was likely considerably higher.
UN human rights monitors are working to verify reports of additional deaths in places of intense clashes in the regions of Sumy, Kharkiv and Donetsk, where the city of Mariupol is located, the statement said.
2:10 pm: Brazil opposed to kicking Russia out of G20
Brazil is "clearly opposed" to barring Russia from the G20, the foreign minister said, as the US led a push to exclude Moscow from the group over its invasion of Ukraine.
"We've seen initiatives emerge in various international organisations ... to expel or suspend Russia. Brazil is clearly opposed to those initiatives, in line with our traditional position in favour of multilateralism and international law," Foreign Minister Carlos Franca told a Senate session Thursday.
2:08 pm: Oil prices slide as EU decides against Russia ban
Benchmark oil prices slid by 3 percent Friday after European countries decided against a ban on Russian oil imports over Moscow's invasion of Ukraine – but Germany, Europe's biggest economy, said it would drastically slash its energy purchases from Moscow.
Berlin said its own Russian oil imports would be halved by June and coal deliveries stopped by autumn.
1:44 pm: UN rights team says it has received more information on mass graves in Mariupol
The head of the UN human rights team in Ukraine said on Friday that monitors had received more information about mass graves in the besieged port city of Mariupol, including one that appeared to hold 200 bodies.
"We have got increasing information on mass graves that are there," Matilda Bogner told journalists by video link, saying some of the evidence came from satellite images.
1:32 pm: Finland suspends twice-daily train service from Russia’s Saint Petersburg
One of the few remaining routes open from Russia to the European Union is closing down after Finland's railway operator announced the last train from St Petersburg to Helsinki will run on Sunday.
Following Moscow's invasion of Ukraine, the twice-daily Allegro express train was regularly packed with Russians and Finns eager to get out before Western sanctions make leaving all but impossible.
1:24 pm: Russian Orthodox Church says military chaplain killed by Ukrainian shelling
A Russian military chaplain was killed in a Ukrainian rocket attack in Russia's southwest, near the Ukraine border, the Russian Orthodox Church said on Friday.
Oleg Artyomov was serving in the village of Zhuravlyovka in Russia's Belgorod region on Thursday when he "came under shelling from a Ukrainian Smerch (rocket launcher) and died", the Moscow Patriarchate's military department said on social media.
Artyomov's is the first publicly reported death on Russian soil from Ukrainian shelling since President Vladimir Putin sent troops to Ukraine on February 24.
12:48 pm: Ukraine war refugee wins Jerusalem marathon
Ukrainian athlete Valentyna Veretska, who fled Russia's invasion of her country and took refuge in Israel, won the Jerusalem marathon on Friday, race organisers said. Veretska claimed the women's title with a time of 2:45:54, before celebrating by draping the Ukrainian and Israeli flags over her shoulders.
The 31-year-old was one of around 40 Ukrainians who took part in the race in Jerusalem's Old City, braving unseasonably cold and wet weather. It was Veretska's second win since October, when she finished first in the Tirana marathon in Albania.
Veretska fled Ukraine with her daughter, crossing into neighbouring Poland before travelling to Israel.
12:10 pm: Russian strikes on Kharkiv kill several civilians, Ukrainian police say
Russian strikes targeting a medical facility in Ukraine's second city of Kharkiv on Friday killed at least four civilians and wounded several others, Ukrainian officials said.
"This morning, following a bombardment on civilian infrastructure from several rocket launchers, seven civilians were injured, four of them died," police in the eastern city near Russia's border said.
11:25 am: Ukraine calls on EU to close Russia, Belarus borders to tighten sanctions
Ukraine on Friday called on the European Union to close land, sea and air connections with Russia and Belarus, to tighten a sanctions package the West imposed over Moscow's invasion of Ukraine.
The infrastructure ministry said in a statement it was calling on the bloc to "completely block land and sea connections with Russia and Belarus", as part of proposals to "increase economic pressure" on the countries.
10:24 am: US to supply more liquid natural gas to EU
The United States will supply more liquid natural gas (LNG) to the European Union to help it reduce its reliance on gas supplies from Russia, President Joe Biden said on Friday.
"Today we've agreed on a joint game plan toward that goal while accelerating our progress toward a secure clean energy future," Biden said in a statement.
"This initiative focuses on two core issues, one helping Europe to reduce its dependency on Russian gas as quickly as possible and secondly, reducing Europe's demand for gas overall," he said.
10:16 am: Russia’s strike on Mariupol theatre may have claimed 300 lives, say officials
Ukrainian officials in the strategic port city of Mariupol said Friday some 300 people could have died in last week's Russian strike on a theatre where hundreds were sheltering.
“From eyewitnesses, information is emerging that about 300 people died in the Drama Theatre of Mariupol following strikes by a Russian aircraft,” Mariupol city hall wrote on Telegram.
9:50 am: Germany says it will halve oil imports, end coal deliveries from Russia
Germany said Friday it was drastically slashing its energy purchases from Russia, with oil imports to be halved by June and coal deliveries to end by the autumn.
"In recent weeks, together with all relevant players, we have made intensive efforts to import less fossil energy from Russia and broaden out our supply base," said Economy Minister Robert Habeck.
9:43 am: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees
Following Russia’s invasion of Ukraine, more than 2 million refugees have crossed into Poland. Hundreds of volunteers have also turned up at Poland's border to provide aid. FRANCE 24's Ellen Gainsford, Pauline Godart and Raid Abu Zaideh report.
9:13 am: Ukrainian and Russian forces continue fighting for Kyiv suburbs
Battles between Ukrainian and Russian forces for Kyiv's northwestern satellite towns of Irpin, Bucha and Hostomel are ongoing, FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.
8:43 am: Ukraine hopes to open evacuation corridor from Mariupol
Ukraine hopes to open a safe corridor to evacuate civilians from the besieged city of Mariupol on Friday in private vehicles, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.
8:39 am: Missiles hit Ukrainian military unit on outskirts of Dnipro
Rescuers were searching for survivors among the debris after two missiles hit a Ukrainian military unit on the outskirts of the city of Dnipro on Friday, causing "serious destruction", regional governor Valentyn Reznychenko said on social media.
8:18 am: UK says Ukrainian forces have reoccupied towns east of Kyiv
Ukrainian forces have re-occupied towns and defensive positions up to 35 kilometres east of Kyiv, helped by Russian forces falling back on overextended supply lines, Britain's defence ministry said on Friday.
7:12 am: Zelensky urges halt to Russia's bombardment
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Friday that Ukrainians "need to achieve peace" and halt Russian bombardment that has forced millions to flee to countries like Poland, where US President Joe Biden is due to receive a briefing later today on the humanitarian crisis.
On the heels of Western leaders' summits in Brussels that aimed to show a united front against Russia's month-long invasion of its neighbour, Biden will travel to the eastern Polish town of Rzeszow, less than 80 kilometres from the Ukrainian border, and meet experts involved in the refugee response. He will also meet members of the US 82nd Airborne Division.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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ON THE GROUNDA tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war
War in Ukraine‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv
ON THE GROUND
Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops
France24 - World
‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine
Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels
INTERVIEW‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online
France24 - Monde
Ces adolescentes afghanes déterminées à retourner en cours
Publié le : 25/03/2022 - 15:12
Virginie HERZ
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Les Taliban avaient assuré que les adolescentes reprendraient les cours au printemps. Mais le 23 mars, ils les ont renvoyées chez elles. Comment interpréter ce revirement ? Sept mois après la prise du pouvoir par les Taliban, quel est le sort des Afghanes ? Certaines continuent à revendiquer pour leurs droits, y compris des collégiennes.
De retour de Kaboul, Solène Chalvon Fioriti, grande reporter qui est autrice de "La Femme qui s'est éveillée" (Flammarion), analyse ces mouvements de résistance et comment ils s'inscrivent dans une lignée féministe locale ces quarante dernières années.
Au sommaire aussi : au Congo-Brazzaville, le parlement vote un projet de loi pour lutter contre les violences faites aux femmes. Ce texte condamne notamment le viol conjugal et protège le statut des veuves.
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Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions
Publié le : 25/03/2022 - 05:33
FRANCE 24
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Des entités russes et nord-coréennes accusées de "transférer des éléments sensibles à destination du programme de missile de la Corée du Nord" ont fait l'objet jeudi de nouvelles sanctions de Washington après le tir d'un missile intercontinental par Pyongyang.
Les États-Unis ont annoncé, jeudi 24 mars, l'imposition de nouvelles sanctions sur des entités russes et nord-coréennes après le tir par Pyongyang d'un missile balistique intercontinental dans la zone maritime économique exclusive du Japon.
Les cibles de ces dernières sanctions sont accusées de "transférer des éléments sensibles à destination du programme de missile de la Corée du Nord", a indiqué le département d'État dans un communiqué.
"Ces mesures font partie de nos efforts continus visant à entraver la capacité de la RPDC (République populaire démocratique de Corée) à faire avancer son programme de missile et soulignent le rôle néfaste joué par la Russie sur la scène mondiale" par une telle assistance, poursuit le communiqué.
La Corée du Nord a tiré jeudi un missile balistique intercontinental (ICBM) dans la zone maritime économique exclusive du Japon. Le président sud-coréen Moon Jae-in a confirmé par la suite que le projectile lancé par Pyongyang en direction de la mer du Japon était bien un ICBM. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un observait depuis fin 2017 et jusqu'à présent un moratoire sur ce type de tirs de missiles.
"Confrontation de longue durée"
"Le missile, lancé depuis l'aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6 248,5 km et a parcouru une distance de 1 090 km pendant 4,052 s avant de frapper avec précision la zone prédéfinie", a indiqué vendredi l'agence nord-coréenne KCNA.
Des photos prises par les médias d'État montrent le dirigeant, vêtu de son habituel blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, marchant sur le tarmac devant un énorme missile. Sur d'autres, il applaudir et célébrer le tir avec des hauts gradés en uniforme.
Le nouveau ICBM fera prendre conscience au "monde entier (...) de la puissance de nos forces armées stratégiques", a déclaré Kim Jong-un, selon KCNA, ajoutant que le pays est désormais "prêt pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains".
Les sanctions annoncées jeudi concernent deux entités russes nommées Ardis Group et PFK Profpodshipnik, ainsi qu'un homme, Igor Aleksandrovich Michurin. En Corée du Nord, un citoyen, Ri Sung Chol, ainsi qu'une entité, le bureau des affaires étrangères de la seconde Académie des sciences naturelles, sont visés. Le département d'État ne précise pas les liens supposés entre ces entités et le programme nord-coréen.
Résolutions violées
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est entretenu jeudi soir avec le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Chung Eui-yong pour insister sur l'alliance entre les deux puissances.
Les deux hauts diplomates ont réaffirmé que le lancement violait de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et "démontre la menace que les programmes illégaux d'armes de destruction massive et de missiles balistiques de la RPDC font peser sur ses voisins et sur l'ensemble de la communauté internationale", a déclaré porte-parole du département d'État, Ned Price, dans un compte rendu de l'appel.
Une réunion du Conseil de sécurité se tiendra vendredi à partir de 15 h (19 h GMT), selon l’ONU et des diplomates.
"Les sanctions en série n'atteindront pas leurs objectifs"
L'ambassade de Russie a accusé Washington de chercher à punir les fonctionnaires à Moscou parce qu'ils ont un point de vue qui "ne correspond pas à celui de Washington".
"Il est évident que le prochain 'paquet' de sanctions antirusses vise à détruire l'économie et à saper la situation politique intérieure de notre pays", a affirme un communiqué publié sur la page Facebook de l'ambassade, estimant toutefois que "les sanctions en série n'atteindront pas leurs objectifs".
Le 11 mars, Washington avait annoncé prendre des sanctions économiques à l'encontre de deux personnes et trois entités russes, accusées de soutenir le programme de développement de missiles nord-coréen.
Avec AFP
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La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles
La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul
La Corée du Nord a testé un nouveau système de missiles intercontinentaux, accuse Washington
Valeurs Actuelles
Twitter veut censurer les messages contestant les résultats des élections
Alors que l’élection présidentielle aura lieu les 10 et 24 avril prochain en France, Twitter va modifier ses règles, rapporte France Inter. Le réseau social s’est appuyé sur le précédent lié aux dernières élections électorales aux États-Unis et les accusations de fraude dénoncées par l’ex-président Donald Trump.
Suppressions de tweets contestant le résultat de l’élection
Le réseau social américain va supprimer les « tweets qui contiennent des informations fausses ou trompeuses sur les modalités de participation aux élections » via le système de modération. La plateforme en ligne va encore plus loin avec les messages « sapant la confiance dans l’élection ou dans ses résultats » qui seront autorisés, mais « labélisés ». Par exemple, un tweet contestant la victoire d’un candidat lors du scrutin ne sera pas supprimé, mais sera identifié comme trompeur à l’aide d’un label visible. En plus, le tweet aura « une visibilité réduite » sur le service.
Comme pour le Covid-19, des bandeaux de contexte sur l’élection seront mis en place, avec « des sources officielles, de confiance » et des vérificateurs. Aucune indication n’a été donnée par Twitter sur les sources qui seront utilisées ou sur le nom des vérificateurs d’informations.
L'Humanité
Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois Le Figaro
Joe Biden en Pologne pour réaffirmer le soutien des États-Unis
Georges MalbrunotRÉCIT - Le président américain passe deux jours dans ce pays, premier refuge pour les Ukrainiens.
Au lendemain d’une journée d’intenses contacts diplomatiques à Bruxelles, siège de l’Otan «jamais aussi unie», selon Joe Biden, le président américain est arrivé vendredi en Pologne. Un pays allié de l’Otan, devenu la plaque tournante du soutien militaire américain à l’Ukraine où 10.500 de ses soldats sont déployés, mais aussi premier refuge pour des millions d’Ukrainiens fuyant les combats. La Pologne accueille en effet, à elle seule, plus de la moitié des 3,7 millions réfugiés partis de leur pays, depuis le début de son invasion par la Russie, le 24 février.
Durant ses premières heures en Pologne, Joe Biden a rencontré des soldats américains de la 82e division aéroportée, stationnés à Rzeszow, non loin de la frontière avec l’Ukraine. Cette division, la dernière à avoir quitté l’Afghanistan l’été dernier, fait partie des forces déployées sur le flanc oriental de l’Otan pour renforcer la présence militaire américaine face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Assurances de sécurité
Après avoir plaisanté avec des soldats qui se faisaient couper les cheveux, Joe Biden, en costume et chemise rayée mais sans cravate, s’est assis parmi des militaires pour partager une pizza dans un réfectoire. «Vous êtes au centre d’une bataille entre les démocraties et les autocrates», a dit Joe Biden lors d’un discours.
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Il a tenu ensuite une réunion sur la situation humanitaire en Ukraine et dans la région, en compagnie du président polonais, Andrzej Duda. Puis le président américain a gagné Varsovie où il devait avoir, samedi, des entretiens avec les dirigeants polonais, avant une visite dans un centre d’accueil de réfugiés ukrainiens. Le moment fort de sa seconde journée en Pologne sera son discours que la Maison-Blanche qualifiait de «majeur» et de «significatif».
Les dirigeants polonais s’attendent à ce que Joe Biden réaffirme les assurances de sécurité américaines selon lesquelles Washington défendra «le moindre pouce» de territoire des pays membres de l’Otan. Varsovie souhaite même accueillir davantage de troupes américaines.
Un sixième général russe tué
Dans l’avion qui conduisait Joe Biden en Pologne, son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a été interrogé sur la riposte que les États-Unis apporteraient à une éventuelle frappe russe contre des convois logistiques de livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine. «Nous avons échafaudé des plans si jamais la Russie optait pour une frappe contre un territoire de l’Otan ou dans un autre contexte», a sobrement répondu le conseiller à la sécurité de Joe Biden.
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En Ukraine, où la Russie semble avoir révisé à la baisse ses buts de guerre, Moscou affirme avoir détruit, avec des missiles de croisière, la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne, près du village de Kalinovka, à proximité de Kiev. Mais, dans le même temps, les pertes de hauts gradés russes se poursuivent. L’Ukraine a annoncé avoir tué un nouveau général russe, Iakov Rezantsev, lors de combats dans le sud du pays. Il s’agit du sixième général russe tué en Ukraine depuis le début de la guerre. Pendant ce temps, les pourparlers entre Moscou et Kiev font «du surplace» sur les principaux points, a déploré vendredi Vladimir Medinski, le négociateur en chef russe, tout en soulignant un rapprochement sur les «points secondaires».
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Le Monde
Des expériences viscérales
Il y a un peu plus qu’un clin d’œil dans l’homophonie entre le « no future » du mouvement punk et « Nos futurs », titre du festival qui se tient du 22 au 27 mars, à Rennes. Ce « Nos futurs » a été choisi par les jeunes qui, depuis plusieurs mois, ont conçu l’événement. Etudiants, notamment à Sciences Po Rennes et à l’université Rennes-II, étudiants en design du lycée Bréquigny (ce sont eux qui ont réalisé l’affiche), lycéens membres du conseil régional des jeunes, ils ont accepté, à la demande des Champs libres et du Monde, en partenariat avec la métropole de Rennes, d’inventer un événement sur les transitions.
Très vite, il est apparu que l’option « no future » n’en était pas (ou plus) une pour ces jeunes, sans doute parce que l’absence de perspectives est désormais tout sauf théorique face à l’intensité des crises climatique, sanitaire et désormais géopolitique. « Nos futurs » décrit à la fois la variété des scénarios envisageables, leur conviction d’une nécessaire alliance avec les générations qui les ont précédés, et bien sûr la conscience aiguë du rôle particulier que tiendra leur génération.
De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »Au fil, des mois, ces jeunes ont eu à choisir de quelles transitions parler. Ils ont imaginé les formes les plus engageantes pour toucher leurs semblables. Ils ont identifié les intervenants susceptibles de les éclairer, de les inspirer ou de les émouvoir. Seront ainsi présents, entre autres, la militante écologiste Camille Etienne, le cofondateur d’Act Up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, d’autres personnalités engagées, comme le chef rennais Julien Lemarié, récompensé d’une « étoile verte » par le Michelin pour sa gastronomie durable, l’éleveuse à l’origine des abattoirs mobiles, Emilie Jeannin, le plus jeune maire de France, Hugo Biolley, ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc, de l’association Liberté Couleurs. Le programme du festival fait la part belle à des formes engageantes : ateliers DIY (do it yourself : « faites-le vous-même » ), scènes ouvertes, conférences interactives, conception d’un fanzine, dégustations de « nourriture du futur »… Le rapport des jeunes au politique s’est déplacé et passe aujourd’hui par le corps, et par une nouvelle façon de faire dialoguer intime et politique – thématique qui sera également présente dans les débats.
Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politiqueDans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps agitent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention
C’est ce fil de l’intime et du politique, au cœur des nouvelles formes d’engagement des nouvelles générations, que nous avons décidé d’explorer dans ce supplément. Partout, des expériences viscérales guident leurs révoltes et leurs espoirs. A commencer par le sentiment d’urgence qui les tenaille alors qu’elles sont confrontées aux conséquences inéluctables de la crise écologique et sommées de se positionner dans un monde qui leur est légué mal en point. L’action écologiste, de préférence vécue en collectif, permet à des jeunes engagés de dépasser « l’éco-anxiété », mal du siècle qui touche ceux que minent les effets anticipés du dérèglement climatique. Des engagements qu’on retrouve jusque dans nos assiettes, avec une volonté de consommer bon et mieux, en respectant notre planète.
« Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »Dans cette nouvelle donne, cette jeunesse n’entend plus s’informer et travailler comme ses aînés : l’enjeu en partie personnel – celui bien connu d’une quête de sens ou d’un équilibre entre vie privée et professionnelle – est là encore fondamentalement politique, tant il bouscule la définition même de la valeur travail et la manière dont nos organisations la mettent en œuvre. Mais, pour cette génération, ce sont aussi les enjeux les plus intimes qui sont interrogés à l’aune du politique. Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps provoquent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention. Des révolutions intimes et collectives ?
A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les citésDonner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.
Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole
Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève Le Monde
Emmanuel Davidenkoff, Alice Raybaud et Joséfa Lopez
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L'Humanité
L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer Le Monde
Quand Clermont-Ferrand se réinvente pour « faire métropole », en s’appuyant sur la recherche
Lorsqu’elle est devenue métropole, la ville auvergnate s’est tournée vers son riche terreau universitaire, pour se forger une nouvelle identité.
Plaine de Sarliève, à l’entrée sud de Clermont-Ferrand. Une grande étendue de monoculture intensive, balafrée par l’A75 et grignotée par l’urbanisation. D’ici dix à quinze ans, elle aura été profondément transformée. A la place de ce vaste vide : du maraîchage, des vergers, des élevages de poules, de brebis, des chemins de balade bordés d’arbres et de haies, des ateliers de sensibilisation ouverts au public…
Ancienne capitale régionale – statut qu’elle a perdu en 2016 avec l’avènement des grandes régions –, Clermont-Ferrand est devenue, le 1er janvier 2018, une métropole, soit une communauté urbaine de 21 communes rassemblant près de 290 000 habitants. Un moment charnière qui a porté Olivier Bianchi, maire (PS) de la ville depuis 2014 et président de Clermont-Auvergne Métropole depuis sa création, à se tourner vers le riche terreau universitaire de sa ville, pour se forger une nouvelle identité. « Les élus ont de plus en plus besoin d’être nourris d’expertise, souligne l’édile. La recherche permet de renforcer ce qui est de l’ordre de l’intuition, elle nous apporte un éclairage solide, étoffé, objectivé. »
« Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole. » Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont-Ferrand
« Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole », reconnaît Grégory Bernard, adjoint au maire et conseiller métropolitain délégué au PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) et aux opérations d’aménagement. « Au moment où la métropole prenait son envol, les éclairages de la recherche nous ont clairement orientés et poussés à passer un autre cap : ils nous ont fait prendre conscience que nous pouvions forger la métropole en nous concentrant sur la qualité de vie et la résilience du territoire, plutôt que de nous intéresser aux projets de grande envergure, de développer coûte que coûte une politique d’attractivité. »
Agriculture urbaine
Sur la plaine de Sarliève, les premiers arbres et haies ont été plantés à l’initiative de la Ferme de Sarliève. Une jeune société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) – à laquelle les élus vont être associés – qui s’attache à répondre au défi de la relocalisation de l’alimentation, tout en préservant l’environnement et en stoppant le grignotage des terres agricoles. Celle-ci s’est vu confier, par une famille propriétaire de terres sur la plaine, 80 hectares où elle va développer des parcelles d’agriculture bio avec des porteurs de projets agricoles en panne de foncier. « Nous voulons arriver à influencer l’aménagement des terres autour qui restent urbanisables », insiste Corinne Dupasquier, bénévole à la retraite, administratrice de Terre de liens Auvergne, une des trois associations à l’origine de la Ferme. L’endroit, idéalement situé, aiguise l’appétit des promoteurs.
Le modèle de valorisation des sols que cherche à promouvoir la Ferme de Sarliève, la métropole entend l’étendre au reste de la plaine comme à tous les territoires agricoles bordant la collectivité. Pour cela, elle va créer sa propre SCIC, qui permettra d’aider les différentes communes concernées à racheter des terres et à y installer des maraîchers.
« Sachant que 2 hectares de maraîchage, c’est au minimum un emploi, ce qui fait donc potentiellement plusieurs milliers d’emplois », insiste Grégory Bernard. Aussi, la métropole va-t-elle, là encore, s’appuyer sur un projet de recherche de l’UMR Territoires, « Ferments », conduit par les géographes Salma Loudiyi et Marie Houdart. Ce programme, explique la première, s’attache à suivre et analyser les différentes étapes et leviers du développement de la Ferme de Sarliève tout comme ses difficultés et controverses.
« Même s’il peut y avoir débat lorsque les élus en viennent à la concrétisation, à la traduction en politiques publiques, une chose est sûre : tout en révélant un potentiel d’agriculture urbaine, la recherche nous a poussés à changer de focale sur la question du zéro artificialisation, relève Grégory Bernard. Car dépassant la seule approche quantitative du sujet, elle s’interroge sur l’usage, la valorisation de ces parties de territoire que longtemps on n’a pensé qu’à construire, pour en faire des supports d’activité humaine autre que de l’urbanisation. »
Marges métropolitaines
Et le potentiel existe au sein de la métropole : quelque 250 hectares de terres seraient en déprise agricole, sans compter 250 hectares de friches industrielles. « Ce sont là autant d’espaces parfois accessibles, souvent encore clos et soustraits aux regards comme aux pratiques, qui portent en eux des enjeux importants de reconquête et de relocalisation agricole. Et qui pourraient être valorisés en conciliant pratique agricole et pratiques métropolitaines récréatives », note Géraldine Texier, enseignante-chercheuse à l’UMR Ressources de l’Ecole d’architecture de Clermont.
La métropole va créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine du Bédat, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.
Avec son collègue David Robin, ils ont travaillé sur les marges métropolitaines, notamment sur la plaine du Bédat, située en bordure du quartier populaire nord. Leurs investigations ont conduit la métropole à inscrire cette autre plaine dans le PLUI, appelée à devenir un « parc agricole, naturel et urbain », où l’on pourra se promener, faire du sport, cultiver un jardin, faire du maraîchage.
Aujourd’hui, ce territoire enclavé entre la voie ferrée et une zone logistique mêle jardins partagés, parcelles céréalières et maraîchères, espace pour les gens du voyage, déchetterie d’encombrants… Malgré la proximité avec la nature et la rivière Bédat, la marche à pied y est très difficile et prive les habitants d’un immense territoire à parcourir. La métropole, qui entend aujourd’hui valoriser ce territoire, va commencer par créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.
La reconquête du quartier Saint-Jean, au cœur de Clermont, est plus avancée. Ce vaste triangle de 40 hectares est en partie en friche depuis la fermeture des abattoirs municipaux et de plusieurs entreprises de la filière viande. S’il accueille différentes d’activités économiques, ainsi que des logements locatifs sociaux et privés, l’environnement urbain y est pour le moins peu avenant. Ce quartier, dont la métropole veut faire le standard de la ville durable de demain, a été lui-même un terrain de jeu de l’école d’architecture pour reconstruire la ville sur elle-même. Ses recherches ont permis de poser les champs des possibles, sur la construction bas carbone et en circuit court.
« Le juge de paix, c’est la démographie » : à Clermont-Ferrand, un dynamisme de l’emploi alimenté par les grandes entreprisesLe premier élément sorti de terre, en passe d’être terminé, est le futur lycée Saint-Jean, qui ouvrira en septembre 2022. En bois du Massif central et isolé à la paille de Limagne (vaste territoire naturel auvergnat), il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Doit suivre un gymnase à proximité avec les mêmes qualités. Le tout entouré d’un grand parc de nature et de pistes cyclables.
Au moment où la métropole clermontoise ambitionne de devenir capitale européenne de la culture – projet cher au maire Olivier Bianchi – « en forgeant un récit territorial qui embarque le citoyen, relève David Robin, la reconquête de lieux pour les ouvrir aux publics, la réintroduction du paysage, de la nature, de telle sorte que des continuités piétonnières puissent être établies, contribuent à la fabrication d’un territoire culturel ».
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.
Laetitia Van Eeckhout
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Le Figaro
Israël craint un «mauvais accord» nucléaire avec l’Iran
Philippe GélieL’État hébreu redoute les conséquences de la levée des sanctions et s’alarme des progrès iraniens dans le savoir-faire atomique.
Presque quatre ans après le retrait américain de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien (JCPOA), décidé par Donald Trump en mai 2018, un nouveau compromis est virtuellement prêt entre Téhéran, Washington, les Européens, la Chine et la Russie. Mais deux obstacles «externes» empêchent pour l’instant sa signature: d’une part, la demande iranienne de retirer les gardiens de la révolution de la liste américaine des sponsors du terrorisme ; d’autre part, l’exigence russe d’exempter sa coopération nucléaire civile avec l’Iran des sanctions liées à son invasion de l’Ukraine.
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C’est dans ce contexte que deux hauts diplomates israéliens sont venus cette semaine à Paris pour exposer à leurs homologues français les inquiétudes de leur pays - qui ne datent pas d’hier - sur la course de l’Iran à l’atome. Alon Bar, le directeur des affaires politiques du ministère des Affaires étrangères, et Joshua Zarka, son directeur des affaires stratégiques - à ce titre l’homme chargé de superviser le dossier iranien - sont sortis de l’anonymat le temps d’un entretien avec Le Figaro.
Ils jugent l’accord sur le point d’être signé «encore moins bon» que celui de 2015 - à l’époque vivement dénoncé par l’ancien premier ministre Benyamin Netanyahou, qui avait encouragé Donald Trump à le rompre. Si les négociateurs d’aujourd’hui sont tombés d’accord sur un texte assez similaire à l’ancien, «ils n’ont pas tenu compte du savoir-faire acquis» par Téhéran depuis la reprise de ses activités d’enrichissement d’uranium fin 2021. Les scientifiques iraniens «ont maintenant la quantité (de combustible nucléaire, NDLR) et l’expérience qu’il faut pour l’enrichir beaucoup plus vite», estime Joshua Zarka. En outre, le projet d’accord ne ferait qu’une allusion indirecte aux missiles balistiques et n’apporterait pas de réponse aux «activités régionales» du régime des mollahs - soutien du Hezbollah au Liban et en Syrie, des milices chiites en Irak, des houthistes au Yémen… Il y a dix jours, l’Iran a proclamé avoir détruit par un tir de missile un centre de renseignement clandestin d’Israël à Irbil, au Kurdistan irakien.
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Si les objections des Israéliens ne semblent pas de nature à empêcher la conclusion d’un accord, l’insistance de Téhéran pour que Washington retire les gardiens de la révolution de sa liste des organisations terroristes pourrait, elle, tout bloquer. Côté iranien, on estime que cela entre dans le cadre de la levée des sanctions, contrepartie attendue du gel de son programme atomique et du retour des inspecteurs de l’AIEA. L’Administration Biden ne semble pas avoir tranché, mais Ned Price, le porte-parole du Département d’État, a indiqué que Washington était «prêt à prendre des décisions difficiles» pour obtenir un accord. Cette formule pourrait s’appliquer aussi bien au statut des gardiens de la révolution qu’aux exemptions exigées par la Russie afin de poursuivre sa coopération nucléaire avec l’Iran.
Risques de confrontation
Le Congrès américain penche plus ouvertement que la Maison-Blanche du côté de l’État hébreu, qui redoute les conséquences de la levée des sanctions. «Les Iraniens auraient plus d’argent pour financer le Hezbollah et poursuivre leurs actions de déstabilisation à travers la région», raisonne Alon Bar. L’inscription des gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes constitue «avant tout un instrument économique très puissant, car elle interdit tout commerce avec eux ; or ils sont liés à près de la moitié de l’économie iranienne», souligne Joshua Zarka. Alon Bar fait valoir que les inquiétudes israéliennes «sont partagées» au Moyen-Orient: mardi dernier, le premier ministre, Naftali Bennett, a rencontré les dirigeants égyptien et émirati à Charm el-Cheikh, dans le Sinaï.
Israël estime qu’un mauvais accord serait pire qu’une absence d’accord assortie d’un maintien de la pression internationale: «Au moins, les sanctions sont là et elles ont un effet», plaide Joshua Zarka. Si un compromis est scellé malgré tout, «nous exprimerons très clairement notre point de vue, mais nous ne chercherons pas à le saboter», promet Alon Bar. Néanmoins, «les risques de confrontation augmenteraient sensiblement, analyse Joshua Zarka. Les Iraniens seraient plus audacieux et ils mettraient plus de moyens en Syrie, où nous sommes déjà quasiment en état de guerre. Sans accord, la tension monterait, mais pas au niveau d’un conflit.»
Pour les deux diplomates israéliens, les Iraniens ne seraient plus qu’«à quelques semaines» du seuil technologique leur permettant de fabriquer une bombe atomique, mais il leur faudrait encore «plus d’un an» pour en faire une arme utilisable. Un délai à très haut risque, dans un contexte international déjà incandescent.
Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
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Périscope N° 71 : Ukraine, quel risque de contagion ?
Philippe GélieLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.
Chers abonnés,
Tout d'abord je vous dois des excuses: la guerre en Ukraine m'a tenu éloigné de cette lettre pendant un mois, même si une douzaine d'éditoriaux sur le sujet ont, entretemps, maintenu le lien avec les lecteurs du Figaro. La guerre n'est certes pas finie – loin de là sans doute –, mais je vais m'efforcer de reprendre le fil de nos échanges hebdomadaires. En commençant par une question cruciale: au-delà de l'Ukraine, y a-t-il un risque de contagion en Europe? Beaucoup s'inquiètent de savoir si nous sommes à l'orée d'une «Troisième guerre mondiale»: faut-il prendre ce risque au sérieux?
Ukraine, quel risque de contagion ?
Aléas. On prête à Adolf Hitler cette remarque pour une fois sensée: «Le commencement de chaque guerre, c'est comme ouvrir la porte d'une pièce obscure: on ne sait jamais ce qui se cache dans le noir.» Vladimir Poutine a lancé l'invasion de l'Ukraine, confiant que ses forces d'assaut allaient percer les défenses adverses, pénétrer jusqu'au cœur du pouvoir à Kiev, tuer ou capturer le président Zelensky et le remplacer par un régime à sa botte. Un mois plus tard, la donne a changé: les forces russes progressent poussivement et s'en remettent à la méthode éprouvée du pilonnage pour aplatir la résistance – en même temps que la population civile – sous les bombes.
Plan B. De nombreux observateurs estiment que le chef du Kremlin est déjà passé au «Plan B» - sans être toujours d'accord sur sa nature. Selon les experts du renseignement américain, la priorité de Poutine est désormais d'annexer assez de territoires dans l'Est ukrainien pour établir une liaison terrestre entre le Donbass et la Crimée, deux régions sous son emprise depuis 2014. Dans le New York Times, Thomas Friedman analyse le «Plan B» comme la création délibérée d'un exode, via les bombardements aveugles des villes et de cibles civiles, afin que les Européens sous pression tordent le bras de Zelensky et menacent de le lâcher s'il n'accepte pas les demandes russes.
Objectifs. Les mécomptes de l'armée russe en Ukraine n'ont pas encore altéré les exigences du Kremlin. Durant les négociations qui se poursuivent avec la partie ukrainienne, Moscou demande toujours la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée, l'abandon du Donbass par Kiev et le renoncement formel de l'Ukraine à tout rapprochement avec l'Ouest, notamment toute adhésion à l'Otan. Ces revendications sont celles d'un vainqueur – ou d'un pouvoir dominant incontestable. La Russie n'est pas actuellement dans cette position. C'est pourquoi il faut se poser la question des étapes suivantes dans la stratégie du Kremlin.
Voies d'escalade. Il y a mille façons par lesquelles une guerre peut échapper au contrôle de ses protagonistes, de la bavure accidentelle à la montée en puissance délibérée. Que se passera-t-il si la Russie invoque la «légitime défense» pour frapper à la frontière polonaise un convoi d'armes à destination des Ukrainiens? Si la Biélorussie entre en guerre au côté de la Russie? Si un missile russe détruit un satellite occidental en orbite? Si des massacres à répétition rendent de moins en moins tenable la posture de neutralité des Occidentaux? Si Moscou est soupçonnée – ou convaincue – d'avoir recours à des armes chimiques? Si Poutine juge bon d'utiliser une bombe nucléaire tactique en Ukraine? S'il lance une cyberattaque massive – voire une agression physique – contre un État membre de l'Otan?
La perspective d'un conflit nucléaire, autrefois impensable, est maintenant de retour dans le domaine du possible.
Arsenal. Toutes ces hypothèses ne relèvent pas de plans tirés sur la comète par des commentateurs apeurés. La plupart sont explicitement brandies par la partie russe, voire déjà à l'œuvre comme dans le cas de la cyberguerre. Dès la première semaine de guerre, Moscou a fait usage de bombes thermobariques à effet de souffle, dont les explosions sont comparées à celle de l'usine AZF à Toulouse. Deux jours après que Sergueï Ryabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, a qualifié les livraisons d'armes à l'Ukraine de «cibles légitimes» , un missile a été tiré en guise d'avertissement aux Occidentaux sur la base de Yavoriv à l'ouest, par où transite l'aide à l'Ukraine. La mise en alerte de l'arsenal atomique russe au troisième jour de la guerre et les allusions fréquentes de Poutine à sa capacité nucléaire ont rappelé aux spécialistes que le déploiement de bombes nucléaires tactiques sur un théâtre d'opérations figure dans la doctrine stratégique russe depuis un oukase présidentiel de 2020.
Doctrine. Le pari très – trop? – audacieux que représente l'invasion de l'Ukraine (un pays légèrement plus grand que la France) élève considérablement les enjeux pour le chef du Kremlin – peut-être jusqu'à sa survie politique –, donc les risques pour le reste du monde. Le 22 mars, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rappelé que, dans la doctrine russe, la bombe atomique ne pouvait être utilisée que «s'il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays». Or, la présence de l'Otan sur son flanc ouest est précisément présentée par Poutine comme une menace vitale et imminente justifiant l'invasion de l'Ukraine.
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Lignes grises. La frilosité occidentale se manifeste dans le fait qu'aucune ligne rouge n'a été tracée devant Vladimir Poutine. Le président américain, Joe Biden, avait annoncé à l'avance qu'il n'enverrait pas de troupes pour sauver l'Ukraine, se privant de la dimension dissuasive du doute dans les calculs de l'agresseur. Depuis que Moscou est passé à l'acte, les Européens s'en remettent à une double stratégie: pression économique maximale sur la Russie et fournitures d'armes à l'Ukraine. Le problème de cette approche est qu'elle est dépourvue de «profondeur»: on peut toujours augmenter les pressions ou l'aide, mais il n'y a pas d'étape suivante en cas d'insuccès. Par conséquent, si les Européens et l'Otan se retrouvent entraînés dans la guerre, ce sera contre leur volonté – autrement dit, sans l'avoir anticipé et s'y être préparés.
Tentation. La faiblesse affichée par ses adversaires soumet Poutine à la tentation: celle de tester les limites de l'inertie occidentale. Il a déjà tiré des missiles hypersoniques, dépourvus de valeur tactique sur le terrain, mais signal que la Russie est prête à mettre la barre très haut. D'autres provocations risquent de suivre: Joe Biden voit dans les fausses allégations des Russes sur la possession d'armes chimiques ou biologiques par Kiev «le signe clair qu'eux-mêmes envisagent d'utiliser ces armes, comme ils l'ont fait dans le passé» en Syrie. Les Européens, eux, en sont déjà à faire des stocks d'iode en cas d'attaque atomique…
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Pourquoi s'inquiéter ? Vladimir Poutine est déjà dans une posture de fuite en avant. Sa stratégie du pilonnage des populations civiles - la même qu'en Tchétchénie dans les années 90 – ne lui garantit pas la victoire. Kiev est quatre fois plus étendue que Grozny. Mais elle risque cette fois de le conduire devant la justice internationale, le dissuadant de faire marche arrière. Surtout – c'est sans doute ce qu'on mesure le moins bien à l'Ouest – Poutine est, pour ce qui le concerne, déjà en guerre contre l'Occident. C'est l'Occidentalisation de l'Ukraine à ses frontières qu'il ne tolère pas. Et à ses yeux, l'aide militaire apportée à Kiev ainsi que l'isolement économique de Moscou constituent des actes de guerre. Pourquoi se priverait-il de frapper ceux qui le frappent, si on ne l'en dissuade pas?
Paranoïa. Pour comprendre le climat qui prévaut en Russie, en tout cas dans les milieux pro-Poutine et dans les médias accessibles à la majorité de la population, je vous soumets tel quel ce message envoyé par une amie russophone:
«J'ai regardé hier soir la grande émission dominicale de Vladimir Soloviev sur RTR Planeta, c'était absolument terrifiant. D'abord une glorification de l'action de Poutine et un rappel du “triomphe du retour de la Crimée”, puis des reportages mensongers et odieux sur les tortures et humiliations que l'Ukraine ferait subir aux populations russophones. Mais surtout, l'idée qu'il ne faut pas céder un pouce face au nazi Zelensky car la dénazification reste l'objectif principal, il faut punir l'Occident collectif, ce tas de voleurs et de bandits avec lesquels on est en guerre. Comme “ils” préparent des armes chimiques à travers tout le territoire de l'Ukraine, et “menacent la Russie qu'ils haïssent viscéralement”, il faut “leur donner une leçon”, notamment à la Pologne et aux Baltes qui se conduisent de manière insolente. L'un des participants a évoqué l'utilisation d'une bombe nucléaire dans ce contexte, un autre a suggéré de rétablir un corridor jusqu'à Kaliningrad, en envahissant la Lituanie. Bref, j'ai eu l'impression de voir en direct l'émergence du fascisme russe.»
Nota Bene. Dernière note adressée le 23 mars par un observateur à Moscou: «Deux dominantes dans le buzz officiel, dont on sait maintenant qu'il prélude à l'action: 1/ La Pologne désignée comme prochaine cible. 2/ L'entrée dans le conflit de l'armée biélorusse.»
Bonne semaine tout de même !
À lire
- Amitié. le groupe interparlementaire d'amitié France-Russie, présidé par Gérard Longuet, dénonce la «campagne de désinformation scandaleuse et absurde» menée par l'ambassade de Russie à Paris contre l'Ukraine. «Dans ce contexte, le groupe (...) se réunira le 12 avril prochain pour examiner les suites à donner à son activité».
- Gaz. l'Europe pourrait se passer des deux tiers de ses importations de gaz russe d'ici à trois ans, selon une étude des think-tanks Ember, E3G, RAP et Bellona. Le tiers restant pourrait être acheminé par le réseau de gazoducs existant à partir d'autres pays producteurs.
- Justice. Poutine pourrait-il être jugé pour crimes de guerre? The Economista étudié la question.
Parlons-en:
Partagez vos remarques ou posez vos questions par courriel à periscope@lefigaro.fr. À la semaine prochaine.
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Détox extrême : une ex-employée de Gwyneth Paltrow écorche la firme Goop
Tiphaine HonnetAprès avoir démissionné en 2020, l'ancien bras droit de Gwyneth Paltrow, Elise Loehnen, attaque la papesse du bien-être.
Gwyneth Paltrow doit avoir à nouveau les oreilles qui sifflent. Elle est en effet de nouveau au cœur d'une polémique. Et cette fois-ci, ce ne sont pas les utilisateurs ou les professionnels de santé qui l'attaquent mais une ancienne employée de sa société Goop. Cette dernière n'est autre qu'Elise Loehnen, 42 ans, directrice des contenus de l'entreprise jusqu'à sa démission en octobre 2020. Dans une vidéo publiée sur Instagram mardi 22 mars, la plus ancienne collaboratrice de Gwyneth Paltrow estime avoir malmené son corps pendant des années durant son contrat, en se pliant à des préceptes d'une philosophie détox extrême.
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Rompre avec une tendance «punitive»
Dans cette publication, Elise Loehnen raconte que lors de son départ de l'entreprise, elle a eu «besoin de rompre avec une tendance à être critique et punitive. De me punir moi-même.»
En effet, comme le rapporte The Cut, les employés de Goop testent régulièrement les produits et les préceptes détox vendus par la marque. Sur leur site internet, on peut lire par exemple, que toute l'équipe s'astreint annuellement au «régime d'élimination» de cinq jours du Dr Alejandro Junger. Cette diète, qui ne repose sur aucun fondement scientifique, consiste à avaler un repas solide par jour et à compenser le reste de la journée avec des suppléments, en gélules ou en shaker, et des thés.
En vidéo, Régimes : 3 pièges à éviter
Nouvelle vie, nouveau régime ?
Autant de raisons qui l'ont poussé à se détourner de toute restriction alimentaire après sa démission. Pendant deux ans, l'ancienne cadre désormais écrivaine dit s'être complètement lâchée sur la fourchette, en mangeant «tout ce que mes jeunes enfants voulaient».
Aujourd'hui, Elise Loehnen avoue avoir tiré un trait définitif sur la junk food. Un story-telling rondement mené. Celle qui dit «refuser de se punir avec la nourriture» vante tout de même les mérites d'une cure Kroma, où l'on consomme pendant cinq jours des bouillons, des smoothies et des lattes. «Je n'ai pas ressenti de restriction, je n'avais pas faim et je me sentais beaucoup mieux après», assure-t-elle. Un discours qui ressemble à s'y méprendre aux paroles de son ancienne boss. Et pour cause, Gwyneth Paltrow figurerait parmi les investisseurs de Kroma, révèle The Cut.
Tout ce qui peut vous sauver des douleurs du bas du dos
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Ukraine : que pourrait prévoir le plan d'urgence pour la sécurité alimentaire de Macron ?
Océane HerreroEn accord avec le G7, le président a proposé un plan d'urgence pour éviter pénuries et hausses des prix, notamment concernant les céréales.
Prévenir une «crise alimentaire sans précédent». Jeudi en accord avec le G7, Emmanuel Macron a proposé la mise en place d'un plan d'urgence pour la sécurité alimentaire, alors que l'Ukraine a été contrainte de revoir fortement à la baisse ses exportations de blé et de maïs.
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Pour ce faire, la Food & Agriculture Resilience Mission - aussi appelée FARM - portée par la France s'appuierait sur le secteur privé et serait fondée sur trois piliers, détaillés par l'Élysée dans un communiqué. Le premier, commercial : l'objectif serait de débloquer des stocks en cas de crise, «pour éviter toute situation de pénurie et modérer les hausses de prix». L'Élysée propose également un engagement multilatéral à ne pas imposer de restrictions à l'export des matières premières agricoles.
Solutions d'urgence
Face aux effets rapides de la guerre, qui jouent d'ores et déjà sur les exportations de blé de l'Ukraine, la France souhaite également des mesures de solidarité, avec une «action coordonnée des pays producteurs pour relever temporairement les seuils de production lorsque cela est possible et sans compromettre les objectifs de durabilité», et un principe d'allocation des volumes additionnels, «pour garantir un accès de tous, en particulier aux plus vulnérables, en quantité suffisante et à prix raisonnable».
La France propose en outre de mettre en place des mesures pour favoriser la production directement dans les pays les plus dépendants des exportations ukrainiennes. L'Élysée souhaite ainsi augmenter «significativement» «les investissements dans la production alimentaire durable et les chaînes de valeurs agricoles résilientes sur tous les continents», en se concentrant sur le développement de la production en Afrique.
Or, selon Sébastien Abis, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et directeur du think tank Club Demeter, il est difficile de miser dans l'immédiat sur une hausse de la production de blé dans les pays africains dépendants de l'Ukraine. «Le blé est difficile à produire localement dans beaucoup de pays. Par ailleurs, il faut des infrastructures pour le récolter, le transformer... En bref, il est nécessaire de développer une chaîne de production alimentaire entière», explique le chercheur.
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Dans l'immédiat, il est possible d'ouvrir les greniers européens afin d'éviter que les prix ne grimpent trop. Mais la hausse des tarifs des hydrocarbures devrait encore se répercuter sur les prix des céréales dans les mois à venir, puisque la production d'engrais demande de l'énergie, désormais plus chère. Par ailleurs, les autorités ukrainiennes ont prévenu que les semis de printemps risquaient d'être deux fois moins importants que prévu (7 Mha contre 15Mha attendus à l'origine), ce qui laisse croire que le marché céréalier restera en tension jusqu'à l'année prochaine au moins. Et ce, que le conflit cesse dans les prochaines semaines ou non.
Si les pays européens peuvent parallèlement tenter de monter en charge, «on ne peut malgré tout pas demander aux gens d'attendre l'été 2023 pour manger», souligne Sébastien Abis.
Dépendance de certains pays
Le contexte dans lequel ce plan est discuté - c'est-à-dire à Bruxelles au cours d'un sommet extraordinaire de l'Otan, du sommet extraordinaire du G7, et d'un Conseil européen - dénote malgré tout que la France et ses alliés voient dans le problème alimentaire un véritable risque stratégique. «il y a une prise de conscience au plus haut niveau des États. Avec la crise sanitaire et cette crise alimentaire, nous sommes face à un retour des insécurités physiques, ce qui nous heurte en tant qu'Européens», estime Sébastien Abis.
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Car les crises alimentaires peuvent être le départ de feu de crises sociales. La Tunisie garde en mémoire les émeutes du pain de l'hiver 1984, qui avaient entraîné une centaine de morts. Aujourd'hui, la situation du pays est à nouveau critique. Selon l'Office public des céréales, quasiment la moitié du blé importé dans le pays provenait d'Ukraine en 2021 (984 016 tonnes sur 1,74 million de tonnes importées). À l'aune du Ramadan, certains pays comme la Tunisie craignent que les prix du pain soient une nouvelle fois une poudrière.
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France24 - Monde
La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine
Publié le : 24/03/2022 - 18:55
Cyril PAYEN
Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.
Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.
Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.
>> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"
"Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"
Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.
Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.
Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.
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EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin
Reportage
Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu
GUERRE EN UKRAINE
Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes
France24 - Monde
Mondial-2022 : l'Italie, championne d'Europe en titre, éliminée par la Macédoine du Nord
Publié le : 24/03/2022 - 22:51
FRANCE 24
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L'Italie, championne d'Europe en titre, a été éliminée jeudi en demi-finale de barrages de Coupe du monde par la Macédoine du Nord (1-0, Voie C) et manquera un deuxième mondial consécutif. La Macédoine du Nord sera opposée mardi prochain au Portugal, tombeur de la Turquie (3-1), en finale des barrages du mondial au Qatar.
Le Qatar va rester un mirage pour l'Italie : malgré son sacre à l'Euro et quatre étoiles de championne du monde sur le maillot, la Nazionale ratera la Coupe du monde pour la deuxième fois de suite, du jamais vu, après sa défaite surprise contre la Macédoine du Nord (0-1) jeudi 24 mars à Palerme dans la Voie C.
Les Azzurri, incapables de marquer malgré une avalanche d'occasions (32 tirs), ont été crucifiés dans le temps additionnel par Aleksandar Trajkovski (90e+2), un ex-joueur de... Palerme. D'une frappe splendide, l'attaquant macédonien a anéanti les espoirs transalpins.
La Macédoine, globalement inoffensive pendant 90 minutes, a gagné le droit d'aller en finale de barrage au Portugal pour tenter un nouvel exploit : aller pour la première fois de son histoire à la Coupe du monde.
Très loin de sa légèreté de l'été dernier, quand elle avait séduit l'Europe et triomphé de l'Angleterre à Wembley, la Squadra Azzurra de Roberto Mancini a buté pendant 95 minutes sur la courageuse équipe macédonienne. Voilà l'Italie revenue quatre ans en arrière, au creux de la vague où l'avait laissée la défaite, en barrages aller-retour, contre la Suède (0-1, 0-0), privée de Coupe de monde en 2018 pour la première fois depuis 60 ans.
Cette "apocalypse", qui a longtemps hanté le football italien, et que les "nuits magiques" de Wembley semblaient enfin avoir chassée, aura sans doute pesé dans les têtes italiennes, qui ont joué trop "petit bras" comme le redoutait mercredi le capitaine Giorgio Chiellini, entré en fin de match et qui n'aura plus l'occasion de jouer de Coupe de monde.
𝙔𝙤𝙪 𝙟𝙪𝙨𝙩 𝙘𝙤𝙪𝙡𝙙𝙣'𝙩 𝙬𝙧𝙞𝙩𝙚 𝙞𝙩... 🇲🇰 #WCQ | #WorldCup pic.twitter.com/5FqaNMdArk
March 24, 2022Trop de frénésie dans le clan italien
Pour tenter d'alléger la pression, l'Italie avait pourtant mis le cap au sud, en quête de la chaleur de la Sicile et du public de Palerme, et avait obtenu une dérogation pour pouvoir jouer devant un stade plein (33 000 spectateurs), une première en Italie depuis le début de la pandémie de coronavirus.
Mais c'est finalement la petite colonie de quelques centaines de supporters de Macédoine qui a fait la fête au coup de sifflet final, tout là-haut dans les tribunes.
Les tifosi n'ont pourtant pas fait économie de leur soutien. Mais des hurlements de déception ont conclu chacune des incursions des Italiens. Il y avait chez ces Azzurri sous pression, rattrapés pas leurs fantômes de 2017, beaucoup d'envie mais aussi trop de frénésie.
Ils ont forcé trop de frappes, comme Marco Verratti au-dessus (25e), imité par Nicolo Barella à côté (28e), quand ils n'ont pas buté sur la compacte défense macédonienne comme Ciro Immobile (20e, 38e) ou sur le gardien comme Lorenzo Insigne (33e).
Trompé par Trajkovski, Donnarumma devra encore attendre
La plus grosse occasion italienne de la première période a été pour Domenico Berardi, en jambes sur le côté droit, mais qui n'a pas suffisamment appuyé sa frappe devant le but vide, après une relance totalement ratée du gardien Stole Dimitrievski (29e).
Trop heureux de voir arriver la mi-temps sur ce 0-0, la Macédoine, globalement inoffensive, a même pris peu à peu confiance : Alessandro Florenzi a dû revenir à toutes jambes sur Darko Churlinov qui filait au but (39e) et Gianluigi Donnarumma s'est bien couché sur la première frappe macédonienne du match, signée Aleksandar Trajkovski (45e).
Comme rattrapée par ce "petit bras" que redoutait la veille Chiellini, l'Italie a tenté de nouveau par tous les moyens après la pause, avec un Verratti actif à la manœuvre mais un Berardi si maladroit : il a cadré sans danger (53e) puis raté la cible d'un rien (54e), tiré au-dessus en bonne position (58e) puis a été contré à cinq mètres de la ligne (63e). Quand ça ne veut pas...
Les remplaçants - Giacomo Raspadori entré à la place d'un Insigne transparent, Lorenzo Pellegrini et Joao Pedro - n'ont pas fait mieux, voyant toujours un pied repousser leur frappe.
Et alors que Roberto Mancini avait lancé Chiellini dans le bain pour l'assaut final, c'est la Macédoine qui a frappé. Donnarumma n'a rien pu cette fois-ci. Le gardien du Paris-SG devra encore attendre pour découvrir le plaisir de jouer un match de Coupe du monde.
Avec AFP
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France24 - Monde
Concurrence : l'UE tombe d'accord pour encadrer les géants du numérique
Publié le : 25/03/2022 - 01:23
FRANCE 24
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Les institutions européennes ont trouvé jeudi un compromis sur le Règlement des marchés numériques, une nouvelle législation qui vise à imposer aux géants du numérique une série d'obligations et d'interdictions afin d'endiguer les pratiques anti-concurrentielles. Cette régulation, dont l'entrée en vigueur est espérée en 2023, pourrait avoir des répercussions internationales.
Les États membres de l'Union européenne (UE), la Commission et le Parlement européen ont trouvé un accord jeudi 24 mars sur une nouvelle législation qui doit mettre fin aux abus de position dominante des géants du numérique.
Après plusieurs mois de négociations, un compromis a été scellé entre les institutions européennes sur le Règlement des marchés numériques (Digital Markets Act, DMA) qui doit imposer aux Gafam - Google, Apple, Meta (Facebook), Amazon et Microsoft - une série d'obligations et d'interdictions permettant d'endiguer des pratiques anti-concurrentielles.
Pour le secrétaire d'État français au Numérique, Cédric O, il s'agit de "la régulation économique la plus importante de ces dernières décennies".
Et elle pourrait avoir des répercussions internationales. "L'accord inaugure une nouvelle ère de réglementation des technologies dans le monde entier. La loi sur les marchés numériques met un terme à la domination toujours plus grande des grandes entreprises technologiques", a estimé l'eurodéputé Andreas Schwab, rapporteur du texte.
Changement de philosophie
Le règlement, dont l'entrée en vigueur est espérée en janvier 2023, marque un changement de philosophie dans la lutte contre les abus des grandes plateformes.
Après des années à courir en vain après les infractions de ces multinationales dans des procédures judiciaires interminables, Bruxelles veut agir en amont, en leur imposant une vingtaine de règles à respecter sous peine d'amendes dissuasives. Objectif : agir vite et efficacement, avant que les comportements abusifs n'aient détruit la concurrence.
Le texte cible uniquement les plus grandes plateformes : les Gafam et peut-être une poignée d'autres groupes comme l'entreprise de réservation en ligne Booking ou le réseau social TikTok. La liste reste à définir selon des critères déjà établis de chiffre d'affaires, de capitalisation boursière et de nombre d'utilisateurs.
Il y "aura des conséquences profondes" sur l'activité de ces firmes, estime Katrin Schallenberg, du cabinet d'avocats Clifford Chance.
Apple "préoccupé"
Dans une réaction transmise à l'AFP, le groupe américain Apple s'est dit "préoccupé" par "certaines dispositions (qui) créeront des vulnérabilités inutiles en matière de confidentialité et de sécurité pour nos utilisateurs, tandis que d'autres nous interdiront de faire payer la propriété intellectuelle dans laquelle nous investissons beaucoup".
Un libre choix des boutiques d'applications logicielles sera instauré, permettant notamment de contourner l'App Store d'Apple, depuis longtemps dans le collimateur de la Commission.
La législation établit un contrôle de la Commission sur toutes les opérations de rachat de ces géants, quelle que soit la taille de la cible, pour limiter l'accaparement de l'innovation des start-up et éviter les rachats ayant pour seul but de tuer un concurrent. Elle fixe en tout une vingtaine de règles pour endiguer les abus constatés ces dernières années.
Ainsi, les grandes plateformes se verront interdire tout favoritisme envers leurs propres services dans les résultats des moteurs de recherche, comme Google a été accusé de le faire avec son site de vente en ligne Google Shopping.
La nouvelle loi empêchera ces géants d'utiliser les données générées sur leur site par des entreprises clientes pour mieux les concurrencer, comme cela a été reproché à Amazon.
Priorité française
Le texte, qui était une des grandes priorités de la présidence française du Conseil de l'UE, va aussi mieux protéger les utilisateurs en rendant obligatoire leur consentement pour le croisement de données issues de plusieurs services en ligne à des fins de profilage publicitaire.
Il empêchera d'imposer des logiciels pré-installés sur les ordinateurs ou les téléphones, comme des navigateurs ou des applications musicales, et facilitera le recours à des produits alternatifs.
Dans la dernière ligne droite, le Parlement européen a aussi obtenu que soit ajoutée l'interopérabilité des services de messagerie qui permettra par exemple à un utilisateur de Signal de communiquer avec un contact utilisant WhatsApp (Meta).
Des amendes pouvant atteindre jusqu'à 10 % des ventes mondiales sont prévues en cas d'infraction, et même 20 % en cas de récidive.
Avec AFP
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L’Italie condamne Apple et Amazon à 200 millions d’euros d’amende pour infraction à la concurrence
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La chronique de l’éco
Union européenne : la régulation des géants du numérique en débat
New York Times - World
Yemeni Rebel Attack Sets Saudi Oil Facility Ablaze
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Saudi officials accused Yemen’s Houthi rebels of launching the attack, which cast a shadow over a Formula One car race aimed at international spectators.
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By Ben Hubbard
BEIRUT, Lebanon — An attack on an oil storage facility in Saudi Arabia by Houthi rebels in Yemen on Friday ignited a huge fire that filled the sky over the port city of Jeddah with black smoke on the first day of a Formula One car race aimed at drawing international spectators.
A spokesman for the Saudi coalition fighting the Houthis in Yemen called the strike an “aggressive escalation” aimed at disrupting oil markets and hurting the world economy.
The Houthis claimed responsibility for the attack, saying they had also targeted other oil facilities across Saudi Arabia with drones and cruise missiles.
Saudi Arabia’s state-run news media reported some of those attempts, but only the attack in Jeddah appeared to have caused significant damage.
The attacks were the latest attempt by the Houthis to inflict economic damage on Saudi Arabia, the world’s largest oil exporter, after seven years of grinding war in neighboring Yemen.
The Houthis, who have received military and financial aid from Iran, the Saudis’ regional nemesis, seized Yemen’s capital, Sana, in 2014, sending the Yemeni government into exile and spurring a military intervention by Saudi Arabia and other Arab countries aimed at restoring the Yemeni government.
The war has settled into a stalemate while causing one of the world’s worst humanitarian crises, with malnutrition, poverty and illnesses such as cholera afflicting large numbers of Yemenis.
Brig. Gen. Turki al-Maliki, a spokesman for the Saudi-led military coalition, said the attack had hit a fuel distribution station belonging to Saudi Aramco, the Saudi state oil monopoly, in Jeddah.
The attack set on fire two storage tanks, General al-Maliki said, adding that no one had been hurt and that the blazes had been brought under control.
Images of a fire ball rising from the storage tanks and a column of black smoke filling the sky spread on social media and appeared to spook oil markets, which were already on edge because of uncertainty caused by the war in Ukraine. Oil briefly rose above $120 a barrel before dropping slightly.
Drone and missile attacks from Yemen on Saudi Arabia have grown common in recent years, and while most do not do much damage, some do, and others tarnish the kingdom’s efforts to sell itself as a safe place for foreign investors, businessmen and tourists.
Friday’s attack appeared timed to coincide with the opening of the Formula One event, which is scheduled to run through Sunday. The attack was close enough to the venue that the smoke was clearly visible from the track, where practice runs were taking place for the races meant to kick off on Saturday.
The kingdom’s de facto leader, Crown Prince Mohammed bin Salman, has pushed to bring such events to Saudi Arabia as part of his broader plans to open up the country and diversify its oil-based economy.
Understand the War in Yemen
A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:
The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.
Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.
A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.
The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.
Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.
Prince Mohammed, who also serves as the kingdom’s defense minister, was also the architect of the country’s military intervention in Yemen in 2015, which Saudi officials at the time told their American counterparts would only last for a few weeks.
In January, the Houthis carried out a similar attack on the United Arab Emirates, a Saudi ally in the war in Yemen, blowing up oil tankers and killing three people. The rare attack on a country that does not share a border with Yemen suggested increased Houthi reach and capabilities, analysts said.
In September 2019, an attack claimed by the Houthis damaged key oil processing plants in eastern Saudi Arabia, temporarily knocking them offline.
The increasing sophistication of the attacks has led Gulf officials and military analysts to accuse Iran either of training and equipping its Yemeni allies to carry out the attacks or launching them themselves while using the Houthis for cover.
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Le Figaro
À Nice, Russes et Ukrainiens marqués par les tourments de l'histoire
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REPORTAGE - Après l'Île-de-France, les Alpes-Maritimes sont le premier département d'accueil des réfugiés ukrainiens. Il faut remonter dans son histoire pour en comprendre les raisons.
Jeanne SénéchalÀ l’intérieur de l'ancien hôpital Saint-Roch, dans l'est de Nice, quelques âmes silencieuses fourmillent sous la grande verrière. Certaines se dirigent discrètement vers les fournitures et les habits mis à disposition gracieusement par les habitants de la ville, d'autres viennent demander des conseils, ou simplement se retrouver autour d'un bon café servi par des volontaires. Il est 9h30, et le cours de français va bientôt commencer. Parents et enfants gagnent alors leur salle de classe, séparés par une porte. La Ville de Nice a tenté de ne pas trop les éloigner, pour ne pas créer d'angoisse pour ces familles ukrainiennes qui ont vécu la guerre.
Au programme ce matin pour les parents : la conjugaison. Mais ce jour-là, la leçon ne sera pas dispensée en ukrainien, la professeure ne parlant pas la langue. Le cours sera dispensé en russe par Valentina, arrivée de Russie il y a cinq ans. Lorsque la guerre a éclaté, Valentina s'est immédiatement mobilisée. Elle savait que la langue serait un «atout» pour elle, une grande partie des Ukrainiens étant russophone. Elle y est allée avec un peu d'appréhension du fait de ses origines mais a finalement été accueillie les bras ouverts. «Ils m'ont dit qu'ils ne faisaient pas la différence entre Russes et Ukrainiens, mais entre les personnes ''humaines'' et ''non humaines''», explique la professeure.
Depuis le début du conflit, 26.000 Ukrainiens sont arrivés en France, et 1500 ont reçu une autorisation provisoire de séjour dans le cadre de la protection temporaire proposée par l'Union européenne. D'après le maire de Nice, Christian Estrosi, le département des Alpes-Maritimes est le premier département d'accueil en France - hors Île-de-France, avec 1800 Ukrainiens pris en charge depuis fin février. La majorité d'entre eux arrivent par la voie terrestre et passent le péage de la Turbie. Selon le préfet Bernard Gonzalez, 12.162 réfugiés seraient arrivés en France par ce péage.
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Mais pourquoi les Ukrainiens sont-ils aussi nombreux sur la Côte d'Azur ? D'après le directeur adjoint du cabinet du préfet, Benoît Huber, deux raisons expliquent cet afflux. La première est que les Ukrainiens qui prennent la route de la Slovénie et qui traversent l'Italie arrivent automatiquement à la frontière franco-italienne. «Le bouche-à-oreille commence aussi à jouer. Les gens se disent qu'on a une organisation qui fonctionne pour les accueillir». La seconde raison est historique. Nice, où se trouve déjà un millier d'habitants d'origine ukrainienne, est particulièrement connue dans les pays de l'Est. «Beaucoup ont accueilli des proches, des membres de leur famille», note Benoît Huber.
L'histoire de Nice, «la petite Russie»
Depuis longtemps, Nice est considérée comme une «terre d'accueil». D'abord pour les Anglais et ensuite pour les Russes, qui sont aujourd'hui environ 5000 dans la ville. Une forte présence qui lui vaut rapidement son surnom de «petite Russie» . Pour comprendre pourquoi la Côte d’Azur et Nice sont aussi prisées par les Russes et les Ukrainiens, il faut remonter son histoire. Alexis Obolensky, président de l'association culturelle orthodoxe russe et marguillier à l'Église Saint-Nicolas et Saint Alexandra de Nice, a invité Le Figaro dans la bibliothèque du lieu de culte, pour lui raconter son histoire.
On remonte le temps et se retrouve au 18e siècle, lors du règne de la grande Impératrice Catherine II de Russie. Sous son impulsion, le pays s'est européanisé : «La société parlait français et avait des liens avec l'Europe». Et comme tout bon européen de milieu aisé, le passage en Italie, jusqu'à Rome ou encore Naples était incontournable. «Et il se trouve, que sur ce chemin, se trouvait Nice». Au début, les Russes y font étape. Ensuite, «lorsqu'ils se sont aperçus que le climat était bon, ils y ont séjourné et ont acquis des propriétés», raconte Alexis Obolensky. Nicolaï Gogol, romancier russe d'origine ukrainienne, y a séjourné de même qu’Anton Tchekhov, pour qui Nice était un «havre de paix».
Après la première moitié du 19e siècle, la guerre de Crimée oppose la Russie à la France, l'Angleterre, le royaume de Sardaigne et la Turquie. «Ce fut une guerre épouvantable, et dramatique pour la Russie qui a perdu la guerre et son empereur, Nicolas 1er», précise Alexis Obolensky. Son fils, Alexandre II, décide alors d'envoyer sa mère, Alexandra Feodorovna de Russie, en France afin d'apaiser les tensions. Elle fait alors escale à Villefranche, à l'époque simple port de pêcheurs, et s'installe à Nice. Les hivernants russes, ces personnes aisées qui ont décidé de passer l'hiver sur la Côte, abordent alors l'impératrice et lui demandent son parrainage pour la construction d'une église orthodoxe. Elle accepte. L'Église Orthodoxe Russe se trouve aujourd'hui en plein cœur de Nice.
«Un tas d'événements importants ont ensuite renforcé la présence des Russes à Nice», poursuit Alexis Obolensky. D'abord la mort du prince héritier Nicolas, fils de l'empereur Alexandre II de Russie, à Nice en 1865 des suites d'une méningite foudroyante. L'empereur fait acheter la maison où son fils est décédé, rase la demeure et y fait bâtir une chapelle. La cathédrale russe de Nice, construite entre 1903 et 1912, s'y trouve aujourd'hui. D'autres événements ont ensuite confirmé la présence russe sur la Côte d’Azur : après la révolution de 1917, de nombreux Russes blancs y ont trouvé refuge. «Le plus grand afflux reste dans les années 1921-1922. À ce moment-là, il y avait environ 10.000 Russes sur la Côte», conclut le président de l'association culturelle orthodoxe russe.
La forte présence de la communauté russe à Nice amène légitimement une question : vont-ils bien cohabiter avec les nouveaux réfugiés ukrainiens ? La préfecture de police des Alpes-Maritimes dit être attentive. Pour le moment, «une dizaine d'actes» anti-russes, allant d'insultes à des petites dégradations, ont été rapportés.
L'arrivée des réfugiés ukrainiens, une nouvelle page de l'Histoire
L'arrivée des réfugiés ukrainiens à Nice semble être une nouvelle étape de la présence russe et ukrainienne sur la Côte d'Azur. «Cela redonne la dimension cosmopolite, le ''Nice terre d'accueil'', face à la population russe et ukrainienne marquée par les tourments de l'Histoire», note Yvan Gastaut, spécialiste de l'immigration habitant à Nice. Mais à la différence des autres vagues, «difficile de dire si cet afflux sera différent, et si on assistera à une installation massive», poursuit l'historien. En effet, la plupart des Russes lors des premières phases d'immigration ne sont pas tous restés sur la Côte d’Azur. Ils sont nombreux à avoir rejoint Paris ou traversé l'Atlantique pour gagner l'Amérique.
Les réfugiés ukrainiens ne savent pas eux-mêmes quel sera leur avenir. Beaucoup espèrent retourner rapidement dans leur pays. Devant la classe d'Ukrainiens à l'hôpital Saint-Roch, Christian Estrosi, qui leur a rendu visite, a tenu à les rassurer : «Le maire à Nice c'est un peu le ''papa'' de tous les Niçois, ceux qui viennent s'installer ici, depuis le moment où on arrive au monde jusqu'au moment où on arrive au bout de sa vie». «Je veux que vous sachiez que depuis le premier jour, tout ce que nous avons à faire pour que vous vous sentiez chez vous à Nice avec vos enfants pendant tout le temps nécessaire nous allons le faire pour que vous trouviez ici la dignité, la fierté, de ce que vous êtes, d'où vous venez», assure-t-il, dans un silence de plomb. Le temps se fige quelques instants, les Ukrainiens posent leur téléphone. Emplis de reconnaissance et de tristesse, ils fondent en larmes.
Le cours se termine, et les réfugiés retrouvent le sourire. Une jeune mère sort de la classe et retrouve sa petite fille, qui lui tombe dans les bras. Sur la table des enfants, des papiers, des trousses, et des crayons. L'un d'entre eux cache un dessin du regard des autres. Sur le bout de papier sont représentés sa maison, un arbre et un petit enfant. Au-dessus de la maison, la patte d'un dinosaure, prête à l'écraser.
Beaucoup se retrouvent autour d'un café et de sucreries, et partagent un moment ensemble. Certains se rendent dans l'un des deux restaurants solidaires pour partager un repas. D'autres prennent la route pour la préfecture récupérer leurs documents administratifs et activer leurs droits liés à la protection temporaire, attendant une allocation ou encore une autorisation de travail.
À 10 km de Nice, dans le petit village d'Èze, réputé pour sa tranquillité, trois mères ukrainiennes vont d'ici quelques jours commencer à travailler à l'Hôtel. Le président du Rotary Club, Ludovic Helm, est lui-même allé les chercher à la frontière ukrainienne en Pologne. Depuis, tout le village s'est organisé pour les accueillir. Un appartement de la paroisse a été mis à disposition pour les trois mamans et leurs cinq enfants. Les associations de la ville, comme le club de tennis, leur ont offert des cours. Et chaque week-end, ils vont visiter les alentours. «La solidarité des habitants est incroyable ici, c'est impressionnant. L'autre jour, un garagiste a offert pour plus de 800 euros de réparations à une famille. Des petites histoires comme celle-ci, on en a des centaines», se réjouit Véronique Borré, directrice de l'Agence de sécurité sanitaire environnementale et de gestion des risques de la Métropole Nice Côte d'Azur.
«Naturellement, il y a une limite à notre capacité à bien traiter toutes les demandes, tous les besoins» des réfugiés, a fait savoir Christian Estrosi lors de sa visite à l'hôpital Saint-Roch. Et d'ajouter : «Je veux que d'ici un an, si la guerre est encore là, les Ukrainiens qui sont ici, aient une vie normale, d'un point de vue de scolarisation, d'hébergement et de travail.» Pour anticiper cette durabilité, un hub régional s'est ouvert vendredi 25 mars 2022 après une visite du premier ministre Jean Castex, la veille. «C'est à partir de là que nous pourrons accueillir pour quelques jours, avec l'ensemble des préfectures des régions voisines», a précisé le maire de Nice, qui souhaite que les réfugiés soient accueillis dans «les meilleures conditions possibles».
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Le Figaro
Seine-et-Marne : une mère et sa fille retrouvées mortes à leur domicile
Tuées à l'arme blanche, une mère et sa fille ont été découvertes par une autre fille de la famille. Si la piste criminelle est la plus probable, «toutes les hypothèses sont possibles», a déclaré Arnaud Faugère, le procureur de la République de Fontainebleau.
Les corps d'une mère de 56 ans et de sa fille de 17 ans, portant des traces de blessures à l'arme blanche, ont été retrouvés vendredi 25 mars dans leur appartement à Nemours (Seine-et-Marne), a-t-on appris auprès du parquet de Fontainebleau.
À lire aussiLa police lance Thésée contre les arnaques en ligne
Les victimes sont «probablement décédées par arme blanche», a déclaré Arnaud Faugère, le procureur de la République de Fontainebleau, qui s'est rendu sur place. L'alerte a été donnée en début d'après-midi par une autre fille de la famille, âgée de 15 ans, qui les a découvertes en rentrant au domicile, situé dans un petit immeuble, a-t-il précisé. Une enquête a été ouverte pour «homicide volontaire». «On ne peut pas exclure que ce soit un drame familial», mais «toutes les hypothèses sont possibles» à ce stade, a ajouté Arnaud Faugère. Des constatations étaient en cours. De premiers éléments ont indiqué que le logement ne portait aucune trace d'effraction, selon le parquet. La mère de famille, veuve, ne présente aucun antécédent judiciaire.
Pyrénées-Orientales : deux clandestins mis en examen pour le racket et le viol d'un handicapé
Les faits ont eu lieu dans le village d'Enveitg dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. Les deux suspects ont été écroués.
Militants aspergés d'essence, frappés ou insultés : des soutiens d'Éric Zemmour ciblés dans plusieurs villes
Des partisans du candidat ont été agressés ou violemment pris à partie au cours des derniers jours.
Assassinat d'Aramburu à Paris : Loïk Le Priol, le principal suspect, remis par la Hongrie aux autorités françaises,
Romain Bouvier, ancien étudiant de l'université parisienne d'Assas lié à l'ultradroite, et autre mis en cause dans la mort de l'ex-rugbyman, a quant à lui été mis en examen ce vendredi pour «assassinat» et écroué.
Valeurs Actuelles
L’ancien ministre François de Rugy quitte la vie politique en se jugeant “blanchi”
François de Rugy a annoncé, vendredi 25 mars, qu’il allait désormais « agir dans la vie économique ».
François de Rugy ne briguera pas de nouveau mandat de député en 2022. Le député de Loire-Atlantique, ancien président de l’Assemblée nationale puis ministre de la Transition écologique d’Emmanuel Macron, a annoncé, dans un entretien à la revue Le Fondamental, relayé vendredi 25 mars par Le Figaro, se retirer de la vie politique. « Il est sain dans une démocratie que les fonctions soient limitées dans le temps », explique celui qui s’est lancé en politique dans les années 1990.
« J’aime toujours la politique »
François de Rugy est également revenu sur les diverses « affaires » qui l’ont éclaboussé lors du quinquennat, notamment les dîners fastueux organisés au Palais Bourbon lorsqu’il présidait l’Assemblée nationale. « J’aime toujours la politique et je n’en suis pas dégoûté même si j’ai payé cher et injustement mon engagement et l’exercice des responsabilités », a-t-il affirmé, tout en mettant en garde contre les attaques envers les élus. « À force de s’en prendre aux élus, de les attaquer dès qu’ils sont désignés par le vote, on perd de vue leur utilité essentielle et le sens de la démocratie représentative », a-t-il déclaré, se considérant « blanchi » des accusations dont il a été la cible.
« Prise de guerre » d’Emmanuel Macron au sein de la gauche écologiste en 2017, François de Rugy maintient son soutien au président de la République, et a taclé ses anciens alliés d’Europe Ecologie – Les Verts qui sont « sur la défensive dès qu’on parle d’innovations technologiques pour résoudre les défis écologiques » selon lui. Il affirme désormais vouloir « agir dans la vie économique », voire « s’investir dans la vie citoyenne à travers une association ou un think tank ».
Le Figaro
Covid-19 : le masque fait progressivement son retour à l'école malgré l'allègement du protocole
Marie-Liévine MichalikAlors qu'il n'est plus obligatoire depuis deux semaines, certains directeurs le recommandent «très fortement» en raison de la reprise épidémique.
Dans la classe de Maylis, les visages ne seront pas restés découverts longtemps. Jeudi 24 mars, dix jours après l'allègement du protocole sanitaire, ses parents ont reçu un mail de la CPE des sixièmes. «En raison de plusieurs cas de Covid au sein du collège, nous demandons aux élèves de bien vouloir porter leur masque en cours et dans les couloirs. Merci de votre compréhension.» Un mail jugé bien laconique par ces parents étonnés et déçus de voir les gestes barrière revenir si vite. La jeune de fille de 12 ans se dit «dégoûtée», elle qui commençait à peine «à profiter d'être sans masque et de pouvoir respirer».
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D'autres parents se montrent plus résignés. «Ça va évoluer dans ce sens, c'est obligé», estime Agnès, mère de deux petites filles âgées de 6 et 8 ans. Pour Christophe, c'est même «plutôt rassurant de voir l'école prendre en charge le suivi épidémique». Père d'une adolescente, il constate «que les cas repartent à la hausse.» «Il y en a dans sa classe, au travail, au judo... S'il faut reprendre des mesures, on le fera, ce n'est pas comme si c'était la première fois.»
«Fortement recommandé pour les personnes contacts à risque»
Comme Maylis, plusieurs élèves, du primaire au lycée, ont vu le masque réapparaître dans leur quotidien. Alors qu'il n'est plus obligatoire depuis le 14 mars, plusieurs directeurs d'établissements dans toute la France ont demandé à leurs élèves de le porter de nouveau pour faire face à la reprise épidémique. Une mesure qui, selon le dernier protocole sanitaire, ne peut qu'être une recommandation et non une obligation : «Le port du masque en intérieur est fortement recommandé pour les personnes contacts à risque durant les 7 jours après la survenue du cas confirmé ainsi que pour les cas confirmés durant les 7 jours suivant leur période d'isolement.» Il n'est donc plus obligatoire, et seulement conseillé pour les cas contacts et les positifs.
Un directeur peut-il ordonner à tous ses élèves de porter le masque s'il l'estime nécessaire ? «Ce n'est pas sa responsabilité, répond le ministère de l'Éducation nationale. Il ne peut pas l'imposer tout comme il ne peut pas interdire à un enfant de le porter, c'est libre à chacun.» Chaque établissement doit se plier aux mesures nationales ou préfectorales, il doit agir sous l'ordre d'une autorité administrative supérieure.
Hausse des cas et inquiétude
«On voit bien que le nombre de cas augmente à l'école», s'inquiète Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, premier syndicat des instituteurs au primaire. Elle note que l'inquiétude monte dans certaines écoles face à la «recontamination» de plusieurs élèves déjà positifs en décembre dernier. «Depuis trois mois, l'école fonctionne en mode dégradé, c'est très compliqué pour les élèves et les professeurs», déplore-t-elle. En effet, à l'échelle nationale, le nombre de cas a presque été multiplié par deux en un mois chez les 0-19 ans, tout comme dans la population générale. Une reprise épidémique poussée par le variant BA.2, mutation du variant Omicron.
Pour autant, la situation sanitaire actuelle n'est pas celle de janvier, où les masques étaient obligatoires, rappelle le ministère de l'Éducation nationale. Au 25 mars, 12 structures scolaires et 3080 classes sont fermées. Deux mois plus tôt, 152 écoles et 18.786 classes affichaient porte close.
Éviter le brassage des classes et appel au dialogue
Les deux grandes associations de parents d'élèves, la PEEP et la FCPE, ne sont pas opposés à un retour de l'ancien protocole si la situation sanitaire l'impose. «Mais cela doit être discuté ensemble et justifié. Si la situation locale l'exige, on peut prendre une décision tous ensemble et on peut décider de mettre le masque», plaide Laurent Zameckwovski, vice-président de la PEEP, deuxième fédération de parents. Ce dernier déplore cependant un mode de communication imprécis, avec des mails dont la tonalité conduit certains parents à se sentir obligés. «On est tous inquiets pour la santé de nos enfants, affirme-t-il. Les parents sont de bonne composition mais à condition de trouver les solutions ensemble.»
Rodrigo Arenas, représentant FCPE, première association de parents, défend l'instauration de vraies solutions durables pour l'école. «Deux ans après le début du Covid, de gros problèmes ne sont pas réglés», avance-t-il. Le nombre de remplaçants, notamment, est encore très insuffisant selon lui, conduisant les élèves sans professeur à se mêler aux autres. «Nous regrettons que le premier geste, qui est d'éviter les brassages, ne soit pas pris en compte. Et d'ajouter : Le premier geste barrière est la baisse des effectifs.» Un point sur lequel s'accorde Guislaine David, qui estime également que «la question des détecteurs de CO2 n'a pas été gérée». Quant au masque, la représentante des professeurs de primaire estime que son port dans les lieux clos «va nécessairement se poser à nouveau». Ce qui est sûr, concluent Rodrigo Arenas et Laurent Zameckwovski, c'est qu'on «continue de faire porter aux enfants des mesures symboliques qui leur pèsent au quotidien.»
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] Eric Zemmour agressé lors de sa visite de « la colline du crack » à Paris
Eric Zemmour a été la cible de jets de projectiles alors qu’il était en déplacement, vendredi 25 mars, au nord-est de Paris, où ont été réunis des toxicomanes.
Eric Zemmour a été pris à partie, vendredi 25 mars, lors d’un déplacement à la « colline du crack », située aux abords du parc parisien de la Villette. Un lieu où sont désormais réunis de nombreux toxicomanes. Le candidat a été la cible à plusieurs reprises de jets de projectiles et d’insultes, mais n’a pas été blessé. Il était l’invité de l’émission de CNews « Morandini Live », délocalisée pour l’occasion dans cette zone. L’occasion pour le candidat de rappeler ses propositions concernant l’immigration. « Voilà ce que la France sera dans dix ou quinze ans si je ne suis pas élu. Elle sera faite d’enclaves étrangères avec des murs pour s’en protéger », a-t-il déclaré, en référence au « mur de la honte », érigé entre Pantin et Paris pour fermer l’accès aux toxicomanes.
« Enclaves étrangères »
S’il n’a pas été blessé, le candidat à l’élection présidentielle semble avoir été davantage bousculé par le réflexe de son service de sécurité que par les projectiles essuyés. « On reste », a-t-il rapidement affirmé. Quelques minutes plus tard, les gardes du corps ont une nouvelle fois dû déployer des plaques de protection pour faire face à de nouveaux jets d’objets divers, tandis que les insultes fusaient également.
Outre la mauvaise gestion du problème de drogue qui entraîne trafics et insécurité dans le quartier, Eric Zemmour a pris cette situation en exemple des conséquences de l’immigration. « L’immigration nouvelle pourrit la vie des immigrés qui sont déjà là », a-t-il notamment déclaré. Il a évoqué également « des enclaves étrangères qui grandissent », « les endroits où on ne parle plus français, où il n’y a plus que des femmes voilées et des hommes en djellaba ». Et d’ajouter : « Si on ne l’arrête pas, la France sera un pays africain, islamisé, dans dix ou vingt ans. Je veux l’empêcher ».
@morandiniblog et @ZemmourEric agressés en direct sur @CNEWS dans une émission délocalisée au camp de toxicomanes à la Porte de la Villette #MorandiniLive pic.twitter.com/pessj1uLg1
— Nicolas Mlb (@NMalaboeuf) March 25, 2022
Le Figaro
Dominique Chapatte fustige la politique anti-voitures d’Anne Hidalgo: «Mais où va-t-on?»
- Par
Damien Canivez
- Mis à jour
le 25/03/2022 à 18:47
- Publié
le 25/03/2022 à 17:27
FIGARO LIVE - Le présentateur du magazine «Turbo» célèbre les 35 ans de son émission, ce dimanche 27 mars à 11h20, sur M6. Invité du «Buzz TV», il en profite pour critiquer la chasse à l’automobile pratiquée par certains responsables politiques.
L’immense majorité de son public ne pourra jamais s’offrir les bolides dans lesquels Dominique Chapatte grimpe chaque semaine. Néanmoins, depuis plus de trois décennies, ces châssis ont le mérite de propulser le téléspectateur dans l’univers du rêve. Ce dimanche 27 mars, à 11h20, le passionné de belles carrosseries célébrera en grande pompe les 35 ans de son magazine «Turbo» sur M6. À cette occasion, ce journaliste accueillera dans son émission un invité que les médias s’arrachent: l’attaquant français Karim Benzema.
» LIRE AUSSI - Dominique Chapatte en road-trip aux États-Unis pour M6
Le joueur star du Real Madrid, qui suit ce programme depuis son enfance passée dans la banlieue de Lyon, s’est confié à cœur ouvert sur son amour de l’automobile. Face à Dominique Chapatte, il a énuméré les voitures de sport qu’il possède, dont deux Bugatti. Mais surtout, il a fait vrombir le moteur d’une McLaren 765 LT, ainsi que d’une Porsche Taycan Cross Turismo Turbo entièrement électrique. «On a cherché quelqu’un qui correspondait à l’image de l’émission: un jeune qui a regardé l’émission quand il était petit. Et puis, c’est probablement le plus bel attaquant de l’histoire du football», estime Dominique Chapatte.
» LIRE AUSSI - Les émissions auto pour monter dans les tours depuis son canapé
Sur le plateau du «Buzz TV», le géniteur du magazine «Turbo» en a profité pour pousser un coup de gueule contre les responsables politiques qui mènent une guerre sans relâche contre la voiture. Il pointe du doigt, entre autres, les récentes mesures de la maire de Paris Anne Hidalgo. D’ici 2024 fleuriront dans la capitale des zones apaisées visant à limiter le trafic au profit des piétons, des cyclistes et des usagers des transports en commun. Pour y circuler, les automobilistes devront présenter un justificatif aux forces de l’ordre en cas de contrôle. «Mais où va-t-on?, s’interroge avec une pointe d’agacement Dominique Chapatte. Je n’aime pas les mesures drastiques et punitives. Je préfère aussi l’air de la campagne aux gaz d’échappement mais il faut des compromis». À l’horizon 2030, seuls les véhicules dits propres pourront circuler dans les rues de Paris, boutant ainsi les moteurs thermiques hors de la ville.
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France24 - World
Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees
Issued on: 25/03/2022 - 09:37
FRANCE 24
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FRANCE 24
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Following Russia’s invasion of Ukraine, more than 2 million refugees have crossed into Poland, with thousands continuing to arrive at the border every day. The crisis has inspired many individuals to help: Hundreds of volunteers, along with NGOs and charities, have turned up to contribute their bit. FRANCE 24's Ellen Gainsford, Pauline Godart and Raid Abu Zaideh report.
Jonathan is from Malmeudy in Belgium. He drove a truck loaded with food, toys and nappies more than 1,500 kilometres to Medyka, the main border crossing for Ukrainian refugees coming into Poland.
“I already had the idea of doing something, maybe not to come all at once, but to participate actively. As I have three children, it was especially for the children that we did the convoy,” he says.
Nice, France-based Christophe, who works as a fireman, took a holiday in order to travel to Medyka. "There are cruel people in the world and we have to balance the scales a little bit. They are almost embarrassed by all the stuff that we bring them. They are very courteous. And frankly it's nice to see a few smiles," he says.
Click on the video to watch the full report.
© Studio graphique France Médias Monde
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ON THE GROUND
Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin
ON THE GROUND
‘We just want to stay alive’: Sheltering from Russian bombs in Odesa’s catacombs
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
France24 - World
Russian journalists quit over Putin 'propaganda'
Issued on: 25/03/2022 - 18:43Modified: 25/03/2022 - 18:53
FRANCE 24
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Yinka OYETADE
While the Russian military seems to be failing to capture key cities, President Vladimir Putin is intensifying his two-decade crackdown on information. The Kremlin has shut down Russia's last three independent media outlets, barred major social media platforms, created new laws against journalists who defy its propaganda and insisted on calling the war a “special military operation". But Russia’s propaganda has also forced multiple journalists to dramatically quit.
Press freedom activists outside Russia accuse its state television of painting a severely distorted picture of the war in Ukraine in a bid to maintain support for what the Kremlin calls a "special military operation".
Further tightening the Kremlin’s grip over media, Russian lawmakers approved on Tuesday legislation imposing jail terms of up to three years for the publication of false information about Russia's actions abroad.
Vladimir Slivyak, co-chair of the Russian environmental group Ecodefense and winner of the Alternative Nobel Prize, told FRANCE 24 that it is "getting increasingly difficult to obtain independent information" in Russia about the war.
Several journalists have also quit their jobs due to state propaganda demands. A Russian journalist who for years was senior foreign correspondent for state-run television on Tuesday lashed out at the propaganda broadcast by pro-Kremlin media after dramatically quitting over the invasion of Ukraine.
Zhanna Agalakova, a familiar face in Russian households from two decades of working as a correspondent on postings that included New York and Paris, had earlier this month announced she was leaving Pervy Kanal (Channel One) due to the invasion of Ukraine.
Speaking in public for the first time since she quit, Agalakova told reporters at a news conference in Paris organised by press freedom group Reporters Without Borders (RSF) that she could no longer be involved in the "lies" and "manipulation" of Russian state TV.
"I want the people of Russia to hear me and learn what propaganda is and stop being zombified," she said. With tears in her eyes, Agalakova said she had hesitated a long time before speaking out but then decided "there was no other choice".
Agalakoa admitted that she had "made many compromises in my career" but she described the invasion of Ukraine as a "red line".
Not the only journalist to quit
There has also been intense focus on Russian TV since Marina Ovsyannikova, an editor on the Pervy Kanal, barged onto the set of its flagship Vremya (Time) evening news last week, holding a poster that read "No War."
Ovsyannikova was later detained and a Moscow court rapidly fined her 30,000 rubles (€260). But despite being released she could face further prosecution, risking years in prison under the draconian new laws.
>>> The Interview: Russian journalist Marina Ovsyannikova calls for end to 'fratricidal' war in Ukraine
NTV channel news anchor Lilya Gildeeva, who has worked for the channel now owned by energy giant Gazprom since 2006, said she has left Russia and resigned from her job.
And the longstanding Brussels correspondent of NTV, Vadim Glukser, has said he has handed in his notice.
"Many journalists, producers or people who work in the media think like me," Agalakova told reporters in Paris. "It's easy to accuse them, to ask why they don't resign, don't protest. But those who stay have families, elderly parents, children, houses to pay for. They are hostages of the situation."
(FRANCE 24 with AFP)
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Perspective
War in Ukraine: 'Some independent information is still reaching Russian citizens'
WAR IN UKRAINEFearing arrest, Russian critics of Ukraine war find refuge in Armenia
YouTube blocks Russian state-funded media, including RT and Sputnik, around the world
France24 - World
Saudi Arabian Grand Prix continues 'as planned' despite Houthi attack on oil facility
Issued on: 25/03/2022 - 18:42
NEWS WIRES
The Saudi Arabian Formula One Grand Prix will continue "as planned" despite an attack by Yemeni rebels on an oil facility which set off a huge fire visible from Jeddah's street circuit.
Flames ripped through the nearby Aramco oil refinery and was smelt by drivers during the opening practice run.
Drivers and team bosses attended a meeting in the paddock with race organisers and Formula One management shortly before second practice which was scheduled to begin at 1600GMT.
The start of the session was delayed by 15 minutes as F1 boss Stefano Domenicali insisted the race weekend will continue.
"He informed them that the weekend will go ahead as planned and that the safety of the event has been a priority for authorities prior to this incident," said an F1 spokesman.
"He will continue to update them with any new information and will likely meet with team principals in the evening to share any new information."
World champion Max Verstappen was one of the first drivers to be aware of the drama unfolding as he guided his Red Bull through the first practice session.
"I smell burning - is it my car?" said the Dutchman on his team radio.
Speaking after Friday's meeting, Haas team boss Gunther Steiner told ServusTV: "We were assured by the government that it is safe to drive here. After practice, we'll have another meeting.
"Personally, I feel absolutely safe. Otherwise I wouldn't be here."
Friday's attack was part of a wave of assaults ahead of the seventh anniversary of a Saudi-led coalition's military intervention against the Huthis in Yemen, a country in the grips of a major humanitarian crisis.
The coalition fighting the Iran-backed rebels confirmed the Jeddah oil plant attack.
"They are trying to impact the nerve-centre of the world economy," the coalition said in a statement. "These attacks have no impact on life in Jeddah," it added.
(AFP)
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UN warns of catastrophe in Yemen if $4.3bn funding gap is not met
Saudi Arabia executes record 81 people in one day for terrorism-related offences
Yemen’s Houthi rebels strike Saudi energy facilities, slowing output at refinery
France24 - Monde
En fuyant Poutine, des Russes s'exilent dans une Serbie pro-Kremlin
Publié le : 25/03/2022 - 18:21Modifié le : 25/03/2022 - 18:40
AFP
Juliette Halliez
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Dans les jours qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine, de nombreux Russes se sont enfuient de leur pays. Mais à près de 2 000 kilomètres de là, à Belgrade, ils n'échappent pas à la propagande tentaculaire de la Russie. En Serbie, nombreux sont ceux à approuver le conflit.
Le Figaro
Des gens bien, Sunshine Eyes, Fire Dance, Le Monde de demain... Découvrez le palmarès rêvé du Figaro à Séries Mania
François AubelCéline FontanaConstance JametNOUS Y ÉTIONS - Après huit jours de compétition, cette 12e édition du festival lillois, ancrée dans la sombre réalité de notre monde, a révélé des surprises éclatantes. En attendant le palmarès officiel annoncé ce soir, Le Figaro vous livre ses coups de coeur.
Trafic de bébés sur le darknet (Children in the Wood), survivants d’une grippe dévastatrice (Station Eleven), crise environnementale sans précédent (Turbia)… Le festival de Lille qui s’achève voulait tendre un miroir à notre monde. Son reflet est tout sauf reluisant. Si la fiction embrasse la réalité dans ce qu’elle a de plus tragique, elle sait aussi s’en extraire. Pour s’amuser avec les codes du polar (HPI saison 2 ou Des gens biens). Ou revenir aux temps (bénis?) des années 1980. Celles de Véronique et Davina, des coupes mulet et des intérieurs orangés (Toutouyoutou, nouvelle création OCS). Celles du smurf et de la naissance du hip-hop avec Le Monde de demain, série remarquable de Katell Quillévéré et Hélier Cisterne qui, loin des clichés banlieusards, s’appuie sur la naissance de NTM pour raconter l’histoire d’une jeunesse qui n’avait rien et s’est inventé tout un monde. À l’heure où nous bouclons ces lignes, le palmarès de cette édition n’est pas encore tombé. Occasion de vous proposer le nôtre toutes compétitions confondues.
«Sunshine Eyes», Grand Prix de l’émotion
Berlin printemps 2020. Deux fillettes séparées à la mort de leur mère, l’une confiée à sa grand-mère, l’autre aux services sociaux, tentent, ados, de se retrouver. Mais le Covid met à mal leur projet. Un homme en télétravail, chahuté par son fils, se bat pour sauver son job. Un couple implose devant ses enfants… L’Allemande Maria von Heland dit avoir réalisé qu’elle vivait un moment historique et a souhaité en laisser une trace. Elle a écrit et tourné en plein confinement, laissant une large place à l’improvisation sur sa trame initiale pour capter ces moments de bascule où la crise sanitaire vient bouleverser l’intime. Sunshine Eyes, profondément ancrée dans la réalité sans pour autant être anxiogène, fait surgir une foule d’émotions. Avec sa mise en scène fluide, qui évoque Gus Van Sant, et des comédiens d’une grâce infinie, la série délivre un message d’amour et d’espoir d’une bienveillance rare.Compétition Panorama International, 10 × 30 min, sans diffuseur.
«Des Gens bien», Prix de l’humour noir
C’est le «pot belge» de la série! Un cocktail inflammable de thriller sis entre les deux rives du Quiévrain et de comédie acide que n’auraient pas renié les frères Coen. Linda (détonante Bérangère McNeese) a de l’ambition. Celle de faire tourner le Flamingo, son salon de bronzage. Son mari, Tom (Lucas Meister), gendarme wallon, la suit dans l’aventure. Mais les dettes s’accumulent au point que le couple imagine une arnaque à l’assurance. Philippe, gendarme, mais du côté des «froozes» (des Français, donc), a saisi l’embrouille. Un délice d’humour noir signé par les créateurs de La Trêve, prix de la meilleure fiction francophone en 2016 à… Séries Mania. Compétition Panorama international, 6 × 52 min, sur Arte début 2023.
«Le Monde de demain», Prix de la jeunesse
La genèse du hip-hop français et l’émergence du groupe NTM - Kool Shen (Anthony Bajon), JoeyStarr (Melvin Boomer) et DJ S (Andranic Manet) - avec la cité Salvador Allende de Saint-Denis en toile de fond: Le Monde de demain est une série sur une jeunesse qui tente de trouver son identité et tracer sa propre voie, envers et contre tous. C’est aussi, en filigrane, le portrait d’une époque, la France des années 1980, avec sa dimension sociale, culturelle, politique, rendue avec un grand souci d’authenticité. Katell Quillévéré (Réparer les vivants) et Hélier Cisterne (Le Bureau des légendes) ont su insuffler une énergie joyeuse à cette chronique d’un succès qui, c’est peu de le dire, n’allait pas de soi.
Compétition internationale, 6 × 52 min, à l’automne sur Arte.
«The Baby», prix de L’étrange
Vous êtes encore traumatisé par le bambin d’Annette, de Leos Carax? Préparez-vous à frémir encore davantage avec celui de cette comédie horrifique anglaise qui interroge la pression sociale sur la maternité, l’épanouissement garanti et la charge mentale. À 38 ans, Natacha voit avec un dégoût certain toutes ses amies tomber enceintes. Le rôle de mère, cette Londonienne dilettante a bien l’intention de le laisser à d’autres. Jusqu’au jour où un charmant nourrisson joufflu tombe littéralement d’une falaise dans ses bras. Elle n’en veut pas. Lui l’a choisie pour maman. Et pour rester auprès d’elle, ce bébé aux pouvoirs maléfiques, autour duquel s’amoncellent catastrophes et cadavres, est prêt à tout. Drôle, sanglant et complètement barré.
Compétition internationale, 8 × 30 min, le 24 avril sur OCS.
«Transport», Prix du réel
La directrice de Séries Mania, Laurence Herszberg, avait prévenu: le réel était la star cette année. De We Own This City sur les abus de la police de Baltimore par le créateur de The Wire David Simon à Sentinelles, plongée dans les méandres de l’opération Barkhane, les séries prennent parfois des airs de reportage avec quelques incartades romanesques. Mais c’est la finlandaise Transport, récit sur le trafic de viande de cheval impropre à la consommation terminant dans notre assiette, qui tient le mieux en haleine par sa simplicité. Grâce à son portrait de trois femmes, une banquière, une assureuse et une journaliste aux confluences de ce scandale.
Compétition internationale, 8 × 45 min, sans diffuseur.
«The Birth Of Daniel F. Harris», Prix de la tragicomédie
Les producteurs de The End of the Fucking World imaginent une fable sur le deuil, dans laquelle Danny, un jeune homme de 18 ans ayant vécu reclus avec son père, découvre au suicide de celui-ci le monde extérieur et son cousin, Aaron, accro à son portable et au porno. Ce potentiel de comédie tranche avec des accents plus inquiétants. En apprenant pourquoi son père l’a coupé de la civilisation, Danny pourrait succomber à la vengeance. Avec son accent écossais à couper au couteau, son air si las et sans âge, Lewis Gribben, que l’on reverra dans la saga sur la Seconde Guerre mondiale d’Apple Masters of the Air, livre une interprétation déstabilisante et fabuleuse.
Compétition internationale, 8 × 30 min, sans diffuseur.
«Fire dance», Prix de l’amour impossible
Comment faire brûler la flamme du désir sans se laisser entièrement consumer? Remarquée pour ses films sur le milieu juif orthodoxe, dont Le cœur a ses raisons, présenté à la Mostra de Venise, la cinéaste Rama Burshtein ausculte à nouveau sa communauté à travers Feigie. Martyrisée par sa mère, cette ado suicidaire est éprise d’un rabbin marié de dix-sept ans son aîné. Cet amour qui ne peut se concrétiser la transforme pourtant, la poussant à défendre ce en quoi elle croit. La débutante Mia Ivryn est prodigieuse dans un rôle qui déjoue nos attentes. Contrairement à Unorthodox, Fire Dance raconte comment trouver sa place et non comment s’émanciper des siens.
Compétition internationale, 8 × 52 min, sans diffuseur.
Mort de Pierre Papadiamandis, le compositeur fétiche d'Eddy Mitchell
DISPARITION- Le pianiste français est décédé mardi à l'âge de 85 ans a annoncé son entourage.
Anne Hidalgo renonce à taxer Notre-Dame-de-Paris
INFO LE FIGARO - Devant le tollé provoqué par son intention d'exiger une redevance à l'Établissement public chargé de la reconstruction de la cathédrale, la Mairie de Paris lâche prise sur la redevance demandée pour le chantier de la cathédrale.
Box-office : Batman règne toujours en maître ; Notre-Dame brûle prend l'eau
Le dernier Jean-Jacques Annaud réalise moins de 390.000 entrées en première semaine ; le thriller de Matt Reeves poursuit son ascension et atteint 2,4 millions d'entrées.
France24 - Monde
En RD Congo, l'impossible retraite des fonctionnaires
Publié le : 24/03/2022 - 15:53
Samia METHENI
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Ils ont 70, 80, 90 et même 100 ans. Enseignants ou agents administratifs, ils sont fonctionnaires en République démocratique du Congo et travaillent encore, attendant désespérément un pécule, une pension et une reconnaissance qui ne viennent pas.
New York Times - World
China and Solomon Islands Draft Secret Security Pact, Raising Alarm in the Pacific
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The leaked agreement, if signed, could help the Chinese Navy block shipping routes that played a vital role in World War II.
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By Damien Cave
SYDNEY, Australia — A leaked document has revealed that China and the Solomon Islands are close to signing a security agreement that could open the door to Chinese troops and naval warships flowing into a Pacific Island nation that played a pivotal role in World War II.
The agreement, kept secret until now, was shared online Thursday night by opponents of the deal and verified as legitimate by the Australian government. Though it is marked as a draft and cites a need for “social order” as a justification for sending Chinese forces, it has set off alarms throughout the Pacific, where concerns about China’s intentions have been growing for years.
“This is deeply problematic for the United States and a real cause of concern for our allies and partners,” Charles Edel, the inaugural Australia chair at the Center for Strategic and International Studies, said on Friday.
“The establishment of a base in the Solomon Islands by a strategic adversary would significantly degrade Australia and New Zealand’s security, increase the chances of local corruption and heighten the chances of resource exploitation.”
It is not clear which side initiated the agreement, but if signed, the deal would give Prime Minister Manasseh Sogavare of the Solomon Islands the ability to call on China for protection of his own government while granting China a base of operations between the United States and Australia that could be used to block shipping traffic across the South Pacific.
Five months ago, protesters unhappy with Beijing’s secretive influence attacked the prime minister’s residence, burned businesses in the capital’s Chinatown and left three people dead. Now the worst-case scenario some Solomon Islanders envision would be a breakdown of democracy before or during next year’s election, with more unrest and the threat of China moving in to maintain the status quo.
The leaked document states that “Solomon Islands may, according to its own needs, request China to send police, armed police, military personnel and other law enforcement and armed forces to Solomon Islands to assist in maintaining social order, protecting people’s lives and property.”
It allows China to provide “assistance on other tasks” and requires secrecy, noting, “Neither party shall disclose the cooperation information to a third party.”
Matthew Wale, the leader of the opposition party in the Solomon Islands’ Parliament, said he feared that the “very general, overarching, vague” agreement could be used for anything.
“The crux of it is that this is all about political survival for the prime minister,” he said. “It has nothing to do with the national security of Solomon Islands.”
For Beijing, the deal could offer its own potential reward. “China may, according to its own needs and with the consent of Solomon Islands, make ship visits to, carry out logistical replenishment in and have stopover and transition in the Solomon Islands,” the draft states.
It also says the Solomons will provide “all necessary facilities.”
The Chinese Embassy in the Solomon Islands did not immediately reply to an email seeking comment.
Australia, which has traditionally been the islands’ main security partner — also sending police officers to quell the unrest in November at the government’s request — responded swiftly to the leaked document.
“We would be concerned by any actions that destabilize the security of our region,” Australia’s Department of Foreign Affairs said in a statement. “Members of the Pacific family are best placed to respond to situations affecting Pacific regional security.”
Despite such affirmations, Australia has been losing influence in the Solomons for years. The larger country has a history of condescending to the region, downplaying its concerns about climate change and often describing it as its own “backyard.”
Mr. Sogavare has made no secret of his desire to draw China closer. In 2019, soon after he was elected, he announced that the island would end its 36-year diplomatic relationship with Taiwan, the self-governing island that China claims as its own, in order to establish official ties with Beijing. He argued that Beijing would deliver the infrastructure and support that the country needed.
The Sogavare government quickly signed agreements giving Chinese companies the right to build roads and bridges, and to reopen one of the country’s gold mines. A Chinese company even tried to lease the entire island of Tulagi.
That deal was eventually deemed illegal, after critics rose up in anger. Residents of Tulagi and Malaita, an island province where local leaders expressed strong opposition to China, have said that bribes are constantly being paid by proxies of Beijing with bags of cash and promises of kickbacks for senior leaders often made during all-expenses-paid trips to China.
The violent protests in November in the Solomon Islands reflected those frustrations. They erupted on the island of Guadalcanal, in the capital, Honiara, where American troops fought a brutal battle against the Japanese starting in 1942. The clashes were sparked by anger over allegations of China-fueled corruption and a perceived unequal distribution of resources, which has left Malaita less developed despite having the country’s largest population.
Malaita’s premier, Daniel Suidani — who has banned Chinese companies from Malaita while accepting American aid — said that the anger stemmed from “the national government’s leadership.”
“They are provoking the people to do something that is not good,” he said in November.
Mr. Wale, the opposition leader, said he has encouraged the prime minister to negotiate with Malaita, with little success.
“The political discourse over these things is nonexistent,” he said, adding that the proposed agreement with China would make the relationship more volatile.
The Latest on China: Key Things to Know
Marriages and divorces. Faced with a soaring divorce rate, China introduced a rule forcing married couples to undergo a 30-day “cooling off” period before formally parting ways. The move seems to have been effective at reducing divorces, but is unlikely to help with a demographic crisis fueled by a decline in marriages.
China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.
The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.
Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.
Anna Powles, a senior lecturer at the Center for Defense and Security Studies at Massey University in New Zealand, said the recent upheaval and continued insecurity pointed to high levels of stress on the government over the pandemic, the economy and “longstanding concerns about the capturing of the state and political elites by foreign interests.”
“Some of the biggest implications here are about how strategic competition is disrupting local government,” Dr. Powles said.
American officials have also become increasingly concerned. In interviews over the past few years, they have often cited the Solomons as a grave example of China’s approach throughout the Pacific, which involves cultivating decision makers to open the door for Chinese businesses, migration and access to strategic resources and locations — most likely, the Americans believe, for civilian and military uses, at sea, and for satellite communications.
Many Pacific islands, including Kiribati and Fiji, have seen a sharp increase in Chinese diplomats, construction deals and Chinese migration over the past five years. Disputes and tensions have been growing over Beijing’s role in a region that has often either been ignored or been seen as little more than dots on the map for great powers to toy with.
Last month, during a visit to Fiji that focused heavily on competition with China, Secretary of State Antony J. Blinken announced that the United States would soon open an embassy in the Solomon Islands after closing one in the 1990s. It is still many months from being operational, and on Friday, American officials did not initially respond to requests for comment.
“They certainly can do more and faster,” Mr. Wale, the Solomons opposition leader, said. “They just seem to be dragging their feet.”
Edward Wong contributed reporting from Washington.
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Le Figaro
Le tour de France de 30 jardins d'exception
Le FigaroÀ l'occasion de la sortie du premier Guide Vert Michelin Parcs & Jardins de France, nous vous invitons à choisir votre jardin préféré parmi une sélection de trente adresses aux quatre coins de l'Hexagone.
Plus que jamais, les Français éprouvent un besoin irrépressible de se reconnecter à la nature. Celle-ci se révèle comme l'antidote indispensable à la morosité ambiante. Heureusement, notre territoire regorge de jardins merveilleux. D'havres de paix où il fait bon flâner à l'ombre d'un chêne centenaire. Certains sont mondialement renommés tels Versailles ou Giverny, d'autres plus confidentiels comme celui du Manoir d'Eyrignac, dans le Périgord, ou d'Erik Borja, dans la Drôme. Mais tous méritent le détour. Révèlent par petites touches leur pouvoir de procurer l'émotion recherchée. Certains d'entre nous seront plus sensibles à la composition structurée d'un jardin à la française, d'autres au charme d'un parc à l'anglaise ou aux senteurs d'un potager d'herbes aromatiques. Question de goût et de couleur.
La sortie du guide Parcs & Jardins de France est l'occasion de se pencher sur ces lieux à la fois dépaysants et envoutants. En collaboration avec le Guide Vert, nous en avons sélectionné trente.
A vous de voter pour votre favori.
Résultat des courses le 8 avril prochain, jour de la sortie du guide, dans l'édition du Figaro.
Le parc du château de Versailles (Yvelines)
Louis XIV, jaloux des fastes déployés par Fouquet à Vaux-le- Vicomte, commanda à Le Nôtre le plus beau des jardins pour Versailles. En quelques années, le célèbre jardinier réalisa un ensemble d'autant plus remarquable qu'il dut maîtriser la nature marécageuse des lieux. Plus intimistes, le Petit Trianon et le domaine de Marie-Antoinette révèlent un art de vivre inspiré par la liberté de pensée du siècle des Lumières.
Le jardin et le parc du château de Breteuil (Yvelines)
Situé en vallée de Chevreuse, Breteuil compte parmi ces châteaux qui font le charme de l'Île-de-France. Dans la même famille depuis quatre siècles, il fait la joie des petits et des grands qui profitent de ce cadre exceptionnel pour contempler les jardins à la française, ou se promener dans le vaste parc romantique.
Le Désert de Retz (Yvelines)
Longtemps abandonné et inaccessible, ce petit joyau du siècle des Lumières a été sauvé de justesse au début des années 1970. Autour de la colonne détruite, l'agréable vallon est jalonné de constructions symboliques conçues par François-Nicolas- Henri Racine de Monville et l'architecte François Barbier.
Le jardin de Séricourt (Pas-de-Calais)
Plus de quatre hectares de fantaisies végétales et de collections botaniques mises en scène avec virtuosité. Tels sont les jardins de Séricourt, un monde presque imaginaire fait de chambres closes, de passages et d'espaces ouverts.
Le jardin de Valloires (Somme)
L'abbaye de Valloires se niche dans un site d'une beauté particulière, entre bois et prairies au creux du val d'Authie. Si l'on admire son église baroque, on aime à flâner dans ses jardins : un lieu enchanteur, où plus de 5000 variétés de plantes s'associent en savants archipels selon la teinte de leurs feuillages, la subtilité de leur parfum, la présence de fruits ou d'épines…
Le parc floral d'Apremont-sur-Allier (Cher)
Apremont, l'un des plus beaux villages de France, mérite sans conteste une halte ! Dressés sur une butte dominant l'Allier, le château et son parc floral s'imposent aux regards.
Le jardin du Prieuré ND d'Orsan (Cher)
Les jardins du prieuré Notre-Dame d'Orsan sont recréés dans les années 1990, sur le modèle des jardins monastiques médiévaux. On y retrouve le concept du « jardin mystique » offrant calme et recueillement tout en aidant au quotidien la communauté monastique.
Les jardins du château de Valmer (Indre-et-Loire)
Valmer crée une belle surprise au cœur du vignoble vouvrillon. Comment ne pas être séduit par le raffinement de ses jardins à l'italienne et l'incroyable richesse du potager ?
Le jardin du château Villandry (Indre-et-Loire)
Les jardins de Villandry sont un chef-d'œuvre végétal tout de couleurs délicates, d'espèces artistiquement conjuguées, de haies taillées, de tilleuls alignés et de tonnelles embaumées par les rosiers. Le potager mondialement connu en constitue le cœur, et la partie la plus originale.
Les jardins de Château-Gaillard, Amboise (Indre-et-Loire)
Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce château du 16e s. est sorti des limbes dans les années 2010, au coeur d'un parc de 15 ha, en plein centre d'Amboise. Château Gaillard prend le nom en 1500 de «Jardins du Roi». Il est pour le roi Charles VIII un lieu de prestige pour présenter à ses visiteurs ses essences rares et ses espèces exceptionnelles d'agrumes. Dom Pacello de Mercoliano, moine jardinier botaniste napolitain considéré comme «Le Plus Grand Jardinier de l'Europe», accompagne Charles VIII et va réaliser pour lui son rêve de paradis terrestre dans le vallon de Château Gaillard. Pacello crée la première orangerie de France en 1496 ! Un enchantement pour les yeux !
Le parc et le festival du domaine de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher)
Le domaine de Chaumont doit sa renommée à son superbe Festival des jardins, mais aussi à son parc paysager historique, et aux installations qui y prennent place, dans le cadre du Centre d'arts et de nature. Un lieu d'innovation contemporaine unique, où s'exprime une créativité débridée dans l'art des jardins, de l'horticulture et des paysages.
Le jardin du château de Champ de Bataille (Eure)
Commencés il y a presque trente ans, les jardins et le parc du château du Champ-de-Bataille continuent d'évoluer et de s'agrandir. Un chantier titanesque et sans égal qui fait la preuve que le grand art des jardins à la française est bien vivant.
Les jardins Claude Monet à Giverny (Eure)
Admirés par les visiteurs du monde entier, Japonais en tête, les jardins de Claude Monet sont aussi célèbres que ses toiles. Œuvre d'art et source d'inspiration tout à la fois, ils entourent la maison où le peintre vécut jusqu'à sa mort, en 1926.
Le jardin d'Étretat (Seine-Maritime)
On vient à Étretat pour voir les célébrissimes falaises. Mais aussi pour découvrir ce jardin récent et profondément original, offrant un balcon sans pareil sur la mer et ses atours de craie.
Le jardin du Vasterival (Seine-Maritime)
Un des plus beaux jardins d'Europe, assurent les passionnés du monde entier. Le Vasterival est indéniablement un lieu unique, profondément original et séduisant, conçu pour être admiré à toutes les saisons : un jardin fondateur, dont la créatrice a beaucoup contribué au renouveau du jardin en France.
Le jardin du château de Brécy (Calvados)
Rare illustration de l'art des jardins en France au 17e siècle, les jardins du château de Brécy surprennent par leur scénographie en terrasses et la richesse de leur ornementation sculptée.
Le jardin botanique de Vauville (Manche)
À quelques centaines de mètres de la mer, l'étonnant jardin botanique de Vauville est consacré aux essences de l'hémisphère sud. Une véritable oasis, sur la côte ouest du Cotentin, surnommée « le jardin du voyageur ».
Le jardin intérieur à Ciel Ouvert (Orne)
Bien caché en bordure du village, ce jardin d'artistes, profondément original, a déjà atteint en 20 ans sa maturité. Promenade poétique et intimiste dans un univers qui alterne luxuriance et rigueur des formes, et joue des nuances colorées.
Le domaine du Kestellic (Côtes-d'Armor)
Perché au-dessus de la vallée du Jaudy, le Kestellic est un jardin unique en son genre, créé il y a cinquante ans. Un jardin voyageur, qui emmène le visiteur dans des contrées lointaines aux pentes ardues.
Le jardin de La Ballue (Ile-et-Vilaine)
Si le château de La Ballue, dominant la vallée du Couesnon, a belle allure, on y vient surtout pour ses jardins. Créés dans les années 1970, classés Monument historique, ils constituent un jalon essentiel dans l'histoire des jardins.
Le parc oriental de Maulévrier (Maine-et-Loire)
Né de la passion d'un architecte pour l'orientalisme, ce parc est le plus grand jardin d'inspiration japonaise d'Europe. Conçu comme un décor changeant au fil des saisons, il invite à une promenade dépaysante, dans un cadre empreint de sérénité.
Les jardins du manoir d'Eyrignac (Dordogne)
Au cœur du Périgord noir, cette composition originale d'art topiaire a été réalisée, à partir de 1965, par Gilles Sermadiras qui leur offrit là une structure inégalable.
Les jardins de Marqueyssac (Dordogne)
À la pointe d'un éperon rocheux surplombant la vallée de la Dordogne, les jardins suspendus de Marqueyssac composent un paysage multiple : varié selon l'exposition, changeant au fil des saisons, nuancé en fonction de l'heure. L'enchantement est de tous les instants.
Le jardin du château de Flaugergues (Hérault)
Autour d'une « folie » montpelliéraine se développent de superbes jardins en terrasses et un parc paysager, sur fond de vignes.
Le jardin botanique Val Rameh-Menton (Alpes-Maritimes)
De ravissante villégiature de la Riviera, sous un climat idéal, le Val Rahmeh est devenu un jardin botanique d'exception. Quand le charme et la douceur s'allient à la science, sous des cieux cléments.
Le jardin zen Érik Borja (Drôme)
Dans son Jardin zen, chef d'œuvre du genre dessiné à sa mesure, Erik Borja fait la synthèse de ses rêves extrême-orientaux et de ses amours méditerranéennes.
Les jardins du château de Cormatin (Saône-et-Loire)
Il fallait un écrin digne de l'architecture exceptionnelle du château vraisemblablement dessiné par Jacques II Androuet du Cerceau et édifié de 1605 à 1616. C'est désormais le cas avec les jardins, redessinés et plantés à partir de 1990.
Le jardin des Cinq Sens à Yvoire (Haute-Savoie)
Dans le charmant village d'Yvoire, sur la rive du lac Léman, l'ancien potager du château a fait place à un jardin inspiré du Moyen Âge. Son labyrinthe végétal et ses chambres de verdure vous invitent à une promenade poétique sur le thème des cinq sens.
Le jardin du château de Pange (Moselle)
Dans un cadre remarquable en bordure de la Nied, le château de Pange, qui passe pour un modèle du style classique français du 18es., est entouré depuis 2003 d'un délicieux jardin d'esprit contemporain, que l'on doit au paysagiste Louis Benech.
Le jardin de Berchigranges (Vosges)
Implanté dans une ancienne carrière de granit couverte d'une plantation d'épicéas, le jardin de Berchigranges raconte l'histoire d'une passion pour les plantes et les fleurs. Un jardin en perpétuel devenir, foisonnant, avec pour toile de fond les montagnes vosgiennes.
Jardin: il est temps de planter les fleurs du printemps
AU JARDIN CE WEEK-END - Le printemps a officiellement commencé le 20 mars. C’est le moment idéal pour planter en pleine terre ou en pot les fleurs du printemps.
Les fêtes des plantes, toujours plus populaires
ANALYSE - Le succès de ces rassemblements de pépiniéristes, organisés dans des cadres prestigieux, ne se dément pas. Tour d’horizon des dernières tendances et des événements à ne pas manquer.
France24 - Monde
Présidentielle 2022 : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?
Publié le : 22/03/2022 - 17:44Modifié le : 22/03/2022 - 17:52
Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La présidentielle française n'y échappera pas, d'autant plus avec la guerre en #Ukraine et les tensions entraînées.Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage dans le premier épisode de notre mini-série.
BBC
SANS TITRE
Ukrainian Foreign
Minister Dmytro Kuleba has said peace negotiations with
Russia are difficult, and denied reports that progress had been
made in resolving four out of six key issues.
It comes after a member of the Russian negotiating team earlier said that the two sides were coming closer to an understanding on secondary issues. Turkish President
Tayyip Erdogan was also reported as saying progress had been made in the talks.
But Kuleba said "there is no consensus with Russia on the four points".
"The negotiation process is very difficult," he posted on Facebook. "The Ukrainian
delegation has taken a strong position and does not relinquish
its demands. We insist, first of all, on a ceasefire, security
guarantees and territorial integrity of Ukraine."
Kuleba later tweeted that there was "no consensus in
negotiations yet", complaining "Russia sticks to ultimatums".
He added: "To stimulate a more constructive approach we need
two things: more sanctions and more military aid for Ukraine."
New satellite photos from Maxar show the part-submerged Russian vessel that was destroyed in the occupied port of Berdyansk on Thursday.
The Ukrainian military said the Saratov, a landing ship, had been hit by its forces. The vessel had previously incorrectly been identified as the Orsk, the military said, adding that two other Russian landing ships had also sustained damage.
The satellite photos taken today shows black smoke continuing to billow from a structure on the port close to several fuel storage tanks.
Kyiv says there has been a Russian missile attack on a military command centre in the central Ukrainian city of Vinnytsia.
Missiles hit several buildings, causing "significant damage to infrastructure", the Ukrainian air force said on Telegram.
Earlier Russia claimed to have almost completely destroyed Ukraine's air force and air defence capability.
A bit random, but Georgia's former leader Mikheil Saakashvili - a pro-Western reformer - has been addressing the longtime Belarus leader Alexander Lukashenko on Twitter.
Belarus is effectively a client state of Russia. Russian troops invaded Ukraine from Belarus territory. However despite speculation Belarusian troops might be called to take part in the war, this has not yet happened.
Saakashvili told Lukashenko that his reign would be over if he sent his own troops into Ukraine.
"Luka, I've never given you bad advice. If you send troops to Ukraine, you will no longer be in power in a month at the most and you will end up very badly. Putin doesn't care about your fate, you know," the Georgian wrote.
Saakashvili himself remains in prison in Georgia. He made a surprise return to the country last year and was then arrested for a conviction he was given in absentia. He says he is a political prisoner.
Lyse Doucet
Chief International Correspondent, Kyiv
The Donbas region in eastern Ukraine is the main focus now says
Moscow.
That includes Donetsk and Luhansk, held by Russian backed
separatists since 2014 and officially recognised as independent by Russia just
before this invasion began.
Over the past month, Russian forces made significant advances in
this region and along a southern corridor linking it with Crimea - the
peninsula annexed by Moscow, also in 2014.
Major General Sergei Rudskoi said Russia did not exclude attacks
on other cities, including the capital Kyiv, but this wasn’t its main
objective.
These comments are the first indication Moscow may be limiting
its war aims after a month where it’s failed to seize any major Ukrainian city
and its operations have been plagued by logistical difficulties and tactical
mistakes as well as fierce Ukrainian resistance.
But for now, its forces are still on the ground and in action
across large parts of Ukraine. And many Ukrainians are suffering bitterly, as
the human cost becomes ever clearer.
Details are only now emerging of the number of dead in last
week’s direct attack on a theatre in the besieged southern port city of
Mariupol. Urgent rescue efforts have been blocked by incessant Russian
shelling.
But there had been hope that some 1,000 people, mainly women and
children, sheltering in its underground bunker had been protected. Officials
now say at least 300 people were killed.
And the pitched battle for Mariupol, which now lies in ruin,
goes on.
US President Joe Biden has been meeting US soldiers in Rzeszow,
Poland.
He met members of the US Army's 82nd Airborne Division stationed
in the area of Rzeszow airport as part of Nato's protection of the alliance's
eastern flank.
He tweeted to say they're doing incredible work.
The president shared pizza and chatted with several military
personnel.
"Well, if you're starting to eat, I'm going to sit down and
have something to eat," Biden said.
Then he grabbed a piece of pepperoni and jalapeño pizza. The
jalapeños made his eyes water, so he dabbed at them with a napkin and someone
got him a glass of water.
Upon arriving in Poland, Biden met with a Polish delegation including Defence Minister Mariusz Blaszczak.
His schedule was delayed after the plane carrying Polish President Andrzej Duda was turned back en route to Rzeszow and made an emergency landing in Warsaw. Duda later boarded a
different aircraft and headed back to eastern Poland. An
official in his office said Duda had not been in any danger.
Biden and Duda are expected to meet later today.
Biden will also receive a briefing on Poland's response to the more than two million refugees who've flooded across the border from Ukraine in the past month.
If you're just joining us or need a catch up, here are some of the latest developments:
Earlier we heard from a Russian negotiator that no progress had been made in Russia-Ukraine talks - now Ukraine's foreign minister has echoed this, underlining in a statement that there was as yet no consensus with Moscow on key issues.
Dmytro Kuleba also said that Ukrainian would remain the country's only state language.
Russia has demanded protection for the Russian language in Ukraine. A significant minority of Ukrainians use Russian as their first language.
Kuleba said Ukraine did not intend to relinquish its demands.
"We insist, first of all, on a ceasefire, security guarantees, and territorial integrity of Ukraine," he said.
Earlier Turkish President Recep Tayyip Erdogan said Ukrainian and Russian negotiators had agreed on four out of the six main issues being discussed during
peace talks, but that territorial disputes on the eastern region
of Donbas and the Crimea peninsula remained.
Spotify is pulling out of Russia due to the country's new laws
on what media companies can broadcast or post online.
Published material deemed to be "fake news" about
Russia's invasion of Ukraine could lead to lengthy prison sentences under the
new rules.
In a statement sent to media outlets, Spotify said the rules "further
restricting access to information, eliminating free expression, and criminalising
certain types of news puts the safety of Spotify’s employees and possibly even
our listeners at risk".
"After carefully considering our options and the current
circumstances, we have come to the difficult decision to fully suspend our
service in Russia."
Spotify is best-known as a music streaming platform, but has
aggressively moved into podcasting as part of its business model, with its
library including a great many news and current affairs shows.
The company closed its Russia office earlier in March, and has
not been able to sell its premium subscriptions in the country because of
restrictions put in place by payment providers amid international sanctions.
This makes Spotify the latest in a long list of major
international company to pull out of Russia - including McDonald's, Starbucks,
Apple, Samsung, and many more.
Learn more about which companies are pulling out of Russia here.
Paul Adams
BBC Diplomatic correspondent
Two more senior Russian commanders have been killed - one of them apparently died after being attacked by his own men, a Western official has said.
The commanding officer of the 37th Motor Rifle Brigade, a colonel, was deliberately run over by his own troops as a result of the scale of losses taken by his brigade, the official said.
“That just gives an insight into perhaps some of the morale challenges that Russian forces are having,” they added.
However other reports suggested the colonel - named as Yuri Medvedev - had suffered leg injuries and had been evacuated to Belarus.
A seventh general (commander of the 49th Combined Arms Army) was also killed. The Kremlin has not yet responded to the claims.
The BBC has not been able to confirm this independently.
Video has emerged of the aftermath of last week's attack on a theatre in the besieged port city of Mariupol, where hundreds of civilians were
sheltering.
A city official has told the BBC an estimated 300 people died in the bombing.
Peace talks between Russia and Ukraine are continuing - but
there has been little progress on the main political issues, according to a
member of the Russian negotiating team.
Vladimir Medinsky said the two sides were "treading
water".
However, he said they were coming closer to an understanding on
secondary issues.
"Negotiations have been going on all week, from Monday to
Friday, in video conference format, and will continue tomorrow," he said.
Orla Guerin
BBC News
Ukrainian forces are outnumbered and outgunned, but on the
outskirts of Kyiv we saw evidence of fierce and skilled resistance, and of the
damage they have inflicted on their more powerful enemy.
In one frontline area we counted four burnt out Russian armoured
personnel carriers and two destroyed T2 tanks. We cannot identify the location.
A commander from the 72nd mechanised brigade of the Ukrainian
army proudly showed us the wreckage, pointing out Russian ration packs
scattered in the grass alongside a sleeping bag. We were told the Russians made
four attempts to advance here this month but were defeated each time.
There was black smoke on the horizon and the sound of outgoing
shelling towards Russian positions every few minutes.
After a month of war Ukrainian forces are not just resisting but
in some areas they are reclaiming territory. For now, at the outskirts of Kyiv
the priority is holding the line and making sure the Russians cannot break
through. Retaining the capital is critical for Ukraine. Taking it is critical
for Moscow.
An elderly local man - who has remained living on the frontline -
wept at what President Putin has done to Ukraine's children. As he spoke he
kicked - in anger and in anguish - at charred human flesh on the ground. It was
the partial remains of a Russian soldier.
Earlier, we reported that Russian President Vladimir Putin cited British author
JK Rowling during a speech condemning "cancel culture"
in the West.
Putin accused the West of "trying to cancel" Russia,
as he cited the backlash against British author JK Rowling, who he said had
been "cancelled" because "she didn't satisfy the demands of
gender rights".
Rowling has faced criticism for her views on transgender issues.
Now, Rowling has responded by sharing an article about
incarcerated Kremlin critic Alexei Navalny on social media, saying: "Critiques
of Western cancel culture are possibly not best made by those currently
slaughtering civilians for the crime of resistance, or who jail and poison
their critics."
Her tweet was accompanied by the hashtag #IStandWithUkraine.
Rowling said she was personally matching all donations to a
charity she co-founded to help children in Ukraine, up to £1 million.
Paul Adams
BBC Diplomatic correspondent
Russia says the "first stage" of what it calls its
"special military operation" has been mostly accomplished and that it
will now concentrate on "the liberation of the Donbas".
This is likely to mean a more concerted effort to push beyond
the "line of contact" that separates Ukrainian government-held
territory in the east of the country from the Russian backed separatist
"people’s republics" of Donetsk and Luhansk.
Western officials believe the announcement implies that Moscow
knows that its pre-war strategy has failed.
"Russia is recognising that it can't pursue its operations
on multiple axes simultaneously," one official said.
As many as 10 new battalion tactical groups are being generated
and put into Russia’s operations, especially in the Donbas.
Western officials have been concerned for some time that Russia
will attempt to encircle and envelop Ukraine’s best fighting units, which are
stationed along the line of contact.
If more Russian firepower, particularly air power, is
concentrated in the east, those concerns will rise.
"I hope that's where the Western supply of arms will make a
significant contribution to Ukrainian forces," one official said.
Sarah Smith
North America Editor
The possibility of Russia using chemical or biological weapons
is deeply troubling the US and its allies.
After the Nato summit in Brussels – where the topic was
discussed behind closed doors – President Biden said the use of chemical weapons by Russia would trigger
a response "in kind".
He said "the nature of the response would depend on the
nature of the use".
So what might it look like?
Biden's National Security Advisor Jake Sullivan spoke to
reporters on Air Force One as the president flew to Poland.
He said: "We will select the form and nature of our
response based on the nature of the action Russia takes and will do so in
coordination with our allies."
But he also made clear: "The United States has no intention
of using chemical weapons under any circumstances."
The US and Nato are being deliberately ambiguous about how they
would respond if Vladimir Putin escalates his attack on Ukraine by using
chemical weapons.
They'll only say that Russia will pay a severe price if it uses
any kind of weapons of mass destruction - and that they have communicated that
directly to Kremlin.
The White House has already assembled a national security task
force – called the Tiger Team - to look at how it should react. And Nato is
issuing protective equipment to its forces stationed in Eastern Europe.
Hungarian PM Viktor Orban has dismissed an appeal by Ukrainian
President Volodymyr Zelensky for weapons and tougher sanctions against Russia,
saying it would be "against Hungary's interests".
Orban rejected Zelensky's demands at the European Council
"because they are contrary to the interests of Hungary", Hungarian
government spokesperson Zoltan Kovacs said in a statement.
"Hungary wants to stay out of this war, so it will not
allow the transfer of arms and weapons to Ukraine," Kovacs said.
Orban says that the ethnic-Hungarian minority in the west of
Ukraine would be threatened if Hungary sent weapons to Kyiv.
Hungary, an EU and Nato member, has refused to send military aid
to Kyiv, or let it cross its territory. However, it has allowed more than half
a million Ukrainian refugees to enter its territory.
Orban, a nationalist, has cultivated close ties with Russian
President Vladimir Putin in recent years.
Zelensky used an address to EU leaders on Thursday to call on
Orban to approve expanding sanctions, let weapons through to Ukraine, and cut
off business ties with Russia.
"Listen, Viktor, do you know what's going on in
Mariupol?" Zelensky said, referring to Ukraine's besieged south-eastern
port city.
"Once and for all, you should decide who you are
with," he said.
Mark Lowen
BBC News, Warsaw
Driving around Rzeszow airport over the past few days, it’s clear how this city on Poland’s eastern border has become Nato’s military supply hub into Ukraine.
We saw an Antonov military transport aircraft land, its nose opened to release the hardware inside. Armoured vehicles and anti-ballistic missile batteries were parked on the runway, ready to travel across the border.
Some of the 9,000 American troops now stationed in Poland are there too. And it’s received many of the 2.2 million Ukrainian refugees who have arrived in Poland.
So it’s a natural choice of destination for Joe Biden on his two-day trip to the country, visiting the humanitarian frontline and reassuring the eastern edge of a European Union whose illusion of post-war peace has been shattered.
It's also a city on edge. The local authorities are preparing to clear up the Cold War-era shelters in basements around Rzeszow, to ensure they would be ready for a Russian attack.
It's something they're desperate to avoid, of course – but they fear too that they could be in the line of fire of an unpredictable Vladimir Putin.
The Russian defence ministry has given an update on its military casualties – for only the second time – claiming 1,351 of its soldiers have
been killed and 3,825 wounded, news agency Ria Novosti reports.
Ukrainian
military sources have previously estimated that as many as 15,000 Russian soldiers have been killed,
though this figure may include injured as well as dead. US intelligence
suggests half that number may have died.
The
first update from the Russian defence ministry on casualties was
on 2 March, and stated that 498 servicemen had died during the invasion.
Intriguingly,
on 21 March staunchly pro-Kremlin newspaper Komsomolskaya Pravda (KP) published
an article quoting the defence ministry as saying 9,861 Russian servicemen had
been killed in the conflict.
Later,
part of that article disappeared and KP's editor told the BBC the information
had been the result of a hack.
As we reported earlier, the plane carrying Poland's President Andrzej Duda to meet Joe Biden in Rzeszow, eastern Poland, was turned back en route and had to make an emergency landing in Warsaw.
Duda has now arrived at Rzeszow airport in his reserve plane, after an earlier technical problem.
Biden’s motorcade had already left the airport so he can meet members of US military based nearby, the BBC's Dan Johnson reports.
But the leaders' schedules have been adjusted so they can still meet later.
Valeurs Actuelles
L’argent magique d’Emmanuel Macron
Résumons le programme d’Emmanuel Macron par deux chiffres : un effort budgétaire de 50 milliards d’euros par an, dont 15 milliards de baisses d’impôts pour les entreprises et les particuliers (trois fois moins que pour le quinquennat passé). Le président candidat a été toutefois discret sur la dette et le déficit en 2027. Tout juste a-t-il dit : « Je veux à la fois financer ces mesures et garder nos ancres de finances publiques, qui visent à commencer à réduire la dette à partir de 2026 et à repasser le déficit sous les 3 % du PIB en 2027. » Sans doute sait-il que ses promesses coûteront cher, que certains gestes sont des tours de passe-passe et que le financement de l’effort présente des angles morts (ralentissement de la hausse des dépenses, luttes contre les fraudes, etc.). Mais qu’importe, l’électeur doit rêver.
On en avait eu les prémices avec l’annonce, le 16 mars, du plan résilience, réponse à la crise russo-ukrainienne. Mesure phare, la remise de 15 centimes d’euros par litre de avril (dix jours avant le premier tour) jusqu’au 31 juillet. Cela devrait coûter 2 milliards d’euros. Pour Jean Castex, c’est un geste fort, mais « Macron a fait un braquage en règle des automobilistes », rappelle Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes : sous son quinquennat, les taxes sur les carburants ont augmenté de 9 à 13 centimes. À cela s’ajoute la TVA qui, contrairement à la TICPE, est proportionnelle au coût du plein. Le geste gouvernemental n’est donc pas aussi généreux. Joli tour de bonneteau.
Le dégel opportun du point d’indice des fonctionnaires
Autre décision qui arrive à point nommé, le dégel du point d’indice des 5,7 millions de fonctionnaires pour tenir compte de la reprise de l’inflation. Il n’avait pas évolué depuis le 1er février 2017. Mais suspense, on ne connaît pas encore l’ampleur de cette revalorisation qui interviendra après l’élection. Autant dire que cela pèsera d’autant sur le déficit public (et donc la dette, aujourd’hui à 116 % du PIB). Les mères célibataires ne sont pas oubliées avec une augmentation de 50 % de l’allocation de soutien, tout comme les enseignants dont les salaires, pour les plus méritants, seront revus à la hausse.
Autre mystère, celui autour des droits de successions en ligne indirecte. Comme les autres candidats, Emmanuel Macron estime, de manière générale, que les droits sont trop élevés (belle pirouette, lui qui était contre la rente il y a cinq ans). Il veut donc les baisser sur les successions indirectes, mais on ne connaît pas encore le geste. On ne sait pas plus comment sera financée la suppression de la redevance audiovisuelle qui rapporte 3 milliards d’euros aux caisses de l’État, tandis que le budget de l’audiovisuel public sera inchangé.
Valeurs Actuelles
[Ferrand] La légitimité du prochain président en jeu
Le gros des commentateurs l’avait claironné : « Quand le président sera candidat, il devra rendre compte des cinq années de son mandat ! » Aussi bien tout le monde attendait-il cette occasion, incontournable a priori, de confronter le chef de l’État à son bilan. Les uns attendaient Emmanuel Macron sur un terrain régalien : endettement massif, cessions nombreuses d’actifs industriels, inféodation à l’Allemagne et délégation du pouvoir à des instances non élues… D’autres espéraient le gêner dans un domaine social : inflation préoccupante et recul du pouvoir d’achat, brutalité envers les “gilets jaunes”, hémorragie de jeunes talents, effondrement de services publics supplantés par des cabinets anglo-saxons de conseil… D’autres encore auraient aimé lui demander raison d’un solde migratoire alarmant.
Tous en seront pour leurs frais. Dans une conjoncture bouleversée par la situation militaire en Ukraine et alors que la presse politique focalise ce qu’il nous reste d’attention sur les prestations respectives de ses concurrents, vus comme des challengers artistiques ou sportifs, le président candidat, fin stratège et tacticien habile, trouve plus efficace de ne presque pas faire campagne. Oublié, le passé récent ; évincé, le grand débat sur les temps qui viennent : l’opinion publique sera maintenue dans une actualité favorable aux sortants.
La semaine dernière, une voix autorisée a dénoncé ce tour de passe-passe. Le président du Sénat, troisième personnage de l’État, désigné par la Constitution pour assumer la magistrature suprême en cas de vacance, est sorti de sa réserve pour déclarer au Figaro qu’en l’absence d’une campagne digne de ce nom « la question de la légitimité du gagnant se posera », ajoutant : « Nous ne pouvons pas nous résoudre à une telle absence de confrontation. Attention ! Quel que soit le vainqueur du scrutin en avril, les conditions de cette élection construiront sa légitimité. »
Tous les candidats débattent sauf lui. C’est un paradoxe !
Quoi qu’en disent les barons de la Macronie, offusqués tous en chœur, Gérard Larcher a parlé d’or ; la légitimité qu’il invoque n’est pas institutionnelle, certes, mais populaire – or, c’est la seule qui compte vraiment. Le président de la Chambre haute a eu raison, mille fois, de dénoncer la manœuvre : « Le président de la République, a-t-il martelé, veut être réélu sans jamais avoir été réellement candidat, sans campagne, sans débat, sans confrontation d’idées. Tous les candidats débattent sauf lui. C’est un paradoxe ! » La démocratie française fonctionnerait-elle en éludant l’échéance qui constitue sa clé de voûte ? La République ferait l’impasse sur son rendez-vous quinquennal avec le peuple ? Une telle épreuve de vérité pourrait-elle être impunément détournée de son objectif, biaisée par des stratagèmes, confisquée par des professionnels de la communication ? Cela semble impensable : l’élection présidentielle n’est pas – ne doit pas devenir – une vaste expérience de mentalisme appliqué ! Et pourtant… Les jours passent et la confrontation tarde à se faire jour.
Scrutin en rase campagne, marqué par l’abstention ; élection pour du beurre… Déjà l’on voit se dessiner ce que pourrait générer cette diablerie : une crise sociale sans précédent, pouvant amener un pouvoir aux abois à restreindre encore les libertés et à jouer sans limite sur les peurs véhiculées par l’information en continu : peur des virus, peur des guerres, peur des accidents climatiques… Peur de tout.
En théorie restent deux malheureuses semaines pour que soient enfin portées sur l’agora les grandes questions en suspens. L’on peut toujours rêver ; en pratique, je serais étonné qu’elles le soient. Les mesures différentes, les idées neuves, les visions alternatives n’atteindront sans doute jamais le champ de conscience d’un public non averti – public dont on est passé maître à distraire l’attention : regardez ci, regardez là, et hop, allez voir là-bas si j’y suis !
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
Le Monde
« Le Monde », un média généraliste et indépendant
« Le Monde » garantit à ses lecteurs une « information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée » sur ses supports numériques et imprimés. L’indépendance éditoriale constitue un principe jalousement défendu par les 500 journalistes de sa rédaction.
Le Monde est un média français d’information générale qui rend compte de l’actualité internationale, nationale, économique et culturelle. Forte de plus de 500 journalistes présents sur tous les continents, la rédaction du Monde offre la couverture la plus exhaustive possible de l’actualité sur ses différents supports. Le Monde se lit sur ses éditions imprimées, son site Internet, ses applications et sur les réseaux sociaux.
Le Monde a été fondé en 1944, au sortir de la seconde guerre mondiale, par le journaliste Hubert Beuve-Méry. Depuis sa création, il occupe une place singulière dans le paysage médiatique français. Il s’efforce, selon la charte d’éthique et de déontologie du Groupe Le Monde, d’offrir une « information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée ». Il cherche à traiter tous les aspects de la vie publique au travers de sa rédaction de journalistes généralistes et spécialisés ainsi que de son réseau de correspondants à l’étranger. Sa ligne éditoriale repose sur l’expertise, l’investigation et la pédagogie.
Le Monde défend des valeurs humanistes et progressistes. Il soutient la démocratie contre toute forme d’autoritarisme. Il est proeuropéen et défend les droits humains et les libertés publiques, le pluralisme des idées et le respect de l’environnement. Il n’est lié à aucun parti politique. Ses éditoriaux, non signés, engagent toute la rédaction. Il s’attache à faire vivre le débat public, notamment par la publication de tribunes d’opinion dont les auteurs sont extérieurs à la rédaction. En lisant Le Monde, le lecteur doit pouvoir se forger librement une opinion.
Totale liberté éditoriale
L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde a toujours été préservée. Son capital a été contrôlé pendant des décennies par ses salariés, et notamment ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), premier actionnaire de l’entreprise jusqu’en 2010. Le Monde, confronté à des difficultés financières, a alors dû faire appel à des actionnaires extérieurs, qui sont devenus majoritaires dans son capital : Pierre Bergé (décédé en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse.
A leur arrivée, ces actionnaires ont signé une charte d’éthique et de déontologie garantissant la totale liberté éditoriale de la rédaction : ils se sont notamment engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ». Un comité d’éthique et déontologie, présidé par une personnalité extérieure, a été constitué pour veiller à la bonne application de ces principes.
Le directeur du Monde et la SRM sont les garants du respect de cette charte. La SRM a également le pouvoir de valider ou non, par un vote devant réunir une majorité qualifiée de 60 %, la nomination du directeur ou de la directrice du journal, proposé(e) tous les six ans par les actionnaires. L’actuel directeur, Jérôme Fenoglio, a été nommé en 2015 et son mandat a été renouvelé en 2021 pour six années.
Une nouvelle équipe de direction de la rédaction au « Monde »Les journalistes du Monde sont restés actionnaires minoritaires du Groupe Le Monde à travers leur participation au Pôle d’indépendance du Groupe Le Monde, structure créée en 2010, qui réunit les sociétés de personnels du groupe ainsi que la Société des lecteurs du Monde. Ce pôle a notamment le pouvoir de bloquer l’entrée au capital du groupe d’un nouvel acteur qui ne respecterait pas les équilibres mis en place entre les sociétés de personnels et les actionnaires de l’entreprise.
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Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : Prélude et présage
La grande élection ? Les salons n’en parlent même plus, mon cousin. Dans la plupart des esprits, elle a déjà eu lieu et M. de Marville l’a largement emporté face à Mme du Halga. Le reste ne compte guère. Déjà l’on s’agite, on complote, on murmure pour savoir qui composera le nouveau gouvernement. Dans les conversations les noms se bousculent dans un parfait désordre. S’y mêlent de véritables prétendants et des fantaisies de circonstance. Les combinaisons sont plus baroques les unes que les autres. C’est une sorte de Bourse du pouvoir où l’on vient déposer à la corbeille le titre qui bientôt déclenchera la fébrilité des agents de change.
Dans cette partie fort divertissante, ils sont encore nombreux à parier sur Félix Coudreux, l’actuel Premier ministre. L’homme, il est vrai, s’est montré d’une admirable loyauté. Il fut autrefois légitimiste et jamais nous le vîmes assombrir le halo qui partout entoure le chef de l’État. Il assure qu’il passera l’été dans d’autres murs, mais continue secrètement d’espérer. Ce serait d’une simplicité biblique de ne rien changer à l’hôtel de Matignon, mais si rien ne change non plus au Château, à quoi bon organiser des élections ?
Défilent alors, comme on feuillette un livret, les plus éminents ministres. Celui des Finances est trop ambitieux, celui de Toutes les Polices trop impatient, celui de l’Instruction publique trop décevant. Il faut chercher ailleurs. Nous devisions de tout cela avec un cher ami qui déchiffre la politique comme Champollion les hiéroglyphes et nous décidâmes d’aborder cette énigme avec méthode. Dans cette enquête, aux rumeurs, murmures, confidences et ragots s’ajoute le plus précieux des indices : les cinq années passées. Ainsi, M. de Marville, s’il continue à être ce qu’il fut, voudra s’appuyer sur un des grands corps qui depuis des siècles donnent à la France son prestige. Inspection des finances, Conseil d’État, Cour des comptes, c’est vers la sainte Trinité de l’administration que M. de Mar-ville, appuyé par son puissant secrétaire général, devrait se tourner.
Ensuite les mœurs du temps recommandent de choisir une femme plutôt qu’un homme. La chose n’est pas arrivée depuis plus de vingt ans et donnerait au nouvel élu ce je-ne-sais-quoi de novateur qui enthousiasme les gazettes et séduit l’opinion.
A cet instant du raisonnement vous trouverez toujours un esprit subtil pour lâcher accoudé à une cheminée : « Ce sera Coralie Laville. » Il est vrai que cette dame fort brillante, aujourd’hui à la tête de la banque du Vieux Continent, aurait toutes les qualités. Elle fut ministre, présidente de tout ce que le monde comporte de grandes institutions et pourtant, je n’y crois guère. Pourquoi M. de Marville qui aime tant à tutoyer les rois, les tsars, les princes et les papes s’encombrerait-il de Mme Laville qui, depuis des années, vole de pays en pays et fait l’accolade à toutes les puissances de la Terre ?
Notre ministre des Armées ? Elle n’aime guère, sachez-le, le bruit obsédant des ondes sonores, encore moins la lumière aveuglante des étranges lucarnes. Notre ministre du Labeur ? Pour être discrète, cette dernière a pris goût aux gazettes, aux querelles, à la frénésie du pouvoir qui d’un jour fait une semaine et d’une semaine, une année… Nous en étions là de nos considérations, quand mon ami dans un long soupir se fit philosophe : « Que valent ces hypothèses tant que l’élection n’a pas eu lieu ? » Je ne pouvais qu’approuver sa prudence, mon cousin. La vie m’a appris qu’il est impossible de prévoir quelle sera l’atmosphère du soir de la victoire. Cette alchimie étrange attend le dernier instant pour transmuter les personnes, le décor, le climat. C’est le mystère de l’élection : tout le monde sait le jour et l’heure, mais en attendant cette minute décisive, en vérité, personne ne sait rien…
Le Figaro
En essayage chez Chanel, Angèle dévoile une jupe fendue sur le devant qui laisse entrevoir sa culotte strassée
À l’approche de sa tournée, la chanteuse belge partage un cliché évocateur dans les salons de la maison Chanel.
Le diable se cache dans les détails, dit-on. Ce jeudi 24 mars, la chanteuse Angèle a pris la pose dans les salons de la maison française, dans un tailleur minijupe renversant. Ensemble phare de la maison, créé par Coco Chanel en 1956, ce dernier est ici revisité avec audace. Sa jupe noire taille haute et fendue en son milieu laissait apparaître un ornement surprenant : une culotte parsementée de strass. Pas de doute sur cette apparition, puisqu’un modèle similaire se trouvait derrière sur la table d’essayage. Accompagnée d’une veste courte jaune soleil aux contours noirs, la jupe était surmontée d’un bijou fleur serti de quartz rose et soleil levant. La chanteuse, ambassadrice de la maison, arborait son habituelle moue candide face au miroir. Inspirée de l’esthétique des années 1990 de la maison, la tenue donnait à l'interprète de Balance ton quoi des airs de Claudia Schiffer. Les commentaires sous la publication se sont montrés enthousiastes : «Non, mais on aime trop ! Inspiration Claudia Schiffer...».
Lingerie mania
La chanteuse qui entame sa tournée Nonante-cinq Tour dans moins d’un mois a succombé à la tendance de cet été : la lingerie apparente. Aperçue au défilé Fendi printemps été 2022 sous un costume monochrome, ou chez Lanvin sous une veste militaire, elle surgit ici sous une jupe. Une prouesse qu'on dirait taillée pour la scène.
La charge mentale de Vinted : elles ont fini par lâcher l'appli
«Tu ne le portes plus ? Vends-le !» lance l'accroche de la plateforme de seconde main . «Pas si simple», répondent des utilisateurs découragés . Sa logistique parfois fastidieuse et ses interactions pénibles ont en effet eu raison de leur enthousiasme.
Ventre rond et rose bonbon : ce jour où Amel Bent créait la surprise en défilant enceinte à la Fashion Week
Toujours aussi solaire, la chanteuse s'est imposée lors du défilé de la griffe Lecourt Mansion créée par l'artiste Nix, dans le cadre de la Fashion Week.
«Deux fentes, c'est mieux qu'une» : Eva Longoria fait sensation à New York dans une robe fendue des deux côtés
Ce mercredi 23 mars, l'actrice de Desperate Housewives a revisité la petite robe noire d’une manière inattendue.
Le Monde
« Le Monde », une indépendance éditoriale totale et absolue
L’indépendance de la rédaction du « Monde » se fonde sur un dispositif unique dans le paysage médiatique international : une stricte séparation des pouvoirs éditorial et actionnarial et un droit d’agrément exercé par le pôle d’indépendance en cas de changement d’actionnaire de contrôle.
Depuis sa fondation, en décembre 1944, Le Monde s’est construit sur des valeurs d’indépendance par rapport aux pouvoirs, qu’ils soient politiques, économiques ou autres. Des actionnaires extérieurs contrôlent la majorité du capital depuis 2010, mais plusieurs dispositifs encadrent ou limitent leurs pouvoirs. Ils donnent notamment aux journalistes et salariés de l’entreprise des droits de regard sur la gouvernance et l’actionnariat, et leur garantissent une totale indépendance éditoriale. De par ces droits spécifiques détenus par les salariés, le groupe Le Monde est une entreprise de presse à part. L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde et des autres titres du groupe est absolue.
- Un pouvoir actionnarial de la rédaction et des sociétés de personnels
Le Monde a longtemps appartenu à ses « actionnaires internes », et notamment à ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), créée en 1951.
L’histoire du « Monde », 75 ans de combats pour l’indépendanceQuand, en 2010, pour des raisons financières, le groupe Le Monde a dû chercher des actionnaires extérieurs et céder la majorité de son capital, les sociétés de personnels et la Société des lecteurs du Monde (SDL) ont auditionné les différents candidats au rachat et voté pour choisir l’offre retenue. C’est ainsi que Pierre Bergé (mort en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse (le « trio BNP ») sont devenus propriétaires du groupe Le Monde, au sein d’une holding nommée Le Monde libre (LML).
Les actionnaires historiques se sont alors rassemblés dans le pôle d’indépendance du groupe Le Monde, constitué de :
- la Société des rédacteurs du Monde (SRM, rassemblant les journalistes) ;
- la Société civile des publications de La Vie catholique ;
- la Société des lecteurs du Monde ;
- la Société des cadres du Monde ;
- la Société des employés du Monde ;
- la Société des personnels du Monde ;
- la Société des personnels de Courrier international ;
- l’Association des actionnaires minoritaires du Monde.
En 2020, le pôle d’indépendance contrôle 25,4 % du capital de la Société éditrice du Monde (qui publie Le Monde mais également Télérama, Courrier international, La Vie et détient 35 % des parts du HuffPost ainsi que 51 % du Monde diplomatique). 72,5 % du capital est détenu par LML, où l’on retrouve Xavier Niel, Matthieu Pigasse et le groupe espagnol de presse Prisa.
En avril 2021, les actions possédées par Xavier Niel ont été transférées dans un fonds de dotation (le « Fonds pour l’indépendance de la presse ») et sont statutairement incessibles : elles ne peuvent pas être vendues à un nouvel actionnaire. Autre protection, la modification de ces statuts ne peut pas intervenir sans l’aval du pôle d’indépendance.
La SRM a également le pouvoir de valider, ou non, la désignation du directeur du journal proposé tous les six ans par les actionnaires, ce dernier devant recueillir au moins 60 % des votes des journalistes. Avec le président du directoire nommé par les actionnaires, le directeur du Monde forme le directoire du groupe Le Monde, qui dirige l’entreprise.
- Une charte d’éthique et de déontologie publique
L’arrivée de nouveaux actionnaires s’est accompagnée de la signature entre ces derniers et les sociétés de journalistes et de personnels, en 2010, d’une charte d’éthique et de déontologie précisant notamment les « droits et devoirs des actionnaires du Monde ». Ces derniers se sont en particulier engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ».
La relation avec les actionnaires repose sur deux principes fondamentaux :
- ils donnent au groupe Le Monde la capacité de se développer et de mettre en place son autonomie financière ; ils en supervisent la gestion ;
- ils n’interviennent en aucune façon sur le contenu éditorial par respect de l’indépendance de la rédaction.
Un comité d’éthique et de déontologie veille au bon respect de la charte. Composé de représentants des personnels, de la direction et de la Société des lecteurs, ainsi que de personnalités qualifiées et indépendantes, il peut être saisi par une société de journalistes du groupe Le Monde, par une direction de rédaction ou bien par le président du directoire. Il émet des avis ou recommandations qui peuvent être publiés à sa demande.
- Un droit de regard sur tout nouvel actionnaire contrôlant
Ces dispositifs ont été renforcés en 2017 par l’obtention d’une « action d’indépendance » sanctuarisant les droits du pôle d’indépendance (et donc des personnels), même en cas de dilution de ce dernier dans le capital du groupe. S’il ne devait conserver qu’une seule part de capital, le pôle d’indépendance peut :
- bloquer l’arrivée d’un nouvel actionnaire de la Société éditrice du Monde au-delà de 33,34 % ;
- empêcher une modification des statuts si celle-ci a un impact sur ses droits ;
- disposer d’un droit de première offre en cas de changement de contrôle de LML avec un délai de six mois pour constituer l’offre.
Ce que change le nouvel accord entre les personnels du « Monde » et les actionnaires du groupeEn 2019, à la suite de l’arrivée surprise d’un nouvel actionnaire, Daniel Kretinsky, dans la structure juridique détenant les parts de Matthieu Pigasse, une nouvelle pierre a été apportée à cette architecture unique dans la presse française : après une mobilisation de la rédaction, des personnels, des lecteurs et de personnalités extérieures, le pôle d’indépendance a obtenu un « droit d’agrément » s’appliquant à toutes les sociétés contrôlant directement ou indirectement le groupe Le Monde. Ce nouveau droit donne au pôle la capacité de bloquer l’entrée d’un nouvel actionnaire qui ne respecterait pas les équilibres mis en place depuis plus de dix ans entre la rédaction et les propriétaires de l’entreprise.
« Même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous… » : le soutien des lecteurs du « Monde » dans son combat pour l’indépendanceRetrouvez tous les articles de « Le Monde & Vous » dans cette rubrique. Vous y trouverez notamment des articles détaillant :
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Le Figaro
Pollution : circulation différenciée samedi à Paris et dans le périmètre de l'A86
Seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air 0, 1 et 2 auront le droit de circuler samedi de 05H30 à minuit dans Paris, la petite et la moyenne banlieue.
Le préfet de police de Paris Didier Lallemant a annoncé vendredi 25 mars la mise en place samedi de la circulation différenciée en raison d'un épisode de pollution aux particules en Ile-de-France.
À lire aussiComment la pollution de l’air affecte le fonctionnement du cerveau
C'est la première fois depuis un an que la circulation différenciée est activée pour cause de pollution. Seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air 0, 1 et 2 auront le droit de circuler samedi de 05H30 à minuit dans Paris, la petite et la moyenne banlieue (à l'intérieur du périmètre délimité par l'A86) et ce jusqu'à la fin de l'épisode de pollution. «Les autres véhicules ne pourront pas circuler», a ajouté la préfecture de police (PP) dans un communiqué. Outre cette circulation différenciée, des réductions de la vitesse maximale autorisée sont instaurées: 110 km/h sur les autoroutes normalement limitées à 130km/h; 90 km/h sur les portions d'autoroutes ou de voies rapides normalement limitées à 110 km/h et 70 km/h sur les portions d'autoroutes et de voies rapides limitées normalement à 90km/h ainsi que sur les nationales et les départementales normalement limitées à 80 km/h ou 90km/h.
À lire aussiInondations, canicules, pertes agricoles: les impacts du réchauffement climatique en France
Il est par ailleurs interdit d'utiliser un chauffage individuel au bois d'appoint ou d'agrément. Des mesures sont également prévues pour le secteur agricole (interdiction de brûlage de sous-produits agricoles, report du nettoyage des silos, report des épandages de fertilisants minéraux et organiques...). Pour la journée de samedi, souligne la PP, «Airparif, association de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, prévoit une concentration en particules PM10 comprise entre 45 et 55 µg/m³, soit un probable dépassement du seuil d'information-recommandation fixé à 50 µg/m³, pour la troisième journée consécutive». «Cet épisode de pollution est un épisode persistant qui pourrait durer encore plusieurs jours. Cette pollution provient de plusieurs sources (notamment le chauffage au bois, le trafic routier et l'agriculture) et est conjuguée à des conditions anticycloniques défavorables à la dispersion des polluants», selon la PP.
À VOIR AUSSI – Limiter la voiture à Paris: «En 4 ans, on pourrait baisser de 40% la pollution en Île-de-France», encourage Barbara Pompili
«Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité
RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.
Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France
EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.
«Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna
Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.
France24 - World
Woakes' triple burst gives England edge in Test decider
Issued on: 25/03/2022 - 20:10Modified: 25/03/2022 - 20:08
St. George's (Grenada) (AFP) – A three-wicket burst by Chris Woakes gave England the edge over the West Indies at tea on the second day of the third and final Test at the Grenada National Stadium on Friday.
Replying to the tourists' first innings total of 204, the home side go into the final session of the day at 134 for seven with wicketkeeper-batsman Joshua da Silva and fast bowler Alzarri Joseph attempting to avert a complete collapse of the lower order.
In conditions a world away from the comatose pitches which resulted in tedious draws in the first two matches in Antigua and Barbados, Woakes extracted disconcerting bounce in the post-lunch period to account for Nkrumah Bonner and Jason Holder in the space of four balls before removing Jermaine Blackwood with a full-length delivery.
Ben Stokes then added his second wicket of the innings when Kyle Mayers (28) chipped a catch to mid-on just before tea.
With just two wickets from the previous two matches, Woakes' suitability for Test cricket away from home continues to be a talking point, and he responded in the best way possible to keep his team in the hunt for a first innings lead in what is developing into a tight, low-scoring contest.
Bonner could not evade a ball on the body and gloved a catch to wicketkeeper Ben Foakes while Holder's attempt at a controlled hook only spooned a catch to Jonny Bairstow coming off the square-leg boundary.
Blackwood was then dropped by Foakes off Saqib Mahmood but did not benefit from the reprieve, being caught on the crease and ruled leg-before to Woakes in the next over.
Mayers offered the only bright moments for the West Indies in the session, the attacking left-hander striking four fours and six before departing in anti-climactic fashion.
Starting their reply to England's modest first innings total in the morning, West Indies got a bright opening partnership of exactly 50 but the complexion of the day changed dramatically with the dismissal of skipper Kraigg Brathwaite by Stokes in the second hour.
Campbell's torrid time
That was followed by the demise of new batsman Shamarh Brooks to Mahmood.
When the other opener John Campbell, who had survived a torrid examination from Craig Overton, fell to the same bowler just before the interval, England were in much better heart.
Brathwaite, a virtual immovable object in the previous match in Barbados where he faced more deliveries than ever before by a West Indies batsman in Test cricket, looked in similar mood as Campbell did most of the scoring at the other end in bringing up the half-century stand.
But it took a delivery from Stokes which barely got off the ground to remove him as he was trapped plumb leg-before for 17 off 56 deliveries.
Brooks appeared comfortable in his early moments at the crease, stroking two boundaries before he also became an lbw victim, Mahmood getting a delivery to skid through on the right-hander to send him on his way for 13.
Campbell found Overton to be his greatest challenge, eventually succumbing to the burly pacer.
Twice the left-hander was struck on the helmet and though he resumed his innings both times, he never looked settled against the continued hostility of his opponent, eventually gloving another lifting delivery on the body down the leg-side for Foakes to take the catch.
© 2022 AFP
France24 - World
Saudi Arabian Grand Prix continues 'as planned' despite rebel attack on oil facility
Issued on: 25/03/2022 - 20:04
Jeddah (Saudi Arabia) (AFP) – The Saudi Arabian Formula One Grand Prix will continue "as planned" despite an attack by Yemeni rebels on an oil facility which set off a huge fire visible from Jeddah's street circuit.
Flames ripped through the nearby Aramco oil refinery and drivers smelt the fire during the opening practice run.
Drivers and team bosses attended a meeting in the paddock with race organisers and Formula One management shortly before second practice which was scheduled to begin at 1600GMT.
The start of the session was delayed by 15 minutes as F1 boss Stefano Domenicali insisted the race weekend would continue.
"Formula 1 has been in close contact with the relevant authorities following the situation that took place today," said an F1 spokesman.
"The authorities have confirmed that the event can continue as planned and we will remain in close contact with them and all the teams and closely monitor the situation."
World champion Max Verstappen was one of the first drivers to be aware of the drama unfolding as he guided his Red Bull through the first practice session.
"I smell burning – is it my car?" said the Dutchman on his team radio.
Speaking after Friday's meeting, Haas team boss Gunther Steiner told ServusTV: "We were assured by the government that it is safe to drive here. After practice, we'll have another meeting.
"Personally, I feel absolutely safe. Otherwise I wouldn't be here."
Friday's attack was part of a wave of assaults ahead of the seventh anniversary of a Saudi-led coalition's military intervention against the Huthis in Yemen, a country in the grips of a major humanitarian crisis.
The coalition fighting the Iran-backed rebels confirmed the Jeddah oil plant attack.
"They are trying to impact the nerve-centre of the world economy," the coalition said in a statement.
"These attacks have no impact on life in Jeddah," it added.
Meanwhile, on the track, Charles Leclerc topped the final practice times for Ferrari ahead of Verstappen.
'Safety main priority' -
The 24-year-old Monegasque driver and early-season leader of the embryonic championship clocked a best lap in one minute and 30.074 to outpace the Dutchman by nearly two-tenths.
Carlos Sainz was third in the second Ferrari and Sergio Perez fourth in his Red Bull with a determined Lewis Hamilton fifth ahead of his new Mercedes team-mate George Russell after a day of bumping and sliding on the high-speed circuit.
After the 15-minute delay, Leclerc, who won the season-opener in Bahrain last week, picked up where he had in opening practice by setting the early pace again.
Both Sainz and Hamilton complained of "porpoising" before the two Red Bulls joined the action, Verstappen going third but more than a second off the leading pace.
Verstappen then clocked the top time, 0.002 ahead of Leclerc as most of the field moved to soft tyres, the Monegasque reclaiming his perch with a lap in 1:30.074, nearly two-tenths quicker.
Shortly after this, Kevin Magnussen reported an engine problem with his Haas and came to a halt at Turn 14.
That brought a brief Virtual Safety Car (VSC) deployment before, on resumption, Leclerc clipped a wall with the left front wheel of his Ferrari.
He trundled back to the pits and out of the session just as the race promoters Saudi Motorsport issued a statement confirming the Grand Prix would go ahead as planned.
"We are aware of the attack on the Aramco distribution station in Jeddah earlier this afternoon and remain in direct contact with the Saudi security authorities as well as F1 and the FIA to ensure all necessary security and safety measures continue to be implemented to guarantee the safety of all visitors to the Saudi Arabian Grand Prix as well as all drivers, teams and stakeholders," they said.
"The race weekend schedule will continue as planned. The safety and security of all our guests continues to be our main priority and we look forward to welcoming fans for a weekend of premium racing and entertainment."
Ferrari also issued a statement to confirm that both Leclerc and Sainz had been "kissing the wall" and were out of the session due to damage.
© 2022 AFP
Le Figaro
Week-ends en Europe : notre top 15 des meilleures destinations gastronomiques
Marti BlanchoYan Bernard-GuilbaudEXCLUSIF - La France n'a pas le monopole des bonnes tables et des beaux hôtels. À partir de critères objectifs, Le Figaro a établi un classement des quinze villes européennes où mettre le cap pour bien manger et bien dormir. Le tout, à deux heures maximum.
Une bonne table, un lit douillet : et si l'équation d'un week-end réussi était aussi simple que ça ? Pour vous donner des idées pour vos prochaines virées épicuriennes, Le Figaro a établi un classement des 15 destinations d'Europe où l'on mange et où l'on dort le mieux, selon des critères objectifs. Les villes retenues, toutes situées à deux heures maximum de Paris, sont celles qui comptent le plus de belles tables - qu'elles soient étoilées ou pas - et le plus de jolis hôtels. Pour chacune d'entre elles, nous vous donnerons les adresses préférées de la rédaction. Et, attention, il risque bien d'y avoir des surprises...
Londres
« Si les Anglais peuvent survivre à leur cuisine, ils peuvent survivre à tout », écrivait Bernard Shaw. C'était sans compter l'ébullition de la scène gastronomique londonienne. Devenue le hot spot des gastro-trotteurs, Londres, ville-monde, n'affiche pas moins de 70 nationalités culinaires à sa carte. En deux coups de tea spoon on y passe d'un pad thaï à une pasta party très al dente today, d'un roast dinner à un dhal veggie… Branché, ludique, Londres a aussi ses tables stars : 71 au compteur du Michelin, dont un quinté gagnant de 3 étoiles où -pas de « brex-eat » dans l'assiette ! – figurent Alain Ducasse (The Dorchester) et Hélène Darroze (The Connaught).
Notre table coup de cœur : Core by Clare Smyth. La cuisine 3 étoiles de cette Irlandaise toquée de légumes vaut, à elle seule, une balade à Londres.
92 Kensington Park Road, Londres, W11 2PN. Tel. +44 20 3937 5086 . corebyclaresmyth.com
On dort où ?
Good news! Londres est une ville plutôt chère et l'hébergement ne fait pas exception. En réservant dans ces hôtels, aussi chouettes qu'abordables, vous économiserez quelques précieuses livres pour profiter davantage des attractions et bons restos. > Nos dix hôtels préférés à moins de 150 euros dans la capitale anglaise
Barcelone
Qui dit Barcelone dit cuisine catalane, savoureux mélange de traditions - comme la picada, purée à base d'ail, amandes, pain grillé, épices…venant lier ses sauces- et de créativité. En témoigne l'incroyable movida de ses tapas où le terroir triptyque du Barcelonès, terre-mer-montagne, trouve à s'exprimer par petites bouchées délirantes. Et si après avoir joué à chamboule-papilles avec ces derniers on a encore faim, fideua (paella où des pâtes remplacent le riz), lapin à la sauce chocolat et crème catalane font partie de la Sagrada Familia des spécialités locales. Barcelone peut aussi se targuer d'héberger Disfrutar, n° 5 sur la liste du «World's 50 Best Restaurants».
Notre table coup de cœur : Brugarol, bar à tapas au top. Le chef Angelo Scirocco n'utilise que des ingrédients en direct de la ferme familiale.
Brugarol , C/ de Salomó ben Adret, 10, 08002 Barcelona. Tél. : +34 933 158 995.
Où dormir à Barcelone ? Notre guide des plus beaux hôtels
Contemporain, confidentiel ou grandiose… En fonction de nos critères il sera facile d'orienter vos recherches et probablement de trouver la pépite. > Dix établissements pour séjourner le temps d'un week-end (ou plus) dans la belle cité catalane
Amsterdam
Les Néerlandais raffolent de tous les produits de la mer et excellent dans l'art de fumer anguille, maquereau et hareng. Mais dans le port d'Amsterdam « y'a - pas que- des marins qui mangent sur des nappes trop blanches des poissons ruisselants ». C'est une tout autre chanson qu'une nouvelle génération de jeunes chefs, éco-engagés et ouverts sur le monde, pianote aujourd'hui aux fourneaux. Au Will, Joris Bijdendijk, on l'a connu candidat à Top Chef, est passé maître dans l'art de la cuisine au feu de bois. Au Daalder, Dennis Huwaë métisse ses assiettes d'influences indonésiennes. Luc Kusters au Bolènius et Jos Timmer pour De Kas, 2 étoiles vertes du Michelin, cuisinent leur potager…
Table coup de cœur : Bak, perché dans un ancien entrepôt avec vue sur vue sur l'Ij on s'y régale d'une gastronomie en circuit ultra-court.
Bak , Van Diemenstraat 408, 1013 CR Amsterdam. Tél. : +31 20 737 2553 .
Guide de voyage : deux jours à Amsterdam, du classique Jordaan au très en vogue quartier De Pijp
48 heures ne suffiront peut-être pas à emprunter ses 1250 ponts, mais nos itinéraires permettent de découvrir la quintessence de cette ville au charme évident, dont les marques de l'histoire sont omniprésentes. > Notre city guide d'Amsterdam
Rome
Si la ville éternelle fait partie des escales obligatoires du grand giro gastronomique, c'est qu'elle joue à merveille les classiques d'une cuisine italienne rassurante, rassembleuse. Une slow food faite de produits simples, authentiques. De la trattoria familiale au rooftop huppé, de la pizzeria de la mamma au restaurant de palazzo, en passant par gelateria et aperitivo, le mercato culinaire Romain foisonne de bonnes adresses. Ne pas faire l'impasse sur les trois plats qui font la felicità des romains : la «coda alla vaccinara» (mijoté de queue de boeuf), la «pasta cacio e pepe» (fromage et poivre) et, bien sûr, les «carciofi alla romana» (artichauts braisés).
Notre table coup de cœur : Roscioli, une des plus anciennes épiceries fines de Rome avec quelques tables où déguster les meilleures carbonara d'Italie.
Roscioli Salumeria con Cucina , Via dei Giubbonari, 21, 00186 Roma RM. Tél. : +39 06 687 5287.
Rome vue d'en haut
De la place d'Espagne, à la place Navone en passant par le Trastevere, le cœur de la Ville Éternelle recèle de terrasses magiques où l'on vient boire un aperitivo... et refaire le monde. > Le top 10 du Figaro des meilleurs rooftops et terrasses avec vues imprenables.
À lire aussiOù dormir à Rome pour moins de 150 euros ? Nos dix hôtels préférés dans la capitale italienne
Madrid
À Madrid, on ne plaisante pas avec l'assiette. Et ce depuis toujours. Le Botín, fondé en 1725, est considéré comme le plus ancien restaurant du monde et, dixit Forbes, en reste la 3e meilleure table traditionnelle. Autre caractéristique de la ville, la profusion de ses marchés, plus d'une quinzaine. Ils n'ont pas attendu la mode des food courts pour faire partie de l'art de vivre madrilène. On y fait une pause tapas avec une caña (bière), y grignote patatas bravas et bocatas de calamares (le calamar roll de Madrid). Autre city it : le cocido, pot-au-feu local aux pois chiches. Pour autant, avec 21 étoilés Madrid ne cesse de se réinventer.
Notre table coup de cœur : Smoked Room, la nouvelle adresse « clandestine » (15 places) du chef Dani García, brasero d'une nouvelle cuisine madrilène illico gratifiée de 2 étoiles.
Smoked Room, Paseo de la Castellana 57, 28046 Madrid. Tél. : +34 911 086 277.
À Madrid, la renaissance du tourisme et de la culture
Avec allégresse, la capitale espagnole a rouvert musées, terrasses, hôtels et restaurants. Elle rejoint le palmarès des villes européennes qui donnent le ton. > Notre reportage
Milan
À Milan on croise des italiennes perchées sur des talons de 12 pour faire leurs emplettes au Mercato Central - nouveau temple de la gastronomie de 4500 m2 à deux pas de la gare - on enfile son costume Giorgio Armani pour aller prendre l'aperitivo place du Duomo, on prend table dans un restaurant design. Milan la fashionista est follement foodista. Mais pour qui veut des nourritures moins modeuses la ville recèle aussi une kyrielle de trattorias d'excellent aloi où se repaître de plats AOC : risotto jaune safran, osso buco et cotoletta alla milanese. Milan la lombarde, n'ayant pas tout à fait renié ses origines paysannes, met son point d'honneur à en régaler ses visiteurs.
Notre table coup de cœur : Gracco, sublime bar-brasserie-restaurant étoilé où humer l'âme de cette ville plurielle.
Gracco , galleria Vittorio Emanuele II, 20123 Milan. Tél. : +39 02 87 67 74.
Pourquoi Milan ?
La capitale de la Lombardie et s'impose comme l'une des quatre destinations les plus visitées d'Italie.
À lire aussiLa fulgurante ascension de Milan
Berlin
Certes, impossible d'échapper à la fameuse currywurst qui fait le trottoir à tous bouts de rues, elle a même son musée près de Checkpoint Charlie ! Mais Berlin vaut bien plus qu'une saucisse. Son esprit festif lui a donné l'esprit de festins. Ses assiettes en pincent pour tous les continents à l'image de sa population et une pléiade de jeunes chefs éco-engagés y rivalisent d'inventivité faisant passer la gastronomie teutonne au vert. Illustration de cette petite révolution des palais berlinois, Dalad Kambhu, après avoir décroché 1 étoile Michelin pour sa table locavore à la sauce thaïe - Kin Dee - vient d'être élu « Talent de l'année » par La Liste.
Notre table coup de cœur : Otto, légumes et fruits fermentés dans un ancien bungalow b34 et cueillettes sauvages signent la cuisine de ce gastro de poche.
Otto Berlin, Oderberger Strasse 56, 10435 Berlin. Tél. : +49 30 2597 7159.
City guide
Trente ans après la chute du Mur, la capitale allemande continue de se réinventer. Découverte d'une ville fascinante et en pleine métamorphose.
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Beaux hôtels berlinois : d'Alexanderplatz à la Porte de Brandebourg, la sélection du Figaro
Les plus beaux hôtels de la capitale de l'Allemagne passés au peigne fin. Rapport qualité-prix, chambres, service, rooftop, terrasses, piscine, spas... > Les avis de la rédaction, avant de réserver .
Lisbonne
La capitale du Portugal a tout pour plaire aux explorateurs de la bonne chère. Parmi toutes les métropoles européennes, elle est celle qui compte le plus grand nombre de tables par habitant, restées en prime très abordables. Cuisine familiale par excellence, même si une nouvelle vague de chefs formés à l'école de la haute gastronomie en bouscule le scénario, le bacalhau (morue) y tient le rôle-titre. Impossible de ne pas se laisser hameçonner par une de ses 365 recettes. Il y a, dit-on, autant de façons de l'accommoder que de jours de l'année. Autre morceau de bravoure lisboète pour ceux qui voudraient jouer du couteau : le bife à café, un steak au poivre et café.
Notre table coup de cœur : Alma, dans l'ex-entrepôt de la plus ancienne librairie du monde s'y mitonne une cuisine tradi, mâtinée d'Asie, 2 étoiles.
Alma, Rua Anchieta 15, 1200-023 Lisboa. Tél. : +351 213 470 650.
On dort où ?
La ville aux sept collines est devenue en quelques années une destination touristique incontournable. Pour satisfaire ses nouveaux visiteurs, l'hôtellerie s'est vite et bien adaptée. > Nos dix hôtels préférés dans la capitale portugaise
Florence
« Une cuisine de pauvres qui peut-être servie à la table d'un roi ! » : la Toscane et sa « cucina da poveri » sont devenues le graal d'un art de vivre qui s'offre le luxe de la simplicité. Les ingrédients que l'on retrouve immanquablement à la table florentine sont le pain toscan sans sel et l'huile d'olive extra-vierge venant exhaler la saveur de légumes omniprésents : tomates, artichauts, courgettes, épinards, sans oublier les fagioli. Les habitants vouent un culte invétéré à ces derniers, d'où leur surnom de mangiafagioli (mangeurs de fayots). Ici on est plus pecorino que parmigiano. Les tripes, côté povero, et la truffe, côté ricco, font aussi partie du paysage culinaire. Et, au paradis du chianti, que serait Florence sans ses enoteca !
Notre table coup de cœur : Il Santo Bevitore, authentique adresse Florentine.
Il Santo Bevitore, Via Santo Spirito, 64/66, 50125 Firenze. Tél. : +39 055 211264.
À lire aussi> De Florence à Radda in Chianti, sept tables coups de cœur en Toscane
Munich
La table bavaroise est généreuse, parfois roborative diront certains, mais toujours conviviale. Et si jarret de porc grillé, bière et bretzel, en restent les emblèmes, Munich a fait sa mue culinaire. Ville jeune, estudiantine, qui bouge et respire la joie de vivre, elle manie les contrastes sans complexe. À l'image des joyaux architecturaux qui côtoient le street art, les biergarten – guinguette à bière des parcs et jardins, véritables institutions locales – cohabitent avec une offre végétarienne et végane très en vogue. Les gastros – la ville compte 15 étoilés et 7 Bib gourmands – y avoisinent avec des bistrots insolites. Bref une ville où il fait bon réserver son rond de serviette.
Notre table coup de cœur : Schwarzreiter, où le chef Hannes Reckziegel concocte une jeune et jolie cuisine bavaroise, étoilé au Michelin.
Schwarzreiter , Maximilianstraße 17, 80539 Munich. Tél. : +49 89 2125 2125.
Munich, une ville dans l'air du temps
On la pensait figée dans ses traditions. Erreur. La capitale bavaroise adopte le tempo du jour. Premier musée de street art du pays, espaces hypercontemporains, surf en pleine ville… elle prend un sacré coup de jeune. > Lire le reportage
Budapest
Le répertoire culinaire hongrois est définitivement couleur paprika (mis à toutes les sauces et goulasch) mais il n'en est pas moins extrêmement varié. Il est probablement celui qui en Europe Centrale concentre le plus grand nombre d'influences. Romains, huns, mayars, turc… qui envahirent tour à tour Budapest ayant modelé sa cuisine au fil du Danube. Et il n'est pas jusqu'à l'influence française qui se fasse sentir. Budapest est aussi fière de son foie gras que Bergerac. À déguster avec un verre de tokaj, sacré «roi des vins et vin des rois» par Louis XIV. Et goûter impérativement aux kürtőskalács, brioches cuites au feu de bois, parfumée à la cannelle, une autre perle de Budapest.
Notre table coup de cœur : New York Café, le « plus beau café du monde », adresse historique pour plats typiques.
New York Café, Erzsébet krt. 9-11, 1073 Budapest. Tél :. + 36 1 8866 167.
Zurich
Derrière sa façade de place forte financière, Zurich a toujours caché un zeste de folie - c'est là qu'est né le dadaïsme !- et aujourd'hui cette suisse allemande entend bien le faire infuser jusque dans ses casseroles. C'est à l'ouest, bohème, que ça se passe. À Tribeka où l'ancienne maison des syndicats est devenue une cantine branchée. Un peu plus loin, le 5e arrondissement, ex-friches industrielles gentrifiées, abrite sous les arches de son ancien viaduc les cafés et restaurants les plus über chic de la ville. Mais, retour à la vieille ville : le restaurant Kronenhalle, où Thomas Mann et James Joyce devisaient sous les toiles de Miró, reste « the place to be ».
Notre table coup de cœur : 1904 Designed by Lagonda, Table archi-design et étoilée de Thomas Bissegger l'un des jeunes chefs helvètes les plus ambitieux.
1904 Designed by Lagonda , Löwenstrasse 42, 8001 Zürich. Tél. : +41 71 694 60 50.
Zurich en contre-plongée
Bercée par les eaux calmes du lac, portée par un courant dynamique, Zurich cultive un art de vivre créatif et raffiné, qui a su séduire le monde de l'art. Immersion. > Découvrir le reportage
Prague
Capitale magique de l'Europe pour André Breton, si Prague possède un philtre d'amour ce sont ses cafés et … ses bières. Les Tchèques en consomment plus que les Allemands et les Belges. Et il faut bien l'avouer, celles-ci sont le pivo (bière en tchèque) de sa gastronomie. Rien ne dit mieux l'âme de la ville que ses brasseries où le fameux jambon à son nom, chlebíčky (tapas tchèques) et smazeny syr (fromage frit) accompagnent ce breuvage national. À la carte de ces hospodas on trouve aussi très souvent du canard rôti parfumé au cumin servi avec des quenelles de pommes de terre et du chou rouge. Là encore une bonne raison de reprendre une Pilsner !
Notre table coup de cœur : U Modré kachničky, «aux petits canards bleus», adresse confidentielle des Pragois et où Tom Cruise et Gérard Depardieu ont leurs habitudes.
U Modré kachničky , Nebovidská 6, 118 00 Praha 1, Malá Strana. Tél. : +420 602 353 559.
On a testé
Rénové en 2019, Maximilian Hotel est l'une des adresses les plus en vue du moment, en plein cœur de la Vieille Ville de la capitale de la République tchèque. Membre du réseau Design Hotels, cet hôtel est élégant et plein de peps.
Maximilian Hotel , Haštalská 14, 110 00 Prague, République tchèque. Tél. : +420 225 303 111.
À lire aussiLe Maximilian Hotel à Prague, l'avis d'expert du Figaro
Vienne
Depuis une dizaine d'années Vienne est systématiquement élue ville la plus agréable à vivre au Monde, de quoi faire valser quelques a priori sur l'ennui d'une beauté figée pianotant sur son passé. L'ex-capitale de l'Empire austro-hongrois, sans renoncer à sa mémoire a opéré une véritable métamorphose pour entrer dans le siècle d'un pied léger. Certes, on y escalope toujours la Wiener Schnitzel – celle du Rote Bar de l'hôtel Sacher est un monument en soi, tout comme la fameuse «torte» maison au chocolat – mais des chefs délurés sont entrés dans la danse. Et une cuisine d'auteurs a su trouver sa place au firmament des classements.
Notre table coup de cœur : Steirereck, dans Stadtpark une bulle de verre et d'explosion de saveurs, 2 étoiles au Michelin, 5 toques au Gault-Millau et 12e au World's 50 Best Restaurants.
Steirereck Restaurant, Am Heumarkt 2a, 1030 Vienna. Tel : +43 1 713 31 68.
Un hôtel pas cher ?
On pensait la capitale autrichienne un brin endormie. On comprend maintenant pourquoi. Vienne déploie d'excellents concepts d'hébergements à dimension sociale, artistique ou même sportive donnant envie de ne pas quitter le lit. Le tout à prix très correct, en voici la preuve. > Nos dix hôtels préférés à moins de 150 euros à Vienne
À lire aussi48 heures à Vienne, week-end culturel au cœur de la capitale autrichienne
Hambourg
Ville portuaire, Hambourg a toujours aimé cuisiner la mer : anguilles, harengs, matjes (jeunes harengs de printemps), crevettes… Eclectique elle pratique aussi assidûment le multiculturalisme culinaire. Dans le quartier des entrepôts, classé à l'UNESCO, ou encore le long de Reeperbahn, il y en a pour tous les goûts. Et la ville se végétalisant on peut s'attabler sur un des nombreux toits de parking convertis en potagers avec vue sur l'architecture du néo-quartier écoresponsable de HafenCity. Aller au marché aux poissons pour s'y pourlécher les doigts d'un fischbrötchen, le hamburger au hareng de Hambourg –qui, bien que l'ayant inventé à la viande, le préfère ainsi – est une expérience à vivre absolument.
Notre table coup de cœur : Goldbach, nouvelle sublime brasserie, installée dans l'ancienne bourse hanséatique.
Goldbach, Rathausmarkt 17-18, 20095 Hambourg Tél. : +49 40 37503917.
On dort où ?
Au bord des flots. The Fontenay Hotel invite à une délicieuse plongée dans la douceur de vivre Hambourgeoise. Comme un «resort urbain» cet étonnant 5-étoiles offre la nature en pleine ville.
25hours Hotel Hambourg Altes Hafenamt , Osakaallee 12, 20457 Hambourg. Tél. +49 40 55 55 750.
À lire aussiThe Fontenay Hotel à Hambourg, l'avis d'expert du Figaro
Méthodologie
Pour dresser ce classement, nous nous sommes concentrés sur les grandes villes européennes accessibles depuis Paris à deux heures de vol (ou moins !)ou trois heures de train. En ressort une liste de 32 destinations européennes que nous avons classées selon trois grandes catégories : trajet, gastronomie et hôtellerie. Le rang final de chaque ville s'obtient grâce à une moyenne pondérée de ces trois sous-classements.
Nous avons tout d'abord classé les villes selon la durée minimum du trajet d'avion ou de train pour la rejoindre. Cette catégorie représente 10% du classement final, auquel s'ajoute un bonus de 0,1 point pour les destinations à moins de trois heures de train.
Dans un second temps, nous avons trouvé, pour chaque destination, le nombre de restaurants étoilés au guide Michelin 2021 ainsi que ceux figurant sur La Liste 2022. Chacun compte pour 40%. Les 20% restants de ce sous-classement correspondent au nombre de restaurants notés 4,5 étoiles ou plus sur Google. En tout, cette catégorie pèse 60% du classement final.
Enfin, pour l'hébergement, nous avons pris en compte le nombre d'hôtels 3, 4 ou 5 étoiles notées au moins 9/10 sur le site Booking. Une catégorie qui compte pour 30% du classement final.
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : ces Français qui se préparent à aller combattre
Publié le : 21/03/2022 - 18:06Modifié le : 22/03/2022 - 12:51
Samia METHENI
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Près de Bordeaux, des "recrues" civiles tentent de se former aux b.a.-ba de la formation militaire grâce aux conseils d'un ancien militaire des forces spéciales françaises. Tous s'imaginaient partir au front en Ukraine, mais face aux derniers développements dramatiques sur le terrain ukrainien, la plupart renoncent ou hésitent.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Ukraine Tries to Seize Momentum With Claims of Counteroffensive
Andrew E. Kramer
Follow our live news updates on the Russia-Ukraine war.
KYIV, Ukraine — A month into a war that began with widespread expectations of a quick Russian rout, Ukraine’s military is undertaking a counteroffensive that has altered the central dynamic of the fighting: The question is no longer how far Russian forces have advanced, but whether the Ukrainians are now pushing them back.
Ukraine has blown up parked Russian helicopters in the south, and on Thursday claimed to have destroyed a naval ship in the Sea of Azov. Its forces struck a Russian resupply convoy in the Northeast.
Western and Ukrainian officials also have claimed progress in fierce fighting around the capital, Kyiv.
The asserted gains in territory are hard to quantify, or verify. In at least one crucial battle in a suburb of Kyiv, where Russian troops had made their closest approach to the capital, brutal street fighting still raged on Thursday and it was not clear that Ukraine had regained any ground.
But even this muddied picture of Ukrainian progress is helpful for the country’s messaging to its citizens, and to the world — that it is taking the fight to a foe with superior numbers and weaponry, and not just hunkering down to play defense. And it underscores the flawed planning and execution that has bedeviled Russian forces from the start, including supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers. Those missteps have enabled Ukraine to unexpectedly go on the offensive.
In particular, by preventing Russian troops from capturing Irpin, a suburban town about 12 miles from the center of Kyiv, Ukraine showed that its strategy of sending small units out from the capital to engage the Russians, often in ambushes, has had success, at least for now.
Western governments have issued cautiously optimistic assessments of the counteroffensive. In an intelligence report released Wednesday, the British Ministry of Defense said the Ukrainian moves were “increasing pressure” on the Russians to the east of Kyiv, and that Ukrainian soldiers “have probably retaken Makariv” and another small town directly north of the capital.
While noting the inconclusive state of the battle, the report raised what it called a “realistic possibility” that the Ukrainian counteroffensive could succeed in encircling and cutting the supply lines of the Russian invasion force in the area, in what would be a clear tactical victory for Ukraine. At the least, it said, “the successful counter attacks by Ukraine will disrupt the ability of Russian forces to reorganize and resume their own offensive toward Kyiv.”
In the counteroffensive around Kyiv, the Ukrainian military ordered lower-level commanders to devise strategies for striking back in ways appropriate to their local areas. In many cases, this involved sending small units of infantry on reconnaissance missions to find and engage Russian forces that had fanned out into villages near Kyiv, a soldier on one such mission said over the weekend.
In the battles to the northwest of the capital, time is likely on Ukraine’s side, analysts say. Russian columns have run low on fuel and ammunition, intercepted radio transmissions suggest. Soldiers have been sleeping in vehicles for a month, in freezing weather.
And military analysts see this axis of the Russian advance, though it came the closest to the center of Kyiv, as the most troubled by logistical failures and setbacks in combat.
Still, without knowing now which army is actually advancing in the contested towns and villages, the war here is in a state of uncertainty, said Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va.
More broadly, throughout the country, time is also on Ukraine’s side in at least stalling the initial Russian invasion force. But this may shift. An initial upswelling of patriotism could wane as the war’s grim reality sets in or as civilians begin to grasp Ukraine’s military losses, about which little is known.
“Our understanding of where we are now in this war is very incomplete, and we have to be honest about this,” said Mr. Kofman. “If you don’t know who controls what, you don’t know who has the momentum on the ground.”
By Thursday, the intensive fighting had set so many fires in towns around Kyiv that the city was shrouded in an eerie, white haze of smoke. But signs of actual, on the ground progress were elusive. Ukrainian forces have been unable to demonstrate they control villages or towns previously held by the Russian army.
“They are fighting day and night and everything is burning,” said Olha, 33, a saleswoman who escaped from Irpin Wednesday evening, and who was not comfortable providing her full name. She was interviewed at an aid station for displaced civilians where a continuous, cacophonous rumble of explosions could be heard from the fighting nearby.
Earlier on Wednesday, Kyiv’s mayor, Vitaly Klitschko, told a news conference that Ukrainian forces had in fact pushed back Russian troops and that “almost the whole of Irpin is in Ukrainian hands.” Other Ukrainian and Western officials have also offered more optimistic accounts than could be verified from witnesses.
The deputy police chief of Irpin, Oleksandr Bogai, said Russian soldiers were still in the town, occupying several districts and fighting Ukrainian forces. That is essentially the same situation that has persisted for nearly the entire month of the war. “There are huge explosions and a lot of smoke,” he said by telephone. “Civilians are holed up in basements. I don’t know exactly what is happening.”
In Makariv, another battleground town to the west of Kyiv that Ukrainian officials claimed to have recaptured this week, the fighting was also ongoing, Vadym Tokar, the mayor, said in a telephone interview.
“I don’t understand where this nonsense came from,” he said of reports his town had been liberated. “It is not true. We have shelling and we have Russian tanks shooting into the town right now.”
To be sure, some Western and Ukrainian official accounts have also offered more measured assessments. The head of the Kyiv regional military administration, Oleksandr Pavliuk, said Thursday that the counteroffensive had managed to “improve positions” in Irpin and Makariv, but did not assert control.
Mykhailo Podolyak, a senior adviser to President Volodymyr Zelensky, announced the counteroffensive on March 16, after it became clear the Russian armored columns had become bogged down, plagued by logistical and communications glitches and taking losses in ambushes.
Russian forces have continued to make advances in eastern Ukraine, where its military claimed on Thursday to have captured Izyum, a provincial town in the Kharkiv region that had been under attack for weeks. Ukraine denied it was captured. Neither account could be independently confirmed.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A new diplomatic push. President Biden is currently in Poland, after a day of summits with world leaders in Brussels. During his visit, he plans to highlight the humanitarian catastrophe in Ukraine by meeting with people who have fled to escape the fighting.
Weaning off Russian fuel. President Biden and European leaders announced a deal to increase U.S. shipments of natural gas to help make Europe less dependent on Russian energy. The deal calls on the United States to provide an additional 15 billion cubic meters of liquefied natural gas.
Possible use of weapons of mass destruction. NATO allies agreed to provide Ukraine with support to deal with fallout from a possible Russian attack using chemical, biological or nuclear weapons. The alliance also said it was increasing its own preparedness for any such event.
On the ground. Ukraine’s counteroffensive appeared to be gaining momentum, with the military hitting Russian targets and claiming territorial gains. Their progress underscores Russia’s flawed execution of the invasion, amid supply shortages and demoralizing conditions for its soldiers.
In the fighting around Kyiv, civilians evacuating from the combat zone painted a picture, not so much of liberated towns but of chaotic, lethal violence.
Vladimir, 66, a retired furniture factory worker who declined to offer his last name, walked out of Irpin Thursday morning after his home burned down overnight.
“Nobody is putting out the fires,” he said. “My neighbor’s home burned and I saw sparks on my roof and then my house started to burn.”
Lacking water to fight the fire, he could only watch. “We should never surrender,” he said. “We will never live under the Russians again.”
There were also few signs the Ukrainian government had established even rudimentary civilian services in the towns it is attempting to recapture.
A woman who also offered only her first name, Elena, arrived at an aid station on the evacuation route out of Irpin in tears, saying neighbors had helped her bury her adult son in her backyard because no authorities were collecting the dead.
“I just hope his grave will not be destroyed” in the artillery shelling, she said. “The men dug a grave in the garden between the roses, and put stones around it, and a cross over it.”
Still, in one sign the counteroffensive has pushed into areas previously controlled by Russian troops, a Ukrainian unit that retrieves military dead from the battlefield has now also been finding the bodies of Russian soldiers in the towns around Kyiv, according to Serhiy Lysenko, the unit’s commander.
He declined to say in which towns he had been working. For now, he said in a telephone interview, they are leaving the Russian dead in place, not wanting to take additional risks to retrieve them.
Mr. Kofman, from the CNA research institute, said, “It’s clear Russia cannot achieve its initial political objectives in this war now.” He said Russia must shift its goals or alter its military strategy “if it wants to sustain this war on scale beyond the coming weeks.”
Maria Varenikova contributed reporting from Kyiv, Ukraine.
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Le Figaro
Un gérant de bars condamné à 10 ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles
Wilfried Nkongo a été reconnu coupable de faits survenus de 2016 à 2018 sur quatre femmes, dont deux ex-employées.
La condamnation, après près de sept heures de délibéré, est légèrement en deçà des réquisitions de l'avocat général, qui avait demandé onze années de réclusion.
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Debout dans le box, masque chirurgical sur le visage, les mains jointes devant lui, Wilfried Nkongo, 41 ans, a écouté silencieusement la présidente Dominique Legrand exposer les motivations de la cour d'assises. La cour «a tenu compte du nombre de victimes, du lien que vous aviez avec elles, vous étiez pour certaines leur patron, vous aviez dix ans de plus», a déclaré Mme Legrand. Ces femmes, «vous les avez niées», elles «étaient devenues vos objets», a-t-elle souligné. Les magistrats et les jurés ont également pris en compte les aveux de Wilfried Nkongo à l'audience, formulés devant sa famille et ses amis. La cour a encore retenu «le contexte général»: «l'alcool en excès» et les «stupéfiants» dans l'un des établissements parisiens que l'accusé gérait, et dans lequel quatre des infractions ont été commises, et le fait qu'il ait commis le dernier viol, en juillet 2018, alors qu'il était sous contrôle judiciaire.
«Dignité renversante» des victimes
Serrées sur un banc, cinq des six victimes ont quitté la salle après le délibéré. Dans ses derniers mots à la cour vendredi matin, Wilfried Nkongo avait renouvelé ses «excuses» aux parties civiles et remercié leurs avocats d'avoir «respecté (sa) dignité». «Ça m'a permis moi aussi de pouvoir libérer ma parole», a-t-il affirmé. S'adressant également aux victimes, son avocat Pierre-Louis Rouyer a salué leur «force», leur «courage» et leur «dignité renversante». L'affaire avait débuté le 28 mai 2017. Une jeune femme, serveuse dans l'un des établissements de Wilfried Nkongo, devenu un haut lieu de la nuit parisienne, porte plainte après avoir été pénétrée pendant qu'elle dormait quelques heures plus tôt, «ivre morte» après une soirée dans le bar.
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Sa dénonciation avait libéré la parole de deux ex-employées de Wilfried Nkongo, surnommé «Fabio», et d'une ancienne cliente, dénonçant pour l'une un viol en février 2016 et pour deux autres des agressions sexuelles entre 2016 et mars 2017, dans le même établissement. Wilfried Nkongo a également été reconnu coupable d'avoir violé une jeune femme en juillet 2018 dans sa maison du Var où il était sous contrôle judiciaire, et une de ses amies de longue date, début 2017 à Paris, qui avait porté plainte après la révélation de ce nouveau fait.
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Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.
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BBC
Jeff Fortenberry: The US lawmaker toppled by a Nigerian billionaire
A US lawmaker could face expulsion from Congress for lying about funding ties to an African billionaire.
Jeff Fortenberry, a Republican from Nebraska, lied to the FBI about taking illegal donations from Gilbert Chagoury, a high-flying Nigerian businessman, a federal jury found.
He could be sentenced to 15 years in prison on three felony counts.
The case has also renewed attention on the access of foreign influencers on US politics.
It is illegal for foreign nationals to make political contributions, but Mr Chagoury, 75, has made several. In 2019, he was fined $1.8m (£1.4m) by the US government, and some recipients of his donations were investigated.
In 2016, he illegally donated $30,000 (£22,736) in 2016 to Fortenberry, funnelling the funds to the congressman through donors at a Los Angeles event.
A Paris-based industrialist, Mr Chagoury had a high profile. His name adorns a wing of the Louvre Museum, and he was once denied a US visa for alleged ties to Hezbollah militants.
He was once a top advisor to Nigerian military ruler Sani Abacha, who was later found to have stolen billions from the country as its head of state in the 1990s.
Mr Chagoury also happens to be ambassador to the Vatican for the island nation of St Lucia. Said to be a devout Catholic, he and Fortenberry, 61, have been linked to a Washington-based nonprofit called In Defense of Christians.
Officials are yet to explicitly say why he targeted the congressman, but US Justice Department documents claim Mr Chagoury was advised to "contribute to US politicians from less populous states" because the gifts would be "more noticeable".
In a recorded phone call, Fortenberry was told that he had likely received $30,000 illegally through associates of Mr Chagoury.
But in meetings with FBI agents, Fortenberry denied any knowledge, telling them he would have been "horrified" to hear such a claim.
Prosecutors argued he then "repeatedly" concealed the donation in order "to protect his job, his reputation and his close associates".
On Thursday, jurors at his trial in Los Angeles deliberated for about two hours before finding him guilty on charges of making false states and concealing facts to federal agents.
"If we want anyone to follow the law, ultimately it starts with the lawmakers," Chief prosecutor Mack Jenkins said. "We hold them to a higher standard."
He is expected to be sentenced on 28 June, but has said he will appeal the verdict.
Although he is not required to do so, Republicans and Democrats in the US House of Representatives have called for him to resign. If he does not, he is almost certain to be expelled, as has been the case for previous Congress members convicted of felonies.
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France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier
Publié le : 24/02/2022 - 21:31
Alix LE BOURDON
Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.
La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Cameroon conflict: The football fans who hope their national team lose
The recent African Cup of Nations (Afcon) held in Cameroon showed the people's love for football, but as the national side prepares for a World Cup play-off, not all Cameroonians want the team to make it to Qatar, as Tony Vinyoh reports.
It is a common refrain that sport and politics should not mix, but when it comes to football in Cameroon they are inextricably linked.
The five-year conflict that has pitted Anglophone separatists against the central government has seeped onto the football field.
When Egypt beat Cameroon in the Afcon semi-finals, much of the country went into mourning but Bamenda, the centre of dissent in the English-speaking regions, erupted in celebration. Most of those celebrating Cameroon's defeat did so in the safety of their homes but their voices could be heard across town.
Whistles, chants and even motorbike stunts in the suburb of Bambili reflected the feeling among many southern Cameroonians to whom the Indomitable Lions, as the national team is known, have become a vivid representation of a union they despise.
Among those celebrating the Afcon defeat was Dr Ngwa Ebogo, a surgeon and urologist.
As a passionate football fan he is aware of the role that sport plays in politics in the country, and the impact it has on the lives of his patients.
"This country has a tendency to use football to sweep burning issues under the rock. They tend to put more money into football because they know football is a unifying factor," he says.
The anger in Bamenda is a remarkable reversal from 1998 when some residents set fire to the offices of Cameroon's national energy supplier in angry protest after power went out before the Indomitable Lions played Austria at that year's World Cup.
At the time Cameroon's separatist movement was an underground campaign championed by recalcitrant civil servants anticipating early retirement.
Dr Ebogo backed Cameroon until 2016 when the southern Cameroonian crisis started. He now believes Cameroon's sporting victories play into the government's strategy of diverting attention.
"Even if you're fighting and the Indomitable Lions win, you forget about what you're fighting for. They've done this systematically for many years. Each victory that the Indomitable Lions bring home increases the misery of the people."
The team plays a central role in the carefully choreographed image of 89-year-old President Paul Biya, who is in his 40th year in power.
As first sportsman of the republic, a popular video clip of a youthful Mr Biya congratulating the team was played on national TV after every Afcon victory at the recent tournament.
"Most Cameroonians think that when the Indomitable Lions win it is because of the strong man," Dr Ebogo says.
"The Indomitable Lions win a trophy and people send motions of support to the president of the republic."
People in Bamenda are careful who they voice their opinions to, so it is a constant struggle to mute their joy when the Indomitable Lions lose.
Out in the open where dissent can be deadly - knowing looks and beaming faces tell only a small part of the story.
In the colonial era, Cameroon was carved up by the French and British, which left a linguistic and cultural divide.
For decades after independence English-speakers complained they were marginalised, with political and economic power concentrated in the hands of the French-speaking majority.
That has now broken out into open revolt and calls for independence for the English-speaking region.
The first casualty of the war was the women's national team.
'Anyone But Cameroon'
As hosts of the women's Afcon in 2016 they were expected to challenge Nigeria for the trophy.
When the tournament kicked off on 19 November most bars in Bamenda were full of fans cheering on the Indomitable Lionesses despite the brutal crackdown on southern Cameroonian activists a few weeks earlier.
By 3 December, the day of the final, this mood had been replaced by apathy and outright opposition as the situation deteriorated. It took only two weeks to destroy decades of southern Cameroonian support.
Most Southern Cameroonians never warmed up to this year's continental tournament. To many, ABC - or Anyone But Cameroon - was the principle. Dr Ebogo signed onto Team ABC and invested time scouting Cameroon's opponents.
"In Bamenda there was nothing like a Nations Cup fever. They even offered to ferry people to Bafoussam and nobody moved," he said referring to the free tickets, transportation and coercion that the government and politicians put in place to fill empty stadiums.
But not everyone agrees.
For Smith Mbua, a human resources professional, his passion for the game overrides his politics. He travelled to Yaoundé to watch Cameroon play Burkina Faso and Ethiopia.
"Football should have nothing to do with politics. We will solve our problems one way or another, but it shouldn't deprive people of things that make them happy," he says.
"We have more important issues. We need hospitals, better schools, we need to pay our teachers who are on strike right now because they haven't received salaries, but football has always brought us peace."
Mr Mbua says he has not received any threats since returning from Afcon, but admits he is discreet about his love for the Indomitable Lions. He thinks support for the national team can come down to things like performance and personal choice.
He is more sanguine about the level of support among southern Cameroonians.
"I dare to say that 60% of Anglophones supported the national team at the Afcon. People are angry but I think deep down in our hearts we still love our country."
Dr Ebogo thinks that even the appointment of national football hero Samuel Eto'o as head of the Cameroon football federation is not enough to persuade Bamenda residents to back the national team.
"I think that it will be a very daunting task to get people to love the Indomitable Lions like we supported them in 1990," he insists, alluding to the on-going war.
So will Cameroon beat Algeria for a place at the World Cup?
"I pray and I wish no."
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Ukraine war: JK Rowling hits back at Putin's 'cancel culture' comment
JK Rowling has hit back at Vladimir Putin, after the Russian president cited her in a wide-ranging speech that saw him criticise "cancel culture".
At a televised meeting on Friday, Mr Putin compared recent criticism of the Harry Potter author to that faced by pro-war Russian composers and writers.
In response, Ms Rowling denounced the invasion of Ukraine in which she said Russia was "slaughtering civilians".
Rowling has been criticised for her views on transgender issues.
"Critiques of Western cancel culture are possibly not best made by those currently slaughtering civilians for the crime of resistance, or who jail and poison their critics," the Harry Potter author wrote on Twitter.
In the lengthy speech, which was given to the winners of various cultural prizes, President Putin claimed Russian composers and writers were being discriminated against.
"They are trying to cancel a thousand-year-old country," he said.
Some events featuring pro-war Russians have been cancelled since Moscow invaded Ukraine last month.
A much smaller number of events have been cancelled due to their use of music by dead Russian composers.
But Mr Putin also alleged - without providing evidence - that there was a "gradual discrimination against everything linked to Russia... in a number of Western countries".
"They are banning Russian writers and books," he said."The proverbial 'cancel culture' has become a cancellation of culture."
Mr Putin then defended Ms Rowling, who has faced criticism for her comments on transgender issues. She denies accusations of transphobia.
"JK Rowling was cancelled because she, a writer of books that have sold millions of copies around the world, didn't please fans of so-called gender freedoms," Mr Putin claimed.
The writer has said her interest in trans issues stems from being a survivor of abuse and having concerns around single-sex spaces.
Critics have said her views have diminished the identity of trans people.
War in Ukraine: More coverage
Conductor Valery Gergiev, who attended Friday's meeting with the president, has been dropped by festivals, concert halls and management after he failed to condemn Russia's invasion of its eastern neighbour.
And earlier this month, a Welsh orchestra dropped music by the Russian composer Tchaikovsky from a concert because of the war.
"There were two military-themed pieces... that we felt were particularly inappropriate at this time," the Cardiff Philharmonic Orchestra said in a statement.
"When the humanitarian crisis is over the discussion about 'woke' and 'cancel culture' can have its place," it added.
Russia's invasion, which is entering its second month, has sparked a major humanitarian crisis with more than 10m people displaced.
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In many cultures, it is not considered acceptable to fall in love with someone who is much older or younger than you - Dr Elena Touroni
A viral chart from 2019 keeps popping up on social media: a graph detailing Leonardo DiCaprio’s dating history. A Reddit user had spotted a trend – although the actor was 44 at the time, he seemingly only dated women aged 25 or younger, always breaking up with partners before they reached their 26th birthday.
Responses to the chart were mixed; some commended DiCaprio for his ability to attract younger women, while others berated the veteran actor, begging him to find someone closer to his own age. Even at three years old, the chart continues to resurface, as commentators keep a keen eye on DiCaprio’s current relationship with 24-year-old Camila Morrone.
The reactions to the actor’s dating habits embody the contentious views surrounding age-gap relationships – for some, they are a source of admiration, while for others, there is something inherently unsettling about coupling up with a much younger person.
From Demi Moore and Ashton Kutcher, to George and Amal Clooney, high-profile age-gap relationships have always set tongues wagging. Although in 2014 the average age difference in US heterosexual relationships was a relatively small 2.3 years, many couples have a much wider gap. In Western countries, around 8% of male-female couples have an age-gap of 10 years or more, rising to 25% in male-male unions and 15% of female-female relationships. For some the gap is even larger – data suggests that around 1% of heterosexual couples in the US have an age difference of 28 years or more.
Our views around age-gap relationships are shaped by thousands of years of evolutionary psychology, and generations of social and cultural norms. Within the last hundred years, economic shifts and increased gender equalities have changed what is considered a ‘normal’ age-gap, and recent social justice movements have increased scrutiny of power dynamics in mixed-age relationships. Couples with large age gaps often face judgement, and while some experts believe that this could be about to change, others argue that young people could be becoming more disapproving of mixed-age love than ever before.
An evolutionary nudge
Those who find DiCaprio’s dating habits distasteful aren’t without good reason. Aversions to age-gap relationships are very common and, like most taboos, they stem from thousands of years of evolution as well as more recent social and cultural cues.
“In many cultures, it is not considered acceptable to fall in love with someone who is much older or younger than you,” says Dr Elena Touroni, a consultant psychologist and co-founder of The Chelsea Psychology Clinic in London. “From an evolutionary perspective, the drive to have a family can have an impact on who we choose to have a relationship with – both from a biological perspective but also in the sense of both parents being alive to raise the child.”
For both men and women, fertility tends to decline after the age of about 35, and though women lose their ability to conceive much more rapidly, it makes sense that we’ve evolved to be attracted to people who are similarly aged. Although there is relatively little data on age in LGBTQ+ relationships, we know that age-gaps among same-sex couples are much more common, perhaps reflecting how much the ability to biologically conceive together influences how we approach finding a partner.
It’s not just about parenting, however. Pairing up with someone of a similar age makes your relationship more likely to go the distance, research shows. Experts believe that this is because these couples tend to go through life challenges and stages at a similar time, and can therefore continue to find common ground.
“In the initial 10 years of marriage, people report higher levels of marital satisfaction when their partner is younger than them,” says Grace Lordan, an associate professor of behavioural science at the London School of Economics, who is currently researching age-gap relationships and happiness. “However, over time, the marital satisfaction of different-aged couples declines more than similar-aged partners. The probability of similar-aged couples divorcing is also lower.”
Yet despite these factors nudging us towards partners of the same age, socio-economic circumstances can sometimes counteract evolutionary urges. In 1900, the average age-gap between couples was about double the gap in 2000; historically people (particularly those in the middle- and upper-classes) would have been much more likely to marry someone far older or younger than them.
The reasons for this are both biological and economic. If a 50-year-old man wants to have children, it is not in his interest to couple up with a similarly-aged woman who is much less likely to still be fertile. In a patriarchal society in which men have the economic power, the choice to pair up with a much younger woman would be more likely to be available to him.
In the 19th and early 20th Centuries, most women were excluded from the workforce, so it made sense for them to prioritise marrying someone who had already achieved financial security. For men, it made sense to establish themselves economically and worry about marriage at a later date – when due to their increased social power they were able to find younger wives who provided the best chance of having children.
Whom we judge and why
As women have gained greater economic power, however, the appeal of a much-older spouse has fallen, making age-gap relationships less common – and often more taboo.
These days, even as most societies embrace increasingly progressive views on love, relationships and the rich variety of ways they can present, couples where one person is much older than the other still face judgement. Rather than assume people are happily together, there's a tendency to worry about possible power imbalances, and view the relationship as transactional, assuming one party is seeking to elevate their social status or wealth. There's even specific vocabulary to aid that judgement; an older man must be a ‘sugar daddy’, a younger woman a ‘gold-digger’ or victim of ‘daddy issues’.
The relationship between Emmanuel and Brigitte Macron, married since 2007, has been scrutinised in the media (Credit: Alamy)
In recent years, that vocabulary has been expanded to include relationships in which women are the significantly older partner; words like ‘cougars’ and ‘toyboys’ reflect the rise in this kind of relationship. Statistics show that in 1963 just 15% of UK brides were older than their grooms. By 1998, this had risen to 26%, and findings from one 2011 study suggested that the number of women married or cohabiting with a man five years or younger had almost tripled since the 1970s.
Women who choose to date younger men seem to face a disproportionate amount of judgement. “Us humans are judgemental, and if what our neighbour is doing is misaligned with what we expect, we put a spotlight on it,” says Lordan. “Women who match with younger men go most against the grain when it comes to our narrative of marriage, and so suffer the most judgement.”
The media attention that surrounded French President Emmanuel Macron’s marriage to a woman 24 years his senior, or the fevered coverage of 41-year-old Kim Kardashian’s relationship with 28-year-old Pete Davidson only underlines this. Yet Touroni believes that older men/younger women relationships are now perceived with even more judgement than older women/younger men couples.
This is perhaps in part linked to the #MeToo movement, which placed increased attention on power dynamics in relationships. Some argue a significant age-gap, combined with the social and economic power that men wield in a male-dominated society, can leave young women in a vulnerable position. One study conducted shortly after #MeToo took hold shows that many outsiders believe that there’s an aspect of exploitation in age-gap relationships. Researchers found young people were particularly averse to relationships in which the male partner was older, and posited this was because they assumed that the relationship was exchange-based – for example, that people were exchanging sex for a certain lifestyle.
Will the age-gap taboo disappear?
Today, there is an increased acceptance that all relationships look different – whether this relates to sexuality, gender or even the number of people in the same relationship.
Us humans are judgemental, and if what our neighbour is doing is misaligned with what we expect, we put a spotlight on it – Grace Lordan
Touroni says as more kinds of relationships are normalised, she hopes that people will respect the choices of those in age-gap relationships. “We are living in an era of more freedom and flexibility, so I would like to think that over time we will become significantly less judgemental about other people’s relationship choices, whether that’s age-gaps or anything else.”
Yet there’s little evidence that society’s fascination with age-gaps is lessening. So-called May-to-December celebrity love affairs still regularly make headlines, and young people seem even more judgemental of age-gap relationships than their older counterparts, particularly when a man is older than a female partner. Given that young people are generally at the forefront of social changes, their disapproval could mean that the age-gap taboo might become even more deeply entrenched.
“Overall, I do hold out hope that we are becoming less judgemental of others, whatever their choices are,” says Lordan. “But the narratives of what a ‘good’ relationship looks like are so hard-wired in Western society, it is unlikely that we will reach a place where people stop judging the lifestyle choices of others that go against these norms, including age-gap couples.”
Valeurs Actuelles
Présidentielle : Macron, le refus du débat ou le déni du réel ?
Un sondage Ifop pour le JDD de février indique que 71 % des Français « souhaitent voir Emmanuel Macron participer à des débats télévisés avant le 1er tour de l’élection présidentielle », le 10 avril. Comme ses prédécesseurs, le chef de l’État et candidat refuse d’entrer dans l’arène, mais le contexte est toutefois exceptionnel : pandémie, crise économique, guerre en Ukraine, montée des extrêmes…
À Poissy, dans les Yvelines, le 7 mars, Emmanuel Macron a bien rencontré des Français, mais les questions étaient préparées et sélectionnées à l’avance. Sur TF1, dans l’émission « La France face à la guerre », le 14 mars, il n’avait pas de contradicteurs. Conférence de presse, interview, futur meeting le 2 avril… Chaque fois, le chef de l’État est seul en scène et déroule tranquillement son programme.
« Le président sortant fait tout pour escamoter le débat démocratique dans cette élection, affirmait Valérie Pécresse à Valeurs actuelles, mardi. Il se dérobe face à ses adversaires en refusant tout débat télévisé. Il fait tout pour ne pas avoir à répondre de son bilan. Les Français méritent un débat. Le refuser, c’est les mépriser », déplore la candidate des Républicains. Un avis partagé à droite.
« C’est la première campagne à laquelle j’assiste », affirme Thomas, militant de Génération Z, le mouvement des jeunes avec Éric Zemmour. « C’est un total mépris. On ne peut même pas assister à un vrai débat entre plusieurs candidats qui ont une vision différente de la France. » Le père Danziec, chroniqueur à Valeurs actuelles, renchérit : « C’est très grave qu’il n’y ait pas de débat, en plus, c’est le principe de la démocratie : l’Agora, le dialogue… C’est le problème de la vérité, si on ne sert que ce qui nous accommode, on ne sert pas la vérité et donc on ne sert pas le bien commun », ajoute-il.
Des enjeux de société passés à la trappe
« Il y a une réalité de non-campagne », se désole Bartholomé Lenoir, directeur de Contribuables associés. L’association a demandé à rencontrer tous les candidats, mais « seul Macron n’a pas répondu ». Dans une enquête Elabe pour BFM TV, 45 % des Français considèrent que le pouvoir d’achat est la priorité de l’élection. « On a une dette énorme sur les dépenses courantes, et la montée des prix de l’essence n’arrange rien. Il y a une stratégie électorale d’évitement de ce sujet au profit de la guerre en Ukraine ou du Covid, poursuit Bartholomé Lenoir. Le gaspillage des dépenses publiques, c’est le grand oublié. La France a besoin de vraies réformes et pas de stratégies court-termistes de chèques. C’est un moment démocratique important. La démocratie ne répond plus sur ces sujets-là. »
La guerre en Ukraine a aussi éclipsé le débat. « Ça ressemble à un prétexte, Emmanuel Macron esquive le débat par la dissimulation », observe le Père Danziec. « Les autres candidats ainsi que leurs sujets apparaissent moins légitimes que le problème principal qu’est l’Ukraine, précise Nicolas Sévillia, secrétaire général de la fondation Lejeune, qui soutient notamment la recherche sur la trisomie 21. Les problèmes concernant la famille, la filiation, la bioéthique, sont des sujets dont on ne parle plus du tout. Macron n’a même pas besoin d’être arrogant, le contexte de l’Ukraine est inespéré pour lui. Il y a un mépris par ce non-débat, mais les Français ne lui reprochent pas, car c’est la guerre. »
« On fait confiance au chef plutôt qu’au nouveau candidat, confirme Thomas, de Génération Z. Le ralliement de Marion maréchal aurait dû être une bombe médiatique et on en a très peu parlé. L’Ukraine étouffe la campagne des autres candidats, et Macron s’en satisfait. » Mais ce refus du débat pourrait coûter cher au président après le scrutin. « Tout le monde ressent de l’abandon, et derrière il y a de la colère », s’inquiète Bartholomé Lenoir de Contribuables associés. « La question que beaucoup de monde se pose est : pourquoi ça ne s’aggraverait pas au prochain quinquennat ? appuie le Père Danziec. Ce que je ressens auprès de mes paroissiens, c’est l’inquiétude pour l’après. On a beau mettre les enjeux des Français sous le tapis, ils finiront par revenir. »
Lors de sa visite à Poissy, Emmanuel Macron avait prévenu : « Je préfère un débat avec les Français, c’est ce que je leur dois », précisant qu’il « ne fera pas de débat avec les autres candidats avant le 1er tour ». Paroles, paroles. Il avait ainsi décliné l’invitation à la « Grande soirée présidentielle » de BFM TV, le 22 mars. Un grand débat entre tous les candidats qui a donc été annulé. Le chef de l’État avait alors prétendu avoir des « engagements par ailleurs ». Ce mercredi soir, le président de la République était encore interrogé dans l’édition du « 19.45 » de M6 par un seul journaliste.
L'Humanité
Il y a 10 ans : le meurtre de Trayvon Martin et les ferments de Black Lives Matter
Il était une fois26 février 2012. La mort à 17 ans de Trayvon Martin, tué par un vigile qui le trouvait suspect, émeut l’Amérique. L’acquittement du meurtrier, couvert en Floride par une loi instaurant le concept « d’homicide justifiable» – un véritable permis de tuer – crée l’embrasement. Une jeunesse multiraciale se lève. La révolte va donner naissance au puissant mouvement Black Lives Matter, « les vies des noirs comptent ».
Michel MullerIl est un peu plus de 19 heures, ce 26 février 2012 à Sanford, une petite ville de Floride. Trayvon Martin, un adolescent de 17 ans, rentre dans la résidence fermée Twin Lakes, où habite son père et chez qui il réside depuis une semaine. Grand et filiforme, Trayvon a un visage encore enfantin et sa peau est « noire ». Il vient d’acheter une cannette de thé glacé et un sachet de bonbons pour son amie, Rachel Jeantel. Il pleut, il fait froid et Trayvon se couvre la tête avec la capuche de son sweat-shirt.
Ce « hoodie » est un marqueur vestimentaire de mauvais augure, bien plus aux États-Unis qu’ailleurs, pour les « braves citoyens respectueux et défenseurs de la loi et de l’ordre ». C’est à ce moment-là qu’il constate qu’un homme le suit en voiture, s’arrête, en descend et se rapproche de lui. Inquiet, Trayvon téléphone à Rachel, qui lui demande à quoi ressemble cet homme : « À un “creepy ass-cracker” », (1) lui dit-il. « Tu ne connais pas le coin, il s’agit peut-être d’un violeur », lui répond son amie.
« Pourquoi vous me poursuivez ? Lâche-moi, lâche-moi ! » sont les derniers mots de Trayvon avant la rupture de la communication. Des voisins proches entendent des appels à l’aide puis un coup de feu. Arrivée sur les lieux, la police constate que l’adolescent a été tué d’une balle dans le cœur. Le tueur, George Zimmerman, resté sur place, est un Latino-Américain âgé de 28 ans qui avait décidé, comme l’y autorise la législation de Floride, de veiller à la tranquillité de la résidence. Ce que, bien sûr, Trayvon ne pouvait pas savoir, d’autant que son assassin ne s’était même pas identifié.
Le racisme règne sur la vie quotidienne états-unienne
Les échanges de ce « vigile volontaire » avec la police révèlent l’ampleur du racisme non dit, implicite et accepté comme tel qui règne sur la vie quotidienne états-unienne. Ce n’est que le 16 mars que la police rend publique une partie des appels de Zimmerman et de témoins au commissariat. Tout « naturellement », le choix des échanges à publier, donc à remettre au procureur, s’est opéré entre le chef de la police et le « city manager » (gérant municipal) (2), Norton Bonaparte.
22 mars 2012. Un mois après l'assassinat de l'adolescent, son meurtrier est toujours libre. Des manifestations éclatent dans tout le pays pour réclamer son arrestation. © Julie Fletcher/AP
Zimmerman : « Ce type fait comme s’il était en train de faire un mauvais coup, ou il est drogué… quelque chose comme ça. Il observe, regarde toutes les maisons… et maintenant il se dirige vers moi. Il a mis sa main dans sa poche de ceinture. Il a quelque chose de louche. » Le policier : « OK. Et le gars, il est blanc, noir ou hispanique ? » « Noir », lui répond le « vigile », en indiquant qu’il porte un « hoodie ». « Ces foutus voyous, ces encu… ils s’échappent toujours ! Merde, il se met à courir ! » Apparemment, Zimmerman est sorti de sa voiture : « Vous le poursuivez ? » demande le policier. « Oui », répond Zimmerman. « OK », lui répond le policier. Et la conclusion tombe, sans appel : « Nous n’avons pas besoin que vous fassiez cela. »
Une loi adoptée sous l’impulsion du lobby des armes à feu
Zimmerman n’est pas arrêté, ni inculpé dans un premier temps. Sans que ce ne soit dit formellement, c’est sous couvert de la loi « stand-your-ground » (tenez votre position) que l’assassin sera jugé : il « avait le devoir de ne pas battre en retraite », selon les instructions données par le procureur au jury – même si la police lui avait intimé le contraire – et il avait le droit de « tenir tête et d’affronter la force par la force, y compris la force mortelle, s’il estimait raisonnablement qu’il devait agir ainsi pour éviter la mort ou une atteinte grave à son intégrité corporelle ».
La Floride a été le premier État, en 2005, à adopter cette loi sous l’impulsion du lobby des armes à feu – la National Rifle Association (NRA) – et d’un puissant groupe de pression de droite, le Conseil d’échanges législatifs américain (Alec), financé par les frères Koch, multimilliardaires, et soutenu notamment par la chaîne commerciale Walmart. Depuis, plus de la moitié des États ont fait de même. La Floride est même allée plus loin : c’est au procureur de prouver que la loi ne bénéficie pas à l’accusé, et non à l’avocat de prouver le contraire. Ainsi, le nombre d’« homicides justifiés » y a été multiplié par 2,5 depuis 2005.
Acquitté par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire
Le procès de Zimmerman ne s’est tenu qu’en juin 2013. Le tueur a été acquitté le 13 juillet par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire. Le témoignage de l’amie de Trayvon est particulièrement douloureux et significatif d’une structure mentale raciste dominante aux États-Unis, que subissent les « personnes de couleur », notamment dans les couches les plus pauvres. Souffrant tout à la fois de misère sociale, d’un système éducatif intrinsèquement ségrégué et dévalué, elles sont, de ce fait, assignées à un statut d’êtres inférieurs. C’est dès son plus jeune âge qu’un enfant « de couleur » états-unien découvre dans le regard des autres que sa peau est noire.
Mal à l’aise, bouleversée, Rachel ne répond que succintement et de manière confuse aux questions. À l’avocat de Zimmerman, Don West, qui lui demande « pourquoi », selon elle, le qualificatif de « creepy ass-cracker » a une signification « raciale » – c’est ainsi que Trayvon a qualifié Zimmerman –, elle répond : « Oui ». « C’est donc Trayvon Martin qui a mis de la race dans cela », insinue Don West. « Non », dit la jeune fille. Et l’avocat d’insister : « Vous ne pensez pas que c’est un commentaire racial ? » « Non », confirme-t-elle.
Mais pour le jury, il est clair que Trayvon a accusé le « vigile » de racisme. Don West en tire parti : si « creepy ass-cracker » est une expression péjorative définissant un Blanc raciste et qu’elle a été utilisée par Trayvon, un Noir, et que d’autre part Zimmerman n’a pas prononcé d’insultes de même ordre (bien qu’il l’ait fait, comme en témoigne son appel au commissariat), ce dernier n’a donc pas « ciblé racialement Trayvon », c’est donc bien Trayvon qui est l’agresseur raciste... Tout le monde en déduit que c’était Trayvon Martin qui était un « danger » pour la vie de Zimmerman. Pour enfoucer le clou, la juge Debra S. Nelson donnera au jury l’instruction suivante : « Zimmerman a certes ciblé Trayvon, mais il ne l’a pas fait racialement. »
« Protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes »
Autre moment tragique provoqué par l’avocat pour démontrer que ces « gens-là » ne sont décidément pas du même monde que les bons et respectables citoyens blancs cultivés : Don West demande à Rachel de lire une lettre qu’elle a envoyée à la mère de Trayvon, mais qu’elle a demandé à une amie étudiante d’écrire à sa place. « Êtes-vous capable de lire ce document suffisamment bien pour nous dire s’il s’agit bien de cette lettre ? » lui demande-t-il. « Non », répond Rachel. Et devant l’insistance indécente de l’avocat, elle explique : « Je ne comprends pas l’(écriture) cursive. » (3).
En 2016, le quarterback Colin Kaepernick met un genou à terre lors de l’hymne national, pour éveiller les consciences.
© Thearon W. Henderson/Getty Images/AFP
Malgré de notables changements intervenus depuis l’acquittement de Zimmerman – grâce aux puissantes protestations antiracistes – dans la qualité de la justice accordée aux victimes de crimes racistes, un scénario similaire s’est produit récemment. Dans la soirée du 25 août 2020, une importante manifestation a lieu à Kenosha (Wisconsin) pour protester contre des tirs de policiers qui ont paralysé un père de famille noir, Jacob Blake, et dont les auteurs n’ont pas été inquiétés par la justice. Kyle Rittenhouse, un adolescent de 17 ans qui se proclame défenseur des braves gens, adepte par ailleurs des « protecteurs du serment » à la nation (Oath Keepers, un groupe d’extrême droite), prend son fusil de guerre AR 15 et quitte son Antioche natal, dans la banlieue de Chicago (Illinois), pour Kenosha, où il dit vouloir « protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes ». Il tue deux manifestants et en blesse un autre – tous blancs et non armés – qui tentent de le désarmer. Il est déclaré non coupable le 19 novembre 2021. Donald Trump a immédiatement invité le gamin dans son palais, à Mar-a-Lago en Floride, le qualifiant de « héros de l’Amérique ». Quant à Zimmerman, il a vendu aux enchères son pistolet meurtrier et récolté plus de 130 000 dollars.
Un Afro-Américain a huit fois plus de risques qu’un Blanc d’être tué par un policier et huit fois moins de chances qu’un Blanc de sortir libre d’un tribunal (4). Selon une étude publiée le 2 octobre 2021 par la revue médicale « The Lancet », de 1980 à 2019, 30 800 personnes, dont plus de 60 % de Noirs, ont été les victimes mortelles de violences policières aux États-Unis. En 2019, les polices états-uniennes ont été responsables de 13 % des morts par balles policières dans le monde, alors que le pays ne compte que pour 4 % de la population mondiale.
En 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme
Ces chiffres montrent, s’il en était besoin, combien la montée en force du combat contre le racisme structurel – une notion que même Joe Biden a été amené à employer – est devenue le cœur des révoltes et des soulèvements aux États-Unis. Révoltées par le meurtre de Trayvon et l’acquittement de son meurtrier, trois jeunes femmes noires militantes des droits humains à divers titres, Patrisse Cullers, Alicia Garza – toutes deux militantes queer se réclamant du marxisme – et Opal Tometi – fondatrice et responsable de la seule organisation états-unienne de défense des migrants (Black Alliance for Just Immigration lance en 2013 le mouvement Black Lives Matter (5).
Depuis, il a pris une ampleur telle – avec les quelque 150 organisations qui s’en réclament – que, pendant l’été 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme, mais aussi contre les inégalités et pour la justice sociale.
« Une nation qui continue au fil des ans à dépenser davantage pour sa défense militaire que pour le progrès social approche de sa mort spirituelle. » Ces paroles, prononcées par Martin Luther King en avril 1967, sont prophétiques. Comme il l’avait proclamé quelques jours avant son assassinat, le 4 avril 1968, les combats contre le racisme et l’exploitation de classe sont intimement liés. Une étape qualitative de cette formidable marche vers l’émancipation humaine a été franchie au cours de cette décennie aux États-Unis. Mais aussi, les forces de refus – dont Donald Trump se veut l’actuel thaumaturge – redoublent de férocité au risque de la destruction même de la démocratie dans ce pays, le plus puissant militairement au monde.
www.huffpost.comwww.cairn.infoIl était une fois ...une autre histoire
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !
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HistoireÉtats-UnisracismeIl était une fois BBC
War in Ukraine: Estimated 300 dead in Mariupol theatre strike
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An estimated 300 people were killed in an attack on a theatre sheltering civilians in the besieged port city of Mariupol, an official has told the BBC.
Petr Andryuschenko, advisor to the mayor of Mariupol, said some 600 people were in the building when it was hit.
The attack is believed to have caused the worst known loss of life in a single strike since the invasion began.
Communication with Mariupol remains difficult so it is hard to independently verify information.
Russia has denied carrying out the attack, which has been widely condemned.
At the time of the strike, the word "children" had been written in giant letters on the ground outside the theatre building in the centre of the city.
In the wake of the attack, both Dmytro Kuleba, the Ukrainian foreign minister, and the city council accused Russia of committing a war crime.
The BBC spoke to survivors of the bombing who described mothers searching for their children under the rubble, and a five-year-old child screaming that he did not want to die.
Mr Andryuschenko told the BBC's Newshour programme that 600 people were inside the building before the attack, with about 300 of those in a basement shelter.
He said officials were able to check the death toll because they had a record of who was in the theatre before the missile strike and had spoken to survivors.
The authorities had not been able to start a rescue operation because of street fighting and continued Russian shelling nearby.
Earlier, Mariupol city hall cited a similar death toll in a Telegram post.
"From eyewitnesses, information is emerging that about 300 people died in the Drama Theatre of Mariupol following strikes by a Russian aircraft," officials wrote.
Mr Andryuschenko also confirmed that fighting was continuing in the middle of the city, but insisted that Russian forces had not yet managed to take control of the city.
The port city of Mariupol is key to Russia's military campaign. If it falls, it would give Russia control of one of Ukraine's biggest ports and create a land corridor between Crimea and the Russian-backed regions of Luhansk and Donetsk.
Medieval-like siege of a city that lies in ruins
By Hugo Bachega, BBC News, Lviv
The tragedy at the theatre in Mariupol will be remembered as an unacceptable, unjustified, and probably deliberate, attack on civilians. Another horror in a city that has seen so much of it in this war.
The site, a huge Soviet-era building in the middle of a square in the city centre, had been clearly marked as a civilian shelter, with the word "children" written in Russian on the ground outside. It is impossible it was attacked by mistake.
Hundreds of civilians, mainly women with children and elderly people, had gone there fleeing homes that were no longer safe, or no longer standing. They thought it was a place where they would find relative protection.
But there is no such a place in Mariupol. Street after street, building after building, most of the city now lies in ruins. Nothing seems to remain untouched. Tens of thousands remain trapped inside, subjected to a medieval-like siege. Little food and water, no electricity or gas.
Russia has been accused of trying to starve the city into submission. For now Mariupol, despite all the suffering, says it will not surrender.
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Le Figaro
«Tant qu'il ne vote pas Mélenchon...» Chez les Ferrari, le football est un sujet plus sanglant que la politique
Madeleine MeteyerPOLITIQUE EN FAMILLE (4/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la gauche, à la droite.
Samedi 12 mars, Paris 12ème, 9ème étage d'une tour jaune qu'un urbaniste a cru bon de baptiser «Virginie». Dans un appartement, un chien aboie à en casser les murs. La porte s'ouvre sur la belle gueule d'un acteur italien, Michel Piccoli dans La passante du sans souci - avec quelques années de plus peut-être. Didier Ferrari, 72 ans, retraité de la banque BNP («J’y ai travaillé de mes 17 ans à mes 61 ans !») s'excuse pour les aboiements, «Rio», berger australien de son état, «n'aime pas les inconnus.»
14h15. Place au thé. Dans le F4 familial, le fils Andrea, 28 ans, conseiller en gestion, entrepreneur et militant Horizon - le parti d'Édouard Philippe -, dépose de petits cakes aux fruits garantis 100% pas faits maison sur un plateau pastel.
On s'apprête à introduire le débat mais la précaution est inutile ; passionné de politique, Didier semble renouer les fils d'une conversation interrompue. «Je suis devenu de droite quand Rocard a mis en place la CSG», raconte-t-il en triturant un numéro du Figaro évoquant la défaite du PSG face au Real Madrid. La contribution sociale généralisée fut l'une des mesures phares du «Hamster érudit» - le surnom de Rocard aux scouts. «Il a matraqué la feuille de paie des ouvriers» ne décolère pas Didier.
À la mort de l'ancien ministre, en 2016, le journal La Croix décrivit la CSG comme une mesure «bien acceptée par les Français». Sans doute le plumitif ignorait qu'elle avait poussé un homme de gauche depuis 38 ans à s'écarter du socialisme transmis par ses parents, Monique, mère au foyer, et Rolando, ouvrier aux Usines Chausson, né en 1920 en Italie et socialiste car «anti fasciste». Et à leur cacher cette volte-face pour «ne pas leur faire de la peine». En 2007, Didier est sarkozyste. Le candidat le séduit par sa célébration du travail et les bises qu’il claque gentiment sur les joues des Français. «Mes parents étaient d’abord sarkozystes, puis de droite», se souvient Andrea.
Le fils pas prodigue
Pourtant, en 2016, à la primaire de la droite et du centre, Didier et Andrea votent pour François Fillon.
Nicolas Sarkozy, regrette Didier, a trahi la volonté du peuple. «Les gens avaient dit non à la constitution européenne et après il nous l’a imposée (via le traité de Lisbonne, entré en vigueur en 2009 sans référendum, NDLR), il s’en fichait de notre avis».
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L'année de la primaire, Andréa est élève en école de commerce, à l'IPAG. Dans sa chambre, cet encarté LR, devenu petite main du député Pierre-Yves Bournazel, empile les ouvrages du «Thatcher de la Sarthe». «Sur l'économie, je voulais davantage de liberté, moins de normes.» Les propositions du candidat de baisser les charges des entreprises, de reculer l’âge de la retraite à 65 ans le bottent. Et puis il y a «sa personnalité.» Il est sérieux, Fillon.
Quand Le Canard du 25 janvier 2017 paraît, Andrea hausse les épaules. Lorsque, un mois plus tard, le parquet national financier ouvre une enquête, lui et Didier sont gênés mais s’agacent. «Ah ! Quand c’est Fillon, la Justice est rapide !» Auprès de ses amis, Andrea dénonce la cabale «des juges rouges», défend le programme du candidat, «le meilleur». Au premier tour, père et fils votent LR. Cependant l’un des deux le fait avec dépit.
Fort de café
Le 7 mai 2017, alors que Fillon a appelé à contrer le RN, père et fils choisissent des bulletins différents. Macron est un ancien ministre de Hollande et Didier ne le «sent pas.» Il vote blanc. Quand Andrea se range sans barguigner. «Macron était le choix logique, dit-il d’une voix calme en caressant Rio. On fait barrage à l’extrême droite.» Après réflexion, il ne se contente pas de barrer par son vote la voie aux lepénistes, il rend aussi sa carte LR. «On avait un président qui s’apprêtait à appliquer 90% du programme économique de Fillon. C’était fort de café de ne pas le rejoindre!»
Assistant au (relatif) revirement de leur fils, Didier et son épouse ouvrent des yeux ronds. «On ne comprenait pas». «Ils ne comprennent toujours pas», indique Andrea en aparté. «Faut être fidèle à son parti ! s'exclame Didier.» «Faut surtout être fidèle à ses idées, riposte son fils. Car le parti peut changer. En 2017, les Républicains ont fait un virage à droite !» Didier esquive la flèche, rit. «C’est pas facile pour moi de tenir ce principe. Cette année, ma candidate est un naufrage industriel…»
On ne comprend pas totalement ce que Didier ne comprend pas au sujet d'Andréa si l'on ignore qu'en mai 68, ce franco-italien brûlait de descendre dans la rue faire la révolution. Il se retenait car il n’était pas, pas encore, titulaire à la BNP. «Les manifs contre de Gaulle, on les faisait avec les copains. Maintenant les jeunes sont moins politisés. Ils ont leur business, leur start-up...»
Son fils est un réformateur, pas un Danton. Ce qui le séduit chez Edouard Philippe ? «Son attitude avec les équipes sur le terrain. La retraite à 65 ans, ça vient de lui, le passage de 90 à 80km/h aussi.» La première vient d'être relancée par le président-candidat Emmanuel Macron. Le deuxième est l’une des mesures les plus critiquées du quinquennat.
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En somme, Andrea est un politique… peu politisé. Un «pragmatique» serviteur de la logique : pour lui l’histoire a un sens, qu’il s’agit d’emprunter. Ses idéaux ? «Pas des choses très marrantes. Je crois à notre système de chômage même s’il est à réformer, à notre Code du Travail même s’il est à réformer.» Après un temps de silence, il ajoute «je crois à notre système de santé. Au droit inaliénable d’être soigné». Il sourit. On n’est pas loin de l’envolée lyrique. Rio aboie.
«Y'a plus grave dans la vie»
Cette façon détachée quoique sérieuse qu’a Andrea de parler de politique lui vient de ses parents. Si les Ferrari aiment la politique, ils ne font pas tout un plat en sauce de ce sujet. «On s’engueule plus pour le PSG, explique Didier. Quand je dis “T’as 35 ans ? Tu mets plus un pied devant l’autre ? Tu veux gagner 50.000 euros par mois ? Viens au Paris Saint Germain !”, ça l’énerve !» À table, le ballon rond fait plus jaser que la démocratie.
Didier se montre cependant bavard quant à son opposition à Macron. Là-dessus, Andrea l’entend. Déplorer les «petites phrases pas correctes sur certains Français qui ne sont rien.» Regretter que le président «essaie de plaire à tout le monde». Mais pas de querelle entre eux. «C’est pas en s’engueulant qu’on convainc qui que ce soit» justifie Andréa.
Didier, lui, confesse un «énorme problème» qui le défend d'attendre de ses enfants qu'ils pensent comme lui : «j'ai un côté anarchiste, anti bourgeois». «Anti transmission» donc. A peine a-t-il exprimé un brin de circonspection en apprenant que sa fille aimait bien Marine Le Pen «parce qu’elle a des chats.» («A quoi ça tient, hein !»). Venu d’un des siens, le vote qu’il ne digérerait pas serait Mélenchon, «l'ami des dictateurs.» Andrea n’est pas tenté : «Comment on peut voter pour l’extrême gauche en 2022 ?» Ce n’est pas comme ça qu’on réformera la France !
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Andrea ira fièrement voter Macron.
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L’histoire du « Monde » au fil des années
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BBC
Russia targets east Ukraine, says first phase over
Russia has said the initial aims of its invasion are largely complete, despite clear indications it has stalled.
The defence ministry in Moscow has now identified the war's main goal as "liberating" eastern Ukraine.
It also announced that 1,351 servicemen had been killed and 3,825 wounded in Ukraine, in only its second briefing since Russia invaded on 24 February.
The number is far lower than the number of Russian casualties cited either by Ukraine or the US.
A sixth Russian general is among those killed, according to Ukrainian officials, who estimated the number of Russian deaths at more than 16,100.
The true number cannot be verified but on Monday, pro-Kremlin website Komsomolskaya Pravda published a figure of 9,861 military deaths, before it removed the report and said the site had been hacked.
Presidential adviser Oleksiy Arestovych said that among the dead was a two-star general, Lt Gen Yakov Ryezantsev, the commander of the 49th Russian Southern District Army, in a Ukrainian attack near Kherson in the south.
⚡️Another Russian general killed in Ukraine.Yakov Ryezantsev was killed in Chornobaivka, a site of intense fighting just north of Kherson, according to Oleksiy Arestovych, advisor to the head of Ukraine's presidential office. pic.twitter.com/V9BNrmg08M
The commander is thought to be the sixth Russian general to have been killed in action.
Russian troops first tried to encircle the capital Kyiv. But after bombarding and then seizing several towns to the north-west they were forced back by Ukraine's military, which is now trying to surround thousands of Russian soldiers.
Russia's army has had greater success on the south coast, seizing towns and cities such as Kherson, and making some gains in the east.
Moscow now claims 93% of the eastern region of Luhansk is under the control of Russian-backed separatists, with 54% of the other eastern region of Donetsk in their hands. More than a third of the entire area was under separatist control before the war began.
What next for Russia's war?
Russia's announcement that it will focus on the "liberation of the Donbas" is likely to mean a more concerted effort to push beyond the "line of contact" that separates Ukrainian government-held territory in the east of the country from the Russian backed separatist "people's republics" of Donetsk and Luhansk.
Western officials believe the announcement implies that Moscow knows that its pre-war strategy has failed.
"Russia is recognising that it can't pursue its operations on multiple axes simultaneously," one official said.
As many as 10 new battalion tactical groups are being generated and put into Russia's operations, especially in the Donbas.
Western officials have been concerned for some time that Russia will attempt to encircle and envelop Ukraine's best fighting units, which are stationed along the line of contact.
If more Russian firepower, particularly air power, is concentrated in the east, those concerns will rise.
"I hope that's where the Western supply of arms will make a significant contribution to Ukrainian forces," one official said.
War in Ukraine: More coverage
Russia never spelt out its core aim in invading Ukraine, but as he sent troops across the border President Vladimir Putin declared his ambition to "demilitarise and de-Nazify" Ukraine, characterising the government's leaders as a neo-Nazi junta killing millions in a genocide of Russian speakers.
None of his claims had any basis in fact but it soon became clear his intention was to seize Kyiv and capture its democratically elected leaders.
He had already indicated before the invasion that he no longer saw the two eastern regions of Donetsk and Luhansk as part of Ukraine.
Although little more than a third of the entire area was in the hands of Russian-backed separatists before the invasion, he recognised their claim to it in a speech on 22 February.
Ukraine's death toll since the war began is now well into the thousands, with 10 million people displaced within Ukraine and beyond its borders.
So far the UN has only confirmed 1,081 civilian deaths in Ukraine but the true number is far higher with 300 deaths reported in the attack on a theatre in Mariupol alone.
More than 3.7 million people have fled abroad, including 2.2 million to Poland. Russia says more than 400,000 have fled there too.
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Le Monde
La charte d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde
La charte est entrée en vigueur mardi 2 novembre 2010.
Sommaire :
Préambule
La présente Charte a pour objet de rappeler les principes essentiels d'indépendance, de liberté et de fiabilité de l'information, et de préciser les droits et devoirs des journalistes, des dirigeants comme des actionnaires. Elle aura force obligatoire entre les parties (sociétés ou associations des journalistes des différents titres, actionnaires, dirigeants du groupe Le Monde, directeurs des publications et des rédactions), et sera reprise par les statuts des sociétés du groupe Le Monde. En cas de changement à la tête d'un des titres du groupe, elle s'imposera en termes identiques à leurs nouvelles directions de la rédaction et de la publication.
Cette Charte, commune à l'ensemble des publications et sites du groupe Le Monde, s'ajoute aux chartes et accords adoptés précédemment par chacun de ces titres. Ces textes, qui sont annexés à la présente Charte, restent pleinement valides à la seule exception de celles de leurs dispositions qui seraient contradictoires avec celles de la présente Charte. Toute modification apportée à cette Charte doit être approuvée par vote au sein des publications et ne prend effet que dans celles qui l'ont effectivement approuvée.
La vocation des titres du groupe Le Monde est de fournir, sur tout support, une information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée. Les journalistes doivent porter un regard critique sur l'information et faire écho au pluralisme des opinions.
Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s'interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis-pris. Ils doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s'engagent à déclarer tout conflit d'intérêt.
Des principes déontologiques communs aux rédactions du groupe Le Monde seront rappelés en annexe de la Charte d'éthique et déontologie, sans distinction de valeur et de force juridique avec le contenu de celle-ci.
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Deux Comités d'éthique et de déontologie distincts, chargés respectivement du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons, des sites du Monde Interactif et de ses applications numériques d'une part, et de l'ensemble des magazines (le "Pôle Magazines") et de leurs déclinaisons numériques d'autre part, sont chargés de veiller au respect de cette Charte.
Ils veilleront notamment à ce que soit observé l'ensemble des principes contenus dans la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971), dont la pérennité est indispensable à l'indépendance éditoriale et qui constitue le socle déontologique de la profession de journaliste. Ces principes s'appliquent à la réalisation de tous les contenus éditoriaux produits par les rédactions du groupe, quels que soient leurs supports de diffusion.
Cette Charte sera publiée pour tout ou partie dans les différents titres du groupe dès son entrée en vigueur et restera accessible en intégralité et à tout moment sur chacun de leurs sites.
Devoirs et droits des actionnaires
Les actionnaires du groupe Le Monde disposent des pouvoirs que leur confère le droit des sociétés. A ce titre, ils veillent à la bonne marche économique du groupe et de ses publications, à la définition de sa stratégie et de ses axes de développement. Pour assurer l'indépendance financière et politique des titres et sites du groupe, et pour en garantir l'indépendance et la liberté d'expression, chacun s'engage au respect des valeurs et principes définis au présent Code.
Les actionnaires proclament leur attachement à l'indépendance éditoriale de ses publications. Ils s'engagent à respecter la présente Charte, ainsi que les chartes spécifiques en usage dans chaque rédaction du groupe. Tout nouvel actionnaire, majoritaire ou minoritaire, devra prendre le même engagement. Les sociétés du groupe Le Monde ne pourront enregistrer les mouvements ou souscriptions de valeurs mobilières donnant accès au capital qu'en contrepartie de l'adhésion et de la signature de la présente Charte par leurs bénéficiaires.
Les actionnaires, leurs représentants et les membres des conseils de surveillance du groupe Le Monde ne prennent pas part aux choix éditoriaux. Ils n'assistent aux conférences de rédaction que sur invitation de la direction du journal ou de la rédaction, mais n'y interviennent pas. Ils s'interdisent en outre de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication.
La structure actionnariale du groupe Le Monde fera l'objet d'une publication annuelle sur support papier et/ou numérique par chaque titre du groupe. A cette occasion, un rappel des intérêts détenus par les principaux actionnaires sera également effectué.
Les actionnaires s'engagent à ne pas imposer de partenariats commerciaux au groupe avec les sociétés au capital desquelles ils figurent ou qui leur sont liées commercialement. De même, ils s'engagent à ne pas empêcher ou faire obstacle à des partenariats du même type avec des sociétés qui se trouveraient en concurrence avec les leurs.
Lorsqu'un actionnaire du groupe Le Monde ou une entreprise dirigée ou détenue par l'un de ces actionnaires est citée dans un article publié par un titre du groupe Le Monde, cette particularité est signalée dans le corps de l'article, dans sa titraille ou dans une note de bas de page.
Gouvernance
Les actionnaires et membres des conseils de surveillance s'engagent à veiller à ce que, dans le cadre d'une expression publique, leurs déclarations ne puissent pas engager le groupe Le Monde, sauf dans le cas d'une communication décidée par le conseil de surveillance.
La qualité de membre d'un directoire du groupe est incompatible avec :
- un mandat électif national ou local (hors mandats municipaux dans des villes de moins de 30 000 habitants
- des fonctions de direction, d'encadrement ou de représentation d'un parti politique ou d'un syndicat
- des condamnations définitives à des peines de prison ferme liées aux sujets suivants : (i) incitation à la haine raciale ou pour discriminations ; (ii) financement illicite de partis politiques ; (iii) atteinte aux personnes.
Devoirs et droits des journalistes
Le présent Code reconnaît la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, adoptée en 1971, à Munich, dans les termes suivants :
Déclaration des devoirs et des droits des journalistes
Préambule
Le droit à l'information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain.
De ce droit du public à connaître les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs et des droits des journalistes.
La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l'égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics.
La mission d'information comporte nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes s'imposent spontanément. Tel est l'objet de la déclaration des devoirs formulés ici.
Mais ces devoirs ne peuvent être effectivement respectés dans l'exercice de la profession de journaliste que si les conditions concrètes de l'indépendance et de la dignité professionnelle sont réalisées. Tel est l'objet de la déclaration des droits, qui suit.
Déclaration des devoirs
Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le commentaire des événements, sont :
1/ Respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité ;
2/ Défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique ;
3/ Publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents ;
4/ Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents ;
5/ S'obliger à respecter la vie privée des personnes ;
6/ Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;
7/ Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement ;
8/ S'interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage, en raison de la publication ou de la suppression d'une information ;
9/ Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n'accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ;
10/ Refuser toute pression et n'accepter de directive rédactionnelle que des responsables de rédaction.
Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d'observer strictement les principes énoncés ci-dessus.
Reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, le journaliste n'accepte, en matière d'honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l'exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre.
Déclaration des droits
1/ Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique.
Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés ;
2/ Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale ;
3/ Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience ;
4/ L'équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l'entreprise.
Elle doit être au moins consultée, avant décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journalistes ;
5/ En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu'à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.
Publicité
Dans chacun des titres du groupe Le Monde, sur support papier ou numérique, comme dans leurs suppléments ou numéros spéciaux, l'espace rédactionnel et l'espace publicitaire ou promotionnel doivent se distinguer sans aucune ambiguïté. La typographie, l'iconographie et la mise en page de la publicité ou des publi-reportages ne doivent pas prêter à confusion avec le contenu rédactionnel.
Les impératifs publicitaires ne peuvent pas être évoqués pour influer sur les choix éditoriaux des titres du groupe Le Monde. Les journalistes ne contribuent pas, même de manière anonyme ou à titre gracieux, à la conception, à la rédaction, à l'illustration ou à la mise en page d'une publicité ou d'un publi-reportage publié dans un des titres du groupe.
Les annonceurs n'ont aucun droit de relecture et d'intervention sur les contenus, y compris dans les suppléments et numéros spéciaux qu'ils auraient contribué à financer.
Protection des marques
Les marques du groupe Le Monde ne doivent pas être utilisées dans un cadre incompatible avec les valeurs du groupe. Les Comités d'éthique et de déontologie sont compétents pour apprécier et juger tout risque d'atteinte à l'image de la marque concernée.
En cas d'accord entraînant un risque de ce type, le président du directoire de la Société éditrice du Monde (SEM) (ou, si elle est distincte de la SEM, le représentant légal de la maison mère du Pôle Magazine) devra saisir le Comité d'éthique et de déontologie concerné, dans un délai lui permettant de se prononcer avant tout engagement irrévocable. A défaut, le Comité d'éthique et de déontologie pourra être saisi par l'un quelconque de ses membres. Il pourra interdire toute utilisation de la marque, en dehors du secteur de la communication et des médias, dont il estimera qu'elle porte atteinte à l'image de cette marque.
Rôle et pouvoir des sociétés de journalistes
Instance représentative élue, le bureau des sociétés des journalistes (SDJ) ou de leur équivalent (associations de journalistes, sociétés de rédacteurs, etc.) de chaque publication a pour interlocuteur naturel et permanent la direction de sa rédaction du titre. En cas de litige, il peut saisir le Comité d'éthique et de déontologie compétent.
Confronté à un problème d'ordre déontologique, tout journaliste est en droit de saisir le bureau de sa SDJ, afin que ce dernier en prenne connaissance, le soumette à la direction de la rédaction en vue de trouver une solution. La direction de la rédaction et la direction de la publication peuvent également saisir le bureau de la SDJ.
La SDJ d'une publication est préalablement informée, dans un délai raisonnable, de toute décision relevant de la politique de développement du titre (notamment création ou acquisition d'un site internet, support audiovisuel et d'un nouveau produit ou d'une nouvelle activité). En cas de projet de changement de formule, la SDJ est informée par le directeur de la rédaction ou le directeur de publication. En cas de projet de modifications touchant au circuit de réalisation, et postérieurement à l'information des élus du personnel, le directeur de la rédaction en informera la SDJ concernée.
Rôle et pouvoir des comités d’éthique et de déontologie
Les Comités d'éthique et de déontologie, auquels les statuts des sociétés du groupe le Monde se réfèrent expressément, ont pour objet de veiller au respect de la présente Charte d'éthique et de déontologie dans les différentes publications et sites du groupe. Ils n'ont pas compétence pour se prononcer sur le contenu d'un article, ni pour prononcer des sanctions à l'encontre des journalistes.
En cas de litige sur l'interprétation ou l'application de la Charte, le Comité d'éthique et de déontologie concerné peut être saisi par deux de ses membres, par une SDJ, la direction de la rédaction ou par le président du directoire. Dans un délai d'un mois à dater de la saisine, et après avoir auditionné les personnes de son choix, le Comité émet un avis et/ou des recommandations qui seront communiqués aux journalistes intéressés, à la direction de la rédaction concernée et au président du directoire, et qui pourront être publiés à sa demande. La direction du titre concerné s'engage à répondre de façon circonstanciée, et dans un délai de quinze jours, à l'avis ou aux recommandations du Comité d'éthique et de déontologie.
Les Comités d'éthique et de déontologie se réuniront sur convocation de leur président ou à la demande d'au moins deux de leurs membres, et au moins deux fois par an. Ils établiront un rapport annuel qui rendra compte des sujets dont ils auront été saisis ainsi que des avis et recommandations rendus, rapport qui sera tenu à la disposition de toute personne intéressée et distribué aux journalistes des titres et sites concernés.
Le Comité d'éthique et de déontologie du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons et du site lemonde.fr sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), un représentant de la Société des Rédacteurs du Monde Interactif (SRMIA), un représentant des Sociétés des Cadres et Employés du Monde, un représentant de la Société des Lecteurs du Monde, le président du directoire de la société Le Monde SA (LMSA) ou son délégataire, le directeur du Monde ou son représentant, le directeur de la rédaction du Monde ou son représentant, deux personnalités qualifiées et indépendantes, nommées par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes concernées (SRM et SRMIA), une représentant de l'Association Hubert Beuve-Méry ou, en cas de dissolution de cette dernière, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par la Société des lecteurs du Monde et agréée par la SRM et la SRMIA, qui présidera le Comité.
Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.
Par ailleurs, à chaque fois que Le Monde.fr figurera à l'ordre du jour du comité, le responsable éditorial du Monde.fr y participera.
Le Comité d'éthique et de déontologie du Pôle Magazines sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la SCP PVC, un représentant de la Société de journalistes de Télérama, un représentant de la Société de journalistes de La Vie un représentant de la Société de journalistes de Courrier international, le président du directoire de la société LMSA ou son délégataire, le directeur de la rédaction de Télérama, le directeur de la rédaction de La Vie, le directeur de la rédaction de Courrier international, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes du Pôle Magazines, qui présidera le Comité, un membre de l'Association Georges-Hourdin (étant entendu qu'il ne pourra avoir occupé précédemment de fonctions exécutives dans une publication du Groupe).
Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.
DOCUMENTS DU COMITÉ D’ÉTHIQUE
Le règlement intérieur du Comité d’éthique et de déontologie du Monde
Synthèses d’activité annuelles :
MODIFICATIONS DE LA CHARTE D'ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE
Toute modification de la Charte d'éthique et déontologie du groupe Le Monde devra faire l'objet d'un vote des Assemblées générales de la SEM et de LMSA et avoir été préalablement approuvée par les deux Comités d'éthique et de déontologie et par les conseils de surveillance de la SEM et de LMSA.
La Société des rédacteurs du Monde
La Société des rédacteurs du Monde interactif
La Société des journalistes de Télérama
La Société des rédacteurs de La Vie
La Société des journalistes de Courrier international
Le Monde Libre
Le Pôle d'indépendance du groupe Le Monde
Le président du directoire de la Société éditrice du Monde et du Monde SA
La directrice de la rédaction du Monde
Les rédacteurs en chef du Monde.fr
La directrice de la rédaction de Télérama
Le directeur de la rédaction de La Vie
Le directeur de la rédaction de Courrier international.
ANNEXES
Principes déontologiques
Interviews : Les interviews publiés sous forme “Questions-réponses” ne doivent pas être relus par les personnes interrogées, ou alors dans le seul but d'éviter toute erreur factuelle ou de compréhension. Si la personne interrogée modifie substantiellement la teneur de ses propos, l'auteur de l'interview peut, avec la direction de la rédaction, refuser de publier l'entretien.
Voyages de presse : Est qualifié de voyage de presse un déplacement organisé à des fins promotionnelles et pris en charge par un organisme extérieur. Le recours aux voyages de presse doit rester exceptionnel et se justifier professionnellement. L'acceptation d'un voyage de presse doit faire systématiquement l'objet d'une discussion avec un responsable hiérarchique, afin d'en déterminer l'intérêt et la nécessité. Tout journaliste peut refuser de participer à un voyage de presse, sans avoir à s'en justifier. La participation à un voyage de presse ne saurait valoir engagement du journaliste ou de sa rédaction à publier un article en résultant.
La mention “Envoyé spécial” ne peut être utilisée, en cas de publication d'un article, que dans l'hypothèse où les frais de transport ont été pris en charge par le journal concerné. Dans le cas contraire, il ne peut être fait mention que du lieu où ont été collectées les informations. Cadeaux : Les journalistes s'engagent à refuser tout cadeau d'une valeur supérieure à 70 euros, ou de nature à mettre en cause leur indépendance. En cas de prêt de produits en vue de la rédaction d'un article, la mise à disposition des produits ou matériels ne peut dépasser une durée de trois mois.
Droits de réponse et rectificatifs : Les droits de réponse sont publiés conformément à la loi. Tout journaliste concerné par la publication d'un droit de réponse doit être informé avant ladite publication. Il en va de même pour les rectificatifs.
Conflits d'intérêt : Les journalistes du groupe n'acceptent pas de traiter un sujet autour duquel apparaît un conflit d'intérêt personnel. Ils ne couvrent pas un domaine dans lequel un membre de leur famille ou de leur entourage proche occupe une fonction d'autorité. Ils n'achètent pas d'actions d'une société dont ils suivent les activités pour leur journal.
Toute chronique d'un ouvrage ou d'une œuvre dont l'auteur travaille régulièrement pour le titre ou le site qui la publie doit faire mention de cette qualité de collaborateur.
NB. D'autres principes rédactionnels peuvent figurer dans les textes et chartes propres aux différents titres du groupe.
Déclarations d’intérêt
Déclaration d'intérêt de Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde
Déclaration d’intérêt de Jérôme Fenoglio, directeur du Monde et membre du directoire du groupe Le Monde
Le Monde
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Le Figaro
Le chômage en très légère baisse en février
Le mois dernier, le nombre de chômeurs de catégorie A a reculé de 0,3%.
Le nombre de chômeurs de catégorie A a légèrement décru en février, avec 10.500 demandeurs d'emploi en moins par rapport à décembre (-0,3%), à 3,196 millions, selon les chiffres du ministère du Travail publiés en ligne vendredi.
À lire aussiLe chômage de la zone euro bat un nouveau record à la baisse, à 6,8% en janvier
En janvier cette baisse avait été dix fois plus forte (-3,1%, soit 102.500 chômeurs de moins). En incluant l'activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi en France (hors Mayotte) est en baisse de 0,7% par rapport au mois précédent et s'établit à 5,508 millions (-38.900), selon la Direction des statistiques (Dares). Sur un an, la baisse en catégorie A est de 16,2% (-619.000 personnes). Pour les catégories A, B et C, elle est de 8,3% (-501.700). La Dares ne commente pas les données mensuelles, trop volatiles, privilégiant les évolutions trimestrielles.
En outre, elle précise sur son site que la procédure d'actualisation des demandeurs d'emploi a été améliorée pour les jeunes depuis le début de l'année. Cette évolution «aurait conduit à augmenter le nombre de demandeurs d'emploi en catégories B et C d'environ 25.000 en janvier et d'environ 10.000 supplémentaires en février 2022, en réduisant d'autant le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A», explique-t-elle.
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Les derniers résultats trimestriels publiés fin janvier avaient fait état d'une nette baisse de 5,9% au quatrième trimestre 2021 par rapport au trimestre précédent, soit 208.500 inscrits en moins en catégorie A, à 3,336 millions. Le nombre de chômeurs a atteint fin 2021 son plus bas niveau depuis le 3e trimestre 2012.
À VOIR AUSSI - Taux de chômage en baisse : Bruno Le Maire salue «une grande victoire française»
La moitié des seniors arrivent-ils à la retraite au chômage ?
LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Yannick Jadot. Eric Zemmour, quant à lui, regrette que seuls «30% des Français de plus de 60 ans travaillent».
Poutine exige que l'Union européenne paie son gaz en roubles
Le président russe donne une semaine aux autorités du pays pour mettre en place le nouveau système en roubles. L'Allemagne a dénoncé «une rupture de contrat».
Regarder la vidéoDeux nouveaux yachts d'un oligarque russe gelés dans le sud de la France
L'ensemble de la saisie est estimé à 90 millions d'euros.
L'Humanité
Jen Schradie «Les algorithmes adorent les contenus d’extrême droite»
EntretienPolitique Dans l’Illusion de la démocratie numérique, la sociologue américaine démontre que, loin des mythes d’un Internet égalitaire et horizontal, le Web profite aux messages conservateurs. Un avantage dans la bataille des idées.
Cyprien CaddeoPierric MarissalLa présidentielle française fait l’objet d’une morne campagne, faute de débats pour partie empêchés par l’Ukraine, pour partie par le refus d’Emmanuel Macron de descendre dans l’arène. En l’absence d’espaces de confrontation politique dans les médias traditionnels, Internet prend le relais et gagne en influence dans la bataille des idées. Mais sur le Web aussi, la balance penche sérieusement à droite. C’est ce que démontre la sociologue américaine Jen Schradie, par ailleurs enseignante à Sciences-Po, dans son livre (1), fruit de plusieurs années d’enquête sur les réseaux sociaux et sur le terrain, surtout aux États-Unis mais aussi en France. Elle montre à quel point le terrain numérique est inégal et favorise la propagation des idées de droite sur Internet, et de là dans la société en général. La gauche, elle, apparaît au contraire avoir un train de retard dans cette guerre de position qui se joue à coups de likes, de commentaires et de hashtags.
À la lecture de votre livre, on comprend qu’Internet est dominé par la droite et que les idées conservatrices sont plus virales sur la Toile que celles de gauche. Pourquoi ?
Ce n’est pas uniquement une question d’idées. Déjà, il y a plus de groupes conservateurs qui utilisent Internet que de collectifs progressistes. En général, les organisations de droite sont davantage constituées en réseaux, hiérarchisées et ont une vraie expertise des algorithmes, de leur fonctionnement, de leurs relais. Un des mythes d’Internet est de croire qu’il est à la portée de tout le monde de créer du contenu viral, que tout le monde peut devenir une sorte de « journaliste-citoyen » : ça demande en réalité une véritable expertise des outils d’Internet et une vraie organisation. Ça nous amène à un autre mythe du militantisme numérique : le Web serait horizontal. Il ne l’est pas. En réalité, les groupes les plus hiérarchisés, avec des individus qui se dédient à des tâches précises, sont plus efficaces.
Quant aux idées elles-mêmes, les slogans conservateurs ou d’extrême droite sont en général plus provocateurs, ou en tout cas provoquent plus d’émotion, de colère dans les réactions sur les réseaux sociaux. Or, les algorithmes adorent ce genre de contenus qui suscitent de l’engagement. À gauche, il y a beaucoup de thèmes différents, une plus large diversité de groupes, de luttes (égalitaires, antispécistes, LGBT…). Ce n’est pas très efficace, moins viral, car il est plus difficile de résumer pareils concepts ou une réalité sociale en un tweet ou un hashtag.
Vous dites aussi que, lorsqu’il s’agit de photos, les images d’individus sont souvent plus virales que celles de groupe. En quoi ?
Les photographies de groupe, très typiques de la gauche, c’est bien pour la famille et les amis. Internet fonctionne comme un réseau d’individus. Les photos où une personne incarne le message sont plus virales, ont une plus forte résonance. C’est comme ça que fonctionnent les mèmes. Ce n’est pas évident pour les militants de gauche parce qu’il y ont souvent cette volonté de mettre en avant un collectif, qu’il soit féministe, antiraciste ou un syndicat, et de montrer toute sa diversité. Par ailleurs, souvent, les ouvriers ou les personnes marginalisées ne veulent pas se mettre en avant, ils ne se sentent pas légitimes et ont peur du harcèlement. À droite, à l’inverse, on ne craint pas de fabriquer un personnage, une incarnation, une histoire personnelle qui seront plus facilement repris sur les réseaux, mais aussi dans les médias.
Donc, loin du mythe égalitaire d’Internet, nous ne serions pas tous égaux en tant qu’utilisateurs ?
Non, et notamment les classes populaires. Tout le monde n’a pas le même accès à Internet, avec la même performance de débit, ni les mêmes compétences d’usage. D’autant que chaque réseau social a sa propre logique et requiert un savoir-faire spécifique. De nombreuses personnes que j’ai interviewées pour le livre m’ont dit des choses comme « Twitter ça n’est pas pour moi, je ne sais pas l’utiliser », « c’est pour ceux qui sont au-dessus ». Il existe une autocensure de classe. Mais aussi, encore une fois, une peur d’afficher ses préférences politiques, son opinion sur Internet et de recevoir de la haine en retour, d’être harcelé… La question du temps se pose également : s’engager, se mobiliser sur Internet en demande beaucoup.
Les militants de droite se sont-ils, à l’inverse, professionnalisés sur Internet ?
Certains oui, mais c’est tout un écosystème qui s’organise autour, qui partage les informations, les posts, les mèmes, les contenus. On peut parler de coalition objective au sein de l’écosystème, de médias et acteurs entrelacés. Il n’existe pas toujours de liens d’argent entre eux, mais on les retrouve parfois dans les mêmes réunions, les mêmes événements. Par exemple, au cours de mes recherches, j’ai mené des entretiens avec des groupes survivalistes d’extrême droite. Je les ai suivis dans une réunion à Raleigh, en Caroline du Nord. Lors de cet événement, on retrouvait des cadres d’Americans for Prosperity, le grand groupe de financement des frères Koch (les deux milliardaires « philanthropes » sont les principaux donateurs du camp républicain conservateur – NDLR), ou encore des think tanks de droite.
Que peut faire la gauche pour inverser la tendance ?
Nuit debout est à cet égard un très bon exemple. C’est un mouvement similaire à Occupy Wall Street aux États-Unis, qui revendiquait une forme d’horizontalité mais a fini par s’essouffler. Arrivé à un certain point, il faut se répartir les tâches et désigner des personnes dédiées à l’activisme numérique, d’autres doivent définir la stratégie à adopter. Et cela vaut sur Internet comme en dehors. Car, en ligne, l’activité ne peut pas se réduire à utiliser la plateforme pour organiser des manifestations, il faut aussi, et l’extrême droite l’a très bien compris, s’en servir pour faire de l’éducation politique, diffuser l’idéologie, structurer le mouvement dans le long terme. Les conservateurs sont très efficaces en la matière car ils pensent l’espace numérique comme un contre-modèle aux médias mainstream, qui ne les respecteraient pas et diffuseraient des fake news.
Pourtant, l’espace médiatique mainstream penche déjà à droite…
Tout à fait, et l’exemple d’Éric Zemmour est criant : comme Trump, il critique en permanence les médias alors qu’il est le produit de la presse écrite et de la télévision publique ! C’est un discours qui n’est pas rationnel mais purement stratégique : il a pour but d’entretenir la croyance que les médias sont contre les gens.
Dans votre livre, vous développez même le concept d’évangélisme numérique, qu’entendez-vous par là ?
Aux États-Unis, mais aussi un peu en France, le lien est fort entre les groupes chrétiens organisés et la droite. Et j’ai remarqué que les mots employés pour convaincre sur Internet étaient les mêmes que ceux utilisés pour convertir un non-croyant. À commencer par l’usage du terme « vérité », omniprésent chez les évangélistes. « La vérité te rendra libre, Jésus te dit la vérité, tu dois écouter la vérité... » Ce n’est pas un hasard si le réseau social de Donald Trump s’appelle The Truth (« la vérité »).
Ces écosystèmes doivent-ils leur succès à des porte-parole comme Éric Zemmour ou Donald Trump ou leur survivront-ils ?
C’est une question centrale : est-ce qu’il suffirait qu’Éric Zemmour disparaisse du paysage pour mettre fin à l’influence de ses idées sur Internet ? Le charisme et la popularité de ces figures sont importants en tant que relais de ces idées. Mais les concepts, les mots qu’utilisent Trump ou Zemmour, préexistaient dans des écosystèmes déjà constitués et ils sont allés piocher dedans. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ces organisations numériques occupent une sorte de vide et sont d’autant plus importantes dans des pays où la société civile et les corps intermédiaires ont tendance à disparaître.
N’y a-t-il pas un paradoxe à voir les réseaux sociaux profiter à la droite conservatrice et son extrême alors que leurs fondateurs se pensent davantage comme des libéraux ?
En 1997, en pleine bulle Internet, j’ai emménagé dans la Silicon Valley, où prospérait déjà un mix idéologique bizarre d’hypercapitalisme et de mots issus du socialisme. À commencer par le terme « révolution ». Ils promettaient que tout le monde allait pouvoir devenir entrepreneur, beaucoup de changements, mais c’est l’inverse qui s’est produit. Quelqu’un comme Mark Zuckerberg, avec sa femme, donne via sa fondation de l’argent aux hôpitaux ou d’autres grandes causes, et en même temps, il gagne tout cet argent en exploitant la violence du réseau. C’est un capitaliste avant tout.
A contrario, des mouvements de gauche comme #MeToo ou #BlackLivesMatter ont fonctionné sur Internet. Comment l’expliquez-vous ?
Ce n’est pas que les messages de gauche sur Internet n’existent pas, bien sûr qu’il y en a. Vous avez donné de bons exemples. On le voit encore aujourd’hui avec l’Ukraine et beaucoup de messages de solidarité, mais sur le long terme, je pense que ceux de droite vont reprendre le dessus. Encore une fois, à cause de leur manière de s’organiser. Il ne faut pas non plus surestimer la puissance d’un hashtag comme #BlackLivesMatter. Ni oublier les phénomènes de bulles de filtre (les algorithmes vous recommandent du contenu qui vous intéresse – NDLR). Vous avez l’impression que ces messages sont nombreux parce que vous suivez ce hashtag. À l’inverse, c’est comme ça que tant de gens ont été surpris de l’élection de Trump, car ils étaient dans leur bulle de filtre orientée à gauche.
Facebook a beaucoup changé en dix ans. La lanceuse d’alerte Frances Haugen a montré par exemple que son algorithme de recommandation favorisait les contenus qui génèrent des émotions négatives comme la colère ou la peur. Cela ne favorise-t-il pas la droite aussi ?
Vous avez raison, et depuis qu’est sortie la version américaine de ce livre, en 2019, la situation s’est empirée. Je ne nie pas ces problèmes liés aux algorithmes, mais je n’ai pas voulu m’attacher aux réseaux sociaux eux-mêmes, car quand j’ai commencé ma recherche, Facebook était différent, Twitter plus petit, TikTok n’existait pas et il y avait encore Myspace ! Pour cette raison, lorsque j’ai développé mon système de score de militantisme numérique, j’ai plutôt évalué le niveau de participation en ligne, l’activité sur l’ensemble des réseaux sociaux, comme le nombre de partages, de likes, de publications, mais aussi les commentaires sur les sites Internet.
Il existe donc une vraie différence de participation en ligne entre la droite et la gauche ?
J’ai étudié 34 groupes de militants différents sur le temps long. Et les 5 plus actifs sont d’extrême droite, ils publient en général deux fois plus de contenu que les activistes de gauche. C’est énorme comme différence.
Dans le contexte de la présidentielle, comment évaluer cette influence en ligne de l’extrême droite dans le débat ?
Un collègue de l’université de Toulouse a montré que la couverture médiatique de Zemmour était écrasante ces derniers mois. Même les médias de gauche ont plus parlé du candidat d’extrême droite que des candidats de gauche. C’est grâce à l’organisation autour de Zemmour, qui fait qu’il est par exemple quasiment tous les jours en « trending topics » (les sujets les plus discutés – NDLR) sur les réseaux sociaux. Il s’est passé la même chose avec Trump aux États-Unis et c’est un énorme problème. Cette influence est importante, mais on ne sait pas vraiment à quel point. Mes étudiants travaillent dessus en ce moment, ils mettent par exemple en relation le nombre de messages Twitter sur un thème ou un candidat et le nombre d’articles de presse qui en parlent. On peut aussi se poser cette question : est-ce l’omniprésence de Zemmour dans les médias qui rend les Français plus à droite ou est-ce parce que la France est de plus en plus conservatrice qu’il est autant dans les médias ? Reste que, quand Mélenchon met des dizaines de milliers de personnes dans la rue, on en parle dans les médias, mais rarement pendant plus de vingt-quatre heures. Mon conseil aux journalistes est de ne pas se contenter de regarder Twitter, car de nombreuses catégories de la population sont absentes de ce réseau social (12 millions de comptes en France – NDLR). La preuve, de tous les groupes de militants que j’ai étudiés et qui sont sur Twitter, un seul est issu de la classe ouvrière. Statistiquement, c’est zéro.
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Pourquoi personne ne veut aller à la soirée de Jay-Z et Beyoncé après les Oscars ?
La célèbre Gold Party organisée traditionnellement après la cérémonie par le coupe star fait l'objet d'un boycott cette année par certaines célébrités et un syndicat d'employés.
À l'occasion de la cérémonie des Oscars, qui se déroulera le dimanche 27 mars, Jay-Z organise sa célèbre soirée baptisée Gold Party. Or, cette année, la fête, qui doit se dérouler au Château Marmont, fait l'objet d'un boycott. En effet, un mouvement lancé par un syndicat d'employés dénonce les conditions de travail inacceptables au sein de l'établissement. Ils dénoncent le racisme, le sexisme et le harcèlement dont ils sont victimes depuis quelques mois. Le plus grand syndicat d'Hollywood soutient ce boycott, ainsi que des personnalités comme le réalisateur Spike Lee, et les comédiennes Ashley Nicole Black et Robin Thede.
L'époux de Beyoncé souhaitait perpétuer une tradition qu'il a lui-même créée. Il y a deux ans, le rappeur avait organisé une soirée en marge de la cérémonie sur le parking du célèbre paradis des stars, lieu de tous les excès. Et ce ne sont pas Rihanna, Reese Witherspoon, Kanye West, Kim Kardashian ou Travis Scott qui diront le contraire. Baptisée alors Gold Party, cette fête, où les smartphones étaient interdits, serait restée gravée dans les mémoires.
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Piquet de grève
Le syndicat d'employés appelle désormais à installer un piquet de grève à l'entrée de la fête : «Le fait que Jay-Z ait choisi d'organiser sa Gold Party au Château Marmont est choquant», a déclaré le co-président du syndicat, Kurt Petersen. Avant d'ajouter : «Il doit déplacer sa fête vers un lieu qui traite ses employés, et particulièrement ses employées noires, avec respect et dignité.»
Néanmoins, en 2021, Thomasina Gross, une ancienne employée noire de l'hôtel, expliquait à Hollywood Reporter : «Je suis une grande fan de Beyoncé et Jay-Z, alors travailler à leur Gold Party année après année a été un tel honneur et un tel plaisir. Je ne peux m'empêcher de penser que si Jay-Z savait comment le Château traite ses employés, il ne négligerait pas ce fait et cesserait d'y organiser des fêtes.»
Un couple engagé
Pourtant Beyoncé et Jay-Z sont connus pour être un couple engagé. La chanteuse, figure nationale de «l'empowerment», ouvrira la cérémonie des Oscars en musique avec Be Alive, depuis un cours de tennis de Compton, une banlieue populaire de Los Angeles.
En 2016, lors de la campagne présidentielle, elle avait milité, tout comme son mari en faveur d'Hillary Clinton. Concerts, discours, posts sur les réseaux sociaux, les parents de Blue Ivy, 7 ans, de Rumi et Sir Carter, 4 ans, ne cachaient pas leur soutien envers la démocrate. Quatre ans après, c'est auprès du mouvement Black Lives Matter que l'interprète de Single Ladies s'était engagée, en participant à une cérémonie virtuelle sur Youtube appelé Dear Class of 2020.
«Dès qu'il mettait son costume, je tombais amoureuse de lui» : Léa Seydoux raconte l'alchimie sur son dernier tournage
Invitée dans l'émission «Boomerang» sur France Inter mercredi 16 mars, Léa Seydoux s'est confiée sur sa vie d'actrice. Elle relate notamment son dernier tournage, L'Histoire de ma femme, et l'alchimie avec son partenaire à l'écran, l'acteur néerlandais Gijs Naber.
Le prince Harry et Meghan Markle renoncent à leur titre d'altesse royale
Une semaine après avoir annoncé se mettre en retrait de leurs engagements officiels, les Sussex ont révélé renoncer à leur titre d'altesse royale.
Harry et Meghan prennent officiellement leurs distances avec la famille royale
Dans un message personnel diffusé par le palais de Buckingham, le prince Harry et son épouse ont indiqué prendre leurs distances avec leurs engagements royaux. La famille royale a réagi à cette annonce dans la foulée.
Le Figaro
Retour aux terrasses : neuf bières de printemps et leurs accords
Bière Aimez, aimez !NOTRE SÉLECTION - On hume la douceur de l'air, on reprend place en terrasse devant une petite bière : le printemps est de retour. Voici notre sélection de neuf bières à savourer avec le retour des hirondelles.
Il y a la bière de printemps et la bière pour le printemps. La première est représentée par le type saison ou bière de mars, légère et désaltérante, autrefois brassée en hiver dans les fermes de Wallonie ou du Nord. La seconde ne relève d'aucune tradition particulière ; c'est juste que le printemps lui va à ravir : souvent blanche ou blonde, plutôt axée sur l'amertume, plus houblonnée que maltée, parfois acidulée ou herbacée, elle accueille avec nous le retour des beaux jours.
1. Gallia West IPABrasserie Gallia – PantinPrix : 2,80 € – 33 cl – alc. 6 %Brassée à Paris de 1890 à 1968, relancée en 2009, Gallia est la plus parisienne des bières. Cette West IPA est une réussite : le nez est très aromatique, amer avec une touche de maïs grillé. En bouche, un équilibre d'amertume et de gourmandise sans la moindre note sucrée, et de délicieuses notes d'abricot mûr et de pêche jaune. Cette bière vous incite à aller rêver sous des arbres en fleur. Sous des platanes, ça marche aussi.Disponible chez les cavistes à Paris.
2. La BlancheBrasserie du Mont-Blanc – Haute-SavoiePrix : 5,26 € – 75 cl – alc. 4,7 %Prix doux, légèreté, format 75 cl (bien commode pour les tablées d'amis), cette bière blanche brassée « avec l'eau des glaciers du mont Blanc » ne manque pas d'atouts. Sa robe or pâle, légèrement trouble, annonce l'instant de fraîcheur qui va suivre. L'attaque est tout en froment écrasé, en pain frais, ensuite l'amertume délicate prend le pas sur l'acidité. À servir de préférence avec des fromages savoyards : reblochon, beaufort, abondance… Peut-on tenter la raclette ? Mais bien sûr !Disponible chez les cavistes en Île-de-France et en région.
3. Cooperatio NebulaBrasserie de l'Être – ParisPrix : autour de 4 € – 33 cl – alc. 6,66 %
Cette brasserie intensément parisienne (et intense sur tous les plans), dirigée par des maîtres brasseurs philosophes un peu alchimistes sur les bords, repousse les limites de la bière en n'étant jamais là où on l'attend. La mode est au classement des bières par styles ? Ils n'en ont cure. Chacune de leurs créations est un événement unique. Celle-ci est un hymne à l'acidité, avec des notes de verjus, de vinaigre fin, et une fraîcheur retentissante. À boire avec une truite aux amandes pour un magnifique accord en contraste.Disponible chez les cavistes et en ligne sur brasseriedeletre
4. Briarde blondeBrasserie Rabourdin – Seine-et-MarnePrix : 3,20 € – 33 cl – alc. 5,7 %Cette pale ale attend dans sa jolie bouteille noire que vous découvriez sa robe dorée, sa belle amertume, ses notes de céréales raffinées et son intense fraîcheur. Brassée à Courpalay, au cœur de la Brie, à partir de l'orge cultivé à la ferme de la brasserie, c'est une blonde croustillante, une bière à frites — et même, allons-y carrément, à fish and chips.Disponible chez les cavistes et en ligne sur bieres.com
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5. IPA SérieBrasserie du Mont Salève – Haute-SavoiePrix : autour de 7,80 € – 75 cl – alc. 6 %On peut taper au hasard dans la multitude de styles de bières produites par Michaël Novo, maître brasseur, on ne sera jamais déçu. D'une bouteille à l'autre, c'est toujours la même ligne droite d'amertume, de netteté et de pureté. Du beau travail, rigoureux et constant. Cette IPA est typique de la brasserie avec sa merveilleuse fraîcheur en attaque prolongée jusqu'à la finale. C'est une bière de gastronomie qui peut être bue avec pratiquement tout, marque d'un classicisme vivant.Disponible chez les cavistes et sur bieronomy
6. Aimez, aimez !Brasserie FauvePrix : 4,90 € – 33 cl – alc. 6,8 %Fauve, brasserie artisanale de Montpellier, se spécialise dans les bières éphémères en canettes. Cette East Coast IPA, houblonnée et aromatique, est vivement mousseuse et nerveuse, affirmant ses arômes citronnés dès le « pop » de l'opercule. L'écorce de citron, à l'attaque, fait place à de jolies notes de mirabelle. On accompagnera cette jolie bière de pâtisseries ou de cuisine au citron, mais compte tenu de la volatilité de l'offre de cette brasserie, n'hésitez pas à en choisir une autre sur son site si celle-ci vient à manquer.Disponible chez les cavistes et sur findabottle
7. Mongozo Buckwheat White BeerBrasserie Huyghe – BelgiquePrix : 2,65 € – 33 cl – alc. 4,8 %La prolifique brasserie bruxelloise Huyghe tire un excellent parti du sarrasin, utilisé pour le brassage. La graine chère à la Bretagne (mais pas que) s'exprime nettement dès la première gorgée avec une sensation aromatique arrondie, en coup de chapeau. Cette rondeur n'a rien de sucré et ne nuit pas au profil sec, joliment épicé, de cette blanche fort bien réalisée – et sans gluten, précisons-le. Dégustez-la avec une galette complète bien kraz (croustillante) ou des boukètes, crêpes liégeoises sucrées au sarrasin.Disponible chez les cavistes en Île-de-France et en région.
8. Berliner Weisse Rhubarbe 2.0Brasserie Barge – RambouilletPrix : 2,95 € – 33 cl – alc. 4,5 %La rhubarbe est annoncée, elle ne déçoit pas, mais ne vous attendez pas à de la compote : la tige dont on fait des desserts chante ici une tout autre chanson, sèche, herbacée, acidulée, presque vinaigrée. Le secret de ce bel équilibre est l'ajout de jus de rhubarbe au brassage, ce qui révèle la nature profonde du végétal. Avec cette blanche de Berlin, essayez des chips au vinaigre, des harengs à l'aigre-doux ou des harengs maatjes, dont c'est aussi la saison.Disponible chez les cavistes en Île-de-France et en région.
9. Kriek 100 % lambic bioBrasserie Cantillon – BelgiquePrix : 10 € – 37,5 cl – alc. 5,5 %Vous croyiez qu'on avait oublié les fruits rouges ? Il n'en est pas question, et en présence de cette kriek, on a presque envie de crier au chef-d'œuvre. La bouteille se décapsule et se débouche, miracle de la fermentation spontanée. Robe cerise tendre, énorme complexité en bouche et acidité maîtrisée : l'âme du fruit, sans un poil de sucre. Les levures sauvages tiennent à se faire remarquer par de fines notes de fermentation. Le printemps en bouteille, on ne peut mieux dire. À accompagner de char siu bao (brioches chinoises vapeur au porc laqué).Disponible chez les cavistes et en ligne sur saveur-biere.
Les 43 tables préférées du Figaro dans toute la France
EXCLUSIF - En attendant la présentation du nouveau millésime du Guide Michelin, mardi après-midi à Cognac, nos critiques livrent leur propre palmarès.
Qui sont Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, les nouveaux trois-étoiles du Michelin ?
Le Guide rouge 2022 a sacré, ce mardi, à Cognac, les chefs de Plénitude (Paris) et La Villa Madie (Cassis). Présentations.
Guide Michelin 2022: 3 étoiles pour Plénitude et La Villa Madie
Le Guide Rouge a dévoilé, ce mardi, à Cognac, ses 49 nouveaux restaurants étoilés, ainsi que des prix spéciaux.
France24 - World
Hamilton says he is 'duty-bound' to criticise Saudi Arabia
Issued on: 25/03/2022 - 20:00Modified: 25/03/2022 - 19:59
Jeddah (Saudi Arabia) (AFP) – Lewis Hamilton on Friday again used the Saudi Arabian Grand Prix to spotlight the country's record on rights, adding that he had heard "mind-blowing" accounts.
Before last year's race, Hamilton said he was "not comfortable" racing in Saudi Arabia.
On Friday, the seven-time world champion again said he believed it was important to raise awareness.
"My position is still the same as when I spoke on this last year. There is not really a lot that I can say that is going to make any difference."
"The sport has taken the choice to be here and, whether it is right or wrong, I think that while we are here, again, it is important we try to raise awareness," he said.
"We don't decide where we go, but we're duty-bound to try and do what we can while we are here. It is not necessarily our responsibility, but we try and do what we can."
Last year in Jeddah, Hamilton mentioned women's rights. That race also came shortly after he wore a helmet in the Qatar Grand Prix decked in a rainbow in support of the LGBTQ+ community.
This year his comments came less than two weeks after the reported execution of 81 people on March 12 in Saudi Arabia.
He said on Friday that one 14-year-old had reached out to him with a harrowing letter.
"It is obviously mind-blowing to hear the stories," Hamilton said. "I have heard there is a letter that has been sent to me, for example, from a 14-year-old that is on death row.
"At 14, you don't know what the hell you are doing in life..."
"I think it is important we try to educate ourselves and with a little bit of difference, we can try to make sure we are doing something. But, ultimately, it is the responsibility of those that are in power to really make the changes and we are not really seeing enough. We need to see more."
Hamilton's comments came on a day when he continued to have on-track struggles with the difficult 2022 Mercedes car, redesigned for the second 'ground effect' era in F1.
"We have issues and we're fighting to fix them," he said. "There's a lot of potential within our car. We're just trying to work as hard as we can to rectify them as quick as possible.
Hamilton finished third in the season-opening Bahrain Grand Prix behind the two Ferraris, but was also outpaced for most of the race by the two Red Bulls before they were halted by late fuel problems.
"I don't currently feel too stressed. But I want to get in the fight as soon as possible. We need to move fast forward as fast as we can."
© 2022 AFP
Le Figaro
«Streak running» : est-il efficace de courir tous les jours ?
Tiphaine HonnetCourir tous les jours, qu'importe la distance, c'est le concept de ce défi venu d'Outre-Manche. S'il développe l'endurance et la motivation, la pratique n'est pas sans risque.
Courir tous les jours. Voici le principe du défi sportif international appelé «streak running», ou «série de courses», en français. Selon l'American Running Streak Association, la distance minimum à parcourir quotidiennement doit être de 1 mile, soit 1,61 km. L'objectif du challenge n'est pas clairement formulé, relever le défi permet surtout de rejoindre ce qui s'apparente à une communauté. Reste que le défi soulève plusieurs interrogations : la pratique est-elle sans risque ? Présente-t-elle un intérêt ? Peut-on en 10 minutes de course quotidienne, percevoir des bénéfices sur le corps ?
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Un défi d'endurance avant tout
«Il a été démontré scientifiquement que dès 10 minutes d'endurance, on augmente sa capacité cardiovasculaire, rapporte la médecin du sport Victoria Tchaikovski. Plus on renouvelle l'exercice, plus on apprend au cœur et aux poumons à s'adapter à l'effort.» Sans compter que se mettre en mouvement, peu importe la distance ou la durée, c'est aussi lutter contre la sédentarité. Durant la course, les articulations et les muscles s'activent.
Toutefois, si l'objectif est de viser en priorité le renforcement musculaire, le streak running risque de vous décevoir, surtout si votre chrono quotidien est faible. «En courant quelques minutes par jour seulement, on ne génère que légèrement de la masse musculaire et ainsi très peu de dépense énergétique au repos», observe la médecin du sport.
Même constat concernant la perte de poids. «Pour atteindre les graisses, il faut compter minimum 45 minutes de course. Donc si on s'en tient à 1,61 km, soit une dizaine de minutes de jogging au total, ce n'est pas suffisant», tranche Cécile Bertin, experte en running et auteure de Le Marathon, passer la ligne d'arrivée (1).
En vidéo, pourquoi il est bon de transpirer
Motiver les débutants
Pour la médecin du sport Victoria Tchaikovski, ce challenge s'adresse surtout aux joggeurs débutants ou aux personnes décidées à se remettre à l'activité physique après une longue pause. «Le streak running contribue à la mise en place d'une routine satisfaisante pour le corps et aussi le mental, souligne-t-elle. En se fixant un objectif raisonnable et en l'atteignant, on améliore l'image de soi».
Mieux encore, plus vous courez, plus vous y prenez goût. «On considère qu'il faut entre 6 à 10 semaines pour transformer une pratique sportive en habitude, indique l'experte en running Cécile Bertin. Cela peut être judicieux d'avoir recours à ce défi lorsqu'on arrête le tabac par exemple.»
Ne pas sauter les étapes
Avant de partir tête baissée, quelques précautions s'imposent. «La progression est la clé, rappelle le Dr Victoria Tchaikovski. Quand on débute en course à pied, mieux vaut commencer par la distance minimale et augmenter de semaine en semaine d'un kilomètre ou deux. Si on saute ces étapes, on s'expose à des fissures dues à la fatigue, des blessures musculaires, tendineuses ou articulaires.»
L'idéal, selon la médecin du sport, est de réaliser son streak running le matin. «Contrairement au soir, période plus adaptée au renforcement musculaire, les activités d'endurance sont recommandées en début de journée car elles contribuent à oxygéner le cerveau, diminuer la fatigue et le stress», précise-t-elle.
Limiter la durée pour mieux récupérer
La durée totale du challenge doit être également limitée dans le temps, entre 4 à 6 semaines, insistent les spécialistes. «Dès lors qu'on atteint 10 kilomètres ou une heure de course, le corps a besoin de récupérer, explique la médecin du sport. Quand on réalise un effort intense, cela génère des microlésions musculaires, ce qui peut entraîner des courbatures et une fatigue. Pour tout revasculariser et régénérer ces fibres endommagées, il faut compter minimum 24 heures pour un amateur et jusqu'à 48 heures pour un sportif de haut niveau.» Pour rappel, trois piliers sont essentiels pour une récupération efficace : l'hydratation, l'alimentation variée et le sommeil.
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Enfin, faire une pause limite aussi le risque de dépendance sportive, plus connue sous le nom de bigorexie. «Les adeptes de la course à pied sont les plus exposés car ce sport sécrète des endorphines (hormones du plaisir, NDLR) dont on peut avoir du mal à se passer si on ne fait pas attention», signale Cécile Bertin. Définitivement, le mieux est l'ennemi du bien.
Sept idées reçues sur les effets du changement de saison sur le corps
Besoin d'une cure détox au printemps, déprime en hiver... Plusieurs professionnels démêlent le vrai du faux de l'impact du changement de saison sur l'organisme.
Tout ce qui peut vous sauver des douleurs du bas du dos
Neuf Français sur dix assurent souffrir de maux de dos. Et plus particulièrement de lombalgie, des douleurs localisées au niveau des lombaires. Deux spécialistes donnent les réflexes à adopter pour les prévenir et les soulager.
Le Figaro
Lait, porc, œufs... Quels produits pourraient être impactés par la guerre en Ukraine?
Laetitia LienhardLe président français a proposé, ce jeudi, à Bruxelles un «plan d'urgence de libération des stocks en cas de crise pour éviter toute pénurie et modérer les hausses de prix».
Alors qu'à plusieurs milliers de kilomètres de nos frontières, la guerre en Ukraine se poursuit depuis un mois, ce conflit pourrait avoir un impact sur le prix de nombreux produits de grande consommation achetés par les Français. Le président français, qui s'exprimait ce jeudi, après des sommets du G7 et de l'Otan, a notamment appelé Moscou à être «responsable» en permettant que les semis en Ukraine aient lieu, faute de quoi la guerre provoquera dans 12 à 18 mois «une famine inéluctable», avec des risques de pénuries de céréales en Égypte et en Afrique du Nord. Le président français, qui prenait la parole en tant que président du Conseil de l'UE «et en lien avec l'Union africaine» a proposé à Bruxelles une «initiative pour la sécurité alimentaire» avec d'abord un «plan d'urgence de libération des stocks en cas de crise pour éviter toute pénurie et modérer les hausses de prix». Évoquées jusqu'à présent comme un risque majeur, «les pénuries alimentaires vont se concrétiser», a quant à lui affirmé Joe Biden, ce jeudi, assurant que les États-Unis comme le Canada, producteurs majeurs de céréales, allaient augmenter leurs exportations en conséquence.
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L'Ukraine et le sud-ouest de la Russie font effectivement partie des principaux producteurs de céréales au monde. Ces deux pays représentent notamment un tiers des exportations de blé tendre dans le monde. En conséquence, après avoir inscrit un record historique à 14,2525 dollars le boisseau le 7 mars, le blé de variété SRW (Soft Red Winter Wheat), le plus échangé à Chicago, avait fondu de plus de 23% sur la semaine suivante. Il s'est nettement repris la semaine dernière, gagnant 5,29% pour finir à 11,5425 dollars.
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Le premier fournisseur de gaz naturel de l'Europe
La Russie est également de loin le premier fournisseur de l'Europe de gaz naturel, représentant 40% de ses importations au total et 20% pour la France. Les prix du gaz naturel européen ont notamment accéléré leur hausse mercredi après que le président russe a annoncé que la Russie n'accepterait plus de paiement en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'Union Européenne.
De leur côté, les prix du pétrole sont repassés au-dessus du seuil des 120 dollars le baril mercredi, stimulés notamment par la perspective de nouvelles sanctions contre la Russie. «En 2020, la France a importé 25 millions de tonnes de gazole dont un quart était du gazole russe, à peu près 6 millions de tonnes. Là encore, on a une dépendance potentielle et le marché est déjà en train de se réorganiser et notamment de délaisser le gazole russe, d'où les augmentations considérables que l'on a vues sur le gazole la semaine dernière», a relevé Olivier Gantois, président de l'Ufip (ex-Union française des industries pétrolières).
Des perturbations sur les cours des céréales, du gaz et du pétrole qui pourraient avoir un impact direct sur les éleveurs et les industriels et in fine sur le prix proposé aux consommateurs. « Avant même le début de conflit, nous prévoyions une inflation d'une moyenne de 3% sur l'ensemble des prix des produits de grande consommation, notamment à cause de la hausse des prix des transports, du gaz et de l'électricité mais aussi des matières premières à cause des aléas climatiques. L'impact additionnel de cette guerre sur les prix va dépendre de sa gravité et de sa durée mais on envisage une inflation de l'ordre de 5% », explique Emily Mayer de l'Iri. Certains produits devraient être plus touchés que d'autres.
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Filière animale
Selon les chiffres de FranceAgriMer, en plus de leur importance sur le marché du blé, l'Ukraine et la Russie représentent 20% des exportations mondiales de maïs. Il s'agit d'une des principales céréales utilisées, avec le blé, pour nourrir le poulet et le porc. « Cela reviendra plus cher aux éleveurs pour les nourrir, il y aura donc une répercussion sur leur prix de vente », met en avant Emily Mayer, directrice Business Insight (perspectives commerciales) au sein de l'Iri, institut spécialisé dans l'analyse des données de produits de grande consommation.
Cependant, cette hausse des prix se fera surtout ressentir dans les prochains mois. « Les éleveurs ont d'ores et déjà leurs stocks de céréales pour les deux ou trois prochains mois à venir. Ce sera au moment où ils devront en racheter que l'impact se fera ressentir. Le prix de tous les produits périphériques sera également touché tels que les œufs et la charcuterie», affirme Henri Biès Peré, vice-président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (Fnsea).
Malgré cela, une première augmentation commence déjà à se profiler au sein de la filière porcine. « Le prix du porc vendu par les producteurs aux différents intermédiaires tels que les abattoirs et les charcutiers a augmenté de 20% en trois semaines. Une augmentation qui n'a pour le moment que peu d'impact sur les prix de vente dans la grande distribution puisque les négociations commerciales entre les agriculteurs, les industriels de l'agroalimentaire et les distributeurs se sont clôturées avant la guerre en Ukraine. Une hausse du prix que prennent donc à leur charge les différents intermédiaires », explique Henri Biès Peré. Pour remédier à cela, depuis plus de quinze jours, les agriculteurs et les industriels de l'agroalimentaire appellent à renégocier leurs tarifs de vente à la grande distribution pour 2022. Le gouvernement a appuyé leur demande.
Du côté du bœuf, il devrait également y avoir un impact sur le prix mais moindre. En effet, les vaches se nourrissent principalement d'herbes et seulement en petites proportions de céréales.
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Produits laitiers
L'herbe est l'aliment principal pour nourrir les vaches mais les céréales telles que le blé et l'orge sont tout de même utilisées pour compléter leur alimentation. L'Ukraine et la Russie représentent 30% des exportations mondiales d'orge. «Il en découle que le prix du lait va également augmenter mais pas autant que les produits de la filière animale car le poids des céréales dans l'alimentation des vaches est moindre», explique Henri Biès-Peré de la FNSEA. En conséquence, l'ensemble des produits laitiers tels que les fromages, les yaourts et la crème connaîtront également une hausse de leur prix.
La farine et les produits qui en contiennent
La farine étant obtenue par un broyage des grains de céréales, en général du blé tendre, sera directement affectée par la hausse des cours de blé. « Tous les produits contenant de la farine seront donc indirectement impactés, en fonction de la proportion de la matière première dans le produit fini. La majorité des biscuits et des viennoiseries en contiennent », déclare Emily Mayer de l'Iri. En ce qui concerne le pain, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA se veut rassurante : il n'y aura pas de répercussions car, «sur le pain, nous utilisons du blé français».
L'huile
« La Russie et l'Ukraine représentent 78% des exportations mondiales d'huile de tournesol », met en avant Emily Mayer, qui précise qu'un taux d'inflation à deux chiffres sur ce produit en particulier est à envisager. L'Ukraine est le plus gros producteur d'huile de tournesol au monde. Cette importante hausse de prix qui pourrait également avoir un effet de ricochet sur le prix des autres types d'huile qui vont, en conséquence, être plus sollicitées. D'après les données de l'Iri, à ce jour, l'huile de tournesol comptabilise 37% des ventes d'huiles en France.
Certains alcools
L'orge est l'une des céréales les plus utilisées pour la fabrication de la bière et du whisky et puisque la Russie et l'Ukraine engendrent 30% des exportations mondiales, « cela pourra avoir un impact sur le prix de ces deux alcools », affirme Emily Mayer de l'Iri.
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Prix du carburant: les places proposées explosent sur BlaBlaCar
La hausse atteint 227% entre mars 2021 et mars 2022 «en France, en Allemagne, en Espagne ou encore en Italie», assure l'entreprise de covoiturage.
Prix des carburants : une baisse pour la première fois depuis fin décembre
La semaine dernière, en moyenne, le litre de gazole a vu son prix baisser de 16,5 centimes, selon les données officielles.
France24 - World
Vernon wins Tour of Catalonia stage as Almeida grabs 1-sec overall lead
Issued on: 25/03/2022 - 19:22
Paris (AFP) – World Tour rookie Ethan Vernon took advantage of a late crash to swoop for the line and win stage five of the Tour of Catalonia on Friday as Portugal's Joao Almeida took the overall lead by just one second.
It was the first senior road-race win for the 21-year-old who last year won a stage on the Tour de L'Avenir for under-23s and signed a deal with Belgian team Quick Step.
Vernon edged Bahrain Victorious rider Phil Bauhaus to the line after a 5hr 21min 17sec ride at a pedestrian pace over 206km of undulating terrain.
UAE's Portuguese rider Almeida claimed the overall lead over Colombian Nairo Quintana of Arkea by a single second.
"I felt a bit tired today but I managed to get a bonus second on the intermediate sprint. It's only a second, on the final day we might get some big gaps," Almeida admitted.
"I know the final day circuit, it's hard and one second isn't going to make the difference."
With two challenging stages remaining, the top six places are separated by just 18 seconds.
Saturday's run from seaside town Salou into the mountains of the Costa Brava backcountry invite a breakaway.
The final stage on Sunday culminates in six laps of Barcelona city centre with six steep ascents of Montjuic where the 1992 Olympic Stadium sits.
© 2022 AFP
France24 - World
Saudi Arabian Grand Prix continues 'as planned' despite rebel attack on oil facility
Issued on: 25/03/2022 - 19:14
Jeddah (Saudi Arabia) (AFP) – The Saudi Arabian Formula One Grand Prix will continue "as planned" despite an attack by Yemeni rebels on an oil facility which set off a huge fire visible from Jeddah's street circuit.
Flames ripped through the nearby Aramco oil refinery and was smelt by drivers during the opening practice run.
Drivers and team bosses attended a meeting in the paddock with race organisers and Formula One management shortly before second practice which was scheduled to begin at 1600GMT.
The start of the session was delayed by 15 minutes as F1 boss Stefano Domenicali insisted the race weekend will continue.
"He informed them that the weekend will go ahead as planned and that the safety of the event has been a priority for authorities prior to this incident," said an F1 spokesman.
"He will continue to update them with any new information and will likely meet with team principals in the evening to share any new information."
World champion Max Verstappen was one of the first drivers to be aware of the drama unfolding as he guided his Red Bull through the first practice session.
"I smell burning – is it my car?" said the Dutchman on his team radio.
Speaking after Friday's meeting, Haas team boss Gunther Steiner told ServusTV: "We were assured by the government that it is safe to drive here. After practice, we'll have another meeting.
"Personally, I feel absolutely safe. Otherwise I wouldn't be here."
Friday's attack was part of a wave of assaults ahead of the seventh anniversary of a Saudi-led coalition's military intervention against the Huthis in Yemen, a country in the grips of a major humanitarian crisis.
The coalition fighting the Iran-backed rebels confirmed the Jeddah oil plant attack.
"They are trying to impact the nerve-centre of the world economy," the coalition said in a statement. "These attacks have no impact on life in Jeddah," it added.
© 2022 AFP
New York Times - World
North Korea Missile Launch
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With U.S. Focus on Ukraine, North Korea Launches a Powerful New ICBM
It was the country’s first long-range ballistic missile test since 2017, and it raised the specter of intensified provocations and threats on the Korean Peninsula.
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By Choe Sang-Hun
SEOUL — North Korea on Thursday launched its first intercontinental ballistic missile since 2017, dramatically escalating tensions with the Biden administration at a moment when the world has been gripped by the devastation in Ukraine.
The launch involved what appeared to be North Korea’s most powerful ICBM to date, and marked the end of a self-imposed moratorium on nuclear and ICBM tests that the country’s leader, Kim Jong-un, announced before embarking on diplomacy with President Donald J. Trump in 2018.
While the new missile did not go far from the coast, its altitude of 3,852 miles — far higher than past tests — appeared to be meant to demonstrate to a weary world that North Korea could flatten the weapon’s trajectory and hit the continental United States with ease.
After Mr. Kim announced the moratorium, Mr. Trump boasted that there was “no longer a nuclear threat from North Korea,” predicting that his unusual relationship with Mr. Kim would lead the country to let go of weapons that might threaten the United States.
Instead, North Korea has spent the intervening years building a more and more sophisticated arsenal, working on nuclear and missile advances even as Mr. Kim wrote flowery letters to Mr. Trump and proposed new meetings and peace initiatives. The North and South have engaged in a quiet arms race on the Korean Peninsula, and North Korea has rarely been as busy with missile tests as it has in the last three months.
The provocation on Thursday was a clear sign that the North did not intend to let the United States and its allies forget about stalled negotiations and international sanctions, even as President Biden arrived in Brussels for talks with NATO and Group of 7 leaders to discuss the war in Ukraine.
In a statement, the White House called the launch “a brazen violation” of U.N. Security Council resolutions and underscored that it had recently released details warning that North Korea might test its new Hwasong-17 ICBM under the guise of a satellite launch. The Hwasong-17, North Korea’s largest known ICBM, was first unveiled during a military parade in October 2020, and components were tested in recent weeks, but the launch on Thursday appears to be the first test of the full missile.
On Friday, the North’s official newspaper, Rodong Sinmun, confirmed that the country successfully launched its Hwasong-17 ICBM from Pyongyang International Airport. Mr. Kim, who watched the test, vowed to continue to strengthen his country’s “nuclear war deterrence” and prepare for a “longstanding confrontation” with the United States, it said.
After a North Korean nuclear test and three ICBM tests in 2017, the United States, China and Russia set aside their differences to impose devastating sanctions that banned all U.N. member countries from importing any of North Korea’s key exports, such as coal, iron ore, fish and textiles. North Korea was also banned from importing more than four million barrels of crude oil for civilian purposes a year.
But with Russia now in the cross hairs of the United States and its allies, Mr. Kim may have sensed a rare opportunity to take advantage of worsening relations between the veto-wielding powers and escalate tension.
“North Korea wanted to test its ICBM while the war is raging in Ukraine,” said Cheong Seong-chang, director of the Center for North Korean Studies at the Sejong Institute outside Seoul. “The relations between the United States and Russia are the worst ever. There is no way Russia is going to cooperate at the U.N. Security Council when the United States wants to impose tough sanctions against North Korea.”
Many questions remained unanswered about North Korea’s long-range missile program, such as whether the country can actually fly its missile on an intercontinental trajectory and whether it has mastered the technology for a “re-entry vehicle,” carrying a warhead, to detach from a missile at high altitude and survive the stresses of diving back into the atmosphere on its way to its target.
The North’s resumption of ICBM tests also raised the specter of Mr. Kim returning to an earlier posture when he threatened to fire ballistic missiles in a “ring of fire” around Guam, home to major American military bases in the Western Pacific.
This year, North Korea has been gearing up to celebrate the 110th birthday of Kim Il-sung, Mr. Kim’s grandfather and the founder of North Korea, in April. Mr. Kim has often pointed to his weapons arsenal as his biggest achievement as a hereditary leader, though his economy remains hobbled by the pandemic and decades of harsh sanctions.
The North Korean launch on Thursday caught South Korea by surprise. The country is in the middle of a transition of power from President Moon Jae-in to the president-elect, Yoon Suk-yeol, who campaigned on a promise to strengthen ties between Seoul and Washington and has even suggested pre-emptive strikes against the North.
After its last ICBM test in 2017, North Korea said it no longer needed nuclear or ICBM tests because its nuclear-tipped missiles could strike any part of the continental United States. Earlier that year, it detonated what it called a thermonuclear bomb — foreign analysts have expressed some doubt about that — in its sixth underground nuclear test. North Korea is the first United States adversary since the Cold War to test both an ICBM and a claimed hydrogen bomb, according to Vipin Narang, an expert on nuclear proliferation at M.I.T.
Since his diplomacy with Mr. Trump ended in 2019 without any agreement on ending sanctions or eliminating the North’s nuclear arsenal, Mr. Kim has vowed to build more diverse and powerful nuclear missiles, and warned that he no longer felt bound by the moratorium on ICBM and nuclear tests.
In a resolution adopted in December 2017, the U.N. Security Council stated that, were North Korea to conduct more nuclear or ICBM tests, it would “take action to restrict further” the export of petroleum to the already heavily sanctioned country. But given the current global tensions, Russia and China are unlikely to help Washington introduce any new sanctions.
The Significance of North Korea’s Missile Tests
An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:
U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.
Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.
An escalation. North Korea started a new round of testing in September after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.
The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”
“There is not much the United States or South Korea can do to punish North Korea,” said Park Won-gon, a North Korea expert at Ewha Womans University in Seoul. “If the United States and South Korea scale up their joint military exercise scheduled for next month, North Korea will seize that as a hostile act and as a pretext to escalate tensions further.”
North Korea’s weapons program has been a thorny problem for the past four U.S. presidents. Each approached the country with different incentives and sanctions, but failed to persuade the country to stop building nuclear warheads and missiles.
The latest test showed that, despite crippling sanctions, Mr. Kim remained determined to use nuclear-tipped ballistic missiles as a deterrent, bargaining leverage or both. North Korea could also export its weapons technologies for badly needed cash, said Lee Byong-chul, an expert in nuclear proliferation at Kyungnam University’s Institute for Far Eastern Studies in Seoul.
The new launch was a provocative gambit in the North’s relations with Washington. Since January, North Korea has conducted a spate of shorter-range missile tests, angling to climb up the list of priorities for the Biden administration, which is focused on the pandemic and the war in Ukraine.
Mr. Biden now faces a difficult choice: take a hard line and risk that North Korea will push the peninsula to the brink of war, or engage with Mr. Kim in what could turn into another round of fruitless negotiations.
So far, Mr. Biden’s approach to North Korea has been closer to that of former President Barack Obama — keeping the door open for dialogue but refusing to offer incentives to bring the North to the table.
The test on Thursday was a bid to demand the Biden administration’s attention, said Yang Moo-jin, a professor at the University of North Korean Studies in Seoul.
“North Korea has been gradually raising tensions this year with a series of missile tests in order to force the United States to return to talks with a better offer but Washington has shown no interest,” said Prof. Yang. “By breaking the ICBM test moratorium, North Korea has put dialogue on the back burner and is reverting to a power-for-power confrontation with the United States.”
He added: “We will see a vicious cycle of North Korea advancing its nuclear capabilities and raising tensions on the Korean Peninsula.”
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Le Figaro
Alger, rue d’Isly, 26 mars 1962: un massacre à l’ombre de l’histoire
Guillaume de DieuleveultRÉCIT - Longtemps occultée, cette fusillade de civils français par l’armée française a été reconnue, 60 ans plus tard, par le président Macron. Mais les plaies restent à vif et les survivants craignent que leur histoire ne disparaisse avec eux.
Située en plein centre d’Alger, l’ancienne rue d’Isly s’appelle désormais la rue Larbi-Ben-M’Hidi. Légèrement en retrait par rapport au front de mer, c’est une des artères qui relient le cœur de la ville aux quartiers du nord: la Casbah, Bab el-Oued. Comme souvent dans la capitale algérienne, le nom a changé mais le décor est resté semblable à ce qu’il était à l’époque où l’Algérie faisait partie de la France. Au pied des immeubles immaculés s’alignent toujours des terrasses de cafés, des boutiques. La façade néomauresque de la Grande Poste marque le début de la rue. Sur ce large trottoir, un marchand dans son kiosque vend aux passants des œillets et des roses.
La plupart des rues d’Alger ont été rebaptisées après l’indépendance, mais c’est souvent leur ancien nom qui est resté d’usage. Les Algérois sont comme leur ville: ils ont la mémoire longue. C’est un point qu’ils ont en commun avec les anciens Français d’Algérie pour qui, à tout jamais, la rue Larbi-Ben-M’Hidi restera la rue d’Isly. De toutes celles d’Alger, c’est probablement la rue qu’ils ne pourront jamais oublier. Sans doute parce que le souvenir du drame qui s’y est déroulé, le 26 mars 1962, a trop longtemps été occulté.
À lire aussiGuerre d’Algérie: «L’occultation du massacre de la rue d’Isly, à l’époque, a tué les victimes une seconde fois»
Le 26 janvier dernier, Emmanuel Macron a convié à l’Élysée les responsables des associations de pieds-noirs. À l’exception du Cercle algérianiste, la principale d’entre elles, qui ne lui a toujours pas pardonné ses propos de 2017 sur la colonisation qualifiée de «crime contre l’humanité» , elles ont toutes accepté d’assister à cet événement. Lequel survenait dans une série de rencontres destinées, à quelques semaines des 60 ans de l’indépendance de l’Algérie, mais aussi de l’élection présidentielle, à se confronter à la mémoire de cette période. Ce jour-là, pour la première fois depuis la fin de la guerre, un chef de l’État français a reconnu l’existence d’un «massacre», commis par des «soldats français déployés à contre-emploi, mal commandés, (qui) ont tiré sur des Français»: un drame «impardonnable pour la République». Dans la salle, Nicole Ferrandis, la présidente de l’association des Familles des victimes du 26 mars 1962, vivait un grand moment du combat qu’elle mène pour que cette date soit officiellement consacrée à la mémoire de la fusillade de la rue d’Isly. Ce combat a commencé pour elle il y a soixante ans exactement. Elle avait seulement 11 ans ; mais elle a gardé intact le souvenir de cette journée où sa vie a basculé.
À VOIR AUSSI - Emmanuel Macron: «60 ans après, la France reconnaît cette tragédie», sur la fusillade de la rue d’Isly à Alger
Emmanuel Macron: «60 ans après, la France reconnaît cette tragédie», sur la fusillade de la rue d'Isly à Alger - Regarder sur Figaro Live
Originaire d’Espagne comme beaucoup de ces Français d’Algérie qu’on appelait alors des «Européens», la famille Ferrandis vivait depuis plusieurs générations dans le grand quartier populaire de Bab el-Oued. Un père plombier, une mère au foyer, quatre filles: Renée, Monique, Annie et Nicole, qui partageaient un appartement constitué d’une cuisine et d’une autre pièce. «Nous étions heureux», se souvient Nicole, qui a grandi là, parmi ses cousins, ses oncles et ses tantes. En 1959, sa famille quitte Bab el-Oued pour le quartier du Champ-de-Manœuvre, à l’autre bout de la ville. On leur a attribué un appartement dans une HLM: trois pièces, le confort moderne, mais plus de cousins.
Grève générale
La guerre d’Algérie n’a pas encore fait irruption dans sa vie ; l’armée est là pour protéger les Français. Pourtant, dès 1959, le général de Gaulle a enclenché le grand mouvement qui conduira l’Algérie à l’indépendance. Dans une de ces allocutions télévisuelles qui lui sont chères, il a annoncé la tenue d’un référendum d’autodétermination pour «les hommes et les femmes qui habitent l’Algérie». Cette politique allait déboucher, le 18 mars 1962, sur la signature des accords d’Evian avec le gouvernement provisoire de la République algérienne. Entre-temps, l’Algérie s’est enfoncée dans le chaos: révolte des barricades, putsch des généraux, enlèvements, assassinats, égorgements, bombes, mitraillages, FLN, OAS, barbouzes…
Le 18 mars, les Français d’Algérie comprennent, sans encore vraiment y croire, que c’est la fin. Dans Alger, les attentats s’intensifient: le 20 mars, le FLN tue 8 civils européens et 18 soldats ; le lendemain, l’OAS fait 24 morts et 59 blessés parmi les «musulmans», comme on appelait alors les Algériens, tandis que les «commandos Delta» multiplient les assassinats ciblés. Le 22 mars, une embuscade de l’OAS se solde par la mort de 18 gendarmes mobiles, le 23, l’organisation décide de transformer Bab el-Oued en citadelle: les soldats français doivent quitter les lieux. Le quartier est encerclé par l’armée, les habitants ne peuvent plus sortir. Le 26, à l’appel de l’OAS, une grande manifestation pacifique est appelée à rejoindre Bab el-Oued. Ce jour-là, c’est la grève générale.
On se disait : attendez, vous allez voir, il va nous laisser passer. On a attendu quelques minutes, et soudain je l’ai vu faire un pas en arrière. Il a armé son fusil et des flammes bleues sont sorties du canon
À l’heure du déjeuner, la famille Ferrandis décide de se joindre à la manifestation. Seule Nicole restera à la maison. Depuis la fenêtre, elle regarde ses grandes sœurs se joindre à la foule qui remonte la rue Sadi-Carnot, vers le plateau des Glières et la Grande Poste. Les trois jeunes femmes disparaissent bientôt de sa vue. Annie, sa grande sœur, qui avait 17 ans à l’époque, se souvient très bien de la suite: la foule joyeuse malgré tout, les femmes en robes d’été, les drapeaux français, les militaires qui laissaient passer avec le sourire.
À 14 h 45, les trois sœurs arrivent à l’entrée de la rue d’Isly. Devant elles, un barrage s’est à nouveau constitué, coupant la foule en deux: ce sont des tirailleurs algériens de l’armée française. Renée, l’aînée, 22 ans, tente de négocier avec un militaire. «On se disait: attendez, vous allez voir, il va nous laisser passer, poursuit Annie. On a attendu quelques minutes, et soudain je l’ai vu faire un pas en arrière. Il a armé son fusil et des flammes bleues sont sorties du canon.» Dans quelles circonstances la fusillade s’est-elle déclenchée? Les hypothèses varient et à, moins que l’ouverture des archives annoncées par Emmanuel Macron ne permettre de faire jaillir un élément nouveau, le mystère risque de demeurer.
«Je ne voulais pas voir la mort»
La foule est prise de panique. Annie court avec sa sœur Renée, elles se jettent sur un trottoir. Blottie contre elle, Annie cache sa tête sous le manteau de sa grande sœur. «Je ne voulais pas voir la mort», explique-t-elle. La fusillade dure une dizaine de minutes. Un homme crie: «Halte au feu!» Les armes se taisent, puis reprennent. «C’est là que j’ai été blessée», raconte Annie. Une balle de 9 millimètres, entrée par le haut de sa cuisse, est remontée jusque dans son ventre. Sa sœur Renée, à côté d’elle, est immobile: elle a reçu une balle de 12,7 millimètres, tirée par une mitrailleuse lourde, en pleine tête.
Pendant ce temps, Monique, la troisième sœur, s’est retrouvée isolée. Allongée à plat ventre au pied d’un immeuble, elle entend les impacts autour d’elle. Elle reçoit une première balle de 12,7 millimètres dans la jambe, puis une seconde dans le pied. Elle ressent une douleur insupportable. «Un homme, à côté de moi, me dit: “ne bougez pas sinon ils vont vous achever”. Mais j’avais trop mal: je me suis mise sur le dos, j’ai regardé le ciel et j’ai pensé que je n’avais pas 20 ans et que j’allais mourir.» La fusillade s’arrête, tout le monde part en courant mais Monique ne peut plus courir. Elle s’accroche au mur, se lève et voit sa jambe droite qui pend. En sautant sur la gauche, elle se dirige vers la Grande Poste. Sa sœur Annie la rejoint. «Ils ont tué Renée», lui dit-elle: «Je l’ai prise dans mes bras». Des civils les mettent à l’abri. Un homme «avec un gilet en jacquard» lui fait un garrot avec sa cravate. On les embarque dans des camions civils, on les conduit à l’hôpital Mustapha.
Le plateau des Glières était inondé par le soleil et je voyais les gens, comme des ombres, qui couraient et se couchaient doucement au milieu de la rue
Yves Rolando, lui, s’était joint à la manifestation avec ses amis du «ralliement de Mustapha», son club de gymnastique, tandis que son père, photographe à La Dépêche quotidienne d’Algérie, couvrait l’événement. Au moment de la fusillade, il se trouvait de l’autre côté du barrage. Il a conservé, dans de gros classeurs, des tirages de l’époque. Dans sa salle à manger, sous une immense photo du port d’Alger, en les compulsant pour la millième fois, il raconte. Quand la fusillade éclate, il trouve refuge puis ose un œil. «Le plateau des Glières était inondé par le soleil et je voyais les gens, comme des ombres, qui couraient et se couchaient doucement au milieu de la rue.» Quand la fusillade s’arrête, des corps sont allongés, les blessés baignent dans leur sang. Il retourne vers la Grande Poste et voit des militaires ramassant les cadavres et les entassant dans des camions de l’armée. Il suit des traînées de sang sur le sol: elles le conduisent à une clinique. «Dedans, c’était l’effervescence: des pleurs, des cris, des gens en blouse blanche autour de blessés.»
Plus tard, chez lui, malgré le couvre-feu, on sonne à la porte: ce sont le fils et la fille de Marcel Puig, son entraîneur de gymnastique, ils viennent d’apprendre la mort de leur père: «Deux enfants désemparés venus demander mon aide.» Le lendemain, il se rend à la morgue pour retrouver le corps de son entraîneur: il a reçu une rafale de fusil-mitrailleur en plein ventre. Pour le rendre présentable, on l’a rempli de paille et recousu. La salle est pleine de cadavres. Il aide à transporter les cercueils vers une chapelle où un prêtre les bénit, cinq par cinq. «Ce que j’ai rapporté d’Alger, c’est l’odeur de la morgue, elle m’a poursuivi jusqu’en France», se souvient-il.
À lire aussi«Le 19 mars 1962 et les mois suivants: un jeune Français d’Algérie d’alors se souvient»
Le 29 mars, ils reçoivent l’autorisation de l’enterrer. Les autorités ont interdit les cérémonies religieuses ; les cercueils sont convoyés par les militaires ; faute de personnel, ce sont les proches qui doivent procéder à l’inhumation. Le lendemain, la famille Ferrandis peut à son tour enterrer Renée. Seule la petite Nicole accompagnera ses parents: ses deux grandes sœurs sont encore entre la vie et la mort. Annie se relèvera, Monique sera amputée et souffre toujours de ses blessures. Huit ans plus tard, à grands frais, le cercueil de Renée a été transporté par-delà la Méditerranée, dans le cimetière Sainte-Marthe, à Marseille, où elle repose à côté de ses parents. Aujourd’hui, leurs filles veulent que cette histoire ne disparaisse pas: «Quand nous serons mortes, qui se souviendra de nous?» Chaque année, à la date anniversaire, elles font fleurir la tombe du cimetière Sainte-Marthe et se retrouvent quai Branly, à Paris, au pied du monument aux morts de la guerre d’Algérie, pour une cérémonie.
Cette journée est longtemps restée dans l’ombre. Dès le soir du 26 mars 1962, le général de Gaulle apparaît à la télévision pour inciter les métropolitains à voter «oui» au référendum sur l’autodétermination de l’Algérie. Il est au courant de la fusillade de la rue d’Isly mais n’en dit pas un mot. Dans les jours qui suivent, la presse d’Algérie et de métropole relate l’événement ; des listes de victimes sont publiées: le 29 mars, Le Journal d’Alger dénombre 46 morts et 200 blessés ; leur nombre oscille aujourd’hui entre 57 et 80 morts, environ 150 blessés. Mais en 1962, la litanie des victimes a vite fait oublier ce massacre-là. Les Français de métropole ont hâte de tourner la page de l’Algérie, les pieds-noirs ont perdu la protection de l’armée. Ils se retrouvent seuls face au choix que leur impose le FLN: la valise ou le cercueil. Le référendum d’autodétermination de l’Algérie est prévu pour le 1er juillet et beaucoup ont déjà compris qu’il était temps pour eux de quitter à jamais leur pays. Pour ceux qui ne s’y résignent pas encore s’ouvre une période d’angoisse et de violence qui culminera, le 5 juillet, jour de l’indépendance de l’Algérie, par les massacres d’Oran.
À lire: «Les Vérités cachées de la guerre d’Algérie», Jean Sévillia, Tempus
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France24 - World
Azov Regiment takes centre stage in Ukraine propaganda war
Issued on: 25/03/2022 - 19:00
Paris (AFP) – Some call them war heroes, others neo-Nazis: Ukraine's Azov Regiment is at the heart of the propaganda war between Kyiv and Moscow, as Russia claims to seek the "denazification" of Ukraine.
The Azov Special Operations Detachment, previously known as the "Azov Battalion" but now called the "Azov Regiment", is often targeted in pro-Russian social media posts, including by Russian embassies in Paris, London and elsewhere.
The regiment is currently entrenched in the southern port city of Mariupol that has been the scene of some of the war's heaviest fighting.
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov used their presence to justify the bombing of a maternity ward there, saying the Azov regiment "and other radicals" were hiding in the building.
The regiment, created in 2014 by far-right activists, was first deployed against pro-Russian separatists in eastern Ukraine.
It has since been integrated into the National Guard, under interior ministry command.
Its founders included Andriy Biletsky, a former member of the Patriot of Ukraine paramilitary organisation.
As first mostly volunteers, the battalion's members wore insignia, such as the so-called "Wolfsangel" (wolf's hook), that were reminiscent of symbols used by SS units in Nazi Germany.
'De-ideologised'
"In 2014 this battalion had indeed a far-right background, these were far-right racists that founded the battalion," said Andreas Umland at the Stockholm Centre for Eastern European Studies.
But it had since become "de-ideologised" and a regular fighting unit, he told AFP.
Its recruits now join not because of ideology but because "it has the reputation of being a particularly tough fighting unit," Umland said.
The Azov battalion, named after the Sea of Azov to Ukraine's south, became famous for winning back Mariupol from Russian-backed separatists in 2014.
Eight years later, it is again fighting for the city that Russian President Vladimir Putin hopes will give him his first major victory in the Ukraine campaign.
Beating the Azov Regiment could also help him justify the "denazification" claims prominent in Russian propaganda, which also labels Ukrainian leader Volodymyr Zelensky, who is Jewish, as leading a "gang of drug addicts and neo-Nazis".
Such attacks try to build on Russia's collective World War II memory of what it calls the Great Patriotic War, and thus whip up nationalist support for the invasion, experts say.
'Absolute evil'
"The terms 'nazism' and 'fascism' evoke, in the Russian context, absolute evil that you cannot bargain with," said Sergei Fediunin, a political scientist at France's National Institute for Oriental Languages and Civilisations.
"The only option is to fight and destroy it."
Russian propaganda also targets the Ukrainian nationalists who fought Soviet Russia after 1945 and their leader, Stepan Bandera, who collaborated with Nazi Germany.
The Azov Regiment, meanwhile, has joined the propaganda war, publishing victory statements on the Telegram messaging service that are often accompanied by videos of burning Russian tanks, and calling the Russians "the real fascists".
The Azov now function like other regiments "but with better PR," said Vyacheslav Likhachev, a research analyst at the ZMINA Centre for Human Rights in Kyiv.
Their stellar reputation attracts plenty of potential recruits, "so they can choose the better ones", he told AFP.
The unit, numbering 2,000 to 3,000 troops, has kept the same wolf-hook insignia, but Umland said in Ukraine there was little confusion about its links to the past.
"It doesn't have the connotation of being a sort of fascist symbol anymore," he said.
Overall, ultra-nationalist political forces have been on the decline in Ukraine since 2014, said Anna Colin Lebedev at France's Paris Nanterre University.
"One of the reasons is that soft nationalism has now become mainstream since the Russian attack," she said on Twitter.
Azov's former commanders, including Biletsky, entered politics after 2014 but their far-right platform never attracted more than two percent of voters.
But since Russia's invasion some of them have taken up arms again, with the Azov Regiment or other units.
Biletsky, meanwhile, has returned to Mariupol from where he runs an active Telegram account.
© 2022 AFP
BBC
World freedoms at stake, President Biden tells US troops
President Joe Biden hailed American military deployments to Europe as part of a struggle for democracy against autocracy during a visit to US troops in Poland.
His remarks come as the US and others have reinforced Nato's eastern flank amid the war in Ukraine.
The stop at an airbase in Rzeszow, near the Ukrainian border, was part of Mr Biden's trip to Europe to rally allies.
However, back home Mr Biden faces scepticism over his Ukraine response.
In his remarks to the troops on Friday, the president sought to portray their deployments as part of a wider "fight between democracies and oligarchs".
"You are the finest fighting force in the history of the world," he said. "What you're doing is consequential."
"What's at stake is what your kids and grandkids are going to look like in terms of their freedom," he said. "What you're engaging in is much more than whether or not you can alleviate the pain and suffering of the people of Ukraine".
This afternoon, I met with members of the 82nd Airborne Division on the ground in Poland. These folks are serving alongside our Polish Allies to bolster NATO’s frontline defenses. They’re doing incredible work and I’m grateful for their service. pic.twitter.com/mXu50UuRWI
Since February, the US has sent about 12,000 troops to Europe, many of them to Poland to help deter Russia from threatening Nato allies and to assist with humanitarian efforts. Thousands more have been redeployed east from existing US bases in Europe.
The deployments bring the total number of US troops in Europe - including both those on temporary missions and stationed there permanently - to 100,000 for the first time since 2005.
Mr Biden has repeatedly made clear, however, that the troops are in Europe to defend Nato allies and not to fight Russian forces. Earlier in March, he said that a "direct confrontation" between Nato and Russian forces would lead to "World War III" - a scenario he said must be prevented.
Earlier this week, Mr Biden met with Nato, EU and G7 leaders in Brussels to shore up a message of unity against Moscow's invasion of its neighbour.
He is due to hold a bilateral meeting with Polish President Andrzej Duda on Saturday, and deliver a major address after meeting with Ukrainian refugees.
The trip comes as polls show that a majority of US voters are worried about his handling of the crisis in Ukraine.
Only about a quarter said they had confidence in his ability to handle a crisis or effectively manage the US military, according to an AP-NORC Center for Public Affairs Research poll, while 56% of Americans believe that Mr Biden's response to Russia's invasion of Ukraine has "not been tough enough".
Another poll, from NPR/Ipsos, found that 45% of Americans believe Mr Biden is being too cautious. Over 60% said they want the US to give Ukraine the support it wants, while still wanting to avoid a larger conflict with Russia.
While no additional US troop deployments have been announced, earlier this week National Security Advisor Jake Sullivan said that troops levels in Europe are "a matter of constant reassessment" in the White House.
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L'Humanité
Conseils
BilletMaurice UlrichAttention. Bruno Le Maire est vigilant et ne se laisse pas rouler dans la farine. Et surtout pas par un de ces cabinets d’experts tellement utiles au bon fonctionnement de l’État que ce dernier s’est attaché leurs services l’an passé pour quelque 3 milliards d’euros. Si l’on en croit du moins le récent rapport du Sénat au sujet de « l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques ». Ainsi, le cabinet McKinsey a-t-il remporté, il y a un an de ça, un important appel d’offres du ministère de l’Économie d’un montant de 18 millions d’euros pour l’aider à faire… des économies. Petit problème. McKinsey, qui semble pourtant se porter au mieux, n’a pas payé d’impôts en France depuis dix ans avec quelques petites astuces lui permettant de déclarer des résultats déficitaires. C’est alors que Bruno Le Maire a été clair, dimanche dernier sur RTL : « Nous allons nous assurer que McKinsey paie les impôts qu’il doit à la France. » Non mais ! Après coup, on ne la lui fait pas. Il a été bien conseillé, un peu tard.
le billet de Maurice Ulrich BBC
SANS TITRE
#bbccricket
Richard Hodgkinson: An Arnold Palmer is quite a famous drink commonly ordered in the United States: indeed half and half lemonade and iced tea! It's less bad than many American drinks.
Chris Woakes to Alzarri Joseph and the latter sets off for a risky single after he dabbed it to cover.
Dan Lawrence shies at the stumps - and misses - after a slight a fumble with Joseph able to get his bat down behind the line.
Joshua da Silva nudges Woakes' final ball into the leg side to keep the strike. The ball and conditions seem favourable for batting again.
Text 81111 (standard message rates apply)
You never know how good a pitch is until both 10 and 11s have batted on it.
Trail by 53
A big shout for lbw with Jack Leach's first ball after that rain break which strikes Alzarri Joseph on the pad. Pitched outside leg and didn't straighten enough and would have missed leg stump.
"Come on Leachy" bellows Ben Foakes from behind the stumps. Joseph punches his fifth ball down the ground for a single.
That brief cloud burst has passed and we are back under way at the Grenada National Cricket Stadium.
Jack Leach has the ball in hand.
Tim Peach
BBC Sport in Grenada
On sale in supermarkets in Grenada - Arnold Palmer's Half and Half Ice Tea Lemonade drink. No, I didn't try it.
A shower is passing over the ground so the covers are on the pitch. A handful of England players loiter around knowing they'll probably be back on shortly.
Trail by 54 runs
Alzarri Joseph is brimming with intent here. Stand and deliver to Ben Stokes and he biffs him straight down the ground. Stokes, diving to his left, gets a hand on it before Saqib Mahmood comes round to collect.
Bit of rain on the hills around, and the groundstaff are preparing to come on.
Text 81111 (standard message rates apply)
You never know how good a pitch is until both sides bowlers have batted on it...
Alzarri Joseph begins to charge Chris Woakes but his fourth ball is back of a length and gets big on the West Indies batter who pads it down in an othodox fashion.
A psychological ploy, maybe? Two balls later Woakes bounces him and Joseph is quickly on to it, hoisting a hook shot into the stands for six.
Jonathan Agnew
BBC cricket correspondent in Grenada
This is a really good game brewing here. If England can get a lead of 40-50 on this pitch in these conditions, it'll give them a huge helping hand.
Ben Stokes, who looks a little leggy it has to be said, is flicked for three by Alzarri Joseph from his first ball. He and Joshua da Silva then milk the strike for the next four deliveries.
Joseph has a big wild swing at Stokes' final ball - prompting a derisory look from the England all-rounder on his follow through - which just misses the stumps.
#bbccricket
Simon Collett: Love being a Englishman...Yesterday at tea "Oh well there goes the series"... Today at tea "A 30-40 run lead here could be crucial to victory".
Chris Woakes keeps Alzarri Joseph honest before he slips one on to his pads which the West Indies batter flicks off his hips for a single.
Joshua da Silva, who six runs from 55 balls, happy to block out the last ball of the over.
Michael Vaughan
Former England captain on BT Sport
As a captain you tell the bowlers in this situation to go out there and bust a gut.
Chris Woakes has the ball in hand. Alzarri Joseph on strike.
Ready for play to restart after tea.
Jonathan Trott
Ex-England batsman on BT Sport
England shouldn't try to change too much but they have got to start well. Not just let West Indies ease into this session.
Even during the tea interval Jack Leach is out there practicing his bowling.
Michael Vaughan
Former England captain on BT Sport
England with new ball didn't get their lengths right. It was a little but friendly. After an hour or so they realised you have to whack the ball into the pitch to get the uneven bounce.
Le Monde
SANS TITRE
Il y a de fausses évidences qui se proclament en gros caractères, mais dont l’examen sérieux va montrer qu’il s’agit en fait de contre-vérités. Celles-ci concernent, en l’occurrence, Jean-Luc Mélenchon. On peut certes reprocher à M. Mélenchon maintes choses, et je fais miennes pas mal de critiques, mais il ne faut surtout pas, ce faisant, se tromper de cible.
Ainsi, de la citation de Francis Kalifat, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), qui préconise, dans la trop classique et confuse formule de « faire barrage aux extrêmes », amalgamant ainsi Zemmour, Le Pen et Mélenchon, qui, selon lui, « multiplient les polémiques sur le dos de juifs ». Ce qui laisse supposer, évidemment, leurs menées antisémites, mais sans prendre le risque, grâce à cette formule hypocrite, d’une condamnation pour diffamation. Condamnation comme dut la subir, auparavant, la Ligue de défense juive qui avait accusé Edgar Morin (plus juif que lui, tu meurs !)… d’antisémitisme sous prétexte qu’il avait critiqué la politique du gouvernement d’Israël ! Et M. Kalifat renouvelle l’exploit de cette confusion intéressée.
Election présidentielle 2022 : le CRIF appellera « à faire barrage à tous les candidats d’extrême gauche et d’extrême droite »Le titre « Jean-Luc Mélenchon contraint de changer de position face à la Russie » proclame lui aussi, une fausse évidence, tout comme Léa Salamé, qui, lors d’une toute récente émission, l’accusait d’avoir fait l’éloge de Poutine et de son régime. L’intéressé répondit par un démenti formel, défiant Léa Salamé de trouver quelque propos que ce soit allant dans ce sens. On attend, vainement, la preuve demandée, mais ce qui restera, ce sera l’accusation, fausse, de Léa Salamé.
En réalité, Mélenchon n’a aucunement changé de position : pour une « finlandisation » de l’Ukraine, sous contrôle des Nations-Unies, ce qu’il est difficile d’assimiler à un alignement sur les positions de Vladimir Poutine. M. Mélenchon admet facilement avoir cru que « la Russie ne ferait pas non plus la guerre à l’Ukraine, attendant qu’elle tombe comme un fruit mûr, le moment venu ». Il admet ne pas avoir cru cette guerre fatale. Etait-il, alors, le seul ? Déjà, on reprocherait à Emmanuel Macron d’être allé à Moscou, tout en se gardant bien de dire ce qu’il eut fallu faire d’autre. Il est facile, alors, de parler a posteriori d’échec de Macron, et de dire : « C’est nous qui avions raison ».
Guerre en Ukraine : Jean-Luc Mélenchon contraint de changer de position face à la RussieQuant à l’Otan, tant célébrée ces jours-ci, était-ce d’habile diplomatie d’ouvrir les déjà pénibles et difficiles discussions en mettant au premier rang le droit de l’Etat ukrainien souverain d’adhérer à l’Otan, et de déclarer d’emblée obsolètes les accords de Minsk qui interdisaient l’adhésion à l’Otan de nouveaux Etats limitrophes de la Russie ? Ceci alors que Poutine, on le sait, cherche assidûment des prétextes pour attaquer. Une maladresse diplomatique ne diminue évidemment en rien la responsabilité écrasante - terme convenant tout-à-fait - de M. Poutine dans cette agression.
Jean-Paul Descombey, Paris
Le Monde
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France24 - Monde
Toulouse l'espagnole
Publié le : 10/02/2022 - 12:01
Xavier CHEMISSEUR
Xavier CHEMISSEUR
Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !
Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown
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Ici l'Europe
Présidence française de l'UE : quel avenir pour nos démocraties ?
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
Ici l'Europe
Présidence française de l'UE : un débat au sommet sur la place de l'Europe dans le monde
Le Monde
Le Festival international de journalisme plus que jamais au cœur de l’actualité
Les journalistes du groupe Le Monde préparent cet événement, dont la sixième édition aura lieu du 15 au 17 juillet dans le Lot-et-Garonne. Parmi les sept grandes thématiques retenues en cette période d’actualité exceptionnelle : la concentration des médias, les frontières, l’information comme arme de guerre.
Pour la sixième fois, le village lot-et-garonnais de Couthures-sur-Garonne s’apprête à accueillir le Festival international de journalisme, parrainé par le groupe Le Monde. Ce sera du 15 au 17 juillet et les sujets d’actualité et de discussions ne manqueront assurément pas. Pour sélectionner les sept thématiques d’actualité, qui, depuis sa création, en 2016, constituent la colonne vertébrale du Festival, les journalistes du groupe Le Monde et les festivaliers, qui ont pu choisir leurs sujets de prédilection sur la page Facebook de l’événement, n’ont pas eu à se creuser la tête, mais plutôt se sont prêtés à un difficile travail de sélection.
L’équipe éditoriale du Festival, composée de journalistes de Courrier international, du HuffPost, du Monde, de L’Obs, de Télérama et de La Vie, mais aussi de sept étudiants de l’Institut de journalisme Bordeaux-Aquitaine (IJBA), travaille depuis janvier sur le contenu de ces thématiques et sur les personnalités – journalistes, chercheurs, artistes, acteurs de l’actualité et de la société civile – qui viendront s’exprimer. Le Festival international de journalisme est le seul événement sur lequel collaborent ces six rédactions rassemblées depuis deux ans dans le nouvel immeuble parisien du groupe Le Monde.
Comme de coutume ont été retenues trois thématiques consacrées aux médias et au journalisme, et quatre autres, liées à des sujets d’actualité. Dans la première catégorie, on trouve un sujet difficilement contournable dans un festival de journalisme : la concentration des médias en France. Alors que le rapprochement entre Vivendi et Lagardère s’inscrit déjà dans le paysage médiatique et que la fusion entre TF1 et M6 est sur les rails, on s’interrogera sur les conséquences de ce phénomène et son impact sur la qualité de l’information. Les festivaliers ne manqueront assurément pas de rappeler au groupe Le Monde qu’il est lui-même concerné, puisque détenu par les hommes d’affaires Xavier Niel et Matthieu Pigasse.
« Vérités » alternatives
La crise ukrainienne nous a conduits récemment à ajouter une thématique relative à l’information comme arme de guerre, où l’on convoquera leçons du passé et analyses à chaud d’un présent qui voit le conflit se déplacer sur le terrain de l’information et des « vérités » alternatives. Nous avions prévu avant même le conflit d’aborder, à Couthures, la question de la liberté d’informer en Russie. L’actualité nous a rattrapés.
La troisième thématique consacrée au journalisme n’est pas sans lien avec la précédente : elle abordera la question de l’objectivité en matière d’information. Il faudra d’abord définir le terme lui-même, le distinguer de ceux de neutralité ou d’honnêteté. L’objectivité est-elle seulement possible ou est-ce un horizon derrière lequel courent les journalistes, sans jamais pouvoir l’atteindre ? On y parlera également de journalisme de faits et de journalisme d’opinion, de journalisme engagé et de journalisme militant.
Festival international de journalisme : un événement destiné au grand publicCôté actualité et sujets de société, la thématique « Les frontières, protection ou prison ? », qui faisait déjà largement écho au contexte national et international de ces derniers mois, se trouve encore davantage légitimée par l’invasion de l’Ukraine et la politique expansionniste de Vladimir Poutine. Quant à celle consacrée à « La transition écologique au défi des inégalités », elle s’interrogera sur la pertinence du slogan « Fin du monde, fin de mois, même combat » repris lors du mouvement des « gilets jaunes » par ceux qui tentaient de faire converger urgence climatique et urgence sociale.
Après ces sujets quelque peu anxiogènes, on discutera du grand retour du bien manger, travaux pratiques à la clé
La question environnementale apparaîtra également en toile de fond de la thématique sobrement intitulée « Faut-il encore faire des enfants ? », où l’on parlera de démographie, de générations et de rapport à la famille. Et pour se réconforter après avoir débattu de ces sujets quelque peu anxiogènes, il faut bien le reconnaître, on discutera du grand retour du bien manger, encore accentué par la pandémie et les périodes de confinement, avec, c’est promis, quelques travaux pratiques à la clé : ce sera « Tous gastronomes ! », la septième thématique de ce Festival.
Pour celles et ceux qui n’auraient encore jamais goûté à ce festival qui nous paraît indispensable en ces temps de grande confusion informationnelle, il s’agit d’un événement destiné au grand public, qui permet aux passionnés d’actualité d’échanger à bâtons rompus trois jours durant avec des professionnels de l’information, et ce dans le cadre on ne peut plus accueillant et convivial du village de Couthures, moins de 400 habitants, et des rives de la Garonne.
La programmation est conçue et assurée par les journalistes du groupe Le Monde, mais ce sont bien toutes les formes de journalisme qui sont présentes. Parmi les médias dont des journalistes ont d’ores et déjà confirmé leur présence en juillet : France Télévisions, France 3 Nouvelle-Aquitaine, M6, Arte, LCI, France Inter, l’AFP, Sud Ouest, Libération, Mediapart, Les Jours, L’Express, XXI, Topo, La Revue dessinée, El Watan, le Guardian, Le Temps, la Süddeutsche Zeitung, El Pais, le Corriere della Sera, sans oublier quelques youtubeurs, tiktokeurs et autres instagrameurs, qui inventent de nouvelles expressions d’information.
Le Festival international de journalisme, ce sont environ 150 rencontres, débats, projections, ateliers, expositions, performances et concerts sur trois jours, un Festival junior pour les enfants des festivaliers et les ados, une restauration de qualité assurée par les producteurs lot-et-garonnais… Le moment et l’endroit idéal pour se poser et tenter de tirer les leçons d’une année exceptionnelle du point de vue de l’intensité de l’actualité.
Informations et billetterie sur Festivalinternationaldejournalisme.com.
Gilles van Kote
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France24 - World
‘Happy days’: French Communist candidate promises a return to the good times
Issued on: 24/03/2022 - 18:16
Aude MAZOUE
Presidential campaigns offer an abundance of catch phrases, whether slogans finessed by a candidate's team to deliver maximum impact or coined spontaneously on the trail. The proclamations of presidential hopefuls bring texture to an election race and come to define a campaign, for a news cycle or forever in the history books. FRANCE 24 breaks through the language barrier to bring you the buzzwords of the 2022 French presidential race. In the spotlight: "Happy days".
It was within the confines of the space-age French Communist Party headquarters in Paris's 19th arrondissement (district), in a modernist bunker-like conference room, that Fabien Roussel unveiled his presidential campaign platform back in January. Based on what he called a "social, ecological and republican pact", Roussel's platform for the April vote marks the Communists' first presidential run in 15 years, after the party sat out the last two elections in favour of like-minded leftists.
"Tonight, I am issuing a call, a call to create happy days," Roussel declared at the dais. "Together, let's create a France of happy days." The upshot was a battle plan at once ambitious and jovial, even festive, in stark contrast to the party venue's cold concrete feel.
The Communist candidate is hardly the first to seek out political support on the promise of better times. When Britain’s Boris Johnson touted "sunlit meadows" on the horizon after Brexit, he was merely referencing Winston Churchill's "sunlit uplands" from 1940. In Canada, when Justin Trudeau came to power proclaiming "sunny ways", he was emulating predecessor Wilfrid Laurier from 1895. Similarly in France, "Happy days" (les jours heureux) is a pointed historical reference to the sunnier times that greeted the end of World War II.
Indeed, Roussel isn't the first French politician in recent years to make use of that specific throwback. Emmanuel Macron, addressing the nation during France's first Covid-19 lockdown in the austere spring of 2020, declared: "My dear compatriots, we will have better days and we will return to the happy days. I am convinced of it."
During a campaign rally using cutting-edge technology back in 2017 – at which far-leftist presidential candidate Jean-Luc Mélenchon appeared in hologram form to seven French cities at once – he, too, deployed a reference to those coveted "happy days".
Where does ‘happy days’ come from?
It wouldn't be lost on Roussel, Macron or Mélenchon that the expression is a reference to the National Council of the Resistance (CNR) that coordinated France's fight against the Vichy Regime and Nazi occupation during World War II. The CNR was founded on May 27, 1943, by six political parties – including the French Communist Party – and two labour union confederations. Even then, as the war raged on, the group projected there was a sunnier future ahead and devised its programme for those "happy days" to come after the war. The innovative document the Council would adopt the following March contained major progressive advances: it sought to give women the right to vote, to create the Social Security and a pay-as-you-go pension systems, and to nationalise France's coal mines, the Renault car company, savings banks, the central bank, the railways and the national electric company.
"A programme of that sort, put into place at the end of such a traumatic cataclysm, echoes our own challenges – when our country, brutally brought to a halt by the pandemic, is confronted with a crisis unprecedented in scale," said Roussel, seeking to resurrect his party's golden years as it returns to the presidential ballot. Indeed, after World War II, the French Communist Party was the premier political force on the French left wing.
>> Let them eat steak: French Communists bounce back with recipe for ‘happy days’
Some read something deeper still into Roussel's "France of the happy days" campaign slogan.
He is “referring not only to the social movements of recent years” – which have challenged the French welfare state and the large-scale social reforms born out of the French Resistance like pensions – “but also to the Front populaire", the left-wing coalition that brought French workers such cherished advances as paid holidays and a shorter workweek, noted historian Jean Vigreux, writing for The Conversation in February.
Why has Roussel deployed the expression?
Determined to break with the anxiety-laden ambience that prevails in conservative and far-right discourse, Roussel is providing another vision of the world, imbued with optimism. "The tone of the campaign is betting on the 'hope' and 'joy' underpinning the French Communist Party's reasserted presence," wrote Vigreux. "Those two terms have to do with well-known language, strong markers meant to 're-enchant the world' and that easily counter a right-wing vision of nationalist, anti-immigrant retreat, or even of purported decline."
Roussel's presidential platform is in keeping with his slogan. One of his key pledges highlights "the right to happiness at work, but also to happiness on holiday" and intends to allow one and all to enjoy vacations. In order to finance that project – at a cost of €1 billion on his estimate – Roussel plans to launch a "Robin Hood" tax on private jets and business-class journeys. "That way, everyone who uses their jet or who travels in business class will tell themselves that they are also financing access to holidays," the Communist explained.
One thing is clear, Roussel's campaign is a whole new vibe for the French Communist Party, 15 years after its last presidential run. After the fall of the Berlin Wall and in the wake of lacklustre results at the presidential polls in 1995, 2002 and 2007, many saw a party on its last legs. In 2012 and 2017, it didn't put forward an in-house candidate, instead backing the far-left Mélenchon. But with his "happy days" rhetoric, 2022 candidate Roussel has, at the very least, found a way to buoy the hopes of his fellow Communists once again.
This article has been adapted from the original in French. To explore FRANCE 24's other campaign buzzwords, click here.
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France24 - Monde
Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne
Publié le : 18/02/2022 - 13:28
Caroline DE CAMARET
Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.
DECRYPTAGE
La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
DECRYPTAGERoberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen
Le Figaro
Guerre en Ukraine : quand la vente de produits dérivés permet de venir en aide aux populations
Pierre Olivier DentanPlusieurs entreprises sollicitent leur clientèle à travers la vente de produits personnalisés pour la cause. Les bénéfices sont ensuite reversés à des associations d'aide humanitaire.
Collecte de vêtements et de produits de première nécessité, cagnottes en ligne, les actions en faveur du peuple ukrainien se multiplient depuis le début de l'invasion russe. Certains acteurs tentent aussi de se démarquer en proposant des ventes de produits dérivés dont les bénéfices sont reversés à des associations d'aide humanitaire.
À lire aussiLa menace des cyberarnaques aux dons pour l’Ukraine
145.000 dollars en 48 heures
Joe Trupia ne s'attendait pas à un tel succès. Ce propriétaire d'une boutique de jouets miniatures à Chicago, aux États-Unis, a voulu s'engager à sa façon pour soutenir l'Ukraine. Le 5 mars dernier, il décide de lancer deux figurines en édition limitée, l'une représentant le président ukrainien Volodymyr Zelensky en sweat vert et barbe de trois jours, l'autre représentant un cocktail Molotov, symbole de la résistance ukrainienne.
Un succès qui ne s'est pas fait attendre, le premier stock s'écoulant en l'espace de «quelques heures» et rapportant plus de 16.000 dollars. Un deuxième stock plus important est lancé dans la foulée pour faire face à la demande accrue, qui lui aussi partira en moins de 24 heures et rapportera près de 130.000 dollars supplémentaires. «C'est un gars qui aurait pu fuir le pays avec une valise pleine d'argent et au lieu de cela, il reste aux côtés de son peuple. J'ai été tellement impressionné par sa fermeté et l'espoir qu'il semble donner aux gens », raconte Joe Trupia au Washington Post. Après deux ventes express où les salariés ont travaillé sur leurs jours de congé, ce sont près de 145.000 dollars qui ont été reversés à Direct Relief, une association d'aide médicale en Ukraine. L'entreprise a précisé sur son site internet que les deux figurines étaient désormais en rupture de stock et qu'aucun autre stock ne serait lancé.
Des initiatives locales
Beaucoup de grandes entreprises de tous les secteurs ont aussi entrepris des initiatives solidaires, par des dons financiers ou en nature. De plus petites marques se sont également illustrées à leur façon, en vendant des accessoires à l'effigie de l'Ukraine. Gentle Factory, une marque de vêtements éco-responsable basée dans le nord de la France, a par exemple proposé un t-shirt imprimé d'un logo spécialement créé pour la cause. «Dès la fin du mois de février, on s'est demandé ce que l'on pouvait faire pour aider. Nous n'avions pas les moyens de donner de l'argent, mais nous savions produire rapidement et fédérer un écosystème autour de la cause», explique Christèle Merter, présidente de la marque.
À lire aussiLes entreprises françaises se mobilisent pour proposer des postes aux réfugiés ukrainiens
Avec l'aide de son imprimeur et la force de son réseau de marques partenaires, l'entreprise est parvenue à récolter 7000 euros en près de trois semaines. Un résultat obtenu aussi grâce à une opération «blanche», c'est-à-dire sans aucune marge réalisée. Marion Goilav, présidente d'Elia, une marque de lingerie Made in France, s'est quant à elle fixé l'objectif de reverser 15.000€ de dons à l'Ukraine en créant une culotte spécialement conçue pour la cause. Des opérations qui permettent de donner avec des ressources de départ limitées, en comptant sur la générosité de la clientèle.
Même si l'opération relève d'un bel élan de solidarité, la présidente de Gentle Factory observe aujourd'hui une décroissance par rapport au début du lancement : «Il y a un mois, les gens ne savaient pas trop où et comment donner, alors qu'aujourd'hui les initiatives se sont multipliées et rendent plus accessibles les dons financiers». Malgré cela, la marque propose toujours différents types de t-shirts pour la cause, même si elle garde un œil sur le potentiel futur du projet. «Économiquement, il faudra qu'on sache jusqu'à quel point on sera capables de ne pas marger», ajoute la présidente.
Report de l'âge de départ à la retraite: des économies de 10 à 18 milliards d'euros d'ici 2030 selon les candidats
L'Institut Montaigne a chiffré les économies possibles en fonction des réformes proposées par Éric Zemmour, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron.
Le recul de l'âge de départ à la retraite fait-il baisser l'espérance de vie ?
LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Jean-Luc Mélenchon pour justifier le retour de l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans. Est-ce exact ?
Les entreprises françaises se mobilisent pour proposer des postes aux réfugiés ukrainiens
Un grand nombre d'entre eux sont diplômés et très qualifiés. Fédérations et sociétés d'insertion s'organisent pour leur proposer des emplois.
Le Monde
Podcast. Médias : Apprendre à s’informer, le nouveau défi de l’école (3/5)
Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Troisième épisode de cette série, avec un reportage autour de l’information et des médias.
Débattre de l’actualité, débusquer les fausses informations, animer des conférences de rédaction, développer son esprit critique. Un peu partout, en France, l’éducation aux médias fait son apparition dans les classes. Au collège, au lycée, les élèves deviennent pour quelques heures journaliste ou présentateur. C’est le cas à Roubaix, dans la classe média du collège Madame de Sévigné. Là-bas, Sarah Ouagueni, une jeune professeure d’histoire-géographie, a mis au point un programme ambitieux : réaliser trois émissions de radio sur l’année, avec une à deux heures de préparation collective chaque semaine. Un engagement hebdomadaire pour permettre à ses élèves de s’ouvrir au monde et sortir de leur bulle.
Pour ce troisième épisode du podcast « Nos futurs » du « Monde Campus », la journaliste Judith Chetrit a assisté à la préparation de la prochaine émission de radio concoctée par les élèves. Un podcast réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival « Nos futurs » organisé du 22 au 27 mars à Rennes.
« Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chetrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.
« Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement Joséfa Lopez
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France24 - World
Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)
Issued on: 23/03/2022 - 11:34
Romain BRUNET
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French President Emmanuel Macron hit the campaign trail in March, vying for re-election on a record that was somewhat stonewalled by five years of crisis. FRANCE 24 takes a look at how Macron has performed on social welfare issues – after the spending cuts he once pledged were thwarted by Yellow Vest protests and the Covid-19 pandemic.
This is the third installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president after previous looks at foreign policy and economics.
After winning office in May of 2017, Macron quickly set out to trim France's social welfare spending. That summer, the freshly elected centrist chose cuts that targeted low-income earners – a €5 a month cut to personalised housing aid and a massive reduction of subsidised employment contracts.
Those measures were unpopular – but in line with the logic that a new French leader get the unpopular stuff out of the way early on. They also fit with Macron's budget-minded ethic at the beginning of his five-year term. Macron, who had served as economy minister under former Socialist president François Hollande, reasoned that if he was to boost purchasing power and stimulate business – while respecting the European Union's golden rule and bringing the deficit under 3 percent of GDP – there was no way around slashing social welfare spending.
Those early decisions had staunch advocates in Macron's government – the fiscal discipline proponents the centrist president had poached from the right. Édouard Philippe, Macron's first prime minister, Economy Minister Bruno Le Maire and Interior Minister Gérard Darmanin, who initially served under Macron as budget minister, were all transplants from the conservative Les Républicains party.
Macron's first economic measures – ending the wealth tax, imposing a 30 percent "flat tax" on capital gains – went further in earning the new French leader a moniker he has yet to shake: "le président des riches" (the president of the wealthy).
The nickname stuck as Macron persisted in seeking a deep revamp of the French social model, which is either beloved or scorned depending on one's perspective. "We drop insane cash on social allowances and people are still poor. We don't see the end of it. The people who are born poor stay poor. The people who become poor stay poor ... People have to be made accountable," Macron was seen telling advisers in a June 2018 video.
Three months later, the government rolled out a four-year, €8.5 billion "poverty plan". The project sought to rethink the French aid system from top to bottom in the name of "eradicating extreme poverty" within a generation. It sought to provide free breakfasts in some schools, €1 school lunches in some municipalities, daycare spots for children from underprivileged families and a new universal benefit meant to consolidate a number of existing social allowances. The plan's objectives were ambitious, but they gradually fell by the wayside. And yet spending cuts in other sectors remained a priority.
'There is no magic money'
Indeed, Macron's 2017 campaign platform had planned for some €25 billion in savings, including €15 billion in the healthcare sector. But as a result, the public health budget wasn't meeting the sector's needs, with personnel increasingly stretched to the breaking point. When a healthcare worker appealed to Macron for more resources back in April 2018, the president replied, "There is no magic money." The president's top priority was respecting France's budget commitments to Brussels. And on that score, the results were clear for all to see: France's budget deficit dropped from 3.4 percent of GDP in 2016, before Macron's election, to 2.8 percent in 2017 and 2.3 percent in 2018.
But raising the carbon tax on fuel a few months later was the last straw for some in France and the result would come to disrupt Macron's plans. The Yellow Vest protest movement began in November 2018 as a motorists' revolt against rising fuel prices (French drivers are required to keep the high-visibility vests inside their vehicles as a safety measure) before escalating into a wider rebellion over the rising cost of living and against the government. At first, France's leadership downplayed the movement. But within weeks, it could no longer be ignored. As the fiery protests took hold on roundabouts nationwide, Macron was obliged to change course.
To quell tensions in early 2019, Macron launched the Great Debate, a months-long pursuit of dialogue meant to register public complaints across the country. He also took action to boost purchasing power, including a €5 billion income tax cut, a €100 bonus for low-income workers and an increase in minimum pension benefits. The controversial carbon-tax hike, meanwhile, was simply cancelled. Altogether, the bottom line was €17 billion in fresh public spending.
With the Yellow Vest crisis behind it, the government renewed its penny-pinching reform efforts, even at the risk of antagonising the country's labour unions. But worsening conditions in hospitals raised tensions with healthcare personnel throughout 2019. Finally, in November of that year, the government pledged €1.5 billion for the sector over three years, promised bonuses for nurses and nurses' aides, and assumed a third of the debts hospitals had incurred. But healthcare workers were unimpressed with the government's emergency plan. More than 1,000 hospital doctors, including 600 department heads, resigned in protest from the administrative functions of their jobs in January 2020. And the worst was yet to come for France's hospitals.
Meanwhile, Macron's promised unemployment insurance reform, adopted in 2019, raised the bar to qualify for benefits while trimming the amounts allocated to individual jobseekers. Those alternating between short contracts and periods of joblessness were penalised. And while Macron had promised over the course of his 2017 presidential campaign that independent workers and employees who chose to leave their jobs would gain access to jobseeker benefits, the conditions required to qualify were particularly restrictive in practice. The government explained that opening the system to too many people would have spurred unacceptably high spending. Indeed, cutting costs there had been a Macron campaign pledge, too; he had promised €10 billion in unemployment-insurance savings.
Finally, at the tail end of 2019, the government set out to push through pension reform that was also meant to bring in savings. The revamp sought to introduce a new universal points system indexed to inflation and a so-called pivot age. That latter controversially sought to raise the age at which French retirees could collect a full pension by two years, to 64, while maintaining a legal retirement age of 62. The measure was not well received. Hundreds of thousands took to the streets in protest for weeks on end in late 2019 and early 2020. No small feat, the strike action became the longest ever in the history of the SNCF national public railway company and Paris public transit (RATP) as transportation workers sought to save their coveted special pension regimes. The government would finally take the controversial step of forcing the reform through parliament without a vote on February 29, 2020.
'No matter the cost'
All of this was the prelude to a mammoth new crisis, the Covid-19 pandemic, which would yet again flummox Macron's budget-cutting dreams and inflict overlapping health and economic crises on much of the balance of his term. In March 2020, Macron suspended his pension reform and delayed the full deployment of his unemployment insurance revamp. Most importantly, Macron made a bold pledge that came to be known as his "no matter the cost" pandemic policy: He promised, whatever the price tag, to support public hospitals, save businesses and jobs, and stimulate an economy that would ultimately shrink by 8 percent, a recession deeper than any France had known since World War II.
The "magic money" Macron couldn't produce for healthcare personnel earlier in his term suddenly flowed freely and widely. France's healthcare budget grew by 9.4 percent in 2020 and 7.4 percent in 2021, with healthcare workers winning €9 billion in salary increases in the summer of 2020. Overall, the emergency measures France adopted in 2020 and 2021 cost €133.5 billion, according to the country's Treasury. France's budget deficit, meanwhile, rose to 9.2 percent of GDP and public debt soared to more than 155 percent in 2020. A far cry from the budgetary sobriety Macron had made the hallmark of his early years in office.
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But as 2022 approached, with Macron eyeing re-election, the centrist incumbent was obliged to reassure the conservative segment of his base. His unemployment insurance reform finally came into effect in its entirety in the autumn of 2021. And the watchword became responsibility. "We want to pursue the redefinition of our social contract, putting duties before rights, from respecting authority to receiving social benefits," government spokesman Gabriel Attal told the daily "Le Parisien" in January.
Hitting the campaign trail in March, Macron has carried through on that vision. He pledged last week that, if he is re-elected in April, he will condition welfare benefits on recipients dedicating 15 to 20 hours a week to rejoining the workforce, either through job training or partial employment. As for Macron's postponed pension reform, the president dropped the complex rejig once planned in favour of another that is hardly less controversial: he promised to raised France's legal retirement age by three years, to 65, if voters hand him a second term.
This article has been translated from the original in French.
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Le Figaro
Tuer Poutine pour arrêter la guerre ? L'ambassade russe à Rome poursuit La Stampa
Une plainte a été déposée pour instigation au crime. L'éditorial en question concluait pourtant que l'assassinat du président russe risquerait «de provoquer un chaos pire encore».
«Et si l'assassinat de Poutine était l'unique voie de sortie» de la guerre en Ukraine? L'ambassadeur russe en Italie a porté plainte vendredi 25 mars contre le quotidien La Stampa après la publication d'un éditorial examinant l'hypothèse de l'élimination du président russe.
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Dans un article publié le 22 février, le journaliste et reporter de guerre Domenico Quirico écrit : «L'intervention militaire étant exclue, la solution diplomatique inopérante, il ne reste plus qu'à théoriser l'assassinat du Tsar de la main d'un proche». «Le plan numéro un de Biden, de l'Otan et des Européens est le suivant : que quelqu'un à Moscou assassine Poutine, nous libérant ainsi du fardeau», assure-t-il. Mais ce reporter de guerre kidnappé à deux reprises, en Libye en 2011 puis en Syrie en 2013, conclut ainsi : «Sommes-nous certains que l'élimination violente du tyran ne provoquerait pas un chaos pire encore? On ne peut être que pessimistes».
«Accusations infondées»
L'ambassadeur de Russie en Italie, Sergueï Razov, a déposé une plainte vendredi matin auprès du parquet de Rome pour instigation au crime. À sa sortie du palais de justice, le diplomate a dénoncé un article «qui enfreint l'éthique, la morale et les règles du journalisme». Interrogé par l'AFP, le directeur de La Stampa a récusé «des accusations infondées». «Domenico a illustré cette théorie pour la démonter (...). Au-delà de la question morale, il écrit que le remède serait pire que le mal car il risquerait d'exacerber l'esprit de vengeance de la Russie profonde», a plaidé Massimo Giannini.
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Il a par ailleurs dit rejeter «les leçons de ceux qui traitent l'information de la façon que l'on sait dans leur propre pays. Ce n'est pas l'ambassadeur russe qui peut nous apprendre le journalisme». La Stampa a reçu le soutien de plusieurs partis politiques et le sous-secrétaire d'État italien aux Affaires étrangères Benedetto Della Vedova a défendu «la liberté des journalistes italiens d'écrire et d'exercer leur profession». «C'est la différence substantielle entre l'Italie, l'Europe, les démocraties libérales et la Russie de Poutine, où les citoyens sont arrêtés uniquement parce qu'ils appellent une guerre une guerre», a-t-il dit sur son compte Twitter.
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France24 - World
Turnout concerns loom large for French presidential election frontrunners
Issued on: 25/03/2022 - 15:59
FRANCE 24
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With just over two weeks to go until the April 10 first round of France's presidential election, candidates and experts alike are flagging the threat of historically low voter turnout after a race eclipsed by the war in Ukraine.
Observers differ on just how serious low turnout could prove in this race – and on which candidates could suffer most from voters staying home.
A recent poll by the BVA firm showed only 71 percent of those surveyed intended to cast a ballot in April's election. In practice, that would mean a rate of abstention similar to the first round in 2002 – 28.4 percent – the all-time record for the opening round of France’s two-round presidential vote. The abstention rate was also considered high in 2017, when 22.2 percent of registered voters stayed away.
"One could say that 70 percent turnout is an honourable score," Céline Braconnier, a professor of political science, told Philosophie Magazine last week. But "for many citizens – think about the 65 percent who abstained in the 2021 regional elections – the presidential election remains the last rampart against a complete break with voting. It's that definitive separation that is worrisome", she said.
Some are less concerned. "It's true, there's a risk of a drop in turnout in the presidential election for assorted reasons – the destruction of political parties on the one hand and the foregone conclusion that Macron is going to win on the other," political analyst Gérard Grunberg told Agence France-Presse this week.
"Instead of turnout around 80 percent, as is usual for a presidential election, it could be around 70 percent; but I don't think it would be a lot less, and that's still a significant rate," said Grunberg, a research director emeritus at France's National Centre for Scientific Research (CNRS). He doesn't believe the end of voter engagement is coming – "unlike most of my colleagues".
>> France in Focus looks at the country's abstention problem
Grunberg suggests voters are motivated by practical concerns when deciding whether to head to the polls. "People are more and more utilitarian. They vote when they are interested. And we know that the tighter [a race] is, the more people vote. So Emmanuel Macron's presumptive victory is not mobilising people," he said.
In the BVA poll, 40 percent of those intending to abstain from April's election cited "the impression that the die is cast" to justify sitting this one out, almost on par with those who feel "the election will change nothing in their daily life" at 41 percent.
Who is most likely to sit out the vote?
Macron supporters are concerned that his would-be voters might be overconfident about the result. "Historically, it is already difficult to mobilise an outgoing administration's electorate," the pollster Bruno Jeanbart told the financial daily Les Echos this week.
Macron's interior minister, Gérald Darmanin, seemed keen to sound the alarm on Thursday night, telling France 5 television: "Marine Le Pen is dangerous for the president. She can win this presidential election."
Darmanin added: "She has a strategy that looks like it's working. [Far-right rival Éric] Zemmour has made her [appear more] 'soft'."
The latest polls have Macron beating far-right National Rally leader Le Pen relatively comfortably, with between 54 and 59 percent of the vote should the two advance to the election's April 24 run-off. That duel would be a re-match of the 2017 second round. But Macron scored far higher in their previous meeting, winning with 66.1 percent to Le Pen's 33.9 five years ago.
>> How a quirk in French voter registration drives high abstention rate
Grunberg, for his part, believes Macron's rivals are the ones who should worry. Low turnout "will benefit Macron even more because Macron's electorate is pretty determined, especially in this period of simmering conflict. It's the others who could be telling themselves: We don't like Macron, but he's going to win and we don't know who to vote for", the analyst said.
Demographics matter, too. Le Pen and far-left candidate Jean-Luc Mélenchon have support bases that are younger and more working class than those of the other top candidates. Those two groups have historically been harder to coax to the ballot box. Le Pen and Mélenchon, each waging a third consecutive bid for France's top job, know the risks; both have been striving to boost turnout among their respective supporters.
"That's one of the keys that could allow Jean-Luc Mélenchon to advance to the second round – if there is high working-class turnout. Because it's the working classes who abstain, disgusted by everything and with the impression that no solution will be brought to bear on their problems in these elections," Mélenchon spokesman Alexis Corbière told BFM TV on Thursday.
>> Tackling turnout: Amid record abstention in France, a look at how Europe gets out the vote
Peril looms elsewhere as well. The political consultant and Sciences Po professor Philippe Moreau Chevrolet on Thursday pointed to yet another factor that could thin the queues at the ballot box: Ten days after the French government lifted most of the country's Covid-19 protections, including its vaccine pass and indoor masking requirements, confirmed cases have surged to a daily average of 110,000 nationwide.
"A proliferation of Covid cases – [at] kids' schools, work, friends... – but whatever happens let's take the mask off," Moreau Chevrolet quipped in a tweet. "At this rate, the number one cause of abstention on April 10 will be Covid."
(With AFP)
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Le Figaro
Louer son bien en colocation : notre classement des villes où il faut absolument investir
Paul CarcenacCLASSEMENT EXCLUSIF - Parmi 108 communes de France, découvrez celles qui se prêtent le mieux à ce mode de location qui permet d'optimiser la rentabilité d'un bien.
La colocation a tout bon. Les jeunes la plébiscitent (la moyenne d'âge des occupants s'établit à 28 ans) en particulier les étudiants qui y voient un moyen de faire des économies sur leur loyer. Les propriétaires bailleurs aussi l'apprécient : cette stratégie permet de muscler la rentabilité d'un bien. En effet, une surface plus importante coûte moins cher à l'achat, si l'on ramène le prix au m2. En outre, en louant plusieurs chambres, les revenus mensuels seront 20 à 30% supérieurs à ceux qu'apporterait un bail classique.
Pour découvrir où cette opération a le plus de chance d'être un succès, nous avons compilé les données sur plusieurs critères pour 108 villes françaises : les prix des T4/T5 et leur évolution sur 5 ans, le loyer moyen pratiqué pour la location d'une chambre, et plusieurs subtilités démographiques comme le taux de 20-39 ans dans la population générale où l'évolution du nombre d'étudiants (voir méthodologie et résultats détaillés en bas de page).
Découvrez les résultats détaillés en bas de page
Numéro 1 : Talence, pour profiter du dynamisme bordelais
Talence a de nombreux atouts. La ville accueille entre autres l'un des plus importants campus de l'université de Bordeaux, deux écoles d'ingénieurs, une école de commerce (Kedge)... Autant dire que la demande locative est au rendez-vous. Sa proximité avec l'hypercentre de Bordeaux (15 minutes en tram) séduit aussi les jeunes. À partir de là, il faut dénicher une belle affaire : les «résidences des années 70, avec de grands appartements à rénover de 70 ou 80m2 pour environ 200.000 euros se prêtent à la colocation. En louant 4 chambre pour 500 euros chacune, vous pouvez donc en tirer 2000 euros par mois, suggère Cédric Claverie, directeur de l'agence Human Immobilier à Talence. Aucun risque de vacance locative avec ce genre de stratégie, vous aurez entre 30 et 40 appels par jour!»
Numéro 2 : Villeurbanne joue la proximité avec Lyon
Villeurbanne pointe en 2e position de notre classement, profitant de sa proximité avec Lyon et de sa position de pôle universitaire majeur de la région Rhône Alpes. «La commune est parfois considérée comme un arrondissement de Lyon à part entière», note Bruno Vial, directeur de l'agence Nestenn Villeurbanne Ouest. Les prix, toutefois, sont très disparates de 5000 euros le m2 près du parc de la Tête d'Or à 1500 euros pour des zones marquées par un habitat plus populaires, moins recherchées.
Reste un obstacle législatif qui peut entamer la rentabilité : la ville est soumise à l'encadrement des loyers. «On va avoir un marché de particulier à particulier qui sera hors la loi», regrette ce grand connaisseur du marché local.
Numéro 3 : Palaiseau, pour miser sur le futur
Au sud de Paris, dans l'Essonne, la ville de Palaiseau est desservie par trois stations du RER B. En 2026, elle devrait accueillir la ligne 18 du Grand Paris Express. L'engouement autour de la commune est surtout lié au plateau de Saclay, qui se revendique comme la Silicon Valley à la française, avec des écoles prestigieuses qui ouvrent les unes après les autres, dans la lignée de Polytechnique, et de grandes sociétés qui y installent des centres de R&D : Sanofi, Danone, Thales, Nokia, EDF, Safran... «Ici, l'essor de la colocation est apparu il y a environ 2 ans, juste avant le Covid», estime Armand Caillet, agent immobilier Safti qui travaille sur le secteur. Les prix à la location pratiqués pour une chambre sont intéressants pour le propriétaire bailleur : ils peuvent grimper jusqu'à 600 euros par mois. «Palaiseau connaît un essor et va continuer cette croissance dans les années à venir», continue le professionnel de l'immobilier. « La ville, dont la dynamique va se poursuivre avec ce qu'est en train de devenir le plateau de Saclay, est encore très compétitive en termes de prix, de taxe foncière, de charges...»
Méthodologie et résultats détaillés
Pour établir le classement des villes les plus indiquées, nous avons sélectionné les 108 communes de France métropolitaines avec plus de 3000 étudiants. Nous avons ensuite établi une note sur 20, en comparant différents critères :
- Les prix des T4/T5 en février 2022 (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier )
- Leur évolution sur les 5 dernières années (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier)
- Les tarifs mensuels moyens de location d'une chambre (source : LocService.fr)
- L'évolution du nombre d'étudiants dans la ville sur 10 années - 2008 - 2018 (Source : Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation)
- La densité de population âgée de 20 à 39 ans (source : INSEE)
Les vrais prix de l’immobilier dans 1300 villes de France
EXCLUSIF - Le marché immobilier des grandes villes de régions revient à plus de calme après des hausses de prix rapides et fortes en 2021. Depuis le début de l’année, les acheteurs sont exigeants et n’acceptent plus les prétentions trop gourmandes des vendeurs.
Taxe foncière : les quatre raisons pour lesquelles elle va exploser après l'élection présidentielle
DÉCRYPTAGE - La taxe foncière, qui vise les propriétaires, a progressé de 28% depuis 2010. Et ce n'est pas fini. Voici pourquoi elle pourrait flamber pour un certain nombre de contribuables.
BBC
Notts County and the conman: Following your team through a football scam
Last updated on 19 hours ago19 hours ago.From the section Football
The first game of the new football season feels the same no matter what team you support. There's a heady mix of excitement and anticipation, a first look at new signings, a clean slate to dream that this might be the year.
When I took my seat at a packed Meadow Lane for Notts County's first game of the 2009-10 season, that first-game buzz was like nothing I had ever experienced, because something incredible had just happened.
Less than a month earlier, in July 2009, League Two Notts County had been taken over by a mysterious consortium called Munto Finance. They had stated their bold ambition to reach the Championship within five years and pledged to back those plans with untold wealth.
The club's younger fans, myself included, immediately began to dream of surpassing city rivals Nottingham Forest. The more battle-hardened supporters took some of the loftier claims with a pinch of salt. They had seen too many false dawns to get too carried away just yet.
Then days later Sven-Goran Eriksson was unveiled as Notts County's new director of football.
Even the old campaigners watched agog as the former England manager addressed the world's media at a news conference. Suddenly talk of aiming for the Championship was banished because Eriksson was going to take Notts County to the Premier League.
This is the same Notts County who only six years earlier emerged from a nightmare 534 days in administration. The same Notts County who had lurched from one relegation battle to the next and failed to muster a top-half finish in League Two since 2005.
That same Notts County were now heading straight to the top flight, with one of football's biggest names leading the way.
Our journey to the big time could not have got off to a better start.
With Eriksson watching on and a crowd of more than 9,000 packed into Meadow Lane, new signing Lee Hughes scored a hat-trick in a 5-0 hammering of promotion favourites Bradford City.
Being in the crowd alongside my family that day was one of my best memories as a Notts County supporter.
But none of it was real.
I didn't know it then but there were no wealthy backers from the Middle East. The untold millions didn't exist. It was not day one of Notts County's rise to glory.
The club, the players, Eriksson and every supporter who had dared to dream had been conned by a fraudster called Russell King and disaster was looming just around the corner.
More than a decade later I teamed up with presenter Alice Levine, who is also from Nottingham, and producer Nick Southall to investigate the incredible story of what really happened at Meadow Lane and much more besides, for a new podcast called The Trillion Dollar Conman, which is the latest addition to the Sport's Strangest Crimes series on BBC Radio 5 Live.
What we discovered was far darker than we could ever have imagined. It is a story that spans decades, taking us from Nottingham to North Korea, via Jersey, Bahrain and Dubai. It is a story of lies, greed, fast cars, fake sheikhs, false promises and lives ruined.
Of course, the fans knew nothing of any of this as they melted into town for a pint to catch their breath after that incredible Bradford game.
In fact, most supporters, myself included, weren't asking any questions about who actually owned the club and where the millions were supposed to be coming from, because Eriksson's arrival was all the proof we needed.
The Swede wasted no time in assembling his League Two fantasy football team. We interviewed him at length for the podcast and he told us he wanted to rebuild from the back - starting with a promising young goalkeeper by the name of Kasper Schmeichel.
Eriksson had recently been manager of Manchester City, where Schmeichel, the 22-year-old son of legendary Manchester United goalkeeper Peter, had failed to dislodge Joe Hart as the club's number one keeper.
He told us Schmeichel and his father took some persuading that dropping down four divisions was a good idea, but he eventually signed a five-year deal on a salary said to be worth up to £1.5m a year.
Soon Notts County were being linked with some of the biggest stars in world football, including legendary Brazil full-back Roberto Carlos and Portuguese winger Luis Figo, who had just announced his retirement at Inter Milan but was being tipped to reverse his decision and extend his career in Nottingham.
But most ludicrous of all was David Beckham, who at 34 was still an England international and at LA Galaxy.
On several occasions Beckham was asked by journalists whether he would be reunited with Eriksson at Notts County. He even appeared to add fuel to the fire by replying: "There's a few options, put it that way."
Then one of the finest defenders of the Premier League era walked through the door at Meadow Lane.
Sol Campbell might have been 34 and without a club after leaving Portsmouth, but only three years earlier he had scored in a Champions League final and played in a World Cup. He had won 73 England caps.
It would take more than a month for Campbell to get fit enough to make his debut away at Morecambe, in September 2009.
My family and I were among more than 800 Magpies fans who made the trip to the Lancashire coast to watch what we expected would be a footballing masterclass by one of the best defenders the country had ever produced.
We would be disappointed.
Every one of the supporters I have spoken to agrees that Campbell had a shocker that day and Morecambe deservedly won 2-1, their first league victory of the season.
We all thought our miserable day out was just a blip, but days later the news broke that Campbell had walked out on Notts County.
Publicly, Campbell's sudden departure was quickly explained away by the club, but less than a week later another bombshell dropped, one that could not be so easily brushed off.
The Sun newspaper revealed a man called Russell King had been secretly at the heart of the Notts County takeover, and that he had served a two-year sentence for fraud in the early 1990s for falsely reporting his Aston Martin stolen to try to claim £600,000 in insurance.
The club said King was nothing more than a "strategic consultant" who had negotiated contracts on the club's behalf.
We now know that wasn't the case. Without ever having his name above the door, it was King who had orchestrated the takeover of Notts County and he was running the show.
But the story went wider. His takeover of the world's oldest professional football club was actually the centrepiece of one of the most outlandish scams in sporting history.
King had managed to take over almost half a London investment bank by making false claims he was managing the sovereign wealth of the Bahrain royal family. He then took over Notts County using a bank guarantee from the same bank, which would later turn out to be worthless.
At the same time he had also established what he claimed was a huge international mining company and, incredibly, secured a deal with the North Korean regime to mine the country's vast mineral wealth, including coal and gold.
Eriksson told us that in October 2009 he was persuaded by King to go with him to North Korea, where regime officials asked him whether he could fix them a good group for the 2010 World Cup.
He tells us he struggled to make them believe this was out of the question.
With the North Korean mining deal in the bag, King went about making wildly false claims that this was one of the biggest mining companies in the world, with assets worth nearly two trillion dollars, and preparations were made to list the company on the stock market.
Experts who have tracked King's activities for years say he planned to use his ownership of Notts County - a club creating global headlines - as a means of driving interest in the stock market listing.
But King's lies began to catch up with him and his scheme ended in failure. Those close to the deal told us had he pulled off the stock market listing it would have been one of the biggest frauds in corporate history.
King fled to Bahrain, where he set to work on a new fraud which would culminate in the launch of a fake Middle Eastern version of the Financial Times. Police continued to pursue him and by 2019 he was in jail, convicted for a fraud he had carried out in Jersey a decade earlier.
Last year he was released from prison. We went to speak with him for The Trillion Dollar Conman podcast - to give him a chance to explain his side of the story. But he didn't want to.
Back in Nottingham in Christmas 2009, with King off the scene, Notts County were heading for serious trouble as months of wild spending caught up with them.
For the second time in a decade the club were in financial ruin and faced being closed down.
But with days to go before they were due in the High Court a local businessman called Ray Trew struck a deal to buy it for £1. He told us the debts he eventually uncovered exceeded £7m.
For the fans, myself included, this was a bittersweet moment. We were, of course, relieved our club had been saved (again) but Eriksson's departure following the takeover brought home to us that the dream really was over.
We all felt a collective hangover descend. We were left with six months of bizarre, surreal and often blurry memories to pick over. What on earth had happened? Did we dream the whole thing? We had no permanent manager and the team were listlessly drifting further from the top of the league.
Then in late February 2010 everything changed again with the appointment of Steve Cotterill as manager. Straight talking and supremely confident, Cotterill who is now in charge of Shrewsbury Town in League One, gave the whole club the jolt it needed to emerge from its collective malaise.
Notts County were seventh, 14 points behind leaders Rochdale when he took over. But they went on an outstanding run of 14 wins from 18 matches, scoring five goals in a game on four occasions.
They stormed up the table, eventually winning the title at a canter, 10 points ahead of Bournemouth in second.
The most remarkable season in Notts County's long and turbulent history ended with the League Two title. And this time it was real.
France24 - Monde
Ukraine : Odessa se tient prête face à une éventuelle invasion russe
Publié le : 24/03/2022 - 17:30Modifié le : 24/03/2022 - 21:41
Julie DUNGELHOEFF
De nombreuses villes d'Ukraine vivent depuis un mois sous les bombardements quotidiens de l'armée russe. Odessa, ville portuaire et stratégique du pays, est pour le moment relativement épargnée mais la menace d'une offensive russe plane toujours. Le maire d'Odessa Gennadiy Trukhanov assure à Julie Dungelhoeff, envoyée spéciale de France 24, que la municipalité a tout prévu en cas d'invasion russe.
Le Figaro
Un maire breton se découvre transformé en conseiller d'Éric Zemmour dans une BD
Dans Elyzée, l'élu divers gauche Michel Loussouarn est présenté comme un proche du candidat, les auteurs l'ayant confondu avec un homonyme.
Le maire «divers gauche» de la petite ville de Rosporden (Finistère) a eu la mauvaise surprise de découvrir qu'il était confondu dans une bande dessinée avec un proche du candidat d'extrême droite Éric Zemmour, déplorant vendredi «une atteinte à son image».
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«Je me suis retrouvé dessiné comme conseiller d'Eric Zemmour, ça m'a fait un peu drôle, surtout quand vous êtes du bord opposé», a raconté à l'AFP Michel Loussouarn, disant avoir découvert «la bévue» en lisant des commentaires sur Twitter. «Il n'y a pas de doute possible, mes traits sont parfaitement reproduits», a-t-il déploré. «Visiblement, j'ai un homonyme qui fait partie de l'équipe d'Eric Zemmour mais ce n'est pas moi», a insisté le maire breton, également conseiller départemental du Finistère, disant regretter que le «travail journalistique de base» n'ait pas été fait et dénonçant «une atteinte à (s)on image». L'homonyme de l'élu breton serait un ancien militaire qui a dirigé la campagne du RN Andréa Kotarac pour les régionales en Auvergne-Rhône-Alpes en juin dernier.
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Erratum inséré dans tous les exemplaires
La bande dessinée, parue le 10 mars et intitulée Elyzée, imagine ce que serait la France si Éric Zemmour était élu à la tête de l'État. Cette fiction est le premier ouvrage de la nouvelle maison d'édition de l'ancien président du Rugby club toulonnais Mourad Boudjellal. Son frère Farid Boudjellal est au dessin et l'historien François Durpaire au scénario. «Il s'agit d'une très regrettable erreur d'homonymie pour laquelle des excuses ont été présentées immédiatement à Monsieur Michel Loussouarn», a réagi auprès de l'AFP la maison d'édition, ajoutant qu'un «erratum» avait été «imprimé et inséré dans tous les exemplaires». «J'ai fait vérifier dans différents points de vente par des connaissances et je peux dire qu'il n'y a pas un erratum aujourd'hui qui a été inséré», a au contraire assuré l'édile breton, disant espérer «une solution qui permette de dissiper de manière claire et nette le malentendu».
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Albums engagés, coulisses de campagnes... Le nombre d'albums parus ou à paraître autour de l'élection présidentielle interroge sur un genre qui prend de l'ampleur.
Après le festival d'Angoulême, une pluie de Covid chez les participants
Denis Bajram, Jean-David Morvan... Plusieurs auteurs qui avaient fait le déplacement en Charente la semaine dernière alertent sur leur contamination.
Valeurs Actuelles
La “gravité croissante” des actes antireligieux en France épinglée dans un rapport parlementaire
Ils dénoncent la « gravité croissante » des actes antireligieux sur le territoire français et jugent que les chiffres sont probablement en deçà de la réalité. Jeudi 17 mars, la députée des Hauts-de-Seine, Isabelle Florennes (MoDem) et le député de Moselle, Ludovic Mendes (LREM) ont adressé au Premier ministre un rapport sur les actes antireligieux en France, relaye Aleteia. En décembre dernier, tous avaient reçu pour mission de rédiger un rapport sur les violences religieuses à travers l’Hexagone. Dans leur document, les deux députés ont formulé onze propositions.
« Une montée de la violence dans la société »
Pour mener à bien leur rapport, Isabelle Florennes et Ludovic Mendes ont conduit une trentaine d’auditions de représentants de culte, mais également de gendarmes, de policiers, de chercheurs ou encore de représentants du secteur de la justice et des renseignements territoriaux, précisent nos confrères. Par ailleurs, ils ont organisé quatre déplacements auprès de communautés basées à Strasbourg, à Sarcelles, à Lyon, ainsi qu’à Nantes.
D’après les chiffres publiés en début d’année par le ministère de l’Intérieur, pas moins de 1 659 actes antireligieux ont été recensés en 2021, parmi lesquels 857 faits antichrétiens (52 %), 589 faits antisémites (36 %) et 213 faits antimusulmans. Toutefois, les deux députés évoquent des chiffres « très certainement » sous-estimés en raison du dispositif de collecte de l’information, poursuit Aleteia. Tous les deux attestent d’« une montée de la violence dans la société », mais également d’« une gravité constante des faits ».
Plus de répression sur Internet
Quid des onze propositions faites dans le rapport des deux parlementaires ? La première, citée par le site d’actualités, est de permettre un accès à des chiffres plus fiables, grâce à une « communication plus complète sur les chiffres et les dispositifs mis en œuvre, […] idéalement interministérielle ». Ensuite, ils suggèrent de doubler en l’espace de cinq ans le « programme K ». Dans le détail, il s’agit de la ligne budgétaire du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), qui offre la possibilité de financer à hauteur de 80 % des mesures de sécurisation de lieux de culte ou encore de sites à caractère confessionnel. Enfin, Isabelle Florennes et Ludovic Mendes évoquent la nécessité de mettre en place une meilleure application des qualifications pénales et davantage de répression sur Internet.
BBC
SANS TITRE
Ghana v Nigeria
The teams are filing out now in front of a full house at the Baba Yara stadium in Kumasi. National anthems now.
Ghana v Nigeria
Oluwashina Okeleji
BBC Sport
Otto Addo's maiden line up for Ghana shows the Black Stars intend to dominate the midfield.
Ghana's line up vs Nigeria: Joseph Wallacot
Dennis Odoi Frimpong, Gideon Mensah, Daniel Amartey, Alexander Djiku
Mohamed Iddrissu Baba, Thomas Partey (C), Mohammed Kudus, Afena Gyan, Jordan Ayew
Fatahu Ishaku
Ghana v Nigeria
Kevin Hand and Nishat Ladha have begun the live commentary on BBC World Service in Africa of the "Jollof derby" - Ghana v Nigeria.
It's only on radio in Africa, but if you've got a wireless nearby, then tune in and listen - you can find out how here.
Egypt v Senegal
BBC Arabic's Riham Eldeeb
Egypt and Senegal clash again in the first leg of their high-profile World Cup play-off tie in Cairo after almost a month in the Africa Cup of Nations Final in Cameroon, where Senegal won their first title by penalties following a goalless draw.
Liverpool duo Mo Salah and Sadio Mane of course once again take much of the focus.
Cameroon 0-1 Algeria
Maher Mezahi
Algeria have completed 'mission impossible', winning their first official match against Cameroon - their bogey side. The Fennecs scored late in the first half and comfortably held on to their lead throughout the second half. The 2019 Afcon champions will now head back to Algeria with a precious away goal and a one-nil lead in this tie. Reminder: Algeria haven't lost a home match at Stade Mustapha Tchaker stadium in Blida since they have started playing at the venue in 2004 - a run that spans over 40 matches.
Cameroon 0-1 Algeria
Maher Mezahi
Into the seventh minute of injury time and Cameroon are throwing everything at Algeria. The visitors are defending with every bit of energy they can muster. Rigobert Song's men have won dangerous free-kicks, but have squandered most of them with poor crosses.
Mali 0-1 Tunisia
Souhail Khmira
The Carthage Eagles will fly home with a very important victory. The Tunisians held their ground against the hosts, who despite being reduced to ten men, created the better chances in the second half.
Mali 0-1 Tunisia
Souhail Khmira
Striker Saliou Guindo, who had a stint playing in Tunisia for Esperance, comes on for the final few minutes to replace Diaby. Moments later Kiki Kouyate is booked for a foul on Khenissi - Al Ahly's Maaloul takes the freekick but Ghandri heads wide.
Cameroon 0-1 Algeria
Maher Mezahi
End-to-end action in Douala as the fourth match official indicates 11 minutes of added time!
Cameroon threatened first by way of Tawamba who turned his marker inside-out, but had his shot blocked by Aissa Mandi. Algeria counter-attacked from the subsequent corner-kick, but Bendebka couldn't latch on to Belaili's cross.
Mali 0-1 Tunisia
Souhail Khmira
Two more substitutions for Tunisia as they try and run down the clock Msakni goes off and Anis Ben Slimane comes on. Naim Sliti leaves the stage for Mortadha Ben Ouannas. Mali's Massadio Haidara is left frustrated after he failed to latch onto a long pass.
Cameroon 0-1 Algeria
Maher Mezahi
36 year-old Adlene Guedioura replaces Ismael Bennacer in midfield. Guedioura is now playing his football at Burton Albion in the English third tier. He's only played a handful of matches this year, but was specifically called up for these kinds of situations - he specialises in tackling, intercepting and set-pieces.
Cameroon 0-1 Algeria
Maher Mezahi
Finally after 85 minutes there is a clear scoring opportunity for Cameroon! Toko Ekambi slaloms past Algeria's midfield and lets fly from 25 yards out. It's a tricky shot, but again M'Bolhi smothers it. Five minutes to play in regular time, although everyone is expecting a minimum of 7 minutes of injury time following the lights failure earlier in the second-half.
Mali 0-1 Tunisia
Souhail Khmira
Ben Said fumbles, loses the ball and it falls to Traore but he misses the chance to net the equaliser.
Mali 0-1 Tunisia
Souhail Khmira
Slim Ben Achour and Ali Boumnijel, who were both part of Tunisia's 2004 Nations Cup winning squad, sit along Kadri on the Carthage Eagles' bench. All part of the Tunisian Football Federation strategy of bringing in "the elders" for wisdom and encouragement.
Cameroon 0-1 Algeria
Maher Mezahi
Algeria almost doubles its lead in the 79th minute! Again it comes from a set-piece. Belaili takes a corner kick that is flicked on by Bendebka, the substitute. The chance falls to Belfodil who can't turn it into a shot on target.
Mali 0-1 Tunisia
Souhail Khmira
Mali are not giving up here and continue to threaten the Tunisian defence who are holding firm so far. A much needed water break is on.
Cameroon 0-1 Algeria
Maher Mezahi
Triple change for Algeria. Goalscoring hero Islam Slimani is replaced by Hertha Berlin striker Ishak Belfodil. Captain Mahrez makes way for Galatasaray midfielder Sofiane Feghouli and Ramiz Zerrouki is hooked off for Sofiane Bendebka. All like-for-like changes. Algeria will keep its shape. 15 minutes left to play in Douala.
Mali 0-1 Tunisia
Souhail Khmira
Bissouma falls while sneaking through Tunisian defenders, yells "Foul" but referee Tessema yells "Play on!" 15 minutes left to play.
Cameroon 0-1 Algeria
Maher Mezahi
Cameroon are finally showing some threat in attack after 71 minutes. Tawamba holds up play cleberly and back-heels the ball to Tolo who whips in a cross across the face of goal, but M'Bolhi intercepts the pass.
Ghana v Nigeria
Oluwashina Okeleji
BBC Sport Africa
Nigeria coach Augustine Eguavoen has opted for his reliable and trusted squad from the Nations Cup. Injured Leicester city midfielder Wilfred Ndidi replaced by Innocent Bonke, Rangers defender Leon Balogun replaces Kenneth Omeruo in the starting line up.
Nigeria:
Francis Uzoho, Ola Aina, Zaidu Sanusi, Leon Balogun, William Troost-Ekong; Innocent Bonke Samuel Chukwueze, Joseph Aribo; Kelechi Iheanacho, Moses Simon, Victor Osimhen
L'Humanité
Un Salto vers l’inconnu pour France Télévisions ?
ActuLa fusion programmée des groupes M6 et TF1 redéfinit la gouvernance de la plateforme Salto. France Télévisions, qui détient un tiers de la participation, devrait se retirer. Mais que deviendront ses contenus et la création française ?
Grégory MarinAdieu « l’équipe de France de l’audiovisuel » ? La plateforme de streaming Salto pourrait prochainement passer totalement sous contrôle privé, France Télévisions se désengageant pour laisser la place à TF1 et M6. C’est ce qu’a annoncé, lors d’une conférence au festival SériesMania, le président du groupe TF1, Gilles Pélisson : « Delphine Ernotte, a indiqué qu’elle voulait sortir. Donc, on est en train de trouver une solution avec elle pour que cela se fasse en bonne et due forme. « De fait, la présidente de France Télévisions avait bien été obligée d’acter, fin 2021, les velléités de fusion entre M6 et TF1, dictées selon Nicolas de Tavernost, le PDG de M6, par la nécessité de créer un géant européen de l’audiovisuel pour lutter contre l’influence d’Amazon, Netflix ou Disney…
L’Autorité de la Concurrence examine encore les conditions de réalisation de cette fusion, mais si elle se réalisait, le nouveau groupe créé posséderait alors plus de 66 % de Salto, crée à l’origine à parts égales, 33,3 %, entre TF1, M6 et France Télévisions. Minoritaire, le groupe public n’aurait alors que peu d’intérêt à continuer l’aventure et vendrait ses parts. Et même si Salto restera contrôlée « conjointement par ses trois actionnaires tout au long de l’exercice 2022 », avance un communiqué des groupes M6 et TF1 sorti dans la foulée de l’annonce de Gilles Pélisson, des questions sur son avenir se posent. Pour l’instant, les groupes privés plaident le statu quo, espérant « poursuivre le développement de la plateforme ». Qui s’est surtout construite, il est utile de le rappeler, grâce au fonds important de fictions et documentaires du service public. On peut se demander de quel « développement » parle ici le responsable de la première chaîne privée, quand la plateforme était censée veiller à l’émergence de la création française, largement portée par le service public. Nous reviennent en tête des promesses de « mieux-disant culturel » au moment de la privatisation de TF1…
Même si France Télévisions récupère sa mise de départ, 45 millions d’euros, réalisant une opération blanche, qu’adviendra-t-il de ses contenus ? On peut aujourd’hui accéder via Salto aux replay des chaînes et de France TV Slash. Mais demain, France Télévisions, encore engagé pour le reste de l’année 2022 avec ses partenaires privés, va devoir réfléchir à un nouveau modèle. Le groupe pourrait signer des accords de diffusion pour ses programmes. À moins que le groupe muscle son propre canal de diffusion, France.tv. « C’est une option de concentrer nos efforts sur France.tv, qui doit être le leader incontesté du streaming gratuit en France », avait lancé Delphine Ernotte au Figaro, en novembre. Un modèle qui réussit pour d’autres, comme Arte.tv, qui a su modestement trouver son public. Difficile de dire si France Télévisions pourra transférer une part de l’audience actuelle de Salto (500 000 abonnés, selon Capital), sur son propre service de streaming.
delphine ernottefrance télévisionsnicolas de tavernosttf1 France24 - Monde
"Vu de Russie" : comment la propagande russe justifie la "dénazification" de l’Ukraine
Publié le : 24/03/2022 - 20:56Modifié le : 24/03/2022 - 21:45
Elena VOLOCHINE
La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif et une histoire parallèle du conflit.
Le Monde
Afghanistan : fermeture des écoles pour filles
24 mars 202224 mars 2022Cartooning for Peace
Wilcox (Australie) – Sydney Morning Herald
« Pendant ce temps en Afghanistan » – « Mais – vous avez promis que nous pourrions aller à l’école… » – « Haha ! Les filles, vous n’apprenez jamais ! »
Après leur retour au pouvoir en août dernier, les talibans avaient assuré que les filles continueraient d’avoir accès à l’éducation. Sept mois plus tard, jour de rentrée scolaire, elles ont trouvé porte close, les talibans ayant finalement ordonné la fermeture des écoles pour elles. Collégiennes et lycéennes ont courageusement manifesté ce même jour à Kaboul, en bravant tous les interdits imposés par les talibans.
Non classéAfghanistandroit des femmesEcoleécole pour femmeKaboultaliban Le Figaro
Volodymyr Zelensky: «La guerre éclair de Poutine est un échec»
VU D'AILLEURS - Dans un entretien exclusif accordé au quotidien italien La Repubblica, le président ukrainien insiste sur l'importance du boycott des produits russes.
Par Maurizio Molinari (La Repubblica)
«La guerre éclair de Poutine est un échec, notre résistance se poursuit, l'ennemi est démoralisé.» Le président Volodymyr Zelensky répond aux questions du journal La Repubblica depuis un lieu secret en Ukraine. C'est la première fois qu'il accorde une interview à un journal italien depuis le début de l'invasion russe. S'il a accepté de le faire, c'est pour revenir sur le mois de guerre qui vient de s'écouler. «Les Ukrainiens arrachent les drapeaux russes. Notre nation est dévastée, des villes entières, comme Hostomel, Volnovakha et Boutcha, n'existent plus, elles ont été rayées de la carte», déplore-t-il, mais «notre plus grande perte, ce sont les pertes humaines».
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Sa volonté de se battre est granitique. Il demande certes «des moyens de défense aérienne pour nous protéger du ciel» à l'Otan, mais il est aussi prêt à rencontrer Vladimir Poutine immédiatement, «à condition qu'il n'y ait pas d'ultimatum».
Il adresse ses remerciements au premier ministre Mario Draghi «pour son désir de nous voir rejoindre l'UE» et remercie également le pape François «pour ses prières» . Et il assure que même si les Russes devaient l'emporter, il ne quittera pas son pays: «Nous nous battrons tous jusqu'au bout.» Pour défendre l'existence de l'Ukraine «et protéger l'ensemble de l'Europe d'une agression plus importante». À l'issue de l'entretien, nous avons le sentiment d'avoir pris le pouls d'un peuple qui se bat pour survivre.
LA REPUBBLICA. - Monsieur le Président, après un mois de guerre, quelle proportion du territoire ukrainien est réellement aux mains des Russes?
Volodymyr ZELENSKY. - Il convient d'être aussi clair que possible dans la formulation et la compréhension de la situation. Aucune possession ukrainienne n'est aux mains de la Russie. Oui, ils ont saisi certains territoires et occupé certaines de nos villes. Tels de véritables terroristes nucléaires, ils se sont également emparés des centrales nucléaires de Zaporijia et de Tchernobyl, afin de faire chanter le monde entier, mais tout cela ne leur appartient pas, car les Ukrainiens résistent.
L'armée, les citoyens ukrainiens, les autorités de Kiev et des différentes régions, tous se sont mobilisés et ont opposé une résistance farouche à cette agression, la plus brutale depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils détruisent nos infrastructures, nos maisons, nos écoles, nos hôpitaux, nos crèches. Ils mettent en place des barrières, bloquent l'aide humanitaire, contraignent nos concitoyens à vivre dans des conditions inhumaines – sans lumière, sans eau, sans nourriture et sans médicaments –, mais les Ukrainiens continuent de participer aux protestations organisées dans les villes occupées. Ils arrachent les drapeaux russes et s'opposent à l'occupation. Cela se passe à l'est et au sud de notre pays, près de Kiev, à Melitopol, Marioupol, Kherson, Volnovakha, Popasna, Irpin, Makariv, Boutcha, Tchernihiv... Partout, les Ukrainiens font preuve d'un courage impressionnant, qui résiste à la puissance des armes, des missiles, des frappes aériennes et des bombardements constants, etc.
L'Ukraine est actuellement un avant-poste de cette guerre, un avant-poste qui retient l'agresseur. Mais Poutine ne s'arrêtera pas là ; il ira encore plus loin
Pensez-vous pouvoir repousser l'invasion ou craignez-vous que l'armée russe l'emporte par un usage écrasant de la force ?
Nous sommes convaincus que l'ensemble du monde civilisé finira par se joindre à nous et qu'ensemble, nous mettrons fin à cette guerre. Parce que cette guerre ne se joue pas en Ukraine, elle se joue en Europe. Je le répète régulièrement aux dirigeants internationaux: l'Ukraine est actuellement un avant-poste de cette guerre, un avant-poste qui retient l'agresseur. Mais Poutine ne s'arrêtera pas là ; il ira encore plus loin. Cela doit être clair pour tous les Européens, pour tous les dirigeants de l'Europe et du monde. Son impunité crée l'illusion qu'il peut modifier l'ordre mondial, qu'il peut violer l'État de droit par la force. Nous connaissons tous l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et de ses débuts.
Pensez-vous que la Biélorussie se joindra à la Russie dans la guerre contre l'Ukraine et ouvrira ainsi un nouveau front depuis le Nord?
Les forces armées ukrainiennes sont préparées à tous les scénarios. Ce n'est pas une question de foi ou de prévisions. Il s'agit d'une menace probable et de notre capacité à y faire face. Malheureusement, dès les premiers jours de cette invasion à grande échelle, la Biélorussie est devenue une base pour l'armée russe: chars, véhicules blindés, avions. Mais d'après ce que nous savons, nombreux sont les militaires biélorusses à abandonner la perspective de combattre en Ukraine. Ils ont compris que c'est la mort qui les attend ici. L'avenir nous dira si les dirigeants biélorusses le comprendront eux aussi et s'ils oseront franchir la ligne appelée frontière de l'État.
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Après un mois de combats intenses, qu'avez-vous appris sur la façon dont les soldats russes se battent et sur la façon dont le peuple ukrainien résiste?
Selon les plans de l'ennemi, l'Ukraine devait être conquise en quelques jours, 48 ou 72 heures. Mais la guerre éclair a échoué, et la résistance héroïque des Ukrainiens, qui défendent leur terre, leurs maisons, leurs familles, leur liberté et leur souveraineté, se poursuit depuis maintenant un mois. L'ennemi est démoralisé. Au cours du dernier mois, l'armée russe a subi plus de pertes humaines et matérielles qu'au cours des dix années de guerre en Afghanistan.
Cela faisait 80 ans que le monde n'avait pas connu une guerre aussi brutale. C'est une guerre sans règles de la part de l'armée russe, une guerre qui ne respecte aucune convention. Ils utilisent des armes et des bombes interdites par les conventions internationales. Ils tuent des civils, des femmes et des enfants. Ils bombardent des hôpitaux, des écoles, des théâtres, autant de lieux où les civils ont trouvé refuge, et ils le font délibérément. Ils pillent les maisons et les appartements, emportant dans leurs véhicules blindés de la vaisselle, des vêtements et des meubles. Ils violent les femmes, torturent les prisonniers et tuent les enfants. Ils posent des bombes sur les routes et au milieu des champs, ils bombardent les convois de personnes en cours d'évacuation. Mais malgré tous ces crimes, ils ne réussiront pas à briser l'esprit libre des Ukrainiens.
C'est une agression initiée en Ukraine, mais dirigée contre l'Europe et le monde entier. Je pense que Poutine cherche à défier l'ordre mondial et à imposer de nouvelles règles au monde par l'usage de la force
Le président Poutine a initié cette guerre, cherche à vous éliminer et refuse à la nation ukrainienne le droit d'exister. Qu'est-ce qui se cache derrière son agression contre votre pays?
C'est une agression initiée en Ukraine, mais dirigée contre l'Europe et le monde entier. Je pense que Poutine cherche à défier l'ordre mondial et à imposer de nouvelles règles au monde par l'usage de la force.
Êtes-vous prêt à rencontrer le président Poutine et dans quelles conditions ?
Je me suis toujours montré disposé à le rencontrer ces dernières années, depuis que j'ai été élu président de l'Ukraine. La guerre dans notre pays dure depuis huit ans, même si, par le passé, la Russie a affirmé au monde entier qu'aucune troupe russe n'était présente à l'est de notre pays. La guerre à grande échelle que mène la Russie contre l'Ukraine dure depuis un mois. Je suis disposé à le rencontrer sans attendre, comme je l'ai déclaré publiquement à plusieurs reprises.
Y a-t-il vraiment de la place pour un accord de cessez-le-feu ?
Nous avons tous besoin de retrouver la paix. Nous sommes prêts à discuter des modalités du cessez-le-feu, des modalités de la paix, mais nous ne sommes pas disposés à accepter des ultimatums.
À lire aussiUkraine: arrêter la guerre sans faire la guerre, l’équation périlleuse de l’Otan
Les pays de l'Otan envoient des armes à l'Ukraine, mais vous en demandez davantage. Quelles armes de l'Otan sont les plus efficaces pour votre armée et lesquelles pourraient faire la différence parmi celles que l'Otan ne vous a pas encore envoyées?
Nos plus grandes pertes aujourd'hui sont humaines. Nombreux sont les civils ukrainiens à succomber aux bombardements constants, aux attaques aériennes et aux tirs de missiles. Dès les premiers jours de la guerre, nous, Ukrainiens, avons demandé à l'Otan de fermer notre espace aérien aux bombes et aux avions ennemis. Malheureusement, cela ne s'est pas fait. Mais, à ce stade, vous pouvez nous donner une arme capable de nous aider à protéger notre espace aérien. Donnez-nous des avions, des moyens de défense aérienne, etc.
Comment voyez-vous l'Italie et l'UE: comme des amis, des alliés ou des spectateurs ?
Ce moment tragique de l'histoire, cette guerre, a permis de clarifier certaines choses. Aujourd'hui, nous avons déjà une bonne idée de qui, dans le monde, est un véritable ami et partenaire, de qui est un véritable allié et de qui, malheureusement, se contente d'être un spectateur, un observateur, dans ce théâtre de guerre. Notre souhait de devenir un membre à part entière de la Communauté européenne reste inchangé. Et je remercie le président du Conseil, Mario Draghi, pour sa position claire et son désir de voir l'Ukraine rejoindre l'UE. Après tout, aujourd'hui, c'est l'Ukraine qui défend l'ensemble des valeurs et des libertés européennes dans une lutte sanglante, car ce sont aussi nos valeurs et nos libertés. N'est-ce pas une preuve suffisante que l'Ukraine est depuis longtemps un pays européen? Le problème, c'est que nous payons un prix trop élevé pour cela ; c'est la vie de notre peuple qui est en jeu.
Durant l'épidémie de Covid, nous sommes l'un des premiers pays à avoir envoyé des médecins et de l'aide humanitaire en Italie et de votre côté, vous nous avez été d'un grand soutien durant les inondations qui ont touché l'Ukraine
Dans quel état d'esprit étiez-vous lorsque vous vous êtes adressé à notre Parlement ?
Je me suis adressé au Parlement italien ainsi qu'à l'ensemble du peuple italien, car dans les moments difficiles, nous nous sommes toujours entraidés. Durant l'épidémie de Covid, nous sommes l'un des premiers pays à avoir envoyé des médecins et de l'aide humanitaire en Italie et de votre côté, vous nous avez été d'un grand soutien durant les inondations qui ont touché l'Ukraine. Nous avons à nouveau besoin de toute l'aide que vous pouvez nous apporter, car l'Ukraine traverse l'un des chapitres les plus difficiles de son histoire.
Qu'attendez-vous de l'Italie?
Faites pression sur l'agresseur, renforcez les sanctions contre les Russes qui ont initié et mènent cette guerre, boycottez les produits russes, retirez vos entreprises du marché russe. La Russie doit subir les conséquences de ses activités criminelles, et cela passe par la mise en place de sanctions économiques, la limitation de l'approvisionnement des magasins, la saisie de yachts et de villas ainsi que l'interdiction de voyager dans votre beau pays.
Plus de 550 établissements d'enseignement en Ukraine ont subi des dommages, dont 72 ont été complètement détruits, et 246 hôpitaux ont été bombardés, dont 13 ont été détruits
Pouvez-vous nous donner une idée de l'ampleur des destructions que subit actuellement l'Ukraine?
Nous allons tout reconstruire, j'en suis convaincu. C'est pourquoi nous avons besoin de retrouver la paix. Dès que possible. Nos plus grandes pertes, ce sont les pertes humaines. Oui, les infrastructures, les ponts et les routes que nous avons reconstruits ces dernières années, les lotissements, les nouvelles écoles, les hôpitaux, tout ça a été détruit. Plusieurs villes ont tout simplement été rayées de la surface de la Terre: Hostomel, Volnovakha, Boutcha. Plus de 550 établissements d'enseignement en Ukraine ont subi des dommages, dont 72 ont été complètement détruits, et 246 hôpitaux ont été bombardés, dont 13 ont été détruits. Ce sont des statistiques qui augmentent chaque jour. Le traumatisme psychologique subi par les enfants et les jeunes pendant cette guerre se reflétera dans les générations futures. Tous les civils en Europe et dans le monde doivent le comprendre. Et faire tout ce qui est possible pour mettre un terme à cette guerre.Quel rôle espérez-vous que le pape puisse jouer ?
J'ai récemment eu l'honneur de m'entretenir avec Sa Sainteté et d'entendre des paroles sages et franches de soutien au peuple ukrainien. L'un des chefs spirituels du monde soutient l'Ukraine dans ses prières, ses paroles et ses actions. C'est très précieux pour nous tous, pour l'esprit indomptable des Ukrainiens.
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Que pouvez-vous nous dire sur votre vie quotidienne en temps de guerre? Combien d'heures dormez-vous? Parlez-vous régulièrement à votre famille? Que dites-vous aux blessés dans les hôpitaux ou aux soldats en première ligne?
Je n'ai jamais beaucoup dormi, je suis habitué à ce rythme, ce n'est pas un problème. Mais j'aimerais communiquer davantage avec ma famille, c'est vrai. Ce moment viendra, j'en suis sûr. Après avoir remporté les élections présidentielles, dans le cadre de mon discours d'investiture, j'ai dit aux citoyens ukrainiens: «Chacun de nous est président», en ce sens que nous sommes tous égaux et que nous sommes tous responsables de l'avenir de notre pays. Aujourd'hui, chacun d'entre nous est un défenseur de notre terre, de notre État et de notre avenir commun. Je suis fier des citoyens ukrainiens, qu'ils soient militaires, civils, volontaires, médecins, enseignants, chauffeurs, sans parler de nos enfants qui sont obligés d'endurer toute cette souffrance. C'est un grand honneur pour moi d'être le président de ce peuple.
Avez-vous peur d'être pris pour cible par un missile hypersonique russe?
Ma seule crainte est qu'au XXIe siècle, l'un des plus grands pays d'Europe soit rayé de la surface de la Terre. Mais le monde ne le permettra pas. Le mal ne peut pas l'emporter, cela va à l'encontre de la logique du bon sens, de la vie elle-même, de la nature elle-même.
Si la guerre devait mal tourner et les Russes l'emporter, quitterez-vous le pays ou vous battrez-vous jusqu'au bout?
Chacun d'entre nous est le président, et chacun d'entre nous est le guerrier. Nous allons tous nous battre jusqu'au bout.
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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 30e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.
Valeurs Actuelles
Crack à Paris : des collectifs dénoncent la situation dans une lettre adressée aux candidats à l’élection présidentielle
Ils n’en peuvent plus et souhaitent que le futur chef de l’Etat soit au courant. Dans un courrier transmis au Figaro, une fédération composée de 27 collectifs et associations d’habitants parisiens ou limitrophes a décidé d’interpeller les candidats à l’élection présidentielle au sujet des trafics de drogues endémiques du nord-est de la capitale, ainsi que des multiples problèmes de sécurité et d’insalubrité qui y sont liés. Dans leur courrier, ils appellent également à l’abrogation des projets des nouvelles salles de shoot.
« Insécurité, violence, insalubrité… »
Ces riverains, qui vivent dans les cinq arrondissements du quart nord-est de la capitale (Xe, XIIe, XVIIIe, XIXe et XXe), mais également à Pantin et à Aubervilliers, se disent « confrontés, à des degrés plus ou moins graves, à la toxicomanie » dans leur quartier. « La consommation et le trafic de crack et autres drogues dures dégradent très fortement nos vies », arguent-ils dans leur lettre consultée par le quotidien national, avant d’énumérer ces fléaux : « Insécurité, violence, insalubrité, prostitution, perte de l’activité pour les commerçants et [les] artisans. »
De multiples scènes de consommation
Une partie de la missive est consacrée à détailler la situation actuelle, en faisant référence au fait que les pouvoirs publics semblent impuissants à entraver la montée en puissance de certaines substances, à l’instar du crack. Ainsi, de nombreuses scènes de consommation jalonnent plusieurs quartiers et une grande partie de ces toxicomanes est regroupée, depuis maintenant six mois, dans un square proche du périphérique porte de la Villette. Au cours des dernières années, ils ont été délogés de plusieurs lieux successifs – d’abord la « colline du crack » (XVIIIe arrondissement), puis les jardins d’Eole (XVIIIe-XIXe arrondissements) – avant d’atterrir dans ce lieu déterminé par la préfecture de police.
Pour l’heure, selon les informations du Figaro, aucun des candidats n’a répondu à cette lettre. Contactées par nos confrères, des sources proches du collectif confient « redouter le retour d’Anne Hidalgo dans son bureau de maire » et assurent qu’au-delà des candidats participant à la course vers l’Elysée, ceux « aux législatives dans les circonscriptions du Nord-Est » seront également interpellés sur la question.
L'Humanité
Guillaume Meurice joue de « la taquinerie artistique »
ActuDe ses huit années de chroniques sur France Inter, l’humoriste a tiré un livre d’anecdotes et de réflexions. Rencontre dans un café parisien.
Emile LeauthierÀ l’angle du boulevard Edgar-Quinet, le Café de la Place déploie sa terrasse aux premières heures du jour. Les tables qui picorent l’asphalte profitent d’un doux soleil printanier. Quelques bières matinales déploient leurs ailes liquides et dorées, mêlant une touche d’amertume à l’odeur de café grillée. Attablé derrière la baie vitrée de l’établissement, l’humoriste et chroniqueur Guillaume Meurice. Fort d’une actualité sur plusieurs fronts, l’homme débarque avec un nouveau livre. Intitulé les Vraies Gens, l’ouvrage est à la fois le journal de bord de ses chroniques dans Par Jupiter, sur France Inter, ainsi qu’un recueil d’anecdotes et de réflexions.
Vêtu d’une veste à capuche, il raconte, avec un verbe pétillant d’humour et de générosité, entre deux gorgées de café noir et de Perrier citron, les origines des micros-trottoirs qui ont fait son succès : « L’idée vient d’Alex Vizorek. On se connaît depuis longtemps. Lors de l’un de mes premiers spectacles, je m’amusais à faire des caméras cachées dans la rue. Du coup, Alex connaissait ma petite affinité avec le fait d’emmerder les gens alors qu’ils ne m’ont rien demandé, explique-t-il en riant. Quand lui et Charline ont monté l’émission, il m’a dit : “Et si on te donnait un micro pour que tu ailles poser des questions dans la rue ou sur les marchés ? On te laisse carte blanche”. » Ainsi est né le Moment Meurice.
Un style, fait de finesse et de rebondissements malicieux
Au fil du temps, l’humoriste impose son style, fait de finesse et de rebondissements malicieux sur les propos, souvent contradictoires, de ses interlocuteurs. Un goût de la « taquinerie artistique » qui provient en grande partie de son enfance. « Mes parents tenaient un magasin dans un petit village perdu dans la campagne. Tout le monde y passait pour acheter son journal. Mon père adore discuter avec les gens. À la maison, on a toujours parlé politique pendant les repas, se souvient-il. D’ailleurs, les copains qui venaient manger chez moi pensaient qu’on s’engueulait. Alors qu’on s’amusait comme ça. » Après huit années de chroniques, l’envie de raccrocher ne se fait pas sentir. « Je m’amuse toujours autant. Même si les thématiques sont récurrentes, le jeu est de trouver à chaque fois un angle différent. »
L’iniquité de l’accueil des réfugiés en France
Outre cet art de la rhétorique rondement maîtrisé, ses micros-trottoirs sont devenus populaires en raison de la virulence de certaines personnes interrogées, même si les sujets traités balaient un large spectre. « On retient surtout les propos oppressifs, alors que je fais pas mal de trucs, dont des choses absurdes, comme le championnat de France des mangeurs de sushis. » S’il est cependant une chose que ses chroniques illustrent, ce sont les contradictions qui régissent chaque individu, ces paradoxes qui poussent tout un chacun à opter pour un déni confortable, que l’on essaie de justifier autant que possible. « C’est pour ça que mes chroniques sont marrantes. Les gens sont pleins de contradictions. Au lieu de les assumer, ils vont chercher des explications, le plus souvent farfelues », explique-t-il, amusé.
Chaque chronique est donc autant d’occasions pour ce trublion du langage de les mettre en lumière. Ainsi, au-delà de l’humour, ses micros-trottoirs acquièrent une dimension sociologique. Les contradictions sont au cœur de son livre, qui esquisse le portrait du règne de la dissonance cognitive, abondamment illustré par nombre d’exemples. Parmi eux, l’iniquité de l’accueil des réfugiés en France. Il interroge la légitimité que s’octroient les pays occidentaux de barrer le passage à des désespérés.
L’acuité de ce thème semble avoir atteint son zénith depuis le commencement de la guerre en Ukraine, mettant en lumière une flagrante inégalité de traitement. « L’actualité m’a un peu rattrapé. Dans le livre, je cite cette phrase de Cédric Herrou : “Si c’était des bateaux emplis de fillettes aux yeux bleus, on les accueillerait”. »Aujourd’hui, on accueille sans problème les Ukrainiens et les Ukrainiennes, en arguant d’un « devoir d’humanité », alors qu’on laisse mourir des gens parce qu’ils sont noirs. L’être humain n’aime généralement pas se considérer comme un salaud. Alors comment justifier ça ? » Autant de questions et de réflexions à retrouver dans un livre qui provoque malgré tout le rire, la réflexion. Et qui, par le cortège de valeurs qu’il charrie, fait du bien au cœur.
guillaume meuricefrance interPar Jupiter !livres guillaume meurice France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20
Publié le : 24/03/2022 - 06:52Modifié le : 24/03/2022 - 22:19
FRANCE 24
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Alors que l'invasion russe entre dans son deuxième mois, trois sommets au sujet de la guerre en Ukraine se sont tenus jeudi à Bruxelles, où le président américain Joe Biden est arrivé mercredi soir. Le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé "une aide militaire sans restriction" à l'Otan, qui a annoncé la fourniture à Kiev d'équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires. Retrouvez le fil du 24 mars.
Ce fil n'est plus actualisé. Pour suivre les événements en Ukraine de la journée du 25 mars, cliquez sur le lien suivant
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6 h : l'ex-président russe affirme que les sanctions occidentales n'influenceront pas le Kremlin
Il serait "insensé" de croire que les sanctions occidentales contre les entreprises russes pourraient avoir un quelconque effet sur le gouvernement de Moscou, a rapporté vendredi l'agence de presse russe RIA, citant l'ancien président russe Dmitri Medvedev. Les sanctions renforceront la société russe et ne causeront pas de mécontentement de la population vis-à-vis des autorités, a déclaré Dmitri Medvedev.
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5 h 50 : V. Zelensky salue "l'opposition héroïque du peuple ukrainien
Dans sa dernière vidéo publiée sur Facebook, dans la nuit de jeudi à vendredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, retranché à Kiev, rend hommage à "l'opposition héroïque du peuple ukrainien face à l'invasion militaire russe".
En un mois de guerre, des milliers d'Ukrainiens ont été tués, dont 121 enfants, 6,5 millions ont dû quitter leur maison, et plus de 4 300 d'entre elles ont été détruites, selon un dernier bilan du président Zelensky.
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3 h 11 : la Russie sortira affaiblie du conflit en Ukraine, selon Washington
"Je pense que la Russie sortira certainement plus affaiblie qu'elle ne l'était avant le conflit ; militairement, économiquement, politiquement et géopolitiquement, et (elle sera) plus isolée", a estimé le sous-secrétaire à la Défense, Colin Kahl.
Colin Kahl a indiqué qu'un document relatif à la stratégie de défense du Pentagone, qui devrait être publié prochainement, déclarerait que la Russie représente une "menace aiguë". La Russie ne peut toutefois pas constituer un défi sur le long terme pour les États-Unis, contrairement à la Chine, a-t-il ajouté.
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2 h 37 : Joe Biden se rendra vendredi près de la frontière ukrainienne, en Pologne
Le président américain va se rendre vendredi dans la ville de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, à l'occasion d'une visite en Pologne, seconde étape de son voyage en Europe, a annoncé jeudi la Maison Blanche. Il sera reçu par le président polonais Andrzej Duda à l'aéroport de cette ville située à deux heures et demie de route de Lviv, principale ville de l'ouest de l'Ukraine.
Il recevra ensuite un briefing sur "la réponse humanitaire afin d'apaiser la souffrance des civils en Ukraine et de répondre au flux croissant de réfugiés qui fuient la guerre que (Vladimir) Poutine a choisie", a précisé la Maison Blanche. Joe Biden ira ensuite à la rencontre de soldats américains positionnés dans cette région et "qui contribuent, aux côtés de notre allié polonais, aux efforts de dissuasion de l'Otan sur son flanc est".
Le président démocrate doit se rendre vendredi soir dans la capitale Varsovie, où il s'entretiendra samedi plus longuement avec le président Andrzej Duda. Il y prononcera ensuite un discours "sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien, tenir la Russie responsable de sa guerre brutale et défendre un futur fondé sur des principes démocratiques," selon la Maison Blanche.
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1 h 05 : le Brésil "clairement opposé" à l'exclusion de la Russie du G20
"Nous avons vu l'émergence d'initiatives dans divers organismes internationaux visant à expulser la Russie de ces entités ou à suspendre sa participation. Le Brésil s'y est clairement opposé (...) conformément à notre position traditionnelle en faveur du multilatéralisme et du droit international", a déclaré le ministre des Affaires étrangères brésilien Carlos França devant le Sénat lors d'un débat sur les conséquences de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
"Le plus important pour le moment serait que tous ces forums, le G20, l'OMC, la FAO, soient pleinement opérationnels. Et pour qu'ils fonctionnent pleinement, il faudrait que tous les pays, y compris la Russie, soient présents", a-t-il ajouté.
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23 h 13 : Kadyrov dit avoir pris la mairie de Marioupol, puis minore
Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a assuré jeudi que ses forces avaient pris la mairie de Marioupol, avant de publier une vidéo où il n'est question que d'un bâtiment officiel de la périphérie de cette grande ville du sud-est de l'Ukraine que l'armée russe assiège.
"Les gars rapportent par radio qu'ils ont libéré le bâtiment de l'administration de Marioupol et qu'ils y ont hissé notre drapeau", a-t-il déclaré sur Telegram, assurant que les forces ukrainiennes avaient "abandonné leurs positions". Il a ajouté que d'autres unités russes avançaient parallèlement dans ce grand port en grande partie détruit par les bombardements. "Inch'Allah, Marioupol sera bientôt complètement nettoyé", a-t-il lancé.
Mais dans une vidéo publiée quelques heures plus tard, Ramzan Kadyrov assure que les forces de Moscou "ont complètement nettoyé les quartiers résidentiels de la partie orientale de la ville". Les images montrent un groupe de soldats hissant un drapeau à l'effigie du dirigeant tchétchène sur un bâtiment endommagé. "Les soldats ont hissé un drapeau au-dessus du bâtiment du bureau du procureur du district de Levoberejny, le dernier libéré", a-t-il écrit.
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22 h 52 : le Canada va augmenter ses exportations de pétrole
Le Canada, quatrième producteur mondial de pétrole, a annoncé jeudi une augmentation d'environ 5 % de ses exportations de pétrole pour répondre "aux demandes d'aide" de ses "alliés, aux prises avec des pénuries" en raison du conflit en Ukraine.
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18 h 59 : le président américain espère que la Chine n'aide pas la Russie
Joe Biden a exprimé "l'espoir" que la Chine n'aide pas la Russie à amortir l'impact des sanctions occidentales, estimant que l'avenir économique du géant asiatique "était davantage lié à l'Occident" qu'à son voisin russe.
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18 h 44 : Joe Biden estime que la Russie devrait être exclue du G20
À la tribune du triple sommet extraordinaire organisé à Bruxelles, le président américain a estimé que la Russie devait être exclue du G20. Joe Biden a ajouté avoir demandé que l'Ukraine puisse assister aux réunions de ce groupe.
Le locataire de la Maison blanche a par ailleurs affirmé que l'Otan n'a "jamais été plus unie qu'aujourd'hui" et promis une "réponse" de l'Alliance en cas d'utilisation d'armes chimiques.
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17 h 50 : Emmanuel Macron propose un plan d'urgence pour la sécurité alimentaire
Le président français a proposé un plan d'urgence pour la sécurité alimentaire, en accord avec le G7, afin de répondre aux risques de "famine" dans de nombreux pays que pourrait provoquer la guerre en Ukraine. Il a appelé Moscou à être "responsable" en permettant que les semis en Ukraine aient lieu, faute de quoi la guerre provoquera dans 12 à 18 mois "une famine inéluctable", avec notamment des risques de pénuries de céréales en Égypte et en Afrique du Nord.
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17 h 32 : le président français dit laisser les entreprises libres de leurs décisions concernant leurs activités en Russie
Emmanuel Macron a déclaré jeudi que les entreprises françaises respectaient toutes les sanctions occidentales contre la Russie et que celles qui ne sont pas concernées par ces mesures étaient libres de leurs décisions concernant leurs activités dans ce pays.
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17 h 30 : la "collaboration" avec la Russie passible en Ukraine d'une peine allant jusqu'à 12 ans de prison
La Rada, le Parlement ukrainien, a définitivement voté un projet de loi qui rend passible la "collaboration" avec la Russie d'une peine allant jusqu'à 12 ans de prison. Le texte a été adopté par 350 voix pour, aucune contre et 39 abstentions, selon un communiqué diffusé sur le site Internet de la Rada. Il ajoute au code pénal ukrainien en vigueur un nouvel article intitulé "Aide et complicité avec l'État agresseur", qui punit "de 10 à 12 ans" de prison toute "coopération" avec "l'ennemi", son administration et ses forces armées ou formations paramilitaires.
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17 h 11 : "L'isolement de la Russie est croissant", dit Emmanuel Macron à Bruxelles
S'exprimant lors du triple sommet extraordinaire organisé mercredi à Bruxelles, Emmanuel Macron a déclaré que la Russie était de plus en plus isolée. Le président français a également réaffirmé la nécessité de dissuader toute escalade du conflit et dit que le G7 était prêt à accroître ses sanctions contre la Russie si nécessaire.
"Nous avons décidé d'intensifier les travaux pour prévenir les scénarios d'escalade (et de) continuer à fournir des armes, défensives et létales mais avec une ligne rouge qui continue de ne pas être cobelligérants", a précisé Emmanuel Macron.
Le président français a par ailleurs déclaré que la Chine ne pouvait faire autrement que d'être une puissance de médiation et de modération dans le conflit en Ukraine déclenché par la Russie, en raison de son statut sur la scène internationale et de son rejet de toute atteinte à la souveraineté territoriale des États.
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16 h 36 : l'Assemblée générale de l'ONU "exige" la cessation "immédiate" de la guerre
L'Assemblée générale de l'ONU regroupant 193 États a adopté à une écrasante majorité de 140 voix une nouvelle résolution qui "exige" de la Russie un arrêt "immédiat" de la guerre en Ukraine.
Lors d'un vote de l'Assemblée générale réunie depuis mercredi au siège des Nations unies à New York, 140 pays ont voté pour, 38 se sont abstenus et cinq ont voté contre. Le 2 mars, lors d'un vote qualifié d'"historique" par l'Assemblée générale, 141 pays avaient approuvé une première résolution non contraignante qui "exige(ait) que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine". Cinq États, dont la Russie, avaient voté contre et 35 s'étaient abstenus.
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16 h 28 : près de 3,7 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays
Près de 3,7 millions de personnes ont fui l'Ukraine et les combats déclenchés par l'invasion de l'armée russe fin février, selon le décompte de l'ONU publié jeudi.
Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine.
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16 h 25 : Russes et Ukrainiens échangent des prisonniers
Russes et Ukrainiens ont procédé jeudi à des échanges de prisonniers, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Facebook.
"En échange de dix occupants capturés, nous avons récupéré dix de nos militaires", a-t-elle écrit, affirmant qu'il s'agissait du "premier véritable échange de prisonniers de guerre" avec la Russie depuis le début de son offensive en Ukraine.
Par ailleurs, onze marins civils russes, rescapés d'un navire ayant coulé en mer Noire près d'Odessa, ont été envoyés en Russie contre le retour en Ukraine de 19 marins civils capturés par les Russes.
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15 h 02 : les États-Unis vont envoyer du gaz naturel liquéfié en Europe
Les États-Unis vont livrer davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) à l'Europe via le Royaume-Uni, a déclaré l'ambassadrice britannique à Washington.
L'Union européenne veut réduire sa dépendance au gaz russe en raison de la guerre en Ukraine et des sanctions occidentales contre la Russie. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui doit rencontrer vendredi à Bruxelles le président américain Joe Biden, a exprimé la volonté d'obtenir à cette occasion un engagement des États-Unis sur des approvisionnements supplémentaires en GNL pour les deux prochains hivers.
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14 h 56 : l'Otan équipe ses forces contre une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique
L'Otan va fournir à l'Ukraine des équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires et va également protéger ses forces déployées sur le flanc oriental contre ces menaces, a annoncé le secrétaire général de l'Alliance.
Les Alliés sont "préoccupés" par la possibilité de l'utilisation de telles armes en Ukraine après l'invasion russe et "sont convenus de fournir des équipements pour aider l'Ukraine à se protéger contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires", a expliqué le Norvégien Jens Stoltenberg à l'issue d'un sommet extraordinaire des dirigeants de l'Alliance.
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14 h 29 : des civils tués dans un bombardement russe à Kharkiv
Au moins six civils ont été tués et quinze autres blessés, jeudi, dans un bombardement russe à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, a indiqué le gouverneur régional sur Telegram.
"Selon des données préliminaires, six civils ont été tués et quinze autres blessés et hospitalisés", a écrit Oleg Syniegoubov, précisant que le bombardement avait touché un bureau de poste près duquel des habitants locaux recevaient de l'aide humanitaire.
>> À voir, notre Entretien : "Moscou commet un génocide contre le peuple ukrainien", prévient le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov
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14 h 27 : l'Otan annonce l'envoi de renforts en Europe de l'Est
Les dirigeants des trente pays membres de l'Otan se sont entendus sur l'envoi de renforts dans quatre pays de l'est de l'Europe (Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie) pour pouvoir faire face à toute éventualité au regard de la guerre en Ukraine, "qualifiée de menace pour la sécurité mondiale".
Dans un communiqué publié à l'issue du sommet extraordinaire de l'Alliance atlantique à Bruxelles, les dirigeants mettent en garde la Russie contre toute tentation d'utiliser des armes chimiques en Ukraine, et la Chine contre tout soutien militaire ou économique à l'effort de guerre russe.
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14 h 18 : Washington vise la Douma et les industries de défense
Les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions financières contre la Russie, visant le monde politique, des oligarques et l'industrie de défense, en réponse à l'invasion de l'Ukraine.
Ces mesures, qui impliquent en particulier un gel des avoirs aux États-Unis, concernent en particulier 328 députés de la Douma – ainsi que l'institution elle-même – et 48 "grandes entreprises publiques" du secteur de la défense, selon un communiqué de la Maison Blanche.
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14 h 15 : les États-Unis prêts à accueillir 100 000 Ukrainiens
Les États-Unis ont annoncé être prêts "à accueillir jusqu'à 100 000 Ukrainiens et autres personnes fuyant l'agression de la Russie", selon un communiqué de la Maison Blanche publié alors que le président Joe Biden participe à plusieurs réunions internationales à Bruxelles.
Washington va par ailleurs débloquer "plus d'un milliard de dollars en financements supplémentaires" pour renforcer l'aide humanitaire en Ukraine mais aussi pour faire face aux "impacts graves" du conflit ailleurs dans le monde, notamment à "l'augmentation nette de l'insécurité alimentaire", selon la même source.
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14 h 00 : possible "suspension" des fermetures de centrales à charbon allemandes
Le gouvernement allemand a déclaré qu'il se donnait la possibilité de "suspendre" la fermeture de certaines centrales à charbon pour remplacer le gaz russe, mais garde l'objectif d'une sortie de cette énergie fossile en 2030. L'Allemagne est particulièrement touchée par les effets de la guerre sur le coût de l'énergie en raison de sa dépendance aux hydrocarbures russes, en particulier le gaz, qui représente quelque 55 % de ses importations.
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13 h 50 : la Pologne refuse de payer en roubles le gaz russe
Le groupe gazier polonais PGNiG a annoncé qu'il continuerait à régler ses achats de gaz russe conformément au contrat en cours et refuserait les paiements en roubles réclamés par Moscou. L'Allemagne – pour qui un tel changement représente une "rupture de contrat" – et l'Autriche ont déjà rejeté la demande formulée mercredi par le président russe Vladimir Poutine de paiement en roubles uniquement.
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13 h 04 : la Suisse gèle plus de 5,6 milliards d'euros d'avoirs russes
Le gouvernement helvète a gelé environ 5,75 milliards de francs suisses (5,62 milliards d'euros) d'avoirs russes sous le coup de sanctions en Suisse, et ce chiffre est susceptible d'augmenter, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental. Il s'agit notamment d'un certain nombre de propriétés situées dans des cantons qui abritent des stations touristiques, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse à Berne.
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12 h 07 : Zelensky demande à l'Otan "une aide militaire sans restriction"
Le président ukrainien a demandé "une aide militaire sans restriction" à son pays pour qu'il puisse faire face à l'armée russe que l'Ukraine affronte pour l'instant "dans des conditions inégales".
"Pour sauver les gens et nos villes, l'Ukraine a besoin d'une assistance militaire sans restriction. De même que la Russie utilise, sans restriction, tout son arsenal contre nous", a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message vidéo publié sur son compte Telegram, à l'attention des chefs d'État et de gouvernement de l'Alliance atlantique, réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles.
Devant l'Otan, le président ukrainien a par ailleurs accusé la Russie d'avoir utilisé des bombes au phosphore lors de ses opérations militaires en Ukraine.
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11 h 45 : plus de la moitié des enfants ukrainiens ont été déplacés
Quelque 1,8 million d'enfants ukrainiens ont traversé la frontière pour se réfugier dans les pays voisins et 2,5 millions sont déplacés à l'intérieur du pays, d'après l'Unicef. "Un mois de guerre en Ukraine a entraîné le déplacement de 4,3 millions d'enfants [au total], plus de la moitié de la population enfantine du pays, estimée à 7,5 millions", a détaillé le Fonds des Nations unies pour l'enfance dans un communiqué.
"La guerre a provoqué l'un des déplacements d'enfants à grande échelle les plus rapides depuis la Seconde Guerre mondiale", a souligné la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russell."C'est une triste réalité qui risque d'avoir des conséquences durables pour les générations à venir. La sécurité des enfants, leur bien-être et leur accès aux services essentiels se voient menacés par une violence horrible et ininterrompue", a-t-elle ajouté.
Au moins 81 enfants ont été tués en Ukraine et 108 blessés, d'après le dernier décompte publié mercredi par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), qui souligne que les bilans réels sont probablement très supérieurs.
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10 h 36 : nouvelles sanctions britanniques contre 59 entreprises et personnalités russes
Le Royaume-Uni a gelé les actifs des banques russes Gazprombank et Alfa Bank, ainsi que ceux de la compagnie maritime publique Sovcomflot, dans le cadre de la dernière série de sanctions annoncées jeudi. Les chemins de fer russes, l'entreprise de défense Kronshtadt, principal producteur de drones russes, et la société militaire privée Wagner sont eux aussi ciblés par cette nouvelle série de restrictions.
Parmi les personnalités sanctionnées, figurent le magnat du pétrole Evgeny Shvidler, le fondateur de la banque Tinkoff Oleg Tinkov, et German Gref, le PDG de la plus grande banque russe Sberbank. Londres a annoncé qu'elle visait également Polina Kovaleva, qui est la belle-fille du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. D'après le gouvernement britannique, Polina Kovaleva possède une propriété de 4 millions de livres à Londres.
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10 h 00 : sommet extraordinaire de l'Otan consacré à l'Ukraine
Les pays de l'Alliance atlantique se réunissent à Bruxelles ce jeudi matin pour discuter de la nécessité de "réinitialiser ses défenses sur son flanc oriental", a indiqué le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, peu avant le début de la réunion.
"Le président [ukrainien] Zelensky va s'adresser aux dirigeants de l'Alliance et ils vont examiner leur soutien pour aider l'Ukraine à exercer son droit à l'autodéfense", a précisé Jens Stoltenberg.
Quatre nouveaux groupements tactiques de l'Otan vont être créés en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie et en Slovaquie, et l'Alliance va renforcer les quatre déjà constitués en Pologne et dans les trois pays Baltes. Actuellement, plus de 100 000 militaires américains sont déjà présents en Europe et plus de 40 000 troupes sont sous commandement direct de l'Otan dans la partie orientale de l'Alliance.
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9 h 05 : bombardement meurtrier près de Louhansk
Au moins quatre personnes sont mortes, dont deux enfants, et six autres ont été blessées dans des frappes russes sur la localité de Roubijné, près de Louhansk, dans l'est de l'Ukraine, a indiqué jeudi le gouverneur de la région, Serguiï Gaïdaï.
Le gouverneur a ajouté que le bilan risquait de "s'avérer bien supérieur", accusant les Russes d'utiliser des bombes au phosphore. D'autres responsables de cette région ont accusé les Russes d'utiliser de telles bombes ces derniers jours, accusations invérifiables dans l'immédiat.
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8 h 45 : un mois après le début de la guerre : quel bilan sur le terrain ?
Après quatre semaines de combats, l'armée russe s'est "enlisée" en Ukraine, explique notre chroniqueur international. Les forces russes n'ont quasiment pas avancé depuis le 4 mars. Plusieurs phénomènes expliquent cela : les Russes ont sous-estimé l'influence du climat, notamment du phénomène de "raspoutitsa" et la capacité de résistance des Ukrainiens. Décryptage.
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7 h 26 : Odessa compte sur ses catacombes en cas d'attaque
Les frappes des navires russes sur Odessa, lundi, ont décuplé l'angoisse des habitants de cette ville du sud. En journée, des femmes et des enfants se réfugient dans des catacombes, où se sont rendus nos envoyés spéciaux. Une partie de ces quelque 2 500 kilomètres de tunnel a été équipée d'Internet pour rester informé et isolé contre le froid, afin de servir d'abri à long terme en cas d'attaque de grande ampleur.
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6 h 30 : marathon diplomatique à Bruxelles
Trois sommets – Otan, G7 et Union européenne – attendent en un seul jour à Bruxelles les chefs d'État et de gouvernement occidentaux. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit s'exprimer en vidéoconférence lors de ces sommets.
Le président américain Joe Biden est arrivé mercredi en Europe, afin de cimenter l'unité des Occidentaux dont les options de représailles contre la Russie se réduisent au fur et à mesure que la guerre en Ukraine se poursuit.
"Ce que nous aimerions entendre [de la part des alliés des Américains] est que cette fermeté partagée que nous avons vue au cours du mois dernier durera autant qu'il le faudra", a déclaré son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, lors d'un échange avec la presse à bord d'Air Force One, en route pour Bruxelles.
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5 h 15 : la participation de Poutine au G20 irait "trop loin"
"La Russie a envahi l'Ukraine. C'est un acte violent et agressif qui fait voler en éclats l'état de droit international", a souligné le Premier ministre australien Scott Morrison lors d'une conférence de presse à Melbourne. "Et l'idée de s'asseoir autour d'une table avec Vladimir Poutine... à mes yeux, va trop loin".
Pour suivre le fil des événements du 23 mars 2022, cliquez sur le lien suivant
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How One Month of War in Ukraine Ground to a Bloody Stalemate
In four weeks, huge numbers of civilians have been bombed and displaced, but Russia has so far achieved almost none of its military objectives, analysts say.
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By Marc Santora
One month after President Vladimir V. Putin ordered his military forces to invade Ukraine, Russia has triggered a humanitarian catastrophe unseen in Europe since the end of World War II while achieving almost none of its military objectives.
Ukraine’s major cities remain under government control, including the capital, Kyiv. Moscow had hoped to quickly topple the government of President Volodymyr Zelensky, which Mr. Putin said was controlled by “Nazis,” but the Ukrainian leader has not only survived but continues to inspire resistance at home.
But the toll on civilians grows by the hour. Half the nation’s 7.5 million children have been forced from their homes.
Millions more civilians are stranded in cities and towns being bombarded daily by Russian forces. Across eastern and southern Ukraine, peaceful villages are in ruins, Russian forces have destroyed critical infrastructure, leaving vast swaths of the country without power, heat and water. Hundreds of thousands of Ukrainians now sleep in basements, subway stations and bomb shelters hoping they will be alive to see the dawn.
The war is far from over and military analysts suggest it could turn into a grueling war of attrition, where Russia will have the advantage of vastly superior weapons and an army that is many times larger than that of its smaller neighbor.
Here is a look back at the first month of the war:
Week One
Feb. 24 to March 3
Explosions began thundering across Ukraine before 5 a.m. on Feb. 24, minutes after President Putin declared the start of a “special military operation” to “demilitarize” Ukraine.
Russian troops attacked from Belarus, pushing south though the highly radioactive Chernobyl exclusion zone, as they advanced toward Kyiv. In the south, Russian tanks and soldiers blazed out of staging positions in Crimea, which Russia annexed in 2014. Those forces were joined by naval infantry who came ashore in amphibious assaults, and Russia moved quickly to secure territory along the coasts of the Black Sea and Sea of Azov.
Kherson became the first major Ukrainian city to fall. Russian troops also gained ground to the east as they moved on Mariupol. There were fears that the vital southern port city could soon be encircled by Russian forces.
In the east, the Russian military used the breakaway regions of Donetsk and Luhansk, controlled by Russian-back forces, as a springboard to launch devastating assaults, including against Ukraine’s second largest city, Kharkiv.
In just seven days, one million people fled the country, according to the United Nations. Millions more sought safety in the western reaches of Ukraine.
A vast network of Ukrainian volunteers emerged to help those stranded in the cities under assault. Martial law was declared, forbidding men between the ages of 18 and 60 from leaving the country, and tens of thousands of Ukrainians picked up weapons for the first time as they joined territorial defense units.
Alcohol was banned and restaurants around the country emptied their glass bottles so they could be used for Molotov cocktails.
President Biden warned in a defiant State of the Union address that Mr. Putin “has no idea what’s coming.” Western allies, moving swiftly and largely in unison, imposed a sweeping package of sanctions that left the Russian economy reeling.
Russian artillery and rocket fire was increasingly aimed at civilian infrastructure, cutting off essentials like electricity, medicine, water and heat. In Kyiv alone, 15,000 people started sleeping in the subways.
“We’ve hardly slept for seven nights,” President Zelensky said after one week of war. But he added, “Today you, Ukrainians, are a symbol of invincibility.”
Week Two
March 3-10
As Russia continued to bombard cities across Ukraine, the war began to exact an increasing toll beyond the battlefield and inside Russia itself.
President Biden banned Russian oil imports, roiling energy markets. Businesses, including McDonald’s and Coca-Cola, closed operations in Russia, quickly turning the country into an international pariah.
Still, top U.S. intelligence officials told Congress that Mr. Putin showed no signs of changing course. Faced with military setbacks and a determined Ukrainian resistance, Russia stepped up its attacks on civilians.
Kyiv, a modern European metropolis, was rapidly transformed into a fortress city. The barricades in the southern port city of Odessa were raised. And the western city of Lviv prepared for a long struggle.
In Mariupol, now encircled by Russian forces, hundreds of thousands of people remained trapped without water, electricity and other basic services. The bombing of a maternity ward in the city became a global symbol of the savage war.
The United Nations reported that more than two million Ukrainians — half of them children — had fled the country.
But as Russian forces suffered heavy losses, it was becoming clear that the Kremlin’s military planners, not to mention Mr. Putin himself, had dramatically miscalculated, not only about the grit of Ukrainian resistance but also the calamitous economic consequences for Russia.
Mr. Zelensky vowed to never give in to Russia’s tanks, troops or artillery shells.
“We will fight till the end, at sea, in the air,” Mr. Zelensky said in a video address to Britain’s Parliament. “We will fight in the forests, in the fields, on the shores, in the streets.”
Week 3
March 10-17
Russian forces, battered by a determined Ukrainian resistance, stepped up their aerial bombardment across Ukraine, targeting locations far from the front lines while continuing to pummel cities already devastated by fighting.
The renewed Russian push came as the war took a decidedly darker turn, with hundreds of thousands of people now living in primeval conditions in besieged cities as Russian forces tried to batter the country into submission.
The situation was catastrophic in Mariupol, where the number of dead grew daily. Bodies were buried in trenches and backyards. A theater believed to shelter as many as 1,300 people was destroyed by a Russian missile despite being clearly marked as a refuge for children. It is not known how many people died in that one attack and there was no reliable estimate for the number killed in the city.
Other cities under assault by Russian troops reported increasingly barbaric attacks. Dozens of schools, hospitals and residential buildings across the country were destroyed, according to international observers including the United Nations.
Vicious fighting in the cities around Kyiv inflicted heavy losses on both armies.
With Russia’s forces struggling on the battlefield, Mr. Putin called pro-Western Russians “scum and traitors” who needed to be removed from society. He described the war in Ukraine as part of an existential clash with the United States and set the stage for an ever fiercer crackdown on dissent at home and even more aggression abroad.
Week 4
March 17-24
As the first month of the war drew to a close, with Russian forces still unable to seize major cities, there was an emerging consensus in the West that the conflict had reached a bloody stalemate.
Russia continued to make some gains in the eastern part of the country and it continued to hold territory in the south around Kherson. But with its ground forces meeting stiff Ukrainian resistance, Russia increasingly turned to long-range missiles to target Ukrainian military and civilian infrastructure.
In a war of attrition, military analysts said, Russia sought to break down the Ukrainian military while crushing the public’s spirit with relentless assaults.
Firing rockets and bombs from the land, the air and from warships in the Sea of Azov, Russian forces broadened their bombardment of the besieged Ukrainian city of Mariupol. Its soldiers forcibly deported thousands of residents, according to city officials and witnesses.
An art school, where about 400 residents were hiding, was destroyed. The number of casualties was not known. Across Ukraine, half of the nation’s children had been forced to flee their homes.
Ukrainian forces mounted ever more aggressive counter offensives on multiple fronts, including around Kyiv, where the more heavily armed Russians were still unable so far to gain a decisive advantage.
The Russians continued to suffer heavy losses. The Pentagon estimated that in three weeks of fighting, 7,000 Russian soldiers had been killed — greater than the number of American troops killed over 20 years in Iraq and Afghanistan.
There was rising concern among Western leaders that Mr. Putin might turn to unconventional weapons in an attempt to regain momentum, an issue hanging over a summit and meetings held between President Biden and allied nations on Thursday.
Ahead of the meetings, Mr. Zelensky renewed his calls for the West to supply his country with weapons to fight the Russians.
“Life can be defended only when united,” he said. “Freedom must be armed.”
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BBC
This is the Caribbean like it used to be
Compared with the rest of the world, the Covid-19 pandemic has given Montserrat a pass. A British overseas territory, the volcanic eastern Caribbean island has suffered negligible rates of Covid, with fewer than 200 infections and just two deaths among its population of 5,000 people, known as Montserratians.
Montserrat's government now wants to turn its containment success into a tourist draw through a year-long digital nomad visa. After a lockdown in 2021, its tourism-dependent economy is joining the trend of island states pushing to attract remote workers to come and stay a while as Covid persists elsewhere.
Launched in April 2021, the programme, called the Montserrat Remote Worker Stamp, offers a "best of both worlds" approach that balances nature and connectivity, said Rosetta West-Gerald, Montserrat's new director of tourism.
Longer-term, she said, the island hopes the scheme will foster extended relationships – and a deeper economic impact.
"Beyond 2022, it is our hope that some of the remote workers will fall in love with the island and be converted into homeowners or residential visitors," West-Gerald said.
Why should I go now?
As Covid rates begin to wane globally, the island's appeal has only grown. At its launch last year, the visa set itself apart by requiring a minimum stay of two months, rather than a maximum duration found in similar schemes. Then in early 2022, the two-month minimum was scrapped. Digital nomads can stay for a year or a week, as they prefer.
That flexibility perhaps stems from a need to boost visits by all possible means. "[During the pandemic] the closure of the island drastically affected the economy," said Clover Lea, who runs the Gingerbread Hill bed and breakfast in the village of St Peter's. Her reservations fell by 80%.
Gingerbread Hill does shopping, grocery pick-up and other errands for quarantining guests (Credit: Hemis/Alamy)
Others are more sceptical of the digital nomad scheme so far. "I don't know if the remote worker thing has really had much of an effect," said Margaret Wilson, proprietor of Olveston House, a hotel. Yet she recognises the island's appeal, even if the scheme remains a work in progress.
"Why visit Montserrat now? Don't ask me, I'm biased," Wilson said. "To me, it's paradise."
Apart from pandemic-related changes, Montserrat's appeal is rooted in history, which may be disappearing as hyper-development and overtourism transform other Caribbean islands. Its best-known qualities include its famous friendliness, an outsized musical tradition and pride in its Irish heritage.
In the 17th and 18th Centuries, thousands of Irish Catholics sought opportunity beyond persecution in Britain and colonial America, betting their futures on Montserrat's export-focused – and slave-based – economy. Today's Montserratians express pride in their combined Irish and African family trees. Montserrat is the only location outside Ireland to make St Patrick's Day a national holiday. The festival, which also marks the anniversary of a 1768 slave rebellion, has become a key touchpoint of Montserratian culture and identity.
At the festival's heart are culinary standouts like goat water (actually a stew), Montserrat's national dish. It's a reflection of the island's combined African and Irish ancestries: a riff on Irish goat stew with a mix of old-world African spices like Scotch bonnet chilli powder – topped with a decidedly new-world shot of rum. Since the recipe calls for hours of simmering, goat water is usually prepared only for special occasions.
In 1995, blasts from the Soufrière Hills volcano covered Montserrat's southern half in ash and soot (Credit: MichaelUtech/Getty Images)
The island is in many ways still recovering from a more recent historical shock. Jolted by a series of volcanic eruptions that began in 1995, the blasts from the Soufrière Hills volcano covered the island's southern half in ash and soot. Thousands of islanders fled to safety, many relocating to the UK. Today, the island's population is half what it was pre-eruption.
But the same reality – the island's sparse population – makes Montserrat a rare crowds-free Caribbean locale.
"This is the Caribbean like it used to be," Lea said.
Travel with no trace
For so small an island, Montserrat's menu for sustainable tourism runs long. In Centre Hills, a forest reserve unscathed by the volcanic blasts, visitors can hike up to achieve cinematic views of the island and surrounding ocean. In February, the British government announced plans for a £35m "climate-resilient" port at Little Bay, on the island's north-west side.
For families with children, the Montserrat National Trust in October launched the EcoPlay Park, an outdoor space and learning centre within the island's botanical garden. The site includes playgrounds and an "orchid wall" describing the endemic Monserrat orchid. EcoPlay "expresses who we are and where we live", according to Yasmin Shariff, an architect involved in the project.
The Oriole Walkway trail is Montserrat's most popular hike (Credit: Hemis/Alamy)
Kids of all ages might get enthusiastic about Montserrat's diverse animal life. The Oriole Walkway trail, named after the yellow-breasted national bird, is Montserrat's most popular hike. Animal watchers can scout for other exotic fauna: the galliwasp, a species of lizard; and the "mountain chicken" – actually a frog, whose name suggests its size (among the world's largest) and its past use as a food source by Montserrat's mountain populations.
In the near future, the island will be rolling out a tourist-focused environmental programme that will showcase its highland ecosystems, birdwatching and volcano viewing. The programme will allow visitors to learn about Montserrat's full breadth of natural diversity, West-Gerald said.
Know before you go
As many pandemic precautions remain in place, the inter-island ferry service for Monserrat, nearby Antigua and Barbuda and other islands is suspended. Travellers can fly via Antigua before an onward 15-minute hop to Montserrat. Private charters can be arranged at FlyMontserrat.com.
Fully vaccinated visitors, while allowed to visit the island, are required to quarantine for five days, with a mandatory test required before being allowed to cease isolation. (Montserrat previously required a quarantine of 10 days.)
Many accommodations are offering reduced rates and added services to assist quarantining guests. Gingerbread Hill has begun to do shopping, grocery pick-up and other errands for their guests. Olveston House – once owned by Beatles record producer George Martin – offers similar services.
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Valeurs Actuelles
L’immigration est “le seul défi qui menace la paix civile” en France, affirme l’ancien directeur de la DGSE
« A mes yeux, ce bouleversement progressif de la population française, s’il n’est pas l’unique défi auquel nous sommes confrontés, est le seul qui menace directement la paix civile sur notre territoire. » Ces propos ont été tenus par Pierre Brochand, jeudi 24 mars, dans les colonnes du Figaro. A l’occasion de cet entretien, celui qui a été directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2002 à 2008, mais également ambassadeur de France, notamment en Hongrie et en Israël, s’est longuement exprimé au sujet de l’immigration de masse dans l’Hexagone.
Un événement « hors catégorie »
« Je tiens le type d’immigration que nous subissons depuis un demi-siècle pour un événement hors catégorie, sans précédent dans notre Histoire, a ensuite poursuivi Pierre Brochand, au cours de la même interview. Et, très honnêtement, j’avoue ne pas comprendre comment des esprits libres et éclairés peuvent encore sous-estimer sa gravité. » Des propos qu’il a ensuite étayés en rappelant les raisons pour lesquelles, selon lui, cet enjeu est particulièrement important. « Il suffit d’en énumérer froidement les caractéristiques, pour mesurer l’impact de ce qui nous arrive », a peu après jugé l’ex-directeur de la DGSE, avant de citer le « volume massif des flux », une « vocation de peuplement », une « absence de régulation politique et économique », mais également une « majorité de civilisation extra-européenne et musulmane », ou encore un « esprit de revanche post-colonial » et une « réticence à la mixité », toujours dans les colonnes du Figaro.
« Il vaut mieux prévoir le pire »
Son raisonnement, Pierre Brochand l’a ensuite poursuivi de cette façon, auprès du quotidien national : « Si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs. » Après quoi, en guise d’avertissement, il a considéré qu’il n’y avait « aucune raison », aujourd’hui, « que les désastres observés ailleurs ne se reproduisent pas chez nous, pour peu que les mêmes ingrédients y soient réunis ». Et de conclure : « Il vaut mieux prévoir le pire pour avoir une chance de le prévenir. »
France24 - World
Tough break: Embattled conservative Pécresse to campaign remotely after positive Covid test
Issued on: 24/03/2022 - 19:26Modified: 24/03/2022 - 19:33
Tracy MCNICOLL
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French conservative presidential candidate Valérie Pécresse announced Thursday on Twitter that she had tested positive for Covid-19. She pledged to continue her campaign "at a distance". With just 17 days until French voters go the polls for the election's first round on April 10, the diagnosis marks yet another setback for the Les Républicains nominee.
"Having tested positive for Covid, I am pursuing my campaign at a distance and in respect of the health rules. All of our meetings are going ahead thanks to the team's mobilisation," Pécresse tweeted on Thursday afternoon.
France's current Covid-19 protocol requires that vaccinated individuals isolate for seven days after a positive test result, from Thursday afternoon in Pécresse's case. That span can be shortened if the person tests negative and is no longer experiencing symptoms on the fifth day. After the isolation period, one is expected to wear a mask for seven days. Pécresse previously indicated she is vaccinated. Her campaign team said Thursday that the candidate has "light symptoms" akin to a cold, but "nothing serious".
Testée positive au #COVID je poursuis la campagne à distance et dans le respect des règles sanitaires. Toutes nos réunions sont maintenues grâce à la mobilisation de l’équipe.
March 24, 2022The embattled conservative is currently polling between 10 and 12 percent in the latest surveys ahead of the first-round vote, well back of the threshold required to advance to the April 24 run-off.
Scheduled to appear on primetime TV on Thursday night with four other presidential candidates, Pécresse will appear instead live by videolink, the France 2 television programme announced.
She was due to hold a rally on Friday in Bordeaux. Associates have indicated that others would step in to headline the event in her place, but that Pécresse may appear via a recorded video. A scheduled campaign stop in Marseille on Saturday has, however, been "cancelled", associates said.
Pécresse had presented her plan to reform the French Constitution with an aim to "reestablishing order" on Thursday morning, before the positive test result.
She took part in a television show on Wednesday night debating rivals or their representatives face-to-face (maskless but distanced). Pécresse's adversaries for the evening included Fabien Roussel, the French Communist Party candidate, and Marion Maréchal, Marine Le Pen's niece, who is supporting her aunt's far-right rival Éric Zemmour in the 2022 presidential race.
French presidential election © France 24
Pécresse appeared on stage Tuesday night before a crowd of 4,000 readers of right-wing magazine Valeurs Actuelles at an event that featured Zemmour among its other headliners.
The French government lifted many of the country's Covid-19 protections on March 14, including its vaccine pass and the requirement to mask indoors in most settings. Critics say the move was decided too early amid fears of a sixth Covid-19 wave as confirmed cases have doubled over the past three weeks to a daily average of 110,000 nationwide.
(With AFP)
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CAMPAIGN BUZZWORDS'Kärcher': Pécresse rinses off a classic to show crime won't wash with her
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Chaque jour, « Le Monde » publie en « une » un dessin de presse issu du réseau des dessinateurs et dessinatrices de l’association Cartooning for Peace. Vous pouvez les retrouver dans la rubrique « Dessins ».
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France24 - World
US strikes liquid gas deal with EU as bloc seeks to cut dependency on Russia
Issued on: 25/03/2022 - 17:08
NEWS WIRES
Catherine VIETTE
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The United States will work to supply 15 billion cubic metres of liquefied natural gas (LNG) to the European Union this year to help it wean off Russian energy supplies, the transatlantic partners said on Friday.
The EU is aiming to cut its dependency on Russian gas by two-thirds this year and end all Russian fossil fuel imports by 2027 due to Russia's invasion of Ukraine. Russia supplies around 40% of Europe's gas needs.
Concerns over security of supply were reinforced this week after Russia ordered the switch of gas contract payments to roubles, raising the risk of a supply squeeze and even higher prices.
Russia warned the West on Friday that billing in roubles for billions of dollars of natural gas exports to Europe could be just days away and ordered Gazprom to work out how the payments can be made within four days.
Senior U.S. administration officials did not specify what amount or percentage of the extra LNG supply would come from the United States.
U.S. LNG plants are producing at full capacity and analysts say most of any additional U.S. gas sent to Europe would have to come from exports that would have gone elsewhere.
"It normally takes two to three years to build a new production facility, so this deal may be more about the re-direction of existing supplies than new capacity," said Alex Froley, gas and LNG analyst at ICIS.
LNG under contract cannot be easily redirected. Already high European gas prices would have to rise further to attract those cargoes to the 27-nation bloc, analysts said.
Even if the 15 bcm is achievable, "it still falls well short of replacing Russian gas imports, which amounted to around 155 bcm in 2021," analysts at ING Bank said.
Reliance on Russia
U.S. President Joe Biden and European Commission President Ursula von der Leyen also announced a plan to form a task force to cut Europe's reliance on Russian fossil fuels.
The Commission will work with EU countries to ensure they are able to receive about 50 bcm of additional U.S. LNG until at least 2030. U.S. LNG exports to the EU last year were about 22 bcm.
The EU has already stepped up efforts to secure more LNG after talks with supplier countries, resulting in record deliveries of 10 bcm of LNG in more than 120 vessels in January.
Meanwhile Germany, the EU's biggest importer of Russian gas, said it has made "significant progress" towards reducing its exposure to imports of Russian gas, oil and coal.
However, Economy Minister Robert Habeck also said it could take until the summer of 2024 for Europe's largest economy to wean itself off Russian gas.
German utilities on Thursday said their country needed an early warning system to tackle gas shortages as companies and EU nations scrambled to understand the ramifications of Russian President Vladimir Putin's demand for gas payments in roubles.
That demand still needs to be backed by a concrete mechanism.
However, German Finance Minister Christian Lindner advised German energy providers not to pay for Russian gas in roubles, in an interview with broadcaster Welt.
"(Russian President) Vladimir Putin is trying to improve his economic situation here. If you pay in roubles - if you pay entirely in roubles - then it strengthens his currency," said Lindner, who added that the decision is with the suppliers.
(REUTERS)
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Focus
War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFrench Green candidate slams TotalEnergies for ‘complicity' in Ukraine war crimes
Business Daily
Ukraine war will have 'lasting consequences on global economy': IMF
BBC
SANS TITRE
The Power of the Dog (Credit: Netflix)
Best picture
Caryn James: The Power of the Dog, Jane Campion's western that isn't really a western, is a masterpiece – beautifully made, brilliantly acted and endlessly thoughtful about the damaging consequences of social and sexual expectations. The film is truly the year's best. But... Coda ticks so many boxes that Oscar voters usually love, with its little-movie-that-could backstory, history-making deaf cast, and an emotiveness a far cry from Campion's restraint. You might as well toss a coin to predict the outcome, but Parasite's win two years ago is a good sign for artistic films, so I'm guessing The Power of the Dog will come through.
Nicholas Barber: Jane Campion's gothic western melodrama, The Power of the Dog, has long been the favourite to win best picture. Several of the other nominees are in with a chance – Coda, especially, is nipping at The Dog's heels – but none of them has as much depth, intrigue, or, well, power. The Power of the Dog should win.
King Richard (Credit: Warner Bros)
Best actor
NB: It's bound to be third time lucky for Will Smith. He has been nominated for the best actor prize twice before, but his performance as Serena and Venus Williams's father in King Richard has a perfectly Oscar-friendly balance of movie-star charisma and deglamorised authenticity. Benedict Cumberbatch should win, though. His characterisation of an embittered, conflicted cowboy in The Power of the Dog is complex, riveting, and miles away from the stuffy scientists he usually plays.
CJ: Will Smith has picked up every major award in this category leading up to the Oscars, and is likely to win. For once, the popular choice is a pretty good one. King Richard is no more than sturdy and conventional, but as the determined father of Serena and Venus Williams, Smith makes the film work.
The Eyes of Tammy Faye (Credit: Searchlight)
Best picture
Belfast; Coda; Don't Look Up; Drive My Car; Dune; King Richard; Licorice Pizza; Nightmare Alley; The Power of the Dog; West Side Story.
Best actor
Javier Bardem, Being the Ricardos; Benedict Cumberbatch, The Power of the Dog; Andrew Garfield, Tick, Tick…Boom!; Will Smith, King Richard.
Best actress
Jessica Chastain, The Eyes of Tammy Faye; Olivia Colman, The Lost Daughter; Penélope Cruz, Parallel Mothers; Nicole Kidman, Being the Ricardos; Kristen Stewart, Spencer.
Best actress
CJ: Jessica Chastain might as well have had "Oscar bait" written across her forehead in fuchsia lipstick in the mediocre Eyes of Tammy Faye, but the strategy of acting-with-makeup worked well enough to get her a Screen Actors Guild award and most likely the Oscar. It would be great to have Olivia Colman win for her amazingly honest, subtle performance as a conflicted mother in The Lost Daughter, but seeing a win for her this year is magical thinking.
NB: Three out of the five nominees are impersonating celebrities, and that always goes down well with the Academy's voters. Kristen Stewart plays Princess Diana in Spencer, Nicole Kidman plays Lucille Ball in Being the Ricardos, and Jessica Chastain plays Tammy Faye Bakker in The Eyes of Tammy Faye. At least, I think it's Chastain under all that prosthetic make-up. Having won the Screen Actors Guild award already, she is likely to win the Oscar. But all it takes is one of Olivia Colman's fearsome glares to show that she should win her second Oscar for The Lost Daughter.
Coda (Credit: Apple TV)
Best supporting actor
NB: Troy Kotsur has so far won a Bafta, a SAG award, and a Critics' Choice award for playing a dope-smoking deaf fisherman in Coda – and he has made a charming speech in American Sign Language every time. How can the Academy resist? Personally, though (and you may detect a theme here), I'd pick Kodi Smit-McPhee for The Power of the Dog. He is just as strange and magnetic as Benedict Cumberbatch is in the same film.
CJ: It will be a shock if Troy Kotsur doesn't follow his SAG and Bafta wins with an Oscar for his funny, touching performance as the father in Coda. And he would make history as the first deaf actor to win an Oscar, an appealing plus for Academy voters. As good as Kotsur is though, Kodi Smit-McPhee deserves to win for his sly, nuanced performance in The Power of the Dog as a young man with many secrets to keep.
West Side Story (Credit: Niko Tavernise/ 20th Century Fox)
Best supporting actress
CJ: No suspense here. Ariana DeBose has won every lead-up award so far for her kinetic singing/dancing/acting role in West Side Story. She is wonderful, a dynamo on screen. In this category full of great possibilities, the award should go to Kirsten Dunst for her achingly real performance as the unhappy, unconfident wife in The Power of the Dog, but quiet performances like hers rarely win the prize.
NB: Ariana DeBose is fiery, funny and vulnerable in West Side Story – and that's even before you get to her singing and dancing – so she has earnt the Oscar that she will almost certainly win. The amazing part is that Rita Moreno won an Oscar for playing the same role in the original West Side Story 60 years ago.
Jane Campion/ the Power of The Dog (Credit: Netflix)
Best director
NB: Jane Campion was on the best director shortlist for The Piano in 1994. This year she should and will win the Oscar for The Power of the Dog. Any film that is nominated in 12 different categories (and I wouldn't mind if it won in all of them) must have someone exceptional in charge.
CJ: Jane Campion lost to Steven Spielberg in this category 28 years ago when she was nominated for The Piano, and he for Schindler's List. This is her year, and best director is the surest win for The Power of the Dog, a glorious work of art, from the screenplay Campion wrote to the acting and pacing she guided, to the subtly inventive visuals. Against strong competition, including Spielberg for West Side Story, Campion is the year's best director, as voters for the Baftas, the Director's Guild award and most likely the Oscars will agree.
Dune (Credit: Warner Bros)
Best original score
CJ: This race is a face-off between Hans Zimmer, who has already won a Bafta for his eerie, electronically-infused Dune score, and Jonny Greenwood for The Power of the Dog. Oscar voters clearly like Zimmer. This is his 12th nomination but he has only won once, for The Lion King in 1994, so they may lean his way. The award should go to Greenwood, though. His sophisticated score, ominous without being heavy-handed, nodding to traditional westerns while creating something entirely fresh, is a perfect fit for Campion's vision.
NB: Hans Zimmer may well win for his thunderous Dune score, but the fact that Jonny Greenwood doesn't have an Oscar yet is getting embarrassing. His music for The Power of the Dog is spine-tinglingly eerie – and he also found time to write the scores for Spencer and Licorice Pizza.
The Lost Daughter (Credit: Netflix)
Best adapted screenplay
NB: Again, The Power of the Dog should win. Nothing else plays such sophisticated games with perspectives and expectations. It's still the favourite, but Drive My Car is catching up...
CJ: It would be lovely if Maggie Gyllenhaal's exquisitely-rendered adaptation of Elena Ferrante's The Lost Daughter could share the Oscar with Jane Campion's bracing, intelligent screenplay for The Power of the Dog. Since a tie between these two writer-directors is unlikely I'm guessing the award will go to the film with the highest profile, and Campion takes another prize.
Licorice Pizza (Credit: Metro Goldwyn Mayer)
Best original screenplay
CJ: The Worst Person in the World should win for its cock-eyed but authentic and touching take on one woman's identity crisis and serial romances. But being nominated was a surprise in itself for this Norwegian-language gem. The likely winner will be Paul Thomas Anderson's Licorice Pizza, a coming-of-age film set in Los Angeles, a place close to many voters' hearts, as well as their homes.
NB: Kenneth Branagh's feelgood, semi-autobiographical Belfast has the edge here, although Paul Thomas Anderson's Licorice Pizza took the prize at the Baftas, and his Oscar is overdue. If I'm honest, I'd like Don't Look Up to win, as flawed as it is, because anyone who writes an apocalyptic satire about the climate crisis deserves a prize.
Encanto (Credit: Disney)
Best animated feature
NB: It will be tough for any cartoon to compete with Encanto, a Disney family fable packed with colour, magic and hit songs by Lin-Manuel Miranda. But Flee should win. It says a lot that Jonas Poher Rasmussen's heart-rending chronicle of refugee life has been nominated in the international feature and documentary categories, too.
CJ: What a strong category this year. The Mitchells vs the Machines and Raya and the Last Dragon are stunning and fun, and the documentary Flee (although underwhelming to me) has a lot of support from voters and high-profile film people, including Bong Joon-ho. But the thoroughly charming musical Encanto will win, and should, with its lively, warm, inclusive story about a magical family. The hit We Don't Talk About Bruno wasn't submitted for best song, but its popularity is likely to spill over here.
Summer of Soul (Credit: 20th Century Studios)
Best documentary feature
CJ: It can be perilous predicting a category that has shocked us with so many recent out-of-nowhere winners. My Octopus Teacher?! Icarus?! But I'm confident this time. Ahmir "Questlove" Thompson's Summer of Soul (... Or When the Revolution Could Not Be Televised) is brilliant, a joyful concert film that is also a trenchant work of history, reclaiming a 50-year old music festival. Plus, Oscar voters seem to like pop music, so the film that should win actually will.
NB: Summer of Soul should win and will win. The footage of the music legends at 1969's Harlem Cultural Festival is magnificent enough on its own; the wealth of social and political context added by Ahmir "Questlove" Thompson takes it to another level.
Drive My Car (Credit: Janus Films)
Best international feature
NB: Drive My Car, Ryusuke Hamaguchi's rueful three-hour adaptation of Haruki Murakami's short story, has been winning prizes everywhere it goes, and it's been nominated for four Oscars: best international feature, best picture, best director and best adapted screenplay. It's a racing certainty to win in this category, if not in one or two others.
CJ: The surest bet going into the Oscars is Ryusuke Hamaguchi's Drive My Car winning the international film prize. For me, this eloquent Japanese film about a grieving theatre director and the sensitive young woman who drives him around is a close second to Power of the Dog for best picture overall. The fact that it is also nominated in that top category is a sign of how highly it is regarded by Oscar voters, too.
The Power of the Dog (Netflix)
Best cinematography
CJ: Will Ari Wegner become the first woman to win the Oscar for cinematography? Yes. Should she? Absolutely, but redressing the way women have been left out of that category is a just a grace note. Wegner's glowing, burnished cinematography gives The Power of the Dog its scope, its realistic feel (could be Montana, but it's actually New Zealand) and serves Jane Campion's artistry and fondness for skewed angles, as her characters peer at the landscape or glance at each other, with lust or menace.
NB: Greig Fraser will win for the vast desert vistas he puts on screen in Dune, but it sometimes feels like a cheat when there is so much CGI mixed in. In a strong category, Janusz Kamiński should win for West Side Story, because his camera whirls through New York with all the elegance and agility of the dancers being filmed.
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France24 - Monde
Cette vidéo ne montre pas le bombardement du ministère ukrainien de la Défense
Publié le : 24/03/2022 - 18:16
Alexandre Capron
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Une impressionnante vidéo où deux immeubles s’effondrent après un tir de missile prétend montrer le bâtiment du ministère ukrainien de la Défense touché par l’armée russe. La vidéo vient en réalité de Gaza, et le bâtiment est une tour qui abritait un média fondé par le Hamas et visé par des tirs israéliens.
La publication, virale principalement en arabe, affirme montrer le ministère de la Défense à Kiev touché par un missile russe. Des journalistes au premier plan, situés sur un toit, filment l’effondrement du bâtiment.
Un abonné du compte Twitter @InfoIntoxF24 a aussi alerté notre équipe sur ce contenu circulant en français. On retrouve quelques occurrences de cette affirmation sur Facebook ici et là, relativement peu partagées.
Pourquoi c’est faux
Une recherche de la vidéo avec le plugin InVid WeVerify (voir ici comment l’utiliser) permet de retrouver exactement la même vidéo, publiée par plusieurs médias comme Voice of America.
Elle a été prise le 12 mai 2021 par le journaliste pour l’AFP Omar al-Sersawi et montre la destruction de la tour Al-Shourouk dans la ville de Gaza, qui abritait le bureau de la chaîne de télévision Al-Aqsa.
Une autre vidéo du même événement est également visible sur le site de la BBC en arabe avec un autre angle.
Al-Aqsa TV est une chaîne de télévision palestinienne fondée en 2006 par le Hamas, qui diffuse depuis la bande de Gaza. Elle avait été visée dans le cadre de représailles d'Israël à des tirs de roquettes du Hamas vers l’État hébreu. Pour cette tour, comme pour deux autres visées par les bombardements, l’armée israélienne a averti les habitants d’une attaque imminente, dans le but de permettre leur évacuation.
Ces frappes avaient été qualifiées par Human Rights Watch comme "ayant apparemment violé les lois de la guerre", notamment parce qu'elles avaient touché des bâtiments civils et causé des dégâts extrêmement importants, de sorte qu'elles "pourraient constituer des crimes de guerre" selon l’ONG.
Aucune information, ni du côté russe, ni du côté ukrainien, ne fait état de tirs qui auraient touché le ministère ukrainien de la Défense.
Si vous souhaitez signaler une photo ou une vidéo douteuse pour vérification à nos équipes, contactez-nous via le compte Twitter @InfoIntoxF24.
Télécharger l'application
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Ethiopia Declares ‘Humanitarian Truce’ in War-Ravaged Tigray Region
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The conflict, now lasting 17 months, has left thousands dead, millions displaced and hindered aid from reaching those going hungry in the country’s northern region.
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By Abdi Latif Dahir and Simon Marks
NAIROBI, Kenya — Ethiopia’s government on Thursday announced what it called an immediate “humanitarian truce” with forces it has been fighting for 17 months in the northern Tigray region, where millions are hungry and food aid has not been delivered since December.
The deadly conflict in Africa’s second most populous nation has pitted the Ethiopian military against rebels in the northern region of Tigray.
Late Thursday night, the provisional government in Tigray, which is aligned with the rebels, released a statement saying that if sufficient humanitarian aid arrived to meet the needs on the ground “within a reasonable timeframe,” then it, too, would be “committed to implementing a cessation of hostilities effective immediately.”
Officials with the United Nations and several aid agencies greeted the developments with hope, but also cautioned that an end to the humanitarian crisis and the bitter conflict was still far off.
The war in Ethiopia, which began in November 2020, has left thousands dead, forced more than two million people from their homes and been the focus of extensive human rights abuses, including ethnic cleansing, massacres and sexual violence.
The Ethiopian government, in announcing the unilateral truce, said it was acting because thousands of people from Tigray had begun flooding into bordering regions seeking help.
“While it is heartening to see the fraternal bond and solidarity that is being demonstrated by communities that are receiving and helping those in need of assistance, the government believes that the situation warrants urgent measures to ensure that those in need are able to receive aid in their localities,” the government said in a statement on Twitter and on Facebook.
From the war’s onset, fighting in Tigray, and later in the neighboring Afar and Amhara regions, interfered with the delivery of aid. The former top U.N. humanitarian official, Mark Lowcock, accused the government last May of impeding aid shipments.
Gezahegn Gebrehana, the Ethiopia country director for the charity organization Oxfam, said parties to the conflict must use this moment to de-escalate and allow unfettered access to aid.
“We hope this move will lead to a sustainable and inclusive peace before more lives and livelihoods are needlessly lost,” Mr. Gebrehana said in an emailed statement.
More than nine million people are now in need of food assistance in Tigray, Afar and Amhara, according to the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Three-quarters of the population in Tigray are now “using extreme coping strategies to survive,” the U.N. humanitarian office said in a report this month.
The nation, in the Horn of Africa, is also grappling with a severe drought, according to Oxfam.
The government said it will work with aid groups to speed the delivery of food and water to those in need. It added that it hoped the truce will facilitate an end to the conflict, and called on the Tigrayan fighters to “desist from all acts of further aggression and withdraw from areas they have occupied in neighboring regions.”
Understand the War in Ethiopia
An enduring conflict. On Nov. 4, 2020, Prime Minister Abiy Ahmed began a military campaign in the country’s northern Tigray region, hoping to vanquish the Tigray People’s Liberation Front — his most troublesome political foe.
Rebels turned the tide. Despite Mr. Abiy’s promise of a swift campaign, the Ethiopian military suffered a major defeat in June when it was forced to withdraw from Tigray. The fighting subsequently moved south.
Tigrayan forces close in. In late October, Tigrayan rebels captured two towns near Addis Ababa, the nation’s capital. The government declared a state of emergency and called on citizens to arm themselves.
Drones tip the balance. A string of victories at the end of 2021 signaled that the Ethiopian government was regaining its footing on the battlefield. A fleet of combat drones acquired from allies in the Persian Gulf region was a decisive factor in the reversal.
Atrocities on both sides. A United Nations report in November offered evidence that all sides involved in the conflict had committed atrocities. Since the start of the war, the Ethiopian and Tigrayan forces have since been accused of carrying out transgressions including extrajudicial killings.
A truce. On March 24, Ethiopia’s government announced what it called a “humanitarian truce” with the rebel forces, saying it was acting because thousands of people from Tigray, where food aid has not been delivered since December, had begun flooding into bordering regions seeking help.
This is not the first time that the Ethiopian government has declared a unilateral cease-fire in the war. It first did so last June, after the Ethiopian military was routed in Tigray, and the Tigrayan fighters retook Mekelle. But it was not long before fighting flared up again elsewhere between government forces and the Tigrayan rebels.
The announcement of this latest truce came just days after David Satterfield, the U.S. special envoy for the Horn of Africa, visited senior officials in Ethiopia and pushed for the delivery of humanitarian aid to Tigray.
On Thursday, a State Department spokesman said in an emailed statement that the United States welcomed and “strongly” supported the Ethiopian government’s decision.
Other U.N. and Western officials, however, expressed skepticism that the truce would hold. Aid flights into Tigray are still hindered, and it wasn’t clear whether militias in Afar would allow aid relief to travel by road through to Tigray, when many people in Afar are also desperate for assistance.
The war in Ethiopia has also proved risky for humanitarian workers. At least seven have been attacked and killed while working in the region since the war began. A New York Times investigation published last week found that Ethiopian soldiers were most likely responsible for gunning down three aid workers with Doctors Without Borders in the Tigray region last June.
A spokesman for Ethiopia’s ministry of foreign affairs called that report “baseless” at a news conference in the capital, Addis Ababa, on Thursday. Dina Mufti, the spokesman, said the government regretted the killings and had established a group to investigate, but was unable to gain access to the area because it was under the control of the T.P.L.F.
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Le Monde
Chargeur solaire portable BigBlue 28W
Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.
Une batterie contient une quantité d’énergie épuisable, à la différence du chargeur USB solaire qui, dès que le soleil est là, peut fournir une alimentation pour votre téléphone et d’autres petits appareils électroniques afin qu’ils restent chargés. Vous pouvez même l’utiliser pour recharger une batterie externe, afin de mettre cette énergie de côté pour plus tard. Après plus de 60 heures passées à tester 12 modèles, nous sommes convaincus que le BigBlue 28W USB est le meilleur chargeur solaire pour tous ceux qui ont besoin d’alimenter leurs petits appareils électriques afin de rester connecté en cas d’éloignement des réseaux électriques, voire en situation d’urgence (catastrophe naturelle, etc.).
Le meilleur chargeur solaire mobile
Ce chargeur solaire léger est celui qui vous fournit le plus de puissance utilisable pour sa taille. En outre, il dispose de trois sorties pour charger plusieurs appareils simultanément.
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Le chargeur solaire USB de 28 W de BigBlue est le plus puissant de tous les chargeurs solaires testés, et il offre des caractéristiques uniques lui permettant d’être plus polyvalent et plus résistant : un troisième port USB (la plupart des concurrents se contentent de deux), une protection antipluie pour ses connecteurs, et un accordéon de panneaux photovoltaïques léger mais offrant une belle surface afin de capturer le moindre rayon de soleil. Bien que d’autres modèles s’en approchent en matière de puissance, le BigBlue est aussi plus compact et léger que les concurrents proposant un rendement comparable : il tient plus facilement dans un sac de camping ou de randonnée, ou encore dans un kit d’urgence.
Puissance comparable, mais plus basique
Si vous ne trouvez pas notre premier choix, ce modèle d’une taille similaire est presque aussi puissant, mais il offre moins de ports et de panneaux.
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Si le BigBlue n’est pas disponible, nous apprécions également le chargeur solaire X-Dragon 20W SunPower. Lors de nos tests, seul notre produit vainqueur a généré plus d’énergie au fil de la journée ; le X-Dragon a même produit un rendement légèrement supérieur lorsque le soleil était au zénith. Bien qu’il puisse charger vos équipements aussi vite que notre modèle favori, il lui manque quelques petits plus pratiques, comme le port de chargement supplémentaire et la protection des connecteurs, qui permettent au BigBlue de se distinguer.
Tout ce que nous recommandons
La recherche
Pourquoi nous faire confiance
J’ai passé une trentaine d’heures à enquêter et à tester des chargeurs solaires portables pour ce guide, en plus des dizaines d’heures que d’autres rédacteurs de Wirecutter y ont passées au cours des deux dernières années. J’ai entre autres écrit des guides sur les meilleures batteries portables USB pour téléphones et tablettes, les meilleures batteries USB pour ordinateur portable et les meilleures alimentations portables à onduleur (en anglais). Avant de travailler à Wirecutter, j’ai été rédactrice scientifique et « fact-checker » pendant quatre ans. En outre, au cours d’un voyage d’un mois dans la brousse au Malawi, en Afrique, j’ai pu tester moi-même un chargeur solaire portable médiocre, si lent que je l’ai abandonné au milieu du voyage.
À qui s’adressent les chargeurs solaires ?
Les chargeurs solaires USB sont extrêmement pratiques si vous partez pour un voyage en camping ou si vous vous rendez dans une région où vous ne pourrez pas compter sur le réseau électrique. Ils sont également utiles dans un kit de survie. Un chargeur solaire peut recharger un smartphone de la taille d’un iPhone X en profitant durant quelques heures du soleil zénithal. Mais dans certains cas, un chargeur solaire n’est pas la meilleure alimentation portable. Une batterie externe conçue pour les téléphones et tablettes ou les ordinateurs portables (alimentés en USB-C ou par une prise secteur) vous conviendra peut-être mieux. Les batteries externes que nous recommandons peuvent alimenter un smartphone pendant des heures, voire des jours, tout en tenant dans le volume d’un livre de poche, et elles ne dépendent pas de la météo.
Mais que vous choisissiez un chargeur solaire ou une batterie externe, l’appareil n’alimentera que des équipements USB ou USB-C, ce qui limite son intérêt pour ceux qui ont besoin d’une alimentation secteur durable et sans réseau électrique. Si vous prévoyez des séjours globalement sédentaires durant lesquels vous aurez besoin de charger ou d’alimenter des appareils plus gourmands, comme un ordinateur portable ou un téléviseur, ou encore des équipements de communication sophistiqués, vous préférerez sans doute un robuste générateur d’alimentation portable et à onduleur (en anglais).
Notre méthode de sélection
Pour sélectionner les chargeurs que nous souhaitions tester, nous avons commencé par piocher dans les listes de modèles les plus vendus et les plus appréciés sur Amazon. Nous avons aussi consulté les recommandations sur les sites de référence tels qu’OutdoorGearLab, et recherché des mentions sur les sites spécialisés en matériel high-tech ou équipement de sports de pleine nature. Une mauvaise note ou un avis très critique d’utilisateur trouvés sur le site Fakespot n’entraînaient pas une élimination systématique, mais nous avons rejeté les modèles récoltant régulièrement des commentaires négatifs pointant des problèmes de performances faibles ou irrégulières, de déformations du matériel, ou encore des défauts d’alimentation. Avant de demander la livraison des modèles à tester, nous avons pris en compte les éléments suivants.
- Puissance d’alimentation et chargement
Nous n’avons pris en compte que les chargeurs solaires USB promettant 10 watts ou plus : en deçà, vous n’auriez pas suffisamment d’électricité pour alimenter un simple smartphone toute la journée, ce qui n’est pas pratique. Nous avons préféré les modèles annonçant des puissances encore plus élevées, mais sans prendre d’appareils trop volumineux, à la portabilité limitée.
Nous avons éliminé les modèles ne proposant qu’un seul port USB. Deux ports permettent de charger un second appareil ou de partager le chargeur avec un camarade. Tout port supplémentaire est un bonus. Chacun doit fournir au moins 1 ampère, le minimum nécessaire pour charger complètement un smartphone tel que l’iPhone X en trois à quatre heures.
Un bon chargeur solaire portable doit être suffisamment compact pour le ranger facilement dans un petit sac à dos. Dans l’idéal, il n’est pas plus encombrant qu’un iPad. Ceci étant, une surface de capteurs plus grande permet de mieux capturer les rayons du soleil un jour nuageux ; nous avons donc éliminé les modèles à un seul panneau. Lors de tests précédents, nous avions d’ailleurs regretté les résultats médiocres des petits pavés solaires à batterie intégrée, comme vous le verrez dans la section Concurrence. Les campeurs et les randonneurs étant ceux que ces chargeurs solaires intéressent le plus, nous ne voulions pas non plus de modèles trop lourds : ceux que nous avons testés font autour de 500 g, et nous avons éliminé tout ce qui dépassait le kilo.
Nous avons exploré les sites web des fabricants et contacté leur service client pour nous assurer que chaque modèle était fabriqué et vendu par une marque réputée, effectivement disponible à la vente durant les mois à venir.
Lorsqu’un chargeur offrait des caractéristiques en plus, nous les avons également prises en compte. Une fermeture magnétique ou un pied intégré peuvent simplifier l’utilisation d’un chargeur solaire, mais il faut bien entendu que celui-ci maîtrise sa tâche première, alimenter et charger des appareils. La plupart des modèles testés sont fournis avec un câble USB vers Micro-USB, mais certains (comme le modèle de 90 cm d’Anker) étaient plus longs et paraissaient plus solides. Beaucoup comportent également quelques mousquetons ; ils sont toujours petits et de qualité médiocre, mais nous apprécions la possibilité d’accrocher le chargeur sur un sac à dos ou une tente.
Prix
Les chargeurs solaires dépassant 100 € n’apportent pas d’avantage notable sur les modèles moins coûteux, ou bien ils font partie d’une catégorie de taille et de poids qui dépasse les besoins du campeur occasionnel ou du kit de survie courant. A l’autre bout de la gamme, les chargeurs vraiment premier prix ne produisent généralement pas assez de puissance et ne chargent pas assez rapidement pour mériter votre attention. Nous nous sommes battus avec des modèles low-cost, trop faibles ou bizarrement conçus (voir La concurrence), et notre conclusion est que vous ne devriez pas compter sur de tels appareils, quelle que soit la situation. Par élimination, il nous restait quatre chargeurs offrant la bonne combinaison de puissance maximale affichée, de taille et de poids, de disponibilité et de caractéristiques pratiques. Nous avons testé un modèle Anker de 15 W (notre ancien favori, désormais indisponible) et trois concurrents :
Neuf autres modèles ont été testés auparavant ; nous les présentons dans la section La concurrence.
Notre procédure de test
Nous avons essayé les modèles les plus prometteurs lors d’une brumeuse semaine de juillet à New York. Si vous comptez voyager plus près de l’équateur ou sous des cieux plus dégagés, vous obtiendrez une puissance supérieure à celle que nous avons obtenue. Mais étant donné que nous avions testé des chargeurs dans des conditions optimales par le passé (dans le sud ensoleillé de la Californie), nous avons voulu cette fois créer un point de comparaison pour les citadins plus septentrionaux. Nous avons mené les tests en parallèle afin de nous assurer que chaque chargeur était face aux mêmes conditions météo, et nous avons mesuré la puissance maximale délivrée par chaque modèle, l’énergie totale produite durant la journée, et la puissance dégagée lorsque des nuages apportaient un peu d’ombre.
Puissance de sortie en USB un jour brumeux (W)
Lors d’un jour brumeux à New York, aucun des chargeurs n’a atteint la puissance maximale permise par ses ports USB.
- Puissance maximale/charge la plus rapide : nous avons installé les panneaux juste avant midi solaire, l’heure à laquelle le soleil est au plus haut dans le ciel à un endroit donné. Après avoir vérifié que tous pointaient dans la même direction et étaient inclinés au même angle, nous les avons branchés sur un multimètre, le PortaPow 3-20V Dual USB Power Monitor, et un testeur de charge, le Drok DC 3-21V, afin de vérifier avec précision quelle puissance ils pouvaient fournir à l’instant le plus ensoleillé de la journée.
- Énergie totale : nous avons également installé tous nos produits candidats durant quatre heures en milieu de journée, afin que chacun remplisse une batterie USB Anker PowerCore 20100 entièrement vidée. Nous avons mesuré le total de l’énergie produite à l’aide d’un multimètre PortaPow, placé entre le chargeur solaire et la batterie. Une fois le test terminé, nous avons également vidé chaque batterie à l’aide des testeurs de charge Drok, afin de vérifier la précision de nos mesures. Ces chiffres nous ont aidés à comprendre à quel point un smartphone ou une tablette courants seraient rechargés au bout d’un temps donné.
- Stabilité de l’alimentation : lors d’une autre journée ensoleillée, nous avons vérifié si chaque chargeur retrouvait bien sa puissance maximale après avoir été couvert, comme par exemple au passage d’un nuage. À l’aide de la même installation, nous avons attendu que les multimètres atteignent au moins quelques watts, puis nous avons replié les panneaux photovoltaïques des chargeurs. Lorsque la puissance fournie est arrivée à zéro, nous les avons redéployés et avons attendu de retrouver la pleine puissance. Tous les modèles de notre plus récente série de tests l’ont réussi, mais par le passé, certains chargeurs solaires (souvent les moins chers) ne retrouvaient pas leur puissance. C’est un défaut rédhibitoire : si vous laissez votre téléphone branché à un chargeur solaire tout l’après-midi pour qu’il se recharge avant de partir en randonnée, vous serez très déçu de constater en revenant que la charge n’aura duré que 15 minutes avant d’être interrompue par un nuage.
Un bon chargeur solaire portable doit être léger et compact lorsqu'il est plié, et imposant une fois étendu. CRÉDIT : WIRECUTTER / ROZETTE RAGO
- Dimensions, praticité et finitions : avant d’analyser les performances, nous avons comparé la taille et la qualité de fabrication de chaque modèle. Nous avons mesuré les dimensions du panneau plié et déplié, et avons utilisé une balance électronique de cuisine pour les peser avec précision. La plupart des chargeurs solaires se composent de deux à quatre panneaux solaires cousus sur une toile de nylon, avec des câbles cachés entre deux couches de tissu et des composants électroniques situés dans une pochette sur le dernier panneau. Souvent, un Velcro ou un aimant les maintient fermés. Des trous rivetés ou des anneaux sur les bords permettent de les suspendre ou de les accrocher sur un sac à dos ou une tente. La qualité de la toile et des coutures s’est avérée similaire sur tous les modèles testés. Les panneaux solaires eux-mêmes étant étanches, ils sont simplement cousus sur les bords, sans revêtement supplémentaire. Taille et poids variaient un peu d’un modèle à l’autre, en comparant tous nos finalistes, nous avons conclu que leur conception était trop proche pour éliminer un produit ou même désigner un favori sur ce critère.
Notre favori : chargeur solaire USB BigBlue 28W
Le meilleur chargeur solaire mobile
Ce chargeur solaire léger est celui qui vous fournit le plus de puissance utilisable pour sa taille. En outre, il dispose de trois sorties pour charger plusieurs appareils simultanément.
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Le BigBlue 28W USB est le chargeur solaire USB que nous choisirions pour une semaine dans les bois ou un mois au Malawi. C’est le plus puissant des modèles testés, il offre en outre plusieurs caractéristiques uniques : un troisième port, une protection des connecteurs USB, et une série de panneaux photovoltaïques de belle surface (bien que légers) afin de saisir le moindre rayon de soleil.
Sous le soleil de midi, le BigBlue a fini ex æquo avec le X-Dragon 20W SunPower en ce qui concerne la puissance instantanée, culminant à environ 10,7 watts. Mais sur une journée, le BigBlue a offert un rendement total supérieur : 48,8 wattheures, contre 43,7 Wh pour le X-Dragon. La différence n’est pas énorme : elle représente à peine une demi-charge de batterie d’un iPhone X. Cependant, chaque wattheure compte quand vous êtes loin du réseau électrique, et ce petit supplément n’augmente guère sa taille ou son prix.
Production d'énergie totale en 4 heures (Wh)
Le chargeur solaire BigBlue a produit plus d’énergie sur l’ensemble d’un test de 4 heures que tout autre modèle testé.
Le BigBlue se distingue des dizaines de modèles que nous avons étudiés par ses deux ports de 2,4 A et son port de 1 A, permettant de recharger trois appareils à la fois. Notez que ces indications supposent que les panneaux solaires fonctionnent à leur puissance maximale, donnée pour 28 W, ce qui n’arrive que rarement. Tous les autres modèles testés se contentent de deux ports. En outre, les USB du BigBlue sont mieux protégés de l’eau et de la poussière que ceux des concurrents : ils sont recouverts d’un couvercle en caoutchouc et d’un rabat de tissu. Heureusement, ce couvercle est attaché au chargeur, afin de ne pas le perdre, ce qui n’est pas le cas avec le chargeur Eceen.
Le BigBlue est élégant, il paraît robuste, et il est de bonne fabrication, en toile synthétique résistante aux intempéries. Avec le chargeur X-Dragon, au poids similaire, c’est l’un des modèles les plus légers que nous avons testés : il pèse 570 grammes, le poids d’une petite boîte de conserve. Replié, il fait également partie des modèles les plus compacts, à égalité avec le chargeur Anker : 28 cm sur 16. Il est pourtant de loin le plus grand une fois déplié : il dispose de quatre panneaux, contre trois pour le X-Dragon et deux pour l’Anker et l’Eceen. Ainsi, le BigBlue est-il un peu moins simple à utiliser, mais sa surface supérieure lui permet de capturer un maximum de lumière, même durant un jour couvert.
Pour alimenter votre appareil à charger, le BigBlue est livré avec un câble de 60 centimètres, deux fois plus long que ceux du X-Dragon et de l’Eceen. Cette longueur fait une énorme différence, par exemple pour pouvoir utiliser votre téléphone pendant qu’il se recharge ou pour placer une batterie à l’ombre, en toute sécurité, tandis que les panneaux sont en plein soleil. Quatre mousquetons sont également inclus : ils se fixent sur les anneaux de tissu cousus sur les bords du BigBlue et permettent de l’attacher sur un sac à dos afin de produire de l’énergie en vous déplaçant, ou bien sur une tente pour recharger votre équipement pendant que vous partez vous promener.
Des défauts non rédhibitoires
Le principal inconvénient du chargeur BigBlue est, comme le nom de la marque pourrait l’indiquer, sa taille. Sans être plus lourd que le X-Dragon, il fait bien 25 cm de plus une fois déployé, ce qui complique un peu la manœuvre lorsqu’il faut le placer dans la position idéale. Mais cette taille lui donne plus de surface pour capturer la lumière. En outre, il demeure relativement fin et compact lorsqu’il est plié, ce qui est le plus important.
Certains modèles testés, comme l’Eceen, se referment aisément à l’aide de deux aimants cousus sous le tissu ; vous pouvez ainsi les replier et les ranger en un instant. La simple bande de Velcro du BigBlue s’est avérée moins sûre que celle du X-Dragon et se détache plus facilement. Par le passé, nous avons remarqué lors de tests au long cours que les bandes en Velcro vieillissent souvent mal dans l’eau, sous la pluie et le soleil, par rapport aux aimants. Gardez ce détail à l’esprit mais, encore une fois, il n’est pas rédhibitoire.
Notre second choix : X-Dragon 20W SunPower
Puissance comparable, mais plus basique
Si vous ne trouvez pas notre premier choix, ce modèle d’une taille similaire est presque aussi puissant, mais il offre moins de ports et de panneaux.
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Si le BigBlue n’est pas disponible ou si les prix changent considérablement, le chargeur solaire X-Dragon 20W SunPower est une bonne alternative. Il a fourni presque autant de puissance que le BigBlue lors de nos tests, laissant les modèles Anker et Eceen mordre la poussière, et il utilise comme lui une bande de Velcro pour maintenir les panneaux pliés et les protéger des rayures entre deux utilisations. Mais il n’a que deux ports USB-A (un de moins que notre favori) et la pochette de tissu à fermeture à glissière qui les recouvre n’est pas aussi protectrice que le couvercle en caoutchouc du BigBlue.
La puissance maximale du X-Dragon s’est avérée identique à celle de notre premier choix : environ 10,7 W lors d’un jour brumeux à New York. Mais la quantité d’énergie produite sur la journée n’a pas dépassé 43,7 Wh, 5 de moins que le BigBlue. Pour mettre les choses en perspective, cette différence permettrait de recharger la batterie d’un téléphone Galaxy S10 de plus d’un tiers.
Puissance de sortie en USB, à midi (W)
Au midi solaire, le X-Dragon a produit la même puissance maximale que notre modèle favori.
Les deux ports du X-Dragon sont donnés pour 2 ampères, soit 10 watts : lorsque le soleil est au rendez-vous, ils peuvent donc recharger un appareil presque aussi vite qu’un adaptateur secteur USB-A classique. Notez cependant que la puissance maximale combinée plafonne à 3 A (soit 15 W) : le chargement simultané de deux appareils sera donc un peu plus long. Cela reste un rendement raisonnable pour des panneaux solaires de 20 W, étant donné qu’il y a toujours quelques pertes dans la conversion.
Même si le X-Dragon ne comporte pas de couvercle caoutchouté pour ses ports, comme le BigBlue, nous apprécions la pochette fermée par une glissière qui les protège, en plus de la couche externe de toile. Un rabat à Velcro sécurise le chargeur lorsqu’il est replié, avec une conception un peu plus réussie que celle du BigBlue. Les modèles testés qui ne disposent pas d’une telle protection sont plus vulnérables face aux éléments.
Le X-Dragon pèse autant que le BigBlue. Il est un peu plus fin, mais plus large et plus haut de deux centimètres lorsqu’il est replié. Il est aussi bien moins élégant, avec une bande vert fluo et un énorme logo collés sur l’avant. Cela dit, aucun de ces reproches n’est éliminatoire.
Comment tirer le maximum de votre chargeur solaire
La simplicité d’utilisation de l’énergie solaire est une véritable source d’émerveillement. Le seul entretien nécessaire pour la plupart des panneaux photovoltaïques est de les maintenir relativement propres, sans dépôt de poussière. Un chiffon humide suffit généralement.
Pour maximiser la puissance produite, vous devrez tout de même orienter correctement les panneaux. En règle générale, par rapport au sol, le panneau doit faire un angle correspondant à votre latitude, avec des petits ajustements saisonniers. Plus vous êtes loin des pôles (et proche de l’été), plus l’angle est faible. Par exemple, l’inclinaison moyenne idéale à Amiens tourne autour de 41 degrés, mais à Louxor elle est de l’ordre de 22 degrés. Même si vous n’atteignez pas l’angle parfait, vous en rapprocher peut augmenter sensiblement votre production électrique. Pour obtenir le rendement maximal, une recherche en ligne vous permettra de calculer l’angle idéal avant de partir. Notez les paramètres optimaux (attention, certains sites donnent l’inclinaison par rapport à l’horizontale, d’autres par rapport à la verticale) et tentez de vous en approcher une fois sur le terrain. Astuce de pro : une chaussure de randonnée est parfaite pour relever les panneaux.
Comme la plupart des chargeurs solaires, le BigBlue dispose d’une poche sur le rabat principal où ranger votre appareil en cours de chargement. Cependant, s’il fait chaud, cette poche noire exposée en plein soleil est comme un four pour un téléphone ! Afin d’éviter la surchauffe, mieux vaut alors placer votre équipement sous les panneaux, dans le triangle entre le chargeur, son support et le sol, ou le maintenir à l’ombre d’une manière ou d’une autre.
La concurrence
Un représentant de la marque nous a confirmé qu’Anker ne fabrique plus le 15W PowerPort Solar Lite, notre précédent favori, de même que la version 21 watts.
L’Eceen ECC-626 13W, lui aussi indisponible désormais, était léger et compact, et il offrait de petits plus intéressants comme son support dépliable, sa fermeture magnétique et une poche en néoprène. Mais ses performances étaient notablement moins bonnes que celle des autres modèles testés, et nous n’avions pas apprécié le positionnement des ports à l’extérieur du chargeur, à la merci des intempéries. Comme le BigBlue, un couvercle de caoutchouc protégeait ses ports lorsqu’ils ne servaient pas, mais celui-ci n’était pas attaché à l’appareil : il était donc facile à perdre (cela faillit nous arriver à plusieurs reprises).
Nous avons testé le Goal Zero Nomad 7, cette marque ayant l’une des meilleures réputations de qualité et de service client dans sa catégorie. Bien construit, le chargeur dispose de ports USB et DC 12 V, et il profite d’avantages tels qu’une fermeture magnétique en lieu et place du Velcro des modèles moins coûteux. Mais il n’annonce que 7 watts, un quart de la puissance revendiquée par le BigBlue, malgré un prix élevé.
Compacts, les chargeurs Instapark Mercury 10 et le Poweradd 14W ont un défaut majeur : ils ne retrouvent pas leur puissance maximale après avoir été masqués pendant dix secondes.
Le chargeur solaire RAVPower 15W était notre ancien second choix, mais il a été remplacé par un modèle de 16 watts. Nous n’avons pas testé celui-ci : il coûte aussi cher que des concurrents bien plus puissants.
Les modèles Creative Edge Solar-5, Poweradd Apollo 3 et ZeroLemon SolarJuice 10 000 mAh ont plafonné respectivement à 60, 60 et 65 % des puissances annoncées. Même avec la batterie intégrée à ces trois chargeurs, leur petit et unique panneau solaire n’offrait pas une charge suffisamment rapide pour concurrencer les modèles repliables à plusieurs panneaux.
Sources
James Bruce, Poweradd 14W Portable Solar Charger Review and Giveaway, MakeUseOf, 20 août 2014
Charles R. Landau, Optimum Tilt of Solar Panels, Solarpaneltilt.com, 18 mars 2017
Smythe Richbourg, RAVPower 15W Foldable Solar Charger review, The Gadgeteer, 1er juin 2015
Gaye Levy, Gear Review : RAVPower 15W Solar Charger with Dual USB Ports, Backdoor Survival, 6 mars 2015
Solar Angle Calculator, Solar Electricity Handbook.
Sarah Witman (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Franck Mée (traduction française)
BBC
There is increased exposure to violent or sexual content at a younger age, which causes a desensitisation and normalisation – Willough Jenkins
Kids these days don’t get to be kids anymore, say the adults who remember a childhood free from the rules, oversight and digital pressures today’s young people navigate. In some ways, it may be true. The average parent allows their child a smartphone at age 10, opening up a world inaccessible to previous generations, with unlimited access to news, social media and other privileges previously reserved for adults, forcing them into emotional maturity before they reach adulthood.
There’s a term for it: ‘KGOY’ or ‘kids getting older younger’, meaning children are more savvy than previous generations.
Rooted in marketing, the idea is because of KGOY, kids have greater brand awareness, so products should be advertised to children rather than their parents. The theory has been around since the noughties, and ever since, experts have attempted to prove out the early demise of childhood by pointing to causes ranging from the age at which they get a smartphone, to the fact that kids are now watching more adult television programmes, to the problem of teenage girls being pressured to think about their appearance due to greater exposure to beauty ideals on social media.
Yet though many worry that kids may seem to be growing up too quickly, there’s also evidence that they could, in fact, be maturing more slowly. Gen Z are consistently reaching traditional markers of adulthood such as finishing education and leaving home later than previous generations, and studies have shown that teenagers are engaging in ‘adult’ activities such as having sex, dating, drinking alcohol, going out without their parents and driving much later than previous generations.
Technology may be exposing kids to more, making them intellectually savvier. Yet whether they are actually growing up more quickly may be a matter of perspective. It may also be time to update what we think of as the milestones of maturation, and what it really means to grow up fast.
"Children can communicate with strangers without supervision, which leads to an increased risk of cyberbullying or adult conversations" – Willough Jenkins (Credit: Getty Images)
What is childhood?
To understand how we measure growing up, it’s important to think about what most people mean by “childhood” and “adulthood”. Excluding biological measures such as when children hit puberty, our understanding of childhood is largely a social construction. People have different views of what it means depending on when and where they’ve grown up, making it difficult to measure or quantify.
In most countries, people are considered adults from the age of 18, but this varies. In Japan, you are legally a child until you are 20, while in other countries such as Iran, individuals as young as nine years old can be treated as adults in law. Definitions of childhood have also varied historically: in the 19th Century, it was common for children under the age of 10 to work, and the idea of being a “teenager” didn’t really exist until the 1940s. Before then, adolescents were simply seen to transition straight from childhood to adulthood.
How, then, do we understand the idea of growing up more quickly – and is it really the case? “The basic stages of children’s development aren’t changing,” says Shelley Pasnik, senior vice president and director of the Center for Children and Technology, a research group based at the Education Development Center, New York. “The external world is constantly shifting, but children’s cognitive and emotional milestones stay the same.
And Pasnik points out, it’s difficult to measure and quantify the idea of “growing up” in a social and cultural sense. There are so many cross-cultural, linguistic and developmental aspects to childhood that it’s almost impossible to pinpoint any one thing as being the primary influence on how quickly children grow and age.
There’s also evidence people tend to idealise their own childhood, imagining it as a more carefree and happy time. It’s possible adults who complain that children today are maturing more rapidly may well be comparing them to a skewed and nostalgic view of their own youth that doesn’t quite compare to reality.
‘Media-delivered ideas’
“What has changed is [kids’] exposure to information,” says Pasnik, “through video platforms to caregiver phones; social media platforms and interactive speakers with unlimited capacity to push content.” Children are now constantly getting what Pasnik calls “media-delivered ideas” – content aimed at adults and viewed mostly over the internet – much sooner than previous generations.
“There is increased exposure to violent or sexual content at a younger age, which causes a desensitisation and normalisation, because children’s brains aren’t fully developed to process this in a way that an adult brain can,” says Dr Willough Jenkins, an inpatient director of psychiatry at Rady Children’s Hospital, San Diego. “Of course, part of the exposure is to other people, too. Children can communicate with strangers without supervision, which leads to an increased risk of cyberbullying or adult conversations that they are not equipped to handle.”
All of this, says Pasnik, can lead to children confronting adult realities before they are developmentally ready to do so – something that is often interpreted as ‘growing up too quickly’.
Jenkins is quick to point out, however, that technology is neither bad nor good, and that there’s plenty of scaremongering around youth’s increased access to social media. It’s an oft-cited anecdote that in previous generations parents worried about their children watching television, and now social media has become the new societal ill for people to fear.
In fact, exposure to content not available to previous generations can be a good thing. Technology enables children to independently seek knowledge and to think critically, due to their access to a wider range of sources. For children in remote areas, the ability to find more knowledge and social connections outside their immediate family can be invaluable, as can accessing support and community for minority groups.
Or staying young longer?
Technology is far from the only social force affecting how children develop, and at what pace. Over the past few decades, parenting has become more intensive in the US and many other countries, and children today can expect more structured play, extracurricular activities and parental supervision than previous generations.
The topic of how this affects children is hotly debated – one argument is that heightened expectations placed on children to optimise their time in adult-like ways lead to unnecessary stress (and a loss of an important, carefree stage of childhood), while another argument is that they lead to a generation of pampered young adults unable to think for themselves (and a prolonged and unhealthy childhood).
Experts say technology is neither bad nor good, and that there’s plenty of scaremongering around youth’s increased access to social media (Credit: Getty Images)
“There’s been quite a bit of discussion especially in recent years, about children’s lives becoming more institutionalised and controlled,” says William Corsaro, a professor emeritus of sociology at Indiana University. He points to hovering parents and children’s involvement in extracurricular activities and lessons outside school, and to “overstated” fears about children’s safety and lower birth rates (meaning fewer at-home playmates) as factors that make children mature more slowly.
This theory is echoed by Jean Twenge in her 2017 book iGen. Based on a survey of 11 million US-based young people, Twenge argued that kids born after 1995 are, contrary to much popular wisdom, growing up more slowly, engaging in milestones traditionally considered “adult” far later than their older counterparts.
This is, in part, because smartphones allow children to socialise from their own home, making them less likely to engage in activities such as drinking with peers or sex, but she also points to an evolutionary idea known as ‘life history theory’, which classifies maturation of species into “slow” and “fast” strategies – the safer the environment, the more slowly they have to mature.
Today, in an age of low birth-rates and high life-expectancies, children tend to be closer to their parents and grow up in a safer environment, and thus can mature more slowly. This means that they aren’t pushed towards independence in the same way that children growing up in a fast maturation environment – what previous generations experienced – might be.
In an age of low birth-rates and high life-expectancies, children tend to be closer to their parents and grow up in a safer environment, and thus can mature more slowly
Although something of a wildcard, the pandemic also seems to be exacerbating this trend. Children stayed at home instead of going to school, weren’t able to travel to attend university and were furloughed from the jobs that offered a first taste of independence. By most traditional measures they were unable to grow up at the rate that children just a few years ahead of them had done – yet by other measures they were exposed to uncomfortable truths and social responsibilities such as mask-wearing that forced them to confront the adult world more quickly.
A matter of perspective
Though evidence indicates that in a cultural and social sense children aren’t growing up any more quickly than they ever have, this may be to do with how we understand what it means to grow up.
Viewed one way, children really are growing up more slowly, seemingly kept young by a socially distanced and digital world where their parents are their closest real-life companions. Viewed another way, children are simply showing how it looks to mature in today’s world. In fact it could be easy to argue that a broader view of life outside a hometown and local friendship circles given by technology, or an ability to navigate an online world, is just as valid a set of milestones and markers of growing up as having sex, drinking, driving and moving out of the family home.
Ultimately there are many factors that influence the rate at which children mature, and the circumstances are highly individual. Our understanding of where childhood ends and adulthood begins – and the line that separates them – is blurry, and subjective. Society isn’t static – it’s constantly evolving, and so what childhood looks and feels like is constantly evolving too. Getting ‘older’ might seem more complicated these days, but kids don’t know the difference, just as their parents didn’t know a life without the internet or television or telephones – or whatever it was their own parents worried was making them grow up too fast or slow.
Additional reporting by Jessica Gross
Valeurs Actuelles
Funérailles d’Yvan Colonna : des centaines de personnes présentes à Cargèse
Après sa mort lundi 21 mars, Yvan Colonna vient d’être inhumé ce vendredi 25 mars à Cargèse, au sud de l’île de Beauté. Comme le fait savoir BFMTV, des centaines de personnes se sont réunies pour assister à la procession funéraire et dire un dernier adieu à l’ancien berger devenu assassin du préfet Erignac en 1998.
Soutien Corse
Pour rappel, Yvan Colonna avait été condamné à trois reprises à la prison à perpétuité. Il a été mortellement agressé, début mars, par Franck Elong Abé, un codétenu chargé de l’entretien de la salle de sport de l’établissement pénitentiaire d’Arles, dans lequel il purgeait sa peine. Depuis, de violents heurts ont eu lieu en Corse entre des manifestants pointant du doigt la responsabilité de l’Etat dans cette affaire et les forces de l’ordre. Vendredi, à l’église Latine de Cargèse, la foule a brandi des drapeaux corses ainsi qu’une grande pancarte sur laquelle apparaissait en illustration le visage d’Yvan Colonna, accompagné du message «Statu francesu assassinu » – « Etat français assassin ».
Corse-du-Sud : les dernières actualités
France24 - Monde
Mondial-2022 : le Portugal dompte la Turquie et jouera la finale des barrages
Publié le : 24/03/2022 - 22:46
Nicolas BAMBA
En demi-finale des barrages qualificatifs pour la Coupe du monde, le Portugal a dû s'employer pour venir à bout de la Turquie jeudi dans la Voie C (3-1). Les Portugais joueront la finale face à la Macédoine du Nord, qui a de son côté réussi l'exploit de battre l'Italie (1-0). La finale aura lieu le 29 mars à Porto.
Le chemin vers une sixième phase finale de Coupe du monde consécutive ne s'est pas refermé pour le Portugal. À Porto, le capitaine Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers n'ont pas failli face à la Turquie, leur adversaire en demi-finale des barrages pour le prochain Mondial au Qatar. Les Portugais ont obtenu leur ticket pour la finale des barrages, non sans avoir eu quelques sueurs froides.
Au Stade du Dragon, les hommes de Fernando Santos ont commencé pied au plancher en s'installant dans le camp turc. Et logiquement, ils ont fini par trouver l'ouverture : Bernardo Silva a touché le poteau sur un tir, mais Otavio a bien suivi l'action et trompé Ugurcan Cakir, le portier adverse (15e).
Piquée au vif, la Turquie a bien réagi derrière mais sans grand succès dans ses quelques offensives. Au contraire, avant la pause, la Seleçao portugaise a fait le break avec une tête puissante signée Diogo Jota, bien servi par Otavio (42e).
1⃣6⃣#PORTUR | 1-0 | #VamosComTudo #WCQ pic.twitter.com/oMgIVXKEEU
March 24, 2022Burak Yilmaz rate son penalty
Avec ce score de 2-0 et la maîtrise du cuir (60 % de possession de balle), le Portugal pensait vivre une seconde période sereine. Il en a été ainsi jusqu'à l'heure de jeu et la réduction du score signée Burak Yilmaz (65e). Revigorés, les Turcs ont jeté leurs forces dans la bataille et ont bien cru renverser la vapeur dans les dernières minutes.
Dans la surface de réparation, Enes Ünal a été fauché par José Fonte à la 81e minute. L'arbitre a revu les images et accordé un penalty à la Turquie. Mais Burak Yilmaz s'est raté et a envoyé son tir droit dans les tribunes, au grand soulagement des supporters portugais. Et finalement, dans le temps additionnel, Matheus Nunes s'en est allé inscrire le but de la délivrance (90e+4).
Le 29 mars, le Portugal jouera bien la finale des barrages. Il affrontera la Macédoine du Nord, qui a réussi jeudi l'exploit de battre l'Italie, championne d'Europe en titre, à Palerme (1-0). La Squadra Azzurra va manquer la Coupe du monde pour la deuxième fois d'affilée.
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Mondial-2022 : la France clôture sa campagne de qualifications par un succès en Finlande
Amnesty International épingle le Qatar sur les droits de l'Homme à un an du Mondial-2022
Guerre en Ukraine : la Fifa exclut la Russie de la Coupe du monde de football
France24 - World
No, this military choir in Russia was not arrested for singing anti-war songs
Issued on: 18/03/2022 - 17:37Modified: 25/03/2022 - 13:56
Posts shared online claim to show members of a Russian military choir being arrested for singing anti-war songs. Although Russian President Vladimir Putin has indeed cracked down on people spreading "false information" about the war in Ukraine, leading to many people's arrests, this video is not an example of that. In fact, it shows an incident from 2015 when the choir performed a song from a James Bond film.
The video shows a group of five men in Russian military uniforms singing in a shopping centre. Within seconds, at least five hooded men dressed in black, part of the SOBR, a unit of the Russian National Guard, violently arrest the singers and take them out of the mall as a crowd looks on.
"A military band in Russia wanted to sing the song 'Yes-yes-yes to the sunny world, no-no-no to a nuclear explosion'," reads the caption, in Russian, of the video published on March 12 on Twitter. The video garnered more than 14,000 views. The caption makes reference to the Soviet song "It's not too late" by Iosif Kobzon.
The same video was viewed more than 10,000 on this post in Russian the same day.
Военный оркестр в России хотел спеть песню «Солнечному миру да-да-да, ядерному взрыву нет-нет-нет». pic.twitter.com/29ibRfHbo3
March 12, 2022The video was also shared on Facebook, in English on March 12 and in French on March 13.
However, a search with the keywords "Russian choir" and "arrest" brings up the source of the video, which dates back to 2015.
The video shows the military choir being arrested in 2015 as they performed a song from the James Bond film "Spectre", for unknown reasons.
According to MetroNews, a Russian news website that largely publishes content from official government sources, the incident occurred on November 5, 2015 in the Grand Canyon Mall in St. Petersburg, Russia. The military choir was performing the song "Writing's On The Wall".
The reason for the arrest is unknown. Choir director Kirill Markov told MetroNews, "During the performance, they were arrested by SOBR fighters. They were taken to the police station, detained and released." Markov also told MetroNews that "in [his] opinion, there is nothing to worry about".
The shopping centre told the Russian newspaper that the choir's performance had been agreed upon in advance.
According to the site Russia Today in an article from November 8, 2015, the arrest may have been a marketing stunt for the occasion of the release of the film "Spectre". Russia Today published another video of the arrest from another angle.
Anti-war protesters arrested
While this video was taken out of context, there have been an increasing number of arrests of anti-war activists in Russian since the invasion of Ukraine began. At least 14,700 people have been arrested in Russia during anti-war protests since the conflict began on February 24, according to Russian NGO OVD-Info. At least 100 protesters and a journalist were rounded up by police during a protest in Moscow on February 13, according to an AFP correspondent on the ground.
>> Read more on The Observers: 'Ukraine is not our enemy': In Russia, hundreds arrested in anti-war protests
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Pour survivre, les entreprises françaises productrices de masques se réinventent
Laetitia LienhardENQUÊTE - De l'événementiel au vélo électrique, la filière, particulièrement en difficulté depuis la fin de l'obligation du port du masque en intérieur, ne manque pas d'imagination.
Synonyme de soulagement pour une grande partie des Français, source d'inquiétude pour d'autres, la levée de l'obligation du port du masque en intérieur, le 14 mars, n'est pas sans conséquences pour les entreprises françaises qui en sont productrices. L'évolution de l'épidémie a beau encourager une partie de la population à continuer de le porter, la chute des ventes a été brutale.
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« Nos ventes ont baissé de 95%. Nous n'avions pas anticipé une telle chute et nous pensions que cela arriverait plus tard dans l'année », dévoile Charlotte Zweibaum, responsable qualité et associée au sein de KB Medica, société fabricante de masques depuis juillet 2020 dans les Yvelines (78). Mais au sein de leurs locaux de 1700 mètres carrés, les cinq entrepreneurs ont choisi de combiner deux activités : la conception de masques et la location d'équipements pour l'évènementiel. «Nous alternons en fonction de la demande», explique Charlotte Zweibaum.
Malgré cette diversification, force est de constater que la levée de l'obligation du port du masque a tout de même des conséquences sur cette entreprise de 26 salariés aujourd'hui. « Nous étions 34 au maximum de notre production, nous avons dû nous séparer de certaines personnes et le nombre de salariés va continuer à être ajusté. Nous réfléchissons à nous rapprocher d'autres producteurs de masques pour être plus gros et plus forts ensemble », explique-t-elle.
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Fusionner pour survivre, c'est effectivement l'une des stratégies possibles pour les acteurs de production de masques qui sont nés pendant la pandémie. « Avant le coronavirus, Kolmi-Hopen, filiale du canadien Medicam, était quasiment le seul fabricant français de masques. Au cours de la crise, nous sommes montés à une trentaine d'acteurs et nous en recensons aujourd'hui une vingtaine », affirme Christian Curel, président du Syndicat des Fabricants Français de Masques et directeur fondateur du fabricant de masques PRISM, qui table sur une stabilisation du nombre d'acteurs à une quinzaine à travers des fermetures définitives, temporaires ou la concentration de certains pour effectivement unir leurs forces.
Un certain nombre d'acteurs devraient donc survivre notamment grâce à l'achat de masques des instances publiques. En effet, fin 2021, le gouvernement a adopté une circulaire pour inciter les 3000 hôpitaux et cliniques français à acheter en France et en Europe leurs masques, gants et équipements de protection contre les contaminations, et non plus en Chine notamment. Au sein de son entreprise PRISM, Christian Curel a quant à lui choisi de commencer à se développer sur d'autres produits sanitaires que les masques tels que les blouses et les charlottes.
Des masques au vélo électrique
Comme lui, le Masque Français, situé dans les Yvelines, a également choisi de se réinventer. Emmanuel Nizard, à 43 ans, a investi l'ensemble de ses économies ainsi que celles de son épouse atteignant un capital de l'ordre de 150.000 pour se lancer dans l'aventure française des masques en mai 2020. Mais conscient de l'aspect temporaire de ce besoin, il se prépare à pivoter depuis plus d'un an pour se lancer aujourd'hui dans la commercialisation de vélos électriques. « Nous avons racheté des machines et nous allons former une partie de notre personnel au montage des vélos. L'équipe sera polyvalente entre la confection de masques et de vélos », raconte cet entrepreneur qui est aujourd'hui à la tête de 60 personnes mais qui ne peut cependant pas garantir de conserver l'ensemble de l'équipe.
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Une évolution de la demande qui n'est en effet pas simple à appréhender. À Grâces, en Bretagne, La Coop des masques, coopérative fabricant de masques, a de son côté été placée en redressement judiciaire le 23 février 2022 par le tribunal de commerce de Saint-Brieuc. Positionnée sur les clients professionnels tels que les hôpitaux ou les entreprises d'agroalimentaire, la coopérative n'anticipait pas une telle baisse de la demande. «Certains acteurs professionnels qui avaient promis d'acheter des masques à la coopérative ne se sont «finalement pas engagés», tandis que d'autres ont surstocké des masques par crainte de ne pas en trouver et n'ont donc pas de besoin immédiat. La situation n'est pas simple », reconnaît Patrick Guilleminot, directeur général.
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Une situation financière qui s'est, de surcroît, compliquée avec l'achat d'une nouvelle machine à 3,5 millions d'euros. « Nous devons montrer que la vente de masques reste viable économiquement et trouver une solution pour cette machine soit en la revendant soit en s'associant avec d'autres entrepreneurs », explique-t-il.
L'évolution des différents acteurs a beau être diverse, «l'objectif est que la filière française de production de masques puisse se remettre rapidement en ordre de marche en cas de pandémie», insiste Christian Curel, le président du Syndicat des Fabricants Français de Masques. En effet, après la pénurie du printemps 2020, Emmanuel Macron s'était engagé à ce que la France soit autosuffisante avant la fin de l'année pour fournir les personnels de santé et les publics prioritaires et qu'un tel manque de masques ne se reproduise plus. La filière française avait alors investi pour accroître et moderniser son parc de machines et de nouveaux acteurs sont apparus sur le marché notamment pour répondre à la commande initiale de l'État de 200 millions de masques, à laquelle s'était ajoutée une autre de 1,1 milliard.
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Une start-up bordelaise a mis au point un bracelet connecté qui permet d'alerter ses proches en cas d'agression
Le bijou, qui envoie également la localisation exacte, a reçu un Innovation Award au Consumer Electronics Show (CES) 2022 de Las Vegas.
BBC
SANS TITRE
At a large industrial facility not far south-west of Ireland's capital Dublin, one man says old food waste and pig manure can help Europe fight climate change – and reduce its reliance on Russia for energy. Billy Costello explains that decaying organic matter releases biogas, which firms like Green Generation, the one he directs, can collect and purify to produce methane, or biomethane as it's called when it comes from such sources.
It's an opportunity to find sources of energy other than the natural gas supplied by Russia and thereby distance ourselves from Vladimir Putin's regime, he argues: "The best thing is if you can make the gas, put it in and replace Putin."
European governments have faced a difficult scenario since Russia launched its invasion of Ukraine, on one hand introducing sanctions against Putin's regime and wealthy businessmen close to him, while on the other continuing to buy millions of dollars of gas every day from Russia. Europe gets roughly 40% of its natural gas from Russia and some countries have been reluctant to follow the US in imposing a ban on imports of Russian fossil fuels.
This is why the European Commission recently decided to set new, ambitious targets for biomethane production and other fuel sources in Europe. President of the Commission, Ursula von der Leyen, said in a statement, "We must become independent from Russian oil, coal and gas. We simply cannot rely on a supplier who explicitly threatens us."
It means replacing around 150 billion cubic metres (bcm) of Russian gas with gas from other sources and using a variety of alternative energies too. The Commission hopes that biomethane can supplant the equivalent of 35bcm by 2030, a more than 10-fold increase from today's European biomethane output of only around 3bcm.
At the Green Generation plant, out-of-date food from a supermarket chain, manure from a nearby pig farm and other waste is heaved into a giant anaerobic digester. Costello has a range of buyers for the biomethane that he collects from this system, including clients in the UK, who use it in gas-powered road vehicles.
Biomethane, being chemically identical to natural gas, can also be burned to make electricity or sent via a gas grid to household boilers. About half of the biomethane consumed in Europe in 2015 was used for home heating.
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There are two key differences between natural gas and biomethane, though. Firstly, capturing it from decaying materials prevents the direct release of methane that would otherwise have escaped into the atmosphere. This is important since methane is a greenhouse gas that is around 84 times more potent than carbon dioxide when measured over a 20-year period. When burned, biomethane only releases carbon that was already in circulation whereas natural gas, being a fossil fuel, releases carbon that otherwise would have remained locked underground.
Secondly, biomethane can be produced in far more locations than natural gas, meaning countries can avoid having to rely upon those with fossil fuel reserves.
Waste from farms can be harvested and its methane captured to be burned as fuel, instead of being released into the atmosphere (Credit: Getty Images)
Billy Costello says there is plenty of waste going to waste, as it were, in Europe that could instead be processed by the biogas industry.
Anaerobic digesters can run on a wide variety of materials, or feedstocks, including sewage sludge, animal fat, seaweed, forestry waste and grass cuttings as well as discarded household food and animal manure.
The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
But Costello is sceptical that there is actually enough waste in Europe to reach the huge target set by the European Commission. And he is not alone in questioning the 35bcm goal.
"That's much, much higher than we would see as feasible for 2030 using these waste and residue feedstocks," says Chelsea Baldino, a researcher who focuses on fuels at the International Council of Clean Transportation.
The problem is not just that gigantic volumes of waste are required, it's that this material must be transported to where the anaerobic digesters are, and the gas released has to be purified too. Massively scaling up Europe's biomethane industry, currently a collection of relatively small plants dotted around the continent, is no mean feat.
Baldino and her colleagues worry that Europe will end up using crops such as maize in the rush to accumulate enough biodegradable organic matter for Europe's emerging fleet of anaerobic digesters. But that's when biomethane could become a lot less green.
"When you're using these crops to produce biogas or biofuel, you're raising the price of these food and feed crops," says Baldino. "You're bringing more land into production."
That could accelerate the destruction of rainforest halfway round the world, if high demand for these crops in Europe were to lead to the expansion of agricultural land in places such as the Amazon rainforest. Such a scenario could mean that switching to biomethane would not reduce emissions as much as it otherwise could.
Baldino points out that about half of the biomethane currently produced in Europe comes from maize silage, which is often used as animal feed. She and her colleagues would prefer the biomethane industry to rely on waste sources. But doing so could limit production to 15bcm or less by 2030, they estimate.
It is important to note that there is significant disagreement over how much biomethane could come from waste sources in Europe in just eight years, however. The European Biogas Association is much more optimistic, and says that 35bcm is achievable without relying on food crops such as maize.
The International Energy Agency meanwhile says there is "limited potential" to scale up biomethane production in the short-term because of the lead time needed for such projects. The agency suggests that a number of different measures, including increasing gas imports from countries besides Russia, must be combined in order to achieve a total of roughly 30bcm in alternative gas supplies in the near term.
The European Commission is exploring plans to increase biogas production in Europe more than tenfold (Credit: Getty Images)
Whether the Commission's goal is achievable or not, proponents within the industry say that biomethane production could increase sharply in the coming years.
Part of the challenge with biomethane is the complexity of the anaerobic digestion process itself. Although a wide range of feedstocks can be used to produce biogas in digesters, Kari-Anne Lyng, senior researcher at the Norwegian Institute for Sustainability Research, says that they all have different levels of protein and other compounds such as ammonia. The microbes that digest these feedstocks do their job best when such molecules are well-balanced. If they're not, the environment within the digester becomes toxic to the specific microbes inside it that make the methane.
Sludge from fish farms is rich in fat and protein, which is good for methane production but is actually too productive on its own to ensure stable digestion. However, companies tend to mix it with other, less fatty feedstocks to get the right balance.
This is what happens at the Skogn biogas plant in central Norway, where wastewater from a paper mill is mixed with 70,000 tonnes of sludge from fish farms every year. It is the largest liquid biogas plant in the world.
The companies behind the plant emphasise biomethane's potential as a fuel for road vehicles. Compressed into a liquid, it can be pumped into a fuel tank just like diesel and power a heavy truck over long distances more reliably than a battery could with today's technology.
Many firms are already using biomethane in either liquid or compressed forms in their vehicles. John Lewis Partnership, a retailer in the UK, is one example. The company hopes to have all 600 of its delivery trucks running on the fuel by 2028.
Anaerobic digesters aim to capture the methane from waste – but if any leaks out, it becomes a potent contributor to climate change (Credit: Getty Images)
But some are concerned that the rapid expansion of biomethane as a fuel for vehicles will make it difficult to know whether users of the fuel are relying on truly green biomethane or more dubious products.
"We are not convinced that the system for certifying this sort of stuff is robust enough," says Nick Molden, founder and chief executive of Emissions Analytics, an independent emissions-testing firm.
He says that, unfortunately, the automotive industry is no stranger to falling foul on emissions standards. In 2015, Volkswagen was found to have installed technology in 11 million of its cars that produced inaccurate results on emissions tests, making them look cleaner than they really were. The company apologised at the time.
But Molden says that a good system of checks and balances for the biomethane industry is theoretically feasible. There are tiny amounts of impurities in biomethane that vary depending on which feedstocks were used to produce it, he explains: "It gives you a fingerprint of where that is likely to come from."
That could reveal, for example, whether a shipment of biomethane said to come from European waste sources only was actually partly derived from crops grown in South America.
Vehicles from vans to trains have been designed to run on biogas, but the challenge is to ensure the fuel comes from waste sources alone (Credit: Getty Images)
The challenges with scaling up biomethane don't stop there, however. Part of the whole attraction of the fuel is the promise that it will lower methane emissions. But it is difficult to perfectly trap methane at anaerobic digester plants. Small but not insignificant amounts of the gas tend to leak.
A study of 10 UK biogas plants published in 2021 found that the rate of these leaks varies considerably and that if they are not accounted for and reduced, they could be enough to threaten the UK's net zero target. (The natural gas industry is also associated with methane leaks.)
Plus, the material left in an anaerobic digester after biomethane has been collected – known as the digestate – is rich in nutrients and sometimes turned into fertiliser products via composting. But a separate study, also published last year, found that this process of composting solid digestate was associated with methane emissions 12 times higher than raw food waste composting, apparently due to the activity of microbes that are transferred from the anaerobic digester. The researchers suggested that it might be possible to remove the microbes before composting the digester waste in order to prevent this from happening.
If this material can be processed safely, however, there are high-value nutrients locked up in it that could benefit agriculture in Europe. Many biogas plants currently discard digestate because of the costs of transporting and processing it, says Joshua Cabell, a PhD candidate at the Norwegian Centre for Organic Agriculture. "Perhaps rising fertiliser prices will incentivise the use of digestate," he adds.
Biomethane may not be a miracle fuel. There are too many complexities for that to be the case. But it is tantalising to think of how much energy we could get from waste that might otherwise pile up, decompose, and further worsen the climate crisis.
Billy Costello fizzes about the potential and the variety of other opportunities that come with rethinking all this waste. Some of the out-of-date food he receives at his plant arrives in plastic packaging, which is removed. Green Generation has come up with a way of turning this into 100% recycled plastic flower pots and he will soon produce plastic telephone poles as well.
While the targets set by the European Commission remain lofty, Costello is reassured to see that biomethane is finally getting so much attention.
"We should have been doing this anyway," he says, "regardless of Putin invading Ukraine."
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Le Monde
Roomba i7 + d’iRobot
Nous aimons tous que notre intérieur soit propre. Malheureusement, le grand ménage est à peine terminé que l’impression de propreté est déjà ternie : des miettes du goûter se sont éparpillées sous la table, on a perdu quelques cheveux, les chiens et chats ont semé des poils. Et on ne voit que ça. Contrairement à nous, l’aspirateur robot peut nettoyer les sols autant de fois qu’on le souhaite sans ressentir de lassitude ni de fatigue.
En nous basant sur notre expérience passée, nous avons écarté les robots d’entrée de gamme que nous estimons décevants à l’usage. La pire expérience étant d’acheter un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, ou reste bloqué devant le moindre obstacle qu’il croise. Si vous désirez un modèle intelligent, efficace, capable de nettoyer tout votre intérieur, de manière personnalisée si nécessaire, penchez-vous sur le Roomba i7 + d’iRobot.
Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins
L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.
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Le Roomba i7 + d’iRobot est suffisamment intelligent et agile pour évoluer dans toute la maison en faisant fi de la plupart des obstacles, sans se faire bloquer. Il aspire soigneusement toute la surface qu’on souhaite lui confier. Les possibilités de personnalisation offertes par l’application sont infinies, permettant à ce Roomba de s’adapter aux besoins quotidiens ou ponctuels de chaque utilisateur. Ses fonctions évoluent au fil des mises à jour proposées par iRobot. La marque met de nombreux accessoires et pièces détachées à la disposition des consommateurs, cet appareil devrait donc pouvoir vous accompagner pendant de longues années. L’entretien du i7 + est particulièrement rapide grâce à ses brosses qui s’encrassent peu et sa base d’autovidage, qui lui permet de décharger les poussières lui-même dés que son collecteur est plein. Notez qu’il existe une version dépourvue de cet accessoire, vendue 200 euros moins cher, baptisée i7. Mais nous pensons qu’elle constitue un moins bon investissement.
Un robot particulièrement agile et soigneux
Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.
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L’un des rares défauts du Roborock S7 est sa manie d’avaler les câbles électriques, une mauvaise habitude que l’on peut dompter en positionnant des zones interdites dans son application pour smartphone. Cette application offre de nombreuses possibilités pour adapter le nettoyage aux besoins : aspiration de toute la maison, d’une seule pièce, voire d’une zone. Le S7 dispose également d’un accessoire supplémentaire, une serpillière vibrante pour un nettoyage complet des sols en un seul passage : aspiration + essuyage humide.
Un valeureux petit robot au prix accessible
Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.
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Avec un budget limité, il faut forcément faire des concessions. Mais s’il y a bien un point sur lequel il ne faut pas rogner, c’est l’intelligence de navigation. L’aspirateur robot doit être capable de se déplacer partout dans le logement sans y rester coincé et aspirer avec un minimum d’efficacité. Si on prend le temps de mettre les câbles électriques hors de sa portée, c’est exactement ce que fait le RoboVac G30 Edge. En revanche, l’entretien des brosses est plus pénible et les possibilités de personnalisation du nettoyage sont réduites au strict minimum : on est obligé de faire tourner le robot dans toute la maison à chaque fois qu’on le démarre. Moyennant quoi il parvient à garder la maison propre.
Nettoyer avec plus de discernement
Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+
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Ce qui distingue ce robot de ses concurrents, ce sont les technologies qu’il embarque. Peu importe le type de caméra qu’il utilise, le nombre de capteurs qu’il renferme, les algorithmes qui lui dictent ses déplacements, c’est son efficacité qui impressionne au final. Le j7 + est capable de reconnaître le type d’obstacles qui pourrait le gêner, et d’éviter par exemple les câbles qui posent problème à tant de robots. Si l’utilisateur prend le temps, il peut même aider le robot à apprendre quels objets contourner après chaque cycle de nettoyage. Le j7 hérite aussi de toutes les qualités du Roomba i7 : un entretien facilité, des possibilités de personnalisation du nettoyage très intéressantes et une base d’évacuation automatique pour la version j7 +. Sa capacité d’aspiration, elle, est améliorée. A noter, ce robot est disponible dans une version dépourvue de base d’évacuation, baptisée Roomba J7, vendue 250 € moins cher. Nous ne conseillons pas forcément cette économie tant cet accessoire s’avère pratique.
Dans ce guide, nous évoquerons également d’autres aspirateurs robots que nous avons testés et appréciés, même si pour diverses raisons, nous les avons jugés moins performants.
Notre sélection des meilleurs aspirateurs robots
Le test complet
Pourquoi nous faire confiance ?
Je teste des aspirateurs robots depuis 10 ans. J’ai développé la rubrique « Maison » du site de high-tech Les numériques, au sein duquel j’étais notamment responsable des tests d’aspirateurs robots. En plus d’évaluer ces appareils dans un laboratoire dédié pour mesurer leurs performances pures dans un environnement contrôlé, j’ai toujours complété mes essais par des tests en situation. Il m’a toujours paru indispensable d’évaluer la capacité de ces appareils à évoluer dans un véritable intérieur, réellement meublé, un logement qui vit, dans lequel les choses ne sont pas toujours à la même place. Autant dire que mon appartement a vu passer des dizaines et des dizaines de robots.
J’ai passé de longues heures à échanger avec les fabricants, avec des ingénieurs spécialisés, à comprendre comment fonctionnent ces robots et comment s’articule le marché. J’ai aussi eu l’opportunité de visiter des usines afin de comprendre comment ces appareils sont conçus, quelles sont les étapes de leur élaboration, et comment ils sont testés par les fabricants avant la commercialisation. Désormais journaliste indépendante, je suis toujours avec la même appétence les sorties de nouveautés, que je teste et prends en main régulièrement chez moi, en situation.
Les aspirateurs robots sont-ils enfin efficaces ?
Pendant un temps, les robots ont souffert d’une mauvaise réputation. Il n’était pas rare d’entendre au détour d’une conversation « ça ne sert à rien, ça ne fonctionne pas ». Le produit a notamment été pénalisé par l’arrivée massive d’appareils coûtant une centaine d’euros, souvent de piètre qualité, à la puissance d’aspiration insuffisante, se comportant sans une once d’intelligence. Equipés de peu de capteurs, ils avaient une fâcheuse tendance à rester bloqués ou à se perdre loin de leur base de chargement.
A vrai dire, même les robots moyen de gamme pouvaient décevoir il y a quelques années. Les choses ont heureusement évolué : les robots de nouvelle génération sont désormais tous connectés, la plupart aspirent efficacement les sols et sont plutôt doués pour se déplacer dans nos logements. Ils sont tout à fait capables de maintenir la maison propre, même en présence d’animaux domestiques. Beaucoup sont suffisamment agiles pour fonctionner en votre absence, sans surveillance.
Sans surveillance, mais pas sans préparation : avant de lancer le robot, mieux vaut préparer chaque pièce à son passage. Il n’est plus nécessaire de ranger les chaises sur la table comme on le faisait il y a quelques années, mais il faut penser à ouvrir les portes des pièces qu’on souhaite nettoyer. Même si l’aspirateur s’adapte à un logement dans lequel il y a de la vie (des choses qui changent de place, des chaussures ou un sac qu’on dépose dans l’entrée…) mieux vaut ranger un minimum ce qui traîne au sol. Evitez d’y laisser des chaussettes, du linge sale, des jouets… Les fans de déco doivent aussi savoir que les robots ont du mal à gérer les petits tapis fins, sur lesquels ils peinent à monter, et qu’ils ont tendance à repousser devant eux et à replier. Les tapis à franges peuvent poser problème aussi, comme les pieds de meubles évasés (tabouret de bar, pied de lampe…)
L’idéal est d’observer comment le robot évolue après son déballage, lors de ses deux ou trois tout premiers cycles. Cela permet de bien comprendre comment préparer le logement. On y apprend, par exemple, qu’il est nécessaire de déplacer un meuble de quelques centimètres pour permettre à l’aspirateur de passer, ou de cacher quelques câbles. La grande majorité des robots conserve une fâcheuse tendance à s’empêtrer dans les câbles électriques.
Que faire avec les obstacles qu’on ne peut pas déplacer ? Les fabricants travaillent à trouver des solutions, le Roomba j7 + est par exemple doté d’un système de reconnaissance automatique des objets. Beaucoup d’appareils modernes permettent de régler ce problème de façon manuelle, en posant des délimitations virtuelles dans une application. On interdit ainsi certaines zones à l’aspirateur sans devoir poser des balises « physiques », sous la forme de petites bornes ou de bandeaux magnétiques comme il y a quelques années (voir notre partie consacrée à la programmation des robots).
Est-ce qu’un aspirateur robot peut remplacer un aspirateur ? Pas totalement : il s’agit d’un excellent complément qui garde les sols propres au quotidien et retarde le moment où l’on doit sortir l’aspirateur classique. Un robot élimine les poussières incrustées dans les tapis et moquettes moins efficacement qu’un aspirateur. Il y a certaines zones auxquelles le robot ne peut accéder pour des raisons pratiques : les espaces restreints entre les meubles ou les fameuses « forêts » de câbles. En contrepartie, il accède à certains espaces plus facilement que vous avec votre aspirateur, par exemple le dessous de certains meubles (canapé, lit, table basse…).
Quid des coins et des bordures ? Les robots ne les nettoient généralement pas à la perfection, comme nous l’ont confirmé nos tests, quelle que soit la forme de leur coque (ronde ou en D), quelle que soit la longueur de leur brossette, Toutefois, si on programme des cycles fréquents, la poussière n’a pas le temps de s’y accumuler, d’autant qu’il est plus facile d’aspirer des moutons, des cheveux, ou de la poussière fine, que le sable coloré utilisé pour nos tests.
Notez aussi que tous les modèles ont tendance à projeter autour d’eux les déchets un peu épais (comme la litière pour chats) avec leur brossette latérale, surtout quand ceux-ci sont présents en quantité. Encore une fois, programmer son robot tous les jours évite l’accumulation de petites poussières, litière, miettes… et permet d’avoir un sol toujours propre. Les robots ne montent pas (pas encore ?) les escaliers mais ils n’y tombent plus non plus. Certains modèles qui cartographient sont capables de mémoriser la carte de plusieurs étages.
Comment nous les avons sélectionnés
En nous basant sur notre expérience, nous avons sélectionné sept robots. Le but étant de choisir des modèles suffisamment intelligents et performants pour donner satisfaction. Nous avons volontairement écarté les robots d’entrée de gamme à petit prix, que nous estimons trop peu évolués et décevants à l’usage. La pire expérience étant sans doute de s’offrir un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, qui omet d’aspirer les miettes sous la table faute de précision, et qui reste bloqué sur le moindre obstacle qu’il croise. De tels appareils finissent généralement dans un placard ou sont revendus d’occasion. Même si on ne l’a payé qu’une centaine d’euros (ce qui semble alléchant face aux sommets de gamme à plus de 1 000 euros), c’est toujours trop cher pour un appareil qui ne rend pas le service attendu. Si on ne dispose pas du budget nécessaire, nous pensons sincèrement qu’il vaut mieux renoncer à son achat ou attendre les périodes de promotions, qui ne sont pas rares pour ce produit-là.
Nous avons donc opté pour des modèles de milieu de gamme principalement, en privilégiant des références récentes développées par des fabricants historiques de ce marché comme iRobot, Neato ou Roborock. Nous avons aussi sélectionné un modèle du spécialiste de l’entretien des sols Rowenta, qui s’essaie aux robots depuis quelques années. Nous avons également mis à l’épreuve l’un des robots de la marque américaine Shark, récemment arrivée en France, qui se lance sur le secteur des robots avec des modèles aux caractéristiques prometteuses pour des prix accessibles.
L’absence de certains acteurs dans notre sélection (tels que Xiaomi ou Dreame par exemple) peut surprendre alors que certains modèles parmi leurs gammes peuvent s’avérer performants. Mais nous avons volontairement écarté les marques qui n’ont pas de présence officielle en France. Par exemple, si Xiaomi est bien présent dans l’Hexagone, la marque n’y distribue pas officiellement ses aspirateurs robots, on ne peut se les procurer que via des marketplaces. Nous avons fait ce choix car les aspirateurs robots sont des appareils bardés de capteurs et de moteurs, et que leurs déplacements, ainsi que le nettoyage répété, peuvent les soumettent à rude épreuve. Un SAV efficace et accessible nous paraît indispensable, tout comme la possibilité, passées les 2 années de garantie, de faire réparer l’appareil sans l’envoyer à l’autre bout du monde.
Achats à l’étranger par Internet : nos conseils pour éviter les piègesNous n’avons fait qu’une exception dans notre sélection : la marque Eufy, qui avait récolté des éloges dans un précédent guide et dont nous avons tenu à vérifier les performances. Son distributeur est basé à Hong Kong, mais nous avons pu vérifier que son service client répondait en français et que son SAV se trouvait en Allemagne.
Pour sélectionner les robots à tester, nous avons privilégié les modèles qui cartographient le logement, parce qu’ils sont doués d’une intelligence de navigation qui leur permet de bien mieux s’adapter à l’environnement dans lequel ils évoluent. Un robot a beau aspirer avec puissance et avoir toutes les qualités possibles, s’il reste bloqué au moindre obstacle qu’il croise, l’expérience sera décevante. L’appareil doit pouvoir se déplacer avec agilité dans un intérieur quel qu’il soit (avec des meubles et des objets pas toujours à la même place) en s’y adaptant. il doit pouvoir retrouver son chemin et rejoindre sa base de chargement. Rien de plus décevant en rentrant à la maison que de retrouver son robot bloqué à cheval sur un pied de lampe. La navigation est la partie la plus difficile à développer pour les fabricants, et l’intelligence de navigation et l’agilité constituent sans aucun doute le critère le plus important, à placer à notre avis devant la capacité d’aspiration.
En plus d’être bardés de capteurs, les robots qui cartographient utilisent un télémètre, une caméra ou un système de lasers (LiDAR ou télédétection laser) pour établir un plan de l’habitation. Les moins précis évaluent la forme des pièces et leur superficie au sol, tandis que les plus évolués repèrent l’emplacement des meubles et éventuellement à chaque passage la position des obstacles.
Les robots qui ne cartographient pas les logements utilisent un système de navigation aléatoire : ils suivent des schémas de déplacement prédéfinis, par exemple en zig-zag, dont ils s’écartent lorsqu’ils rencontrent des obstacles qu’ils détectent grâce à leurs capteurs. Ils ont tendance à faire demi-tour comme s’ils « rebondissaient » sur les meubles et objets. Ne sachant pas où ils sont déjà passés, ils peuvent donc repasser plusieurs fois au même endroit mais surtout oublier de larges zones, voire des pièces entières. Ils peuvent s’acquitter d’un travail satisfaisant dans de grandes pièces peu encombrées ou dans un studio peu meublé.
Mais dans un intérieur composé de plusieurs pièces meublées, leurs prestations sont aléatoires. Par exemple, on ne les verra jamais nettoyer avec soin le dessous d’une table en contournant les pieds des chaises – c’est pourtant justement dans ces endroits qu’on a le plus besoin d’eux. Même s’ils sont moins chers, ils nous semblent beaucoup moins adaptés à un usage en situation, dans un intérieur normalement meublé.
Les robots qui cartographient couvrent bien mieux la surface de votre logement, ils oublient nettement moins de zones. Mais parmi eux, tous les modèles ne se valent pas. Les écarts de performances sont moins visibles dans les grandes pièces non meublées, ils ressortent lorsque des obstacles sont présents.
Nous n’avons pas cherché à réunir des aspirateurs robots dotés de la fonction lavage, dits « hybrides ». Toutes les marques réputées ne proposent pas encore cette fonction-là et nous souhaitions comparer les aspirateurs à fonctions égales. Néanmoins, certaines marques incontournables, telles Roborock et Rowenta, ne proposent plus que des modèles hybrides. Dans leur cas, nous avons évalué sommairement leur capacité de lavage. Notons au passage que ces modèles ne lavent pas les sols à proprement parler : ils emploient de l’eau pure, sans aucun additif détergent, et se contentent généralement d’essuyer le sol plutôt que de le frotter. Néanmoins, nous avons été agréablement surpris par leur capacité à faire disparaître les tâches fraîches sur le carrelage, telles les traces d’eau ou de café.
Nous avons sélectionné des robots de marques bien installées dans le domaine des aspirateurs robots. En premier lieu, c’est l’assurance d’avoir accès à des mises à jour logicielles (qui peuvent parfois faire évoluer la manière dont le robot fonctionne et se déplace) ainsi qu’à des mises à jour de l’application. Cela garantit aussi qu’au fil des évolutions des OS des terminaux mobiles, le robot sera toujours compatible et pilotable. Cela revêt une importance particulière dans le cas des robots connectés de nouvelle génération, dont de nombreuses fonctions sont liées à l’application.
Voici les robots que nous avons testés : Neato Robotics D8, Roborock S7, iRobot Roomba i7 et i7 +, Eufy RoboVac G30, Rowenta X-Plorer Série 95 RR7975WH, Shark RV2001EU, iRobot Roomba j7/j7 +.
Comment nous les avons testés
Dans le cadre de ce comparatif, nous avons effectué de nombreuses mesures. Mais au-delà de ces tests, un bon aspirateur robot est surtout un appareil qui correspond à vos besoins et à vos habitudes. Les critères que nous détaillons ci-dessous n’ont pas la même importance pour chaque utilisateur : les télétravailleurs seront par exemple plus attentifs aux éventuelles nuisances sonores des robots.
Pour évaluer les performances d’aspiration des robots, nous avons utilisé un mélange de litière pour chat (50 g) et de sable coloré (50 g), puis nous avons pesé le collecteur des robots avant et après leur passage pour mesurer la quantité aspirée. Nous avons choisi ces matières pour les difficultés qu’elles posent aux robots. La litière, notamment, est particulièrement difficile à aspirer car épaisse, lourde et irrégulière. Les robots ont tendance à la faire voltiger avec leurs brossettes. Ceux-ci aspireront bien plus facilement de la poussière fine, les moutons ou des cheveux.
Si un robot n’aspire que la moitié des matières utilisées pour le test, cela ne signifie donc pas qu’il laissera sur vos sols la moitié de la poussière au quotidien. Mais chacun étant soumis au même protocole, cela nous permet par exemple de conclure qu’un robot qui aspire 70 % des matières aspire mieux qu’un autre qui en élimine 50 % (ce qui dépend à la fois de la puissance d’aspiration, mais également de la conception des brosses).
Ces tests ont été réalisés à puissance standard puis à la puissance maximale, sur un petit tapis aux poils mi-longs (115 x 60 cm), sur une petite surface de carrelage (120 x 200 cm) sans obstacle. La surface de test a été aspirée et nettoyée avant et entre chaque cycle de test.
Pour tester un aspirateur robot, il faut aussi évaluer sa réelle capacité à nettoyer un logement au quotidien, ce qui prend beaucoup plus de temps. Tous les aspirateurs ont parcouru le même appartement de nombreuses fois au cours de tests d’usage quotidiens répétés. Cela a permis de déterminer s’ils nettoyaient efficacement dans toutes les situations du quotidien, s’ils éliminaient des salissures comme la terre séchée ramenée par les chaussures, les longs cheveux, les poils d’animaux domestiques, ou la litière que les chats peuvent éparpiller. Ces tests-là ont été menés dans un appartement de 70 m² situé en environnement urbain, mêlant parquet et carrelage où vivent deux adultes et deux chats.
Pour vérifier si les robots couvraient bien toute la surface du logement, nous avons réparti 100 g de sable coloré dans le séjour, la salle à manger, la cuisine et l’entrée (carrelage et parquet). Puis nous avons pesé la quantité de matière aspirée. Le sable coloré nous a aussi permis de vérifier si des zones ou des pièces avaient été oubliées, ainsi que le soin accordé au nettoyage des coins et des bordures de plinthes.
Nous avons ensuite évalué la capacité réelle de chaque robot à se déplacer dans un logement au quotidien, à s’y adapter, et à éventuellement s’y habituer en apprenant. Nous avons pu contrôler, par exemple, pourquoi certaines parties de l’habitation n’étaient pas couvertes, et vérifier si le robot se comporte bien face aux meubles. Passe-t-il sous la table basse et le canapé ? Ne reste-t-il pas bloqué sur le pied de lampe ? Nettoie-t-il soigneusement les abords d’une table ronde entourée de quatre chaises ? Etc…
Tous les robots ont commencé le test par deux ou trois cycles classiques (un à deux passages sont nécessaires pour qu’ils établissent une cartographie des lieux). Nous leur avons donné accès au séjour, à la salle à manger, à la cuisine, à l’entrée, à la salle de bains, à un long couloir et à un bureau.
En plus d’un parcours d’obstacles classique constitués par le mobilier, nous avons réalisé un cycle lors duquel nous avons multiplié les difficultés et observé le comportement de chacun des robots : une gamelle au milieu de la cuisine, une bouteille d’eau peu remplie, des chaussures au centre de l’entrée (bottines et baskets aux lacets défaits), de longs câbles que nous avons déroulés dans le séjour et un pèse-personne en plein milieu de la salle de bains. Cela nous a permis de vérifier si le robot identifiait ces obstacles, s’il bousculait les objets, les renversait, restait bloqué ou les contournait, etc.
* Nous avons dû débloquer plusieurs fois le Neato D8 pour réaliser des mesures.
Nous avons évalué la commodité d’entretien de chaque robot en vérifiant notamment si le robot s’encrassait beaucoup (en particulier ses brosses), si les éléments se démontaient et se nettoyaient aisément, si le collecteur était simple d’accès et facile à vider, si le filtre s’encrassait rapidement… Si on ne peut pas se dispenser des corvées de nettoyage de certains éléments, elles sont plus fastidieuses avec certains robots qu’avec d’autres. Par exemple, les brosses équipées de lamelles en caoutchouc sont plus faciles à nettoyer quand des cheveux longs s’y emmêlent. Les poils d’animaux s’y incrustent beaucoup moins aussi que dans les brosses aux poils épais. En matière d’entretien, certaines applications envoient des rappels et fournissent de précieux conseils. Ils proposent même parfois des tutoriels vidéo, ce qui n’est pas inutile. (Voir notre partie consacrée à l’entretien).
La contenance du collecteur peut sembler être un détail. Pourtant, il faudra s’acquitter régulièrement de sa vidange, surtout chez les personnes qui vivent avec un chat ou un chien. Si vous possédez des animaux domestiques à poils longs, connus pour semer des quantités de poils, un système d’évacuation automatique du collecteur est un choix vraiment pertinent, si vous pouvez vous permettre son prix. Il permet au robot de vider le contenu de son collecteur entre chaque utilisation. Sans ce système, et même en optant pour un robot doté d’un grand collecteur, attendez-vous à devoir vider le bac à poussière après chaque utilisation. De même, si vous souffrez d’allergie, cette fonctionnalité peut s’avérer intéressante (à condition d’opter pour une base qui collecte la poussière dans un sac). Car comme pour tous les aspirateurs sans sac, lorsqu’on vide le collecteur de poussière d’un robot, impossible d’éviter un minimum de contact avec la poussière.
Nous avons tenu compte des possibilités offertes par l’application. La plus importante est la possibilité de personnaliser le trajet du robot en délimitant des zones et des pièces, pour l’aider à ne pas se coincer systématiquement dans les mêmes pièges (voir notre partie consacrée à la programmation des robots). Mais l’application sert également à la programmation jour par jour ou hebdomadaire, et facilite la connexion au réseau WiFi. Elle permet de visualiser la cartographie du logement, aide à entretenir correctement l’aspirateur. Elle est parfois mise à jour avec de nouvelles fonctionnalités.
Nous avons mesuré le niveau sonore à 1 m (à l’aide d’une application sonomètre). Ce critère ne revêt pas une grande importance si le robot est capable de se débrouiller tout seul et que vous pouvez lui faire confiance pour accomplir sa mission en votre absence. Mais si jamais vous vous absentez rarement de votre domicile, par exemple parce que vous y télétravaillez quotidiennement, ce critère revêt plus d’importance.
Nous avons mesuré l’endurance de la batterie en lançant des cycles à répétition jusqu’à épuisement du robot (à puissance standard). La plupart des modèles sont capables, en cours de nettoyage, de rejoindre leur base de chargement pour refaire le plein d’énergie lorsque leur batterie faiblit puis d’achever leur mission une fois la batterie chargée. Donc si vous avez une surface petite ou moyenne à nettoyer, l’autonomie importe peu. En revanche, si elle est importante, mieux vaut opter pour un modèle endurant. Tout simplement pour éviter qu’un cycle entier dure un temps infini (la multiplication de cycles entrecoupés de recharges pouvant rendre le nettoyage assez long). À savoir aussi : certains robots (comme le Roomba j7) calculent le temps nécessaire pour achever leur tâche et repartent donc en mission quand la batterie est juste suffisamment chargée (il n’est donc pas nécessaire d’attendre la charge complète de la batterie).
Pour finir, nous avons pris en considération la facilité de se procurer des éléments et pièces détachées de rechange (brosse, brossette latérale, filtre) ce qui contribue à la durabilité de l’appareil. Certaines marques sont réputées pour fournir les pièces détachées pendant une longue durée. De même, la possibilité de changer la batterie du robot (très sollicitée) n’est pas négligeable. Nous nous sommes également renseignés sur le SAV et la présence d’un service client accessible en français. Nous avons encore tenu compte des retours et avis des consommateurs. Ces appareils bourrés de technologies nécessitent un certain investissement, il paraît donc primordial qu’ils puissent nous accompagner et nous rendre de grands services durant de longues années.
Notre aspirateur robot favori : iRobot Roomba i7 +
Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins
L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.
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Le leader historique du marché, iRobot, a démocratisé l’évacuation automatique de la poussière avec son Roomba i7 +, dont le contenu du bac à poussière est collecté dans un sac. Mais là n’est pas son seul atout. Ce robot navigue de manière intelligente dans toute l’habitation et offre de très nombreuses possibilités de personnalisation. Cela lui permet de s’adapter aussi bien aux besoins récurrents que ponctuels.
Le Roomba i7 + est un modèle haut de gamme, même s’il ne s’agit pas du sommet de gamme chez iRobot. Toutefois, son prix ayant officiellement baissé depuis le lancement du nouveau fleuron (le j7 +), il devient plus accessible et d’autant plus digne d’intérêt. À noter que le même modèle existe dans une version i7 aux caractéristiques identiques, avec une base de chargement classique, sans évacuation automatique, vendu 150 euros moins cher. Nous déconseillons cette économie car cet accessoire nous paraît très utile. La base avec système « d’autovidage » est aussi vendue seule pour faire évoluer le Roomba i7, mais son tarif est alors assez prohibitif (450 euros).
Pour commencer, quelques mots sur l’habileté du i7 + à évoluer dans un environnement domestique. Ce robot cartographie le logement entier (il peut même mémoriser les cartes de plusieurs étages) grâce à une caméra inclinée. Il connaît ainsi à l’avance la forme et la dimension des pièces ainsi que la position des meubles et objets. Ce système est complété par de nombreux capteurs. L’ensemble de son système de navigation lui permet de se déplacer entre les meubles avec aisance et surtout de bien couvrir les surfaces, quasiment sans oublier de zones (92 % de sable coloré aspiré lors de notre test de couverture des sols, et seulement une toute petite zone oubliée). De même, grâce à sa cartographie intelligente, il se déplace très facilement d’une pièce à l’autre, nettoyant éventuellement une seule pièce, voire une seule zone si on le lui demande. Il longe très bien les murs, les meubles et les plinthes. Il nettoie même le tour des objets avec soin – par exemple, il contourne de manière méthodique les pieds de chaises et de table.
Quant aux coins, il ne les nettoie pas parfaitement mais ne démérite pas à cet exercice. Il aborde les meubles et objets qu’il croise sans brutalité, en ralentissant à leur approche. Quand il lui arrive de s’y cogner, aucun risque qu’il abîme un meuble de valeur par exemple, la tranche avant faisant office de « pare-chocs » grâce à son ressort amortisseur.
Les seuls obstacles qui peuvent lui poser problème sont les câbles électriques, mais la grande majorité des robots ne s’en sort pas mieux. Il a même un peu moins tendance à s’y emmêler que d’autres modèles, peut-être grâce à ses extracteurs de débris qui remplacent les brosses classiques. Mieux vaut toutefois éviter de tenter le diable. L’application permet de placer des zones d’interdiction sur la cartographie pour éviter que le robot s’aventure là où il y a des câbles, et cela se fait très simplement. Les autres obstacles que nous avons semés sur son chemin ne lui ont pas posé de problèmes, de même que le mobilier habituel. Par exemple, il passe sans hésitation sous le canapé et la table basse et ne monte pas sur un pied de lampe. Comme la majorité des robots de ce comparatif, il monte en revanche sur le pèse-personne qu’il ne semble pas voir, mais sans jamais y rester bloqué.
Parmi les robots testés, le Roomba i7 + ne fait pas preuve de l’aspiration la plus puissante, mais il s’avère efficace sur les sols durs et sur les tapis, sur lesquels il monte d’ailleurs sans difficulté. Lors de nos tests, il a collecté jusqu’à 94 % des matières utilisées pour les tests sur les sols durs et 68 % sur le tapis. Pour l’aspiration quotidienne de salissures « classiques », il s’en sort donc très bien. Bien vu de la part d’iRobot : dans l’application, on ne choisit pas la puissance d’aspiration, qui demeure toujours la même, mais l’intensité de nettoyage. Soit le robot passe une seule fois partout (« nettoyage quotidien »), soit il passe plusieurs fois dans les petites pièces mais une seule fois dans les grandes pour économiser la batterie (« nettoyage pièce »), soit il repasse deux fois dans chaque pièce (« nettoyage en profondeur »). L’utilisateur n’a donc pas de question à se poser quant à la puissance adéquate. En plus de ces options, le Roomba i7 + dispose de capteurs de saleté : lorsqu’il aspire des déchets en plus grande quantité, il estime que la zone est plus sale et insiste donc dessus. Cela fonctionne plutôt bien pour une colonie de miettes sous la table par exemple. Mais pour être certain d’obtenir les meilleurs résultats, nous recommanderions d’utiliser l’option « nettoyage en profondeur ».
Nous pensons donc que le Roomba i7 + est particulièrement efficace dans le monde réel. Il est suffisamment petit, intelligent et agile pour nettoyer un logement entier (sans oublier de zones ou de pièces) en déjouant la plupart des pièges, sans rester bloqué. Si jamais quelques obstacles venaient à lui poser problème, cela se résout en quelques clics sur l’application, de manière aussi simple qu’intuitive.
L’application, justement, offre de très nombreuses possibilités de personnalisation, qui signifient que les fonctions du i7 et du i7 + sont très complètes. On peut personnaliser la cartographie, nommer les pièces, placer des zones interdites et des zones spécifiques à nettoyer. Et surtout, chaque cycle, de même que chaque programmation, peut être personnalisé. Ce robot s’adapte ainsi très bien à tous les profils d’utilisateurs et à tous les besoins. Par exemple, lors de nos tests, nous avons enregistré une programmation dans nos favoris pour que le robot nettoie devant le bac à litière des chats et sous la table de la salle à manger chaque jour après le déjeuner. Il n’y a quasiment pas de limites à la personnalisation. De plus, iRobot a veillé à ce que l’application demeure intuitive. Si bien que tout se fait assez naturellement, y compris la connexion du robot au réseau lors de l’installation : l’utilisateur est guidé pas à pas.
Enfin, l’évacuation automatique fait certes un peu grimper le prix de ce Roomba dans sa version i7 +, mais selon nous, ce système apporte beaucoup au quotidien. Le fait de ne plus avoir à vider le bac quotidiennement et de ne plus avoir de contact avec la poussière (le sac se referme à l’aide d’un petit clapet quand on le déloge de la base) est un vrai plus. Une fois qu’on a personnalisé la cartographie et programmé le nettoyage hebdomadaire selon ses besoins, il n’y a quasiment plus rien à faire. Il restera seulement à s’occuper du nettoyage du robot lui-même. Un entretien d’ailleurs facilité par les extracteurs de débris (deux rouleaux en caoutchouc) qui remplacent la brosse centrale. Les poils d’animaux n’y restent pas logés et les cheveux s’y emmêlent beaucoup moins. Résultat : un entretien plus rapide et moins fastidieux. La page d’accueil de l’application envoie des rappels lorsqu’une petite session d’entretien est nécessaire, ce qui est un plus.
Il faut également signaler que pour ce robot comme pour les autres, iRobot fait évoluer son application régulièrement, via des mises à jour. Ce qui est appréciable, c’est que la plupart du temps, ces mises à jour n’ont pas vocation à corriger des dysfonctionnements d’une première version. Quand iRobot lance une mise à jour, tout est généralement au point. Les avancées proposées sont substantielles et offrent des fonctionnalités supplémentaires, ce qui n’est pas pour déplaire aux possesseurs de robots de la marque. À noter d’ailleurs que cela ne concerne pas seulement les robots les plus chers du catalogue.
Autre point primordial : tous les accessoires et les pièces détachées peuvent être achetés en ligne sur la boutique d’iRobot, ainsi qu’auprès des distributeurs officiels spécialistes (en ligne ou en magasin). On peut donc se procurer très facilement des éléments pour garder son robot en état de fonctionnement (y compris pour les anciennes générations). Enfin, il est même possible de se procurer une batterie de rechange, ce qui contribue à assurer la longévité de l’appareil. En cas de problème, la marque américaine dispose d’un service client accessible en français. Quant au SAV, il a lieu en France.
Des défauts non rédhibitoires
Est-ce que le Roomba i7 + a des défauts ? Quelques-uns, comme tous les modèles du marché. Dans les avis d’utilisateurs parcourus sur divers sites, les consommateurs lui reprochent principalement son prix élevé (prix devenu plus accessible récemment, depuis le lancement de son grand frère j7 +).
Pour profiter de toutes ses fonctionnalités, il est nécessaire de le connecter au réseau WiFi. L’aspirateur n’a pas besoin de capter le WiFi partout où il nettoie, mais l’endroit où vous placez sa base doit être couvert. Si vous ne souhaitez pas le connecter, l’achat d’un tel robot n’est pas adapté : optez pour un modèle plus simple.
Il faut tenir compte des dimensions de la base, forcément plus imposante du fait du système d’évacuation automatique. Bien qu’elle ne soit pas des plus élégantes, son design reste assez passe-partout. Cette base doit être placée contre le mur avec un espace dégagé devant elle, avec quelques centimètres libres d’obstacles de chaque côté (selon les marques, les fabricants recommandent 20 à 30 centimètres de chaque côté).
La base « autovidante » du i7 + présente un autre inconvénient : la nécessité d’acheter des sacs. Mais en contrepartie, ceux-ci peuvent accueillir le contenu de 30 réservoirs pleins (ce qu’iRobot évalue après environ 2 mois d’utilisation). Il faut savoir que ces systèmes font du bruit (pendant quelques secondes) lorsque le contenu du collecteur est aspiré.
D’ailleurs si on peut adresser un reproche au Roomba i7/i7 +, c’est peut-être de ne pas disposer de mode silencieux. Et comme sa puissance d’aspiration n’est pas réglable, il faut toujours autant de bruit lorsqu’il fonctionne. À cet exercice il n’est pas le plus discret (64 dB mesurés), mais pas le plus bruyant non plus. Si vous êtes présent en télétravail par exemple, fermer la porte du bureau suffira à préserver votre tranquillité.
Comme beaucoup de robots, il peut également avoir tendance à éparpiller les déchets les plus épais telle que la litière pour chat, surtout lorsqu’ils sont présents en quantité. Mais en le faisant fonctionner régulièrement, il laisse la place nette.
Notre deuxième choix : Roborock S7
Un robot particulièrement agile et soigneux
Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.
Acheter sur FnacAcheter sur BoulangerAcheter sur Darty*Au moment de la publication, le prix était de 580 €.
Présent en France depuis plusieurs années et spécialiste des aspirateurs robots, Roborock fait partie de ces acteurs chinois qui challengent les fabricants historiques du marché (au même titre qu’Ecovacs, Dreame ou Xiaomi). Ces marques utilisent des technologies éprouvées à des prix défiant la concurrence. C’est le cas du S7.
Voilà un robot qui navigue de manière franchement intelligente dans la maison (utilisant un système de navigation laser dit LiDAR). Un seul passage lui suffit pour établir une cartographie précise de l’habitation. Ensuite, il se déplace de manière précise, rapide et intelligente, en couvrant bien toutes les surfaces (il collecte 98 % du sable coloré éparpillé dans notre appartement sans aucun oubli visible) et évitant la majorité des obstacles, qu’il contourne avec soin. De tous les robots de notre comparatif, c’est celui qui nettoie le plus rapidement le tour des pieds de chaises et de table, sans hésiter, sans laisser une miette.
À ce petit jeu des obstacles, les seuls qui lui posent vraiment problème sont les câbles électriques, dans lesquels il s’emmêle presque systématiquement. L’application permet de résoudre ce problème relativement facilement, en interdisant ces zones. C’est d’ailleurs fortement recommandé, sinon, le S7 pourrait très bien faire tomber un smartphone en charge ou une lampe. Attention aussi aux lacets : il peut parfois s’y emmêler et traîner les chaussures derrière lui.
L’efficacité d’aspiration est également au rendez-vous, sur les sols durs comme sur les tapis et moquettes (il aspire jusqu’à 94 % de matières test sur le carrelage et 80 % sur le tapis). Il détecte d’ailleurs ces surfaces, sur lesquelles il augmente automatiquement sa puissance d’aspiration. Il fait aussi place nette le long des murs et dans les coins. Sa brosse est équipée de lamelles en caoutchouc dans lesquelles les poils ne s’incrustent pas, qui s’avère plus facile à nettoyer que les brosses composées de rangées de poils. L’entretien s’en trouve facilité.
Quant à l’application, elle offre de très larges possibilités de personnalisation : placement de zones interdites, personnalisation de la forme et du nom des pièces, personnalisation des programmations… Mais cette appli est moins intuitive que celle d’iRobot ; elle nécessite de « fouiller » un peu. Les technophiles seront sans doute plus à l’aise avec elle que le grand public. Parmi les atouts du S7, notons également une autonomie impressionnante (nous avons mesuré 3 h 10 en mode standard).
Au chapitre des défauts en revanche, le S7 est équipé d’un petit collecteur qui se remplit rapidement. Surtout, son ouverture est située à la base du bac ; il faut donc prendre l’habitude de le retourner pour se rendre jusqu’à la poubelle, faute de quoi on sème tous les déchets aspirés. Une base avec évacuation automatique compatible existe en option (à 299 €).
Le S7 propose une fonctionnalité supplémentaire : il est équipé d’une serpillière vibrante placée sur un support à glisser sous le robot, que l’on n’est pas forcé d’utiliser. Nous l’avons mis à l’épreuve (sans tester cette fonction selon un protocole détaillé). Elle élimine sans problème les taches du quotidien (taches d’eau ou de café sur le carrelage par exemple) et surtout, elle se soulève lorsque le robot monte sur un obstacle ou un tapis, ce qui est assez surprenant. Les paramètres de « lavage » peuvent être réglés dans l’application.
À savoir tout de même que si Roborock sort des mises à jour régulières de son application, la marque peut avoir tendance à laisser traîner quelques fonctionnalités pas complètement au point (comme les cartographies pour plusieurs étages proposées en version « beta »). Plus ennuyeux : les consommables ne sont pas disponibles partout. Sur son site, Roborock renvoie directement sur Aliexpress pour les commander. On peut également s’en procurer sur Amazon, mais via des revendeurs partenaires présents sur la marketplace.
Enfin, la marque, dont le SAV a lieu en Europe (par mail avec réponse en français), ne vend pas de batteries de remplacement. En cas de problème de cette nature, il faudra se retourner vers le SAV, et espérer qu’il puisse changer la batterie pour une somme raisonnable.
* Le Rowenta ne parvient pas à monter sur notre tapis de test.
On recommande aussi : Eufy RoboVac G30 Edge
Un valeureux petit robot au prix accessible
Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.
Acheter sur Amazon*Au moment de la publication, le prix était de 339,99 €.
Cet aspirateur est un peu le Petit Poucet de notre comparatif. Plus simple, offrant des fonctionnalités moins étendues mais surtout plus accessible, il convient aux utilisateurs qui ont un budget serré. Si on s’accommode de ses fonctions réduites à la portion congrue, et d’un entretien un peu plus laborieux, il se débrouille très bien dans un environnement domestique et aspire efficacement.
Pour commencer, l’Eufy RoboVac G30 Edge surprend par sa taille. Il est tout petit et tout fin, si bien qu’on pourrait craindre qu’il reste bloqué au moindre obstacle. Pourtant, dans les faits, ni les seuils de porte ni les tapis ne lui font peur. Cela lui permet en outre de se faufiler assez facilement partout, par exemple sous la plupart de nos meubles. Il ralentit à l’approche des obstacles et se débrouille particulièrement bien pour nettoyer le tour de tous les objets dans l’appartement de test, y compris le contour des pieds de chaises et de table. Il le fait certes moins précisément que des robots comme ceux d’iRobot ou le Roborock S7, mais la prestation est plus qu’honorable. De la même manière, il a très bien couvert la surface que nous lui avons confiée, collectant une bonne partie du sable coloré que nous avons éparpillé (86 %). Il oublie certes quelques petites zones, mais le résultat est très satisfaisant.
Il aspire également avec efficacité, aussi bien sur les sols durs comme le carrelage et le parquet (jusqu’à 94 % de matières de test ramassées) que sur les tapis et moquettes (jusqu’à 72 % de déchets aspirés). En outre, la fonction de détection de surface (nommée Boost IQ) fonctionne très bien, puisque les tapis sont détectés et aspirés avec une puissance supérieure.
En mode de fonctionnement standard (puissance d’aspiration la plus faible), le G30 est aussi le plus discret de notre sélection (54 dB) alors que ses performances d’aspiration demeurent tout à fait correctes (sur le carrelage, dans cette configuration, il aspire encore 88 % des matières).
Concernant les obstacles qui peuvent poser problème au RoboVac G30 Edge, il faudra surveiller en priorité les câbles électriques dans lesquels il s’emmêle sans ménagement et la gamelle d’eau des animaux (lors des tests, il a bousculé la nôtre à plusieurs reprises, semblant ne même pas la voir). Il est à noter que ce robot fournit une cartographie après chaque nettoyage (dans l’historique) mais que celle-ci n’est pas personnalisable. On ne peut même pas y positionner de zones de délimitation virtuelles. Pour les obstacles qui poseraient problème, il faudra donc préparer le terrain. Pour cela, deux possibilités : soit ranger soigneusement, notamment les câbles, soit placer des rubans magnétiques qui servent de délimitation. Deux rouleaux sont fournis, qu’il faut couper à la bonne dimension. On peut facilement les dissimuler sous un seuil de porte par exemple, mais pour une gamelle, il faudra accepter qu’ils restent visibles ou les mettre en place avant chaque cycle.
Si vous recherchez un robot qui permet de personnaliser le nettoyage en fonction des pièces, voire des zones, passez votre chemin. Le RoboVac G30 n’est pas de ceux-là. L’application permet principalement de choisir le mode d’aspiration, de lancer un cycle à distance ou de programmer le fonctionnement du robot (chaque jour à des heures différentes si on le souhaite). En bref, voilà un petit robot qui en fait peu, mais qui le fait bien : il aspire efficacement et se débrouille dans un appartement, à condition de préparer un peu le terrain (notamment le rangement des câbles). Il faut également savoir que sa brosse centrale, composée d’épaisses rangées de poils, retient plus facilement les cheveux, poussières et poils d’animaux. Elle nécessite donc un peu plus d’entretien que certains concurrents dotés de brosses en plastique.
L’Eufy peut constituer un bon choix si on n’a pas besoin de personnaliser son nettoyage ou si on ne souhaite pas dépenser trop. Notez que le service client est accessible en français (SAV en Allemagne). Les accessoires et pièces (batteries comprises) sont disponibles sur la boutique Anker d’Amazon et sur le site d’Eufy directement ainsi que chez les revendeurs (mais principalement via des marketplaces).
Notre choix d’aspirateur robot haut de gamme : iRobot Roomba j7 + et j7
Nettoyer avec plus de discernement
Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+
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Le Roomba j7 + est le dernier-né d’iRobot. Sa promesse ? Encore plus d’intelligence grâce à une caméra capable de reconnaître les objets pour mieux les appréhender. Si vous n’avez pas de limite de budget, ce robot fait preuve d’une lucidité rare. Comme son petit frère, le J7 + se décline en deux versions, l’une équipée d’une base avec système d’évacuation automatique (j7 +, que nous avons testée), l’autre sans (j7), facturée 250 euros moins cher.
Le Roomba j7 + hérite de toutes les fonctionnalités et tous les atouts du Roomba i7 parmi lesquelles des possibilités de personnalisation accrues, une application intuitive et toujours une appréciable durabilité grâce à la disponibilité des pièces détachées et consommables qui fait la force de la marque iRobot. Le j7et le j7 + conservent aussi les extracteurs de débris qui nécessitent un entretien moins régulier que celui d’autres robots.
La base du j7 +, équipée d’un système d’évacuation automatique, a changé de design. Plus esthétique, pourvue d’une languette en cuir, elle est également plus large mais plus basse, afin de se fondre plus facilement dans le décor (par exemple dissimulée au bout d’un canapé). Le robot s’est lui aussi refait une beauté, ne conservant qu’un unique bouton et arborant un revêtement façon aluminium brossé.
Il utilise surtout un nouveau système de navigation qui recourt à une caméra placée sur sa tranche. Celle-ci est donc capable de voir les obstacles placés au plus près du sol. Elle est même en mesure d’identifier ceux qui seraient susceptibles de poser problème. Lors de nos tests, la réactivité du j7 + s’est avérée bluffante. Si un câble est sur son passage, il s’en approche, le détecte (l’anneau lumineux du Roomba devient bleu) et le contourne en laissant une marge suffisamment large pour ne pas s’emmêler les brossettes. Si l’obstacle lui barre la route, il n’hésite pas à faire demi-tour pour trouver un autre chemin. Par exemple, pendant nos tests, nous avons étendu un câble entre notre salon et notre entrée, puis avons commandé au j7 d’aller nettoyer l’entrée. Une fois arrivé face au câble, il a semblé évaluer la situation puis a rebroussé chemin pour faire un grand tour par notre cuisine, et aller aspirer l’entrée.
Lors des deux premiers cycles, l’application demande d’allumer les lumières pour que le robot établisse une carte de l’habitation, ce qui n’a pas manqué de nous surprendre. Une fois la cartographie élaborée, le j7 nettoie heureusement toutes les pièces même plongées dans le noir.
Après chaque nettoyage, le robot met à jour sa cartographie. Il suggère à l’utilisateur de prendre quelques minutes pour le rendre plus intelligent. Comment ? Le J7 demande de consulter l’historique de nettoyage, où il a placé des photos des zones qui lui ont semblé délicates ou problématiques. Lors de nos tests, il a le plus souvent pointé des câbles ou des multiprises, mais aussi une chaussette égarée à son attention. Il suffit de faire défiler les photos et d’indiquer le type d’obstacle : est-il présent ponctuellement ? Est-il habituel ? Si c’est le cas, le j7 propose de placer une zone d’interdiction sur la cartographie. Le système est véritablement efficace et pertinent.
Jamais le j7 ne s’est empêtré dans un câble ou n’est resté bloqué où que ce soit. Son intelligence va donc probablement s’améliorer au fil des utilisations, du temps et des apprentissages (car si on prend le temps, le j7 apprend). iRobot va sans doute aussi enrichir sa base de données. Finalement, le seul obstacle qu’il a semblé ne pas « voir » est la gamelle de nos chats, entièrement chromée, qui pose problème à la plupart des robots. Il l’a bousculée et poussée sans pour autant la renverser.
En se déplaçant dans l’appartement de test, le J7 + a nettoyé d’abord toutes les zones non encombrées pour ensuite terminer par celles où figuraient des obstacles (par exemple, il a nettoyé toute la partie dégagée de la salle à manger avant de s’attaquer aux pieds de chaises et de table). Puis il s’est occupé des contours (plinthes et coins). Si bien que même lorsqu’on le programme pour nettoyer une seule fois la surface, il repasse plusieurs fois sur certaines zones. Il couvre très bien la surface confiée sans oublier de zones (il a aspiré 96 % de notre sable coloré sans aucun oubli visible). Enfin, iRobot promet une puissance d’aspiration supérieure, ce que nos mesures confirment. Sur les sols durs, le j7 + aspire jusqu’à 98 % de nos matières de tests et 74 % sur notre tapis. À noter d’ailleurs que sur les sols durs, les performances sont presque équivalentes quand on programme un unique passage du robot. L’option « nettoyage en profondeur » n’est donc plus forcément la plus pertinente.
Si certains fabricants se sont déjà essayés à la reconnaissance d’objets, iRobot relève ce défi avec brio. Le j7 + est le robot le plus intelligent que nous ayons eu l’occasion de tester à ce jour. Même si rien ne garantit qu’il le reste, il est certain qu’il demeurera à la pointe pendant des années et qu’il faudra attendre un bond technologique pour qu’il soit dépassé.
La concurrence
L’Eufy X8 vient juste d’être lancé à 500 euros (il est décliné en version X8 Hybrid coûtant 50 euros supplémentaires). Il utilise un système de laser (LiDAR), offre des possibilités de personnalisation bien plus larges que le RoboVac G30 que nous avons testé dans ce comparatif. Ce modèle plus haut de gamme promet une intelligence de navigation améliorée. Eufy est une marque du groupe Anker, elle dispose d’un catalogue particulièrement riche.
Le Shark RV2001EU, que nous avons testé, présente quelques défauts de jeunesse (comme des oublis de passage le long des murs, une application un peu sommaire et perfectible ainsi qu’un collecteur dont la conception mérite quelques améliorations), le système de navigation s’est montré plutôt fiable et les performances d’aspiration très correctes. Les marques américaines Shark (pour l’entretien des sols) et Ninja (pour les appareils culinaires), qui font partie du même groupe, se sont officiellement lancées en France il y a environ un an. L’entreprise développe elle-même ses produits, avec une démarche qui donne une large place à l’expérimentation par les utilisateurs et aux avis des consommateurs. Elle a récemment commercialisé une gamme complète d’aspirateurs robots, vendus à des prix accessibles.
Le Samsung JetBot se positionne dans le haut de gamme, il a été lancé à 1 500 €. Au programme : évacuation automatique, reconnaissance d’objets grâce à l’intelligence artificielle, et de curieuses chenilles en guise de roues. Plus épais que la moyenne (13,6 cm de hauteur), il se faufilera moins facilement sous certains meubles.
Le Neato Robotics D8 est fabriqué par un spécialiste des aspirateurs robots, qui bénéficiait il y a encore quelques années d’une certaine avance technologique avec son système de navigation utilisant un télémètre laser. Mais depuis, les concurrents ont progressé et plus vite. Dans le cadre de ce comparatif, nous avons testé le D8 à deux reprises, avant et après une mise à jour majeure. Avant la mise à jour, le D8 s’est avéré lent, un peu pataud dans ses déplacements, a eu tendance à se perdre, à hésiter, à rebrousser chemin et oublier des zones entières… Après la mise à jour, il ne restait plus bloqué dans des endroits improbables, mais ne s’aventurait plus sous certains meubles sous lesquels il avait pourtant la place de passer. L’application couplée au D8 offre des possibilités trop limitées par rapport à des modèles vendus à un prix équivalent – à commencer par le Roomba i7.
Le Rowenta X-Plorer Série 95 (RR7975WH) offre d’excellentes prestations. Si après nos tests, nous ne l’avons pas retenu parmi les modèles phares, c’est principalement pour les difficultés qu’il rencontre à monter sur les tapis. Il peut cependant constituer une alternative pertinente au Roomba i7 pour ceux qui n’ont pas de tapis chez eux. Cet appareil dispose d’un système de navigation vraiment efficace, offre des performances d’aspiration de qualité (surtout sur les sols durs où il collecte jusqu’à 90 % de nos matières de test) et couvre plutôt bien les surfaces malgré quelques oublis. Enfin, son application intuitive et évoluée offre elle aussi des possibilités de personnalisation fort intéressantes. Le tout avec une fonction serpillière, puisque c’est l’option choisie par Rowenta sur toute sa nouvelle gamme. Les fabricants historiques d’aspirateurs comme Rowenta entendent bien occuper le terrain des robots. Si la marque a tâtonné pendant plusieurs années, s’essayant à des robots équipés d’un système de filtration cyclonique (comme les aspirateurs traîneaux sans sac), s’essayant à la navigation aléatoire puis semi-aléatoire, le fabricant français semble avoir trouvé la formule.
Le Miele Scout RX3 promet une navigation intelligente, une aspiration efficace et un capteur d’images pouvant faire office de caméra de surveillance (une fonction baptisée Home Vision HD). Nous n’avons pas testé ce modèle parce qu’il n’était pas sorti quand nous avons finalisé notre sélection. Mais les précédentes générations de la marque nous ont modérément convaincus.
D’autres spécialistes de l’entretien des sols ont fait une brève apparition, à l’instar de Dyson, qui a d’ailleurs investi des sommes très importantes pour développer son robot haut de gamme (360 Eye) il y a quelques années avant de déserter ce marché en France. La marque LG a aussi disparu du paysage français des robots. Pendant le premier semestre 2021 (selon les chiffres de l’institut GfK, hors ventes directes et marketplaces), plus de 100 000 aspirateurs robots ont été vendus, pour un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros (soit +50 % par rapport au premier semestre 2019). Il s’agit donc d’un secteur en croissance même s’il demeure encore un marché de niche (un peu plus de 2 % des foyers français seraient équipés selon Kantar). Autre phénomène : la croissance de valeur (+42 % en 2020 selon le Gifam) tend à montrer que les consommateurs optent pour des appareils plus coûteux aux fonctionnalités plus élaborées. Si iRobot demeure de loin le leader incontesté du marché, la concurrence est dynamique. Les acteurs y sont de plus en plus nombreux. Le fabricant doit notamment faire face à certaines marques asiatiques comme Ecovacs, Dreame, Xiaomi ou encore Roborock, qui avancent à grands pas sur le plan des technologies et parviennent à maintenir des prix plutôt agressifs. Ces marques ne sont pas toutes officiellement distribuées en France.
A venir…
Il y a fort à parier que les robots « hybrides », capables d’aspirer et de nettoyer, vont continuer à se multiplier. D’ailleurs, certains fabricants concentrent leurs efforts exclusivement sur ces appareils – Roborock par exemple nous a annoncé ne plus commercialiser que des robots de ce type désormais. Rowenta propose exclusivement ce type de robots dans sa gamme actuelle. Ecovacs s’en est fait une spécialité depuis longtemps. Ces modèles hybrides sont particulièrement bien accueillis en France où les sols durs sont plus répandus que les moquettes. Même si ces appareils ne lavent pas les sols à proprement parler (puisqu’ils utilisent de l’eau pure et à quelques exceptions près ils ne les frottent pas), ils permettent d’entretenir les sols : ils offrent un service complet (aspiration et essuyage humide) pour un tarif qui n’est souvent pas beaucoup plus élevé. Ils proposent aussi des fonctionnalités de plus en plus élaborées, par exemple réglage du débit d’eau selon les sols, évitement des tapis quand le module serpillière est installé, voire serpillière vibrante qui se soulève pour grimper sur les tapis…
Autre tendance qui tend à envahir le marché : l’évacuation automatique de poussière, le plus souvent dans un sac. Certains fabricants s’y étaient essayés il y a quelques années déjà, sans grand succès. Mais le marché paraît mûr pour cela et iRobot semble être parvenu à démocratiser cette fonction (d’ailleurs le Roomba i7 + est le modèle le plus vendu du fabricant américain). Il s’agit d’une étape logique pour les robots aspirateurs. De plus en plus autonomes, dans la mesure où leur intelligence leur permet de se débrouiller dans nos intérieurs, ceux-ci se doivent de limiter encore plus les interactions de l’utilisateur avec son appareil, et donc réduire la fréquence de vidange du collecteur. Ce que l’évacuation automatique réussit fort bien en contenant l’équivalent d’environ deux mois de poussière dans un sac ou dans la base.
L’une des prochaines étapes concerne assurément l’utilisation de l’intelligence artificielle pour améliorer l’habileté du robot grâce à la reconnaissance d’objets (Ecovacs, Roborock, Samsung et iRobot s’y essaient déjà). L’idée étant que l’appareil soit capable de réagir à des obstacles de manière plus fine et pertinente en identifiant un câble ou une chaussure par exemple – et naturellement d’évoluer en apprenant au fil du temps.
La connectivité : tout sauf un gadget
La cartographie offre des possibilités très intéressantes lorsqu’elle est couplée à une connectivité permettant à un smartphone de communiquer avec l’aspirateur. Ces possibilités contribuent au bon fonctionnement du robot en vous donnant des outils pour éviter qu’il se retrouve bloqué quelque part pendant son cycle de nettoyage. La grande majorité des applications de contrôle proposent de placer des zones de délimitation virtuelles, directement sur la cartographie, pour en interdire l’accès. Cela se fait sans aucun ajout d’accessoires. On peut donc restreindre l’accès de l’appareil à une zone, ce qui est fort utile pour empêcher les chocs avec la gamelle d’eau d’un animal qu’on ne souhaite pas qu’il renverse, un amas de câbles à proximité du téléviseur, un meuble sous lequel il a tendance à rester coincé, etc.
Outre le positionnement de zones interdites d’accès, ces appareils proposent aussi de définir des zones à nettoyer précisément : par exemple, pour aspirer sous la table après les repas ou dans l’entrée, là où toute la famille retire ses chaussures. Certains robots proposent aussi, via leur application, de personnaliser entièrement la carte de l’habitation : délimiter les pièces précisément puis les nommer, définir des zones spécifiques à nettoyer en les nommant…
Ensuite, chaque cycle peut être lancé (que l’on soit présent à la maison ou à l’extérieur) pour nettoyer l’ensemble du logement ou telle et telle pièce, ou bien seulement une zone. Idem pour la programmation : on peut programmer un nettoyage complet deux fois par semaine, mais nettoyer chaque jour à l’heure qu’on souhaite les pièces de vie qui se salissent plus rapidement, par exemple. Les robots qui embarquent une fonction serpillière proposent parfois ce type de personnalisation également, en choisissant le nettoyage humide seulement pour certaines pièces.
Entretien et réparations
Pour que le robot fonctionne de manière optimale pendant de longues années, il faut l’entretenir régulièrement : prévoyez de nettoyer les filtres en les tapotant ou en les lavant, de nettoyer les capteurs du robot et de la base de chargement avec un chiffon doux. Faites le plus fréquemment si votre robot attire la poussière (certains ont tendance à produire de l’électricité statique). Elle peut avoir tendance à s’incruster un peu partout. Pour faciliter le nettoyage du robot, vous pouvez utiliser un aspirateur. Et pour les zones les moins accessibles, il est possible d’utiliser une bombe aérosol comme celles destinées aux claviers d’ordinateurs.
La brosse centrale doit être nettoyée souvent, de même que la brossette latérale sous laquelle les cheveux ne manquent pas de s’emmêler. Certaines marques livrent un petit accessoire pour faciliter le nettoyage de la brosse centrale autour de laquelle les cheveux s’emmêlent souvent. Si ça n’est pas le cas, on peut tout éliminer grâce à des ciseaux, en longeant les lamelles ou rangées de poils. N’oubliez pas la roue avant, démontable, sous laquelle poussière et poils peuvent aussi s’agglutiner.
Certains robots disposent d’un collecteur lavable à l’eau. N’hésitez pas à le faire de temps en temps. Et surtout, dans le cas des accessoires lavables (filtre, collecteur), ne lésinez pas sur le temps de séchage. Pour déterminer la fréquence de nettoyage et de changement des divers éléments, suivez les recommandations du fabricant. Si l’application le propose, n’hésitez pas à programmer des rappels pour penser à entretenir votre appareil. Vous pouvez aussi créer des rappels vous-même dans votre agenda.
Vous devrez changer les filtres et les brossettes à échéances régulières. Certains fabricants proposent leurs accessoires en packs, ce qui revient souvent moins cher. Vous pouvez en commander plusieurs, ce qui permet de faire des économies et aussi d’en avoir toujours sous la main. Vous pouvez aussi profiter des périodes de promotions pour vous en procurer. Vous pouvez changer les filtres, les brossettes et la brosse centrale à tout moment, en privilégiant les accessoires vendus par le fabricant – l’assurance de la compatibilité et des performances promises.
En revanche, si vous rencontrez un problème de batterie pendant la période de garantie, n’intervenez pas vous-même, contactez plutôt le service client. Si votre robot fait un petit tour de la pièce et retourne rapidement à sa base, il y a de fortes chances que sa batterie soit vieillissante.
Alexandra Bellamy
France24 - World
France opens inquiry into Interpol chief for alleged torture, acts of barbarism
Issued on: 25/03/2022 - 11:31
NEWS WIRES
French anti-terror prosecutors have opened a preliminary inquiry into torture and acts of barbarism allegedly committed by Emirati General Ahmed Nasser Al-Raisi who in November became head of Interpol, judicial sources said on Thursday.
The probe follows a legal complaint by an NGO, which accused Raisi of torturing an opposition figure when he worked as a top official at the United Arab Emirates interior ministry.
The Gulf Centre for Human rights (GCHR), believing Raisi was one of the people responsible for the torturing of Ahmed Mansoor, an opponent of the Emirati government, lodged its complaint in January with the anti-terror prosecutors unit whose brief includes handling crimes against humanity.
Allegations of torture had already been levelled at Raisi by human rights organisations when he ran for president of Interpol -- an international agency for the fight against crime -- saying they feared the agency would be at risk of exploitation by repressive regimes.
He was nevertheless voted in as president in November following generous funding from the UAE for the Lyon, France-based body.
There were also accusations that Abu Dhabi had abused Interpol's system of so-called "red notices" for wanted suspects to persecute political dissidents.
(AFP)
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Emirati general accused of torture appointed head of Interpol
UAE signs ‘historic’ deal to buy 80 French-made Rafale fighter jets
Trump ally charged with being an agent for the UAE
Le Figaro
France-Côte d'Ivoire : cinq questions sur le 1er match des Bleus en 2022
Baptiste DesprezDÉCRYPTAGE - Tout ce qu'il faut savoir avant le début des champions du monde cette année sur la pelouse du Vélodrome ce vendredi soir.
Envoyé spécial à Marseille
Où suivre le premier match des champions du monde en 2022 ?
Rencontre amicale oblige, les chaînes de télévision ont eu la bonne idée de programmer cette rencontre à 21h15, sur M6. Un coup d'envoi tardif qui ne « ravira pas les plus jeunes … ou les plus vieux », comme nous le soufflait un éminent confrère jeudi dans la salle de presse du stade Vélodrome. Le premier rendez-vous des partenaires de Kylian Mbappé en 2022 sera aussi à suivre sur notre site du Figaro.fr grâce au direct commenté de notre journaliste Teddy Vadeevaloo et de notre envoyé spécial à Marseille et suiveur des Bleus, Baptiste Desprez.
À lire aussiFrance-Côte d'Ivoire: les Bleus avec une attaque Griezmann, Giroud et Nkunku ?
Quelle équipe Didier Deschamps devrait-il aligner ?
De retour lundi à Clairefontaine pour la première fois depuis l'Euro en juin dernier (en lieu et place de Karim Benzema blessé et forfait), Olivier Giroud n'aura pas attendu longtemps pour retrouver un poste de titulaire. Comme évoqué par L'Equipe, ce que nous sommes en mesure de confirmer et ce que nous vous avions annoncé dès jeudi soir, le 2e meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France sera aligné d'entrée de jeu ce vendredi soir (21h15, M6) par Didier Deschamps.
À lire aussiSa carrière en bleu, ses ambitions, la dépression... Les confidences de Paul Pogba au Figaro
Le onze des Bleus contre la Côte d'Ivoire :Lloris - Koundé, Varane, L. Hernandez - Coman, Tchouameni, Pogba, T. Hernandez - Giroud , Griezmann, Nkunku.
L'annonce a été faite ce vendredi par le sélectionneur. La veille, Didier Deschamps avait laissé planer le suspense en alternant dans l'équipe des titulaires avec Christopher Nkunku et Antoine Griezmann en attaque, avant que le buteur de l'AC Milan ne remplace l'ancien Titi du PSG. Sur la pelouse du stade Vélodrome, Giroud aura l'occasion de grappiller encore son retard dans la course pour le titre de meilleur buteur de l'histoire des Bleus. Avec 46 réalisations, contre 51 pour Thierry Henry, le défi est lancé.
Antoine Griezmann et Christopher Nkunku sont aussi titulaires dans le trio d'attaque des Bleus. Absent de l'entraînement jeudi soir en raison d'une «inféction ORL», Kylian Mbappé ne sera pas aligné sur la pelouse du Vélodrome. Pour le reste, les Bleus évolueront en 3-4-3 avec Kingsley Coman en piston droit, Theo Hernandez son pendant à gauche et un duo Aurélien Tchouaméni-Paul Pogba dans l'entrejeu. En défense central, Rapahël Varane encadrera Jules Koundé et Lucas Hernandez.
Que vaut cette sélection de la Côte d'Ivoire ?
Les Bleus ne devront pas sous-estimer les Éléphants de Côte d'Ivoire. Si elle ne s'est pas particulièrement illustrée lors de la Coupe d'Afrique des nations cet hiver - éliminée dès les huitièmes de finale par l'Égypte de Mohamed Salah après tirs au but - la sélection dirigée par Patrice Beaumelle (51e nation au classement FIFA) reste sur une belle série. Elle n'a perdu qu'un seul de ses 16 derniers matches (10 victoires et 5 matches nuls). C'était face au Cameroun, le 16 novembre dernier, à l'occasion des qualifications de la CAN (0-1). Malgré tout, elle ne participera pas au Mondial 2022. Face à l'équipe de France, la Côte d'Ivoire devrait présenter une très belle équipe...avec notamment beaucoup de joueurs connus des suiveurs de la Ligue 1. La sélection des Éléphants comporte en effet de très nombreux joueurs qui évoluent, ou qui sont passés, dans l'élite française. Pour n'en citer que quelques-uns : Serge Aurier (Toulouse FC, Paris Saint-Germain), Hassane Kamara (Stade de Reims, OGC Nice), Jean-Michaël Seri (OGC Nice, Girondins de Bordeaux), Max-Alain Gradel (AS Saint-Etienne, Toulouse FC) et Nicolas Pépé (SCO Angers, LOSC). Pour sa part, Sébastien Haller, deuxième meilleur buteur de l'édition 2021-2022 de la Ligue des champions juste derrière Robert Lewandowski, n'a jamais joué en première division dans l'Hexagone. Il a néanmoins été formé à l'AJ Auxerre et a connu les joutes de Ligue 2 pendant plusieurs saisons. (Thomas Djezzane)
À VOIR AUSSI - L'entraînement des Bleus avant d'affronter la Côte d'Ivoire
Pourquoi cette rencontre se joue-t-elle au stade Vélodrome ?
Au préalable, si le plan de départ avait été respecté, l'équipe de France aurait dû se trouver au Qatar en mars et non pas se retrouver à disputer deux matches amicaux devant son public. Mais pour des raisons financières, les champions du monde n'ont pas effectué le voyage sur les lieux de la prochaine Coupe du monde. Face à cette situation, il a été décidé par la FFF «d'offrir» deux rendez-vous au public français en province, afin que les supporters retrouvent les Mbappé, Griezmann ou encore Pogba. Désireuse de faire rentrer de l'argent dans les caisses, la 3F a rapidement coché le nom du stade Vélodrome, ainsi que l'enceinte de Pierre Mauroy à Villeneuve d'Ascq. Bingo puisque les deux matches se dérouleront à guichets fermés, assurant des recettes conséquentes la fédération. L'équipe de France garde un excellent souvenir de son dernier passage sur la Canebière avec une victoire le 7 juillet 2016 en demi-finale de l'Euro face à l'Allemagne (2-0), lors d'une soirée inoubliable.
Quel est le programme des Bleus d'ici la Coupe du monde au Qatar ?
Les Bleus lancent leur année 2022 à Marseille ce vendredi contre la Côte d'Ivoire en amical, puis mardi à Villeneuve-d’Ascq face à l'Afrique du Sud. Au préalable, les champions du monde auraient dû prendre part à un mini-tournoi au Qatar, projet entériné en raison d'absence d'accord financier entre les deux fédérations. D'ici la Coupe du monde (21 novembre-18 décembre), dont le tirage au sort des groupes a lieu le 1er avril à Doha, les hommes de Didier Deschamps disputeront huit rencontres. Au deux amicaux prévus lors de cette séquence internationale, s'ajouteront quatre matches de Ligue des nations en juin (Danemark, Croatie à deux reprises et Autriche) et deux en septembre (réception de la Croatie et l'Autriche). Avec un Mondial prévu en hiver et qui chamboulera les saisons de club, les sélections disposeront de leurs éléments à compter du 14 novembre, soit officiellement sept jours avant le début de la compétition.
Les dates clés de l'équipe de France en 2022Vendredi 25 mars (21h15) : France - Côte d'Ivoire en amical.Mardi 29 mars (21h15) : France - Afrique du Sud en amical.Vendredi 1er avril (17h) : tirage au sort à Doha des groupes de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Vendredi 3 juin (20h45) : France - Danemark en Ligue des nations.Lundi 6 juin (20h45) : Croatie - France en Ligue des nations.Vendredi 10 juin (20h45) : Autriche - France en Ligue des nations.Lundi 13 juin (20h45) : France - Croatie en Ligue des nations.Jeudi 22 septembre (20h45) : France - Autriche en Ligue des nations.Dimanche 25 septembre (20h45) : Danemark - France en Ligue des nations.Lundi 14 novembre : début de la période de mise à disposition des joueurs.Lundi 21 novembre : coup d'envoi de la Coupe du monde au Qatar.Dimanche 18 décembre : Finale à Doha.
Équipe de France : Mbappé zappe les opérations marketing liées aux sponsors des Bleus
Selon L'Équipe, l'attaquant du PSG a refusé de se plier aux obligations liées aux sponsors des Bleus ce mardi matin. Le fruit de négociations inabouties.
Équipe de France : Kanté quitte le rassemblement des Bleus en raison d'un «souci familial»
Le milieu de Chelsea reviendra «dès que possible» au sein du groupe France, avec des matches face à l'Afrique du Sud et la Côte d'Ivoire à suivre.
«Je ne sais même pas où c'est, on rentre par ici ?» Les premiers pas timides de Jonathan Clauss avec l'équipe de France
Le défenseur du RC Lens, petit nouveau chez les champions du monde, a découvert Clairefontaine avec les yeux d'un enfant. Rafraîchissant.
Valeurs Actuelles
Après plusieurs manquements, une école musulmane marseillaise contrainte de fermer ses portes
C’est une mauvaise nouvelle pour l’école musulmane située boulevard des Mûriers à Cabucelle, dans le 15e arrondissement de Marseille. Ce 25 mars, La Provence rapporte que la Préfecture a ordonné la fermeture de l’établissement. En cause, il lui est reproché de faire intervenir des enseignants non diplômés auprès des élèves de primaires qui y sont scolarisés. Mais ce n’est pas le seul manquement qui a été pointé du doigt par les services de l’Education nationale. En effet, l’école hors contrat est accusée de favoriser le repli communautaire, de ne pas assurer l’assiduité des enfants, ou encore de fournir une liste d’élèves qui ne colle pas à la réalité.
Des mises en demeures insuffisantes
« Le contenu pédagogique n’est pas garanti », a expliqué Christophe Mimand, le préfet de Provence-Alpes-Côte d’Azur dans son arrêté datant du 9 mars. A la suite de cette décision, la police est intervenue dans l’établissement pour lui faire fermer ses portes. Les services de l’Education nationale ont aussi découvert l’existence d’un organisme d’enseignement à distance rattaché à cette école coranique et non déclaré. Malgré les mises en demeure adressées au responsable de l’école, les manquements n’ont pas été résolus. En cas de non-respect de cette fermeture, le directeur encourt une peine de prison et 75 000 euros d’amende. Les 195 élèves scolarisés dans l’établissement devront tous être rescolarisés dans une autre école d’ici quinze jours.
Marseille : les dernières actualités
L'Humanité
Fin de carrière pour Ashleigh Barty
Tennis La numéro 1 mondiale, Ashleigh Barty, a annoncé sa retraite sportive. À seulement 25 ans, l’Australienne a déclaré avoir atteint ses objectifs de carrière et être « absolument épuisée ». L’armoire à trophées de cette première au classement ATP depuis 2019 est bien garnie avec trois titres du Grand Chelem remportés en simple : à Roland-Garros en 2019, puis à Wimbledon en 2021 et à l’Open d’Australie, sur ses terres, cette année. « Le succès pour moi, c’est savoir que j’ai tout donné, tout ce que je pouvais. Je suis comblée, je suis heureuse, et je sais le travail qu’il faut pour donner le meilleur de soi-même », a-t-elle déclaré. La championne a expliqué ne plus avoir « l’énergie physique, la volonté émotionnelle et tout ce qu’il faut pour (se) dépasser au plus haut niveau ». Ils et elles sont de plus en plus nombreux à quitter le monde professionnel avant l’heure. L’Australienne rejoint ainsi le cercle des stars du tennis ayant prématurément annoncé leur fin de carrière, qui compte notamment le Suédois Björn Borg, la Suissesse Martina Hingis ou encore l’Américaine Jennifer Capriati. L. A.
BBC
The biggest factor associated with kindness wasn't age or income, but personality
I was out running the other day when I saw a man and a woman at the end of the street trying to lift a double mattress out of a van. They were clearly struggling. I was wearing trainers. I wasn't carrying anything. I wasn't in a rush. I could offer to help. But if I did might the woman think that I thought she couldn’t manage it because she was female? By now they had got the mattress into a back garden and were starting to heave it up an outdoor staircase. The fence was too high for them to see me, so to offer to help I'd have to go into their garden uninvited. Would I be intruding on their privacy? Might they mind?
By now it was all a bit too late and they were halfway up the stairs. I was probably overthinking it, but it seems I'm not alone in being cautious about offering to do something kind for a stranger.
Back in August 2021, we launched the Kindness Test on BBC Radio 4. It was an online questionnaire created by a team at the University of Sussex led by the psychologist Robin Banerjee. More than 60,000 people from 144 countries chose to take part, making it the world's largest psychological study on the topic of kindness. (Read more about it in BBC Future's earlier story 'What we do and don't know about kindness'.)
As well as scales measuring personality, well-being, and empathy, kindness was assessed by asking people how often they carry out a long list of kind acts. The variation in responses was large, with some people very honestly admitting that they weren't kind very often, and others showing high levels of kindness. When asked when they had last received an act of kindness, 16% of people told us they said it was within the last hour and a further 43% said it was within the last day. It was clear that whatever people's age or wherever they lived, kindness was very common.
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But there are barriers which prevent us from being kinder still and we were keen to explore those in the Kindness Test. When people were asked to rank a list of possible factors which prevented them from carrying out kind acts, the most common reason respondents gave was that they feared they might be misinterpreted. This reminds me of my hesitation to offer to help carry the mattress, not because I didn't want to help, but because I was afraid it might come out the wrong way and cause offence.
Many of us are cautious about offering a helping hand to people we don't know (Credit: Johner Images/Getty Images)
Sometimes well-intentioned acts of kindness can be fraught, like offering a seat on the bus to a woman who might or might not be pregnant. And sometimes we fear embarrassment or rejection.
This might explain why the most common kind act that people reported carrying out, was "helping people when they ask". Now that might sound a little grudging. How truly kind is an act if you have to be asked to do it? But to me it seems instructive that this came top. Perhaps we are nervous about offering help, but very happy to do it once we know the person welcomes our assistance.
There's another finding which might shed light on our reticence. The biggest factor associated with kindness wasn't age or income, but personality. We used a scale which measured what are known as the Big Five personality factors. Not surprisingly the kindest people scored high on "agreeableness", but they also scored high on extraversion and openness.
I wonder whether these people feel more able to offer their help, not necessarily because they want to help any more than anyone else, but that their extraversion and their openness (their fondness for new experiences) makes them less fearful of what might happen when they do.
And for those of us who hesitate to help, we can take comfort from the answers people gave when we asked them how they felt after receiving an act of kindness. The words most commonly used were "happy", "grateful", "loved", "relieved" and "pleased". Less than 1% of people said they felt embarrassed. We also found that even when you take personality into account, people who talk to strangers more often not only observe, but receive more kindness themselves.
Gillian Sandstrom from the University of Sussex, who was on the team analysing the Kindness Test, has found that our fears of talking to strangers usually don't live up to the reality and people tend to enjoy it more than they expect to.
When regions of the world were compared, the fear of misinterpretation was lower in the US than in the UK or in countries in Africa. In the US, the use of social media was more often given as a barrier to kindness.
Just over a quarter of people worried about their kindness being perceived as a weakness
Worldwide, the second-most-common reason people gave for not being kinder was a lack of time, especially in Western and Northern Europe. This seems to be less of a factor in North America or Southern Europe. It is true of course that if you want to volunteer you need to have time to spare, but plenty of the other kind acts people carry out don't take time. The most common act of kindness that people told us they had done recently was to say something kind to someone, which tends not to take too long.
Robin Banerjee from the University of Sussex, who led the Kindness Test, demonstrated that people are giving, seeing and receiving a lot of kindness everywhere in the world, but based on our admittedly English-speaking sample, there are some tentative trends too: "The data showed that this can't be reduced to a simple East versus West comparison or collectivistic versus individualistic countries. We found a much more nuanced pattern. We could have two quite industrialised, Westernised countries with different views about kindness."
Extroverts' fondess for new experiences might make them more open to helping others (Credit: Jasmina007/Getty Images)
Just over a quarter of people worried about their kindness being perceived as a weakness. Yet we also know from the Kindness Test that after giving an act of kindness people not only feel more connected to others and happier, but they said it helps them to feel as though they are a good person and adds meaning to their lives.
And that's just the givers. Receiving kindness makes us feel good too and is associated with higher levels of well-being. This is just the start of the analysis of the data from the Kindness Test and many more papers on the findings will be published in scientific journals. But taking all this evidence into account, perhaps we need to start trying to view kindness, not as a weakness, but as a strength.
And maybe next time I run past people manoeuvring a mattress, I'll summon up the courage to offer to help.
To hear more about the results of the Kindness Test listen to Anatomy of Kindness presented by Claudia Hammond on BBC Radio 4 and BBC Sounds.
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Le Monde
Kryptonite New-U Evolution Mini-7 avec câble à double boucle
Ce test a été réalisé aux Etats-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.
Pour dénicher le meilleur antivol de vélo, nous avons commandé vingt-sept modèles parmi les plus robustes du marché. Puis nous les avons sciés, découpés et réduits en pièces. Nous avons constaté que la quasi-totalité des antivols peuvent être forcés en moins d’une minute… Mais le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, s’est avéré être le plus abordable des antivols dont on peut venir à bout avec un outil électrique (en faisant beaucoup de bruit). Il est suffisamment efficace, par rapport aux autres modèles de cette gamme de prix, pour qu’un vélo discret qui sert à faire de petits trajets quotidiens ne devienne pas une cible facile pour les voleurs. Il est doté d’une anse de 17,8 cm de long, assez courte pour être difficile à couper tout en étant pratique à utiliser. Il comprend un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant et les accessoires, et il bénéficie du programme antivol ATPO (Anti-Theft Protection Offer) de la marque, qui consiste à vous rembourser votre vélo sous certaines conditions en cas de vol. La première année est offerte et une extension jusqu’à cinq ans est disponible en option pour 25 euros.
Le meilleur antivol de vélo
Avec son anse renforcée de 13 mm à double verrouillage, un câble inclus et une année de protection antivol offerte, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 est un dispositif de protection dissuasif à un prix raisonnable.
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Le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 fait partie des antivols les plus abordables que nous avons trouvés, et il est a priori capable de résister à toutes sortes d’attaques, exceptée une scie circulaire. Avec ses 17,8 cm de long, il a une taille idéale pour la majorité des cyclistes : c’est suffisamment long pour pouvoir attacher la roue et le cadre de la plupart des vélos à un point fixe, sans laisser assez de place pour exercer un effet de levier à l’aide d’une barre ou d’un cric (et donc l’ouvrir). Il utilise un système de serrure à disques, beaucoup plus difficile à forcer que les serrures à paillettes que l’on trouve sur d’autres modèles. Les seuls qui en viendront à bout seront des malfaiteurs équipés d’outils sophistiqués. En démarrant nos tests, nous avons tout de suite compris l’énorme avantage de cet antivol par rapport à ses concurrents : son anse renforcée de 13 mm peut résister aux pinces coupe boulons, écartant ainsi l’immense majorité des voleurs potentiels. Il comprend également un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant, ainsi qu’une année offerte de protection antivol Kryptonite. Un élément important pour celles et ceux qui vivent à New York : la protection antivol de ce modèle ne s’applique pas aux habitants de Manhattan, où les vols sont très courants. Par contre, les modèles « New York » de la marque, y compris nos deux favoris ci-dessous, couvrent cette partie de la ville.
Un antivol encore plus robuste
Il s’agit de l’antivol le plus sûr parmi tous ceux que nous avons testés, mais il est beaucoup plus lourd que notre premier choix.
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Avec son anse renforcée de 18 mm à double verrouillage, le Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini nous a demandé quatre fois plus de temps pour parvenir à le forcer avec une meuleuse, en comparaison avec le Kryptonite New-U Evolution Mini-7. Il ne comprend pas de câble, et il pèse environ 2 kg. Il fait donc 680 g de plus que l’Evolution Mini-7. Mais si vous vous garez dans une zone à hauts risques, cet antivol est celui qu’il vous faut. Il a mieux résisté aux tentatives de sciage que tous les autres antivols : nos testeurs ont mis plus d’une minute à réaliser les deux coupes nécessaires pour l’ouvrir. Comme notre premier choix, il utilise un mécanisme de serrure à disques très robuste et il est assez long pour passer autour du cadre et de la roue sans être trop encombrant. Et pour vous rassurer encore plus, ce modèle est également fourni avec une année offerte du meilleur programme de protection antivol de Kryptonite.
Le meilleur rapport qualité-prix
Si vous avez besoin d’un antivol plus long et que le poids n’est pas un problème pour vous, la chaîne Fahgettaboudit, qui pèse 4,5 kg, est vraiment coriace.
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Si vous recherchez une chaîne pour pouvoir attacher autre chose que le cadre et la roue de votre vélo, si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui nécessite un antivol plus long, ou si vous avez l’habitude d’attacher votre vélo à un poteau, la Kryptonite New York Fahgettaboudit Chain est l’une des chaînes les plus solides que nous avons testées. D’autres chaînes se sont avérées plus difficiles à couper, mais elles coûtent presque deux fois plus cher que la Fahgettaboudit – à ce prix-là, mieux vaut acheter un deuxième antivol. Elle comprend 90 cm de maillons renforcés de 14 mm, verrouillés par un cadenas à disques Kryptonite New York de 15 mm et seuls les voleurs les plus déterminés ne se laisseront pas dissuader.
Notre sélection des meilleurs cadenas de vélo
Le test complet
Pourquoi vous pouvez nous faire confiance
J’ai travaillé pendant 15 ans dans des magasins de vélo, sur les côtes Est et Ouest des États-Unis, et à l’étranger. J’ai moi-même utilisé un grand nombre des modèles et marques testés, et je les ai tous vendus en magasin – j’ai même dû les couper, parfois. Entre ces expériences et le travail de test que j’ai réalisé pour ce guide, j’ai passé des centaines d’heures à étudier, vendre, utiliser et tester ces antivols.
Nous avons aussi contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de 20 ans, et nous avons examiné ensemble tous les antivols reçus et évaluer leurs vulnérabilités face au forçage. Par ailleurs, nous avons discuté par e-mail avec Mark Podob de Metlab, société de traitement thermique et de conseil en métallurgie, pour lui demander comment les différents métaux sont renforcés et pour mieux comprendre la façon dont ces antivols ont été fabriqués.
Avertissement : nous avons fini par choisir trois antivols de la marque Kryptonite, ce qui peut sembler biaisé, mais nous pensons que les résultats parlent d’eux-mêmes. Il y a une dizaine d’années, je travaillais dans un magasin de vélos lorsque le scandale des stylos Bic capables d’ouvrir des modèles Kryptonite a été révélé au grand jour (j’ai même fait une démonstration de la technique à utiliser pour une chaîne de télévision locale). Nous avons donc commencé ce guide avec cette affaire en tête et en gardant beaucoup de recul concernant tous les arguments avancés par les fabricants. Nous avons découpé tous ces antivols en morceaux et nous avons observé ce qu’il en restait.
Comment nous avons procédé pour la sélection
Nous avons passé de nombreuses heures à étudier tous les antivols de vélo proposés par les grandes marques, à parcourir les stands du salon Interbike pour découvrir des modèles qui n’étaient pas encore sortis, à réexaminer notre précédent guide, à repérer les projets d’antivols les plus soutenus sur le site de financement participatif Kickstarter, et à rechercher les antivols bien notés fabriqués par de petites sociétés ou des marques peu connues.
Les fabricants sortent des dizaines d’antivols qui se ressemblent beaucoup. Cependant, avec des niveaux de sécurité a priori différents et des systèmes d’évaluation propres à chaque marque, il est difficile de décider quels antivols sont comparables les uns aux autres autrement qu’en procédant par prix ou en consultant les résultats de recherches d’organismes indépendants qui évaluent les antivols de vélos, comme ART aux Pays-Bas et Sold Secure en Angleterre. Malheureusement, ces institutions utilisent des systèmes de notation différents, et tous les fabricants d’antivols ne soumettent pas leurs modèles aux tests. Et bien que ces labos indépendants attribuent des notes, leur raisonnement et les tests qu’ils ont réalisés pour parvenir à leur conclusion ne sont pas détaillés. Leurs évaluations ne nous ont donc donné qu’une vague idée de la sécurité des différents antivols.
La seule façon d’avancer efficacement, selon nous, était de commander les antivols les plus chers de chaque marque et de tous les soumettre à des tests de destruction : nous pourrions ainsi établir notre propre référentiel de ce que chaque société considère comme son plus haut niveau de sécurité. Nous avons ensuite commandé les antivols premiers prix de notre précédent guide, ainsi que des modèles plus haut de gamme de marques bien classées dans notre première série de tests, et nous les avons également soumis à des tests de destruction. Nous avons réuni au total 27 antivols des marques ABUS, Altor, Artago, Blackburn, Hiplok, Knog, Kryptonite, Litelok, OnGuard, RockyMounts, Schlage et TiGr.
Comment nous avons procédé pour les tests
Pour la version précédente de ce guide, nous avions étudié les différents systèmes de notation de fondations comme ART et Sold Secure, et nous avions discuté avec des voleurs professionnels de vélos. Même si cette expérience s’est avérée très instructive, cette fois-ci, nous avions besoin de mettre les mains dans le cambouis et de voir par nous-mêmes de quoi étaient vraiment faits tous ces antivols. Les informations que l’on peut glaner en consultant les expériences d’autres personnes et les notations ont leurs limites. Nous l’avons vérifié en constatant, grâce à nos tests, de nombreuses divergences de résultats pour des antivols qui étaient pourtant notés de la même façon par les mêmes organismes de notation.
Par ailleurs, nous avons parcouru le Web à la recherche de toutes les évaluations possibles, afin de déterminer quelles étaient les méthodes de forçage utilisées par les autres testeurs, quels antivols et quels types d’antivols étaient couramment testés, et comment ils s’en sortaient. Aucune étude n’avait testé autant de modèles ni employé autant de méthodes comme nous espérions le faire. Nous avons donc compris qu’il serait difficile d’établir des jugements comparatifs sur les antivols que nous avions choisis, à moins de réaliser tous les tests par nous-mêmes. C’est donc ce que nous avons fait.
Notre objectif ? Tester au mieux tous les antivols sélectionnés et faire preuve de rigueur afin de pouvoir vous recommander un produit qui, vraisemblablement, constituera le seul rempart entre un voleur et votre monture favorite. Pour cela, nous devions comprendre quels outils les voleurs de vélos pouvaient avoir à leur disposition, ainsi que leurs avantages et inconvénients, toujours selon leur point de vue. En nous appuyant sur notre expérience professionnelle en tant que vendeurs dans des magasins de vélos pendant plusieurs années et nos entretiens avec des voleurs en personne, nous avons créé une liste d’outils que les voleurs de vélos utilisent le plus souvent pour forcer des antivols. Cette liste répertoriait les outils que les voleurs pourraient réellement utiliser pour ouvrir les antivols que nous avions sélectionnés, et c’est elle qui nous a permis d’établir les différentes étapes de tests par lesquelles devrait passer chacun des antivols.
Les outils
Crochets : il s’agit des outils les plus petits, silencieux et faciles à transporter, mais ce sont aussi ceux qui demandent le plus d’habileté. Chaque type de serrure nécessite des outils spécifiques et est plus ou moins difficile à ouvrir. Mais une fois qu’un voleur possède les outils et les connaissances nécessaires pour ouvrir rapidement une serrure en particulier, il n’a plus qu’à arpenter les rues à la recherche d’une serrure qu’il sait ouvrir facilement.
Pince coupe câble : un grand nombre de vols de vélos (voire la quasi-totalité) sont commis à l’aide d’une simple pince coupante. Ces outils se transportent sans problème dans une poche, ne font pas de bruit, et peuvent facilement être volés à l’étalage pour ceux qui n’en ont pas. Malheureusement, ce qui rend ces pinces coupantes toutes simples si efficaces, c’est que les cyclistes continuent à attacher leur vélo à l’aide d’un câble en acier tressé et d’un cadenas, ou d’un câble souple basique. Ces dispositifs n’offrent pourtant qu’un degré de sécurité minimal et doivent uniquement servir d’antivols secondaires dans la plupart des situations. Une bonne pince coupe câble peut trancher ces antivols en un seul coup, et même une toute petite peut en venir à bout en quelques incisions.
Scie à métaux : une scie à métaux est généralement silencieuse et peut découper un antivol sans renfort de protection assez rapidement. Elle peut faire céder la plupart des chaînes vendues en grande surface, des U premier prix et des câbles. Mais elle présente également des inconvénients pour un voleur : elle prend du temps pour faire céder un antivol épais, elle risque de faire des à-coups en essayant de couper un câble et elle demande un effort physique de façon générale. Néanmoins, c’est un outil très peu cher, qui se transporte et se dissimule facilement.
Pince coupe boulons : énormément de vols de vélos n’étant pas signalés, il est difficile de collecter des données précises sur le nombre de vols commis chaque année, et de savoir quelles méthodes sont utilisées. En tant que vendeur de vélos pendant plusieurs années, j’ai cependant entendu des centaines d’histoires de vélos volés et vu de nombreux antivols coupés, la plupart (hormis les câbles) à l’aide d’une pince coupe boulons. Ces pinces sont souvent assez petites, de 45 à 60 cm de long. Elles agissent rapidement, sont bon marché, faciles à transporter et à dissimuler. Elles ne fonctionnent pas sur tous les antivols, mais lorsque c’est le cas, un simple geste suffit à libérer le vélo… Une fois que les voleurs savent quels antivols ils peuvent couper avec l’outil qu’ils ont sur eux, ils n’ont plus qu’à arpenter les rues et à cibler les antivols et vélos correspondants.
Perceuse sans fil : les voleurs de vélos ont plus rarement recours à cet outil, car il ne fonctionne bien que sur certains types d’antivols, souvent plus simples à forcer avec d’autres outils. Mais il arrive qu’une perceuse soit utilisée (généralement après une tentative infructueuse pour forcer le barillet). Néanmoins, les antivols sur lesquels les perceuses marchent bien, comme les antivols pliants, rencontrent un succès croissant et sont de plus en plus répandus. En outre, les perceuses sans fil étant de moins en moins bruyantes et de plus en plus petites par rapport aux meuleuses d’angle, elles deviennent une bonne option pour les voleurs.
Meuleuse d’angle : un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui. Le plus gros inconvénient de la meuleuse pour lui est le bruit et les étincelles qu’elle émet lorsqu’elle s’attaque à de l’acier trempé. Auparavant, les outils sans fil n’étaient pas assez puissants pour ce type d’utilisation, mais la technologie sur batterie a suffisamment progressé pour qu’ils soient aussi efficaces que leurs homologues sur secteur. Ils ont donc transformé le paysage de la sécurité des vélos. Ces outils passent difficilement inaperçus, mais un voleur qui n’a pas froid aux yeux et qui parvient à masquer le bruit a toutes les chances de réussir son larcin.
Un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui
Une fois notre liste établie, nous devions décider comment les résultats des tests nous permettraient de classer les différents antivols. Nous sommes convaincus que dans toute forme de sécurité, il faut tenir compte de son aspect le plus vulnérable — comme par exemple une maison fermée à double tour, mais avec une fenêtre ouverte, ou un système d’exploitation avec un cheval de Troie. Nous avons donc décidé que plus un antivol pouvait être forcé sans faire de bruit et rapidement (quelles que soient ses performances par ailleurs), plus sa note serait basse. Nous n’allions pas établir une moyenne de sécurité à partir de l’ensemble de nos tests, mais évaluer les faiblesses - en classant les antivols en fonction des méthodes les plus simples et silencieuses à employer pour les forcer. Le premier test a consisté à voir si l’un des antivols pouvait être crocheté (cela s’est avéré possible) ; à voir si l’un d’entre eux succombait à une pince coupe boulons (ça a été le cas), à une scie à métaux (malheureusement, oui) ou à une perceuse (sans problème) ; et enfin, à voir combien de temps il faudrait pour couper chaque antivol avec une meuleuse d’angle portable d’entrée de gamme (plus vite qu’on ne le pense). Une fois tous les tests terminés, nous avons classé les antivols en fonction de leur niveau de sécurité et de leur prix pour savoir où ils se plaçaient, puis nous avons pris en compte des caractéristiques comme la durabilité, le poids, la portabilité et la simplicité d’emploi.
Les techniques de vol testées
Le crochetage de serrure
Exemple de crochetage sur la chaîne OnGuard Beast, qui a été ouverte en 30 secondes. Du ruban adhésif a été rajouté pour dissimuler l’ouverture à opérer sur le plastique, par laquelle un voleur peut exploiter la vulnérabilité de la serrure.
Tout en haut de notre liste des techniques de vol à éprouver, nous avions à tester la robustesse des mécanismes de verrouillage. Nous savions d’avance qu’il serait difficile d’être complètement exhaustifs sur ce point. Mais nous voulions avant tout nous assurer de ne pas passer à côté d’un élément important et en apprendre un peu plus sur les différents types de mécanismes. Nous avons contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de vingt ans, et nous nous sommes rencontrés pour examiner ensemble tous les antivols reçus. Après une rapide inspection visuelle et quelques petits coups à l’aide d’un des nombreux outils pointus qu’il avait apportés dans un étui pliant en cuir, John Edgar Park a tout de suite repéré que les antivols OnGuard étaient vulnérables au crochetage. Son inspection lui a permis de comprendre le fonctionnement du mécanisme et le moyen le plus simple de l’ouvrir - selon lui, les outils les plus basiques sont suffisants.
Non seulement il a réussi à crocheter les antivols OnGuard, mais il a aussi pu me montrer comment procéder. Je n’avais jamais crocheté un antivol auparavant (si l’on exclut l’expérience du stylo Bic). Pourtant, je suis parvenu à l’ouvrir en moins de trente secondes après l’avoir regardé faire deux fois et après qu’il m’ait guidé étape par étape une fois. Il s’agit d’une simple technique de raclage qui nécessite peu de compétences et des outils basiques ; il est possible de le faire à l’aide de deux ou trois bouts de ferraille récupérés sur un essuie-glace de voiture ou une pince à cheveux (j’ai pourtant toujours cru que la série MacGyver était une blague !). Tous les antivols OnGuard que nous avons testés ont succombé à cette attaque.
Même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter.
Pour être absolument sûrs, nous avons décidé de contacter un groupe d’amateurs de crochetage de serrures, que nous avons rencontré le soir d’une présentation sur les serrures à disques haute sécurité. La réunion avait lieu dans un immeuble et dans une salle banalisés, et tous ceux qui ont fait une présentation ont utilisé leur nom de code Def Con. La première chose qu’ils nous ont apprise est que forcer les derniers modèles d’antivols et publier les résultats peut exposer aux mêmes problèmes juridiques que le piratage numérique. La deuxième est que même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter, et personne n’avait les outils adaptés aux petites clavettes intégrées à la plupart des antivols. Par conséquent, nous sommes convaincus que les serrures à disques peuvent résister à la majorité des voleurs. Et ceux qui prendront le temps d’acheter des outils et de les modifier pour apprendre à crocheter ce type de serrure pourront certainement commettre des vols par crochetage plus lucratifs.
Les pinces coupe boulons
Le test suivant pour les antivols : les pinces coupe boulons. Ces outils ne coûtent pas cher en magasin de bricolage et, généralement, au cours d’un vol, ne font du bruit que lorsqu’il est trop tard, que l’antivol s’ouvre et que le voleur a déjà enfourché votre vélo. Même en vous trouvant à 5 ou 6 mètres de votre vélo, vous pourriez ne rien entendre. Pour nos tests, nous avons choisi d’utiliser des pinces de deux longueurs différentes, une HDX de 61 cm et une Tekton 3421 de 91 cm.
L’ABUS Ultra 410, le U ABUS U-mini 40, le Kryptonite Series 2 Standard, le Litelok et le TiGr Mini ont cédé à la petite pince. L’Altor 560G et la chaîne Hiplok Gold ont été plus difficiles à couper avec le plus petit modèle, et nous avons réussi à couper l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus, la chaîne ABUS Granit CityChain X-Plus et la Kryptonite Series 2 955 avec la pince de 91 cm, mais après de lourds efforts. Le grand antivol pliant ABUS Bordo a été le plus difficile pour nous, et il est donc peu probable qu’il puisse être coupé.
Les fabricants de certains de ces antivols revendiquent leur résistance, mais en raison de problèmes de conception, de maillons de chaînes plus fins, de métaux plus mous ou de différences dans les procédés de renforcement, nous sommes parvenus à tous les couper. Les antivols en U les plus faciles à couper étaient en fait uniquement renforcés par cémentation, c’est-à-dire en surface et pas dans leur intégralité, via un autre procédé de traitement thermique.
Comme nous l’a expliqué par e-mail Mark Podob de Metlab, une société de traitement thermique : « un renforcement en surface, par rapport à un renforcement complet, a l’avantage de fournir une surface endurcie jusqu’à une certaine profondeur et de permettre l’utilisation d’un acier à faible teneur en carbone, moins cher, pour l’intérieur du U. Mais d’un autre côté, une fois que le revêtement est percé, on peut rapidement scier le reste. »
Le revêtement extérieur endurci ne semble donc pas suffisant pour arrêter les pinces coupe boulons, puisque les mâchoires de l’outil arrivent à écraser et couper le métal plus mou qui se trouve sous la surface renforcée, comme le montrent les photos des antivols coupés ci-dessus.
Les scies à métaux
Nous ne nous attendions pas à des résultats remarquables pour ces tests à la scie à métaux, étant donné que même l’acier d’entrée de gamme renforcé par cémentation résiste généralement à une scie à métaux. Néanmoins, l’Altor et le TiGr sont tous deux en titane, une matière résistante mais pas très dure, et la scie à métaux l’a prouvé. Avec la scie à métaux, il nous a fallu moins de 30 secondes pour couper ces deux antivols coincés dan un étau. Le fait d’avoir utilisé l’étau a certainement accéléré la coupe par rapport à des conditions réelles, mais les voleurs entraînés connaissent des astuces (colliers de serrage ou appui contre le vélo) qui permettent également de gagner du temps. Le RockyMounts que nous avons testé utilise un matériau que l’on voit rarement dans les antivols de vélos, l’acier inoxydable, qui n’a pas été renforcé, comme nous avons pu le vérifier : malgré le large diamètre de l’anse, notre scie à métaux en est venue à bout en seulement 90 secondes.
Les perceuses sans fil
Cette catégorie d’outil méritait bien des tests car si une petite perceuse sans fil est plus bruyante qu’une pince coupe boulons, elle reste à peine perceptible derrière le brouhaha d’une rue animée ; elle est aussi plus facile à transporter, éveille moins les soupçons qu’une grande pince, et elle est beaucoup plus silencieuse qu’une meuleuse d’angle. Celle que nous avons utilisée dans nos tests était une 12 V Milwaukee Fuel, qui est assez petite pour tenir dans une poche de veste. Si l’Altor 560G a cédé à la pince coupe boulons, de même que l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus après beaucoup d’efforts, la perceuse a facilement vaincu les deux modèles. Il nous a suffi de jeter un rapide coup d’œil aux serrures pour voir que la charnière était probablement l’élément le plus faible de chaque système et nous avons pu le vérifier lors de nos tests. Les goupilles de raccordement qui relient les maillons de ces deux antivols pliants n’ont pas été renforcées et nous avons réussi à les faire sauter rapidement en perçant à travers.
La meuleuse d’angle
Le dernier test qu’il nous restait à faire était avec la meuleuse d’angle. Nous savions que tous les antivols succomberaient aux 7000 tours/minutes d’un disque en oxyde d’aluminium, mais nous ne savions pas exactement en combien de temps. En plusieurs années, nous avons écouté les anecdotes racontées par des clients, lu des contenus marketing, regardé des vidéos YouTube, de temps en temps, et retiré des antivols réfractaires, ici et là… Nous nous attendions donc à ce que certains de ces antivols demandent plus d’une minute pour réaliser une coupe, et au moins deux minutes pour réaliser les deux coupes nécessaires à la libération d’un vélo. Nous avions prévu de consacrer une ou deux matinées entières à meuler. Pour nous, ce test serait un travail acharné, à avoir des crampes dans les mains, avec des étincelles dans tous les sens et des meules à tronçonner contraignantes, puisque nous devions accomplir plus de 50 coupes pour tester tous nos antivols plusieurs fois.
Nous avons chargé toutes les batteries que nous avions pour notre meuleuse sans fil, installé l’étau à l’extérieur, prévu une bonne dose de café, et nous nous sommes préparés psychologiquement à passer plusieurs heures à couper encore et encore. Et puis, nous avons commencé : le premier antivol a cédé en 14 secondes, le deuxième, en 15 secondes. Certains n’ont même pas dépassé les 10 secondes. L’ABUS, pour lequel nous avions de meilleurs espoirs, a tenu à peine 20 secondes avant que notre lame ne passe de l’autre côté. Même le plus épais et le plus robuste, le Kryptonite New York Fahgettaboudit, n’a résisté que 30 secondes. Le scénario a été quasiment identique pour les chaînes : sur la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, une coupe a demandé 30 secondes.
Nous avons compris qu’aucun antivol ne pouvait résister plus d’une minute aux derniers outils sans fil sur batterie, même les chaînes ou les anses à double verrouillage qui nécessitent deux coupes. Nous admettons cependant que nous avons réalisé tous ces tests dans des conditions idéales, à l’aide d’un étau, pour établir un contexte identique pour tous les modèles. Mais nous avons ensuite testé les antivols dans des conditions plus inconfortables et sans étau, pour constater qu’ils résistaient à peine plus longtemps. Nous pouvons donc dire que nos résultats ne sont pas très éloignés de ce qui pourrait se passer dans la réalité.
Entendre des bruits de travaux pendant quelques secondes dans une ville animée n’a rien d’extraordinaire. Et même s’il est évident qu’un vélo est en train d’être volé, cela ne semble pas forcément alarmer les passants ni attirer l’attention, comme le montre l’une de mes vidéos favorites (publiée par le New York Times, qui est désormais la maison mère de Wirecutter).
À quoi bon attacher son vélo dans ces conditions ? Beaucoup de gens se posent cette question quand ils prennent conscience de l’indifférence de la majorité des passants face aux vols de vélos et de la puissance des nouveaux outils sans fil. Pourquoi utiliser un meilleur antivol s’il ne demande, au mieux, qu’une minute de plus au voleur, ou peut-être même quelques secondes ? C’est regrettable, mais il s’agit en réalité de faire mieux que les vélos garés à côté du vôtre — on ne vous demande pas de distancer un sportif de haut niveau/champion du 100 mètres, mais juste vos voisins. Si vous utilisez un vélo moins cher et si vous l’attachez correctement avec un meilleur antivol dans un lieu plus sûr, vous pourrez dissuader les voleurs de choisir votre vélo par rapport à une cible plus facile.
La bonne technique d’attache : passer le U dans la roue arrière et les haubans (les deux tubes fins en diagonale qui se rejoignent sous la selle). Le câble ajoute une protection supplémentaire pour votre roue avant.
Dans certaines situations, même l’antivol le moins cher peut apporter ce niveau de sécurité. Mais en achetant un modèle juste au-dessus du Kryptonite New-U Evolution Mini-7, vous devriez échapper à plus de techniques de vol que la concurrence au même prix — et par conséquent, dans la plupart des villes, votre vélo ne sera visé que par des voleurs très déterminés. La majorité d’entre eux ne souhaitent pas voler votre vélo en particulier, mais juste un vélo. Si l’un d’entre eux est plus facile à voler et a plus de valeur, c’est celui qu’ils choisiront. Vous les aurez alors persuadés d’aller vers une autre cible, et ce sera suffisant. Mais s’ils optent malgré tout pour votre vélo, nous pensons que vous devriez au moins tenter de les prendre en flagrant délit, avec un antivol qui nécessite une meuleuse.
Notre antivol de vélo favori : le Kryptonite New-U Evolution Mini-7
Le meilleur antivol de vélo
Avec son anse renforcée de 13 mm à double verrouillage, un câble inclus et une année de protection antivol offerte, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 est un dispositif de protection dissuasif à un prix raisonnable.
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Le U Kryptonite New-U Evolution Mini-7 comprend un câble d’1,2 m et bénéficie d’une année gratuite de protection antivol. Il est quasiment identique à notre ancien favori, mais il dispose d’une amélioration non négligeable : un double mécanisme de verrouillage. L’avantage d’un U qui possède un pêne à chaque extrémité est qu’un voleur devra probablement réaliser deux coupes à l’aide d’un outil électrique pour l’ouvrir. Ce modèle est légèrement plus cher que le Kryptonite Series 2, mais si vous pensiez de toute façon ajouter la protection de Kryptonite au Series 2, l’année offerte permet de compenser l’écart de prix. Pour quelques euros de plus, vous bénéficiez d’un énorme atout qui ne se détecte pas facilement : l’anse (la grande boucle en forme de U qui donne leur nom aux « U ») de la série Evolution a non seulement un revêtement renforcé, mais elle est entièrement fabriquée en acier renforcé, avec un processus de durcissement. Sans être techniquement en acier « trempé à cœur », elle a mieux résisté à nos mauvais traitements que les autres antivols au même tarif. Nous avons réussi à couper les antivols de moins bonne qualité avec une simple pince de 61 cm, mais le New-U Evolution Mini-7 a même survécu à nos pinces de 91 cm, s’en tirant avec simplement quelques égratignures.
Le New-U Evolution Mini-7 utilise par ailleurs un système de verrouillage à disques, plus sécurisé. Ce type de clavette est beaucoup plus difficile à crocheter et nécessite des outils spécialisés, de la patience et des compétences en crochetage. Après avoir consulté de nombreux amateurs et experts du crochetage de serrures, nous avons décidé que les chances que cette serrure soit crochetée dans la rue étaient très minces, contrairement aux serrures d’autres antivols que nous avons testés.
Cet antivol présente l’un des designs les plus sobres que nous avons observés, sans gros boîtier en plastique à casser, et avec un revêtement de protection en caoutchouc sur les principaux éléments pour éviter de rayer la peinture de votre vélo. Il est également fourni avec l’une des meilleures fixations pour l’attacher au cadre pendant que vous roulez. (Cela dit, ça n’est pas forcément un atout, car les U accrochés au cadre sont souvent considérés comme un fléau pour les vélos, car les fixations sont généralement positionnées à un endroit gênant ou se desserrent avec le temps. Si c’est possible, il vaut mieux transporter cet antivol dans le panier ou sur le porte-bagages, sinon la fixation fera l’affaire).
L’Evolution étant disponible en différentes tailles, vous aurez du choix si vous avez besoin d’une autre longueur. Mais nous pensons que ce modèle de 18 cm conviendra à la plupart des utilisateurs, car il s’attache facilement, tout en étant assez court pour éviter les forçages par effet de levier s’il est correctement verrouillé. Assurez-vous simplement d’opter pour la version « New-U » de la série Evolution, avec son nouveau design, pour bénéficier de la sécurité renforcée de l’anse à double verrouillage. Si vous utilisez un vélo à pneus larges et si vous devez attacher les deux roues, ce modèle sera sûrement trop court pour passer autour du pneu et du cadre. Vous surmonterez ce problème en ajoutant des axes de roue antivol, mais Kryptonite vend aussi l’Evolution dans une taille plus grande et sans câble. Si vous ne savez pas quelle taille prendre, n’hésitez pas à passer dans un magasin de vélo près de chez vous.
Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires
Nous restons convaincus qu’un New-U Evolution Mini-7 correctement attaché, avec son anse robuste et trop courte pour y insérer un cric, pourra mieux contrecarrer la plupart des attaques (autres que la meuleuse d’angle) que d’autres antivols au même prix. Mais si vous vous trouvez dans une zone à hauts risques (renseignez-vous auprès d’un magasin de vélos proche de chez vous si vous ne savez pas), ou si vous vivez à Manhattan, où seuls les modèles « New York » sont couverts par la protection antivol de Kryptonite, il est préférable d’oublier l’Evolution de taille standard à double verrouillage et d’opter pour le modèle au-dessus : le Kryptonite New York Fahgettaboudit.
Le choix haut de gamme : Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini
Un antivol encore plus robuste
Il s’agit de l’antivol le plus sûr parmi tous ceux que nous avons testés, mais il est beaucoup plus lourd que notre premier choix.
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L’antivol en forme de U Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini est un dur à cuire. Il n’offre pas de fonctionnalités spéciales ni de fioritures, mais juste une présence bien solide : environ 2 kg de matériel. Il est doté d’une anse à double verrouillage en acier trempé et d’un renforcement métallique dans la barre transversale pour encore plus de sécurité. La surface transversale de son anse renforcée de 18 mm est deux fois plus grande que celle de l’anse de 13 mm de notre favori – il faut donc proportionnellement deux fois plus de temps pour arriver à la couper.
Cet antivol faisant partie de la ligne « New York » de Kryptonite, il est couvert par la protection antivol de la marque à Manhattan.
Le seul vrai inconvénient de ce modèle, mis à part son prix qui est supérieur à celui de notre favori, est qu’il pèse deux fois plus lourd que notre premier choix. Cependant, comme l’ont montré nos tests, un métal mieux renforcé est fondamental pour plus de sécurité. Par ailleurs, le New York Fahgettaboudit Mini n’est pas fourni avec une fixation au cas où vous souhaiteriez l’attacher à votre cadre (même si nous doutons qu’elle puisse rester en place avec un tel poids), ni avec un câble, que vous devrez acheter séparément. Si vous recherchez un tel niveau de sécurité, une petite chaîne comme la Kryptonite KryptoLok Series 2 995 Integrated ferait un bon antivol secondaire.
Peut aussi s’envisager : Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit
Le meilleur rapport qualité-prix
Si vous avez besoin d’un antivol plus long et que le poids n’est pas un problème pour vous, la chaîne Fahgettaboudit, qui pèse 4,5 kg, est vraiment coriace.
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Parfois, on a tout simplement besoin d’un antivol plus long. Si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui n’est pas doté d’un cadre classique, ou si vous attachez votre vélo à un large poteau, il vous faudra une chaîne. Selon nous, la chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit présente le meilleur rapport qualité prix de sa catégorie pour s’assurer une sécurité de haut niveau.
La chaîne est dotée de maillons en acier trempé de 14 mm et offre une longueur standard de 90 cm, ainsi qu’une version ultra-longue d’1,5 m. Elle est équipée d’une serrure à disques Kryptonite New York de 15 mm, avec un double mécanisme de verrouillage. Et étant donné qu’elle fait partie de la série New York de Kryptonite, elle est couverte par la protection antivol de la marque à Manhattan.
Une chaîne permet d’attacher facilement des pneus larges, des roues plus grandes ou plusieurs tubes à la fois grâce à sa longueur.
S’il nous a fallu moins de temps pour découper cette chaîne que pour venir à bout du U New York Fahgettaboudit Mini, nous pouvons toutefois conclure que leur niveau de sécurité est similaire. Cette chaîne offre une longueur plus pratique, et elle est plus simple à utiliser que la New York Legend de Kryptonite. Les seules chaînes que nous avons mis plus de temps à couper étaient la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, qui coûtent toutes deux beaucoup plus cher. La New York Legend a demandé environ 50 % de temps en plus pour un prix environ 50 % supérieur. Si la sécurité est votre préoccupation principale, nous pensons qu’il est plus judicieux d’utiliser cette somme d’argent pour acheter un antivol secondaire plus solide : vous bénéficierez ainsi d’une meilleure sécurité pour le même montant.
Entretien et maintenance
Les antivols doivent endurer une multitude de mauvais traitements : des chutes aux saletés de la route, en passant par la pluie et la neige. Heureusement, ceux que nous avons choisis sont très faciles à entretenir. Il suffit d’ouvrir l’antivol, de nettoyer les saletés à l’aide d’un chiffon, de vaporiser un peu de dégraissant si nécessaire, puis un lubrifiant sec (comme le lubrifiant sec Tri-Flow Superior (indisponible en France) ou le lubrifiant sec pour vélo Finish Line) et de faire tourner la clé dans la serrure. Kryptonite propose même des instructions à ce sujet sur son site. Si vous vivez dans une région au climat sec ou si l’antivol est rarement exposé aux intempéries, il est même inutile de procéder à cet entretien aussi souvent que la marque le recommande. Mais gardez bien en tête qu’il ne faut jamais forcer sur la clé pour la faire tourner. Si vous avez du mal à l’utiliser, commencez par vérifier si un peu de lubrifiant peut arranger les choses. Si ce n’est pas suffisant, essayez l’une des autres clés fournies avec l’antivol pour déterminer si votre clé habituelle est tordue ou endommagée.
La concurrence
Kryptonite Evolution Mini-7 : ce modèle, notre ancien favori, est presque identique à notre favori actuel, le New-U Mini-7. La principale différence, sur cette ancienne version, est qu’elle ne se verrouille que d’un côté, contrairement au New-U Mini-7, qui est doté d’un double mécanisme de verrouillage. L’anse de cet antivol est dotée d’un côté d’une extrémité courbée et de l’autre d’un pêne classique. Nous pensons cependant qu’il s’agit d’un très bon antivol si vous avez l’occasion de l’acheter en promotion. Mais comme le nouveau modèle à double verrouillage a rapidement remplacé cette version pour le même prix (voire moins cher), nous vous conseillons d’opter pour une sécurité renforcée et d’acheter plutôt le nouveau modèle.
L’extrémité courbée du Kryptonite Evolution Mini-7.
Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard : le Series 2 est le modèle combiné U et câble le moins cher de cette marque réputée. Il utilise un mécanisme de serrure à disques et vous pouvez ajouter la protection antivol de Kryptonite en option. Le principal problème de cet antivol reste qu’il est uniquement renforcé au niveau du revêtement, ce qui signifie que les pinces coupe boulons peuvent le couper. La plupart des U peuvent être sectionnés rapidement et sans bruit à l’aide d’une pince de ce type. Il est donc préférable, selon nous, d’acheter un antivol mieux renforcé, comme notre favori, qui coûte environ 30 % plus cher, pour dissuader tous les voleurs qui ne sont pas équipés des outils nécessaires.
Chaîne Kryptonite KryptoLok Series 2 955 Integrated : pour son prix, c’est une excellente chaîne. Son plus gros inconvénient est qu’un voleur peut la couper à l’aide d’un coupe boulons, mais lors de nos tests, la forme carrée de la chaîne de 9 mm a eu tendance à la faire glisser des mâchoires de la pince, et il nous a fallu fournir pas mal d’efforts pour réussir à la casser. En ce qui concerne la solidité et le temps nécessaire pour en venir à bout, la chaîne Series 2 a fait aussi bien que l’ABUS Granit CityChain X-Plus pour un quart de son prix. Elle fera un très bon antivol secondaire ou un antivol principal, mais moins sûr, car nous avons trouvé qu’elle était beaucoup plus difficile à sectionner que le U Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard.
Chaîne Kryptonite New York Legend : il s’agit de la chaîne la plus solide que nous avons testée. Elle est dotée de maillons renforcés de 15 mm avec une serrure dissimulée – le voleur ne pourra donc s’attaquer qu’à la chaîne. Pour la couper, il faut environ une minute, soit à peu près le même temps que le U Fahgettaboudit Mini. Mais étant donné le volume et le design de son cadenas, la chaîne New York Legend est difficile à trimballer et à utiliser plusieurs fois dans la journée. Elle convient mieux à ceux qui peuvent la laisser attachée à un point fixe. Si vous envisagez de laisser une chaîne antivol attachée seule, devant votre lieu de travail ou votre domicile, nous vous recommandons de retirer la protection en nylon qui l’entoure (au risque d’égratigner la peinture) pour pouvoir repérer toute tentative de sabotage. On nous a en effet rapporté que des voleurs soulevaient la protection de la chaîne laissée seule, la coupaient pendant la nuit, puis remettaient la protection en place et revenaient un peu plus tard, une fois le vélo attaché avec, et libéraient la chaîne d’un simple coup de couteau. C’est l’une des raisons pour lesquelles les chaînes ABUS sont dotées d’une protection inamovible.
Kryptonite New York Noose : cette chaîne est plus légère et moins chère que la New York Fahgettaboudit, et par conséquent, elle offre un niveau de sécurité légèrement inférieur. Elle ne présente pas de véritable vulnérabilité, mais si vous recherchez un bon niveau de sécurité, autant opter pour le modèle au-dessus, la chaîne Fahgettaboudit.
OnGuard Brute STD : lors de nos tests, ce U a obtenu un temps de coupe très satisfaisant, entre l’ABUS U-Lock Granit X-Plus et le Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini. Mais malgré son double verrouillage, il y avait tellement de jeu que nous avons pu le retirer après une seule coupe. Le gros problème de cet antivol, et de tous les antivols OnGuard que nous avons testés, est le mécanisme de verrouillage en lui-même, qui est particulièrement simple à crocheter, même lorsqu’on ne dispose pas d’un outil sophistiqué ou de compétences particulières.
OnGuard Beast 8016 (indisponible en France) : encore une fois, cette chaîne a obtenu de bons résultats lors de nos tests de solidité, et les temps de coupe étaient proches de ceux de nos favoris, mais l’énorme lacune de tous les antivols OnGuard est qu’ils sont faciles à crocheter. Nous ne pouvons vraiment pas recommander un antivol qui est si simple à ouvrir.
OnGuard Pitbull STD : ce modèle est le moins cher de la gamme de U OnGuard. Il utilise une anse plus fine et n’a pas de protection anti poussière et sécurité, au niveau de la clavette. De toute façon, on peut également crocheter cet antivol très facilement, ce qui est dommage car les antivols OnGuard s’en sont bien sortis en ce qui concerne les autres tests.
Antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus : Grâce à son design et à celui de son support de fixation, cet antivol est, de loin, le plus agréable à transporter. Il se plie en effet de façon très compacte et, placé à l’intérieur de son étui fixé au cadre, il ne fait aucun bruit pendant le trajet. Cependant, son niveau de sécurité n’est pas aussi élevé qu’annoncé, et un voleur peut facilement en venir à bout en perçant à travers les goupilles de raccordement qui relient les maillons. Avec un peu de patience, j’ai aussi pu faire sauter les maillons en insérant une grande pince coupe boulons au niveau des jointures, comme on peut le voir dans cette vidéo d’House of Chain avec une version plus petite de l’antivol Bordo. C’est un modèle qui peut passer dans une zone peu risquée, mais son prix est trop élevé par rapport au niveau de protection qu’il offre.
U ABUS Granit X-Plus : si ce U est l’un des plus légers par rapport à sa taille, il nous a fallu beaucoup moins de temps pour le couper que notre « favori haut de gamme » Kryptonite, et il coûte beaucoup plus cher. Le boîtier en plastique qui entoure la barre transversale semble plus encombrant qu’autre chose. Cet antivol a des atouts, mais d’autres modèles sont plus sûrs tout en coûtant moins cher.
ABUS U-Lock U-mini 40 (indisponible en France) : nous avons d’abord pensé que cet antivol, qui coûte à peine plus cher que notre favori, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, pourrait décrocher la médaille d’or. Les deux extrémités de l’anse se verrouillent et résistent aux torsions, ce qui signifie qu’un voleur doit réaliser deux coupes pour le libérer de la plupart des points fixes. Il est également doté du mécanisme à disques haute qualité d’ABUS et d’une anse de 14 mm de diamètre, deux avantages dont sont dépourvus les modèles ABUS Ultra 410 et New-U Evolution Mini-7. Mais malheureusement, lors de nos tests, nous avons réussi à couper l’antivol très facilement à l’aide d’une pince coupe boulons — c’est même l’un des modèles qui a été le plus simple à ouvrir, en réalité, et il a finalement affiché des résultats similaires à ceux du U Kryptonite Series 2 Standard.
U Blackburn San Quentin (indisponible en France) : nous avons mis à peine plus de 20 secondes pour couper cet antivol à l’aide de la meuleuse, ce qui le positionne en milieu de peloton. Mais il remuait beaucoup après une seule coupe, suffisamment pour qu’un voleur puisse le retirer de son point d’attache. Il est par ailleurs doté d’un boîtier en plastique dur et d’un manchon interne en plastique qui maintient le mécanisme de verrouillage, et les deux risquent de poser des problèmes de durabilité à long terme. Les commentaires laissés sur Amazon confirment en effet qu’à de nombreuses reprises, les protections en plastique se sont cassées ou sont tombées, laissant à découvert le corps de l’antivol, qui risque alors de rayer le vélo. La résistance de l’acier est satisfaisante, mais la protection et les parties internes doivent être améliorées.
Chaîne et cadenas Blackburn Attica (indisponible en France) : la partie cadenas de cet antivol connaît les mêmes problèmes de durabilité que le U Blackburn, étant donné qu’il s’agit du même modèle mais en plus petit. Lors de nos tests, le temps de coupe a été dans la moyenne, aussi bien pour la chaîne que pour le cadenas, classant cette chaîne en milieu de peloton.
Hiplok Gold : le design de cette chaîne vous permet de la porter autour de la taille sans la fermer - porter sur soi une chaîne fermée est d’ailleurs à proscrire totalement en raison des risques de perte des clés, de blocage de l’antivol, d’accident… et les équipes paramédicales doivent pouvoir retirer l’antivol facilement en cas d’urgence. C’est un atout intéressant, mais des attaches Zip ou une bande Velcro peuvent offrir la même fonctionnalité sur la majorité des chaînes, pourvu qu’elles soient assez longues. Dans nos tests, le temps de coupe pour cet antivol a été parmi les plus rapides. Son vrai bémol : nous avons pu la couper rapidement avec une grande pince coupe boulons. Il faudrait que la chaîne soit légèrement plus épaisse pour que nous la classions parmi les meilleurs antivols.
Hiplok D Bike Lock (indisponible en France) : les attaches en plastique à l’arrière de ce U permettent de le porter à la ceinture ou de l’accrocher à son pantalon. Une fonctionnalité qui marche vraiment et qui s’avère utile, car la plupart des supports de fixation pour les antivols U ne sont pas très efficaces et ont tendance à faire du bruit et à se desserrer. L’antivol est par ailleurs doté d’une anse renforcée à double verrouillage, et nous n’avons pas réussi à la couper avec une pince coupe boulons. Elle intègre une serrure à paillettes, mais de bien meilleure qualité que sur les modèles OnGuard. Un voleur peut malgré tout la crocheter avec des outils plus simples que dans le cas d’une serrure à disques, et peut-être avec un « passe-partout », mais elle nous a semblé offrir un bien meilleur niveau de sécurité que tous les autres modèles OnGuard. Néanmoins, malgré son double verrouillage, l’anse bougeait beaucoup après la première coupe lors de nos tests, suffisamment pour qu’un voleur puisse la retirer de nombreux points fixes. En raison de cet inconvénient, et de son prix supérieur à celui de notre favori, nous avons décidé de ne pas la sélectionner, mais en ce qui concerne les autres points, ce modèle semble être un bon antivol.
RockyMounts Compton Large (indisponible en France) : cet antivol, qui vient juste de sortir aux États-Unis, est l’un des plus lourds que nous avons testés. Il est en acier inoxydable, avec une anse de 18 mm. L’acier inoxydable est plus dur que l’acier à faible teneur en carbone, mais il est beaucoup moins robuste que l’acier endurci. Nous avons pu le constater lors de nos tests, puisqu’il a résisté deux fois moins longtemps que les modèles Artago et Kryptonite, qui intègrent aussi une anse de 18 mm. Il ne nous a fallu en outre que 90 secondes pour couper le Compton Large à la main à l’aide d’une scie à métaux. Par ailleurs, avec ses rebords en acier tranchant, sans protection vinyle, il s’agit de l’antivol le moins ergonomique que nous avons testé. Bien que ce ne soit pas l’antivol qui offre le meilleur niveau de sécurité, c’est celui que nous choisirions comme arme si une bagarre venait à se déclencher chez Wirecutter…
Knog Strongman (indisponible en France) : ce petit antivol présente selon nous de nombreux avantages. Il est presque entièrement recouvert d’une épaisse protection en silicone, ce qui en fait un antivol anti rayures et silencieux pendant les trajets. Néanmoins lors de nos tests, malgré son anse à deux verrouillages, nous avons constaté qu’après une seule coupe, il se formait un très gros écart entre les deux parties sectionnées. Étant donné qu’il coûte beaucoup plus cher que notre favori, sans offrir des avantages considérables, et en gardant à l’esprit les nombreux avis d’acheteurs sur Amazon qui indiquent que le mécanisme se rouille et devient difficile à ouvrir avec le temps, nous avons été forcés de passer notre chemin.
TiGr Mini : cet antivol a fait ses débuts sur le site de financement participatif Kickstarter. Le corps principal, qui est en titane, est de conception souple et très légère. Son système de fixation pour cadre est notre favori parmi tous les antivols que nous avons testés, et il est fabriqué aux États-Unis. Son point noir : il succombe très facilement aux pinces coupe boulons, bien que le fabricant revendique le contraire. Nous avons identifié un vrai point faible entre l’anse principale et le mécanisme de verrouillage, un espace qui permet même à une petite pince coupante d’ouvrir l’antivol. Par ailleurs, le titane est assez solide mais n’est pas forcément dur, et nous avons réussi à scier le Mini en moins de 30 secondes en le maintenant dans un étau.
Litelok (indisponible en France) : nous avons trouvé que le bandeau de cet antivol était extrêmement difficile à couper sans outil électrique. Disposer des câbles sur une large bande métallique est une très bonne idée et ce système ralentit ce type d’attaque, même si on peut en venir à bout avec un peu de patience. Mais cet antivol présente un problème majeur selon nous : nous n’avons eu besoin que d’une petite pince coupe boulons pour forcer le mécanisme de verrouillage (c’est à cet endroit-là que les voleurs coupent généralement les antivols en forme de câble, car c’est plus rapide). L’intégralité du mécanisme s’est ouvert pour révéler les fines bandes métalliques qui relient une tige, qui constitue le loquet, à l’antivol. Il a suffi de faire une deuxième coupe sur cette tige pour que l’antivol s’ouvre.
Les évolutions à venir : les antivols connectés
ABUS vient de sortir une nouvelle version de son antivol pliant avec une alarme intégrée, le Bordo Alarm 6000a. Selon nous, le mécanisme de pliage de la version que nous avions testée précédemment le rendait trop vulnérable face aux attaques, mais nous prévoyons de tester ce nouveau modèle afin de voir s’il bénéficie d’améliorations notables au cas où le système de détection de mouvements ne suffirait à dissuader les voleurs.
Comme c’est le cas désormais dans de nombreux secteurs, l’Internet des objets connectés semble pouvoir s’étendre aux antivols : les fabricants essayent d’enrichir leurs offres en connectant leurs antivols au Web. Mais le service est plus compliqué à fournir pour un objet mobile de ce type que pour un réfrigérateur ou un micro-ondes. Sans réseau Wi-Fi, il faut passer par la 4G (avec généralement un abonnement mensuel) ou par une connexion Bluetooth (qui a une portée limitée). Même si aucun des dispositifs antivol connectés présentés ci-dessous ne semble être encore au point, nous avons commencé à les étudier en espérant qu’ils pourront bientôt s’avérer utiles.
Pour ce guide, nous voulions tester l’antivol de vélo électronique Lattis Ellipse, qui utilise la technologie Bluetooth pour vous avertir si quelqu’un est en train de trafiquer votre antivol, mais au moment où nous nous sommes renseignés, l’antivol n’était toujours pas disponible à la vente. Nous doutons par ailleurs que sa connexion Bluetooth puisse avoir une portée au-delà de l’autre côté de la rue, voire qu’elle puisse traverser un mur. Attendons de voir.
LINKA propose également un nouvel antivol à cadre connecté doté d’une alarme mais il permet uniquement de fixer la roue au cadre du vélo, et on aura besoin d’un antivol supplémentaire pour attacher le vélo à un point fixe. Son système de déverrouillage automatique par Bluetooth, comparable à celui du Lattis, présente les mêmes motifs d’inquiétude.
Pour veiller sur votre vélo, vous pouvez bien sûr l’attacher de la façon la plus sûre possible, mais aussi tenter de suivre sa trace une fois qu’il a été volé. Des antivols comme le Boomerang CycloTrac, le Spot Trace et le Spybike Top Cap Tracker sont tous conçus pour envoyer une alerte sur votre téléphone si votre vélo est déplacé, avant de commencer à vous adresser des informations de suivi. Pour fonctionner, il faut que le ciel soit dégagé afin qu’ils puissent être détectés par les GPS des satellites, et que vous disposiez d’un abonnement mensuel pour recevoir les données via un réseau de téléphonie mobile. Cependant, si le voleur parvient à les arracher, ces antivols deviennent inutiles.
Les autres types de balises qui commencent à avoir la cote sont les dispositifs de suivi Bluetooth comme Tile et TrackR, qui utilisent des systèmes Bluetooth passifs associés à une application communautaire, sans GPS. Pour que ça marche, il faut cependant que vous soyez (ou bien quelqu’un d’autre équipé de l’application) à moins de 300 mètres de votre vélo pour le détecter. Ce système peut fonctionner dans certains lieux et s’avérer complètement inutile dans d’autres. Cela reviendrait à essayer de retrouver votre enceinte Bluetooth en arpentant toutes les rues de la ville dans l’espoir que votre téléphone parvienne à se connecter à elle.
Sources
John Edgar Park, créateur, écrivain et amateur du crochetage de serrures de puis plus de 20 ans, interview
Mark Podob, vice-président Marketing et ventes de Metlab, interview
Shane D. Johnson, Aiden Sidebottom, Adam Thorpe, Problem-Oriented Guides for Police Problem-Specific Guides Series No. 52 : Bicycle Theft (PDF), ministère de la Justice américain
Traitement thermique, Wikipédia, 14 juin 2017
Récapitulatif
Notre sélection des meilleurs antivols de vélo :
Duncan Niederlitz (journaliste Wirecutter) et Béatrice Catanese (traduction française)
France24 - Monde
États-Unis : Ketanji Brown Jackson, la première femme noire aux portes de la Cour suprême
Publié le : 24/03/2022 - 18:02
Sébastian SEIBT
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La juge Ketanji Brown Jackson est auditionnée depuis lundi par les sénateurs, qui doivent confirmer sa nomination comme juge à la Cour suprême des États-Unis. Elle deviendrait la première femme noire à occuper un tel poste et permettrait au président Joe Biden de tenir l’une de ses promesses de campagne.
Les républicains américains ont tenté de la dépeindre comme une "défenseure" de terroristes, qui se montrerait clémente avec les pédophiles. Au quatrième jour de son audition par les sénateurs, jeudi 24 mars, Ketanji Brown Jackson n’a pas semblé ébranlée par ces accusations. Cette juge de 51 ans sait que malgré les attaques, elle est en bonne voie pour entrer dans l’histoire américaine en devenant la première femme noire à siéger à la Cour suprême.
Ketanji Brown Jackson n’a, en effet, besoin que d’une majorité simple pour être confirmée. Elle sait pouvoir compter sur le soutien des 50 sénateurs démocrates et, si la totalité des 50 républicains devait lui être hostile, la vice-présidente Kamala Harris aurait le dernier mot… très probablement en sa faveur.
La Cour suprême, un bastion blanc et masculin
En la choisissant pour remplacer le juge Stephen Breyer, qui prend sa retraite, Joe Biden espérait aussi que des républicains la soutiennent. Après tout, il y a à peine un an, Ketanji Brown Jackson avait été confirmée par ce même Sénat pour devenir juge à la Cour d’appel fédérale du district de Columbia avec le soutien de trois sénateurs républicains.
Mais une nomination à la Cour suprême est une toute autre histoire. "Toutes les auditions depuis plusieurs années sont devenues des foires d’empoigne politiques [entre démocrates et républicains]", rappelle la radio publique américaine NPR. Les démocrates avaient tout essayé, sans succès, pour bloquer la nomination en 2018 de Brett Kavanaugh, soupçonné d’agression sexuelle, puis d’Amy Coney Barrett en 2020, accusée d’être une intégriste religieuse. Auparavant, à la fin de la présidence de Barack Obama en 2016, les républicains avaient réussi à éviter que Merrick Garland entre à la Cour suprême, tout simplement pour empêcher l’ex-président démocrate de faire pencher le rapport de force au sein de la plus haute instance judiciaire américaine en faveur du camp progressiste.
Avec Ketanji Brown Jackson, il ne s'agit pas de faire bouger les lignes politiques à la Cour. La candidate de Joe Biden prendrait la place d’un autre démocrate, ce qui ne changerait rien au fait que la Cour suprême est actuellement très marquée à droite, avec six juges conservateurs sur neuf.
L’enjeu avec Ketanji Brown Jackson est à la fois hautement symbolique tout en étant politiquement très important pour Joe Biden. En effet, ce dernier avait fait de la nomination d’une femme noire à la Cour suprême l’une de ses promesses de campagne en juin 2020. Cette nomination s’inscrirait très bien aussi dans une stratégie plus générale adoptée par le président depuis son arrivée à la Maison Blanche : "Sur les près de 50 magistrats fédéraux nommés, les trois quarts étaient des femmes et les deux tiers des personnes de couleur", souligne le Wall Street Journal.
Ce serait aussi un événement historique pour la Cour suprême, qui demeure l’une des institutions les plus "wasp" ("white anglo-saxon protestant", c’est-à-dire à l’image du pionnier blanc protestant qui incarne la classe dominante depuis la fondation des États-Unis) de tout le pays. En près de 200 ans d’existence, la Cour suprême a accueilli 120 juges, dont 115 étaient des hommes et 117 étaient blancs.
Le premier juge afro-américain – Thurgood Marshall – a siégé de 1967 à 1991, date à laquelle il a été remplacé par Clarence Thomas, un autre juge de couleur, qui s'est révélé être très conservateur.
“You have earned this spot. You are worthy. You are a great American.”Senator Cory Booker offered Judge Ketanji Brown Jackson a respite from conservative attacks during her Supreme Court confirmation hearing, endorsing her candidacy in emotional terms.https://t.co/LBUOzMBIva pic.twitter.com/H2NHOsSB9H
March 24, 2022Ketanji Brown Jackson est parfaitement consciente de la portée historique de sa candidature. Lors de sa prise de parole devant les sénateurs lundi, elle a assuré se tenir devant eux comme tant d’autres femmes "avant moi, y compris Constance Baker Motley, la première femme noire à avoir été juge fédérale et qui est née le même jour que moi [mais 49 ans plus tôt]".
Un passé inédit d’avocate de la défense
Ketanji Brown Jackson n’est cependant pas qu’un symbole. Cette juriste, mariée à un chirurgien et mère de deux enfants, est sortie de la prestigieuse faculté de droit de Harvard avec les honneurs, a travaillé comme assistante pour Stephen Breyer, le juge de la Cour suprême qu'elle doit remplacer, et siégeait jusqu’à présent à la cour d’appel fédérale du district de Columbia, "qui est considérée comme la deuxième plus prestigieuse juridiction du pays après la Cour suprême à cause de l’importance des affaires qui y sont traitées", rappelle le site Scotusblog, consacré à l’actualité de la Cour suprême – "Scotus" signifiant "Supreme Court of the United States".
Telles sont en tout cas ses lettres de noblesse juridique. Mais Ketanji Brown Jackson a aussi emprunté des chemins professionnels qu’aucun autre de ses probables futurs collègues à la Cour suprême n’a suivis. Elle a officié pendant deux ans comme avocate commise d’office et a aussi été juge d’application des peines. "La plupart des juristes qui envisagent une carrière dans les plus hautes sphères de la magistrature préfèrent passer par le bureau du procureur car ils savent que les politiciens ont tendance à soutenir plutôt ceux qui se trouvent du côté des forces de l’ordre plutôt que les avocats de la défense, qui se retrouvent souvent à plaider la cause de criminels", explique le site américain d’information Vox. Et "elle n’a pas eu peur d’aider des clients que les autres évitaient à tout prix", note le New York Times.
Pour plusieurs commentateurs, c’est ce choix de carrière particulier plutôt que sa couleur de peau qui fait tout l’intérêt de la nomination de Ketanji Brown Jackson. "Elle aura plus d’expérience de la réalité de l’application des peines pénales que tous les autres juges de la Cour suprême réunis", résume le Los Angeles Times.
Ce sont ces quelques années passées à défendre des criminels ou à décider de la sanction à appliquer que les républicains ont épluchées pour tenter de déstabiliser Ketanji Brown Jackson durant les auditions cette semaine. ll lui a ainsi été reproché d’avoir défendu, il y a seize ans, un détenu de Guantanamo. Ketanji Brown Jackson a été accusée d’avoir pris le parti de "combattants ennemis" des États-Unis, ce à quoi elle a répondu que l’affaire lui avait été attribuée et que n’importe qui avait le droit à la meilleure défense possible.
Plusieurs sénateurs républicains ont ensuite suggéré qu’elle avait de l'indulgence pour les pédophiles car elle avait "souvent infligé des peines moins lourdes" que le maximum prévu par la loi pour des individus possédant des images pédopornographiques. Mais plusieurs médias, y compris conservateurs, ont relevé qu’une écrasante majorité des juges américains faisaient de même. "C’est digne de QAnon [le groupe conspirationniste pro-Trump qui est persuadé qu’une secte sataniste et pédophile dirige les États-Unis]", s’est emporté sur Twitter Andrew Bates, un porte-parole de la Maison Blanche.
Mais qu’importe pour les républicains, souligne la radio NPR. Ils savent qu’ils ne pourront pas empêcher la nomination de la première femme noire à la Cour suprême. Mais s’ils peuvent faire passer le message que les démocrates ont soutenu une juge "qui serait peu sévère avec les criminels", c’est l’essentiel. Après tout, les élections de mi-mandat ne sont que dans quelques mois.
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États-Unis : Joe Biden nomme la magistrate noire Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême
Cour suprême américaine : le juge progressiste Stephen Breyer va quitter ses fonctions
États-Unis : Biden fait un premier pas vers une réforme de la Cour suprême
BBC
Queen's delight as teapot factory comes to her
The Queen appeared delighted as she viewed a collection of hand-decorated teapots and enamelled trinket boxes, all brought to her Windsor Castle home for her latest public engagement.
The engagement was fulfilled five days before the planned memorial for her late husband, the Duke of Edinburgh.
The 95-year-old was shown the items by Staffordshire company Halcyon Days.
She had been due to visit the firm's factory in 2020, but the pandemic prevented her doing so.
So following the "working from home" spirit of the past two years, the factory was invited to come to visit her.
There have recently been concerns about her ability to travel and mobility, and during the extended audience with the Halcyon Days staff, the Queen - who marks her Platinum Jubilee this year - was briefly pictured with a walking stick.
But another picture showed her wearing half-moon spectacles as she closely examined the artefacts in the White Drawing Room of her Berkshire residence.
She also wore her Flower Basket brooch - a basket of gem-studded flowers set with diamonds, sapphires, rubies and emeralds - which was a gift from her parents in 1948 to mark the birth of her first child, Prince Charles.
The firm's owner Peter Harper, and its chairman and chief executive Pamela Harper, took the monarch through the items.
Among the pieces on display was a number of intricately-decorated coffee cups, saucers and tiny enamelled boxes, including some of the companies' earliest designs.
Halcyon Days was founded in 1950, two years before the start of the Queen's reign, and marked its own Platinum Jubilee in 2020. It has three royal warrants.
The Queen was shown the firm's first ever "year box" - from the Silver Jubilee of 1977 - and viewed new Platinum Jubilee pieces which are dark blue and painted with platinum flowers of the realm.
She also watched a demonstration of traditional enamelling and gilding by hand by master artisans before examining several pieces in closer detail.
The monarch was reported to have particularly enjoyed the Castle of Mey tea range. Its pastel floral decoration was inspired by her late mother, the Queen Mother's, favourite flowers including primulas, pansies and Albertine roses.
She also looked at a rectangular enamelled trinket box, edged in lavender, featuring three colour portraits of the Queen Mother as a young woman.
It was released in 2005 and is adorned with Samuel Warburton's 1923 triptych painting of the Queen Mother in the year she married the Queen's father.
The Queen Mother admired the firm's pieces and first commissioned an enamel box in 1970 of her London home Clarence House. She issued the company's first royal warrant two years later.
Halycon Days has an enamel factory in Wolverhampton and a fine bone china and jewellery factory in Stoke.
The only supplier of objets d'art to the royal household, it is among just 14 firms globally to hold all three Royal Warrants, by appointment to the Queen, the Duke of Edinburgh and the Prince of Wales.
The Queen was forced to cancel a number of events towards the end of February after testing positive for Covid and experiencing mild, "cold-like" symptoms.
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Le Figaro
Quels sont les bons âges pour commencer à transmettre son patrimoine?
NOS CONSEILS - Mieux vaut ne pas donner trop jeune, au risque de s’appauvrir, de se mettre en difficulté ou de perdre la maîtrise de ses biens.
Donner de son vivant une partie de ses biens reste le moyen le plus efficace pour réduire les droits de succession dus par les héritiers. Avec un abattement fixé à l’heure actuelle à 100.000 € entre chaque parent et chaque enfant (200.000 € pour un couple, par enfant), qui se reconstitue tous les 15 ans, les sommes transmises sans payer de droits de donation grimpent vite. Surtout si l’on y ajoute l’abattement de 31.865 € qui s’applique pour les dons familiaux de sommes d’argent effectuées par un donateur de moins de 80 ans à un bénéficiaire majeur et qui, lui aussi, se renouvelle tous les 15 ans.
À lire aussiTrois outils pour mieux transmettre son patrimoine à redécouvrir d’urgence
Une personne de 50 ans qui donne aujourd’hui 131.865 € (donation «classique» couplée à un don familial) à un enfant peut renouveler l’opération à 65 ans, puis à 80 ans, sans le moindre centime à régler au fisc. Les experts recommandent même de donner au-delà de l’abattement, jusqu’aux alentours de 550.000 €. Et ce d’autant plus que le donateur peut payer les droits de donation sans que ce soit considéré comme un supplément de donation taxable. «Mieux vaut lisser la transmission de son patrimoine dans le temps pour purger tous les 15 ans l’abattement et remettre à zéro le barème de calcul des droits. Comme le tarif des droits est progressif, cela permet de profiter plusieurs fois des tranches basses du barème, jusqu’à celle taxée au taux assez raisonnable de 20 % (plafonnée à 552.324 €, NDLR), explique Benoît Berchebru, directeur de l’ingénierie patrimoniale de Nortia. Si rien n’est anticipé, la même somme transmise d’un coup au décès sera taxée au taux de 30, 40, voire 45 %, au titre des droits de succession.»
Bien évidemment, l’âge pour transmettre varie selon l’importance du patrimoine. Le commun des mortels s’attellera à la tâche à partir de 60 ou 65 ans, après avoir constitué suffisamment de patrimoine pour en céder une partie. «La fiscalité ne devrait constituer que la cerise sur le gâteau, insiste Nathalie Couzigou-Suhas, notaire à Paris. La stratégie familiale et patrimoniale est à privilégier avant tout.» Il n’empêche, transmettre de son vivant constitue une très bonne opération fiscale, pas seulement pour réduire, à terme, les droits de succession. En donnant l’usufruit d’un logement locatif pour 5 à 10 ans à un enfant qui financera ses études grâce aux loyers qu’il encaissera, les parents sortent le bien de leur patrimoine soumis à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), avec une économie d’impôt à la clé. De même, «il est parfois plus avantageux de donner un bien que le produit de sa vente. La raison? L’acte de donation gomme l’impôt sur la plus-value immobilière très élevé (au taux de 36,2 %, NDLR)», souligne Benoît Berchebru.
Ne pas se démunir trop ni trop tôt
Avec le délai de 15 ans, le nombre de donations dont le montant peut être exonéré reste limité pour les patrimoines importants. Pour autant, mieux vaut ne pas donner trop jeune, au risque de s’appauvrir, de se mettre en difficulté ou de perdre la maîtrise de ses biens. C’est notamment le cas si on donne la nue-propriété de sa résidence principale. Le donateur devenu usufruitier de son logement ne peut alors plus le vendre sans l’accord de ses enfants nus-propriétaires. Le donateur se dépouille irrévocablement de son bien. Comme le proclame le dicton populaire: «Donner, c’est donner, reprendre, c’est voler».
S’il ne faut pas donner trop tôt, le contraire est tout aussi vrai. «Passé l’âge de 81 ans, il ne faut plus donner en démembrement de propriété, car la valeur de l’usufruit atteint le taux de 20 %. L’assiette des droits de donation culmine à 80 % de la valeur du bien en pleine propriété. Le coût de la transmission devient dissuasif, d’où la nécessité d’anticiper ces opérations», souligne Benoît Berchebru. Par ailleurs, passé un certain âge, donner n’a plus guère d’utilité patrimoniale. Les donations consenties par le défunt à ses héritiers dans les 15 ans précédant le décès sont en effet prises en compte lors de la succession.
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L’abattement de 100.000 € entre parent et enfant étant commun aux droits de donation et aux droits de succession, il sera déjà entamé. En outre, lorsque le tarif des droits est progressif, les tranches basses du barème de calcul déjà utilisées lors d’une donation de moins de 15 ans ne seront pas réutilisées, ou seulement à concurrence du solde restant. La tranche suivant la plus basse non utilisée sera appliquée en priorité. «Mais, contrairement à une idée reçue, une donation antérieure n’est pas retaxée. Seul le surplus hérité l’est», rassure Nathalie Couzigou-Suhas.
Les vrais prix de l’immobilier dans 1300 villes de France
EXCLUSIF - Le marché immobilier des grandes villes de régions revient à plus de calme après des hausses de prix rapides et fortes en 2021. Depuis le début de l’année, les acheteurs sont exigeants et n’acceptent plus les prétentions trop gourmandes des vendeurs.
Trois outils pour mieux transmettre son patrimoine à redécouvrir d’urgence
NOS CONSEILS - Des solutions existent pour privilégier les jeunes générations à moindre coût.
France24 - Monde
La Grèce signe l'achat à la France de six Rafale et de trois frégates
Publié le : 24/03/2022 - 22:30
FRANCE 24
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La Grèce a signé jeudi l'achat à la France de trois frégates Belharra, prévu dans le cadre du "partenariat stratégique" entre les deux pays, ainsi que de six avions de combat Rafale neufs supplémentaires.
C'est une nouvelle étape de l'alliance stratégique entre les deux pays. À la veille de sa fête nationale, la Grèce a signé, jeudi 24 mars, l'achat à la France de trois frégates de défense et d'intervention (FDI) et de six avions de combat Rafale.
La France est fière de contribuer au renforcement de la sécurité grecque. La Grèce acquiert aujourd’hui 3 FDI et 6 Rafale supplémentaires, qui s’ajoutent aux 18 Rafale déjà commandés.
March 24, 2022"Assurer la défense d'un pays demande d'être prêt à toutes les éventualités, même les plus dures", a déclaré la ministre française des Armées, Florence Parly, "convaincue que notre défense commence au large" comme "nous l'avons encore vérifié dès les premiers temps de l'invasion en Ukraine".
Sur le cuirassé Averof, un navire-musée symbole de l'histoire navale grecque, ancré au Phalère, près d'Athènes, le PDG de Naval Group Pierre Éric Pommellet et le vice-amiral grec Aristeidis Alexopoulos, directeur général des Investissements de défense et des armements, ont d'abord signé le contrat portant sur trois frégates, baptisées Belharra à l'export.
Le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, a parlé d'une "étape marquante dans notre coopération bilatérale en matière de défense et plus généralement dans les relations entre la France et la Grèce".
Un contrat de plus de 5,5 milliards d'euros
Sur fond de tensions avec la Turquie voisine, la Grèce avait décidé l'an dernier de renforcer sa capacité militaire en commandant à Paris 24 avions de combat Rafale et trois frégates, pour un montant total de plus de 5,5 milliards d'euros.
"La Grèce fait le choix de frégates de dernière génération qui rassemblent le meilleur du savoir-faire naval français", s'est félicité Pierre Éric Pommellet dans un communiqué, saluant un "nouveau chapitre dans l'alliance stratégique entre la Grèce et la France".
En septembre, les deux pays ont conclu à Paris un "partenariat stratégique", que Florence Parly a qualifié jeudi d'"atout majeur" pour "construire une défense européenne plus forte demain".
Les frégates taillées pour des affrontements de forte intensité en haute mer seront construites par Naval Group, à Lorient, dans l'ouest de la France, pour être livrées à la marine grecque en 2025, pour les deux premières, et 2026, pour la troisième.
Le contrat prévoit une quatrième frégate en option, la fourniture de torpilles MU90 ainsi qu'un soutien de Naval Group à la marine grecque.
Le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, a également fait le déplacement pour signer un contrat portant sur la livraison de six Rafale neufs supplémentaires, au standard le plus récent, à partir de l'été 2024.
La vente de 18 de ces avions de combat avait déjà été signée l'an dernier, dont six d'occasion ont été livrés à la Grèce, tandis que les autres seront entièrement déployés d'ici à l'été 2023, précise l'avionneur dans un communiqué.
Éric Trappier a salué auprès de l'AFP une "marque de confiance forte" du gouvernement grec à l'égard du Rafale, "qui illustre la force du partenariat stratégique entre la France et la Grèce et entre Dassault et la Grèce depuis 50 ans".
"La guerre en Ukraine montre à quel point la supériorité aérienne est un facteur de succès primordial", a aussi noté Florence Parly, avant de se rendre en délégation à la nuit tombée à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle.
Apaisement des relations entre Athènes et Ankara
Le bâtiment français a fait escale au large du Pirée à l'occasion de la fête nationale grecque. Des Rafale y décolleront vendredi pour participer à la parade militaire à Athènes. La Grèce célèbre le 25 mars le début de la guerre de l'indépendance de l'Empire ottoman, en 1821.
La signature de ces nouveaux contrats intervient alors que les relations semblent s'apaiser entre la Grèce et la Turquie, qui ont promis de coopérer davantage face à la conjoncture de la guerre en Ukraine.
La Grèce et la France avaient commencé à renforcer leur coopération militaire à l'été 2020 pour contrer les tentatives turques d'exploration gazière dans des zones disputées de Méditerranée orientale.
Le "partenariat stratégique" conclu en septembre entre Paris et Athènes comporte une clause d'assistance mutuelle.
Ankara a critiqué l'accord franco-grec à plusieurs reprises, estimant qu'il menaçait "la paix et la stabilité régionales". Or un sommet "inattendu" à Istanbul entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre grec "a contribué à améliorer les relations bilatérales en raison de la guerre en Ukraine", a indiqué à l'AFP Christos Rozakis, ancien vice-président de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Avec AFP
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La Grèce veut acheter six nouveaux Rafale, Paris salue un pas vers une "autonomie européenne"
La France va fournir à la Grèce trois frégates, renforçant un "partenariat stratégique"
New York Times - World
‘Soy mayor, no idiota’. La protesta de un hombre llama la atención de los bancos españoles
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El perfil del sábado
Una campaña organizada por un médico retirado y paciente de Parkinson se opone al cierre de las sucursales bancarias; su petición tuvo eco en una población que envejece con rapidez.
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Por Raphael Minder
MADRID — Debido a que tiene la enfermedad de Parkinson y el temblor de sus manos dificultan pulsar los botones, a Carlos San Juan de Laorden, un doctor español retirado, se le dificulta retirar dinero del cajero automático.
Así que cuando, en diciembre, su banco redujo las horas de atención en sucursal, y luego le informó que la única forma de contactar con un agente de servicio al cliente era concertar una cita a través de una aplicación que le parecía muy complicada, San Juan, de 78 años, no solo se sintió agobiado sino agraviado.
“Con cortesía, me informaron que podía cambiar de banco si no estaba contento”, dijo. “Tengo mi dinero en el mismo banco desde hace 51 años, desde que me pagaron mi primer sueldo, y molesta darse cuenta que el mundo digital nos ha deshumanizado hasta tal punto que la lealtad ya no vale para nada”.
Indignado, San Juan inició una petición en internet que tituló “Soy mayor, no idiota” con el argumento de que los bancos y otras instituciones deberían atender a todos los ciudadanos en lugar de marginar a los de más edad y más vulnerables de la sociedad en su intento por mudarse a los servicios en línea.
En dos meses, su petición reunió más de 600.000 firmas y atrajo la atención de los medios locales y al final obligó a los bancos y al gobierno de España a responder. San Juan se convirtió en una pequeña celebridad en España y fue invitado a aparecer en una seguidilla de programas televisivos para hablar de sí mismo y de la campaña.
En febrero, San Juan asistió a la firma del protocolo en el Ministerio de Asuntos Económicos en Madrid en el que los bancos prometieron ofrecer mejores servicios a los clientes de la tercera edad, entre ellos volver a ampliar el horario de operación de sucursales, darle prioridad a los adultos mayores en ventanilla y también simplificar la interfaz de sus páginas web y aplicaciones.
En la ceremonia de firma, José María Roldán, presidente de la Asociación Española de Banca, agradeció a San Juan por llamar la atención hacia un problema que, dijo, los bancos habían pasado por alto. “Hemos visto que hacían falta nuevas medidas para no dejar atrás a estos colectivos vulnerables”, dijo Roldán, cuya asociación aglutina a gigantes como Banco Santander y BBVA.
España cuenta con la de las poblaciones de más rápido envejecimiento del mundo, con 9,3 millones de habitantes que superan los 65 años de edad, una quinta parte de la población. Antes de la llegada de la pandemia, España proyectaba superar a Japón como el país con la mayor esperanza de vida del mundo, según un estudio del Instituto de Evaluación y Métricas de Salud en Seattle.
Pero en la década pasada, la red bancaria de España también se ha encogido dramáticamente tras una crisis financiera que obligó al país a negociar un rescate internacional en 2012. Donde solía haber una sucursal bancaria en cada aldea española e intersección urbana, los bancos españoles han reducido por la mitad la cantidad de sucursales a unas 20.000 tras la crisis.
San Juan no se opone a la tecnología: para este artículo se comunicó por WhatsApp y Skype. Pero cree que los adultos mayores no deberían pagar el precio de una transición digital que ha permitido que los bancos y otras instituciones reduzcan su personal significativamente y lleven a cabo otros recortes.
De hecho, San Juan dijo que era una ironía que pocas de las personas de la tercera edad que la petición buscaba defender estuvieran entre los firmantes, posiblemente porque no están en internet. Aún así, dijo, “generamos simpatía en mucha gente joven, empezando con mis propias nietas que ven con gran preocupación mi estado de salud, y muchos otros jóvenes que tienen algún pariente que no sabe utilizar las Apps, y en algunos casos ni se puede permitir comprar un smartphone”.
Hace 13 años, San Juan tuvo que retirarse anticipadamente, cuando le diagnosticaron Parkinson y el temblor le dificultaba mucho llevar a cabo sus labores como urólogo en Valencia, la ciudad del este de España donde reside. Desde entonces, San Juan pasaba el tiempo escuchando jazz, leyendo libros de historia y novelas de espías, hasta que se convirtió en un inesperado activista.
Aunque reconoce que la transición digital es imparable, San Juan dijo que las autoridades y las principales instituciones tenían el deber de hacer que el cambio fuera “menos abrupto” para las poblaciones mayores y grupos vulnerables. Casi todas las instituciones públicas o empresas privadas ahora orillan a las personas a comunicarse vía internet, incluso en el sector de cuidado a la salud, donde San Juan trabajó toda su vida.
De no ser por el Parkinson, San Juan dijo que habría querido trabajar más años, aunque mira con recelo los cambios en la profesión que exigen más consultas remotas con los pacientes.
“En mi opinión, la medicina necesita un trato humano, es decir necesita mirar a su paciente a los ojos, hablar con él, y a los mejor ofrecerle palabras de consuelo si fuese necesario”.
San Juan también observó que el modelo de la sociedad española en el que distintas generaciones vivían bajo el mismo techo y se ayudaban mutuamente, cambiaba con rapidez y ponía en aprietos a los viejos. De joven, San Juan vivió un tiempo con su única abuela. Luego de que su suegra quedó viuda, ella vivió sus últimos 15 años con él y su esposa.
Agregó que, debido a su especialidad médica, hace mucho que se sensibilizó a los desafíos que enfrentan las personas mayores.
“Soy urólogo, y eso significa que muchos de mis pacientes han sido gente mayor, lo que me ha ayudado entender siempre de manera clara que las sensaciones de pérdida y sufrimiento suelen crecer con la edad”, dijo San Juan.
En cuanto a los bancos, San Juan dijo que su decepción surgió del hecho de que las instituciones no dudaron en pedir miles de millones de dólares de fondos de los contribuyentes para que los rescataran durante la crisis hace una década. Pero cuando la COVID-19 empezó a propagarse, aseguró, los mismos bancos usaron la pandemia como excusa para cerrar más sucursales. Según datos del Banco de España, más de 3000 sucursales cerraron en España entre el segundo trimestre de 2020 y el tercero de 2021.
“El coronavirus ha ofrecido la excusa perfecta para que los bancos y otras instituciones obliguen a la gente a mantenerse lejos, actuar como robots, y al mismo tiempo han obligado a los clientes hacer el trabajo que antes hacían los empleados de la banca”, dijo.
Algunos bancos tomaron medidas para compensar la reducción de su presencia. En 2020, Banco Santander firmó un acuerdo con el servicio postal español para permitir a sus clientes retirar efectivo en las oficinas de correos de unos 1500 municipios donde el banco no cuenta con sucursal. Pero San Juan cree que, dado que millones de jubilados están obligados a retirar el pago de su pensión de los bancos, las instituciones aún tienen mucho por hacer para atender a aquellos de cuyos ahorros dependen, en lugar de priorizar a sus accionistas.
“Los bancos necesitan el dinero de los pensionistas, pero eso tendría que significar que tienen que actuar como un servicio público. Si no, el gobierno tendría que proporcionarnos otra manera de recibir este dinero que es nuestro”, dijo. “No se puede pedir a gente mayor hacer cola durante horas bajo el sol ardiente o la lluvia para sacar sus ahorros”.
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BBC
Bridgerton: Mixed responses from critics to second series
The second series of Bridgerton is "a bit tamer" without its star from the first season, Regé-Jean Page, according to TV critics.
"Fans may have been worried [it] would lose its sex appeal sans its biggest star," but season two "has far more dynamic tricks up its sleeve", The Independent's reviewer wrote.
The Guardian said it was "less fun".
Digital Spy said: "There are significantly fewer intimate scenes compared to the first [season]."
The first series was hugely successful, focusing on the love story of Daphne Bridgerton (played by Phoebe Dynevor) and the Duke of Hastings (Page). It was watched by 82 million households in the first month of release.
Series two is all about the relationship between Viscount Anthony Bridgerton (Jonathan Bailey) and heiress Kate Sharma (Simone Ashley).
"These characters make a more dynamic pair to watch on screen," said The Independent's Nicole Vassell. "Fans can rest assured that the chemistry in Bridgerton is far from lost. With the show making us wait through season two for the pinnacle of passion, the reward is all the greater."
However, the Guardian's Jack Seale wrote: "Without Regé-Jean Page, it's no longer a heady, horny and impetuous watch.
"We're left short of equivalents to the celebrated season-one sex scenes, which, apart from being unusually explicit for the genre and notably focused on the female experience, felt like an integral part of the plot, not merely glace figs atop a grand confection."
But he concluded that the show is still in "fine health and ready for what will doubtless be many more seasons".
He added: "Next time, though, it might need to work harder to feel new."
The Telegraph's Anita Singh asked: "Why have they dialled down the sex?
"The first series of Bridgerton launched at a point when we had lost our collective mind. Over that gloomy Covid Christmas of 2020, we fell on this period romp with weeping relief.
"After almost a year trapped in the house with only ourselves for company, of course we went Bridgerton-mad. Heaving bosoms! Naked bottoms! Grand balls soundtracked by Taylor Swift songs!"
She went on: "Now that we're all a bit less delirious, we can judge the arrival of series two on its dramatic merits. And it is still silly fun, though the novelty has worn off."
Carol Midgley in The Times said: "Perhaps having hooked in its audience with this light filth, Bridgerton is now asking, dare I say it, to be taken more seriously.
"I'd say it's all the better for the dial-down as the script does seem a bit weightier," she added.
Vulture's Jen Chaney said the new series is a "much slower burn", concluding: "Yes, it's true that there's less sex in season two, but the real scandal - Lady Whistledown herself would certainly confirm this - is that there's less excitement.
"Bridgerton is ultimately not as fully, effectively transportive this go-round."
But the Wall Street Journal's John Anderson said it "remains refreshingly humorous and self-aware", while Inoo Kang from the Washington Post added it may be "less steamy" but "it's also more relatable".
Metro's Sabina Barr decided that season two "takes a few episodes to really come into its own and break away from unmistakeable parallels to the first", but the "payoff will certainly satisfy fans of the books and TV show alike, with enormously emotional moments that pull at the heartstrings and a fiery show of desire".
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Le Figaro
Mort de Stephen Wilhite, l'astucieux créateur des GIF qui révolutionna la culture web
Lila DenisDISPARITION- L'informaticien américain est décédé à l'âge de 74 ans, laissant derrière lui un format graphique qui a su révolutionner la culture du web.
Stephen Wilhite, est décédé le 14 mars suite à des complications liées à la pandémie du Covid-19, a annoncé ce mercredi, sa femme Kathaleen Wilhite, au média américain The Verge.
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Le GIF, diminutif de Graphics interchange format (format d'échange d'images) est né en 1987, lorsque l'informaticien travaillait pour le fournisseur américain de télécommunication CompuServe. Au départ, le format se résumait à une méthode de compression. Le but de Wilhite était de permettre aux ordinateurs de stocker, d'afficher et d'échanger des images. C'est seulement en 1989, alors que Wilhite est toujours responsable technique de l'entreprise, qu'il lance et publie avec son équipe, une nouvelle version de fichiers GIF, avec cette fois-ci, la possibilité de stocker plusieurs images et donc de les animer. La première réalisation de cette technologie sera celle d'un avion parcourant le ciel, encore, à cette époque, très pixélisée.
Le GIF, élu «mot de l'année» par le dictionnaire Oxford en 2012, se popularise un peu plus tard, avec le développement d'internet puis des réseaux sociaux. MySpace prend forme en 2003, Tumblr suit en 2007, et surtout l'ampleur de Twitter provoque un tournant monstre dans l'activité de ce format pourtant dépassé techniquement. À l’instar des émoticones et des émojis, les meilleurs GIF deviennent des références visuelles, traduisant un état d'esprit, une émotion, un contexte dans des communications où le premier degré menace en permanence. La possibilité de détourner des figures célèbres, des scènes de films ou de séries, des images d'actualité virale achève de faire le succès du format d'image.
Une révolution du numérique
Ancrées dans la culture du web, ces séries d'images successives ont révolutionné le numérique, notamment lorsqu'il était encore compliqué de diffuser et d'envoyer des vidéos par téléphone. Aujourd'hui, ce format graphique, avec ses gros pixels et ses 256 couleurs, se décline à travers des milliards de microcréations. Le coup de cœur de Wilhite reste celui du bébé dansant, inventé en 1990. Un GIF très célèbre, qui, consécration, est même apparu dans la série Les Simpsons.
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Pour contribuer à la légende, la planète entière s'est disputée pendant des années pour savoir comment on devait prononcer le nom de l'acronyme. L'informaticien a pu clarifier le débat, dans une réponse en 2013 au New York Times « Le dictionnaire d'Oxford accepte les deux prononciations, “djif” et “guif”, mais ils se trompent », avant d'affirmer, avec une pointe d'humour, « ça se prononce “djif”».
Cette technologie avait également permis à Stephen Wilhite de remporter le Webby Award en 2013 pour son parcours, et sa prestigieuse carrière dans le numérique.
Le Temps des secrets, la fin de l'insouciance de Marcel Pagnol sur grand écran
En salle mercredi, le film de Christophe Barratier adapte pour la première fois au cinéma le troisième tome des souvenirs de l'écrivain. Ceux de son dernier été avant le lycée, célébration d'un paradis perdu dans la garrigue, entre Aubagne et Allauch.
Box-office : Batman règne toujours en maître ; Notre-Dame brûle prend l'eau
Le dernier Jean-Jacques Annaud réalise moins de 390.000 entrées en première semaine ; le thriller de Matt Reeves poursuit son ascension et atteint 2,4 millions d'entrées.
Oscars 2022: la liste complète des films en compétition
Le western de Jane Campion, The Power of the Dog, récolte 12 citations contre 10 pour Dune, le space opera de Denis Villeneuve. Suivi de près par West Side Story et Belfast avec 7 nominations chacun.
Valeurs Actuelles
Bretagne : le conseiller régional Christian Troadec écope d’une amende de 1 500 euros pour injures publiques
L’affaire remonte au mois de juillet 2021 mais les faits viennent juste d’être jugés. Comme le fait savoir France 3 ce 25 mars, Christian Troadec a été condamné à une amende de 1 500 euros pour injures publiques devant le tribunal de Brest. Le maire de Carhaix, en Bretagne, également conseiller régional, avait insulté un bénévole lors du festival des Vieilles Charrues de l’an dernier. Christian Troadec, alors vice-président de l’événement, n’avait pas digéré que le bénévole lui demande de présenter son passe sanitaire. « Toi, tu es collabo, si tu étais né en 40 tu serais derrière le fusil », lui aurait-il lancé.
Joutes verbales
Selon France 3, Christian Troadec, alcoolisé, s’en serait aussi pris verbalement à des agents de sécurité et autres bénévoles qui lui réclamaient sa pièce d’identité. Mais seul un bénévole a porté plainte contre lui. Durant l’audience, l’élu divers gauche de Carhaix a dénoncé « un coup monté » après que des problèmes internes aient éclaté au sein de l’organisation des Vieilles Charrues. Pour rappel, le tribunal avait requis une amende de 2 500 euros à l’égard de Christian Troadec, mais ce dernier a fait appel de cette condamnation décidée dans le cadre d’une ordonnance pénale, sans débat.
Bretagne : les dernières actualités
France24 - World
A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war
Issued on: 21/03/2022 - 13:49
David GORMEZANO
The ProEnglish Theatre used to be known as a small independent Kyiv ensemble that put on English-language plays and offered drama classes. But in the four weeks since Russia launched its invasion of Ukraine, the theatre has become an “art shelter”, where actors come together to bear witness to war atrocities and scale an all-out artistic resistance. FRANCE 24 went to meet the troupe determined to help Ukraine win the war against Russia.
On February 24, Alex Borovensky, the director of the ProEnglish Theatre, received a phone call telling him that war had broken out and that Russian tanks had entered Ukraine. “I hung up, and then I heard explosions, and then sirens. It was unreal, I didn’t want to believe what was happening. My partner and I packed our bags and decided to take shelter in the theatre, which is located in a basement. At the end of the day, we all watched Mission Impossible 4 together, because at the end of the film, Tom Cruise destroys the Kremlin.”
In just a few short days, the actor and former English teacher had become a resistance fighter. The windows of the theatre overlooking the street have been secured, and the performance hall has been turned into a dormitory where people living in the building can take shelter at night whenever the city’s air raid alarms ring out. Borovensky is also helping to spread information about what is happening in Kyiv and elsewhere in Ukraine by speaking to English-language media. When humanitarian aid trucks roll into the city, he helps unload and distribute the goods in the neighbourhood surrounding the theatre. Survival and solidarity is the order of the day.
“Every day, people ask me to come and take refuge with them, but I want to stay here. I want to see what is happening with my own eyes. Art is my resistance, and that’s what I want to share, that’s why I’m staying in Kyiv.”
On this Sunday, March 20, the 25th day of Russia’s war against Ukraine, the unreal has become the new normal in Kyiv. There is currently a strange calm reigning over the city, occasionally disrupted by the dull rumble of Ukrainian anti-aircraft defence systems. In the past few days, Russian missiles have hit apartment buildings and killed several people, all the while army-to-army clashes continue some 30 kilometres north of the capital. The clear blue sky and the warming rays of the sun seem to indicate that spring is approaching. Borovensky and his friends have therefore decided to take the day off to relax.
"There is no massive bombing so we’re venturing out a little more in the city, we’re starting to drive around Kyiv again. But there have been direct strikes on the city. One of them hit a building next to where one of the theatre's actresses live and the windows of her apartment exploded. So we’re waiting to see what happens.”
Resisting and creating
Although the war is progressively taking a deeper hold on the city, the small ensemble of actors in their 30s have not given up on their ambitions. Tetiana Shelepko, an actress and director, is in the midst of putting on a play by Harold Pinter, “The New World Order”. On March 27 it will be broadcast live and be shown at several theatres in Germany, Slovakia and Portugal. For her, it’s essential to keep on performing. “In wartime, the theatre becomes a shelter for the soul, it lets you escape from the madness of war,” she explained.
Borovensky is of the same mindset and is currently preparing a performance based on Australian author Markus Zuzak’s novel “The Book Thief”. "It’s a monologue that takes place in a bomb shelter – our very own theatre! It will be streamed by different theatres around the world who have expressed interest in the project. Once Ukraine has won the war, we will go on a big tour, in many cities, to make sure this will never happen again.”
Support the army!
Both Borovensky and Shelepko agree that it is not enough for the art world to simply condemn Russia’s war on Ukraine. “If you [the West] want to help Ukrainian refugees or Ukrainian artists, donate money to the Ukrainian army, there’s an account that has been opened for that and it takes donations in all currencies. For me, it’s obvious: you have to tackle the root of the problem; the Russian Federation and its army. Otherwise you won’t solve the problem.”
As the colleagues come together to have a cup of coffee, their faces grow darker. Kyiv might be enveloped in a temporary sense of calm right now, but each and every day brings new horrific news, such as the recent Russian bombing of a Mariupol theatre, where several hundred people had sought refuge. The violent attacks on the seaside city of 400,000 has only angered and galvanised Ukrainians even more. “I’m angry. This has to stop. I think we also need to boycott the Russian cultural world – without hesitation – because Russia is killing my country,” Borovensky said.
‘Europe lives in a Harry Potter world’
Shelepko also shared her anger and frustration at Europe’s attitude toward the conflict. “Europe is living in an illusion. It seems to be living in some kind of Happy Potter world, pretending that what’s going on isn’t really happening. The ‘ministry of magic’ won’t make the Russian Army go away,” she said.
Bogdan, a Ukrainian journalist who has also joined the "art shelter" on Smolenska Street, said Europe has been ignoring the danger of Russia. "After the annexation of Crimea, Vladimir Putin multiplied the number of press conferences praising Russia’s rearmament and development of new ultra-sophisticated weapons, and your leaders didn’t seem to pay any attention to that, they continued to buy Russian oil and gas as if nothing had happened. Putin has been preparing for war for eight years now; for us it’s been obvious all along."
Although they all feel Europe has turned a blind eye to the Russian threat, Borovensky and Shelepko and their friends are steadfast in their conviction that Ukraine will win this war. “Supporting the army is very important, but we have to remember to also support the country as a whole. If our economy keeps on churning, then Russia will be defeated,” Borovensky said. As a final touch, the actor-turned-resistance-fighter underscored the fact that Russia has for more than three weeks tried – but failed – to enter Kyiv. "The Russian army is weak, rusty and disorganised. If a small corrupt country like ours can defeat it, there is no need to fear. What is Europe afraid of?"
This article has been translated from the original in French.
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Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’
War in Ukraine‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv
ON THE GROUND
Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops
L'Humanité
Le rapport qui démystifie Teleperformance
EntretienLa fédération syndicale internationale UNI Global Union publie ce vendredi un rapport qui bat en brèche le label « Great place to work » que la multinationale, régulièrement épinglée pour ses pratiques sociales désastreuses, fait valoir. Entretien avec Christy Hoffman, secrétaire générale d’UNI.
Luis ReygadaAvec plus de 400 000 salariés répartis dans 83 pays, Teleperformance est l’un des plus grands employeurs français au monde mais aussi certainement celui qui agit le moins face aux risques de violation des droits de l’homme. En 2020, la multinationale a été visée par une plainte déposée auprès du gouvernement français, à travers l’OCDE, par la fédération syndicale internationale UNI Global Union et ses affiliés français (CFDT, CGT et FO). Le motif : sa gestion calamiteuse de la crise du coronavirus dans pas moins de dix pays. Du Portugal à l’Inde en passant par la Colombie, Teleperformance aurait fait passer ses impératifs de rentabilité avant la santé et la sécurité de ses salariés.
À lire : Teleperformance, géant du Social washing
Cette dénonciation n’est pas la première à entacher son image. Face à cela, Teleperformance a développé une stratégie marketing consistant à camoufler ses mauvaises pratiques par des certifications récompensant sa supposée « responsabilité sociale ». L’année dernière, l’entreprise a même été reconnue comme l’un des « 25 meilleurs employeurs au monde ». UNI Global Union publie ce vendredi un nouveau rapport démontrant l’inverse et appelant la société du CAC 40 à transformer sa gestion humaine et sociale de ses travailleurs en prenant appui sur les propositions des syndicats de la fédération internationale syndicale. Entretien avec son secrétaire général, Christy Hoffman.
Depuis plusieurs années, votre organisation dénonce les conditions de travail chez Teleperformance qui, contrairement à ses clients, n’est pas une entreprise connue du public. Pourquoi s’intéresser à ses activités ?
Par sa taille et son influence, Teleperformance est l’une des entreprises qui contribueront à déterminer l’avenir du travail. Elle n’est peut-être pas très connue du public, mais avec environ 420 000 employés dans près de 90 pays, elle est le plus grand employeur français hors de France et la première société d’externalisation du service client au niveau mondial. C’est l’un des plus grands employeurs de travail à domicile au monde, il contribue et contribuera à fixer les règles du jeu du travail à distance pour nous tous. Mais nous pensons qu’il y a des problèmes fondamentaux dans le traitement des travailleurs et qu’elle opère largement dans des pays où les droits du travail sont difficiles à faire respecter. Nous voulons contribuer à améliorer Teleperformance et en faire un modèle pour un nouveau monde de travail dans la dignité pour tous. Cela implique de transformer ses pratiques de travail.
En 2020, UNI Global Union a déposé une plainte auprès du point de contact français auprès de l’OCDE. Malgré les recommandations claires de l’organisme français, comment expliquez-vous que votre organisation constate que les actions anti-travailleurs et antisyndicales de l’entreprise se poursuivent ?
UNI a recueilli des preuves dans 13 pays - y compris sur certains des plus grands marchés du travail de l’entreprise - et a conclu que de graves problèmes de travail persistent chez Teleperformance. Malgré les recommandations du point de contact français, l’entreprise utilise presque tous les outils à sa disposition pour empêcher les travailleurs de se syndiquer. En outre, elle n’a pas permis la mise en place de comités de sécurité adéquats élus par les travailleurs. Nos résultats montrent à quel point cela nuit aux travailleurs. Nous estimons à 10 millions d’euros le temps de connexion annuel non rémunéré dans 7 de ses 83 pays, sans compter les nombreuses autres formes de travail non rémunéré. Les travailleurs nous ont également fait part de réels problèmes de santé engendrés par une culture de travail implacable qui, dans de nombreux cas, ne permet même pas des pauses de 10 minutes pour aller aux toilettes. Ils ont décrit le tribut psychologique et physique que le modèle de travail à domicile de Teleperformance peut créer, avec une surveillance excessive et une ergonomie insuffisante. Nous pensons que l’entreprise devrait travailler avec les syndicats pour résoudre ces problèmes, mais pour l’instant, Teleperformance préfère essayer de les dissimuler avec des tactiques de relations publiques, telles que les certifications « great place to work » (un lieu où il fait bon travailler).
Comment se fait-il que, malgré les nombreuses dénonciations de Teleperformance au fil des ans, l’entreprise fasse aujourd’hui partie des 25 meilleurs lieux de travail au monde ?
Avec la montée en flèche des salaires des dirigeants, Teleperformance est peut-être un « endroit où il fait bon travailler » pour ceux qui sont au sommet, mais pour les travailleurs, c’est une autre histoire. Nous ne pensons pas que les prix « Great Place to Work », comme ceux dont Teleperformance fait souvent la publicité, ne fournissent pas de paramètres significatifs pour évaluer le respect des droits des travailleurs. Les meilleurs lieux de travail permettent aux travailleurs de s’exprimer par le biais de la négociation collective. Et Teleperformance, avec un taux de rotation extrême de 90 % par an, un comportement antisyndical, des plaintes pour travail dangereux, entre autres, n’est pas, comme le dit notre rapport, un endroit où il fait bon travailler.
« Nous demandons à l’entreprise d’appliquer les normes fondamentales de l’Organisation internationale du travail »
Nous entendons beaucoup parler du « green washing », mais les pratiques de « social washing » de certaines entreprises multinationales sont beaucoup moins connues. Le récent rapport du PIRC met en lumière certains de ces aspects…
Alors que les investisseurs et les régulateurs accordent une attention accrue aux pratiques sociales des entreprises, telles que le respect des droits des travailleurs, de plus en plus d’employeurs ont recours au « lavage social » pour masquer les problèmes fondamentaux de leurs relations de travail. L’utilisation par Teleperformance de la certification « Great Place to Work » en illustre les caractéristiques communes. Les critères utilisés pour évaluer la satisfaction des employés sont opaques, ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante et ne peuvent donc pas être comparés à ceux d’autres entreprises. En outre, Teleperformance ne fournit pas de données provenant des syndicats ou d’autres partenaires du dialogue social. Elle s’appuie fortement sur les données des enquêtes auprès des employés, qui peuvent être manipulées. Ces données peuvent avoir une bonne presse, mais elles ne donnent pas de bonnes informations sur la responsabilité sociale. C’est pourquoi il convient d’évaluer des paramètres objectifs tels que le taux de rotation, les ratios de rémunération des cadres et la couverture des négociations collectives, plutôt que des paramètres qui permettent un « lavage social ».
La dénonciation des pratiques des multinationales appelle certainement une organisation et une réponse internationale des travailleurs. Comment y parvenir ?
UNI a coordonné les syndicats de Teleperformance du monde entier. Cette alliance syndicale est un élément important de la solution. Plus que cela, nous demandons à l’entreprise de signer avec nous un accord mondial qui engage Teleperformance à appliquer les normes fondamentales du travail de l’OIT dans tous les pays, y compris la liberté d’association et la négociation collective.
Le mois dernier, la Commission européenne a proposé une directive sur le devoir de diligence des grandes entreprises, qui vise à les obliger à s’assurer que leurs activités - et celles de leurs filiales et sous-traitants - respectent les droits de l’homme. Quelle est votre opinion sur cette législation ?
Nous soutenons fortement l’obligation de diligence raisonnable au niveau de l’Union européenne. Il s’agit d’un outil important pour la responsabilité des entreprises, en particulier pour une entreprise comme Teleperformance qui emploie des centaines de milliers de personnes dans des pays où le risque de violation des droits du travail est élevé. La proposition de l’UE est un pas en avant, mais notre expérience avec des entreprises comme Teleperformance montre qu’elle doit être renforcée par des exigences solides en matière d’implication des syndicats.
teleperformanceocdediscrimination au travailRépression antisyndicale BBC
Why patients are flocking to India for surgery
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Juan Francisco Paladines knew there was something wrong when he started seeing double.
Doctors told him his symptoms - including double vision - which first appeared ten years ago, were being caused by a brain tumour.
"It was a very tough moment in my life. Fortunately, I have many friends and family that were my backbone," says the 56-year-old industrial engineer from Santiago, Chile.
Surgeons told him the unusual shape of his tumour meant it would not be possible to completely destroy it. But after a course of radiation therapy his symptoms went away.
For the next four years, scans showed that the tumour was not growing. "It all went well. I forgot about the whole business," he says.
However, in 2019 the double vision came back. "I knew what it was... I started to look for alternatives to the radiation therapy."
In recent years, a new cancer treatment has emerged called proton beam therapy - a form of radiation treatment used to get rid of malignant tumours.
It uses a beam of high energy protons, which are small parts of atoms, rather than high energy x-rays.
Proton beams easily pass through the body on their way to the tumour and are very effective at destroying it when they arrive.
They can also be targeted very precisely, which makes proton beam therapy useful for treating sensitive areas of the body, including the brain, neck and spine.
After some research, Mr Paladines decided that this was the treatment for him. But proton beam therapy was not available in Chile, or in any neighbouring countries.
"I did extensive research to find hospitals from different countries, who could provide proton treatment," he explains.
Many options were too expensive or not suitable for him. But eventually he found the Centre of Apollo Hospital in Chennai, India.
"It has state of the art technology, at very affordable prices compared to western countries," he says.
The hospital also helped him find accommodation and transport, for his trip in November 2021.
"These factors play a very important role mentally. I was miles away from home with fear, in a new country, a completely different culture and language," Mr Paladines says.
Mr Paladines is one of thousands of people who visit India every year for medical treatment.
Between 2016 and 2019, the number of overseas patients travelling to India increased from 430,000 to 700,000. The sector was estimated to be worth $9bn (£6.7bn) by 2019.
But travel restrictions during the pandemic almost bought the sector to a standstill. According to figures from the Ministry of Tourism almost 183,000 tourists arrived for medical reasons in 2021, down 73% from 2019.
The picture is similar elsewhere in the world, including other nations that are popular for medical tourism, among them Thailand, Singapore and Malaysia.
"India has the largest pool of clinicians in South Asia," explains Dinesh Madhavan, President of Group Oncology at International Apollo Hospital Enterprises.
"We are uniquely positioned thanks to our hospitality and rich culture, combined with modern as well as traditional medicine and therapy," he says.
And it's not just treatment for medical conditions like cancer. There has also been a sharp rise in patients arriving in India for cosmetic surgery procedures such as liposuction (removal of body fat) or hair grafts for baldness.
"We get patients from the US, Africa and Gulf regions," says Dr Satish Bhatia, a dermatologist and cutaneous surgeon in Mumbai. Dr Bhatia says he sees many flight attendants, looking for quick, non-invasive cosmetic procedures such as dermal fillers or Botox.
Dr Bhatia says that, on average, the price of most cosmetic procedures in the US, Europe and the Middle East are at least 50% higher than if done in India.
Like much travel, medical tourism ground to a halt during the pandemic, but Dr Bhatia says business is picking up again and he is confident it will continue to grow.
However, this boom in overseas patients has its downsides.
"There is a mushrooming of new aesthetic clinics all around India. Sadly, this also attracts unqualified and untrained doctors wanting to make easy money," says Dr Bhatia.
Always research your doctor's credentials and experience before fixing an appointment, he advises.
Patients should also make sure there are adequate arrangements in place for aftercare, says Dr Shankar Vangipuram, senior consultant, radiation oncology at the Apollo Cancer Centre in Chennai.
"Post-treatment in India - sometimes due to lack of qualified clinicians and diagnostic tools - we do face difficulty in tracking the responses and toxicities," he says.
The government meanwhile, acknowledges that the sector needs tighter regulation.
"Indian medical tourism lacks effective regulations to govern the sector, which leaves it unorganised and lacking in monitoring," says Rakesh Kumar Verma, Additional Secretary, at India's Ministry of Tourism.
While doctors complete years of training at college, which can be verified, the same is not true for the intermediaries who handle the arrangements to connect doctors with overseas patients, he explains.
The intermediaries, or facilitators, can be thought of as travel agents for medical tourists. "[They] have an important role but they are not well organised," says Mr Verma.
He warns that the quality of the services provided by these agents is not regulated, adding that pricing is also not consistent across hospitals, which makes it easier for some agents to overcharge unsuspecting patients.
More technology of business:
Some in that industry would welcome a lot more oversight.
"There is a strong need to have certain guidelines set by the government which have to be followed by the hospitals, facilitators and other support services... in order to bring professionalism in MVT( medical value tourism)," says Garima Magu, a director at Medsurge, a medical travel agency.
For the hospitals, a recurring problem is patients changing their minds and switching to another, cheaper hospital on arrival in India, which wastes their time and resources.
Ms Magu says this could be easily solved by the government setting standard rates for treatments, and patients transferring a deposit over to the hospital before arriving in country.
Back in Santigao though, Mr Paladines is satisfied with his treatment and is being monitored by his doctor from Chennai.
"Presently I am doing good. To some extent, I am feeling better," he says.
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Le Figaro
Le journal du mercato : le PSG pense à Pedro Neto, prolongation en vue pour Bruno Fernandes
Pedro Neto ciblé par le PSG, la prolongation de Bruno Fernandes ou encore l'avenir de Burak Yilmaz : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 25 mars 2022.
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Une nouvelle rumeur de transfert pour le Paris Saint-Germain. À en croire les dernières indiscrétions du Daily Mail , les Rouge et Bleu, à la recherche de renforts dans leur secteur offensif, auraient ajouté le nom de Pedro Neto à leur liste de «cibles estivales». Âgé de 22 ans, le très prometteur ailier portugais de Wolverhampton est revenu d'une grave blessure au genou cet hiver. Cette saison, il n'a disputé que 5 rencontres de Premier League. La saison dernière, l'ex-attaquant du SC Braga et de la Lazio Rome, avait démontré tout ton talent avec les Wolves en inscrivant 5 buts et en délivrant 6 offrandes en 31 rencontres de championnat. Son profil pourrait permettre au club parisien de remplacer Angel Di Maria, que l'on annonce sur le départ. En plus de Pedro Neto, le Paris Saint-Germain surveillerait aussi Ousmane Dembélé, toujours en fin de contrat à la fin de la saison, et Raphinha, qui devrait quitter Leeds lors du mercato estival.
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Roberto Mancini ne préfère pas évoquer son avenir
C'est un séisme dans le monde du football. Battue par la Macédoine du Nord ce jeudi soir, en demi-finale des barrages européens pour le Mondial 2022, l'Italie, championne d'Europe, ne verra pas le Qatar à la fin de l'année. Une désillusion qui entraîne forcément des questionnements sur l'avenir de Roberto Mancini. Interrogé sur son futur, le sélectionneur de la Squadra Azzura a préféré ne pas aborder le sujet : «Nous verrons. Maintenant, je suis trop déçu pour parler de mon avenir, on verra», a-t-il déclaré à Rai Sport. Avant d'ajouter, dans un élan davantage positif : «Je suis sûr que cette équipe a un bel avenir. Je soutiens ces joueurs maintenant plus que jamais.» Roberto Mancini, 57 ans, a pris en main l'Italie en 2018. L'été dernier, il a mené sa sélection au sacre lors de l'Euro 2020.
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Libre après la fin de son aventure au FC São Paulo, Hernan Crespo a de nouveau trouvé une équipe à diriger. L'Argentin a en effet été nommé entraîneur du club qatari d'Al-Duhail. L'ex-attaquant est lié à sa nouvelle formation jusqu'en juin 2023. Passé River Plate, Parme, la Lazio, l'Inter, Chelsea, l'AC Milan et le Genoa au cours de sa carrière de joueur, Hernan Crespo, 46 ans, succède au Portugais Luís Castro sur le banc de la formation qatarie.
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Selon le consultant RMC, l'attaquant parisien se serait rapproché des dirigeants parisiens pour prolonger son bail dans la capitale.
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Valeurs Actuelles
Gironde : le député Benoit Simian jugé pour harcèlement moral contre sa femme
Jeudi 24 mars, Benoit Simian comparaissait devant le tribunal judiciaire de Bordeaux, en Gironde. En effet, comme le rapporte 20minutes, le député Libertés et Territoires (LT) était entendu pour des faits de harcèlement moral à l’égard de son épouse dans le cadre d’un divorce compliqué. Après plus de cinq heures de débat, le tribunal a requis une peine de 18 mois de prison assortie d’un sursis probatoire de trois ans. Rachel Bray, la vice-procureure de la République, a aussi demandé trois ans d’inéligibilité et une interdiction pour Benoit Simian d’entrer en contact avec la victime.
Désaccords profonds
Les faits reprochés au député, qui s’étendent du mois de juillet 2019 au mois d’août 2020, sont nombreux. La justice en a recensé une quarantaine. En un an, l’élu de 38 ans aurait commis des dégradations, vols et violations de domicile pour entraver sa femme. Cette dernière a par ailleurs déposé plusieurs plaintes pour dénoncer ces agissements, et fini par bénéficier d’un « téléphone grave danger ». Pourtant, le député s’est dit « extrêmement surpris d’être accusé comme ça de tous les maux ». Toute cette affaire serait liée à une dépendance installée au fond du jardin de la propriété du couple, transformée par le mari en bureau parlementaire, en plus de celui dont il dispose déjà à Lesparre-Médoc. Mais selon son épouse, le local lui permettait surtout de « garder un pied dans la maison, pour (la) surveiller ». Elle a aussi souligné que l’expertise psychologique effectuée sur son mari a fait état d’un « profil manipulateur ayant tendance à se victimiser ». Le délibéré sera rendu le 23 juin, après les élections législatives.
Bordeaux : les dernières actualités
France24 - World
War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
Issued on: 17/03/2022 - 19:24
Three weeks after Russia launched its invasion of Ukraine, the war is starting to have devastating effects not only on the ground, but in many countries that rely on Ukraine’s important wheat production. The United Nations has warned of a “hunger hurricane”, which is already starting to be felt in Northern Africa. FRANCE 24 takes a closer look.
On March 14, the UN’s Secretary-General Antonio Guterres issued a stark warning about the wider threats of the war in Ukraine: world hunger. “We must do everything possible to avert a hurricane of hunger and a meltdown of the global food system,” he said.
The comment echoed a similar concern voiced by David Beasley, the head of the World Food Programme, just a few days earlier: “The bullets and bombs in Ukraine could take the global hunger crisis to catastrophic levels. Supply chains and food prices will be dramatically impacted,” he said.
Ukraine, along with southwestern Russia, has long been known as “Europe’s breadbasket” thanks to the region's rich dark soil, chernozem, among the most fertile in the world. The region accounts “for about 15 percent of the world’s wheat production, and nearly 30 percent of world exports,” Sébastien Abis, a researcher at the French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS) and director for the Deemeter Club think tank, which specialises in global agricultural issues, told FRANCE 24.
“But it’s not just wheat,” Abis said, “the two countries account for 80 percent of the world’s sunflower oil production, and Ukraine is the world’s fourth largest exporter of maize.”
As the fighting in Ukraine continues and the Russian offensive intensifies along the Black Sea coastline, these important crop producers have now been cut off from the world. "Nothing is leaving the Ukrainian ports anymore," Abis explained, "and it is impossible to know what the country will be able to produce and harvest in the coming months".
The conflict has already had dramatic consequences for Ukrainians “who are struggling to find food amid the bullets”, he said. But it is also causing concerns for the many countries that depend on Ukrainian wheat and are increasingly worried they will soon be unable to feed their people.
Catastrophic shortages
Egypt, Tunisia and Algeria have already started to feel the sting of the wheat-shortage. “The Maghreb countries depend heavily on Ukrainian wheat,” Abis said. "And this year, even more so because they have suffered a major drought which has increased their needs for foreign imports." For Egypt, it’s catastrophic. “Egypt is the world's largest importer of wheat and gets 60 percent of its imports from Russia and 40 percent from Ukraine."
Already in the very first days of the Russian invasion “the agricultural markets [in the region] overreacted and anticipated wheat supply problems, leading to a surge in prices,” Abis explained, noting the price for a tonne of wheat was now at the historic level of €400. Before the conflict it cost €280 and in the spring of 2020, €150.
In Tunisia, where there is currently a financial crisis and an inflation rate of over 6 percent, the population has been living with a shortage of semolina and flour, subsidised by the government. Faced with rising prices, many Tunisians struggle to survive without these subsidised products, which are increasingly difficult to come by. Now they can often only be found in the black market, where they are sold at steep prices.
In Egypt, the rising wheat prices have pushed up overall bread costs.
“The government has tried to reassure the people by explaining that it has sufficient stocks to last several months, and which will be replenished with the upcoming domestic spring harvest,” Abis said. Since the start of the Russian offensive, Egypt has tried to free itself from its Ukrainian wheat dependence by launching a call for tenders with new potential wheat suppliers. "But nothing came of it, the prices were too high," the researcher explained. “It’s a vicious circle: Even if the country can afford to buy wheat at a higher price, this will affect people’s purchasing power.”
Algeria, meanwhile, is trying to fend off the crisis by implementing preventative measures: The government has banned the export of semolina, pasta and other wheat products to safeguard its raw material stocks. "But Algiers has an advantage: They export oil, the price of which is reaching record highs. This gives them the capacity to buy wheat, even with rising prices," Abis said.
‘Unsustainable' prices for developing countries
North Africa is not the only region affected by the wheat shortage. Indonesia is the world's second largest buyer of Ukrainian wheat, and Pakistan, Turkey, and several countries in Central Asia and sub-Saharan Africa depend on it as well.
"I am particularly concerned about certain West African countries where cereal stocks are very low, especially in Mali, Burkina Faso and Senegal," Abis said. "For these countries, the current prices are unsustainable.”
On Wednesday, the UN called for $4.3 billion in funds to help more than 17 million people in Yemen, saying the war in Ukraine could make the situation in the country – which has been plagued by war since 2014 – even worse. According to the UN, some 161,000 people in Yemen are likely to experience “catastrophic – or famine-like - levels of hunger” in the second half of this year.
The UN Food and Agriculture Organization (FAO) estimates that an additional 8-13 million people worldwide face undernourishment if food exports from Ukraine and Russia are stopped permanently.
"We must not forget that this new crisis comes on top of the already very difficult context of the Covid-19 pandemic, which has already caused historic inflation and undermined food security in many countries," Abis said.
Wheat, a geopolitical issue
Faced with this threat, and the possibility of new “hunger riots” which broke out in several countries in 2008 over soaring grain prices, French Agriculture Minister Julien Denormandie has called on the European Union to cover for the lost Ukraine wheat. "Europe must produce more," he said in an interview with French radio station France Inter on Tuesday, adding it must "take on the mission of providing sustenance".
"What the minister announced is certainly the most pragmatic position to take, but we are hardly going to be able to increase production at the snap of a finger between now and this summer," Abis said. "We need to give producers the means and resources to do it, and we need to review the regulations for uncultivated land... In the past few years, Europe has adopted a policy to 'produce better'. Producing more would mean revising the whole European agricultural policy."
"Wheat, more than ever, is becoming a geopolitical issue," he said. "Because behind all this, there is also the question of how countries will position themselves in relation to the Russian market. Will Russian grain exports continue? Considering the needs of certain countries, Moscow will most certainly continue to play an important role on the international scene."
This article has been translated from the original in French.
© Studio graphique France Médias Monde
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Perspective
Economics Professor Sergei Guriev: ‘War in Ukraine could lead to meltdown of global food system’
Business Daily
OECD warns of major shock to global economy from war in Ukraine
France unveils plan to mitigate impact of sanctions on Russia
L'Humanité
Carton rouge. Dopé aux bénéfices, TotalEnergies pratique la générosité symbolique
ActuCécile RousseauCécile RousseauDes miettes pour les consommateurs. Alors que le gouvernement a réitéré sa remise de 15 centimes par litre à la pompe dans le cadre de son plan de résilience, il en a aussi appelé à la responsabilité des distributeurs. Cité dans le discours du premier ministre, le 16 mars, TotalEnergies a fini par annoncer un royal 10 centimes de remise à la pompe pour tous au moment où les prix du diesel ont dépassé le seuil des 2 euros par litre. Son PDG, Patrick Pouyanné, a précisé sur Twitter qu’il étendait ainsi « l’action de solidarité » initialement mise en place pour les transporteurs routiers, mi-février.
Un geste symbolique alors que le pétrolier, boosté par la hausse des prix des hydrocarbures depuis plusieurs mois, affiche une santé financière éblouissante, avec un résultat net ajusté de 18,1 milliards de dollars pour 2021. Les actionnaires, eux aussi, se frottent les mains. Lors de la publication des résultats du quatrième trimestre, avec un résultat net de 6,8 milliards de dollars (contre 1,3 milliard au quatrième trimestre 2020), « le plus fort (trimestre) de l’histoire de l’entreprise », avait déclaré le PDG, le groupe avait annoncé une hausse de 5 % de ses acomptes sur dividendes pour 2022 et un programme de rachat d’actions d’un montant de 2 milliards de dollars.
La nouvelle flambée des tarifs liée à la guerre en Ukraine devrait encore finir dans les poches de la multinationale. Pour l’heure, TotalEnergies refuse toujours de quitter le territoire russe, contrairement à ses concurrents Shell ou encore BP qui ont pris des sanctions. Le pays représente 17 % de sa production de gaz et de pétrole, mais, surtout, compte pour 40 % de ses réserves gazières, secteur en plein développement pour la multinationale. Les Amis de la Terre et Greenpeace ont d’ailleurs mis en demeure TotalEnergies de « cesser dans les plus brefs délais toute activité dans le secteur pétro-gazier susceptible de financer la guerre menée par la Russie en Ukraine ».
Charivari Charivari Le Figaro
Notre critique de La chronique des Bridgerton saison 2: après la sensualité le refoulement sur Netflix
Constance JametCRITIQUE - L’hommage acidulé aux romances austeniennes se poursuit dans huit épisodes inédits moins déshabillés, mais toujours en prise avec cet éternel dilemme: raison ou sentiments?
Après avoir sauvé le Noël confiné d’une partie de la planète en décembre 2020, La Chronique des Bridgerton, l’adaptation fleur bleue, digne des idylles Harlequin, des romans de Julia Quinn revient. Exit Daphné, naïve débutante du Londres de la Régence qui découvrait la flamme du désir dans les bras du beau duc de Hastings, la série produite par Shonda Rhimes braque les projecteurs sur son frère aîné et chef de clan: le vicomte Anthony Bridgerton.
À lire aussiLa chronique des Bridgerton: Netflix trouve la synthèse parfaite entre Gossip Girl et Jane Austen
Cet ancien débauché désire rentrer dans le rang et marcher jusqu’à l’autel après avoir eu le cœur brisé par sa maîtresse, chanteuse d’opéra. Qui donc pourrait satisfaire celui qui recherche la perfection? Anthony (Jonathan Bailey) jette son dévolu sur Edwina Sharma, revenue des Indes, soutenue par une reine Charlotte plus entremetteuse et détective que jamais quant à l’identité de la colportrice de potins Lady Whistledown. La jeune femme est sous le charme de ce bon parti. Pas sa sœur, qui veille sur elle comme un cerbère. Kate (Simone Ashley, Sex Education) sait qu’Anthony recherche un mariage de raison et non d’amour. À force de se provoquer, ces deux esprits bornés prêts à tout sacrifier pour le bonheur des leurs et leurs responsabilités se retrouvent pris au piège d’un épineux triangle amoureux.
Au cœur du trauma familial
«La saison précédente était l’éveil à la sexualité de Daphné, celle-ci dépeint l’effondrement émotionnel du vicomte», décrypte pour Le Figaro le créateur Chris Van Dusen. Fini la sensualité qui sous-tendait les tribulations de sa sœur. Phoebe Dynevor fait quelques apparitions, mais, comme annoncé, son époux de fiction, le sexy Regé-Jean Page, a déserté le feuilleton. Les scènes de sexe se comptent sur quelques doigts d’une main au profit d’une introspection psychologique et d’une réflexion sur le refoulement. «Il était temps que La Chronique des Bridgerton aborde le trauma de cette fratrie: la mort prématurée de leur père. Aucun des frères Bridgerton ne se l’avoue. Chacun est à la dérive et personne n’arrive à trouver sa place dans la société et sa définition de la masculinité», souligne Luke Thompson, qui incarne le cadet et artiste dandy Benedict Bridgerton.
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Cette structure plus austère en désarçonnera certains, surtout que Chris Van Dusen tire un peu à la ligne, même s’il se rattrape sur la traque de Lady Whistledown et les machinations de Lady Portia Featherington. Les fastueuses scènes de bal, les costumes fuchsia et anachroniques demeurent. De même que le parti pris de dépeindre un Londres cosmopolite et multiethnique, à l’image des Sharma, qui parlent hindi.«Je n’ai jamais voulu faire un drame historique, ce dont je rêvais, c’est une série moderne dans laquelle tout le monde se voit représenté», se défend Chris Van Dusen. Son pastiche des romances austeniennes, qui s’autorise de délicieux clins d’œil au mythique Orgueil et préjugés de la BBC, avec Colin Firth, reste un bonbon acidulé, frivole et excessif. Ce qu’il nous faut pour traverser ce lourd printemps.
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L'Humanité
« Maltraités », les retraités descendent dans la rue
ActuNeuf syndicats appelaient à la mobilisation hier à Paris, pour une hausse des pensions et une revalorisation des retraites.
Clara Bolzinger« On veut la retraite de Hollande et de Sarkozy ». C’est ce que scandait au mégaphone un syndicaliste de la CGT lors de la manifestation des retraités qui a eu lieu ce jeudi 24 mars. Neuf organisations dont Solidaires retraités et la F.S.U. ont appelé à descendre dans les rues de plusieurs villes de France pour, entre autres, une revalorisation des pensions, la hausse du pouvoir d’achat ou encore une augmentation des moyens dans la santé. Place de la Bastille à Paris, plusieurs centaines de manifestants se sont regroupés à 14h, sur fond des musiques de la CGT.
Normalement indexée sur le taux d’inflation, l’allocation des retraités ne fluctue en réalité pas de la même manière. Sur ce point, les revendications sont claires : il faut changer le mode de calcul des versements. Brigitte Talon, syndiquée à la Force Ouvrière, manifeste « pour le retour à l’indexation sur les salaires et non sur l’inflation. Avant, dès que les salaires augmentaient, les pensions augmentaient aussi ». Malgré des revendications claires et unitaires des mobilisés ayant répondu à l’appel, l’ancienne professeure de mathématique affirme qu’ « on ne gagnera pas les retraites tous seuls. On a besoin des actifs, qui ont aussi besoin de nous ». Une partie de l’économie s’appuie en effet sur les pensionnés.
À côté d’une pancarte sur laquelle il est écrit « retraité-e-s maltraité-e-s », Maud Giloux de la CFE-CGS est là pour « représenter une population d’anciens agents de maîtrise et de cadres. En tant que membres de la classe moyenne, on est financeurs de tout. Mais en retour, on n’a rien ». À quelques pas de l’ancienne responsable d’étude reconvertie par la suite dans la communication, la manifestante Nelly Di Giovanni soutient également que les seniors « font marcher les commerces et les sorties. Quand on a la chance d’aller au théâtre, on voit bien qu’il y a énormément de cheveux blancs. Tout ce qu’on nous enlève en pouvoir d’achat, tout le monde en subit les conséquences ». Et les retraités les premiers. La suppression effectuée par Nicolas Sarkozy de la demi-part dans le calcul des pensions a concrètement impacté le quotidien de la membre de l’association Ensemble & Solidaires-UNRPA, qui n’a « pas beaucoup de budget pour les sorties. Je milite, mais ça ne coûte rien. Quand on paie 800 euros de loyer par mois, les charges, et l’assurance, l’argent part vite. »
L’âge et les conditions du départ en retraite selon les métiers étaient aussi sur la table. Après 40 ans dans le bâtiment, Yves Duflos dénonce qu’on ne lui a pas accordé un départ anticipé pour pénibilité, alors qu’il était « tout cassé en fin de carrière ». À moins de trois semaines du premier scrutin de la présidentielle, la fin de carrière à 65 ans proposée par Emmanuel Macron ne passe pas pour Daniel Vion, ancien infirmier en psychiatrie : « je travaillais avec des enfants en situation de handicap. Toute la journée je devais me baisser. J’ai pu profiter des acquis sociaux et partir à 55 ans. Mais même à cet âge-là, j’avais des difficultés. Je ne me serais pas vu continuer après ». Avec leur douzième journée de mobilisation depuis le début du quinquennat, les retraités ne sont pas prêts de prendre congé de leurs revendications.
Clara Bolzinger
réforme des retraitesmobilisations retraites France24 - World
Paris schools prepare to take in refugee children from Ukraine
Issued on: 15/03/2022 - 13:54
Lara BULLENS
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The number of Ukrainian refugees arriving on French soil has tripled in the last week. For those who plan on staying, Paris is setting up a special scheme to integrate Ukrainian refugee children in the French school system.
“The other day, a mother came in with her baby. It was so small it looked like a newborn. [The mum] wouldn’t stop crying. It broke my heart,” says Odette, a caretaker at the École Polyvalente Eva Kotchever, a kindergarten and primary school in the 18th arrondissement (district) of Paris.
Odette was on vacation when Russia invaded Ukraine on February 24, and only discovered the news upon her return. “I got a phone call on Saturday morning from the school. They filled me in on what was happening and told me that we had become an emergency reception centre of sorts,” she explains.
The school has been taking in refugee families since March 10, offering them some respite after long, stressful journeys fleeing the horrors of the war in Ukraine, where their menfolk of fighting age still remain to defend their homeland.
Most of them arrive from the reception centre next door that was set up on March 3 specifically for Ukrainian refugees by France Terre d’Asile, an NGO helping asylum seekers. There, they can get a meal, begin their asylum-seeking process, find temporary housing and see a doctor, from 9am to 6pm. With only one common play area for children, many refugee parents (mostly mothers) struggle to deal with the administrative procedures while having to care for their young ones. Called up by the City Hall for help, the school freed up three classrooms and a heap of toys to offer relief.
‘For now, it’s the best we can do’
Pushing past the school’s glass doors, a teacher walks through a short corridor with a reception desk to the left. Odette is the first point of contact and asks visitors to sign in with their information before entering the halls of the École Polyvalente Eva Kotchever. To the right of the corridor, a cement wall is embellished with children’s drawings, and arrows in the blue-and-yellow colours of the Ukrainian flag indicating the way to the first floor. “Most families and children don’t speak French, so we’ve put up arrows to guide them to the designated classrooms,” Odette says.
Families are never left unaccompanied. They are escorted from the next door reception centre by city hall facilitators who work for organisations like DASCO (“direction des affaires scolaires” or “direction of school affairs”), in charge of welcoming new pupils across Paris. “For now, we are just helping out and offering up our classrooms to children so that their parents can do what they need,” says Christine Serra, the school’s principal. “The teachers don’t really come into contact with the children. Things are still quite separated at the moment. The children aren’t integrated in the French classrooms, they don’t interact with the pupils.”
On the second floor, a classroom-turned-crèche is occupied by three facilitators. They are helping two Ukrainian mothers, one fast asleep on a floor mattress and another making arrangements on her phone, to entertain and care for their children. Marlène Mallard, a former nursery assistant who is volunteering as a facilitator, gestures to the sleeping woman. “We’re taking care of her son while she gets some rest. They arrived at 10am this morning and she hasn’t slept for god knows how long.” Her son kicks around a football, playing with 10-year-old Yvan, who has already picked up some French words in a few hours. Yvan’s little sister, no more than a few months old, is being rocked in the arms of a translator. “We never separate siblings,” she smiles, keeping her identity anonymous for fear of what could happen if she ever returns to her native Russia.
Meanwhile Paris’s Deputy Mayor for education, Patrick Bloche, who is working with the local education board to provide schooling for Ukrainian refugee children, visited the principal’s office to see how things were going with the emergency reception classrooms. “He said that the City Hall will most likely try and place Ukrainian children in schools with UPE2A units [programmes to help accommodate non-French speaking foreign children],” explains Serra. Of the 645 kindergartens and primary schools in Paris, only 60 have UPE2A units. As for secondary schools, 81 have the capacity to accommodate non-French speakers.
#Paris accueillera dans ses crèches et ses écoles tous les enfants des familles de réfugiés d'#Ukraine. Ils auront accès gratuitement aux cantines scolaires. Les PMI proposeront des consultations et un soutien psychologique aux enfants et à leurs familles. #StandWithUkraine pic.twitter.com/ENuAca3EzR
March 2, 2022“We’ll see how things go,” Serra says. “Of course, if we can help in any way possible to integrate the children in our school, we will. But for now, this is the best we can do, and it doesn’t cost us much of an effort.”
First steps towards a French education
The number of refugees fleeing Ukraine and arriving in France has tripled in the past week. Around 13,500 displaced people have been controlled by border police and are now on French soil, according to France’s Interior Minister Gérald Darmanin.
“We can now accommodate up to 100,000 refugees on national territory. The state and local authorities have made a big effort. We are continuing to work on scenarios where we could take in more [people],” Darmanin explained at a press briefing on Monday.
Some are passing through on their way to other countries, others are here to stay. Around 4,600 refugees have been given accommodation so far, according to French Housing Minister Emmanuelle Wargon. And while the majority have only just arrived, 650 Ukrainian children are already enrolled in French schools, said Marlène Schiappa in an interview with French newspaper Le Journal du Dimanche.
The larger “plan d’accueil école” (school reception plan) for Ukrainian refugees aged 3-18 is still being finalised. For now, schools with UPE2A units are those welcoming the first Ukrainian refugee pupils, allowing the language barrier to be breached. The interior and education ministries will direct parents to OEPRE workshops, aimed at facilitating their integration through French language courses and helping them better understand the school system so they can support their children.
The Paris city board of education has also opened a Ukraine “crisis unit” to help refugee parents with the school enrolment process. The board has also provided teachers with an online pamphlet outlining how to welcome pupils who have suffered trauma.
The final goal is “getting refugee children into school”, Education Minister Jean-Michel Blanquer proclaimed in a tweet. For Odette, it’s important to take it slow. “Speaking to some children, I see that many are afraid and a bit intimidated. This is a safe space for them, they don’t hear everyday sirens going off. It’s peaceful.” Perhaps in the near future, the École Polyvalente Eva Kotchever will be able to untack the blue and yellow arrows guiding Ukrainian refugee children to its classrooms.
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France24 - Monde
En Éthiopie, le gouvernement décrète une "trêve humanitaire illimitée"
Publié le : 24/03/2022 - 16:57
FRANCE 24
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Une "trêve humanitaire illimitée" a été décrétée jeudi par le gouvernement éthiopien pour "sauver des vies et réduire la souffrance humaine". Plus de neuf millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire dans le nord du pays, où forces progouvernementales et rebelles du Tigré s'affrontent depuis novembre 2020.
Le gouvernement éthiopien a décrété, jeudi 24 mars, une "trêve humanitaire illimitée" dans son conflit avec les rebelles du Tigré afin de permettre "la libre circulation de l'aide humanitaire, vers ceux ayant besoin d'assistance" dans cette région du nord du pays, selon un communiqué.
Le Parlement éthiopien avait levé le 15 février, de manière anticipée, l'état d'urgence imposé en novembre, lorsque les rebelles tigréens menaçaient de marcher sur Addis Abeba.
La trêve est "effective immédiatement", indique le gouvernement dans un communiqué, expliquant sa décision par "la nécessité de prendre des mesures extraordinaires pour sauver des vies et réduire la souffrance humaine".
>> À lire aussi : "Éthiopie : le barrage sur le Nil est 'une victoire majeure qui ne suffira pas à réunifier le pays'"
Toutefois, "l'engagement pris par le gouvernement d'Éthiopie ne pourra avoir l'effet désiré d'améliorer la situation humanitaire sur le terrain que si l'autre partie en fait autant", poursuit le gouvernement, appelant les rebelles tigréens à "s'abstenir de tout nouvel acte d'agression et à se retirer des zones qu'ils occupent dans les régions voisines du Tigré".
Forces progouvernementales et rebelles du Tigré s'affrontent dans le nord de l'Éthiopie depuis qu'en novembre 2020, le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale déloger les autorités de la région, gouvernée alors par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui contestait son autorité depuis des mois.
Plus de 400 000 déplacés au Tigré
Rapidement défaites, les troupes rebelles du TPLF ont ensuite, courant 2021, repris militairement le Tigré et le conflit s'est depuis propagé aux régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.
Les bientôt 17 mois de conflit ont provoqué une grave crise humanitaire dans le nord de l'Éthiopie, où plus de neuf millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire, selon le PAM.
"L'intensification du conflit et la présence de forces du Tigré en Afar", région par où transitent les convois routiers vers le Tigré, "empêchent l'afflux de nourriture et de carburant au Tigré depuis mi-décembre", expliquait récemment le PAM.
Plus de 400 000 personnes ont été déplacées au Tigré, selon l'ONU.
"Le gouvernement d'Éthiopie espère que cette trêve améliorera considérablement la situation humanitaire sur le terrain et ouvrira la voie à la résolution du conflit dans le nord de l'Éthiopie, sans bain de sang supplémentaire", selon le communiqué.
Avec AFP
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Éthiopie : plus de 100 civils morts dans des frappes aériennes au Tigré depuis début janvier
L’Éthiopie décrète la levée anticipée de l’état d’urgence
Éthiopie : Amnesty International accuse des rebelles du Tigré de viols collectifs
L'Humanité
Après la pandémie, le climat en folie poursuit le boulot
Prescription cultureTHÉÂTRE « Rest and Watch », écrit et mis en scène par Jean Bechetoille, propose avec talent de s’amuser dans un avenir triste à pleurer.
Gérald RossiJean Bechetoille ne serait-il pas un pessimiste convaincu ? À moins qu’il ne soit que tristement lucide. Son dernier spectacle, curieusement titré « Rest and watch » autrement dit « Repose toi et regarde » propose en tout cas une vision du monde qui ne donne pas envie. Avec une bonne dose d’humour, il situe l’action entre les années 2020 et 2055. Déjà, sa dernière pièce, au titre également curieux : « Vie et mort d’un chien traduit du Danois par Niels Nielsen » s’inscrivait en 2019 dans un avenir déglingué. Mais la pandémie de covid est passée par là, tout comme les annonces les plus alarmistes des scientifiques quant à l’avenir de la planète.
« « Rest and watch » ne convoque directement aucun savant, mais s’inspire de la situation. Revenons au 10 mars dernier. Ce jour là, quelques acteurs un peu farfelus organisent un spectacle en forme de cérémonie prénatale. Deux des comédiennes vont être mères. Trois jours plus tard, la pandémie est officiellement déclarée, avec elle débutent la peur invisible et les confinements. Le 15 mars naît Serge à Annecy. Deux jours plus tard, à La Roche-Sur-Yon, Aliocha pousse son premier cri. Un mois plus tard, les deux familles, moins Guillaume, mort mystérieusement sur une route, se retrouvent dans la maison de Jean Bechetoille en Bourgogne. Pour brouiller les pistes, le récit de l’auteur joue cette fois encore à la vraie fausse autobiographie. Qu’importe. Serge et Aliocha sont élevés en frères, ce qu’ils ne sont pas, ou peut-être pas.
Les semaines passent et « pour lutter contre le néolibéralisme » tout ce petit monde refuse, à l’heure du déconfinement, de rejoindre le troupeau. D’autant plus que les conditions de vie sur terre sont de plus en plus difficiles. La catastrophe écologique est devenue réalité, l’eau manque, la chaleur est de plus en plus violente, et dans les villes les morts ne se dénombrent plus. Depuis leur maison (de Sainte-Colombe-sur-Loing, si l’on en croit le site internet de la Compagnie du 1er août), les protagonistes survivent. Thomas Bleton, Jacinthe Cappello, Guarani Feitosa, Philippe Le Gall et Hélène Marchand (musique Guillaume Bosson) interprètent les nombreux rôles de ce cauchemar musical. Et Jean Bechetoille, évoque une « invitation lancée aux spectateurs, comme si le théâtre pouvait encore proposer une brève alternative à notre manière de vivre ».
Loin s’en faut, et c’est heureux, « Rest and Watch » ne répond pas à toutes les questions qu’il pose. Mais sous forme de gags, de tambouille familiale, et de petits mystères, il n’envisage pas un avenir humain bien radieux. Alors que les faisans, les hérissons et les noyers participent toujours plus nombreux et vigoureux aux évolutions que la nature a entrepris toute seule. Reste peut-être un peu d’espoir, quand même. Bechetoille se plaît à citer un poème mis en chanson de Louis Aragon : « Est-ce ainsi que les hommes vivent/Et leurs baisers au loin les suivent ».
Théâtre France24 - Monde
Éthiopie : les rebelles du Tigré s’engagent dans un cessez-le-feu
Publié le : 25/03/2022 - 07:39
FRANCE 24
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Alors que la guerre entre l’armée et les forces tigréennes dure depuis 17 mois, les rebelles de la région du nord de l’Éthiopie ont annoncé vendredi un cessez-le-feu, quelques heures après l'annonce par le gouvernement éthiopien d'une "trêve humanitaire illimitée".
Un cessez-le-feu après une année et demie de guerre en Éthiopie. Les forces de la région du Tigré, en conflit depuis 17 mois avec le gouvernement, ont annoncé "une cessation des hostilités, effective immédiatement", dans un communiqué publié vendredi 25 mars, appelant le gouvernement éthiopien à "prendre des mesures concrètes pour faciliter l'accès sans restrictions au Tigré", région du nord de l'Éthiopie où la faim menace.
Le gouvernement éthiopien du Premier ministre Abiy Ahmed a décrété jeudi une "trêve humanitaire unilatérale", afin de permettre "la libre circulation de l'aide humanitaire, vers ceux ayant besoin d'assistance" au Tigré, où aucun convoi d'aide humanitaire n'est arrivé par la route depuis le 15 décembre.
Les rebelles se disent déterminés à la réussite du cessez-le-feu tout en estimant que "lier des questions politiques et humanitaires est inacceptable", mais assurent qu'ils "feront de leur mieux pour donner une chance à la paix".
4,6 millions de personnes en situation "d'insécurité alimentaire"
Forces progouvernementales et rebelles du Tigré s'affrontent dans le nord de l'Ethiopie depuis qu'en novembre 2020 Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix l'année précédente, a envoyé l'armée fédérale déloger les autorités de la région, gouvernée alors par le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) qui contestait son autorité depuis des mois.
Rapidement défaites, les troupes rebelles du TPLF ont ensuite, courant 2021, repris militairement le Tigré et le conflit s'est depuis propagé aux régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) estimait en janvier que 4,6 millions de personnes, soit 83 % des quelque six millions d'habitants du Tigré, étaient en situation "d'insécurité alimentaire", tandis que deux millions souffraient d'une "pénurie extrême de nourriture".
Depuis mi-février, les opérations humanitaires au Tigré - où plus de 400 000 personnes ont été déplacées par le conflit - sont quasiment interrompues par les pénuries de carburant et de liquidités, selon l'ONU.
L'ONU a longtemps dénoncé un "blocus humanitaire de fait" du Tigré, dont le gouvernement et les rebelles se sont rejetés mutuellement la responsabilité.
Avec AFP
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En Éthiopie, le gouvernement décrète une "trêve humanitaire illimitée"
Éthiopie : Amnesty International accuse des rebelles du Tigré de viols collectifs
Guerre au Tigré : près de 40 % de la population souffre de "pénurie extrême de nourriture"
L'Humanité
La VOD de la semaine : « America » de Giacomo Abbruzzese
ActuFondé sur une masse de documents amateurs, photos et films, ce documentaire inspiré retrace l’enquête du réalisateur italien Giacomo Abbruzzese aux États Unis sur son mystérieux grand-père maternel parti à New York où il fut assassiné.
Vincent OstriaFilm de montage et d’archives, « America » retrace de manière éclatée et décalée l’enquête du cinéaste sur son étrange grand-père maternel, Claudio, qu’il n’a jamais connu. Giacomo Abbruzzese filtre et distille remarquablement les informations pour en arriver à une révélation finale sur les origines complexes et problématiques de sa famille. Le mystère, c’est d’abord le départ de ce grand-père, Claudio, pour les États-Unis. D’où le titre. Claudio a en effet quitté un jour femme et enfants pour tenter tout seul l’aventure américaine à New York, mais sans jamais totalement couper les ponts avec les siens. Après avoir fini par découvrir que le grand-père avait été assassiné en 1979 à New York, le cinéaste part là-bas et apprend que Claudio y avait fondé une seconde famille. Ces révélations sont entrecoupées de photos, de quelques bribes de films amateurs, et étayées par de rares interviews des membres de la famille, en Italie comme aux États Unis. Mais à cause de l’hétérogénéité de ces supports et de ces sources fragmentaires, ou peut-être même grâce à elle, la vérité n’apparaît que par bribes, comme sur une photo argentique qu’on voit lentement se révéler dans son bain de développement. Lors de son investigation, Abbruzzese lui-même ne va pas toujours droit au but. Par exemple, il ne se rend pas immédiatement à l’adresse du grand-père à New York, découverte au dos d’une photo déchirée ; ou bien il fait entendre la voix d’un personnage longtemps avant de le montrer. Tous ces filtres et ces fragments font le charme du film, accentué par le zeste de contemplation qu’ajoute le cinéaste à une enquête qui n’est ni journalistique ni policière ; d’où les quelques plans fixes de nature ou de paysage urbain qui diffèrent plaisamment la progression du récit et confèrent à ce documentaire bref (à peine une heure) une atmosphère nostalgique. La vertu de certains grands documentaires est de savoir s’avancer masqués, de mettre en scène le réel tout en ménageant la magie et le mystère. « America » est de ceux-là, qui ne cherche pas à sociologiser, ni même à dérouler exhaustivement le tableau d’une famille déconstruite (bien qu’elle le soit), mais plutôt à créer une sorte de mythe dont les manques et les béances font toute la singularité.
« America » de Giacomo Abbruzzese. Italie/France, 2019, 0 h 58
À voir jusqu’au 15 avril sur tënk : on-tenk.com/fr/
cinéma France24 - Monde
Au Mali, une cour ouest-africaine ordonne la suspension de sanctions contre la junte
Publié le : 24/03/2022 - 18:36
FRANCE 24
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Marc PAUPE
La Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uéoma) a ordonné jeudi la suspension de sanctions prises en janvier contre le Mali après le manquement de la junte à son engagement de rendre prochainement le pouvoir à des civils. Ce sujet est au programme du sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui se tiendra vendredi après midi dans la capitale du Ghana.
Rare succès de la junte face aux organisations régionales. Une cour de justice ouest-africaine a ordonné, jeudi 24 mars, la suspension de sanctions prises en janvier contre le Mali en raison de la transgression par les militaires de leur engagement à un retour prochain des civils au pouvoir.
La décision de la Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) ajoute une inconnue à la confrontation diplomatique en cours. Elle a été rendue à la veille du sommet d'une autre organisation régionale, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), consacré au Mali.
"Sursis à exécution" des sanctions
La Cour de justice de l'Uémoa, saisie par les avocats de l'État malien, a ordonné le "sursis à exécution" des sanctions décidées le 9 janvier par les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de cette organisation.
L'Uémoa avait alors suspendu le Mali de ses organes, endossé des sanctions prises par la Cédéao comme le gel des avoirs financiers d'environ 150 personnalités liées à la junte malienne, et surtout annoncé "des sanctions additionnelles vigoureuses incluant notamment des sanctions économiques et financières". Elle avait dit qu'elle se solidariserait avec les mesures de rétorsion que prendrait ultérieurement la Cédéao, dont les pays de l'Uémoa sont tous membres.
Dans la foulée du sommet de l'Uémoa, la Cédéao avait annoncé la fermeture des frontières avec le Mali et suspendu les échanges financiers et commerciaux autres que ceux de produits de première nécessité.
Les organisations régionales sévissaient ainsi contre le projet alors affiché par les militaires de se maintenir encore jusqu'à cinq ans de plus à la tête de l'État, alors qu'ils s'étaient initialement engagés à organiser en février 2022 des élections qui auraient ramené les civils à la direction de ce pays pris dans la tourmente sécuritaire et politique depuis 2012.
L'impact potentiel de ces sanctions sur un pays pauvre et enclavé a suscité une vive inquiétude, mais aussi un large ressentiment, au-delà du Mali, contre les organisations régionales. Les autorités maliennes ont accusé la Cédéao de se laisser instrumentaliser par la France, en pleines tensions diplomatiques entre Bamako et Paris.
Mi-février, un collectif d'avocats mandatés par le gouvernement malien avait saisi la Cour de justice de l'Uémoa de deux requêtes : l'une pour demander l'annulation de sanctions illégales selon eux, et une autre pour les suspendre.
C'est sur cette dernière requête que s'est prononcée la Cour de justice en attendant de statuer sur le fond. La Cour note qu'elle peut ordonner un sursis d'exécution en cas d'"urgence". Les arguments de l'État du Mali quant à ce caractère d'urgence sont "fondés dans la mesure où (l')application (des) sanctions risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables au regard de l'impact social, économique et financier", dit-elle.
Un sommet de la Cédéao vendredi
Les conséquences sur les sanctions de la Cédéao étaient peu claires dans un premier temps. La décision de la Cour de justice devrait peser sur un nouveau sommet extraordinaire de la Cédéao prévu vendredi au Ghana.
La Cédéao a jusqu'alors conditionné une levée progressive de ses mesures de rétorsion à la présentation par les autorités d'un calendrier électoral "acceptable". Le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan, est reparti dimanche du Mali sans être parvenu à un accord avec la junte sur ce point.
La Cédéao a demandé l'organisation d'élections dans un délai de 12 à 16 mois. Au cours de la visite du médiateur Goodluck Jonathan il y a quelques jours, le gouvernement installé par les militaires a lui-même reconnu que la chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait ramené les prétentions initiales à deux années supplémentaires avant la tenue d'élections.
La Cédéao a invité le colonel Goïta, qui a pris le pouvoir par la force avec d'autres colonels en août 2020 et s'est fait investir président à la suite d'un second putsch en mai 2021, à prendre part au sommet.
Mais le colonel Goïta ne pourra pas participer, indique un courrier des Affaires étrangères maliennes consulté par l'AFP. Il exprime cependant sa "disponibilité à interagir" avec les dirigeants ouest-africains par visioconférence, dit ce courrier envoyé à la Cédéao.
Le Mali dépêchera une délégation de quatre ministres, dont le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop.
Avec AFP
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Mali : la junte au pouvoir demande à la France le retrait de ses troupes "sans délai"
La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI
Le Mali entérine jusqu'à cinq ans de "transition" avant d'organiser des élections
L'Humanité
9, 10, 11 septembre : l'édition 2022 de la Fête de l'Humanité est lancée !
ActuC'est une nouvelle Fête de l'Humanité, sur un nouveau site, repensée et complètement inédite que vous aurez l'occasion de découvrir les 9, 10 et 11 septembre prochains ! Découvrez les noms des premiers artistes et tout le sens que prend cette nouvelle édition, présentée par Fabien Gay, directeur de l'Humanité.
Fabien GayLe sens de la Fête
Aujourd’hui, nous lançons l’édition 2022 de la Fête de l’Humanité qui se déroulera les 9, 10 et 11 septembre. Cette nouvelle édition est particulièrement importante, car après deux années de Covid, qui ont perturbé les deux dernières éditions, nous nous préparons à accueillir à nouveau une grande et belle Fête de l’Humanité.
Un moment nécessaire et indispensable pour retrouver le temps du débat, des échanges, mais aussi de la fraternité et de la solidarité qui la caractérisent, après les confinements et l’isolement au plus fort des vagues de la pandémie de Covid. Notre Fête 2021 a déjà été un temps de retrouvailles et de bonheur partagé, celle de 2022 le sera à nouveau. Avec un public encore plus nombreux venant de toute la France, mais aussi de nombreux stands et délégations étrangères au Village du monde, avides de débats et de culture.
Cette édition marque également un tournant pour notre belle Fête de l’Humanité : nous nous voyons contraints par l’organisation des jeux Olympiques, avec la construction du Village des médias, de changer de terrain. Après 21 éditions sur l’Aire des Vents à La Courneuve, c’est donc au cœur de l’Essonne qu’aura à présent lieu la Fête, sur l’ancienne base aérienne 217 au Plessis-Pâté. Tout repenser, reconstruire et coconstruire, rêver et surtout… réaliser ! Un défi considérable, mais enthousiasmant, que nous relèverons avec ardeur et détermination et surtout, collectivement, avec vous.
Nous reviendrons dans quelques semaines sur le sens précis de cette Fête de l’Humanité, mais d’ores et déjà, nous savons qu’elle sera marquée par la paix qui résonnera dans toutes les allées et les stands ; la paix durable comme projet politique, qu’il nous reste à conquérir, en Ukraine comme partout dans le monde. Partout, ce sont les peuples qui paient le prix fort de la guerre, notamment en vies humaines, mais aussi avec le chaos et les destructions du fait du déluge de bombes et d’armes qui s’abattent sur le peuple ukrainien. La paix, qui impose d’arrêter la militarisation des relations internationales et, en premier lieu, la course à l’armement nucléaire. Il est temps de donner plus d’ampleur à la bataille autour du traité Tian, pour interdire les armes nucléaires. Enfin, nos allées résonneront des batailles contre la vie chère, pour de meilleurs salaires et pensions de retraite…
Solidarité avec le peuple ukrainien Retrouvez ici les initiatives et les tribunes pour la paix
Aujourd’hui, nous lançons cette Fête de l’Humanité qui s’ouvrira dans moins de six mois. Vous pouvez dès à présent acheter votre bon de soutien directement à l’Humanité ou auprès des militantes et des militants qui en assureront une large diffusion. En raison du déménagement, nous sommes confrontés à de lourds investissements sur le terrain pour vous accueillir dans les meilleures conditions, et il nous faut repenser nos systèmes de transport et continuer à innover pour faire de ce moment une belle fête populaire et écologique, y compris dans sa réalisation.
Nous avons le plaisir de vous dévoiler quelques artistes de la programmation musicale de notre Fête de l’Humanité 2022 ! Nous aurons la grande joie, comme chaque année, d’accueillir des artistes de tous les horizons musicaux : les Dutronc&Dutronc, père et fils, deux monstres sacrés de la chanson française ; le groupe de hip-hop Sexion d’Assaut, qui se reforme cette année avec notamment Gims, Black M et Lefa ; un des meilleurs DJ de sa génération, Kungs ; l’artiste engagée Camélia Jordana ; l’auteur-compositeur Gauvain Sers ; enfin, la chanteuse originaire de Grigny, Ronisia (voir ci-dessous leur présentation).
Avec la diffusion large du bon de soutien, ensemble, lançons une belle Fête de l’humanité 2022 !
Pour suivre tout l'actu de la Fête : fete.humanite.fr
Dans la famille Dutronc, nous demandons le père… et le fils. Ces deux illustres de la chanson française ont balayé les générations. Jacques et Thomas – père et fils – réunis sur une même scène, pour un concert tout en complicité et en générosité. La promesse d’un cocktail familial réussi à ne louper sous aucun prétexte !
Composé des rappeurs Gims, Lefa ou encore Black M, Sexion d’Assaut a enchaîné les tubes et fait se déchaîner les foules au début des années 2010. En groupe ou en solo, le succès a toujours été au rendez-vous pour ces poids lourds du rap français, qui se reforment en 2022 pour leur très attendue tournée « Le retour des rois ».
Jeune compositeur talentueux, propulsé par David Guetta en personne, Kungs n’en finit plus de multiplier les tubes aux sonorités pop-house. Passé par les plus grands festivals du monde, tel que Coachella (États-Unis) ou Tomorrowland (Belgique), c’est à la Fête de l’Humanité que le DJ français posera ses platines en septembre prochain !
Camélia Jordana est une artiste aussi surdouée que fascinante. Que ce soit sur les questions de féminisme ou dans la lutte contre les violences policières et les discriminations, elle est de ces artistes qui ne redoutent pas de clamer leurs engagements. Quelle plus belle manière de le faire que par sa voix étincelante ?
Gauvain Sers chante pour tous les invisibles de la société. Pour ces laissés-pour-compte, il déclame ses couplets engagés contre l’injustice, pour la tolérance, avec cette émotion qui sert le ventre. Nouveau héros humble et discret, Gauvain Sers porte fièrement les couleurs de la chanson française engagée.
Ronisia est l’artiste R’N’B Soul du moment. Forte d’un premier album sorti début 2022, qui connaît déjà un succès fulgurant, la jeune chanteuse fait partie des plus prometteuses de sa génération. Originaire de Grigny, en Essonne, en septembre prochain c’est à domicile que Ronisia aura l’occasion de faire danser la Fête de l’Humanité !
Fête de l'Humanité 2022Fête de l'Humanité France24 - World
'Ashes of a dead land': Ukraine appeals for help as more bombs pound Mariupol
Issued on: 23/03/2022 - 11:11Modified: 23/03/2022 - 11:47
The besieged port city of Mariupol is under continuous bombardment as Russian forces redouble their efforts to capture it after its leaders refused to surrender, Ukrainian officials said on Tuesday. The city council said the pounding was turning Mariupol into the "ashes of a dead land".
France24 - World
EU negotiators agree landmark law to reign in US tech giants
Issued on: 25/03/2022 - 03:24
NEWS WIRES
Negotiators from the European Parliament and EU member states agreed Thursday on a landmark law to curb the market dominance of US big tech giants such as Google, Meta, Amazon and Apple.
Meeting in Brussels the lawmakers nailed down a long list of do's and don'ts that will single out the world's most iconic web giants as internet "gatekeepers" subject to special rules.
The "Digital Markets Act" (DMA) has sped through the bloc's legislative procedures and is designed to protect consumers and give rivals a better chance to survive against the world's powerful tech juggernauts.
"The agreement ushers in a new era of tech regulation worldwide," said German MEP Andreas Schwab, who led the negotiations for the European Parliament.
"The Digital Markets Act puts an end to the ever-increasing dominance of Big Tech companies," he added.
The main point of the law is to avert the years of procedures and court battles needed to punish Big Tech's monopolistic behaviour where cases can end with huge fines but little change in how the giants do business.
Once implemented, the law will give Brussels unprecedented authority to keep an eye on decisions by the giants, especially when they pull out the chequebook to buy up promising startups.
"The gatekeepers -- they now have to take responsibility," said the EU's competition supremo Margrethe Vestager.
"A number of things they can do, a number of things they can't do, and that of course gives everyone a fair chance," she added.
'Concrete impacts'
The law contains about 20 rules that in many cases target practices by Big Tech that have gone against the bloc's rules on competition, but which Brussels has struggled to enforce.
The DMA imposes myriad obligations on Big Tech, including forcing Apple to open up its App Store to alternative payment systems, a demand that the iPhone maker has opposed fiercely, most notably in its feud with Epic games, the maker of Fortnite.
Google will be asked to clearly offer users of Android-run smartphones alternatives to its search engine, the Google Maps app or its Chrome browser.
Apple would also be forced to loosen its grip on the iPhone, with users allowed to uninstall its Safari web browser and other company-imposed apps that users cannot currently delete.
In a statement, Apple swiftly expressed regret over the law, saying it was "concerned that some provisions of the DMA will create unnecessary privacy and security vulnerabilities for our users".
After a furious campaign by influential MEPs, the law also forces messaging services such as Meta-owned WhatsApp to make themselves available to users on other services such as Signal or Apple's iMessage, and vice-versa.
France, which holds the EU presidency and negotiated on behalf of the bloc's 27 member states, said the law would deliver "concrete impacts on the lives of European citizens".
"We are talking about the goods you buy online, the smartphone you use every day, and the services you use every day," said France's digital affairs minister, Cedric O.
'Comply or Challenge'
Violation of the rules could lead to fines as high as 10 percent of a company's annual global sales and even 20 percent for repeat offenders.
The DMA "will have a profound impact on the way some gatekeepers' operations are currently conducted," said lawyer Katrin Schallenberg, a partner at Clifford Chance.
"Clearly, companies affected... are already working on ways to comply with or even challenge the regulation," she added.
The Big Tech companies have lobbied hard against the new rules and the firms have been defended in Washington, where it is alleged that the new law unfairly targets US companies.
With the deal now reached by negotiators, the DMA now faces final votes in a full session of the European Parliament as well as by ministers from the EU's 27 member states.
The rules could come into place starting on January 1, 2023, though tech companies are asking for more time to implement the law.
(AFP)
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YouTube blocks Russian state-funded media, including RT and Sputnik, around the world
Italy slaps Amazon with €1.1 billion fine for abusing dominant market position
LOVE AND THE PANDEMIC'Swipe left for unvaxxed’: Vaccine status complicates the scene on dating apps
New York Times - World
La pandemia de coronavirus
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Científicos tratan de resolver un misterio de la COVID-19: las bajas tasas de mortalidad en África
Las proyecciones estimaban que el coronavirus devastaría al continente africano, pero parece que a los países de mayores ingresos, y con mejores sistemas sanitarios, les ha ido mucho peor.
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Por Stephanie Nolen
KAMAKWIE, Sierra Leona — Aquí no existen los temores por la covid.
El centro de respuesta distrital para la COVID-19 solo ha registrado 11 casos desde el comienzo de la pandemia y ningún fallecimiento. En el hospital regional, las salas están llenas de pacientes con malaria. La puerta de la sala de aislamiento de covid está cerrada con cerrojo y cubierta de malezas. La gente se reúne para celebrar bodas, partidos de fútbol y conciertos, sin usar mascarillas.
Sierra Leona, un país con una población de ocho millones de personas en la costa de África occidental, se siente como una tierra inexplicablemente salvada de la pandemia. Lo que ha pasado —o más bien lo que no ha pasado— aquí, y en gran parte del África subsahariana, es uno de los grandes misterios de la pandemia.
La baja tasa de contagios, hospitalizaciones y muertes por coronavirus en África Occidental y Central se encuentra en el centro de un debate que ha dividido a los científicos en el continente y más allá de sus fronteras. ¿Simplemente no se han registrado las cifras de pacientes enfermos o fallecidos? Si es cierto que la covid ha hecho menos daño en esta región, ¿por qué ha sucedido eso? Si ha sido igual de grave, ¿cómo lo hemos pasado por alto?
Las respuestas “no solo son relevantes para nosotros, sino que también tienen implicaciones para el bien público general”, dijo Austin Demby, ministro de Salud de Sierra Leona, en una entrevista en Freetown, la capital.
La afirmación de que la covid no es una amenaza tan grande en África ha generado un debate sobre si la estrategia de la Unión Africana para vacunar al 70 por ciento de los africanos contra el virus este año es el mejor modo de utilizar los recursos de atención médica, dado que la devastación de otros patógenos, como la malaria, parece ser mucho mayor.
Durante los primeros meses de la pandemia, se temía que la covid pudiera diezmar al continente africano, arrasando países con sistemas de salud tan débiles como el de Sierra Leona, donde solo hay tres médicos por cada 100.000 habitantes, según cifras de la Organización Mundial de la Salud. La alta prevalencia de la malaria, el VIH, la tuberculosis y la desnutrición fue vista como un aliciente para el desastre.
Pero eso no ha sucedido. La primera versión del virus que recorrió todo el mundo tuvo un impacto comparativamente mínimo aquí. La variante beta devastó Sudáfrica, al igual que delta y ómicron, pero gran parte del resto del continente no registró un número de muertos similar.
En el tercer año de la pandemia, una nueva investigación demuestra que ya no hay duda de que la covid se extendió de manera amplia por toda África. Así ha sido.
Los estudios que analizaron muestras de sangre en busca de anticuerpos contra el SARS-CoV-2, el nombre oficial del virus que causa la covid, muestran que aproximadamente dos tercios de la población en la mayoría de los países subsaharianos tienen esos anticuerpos. Como solo el 14 por ciento de la población ha recibido algún tipo de vacuna contra la covid, los anticuerpos provienen abrumadoramente de los contagios.
Un nuevo análisis dirigido por la OMS, y que aún no ha sido revisado por pares, sintetizó encuestas de todo el continente y encontró que el 65 por ciento de los africanos se habían contagiado para el tercer trimestre de 2021, una tasa más alta que en muchas partes del mundo. Solo el 4 por ciento de los africanos habían sido vacunados cuando se recopilaron estos datos.
Así que el virus está en África. Pero ¿provoca menos fallecimientos?
Algunas especulaciones se han centrado en la relativa juventud de los africanos. Su edad media es de 19 años, en comparación con los 43 años que se promedian en Europa y los 38 registrados en Estados Unidos. En África subsahariana, casi dos tercios de la población tiene menos de 25 años y solo el 3 por ciento tiene 65 años o más. Eso significa que muchas menos personas, comparativamente, han vivido lo suficiente como para desarrollar problemas de salud (enfermedades cardiovasculares, diabetes, enfermedades respiratorias crónicas y cáncer) que pueden aumentar considerablemente el riesgo de complicaciones graves y fallecimientos por covid. Los jóvenes contagiados por el coronavirus suelen ser asintomáticos, lo que podría explicar el bajo número de casos notificados.
Se han planteado muchas otras hipótesis. Las altas temperaturas y el hecho de que gran parte de la vida se pasa al aire libre podrían estar evitando la propagación. O la baja densidad de población en muchas áreas, o la limitada infraestructura de transporte público. Quizás la exposición a otros patógenos, incluidos los coronavirus e infecciones mortales como la fiebre de Lassa y el ébola, de alguna manera actúan como una especie de protección.
Desde que la covid arrasó el sur y el sudeste de Asia el año pasado, se ha vuelto más difícil aceptar estas teorías. Después de todo, la población de la India también es joven (con una edad promedio de 28 años) y las temperaturas en el país también son relativamente altas. Pero los investigadores descubrieron que la variante delta causó millones de muertes en India, muchas más de las 400.000 reportadas oficialmente. Y las tasas de contagio por malaria y otros coronavirus son altas en lugares, como la India, que también han registrado altas tasas de mortalidad por covid.
Entonces, ¿las muertes de covid en África simplemente no se registran?
La mayoría de los rastreadores globales de covid no registran casos en Sierra Leona porque las pruebas del virus son casi inexistentes. Sin pruebas, no hay casos para reportar. Un proyecto de investigación de la Universidad de Njala en Sierra Leona descubrió que el 78 por ciento de las personas tienen anticuerpos para este coronavirus. Sin embargo, Sierra Leona solo ha reportado 125 muertes por covid desde el comienzo de la pandemia.
La mayoría de las personas mueren en sus hogares, no en los hospitales, ya sea porque no pueden llegar a un centro médico o porque sus familias los llevan a morir a casa. Muchos fallecimientos nunca se registran ante las autoridades civiles.
Este patrón es común en el África subsahariana. Una encuesta reciente realizada por la Comisión Económica para África, una entidad de las Naciones Unidas, encontró que los sistemas de registro oficiales solo contaron una de cada tres muertes.
El único país subsahariano donde se registran casi todas las muertes es Sudáfrica. Y los datos reflejan que la covid ha causado la muerte de muchas personas en ese país, muchas más que las muertes reportadas. Los datos de exceso de mortalidad muestran que, entre mayo de 2020 y septiembre de 2021, unas 250.000 personas más fallecieron por causas naturales de lo previsto para ese periodo de tiempo, según el patrón de años anteriores. Los aumentos en las tasas de mortalidad coinciden con los de los casos de covid, lo que sugiere que el virus fue la causa.
Lawrence Mwananyanda, epidemiólogo de la Universidad de Boston y asesor especial del presidente de Zambia, dijo que no tenía dudas de que el impacto en Zambia había sido tan severo como en Sudáfrica, pero las muertes simplemente no fueron contabilizadas porque el país cuenta con un sistema de registro mucho más endeble. Zambia, una nación de más de 18 millones de habitantes, solo ha reportado 4000 muertes por COVID-19.
“Si eso está sucediendo en Sudáfrica, ¿por qué debería ser diferente aquí?”, dijo Mwananyanda. De hecho, afirma que Sudáfrica tiene un sistema de salud mucho más robusto, lo que debería significar una tasa de mortalidad más baja, en vez de una más alta.
Este especialista dirigió un equipo de investigación que descubrió que durante la ola delta de Zambia, el 87 por ciento de los cuerpos que llegaron a las morgues de los hospitales estaban infectados con covid. “La morgue estaba llena. No existe ninguna diferencia, lo distinto es que tenemos datos muy deficientes”.
The Economist, que ha estado rastreando el exceso de muertes durante la pandemia, muestra tasas similares de muerte en África. Sondre Solstad, quien dirige el modelo de África, dijo que durante la pandemia el continente experimentó un exceso de mortalidad que oscila entre 1 y 2,9 millones de fallecimientos.
“Sería hermoso que los africanos estuvieran a salvo, pero no lo están”, dijo.
Pero muchos científicos que investigan la pandemia sobre el terreno no están de acuerdo. Dicen que no es posible que cientos de miles, o incluso millones, de muertes por covid hayan pasado desapercibidas.
“No hemos visto entierros masivos en África. Si eso hubiera sucedido, lo habríamos visto”, dijo Thierno Baldé, quien dirige el equipo de la OMS para la respuesta de emergencia de la covid en África.
“En África un fallecimiento nunca pasa desapercibido, aunque seamos muy deficientes en el mantenimiento de registros”, dijo Abdhalah Ziraba, epidemiólogo del Centro de Investigación de Salud y Población Africana en Nairobi, Kenia. “Hay un funeral, y siempre se hace un anuncio: nunca se realiza un entierro en la semana porque es un gran evento. Si alguien en Nueva York tiene la hipótesis de que no se están registrando, bueno, es posible que no tengamos los números exactos, pero la percepción es palpable. En los medios, en tu círculo social, sabes si hay muertes”.
Demby, el ministro de Salud de Sierra Leona, quien es epidemiólogo de formación, estuvo de acuerdo. “No hemos tenido hospitales desbordados. Eso no ha sucedido. No hay evidencias de que se esté produciendo un exceso de mortalidad”, dijo.
¿Qué es lo que podría mantener la tasa de mortalidad en un nivel bajo?
Aunque Demby reconoce que la vigilancia sanitaria es débil, sostiene que los sierraleoneses tienen la reciente y terrible experiencia del ébola que mató a 4000 personas entre 2014 y 2016. Dice que, desde entonces, los ciudadanos han estado alerta ante cualquier agente infeccioso que podría ocasionar fallecimientos entre las personas de sus comunidades. Si ese fuera el caso, no seguirían participando en eventos, asevera.
Salim Abdool Karim, quien forma parte del grupo de trabajo covid de los Centros Africanos para el Control y la Prevención de Enfermedades y que integró el equipo de investigación que rastrea el exceso de mortalidad en Sudáfrica, cree que el número de muertos en todo el continente probablemente sea consistente con el de su país. Simplemente no existe ninguna razón para que los gambianos o los etíopes sean menos vulnerables a la covid que los sudafricanos, dijo.
Pero también afirma que es cierto que un gran número de personas no llegan al hospital con dificultades respiratorias. La población joven es un factor clave, dijo, mientras que algunas personas mayores que mueren de accidentes cerebrovasculares y otras causas inducidas por la covid no son registradas como muertes por coronavirus. Muchos ni siquiera llegan al hospital y sus muertes no se contabilizan. Pero otros no se están enfermando al ritmo que se ve en otros lugares, y ese es un misterio que debe aclararse.
“Eso es muy relevante para cosas tan básicas como el desarrollo y tratamiento de vacunas”, dijo Prabhat Jha, quien dirige el Centro de Investigación de Salud Global en Toronto y que está liderando el trabajo para analizar las causas de muerte en Sierra Leona.
Los investigadores que trabajan con Jha están utilizando métodos novedosos, como buscar cualquier aumento en los ingresos de los obituarios en las estaciones de radio de las ciudades de Sierra Leona durante los últimos dos años, para tratar de ver si las muertes podrían haber pasado desapercibidas. Sin embargo, asegura que es evidente que no se ha producido una ola de personas desesperadamente enfermas.
Algunas organizaciones que trabajan en el esfuerzo de vacunación de la covid dicen que las tasas más bajas de enfermedad y fallecimientos deberían impulsar un replanteamiento de las políticas sanitarias. John Johnson, asesor de vacunación de Médicos Sin Fronteras, dijo que inmunizar al 70 por ciento de los africanos tenía sentido hace un año cuando parecía que las vacunas podrían proporcionar inmunidad a largo plazo y finalizar la transmisión de COVID-19. Pero como se ha determinado que la protección disminuye, la inmunidad colectiva ya no parece factible. Entonces, una estrategia de inmunización que se centre en proteger a los más vulnerables podría ser un mejor uso de los recursos en un lugar como Sierra Leona.
“¿Esto es lo más importante en países donde hay problemas mucho mayores de malaria, poliomielitis, sarampión, cólera, meningitis o desnutrición? ¿De verdad en estos países queremos gastar los recursos en eso?”, preguntó. “Porque, en este punto, ya no se trata de esas personas: es para prevenir nuevas variantes”.
Y las nuevas variantes de la covid plantean el mayor riesgo en lugares con poblaciones de mayor edad y altos niveles de comorbilidades como la obesidad, dijo.
Otros expertos advirtieron que el virus sigue siendo un enemigo impredecible y que reducir los esfuerzos para vacunar a los africanos subsaharianos aún podría provocar una tragedia.
“No podemos ser complacientes y asumir que África no puede seguir el camino de la India”, dijo el Jha.
Y advirtió que aún podría surgir una nueva variante tan infecciosa como ómicron, pero más letal que delta, lo que haría que los africanos sean más vulnerables a menos que las tasas de vacunación aumenten significativamente.
“No deberíamos ser arrogantes y pensar que toda África está a salvo”, dijo.
Stephanie Nolen cubre temas de salud global. Ha reportado sobre salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias desde más de 80 países. @snolen • Facebook
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France24 - World
US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM
Issued on: 25/03/2022 - 06:26
NEWS WIRES
The United States imposed new sanctions Thursday on entities and people in Russia and North Korea after Pyongyang's latest ICBM missile test.
The targeted persons and organizations are accused of "transferring sensitive items to North Korea's missile program," according to a State Department statement.
"These measures are part of our ongoing efforts to impede the DPRK's ability to advance its missile program and they highlight the negative role Russia plays on the world stage as a proliferator to programs of concern," the statement said, using the official acronym for North Korea.
The new sanctions were quickly derided by Moscow's ambassador in Washington Anatoly Antonov, who said: "serial sanctions will not achieve their goals."
Thursday's launch was the first time Pyongyang had fired the country's most powerful missiles at full range since 2017, and it appears to have travelled higher and further than any previous intercontinental ballistic missile tested by the nuclear-armed nation.
Kim Jong Un personally oversaw the test-firing of a "new type" of ICBM to boost his country's nuclear deterrent against the US "imperialists," North Korea's state media reported early Friday.
In response, the State Department said Washington has sanctioned the Russian entities called Ardis Group, PFK Profpodshipnik and Russian national Igor Aleksandrovich Michurin.
It also sanctioned North Korean citizen Ri Sung Chol and a North Korean entity called Second Academy of Natural Science Foreign Affairs Bureau.
The statement did not detail the specific allegations against these people and entities.
Washington and Seoul: Launch violates UN resolutions
Secretary of State Antony Blinken spoke with South Korean Foreign Minister Chung Eui-yong late Thursday to reaffirm Washington's alliance with Seoul.
The two top diplomats reiterated that the launch violated multiple UN Security Council resolutions, and "demonstrates the threat the DPRK's unlawful weapons of mass destruction and ballistic missile programs pose to the DPRK's neighbors and the broader international community," State Department spokesman Ned Price said in a readout of the call.
For its part, the Russian embassy accused the United States of seeking to punish officials in Moscow because they hold a view that "does not correspond to the views of Washington."
"It is obvious that the next 'package' of anti-Russian sanctions is aimed at destroying the economy and undermining the domestic political situation in our country," Antonov posted on the embassy's Facebook page.
Last week, the US Treasury announced sanctions against two Russian individuals and three entities over their support for North Korea's weapons program.
(AFP)
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North Korea claims it conducted test of spy satellite
Suspected North Korean missile launch fails, says South Korea
North Korea testing new intercontinental ballistic missile system, US says
BBC
Poland hotel becomes triage centre for cancer patients
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Around 600 children with cancer have now been evacuated from Ukraine in order to continue vital treatment abroad.
The BBC recently spent time at a hotel in Poland that is being used as a safe place for fleeing families to rest before being relocated for cancer treatment.
Viewers in the UK can watch the full report on BBC iPlayer.
Correspondent: Sophie Hutchinson
Producer: Katherine Roberts
Cameras: James Anderson
Editing: Joshua Falcon
France24 - Monde
Somalie : des dizaines de morts dans une double attaque revendiquée par les Shebab
Publié le : 24/03/2022 - 17:24
FRANCE 24
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Une double attaque survenue mercredi soir dans le centre de la Somalie et revendiquée par les Shebab a causé la mort d'au moins 48 personnes. Le pays, et particulièrement sa capitale, ont été ces dernières semaines le théâtre de multiples attaques, alors que le pays attend depuis plus d'un an l'élection d'un nouveau Parlement et d'un nouveau président.
Deux attaques survenues mercredi soir à Beledweyne, une localité du centre de la Somalie, et revendiquées par les Shebab, ont tué au moins 48 personnes, a déclaré, jeudi 24 mars, le gouverneur de l'État de Hirshabelle.
Ces attaques sont intervenues quelques heures après une autre attaque menée contre l'aéroport de la capitale Mogadiscio, réputé pour être le site le plus sécurisé de ce pays instable de la Corne de l'Afrique.
"Nous pouvons confirmer pour l'instant que 48 personnes ont été tuées et 108 autres blessées dans les deux explosions", a déclaré Ali Gudlawe Hussein, gouverneur de l'État de Hirshabelle, ajoutant que les secouristes avaient trouvé des corps ensevelis sous des débris.
"Nous exhortons (les citoyens) à être très vigilants, nous ordonnons à toutes les agences sécuritaires de renforcer la sécurité", a-t-il dit.
"Les terroristes ont mené la première attaque avec un kamikaze et ont tenu prête une voiture chargée d'explosifs devant l'hôpital afin de faire plus de victimes", a déclaré par téléphone Isak Ali Abdulle, le responsable de la police locale. "Il s'agissait d'attaques simultanées dévastatrices qui ont endommagé des biens et causé des pertes civiles massives."
La première attaque a tué deux députés sortants, dont Amina Mohamed Abdi, qui faisait campagne pour sa réélection, ainsi que "plusieurs" de ses gardes.
La deuxième a eu lieu peu de temps après devant l'hôpital, où des voitures éventrées étaient visibles jeudi.
Les Shebab ont revendiqué les attaques, affirmant avoir visé des "hommes politiques concourant pour les élections" en cours.
Attaque contre l'aéroport de Mogadiscio
Mercredi matin, au moins trois personnes ont par ailleurs été tuées lors d'une attaque sur l'aéroport de Mogadiscio, enceinte sous haute protection abritant des bureaux de l'ONU, des ambassades et une base de la force de l'Union africaine (Amisom).
L'attaque – durant laquelle une station-service a pris feu, dégageant un épais panache de fumée – a duré environ 45 minutes, ont indiqué plusieurs témoins, avant que les assaillants ne soient abattus. Cette dernière a également été revendiquée par les Shebab.
Les Shebab, qui combattent le fragile gouvernement fédéral somalien, ont été chassés de Mogadiscio en 2011 après une offensive de l'Amisom, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales de Somalie et continuent de mener des attentats sur des cibles gouvernementales et militaires.
La Somalie, et particulièrement sa capitale, ont été ces dernières semaines le théâtre de multiples attaques, alors que le pays attend depuis plus d'un an l'élection d'un nouveau Parlement et d'un nouveau président.
Le mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, est arrivé à échéance en février 2021 sans qu'il soit parvenu à organiser un scrutin.
Depuis, le processus avance péniblement, retardé par des conflits au sommet de l'exécutif et entre le gouvernement central et certains États fédéraux.
Après maints reports, la clôture des élections de la Chambre basse a été fixée au 31 mars. Cette étape doit ouvrir une nouvelle phase devant mener à la désignation d'un nouveau chef de l'État.
"La violence n'est pas une façon d'avancer"
Les retards à répétition inquiètent la communauté internationale, qui estime qu'ils détournent l'attention des autorités de sujets cruciaux pour le pays, comme l'insurrection des Shebab.
"La violence n'est pas une façon d'avancer pour la Somalie. L'UE condamne le terrorisme et les massacres politiquement motivés", a écrit jeudi sur Twitter Tiina Intelmann, ambassadrice de l'Union européenne en Somalie.
Violence is not a way forward for #Somalia. #EU condemns terrorism and politically motivated killings. Condolences to the family of MP Amina Mohamed Abdi #Beledweyne @EU_in_Somalia
March 24, 2022"Nos pensées vont à tous ceux qui ont été touchés par les attaques à Mogadiscio et à Beledweyne hier. Nous condamnons fermement l'utilisation de la violence pour intimider et perturber les élections. Le Royaume-Uni se tient aux côtés de la Somalie dans sa lutte contre le terrorisme", a également écrit sur Twitter Katie Foster, l'ambassadrice anglaise pour la Somalie.
Avec AFP
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Somalie : attaque mortelle d'islamistes radicaux shebab dans un hôtel de Mogadiscio
Somalie : attaque meurtrière des Shebab dans un hôtel réputé de Mogadiscio
Somalie : attaque meurtrière des Shebab dans un restaurant de Mogadiscio
Valeurs Actuelles
La crise corse, nouveau péril pour le gouvernement
Chef de guerre au sommet de Versailles avec les 27 chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Union européenne, mais président impuissant devant les émeutes qui secouèrent Bastia le même jour. Emmanuel Macron est confronté à une nouvelle crise sur le territoire national, à la fois sociale, politique et diplomatique. La Corse pourrait ramener à la dure réalité un chef de l’État usant de la guerre en Ukraine pour apparaître comme le protecteur des Français. « Comment peut-il jouer au leader mondial de la paix à Versailles pendant que son pays brûle ? », se moque l’eurodéputé Reconquête ! Gilbert Collard.
Une semaine de manifestations, avec la jeunesse corse en première ligne, et des incidents à répétition jusqu’à l’apogée, dimanche 13 mars à Bastia, où plus de 10 000 personnes ont manifesté en soutien à Yvan Colonna, toujours dans le coma après son agression en prison, le 2 mars. Une manifestation historique sur l’île de Beauté et des émeutes qui ont duré de longues heures pour les forces de l’ordre venues en renfort depuis le continent. Soixantedix gendarmes mobiles ou CRS ont été blessés, dont 18 hospitalisés.
Un quinquennat de mépris
Comment en est-on arrivé à cette journée qui a vu 650 engins incendiaires artisanaux, boules de pétanque, bouteilles de gaz et bidons d’essence être jetés sur tout ce qui représentait les institutions françaises ? Un mépris, un traumatisme et une négociation partie en fumée entre la majorité présidentielle et les nationalistes corses. Un accord évoqué par le Canard enchaîné du 9 mars 2022, à propos duquel le politologue Arnaud Benedetti semble « dubitatif ». « On était au point mort dans les relations entre les deux exécutifs », rappelle-t-il.
En 2017, pendant la campagne présidentielle, tout commence pourtant très bien entre Emmanuel Macron et la Corse. Accueilli à Furiani, il promet « un pacte girondin » aux insulaires, qui ont élu, en 2015, des nationalistes à la tête de leur exécutif. Depuis, plus rien. « Le dossier n’est pas traité depuis cinq ans », déplore Arnaud Benedetti, qui souligne un manque de connaisseurs de la Corse autour du président et du Premier ministre. « Jean Castex ne savait même pas que le père de Gilles Simeoni [président du conseil exécutif de Corse depuis 2015, NDLR], Edmond, était l’un des fondateurs du mouvement autonomiste », souligne-t-il.
Une ignorance qui s’est transformée en surdité aiguë. Les nationalistes corses n’ont reçu que des fins de non-recevoir à toutes leurs demandes de levée du statut de détenu particulièrement signalé des trois condamnés pour l’assassinat du préfet Érignac, en 1998. « À proportion que les nationalistes ont gagné les élections, l’État donnait l’impression de repousser le dialogue », observe le politologue.
On paye collectivement l’assassinat de Claude Érignac.
La paupérisation de la Corse a également joué un grand rôle dans ce mouvement de révolte. « Cela fait des années que l’essence est autour de 2 euros, ici », souligne Jean-Michel Mosconi, délégué LR dans la 2e circonscription de Corse-du-Sud et coordinateur régional du mouvement de Julien Aubert, Oser la France. Chez les Corses, on perçoit de plus en plus « une différence de traitement » par rapport au continent. « On paye collectivement l’assassinat de Claude Érignac », craint le porte-parole des Républicains.
La jeunesse au premier rang de la lutte
L’agression d’Yvan Colonna dans la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) a « libéré un ressentiment accumulé », analyse Arnaud Benedetti. Les relations avec les préfets sont parfois tumultueuses et le président de la République ne semble pas percevoir les subtilités de l’île. « Emmanuel Macron n’est pas très attaché à l’identité, à la terre, ce n’est pas l’interlocuteur capable de comprendre notre façon de vie », estime Jean-Michel Mosconi. Le fossé se creuse et les jeunes générations se soulèvent, poussées par le mouvement de Jean- Guy Talamoni, Corsica Libera, ancien président de l’assemblée de Corse. Un président indépendantiste assumé, bien plus radical que Gilles Simeoni, qui « ne va même pas voter aux présidentielles », note une observatrice de la vie politique corse. Il ne s’est d’ailleurs plus assis au côté d’un membre du gouvernement depuis la visite de Jacqueline Gourault en 2018. De quoi mettre Gilles Simeoni en position délicate, lui qui doit à l’État l’eff acement d’une créance de 50 millions d’euros due par la collectivité de Corse.
Depuis l’agression d’Yvan Colonna, les jeunes sont en première ligne dans la mobilisation. De nombreux lycées sont bloqués partout sur l’île, les militants de Ghjuventù Indipendentista mènent les manifestations à Corte, dans la lignée de Corsica Libera. Au look très Black Bloc, ils souhaitent « prendre du galon auprès des anciens » et sont accueillis par une haie d’honneur dans le cortège, cagoulés et armés. Les aff rontements montent d’un cran. « C’est devenu une lutte armée », s’inquiète Alain Vastel, secrétaire national CRS du syndicat Unité-SGP Police FO. « Ils sont équipés, organisés, les meneurs ont des brassards », témoigne Jean-Christophe Couvy, le secrétaire national du syndicat, qui soupçonne « des formations » en amont venues de l’extérieur. « Il y a une internationale Black Bloc », dénonce-t-il.
Les policiers se retrouvent alors en première ligne face à cette « situation insurrectionnelle ». Pourtant, les CRS sont de moins en moins nombreux sur l’île. « Depuis deux ans, il n’y a plus qu’une unité », alors que deux étaient installées, à Bastia et à Ajaccio. Désormais, 80 CRS se partagent entre les deux bases, renforcés en temps de crise par des compagnies venues du continent. À titre de comparaison, trois compagnies sécurisent l’Élysée, depuis quelques années. Une baisse de moyens sur l’île qui a failli entraîner une catastrophe, dimanche 13 mars, lorsque des unités se sont retrouvées confrontées à « des problèmes d’acheminement » de munitions. « Il faut saluer le sang-froid de nos forces de l’ordre, on marche sur des oeufs, on ne peut pas se permettre de tuer ou de blesser gravement un manifestant », soupire Jean-Christophe Couvy. Finalement, la préfecture a été épargnée. Mais les jeunes Corses jouent sur les reculades du gouvernement, persuadés d’avoir « plus obtenu en trois jours de violence qu’en sept ans de démocratie » au sein des institutions corses.
Une crise au plus mauvais moment
La fin de la cavale d’Yvan Colonna, en 2003, avait été annoncée en grande pompe par Nicolas Sarkozy, en pleine allocution à Toulon. Le ministre de l’Intérieur endossait alors un costume d’homme d’État. Cette fois, Yvan Colonna est malgré lui le caillou dans la chaussure d’Emmanuel Macron, qui se voit confronté à une nouvelle crise après les “gilets jaunes” et les émeutes aux Antilles. « Les oppositions ne vont pas manquer de s’en saisir », prédit Arnaud Benedetti. Le président sortant se doit de sortir l’artillerie lourde et évoque même une possible « autonomie », pendant que le FLNC menace de reprendre les armes.
Une annonce « digne de la Macronie », reconnaît Jean-Michel Mosconi, qui « veut tout et rien dire ». Gilles Simeoni reste d’ailleurs prudent, évoquant « des mots importants » mais attendant « des prolongements et des concrétisations ». Emmanuel Macron souhaite éteindre l’incendie de la révolte et a envoyé son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, deux jours sur l’île pour ouvrir des négociations. Un cycle de discussion « sans précédent », vante le ministre. Une démarche risquée pour le candidat Macron qui compte, parmi les personnalités qui se sont ralliées à lui, Manuel Valls, qui avait tracé « une ligne rouge », et Jean-Pierre Chevènement, historiquement hostile à l’autonomie. Jean-Guy Talamoni prévient de son côté : « Nous aurions les moyens de bloquer l’île, si Darmanin vient avec l’idée de calmer les Corses le temps de la présidentielle. »
Surtout, le calendrier impose à l’exécutif de s’occuper de la guerre en Ukraine, du Covid et de la baisse du pouvoir d’achat, la Corse ne semble donc pas être la priorité et le Sénat pourrait s’opposer au potentiel statut et faire capoter l’accord… et la paix civile. « Il y aura un statu quo pendant la campagne, mais des déceptions risquent de poindre après », alerte Jean-Michel Mosconi, qui s’inquiète de nouveaux dérapages : « Peut-être pas pendant l’élection, mais pour le mandat. » Du côté des syndicats policiers, on espère que l’arrivée du printemps et de la saison estivale calme les esprits, la Corse ne pouvant se permettre de se passer des touristes. Dernière inquiétude pour la majorité : le décès d’Yvan Colonna pourrait entraîner « le pire », s’inquiète le député MoDem François Pupponi.
France24 - World
Italy to miss World Cup again after loss to North Macedonia
Issued on: 24/03/2022 - 23:42
NEWS WIRES
Italy missed out on the World Cup finals again after losing 1-0 at home to North Macedonia in their playoff semi-final on Thursday as Aleksandar Trajkovski's last-gasp strike earned the visitors a famous win.
European champions Italy did not qualify for the World Cup four years ago, their first failure to reach soccer's global showpiece tournament since 1958, but they dominated from the off in Palermo and looked on course for victory.
The hosts became more desperate in their search for a winner after the break as chances continued to come and go before, in stoppage time, Trajkovski arrowed in a stunning winner to spark wild North Macedonian celebrations.
Roberto Mancini's Italy side had 32 efforts at goal in the match, but somehow fell short, with North Macedonia going on to play Portugal in the playoff final next week for a place in the Qatar World Cup which will not involve Italy once more.
"It is a huge disappointment," Italy midfielder Jorginho told Rai Sport. "It hurts, it hurts so much.
"We have always created and dominated matches but we have not been able to finish teams off. It is not to blame anyone in particular but it is the reality.
"I don't know why we haven't been able to do this, I am also involved in this, and it hurts me to think about it."
Without veteran pairing Leonardo Bonucci and Giorgio Chiellini through injury, Italy's makeshift defence was barely troubled in the first half, as all the action took place down the other end.
Domenico Berardi had the best of the openings having been presented with the ball after North Macedonia goalkeeper Stole Dimitrievski misplaced a pass, but the Sassuolo forward's shot was tame, with Dimitrievski getting back to make the save.
Ciro Immobile also wasted a glorious first-half chance for Italy when blazing over the bar from a good position.
Berardi was again guilty of profligacy after the break, shooting over when he should have hit the target.
As the match wore on, Italy nerves kicked in and their finishing became more erratic. Mancini shuffled his pack, giving Cagliari striker Joao Pedro his debut, but with their only meaningful attack of the match, North Macedonia seized their chance.
Italy did not look to be in too much danger, but Trajkovski, who plays in Saudi Arabia for Al-Fayha, had other ideas, writing his name into North Macedonian folklore with a shot that crept inside the post to stun the home fans.
(REUTERS)
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Valeurs Actuelles
Var : un adolescent de 14 ans violé dans la rue par un quadragénaire récidiviste
Un jeune homme traumatisé. Mercredi 23 mars à la mi-journée, un adolescent de 14 ans a été violé en pleine rue sur la commune de La Garde, près de Toulon, dans le Var. Comme l’a fait savoir Actu17, le suspect est un homme âgé de 42 ans déjà connu des services de police pour des faits similaires. Le jeune homme a expliqué qu’il se trouvait à un arrêt de bus lorsque l’auteur présumé l’aurait abordé, avant de l’entraîner de force dans un petit parc isolé. C’est à ce moment-là que la victime aurait été violée, avant que le quadragénaire ne le laisse partir.
Prédateur sexuel
Sous le choc, l’adolescent aurait ensuite prévenu un membre de sa famille de ce qui venait de lui arriver sur l’avenue du Premier-Bataillon-Infanterie-de-Marine-du-Pacifique. Ce proche s’est rendu sur place et a alerté les forces de l’ordre qui se sont ensuite lancés à la recherche du suspect. Ce dernier a été retrouvé et a été interpellé puis placé en garde à vue. Il était ivre au moment des faits. « Son identité est inscrite au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes », a indiqué une source proche du dossier. Une enquête a été ouverte et confiée aux policiers de la sûreté départementale.
Toulon : les dernières actualités
France24 - World
Odesa prepares for Russian assault: FRANCE 24 meets mayor of Black Sea port city
Issued on: 24/03/2022 - 18:08Modified: 24/03/2022 - 21:41
Julie DUNGELHOFF
One month into the invasion of Ukraine by Russia, Moscow's forces are struggling to reach the strategic port city of Odesa, known as Ukraine's "Pearl of the Black Sea", where residents are busy preparing for a possible attack by naval forces. FRANCE 24's Julie Dungelhoeff and Amar Al Hameedawi spoke to the mayor of the city.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
Las vacaciones en Venezuela terminan abruptamente y los turistas regresan a casa a una Rusia diferente
Mientras los turistas rusos visitaban la isla Margarita, su país invadió Ucrania. Muchos se preguntaron qué problemas les esperaban de vuelta a casa.
La playa del hotel Sunsol Ecoland, un destino popular entre los turistas rusos en la isla venezolana de Margarita.Credit...
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Por Anatoly Kurmanaev y Isayen Herrera
Photographs by Adriana Loureiro Fernandez
PLAYA PUERTO CRUZ, Venezuela — Bebían ron y bailaban al son de un radiocasete que emitía música electropop rusa en la rudimentaria sala de espera de un aeropuerto. Cantando “No es suficiente”, disfrutaban de las últimas horas de sus vacaciones tropicales.
Se podría haber confundido a estos viajeros con turistas en vacaciones de primavera. En realidad, eran rusos que esperaban para embarcar en los últimos vuelos de regreso a Moscú antes de que las sanciones les cortaran la ruta de vuelta a casa, con su futuro y el de sus anfitriones trastocado por la invasión a Ucrania por parte del presidente Vladimir Putin.
Los turistas rusos habían contribuido a insuflar una improbable nueva vida a la idílica isla venezolana de Margarita, antaño meca del turismo caribeño y devastada en los últimos años por la crisis económica, el aislamiento internacional y la pandemia. En virtud de un acuerdo aprobado por los gobiernos aliados de ambos países, más de 10.000 rusos han visitado Margarita desde septiembre en vuelos chárter directos desde Moscú, en la que era la única conexión internacional de la isla.
El acuerdo dio trabajo a cientos de margariteños en 20 hoteles y obligó al gobierno central a mejorar el maltrecho suministro de electricidad, agua y gasolina de la isla. La delincuencia endémica fue reducida; los negocios empezaron a reabrir; los residentes que habían emigrado comenzaron a regresar.
La reciente oleada de visitantes rusos representaba una pequeña fracción de los tres millones de turistas que Margarita recibía anualmente en su apogeo a principios de la década de 2010. Pero la llegada de los primeros viajes internacionales organizados en años dio a los lugareños la esperanza de haber cambiado el curso de la desgracia.
“A cualquier extranjero que viene para acá lo queremos abrazar”, dijo José Gregorio Rodríguez, el presidente de la Cámara de Comercio del estado venezolano de Nueva Esparta, un archipiélago que incluye a Margarita. “Cuando estás en cero, cualquier mejora es bienvenida”.
Los rusos fueron atraídos a Margarita por los precios bajos, el exotismo, porque no pedían visa ni había restricciones por la pandemia y por un sol que dura todo el año, dijeron los turistas entrevistados en la isla en febrero y principios de marzo. Los viajes podían costar desde 850 dólares por persona por 13 noches en un hotel de playa de tres estrellas, con todo incluido, y vuelos de ida y vuelta desde Moscú, de 15 horas cada uno.
“Es algo nuevo, algo emocionante”, dijo Lucia Aleeva, una bloguera de la ciudad de Kazán. “En cierto sentido, somos los primeros exploradores”.
Algunos turistas rusos dijeron que habían reservado los boletos a Margarita uno o dos días antes del viaje sin saber nada de Venezuela, atraídos por el precio inusualmente bajo del destino. La mayoría de los entrevistados se describieron a sí mismos como propietarios de pequeños negocios o trabajadores públicos provinciales, y muchos de ellos venían de capitales estatales tan lejanas como Chita, una ciudad siberiana cerca de Mongolia. Algunos nunca habían salido de Rusia; la mayoría nunca había estado en América Latina.
Muchos de los turistas de más edad empezaron sus vacaciones de manera estereotípicamente rusa: bebiendo bastante.
El mes pasado, Algis, quien trabaja en una empresa de construcción y es de Sochi, en el sur de Rusia, estaba ebrio cuando bajó del avión a un calor de 32 grados ataviado con varias capas de ropa de invierno . Llevaba una bolsa con botellas de alcohol compradas en una tienda libre de impuestos en una mano, y un paquete lleno de billetes de dólares variados en otra, diciendo que tenía la intención de invertirlos en un posible matrimonio en la isla.
Otro turista llamado Andrey, quien alquila maquinaria pesada en la ciudad minera de Cheliábinsk, relató durante una cena aderezada de copiosas botellas de vino chileno barato que, durante una intensa sesión de bebida que comenzó en su ciudad natal y se prolongó hasta la terminal del aeropuerto de Moscú y al vuelo a Margarita, se vio sorprendido por una voz que anunciaba por el altavoz del avión que había sido seleccionado para conocer al ministro de Turismo de Venezuela al aterrizar porque era el turista ruso número 10.000 que visitaba la isla.
Andrey dijo que le costó pararse derecho para la fotografía.
En el extenso complejo turístico de Margarita, Sunsol Ecoland, los rusos bailaban hasta altas horas de la madrugada en una discoteca de playa que alternaba el reguetón con los éxitos rusos de grupos como Leningrado, un grupo de ska malhablado que idealizaba las hazañas de mala vida y abundante bebida de perdedores de la clase trabajadora.
En las visitas a los pueblos coloniales de Margarita durante el día, muchos se maravillaban de la capacidad de los venezolanos para mantener el buen humor a pesar de las dificultades económicas cotidianas.
Pero entonces, el 24 de febrero, Rusia invadió Ucrania y la guerra repercutió rápidamente en regiones muy alejadas del campo de batalla.
A medida que los combates se intensificaban, los países y empresas occidentales cerraron su espacio aéreo a los vuelos rusos y suspendieron los contratos de arrendamiento y el suministro de piezas de aviación. En respuesta, el operador turístico Pegas Touristik, enfocado en Rusia, comunicó a sus clientes que estaban tomando el sol en Margarita que tendrían que evacuar.
Muchos empezaron a preguntarse qué penurias les esperarían ahora en casa.
La inflación en Rusia se dispara, crece el temor a la escasez y el acaparamiento y el gobierno impone controles de divisas y amenaza a las empresas extranjeras, algo que recuerda la vida durante los ocho años de depresión económica de Venezuela, de la que el país sudamericano acaba de salir.
“Afortunadamente, tienen el mar y el sol”, dijo Yulia, trabajadora de un ministerio en Moscú. “En un país como el nuestro, sobrevivir a la agitación y la pobreza sería mucho más difícil y triste”.
Al igual que otros rusos entrevistados en Margarita desde el inicio de la guerra, Yulia pidió no utilizar su apellido. Ninguno de los turistas rusos con los que habló el Times quiso hacer comentarios sobre la invasión en sí, o sobre los primeros informes de víctimas civiles en Ucrania. A menudo culpaban a una mala conexión a internet el no estar al tanto de las noticias. El gobierno ruso ha hecho que incluso mencionar la guerra sea un delito penal castigado con hasta 15 años de prisión.
Yulia pasó sus últimos días en Margarita en la playa leyendo la novela distópica 1984, de George Orwell.
Mientras los combates y las sanciones internacionales contra Rusia se intensificaban, el ambiente en los balnearios se volvía progresivamente sombrío. El poder adquisitivo de los rusos cayó en picada junto con el rublo, y sus tarjetas bancarias dejaron de funcionar.
Los huéspedes rusos de Sunsol cenaron por última vez en la isla en silencio. El ruido habitual de una animada conversación y el movimiento y tintinear de las copas de vino en la gran sala del buffet del hotel había desaparecido, cediendo el paso al sonido lejano de las olas.
La discoteca de la playa estaba vacía. Un grupo de artistas venezolanos bailaba solo en el escenario, intentando infructuosamente animar a los alicaídos huéspedes que contemplaban sus problemas inminentes.
La moneda rusa ha perdido cerca del 37 por ciento de su valor desde el inicio de la guerra, y cientos de miles de sus ciudadanos se enfrentan al desempleo, mientras las sanciones conducen al cierre de empresas a un ritmo récord.
Una asociación rusa de operadores turísticos afirmó que las reservas internacionales cayeron un 70 por ciento en la semana posterior al estallido de la guerra.
El ánimo del personal de los centros turísticos era igualmente sombrío.
La guerra ha supuesto un duro golpe para Margarita, que esperaba recibir 65.000 visitantes rusos este año. Algunos empresarios remodelaron sus hoteles inactivos para albergar a los visitantes esperados y contrataron nuevo personal, deseando que los vuelos rusos abrieran las puertas a otros turistas internacionales.
Los sueldos eran irrisorios —los meseros ganaban tan solo un dólar al día— pero los trabajos al menos proporcionaban comidas constantes en un país donde el hambre sigue estando muy extenida. Desde que estalló la guerra, muchas personas ya han perdido sus empleos o han visto reducidos sus turnos.
El último vuelo de Margarita a Moscú salió el 8 de marzo. Desde entonces, las principales compañías aéreas rusas han dejado de volar hacia occidente más allá de la vecina Bielorrusia.
Aunque Pegas sigue anunciando viajes a Margarita a partir de abril, los propietarios de negocios turísticos en la isla dicen que el futuro de la ruta es incierto.
Durante los últimos días de sus vacaciones, algunos huéspedes dijeron que confiaban en Putin, quien ha gobernado Rusia durante 22 años con el apoyo de muchos rusos.
“Confiamos en nuestro presidente”, dijo una turista de Moscú, también llamada Yulia. “No creo que nos lleve al colapso”. Su esposo, Oleg, intervino en voz baja: “Bueno, ya es el colapso”.
Otros intentaban disfrutar de lo que consideraban su último vistazo del mundo exterior.
“Decidimos desconectar, como si fuera la última vez”, dijo Ravil, un diseñador de Moscú. “No sabemos si volveremos al mismo país del que nos fuimos”.
Ksenia Barakovskaya colaboró con la reportería.
Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev
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France24 - World
‘Putin banked on NATO being split, he’s getting the opposite,’ Biden says
Issued on: 24/03/2022 - 07:34Modified: 24/03/2022 - 21:53
FRANCE 24
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Russian President Vladimir Putin had banked on NATO being split when he launched an invasion of Ukraine last month, but Putin actually sparked the exact opposite, with the alliance now being “more united than ever”, US President Joe Biden said at a NATO-G7 summit in Brussels on Thursday. Read FRANCE 24’s live blog for all the updates on Ukraine as they happened. All times are Paris time (GMT+1).
5:17 am: Zelensky reassures Ukraine in nightly address
With the war headed into its second month, Ukrainian President Volodymyr Zelensky spoke of hope and determination in his nighttime video address to the nation late Thursday.
“It is already night. But we are working,” he said in a quiet voice. “The country must move toward peace, move forward. With every day of our defence, we are getting closer to the peace that we need so much. We are getting closer to victory. … We can’t stop even for a minute. For every minute determines our fate, our future, whether we will live.”
He reported on his conversations Thursday with leaders of NATO and EU countries gathered in Brussels, and their promises of even more sanctions on Russia.
“We need to look for peace,” he said. “Russia also needs to look for peace.”
2:22 am: Biden to visit Polish town near Ukraine border, White House says
US President Joe Biden on Friday will visit a town in Poland that is near the border with Ukraine, the White House said, as he seeks to show Western resolve against Russia's invasion.
Biden will be greeted by Polish President Andrzej Duda in Rzeszow, about 80 kilometres (50 miles) from the Ukrainian border, the White House said Thursday in a statement on the president's travel plans for Friday during an emergency visit to Europe prompted by the war in Ukraine.
Until now the White House had not disclosed specifics of the president's planned stay in Poland, the second stage of his tour after NATO and other summit meetings in Brussels.
US Secretary of State Antony Blinken also stopped in Rzeszow on March 5 as he visited Poland to show US support for NATO's eastern flank countries – formerly part of the Soviet sphere of influence and now concerned about what Moscow's next move might be after attacking pro-Western Ukraine.
2:18 am: Russia more of a burden to China after Ukraine invasion, says Pentagon official
Russia's invasion of Ukraine has made it more of a strategic burden on China, a senior Pentagon official said on Thursday.
"I do think that there's a degree to which what Putin has done in Ukraine makes Russia much more of a strategic burden for Beijing than it was six weeks ago or six months ago," Under Secretary of Defence for Policy Colin Kahl said.
In February, China and Russia declared a "no limits" partnership, backing each other over standoffs on Ukraine and Taiwan with a promise to collaborate more against the West.
1:28 am: Japan to freeze assets of additional 25 Russian individuals, says foreign ministry
Japan will freeze the assets of an additional 25 Russian individuals and prohibit exports to 81 Russian organisations, the foreign ministry said in a statement on Friday.
On Thursday, Prime Minister Fumio Kishida said Japan will proceed with steps to strip Russia of most favoured nation trade status and to prevent it from evading financial sanctions using digital assets.
12.50 am: Mexican finance minister says Ukraine crisis will impact value chains, inflation
Mexican Finance Minister Rogelio Ramirez de la O said the crisis in Ukraine sparked by the Russian invasion will impact value chains and affect inflation.
"We are at the beginning of a new monetary cycle and the end of low interest rates. The tension in Europe will prolong the disruption of some global value chains and will have effects on prices," he said during a press conference on Thursday.
23:21 pm: Chechen leader says his forces 'liberated' Mariupol city hall
Chechen leader Ramzan Kadyrov said Thursday that forces from his Russian region had taken control of the city hall in Ukraine's besieged southeastern port of Mariupol and hoisted the Russian flag.
Kadyrov posted on Telegram a video of a phone recording in Chechen, which he said was Russian parliamentary lawmaker Adam Delimkhanov speaking to "our valiant men".
"The guys are radioing to say that they liberated the building of the Mariupol authorities and put up our flag over it," the Chechen leader said on his Telegram, which has more than 1.4 million subscribers.
The former rebel-turned-Kremlin-ally wrote that Ukrainian "bandits who remained alive did not risk it and abandoned their positions... and fled".
"Other units are moving in parallel through the city and clearing it of Azov filth," he added, referring to Ukraine's far-right Azov Battalion.
"God willing, soon Mariupol will be completely cleansed," he wrote.
22:20 pm: Russia and Ukraine exchange prisoners
Russia and Ukraine have exchanged prisoners, Kyiv and Moscow confirmed Thursday, in what Ukraine said was the first swap of soldiers since Moscow ordered troops into Ukraine one month ago.
"Following an order from President Volodymyr Zelensky, the first fully-fledged exchange of prisoners of war has taken place," Ukrainian Vice Prime Minister Iryna Vereshchuk wrote on Facebook.
"In exchange for 10 captured occupiers we rescued 10 of our servicemen," she said, referring to Russian and Ukrainian troops.
Vereshchuk also said that 11 Russian civilian seamen rescued near the Black Sea port city of Odessa were exchanged for 19 Ukrainian civilian ship crew members held by Moscow.
22:13 pm: Ukraine says 3,343 people were evacuated from cities on Thursday
A total of 3,343 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Thursday, a senior official said, fewer than the 4,554 who managed to escape the previous day.
Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in an online post that 2,717 people had left the besieged city of Mariupol.
She accused the Russians of blocking humanitarian aid convoys into the city for the last three day.
21:33 pm: Pro-Russian separatist leader arrives in Mariupol
The leader of one of the pro-Russian separatist "republics" in eastern Ukraine announced on Thursday he had arrived in the besieged city of Mariupol to check the distribution of humanitarian aid to civilians.
Ukraine says nearly 100,000 people are trapped without food, water or power in the southeastern city and enduring fierce shelling by Russian forces.
A video shared by the "information ministry" of the separatist stronghold of Donetsk showed Denis Pushilin visiting a humanitarian aid centre managed by the Russian army with dozens of civilians receiving food.
6:58 pm: Biden calls on G20 to exclude Russia
US President Joe Biden said he thinks Russia should be removed from the Group of Twenty (G20) major economies and that the topic has been raised during his meetings with world leaders in Brussels earlier on Thursday.
“My answer is yes, depends on the G20,” Biden said, when asked if Russia should be removed from the group. Biden also said if countries such as Indonesia and others do not agree with removing Russia, then in his view, Ukraine should be allowed to attend the meetings.
6.51 pm: NATO will respond if Russia uses chemical weapons, Biden warns
US President Joe Biden said on Thursday that if Russia were to use chemical weapons in its invasion of Ukraine, NATO would respond.
“We would respond, we would respond if he uses it. The nature of the response would depend on the nature of the use,” Biden said at a news conference in Brussels.
6:41 pm : ‘Putin is getting the opposite of what he intended,’ Biden says
Vladimir Putin “was banking on NATO being split,” when he launched his invasion of Ukraine a month ago, US President Joe Biden said at a G7-NATO summit in Brussels Thursday. “But he is getting exactly the opposite of what he intended, NATO is more united than ever”.
“Putin didn't think we could sustain this cohesion among allies.”
6:24 pm: France calls for urgent food security plan
French President Emmanuel Macron has called for an urgent international food security plan to avert “famine” in vulnerable countries caused by the Russian war in Ukraine.
Macron is urging Russia to show responsibility by allowing farm production in Ukraine, which is a major cereal grain exporter. Without that, he said, an “inevitable famine” would ensue within 12 to 18 months in some countries, with Egypt and North Africa facing severe grain shortfalls.
5:19 pm: West ready to increase sanctions on Russia
French President Emmanuel Macron on Thursday said that Russia is finding itself ‘increasingly” isolated over its war in Ukraine and that the West is ready to impose even more.
“These sanctions have an impact and are tangible and we must continue them for their dissuasive effect,” he told a news conference after a NATO and G7 leaders summit.
4:32 pm: UN calls for 'immediate' end to war in Ukraine
The UN General Assembly has adopted a new non-binding resolution that demanded an “immediate” stop to Russia’s war in Ukraine.
In a vote at UN headquarters in New York, 140 countries voted in favor, 38 abstained and five voted against the measure, which follows on the heels of a March 2 resolution that similarly demanded Russia immediately cease its use of force.
2:54 pm: Russia may be seeking pretext for chemical attack
Russia may be trying to create a pretext for the use of chemical weapons in Ukraine by accusing the United States and its allies of preparing such an attack, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said on Thursday.
“We are concerned partly because we see the rhetoric and we see that Russia is trying to create some kind of pretext accusing Ukraine, the United States and NATO allies of preparing to use chemical and biological weapons,” he told reporters after a NATO summit in Brussels, adding any use of chemical weapons would have widespread consequences.
2:40 pm: Washington sanctions Russia's Duma
The United States has announced a fresh round of sanctions targeting the 328 members of the Russian Duma, dozens of Russian defence companies as well as the chief executive of Sberbank.
Treasury Department said US authorities may also sanction gold-related transactions involving Russia.
2:25 pm: NATO to beef up eastern flank
NATO leaders meeting in Brussels have agreed to beef up their eastern flank and warned Moscow against the use of chemical arms in Ukraine.
"We remain united and resolute in our determination to oppose Russia's aggression, aid the government and the people of Ukraine, and defend the security of all allies," a joint statement said after th talks attended by NATO's 30 member countries.
Alliance members agreed to set up four more battlegroups in Bulgaria, Hungary, Romania, and Slovakia, as well as warning China not to support Russia's war.
2:16 pm: Ukrainians 'very motivated' to fight for their land
A month since Russia invaded Ukraine, President Volodymyr Zelensky has urged NATO to provide Lyiv with "unrestricted" military aid. The appeal came as Ukraine claimed battlefield gains against the Russians.
Speaking to FRANCE 24, Markiyan Lubkivsky, adviser to Ukraine’s defense minister, said that Ukrainians are "very motivated to fight for every square metre of their territory".
12:14 pm: Zelensky calls for 'unrestricted military assistance' from NATO
Ukraine's Volodymyr Zelensky has urged NATO to provide Kyiv with unrestricted military aid in a message via video link.
"To save people and our cities, Ukraine needs military assistance without restrictions. In the same way that Russia is using its full arsenal without restrictions against us," the Ukrainian leader told NATO representatives gathered in Brussels.
Earlier, Zelensky appealed for EU membership in a video address to the Swedish parliament, adding that Ukrainians were fighting for the security of the whole of Europe.
"We are not fighting just for the people of Ukraine, but for Europe's security and we have shown that we deserve to be a fully fledged member of the EU," he said.
11:46 am: UN says over half of Ukrainian children displaced by war
More than half of all children in Ukraine have been displaced from their homes since Russia launched its full-scale invasion on February 24, the United Nations said Thursday.
"One month of war in Ukraine has led to the displacement of 4.3 million children -- more than half of the country's estimated 7.5 million child population," the UN children's agency Unicef said.
Displaced children make up nearly half of the over 10 million people who have been forced to flee their homes since the invasion began. More than 1.8 million children have fled Ukraine as refugees, while another 2.5 million are now displaced inside their war-ravaged country, the UN said.
"The war has caused one of the fastest large-scale displacements of children since World War II," Unicef chief Catherine Russell said. "This is a grim milestone that could have lasting consequences for generations to come," she warned.
11:27 am: Unprecedented trio of NATO, G7 and EU summits in one day
Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy urged Western nations gathering in Brussels on Thursday to take "serious steps" to help Kyiv fight Russia's invasion, as an unprecedented one-day trio of NATO, G7 and EU summits got underway.
11:14 am: Abramovich played early role in Ukraine peace talks, says Kremlin
The Kremlin on Thursday said sanctioned Russian billionaire Roman Abramovich played an early role in peace talks between Russia and Ukraine, but the process was now in the hands of the two sides' negotiating teams.
"He did take part at the initial stage," Kremlin spokesperson Dmitry Peskov told reporters. "Now the negotiations are between the two teams, the Russians and Ukrainians."
11:03 am: Stoltenberg set to get extension as NATO chief, say reports
NATO Secretary General Jens Stoltenberg is set to extend his term as head of the alliance by another year due to the war in Ukraine, Norwegian broadcaster TV2 and daily Dagens Naeringsliv reported on Thursday, citing unnamed sources.
Stoltenberg's term expires on Oct. 1 and he had been due to take up a post as central bank governor of his native Norway by the end of 2022.
09:15 am: Putin made 'big mistake' invading Ukraine, says NATO chief
NATO chief Jens Stoltenberg on Thursday accused Russian President Vladimir Putin of making a "big mistake" by invading Ukraine, as leaders gathered to discuss overhauling the alliance's eastern defences.
"President Putin has made a big mistake and that is to launch a war against an independent sovereign nation. He has underestimated the strength of the Ukrainian people, the bravery of the Ukrainian people and their armed forces," Stoltenberg said ahead of a NATO summit in Brussels.
08:38 am: Turkey calls for increased ceasefire efforts
Turkey called for ramped up efforts to achieve a ceasefire in Ukraine and vowed to continue its "mediation and facilitation" work between Moscow and Kyiv, ahead of a NATO summit where leaders will discuss Russia's invasion.
NATO member Turkey shares a maritime border with Ukraine and Russia and has good ties with both. While supporting Ukraine and criticising Russia, Ankara has also opposed sanctions on Moscow and launched mediation efforts.
07:12 am: Putin attending G20 summit 'a step too far', says Australian PM
Allowing Russian President Vladimir Putin to sit with other world leaders at this year's G20 summit would be "a step too far", Australia's Prime Minister Scott Morrison said Thursday.
Putin has already been invited to the G20 heads of state summit in November by this year's host Jakarta, and he intends to be there, Russia's ambassador to Indonesia said this week. But Morrison objected, citing Russia's war in neighbouring Ukraine.
06:45 am: Zelensky urges global protests against Russia's war
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday urged citizens around the world to take to the streets to protest Russia's invasion of his country.
"Come with Ukrainian symbols to support Ukraine, to support freedom, to support life," Zelensky said in a video address in English. "Come to your squares, to your streets, make yourselves visible and heard."
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ON THE GROUNDA tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war
War in Ukraine‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv
ON THE GROUND
Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops
France24 - World
The battle of Irpin: Meeting the Ukrainian resistance
Issued on: 24/03/2022 - 18:43
Cyril PAYEN
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In Irpin, just outside the Ukrainian capital Kyiv, a multi-faceted resistance movement is preparing to face the approaching Russian troops. Our team met Bohdan, a Ukrainian artist; Maxime, a Russian artist; and Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion. All of them will play a role in defending their city. FRANCE 24's Cyril Payen and Georges Yazbeck report.
It's March 2022. Ukrainians are fleeing the Russian invasion en masse. Ukrainian artist Bohdan Mucha has returned to Kyiv, where Ukrainian forces are preparing for the siege of the capital.
Bohdan's artists' residence has also joined the resistance. The artists are now making Molotov cocktails. Among them is Maxime, a Russian artist who has decided to stay. He is torn between what he sees in Ukraine and the reprimands of his fellow Russians, who only believe pro-Putin propaganda. His brother is part of the invading Russian troops; he has had no news from him but suspects he is not far away.
'We will win and soon you will all be able to go home!'
Then there is Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion, who has come all the way from France to defend his homeland. His message to Ukrainian refugees: "Don't worry, we will win and soon you will all be able to go home!"
With Russian forces controlling half the city and the fighting getting closer, Sergiy holds the frontline in the centre of Irpin with his companions. The Russian danger is very close, only 200 metres away.
Water and electricity are increasingly scarce. Under martial law, alcohol is banned. In an underground bunker, the resistance members hear the shelling of their city. That day, 11 people are killed in Irpin, including an American journalist.
© Studio graphique France Médias Monde
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ON THE GROUND
Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin
ON THE GROUND
Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs
EXCLUSIVE
Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’
France24 - Monde
Yandex, le "Google russe" rattrapé par la guerre en Ukraine
Publié le : 25/03/2022 - 16:02
Guillaume GRALLET
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La plus grande entreprise tech de la Fédération de Russie, aux ambitions internationales, se retrouve au centre du conflit ukrainien. Un signe avant-coureur d'un web fragmenté ? Décryptage dans Tech 24.
Le moteur de recherche impressionne par la diversité de ses services, de la livraison de nourriture à l'intelligence artificielle, en passant par le partage de véhicules. Aujourd'hui, l'entreprise présente dans une vingtaine de pays est rattrapée par la situation internationale. De là à symboliser un repli sur soi, et à annoncer la création d'un internet balkanisé, surnommé "splinternet" par le chercheur Scott Malcomson. Analyse dans Tech 24 avec Nicolas Arpagian, auteur du livre "Frontières.com" (Éd. L'observatoire).
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Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition
Publié le : 16/03/2022 - 19:00
L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.
Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".
Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.
Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.
Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).
Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.
Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.
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Une Ukrainienne violée par deux hommes dans un centre pour réfugiés en Allemagne
Une enquête a été ouverte par le parquet de Düsseldorf après le viol d’une réfugiée ukrainienne sur un bateau-hôtel qui accueillait une vingtaine de déplacés. Selon les informations rapportées, jeudi 17 mars, par Le Figaro, les autorités s’intéressent notamment aux conditions dans lesquelles les auteurs présumés ont obtenu des passeports ukrainiens. Les faits se sont produits le 6 mars. La victime de 18 ans a été agressée par un homme de 26 ans originaire du Nigeria et un Irakien de 37 ans, tous les deux bénéficiant de la double nationalité.
Une « punition sévère et rapide » demandée
Mais la réalité de leur statut de réfugié ukrainien fait partie des points à éclaircir, précise Le Figaro. L’Allemagne est en effet confronté à un afflux important de réfugiés en quelques jours. La police aux frontières précise que « de plus en plus de réfugiés qui ne viennent pas directement d’Ukraine, mais par exemple d’Afrique » s’inscrivent dans ces mouvements de population.
L’affaire a provoqué de nombreuses réactions indignées. Une députée allemande a déclaré que « les autorités policières doivent spécifiquement assurer la protection des femmes ukrainiennes en contrôlant les hébergements ». Le chef du syndicat de police fédérale a de son côté appelé à une « punition sévère et rapide suivie d’une expulsion » qui est « le seul langage que ces auteurs comprennent. »
L'Humanité
Henri Curiel, un ardent internationaliste
ActuLa journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».
La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.
Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.
La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS.
L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.
Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.
Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.
Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).
À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.
En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.
En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.
Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.
Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…
Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.
Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.
Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.
Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».
FranceAlgérieGuerre d'Algérie France24 - Monde
Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre
Publié le : 07/03/2022 - 18:37
Sébastian SEIBT
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Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.
"Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.
Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.
Héritage de l’ère soviétique
"La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.
Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.
Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.
Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.
Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.
Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.
L'essor de la Chine
Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.
Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.
Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.
Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.
Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.
La guerre après la pandémie
Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.
Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.
Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.
Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.
Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.
La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.
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guerre en ukraineL’usage de bombes à sous-munitions, un crime de guerre qui peut mener la Russie devant la CPI ?
MOBILISATION
"La guerre détruit tout" : le monde russe de la culture dénonce la guerre en Ukraine
MOBILISATIONEn images : en jaune et bleu, le sport rend hommage à l'Ukraine
Valeurs Actuelles
Au Mans, un adolescent de 16 ans mortellement poignardé aux abords de la fête foraine
C’est un véritable drame qui s’est joué mercredi 23 mars en début de soirée au Mans, dans la Sarthe. Comme l’a fait savoir Franceinfo, un adolescent âgé de 16 ans a été poignardé à mort tout près de la fête foraine qui s’est installée dans la zone d’activité du Panorama, au sud de la ville. Alertée par des témoins de la scène, la police est intervenue sur place.
Enquête pour meurtre
A la suite de plusieurs coups de couteau reçus, la victime est décédée sur place malgré l’intervention rapide des secours. La procureure de la République du Mans, Delphine Dewailly, a indiqué que « trois personnes susceptibles d’être impliquées dans la scène ont été immédiatement interpellées ». Les trois individus ont été placés en garde à vue, et une enquête pour meurtre a été ouverte. Elle a été confiée à la Direction territoriale de la police judiciaire d’Angers et au commissariat de police du Mans. Une autopsie du corps du jeune adolescent doit être effectuée pour faire la lumière sur ce drame.
Le Mans : les dernières actualités
France24 - Monde
Mondial-2022 - zone Afrique : l'Algérie prend une option en surprenant le Cameroun chez lui
Publié le : 25/03/2022 - 20:03Modifié le : 25/03/2022 - 20:12
Romain HOUEIX
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L'Algérie voulait se racheter lors de ces barrages pour le Mondial-2022 après une CAN ratée. Élimination précoce à moitié pardonnée puisque les hommes de Belmadi ont vaincu le Cameroun au stade de Japoma de Douala où ils ont échoué deux mois plus tôt (0-1). Reste à confirmer au match retour.
L'exorcisme se passe bien pour l'Algérie. Deux mois après leur piteuse élimination de la CAN-2022, les Fennecs de Djamel Belmadi ont vaincu leurs démons en remportant la victoire face au Cameroun de Rigobert Song à Douala, le lieu même de leur piteuse sortie de piste.
Pourtant, en début de match, l'Algérie était apparue comme tétanisée en revenant au stade Japoma. Le Cameroun fait le jeu et Toko Ekambi tente sa chance de loin qui oblige M'Bohli à la parade (5e). Puis, Vincent Aboubakar est trouvé dans la surface et parvient à trouver un angle de frappe. Le tir passe à côté (6e).
Islam Slimani, meilleur Algérien
L'Algérie réagit grâce à Slimani. L'ancien Lyonnais chipe le ballon dans les pieds de Ngadeu puis file au but avant de lancer grosse frappe? Onana réalise un superbe arrêt (13e). Sur le corner qui suit, deux Algériens se télescopent et le Cameroun amorcent un contre à 4 contre 2. Mais le coup est mal joué.
Après cette séquence, les débats s'équilibrent. Les Lions indomptables monopolisent le ballon mais ne trouvent pas d'espace dans le bloc algérien. Les attaques manquent cependant de tranchant, à l'image de cette percée solitaire de Toko-Ekambi (31e) ou d'un centre raté de Jean Onana (35e).
🇨🇲🇩🇿⏱️ 43' BUUUUUUUUUUUUR ISLAM SLIMANI !!!!!!!! CAMEROUN 0-1 ALGERIE #CMRALG #TeamDZ pic.twitter.com/qjX5OKWV5E
March 25, 2022
Les Fennecs en profitent pour surprendre les locaux avant la mi-temps. Sur un coup franc du néo-Brestois Belaili, Islam Slimani s'élève le plus haut et place un coup de tête surpuissant sous la barre d'André Onana (40e, 0-1).
Interruption burlesque du match à cause des projecteurs
Au retour des vestiaires, une péripétie va entacher le bon déroule de la rencontre. Une panne de projecteurs dans ce stade livré spécialement pour la CAN-2022 interrompt le match. Il faudra attendre sept longues minutes pour que le match reprenne sur un rythme hachée.
L'extinction des feux a également fait disparaître toute créativité. Le Cameroun est en manque d'idées, l'Algérie bien en place et les minutes filent, sans réelles actions à proximité des cages. Belmadi semble heureux de conserver le score et fait sortir son atout-maître Riyad Mahrez.
Sur un corner de Karl Toko Ekambi tiré de la gauche vers la droite, le ballon navigue dans la surface de réparation algérienne. Rais M'Bolhi effectue une sortie compliquée, avant de finir par se saisir du ballon (80e). Il bloque ensuite une frappe lointaine de l'ancien Lyonnais Les supporters camerounais poussent leur équipe mais l'Algérie fait bloc. Et, après onze minutes d'arrêts de jeu, la victoire est bien pour cette dernière.
Avant le match retour disputé chez eux, les Algériens ont donc remporté une victoire décisive dans la course au Qatar. Les Fennecs sont de retour au plus haut niveau africain. La preuve : les Camerounais n'avaient plus perdu à domicile depuis 1998.
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Compte renduMondial-2022 - zone Afrique : le Maroc arrache le match nul sur la pelouse de la RD Congo
ZONE AFRIQUEMondial-2022 : un but gag offre la victoire à la Tunisie contre le Mali... Suivez en direct les matches aller du 3e tour
ZONE AFRIQUEMondial-2022 : l'Algérie, en quête de rachat, défie le Cameroun version Song
France24 - World
War in Ukraine: 'Some independent information is still reaching Russian citizens'
Issued on: 25/03/2022 - 11:47Modified: 25/03/2022 - 11:48
Kyiv is calling on the West to widen sanctions on Russian television personalities, accusing them of espousing propaganda. Within Russian borders, the Kremlin is maintaining tight control over the airwaves, with media outlets pushing the narrative that the war in Ukraine is not only legitimate, but also a military success. Separately, the EU has banned Russian outlet RT and Kremlin-controlled Sputnik from broadcasting in the bloc. For more, we're joined by Vladimir Slivyak, co-chair of the Russian environmental group Ecodefense and winner of the Alternative Nobel Prize. He told us that although it's "getting increasingly difficult" in Russia to obtain independent information about the war, some of it is still getting through to Russian citizens.
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‘No hablabas ni preguntabas sobre eso’: trabajadores sirios hablan sobre fosas comunes que podrían ser crímenes de guerra
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Se han localizado dos sitios que se cree que contienen miles de cuerpos de sirios asesinados en los centros de detención administrados por el gobierno del presidente Bashar al Asad durante la guerra civil.
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Por Ben Hubbard y Marlise Simons
BERLÍN — Durante el día, los trabajadores usaban maquinaria pesada para cavar fosas y zanjas. Después del anochecer, los cadáveres llegaban, y a veces eran centenares sobre las plataformas de camiones del ejército o en camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos.
Según algunos hombres que trabajaron en dos emplazamientos de fosas comunes en Siria, cerca de Damasco, la capital, dichos cadáveres eran descargados en el suelo para luego ser sepultados, mientras los agentes de inteligencia del gobierno observaban la operación. En ocasiones, los trabajadores apisonaban la tierra para que los perros no desenterraran los cuerpos.
A lo largo de los 11 años de guerra civil en Siria, grupos de derechos humanos y desertores del gobierno han documentado el asesinato masivo de civiles cometido por las fuerzas de seguridad al procurar la erradicación de cualquier oposición al dictador Bashar al Asad.
El video muestra una secuencia de imágenes satelitales que revela la adición de zanjas en un sitio donde se sospecha que puede existir una fosa común que cubre un área de aproximadamente cuatro hectáreas en Qutayfa, una ciudad al norte de Damasco, entre 2014 y 2016. Una imagen de 2019 muestra actividad en el sitio, pero no evidencia más ampliaciones o nuevas zanjas.
Ahora, The New York Times cuenta con algunos datos que esclarecen un misterio de la guerra que aún persiste: ¿qué ocurrió con los cuerpos de los miles de personas que murieron o fueron asesinadas en los centros de detención del gobierno?
En los últimos meses, las entrevistas realizadas a cuatro sirios que trabajaron en las fosas secretas o cerca de ellas nos llevaron a analizar algunas imágenes satelitales. Las pistas en su conjunto revelaron la ubicación de dos sitios, cada uno de los cuales, según los hombres que trabajaron ahí, contienen miles de cuerpos. Según grupos de derechos humanos, es posible que también contengan pruebas sólidas de crímenes de guerra cometidos por las fuerzas de Al Asad, incluyendo la tortura sistemática y el asesinato de los detenidos.
“Si no resolvemos el asunto de los desaparecidos, nunca alcanzaremos la paz en Siria”, señaló Diab Serrih, cofundador de una asociación de personas que fueron detenidas en la famosa prisión de Saydnaya, en Siria, y quien ha trabajado para encontrar fosas comunes. “Todos los días recibimos llamadas de personas que desean saber dónde están sus hijos”, añadió. “Muchas de ellas me dicen: ‘Solo quiero tener una tumba para poder ponerle flores’”.
Después del levantamiento en 2011 que originó la guerra, Al Asad activó su red de agencias de seguridad para erradicar la disidencia con la encarcelación de manifestantes, activistas y demás personas.
The Lasting Effect of Syria’s Civil War
After a decade of fighting, many Syrians wonder if their country can be put back together.
El año pasado, el Departamento del Tesoro de Estados Unidos aseveró que al menos 14.000 de esos detenidos fueron torturados hasta morir, pero es casi seguro que la verdadera cifra sea mucho más elevada. Más de otros 130.000 han desaparecido en los centros de detención del gobierno y se cree que muchos están muertos.
En repetidas ocasiones, el gobierno sirio ha negado haber asesinado a personas detenidas, pero los grupos de derechos humanos han documentado con detalle esa práctica. Un conjunto importante de pruebas fue proporcionado por un fotógrafo de la policía siria, el cual se hace llamar “César”, quien huyó del país en 2013 con imágenes de más de 6000 cadáveres, algunos de los cuales presentaban señales de tortura.
Solo sacando los cadáveres de las fosas comunes sería posible contarlos e identificarlos, pero es poco probable que eso suceda mientras Al Asad siga en el poder. Rusia, su aliado más fuerte, sigue apoyándolo y ni a él ni a sus altos funcionarios se les ha acusado nunca de atrocidades como el uso de armas químicas en contra de sus propios ciudadanos.
Con el propósito de llamar la atención sobre esas atrocidades, esta semana, el Grupo de Trabajos de Emergencia sobre Siria, un grupo de defensa, llevó a Washington a uno de los hombres entrevistados por el Times para que hablara acerca de las fosas comunes con los congresistas y otras personas.
Según informes de Human Rights Watch y otros organismos, muchos de los cuerpos de quienes murieron detenidos eran enviados a los hospitales del gobierno, donde se registraba su muerte. Los cuatro hombres entrevistados nos contaron lo que ocurrió después.
Los cuatro trabajaban en las fosas comunes, o cerca de ellas, en las cercanías de Damasco, y cada uno era testigo de una parte de lo que hacía el gobierno para deshacerse de los cuerpos. Ahora, dos de los trabajadores están refugiados en Alemania, uno en Líbano y otro sigue en Siria. Tres de ellos hablaron con la condición de mantener su anonimato por temor a sufrir alguna represalia del gobierno sirio.
El Times no logró, de manera independiente, corroborar todos los detalles de sus relatos, como la cifra total de cuerpos que recordaban haber visto. Y cada uno solo fue testigo de una parte de los trabajos de sepultura que realizaba el gobierno, los cuales, según grupos de derechos humanos, es probable que hayan sido reproducidos en otros emplazamientos de fosas comunes.
Pero, en su mayoría, los distintos relatos concuerdan y corroboran los informes de los grupos de derechos humanos que han documentado los asesinatos en masa de los detenidos y el traslado de los cadáveres a los hospitales.
Uno de los entrevistados nos habló sobre lo que atestiguó en un juicio emblemático realizado en Alemania que estuvo relacionado con los crímenes de guerra cometidos en Siria y que concluyó este año con una sentencia a cadena perpetua para un antiguo funcionario de inteligencia acusado de crímenes de lesa humanidad.
Este hombre mencionó que, antes de la guerra, había trabajado para el gobierno regional de Damasco supervisando sepulturas de civiles. Nos dijo que los funcionarios de inteligencia lo reclutaron a mediados de 2011 para deshacerse de los cadáveres de los centros de detención que pasaban por los hospitales. Este trabajo lo realizó durante seis años en los dos emplazamientos de las fosas comunes.
El hombre explicó que el primero de estos lugares, donde trabajó desde mediados de 2011 hasta principios de 2013, era un cementerio civil en Najha, un pueblo al sur de Damasco. Al principio, era el supervisor de unos cuantos trabajadores que enterraban pocos cuerpos, pero a medida que fue creciendo la violencia del conflicto, la cantidad de cadáveres aumentó y él se convirtió en lo que describió como un engranaje de una extensa burocracia de la muerte.
Nos contó que le proporcionaron un autobús Nissan de color blanco decorado con fotografías de Al Asad, un uniforme militar y un permiso para cruzar los puestos de control. Antes del amanecer, trasladaba a más de una docena de trabajadores a las fosas comunes.
Por su parte, grandes camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos llevaban los cadáveres de los hospitales a las fosas. Cuando llegaban, su equipo descargaba los cuerpos en el suelo, muchos de los cuales tenían moretones y heridas, les faltaban uñas en los dedos y algunos estaban en descomposición, cosa que indicaba que ya llevaban algún tiempo muertos.
Nos comentó que él no enterraba los cuerpos, sino que supervisaba a los trabajadores y recibía los documentos de los hospitales que decían cuántos cuerpos habían llegado de cada centro de detención. Luego registraba esas cifras en una bitácora que tenía en su oficina, pero dejó esos documentos cuando huyó de Siria en 2017.
En algunos momentos durante los seis años que trabajó en las fosas comunes, su equipo descargaba dos camiones casi dos veces por semana, cada uno de los cuales traía entre 150 y 600 cuerpos, comentó. Cada semana, el equipo también recibía algunas docenas de cuerpos de la prisión de Saydnaya, que ha sido catalogada por Amnistía Internacional como un “matadero de seres humanos”, donde imperaba la tortura y con frecuencia asesinaban a los prisioneros.
Understanding Syria’s Civil War
An enduring conflict. The Syrian war began 11 years ago with a peaceful uprising against the government and spiraled into a multisided conflict involving armed rebels, jihadists and others. Here is what to know:
The origins. The conflict began in 2011 when Syrians rose up peacefully against the government of President Bashar al-Assad. The protests were met with a violent crackdown, while communities took up arms to defend themselves. Civil war ensued.
Other groups became involved. Amid the chaos, Syria’s ethnic Kurdish minority took up arms and gradually took territory it saw as its own. The Islamic State seized parts of Syria and Iraq in 2014 and declared that territory its “caliphate,” further destabilizing the region.
Foreign interventions. Mr. al-Assad received vital support from Iran and Russia, as well as the Lebanese militant group Hezbollah. The rebels were backed by the United States and oil-rich Arab states like Saudi Arabia. Turkey also intervened to stop the advance of Kurdish militias.
The toll. The war has killed hundreds of thousands of people and displaced millions. Forces loyal to Mr. al-Assad have committed by far the most atrocities. The regime has turned to chemical weapons, barrel bombs and starvation to force Syrians into submission.
Syria today. After more than a decade of fighting, the war has settled into a stalemate. Most of the country is nominally back under Mr. al-Assad’s control, but a crushing economic crisis has hobbled reconstruction efforts, impoverished the population and left many facing starvation.
Mencionó que, al parecer, los muertos que llegaban de Saydnaya casi siempre acababan de fallecer y añadió que algunos parecían tener marcas de soga alrededor del cuello o heridas de bala. En ocasiones, tiraban los cuerpos en zanjas y los cubrían con tierra. Otras veces, amontonaban ocho cuerpos en fosas que eran para un solo cadáver.
Las imágenes satelitales del cementerio de Najha durante ese periodo muestran fosas llenas y en una fotografía de 2012 se ve un camión con la parte posterior dirigida hacia las fosas y un vehículo blanco, tal vez un autobús, ubicado cerca.
Durante el juicio del exfuncionario de inteligencia sirio que fue acusado de crímenes de lesa humanidad en Alemania, también testificaron otras dos personas sobre las fosas comunes de Najha.
Una de ellas fue Eyad al Gharib, un exfuncionario sirio acusado el año pasado de ser cómplice en crímenes de lesa humanidad por trasladar a los manifestantes arrestados a una oficina de seguridad donde se sabía que torturaban a las personas. Este hombre le dijo al tribunal que los detenidos que morían eran enterrados en Najha, si sus cuerpos presentaban señales de tortura.
Otro hombre entrevistado por el Times fue operario de una excavadora y, durante siete meses, trabajó en el cementerio de Najha en 2012. Afirmó que los agentes de inteligencia que supervisaban las sepulturas le ordenaban que cavara fosas cuadradas grandes.
Este hombre también habló sobre los camiones frigoríficos que, durante el tiempo que trabajó ahí, llegaban algunas veces por semana con cientos de cuerpos, mismos que los trabajadores siempre descargaban en el suelo. Nos contó que los cubría con tierra y, en ocasiones, para apisonarla bien y evitar que los perros desenterraran los restos, pasaba su excavadora encima del sitio.
Recuerda que el olor a muerte era tan fuerte que lo hizo desmayarse.
Y asegura que una vez llegaron siete cuerpos, incluidos dos mujeres y un niño, en un camión de helados. Una década después, el recuerdo todavía lo persigue en Alemania, donde está refugiado.
“Ya no puedo comer helado”, dijo.
A principios de 2013, el hombre que conducía el autobús blanco señaló que el gobierno abrió una nueva fosa común cerca de la base militar de Al Qutayfah, un pueblo localizado al norte de Damasco.
Según él, en ese lugar, una excavadora motorizada cavaba zanjas de hasta 90 metros de longitud y cuando llegaban los camiones frigoríficos, ladeaban su plataforma para tirar los cuerpos en un extremo de la zanja. Si se atoraban, los trabajadores los jalaban hacia la zanja, donde la excavadora los sepultaba.
El siguiente grupo de cuerpos era tirado en otra parte de la zanja, un proceso extenuante que se repetía hasta que se llenaba la fosa, comentó. Luego, la excavadora cavaba otra zanja.
Con base en su relato, The New York Times localizó el emplazamiento y analizó las imágenes de satélite de ese periodo, en las cuales se veían las largas zanjas que poco a poco eran llenadas con tierra. En algunas fotografías se ve una excavadora en ese sitio y, al menos, en una de ellas se aprecia un autobús blanco.
Walid Hashim, un soldado retirado que sirvió en Qutayfa antes de desertar a fines de 2012, identificó el mismo lugar como una fosa común. En una entrevista telefónica, dijo que el sitio era un campo de tiro que el gobierno excavó para enterrar los cuerpos de las personas que habían muerto bajo custodia.
El área estaba muy vigilada para mantener alejada a la gente, dijo, pero todos en la base sabían para qué era.
“No hablabas ni preguntabas sobre eso”, dijo Hashim. “Pero todos los que trabajaban allí sabían sobre el cementerio”.
Christoph Koettl colaboró con el reportaje desde Nueva York, Karam Shoumali, desde Berlín y Asmaa al Omar, desde Beirut.
Ben Hubbard es el jefe de la corresponsalía en Beirut. Ha pasado más de una década en el mundo árabe en Siria, Irak, Líbano, Arabia Saudita, Egipto y Yemen. @NYTBen
Marlise Simons es corresponsal de la oficina de París y se centra en los tribunales internacionales de justicia y crímenes de guerra. Durante casi cuatro décadas en The New York Times, ha vivido en Francia e Italia para informar sobre Europa y previamente cubrió América Latina desde Brasil y México.
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BBC
Ukraine war: The dangers faced by front line fighters in Kharkiv
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Mark and Vlad, both 22, have been on the front line since Russia's invasion of Ukraine began a month ago.
In this video, they show the BBC's Quentin Sommerville and cameraman Darren Conway the dangers they now face on a daily basis in Kharkiv.
The eastern city is only about 25 miles from the Russian border and has come under constant attack.
More on this story: Defiant troops to Russians: 'Go home while you're alive'
France24 - World
The fall of Yandex, the shining star of Russian tech
Issued on: 25/03/2022 - 15:50
Peter O'Brien
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FRANCE 24
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Though some may confuse it with a certain stretchy garment, Yandex is in fact Russia's largest tech company. It's a search engine, marketplace, taxi hailer, food deliverer, music streaming platform and a lot more. But Russia's invasion of Ukraine has brought its share price crashing down and forced many of its staff to flee Russia. So what next for Yandex and its tens of millions of Russian users? FRANCE 24's tech editor Peter O'Brien has more.
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Guadeloupe : une fusillade lors d’une fête en plein air fait un mort
La fête a tourné au drame jeudi 24 mars à la mi-journée. Comme l’a fait savoir Le Figaro, une fusillade a éclaté sur la commune de Baie-Mahault en Guadeloupe. Le bilan est lourd, puisqu’une personne a perdu la vie et trois autres ont été blessées. Selon le Procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Patrick Desjardins, la fusillade a eu lieu alors que les festivités se déroulaient en plein air depuis la veille. Des centaines de badauds ont été pris de panique en entendant les coups de feu.
Enquête
Un homme d’une trentaine d’années a été mortellement touché. Les secours ne sont en effet pas parvenus à le réanimer à leur arrivée sur place. La victime serait connue « défavorablement des services de police ». Une enquête a été ouverte et confiée à la section de recherches de la gendarmerie. La piste d’un règlement de comptes n’est pas à écarter. Un appel à témoins a aussi été lancé. La vie des trois personnes blessées par les tirs ou le mouvement de foule n’est pas en danger.
France24 - Monde
Mondial-2022 - zone Afrique : le Maroc arrache le match nul sur la pelouse de la RD Congo
Publié le : 25/03/2022 - 17:57
Romain HOUEIX
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Après être passé à côté de sa première mi-temps, le Maroc a finalement arraché le match nul lors du match aller de son barrage pour le Mondial-2022 face à la RD Congo (1-1). Wissa a marqué pour les Léopards, tandis que Tissoudali a remis les Lions de l'Atlas dans le droit chemin
Vahid Halilhodzic doit respirer. Le sélectionneur du Maroc a vu ses hommes passer à côté de leur match aller face à la RD Congo, ratant même un penalty, avant d'arracher finalement le match nul (1-1). Ce but inscrit à l'extérieur risque de compter dans la course au Mondial-2022.
Sur la pelouse des Léopards, le Maroc avait pourtant pris initialement le match en main, grâce à un fort pressing qui gardent les Congolais dans leur moitié de terrain. Les locaux résistent patiemment, grâce à la défense compacte par l'Argentin Hector Cuper.
À contre-courant du match, la RD Congo ouvre le score. Wissa est servi côté gauche, il rentre et enroule sa frappe. Le ballon de l'ancien Lorientais est contré par la tête de Saïss et trompe Bounou (12e, 1-0).
🇨🇩 RD Congo 1 - 0 Maroc 🇲🇦Yoane Wissa ouvre le score pour la RD Congo face au Maroc !📲💻 Suivez le direct > https://t.co/03NjwkQoUt#lequipeFOOT #CODMAR pic.twitter.com/bDdcGfE6e6
March 25, 2022Un but qui met un coup sur la tête des Lions de l'Atlas. Les duels sont remportés par le Congo qui joue crânement sa chance. À l'image de ce centre/tir d'Amale qui manque de lober de Bounou (27e). Quelques instants plus tard, Bakambu mange la feuille de match seul devant le but sur un centre de Wissa en raison d'un retour in extremis du Rennais Nayef Aguerd (29e).
Le Maroc reste amorphe à l'exception d'une bonne tête d'El Nesyri sur un centre d'Hakimi en fin de mi-temps (45e).
La réaction vient au retour des vestiaires avec le réveil de l'attaquant Ryan Mmaee. Sur un premier corner, sa tête est repoussée (53e). Sur le second, son frère Samy Mmaee, voit sa tête touchée de la main par Bakambu. Mais son petit frère manque le penalty (55e).
Bakambu profite ensuite d'une mauvaise relance de Nayef Aguerd pour récupérer le ballon et centre pour Mbokani au deuxième poteau qui ne peut redresser sa reprise (60e).
Saiss mérite sa statue. Il a fait basculer ce match ! #RDCMAR
March 25, 2022Le match bascule lors d'une minute totalement folle. Aguerd neutralise in extremis Bakambu lancé vers le but. Sur la contre-attaque, El Kaabi est trouvé dans le dos de la défense et sert en première intention l'entrant Tissoudali. Ce dernier reprend de volée et terrasse le gardien congolais (76e, 1-1).
Le Maroc peut savourer, mais la RD Congo ne se rend pas aussi facilement. Il faut tout le talent de Bounou pour s'interposer sur la tête puissante de Ben Malongo (80e). Le Maroc s'affaire à conserver ce résultat précieux qui perd même Muzinga à cause d'un deuxième carton rouge, à la suite d'un tacle en retard sur Hakimi.
Avec ce match nul et un but inscrit à l'extérieur, le Maroc est désormais dans un fauteuil avant le match retour à Rabat. Cependant, les Léopards peuvent encore croire à leur première Coupe du monde depuis 1974.
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ZONE AFRIQUEMondial-2022 : un but gag offre la victoire à la Tunisie contre le Mali... Suivez en direct les matches aller du 3e tour
ZONE AMSUDMondial-2022 : l'Équateur et l'Uruguay qualifiés, le Chili laminé par le Brésil de Neymar
Valeurs Actuelles
Ivre au volant, « l’accompagnateur cycliste » du maire écolo de Lyon démissionne
Un employé de la mairie de Lyon a été contrôlé par les gendarmes alors qu’il rentrait chez lui dans un véhicule appartenant à la municipalité, fin février, rapporte 20 Minutes, mercredi 23 mars. Le chauffeur était en état d’ivresse avec 1,2 gramme d’alcool par litre de sang. Présenté comme « l’accompagnateur cycliste » du maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, le fonctionnaire a présenté sa démission dans la foulée.
Un léger accident signalé
En plus de son état d’ivresse, un léger accident aurait même été constaté, nécessitant alors des réparations chez un garagiste du 8e arrondissement de la ville. « Un comportement délictuel ne permettant pas de poursuivre ses missions, la Ville de Lyon a accepté sa démission. Il appartient désormais à la justice d’instruire son dossier et de décider de la suite judiciaire » de cette affaire, a indiqué la mairie.
Les fonctions qu’exerçait l’employé sont difficiles à déterminer, hormis celle d’accompagner le maire de Lyon dans ses trajets quotidiens entre l’Hôtel de Ville et ses déplacements officiels. D’après Le Progrès, il serait un ancien collègue de l’écologiste au moment où celui-ci travaillait pour l’organisation Handicap International.
Lyon : les dernières actualités
France24 - Monde
Cyril Dion, écrivain : "La question écologique est la grande cause du XXIe siècle"
Publié le : 25/03/2022 - 11:29
Sandrine GOMES
À l’occasion de la marche mondiale de la jeunesse pour le climat, vendredi, France 24 reçoit le réalisateur, écrivain, militant écologiste mais aussi poète Cyril Dion. Il est venu parler de son dernier recueil de poèmes "À l’orée du danger" (Éd. Actes Sud) sorti début mars. Une poésie engagée, à l’image de son oeuvre cinématographique et littéraire déjà consacrée par la critique. Un artiste éclectique qui veut donner envie d’agir.
L'Humanité
Pierre Semard, l’indomptable
Actuengagement Le 7 mars 1942, le dirigeant ouvrier était fusillé par les nazis. Il participa à la création de la CGT-U et à la réunification de la CGT. Il fut aussi secrétaire général du PCF.
L’histoire du mouvement ouvrier est bien souvent remisée au rang des antiquités. Elle n’aurait plus aucun sens aujourd’hui au nom de la transformation du monde. Ainsi, évoquer Pierre Semard pourrait être associé à une forme de nostalgie d’une époque définitivement révolue. Comment cet homme, alors que rien ne l’y prédestinait, est-il encore aujourd’hui une des personnalités historiques les plus estimées au sein de la CGT et notamment chez les cheminots ?
La vie de Pierre Semard nous plonge dans une période de transition du mouvement ouvrier. Né en 1887, il entre très jeune dans le monde du travail. La CGT, constituée en 1895, en est à ses balbutiements. Il intègre les chemins de fer dans la Drôme. Affecté au secrétariat du chef de gare de Valence, il prend ses premières responsabilités syndicales. En 1917, il devient responsable de l’union CGT Drôme-Ardèche. En 1919, il est le dirigeant incontesté des cheminots de la Drôme. En février 1920, son charisme et son activité contribuent à une grève massive dans le département. À l’issue de cet épisode, Semard prend une dimension nationale. S’opposant à la direction fédérale, il va contribuer au changement de majorité. C’est le début de l’affrontement interne au sein de la CGT entre révolutionnaires et réformistes. En juin 1921, il se retrouve à la tête de la fédération CGT des cheminots, une organisation alors éclatée puisque des syndicats refusent que la fraction révolutionnaire prenne l’ascendant.
Cette fédération n’est pas reconnue par la CGT, qui exclut Semard du comité confédéral national. La fédération doit quitter les locaux rue Baudin pour s’installer à la Grange-aux-Belles. Semard va alors jouer un grand rôle dans la création de la CGT-U. Il porte au sein de cette organisation sa vision du syndicalisme en plaidant pour l’adhésion à une internationale révolutionnaire. Et dans le même temps, au sein du Parti communiste naissant, il combat le contrôle du parti sur l’activité syndicale. Il porte cette orientation avec Gaston Monmousseau au congrès de l’ISR (Internationale syndicale rouge), où il obtient gain de cause.
Pour un syndicalisme de masse n’affichant aucune doctrine
En 1923, il est emprisonné à la Santé pour avoir agi contre l’occupation de la Ruhr. Lors du 2e congrès de la CGT-U en 1923, fidèle à ses convictions, il s’oppose aux commissions syndicales constituées par le PC et plaide pour un syndicalisme de masse ouvert et n’affichant aucune doctrine. Malgré ses positions tranchées, il entre au comité central du parti en janvier 1924 et en devient secrétaire général au lendemain du Ve congrès de l’Internationale communiste. La mort de Lénine marque un virage dans les concessions faites aux organisations françaises. Semard prône une rupture avec le sectarisme et l’autoritarisme, il souhaite une politique de débat. Sa confirmation comme secrétaire général en juin 1926 suscite de grandes discussions à Moscou.
Ses positions contre la guerre du Maroc lui valent un nouvel emprisonnement, durant lequel il est écarté de la direction du parti. En 1933, il revient vers le syndicalisme et est élu secrétaire général de la fédération unitaire en juin 1934.
Face à la montée du péril fasciste, Semard porte la voix de l’unité d’action tant sur le plan syndical entre les deux CGT que politique entre communistes et socialistes. Il favorise les fusions de syndicats locaux puis de réseaux et, le 24 novembre 1935, il est élu cosecrétaire général des fédérations unifiées. Il est à la tête de la délégation qui négocie les accords de 1936 pour les cheminots. À la création de la SNCF, en janvier 1938, il entre au conseil d’administration (CA) comme représentant des salariés. Toutefois, il est très critique sur cette forme de nationalisation. Dans son discours à la conférence des conducteurs à la Mutualité, il dira : « La nationalisation reste à faire. » Au lendemain de la grève de novembre 1938, il est révoqué du CA de la SNCF et rétrogradé au rang de facteur en écritures.
À la suite du pacte germano-soviétique, les ex-confédérés les démettent, lui et ses camarades, de leurs responsabilités le 25 septembre 1939. Pour s’opposer à cette mesure antistatutaire, il décide avec Raymond Tournemaine de bloquer en banque les cotisations syndicales. Une plainte de ses opposants conduit à son arrestation et son incarcération à la Santé. Bien que l’accusation ne tienne pas, il est condamné à la prison le 6 avril 1940 pour le seul fait d’être communiste. Le 9 mai, il est révoqué de la SNCF.
Début 1942, alors qu’il devrait être libéré, il est transféré de Bourges au camp de Gaillon. Le 6 mars, lorsqu’il apprend un nouveau transfert vers la prison d’Évreux, il sait qu’il s’agit de son dernier voyage. Le 7 mars 1942, désigné comme otage, il est fusillé par les nazis.
L’Humanité clandestine publie le 1er mai un texte présenté comme sa dernière adresse aux cheminots, dans laquelle il salue l’Armée rouge et Staline et où il appelle les cheminots à l’action contre les nazis. L’ignominie de cet assassinat renforce les réseaux de la Résistance cheminote jusqu’à la grève insurrectionnelle du 10 août 1944.
Le 7 mars 1945, un immense cortège traverse Paris, de la gare de Lyon au cimetière du Père-Lachaise. La dépouille de Semard est escortée par des milliers de militants communistes et de la CGT. Semard est entré dans l’histoire, il symbolise l’engagement sans faille, la discipline du militant et la fidélité à ses idéaux.
pierre semardgilbert garrelcgt Valeurs Actuelles
[Info VA] Hauts-de-Seine : un vigile dans le coma après avoir été violemment agressé à La Défense
C’est une violente agression qui s’est déroulée vers 21 heures, ce mercredi 23 mars. Selon nos informations, un agent de sécurité a été roué de coups par un individu au centre commercial « Westfield Les 4 Temps » de La Défense, dans les Hauts-de-Seine. Sur les images de vidéosurveillance, que s’est procuré Valeurs actuelles, on aperçoit un homme avec une sacoche s’approcher à toute vitesse du vigile. Il le fait ensuite tomber au sol avant de lui asséner plusieurs coups de poing au visage.
🔴 [Info @Valeurs] Un vigile a été violemment agressé mercredi soir au centre commercial de la Défense (92), indique une source policière. L'agent de sécurité est dans le coma. L'auteur est en fuite. pic.twitter.com/wynrS6FNTK
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 24, 2022
Agresseur en fuite
Plusieurs témoins de la scène ne sont pas intervenus et l’agresseur a ensuite pris la fuite. Selon une source policière, l’agent de sécurité se trouve dans le coma avec un pronostic vital réservé. Pour l’heure, le motif de l’attaque n’est pas connu. Une enquête pour violences aggravées a été ouverte pour tenter d’identifier et retrouver l’auteur des faits.
Hauts-de-Seine : les dernières actualités
France24 - World
War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy
Issued on: 25/03/2022 - 16:56Modified: 25/03/2022 - 17:01
Natalia MENDOZA
Energy prices in Europe were already on the rise, but with the war in Ukraine, they're soaring. The conflict has underlined a painful reality: the continent's dependence on Russian natural gas. As a result, EU member states are now scrambling to draft new energy strategies. Our correspondents report from Italy, Germany and the Netherlands.
Programme prepared by Rebecca Martin.
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Energy securityReliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies
France to offer fuel rebate to help motorists
The Debate
Europe's moment of truth? Russian invasion of Ukraine tests EU's resolve
France24 - World
No, the infamous Canadian sniper Wali has not been killed in Ukraine
Issued on: 23/03/2022 - 15:52Modified: 24/03/2022 - 13:37
A number of viral posts on social media have claimed that a Canadian sniper, dubbed "the world's deadliest sniper", was killed within hours of arriving in Mariupol, Ukraine, where he had gone to fight. However the man, nicknamed Wali, is still alive and well. He told the FRANCE 24 Observers team that he thinks the disinformation around his death serves to dissuade foreign fighters from going to Ukraine.
A former soldier of the 22nd regiment of the Canadian Armed Forces turned computer scientist, nicknamed Wali, went to Ukraine to fight against the Russian invasion by joining the International Legion of Territorial Defense of Ukraine in early March.
He's well-known for his previous involvement in conflict zones, such as Afghanistan or Iraqi Kurdistan where he fought against the Islamic State group. He's also an adept sniper.
But according to several posts online published between March 12 and 16, the young man died in Mariupol, Ukraine. Some of these posts claimed he was killed just "20 minutes after arriving at the front lines", and others claimed to have video of the shooter who killed him. One rumour said it was a female Russian sniper who shot him.
These claims were bought to our attention by a Twitter user who asked us to verify the info.
A rumour denied twice
The Canadian fighter himself denied the rumours of his death on his own social media accounts. On March 14 in a Facebook post, he explained, "Don't worry about my safety. I am already far from the base that was bombed yesterday. I was there before, but briefly."
The group of fighters that Wali had joined, the Norman Brigade, also posted a statement on Facebook to explain:
Wali is not in Mariupol. The rumors about his death started to appear around March 13th and the Norman Brigade's commanding officer has allegedly communicated with him on March 15th in the morning. [...] Wali is a free spirit and I had to send him to another unit of his choice because he was bypassing clear instructions and OPSEC guidelines. This is not a game. He was becoming a danger for the mission , for his family and for himself.
After a few days of silence during which the misinformation intensified, Wali posted again on his Facebook page on March 22, this time with a photo of himself in a ball pit. He said:
The rumours that I had died in battle were completely ridiculous. The truth is that we took ground from the enemy as well as causing casualties. Unfortunately, we also lost comrades, dead and wounded.
'There was a torrent of messages asking me if I was dead or not'
The FRANCE 24 Observers team was able to speak with Wali by video call on March 22:
I was the last person to hear of my own death, and the first person to deny it. On the front line, we're not allowed to have our phones. They're turned off and left in a safe place. When I came back from the combat zone for a rest period on March 21, I turned on my phone. There was a torrent of messages asking me if I was dead or not.
I never actually went to Mariupol: I started fighting in an area near the Dnieper River. Then, after a dispute with the brigade commander, I returned to Kyiv. When I learned that I was pronounced dead, I decided to take this picture in an old abandoned day-care centre. It was my way of announcing that these rumours were ridiculous, and that everything was fine with me. The rumours were so strong that as long as I didn't respond to them, they would flourish.
However, to me it's just crude, amateur trolling. I find it hard to understand the strategy behind this misinformation, because for me it was easy enough to deny. Those who spread these fakes lose all credibility once the denial is published. It shows that they have no argument left, and are ready to throw anything on social networks. They may also be losing the disinformation war on the internet.
Misinformation first shared in China
According to Checknews, the fact-checking unit of French newspaper Libération, the reports of Wali's death were first leaked on Chinese websites which cited Russian-speaking sources. The claim was then spread widely, including on several Facebook and Twitter pages in West Africa.
Let's take a look at the propaganda of the Chinese media. The Chinese are spreading a rumor: the Canadian sniper Wali was killed by Russian special forces 20 minutes after he arrived in the battlefield pic.twitter.com/6dSIaNT0a3
March 13, 2022Chinese Spy-on-line mentions False News that Wali was dead when he has arrived to Ukraine a day.#UkraineWar#Ukraine️ pic.twitter.com/eDwQ2bvfcM
March 15, 2022The fighter told us that he didn't look too closely into the origins of these rumours, however he has an idea about why they might have started to spread.
It's a war of symbols for reasons of prestige. I am not essential to the war effort, but I am one of the best known foreign volunteers in Ukraine. So for propaganda purposes, it's good to say I have died, in order to slow down the flow of volunteers who may want to join the fighting in Ukraine. My 'quick' death would send the message that even experienced fighters can be killed easily.
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Des gendarmes visés par des tirs de projectiles en Haute-Savoie
Dans le quartier du Crozet, à Scionzier (Haute-Savoie), la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars a été émaillée d’incidents, rapporte France 3 Régions. Les sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour des feux de poubelles. Une première équipe de la gendarmerie locale les a accompagnés avant que des renforts, du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) ne soient appelés à cause d’une situation très tendue sur place.
Un homme placé en détention provisoire
Les gendarmes ont fait face à une quinzaine d’individus et ont été la cible de projectiles, selon la procureure de la République du tribunal de Bonneville, Karline Bouisset. Un pavé a notamment brisé la vitre d’un véhicule frôlant la tête d’un gendarme, sans faire de blessé.
Un jeune homme, majeur, a été interpellé et placé en garde à vue. Il n’était pas connu des services de police. Compte tenu de la gravité des faits et de la multiplicité d’auteurs, la procureure de la République a ouvert une information judiciaire pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, actes de destruction par un moyen dangereux et destruction du bien d’autrui en réunion ». « Les agissements de ce groupe d’individus causent, au sein du quartier du Crozet et, plus largement, de la commune de Scionzier, un sentiment d’insécurité inacceptable. Les actes de violence commis sur des militaires de la gendarmerie nationale sont intolérables et seront poursuivis avec la plus grande fermeté », a indiqué le tribunal de Bonneville. Le suspect encourt une peine d’emprisonnement de 10 ans et 150 000 euros d’amende.
Haute-Savoie : les dernières actualités
France24 - World
From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
Issued on: 24/03/2022 - 08:58
David GORMEZANO
One month has passed since Russia launched its "special military operation" on February 24, turning Ukraine into a war zone. On a journey from the Polish border to the Ukrainian capital of Kyiv, FRANCE 24 met civilians and soldiers suddenly plunged into a brutal and bloody conflict.
Ukraine’s airports have all been closed since the start of the war, so we cross the border from Poland by road on March 11. After the border post at Hrebenne, we come across the first checkpoints where armed Ukrainian civilians monitor the comings and goings of vehicles and sometimes check their identities. There are still 70 kilometres to go to reach the city of Lviv – still untouched by the conflict as we approach. Most Western embassies have withdrawn there.
At the train station of this "cultural capital" of Ukraine, signs reading "free buses to Poland", remnants of the panic scenes of the first week of the conflict, are still visible. In front of the National Opera, families pose for pictures. On the walls, posters encourage citizens to resist the Russian invasion. Alcohol is forbidden and a strict curfew kicks in at 10pm.
#Ukraine️ Sur les affiches de guerre, dans la belle ville de #Lviv au passé autrichien et polonais, la #Russie est un ours aux genoux brisés ou un aigle impérial bicéphale aux têtes coupées pic.twitter.com/RacF924ybO
March 12, 2022From Lviv to Kyiv
On the road to the capital, most petrol stations are stocked with fuel. Trucks and cars are still driving through the centre of the country, the Ukrainian "black soil", the breadbasket of Europe, without any trouble. As we approach Kyiv, we join a road along the Dnieper, the great river that crosses Ukraine from north to south. Here, traffic becomes scarce and checks at the roadblocks are much more stringent, as locals fear infiltration by Russian agents. Any unknown face or vehicle is considered suspicious. We enter the Ukrainian capital. Concrete blocks and anti-tank devices block the highways and deserted avenues.
‘Putin is the devil’
On Sunday March 13, the capital wakes in frozen silence. A few worshippers brave the bitter cold to attend Mass in St Michael's Golden-Domed Monastery. Names and portraits of Ukrainian fighters who have died in Donbas since 2014 cover the walls in places around the building. Metropolitan Epiphanius, primate of the Ukrainian Orthodox Church, tells us he has been praying for those who are being bombed, for those who are in shelters and for the salvation of the country. He repeats that Russian President Vladimir Putin is the incarnation of the "devil" and that this war is nothing more than a "confrontation between good and evil".
Earlier in the morning, Ukrainian authorities announced that a base in Lviv used for joint military exercises between Ukrainian and NATO forces had been bombed overnight. By attacking western Ukraine for the first time, Russian forces are demonstrating that they can target any location in the country.
‘Tomorrow there may be no water or electricity’
On Monday, March 14, in the streets of Kyiv, rare passers-by queue outside pharmacies and the only supermarkets that are still open. We meet Yuri, who is looking over the city from the balcony of his 13th-floor apartment. His wife and daughter have fled to Sweden. Like all men aged 18 to 60, Yuri can be mobilised at any time. He explains that "the war will be long because Putin hates Ukrainians".
In this huge tower in the south of the city, only a few families have remained. According to authorities, almost half of the inhabitants have left Kyiv. In another district of the capital, we come face to face with Edward, a young man with a suitcase in hand and tears in his eyes, who explains that he wants to go to France.
On the threshold of the house he has just left behind, we meet four women waiting for the great catastrophe they believe is mere minutes away: massive bombings or the encirclement of the city by Russian troops. They sleep in the cellar. Natalia, whose partner is fighting in Mariupol with the Ukrainian army, confides feelings of rage but, no less, her certainty that Ukraine will win the war.
>> Kyiv residents hold their breath as Russian troops strike fear and loathing
‘They are hordes of savages’
In the early hours of Tuesday morning, apartment buildings inside the city's perimeter are hit by Russian air strikes, as they had been the day before. Former world heavyweight champion Vitali Klitschko, mayor of Kyiv, arrives at the scene, bullet-proof waistcoat on his back. "It's a difficult and dangerous time," he says as firefighters finish putting out the blaze. Surrounded by journalists and frightened passers-by, the emergency services pull four bodies from the building.
Nearby, several buildings are damaged by a powerful explosion. Windows are shattered and residents are throwing debris, furniture and destroyed door frames out the windows. On the eighth floor, Nina, an elderly lady, has packed her suitcase and is waiting for her son-in-law to collect her from her apartment, which has become uninhabitable.
Born in St. Petersburg and the daughter of a military officer during the Soviet Union, she feels only disgust for Russia. "I hate them, they are hordes of savages. I feel Ukrainian now," she says. Kyiv is under a 36-hour curfew; residents are forbidden to leave their homes, except to reach a shelter.
‘We have tanks, artillery, ammunition’
When Moscow launched its "special operation" in Ukraine, the Russian military immediately tried to storm the Ukrainian capital by seizing Hostomel airport and sending armed elements into the city. The Ukrainian army fought them off with fierce resistance, and for days there was bloody fighting in the municipalities bordering Kyiv – in Irpin in particular, but also in Bucha and Brovary. We head to this area north of the capital on Thursday, March 17.
Our military escort asks us not to take any pictures that could reveal the precise location of the trenches, bunkers and other defence lines we are walking through. On the way, we discover on the side of the road dozens of empty crates of anti-tank missiles, including the US-made Javelins that have become symbols of Ukrainian resistance to the Russian invasion.
At the end of the day, Ukrainian authorities accuse Russian troops of having shelled and destroyed the Mariupol theatre, where 500 to 1,200 civilians, including many children, had taken refuge. A week later, the human toll of this attack remains unknown.
‘I rush to get to work’
In Kyiv, the localized explosions have not stopped. But little by little, the inhabitants seem to be getting used to the wait, and to the anxiety. In a supermarket, employees are busy stocking shelves. Among them, Galyna tells us that she "hurries" to work because she has known "her" customers for a long time, they need her and she feels safer at work than at home. In her sixties, she says she has seen it all before and hopes that peace will come.
Access points to the south of the city remain open to traffic and the capital is not suffering from food shortages, except for bread, which is difficult to find.
>> ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv
Business leaders are participating in the war effort in their own way, like entrepreneur Dmytro Tymoshenko, who has converted his industrial paint company into a logistics platform for the fighters.
>> Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs
Since the Maidan revolution in 2014 and the outbreak of war in Donbas, Ukrainian ultranationalist groups have been viewed with suspicion by the West and labelled Nazis by Russia. For Moscow, their existence alone justifies the invasion of Ukraine.
The most famous of these groups, the "Azov Regiment", is integrated into the Ukrainian army and is currently fighting Russian troops in Mariupol. We meet the Organisation of Ukrainian Nationalists (Oun), who we watch training in the woods around Kyiv, guided by Oleg Magdych, a former pastor supervising the unit of young volunteers.
Blowing up the Kremlin with Tom Cruise
As the weather turns warmer and spring begins to set in, a meeting with a small theatre group quickly turns into a reunion of friends. There is a need to joke and laugh before confronting the tragedy and horror. The Russians are "murdering" the country and it is time for solidarity and combat, until the final victory, say Alex and his 30-year-old friends. The history of the relationship between Ukraine and its invading neighbour is littered with corpses and atrocities, they add, regretting that Europe did not come to see Russia as a mortal threat earlier. Three weeks of war have definitively wiped out any form of pacifism.
>> A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war
Leaving Kyiv
On Monday, March 21, the capital wakes up to the images of "Retroville", a brand new shopping centre completely destroyed by a powerful Russian strike. The explosion was heard throughout the city and killed at least eight people, although it is not clear whether the victims were civilians or soldiers. The Russian army claims the fashionable shopping centre was being used as a weapons and ammunition depot.
The Ukrainian capital has been holding its breath for days and it feels now like the threat is getting closer. Before leaving the city, we meet a former member of France's Foreign Legion and a French military nurse who have come to join the Ukrainian army.
Watched by the whole world, the Russian-Ukrainian conflict raises the spectre of a third world war. For their part, the inhabitants of Kyiv are preparing for a new 36-hour curfew, torn between the fear of a long, dirty war and the conviction that Ukraine will pull through.
This report was produced from March 11 – 21 2022 with James André, Jonathan Walsh, Oleksii Gordieiev, Natalia Parubocha and all the FRANCE 24 teams. It was adapted from the original in French.
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ON THE GROUNDA tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war
EXCLUSIVE
Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’
War in Ukraine‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv
New York Times - World
‘Les ordenó que los mataran’: tres trabajadores humanitarios fueron ejecutados por soldados en Etiopía
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Tres empleados de Médicos Sin Fronteras estaban rescatando personas heridas en una zona bélica del norte de Etiopía, cuando fueron asesinados. Su historia es un ejemplo de los peligros que corren muchos socorristas que trabajan en zonas de conflicto.
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Por Simon Marks y Declan Walsh
Este reportaje contó con el apoyo del Centro Pulitzer para la Cobertura Informativa de Crisis.
Cuando la lucha se intensificó en el norte de Etiopía, en junio del año pasado, tres trabajadores humanitarios de Médicos Sin Fronteras se subieron a su vehículo todoterreno y recorrieron el paisaje azotado por el conflicto en busca de víctimas.
Horas más tarde desaparecieron. Los trabajadores dejaron de responder su teléfono satelital. Un dispositivo de rastreo mostró que su vehículo dio una vuelta repentina en U y luego se detuvo. Desesperados, sus colegas intentaron localizarlos.
Al día siguiente, los hallaron muertos, sus cuerpos fueron acribillados a balazos y estaban a un costado de la carretera polvorienta, cerca de su vehículo calcinado: María Hernández, española de 35 años y veterana del conflicto, quien llevaba un uniforme blanco manchado de sangre con el logotipo de Médicos Sin Fronteras; Yohannes Halefom, médico etíope de 32 años, quien estaba bocabajo sobre la tierra; y el conductor etíope Tedros Gebremariam, de 31 años, quien quedó tendido en la carretera a casi 27 metros.
Médicos Sin Fronteras, ampliamente conocida por su nombre en francés, Médecins Sans Frontières, denunció de inmediato los ataques como “asesinatos brutales”, pero no señalaron culpables. Ahora, uno está saliendo a la luz.
Los investigadores, los altos funcionarios de organizaciones humanitarias y los soldados etíopes entrevistados por el Times afirman que los tres socorristas fueron abatidos por soldados del gobierno etíope que se encontraban en retirada, mientras cumplían la orden de un comandante que se enfureció al encontrarlos en una zona de combate activa.
“Él dijo: ‘Mátenlos’”, afirmó el capitán Yetneberk Tesfaye, de las Fuerzas de Defensa Nacional de Etiopía, quien asegura que escuchó la orden por radio.
Los socorristas tenían las manos sobre la cabeza cuando les dispararon, según otro soldado que presenció los asesinatos.
La matanza brutal que fue ejecutada en la región septentrional de Tigré, donde estalló una disputa bélica entre el primer ministro Abiy Ahmed y los líderes de la región del norte de Tigré en noviembre de 2020, atrajo relativamente poca atención. Fue otra atrocidad sin sentido en un tenso conflicto en el que se han reportado masacres, agresiones sexuales, limpieza étnica y otros probables crímenes de guerra.
Las atrocidades no solo se producen en Tigré. Un espantoso video que circuló hace poco mostraba a las fuerzas de seguridad etíopes quemando vivos a tres hombres, que se cree que son de la etnia tigré, en la región occidental de Benishangul-Gumuz. El gobierno etíope se comprometió a enjuiciar a los perpetradores.
Sin embargo, el asesinato de los tres miembros de Médicos Sin Fronteras puso de manifiesto los peligros específicos a los que se enfrentan los trabajadores humanitarios en Etiopía, donde el hambre y los desplazamientos amenazan a millones de personas, mientras el gobierno parece tratar a los grupos de socorro como enemigos en lugar de aliados.
Desde el pasado mes de julio, cuando Tigré cayó en manos de los rebeldes, respetados grupos de ayuda han sido acusados de suministrarles armas a los rebeldes, altos funcionarios de las Naciones Unidas han sido expulsados de Etiopía y el gobierno ha impuesto un bloqueo punitivo en la región, lo que, según los informes de la ONU, ha cortado el suministro de alimentos a cinco millones de personas necesitadas.
Etiopía es el país con la mayor tasa de asesinatos de trabajadores humanitarios, con 19 muertes en 2021, más que en Afganistán, Siria o el Congo, de acuerdo con The Aid Worker Security Database, una base de datos sobre ataques. Los empleados locales son los que más riesgo corren: de los 129 cooperantes que murieron en todo el mundo durante el año 2021, solo tres eran miembros del personal internacional, incluyendo a Hernández.
Inmediatamente después del asesinato del equipo de Médicos Sin Fronteras, el gobierno etíope culpó a los rebeldes de Tigré. Las oficinas del primer ministro, el fiscal general y el portavoz militar de Etiopía no respondieron a las solicitudes para ser entrevistados.
La misión es primero
Cuando el equipo de Médicos Sin Fronteras partió el 24 de junio de su base en Abiy Adiy, en el centro de Tigré, la guerra había dado un giro dramático.
Dos días antes, los militares etíopes habían salido de Abiy Adiy tras el levantamiento de una extensa ofensiva tigriana. En toda la región se produjeron grandes enfrentamientos, con importantes pérdidas etíopes. Las fuerzas tigrianas presionaban, mientras se trasladaban rumbo a Mekele, la capital regional.
Sin embargo, el equipo de Médicos Sin Fronteras estaba comprometido con su misión.
Hernández, quien creció en un pequeño pueblo de España, encontró su vocación a los 20 años durante su trabajo como voluntaria en la India en un refugio para niños desfavorecidos. “No hubo un solo día en el que no me fuera a la cama sin sentir paz y alegría”, escribió más tarde a su familia.
En 2015, se unió a Médicos Sin Fronteras, y la enviaron a algunas de las zonas de conflicto más peligrosas del mundo: Yemen, México, Sudán del Sur, Nigeria y la República Centroafricana. Hernández solía regresar a Madrid agotada, y le preocupaba no tener tiempo para formar una familia, dijo Anne-Sophie Colleaux, una amiga de París. Sin embargo, el trabajo estaba primero.
“Para ella, era más importante dedicarse a su trabajo”, comentó Colleaux.
Yohannes, un médico sonriente con actitud relajada, se había unido a Médicos Sin Fronteras dos meses antes, después de un periodo como director médico en un hospital cercano. Su hermana, Wezef Halefom, dijo en una entrevista que también estaba comprometido con su trabajo.
Tedros, el conductor, tenía un pequeño negocio de taxis en Tigré antes de conseguir el codiciado trabajo en una organización internacional de ayuda. Su pareja acababa de dar a luz por segunda vez, a una niña. Y aún no habían elegido el nombre.
El equipo condujo hacia el sur desde Abiy Adiy, pasando por casquillos de bala desperdigados y agujeros de proyectiles por doquier tras los últimos combates, relató una investigadora humanitaria que pidió no ser nombrada para evitar represalias contra su organización. Encontraron víctimas: seis combatientes tigrianos heridos y un civil, a quienes enviaron a un hospital en ambulancia. Luego, el equipo siguió adelante.
Justo después de las 3:00 p. m., a un kilómetro y medio antes de la aldea de Sheweate Hugum, su Land Cruiser se acercó a un convoy militar etíope que viajaba en la misma dirección, según seis soldados de la Fuerza de Defensa Nacional de Etiopía que se encontraban en la zona y que fueron entrevistados más tarde para este reportaje.
El que divisó el convoy informó del vehículo de socorro a su comandante, el coronel Tadesse Bekele, de la División 31 de los militares etíopes, de acuerdo con otros soldados que estaban escuchando el canal de radio. El coronel Tadesse les ordenó que dispararan hacia el vehículo.
Las balas impactaron el Land Cruiser, por lo que los tres socorristas salieron del auto y se resguardaron a un costado de la carretera, según los soldados. Un dispositivo de rastreo que los investigadores recuperaron más tarde mostró que el vehículo dio una vuelta en U a las 3:11 p. m. y luego se detuvo.
El coronel Tadesse ordenó a sus soldados que detuvieran a los trabajadores humanitarios y registraran su vehículo. No obstante, cuando Hernández y Yohannes empezaron a caminar en su dirección, con las manos al aire, el coronel volvió a gritar por la radio.
“Les preguntó a los soldados por qué estaban dirigiendo a los socorristas hacia él”, aseguró el capitán Yetneberk. “Luego les ordenó que los mataran”.
El capitán Girmay Moges, situado a casi 50 metros de los trabajadores humanitarios, dijo que fue testigo de lo que ocurrió. “Tres o cuatro soldados los mataron”, declaró.
Los seis soldados hablaron desde la prisión principal de Mekele, donde estaban recluidos entre miles de soldados etíopes encarcelados desde que los combatientes de Tigré los capturaron en junio. El Times los entrevistó por separado. No hubo señal alguna de que hubieran sido forzados o influenciados por sus captores.
Los soldados dijeron que sabían que el incidente daba mala imagen al ejército etíope, pero aceptaron hablar porque creían que había estado mal. El comandante Teshome Abera esperaba que se responsabilizara a alguien por lo ocurrido. “Los soldados no habrían actuado así, si no se les hubiera ordenado”, aclaró.
Pero la rendición de cuentas es poco común en la guerra de Etiopía. El gobierno solo ha acusado a 60 soldados de abusos relacionados con la guerra desde noviembre de 2020 y ha condenado a 16. Los rebeldes tigrianos, acusados de crímenes similares, no han señalado a nadie.
Understand the War in Ethiopia
An enduring conflict. On Nov. 4, 2020, Prime Minister Abiy Ahmed began a military campaign in the country’s northern Tigray region, hoping to vanquish the Tigray People’s Liberation Front — his most troublesome political foe.
Rebels turned the tide. Despite Mr. Abiy’s promise of a swift campaign, the Ethiopian military suffered a major defeat in June when it was forced to withdraw from Tigray. The fighting subsequently moved south.
Tigrayan forces close in. In late October, Tigrayan rebels captured two towns near Addis Ababa, the nation’s capital. The government declared a state of emergency and called on citizens to arm themselves.
Drones tip the balance. A string of victories at the end of 2021 signaled that the Ethiopian government was regaining its footing on the battlefield. A fleet of combat drones acquired from allies in the Persian Gulf region was a decisive factor in the reversal.
Atrocities on both sides. A United Nations report in November offered evidence that all sides involved in the conflict had committed atrocities. Since the start of the war, the Ethiopian and Tigrayan forces have since been accused of carrying out transgressions including extrajudicial killings.
A truce. On March 24, Ethiopia’s government announced what it called a “humanitarian truce” with the rebel forces, saying it was acting because thousands of people from Tigray, where food aid has not been delivered since December, had begun flooding into bordering regions seeking help.
Las pruebas fotográficas y de video del periodo inmediatamente posterior a los asesinatos, revisadas por el Times, mostraban los cuerpos de los socorristas asesinados y su Land Cruiser calcinado. Los soldados afirmaron que el vehículo fue destruido con una granada propulsada por cohete.
El convoy etíope continuó hacia el sur, hasta una ciudad llamada Yechila, donde fue emboscado por combatientes tigrianos. Varios miles de soldados etíopes fueron capturados.
El coronel Tadesse murió en el campo de batalla, según relataron varios soldados. El Times no pudo confirmar su muerte.
El nombre de una bebé
Los aldeanos se apostaron a lo largo de la carretera para ver el convoy de las Naciones Unidas que transportaba a Mekele los cuerpos de los socorristas asesinados. Algunos aldeanos iban vestidos con el tradicional traje blanco que normalmente usan para celebrar ceremonias religiosas, en señal de honor.
Pero en Adís Abeba, el gobierno etíope empezó a tratar a los trabajadores humanitarios internacionales como enemigos.
En julio, Redwan Hussein, ministro responsable de Tigré, acusó a los grupos de ayuda de suministrar armas a los rebeldes tigrianos. Poco después, el gobierno suspendió las operaciones de la sección neerlandesa de Médicos Sin Fronteras y del Consejo Noruego para los Refugiados, y expulsó a siete altos funcionarios de la ONU por acusaciones de “inmiscuirse” en los asuntos internos de Etiopía. Para ese entonces, las fuerzas tigrianas se dirigían al sur, hacia la capital, Adís Abeba.
Pero la guerra volvió a cambiar de dirección cuando Abiy, con la ayuda de drones armados suministrados por aliados de Medio Oriente, obligó a los tigrianos a retirarse al interior de Tigré. Ahora el conflicto se concentra en la vecina región de Afar, donde los hospitales están llenos de niños malheridos.
En Tigré empeora la crisis humanitaria. Un bloqueo impuesto por el gobierno implica que solo el ocho por ciento de la ayuda alimentaria necesaria ha llegado a Tigré desde octubre, según la ONU, por lo que 23.000 “niños se encuentran en una condición muy grave” y en riesgo de muerte inminente.
Médicos Sin Fronteras ya no opera en Tigré, aunque sigue trabajando en otras regiones de Etiopía. Con frecuencia, sus empleados han sido “objeto de acoso, graves amenazas y detenciones”, dijo Paula Gil, directora de la rama española de la organización, mediante un correo electrónico.
El grupo de ayuda afirmó que había compartido con el gobierno etíope las conclusiones de su investigación interna sobre la muerte de los tres trabajadores humanitarios.
Sin embargo, la tragedia también ha suscitado dudas sobre los procedimientos de seguridad de Médicos Sin Fronteras. Aunque su ética de trabajar en primera línea a menudo pone a su personal en mayor peligro del que corren los integrantes de muchos otros grupos de ayuda, varios trabajadores humanitarios dijeron en entrevistas que la organización tal vez tomó demasiados riesgos en Tigré.
El 25 de mayo, un mes antes de los asesinatos, el grupo de ayuda Acción contra el Hambre retiró a su personal de Abiy Adiy después de que algunos de sus trabajadores fueron detenidos, interrogados y golpeados por soldados eritreos, dijo un funcionario de esa organización.
Los eritreos, que luchaban junto a los militares etíopes en apoyo de Abiy, “asumieron que eran espías”, declaró un funcionario de seguridad de Acción contra el Hambre, quien habló con la condición de mantener su anonimato para poder comentar sobre ese asunto.
Gil, de Médicos Sin Fronteras, insistió en que su equipo en Abiy Adiy había seguido “estrictos y rigurosos protocolos de manejo de la seguridad”.
Hernández fue sepultada en un cementerio de Sanchotello, a unos 177 kilómetros de Madrid, junto a los abuelos que ayudaron a criarla. La fotografía de su tumba muestra a una joven sonriente mirando la costa española.
Yohannes y el conductor, Tedros, fueron enterrados cerca de sus hogares en Tigré. La esposa de Tedros ya eligió el nombre de su hija recién nacida.
Se llama María.
Un reportero de The New York Times colaboró en este reportaje desde Mekele, Etiopía.
Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh
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Valeurs Actuelles
Policiers agressés à Viry-Châtillon : les recours de deux jeunes rejetés, leur peine de 18 ans de prison confirmée
Le recours de deux hommes âgés de 23 ans a été rejeté par la Cour de cassation. Ce mercredi 23 mars, leur condamnation à 18 ans de prison pour tentative de meurtre sur des policiers ont ainsi été confirmées, relaie BFM TV. Ils ont été condamnés dans le cadre de l’affaire des policiers brûlés de Viry-Châtillon. Les faits remontent au 8 octobre 2016. Une dizaine d’individus avaient pris d’assaut deux voitures de police stationnées à proximité du quartier de la Grande Borne, en plein jour. Certains jeunes avaient lancé des cocktails molotov sur les fonctionnaires de police. Deux agents avaient été blessés dont un gravement. En avril 2021, la cour d’assises des mineurs de Paris avait condamné cinq jeunes à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion. Huit autres avaient été acquittés, provoquant la colère des défenseurs de la police et de l’avocat des deux policiers blessés.
Des peines « légalement appliquées » par la cour d’assises
La Cour de cassation a précisé, dans un arrêté rendu public ce mercredi, que « les peines ont été légalement appliquées » par la cour d’assises des mineurs de Paris, relate BFM TV. Il est précisé dans l’arrêté : « Lorsque des violences ont été exercées volontairement et simultanément, dans une intention homicide (…) l’infraction peut être appréciée dans son ensemble. » Et ce, sans être obligé de « préciser la nature des violences exercées par chacun des accusés sur chacune des victimes ». Les avocats des deux individus, toujours placés en détention, n’ont pas souhaité commenter la décision, relate BFM TV.
France24 - World
A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled
Issued on: 24/03/2022 - 11:15
FRANCE 24
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On February 24, Russian President Vladimir Putin launched a “special military operation” against Ukraine, marking the start of the biggest military offensive in Europe since World War II. One month on, Russia's invasion remains largely frustrated by the dogged resistance of Ukrainians, with no end in sight for a conflict that has killed thousands of people and displaced millions of civilians.
Despite the relentless shelling of a number of Ukrainian cities, Russia is still far from taking control of the country. FRANCE 24’s international affairs editor Philip Turle says there are a number of contributing factors that can explain why the invasion has not gone according to plan.
“Vladimir Putin thought he could roll into Ukraine and the Ukrainians would roll over (...). But it's not gone that way," Turle said. “Since 2014, the Ukrainians have become much more wary of Russia’s intentions. This is something Putin overlooked when he launched the invasion."
The other reason is that the Russians have failed to take control of the main cities, he added. “Even Kharkiv, which is on the border with Russia, is still not completely in Russian hands. The only city (under Russian control) is Kherson. Kyiv has not fallen. There is incessant fighting and bombardement in Mariupol but much of the city is still in the hands of the Ukrainians.”
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Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
ON THE GROUND
‘We just want to stay alive’: Sheltering from Russian bombs in Odesa’s catacombs
ON THE GROUND
Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin
New York Times - World
A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway
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Afghanistan Dispatch
Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.
ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.
Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.
It is the only store for miles.
“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.
That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.
While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.
The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.
There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.
But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?
Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.
Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.
Reporting From Afghanistan
“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.
He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.
From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.
TURKMENISTAN
AFGHANISTAN
Kabul
Herat
WARDAK
KABUL-KANDAHAR HWY.
(HWy.1)
1
ZABUL
Kandahar
KANDAHAR
PAKISTAN
100 miles
By The New York Times
He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.
Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.
A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.
Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.
“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.
A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.
“We are hungry,” Wahdat said.
With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.
Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.
The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.
Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.
The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.
“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”
A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.
Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.
Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.
But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.
Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.
“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : le QG des forces aériennes ukrainiennes bombardé
Le président américain Joe Biden est arrivé, vendredi 25 mars, en Pologne pour inspecter la frontière occidentale de l’Otan, alors que les combats se poursuivent en Ukraine.
Frappe russe contre un centre de commandement à Vinnytsia
Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes, situé à Vinnytsia, dans le centre du pays, a été touché, vendredi 25 mars par une frappe russe, relate Le Point. « Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs », a annoncé le commandement aérien ukrainien, sans donner de bilan humain.
L’ambassadeur de Russie en France convoqué
Le ministère des Affaires étrangères a convoqué, vendredi 25 mars, l’ambassadeur russe à Paris, après la publication sur le compte Twitter de l’ambassade de caricatures « inacceptables ». Rapidement retirés, les dessins montraient notamment des personnages symbolisant les différents pays européens, dont la France, en train de lécher le postérieur de l’Oncle Sam. « Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie », mais ces « agissements sont parfaitement inappropriés », a déclaré le Quai d’Orsay.
Le Donbass, objectif « principal » de l’armée russe
« Les capacités de combat des forces ukrainiennes ont été réduites de manière importante, ce qui permet (…) de concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération du Donbass », a déclaré l’adjoint au chef de l’état-major russe, Sergueï Roudskoï, cité par Le Parisien. L’armée russe dit avoir atteint ses objectifs initiaux. Des déclarations qui laissent imaginer une nouvelle approche des négociations, puisque Kiev a déjà dit être prêt à discuter de l’avenir de cette région russophone, au cœur du conflit qui dure entre les deux pays depuis 2013.
Pas d’avancée sur les points cruciaux des négociations, selon la Russie
Moscou reconnaît avoir perdu 1 351 soldats
Près de 300 décès redoutés dans la frappe du théâtre de Marioupol
Environ 300 morts sont redoutées dans le théâtre de Marioupol, qui a été bombardé par l’aviation russe le 16 mars, tandis que des centaines de personnes y étaient abritées. L’annonce a été faite ce vendredi par la mairie de la ville, qui cite des témoins. « Des témoins ont des informations selon lesquelles environ 300 personnes sont mortes au théâtre dramatique de Marioupol à la suite d’un bombardement par un avion russe. Jusqu’au bout, on ne veut pas croire à cette horreur, a écrit la mairie de Marioupol sur son compte Telegram, comme le relaye BFM TV. Jusqu’au bout, on veut croire que tout le monde est sauf. Mais les témoignages de ceux qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment au moment de cet acte terroriste disent le contraire. »
L’Otan se refuse à un « vide sécuritaire » dans l’Arctique
L’Otan ne peut se permettre de laisser s’installer un « vide sécuritaire » dans l’Arctique, objet d’une « compétition stratégique grandissante » avec la Russie et la Chine. Ces propos ont été tenus par son secrétaire général, Jens Stoltenberg, comme le relaye 20Minutes. « Nous ne pouvons [pas] nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, exposer l’Otan et soulever le risque de malentendus », a estimé Jens Stoltenberg à l’occasion d’une visite sur la base de Bardufoss, dans le nord de la Norvège. Là-bas, se déroulent actuellement d’importants exercices militaires.
L’exclusion de la Russie du G20 minimisée
Moscou a minimisé la portée d’une éventuelle exclusion du G20, souhaitée par les Etats-Unis, jugeant qu’un tel coup ne serait pas « mortel », relate BFM TV. « En ce qui concerne le format G20, il est important. Mais dans les circonstances actuelles, alors que la plupart des membres sont dans un état de guerre économique avec nous, il ne se passerait rien de mortel » en cas d’exclusion de Moscou, a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, auprès de la presse.
Biden accusé par le Kremlin de vouloir « détourner l’attention » du programme d’armement chimique et biologique américain
Ce vendredi, le Kremlin a accusé le dirigeant des Etats-Unis, Joe Biden, de s’évertuer à « détourner l’attention » – par le biais de ses déclarations sur les inquiétudes occidentales de recours par la Russie aux armes chimiques – du programme d’armement chimique et biologique américain en Ukraine, indique Le Monde. « Il est clair que les Américains tentent de détourner l’attention en parlant d’une prétendue menace russe, sur fond du scandale provoqué […] par les programmes de développement des armes chimiques et biologiques que les Etats-Unis ont mis en place dans plusieurs pays, y compris en Ukraine », a réagi auprès des médias le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Des fosses communes à Marioupol
Comme le rapporte 20Minutes ce vendredi, la chef de l’équipe des droits de l’Homme de l’ONU en Ukraine a confié que les observateurs recevaient de plus en plus d’informations concernant des fosses communes dans la ville de Marioupol, située en Ukraine, dont une qui semblait contenir 200 corps. « Nous avons de plus en plus d’informations sur les fosses communes qui s’y trouvent », a expliqué Matilda Bogner à la presse par liaison vidéo depuis l’Ukraine, assurant ensuite que certaines des preuves provenaient d’images satellites.
Décès d’un aumônier militaire en Russie
Un aumônier militaire a été tué par des tirs ukrainiens de roquettes « Smertch » sur un village frontalier russe situé non loin de la ville ukrainienne de Kharkiv, actuellement en proie à de violents combats. Cette information a été révélée ce vendredi par l’Eglise orthodoxe. « Le père (Oleg Artiomev) se trouvait [jeudi] soir dans le village de Jouravliovka lorsqu’il est tombé sous les tirs de Smertchs ukrainiens, mourant dans l’exercice de ses fonctions », a détaillé le département militaire de l’Eglise, comme l’indique BFM TV. C’est le premier décès en territoire russe survenu à la suite de tirs ukrainiens qui a été rendu public depuis le début de la guerre en Ukraine.
Une réserve de carburant bombardée
Le ministère ukrainien des Situations d’urgence a confirmé ce vendredi « un bombardement » survenu la veille « vers 18 heures GMT », c’est-à-dire 19 heures, heure française, au niveau de « la réserve de carburant de Kalynivka », qui se trouve à 40 kilomètres au sud-ouest de Kiev. « Il n’y a aucune menace de propagation du feu en dehors de la réserve », a précisé la même source, dont les propos sont cités par 20Minutes. L’incendie était toujours en cours ce vendredi matin. « On a vu l’explosion, c’était vraiment puissant, a témoigné un agent de sécurité du site. Heureusement, il n’y a pas de victimes. »
L’UE sommée de fermer ses frontières avec la Russie et le Bélarus
L’Ukraine a demandé ce vendredi à l’Union européenne de fermer ses frontières avec la Russie et le Bélarus, pays allié de Moscou dans l’offensive menée depuis un mois par l’armée russe en Ukraine, relaye BFM TV. « Le ministère des Infrastructures propose à l’UE de bloquer complètement les liaisons terrestres et maritimes avec la Russie et le Bélarus », a fait savoir le ministère ukrainien sur Telegram, arguant ensuite que ces « mesures [sont] nécessaires » pour « arrêter la fourniture au pays agresseur de biens à double usage pouvant être utilisés à des fins militaires ».
Moscou nie toute violation du droit international
La Russie a démenti ce vendredi toute violation du droit international, après avoir été accusée par l’Ukraine d’avoir utilisé des bombes au phosphore, relate 20Minutes. « La Russie n’a jamais violé aucune convention internationale », a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé par les médias au sujet des accusations ukrainiennes.
La Russie dénonce les relents « hitlériens » du discours européen
Le chef de la diplomatie russe a jugé ce vendredi que les dirigeants européens tenaient un discours aux relents « hitlériens » contre la Russie, qui est visée par d’importantes sanctions, observe BFM TV. « On nous a déclaré une véritable guerre hybride totale. Ce terme [de guerre totale, Ndlr] qu’utilisait l’Allemagne hitlérienne est désormais prononcé par beaucoup de politiciens européens lorsqu’ils expliquent ce qu’ils veulent faire de la Russie », a déclaré Sergueï Lavrov, à l’occasion d’une réunion organisée avec des représentants d’une fondation diplomatique russe.
Au moins quatre civils tués à Kharkiv
Comme le rapporte France 24, un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, a fait au moins quatre morts et trois blessés. L’annonce a été faite ce vendredi par la police régionale de la deuxième ville du pays.
Moscou dit avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne
La Russie a affirmé, ce vendredi, avoir détruit, la veille, la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne, à proximité de Kiev, grâce à des missiles de croisière. « La plus grande réserve de carburant qui restait à l’armée ukrainienne, qui servait à approvisionner les unités dans la partie centrale du pays, a été détruite », a précisé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué cité par BFM TV.
Berlin vise une « quasi-indépendance » au pétrole russe
L’Allemagne a confié ce vendredi qu’elle allait fortement et rapidement réduire sa dépendance vis-à-vis des ressources énergétiques de la Russie. Et cela, en se passant de son charbon d’ici l’automne et de son pétrole à la fin de l’année. « D’ici le milieu de l’année, les importations de pétrole russe en Allemagne devraient avoir diminué de moitié, à la fin de l’année, nous visons une quasi-indépendance », a observé le ministère de l’Economie dans un communiqué cité par 20Minutes, avant d’indiquer que « d’ici l’automne, nous [pourrons] devenir globalement indépendants du charbon russe ». Concernant le gaz, l’Allemagne pourra être « largement indépendante […] d’ici mi-2024 », a-t-il également estimé.
Une déportation « de force » de certains Ukrainiens ?
En Ukraine, la situation de la ville de Marioupol, située sur la mer d’Azov et grandement bombardée, continue de se dégrader. Ainsi, les Ukrainiens dénoncent la déportation « en masse » d’habitants vers la Russie, nous apprend 20Minutes ce vendredi. Le maire de Marioupol, Vadym Boychenko, a évoqué la veille, sur Telegram, un dernier bilan de 15 000 habitants qui auraient selon lui été emmenés « de force » à bord de bus, mais également « la confiscation des passeports ukrainiens » de nombre d’habitants coincés sur place.
Attal : Macron a « toujours dit les choses » à Poutine
Tandis qu’Emmanuel Macron a été vivement critiqué ce jeudi par Yannick Jadot, pour sa relation avec Vladimir Poutine, à qui il reproche de le tutoyer et de l’avoir reçu au fort de Brégançon, Gabriel Attal a répliqué en ces termes au micro de France Info ce vendredi : « Il a toujours dit les choses droit dans les yeux. » Selon le porte-parole du gouvernement, « la Russie ne va pas déménager, la Russie c’est un voisin ». Après quoi, il a défendu le fait qu’il fallait « continuer à dialoguer mais en se disant les choses ».
« Notre objectif, c’est de pousser la Russie à revoir ses calculs et ses plans », a par ailleurs précisé Gabriel Attal, qui a assuré ensuite que « non », les entreprises françaises n’étaient pas forcées de quitter le pays qui a envahi l’Ukraine un mois plus tôt. « En revanche, elles n’ont pas la possibilité d’investir sur de nouveaux projets ou autres en Russie », a-t-il ensuite observé.
🗣 Guerre en Ukraine : « la Russie restera un voisin donc il faut continuer à dialoguer » avec Vladimir Poutine, justifie Gabriel Attal, alors que Yannick Jadot accuse Emmanuel Macron de complaisance. pic.twitter.com/HBU75E1O8j
— franceinfo (@franceinfo) March 25, 2022
« Attention de ne pas pousser la Russie dans les bras de la Chine »
Ce vendredi, au micro de BFM TV, Jordan Bardella a mis en garde vis-à-vis du risque de « pousser la Russie dans les bras de la Chine ». Et d’ajouter peu après, pour étayer son raisonnement : « En partant de Russie, on va laisser des infrastructures, on va permettre à la Russie de s’enrichir, et moi, j’ai déjà entendu la diplomatie chinoise inviter ces entreprises, y compris ces grands groupes à venir combler le vide. » Ensuite, il a tenu à alerter sur un autre point, toujours en lien avec la guerre en Ukraine et l’offensive russe : « Attention à ne pas créer un monstre, une hyperpuissance avec le pays le plus peuplé du monde et le pays le plus grand du monde. »
Les sanctions sont arrivées « un peu tard »
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé ce jeudi à l’Union européenne, relate BFM TV. Il a estimé que les sanctions contre Moscou étaient arrivées « un peu tard » : « Vous avez appliqué des sanctions. Nous vous en sommes reconnaissants. Ce sont des mesures fortes. Mais c’est un peu tard. Parce que si elles avaient été préventives, la Russie ne serait pas entrée en guerre. »
Marioupol : des habitants piégés
La mairie de Marioupol, en Ukraine, demande de l’aide, car que des habitants « commencent à mourir de faim à l’intérieur de la ville », relate The Kyiv Independant. « De plus en plus de personnes se retrouvent sans nourriture alors que les multiples tentatives de créer des couloirs humanitaires et de fournir de l’aide ont échoué, les troupes russes continuant à violer les accords de cessez-le-feu », indique le média ukrainien.
⚡️Mariupol City Council calls for help as residents begin to die from starvation.
More and more people are left without any food while multiple attempts to create humanitarian corridors and to provide aid have failed as Russian troops continue to violate ceasefire agreements.
— The Kyiv Independent (@KyivIndependent) March 24, 2022
Nuit calme à Kiev
La nuit a été « relativement tranquille » à Kiev, en Ukraine, selon les informations de France 24. Toutefois, les combats continuent autour des villes satellites de la capitale, en direction du Nord-Ouest. Par ailleurs, des combats importants se sont déroulés au sud-ouest de Kiev, à proximité de Vasylkiv, d’après un conseiller du ministère de l’Intérieur ukrainien qui s’est exprimé à la télévision ukrainienne, indiquent nos confrères.
« Il est nécessaire de chercher la paix »
Après un mois de guerre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont les propos sont cités par BFM TV, a exhorté la Russie à « chercher la paix ». Avant de préciser que si les forces russes « savaient ce qui les attend, [il est] sûr qu’elles auraient peur de venir ici. » Une déclaration qu’il a ensuite achevée de cette manière : « J’ai parlé au président de la Lituanie, Nauseda, au Premier ministre d’Israël, Bennett, et au Premier ministre du Royaume-Uni, Johnson. Tout cela pour que la Russie comprenne une chose, à savoir qu’il est nécessaire de chercher la paix. La Russie doit également chercher la paix. »
Ce vendredi 25 mars marque le 30e jour de la guerre en Ukraine et de l’offensive menée par la Russie. Le dirigeant américain, Joe Biden, est attendu dans la ville de Rzeszow, située à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, à l’occasion d’une visite en Pologne, seconde étape de son voyage en Europe. L’annonce a été faite ce jeudi par la Maison-Blanche, relaye BFM TV. Après être arrivé de Bruxelles, le chef de l’Etat sera reçu par le président polonais Andrzej Duda et recevra un briefing sur la réponse humanitaire face aux réfugiés qui fuient l’invasion russe. Ensuite, il rencontrera des soldats américains positionnés sur le flanc-est de l’Otan, comme indiqué par la Maison-Blanche dans un communiqué. « L’OTAN n’a jamais été aussi unie qu’aujourd’hui », a tweeté Joe Biden au cours de la nuit de jeudi à vendredi. Et d’ajouter ensuite que Vladimir Poutine « obtient exactement le contraire de ce qu’il avait l’intention d’obtenir en se rendant en Ukraine. »
NATO has never been more united than it is today.
Putin is getting exactly the opposite of what he intended to have as a consequence of going into Ukraine.
— Joe Biden (@JoeBiden) March 25, 2022
Les Etats-Unis et l’UE annoncent une « task force »
Ce vendredi, le président américain, Joe Biden, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont annoncé la création d’un groupe de travail conjoint qui aura pour finalité de réduire la dépendance de l’Europe au pétrole et au gaz russes, relaye BFM TV. Ce groupe aura pour objectif de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement. Ainsi, la Maison-Blanche a fait savoir que les Etats-Unis s’efforceraient de fournir à l’Europe au moins 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié en 2022. Et cela, en partenariat avec d’autres pays.
France24 - Monde
RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité
Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36
Laura MOUSSET
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À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.
L'Humanité
Réfugiés. « À la frontière franco-italienne, la police bafoue le droit international »
EntretienDans la vallée transfrontalière de la Roya et à Menton, les associations dénoncent les refoulements illégaux de réfugiés venus d’Ukraine mais originaires de pays tiers. Entretien avec l’avocate Mireille Damiano.
Émilien UrbachÀ l’appel de Roya Citoyenne, d’Emmaus Roya et de collectifs d’habitants de la vallée transfrontalière, un rassemblement doit se tenir, samedi 26 mars, à 16 heures, devant la gare SNCF de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes) pour dénoncer les discriminations dont font l’objet les personnes exilées lorsqu’elles ne sont pas Ukrainiennes. L’avocate Mireille Damiano précise pour l’Humanité le contexte de cette mobilisation.
Mireille Damiano avocate, ex-présidente du SAF
Pourquoi organiser cette mobilisation, ce week-end, dans la vallée de la Roya ?
Nous avons été alertés, dimanche 20 mars, par des observateurs bénévoles, côté italien, que deux personnes de nationalité indienne et vivant régulièrement en Ukraine jusqu’au déclenchement de la guerre, venaient d’être refoulées par la Police de l’air et des frontières (PAF). L’un avait un visa qui venait d’être prolongé par les autorités ukrainiennes. L’autre disposait d’un titre de séjour en bonne et due forme. J’ai alors pris contact avec la Police italienne, qui m’a confirmé que 36 personnes avaient fait l’objet du même traitement depuis le 24 février. Depuis, plusieurs dizaines d’autres personnes ont pu être concernées.
Est-ce légal ?
Le préfet assume complètement ces procédures de refoulement. Il l’a dit dans la presse. Mais nous sommes face à des violations caractérisées du droit international. Ce n’est pas à la PAF de faire le tri entre ceux qui peuvent ou non entrer en France, ni de statuer sur qui pourra ou non bénéficier d’une protection internationale. Le Conseil de l’Europe a décidé, le 4 mars 2022, d’activer, pour toutes les personnes fuyant l’Ukraine, le dispositif exceptionnel de protection temporaire prévu à l’article 5 de la directive du 20 juillet 2001. Le 8 mars, la commission européenne a précisé que cela concernait de multiples catégories de personnes et qu’il était « capital que toutes (…), sans exception, soient traitées avec le plus grand respect et le plus grand soin. » Ce n’est pas le cas lorsqu’on renvoie des personnes à la rue à Vintimille.
La France a-t-elle précisé le cadre d’application de ces mesures européennes au niveau national ?
Oui, le 10 mars. Une circulaire ministérielle prévoit d’autoriser l’entrée sur le territoire des ressortissants ukrainiens, de leur famille, des ressortissants de pays tiers bénéficiant d’une protection internationale ou nationale équivalente et de ceux qui résidaient en Ukraine sur la base d’un titre de séjour en cours de validité, sauf s’ils sont en mesure de rentrer dans leur pays d’origine dans des conditions « sûres et durables ».
C’est sans doute ce dernier point qui permet au préfet des Alpes-Maritimes de justifier les pratiques de la PAF ?
En effet, mais la circulaire ministérielle précise : « Pour l’application de ces dispositions, vous convoquerez l’intéressé à un entretien au cours duquel vous procéderez à l’examen de sa situation individuelle. » C’est ce droit à un entretien individuel qui est bafoué par la PAF. Ajoutons que la commission européenne a indiqué que les ressortissants de pays tiers fuyant l’Ukraine pouvaient également bénéficier du rapprochement familial, à l’issue du même type d’entretien. Les deux Indiens refoulés dimanche souhaitaient rejoindre de la famille en région parisienne.
Les violations du droit à la frontière franco-italienne ne sont pas une nouveauté…
C’est l’objet du rassemblement prévu ce week-end. Samedi 21 mars, des bénévoles associatifs ont observé toute la journée les contrôles de Police effectués dans les trains en gare de Menton. De nombreux contrôles au faciès ont très clairement été constatés. Nous continuons d’observer par ailleurs le refoulement de nombreux jeunes mineurs. C’est pourquoi nous avons décidé d’interpeller sans attendre le préfet par une lettre ouverte. Nous demandons que le droit et la décision du Conseil de l’Europe soient appliqués sans dévoiement.
réfugiésréfugiés Ukraine France24 - World
UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight
Issued on: 24/03/2022 - 15:30
NEWS WIRES
Jihadists, armed militias and the armed forces in Mali killed close to 600 civilians in 2021, the UN said Thursday, with casualty numbers rising towards the end of the year.
In the last six months of 2021, civilian killings rose 16 percent, according to a report by the United Nation's peacekeeping mission in the troubled Sahel state, known as Minusma.
Mali, an impoverished nation of 21 million people, has over the past decade been wracked by a jihadist insurgency. Vast swathes of the country are in thrall to myriad rebel groups and militias.
Thousands of soldiers and civilians have been killed and hundreds of thousands of people have been forced to flee their homes.
Mali's under-equipped army has also often been accused of committing abuses during the brutal conflict.
On Thursday, Minusma's human rights division said 318 civilians had been killed in the country in the second half of 2021, compared to 266 during the first six months.
Kidnappings, on the other hand, decreased from 425 during the first half of 2021 to 343 in the second half.
Jihadist groups had killed 206 civilians between July and December last year, and were responsible for abducting or disappearing 239 others, according to the Minusma report.
Other armed militias killed 70 civilians over the same period, while Malian armed forces killed 25.
In one incident in October in central Mali, the report said that Malian forces "arbitrarily executed at least seven civilians," including an eight-year-old boy.
Mali's army-dominated government has repeatedly denied accusations its military has committed abuses.
French troops and soldiers from neighbouring African states also operate in Mali.
The Minusma report said that foreign troops were responsible for killing five civilians during the second half of last year.
Human Rights Watch this month also released a report accusing Malian soldiers and jihadist groups of a wave of civilian killings.
(AFP)
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French army says senior al Qaeda leader killed in Mali
EYE ON AFRICA
HRW report accuses Mali government forces of killing civilians
Mali's ruling junta orders suspension of FRANCE 24 and RFI
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : quels scénarios ?
La divination est en général un art extrêmement risqué – il repose non pas sur une capacité à prédire l’avenir du haut d’un trépied pythien, mais sur l’analyse des grandes tendances et leur projection dans l’avenir, “toutes choses étant égales par ailleurs”. Or, l’opposition des événements est tellement courante, en particulier dans les campagnes militaires, que le risque est grand de devoir expliquer le lendemain d’un événement pourquoi la prédiction ne s’est pas matérialisée. Ajoutons-y l’incertitude des batailles et le fameux “brouillard de guerre” qui embrouille notre jugement, et il semble difficile de pronostiquer avec certitude l’issue de la guerre en Ukraine. On peut néanmoins aujourd’hui dégager quelques tendances qui peuvent nous permettre sinon de deviner, tout du moins d’anticiper l’avenir – en comprenant ce qui s’est passé durant ces quatre premières semaines de guerre.
Nous avons désormais la certitude que le plan russe d’origine, celui de plier le conflit en quelques jours par des opérations commando et la décapitation de l’exécutif ukrainien, a été un échec.
Nous avons désormais la certitude que le plan russe d’origine, celui de plier le conflit en quelques jours par des opérations commando et la décapitation de l’exécutif ukrainien, a été un échec. La stratégie de rechange, celle de la mise en place progressive d’un rouleau compresseur inarrêtable ne semble pas elle non plus porter ses fruits, ou tout du moins pas aussi rapidement que prévu : confrontés à une résistance ukrainienne qu’ils ont très largement sous-estimée et à des problèmes logistiques récurrents, les troupes russes ne tiennent aujourd’hui quasi que des routes et même le peu de villes qu’ils occupent semblent échapper à leur contrôle en raison de l’hostilité claire des populations. Pire encore, le contrôle des airs n’est toujours pas assuré côté russe et les drones ukrainiens (les fameux Bayraktar TB2 achetés et désormais coproduits avec la Turquie) se sont fait une place dans la sainte trinité des armements ukrainiens les plus efficaces contre les Russes, avec les Javelin et les Stinger de fabrication américaine. Enfin, les pertes importantes en équipements et en troupes (y compris parmi les haut gradés) couplées aux sanctions occidentales posent la question de la soutenabilité de la guerre à long terme, que ce soit d’un point de vue purement matériel ou de celui du front intérieur, alors que des denrées comme le sucre commencent à manquer dans les supermarchés russes.
Tant que le moral des troupes reste bon, que les soldats ukrainiens ont accès aux équipements de leurs alliés et que les pertes subies ne sont pas trop importantes, les Ukrainiens semblent capables de résister sur le long terme
On sait également que l’armée ukrainienne résiste beaucoup mieux que prévu. Une fois le choc de la première attaque passé, les troupes ukrainiennes ont su s’organiser et mobiliser équipements et hommes rapidement pour infliger de fortes pertes à l’ennemi. Les Russes pensaient avoir affaire à une armée encore soviétisée et corrompue, ils doivent faire face à des soldats bien équipés et capables d’initiative – la réforme de l’armée depuis 2014 a semble-t-il été efficace. Tant que le moral des troupes reste bon, que les soldats ukrainiens ont accès aux équipements de leurs alliés et que les pertes subies ne sont pas trop importantes, les Ukrainiens semblent capables de résister sur le long terme, même si leurs contre-attaques semblent pour l’instant devoir être limitées dans l’espace et dans le temps. Autre développement, le front paraît s’être stabilisé un peu partout, ce qui tend à laisser penser que nous pourrions arriver à une impasse stratégique, un blocage du front – ce que les informations de soldats russes creusant des tranchées sur le front du Donbass semblent confirmer. Cette impasse pourrait favoriser la paix – après tout, si personne ne peut atteindre ses objectifs ultimes (le renversement du gouvernement ukrainien et l’occupation effective d’une grande partie du territoire côté russe, la libération de l’ensemble du pays côté ukrainien), on peut imaginer que le temps est mûr pour la négociation. Ce scénario optimiste a malheureusement peu de chances d’aboutir, dans la mesure où aucune porte de sortie honorable ne se profile pour les deux parties à la fois : les troupes russes ne peuvent pas se retirer sans avoir obtenu quelque chose et les Ukrainiens ne peuvent pas concéder alors que l’ennemi essuie de lourdes pertes et ne contrôle effectivement que peu de territoire en dehors des routes et de quelques villes.
Il est malheureusement plus vraisemblable que l’avenir de la guerre en Ukraine soit celui d’une guerre d’attrition, avec de longs sièges, l’emploi de nouvelles armes et des tentatives d’ouverture de nouveaux fronts pour briser l’impasse. On le sait, une guerre commence s’il y a désaccord parmi les parties sur leur rapport de force et elle ne peut s’arrêter que si les deux parties se mettent d’accord sur celui-ci. Il n’est pas certain que nous y soyons encore arrivés, il y a donc fort à parier que la stabilisation des positions ces derniers jours ne soit qu’une pause avant de nouvelles initiatives de part et d’autre.
* Thibault Muzergues est essayiste. Il avait anticipé le retour de la guerre en Europe dans son livre Europe champ de bataille (Le Bord de l’Eau, 2021).
France24 - World
Ethiopia declares 'indefinite humanitarian truce' to allow aid into Tigray
Issued on: 24/03/2022 - 16:06Modified: 24/03/2022 - 16:08
NEWS WIRES
Ethiopia’s government on Thursday declared “an indefinite humanitarian truce effective immediately”, saying it hoped to help hasten delivery of emergency aid into the Tigray region, where hundreds of thousands face starvation.
Since war broke out in northern Ethiopia in November 2020, thousands have died, and many more have been forced to flee their homes as the conflict has expanded from Tigray to the neighbouring regions of Amhara and Afar.
Prime Minister Abiy Ahmed’s government “is committed to exert maximum effort to facilitate the free flow of emergency humanitarian aid into the Tigray region”, it said in a statement.
“To optimise the success of the humanitarian truce, the government calls upon the insurgents in Tigray to desist from all acts of further aggression and withdraw from areas they have occupied in neighbouring regions,” it said.
“The government of Ethiopia hopes that this truce will substantially improve the humanitarian situation on the ground and pave the way for the resolution of the conflict in the northern Ethiopia without further bloodshed.”
The conflict erupted when Abiy sent troops into Tigray to topple the Tigray People’s Liberation Front (TPLF), the region’s former ruling party, saying the move came in response to rebel attacks on army camps.
Fighting has dragged on for over a year, triggering a humanitarian crisis, as accounts have emerged of mass rapes and massacres, with both sides accused of human rights violations.
Tigray itself has been subject to what the UN says is a de-facto blockade.
The United States has accused Abiy’s government of preventing aid from reaching those in need, while the authorities in turn have blamed the rebels for the obstruction.
Nearly 40 percent of the people in Tigray, a region of six million people, face « an extreme lack of food », the UN said in January.
Meanwhile, humanitarian organisations have been forced to increasingly curtail their activities because of fuel and supply shortages.
The government previously declared a “unilateral ceasefire” in Tigray in June last year, after the TPLF retook the region from federal forces. But fighting intensified in the second half of 2021 before reaching a stalemate.
(AFP)
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Tigray rebels gang-raped women and girls in Ethiopia conflict, says Amnesty Int'l
Ethiopia lifts wartime state of emergency, three months earlier than expected
Nearly 40 percent of Tigrayans face 'extreme lack of food', UN warns
BBC
Charli XCX crashes the charts with first number one album
By Mark SavageBBC Music Correspondent
Left-field pop star Charli XCX has topped the UK album chart for the first time with her fifth album, Crash.
The final release under the record contract Charli signed in 2010 at the age of 16, it was billed as a "sell-out" adventure into commercial pop.
The idea, she said, was to challenge herself after years of working on the experimental fringes of the top 40.
And the gamble paid off. On Friday, Crash topped the charts in Ireland and Australia as well as the UK.
It was also the week's biggest seller on vinyl, according to the Official Charts Company, with 70% of its total sales on physical formats.
Born Charlotte Emma Aitchison, the 29-year-old has gained a reputation as one of pop's most forward-thinking figures, as comfortable working with cutting-edge producers like Sophie, 100 Gecs and AG Cook as she is touring with Taylor Swift.
As a writer, she has crafted global hits for Icona Pop (I Love It), Iggy Azalea (Fancy) and Selena Gomez (Same Old Love); and has flirted with mainstream success herself with tracks like Boom Clap and 1999.
But her reputation rests on cutting-edge mixtapes and EPs like Vroom Vroom and Pop 2, where she tore apart traditional song structures and funnelled her vocals into digitised wormholes.
She combined the two approaches on 2019 album Charli and the lockdown project How I'm Feeling Now - which was nominated for the 2020 Mercury Prize.
But for her major label blowout, she decided to play "the game" and work within the constraints of the chart machine.
"As you already know, I am an iconic figure in the arts," she wrote in a press release, tongue firmly planted in cheek, "and have helped expand the landscape of popular music over the last decade.
"My innovative approach has opened up new possibilities within the pop sphere for both myself and others. You're welcome."
But she also described Crash as a piece of performance art, in which she takes on the frequently-sexualised stereotypes of female pop stardom.
"There's been quite a lot of tension between the way I've chosen to do things and the way a major label expects female pop artists to do things," she explained to NPR. "And I think a lot of my previous work has really been born out of that tension.
"With this final album... I wanted to play into this idea of, 'What if I played the game?' Hence the whole selling my soul thing."
The star quit social media after fans of her more outré work were underwhelmed by Crash's early singles - the gloriously catchy Good Ones and the synth-heavy pop anthem New Shapes.
But reviews (and sales) of the album will have soothed her concerns.
"Aiming for pop supremacy, Charli XCX barely puts a foot wrong," wrote Rolling Stone's Jenessa Williams in a four-star review.
"If Crash really does mark the death of Charli XCX as a major label artist - what a way to go," agreed the NME's El Hunt, also awarding four stars.
"Angels, we did it," the star tweeted after the charts were announced. "I can't believe it, what a journey! Wouldn't be here without you!"
The record should also get a second-week sales boost with the release of a deluxe edition featuring four new tracks on Friday.
Elsewhere in the charts, Brighton-born rapper ArrDee enjoyed a number two debut with his first mixtape, Pier Pressure; while London-based indie band Sea Girls scored a new entry at number three with Homesick.
Dave spends a third week at number one on the singles chart with his Fly Me To The Moon-interpolating hit Starlight.
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New York Times - World
Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.
Ottawa Dispatch
Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.
Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...
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By Ian Austen
Photographs by Aaron Vincent Elkaim
OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.
But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.
“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”
Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.
Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.
More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.
When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.
Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.
Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.
“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”
Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.
CANADA
ONTARIO
QUEBEC
Detail
area
Arrowhead
Provincial Park
Toronto
N.Y.
QUEBEC
Patinage en Forêt
Rideau Canal
Skateway
ONTARIO
Icelynd
Ottawa
10 mileS
By The New York Times
When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.
The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.
To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.
Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.
Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.
But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.
Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.
The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.
This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.
The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.
One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.
But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.
While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.
Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.
Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.
In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.
But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.
“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”
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Valeurs Actuelles
Xavier Driencourt : “En Algérie, le ‘système’ a une réelle capacité de survie”
Valeurs actuelles. Après votre premier séjour d’ambassadeur à Alger, de 2008 à 2012, vous avez été affecté une seconde fois au même poste. Pourquoi ce choix inhabituel ?
Xavier Driencourt. Lorsque je suis revenu en Algérie, en 2017, la situation exigeait un diplomate ayant une expérience de ce pays. Affaibli par son AVC de 2013, le président Bouteflika était en fin de règne, avec toute l’incertitude que cela génère. On a pensé que, connaissant l’Algérie, je serais immédiatement opérationnel. Puis il y eut le Hirak, mouvement révolutionnaire inédit qui dura jusqu’à la fin de 2019, la démission de Bouteflika et l’élection du président Tebboune. Je suis parti en 2020 pendant la crise du Covid.
Quelles ont été les relations franco-algériennes pendant cette période de bouleversements ?
Les autorités algériennes d’un côté et le mouvement de l’autre manipulaient le thème de l’ingérence française dans la politique intérieure algérienne. Dans l’opinion publique existe cette idée tenace que l’Algérie serait dirigée en sous-main depuis Paris par l’Élysée, l’ambassade à Alger et la DGSE. Une campagne anti-France fut organisée pendant toute l’année 2019 sans doute par diverses officines proches du pouvoir. Il était très commode pour eux d’avoir un bouc émissaire.
Vous écrivez que la France a du mal à tenir des positions claires s’agissant de l’Algérie… Comment l’expliquer ?
En gros, j’ai l’impression que nos hommes politiques sont mal à l’aise, craintifs, presque inhibés face à l’Algérie, car il s’agit à la fois d’une affaire diplomatique et d’une question de politique intérieure française. Ce que j’appelle « l’imprégnation de notre vie politique par l’Algérie » s’explique par la consanguinité entre nos deux pays, fruit de notre histoire commune. On dit que 10 % de la population française a un lien avec l’Algérie : les harkis, les pieds-noirs, ceux qui ont combattu pendant la guerre, les immigrés de première génération, les jeunes Français d’origine algérienne… Tous ces gens-là forment un bloc très hétérogène. Les responsables français sont sur le fil du rasoir quand ils parlent de l’Algérie, car leur discours est écouté à la fois par les autorités algériennes et par une partie de leur population.
Les Algériens, qui nous connaissent bien mieux que nous ne les connaissons, ne se privent pas de jouer de cette ambiguïté. Pour eux, c’est la France qui dépend de l’Algérie et non l’inverse. Ils savent que nous avons intérêt à garantir leur stabilité, car si les choses tournent mal chez eux, elles pourraient tourner mal chez nous aussi…
Le discours anti-France fait partie du fonds de commerce des autorités algériennes – l’insulte suprême, chez eux, est d’être traité de « Hizb France », le “parti de la France”
La France « imprègne » -t-elle de la même manière la vie politique algérienne ?
D’une certaine façon, oui car le discours anti-France fait partie du fonds de commerce des autorités algériennes – l’insulte suprême, chez eux, est d’être traité de « Hizb France », le “parti de la France”. Le président Macron y a d’ailleurs fait référence.
Il existe là-bas ce que j’appelle une contradiction permanente : on critique la France publiquement tout en demandant dans la discrétion sa générosité – une place au lycée français, une inscription à l’université, un visa médical pour venir se faire soigner chez nous, etc. Cette attitude me fournissait l’occasion d’appliquer ce que je résumais auprès de mes collaborateurs par la formule « pétrole contre nourriture ». On me demandait un passe-droit ? Je saisissais cette opportunité de pouvoir exiger quelque chose en retour. Donnant-donnant.
Vous consacrez un chapitre à la notion de “système”, terme répandu en Algérie pour désigner ceux qui dirigent vraiment le pays. Qu’est-ce qui caractérise ce “système” ?
Ce terme utilisé par les Algériens ne correspond pas à une structure, mais plutôt à fonctionnement fondé sur une certaine opacité du mode de gouvernement. Personne ne sait réellement qui dirige, les décisions se prennent, en quelque sorte, “derrière le rideau”. On est facilement abusé par la façade de leurs institutions, dupliquées sur les nôtres, mais il existe une différence entre l’apparence et la réalité. Du temps de Bouteflika, le système était plutôt un jeu à trois entre l’armée, les services de renseignements (DRS) et le président. Le fondement de la légitimité se situe finalement dans un nationalisme antifrançais revendiqué.
Je raconte dans le livre la scène de l’enterrement de Redha Malek en juillet 2017, enterrement pendant lequel on a volontairement humilié le Premier ministre d’alors, M. Tebboune qui pourtant venait d’être nommé. Saïd Bouteflika, le frère du président, et Ali Haddad, le patron des patrons, sont arrivés au cimetière et ont volontairement ignoré le Premier ministre, discutant entre eux sans se soucier de lui ni le saluer. Pour tous les témoins, c’est une image incroyable et le message est extrêmement clair. Deux semaines plus tard, le voyage qu’il fit en France fut un prétexte pour le renvoyer.
Comment un ambassadeur peut-il opérer dans un tel contexte ?
C’est très particulier… Vous devez construire votre réseau personnel. Vous ne savez pas vraiment qui sont les véritables interlocuteurs, qui travaille à la présidence de la République, qui dirige vraiment les journaux, vous n’avez pas les numéros de portable des gens. Vous êtes dans le noir, vous tâtonnez. C’est un gigantesque puzzle dont il faut rassembler les pièces. Pour monter un projet ou une coopération, il faut non seulement frapper à la bonne porte, mais être patient, faire preuve de ténacité et parfois marchander, négocier… Et parfois, sans savoir pourquoi, les choses se bloquent, ou se débloquent !
Aujourd’hui, Saïd Bouteflika et Ali Haddad sont en prison. Le système a-t-il survécu au Hirak ?
Je crois que la force de ce régime est la très grande stabilité dudit système. Beaucoup d’observateurs, y compris algériens, partagent cette vision des choses. Le Hirak, de ce point de vue, n’a pas vraiment changé les choses, le système a une réelle capacité de survie. Le général Gaïd Salah a été l’homme fort du système, ces dernières années et tout particulièrement au cours de l’année 2019. Après sa mort fin 2019, ses proches, des membres de sa famille ont été poursuivis en justice pour diverses affaires. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il avait fait “cavalier seul” et que le système, qui encore une fois fonctionne de manière collégiale, n’a pas accepté cette mise en avant. D’autres, comme le général Mediène, l’ancien patron des services de renseignements, le DRS, qu’il avait fait arrêter et juger, reviennent discrètement sur le devant de la scène.
La France a réussi, après-guerre, la réconciliation avec l’Allemagne parce que face à de Gaulle, il y avait Adenauer. En Algérie, les interlocuteurs du président Macron ne portent pas toujours le même regard sur la relation avec la France.
Sur la question sensible de la mémoire, le quinquennat d’Emmanuel Macron a-t-il permis de faire évoluer les choses ?
La loi française de 2005 sur les “bienfaits de la colonisation” a été l’élément déclencheur qui a créé en Algérie une revendication en faveur de la repentance. En France, nous avons répondu par des déclarations sur la reconnaissance de l’histoire, sans jamais aller jusqu’à la repentance. Mais du côté algérien, ce discours sur le thème de la repentance est politiquement porteur.
Emmanuel Macron a tenté de tendre la main à l’Algérie avec une politique habile des petits pas sur la question mémorielle. Après sa déclaration de 2017, il a reconnu l’assassinat de Maurice Audin, réhabilité Ali Boumendjel, commandé le rapport Stora, restitué des restes mortuaires et décidé l’ouverture anticipée de la consultation des archives judiciaires relatives à la guerre d’Algérie. Mais le problème est qu’il n’y a eu aucun retour du côté algérien, ni félicitations ni remerciements. La France a réussi, après-guerre, la réconciliation avec l’Allemagne parce que face à de Gaulle, il y avait Adenauer. En Algérie, les interlocuteurs du président Macron ne portent pas toujours le même regard sur la relation avec la France.
Existe-t-il un danger islamiste en Algérie ?
Plus au sens où on l’entendait pendant la “décennie noire” des années 1990. À cette époque, des groupes islamistes, notamment le Front islamique du salut (FIS), étaient en mesure de s’emparer du pouvoir par les urnes ou la violence pour instaurer une théocratie. Depuis la fin de la guerre civile et la “réconciliation nationale” opérée par Bouteflika, les islamistes ont renoncé à intervenir activement dans le jeu politique et compris qu’ils n’auraient jamais le dessus sur l’armée. Mais ils n’ont pas pour autant abandonné l’idée de prendre le pouvoir : leur stratégie, beaucoup plus subtile et donc plus dangereuse, ne passe plus par les armes, mais par le contrôle des esprits, de la société, l’école, l’université et les mosquées. Dans cette société de surveillance, beaucoup moins occidentalisée que dans les années ayant suivi l’indépendance, le “bon” Algérien, pour simplifier, devrait parler arabe (ou anglais), défendre sa religion et manifester une forme de sentiment antifrançais.
En France, on parle aussi beaucoup de la question des procédures d’expulsion d’islamistes sortis de prison, dont le retour en Algérie pose souvent problème…
Cette question revenait régulièrement, il est vrai, dans mes échanges avec les autorités locales. La France, en la matière, est prise au piège, car elle a besoin de la coopération algérienne aux deux bouts de la chaîne. D’un côté, aucune expulsion n’est possible si le consulat algérien ne reconnaît pas la nationalité de l’islamiste en délivrant le fameux laissez-passer consulaire. De l’autre, le gouvernement doit garantir qu’il ne fera pas subir au terroriste de traitement inhumain ou dégradant, sans quoi la Cour européenne des droits de l’homme s’opposera à l’expulsion. Nous sommes contraints par notre État de droit et ils le savent…
La France dispose tout de même de leviers pour leur forcer la main, notamment celui de la délivrance des visas. En Algérie, écrivez-vous, les autorisations de séjour ne sont pas comme ailleurs une affaire consulaire, mais un dossier politique. Pourquoi cela ?
Les raisons sont d’abord historiques : l’Algérie ayant été longtemps un département français, la circulation de part et d’autre de la Méditerranée fut libre jusqu’à l’instauration de l’obligation du visa, en 1986, à la suite des attentats de Paris. On considérait alors cette mesure comme une anomalie temporaire et ce sentiment ne s’est jamais estompé. Pour les Algériens, le visa est donc en quelque sorte “anachronique” et devrait en tout état de cause leur être accordé de droit. Beaucoup critiquent la France publiquement mais considèrent tout de même la détention d’un visa comme un graal. On a toujours besoin d’un visa pour des raisons très prosaïques – études des enfants, soins médicaux, séjours touristiques…
Ensuite, le visa revêt une importance particulière en Algérie en raison des accords du 27 décembre 1968, pris dans la foulée des accords d’Évian, qui accordent aux Algériens des avantages dans le domaine migratoire dont aucun autre pays ne peut se prévaloir. Dans ce cadre dérogatoire au droit commun, le visa, même touristique, même de très courte durée, est le sésame absolu pour venir s’installer en France.
Comment la France gère-t-elle ce dossier sensible ?
Entre la fin de mon premier séjour, en 2012, et mon retour, en 2017, la France a plus que doublé le nombre de visas délivrés chaque année, passant de 200 000 à 413 000. J’ai demandé des instructions au gouvernement pour savoir s’il fallait maintenir cette tendance, la stabiliser, ou l’inverser : c’est la dernière option qui fut choisie. Dès l’année suivante, la mise en œuvre du nouveau “plan d’action visas” fit passer le nombre de visas délivrés à environ 250 000. Cette nouvelle politique suscita un mécontentement très vivace à Alger, mais dans ce domaine, les autorités algériennes sont réellement démunies : c’est la France qui décide souverainement.
Les Algériens sont des négociateurs redoutables pour qui tout est rationnel et l’affectif n’intervient pas
Dans notre relation avec l’Algérie, qui est, selon vos mots, « une épreuve permanente » , les visas ne devraient-ils pas nous donner un avantage considérable ?
Ce pourrait être le cas si nous étions, comme eux, dans le cadre d’une diplomatie bien comprise. Les Algériens sont des négociateurs redoutables pour qui tout est rationnel et l’affectif n’intervient pas. Ils comprennent et ils respectent le rapport de force. J’ai eu souvent l’occasion de mettre en garde nos autorités contre ce que j’appelle une certaine forme d’angélisme. À Alger, on parle volontiers de “partenariat d’exception” mais une bonne diplomatie passe par la réciprocité ; nous n’avons pas gagné grand-chose : nos parts de marché diminuent, la coopération dans le domaine consulaire avec les reconduites à la frontière ne progresse pas, on l’a vu avec la crise de l’automne dernier, les gestes mémoriels ne débouchent pas sur des gestes du côté algérien. Bref, la réciprocité est nécessaire, c’est vrai dans la relation politique, dans la relation administrative ou consulaire, comme dans le mémoriel. Nous avons aussi des intérêts à défendre. La conclusion de mon livre n’est finalement guère optimiste.
L’Énigme algérienne, chroniques d’une ambassade à Alger, de Xavier Driencourt, Éditions de l’Observatoire, 256 pages, 21 €.
France24 - Monde
Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous
Publié le : 22/03/2022 - 13:40Modifié le : 22/03/2022 - 13:45
L'Inde est l'un des pays au monde où le stress hydrique est le plus problématique, rendant très difficile l'accès à l'eau pour une partie de la population. Les conséquences sont désastreuses, tant sur le plan sanitaire qu’économique et environnemental. Pour y remédier, le gouvernement du Premier ministre Modi a mis sur la table 45 milliards d’euros. Objectif : de l'eau potable pour tous d'ici 2024. Point d’étape, trois ans après son lancement, sur ce programme baptisé "Jal Jeevan Mission".
Une émission préparée par Rebecca Martin
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable
Inde : face à la pollution de l'air, New Delhi prend des mesures d'urgence
Focus
Inde : le combat d'un citoyen pour nettoyer les lacs pollués de Bangalore
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Renault suspend ses activités industrielles en Russie
Renault suspend ses activités en Russie
Une journaliste russe décédée
La Russie, candidate à l’organisation de l’Euro de football
Pourtant mise au ban du sport mondial, la Russie serait candidate pour organiser l’Euro de football, qu’il s’agisse de la compétition de 2028 ou de 2032, relate Le Figaro. D’autres pays sont également candidats : la Turquie, l’alliance Royaume-Uni/Irlande et l’Italie. Les pays qui accueilleront les deux compétitions seront désignés « en septembre 2023 ».
Leroy Merlin annonce maintenir son activité en Russie
Zelensky s’adressera aux Parlements suédois et danois
Zelensky appelle les entreprises françaises à couper leur lien avec Moscou
Zelensky s’exprime devant le Parlement français
Une attaque russe à l’arme chimique est une « menace crédible » selon Biden
Ce mercredi 23 mars, le président américain a estimé qu’une attaque russe à l’arme chimique était une « menace crédible », a-t-il évoqué en sortant de la Maison Blanche. Joe Biden se rend en Europe pour plusieurs visites diplomatiques, relaie Le Figaro. Il assistera à trois sommets internationaux – celui de l’UE, de l’Otan et du G7 – ce jeudi 24 mars à Bruxelles.
Des pourparlers difficiles
L’Ukraine a fait état de « pourparlers difficiles » alors que Kiev cherche toujours une solution pour mettre fin au conflit, rapporte Ouest-France. « Les pourparlers se déroulent de façon assez difficile car la partie ukrainienne a des positions claires et de principe », a exprimé le négociateur en chef côté ukrainien, Mykhaïlo Podoliak. Un peu plus tôt, Moscou avait eu les mêmes mots.
Des échanges de prisonniers
La Russie a confirmé que deux échanges de prisonniers avaient eu lieu avec l’Ukraine. « Le ministère de la Défense de la Russie organise quotidiennement des couloirs humanitaires et l’évacuation de civils de localités. De plus, deux échanges de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine ont eu lieu », a précisé le ministère.
2433 enfants ukrainiens scolarisés en France
Selon BFMTV qui cite les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, 2 433 enfants sont actuellement scolarisés en France et 2730 sont en cours de scolarisation. 5163 enfants au total.
Vladimir Poutine au G20 en fin d’année ?
Selon l’ambassadrice russe installée en Indonésie, le président russe prévoirait de participer au sommet du G20 prévu à la fin de l’année en Indonésie. Sa venue « dépendra de beaucoup de choses, notamment de la situation liée au Covid, qui s’améliore à présent. Mais jusqu’à présent l’intention est qu’il vienne », a-t-elle affirmé.
La Pologne expulse plusieurs diplomates russes
La Pologne a décidé d’expulser 45 diplomates russes pour espionnage. Les services de contre-espionnage avaient demandé au ministère des Affaires étrangères de les expulser du territoire polonais, car ils « mènent en fait une activité d’espionnage dirigée contre la Pologne ».
“La guerre détruit l’Ukraine” selon le chancelier allemand
Le chancelier Olaf Scholz estime que l’offensive russe en Ukraine « s’enlise malgré toutes les destructions qu’elle provoque jour après jour ». Il ajoute, rapporte franceinfo : « La vérité est que la guerre détruit l’Ukraine mais qu’en faisant la guerre, Poutine détruit aussi l’avenir de la Russie. »
L’Ukraine veut “des armes offensives” pour répondre à la Russie
Dans une vidéo publiée mardi 23 mars sur Telegram, que relaie Le Parisien, Kiev demande « des armes offensives » aux Occidentaux. « Nos forces armées et nos citoyens tiennent bon avec un courage surhumain, mais on ne peut pas gagner une guerre sans armes offensives, sans missiles à moyenne portée, qui peuvent être un moyen de dissuasion », a lancé le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak. « Pourtant, on ne nous les donne pas. »
121 enfants tués depuis le début de l’offensive, annonce Zelensky
Devant le Parlement japonais, Volodymyr Zelensky a affirmé que 121 enfants ukrainiens étaient décédés depuis le début de l’invasion russe, relaie BFMTV. En outre, selon lui, la Russie n’« enterre ses propres soldats ».
“Le drapeau russe ne flottera jamais au-dessus de Kiev”, selon le maire de Kiev
« Les soldats russes ne rentreront jamais dans la ville de Kiev et le drapeau russe ne flottera jamais au dessus de notre ville. Nous préférons mourir que de nous mettre à genoux », a déclaré Vitali Klitschko dans France Bleu.
Macron dénonce l’usage “d’armes explosives” par la Russie contre des civils
Dans un message vidéo devant le premier Forum humanitaire européen, ouvert depuis lundi à Bruxelles, Emmanuel Macron a fustigé l’utilisation par la Russie « d’armes explosives » sur des civils. « Le droit international est bafoué, les infrastructures civiles sont bombardées, des armes explosives sont utilisées dans des zones densément peuplées, et les travailleurs humanitaires sont pris pour cible », a martelé le président français, ce mardi 22 mars, relaie BFM TV.
Zelensky invité à prendre la parole au sommet de l’Otan jeudi
Le chef de l’Etat ukrainien est invité à prendre la parole ce jeudi 24 mars au sommet de l’Otan. Volodymyr Zelensky pourra s’adresser par visioconférence aux dirigeants des pays membres de l’Otan, relate BFM TV. Un responsable de l’Alliance atlantique a estimé que ce sera « l’occasion pour les dirigeants des pays alliés d’entendre directement le président Zelensky parler de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le peuple ukrainien ».
La Russie utilisera l’arme nucléaire seulement en cas de « menace existentielle »
Le porte-parole du gouvernement russe, Dmitri Peskov, a assuré que la Russie aura recours à l’arme nucléaire en Ukraine, seulement s’il y a une « menace existentielle » contre elle, relaie BFM TV. Il a confirmé : « Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l’utilisation des armes nucléaires et il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays. »
Échange téléphonique entre Macron et Poutine
Le président français, Emmanuel Macron, s’est à nouveau entretenu avec son homologue russe Vladimir Poutine, ce mardi 22 mars. Les deux dirigeants ont discuté durant une heure au téléphone, sans pour autant faire avancer la situation. D’après l’Élysée, Emmanuel Macron s’est dit certain de la nécessité de poursuivre les échanges diplomatiques aussi bien avec la Russie que l’Ukraine. Plus tôt dans la journée, le chef de l’Etat français a également parlé avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
L’Occident prévoit de nouvelles sanctions
TotalEnergies renonce à acheter du pétrole russe
« 26 000 réfugiés ukrainiens en France », annonce Jean Castex
Zelensky propose au pape de jouer un rôle de médiateur
Talked to @Pontifex. Told His Holiness about the difficult humanitarian situation and the blocking of rescue corridors by Russian troops. The mediating role of the Holy See in ending human suffering would be appreciated. Thanked for the prayers for Ukraine and peace. pic.twitter.com/wj4hmrTRGd
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) March 22, 2022
Le Conseil de Paris vote la citoyenneté d’honneur à Kiev
La maire de Paris a également qualifié Kiev de ville « vibrante et éprise de liberté » alors que plus de 3,5 millions de personnes ont fui. Selon le Parisien, la municipalité a dévoilé une enveloppe pour l’Ukraine d’un million d’euros, dont 640 000 euros pour l’accueil des réfugiés dans la capitale. La citoyenneté d’honneur a été votée à l’unanimité.
Le #ConseilDeParis a voté à l’unanimité la citoyenneté d’honneur à la ville de Kyiv.
Avec cette distinction, attribuée pour la première fois à une ville, Paris renouvelle son amitié et son soutien pour la capitale ukrainienne qui lutte actuellement pour sa liberté. 🇺🇦 pic.twitter.com/gB68IHQezB
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 22, 2022
L’Ukraine est le “rempart de l’Europe” pour Zelensky
Ovationné devant le Parlement italien, Volodymyr Zelensky a demandé aux Italiens de renforcer son soutien à l’Ukraine, avant d’ajouter : « Nous défendons les valeurs de liberté. Aujourd’hui l’Ukraine, c’est la porte de l’Europe, son rempart. » Le président a aussi comparé Kiev à Rome, relate BFM TV : « Kiev a une importance pour le monde comme Rome. Cette ville a déjà connu des épisodes de guerres terribles. »
Des pourparlers pas assez “substantiels” pour Moscou
Le porte-parole de la présidence russe a affirmé que les pourparlers avec l’Ukraine n’étaient, jusqu’ici, pas assez « substantiels », rapporte LCI. « Un certain processus (de négociations) a lieu, mais nous souhaiterions qu’il soit plus énergique, plus substantiel » , a lâché Dmitri Peskov. Aucune autre précision n’a été donnée.
Joe Biden voit un “signe clair” que Poutine va avoir recours aux armes chimiques
Alors que la Russie a accusé les États-Unis de détenir des armes chimiques et biologiques en Europe, Joe Biden a déclaré que ces accusations étaient fausses devant des dirigeants d’entreprises américains. « C’est un signe clair qu’il (Vladimir Poutine) envisage d’utiliser ces deux types d’armes », a lancé le président américain. Il a mis en garde : il pourrait y avoir « des conséquences sévères en raison du front uni de l’OTAN. »
Sirènes anti-bombardements à Odessa
Selon BFM TV, des sirènes anti-bombardements ont retenti à Odessa. Port stratégique de la mer Noire, la ville avait déjà été bombardée lundi 21 mars.
Le Japon n’apprécie pas l’abandon des pourparlers
Le Japon a protesté « fermement » contre la décision de la Russie d’abandonner les négociations pour un traité de paix entre les deux pays, relaie le Parisien, cela en raison, selon Moscou, de la « position inamicale » de Tokyo sur le conflit en Ukraine.
« Cette situation est (en fait) le résultat de l’agression russe en Ukraine », a estimé le Premier ministre japonais Fumio Kishida devant le Parlement à Tokyo. « La tentative (russe) consistant à déplacer cette question vers les relations entre le Japon et la Russie est extrêmement injustifiée et absolument inacceptable », a-t-il ajouté.
Zelensky souhaite une « rencontre » avec Poutine
Le site d’Euronews censuré en Russie
Le régulateur russe, Roskomnadzor, a bloqué ce lundi 21 mars l’accès au site de la chaîne française Euronews, sur ordre du Parquet. Le motif est inconnu, relate BFM TV.
L’UE s’engage à augmenter ses dépenses militaires
The current hostile environment requires a quantum leap forward. With EU Foreign and Defence Ministers, we just approved the Strategic Compass.
The Compass gives us an ambitious plan for action for a stronger EU security and defence for the next decade. https://t.co/UZcI9V5irg
— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) March 21, 2022
La France, l’Allemagne, les États-Unis, l’Italie et le Royaume-uni demandent encore « un cessez-le-feu » à Marioupol
Emmanuel Macron s’est entretenu avec ses homologues Joe Biden, Olaf Scholz, Mario Draghi et Boris Johnson ce lundi 21 mars, relaie BFM TV. À l’issue de leurs discussions, l’Elysée a indiqué dans un communiqué que les dirigeants sont « revenus sur la situation humanitaire critique à Marioupol ». Pour la France, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie et le Royaume-uni, il y a « urgence d’obtenir un accès sans entraves de l’aide humanitaire » dans cette ville assiégée du sud de l’Ukraine.
Ils ont à nouveau réclamé « un cessez-le-feu immédiat » et le « retrait des troupes russes ». Les cinq dirigeants ont fait également part de leur « détermination à accroître leur soutien à l’Ukraine », relate BFM TV.
Olena Zelenska reconnaissante de l’aide apportée par l’Europe
Zelensky affirme que tout « compromis » sera soumis à un référendum
L’Ukraine « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie »
Volodymyr Zelensky a indiqué, dans le même entretien à l’Union des médias publics européens (UER), que franceinfo diffusera à 21 h ce lundi soir, que son pays « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie ». Pour le président ukrainien, il faudra « d’abord tous (les) détruire », et ensuite « leurs ultimatums seront respectés ». Les Russes « voudraient par exemple qu’on leur donne Kharkiv, Marioupol, Kiev », a encore assuré le président. « Mais ni les habitants de Marioupol, de Kharkiv, de Kiev, ni même le président, ne les laisseront faire », a-t-il déclaré comme le relate franceinfo.
Le chef de l’Etat s’est, au passage, réjoui du combat mené par les Ukrainiens, qui n’hésitent pas à décrocher les drapeaux russes, que les troupes ennemies installent sur leurs terres. « Quand ils entrent et mettent leur drapeau, les gens l’enlèvent (…) alors qu’est-ce qu’ils veulent ? Détruire tout le monde ? C’est pour ça que j’ai dit que nous accepterons cet ultimatum quand nous n’existerons plus », a encore annoncé Volodymyr Zelensky.
Moscou justifie le bombardement du centre commercial à Kiev
« Le peuple lui-même défend le pays », assure Zelensky
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accordé un entretien à l’Union des médias publics européens (UER), dont France Télévisions. Et le chef d’Etat a assuré que « tout le monde peut voir que c’est le peuple lui-même qui défend le pays ». Il a également déclaré, comme le relaie franceinfo : « Cet élan collectif n’est pas le seul que nous ayons, mais c’est le plus important au côté de notre armée (…) et c’est ça notre véritable force. »
Meta interdit en Russie pour « extrémisme »
Zelensky demande d’autres sanctions à l’UE
Dans une nouvelle vidéo publiée sur Telegram, le président ukrainien demande à l’Union européenne de cesser tout « commerce » avec la Russie, décrit BMF TV. « Sans commerce avec vous, sans vos entreprises et vos banques, la Russie n’aura plus d’argent pour cette guerre », a-t-il lâché.
Il a enjoint l’UE d’agir : « Pas d’euros pour les occupants, fermez-leur tous vos ports, ne leur envoyez pas vos biens, refusez les ressources énergétiques. »
Nouveau couvre-feu à Kiev
Le maire de la ville, Vitali Klitschko, a mis en place un nouveau couvre-feu, commençant ce lundi soir et prenant fin mercredi matin. La capitale est toujours sous les bombardements russes.
Une frappe à Kiev fait plusieurs morts, pas d’ultimatum à Marioupol
Un bombardement a eu lieu dans la capitale Kiev faisant au moins six morts, relaie BFM TV. Plusieurs corps ont été retrouvés dans le centre commercial Retroville dans le nord-ouest de la ville. La frappe aurait laissé un cratère de plusieurs mètres de large. Dans le même temps, l’Ukraine a indiqué qu’elle « ne déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » de Marioupol, rejetant l’ultimatum de la Russie.
Plus loin, dans la ville de Novoselytsya, une fuite d’ammoniac s’est produite dans une usine chimique forçant les habitants à quitter la zone, à 2,5 kilomètres aux alentours. L’incident serait terminé. Joe Biden se rendra, lui, en Pologne vendredi 25 mars.
Une attaque aérienne dans l’Ouest de l’Ukraine fait trois blessés
19 enfants évacués à Marioupol
Le président ukrainien évoque « la solution finale » menée par la Russie
Devant le parlement israélien, Volodymir Zelenski a estimé qu’Israël et l’Ukraine vivent la « même menace : la destruction totale de notre culture » et demande au pays de « faire un choix » en soutenant l’Ukraine face à la Russie, relaie le Figaro. Le président de l’Ukraine a également affirmé que le Kremlin parle de « solution finale » au problème ukrainien, « comme les nazis » ont parlé de la question européenne.
Cinq blessés dans l’explosion d’un obus devant un immeuble à Kiev
Après l’explosion d’un obus russe près d’un immeuble dans le nord-ouest de Kiev, ce dimanche, cinq personnes ont été blessées, dont deux hospitalisées, a indiqué le maire de la ville Vitali Klitschko. Le bâtiment de dix étages, situé dans le quartier de Sviatiochine, est très endommagé, rapporte BFM TV.
Le président Zelensky souhaite négocier avec Vladimir Poutine
Dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNN, le président ukrainien s’est de nouveau dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine. « Sans négociations, on n’arrêtera pas la guerre. […] S’il existe seulement 1 % de chance d’arrêter cette guerre, nous devons la saisir », a déclaré Volodymir Zelenski. « Mais si ces tentatives échouent, cela voudra dire que [le conflit ukrainien] est une troisième guerre mondiale », a-t-il ajouté.
Au moins 847 civils tués selon l’ONU
Le Haut-commissariat aux Droits de l’homme des Nations-Unies affirme, dans un rapport dévoilé samedi 19 mars, avoir décompté 847 civils tués entre le 24 février et le 18 mars. Un chiffre nettement inférieur aux affirmations de Kiev, mais il ne s’agit là que des cas avérés par l’organe onusien. « Le nombre réel est considérablement plus important », détaille le document qui évoque également 1 399 blessés. Il précise que cette enquête ne tient pas compte de l’intensification récente des frappes russes contre plusieurs villes ukrainiennes.
From 24 Feb—18 March, we recorded 2,246 civilian casualties in context of Russia’s armed attack against #Ukraine: 847 killed, incl 64 children; 1,399 injured, incl 78 children, mostly caused by shelling & airstrikes. Actual toll is much higher. Full update https://t.co/g7O1JLgmky pic.twitter.com/aN399jikz5
— UNHumanRightsUkraine (@UNHumanRightsUA) March 19, 2022
Le pape François dénonce une « agression contre l’Ukraine »
Durant sa bénédiction de dimanche 20 mars sur la place Saint-Pierre, le pape François a condamné « l’agression violente contre l’Ukraine » et « un massacre insensé où chaque jour des atrocités se répètent ». Le souverain pontife a appelé à mettre fin à cette « guerre répugnante ».
Boris Johnson demande une condamnation de la part de Pékin
Le Premier ministre britannique a jugé, dans une interview au Sunday Times publiée samedi 19 mars, qu’il devenait « de plus en plus difficile et politiquement gênant pour les gens, activement ou passivement, de tolérer l’invasion de Poutine », au regard des « atrocités » commises par l’armée russe. Il a exhorté la Chine, allié historique de Vladimir Poutine, a se prononcer ouvertement contre l’invasion. Pékin a jusqu’ici dit « déplorer » la situation, mais sans parler de « guerre » et s’abstenant de condamner l’attaque. « Je pense qu’à Pékin, il comme ce à y avoir des doutes », a déclaré Boris Johnson.
De nouveaux couloirs humanitaires
La vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk a annoncé dimanche 20 mars la mise en place de sept corridors humanitaires, notamment dans le sud-est du pays et dans les environs de Kiev. Ils devraient permettre en particulier une évacuation de la ville de Marioupol, sur le point de tomber aux mains des forces russes.
Moscou évoque de nouvelles frappes de missiles hypersoniques
La Russie a de nouveau affirmé, dimanche 20 mars, avoir eu recours à des missiles hypersoniques. « Une importante réserve de carburant a été détruite […] par des missiles balistiques hypersoniques » tirés depuis la Crimée, a affirmé le ministère russe de la Défense. Des affirmations encore impossibles à confirmer. Les missiles hypersoniques ont la particularité de pouvoir déjouer les systèmes d’interception et de pouvoir transporter une charge nucléaire. En affirmant les utiliser avec succès, Moscou laisse donc entendre être en capacité de frapper les pays de l’Otan.
Multiplications des raids dans l’Est
Les bombardements se sont intensifiés dans les villes de l’est de l’Ukraine, samedi 19 mars. Mykolaïv, ville portuaire située sur la Mer Noire, a notamment été visée. Les raids contre la cité industrielle se sont succédé à un rythme très soutenu, rapporte le Figaro. Une caserne a été frappée et les témoins évoquaient des morts par dizaines, bien que cette information n’ait pas été confirmée par une source indépendante. Marioupol, ville stratégique sur la Mer d’Azov, a également connu une intensification des frappes et Moscou affirme avoir conquis 90 % de la ville.
Une école bombardée à Marioupol, selon les autorités locales
Vers une guerre longue ?
Si les raids se poursuivent, l’avancée russe sur le terrain a été assez faible sur la plupart des fronts. Selon les renseignements britanniques, la Russie aurait changé de tactique face à la résistance ukrainienne et pour limiter ses pertes déjà importantes. Elle mise désormais sur « un bombardement aveugle » des zones urbaines pour appuyer ses troupes, au prix de pertes civiles plus importantes. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des troupes russes et ukrainiennes creuser des tranchées, souligne le Monde. Ce qui laisse augurer que les deux camps envisagent une guerre d’usure.
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
L'Humanité
Samedi, ils défileront « contre la spéculation et le logement cher »
ActuEn préparation de la journée d’action du 26 mars, et à quelques jours de la fin de la trêve des expulsions, les signataires de la Plateforme Logement pour Tou. te.s (DAL, CGT, CNL…) ont déployé une banderole devant le ministère d’Emmanuelle Wargon.
Alexandre FacheC’est sans doute le sujet qui prend le plus de place dans le budget des ménages, et le moins d’espace dans la campagne présidentielle : le logement. Pour tenter de faire entendre un peu mieux la voix des mal-logés, des précaires et, plus généralement, de tous ceux qui souffrent de la crise de l’habitat en France, un collectif d’associations (DAL, Attac France, CNL, Mrap…) et de syndicats (CGT, Solidaires, FSU, CSF…), signataires de la Plateforme Logement pour Tou. te.s (www.pourlelogement.org), appelle à la mobilisation ce samedi 26 mars. Une dizaine de rassemblements sont prévus dans l’Hexagone, dont une manifestation à Paris, qui reliera, non sans arrière-pensées, la place de la Bourse (à 15 heures) au ministère du Logement, 246, boulevard Saint-Germain, en passant par quelques immeubles symboles de la spéculation immobilière dans la capitale, comme l’ancienne grande poste de la rue du Louvre, ou la Samaritaine du milliardaire Bernard Arnault. « Ce sera aussi une journée européenne de mobilisation et plus d’une centaine de rassemblements sont prévus sur le continent, notamment en Allemagne ou en Belgique », souligne Jean-Baptiste Eyraud, l’infatigable président du DAL, qui a déployé, jeudi 24 mars, avec quelques autres militants, la banderole de la « Plateforme » devant le ministère.
« Macron, il veut faire du Thatcher vingt ans après »
« En dix ans, les recettes fiscales liées au logement sont passées de 57 à 79 milliards d’euros. Et pourtant, la part des dépenses, elle, a fondu, de 44 à 37 milliards d’euros, constate Jean-Baptiste Eyraud. Résultat, on ne consacre plus que 1,6 % du PIB à ce secteur, contre 2,2 % il y a dix ans. Il faut revenir à ce chiffre et réinvestir massivement si on veut loger dignement les gens et sortir ce bien essentiel des griffes du marché. » Un objectif qui n’est sans doute pas celui du président-candidat Macron, qui reste toutefois très discret sur le sujet. « Pas la peine qu’il nous donne le détail, on a vu son bilan, poursuit le président du DAL : baisse des APL, ponctions des bailleurs sociaux, constructions en berne, suppression de l’ISF… Et on a peur que demain, il fasse encore pire. » Une crainte partagée par les autres organisations présentes ce jeudi matin. « Macron, il veut faire du Thatcher vingt ans après, alors que même les plus libéraux outre Manche en sont revenus, de cette politique », résume Alain Gaulon, secrétaire confédéral de la CNL, qui alerte sur la reprise imminente des expulsions locatives.
Repoussée de plusieurs mois en 2020 et 2021, du fait de la crise sociale engendrée par le Covid, la fin de la trêve hivernale est bel et bien fixée cette année au 31 mars 2022. Aucune prolongation n’a été accordée, malgré la résurgence de la pandémie ces derniers jours. « On craint un raz-de-marée d’expulsions, 30 000 familles pourraient être concernées, alors qu’il s’agit d’une solution parfaitement indigne, abjecte, et même contre-productive économiquement. Car expulser des gens, puis les héberger après, coûte très cher. On ferait mieux de les accompagner pour qu’ils retrouvent la voie vers une autonomie financière », détaille Alain Gaulon. Secrétaire confédérale de la CGT chargée du logement, Véronique Martin s’indigne, elle, de l’immobilisme assumé de l’exécutif sur ce dossier, alors que des solutions existent. « Il n’y a jamais eu autant de logements vides en France, 3,1 millions en 2020 selon l’Insee, et le gouvernement ne fait rien. Il n’y a aucune politique de réquisition, les taxes sur la vacance ne sont pas dissuasives, et l’encadrement des loyers est beaucoup trop faible et limité géographiquement. » Résultat, l’écart se creuse d’année en année entre des super-propriétaires de plus en plus riches et des classes populaires écrasées par le coût du logement et de l’énergie.
Chèque énergie et bouclier tarifaire, pas suffisant pour les ménages
Le coup de pouce au chèque énergie et le bouclier tarifaire sur le gaz protégeront-il suffisamment les plus modestes ? Les militants signataires de la Plateforme Logement pour Tou. te.s en doutent. « Ce sont des mesures insuffisantes pour les ménages, dont les conséquences financières vont par ailleurs retomber sur les bailleurs et les collectivités locales », analyse Alain Gaulon, de la CNL. « Ces petites aides sont toujours bonnes à prendre. Mais on ne fait que réparer le fait d’avoir livré le secteur de l’énergie au marché. La vraie solution, c’est qu’il revienne dans le giron du public, comme d’ailleurs le logement », suggère Véronique Martin, de la CGT. Jeudi après-midi, les militants apprenaient que leur manifestation de samedi était interdite par la préfecture de police, au motif que le trajet prévu empruntait « des rues commerçantes, étroites et touristiques ». « Cela fait deux fois en quelques semaines que la préfecture nous interdit de nous mobiliser, après le campement des mal-logés place de la Bastille. On avait fait casser cet arrêté, on espère faire de même avec cette interdiction », confie Jean-Baptiste Eyraud. Un référé-liberté doit être examiné sur le sujet ce vendredi 25 mars.
Logementdroit au logement DALspéculation immobilièremal-logés Valeurs Actuelles
Pouvoir d’achat, le grand enfumage
À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.
Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.
Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.
L’énergie, principal moteur de l’inflation
Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.
Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.
L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table
Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.
Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »
Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.
Le transport change de braquet
S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.
Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…
Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.
Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix
Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.
Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.
France24 - World
'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar
Issued on: 22/03/2022 - 18:23
Sam BALL
As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.
L'Humanité
Réfugiés : en France, les uns arrivent, les autres sont expulsés !
ActuEn Essonne, 49 jeunes migrants risquent d’être remis à la rue sans solution d’ici vendredi. Ils dénoncent une mesure visant à faire de la place aux réfugiés ukrainiens.
Loan Nguyen« On doit être sortis sous quarante-huit heures, sinon la police va nous expulser », s’insurge Sekou Keita (*), 15 ans, visiblement paniqué. Ce mineur, venu seul de Guinée, a passé environ trois semaines à la rue avant que la préfecture de l’Essonne ne lui accorde, mi-janvier, une mise à l’abri en hôtel, à Ormoy. Les services de l’État s’apprêtent à le remettre à la rue, sans solution de relogement, comme 48 autres jeunes, une semaine avant la fin de la trêve hivernale...
« C’est d’une brutalité sans nom »
« Ils nous ont dit que, si on voulait rester, il fallait faire une demande d’asile », explique le jeune homme, courrier officiel à l’appui. Sauf qu’une telle procédure signifierait abandonner leur recours pour être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. En effet, les jeunes hébergés dans cet hôtel ont tous vu leur minorité contestée par la Croix-Rouge, prestataire de service pour le département de Paris. Une décision malheureusement courante, donnant lieu de la part des demandeurs à un recours devant le juge des enfants, qui doit prochainement se prononcer sur leur situation administrative.
Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge« On ne voit pas bien sur quelle base légale la préfecture s’appuie. C’est d’une brutalité sans nom », dénonce Pierre Mathurin, coordinateur parisien de l’association Utopia56, qui aide les personnes exilées lors de maraudes. Pour les jeunes comme pour l’association qui les accompagne, la nécessité de mettre à l’abri les milliers d’Ukrainiens arrivant en France ne serait pas étrangère à l’empressement des services de l’État à faire sortir ces mineurs de leur hébergement. « C’est à partir du moment où des Ukrainiens ont commencé à venir à l’hôtel qu’ils ont poussé pour qu’on sorte », affirme Sekou Keita. « Le directeur (de Grandissons ensemble, la structure qui héberge les mineurs, mais aussi des demandeurs d’asile – NDLR) nous a dit que l’hôtel allait fermer, mais les Ukrainiens et les familles qui sont là, on ne leur demande pas de sortir à eux ! » souligne-t-il.
Faire de la place aux Ukrainiens
Si la préfecture de l’Essonne nie les expulser pour faire de la place aux Ukrainiens, sur le terrain le doute subsiste. « On voit bien depuis quelques semaines, depuis que les premiers Ukrainiens ont commencé à arriver en France, qu’on leur donne la priorité. Par exemple, on a été très surpris de n’avoir aucune mise à l’abri depuis deux semaines des demandeurs d’asile afghans, dont le campement déborde à Pantin », regrette Pierre Mathurin.
Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?Du côté de la préfecture de l’Essonne, on explique que le recours des jeunes devant le juge des enfants n’étant pas suspensif, « (ces) personnes sont donc considérées comme majeures et relèvent du droit commun ». « Elles se trouvent par conséquent en situation irrégulière sur le territoire national, et ne peuvent donc plus être prises en charge dans ces sites temporaires. Elles peuvent solliciter l’hébergement de droit commun (115) ». En attendant, les jeunes attendent la peur au ventre que la police les sortent de leur chambre d’hôtel, mais refusent d’évacuer les lieux.
(*) Le prénom et le nom ont été modifiés.
migrantsUkraineGuerre en Ukrainemineurs étrangers migrants Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : l’hémorragie des départs (enfin) jugulée au RN
Frappée par une importante vague de défections au profit d’Eric Zemmour ces derniers mois, le parti de Marine Le Pen retrouve des couleurs à l’approche de la présidentielle. Conséquence : les transfuges se font de plus en plus rares.
Ce devait être le coup de grâce porté à la candidate RN à la présidentielle, l’offensive psychologique dont elle ne se relèverait pas. Mais tout ne s’est pas déroulé exactement comme prévu. Dimanche 6 mars, sur la scène du Zénith de Toulon (Var), Marion Maréchal a officialisé son soutien à Eric Zemmour sous les acclamations des militants. Une prise de choix dont l’ex journaliste et son entourage espéraient, in petto, qu’elle inciterait davantage de cadres RN à passer sous pavillon Reconquête!. Erreur d’analyse.
Au lendemain de ce ralliement, le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a relativisé la portée de cette annonce : « C’est une tentative un peu désespérée de sauver la campagne. » Mais déjà, certains commentateurs font une lecture inverse : « Maréchal officialise son soutien à Zemmour et étrille le RN », titre le HuffPost, « Marine Le Pen continue d’être affaiblie », annonce Franceinfo.
De fait, compte-tenu du nombre de cadres RN à avoir rejoint l’aventure Reconquête!, il y avait sans doute quelques raisons de souscrire à cette analyse. Certes, ces prises de guerre n’étaient pas toutes de la même ampleur, certaines apportant une réelle plus value au parti d’Eric Zemmour. Ainsi – théoriquement – d’un ralliement comme celui de Marion Maréchal. Pourtant, force est de constater que celui-ci n’a pas eu l’effet attendu ; l’auteur de La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré) n’enregistrant pas de progression significative dans les intentions de vote.
Est-ce à dire que les militants et sympathisants RN sont moins volages que les cadres de la formation ? A priori, oui, si l’on s’en tient aux statistiques. En effet, celles-ci confirment la solidité du socle électoral historique du parti à la flamme. Toutefois, dans un contexte de recomposition du paysage politique à droite, cette analyse demeure sujette à caution.
Il suffit d’interroger la base du parti pour s’en aviser. Conseillère municipale d’opposition RN à Saint-Chamond (Loire) et proche de Marion Maréchal, Isabelle Surply, a déjà l’esprit ailleurs, tourné vers une hypothétique reconfiguration de la droite au bénéfice de Reconquête!. Et d’évoquer les changements idéologiques opérés ces cinq dernières années pour justifier son envie de départ : « Autant de renoncements qui me coûtent, tant ils sont opposés aux raisons pour lesquelles je suis entrée en politique. »
Le phénomène du chef que l’on retrouve chez certains militants
Selon elle, ce sentiment est partagé par de nombreux membres de son équipe qui « n’ont plus la niaque » et qui ne se reconnaissent plus dans les valeurs du RN. Isabelle Surply croit au phénomène du chef, dont on attend les choix pour se déterminer à son tour : « Dans mon équipe de militants, ils me demandent tous : qu’est ce que tu vas faire ? Nous, on fera comme toi », explique-t-elle. Un point de vue tempéré par certaines des personnes concernées : « Si Isabelle rejoint Zemmour, je continuerais de voter pour elle, sans pour autant adhérer à sa nouvelle étiquette politique », souffle un militant.
Sympathisant RN dans la même ville, François Gouilloud, n’a pas l’intention de donner sa voix à quelqu’un d’autre que Marine le Pen et ce, indépendamment des choix individuels d’Isabelle Surply. Quant aux électeurs de sa circonscription, ils votent moins selon lui pour son étiquette politique que pour ses compétences propres et sa personnalité. Il craint toutefois qu’un éventuel ralliement à Eric Zemmour ne rende « un peu plus compliqué » son ancrage dans le secteur. Chose plus étonnante encore que souligne M. Gouilloud, alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes est plutôt “marioniste” que “mariniste”, les électeurs de la droite nationale « n’ont pas mécaniquement suivi Marion Maréchal quand elle a rejoint Zemmour ».
Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout
Pour le porte-parole du RN, Philippe Balard, il y a eu un effet de loupe politique et médiatique autour de ces ralliements qui ne rend pas compte de la fidélité des militants : « L’hémorragie de départs de militants RN vers Zemmour n’est pas un phénomène auquel l’on a été confronté. Il y en a eu, bien sûr, mais de manière assez marginale jusqu’au mois d’octobre et de novembre. » En outre, il affirme qu’un certain nombre de militants, un temps séduits par Reconquête!, sont rapidement revenus à la maison-mère. Ainsi de ces deux militants de l’Oise « dégoûtés » par l’accueil hostile que leur a réservé la population lors des tractages. Accueil qu’ils n’avaient pas reçu quand ils militaient pour Marine le Pen.
Plus récemment, certains seraient « rentrés au bercail après le débat entre Zemmour et Pécresse », ayant acquis la certitude que « Marine avait plus de chances au deuxième tour », poursuit Philippe Balard. À cela, s’ajoute un autre élément selon lui : « Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout. »
Au RN, on l’aura compris, on ne cherche pas à nier la réalité de ces départs en chaîne. Seulement, l’on considère que ce trou d’air appartient au passé. À dix-huit jours de l’élection présidentielle, Marine Le Pen, qui ne cesse de progresser dans les intentions de vote, vole à plus haute altitude que son concurrent Eric Zemmour.
New York Times - World
At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’
Angkor Wat Dispatch
Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.
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By Richard C. Paddock
Photographs and Video by Thomas Cristofoletti
ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.
Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.
“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.
But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.
This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.
“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”
Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.
The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.
Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.
Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.
In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.
A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.
Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.
Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.
Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”
Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.
But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.
At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.
Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.
Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.
“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”
Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.
In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.
Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.
In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.
“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”
Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.
“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”
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The volunteers training to fight in Ukraine … or in France
Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09
Sam BALL
In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.
BBC
Russia hacked Ukrainian satellite communications, officials believe
By Gordon CoreraSecurity correspondent, BBC News
Russia is believed to have hacked US satellite communications provider Viasat on the day of its invasion of Ukraine.
Western intelligence agencies have been investigating the incident and while they have not yet made a public accusation, they believe Russia was behind it.
It appears to be the most significant cyber-attack linked to the conflict so far, affecting military, as well as government, communications.
Overall though, Western officials say Ukraine has proved more resilient to cyber-attacks than many had expected.
Western intelligence agencies are investigating the hacking of Viasat, which provides communications through a network of satellites.
It appears to have been hit by a sophisticated cyber-attack that wiped devices on the day the invasion began.
It also affected other countries in Europe, although not the UK.
Viasat told the BBC that it was replacing some customers' modems but its core network infrastructure and the satellite itself were not damaged.
"Viasat is actively working with distributors to restore service for those fixed broadband users in Europe impacted by this event," it said in a statement.
The company did not say who it thought was behind the cyber-attack and said the US government would provide attribution in due course.
Military doctrine
"It looks like the clearest example of spill-over," said one official.
Western officials believe this was almost certainly the work of Russia but have not yet assembled the evidence to make a public accusation.
"Were it to be ultimately attributed to Russia, it would very much fit with what we expect them to do, which is use their cyber-capability to support their military campaign," said one Western official.
They believe it fits closely into Russian military doctrine, in which cyber-attacks are used to support specific military objectives - in this case trying to sow confusion by disrupting Ukrainian command and control.
In recent days, US cyber-authorities have warned that they are "aware of possible threats to US and international satellite communication networks", and America's FBI and Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (Cisa) have urged providers to improve their security because of the continuing potential risks.
Russia's military intelligence agency, the GRU, is thought to have been behind the Viasat hack, according to a report in the Washington Post.
Other officials also say that the GRU has led in operations against Ukraine.
Limited tech damage
In the initial phases of the Russian invasion, many had predicted large-scale destructive cyber-activity from Moscow.
Russian state hackers linked to the GRU in the past have managed to turn off the power for hundreds of thousands of Ukrainians. But nothing on this scale was seen.
Western analysts believe there are several reasons for the absence of significant destructive attacks.
Russia believed the government in Kyiv would be toppled quickly and a new pro-Moscow replacement would be put in place.
In this scenario, destroying infrastructure would serve little purpose.
Destructive cyber-attacks take time to prepare and Moscow's state hackers may also not have had sufficient notice since, like much of the military, they may not have known an invasion was being planned until the last minute.
Another reason is that when it comes to a full military conflict, hard military power can be more reliable in destroying targets such as TV towers than cyber-attacks, which are not always guaranteed to work.
But Western officials caution against the idea that there have not been cyber-attacks. They say that the Ukrainians may simply have been resilient to the attacks that did come their way.
Ukraine resilience
"We have seen broad targeting of Ukrainian networks and systems," one official said.
"There was a significant amount of intent on the part of Russia to disrupt Ukrainian systems before the invasion," an official also noted.
So-called "wiper" software was used to target government systems in January and February, just days before the invasion.
But officials say they believe Ukrainian defences held up well against attacks, which came from several Russian state-linked groups.
The experience of previous attacks may also have helped.
"The Russians perhaps helped the Ukrainians get match fit," an official said.
"Ukraine has done an incredible job of being resilient," said the official, adding that the country had received extensive support from the West, in terms of both government and private sector.
Both US and UK cyber-intelligence officials have been working closely for a long period with Ukrainian counterparts, including in specific areas such as telecoms.
"That's an area that they put a significant amount of effort into, and was supported by allies," officials said.
There has been continued cyber-espionage in the conflict by both sides, officials say, particularly around intercepting communications and trying to locate and target individuals and military formations.
'Possible activity'
So far, there have also not been major cyber-attacks against the West from Moscow.
One concern had been that Russia could retaliate for Western sanctions by launching cyber-attacks against the West, perhaps unleashing criminal gangs who use ransomware to lock businesses and organisations out of their systems.
The White House did warn this week that it has seen intelligence of possible activity.
However, it is not clear yet whether this is above the normal level of Russian cyber-activity that is happening all the time or whether it is an indication that Russia is preparing for something more serious.
On Thursday, the US Department of Justice and UK Foreign Office also accused Russia's Security Service, the FSB, of hacking into energy providers between 2012 and 2018.
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Deepfake presidents used in Russia-Ukraine war
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Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war
Issued on: 18/03/2022 - 18:51
Sam BALL
With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.
Valeurs Actuelles
Coûts de l’énergie : le risque de l’explosion
C’est le cauchemar récurrent des politiques. Depuis le milieu de l’année 2021, les cours des énergies fossiles s’affolent. Début février 2022, le baril de pétrole se négociait autour de 100 dollars (88 euros), soit 50 % plus cher qu’il y a un an. Un record depuis 2014. Quant au gaz naturel, son prix sur le marché européen a été multiplié par cinq sur la même période. La logique européenne consistant à baser le prix de l’électricité sur celui de la dernière source de production mise en œuvre, les prix du gaz se sont mécaniquement reportés sur ceux de l’électricité. Fin décembre 2021, le mégawattheure se négociait autour de 350 euros, un prix dix fois supérieur (!) à celui prévalant durant le premier confinement – pour ne rien dire de certains tarifs en pointe absolument délirants.
Si quelques industriels ont payé le prix fort, pour le consommateur aussi la facture est salée. Début février 2022, le litre de sans-plomb se payait en moyenne 1,80 euro, dépassant en de nombreux endroits la limite fatidique des 2 euros. Pour les ménages se chauffant au gaz, la note annuelle s’est accrue de plus de 50 % soit une dépense annuelle supplémentaire de plus de 600 euros. Cette explosion des prix de l’énergie est à l’origine d’une spirale inflationniste amputant de façon significative le pouvoir d’achat des Français. Un pouvoir d’achat qui s’est invité dans la campagne électorale comme première préoccupation, devant l’immigration et la sécurité.
Le spectre d’un retour des gilets jaunes
Hanté par le spectre d’un retour des “gilets jaunes” en pleine campagne électorale, l’État a comme toujours en pareilles circonstances généreusement ouvert les vannes de la dépense publique. Depuis septembre 2021, les aides diverses et variées ont atteint la somme stratosphérique de 22 milliards d’euros. Quant au commerce extérieur, il a enregistré, en 2021, un déficit record de 84,7 milliards d’euros. De “pandémique”, le “quoi qu’il en coûte” est progressivement devenu “énergétique”.
Chaque candidat à la présidentielle brandit des explications – souvent bancales – et des solutions flattant son électorat potentiel. En bon marxiste, Jean-Luc Mélenchon considère qu’ « il n’y a qu’à […] prendre » le bénéfice de Total-Energies ; défenseur d’une République écologique, Yannick Jadot propose de porter « le chèque énergie à 400 euros » ; désireuses d’amadouer l’électorat populaire, Marine Le Pen suggère de « réduire la TVA sur l’essence, le fioul, le gaz et l’électricité à 5,5 % », tandis que Valérie Pécresse souhaite « revaloriser le forfait kilométrique ». Enfin, en anti-Bruxellois assumé, Éric Zemmour remet en cause le marché européen de l’électricité et propose de « supprimer l’Arenh [“accès régulé à l’électricité nucléaire historique”, qui autorise les fournisseurs alternatifs à s’approvisionner en électricité auprès d’EDF, NDLR] pour permettre à tous les consommateurs de bénéficier des coûts compétitifs de l’énergie nucléaire ». Soit.
Haro sur le pétrole et le gaz de schiste
Qu’il s’agisse de la majorité présidentielle ou des candidats à la magistrature suprême, c’est l’open bar de la dépense publique. Dans un contexte où la dette française atteindra cette année 120 % du PIB, il n’est pas inutile de rappeler, selon la formule chère à Mme Thatcher, qu’ « il n’y a pas d’argent public, il n’y a que l’argent des contribuables » . La pusillanimité court-termiste de certaines solutions proposées atteste de la faiblesse inquiétante des candidats et de leurs équipes d’experts. Car malheureusement pour eux, ni TotalEnergies, ni l’Union européenne, ni les taxes, ni même d’ailleurs le pouvoir actuellement en place ne sont complètement responsables de cette flambée des prix de l’énergie.
Revenons en arrière et traversons l’Atlantique. Grâce au pétrole et au gaz de schiste – ces ressources que la France possède peut-être mais qu’elle s’est interdit d’exploiter -, les États-Unis sont redevenus énergétiquement indépendants. La réussite est telle qu’à partir de 2014 les marchés mondiaux sont inondés d’hydrocarbures. L’excès d’offre provoqua alors une baisse vertigineuse des cours qui se répercuta sur les investissements dans l’exploration et le développement de champs nouveaux. À partir de 2015, de nombreux projets devenus non rentables sont différés, voire arrêtés, laissant la planète puiser de plus en plus son pétrole et son gaz à partir de champs existants et de moins en moins à partir de nouveaux champs récemment développés.
Cette tendance au sous-investissement est amplifiée par certaines mesures décrétant, par exemple, l’arrêt des ventes de voitures thermiques neuves entre 2030 et 2035, ou par les actions des lobbies écologistes sommant les compagnies pétrolières et les banques d’arrêter tout investissement dans les hydrocarbures sous peine de voir leur image être dégradée. Tout le monde a encore en mémoire le saccage du siège parisien de l’américain BlackRock par les activistes d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate. À la longue, tout cela n’est pas sans effet.
150 milliards d’euros de subventions pour 3 % de l’électricité journalière
L’argument (officiel) des ONG environnementalistes est que les réserves actuelles seraient largement suffisantes pour assurer la fin du pétrole et du gaz, anticipée dans la plupart des scénarios entre 2050 et 2070. Les nouveaux développements seraient donc non seulement inutiles mais surtout contre-productifs dans la mesure où ils priveraient les énergies vertes de centaines de milliards de dollars par an.
Problème : en raisonnant de la sorte, les ONG confondent fort naïvement réserves et production, ignorant que la production des champs existants décline naturellement de 4 % par an, déclin compensé par la découverte, le développement, puis la mise en production de nouveaux gisements. La stratégie consistant à arrêter l’exploration et le développement de nouveaux champs d’hydrocarbures générerait rapidement un effondrement structurel de l’offre impossible à enrayer dans la mesure où relancer les développements demanderait plusieurs années.
L’utopie du « grand remplacement » du fossile par le renouvelable
Bref, bien que les nouveaux développements pétroliers et gaziers n’aient pas été arrêtés, la baisse structurelle de l’offre se lit en filigrane des investissements, passés de 779 milliards de dollars en 2014 à 336 milliards de dollars en 2020.
Pourquoi ce détour par les hydrocarbures ? Parce que la transition énergétique, qui vise à accéder à la fameuse neutralité carbone à l’horizon 2050, reposera pour l’essentiel sur le remplacement des équipements thermiques par des équipements électriques et induira un accroissement significatif de la demande d’électricité. En France, elle devrait presque doubler d’ici à 2050. Pour produire cette électricité décarbonée, les écologistes nous ont fait croire depuis vingt ans à une utopique croissance verte consistant au “grand remplacement” des fossiles (82 % du mix énergétique mondial en 2021) et du nucléaire par les énergies renouvelables en misant de façon hypothétique sur le stockage de l’électricité. Or, cette stratégie montre aujourd’hui ses terribles limites.
Depuis 2006, plus de 5 000 milliards de dollars (4 400 milliards d’euros au taux de change actuel) ont été investis dans les renouvelables. Pourtant, malgré la mise en œuvre massive d’éolien et de photovoltaïque en Europe, aux États-Unis et en Chine, la demande d’énergie fossile ne s’est jamais réduite. Elle s’est au contraire fortement renforcée dans la génération électrique. Ainsi, entre 2015 et 2019, la croissance de la consommation électrique a été portée dans les pays de l’OCDE moitié par les renouvelables, moitié par le gaz.
On a voulu remplacer les fossiles par de l’électricité, on n’a jamais produit autant d’électricité à partir de fossiles
En revanche, dans les pays émergents, c’est le charbon (44 %) qui a largement dominé, les renouvelables et le gaz ne contribuant respectivement que pour 25 % et 11 % de la croissance. En dépit de la pandémie de Covid-19, cette tendance s’est poursuivie au cours des deux dernières années, notamment en Chine où la consommation gazière (+ 17,5 %) a explosé. On a voulu remplacer les fossiles par de l’électricité, on n’a jamais produit autant d’électricité à partir de fossiles. Cherchez l’erreur.
Passons aux conséquences, maintenant. La double stratégie pressant le monde des hydrocarbures de réduire drastiquement ses investissements tout en promouvant parallèlement une utopique croissance verte reposant sur un mix totalement renouvelable porte en elle les germes de la situation actuelle. En France, les majorités plurielles de 1997 et de 2012 y ont largement contribué en donnant aux écologistes des gages irresponsables. Depuis 2003, 150 milliards d’euros ont ainsi été investis dans des renouvelables, qui, au cours du mois de janvier 2022, nous ont fourni… 3 % de l’électricité journalière. Vous lisez bien : 3 %. Ce n’est même plus “tout ça pour ça”, c’est “tout ça pour rien”. Au lieu de laisser nos réacteurs nucléaires en jachère, si ces 150 milliards d’euros avaient été investis dans l’atome, nous disposerions aujourd’hui d’un parc électronucléaire flambant neuf. Rassurons-nous, l’ Energiewende allemande s’est nourrie des mêmes illusions, tandis que la Belgique, aujourd’hui coincée par une promesse faite aux écologistes il y a vingt ans, fait le choix irresponsable et funeste de sortir du nucléaire et de foncer dans le gaz sans aucun discernement.
Bien que salutaires, les volte-face du président de la République face au nucléaire et de l’Union européenne en matière de taxonomie verte traduisent de façon affligeante un amateurisme politique privilégiant l’intérêt à court terme sur une logique scientifique de long terme systématiquement méprisée.
L’inertie des décisions irréfléchies d’hier pousse malheureusement l’Europe d’aujourd’hui vers un mur gazier similaire à l’iceberg que le Titanic percuta après l’avoir aperçu trop tard. D’autant que sa situation risque d’empirer quand les exportations de gaz russe, actuellement captives pour l’Europe, pourront, une fois les nouveaux gazoducs en construction terminés, s’écouler librement vers la Chine.
Mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat
Une Chine qui, pour sortir progressivement du charbon, aura besoin de quantités titanesques de gaz. Le gaz russe transitera alors vers le plus offrant. De ce fait, la politique gazière européenne pourra difficilement se passer d’une main tendue à la Russie. Le meilleur message serait peut-être de mettre en service le plus rapidement possible Nord Stream 2 et de renégocier avec Gazprom des contrats à long terme. Les Européens devront aussi diversifier leur approvisionnement en mutualisant leurs achats de gaz, notamment sous forme de gaz naturel liquéfié en provenance du Moyen-Orient et des États-Unis. Enfin, on peut toujours rêver, le dossier du gaz de schiste pourrait aussi être réévalué à l’échelle européenne.
Quelle que soit la stratégie envisagée, la neutralité carbone en 2050 représentera pour l’Europe un coût conséquent. Sa répercussion sur les prix ne pourra être indéfiniment occultée au consommateur. In fi ne , qu’il le veuille ou non, ce sera à lui d’en supporter le coût. Une bien mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat des Européens laissant présager, dans les années à venir, des troubles sociaux d’une ampleur inédite.
* Philippe Charlez est spécialiste des questions énergétiques pour l’Institut Sapiens et chroniqueur régulier pour “Valeurs actuelles”.
Valeurs Actuelles
La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture
À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.
Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.
Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.
En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.
Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique
Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.
Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.
Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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Les militants de la Base, QG des luttes
Un jour avecÀ la veille de nouvelles mobilisations, le mouvement de lutte contre le réchauffement climatique s’organise à la Base. Histoire de ce lieu où tout peut partir d’une bière.
Pia de QuatrebarbesPia de QuatrebarbesPendant longtemps, ils ont bricolé dans leurs studios d’étudiants. « Les banderoles de 25 mètres dans de tout petits espaces, les réunions chez les uns et les autres, on perdait un temps fou à chercher des endroits pour se réunir », se souvient Élodie Nace, porte-parole nationale d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (pour Action non violente). Depuis février 2019, le mouvement climat a son QG, la Base, acronyme de base d’action sociale et écologique. Un lieu pour conquérir les rues et les esprits.
Au 31, rue Bichat, dans le 10e arrondissement de Paris, sous la verrière d’un ancien atelier de confection, 700 m² s’étalent sur trois étages. En bas, un bar associatif fait de bric et broc à l’adhésion libre, ou comment une bière amène parfois à l’engagement. « Ça fait rentrer plein de gens. Pour certains, cela sera seulement quelques heures de bénévolat. Pour d’autres, c’est le début d’un engagement plus profond. Il y a toujours du monde, il se passe toujours quelque chose ici », s’enthousiasme Élodie Nace.
Ne pas se faire confisquer son avenir
Autour du comptoir, la conversation s’engage sur le rapport de forces pour faire bouger les lignes climatiques, la dernière action de désobéissance civile ou seulement la vie du quartier. En l’espace de trois ans, près de 18 000 personnes sont passées au bar. Le soir, à la Base, cela bouge encore : des conférences sur le rapport du Giec, mais aussi sur l’agroécologie ou une maraude pour l’association la Cloche. « Et puis on fait la fête aussi, la lutte est joyeuse », reprend celle qui s’est engagée en 2015 pendant la COP21 à Paris.
Dans le canapé, Élodie Nace raconte « sa » Base. Celle qui a vu grandir le climat comme préoccupation d’une génération tout entière qui n’entend pas se faire confisquer son avenir. « Un lieu comme celui-là change tout, on peut mener la bataille, on est au cœur de la ville, des lieux de pouvoir. » Elle en est persuadée : en 2019, « sans la Base, jamais la n’aurait eu cette puissance. On était 100 000 à Paris ! » lâche-t-elle.
« Le climat est complètement absent des débats »
Avant une mobilisation, c’est ici que tout se joue. Les chevilles ouvrières battent le rappel, font le lien avec toutes les organisations. « On fait des briefings, des formations, des ateliers de pancartes », explique la porte-parole. Le 12 mars, la marche Look Up, référence au film Netflix , réalisé par l’Américain Adam McKay, visait à interpeller les candidats à la présidentielle. Celle prévue le 9 avril, comme les mobilisations de la jeunesse du 26 mars, organisées par Youth for Climate, poursuivent le même objectif : augmenter la visibilité de la question climatique, sachant qu’en février, l’espace consacré à ce thème ne représentait que 2,6 % du temps médiatique, selon les calculs de l’institut Onclusive (ex-Kantar) pour le collectif l’Affaire du siècle. La guerre en Ukraine n’a depuis rien arrangé. De quoi révolter les défenseurs de l’environnement. « À quelques semaines du premier tour, le climat est complètement absent des débats. On espère que cela va créer un électrochoc », explique la jeune femme.
Neuf alternatibases en france
Mais ce QG a un prix : 17 000 euros mensuels rien que pour le loyer. « Très vite, la question du modèle économique se pose », explique Eva Carron, chargée de mission à la Base. Ici, le bar ramène un tiers du loyer. Le reste provient des espaces supérieurs loués comme bureaux à d’autres organisations. Et enfin, les dons qui affluent. « En plein confinement, alors qu’on a dû fermer le bar, beaucoup de gens nous ont filé un coup de main, le propriétaire a aussi accepté des délais de loyer », continue Eva Carron.
À Paris, la Base, dans cette forme-là, prendra bientôt fin. Le bail aurait dû s’achever le 15 février. « On a obtenu un délai jusqu’au 30 avril. On va pouvoir être présent jusqu’à la fin de la présidentielle, organiser des actions. » Les militants se sont mis en quête d’un nouveau lieu. « Mais c’est très compliqué dans une ville si chère, et on veut être indépendant », poursuit Élodie Nace.
Mais la Base parisienne a essaimé et laisse des héritiers. À Nantes, Marseille, mais aussi à Lyon, Grenoble, Bagnolet, Rouen ou dans la vallée de l’Arve (Haute-Savoie). En tout, neuf Alternatibases ont éclos en France. « Chacune à un modèle économique, une taille, une programmation différents. Mais toutes incarnent concrètement des alternatives et ont un bar associatif », explique Juliette Caroulle, coordinatrice du réseau des Alternatibases. Pour que partout, du houblon germe l’engagement.
Climatengagementalternatiba Climatengagement BBC
Leeds teacher tackling poverty by giving 'every head a bed'
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With warnings that more than a million people will be pushed into absolute poverty from April, many charities are calling on the government to do more to help tackle the rising cost of living.
Already hundreds of thousands of people in the UK can't afford basic furniture.
There are children sleeping on bedding in baths, brothers and sisters taking turns to share a single bed, and some kids sleeping on floors.
This is the story of one teacher in Leeds who is trying to help.
Valeurs Actuelles
“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”
Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…
Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.
Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.
Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?
De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.
Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.
Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?
Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.
Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.
L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…
Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).
France24 - World
The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture
Issued on: 16/02/2022 - 16:01
For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.
L'Humanité
30 °C au-dessus des normales de saison en Antarctique : « On sort du cadre naturel »
EntretienDepuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.
Emilio MesletL’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.
Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?
Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.
Est-ce un phénomène naturel ?
En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.
Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?
Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicamentsQue risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?
La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.
Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plusClimat, le nouveau cri d’alarme du Giec
Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.
Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecRéchauffement climatiqueantarctiquemétéogiec Opex 360
La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin
par Laurent Lagneau · 23 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.
Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.
D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?
En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.
« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.
En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.
« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.
La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».
Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».
Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».
Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.
« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.
D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».
« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.
« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».
La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin
par Laurent Lagneau · 23 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.
Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.
D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?
En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.
« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.
En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.
« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.
La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».
Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».
Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».
Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.
« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.
D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».
« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.
« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».
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Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.
D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?
En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.
« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.
En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.
« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.
La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».
Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».
Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».
Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.
« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.
D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».
« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.
« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».
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Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.
D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?
En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.
« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.
En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.
« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.
La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».
Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».
Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».
Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.
« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.
D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».
« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.
« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».
Valeurs Actuelles
Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant
TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.
Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».
Le gaz finalement concerné
À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».
New York Times - World
The Smugglers’ Paradise of Afghanistan
The Great Read
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.
Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...
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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.
ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.
It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.
Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.
“I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.
It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.
But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.
Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.
12:45 A.M.
“Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.
It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.
Reporting From Afghanistan
Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.
After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.
“I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.
A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.
Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.
“When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.
10:15 A.M.
We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.
Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.
Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.
As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.
Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.
“Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”
H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.
Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.
The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.
“The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”
Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.
By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.
Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.
“I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.
H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.
Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.
Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.
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L'Humanité
Sortir du gaz russe : pistes et impasses
DécryptageÀ Versailles, l’Union européenne s’est donné 5 ans pour ne plus dépendre de la Russie. Dix jours plus tard, les fausses bonnes idées et l’impératif climatique compliquent la donne. Explications
Marie-Noëlle BertrandMarion d'AllardC’est l’épine dans le pied de l’Union européenne. Alors que Moscou intensifie son offensive en Ukraine, les Vingt-Sept se sont engagés, au sommet de Versailles, à se désengager des énergies fossiles russes d’ici à 2027. Une échéance lointaine qui s’explique, entre autres, par les difficultés réelles à rendre effective une telle décision.
Pour ce qui est du gaz, « l’UE importe 90 % de sa consommation, dont 45 % environ depuis la Russie », précise la Commission européenne. Un taux qui varie selon les pays : 100 % pour la Finlande, l’Estonie ou la Lettonie, quand l’Allemagne importe de Russie un tiers de sa consommation et l’Italie 43 %. L’Hexagone, pour sa part, dépend du gaz russe à hauteur de 16 % de ses besoins.
Sortir de cette dépendance est devenu un impératif européen. Mais, de la recherche de fournisseurs alternatifs au développement des énergies décarbonées en passant par l’impérieuse nécessité d’atteindre une forme de sobriété, Bruxelles tâtonne toujours.
1. Substituer un gaz à un autre, un plan climaticide
Le gaz naturel circule de deux façons : par gazoduc, sous pression et à 40 km/h en moyenne, ou à bord de navires méthaniers, sous forme liquide (GNL). Aujourd’hui, l’Europe se fournit principalement par gazoduc, depuis la Norvège et la Russie. Chercher d’autres fournisseurs revient donc pour partie à privilégier les importations de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis notamment, qui exportent du gaz de schiste, issu de la fracturation hydraulique de la roche. Désastreuse sur le plan environnemental, l’importation de gaz de schiste est également une option « plus chère », relève l’économiste Pierre-Noël Giraud, avec « un coût de transport équivalant au coût de production », précise le professeur à Mines ParisTech.
Côté infrastructures, importer du GNL demande des capacités de stockage suffisantes et de terminaux méthaniers capables de regazéifier cette matière première. À l’heure actuelle, la France dispose de quatre terminaux de ce type, dont trois sont opérés par Elengy, filiale d’Engie. Mais « ces installations ne sont pas en sous-régime et nos stockages sont pleins pour un petit moment. Les clients achètent des capacités de stockage pour plusieurs années », relève-t-on en interne. Quant à la possibilité de renforcer rapidement nos capacités de stockage de gaz, « ça n’est même pas évoqué », poursuit ce spécialiste du dossier. En somme, substituer le GNL au gaz russe risque fort de s’avérer compliqué à court terme. D’autant plus, conclut-il, que « tout le monde est à la recherche d’une alternative au gaz russe. Il faut raisonner dans le cadre d’un réseau interconnecté ».
Peut-on se passer du gaz russe ?2. Accélérer le développement des énergies décarbonées
Seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint ses objectifs 2020, la France est la mauvaise élève en matière d’énergies renouvelables, avec à peine 19 % de la consommation brute finale (essentiellement hydraulique), pour un objectif fixé de 23 %. Un tel retard renforce mécaniquement la dépendance aux énergies fossiles. Pourtant, développées massivement, « les énergies renouvelables pourraient nous permettre de sortir de dilemmes comme celui qui se pose actuellement » au sujet du gaz russe, assure Pierre Laboué (1), chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). À condition d’investissements publics conséquents, directs ou sous forme d’aide aux particuliers.
« Les prix de l’énergie augmentent et vont continuer d’augmenter ces prochains mois. Depuis cet automne, nous recevons de plus en plus de demandes individuelles concernant la pose de panneaux solaires ou la rénovation thermique des logements », explique Sylvain Le Falher, cofondateur et président d’Hello Watt. Alors que « les aides dédiées ont baissé, poursuit-il, il est urgent de relancer un programme de rénovation énergétique important quand on sait qu’en France, il y a encore 4 millions de chaudières au fioul ». Développer les énergies renouvelables, oui, mais pas seulement, poursuit Sylvain Le Falher : « Cette situation implique aussi que des décisions politiques soient prises en matière de nucléaire. » Particularité française, l’électricité produite sur le territoire émane à 75 % du parc nucléaire, une énergie « de transition », décarbonée et pilotable.
3. Consommer moins : l’arlésienne française
En finir avec notre dépendance aux hydrocarbures russes passera aussi par mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures tout court. L’objectif d’en limiter la part est d’ailleurs dicté depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris sur le climat. Pour plafonner le réchauffement à +2 °C, la communauté internationale s’est alors engagée à atteindre la neutralité carbone dès la deuxième moitié du siècle. Cela implique de réduire à quasi-néant la production d’énergies fossiles. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit d’avoir baissé la consommation de gaz et de pétrole de respectivement 10 % et 19 % en 2023, et de 22 % et 34 % en 2028. Le bilan est, pour l’heure, on ne peut plus mitigé. La faible décrue de la consommation de pétrole depuis 2020 est jugée conjoncturelle, due à la crise sanitaire. La consommation de gaz naturel a quant à elle augmenté de 0,5 %.
Pourtant, la question climatique est sur la table depuis vingt-cinq ans, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project : « Si nous avions pris des mesures dès le protocole de Kyoto en 1997, la question de notre dépendance au gaz et au pétrole de Vladimir Poutine ne se poserait pas. » Reste maintenant à nous sevrer dans l’urgence. Mais « s’engager dans une sobriété planifiée n’est pas la même chose que s’engager dans une sobriété de guerre », reprend Matthieu Auzanneau. Les leviers d’action sont en revanche bien identifiés. Côté pétrole, les transports se placent en tête et comptent pour près de 60 % de notre consommation ; l’autre gros morceau concerne l’usage non énergétique du pétrole (plastique, chimie, pesticides…). Côté gaz, le logement résidentiel est le principal poste affecté, suivi par l’industrie (un gros quart de notre consommation) et par la production d’électricité et de chaleur (2). « Réduire de 1 °C le chauffage dans les maisons et ralentir sur la route peut nous permettre de limiter notre dépendance au gaz et au pétrole russes l’an prochain », conclut le directeur de The Shift Project.
ÉnergiegazRussieénergies renouvelables France24 - World
From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history
Issued on: 10/02/2022 - 11:14
The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.
Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.
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Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021
La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.
C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.
Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »
Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.
Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.
New York Times - World
Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.
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Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.
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By Emily Schmall
AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.
When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.
When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.
They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.
“It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”
The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.
That unity, however, has recently frayed.
A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.
New
Delhi
Chennai
INDIA
Detail
area
Auroville
Pondicherry
INDIA
Bay of
Bengal
TAMIL NADU
Madurai
SRI
LANKA
Gulf of
Mannar
50 mileS
By The New York Times
The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.
Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.
But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.
They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.
The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.
But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.
Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.
The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.
Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.
“Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.
Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.
Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.
“Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.
The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.
“We are here for human unity, but also to build a city,” she said.
The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.
“It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”
Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.
“Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”
Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.
“How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.
The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.
Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.
Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.
Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”
“These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”
Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.
While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.
Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.
“The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”
Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.
Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.
“Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”
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La 4e Brigade d’Aérocombat participe à l’exercice Chergui 2022 au Maroc
par Laurent Lagneau · 22 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.
Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».
Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.
Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.
L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw
— 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022
Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.
Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.
Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».
Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».
Photo : Archive / EMA
La 4e Brigade d’Aérocombat participe à l’exercice Chergui 2022 au Maroc
par Laurent Lagneau · 22 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.
Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».
Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.
Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.
L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw
— 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022
Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.
Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.
Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».
Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».
Photo : Archive / EMA
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Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».
Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.
Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.
L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw
— 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022
Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.
Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.
Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».
Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».
Photo : Archive / EMA
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerSi la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.
Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».
Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.
Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.
L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw
— 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022
L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw
#Maroc#CapaciTerre#StrongerTogetherpic.twitter.com/B8wWJk3jNw— 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022
March 13, 2022
Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.
acquis d’occasionPar ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.
Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».
Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».
Photo : Archive / EMA
BBC
UK's rainfall records rescued by volunteer army
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
Thousands of weather enthusiasts are celebrating the rescue of a unique trove of UK rainfall data.
The volunteer army stepped up during the first Covid lockdown to transfer handwritten rain gauge totals on to computers.
This digitisation effort has given the UK Met Office a much clearer idea of when our islands were sodden or parched going back almost 200 years.
And that's extremely useful for understanding climate change.
"What our 16,000 volunteers did in the first weeks of lockdown will really help us recognise long-term trends," said the Rainfall Rescue project scientist and Reading University professor Ed Hawkins, who's now analysed the new dataset.
"But almost more important is what we learn about extremes. We want to know about the big floods, the big droughts - how likely they are, how frequently they might happen. This will allow us to put modern extremes in their proper context," he told BBC News.
The Rainfall Rescue project was launched in those first few days after the government issued its pandemic stay-at-home order in March 2020.
People were asked to while away their time by helping to recover a series of pre-1960 weather records known as the "10 Year Rainfall Sheets".
These were 65,000 scanned pieces of paper in the UK Met Office archives that contained the scribbled monthly and decadal rainfall totals at thousands of weather stations across the country.
Converting all the data into a modern electronic form, able to be analysed by computer, was expected to take a long time, especially since the ornate handwriting on many sheets demanded human eyes do the job rather than an automated character-recognition system.
But the British public raced through the information in just 16 days.
"Across those 66,000 sheets, we had 5.4 million individual rainfall observations. They were keyed into the computer four times for quality control purposes. So that actually makes over 20 million individual observations being keyed," explained Met Office archivist Dr Catherine Ross.
"Add in other data, such as the names of the places where the rainfall was recorded and who the observers were - we're up to 100 million keystrokes."
A vast effort, but one that will now pay big dividends.
Consider the task of planning for the consequences of too little or too much water.
How do we satisfy our need for water resources, for domestic supply and industrial use, and also ensure we have the necessary infrastructure to protect our homes from flooding?
The "weather memory" recovered from the decadal sheets will underpin future decision-making.
Some nuggets of information to emerge from the project include:
Much of the rescued data comes from a period prior to the Met Office's foundation in 1854 - a lot of it gathered by keen amateurs.
These were individuals working in schools, in hospitals, at reservoirs and iron & steelworks, in lighthouses and at a chocolate factory.
There's even royal data from Sandringham House. Its 10-year sheet from 1900-1909 has written on it: "For His Majesty the King."
Consider one Lady Bayning. She recorded rainfall in Norfolk between 1835 and 1887, and would take her rain gauge with her to London for the social season.
A good number of sheets had incomplete information, perhaps a missing location for the rain gauge.
"We had to track down a Reverend Iliff from Sunderland," recalled Jacqui Huntley, one of eight dedicated Rainfall Rescue volunteers (known as "The Collective") who set themselves the task of validating the recovered data.
"The poor man had so much bad luck. First, his rain gauge was stolen. He then had his arm broken and could only take readings for a few months, and then they put a road through his garden. We had to find his precise street to know where exactly he had his rain gauge."
Dr Mark McCarthy is head of the Met Office's National Climate Information Centre. He said: "I'm always humbled to think about these individuals who were collecting weather records long before the Met Office existed or indeed any sort of systematic observing of our climate was under way.
"They saw fit to collect their records for whatever reason, and 150, 200 years later they've produced real gems for science."
The Rainfall Rescue project was carried out on the Zooniverse citizen science platform. The analysis of its data is published in an open access paper in Geoscience Data Journal.
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Related Topics
BBC
Aerial photos show 100 years of changing landscape
The blast furnaces at the Scunthorpe Steelworks where molten iron is produced from iron ore, coke and limestone. All four furnaces were named after queens of England including Queen Anne, pictured in 2016
The airfield at RAF Scampton, Lincolnshire, as seen in 1955 when the runways and other infrastructure were expanded to accommodate the Avro Vulcan aircraft
The Chain Home radar at Bempton, in East Yorkshire, can be seen top right in this 2013 photograph. Closer to the sea there is another collection of concrete buildings including one for an early warning radar, which was developed in response to the Soviet Union testing of atomic weapons in 1949, Historic England said
This picture of North Yorkshire's Saltburn-by-the-Sea is believed to have been taken by a low-flying RAF reconnaissance aircraft, most likely a Spitfire, in 1949
Whetley Mills in Bradford as photographed in 2009. The mill is among a number showing Bradford’s rich textile heritage. It was described in 1893 publication ‘The Century's Progress’ as among the largest and best organised establishments in the Bradford spinning industry, but the reality was far from flawless with working conditions being hazardous, Historic England said
The East Hecla steelworks in Sheffield, photographed here in 1946, produced nearly 290,000 artillery shells in World War One. From 1917 some of the factory’s capacity was converted to manufacture 60-pounder guns and later shells during World War Two
This image, taken in 2013, shows the remains of Leighton Construction Camp at Breary Banks in North Yorkshire. It was originally constructed to house workers building Leighton reservoir but became a training camp for the Leeds City Battalion during World War One. From 1917 it was used as a prisoner of war camp
This photo of the docks in Hull was taken in 1925 when the city was a major centre for imports and exports. The Humber Dock closed to shipping in 1967, but reopened as Hull Marina in 1983
Three dark circles in the crops in Tallington, Lincolnshire, show the site of ditches that once surrounded Bronze Age burial sites. Historic England said the line of pits was another common archaeological feature in this part of Lincolnshire
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Aerial photographs showing 100 years of changes to the Yorkshire and Lincolnshire landscape have been made available via an online archive.
Historic England said its Aerial Photography Explorer, external provided a "fascinating insight" and offered "striking discoveries" in the two regions.
It features more than 400,000 images taken across the country from 1919 to the present day.
The organisation said it hoped people would use the online archive to research their local areas and gain "an insight into a century of changes and development".
France24 - World
Dozens killed in twin attacks in Somalia ahead of elections
Issued on: 25/03/2022 - 11:21
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: Dozens of people are killed in twin attacks in Somalia. Al Shabaab extremists claim responsibility, saying they were targeting politicians in a bid to disrupt already stalled elections. Also, Tunisian farmers take the law into their own hands in the midst of an ongoing water crisis. Poor planning, scarce water resources and the worsening impact of climate change have all hit the country's agricultural industry hard. Finally, we see why Mauritius, Libya and Ivory Coast are some of Africa's happiest countries.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »
Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?
Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.
Que doit faire l’Europe ?
Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.
Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.
Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?
Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.
Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.
Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?
Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.
Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?
L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.
L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.
La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?
Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.
Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40
Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?
Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.
Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?
Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.
Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.
Sans oublier la réforme des retraites…
Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.
Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?
Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.
Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?
Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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BBC
Covid: Fewer stomach bugs recorded during UK's lockdown
By Michelle RobertsDigital health editor
The UK's Covid lockdown appears to have had a massive impact on stomach bugs, slashing outbreaks by more than half in England during the first six months of the pandemic.
Far fewer people suffered vomiting and diarrhoea than usual, data show.
People staying at home, mixing less and washing their hands will have had an impact, say public health experts in a new article published by BMJ Open.
This perk may continue if we all carry on being more germ-aware, they say.
Routine surveillance in England shows the number of outbreaks caused by the winter vomiting bug norovirus has increased in recent weeks, although they are still below the five-year-average or usual level for this time of year.
Projectile vomiting
Norovirus is easily transmitted through contact with people who have it, or contaminated surfaces.
Prof Saheer Gharbia, from the UK Health Security Agency and one of the authors of the BMJ study, said: "Norovirus, commonly known as the winter vomiting bug, has been at lower levels than normal throughout the pandemic but, as people have begun to mix more, the numbers of outbreaks have started to increase again."
Symptoms include sudden onset of nausea, projectile vomiting and diarrhoea. Although it can be very unpleasant, it usually goes away in a couple of days.
The advice is to stay at home if you are experiencing norovirus symptoms and do not return to work or send children to school or nursery until 48 hours after symptoms have cleared.
Prof Gharbia said: "Please avoid visiting elderly relatives if you are unwell - particularly if they are in a care home or hospital.
"As with Covid and other infectious illnesses, handwashing is really important to help stop the spread of this bug, but remember, unlike for Covid, alcohol gels do not kill off norovirus, so soap and water is best."
For their study, Prof Gharbia and colleagues looked at information on outbreaks, laboratory notifications, calls to the NHS 111 health advice service, GP appointments, and attendance at emergency care for gastrointestinal infections during the first half of 2020 in England.
That included illness from bacteria like salmonella and listeria, as well as the winter vomiting virus.
Just over 1,500 suspected and lab-confirmed gastrointestinal infection outbreaks were reported in England, representing a 52% fall on the five-year average for the period.
Google Trends data showed internet searches for key phrases, such as "food poisoning", "gastroenteritis" and "sickness bug" plunged, while ones for "handwashing" and "disinfection" rose substantially during the UK's first Covid wave.
Each year in England there are typically more than 17 million cases of gastrointestinal infections, resulting in more than one million calls or visits for medical advice or care.
To help reduce the spread:
Prof Martin Marshall, from the Royal College of GPs, said: "This study makes clear that as we've seen with other contagious diseases, such as colds and flu, prevalence of gastro-intestinal infection was lower during the pandemic. This is likely to be in a large part due to restrictions that were implemented to stop the spread of Covid, and greater adherence to public health measures.
"As we move to the next stages of the pandemic, severe restrictions have been, and continue to be, lifted to allow a more normal way of life, but practising good hygiene measures is something that can and should continue, and really can help people keep well."
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Norovirus in England - GOV.UK
Diarrhoea and vomiting - NHS
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France : l’agriculture envisage un avenir sans la Russie, grande exportatrice d’engrais
La guerre en Ukraine se poursuit et ses impacts pourraient être nombreux. Ainsi, concernant les engrais, l’agriculture française ne peut se passer des importations, et notamment de la Russie, nous apprend BFM TV, vendredi 11 mars. En effet, le pays de Vladimir Poutine est un grand exportateur d’engrais ainsi que de gaz naturel, à partir duquel on produit des engrais. Or, le conflit pourrait tarir les exportations en direction de l’Hexagone, raison pour laquelle l’agriculture française est incitée à envisager un autre avenir.
« Une inquiétude qui monte »
Dans le détail, pas moins de 12,5 % de nos importations d’urée, l’un des fertilisants azotés les plus utilisés dans les champs français, proviennent de Russie, d’après des chiffres du cabinet Agritel. Et en réponse aux sanctions occidentales, Moscou a dernièrement recommandé aux producteurs d’engrais russes de suspendre de façon temporaire leurs exportations « Il y a une inquiétude qui monte chez les agriculteurs français, car ils voient les prix des engrais grimper de jour en jour. Et, de plus en plus, cette inquiétude se porte sur la disponibilité même des engrais », explique à nos confrères Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, le principal syndicat agricole français.
Pour cette année, les répercussions devraient toutefois être limitées. En effet, les épandages sont presque terminés, note la chaîne d’informations. Mais la question va se poser pour l’année à venir, puisque les achats vont débuter au cours du printemps et de l’été. Une pénurie à retardement est redoutée par le secteur. Au Havre, par exemple, le géant norvégien Yara a fait savoir au cours de cette semaine qu’il allait réduire temporairement la production de son usine normande, en raison de l’envolée du gaz.
« Toute l’offre mondiale va se contracter »
Aussi, les engrais azotés ne sont pas les seuls à manquer, puisque la potasse s’ajoute à cette équation, poursuit BFM TV. A savoir que la Russie et la Biélorussie représentent, à elles deux, 40 % des échanges mondiaux de potasse. « Il faut que l’on trouve des solutions à court terme, si l’on veut avoir les engrais nécessaires pour la prochaine campagne. Il va falloir être créatifs », témoigne Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble les industriels français du secteur.
Problème, à court terme, les solutions demeurent limitées. Ainsi, la France ne produit pas de gaz naturel et les mines de potasse alsaciennes sont fermées depuis longtemps déjà. Diversifier les approvisionnements, redynamiser certaines sources et investir dans les pays qui possèdent ou transforment la matière première reste le moyen le plus rapide de changer les choses. Toutefois, les capacités sont restreintes. Par exemple, Trinité-et-Tobago fournit déjà 14 % de nos importations de solutions azotées. « Ce problème n’est pas seulement français : beaucoup de pays vont chercher d’autres sources d’approvisionnement pour compenser la baisse des exportations russes, résume Isaure Perrot, analyste chez Agritel, auprès du même média. Toute l’offre mondiale va se contracter. »
BBC
Uber to list New York City yellow taxis in app
After ravaging New York City's yellow cab industry, Uber is now taking steps to embrace it.
The company will now list New York City yellow cabs on its app, a partnership Uber described as the latest step in a global effort to work with the taxi industry to unlock new markets.
It already has similar arrangements in place in countries such as Spain, Germany, Austria and Turkey.
Uber has been facing a driver shortage as it emerges from the pandemic.
The deal will add about 14,000 taxi drivers licensed in New York City - one of its most important markets - to Uber's platform.
Guy Peterson, director of business development for Uber, called it a "win for drivers".
"No longer do they have to worry about finding a fare during off-peak times to getting a street hail back to Manhattan when in the outer boroughs," he said.
The number of rides in yellow taxis in New York has plunged since Uber launched in the city in 2011, as people opted for the ease of online booking. The collapse helped to push nearly a thousand drivers to file for bankruptcy in recent years.
Under the partnership, the software companies that currently work with city-licensed cab drivers will integrate with Uber, which will take a cut of the fares. The companies did not say how much this would be.
The offering will roll out to the public this spring. Riders hailing a yellow taxi via the app will pay fares comparable to an Uber X ride, according to a Wall Street Journal report that Uber confirmed.
Shares in Uber rose on the news.
But Bhairavi Desai, executive director of the New York Taxi Workers Alliance, said Uber should not make the mistake of thinking that this means its fights with drivers in New York are over. She said Uber typically pays about 15% less than what a driver could earn running the meter.
"The companies that tore up this industry need this more than the drivers do," said Ms Desai. "The fare structure that is not enough for Uber drivers is also not going to be enough for yellow cab drivers."
Bruce Schaller, a New York-based consultant who has studied the growth of Uber in the city, said the deal would benefit drivers and customers by widening market access, while helping the city control the number of empty cars adding to pollution and congestion problems as they look for customers.
"I've always felt that these industries would converge," he said. "This is probably sooner than one would have expected...but clearly the pandemic has turned everything upside down and people are trying to put things back together in a way that will work."
As Uber pursues this model in other cities, the firm may come to dominate the market even more, Mr Schaller said. But in New York City, he said hailing a taxi from the street was likely to remain an essential part of life.
"The street hail is still a big deal in New York," he added.
Ryan Wanttaja, the acting head of New York's Taxi and Limousine Commission (TLC), which regulates the industry, said it was "always interested in tools that can expand economic opportunities for taxi drivers".
"We are excited about any proposal to more easily connect passengers with taxis and look forward to learning more about this agreement between Uber and the taxi apps and ensuring it complies with TLC rules," he said.
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New York Times - World
At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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L'Humanité
Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan
ActuCette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.
Anna MussoLe 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.
La topologie « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie.
Décrit comme un « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ». « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo.
sciencesmathématiques France24 - World
Tigray rebels commit to ‘cessation of hostilities’ after Ethiopia’s truce announcement
Issued on: 25/03/2022 - 08:34Modified: 25/03/2022 - 08:36
NEWS WIRES
Tigrayan rebels agreed to a “cessation of hostilities” on Friday, a new turning point in the nearly 17-month war in northern Ethiopia following the government's announcement of an indefinite humanitarian truce a day earlier.
The rebels said in a statement sent to AFP early Friday that they were "committed to implementing a cessation of hostilities effective immediately," and urged Ethiopian authorities to hasten delivery of emergency aid into Tigray, where hundreds of thousands face starvation.
Since war broke out in November 2020, thousands have died, and many more have been forced to flee their homes as the conflict has expanded from Tigray to the neighbouring regions of Amhara and Afar.
On Thursday, Prime Minister Abiy Ahmed's government declared a surprise truce, saying it hoped the move would ease humanitarian access to Tigray and "pave the way for the resolution of the conflict" in northern Ethiopia.
It called on the Tigray People's Liberation Front (TPLF) to “desist from all acts of further aggression and withdraw from areas they have occupied in neighbouring regions.”
The rebels in turn urged “the Ethiopian authorities to go beyond empty promises and take concrete steps to facilitate unfettered humanitarian access to Tigray.”
The conflict erupted when Abiy sent troops into Tigray to topple the TPLF, the region's former ruling party, saying the move came in response to rebel attacks on army camps.
Fighting has dragged on for over a year, triggering a humanitarian crisis, as accounts have emerged of mass rapes and massacres, with both sides accused of human rights violations.
More than 400,000 people have been displaced in Tigray, according to the UN.
The region has also been subject to what the UN says is a de facto blockade.
The United States has accused Abiy's government of preventing aid from reaching those in need, while the authorities in turn have blamed the rebels for the obstruction.
Nearly 40 percent of the people in Tigray, a region of six million people, face "an extreme lack of food", the UN said in January, with fuel shortages forcing aid workers to deliver medicines and other crucial supplies by foot.
Ceasefire efforts
Western nations have been urging both sides to agree to a ceasefire, with the United States, the European Union, the UK and Canada hailing the truce declaration.
US Secretary of State Antony Blinken said the United States “urges all parties to build on this announcement to advance a negotiated and sustainable ceasefire, including necessary security arrangements.”
“The #EU welcomes the declaration of a humanitarian truce by the Gov of #Ethiopia and the statement on cessation of hostilities by the Tigrayan Authorities”, the EU delegation to Ethiopia said on Twitter.
Diplomats led by Olusegun Obasanjo, the African Union's special envoy for the Horn of Africa, have been trying for months to broker peace talks, with little evident progress so far.
The government previously declared a “unilateral ceasefire” in Tigray in June last year, after the TPLF mounted a shock comeback and retook the region from federal forces before expanding into Amhara and Afar.
But fighting intensified in the second half of 2021, with the rebels at one point claiming to be within 200 kilometres (125 miles) of the capital Addis Ababa, before reaching a stalemate.
(AFP)
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Ethiopia declares 'indefinite humanitarian truce' to allow aid into Tigray
Ethiopian air strike on Tigray camp for displaced kills dozens, say aid workers
Nearly 40 percent of Tigrayans face 'extreme lack of food', UN warns
France24 - World
Woman opposition MP among scores killed in Somalia suicide attacks
Issued on: 24/03/2022 - 16:58
NEWS WIRES
The death toll from two bombings that killed a parliamentary election candidate in central Somalia has risen to 48, a regional leader said on Thursday.
Amina Mohamed, a vocal critic of the government, was killed on Wednesday by a suicide bomber in the city of Beledweyne, around 300 km (185 miles) north of Mogadishu, on the eve of her expected re-election, witnesses and relatives said.
“The two blasts killed 48 people including traders, clerics, officials and civilians and injured 108 others,” Ali Gudlawe Hussein, president of Hirshabelle state, said in a statement broadcast on Facebook.
“The first suicide bomber targeted lawmaker Amina and those with her. And when the casualties were taken to hospital, a suicide car bomb targeted them.”
Al Qaeda-linked militant group al Shabaab said it was behind the bombings.
Somalia is conducting parliamentary elections in an indirect process that involves clan elders picking the 275 members of the lower house, who then choose a new president on a date yet to be fixed.
In a statement late on Wednesday, Prime Minister Mohamed Hussein Roble said Wednesday’s killings were aimed at disrupting the elections.
Data from the election commission shows that the election of 246 lawmakers has so far been completed, ahead of an April 15 deadline.
(REUTERS)
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Somali president suspends prime minister’s executive powers in escalating row
Somalia's president says PM Roble suspended as election spat deepens
EYE ON AFRICA
Explosion outside Somalia's Mogadishu airport kills at least eight
L'Humanité
Sciences. Quand les palynologues prêtent main forte aux historiens
ActuLa Grande Peste qui a sévi en Europe au XIVe siècle aurait tué uniformément 50 % des populations. Une hypothèse réfutée par une étude récente sur les grains de pollen des céréales…
Jérémie BazartLa peste est une maladie écologiquement et épidémiologiquement complexe qui se transmet par de multiples voies. Son réservoir principal se trouve parmi les rongeurs et le bacille Yersinia pestis, responsable de la maladie, se transmet à l’homme via le contact direct avec des animaux infectés, la piqûre de leurs puces ou par voie aérienne.
La Grande Peste a dévasté le Vieux Continent
Au milieu du XIVe siècle, entre 1347 et 1352, la Grande Peste a décimé, d’après les historiens, entre 30 et 50 % des Européens. En seulement cinq ans, 50 millions de personnes seraient mortes de cette pandémie. Les conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et durables, car cette maladie a entraîné des bouleversements socio-économiques majeurs, parmi lesquels la transformation des structures religieuses, politiques, culturelles et économiques.
Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartisà travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens.
Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS
Jusqu’à présent, les historiens affirmaient, textes à l’appui, que l’impact de la peste aurait eu un effet dévastateur sur la démographie partout sur le Vieux Continent. Une étude récente (1), basée sur les grains de pollen, vient invalider cette idée. « Les données polliniques peuvent être utilisées pour évaluer la dynamique démographique passée, car la pression humaine sur le paysage dans la période préindustrielle dépendait directement de la disponibilité de la main-d’œuvre rurale », explique Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS. Elle a participé à l’étude qui vient d’être publiée par le groupe Paléoscience et histoire de l’Institut Max-Planck dirigé par Adam Izdebski.
La palynologie est l’étude des grains de pollen et des spores de végétaux archivés dans les sédiments de lacs et des tourbières. Mais quel peut bien être son lien avec la peste ? « Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire », poursuit la chercheuse.
Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire.Florence Mazier, palynologue
Dans la publication, les auteurs ont identifié des régions caractérisées par une réduction, une stabilité ou une extension des paysages agraires en Europe. Pour cela, les scientifiques ont creusé non pas dans les couches sédimentaires mais dans des bases de données. L’étude publiée est en effet une des premières du genre à utiliser le big data en palynologie. « Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartis à travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens », déclare Florence Mazier.
Des disparités régionales
Les chercheurs ont en effet ciblé leurs analyses sur quatre groupes de plantes : celles des milieux cultivés (qui témoignent d’une main-d’œuvre agricole disponible), celles qui traduisent des milieux pâturés (territoires qui nécessitent moins de main-d’œuvre), celles caractérisant des « successions secondaires forestières rapides », c’est-à-dire les arbustes et arbres qui poussent cinq à dix ans après l’abandon d’une terre, et celles des « successions secondaires forestières lentes », qui témoignent d’un abandon plus ancien encore.
Les résultats sont sans appel ! Sur la période de la peste noire, les pollens ont révélé une disparité régionale de l’intensité agraire en Europe. Ainsi, les chercheurs ont identifié des régions caractérisées par une forte diminution des pratiques agricoles, en Scandinavie, en France ou dans le centre de l’Italie, par exemple. À l’inverse, certaines régions d’Europe centrale, d’Irlande ou d’Espagne montrent des signes de continuité et parfois même de croissance agraire.
Ce qui est donc nouveau, c’est que les études polliniques montrent que la mortalité de la peste noire était beaucoup plus hétérogène dans l’espace que les historiens ne le pensent. « Le fait que la pandémie ait été extrêmement destructrice dans certaines régions, mais pas dans toutes, falsifie la pratique, courante dans les études sur la peste noire, consistant à prédire l’expérience d’une région sur la base d’une autre », concluent les chercheurs dans leur publication. Les résultats de mortalité à l’échelle d’un pays doivent être reconstruits à l’aide de sources plus locales que le pollen, preuve en est faite, peut aider à connaître…
(1) « Palaeoecological data indicates land-use changes across Europe linked to spatial heterogeneity in mortality during the Black Death pandemic », « Nature Ecology and Evolution », 2022
Point de vue
« La peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme »
Florence Mazier, palynologue chargée de recherche au CNRS
Comment le choix des 261 sites a-t-il été réalisé ?
Nous étions contraints par la disponibilité des sites polliniques déjà datés, analysés, publiés et accessibles dans les bases de données polliniques ou directement auprès des chercheurs. Ces sites devaient en plus disposer d’une bonne résolution temporelle pour renseigner la période de la peste au milieu du XIVe siècle. Là-dessus, il fallait également prendre en compte des régions pour lesquelles plusieurs sites étaient disponibles, afin que nos résultats soient bien représentatifs. Pour de futures expériences, des carottages/prélèvements seront réalisés dans des lieux bien déterminés pour croiser données historiques et polliniques à haute résolution temporelle sur les mêmes espaces.
Pour quelles raisons les études actuelles sur la peste ne sont-elles pas exactes ?
Un des buts de cette recherche était de montrer que les études actuelles sur la peste, qui se fondent sur des analyses de documents, de textes ou des récits qui parlent de la pandémie dans les grandes villes, sont incomplètes. En milieu urbain, la mortalité atteint 25 à 50 % à cause de la concentration de la population ou des conditions sanitaires insalubres qui existent à cette époque. Le bacille se transmet très facilement. Le problème, c’est que cette image est forcément biaisée, car la population en Europe est essentiellement rurale à plus de 70 % au XIVe siècle. Nous devions donc trouver de nouvelles sources de données. Il fallait boucher les trous de l’histoire, car il y a peu de textes sur le milieu rural. Notre étude apporte la preuve que la peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme.
Que pensent les historiens de votre travail ?
Ils sont très étonnés, et cela les oblige à revoir certaines informations. Mais notre recherche montre surtout que, lorsqu’on croise les disciplines, on en apprend beaucoup plus. C’est un bel appel à collaborations entre les sciences humaines et les sciences naturelles. En palynologie, nous pouvons également voir les conséquences des guerres, des révolutions qui entraînent des changements d’utilisation des sols, donc un changement du couvert végétal. On regarde les effets des abandons des terres depuis les deux cents dernières années dans les montagnes, on observe ce qui se passe au niveau de la végétation, au niveau de la diversité végétale. La palynologie est une science transversale qui nous offre la possibilité de travailler avec des historiens, des botanistes, des écologues et même des climatologues…
Propos recueillis par J. B.
sciencespestepollenHistoire Opex 360
Thales et CS Group fourniront les systèmes de lutte anti-drones du programme PARADE
par Laurent Lagneau · 22 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.
Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.
D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.
Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.
« Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.
« Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage.
Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.
Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.
Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.
Thales et CS Group fourniront les systèmes de lutte anti-drones du programme PARADE
par Laurent Lagneau · 22 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.
Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.
D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.
Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.
« Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.
« Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage.
Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.
Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.
Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.
Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.
D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.
Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.
« Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.
« Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage.
Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.
Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.
Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.
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Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.
D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.
Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.
« Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.
« Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage.
Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.
Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.
Intelligence OnlineLes ÉchosLe contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - World
Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?
Issued on: 24/03/2022 - 18:02
Sébastian SEIBT
Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.
The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic.
"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.
It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.
Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8
March 23, 2022At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C
It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.
"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.
Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD
March 19, 2022In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.
On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.
But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change. Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.
Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.
Warm breezes from Spain and New Zealand
Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.
But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.
To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.
In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.
When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.
'Weather quirk or unprecedented event'?
"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.
But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.
"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.
Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.
This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.
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Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
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Les États-Unis livrent à Kiev des armes soviétiques récupérées après la Guerre Froide à des fins de renseignement
par Laurent Lagneau · 22 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer3Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.
En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.
L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].
Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.
D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.
Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.
« Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.
Photo : Ştefan Ciocan – CC BY-SA 3.0
Les États-Unis livrent à Kiev des armes soviétiques récupérées après la Guerre Froide à des fins de renseignement
par Laurent Lagneau · 22 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer3Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.
En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.
L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].
Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.
D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.
Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.
« Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.
Photo : Ştefan Ciocan – CC BY-SA 3.0
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En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.
L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].
Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.
D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.
Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.
« Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.
Photo : Ştefan Ciocan – CC BY-SA 3.0
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En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.
L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].
Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.
D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.
Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.
d’après le Wall Street Journal« Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.
Photo : Ştefan Ciocan – CC BY-SA 3.0
Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0 El País (ESP)
Siete paradas para conocer la sierra de Gata
EXTREMADURAUna lengua propia, aceite y carne de primera, el mayor castañar de Extremadura, un monumento a los contrabandistas y otras sorpresas de estas montañas al noroeste de Cáceres
Aquí falan distintu. Aunque tampocu demasiau. Al casco antiguo le dicen cascu antigu; al vencejo, vincillu y al vino, viñu. Suena a asturiano, todo acabado en u. Pero no lo es. Es la fala, una lengua romance derivada del galaico-portugués medieval que solo se habla en tres pueblos de la sierra de Gata, en Extremadura. Encima, cada uno tiene su variante: en San Martín de Trevejo hablan mañegu. En Eljas, lagarteiru. Y en Valverde del Fresno, valverdeñu. Aunque acaba en u, retwagyu no es ni mañegu, ni lagarteiru, ni valverdeñu. Es una palabra que se han inventado en un hotel de esta última localidad. Vamos allá con esta y otras sorpresas que esperan en esta zona del noroeste de Cáceres, cerca ya de Portugal.
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Carne de vacas ‘retwagyu’
Ret viene de retinta extremeña. Y wagyu, de la raza bovina japonesa famosa por su carne con la que se ha cruzado aquella para obtener las vacas que avanzan con pasitos delicados por la dehesa que rodea Hábitat Cigüeña Negra, un extraordinario hotel rural en Valdeverde del Fresno con 50 hectáreas de olivar, piscina de horizonte infinito, hammam y restaurante donde la carne de las susodichas acaba pasada por la piedra caliente. Mal lugar para un vegano. Además de esto, que ya es mucho, aquí hay una almazara ecológica y un observatorio de aves al borde de una laguna donde la cigüeña negra que da nombre al alojamiento se concentra en sus pasos migratorios.
(Puedes leer la crítica de este hotel de Fernando Gallardo, aquí).
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Visita a una almazara medieval
Otra exquisitez de la sierra de Gata es el aceite de manzanilla cacereña. Ahora se elabora en relucientes almazaras automáticas, como la del hotel Hábitat Cigüeña Negra, pero antiguamente se hacía en lóbregos molinos hidráulicos como el del Medio, en Robledillo de Gata. En esta almazara medieval, en uso hasta 1973 y rehabilitada como Museo del Aceite en 2004, se puede ver desde la caudera por la que entraba la corriente hasta las tinajas donde se separaba por decantación el aceite del alpechín, pasando por la rueda de cazoletas, el alfarje con la piedra de moler y la prensa donde la masa triturada se exprimía dos veces, una en frío y otra echándole agua hirviendo, lo cual saturaba el recinto de un vapor oleoso que mantenía las máquinas perfectamente engrasadas. Así han durado mil años y pueden durar otros tantos. Aprovecharemos la visita al molino para catar dos buenos aceites (se incluye en el precio), para comprarlos (hay tienda) y para pasear por el laberinto en cuesta de pizarra, madera y adobe, salpicado de fuentes y cascadas, que es Robledillo de Gata, villa que forma parte de la Asociación de Los Pueblos Más Bonitos de España.
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San Martín de Trevejo y sus ribazos
También hay que dedicar unas horas a pasear por San Martín de Trevejo, otro de los pueblos más bonitos de España —se estima que su origen se remonta al siglo IV—. Aquí veremos cómo el agua brota de numerosas fuentes y corre por las calles (Ciudad, Corredera, Fuente, Hospital…) formando rumorosos regatos (ribazos, los llaman) entre tradicionales casas de entramado de madera, en cuya planta baja se engordaba antaño a los cerdos y ahora la amistad, conservando y bebiendo con los amigos el vino de pitarra. Pero ojo, porque si uno se fija mucho en las casas acabará metiendo el pie en los ribazos. Además de para hacer bonito, esta agua se usa al salir del pueblo para regar los campos.
El mayor castañar de Extremadura
En una de las fuentes de San Martín de Trevejo, la del Pilón das Hortas, arranca la calzada romana que lleva en un par de horas al puerto de Santa Clara, paseando cuesta arriba bajo el dosel sombrío (y nutritivo, en tiempo de castañas) del mayor castañar de Extremadura, el de los Ojestos, o el castañar de los O’Soitu como se dice en la fala local. El camino forma parte del sendero PR-CC 184 (Ruta de A Fala), todo bien señalizado con letreros y marcas de pintura blanca y amarilla.
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Reunión de contrabandistas en Eljas
“En memoria de aquelis homis i mulleris de un lau y oitru da Raia que, con sua arriría e intercambius gañorin a vida i a amistai sinceira dus lugaris”. Así reza, en lagarteiru, la placa de un monumento que se alza en el Parqui du Castelu, junto al castillo de Eljas. No es un monumento a los arrieros, los camioneros y otros honestos transportistas, sino a los contrabandistas de uno y otro lado de La Raya de España y Portugal que, hasta bastante después de la posguerra, cruzaban muchas noches la frontera con una mochila cargada con 20 kilos de azúcar, café o recambios de camión. Por cada kilo transportado con éxito recibían 5 pesetas; o sea, 0,6 euros por un viaje realizado con la mochila a tope. En la plaza de la Constitución de la localidad se reúnen todas las mañanas varios contrabandistas, ya jubilados, a los que es un placer escuchar contar en lagarteiru sus aventuras y desventuras de hace 60 años. En el Picadero San Miguel de Eljas organizan la Ruta du Contrabandu a caballo.
Gata, a vista de águila
Da nombre a la sierra y es, con permiso de San Martín de Trevejo, la villa con más encanto, y, con la de Trevejo, la mejor situada. Las águilas reales, los buitres negros y los azores, por mencionar tres de las aves que sobrevuelan esta sierra, no ven Gata mejor que la veremos nosotros si subimos al mirador del Regajo paseando, casi trepando, porque está en lo más alto y más primitivo de la población, donde las calles son escaleras labradas directamente en la roca madre del monte. Subiendo, se descubrirá un rincón de postal: una casa con un pasadizo volado y florido sobre la avenida Virgen del Puerto. Y, al lado, en la calle Fuente Melona, observaremos las marcas (cruces) que delataban a los conversos en el llamado Barrio Judío.
Trevejo: un pueblo sin asfalto
He aquí un lugar donde no han llegado las máquinas de asfaltar, porque difícilmente pueden y porque sus vecinos no quieren. Trevejo (no confundir con San Martín de Trevejo) es un pueblecito de casas de roca elemental que se apiña como un castro celta sobre un cerro pedregoso, junto a las ruinas de un castillo hospitalario. Hay que subir al atardecer, cuando el sol dora los muros resquebrajados de la fortaleza, y dejar volar la mirada sobre el valle del Jálama hasta más allá de la frontera con Portugal. Al pie del castillo, la iglesia de San Juan Bautista, con espadaña exenta y tumbas antropomorfas excavadas en el puro granito, acrecienta la sensación de que los relojes se pararon aquí en la Edad Media. Sacar el móvil, aunque sea para ver la hora, es un pecado.
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New York Times - World
In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act
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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.
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By Jason Horowitz
ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.
In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.
Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.
“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.
“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.
She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.
An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.
The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.
For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.
“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.
“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.
But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”
Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.
She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”
In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.
Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.
“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”
The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).
What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.
That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.
Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.
For the princess, the past few years have been a constant battle.
In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)
She considers the inspection tantamount to a home invasion.
As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”
But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.
“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”
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Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
El País (ESP)
Así es la Costa Turquesa, el nuevo destino mediterráneo
LONELY PLANETUn viaje por el desconocido litoral sur de Turquía en busca de ciudades milenarias, playas con aguas color jade, pueblos pintorescos y la llama eterna del monte Olimpo
Los antiguos licios sabían lo que hacían cuando fundaron su imperio en la península de Teke, un pedazo de paraíso mediterráneo entre los golfos de Antalya y Fethiye. Esta zona al sur de Turquía, más allá de los circuitos convencionales, se está convirtiendo en la alternativa estrella para disfrutar de la costa mediterránea: con sus ciudades milenarias y sus playas de aguas color jade enmarcadas por paredes de roca sus paisajes resultan muy llamativos. El turismo mochilero descubrió hace tiempo estos rincones, pero cada vez son más los que optan por asomarse a este rincón.
Más información en la nueva guía Lonely Planet de Turquía y en www.lonelyplanet.es.
Es la llamada Costa Turquesa, un destino de sol y mar, pero con muchas referencias culturales que permiten hacer un viaje redondo. A poca distancia de la playa y de los complejos turísticos no cuesta nada encontrar joyas arqueológicas, como las antiguas ciudades de Janto, Tlos y Arykanda, que se alzan precarias sobre los montes, o las tumbas talladas en precipicios de Pinara y Mira. Las excursiones entre ruinas de un tramo de la larguísima Vía Licia (de 500 kilómetros) también recompensan con paisajes por los que vale la pena el esfuerzo.
Y para quienes busquen básicamente sol y buenas playas, aquí no corren el riesgo de equivocarse: bastaría con llegar al impresionante tramo de arena de Patara, la impoluta costa que une las antiguas Olympos y Cirali (Chimaera), y la preciosa playa de Kaputas.
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La isla de Kekova y su ciudad sumergida
Una muestra del espíritu de esta Costa Turquesa es Ucagiz, en el extremo sur de la península de Teke, un pintoresco pueblo pesquero y agrícola en el que está prohibido urbanizar. El entorno es realmente idílico, en una bahía entre islas y penínsulas. Su laberinto de calles detrás del puerto continúa siendo, aun con turistas, un conjunto de casas rústicas digno de una acuarela.
Ucagiz es una parada regular de los circuitos en gület (veleros tradicionales) por el Mediterráneo turco, y también el punto de partida para visitar la ciudad sumergida de Kekova y el aislado pueblo de Kaleköy, uno de los lugares más maravillosos de la zona. Por la noche, tras irse los autobuses turísticos, Ucagiz recupera su aire adormecido y es cuando se puede disfrutar del encanto del lugar. Es impresionante la fortaleza de los cruzados, situada sobre el pueblo con vistas al mar, dentro de la cual se encuentra el teatro más pequeño del mundo antiguo, tallado en la roca, y, cerca de allí, las ruinas de varios templos y baños públicos. Desde lo alto se ve el campo de tumbas licias abajo, y las antiguas murallas de la ciudad a las afueras.
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Para asomarse a la isla de Kekova y su ciudad sumergida solo hay que tomar un barco en Ucagiz. Una vez allí, se puede nadar entre las ruinas submarinas que bordean este enclave mediterráneo o bucear con tubo para asomarse a los restos de la antigua Simena, una ciudad licia que desapareció bajo el agua tras una serie de terremotos en el siglo II. Es un lugar mágico, con ruinas parcialmente sumergidas a seis metros bajo el mar, que se presta a que los kayaks se deslicen sobre muros, cimientos y escaleras que se ven perfectamente a través de las aguas cristalinas.
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Patara: aires ‘hippies’ y un paseo por la Vía Licia
Patara es un lugar perfecto para repasar la historia entre ruinas milenarias antes de una tarde en la playa. Situada en la costa a unos 10 kilómetros al sur de Janto, puede presumir de tener una de las playas más largas sin interrupción de Turquía, junto a numerosas y evocadoras ruinas licias. Hacia el interior, a 1,5 kilómetros del mar y las ruinas, encontramos el tranquilo pueblo de Gelemis, que en otros tiempos fue una parada obligada de la ruta hippie y que no ha perdido su belleza natural. Ha experimentado un pequeño auge del turismo, pero sigue siendo una comunidad agrícola, como atestiguan los invernaderos y túneles de plástico. No hay hoteles enormes, y casi todos los visitantes son viajeros independientes, muchos de los cuales regresan año tras año a las mismas pensiones familiares.
Patara está en la llamada Vía Licia, aclamada como una de las 10 mejores rutas a pie de larga distancia del mundo. Sus 500 kilómetros siguen caminos señalizados por la península de Teke desde Fethiye hasta Antalya, atraviesan pinares y bosques de cedros bajo montañas de casi 3.000 metros y pasan por pueblos, impresionantes vistas costeras y una enorme cantidad de yacimientos de ciudades licias. Quienes no tengan tiempo de hacer toda la ruta pueden caminar fácilmente por algunos tramos.
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La ruta licia en coche puede hacerse por ejemplo en una semana, en un viaje por lo mejor del antiguo reino de Licia, entre yacimientos, playas fantásticas y la costa más espectacular del país. De Fethiye a Ciray, pasando por Patara, Kalkan y Kas, es un recorrido magnífico lleno de posibilidades para detenerse y disfrutar. Como las ruinas licias de Tlos, que se remontan a hace unos 4.000 años; situadas de forma espectacular en una cima rocosa con vistas a un mosaico de campos. O el cañón de Saklikent, que puede explorarse a pie por una pasarela de madera o en una excursión organizada de rafting o barranquismo. También podremos acercarnos al yacimiento arqueológico de Patara para admirar el restaurado bouleuterion que hacía las veces de parlamento de Licia, o a las ruinas de la antigua Janto y Letoon, la cala Kaputas, rodeada de altos acantilados y un lugar perfecto para un chapuzón, o al puerto histórico de Kas, entre montañas y casi aislado del resto del mundo.
Entre las ruinas más espectaculares están las de Pinara, que fue una de las seis ciudades más importantes de la antigua Licia. Es el esplendor y el aislamiento del lugar lo que hace que valga la pena visitarlas. Muy por encima del yacimiento hay una escarpada columna de piedra llena de tumbas rupestres; hay más sepulcros entre las ruinas de la ciudad, como la Tumba Real, que todavía deja ver sus magníficos relieves, entre ellos varios que representan ciudades amuralladas licias. Con su fotogénico fondo montañoso, el teatro de Pinara se encuentra en buen estado, pero el odeón y el templo de Afrodita (con columnas en forma de corazón) están en ruinas.
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Oludeniz y el valle de las mariposas
Con su resguardada y protegida laguna junto a un parque nacional, una larga lengua de playa arenosa y el Baba Dag (monte Baba) que proyecta su sombra sobre el mar, Oludeniz es un lugar de ensueño que parece salido de un folleto de viajes. Como casi todos los destinos bonitos, se ha convertido en víctima de su propio éxito como meca del turismo playero, aunque sigue siendo un enclave para pasar un tranquilo día en el mar. Y, para los que siempre soñaron con lanzarse a volar desde una montaña, este es uno de los principales destinos de Turquía para hacer parapente en tándem (desde el monte Baba). Cerca se conecta con la Vía Licia, que discurre elevada, lejos de la diversión y el jolgorio.
A solo 12 kilómetros de Oludeniz está el pueblo de Faralya y debajo de este se encuentra el valle de las Mariposas (Kelebekler Vadisi), un profundo desfiladero con una magnífica playa en la entrada. Legendaria desde la década de 1970, es una meca para turcos y viajeros bohemios. A pesar de ser cada vez más popular, y parada de muchos barcos que llegan a pasar el día, es aún un enclave grandioso que se presta a caminatas preciosas para tratar de ver a la excepcional calimorfa, la mariposa que da nombre al valle. Solo se puede acceder al valle en barco desde Oludeniz o a pie por un empinado sendero que desciende serpenteante por un acantilado desde Faralya.
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Dalyan, una excursión popular
El pueblo de Daylan, a orillas de un río con el mismo nombre, tiene uno de los mejores tramos de arena de Turquía: la playa de İztuzu, a la que se llega rápidamente en barco. Aquí el turismo ha tenido un gran impacto ya que todos los veranos llegan muchas embarcaciones desde Marmaris y Fethiye. Afortunadamente, sus vecinos conservan un espíritu muy hospitalario y el ambiente nocturno es tranquilo, a pesar de que la calle principal está repleta de cafés, restaurantes y bares. Al caer la tarde uno debe sentarse en un banco a orillas del río para admirar el lugar más famoso de aquí: las tumbas de los reyes de la antigua Caria que, talladas en los acantilados, adquieren un brillo dorado con la puesta de sol.
Además de las ruinas de la cercana Cauno, Dalyan es una base excelente para explorar el Köycegiz Gölü (el lago Köycegiz) o acercarse a un centro de rehabilitación de tortugas en İztuzu.
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Quimera y la llama eterna
En Quimera (o Chimaera) los viajeros llegan sobre todo para subir al monte Olimpos a ver la llama eterna. Conocida en turco como yanartaş (roca ardiente), es un conjunto de pequeñas llamas que arden de forma espontánea en las laderas rocosas. De noche parece como si el mismo infierno hubiera llegado a este lugar, y no cuesta imaginar por qué los pueblos antiguos atribuían estas extraordinarias llamas al aliento de un monstruo mezcla de león, cabra y serpiente, que había aterrorizado Licia. Según el mito, el héroe Belerofonte, a lomos del caballo alado Pegaso, mató a Quimera vertiendo plomo fundido en la boca del monstruo.
Hoy de la tierra sigue saliendo gas, que arde al entrar en contacto con el aire. Aunque las llamas se pueden apagar cubriéndolas, inmediatamente vuelven a aparecer nuevas al lado. De noche, las 20 o 30 llamas de la zona principal se ven desde el mar. El mejor momento para visitar Quimera es después de cenar. Desde Cirali —donde espera una de las mejores playas de Turquía: una amplia extensión de arena y guijarros junto a dunas costeras y pinos— hay que seguir los carteles de Chimaera por la carretera principal a lo largo de la ladera hasta llegar a un valle desde donde se sube a pie por un empinado camino. Desde Olympos, casi todos los campings ofrecen transporte por las noches después de la cena y en Cirali se pueden comprar nubes para asar al fuego.
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Kalkan, glamur en la costa turca
En este próspero pueblo pesquero, que hasta hace un siglo se llamaba Kalamaki, se encuentra el complejo turístico más glamuroso de la Turquía mediterránea. Hoy es una exclusiva localidad turística construida principalmente en una ladera que baja hasta una bahía casi perfecta. Aquí es fácil tomar un cóctel seguido de una cena en un restaurante de marisco o dormir en un hotel boutique, aunque cada vez hay más casas de vacaciones que han estropeado el idílico paisaje de la bahía.
Casi todo el mundo utiliza Kalkan como campamento base para visitar las ruinas licias o para practicar actividades al aire libre. Aparte de la playa cerca del puerto deportivo y de Kaputas, una pequeña y perfecta cala de arena a unos siete kilómetros, se pueden practicar actividades acuáticas como submarinismo y salidas de kayak.
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Kabak, un secreto para viajeros alternativos
A unos cinco kilómetros al sur de Faralya (y alejado del mundo), Kabak atrae como un imán a los entusiastas de la acampada y el senderismo, a los devotos del yoga y a los aficionados a los paisajes de belleza inmaculada. En otros tiempos fue el secreto mejor guardado de la región y el refugio de los turcos con un estilo de vida alternativo. Pero alguien se fue de la lengua y en el valle bordeado de pinos que hay sobre la playa se cuentan ahora una decena de campings y cada vez más alojamientos exclusivos. No obstante, sigue siendo uno de los sitios más tranquilos en la zona de Fethiye. Se puede bajar a la playa de Gemile a pie o en todoterreno, para disfrutar de un espectacular arenal flanqueado por dos largos acantilados.
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Antalya, la capital de la Costa Turquesa
En otros tiempos Antalya era simplemente la puerta de entrada a la Costa Turquesa, pero hoy es un destino por sí misma. Situada en pleno golfo de Antalya, la mayor ciudad de la costa occidental mediterránea de Turquía es un cotizado destino de vacaciones de sol y playa, pero merece la pena acercarse también para conocer un poco cómo es la vida en una ciudad turca, que aquí es de lo más animada, sobre todo durante los largos y cálidos meses de verano.
Su corazón es el barrio histórico de Kaleici (literalmente “dentro del castillo”), muy bien conservado, un laberinto de calles en las que asoman muchos alojamientos instalados en las restauradas casas otomanas. El casco antiguo rodea un puerto de la época romana con vistas desde lo alto de los acantilados.
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Paseando por las estrechas calles de Kaleici veremos arquitectura de la época otomana magníficamente restaurada mezclada con otros edificios totalmente destartalados. El barrio comienza en la puerta principal, Kale Kapisi (Puerta de la Fortaleza), reconocible por la antigua Saat Kulesi (torre del reloj) de piedra y la estatua de Atalo II, fundador de la ciudad. Al norte está el İki Kapilar Hani, un extenso bazar cubierto de finales del siglo XV, y varias mezquitas antiguas. Pero el paseo por esta zona protegida descubre además elegantes casas otomanas y antiguas edificaciones que se han restaurado y convertido en pensiones, hoteles boutique y tiendas.
Al este, en lo alto de Hesapci Sokak, está la monumental Puerta de Adriano, también conocida como Ücapilar o Tres Puertas, erigida para la visita del emperador romano a Antalya en el año 130. Y aún nos queda asomarnos al puerto romano (İskele Caddesi) al pie de la ladera, que fue el sustento de la ciudad desde el siglo II antes de Cristo hasta finales del siglo XX, cuando se construyó un nuevo puerto unos 12 kilómetros al oeste. El puerto antiguo fue restaurado en la década de los ochenta y hoy es un puerto deportivo para yates y barcos de excursiones.
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BBC
Richard Curtis: Ferrell should have had Oscar nomination for Elf
By Steven McIntoshEntertainment reporter in Los Angeles
Screenwriter and director Richard Curtis has said it is a "real issue that comedy isn't respected as much" at key awards ceremonies like the Oscars.
The Love Actually director said awards voters often overlook the genre, "particularly the actors".
"I always get very antsy about the fact that Will Ferrell didn't get nominated for Elf," Curtis said at the Oscar Wilde Awards in Los Angeles.
"Or that Peter Sellers didn't get nominated for Inspector Clouseau."
He added: "But it's the price you pay, as it were. Comedies tend to make a bit of money, and then you don't get the prizes."
Curtis, who is a member of the Academy of Motion Picture Arts and Sciences, said he would have voted for Ferrell's performance in the hugely popular 2003 Christmas film, but "wasn't given the chance" because the actor was not nominated.
Each category's nominees at the Oscars are decided by their own peers - which means actors can only be nominated by other actors. Then once nominations are announced, all Academy members can vote in every category.
Curtis added: "I think it's a real issue that comedy isn't respected as much... but I do try and push for comedy performances whenever I can."
The 65-year-old, who also wrote Notting Hill and co-wrote the adaptation of Bridget Jones's Diary, has only received one Academy Award nomination - for Four Weddings and Funeral's screenplay in 1994.
This year, the satirical Don't Look Up is the only comedy among the 10 best picture nominees.
The film uses a deadly comet headed for Earth as a metaphor for climate change and the dangers of ignoring it, and stars Leonardo DiCaprio, Meryl Streep and Jennifer Lawrence.
Its director Adam McKay told BBC News the comedic treatment was part of the reason so many A-list stars joined the film's cast.
"I think everyone was just excited to deal with these dark times with a sense of humour," he said. "So everyone just jumped on board right away. It was one of those crazy movies."
Don't Look Up is one of the most widely-seen film in a mixed best picture race this year.
Having bypassed cinemas, the movie found a sizeable audience on Netflix over Christmas and New Year. Netflix previously said it was the service's second most successful film to date, behind Red Notice.
"It's hard to tell from their numbers but it seems like a lot of people saw it," McKay said. "Conservatively, definitely in the hundreds of millions watched it. And from reactions around the world from Pakistan, Nigeria, Vietnam, Brazil, Ukraine, it's been really remarkable to see the world reaction to the movie."
Curtis and McKay were speaking at the Oscar Wilde Awards, an annual event that takes place just before the Academy Awards and aims to strengthen ties between Ireland and the US.
This is a particularly strong year for Irish talent and Irish-themed films, with Sir Kenneth Branagh's autobiographical Belfast nominated for six Oscars.
But it's uncertain how many of the cast will make it to the ceremony in LA, after several people behind the film caught Covid.
Reflecting on awards season, Belfast star Jamie Dornan said: "It's just mad, there's a lot of commitments, a lot happening, people are excited.
"There are still all kinds of Covid protocols to jump through. No-one in the world is more Covid-tested than me in the last few months, it's been wild."
Asked if best director nominee Sir Kenneth and best supporting actor nominee Ciarán Hinds would attend the ceremony, Dornan replied: "We're hoping so, I don't know, it's all going to be very last minute.
"[Getting Covid] is the risk that you take from travelling around talking about this movie, going to the awards, going to the Baftas. The Baftas seem to be a wee bit of an event where a few people picked it up.
"I've just been texting with Ciarán Hinds saying, 'Please tell me you're going to be OK for Sunday', because imagine the career he's had, and everything he's put in, and he's nominated for his first Oscar and can't go. That would be awful."
The big acting winner at Sunday's Academy Awards is expected to be Will Smith, who is likely to win his first Oscar for his performance in King Richard for playing the father of Venus and Serena Williams.
The film's director Reinaldo Marcus Green said "it would mean a lot" for Smith to win the film industry's top acting honour at this stage in his career.
"I'm a fan first, I grew up watching Will like everybody else, and to see him, I'm just rooting for him. To work with him, see his dedication, see how motivated he is, to put on the performance he did, he did the work."
"I've always thought it was Will's time [to win an Oscar]. I thought it was Will's time from the moment I met him and we sat down for this role."
The Power of the Dog director Jane Campion was criticised recently when she said that Venus and Serena Williams don't have to compete against men in tennis matches in the same way she has to for film awards.
She later apologised, saying it was "a thoughtless comment equating what I do in the film world with all that Serena Williams and Venus Williams have achieved".
Asked about the controversy, Green said: "I haven't spoken to anybody about it, and I think, like everybody, Jane is a master. I'm sure she meant no harm by that, and she apologised for it, so I think we've all moved on like everybody else and we're rooting for Jane too, Jane is a special film-maker."
But Campion's The Power of the Dog is still a strong best picture candidate, along with Apple TV's Coda. Either way, it means a streaming service could take home the best picture trophy for the first time.
McKay, whose film Don't Look Up is also a Netflix release, said: "I love seeing a movie in a theatre I will never back off that as an experience.
"But I also think we're learning there are a lot of diverse ways to see movies and especially with the pandemic, this could be the year for it, it definitely could, and I think it's valid, I think given what we've been through this would be a good year for it to happen."
The Oscars take place on Sunday 27 March.
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L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne
par Laurent Lagneau · 22 mars 2022
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« La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.
L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.
« Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.
Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.
Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.
Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.
Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».
« Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.
Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.
En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.
« Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.
A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».
Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].
L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne
par Laurent Lagneau · 22 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.
« La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.
L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.
« Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.
Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.
Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.
Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.
Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».
« Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.
Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.
En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.
« Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.
A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».
Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.
« La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.
L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.
« Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.
Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.
Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.
Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.
Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».
« Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.
Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.
En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.
« Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.
A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».
Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].
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pdf« La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.
L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.
« Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.
Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.
Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.
Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.
Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».
« Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.
Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.
En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.
« Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.
A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».
Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].
L'Humanité
L’échec de la stratégie de Lisbonne
ChroniqueSylvestre HuetIl y a vingt-deux ans, en mars 2000, les gouvernements de l’Union européenne tenaient réunion au Portugal. Ils y établirent la « stratégie de Lisbonne ». Peu modestes, grave défaut pour un responsable politique, ils affirmèrent l’ambition de construire « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».
Parmi les moyens mobilisés au service de cet objectif imprudemment formulé, l’investissement dans la recherche était central. Une économie de la « connaissance » ne pouvant guère surgir de l’ignorance que la recherche scientifique doit faire reculer, en découlait logiquement l’idée d’augmenter l’effort public et privé.
D’où le but fixé aux gouvernements de l’Union européenne : atteindre collectivement « 3 % du produit intérieur brut consacré à la recherche et au développement ». Ce but collectif supposant que les pays les plus avancés – Allemagne, France, Royaume-Uni, Pays-Bas ou Suède – aillent au-delà pour compenser les résultats anticipés moins bons de l’Europe centrale et du Sud.
La France en était alors à 2,09 % de son PIB, en diminution puisqu’elle atteignait 2,32 % en 1993. Où en sommes-nous ? À 2,19 % en 2019 (le chiffre de 2020, augmenté en raison de la récession économique due au Covid, est sans intérêt). Dont moins de 0,8 % pour les laboratoires publics. Quant à la recherche privée, elle progresse insuffisamment malgré l’une des plus grosses niches fiscales : le crédit d’impôt recherche, d’environ 6 milliards d’euros par an, dont 4 milliards croqués par les grandes entreprises, sans résultats. Difficile d’échouer aussi lamentablement.
Emmanuel Macron n’a pas fait mieux que Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le président-candidat fait d’ailleurs comme ses deux prédécesseurs : promettre que son deuxième mandat sera celui d’un investissement plus fort dans la recherche. Comme il vient de faire voter une loi pluriannuelle qui ne le permet pas, en douter est prudent.
Les citoyens soucieux de voir leur pays relever le défi de « l’économie de la connaissance » noteront que Fabien Roussel propose l’embauche de milliers de chercheurs, d’universitaires et d’ingénieurs pour les laboratoires publics, les pôles publics proposés pour l’énergie ou les médicaments permettant à l’État de fixer des objectifs sociaux et environnementaux à une recherche industrielle plus forte.
la chronique scientifique de sylvestre huet L'Humanité
La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre
ActuRecherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.
Anna MussoLes répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.
l’iss va-t-elle quitter son orbite ?
Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17 lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.
« C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.
Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.
Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.
« Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.
Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.
« La science au service de la paix »
De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.
En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »
sciencescoopérationGuerre en Ukraine Valeurs Actuelles
Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique
Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.
Viser l’excellence
Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.
Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.
Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.
Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.
Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie
Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.
Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.
Une terre d’histoire
Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.
En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.
Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.
Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.
Du Lidl au château de la ville
Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.
Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.
À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.
France24 - World
Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA
Issued on: 23/03/2022 - 18:17
Sam BALL
At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.
BBC
US photographer Dirck Halstead dies at 85
The celebrated American photojournalist Dirck Halstead has died at the age of 85.
Halstead's striking images captured many landmark moments in US history, from the Vietnam War and the fall of Saigon in 1975, to the assassination attempt on President Ronald Reagan and the impeachment of President Bill Clinton.
During the Vietnam War he was the United Press International (UPI) picture bureau chief in Saigon.
Halstead was made Senior White House Photographer for Time magazine in 1972, and was one of the few photographers to cover President Nixon's trip to China.
Halstead held the record for the most Time magazine covers shot by a photographer. He shot 49 of them, including the photograph of former White House intern Monica Lewinsky embracing President Bill Clinton during a fundraising event in 1996.
All photos subject to copyright
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Opex 360
La Russie met un terme aux discussions sur un traité de paix avec le Japon
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.
En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.
Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.
Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.
Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.
Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.
Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.
À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.
Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.
Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.
« En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.
« Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.
La Russie met un terme aux discussions sur un traité de paix avec le Japon
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.
En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.
Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.
Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.
Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.
Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.
Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.
À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.
Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.
Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.
« En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.
« Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.
En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.
Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.
Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.
Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.
Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.
Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.
À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.
Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.
Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.
« En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.
« Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.
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En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.
Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.
Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.
Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.
Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.
Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.
À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.
Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.
Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.
« En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.
« Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.
New York Times - World
The Academy Awards
The saturday profile
An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’
Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”
Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times
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By Farnaz Fassihi
Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.
The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.
“It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”
For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.
His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.
After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.
“Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”
If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.
Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.
Explore the 2022 Academy Awards
The 94th Academy Awards will be held on March 27 in Los Angeles.
The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.
Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.
If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”
Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.
“In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”
Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.
But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.
As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.
Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.
“For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”
Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.
In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”
He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)
Our Reviews of the 10 Best-Picture Oscar Nominees
“Belfast.” In this charming memoir, the director Kenneth Branagh recalls, through a rose-tinted lens and black-and-white photography, his working-class childhood in a turbulent Northern Ireland.
“CODA.” A shy 17-year-old is the lone hearing member of her rambunctious family. As she confronts a newly awakened desire to sing, her efforts to share her musical talent with her deaf relatives are remarkably affecting.
“Don’t Look Up.” Two astronomers discover a comet headed straight for Earth. When they pass along the bad news, the president of the United States has other things on her mind to pay attention to than the impending catastrophe.
“Drive My Car.” A theater director grapples with the death of his wife, as he mounts a production of “Uncle Vanya.” A chauffeur assigned by the theater company ferries him to and from work while holding back vast emotional reserves of her own.
“Dune.” In this adaptation of Frank Herbert’s science-fiction opus, the young scion of a noble family departs for a desert planet home to monstrous sandworms, enigmatic Bedouin-like inhabitants and an addictive, highly valuable resource called spice.
“King Richard.” This two-for-one superhero origin story follows young Venus and Serena Williams in their ascent in women’s tennis, as they fulfill an ambition that their father had conceived before the two were born.
“Licorice Pizza.” In Paul Thomas Anderson’s coming-of-age romance, a child performer who has hit maximum adolescent awkwardness is aging out of his professional niche. His encounter with 20-something Alana, whom he instantly falls for, gets the story’s juices going.
“Nightmare Alley.” A grifter with empty pockets and a mysterious past joins the sleazoid world of 1930s back-road carnivals. He soon begins cycling through women, including a clairvoyant whose husband once had a successful mentalist act.
“The Power of the Dog.” Phil Burbank has been playing cowboy his entire adult life, raising cattle on his family’s Montana ranch for decades. When his brother George marries a widow with a teenage son, a lifelong family dynamic is disrupted.
“West Side Story.” Steven Spielberg’s remake of one of Broadway’s most celebrated musicals — a modern take on “Romeo and Juliet” — centers on the forbidden love between Tony and Maria, who are involved with two rival street gangs in Manhattan’s West Side in the 1950s.
In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.
Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.
Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”
If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”
Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.
He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.
In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.
He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.
Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.
When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”
That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.
“I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”
If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”
Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”
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BBC
Laptop art: From Vans to Harry Styles
Photographic student Thorsten Mjölnir has always been fascinated by the way people personalise and mark their possessions, which inspired him to look at the way students decorate their laptops.
Falmouth and Exeter university share a library, on the Penryn campus, in Cornwall, which Mjölnir describes as having a delicious mix of students across all sorts of courses, from politics to photography.
Falmouth is a creative-arts university where Mjölnir studies press and editorial photography.
"I am interested in people and stories," he says Mjölnir.
"These laptops show both these things."
These images are actually scans of the laptops made on the library photocopier while students were studying for their dissertations.
"If I noticed something that looked interesting to me, I would approach the person, explain my idea and ask if I could put their laptop on the photocopier," Mjölnir says.
"Everyone was keen and I think maybe it was because they liked the distraction.
"I even became somewhat of an expert at guessing the courses the students were on just from the cover, which was fun to play.
"I noticed that people normally had lots of stickers, or none.
"It was unusual for people to have just one sticker - but when I did see laptops with a single sticker, I liked it.
"My favourite laptop is the one with the five birds on it.
"The owner is a woman who is fascinated by corvids."
Here are a selection of the images Mjölnir made.
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Valeurs Actuelles
Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France
Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).
La vraie langue des Ch’tis
Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.
Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.
Hauts-de-France : les dernières actualités
L'Humanité
Guerre en Ukraine : les principales annonces du sommet de l’OTAN
ActuRenforcement de la présence militaire états-unienne en Europe, déploiement de groupements tactiques à l’Est du continent et livraison d’équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires à l’Ukraine... L’alliance atlantique sort revigorée de sa rencontre jeudi. Ce vendredi, Joe Biden poursuit le marathon diplomatique en Pologne.
Lina SankariLes États-Unis signent leur grand retour en Europe. Plus préoccupé, depuis Barack Obama, par la rivalité stratégique avec la Chine, Washington a considérablement renforcé sa présence à la faveur de la guerre en Ukraine. Jeudi, le sommet de l’OTAN a confirmé que 100 000 soldats états-uniens étaient prépositionnés sur le Vieux Continent dont plus de 40 000 sous commandement direct de l’Otan. Entre janvier et mars, 20 000 hommes ont été dépéchés en renfort par Washington, soit une augmentation de 25 %. Un niveau inédit depuis quinze ans. Pour compléter sa stratégie, le président Joe Biden s’appuie sur une Otan revigorée. «L’Otan n’a jamais, jamais été plus unie qu’elle ne l’est aujourd’hui. Poutine obtient exactement le contraire de ce qu’il voulait en envahissant l’Ukraine», s’est ainsi félicité le locataire de la Maison Blanche. Alors qu’il observait jusqu’ici une certaine prudence, veillant à ne pas allumer deux feux en même temps, Joe Biden a également mis en garde la Chine contre tout soutien à Moscou qui pourrait remettre en cause « son avenir économique».
L’alliance atlantique, qui s’est toutefois bien gardée de définir des lignes rouges susceptibles de déclencher une intervention, a annoncé le déploiement de groupements tactiques en Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Slovaquie et la livraison d’équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires à l’Ukraine. «Nous répondrons s’il y a recours. La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation», a expliqué Joe Biden, à l’issue des sommets de l’Otan et du G7 à Bruxelles. Il confirme ainsi les propos d’Emmanuel Macron concernant l’efficacité de «l’ambiguïté stratégique et (de) la discrétion» tactique. Le secrétaire général de l’alliance atlantique, Jens Stoltenberg, dont le mandat a été reconduit jusqu’au 30 septembre 2023, a quant à lui rejeté l’idée d’une zone d’exclusion aérienne: «Il n’y aura pas de troupes de l’Otan sur le terrain en Ukraine, ni d’avions dans le ciel. Une zone d’exclusion aérienne, il faut la faire respecter et cela nécessiterait d’attaquer les défenses antiaériennes et d’abattre des appareils russes. Cela provoquerait une guerre entre l’Otan et la Russie.»
Après le triple sommet extraordinaire de l’OTAN, de l’Union européenne et du G7, le marathon diplomatique se poursuit aujourd’hui pour Joe Biden. Ce dernier se rend ce 25 mars dans la ville polonaise de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, en compagnie du président Andrzej Duda. Après une rencontre avec les soldats américains positionnés dans la région, devrait arriver ce soir à Varsovie pour un entretien plus poussé avec son homologue. Après le «sommet pour la démocratie» de l’automne dernier, qui entendait redéfinir la ligne de partage des relations internationales entre démocraties et régimes autoritaires pour contrer la Chine, Joe Biden devrait lancer le deuxième acte symbolique depuis la Pologne en prononçant un discours «sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien, tenir la Russie responsable de sa guerre brutale et défendre un futur fondé sur des principes démocratiques», a indiqué la Maison Blanche.
Cette stratégie de blocs est confirmé par la volonté du président américain d’exclure la Russie du G20. Joe Biden a demandé au Groupe des Vingt que l’Ukraine puisse assister aux rencontres bien que classée au 59e rang mondial en 2018, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le Brésil s’est clairement opposé à l’exclusion de la Russie. «Le plus important pour le moment serait que tous ces forums, le G20, l’OMC, la FAO, soient pleinement opérationnels. Et pour qu’ils fonctionnent pleinement, il faudrait que tous les pays, y compris la Russie, soient présents», a soutenu le ministre des Affaires étrangères Carlos França devant le Sénat, lors d’un débat sur les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une faille dans le bloc de Joe Biden.
joe bidenOtanPologneGuerre en Ukraine France24 - World
Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?
Issued on: 22/03/2022 - 15:47
More than half of India's population doesn't have access to clean drinking water. Contaminated water is not only disastrous for people's health and the environment, it is also estimated to cost the country more than half a billion euros annually. Prime Minister Narendra Modi has pledged to bring clean drinking water to all households by 2024, by investing €45 billion. But can he deliver? Our correspondents report on the ambitious Jal Jeevan Mission.
A programme prepared by Rebecca Martin
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[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
New York Times - World
A Black Iraqi’s Sudden Career in TV News: ‘They Wanted to See All Colors’
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Randa Abd Al-Aziz was joking with friends in a Baghdad cafe when she got a surprise job offer: broadcasting the news in Iraq, whose Black citizens have little media presence and even less power.
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By Jane Arraf
BAGHDAD — Randa Abd Al-Aziz was relaxing in a Baghdad cafe, making her friends laugh by reading a cosmetics pamphlet aloud in classical Arabic, the exaggeratedly formal language of speeches, official decrees — and TV anchors.
Overheard by a talent scout, Ms. Abd Al-Aziz soon got a totally unexpected and life-changing offer: How would she feel about reading the news on television?
Ms. Abd Al-Aziz recounted the story of her discovery as she was getting ready for a recent broadcast. She tilted her face so a makeup artist could apply the armor-like layer of foundation and eye makeup that transforms what she describes as her “baby face” into that of a sophisticated anchorwoman, one who is not just presenting the news but also making Iraqi history.
Ms. Abd Al-Aziz, 25, is the first Black Iraqi employed on air at the state television’s news and information channels at least since the United States toppled Saddam Hussein almost two decades ago. (TV executives said they believed there had been no Black state TV anchors during Hussein’s decades-long rule, either.)
“I thought it would just be for a few days and they will see it won’t work and I will leave,” said Ms. Abd al-Aziz, who had no prior TV experience and only a passing curiosity about the news media. She brought her mother to the initial meeting with the network.
Ms. Abd al-Aziz’s journey from a cafe to the anchor chair was a hard road, with more than six months of 10-hour days of voice lessons and an immersion into Iraqi and regional politics, topics in which she previously had zero interest.
“I worked on it. I worked on my voice, took time to follow the news,” she said, adding that she learned from every negative comment her tutors gave her. “This is what made me progress.”
On a recent morning, she arrived early at the studio, picking up her scripts for the main noon newscast and reading them over before she slid with obvious confidence into a chair in front of a teleprompter.
The ease she feels now is a far cry from her first live bulletin in September when she said she was frozen with fear.
“I didn’t make a single mistake but when I got off air I burst into tears,” she said.
Her hiring last year came after a nationwide search by the head of state media, who added her to the network’s roster of about 100 news anchors, correspondents and show hosts.
“We have in Iraq at least 1.5 million African-Iraqis,” said Nabil Jasim, 51, the president of the Iraqi Media Network. “They need to see themselves reflected on TV.”
Her hiring both shocked and bothered a few network employees and viewers, Mr. Jasim said, a negative response that highlights the deeply entrenched racism in Iraq, a country with about 40 million people.
In the country’s tribal-dominated political system, Black Iraqis have essentially no political representation. Iraq’s Parliament does not have a single Black lawmaker. There are almost no senior Black officials in government ministries. As in other Arab countries, many Iraqis casually use racial slurs.
Most members of Iraq’s Black community are descendants of enslaved East Africans brought to the southern coast of Iraq beginning in the ninth century, a slave trade that lasted more than 1,000 years and that ended in some Arab countries just decades ago.
In Iraq, the slave labor was concentrated in the south, where there was backbreaking work in salt fields and date plantations. Most of Iraq’s Black population still lives in the county’s south in intense poverty and with little formal education.
Ms. Abd Al-Aziz’s background is atypical for a Black Iraqi: She grew up in a middle-class family in Baghdad, where her late father was a businessman and her mother now owns a stationery shop. Ms. Abd Al-Aziz earned a degree in agricultural economics and was working in an import distribution business when the network approached her.
Even though she was hesitant, the recruiter convinced her to take the chance.
“He told me there’s an experiment, that they wanted to see all colors on Iraqiya TV,” Ms. Abd Al-Aziz said, referring to the state broadcaster, which a Baghdad University poll found to be the most widely watched of Iraqi networks. The network has Turkmen and Kurdish and Syriac channels, in addition to its mainly Arabic-language programming.
Ms. Abd Al-Aziz said she first had to persuade her mother to agree, and then she accepted the offer, thinking she might last a week before the network realized she couldn’t do it.
“At the beginning they said, ‘There is no hope for her,’” said Mr. Jasim, describing the reaction of producers assigned to work with her. “I said, ‘Just put her in front of the camera and leave the rest to us.’”
In a profession that relies heavily on physical appearance, he was sure Ms. Abd Al-Aziz had the right look for television. And the networks’ producers came to agree with their boss: The camera loves her.
When Black Iraqis do appear on television, it is usually as musicians, dancers or in comedic roles. Mr. Jasim said he wanted to dispel those stereotypes and was considering a political program for Ms. Abd al-Aziz to host.
While the Black Lives Matter movement has spread across much of the world, Iraq has only a nascent Black rights movement.
There is no consensus among Black Iraqis even of what to call themselves. Some reject the terms Black or African-Iraqi as divisive. Many have settled on the Arabic term “asmar,” or dark-skinned.
Asked what she considers the best term, Ms. Abd Al-Aziz said, simply: “Iraqi.”
“Iraq is diversity. We have more than one origin. Your nationality is enough,” she said.
Ms. Abd Al-Aziz was the only Black student in her class at high school, but she said she did not feel a lack of opportunities growing up. Asked about the discrimination faced by the broader Black community in Iraq, she said she did not yet know enough to feel comfortable commenting.
“I like to talk only about what I have witnessed myself,” she said. But, she added, she was determined to learn more.
“Before, I had no interest in the political reality,” she said. Now, she is asking questions about race and power in Iraq.
She said some of her Arab friends use skin-whitening creams and have suggested she do so as well.
“I always say love yourself. This is me and this is my color, and if you have any questions about it, ask God,” she said.
If Ms. Abd Al-Aziz has not felt blocked by racism, it has held back hundreds of thousands of other Iraqis.
Slavery was officially abolished in Iraq in 1924; in Saudi Arabia, it was 1962. In Oman slavery was legal until 1970. Across the Arab world, Black people are still commonly referred to as “abeed,” meaning slaves.
While the word also refers to servants of God and is part of many Muslim names, its use to describe a Black person is offensive.
“Other Iraqis deal with us as if we are still slaves,” said Abdul Hussein Abdul Razzak, a Black journalist and the co-founder of the Free Iraqis Movement, an association founded in 2017 to defend the rights of Black Iraqis.
Despite years of writing for government newspapers as a freelancer, Mr. Abdul Razzak, 64, said he had never been employed by any of them.
“I am a good journalist but no one ever gave me a chance to work,” he said.
Black rights advocates say many Black students drop out of school because of bullying by students and teachers. A survey in 2011 reported illiteracy rates among Black Iraqis at 80 percent, a figure more than twice as high as the national average, and believed to be largely unchanged since then.
“My aunt could not read or write but she used to tell me that our school diplomas would be the weapons in our hands,” said Thawra Youssif, a Black Iraqi who lives in Basra.
Ms. Youssif, 62, who has a doctorate in theater, said she is one of only a handful of Black Iraqis in Basra, Iraq’s second-largest city, with a postgraduate degree.
“If you asked them about Malcolm X, no one will know him,” she said. “If you cannot read, you cannot search the internet to know your roots. My people need to be educated to overcome the legacy of enslavement.”
Having mastered television, Ms. Abd Al-Aziz said she is now slowly growing into the idea of being a role model who could inspire Black Iraqis.
“I am trying to demonstrate that my example can be a hope for everyone,” she said. “That the color of our skin will not stop us.”
Nermeen al-Mufti contributed reporting.
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Haute intensité : Le ministère des Armées se veut rassurant au sujet de l’état des stocks de munitions
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
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Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.
« Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».
Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.
Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].
« Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.
Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.
« De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».
Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.
En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.
Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».
« Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.
« Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.
Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.
Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».
Haute intensité : Le ministère des Armées se veut rassurant au sujet de l’état des stocks de munitions
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
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Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.
« Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».
Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.
Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].
« Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.
Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.
« De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».
Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.
En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.
Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».
« Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.
« Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.
Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.
Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».
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Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.
« Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».
Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.
Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].
« Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.
Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.
« De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».
Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.
En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.
Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».
« Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.
« Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.
Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.
Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».
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Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.
« Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».
Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.
Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].
« Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.
Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.
« De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».
Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.
En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.
Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».
« Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.
« Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.
Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.
Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».
Opex 360
L’Argentine envisage l’achat d’au moins un sous-marin français de type Scorpène
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.
Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.
Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].
En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.
Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].
Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.
« Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.
Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.
L’Argentine envisage l’achat d’au moins un sous-marin français de type Scorpène
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.
Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.
Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].
En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.
Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].
Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.
« Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.
Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.
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Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.
Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].
En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.
Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].
Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.
« Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.
Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.
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Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.
Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].
En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.
Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].
d’après le quotidien ClarinsQuoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.
« Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.
Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.
L'Humanité
Au Vitriol. BHL a trouvé un nouvel ami (infréquentable)
ActuToujours prompt à sonner la mobilisation générale, le philosophe français s’est fait un nouveau ami ukrainien à Odessa : le gouverneur Maxim Marchenko, l’ex-chef du sulfureux bataillon Aidar.
Marc de Miramon Marc de Miramon Photographié le 14 mars dernier dans les rues d’Odessa avec Maxim Marchenko, gouverneur de la région et ex-chef du sulfureux bataillon Aidar, Bernard-Henri Lévy le jure la main sur le cœur : son nouveau copain n’a rien à voir avec les paramilitaires arborant symboles nazis et envoyés dans le Donbass pour mater « les chiens de guerre de Poutine qui attaquaient l’Ukraine ». C’est un brave homme, rassure-t-il dans les colonnes de « Libération », certes « nationaliste », et « conservateur, sûrement ». Mais « nommé à ce poste par le président Zelensky ». « Lequel d’entre nous se sent en mesure de remettre en cause ce choix ? » plaide-t-il, au garde-à-vous du président ukrainien. Amoureux autant transi que contrit des champs de bataille, l’auteur de « la Guerre sans l’aimer » (Grasset, 2011) sait que son jugement pèse lourd, tant il ne s’est jamais trompé. Il n’y a sans doute pas plus de fanatiques fascisants dans les rangs des supplétifs ukrainiens qu’il n’y avait de djihadistes dans les montagnes afghanes dans la décennie 1980, en Bosnie-Herzégovine (1992-1995) ou en Libye, pays détruit à partir de 2011 sous les applaudissements de BHL et des avions de l’Otan. En ces temps troubles et embrouillés par la propagande du Kremlin et des chancelleries occidentales, faisons donc confiance à sa boussole infaillible pour nous indiquer le sud, et gageons que son idylle naissante avec Maxim Marchenko sera aussi sincère et solide que celle qu’il a nouée avec le commandant Massoud, le moudjahid « islamo-gaulliste » afghan avec qui le philosophe en chemise blanche tendance treillis a entretenu une belle amitié pendant trente ans. Le réalisateur français Christophe de Ponfilly, proche de Massoud qui avait organisé la seule et unique rencontre entre les deux hommes en… 1998, avait certes hurlé à l’imposture. Mais l’insubmersible BHL n’en a cure et se tient digne la fleur au fusil, que ce soit sous le lointain fracas des bombes ou celui des injures.
Charivari Charivari Valeurs Actuelles
Pour un État au service de la fraternité
Depuis les Six Livres de la république écrits par Jean Bodin en 1576, l’État moderne s’est attribué la souveraineté transcendante qui appartenait, à l’époque de la chrétienté, soit aux empereurs soit aux papes. Cette puissance était unique, indivisible et intransférable. Elle a considérablement marqué le droit international à partir du traité de Westphalie en 1648 avec la mise en place d’un système par lequel les États ont imposé leur supériorité sur les régimes d’appartenance confessionnelle. Avec la révolution française de 1789 s’est ajoutée en France une excommunication politique du religieux. Progressivement, l’État moderne s’est sécularisé, devenant agnostique, refusant l’imposition de toute éthique particulière selon le vœu de Hegel. La république en tant que l’expression de l’unité d’un peuple ne trouve plus alors son principe dans une communauté de convictions. Le principe d’organisation de la cité n’est plus la foi en Dieu mais l’obéissance à l’État, détenteur du monopole de la violence. Comme l’a écrit Jean-Marc Ferry, « la communauté de convictions a cédé le pas à une communauté d’obligations ».
L’Etat « moderne » est à bout de souffle
Aujourd’hui, l’État, dans sa configuration “moderne”, est à bout de souffle. Il suffit de mentionner la montée endémique des violences que l’État ne parvient à juguler qu’avec de plus en plus de difficultés. Son autorité est régulièrement contestée comme hier, sur les ronds-points des régions de France, ou aujourd’hui, dans certains départements outre-mer. Des franges importantes de la population française sont tentées aujourd’hui par le vote extrémiste en raison de la globalisation ultralibérale qui les a fragilisées et que les pouvoirs publics ont encouragée pendant plusieurs décennies.
Aussi le temps est venu d’affirmer la fraternité comme valeur centrale des services publics en forme de colonne vertébrale d’un nouvel État-fraternité, succédant aux autres formes, dépassées, de conception de l’État (providence, stratège, libéral, etc. ). La fraternité en effet est le principe fondamental qui permet de maintenir en tension les deux autres principes de la liberté et de l’égalité. Mais la fraternité ne s’improvise pas : elle doit être planifiée avec de nouvelles méthodes, intégrée dans de nouvelles politiques publiques et traduite dans les budgets des comptes publics.
Les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et conviviale
Elle rejoint la prise de conscience, cette fois du côté de l’Église catholique, que « les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine, comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société » ( Fratelli tutti, 271). De fait, les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et plus conviviale. Pour cela, il faudrait mettre en place un enseignement œcuménique, à la fois laïque et inter-religieux, de la culture éthique et religieuse à destination des fonctionnaires de la République. L’objectif est non seulement de permettre à chacun de découvrir l’histoire, les grands enseignements et les styles de vie des principaux cultes, mais aussi de comprendre les nuances existant au sein des différentes traditions religieuses.
Mais la fraternité ne consiste pas seulement en la mise en place d’une plus grande coopération entre les cultes et les pouvoirs publics. C’est pourquoi il convient aussi d’associer les plus démunis à la création de la loi et des règles de la vie en commun, et, à une échelle planétaire, de lancer une plate-forme multi-acteurs consistant à la mise en place d’un dialogue des civilisations afin de favoriser la nécessaire réforme de la gouvernance mondiale.
* Antoine Arjakovsky est historien, codirecteur du département de recherche Politique et religions du Collège des Bernardins.
Opex 360
Les États-Unis suggèrent à la Turquie de céder ses systèmes russes de défense aérienne S-400 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.
Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».
Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.
Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.
Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.
Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.
Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.
Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.
Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.
Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…
Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.
Les États-Unis suggèrent à la Turquie de céder ses systèmes russes de défense aérienne S-400 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.
Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».
Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.
Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.
Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.
Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.
Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.
Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.
Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.
Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…
Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.
Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».
Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.
Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.
Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.
Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.
Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.
Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.
Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.
Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…
Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.
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Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».
Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.
Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.
Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.
Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.
Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.
Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.
Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.
Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…
Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.
Valeurs Actuelles
Lycées d’élite : le grand remplacement
Se réclamant sans le dire de l’idéologie de la discrimination positive, la suppression de la sélection sur dossier pour l’admission en seconde dans les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand a suscité de nombreuses protestations. Même le Monde, en dépit de sa dévotion pour le progressisme sociétal, s’est senti obligé de publier, le 1er février, une tribune écrite par un « collectif d’élèves, de professeurs, d’anciens élèves et parents d’élèves » de ces deux établissements, favorable au maintien de la sélection sur dossier et indiquant d’ailleurs qu’existe d’ores et déjà un système permettant « à d’excellents élèves issus de collèges très défavorisés d’intégrer ces lycées ». Quant au Figaro, ce n’est pas moins de quatre tribunes qu’il a consacrées à l’affaire. L’alerte a été donnée le 25 janvier par Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens. Rappelant que la politique de « démocratisation » de l’enseignement a eu pour effet que le niveau s’est effondré dans la plupart des établissements scolaires et que ne surnagent que quelques îlots d’excellence, au premier rang desquels Henri-IV et Louis-le-Grand, il déplore que le choix du nivellement par le bas au nom de l’égalité s’en prenne aujourd’hui à ces « quelques îlots qui luttaient encore courageusement », et il dénonce « une construction artificielle par quotas construite aux dépens de l’excellence ».
Émanant du recteur de l’académie de Paris, le second de ces textes, publié le 3 février, fait sans surprise l’apologie de cette décision, se réclamant de « l’ouverture sociale » et prétendument destinée à permettre au « jeune Péguy » et au « jeune Camus » d’aujourd’hui de « bénéficier de l’excellence ». La troisième tribune, en date du même jour, a pour auteur Tristan Claret-Trentelivres, ancien élève de l’Ena et président de l’Association pour l’accès égal aux emplois publics et la défense de la méritocratie républicaine. Celui-ci dénonce la discrimination positive comme la source d’une profonde injustice et voit dans une réforme qui privilégie les critères « sociaux » au détriment de la prise en compte des niveaux scolaires « un clou supplémentaire enfoncé dans le cercueil de la méritocratie républicaine ». Enfin, le 9 février, est parue une tribune signée de cent professeurs de Henri-IV et Louis-le-Grand, qui soulignent notamment qu’il est particulièrement dangereux pour la France de casser par une discrimination positive le modèle d’excellence de ces deux prestigieux lycées, « à l’heure où toutes les enquêtes internationales ont montré le décrochage des élèves français dans toutes les disciplines considérées ». Cependant, à la lecture de ces tribunes, le plus remarquable est que personne n’ose vraiment nommer l’objectif évident mais non dit poursuivi par les pouvoirs publics avec cette décision d’éviction des meilleurs au profit d’élèves moins compétents mais que l’on tient à privilégier.
certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”
Cet évitement de la réalité est la conséquence du règne intolérant sur notre société d’un néo-religieux suicidaire, la religion séculière des droits de l’homme, laquelle enferme l’esprit humain dans le monde rêvé de l’idéologie en lui interdisant de vivre dans le monde réel, ce qui cause les plus grands dommages au monde réel en produisant de cruels malheurs publics et privés. Tout au plus l’enjeu concret du rejet de ce qui reste de méritocratie en France transparaît-il un peu dans la tribune de Tristan Claret-Trentelivres lorsqu’il indique que, pour l’accès à la haute fonction publique, ont été créés en 2021 des « concours spéciaux réservés aux boursiers », et cela pour « accroître la “diversité” des élites administratives ». Diversité : on sait ce que ce mot veut dire aujourd’hui. C’est l’indicateur d’une volonté politique de faire naître artificiellement de nouvelles élites issues de l’immigration extra-européenne, de produire massivement des élites de remplacement.
Pour autant, certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”, préférant y retrouver la classique obsession gauchiste de vouloir couper ce qui dépasse. Et ils ajouteront que les élèves ainsi recrutés sont incapables de devenir une élite de substitution, dès lors qu’ils ne vont dans l’ensemble pas réussir aussi bien que ceux dont ils ont pris la place. Mais c’est oublier qu’il sera toujours possible de les faire discrètement entrer dans la haute administration au moyen de concours spécifiques protégés d’une vraie concurrence. C’est bien le point de départ de la fabrication d’une élite de remplacement. Cela est confirmé par ce qui se passe dans les autres lycées publics parisiens, déjà soumis à cette même mécanique de discrimination positive qu’on vient d’étendre à Louis-le-Grand et Henri-IV. Ainsi, à Condorcet, aucun élève issu du collège de cet établissement n’a été admis en 2021 à poursuivre au lycée, dont ils ont tous été exclus au profit de candidats venant de collèges situés en grande partie dans les zones nord et est de l’agglomération parisienne : des élèves bien souvent issus de l’immigration extra-européenne qui peuple de manière de plus en plus exclusive les quartiers dits “populaires”, qu’il serait plus exact d’appeler “quartiers ethniques”.
Ce remplacement intégral de la population scolaire au sein d’un établissement prestigieux montre bien qu’est à l’œuvre un “grand remplacement” de l’élite lycéenne, prélude à celui de l’élite tout court. Tel est l’objectif ethnique que l’on cache, fort mal d’ailleurs, derrière l’invocation des critères sociaux, de la préférence due aux boursiers, de la prise en compte de “l’indice de positionnement social” des établissements scolaires d’origine des candidats. La détermination des pouvoirs publics à briser les derniers îlots d’excellence de l’enseignement public s’inscrit dans la volonté de réaliser à marche forcée un processus d’islamisation-africanisation des élites de la France. C’est ce que diront un jour en termes clairs les historiens chinois, indiens ou russes, lorsqu’ils retraceront la descente aux enfers et la plongée dans la tiers-mondisation de ce pays qui a été l’un des plus riches et puissants au monde, et peut-être celui dont la civilisation a été la plus brillante.
* Jean-Louis Harouel est professeur émérite d’histoire du droit à l’université Panthéon-Assas (Paris-II), notamment auteur de “les Droits de l’homme contre le peuple” (Desclée de Brouwer) et “L’islam est-il notre avenir ?” (La Nouvelle Librairie).
L'Humanité
Le Kremlin riposte en imposant le paiement du gaz en roubles
ActuVladimir Poutine dégaine l’arme monétaire, en réaction aux nombreuses sanctions des pays occidentaux. Il veut ainsi éviter l’effondrement de sa monnaie. L’Ukraine dénonce un acte de « guerre économique » et appelle au boycott du gaz russe.
Nadjib TouaibiaC’est l’autre guerre, celle qui s’installe sur le front économique. En réaction aux nombreuses sanctions des pays occidentaux, Poutine dégaine l’arme monétaire. Il exige désormais le paiement en roubles des livraisons de gaz à l’UE. Celle-ci est dépendante de Moscou à hauteur de 40 % de sa consommation.
« J’ai pris la décision de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles et de renoncer dans tous les règlements aux devises qui ont été compromises », a annoncé mercredi le président russe en précisant qu’il s’agit d’une réaction au gel de quelque 300 milliards de dollars de réserves russes par les Occidentaux.
C’est « une décision historique. (…) Un pas vers la dédollarisation de notre économie », a salué Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, la chambre basse du Parlement. La banque centrale et le gouvernement se doivent de mettre en place dans un délai d’une semaine un nouveau système « clair, transparent » et qui implique « l’acquisition de roubles sur le marché » russe des changes.
La présidence ukrainienne a aussitôt réagi. Elle dénonce « une guerre économique » menée pour « renforcer le rouble » et insiste à nouveau pour un embargo pétrolier européen. En mars 2019, le géant gazier public russe Gazprom avait déjà réalisé sa première vente de gaz en roubles à une entreprise européenne. La mesure est à présent envisagée à grande échelle. Les pays qualifiés « d’hostiles » par Vladimir Poutine représentent 70 % des 63 milliards d’euros d’exportations de Gazprom. Jusque-là, 58 % des paiements se faisaient en euros et 39 % en dollars.
Chute de l’euro et du dollar
Gouvernements et opérateurs occidentaux, qui ne voyaient pas venir une telle riposte, ont été pris de court. Les acheteurs du gaz russe mettent sans surprise en avant les clauses contractuelles, lesquelles prévoient à l’avance la monnaie de paiement. L’Allemagne pointe une « rupture de contrat ». La Pologne refuse les paiements en roubles, l’Autriche décide d’en faire autant. Le ministère français de l’Économie dit évaluer l’impact potentiel d’une telle mesure.
Le Kremlin est parvenu à agir sur les marchés de l’énergie et à freiner l’effondrement de sa monnaie en se substituant à la banque centrale, dont une partie des réserves a été gelée. Les cours de l’énergie ont en effet bondi. Le prix du gaz a augmenté de 34 % et s’est stabilisé à + 9 % en fin de journée. Le baril de pétrole a enregistré une hausse de 5 %, à 121 dollars (110 euros). Le cours du rouble est remonté de 7 % sur le marché des changes, tandis que l’euro et le dollar ont légèrement chuté.
« Je veux insister sur le fait que la Russie va continuer à livrer son gaz aux prix et dans les volumes stipulés dans les contrats », a assuré Vladimir Poutine, précisant que seule la monnaie du paiement allait changer. Ce qui pourrait signifier une renégociation des contrats. Le recours au rouble permet tout compte fait à Moscou de contourner en partie les sanctions. L’hôte du Kremlin table pour ce faire sur la dépendance des pays européens au gaz russe. Sur ce terrain, le rapport de forces est, pour l’instant, en sa faveur.
Opex 360
Selon un général américain, la Chine serait sur le point d’établir une base navale sur la façade Atlantique de l’Afrique
par Laurent Lagneau · 20 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.
En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.
Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].
Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.
Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.
Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.
« La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».
Selon un général américain, la Chine serait sur le point d’établir une base navale sur la façade Atlantique de l’Afrique
par Laurent Lagneau · 20 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.
En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.
Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].
Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.
Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.
Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.
« La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.
En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.
Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].
Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.
Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.
Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.
« La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.
En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.
Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].
Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.
Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.
Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.
« La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».
L'Humanité
Biden, « roi » d’Europe, pense à Pékin
ActuSommets Otan, G7 et UE : les trois réunions qui ont eu lieu jeudi ont consacré le leadership de Washington. La guerre en Ukraine oblige les États-Unis à réinvestir le Vieux Continent. Sans oublier pour autant la Chine ?
Christophe DeroubaixJoe Biden ne rêvait que d’Asie. L’Histoire le rattrape par la manche et le ramène en Europe. Le président des États-Unis a mené jeudi un véritable marathon sur le Vieux Continent avec trois sommets : de l’Otan, du G7 puis de l’Union européenne, où il figurait comme invité exceptionnel. Ce vendredi, il se rendra en Pologne pour un déplacement dont la symbolique n’échappe à personne : ce pays anciennement membre du pacte de Varsovie est désormais le premier pays membre de l’Otan sur la nouvelle « ligne de front » avec la Russie. La nature du pouvoir a changé depuis 1949 mais l’ennemi demeure à l’Est pour une organisation atlantiste revenue de son « état de mort cérébrale » et quasiment en cure de jouvence depuis le 24 février.
Les « alliés » semblent plus soudés que jamais et consentent même à s’engager dans une voie dans laquelle ils se gardaient de mettre un doigt de pied il y a quelques mois : l’inflation des dépenses militaires. Symbole des symboles : la décision de la nouvelle coalition au pouvoir en Allemagne, dirigée par le chancelier social-démocrate Olaf Sholz, de porter à 2 % du PIB le montant des dépenses militaires et d’y consacrer 100 milliards d’euros supplémentaires. Même les pays neutres – Finlande, Norvège et Suède – ont fait un mouvement vers l’organisation atlantiste, sans la rejoindre formellement. Les manœuvres militaires, certes habituelles, actuellement menées par les armées finlandaise et suédoise sur le sol norvégien revêtent un caractère particulier dont le sens est donné par cette phrase d’un officier suédois cité par l’AFP : « Nous sommes plus ou moins comme une famille maintenant. »
Et il n’y a aucun débat sur le « chef » de cette famille : il siège dans le bureau Ovale. Les circonstances de l’Histoire obligent Joe Biden à se consacrer plus qu’il ne le souhaitait à l’Europe et le placent également dans une position privilégiée : celle d’un leadership revigoré, voire plébiscité. S’il a été question jeudi d’une Europe de la défense, c’est en lien direct avec l’Otan, donc forcément sous l’égide de Washington, dont les dépenses militaires représentent les deux tiers de celles de l’ensemble des trente pays membres. Et comme le souhaitait l’hôte de la Maison-Blanche, Jens Stoltenberg, le chef de l’Otan, dont le mandat a été reconduit pour une année, a annoncé le déploiement de quatre nouveaux groupements tactiques en Bulgarie, Hongrie, Roumanie et Slovaquie, qui s’ajoutent aux quatre groupements déjà stationnés en Pologne et dans les pays Baltes.
les « guerres de Bush » ont trop coûté
De Bruxelles à Varsovie, le président états-unien aura pourtant toujours l’œil rivé sur la boussole stratégique de son pays depuis dix ans : encore plus à l’est, vers Pékin. « Barack Obama avait annoncé son “pivot” vers la Chine en 2011, expliquait Philip Golub dans un entretien à l’Humanité (29 octobre 2019). L’idée était de réorienter la politique internationale des États-Unis vers l’Asie orientale dans le but de limiter l’expansion de la Chine. Barack Obama avait dit dans des réunions privées qui avaient ensuite fuité que l’intervention des États-Unis en Libye qu’il a lancée, sous la pression de la France, du Royaume-Uni et de Hillary Clinton, était la plus grande erreur qu’il ait commise en matière de politique étrangère. » L’analyse des élites américaines était alors la suivante : les « guerres de Bush » avaient coûté, trop coûté, financièrement comme en termes de prestige, au pays et diverti de la réelle menace pour son leadership mondial, à savoir la montée en puissance de la Chine. Donald Trump s’est inscrit dans ce virage avec l’accent mis sur la guerre commerciale. En arrivant à la Maison-Blanche, Joe Biden souhaitait évidemment glisser ses pas dans ceux de ses prédécesseurs.
Il n’y aura pas d’aventure à Kiev
La guerre en Ukraine l’oblige donc à s’adapter tout en refusant des « retours en arrière » qui se caractérisent par des « lignes rouges » dont la principale demeure le refus de toute intervention militaire, y compris de manière « soft » via une zone d’exclusion aérienne pourtant demandée par Volodymyr Zelensky. L’opinion publique des États-Unis ne veut plus de guerres extérieures. Il n’y aura donc pas d’aventure à Kiev quelques mois après le retrait pour le moins chaotique de Kaboul.
Il n’en reste pas moins que, comme le remarque Benjamin Haddad, le directeur Europe de l’Atlantic Council, dans le Figaro, « c’est un paradoxe : il y aura sans doute plus de troupes américaines en Europe à la fin du mandat de Joe Biden qu’à son début ». Mais pour le président, il ne peut s’agir que d’un « détour » : la route de Pékin passera par Moscou, d’autant que le soutien à demi-mot du premier sur la guerre menée par le second dessine un duopole. Raison supplémentaire donc pour Biden de plonger Poutine dans un bourbier. Jeudi, les États-Unis ont annoncé avoir « entamé des consultations avec leurs alliés pour fournir des missiles anti-navires à l’Ukraine ». Un pas supplémentaire dans l’aide militaire à Kiev mais pas « sans restrictions », comme l’a demandé jeudi encore Volodymyr Zelensky aux Occidentaux.
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Philip K. Dick, mystique déjanté
Certains de ses admirateurs le tiennent pour un prophète. D’autres estiment qu’il n’était qu’un blagueur de génie. Lui-même affirmait que son œuvre était un « long cheminement vers l’illumination » avant de confesser dans un éclat de rire que ses livres n’avaient aucun sens. Philip K. Dick reste un mystère. Pur produit de la contre-culture californienne, il a bâti une œuvre prolifique constituée de 44 romans et plus de 120 nouvelles, jetant des ponts improbables entre science-fiction et Beat generation, musique pop et philosophie, drogue et religion, paranoïa et invasion martienne.
En interrogeant jusqu’à l’obsession la notion de réel et la définition de l’homme, il a laissé un témoignage sur les angoisses de son époque tout en apercevant dans les brumes de son délire le monde dans lequel l’humanité ne tarderait pas à sombrer, le nôtre, happé par le virtuel, les mutations génétiques, les machines “intelligentes” et la surveillance généralisée. Écrivain marginal assez peu lu de son vivant, il a connu une gloire posthume favorisée par Hollywood, où il est l’un des auteurs les plus portés à l’écran. Une vingtaine de films pour le cinéma ou la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans, dont Blade Runner de Ridley Scott (1982), Total Recall de Paul Verhoeven (1990) ou Minority Report (2002) de Steven Spielberg. Quarante ans après sa mort, une charge éditoriale vient saluer celui qu’Emmanuel Carrère tient pour le « Dostoïevski du XXe siècle », avec une douzaine de rééditions en format poche (J’ai lu), ainsi que la réédition de la biographie que lui a consacrée Lawrence Sutin en 1989, et les trois derniers romans de Philip K. Dick formant la Trilogie divine, que publie la maison Denoël.
Philip Kindred Dick et sa jumelle Jane sont nés le 16 décembre 1928 à Chicago, avec six semaines d’avance. Mal nourrie par une mère au mieux inexpérimentée, la petite fille mourra de faim le 26 janvier suivant.
« Le traumatisme de la mort de Jane devait demeurer l’événement central de sa vie psychique », écrit son biographe. On trouvera dans ses romans de nombreux personnages en communication télépathique avec leur jumeau mort. Il en voudra à sa mère, se sentira coupable « d’avoir pris tout le lait » et finira plus ou moins, lorsqu’il plongera dans le mysticisme, par identifier sa sœur à Dieu.
La famille ne survivra pas à ce drame. Fin 1929, elle s’est installée à San Francisco mais les parents divorceront quatre ans plus tard. Sa mère part à Washington avec Philip ; elle reviendra en Californie (Berkeley) pour les 10 ans du petit. Philip K. Dick ne quittera quasiment plus cette région jusqu’à la fin de sa vie. Son enfance est triste, marquée par la solitude et l’absence de père. Il s’invente une petite sœur avec qui il fait semblant de monter à cheval, souffre de vertiges. On lui diagnostique bientôt une schizophrénie, qui sera néanmoins infirmée à l’âge adulte.
L’enfant se passionne pour la musique classique et découvre, à 12 ans, la science-fiction à travers les “pulps”, ces magazines de littérature populaire dans lesquels de nombreux auteurs de science-fiction ont fait leurs débuts : H. P. Lovecraft, Robert Heinlein, Frank Herbert, Isaac Asimov ou Ray Bradbury, pour ne citer que les plus grands. C’est dans ces mêmes pulps aux couvertures ornées de monstres aux yeux exorbités (Thrilling Wonder Stories, Fantastic Story Magazine…) qu’il débutera lui-même en 1952. En six ans, il écrit plus de 80 nouvelles, peaufinant son univers futuriste peuplé de télépathes et d’extraterrestres adeptes de religions d’épouvante. Dans The Minority Report (1956), il imagine des humains aux capacités divinatoires (les “précogs”), capables de prévoir un meurtre avant qu’il ne se produise, avec tous les problèmes philosophiques que cela pose.
Premier chef-d’œuvre en 1962 avec le Maître du Haut Château
Mais son rêve est de publier un roman “réaliste”. Il en écrira plusieurs, tous seront refusés (à part Confessions d’un barjo qui paraîtra en 1977). D’après son biographe, ils ne sont pas très bons. C’est donc dans le genre SF qu’il continuera, pour la grande joie de ses lecteurs.
Le premier chef-d’œuvre survient en 1962 avec le Maître du Haut Château dans lequel il fait ce qu’il sait faire de mieux : tordre la réalité jusqu’à faire douter d’elle. Le roman se passe en 1962. L’Axe a gagné la guerre et les États-Unis sont depuis 1948 sous domination japonaise à l’ouest, allemande à l’est, avec une zone tampon au milieu (les Rocky Mountain States). Les personnages évoluent dans ce contexte lorsqu’ils découvrent un livre écrit par un écrivain retiré dans son Aventin, lequel imagine un monde dans lequel ce sont les Alliés qui ont gagné la guerre…
Le roman (prix Hugo 1963) est un tournant dans sa carrière, l’écrivain change de catégorie. Suivront le Dieu venu du Centaure (1965), premier livre hanté par les questions religieuses, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1966), rebaptisé Blade Runner après l’adaptation par Ridley Scott, puis Ubik (1969), son roman le plus baroque où un aérosol aux pouvoirs divins permet de basculer d’une époque à l’autre dans une société dominée par des télépathes et des anti-télépathes, sur fond de conquête spatiale…
La stupéfiante production de l’auteur durant les années 1960 a un prix : les amphétamines. Dick en avait des bocaux pleins au frigo, qu’il prenait par poignées entières. Cela lui permettait d’écrire durant trois ou quatre jours d’affilée avant de s’écrouler pour quarante-huit heures. Évidemment, cela n’arrangeait pas son état psychologique. Il avait développé une paranoïa, craignait la CIA et le KGB, subissait des sautes d’humeur et des dépressions féroces durant lesquelles il gardait le lit pendant une semaine, ou tentait de se suicider avant de finir à l’hôpital.
Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue
« Difficile à vivre », dit gentiment son biographe. Un tyran, pourrait-on traduire. Il exigeait le silence absolu quand il écrivait mais une disponibilité de tous les instants quand il s’éloignait de sa machine à écrire. Durant ses épisodes maniaques, l’une de ses épouses racontera qu’il se montrait puéril et capricieux comme un enfant. Ses cinq mariages se sont terminés par cinq divorces.
En 1970, lorsque sa quatrième épouse le quitte, sa vie part carrément en eau de boudin. Pendant deux ans, il n’écrira pas une ligne, passant ses journées à se “défoncer” et à se prendre pour un gourou. Il effraie toutes les jeunes filles qu’il croise en tombant amoureux d’elles, accueille chez lui des hippies drogués, dont l’un, évadé d’un hôpital psychiatrique, dort avec des fusils chargés dans son lit. Un cambriolage dont il est la victime le persuade qu’il est dans le viseur des Black Panthers, du FBI ou d’une milice d’extrême droite (ou des trois à la fois). Certains pensent aujourd’hui qu’il était tellement shooté qu’il s’est peut-être autocambriolé. Vive la contre-culture. Tout cela finira par une tentative de suicide à Vancouver où il a répondu à une invitation à participer à un colloque sur la science-fiction. Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue.
Digne représentant des années psychédéliques, Philip K. Dick était également un mystique comme seule la Californie de cette époque pouvait en produire. L’une des constantes de son œuvre est la conscience d’une réalité apparente considérée comme illusoire. Lui affirme avoir vu derrière l’illusion plusieurs fois au cours de sa vie.
Sa première illumination eut lieu au lycée, au cours d’un devoir de physique où il “séchait”. Il se mit à prier et une voix intérieure lui résuma le principe d’Archimède. Cette voix qui lui parlera régulièrement dans les années soixante-dix, il l’appellera tour à tour “la Voix de l’IA”, “Diane”, “la Sybille”, “Sophia”, “Sekkinah”, “le Zèbre”, avant d’opter pour le Christ. En 1967, converti au christianisme épiscopalien, il vit ce même Christ « propulsé à une vitesse terrifiante » de sa Croix en forme d’arbalète. Mais il était sous LSD.
C’est en février 1974 qu’il vécut sa grande expérience mystique, celle qui l’occupera jusqu’à la fin de sa vie. Il venait de se faire opérer d’une dent de sagesse, souffrait le martyre et se fit ainsi livrer un antalgique par la pharmacie du coin.
Une vingtaine de films pour le cinéma et la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans.
Quand une jeune fille se présenta à sa porte avec le médicament, il remarqua à son cou un pendentif représentant un poisson, signe de reconnaissance des premiers chrétiens. Ce signe provoqua en lui l’expérience de ce qu’il qualifiera plus tard d’anamnèse, la “perte de l’oubli” : en une fraction de seconde, il comprend que l’on vit toujours dans les premiers temps du christianisme, qu’il est quelqu’un d’autre nommé Thomas (ou Firebright), que l’univers visible est entièrement faux et que le temps linéaire n’existe pas.
Plus tard, sa radio débranchée se mettra à l’insulter, il sera aveuglé par un rayon de lumière rose bourré d’informations en écoutant Strawberry Fields des Beatles, et des serpents ayant son propre visage le réveilleront en pleine nuit. Kierkegaard disait qu’après avoir bâti une maison de fous dans sa jeunesse, Jonathan Swift avait fini par s’y réfugier. On pourrait dire la même chose de Philip K. Dick.
Que penser de cette expérience d’un point de vue du sens commun ? Est-elle une simple mystification ? Un délire psychotique ? Est-elle liée à des accidents cérébraux à répétition ? À des épisodes épileptiques ? À un abus de vitamines dont l’écrivain se gavait ? Philip K. Dick a lui-même exploré toutes ces explications, oscillant sans cesse entre l’illusion de ces visions et leur vérité. Et peu importe d’ailleurs. L’essentiel pour nous est que cette série de visions a relancé son œuvre et permis son aboutissement avec les trois derniers romans : SIVA, l’Invasion divine et la Transmigration de Timothy Archer, la fameuse Trilogie divine.
De 1974 à 1978, Dick va essayer de comprendre ce qui lui est arrivé en rédigeant des notes et des synthèses de ses lectures religieuses, qu’il finira par intituler l’Exégèse : des milliers de pages sans plan et sans méthode bourrées d’informations tirées des grands textes sacrés et de la gnose. Il se servira largement de ces notes pour l’écriture de la trilogie, « tentative pour formuler [sa] vision en une structure rationnelle, qui puisse être communiquée à autrui », comme il l’écrivait lui-même.
Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique
Avec son mélange d’exégèse religieuse et de science-fiction, SIVA est un ovni littéraire. Dick y raconte son expérience mystique du point de vue d’un personnage qui se dédouble : Horselover Fat (Horselover pour “celui qui aime les chevaux”, soit “philippos” en grec, et Fat pour “gros” en anglais, soit “dick” en allemand) et Phil Dick. Le premier est un mystique à qui SIVA (Système Intelligent Vivant et Agissant) est apparu, le second un écrivain de science-fiction rationnel qui tient le premier pour un cinglé. Ses admirateurs ont tendance à l’oublier mais Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique. Il s’ensuit un roman où le lecteur hésite sans cesse « entre le réel et l’illusion, la folie et la santé mentale, le réalisme ou la science-fiction », comme l’écrit Étienne Barillier dans sa postface.
Le deuxième roman pourrait être considéré comme le point de vue de Horselover Fat, ainsi que l’a suggéré le romancier de science-fiction Kim Stanley Robinson. L’Invasion divine est un roman de science-fiction pure mettant en scène Herb Asher, en état de suspension cryonique après un accident, qui se souvient des événements passés lorsqu’il était dans son dôme de la planète CY30-CY30B, et notamment du retour sur Terre de Rybys Romney, qui accouchera d’Emmanuel, nouveau Christ chargé de combattre Belial… Le roman rassemble toutes les idées religieuses de l’écrivain et cherche de manière obsessionnelle à comprendre l’existence du Mal, cette fois-ci sans humour.
Quant au dernier roman, il serait, dans la même logique de Robinson, le point de vue de Phil Dick, autrement dit le point de vue rationnel et sceptique sur les événements mystiques qu’il a vécus. C’est d’ailleurs un roman tout ce qu’il y a de plus réaliste inspiré par le pasteur épiscopalien américain James Pike, une figure iconoclaste et hérétique du mouvement hippie : Timothy Archer dans le livre.
Il a lui-même des visions, croit communiquer avec son fils défunt. Mais à travers la narratrice, la belle-fille de l’évêque, Dick en vient à rejeter tout le fatras mystico-théologique abstrait qui l’encombrait depuis des années, et à louer les vertus simples de l’humanité, et notamment la bonté, dans laquelle il finit par trouver la réponse à sa question de la définition de l’homme.
Étonnant destin en montagnes russes dont il est impossible de savoir quelle direction il aurait prise. Le 18 février 1982, ses voisins le trouvent couché par terre, inconscient. Conduit à l’hôpital, on lui diagnostique un accident vasculaire cérébral. Dans les jours suivants, il en fait d’autres avant que son cœur ne s’arrête le 2 mars, à l’âge de 53 ans, quelques mois avant la sortie de Blade Runner qui consacrera sa gloire. Il est enterré dans le Colorado, à côté de sa sœur Jane.
Invasions divines, Philip K. Dick, une vie, de Lawrence Sutin, Denoël, 510 pages, 24 € ;
la Trilogie divine, de Philip K. Dick, Denoël, 852 pages, 28 €.
Opex 360
Pour l’EuroDrone, Airbus choisit le turbopropulseur proposé par la filiale italienne de General Electric
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.
Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]
Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.
En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.
Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.
« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…
Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.
« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.
Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».
Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.
L'Humanité
Alternatives et service public ferroviaire
TribuneMembres de la Convergence nationale rail
Pour fêter dix ans de défense et de promotion du service public ferroviaire, la Convergence nationale rail (CNR) organise un colloque, le 26 mars, à Paris. Dans un contexte de guerre sur le sol européen et de campagne électorale en France, deux événements lourds d’enjeux, les participants-es au colloque prendront le temps d’évoquer la situation du service public ferroviaire et, au-delà, et de dégager des propositions et stratégies alternatives aux politiques libérales qui n’ont de cesse de démanteler le bien commun pour faire le lit des intérêts privés.
De ce point de vue, au moment où plusieurs pays en Europe remettent en cause le dogme de l’ouverture à la concurrence des activités ferroviaires en reprenant leur gestion sous maîtrise publique, en France on pousse les feux de la libéralisation en faisant « ruisseler » en abondance l’argent public pour tenter de démontrer que la concurrence, ça marche ! C’est ce qui s’est passé en région Paca, où la droite a attribué à Transdev l’exploitation pour dix, voire douze ans, de la ligne ferroviaire Marseille-Nice, qui représente 10 % des trafics et 34 % des recettes. En Bourgogne-Franche-Comté, les élus PS et EELV ont décidé de mettre toutes les circulations ferroviaires en appels d’offres.
En Île-de-France, pour favoriser l’arrivée de la concurrence privée à coups d’appels d’offres, Valérie Pécresse, présidente de la région, engage la mise en concurrence du réseau bus de la RATP pour commencer et ensuite celle des autres activités, SNCF compris (RER, métro, tramways, transiliens, trams-trains…). C’est là une démarche éminemment idéologique et dogmatique que la CNR, avec d’autres forces, combat !
De son côté, la SNCF n’est pas en reste, puisque, dans le cadre d’une politique nationale de dépeçage du service public ferroviaire en Île-de-France, en appui de « plans de restructuration », elle entend fermer ou réduire les horaires d’ouverture des guichets dans 130 gares, menaçant de suppression 500 emplois de cheminots. Et pour justifier l’injustifiable, la directrice de SNCF-Transilien ose expliquer que c’est pour prendre en compte « les nouveaux comportements » des usagers, qui, dit-elle, toute honte bue, seraient à 98 % connectés à Internet ! A contrario de ce qu’avance la Défenseure des droits dans son récent rapport, qui affiche que 13 millions de personnes sont en difficulté avec le numérique, une personne sur cinq n’a pas d’ordinateur, ni tablette chez elle et un jeune sur quatre âgé de 18 à 24 ans dit avoir du mal à faire des démarches en ligne.
Face à cette politique de déshumanisation, de discrimination, de rupture d’égalité d’accès et de traitement des usagers, la Convergence nationale rail a déposé deux recours contre la SNCF au tribunal administratif de Montreuil.
Le colloque sera l’occasion de mettre en exergue l’urgence qu’il y a à développer le transport de marchandises par train, plaçant celui-ci au cœur de la transition écologique. A fortiori quand l’Ademe confirme que, avec seulement 10 % de report de la route vers le train, c’est 500 fois moins de CO2 sur le territoire !
Autour de trois tables rondes, associations, syndicalistes, élus-es, ONG, experts, directions confronteront leurs analyses en ayant comme objectif de renforcer les convergences d’intérêts et d’actions aux fins de redonner de belles couleurs au service public ferroviaire, au service public !
transport ferroviaire Valeurs Actuelles
Des syndicats demandent le changement de nom d’un collège “Soljenitsyne”, trop proche de Poutine
Le nom d’Alexandre Soljenitsyne va-t-il disparaître des établissements français qui honorent l’écrivain russe ? C’est en tout cas le souhait de plusieurs syndicats vendéens de l’Education, qui ont demandé au conseil départemental et au rectorat de débaptiser le collège d’Aizenay, rapporte Ouest-France vendredi 18 mars. Ils jugent que le nom ne peut être conservé dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. L’établissement avait été baptisé en l’honneur du prix Nobel de littérature en 2005.
« Une forme de révisionnisme »
Dans leur courrier, les syndicats évoquent la proximité d’Alexandre Soljenitsyne dans les dernières années de sa vie avec Vladimir Poutine. « Peu avare de compliments envers le dictateur russe qui lui décerna le prix d’État, Soljenitsyne partageait avec lui sa vision de l’unité de la Russie, un patriotisme aveugle », détaillent-ils. Fervent dénonciateur du totalitarisme de l’URSS, ce qui lui valut 8 ans de goulag, l’auteur n’était cependant pas hostile à l’instauration d’un régime autoritaire fondé sur le nationalisme. Certains lui reprochent de ne pas avoir dénoncé les atteintes du Kremlin aux droits de l’Homme dans les dernières années de sa vie. Décédé en 2008, l’auteur de « L’Archipel du goulag » n’a cependant pas connu la radicalisation du discours de Poutine jusqu’à l’invasion ukrainienne.
« C’est une forme de révisionnisme. Sous l’émotion, on peut vouloir faire des changements, mais Soljenitsyne s’est battu pour la liberté », a répondu le vice-président du département, Guillaume Jean, cité par Ouest-France. Le changement de nom ne semble donc pas à l’ordre du jour. « L’année de la Russie », que devait organiser le département en 2023 pour le 30e anniversaire de la venue de l’écrivain, a cependant été annulée.
Opex 360
La Turquie serait prête à négocier l’achat de systèmes de défense aérienne SAMP/T avec la France et l’Italie
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.
Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]
Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.
Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».
S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.
Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.
Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.
Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.
Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.
« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.
Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.
L'Humanité
Le vote le plus utile
TribuneAnicet Le PorsAnciens ministres
Le vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel. L’élection présidentielle d’avril peut être l’occasion de mettre un coup d’arrêt aux politiques néolibérales et autoritaires qui affaiblissent et divisent la France, et d’ouvrir une phase nouvelle de progrès social et humain, appuyée sur un rassemblement des forces populaires et démocratiques les plus larges, sans volonté hégémonique d’aucune d’entre elles. Servir cet objectif, c’est voter utile. Le mieux placé parmi les candidats en présence pour incarner ce vote utile, c’est, pour nous, Fabien Roussel. Fabien Roussel porte des propositions et un combat déterminé pour faire reculer les inégalités sociales, améliorer la vie du plus grand nombre, libérer les forces de création du carcan de la recherche de la rentabilité financière maximale pour quelques-uns. Il appuie cet objectif sur des propositions concrètes de réindustrialisation du pays, de relance des activités agricoles, sur un nouvel élan culturel, tout cela inscrit dans une transition écologique responsable. Il est le seul à proposer une démocratisation profonde des institutions et des pratiques politiques, marquées notamment par la suppression de l’élection au suffrage universel du président de la République, mettant ainsi fin au système monarchique dans lequel nous vivons. Enfin, Fabien Roussel tient un langage clair, franc, honnête, à l’écart des phrases pompeuses et des mots ronflants. Il n’est pas habité par l’obsession de poursuivre une aventure personnelle. Il est disponible pour rassembler les forces sociales et politiques nécessaires au changement, dans le respect de chacune d’entre elles, dans une coopération efficace et loyale au service des engagements pris en commun.
Il est tourné vers l’avenir. Fabien Roussel, c’est donc bien le vote le plus utile pour porter les espoirs de la France qui travaille et qui crée.
anicet le porscharles fitermanFabien RousselPrésidentielle 2022 Valeurs Actuelles
Sony dévoile sa vision automobile
PHILOSOPHIE
Sony, le fabricant d’électronique, s’allie à Honda pour produire des voitures électriques. Après avoir livré, il y a deux ans au CES de Las Vegas, un premier prototype, la Vision S berline, il récidive avec sa Vision-S 02. Un concept de SUV 7 places cette fois, qui tire tout autant profit de son savoir-faire dans le domaine de la gestion des batteries, des caméras, des capteurs pour parvenir à une conduite autonome totalement sûre. Honda et Sony vont créer une entreprise conjointe : au premier, le soin de fabriquer et d’assembler les autos ; au second, celui de développer la plate-forme dédiée aux services de mobilité (imagerie, télécommunication, connectivité, univers du jeu). « Nous avons l’intention de nous appuyer sur notre vision pour “faire de l’espace de mobilité un espace émotionnel” et de contribuer à l’évolution de la mobilité centrée sur la sécurité, le divertissement et l’adaptabilité », s’enthousiasme Kenichiro Yoshida, le président-directeur général de Sony, empruntant au discours ambiant.
CONCURRENCE
C’est qu’il n’est pas le seul à sceller des alliances de cette nature. Google a noué un partenariat avec Ford et Renault, Microsoft avec Volkswagen et General Motors. Amazon, le champion du commerce en ligne, avec Stellantis (ex-PSA), pour élaborer le futur SmartCockpit intégré aux véhicules de quatorze marques de la galaxie Stellantis dès 2024. Le projet de Sony ne portera pas sur les mêmes volumes, mais le pli est pris. Honda ne veut plus faire que de la voiture électrique. Tesla en a démontré, il est vrai, la viabilité. Alors, tout le monde s’engouffre dans la brèche, poussé par les impératifs écologiques et les normes serrées qui les encadrent.
CARACTÉRISTIQUES
Classique dans ses lignes, la Sony Vision-S 02 repose sur la même base technique que la Vision S berline. Ambiance claire et luxueuse. Tableau de bord composé d’écrans larges, façon Honda e. Pour visionner un film, jouer à la console, afficher mille informations, c’est parfait. Évidemment, il faut accepter ce nouveau dogme qui veut que le conducteur ne conduise plus grand-chose ou le moins possible, qu’il se sente, avec ses passagers, dans une voiture comme au bureau, le temps d’un trajet, sous un large toit en verre pour contempler le ciel et les petits oiseaux. Mais alors, les 544 chevaux et le “0 à 100” a priori édifiant (en 4,8 secondes pour la berline) de la fiche technique ? Ce n’est pas le moindre des paradoxes de ces voitures “intelligentes”, qui perçoivent manifestement l’automobiliste comme Dr Jekyll & Mr Hyde.
Valeurs Actuelles
[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus
Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.
Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.
Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.
Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre
Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).
Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.
“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.
Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.
Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.
Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.
Réunir et traiter les archives des soldats disparus
Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.
Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.
L'Humanité
Pour des Jours heureux
TribuneCollectifNous avons été députées et députés des groupes communistes et apparentés. Durant nos mandats, nous nous sommes toujours battus pour défendre la justice sociale et l’émancipation de nos concitoyennes et concitoyens face à un système économique qui donnait toujours plus de pouvoir à la finance et qui favorisait le développement de l’individualisme dans notre société. Ces combats qui ont fondé et nourri notre engagement politique au service du monde du travail sont plus que jamais d’actualité. La richesse est accaparée dans des proportions jamais atteintes entre les mains de quelques multimilliardaires, l’évasion fiscale demeure un fléau, les services publics sont en crise et le vivre-ensemble s’étiole. Dans ce contexte difficile, qui fait le lit des idées d’extrême droite, la candidature de Fabien Roussel et son programme des Jours heureux portent un espoir nouveau. En remettant au cœur des débats les questions de salaire, de l’emploi, des retraites, du partage des richesses et des services publics, en partant des réalités concrètes vécues par nos concitoyennes et concitoyens et en offrant des perspectives heureuses de progrès social et humain, il offre une audience nouvelle aux combats que nous avons portés pendant toutes ces années. Une dynamique s’est créée au cours des dernières semaines, elle ne demande qu’à s’amplifier encore. C’est pourquoi, nous, anciennes députées et anciens députés, nous engageons dans cette campagne et apportons tout notre soutien à la candidature de Fabien Roussel à l’élection présidentielle pour construire la France des Jours heureux.
Présidentielle 2022pcfFabien Roussel Opex 360
Avec le missile intercontinental Hwasong-17, la Corée du Nord se dit « prête » à une « confrontation » avec les États-Unis
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.
Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.
Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.
Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.
On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.
Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces onnées. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.
More. Nice new payload fairing livery. pic.twitter.com/9r1TDRRVxv
— Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022
D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela est permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.
Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.
Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.
En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].
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Ukraine/Russie : L’Otan se prépare à une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique
par Laurent Lagneau · 24 mars 2022
Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].
En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.
Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.
Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.
La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…
Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.
« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.
« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.
D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.
Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.
« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.
Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.
Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».
Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».
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Algérie, le dernier acte de la tragédie
Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.
Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.
« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »
Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »
C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.
En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.
Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.
« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »
Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.
Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.
La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »
Des rafales, des hommes à terre…
Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…
Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.
« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »
“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.
Opex 360
Au moins deux tiers des avions F-35A que veut commander la Suisse seront assemblés en Italie
par Laurent Lagneau · 24 mars 2022
Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.
Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.
Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.
Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.
Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.
Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;
En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.
« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.
Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.
« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.
Opex 360
La marine ukrainienne prétend avoir détruit le navire de débarquement russe « Orsk »
par Laurent Lagneau · 24 mars 2022
Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.
Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.
« Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.
Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.
Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.
Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].
***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°
Ropucha Class landing ship seen sailing away from fireAlligator class also observed near fire.
Awaiting info pic.twitter.com/0xlt4rfFL0
— H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022
Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.
Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.
Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.
Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].
El País (ESP)
SANS TITRE
Si hace unos años me hubieran dicho que iba a escribir sobre pasta y pesto, no me lo habría creído. Primero, por un rechazo creado a partir de un diagnóstico erróneo de celiaquía; segundo, porque la relacionaba con comida rápida de primer año de carrera que te saciaba facilidad y te hastiaba por repetición. Y, tercero y último -y aquí reside parte de mi personalidad repelente- por la viralidad que tiene cualquier plato de pasta en las redes. Sin embargo, con el paso del tiempo y la independencia personal, he acabado revisitando momentos de mi vida a través de platos de comida. A veces uno necesita sentirse cerca de casa y un plato de pasta con nata y bacon -que no es carbonara, pero así la preparaba mi madre y la de muchas otras personas- puede acercarte a cosas y personas que están a distancia física y temporal.
Centrándonos en la receta que aquí nos ocupa, sé que alguno que otro se llevara las manos a la cabeza por no respetar la integridad del pesto, pero partimos de la base de que pesto es cualquier salsa que se maja en un mortero y se emulsiona con aceite. Este concretamente está inspirado en ingredientes básicos de la gastronomía tailandesa: en lugar de piñones, usaremos cacahuetes y mantequilla de cacahuete; el umami lo obtendremos de combinar ajos confitados con parmesano y salsa de pescado.
Entiendo que haya personas reacias al toque de salsa de pescado, pero es algo personal: si tengo que salar algo, la uso porque me resulta espectacular; si se quiere mantener su integridad vegetariana se puede sustituir por salsa de soja o directamente por más sal. El toque fresco lo aporta el zumo de lima junto a las hojas de albahaca, cilantro y la cebolleta china. Si queréis tirar aún más para Tailandia, sería interesante añadir algún chile ojo de pájaro, pero esto os lo dejo a vuestra elección.
Sobre la elección de la pasta, recomiendo lumaconi porque me parecen fantásticos con este tipo de salsas debido a su relieve y tamaño, pero se puede sustituir por cualquier pasta que tengáis en la despensa y os agrade. Sobre cocinarla, no sé más que nadie en este terreno, pero recomiendo salar de una forma preocupante el agua de cocción para extraer el sabor de la propia pasta y no quedarnos sólo con el del pesto.
Dificultad
Sobrevivir a la ira de los puristas gastronómicos.
Ingredientes
Para 2 platos generosos
- 300 g de lumaconi (o cualquier tipo de pasta que agarre bien salsas)
- 6 dientes de ajo
- 3 cebolletas china (la parte verde)
- 20 g de hojas de albahaca (un puñado generoso)
- 20 g de cilantro (con tallo) (unas 8/10 ramas)
- 50 g de cacahuetes fritos
- 1,5 cucharadas de mantequilla de cacahuete
- El zumo de una lima
- 1,5 cucharadas de salsa de pescado o de soja
- 60 g de parmesano rallado
- Media cucharadita de pimienta blanca molida
- Media cucharadita de sal en escamas
- 5 cucharadas de aceite de oliva virgen extra (o hasta que os guste la textura del pesto)
Preparación
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Confitar los dientes de ajo en una ollita con aceite a fuego mínimo -que no burbujee- unos 30 minutos o hasta que estén dorados -color caramelo- y blandos (es recomendable preparar más y usarlos en otras preparaciones).
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Llevar una olla grande con agua y una cucharada de sal a ebullición. Añadir la pasta y cocinar según las instrucciones del paquete.
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En un mortero o una procesadora de alimentos, añadir todos los ingredientes listados arriba (excepto la pasta) hasta conseguir una textura cremosa en la que se diferencien los ingredientes.
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Cuando la pasta esté lista, retirar del agua y mezclar en un cuenco con el pesto y un poco del agua de la cocción para ayudar a que se integre bien. Servir, con más parmesano rallado si se desea.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com
El País (ESP)
SANS TITRE
En el legendario programa Con las manos en la masa, Elena Santonja puso a cocinar a insignes personajes de su tiempo, de Pedro Almodóvar a Sara Montiel, pasando por Ana Belén, Manuel Vázquez Montalbán o Victoria Abril. Somos conscientes de que nunca le llegaremos ni a la suela del zapato, pero aun así queremos revivir su costumbre de preparar platos con gente que no forma parte del mundo de la gastronomía, pero a la que le gusta guisar.
Por eso a partir de ahora pasarán por aquí algunos famosos aficionados a las cazuelas. Nuestra primera invitada es la cantante, starlette y reina de los bajos fondos Samantha Hudson. Ya la vimos cocinar en la sexta temporada de Masterchef Celebrity, y ahora viene a deslumbrarnos con un plato propio: su delicioso bocata de falso pulled pork, inspirado en el del restaurante vegano Romero Verde y en el que el cerdo es sustituido por jackfruit. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.
HAMBURGUESA VEGETARIANA DE SAMANTHA HUDSON
Ingredientes
Para 2 bocadillos
- 1 lata de jackfruit verde en conserva (unos 250 g)
- 500 ml de caldo de verduras
- 1/2 cebolla dulce
- Salsa de soja
- Salsa de humo líquido
- Pimentón de la Vera
- Comino
- Ajo en polvo
- Orégano
- Pepinillos
- 2 panecillos de brioche
Crema de queso vegana
- 2 o 3 cucharadas de crema de anacardos
- 2 cucharaditas de levadura nutricional
- 1/2 limón
- Sal
Cebolla encurtida
- 1 cebolla roja
- 1 cucharada de azúcar
- 1 jalapeño o guindilla roja fresca
- Vinagre de manzana
Preparación
- Poner en una sartén el jackfruit con el caldo. Cocinar a fuego medio hasta que el jackfruit esté blando.
- Mientras, cortar la cebolla roja y la guindilla en juliana y ponerlas en un bote con el azúcar. Añadir un chorro generoso de vinagre y cubrir con agua.
- Mezclar el queso crema con el zumo de limón, la levadura nutricional y un poco de sal. Mezclar e ir añadiendo cucharadas del caldo en el que se está cocinando el jackfruit, hasta obtener una crema espesa.
- Cuando el jackfruit esté blando, ponerlo encima de un colador con un bol debajo para que escurra bien. Pasarlo a otra sartén con un poco de aceite. Picar la cebolla y saltearla en la sartén junto al jackfruit, aplastándolo con una cuchara para que se deshilache.
- Añadir una cucharadita de pimentón, otra de comino, otra de ajo en polvo y otra de orégano. Mojar con un buen chorro de salsa de soja y un poco de salsa de humo. Remover y saltear un par de minutos más hasta que todo ligue.
- Cortar los pepinillos en láminas y los panecillos por la mitad. Untar las dos caras con queso crema. Poner el jackfruit encima de una de ellas y rematar con cebolla encurtida y pepinillos cortados en láminas. Tapar y servir.
Samantha Hudson actúa el 26 de marzo en Madrid (Festival Horteralia); el 2 de abril, en Murcia (Festival Xtrafresh); el 9 de abril, en Alicante (The One); el 23 de abril, en Sevilla (Custom); el 6 de mayo, en Hospitalet de Llobregat (Monjamon Festival); el 7 de mayo, en Valencia (Flow Festival); el 20 de mayo, en Burgos (Andén 56), el 11 de junio, en Santander (Espacio Santander); el 17 de junio, en Barcelona (Festival Sónar), y el 25 de junio, en Las Palmas de Gran Canaria (Teatro Víctor Jara).
Ha publicado el álbum Liquidación total en Subterfuge, y su último vídeo es 'Demasiado coño'.