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Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed

Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.

Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.

The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.

The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.

While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.

"Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.

Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.

Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.

Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.

All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.

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Valeurs Actuelles

Katyn, un mensonge persistant

Ce 13 avril 1943, Radio Berlin diffuse une bombe sur les ondes. Des soldats de l’armée allemande, alertés par des cheminots des environs, ont exhumé, dans la forêt de Kosogory, près du village de Katyn, à l’ouest de Smolensk, des charniers où sont enterrés des milliers d’officiers polonais. Tous, souvent les mains liées avec des cordes ou du fil de fer, ont été exécutés d’une balle dans la nuque, col relevé pour éviter le giclement du sang. Pour la propagande allemande, aucun doute : ce crime est imputable aux Soviétiques, qui ont arrêté et déporté 10 000 officiers de l’armée polonaise en septembre 1939, lors de ce mois fatal où la Pologne sombre sous les assauts concertés de la Wehrmacht à l’ouest et de l’Armée rouge à l’est.

Devant les caméras allemandes, des médecins légistes, des journalistes des pays neutres en poste à Berlin, des officiers alliés prisonniers attestent la réalité du massacre. L’émoi dans le monde est énorme. Les images tournées par les opérateurs allemands ouvrent la séquence d’actualités diffusées dans les salles de cinéma de toute l’Europe occupée et dans les pays anglo-saxons.

Staline est obligé de riposter. Le 15 avril 1943, un communiqué de l’agence de presse Sovinformburo est lu à la radio de Moscou : le charnier est l’œuvre des « criminels fascistes allemands » qui « tentent de cacher les crimes incroyables qu’ils ont perpétrés » avec l’aide de la « propagande de Goebbels », le ministre de l’Éducation du peuple et de la Propagande du Reich.

Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940.

Selon la version soviétique, ces officiers polonais, « à l’œuvre pour des travaux publics dans la région de Smolensk », seraient tombés aux mains des Allemands à l’été 1941, au moment, où sous le coup de leur invasion surprise, les armées du Reich forcent l’Armée rouge à une retraite précipitée.

Le gouvernement polonais en exil à Londres est si peu convaincu de la version qu’on lui présente qu’il demande à la Croix-Rouge internationale de superviser une enquête, avant de se raviser sous la double pression de Churchill et Staline. Car la propagande allemande exploite l’aubaine. Dans son journal, dès le 9 avril, Goebbels décrit avec exultation comment ces fosses communes vont permettre de convaincre les journalistes étrangers « de ce qui les attend si ce qu’ils souhaitent tant s’accomplissait vraiment, à savoir que les Allemands soient battus par les bolcheviques ».

Les enquêteurs venus de pays occupés et de Suisse (le professeur François Naville, directeur de l’Institut de médecine légale de l’Université de Genève) vont en effet confirmer, point par point, les affirmations de Berlin. Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940 ; tous les indices concordent pour dater précisément le massacre, ce qui accable les Soviétiques.

La Croix-Rouge polonaise parvient aux mêmes conclusions, mais ne rendra pas public son rapport : envoyé à Londres, il est classé ultrasecret et ne sera divulgué que quarante-six ans plus tard, en 1989.

Quand la Wehrmacht entame sa longue retraite et abandonne la région de Smolensk, à l’été 1943, une commission spéciale « pour étudier et déterminer les circonstances dans lesquelles des prisonniers de guerre, officiers polonais, ont été fusillés dans le bois de Katyn par les envahisseurs fascistes allemands » est mise sur pied par les Soviétiques. Présidée par l’académicien Nicolaï Bourdenko, elle compte parmi ses membres l’écrivain Alexis Tolstoï, le métropolite de Kiev Nikolaï…

Avant l’arrivée de cette commission à Smolensk, des agents du NKVD, la police politique, et du NKGB, les services de renseignements, maquillent la scène de crime, ajoutent dans les fosses des documents datés de l’été 1941, fabriquent de fausses analyses médico-légales, présélectionnent de faux témoins alentour. Sans surprise, la commission Bourdenko va conclure, en janvier 1944, que le charnier de Katyn est un crime perpétré « à l’automne 1941 » par les forces allemandes.

Une accusation que la propagande communiste n’aura de cesse de répéter. Les Polonais communistes doivent être les plus zélés à répandre cette version : comble du cynisme, leurs unités de combattants viennent même rendre hommage, le 30 janvier 1944, à leurs compatriotes assassinés à Katyn.

Pour asseoir définitivement la légitimité de sa version, le Kremlin tente, à la fin de la guerre, lors des procès de Nuremberg, d’ajouter le crime de guerre de Katyn à l’acte d’accusation frappant les dirigeants allemands. Le refus des procureurs occidentaux empêche la manœuvre, ce qui n’empêchera pas les Soviétiques de s’accrocher jusqu’au bout à leurs mensonges.

Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais.

Le 15 avril 1971, le bureau politique du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique écrit encore au ministère britannique des Affaires étrangères pour bloquer la divulgation d’archives contredisant la version de Moscou.

Il faut attendre encore dix-huit ans, le printemps 1989 et la levée de la chape de plomb communiste pour que des officiels polonais mettent publiquement en doute la responsabilité allemande à Katyn. Un an plus tard, le 13 avril 1990, quarante-sept ans jour pour jour après la divulgation du massacre, l’agence soviétique Tass reconnaît enfin la pleine culpabilité du NKVD.

Des prisonniers massacrés par un détachement de la police politique

À la demande de Varsovie, la plaque érigée à Katyn qui attribue le crime aux Allemands est aussitôt retirée. Les archives remises, deux ans plus tard, par le président russe Boris Eltsine à son homologue polonais permettent de faire en partie la lumière.

Dans une lettre secrète adressée à Staline, datée du 5 mars 1940, Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais qui croupissent, en proie au typhus, dans les camps soviétiques surpeuplés de Starobielsk (près de Kharkiv, en Ukraine), Kozielsk (près de Smolensk) et Ostachkov (près de Tver, sur la Volga, au nord de Moscou).

La lettre est approuvée par Staline, Vorochilov, Molotov, Mikoyan, Kalinine et Kaganovitch, tous membres du Politburo, qui y apposent leur paraphe. Pour Staline, c’est l’occasion unique de liquider toute l’élite (des officiers de carrière et des réservistes, dans le civil médecins, administrateurs, enseignants, avocats, banquiers, écrivains… ) de ce peuple polonais, coupable d’avoir arrêté en 1920 l’Armée rouge en route dans sa conquête de l’Europe, et de refuser le socialisme.

Tragique ironie de l’histoire : c’est pour aller célébrer les victimes de Katyn que les autorités polonaises perdent 82 de leurs membres.

La soviétisation à venir de la Pologne en sera facilitée. Du 3 avril au 14 mai 1940, par petits paquets, les prisonniers de Kozielsk sont convoyés par train, puis par camion, à Katyn, où ils seront massacrés par un détachement spécial de la police politique. On identifiera plus tard 4 500 corps. Le NKVD connaît bien l’endroit : des fosses ont été creusées ici en 1937 et 1938, à l’époque des Grandes Purges décidées par Staline au sein du Parti.

Une fois les corps déposés, les tombes sont recouvertes de couches de sable et de gazon sur lesquelles de jeunes arbres sont plantés. Les autres officiers sont assassinés à proximité de leurs camps d’internement (on y a retrouvé trace d’autres charniers) ou déportés en Sibérie. Certains témoignages font état de noyades de masse en mer Blanche : les barges chargées des prisonniers polonais y auraient été bombardées et coulées au canon.

Dans l’immense archipel des scènes de crime du monde communiste, Katyn fait figure d’exception par le soin avec lequel ses victimes ont été identifiées et recensées. Au printemps et à l’été 1943, la propagande allemande a, en effet, publié dans la presse polonaise les identités des cadavres exhumés. Une attention due au calcul : Goebbels compte voir le public polonais se rallier au combat du IIIe Reich. Ce sera peine perdue.

Ironie tragique de l’histoire, c’est à l’occasion d’une cérémonie commémorative du massacre de Katyn, le 10 avril 2010, que la Pologne va connaître une autre catastrophe nationale. Ce jour-là, alors qu’il se prépare à atterrir à Smolensk, un Tupolev Tu-154 de l’armée de l’air polonaise s’écrase. À son bord, le président de la République, Lech Kaczynski, son épouse, le chef d’état-major des armées ainsi que les chefs d’état-major des armées de terre, de l’air, de la marine et des forces spéciales, mais aussi le gouverneur de la Banque centrale, des parlementaires, des membres des familles des victimes de Katyn. Quatre-vingt-neuf passagers, sept membres d’équipage, aucun ne survit. Katyn aura une seconde fois décapité la nation polonaise.

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Valeurs Actuelles

Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…

Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.

Du rôle de la parole

Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.

Une temporalité sujette à caution

Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.

Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.

Des questions qui en disent long

Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.

Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?

Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?

Des interventions ignorantes et hostiles…

Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »

Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »

Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »

Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »

Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »

Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.

Que cherchait vraiment la Ciase ?

M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]

Sur le cas Barbarin…

Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.

Une méthodologie douteuse

La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.

Une “prévalence” fabriquée

Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.

Extrapolation à géométrie variable

Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.

Conclusion

Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.

Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.

Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.

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Contre la menace russe, le Royaume-Uni dit vouloir équiper l’armée moldave aux normes de l’Otan

par Laurent Lagneau · 21 mai 2022

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En 1992, pour mettre un terme aux combats opposants les forces moldaves aux milices russophones séparatistes de Transnistrie, il fut convenu que Chisinau donnerait une large autonomie à la république moldave du Dniestr et renoncerait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie, qui était intervenue militairement dans le conflit.

Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.

Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.

« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.

Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.

Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.

Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.

« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.

« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».

Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».

Contre la menace russe, le Royaume-Uni dit vouloir équiper l’armée moldave aux normes de l’Otan

par Laurent Lagneau · 21 mai 2022

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En 1992, pour mettre un terme aux combats opposants les forces moldaves aux milices russophones séparatistes de Transnistrie, il fut convenu que Chisinau donnerait une large autonomie à la république moldave du Dniestr et renoncerait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie, qui était intervenue militairement dans le conflit.

Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.

Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.

« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.

Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.

Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.

Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.

« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.

« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».

Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».

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En 1992, pour mettre un terme aux combats opposants les forces moldaves aux milices russophones séparatistes de Transnistrie, il fut convenu que Chisinau donnerait une large autonomie à la république moldave du Dniestr et renoncerait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie, qui était intervenue militairement dans le conflit.

Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.

Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.

« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.

Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.

Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.

Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.

« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.

« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».

Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».

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En 1992, pour mettre un terme aux combats opposants les forces moldaves aux milices russophones séparatistes de Transnistrie, il fut convenu que Chisinau donnerait une large autonomie à la république moldave du Dniestr et renoncerait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie, qui était intervenue militairement dans le conflit.

Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.

Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.

« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.

Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.

Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.

Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.

« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.

un entretien publié

« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».

Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».

Opex 360

La Marine nationale envisage de doter certains de ses sémaphores de mini-drones aériens Aliaca

par Laurent Lagneau · 20 mai 2022

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En février 2021, la Direction générale de l’armement [DGA] fit savoir qu’elle venait de commander 11 systèmes de mini-drones Marine [SMD-M] auprès du constructeur français Survy Copter, filiale d’Airbus. Le montant du contrat, signé dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique dévoilé en juin 2020, s’élevait à près de 20 millions d’euros.

Dans le détail, le SMD-M se compose de deux mini-drones DVF 2000 Aliaca, lancés au moyen d’une catapulte et récupérés par un filet, ainsi que d’une station de contrôle. Déployables en moins de quinze minutes par deux opérateurs, ces appareils à propulsion électrique, dotés d’une autonomie de 3 heures pour un rayon d’action de 27 nautiques, sont déstinés aux patrouilleurs de haute-mer [PHM, ex-Avisos], aux frégates légères furtives [FLF] de type La Fayette, aux frégates de surveillance et aux futurs patrouilleurs océaniques.

Pour la Marine nationale, il s’agit de pouvoir doter ces bâtiments – qui ne sont pas toujours dotés d’hélicoptères – de « capteurs déportés » afin de renforcer leurs capacités de détection et de surveillance pour leurs missions relevant de la posture permanente de sauvegarde maritime. Ce qui va de la police des pêches à la surveillance du trafic maritime en passant par la lutte anti-pollution ou encore la recherche et le sauvetage.

Un peu plus d’un an après la signature du contrat, les premiers SMD-M ont été livrés à la Marine, qui, sans tarder, a lancé la phase d’évaluation opérationnelle [EVALOPS] en vue de déclarer une première capacité opérationnelle d’ici septembre prochain.

Cette EVALOPS est conduite par des télé-pilotes du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S], depuis le PHM Commandant Bouan, actuellement en mission en Méditerranée occidentale.

Depuis un mois, précise la Marine nationale, les mini-drones Aliaca embarqués à bord de ce patrouilleur de haute-mer ont effectué « trente heures de vols expérimentaux visant à caractériser les limites et les potentialités de [leur] usage opérationnel ». Et, visiblement, ils donnent satisfaction pour le moment, en particulier pour les missions de police des pêches.

Ce système « montre sa plus-value », assure la Marine. « Pendant que la PHM surveille une zone en effectuant des interrogations VHF ou en conduisant une visite, le drone peut dans le même temps investiguer des zones plus lointaines afin d’identifier les bâtiments de pêches à des distances supérieures aux portées radar et caractériser des actions de pêches par flux vidéo en temps réel. Il offre ainsi au PHM une allonge informationnelle, qui lui permet de démultiplier son efficacité pour se diriger au bon endroit et au bon moment sur des clients d’intérêt », explique-t-elle.

Par ailleurs, s’il est destiné prioritairement aux navires de surface qui ne bénéficieront pas de l’apport du Système de drone aérien pour la Marine [SDAM], actuellement en cours de développement, le SMD-M pourrait équiper des sémaphores à moyen terme. La Marine en compte 59 en métropole… Pour rappel, l’une de leurs missions est de surveiller le trafic maritime et de signaler, le cas échéant, toute infraction aux réglementations relatives à la navigation et à la pêche.

Photo : Marine nationale

La Marine nationale envisage de doter certains de ses sémaphores de mini-drones aériens Aliaca

par Laurent Lagneau · 20 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En février 2021, la Direction générale de l’armement [DGA] fit savoir qu’elle venait de commander 11 systèmes de mini-drones Marine [SMD-M] auprès du constructeur français Survy Copter, filiale d’Airbus. Le montant du contrat, signé dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique dévoilé en juin 2020, s’élevait à près de 20 millions d’euros.

Dans le détail, le SMD-M se compose de deux mini-drones DVF 2000 Aliaca, lancés au moyen d’une catapulte et récupérés par un filet, ainsi que d’une station de contrôle. Déployables en moins de quinze minutes par deux opérateurs, ces appareils à propulsion électrique, dotés d’une autonomie de 3 heures pour un rayon d’action de 27 nautiques, sont déstinés aux patrouilleurs de haute-mer [PHM, ex-Avisos], aux frégates légères furtives [FLF] de type La Fayette, aux frégates de surveillance et aux futurs patrouilleurs océaniques.

Pour la Marine nationale, il s’agit de pouvoir doter ces bâtiments – qui ne sont pas toujours dotés d’hélicoptères – de « capteurs déportés » afin de renforcer leurs capacités de détection et de surveillance pour leurs missions relevant de la posture permanente de sauvegarde maritime. Ce qui va de la police des pêches à la surveillance du trafic maritime en passant par la lutte anti-pollution ou encore la recherche et le sauvetage.

Un peu plus d’un an après la signature du contrat, les premiers SMD-M ont été livrés à la Marine, qui, sans tarder, a lancé la phase d’évaluation opérationnelle [EVALOPS] en vue de déclarer une première capacité opérationnelle d’ici septembre prochain.

Cette EVALOPS est conduite par des télé-pilotes du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S], depuis le PHM Commandant Bouan, actuellement en mission en Méditerranée occidentale.

Depuis un mois, précise la Marine nationale, les mini-drones Aliaca embarqués à bord de ce patrouilleur de haute-mer ont effectué « trente heures de vols expérimentaux visant à caractériser les limites et les potentialités de [leur] usage opérationnel ». Et, visiblement, ils donnent satisfaction pour le moment, en particulier pour les missions de police des pêches.

Ce système « montre sa plus-value », assure la Marine. « Pendant que la PHM surveille une zone en effectuant des interrogations VHF ou en conduisant une visite, le drone peut dans le même temps investiguer des zones plus lointaines afin d’identifier les bâtiments de pêches à des distances supérieures aux portées radar et caractériser des actions de pêches par flux vidéo en temps réel. Il offre ainsi au PHM une allonge informationnelle, qui lui permet de démultiplier son efficacité pour se diriger au bon endroit et au bon moment sur des clients d’intérêt », explique-t-elle.

Par ailleurs, s’il est destiné prioritairement aux navires de surface qui ne bénéficieront pas de l’apport du Système de drone aérien pour la Marine [SDAM], actuellement en cours de développement, le SMD-M pourrait équiper des sémaphores à moyen terme. La Marine en compte 59 en métropole… Pour rappel, l’une de leurs missions est de surveiller le trafic maritime et de signaler, le cas échéant, toute infraction aux réglementations relatives à la navigation et à la pêche.

Photo : Marine nationale

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En février 2021, la Direction générale de l’armement [DGA] fit savoir qu’elle venait de commander 11 systèmes de mini-drones Marine [SMD-M] auprès du constructeur français Survy Copter, filiale d’Airbus. Le montant du contrat, signé dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique dévoilé en juin 2020, s’élevait à près de 20 millions d’euros.

Dans le détail, le SMD-M se compose de deux mini-drones DVF 2000 Aliaca, lancés au moyen d’une catapulte et récupérés par un filet, ainsi que d’une station de contrôle. Déployables en moins de quinze minutes par deux opérateurs, ces appareils à propulsion électrique, dotés d’une autonomie de 3 heures pour un rayon d’action de 27 nautiques, sont déstinés aux patrouilleurs de haute-mer [PHM, ex-Avisos], aux frégates légères furtives [FLF] de type La Fayette, aux frégates de surveillance et aux futurs patrouilleurs océaniques.

Pour la Marine nationale, il s’agit de pouvoir doter ces bâtiments – qui ne sont pas toujours dotés d’hélicoptères – de « capteurs déportés » afin de renforcer leurs capacités de détection et de surveillance pour leurs missions relevant de la posture permanente de sauvegarde maritime. Ce qui va de la police des pêches à la surveillance du trafic maritime en passant par la lutte anti-pollution ou encore la recherche et le sauvetage.

Un peu plus d’un an après la signature du contrat, les premiers SMD-M ont été livrés à la Marine, qui, sans tarder, a lancé la phase d’évaluation opérationnelle [EVALOPS] en vue de déclarer une première capacité opérationnelle d’ici septembre prochain.

Cette EVALOPS est conduite par des télé-pilotes du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S], depuis le PHM Commandant Bouan, actuellement en mission en Méditerranée occidentale.

Depuis un mois, précise la Marine nationale, les mini-drones Aliaca embarqués à bord de ce patrouilleur de haute-mer ont effectué « trente heures de vols expérimentaux visant à caractériser les limites et les potentialités de [leur] usage opérationnel ». Et, visiblement, ils donnent satisfaction pour le moment, en particulier pour les missions de police des pêches.

Ce système « montre sa plus-value », assure la Marine. « Pendant que la PHM surveille une zone en effectuant des interrogations VHF ou en conduisant une visite, le drone peut dans le même temps investiguer des zones plus lointaines afin d’identifier les bâtiments de pêches à des distances supérieures aux portées radar et caractériser des actions de pêches par flux vidéo en temps réel. Il offre ainsi au PHM une allonge informationnelle, qui lui permet de démultiplier son efficacité pour se diriger au bon endroit et au bon moment sur des clients d’intérêt », explique-t-elle.

Par ailleurs, s’il est destiné prioritairement aux navires de surface qui ne bénéficieront pas de l’apport du Système de drone aérien pour la Marine [SDAM], actuellement en cours de développement, le SMD-M pourrait équiper des sémaphores à moyen terme. La Marine en compte 59 en métropole… Pour rappel, l’une de leurs missions est de surveiller le trafic maritime et de signaler, le cas échéant, toute infraction aux réglementations relatives à la navigation et à la pêche.

Photo : Marine nationale

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En février 2021, la Direction générale de l’armement [DGA] fit savoir qu’elle venait de commander 11 systèmes de mini-drones Marine [SMD-M] auprès du constructeur français Survy Copter, filiale d’Airbus. Le montant du contrat, signé dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique dévoilé en juin 2020, s’élevait à près de 20 millions d’euros.

Dans le détail, le SMD-M se compose de deux mini-drones DVF 2000 Aliaca, lancés au moyen d’une catapulte et récupérés par un filet, ainsi que d’une station de contrôle. Déployables en moins de quinze minutes par deux opérateurs, ces appareils à propulsion électrique, dotés d’une autonomie de 3 heures pour un rayon d’action de 27 nautiques, sont déstinés aux patrouilleurs de haute-mer [PHM, ex-Avisos], aux frégates légères furtives [FLF] de type La Fayette, aux frégates de surveillance et aux futurs patrouilleurs océaniques.

Pour la Marine nationale, il s’agit de pouvoir doter ces bâtiments – qui ne sont pas toujours dotés d’hélicoptères – de « capteurs déportés » afin de renforcer leurs capacités de détection et de surveillance pour leurs missions relevant de la posture permanente de sauvegarde maritime. Ce qui va de la police des pêches à la surveillance du trafic maritime en passant par la lutte anti-pollution ou encore la recherche et le sauvetage.

Un peu plus d’un an après la signature du contrat, les premiers SMD-M ont été livrés à la Marine, qui, sans tarder, a lancé la phase d’évaluation opérationnelle [EVALOPS] en vue de déclarer une première capacité opérationnelle d’ici septembre prochain.

Cette EVALOPS est conduite par des télé-pilotes du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S], depuis le PHM Commandant Bouan, actuellement en mission en Méditerranée occidentale.

Depuis un mois, précise la Marine nationale, les mini-drones Aliaca embarqués à bord de ce patrouilleur de haute-mer ont effectué « trente heures de vols expérimentaux visant à caractériser les limites et les potentialités de [leur] usage opérationnel ». Et, visiblement, ils donnent satisfaction pour le moment, en particulier pour les missions de police des pêches.

Ce système « montre sa plus-value », assure la Marine. « Pendant que la PHM surveille une zone en effectuant des interrogations VHF ou en conduisant une visite, le drone peut dans le même temps investiguer des zones plus lointaines afin d’identifier les bâtiments de pêches à des distances supérieures aux portées radar et caractériser des actions de pêches par flux vidéo en temps réel. Il offre ainsi au PHM une allonge informationnelle, qui lui permet de démultiplier son efficacité pour se diriger au bon endroit et au bon moment sur des clients d’intérêt », explique-t-elle.

Par ailleurs, s’il est destiné prioritairement aux navires de surface qui ne bénéficieront pas de l’apport du Système de drone aérien pour la Marine [SDAM], actuellement en cours de développement, le SMD-M pourrait équiper des sémaphores à moyen terme. La Marine en compte 59 en métropole… Pour rappel, l’une de leurs missions est de surveiller le trafic maritime et de signaler, le cas échéant, toute infraction aux réglementations relatives à la navigation et à la pêche.

Photo : Marine nationale

Valeurs Actuelles

Le cercle vicieux des médecins intérimaires

Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.

L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »

Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.

au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet

Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.

Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.

Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.

La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.

Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.

Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.

Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.

Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.

* Asclépios est médecin généraliste.

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Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?

Publié le : 25/05/2022 - 12:08

David GORMEZANO Suivre

Pour la première fois dans l’Histoire, avec l’invasion russe de l'Ukraine, des installations nucléaires se retrouvent au beau milieu d’une guerre conventionnelle. Un scénario cauchemardesque que peu d’acteurs du secteur ont anticipé. À Tchernobyl comme à Zaporijjia, l’armée russe fait planer une menace sur les règles de sécurité nucléaire les plus élémentaires. Reportage.

Le long du Dniepr, sur le chemin de Tchernobyl, à deux heures de route de Kiev, les traces de l’occupation russe, du 24 février au 31 mars derniers, sont encore bien visibles. La plupart des ponts sont détruits, et notre chauffeur nous intime l’ordre de ne pas nous éloigner de l’asphalte en raison de la présence de mines.

Toute proche de la Biélorussie, la zone d'exclusion d'un rayon de 30 kilomètres autour du site nucléaire de Tchernobyl a refait les unes du monde entier avec l'invasion russe. En effet, pendant 35 jours, le personnel de la centrale a dû composer avec des soldats russes qui semblaient tout ignorer des dangers inhérents à un site nucléaire.

"Ils avaient un niveau très faible de connaissances. Ils ne comprenaient pas que la terre ici est contaminée, qu’il ne faut pas y toucher, et surtout pas y creuser des tranchées", raconte Ruslan, un technicien de la centrale attendant son bus pour se rendre à son poste de travail. "C'est pourtant ce qu’ils ont fait et ça a provoqué une hausse du niveau de radioactivité sur le site. Heureusement, la direction a bien géré la situation."

Le directeur, Valentin Geïko, est devenu un héros national quand il a pu raconter à différents médias comment il avait résisté aux ordres d’officiers russes sans aucune connaissance scientifique et aux intentions peu claires. Son sens de l’humour et sa détermination ont permis au personnel de la centrale pris en otage de tenir le coup pendant 20 jours, jusqu’à ce que les militaires russes autorisent une relève.

Avec l’invasion russe de l'Ukraine, Tchernobyl a donc de nouveau donné des sueurs froides aux experts nucléaires du monde entier. Capteurs désactivés, mouvements de troupes sur des sols contaminés et déconnexion du réseau électrique entre le 9 et le 14 mars ont fait craindre le pire.

Sergueï, un autre employé de la centrale, n'en revient toujours pas d’avoir vu "les barbares" débarquer à l’intérieur de la zone d’exclusion qui isole le réacteur accidenté en 1986. "Ils ont tout pillé, cassé du matériel technique, des équipements, mais heureusement, ils n’ont pas endommagé l’usine de refroidissement, ce qui aurait pu provoquer une catastrophe."

En effet, le site nucléaire de Tchernobyl reste en activité, 36 ans après le pire accident nucléaire de l’Histoire. Le démantèlement des quatre réacteurs est toujours en cours et, surtout, 22 000 "assemblages" de combustibles nucléaires usés et hautement radioactifs sont stockés dans des piscines qui nécessitent un refroidissement constant. Autre activité majeure du site, la surveillance du sarcophage de plus de 100 mètres de haut, terminé en 2019, qui isole le réacteur qui avait "fondu" lors de l’accident de 1986.

À Zaporijjia, une occupation menaçante et déroutante

Si les soldats russes ont désormais quitté le site de Tchernobyl, permettant un retour à un niveau de risque nucléaire acceptable au regard des normes internationales, l’occupation depuis le 4 mars de la centrale de Zaporijjia, à l’autre bout du pays, a donné lieu à des scènes tout aussi surréalistes qu’inquiétantes. Les images de tirs d'artillerie visant des bâtiments à l’intérieur de l’enceinte de la centrale ont provoqué de vives inquiétudes, même si aucun incident nucléaire n’est survenu.

Les autorités ukrainiennes ont décrit l’installation de 500 soldats, d’une cinquantaine de véhicules militaires (dont des tanks), d’armes et d’explosifs en tout genre. Un arsenal tout à fait incompatible avec les règles les plus élémentaires de sécurité dans l’enceinte d’une installation nucléaire.

"Personne n’avait jamais imaginé que l’on puisse ouvrir le feu sur une centrale nucléaire, comme les Russes l’ont fait à Zaporijjia", estime Petro Kotin, président d’Energoatom, l’entreprise publique chargée de l’énergie nucléaire ukrainienne. "Aujourd’hui, ils s’en servent de base militaire parce que le périmètre est bien protégé par des murs, de la vidéosurveillance. Ils se servent aussi de la cafétéria et de la cantine pour améliorer le quotidien de leurs soldats", explique-t-il posément. "On a l’impression qu'eux-mêmes ne comprennent pas l'objectif d’occuper la centrale. Ils sont venus, ils l’occupent et ne savent pas vraiment quoi en faire."

En effet, ni les militaires russes ni les 10 à 15 techniciens de Rosatom, la puissante entreprise russe du nucléaire civil, présents à Zaporijjia, n’ont tenté de mettre la main sur du combustible nucléaire. Par ailleurs, les deux réacteurs en fonctionnement (sur les six que compte la centrale) fournissent toujours de l’électricité au réseau ukrainien et alimentent les systèmes de refroidissement de la plus grande centrale nucléaire d’Europe.

L’objectif de la Russie serait-il de faire du site une prise de guerre pour approvisionner en électricité la Crimée ou d’autres territoires ? C’est ce qu’a indiqué un vice-Premier ministre russe en visite à Zaporijjia la semaine dernière. "Si l'Ukraine est prête à payer, alors (la centrale) pourra tourner pour l'Ukraine. Si (l'Ukraine) n'accepte pas, alors (la centrale) tournera pour la Russie", a déclaré Marat Khousnoulline, cité par les agences russes.

"Pour l’instant, c’est impossible de connecter Zaporijjia au réseau électrique russe", répond Petro Kotin. "Pour cela, il faudrait construire 200 à 400 kilomètres de lignes, ce qui coûterait environ 500 millions d’euros et pourrait prendre deux ans. Mais avec du temps et de l’argent, les Russes peuvent le faire, bien sûr. Regardez les moyens qu’ils ont mis en œuvre pour construire un pont reliant la Crimée à la Fédération de Russie (entre 2014 et 2018, NDLR)."

Le défi de la sûreté nucléaire en temps de guerre

Pour les acteurs du nucléaire civil, une réflexion sur la sûreté nucléaire en temps de guerre s’impose. Jusqu’à présent, des scénarios d’attaque terroriste ont été envisagés, mais à la lumière de l’invasion russe de l'Ukraine, la question de l’adoption de règles internationales est désormais sur le tapis.

Depuis trois mois, les autorités ukrainiennes appellent, sans succès, l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à imposer à ses membres l’engagement de respecter un périmètre de cinq kilomètres autour des installations nucléaires, à l’intérieur duquel aucune force militaire ne pourrait pénétrer.

Dans l’immédiat, le gouvernement ukrainien a renforcé la défense de ses sites nucléaires. "Nous avons désormais des soldats équipés de missiles antichars Javelin et NLAW pour protéger les centrales. À Zaporijjia, nous avons été pris par surprise, il n’y avait aucune arme sur le site. Je ne sais pas précisément quels moyens militaires sont déployés, ce sont des informations confidentielles auxquelles je n’ai pas accès", dit Petro Kotin.

En revanche, pour élever le niveau de sécurité, le patron des centrales ukrainiennes a interdit le transport de matière nucléaire sur tout le territoire ukrainien. Pour déplacer du combustible nécessaire au fonctionnement des réacteurs, il faudra attendre la fin de la guerre. Une mesure qui ne devrait pas entraver le bon fonctionnement du parc nucléaire car les autorités ukrainiennes ont suivi les conseils d’experts américains dépêchés après le déclenchement de la guerre du Donbass en 2014.

"Nous avons suivi leur recommandation de construire de nouvelles unités de stockage de combustible nucléaire sur le sol ukrainien afin de permettre l’exploitation de nos centrales pendant deux ans. Si jamais la guerre devait durer plus de deux ans, alors nous verrons ce que nous faisons", précise Petro Kotin.

En Ukraine, la paix semble aujourd’hui une perspective lointaine. Mais c’est pourtant de temps long dont a besoin le nucléaire civil pour garantir un niveau de sécurité optimal. À court terme, une bataille entre forces ukrainiennes et russes pour le contrôle de la centrale de Zaporijjia n’est pas à exclure, l’Ukraine affichant sa volonté de reprendre dans les prochains mois tous les territoires occupés. Des combats de haute intensité pour contrôler un site nucléaire... un véritable cauchemar pour l’Europe entière.

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Selon une étude, la transformation du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest est « incontournable »

par Laurent Lagneau · 21 mai 2022

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À l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.

La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.

Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».

« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].

La renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.

Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.

Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].

Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].

D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».

Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.

Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.

En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».

Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».

Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.

Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.

Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.

« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.

Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.

« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.

Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».

Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.

Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».

Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».

Selon une étude, la transformation du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest est « incontournable »

par Laurent Lagneau · 21 mai 2022

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À l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.

La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.

Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».

« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].

La renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.

Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.

Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].

Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].

D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».

Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.

Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.

En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».

Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».

Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.

Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.

Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.

« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.

Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.

« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.

Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».

Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.

Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».

Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».

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À l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.

La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.

Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».

« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].

La renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.

Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.

Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].

Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].

D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».

Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.

Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.

En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».

Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».

Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.

Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.

Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.

« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.

Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.

« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.

Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».

Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.

Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».

Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».

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À l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.

La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.

Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».

« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].

récente étude

La renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.

Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.

Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].

Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].

D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».

Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.

Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.

En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».

Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».

Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.

Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.

Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.

« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.

Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.

« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.

Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».

Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.

Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».

Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».

Valeurs Actuelles

Coup de projecteur sur neuf associations

Les Éveilleurs : retrouver la grandeur de la France

La génération Éveilleurs est née d’un constat : la disparition des frontières devait nous amener prospérité économique et paix ; il n’en a rien été. À la place, le monde agricole s’est replié, notre industrie s’est effondrée, une partie de la population s’est retrouvée sous perfusion sociale tandis que l’immigration non contrôlée morcelait la France. En quelques décennies, les valeurs françaises, celles qui ont fait la grandeur de notre pays, ont été minées par les révolutions sociétales et conséquence, les repères importants ont disparu.

Pour la génération Éveilleurs, ce n’est pas une fatalité ; elle se bat aujourd’hui pour retrouver la grandeur de la France. Depuis 2015, Les Éveilleurs organisent des manifestations (notamment avec Valeurs actuelles), avec des philosophes, des écrivains, des journalistes, des historiens, des responsables politiques et associatifs, dans un seul et même but : donner des pistes de reconstruction de notre société. Ils ont donc besoin de nous tous pour avancer et aller encore plus loin.

www.eveilleurs.fr

L’Œuvre salésienne : faire grandir l’école à Rennes

C’est à l’école de saint François de Sales et à l’exemple d’un de ses illustres disciples, saint Jean Bosco, que les prêtres de l’Institut du Christ-Roi veulent relever le défi de la formation de la jeunesse. Ils œuvrent d’ores et déjà dans huit écoles – de Lille à Montpellier en passant par Le Pecq, Reims, Rennes, Orléans, Saintes, Limoges – avec pour ambition d’élever les jeunes avec enthousiasme au Vrai, au Beau et au Bien.

L’objectif de la levée de fonds est de construire un nouveau bâtiment pour le collège de Rennes (destiné à accueillir 150 élèves), avec en son sein une future chapelle. « Nous pouvons nous lamenter devant le “wokisme” et la cancel culture , mais nous pouvons aussi contribuer au développement d’écoles vraiment libres », affirment les prêtres. « Soutenir l’Œuvre salésienne, c’est assurer à notre pays des espaces de refondation en donnant à des jeunes la possibilité de s’enraciner dans les principes de l’Évangile pour mieux défendre notre civilisation demain. »

icrspfrance.fr/oeuvres/ecoles

SOS Chrétiens d’Orient : une église pour Mossoul

Depuis 2013, SOS Chrétiens d’Orient intervient au cœur des zones sinistrées du Proche-Orient (Irak, Syrie, Jordanie et Liban), mais aussi en Égypte, en Éthiopie, au Pakistan, en Arménie et tout récemment en Ukraine, où elle s’est mobilisée aussitôt après le début de la guerre (lire l’entretien page 42).

Dans chaque mission, l’objectif est d’apporter une aide matérielle et un soutien moral aux chrétiens d’Orient touchés par les conflits, la pauvreté ou l’isolement. Elle intervient aussi bien dans l’aide d’urgence, le soutien médical, la reconstruction, le développement économique et social, le soutien à l’éducation et la jeunesse que pour la valorisation de la culture et du patrimoine. Les dons récoltés le 30 mai seront affectés à la reconstruction d’une église au cœur de Mos-soul (Irak).

www.soschretiensdorient.fr

Arcade : restaurer le patrimoine

Apporter une nouvelle jeunesse aux vieilles pierres. En 2019, après sept mois de service civique au sein de l’association du Rocher qui œuvre dans les cités populaires, Amaury Gomart, un diplôme de droit en poche, crée l’association Arcade. Objectif : former des équipes de volontaires – par groupe de 5 à 20 – pour aider à restaurer le patrimoine bâti. Une première mission, la réhabilitation d’une ancienne abbaye cistercienne, leur est confiée.

Ils souhaitent à présent restaurer l’église Saint-Martin de Vernas, située à deux pas de la cité médiévale de Crémieu (Isère), et le fort militaire de la Pointe du Diamant, qui fait partie de la célèbre place fortifiée de Langres (Haute-Marne). L’association ne veut pas « être de simples “gardiens de ruines” pour citer Denis Tillinac » mais souhaite, au-delà de la reconstruction matérielle, « créer une véritable rencontre entre les jeunes et les habitants du coin, la jeunesse pouvant apporter sa joie et son espérance et recevoir aussi beaucoup des anciens ».

patrimoine-arcade.fr

L’Institut de formation politique : servir le bien commun

Ne recevant aucun financement public, l’IFP veut former des jeunes pour « sortir la France de l’ornière et faire émerger des acteurs du redressement moral, économique et culturel de notre pays ». Une antithèse à la formation dispensée à Sciences Po, à la sensibilité de gauche dominante, devenue un cauchemar pour les étudiants de droite.

Signe qu’il répond à une préoccupation croissante, l’Institut, qui compte plus de 350 intervenants, a déjà formé 2 346 jeunes ; nombre d’entre eux ont déjà percé dans les médias, accompagné des élus politiques ou affronté eux-mêmes le suffrage universel dans le but de servir leur pays. L’objectif de la levée de fonds est de former 280 jeunes supplémentaires « au service du bien commun ».

ifpfrance.org

Stop au porno : une guerre incessante

Nul ne peut le nier : depuis une dizaine d’années, le fléau pornographique est en pleine expansion et il se répand comme une traînée de poudre au fur et à mesure que les outils de communication se développent. Conséquence, notre civilisation est attaquée sur ses racines chrétiennes avec des effets délétères tant sur le corps que l’esprit. L’association Stop au porno s’est fixé pour objectif d’y répondre avec un discours où les notions de bien et de mal, la voie vers le bonheur ou vers le malheur, sont expliquées.

Pour y parvenir, elle a donc besoin de nous tous. Elle s’est donné pour mission de faire une veille permanente sur la législation concernant la pornographie, elle n’hésite pas aussi à s’attaquer, en estant en justice, aux acteurs de l’industrie pornographique (producteurs, annonceurs, etc. ). Cette association organise aussi des conférences, et enfin diffuse des outils pédagogiques (livres, kits éducatifs, DVD… ) pour expliquer aux parents et éducateurs comment protéger les enfants.

www.stopauporno.fr

SOS Calvaires : redresser les croix

Reprise en 2015 par Paul Ramé, président de l’entreprise Xilo Menuiserie en Maine-et-Loire, l’association SOS Calvaires œuvre pour la sauvegarde des calvaires, oratoires et chapelles qui composent notre patrimoine à travers la France. Sa mission est non seulement de les entretenir mais aussi de les restaurer dans le respect du style de l’époque et avec des matériaux nobles, le chêne, l’acacia et le châtaignier étant les trois essences principales de bois utilisées pour les croix.

Grâce à une équipe de jeunes dynamiques, l’association a d’ores et déjà permis de ressusciter 90 calvaires en Anjou, Vendée, Bretagne… Elle est désormais capable d’en restaurer un par mois. L’appel aux dons vise à permettre à l’association de déployer des antennes partout en France, sachant que la restauration d’un calvaire coûte entre 800 et 1 000 euros.

soscalvaires.org

Lejeune Académie, défendre la dignité

Donner à la jeunesse les outils et la formation adéquate afin de promouvoir la dignité de la vie humaine dans les différents milieux de notre société, c’est l’ambition de Lejeune Académie. Elle a aujourd’hui un nouveau projet : l’organisation d’une université d’été qui se déroulera sur quatre journées, du 23 au 27 août 2022 à Pontlevoy (Loir-et-Cher, région Centre-Val de Loire).

Au cours de cette manifestation, les jeunes (18-25 ans), qui seront coachés par des intervenants d’exception, de l’univers médical, juridique, philosophique et politique, pourront approfondir les sujets de bioéthique, se former techniquement et ainsi, disposer d’armes et d’outils pour défendre la dignité de chaque personne humaine sur les plateaux de télévision, en interview ou sur les réseaux sociaux. Donc, une manière de montrer que militantisme peut rimer avec excellence, technique, exploitation des talents et surpassement de soi.

lejeune-academie.com

Fondation pour l’école : mieux former

L’éducation est un investissement pour l’avenir de nos enfants. Encore faut-il trouver les bons “formateurs”. C’est pour cela que la Fondation pour l’école, créée le 18 mars 2008 par décret du Premier ministre, œuvre au renouveau de l’école en France en développant des solutions pilotes dans le cadre d’écoles indépendantes.

Elle s’est fixé pour ambition de former la communauté éducative (80 formations certifiées et formation diplômante reconnue), de soutenir les écoles hors contrat (soutien technique et juridique gratuit et financement des écoles indépendantes) et de promouvoir la liberté scolaire.

Son nouveau projet ? Former 2 450 créateurs, directeurs d’école indépendante, enseignants et éducateurs. Le nombre de personnes formées sera multiplié par 3,5.

www.fondationpourlecole.org

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Officier réserviste de la Gendarmerie, Sébastien Lecornu sera le prochain ministre des Armées

par Laurent Lagneau · 20 mai 2022

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On dit souvent que l’on mesure la qualité d’un ministre des Armées à sa capacité à défendre son budget. Et, malgré des débuts rendus compliqués par une coupe budgétaire de plus de 700 millions d’euros et les remous provoqués par la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA], Florence Parly aura « tenu la baraque » lors de ces cinq dernières années, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 ayant été respectée à l’euro près.

Par ailleurs, Mme Parly a lancé plusieurs réformes importantes, comme celle du Maintien en condition opérationnelle [MCO], laquelle donne des résultats encourageants [quoiqu’ils soient encore insuffisants], le Plan Famille, la Nouvelle politique de rémunération des militaires [NPRM], la stratégie spatiale, la stratégie énergétique ou encore la création de l’Agence de l’innovation de la Défense. Et c’est sans oublier les exportations d’équipements militaires, qui ont tutoyé des sommets, la mise en place de l’Initiative européenne d’intervention [IEI], la création du groupement européen de forces spéciales Takuba au sein de la force Barkhane, l’armement des drones, etc.

Évidemment, tout n’a pas été parfait… Que l’on songe, par exemple, aux difficultés de la coopération industrielle franco-allemande [SCAF, MAWS, Tigre MK3, MGCS], au montant du Fonds européen de Défense [FEDef], bien en deçà des espérances initiales, et à l’affaire des sous-marins australiens. Mais ces revers ne sont pas forcément le fait de Mme Parly… Quoi qu’il en soit, et au-delà des convictions politiques, nombre de ses prédécesseurs ne peuvent pas s’enorgueillir de son bilan.

Depuis le second tour de l’élection présidentielle, la question était de savoir qui allait être le prochain ministre des Armées d’Emmanuel Macron, la seule certitude étant que Mme Parly ne rempilerait pas… Depuis la nomination d’Elisabeth Borne à la tête du gouvernement Premier ministre, le 16 mai, plusieurs noms ont circulé, dont ceux de Marisol Touraine, Valérie Létard, Clément Beaune, Gérald Darmanin, etc.. Il aura donc fallu attendre quatre jours pour qu’il soit mis fin au suspens…

En effet, ce 20 mai, colonel de réserve de la Gendarmerie nationale, Sébastien Lecornu a été désigné pour succéder à Florence Parly.

Fils d’un technicien de l’ex-SNECMA, M. Lecornu, bientôt âgé de 36 ans, aurait voulu devenir militaire… avant de s’engager politiquement. D’abord au sein de l’UMP [futur LR]. Licencié en droit, il devient assistant parlementaire du député Franck Gilard, député de la 5e circonscription de l’Eure, avant d’intégrer le cabinet de Bruno Le Maire, alors secrétaire d’État aux Affaires européennes. Il le suivra quand celui-ci prendra le portefeuille de l’Agriculture.

Ce proche de M. Le Maire et de Gérarld Darmanin rejoint le mouvement En Marche d’Emmanuel Macron, après avoir rompu avec François Fillon, dont il était alors le directeur de campagne adjoint. Durant le dernier quinquennat, M. Lecornu a successivement été secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, ministre chargé des Collectivités territoriales et ministre des outre-Mer.

Quant à son rapport avec la Gendarmerie, M. Lecornu a été nommé sous-lieutenant de réserve en 2011, puis lieutenant un an plus tard. Comme l’autorise l’article L4221-3 du code de la Défense, il a été promu colonel la réserve opérationnelle au titre des spécialistes à l’âge de seulement 31 ans. Selon L’Essor de la gendarmerie, « il a été nommé très discrètement et sans publication officielle, à l’instar d’Alexandre Benalla [accusé d’avoir violenté un couple de manifestants en mai 2018, ndlr] », qu’il a eu sous ses ordres au sein d’un peloton de réserve.

Officier réserviste de la Gendarmerie, Sébastien Lecornu sera le prochain ministre des Armées

par Laurent Lagneau · 20 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

On dit souvent que l’on mesure la qualité d’un ministre des Armées à sa capacité à défendre son budget. Et, malgré des débuts rendus compliqués par une coupe budgétaire de plus de 700 millions d’euros et les remous provoqués par la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA], Florence Parly aura « tenu la baraque » lors de ces cinq dernières années, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 ayant été respectée à l’euro près.

Par ailleurs, Mme Parly a lancé plusieurs réformes importantes, comme celle du Maintien en condition opérationnelle [MCO], laquelle donne des résultats encourageants [quoiqu’ils soient encore insuffisants], le Plan Famille, la Nouvelle politique de rémunération des militaires [NPRM], la stratégie spatiale, la stratégie énergétique ou encore la création de l’Agence de l’innovation de la Défense. Et c’est sans oublier les exportations d’équipements militaires, qui ont tutoyé des sommets, la mise en place de l’Initiative européenne d’intervention [IEI], la création du groupement européen de forces spéciales Takuba au sein de la force Barkhane, l’armement des drones, etc.

Évidemment, tout n’a pas été parfait… Que l’on songe, par exemple, aux difficultés de la coopération industrielle franco-allemande [SCAF, MAWS, Tigre MK3, MGCS], au montant du Fonds européen de Défense [FEDef], bien en deçà des espérances initiales, et à l’affaire des sous-marins australiens. Mais ces revers ne sont pas forcément le fait de Mme Parly… Quoi qu’il en soit, et au-delà des convictions politiques, nombre de ses prédécesseurs ne peuvent pas s’enorgueillir de son bilan.

Depuis le second tour de l’élection présidentielle, la question était de savoir qui allait être le prochain ministre des Armées d’Emmanuel Macron, la seule certitude étant que Mme Parly ne rempilerait pas… Depuis la nomination d’Elisabeth Borne à la tête du gouvernement Premier ministre, le 16 mai, plusieurs noms ont circulé, dont ceux de Marisol Touraine, Valérie Létard, Clément Beaune, Gérald Darmanin, etc.. Il aura donc fallu attendre quatre jours pour qu’il soit mis fin au suspens…

En effet, ce 20 mai, colonel de réserve de la Gendarmerie nationale, Sébastien Lecornu a été désigné pour succéder à Florence Parly.

Fils d’un technicien de l’ex-SNECMA, M. Lecornu, bientôt âgé de 36 ans, aurait voulu devenir militaire… avant de s’engager politiquement. D’abord au sein de l’UMP [futur LR]. Licencié en droit, il devient assistant parlementaire du député Franck Gilard, député de la 5e circonscription de l’Eure, avant d’intégrer le cabinet de Bruno Le Maire, alors secrétaire d’État aux Affaires européennes. Il le suivra quand celui-ci prendra le portefeuille de l’Agriculture.

Ce proche de M. Le Maire et de Gérarld Darmanin rejoint le mouvement En Marche d’Emmanuel Macron, après avoir rompu avec François Fillon, dont il était alors le directeur de campagne adjoint. Durant le dernier quinquennat, M. Lecornu a successivement été secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, ministre chargé des Collectivités territoriales et ministre des outre-Mer.

Quant à son rapport avec la Gendarmerie, M. Lecornu a été nommé sous-lieutenant de réserve en 2011, puis lieutenant un an plus tard. Comme l’autorise l’article L4221-3 du code de la Défense, il a été promu colonel la réserve opérationnelle au titre des spécialistes à l’âge de seulement 31 ans. Selon L’Essor de la gendarmerie, « il a été nommé très discrètement et sans publication officielle, à l’instar d’Alexandre Benalla [accusé d’avoir violenté un couple de manifestants en mai 2018, ndlr] », qu’il a eu sous ses ordres au sein d’un peloton de réserve.

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On dit souvent que l’on mesure la qualité d’un ministre des Armées à sa capacité à défendre son budget. Et, malgré des débuts rendus compliqués par une coupe budgétaire de plus de 700 millions d’euros et les remous provoqués par la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA], Florence Parly aura « tenu la baraque » lors de ces cinq dernières années, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 ayant été respectée à l’euro près.

Par ailleurs, Mme Parly a lancé plusieurs réformes importantes, comme celle du Maintien en condition opérationnelle [MCO], laquelle donne des résultats encourageants [quoiqu’ils soient encore insuffisants], le Plan Famille, la Nouvelle politique de rémunération des militaires [NPRM], la stratégie spatiale, la stratégie énergétique ou encore la création de l’Agence de l’innovation de la Défense. Et c’est sans oublier les exportations d’équipements militaires, qui ont tutoyé des sommets, la mise en place de l’Initiative européenne d’intervention [IEI], la création du groupement européen de forces spéciales Takuba au sein de la force Barkhane, l’armement des drones, etc.

Évidemment, tout n’a pas été parfait… Que l’on songe, par exemple, aux difficultés de la coopération industrielle franco-allemande [SCAF, MAWS, Tigre MK3, MGCS], au montant du Fonds européen de Défense [FEDef], bien en deçà des espérances initiales, et à l’affaire des sous-marins australiens. Mais ces revers ne sont pas forcément le fait de Mme Parly… Quoi qu’il en soit, et au-delà des convictions politiques, nombre de ses prédécesseurs ne peuvent pas s’enorgueillir de son bilan.

Depuis le second tour de l’élection présidentielle, la question était de savoir qui allait être le prochain ministre des Armées d’Emmanuel Macron, la seule certitude étant que Mme Parly ne rempilerait pas… Depuis la nomination d’Elisabeth Borne à la tête du gouvernement Premier ministre, le 16 mai, plusieurs noms ont circulé, dont ceux de Marisol Touraine, Valérie Létard, Clément Beaune, Gérald Darmanin, etc.. Il aura donc fallu attendre quatre jours pour qu’il soit mis fin au suspens…

En effet, ce 20 mai, colonel de réserve de la Gendarmerie nationale, Sébastien Lecornu a été désigné pour succéder à Florence Parly.

Fils d’un technicien de l’ex-SNECMA, M. Lecornu, bientôt âgé de 36 ans, aurait voulu devenir militaire… avant de s’engager politiquement. D’abord au sein de l’UMP [futur LR]. Licencié en droit, il devient assistant parlementaire du député Franck Gilard, député de la 5e circonscription de l’Eure, avant d’intégrer le cabinet de Bruno Le Maire, alors secrétaire d’État aux Affaires européennes. Il le suivra quand celui-ci prendra le portefeuille de l’Agriculture.

Ce proche de M. Le Maire et de Gérarld Darmanin rejoint le mouvement En Marche d’Emmanuel Macron, après avoir rompu avec François Fillon, dont il était alors le directeur de campagne adjoint. Durant le dernier quinquennat, M. Lecornu a successivement été secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, ministre chargé des Collectivités territoriales et ministre des outre-Mer.

Quant à son rapport avec la Gendarmerie, M. Lecornu a été nommé sous-lieutenant de réserve en 2011, puis lieutenant un an plus tard. Comme l’autorise l’article L4221-3 du code de la Défense, il a été promu colonel la réserve opérationnelle au titre des spécialistes à l’âge de seulement 31 ans. Selon L’Essor de la gendarmerie, « il a été nommé très discrètement et sans publication officielle, à l’instar d’Alexandre Benalla [accusé d’avoir violenté un couple de manifestants en mai 2018, ndlr] », qu’il a eu sous ses ordres au sein d’un peloton de réserve.

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On dit souvent que l’on mesure la qualité d’un ministre des Armées à sa capacité à défendre son budget. Et, malgré des débuts rendus compliqués par une coupe budgétaire de plus de 700 millions d’euros et les remous provoqués par la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA], Florence Parly aura « tenu la baraque » lors de ces cinq dernières années, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 ayant été respectée à l’euro près.

Par ailleurs, Mme Parly a lancé plusieurs réformes importantes, comme celle du Maintien en condition opérationnelle [MCO], laquelle donne des résultats encourageants [quoiqu’ils soient encore insuffisants], le Plan Famille, la Nouvelle politique de rémunération des militaires [NPRM], la stratégie spatiale, la stratégie énergétique ou encore la création de l’Agence de l’innovation de la Défense. Et c’est sans oublier les exportations d’équipements militaires, qui ont tutoyé des sommets, la mise en place de l’Initiative européenne d’intervention [IEI], la création du groupement européen de forces spéciales Takuba au sein de la force Barkhane, l’armement des drones, etc.

Évidemment, tout n’a pas été parfait… Que l’on songe, par exemple, aux difficultés de la coopération industrielle franco-allemande [SCAF, MAWS, Tigre MK3, MGCS], au montant du Fonds européen de Défense [FEDef], bien en deçà des espérances initiales, et à l’affaire des sous-marins australiens. Mais ces revers ne sont pas forcément le fait de Mme Parly… Quoi qu’il en soit, et au-delà des convictions politiques, nombre de ses prédécesseurs ne peuvent pas s’enorgueillir de son bilan.

Depuis le second tour de l’élection présidentielle, la question était de savoir qui allait être le prochain ministre des Armées d’Emmanuel Macron, la seule certitude étant que Mme Parly ne rempilerait pas… Depuis la nomination d’Elisabeth Borne à la tête du gouvernement Premier ministre, le 16 mai, plusieurs noms ont circulé, dont ceux de Marisol Touraine, Valérie Létard, Clément Beaune, Gérald Darmanin, etc.. Il aura donc fallu attendre quatre jours pour qu’il soit mis fin au suspens…

En effet, ce 20 mai, colonel de réserve de la Gendarmerie nationale, Sébastien Lecornu a été désigné pour succéder à Florence Parly.

Fils d’un technicien de l’ex-SNECMA, M. Lecornu, bientôt âgé de 36 ans, aurait voulu devenir militaire… avant de s’engager politiquement. D’abord au sein de l’UMP [futur LR]. Licencié en droit, il devient assistant parlementaire du député Franck Gilard, député de la 5e circonscription de l’Eure, avant d’intégrer le cabinet de Bruno Le Maire, alors secrétaire d’État aux Affaires européennes. Il le suivra quand celui-ci prendra le portefeuille de l’Agriculture.

Ce proche de M. Le Maire et de Gérarld Darmanin rejoint le mouvement En Marche d’Emmanuel Macron, après avoir rompu avec François Fillon, dont il était alors le directeur de campagne adjoint. Durant le dernier quinquennat, M. Lecornu a successivement été secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, ministre chargé des Collectivités territoriales et ministre des outre-Mer.

Quant à son rapport avec la Gendarmerie, M. Lecornu a été nommé sous-lieutenant de réserve en 2011, puis lieutenant un an plus tard. Comme l’autorise l’article L4221-3 du code de la Défense, il a été promu colonel la réserve opérationnelle au titre des spécialistes à l’âge de seulement 31 ans. Selon L’Essor de la gendarmerie, « il a été nommé très discrètement et sans publication officielle, à l’instar d’Alexandre Benalla [accusé d’avoir violenté un couple de manifestants en mai 2018, ndlr] », qu’il a eu sous ses ordres au sein d’un peloton de réserve.

L’Essor de la gendarmerie
L'Humanité

«Comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»

Tribune

Lina Tsrimova, réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film LA COLLINE le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid.

« Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord. Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »

Festival de CannesGuerre en Ukraine
Opex 360

Moscou va renforcer son district militaire occidental pour répondre à l’adhésion de la Finlande à l’Otan

par Laurent Lagneau · 20 mai 2022

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Ce 20 mai, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré que la conquête de la région [séparatiste] de Louhansk était sur le point d’être achevée, après trois mois de combats contre les forces ukrainiennes.

« Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Louhansk et Donetsk, continuent d’accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La ‘libération’ de la république populaire de Loughansk est presque achevée », a en effet affirmé M. Choïgou, dont les apparitions médiatiques ont été rares depuis le 24 février dernier, ce qui a donné lieu à des rumeurs sur son état de santé.

À noter qu’il en est allé de même pour le général Valeri Gerasimov, le chef d’état-major des forces armées russes, dont l’absence lors des célébrations du « Jour de la Victoire », à Moscou le 9 mai, a été abondamment commentée, certains ayant avancé qu’il avait été blessé lors d’une attaque contre un poste de commandement russe alors établi dans la ville d’Izium. Or, l’intéressé s’est entretenu au téléphone avec son homologue américain, le général Mark Milley, le 19 mai. Ce qui n’était plus arrivé depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine. Ils ont « discuté de plusieurs sujets de préoccupation liés à la sécurité et sont convenus de maintenir les lignes de communication ouvertes », a indiqué le Pentagone.

Quoi qu’il en soit, et pour le moment, la conquête de la région de Louhansk paraît être un gain bien maigre au regard de l’ampleur de l’offensive russe… Et surtout de ses conséquences géopolitiques. Si l’objectif était d’empêcher l’elargissement de l’Alliance atlantique à ses frontières, la Russie aura obtenu l’effet inverse…

En effet, plus que celle de la Suède, l’adhésion de la Finlande à l’Otan – qui reste cependant suspendue à un veto possible de la Turquie – pose un défi d’une toute autre nature pour Moscou étant donné que ce pays partage une frontière de 1300 km avec la Russie.

En outre, la Finlande offre une capacité d’accueil des troupes de l’Organisation atlantique sans commune mesure avec celle des trois pays baltes, également frontaliers avec la Russie. Cependant, et sur ce point son président, Sauli Niinistö, a dit que son pays veut « rester flexible sur la tenue d’exercices conjoints » avec l’Otan ainsi que le déploiement d’équipements militaires sur son territoire. Et cela afin d’éviter des frictions avec Moscou.

« La flexibilité, c’est le plus important actuellement. De garder un oeil sur la situation, de ne pas surréagir ou de donner à quiconque de raison de surréagir, tout en étant capable de réagir immédiatement », a en effet expliqué M. Niinistö, à l’issue d’un entretien avec son homologue américain, Joe Biden, le 19 mai.

Cela étant, si la candidature de la Finlande est acceptée, alors l’Otan sera à deux pas du port militaire de Mourmansk, siège de la Flotte russe du Nord. Or, celui est essentiel à la stratégie de Moscou pour le Grand Nord et il offre un accès direct à l’Atlantique. En outre, l’Alliance pourrait couper la Russie de la mer Baltique, ce qui aurait pour conséquence d’entraver les échanges commerciaux avec l’Europe ainsi que les mouvements des forces navales russes. En outre, l’accès à l’enclave de Kaliningrad par voie maritime serait empêché. Enfin, Mouscou pourrait estimer que le gazoduc Nord Stream 1, qui part de la ville de Vyborg, finisse par être menacé.

S’il a qualifié la candidature à l’Otan de la Finlande [et celle de la Suède] « d’erreur », le Kremlin a cependant estimé qu’elle n’allait « pas constituer une menace immédiate » pour la Russie. Cependant, a prévenu le président russe, Vladimir Poutine, « le déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».

Finalement, et sans attendre l’admission officielle de la Finlande et de la Suède au sein de l’Otan, Moscou a d’ores et déjà pris des mesures « militaro-techniques ».

Ainsi, M. Choïgou a annoncé la création de douze nouvelles bases militaires dans le district militaire de l’Ouest afin de faire face à la « croissance des menaces militaires aux frontières russe » comme l’illustrent, selon lui, les manoeuvres « Defender Europe », actuellement en cours, ainsi que la hausse du nombre de vols de bombardiers stratégiques américains en Europe et les déploiements de navires de l’US Navy dans la région de la Baltique, en particulier le long du secteur de Kaliningrad.

La création de ces douze nouvelles bases, d’ici la fin de cette année, sera « synchronisée avec la fournitures d’armes et d’équipements modernes aux troupes », a assuré M. Choïgou, sans donner plus de détails sur les capacités appelées à être ainsi renforcées.

Moscou va renforcer son district militaire occidental pour répondre à l’adhésion de la Finlande à l’Otan

par Laurent Lagneau · 20 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Ce 20 mai, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré que la conquête de la région [séparatiste] de Louhansk était sur le point d’être achevée, après trois mois de combats contre les forces ukrainiennes.

« Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Louhansk et Donetsk, continuent d’accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La ‘libération’ de la république populaire de Loughansk est presque achevée », a en effet affirmé M. Choïgou, dont les apparitions médiatiques ont été rares depuis le 24 février dernier, ce qui a donné lieu à des rumeurs sur son état de santé.

À noter qu’il en est allé de même pour le général Valeri Gerasimov, le chef d’état-major des forces armées russes, dont l’absence lors des célébrations du « Jour de la Victoire », à Moscou le 9 mai, a été abondamment commentée, certains ayant avancé qu’il avait été blessé lors d’une attaque contre un poste de commandement russe alors établi dans la ville d’Izium. Or, l’intéressé s’est entretenu au téléphone avec son homologue américain, le général Mark Milley, le 19 mai. Ce qui n’était plus arrivé depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine. Ils ont « discuté de plusieurs sujets de préoccupation liés à la sécurité et sont convenus de maintenir les lignes de communication ouvertes », a indiqué le Pentagone.

Quoi qu’il en soit, et pour le moment, la conquête de la région de Louhansk paraît être un gain bien maigre au regard de l’ampleur de l’offensive russe… Et surtout de ses conséquences géopolitiques. Si l’objectif était d’empêcher l’elargissement de l’Alliance atlantique à ses frontières, la Russie aura obtenu l’effet inverse…

En effet, plus que celle de la Suède, l’adhésion de la Finlande à l’Otan – qui reste cependant suspendue à un veto possible de la Turquie – pose un défi d’une toute autre nature pour Moscou étant donné que ce pays partage une frontière de 1300 km avec la Russie.

En outre, la Finlande offre une capacité d’accueil des troupes de l’Organisation atlantique sans commune mesure avec celle des trois pays baltes, également frontaliers avec la Russie. Cependant, et sur ce point son président, Sauli Niinistö, a dit que son pays veut « rester flexible sur la tenue d’exercices conjoints » avec l’Otan ainsi que le déploiement d’équipements militaires sur son territoire. Et cela afin d’éviter des frictions avec Moscou.

« La flexibilité, c’est le plus important actuellement. De garder un oeil sur la situation, de ne pas surréagir ou de donner à quiconque de raison de surréagir, tout en étant capable de réagir immédiatement », a en effet expliqué M. Niinistö, à l’issue d’un entretien avec son homologue américain, Joe Biden, le 19 mai.

Cela étant, si la candidature de la Finlande est acceptée, alors l’Otan sera à deux pas du port militaire de Mourmansk, siège de la Flotte russe du Nord. Or, celui est essentiel à la stratégie de Moscou pour le Grand Nord et il offre un accès direct à l’Atlantique. En outre, l’Alliance pourrait couper la Russie de la mer Baltique, ce qui aurait pour conséquence d’entraver les échanges commerciaux avec l’Europe ainsi que les mouvements des forces navales russes. En outre, l’accès à l’enclave de Kaliningrad par voie maritime serait empêché. Enfin, Mouscou pourrait estimer que le gazoduc Nord Stream 1, qui part de la ville de Vyborg, finisse par être menacé.

S’il a qualifié la candidature à l’Otan de la Finlande [et celle de la Suède] « d’erreur », le Kremlin a cependant estimé qu’elle n’allait « pas constituer une menace immédiate » pour la Russie. Cependant, a prévenu le président russe, Vladimir Poutine, « le déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».

Finalement, et sans attendre l’admission officielle de la Finlande et de la Suède au sein de l’Otan, Moscou a d’ores et déjà pris des mesures « militaro-techniques ».

Ainsi, M. Choïgou a annoncé la création de douze nouvelles bases militaires dans le district militaire de l’Ouest afin de faire face à la « croissance des menaces militaires aux frontières russe » comme l’illustrent, selon lui, les manoeuvres « Defender Europe », actuellement en cours, ainsi que la hausse du nombre de vols de bombardiers stratégiques américains en Europe et les déploiements de navires de l’US Navy dans la région de la Baltique, en particulier le long du secteur de Kaliningrad.

La création de ces douze nouvelles bases, d’ici la fin de cette année, sera « synchronisée avec la fournitures d’armes et d’équipements modernes aux troupes », a assuré M. Choïgou, sans donner plus de détails sur les capacités appelées à être ainsi renforcées.

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Ce 20 mai, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré que la conquête de la région [séparatiste] de Louhansk était sur le point d’être achevée, après trois mois de combats contre les forces ukrainiennes.

« Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Louhansk et Donetsk, continuent d’accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La ‘libération’ de la république populaire de Loughansk est presque achevée », a en effet affirmé M. Choïgou, dont les apparitions médiatiques ont été rares depuis le 24 février dernier, ce qui a donné lieu à des rumeurs sur son état de santé.

À noter qu’il en est allé de même pour le général Valeri Gerasimov, le chef d’état-major des forces armées russes, dont l’absence lors des célébrations du « Jour de la Victoire », à Moscou le 9 mai, a été abondamment commentée, certains ayant avancé qu’il avait été blessé lors d’une attaque contre un poste de commandement russe alors établi dans la ville d’Izium. Or, l’intéressé s’est entretenu au téléphone avec son homologue américain, le général Mark Milley, le 19 mai. Ce qui n’était plus arrivé depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine. Ils ont « discuté de plusieurs sujets de préoccupation liés à la sécurité et sont convenus de maintenir les lignes de communication ouvertes », a indiqué le Pentagone.

Quoi qu’il en soit, et pour le moment, la conquête de la région de Louhansk paraît être un gain bien maigre au regard de l’ampleur de l’offensive russe… Et surtout de ses conséquences géopolitiques. Si l’objectif était d’empêcher l’elargissement de l’Alliance atlantique à ses frontières, la Russie aura obtenu l’effet inverse…

En effet, plus que celle de la Suède, l’adhésion de la Finlande à l’Otan – qui reste cependant suspendue à un veto possible de la Turquie – pose un défi d’une toute autre nature pour Moscou étant donné que ce pays partage une frontière de 1300 km avec la Russie.

En outre, la Finlande offre une capacité d’accueil des troupes de l’Organisation atlantique sans commune mesure avec celle des trois pays baltes, également frontaliers avec la Russie. Cependant, et sur ce point son président, Sauli Niinistö, a dit que son pays veut « rester flexible sur la tenue d’exercices conjoints » avec l’Otan ainsi que le déploiement d’équipements militaires sur son territoire. Et cela afin d’éviter des frictions avec Moscou.

« La flexibilité, c’est le plus important actuellement. De garder un oeil sur la situation, de ne pas surréagir ou de donner à quiconque de raison de surréagir, tout en étant capable de réagir immédiatement », a en effet expliqué M. Niinistö, à l’issue d’un entretien avec son homologue américain, Joe Biden, le 19 mai.

Cela étant, si la candidature de la Finlande est acceptée, alors l’Otan sera à deux pas du port militaire de Mourmansk, siège de la Flotte russe du Nord. Or, celui est essentiel à la stratégie de Moscou pour le Grand Nord et il offre un accès direct à l’Atlantique. En outre, l’Alliance pourrait couper la Russie de la mer Baltique, ce qui aurait pour conséquence d’entraver les échanges commerciaux avec l’Europe ainsi que les mouvements des forces navales russes. En outre, l’accès à l’enclave de Kaliningrad par voie maritime serait empêché. Enfin, Mouscou pourrait estimer que le gazoduc Nord Stream 1, qui part de la ville de Vyborg, finisse par être menacé.

S’il a qualifié la candidature à l’Otan de la Finlande [et celle de la Suède] « d’erreur », le Kremlin a cependant estimé qu’elle n’allait « pas constituer une menace immédiate » pour la Russie. Cependant, a prévenu le président russe, Vladimir Poutine, « le déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».

Finalement, et sans attendre l’admission officielle de la Finlande et de la Suède au sein de l’Otan, Moscou a d’ores et déjà pris des mesures « militaro-techniques ».

Ainsi, M. Choïgou a annoncé la création de douze nouvelles bases militaires dans le district militaire de l’Ouest afin de faire face à la « croissance des menaces militaires aux frontières russe » comme l’illustrent, selon lui, les manoeuvres « Defender Europe », actuellement en cours, ainsi que la hausse du nombre de vols de bombardiers stratégiques américains en Europe et les déploiements de navires de l’US Navy dans la région de la Baltique, en particulier le long du secteur de Kaliningrad.

La création de ces douze nouvelles bases, d’ici la fin de cette année, sera « synchronisée avec la fournitures d’armes et d’équipements modernes aux troupes », a assuré M. Choïgou, sans donner plus de détails sur les capacités appelées à être ainsi renforcées.

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Ce 20 mai, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré que la conquête de la région [séparatiste] de Louhansk était sur le point d’être achevée, après trois mois de combats contre les forces ukrainiennes.

« Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Louhansk et Donetsk, continuent d’accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La ‘libération’ de la république populaire de Loughansk est presque achevée », a en effet affirmé M. Choïgou, dont les apparitions médiatiques ont été rares depuis le 24 février dernier, ce qui a donné lieu à des rumeurs sur son état de santé.

À noter qu’il en est allé de même pour le général Valeri Gerasimov, le chef d’état-major des forces armées russes, dont l’absence lors des célébrations du « Jour de la Victoire », à Moscou le 9 mai, a été abondamment commentée, certains ayant avancé qu’il avait été blessé lors d’une attaque contre un poste de commandement russe alors établi dans la ville d’Izium. Or, l’intéressé s’est entretenu au téléphone avec son homologue américain, le général Mark Milley, le 19 mai. Ce qui n’était plus arrivé depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine. Ils ont « discuté de plusieurs sujets de préoccupation liés à la sécurité et sont convenus de maintenir les lignes de communication ouvertes », a indiqué le Pentagone.

Quoi qu’il en soit, et pour le moment, la conquête de la région de Louhansk paraît être un gain bien maigre au regard de l’ampleur de l’offensive russe… Et surtout de ses conséquences géopolitiques. Si l’objectif était d’empêcher l’elargissement de l’Alliance atlantique à ses frontières, la Russie aura obtenu l’effet inverse…

En effet, plus que celle de la Suède, l’adhésion de la Finlande à l’Otan – qui reste cependant suspendue à un veto possible de la Turquie – pose un défi d’une toute autre nature pour Moscou étant donné que ce pays partage une frontière de 1300 km avec la Russie.

En outre, la Finlande offre une capacité d’accueil des troupes de l’Organisation atlantique sans commune mesure avec celle des trois pays baltes, également frontaliers avec la Russie. Cependant, et sur ce point son président, Sauli Niinistö, a dit que son pays veut « rester flexible sur la tenue d’exercices conjoints » avec l’Otan ainsi que le déploiement d’équipements militaires sur son territoire. Et cela afin d’éviter des frictions avec Moscou.

« La flexibilité, c’est le plus important actuellement. De garder un oeil sur la situation, de ne pas surréagir ou de donner à quiconque de raison de surréagir, tout en étant capable de réagir immédiatement », a en effet expliqué M. Niinistö, à l’issue d’un entretien avec son homologue américain, Joe Biden, le 19 mai.

Cela étant, si la candidature de la Finlande est acceptée, alors l’Otan sera à deux pas du port militaire de Mourmansk, siège de la Flotte russe du Nord. Or, celui est essentiel à la stratégie de Moscou pour le Grand Nord et il offre un accès direct à l’Atlantique. En outre, l’Alliance pourrait couper la Russie de la mer Baltique, ce qui aurait pour conséquence d’entraver les échanges commerciaux avec l’Europe ainsi que les mouvements des forces navales russes. En outre, l’accès à l’enclave de Kaliningrad par voie maritime serait empêché. Enfin, Mouscou pourrait estimer que le gazoduc Nord Stream 1, qui part de la ville de Vyborg, finisse par être menacé.

S’il a qualifié la candidature à l’Otan de la Finlande [et celle de la Suède] « d’erreur », le Kremlin a cependant estimé qu’elle n’allait « pas constituer une menace immédiate » pour la Russie. Cependant, a prévenu le président russe, Vladimir Poutine, « le déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».

Finalement, et sans attendre l’admission officielle de la Finlande et de la Suède au sein de l’Otan, Moscou a d’ores et déjà pris des mesures « militaro-techniques ».

Ainsi, M. Choïgou a annoncé la création de douze nouvelles bases militaires dans le district militaire de l’Ouest afin de faire face à la « croissance des menaces militaires aux frontières russe » comme l’illustrent, selon lui, les manoeuvres « Defender Europe », actuellement en cours, ainsi que la hausse du nombre de vols de bombardiers stratégiques américains en Europe et les déploiements de navires de l’US Navy dans la région de la Baltique, en particulier le long du secteur de Kaliningrad.

La création de ces douze nouvelles bases, d’ici la fin de cette année, sera « synchronisée avec la fournitures d’armes et d’équipements modernes aux troupes », a assuré M. Choïgou, sans donner plus de détails sur les capacités appelées à être ainsi renforcées.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : jugé pour crime de guerre, un soldat russe condamné à la prison à vie

La guerre en Ukraine se poursuit, lundi 23 mai, au 89e jour de l’offensive russe.

Vingt pays vont fournir des armes supplémentaires à l’Ukraine

Ils se sont engagés à aider l’Ukraine pour faire face aux forces russes. « De nombreux pays vont donner des munitions d’artilleries, des systèmes de défense côtière, des chars et autres blindés qui sont indispensables », a annoncé le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, rapporte Le Figaro.

Le rouble instauré dans la région ukrainienne de Kherson

Les nouvelles autorités prorusses de la région ukrainienne de Kherson ont instauré la monnaie russe, le rouble comme devise officielle. « La région devient une zone à double devise : le rouble va circuler au même titre que la hryvnia. Les sociétés et les entrepreneurs peuvent afficher les prix dans les deux monnaies », a annoncé l’administration civile, relaie Le Figaro.

Un conseiller russe à l’ONU démissionne

Déclarant sa « honte » en raison de la guerre menée par la Russie en Ukraine, un conseiller russe à l’ONU a annoncé lundi 23 mai sa démission. « Je n’ai jamais eu aussi honte de mon pays », a écrit Boris Bondarev dans un communiqué, rapporte BFMTV.

Condamnation à la prison à vie pour le soldat russe

Le verdict, concernant le premier procès pour crime de guerre a été rendu lundi 23 mai, dans la capitale ukrainienne. Vadim Chichimarine, un soldat russe âgé de 21 ans, accusé d’avoir tué un civil de 62 ans qui poussait son vélo tout en téléphonant, a été condamné à la prison à vie, rapportent plusieurs médias. Au moment du procès, la semaine dernière, le jeune homme s’était dit « sincèrement désolé » et avait « demandé pardon » à la veuve du sexagénaire. Après quoi, il avait justifié son acte en faisant référence aux « ordres » reçus à ce moment-là.

Zelensky : « La Russie est devenue un Etat de crimes de guerre »

Le président Zelensky a qualifié ce lundi la Russie d’« Etat de crimes de guerre » et d’« agresseur », à l’occasion d’une prise de parole en visioconférence donnée dans le cadre du Forum économique de Davos, comme le relaye BFM TV. « La liberté a un prix et mérite qu’on se batte pour elle », a peu après avancé le dirigeant de l’Ukraine.

Dans le même conteste, l’homme politique a ensuite jugé que les sanctions de la communauté internationale contre Moscou « devraient être maximales », avec notamment « aucun commerce avec la Russie », indique de son côté France 24. Il a par ailleurs réclamé davantage d’armes pour son pays : « L’Ukraine a besoin de toutes les armes que nous demandons, pas seulement de celles qui ont été fournies. »

Joe Biden fustige la « barbarie en Ukraine »

Lors d’un déplacement à Tokyo (Japon), lundi 23 mai, Joe Biden s’est exprimé au sujet du conflit. Le président américain a jugé que la Russie devrait « payer un prix à long terme » pour sa « barbarie en Ukraine ». Et cela, en termes de sanctions imposées par les Etats-Unis et les pays alliés, rapportent plusieurs médias. « Il ne s’agit pas seulement de l’Ukraine », a martelé ensuite le dirigent. En effet, si « les sanctions n’étaient pas maintenues à de nombreux égards, alors quel signal cela enverrait-il à la Chine sur le coût d’une tentative de prise de Taïwan par la force ? », s’est-il peu après interrogé. 

Les règles budgétaires de l’UE resteront suspendues en 2023

En raison du choc économique provoqué par la guerre en Ukraine, les règles de discipline budgétaire imposées aux Etats membres de l’UE – qui ne sont plus appliquées depuis mars 2020 –, resteront suspendues en 2023. L’annonce a été faite lundi 23 mai par la Commission européenne, comme le rapporte BFM TV. « L’incertitude accrue et les risques importants de dégradation des perspectives économiques dans le contexte de la guerre en Ukraine, les hausses sans précédent des prix de l’énergie et les perturbations persistantes de la chaîne d’approvisionnement justifient la prolongation » de cette suspension, a longuement détaillé l’exécutif européen dans un communiqué.

Des artilleurs ukrainiens bientôt entraînés par la Nouvelle-Zélande

Le gouvernement de Nouvelle-Zélande a fait savoir ce lundi qu’il comptait envoyer au Royaume-Uni une trentaine d’instructeurs militaires afin d’y entraîner des artilleurs ukrainiens. Dans le détail, ces instructeurs néo-zélandais formeront les militaires ukrainiens à l’utilisation de canons légers de 105mm L119, relaye 20Minutes. A savoir que quelque 230 artilleurs bénéficieront de cet entraînement, qui devrait durer jusqu’à la fin juillet.

Forum de Davos : l’Ukraine au cœur des discussions

Trois mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le conflit et les risques qu’il fait peser sur la reprise de l’économie mondiale sont au cœur d’une réunion des élites de la planète, qui se retrouvent dès ce lundi à Davos, indique Le Monde. « Nos premières pensées vont à la guerre en Ukraine », a fait savoir le fondateur du Forum économique mondial (WEF), Klaus Schwab, au moment de présenter le programme de cette réunion qui se tient dans ce qu’il a qualifié de « circonstances politiques, économiques et sociales […] sans précédent ».

Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, est le premier chef d’Etat à intervenir en visioconférence. Toutefois, nombre de responsables politiques ukrainiens ont prévu de faire le voyage en personne. Parmi eux, figurent le ministre des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, ou encore le maire de Kiev, Vitali Klitschko.

Bernard Guetta sur une éventuelle défense européenne : « Le tabou est tombé » 

Le député européen Renew Bernard Guetta a jugé que la mise en place d’une défense européenne était maintenant une hypothèse envisageable par les membres de l’UE. Sur BFM TV, lundi 23 mai, il a estimé que « le tabou [était] tombé ». « La question est de savoir si nous construisons un pilier européen de l’Atlantique qui serait fait d’une défense européenne », a-t-il ensuite observé. « Aujourd’hui, il n’y a plus d’opposition à cette union dans l’UE, a-t-il martelé peu après. Il y a 4-5 ans, cette idée était uniquement française. »

Dans le Donbass, l’Ukraine souffre « de plus en plus »

« Toutes les forces russes sont concentrées dans les régions de Lougansk et [de] Donetsk », dans le Donbass, a fait savoir Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk, sur Telegram, lundi 23 mai. D’après lui, on y trouve les unités retirées de la région de Kharkiv (dans le Nord-est), mais aussi les assaillants du siège de Marioupol (dans le Sud-est), les milices des Républiques séparatistes du Donbass, les forces tchétchènes, ainsi que des troupes mobilisées en renfort depuis la Sibérie et l’Extrême-Orient russe, relate France 24. En matière d’armement, « tout est concentré ici », a précisé ensuite le gouverneur.

A l’Est, jusqu’à 100 soldats ukrainiens meurent chaque jour

Chaque jour, entre 50 et 100 soldats Ukrainiens tombent sur le front est de la guerre, a déclaré lundi 23 mai Volodymyr Zelensky. Les combats les plus violents se concentrent autour des villes de Sievierodonetsk et de Lyssytchansk, à Lougansk, l’une des deux régions qui composent le Donbass, indique 20Minutes. Jusqu’à présent, Kiev n’avait pas communiqué de chiffres concernant ses pertes au combat. A savoir que le décompte des décès est extrêmement difficile en temps de guerre.

Ukraine : un édile désigné par Moscou blessé dans une explosion 

Le maire, désigné par Moscou, de la commune d’Energodar, ville du sud de l’Ukraine accueillant la plus grande centrale nucléaire d’Europe, a été blessé dans une explosion dimanche 22 mai, ont fait savoir un responsable ukrainien et plusieurs agences de presse russes, comme l’indique BFM TV ce lundi. Dans le détail, cet édile, Andreï Chevtchik, avait été nommé maire d’Energodar après la prise de contrôle par les troupes russes de cette ville et de la centrale nucléaire de Zaporijjia située sur son territoire.

« Nous avons la confirmation précise que lors de l’explosion, Chevtchik, le chef auto-proclamé de ‘l’administration populaire’, et ses gardes du corps ont été blessés », a réagi sur Telegram Dmytro Orlov, maire élu d’Energodar. Ce dernier a observé ensuite qu’ils se trouvaient à l’hôpital « avec des blessures de gravité variable ». Les circonstances de l’explosion demeurent à éclaircir. 

Kiev : verdict attendu dans le premier procès pour crimes de guerre   

Dans la capitale ukrainienne, le verdict dans le premier procès pour crimes de guerre doit être rendu dans la journée de lundi 23 mai, nous apprend France 24. Un soldat russe âgé de 21 ans est accusé d’avoir tué un civil de 62 ans qui poussait son vélo tout en téléphonant. Au moment du procès, au cours de la semaine dernière, Vadim Chichimarine s’est dit « sincèrement désolé » et a « demandé pardon » à la veuve de la victime. Après quoi, il a justifié son acte en évoquant les « ordres » reçus. Le procureur a requis la prison à vie. D’après le Parquet ukrainien, le pays a ouvert plus de 12 000 enquêtes pour crimes de guerre depuis le 24 février, date à laquelle l’invasion russe a débuté. 

Ce dimanche, Moscou a déclaré être prête à reprendre des pourparlers de paix avec Kiev, rapporte BFM TV. Dans le détail, le négociateur russe Vladimir Medinsky a assuré que la suspension desdits pourparlers était due à l’Ukraine. « Pour notre part, nous sommes prêts à continuer le dialogue », a précisé celui-ci – qui exerce la fonction de conseiller du Kremlin, en charge des négociations avec Kiev –, au cours d’un entretien avec la télévision bélarusse. Et d’ajouter, peu après : « Le gel des pourparlers a été entièrement une initiative de l’Ukraine. […] La balle [est] dans leur camp. » 

Le nombre de personnes déracinées en hausse

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a poussé, pour la première fois, le nombre de personnes déracinées dans le monde au-dessus de la barre des 100 millions. L’annonce, relayée par France 24, a été faite lundi 23 mai par le Haut-commissariat aux réfugiés, par le biais d’un communiqué. A savoir que l’Europe n’avait pas connu un flot aussi rapide de réfugiés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans le détail, presque 6,5 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays. Pour la plupart, il s’agit de femmes et d’enfants. D’ici à la fin de l’année, ils pourraient être 8,3 millions, met en garde l’ONU.

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L'Humanité

Energie : les opérateurs alternatifs dans le collimateur

Actu

Le Médiateur de l’énergie épingle les concurrents d’EDF et Engie, qu’il accuse de profiter de la flambée des prix pour flouer les consommateurs.

Cyprien Boganda

L’actualité fournit aux opposants à la libéralisation de l’énergie des arguments en rafale. En voici encore un : le Médiateur national de l’énergie vient de publier un rapport édifiant quant aux pratiques des opérateurs dits alternatifs, c’est-à-dire les entreprises concurrentes d’EDF et Engie, qui s’approvisionnent sur les marchés. Ils sont accusés de profiter de la flambée des prix de l’énergie, sur fond de guerre en Ukraine, pour mettre en place des pratiques pour le moins discutables.

« Les consommateurs n’ont jamais été aussi nombreux à faire appel au médiateur national de l’énergie pour résoudre un litige, indique le rapport. Alors que 12 260 litiges étaient recensés en 2016, le médiateur en a enregistré 30 626 en 2021, soit une augmentation de 150 % en 5 ans. La hausse continue des litiges reçus par le médiateur national de l’énergie s’explique essentiellement par les mauvaises pratiques de certains fournisseurs, souvent cumulées à un traitement défaillant des réclamations des clients. La forte hausse des prix a également conduit les consommateurs à être plus attentifs à leurs factures d’énergie, et à plus souvent les contester. » Dans le détail, les fournisseurs les plus cités sont OHM ENERGIE, GREENYELLOW et MINT ÉNERGIE.

De nombreux fournisseurs ont choisi d’indexer leurs prix de vente sur ceux des marchés, en forte augmentation, plutôt que sur les tarifs réglementés permettant aux consommateurs d’être protégés (quoique de manière insuffisante) par le « bouclier tarifaire » mis en place par le gouvernement. De nombreux consommateurs (particuliers comme entreprises) se plaignent d’avoir vu leur facture exploser sans même en avoir été informés par leur fournisseur. Par ailleurs, le Médiateur assure que des offres supposées indexées sur les tarifs réglementés étaient en réalité indexées sur les prix de marché…

Les opérateurs historiques ne sont pas forcément toujours exemplaires, mais ils génèrent beaucoup moins de plaintes que leurs concurrents : le taux de litiges (nombre de litiges rapporté au nombre de contrats résidentiels pour chaque opérateur) est ainsi de 47 pour EDF, contre 78 en moyenne pour l’ensemble des fournisseurs.

Cyprien Boganda

ÉnergieTarification de l'énergie
L'Humanité

Sur la Colline, les anges déchus de l’empire soviétique

Nos recommandations culturelles

Acid Au Kirghizistan, des femmes et des hommes survivent en triant à mains nues les ordures dans une déchetterie à ciel ouvert.

Marie-José Sirach

Cannes, envoyée spéciale

Ce n’est pas la première fois que le sujet est traité. Partout dans le monde, il existe des déchetteries à ciel ouvert où des femmes et des hommes travaillent pour gagner à peine de quoi vivre. En Inde, au Kenya, au Ghana, au Brésil, en Malaisie… Certaines servent de dépotoir des pays riches moyennant quelques arrangements financiers avec les gouvernements dont ne bénéficient jamais les plus démunis. Business is business…

“La Colline” se situe au Kirghizistan, à une dizaine de kilomètres de la capitale du pays, Bichkek, au cœur de l’Asie centrale, non loin de la frontière chinoise. De jour comme de nuit, la ronde des camions bennes déversant des amas d’immondices forme un ballet insolite. La nuit, les brasiers confèrent à cette colline des allures de volcan en éruption sur lequel des vulcanologues, frontale vissée sur le crâne, effectueraient des prélèvements. Le jour, le tableau est tout autre. Des milliers de déchets à perte de vue, des déchets de pauvres pour encore plus pauvres : des bouteilles en plastique de sodas et des bouteilles en verre de vodka patiemment triés contre à peine de quoi se nourrir.

Denis Gheerbrant & Lina Tsrimova ont filmé en immersion, des jours durant, cet endroit, s’attachant plus particulièrement à quelques-uns de ces invisibles dont Alexandre et sa femme Lena. Le couple a échoué là il y a de nombreuses années et ne vit même pas dans ces vilaines bicoques en parpaing aux abords de la colline. Ils sont installés au cœur de la déchetterie, sous un parasol, tous leurs biens soigneusement rangés dans des sacs. Ils sont gitans, ce qui explique leur “statut” dans la hiérarchie de ces bas-fonds. Le témoignage d’Alexandre révèle son passé de jeune soldat enrôlé dans l’armée soviétique lors de la guerre en Tchétchénie. Il est devenu “un chien de guerre”. La cruauté des actes qu’il a commis l’a rendu fou. Condamné à vivre avec cette honte et cette blessure, la Colline devient son purgatoire. Autre personnage qui va se confier à la caméra, Tadjikhan, sorte de mère courage qui, malgré la mort de quatre de ses enfants, ramène tous les jours sur son dos d’immenses sacs à gravats remplis de plastique. Autrefois, elle travaillait dans un kolkhoze. La fin de l’Union soviétique “a plongé des populations entières, des populations autrefois mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos” écrit la réalisatrice.

La Colline témoigne de “ces expériences extrêmes de la survie” poursuit-elle. À ce titre, le film mérite notre attention même si sa construction, trop formelle, pâtit d’une mise à distance qui amoindrit la force du propos et nous laisse au milieu du guet.

Festival de Cannes
Valeurs Actuelles

Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova

« Un plan de dépôt de bilan »

Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »

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Le président Biden assure que les États-Unis défendront Taïwan et estime que la Chine « flirte avec le danger »

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

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En octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».

« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.

Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.

« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.

« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».

Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.

Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.

Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.

« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.

Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.

Le président Biden assure que les États-Unis défendront Taïwan et estime que la Chine « flirte avec le danger »

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

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En octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».

« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.

Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.

« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.

« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».

Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.

Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.

Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.

« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.

Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.

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En octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».

« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.

Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.

« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.

« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».

Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.

Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.

Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.

« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.

Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.

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En octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».

« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.

Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.

« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.

« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».

Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.

Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.

Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.

« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.

Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.

L'Humanité

La bonne nouvelle. Pour les petites mains de Vuitton, l’affaire est dans le sac

Actu

Stéphane Guérard

Mégoter sur les augmentations d’ouvrières qui produisent des sacs Louis Vuitton entre 1 000 et 5 000 euros l’unité ? L’image de marque d’Arco Châtellerault commençait à pâlir alors que les ouvriers du site (1 000 salariés, dont 720 CDI), principalement des femmes payées en moyenne 1 350 euros mensuels, s’étaient mis en grève pour obtenir une augmentation significative. Lundi, à deux jours de la venue de hauts cadres du groupe de Bernard Arnault – l’homme qui a touché un Smic par minute en 2021 –, la direction s’est rendue à un compromis avec les représentants du personnel. « Sous-traitants, oui, sous-payés, non merci ! Grâce à la mobilisation, nous avons obtenu de très belles avancées », s’est réjoui Pascal Rouger-Cagé (CGT) dans Centre Presse. Résultat : 100 euros net de plus par mois ; majoration de 25 % des heures de nuit ; maintien de la prime d’assiduité ; forfait mobilité de 100 euros par an ; une journée par enfant malade par an rémunérée. Mardi, les couturières ont repris le travail « dans l’apaisement ».

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Le Figaro

En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.

En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.

Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne

REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.

Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

Regarder la vidéo

À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Valeurs Actuelles

« Vacarme, outrance, confrontation » : à Paris, Bernard Cazeneuve règle ses comptes avec Mélenchon

Quand Bernard Cazeneuve attaque, il ne fait pas semblant. L’ancien Premier ministre de François Hollande, qui a claqué la porte du Parti socialiste dans la foulée de la création de la Nupes, a très vigoureusement attaqué Jean-Luc Mélenchon, mardi 24 mai à Paris. Il s’était rendu dans le 20ème arrondissement pour soutenir Lamia El Aaraje, candidate socialiste soutenue par le PS… mais faisant face à une autre candidate investie par la Nupes. Une soirée au cours de laquelle Bernard Cazeneuve a salué en Lamia Aaraje une figure républicaine « dont la représentation nationale ne peut que s’enorgueillir », relate Le Figaro ce mercredi 25 mai.

Mais si l’ancien socialiste a tant salué la femme politique, c’était surtout pour mieux taper sur Jean-Luc Mélenchon. Face à « la gauche républicaine et laïque » de Lamia El Aaraje se dresse, selon Bernard Cazeneuve, une gauche « tumultueuse, qui préfère le vacarme, l’outrance, la confrontation de tous contre tous à la nécessité de trouver un chemin qui rassemble », une gauche qui préfère « attiser les colères que nourrir l’espérance ».

« La 4e République sans le talent ! »

Face à cette gauche désormais rassemblée, l’ancien Premier ministre a appelé les socialistes à « trouver les valeurs pour dire ce [qu’ils sont], avoir suffisamment de fierté de ces valeurs pour les porter dans une campagne et loin, dans le temps long de [leur] histoire ». Parmi ces valeurs, Bernard Cazeneuve a évidemment cité la laïcité, « une valeur intangible (…) et le droit donné à chacun d’entre nous de croire ou ne pas croire ». Une laïcité qui, surtout, est « une manière de dire à tous les musulmans de France que parce que nous n’aimons pas l’islamisme qui est un totalitarisme, nous les protégerons de ce que l’islamisme peut produire d’enfermement de la femme dans une prison, qu’elle soit de vêtement ou de béton », cite Le Figaro.

Et au cas où Jean-Luc Mélenchon n’en aurait pas eu assez, ou n’aurait pas compris qu’il est la véritable cible de ces saillies, Bernard Cazeneuve persiste et cible : « La 6e République de Mélenchon, c’est la 4e République, sans les talents », a-t-il persiflé, non sans fustiger les marottes de l’ancien sénateur socialiste – telles que « la consubstantialité de la violence à la police » ou « l’organisation de la discrimination au moyen des institutions et des administrations de la République ». Preuve qu’en plus de bien les porter, l’ancien Premier ministre sait aussi tailler des costumes.

 

 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Deux Rafale sont entrés en collision lors du meeting aérien de Cognac

par Laurent Lagneau · 22 mai 2022

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L’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».

Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].

Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.

Deux #Rafale du meeting de l’air de #Cognac entrent en #collision: dégâts et grosse panique à Gensac-la-Pallue. #Charente https://t.co/TVc9lZsRb4

— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022

Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].

Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.

Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations

Deux Rafale sont entrés en collision lors du meeting aérien de Cognac

par Laurent Lagneau · 22 mai 2022

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L’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».

Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].

Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.

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— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022

Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].

Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.

Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations

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L’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».

Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].

Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.

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Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].

Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.

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L’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».

Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].

Fondation des oeuvres sociales de l’Air

Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.

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May 22, 2022

Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].

Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.

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L'Humanité

Les agents RATP se mobilisent contre la privatisation du réseau

Actu

Transports Tandis que leur direction tente de leur imposer des conditions de travail au rabais, les agents de la régie publique ont une nouvelle fois manifesté leur opposition à l’ouverture à la concurrence des lignes franciliennes de bus et de tramway. Ils sont en grève depuis lundi.

Marie Toulgoat

Nouvelle semaine de mobilisation pour les machinistes de la RATP. Depuis lundi et pour la troisième fois en quatre mois, les agents de la régie publique des transports parisiens ont laissé leur dépôt et quitté les postes de conduite pour clamer leur colère, à l’appel de la CGT, de FO et de l’Unsa. « La mobilisation est très suivie, nous décomptons environ 70 % de grévistes. Sur la ligne de tramway T3, par exemple, il n’y avait que deux machinistes en poste sur 37 mardi », indique Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT à la RATP Bus.

Et pour cause, la menace pesant sur les conditions de travail des salariés du réseau de surface n’a jamais été aussi pressante. D’ici au 1er août, si la mobilisation des agents n’enraye pas le projet de la RATP, ceux-ci devront travailler 20 heures de plus par an selon la direction et 190 heures de plus selon la CGT, pour une compensation financière jugée insuffisante. Une première étape qui laisse entrevoir la menace de l’ouverture à la concurrence du réseau de transports d’Île-de-France, prévue pour janvier 2025. Pour se préparer à jouer des coudes avec les entreprises privées qui voudront mettre la main sur des lignes de bus et de tramway, la RATP souhaite revoir à la baisse les conditions de travail de ses salariés. De quoi accroître sa compétitivité et remporter des appels d’offres, espère la direction de la régie, mais les employés ne l’entendent pas de cette oreille.

Appelées à se prononcer jusqu’au 29 avril, les quatre organisations syndicales représentatives (CGT, FO, Unsa, CFE-CGC) ont en effet refusé en bloc un projet d’accord prévoyant l’augmentation de 190 heures du temps de travail annuel contre une compensation de 1 900 euros brut, selon la CGT. « L’accord prévoyait également de supprimer six jours de repos. Le nombre de services en deux vacations, où l’agent doit travailler quelques heures le matin puis à nouveau le soir avec une pause de quatre à cinq heures au milieu de la journée, allait aussi être multiplié par deux », note le délégué syndical.

Les agents ne comptent pas se laisser faire

Face à l’accueil glacial qu’ont réservé les employés au texte, la RATP a sorti les forceps et opté pour une modification unilatérale des conditions de travail de ses agents. Celle-ci abandonne ainsi une partie de son projet initial mais maintient l’augmentation des heures de travail, à en croire le syndicat.

Plutôt que d’avoir à choisir entre la peste et le choléra, les machinistes grévistes de la RATP espèrent tout bonnement enterrer le projet de privatisation du réseau de transport francilien. « Aujourd’hui, tout le monde a les mêmes conditions de travail, demain tout le monde aura des contrats différents selon l’employeur. On essaye de nous diviser », analyse Pierre Yaghlekdjian. Les agents ne comptent toutefois pas se laisser faire. Si l’ouverture à la concurrence du réseau de bus et de tramway devait arriver à son terme, « la lutte se poursuivra et même se durcira », promet l’élu.

RATPouverture à la concurrence
L'Humanité

Bordeaux en Ligue 2 : le calvaire jusqu’à la lie

Actu

Championnat Les Girondins, derniers avec la pire défense européenne, vont retrouver, après vingt ans, la Ligue 2. Une saison en enfer pour ce club historique.

Éric Serres

Si l’AS Saint-Étienne, après son match nul (1-1) arraché dans les dernières minutes au stade de la Beaujoire à Nantes, peut encore espérer rester en Ligue 1, le FC Metz et les Girondins de Bordeaux passeront la saison prochaine par la case Ligue 2. « Sainté », pas encore sauvé, retrouvera pour les barrages une vieille connaissance, l’AJ Auxerre. Mais que dire de Bordeaux ? Si ce n’est qu’un monument du football français quitte le devant de la scène. Relégués à l’issue de cette dernière journée, les Girondins évolueront a priori à l’étage en dessous pour la première fois depuis 1992. Et cette descente aux enfers ne doit rien au hasard. Le club, six fois champion de France (1950, 1984, 1985, 1987, 1999 et 2009), quatre fois vainqueur de la Coupe de France (1941, 1986, 1987 et 2013), triple lauréat du Trophée des champions (1986, 2008 et 2009), demi-finaliste de la Ligue des champions en 1985 – n’en jetez plus –, est passé sportivement et économiquement totalement à côté de sa saison. Ainsi il finit cet exercice avec un déficit approchant les 40 millions d’euros et il doit, avant la mi-juin, dégoter 20 millions d’euros (hors transferts) avant le passage devant la DNCG. Sinon, pire que la Ligue 2, Bordeaux, tout comme le RC Strasbourg à son époque, pourrait, en cas de non-règlement des sommes dues, descendre encore plus bas, en National, au niveau amateur.

Il est donc loin le temps où l’entité bordelaise animait l’élite du football français avec des Bernard Lacombe, Alain Giresse, Jean Tigana, et sortait année après année de son centre de formation des joueurs du niveau de Bixente Lizarazu ou encore Christophe Dugarry. Il est aussi loin ce temps où Zinédine Zidane, venant de l’AS Cannes, brillait sous le maillot des Marine et Blanc au point d’obtenir sa première sélection chez les Bleus en 1994. C’est dans son stade du parc Lescure qu’il inscrivait ses deux premiers buts chez les Bleus devant la République tchèque.

Très loin, en effet ! Mais les galères bordelaises ne datent pas d’hier et ont débuté bien avant l’exercice 2021-2022. En effet, les Girondins ne se sont pas qualifiés pour une compétition européenne ces trois dernières années, une chose qui avait été réalisée à treize reprises depuis le début du siècle. Le rachat du club par un fonds d’investissement américain, à l’automne 2018, censé le mettre à l’abri, a eu l’effet inverse. Depuis, les Marine et Blanc naviguent à vue entre mauvais résultats et crises internes. C’est pourtant cette dernière saison qui a sonné le glas de tous leurs espoirs. Après la mise à pied de l’ancien entraîneur de l’équipe de Suisse, Vladimir Petkovic, écarté au bout de sept mois de mandat – alors que les Bordelais occupaient la dernière place du classement de Ligue 1 –, l’arrivée de l’ancien Rémois, David Guion, n’a rien changé. Son échec est cuisant. Bordeaux ne s’est imposé que deux fois (3-1 contre Metz lors de la 31e journée et 4-2 contre Brest lors de cette dernière journée). Pis, l’équipe possède la pire défense des grands championnats européens (91 buts). Guion est même l’entraîneur des Girondins ayant le plus faible ratio de points par match (0,78) de l’histoire du club. É. S.

footballbordeaux
L'Humanité

Le premier ministre australien attendu au tournant sur le climat

Actu

Anthony Albanese succède au conservateur Scott Morrison. Le progressiste ambitionne de faire de l’Australie une «superpuissance des énergies renouvelables». Son programme qui vise une réduction de 43% des émissions des gaz à effet de serre d’ici 2030 suscite une forte attente. 

Lilian Caillat

Le climat est devenu la première priorité des Australiens ces dernières années. Après le mandat du conservateur Scott Morrison connu pour son climato-sceptiscme, la victoire aux législatives du parti travailliste et l’investiture d’Anthony Albanese semble en adéquation avec l’aspiration au respect des engagements climatiques. Au-delà d’un programme social plus développé que celui de son prédécesseur, en particulier sur les droits des Aborigènes, le salaire minimum mais aussi le soutien aux communautés LGBTQ+, “Albo” comme il est surnommé, projette de faire de l’Australie une « superpuissance des énergies renouvelables », notamment en promettant une réduction de 43% des émissions des gaz à effet de serre du pays d’ici 2030. Une nouvelle bienvenue alors que l’Australie a connu ces dernières années des épisodes caniculaires dévastateurs et des feux de forêts colossaux ayant détruit l’équivalent de la superficie de la Finlande, sans compter les inondations à répétition. 

Si Anthony Albanese fait de l’environnement son fer de lance, les écologistes du pays sont plus critiques quant à l’implication réelle du nouveau premier ministre. Il est notamment question des réductions de gaz à effet de serre jugées insuffisantes, du refus de l’interdiction du charbon dans les centrales électriques mais aussi, et surtout, de la décision de ne pas fermer les mines de charbon du pays dans l’immédiat. Ces mesures contraires aux ambitions climatiques et à la prétention de Canberra de devenir une puissance écologique font grincer des dents et pourraient empêcher Anthony Albanese de construire un gouvernement avec ses partenaires écologistes.  

Le but du mandat de trois ans sera donc d’allier les promesses du candidat et les actes du premier ministre élu. La marche paraît haute. « On ne peut que faire confiance à la détermination d’un premier ministre issu des classes populaires » appuie le journal  The Australian. Ancien ministre de gouvernements travaillistes jusqu’en 2013, il est devenu l’une des voix majeures de l’opposition pendant les neuf années de mandat conservateur, se positionnant ainsi comme le candidat idéal pour reprendre le pouvoir des mains de ces derniers.  

australieClimat
L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

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L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

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Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

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Les forêts qui cachent des arbres

Actu

Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

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Compétition. Le temps des œufs durs sur le comptoir des Amandiers

Nos recommandations culturelles

Valeria Bruni-Tedeschi réalise un film où l’intime côtoie un désir de théâtre utopique. Un film vibrionnant, un hymne au théâtre, au cinéma, à la vie.

Marie-José Sirach

Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi, France, 2 h 05

C’était quoi, les Amandiers au temps de Patrice Chéreau ? Un théâtre de la décentralisation en banlieue rouge, à Nanterre, de l’autre côté du périphérique, derrière les tours nuages qui barraient alors l’horizon. De 1982 à 1990, Patrice Chéreau va diriger ce centre dramatique national et y créer une école dont il confie la direction à Pierre Romans. De cette école sortiront des acteurs que l’on côtoie, depuis, au théâtre comme au cinéma, tels Eva Ionesco, Agnès Jaoui, Vincent Pérez, Bruno Todeschini, Marianne Denicourt, Thibault de Montalembert… Et Valeria Bruni-Tedeschi.

Des rêves de théâtre plein les poches

Les Amandiers est une variation libre des souvenirs de la réalisatrice, un immense album qu’elle ouvrirait juste pour nous, pour nous faire partager la folle aventure de ces années-là. Le film nous fait vivre ce moment intense, participer à cette aventure unique où tout semblait possible, sous le regard bienveillant de Pierre Romans (formidable Micha Lescot) et celui, plus atrabilaire, de Chéreau (Louis Garrel, tout aussi formidable). On est loin d’une reconstitution fidèle ou historique. C’est bien plus. Et bien mieux. On vit, respire, aime, pleure au rythme de la vie de cette jeune troupe en devenir. Ils ont 20 ans, des rêves de théâtre plein les poches, partagent tout – leurs amours, leurs joies et leurs peines ; traversent Paris en bagnole sans s’arrêter aux feux rouges, les Rita Mitsouko dans le radio- cassette ; téléphonent depuis des cabines ; cassent des œufs durs sur le comptoir du foyer et piquent des fous rires, lors des répétitions de  Platonov, devant les coups de gueule d’un Chéreau dont ils ne saisissent pas toutes les indications, mais perçoivent toute la justesse. Tous ont en tout cas conscience de venir apprendre leur métier là, dans ce haut lieu de la création théâtrale, là où Patrice Chéreau mais aussi Richard Peduzzi, Luc Bondy, Bernard-Marie Koltès, Michel Piccoli, Philippe Léotard et tant d’autres exercent le leur.

Valéria Bruni-Tedeschi ne masque pas le côté sombre de cette histoire, la drogue qui circule dans les couloirs du théâtre et dans les rues de Paris ou de New York, et verra son premier et fol amour mourir d’overdose. Mais aussi le sida qui, soudain, sonnera un coup d’arrêt mortel à une liberté des corps et des cœurs. Valeria Bruni-Tedeschi rend tout palpable, sensible, ne laisse aucun spectateur sur le côté.

Si le film montre ces jeunes gens entièrement à leur affaire sur les plateaux du théâtre, il sait aussi raconter, avec tact, délicatesse, ce qui se passe à l’extérieur. La réalisatrice saisit ce hors les murs qu’elle distille tout au long du film avec un sens de la mise en scène remarquable, comme un contrepoint qui viendrait éclairer la passion, la fougue et l’engagement de ces apprentis comédiens. Saluons sa distribution ; des premiers aux seconds rôles, tous insufflent à leur personnage une densité impressionnante, quel que soit leur temps de présence à l’écran.

L’aventure des Amandiers aura duré dix-huit mois. Dix-huit mois et toute une vie.

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Compétition. La passion amicale selon les Dardenne

Nos recommandations culturelles

Mineurs étrangers non accompagnés, Tori et Lokita se soutiennent dans l’adversité. Mais le refus d’accorder des papiers à Lokita sème d’embûches leur parcours.

Michaël Mélinard

Tori et Lokita, de Luc et Jean-Pierre Dardenne, Belgique, 1 h 28

Luc et Jean-Pierre Dardenne sont en quelque sorte nés à Cannes avec la présentation de Falsch, leur premier long métrage de fiction, à Perspectives du cinéma français en 1987, une section éphémère créée par la Société des réalisateurs de films (SRF). Depuis, ils ont gagné le droit à la belgitude, plaçant la ville de Louvain au centre de la planète cinéma. Double lauréat de la palme d’or (Rosetta et l’Enfant), grand prix (le Gamin au vélo), prix de la mise en scène (le Jeune Ahmed), prix du scénario (le Silence de Lorna), des prix d’interprétation pour ses comédiens (Émilie Dequenne, Olivier Gourmet)… la fratrie quitte rarement la Croisette les mains vides. Pour sa neuvième présence en compétition, elle brouille les pistes avec un titre, Tori et Lokita, aux allures de film pour enfants. Il n’en est rien, même si, comme souvent dans son œuvre, des personnages adolescents en sont la matrice.

Enfermée dans un système coercitif et contraignant

Lokita (Joely Mbundu) a sans doute mûri trop vite. Il est difficile de lui attribuer un âge précis. Elle apparaît dès la première séquence dans le cadre. Hors champ, une voix féminine l’interroge sur ces liens avec Tori, son petit frère. Une policière ? Une juge ? Peu importe, elle est suspecte, presque coupable. Le ton est donné. Elle n’arrange pas son cas avec des réponses insatisfaisantes comme dans une leçon mal apprise. Elle aura droit à une séance de rattrapage. Très vite on comprend qu’elle cherche à obtenir un titre de séjour. Tori (Pablo Schils) a été régularisé pour une raison que le récit révèle plus tard. Entre-temps, Lokita doit survivre, envoyer de l’argent à sa mère, demeurée au Cameroun. Tori l’épaule et l’accompagne. Chacun apportant à l’autre l’affection dont il manque. Prise en étau entre la violence ordinaire d’un pizzaïolo dealer qui l’utilise pour revendre de la drogue et des passeurs qui l’épient pour lui arracher son maigre pécule, elle est enfermée dans un système coercitif et contraignant. Reste cet amour fraternel qui permet à Tori et Lokita de résister à la dureté du quotidien.

Pas de pathos, ni de gras chez les Dardenne, on est à l’os

Avec ce double portrait, Luc et Jean-Pierre Dardenne ont voulu aborder la problématique des mineurs étrangers non accompagnés et le sort qui leur est réservé. Les cinéastes s’abstiennent certes de juger, mais le constat n’est pas très flatteur. En personnifiant ces demandeurs d’asile, réfugiés économiques, climatiques ou politiques, ils les sortent de l’anonymat statistique et d’une essentialisation qui les mue en boucs émissaires.

En personnifiant ces demandeurs d’asile, réfugiés économiques, climatiques ou politiques, les frères Dardenne les sortent de l’anonymat statistique.

Ils en profitent aussi pour revisiter leur propre cinéma. Une chanson interprétée par Tori et Lokita dans le karaoké d’une pizzeria renvoie à une séquence similaire de la Promesse. On y voyait un petit patron exploitant des sans-papiers, incarné par Olivier Gourmet, et son fils, sous les traits de Jérémie Rénier, entonner Siffler sur la colline, de Joe Dassin. Le paradigme a changé. Le point de vue aussi. Les Dardenne épousent celui des opprimés. Même sentiment de retrouver leur univers singulier avec la migration, déjà documentée dans le Silence de Lorna. Ils sont passés d’une Albanaise ayant contracté un mariage blanc avec un junkie à deux enfants africains parlant un français impeccable et capables de chanter une comptine sicilienne, signe de l’évolution de ces mobilités d’urgence. Comme à leur habitude, on sait peu de chose sur les personnages. Pas de psychologie, pas d’explications, pas de pathos, ni de gras chez les Dardenne, on est à l’os.

Loin de la caméra portée du Fils ou de Rosetta, la mise en scène épurée, sans mouvement virtuose, ni fioritures, témoigne du cloisonnement implacable de Lokita et de la prise de risques de Tori, qui lie son destin au sien. Si le film est très incarné par deux jeunes acteurs irréprochables – Pablo Schils (Tori) au naturel confondant, à l’agilité et à l’intelligence de jeu fascinantes –, le côté implacable des situations met à distance, limite l’empathie. Ce refus de la prise en otage émotionnel est tout à l’honneur des cinéastes. Mais là réside aussi la limite de Tori et Lokita. Pourtant, avec cette histoire d’amitié indéfectible, cette tragédie moderne, les Dardenne touchent juste. Les frères placent ici l’amitié au sommet, bien au-dessus des liens du sang. Ils forcent surtout à regarder où l’on ne peut ni ne veut voir. Et à mettre, sans la culpabiliser, la société devant ses propres contradictions. Une manière de tisser une passerelle entre le spectateur et le monde par la force d’un beau récit de cinéma.

Quinzaine des réalisateurs  L’intimité en Super 8 d’Annie Ernaux

Les Années Super 8, d’Annie Ernaux et David Ernaux-Briot, France, 1 h 5

Avec les films tirés des œuvres littéraires à fort accent autobiographique, la vie d’Annie Ernaux constitue déjà une riche matière cinématographique. L’Événement, d’Audrey Diwan, lion d’or à Venise, Passion simple, de Danielle Arbid, ou l’Autre, de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic, ont offert une réinterprétation passionnante de son travail. Annie Ernaux et son fils David Ernaux-Briot exhument, dans les Années Super 8, les archives familiales pour signer une œuvre en forme de journal intime. Ces années sont celles d’une femme mariée, mère de famille, inconsciente de sa jeunesse et de sa beauté. Le dispositif est simple. À l’image, le montage rassemble des films de famille tournés entre 1972 et 1981 par Philippe Ernaux, son ex-mari. Comme il cadre la plupart des scènes, il est par définition quasi absent de l’image dans cette ère préselfies.

Au son, la voix off d’Annie Ernaux raconte, de sa place d’autrice établie, ce passé révolu. Aucune nostalgie apparente mais le souvenir d’une époque, de frustrations et de disparus, ressuscités le temps d’un film. Des voyages en Albanie, en URSS, au Chili, où leur petit groupe de touristes français est reçu par Allende à la Moneda, témoignent d’un désir d’interroger les modèles, de se confronter aux utopies. Son quotidien d’épouse de notable de province renvoie au statut de la femme dans les années 1970, à l’inégalité du partage des tâches ménagères et à l’érosion presque mécanique de sa vie de couple. Il y a dans cette œuvre le charme et la patine vintage du Super 8, le format cinéma d’avant la vidéo et le numérique. D’autant que feu son époux possédait un bon sens du cadre, un talent d’autodidacte dans la composition des plans. M. M.

Festival de Cannes 2022frères dardennecinéma
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L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes

Actu

Cette figure des Amis de la Terre et de la bataille contre les projets d’entrepôts d’Amazon représente la Nupes dans la banlieue industrielle de Rouen. Portrait.

Le porte-à-porte, passage obligé de toute campagne électorale, peut être un exercice intimidant. Polie, avec une vraie crainte de déranger, Alma Dufour a la sincérité de la néophyte. « Je m’excuse de vous embêter, je serai votre candidate aux législatives, pour Jean-Luc Mélenchon. » Dans ce quartier populaire de Grand-Couronne (Seine-Maritime), elle cherche à capitaliser sur les bons scores réalisés par l’insoumis à la présidentielle et, surtout, à faire connaître son visage. À 32 ans, Alma Dufour, reconnaissable à sa coupe façon Uma Thurman dans Pulp Fiction, participe à sa première campagne électorale. Son parcours, en tant que diplômée de l’exigeante AgroParisTech en 2015, aurait pu la mener vers les industries de l’énergie, mais elle a préféré l’activisme.

Figure de l’association écologiste les Amis de la Terre depuis 2017, elle se fait connaître comme pourfendeuse d’Amazon. Par la voie juridique et sur le terrain – comme en s’enchaînant aux grilles des chantiers –, elle a mené bataille contre les implantations d’entrepôts du géant américain, victorieuse à cinq reprises. Comme en mars dernier à Petit-Couronne, dans la 4e circonscription de Seine-Maritime. Elle y est désormais candidate, quatre mois après avoir fini par succomber aux sirènes de la politique, en rejoignant le parlement de l’Union populaire, « guidée par l’urgence climatique ». « Les autres candidats aiment dire que je suis parachutée, mais les gens savent que je me suis battue contre le projet d’Amazon, relate l’intéressée. Et depuis six mois, j’ai dû vivre dans toutes les communes de la circonscription, tous ne peuvent pas en dire autant… » Dans cette banlieue industrielle, ses principaux concurrents sont la sortante Sira Sylla, réinvestie par la Macronie malgré sa condamnation pour harcèlement de collaborateurs, et l’influent dissident socialiste Djoudé Merabet. Alma Dufour apprend le jeu politique : « C’est un nouveau monde, pas toujours réjouissant, mais j’essaye de parler avec tous les élus locaux sans a priori, en m’attachant au projet. »

Un projet écologique, bien sûr, mais « en intégrant les classes populaires, le travail, l’emploi, c’est indispensable ». L’ancienne gilet jaune, qui a goûté aux violences policières et au Flash-Ball, s’est entourée d’une figure du mouvement, Olivier Bruneau, comme suppléant, et de Denis Sagot. Censé être le candidat du PCF, ce dernier s’est désisté du fait de l’accord, mais sans regret : « Elle m’impressionne par ses capacités à convaincre. Je crois qu’elle va en surprendre beaucoup, le 19 juin… » F. L. D.

les amis de la terreNupesseine-maritimeLégislatives 2022
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Sébastien Lecornu, promu à la Défense

Actu

Le jeune ministre, qui a la confiance du président, est récompensé en prenant le poste en pleine guerre en Ukraine. Sa mission aux Outre-mer s’achève pourtant sur un constat d’échec.

Lina Sankari

Sébastien Lecornu est désormais un maillon essentiel de la Macronie. Comptable d’un bilan en demi-teinte au ministère des Outre-mer, l’ancien membre des Républicains peut néanmoins considérer sa nomination à la Défense, en pleine guerre en Ukraine, comme une promotion. Proche de Bruno Le Maire, c’est grâce à lui qu’il gravit un à un les échelons.

Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions

À 36 ans, ce président du conseil départemental est l’ancrage local qu’il manque à Emmanuel Macron. C’est le rôle qu’il endosse dès novembre 2018 au moment de la crise des gilets jaunes. Il est chargé par le président de la République, dont il a la confiance, d’organiser le «grand débat national» alors qu’il est secrétaire d’État à l’Écologie où il est chargé de dossiers de premier plan comme la fermeture de la centrale de Fessenheim, l’ouverture de l’EPR de Flamanville et l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Gendarme de réserve

Son arrivée dans le deuxième gouvernement d’Édouard Philippe lui vaudra d’ailleurs une exclusion des Républicains. L’ancien sénateur est également gendarme de réserve et est le chef de peloton du sulfureux Alexandre Benalla qui avait violenté des manifestants le 1er mai 2018.

En 2020, le Normand est nommé au ministère des Outre-mer mais peine à régler les crises. De celle du chlordecone, au Covid en passant par le mouvement social aux Antilles. Sa mission s’achève sur un puissant rejet du macronisme: à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon arrive en tête dans ces territoires au premier tour avant de basculer vers un vote de colère pour Marine Le Pen.

Gouvernement Bornesébastien lecornudéfense
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Revanche ?

Billet

Maurice Ulrich

« Il règne au sommet des ventes de livres », écrit le Journal du dimanche à propos du manuscrit retrouvé de Louis-Ferdinand Céline, Guerre, édité par Gallimard. Tiré à 80 000 exemplaires, il a déjà fait l’objet de deux réimpressions, une troisième est annoncée, des traductions sont en cours… La redécouverte, il y a quelques mois, d’un ensemble de ses textes disparus depuis la fin de la guerre et son départ précipité pour Sigmaringen, où il avait rejoint la fine fleur de Vichy, avait déjà suscité une réelle curiosité. Mais, face à ce succès,  le Journal du dimanche s’extasie : « Quelle revanche quand on sait que, soixante ans après la mort de Céline, le ministère de la Culture avait renoncé à le placer sur la liste des personnalités pouvant prétendre à des célébrations nationales. » Quelle revanche, en effet ? Pour le Céline du Voyage au bout de la nuit, ou pour le collaborateur avéré, auteur des ignobles pamphlets antisémites appelant au crime que sont Bagatelles pour un massacre, l’École des cadavres et les Beaux Draps ?

le billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

FESTIVAL DE CANNES - Entretien avec Denis Gheerbrant et Lina Tsrimova, co-réalisateurs de La Colline

cinéma

Présenté au Festival de Cannes dans la sélection de l'Acid, La colline nous emmène au coeur du Kirghizistan, où le démantèlement du modèle soviétique a plongé des populations entières, des populations mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos.

C’est une colline, à une dizaine de kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, au cœur de l’Asie centrale, à côté de la Chine. On pourrait dire un monticule, à peine plus d’une dizaine de mètres de hauteur, quelques hectares, un monticule dont on ne sait pas trop de quoi il est constitué, sans doute de terre, mais comment nommer le mélange qui se forme avec les déchets en décomposition ? Ce qui a été des sacs poubelle se fond dans un magma informe, puant, fumant, agité parfois de petites explosions d’aérosols. 

Des hommes, des femmes, des enfants vont et viennent, fouillent à droite et à gauche, entourent les camions bennes qui déversent leur lot de “marchandise” et repartent avec de gros sacs de toile plastifiée. C’est l’économie de la colline, le rebut, ce qui est considéré comme rien retrouve une valeur, c’est tant le kilo de bouteille plastique, de carton, de verre, le métal.

Le lieu, d’abord, comme une citadelle, écrasée par la chaleur, battue par le vent, dévastée par la pluie, embrumée par des combustions délétères.

Les gens, surtout, les perdants de l’éclatement de l’URSS et de la crise économique et sociale qui s’en est suivie. Difficile de ne pas se dire que les rejetés d’une société n’ont qu’un seul endroit où aller, là où elle met ses déchets.

L'Humanité

Législatives dans l'Oise. Nupes : Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale

Reportage

Sous un soleil éclatant, la caméra de l'Humanité a retrouvé le candidat Loïc Pen, pour une séquence de tractage au marché de Creil. Le médecin urgentiste est investi par la Nupes aux législatives, dans cette 7e circonscription de l'Oise.  

"Ce serait bien, qu'enfin, les gens qui vivent les problèmes, essaient de les résoudre à l'Assemblée nationale /.../ on a une femme de chambre, un toubib, des infirmiers, un boulanger, un ouvrier qui vivent les choses et qui voient finalement comment on peut résoudre une partie des problématiques qu'on a dans nos vies professionnelles et quotidiennes" tient à préciser le candidat de la Nupes, dès notre arrivée au marché de Creil.

Loïc Pen fait partie de ces nouveaux visages de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, qui regroupe les principales formations de gauche qui ont fait le choix de l'union afin de peser à l'Assemblée nationale. Et pourtant, Loïc est loin d'être un novice en politique. Il milite depuis de nombreuses années au PCF et s'était déjà porté candidat aux élections législatives de 2012 dans cette même circonscription.

Médecin urgentiste au centre hospitalier Laënnec de Creil, situé dans l'ancien bassin sidérurgique de l'Oise, il a été particulièrement combatif pour défendre l'idée d'un véritable plan d'urgence pour l'hôpital public.

L'ancien chef de service des urgences est une figure de la lutte des personnels soignants et de la crise de l'hôpital. Il a également exercé en tant que chroniqueur vidéo pour l'Humanite.fr durant la crise sanitaire.

Une majorité à gauche

"L'objectif est de re-mobiliser les électeurs car la plupart ont bien pris conscience qu'ils ne veulent pas de Macron et ils commencent à avoir la perception que ces législatives peuvent donner une majorité à gauche" déclare le militant communiste.

Marie-France Boutroue, retraitée de Villers-Saint-Paul, une petite commune de la 7e circonscription, nous explique : "Ça demande énormément d'explications car les citoyens se retrouvent avec un seul candidat à gauche, de l'union populaire, donc ça perturbe les électeurs".

Conquérir cette circonscription

Sur cette terre de gauche, puisque les habitants de Creil ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de la Présidentielle avec 56,13% des voix, l'ambition est claire : conquérir cette circonscription, acquise à la droite depuis 15 ans.

"Cette élection avec ce rassemblement est vécu comme un possible 3e tour pouvant donner une majorité de gauche au Parlement qui finalement changera réellement les choses. Pour la première fois et depuis longtemps, Il y a une dynamique et un véritable espoir qui se lève", précise Loïc Pen.

De vraies valeurs de gauche

Pour Karim Boukhachba, 2e maire adjoint de Creil, loïc Pen est l'homme de la situation : "Les habitants ont vu son travail pour mobiliser le personnel hospitalier mais aussi la population et aujourd'hui, il est identifié comme une personne qui va défendre de vraies valeurs de gauche à l'Assemblée nationale"  

"On a un fort soutien des élus de cette circonscription, dont la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, donc on s'appuie sur tous ces soutiens pour organiser des porte-à-porte, des rencontres publiques et des distributions de tracts. Le collectif de campagne se rassemble tous les soirs pour élaborer les thèmes à developper pour les semaines suivantes" souligne le médecin candidat.

"Je vous invite, tous mes amis de Creil, à voter pour Loïc Pen. Vous ne serez pas déçus, il va bien nous défendre à l'Assemblée nationale"  lance avec un grand sourire en direction de notre caméra, David Koya Guetta, agent de sécurité et habitant de Creil.

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Chronique Vidéo. Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?

Emission

Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le Parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien ça, de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».

Aujourd’hui, on ne va pas parler remaniement. Et pour cause. A l’heure où on tourne, seule Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. Mais si vous savez, la gauchiste qui a ouvert la SNCF à la concurrence et qui a rogné sur les indemnités d’un million de chômeurs. En tout cas, on a pas le reste du casting. Mais vous inquiétez pas, on y reviendra bien assez vite. Ne serait-ce que pour fêter certains départs…

Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».

Rappelons-le : le pouvoir législatif n'est pas supposé servir que de chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif. Si on applique le strict principe de séparation des pouvoirs, qui est une condition de la démocratie et contribue à éviter l’arbitraire, c’est bien de le rappeler, le législatif est un pouvoir distinct.

Mais sous la Ve République, et surtout depuis le dernier quinquennat, le pouvoir législatif est devenu un supplétif de l’exécutif. Emmanue Macron a poussé le régime jusqu’à la caricature. Démonstration dans cette chronique vidéo.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Nous vous proposons, en quatre, cinq ou six minutes s'il le faut, de décrypter un élément de programme, des grandes promesses, des déclarations, des pratiques politiques... Et de voter en connaissance de cause !

L'Humanité

Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques

Emission

Qui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?

Reportage

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.

De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.

"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"

Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.

Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.

Serrant la déclaration de Louis Delgrès

La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.

"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".

Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?

Une légende aux Antilles

Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.

Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage

"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

"Une rebelle et une citoyenne"

"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.

Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".

L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
L'Humanité

Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales

Actu

La nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.

Benjamin König

Pas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.

Damien  Abad : la Macronie n'était pas au courant

Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.

Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».

Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le ­signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à ­nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.

Plutôt gênant pour un garde des Sceaux

Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.

Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.

14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex

Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).

Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a ­pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.

Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.

Gouvernement Bornescandales politiquesDamien AbadEmmanuel Macron
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Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite

Actu

Nommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.

Diego Chauvet

« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.

couper l’herbe sous le pied à la gauche

Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique ­autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Pro­bablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en ­envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres.  »

Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme
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Gouvernement d’intérim

Éditorial

Maud Vergnol

« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.

Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…

L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…

Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.

Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».

Gouvernement BorneEmmanuel MacronNupesLégislatives 2022
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Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités

Actu

Jusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.

Cyprien Caddeo

« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.

Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.

Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad
L'Humanité

Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice

Actu

Le garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.

Julia Hamlaoui

Les jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.

Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences

— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022

Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.

Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice
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Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions

Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :

  • Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
  • Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
  • Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
  • Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
  • L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
  • Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
  • Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
  • Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
  • Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
  • Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
  • Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
  • Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
  • Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
  • Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
  • Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
  • Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
  • Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
  • Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
  • Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
  • Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
  • Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
  • Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.

L'Humanité

Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique

Actu

Celle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.

Cyprien Caddeo

Exit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.

La « magie » des trois huit à l’usine

Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…

Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsGouvernement Borneagnès pannier-runachertransition énergétique
L'Humanité

Sans rien de vert, Amélie de Montchalin atterrit à la Transition écologique

Actu

L’ex-ministre de la Fonction publique, issue de l’UMP, hérite de l’une des «priorités» affichées par Emmanuel Macron.

Cyprien Caddeo

Elle vient de l’UMP, a travaillé chez l’assureur Axa, a conçu en partie le programme économique d’Alain Juppé en 2016 et considère que le traité de libre-échange avec le Mercosur, potentielle catastrophe écologique, est en soi un « bon accord ».

Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions

L’ex-ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin n’a rien d’une « verte » mais elle est la nouvelle ministre de la Transition écologique. Ou du moins, d’une partie du ministère car, conformément à la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce portefeuille est scindé en deux, avec la création d’un ministère de la Transition énergétique. Et les deux ministères seront directement liés à Matignon, car la première ministre est aussi en charge de la « Planification écologique et énergétique ».

Crash test en vue

Issue du monde de l’entreprise, macroniste pur jus, elle en est aussi une des plus fidèles lieutenantes du président de la République. Sa nomination à ce poste, alors qu’on ne l’a jamais vraiment entendu s’intéresser ou porter des sujets relatifs à l’écologie, rompt avec le précédent quinquennat.

Jusqu’ici, Emmanuel Macron avait cherché à rallier des profils issus des Verts, comme Nicolas Hulot, François de Rugy, ou Barbara Pompili. À noter qu’Amélie de Montchalin passera un crash test aux législatives, dans la sixième « circo » de l’Essonne, où elle avait gagné en 2017.

Gouvernement BorneTransition écologique
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Gérald Darmanin reste à l’Intérieur

Actu

Le ministre, dont la nomination place Beauvau en 2020 avait fait scandale du fait d’une accusation de viol, est reconduit.

Julia Hamlaoui

Sa nomination au ministère de l’Intérieur avait fait scandale, sa reconduction aussi :

Lors de ses premiers pas place Beauvau en juillet 2020, après son passage par Bercy au budget, le ministre est sous le coup d’une accusation de viol. L’enquête est toujours en cours alors que Gérald Darmanin prend la tête des services qui en ont la charge. Pas un problème pour Emmanuel Macron qui justifie son choix par « une relation de confiance d’homme à homme ». Tollé parmi le mouvement féministe et à gauche, mais l’ancien maire de Tourcoing venu des rangs de LR n’est pas déboulonné. Le tollé, lui, continue.

"L'égalité sera à nouveau la grande cause du quinquennat".

LOL.#Darmanin #DupondMoretti #Guerini #Remaniement

— Caroline De Haas ✌️ (@carolinedehaas) May 20, 2022

Un #nouveaugouvernement pas si nouveau dans sa célébration de la domination masculine entre Darmanin toujours 1er flic de France; celui à qui l'on doit le concept "d'inceste heureux et consenti" toujours à la justice et désormais en + le défendeurs des honnêtes hommes : Guerini.

— Osez le féminisme ! (@osezlefeminisme) May 20, 2022

S'il est maintenu, c'est que Gérald Darmanin est l’un des piliers droit de la macronie. Il avait pourtant virulemment critiqué le futur chef d’État pendant la campagne de 2017, avant de renoncer à soutenir François Fillon pour cause de Penelopegate. Mais il a su se montrer utile au président.

Promoteur de la chasse aux « islamo-gauchistes » avec la loi sur le séparatisme, il a alimenté les obsessions identitaires de l’extrême droite dont il a trouvé la première représentante trop « molle », sur le plateau de France 2, un soir de février 2021.

« Séparatisme ». Gérald Darmanin, premier pyromane au service de l’Élysée

Il a aussi conduit les réformes sécuritaires du précédent quinquennat, comme la loi sécurité globale. Et ne compte pas s’arrêter là. Histoire de convaincre les électeurs de droite, il a présenté en mars dernier – moins d’un moins avant le premier tour de la présidentielle – son prochain cheval de bataille : le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) qui entend fixer le cap des 5 prochaines années.

Gouvernement Bornegérald darmaninministère de l'intérieur
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Mozart, génie

Chronique

Vincent Roy

En 1839, Gustave Flaubert a 18 ans et il écrit dans un essai intitulé Les arts et le commerce : « Je vous abandonne de grand coeur le luxe, le commerce (…), mais laissez-moi pleurer au théâtre, laissez-moi écouter Mozart, regarder Raphaël, contempler tout un jour les vagues de l’océan ». En 1846, il écrit à Louise Colet : « Pour moi, je ne sais pas comment font pour vivre les gens qui ne sont pas du matin au soir dans un état esthétique (…) Les trois plus belles choses que Dieu ait faites, c’est la mer, l’Hamlet et le Don Juan de Mozart ».

     Ils sont nombreux les écrivains à s’être emparés du mythe Mozart. Hermann Hesse, dans Le loup des steppes — dont la dernière phrase est « Mozart m’attendait » —, raconte la vie d’un intellectuel solitaire et hautain qui place le compositeur parmi les immortels. En 1830, Alexandre Pouchkine écrit une série de drames courts, dont Mozart et Salieri — qui inspirera un opéra à Rimski-Korsakov. L’enjeu de cette pièce en un acte et deux scènes ? Montrer la différence entre le génie et le talent (question lancinante chez Pouchkine). Kierkegaard, dans son premier ouvrage publié en 1843, Ou bien… ou bien, écrit encore : «  Grâce à son Don Juan, Mozart entre dans ce petit groupe d’hommes immortels dont les noms et les oeuvres ne seront jamais oubliés, car l’éternité en gardera souvenir ». Anthony Burgess, dans une pièce, imagine même le génie au Paradis. Et Proust lui consacre un poème dans Les Plaisirs et les jours. C’est en 1933 que François Mauriac, qui est à l’aube de la cinquantaine, découvre « l’enchantement de Mozart » alors même qu’il se considère comme un « illettré de la musique ».

En conclusion de son Discours musical, Nikolaus Harnoncourt, parle, au sujet de Mozart du « plus grand génie de l’humanité ». Et Cécile Balavoine, en introduction à cette petite anthologie intitulée Le goût de Mozart, rapporte que, sur le site Pantheon, crée par le Massachussetts Institude of Technology qui classe les personnalités les plus connues — le classement est basé sur les recherches internet mondiales —, le compositeur de Salzbourg est avant Platon et Jésus !

Le goût de Mozart

Préface de Cécile Balavoine

Mercure de France (Le petit mercure)

120 p.

8,50 euros

Littératuremozart
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Quand un membre du GIEC nous rejoue « CO2 mon amour »

Chronique

Durant ce mois de mai chaud et sec, les conséquences très inquiétantes du réchauffement climatique en phase d’accélération ont souvent été évoquées dans la presse écrite et audiovisuelle. Même l’hebdomadaire « Challenges » y est allé de son dossier sur 12 pages. Mais en prenant soin de faire parler un membre du GIEC partisan de la mondialisation capitaliste.

Gérard Le Puill

Dans son édition du 12 au 18 mai, la couverture du magazine Challenges portait ce titre : « Climat : nous allons changer de vie ». Challenges promettait à ses lecteurs de leur parler « carburant, alimentation, logement ». Christian Gollier, citoyen belge, mais aussi directeur général de « Toulouse School of Economics », poste auquel il a succédé à Jean Tirole, accordait à « Challenges » un entretien couvrant trois pages. Cet homme fait aussi partie des experts du GIEC dont le cinquième rapport est sorti au mois d’avril. Mais les propos qu’il tient dans « Challenges » manquent de pertinence, vu sa vision de l’économie.

On pouvait s‘attendre de sa part à un diagnostic précis de la situation actuelle ainsi que des préconisations pertinentes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais, tout comme Jean Tirole, prix Nobel d’économie en 2014, et auteur du livre « Economie du bien commun » (1), Christian Gollier défend l’idée selon laquelle la taxe carbone que paierait chaque consommateur suffirait pour réduire les émissions de CO2 au niveau planétaire. Dans cet entretien, il la justifie en ces termes : « la taxe carbone a pour objectif de réaligner les intérêts privés avec l’intérêt général, en faisant en sorte que chacun intègre cette dimension climatique dans ses décisions (…). Si le seul instrument c’est la taxe carbone, il faudrait un prix autour de 160 € la tonne de CO2 », précise ce co-rapporteur du GIEC.

« Prendre les gens pour des imbéciles », dit-il

L’une des questions posées par la rédaction de Challenges était ainsi formulée : « Avec le Covid et le confinement, les émissions mondiales de CO2 ont baissé. Cela n’accrédite-t-il pas l’idée que la démondialisation, le « localisme », est bon pour a planète ? ». Sans détour, Christian Gollier déclare : « La réponse est non ! Croire que la mondialisation est responsable du changement climatique c’est prendre les gens pour des imbéciles. Le transport maritime représente moins de 5 % des émissions de CO2. La vraie source d’émission, c’est la production. Pas le transport. Je prends toujours l’exemple de la tomate espagnole versus la tomate française. La tomate espagnole émet potentiellement plus de CO2 parce qu’il faut la transporter, mais si la tomate française est produite en serre, elle est non seulement plus chère, mais émet davantage de CO2 ! », affirme-t-il sans plus de détail.

Notons à ce propos que les tomates espagnoles sont surtout produites en serre comme le montrent souvent les images en provenance d’Almeria et d’ailleurs au sud de l’Espagne. Elles sont ensuite transportées par camions en France et dans de nombreux pays du nord de l’Europe. Dans les zones de production légumière et fruitière d’Espagne, le pompage de l’eau d’irrigation dans les rivières et dans les nappes phréatiques est en train d’assécher le pays. Ces prélèvements ont considérablement réduit le débit du fleuve Douro quand il arrive au Portugal. Pour réduire le bilan carbone de la tomate, il faudrait surtout la consommer en pleine saison et pas toute l‘année.

Christian Gollier reste inspiré par David Ricardo…

Tout cela semble échapper au co-rapporteur du GIEC qu’est Christian Gollier. Il défend une vision « ricardienne » de l’économie mondialisée. Car cette concentration de production légumière et fruitière en Espagne obéit à la théorie des avantages comparatifs théorisée par l’économiste anglais David Ricardo qui écrivait dans un livre paru en 1817 (2) : « Si au lieu de récolter du blé chez nous et fabriquer nous-mêmes l’habillement et les objets nécessaires pour la consommation de l’ouvrier, nous découvrons de nouveaux marchés où nous puissions nous procurer ces objets à meilleur compte, les salaires devront baisser et les profits s’accroître ».

Depuis plus de 40 ans, les firmes industrielles des pays développés ont justifié par la théorie des avantages comparatifs les fermetures d’usines dans les pays développés afin de produire à moindre coût dans les pays où les salaires sont quatre à cinq fois plus bas. Mais ces transferts de production ont un bilan carbone désastreux dès lors qu’il faut construire de nouvelles usines tandis que l’on ferme d’autres avant de les raser. Parallèlement, on construit d’immenses dépôts pour stocker les produits finis importés. Une fois produits en Chine ou ailleurs, ils passent du camion au bateau, puis du bateau au camion après être débarqués dans nos ports. Ensuite, l’ultime étape mettra beaucoup de camionnettes sur les routes pour livrer une par une les marchandises commandées sur Internet.

…et s’empêtre dans les contradictions de son raisonnement !

Comme il ne se méfie pas des contradictions contenues dans son raisonnement économique, Christian Gollier déclare aussi à « Challenges : « La concentration de CO2 ce n’est pas sur le dernier siècle qu’elle s’est produite, mais sur les trente dernières années. En 1990 on émettait 35 milliards de tonnes de CO2. Aujourd’hui, nous sommes à 52. On a augmenté de 50 % en trente ans au niveau mondial ».

« C’est ben vrai ça », aurait dit la Mère Denis, cette lavandière normande rendue naguère célèbre par une publicité. Mais c’est bien depuis 30 ans que les délocalisations de productions sont devenues massives. On se demande alors comment un membre du GIEC peut tenir un raisonnement à ce point contradictoire. Surtout quand on était habitué à entendre ces dernières années ceux, autrement argumentés et sérieux, de l’ancien membre du GIEC qu’est Jean Jouzel.

Réchauffement climatique
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L’intervention publique : la pire ou la meilleure des choses

Chronique

Pierre Ivorra

Contrairement à ce que bêlent nos libéraux, dans quasiment tous les pays, la puissance publique intervient dans la vie économique et sociale. En bien ou en mal. C’est le cas chez nos voisins britanniques, qui passent pourtant pour être de « fieffés » libéraux. C’est ainsi que le très réactionnaire Boris Johnson vient de décider de soutenir l’activité de deux grands groupes automobiles. Les autorités publiques ont fourni 200 millions de livres à Nissan pour un investissement de 1 milliard de livres destiné à agrandir une usine de batteries et de voitures électriques. Le groupe Stellantis, dont Peugeot fait partie, a reçu quant à lui 30 millions de livres pour l’inciter à ne pas fermer son usine Vauxhall. Aux États-Unis aussi, contrairement à une certaine image ­d’Épinal, l’ensemble des activités du pays sont encadrées, orientées et contrôlées par le gouvernement fédéral, et cela depuis des années. En outre, la catastrophe de 2008 est encore très présente dans les esprits. Il faut se souvenir que la décision du gouvernement de ne pas aider la banque Lehman Brothers, menacée de faillite, fut l’étincelle qui précipita la crise financière mondiale. En France, selon certains spécialistes, les aides financières publiques aux entreprises s’élèveraient à 200 milliards d’euros, soit l’équivalent d’un peu moins des deux tiers du budget total de l’État.

La puissance publique est donc interventionniste, mais ce n’est pas forcément une bonne chose, cela dépend de son sens, de sa nature, de ses conditions. Quels critères guident l’intervention publique, celle de l’État et des collectivités territoriales ? Trop souvent, ces versements ou ces exonérations fiscales et sociales ont pour but principal de soutenir la gestion capitaliste avec sa préoccupation essentielle : la réalisation d’un maximum de profits. Trop souvent, ces aides ne sont pas conditionnées à la préservation ou au développement de ­l’emploi, à l’amélioration des conditions de travail, et ne sont pas prolongées par la vérification des enga­gements pris. Le deuxième ressort de l’efficacité réelle des aides publiques, c’est la transformation du droit ­social et des entreprises. Les mieux placés pour savoir où, quand, comment utiliser les financements publics dans un sens favorable à l’emploi, à la formation, à la qualité des productions, ce sont les salariés eux-mêmes. Cela suppose qu’ils aient le droit d’intervenir, qu’ils puissent avoir le pouvoir de remettre en cause des ­licenciements, des suppressions d’emplois. C’est ainsi que la puissance publique pourra agir conformément aux intérêts de la société tout entière.

aides publiquesla chronique de Pierre Ivorra
L'Humanité

Les jeunes réclament une « bifurcation »

Chronique

Il y a quelques semaines, lors de la cérémonie de remise de diplômes, des élèves ingénieurs d’AgroParisTech ont fermement dénoncé, à plusieurs voix, le système économique dans lequel on voulait les intégrer.

Patrick Le Hyaric

«  L’agro-industrie mène une guerre au vivant et à la paysannerie partout sur terre », ont-ils dénoncé. « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours » ont-ils poursuivi, ajoutant avec fermeté : « L a société ne pourra devenir soutenable sans que l’on se débarrasse de l’ordre social dominant ».

Il est plutôt rassurant pour l’avenir, qu’en recevant leur diplôme, de jeunes ingénieurs agronomes questionnent le sens de leur futur travail et conteste le rôle des firmes de l’agrochimie, alors que les sols sont trop empoisonnés, les abeilles pollinisatrices décimées, les vaches transformées en usines à lait, que les scandales alimentaires se multiplient et que chaque jour, poussés au plus grand désespoir, deux paysans se suicident.

Mais les cercles de la bien pensance ne l’entendent pas de cette oreille. Ils s’agitent pour traiter ces jeunes « de petits bourgeois illuminés » dans l’espoir de les couper du reste de la société. Ils refusent évidemment de débattre de la signification politique de leur message. Il y a quelques années déjà, un élève de centrale de Nantes avait également prononcé un discours très critique sur le sens de ses études et leur utilité pour l’intérêt général.

Parce qu’ils contestent les orientations antisociales et anti écologiques, de nombreux jeunes diplômés refusent désormais de travailler pour de grandes sociétés transnationales. Ils illustrent un pan de cette radicalité progressiste qui, le 10 avril a marqué le premier tour de l’élection présidentielle.

Pourquoi vouloir décrédibiliser ces actions ? Parce qu’elles mettent en cause le système ? Elles sont l’une des manifestations de l’aspiration à être considérés, respectés et à des pouvoirs nouveaux sur l’orientation de la stratégie des entreprises, sur leur travail dans l’intérêt général humain. Ils font entendre fortement l’aspiration à une pleine souveraineté des citoyens dans la cité et la souveraineté des salariés sur leur travail.

Les grands mouvements comme « Occupy Wall-Street » devant à la bourse de New-York, il a quelques années, suivi du mouvement des « Indignés » dans plusieurs pays européens, des « Nuits debout » à Paris, comme les mouvements sociaux contre la destruction du code du travail et du système des retraites, celui des gilets jaunes et celui des jeunes pour le climat, sont la marque d’une volonté plus ou moins consciente de transformer les rapports sociaux, la société et le monde. On peut certes discuter de leurs débouchés politiques. Elles peuvent en être les prémisses. On ne saurait donc les opposer à des engagements plus permanents. Ils peuvent trouver des prolongements dans des syndicats ou des forces politiques de transformation sociale à l’opposé de ceux qui appellent à la désertion et à l’abstention.

On peut aussi considérer que le progrès technique, la formation, la recherche et la science « en conscience », pensés comme des moyens d’alléger la peine des êtres humains au travail seront utiles dans la perspective d’une radicale transformation écologique de notre monde.

Pour qui est soucieux de la recherche de chemins d’invention d’un post-capitalisme, ces prises de position doivent être écoutées, entendues et mises en lien avec un mouvement général visant à dépasser l’ordre existant. Voici une bonne nouvelle ! Des jeunes diplômés, de ce haut niveau, refusent le formatage idéologique et manifestent leur volonté de se mettre au service de l’intérêt général et non à celui des voraces de la finance et des firmes agro-industrielles qui, après avoir profitées de la pandémie, gonflent actuellement leurs profits grâce à la guerre de Mr Poutine.

À ces jeunes diplômés, s’ajoutent ceux qui se mobilisent régulièrement pour exiger la transparence sur « l’impact » social et écologique des activités de la société qui les emploie. D’autres décident de « bifurquer » et quittent des emplois bien rémunérés dans les mondes de la finance, de la publicité, du marketing, de la grande industrie, de l’alimentation industrielle et des frères siamois de McKinsey, pour des projets plus conformes à leurs valeurs progressistes et écologiques.

Ils créent de petites entreprises d’intérêt public dans l’alimentation de qualité, contre le gaspillage alimentaire, dans les services de santé, la qualité de l’eau, l’agro écologie, ou le sport. Ils y gagnent bien moins d’argent mais se sentent bien mieux, plus utiles à la société. Toutes et tous posent les deux enjeux anthropologiques et environnementaux majeurs de notre temps : celui du sens des formations et du travail, et celui de l’indispensable combat pour le climat, la biosphère et la biodiversité qui conditionnent la vie humaine et animale.

La nomination d’une ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, soucieuse que l’université soit « intensive » et la recherche soit d’abord un investissement économiquement rentable, va à rebours de ces aspirations nouvelles.

Or, il est incontestable que le besoin de démocratisation de l’accès à l’université et l’élévation des compétences et des recherches sont indispensables pour inventer un autre modèle productif, de distribution et de consommation. En revanche, le choix du ministre de l’Éducation nationale, antithèse du précédent, peut être une bonne nouvelle s’il lui est permis d’impulser un grand projet éducatif et de formation pour toutes et tous, en refusant « le marché des savoirs » tout en portant des efforts exceptionnels en direction des enfants des quartiers populaires.

Ces derniers ne peuvent continuer d’être victime de la sélection et d’une sorte de ségrégation pour n’être destinés qu’à devenir des premiers de corvée sous-payés et méprisés. Eux aussi, à leur façon, ont montré leur révolte à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle. Toutes et tous, par-delà leur lieu d’habitation et leur niveau d’études, aspirent à la transformation sociale, démocratique et écologique. En se liant, en s’unissant, ils peuvent constituer une force considérable. Plusieurs enquêtes d’opinion montrent que les jeunes de 18 à 35 ans placent, d’un même mouvement, au cœur de leurs priorités le pouvoir d’achat et l’environnement. Dans une enquête parrainée par la revue interdisciplinaire « The Lancet Plantard Heath », réalisée dans dix pays dont la France, les trois quarts des jeunes jugent le futur « effrayant » et un sur deux considère que « l’éco-anxiété » pèse sur leur vie quotidienne.

Et, une récente étude de la fondation Jean Jaurès réalisée en janvier dernier montre que 82 % des jeunes de moins de 30 ans se disent « préoccupés » par le changement climatique. La problématique climatique devient donc pour une majorité de jeunes quasi-existentielle. Voilà qui ouvre un important chantier de mobilisation collective et de débat pour conjuguer, mêler, entremêler intimement dans tout projet de transformation les enjeux sociaux, démocratiques et écologiques.

Ces jeunes auront l’occasion de prolonger leurs actions et leurs désirs en utilisant le bulletin de vote des candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale ; le 10 juin prochain ; pour changer de majorité à l’Assemblée nationale. Ces débats et actions qui portent les enjeux anthropologiques et environnementaux sont les nouvelles graines d’une visée communiste moderne. On comprend que les milieux dirigeants en soient tant effrayés !

Législatives 2022jeunes
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En finir avec les cabinets de conseil

Chronique

Christophe Prudhomme

La particularité d’Emmanuel Macron est de vouloir se passer de l’administration d’État et de faire appel à ses amis des cabinets de consultants. Une bonne partie des ministres, des membres de leur cabinet et des responsables nommés dans les agences régionales de santé ainsi qu’à l’assurance-maladie viennent de ce monde et s’y recyclent quand ils perdent leur poste dans l’administration. Le meilleur exemple est l’appel au cabinet McKinsey pour gérer la stratégie vaccinale. Une information, qui n’a pas été assez mise en avant, éclaire sur l’incompétence de ces consultants sortis des écoles de commerce : si la France a été en retard sur sa campagne de vaccination, c’est parce que ces joyeux drilles avaient oublié, dans leurs très coûteux rapports, l’achat des aiguilles pour injecter les vaccins !

Au-delà de cet épiphénomène, ces cabinets sont aujourd’hui partout pour soi-disant « réorganiser » le système de santé et les hôpitaux. Ce sont eux qui ont préconisé le fameux « tout ambulatoire » qui s’est traduit par la suppression massive de lits dans les hôpitaux. C’est pour eux qu’Olivier Véran, ex-ministre de la Santé, reconduit à un autre poste dans le gouvernement Borne, a débloqué 650 millions d’euros pour la fameuse santé numérique, présentée comme la solution à tous les problèmes, notamment le manque de médecins et de personnel soignant. Autre exemple parlant : celui de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, dirigée par Martin Hirsch, qui a fait appel à plusieurs de ces cabinets (Capgemini, Roland Berger, Boston Consulting Group) pour, entre autres, gérer les besoins en personnel et matériel. Là aussi, le résultat a été catastrophique avec 1 500 postes d’infirmières vacants dans ces établissements, ce qui a obligé à fermer près de 20 % des lits. Ces consultants promeuvent le fameux lean management, en bon français la gestion allégée, dont la conséquence est ce qu’on appelle les « hospitalisations brancards » dans les services d’urgences, à l’origine de la mort de patients par défaut de surveillance.

Le constat est clair, il nous faut une rupture avec cette logique de sous-traitance de l’administration d’État et des établissements publics à des sociétés privées dont les préconisations sont déjà fixées dans le bon de commande : supprimer des postes de fonctionnaires, sous-traiter au secteur marchand les missions des administrations pour ensuite récupérer les activités des services publics les plus lucratives. Leurs conclusions sont connues d’avance. Le gouvernement nommé par M. Macron est un repaire de ces bandits, les prochaines élections législatives sont le moyen de les mettre dehors dès le 20 juin 2022.

Santédépenses de santéhôpitalcabinet de conseil McKinsey
L'Humanité

Désobéir, une clé pour déverrouiller l’Europe

Premier plan

Législatives Si elle obtient une majorité parlementaire, la Nupes entend bien déroger à certains carcans européens. Une stratégie qui vise à transformer de fond en comble l’UE pour sortir du dogme de la concurrence et de l’austérité budgétaire.

Gaël De Santis

Dans le flot d’attaques qui déferlent sur la gauche depuis son union pour les législatives de juin, l’Europe est au sommet de la vague. Un sujet de prédilection des détracteurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Une « victime collatérale », selon Daniel Cohn-Bendit et José Bové. Une « fuite en avant », selon l’ancien ministre socialiste Jean-Marc Ayrault. Et même, selon le ministre macroniste Clément Beaune, ce serait le « signe qu’on ne veut pas gouverner » que de « parler de désobéissance européenne ».

Au-delà des fantasmes de ses adversaires, si la gauche l’emporte le 19 juin au soir, à quoi ressembleront les relations entre l’Union européenne (UE) et la France ? Au pot de fer contre le pot de terre ou à un bras de fer ? À la Nupes, on penche pour le bras de fer. Car certaines de ses propositions s’intègrent fort mal dans le cadre européen, établi par le traité sur l’Union européenne et par celui sur le fonctionnement de l’Union européenne. Or les lois et décisions nationales sont censées respecter le droit de l’UE. Quand ce n’est pas le cas, un État peut s’exposer à des sanctions. En décembre 2021, la Commission européenne a adressé aux États pas moins de 101 lettres de mise en demeure, avis motivés ou autres saisines de la Cour de justice de l’UE, dans le cadre de procédures d’infraction.

Si la gauche arrive au pouvoir, elle sera confrontée à ce dilemme. Plier ou désobéir ? « Notre boussole est la mise en œuvre de notre programme », prévient Manon Aubry, coprésidente du groupe la Gauche (ex-GUE) au Parlement européen. « Nous avons passé l’ensemble de nos propositions au prisme des règles européennes, pour identifier les blocages et avoir une stratégie afin de les lever. Cela veut dire être prêts à ne pas appliquer certaines règles européennes », explicite la députée la France insoumise, jointe par  l’Humanité. Une telle démarche ne faisait pas, pendant la campagne présidentielle et au tout début des négociations pour les élections législatives, l’unanimité avec les autres forces de gauche, qui, tels le Parti socialiste (PS) ou Europe Écologie-les Verts (EELV), sont moins en phase avec une telle politique de rupture.

« Mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Ue »

La droite en profite pour pousser des cris d’orfraie face à ce qui serait une « trahison » des idéaux européens. Ainsi, François Bayrou, président du Modem, a-t-il lâché début mai au micro de France Inter : « Derrière tout cela se dissimule  l’idée que la France pourrait sortir de l’UE. C’était d’ailleurs leur projet, il y a cinq ans. » En réalité, lors de la dernière présidentielle, la France insoumise (FI) proposait une sortie de l’UE en cas de refus des autres pays européens de renégocier les traités. Pour le haut-commissaire au plan, rien n’aurait changé : « Si vous décidez qu’en Europe un pays aussi important que la France ne respectera pas les règles, alors c’est la sortie de la France, la fin de l’Europe. Parce que les autres pays, comment voulez-vous qu’ils acceptent que l’un des membres de notre entente, de notre organisation européenne (…) puisse s’abstraire, s’éloigner, refuser les décisions qu’on a prises ensemble ? » Voici la gauche désormais dépeinte en partisane d’un Frexit. Or, rappelle Manon Aubry, « l’approche nouvelle » de la France insoumise « a été en capacité de mettre tout le monde d’accord ».

Socialistes et Verts ont balisé le terrain. Il n’y aura pas de sortie de l’UE. L’accord avec EELV, signé le 3 mai, stipule que « la France ne peut avoir pour politique ni la sortie de l’Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique ». De plus, la désobéissance aux règles de l’UE « ne peut se faire que dans le respect de l’État de droit », une assertion qui évite de donner des arguments aux dérives réactionnaires en cours en Hongrie et en Pologne. Les mêmes précautions sont prises le 4 mai entre la France insoumise, « héritière du non de gauche au traité constitutionnel européen en 2005 », et le Parti socialiste, « attaché à la construction européenne ». L’objectif commun est de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ». Dans le projet final figure « ce qui fait notre socle commun : la volonté de rester dans l’Union européenne et celle aussi de faire évoluer ses règles », note le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Pour cela, le compromis a été trouvé : « Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres » pour « respecter (…) le mandat que nous auront donné les Français ». L’accord insiste sur la nécessité de déroger à certaines règles « en travaillant à les transformer ». « Nous sommes interdépendants ; l’idée centrale est qu’il faut une Europe différente. Et le fait que la gauche soit au gouvernement en France est déjà un élément du rapport de forces », résume l’ancien député européen communiste Francis Wurtz.

« Reconstruire une Europe plus citoyenne, plus solidaire »

Du côté d’Europe Écologie-les Verts (EELV), on encaisse les attaques d’une conversion à l’antieuropéisme de la part de la droite et on les récuse. La formulation du programme « est explicite. Elle indique très bien qu’il n’est pas question d’avoir une Europe à la carte ou de la désagréger », souligne Michèle Rivasi, coprésidente de la délégation EELV au Parlement européen. « Ce que nous voulons, c’est reconstruire une Europe qui soit plus crédible, on attend une Europe plus citoyenne, plus solidaire. Il faut pouvoir critiquer l’Europe actuelle pour mieux la construire », énonce-t-elle, refusant la vision binaire selon laquelle « la critique développe l’euroscepticisme ». À EELV, « on voit bien que c’est à la dimension européenne que l’on peut changer les choses. Mais il ne faut pas s’imaginer que nous sommes contents de ­l’Europe telle qu’elle est avec les accords de libre-échange qui promeuvent la déforestation, les émissions de gaz à effet de serre et la perte de la biodiversité ». Pour l’eurodéputée EELV, « pour modifier les règles, il faudra être plusieurs pays ». Elle relève d’ailleurs que certains d’entre eux comme l’Autriche et le Luxembourg vont attaquer devant la justice européenne la taxonomie européenne – qui classe le gaz et l’énergie nucléaire parmi les énergies de transition – et qu’ils sont suivis désormais par l’Allemagne. « Il y a une désobéissance au sein de l’UE » sur ce sujet, prend-elle en exemple.

Quelles sont ces règles européennes litigieuses ? « Le droit à la concurrence est l’un des fondements de l’UE. Cela pose problème pour la passation des marchés publics, par exemple si vous souhaitez privilégier une production locale dans l’approvisionnement des cantines », avance Manon Aubry. Ce bloc de mesures de l’UE rend plus difficiles « les aides d’État » et les nationalisations, alors que le retour dans le giron public du secteur de l’énergie figure dans le programme de la Nupes. Sortir d’une agriculture productiviste nécessitera de s’opposer à la politique agricole commune actuelle, font valoir les élus de gauche. En effet, 75 % des aides correspondent à une aide à l’hectare. Conditionner ce soutien pourrait signifier aller à la « confrontation avec les gros syndicats, qui pourraient attaquer devant la Cour de justice européenne », croit Michèle Rivasi. Autre dossier sur lequel la désobéissance pourrait être de mise selon Manon Aubry : « Le volet commerce et libre-échange des politiques européennes, qui empêche de faire du protectionnisme solidaire. » Toutefois, note la députée, ces accords internationaux sont adoptés « à l’unanimité », ce qui permet d’entamer un combat. Plusieurs solutions sont sur la table : clauses de sauvegarde prévues par le droit européen, négociation avec la commission de dérogation aux textes existants ou une désobéissance unilatérale. La France pourra aussi croiser le fer avec Bruxelles quand certaines lois européennes ne respectent pas les engagements internationaux de la France et des Européens en matière de travail et de climat pour faire primer la norme la plus exigeante.

La France ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air

En réalité, contrairement aux inquiétudes de la droite, la « désobéissance », les coups de force pour obtenir une négociation sont monnaie courante en Europe. À 171 reprises entre 1999 et 2018, les règles budgétaires (3 % du PIB de déficit public, 60 % du PIB de dette publique) ont été bafouées, sans sanction aucune. D’ailleurs, pendant la crise due au Covid, ce sont les chefs d’État et de gouvernement eux-mêmes qui ont choisi de ne plus respecter les critères de Maastricht. Pas plus tard que lundi, la Commission européenne a annoncé que cette décision de suspension de ces règles, jusque-là présentées comme immuables, restera en vigueur jusqu’en 2023, en raison des conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Pendant des années, l’Allemagne et les Pays-Bas ont eu des excédents commerciaux supérieurs à 6 % du PIB. C’est pourtant prohibé. L’Espagne et le Portugal ont dit vouloir bloquer les prix du gaz ; la Commission vient d’accepter qu’ils contreviennent à la règle commune. L’Allemagne a par le passé obtenu que l’eau publique ne soit pas soumise aux règles du marché. Quant à la France, elle ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air.

La menace d’une désobéissance permet de faire bouger les lignes, car tout est question de rapport de forces. Et c’est lui qui est déterminant, d’autant plus qu’il n’est plus question de quitter l’UE. En 1983, François Mitterrand a fait le choix politique de l’austérité, car refusant de sortir du Serpent monétaire européen ou de mener la bataille pour en changer les règles. « Chaque fois qu’il y a un obstacle à la réalisation d’un progrès social ou écologique, il faut mener bataille, chercher des alliés », affirme Francis Wurtz, l’ancien président du groupe de la Gauche unie européenne (GUE) au Parlement européen. Le programme de la Nupes, présenté le 19 mai, annonce d’ailleurs la couleur, avec la volonté de « mener des batailles au sein du Conseil de l’UE » pour l’adoption de textes en faveur du progrès social, avec le recours à des coopérations renforcées pour avancer dans le bon sens à plusieurs quand ce n’est pas possible à 27. Par ailleurs, afin de sortir des verrous budgétaires et libre-échangistes, la gauche française prônera une « convention européenne pour la révision et la réécriture des traités européens ». Pour remporter les bras de fer, l’intervention citoyenne sera déterminante, partout en Europe.

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L'Humanité

Nottin renvoie Blanquer à ses chères études

Reportage

campagne L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et l’ex-ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Suite de ce feuilleton avec une rencontre électrique, sur fond de bilan déplorable de la Macronie, tant pour l’école que pour le pouvoir d’achat.

Naïm Sakhi

Montargis (Loiret), envoyé spécial.

Selon une célèbre réplique, l’important, ce n’est pas la chute mais l’atterrissage. Envoyé depuis Paris dans la 4e circonscription du Loiret, Jean-Michel Blanquer en a fait l’expérience lors de sa première rencontre avec Bruno Nottin, samedi, sur le marché du centre-ville de Montargis, où l’un est candidat de la majorité sortante, l’autre de la Nupes. L’instant fut bref, aux alentours de 11 h 30, sous le ciel bleu. Saisissant l’occasion, le communiste adresse directement à l’ex-­ministre de l’Éducation nationale les bonnes phrases qui l’ont fait gagner en notoriété sur Twitter . « Ça se passe bien, votre parachutage ? dégaine-t-il d’emblée. Dans la circonscription, ce sont 11 postes qui ont été supprimés dans les collèges en trois ans, les professeurs et les parents d’élèves, tous sont contre vous ! » « J’ai fait plus en cinq ans qu’aucun de mes prédécesseurs », essaie de justifier Jean-Michel Blanquer, qui porte dans son projet l’implantation d’un IUT dans le Montargois. « Cela fait trente ans que les communistes locaux se battent pour cela, vous pompez notre projet », poursuit Bruno Nottin. Et d’ajouter : « Vous savez que vous êtes dans une ville qui compte 33 % de pauvres ? Vous dites vouloir agir, mais vous n’y connaissez rien. »

Le candidat macroniste cherche une réponse, celle qui fuse est digne d’un mauvais sketch. « J’ai un grand-oncle qui vient d’ici », dit-il, sourire en coin et petite tape sur l’épaule de son adversaire. « Mais moi, j’y suis né et j’y ai toute ma famille », ­rétorque le candidat de la Nupes. C’en est trop pour Jean-Michel Blanquer, qui, casquette sur la tête, s’extirpe de la conversation en lâchant à son concurrent : « Vous êtes élu depuis vingt ans et rien n’a été fait pour les habitants. » Bruno Nottin siège au conseil municipal de Montargis depuis 2008. Mais dans l’opposition. Un détail omis par l’ex-ministre. Le communiste est surtout un militant de terrain. Ce samedi, il était, deux bonnes heures avant cette rencontre, devant le Super U de la Chaussée, un quartier populaire coupé par l’ex-nationale 7 du centre-ville, commerçant et plutôt aisé. L’initiative prend des airs de permanence pour l’élu, interpellé par des habitants en proie aux galères du quotidien et que les annonces du gouvernement sur une future loi « pouvoir d’achat » ne rassurent pas.

« Pas d’APL, 500 euros de loyer et une mutuelle de plus en plus chère », résume Maryse. « Qu’est-ce que je suis allée me faire c... quarante ans à l’usine, si c’est pour être dans cette situation une fois à la retraite ? » poursuit-elle. Dernièrement, elle a dû contracter un crédit : « Certains le font pour acheter une voiture, moi, c’est pour me refaire les dents. » « C’est pour des gens comme vous que l’on se bat, regardez, dans le programme, nous proposons de rem­bourser les soins à 100 % », lui répond le candidat, qui défend également l’augmentation du Smic à 1 500 euros ou encore le blocage des prix des produits de première nécessité. « Je n’ai, au mieux, que 100 euros pour vivre chaque mois. Heureusement, je peux compter sur une amie qui m’offre un repas de temps à autre », raconte aussi Martine. Également à la retraite, cette habitante, baguette à la main, s’émeut : « Voici mon repas chaque midi depuis huit jours, accompagné d’un bout de fromage.  »

« Les préoccupations sont celles de gens privés d’argent »

« Je ne suis pas sûre que Jean-Michel Blanquer connaisse le prix d’une baguette de pain », assure une autre Martine, trésorière locale du Secours populaire français. L’antenne montargoise a vu les familles ­bénéficiaires de l’aide alimentaire croître de près de 30 % entre 2020 et 2022, des suites du Covid. Elles sont désormais 257 à recevoir de l’aide alimentaire deux fois par semaine. « Le burkini ? Personne n’en parle ici… Les préoccupations sont celles de gens privés de vacances, de loisirs, d’argent… » poursuit-elle. D’ailleurs, l’antenne du Secours populaire prépare les vacances à venir. Martine tient à monter le dossier d’une famille de huit enfants qui doit se contenter de 3,50 euros pour vivre quotidiennement. « Ils vont bénéficier d’une semaine aux Sables-d’Olonne », se réjouit-elle.

« Si on quitte la ville, les campagnes sont, elles aussi, populaires. La moindre augmentation du prix de l’essence est vécue comme un choc », assure Bruno Nottin. Marine Le Pen, arrivée en tête avec 52 % des voix au second tour, tire principalement ses électeurs de ces campagnes oubliées. En 2018, deux ronds-points aux entrées de l’agglomération montargoise ont été investis par des gilets jaunes. Séverine et Jacques en étaient. Elle, ancienne aide-soignante reconvertie comme comptable, n’arrivait plus à subvenir à ses besoins avec les 800 euros qu’elle touchait. Lui est un chômeur de longue durée. Tous deux se sont engagés dans la campagne du candidat de la Nupes. « Au fond, avec Bruno, nous avons les mêmes objectifs de justice sociale : augmenter les salaires et rétablir l’ISF », insiste Jacques, prêt à interpeller à son tour l’ex-ministre comptable du bilan d’Emmanuel Macron.

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L'Humanité

Détermination

Éditorial

Sébastien Crépel

C’était le 29 avril 1997, juste avant les législatives qui allaient voir la victoire surprise de la gauche. Qui se souvient des termes de la déclaration commune signée ce jour-là entre le PS et le PCF ? « Nous disons non à l’Europe libérale  », disait le texte qui ne proposait rien de moins que de « dépass(er) le traité de Maastricht (…). C’est à partir de l’affirmation en France d’une politique économique et sociale de gauche (…) que nous pouvons nous engager sur une autre voie ».

Même si l’on ne parlait pas alors de « désobéissance » aux traités, Lionel Jospin avait pris l’engagement public de renoncer au critère des 3 % de déficit public imposé par Maastricht, si le prix en était une cure d’austérité. On sait depuis que les « conditions » posées par le PS au passage à l’euro n’ont guère été respectées. Mais ce n’est pas la politique proposée alors qui a échoué, c’est celle qui lui a tourné le dos par la suite.

Cela n’a donc aucun sens de prétendre aujourd’hui que la Nupes romprait avec toute ambition gouvernementale parce qu’elle aurait l’intention de désobéir aux règles de l’Europe libérale qui entraveraient sa politique. Comme s’ « il ne (pouvait) y avoir de choix démocratique con tre les traités européens », ainsi que l’avait affirmé un jour le président de la Commission de Bruxelles, Jean-Claude Juncker . C’était en 2015, à propos du vote de la Grèce en faveur de la coalition de gauche Syriza. Les Cassandre ne manquent pas pour promettre dès à présent à la Nupes le destin du premier ministre grec Alexis Tsipras, c’est-à-dire la capitulation. On peut leur répondre que la France n’est pas le Petit Poucet grec et que la Commission elle-même admet désormais que les règles du pacte de stabilité ne sont pas intangibles. Mais ces deux épisodes – France, 1997, et Grèce, 2015 – nous enseignent qu’il faudra une détermination autrement plus ferme que celle de Lionel Jospin pour engager le bras de fer européen. La Nupes n’y arrivera pas seule. La solution n’est pas dans le renoncement à cette ambition, comme on voudrait nous le faire croire. Elle est dans la confiance que la gauche accordera aux luttes populaires pour l’aiguillonner et l’encourager dans le respect de la parole donnée.

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L'Humanité

Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée

Un jour avec

Syndicaliste et agent public de catégorie C, le candidat de la Nupes à Champigny veut porter la voix des habitants des quartiers populaires où il est né et de ceux qui travaillent au quotidien au service de l’intérêt général.

Naïm Sakhi

« V ous habitez à la résidence du Plateau ? J’y suis ce soir », glisse Julien Léger à un habitant. Au cœur du marché populaire du Bois-l’Abbé à Champigny-sur-Marne, le candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) dans la 5e circonscription du Val-de-Marne savoure : « J’ai la patate », assure le communiste galvanisé par son lancement de campagne, la veille, avec 200 citoyens, militants politiques ou non, acteurs associatifs et syndicaux. Mais ce sont aussi les enjeux très concrets du scrutin qui l’animent. À Champigny, la misère est une réalité, assure-t-il : « Ce matin encore, j’ai croisé une femme qui m’a confié vivre avec une retraite de 800 euros. Ici, les gens ne parlent même plus d’accéder aux vacances ou aux loisirs. »

Le quartier du Bois-l’Abbé, conçu dans les années 1960 pour reléguer les précaires hors de la capitale, compte 10 000 âmes isolées du reste de la ville. Julien Léger le connaît bien. Ses parents y habitaient à sa naissance. À 42 ans, ce père de deux enfants n’imagine pas quitter « (s)a ville » : « J’y ai toujours vécu avec ma famille, on s’y sent bien, on y a nos attaches. » Un député issu de Champigny ? Ce serait une première, car, avec le découpage électoral, la ville dirigée par un maire communiste pendant soixante-dix ans, jusqu’en 2020, a été privée d’un représentant direct à l’Assemblée nationale. « Ils sont toujours issus des grandes villes bourgeoises du Perreux ou de Nogent-sur-Marne », explique-t-il à une habitante, sous un soleil printanier qui éclaircit le marché.

S’il est désormais militant accompli, le quadragénaire ne s’est engagé à la CGT et au PCF qu’une fois dans la vie active. C’était il y a tout juste vingt ans, après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002. Avant cela, le bac en poche, il enchaînait les petits boulots (distributions publicitaires, secrétariat…) et multipliait les stages. « J’ai voulu avoir un emploi jeune, sous Jospin, mais il n’y avait plus de place », se souvient-il. À 21 ans, il est embauché au conseil général du Val-de-Marne. « Je faisais de la logistique, d’abord comme stagiaire, puis j’ai obtenu le concours d’adjoint administratif. Ce travail m’a fait comprendre l’utilité du service public. » Un sens de l’intérêt général qui ne le quitte plus. « Moi, contrairement aux technocrates, comme fonctionnaire de premier grade, je connais la dureté au travail et les conditions de vie des salariés, explique-t-il . L’Assemblée nationale doit être à notre image, il est temps de pousser la porte pour nous faire entendre. »

les services publics en situation d’urgence vitale

Cette détermination, il l’a éprouvée lors du premier quinquennat de Macron, en première ligne pour combattre la loi de transformation de la fonction publique. « Avec la CGT, j’ai organisé des centaines d’heures d’information auprès des agents, nous avons fait signer des milliers de pétitions, organisé des mobilisations devant la préfecture, devant les mairies, devant le tribunal administratif… raconte-t-il. Je compte poursuivre ce combat dans l’Hémicycle. » Pour le candidat de la Nupes, les services publics sont en situation d’urgence vitale : « Les écoles, les hôpitaux, la justice, la police… sont essorés, vidés de leurs moyens. Après le Covid, la priorité devrait être de valoriser ces métiers, d’embaucher, mais aussi de dégeler le point d’indice, de rattraper les salaires. »

L’accord à gauche rend une victoire envisageable. « Les électeurs ont exprimé un besoin d’unité et nous devions l’entendre, mesure Julien Léger. La Nupes répond aux aspirations des électeurs et change le scénario des législatives. » Au marché du Bois-l’Abbé, l’heure est aux explications. « Moi, j’ai voté Fabien Roussel, d’autres Jean-Luc Mélenchon, maintenant il faut se rassembler », détaille le candidat à un habitant qui s’étonne : « Il y a même EELV ? C’est une bonne chose. »

De là à espérer une dynamique populaire semblable à celle du non au référendum européen ? Julien Léger garde un souvenir heureux de 2005. Il raconte : « J’avais 24 ans et j’étais à la tête des Jeunes communistes de Champigny. Pour beaucoup, c’était notre première bataille... » Comme syndicaliste, sa plus belle victoire reste cependant la régularisation de 128 travailleurs sans papiers, en 2017, du Marché d’intérêt national de Rungis, au bout de trois semaines de grève. « Je relayais les copains la journée pour tenir l’occupation des locaux, se souvient-il. Le chanteur HK était venu pour fêter la victoire, une soirée mémorable... » Un autre combat qui trouverait toute sa place au Palais-Bourbon.

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L'Humanité

La Nupes ouvrira une bataille institutionnelle

Actu

La coalition de gauche entend « reparlementariser » la Ve République. Même dans l’opposition, elle sortirait suffisamment renforcée pour gêner Emmanuel Macron.

Diego Chauvet

Pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le macronisme a amené la présidentialisation du régime à son comble. Lors de la présentation de son « programme partagé de gouvernement », la coalition de gauche, qui ambitionne de devenir majoritaire à l’Assemblée nationale le 19 juin, a clairement posé le sens de sa démarche : en proposant aux Français « d’élire » Jean-Luc Mélenchon premier ministre, elle tente de prendre le contre-pied de l’hyper-présidentialisation incarnée par Emmanuel Macron. Celle-ci a été rendue possible par une réforme clé des institutions de la Ve République : le passage au quinquennat pour le président, accompagné d’une inversion du calendrier qui a fait passer les élections législatives après la présidentielle, les vidant ainsi de leur utilité pour nombre d’électeurs.

« Une démarche de reparlementarisation de la politique »

Jean-Luc Mélenchon a clairement annoncé la couleur : « Nous sommes dans une démarche de reparlementarisation de la politique française, quand la présidentialisation a atteint son paroxysme ! » Alors que le premier mandat d’Emmanuel Macron a accentué le phénomène de caporalisation des députés de la majorité, une cohabitation replacerait le Parlement au centre du jeu politique, privant le président de la République de son emprise sur le gouvernement.

La création du référendum d’initiative citoyenne

Selon son programme, la Nupes engagerait également une bataille pour de profondes réformes institutionnelles : celle pour un passage à la VIe République, notamment, abolissant des verrous tels que l’article 49-3 qui permet de passer outre les débats parlementaires. L’intervention des citoyens eux-mêmes dans les débats législatifs prendrait une place plus importante avec la création du RIC (référendum d’initiative citoyenne). Le changement des règles du jeu devient ainsi un cheval de bataille commun à toutes les formations de gauche, même si elles ont des nuances. Si la FI milite pour une VIe République depuis des années, le Parti socialiste se prononce pour une Assemblée élue par « un scrutin à dominante proportionnelle ».

Contrer les manœuvres autoritaires d'Emmanuel Macron

En l’absence de majorité à l’issue du second tour du 19 juin, la bataille institutionnelle n’en prendrait pas moins un tour nouveau. Grâce à cette alliance historique, la Nupes disposera de députés en nombre bien plus important que la gauche lors de la dernière législature. Elle pourrait être la première force d’opposition à l’Assemblée nationale, et disposer ainsi d’un nombre de sièges suffisant pour tenter de contrer les manœuvres autoritaires du président de la République lors de votes sur des projets de loi cruciaux. Elle aurait des députés en nombre suffisant pour déposer des motions de censure, lancer des commissions d’enquête, saisir le Conseil constitutionnel… « Avec une majorité volatile, le Parlement serait nettement moins docile que sous le quinquennat précédent, ce qui placerait le gouvernement à la merci des motions de censure », écrit ainsi, dans une tribune au Monde le 19 mai, le sociologue Arthur Guichoux. La reparlementarisation garderait donc une bonne part de sa pertinence.

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L'Humanité

Retraite à 60 ans : les financements à portée de main

Actu

Désirée par deux tiers des Français, la réforme progressiste inscrite dans le programme de la Nupes peut être financée en réaffirmant les principes fondateurs du régime général et en élargissant les sources de recettes aux revenus qui ne cotisent pas.

Stéphane Guérard

« Il n’y a pas d’alternative », aimait à affirmer Margaret Thatcher à chaque occasion d’imposer une mesure ultralibérale. Quarante ans après, Élisabeth Borne entonne à son tour la rengaine au moment d’établir ses grandes réformes à venir. À commencer par la mère de toutes : la retraite. « Annoncer aux Français qu’ils vont travailler moins, brandir la retraite à 60 ans, c’est leur mentir ! assène la première ministre dans le Journal du dimanche. (…) Les promesses façon “demain, on rase gratis”, les Français n’y croient pas. Moi, je ne leur mentirai pas ! » À lire la première ministre, la seule voie possible pour notre modèle social réside dans l’appauvrissement de ses garanties, avec le recul de l’âge légal de départ de 62 ans à 65 ans : « Si on veut préserver le système de retraite par répartition, auquel nos concitoyens sont attachés, il faudra progressivement travailler un peu plus longtemps. »

Fermez le ban ? Pas tout à fait. Élisabeth Borne se trompe doublement. La candidate En marche a éprouvé rudement sa première erreur lors de sa visite, dimanche, dans la circonscription normande qu’elle convoite. Le retour à 60 ans, les Français y croient : 71 % d’entre eux le demandent (sondage Ifop pour le JDD en février). Excepté chez les déjà retraités, donc plus concernés, et ceux au-dessus de tout ça – les catégories aisées –, la réforme est plébiscitée. L’autre erreur de Borne est d’affirmer que rien d’autre que sa réforme régressive n’est possible. « La retraite à 60 ans est un choix politique ; il suppose de s’en donner les moyens financiers », résume le député PCF Pierre Dharréville.

Faut-il reculer à 65 ans l’âge du départ à la retraite ?

La Nupes a pris à son compte les 60 ans en l’inscrivant dans son programme pour les législatives : « Restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous, après quarante annuités de cotisation, avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles. » L’alliance des gauches donne ses pistes de financement pour mettre en pratique ce choix de société. Avant elle, la CGT avait étayé les ressources à dégager pour que cette réforme à 80 milliards (Institut Montaigne) ou 100 milliards d’euros (soit + 4 % de PIB, selon le Conseil d’orientation des retraites, COR) voie le jour.

Retour à un système fondé sur la cotisation

Revenir aux fondamentaux du régime général des retraites, telle est la première mesure financièrement efficace. Historiquement, ce système est bâti sur un pacte intergénérationnel faisant bénéficier les aînés des richesses créées par le travail des actifs. À leur tour et le moment venu, ces derniers bénéficieront de cette solidarité. Les revenus tirés du travail sont donc la clé de voûte du dispositif.

Pourquoi les seniors britanniques fuient l’emploi

Après avoir réaffirmé ce principe, Pierre-Yves Chanu, représentant CGT au COR, a fait ses comptes et les a présentés lors des dernières Rencontres d’Options (1) organisées par l’Ugict-CGT. « Le retour au plein-emploi (autour de 4,5 % de taux de chômage, objectif partagé par le gouvernement – NDLR) dégagerait près de 10 milliards d’euros. Une augmentation des salaires de 3,5 %, 6,5 milliards d’euros. L’augmentation d’un point d’indice de la fonction publique, 6 milliards. L’intégration des primes dans la fonction publique, 6 milliards. L’égalité salariale femmes-hommes, 5,5 milliards . (…) L’instauration d’un “malus” sur les emplois précaires pourrait rapporter 10 milliards. »

La Nupes, quant à elle, propose en plus une augmentation de 0,25 point par an du taux de cotisation vieillesse, ainsi qu’une surcotisation sur les hauts salaires. Toutes ces nouvelles ressources seraient facilitées « si la croissance augmente ou si la part des salaires dans la valeur ajoutée augmente. Mais si ce n’est pas le cas et si le rapport de forces n’est pas assez favorable, il se peut que ces ressources attendues soient moindres », prévient l’économiste Michaël Zemmour.

La fin du hold-up des exonérations

À l’image de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades), qui vient de récupérer 136 milliards d’euros de dettes publiques contractées par l’État durant la crise du Covid (92 milliards de déficit anticipé à la suite du Covid, plus 13 milliards de reprise de dette des hôpitaux s’ajoutent aux 31 milliards de déficit cumulé à fin 2019), l’État a depuis trente ans pris l’habitude de faire porter la douloureuse de ses choix libéraux sur la protection sociale.

« Le déficit actuel est dû à un définancement », résume Michaël Zemmour, qui assure a contrario qu’une augmentation de 0,1 % par an des cotisations patronales et salariales suffirait à enrailler la diminution des pensions actuelle. Ainsi, 9 % des entreprises privées échappent à l’assiette de cotisations. Chaque prime créée par Macron et ses prédécesseurs alourdit la facture.

Toutes ces ristournes, les « baisses des charges » en langage patronal, engendrent 75 milliards d’euros de pertes de recette (20 milliards par an rien que pour le CICE de Hollande, transformé en baisse des cotisations par Macron). Le fonds de solidarité financé par la CSG en compense 18 milliards ; plus de 40 milliards pour une partie de la TVA, qui aurait pu être fléchée vers d’autres besoins dans le budget de l’État.

Faire contribuer les revenus du capital

Reste à mettre à contribution les revenus participant peu ou pas à la solidarité. Dans son programme, la Nupes compte « maintenir l’équilibre des retraites en soumettant à cotisations patronales les dividendes, participations, épargne salariale, rachats d’actions, heures supplémentaires, en augmentant de 0,25 point par an le taux de cotisation vieillesse et en créant une surcotisation sur les hauts salaires ».

La CGT milite, elle, depuis longtemps pour une « contribution sociale sur les dividendes » comme un moyen de récupérer « une partie de la richesse produite par les salariés grâce à leur travail ». Soit 20 milliards pour la protection sociale. À cela s’ajouterait, par exemple, un rapatriement de l’épargne salariale (9,2 milliards d’euros de cotisations individuelles et 5,5 milliards d’euros de cotisations collectives), dont le développement a été favorisé en parallèle des réformes affaiblissant le régime par répartition.

Impossible d’imaginer une réforme de la retraite à 60 ans du régime général sans y inclure les retraites complémentaires. L’Agirc et l’Arrco représentent entre 45 et 56 % de la retraite des cadres et 26 % de celle des non-cadres. Et ces régimes au fonctionnement différent – paritarisme et système à points – ont servi dans le passé d’étapes tests, avant d’imposer des régressions au régime général. Dès lors, comment faire pour appliquer l’avancée d’âge ? « On imagine mal les cinq organisations syndicales et les trois patronales aller contre un retour à 60 ans si la réforme est appliquée au régime général. Il y aura un rapport de forces à imposer », pose en préalable Sandrine Mourey, de la CGT. « Financièrement, il n’y a pas péril, avec 69 milliards d’euros de réserve et 2 milliards d’excédents (du fait de l’accord de juillet 2021, non signé par la CGT et FO, imposant une décote de 10 % pour ceux partant à 62 ans – NDLR). Enfin, des financements supplémentaires sont à trouver dans la fin des exonérations de cotisations, dans l’égalité salariale femmes-hommes et la taxation du capital… »

réforme des retraitesRetraite à 60 ansNupescgt
L'Humanité

Nuisance

Billet

Maurice Ulrich

Comme à la roulette, on ne sait pas ce qui va sortir. Et là, les jeux ne sont pas faits. C’est ce que pensent 43 % des Français, d’après un sondage Ipsos pour le Parisien, tandis que 57 % jugent « possible » une victoire de la Nupes aux élections législatives. Les premières projections en nombre de sièges sont plus prudentes, qui lui donnent entre 140 et 170 sièges… Mais ça suffit amplement pour donner du grain à moudre et des sueurs nocturnes aux multiples commentateurs dressant le terrible tableau de la catastrophe à venir. Déjà que, s’inquiétait, il y a quelques jours, une journaliste politique dans un journal de France 3, dans la précédente législature où cette gauche était très minoritaire, elle avait multiplié les coups d’éclat. Ainsi François Ruffin, par exemple, était-il apparu dans l’Hémicycle vêtu d’un maillot de sport pour évoquer les difficultés des clubs amateurs ! Alors, dit-elle, « vous imaginez le pouvoir de nuisance que ça représente  ?  »Sur une chaîne du service public ? On fait quoi au CSA, on regarde le foot ou la météo ?

le billet de Maurice UlrichNupesLégislatives 2022Télévision
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Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Entretien

Yurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.

Pierre Barbancey

Comment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?

L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.

Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »

Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?

Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.

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Quant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.

Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?

C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.

Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?

Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.

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Que pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?

La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.

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Comment parvenir à la paix ?

Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.

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Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »

Reportage

Bombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.

Vadim Kamenka

Marioupol (Donbass), envoyé spécial.

D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.

Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.

Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »

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« On n’est plus sortis pendant un mois »

Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).

Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre. 

Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

Dans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.

Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : «  Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »

L’air empli d’une odeur de brûlé

Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.

Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Le quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.

Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »

Guerre en UkraineUkraineRussie
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Europe. Course au réarmement, les affaires décollent

Enquête

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens s’alignent pour muscler leurs dépenses militaires, à hauteur de 2% de leur PIB. La perspective de belles commandes fait grimper la cotation en Bourse des géants du secteur. Le réarmement européen, « cette torche qui prépare l’incendie », prévenait Jaurès en 1914, offre une manne aux investisseurs flairant l’ouverture de nouveaux marchés juteux.

Gaël De SantisRosa MoussaouiMarc de Miramon

Grâce à Vladimir Poutine, Donald Trump a gagné. Conformément à ses souhaits, les dépenses de défense repartent à la hausse. Tout au long de son mandat, le président des États-Unis n’avait eu de cesse de réclamer de ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) qu’ils consacrent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.

En 2014, lors du sommet de Newport, qui se tenait après la conquête de la Crimée par la Russie, ils s’étaient engagés à respecter un tel objectif d’ici à 2024. Au sommet de Bruxelles en 2017, Donald Trump rappelait les Européens, qualifiés de « mauvais payeurs », à leurs engagements. Il disait alors que « 2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui ». Huit ans après le sommet de Newport, on est loin du compte. Le « club des 2 % », comme l’avait surnommé Trump, ne comptait en 2020 qu’une dizaine de membres sur les trente alliés.

LES LIVRAISONS À L’UKRAINE CRÉENT UN APPEL D’AIR : LE STOCK HÉRITÉ DE L’ÈRE SOVIÉTIQUE EST REMPLACÉ PAR UNE ARTILLERIE ÉTATS-UNIENNE CAR JUGÉ INCOMPATIBLE AVEC L’OTAN.  D. DURAND, DIR. DE L’INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX

Avec l’invasion de l’Ukraine, le clairon du réarmement sonne désormais clairement en Europe. L’Allemagne, à la traîne avec 1,56 % du PIB dédié à sa défense en 2020, montre désormais l’exemple. Trois jours après le déclenchement de la guerre, Berlin a dévoilé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars pour moderniser son armée et atteindre l’objectif des 2 %. Juste après le déclenchement des opérations militaires, le chef de l’armée de terre allemande, Alfons Mais, avait déclaré : « Je n’aurais jamais cru, après quarante et un ans de service en période de paix, devoir faire l’expérience d’une guerre et que l’armée, que je dirige, soit plus ou moins nue. »

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

La cote de Dassault : + 63,44% en trois mois

Le 5 avril, la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a décidé de participer elle aussi à la course. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre chargé des questions militaires. La hausse devrait être de 40 % pour atteindre la cible des 2 %. En outre, au Parlement, un débat a montré qu’une majorité se dessinait désormais pour rejoindre l’Otan. En Suède, elle aussi neutre, ce débat existe également. Là encore, l’objectif est désormais de consacrer 2 % du PIB à la défense d’ici à 2028.

Le Danemark, membre de l’Otan, affiche également une hausse de ses fonds de défense pour atteindre les 2 % l’an prochain. La Lettonie, qui, comme les autres États baltes, accueille des renforts de l’Otan, va, elle, porter à 2,5 % de son PIB ses dépenses d’armement. C’est la mer Baltique dans son ensemble qui se réarme. Or, cette voie, tout comme l’accès aux mers du Sud, est stratégique pour Moscou.

Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armes

Ces exemples ne demeurent pas isolés, et c’est toute l’Europe qui réarme. La question est : à qui va profiter cette manne ? Aux industriels de l’armement. Pour l’heure, les commandes n’ont pas été engrangées, car la programmation des achats militaires prend du temps. Mais il suffit de suivre les cours de la Bourse pour repérer où les investisseurs prévoient de voir ruisseler l’argent public. Depuis le début de l’année, les cours des français Thales et Dassault ont pris, entre le 1er janvier et le 27 avril, respectivement 61,54 % et 63,44 % ; le britannique BAE Systems a grimpé de 29,88 % ; l’italien Leonardo est en hausse de 54,65 % ; les états-uniens Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics et L3Harris Technologies affichent une progression de 13,6 % à 25,89 %. Sur la même période, les Bourses de Paris et New York perdaient environ 10 %. Preuve que les financiers n’ont aucune morale, quand le 29 mars des perspectives de pourparlers s’ouvraient, Thales perdait en Bourse 6,02 % et Leonardo 3,96 % !

NOUS SOMMES DANS UNE GÉOPOLITIQUE DE L’ÉMOTION QUI DOIT PERMETTRE DE CRÉER LES CONDITIONS D’UNEINTERVENTION EN UKRAINE, PASSANT ACTUELLEMENT PAR DES LIVRAISONS D’ARMES.  Pierre Conesa

Derrière ces chiffres, il y a en réalité une évolution du marché. « Les livraisons d’armes à l’Ukraine créent un appel d’air énorme, décrypte pour « l’Humanité magazine » Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix. Beaucoup de ces armements vont être pris dans les stocks de l’époque soviétique, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et dans les pays Baltes. Ce déstockage va être remplacé par une artillerie qui sera états-unienne, au motif que ce matériel sera compatible avec l’Otan. » Avec ses industriels, la France aussi essaie de se faire une place. Mais l’Alliance atlantique fonctionne surtout comme centrale d’achat auprès du conglomérat militaro-industriel américain – les cinq premiers vendeurs d’armes au monde sont états-uniens.

Le F-35 US ruine l’Europe de la défense

La Finlande vient de confirmer l’achat de soixante-quatre avions de chasse F-35 de Lockheed Martin, un concurrent du Rafale français et du Gripen suédois. Pour beaucoup, les pays de l’Est feront leurs emplettes auprès de Washington. Certains, telle la Pologne, ont signé un accord de défense en ce sens avec les États-Unis. L’Allemagne, où stationnent plus de 30 000 soldats américains, a annoncé elle aussi, à la mi-mars, qu’elle pourrait acquérir jusqu’à trente-cinq F-35. Or Berlin est engagé, avec Paris et Madrid, dans la création d’un nouvel avion de combat européen Scaf. Des craintes pèsent désormais sur ce programme qui doit aboutir en 2040.

Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de Berlin

Le secteur militaire n’est pas le seul à bénéficier de cette manne. Le lobby des fonds de retraite danois, Insurance & Pension, souhaite un partenariat public-privé dans le domaine militaire. « Nos entreprises (…) peuvent faire une offre avec des investissements, de l’expérience et des compétences pour exploiter et rénover les bâtiments et installations militaires », a ainsi proposé son directeur, Kent Damsgaard.

Ces chiffres peuvent paraître abstraits. 2 % de PIB, cela signifie que chaque fois que 50 euros de richesse sont créés dans un pays, 1 euro finira en dépenses militaires. « Le rapport du Sipri sur les dépenses d’armement en 2021 annonce qu’on a dépassé les 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde. C’est obscène, à l’heure où les besoins de financement sont énormes sur le plan de la santé, de l’éducation ou de la sauvegarde de la planète », dénonce Daniel Durand. Avec plus de 800 milliards de dollars, les États-Unis représentent 40 % de cette somme. En 2015, l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture estimait que, avec un investissement de 267 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030, on pouvait éradiquer la faim dans le monde.

3 question à...Pierre Cones, pécialiste des questions stratégiques et militaires.

«Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète »

Pierre Conesa publie « Vendre la guerre » aux éditions de l’Aube, essai consacré à ce qu’il nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Fustigeant les « bellicistes de plateau », le géopoliticien livre une reflexion sur l’interventionnisme militaire et le rôle des médias.

Selon le dernier rapport annuel du Sipri, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars. Que vous inspirent ces chiffres ?

D’abord, il faut dire un mot sur la méthode du Sipri, qui prend en compte non pas les transferts commerciaux mais ceux concernant les équipements. Par exemple, les dons en matériel militaire des États-Unis à l’Ukraine ne seront pas forcément valorisés par une vente  questions àcommerciale. Le Sipri, lui, les prend en compte. Ils ont toujours fait comme cela, et ça n’enlève rien au sérieux de leur travail. Pourquoi cette augmentation ? Après la fin de la guerre froide, il s’agissait de « gérer les dividendes de la paix » et de réduire les dépenses militaires, mais ces belles intentions se sont rapidement effacées, notamment avec les guerres en Yougoslavie. Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète, que ce soit des insurrections urbaines, des guerres, des conflits tribaux, etc. Le monde n’est pas devenu calme lorsque l’adversaire principal a disparu, même si notre perception de la menace a changé.

Votre livre décrypte ce que vous appelez le « complexe militaro-intellectuel ». Que signifie ce concept ?Lorsque BHL a effectué son voyage à Sarajevo, tout son discours consistait à dire « on ne peut pas ne pas » intervenir et, par cette double négation, attirer l’attention du politique en mobilisant les médias pour le pousser à agir militairement. C’est évidemment un membre éminent de ce complexe militaro-intellectuel, qui réunit entre autres des intellectuels et des humanitaires, et qui est le fruit de plusieurs changements fondamentaux. Après la Première Guerre mondiale, le héros, c’est l’ancien combattant, celui qui a défendu la ligne de front. La Seconde Guerre mondiale renverse cette perspective avec les victimes civiles érigées à leur tour en figures héroïques, à qui il s’agit de témoigner une forme de respect moral. C’est sur ce champ-là que le complexe va motiver les interventions post-guerre froide, qui sont à géométrie variable et ne suscitent pas du tout la même émotion.

Comment ce complexe s’est-il illustré depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?On est dans une espèce d’« ukrainophilie » absolue qui n’a d’équivalent que la « poutinophobie » délirante. Il y a un récit mythique, basé sur le fait que l’Ukraine est agressée, ce qui est une évidence absolue, mais sans que personne se demande comment on est arrivé à la guerre. Nous sommes dans une géopolitique de l’émotion qui doit permettre de créer les conditions d’une intervention, qui passe actuellement par des livraisons d’armes. D’un autre côté, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, et l’Arabie saoudite mène ce conflit à distance, par des bombardements, sans qu’aucun contingent saoudien soit déployé sur le terrain. Bien sûr, on comprend la proximité avec l’Ukraine et la crainte d’une contagion de la guerre en Europe, mais personne n’a jamais menacé Riyad de sanctions.

Analyse. Engins de mort, « la vitrine de l’excellence française »

Jusqu’en 2020, Paris a livré du matériel de guerre à Moscou, en dépit de l’embargo européen. Les bénéficiaires de ces ventes : les groupes Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.

Introduisant en 2020 le rapport du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations françaises d’armes, Florence Parly exaltait « l’offre française en matière d’équipements militaires » : une « référence mondiale, connue et reconnue », « partie prenante de la vitrine du savoir-faire et de l’excellence française », avec des exportations caracolant l’année précédente à 8,33 milliards d’euros. « Cette vitrine, c’est une richesse que (…) nous devrons faire fructifier », concluait la ministre de la Défense, jugeant « essentiel » le maintien d’une « politique d’exportation volontaire et engagée ». Avec une assurance : « Nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s’appliquent aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. »

« La France applique rigoureusement les régimes de sanctions et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », assurait ce document. Au même moment, pourtant, Paris se jouait encore de l’embargo sur les armes à destination de la Russie décrété par l’Union européenne le 1er août 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée, en février 2014, et de l’autoproclamation des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Louhansk deux mois plus tard.

En plein conflit, la France livrait à l’armée russe des équipements de haute technologie, susceptibles d’être utilisés, encore aujourd’hui, en Ukraine : caméras thermiques destinées à équiper plus d’un millier de tanks, systèmes de navigation, détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Les bénéficiaires de ces ventes : Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.

En 2015, sous pression, l’Élysée avait fini par renoncer à la vente de deux navires Mistral à Moscou. Mais d’autres livraisons, plus discrètes, se sont poursuivies. Une enquête de Disclose a mis au jour des documents classés « confidentiel défense » confirmant le feu vert donné par Paris avec la délivrance d’au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros.

Pour contourner le régime de sanctions, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, suivi par d’autres ministères, dont les Affaires étrangères, a fait valoir que ces demandes de licence portaient sur des contrats antérieurs au 1er août 2014, un calendrier qui les aurait soustraites à l’embargo européen. Avec l’invasion de l’Ukraine, le client Vladimir Poutine s’est mué en « dictateur » dans la bouche du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. « Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine », jure-t-on au ministère de la Défense. Sans perdre le sens des affaires : le réarmement en cours offre aux entreprises françaises de juteuses opportunités.

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L'Humanité

La guerre en Ukraine a bon dos

Éditorial

Cathy Dos Santos

La guerre ravage l’Ukraine depuis le 24 février. Le constat est désolant : exil, morts, destruction. Par l’invasion de son voisin au mépris du droit international, la Russie a offert aux gouvernements qui s’étaient jusqu’alors tenus en retrait de la folle course aux armements et de l’Otan un prétexte inespéré pour revoir leur politique. Un mot à propos de l’Otan : Vladimir Poutine refusait de voir grandir l’influence de cet organisme à ses portes avec l’adhésion de l’Ukraine. Depuis le début du conflit, il en est devenu un des meilleurs alliés puisque la Finlande et la Suède, pays neutres jusqu’alors, ont décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, renforçant ainsi sa présence militaire sur 1 300 kilomètres de frontières. Autre exemple : l’Allemagne. Dès le 27 février, le chancelier actait « un changement d’époque » pour enterrer la posture antimilitariste allemande. Malgré de vives oppositions, Olaf Scholz a promis de porter les dépenses consacrées à la défense à 2 % du PIB.

L’ancien président des États-Unis Donald Trump a dû jubiler, lui qui, en 2017, exhortait ses partenaires européens de l’Alliance atlantique à porter justement à ce niveau les fonds affectés à leur arsenal militaire. Avec un budget de 56 milliards de dollars annuels, Berlin fait pâle figure à côté de Washington, qui a engagé l’an passé dans les armes la bagatelle de 801 milliards de dollars. Les États-Unis figurent sur la première marche du podium mondial des dépenses militaires, loin devant l’Europe, l’Asie-Pacifique et la Chine. Les chiffres sont éloquents : les sommes allouées à l’armement ont atteint le montant vertigineux de 2 113 milliards de dollars en 2021, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.

Jamais il n’y avait eu un tel emballement mortifère. La disparition de l’URSS et du bloc de l’Est n’a pas entraîné de désescalade. Bien au contraire. Les investissements dans les technologies et équipements sophistiqués sont chaque jour plus extravagants. Les grandes puissances et les royaumes pétroliers s’enferment dans une logique belliqueuse ; ils se projettent dans un monde qui serait menacé, selon eux, par des conflits d’une amplitude inédite. Pour y parer, ils ont pour seule réponse la guerre. Au point de préférer investir dans la mort plutôt que dans la santé, l’éducation, la transition écologique.

Cette dangereuse fuite en avant fait les affaires des industriels de l’armement. Depuis le début du conflit en Ukraine, les principaux groupes français, Thales et Dassault, ont vu leurs actions en Bourse s’envoler. Aux États-Unis, l’administration de Joe Biden n’en finit plus de faire des chèques et de livrer des armes à Kiev. Le complexe militaro-industriel, l’un des principaux piliers du capitalisme nord-américain, ne s’est jamais si bien porté. Après s’être insolemment enrichis ces dernières années en invoquant la prétendue menace chinoise, les Lockheed Martin, Raytheon, General Dynamics et autre Northrop Grumman vont voir leurs commandes gonfler à la faveur du déstockage des armes envoyées à Kiev et du réarmement allemand. Qu’il semble loin ce 17 janvier 1961, lorsque le président Eisenhower mettait en garde ses concitoyens contre « toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel ».

Le capital fait feu de tout bois. Devant ce cynisme, il est impératif de revenir à la raison et de redessiner une architecture de relations internationales apaisées, pacifiées. Ce n’est pas faire preuve d’angélisme ni de manichéisme que d’affirmer ces principes. Les forces de frappe, les armes de dissuasion peuvent faire exploser mille fois la planète. Une seule suffirait à anéantir l’humanité.

Editorialventes d'armesGuerre en Ukraine
L'Humanité

Géopolitique. Joe Biden cherche l’étincelle sur le front chinois

Actu

Les mises en garde se multiplient envers Pékin. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, le président états-unien entame une tournée en Asie afin de resserrer les rangs. À Tokyo, il mènera une réunion du Quad, qu’il cherche à constituer en Otan bis.

Lina Sankari

Joe Biden court désormais deux lièvres à la fois. Depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le président états-unien jouait la retenue sur le front chinois, pourtant défini à Washington comme la grande priorité géo­stratégique de ce siècle. Après une première phase où la Maison-Blanche semblait laisser l’initiative aux pays européens contre Moscou, elle a ­finalement repris le leadership, ressuscité l’Otan et ressoudé le Vieux Continent derrière elle à grand renfort de livraisons d’armes et de sanctions économiques. Cette victoire stratégique était cependant ternie par le non-alignement de certains alliés, dont l’Inde, qui, depuis le début de la guerre, s’abstient lors de votes majeurs au Conseil de sécurité de l’ONU ou au Conseil des droits de l’homme. L’heure est donc venue de resserrer les rangs. Hier, Joe Biden a entamé une tournée en Corée du Sud et au Japon pour réaffirmer l’influence de son pays dans la zone indo-pacifique.

L’étape tokyoïte sera marquée par une réunion du Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), qui regroupe pour l’heure les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie. Le but demeure la constitution d’une Otan bis dont le combat serait exclusivement tourné vers l’endiguement de la Chine. «  Il n’y a pas de tension entre le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Europe et le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Asie. Nous pensons que ces deux aspects se renforcent mutuellement », insiste le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Avant son départ pour l’Asie, le président états-unien devait d’ailleurs recevoir, à Washington, la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö, dont les nations ont récemment fait acte de candidature à l’Otan.

Le concept flou de « sociétés ouvertes »

Dans le droit fil du Sommet pour la démocratie tenu en décembre 2021 sous l’égide des États-Unis et visant en premier lieu à coaliser contre la Chine, l’idée est d’ « affirmer l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes se rassemblent pour dicter les règles du jeu », explique en outre Jake Sullivan. Ce concept flou de « sociétés ouvertes » renvoie d’abord à Taïwan. Le 14 mai, le directeur de la CIA, Bill Burns, l’assurait : « Les dirigeants chinois suivent attentivement les leçons qu’ils peuvent tirer de l’Ukraine concernant leurs propres ambitions et Taïwan. » En clair, les difficultés de la Russie et le front uni américano-européen doivent servir de mise en garde à la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration dans son giron de l’île séparatiste. « Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin », appuie Jake Sullivan. État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe d’une « Chine unique ». Il y a un an, le conseiller à la sécurité disait son pays « ouvert à une compétition rude ». Le moment semble venu.

joe bidenÉtats-UnisasieChine
L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine. Reddition des Ukrainiens d'Azovstal, Biden reçoit les dirigeants de Suède et de Finlande candidats à l'Otan. L'actualité du 19 mai

  • Au 85e jour de guerre en Ukraine, les attaques russes continuent de s'intensifier dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou, mais où ses forces sont à la peine. Dans le Nord-Est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d’une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev.
  • La Suède et la Finlande enverront mercredi leur candidature au siège de l’Otan. Cette décision constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington. Lire notre article sur le sujet.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

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L'Humanité

Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout

Premier plan

Au terme de 85 jours de combat, la ville séparatiste de l’Est abrite une partie des populations du Donbass. Les habitants de Marioupol et d’autres agglomérations assiégées, épuisés par les violents affrontements, y font également étape avant de rejoindre la Russie ou l’étranger. REPORTAGE

Vadim Kamenka

Donetsk (Donbass), envoyé spécial.

Dans la ville aux millions de roses, les détonations restent récurrentes. Ces tirs d’artillerie principalement défensifs, les 500 000 habitants de Donetsk (1 million avant les affrontements de 2022) n’y prêtent plus attention. Au bout de huit années d’un conflit sans fin qui a pris une tournure internationale depuis l’invasion russe du 24 février, leur quotidien n’évolue guère. Les priorités demeurent : la recherche d’eau courante, de gaz, de médecins et autres besoins. « À partir des troisième et quatrième étages, l’eau a du mal à arriver et encore plus l’eau chaude. Certains quartiers ou immeubles sont épargnés. Du coup, on se rend chez des amis pour profiter d’une bonne douche chaude. C’est un luxe en ce moment qui dépasse même une invitation dans un très bon restaurant ! » raconte souriante Katia, la trentaine.

Des équipes mobilisées sept jours sur sept

Dans les rues, les équipes des services d’électricité, de gaz et d’eau sont d’ailleurs mobilisées sept jours sur sept. Au-dessus d’elles d’immenses affiches pour la victoire du 9 mai 1945, lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale), se succèdent. Elles alternent avec celles célébrant le référendum du 11 mai 2014 qui déboucha sur la création de la République autoproclamée. Après quatre-vingt-cinq jours de combat, la capitale de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) sert désormais de ville- refuge. Plusieurs milliers de personnes, fuyant les zones de combat entre l’armée russe, les forces des deux Républiques (DNR, LNR) et l’armée ukrainienne, s’abritent dans des centres d’hébergement, des hôtels et des établissements scolaires. Jeunes, personnes âgées, malades, blessés… les profils sont nombreux. Dans le quartier Leninski, l’école 27 accueille ainsi plus d’une centaine de déplacés. « Malgré le poste de premiers secours, nous envoyons les personnes ayant de véritables besoins médicaux directement à l’hôpital. Au début, nous manquions d’un certain nombre de choses comme des médicaments, de l’eau potable, de la vaisselle. On s’est organisés au fur et à mesure », détaille Irina Kleshchukova, la directrice.

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

La scène se répète dans d’autres établissements de la ville, aux numéros 17, 122, 138. Anastasia (1), qui a fui Marioupol il y a une quinzaine de jours, raconte son calvaire. « C’est un petit miracle d’avoir survécu avec toutes les bombes qui ont été déversées. Un obus a détruit une partie de la maison et le plafond est tombé à quelques mètres de nous », décrit-elle, inquiète pour son frère, dont elle est sans nouvelles. Car la ville portuaire, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud, sur la mer d’Azov, a essuyé les plus importants combats depuis le 24 février. Dès le début du mois de mars, elle a subi un siège de plusieurs semaines mené par l’armée russe.

Ces dernières semaines, la population de Marioupol, qui s’élevait à 400 000 habitants avant l’invasion, a réussi à fuir vers le reste de l’Ukraine. Une partie est arrivée à Donetsk. Ces réfugiés s’y installent pour quelques jours en attendant de pouvoir rejoindre la Russie ou l’étranger. D’autres restent dans l’espoir de pouvoir retourner chez eux. « C’est la même chose pour l’ensemble des déplacés venus des zones où ont lieu les combats. Mais leur arrivée a aussi permis de rendre les rues et les routes un peu moins désertes. Nous essayons de les aider car leur quotidien a été particulièrement terrible. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs besoin de soins et se trouvent dans les divers établissements de santé de la ville », explique Ivan Kopilv qui dirige une organisation de défense des droits humains. D’autres habitants craignent que cet afflux ne déstabilise davantage la capitale du DNR.

On essaye d’oublier ces dernières semaines. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter. » SVETA

Les choses vont rapidement évoluer en ce qui concerne Marioupol. Les ultimes combattants de l’usine Azovstal, où avaient décidé de se regrouper et de se réfugier des militaires ukrainiens, des membres du bataillon Azov et des civils, ont été enfin évacués mardi. Selon le ministère russe de la Défense, « 265 combattants ont rendu les armes », dont 51 gravement blessés. Moscou a également promis que « tous ceux » ayant besoin d’une assistance médicale ont été envoyés « vers l’hôpital de Novoazovsk », à une trentaine de kilomètres plus à l’est, au sein de la DNR. « 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a déclaré de son côté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyaren. Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 8 millions sont des déplacés internes, a estimé, le Haut Commissariat aux réfugiés.

Des bombardements quotidiens

Le long des berges du fleuve Kalmious, à Donetsk, les familles se baladent, profitant des jours qui s’allongent et du soleil avant le couvre-feu de 22 heures. Quelques enfants font du roller et d’autres du vélo. « Cela fait du bien de se promener et sortir de ce quotidien. On essaye d’oublier ces dernières semaines, notamment pour les enfants. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter », témoigne Sveta qui se promène avec son chien.

La ville n’est pas épargnée par les drames. Les bombardements touchent quotidiennement un certain nombre de quartiers : Kievski, Kirovski, Petrovski. Si le centre-ville a été relativement épargné, Viktor (1) n’a pas eu cette chance. La cinquantaine, il s’est retrouvé en plein cœur d’une frappe, le 14 mars, avec des dizaines d’autres personnes. « On se promenait avec ma femme le long de la rue Universkaya. Et, d’un coup, on s’est retrouvés au sol avec une immense chaleur qui nous parcourait. Puis une deuxième frappe, que je n’ai pas entendu, nous a projetés en arrière. Je ne comprenais rien. J’ai essayé d’aider ma femme, mais je n’arrivais plus à me tourner », décrit cet ancien professeur d’histoire.

Selon un communiqué du comité d’enquête russe, « au moins 23 civils (…), parmi lesquels des enfants, ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées », ce 14 mars, par un tir de missiles de type Tochka-U, à sous-munitions. Viktor, désormais amputé des deux jambes, vit avec son père et préfère garder l’anonymat, une partie de sa famille vivant en Ukraine. Si l’enseignant a appris la mort de sa femme après son opération, il reste optimiste : « Si je ne suis pas décédé ce jour-là avec elle… s’interrompt-il avant de poursuivre la voix tremblante, c’est pour continuer à vivre. De nombreuses personnes n’ont pas eu ma chance. Je vais avoir des prothèses et j’irai aider les gens. La guerre va bien finir par se terminer. »

Guerre en Ukrainedonbass
L'Humanité

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

Actu

Un soldat russe âgé de 21 ans comparaît depuis hier devant un tribunal pour avoir abattu de sang-froid un civil devant son domicile. Les États-Unis et l’Europe passent à une nouvelle phase de pression sur Moscou.

Nadjib Touaibia

Ils sont nombreux, selon les médias occidentaux, perpétrés par les soldats russes au contact des civils ukrainiens… Les crimes de guerre font l’actualité du conflit qui dévaste l’Ukraine après près de trois mois de guerre dévastatrice.

Le soldat Vadim Chichimarine, âgé de 21 ans, originaire d’Irkoutsk, en Sibérie, comparaissait, mercredi, devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devait s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est inculpé de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à son encontre.

Les autorités ukrainiennes affirment qu’il reconnaît les faits et qu’il coopère avec les enquêteurs. Selon son avocat, Viktor Ovsiannikov, qui n’a pas révélé sa stratégie de défense, « il comprend les accusations portées contre lui ».

Quels sont les faits ? L’accusation les date de quatre jours seulement après le début de l’entrée des troupes russes en territoire ukrainien, le 24 février. L’unité dont Vadim Chichimarine était en charge au sein d’une division de chars a subi une attaque. Afin d’échapper à l’offensive, il a volé un véhicule en compagnie de quatre autres soldats. L’équipage en fuite passe par un village et croise un homme de 62 ans sur son vélo. De crainte d’être dénoncés, les soldats pensent aussitôt à l’abattre. L’accusé fait usage de sa kalachnikov depuis la fenêtre du véhicule. L’homme, qui ne présentait aucune menace, s’écroule à une dizaine de mètres de son domicile. Le soldat auteur de ce crime de sang-froid a été arrêté début mai par les autorités ukrainiennes. Celles-ci ont publié une vidéo dans laquelle il disait être venu combattre pour aider financièrement sa mère. « J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route », a-t-il expliqué aux enquêteurs.

Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes et arrêté 40 suspects. » IRYNA VENEDIKTOVA, PROCUREURE GÉNÉRALE D’UKRAINE

Ce premier procès a valeur de test pour le système judiciaire ukrainien. Plusieurs autres devraient suivre. Deux militaires russes vont d’ailleurs être jugés à partir de ce jeudi pour avoir bombardé de roquettes des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le Nord-Est. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a signalé sur son compte Twitter la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova. « Avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice », a-t-elle affirmé.

De leur côté, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils consacraient 6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à la création d’un « observatoire du conflit ». Il s’agit de recueillir, d’analyser et de partager les preuves permettant de faire la lumière sur les exactions imputées à la Russie. Celle-ci se livre à un « génocide » en Ukraine, estiment les Américains. Le « boucher » Poutine, pour reprendre le qualificatif employé par Joe Biden, est désormais sous les projecteurs.

Les États-Unis, leaders d’un conflit par procuration

En prenant cette initiative, les États-Unis se positionnent ouvertement en leaders d’un conflit par procuration contre la Russie dont ils négocient aussi, semble-t-il, le dénouement sous certaines conditions, selon l’ambassadeur russe aux États-Unis lors d’une prise de parole dimanche à la télévision d’État. « J’en préciserai trois, révèle le diplomate , arrêter l’action militaire dans le cadre de l’opération spéciale, faire reculer les troupes à l’endroit où elles se trouvaient avant le 24 février et nous repentir de tout ce que nous avons fait. » Les pays européens accélèrent dans la foulée les livraisons d’armes à Kiev. « Elles se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et les semaines qui viennent », a promis, mardi, Emmanuel Macron. Le président Volodymyr Zelensky, quant à lui, multiplie les séances de communication tous azimuts.

Entre les crimes de guerre révélés au grand jour, les demandes simultanées d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, la garantie d’un renforcement de leur sécurité, l’équipement de l’Ukraine en armement de plus en plus perfectionné, le bloc États-Unis-UE entre à l’évidence dans une nouvelle phase de pression sur Moscou après les sanctions économiques dont on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’économie russe. « L’Occident a déclaré la guerre totale, hybride », a réagi, samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le mot « paix » a entre-temps disparu des discours, tandis que se profile le spectre du basculement de la guerre en cours, particulièrement dévastatrice et meurtrière, dans un conflit de plus grande ampleur.

Guerre en Ukrainecrimes de guerre
L'Humanité

Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine

Actu

La décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington.

Marc de Miramon

Déclarée en état de « mort cérébrale » par Emmanuel Macron il y a à peine trois ans, voilà l’Alliance atlantique en pleine résurrection. Après celle de la Finlande dimanche, la Suède va elle aussi officialiser sa candidature à l’Otan dans la foulée d’une consultation parlementaire survenue lundi 16 mai.

Diplomatie. ​​​​​​​Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »

Une décision d’ores et déjà historique pour ces deux pays neutres et non alignés, que l’agression russe envers l’Ukraine a précipités dans les bras grands ouverts de Washington. « Je peux constater qu’il y a une grande et large majorité au Parlement pour que la Suède soit candidate à l’Otan (…) et le gouvernement est prêt à prendre cette décision », a déclaré la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, devant les députés.

Toujours selon cette dernière, c’est bien l’adhé­sion finlandaise qui a précipité le suivisme suédois, puisque Helsinki « se concentrera davantage sur sa coopération avec les pays de l’Otan et la capacité de défense de la Suède diminuera à un moment où elle doit être renforcée », a-t-elle encore plaidé.

Une neutralité imposée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

Pour l’Alliance, créée en 1949 et pilotée depuis par Washington, il s’agit d’une victoire stratégique majeure, après une neutralité imposée aux deux pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, même si la Finlande avait déjà adhéré à l’Union européenne en 2002, et si la Suède, troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant (derrière la Russie et Israël), coopérait déjà largement avec les pays de l’Otan.

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

Soutenu par les opinions publiques des deux pays, le processus ne devrait être qu’une formalité, fort du soutien enthousiaste manifesté dimanche par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, comme de celui du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lequel souhaite une adhésion « rapide et efficace ». Ce sera la preuve qu’« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s’est encore félicité ce dernier, alors que les autorités finlandaises ont plaidé que la Russie n’avait encore jamais attaqué un membre de l’Otan.

À l’occasion d’un entretien bilatéral tenu samedi entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et Vladimir Poutine, ce dernier a qualifié d’« erreur » cette bascule historique, « puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », un pays qui partage près de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie. « Nous sommes convaincus que l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande ne va ni renforcer ni améliorer l’architecture sécuritaire de notre continent », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, estimait que « les conséquences » auraient « une portée considérable ».

Chaque pays demeure responsable de sa défense

Voilà donc Moscou menacé à court terme d’une exclusion formelle de la mer Baltique comme d’un encerclement presque total sur son flanc occidental, alors que la justification officielle de « l’opération spéciale » déclenchée le 24 février en Ukraine visait justement à empêcher Kiev de développer sa coopération militaire avec Washington, considérée comme une « menace existentielle ».

« Contrairement à l’Ukraine, nous n’avons pas de disputes territoriales avec la Finlande ou la Suède », a cependant nuancé Dmitri Peskov. Stockholm a déjà prévenu qu’il n’envisageait pas l’installation de bases de l’Otan sur son territoire, ni le déploiement d’armes nucléaires américaines – comme il en existe en Allemagne ou en Italie – et Helsinki insiste sur l’article 3 du traité de l’Atlantique Nord, lequel stipule que chaque pays demeure responsable de sa défense et ne peut donc pas se voir imposer des implantations militaires.

Le statut de cobelligérant des États-Unis

L’escalade en cours n’en demeure pas moins inquiétante. À l’unisson du ton martial adopté depuis le 24 février, les télévisions russes multiplient les débats sur la capacité nucléaire russe à rayer de la carte les territoires finlandais et suédois, à l’heure où la classe politique états-unienne assume de plus en plus ouvertement son statut de cobelligérant dans le conflit ukrainien.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

« Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », avait déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lors d’un déplacement en Pologne le 25 avril. Quelques jours plus tard, le Congrès adoptait une « aide » militaire supplémentaire de près de 40 milliards de dollars à l’Ukraine, une somme colossale que Kiev, en vertu des contrats en vigueur outre-Atlantique, s’est engagé à rembourser une fois le conflit terminé.

OtanGuerre en UkraineRussiefinlande
Le Figaro

Sécurité routière: les petits excès de vitesse moins sanctionnés

Angélique Négroni

Le gouvernement envisage de ne plus retirer de points pour ces infractions, mais maintient l’amende.

À quelques semaines des législatives, la mesure qui est envisagée sonne comme un cadeau adressé aux Français. Alors que depuis des années les associations de défense des automobilistes réclament la fin de la perte de points pour les petits excès de vitesse, le ministère de l’Intérieur, qui jusqu’alors s’y était fermement opposé, lâche du lest. «Une réflexion est en cours au sein du ministère de l’Intérieur afin de ne plus retirer de points sur le permis de conduire des automobilistes coupables de petitsexcès de vitesse», a-t-on indiqué mercredi Place Beauvau.

Une digue a donc cédé. Le permis a points, qui aura tout juste 30 ans en juillet prochain, voit une de ses mailles sauter. Le contrevenant qui roulera à plus 5 km/h au-dessus de la vitesse autorisée ne sera plus sanctionné que par une amende de 135 euros et conservera donc son point.

Ce changement pour lequel aucune date n’est encore évoquée, et qui nécessitera un nouveau texte, concerne des millions d’infractions. Le ministère de l’Intérieur a indiqué que, en 2020, 7,2 millions d’avis de contravention pour des petits excès de vitesse ont été envoyés, contre 4,7 millions en 2010. Et 2017 marque le point culminant avec un nombre qui frôle les 10 millions. À chaque fois, précise encore le ministère, pour chacun de ces dépassements, la marge technique du radar a été prise en compte. En application de l’arrêté du 4 juin 2009, elle est de 5 km/h jusqu’à 100 km/h et de 5 % de la vitesse mesurée au-delà, pour un radar fixe. «En conséquence, les procès-verbaux établis pour des dépassements de 1 km/h de la vitesse maximale autorisée (VMA) correspondent donc à des vitesses enregistrées de plus de 6 km/h par rapport à la VMA», écrit Beauvau dans sa réponse.

«Une réelle rupture»

Pour l’association 40 millions d’automobilistes, cet assouplissement qu’elle n’avait de cesse de réclamer est une excellente nouvelle et constitue même un revirement. L’annonce du gouvernement, dit-elle dans un communiqué «marque une réelle rupture dans la politique de sécurité routière avec le premier mandat d’Emmanuel Macron, à l’origine des 80 km/h et de la multiplication effrénée de tous types de radars». L’association demande d’ailleurs que la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, abroge la mesure de son prédécesseur, Édouard Philippe qui avait généralisé les 80 km/h sur une grande partie du réseau secondaire. Une baisse qui «a amené beaucoup de conducteurs à être en dehors des clous», fait valoir aujourd’hui le président de 40 millions d’automobilistes, Daniel Quéro. Il réclame le retour généralisé des 90 km/h.

Son délégué général, Pierre Chasseray, demande, quant à lui, que l’on ne sanctionne même plus ces petits excès de vitesse et que l’on mette fin aux amendes de 135 euros. Mais, pour les associations qui agissent contre l’insécurité routière, cette mesure, si elle aboutissait, serait un très mauvais signal adressé aux conducteurs, qui pourraient être incités de nouveau à rouler plus vite. «Parler de petit excès de vitesse est d’ailleurs un abus de langage. Si une limitation est imposée, c’est qu’elle répond à un besoin de sécurité», martèle Anne Lavaud, la déléguée générale de l’association Prévention routière, en rappelant que, en 2011, le dispositif avait été assoupli. Il avait en effet été décidé que le point perdu serait désormais récupéré au terme de six mois sans infraction. Pour la responsable, «un point d’équilibre avait ainsi été trouvé».

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Le Figaro

Bison Futé : départs «très difficiles» jeudi, retours «extrêmement difficiles» dimanche

Le Figaro

Bison Futé a classé «rouge» la journée de jeudi dans le sens des départs. La circulation promet d'être particulièrement saturée dimanche dans le sens des retours.

Le trafic s'annonce dense ce jeudi 26 mai, pour le week-end de l'Ascension qui incite chaque année plusieurs dizaines de milliers d'usagers à partir quelques jours. Dans le sens des départs, la circulation est classée rouge («très difficile») par Bison Futé pour la journée de jeudi. Les perturbations sur les grands axes de liaison seront encore plus importantes dimanche, avec une circulation classée noire («extrêmement difficile») dans le sens des retours.

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Départs dans le rouge jeudi

La circulation sera classée rouge au niveau national jeudi, en particulier en Auvergne-Rhône-Alpes. L'A7 sera à éviter de 7 à 18 heures entre Lyon et Orange. D'importants bouchons se forment entre 11 heures et 14 heures sur l'A8, à hauteur d'Aix-en-Provence. La circulation s'annonce saturée au niveau de l'accès au tunnel du Mont-Blanc de 15 heures à 21 heures.

Plus à l'Ouest, l'axe qui relie Toulouse à Narbonne (A61) risque de se densifier ; il est déconseillé par Bison Futé entre 9 et 16 heures. Bison Futé prévoit aussi un trafic dense pour toute la journée sur la N165, entre Nantes et Vannes. La circulation s'annonce aussi difficile toute la journée sur la Rocade de Rennes. En Ile-de-France, des bouchons persisteront du milieu de matinée jusqu'en fin de journée, au départ des autoroutes A6 (Lyon), A10 (Bordeaux) et A13 (Caen).

Retours «extrêmement difficiles» dimanche

Si la circulation sera «habituelle» vendredi et samedi dans les deux sens, elle sera «extrêmement difficile» dimanche, à partir du milieu de la matinée et jusque tard dans la soirée. Sur toute la France, les retours vers les grandes métropoles seront perturbés entre 11 et 22 heures, au mieux.

Au Sud, la majorité des axes de liaison seront encombrés, particulièrement entre Lyon, Marseille, Narbonne et Aix-en-Provence. Dans l'Ouest et le Centre, les autoroutes reliant Bordeaux, Rennes et Saint-Brieuc à Paris seront eux aussi saturés, tout comme la zone de Clermont-Ferrand. En Île-de-France, Bison Futé annonce des perturbations à leur apogée dans la journée, qui ne se résorberont qu'à partir de 23 heures voire minuit.

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L'organisme déconseille de regagner l'Ile-de-France et les grandes métropoles après 12 heures, et d'emprunter la plupart des autoroutes entre 10 et 18 heures. Pour les retours en France par le tunnel du Mont-Blanc, le passage est à éviter selon entre 12 heures et minuit, selon Bison Futé.

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Le Figaro

Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?

Etienne JacobSteve Tenré

LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.

LA QUESTION. La nomination de Pap Ndiaye rue de Grenelle n'en finit pas de faire grincer les dents. En cause: la proximité de cet historien, spécialiste des minorités, avec les idéologies décolonialistes, antiracistes et indigénistes. Perçu par Emmanuel Macron comme un simple «universaliste», le ministre voit ses déclarations passées disséquées par journalistes, intellectuels et autres politiques. À commencer par l'ex-candidate RN à la présidentielle, Marine Le Pen: «Pap Ndiaye est un universitaire de talent, qui a beaucoup travaillé sur les sujets qu'il porte. (..) Mais je le vois mal changer d'avis, et dire qu'il n'y a pas de racisme systémique en France», a-t-elle déclaré lundi soir, lors d'une conférence de presse dans les Bouches-du-Rhône. Et d'ajouter: «Il a quand même juste comparé la police aux coupables de la rafle du Vel d'Hiv. On ne peut pas dire que c'est un homme de modération». Le successeur de Jean-Michel Blanquer à l'Éducation a-t-il vraiment comparé les forces de l'ordre aux coupables de la rafle du Vélodrome d'Hiver, où plus de 13.000 Juifs ont été arrêtés à Paris du 16 au 17 juillet 1942, en pleine Seconde Guerre mondiale? Et qu'aurait-il voulu dire à ce moment-là?

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VÉRIFIONS. Les propos de Pap Ndiaye, évoqués par Marine Le Pen, sont tirés d'une émission vidéo, diffusée par Mediapart, le 8 juin 2020. Interrogé sur le «racisme systémique» aux États-Unis, celui qui est encore professeur d'histoire américaine à Sciences Po Paris dévie sur la situation en France. Il déclare alors: «Quand on se penche sur l'histoire de France, il faut aussi se pencher, sur le cas de la police, sur une histoire de la police marquée par des formes de répression coloniales, pensons à la guerre d'Algérie (...) à l'occupation et aux rafles de Juifs opérées par la police française sous l'autorité de Maurice Papon à Paris ou Bordeaux». Sans comparer directement la police française actuelle et la rafle du Vel d'Hiv, comme l'a dit Marine Le Pen, l'universitaire effectue tout de même un parallèle, en affirmant que leur histoire est «marquée par des formes de répression coloniales». Mais alors, qu'a-t-il voulu dire?

Historien de la police et auteur d'une multitude d'ouvrages sur le sujet, Jean-Marc Berlière s'étonne de ces déclarations à la «coloration polémique et militante». L'agrégé d'histoire l'admet: «Dans l'histoire de la police, il y a des taches qui sont ineffaçables». Il cite la participation à la répression raciale «exigée par les Allemands et mise en place par le gouvernement de Vichy». Mais, il rappelle que les policiers (et gendarmes) ont avant tout «obéi» aux ordres qui leur étaient donnés, en tant que «soldats de la loi». «Beaucoup ont aussi désobéi, sinon, les trois quarts de la communauté juive n'auraient pas survécu aux rafles», affirme-t-il. Des sabotages survenus surtout à partir de l'automne 1942. Dans le cadre de ses ouvrages, l'historien a interrogé de nombreux rescapés juifs, et «tous avaient des flics ignobles et des flics formidables dans leur histoire».

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Concernant les rafles, «les forces de l'ordre ignoraient ce que l'on allait faire aux gens qu'ils arrêtaient, poursuit Jean-Marc Berlière. C'était suffisamment tragique de les voir partir avec leurs bagages. Les Allemands ne se sont jamais vantés de massacrer les Juifs». L'expert rappelle que ce sont bien les nazis qui ont ordonné les rafles, «contrairement à une idée reçue selon laquelle les flics étaient pires que les SS et la Gestapo». «Le génocide n'a pas été lancé par le gouvernement français de Vichy. La France a perdu la guerre et avec la signature de l'Armistice en 1940, devait, dans la zone occupée (55% du territoire environ, NDLR), obéir aux ordonnances allemandes», martèle-t-il. Lorsqu'il a ainsi été décidé de l'arrestation de Juifs, en juillet 1942, il était, selon lui, «impossible, de front, de désobéir». Même si certains ont «opéré discrètement» pour aider les civils.

Une «dimension coloniale» dans la police française?

Dans sa déclaration, Pap Ndiaye pointe également la «répression coloniale» de la police française à l'époque de la guerre d'Algérie (1954-1962). Une expression exhumée et contestée sur les réseaux sociaux, mais qui ne serait pas sans fondement, selon l'historienne spécialisée Raphaëlle Branche, auteur notamment de La guerre d'Algérie: une histoire apaisée? (Éditions du Seuil), et citée dans le rapport Stora adressé à Emmanuel Macron.

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«Il y a effectivement eu une dimension coloniale dans la police française, et notamment parisienne», appuie l'historienne, qui cite l'existence de la «brigade nord-africaine», créée pour surveiller la population maghrébine. Elle fut effective au sein du Service des affaires indigènes nord-africaines, autorisée en 1928 dans un décret et dissous en 1945. «Dès qu'un “indigène algérien” avait affaire (au Service) - pour la délivrance d'une carte d'identité (...) -, une fiche était établie et adressée à la Brigade nord-africaine. Le fichier de celle-ci (était) riche de milliers de noms. À certains égards, il préfigure (...) le Fichier juif établi par la PP début 1941», décrit Jean-Marc Berlière dans un de ses écrits. Pour Raphaëlle Branche, cette brigade symbolise «l'Etat colonial, parce que certaines populations n'étaient pas identifiées comme étrangères mais pas non plus comme des Français de plein droit».

Quant aux «répressions» pointées par Pap Ndiaye, Raphaëlle Branche, pour qui le nouveau ministre de l'Education nationale est «quelqu’un de tout à fait reconnu et dont les travaux sur l'histoire font autorité», estime qu'il ne faut pas oublier les manifestations du 14 juillet 1953 et du 17 octobre 1961, qui ont fait plusieurs dizaines de morts en raison de tirs de la police. La première, où une quinzaine de policiers a été blessée par des armes de fortune, était organisée par le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques algérien, quand la seconde résultait d'un appel au boycott par le Front de libération nationale (FLN) d'un couvre-feu institué par les autorités aux seuls Algériens. «Ce que voulait la police avec ce couvre-feu, c'était entraver l'action du FLN» qui séduisait de plus en plus d'Algériens, explique Raphaëlle Branche. Mais «puisque les autorités ne pouvaient pas l'admettre, il en a résulté un couvre-feu excessivement problématique, qui visait des gens en fonction de leur origine», soutient-elle.

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Mais «pour être violent, il faut être deux», tempère Jean-Marc Berlière. L'auteur d’Histoire des polices en France: de l'Ancien régime à nos jours (éditions Nouveau Monde, 2013) peint un contexte fait de «guerre et de terrorisme» où les policiers, «armés de mitraillettes derrière des guérites bétonnées», pouvaient à être la cible de «grenades» dans les commissariats. Avant le 17 octobre 1961, plusieurs dizaines de policiers sont morts dans des attentats du FLN en France, et plus d'une centaine blessés. «Le 17 octobre, certains policiers ont eu la volonté de venger leurs collègues assassinés, blessés, qui ont fini tétraplégiques», justifie l'historien spécialisé. «On ne peut pas réduire les policiers à des fascistes. En oubliant que la même police est garante de la République, de la démocratie»

Une histoire incomparable avec les États-Unis

Dans l'émission de Mediapart, Pap Ndiaye a également déclaré que «comparer la situation américaine à la situation française est légitime et nécessaire» en termes de «racisme systémique». Avant d'évoquer le cas de la police: «Il y a beaucoup de choses qui permettent de regarder comment la répression, les forces de l'ordre se sont comportées dans le cadre de systèmes qui étaient différents de ce qui pouvait exister aux États-Unis mais qui avaient quelque chose à voir». Ici, l'historien Jean-Marc Berlière s'inscrit en faux: «La comparaison avec les États-Unis n'a aucun sens». D'abord, car «en dehors du FBI, il n'y a pas de police fédérale qui couvre tout le territoire». Ensuite, car «les policiers américains tuent essentiellement par arme à feu plus de 1000 personnes par an, dont la majorité sont Noires», ce qui n'est «pas le cas en France».

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Pour Jean-Marc Berlière, les cas de violences policières ont été rares dans l'histoire récente de la France, particulièrement à partir de 1968, loin du «déni» dénoncé par Pap Ndiaye dans certaines publications. Il cite la mort de Vital Michalon, un professeur de physique, tué en 1977 alors qu'il manifestait contre l'établissement du site nucléaire de Creys-Malville (Isère). Ou encore, «l'émotion considérable» provoquée par la mort de l'étudiant Malik Oussekine, tué par «des flics dévoyés» dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986 à Paris, après plusieurs semaines de contestation étudiante contre le projet de réforme universitaire Devaquet. «Quoi qu'il en soit, ça me paraît un argument polémique totalement irrecevable», tranche-t-il.

Quant à un prétendu «racisme systémique» dans la police, l'historien dénonce surtout un «racisme anti-flics» croissant dans la société française. Si les policiers entrés «pour de mauvaises raisons» dans cette institution existent, de même que les victimes du maintien de l'ordre, la plupart sont animés de bonnes intentions. «Lors des manifestations des “gilets jaunes”, certains venaient avec des boules de pétanque, des armes par destination dans le but de blesser, de tuer. Les mêmes venaient ensuite dénoncer le fait d'avoir reçu une balle de LBD», rappelle Jean-Marc Berlière. Et de conclure: «Ce serait hâtif de mettre dans la case “raciste” les 140.000 policiers en France, qui sont des citoyens comme vous et moi au métier épouvantablement difficile, peu soutenus par l'ensemble de la société».

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Le Figaro

À Grenoble, la justice suspend l'autorisation du burkini

Saisi par le préfet de l'Isère, le tribunal administratif a retoqué la disposition municipale permettant l'utilisation de ce maillot dans les piscines.

Grenoble

L'annonce avait été faite avant même que la décision d'autoriser le burkini dans les piscines ne soit votée par le conseil municipal de Grenoble, lundi 16 mai. Appuyant sur le fait que «cette délibération [paraissait] contrevenir au principe de laïcité posé par la loi de 1905», le préfet de l'Isère avait indiqué sa volonté de saisir le tribunal administratif de Grenoble, pour en obtenir la suspension. «Conformément aux instructions qu'il a reçues du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin», le préfet a donc saisi la justice lundi 23 mai, d'un référé laïcité. Amené à se prononcer dans les 48 heures suivant sa saisine, le tribunal administratif de Grenoble a rendu son jugement mercredi en début de soirée, suspendant la délibération du conseil municipal de Grenoble, portant sur l'autorisation du burkini, voulue par le maire écologiste Éric Piolle.

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Dans son jugement, le tribunal estime «qu'en permettant aux usagers du service public communal des piscines de Grenoble de porter des tenues “non près du corps”, sous la seule condition qu'elles soient moins longues que la mi-cuisse – comme c'est le cas notamment du burkini -, c'est-à-dire en dérogeant à la règle générale d'obligation de porter des tenues ajustées près du corps pour permettre à certains usagers de s'affranchir de cette règle dans un but religieux, les auteurs de la délibération approuvant le nouveau règlement des piscines ont gravement porté atteinte au principe de neutralité du service public».

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En statuant sur ce référé laïcité, le tribunal suit une procédure inédite, créée par la loi séparatisme du 24 août 2021. Ce dispositif ouvre la possibilité, pour les préfets, de déférer aux juges administratifs des décisions prises par une collectivité pouvant «porter gravement atteinte aux principes de laïcité et de neutralité des services publics».

Piolle fait appel

La décision rendue par le tribunal administratif de Grenoble a été aussitôt saluée par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur : «Excellente nouvelle: suite à notre recours, le tribunal administratif suspend la délibération de la mairie de Grenoble autorisant le “burkini” dans les piscines municipales grâce aux outils de la loi séparatisme voulue par Emmanuel Macron !» Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui avait annoncé, au lendemain du vote, vouloir couper les subventions à la ville de Grenoble, a également réagi : «Le séparatisme ne gagnera pas».

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À Grenoble, l'opposition s'est félicitée de cette décision. Alain Carignon, à la tête de l'opposition de droite, qui avait déposé, au lendemain du vote, un recours en annulation devant la justice, a salué le «coup d'arrêt aux dérives séparatistes» marqué par ce jugement. Régissant peu après l'annonce du jugement, Éric Piolle a annoncé sa volonté de faire appel de la décision du tribunal administratif, devant le Conseil d'État.

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Le Figaro

Alliance citoyenne: enquête sur les militants du burkini

Stéphane Kovacs

Fondée en 2012 à Grenoble, avant d’essaimer partout en France, l’association revendique aujourd’hui plus de 5000 membres.

Des locataires HLM qui «se battent pour leurs droits», des habitants «debout pour la justice climatique», des «handi-citoyens» en lutte pour la «liberté de mouvement», des «femmes musulmanes» qui veulent faire du sport «comme tout le monde»… Chez Alliance citoyenne, on prône une approche «intersectionnelle» des luttes.

À grand renfort d’«actions de désobéissance civile» et de tirades sur le «vivre-ensemble», l’association a déjà obtenu de «belles victoires» depuis sa création en 2012, se réjouit sa coprésidente, Sana Souid: un meilleur accueil des étudiants étrangers par l’administration, des rénovations énergétiques dans les quartiers et, surtout, l’autorisation du burkini, la semaine dernière, dans les piscines municipales de Grenoble.

Plus de 5000 membres

Une «avancée progressiste» annulée par la décision du tribunal administratif, qui avait été saisi par le préfet de l’Isère d’un référé laïcité, tandis que l’opposition municipale avait déposé, au lendemain du vote, un recours en annulation devant la justice. Quant au procureur de Grenoble, il a ouvert une enquête sur l’existence de fichiers illégaux, tenus par Alliance citoyenne, recensant les origines ethniques, opinions politiques et religions de centaines d’habitants.

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«Les injustices naissent des asymétries de pouvoirs», proclame sur son site l’association, qui veut «développer la capacité du plus grand nombre à s’organiser, agir, négocier». Avec une méthode importée des États-Unis, le «community organizing» - les syndicats de citoyens -, qui permet de gravir «les quatre marches de l’escalier du pouvoir citoyen». Fondée en 2012 à Grenoble, avant d’essaimer en Seine-Saint-Denis et dans l’agglomération lyonnaise, elle revendique aujourd’hui plus de 5000 membres. Au départ, il s’agit surtout d’aider les mal-logés et les handicapés. «De donner une voix à ceux qui ne l’ont pas assez, précise Sana Souid. On discute d’abord de la problématique qui nous unit, puis on contacte les décideurs. S’il n’y a pas de réponse, on relance. Et on monte une marche à chaque fois. S’il n’y a toujours pas de réponse, on lance une action, non violente, bien sûr. Et ensuite, on arrive à négocier, que ce soit avec les bailleurs, les mairies, les salles de sport.»

Ancien élu de la ville de Grenoble, chargé du handicap entre 2008 et 2014, Stéphane Gemmani, aujourd’hui conseiller régional du groupe socialiste et démocrate d’Auvergne-Rhône-Alpes, se souvient d’«une association très particulière» : «C’était violent comme façon de fonctionner, et très organisé: on voyait que ce n’était pas du simple bénévolat, rapporte-t-il. J’ai été saisi par exemple sur des problèmes d’ascenseur, et ça les embêtait presque que je sois coopératif: ils essayaient toujours de trouver un nouveau conflit! C’était une manière de remonter les troupes. On a rapidement décelé que c’était des gens qui faisaient leur petit-lait de la détresse des autres. À l’époque, il n’y avait pas de connotation religieuse dans leurs combats, mais il y avait une volonté de toucher les communautés, d’instaurer un climat délétère.»

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En 2019, l’association prend un tournant communautariste. Se présentant comme des «Rosa Parks musulmanes», des baigneuses en burkini - en «maillot de bain couvrant», préfère-t-on dire à Alliance citoyenne - investissent une piscine municipale grenobloise, en violation du règlement intérieur. Quelques semaines auparavant, elles avaient couru en hidjab, pour revendiquer «la liberté des femmes voilées». D’autres happenings du même acabit suivront. «Derrière tout cela, il y a la stratégie permanente d’inversion des rôles et des valeurs, qui consiste à se présenter comme discriminé, alors que la démarche de ce collectif vise à fracturer la société», pointe Matthieu Chamussy, à l’époque chef de file de l’opposition municipale de la droite et du centre. À Lyon, «on a suivi la même procédure avec une salle de sport, raconte Sana Souid, qui est aussi présidente du Syndicat des femmes musulmanes du Grand Lyon. Premier courrier, deuxième courrier, pas de réponse. Donc on s’est amenées avec notre propre coach sportive, et on a fait notre cours dans le hall! Le directeur a fini par changer le règlement intérieur. Du coup, on a reproduit ça - sans action - sur plus de 200 salles de sport au niveau national.»

Subventions coupées

En 2021, ce sont les Hijabeuses, un collectif de joueuses de foot musulmanes, qui poursuivent l’offensive, annonçant vouloir «construire un rapport de force face aux décideurs politiques». «Des militantes islamistes avant d’être des sportives: certaines n’ont jamais croisé un ballon! raille Naëm Bestandji, auteur du Linceul du féminisme. Caresser l’islamisme dans le sens du voile (1). Victimisation permanente, détournement de slogans féministes, fusion de la radicalité islamiste avec l’ensemble des musulmans (s’opposer à l’islamisme serait ainsi s’opposer à tous les musulmans)… Conseillées par une agence de com, Raiz, elles participent à la banalisation du “sexisme religieux” et des Frères musulmans.»

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En 2015, l’une de ses porte-parole, Taous Hammouti, avait posté «N’oubliez pas que c’est Charlie qui a dégainé le premier» sur Facebook, deux jours après le massacre. «Hébergée dans les locaux du Parti communiste, Alliance citoyenne, qui fut partenaire du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France, dissout en 2020, NDLR), est l’exemple même de la jonction entre une partie de l’extrême gauche et l’extrême droite musulmane, décrypte Naëm Bestandji. Il n’y a aucune assise idéologique, pas d’arguments de fond: tout tourne autour du buzz.»

À deux reprises, poursuit l’auteur grenoblois, «j’ai vu des militantes d’Alliance citoyenne, dans un centre commercial, interpeller systématiquement des femmes voilées, pour leur expliquer qu’elles étaient des victimes et que l’association pouvait défendre leurs droits. Elles recrutent aussi sur les réseaux sociaux.» Dans de curieux fichiers, dont l’existence a été révélée par Le Parisien, l’association «aurait détenu ou détiendrait encore des données à caractère personnel sensibles», indique le parquet de Grenoble: «Couple kabyle très en colère», «FN ou ne vote pas», peut-on y lire notamment. «Pour rendre possible l’organisation collective, l’Alliance citoyenne dispose d’un fichier de membres», se justifie l’association. Elle «fait confiance à la justice pour mener une enquête indépendante du pouvoir politique et de la volonté du ministre Darmanin de poursuivre sa chasse aux sorcières contre les associations de défense des droits des musulmans.»

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Le financement? «Il y a des cotisations», répond Sana Souid. Mais aussi d’importantes subventions de la Fondation Open Society du milliardaire hungaro-américain George Soros, afin d’aider Alliance citoyenne à se «transformer en une organisation nationale avec une visibilité nationale». En 2017 et 2018, elle avait également touché des aides de la métropole de Grenoble, dans le cadre de la politique de la ville, coupées depuis. En 2021, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, estimant que la structure s’était «ralliée à la mouvance de l’antiracisme décolonial» et visait «à promouvoir des règles compatibles avec la charia», avait demandé à la Commission européenne d’annuler sa subvention de 60.000 euros. En vain.

«On dirait que les femmes musulmanes portant le voile sont tolérées en France quand elles restent chez elles, s’insurge la coprésidente. Nous sommes près de 900 000, et on nous interdit d’accéder à certains emplois, de nous baigner dans les piscines ou de pratiquer le foot en compétition. Et, quand on s’organise en association, l’État multiplie les entraves et les répressions abusives. Ce qui est certain, c’est qu’on demandera toujours nos droits.» Et de promettre: «Dans les centres de formation, les entreprises…», l’association continuera «à monter les marches».

(1) Éditions Séramis, 2021

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Ce live est terminé

TERMINÉ : Fin du direct le 26 mai 2022 à 00:16

Ce live est désormais terminé, merci de l’avoir suivi ! Retrouvez toute l’actualité sur le conflit en Ukraine sur le site du Figaro.

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Kiev remercie Paris de soigner des «blessés de guerre ukrainiens»

Kiev a remercié la France d'accueillir «des blessés de guerre ukrainiens au sein de ses hôpitaux, et notamment au sein des hôpitaux des armées», selon un communiqué publié mercredi soir par le ministère français des Armées. Lors d'un échange téléphonique avec son nouvel homologue français Sébastien Lecornu, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov «a remercié la France pour les soins qu'elle offre à des blessés de guerre ukrainiens», selon ce communiqué.

Deux premiers militaires ukrainiens ont été accueillis à l'hôpital militaire de Percy, en région parisienne, a précisé à l'AFP le cabinet du ministre français. Le ministre ukrainien a «rappelé les besoins importants des forces armées ukrainiennes pour pouvoir maintenir leur effort face aux offensives russes, alors que le conflit pourrait durer», ajoute le communiqué. L'armée ukrainienne a publié de premières images de la douzaine d'obusiers Caesar donnés par la France et désormais actifs contre l'armée russe, sans précision quant à l'endroit où ils sont mobilisés. Une douzaine d'autres obusiers doivent être fournis à Kiev par les Pays-Bas et l'Allemagne.

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En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Dans la résistance ukrainienne, il y a eu une première phase de riposte aux opérations commando russes à Kiev, visant à décapiter le régime ; d’exode des familles (5 millions de personnes ont fui à l’étranger et6 millions vers l’ouest du pays) ; de levée en masse de la population masculine en âge de combattre. La seconde phase fut celle de la guerre de mouvement: les Russes parvinrent à prendre Kherson (ce qui leur garantit l’approvisionnement en eau de la Crimée) et tout le littoral de la mer d’Azov ; les Ukrainiens réussirent à repousser l’envahisseur du nord de Kiev vers la Biélorussie, puis de l’est de Kharkiv vers la Russie.

Voici que commence la troisième phase du conflit, qui est celle de la guerre de positions. Les forces russes, qui cherchent à conquérir l’intégralité des «oblasts» (régions administratives) de Donetsk et Louhansk (dont Moscou a reconnu l’indépendance), y progressent, à une allure de tortue, en détruisant tout devant elles à l’artillerie. La bataille fait rage autour de la ville industrielle de Sieverodonetsk (110.000 habitants avant la guerre), que les Russes cherchent à encercler.

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Crise alimentaire: l'OMC appelle à limiter les restrictions aux exportations

La secrétaire générale de l'Organisation mondiale du commerce a appelé mercredi à limiter les restrictions aux exportations de nourriture, à l'heure où la guerre en Ukraine accentue la flambée des prix et les craintes pour la sécurité alimentaire mondiale. «Nous avons 22 pays maintenant avec 41 restrictions ou interdictions d'exportation de nourriture», a détaillé Ngozi Okonjo-Iweala lors d'un point presse durant la réunion du Forum économique mondial à Davos.

L'un des derniers pays à avoir pris ce type de mesures est l'Inde, qui vient d'annoncer un plafonnement de ses exportations de sucre à partir du 1er juin, après déjà une interdiction de celles de blé. «Nous avons 164 membres, donc ce n'est pas encore le moment de paniquer», a poursuivi Ngozi Okonjo-Iweala, mais «nous essayons de ne pas aller plus loin». «Limitons ça, parce que nous ne voulons pas que ça s'exacerbe et conduise à des hausses de prix», a-t-elle dit, rappelant aussi que les règles de l'OMC autorisaient ce type de mesure «pour des raisons de sécurité», mais à condition qu'elles soient «temporaires, transparentes et proportionnées».

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Octroi de passeports russes: Washington dénonce un plan pour «assujettir» les Ukrainiens

Les Etats-Unis ont dénoncé mercredi la décision de la Russie de faciliter l'octroi de passeports russes pour les habitants du sud de l'Ukraine comme une tentative d'«assujettir» la population désormais sous son contrôle. Ce plan est «une tactique de la Russie pour assujettir le peuple ukrainien - pour imposer leur volonté par la force», a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, lors d'un point presse, ajoutant que les Etats-Unis «rejetteraient avec force» un tel projet.

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Inflation: Vladimir Poutine annonce une hausse des prestations sociales

Le président russe Vladimir Poutine a tenté de rassurer mercredi sur l'inflation, galopante dans le pays, tout en annonçant une hausse des retraites et des minima sociaux pour amortir la baisse de revenus des Russes. «Je propose d'augmenter de 10% le montant des pensions pour les retraités qui ne travaillent pas à partir du 1er juin de cette année», a-t-il déclaré lors d'une réunion avec le Conseil d'État.

L'occupant du Kremlin a déclaré qu'avec une indexation effectuée depuis le début de l'année, l'augmentation des pensions était «plus élevée que le niveau de l'inflation». Cette dernière a atteint en avril 17,8% annuels, un record en vingt ans. Le président a aussi assuré que «selon les experts, la croissance de l'inflation a ralenti (...) d'ici la fin de 2022, elle ne dépassera pas 15%». Il a également promis l'augmentation des minima sociaux à partir de juin : le salaire minimum augmentera de 10%, à 15.279 roubles (240 euros au taux actuel), et les allocations familiales, notamment pour les femmes de militaires, seront relevées.

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Le chef de la diplomatie ukrainienne accuse l'Otan de ne «strictement rien faire» contre l'agression russe

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a accusé mercredi l'Otan de ne «strictement rien faire» contre l'invasion de son pays lancée par la Russie, saluant en revanche les «décisions révolutionnaires» de l'Union européenne. «Nous voyons l'Otan comme une alliance, comme une institution mise à l'écart et ne faisant strictement rien», a déclaré Dmytro Kouleba lors du Forum économique mondial se tenant à Davos, en Suisse.

Il a souligné qu'au début de la guerre lancée le 24 février, l'Otan était vue par les Ukrainiens comme «une puissance» et l'UE comme une institution qui ne faisait qu'«exprimer des préoccupations». «Mais la guerre a fait tomber les masques», a-t-il déclaré. «Nous avons vu des décisions révolutionnaires prises par l'Union européenne, qu'eux-mêmes ne s'attendaient pas à prendre», s'est-il félicité. Les aspirations «euro-atlantiques» de l'Ukraine sont inscrites dans la Constitution, mais les autorités présentent désormais comme priorité l'adhésion du pays à l'Union européenne.

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Les Russes et les Ukrainiens se préparent à une guerre longue

En Europe occidentale, des voix s’élèvent de plus en plus fort pour appeler à la fin de la guerre en Ukraine. Dernière initiative en date, un plan de paix présenté par l’Italie, qu’un diplomate ukrainien qualifie de «pâle copie des accords de Minsk». De Rome à Berlin en passant par Paris, l’objectif est désormais de créer les conditions d’un cessez-le-feu et l’ouverture de négociations entre Moscou et Kiev. Pourtant, sur le terrain, la guerre semble au contraire partie pour durer.

Côté russe, d’abord. En décembre 1994, quand ils avaient déclenché la première invasion de Tchétchénie, les responsables russes pensaient pouvoir mater la rébellion en 48 heures avec un bataillon de parachutistes. Ils ont mis plusieurs années et deux guerres pour en venir à bout. L’attaque lancée le 24 février devait aussi décapiter le gouvernement de Kiev en quelques jours. Trois mois plus tard, la capitale est toujours aux mains des Ukrainiens qui en ont chassé les Russes. Et dans le Donbass, les combats s’éternisent.

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Moscou et Téhéran veulent renforcer leur coopération énergétique

L'Iran et la Russie veulent renforcer leur coopération dans les secteurs de l'énergie et du commerce, ont déclaré mercredi des responsables des deux pays à l'issue d'une visite du vice-premier ministre russe Alexandre Novak à Téhéran.

Ces deux pays, qui possèdent d'importantes réserves de gaz et de pétrole, sont frappés par des sanctions américaines visant leurs exportations, alors que les prix des carburants ont connu une envolée depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février.

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«Les sanctions qui touchent l'Iran et la Russie peuvent être neutralisées en travaillant ensemble et en renforçant nos relations dans différents domaines», a dit le ministre iranien du pétrole Javad Owji, cité par l'agence de presse officielle du ministère Shana.

Londres appelle Moscou à «arrêter de voler» les céréales ukrainiennes

Le ministre britannique de la Défense a appelé mercredi la Russie à «arrêter de voler» les céréales produites par l'Ukraine et à laisser ce pays les exporter, tout en écartant une levée des sanctions demandée par Moscou pour éviter une crise alimentaire mondiale.

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«J'appelle la Russie à faire ce qui est juste dans un esprit d'humanité et à laisser sortir les céréales d'Ukraine», a déclaré Ben Wallace lors d'une conférence de presse à Madrid avec son homologue espagnole, Margarita Robles. «Ne parlons pas de sanctions, parlons de faire ce qui juste pour les nations du monde entier», a-t-il ajouté.

Octroi de passeports russes : l'Ukraine dénonce une «violation flagrante» de son intégrité territoriale

L'Ukraine a dénoncé mercredi l'instauration d'une procédure spéciale par Moscou permettant aux Ukrainiens habitant dans les régions occupées par les troupes russes d'obtenir des passeports russes, fustigeant une «violation flagrante» de son intégrité territoriale.

«L'octroi forcé de passeports aux Ukrainiens à Kherson et Zaporijjia est une nouvelle preuve de l'objectif criminel de la guerre de la Russie contre l'Ukraine», a déclaré dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères. Selon lui, ce but est «la saisie des territoires ukrainiens pour leur occupation et leur intégration dans le domaine juridique, politique et économique russe».

La Suisse va confisquer les biens d’un ancien dignitaire ukrainien pro-russe

Le gouvernement suisse a décidé mercredi de lancer une procédure exceptionnelle de confiscation, visant les avoirs d'un proche de l'ex-président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovytch qui avaient été bloqués à l'issue de la révolution ukrainienne de février 2014. Cette procédure vise des avoirs de l'ancien membre du parlement ukrainien Yuriy Ivanyushchenko et de sa famille, qui s'élèvent à plus de 100 millions de francs (97 millions d'euros), indique le Conseil fédéral (gouvernement) dans un communiqué.

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Le Tribunal administratif fédéral déterminera si les conditions pour une confiscation sont remplies. Si, à l'issue de la procédure judiciaire, les avoirs sont définitivement confisqués, ils seront restitués à l'Ukraine.

La procédure de confiscation s'applique uniquement dans des situations exceptionnelles, et permet de confisquer des avoirs à des conditions strictes. Le lancement de la procédure de confiscation n'est pas liée aux sanctions adoptées cette année à l'encontre de la Russie, suite à l'invasion de l'Ukraine, prend soin de préciser Berne. La Suisse précise que ces dernières sont fondées sur la loi sur les embargos et «ont pour objectif d'exercer une pression politique sur un État pour qu'il se conforme au droit international».

Octroi de passeports russes: l'Ukraine dénonce une «violation flagrante» de son intégrité territoriale

L'Ukraine a dénoncé mercredi l'instauration d'une procédure spéciale par Moscou permettant aux Ukrainiens habitant dans les régions occupées par les troupes russes d'obtenir des passeports russes, fustigeant une «violation flagrante» de son intégrité territoriale.

«L'octroi forcé de passeports aux Ukrainiens à Kherson et Zaporizhzhia est une nouvelle preuve de l'objectif criminel de la guerre de la Russie contre l'Ukraine», a déclaré dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.

Moscou annonce la reprise des activités du port de Marioupol

La Russie a affirmé mercredi que le port de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, avait repris ses activités après avoir été déminé, un mois après l'annonce de la prise de cette ville stratégique par Moscou.

Situé sur la mer d'Azov, qui donne sur la mer Noire, le port de Marioupol était avant l'offensive du Kremlin du 24 février le deuxième port civil le plus important d'Ukraine après celui d'Odessa. Il permettait notamment d'exporter en masse la gigantesque production ukrainienne de céréales, désormais bloquée dans le pays à cause du conflit, ce qui fait craindre une crise alimentaire mondiale.

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«Sont terminées les opérations de déminage et de démilitarisation du port (de Marioupol), qui a commencé à fonctionner de façon régulière», a déclaré mercredi le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. La vieille, l'armée russe a indiqué avoir déminé 1,5 million de mètres carrés de l'aire maritime du port, ainsi que 18 quais et 32 navires, précisant que «plus de 12.000 armes et objets explosifs dangereux» avaient été récoltés.

Pour l'instant, Moscou n'a pas dit que la réouverture du port de Marioupol permettra d'exporter en particulier des céréales, une question au cœur de fortes inquiétudes internationales. Le nouveau chef prorusse de Marioupol, Konstantin Ivachtchenko, a lui affirmé qu'un premier navire quittera le port «dans les prochains jours» avec à son bord environ 3000 tonnes de produits métallurgiques. Direction Rostov-sur-le-Don, une grande ville russe proche. Cité par l'agence russe TASS, il a affirmé que 400 personnes travaillaient déjà au port de Marioupol et que «presque tous les décombres avaient été déblayés».

Poutine a rencontré pour la première fois des soldats russes blessés en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a rendu visite mercredi pour la première fois à des soldats russes blessés en Ukraine, trois mois après le début de l'offensive contre son voisin.

Dans une séquence de quelques secondes diffusées à la télévision russe, on voit ainsi le président russe, vêtu d'une blouse blanche, échanger avec un militaire, filmé de dos, dans un hôpital moscovite. Elles ont été relayées par exemple par la journaliste britannique Emma Burrows (ITVnews) :

S'adressant à un soldat en pyjama rayé bleu et blanc, le président a dit que son fils de neuf mois «sera fier de papa». Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou était également présent.

La Russie ne communique que très peu sur le bilan humain du conflit en Ukraine. Les derniers chiffres ont été publié le 25 mars, et à l'époque, l'armée russe avait admis 1351 militaires tués et 3825 blessés.

Levée des sanctions en échange de la sécurité alimentaire : Kiev dénonce un «chantage» russe

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a dénoncé mercredi le «chantage» russe concernant la demande de Moscou de lever les sanctions visant la Russie en raison de la guerre en Ukraine pour éviter une crise alimentaire mondiale.

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«C'est un chantage manifeste. On ne peut pas trouver un meilleur exemple de chantage dans les relations internationales. Si quelqu'un l'accepte, alors cette personne a un problème», a-t-il fustigé au Forum économique mondial à Davos en Suisse.

«Tuez les exportations russes», exhorte à Davos le chef de la diplomatie ukrainienne

Le chef de la diplomatie ukrainien Dmytro Kouleba a appelé mercredi la communauté internationale à «tuer les exportations russes» lors du forum économique de Davos, pour pousser à la fin de la guerre en Ukraine. «Mon message est très simple: tuez les exportations russes, à l'exception de certains produits critiques dont le monde a besoin», a déclaré Dmytro Kouleba à Davos, estimant que Moscou devait cesser de «gagner de l'argent et de l'investir dans une machine de guerre qui tue, viole et torture des Ukrainiens».

Les combats se rapprochent de Severodonetsk, situation «très difficile»

Les combats avec les forces russes ont atteint la périphérie de Severodonetsk, ville de l'Est de l'Ukraine où la situation est «très difficile», a annoncé mercredi le gouverneur de la région. «Les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier» sur Severodonetsk, a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï, ajoutant que la ville «est tout simplement en train d'être détruite».

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Il a accusé l'armée russe de bombarder la ville «constamment», y compris à l'aide de lance-roquettes multiples Smertch et Tornado. Selon lui, les bombes visent également l'usine Azot, où des civils sont réfugiés dans des abris anti-aériens. «La situation dans la ville est très difficile. Hier, il y avait déjà des combats en périphérie» de Severodonetsk, a poursuivi Serguiï Gaïdaï, qui a estimé que «la semaine prochaine sera décisive».

La Russie remboursera sa dette extérieure en roubles

La Russie remboursera sa dette en roubles, a indiqué mercredi le ministère russe des Finances, les États-Unis ayant décidé de mettre fin à partir de mercredi à une exemption permettant à Moscou de payer ses dettes en dollars.

«Étant donné que le refus de prolonger cette licence rend impossible de continuer à honorer la dette extérieure en dollars, les remboursements se feront en devise russe avec la possibilité de les convertir ensuite en devise originale via le National Settlement Depository qui servira d'agent-payeur», affirme le ministère dans un communiqué.

Otan : la Suède assure à la Turquie ne donner ni argent ni armes «aux organisations terroristes»

La Suède a assuré mercredi à la Turquie ne livrer «ni argent ni armes» aux «organisations terroristes», alors qu'Ankara menace de bloquer son entrée de l'Otan en l'accusant de soutenir des groupes kurdes. «Nous ne versons pas d'argent aux organisations terroristes, bien sûr, ni des armes», a affirmé la première ministre suédoise Magdalena Andersson lors d'une conférence de presse à Stockholm, alors que des délégations suédoise et finlandaise ont entamé mercredi des discussions à Ankara.

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Pétrole russe: l'UE reste «confiante» pour un accord avant le Conseil européen lundi

Le président du Conseil européen Charles Michel a affirmé mercredi rester «confiant» en un accord sur un embargo de l'UE sur le pétrole russe d'ici au début du Conseil européen lundi, malgré le blocage hongrois. «Je suis toujours confiant dans notre capacité à résoudre la question avant le Conseil européen» prévu lundi et mardi à Bruxelles, a affirmé le dirigeant de l'UE lors d'une visite à Stockholm.

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Moscou facilite l'octroi de passeports russes aux habitants du sud de l'Ukraine

La Russie va permettre aux habitants des régions de Zaporizhzhia et de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, de demander un passeport russe via «une procédure simplifiée», selon un décret présidentiel publié mercredi. La région de Kherson a été entièrement conquise par l'armée russe depuis son offensive lancée le 24 février, tandis que celle de Zaporizhzhia est en partie contrôlée par Moscou.

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Ukraine: Bruxelles veut faciliter la confiscation d'avoirs d'oligarques russes

La Commission européenne a présenté mercredi des propositions législatives pour faciliter une confiscation des avoirs d'oligarques russes sur liste noire et harmoniser la répression dans l'UE de la violation des sanctions décidées en réponse à la guerre en Ukraine.

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Selon un projet de directive, une confiscation des avoirs serait possible pour les individus et entités qui contournent ou tentent de contourner les sanctions, en plus de ceux qui sont engagés dans des activités criminelles (blanchiment, corruption...). L'argent ainsi confisqué serait versé «sur un fonds commun pour aider l'Ukraine», a expliqué le commissaire européen à la Justice Didier Reynders lors d'une conférence de presse.

La Russie adopte la loi abolissant la limite d'âge pour s'engager dans l'armée

Le Parlement russe a aboli mercredi la limite d'âge pour s'engager dans l'armée. Jusqu'à présent, seuls les citoyens âgés de 18 à 40 ans étaient autorisés à conclure un premier contrat avec l'armée. «L'adoption de cette proposition de loi permettra d'attirer dans l'armée des experts de spécialités recherchées», a souligné l'un des auteurs du texte, le député Andreï Kartapolov, cité sur le site de la Douma, la chambre basse.

Désormais, il sera possible à toute personne volontaire n'ayant pas atteint l'âge légal de la retraite, fixé actuellement à 61,5 ans pour les hommes, de s'engager dans l'armée. La Russie a lancé en avril l'appel du printemps 2022, avec pour objectif d'envoyer 134.500 jeunes dans les casernes, les autorités assurant toutefois que les conscrits ne seraient pas envoyés au front.

Le gouvernement russe suit de près le renforcement du rouble

Le gouvernement russe suit de près le renforcement du rouble, a assuré mercredi le porte-parole du Kremlin, alors que la monnaie russe a atteint en début de semaine son niveau le plus haut depuis quatre ans par rapport au dollar. «Ce processus de renforcement continu du rouble est sans conteste un sujet qui nécessite une attention particulière», a souligné Dmitri Peskov, affirmant que ce thème était abordé dans «toutes les réunions dédiées aux questions économiques».

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«La stabilité macro-économique est assurée», a-t-il ajouté. La monnaie russe, qui tournait autour de 80 roubles pour un dollar et 90 roubles pour un euro avant le 24 février, s'est d'abord fortement affaiblie, avant de se ressaisir à partir du 9 mars. Mardi, le dollar s'échangeait contre environ 56 roubles, niveau observé depuis février 2018, et l'euro s'échangeait contre 57,6 roubles, un record depuis 2015.

La guerre en Ukraine affectera durablement la sécurité autour de la Baltique

L'invasion russe de l'Ukraine aura un «impact négatif à long terme» sur la sécurité régionale autour de la mer Baltique, ont affirmé mercredi les chefs de la diplomatie des États riverains réunis pour la première fois depuis neuf ans, sans la Russie.

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Les réunions ministérielles du Conseil des États de la mer Baltique, une instance de coopération régionale, avaient été suspendues après l'annexion russe de la Crimée en 2014 et le soutien apporté par Moscou aux séparatistes de l'est de l'Ukraine. Rompant avec cette longue pause, les chefs de la diplomatie des dix pays (Allemagne, Norvège, Suède, Danemark, Finlande, Islande, Pologne, Estonie, Lituanie, Lettonie) se sont retrouvés mardi et mercredi à Kristiansand (sud de la Norvège) en présence également du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

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La Russie n'était en revanche pas représentée: après avoir vu sa participation au Conseil suspendue le 3 mars, elle s'en est retirée le 17 mai. «L'agression russe est totalement incompatible avec le modèle coopératif régissant les relations internationales dans la région de la mer Baltique. Les relations du Conseil avec la Russie et le Bélarus (État observateur, NDLR) resteront rompues jusqu'à ce que la coopération soit redevenue possible dans le cadre des principes fondamentaux du droit international», ont-ils ajouté.

Les autorités pro-russes installées à Zaporijia adoptent le rouble

Les autorités installées par Moscou dans la région de Zaporijia, dont une grande partie est occupée par l'armée russe, ont introduit le rouble, instaurant ainsi une zone à double monnaie, a annoncé un membre du conseil régional à l’agence de presse russe RIA.

«Vous pouvez payer à la fois en hryvnias et en roubles, et toutes les prestations seront versées en roubles», a-t-il déclaré, ajoutant que les «nouvelles autorités» de la région s'orienteront vers l'adhésion à la Russie. Cela se fera «après la libération complète de la région des nationalistes ukrainiens». «Il ne peut y avoir qu'un seul avenir pour la région de Zaporijia (…) devenir sujet à part entière de la Fédération de Russie», a ajouté ce membre du conseil régional pro-russe.

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Moscou souhaite juger ses prisonniers avant tout échange avec Kiev

La Russie examinera la question d'un échange de prisonniers avec l'Ukraine une fois que les détenus ukrainiens auront été jugés, a indiqué mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Andreï Roudenko, cité par les agences russes. «Nous examinerons tout cela après que ceux qui se sont rendus auront été jugés, qu'un verdict aura été prononcé», a-t-il déclaré. «Avant cela, les discussions sur un échange sont prématurées».

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La semaine dernière, les derniers défenseurs ukrainiens de la ville stratégique de Marioupol, retranchés pendant des semaines dans l'immense aciérie Azovstal, se sont rendus. Il seraient près de 4000 soldats capturés, selon Moscou. Le dirigeant séparatiste prorusse Denis Pouchiline a déclaré mardi que le parquet général de la République autoproclamée de Donetsk travaillait avec Moscou sur la composition du tribunal chargé de juger les prisonniers ukrainiens.

«Il faut qu'un maximum de représentants de différents pays y participent», a-t-il estimé, affirmant qu'«une série de pays» avaient donné leur «accord préalable pour participer à ce tribunal international», sans donner plus de précisions. Mercredi, le vice-ministre russe Andreï Roudenko a dit ne pas avoir d'informations à ce sujet.

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Zelensky dénonce à Davos un manque d'«unité» des pays occidentaux

Le président ukrainien a dénoncé mercredi un manque d'«unité» des pays occidentaux face à la guerre en Ukraine. «Ma question est: y a-t-il unité en pratique? Je ne la vois pas», a-t-il regretté lors d'une prise de parole en visioconférence au forum économique de Davos en Suisse. En ligne de mire, la Hongrie, qui pose son veto à tout embargo sur le pétrole russe. «Quelque chose ne va pas avec la Hongrie!», a-t-il lancé, fustigeant la position de son homologue hongrois Viktor Orban. «Nous aurons l'avantage sur la Russie quand nous serons tous vraiment unis».

Autre sujet de désaccord, l’intégration de nouveaux pays à l’Otan. «Y a-t-il une unité au sujet de l'adhésion de la Suède et de la Finlande dans l'Otan? Non. Donc l'Occident est-il uni? Non», a ajouté Zelensky lors du petit-déjeuner organisé par l'Ukraine à Davos.

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La Russie demande la levée des sanctions pour éviter une crise alimentaire mondiale

Un haut diplomate russe a exigé mercredi la levée des sanctions visant Moscou comme condition pour éviter une crise alimentaire mondiale du fait du blocage des exportations de céréales ukrainiennes depuis le début de l'offensive du Kremlin.

«La résolution du problème alimentaire passe par une approche collective, impliquant notamment la levée des sanctions qui ont été instaurées contre les exportations russes et les transactions financières», a déclaré un ministre adjoint des Affaires étrangères, Andreï Roudenko, cité par les agences de presse russes.

Il a également exigé «le déminage par Kiev» des ports de la mer Noire pour que les navires puissent exporter les céréales. À cet effet, la Russie est «prête à assurer un couloir humanitaire» aux bateaux, a-t-il déclaré.

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Les canons français Caesar déployés sur le front

Les pièces d’artillerie promises par la France à l’Ukraine sont désormais entre les mains des forces ukrainiennes. Mercredi matin, un blog de soutien à l’armée de Kiev a publié des photos de ces fameux Caesar, camions tout-terrain équipés d’un canon de 155 mm, capables de frapper une cible à 40 km avec une excellente précision.

Sans préciser combien de pièces et d’obus ont été livrés, l’Élysée avait annoncé leur mise en capacité opérationnelle début mai. Dans la nouvelle «bataille du Donbass», ces nouvelles armes pourraient jouer un rôle essentiel.

Le président ukrainien présente ses condoléances aux victimes de la tuerie au Texas

«Je veux présenter mes condoléances à tous les proches et familles des enfants qui ont été tués dans la terrible fusillade d'une école au Texas», a affirmé Volodymyr Zelensky en préambule d'un petit-déjeuner organisé par l'Ukraine à Davos. «Il est terrible d'avoir des victimes de tireurs en temps de paix», a déploré le président ukrainien par visioconférence.

Dans l’État américain, un adolescent de 18 ans a ouvert le feu mardi dans une école primaire, tuant 19 jeunes élèves et un enseignant. «Cela arrive visiblement dans des sociétés en paix», a déclaré le chef d'État dont le pays subit les assauts russes depuis trois mois.

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La ville de Zaporijia touchée par des missiles russes

Des responsables ukrainiens ont signalé mercredi des attaques de missiles russes au sud-est de Zaporijia, causant d'importants dégâts dans la ville. L'armée russe aurait lancé mercredi quatre missiles de croisière sur la cité, selon un communiqué du conseil régional, ajoutant qu’un missile a été abattu par la défense aérienne ukrainienne. Dans les zones résidentielles de la ville, 62 bâtiments ont été endommagés. Au moins une personne a été tuée et trois autres blessées.

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Plus à l’ouest, dans la région de Dnipropetrovsk, le chef de l'administration régionale a également signalé des attaques. Les alarmes de raid aérien ont été constantes pendant la nuit de mardi à mercredi, a-t-il déclaré. «L'ennemi a tiré trois missiles sur Kryvyi Rih ce matin. Une entreprise industrielle a été touchée. Il y a d’importantes destructions», a-t-il fait savoir, promettant plus d’informations sur d’éventuelles victimes.

Zelensky accepte de parler uniquement à Poutine, et sans intermédiaires

Prenant la parole mercredi matin au Forum économique mondial de Davos, le président ukrainien a déclaré qu'il n'était disposé à discuter avec l’envahisseur que dans la perspective d’un dialogue direct avec Vladimir Poutine, et non via des intermédiaires.

«Une fois que le président (sera) prêt à quitter sa bulle de réalité alternative» et à revenir dans «le monde réel», «peut-être alors comprendra-t-il que nous devrions commencer à parler», a déclaré Volodymyr Zelensky à Davos, précisant toutefois que l'Ukraine se battrait jusqu'à la reprise de tout son territoire. Dans le cas où la Russie retirait toutes ses troupes des zones envahies depuis le 24 février, cela pourrait constituer «un premier pas vers des pourparlers», a déclaré le chef d’État ukrainien.

Dans la région de Donetsk, les Russes mettent la main sur Svitlodarsk

Le chef de l'administration militaire régionale de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a déclaré mardi soir que les forces russes avaient pris la ville de Svitlodarsk à l’est du Donbass, d'où les forces ukrainiennes se sont retirées.

«Aujourd'hui, 24 mai, l'armée russe est entrée à Svitlodarsk dans la région de Donetsk. Des drapeaux russes y ont déjà été hissés», a déclaré le gouverneur, alors que des chaînes pro-russes ont montré sur Telegram des images du drapeau russe hissé au-dessus du bâtiment administratif de la ville. «Pas plus de 30% de la population a quitté la ville. Environ 10.000 civils y sont restés», a-t-il estimé, affirmant toutefois qu’il ne s’agissait «pas d'une retraite, mais d'un regroupement» des forces armées ukrainiennes.

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Au moins 22.000 habitants seraient morts durant le siège de Marioupol, selon un conseiller du maire

«Marioupol est désormais une ville fantôme», a déclaré mardi un conseiller du maire de la ville portuaire au sud de l’Ukraine. Ce bastion de la résistance ukrainienne a tenu trois mois face aux assauts russes. Dans l’usine d’Azovstal, les soldats retranchés ont fini par rendre les armes la semaine dernière. Mais ce long siège russe aurait fait au moins 22.000 morts parmi les habitants, a déclaré Petro Andriushchenko, interrogé par CNN. Un chiffre qu’il tient des nombreux retours avec des responsables sur place, et qu’il estime en réalité plus élevé encore.

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Viktor Orban maintient son veto sur le blocage du pétrole russe

Le premier ministre hongrois, qui bloque l'adoption d'un embargo européen sur le pétrole russe, a fait savoir dans une lettre au président du Conseil européen Charles Michel qu’il serait «contre-productif» de discuter d’un sixième paquet de sanctions lors du sommet des 27 prévu fin mai. Un accord, a-t-il averti, serait «très improbable» lors de cette réunion des chefs d’État et de gouvernement européens.

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Mardi, la présidence française a rétorqué que rien n’était impossible. «Il y a encore la possibilité dans les jours qui viennent de débloquer le veto hongrois», a déclaré l'Élysée, notant que «différentes options sont sur la table pour sortir de ce blocage».

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La Hongrie en alerte 

Budapest a décrété mardi l’«état d'urgence» en raison de la guerre dans l’Ukraine voisine. «Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a justifié sur Facebook mardi le premier ministre hongrois Viktor Orban. Le dirigeant nationaliste a invoqué le «besoin d'une marge de manœuvre» et la «capacité d'agir immédiatement», que permet le statut spécial de l'état d’urgence déjà instauré dans le cadre du Covid-19.

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La situation dans le Donbass «empire d’heure en heure», alerte le gouverneur de Lougansk

Dans le Donbass, l'armée russe tente coûte que coûte de resserrer son étau. «La situation est très difficile et, malheureusement, elle ne fait que s’aggraver. Elle empire de jour en heure, d’heure en heure», a indiqué mardi Sergueï Gaïdaï, gouverneur régional de Lougansk, dans une vidéo postée sur sa chaîne Telegram.

«Les bombardements sont de plus en plus intenses» et «l’armée russe a décidé de détruire complètement Severodonetsk», une ville stratégique de la région, a-t-il alerté. Mercredi matin, le gouverneur régional a réitéré son message d’alarme. «Dans la région de Lougansk, les Russes avancent dans toutes les directions à la fois».

Mardi soir, le président Zelensky reconnaissait lui aussi que «la situation dans le Donbass est extrêmement difficile». «Toutes les forces que l'armée russe a encore ont été jetées là pour l'offensive» car ils «veulent tout détruire», a-t-il affirmé, tandis que le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou rappelait de son côté la volonté de la Russie d’aller jusqu'au bout. «Nous continuerons l'opération militaire spéciale jusqu'à la réalisation de tous les objectifs», a-t-il averti mardi.

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Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Trois mois après le début de l’invasion russe, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions et décisions internationales.

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Kiev remercie Paris de soigner des «blessés de guerre ukrainiens»

Kiev a remercié la France d'accueillir «des blessés de guerre ukrainiens au sein de ses hôpitaux, et notamment au sein des hôpitaux des armées», selon un communiqué publié mercredi soir par le ministère français des Armées. Lors d'un échange téléphonique avec son nouvel homologue français Sébastien Lecornu, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov «a remercié la France pour les soins qu'elle offre à des blessés de guerre ukrainiens», selon ce communiqué.

Deux premiers militaires ukrainiens ont été accueillis à l'hôpital militaire de Percy, en région parisienne, a précisé à l'AFP le cabinet du ministre français. Le ministre ukrainien a «rappelé les besoins importants des forces armées ukrainiennes pour pouvoir maintenir leur effort face aux offensives russes, alors que le conflit pourrait durer», ajoute le communiqué. L'armée ukrainienne a publié de premières images de la douzaine d'obusiers Caesar donnés par la France et désormais actifs contre l'armée russe, sans précision quant à l'endroit où ils sont mobilisés. Une douzaine d'autres obusiers doivent être fournis à Kiev par les Pays-Bas et l'Allemagne.

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En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Dans la résistance ukrainienne, il y a eu une première phase de riposte aux opérations commando russes à Kiev, visant à décapiter le régime ; d’exode des familles (5 millions de personnes ont fui à l’étranger et6 millions vers l’ouest du pays) ; de levée en masse de la population masculine en âge de combattre. La seconde phase fut celle de la guerre de mouvement: les Russes parvinrent à prendre Kherson (ce qui leur garantit l’approvisionnement en eau de la Crimée) et tout le littoral de la mer d’Azov ; les Ukrainiens réussirent à repousser l’envahisseur du nord de Kiev vers la Biélorussie, puis de l’est de Kharkiv vers la Russie.

Voici que commence la troisième phase du conflit, qui est celle de la guerre de positions. Les forces russes, qui cherchent à conquérir l’intégralité des «oblasts» (régions administratives) de Donetsk et Louhansk (dont Moscou a reconnu l’indépendance), y progressent, à une allure de tortue, en détruisant tout devant elles à l’artillerie. La bataille fait rage autour de la ville industrielle de Sieverodonetsk (110.000 habitants avant la guerre), que les Russes cherchent à encercler.

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Crise alimentaire: l'OMC appelle à limiter les restrictions aux exportations

La secrétaire générale de l'Organisation mondiale du commerce a appelé mercredi à limiter les restrictions aux exportations de nourriture, à l'heure où la guerre en Ukraine accentue la flambée des prix et les craintes pour la sécurité alimentaire mondiale. «Nous avons 22 pays maintenant avec 41 restrictions ou interdictions d'exportation de nourriture», a détaillé Ngozi Okonjo-Iweala lors d'un point presse durant la réunion du Forum économique mondial à Davos.

L'un des derniers pays à avoir pris ce type de mesures est l'Inde, qui vient d'annoncer un plafonnement de ses exportations de sucre à partir du 1er juin, après déjà une interdiction de celles de blé. «Nous avons 164 membres, donc ce n'est pas encore le moment de paniquer», a poursuivi Ngozi Okonjo-Iweala, mais «nous essayons de ne pas aller plus loin». «Limitons ça, parce que nous ne voulons pas que ça s'exacerbe et conduise à des hausses de prix», a-t-elle dit, rappelant aussi que les règles de l'OMC autorisaient ce type de mesure «pour des raisons de sécurité», mais à condition qu'elles soient «temporaires, transparentes et proportionnées».

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Octroi de passeports russes: Washington dénonce un plan pour «assujettir» les Ukrainiens

Les Etats-Unis ont dénoncé mercredi la décision de la Russie de faciliter l'octroi de passeports russes pour les habitants du sud de l'Ukraine comme une tentative d'«assujettir» la population désormais sous son contrôle. Ce plan est «une tactique de la Russie pour assujettir le peuple ukrainien - pour imposer leur volonté par la force», a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, lors d'un point presse, ajoutant que les Etats-Unis «rejetteraient avec force» un tel projet.

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Inflation: Vladimir Poutine annonce une hausse des prestations sociales

Le président russe Vladimir Poutine a tenté de rassurer mercredi sur l'inflation, galopante dans le pays, tout en annonçant une hausse des retraites et des minima sociaux pour amortir la baisse de revenus des Russes. «Je propose d'augmenter de 10% le montant des pensions pour les retraités qui ne travaillent pas à partir du 1er juin de cette année», a-t-il déclaré lors d'une réunion avec le Conseil d'État.

L'occupant du Kremlin a déclaré qu'avec une indexation effectuée depuis le début de l'année, l'augmentation des pensions était «plus élevée que le niveau de l'inflation». Cette dernière a atteint en avril 17,8% annuels, un record en vingt ans. Le président a aussi assuré que «selon les experts, la croissance de l'inflation a ralenti (...) d'ici la fin de 2022, elle ne dépassera pas 15%». Il a également promis l'augmentation des minima sociaux à partir de juin : le salaire minimum augmentera de 10%, à 15.279 roubles (240 euros au taux actuel), et les allocations familiales, notamment pour les femmes de militaires, seront relevées.

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Le chef de la diplomatie ukrainienne accuse l'Otan de ne «strictement rien faire» contre l'agression russe

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a accusé mercredi l'Otan de ne «strictement rien faire» contre l'invasion de son pays lancée par la Russie, saluant en revanche les «décisions révolutionnaires» de l'Union européenne. «Nous voyons l'Otan comme une alliance, comme une institution mise à l'écart et ne faisant strictement rien», a déclaré Dmytro Kouleba lors du Forum économique mondial se tenant à Davos, en Suisse.

Il a souligné qu'au début de la guerre lancée le 24 février, l'Otan était vue par les Ukrainiens comme «une puissance» et l'UE comme une institution qui ne faisait qu'«exprimer des préoccupations». «Mais la guerre a fait tomber les masques», a-t-il déclaré. «Nous avons vu des décisions révolutionnaires prises par l'Union européenne, qu'eux-mêmes ne s'attendaient pas à prendre», s'est-il félicité. Les aspirations «euro-atlantiques» de l'Ukraine sont inscrites dans la Constitution, mais les autorités présentent désormais comme priorité l'adhésion du pays à l'Union européenne.

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Les Russes et les Ukrainiens se préparent à une guerre longue

En Europe occidentale, des voix s’élèvent de plus en plus fort pour appeler à la fin de la guerre en Ukraine. Dernière initiative en date, un plan de paix présenté par l’Italie, qu’un diplomate ukrainien qualifie de «pâle copie des accords de Minsk». De Rome à Berlin en passant par Paris, l’objectif est désormais de créer les conditions d’un cessez-le-feu et l’ouverture de négociations entre Moscou et Kiev. Pourtant, sur le terrain, la guerre semble au contraire partie pour durer.

Côté russe, d’abord. En décembre 1994, quand ils avaient déclenché la première invasion de Tchétchénie, les responsables russes pensaient pouvoir mater la rébellion en 48 heures avec un bataillon de parachutistes. Ils ont mis plusieurs années et deux guerres pour en venir à bout. L’attaque lancée le 24 février devait aussi décapiter le gouvernement de Kiev en quelques jours. Trois mois plus tard, la capitale est toujours aux mains des Ukrainiens qui en ont chassé les Russes. Et dans le Donbass, les combats s’éternisent.

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Moscou et Téhéran veulent renforcer leur coopération énergétique

L'Iran et la Russie veulent renforcer leur coopération dans les secteurs de l'énergie et du commerce, ont déclaré mercredi des responsables des deux pays à l'issue d'une visite du vice-premier ministre russe Alexandre Novak à Téhéran.

Ces deux pays, qui possèdent d'importantes réserves de gaz et de pétrole, sont frappés par des sanctions américaines visant leurs exportations, alors que les prix des carburants ont connu une envolée depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février.

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«Les sanctions qui touchent l'Iran et la Russie peuvent être neutralisées en travaillant ensemble et en renforçant nos relations dans différents domaines», a dit le ministre iranien du pétrole Javad Owji, cité par l'agence de presse officielle du ministère Shana.

Londres appelle Moscou à «arrêter de voler» les céréales ukrainiennes

Le ministre britannique de la Défense a appelé mercredi la Russie à «arrêter de voler» les céréales produites par l'Ukraine et à laisser ce pays les exporter, tout en écartant une levée des sanctions demandée par Moscou pour éviter une crise alimentaire mondiale.

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«J'appelle la Russie à faire ce qui est juste dans un esprit d'humanité et à laisser sortir les céréales d'Ukraine», a déclaré Ben Wallace lors d'une conférence de presse à Madrid avec son homologue espagnole, Margarita Robles. «Ne parlons pas de sanctions, parlons de faire ce qui juste pour les nations du monde entier», a-t-il ajouté.

Octroi de passeports russes : l'Ukraine dénonce une «violation flagrante» de son intégrité territoriale

L'Ukraine a dénoncé mercredi l'instauration d'une procédure spéciale par Moscou permettant aux Ukrainiens habitant dans les régions occupées par les troupes russes d'obtenir des passeports russes, fustigeant une «violation flagrante» de son intégrité territoriale.

«L'octroi forcé de passeports aux Ukrainiens à Kherson et Zaporijjia est une nouvelle preuve de l'objectif criminel de la guerre de la Russie contre l'Ukraine», a déclaré dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères. Selon lui, ce but est «la saisie des territoires ukrainiens pour leur occupation et leur intégration dans le domaine juridique, politique et économique russe».

La Suisse va confisquer les biens d’un ancien dignitaire ukrainien pro-russe

Le gouvernement suisse a décidé mercredi de lancer une procédure exceptionnelle de confiscation, visant les avoirs d'un proche de l'ex-président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovytch qui avaient été bloqués à l'issue de la révolution ukrainienne de février 2014. Cette procédure vise des avoirs de l'ancien membre du parlement ukrainien Yuriy Ivanyushchenko et de sa famille, qui s'élèvent à plus de 100 millions de francs (97 millions d'euros), indique le Conseil fédéral (gouvernement) dans un communiqué.

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Le Tribunal administratif fédéral déterminera si les conditions pour une confiscation sont remplies. Si, à l'issue de la procédure judiciaire, les avoirs sont définitivement confisqués, ils seront restitués à l'Ukraine.

La procédure de confiscation s'applique uniquement dans des situations exceptionnelles, et permet de confisquer des avoirs à des conditions strictes. Le lancement de la procédure de confiscation n'est pas liée aux sanctions adoptées cette année à l'encontre de la Russie, suite à l'invasion de l'Ukraine, prend soin de préciser Berne. La Suisse précise que ces dernières sont fondées sur la loi sur les embargos et «ont pour objectif d'exercer une pression politique sur un État pour qu'il se conforme au droit international».

Octroi de passeports russes: l'Ukraine dénonce une «violation flagrante» de son intégrité territoriale

L'Ukraine a dénoncé mercredi l'instauration d'une procédure spéciale par Moscou permettant aux Ukrainiens habitant dans les régions occupées par les troupes russes d'obtenir des passeports russes, fustigeant une «violation flagrante» de son intégrité territoriale.

«L'octroi forcé de passeports aux Ukrainiens à Kherson et Zaporizhzhia est une nouvelle preuve de l'objectif criminel de la guerre de la Russie contre l'Ukraine», a déclaré dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.

Moscou annonce la reprise des activités du port de Marioupol

La Russie a affirmé mercredi que le port de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, avait repris ses activités après avoir été déminé, un mois après l'annonce de la prise de cette ville stratégique par Moscou.

Situé sur la mer d'Azov, qui donne sur la mer Noire, le port de Marioupol était avant l'offensive du Kremlin du 24 février le deuxième port civil le plus important d'Ukraine après celui d'Odessa. Il permettait notamment d'exporter en masse la gigantesque production ukrainienne de céréales, désormais bloquée dans le pays à cause du conflit, ce qui fait craindre une crise alimentaire mondiale.

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«Sont terminées les opérations de déminage et de démilitarisation du port (de Marioupol), qui a commencé à fonctionner de façon régulière», a déclaré mercredi le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. La vieille, l'armée russe a indiqué avoir déminé 1,5 million de mètres carrés de l'aire maritime du port, ainsi que 18 quais et 32 navires, précisant que «plus de 12.000 armes et objets explosifs dangereux» avaient été récoltés.

Pour l'instant, Moscou n'a pas dit que la réouverture du port de Marioupol permettra d'exporter en particulier des céréales, une question au cœur de fortes inquiétudes internationales. Le nouveau chef prorusse de Marioupol, Konstantin Ivachtchenko, a lui affirmé qu'un premier navire quittera le port «dans les prochains jours» avec à son bord environ 3000 tonnes de produits métallurgiques. Direction Rostov-sur-le-Don, une grande ville russe proche. Cité par l'agence russe TASS, il a affirmé que 400 personnes travaillaient déjà au port de Marioupol et que «presque tous les décombres avaient été déblayés».

Poutine a rencontré pour la première fois des soldats russes blessés en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a rendu visite mercredi pour la première fois à des soldats russes blessés en Ukraine, trois mois après le début de l'offensive contre son voisin.

Dans une séquence de quelques secondes diffusées à la télévision russe, on voit ainsi le président russe, vêtu d'une blouse blanche, échanger avec un militaire, filmé de dos, dans un hôpital moscovite. Elles ont été relayées par exemple par la journaliste britannique Emma Burrows (ITVnews) :

S'adressant à un soldat en pyjama rayé bleu et blanc, le président a dit que son fils de neuf mois «sera fier de papa». Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou était également présent.

La Russie ne communique que très peu sur le bilan humain du conflit en Ukraine. Les derniers chiffres ont été publié le 25 mars, et à l'époque, l'armée russe avait admis 1351 militaires tués et 3825 blessés.

Levée des sanctions en échange de la sécurité alimentaire : Kiev dénonce un «chantage» russe

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a dénoncé mercredi le «chantage» russe concernant la demande de Moscou de lever les sanctions visant la Russie en raison de la guerre en Ukraine pour éviter une crise alimentaire mondiale.

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«C'est un chantage manifeste. On ne peut pas trouver un meilleur exemple de chantage dans les relations internationales. Si quelqu'un l'accepte, alors cette personne a un problème», a-t-il fustigé au Forum économique mondial à Davos en Suisse.

«Tuez les exportations russes», exhorte à Davos le chef de la diplomatie ukrainienne

Le chef de la diplomatie ukrainien Dmytro Kouleba a appelé mercredi la communauté internationale à «tuer les exportations russes» lors du forum économique de Davos, pour pousser à la fin de la guerre en Ukraine. «Mon message est très simple: tuez les exportations russes, à l'exception de certains produits critiques dont le monde a besoin», a déclaré Dmytro Kouleba à Davos, estimant que Moscou devait cesser de «gagner de l'argent et de l'investir dans une machine de guerre qui tue, viole et torture des Ukrainiens».

Les combats se rapprochent de Severodonetsk, situation «très difficile»

Les combats avec les forces russes ont atteint la périphérie de Severodonetsk, ville de l'Est de l'Ukraine où la situation est «très difficile», a annoncé mercredi le gouverneur de la région. «Les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier» sur Severodonetsk, a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï, ajoutant que la ville «est tout simplement en train d'être détruite».

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Il a accusé l'armée russe de bombarder la ville «constamment», y compris à l'aide de lance-roquettes multiples Smertch et Tornado. Selon lui, les bombes visent également l'usine Azot, où des civils sont réfugiés dans des abris anti-aériens. «La situation dans la ville est très difficile. Hier, il y avait déjà des combats en périphérie» de Severodonetsk, a poursuivi Serguiï Gaïdaï, qui a estimé que «la semaine prochaine sera décisive».

La Russie remboursera sa dette extérieure en roubles

La Russie remboursera sa dette en roubles, a indiqué mercredi le ministère russe des Finances, les États-Unis ayant décidé de mettre fin à partir de mercredi à une exemption permettant à Moscou de payer ses dettes en dollars.

«Étant donné que le refus de prolonger cette licence rend impossible de continuer à honorer la dette extérieure en dollars, les remboursements se feront en devise russe avec la possibilité de les convertir ensuite en devise originale via le National Settlement Depository qui servira d'agent-payeur», affirme le ministère dans un communiqué.

Otan : la Suède assure à la Turquie ne donner ni argent ni armes «aux organisations terroristes»

La Suède a assuré mercredi à la Turquie ne livrer «ni argent ni armes» aux «organisations terroristes», alors qu'Ankara menace de bloquer son entrée de l'Otan en l'accusant de soutenir des groupes kurdes. «Nous ne versons pas d'argent aux organisations terroristes, bien sûr, ni des armes», a affirmé la première ministre suédoise Magdalena Andersson lors d'une conférence de presse à Stockholm, alors que des délégations suédoise et finlandaise ont entamé mercredi des discussions à Ankara.

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Pétrole russe: l'UE reste «confiante» pour un accord avant le Conseil européen lundi

Le président du Conseil européen Charles Michel a affirmé mercredi rester «confiant» en un accord sur un embargo de l'UE sur le pétrole russe d'ici au début du Conseil européen lundi, malgré le blocage hongrois. «Je suis toujours confiant dans notre capacité à résoudre la question avant le Conseil européen» prévu lundi et mardi à Bruxelles, a affirmé le dirigeant de l'UE lors d'une visite à Stockholm.

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Moscou facilite l'octroi de passeports russes aux habitants du sud de l'Ukraine

La Russie va permettre aux habitants des régions de Zaporizhzhia et de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, de demander un passeport russe via «une procédure simplifiée», selon un décret présidentiel publié mercredi. La région de Kherson a été entièrement conquise par l'armée russe depuis son offensive lancée le 24 février, tandis que celle de Zaporizhzhia est en partie contrôlée par Moscou.

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Ukraine: Bruxelles veut faciliter la confiscation d'avoirs d'oligarques russes

La Commission européenne a présenté mercredi des propositions législatives pour faciliter une confiscation des avoirs d'oligarques russes sur liste noire et harmoniser la répression dans l'UE de la violation des sanctions décidées en réponse à la guerre en Ukraine.

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Selon un projet de directive, une confiscation des avoirs serait possible pour les individus et entités qui contournent ou tentent de contourner les sanctions, en plus de ceux qui sont engagés dans des activités criminelles (blanchiment, corruption...). L'argent ainsi confisqué serait versé «sur un fonds commun pour aider l'Ukraine», a expliqué le commissaire européen à la Justice Didier Reynders lors d'une conférence de presse.

La Russie adopte la loi abolissant la limite d'âge pour s'engager dans l'armée

Le Parlement russe a aboli mercredi la limite d'âge pour s'engager dans l'armée. Jusqu'à présent, seuls les citoyens âgés de 18 à 40 ans étaient autorisés à conclure un premier contrat avec l'armée. «L'adoption de cette proposition de loi permettra d'attirer dans l'armée des experts de spécialités recherchées», a souligné l'un des auteurs du texte, le député Andreï Kartapolov, cité sur le site de la Douma, la chambre basse.

Désormais, il sera possible à toute personne volontaire n'ayant pas atteint l'âge légal de la retraite, fixé actuellement à 61,5 ans pour les hommes, de s'engager dans l'armée. La Russie a lancé en avril l'appel du printemps 2022, avec pour objectif d'envoyer 134.500 jeunes dans les casernes, les autorités assurant toutefois que les conscrits ne seraient pas envoyés au front.

Le gouvernement russe suit de près le renforcement du rouble

Le gouvernement russe suit de près le renforcement du rouble, a assuré mercredi le porte-parole du Kremlin, alors que la monnaie russe a atteint en début de semaine son niveau le plus haut depuis quatre ans par rapport au dollar. «Ce processus de renforcement continu du rouble est sans conteste un sujet qui nécessite une attention particulière», a souligné Dmitri Peskov, affirmant que ce thème était abordé dans «toutes les réunions dédiées aux questions économiques».

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«La stabilité macro-économique est assurée», a-t-il ajouté. La monnaie russe, qui tournait autour de 80 roubles pour un dollar et 90 roubles pour un euro avant le 24 février, s'est d'abord fortement affaiblie, avant de se ressaisir à partir du 9 mars. Mardi, le dollar s'échangeait contre environ 56 roubles, niveau observé depuis février 2018, et l'euro s'échangeait contre 57,6 roubles, un record depuis 2015.

La guerre en Ukraine affectera durablement la sécurité autour de la Baltique

L'invasion russe de l'Ukraine aura un «impact négatif à long terme» sur la sécurité régionale autour de la mer Baltique, ont affirmé mercredi les chefs de la diplomatie des États riverains réunis pour la première fois depuis neuf ans, sans la Russie.

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Les réunions ministérielles du Conseil des États de la mer Baltique, une instance de coopération régionale, avaient été suspendues après l'annexion russe de la Crimée en 2014 et le soutien apporté par Moscou aux séparatistes de l'est de l'Ukraine. Rompant avec cette longue pause, les chefs de la diplomatie des dix pays (Allemagne, Norvège, Suède, Danemark, Finlande, Islande, Pologne, Estonie, Lituanie, Lettonie) se sont retrouvés mardi et mercredi à Kristiansand (sud de la Norvège) en présence également du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

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La Russie n'était en revanche pas représentée: après avoir vu sa participation au Conseil suspendue le 3 mars, elle s'en est retirée le 17 mai. «L'agression russe est totalement incompatible avec le modèle coopératif régissant les relations internationales dans la région de la mer Baltique. Les relations du Conseil avec la Russie et le Bélarus (État observateur, NDLR) resteront rompues jusqu'à ce que la coopération soit redevenue possible dans le cadre des principes fondamentaux du droit international», ont-ils ajouté.

Les autorités pro-russes installées à Zaporijia adoptent le rouble

Les autorités installées par Moscou dans la région de Zaporijia, dont une grande partie est occupée par l'armée russe, ont introduit le rouble, instaurant ainsi une zone à double monnaie, a annoncé un membre du conseil régional à l’agence de presse russe RIA.

«Vous pouvez payer à la fois en hryvnias et en roubles, et toutes les prestations seront versées en roubles», a-t-il déclaré, ajoutant que les «nouvelles autorités» de la région s'orienteront vers l'adhésion à la Russie. Cela se fera «après la libération complète de la région des nationalistes ukrainiens». «Il ne peut y avoir qu'un seul avenir pour la région de Zaporijia (…) devenir sujet à part entière de la Fédération de Russie», a ajouté ce membre du conseil régional pro-russe.

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Moscou souhaite juger ses prisonniers avant tout échange avec Kiev

La Russie examinera la question d'un échange de prisonniers avec l'Ukraine une fois que les détenus ukrainiens auront été jugés, a indiqué mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Andreï Roudenko, cité par les agences russes. «Nous examinerons tout cela après que ceux qui se sont rendus auront été jugés, qu'un verdict aura été prononcé», a-t-il déclaré. «Avant cela, les discussions sur un échange sont prématurées».

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La semaine dernière, les derniers défenseurs ukrainiens de la ville stratégique de Marioupol, retranchés pendant des semaines dans l'immense aciérie Azovstal, se sont rendus. Il seraient près de 4000 soldats capturés, selon Moscou. Le dirigeant séparatiste prorusse Denis Pouchiline a déclaré mardi que le parquet général de la République autoproclamée de Donetsk travaillait avec Moscou sur la composition du tribunal chargé de juger les prisonniers ukrainiens.

«Il faut qu'un maximum de représentants de différents pays y participent», a-t-il estimé, affirmant qu'«une série de pays» avaient donné leur «accord préalable pour participer à ce tribunal international», sans donner plus de précisions. Mercredi, le vice-ministre russe Andreï Roudenko a dit ne pas avoir d'informations à ce sujet.

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Zelensky dénonce à Davos un manque d'«unité» des pays occidentaux

Le président ukrainien a dénoncé mercredi un manque d'«unité» des pays occidentaux face à la guerre en Ukraine. «Ma question est: y a-t-il unité en pratique? Je ne la vois pas», a-t-il regretté lors d'une prise de parole en visioconférence au forum économique de Davos en Suisse. En ligne de mire, la Hongrie, qui pose son veto à tout embargo sur le pétrole russe. «Quelque chose ne va pas avec la Hongrie!», a-t-il lancé, fustigeant la position de son homologue hongrois Viktor Orban. «Nous aurons l'avantage sur la Russie quand nous serons tous vraiment unis».

Autre sujet de désaccord, l’intégration de nouveaux pays à l’Otan. «Y a-t-il une unité au sujet de l'adhésion de la Suède et de la Finlande dans l'Otan? Non. Donc l'Occident est-il uni? Non», a ajouté Zelensky lors du petit-déjeuner organisé par l'Ukraine à Davos.

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La Russie demande la levée des sanctions pour éviter une crise alimentaire mondiale

Un haut diplomate russe a exigé mercredi la levée des sanctions visant Moscou comme condition pour éviter une crise alimentaire mondiale du fait du blocage des exportations de céréales ukrainiennes depuis le début de l'offensive du Kremlin.

«La résolution du problème alimentaire passe par une approche collective, impliquant notamment la levée des sanctions qui ont été instaurées contre les exportations russes et les transactions financières», a déclaré un ministre adjoint des Affaires étrangères, Andreï Roudenko, cité par les agences de presse russes.

Il a également exigé «le déminage par Kiev» des ports de la mer Noire pour que les navires puissent exporter les céréales. À cet effet, la Russie est «prête à assurer un couloir humanitaire» aux bateaux, a-t-il déclaré.

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Les canons français Caesar déployés sur le front

Les pièces d’artillerie promises par la France à l’Ukraine sont désormais entre les mains des forces ukrainiennes. Mercredi matin, un blog de soutien à l’armée de Kiev a publié des photos de ces fameux Caesar, camions tout-terrain équipés d’un canon de 155 mm, capables de frapper une cible à 40 km avec une excellente précision.

Sans préciser combien de pièces et d’obus ont été livrés, l’Élysée avait annoncé leur mise en capacité opérationnelle début mai. Dans la nouvelle «bataille du Donbass», ces nouvelles armes pourraient jouer un rôle essentiel.

Le président ukrainien présente ses condoléances aux victimes de la tuerie au Texas

«Je veux présenter mes condoléances à tous les proches et familles des enfants qui ont été tués dans la terrible fusillade d'une école au Texas», a affirmé Volodymyr Zelensky en préambule d'un petit-déjeuner organisé par l'Ukraine à Davos. «Il est terrible d'avoir des victimes de tireurs en temps de paix», a déploré le président ukrainien par visioconférence.

Dans l’État américain, un adolescent de 18 ans a ouvert le feu mardi dans une école primaire, tuant 19 jeunes élèves et un enseignant. «Cela arrive visiblement dans des sociétés en paix», a déclaré le chef d'État dont le pays subit les assauts russes depuis trois mois.

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La ville de Zaporijia touchée par des missiles russes

Des responsables ukrainiens ont signalé mercredi des attaques de missiles russes au sud-est de Zaporijia, causant d'importants dégâts dans la ville. L'armée russe aurait lancé mercredi quatre missiles de croisière sur la cité, selon un communiqué du conseil régional, ajoutant qu’un missile a été abattu par la défense aérienne ukrainienne. Dans les zones résidentielles de la ville, 62 bâtiments ont été endommagés. Au moins une personne a été tuée et trois autres blessées.

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Plus à l’ouest, dans la région de Dnipropetrovsk, le chef de l'administration régionale a également signalé des attaques. Les alarmes de raid aérien ont été constantes pendant la nuit de mardi à mercredi, a-t-il déclaré. «L'ennemi a tiré trois missiles sur Kryvyi Rih ce matin. Une entreprise industrielle a été touchée. Il y a d’importantes destructions», a-t-il fait savoir, promettant plus d’informations sur d’éventuelles victimes.

Zelensky accepte de parler uniquement à Poutine, et sans intermédiaires

Prenant la parole mercredi matin au Forum économique mondial de Davos, le président ukrainien a déclaré qu'il n'était disposé à discuter avec l’envahisseur que dans la perspective d’un dialogue direct avec Vladimir Poutine, et non via des intermédiaires.

«Une fois que le président (sera) prêt à quitter sa bulle de réalité alternative» et à revenir dans «le monde réel», «peut-être alors comprendra-t-il que nous devrions commencer à parler», a déclaré Volodymyr Zelensky à Davos, précisant toutefois que l'Ukraine se battrait jusqu'à la reprise de tout son territoire. Dans le cas où la Russie retirait toutes ses troupes des zones envahies depuis le 24 février, cela pourrait constituer «un premier pas vers des pourparlers», a déclaré le chef d’État ukrainien.

Dans la région de Donetsk, les Russes mettent la main sur Svitlodarsk

Le chef de l'administration militaire régionale de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a déclaré mardi soir que les forces russes avaient pris la ville de Svitlodarsk à l’est du Donbass, d'où les forces ukrainiennes se sont retirées.

«Aujourd'hui, 24 mai, l'armée russe est entrée à Svitlodarsk dans la région de Donetsk. Des drapeaux russes y ont déjà été hissés», a déclaré le gouverneur, alors que des chaînes pro-russes ont montré sur Telegram des images du drapeau russe hissé au-dessus du bâtiment administratif de la ville. «Pas plus de 30% de la population a quitté la ville. Environ 10.000 civils y sont restés», a-t-il estimé, affirmant toutefois qu’il ne s’agissait «pas d'une retraite, mais d'un regroupement» des forces armées ukrainiennes.

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Au moins 22.000 habitants seraient morts durant le siège de Marioupol, selon un conseiller du maire

«Marioupol est désormais une ville fantôme», a déclaré mardi un conseiller du maire de la ville portuaire au sud de l’Ukraine. Ce bastion de la résistance ukrainienne a tenu trois mois face aux assauts russes. Dans l’usine d’Azovstal, les soldats retranchés ont fini par rendre les armes la semaine dernière. Mais ce long siège russe aurait fait au moins 22.000 morts parmi les habitants, a déclaré Petro Andriushchenko, interrogé par CNN. Un chiffre qu’il tient des nombreux retours avec des responsables sur place, et qu’il estime en réalité plus élevé encore.

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Viktor Orban maintient son veto sur le blocage du pétrole russe

Le premier ministre hongrois, qui bloque l'adoption d'un embargo européen sur le pétrole russe, a fait savoir dans une lettre au président du Conseil européen Charles Michel qu’il serait «contre-productif» de discuter d’un sixième paquet de sanctions lors du sommet des 27 prévu fin mai. Un accord, a-t-il averti, serait «très improbable» lors de cette réunion des chefs d’État et de gouvernement européens.

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Mardi, la présidence française a rétorqué que rien n’était impossible. «Il y a encore la possibilité dans les jours qui viennent de débloquer le veto hongrois», a déclaré l'Élysée, notant que «différentes options sont sur la table pour sortir de ce blocage».

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La Hongrie en alerte 

Budapest a décrété mardi l’«état d'urgence» en raison de la guerre dans l’Ukraine voisine. «Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a justifié sur Facebook mardi le premier ministre hongrois Viktor Orban. Le dirigeant nationaliste a invoqué le «besoin d'une marge de manœuvre» et la «capacité d'agir immédiatement», que permet le statut spécial de l'état d’urgence déjà instauré dans le cadre du Covid-19.

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La situation dans le Donbass «empire d’heure en heure», alerte le gouverneur de Lougansk

Dans le Donbass, l'armée russe tente coûte que coûte de resserrer son étau. «La situation est très difficile et, malheureusement, elle ne fait que s’aggraver. Elle empire de jour en heure, d’heure en heure», a indiqué mardi Sergueï Gaïdaï, gouverneur régional de Lougansk, dans une vidéo postée sur sa chaîne Telegram.

«Les bombardements sont de plus en plus intenses» et «l’armée russe a décidé de détruire complètement Severodonetsk», une ville stratégique de la région, a-t-il alerté. Mercredi matin, le gouverneur régional a réitéré son message d’alarme. «Dans la région de Lougansk, les Russes avancent dans toutes les directions à la fois».

Mardi soir, le président Zelensky reconnaissait lui aussi que «la situation dans le Donbass est extrêmement difficile». «Toutes les forces que l'armée russe a encore ont été jetées là pour l'offensive» car ils «veulent tout détruire», a-t-il affirmé, tandis que le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou rappelait de son côté la volonté de la Russie d’aller jusqu'au bout. «Nous continuerons l'opération militaire spéciale jusqu'à la réalisation de tous les objectifs», a-t-il averti mardi.

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Bonjour à tous !

Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Trois mois après le début de l’invasion russe, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions et décisions internationales.

Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.

La Hongrie instaure l'état d'urgence à cause de la guerre en Ukraine

«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.

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Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours

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Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

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Le Figaro

Quand le Pentagone traque les ovnis

ENQUÊTE - Les «phénomènes aériens non identifiés» (UAP) ne sont plus tabous dans l’armée de l’air américaine. Au contraire, le département de la Défense a lancé un programme d’étude, aiguillonné par le Congrès pour communiquer sur ses conclusions - et les mesures défensives qui en découlent - en matière de sécurité nationale.

New-York

Il fut un temps où les pilotes de chasse de l’US Navy et de l’US Air Force préféraient taire ce qu’ils avaient vu «là-haut». Professionnels jusqu’au bout des gants, ils ne pouvaient se permettre d’être ridiculisés par leurs pairs. Confierait-on la défense de l’espace aérien à des aviateurs tout aussi crédules que les inconditionnels du mystère de Roswell, ce coin perdu du Nouveau-Mexique où une soucoupe volante se serait, dit-on, écrasée en 1947? Pondre un compte rendu de vol faisant état d’une «rencontre du troisième type» était l’assurance de voir sa carrière écourtée.

Jusqu’à ce jour de 2017 où deux médias américains, Politico et le New York Times, révélèrent l’existence d’un programme secret du Pentagone baptisé Advanced Aerospace Threat Identification Program (AATIP). Créé dix ans auparavant au sein de la Defense Intelligence Agency (DIA) et financé à hauteur de 22 millions de dollars, ce programme très confidentiel aurait été officiellement démantelé en 2012. Mais son ancien directeur, Luis Elizondo, assure qu’il n’en est rien: il aurait été habilement replacé sous le paravent de l’Office of Naval Intelligence (ONI), les renseignements de la marine américaine, tout en sollicitant les appels à témoignage en interne dans le cadre d’une nouvelle volonté de transparence.

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Et les témoignages commencèrent d’affluer, après des décennies d’autocensure, vidéos à l’appui. Des chasseurs bombardiers F/A-18 Super Hornet survolant l’océan Pacifique au large de San Diego en 2004 auraient observé un objet oblong et argenté, de la taille d’un avion de ligne, «en forme de tic-tac géant». En 2014 et 2015, sur le littoral Atlantique, des intrus apparaissent sur les écrans radar, dansant la gigue, accélérant et décélérant à volonté, puis filant soudain à des vitesses hypersoniques, jusqu’à 13.000 km/h. Les pilotes dépêchés pour interception n’ont jamais pu établir de confirmation visuelle, bien que s’étant portés à proximité immédiate de ces phénomènes célestes et ayant pu «verrouiller» leurs systèmes d’acquisition de tir sur eux. Deux autres pilotes de F/A-18 auraient, eux, échappé de justesse à une collision avec un objet non identifié venu se loger au cœur de leur formation en vol, avant d’accélérer lui aussi à une vitesse invraisemblable. Aux dires du lieutenant Ryan Graves, il ressemblait à une sphère transparente renfermant un cube. D’autres apparitions hypersoniques n’arborent aucune motorisation apparente, ni aucune signature infrarouge.

Bureau permanent de recherches

La raison d’être du programme d’études du Pentagone, renommé Unidentified Aerial Phenomenon Task Force (UAPTF), touche plus à la menace pesant sur la sécurité nationale des États-Unis qu’à l’existence éventuelle des petits hommes verts. Marco Rubio, sénateur républicain de Floride, s’en émouvait en juillet 2020 lors d’une interview sur CBS, pointant de mystérieux survols de bases militaires américaines. «Il y a sûrement une explication tout ce qu’il y a de plus soporifique, arguait-il, mais nous devons en avoir le cœur net.»

Depuis 2007, le Pentagone se livrait régulièrement à un briefing confidentiel des leaders parlementaires, dans le droit fil d’une enquête du Congrès lancée en 1966 et close en 1970, baptisée Projet Blue Book. Jusqu’à ce mardi 17 mai 2022, au cours duquel le Congrès a tenu la première audition publique consacrée aux UAP (Unidentified Aerial Phenomenon, ou phénomènes aériens non identifiés). La session, convoquée par le sous-comité sur le contre-terrorisme, le contre-espionnage et la contre-prolifération de la commission du renseignement, intervient cinq mois après l’adoption du National Defense Authorization Act et un an après la publication d’un rapport de l’ONI recensant 143 événements non élucidés depuis 2004. La loi, elle, demandait au Pentagone de créer un bureau permanent de recherches sur ces phénomènes inexpliqués, à mi-chemin entre les X-Files de la célèbre série télévisée de Fox (1993-2002) et les enquêteurs français du Gépan (Groupe d’études des phénomènes aérospatiaux non identifiés) dans la drôlissime série récente Ovnis de Canal+.

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Le sujet ne fait plus rire personne outre-Atlantique. «Le peuple américain attend et exige de la part de ses dirigeants au gouvernement et dans le renseignement qu’ils évaluent sérieusement tout risque potentiel à la sécurité nationale et y répondent - surtout les risques que nous ne comprenons pas vraiment, a déclaré en ouverture des débats le président de la commission, le représentant démocrate de l’Indiana André Carson. Depuis que je suis arrivé au Congrès (en 2008, NDLR), je me suis intéressé à la question des phénomènes aériens non identifiés, tout à la fois une menace pour la sécurité nationale et un sujet de première importance pour le public américain.»

Missiles hors de contrôle

Et pour le personnel militaire en première ligne. «Trop longtemps, la marque d’infamie associée aux UAP a contrecarré les bonnes analyses de renseignement, poursuit André Carson. Les pilotes évitaient de rendre compte, et se voyaient moqués lorsqu’ils avaient le courage de le faire. Les officiels du ministère de la Défense avaient renvoyé le sujet à l’arrière-plan de leurs priorités, quand ils ne l’escamotaient pas carrément sous le tapis. Mais aujourd’hui, nous avons changé. Les UAP demeurent inexpliqués, c’est vrai. Mais ils sont bien réels. Il faut leur trouver une explication. Et les menaces qu’ils représentent devront être atténuées d’une manière ou d’une autre.»

Porté sur les fonts baptismaux, le bureau du Pentagone a été baptisé Airborne Object Identification and Management Synchronization Group. Sa raison d’être: «Détecter, identifier, attribuer les objets d’intérêt» dans l’espace aérien américain, «afin d’évaluer et d’atténuer les menaces s’exerçant sur la sécurité des vols et la sécurité nationale». De 143, les incidents recensés depuis 2004 ont bondi à plus de 400, selon un responsable des services secrets de la marine devant le Congrès.

«La communauté du renseignement a le très sérieux devoir envers les contribuables de prévenir des adversaires potentiels tels que la Russie et la Chine de nous surprendre avec des technologies inédites, argue l’élu républicain Rick Crawford face aux représentants du Pentagone. Mais ce comité est aussi dans l’obligation de comprendre ce que vous faites au juste pour déterminer si ces UAP exhibent de nouvelles technologies ou pas. Si oui, d’où viennent-elles?»

Les UAP demeurent inexpliqués, c’est vrai. Mais ils sont bien réels. Il faut leur trouver une explication. Et les menaces qu’ils représentent devront être atténuées d’une manière ou d’une autre

Luis Elizondo, ainsi que d’autres anciens du Pentagone associés au programme originel de 2007, se disent aujourd’hui convaincus que des engins d’origine extraterrestres se seraient écrasés sur Terre, aboutissant à la collecte d’échantillons et de débris précieusement conservés à l’abri des regards. «Après avoir examiné tout cela, renchérissait le sénateur du Nevada, Harry Reid, avant sa mort à l’âge de 82 ans en 2021, j’en suis arrivé à la conclusion qu’il y a des éléments, substantiels pour certains, moins pour d’autres, que le gouvernement et le secteur privé détiennent de vrais matériaux. Et il est absolument crucial que les informations sur la découverte de matériaux physiques et d’appareils récupérés sortent au grand jour».

Certains incidents, beaucoup plus anciens, intriguent les élus. Mike Gallagher, un républicain du Wisconsin, souhaiterait savoir ce qui s’est «vraiment passé» sur la base aérienne de Malstrom, près de Great Falls dans le Montana, en 1967. Par deux fois, les 16 et 24 mars, les opérateurs de ce silo de missiles nucléaires LGM-30 Minuteman enfouis dans les montagnes Rocheuses perdent subitement le contrôle d’une dizaine d’ogives. Une sphère rouge éblouissante est aperçue dans le ciel au même moment. Un rapport officiel accréditera la thèse d’un simple «dysfonctionnement technique». «Plus tôt le ministère de la Défense pourra démentir certaines hypothèses, qui seraient bel et bien faciles à démentir, plus vite nous pourrons concentrer notre temps et notre énergie sur des hypothèses plausibles», préconise Gallagher. Un témoin direct lui sait gré d’avoir mentionné l’incident. «Je suis content que le congressman Gallagher en ait parlé», avoue le capitaine Robert Salas, un officier missilier à la retraite qui n’a toujours pas compris ce qui s’est joué sous ses yeux il y a cinquante-cinq ans.

«Savoir des choses très intéressantes»

La commission d’enquête ne cherche pas, cependant, à réveiller un passé trop lointain. Afin de préserver sa réputation, elle entend se concentrer sur les défis technologiques posés par ces apparitions. C’est là toute la différence avec chaque nouveau président des États-Unis, inévitablement interrogé en conférence de presse sur le «mythe» de Roswell. Lors d’un échange avec son fils aîné Don Jr., le 19 juin 2020, Donald Trump lui confiait «savoir des choses très intéressantes» à propos de Roswell, «mais je ne te dirai pas ce que je sais». Interrogé sur une possible déclassification, il avait, comme ses prédécesseurs, botté en touche: «Là, il va falloir que je m’accorde un temps de réflexion», avait commenté Trump, soudain gagné par une prudence peu coutumière.

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Le Figaro

L’Amérique entre stupeur et colère après un nouveau massacre d’enfants au Texas

Joe Biden se dit écœuré par la 27e tuerie de l’année dans une école, mais le camp «pro-guns» ne bouge pas.

New-York.

Une ombre fugitive, encapuchonnée et vêtue de noir, pénètre dans une école américaine, un fusil d’assaut à la main. Cette vision d’épouvante est devenue familière aux États-Unis depuis le massacre du lycée Columbine, à Littleton (Colorado) en 1999. D’une banalité sordide, à mesure que les chaînes câblées diffusent en boucle des images de bambins évacués en file indienne et réajustent le bilan de chaque nouvelle tuerie. Celle d’Uvalde, au Texas, s’ajoute désormais à la liste.

Il était 11h43, mardi matin, lorsque le premier message d’alerte a été posté en ligne par l’administration de l’école primaire Robb Elementary School, qui accueille 600 enfants scolarisés du CE1 au CM1: «Les élèves et le personnel sont sauf. Le bâtiment est sûr et bouclé)». La fusillade avait pourtant déjà commencé depuis 11 minutes. Trente minutes plus tard, le ton a changé: «Il y a un tueur actif dans le bâtiment.»

Ce ne sont pas les armes qui tuent des gens, mais les gens qui tuent des gens

Un adolescent de 18 ans du nom de Salvador Ramos a réussi à pénétrer dans l’enceinte de l’école, faisant feu sur toute âme qui vive. La panique gagne les couloirs. Dans la confusion générale, des officiers de police venus sauver leurs propres enfants sont eux-mêmes blessés par balle. L’agresseur, cheveux longs noirs, regard taciturne, sera par une équipe de trois hommes d’une unité d’élite des garde-frontières, qui oeuvrait non loin d’Uvalde ce matin-là. Dix-neuf enfants ont été fauchés, ainsi que deux encadrants, dont une maîtresse adorée de tous, Eva Mireles. Deux personnes se trouvent encore entre la vie et la mort à l’hôpital, quinze autres sont blessées à des degrés divers. Le tireur avait annoncé sur Facebook, «sans doute moins de 15 minutes avant d’arriver à l’école», qu’il allait perpétrer cette attaque, a par ailleurs rapporté le gouverneur du Texas, Greg Abbott.

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Plus difficile d’adopter un chien

L’Amérique est à nouveau figée de stupeur. Uvalde est la 212e fusillade de masse depuis le début de l’année, la vingt-septième en milieu scolaire. À la Maison-Blanche, il semble que Joe Biden ait mis du temps à rassembler ses pensées et trouver l’envie de parler avant de se présenter devant les caméras mardi soir, pour confier son écœurement.

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L’assassin, qui a également abattu sa propre grand-mère, avait acheté un fusil d’assaut le jour de ses 18 ans, payé 1 370 dollars sur le site de vente en ligne Daniel Defense, basé en Géorgie. Selon Jim Sciutto de CNN, il en aurait acquis deux autres chez des armuriers locaux la semaine passée, ainsi que 375 cartouches. Comment est-il possible d’acquérir de telles armes de guerre alors que l’on n’a pas le droit de commander une bière avant ses 21 ans? De traverser les mailles d’un filet de sécurité minimal, quand il est plus difficile encore d’adopter un chien? Sur Twitter, Joe Biden poursuit sa tirade: «L’idée qu’un jeune de 18 ans puisse entrer dans un magasin et acheter des fusils d’assaut est juste intolérable. Pourquoi, par la grâce de Dieu, avez-vous besoin d’une telle arme, si ce n’est pour tuer quelqu’un? Au nom de tous les parents, de chaque citoyen, il est l’heure d’agir. Nous pouvons faire plus. Nous devons faire plus.» Le président américain a également annoncé qu’il se rendrait au Texas «dans les prochains jours».

Paralysie générale

La NRA (National Rifle Association) s’est, elle, dédouanée de toute responsabilité, dénonçant «l’acte d’un criminel isolé et dérangé». Terrence K. Williams, un comédien pro-Trump, a également rétorqué au nom du lobby des armes aux 5,5 millions d’adhérents: «Ce ne sont pas les armes qui tuent des gens, mais les gens qui tuent des gens.» Mieux vaudrait donc se concentrer sur les individus qui ont «appuyé sur la gâchette», ces «bad guys» auxquels il faut tout simplement opposer plus de «good guys» mieux armés. «Ce n’est pas la NRA qui est en cause ici, clame-t-il. C’est une affaire du Bien contre le Mal. Toutes les écoles ont besoin d’être équipées de détecteurs de métaux et de gardes armés à la porte, pour fouiller tous les visiteurs.»

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Telles sont les mesures que préconise un bloc compact d’élus soutenus par la NRA au Congrès, plutôt qu’un moratoire sur les fusils d’assaut adopté en 1994 et expiré depuis 2004, ou l’imposition d’une base de données fédérale pour tous les individus à risque.

Cette paralysie générale insupporte Steve Kerr, le coach de l’équipe de basketball des Golden State Warriors. Livide, celui qui a perdu son père dans une fusillade en 1984 martèle la table du poing en conférence de presse. «Quand allons-nous faire quelque chose? Je suis tellement fatigué d’offrir mes condoléances à des familles dévastées. Je suis fatigué de ces minutes de silence. Ces dix derniers jours, des Noirs ont été tués dans un supermarché à Buffalo, des paroissiens asiatiques ont été tués en Californie du Sud, et maintenant des enfants sont assassinés à l’école. Il y a 50 sénateurs, en ce moment, qui refusent de voter la loi HR8 (vérification d’antécédents judiciaires et psychiatriques pour les transactions entre particuliers ou via des revendeurs non agréés, NDLR) que la Chambre des représentants a passée (soumise en 2019, adoptée en 2021). Et il y a une bonne raison pour laquelle ils ne voteront pas dessus: ils s’accrochent au pouvoir. Je vous demande, à vous qui refusez de lever le petit doigt, si vous allez mettre votre soif de pouvoir de côté pour s’occuper de la vie de nos enfants, de nos personnes âgées et de nos paroissiens. Cinquante sénateurs (républicains, NDLR) nous tiennent en otages. Vous rendez-vous compte que 90 % des Américains veulent des vérifications d’antécédents universelles?»

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Le chiffre exact oscille même entre 93 et 95 %, selon des sondages publiés depuis 2019. Quant aux vérifications d’antécédents, les experts reconnaissent qu’elles ne constituent pas la panacée. L’auteur de la tuerie de Buffalo le 14 mai (10 morts), un autre adolescent de 18 ans nommé Payton Gendron, avait pu lui aussi acheter un fusil d’assaut sans que le vendeur n’y trouve rien à redire. «Le comble, c’est que nous sommes tous d’accord sur la nécessité d’imposer des contraintes sur les armes», relève Nicholas Kristof, ancien éditorialiste du New York Times. «Personne n’apprécierait qu’on autorise les gens à conduire un char d’assaut dans les rues, ou à posséder une batterie de défense antiaérienne dans leur jardin. Grâce à Dieu, nous avons réussi à interdire ces armes-là» pour le grand public. Reste à trouver le moyen d’en faire de même pour les fusils semi-automatiques, les chargeurs à forte capacité et autres «gadgets» paramilitaires accessibles en ligne ou dans les foires aux armes de l’Amérique profonde.

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Le Figaro

Le cas Damien Abad divise l’exécutif

Loris BoichotTristan Quinault-Maupoil

DÉCRYPTAGE - Malgré le choix du parquet de ne pas ouvrir d’enquête «en l’état», la macronie reste très embarrassée.

La mise en cause de Damien Abad n’en finit pas de bousculer l’exécutif. Près d’une semaine après la composition du premier gouvernement d’Élisabeth Borne, la pression ne retombe pas sur le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, confronté à des accusations de viol par deux femmes révélées samedi par Mediapart. L’ancien chef de file des députés Les Républicains (LR) les réfute fermement, soulignant l’absence de procédure judiciaire en cours.

Mercredi, le parquet de Paris a annoncé ne pas ouvrir d’enquête «en l’état» . «Faute d’élément permettant d’identifier la victime des faits dénoncés et, dès lors, faute de possibilité de procéder à son audition circonstanciée», est-il précisé. Interrogé par Le Figaro mercredi après cette annonce, Matignon n’a pas souhaité dire si Damien Abad conservait la confiance de la chef du gouvernement. «Un homme innocent doit-il démissionner? Je ne crois pas», a insisté le ministre lundi.

Pour autant, les appels à la démission persistent, en provenance des oppositions. Damien Abad «ne peut en l’état pas faire partie du gouvernement», a jugé le député Insoumis Alexis Corbière sur BFMTV-RMC, tout en fustigeant «une forme de légèreté» de l’exécutif.

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En cause: la position de la première ministre, Élisabeth Borne, qui a déclaré dimanche ne pas avoir été «au courant» des accusations avant leur publication samedi par Mediapart. Le média en ligne affirme pourtant avoir envoyé une série de questions à Matignon dès vendredi soir. Le cabinet d’Élisabeth Borne confirme l’existence de ce courriel, tout en affirmant que «la première ministre n’a pas eu connaissance» de la missive dans l’immédiat.

Le cas Abad met les macronistes dans une impasse. Les proches du chef de l’État souhaitent faire primer la présomption d’innocence, désireux de laisser «la justice faire son travail en toute indépendance». Mais des membres de la majorité s’inquiètent de plus en plus des conséquences politiques de la controverse, à l’approche des législatives des 12 et 19 juin. «On ne peut pas dire “il ne faut pas céder au tribunal médiatique” et en même temps dire “il faut libérer la parole des femmes”. C’est ingérable», estime un pilier de la majorité sortante. «C’est à Damien Abad de se demander, en conscience, s’il se défend jusqu’au bout, ou s’il estime qu’il entrave l’action du gouvernement.» «Je n’ai pas à soutenir ou à ne pas soutenir» Damien Abad,a publiquement balayé la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon sur RTL. Un autre poids lourd macroniste se dit préoccupé: «C’est profondément déstabilisant pour nous. Quand on est en situation de responsabilité et en butte à cela, il devient difficile de tenir, surtout avant une élection.»

L’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin a toutefois plaidé mercredi pour le maintien du ministre dans ses fonctions.«Tant qu’il n’y a pas de procédure de justice, il ne faut pas démissionner», a-t-il affirmé sur Europe 1. «Les faits seraient très graves s’ils étaient avérés. Mais tant qu’on n’a pas la vérité, il faut être très, très prudent.»

«Principe de précaution»

Dans les rangs féministes, plusieurs voix, dont celle de l’écologiste Sandrine Rousseau, demandent l’application d’un «principe de précaution». «Cet argument de dire “tournez-vous vers la justice”, il va porter ses limites», a déclaré la militante féministe Caroline de Haas sur BFMTV, en mettant en cause la part de plaintes pour délits ou crimes sexuels classées sans suite.

À ces lectures radicalement différentes de la situation, l’exécutif peine à apporter une réponse franche et unanime qui pourrait clore le débat. Les Français sont tout aussi partagés selon une enquête Elabe pour BFMTV, L’Express et SFR. Une courte majorité d’entre eux (53 %) estiment que face à des accusations de viol ou d’agression sexuelle, un membre du gouvernement devrait le quitter. 46 % pensent que tant que la justice ne s’est pas prononcée, la présomption d’innocence prime.

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Accusé de viols, le ministre Damien Abad se confie au Figaro

EXCLUSIF - Le ministre des Solidarités dénonce des attaques qu'il juge récurrentes et estime que les élections législatives seront les «juges de paix».

Pap Ndiaye à l'Éducation nationale : la droite fulmine, l'extrême gauche s'incline

Seule véritable surprise de ce nouveau gouvernement, la nomination de l'historien est celle qui fait le plus réagir. À droite, les critiques fusent de toute part ; à gauche, son parcours et ses idées sont salués.

«Sa défaite me convient très bien» : Le Drian profite de son discours de passation pour régler ses comptes avec le premier ministre australien

Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.

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Le Figaro

Législatives 2022 : dans l'Hérault, la succession de la député LREM Coralie Dubost fait des vagues chez les marcheurs locaux

John Timsit

Les marcheurs locaux fustigent un nouveau binôme, penchant, selon eux, trop à droite.

La succession fait des remous. Dans la troisième circonscription de l'Hérault, la députée sortante de LREM Coralie Dubost ne se représente pas. En cause principalement ? Sa gestion humaine de certains collaborateurs et l'utilisation dispendieuse de ses avances de frais de mandat, épinglés fin avril par Médiapart. Pour la remplacer, les instances de la majorité ont investi Laurence Cristol, candidate, et Arnaud Moynier comme suppléant. Alors que la désignation de Coralie Dubost avait fait consensus il y a cinq ans, le nouveau duo choisi et validé par Jean Castex, fait des vagues chez les partisans locaux du président.

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Hors positionnements idéologiques, Laurence Cristol est la maire de Saint-Clément-de-Rivière, petite commune au nord de Montpellier qui n'est pas dans cette fameuse troisième circonscription dans laquelle l'édile se présente. Une démarche qui n'encourage pas un apaisement des tensions locales. Autre motif sur lequel les marcheurs grincent un peu des dents : le parcours politique de Laurence Cristol. D'abord filloniste, puis sur la ligne Wauquiez au sein des Républicains, lorsque le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes était à la tête du parti de droite.

Par ailleurs, elle fut déjà candidate LR dans la quatrième circonscription en 2017 contre le représentant de LREM, et élue...sous l'étiquette PS au conseil départemental de l'Hérault, en juin 2021. «Elle n'a pas du tout les valeurs de la majorité. Elle a fait la Manif pour tous. Elle est contre la PMA. Elle est sur une droite très ferme, pas du centre en tout cas», persifle un macroniste héraultais. «Comme suppléant, elle aurait également pu prendre un marcheur pour mobiliser les troupes...Au contraire, elle prend un gars qui a presque voté Le Pen au second tour», ajoute-t-il, grinçant.

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Une proximité avec Dupont-Aignan ?

Son suppléant justement, Arnaud Moynier, était candidat LR, dissident, aux dernières législatives. Une présence sur la ligne de départ qui a conduit à son exclusion du parti de droite. Cinq ans plus tard, ce maire de la commune de Beaulieu a parrainé la candidature de Nicolas Dupont-Aignan pour la présidentielle. «On veut me faire passer pour un soutien à Debout la France. Rien de moins», avait justifié Arnaud Moynier au Midi Libre, la semaine dernière. Et d'ajouter : «J'ai apporté mon parrainage à Nicolas Dupont-Aignan au même moment où d'autres, des leaders nationaux de la majorité présidentielle tels que François Bayrou notamment, militaient pour permettre à certains candidats en manque de signatures de pouvoir figurer dans la compétition à l'Élysée».

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Malgré cette défense, l'élu aurait, selon des sources locales, reçu Nicolas Dupont-Aignan dans la mairie de Beaulieu en septembre 2021, en compagnie de quelques élus. Avant d'amener le leader souverainiste dans son domaine viticole familial et de lui offrir du vin. Une visite personnelle démentie par l'ancien candidat DLF, qui explique au Figaro «être juste passé par la mairie». Et qui analyse le parrainage d'Arnaud Moynier «au dernier moment» comme un gage en faveur de la «démocratie».

«Je voulais un marcheur à la base. Quelqu'un du sérail, du camp présidentiel. Laurence Cristol est adhérente à rien», raille un autre cadre local de la majorité. Lequel se lamente que la troisième circonscription est pourtant «le territoire le plus gagnable par rapport aux scores de Macron à la présidentielle» et que le camp présidentiel «ait fait le pire choix». Une vision qui serait partagée par Coralie Dubost elle-même, très discrète pour l'instant sur la bataille qui se joue dans son camp. Selon un marcheur qui ne fera pas campagne pour le nouveau binôme, «les gens venant de la gauche ne voteront pas pour Laurence Cristol, pour qui la circonscription sera difficile à gagner dans un contexte très solitaire».

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Le Figaro

Ce qu’il faut retenir le la 4e journée de Roland-Garros

TERMINÉ : Fin du direct le 25 mai 2022 à 23:50

Sale journée pour les Tricolores, les principaux favoris au rendez-vous.

  • Grégoire Barrère n’a pas résisté face à John Isner. Le Français s’incline en quatre manches sur le score de 6-4, 6-4, 3-6, 7-6 en 2h25 de jeu sur le Simonne-Mathieu.

  • Elsa Jacquemot s’est bien battue avant de perdre en deux manches face à Angelique Kerber. L’Allemande s’impose 6-1, 7-6 en 2h04 de jeu sur le court Philippe-Chatrier.

  • Chez les femmes, Victoria Azarenka, Coco Gauff, Amanda Anisimova, sont toutes qualifiées. Il en est de même pour Karen Kachanov, Felix Auger-Aliassime et Cameron Norrie lors du tableau masculin.

  • En revanche, cela ne passe pas pour Emma Raducanu, battue par Aliaksandra Sasnovich, et Maria Sakkari, éliminée par Karolina Muchova.

  • Novak Djokovic s’est imposé sans trembler en trois sets face à Molcan 6-2, 6-3, 7-6 et accède au troisième tour.

  • Carlos Alcaraz s’est défait de son compatriote Ramos-Vinolas en 4h34. Après avoir sauvé une balle de match, l’Espagnol s’est imposé en cinq sets 6-1, 6-7, 5-7, 7-6, 6-4.

  • Richard Gasquet est éliminé dès le deuxième tour de Roland-Garros après sa défaite en trois sets face à Korda 7-6, 6-3, 6-3.

  • Diane Parry accède au troisième tour de Roland-Garros pour la première fois de sa carrière. La jeune française a battu Camila Osorio en deux sets 6-3, 6-3.

  • Diego Schwartzman, N.16 mondial, a obtenu son billet pour le troisième tour après une bataille de 3h45 face à Jaume Munar. L’Argentin l’a emporté 2-6, 3-7, 6-2, 6-2, 6-2.

  • Rafael Nadal se qualifie pour le troisième tour en battant le Français, Corentin Moutet. Le N.5 mondial s’est imposé en trois sets 6-3, 6-1, 6-4 et affrontera le Néerlandais, Van De Zandschulp tombeur de Fognini.

Tsonga se livre pour Le Figaro

Peu avant sa «der», Jo-Wilfried Tsonga s’était livré dans nos colonnes. Le Français, ancien numéro 5 mondial revient avec lucidité et quelques regrets sur son parcours, et une fin qu’il aurait aimé différente. Ce mardi, «Jo» a livré une énorme résistance face à Casper Ruud, 9e mondial, avant de finalement s’incliner en quatre sets. Découvrez notre entretien EXCLUSIF.

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Rafael Nadal s’impose face à Corentin Moutet ! 6-3, 6-1, 6-4

C’est terminé sur le court Philippe-Chatrier ! Loin d’être ridicule malgré le score assez lourd, Corentin Moutet s’est incliné en trois sets face à son idole ! Rafael Nadale, N.5 mondial, a remporté les trois manches 6-3, 6-1, 6-4 et affrontera Van De Zandschulp lors du troisième tour de Roland-Garros.

Corentin Moutet s’accroche !!! 5-4

Le Français a réussit à breaker Rafael Nadal qui servait pour le match ! Moutet s’accroche et n’est plus mené que d’un jeu ! Corentin Moutet va servir pour essayer d'égaliser à 5-5 !

Nadal break et va servir pour le match !

Rafael Nadal vient de breaker le Français et sert pour le match.

Le match s’équilibre ! 4-3 Nadal

Le match s’équilibre un peu sur le Philippe-Chatrier ! Nadal mène 4-3 mais Corentin Moutet est au service pour revenir à 4-4. Malheureusement le Français est mené 0-40.

Nadal dé-break face à Moutet ! 2-2 !

L’Espagnol ne laisse que les miettes à son adversaire et encore elles ne sont pas nombreuses. Sur son service, Rafael Nadal prend l’avantage 3-2 !

2-0 Moutet dans la troisième manche !

Moutet break Nadal dès le début du 3e set !

Petite surprise pour le début de ce troisième set puisque le Français vient de breaker Nadal dès le 1er jeu de service de l’Espagnol.

Nadal remporte le deuxième set 6-1 !

Face à Corentin Moutet, Rafael Nadal déroule et a remporté les deux premiers sets en 1h25 de jeu. L’Espagnol vient de s’adjuger la deuxième manche 6-1. Nadal est mené 15-40 sur son jeu de service dans le troisième set.

Nadal déroule face à Corentin Moutet (6-3, 5-1 en cours)

L’Espagnol, 13 fois vainqueur de Roland-Garros, est pour l’instant inatteignable pour Corentin Moutet. Le Français a concédé le premier set 6-3 et il est mené 5-1 dans la deuxième manche.

Parry accède au troisième tour de Roland-Garros !! (6-3, 6-3)

La jeune française, Diane Parry a battu son adversaire, Camila Osorio, 66e joueuse mondiale en deux sets 6-3, 6-3 ! Après 1h18 de match, Parry rejoint le troisième tour de Roland-Garros et affrontera Sloane Stephens.

Parry sert pour le match !

La Française qui a remporté le premier set 6-3, mène 5-3 dans la deuxième manche et sert pour le gain du match !

Rafael Nadal remporte le 1er set 6-3

Pour l’instant la logique est respectée sur le court Philippe-Chatrier ! Rafael Nadal a remporté le premier set 6-3 en 44 minutes de jeu face au Français, Corentin Moutet.

Parry remporte la première manche face à Osorio (6-3)

La jeune française de 19 ans, 97e joueuse mondiale au classement WTA, a remporté le premier set face à la Colombienne Osorio 6-3. Diane Parry est maintenant menée 3-1 dans la deuxième manche sur le court Simonne-Mathieu après presque 1 heure de jeu.

Richard Gasquet battu par Korda (7-6, 6-3, 6-3)

Le Français est éliminé au deuxième tour de Roland-Garros ! Face à l’Américian, Sebastian Korda, 30e joueur mondial, Richard Gasquet n’a pas remporté le moindre set et s’incline en 2h19 7-6, 6-3, 6-3.

Nadal déjà à plein régime ! 3-0

Face au Français Corentin Moutet, l’Espagnol, roi de Roland-Garros a déjà breaké et mène 3-0 dans le premier set.

Richard Gasquet en mauvaise posture

Le Français qui a perdu les deux premiers sets, vient de se faire breaker dans la troisième manche et il est mené 4-3.

Rafael Nadal face à Moutet pour la session de nuit

Schwartzman s’impose face à Munar en 5 sets

D’abord mené deux sets à zéro face à l’Espagnol (6-2, 7-6), Schwartzman a réussit à renverser la tendance en remportant les trois dernières manches 6-2, 6-2, 6-2 pour se qualifier au troisième tour en 3h45.

3-2 Gasquet dans la troisième manche

Richard Gasquet mène dans le troisième set 3 jeux à deux et va essayer d’aller chercher le service de son adversaire.

Gasquet est mené deux sets à zéro (7-6, 6-3)

Le Français est en difficulté face à Korda, tête de série n°27. Après avoir résisté dans le premier set, Richard Gasquet s’incline 6-3 dans le deuxième et la troisième manche est déjà décisive pour le Français.

Alcaraz se qualifie dans la douleur face à Ramos-Vinolas !!

C’est terminé sur le court Simonne-Mathieu ! Carlos Alcaraz finit par se défaire de son compatriote Albert Ramos-Vinolas au bout de 4h34 de jeu !!! D’abord mené deux sets à un, Alcaraz a remporté le troisième set au tie-break 7-6. Dans la cinquième manche, Ramos-Vinolas a mené 3-0 avant que Carlos Alcaraz au mental, ne revienne à 3 jeux partout pour finalement remporter le dernier set 6-4 et se qualifier au troisième tour de Roland-Garros !!

Carlos Alcaraz infranchissable !! 5-4

Alors que Ramos-Vinolas a eu l’occasion de conclure 3 fois sur la dernière balle, il se fait finalement breaker par Alcaraz qui va servir pour le gain du match !

Gasquet recolle (3-3)

Breaké dans le début de la deuxième manche, le Français recolle à Korda 3-3 après 1h15 de jeu !

Ramos-Vinolas revient challenger Alcaraz !! 4-4

C’est service complet ce soir : entrée, plat, dessert !! Alors qu’on pensait qu’Alcaraz prenait le dessus, Ramos-Vinolas vient breaker son adversaire et recolle à 4-4 dans cette cinquième manche !! Cela fait bientôt 4h30 que les joueurs sont dans l’arène !! Quel match exceptionnel !

Alcaraz est devant !! 4-3

Il était mené 3-0 et le voilà devant ! Carlos Alcaraz parvient à breaker Ramos-Vinolas et à prendre les devants dans ce cinquième set décisif ! Le N.6 mondial prend clairement le dessus sur son compatriote.

Alcaraz confirme son dé-break ! 3-3

Carlos Alcaraz confirme son dé-break et recolle au score ! Albert Ramos-Vinolas semble plus émoussé physiquement et commence à craquer face à son adversaire.

Gasquet perd le premier set face à Korda (7-6)

Le premier set s’est joué au tie-break entre les deux joueurs et c’est l’Américain qui s’adjuge cette première manche au tie-break 7-6 (7-5).

Alcaraz réussit le dé-break sur une balle folle !!! 3-2

Ce match est complètement dingue ! Même s’il fait encore beaucoup de fautes, Carlos Alcaraz s’accroche au mental et réussit le dé-break face à Ramos-Vinolas sur une dernière balle EXCEPTIONNELLE !

Alcaraz remporte son premier jeu dans le 5e set !

Le N.6 mondial débloque enfin son compteur dans ce set décisif ! Il va maintenant chercher à débreaker avec le soutien du public pour se relancer dans ce match ! Grosse tension sur le court !

Ramos-Vinolas se détache !! 3-0

On a dépassé les 4h de jeu sur le court Simonne-Mathieu et Ramos-Vinolas, bien que davantage emprunté physiquement, se détache et mène 3-0 dans le cinquième et dernier set !

Ramos-Vinolas réalise le break !! 2-0

Ramos-Vinolas met la pression sur Carlos Alcaraz dès le début de ce 5e set en venant le breaker d’entrée ! Le 44e joueur mondial prend les devants dans cette manche décisive !

Ramos-Vinolas remporte son jeu de service (1-0)

Carlos Alcaraz revient de loin !! 5e set à venir

Le N.6 mondial se sort d’un mauvais pas !! Au pied du mur et sous pression constante, Carlos Alcaraz d’abord breaké dans le quatrième set, a réussit à débreaker et à s’offrir un tie break face à son compatriote Ramos-Vanolas !! La nouvelle coqueluche du public français a survolé le tie-break 7-2 pour s’offrir une 5e manche décisive ! On en est à 3h49 de jeu !

6-2 pour Alcaraz qui s’offre 4 balles de set !

Carlos Alcaraz est au service et mène 6-2 !

Alcaraz reprend ce petit break 4-2

Quel coup droit d’Alcaraz le long de la ligne pour reprendre 2 points d’avance.

Ramos-Vinolas revient à 1 point 3-2

Alcaraz - Ramos-Vinolas : 3-1

Explications au tie-break entre Alcaraz et Ramos-Vinolas !

Les deux joueurs vont se départager au tie-break dans cette quatrième manche !

Balle de set pour Alcaraz !

La première est écartée par Ramos-Vinolas mais le N.6 mondial prend l’avantage et s’offre une deuxième balle de set ! Là encore c’est sauvé par Ramos-Vinolas !

Gasquet égalise ! 1-1

Le Français qui est entré sur le court Suzanne-Lenglen a débuté son match face à Sebastian Korda, a été breaké dès son premier jeu de service ! Richard Gasquet a réussit à débreaker dans la foulée !

Alcaraz recoooolle !! 5-5

Quelle fin de match tendue ! Alors qu’il venait de se faire breaker et que Ramos-Vinolas, 44e joueur mondial, servait pour le match, Carlos Alcaraz s’est accroché et a réussi à débreaker son adversaire pour relancer complètement ce match ! Le court Simonne-Mathieu en redemande !

Balle de match pour Ramos-Vinolas !

Alcaraz s’accroche et efface cette première balle de match ! C’est plutôt manqué par Ramos-Vinolas qui trouve le filet ! Le public a clairement choisi son camp et apporte son soutien à Alcaraz !

Balle de dé-break pour Alcaraz !

30-40 dans ce jeu entre les deux Espagnols et Alcaraz s’offre une balle de dé-break mais Ramos-Vinolas la sauve ! 40-40 !

Alcaraz breaké dans le troisième set !!

Attention Carlos Alcaraz est à deux doigts d’une élimination au deuxième tour de Roland-Garros !! Mené deux sets à un, l’Espagnol vient de se faire breaker et Ramos-Vinolas va servir pour le match ! 5-4

4-4 dans le troisième set entre Alcaraz et Ramos-Vinolas

On rentre dans les points décisifs pour Alcaraz qui va devoir bien gérer la fin de ce troisième set. La star montante du tennis mondial est mené deux sets à un (6-1, 6-7, 5-7) et sert actuellement pour prendre les devants.

Les doublettes françaises passent le premier tour

Novak Djokvic s’impose en 3 sets

En 2 h 15, le numéro mondial vient à bout Molcan (Slovaque) et se qualifie pour le 3e tour de Roland-Garros. Deux premiers sets en démonstration pour le numéro un mondial puis une 3e manche plus difficile (remportée 7-4 au Tie-Break). 6-2 / 6-3 / 7-6, place à la suite pour Djoko.

Schwartzman recolle à 2 partout

L’argentin était mené 2-0 mais vient de revenir dans le match. Tout va se jouer dans un 5e set décisif face à l’Espagnol Munar.

Alcaraz mené 2 sets à 1 !

Ce n’est définitivement pas le jour des têtes de série. Alcaraz (numéro 6 mondial) est mené 2 sets à 1 face à son compatriote espagnol Albert Ramos-Vinolas (44e mondial). 1-6 / 7-6 / 7-5.

Zverev s’en sort in extremis !

Quel soulagement pour le numéro 3 mondial qui remporte son duel face à Sebastian Baez (36e mondial) en 5 sets : 2-6 / 4-6 / 6-1 / 6-2 / 7-5. L’Allemand aura sauvé une balle de match dans ce 5e set.

Match exceptionnel et spectaculaire.

Zverev parvient à breaker !

6-5 pour l’Allemand dans cette fin de rencontre complétement folle. Le numéro 3 mondial va servir pour le match.

Zverev revient ! 5-5

L’Allemand résiste dans ce bras de fer de haute volée et sauve une première balle de match. 5 partout, service Baez.

Balle de match pour Baez

L’argentin s’offre une balle de match à 5-4 dans ce 5e set après un échange exceptionnel !

5-4 Baez

Les deux joueurs se rendent coup pour coup et qu’est-ce que c’est beau ! L’Argentin reprend l’avantage dans cette dernière manche (5-4). Zverev est en plein doute…

Zverev - Baez : 4-4 dans le 5e set

Match incroyable entre deux bons joueurs de tennis. Bien que Zverev ne soit pas tout à fait dedans aujourd’hui, l’Allemand résiste encore dans ce match et recolle à 4 partout dans cette dernière manche.

Vexé, Schwartzman revient à 2-1

L’argentin, numéro 16 mondial, remporte le 3e set de ce match (6-2) et revient à 2-1 face à l’Espagnol Munar, 87e joueur mondial. Il va tout de même devoir s’employer en 5 sets s’il veut voir le 3e tour de Roland-Garros.

Zverev debreak dans la foulée !

Exceptionnelle fin de match ! L’Allemand reprend directement le service de Sebastian Baez et revient à 4 jeux à 3. Zverev va servir pour recoller à 4-4.

Baez break Zverev dans le 5e set !

Coup de tonnerre à Roland ! Zverev, numéro 3 mondial, est mené 4-2 dans l’ultime manche par le jeune argentin Sebastian Baez. Tout va se jouer dans les prochains jeux.

Baez met en difficulté Zverev dans le 5e set

Un Argentin en cache un autre à Roland Garros. Baez mène 3-2 dans ce set décisif. Zverev, numéro 3 mondial, perd de nouveau son tennis et s’agace…

Schwartzman déroule dans la 3e manche

4-0 pour l’Argentin dans ce 3e set. Le numéro 16 mondial semble vexé et cherche à se rattraper avec la manière.

2 sets 0 pou Djokovic

1 h 10 de jeu et tout roule pour le numéro 1 mondial. 6-2 / 6-3 pour le Serbe face au Slovaque Alex Molcan (38e mondial).

Novak Djokovic change de raquette et sert pour le 2-0

Plus qu’à conclure pour le numéro 1 mondial dans cette deuxième manche. 6-2 / 5-3 en faveur du Serbe pour le moment.

Alcaraz perd son premier set !

Le jeune prodige espagnol s’incline face à son compatriote Ramos dans la deuxième manche. 1-6 / 7-6 dans ce match et 1 set partout.

Djokovic break

4-2 dans cette deuxième manche pour le Serbe qui déroule.

Zverev recolle à 2 partout !

L’Allemande se refait la cerise et file tout droit vers une victoire en cinq sets. Baez quant à lui semble fatigué et craque jeu par jeu face au numéro 3 mondial. 6-2 pour Zverev dans ce quatrième set.

Schwartzman mené 2 sets à 0 !

Le numéro 16 mondial vient de s’incliner au Tie-Break face à l’Espagnol Munar, 87e joueur mondial. L’Argentin est mené 2-6 / 6-7.

Auger-Aliassime a eu «les larmes aux yeux» en voyant la der de Tsonga

Qualifié pour le troisième tour ce mercredi, Félix Auger-Aliassime a suivi les adieux de Jo-Wilfried Tsonga, mardi, devant un écran de télévision. Une séquence qui a marqué le Canadien : «J'étais très ému. Je regardais cela depuis chez moi, j'avais les larmes aux yeux. C'est incroyable de voir des joueurs que tu as admirés, qui prennent leur retraite. Je vais sentir la même chose quand Rafa, Novak, Roger, ces grands joueurs, vont arrêter. Ce sont des sentiments bizarres, je peux me mettre à leur place. (…) Pour Jo, c'est très émouvant. Je pense que c'était le bon moment. On pouvait voir que son corps ne tenait plus. L'image est très puissante. Il a tout donné jusqu'à la fin, jusqu'à ce que son corps lui dise "arrête". C’est un excellent joueur. J'espère qu’il va rester dans le monde du tennis et que je pourrais le voir souvent.» 

Premier set pour Djokovic

Facile pour le numéro 1 mondial. C’est une démonstration ici à Roland Garros. 6-2 dans ce premier set pour Djokovic face au Slovaque Molcan qui fait ce qu’il peut… Première manche expéditive en 28 minutes.

5-2 pour Djoko

Jeu blanc pour le numéro 1 mondial dans ce premier set. Le Serbe n’est pas loin de prendre la première manche dans cette rencontre.

Alexander Zverev remporte la 3e manche

L’Allemand, numéro 3 mondial, semble avoir retrouvé son jeu face à Baez. Il reporte ce set 6-1, et revient à deux manches à une.

Qui est Sebastian Baez, ce jeune Argentin qui mène face à Zverev ?

36e joueur mondial, Baez a connu une ascension folle au classement ATP. C’est pour dire, il était hors du top 100 il y a même pas un an ! Aujourd’hui, ce jeune joueur de 21 ans a remporté, pour son premier Roland Garros, les deux premiers sets face à Zverev, numéro 3 mondial. Un adversaire qu’il a déjà affronté il y a quelques semaines à Rome (balayé en 2 sets 7-6 / 6-3).

Schwartzman en difficulté

Diego Swchwartzman, tête de série n°15, s’est incliné 2-6 sur le premier set face à l’Espagnol Jaume Munar, 87e mondial. 2-2 entre les deux joueurs dans le deuxième set après 1h02 sur le court n°7.

Alcaraz est pressé

Dans un duel 100% espagnol, Carlos Alcaraz ne traîne pas. Le 6e joueur mondial a remporté la première manche 6-1 en moins d’une demi-heure de jeu.

Djokovic fait son entrée

Le numéro 1 mondial rentre sur le court du Suzanne-Lenglen pour ce 2e tour. Novak Djokovic fait face au Slovaque Alex Molcan, 38e joueur mondial.

Maria Sakkari éliminée

La numéro 4 mondiale ne verra pas le troisième tour lors de ces Internationaux de France 2022. Maria Sakkari a été battue par Karolina Muchova. La Tchèque, 81e joueuse mondiale, s’impose en deux sets 7-6, 7-6 lors d’un combat long de 2h28 sur le court Suzanne-Lenglen.

Zverev mené deux sets à zéro

L’Allemand dos au mur lors de ce 2e tour. Alexander Zverev est maintenant mené deux sets à zéro par l’Argentin Sebastien Baez. 6-2, 6-4 en 1h20 de jeu pour le 36e mondial.

Alcaraz fait son entrée lors d’un duel 100% espagnol

Carols Alcaraz fait ses débuts lors de ce 2e tour des Internationaux de France sur le court Simonne-Mathieu. Le 6e joueur mondial fait face à son compatriote Albert Ramos-Vinolas, 44e joueur mondial.

Schwartzman de retour

L’Argentin, tête de série n°15 lors de ces Internationaux de France, entame son 2e tour face à l’Espagnol Jaume Munar, 87e mondial.

Norrie passe tranquillement

Tête de série numéro 10, Cameron Norrie n’a pas trainé sur les courts ce mercredi pour se qualifier pour le 3e tour. Le Britannique s’impose 6-3, 6-4, 6-3 face à l’Australien Jason Kubler, 160e mondial. Un succès construit en 2h29 de jeu sur le court n°6.

Coco Gauff qualifiée

L’Américaine Coco Gauff, tête de série n°18 lors de ce tournoi, s’impose en deux sets face à la Belge Alison Van Uytvanck, 60e mondiale. Une victoire 61, 7-6 en 1h30 de jeu sur le Simonne-Mathieu.

Zverev n’y arrive toujours pas

Après avoir perdu la première manche 6-2, l’Allemand est désormais mené 4-0 lors du deuxième set après 18 minutes de jeu.

Du beau monde demain sur les courts

Le Chatrier se remplit

Le court central animé ce mercredi après-midi lors du match opposant Alexander Zverev à Sebastien Baez, en attendant Rafael Nadal ce soir.

Zverev complètement bousculé

Alexander Zverev, numéro 3 mondial, s’incline 2-6 lors de la première manche face à Sebastien Baez, un jeune Argentin de 21 ans, classé 36e mondial. 32 minutes de jeu seulement sur le Philippe-Chatrier tandis que l’Allemand semble appeler les soigneurs.

Taylor Fritz en grande difficulté

L’Américain, tête de série n°13, est mené deux deux sets à un par l’Espagnol Bernabe Zapata Miralles, 131e mondial : 3-6, 6-2, 6-2 en 1h53 de jeu sur le court n°14.

Anisimova qualifiée

La tête de série n°27 Amanda Anisimova s’impose en deux manches face à la Croate Donna Vekic, 100e mondiale, 6-4, 6-1 en 1h11 de jeu sur le court n°7.

Sakkari perd la première manche

La numéro 4 mondiale Maria Sakkari s’est inclinée au tie-break face à la Tchèque Karolina Muchova, 81e mondiale, en 1h11 de jeu.

Norrie mène 2-0

Tête de série n°10, Cameron Norrie mène 6-3, 6-4 face à Jason Kubler, 160e mondial.

Kachanov qualifié

Après avoir perdu le premier set, le Russe s’est repris par la suite. Tête de série n°21, Karen Khachanov l’emporte face à Hugo Dellien, le tombeur de Dominic Thiem au premier tour. Le 25e mondial s’impose 4-6, 6-4, 7-6, 6-3 en 3h07 de jeu sur le court n°13.

Du monde pour Tsonga

FranceTV Sport annonce un record d’audiences pour la journée de ce mardi à Roland-Garros. Des chiffres qui s’expliquent notamment par la «der» de Tsonga.

A RETROUVER : Roland-Garros : carton d'audience pour la journée de mardi

Humbert s’amuse avec un... pigeon

Hugo Humbert a disparu du tableau messieurs dès le premier tour du tournoi de Roland-Garros, battu par Emil Ruusuvuori en cinq manches (2-6, 6-2, 7-6, 4-6, 2-6). Une déception pour le Français qui est revenu sur un élément qui a pu le perturber alors qu'il était au service. Le passage d'un pigeon sur la pierre ocre a pu lui faire perdre un point. «On n'a pas le droit de jouer avec un pigeon sur le court ! Il faudrait vérifier la règle, mais quand je sers, le pigeon arrive. Je regarde l'arbitre pour qu'elle arrête le point et je n'ose pas lui dire « stop », parce que je me suis dit qu'elle allait peut-être dire : non, il ne t'a pas gêné, mais sauf qu'il m'avait bien gêné, il était à côté de moi et je n'ai pas compris pourquoi elle n'a pas arrêté le point», a expliqué le Messin qui a joué sous anti-inflammatoires en raison d'une douleur à l'épaule gauche.

A RETROUVER : Roland-Garros : «On n'a pas le droit de jouer avec un pigeon sur le court !», s'amuse Ugo Humbert

Jacquemot résiste mais s’incline

La Française Elsa Jacquemot a offert une belle résistance lors d’un deuxième set, long de près de 90 minutes, poussant son adversaire au tie-break. A l’expérience, Angelique Kerber s’impose 6-1, 7-6 contre la 215e joueuse mondiale en 2h04 de jeu sur le court Philippe-Chatrier.

Kachanov prend l’avantage

Le Russe mène désormais deux sets à un face à Hugo Dellien : 4-6, 6-4, 7-6.

Sakkari entre sur le court

Maria Sakkari, tête de série n°4, fait son entrée lors de ce second tour face à la Tchèque Karolina Muchova, 81e mondiale.

Barrère éliminé

Malgré une belle résistance, le 210e mondial n’aura tenu que quatre sets face au géant John Isner. L’Américain, tête de série n°23, s’impose sur le score de 6-4, 6-4, 3-6, 7-6 en 2h25 minutes de jeu sur le court Simonne-Mathieu.

Auger-Aliassime ne traine pas

Après son premier match en 5 sets, Felix Auger-Aliassime n’a pas traîné lors e ce 2e tour. Le Canadien s’impose en trois sets. Une victoire 6-0, 6-3, 6-4 en 2h15 de jeu sur le court n°7 pour le n°10 mondial face à l’Argentin Camilo Ugo Carabelli, 155e joueur mondial.

Raducanu passe à la trappe

La tenante du titre de l’US Open éliminée dès le 2e tour de ce Roland-Garros 2022 pour sa première participation. Emma Raducanu, 19 ans et 12e joueuse mondiale, s’incline face à la Bielorusse Aliaksandra Sasnovich. La 47e mondiale s’impose 3-6, 6-1, 6-1 en 2h04 de jeu sur le court Suzanne-Lenglen.

Premier set Norrie contre Kubler

Opposé au modeste australien Kason Kubler (160e mondial), Cameron Norrie (tête de série numéro 10) tient son rang grâce à un break en milieu de première manche : 6-3.

Azarenkalifiée

Victoria Azarenka s’impose en deux manches sur ce 2e tour. La Biélorusse, tête de série n°15, l’emporte 6-1, 7-6 face à l’Allemande Andrea Petkovic, 65e mondiale, en 1h48 de jeu sur le court n°14.

Un set partout entre Kachanov et Dellien

Hugo Dellien, déjà tombeur de Dominic Thiem, fait maintenant de la résistance face à Karen Khachanov, pourtant 25e mondial. Un set partout entre les deux joueurs après 1h30 de jeu.

Barrère se relance

Le Français s’impose lors de la troisième manche face à Isner et repousse l’Américain dans un quatrième set. Grégoire Barrère s’est imposé 6-3. Un match débuté il y a 1h40 sur le Simonne-Mathieu.

Auger-Aliassime continue tranquillement

Le Canadien mène désormais 6-0, 6-3 face à l’Argentin Camilo Ugo Carabelli, 155e joueur mondial. 1h36 de jeu sur le court n°7.

Jacquemot résiste mais s’incline

La Française fait de la résistance mais s’incline finalement lourdement lors du 1er set, remporté 6-1 par Angelique Kerber.

Important de se protéger contre le soleil

L’Argentin Camilo Ugo Carabelli, 155e joueur mondial, ne prend pas de risque et détonne sur le court n°7, lui qui mis une bonne couche de crème solaire sur son visage.

Jil Teichmann qualifiée

La Suissesse, 24e joueuse mondiale, continue sa route. Elle s’impose 6-4, 6-1 face à la Serbe Olga Danilovic, 172e joueuse mondiale, en 1h18 de jeu.

Sasnovich égalise face à Raducanu

La Biélorusse égalise à une manche partout face à Emma Raducanu : 3-6, 6-1 en 1h25 de jeu.

De Minaur apprécie moyennement le public trop à l’avantage du Français

Etrangement lors des Internationaux de France, le public encourage les joueurs et joueuses venues de l’Hexagone. Toutefois, Alex de Minaur, l’Australien, n’a que moyennement apprécié les encouragements envers Hugo Gaston, sur le Suzanne-Lenglen après un match en cinq sets.

A RETROUVER : Roland-Garros : «Il y a une ligne qu'il ne faut pas franchir», De Minaur partagé sur le public en feu face à Gaston

Barrère n’y arrive pas

Le Français est désormais mené deux sets à zéro par John Isner. L’Américain, tête de série 23, mène 6-4, 6-4 face au 210e mondial.

Le bien-être mental au cœur de ce Roland-Garros 2022

En cette année 2022 et le premier tournoi post-Covid, Roland-Garros se réinvente. Cette année, les internationaux de France veulent chouchouter les joueurs et joueuses venues du monde entier. Au programme : ambiance zen, casque anti-bruit et sophrologie.

A RETROUVER : Le bien-être mental des joueurs, priorité absolue de Roland-Garros

Elsa Jacquemot fait son retour

La Française, 215e mondiale et tombeuse de Heather Watson, 105e mondiale, lors du premier tour, fait son entrée sur le Philippe-Chatrier. Elle fait face à l’Allemande Angelique Kerber, ancienne n°1 mondiale.

La météo parisienne du jour

Une météo idéale pour jouer au tennis ce mercredi à Porte d’Auteuil. Un grand ciel bleu et 18° sont annoncés. Un peu de vent et d’humidité également.

Ça passe aussi pour Azarenka

La n°15 mondiale a remporté son premier set 6-1 face à l’Allemande Andrea Petkovic, 65e mondiale.

Raducanu fait la course en tête

La Britannique, 12e joueuse mondiale, s’impose 6-3 dans la première manche face à Aliaksandra Sasnovich, 47e mondial. Un premier set long de 47 minutes.

La joie de Simon n’a pas de prix

Tard dans la nuit, Gilles Simon a fini par s’imposer face à Pablo Carreno Busta dans un match fou en cinq sets. Le Français s’est défait de la tête de série numéro 16 et a laissé explosé sa joie.

Barrère craque face à Isner

Le Français, 210e mondial, s’incline 6-4 lors de la première manche en 29 minutes de jeu face à John Isner.

Auger-Aliassime ne traîne pas

Le numéro 10 mondial a emporté son premier set 6-0 en 26 minutes de jeu face à l’Argentin Camilo Ugo Carabelli, 155e joueur mondial.

Découvrez de drôles de look à Porte d’Auteuil

Découvrez notre diaporama sur le pire et le meilleur des tenues arborés par les joueuses et les joueurs à Porte d’Auteuil dans l’histoire du Tournoi.

A RETROUVER : Roland-Garros : le pire et le meilleur des tenues sur les courts

5 raisons de suivre cette 4e journée

Les deuxièmes tours de Carlos Alcaraz et du roi Rafa, mais aussi le retour de Grégoire Barrère, héroïque, qui fait face au géant John Isner ou encore la sensation Diane Parry, qui a éliminée la tenante du titre. Découvrez nos cinq raisons de suivre cette journée à Roland-Garros.

A RETROUVER : Alcaraz, Parry, Moutet : 5 raisons de suivre la journée de mercredi à Roland-Garros

Raducanu débute son 2e tour

La jeune pépite britannique déjà sur les courts ce mercredi. Emma Raducanu, 12e mondiale, fait face à Aliaksandra Sasnovich, 47e mondiale, sur le Suzanne-Lenglen.

Barrère fait face au géant

Le Français Grégoire Barrère affronte John Isner lors de ce 2e tour à Roland-Garros. Le 210 mondial affronte ici la tête de série n°23 sur le Simonne-Mathieu.

Auger-Aliassime en piste

Le Canadien débute son 2e tour. Le 9e mondial fait face à l’Argentin Camilo Ugo Carabelli, 155e joueur mondial. Les deux joueurs ont eu besoin de cinq sets lors du premier tour.

C’est parti !

Les premiers matchs en simple débutent lors de cette 4e journée de Roland-Garros.

La paire Herbert-Mahut fait son entrée

De nombreux doubles débutent dès ce mercredi lors du premier tour. Plusieurs Français et Françaises sont alors en lice ici à domicile. On surveillera notamment la paire Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut, tête de série n°3 lors du tournoi. Les Bleus joueront en match 4 sur le court n°9.

Seulement 5 Tricolores en simple aujourd’hui

Les Français(es) se feront plus discret(e)s à Porte d’Auteuil ce mercredi. Ils ne seront que cinq :

  • Angelique Kerber (ALL/n°21) - Elsa Jacquemot (FRA) - court central, match 1

  • Corentin Moutet (FRA) - Rafael Nadal (ESP/n°5) - court central, match 4

  • Sebastian Korda (USA/n°27) - Richard Gasquet (FRA) - court Suzanne-Lenglen, match 4

  • John Isner (USA/n°23) - Grégoire Barrère (FRA) - court Simonne-Mathieu, match 1

  • Camila Osorio (COL) - Diane Parry (FRA) - court Simonne-Mathieu, match 4

Le programme du jour

Court Philippe-ChatrierÀ partir de 12 heuresAngelique Kerber (ALL/n°21) - Elsa Jacquemot (FRA)Alexander Zverev (ALL/n°3) - Sebastian Baez (ARG)Belinda Bencic (SUI/n°14) - Bianca Andreescu (CAN)À partir de 20h45Corentin Moutet (FRA) - Rafael Nadal (ESP/n°5)

Court Suzanne-LenglenÀ partir de 11 heuresAliaksandra Sasnovich (BIE) - Emma Raducanu (GB/n°12)Karolina Muchova (RTC) - Maria Sakkari (GRE/n°4)Novak Djokovic (SER/n°1) - Alex Molcan (SLV)Sebastian Korda (USA/n°27) - Richard Gasquet (FRA)

Court Simonne-MathieuÀ partir de 11 heuresJohn Isner (USA/n°23) - Grégoire Barrère (FRA)Coco Gauff (USA/n°18) - Alison Van Uytvanck (BEL)Albert Ramos-Vinolas (ESP) - Carlos Alcaraz (ESP/n°6)Camila Osorio (COL) - Diane Parry (FRA)

Court n°14À partir de 11 heuresVictoria Azarenka (BIE/n°15) - Andrea Petkovic (ALL)Bernabe Zapata Miralles (ESP) - Taylor Fritz (USA/n°13)Sorana Cirstea (ROU/n°26) - Sloane Stephens (USA)Grigor Dimitrov (BUL/n°18) - Borna Coric (CRO)

Court n°7À partir de 11 heuresFélix Auger-Aliassime (CAN/n°9) - Camilo Ugo Carabelli (ARG)Amanda Anisimova (USA/n°27) - Donna Vekic (CRO)Jaume Munar (ESP) - Diego Schwartzman (ARG/n°15)Daria Saville (AUS) - Petra Kvitova (RTC/n°32)

Court n°6À partir de 11 heuresOlga Danilovic (SRB) - Jil Teichmann (SUI/n°23)Cameron Norrie (GB/n°10) - Jason Kubler (AUS)Katerina Siniakova (RTC) - Leylah Fernandez (CAN/n°17)Botic Van De Zandschulp (PB/n°26) - Fabio Fognini (ITA)

Court n°9À partir de 11 heuresUn doubleAljaz Bedene (SLV) - Pablo Cuevas (URU)Ajla Tomljanovic (AUS) - Varvara Gracheva (RUS)Un double

Court n°12À partir de 11 heuresUn doubleBorna Gojo (CRO) - Filip Krajinovic (SER)Marie Bouzkova (RTC) - Élise Mertens (BEL/n°31)Un double

Court n°13À partir de 11 heuresHugo Dellien (BOL) - Karen Khachanov (RUS/n°21)Beatriz Haddad Maia (BRE) - Kaia Kanepi (EST)Brandon Nakashima (USA) - Tallon Griekspoor (PB)Magda Linette (POL) - Martina Trevisan (ITA)

Bienvenue sur le live Roland-Garros de ce mercredi 25 mai

Bonjour à tous les fans de la petite balle jaune et bienvenue sur le live de cette quatrième journée à Porte d’Auteuil.

A RETROUVER : découvrez notre live du mardi 24 mai.

Ce qu’il faut retenir le la 4e journée de Roland-Garros

Sale journée pour les Tricolores, les principaux favoris au rendez-vous.

  • Grégoire Barrère n’a pas résisté face à John Isner. Le Français s’incline en quatre manches sur le score de 6-4, 6-4, 3-6, 7-6 en 2h25 de jeu sur le Simonne-Mathieu.

  • Elsa Jacquemot s’est bien battue avant de perdre en deux manches face à Angelique Kerber. L’Allemande s’impose 6-1, 7-6 en 2h04 de jeu sur le court Philippe-Chatrier.

  • Chez les femmes, Victoria Azarenka, Coco Gauff, Amanda Anisimova, sont toutes qualifiées. Il en est de même pour Karen Kachanov, Felix Auger-Aliassime et Cameron Norrie lors du tableau masculin.

  • En revanche, cela ne passe pas pour Emma Raducanu, battue par Aliaksandra Sasnovich, et Maria Sakkari, éliminée par Karolina Muchova.

  • Novak Djokovic s’est imposé sans trembler en trois sets face à Molcan 6-2, 6-3, 7-6 et accède au troisième tour.

  • Carlos Alcaraz s’est défait de son compatriote Ramos-Vinolas en 4h34. Après avoir sauvé une balle de match, l’Espagnol s’est imposé en cinq sets 6-1, 6-7, 5-7, 7-6, 6-4.

  • Richard Gasquet est éliminé dès le deuxième tour de Roland-Garros après sa défaite en trois sets face à Korda 7-6, 6-3, 6-3.

  • Diane Parry accède au troisième tour de Roland-Garros pour la première fois de sa carrière. La jeune française a battu Camila Osorio en deux sets 6-3, 6-3.

  • Diego Schwartzman, N.16 mondial, a obtenu son billet pour le troisième tour après une bataille de 3h45 face à Jaume Munar. L’Argentin l’a emporté 2-6, 3-7, 6-2, 6-2, 6-2.

  • Rafael Nadal se qualifie pour le troisième tour en battant le Français, Corentin Moutet. Le N.5 mondial s’est imposé en trois sets 6-3, 6-1, 6-4 et affrontera le Néerlandais, Van De Zandschulp tombeur de Fognini.

Tsonga se livre pour Le Figaro

Peu avant sa «der», Jo-Wilfried Tsonga s’était livré dans nos colonnes. Le Français, ancien numéro 5 mondial revient avec lucidité et quelques regrets sur son parcours, et une fin qu’il aurait aimé différente. Ce mardi, «Jo» a livré une énorme résistance face à Casper Ruud, 9e mondial, avant de finalement s’incliner en quatre sets. Découvrez notre entretien EXCLUSIF.

A RETROUVER : Jo-Wilfried Tsonga: «Roland-Garros, c’est l’histoire de ma vie»

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Rafael Nadal s’impose face à Corentin Moutet ! 6-3, 6-1, 6-4

C’est terminé sur le court Philippe-Chatrier ! Loin d’être ridicule malgré le score assez lourd, Corentin Moutet s’est incliné en trois sets face à son idole ! Rafael Nadale, N.5 mondial, a remporté les trois manches 6-3, 6-1, 6-4 et affrontera Van De Zandschulp lors du troisième tour de Roland-Garros.

Corentin Moutet s’accroche !!! 5-4

Le Français a réussit à breaker Rafael Nadal qui servait pour le match ! Moutet s’accroche et n’est plus mené que d’un jeu ! Corentin Moutet va servir pour essayer d'égaliser à 5-5 !

Nadal break et va servir pour le match !

Rafael Nadal vient de breaker le Français et sert pour le match.

Le match s’équilibre ! 4-3 Nadal

Le match s’équilibre un peu sur le Philippe-Chatrier ! Nadal mène 4-3 mais Corentin Moutet est au service pour revenir à 4-4. Malheureusement le Français est mené 0-40.

Nadal dé-break face à Moutet ! 2-2 !

L’Espagnol ne laisse que les miettes à son adversaire et encore elles ne sont pas nombreuses. Sur son service, Rafael Nadal prend l’avantage 3-2 !

2-0 Moutet dans la troisième manche !

Moutet break Nadal dès le début du 3e set !

Petite surprise pour le début de ce troisième set puisque le Français vient de breaker Nadal dès le 1er jeu de service de l’Espagnol.

Nadal remporte le deuxième set 6-1 !

Face à Corentin Moutet, Rafael Nadal déroule et a remporté les deux premiers sets en 1h25 de jeu. L’Espagnol vient de s’adjuger la deuxième manche 6-1. Nadal est mené 15-40 sur son jeu de service dans le troisième set.

Nadal déroule face à Corentin Moutet (6-3, 5-1 en cours)

L’Espagnol, 13 fois vainqueur de Roland-Garros, est pour l’instant inatteignable pour Corentin Moutet. Le Français a concédé le premier set 6-3 et il est mené 5-1 dans la deuxième manche.

Parry accède au troisième tour de Roland-Garros !! (6-3, 6-3)

La jeune française, Diane Parry a battu son adversaire, Camila Osorio, 66e joueuse mondiale en deux sets 6-3, 6-3 ! Après 1h18 de match, Parry rejoint le troisième tour de Roland-Garros et affrontera Sloane Stephens.

Parry sert pour le match !

La Française qui a remporté le premier set 6-3, mène 5-3 dans la deuxième manche et sert pour le gain du match !

Rafael Nadal remporte le 1er set 6-3

Pour l’instant la logique est respectée sur le court Philippe-Chatrier ! Rafael Nadal a remporté le premier set 6-3 en 44 minutes de jeu face au Français, Corentin Moutet.

Parry remporte la première manche face à Osorio (6-3)

La jeune française de 19 ans, 97e joueuse mondiale au classement WTA, a remporté le premier set face à la Colombienne Osorio 6-3. Diane Parry est maintenant menée 3-1 dans la deuxième manche sur le court Simonne-Mathieu après presque 1 heure de jeu.

Richard Gasquet battu par Korda (7-6, 6-3, 6-3)

Le Français est éliminé au deuxième tour de Roland-Garros ! Face à l’Américian, Sebastian Korda, 30e joueur mondial, Richard Gasquet n’a pas remporté le moindre set et s’incline en 2h19 7-6, 6-3, 6-3.

Nadal déjà à plein régime ! 3-0

Face au Français Corentin Moutet, l’Espagnol, roi de Roland-Garros a déjà breaké et mène 3-0 dans le premier set.

Richard Gasquet en mauvaise posture

Le Français qui a perdu les deux premiers sets, vient de se faire breaker dans la troisième manche et il est mené 4-3.

Rafael Nadal face à Moutet pour la session de nuit

Schwartzman s’impose face à Munar en 5 sets

D’abord mené deux sets à zéro face à l’Espagnol (6-2, 7-6), Schwartzman a réussit à renverser la tendance en remportant les trois dernières manches 6-2, 6-2, 6-2 pour se qualifier au troisième tour en 3h45.

3-2 Gasquet dans la troisième manche

Richard Gasquet mène dans le troisième set 3 jeux à deux et va essayer d’aller chercher le service de son adversaire.

Gasquet est mené deux sets à zéro (7-6, 6-3)

Le Français est en difficulté face à Korda, tête de série n°27. Après avoir résisté dans le premier set, Richard Gasquet s’incline 6-3 dans le deuxième et la troisième manche est déjà décisive pour le Français.

Alcaraz se qualifie dans la douleur face à Ramos-Vinolas !!

C’est terminé sur le court Simonne-Mathieu ! Carlos Alcaraz finit par se défaire de son compatriote Albert Ramos-Vinolas au bout de 4h34 de jeu !!! D’abord mené deux sets à un, Alcaraz a remporté le troisième set au tie-break 7-6. Dans la cinquième manche, Ramos-Vinolas a mené 3-0 avant que Carlos Alcaraz au mental, ne revienne à 3 jeux partout pour finalement remporter le dernier set 6-4 et se qualifier au troisième tour de Roland-Garros !!

Carlos Alcaraz infranchissable !! 5-4

Alors que Ramos-Vinolas a eu l’occasion de conclure 3 fois sur la dernière balle, il se fait finalement breaker par Alcaraz qui va servir pour le gain du match !

Gasquet recolle (3-3)

Breaké dans le début de la deuxième manche, le Français recolle à Korda 3-3 après 1h15 de jeu !

Ramos-Vinolas revient challenger Alcaraz !! 4-4

C’est service complet ce soir : entrée, plat, dessert !! Alors qu’on pensait qu’Alcaraz prenait le dessus, Ramos-Vinolas vient breaker son adversaire et recolle à 4-4 dans cette cinquième manche !! Cela fait bientôt 4h30 que les joueurs sont dans l’arène !! Quel match exceptionnel !

Alcaraz est devant !! 4-3

Il était mené 3-0 et le voilà devant ! Carlos Alcaraz parvient à breaker Ramos-Vinolas et à prendre les devants dans ce cinquième set décisif ! Le N.6 mondial prend clairement le dessus sur son compatriote.

Alcaraz confirme son dé-break ! 3-3

Carlos Alcaraz confirme son dé-break et recolle au score ! Albert Ramos-Vinolas semble plus émoussé physiquement et commence à craquer face à son adversaire.

Gasquet perd le premier set face à Korda (7-6)

Le premier set s’est joué au tie-break entre les deux joueurs et c’est l’Américain qui s’adjuge cette première manche au tie-break 7-6 (7-5).

Alcaraz réussit le dé-break sur une balle folle !!! 3-2

Ce match est complètement dingue ! Même s’il fait encore beaucoup de fautes, Carlos Alcaraz s’accroche au mental et réussit le dé-break face à Ramos-Vinolas sur une dernière balle EXCEPTIONNELLE !

Alcaraz remporte son premier jeu dans le 5e set !

Le N.6 mondial débloque enfin son compteur dans ce set décisif ! Il va maintenant chercher à débreaker avec le soutien du public pour se relancer dans ce match ! Grosse tension sur le court !

Ramos-Vinolas se détache !! 3-0

On a dépassé les 4h de jeu sur le court Simonne-Mathieu et Ramos-Vinolas, bien que davantage emprunté physiquement, se détache et mène 3-0 dans le cinquième et dernier set !

Ramos-Vinolas réalise le break !! 2-0

Ramos-Vinolas met la pression sur Carlos Alcaraz dès le début de ce 5e set en venant le breaker d’entrée ! Le 44e joueur mondial prend les devants dans cette manche décisive !

Ramos-Vinolas remporte son jeu de service (1-0)

Carlos Alcaraz revient de loin !! 5e set à venir

Le N.6 mondial se sort d’un mauvais pas !! Au pied du mur et sous pression constante, Carlos Alcaraz d’abord breaké dans le quatrième set, a réussit à débreaker et à s’offrir un tie break face à son compatriote Ramos-Vanolas !! La nouvelle coqueluche du public français a survolé le tie-break 7-2 pour s’offrir une 5e manche décisive ! On en est à 3h49 de jeu !

6-2 pour Alcaraz qui s’offre 4 balles de set !

Carlos Alcaraz est au service et mène 6-2 !

Alcaraz reprend ce petit break 4-2

Quel coup droit d’Alcaraz le long de la ligne pour reprendre 2 points d’avance.

Ramos-Vinolas revient à 1 point 3-2

Alcaraz - Ramos-Vinolas : 3-1

Explications au tie-break entre Alcaraz et Ramos-Vinolas !

Les deux joueurs vont se départager au tie-break dans cette quatrième manche !

Balle de set pour Alcaraz !

La première est écartée par Ramos-Vinolas mais le N.6 mondial prend l’avantage et s’offre une deuxième balle de set ! Là encore c’est sauvé par Ramos-Vinolas !

Gasquet égalise ! 1-1

Le Français qui est entré sur le court Suzanne-Lenglen a débuté son match face à Sebastian Korda, a été breaké dès son premier jeu de service ! Richard Gasquet a réussit à débreaker dans la foulée !

Alcaraz recoooolle !! 5-5

Quelle fin de match tendue ! Alors qu’il venait de se faire breaker et que Ramos-Vinolas, 44e joueur mondial, servait pour le match, Carlos Alcaraz s’est accroché et a réussi à débreaker son adversaire pour relancer complètement ce match ! Le court Simonne-Mathieu en redemande !

Balle de match pour Ramos-Vinolas !

Alcaraz s’accroche et efface cette première balle de match ! C’est plutôt manqué par Ramos-Vinolas qui trouve le filet ! Le public a clairement choisi son camp et apporte son soutien à Alcaraz !

Balle de dé-break pour Alcaraz !

30-40 dans ce jeu entre les deux Espagnols et Alcaraz s’offre une balle de dé-break mais Ramos-Vinolas la sauve ! 40-40 !

Alcaraz breaké dans le troisième set !!

Attention Carlos Alcaraz est à deux doigts d’une élimination au deuxième tour de Roland-Garros !! Mené deux sets à un, l’Espagnol vient de se faire breaker et Ramos-Vinolas va servir pour le match ! 5-4

4-4 dans le troisième set entre Alcaraz et Ramos-Vinolas

On rentre dans les points décisifs pour Alcaraz qui va devoir bien gérer la fin de ce troisième set. La star montante du tennis mondial est mené deux sets à un (6-1, 6-7, 5-7) et sert actuellement pour prendre les devants.

Les doublettes françaises passent le premier tour

Novak Djokvic s’impose en 3 sets

En 2 h 15, le numéro mondial vient à bout Molcan (Slovaque) et se qualifie pour le 3e tour de Roland-Garros. Deux premiers sets en démonstration pour le numéro un mondial puis une 3e manche plus difficile (remportée 7-4 au Tie-Break). 6-2 / 6-3 / 7-6, place à la suite pour Djoko.

Schwartzman recolle à 2 partout

L’argentin était mené 2-0 mais vient de revenir dans le match. Tout va se jouer dans un 5e set décisif face à l’Espagnol Munar.

Alcaraz mené 2 sets à 1 !

Ce n’est définitivement pas le jour des têtes de série. Alcaraz (numéro 6 mondial) est mené 2 sets à 1 face à son compatriote espagnol Albert Ramos-Vinolas (44e mondial). 1-6 / 7-6 / 7-5.

Zverev s’en sort in extremis !

Quel soulagement pour le numéro 3 mondial qui remporte son duel face à Sebastian Baez (36e mondial) en 5 sets : 2-6 / 4-6 / 6-1 / 6-2 / 7-5. L’Allemand aura sauvé une balle de match dans ce 5e set.

Match exceptionnel et spectaculaire.

Zverev parvient à breaker !

6-5 pour l’Allemand dans cette fin de rencontre complétement folle. Le numéro 3 mondial va servir pour le match.

Zverev revient ! 5-5

L’Allemand résiste dans ce bras de fer de haute volée et sauve une première balle de match. 5 partout, service Baez.

Balle de match pour Baez

L’argentin s’offre une balle de match à 5-4 dans ce 5e set après un échange exceptionnel !

5-4 Baez

Les deux joueurs se rendent coup pour coup et qu’est-ce que c’est beau ! L’Argentin reprend l’avantage dans cette dernière manche (5-4). Zverev est en plein doute…

Zverev - Baez : 4-4 dans le 5e set

Match incroyable entre deux bons joueurs de tennis. Bien que Zverev ne soit pas tout à fait dedans aujourd’hui, l’Allemand résiste encore dans ce match et recolle à 4 partout dans cette dernière manche.

Vexé, Schwartzman revient à 2-1

L’argentin, numéro 16 mondial, remporte le 3e set de ce match (6-2) et revient à 2-1 face à l’Espagnol Munar, 87e joueur mondial. Il va tout de même devoir s’employer en 5 sets s’il veut voir le 3e tour de Roland-Garros.

Zverev debreak dans la foulée !

Exceptionnelle fin de match ! L’Allemand reprend directement le service de Sebastian Baez et revient à 4 jeux à 3. Zverev va servir pour recoller à 4-4.

Baez break Zverev dans le 5e set !

Coup de tonnerre à Roland ! Zverev, numéro 3 mondial, est mené 4-2 dans l’ultime manche par le jeune argentin Sebastian Baez. Tout va se jouer dans les prochains jeux.

Baez met en difficulté Zverev dans le 5e set

Un Argentin en cache un autre à Roland Garros. Baez mène 3-2 dans ce set décisif. Zverev, numéro 3 mondial, perd de nouveau son tennis et s’agace…

Schwartzman déroule dans la 3e manche

4-0 pour l’Argentin dans ce 3e set. Le numéro 16 mondial semble vexé et cherche à se rattraper avec la manière.

2 sets 0 pou Djokovic

1 h 10 de jeu et tout roule pour le numéro 1 mondial. 6-2 / 6-3 pour le Serbe face au Slovaque Alex Molcan (38e mondial).

Novak Djokovic change de raquette et sert pour le 2-0

Plus qu’à conclure pour le numéro 1 mondial dans cette deuxième manche. 6-2 / 5-3 en faveur du Serbe pour le moment.

Alcaraz perd son premier set !

Le jeune prodige espagnol s’incline face à son compatriote Ramos dans la deuxième manche. 1-6 / 7-6 dans ce match et 1 set partout.

Djokovic break

4-2 dans cette deuxième manche pour le Serbe qui déroule.

Zverev recolle à 2 partout !

L’Allemande se refait la cerise et file tout droit vers une victoire en cinq sets. Baez quant à lui semble fatigué et craque jeu par jeu face au numéro 3 mondial. 6-2 pour Zverev dans ce quatrième set.

Schwartzman mené 2 sets à 0 !

Le numéro 16 mondial vient de s’incliner au Tie-Break face à l’Espagnol Munar, 87e joueur mondial. L’Argentin est mené 2-6 / 6-7.

Auger-Aliassime a eu «les larmes aux yeux» en voyant la der de Tsonga

Qualifié pour le troisième tour ce mercredi, Félix Auger-Aliassime a suivi les adieux de Jo-Wilfried Tsonga, mardi, devant un écran de télévision. Une séquence qui a marqué le Canadien : «J'étais très ému. Je regardais cela depuis chez moi, j'avais les larmes aux yeux. C'est incroyable de voir des joueurs que tu as admirés, qui prennent leur retraite. Je vais sentir la même chose quand Rafa, Novak, Roger, ces grands joueurs, vont arrêter. Ce sont des sentiments bizarres, je peux me mettre à leur place. (…) Pour Jo, c'est très émouvant. Je pense que c'était le bon moment. On pouvait voir que son corps ne tenait plus. L'image est très puissante. Il a tout donné jusqu'à la fin, jusqu'à ce que son corps lui dise "arrête". C’est un excellent joueur. J'espère qu’il va rester dans le monde du tennis et que je pourrais le voir souvent.» 

Premier set pour Djokovic

Facile pour le numéro 1 mondial. C’est une démonstration ici à Roland Garros. 6-2 dans ce premier set pour Djokovic face au Slovaque Molcan qui fait ce qu’il peut… Première manche expéditive en 28 minutes.

5-2 pour Djoko

Jeu blanc pour le numéro 1 mondial dans ce premier set. Le Serbe n’est pas loin de prendre la première manche dans cette rencontre.

Alexander Zverev remporte la 3e manche

L’Allemand, numéro 3 mondial, semble avoir retrouvé son jeu face à Baez. Il reporte ce set 6-1, et revient à deux manches à une.

Qui est Sebastian Baez, ce jeune Argentin qui mène face à Zverev ?

36e joueur mondial, Baez a connu une ascension folle au classement ATP. C’est pour dire, il était hors du top 100 il y a même pas un an ! Aujourd’hui, ce jeune joueur de 21 ans a remporté, pour son premier Roland Garros, les deux premiers sets face à Zverev, numéro 3 mondial. Un adversaire qu’il a déjà affronté il y a quelques semaines à Rome (balayé en 2 sets 7-6 / 6-3).

Schwartzman en difficulté

Diego Swchwartzman, tête de série n°15, s’est incliné 2-6 sur le premier set face à l’Espagnol Jaume Munar, 87e mondial. 2-2 entre les deux joueurs dans le deuxième set après 1h02 sur le court n°7.

Alcaraz est pressé

Dans un duel 100% espagnol, Carlos Alcaraz ne traîne pas. Le 6e joueur mondial a remporté la première manche 6-1 en moins d’une demi-heure de jeu.

Djokovic fait son entrée

Le numéro 1 mondial rentre sur le court du Suzanne-Lenglen pour ce 2e tour. Novak Djokovic fait face au Slovaque Alex Molcan, 38e joueur mondial.

Maria Sakkari éliminée

La numéro 4 mondiale ne verra pas le troisième tour lors de ces Internationaux de France 2022. Maria Sakkari a été battue par Karolina Muchova. La Tchèque, 81e joueuse mondiale, s’impose en deux sets 7-6, 7-6 lors d’un combat long de 2h28 sur le court Suzanne-Lenglen.

Zverev mené deux sets à zéro

L’Allemand dos au mur lors de ce 2e tour. Alexander Zverev est maintenant mené deux sets à zéro par l’Argentin Sebastien Baez. 6-2, 6-4 en 1h20 de jeu pour le 36e mondial.

Alcaraz fait son entrée lors d’un duel 100% espagnol

Carols Alcaraz fait ses débuts lors de ce 2e tour des Internationaux de France sur le court Simonne-Mathieu. Le 6e joueur mondial fait face à son compatriote Albert Ramos-Vinolas, 44e joueur mondial.

Schwartzman de retour

L’Argentin, tête de série n°15 lors de ces Internationaux de France, entame son 2e tour face à l’Espagnol Jaume Munar, 87e mondial.

Norrie passe tranquillement

Tête de série numéro 10, Cameron Norrie n’a pas trainé sur les courts ce mercredi pour se qualifier pour le 3e tour. Le Britannique s’impose 6-3, 6-4, 6-3 face à l’Australien Jason Kubler, 160e mondial. Un succès construit en 2h29 de jeu sur le court n°6.

Coco Gauff qualifiée

L’Américaine Coco Gauff, tête de série n°18 lors de ce tournoi, s’impose en deux sets face à la Belge Alison Van Uytvanck, 60e mondiale. Une victoire 61, 7-6 en 1h30 de jeu sur le Simonne-Mathieu.

Zverev n’y arrive toujours pas

Après avoir perdu la première manche 6-2, l’Allemand est désormais mené 4-0 lors du deuxième set après 18 minutes de jeu.

Du beau monde demain sur les courts

Le Chatrier se remplit

Le court central animé ce mercredi après-midi lors du match opposant Alexander Zverev à Sebastien Baez, en attendant Rafael Nadal ce soir.

Zverev complètement bousculé

Alexander Zverev, numéro 3 mondial, s’incline 2-6 lors de la première manche face à Sebastien Baez, un jeune Argentin de 21 ans, classé 36e mondial. 32 minutes de jeu seulement sur le Philippe-Chatrier tandis que l’Allemand semble appeler les soigneurs.

Taylor Fritz en grande difficulté

L’Américain, tête de série n°13, est mené deux deux sets à un par l’Espagnol Bernabe Zapata Miralles, 131e mondial : 3-6, 6-2, 6-2 en 1h53 de jeu sur le court n°14.

Anisimova qualifiée

La tête de série n°27 Amanda Anisimova s’impose en deux manches face à la Croate Donna Vekic, 100e mondiale, 6-4, 6-1 en 1h11 de jeu sur le court n°7.

Sakkari perd la première manche

La numéro 4 mondiale Maria Sakkari s’est inclinée au tie-break face à la Tchèque Karolina Muchova, 81e mondiale, en 1h11 de jeu.

Norrie mène 2-0

Tête de série n°10, Cameron Norrie mène 6-3, 6-4 face à Jason Kubler, 160e mondial.

Kachanov qualifié

Après avoir perdu le premier set, le Russe s’est repris par la suite. Tête de série n°21, Karen Khachanov l’emporte face à Hugo Dellien, le tombeur de Dominic Thiem au premier tour. Le 25e mondial s’impose 4-6, 6-4, 7-6, 6-3 en 3h07 de jeu sur le court n°13.

Du monde pour Tsonga

FranceTV Sport annonce un record d’audiences pour la journée de ce mardi à Roland-Garros. Des chiffres qui s’expliquent notamment par la «der» de Tsonga.

A RETROUVER : Roland-Garros : carton d'audience pour la journée de mardi

Humbert s’amuse avec un... pigeon

Hugo Humbert a disparu du tableau messieurs dès le premier tour du tournoi de Roland-Garros, battu par Emil Ruusuvuori en cinq manches (2-6, 6-2, 7-6, 4-6, 2-6). Une déception pour le Français qui est revenu sur un élément qui a pu le perturber alors qu'il était au service. Le passage d'un pigeon sur la pierre ocre a pu lui faire perdre un point. «On n'a pas le droit de jouer avec un pigeon sur le court ! Il faudrait vérifier la règle, mais quand je sers, le pigeon arrive. Je regarde l'arbitre pour qu'elle arrête le point et je n'ose pas lui dire « stop », parce que je me suis dit qu'elle allait peut-être dire : non, il ne t'a pas gêné, mais sauf qu'il m'avait bien gêné, il était à côté de moi et je n'ai pas compris pourquoi elle n'a pas arrêté le point», a expliqué le Messin qui a joué sous anti-inflammatoires en raison d'une douleur à l'épaule gauche.

A RETROUVER : Roland-Garros : «On n'a pas le droit de jouer avec un pigeon sur le court !», s'amuse Ugo Humbert

Jacquemot résiste mais s’incline

La Française Elsa Jacquemot a offert une belle résistance lors d’un deuxième set, long de près de 90 minutes, poussant son adversaire au tie-break. A l’expérience, Angelique Kerber s’impose 6-1, 7-6 contre la 215e joueuse mondiale en 2h04 de jeu sur le court Philippe-Chatrier.

Kachanov prend l’avantage

Le Russe mène désormais deux sets à un face à Hugo Dellien : 4-6, 6-4, 7-6.

Sakkari entre sur le court

Maria Sakkari, tête de série n°4, fait son entrée lors de ce second tour face à la Tchèque Karolina Muchova, 81e mondiale.

Barrère éliminé

Malgré une belle résistance, le 210e mondial n’aura tenu que quatre sets face au géant John Isner. L’Américain, tête de série n°23, s’impose sur le score de 6-4, 6-4, 3-6, 7-6 en 2h25 minutes de jeu sur le court Simonne-Mathieu.

Auger-Aliassime ne traine pas

Après son premier match en 5 sets, Felix Auger-Aliassime n’a pas traîné lors e ce 2e tour. Le Canadien s’impose en trois sets. Une victoire 6-0, 6-3, 6-4 en 2h15 de jeu sur le court n°7 pour le n°10 mondial face à l’Argentin Camilo Ugo Carabelli, 155e joueur mondial.

Raducanu passe à la trappe

La tenante du titre de l’US Open éliminée dès le 2e tour de ce Roland-Garros 2022 pour sa première participation. Emma Raducanu, 19 ans et 12e joueuse mondiale, s’incline face à la Bielorusse Aliaksandra Sasnovich. La 47e mondiale s’impose 3-6, 6-1, 6-1 en 2h04 de jeu sur le court Suzanne-Lenglen.

Premier set Norrie contre Kubler

Opposé au modeste australien Kason Kubler (160e mondial), Cameron Norrie (tête de série numéro 10) tient son rang grâce à un break en milieu de première manche : 6-3.

Azarenkalifiée

Victoria Azarenka s’impose en deux manches sur ce 2e tour. La Biélorusse, tête de série n°15, l’emporte 6-1, 7-6 face à l’Allemande Andrea Petkovic, 65e mondiale, en 1h48 de jeu sur le court n°14.

Un set partout entre Kachanov et Dellien

Hugo Dellien, déjà tombeur de Dominic Thiem, fait maintenant de la résistance face à Karen Khachanov, pourtant 25e mondial. Un set partout entre les deux joueurs après 1h30 de jeu.

Barrère se relance

Le Français s’impose lors de la troisième manche face à Isner et repousse l’Américain dans un quatrième set. Grégoire Barrère s’est imposé 6-3. Un match débuté il y a 1h40 sur le Simonne-Mathieu.

Auger-Aliassime continue tranquillement

Le Canadien mène désormais 6-0, 6-3 face à l’Argentin Camilo Ugo Carabelli, 155e joueur mondial. 1h36 de jeu sur le court n°7.

Jacquemot résiste mais s’incline

La Française fait de la résistance mais s’incline finalement lourdement lors du 1er set, remporté 6-1 par Angelique Kerber.

Important de se protéger contre le soleil

L’Argentin Camilo Ugo Carabelli, 155e joueur mondial, ne prend pas de risque et détonne sur le court n°7, lui qui mis une bonne couche de crème solaire sur son visage.

Jil Teichmann qualifiée

La Suissesse, 24e joueuse mondiale, continue sa route. Elle s’impose 6-4, 6-1 face à la Serbe Olga Danilovic, 172e joueuse mondiale, en 1h18 de jeu.

Sasnovich égalise face à Raducanu

La Biélorusse égalise à une manche partout face à Emma Raducanu : 3-6, 6-1 en 1h25 de jeu.

De Minaur apprécie moyennement le public trop à l’avantage du Français

Etrangement lors des Internationaux de France, le public encourage les joueurs et joueuses venues de l’Hexagone. Toutefois, Alex de Minaur, l’Australien, n’a que moyennement apprécié les encouragements envers Hugo Gaston, sur le Suzanne-Lenglen après un match en cinq sets.

A RETROUVER : Roland-Garros : «Il y a une ligne qu'il ne faut pas franchir», De Minaur partagé sur le public en feu face à Gaston

Barrère n’y arrive pas

Le Français est désormais mené deux sets à zéro par John Isner. L’Américain, tête de série 23, mène 6-4, 6-4 face au 210e mondial.

Le bien-être mental au cœur de ce Roland-Garros 2022

En cette année 2022 et le premier tournoi post-Covid, Roland-Garros se réinvente. Cette année, les internationaux de France veulent chouchouter les joueurs et joueuses venues du monde entier. Au programme : ambiance zen, casque anti-bruit et sophrologie.

A RETROUVER : Le bien-être mental des joueurs, priorité absolue de Roland-Garros

Elsa Jacquemot fait son retour

La Française, 215e mondiale et tombeuse de Heather Watson, 105e mondiale, lors du premier tour, fait son entrée sur le Philippe-Chatrier. Elle fait face à l’Allemande Angelique Kerber, ancienne n°1 mondiale.

La météo parisienne du jour

Une météo idéale pour jouer au tennis ce mercredi à Porte d’Auteuil. Un grand ciel bleu et 18° sont annoncés. Un peu de vent et d’humidité également.

Ça passe aussi pour Azarenka

La n°15 mondiale a remporté son premier set 6-1 face à l’Allemande Andrea Petkovic, 65e mondiale.

Raducanu fait la course en tête

La Britannique, 12e joueuse mondiale, s’impose 6-3 dans la première manche face à Aliaksandra Sasnovich, 47e mondial. Un premier set long de 47 minutes.

La joie de Simon n’a pas de prix

Tard dans la nuit, Gilles Simon a fini par s’imposer face à Pablo Carreno Busta dans un match fou en cinq sets. Le Français s’est défait de la tête de série numéro 16 et a laissé explosé sa joie.

Barrère craque face à Isner

Le Français, 210e mondial, s’incline 6-4 lors de la première manche en 29 minutes de jeu face à John Isner.

Auger-Aliassime ne traîne pas

Le numéro 10 mondial a emporté son premier set 6-0 en 26 minutes de jeu face à l’Argentin Camilo Ugo Carabelli, 155e joueur mondial.

Découvrez de drôles de look à Porte d’Auteuil

Découvrez notre diaporama sur le pire et le meilleur des tenues arborés par les joueuses et les joueurs à Porte d’Auteuil dans l’histoire du Tournoi.

A RETROUVER : Roland-Garros : le pire et le meilleur des tenues sur les courts

5 raisons de suivre cette 4e journée

Les deuxièmes tours de Carlos Alcaraz et du roi Rafa, mais aussi le retour de Grégoire Barrère, héroïque, qui fait face au géant John Isner ou encore la sensation Diane Parry, qui a éliminée la tenante du titre. Découvrez nos cinq raisons de suivre cette journée à Roland-Garros.

A RETROUVER : Alcaraz, Parry, Moutet : 5 raisons de suivre la journée de mercredi à Roland-Garros

Raducanu débute son 2e tour

La jeune pépite britannique déjà sur les courts ce mercredi. Emma Raducanu, 12e mondiale, fait face à Aliaksandra Sasnovich, 47e mondiale, sur le Suzanne-Lenglen.

Barrère fait face au géant

Le Français Grégoire Barrère affronte John Isner lors de ce 2e tour à Roland-Garros. Le 210 mondial affronte ici la tête de série n°23 sur le Simonne-Mathieu.

Auger-Aliassime en piste

Le Canadien débute son 2e tour. Le 9e mondial fait face à l’Argentin Camilo Ugo Carabelli, 155e joueur mondial. Les deux joueurs ont eu besoin de cinq sets lors du premier tour.

C’est parti !

Les premiers matchs en simple débutent lors de cette 4e journée de Roland-Garros.

La paire Herbert-Mahut fait son entrée

De nombreux doubles débutent dès ce mercredi lors du premier tour. Plusieurs Français et Françaises sont alors en lice ici à domicile. On surveillera notamment la paire Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut, tête de série n°3 lors du tournoi. Les Bleus joueront en match 4 sur le court n°9.

Seulement 5 Tricolores en simple aujourd’hui

Les Français(es) se feront plus discret(e)s à Porte d’Auteuil ce mercredi. Ils ne seront que cinq :

  • Angelique Kerber (ALL/n°21) - Elsa Jacquemot (FRA) - court central, match 1

  • Corentin Moutet (FRA) - Rafael Nadal (ESP/n°5) - court central, match 4

  • Sebastian Korda (USA/n°27) - Richard Gasquet (FRA) - court Suzanne-Lenglen, match 4

  • John Isner (USA/n°23) - Grégoire Barrère (FRA) - court Simonne-Mathieu, match 1

  • Camila Osorio (COL) - Diane Parry (FRA) - court Simonne-Mathieu, match 4

Le programme du jour

Court Philippe-ChatrierÀ partir de 12 heuresAngelique Kerber (ALL/n°21) - Elsa Jacquemot (FRA)Alexander Zverev (ALL/n°3) - Sebastian Baez (ARG)Belinda Bencic (SUI/n°14) - Bianca Andreescu (CAN)À partir de 20h45Corentin Moutet (FRA) - Rafael Nadal (ESP/n°5)

Court Suzanne-LenglenÀ partir de 11 heuresAliaksandra Sasnovich (BIE) - Emma Raducanu (GB/n°12)Karolina Muchova (RTC) - Maria Sakkari (GRE/n°4)Novak Djokovic (SER/n°1) - Alex Molcan (SLV)Sebastian Korda (USA/n°27) - Richard Gasquet (FRA)

Court Simonne-MathieuÀ partir de 11 heuresJohn Isner (USA/n°23) - Grégoire Barrère (FRA)Coco Gauff (USA/n°18) - Alison Van Uytvanck (BEL)Albert Ramos-Vinolas (ESP) - Carlos Alcaraz (ESP/n°6)Camila Osorio (COL) - Diane Parry (FRA)

Court n°14À partir de 11 heuresVictoria Azarenka (BIE/n°15) - Andrea Petkovic (ALL)Bernabe Zapata Miralles (ESP) - Taylor Fritz (USA/n°13)Sorana Cirstea (ROU/n°26) - Sloane Stephens (USA)Grigor Dimitrov (BUL/n°18) - Borna Coric (CRO)

Court n°7À partir de 11 heuresFélix Auger-Aliassime (CAN/n°9) - Camilo Ugo Carabelli (ARG)Amanda Anisimova (USA/n°27) - Donna Vekic (CRO)Jaume Munar (ESP) - Diego Schwartzman (ARG/n°15)Daria Saville (AUS) - Petra Kvitova (RTC/n°32)

Court n°6À partir de 11 heuresOlga Danilovic (SRB) - Jil Teichmann (SUI/n°23)Cameron Norrie (GB/n°10) - Jason Kubler (AUS)Katerina Siniakova (RTC) - Leylah Fernandez (CAN/n°17)Botic Van De Zandschulp (PB/n°26) - Fabio Fognini (ITA)

Court n°9À partir de 11 heuresUn doubleAljaz Bedene (SLV) - Pablo Cuevas (URU)Ajla Tomljanovic (AUS) - Varvara Gracheva (RUS)Un double

Court n°12À partir de 11 heuresUn doubleBorna Gojo (CRO) - Filip Krajinovic (SER)Marie Bouzkova (RTC) - Élise Mertens (BEL/n°31)Un double

Court n°13À partir de 11 heuresHugo Dellien (BOL) - Karen Khachanov (RUS/n°21)Beatriz Haddad Maia (BRE) - Kaia Kanepi (EST)Brandon Nakashima (USA) - Tallon Griekspoor (PB)Magda Linette (POL) - Martina Trevisan (ITA)

Bienvenue sur le live Roland-Garros de ce mercredi 25 mai

Bonjour à tous les fans de la petite balle jaune et bienvenue sur le live de cette quatrième journée à Porte d’Auteuil.

A RETROUVER : découvrez notre live du mardi 24 mai.

Roland-Garros : en larmes, Tsonga ovationné par tout le Philippe-Chatrier (vidéo)

Le court central de Roland-Garros a rendu hommage au Français comme il se doit après son match.

Roland-Garros : Ivashka et Paire s'expliquent dans les couloirs du stade

Les deux joueurs ont eu une petite discussion après l'interruption du match en raison de la pluie. Sur le court, Paire avait reproché à son adversaire de prendre trop de temps pour s'éponger avec sa serviette.

Roland-Garros : tous les matches définitivement interrompus par la pluie sauf celui de Djokovic

Les matches entamés sur les courts sans toit ont été interrompus par la pluie. Dont ceux de Gasquet et Paire.

Le Figaro

Burkini: la petite commune de Surgères prise au piège du maillot polémique

Fabien Paillot

RÉCIT - Cette discrète localité de 6750 habitants se serait bien passée d’un tel éclairage national.

Saintes.

C’est un choix de simplicité, enlevons les interdits», n’a cessé de marteler Éric Piolle, le maire de Grenoble, avant d’adopter en conseil municipal un règlement autorisant les burkinis dans les piscines municipales. À l’appui de sa démonstration, l’élu écologiste évoque depuis des semaines les exemples de Rennes (Ille-et-Vilaine) et de Surgères.

Cette discrète commune de 6750 habitants, située près de Rochefort en Charente-Maritime, se serait bien passée d’un tel éclairage national. Mais le burkini s’y trouve effectivement autorisé à la piscine André-Couraud, un équipement appartenant à la Communauté de communes (CdC) Aunis Sud.

«C’était trop compliqué»

Ce choix a été validé au printemps 2019, confirme son président Jean Gorioux. Mais il ne revêt aucun aspect politique, jure-t-il. À l’époque, explique l’élu, plusieurs nageurs se seraient présentés en… nuisette, et un esclandre avait éclaté. Le règlement aurait ainsi été modifié pour faciliter le quotidien des agents de cette piscine.

Nous avons donc listé les tenues qui pouvaient être autorisées en nous appuyant sur les textes en vigueur en France. De fait, le burkini ne peut être interdit

«Nous souhaitions lister les tenues interdites, mais c’était trop compliqué. Nous avons donc listé celles qui pouvaient être autorisées en nous appuyant sur les textes en vigueur en France. De fait, le burkini ne peut être interdit», résume Jean Gorioux, qui rappelle que le Conseil d’État a invalidé un «arrêté anti-burkini» pris en 2016 par la commune de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes). «En réalité, nous n’avons fait que traduire la loi», avance Catherine Desprez, la maire de Surgères et première vice-présidente de la CdC Aunis Sud comme du département de la Charente-Maritime. Si elle n’entend pas prendre publiquement position sur ce «sujet extrêmement sensible», elle aussi explique avoir voulu «défendre le personnel» au travers d’un règlement intérieur plus explicite. «Nous n’imaginions pas que ça nous entraînerait là, tout ça pour protéger nos agents», souffle-t-elle.

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À l’époque, une délibération est ainsi adoptée dans l’indifférence générale. «Ça n’a jamais fait de remous en conseil communautaire», estime Jean Gorioux, évoquant «un petit débat dépassionné». Ce règlement intérieur liste alors les tenues autorisées et une affiche résume le tout à l’entrée de la piscine, à l’aide de pictogrammes.

Quelques mois plus tard, en août 2019, une polémique commence toutefois à monter. Le Rassemblement national monte au créneau et dénonce «le communautarisme musulman». De son côté, l’Association cultuelle islamique de la Charente-Maritime (ACICM) se félicite, elle, de cette décision. «Les gens ont la liberté de s’habiller comme ils le souhaitent du moment qu’ils ne dérangent ni la tranquillité publique ni la sécurité. Toutes les femmes musulmanes sont intéressées par le burkini car celles qui tiennent à leur pudeur s’interdisent d’aller à la piscine», souligne son président, l’universitaire Abdallah El Hamidi. Lui-même ne s’y baigne pas faute de pouvoir y porter «un short long descendant jusqu’aux genoux». Le soufflé finit pourtant par retomber: ni l’État, ni la préfecture ne s’en mêlent. La CdC Aunis Sud n’aurait d’ailleurs jamais subi la moindre pression de qui que ce soit, affirme Jean Gorioux.

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Cette mauvaise publicité semble toutefois avoir froissé l’intercommunalité, car un nouveau règlement intérieur a été soumis à délibération et validé par la préfecture en avril 2021. La liste détaillée des tenues y disparaît cette fois au profit d’une formule lapidaire: «Uniquement maillot de bain et bonnet de bain». Ce qui revient toujours à autoriser le burkini à Surgères. «Dans un souci d’apaisement et de simplification, pour ne pas prêter le flanc à toutes les critiques sur ces équipements, il était important de faire une mise au point pour les élus et surtout pour les agents», souligne Jean Gorioux qui refuse toute vision communautariste: «Nous sommes pollués par ces débats dans un secteur qui n’est finalement pas concerné».

Selon cet élu, aucune femme n’aurait jamais porté le moindre burkini à Surgères: «Et si c’est le cas, ça n’a pas fait de vague.» À titre personnel, si Jean Gorioux émet «un doute sur cet équipement, ça serait plus pour des questions d’hygiène qui restent à démontrer. Sinon, les agents doivent respecter la neutralité des services publics mais les usagers, eux, ont une certaine liberté pour y exprimer leurs opinions».

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Il entrera en application dès le lundi 24 janvier prochain, mais l'usage du passe sanitaire à l'entrée des meetings politiques a été censuré.

Le procès du 13-Novembre entre en dernière phase avec les plaidoiries des parties civiles

Sur les 327 avocats de parties civiles, environ 150 doivent prendre la parole d'ici le 7 juin.

Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?

FOCUS - Jeudi 26 mai, quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. À l’occasion de ce jour férié en France, Le Figaro s’interroge sur l’origine de cette fête chrétienne.

Le Figaro

Élisabeth Borne réunit le gouvernement vendredi pour distribuer «les feuilles de route»

La première ministre entend avancer sur les priorités fixées par le président Emmanuel Macron au premier Conseil des ministres de lundi.

Élisabeth Borne réunit le gouvernement à Matignon vendredi matin, pour «définir les feuilles de route des différents ministres et partager la méthode gouvernementale», ont annoncé mercredi ses services. La première ministre entend avancer sur les priorités fixées par le président Emmanuel Macron au premier Conseil des ministres de lundi, en dépit de la période de réserve avant les législatives des 12 et 19 juin et du pont de l'Ascension.

«Lors du Conseil des ministres, le président de la République a demandé aux ministres d'être au travail», rappelle Matignon. Et donc Élisabeth Borne «a décidé d'organiser cette première réunion de travail pour fixer les feuilles de route de chacun». «C'est la méthode Borne: rapidité, efficacité et résultats», ajoute Matignon qui précise que ce type de réunion a vocation «à être renouvelée pour avoir un suivi régulier de l'action du Gouvernement et surtout, pour obtenir des résultats concrets et rapides pour les Français».

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Emmanuel Macron avait rappelé lundi lors du Conseil des ministres ses trois «priorités» - éducation, santé, écologie, et «l'urgence» du pouvoir d'achat. Cette réunion intervient alors que les accusations de viol visant le nouveau ministre de la Solidarité Damien Abad ont plombé les débuts du gouvernement Borne.

Flou sur le calendrier de l'arrivée du premier projet de loi

La nouvelle équipe a semblé aussi fluctuer sur l'arrivée du paquet de mesures pour faire face à l'inflation, alors que le sujet du pouvoir d'achat est le nœud des élections législatives des 12 et 19 juin. Le gouvernement, par la voix de sa porte-parole Olivia Grégoire, a avancé l'idée lundi d'un «premier projet de loi (...) adopté en Conseil des ministres avant les élections législatives».

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Un calendrier sur lequel il a fallu rétropédaler et apporter des précisions. Ce seront finalement deux projets de loi - l'un portant sur les mesures, l'autre sur leur financement - qui seront présentés après les législatives, l'exécutif se cantonnant à une simple «communication» en Conseil des ministres en amont du scrutin.

Mais, période de réserve oblige, «il n'y aura pas de montant précis» dévoilé, selon une source gouvernementale, mais seulement «la philosophie, les modalités» des mesures. Élisabeth Borne a déjà reçu en bilatérales tous les partenaires sociaux, dont le patron de la CFDT Laurent Berger mardi, alors que les syndicats sont vent debout contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron. «On va temporiser. Parce qu'il y la nouvelle méthode de concertation, je ne suis pas sûr que ça se fasse tout de suite», a glissé mercredi un ministre.

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Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

Les suites du remaniement et la politique étrangère d'Emmanuel Macron face à la Russie étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, d'Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique du Figaro, et de Sophie de Tarlé, rédactrice en chef au Figaro étudiant.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?», «Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?» et «Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?»

Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?

Alors que l'affaire Abad empoisonne les premiers jours du gouvernement Borne, l'exécutif pouvait-il ignorer les deux anciennes plaintes classées sans suite à l'encontre de l'ex-président du groupe LR à l'Assemblée nationale, avant la nomination de ce dernier ? Si la question n'est pas encore tranchée, la polémique met en tout cas Emmanuel Macron en porte-à-faux face à sa promesse de refaire de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre la violence faite aux femmes une des grandes «causes» du quinquennat.

Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?

Nommé ministre de l'Éducation nationale vendredi, Pap Ndiaye a rapidement été la cible des attaques de la droite et de l'extrême droite. Ces dernières alimentant le procès d'un intellectuel «indigéniste» et «racialiste». Face à une nomination qui peut surprendre, Emmanuel Macron défend bec et ongles son nouvel arrivant, voyant en lui l'incarnation d'un «universalisme», comme le relate Le Figaro.

Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?

Trois mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, Emmanuel Macron tente encore de jouer les arbitres entre les présidents ukrainien et russe. Depuis fin-février, le chef de l'État a toujours voulu garder le contact avec Vladimir Poutine. Une sorte de bras de fer qui pour l'instant n'a pas permis d'amorcer une désescalade du conflit entre les deux pays de l'Est.

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Le Figaro

L’éditorial du Figaro: «Derrière le burkini, la volonté d’islamiser la vie quotidienne»

Vincent Trémolet de Villers

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur-adjoint de la rédaction du Figaro.

S’il y a quelque chose d’apparemment dérisoire dans une querelle de maillot de bain, si on imagine mal le maréchal des logis-chef Cruchot traquer les burkinis comme autrefois les nudistes de Saint-Tropez, il ne faut pas s’y tromper. Cette victoire de la burqa sur le bikini est tout sauf anecdotique. Si le vêtement ne fait pas l’islamiste, il transporte malgré lui un rapport au monde, un art de vivre, une façon d’être. L’islam, dans sa version politique et conquérante, est une religion du moindre détail.

De l’assiette au maillot de bain, de la barbe au voile, elle se rappelle à chaque instant au point de développer un sentiment d’appartenance qui sépare l’existence entre ce qu’approuve Dieu et ce qu’il condamne. Une plage française, une piscine municipale, qui jusqu’ici jouaient paisiblement leur rôle de lieu de divertissement, deviennent des espaces de tension. L’insouciance balnéaire de ces moments à la Sempé est, elle aussi, victime de cette affirmation communautaire.

Rien n’échappe à ce qu’il faut bien appeler une volonté d’islamisation de la vie quotidienne. Éric Piolle et Jean-Luc Mélenchon peuvent se voiler la face avec le mouchoir du tartuffe, tout le monde a compris que, par leur compromis devenu compromission et bientôt soumission, ils veulent d’abord s’attacher une force électorale, celle du vote musulman. Celui-là même qu’Emmanuel Macron avait à l’esprit quand il a relié, durant l’entre-deux-tours, dans un raccourci intenable, voile et féminisme.

Plus profondément, à rebours de nos textes de loi, de nos usages et de nos coutumes, le multiculturalisme cherche à s’imposer de la base jusqu’au sommet. L’archaïsme des Frères musulmans aidé des idiots utiles de l’extrême gauche en profite à plein. Il prospère sur l’unique fierté contemporaine: les droits individuels illimités. Le burkini procède de cette modernité naïve qu’il contredit dans sa forme même. Après les querelles sur le voile, les cantines halal, le hidjab des footballeuses, il confirme une fracturation du pays que François Hollande, dans un rare moment de lucidité, avait exprimé en ces termes: «Comment peut-on éviter la partition? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire: la partition.»

Feu vert du Conseil constitutionnel à l'essentiel de la «loi séparatisme»: «un soupçon d'inconstitutionnalité pèse encore sur les mesures relatives aux cultes»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Selon le maître de conférences en droit public Emmanuel Tawil, nombre de points du texte demeurent pourtant litigieux car ils n'ont pas tous été examinés par les «Sages».

«La communication autour de la prolongation de Mbappé au PSG illustre la “pornographisation” du foot»

ENTRETIEN - Pour le journaliste et écrivain Laurent-David Samama, auteur du livre «Footporn», la médiatisation du nouveau contrat de l'attaquant du Paris Saint-Germain est symptomatique de l'évolution du football: consumériste, individualiste, et donc moins romantique.

«La décision du Conseil constitutionnel, très décevante, était prévisible»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel du passe sanitaire, l'avocat Thibault Mercier estime sa décision très regrettable et juge le dispositif dangereux.

Le Figaro

Maisons Phénix : l'histoire d'une descente aux enfers

Emmanuel Egloff

RÉCIT - Geoxia, propriétaire de la marque, vient d'être placé en redressement judiciaire.

C'est un symbole des années 1980 qui risque de disparaître. Le groupe Geoxia, propriétaire de Maisons Phénix, a été placé mardi 24 mai en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre. Une situation que l'entreprise met sur le compte du «double effet de la pandémie et de l'inflation».

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La société Maisons Phénix est née en 1946, mais c'est bien dans les années 1980 qu'elle est devenue très connue, à grand renfort de publicités télévisées. Le sociologue Pierre Bourdieu consacra même une étude à la marque, devenue un symbole de l'accession à la propriété des classes populaires et du rêve pavillonnaire. Maisons Phénix, c'est d'abord une approche industrielle de la fabrication de la maison individuelle, un savoir-faire importé du Royaume-Uni à l'origine.

La société fabrique des panneaux en béton en usine avant de les assembler sur une charpente métallique. Gain de temps et d'argent sont au rendez-vous, ce qui permet de proposer des prix très attractifs. Maisons Phénix a toujours proposé le produit le plus compétitif du marché. Et le modèle a perduré jusqu'à aujourd'hui, puisque la société dispose encore de trois usines en France pour préfabriquer les éléments qui serviront à construire la maison.

Sortie de route

À la fin des années 1980, la société intègre CGIS, le pôle immobilier de la Générale des Eaux. C'est l'heure du développement tous azimuts, avec des acquisitions (Maisons Familiale, Catherine Mamet, Maisons Castor, Maisons Bouygues, Bruno Petit…) et des développements à l'étranger. En 1999, la Générale des Eaux, devenue Vivendi, cède ce pôle « maisons individuelles » à ses dirigeants. Six ans plus tard, la société devient Geoxia, nom qu'elle a conservé jusqu'à aujourd'hui. Maisons Phénix reste sa principale marque. Et son produit d'appel. Le groupe construit alors environ 5000 maisons par an et réalise presque 500 millions d'euros de chiffre d'affaires. Depuis la sortie de Vivendi, les fonds d'investissement s'intéressent à Geoxia. D'abord Barclays, puis Natixis. Mais les dirigeants restent majoritaires.

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En 2008, cependant, c'est la sortie de route. Une première fois. La faillite de Lehman Brothers provoque une tempête à l'échelle mondiale. La baisse des ventes combinée au gonflement du besoin de trésorerie met à mal les finances du groupe. Le Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle) vient à la rescousse, et fait entrer le fonds LBO France au capital. Ce dernier restructure le portefeuille de marques, cédant celles ayant une empreinte seulement régionale et les moins attrayantes. Au final, il n'en reste plus que trois, Maisons Phénix, toujours, Maison Familiale, au positionnement plus haut de gamme, et Maison Castor. Malgré cette cure d'amincissement, la société reste le deuxième acteur de la maison individuelle dans l'Hexagone, derrière Hexaom (Maison France Confort). Surtout, elle gagne à nouveau de l'argent. En 2019, elle construit 2 500 maisons et réalise 320 millions d'euros de chiffre d'affaires.

L'entreprise emploie près de 1200 personnes, un chiffre élevé qui s'explique par les trois usines de fabrication toujours détenues, à Ambroise (Indre-et-Loire), Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) et Maignelay-Montigny (Oise). Car le modèle de Maisons Phénix n'a pas changé au cours des années. La marque utilise largement la préfabrication, ce qui lui permet de proposer des prix agressifs. Une situation qui, paradoxalement, va la rendre vulnérable. La crise de 2020 liée au Covid se traduit pour Geoxia par une baisse de son chiffre d'affaires de 25 %. Surtout, la société n'a pas obtenu de PGE (prêt garanti par l'État) pendant cette période alors qu'elle était éligible, ce qui l'a fragilisée.

Recherche de repreneurs

De plus, les clients de Maisons Phénix, disposant de moyens modestes, ont subi une série de mesures qui les ont désolvabilisés. En tête, la fin des APL accession, ces aides qui permettaient à une majorité des clients de la société de disposer d'un apport pour accéder à la propriété. Même s'il elle ne s'applique que depuis le 1er janvier 2022, la nouvelle réglementation relative à la construction, RE2020 pour les maisons individuelles, a fait monter les coûts de construction. À cela s'est ajoutée la hausse des prix des matériaux à partir de 2021. En conséquence, le prix des maisons individuelles a augmenté de près de 11 % en moyenne l'an passé. Dans ce contexte, la crise ukrainienne va faire totalement dérailler l'entreprise, avec la hausse incontrôlable des matériaux de construction et du coût de l'énergie. D'autant que l'entreprise n'a pas la possibilité de répercuter ces hausses à ses clients pendant la construction, puisque le prix de la maison est fixé en amont.

Les dirigeants de Geoxia avaient déjà engagé la recherche de repreneurs il y a quelques mois. Des industriels et des fonds avaient alors regardé le dossier. Sans donner suite. Cette recherche va pouvoir reprendre sous l'égide des deux administrateurs nommés par le tribunal de commerce de Nanterre. Les acteurs intéressés précédemment devraient à nouveau regarder le dossier, avec un œil neuf puisqu'il n'y aura pas de passif à assumer. Pour autant, il n'est pas certain qu'une offre globale soit remise. Il pourrait y en avoir pour les usines, ou sur une seule marque.

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Les administrateurs ont fixé une date de dépôt des offres au 10 juin prochain. Et le tribunal les examinera le 28 juin. Il faut aller vite. Durant la période d'observation, les chantiers seront soit suspendus soit ralentis. Si un ou des repreneurs se manifestent, ils pourront reprendre normalement. Dans le cas contraire, un système de garant existe. Ce dernier trouvera un entrepreneur pour finir le chantier, mais cela prendra forcément plus de temps.

Les promoteurs craignent la panne sèche

« Depuis 2012 et que ces données sont disponibles, l'offre commerciale des promoteurs immobiliers n'a jamais été aussi faible. » Pascal Boulanger, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), est très inquiet. Les promoteurs disposent d'une offre commerciale - c'est-à-dire de logements actuellement en vente - de seulement 76.746 unités à fin mars, en baisse de plus de 33 % par rapport à la même période de 2018. En cause, la réticence des maires à accorder des permis de construire et la hausse des prix des matériaux, qui placent les entrepreneurs dans la plus grande incertitude. Logiquement, les ventes des promoteurs ne cessent de baisser (- 20,2 % sur le trimestre) et les prix de monter, puisque les acheteurs sont bien là. La FPI demande de toute urgence un plan de soutien de la part de l'exécutif. Et un ministre du Logement, puisque le nouveau gouvernement en est dépourvu pour l'instant.

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La famille Mulliez met en vente Pimkie

L'enseigne est en difficulté depuis dix ans. Son propriétaire actuel paiera les salaires au moins jusqu'à fin 2022.

Orpea : les salariés en grève pour réclamer une prime d'intéressement

La prime d'intéressement ne sera pas versée cette année. La direction du groupe invoque les conséquences financières de la crise sanitaire.

L'Humanité

Compétition. David Cronenberg, dernier scalpel avant rideau

Nos recommandations culturelles

Avec  les Crimes du futur, le Canadien signe un film testament théorique et désincarné, parcouru de quelques fulgurances mais boursouflé. À boire, à manger et beaucoup à régurgiter.

Cyprien Caddeo

Les Crimes du futur, David Cronenberg, Canada, 1 h 47

«La chirurgie est le nouveau sexe.» La promesse du nouveau David Cronenberg, contenue dans cette seule réplique, était alléchante : le retour du maître canadien à la science-fiction et au « body horror » (littéralement « horreur corporelle »), un sous-genre d’autant plus coté qu’il a été palmé l’an dernier, avec  Titane. La déception est à l’avenant.

Tout est abstrait, intello, en apesanteur

Dans les ruines postindustrielles d’un futur délabré et non daté, l’humanité a repoussé les limites de la douleur et subit un syndrome d’évolution accélérée. Les organes poussent comme autant de nouveaux fruits, les corps sont en ébullition. Pour ressentir encore, les êtres se supplicient, se mutilent, s’incisent : l’érotisme à l’heure transhumaniste. Saul Tenser (Viggo Mortensen) et sa concubine Caprice (Léa Seydoux) sont deux performeurs, spécialistes de la chirurgie artistique. Devant leur public, ils tranchent avec raffinement, tatouent des organes, retirent des excroissances tumorales. Et palabrent jusqu’à l’indigestion sur le sens de la vie, de la finitude et de l’art.

Les Crimes du futur tient plus de l’essai théorique que de l’horreur viscérale. « Le corps est la réalité », professe pourtant le film. Alors, pourquoi rien n’y est palpable ? Tout est abstrait, intello, en apesanteur. Alors, oui, des pistes de réflexion géniales surgissent, mais elles s’évaporent dans un film trop dense, trop bavard. Multipliant les autocitations – ici les boyaux d’ eXistenZ, là les traumas de  Crash –, David Cronenberg s’autopsie. Comme si son cinéma était déjà froid. À l’image des monstruosités géniales qu’il a créées tout au long de sa filmographie, le résultat est boursouflé.

Des navettes vides prétextes à l’autothéorie

Toison argentée, drapé de noir, artiste organique et tourmenté en décalage avec le monde, Saul Tenser campe un avatar évident de David Cronenberg lui-même. C’est le seul vrai personnage, les autres, que ce soit ceux de Léa Seydoux ou de Kristen Stewart, demeurant des navettes vides prétextes à l’autothéorie. Quand le héros s’embarque dans un absurde concours du « meilleur organe original », on devine le cinéaste, malmené par le Hollywood établi, snobé par les oscars, régler quelques comptes avec son humour acide. On espère, puis déchante. Le sujet n’est, comme le reste, que survolé.

Comble pour un Cronenberg qui a signé des œuvres aussi radicales que  le Festin nu : son film n’est jamais subversif. Ses Crimes du futur semblent appartenir au passé. Pour cause, le monde, au fond, est déjà cronenbergien. La preuve, son vrai coup d’éclat a eu lieu durant la promotion : le cinéaste a vendu une image certifiée de ses calculs rénaux sur le Web. La course aux modifications corporelles ? Le transhumanisme est passé par là. Des humains cherchant à développer des néo-organes pour ingérer les déchets industriels ? Notre sang est déjà colonisé par les microplastiques. Le maître a un train de retard. On reste donc à quai. La comparaison avec  Titane enfonce le clou. Le film de Julia Ducournau, qui n’a jamais caché sa passion pour Cronenberg, a certes ses scories et ses détracteurs, mais il a le mérite de réactualiser le « body horror » en le percutant aux préoccupations de l’époque : la transgression du genre et la fluidité des identités. La relève de la garde ?

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L'Humanité

Quinzaine des réalisateurs. Des corps, du cinéma pour une anatomie de notre temps

Nos recommandations culturelles

Le long métrage de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor est une extraordinaire et dérangeante exploration de l’intériorité humaine.

Pierre Barbancey

De Humani Corporis Fabrica, de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, France-États-Unis-Suisse, 118 min

Pendant que David Cronenberg joue du scalpel métaphysique façon Nuit des gores-vivants dans une séance science-frictionnelle, Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, au contraire, se tournent vers l’anatomiste André Vésale. Il y a cinq siècles, celui-ci ouvrait pour la première fois le corps au regard des scientifiques. Bien du sang est passé dans les corps depuis. Constatant que la médecine moderne utilise les outils du cinéma – scénario d’opérations, caméras, écrans de contrôle –, les deux réalisateurs se mettent à l’ouvrage. Le ressenti est au niveau de l’attente. C’est un objet qui relève du documentaire et du film expérimental.

Comme de la peinture figurative

De la chirurgie lourde à la microscopique, de la morgue à l’examen de tissus cancéreux, du détachement apparent des personnels médicaux qui évoluent dans cet univers pour eux quotidien (on pense à ces discussions surréalistes sur les prix de l’immobilier autour d’un corps) aux déambulations de patients en gériatrie ou porteurs de troubles mentaux, les deux cinéastes nous prennent par la main. Ils nous ouvrent des portes et nous entraînent sur des chemins que l’on voudrait faux, inexistants. Et pourtant… C’est parfois extraordinaire, comme de la peinture figurative, souvent dérangeant (les « clous » que l’on enfonce dans le crâne d’un homme ou le curetage de cellules invasives). Le tout dans des hôpitaux eux-mêmes corps vivants.

L’anatomie du XXI e siècle ou l’éternelle préoccupation de l’humain face à sa propre réalité physique, sa peur de la mort et la façon de la conjurer grâce à la médecine. En épilogue de ce déferlement moins voyeuriste qu’il n’y paraît, une scène de fête associant les praticiens des hôpitaux sur une musique de New Order nous plonge dans un univers digne de ceux de Gaspar Noé, de Carne à Vortex, bien sûr !

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L'Humanité

Quinzaine des réalisateurs. À l’ombre des figuiers, la vie comme elle se rêve

Nos recommandations culturelles

La Tunisie n’est pas seulement le pays du jasmin. On y trouve aussi des fruits, dont les figues, comme nous invite à le découvrir la cinéaste franco-tunisienne Erige Sehiri.

Pierre Barbancey

Sous les figues, d’Erige Sehiri, Tunisie-France- Suisse-Allemagne-Qatar, 1 h 32

Dans les vastes vergers du nord-ouest du pays, les femmes sont majoritairement employées à leur cueillette. Des femmes, mais aussi des hommes qui se retrouvent des journées entières sous ces figuiers, comme dans un jardin d’Éden. Ne dit-on pas que la pomme d’Adam et Ève ne serait qu’une version occidentalisée, le fruit défendu n’étant autre que… la figue ? Dans la lumière tamisée des feuillages, les rêves d’amour et de liberté sont bien présents, comme nous le montre la cinéaste franco-tunisienne Erige Sehiri.

Quinzaine des réalisateurs. Erige Sehiri présente un film social-solaire

Des conversations à huis clos, à l’abri des oreilles indiscrètes, où se dévoilent les sentiments les plus nobles comme les plus affreux. Où les vieilles femmes suivent, surprises, les paroles des plus jeunes, elles qui se sont tues dans une société patriarcale et rurale des plus rudes. Sana, Fidé et Melek (des non-professionnelles et sœurs dans la vraie vie) n’ont pas leur langue dans leur poche en parlant aux garçons. Le fils du patron voudrait bien en cueillir une, avec violence. Une microsociété se présente à nous dans l’individualité de l’espoir comme dans la solidarité du collectif de ces ouvrières agricoles. Vingt ans après Moufida Tlatli et sa Saison des hommes, Erige Sehiri nous invite à une belle et douce saison des femmes, tout en délicatesse. À l’image de sa caméra qui dévoile avec pudeur les corps et les visages de cette jeunesse tunisienne, toujours exploitée, à l’avenir incertain.

Festival de Cannes 2022cinéma
Le Figaro

Comment les douanes pistent les trésors aux mains des trafiquants d’objets d’art et d’archéologie

Christophe Cornevin

ENQUÊTE - En 2021, 6377 objets liés au trafic de biens culturels ont été retrouvés.

Poissons et plantes pétrifiés, insectes et crustacés venus du fond des âges… Ce mardi, au Havre, les douanes françaises ont remis aux autorités brésiliennes un trésor archéologique comptant pas moins de 998 fossiles datant du crétacé. Pillés dans le bassin d’Araripe, site classé par l’Unesco depuis 2006, ces vestiges exceptionnels avaient été saisis en 2013 dans un conteneur en provenance d’Amérique du Sud, censé renfermer des fûts de quartz.

Le 17 mai dernier, c’est le Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye qui recevait des mains des agents de Bercy un remarquable ensemble de 22 pièces de monnaie, notamment gauloises, qui datent de la fin du II siècle avant Jésus-Christ à la fin de la guerre des Gaules. Frappés de têtes portant des diadèmes, de motifs de guerriers ou d’animaux, ces biens d’une valeur inestimable avaient été interceptés à Roissy dans un colis postal à destination des États-Unis.

Des objets intraçables

En novembre dernier, les douaniers du bureau Chronopost de l’aéroport international saisissaient trois statuettes précolombiennes à faire pâlir d’envie les émules d’Indiana Jones. Un mois auparavant, leurs collègues de la Direction nationale des recherches et enquête douanières (DNRED), spécialisés dans le haut du spectre de trafics, avaient ciblé un pilleur sur la plateforme de vidéo YouTube avant de mettre la main, en Occitanie, sur un trésor de plus de 4200 objets, parmi lesquels des bijoux, des ornements et des monnaies de diverses époques, dont une pièce espagnole en or datant de la fin du XVI siècle.

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Selon un dernier bilan, la douane a mis au jour en 2021 quelque 36 affaires liées à des trafics de biens culturels, portant sur un total de 6 377 objets dans le cadre de sa mission de protection et de surveillance du patrimoine. Ce dernier peut aller de la peinture à la sculpture religieuse, en passant par les vestiges paléontologiques, les meubles ou encore les incunables ayant franchi clandestinement les frontières.

«Près de 60 % du trafic à l’international provient du pillage d’objets archéologiques enfouis sous terre, au fond de la mer ou dans le démembrement de bâtiments anciens, souffle Fabien* enquêteur spécialisé à la DNRED. Souvent catalogués comme “orphelins”, c’est-à-dire non encore répertoriés puisque découvert par des pillages, ces objets sont par définition intraçables et facilitent le négoce clandestin. Hier situées en Syrie, en Irak ou en Libye, les zones de braconnage sont probablement aujourd’hui en Ukraine, puisque les voleurs et les organisations criminelles écument essentiellement les pays où l’autorité de l’État s’est affaissée.»

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Piochés sans vergogne sur les sites protégés, voire dans les musées ou des cimetières, les objets d’art peuvent sommeiller pendant vingt ou trente ans chez un receleur ou dans des ports francs avant de refaire surface dans le commerce légal des marchands. Quand elle ne provient pas de pays en guerre, la marchandise clandestine émane du pillage à grande échelle des sites précolombiens en Amérique du Sud et en Amérique centrale, où les paysans locaux améliorent leur ordinaire en vendant à des receleurs des statuettes, des masques funéraires, des outils ou des bijoux anciens, précise-t-on de même source. “Blanchis” par des factures et certificats d’experts, les lots proviennent aussi, actuellement, des tribus dogons du Mali ou des ethnies mélanésiennes. Les objets passent des mains des commissaires-priseurs aux boutiques d’antiquités et aux particuliers, capables de flamber plusieurs centaines de milliers d’euros pour s’offrir un totem en bois.»

Revente sur le dark web

En France, les douaniers effectuent des saisies majeures. Comme en ce jour du 16 février 2018, quand ils ont, lors du contrôle d’un bus stationné sur une aire d’autoroute de Marne-la-Vallée, retrouvé dans les bagages d’un passager un pastel d’Edgar Degas intitulé Les Choristes. L’œuvre avait été volée en 2009 à Marseille, dans les locaux du Musée Cantini. En juillet 2015, en inspectant le yacht d’un milliardaire espagnol ancré dans le port de Calvi, les agents tombaient nez à nez avec une Tête de jeune fille de Picasso, un trésor national qui ne pouvait en aucun cas sortir d’Espagne.

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Agissant sur tous les fronts, les douaniers secouent aussi la fourmilière des quelque 200.000 «détectoristes» qui, casques sur les oreilles, sondent les sols avec leurs «poêles à frire» pour tenter de trouver un hypothétique trésor. Profitant d’une inexorable sophistication du matériel et de l’essor de plateformes spécialisés de revente sur le dark web, ce pillage s’est généralisé et certaines zones se retrouvent dévastées, comme après le passage d’une nuée de criquets.

«Souvent, ces ignorants détruisent à tout jamais les sites», grince-t-on à la douane. Pour former de nouveaux adeptes, les vendeurs de matériel de détection organisent même des «rallyes» en enfouissant eux-mêmes des objets dans la nature. «Nous faisons un gros travail d’identification grâce à nos sources, nos surveillances sur internet et les liens tissés avec des partenaires archéologues», se félicite-t-on à la DNRED, qui «recueille le maximum d’informations avant de passer dans la phase opérationnelle pour récupérer le butin».

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Les fraudeurs encourent une peine de sept ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende au pénal. En 2017, un viticulteur de la Marne, surnommé «le Pilleur vigneron», avait accumulé une étourdissante collection secrète de 2 321 objets archéologiques. Il a été définitivement condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis et à verser 197.235 euros, soit la valeur marchande des objets braconnés. Outre des pièces de monnaie, son musée fantôme recelait des poteries, des bagues et des colliers, pour la plupart d’époque celte ou gallo-romaine, qui sortent de l’ombre pour être présentées au grand public féru d’histoire.

* Le prénom a été modifié.

Des trésors sortis de la clandestinité

Dinosaure

Cette tête de Tarbosaurus Baatar fait partie d’un squelette préhistorique estimé à 700.000 euros. Volé en Mongolie, le fossile a été exporté vers la Corée du Sud avant d’être retrouvé en France, en février 2015, chez un amateur de paléontologie peu scrupuleux.

Degas

Les Choristes, tableau d’Edgar Degas volé en 2009 au Musée Cantini de Marseille, n’a été retrouvé qu’en 2018, quand les agents de la brigade des douanes de Marne-la-Vallée ont contrôlé la valise d’un passager d’un bus à Ferrières-en-Brie (77).

Statuettes

Antiquités vieilles de plus de 3000 ans, ces deux statuettes de chat s’étaient mystérieusement volatilisées en Égypte. Saisies dans les bagages d’un résident britannique en transit à la gare du Nord, elles ont été remises en 2017 par la France au pays des pyramides.

Bronze

En août 2015, une équipe de la brigade des douanes de Nancy intercepte un chauffard au terme d’une course-poursuite sur l’A31, près de Toul. Dans l’habitacle, ils découvrent, stupéfaits, la statue Béléna. Ce bronze de 80 kg avait été dérobé quinze jours plus tôt à Beaune.

Picasso

Cette Tête de jeune fille peinte par Picasso a été retrouvée par les douaniers dans le yacht d’un milliardaire espagnol faisant escale dans le port de plaisance de Calvi. D’une valeur de 25 millions d’euros, l’œuvre n’aurait jamais dû quitter l’Espagne, où elle a été cataloguée comme trésor national.

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Le Figaro

Le Figaro lance son application de cuisine

Claudia Cohen

Elle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.

Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.

Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.

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Le Figaro enrichit son offre Premium

Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.

Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.

Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Culture: les dossiers chauds de la nouvelle ministre

DÉCRYPTAGE - Rima Abdul Malak devra gérer la fusion TF1-M6 et les états généraux de l’information.

Œuvres audiovisuelles : accord pour rémunérer les auteurs sur Facebook et Instagram

Grâce à cet accord, les plateformes de Meta disposeront d'une licence pour diffuser les œuvres du répertoire de la Scam.

Le groupe Lagardère condamné pour le licenciement de Valérie Trierweiler

Le conseil des prud'hommes vient de condamner le groupe Lagardère à verser 141.000 euros à la journaliste pour son licenciement «sans cause réelle et sérieuse» de «Paris Match».

Le Figaro

La femme de Cristiano Ronaldo, la veuve d'Elvis Presley et Shakira... La montée des marches qui swingue à Cannes

La Planète Marches. - Jour 9. Austin Butler, Tom Hanks et une foule d'invités inattendus ont assisté à la projection du biopic Elvis, signé Baz Luhrmann, ce mercredi 25 mai, au Festival de Cannes 2022.

La montée des marches du 25 mai

En 2019, Elton John avait gravi les marches du Festival de Cannes, à l'occasion de la projection du biopic Rocketman. Trois ans plus tard, la Croisette a mis en lumière une toute autre légende de la musique. Austin Butler incarne en effet le rockeur Elvis dans le très attendu film éponyme, signé Baz Luhrmann et dévoilé ce mercredi 25 mai au Palais des festivals. L'occasion pour l'acteur de fouler pour la première fois ce tapis rouge mythique, aux côtés du cinéaste, d'Olivia DeJonge et de Tom Hanks.

L'équipe du film était précédée d'une foule d'invités, parmi lesquels Camélia Jordana - adepte de la chanson Jailhouse Rock -, Déborah Lukumuena, Karim Leklou ou encore la réalisatrice Maïmouna Doucouré. Ces derniers ont laissé place à Léna Situations et Emmanuelle Béart, parée d'une cape immaculée recouverte de plumes. Rebecca Hall et Noomi Rapace, toutes deux membres du jury, ont elles aussi pris la pose sur ce red carpet très fréquenté, non loin d'Agathe Rousselle.

En vidéo, «06400-Cannes» : la carte postale du festival de Cannes 2022, épisode 3

Le look rock de Sharon Stone

De son côté, le top Winnie Harlow a réservé un véritable show aux photographes, ravis de l'immortaliser à loisir. Le groupe de rock Måneskin s'est lui aussi offert une entrée remarquée. La formation, qui chante dans le film de Baz Luhrmann, avait opté pour des costumes scintillants. Vers 18h45, quelques convives inattendus ont fait leur apparition. Parmi eux, Sharon Stone, vêtue d'un look rock, qui s'est savamment emparée du thème de la soirée. L'actrice arborait une robe à sequins rouges, des cheveux un brin ébouriffés et des lunettes de soleil dignes du «King».

Les latinos Ricky Martin, Shakira et Georgina Rodriguez, épouse de Cristiano Ronaldo, ont par ailleurs créé la sensation sur les marches du festival. Kylie Minogue et le top Kaia Gerber, fille de Cindy Crawford et compagne d'Austin Butler, ont elles aussi ébloui la Croisette. Vers 19 heures, l'équipe d'Elvis s'est à son tour élancée sur le tapis rouge, en compagnie de Priscilla Presley, la veuve du rockeur. Une montée des marches qui s'est déroulée dans une ambiance chaleureuse.

Ceinture de diamants et rubis

Austin Butler, qui arborait un smoking noir à nœud papillon, agrémenté d'une rose bleue à la boutonnière, avait ainsi passé le bras autour des épaules de Baz Luhrmann. Le cinéaste, qui opérait son grand retour au festival, entouré de son épouse et de sa fille, a lui-même étreint Priscilla Presley. Tom Hanks a, quant à lui, saisi l'occasion de prendre un selfie. Du haut des marches scintillait la ceinture de Baz Luhrmann. Une pièce faite de diamants et de rubis, fabriquée par sa femme Catherine. S'y détachait, en lettres rouges, le mot «Elvis».

La robe que portait Kate Middleton à la première de Top Gun entraîne une frénésie de recherches sur Internet

La duchesse de Cambridge assoit une fois de plus son influence dans la sphère de la mode. Depuis son apparition à la première britannique du film, sa tenue affole la toile.

En mini combishort noire, Marion Cotillard fend la nuit cannoise pour la première de Frère et sœur

La Planète marches. - Jour 4. Arnaud Desplechin a présenté son film Frère etsœur, ce vendredi 20 mai, au Festival de Cannes 2022. Avec Marion Cotillard et Melvil Poupaud dans les rôles principaux.

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Le show Sharon Stone à Cannes : quand deux bellâtres lui enlèvent sa traîne au milieu du tapis rouge

La Planète marches. - Jour 6. Les photographes ont pu capturer de nombreuses personnalités sur les marches du Festival de Cannes, venues assister à la projection du film LesAmandiers, de Valeria Bruni-Tedeschi.

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Le Figaro

«Tous les jours, j'attends que ma fille rentre à la maison»: le cri du cœur de ces pères de famille victimes d'enlèvements parentaux

Margaux d'Adhémar

ENQUÊTE - Toutes les dix minutes en France, un enfant disparaît. À l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus, Le Figaro a décidé d'enquêter sur le combat des pères partis à la recherche de leur progéniture. Depuis 2011, les enlèvements au sein des couples binationaux ne cessent d'augmenter.

C'est leur enfant, leur bataille. À l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus, ce mercredi, des hommes alertent sur la solitude qui accable les pères de famille victimes d'enlèvements parentaux : considérés dans certains pays comme étant moins importants que les mères, ces derniers peinent à faire valoir leurs droits.

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En témoigne la grève de la faim entamée par le Français Vincent Fichot, en juillet 2021, afin d'appeler au secours les autorités sur le rapt de sa fille et de son fils, aujourd'hui âgés de 4 et 6 ans. Quatre mois plus tard, la justice française émettait un mandat d'arrêt contre son épouse japonaise, qui avait enlevé ses enfants en 2018. Une goutte d'eau dans la mer ? C'est ce qu'affirment certains pères qui, comme Vincent Fichot, n'ont pas revu leurs enfants binationaux depuis deux, trois, quatre, voire six ans.

Près de 500 enlèvements parentaux chaque année

C'est le cas de Pierre-Vincent, 52 ans. Un dimanche matin de septembre 2015, il ne sait pas encore qu'il embrasse sa fille Amélie pour la dernière fois. Sa femme, avec qui il est marié depuis six ans, propose d'emmener Amélie au parc pour un pique-nique improvisé. L'air frais lui fera le plus grand bien avant de reprendre l'école le lendemain. Amélie a 6 ans et elle vient de faire sa rentrée des classes en CP. Irène* attrape un sac à dos dans lequel elle jette pêle-mêle quelques biscuits attrapés au hasard dans un placard. La petite fille embrasse son père. « Allez viens ma chérie, on y va », lance la mère. La porte claque.

Vers 19 heures, Pierre-Vincent reçoit un appel de sa femme : « Je voulais juste te dire que j'ai quitté la France avec Amélie. Je repars vivre en Pologne. Nous ne reviendrons pas. » L'annonce tombe tel un couperet. La suite, Pierre-Vincent s'en souvient comme si c'était hier. Il y a ces gendarmes qui lui conseillent d'attendre un peu avant de conclure à un enlèvement parental. Il y a cette plainte déposée trois jours plus tard pour « déplacement illicite ». Puis ces insomnies, lors desquelles Pierre-Vincent rejoue sans relâche la scène du dimanche matin, ainsi que ces six années passées aux côtés d'Irène : « J'essaye de comprendre ce qui a pu se passer. Comment a-t-on pu en arriver là ? »

Un an plus tard, la justice française octroie à Pierre-Vincent l'autorité parentale exclusive et exige le retour immédiat d'Amélie en France. Le bout du tunnel ? Assurément non : Pierre-Vincent n'a toujours pas de nouvelles de sa fille. « Les enquêteurs ont découvert que mon ex-femme me mentait et qu'elle préparait son départ depuis des mois, raconte-t-il. Elle avait ouvert un compte sur lequel elle déposait de l'argent et elle avait contacté des amis pour l'aider à organiser le rapt d'Amélie. Pendant plus d'un an, elle a fait semblant. » Hanté par le souvenir de sa fille, Pierre-Vincent finit par démissionner de son emploi de commercial pour se consacrer uniquement à la recherche d'Amélie. « Tous les jours, j'attends que ma fille rentre à la maison. Ma fille, c'est mon combat », souffle-t-il au Figaro.

Ce combat, Pierre-Vincent n'est pas le seul à le mener. En 2021, parmi les 43 870 disparitions de mineurs signalées en France, le ministère de l'Intérieur dénombre 545 enfants enlevés par l'un des deux parents. Une hausse de 24 % en dix ans. En 2011, on avait recensé 439 enlèvements d'enfants de ce type. Si aucune information n'est donnée sur le nombre d'enlèvements commis par des hommes et ceux commis par des femmes, ce chiffre pourrait être bien plus important du fait que certains parents préfèrent ne rien signaler, espérant que la situation s'arrange d'elle-même. D'autres peinent à déposer plainte car leur cas n'est « pas pris au sérieux par les autorités, peu sensibilisées à la question », assure le 116 000**, le numéro d'urgence européen pour les familles d'enfants disparus.

«Tu ne reverras plus jamais ton fils»

C'est un constat qui glace le sang. En France, « un enfant disparaît toutes les dix minutes », déclarait le 26 mai dernier le secrétaire d'État chargé de l'Enfance et des Familles, Adrien Taquet. Noha, 7 ans au moment de son enlèvement, en fait partie. La vie de son père, Bülent, 48 ans, a basculé un dimanche soir du mois de mars 2019, à 23 h 16 très exactement, heure à laquelle il reçoit un message : « Tu ne reverras plus jamais ton fils. »

Un SMS envoyé par le nouveau mari de son ex-femme. « J'ai cherché à comprendre. J'ai appelé le directeur de la British School de Barcelone où étudiait mon fils. J'ai essayé d'appeler mon ex, mais impossible de la joindre. Personne ne répondait. Je vous laisse imaginer mon état », confie-t-il au Figaro. Séparée de Bülent depuis plus d'un an, Cécile* vit alors en Espagne, où son ex-mari se rend régulièrement pour voir leur fils. « Tout a été chamboulé lorsqu'une troisième personne est entrée dans sa vie », estime Bülent qui, depuis deux ans, n'a plus de nouvelles de Noha, aujourd'hui âgé de 9 ans.

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Ce n'est pas faute d'avoir engagé des procédures. Bülent prend d'abord un avocat en Espagne. Une date est fixée pour le procès et le père de famille se rassure, se répétant que cette mascarade ne saurait durer. Mais, entre-temps, son ex-femme, leur fils et son nouveau conjoint disparaissent en Suisse. Le tribunal espagnol se dit incompétent. « J'ai donc pris un avocat en Suisse. On a tenté de les géolocaliser, mais ils étaient déjà partis en Belgique. Aujourd'hui, je ne sais pas où ils se trouvent », soupire Bülent. L'année dernière, il a tenté de reprendre contact avec son fils, « juste pour lui dire qu'il (lui) manquait », en écrivant à son ex-compagne, via Facebook. La réponse a été lapidaire : un message audio dans lequel son fils l'insulte et l'appelle par son prénom… et non « papa ». « Je ne sais pas ce qu'elle lui a dit de moi, mais j'ai le sentiment qu'il a été manipulé. J'espère que, quand il sera majeur, il pourra voir tout ce que j'ai fait pour tenter de le retrouver », glisse le quadragénaire.

Frédéric, lui, ne voit plus ses deux fils depuis deux ans. En 2017, il se sépare de son épouse qui décide de rentrer en Thaïlande, son pays natal. Le couple s'arrange à l'amiable et il est convenu que Frédéric élèvera seul, en France, leurs deux enfants, Lucas et Ali. En 2019, le père s'attache malgré tout à organiser un voyage en Thaïlande pour faire connaître à ses garçons le pays de leur mère. Mais, une fois les petits déposés au domicile de son ancienne compagne, il reçoit un appel : Alexandra* lui annonce que, dorénavant, c'est elle qui s'occupera des enfants. « Elle m'a dit que si je tentais de venir les chercher, elle appellerait la police. J'ai immédiatement appelé l'ambassade de France qui m'a fortement déconseillé d'aller récupérer mes enfants, car, aux yeux de la justice, cela me rendrait coupable d'un contre-enlèvement. » Soit un second enlèvement commis par l'autre parent.

Des pères lésés de leur autorité ?

Deux ans après ce kidnapping, Frédéric se voit, in fine, reconnaître l'autorité parentale exclusive non seulement en Thaïlande, mais aussi en France. Il reprend espoir mais, un mois avant la date prévue du retour de ses fils, son ex-femme décide de faire appel, suspendant cette ordonnance d'exécution. Aujourd'hui, Frédéric attend toujours leur retour. « Le plus dur, c'est l'impuissance qui découle de ces procédures : se battre n'est pas suffisant», explique au Figaro la psychologue du 116 000, Pauline Lefur. Des procédures d'autant plus douloureuses qu'« il est presque impossible pour un parent de se dire : “J'arrête les recherches”, poursuit la spécialiste. Il y a toujours une ambivalence entre l'espoir de retrouver son enfant et la nécessité de continuer sa propre vie. »

D'après les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur au 116.000, deux tiers des dossiers ouverts pour enlèvements parentaux « trouvent une solution » : « Soit on retrouve l'enfant, soit il y a une décision de justice », nous précise-t-on. Toutefois, « le fait que l'enfant soit géolocalisé ou qu'il y ait une décision de justice ne veut pas nécessairement dire qu'il retrouve son autre parent », nuance Pierre-Vincent, qui déplore que le rôle de père, dans certains pays, soit considéré comme un rôle « secondaire ». À l'image de ce juge polonais qui lui avait dit trouver cela « étrange » qu'un père cherche à obtenir la garde de sa fille. « Comment allez-vous faire lorsque votre fille aura ses premières règles et qu'il faudra lui expliquer ? », lui avait-il demandé, de but en blanc.

Même constat du côté de Bülent : « On sent que nous n'avons pas autant d'importance que la mère lorsqu'on se retrouve face à une justice qui n'est pas française. Dans mes procédures internationales, j'ai parfois l'impression que ce n'est pas si grave si je n'ai pas la garde de l'enfant, puisque je ne suis “que le père”. Parfois même, il m'arrive de me dire que, si j'avais fait la même chose qu'elle, cela n'aurait pas pris la même tournure. » Me Didier Seban, dont le cabinet d'avocats a été saisi par de nombreux pères en détresse, déplore en effet «la tendance à donner raison à la filiation maternelle» au sein « de certaines sociétés patriarcales telles que le Maghreb, le Japon et les pays de l'Est ». « Mais ce qui me frappe par-dessus tout, insiste-t-il, c'est de voir ces hommes dévastés après plusieurs années passées à tenter de mobiliser les institutions, la justice, les ambassades, les politiciens… Le plus dur dans les enlèvements parentaux, c'est cet isolement quasi-systématique du parent victime. » Et les pères sont souvent en première ligne.

*Le prénom a été modifié

**Le 116 000 propose un soutien psychologique, social, légal ou administratif gratuit et immédiat. Les appels sont reçus par une équipe de professionnels formés. En France, ce numéro est coordonné et géré par la fondation Droit d'enfance.

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Loire : une agence du Crédit Agricole attaquée à l'explosif

Selon des témoignages, les cinq cambrioleurs ont provoqué une ouverture à l'aide d'explosif ou de gaz, puis ont arraché le coffre contenant l'argent du distributeur automatique de billets.

Saône-et-Loire : 200 bovins retrouvés morts dans un élevage abandonné

Une cinquantaine de porcs encore vivants ont également été retrouvés. N'étant plus considérés comme propres à la consommation, ils ont été euthanasiés.

Isère : cinq morts, dont deux enfants, dans le crash d'un avion de tourisme

Un avion de tourisme s'est écrasé samedi 21 mai dans le massif de Belledonne, sur la commune des Adrets. Cinq personnes ont trouvé la mort.

Le Figaro

Le bronzage artificiel permet-il vraiment de préparer la peau au soleil ?

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Si les utilisateurs se posent encore souvent la question, les experts, eux, sont catégoriques.

Fabriquer de la vitamine D, avoir bonne mine en toute saison ou ne pas avoir l'air d'un cachet d'aspirine en arrivant sur la plage... Les centres de bronzage artificiel ne sont pas à court d'arguments pour faire la promotion de leur activité, bien que toute publicité et toute revendication d'un effet bénéfique pour la santé soit interdite. À l'approche des vacances d'été, l'idée que des séances en cabine de bronzage seraient bénéfiques car elles permettent de préparer sa peau au soleil circule beaucoup. Ces séances sont-elles vraiment utiles, et surtout, sans risque ? Réponse avec deux spécialistes des rayons ultraviolets.

«Il n'y a plus aucun doute scientifique sur la dangerosité des rayons UV», tranche d'emblée Jean-François Doré, directeur de recherche émérite au sein de l'unité «Radiations: défense, santé environnement» à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). En 2009, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a en effet classé les cabines de bronzage à UV comme étant cancérigène pour les humains. Plusieurs études ont mis ce risque en évidence, en particulier quand cette exposition commence avant l'âge de 30 ans. «Avec les UV, il n'y a pas de seuil d'exposition en dessous duquel il n'y ait pas d'effet néfaste. Chaque dose compte et leur accumulation finit par provoquer des cancers cutanés», insiste Jean-François Doré.

Avec les UV, il n'y a pas de seuil d'exposition en dessous duquel il n'y ait pas d'effet néfaste. Chaque dose compte et leur accumulation finit par provoquer des cancers cutanés

En Islande, une épidémie de cancers

La démonstration de la nocivité des cabines de bronzage n'est en effet plus à faire. La preuve la plus éclatante nous vient tout droit d'Islande. Au tournant des années 2000, le nombre de nouveaux cas de mélanomes dans ce pays a augmenté de 20% par an. Du jamais vu. «Les femmes de moins de 50 ans étaient particulièrement touchées, avec une prédominance des cancers au niveau du tronc alors que c'est plutôt une localisation masculine», commente Jean-François Doré. La seule explication plausible de cette épidémie était l'explosion de la mode du bronzage artificiel au milieu des années 1980. Les salons de bronzage à Reykjavik - la capitale - se sont multipliés comme des petits pains, leur nombre passant de 3 en 1979 à 56 dix ans plus tard. À force de campagnes de prévention, le taux de mélanome est désormais redescendu à un niveau «normal».

Risque de vieillissement prématuré

Les lampes de bronzage émettent deux types de rayons UV: les UV A et les UV B. Les UV A, largement majoritaires, pénètrent dans les couches profondes de la peau, entraînent le vieillissement prématuré de la peau (aspect vieille pomme) et, dans une moindre mesure, favorisent les cancers de la peau.

Quant aux UV B, qui ne peuvent représenter plus de 1,5% du rayonnement total délivré selon la réglementation française, ils restent davantage en surface de la peau mais peuvent également induire des cancers. «Les UV B sont très cancérigènes, c'est pour ça que la réglementation impose ce ratio maximum de 1,5%», indique Pierre Cesarini, directeur l'association Sécurité Solaire. Par comparaison, les rayonnements émis par le soleil sont composés à environ 10% d'UV B et 90% d'UV A.

Les UV B sont les rayons qui permettent à la fois d'épaissir l'épiderme pour le rendre plus résistant aux UV et de stimuler la fabrication de mélanine. La mélanine est un pigment capable de capter et de neutraliser les UV. Une sorte de parasol pour notre peau. Plus on a de mélanine, plus notre teint devient hâlé. «Ce sont les UV B qui vont induire ce mécanisme protecteur, or il y en a très peu dans le rayonnement émis par les appareils de bronzage», souligne Jean-François Doré.

Les UV A permettent aussi de bronzer, mais dans une moindre mesure. «Il s'agit d'un bronzage transitoire qui résulte d'une oxydation et d'une réorganisation du pigment préformé, sans induction de synthèse et de transfert de pigment qui eux, résultent de l'UVB», explique Jean-François Doré. Autrement dit, les rayons émis par les cabines, pauvres en UV B, n'offrent pas un bronzage très protecteur. Par ailleurs, il faut savoir qu'avec les cabines de bronzage, les doses d'UV reçues sont assez importantes. «Pour les consommateurs et, bien sûr pour les exploitants, il faut que les séances soient rapides. C'est pour cela que les lampes sont extrêmement puissantes: 20 minutes de cabine équivaut à la quantité d'UV reçue si l'on s'expose un après-midi d'été entier sur une plage de la Côte d'Azur», s'exclame Pierre Cesarini.

À apparence égale, un bronzage obtenu sous les lampes est moins protecteur qu'un bronzage naturel

Et comme les UV A ne permettent pas d'épaissir la peau et induisent moins de production de mélanine, «à apparence égale, un bronzage obtenu sous les lampes est moins protecteur qu'un bronzage naturel», souligne Pierre Cesarini. En outre, le fait d'être bronzé ne protège pas totalement des rayons du soleil.

Un faible avantage esthétique pour des risques bien réels

En clair, loin de préparer la peau au soleil, les UV artificiels ne font que s'ajouter aux UV du soleil et en renforcer l'effet cancérigène en donnant un faux sentiment de sécurité. Raison pour laquelle le Brésil puis l'Australie ont décidé leur interdiction totale. En France, cette mesure est réclamée par de nombreuses instances sanitaires (Anses, Académie de médecine…)… En vain pour l'instant. En revanche, les cabines sont théoriquement interdite aux mineurs depuis une loi de 1997 (mais pas toujours respectée) et la vente de certains appareils est interdite aux particuliers depuis 2016.

«Si vous voulez vraiment vous exposer au soleil, il faut le faire de façon très progressive, surtout si vous avez la peau claire», prévient Jean-François Doré. Les conseils sont bien connus: éviter de s'exposer aux heures où le rayonnement est le plus intense, entre 12 et 16 heures, mettre de la crème solaire (indice 50 pour les peaux claires), se couvrir la peau avec des vêtements dans l'idéal.

Et si certains veulent absolument arriver bronzés à la plage, il existe une solution a priori sans risque pour la santé: l'utilisation d'autobronzants. «En douche, en spray acheté au supermarché, chez l'esthéticienne, on peut choisir sa teinte et l'effet dure plusieurs jours», explique Pierre Cesarini. Mais attention: si on a l'air effectivement bronzé, on n'est en revanche pas du tout protégé des UV.

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L'Humanité

Quinzaine des réalisateurs. Quand les harkis ont été abandonnés par la France

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Philippe Faucon retrouve les années de la guerre d’Algérie, mais s’intéresse cette fois aux supplétifs de l’armée française.

Pierre Barbancey

Les Harkis, de Philippe Faucon, France-Belgique, 1 h 22

Philippe Faucon ne le cache pas. « On peut dire que je suis obsédé par la question de la guerre d’Algérie. » Seize ans après Trahison, son long métrage sur ce que la France appelait alors « une opération de maintien de l’ordre », qui évoquait déjà les harkis, le réalisateur français a présenté son dernier film à la Quinzaine des réalisateurs. Un opus consacré à ces supplétifs algériens qui ont combattu aux côtés de l’armée française avant d’être abandonnés en rase campagne par la Métropole.

Seul contre sa hiérarchie

Nous sommes en 1959. Le lieutenant Pascal (Théo Cholbi) est à la tête d’une unité essentiellement composée de harkis. Il y a là Salah (Mohamed Mouffok) et Kaddour (Amine Zorgane). Comme des milliers d’autres, ils ont quitté leur village pour s’engager dans cette armée étrangère pourtant en guerre contre leurs frères algériens. Leurs motivations sont floues. Les choix du caïd du coin ou de la famille, le sentiment qu’il vaut mieux se placer dans le camp du plus fort… Les voilà dans la troupe, à pourchasser les fellaghas, les torturer, les exécuter sommairement. Les années passant et les informations de possibles pourparlers entre le gouvernement français et le FLN leur parvenant dans le djebel, le doute s’installe. Quel va être leur avenir alors que l’issue approche et que, à l’aube de l’indépendance, les combattants de l’armée de libération leur font déjà payer leur traîtrise ? Leur officier, seul contre sa hiérarchie, tente vainement de leur ouvrir une porte de sortie.

Le réalisateur, comme à son habitude, traite avec humanité ses personnages, sans les juger, tout en replaçant leur parcours dans une histoire plus vaste, celle d’une autre trahison française. Un film réalisé avec un talent, simple et sobre. Un traitement cinématographique qui, par certains aspects, n’est pas sans évoquer René Vautier.

Un certain Regard  Une belle histoire pour entrer en transe

Joyland, de Saim Sadiq, Pakistan, 2 h 6

Le réalisateur pakistanais Saim Sadiq avait commencé à explorer la réalité – méconnue – des danseuses trans dans ce pays ultrareligieux et patriarcal. Son court métrage, Darling (2019), avait été particulièrement remarqué. Il a repris ses personnages, les a étoffés, a développé leur contexte social. La famille Ranas, le père veuf et ses deux fils mariés, vit sous le même toit. La femme n’est là que pour procréer. Le plus jeune des garçons rejoint secrètement un théâtre de danse érotique et tombe amoureux d’une starlette trans ambitieuse. Une histoire d’amour impossible aux conséquences étonnantes. Joyland est un petit bijou attachant, surprenant, plein d’intelligence. Saim Sadiq aime les belles images. Les gros plans sont d’une beauté troublante. Les couleurs aux tons bleu et rouge utilisées dans les moments d’abandon, presque pastel, rajoutent à la poésie du film. P. B.

Festival de Cannes 2022cinémaharkis
Le Figaro

Martine et Jean-Paul Clozel, le couple vedette de la pharmacie mondiale

Keren Lentschner

PORTRAIT - Figurant parmi les 100 plus grandes fortunes de France, ce couple de chercheurs a fondé il y a cinq ans Idorsia, une nouvelle société biotech.

C’est le couple star de l’industrie pharmaceutique. Il est à l’origine de la plus grande biotech européenne, Actelion, revendue 30 milliards de dollars en 2017 au groupe américain Johnson & Johnson. Il figure parmi les 100 plus grandes fortunes de France. Martine et Jean-Paul Clozel sont pourtant inconnus du grand public. Et ils cultivent à l’envi cette discrétion, vivant depuis plus de trente ans en Suisse, fuyant les cocktails mondains et refusant les sièges d’administrateurs, mus par deux passions: leur famille et la science. L’une va rarement sans l’autre. «On parle de patients et de médicaments tout le temps!», raconte leur fils, Thomas Clozel, cofondateur de la licorne française Owkin, spécialisée dans l’IA dédiée à la santé.

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Martine et Jean-Paul Clozel font connaissance sur les bancs de la fac de médecine de Nancy, lors de leur première année d’études. Selon la légende familiale, Jean-Paul copiait sur Martine… Ils se retrouvent le samedi en cours de biologie humaine à la fac de sciences où ils apprennent les bases de la recherche, en plus de leur cursus de médecine. «Nous avions la même curiosité, la même envie de nous poser des questions», se souvient Martine, qui choisit la pédiatrie et la néonatologie. Issue de la grande bourgeoisie nancéenne, cousine de Simone Veil, elle doit sa passion de la science à sa mère, physicienne. Jean-Paul, lui, vient d’une famille plus modeste de commerçants dans le textile, originaires de Vitry-le-François (Marne).

Martine est aussi posée et menue qu’il est direct et imposant. Les deux étudiants ne se quittent plus. Ils s’envolent ensemble vers Montréal et San Francisco pour terminer leurs études. Ils y forgent ce goût de l’aventure et de l’entrepreneuriat qui les anime encore aujourd’hui. «Mes parents n’ont pas du tout peur de l’échec», témoigne leur fils Thomas. Martine y voit l’héritage de ses parents, «qui ont pris des risques pendant la guerre, dans la Résistance notamment».

«Suivre la science là où elle les emmène»

De retour des États-Unis, ils rentrent tous les deux chez Roche, à Bâle, au cœur de l’écosystème suisse de la pharmacie. «À l’époque, la France n’offrait pas énormément de possibilités dans notre secteur», se souvient Martine. Ils y passent onze ans, au cours desquels ils apprennent les ressorts de la découverte de médicaments. Jean-Paul est vice-président de la division cardiologie ; elle est à la R&D.

Ils ont compris qu’on pouvait réussir avec un business model ciblant des maladies rares

Martine et son équipe découvrent à la fin des années 1990 le bosentan, une molécule prometteuse. Mais le géant suisse décide d’interrompre leurs travaux, faute de résultats cliniques suffisants. Le couple est convaincu du potentiel de la molécule dans l’hypertension artérielle pulmonaire, une maladie rare et mortelle pour laquelle il n’existe pas de traitement. Ce revers sert de détonateur. Avec deux collègues de Roche, ils décident de voler de leurs propres ailes, de «suivre la science là où elle les emmène». Mais pas question de changer de vie et le confort matériel de la famille sans en parler à leurs trois enfants. «Ils nous ont d’emblée inclus dans le projet et laissé libres de décider», raconte Thomas, qui gagne à l’époque quelques francs suisses en trouvant le nom de la société.

Actelion voit le jour en 1997, dans la banlieue de Bâle. Quelques mois plus tard, ses dirigeants rachètent à Roche les droits de deux molécules, dont le bosentan. «Ils ont compris qu’on pouvait réussir avec un business model ciblant des maladies rares, raconte Antoine Papiernik, président de Sofinnova Partners, qui accompagne l’entreprise à ses débuts. L’essentiel était de partir des patients et de besoins médicaux non satisfaits.» Un pari gagnant. Moins de vingt ans plus tard, le Tracleer, le nom commercial de la molécule, dépasse le milliard de francs suisses de chiffre d’affaires.

Les obstacles n’ont pas manqué

Si Jean-Paul est aux commandes de l’entreprise, Martine reste volontiers dans l’ombre. «C’est elle, la vision scientifique, l’éminence grise», résume un investisseur. «Ils s’écoutent beaucoup, confie leur fils, qui évoque un couple soudé. Ma mère est plus analytique, mon père plus instinctif. Ils ont une vraie admiration mutuelle.» «C’est une grande chance, d’avoir une passion commune et d’avoir bâti tout ça ensemble, ajoute Martine Clozel. On se comprend l’un l’autre. Lorsqu’il y a des obstacles à franchir, et la recherche est un 3 000 mètres steeple (une course avec obstacles, NDLR), nous pouvons nous appuyer l’un sur l’autre.» Cette grande skieuse, également adepte des randonnées en peaux de phoque, a l’habitude de s’accrocher.

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Il faut dire que les obstacles n’ont pas manqué sur leur route, renforçant leur culte de l’indépendance. En 2011, Actelion, en panne de relais de croissance, est confronté aux assauts du fonds activiste Elliott, qui veut les pousser à vendre. La ténacité de Jean-Paul Clozel aura raison des ambitions du fonds, qui finit hué en assemblée générale par les 500 actionnaires d’Actelion. La biotech suisse reprend vite du poil de la bête et les convoitises se multiplient.

Après Amgen et Shire, Sanofi passe à l’offensive. Un assaut très médiatisé. Johnson & Johnson surenchérit en 2017. Actelion emploie alors plus de 2.500 personnes. Il prévoit de réaliser un chiffre d’affaires de 2,4 milliards de francs suisses cette année-là et affiche une capitalisation boursière de plus de 20 milliards. Jean-Paul Clozel n’a pas envie d’être racheté. Mais le dirigeant, qui ne détient plus que 5 % du capital avec son épouse, doit finalement céder devant le chèque de 30 milliards de dollars proposé par le labo américain J&J. Et ce n’est pas tout: le couple convainc l’acheteur de leur laisser reprendre les 600 chercheurs d’Actelion et les projets de recherche à un stade précoce, soit une dizaine de molécules, pour fonder une nouvelle société, Idorsia.

La même maison dans la banlieue bâloise

Avec cette biotech, aussitôt introduite en Bourse en juin 2017, Martine et Jean-Paul reviennent à leurs premières amours, l’aventure de la recherche. «Nous avions vraiment envie de continuer à découvrir de nouveaux médicaments, avec plein de jeunes chercheurs autour de nous, dédiés à l’innovation au service des patients», raconte Martine. «Nous voulions rester maîtres de notre destinée», ajoute Jean-Paul, qui détient avec son épouse 28 % d’Idorsia. «Ils ont, chevillée au corps, cette volonté d’apporter une contribution à la santé. Ce sont avant tout des médecins cliniciens», témoigne Antoine Papiernik, qui loue aussi leur capacité à s’entourer de grands talents.

Actelion était la plus grande biotech en Europe. J’espère qu’on va faire beaucoup mieux !

S’ils se sont considérablement enrichis, leur vie a très peu changé. Ils habitent toujours la même maison dans la banlieue bâloise. Martine continue à arpenter la montagne, Jean-Paul à faire de la voile et pêcher. Amateur d’art, le couple est féru d’architecture, comme en témoigne le siège spectaculaire d’Idorsia, installé dans les anciens locaux d’Actelion, signé des suisses Herzog et de Meuron. S’ils se tiennent à distance du monde des affaires, les deux époux ont fini par donner un coup de pouce à leur fils Thomas en investissant dans sa start-up, Owkin. «J’ai mis un an à les convaincre!», raconte-t-il.

Les années passent mais les deux sexagénaires continuent de voir grand. «Actelion était la plus grande biotech en Europe. J’espère qu’on va faire beaucoup mieux!», lâche en riant Jean-Paul Clozel. «Ils ont une foi quasi religieuse dans ce qu’ils font, ajoute leur fils Thomas. Ils ne s’arrêteront jamais de faire de la médecine, c’est leur vie, leur mission.»

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Compétition. Decision to Leave, un flic en chute libre

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Primé par deux fois au Festival de Cannes, Park Chan-wook revient sur la croisette avec l’histoire d’amour autodestructrice entre un inspecteur et sa principale suspecte, dans l’espoir de rafler cette fois la palme d’or.

Cyprien Caddeo

Decision to Leave, Park Chan-wook, Corée du Sud, 2 h 20

Jusqu’où un inspecteur de police peut-il aimer son métier ? Apprécier les scènes de crime, les cadavres, les yeux vitreux et les mouches qui fricotent dans les plaies, passe encore. Mais tomber amoureux d’une probable meurtrière, de la possibilité même du crime, vous n’y pensez pas… Quand Park Chan-wook s’essaie à la romance, on sait que cela risque d’être quelque peu salissant. Le cinéaste sud-coréen, récipiendaire d’un grand prix (pour Old Boy, en 2004) et d’un prix du jury (pour Thirst, en 2009) revient percuter la Croisette avec toute sa science de l’emphase et de la violence froide, six ans après le thriller érotique Mademoiselle.

Dans Decision to Leave, son onzième long métrage, Hae-joon (Park Hae-il), flic chevronné, calme et obsédé par la propreté et le contrôle, enquête sur la mort d’un ex-agent de l’immigration qui a fait une chute mortelle lors d’une séance d’escalade. La femme de la victime, une jeune Chinoise du nom de Sore (interprétée par Tang Wei, découverte dans Lust, Caution d’Ang Lee), ne montre aucune émotion. Elle laisse échapper un rire durant l’interrogatoire et devient rapidement la principale suspecte. À force de filature, d’examen des indices, l’enquête de Hae-joon se mue en obsession, le policier en voyeur, et la curiosité en amour fou. Au risque de bâcler l’enquête, de perdre le sommeil et la tête, et de briser une carrière jusqu’ici irréprochable.

Park Chan-wook  creuse un sillon unique

Sur le papier, c’est le premier film de détective du maître coréen. Mais, en pur produit de la nouvelle vague de Séoul, comme son ami Bong Joon-ho (palmé pour Parasite), Park Chan-wook est surtout un alchimiste des genres, naviguant dans Decision to Leave de la romance contrariée au film policier à tiroirs, en passant par la pure tragédie et la comédie de mœurs. C’est cette capacité à éclater les cases arbitraires du septième art qui fait toute la vitalité de l’œuvre de Park Chan-wook, et plus largement de l’industrie sud-coréenne, à la fois cinéma d’auteur et grand public, capable de convaincre les spectateurs par-delà la péninsule asiatique.

Mais Park Chan-wook creuse un sillon unique. Forgé par une enfance sous la dictature militaire, mis sur liste noire du gouvernement conservateur entre 2013 et 2017 pour son engagement à gauche, il ausculte le mal. Et le fait bien. Formaliste brillant, sans jamais tomber dans l’écueil de la pose pour la pose, Park innove ici encore, épousant le point de vue d’un œil de cadavre sur lequel se penche la police, ou encore celui d’un téléphone sur le point de révéler ses secrets.

Fataliste, mais pas totalement désespéré

La violence constitue sa grammaire de cinéma mais aussi, à ses yeux, le seul langage universel de l’humanité. Decision to Leave est une nouvelle variation de ce regard fataliste sur la condition humaine, à rapprocher de Thirst et Mademoiselle, dans son approche tordue de la romance. Fataliste, mais pas totalement désespéré. C’est parce qu’ils parlent au fond tous les deux la même langue, celle du mal, que Hae-joon et Sore se rapprochent. Négatif des flics traumatisés par des crimes atroces, Hae-joon perd au contraire le sommeil quand il n’a plus un homicide à se mettre sous la dent. Et Sore campe à elle seule la possibilité du mal. Un amour aussi tordu que déraisonnable, qui tranche avec le couple convenu du détective : celui-ci se traîne une épouse obsédée par les remèdes de grand-mère (manger des grenades repousse la ménopause), qui apprécie le sexe surtout pour ses effets positifs sur la tension artérielle…

Pour autant, il manque un on-ne-sait-quoi, un sursaut d’audace à la hauteur du combat en couloir d’ Old Boy, pour que ​​​​​​​ Decision to Leave convainque parfaitement. Peut-être les attentes étaient-elles trop hautes, après tant d’années sans grand écran pour Park Chan-wook (en 2018, il est parti tourner, pour la BBC et en langue anglaise, la série d’espionnage The Little Drummer Girl, adaptée d’un roman de John Le Carré). Peut-être est-ce aussi la sensation de voir Park Chan-wook répéter le schéma d’un amour dévorant, déjà abordé très littéralement dans ​​​​​​​ Thirst, relecture vampirique du Thérèse Raquin d’Émile Zola. Reste un vrai plaisir cinéphile, à défaut d’une révolution.

hors compétition   L’absurde a sa ligue des justiciers

Fumer fait tousser, Quentin Dupieux, France, 1 h 20

La Tobacco Force, une clique de branquignols en collants – pardon, de super justiciers –, est sommée de se retirer à la campagne pour ressouder le groupe. Au coin du feu, ces Bioman classe éco se racontent des histoires qui font peur. Voilà pour le point de départ de  Fumer fait tousser, le nouveau délire de Quentin Dupieux, maître français de l’absurde (Rubber, Mandibules). Un prétexte, en réalité, pour déployer un film à sketchs où l’on croisera une tueuse à parasol, un gros queutard de rat, et Blanche Gardin en lutte contre une broyeuse à bois. Le rire y est franc mais purement gratuit. Cadavre exquis de non-sens, le film s’entend plutôt comme un hommage croisé à l’esprit du Club Dorothée et aux grandes heures des sketchs télé bricolés à l’arrache (on pense très fort aux Nuls). Le tout aspergé d’une bonne rasade d’entrailles et d’hémoglobine. Cy. C.

Festival de Cannes 2022cinéma
Le Figaro

Notre sélection de sept châteaux à visiter à moins de 2 heures de Paris

Amélie ComOlivier DelcroixLaurie ChamardSophie De Santis

LA SÉLECTION DU FIGARO - À moins de 2 heures de Paris, les fleurons de notre patrimoine nous font toujours rêver. Non seulement pour leurs vieilles pierres et leur histoire, mais aussi pour leur capacité à se réinventer.

Rambouillet

Le lieu: résidence royale, impériale puis présidentielle, Rambouillet a été redessiné au fil des époques. Caché derrière les arbres du parc, ce château intimiste a ouvert au public en 2018 lorsque le président Emmanuel Macron l’a abandonné au profit de la Lanterne à Versailles. Pièce après pièce on passe des années 1950 à l’Empire ou au XVIIIe siècle. Un voyage dans le temps et dans la vie privée de nos dirigeants qui ont fait de Rambouillet une école du goût.

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On y va pour: le spectacle immersif Secret défense, une prouesse de la société de production Polaris. Nous sommes en 1959, et le général de Gaulle reçoit son homologue américain Dwight D. Eisenhower à Rambouillet. Un rendez-vous diplomatique de la plus haute importance, au tournant de la guerre froide.

Le +: le domaine immense avec jardins et plans d’eau. À quinze minutes du château la Laiterie de la reine Marie-Antoinette et la chaumière aux Coquillages de la princesse de Lamballe, deux bijoux architecturaux du XVIIIe siècle.

Secret défense du 10 juin au 3 juillet au domaine national de Rambouillet (78). 35 min de TER depuis Montparnasse puis 15 min de marche.

La Roche-Guyon

Le lieu : édifié dès le IXe siècle à flanc de falaise de craie, en bordure de Seine, ce magnifique château offre un véritable voyage dans le temps. Agrandie, remaniée, modifiée par les La Rochefoucauld longtemps propriétaires, l’imposante bâtisse a inspiré de nombreux artistes, parmi lesquels Lamartine, Hubert Robert, Pissarro ou Braque. Elle a aussi abrité Rommel et son état-major en 1944.

On y va pour: la somptueuse exposition «MachinaXion. Mortimer prisonnier du temps», qui s’y tient jusqu’en novembre. C’est en effet ici que le dessinateur Edgar P. Jacobs, créateur de Blake et Mortimer, situa l’intrigue du Piège diabolique. Sorti en 1962, l’album met en scène le professeur Philip Mortimer, pris au piège d’une machine à voyager dans le temps sabotée par un savant fou. Propulsé dans les limbes de l’histoire, le bouillonnant «savanturier» explore le Versin préhistorique, fait une halte au château au Moyen Âge, avant de s’élancer vers 5060 dans un futur postapocalyptique où le monde civilisé se serait écroulé… Le processus de création de cette aventure est exposé au château grâce au savoir-faire et à l’érudition d’Éric Dubois et de Thierry Bellefroid. Dans les souterrains du château se trouve une impressionnante reproduction de la machine à remonter le temps, le «chronoscape», imaginée par ce grand maître de la bande dessinée.

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Le +: à n’en pas douter, l’escalier troglodyte et ses 250 marches - prévoir de bonnes chaussures - qui mènent au donjon, vestige médiéval, et permettent d’accéder au pigeonnier et aux chapelles. D’en haut, on admire les boucles de la Seine, le village et le verger en contrebas, si bien ordonné.

«MachinaXion. Mortimer prisonnier du temps», jusqu’au 27 novembre au château de La Roche-Guyon (95). 1h20 en voiture depuis Paris par l’A13.

Compiègne

Le lieu : alors qu’on se trouve face à ce château massif et ses colonnes ioniques, on peut être dérangé par le parking de l’entrée empêchant de l’apprécier à sa juste valeur. Sa véritable beauté se découvre une fois passées les grilles d’honneur, grâce aux traces laissées par l’histoire. Un premier domaine, surnommé «vieux château», fut construit par Charles V au XIVe siècle. Louis XV le détruit, car trop petit, mais il est par la suite reconstruit et occupé. Ce qu’on y voit aujourd’hui est un mélange de styles, Louis XVI, Napoléon Ier et Napoléon III. On a d’ailleurs sous nos yeux, dans la salle à manger, des verres marqués d’un «N» majuscule, parmi bien d’autres indices de ses anciens locataires. La bibliothèque de Napoléon Ier et le salon des fleurs sont particulièrement appréciables.

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On y va pour: trois expositions: «5 ans d’acquisitions» (dans une antichambre), «Les véhicules d’enfants» (galerie de Bal) et «Autour de Champollion» (salle du Conseil). C’est là que l’on peut voir le Vase égyptien Champollion, réalisé à Sèvres à partir de dessins fournis par le père de l’égyptologie, ainsi que quelques porcelaines, bronzes et publications sur les hiéroglyphes.

Le +: le parc verdoyant nous offre différents paysages. Le large espace promet une longue balade et une belle vue sur le château.

«5 ans d’acquisitions», «Autour de Jean-François Champollion» et «Véhicules d’enfant», jusqu’au 19 septembre au château de Compiègne (60). 50 min de TER depuis la gare du Nord puis 10 min de marche.

Maisons-Laffitte

Le lieu: château de l’ouest parisien, œuvre de François Mansart, il fait face à celui de Saint-Germain-en-Laye. Louis XIV et la régente Anne d’Autriche l’honorent de leur présence en 1651, et l’on dit son architecture annonciatrice de Vaux-le-Vicomte et de Versailles. On apprécie aujourd’hui sa luminosité intérieure et sa façade sur cour, restaurée récemment.

On y va pour: l’exposition «1882, un été nordique au château de Maisons». Le dernier propriétaire, Wilhelm Tilman Grommé, peintre et collectionneur, voulait y faire venir des artistes. Un été, il invite trois peintres finlandais, dont Adolf von Becker, à utiliser le lieu pour y travailler. Sa bonne idée fut également de convier le photographe Louis-Amédée Mante pour immortaliser leur venue. Son but? Donner une illusion de vie et promouvoir le lieu pour que beaucoup le visitent. L’exposition au premier étage du château permet d’admirer certains tableaux et la correspondance des artistes ainsi que des objets évoquant la collection de Grommé. Par une scénographie ingénieuse, les clichés de 1882 sont reproduits à taille humaine et replacés à l’endroit où ils ont été pris. Les artistes d’hier sont présents avec nous, tels de gentils fantômes.

Le +: se promener dans le parc du château, récemment réaménagé en s’appuyant sur des éléments historiques (gravures et plans du XVIIe siècle).

«1882, un été nordique au château de Maisons» jusqu’au 27 juin au château de Maisons-Laffitte (78). 20 minutes par le RER A depuis Auber, puis 10 min de marche.

Saint-Germain-en-Laye

Le lieu: les cinq pavillons d’angle du château lui donnent, selon certains historiens, «un aspect bizarre et déplaisant». Pour pénétrer dans la «forteresse», il faut emprunter le pont qui enjambe les anciennes douves, juste en face de la sortie du RER A. Devenu Musée de l’archéologie, le «château vieux» - nommé ainsi par opposition au «château neuf» -, accueille des collections antiques et préhistoriques depuis le 8 mars 1862, par la volonté de Napoléon III.

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On y va pour: l’exposition «Passé volé, l’envers du trésor», qui s’y tient dès le 26 mai. Le parcours revient sur le fléau qu’est le pillage archéologique. Si l’ampleur du phénomène est spectaculaire dans les pays en guerre, il existe aussi dans ceux en paix. Les malfaiteurs présentant la recherche de restes archéologiques comme un passe-temps innocent.

Le +: la grande terrasse de Saint-Germain-en-Laye imaginée par André Le Nôtre et sa vue sur la vallée de la Seine. Datée du XVIIe siècle, elle surplombe notamment le parc du château dont les perspectives sont superbes.

«Passé volé, l’envers du trésor», du 26 mai au 29 août au château de Saint-Germain-en-Laye (78). 30 min par le RER A depuis Charles-de-Gaulle-Étoile.

Écouen

Le lieu: chef-d’œuvre d’Anne de Montmorency, connétable des rois François Ier et Henri II, le château d’Écouen a une architecture propre à la Renaissance. Situé en haut d’une colline, où se trouvait probablement un château médiéval, il montre par bien des éléments une puissance militaire, alors même qu’il était prévu pour le loisir. Inhabité pendant 150 ans après la Renaissance et transformé en collège sous Napoléon, son état n’a connu que peu de modifications depuis son origine et a ainsi été préservé. Il abrite depuis 1977 les collections de la Renaissance du Musée Cluny, qui, par manque de place, les avait laissées en réserve. En ce lieu se construit un dialogue entre décors originels du château et collections d’œuvres.

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On y va pour : évidemment les grandioses collections permanentes, parmi lesquelles la série des dix tapisseries de La Tenture de David et Bethsabée (exceptionnelle par ses dimensions, sa conservation et son exhaustivité) ou encore les cheminées et cuirs peints. Le lieu accueille aussi des événements, comme A Byrd Celebration, le 28 mai, concert hommage au compositeur William Byrd. Des soirées de cinéma en plein air dans la cour auront également lieu les 26 et 27 août.

Le +: la calme balade en forêt qui nous mène au château ainsi que la vue surplombant la plaine de France au bord de l’Oise.

Musée national de la Renaissance, château d’Écouen (95). 20 minutes par la ligne H depuis la gare du Nord puis 30 minutes de marche.

Chaumont-sur-Loire

Le lieu : le domaine de Chaumont est bien connu des amateurs d’art contemporain et de jardins. Mais aussi pour les amoureux du patrimoine qui viennent y admirer son architecture de la Renaissance, surplombant la Loire et son vaste domaine de 32 ha. Située entre Blois et l’Anjou, la propriété de la famille d’Amboise durant 500 ans fut acquise en 1550 par Catherine de Médicis, mais c’est Diane de Poitiers, la favorite, qui met en œuvre les travaux lui conférant sa physionomie actuelle.

On y va pour: la célébration des 30 ans du Festival international des jardins (1992-2022). Pour cette édition spéciale sont présentés 30 nouveaux jardins qui reflètent le travail de paysagistes, designers, scénographes, architectes et urbanistes internationaux (jusqu’au 6 novembre). Le thème: le «Jardin Idéal». Tout un programme imaginé par la très dynamique Chantal Colleu-Dumond, la directrice du domaine.

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On y va également pour la 15e Saison d’Art (jusqu’au 30 octobre). Une quinzaine d’artistes contemporains ont été invités à créer des œuvres in situ. Dans les parcs, au château et dans les dépendances, on découvre des pièces monumentales. Comme les impressionnantes tapisseries murales du Ghanéen El Anatsui, faites de matériaux recyclés (capsules de bouteilles en aluminium aplaties et concassées) ou encore les jardins impressionnistes digitalisés par l’Italien Davide Quayola. À voir aussi les installations de Miquel Barcelo et Jaume Plensa. Et surtout, le très poétique et gigantesque «chandelier» de gouttelettes transparentes, suspendu aux arbres, réalisé par l’Américain John Grade.

Le +: l’hôtel Bois des Chambres, qui vient d’ouvrir à 500 mètres du domaine. Très original dans sa configuration, le site, qui occupe l’ancien corps de ferme, est un ensemble de cabanes aux façades striées de rayures en noir et blanc. Les 39 chambres (à partir de 140€) allient simplicité de matériaux vertueux et confort suffisant pour y passer une nuit en pleine nature (3000 m2 de jardin) à deux pas du château. Juste à côté, le restaurant le Grand Chaume surprend par son architecture, comme un îlot flottant au bord de la mare. Son toit en forme de dôme ou de pétale de fleur inversé couvert de chaume, domine une salle, tout en bleu nuit et or, de 74 couverts où les convives peuvent déguster des légumes et du gibier grillé à la rôtissoire.

Festival international des jardins jusqu’au 6 novembre. Saison d’Art jusqu’au 30 octobre. En voiture par l’A10. Par le train de la gare d’Austerlitz, 1h40.

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Le Figaro

Festival de Cannes: recherche scandale désespérément

François Aubel

LA CHRONIQUE DE FRANÇOIS AUBEL - Entre le président du jury Vincent Lindon qui doit juger un film dans lequel joue sa fille et un entretien de Thierry Frémaux caviardé par nos confrères américains, les tentatives de lancer des polémiques restent lettre morte. Pour l’instant…

«Il nous faudrait un Mektoub My Love d’Abdellatif Kechiche ou une bonne polémique avec un film de Gaspar Noé, ça réveillerait la Croisette.» Au grand désespoir de ce festivalier, aucun scandale ne semble vouloir se cramponner à Cannes cette année. Les tentatives de lancer des polémiques ne manquent pourtant pas.

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Avant même l’arrivée de Tom Cruise sur le tapis rouge que ses détracteurs assignent à son seul statut de «scientologue», le site Deadline a refusé de publier l’interview de Thierry Frémaux. Selon nos confrères américains, ce dernier aurait demandé à retirer certaines questions. Le délégué général s’inscrit en faux, il a voulu «ajuster» ses propos sur des sujets qu’il sait sensibles, comme la diversité dans le cinéma et Roman Polanski, palme d’or il y a vingt ans avec Le Pianiste, dont aucune société de production française ne souhaite financer le prochain film. Le cinéaste a trouvé des acteurs malgré tout - Fanny Ardant et Mickey Rourke - et un lieu de tournage à Gstaad, en terrain neutre…

Vincent Lindon, président du jury de cette 75e édition, est appelé à se prononcer sur Les Amandiers , de Valeria Bruni Tedeschi dans lequel joue sa propre fille. Une honte? Un conflit d’intérêts majeur, digne de McKinsey? Non, un pétard mouillé.

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Un de plus. Suzanne Lindon apparaît à peine cinq minutes à l’écran et ne vole en aucun cas la vedette à l’étonnante Nadia Tereszkiewicz, révélation aux faux airs de Maria Casarès de ce film sur la jeunesse et ses promesses que la vie ne tient pas toujours. À ce compte-là, tout peut devenir suspect. Au Festival de Reims polars, en avril dernier, Claire Denis a remis un prix à Vincent Lindon pour l’ensemble de sa carrière? Selon les plus méfiants, voire paranoïaques, de nos confrères, cela ne serait pas étranger à sa présence en compétition cette année. Quid de l’accueil des films à mi-parcours de cette quinzaine? Aucun ne provoque l’unanimité contre lui. Dans leur grande majorité, les critiques semblent attendris par cette sélection, comme des poulpes longtemps battus sur les rochers. «C’est vrai que l’on découvre plutôt des bons films. Reste à savoir si le public reviendra dans les salles pour les voir à leur sortie», s’inquiète Sébastien Cauchon, un des cadres d’Orange Studio qui, comme tout le secteur du septième art français, a pris connaissance des chiffres de fréquentation fournis par le CNC. Tout bonnement calamiteux.

Avec la pandémie et le confinement, 48% des personnes interrogées avouent être revenus moins souvent ou plus du tout dans les salles obscures depuis leur réouverture. Et 23% reconnaissent «le manque d’intérêt pour les films proposés».

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Au registre des doléances, notons celle de cette dame d’un âge certain, qui, juste avant la diffusion du documentaire de Patrick Jeudy sur Gérard Philipe, regrette qu’aucun hommage digne de ce nom ne soit organisé pour l’acteur, qui aurait eu 100 ans cette année. «En plus, il est né et a grandi, ici, à Cannes», lâche-t-elle, émue. Inspiré du livre de Jérôme Garcin, Le Dernier Hiver du Cid (disponible en poche), le film montre que le comédien découvre les rudiments de l’équitation avec Fanfan la tulipe. Présente sur le tournage et admirative de son talent insolent, Anne Philipe, son épouse, lâchera alors ce commentaire: «Il était tellement bon acteur que même le cheval croyait qu’il savait monter…»

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Le Figaro

Le cerveau des surdoués est-il différent?

PSYCHOLOGIE - Le cerveau des personnes dites «Haut potentiel intellectuel», ou HPI, n'est pas plus gros ou différent du commun des mortels. Mais il est plus puissant. Explications.

Encore appelés «surdoués», «intellectuellement précoces» ou «zèbres», les Haut Potentiel Intellectuels (HPI) suscitent autant de fantasmes que de jalousie. Pourtant, malgré un quotient intellectuel (évalué à l'aide d'un test psychométrique réalisé par un psychologue) supérieur ou égal à 130, leur cerveau n'a pas une taille supérieure à la moyenne. Il ne fait pas d'étincelle. Il ne bout pas non plus !

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«Schématiquement, le cerveau d'un HPI comparé à un cerveau normal, c'est un peu comme deux ordinateurs dotés des mêmes logiciels et donc des mêmes fonctions, mais avec un ordinateur beaucoup plus puissant, doté de plus de mémoire et connecté à la fibre pour le HPI alors que l'autre est un modèle un peu plus ancien relié à l'adsl», illustre Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne, auteure de plusieurs ouvrages sur les HPI dont L'enfant surdoué, l'aider à grandir, l'aider à réussir, Trop intelligent pour être heureux ?, (éd. Odile Jacob) et fondatrice des centres Cogito'Z, spécialisés notamment dans l'identification et l'accueil des HPI. «Cela va au-delà du simple fait de traiter plus vite l'information et de mémoriser plus d'informations (ce que mesurent les tests du QI), confirme François Vialatte, psychologue, chercheur en neurosciences et président de l'Institut PilPsy, organisme de recherche et développement en psychothérapies. Non seulement le cerveau des HPI pense très vite, mais bien souvent, c'est aussi un cerveau qui possède des capacités hors norme dans d'autres domaines : social, sensoriel, sportif, etc. et c'est d'ailleurs ce haut niveau de fonctionnement dans tous les domaines qui le définit, même s'il peut y avoir des exceptions».

« Les neurosciences ont aussi confirmé ce que les cliniciens avaient observé depuis longtemps, à savoir, que les HPI vont très vite pour analyser, trouver de nouvelles idées, scanner l'environnement et repérer des détails passés inaperçus pour les autres. »

Ce que l'on sait aujourd'hui grâce aux neurosciences, c'est que la vitesse de traitement des informations chez les enfants et les adultes HPI est ultra rapide à tous les niveaux : les informations captées par les sens arrivent beaucoup plus rapidement au cerveau et sont plus nombreuses. Dans le cerveau, tout circule aussi beaucoup plus vite et il y a davantage de réseaux et d'aires cérébrales sollicitées en même temps. «Par exemple, les deux hémisphères cérébraux sont beaucoup plus connectés via le corps calleux. Et la voie fronto-pariétale, très impliquée dans la créativité, est plus dense», insiste Jeanne Siaud-Facchin. Les capacités de mémorisation sont aussi plus importantes: le cerveau des HPI retient plus d'informations à court, moyen et à long terme. Or à partir du moment où les informations circulent plus vite et que davantage d'informations sont retenues, les associations d'idées se multiplient !

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«Les neurosciences ont aussi confirmé ce que les cliniciens avaient observé depuis longtemps, à savoir que les HPI vont très vite pour analyser, trouver de nouvelles idées, scanner l'environnement et repérer des détails passés inaperçus pour les autres», précise Jeanne Siaud-Facchin. Ces capacités d'analyse extrêmement rapides expliquent aussi le fait que les HPI sont incapables d'expliquer les étapes de leur raisonnement (or la scolarité privilégie le raisonnement au résultat). «Les HPI font une sorte de précipité chimique de toutes les informations qu'ils ont capté, compris, analysé, sans en avoir forcément conscience» résume Jeanne Siaud-Facchin.

« Lorsque l'on est enfant, on a tendance à croire que nous fonctionnons tous de la même façon. Mais l'enfant HPI s'aperçoit vite qu'il n'en est rien, raison pour laquelle il est souvent attiré par des plus grands que lui. »

Le fait que les informations circulent beaucoup plus vite entre le moment où elles sont captées et traitées, explique aussi leur hypersensibilité (intelligence perceptive). Leurs capacités d'empathie semblent plus élevées car ils captent mieux les émotions extérieures. Plus sensibles et plus perméables à l'environnement, les enfants HPI peuvent se retrouver en décalage avec les autres, avoir l'impression de s'intéresser à des sujets qui n'intéressent personne. Leur façon d'être au monde est forcément singulière, pas seulement parce qu'ils pensent différemment, mais aussi parce que la façon dont ils perçoivent le monde, se le représentent, etc., est différente. «Le problème, c'est que lorsque l'on est enfant, on a tendance à croire que nous fonctionnons tous de la même façon. Mais l'enfant HPI s'aperçoit vite qu'il n'en est rien, raison pour laquelle il est souvent attiré par des plus grands que lui. De plus, il s'ennuie encore plus que les autres en classe (et il ressent l'ennui puissance 100, ce qui peut entraîner une souffrance morale décuplée elle aussi), raison pour laquelle il se sent bien plus à l'aise lorsqu'il saute des classes» insiste François Vialatte.

À partir du moment où l'on se pose des questions, que l'on a un sentiment de décalage avec les autres, poser un diagnostic permet de mieux savoir pourquoi on fonctionne comme ça, quelles sont ses ressources, ses failles, etc. «C'est plus facile d'avancer dans la vie quand on sait qui on est vraiment. Si être HPI peut entraîner des souffrances en raison du décalage, cela peut offrir aussi d'immenses ressources : cette capacité à faire des liens entre tout, tout le temps, est une forme d'intelligence évolutive qui peut aussi rendre heureux, une fois comprise et apprivoisée», conclut Jeanne Siaud-Facchin. Un avis partagé avec François Vialatte : «Les HPI sont plutôt de meilleure humeur que le reste de la population générale : ils régulent mieux leurs émotions, du moins, quand on leur permet d'exprimer tout leur potentiel.»

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Covid-19 : 88 morts dans les hôpitaux français, 32.029 nouveaux cas en 24 heures

La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.510 patients étaient hospitalisés dans les hôpitaux français ce mardi, contre 16.785 lundi.

Variole du singe : un premier cas suspect détecté en France

Ce cas a été détecté en Île-de-France, a annoncé la direction générale de la Santé. Des dizaines de cas suspects ou confirmés ont été relevées en Europe et en Amérique du Nord.

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Le Figaro

Confidentialité des données : Twitter accepte de payer 150 millions de dollars d'amende

Les autorités accusent la plateforme d'avoir trompé ses utilisateurs de 2013 à 2019 en se servant de leurs données personnelles.

Le ministère de la Justice américain a annoncé mercredi avoir passé un accord avec Twitter qui prévoit une amende de 150 millions de dollars et des obligations pour le réseau social à mieux respecter la confidentialité des informations personnelles.

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Les autorités accusent la plateforme d'avoir trompé ses utilisateurs de 2013 à 2019 en leur cachant qu'elle se servait de leurs données personnelles pour aider des entreprises à leur envoyer de la publicité ciblée.

La start-up nation s’inquiète de ne pas avoir de ministre de plein exercice

Les plus inquiets redoutent un désengagement d’un président moins tourné vers «les premiers de cordées» pour son second mandat.

Allergie aux pollens : ces applis qui aident à identifier les zones à éviter

Les personnes atteintes par une allergie aux pollens sont de plus en plus nombreuses. Tour d'horizon des applis pour lutter contre cette allergie qui nous gâche la vie.

Snap s’écroule face à de noires perspectives

Le réseau social n’atteindra pas les objectifs annoncés pour cette année. L’action perdait 40 % à la Bourse.

Le Figaro

«L’intrigante Sarah Knafo, lumière sur une conseillère de l’ombre»

Charles Sapin

CHRONIQUE - Les journalistes Ava Djamshidi et François-Xavier Ménage livrent une enquête fouillée sur la «chef d’orchestre» d’une campagne qui restera dans les mémoires pour avoir bousculé le récit de la présidentielle.

Comment une jeune femme n’ayant pas 30 ans, projetée dans la vie publique depuis dix mois à peine, peut-elle donner matière à un livre? Ava Djamshidi et François-Xavier Ménage répondent de la plus éloquente des manières par leur dernier ouvrage publié, ce mercredi, aux Éditions Robert Laffont: L’Intrigante Sarah Knafo. Grands reporters au magazine Elle et à TF1, les deux journalistes ont, chacun pour leur média respectif, approché durant la dernière présidentielle la plus influente conseillère devenue compagne du candidat malheureux Éric Zemmour.

De cette impression diffuse de rencontrer une personnalité insolite au parcours romanesque est née l’envie de conjuguer leurs talents. Pour percer le mystère entourant cette énarque tout juste sortie de l’école, mais déjà principale stratège et «chef d’orchestre» d’une campagne qui restera dans les mémoires pour avoir bousculé le récit de la présidentielle. Et ce, sans tomber dans l’écueil facile du procès idéologique ou celui de la complaisance.

L’enquête fouillée qui en résulte, riche en anecdotes et témoignages inédits, dissèque par le menu l’émulation intellectuelle, le précis partage des rôles entre Éric Zemmour et Sarah Knafo durant cette course élyséenne. Y est conté par exemple comment, lors d’une interview, la seconde n’hésite pas à prendre la parole pour étayer les réponses du premier. Comment, à quelques heures d’une réunion publique, la même critique vertement, corrige puis souffle une nouvelle trame de discours à celui qui, quelques années auparavant, se voulait encore son mentor. Un duo au sein duquel on ne sait plus, malgré leurs trente-quatre ans d’écart, qui est le maître ou l’élève, ce qui lui donne toute sa singularité. Le passage de l’ombre à la lumière ne va pas sans quelques brûlures. Les auteurs narrent ainsi la gestion par l’intéressée, y compris auprès de ses proches, des rumeurs sur son compte, croissant au même rythme que sa notoriété. Jusqu’à l’affirmation dans la presse d’une prétendue grossesse. Sans aucun élément factuel ni preuve pour l’étayer.

Vertigineuse ambition

L’ouvrage éclaire aussi le sens de cette phrase lâchée par Éric Zemmour, un soir de janvier sur BFMTV: sans Sarah Knafo, «il n’y aurait pas eu de campagne». En révélant, notamment, la première réunion au domicile de la trentenaire en avril 2021, de ceux - tous choisis par elle - qui constitueront le premier cercle autour du candidat tout au long de la présidentielle. Hormis un participant, présent par caméra interposée, qui préférera quelques mois plus tard raccrocher: le préfet Patrick Stefanini, futur directeur de campagne de la candidate Les Républicains, Valérie Pécresse. Des capacités organisatrices qui, au fil des mois, lui vaudront de se voir attribué le surnom de «patronne» par l’ensemble des troupes et cadres du jeune mouvement Reconquête!.

Loin de se borner au seul récit de cette dernière année électorale, au fil des pages, les auteurs reviennent sur les ressorts de la vertigineuse ambition de cette jeune femme issue d’un milieu modeste de Seine-Saint-Denis. Ava Djamshidi et François-Xavier Ménage décrivent une machine intellectuelle forgée par la littérature, dotée d’une sociabilité et d’une capacité d’adaptation rare, doublé d’un toupet sans frein. Sans oublier un goût certain pour la manipulation. Quitte à voiler ses convictions souverainistes tendance identitaire lorsque celles-ci se sont avérées un obstacle à son ascension ou à un déjeuner avec… François Hollande.

De Sciences Po à l’ENA en passant par son stage de fin d’étude à la préfecture de Pau, Sarah Knafo suscite l’intérêt, quand ce n’est pas la fascination, de ceux qu’elle croise. Fussent-ils nommés Henri Guaino, Jean-Pierre Chevènement, Jacques Attali ou Hubert Védrine… Une attraction aussi volontaire qu’entretenue par l’habile trentenaire, qui finit par nourrir chez les auteurs une interrogation: n’aurait-elle pas, une fois le moment Zemmour passé, quelques velléités d’elle-même se lancer? Pour réussir là où son modèle, l’ancienne conseillère de Jacques Chirac Marie-France Garaud, a échoué. Faire mieux, au suffrage universel, que les candidats aux oreilles desquels elle chuchote.

Barbara Lefebvre: «Avec Pap Ndiaye, la pensée décoloniale fait-elle son entrée à l'Éducation nationale ?»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le nouveau ministre de l'Éducation nationale s'inscrit dans le courant postcolonial anglo-saxon tout en se gardant de ses excès racialistes, argumente l'enseignante et essayiste.

Xavier-Laurent Salvador: «Pourquoi la nomination de Pap Ndiaye à l'Éducation nationale marque un tournant idéologique»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le nouvel hôte de la rue de Grenelle, qui défend une grille de lecture des rapports sociaux à travers un prisme racial, représente une «ligne» diamétralement opposée à l'universalisme républicain que défendait Jean-Michel Blanquer.

Maxime Tandonnet: «Les retournements de veste sont dévastateurs pour l'image de LR»

TRIBUNE - Les personnalités qui, avant ou après la présidentielle, ont abandonné le parti de la droite classique pour Emmanuel Macron, contribuent au discrédit de LR et au rejet des politiques en général, s'inquiète l'historien.

L'Humanité

Un Certain regard. En Turquie, corruption et mensonges à tous les étages

Actu

Un polar dans un village imaginaire au fin fond de l’Anatolie filmé comme un western, sur fond de corruption des notables du coin… et d’ailleurs dans le monde.

Marie-José Sirach

Burning Days, de Emin Alper, Turquie, 2 h 8

Dans ce village au milieu de nulle part, cerné de trous béants – des dolines – provoqués par des effondrements de terre, débarque un tout jeune procureur. Fraîchement nommé à ce poste, Emre (Selahattin Pasali) est déterminé à faire appliquer la justice. Sur fond d’élections municipales où l’édile actuel joue sa réélection, l’approvisionnement des villageois en eau devient un enjeu crucial.

Dès les premiers instants, on sent qu’un piège va se refermer sur ce jeune procureur. La tension est palpable dans les regards, les silences, les premiers mots avec la juge. La convocation de deux chasseurs de sangliers dans le bureau du procureur – incroyable scène où les échanges sont truffés de sous-entendus et de menaces à peine déguisées prononcées avec un large sourire – annonce le bras de fer qui va suivre entre la justice et la corruption, soit l’éternel combat entre le pot de terre et le pot de fer. Mais que peut la justice face à des notables qui se comportent comme des prédateurs ?

Ce village au cœur de l’Anatolie est un condensé de tous les problèmes qui frappent la Turquie. Corruption, mensonges, pauvreté, censure, violences sexuelles, homophobie, racisme, le populisme a décidément le vent en poupe ces derniers temps, en Europe comme en Turquie. Et le cinéma en rend compte. Après Cristian Mungiu, Emir Alper ne filme pas autre chose qu’un monde au bord du gouffre, où la haine se niche dans chaque repli des pensées nationalistes et ne cesse d’étendre ses tentacules. Il filme de grandes étendues arides où les hommes peuvent disparaître sans laisser de trace ; une chasse à l’homme éprouvante ; un repas gargantuesque qui se solde par le viol d’une jeune Gitane. Il filme la banalité du mal, le racisme ordinaire et la lâcheté du plus grand nombre. On se dit que Emir Alper a sûrement pensé à Chinatown, de Polanski, et à Thunderheart, de Michael Apted, ou encore à Dans la chaleur de la nuit, de Norman Jewison. Il sait filmer, laisser venir l’action, ne pas précipiter le rythme, jouer de la lumière et des ombres portées. Sa direction d’acteurs est parfaite, comédiens extrêmement bien dirigés, jusqu’aux seconds rôles. Seul bémol : l’abus de flash-back, qui finissent par nous faire perdre, à certains moments, le fil de l’intrigue. 

Festival de Cannes 2022cinéma
Le Figaro

Variole du singe : 7 cas en France, assez de vaccins pour les cas contact, dit Brigitte Bourguignon

Si la ministre a précisé qu'il ne s'agirait que d'une vaccination ciblée, elle a annoncé la tenue d'une réunion lundi pour définir avec ses homologues européens une stratégie commune.

La France compte actuellement sept cas «avérés» de variole du singe, a indiqué mercredi 25 mai la nouvelle ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, précisant que le pays disposait des stocks nécessaires pour vacciner les cas contact comme le recommandent les autorités sanitaires.

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«À l'heure où nous parlons, il y a sept cas avérés», et «ce ne sont pas des personnes qui ont voyagé», a précisé Brigitte Bourguignon à des journalistes lors d'un déplacement à l'institut Pasteur. En début de matinée, la ministre avait évoqué sur RTL «cinq cas avérés».

«Vaccination ciblée», «pas totale»

«On n'attend pas de flambée de la maladie, on prend les précautions qui s'imposent, donc la vigilance dans ce cas, et parce que c'est un virus qu'on ne voyait plus en Europe», a-t-elle déclaré lors de sa première interview depuis son entrée en fonction dans son nouveau poste ministériel. «Des recommandations ont été apportées, pour repérer, détecter, et ensuite isoler», a-t-elle ajouté. Dès lors que «la préconisation» des autorités de santé sur la vaccination des personnes en contact avec la maladie «sera établie», «nous sommes prêts». «Les stocks sont là, nous avons des stocks stratégiques et il s'agira de vaccination ciblée, on ne parle pas de vaccination totale», a précisé Brigitte Bourguignon.

«Au-delà des soignants» en contact avec un malade, il s'agit des «cas contact» dans l'entourage du malade. Dans un avis rendu mardi, la Haute autorité de Santé avait recommandé la vaccination des adultes, y compris des professionnels de santé, ayant eu un contact avec un malade.

«La situation est sous contrôle»

La ministre a par ailleurs indiqué qu'elle allait discuter lundi prochain avec ses homologues européens des «stratégies que nous allons adopter» à propos de cette maladie. «Pour l'instant, la situation est sous contrôle, elle est maîtrisée», a-t-elle dit. À propos du Covid-19, «vous ne m'entendrez pas dire que la pandémie est derrière nous», même si «le plus dur est derrière nous», a souligné Brigitte Bourguignon.

Elle a mis en garde contre un retour ou «une petite flambée» de l'épidémie de Covid-19 à l'automne et encouragé les plus de 60 ans à effectuer la 2e dose de rappel du vaccin. «Nous demandons aux personnes les plus fragiles de continuer à avoir les gestes barrières, se protéger, se vacciner». Une vaccination des enfants de moins de cinq ans dépendra des autorités sanitaires, a-t-elle ajouté.

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Lundi, les groupes Pfizer et BioNTech avaient annoncé que leur vaccin, développé conjointement, était sûr et efficace pour les enfants de six mois à cinq ans. «Ce seront les autorités sanitaires qui nous diront, ou pas» s'il est souhaitable de vacciner les tout jeunes enfants, a relevé la ministre. «Nous nous sommes toujours appuyés sur les avis scientifiques, et pour l'instant, ce n'est pas le cas».

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S'ils peuvent conserver une rémunération pendant quelques mois après leur départ du gouvernement, ils perdent quasiment tous leurs avantages matériels. Seul le premier ministre est mieux loti.

Le Figaro

Fillette asphyxiée en Haute-Savoie : appel à témoins pour retrouver le père

Le père de la fillette d'une dizaine d'années, dont le corps a été retrouvé sans vie il y a deux semaines, a déjà fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.

La gendarmerie nationale a lancé mercredi 25 mai un appel à témoins pour retrouver un père de famille de 51 ans, près de deux semaines après la découverte du corps de sa fille âgée d'une dizaine d'années, retrouvée asphyxiée à son domicile en Haute-Savoie.

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«Le père de la fillette est activement recherché sur tout le territoire national. Il serait susceptible de circuler à bord d'un Citroën Jumpy de couleur blanche immatriculé EK-208-ZL et accompagné d'un chien de race american staff», écrit la gendarmerie.

Susceptible de quitter le territoire

Le quinquagénaire, qui fait déjà l'objet d'un mandat d'arrêt international, est de «type européen», mesure 1,76 mètre et porte des «cheveux longs châtains» ainsi qu'«une barbe longue et épaisse légèrement grisonnante», précise l'appel à témoins qui est accompagné de deux photos de l'individu ainsi que celles de son véhicule et de son chien.

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«Les gendarmes de Haute-Savoie recherchent tous témoignages de personnes permettant de localiser l'individu», qui possède «un très bon niveau de voile» et serait «susceptible de quitter le territoire par la mer», poursuit la gendarmerie. «N'intervenez pas vous-même !», prévient-elle encore à l'adresse du public tout en adressant un numéro vert (0800.97.10.71) à composer si le père est aperçu.

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Le 12 mai dernier, c'est le frère aîné de la victime, née en 2011, qui a découvert le corps au domicile familial, situé à Veigy-Foncenex, une commune située à la frontière suisse, selon le parquet d'Annecy. La maison avait été partiellement incendiée mais l'autopsie de la fillette avait par la suite conclu qu'elle n'était «manifestement pas décédée du fait de l'incendie mais d'une asphyxie mécanique». «Injoignable depuis le soir des faits», le père traversait «une crise conjugale» avec la mère de l'enfant, selon la même source.

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Loire : une agence du Crédit Agricole attaquée à l'explosif

Selon des témoignages, les cinq cambrioleurs ont provoqué une ouverture à l'aide d'explosif ou de gaz, puis ont arraché le coffre contenant l'argent du distributeur automatique de billets.

Saône-et-Loire : 200 bovins retrouvés morts dans un élevage abandonné

Une cinquantaine de porcs encore vivants ont également été retrouvés. N'étant plus considérés comme propres à la consommation, ils ont été euthanasiés.

Isère : cinq morts, dont deux enfants, dans le crash d'un avion de tourisme

Un avion de tourisme s'est écrasé samedi 21 mai dans le massif de Belledonne, sur la commune des Adrets. Cinq personnes ont trouvé la mort.

Le Figaro

Sharon Stone, Viola Davis, Isabelle Huppert... Les stars osent le vert, couleur maudite, sur le tapis rouge de Cannes

Chatoyante et inhabituelle, la couleur honnie des comédiens au théâtre se fait de plus en plus remarquer depuis l'ouverture du Festival de Cannes.

Quand le vert fait son cinéma. Gazon, pomme, irisé, acidulé... La couleur et ses déclinaisons n'ont jamais autant conquis le tapis rouge et les événements mondains de la Croisette qu'en cette édition 2022. La teinte réputée porter malheur au théâtre se fait habituellement rare lors des cérémonies mais électrise une tenue et marque instantanément les esprits à chacune de ses apparitions. Première à avoir franchi le pas : Bérénice Bejo lors du photocall du film Coupez ! réalisé par Michel Hazanavicius : elle était en effet apparue dans une longue robe à jabot en dentelle rebrodée de paillettes et un short Valentino assorti. Depuis, Eva Longoria, Tina Kunakey, Viola Davis ou encore la mannequin Alessandra Ambrosio ont suivi le pas de l'ancienne partenaire de Jean Dujardin dans The Artist ou OSS 117.

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Le vert fait son cinéma à Cannes

Pas à la traîne

Sharon Stone, Isabelle Huppert ou encore Tina Kunakey signent les apparitions les plus remarquées dans cette couleur chatoyante, avec pour chacune un détail d'envergure. En création Dolce & Gabbana, dans une robe bustier fendue vert émeraude, la première, éternelle star de Basic Instinct avait, en effet, misé sur longue traîne incandescente qui se reflétait par contraste au rouge du tapis cérémonial. Même technique stylistique adoptée lors de la montée des marches pour la seconde, égérie Balenciaga aux cheveux flamboyants. L'actrice des Promesses était vêtue d'une robe vert gazon en lycra drapée qui se terminait par une traîne discrète, suffisante toutefois pour détoner du tapis rouge. Tina Kunakey avait elle opté pour un vert pomme avec une traîne partant du dos de son décolleté de sa robe signée Prada.

L'effet vert

À Cannes, nombreuses célébrités ont ainsi adopté «l'effet vert». Pour illuminer un teint hâlé, comme pour Eva Longoria en robe asymétrique Victoria Beckham ; ou mettre l'attention sur une partie de son corps - lors de l'événement «Chopard Loves Cinéma» Adriana Lima avait choisi un imprimé zébré vert pour donner du volume à son ventre en majesté... Chaque star en a su tirer son épingle du jeu pour ses apparitions lors du Festival de Cannes. Viola Davis, en tête, qui était vêtue dans un costume vert Alexander McQueen pour recevoir le prix Women in Motion de Kering en présence des membres du jury de la compétition officielle.

En robe longue, gants et bottes-leggings verts, Isabelle Huppert détonne sur le tapis rouge de Cannes

L'actrice française a monté les marches du Festival de Cannes, dimanche 22 mai, en portant une couleur - et des bottes - qui ont capté l'attention.

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Ce jour de mai 2005 où Eva Longoria a fait sa première montée des marches dans une robe à 38 euros

Alors qu'elle célèbre sa 17e participation au Festival de Cannes, l’ancienne actrice de Desperate Housewives a révélé une anecdote inattendue sur sa première fois sur la Croisette.

En mini combishort noire, Marion Cotillard fend la nuit cannoise pour la première de Frère et sœur

La Planète marches. - Jour 4. Arnaud Desplechin a présenté son film Frère etsœur, ce vendredi 20 mai, au Festival de Cannes 2022. Avec Marion Cotillard et Melvil Poupaud dans les rôles principaux.

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Le Figaro

Trafic d’antiquités: l’ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez en garde à vue

Claire Bommelaer

Plusieurs œuvres pillées auraient été acquises par le Louvre Abu Dhabi. La justice soupçonne un vaste réseau.

La nouvelle, publiée par Le Canard enchaîné, a fait l’effet d’une déflagration. L’ancien président-directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, l’actuel directeur du département des antiquités égyptiennes du musée, Vincent Rondot, ainsi qu’Olivier Perdu, égyptologue du Collège de France, sont en garde à vue depuis le 23 mai, et n’étaient toujours pas sortis en fin de journée du 25 mai. Pour l’instant, et bien que la longueur de la garde à vue surprenne tout le monde, rien n’indique qu’ils seront mis en examen, ni qu’ils ont quoi que ce soit à se reprocher.

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Au cœur des auditions menées par l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), sur une enquête du juge Jean-Michel Gentil, une sombre histoire de trafic d’antiquités, qui dure depuis des années. Elle concerne des biens provenant du Proche et Moyen-Orient, dont certains ont été vendus au Metropolitan de New York et au Louvre Abu Dhabi.

En 2016, ce dernier a acquis plusieurs antiquités égyptiennes, pour plusieurs dizaines de millions d’euros, selon Le Canard enchaîné. Or, en 2018, une enquête préliminaire avait été ouverte, confiée depuis à des juges d’instruction, visant à déterminer si ces antiquités, ainsi que plusieurs dizaines d’autres, avaient été pillées, sorties frauduleusement puis «blanchies» grâce à de faux certificats.

Égypte, Syrie, Yémen…

Un premier coup de filet a été opéré en 2020, à Paris, donnant lieu à des gardes à vue, dont celle du président de la maison de vente Pierre Bergé, ou de mises en examen de galeristes, d’experts ou de marchands d’art. Mi-mars dernier, un galeriste germano-libanais, Roben Dib, a été placé en détention provisoire. Selon une source judiciaire, l’homme, qui a indiqué se «mettre à disposition de la justice française» a été mis en examen pour «des chefs d’escroqueries en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée». La justice soupçonne un vaste trafic d’antiquités en provenance de plusieurs pays, dont l’Égypte mais aussi la Syrie ou le Yémen.

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Aujourd’hui, une question se pose: que savaient l’ancien patron du Louvre et l’actuel directeur de département d’égyptologie? Ces derniers siègent à la commission des acquisitions du Louvre Abu Dhabi, et ont logiquement vu passer les certificats d’authentification des objets. Le Canard cite un professeur de l’université de Montpellier, spécialiste de Toutankhamon, qui avait émis des doutes sur la provenance d’une stèle égyptienne acquise par les Émirats, et aurait alerté le Louvre, en 2018 - soit deux ans après l’achat. Il prétend ne pas avoir reçu de suite à son alerte. Mercredi, le Louvre Abu Dhabi et le Musée du Louvre à Paris indiquaient qu’ils ne «commentaient pas une enquête en cours».

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Guerre en Ukraine: une artiste russe arrêtée pour avoir remplacé des étiquettes de produits dans un supermarché

La justice russe a annoncé mercredi l'incarcération d'Alexandra Skotchilenko, accusée de propager de fausses informations sur l'offensive militaire de Moscou en Ukraine.

La Fondation Nobel restitue à la Grèce une bague antique en or

Le bijou volé au musée archéologique de l'île de Rhodes pendant la Seconde Guerre mondiale a officiellement été rendu le 19 mai.

Patti Smith émue d'être «adoptée» par la France, qui lui a remis la Légion d'honneur

Enfant, Patti Smith, à qui l'on avait appris à ne jamais rien accepter de la part d'inconnus, a dû refuser…

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Le Figaro

Cannes dans le rétro : Jane Fonda raconte les mensonges de son père en 1963

Jacques Pessis

JOUR 10 - Les interviews de François Chalais ont marqué l'histoire du Festival. Le Figaro et Madelen, la plateforme de l'INA, vous proposent de les retrouver du 17 au 28 mai.

Il y a toujours eu en Jane Fonda quelque chose de révolutionnaire . Aujourd'hui, elle manifeste régulièrement contre le réchauffement climatique. Tout au long de sa carrière d'actrice, elle a été, entre deux films, une ardente militante pour la paix et n'a jamais cessé de défendre les féministes, ses sœurs.

Découvrez ici le  «Cinépanorama » de François Chalais avec Jacques Tati

Elle a également mené, dans ses jeunes années, un combat plus personnel contre Henry Fonda, son père. L'acteur n'a jamais joué, dans la vraie vie les pères affectueux, bien au contraire. Il s'est résolument montré distant. Ainsi, le jour où sa fille ose lui parler de ses rêves d'avenir, il répond d'un ton glacial qu'elle est beaucoup trop grosse pour devenir une actrice de cinéma. Elle n'a pas oublié cette blessure quand, en 1963, quand elle répond aux questions de François Chalais. Elle s'exprime dans un français presque parfait dont elle a appris les subtilités en passant deux ans à Paris pour suivre des études dans le monde de l'art.

Cette année-là, elle se montre particulièrement discrète sur la Croisette. Elle se montrera beaucoup plus expansive, lorsqu'elle reviendra pour défendre ses engagements politiques plutôt que ses rôles à l'écran. Avec une énergie qui se profile déjà en 1963, devant la caméra de François Chalais.

Retrouvez les émissions Cinépanorama de François Chalais sur Madelen, la plateforme de l'Ina.

Festival de Cannes: Frère et Sœur, haine la maudite

EN COMPÉTITION - Arnaud Desplechin reprend son thème favori, les névroses familiales, et met face à face deux membres d’une fratrie qui se détestent. Un film sensuel et tourmenté.

Embarquement pour Cannes : ceux qui aiment Chéreau ne prendront pas le train avec Jaoui

JOUR 7 - L'actrice et réalisatrice du Goût des autres rembobine son parcours sur scène, puis derrière la caméra, avec une franchise inoxydable.

Cannes: un festival très woke’n roll

LA CHRONIQUE DE FRANCOIS AUBEL - Alors que le dîner de Kering, «Women in motion», devient officiellement le plus fastueux de la Croisette, le maire de la cité mondiale du cinéma essuie quelques critiques.

Le Figaro

Tuerie au Texas : un leader démocrate interrompt le gouverneur républicain en pleine conférence de presse

Le 24 mai, un jeune homme a tué par balles 19 enfants et 2 adultes dans une école au Texas. Le démocrate Beto O'Rourke a assuré que le drame était «prévisible».

Beto O'Rourke, une figure démocrate du Texas, a interrompu mercredi 25 mai la conférence de presse du gouverneur républicain sur le massacre de 21 personnes dont 19 enfants à l'école primaire d'Uvalde.

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Le démocrate, candidat au poste de gouverneur contre le tenant du poste Greg Abbott, a assuré que le drame était «prévisible» et a reproché au républicain de n'avoir rien fait. Il s'est vu répondre une volée d'insultes et qu'il «dépassait les bornes» par le maire d'Uvalde, présent dans la salle.

La Hongrie instaure l'état d'urgence à cause de la guerre en Ukraine

«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.

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Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

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Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours

Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.

L'Humanité

Un certain regard. Pour le meilleur et pour les Pires

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Interrogeant les liens entre l’enfance et le cinéma, Lise Akoka et Romane Guéret mettent en scène le tournage d’un film dans une cité de Boulogne-sur-Mer.

Michaël Mélinard

Les Pires, de Lise Akoka et Romane Guéret, France, 1 h 36

Avant même leur premier long métrage, Lise Akoka et Romane Guéret ont creusé un sillon entamé avec Chasse royale, un court métrage récompensé en 2016 à la Quinzaine des réalisateurs et mettant en scène une adolescente lors d’un casting sauvage. Déjà, elles travaillaient sur la porosité de la frontière entre le réel et la fiction. Les Pires reprennent un dispositif quasi similaire, commençant le récit par un casting organisé dans la cité Picasso à Boulogne-sur-Mer. Le cinéaste Gabriel – impressionnant Johan Heldenbergh – et son équipe tentent de trouver la distribution idéale pour À pisser contre le vent du nord, un premier long métrage à forte teneur autobiographique. Lily (Mallory Wanecque), Ryan (Timéo Mahaut), Jesse (Loïc Pech) et Maylis (Mélina Vanderplancke) sont recrutés. Dans la cité, certains habitants interrogent ce choix. Selon eux, ils ont sélectionné les pires. Ils craignent l’image négative qu’ils pourraient donner à l’extérieur et la stigmatisation qui l’accompagne. Dans le même temps, l’intrigue suit le processus créatif, les différentes interactions, tout en dévoilant un pan de la vie des jeunes comédiens. La mise en scène, entre caméra à l’épaule et séquence quasi documentaire au début, évolue vers un cadre plus posé.

Cette chronique sociale intimiste explore le rapport avec le cinéma, en tant qu’acteurs de la fabrication d’un film mais aussi comme spectateurs. Les cinéastes se sont nourris des dialogues avec des habitants, des travailleurs sociaux et des enfants pour bâtir leur scénario qui s’est enrichi pendant le tournage.  Les Pires sont aussi un magnifique film sur le langage, ce qu’il dit de nous et véhicule. Ici, les enfants parlent cru, sans filtre, avec un fort accent ch’ti. Lise Akoka et Romane Guéret filment des jeunes des classes populaires en les magnifiant. Ils sont beaux et touchants, ces mômes, avec leur étincelle dans le regard, leur fragilité et leurs talents.

Avec une certaine autodérision, elles s’amusent aussi des travers des équipes de tournage, amenant une touche comique à leur récit. Elles se moquent gentiment des archétypes du cinéma social. Une fille-mère célibataire par-ci, un enfant difficile sauvé par sa passion colombophile par-là. Le film dans le film devient le portrait d’une microcommunauté à la fois dans et à la marge d’un territoire peu habitué à devenir le décor d’une œuvre cinématographique. La camaraderie, la solidarité mais aussi les frictions s’y déploient avec acuité, tendresse ou violence. Sans occulter les incompréhensions et les questionnements. Dans les Pires, les émotions passent, les bons sentiments trépassent.

Un magnifique film sur le langage, ce qu’il dit de nous et véhicule.

Touche-à-tout passées par le documentaire et la Websérie avec Tu préfères ?, Lise Akoka et Romane Guéret portent une vision de l’enfance et de la jeunesse d’une rare richesse et d’une fascinante complexité. Avec ce premier long métrage, elles se positionnent comme de sérieuses prétendantes à la caméra d’or avec ce geste cinématographique généreux, libre et enthousiasmant.

Quinzaine des réalisateurs  Chronique villageoise  tragi-comique

 Les Pires, de Lise Akoka et Romane Guéret, France, 1 h 36

Emir Kusturica et Ettore Scola ont posé leurs valises en Ukraine et leur alter ego s’appelle Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk. Dans un village proche de la frontière roumaine, il convoque quelques personnages sulfureux, parfois affreux, sales et, mais pas forcément, méchants. Au premier plan surgit Leonid, surnommé Pamfir, gaillard costaud et fort en gueule. Travaillant à l’étranger, il est de passage pour revoir son épouse et son fils qui voudrait le voir prolonger son bail au moins jusqu’au carnaval. Son fils fait tout pour le retenir et le met dans de beaux draps, le forçant à reprendre la contrebande. Drôle, tragique, un peu foutraque et inégal, Pamfir recèle d’un indéniable charme. Les situations rocambolesques, la dénonciation feutrée d’un paternalisme agressif et de la collusion entre l’église et un notable mafieux n’y sont pas étrangères. M. M.

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L'Humanité

Le bioéthanol, une solution pour rouler moins cher ?

Actu

La hausse des prix de l’essence braque les projecteurs sur le bioéthanol, ou E85, dont la demande explose. Une alternative intéressante, à condition de prendre quelques précautions et de ne pas se laisser abuser par son côté « bio ».

Olivier Chartrain

Le bioéthanol a le vent en poupe. Les chiffres sont là : alors qu’en 2020 la consommation française avait gentiment crû de 4 %, en 2021, elle a bondi de 33 %. Une tendance que le début de l’année 2022 n’a fait que confirmer. Logique : alors que le prix moyen du litre de SP95-E10 tourne autour de 1,75 euro, l’E85, lui, navigue entre 0,75 et 0,80 euro. Un euro de moins le litre : ça fait réfléchir ! D’autant que, désormais, près d’une station-service sur trois (2 725 sur 9 600, fin 2021) en propose.

Issu de plantes qui absorbent du carbone

Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? L’éthanol (ou alcool éthylique), c’est celui que l’on trouve dans le vin ou le pastis. Hormis le diesel, non compatible et dont il ne sera pas question ici, tous les carburants actuels en contiennent : 5 % pour le SP98-E5, 10 % pour le SP95-E10. Dans l’E85, la proportion s’inverse : il contient jusqu’à 85 % d’éthanol, fabriqué à partir de végétaux. C’est pour cette raison qu’on lui a ajouté le préfixe « bio » : parce qu’il est issu de plantes qui absorbent du carbone pendant leur phase de croissance, ce qui compense partiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites lors de sa combustion dans le moteur.

C’est pourquoi son coût est si bas : considéré comme vertueux sur le plan environnemental, le bioéthanol est considérablement moins taxé que l’essence. Quand un litre de super subit quelque 66 centimes de taxes, l’E85, lui, est pénalisé de 12 centimes seulement. Et si on prend en compte les aides que perçoivent, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), les agriculteurs qui en produisent la matière première, on peut même dire qu’il s’agit d’un carburant subventionné.

L’impact des plantations énergétiques

Le sujet mérite que l’on s’y arrête. L’E85 vendu en France est principalement obtenu à partir de maïs (34 %), de blé (27 %) et de betterave sucrière (15 %). Tout cela provient essentiellement de nos champs puisque, en 2020, sur les 776 millions de tonnes de bioéthanol consommées en France, 78 % étaient produites sur le territoire national. C’est ce qui explique que ce carburant ait été moins sensible que les autres au déclenchement de la guerre en Ukraine… pour le moment.

C’est aussi la raison pour laquelle le vrai bilan carbone du bioéthanol reste difficile à mesurer. Selon une étude produite en 2016 par l’Union européenne, il permettrait une baisse des émissions de GES de seulement… 0,5 %. Pourquoi ? Essentiellement parce que blé, maïs et betterave sont issus de grandes cultures industrielles, ultra-mécanisées, donc voraces en fioul. Ce sont aussi des cultures à haut rendement, fragiles, qui nécessitent de recourir à des engrais issus du pétrole et à des pesticides controversés – on se souvient de la dérogation accordée aux betteraviers pour utiliser des néonicotinoïdes, interdits car dangereux pour les abeilles.

Mais la principale source de GES imputable au bioéthanol a pour cause le changement d’affectation des sols. En France, l’extension des plantations énergétiques s’est d’abord faite au détriment non des forêts, comme au Brésil ou en Indonésie, mais des protéagineux (aliments du bétail), des jachères et, de plus en plus, des prairies. Or, ces dernières sont des « puits de carbone » infiniment plus efficaces qu’un champ de blé ou de betterave. Ainsi, le pire schéma type, celui d’un éleveur bovin en difficulté économique qui se résigne à labourer ses prairies pour en faire des champs de blé ou de maïs énergétiques, pourrait devenir la règle, aggravant le bilan carbone du bioéthanol.

On reproche enfin à ce dernier de réduire les surfaces agricoles dédiées à l’alimentation. Un argument guère recevable dans un monde où, selon la FAO (agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), on produit déjà de quoi nourrir deux fois la population mondiale. La faim est un problème purement politique, lié aux inégalités de revenus, d’accès à la nourriture et de spéculation.

Subventions et homologations

Reste donc cette réalité : pour une consommation de 8 l/100 km et un kilométrage de 10 000 km/an, l’E85 promet une économie annuelle de plus de 800 euros. Qui peut négliger une telle économie ? D’autant que la quasi-totalité des moteurs à essence peut tolérer ce carburant. Certains franchissent trop vite le pas : sur le Web, les forums regorgent de témoignages, les uns expliquant les dosages hasardeux auxquels ils se livrent (« Un plein de SP95, puis un demi-plein d’E85… »), les autres s’inquiétant des témoins d’alerte qui s’allument ou se lamentant sur leur moteur cassé. Car passer à l’E85 oblige à quelques modifications sur son véhicule.

Premièrement, le bioéthanol est légèrement corrosif : si le moteur lui-même ne craint pas grand-chose, ce n’est pas le cas des périphériques, Durit et autres joints, qui, à moyen ou long terme, le supportent mal. Deuxièmement, le pouvoir calorifique de l’E85 est inférieur à celui de l’essence. Il faut donc changer les réglages du moteur afin d’injecter plus de carburant dans les chambres de combustion – ce qui implique une surconsommation de 15 % à 20 %, largement compensée par le coût inférieur de l’E85.

Pour cela, on peut acheter une voiture (dite Flexifuel) modifiée d’origine pour accepter le bioéthanol. Problème : seul Ford (et des marques très haut de gamme comme Jaguar ou Land Rover) propose quelques modèles. L’alternative consiste donc à équiper son véhicule d’un boîtier électronique modifié pour rouler à l’E85. Soulignons au passage que, Flexifuel ou boîtier, les véhicules ainsi équipés peuvent ensuite rouler tout aussi bien au SP95-E10. Notre conseil : la modification apportée par un kit E85 étant moins exhaustive que sur un modèle Flexifuel, mieux vaut éviter les trop fortes sollicitations (montagne, tractage, conduite sportive) et faire surveiller régulièrement l’état du circuit d’alimentation.

La demande explosant, les installateurs de boîtiers E85 se sont multipliés. Le coût est assez variable, de 400 euros à plus de 1 000 euros. Il sera dans tous les cas rapidement amorti, d’autant que de plus en plus de collectivités locales subventionnent, parfois jusqu’à 500 euros, la pose de tels kits (1). Mais attention : pour éviter les ennuis, il faut que le boîtier soit homologué et que le fabricant assure ses produits contre les risques liés à leur utilisation. Car la loi est la loi : toute modification des caractéristiques d’origine d’un véhicule doit être portée sur sa carte grise, et seul un boîtier homologué vous permettra de modifier celle-ci. Sinon, vous serez hors la loi et votre véhicule sera inassurable.

Autre inconvénient : pour pousser leurs clients à faire entretenir leur véhicule chez leurs agents, les constructeurs suppriment leur garantie dès qu’une intervention est effectuée sur le moteur en dehors du réseau. C’est même le cas chez Ford, qui pourtant propose la pose de boîtiers chez ses agents ! Il faut le savoir, et en tirer les conséquences : mieux vaut poser un kit E85 sur une voiture d’occasion, ou attendre la fin de la garantie constructeur. Résumons : l’E85 présente un intérêt économique pour une voiture un peu ancienne, pour des trajets ordinaires et à condition d’assurer un entretien régulier.

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Le Figaro

«Il ne m'a jamais jetée dans les escaliers» : le témoignage décisif de Kate Moss au procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard

Leonie Dutrievoz

Comme annoncé lundi 23 mai, le top model a témoigné mercredi 25 mai au tribunal de Fairfax, lors du procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard. La Brindille est revenue sur un événement qui aurait eu lieu lorsqu'elle sortait avec l'acteur.

C'est peut-être le retournement de situation que beaucoup attendaient. Mercredi 24 mai, Kate Moss, qui a eu une relation avec Johnny Depp entre 1994 et 1997, a témoigné devant les jurés lors du procès pour diffamation qu'intente l'acteur à Amber Heard. Le célèbre top model est revenu sur la déposition de la vedette d'Aquaman qui affirmait qu'il aurait poussé son ancienne compagne (Kate Moss, donc) dans les escaliers lors d'une violente dispute.

À lire aussiKate Moss s'apprêterait à témoigner dans le procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard

Interrogée par Benjamin Chew, l'avocat de Johnny Depp, la Brindille est revenue sur leurs vacances en Jamaïque : «Il ne m'a jamais poussée, donné des coups de pied ni jetée dans les escaliers.»

En vidéo, procès Heard/Depp : «Les soutiens de Johnny Depp sont assez extrêmes»

Un témoignage décisif

Elle a alors raconté l'événement en détail dans une vidéo diffusée en direct depuis l'Angleterre : «Nous quittions la pièce et Johnny l'a quittée avant moi. Il y avait eu un orage et en quittant la chambre, j'ai glissé dans les escaliers. Je me suis fait mal au dos. J'ai crié parce que je ne savais pas ce qui s'était passé et j'avais mal».

À écouter : le podcast de la rédaction

Kate Moss explique ensuite que la vedette de Pirates des Caraïbes est revenue en courant pour l'aider et la porter dans leur chambre pour la soigner. Les avocats de Johnny Depp ont été les seuls à interroger le mannequin, il n'y a pas eu de contre-interrogatoire de la part de l'équipe d'Amber Heard. Mais le témoignage pourrait être décisif dans ce procès.

À louer : "Christina O.", le mythique yacht de luxe d'Aristote Onassis et Jackie Kennedy

Havre de luxe, ce yacht de légende a accueilli de nombreuses personnalités dans les années 1960, invitées par le milliardaire grec Aristote Onassis et sa dernière épouse célèbre, Jackie O. Après avoir changé à de multiples reprises de propriétaire, le Christina O. est aujourd’hui disponible à la location via la compagnie maritime Morley Yachts. Les photos (et le prix).

Du sourire ingrat à la cinquantaine flamboyante : l'évolution physique de Tom Cruise à travers les années

En 40 ans de carrière à Hollywood, l'acteur-star de Top Gun et Mission Impossible a connu de nombreuses évolutions physiques, que l'on a tous – manifestement - oubliées.

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Le Figaro

Cancer : «Notre système immunitaire a des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler»

Cécile Thibert

ENTRETIEN - Le Pr Olivier Michielin, oncologue à Lausanne, fait le point sur les bénéfices extraordinaires de l'immunothérapie à l'occasion de la parution d'un ouvrage destiné au grand public.

C'est un mot qui ne vous dit peut-être rien pour le moment mais qui va petit à petit s'imposer dans nos vies. L'immunothérapie - qui signifie «soigner avec le système immunitaire» - est en effet en train de révolutionner la façon dont on soigne les cancers. Partout dans le monde, des laboratoires travaillent sur cette approche novatrice qui est d'ores et déjà la technique de premier choix pour traiter certains types de cancer.

Dans un livre tout juste publié («La révolution de l'immunothérapie», Ed. Favre), les professeurs Olivier Michielin et George Coukos retracent cette odyssée et offrent les clés pour comprendre ce sujet complexe. Le Pr Michielin, responsable de la clinique du mélanome et de l'oncologie de précision au Centre hospitalier universitaire vaudois (Lausanne, Suisse) a répondu aux questions du Figaro.

LE FIGARO. - Pourriez-vous expliquer simplement en quoi consiste l'immunothérapie ?

Pr Olivier Michielin. - C'est une nouvelle approche extrêmement prometteuse en oncologie qui change radicalement la manière dont on combat le cancer. Plutôt que d'attaquer directement les cellules cancéreuses, comme on le fait avec la chimiothérapie, on essaie par différents moyens d'aider notre propre système immunitaire à attaquer la maladie. Celui-ci dispose en effet d'incroyables capacités pour se battre contre la maladie. Des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler.

Si notre système immunitaire est si efficace, pourquoi n'arrive-t-il pas à éliminer les tumeurs ?

Les cellules cancéreuses et les cellules saines sont semblables à 99,99%. C'est extrêmement compliqué pour le système immunitaire de savoir s'il faut les détruire ou pas. Mais la plupart du temps, il y parvient. Il est capable de trouver une seule cellule cancéreuse dans tout l'organisme et de la tuer. C'est incroyable. Il est d'ailleurs très probable qu'il éradique en permanence des tumeurs naissantes. Mais il échoue parfois, pour des raisons que nous connaissons encore mal. Sans doute que les tumeurs qui survivent ont acquis très tôt la capacité d'échapper au système immunitaire. Elles sont très instables et mutent sans arrêt. Il suffit qu'elles acquièrent la clé pour échapper au système immunitaire et c'est le début du cancer.

Les cellules cancéreuses sont très instables et mutent sans arrêt. Il suffit qu'elles acquièrent la clé pour échapper au système immunitaire et c'est le début du cancer.

En pratique, quel produit reçoivent les patients ?

Il existe différents types d'immunothérapies mais la plus révolutionnaire est appelée «inhibiteurs de points de contrôle immunitaire» ou «inhibiteurs de checkpoint». Pour comprendre comment cela fonctionne, il faut d'abord savoir que les lymphocytes du système immunitaire - les globules blancs, si vous préférez - sont très performants pour détruire des cellules qu'ils identifient comme étant anormales, parfois trop. Alors pour éviter que le système immunitaire ne s'emballe et ne provoque une maladie auto-immune, il y a à la surface des cellules immunitaires des récepteurs qui jouent un rôle de frein naturel (les «checkpoints» ou «points de contrôle»). Les tumeurs les utilisent pour échapper au système immunitaire. Avec l'immunothérapie, l'objectif est de lever ces freins, un peu comme si l'on plaçait une cale sous la pédale d'une voiture. Pour cela, on injecte par voie intraveineuse au patient des anticorps qui vont avoir la capacité de se lier aux récepteurs de façon très spécifique. Lorsqu'un anticorps s'attache à un récepteur, ce dernier est bloqué et ne peut donc plus freiner le système immunitaire.

Pour quels types de cancer ces traitements sont-ils déjà utilisés et quelle est leur efficacité ?

Les inhibiteurs de point de contrôle ont fait la preuve de leur efficacité dans les années 2010, d'abord pour les mélanomes (cancers de la peau, NDLR), puis pour les cancers du poumon. Ils sont devenus un des grands piliers de l'oncologie. Pour le mélanome, le taux de réponse à l'immunothérapie est de plus de 50% lorsque le patient a atteint le stade métastatique, c'est-à-dire lorsque le cancer touche d'autres organes. Autrement dit, environ la moitié des patients à un stade très avancé qui ont été traités par immunothérapie sont toujours en rémission cinq ans après la fin du traitement. Avec la chimiothérapie, le taux de survie était quasiment de 0%. Désormais, l'immunothérapie est le traitement de choix dans le mélanome métastatique, sauf en cas de contre-indication majeure (greffe cardiaque). La chimiothérapie n'a plus sa place, mis à part dans des situations très particulières. Dans d'autres cancers, on a plutôt tendance à combiner l'immunothérapie avec les traitements existants. C'est notamment le cas du cancer du poumon, où la combinaison avec la chimiothérapie est efficace.

Plus de la moitié des patients à un stade très avancé qui ont été traités par immunothérapie sont toujours en rémission cinq ans après le traitement. Avec la chimiothérapie, le taux de survie était quasiment de 0%.

Contre quels cancers l'immunothérapie est-elle inefficace ?

Malheureusement, il y en a encore beaucoup. Dans le cancer du pancréas et du cerveau, l'efficacité est très faible. Dans le cancer du sein, à l'exception de quelques sous-types, cela fonctionne globalement assez mal. C'est là que l'on voit qu'il nous reste beaucoup de travail à accomplir pour arriver à transposer les succès obtenus avec le mélanome et le cancer du poumon dans d'autres types de cancers. Mais le nombre de cancers que l'on peut traiter par immunothérapie s'accroît chaque année.

Sait-on pourquoi cela ne fonctionne pas contre ces cancers ?

C'est sans doute parce que nous n'avons pas encore compris quel était le mécanisme d'échappement de ces tumeurs. Il faut étudier comment chaque type de tumeur arrive à contrecarrer le système immunitaire afin de développer des traitements adaptés.

Les immunothérapies peuvent-elles entraîner des effets indésirables ?

Oui, comme tout médicament. Si l'on pousse trop le système immunitaire, il risque de s'attaquer non pas uniquement à la tumeur, mais aussi à l'organisme du patient. C'est ce que l'on appelle la toxicité auto-immune. Il peut par exemple s'en prendre aux cellules du foie et ne pas s'arrêter avant d'avoir détruit la dernière cellule. Dans la plupart des cas, on peut stopper le système immunitaire avec de la cortisone, mais c'est parfois plus compliqué parfois. En tout cas, il faut prendre ce risque très au sérieux car s'il est mal pris en charge, cela peut être mortel. Mais c'est très rare, cela concerne moins de 1% des patients. La clé réside dans la surveillance des patients.

Ce ne sont pas du tout les mêmes effets indésirables qu'avec la chimiothérapie.

Non, il n'y a pas de diarrhée (parce que les cellules de l'intestin ne se font pas attaquer), de chute de cheveux ou de baisse des globules blancs. De ce point de vue, c'est un traitement qui est bien vécu et bien toléré par les patients, mieux que les chimiothérapies. C'est tout à fait compatible avec une vie normale, il faut simplement se rendre à l'hôpital toutes les trois semaines pour recevoir l'injection, ce qui prend environ 1 heure. Parmi mes patients, j'ai même un sportif d'élite qui continue à faire du sport de façon intensive alors qu'il est sous immunothérapie.

Ces traitements ont un certain coût, n'est-ce pas ?

Oui, c'est une problématique que l'on a avec tous les nouveaux médicaments contre le cancer. Ils sont chers, voire très chers. Un traitement avec des inhibiteurs de points de contrôle coûte environ 100.000 euros par an par patient. Pour d'autres traitements, comme les CAR T cell, cela peut monter jusqu'à 500.000 euros. C'est un traitement unique et personnalisé, il n'y a pas besoin de répéter le geste. Mais vous savez, j'ai une patiente de 27 ans désormais guérie qui a bénéficié d'inhibiteurs de points de contrôle. Elle a sans doute gagné 60 années de vie. Oui, c'est cher, mais c'est totalement justifiable d'un point de vue de santé publique.

Ça a beau être cher, c'est totalement justifiable d'un point de vue de santé publique.

Quelles sont les marges d'amélioration ?

Le but est de pousser l'immunothérapie vers de nouveaux types de cancers et de nouvelles situations cliniques. Par exemple, on étudie le fait d'amener l'immunothérapie plus tôt dans le développement de la maladie. Le plus vite on peut armer le système immunitaire, le mieux c'est pour le patient. En parallèle, on essaie de voir si on ne peut pas diminuer la durée du traitement sans perdre d'efficacité, notamment pour des questions de coût.

On étudie également les stratégies qui consistent à effectuer l'immunothérapie avant la chirurgie. La chirurgie permet d'enlever la partie visible de la tumeur, mais il peut toujours rester des cellules cancéreuses microscopiques. L'idée est de stimuler le système immunitaire du patient avant la chirurgie, afin que celui-ci ait plus de chances d'être en capacité de finir le travail et d'éradiquer les éventuelles cellules restantes.

À VOIR AUSSI - Fabrice Barlesi : «La guérison des cancers n'a jamais été aussi efficace»

Est-ce que l'immunothérapie est la voie d'avenir en oncologie ?

Cela dépend beaucoup des cancers. Pour le mélanome, on peut répondre que c'est non seulement le futur, mais déjà le présent. Je pense que l'avenir, c'est l'immunothérapie personnalisée. Pour l'instant, on donne le même traitement à des groupes de cancers assez hétérogènes. Mais nos capacités biologiques combinées à l'intelligence artificielle nous permettront bientôt de prédire quel patient répondra à quel traitement. D'ici à ce que cela soit une réalité, l'immunothérapie va continuer à se démocratiser. C'est un élément essentiel de notre boîte à outils contre le cancer et sa place va devenir de plus en plus importante.

Covid-19 : 88 morts dans les hôpitaux français, 32.029 nouveaux cas en 24 heures

La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.510 patients étaient hospitalisés dans les hôpitaux français ce mardi, contre 16.785 lundi.

Variole du singe : un premier cas suspect détecté en France

Ce cas a été détecté en Île-de-France, a annoncé la direction générale de la Santé. Des dizaines de cas suspects ou confirmés ont été relevées en Europe et en Amérique du Nord.

Regarder la vidéo

Covid-19 : 82 morts en 24 heures dans les hôpitaux français, 4386 nouveaux cas en 24 heures

La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.785 patients étaient hospitalisés ce lundi contre 16.941 dimanche.

Le Figaro

Ils doivent payer la taxe d’habitation pour un logement qu’ils n’occupaient pas

Actualité

La Justice a débouté des propriétaires qui estimaient qu’ils n’avaient pas à payer pour leur appartement de location.

Par Marine Richard

Mis à jour le 26/05/22, 05:00

Publié le 26/05/22, 05:00

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À la Baule (44), des propriétaires estiment ne pas avoir à payer la taxe d’habitation qui leur a été réclamée pour un appartement de location, selon Actu.fr, mais le tribunal administratif de Nantes les a déboutés. Ils devront donc s’acquitter de la taxe même s’ils n’occupent pas le logement en question. Aucun des associés de la société civile immobilière (SCI) n’avait par ailleurs occupé l’appartement «à titre personnel» au 1er janvier de l’année 2017, ce qui leur permettait d’être exonérés du paiement de cette taxe, selon eux.

» LIRE AUSSI - La taxe d’habitation flambe pour certaines résidences secondaires

Effectivement, la taxe d’habitation est un impôt local dû par l’occupant d’un logement au 1er janvier de l’année civile. Ce dont le tribunal administratif convient dans un jugement daté du 25 mars dernier. Mais, et c’est là que le bât blesse, «par dérogation (…), lorsqu’un logement meublé fait l’objet de locations saisonnières, le propriétaire est redevable de la taxe», assure le tribunal. Le bien en question était loué en 2017 pendant la période estivale, via la plateforme de location de vacances Abritel, comme le montrent les factures d’eau. Sa faible rentabilité avait toutefois incité les propriétaires à le mettre en vente dès le 1er septembre 2017.

Supprimée pour les résidences principales

En conséquence, «la circonstance que les associés de la SCI (…) n’occuperaient pas ce logement à titre personnel le 1er janvier 2017, ni à une quelconque période de l’année, [est] sans incidence sur la qualité de redevable de la taxe d’habitation», conclut le tribunal administratif de Nantes. Rappelons que la taxe d’habitation fait l’objet d’une suppression progressive au titre des résidences principales uniquement, contrairement aux résidences secondaires.

Le Figaro

Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux

Ghislain de Montalembert

DÉCRYPTAGE - Les agents des impôts ne baissent pas la garde : faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État est plus que jamais une priorité. Des experts nous dévoilent les points scrutés à la loupe par les limiers de Bercy.

«Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

En 2020, l'État a encaissé 7,79 milliards d'euros grâce au contrôle fiscal (malgré le contexte sanitaire, 365 200 contrôles ont été menés en 2020). Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit et Arnaud Tailfer, avocat fiscaliste au sein du cabinet Arkwood, nous dévoilent les points sensibles qui déclenchent le plus fréquemment des demandes de renseignement de la part de l'administration des impôts, voire des contrôles et d'éventuels redressements fiscaux assortis de pénalités parfois salées.

1 - Les prêts familiaux non déclarés

Attention aux prêts entre époux, en faveur d'un enfant, ou encore, par exemple, entre frères et sœurs. En présence d'un prêt supérieur à 5000 euros n'ayant fait l'objet d'aucun enregistrement auprès des services des impôts, l'administration a tendance à considérer que les sommes mises à disposition constituent une forme de donation déguisée. « Souvent, le remboursement du prêt est prévu par les intéressés, précise Maître Arnaud Tailfer, avocat chez Arkwood. Mais c'est souvent à très longue échéance… Lorsque l'administration met son nez dans le dossier, le remboursement n'est bien souvent pas encore intervenu »

2 - Des variations de revenus suspectes

Déclarer des revenus en dents de scie, d'une année sur l'autre, est la meilleure manière d'éveiller l'attention du fisc, même si ces variations peuvent aisément se justifier (vente de son entreprise, versement de dividendes exceptionnels, acquisition ou vente d'un bien immobilier locatif…). « En cas de variation importante de vos revenus, l'administration fiscale vous adressera quasi systématiquement une demande d'éclaircissement, précise Olivier Rozenfeld. Et là, mieux vaut être en règle avec la loi. « Les agents des impôts font des recoupements entre les revenus et le patrimoine des contribuables, reprend-il. Et ils étudient, là encore, s'ils sont en cohérence. Quelqu'un qui se retrouverait par exemple du jour au lendemain avec de forts revenus immobiliers sans pour autant déclarer d'IFI (impôt sur la fortune immobilière) ne pourrait qu'éveiller les soupçons du fisc ».

À VOIR AUSSI - Charles Prats : «Plutôt que d'augmenter les impôts, stoppons la fraude !»

3 - Un train de vie incohérent

Les agents des impôts ont de plus en plus de moyens à leur disposition pour traquer les fraudeurs (recoupement des déclarations, réseaux sociaux, presse people …). Certains signes extérieurs de richesses ont vite fait d'attirer l'attention de l'administration fiscale dont l'une des tâches est de vérifier la réalité de la situation déclarée par les contribuables. « La balance de trésorerie du foyer est la première chose que regardent les agents des impôts, note Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit. Ils cherchent à identifier une possible distorsion entre le niveau de vie du contribuable et les revenus qu'il déclare ; et, le cas échéant, si celle-ci dissimule une activité occulte. 30% des contrôles font suite à l'identification d'un manque de cohérence entre le niveau de vie et les revenus déclarés, précise le fiscaliste. « Un de mes clients a expliqué un jour à la télévision qu'il faisait de l'immobilier en Thaïlande. Cela a aussitôt donné l'idée à l'administration fiscale de procéder à une vérification de ses déclarations de revenus. Cela fait dix ans qu'elle ne le lâche plus ! témoigne-t-il. Un autre client, chef d'entreprise, a confié un jour à un journaliste de la presse quotidienne régionale avoir envisagé de s'installer en Suisse, habitant tout près de la frontière. Mal lui en a pris : les inspecteurs des impôts font des revues de presse, y compris de la PQR ! »

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4 - Une résidence pas assez principale

Si vous mettez en vente votre résidence principale mais que l'opération traîne en longueur de façon déraisonnable après que vous avez quitté les lieux, l'administration fiscale peut refuser la qualification de « résidence principale » et remettre en cause l'absence de plus-value dont vous espériez en toute bonne foi pouvoir bénéficier. « Le cas est fréquent. On voit souvent des cadres quitter la France assez rapidement après que leur employeur leur a proposé une expatriation, témoigne Me Arnaud Tailfer. Monsieur s'installe à l'étranger, Madame et les enfants le rejoignent à la rentrée scolaire. Le temps de chercher une agence immobilière, de signer un mandat de vente et, pour l'acquéreur, de réunir toutes les conditions de financement…, on peut se retrouver à signer un acte de vente alors que l'habitation n'est quasiment plus occupée depuis un an ou plus ! L'administration s'engouffre dans la brèche, considérant que le bien n'était plus la résidence principale du couple au moment de la cession et que les diligences n'ont pas été faites en temps et en heure ».

Autre piège : le télétravail un peu trop officialisé. Imaginons que l'un des deux conjoints travaille à la maison et que le couple déclare que le tiers de l'habitation est utilisé à des fins professionnelles (avec versement d'un loyer permettant de générer un revenu complémentaire et surtout, une charge au niveau de l'activité professionnelle). Il ne faudra pas l'oublier au moment de la vente du bien : à défaut, l'administration fiscale, considérant qu'il ne s'agit pas d'une résidence principale à 100%, pourra procéder à un redressement. « Les cas de remise en cause de la résidence principale sont de plus en plus fréquents » prévient Me Alain Tailfer.

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5 - Un IFI insuffisant

« La plupart des contribuables minorent au-delà de ce qui est acceptable la valeur des biens déclarés à l'IFI, estime Olivier Rozenfeld. Quand on applique une succession de minorations et de décotes, on parvient à des valeurs totalement déconnectées de la réalité. Or, il faut rester raisonnable, d'autant que des valorisations incohérentes peuvent rendre toute opération ultérieure quasi impossible ». Le fisc attend les contribuables au tournant, notamment au moment de la transmission de leurs biens à leurs héritiers, ou lorsqu'ils les mettent en vente. « Quelqu'un qui déclare depuis 10 ans un appartement à une valeur de X et qui le vendrait pour une valeur de Y deux fois supérieure s'exposerait de façon quasi certaine à un contrôle fiscal » prévient Olivier Rozenfeld. « Cela fait trois ou quatre ans que l'on observe chaque été des vagues massives de redressements, enchaine Alain Tailfer. C'est mathématique : quelqu'un qui déclare la vente d'un bien sous-évalué à l'IFI est quasiment certain de subir un redressement dans les mois qui suivent ! Mon conseil : mieux vaut corriger spontanément une sous valorisation à l'IFI, en invoquant le droit à l'erreur, avant de mettre en vente son bien, de le donner à ses proches ou de mourir. Ce sera moins douloureux que de se faire attraper ! Un contribuable qui rectifie spontanément sa déclaration IFI bénéficie d'une ristourne de 50% sur les intérêts de retard et n'a pas de pénalités à payer ».

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6 - Une banque étrangère

Les banques en ligne et autres néo-banques sont nombreuses à proposer l'ouverture, en quelques minutes, d'un compte gratuit. Problème : certaines n'ont pas leur siège en France (comme le révèle l'IBAN de votre nouveau compte bancaire). Or l'administration impose de déclarer les comptes ouverts à l'étranger sur un formulaire spécifique. La seule omission de déclaration engendre une amende forfaitaire de 1500 euros, sur quatre années glissantes.

-7 - L'abus de Pinel

Les investisseurs en Pinel s'engagent à respecter des conditions précises concernant les plafonds de revenus des locataires et le niveau des loyers demandés, qui ne doivent pas excéder les limites imposées par la zone où le bien est situé. « La complexité des règles génère de nombreux pièges, témoigne Me Arnaud Tailfer. J'ai eu récemment à traiter le cas d'un couple qui a acheté en région parisienne. Juste avant la réception des travaux, un arrêté est passé, transférant la ville où se trouvait leur bien d'une zone A à A2, ce qui a abaissé la limite de loyer au mètre carré à respecter. Forcément, ils ne l'ont pas vu et ils ont loué au loyer qu'ils avaient en tête au moment où ils ont procédé à leur investissement. Deux ans après, ils ont été contrôlés : la totalité de leur avantage Pinel qui a sauté pour l'année ! Sans parler de la pénalité de 10% qui s'applique automatiquement en cas de redressement ».

8 - Le faux démembrement de propriété

La pratique est courante : les parents, pour anticiper la transmission de leur patrimoine, donnent la nue-propriété de leurs biens immobiliers à leurs enfants mais conservent l'usufruit. Au décès des parents, les enfants deviennent pleins propriétaires. « Attention : les enfants ne doivent pas habiter le bien démembré du vivant de leurs parents, sauf en prévoyant la signature d'un bail de location et le paiement bien réel d'un loyer, rappelle Arnaud Tailfer. Autrement, l'administration a vite fait de vous tomber dessus, considérant que vous n'avez pas donné que la nue-propriété, mais la totalité du bien ; et qu'il s'agit donc d'une donation déguisée ! »

9 - La location meublée en SCI

Détenir un bien au travers d'une Société civile immobilière (SCI) présente certains avantages, mais empêche de pratiquer une activité fiscalement commerciale, comme par exemple la location meublée (fiscalement attractive car elle offre la possibilité de bénéficier d'un abattement de 50% sur les loyers perçus), sauf à changer le régime fiscal de la SCI et à soumettre celle-ci à l'impôt sur les sociétés, ce qui est lourd de conséquences, notamment en termes de plus-value. Certains particuliers l'oublient un peu vite et décident du jour au lendemain de louer leur bien en meublé, sans autres formalités. Quand l'administration fiscale s'en aperçoit, il est trop tard pour rectifier les choses !

10 - La pension alimentaire abusive

De nombreux parents continuent d'aider leurs enfants, devenus de jeunes adultes, en leur octroyant de l'argent. Attention : aux yeux du fisc, le versement d'une pension alimentaire n'est déductible de vos revenus que si votre enfant est en état de nécessité. « Si vous lui donnez 2000 euros par mois alors qu'il dispose déjà d'un petit revenu, l'administration ne va jamais considérer que ce sera déductible, prévient Arnaud Tailfer. À partir du moment où l'enfant perçoit l'équivalent d'un SMIC mensuel, le fisc juge que les sommes que vous lui versez excèdent ses besoins essentiels ».

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Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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L'Humanité

Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?

Actu

Ces dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.

Noé Blouin

On parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.

Mettre des mots sur leur vécu

De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.

Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.

Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.

Reconnu par l’éducation nationale

L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.

Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.

Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.

« Ils ont besoin d’être rassurés »

3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)

Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?

Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.

Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?

Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.

Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?

J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.

familles
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[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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L'Humanité

Arles, de monuments en expos

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« Puissent les artistes se retrouver à Arles », disait Van Gogh. Mais nul besoin d’un regard digne du maître néerlandais pour en apprécier la splendeur. Patrimoine extraordinaire, offre muséale hors pair et dynamisme solaire : Arles se dévoile au gré d’une balade libre et inspirante.

Marie Mersier

Nichée entre les Alpilles et la Camargue, dont elle est la capitale, Arles est une ville de confluences. Riche d’une histoire de plus de deux mille ans, où s’entremêlent trésors antiques et héritage provençal, la ville n’a eu de cesse de donner vie à un patrimoine singulier et de nourrir la créativité d’une ribambelle d’artistes. Citons évidemment Vincent Van Gogh, Pablo Picasso, Jean Cocteau, mais aussi Christian Lacroix ou le photographe Lucien Clergue. Modeste en taille mais grande par son envergure et son influence culturelle, Arles se goûte en flânant dans les rues à la découverte de monuments inoubliables, en poussant les portes des musées qui ont tant d’histoire(s) à raconter, en se laissant bercer par sa douce lumière, les odeurs et les couleurs merveilleuses de son marché mythique.

À Arles, la culture en friche

Si, dès le mois de juillet et jusqu’à fin septembre, Arles vit au rythme des Rencontres de la photographie (1), y mettre le cap avant la foule et la frénésie estivale lui donne une autre envergure. Et puis, ce ne sont pas les prétextes qui manquent, l’actualité culturelle de la ville étant par ailleurs foisonnante. Suivez nos pas, sur le chemin des richesses ancestrales et ricochets artistiques d’une ville étonnante et élégante.

Tête-à-tête avec huit monuments romains et romans

Afin de faciliter votre déambulation, l’office de tourisme propose deux offres de passes « monuments-musées », dont l’une à 12 euros qui donne accès à quatre monuments au choix, le musée Réattu et un autre musée. Une opportunité, en base ou en complément de l’échappée que nous vous proposons.

Une première promenade au fil de la ville, véritable musée à ciel ouvert, vous offrira un tête-à-tête avec huit monuments romains et romans, inscrits depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco. À ce sujet, l’exposition « Arles 1981-2021 », visible jusqu’au 12 juin au cloître Saint-Trophime, présente plus en détail l’histoire des monuments arlésiens et les enjeux de ce lien à l’Unesco. Ville celte colonisée par les Grecs, Arles prend son essor au Ier siècle, sous la domination de Rome. Ainsi, après la capitale italienne, c’est ici que l’on admire le plus grand nombre de vestiges romains.

Les thermes de Constantin et le site des Alyscamps

Dans le centre ancien, l’incontournable amphithéâtre romain (ou arènes d’Arles) vous éblouira par sa construction ingénieuse faite de galeries intérieures et extérieures circulaires. Une prouesse —et une beauté— architecturale qui continue d’accueillir de nombreux spectateurs lors, par exemple, de courses camarguaises ou de la Feria du riz, en septembre. À quelques pas d’ici, le théâtre antique mérite également une visite afin d’apprécier ses gradins, son orchestre, son âme de lieu scénique.

Pour mener un peu plus loin cette exploration de l’histoire romaine et parce que l’on en parle moins, direction sous la ville afin d’explorer les cryptoportiques, les fondations souterraines du forum romain, aujourd’hui disparu. Les thermes de Constantin, le site des Alyscamps issu de la nécropole romaine et médiévale, ainsi que les remparts romains et l’église Saint-Trophime complètent ce périple riche de sens et d’histoire. Et afin d’enrichir ce dernier, on ne peut que vous conseiller de découvrir les collections archéologiques arlésiennes, présentées au musée départemental Arles antique.

Le long du rhône

Prendre le pouls de la ville, de sa trame architecturale et de son effervescence artistique s’expérimente en s’aventurant dans les musées et fondations, des écrins pétris d’histoire ou aux tonalités contemporaines (afin de connaître la programmation des divers espaces, nous vous invitons à consulter leurs différents sites Internet). Commençons par le musée Réattu, musée des Beaux-Arts. Établi à la fin du XVe siècle sur les quais du Rhône, le grand prieuré de l’ordre de Malte fut ensuite la maison et l’atelier du peintre arlésien Jacques Réattu. Musée depuis 1868, ce lieu aimante par son incroyable position géographique et ses collections, qui comptent, entre autres, 57 dessins offerts par Pablo Picasso.

Fêtant en mai une année de réouverture, le Museon Arlaten créé à l’initiative du poète Frédéric Mistral, présente quant à lui une collection incroyable de plus de 38 000 objets et documents narrant la vie des habitants de la Provence, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. Immanquable également, se tisse à la Fondation Van Gogh un dialogue entre l’œuvre d’artistes contemporains et celle du maître hollandais, révélant ainsi son influence à travers le temps. Enfin, situé dans le parc des Ateliers, une ancienne friche ferroviaire, et avec comme édifice emblématique la tour de Frank Gehry, LUMA Arles, en tant que plateforme culturelle innovante où se déploient des ponts entre art, culture, environnement, etc., incarne un regard tourné vers l’avenir.

(1) « Visible ou invisible. Un été révélé ». 53e édition, du 4 juillet au 25 septembre. www.rencontres-arles.com

Rencontres salines en Camargue

Arles est une fenêtre ouverte sur la Camargue, un espace naturel sauvage qui a été reconnu réserve de biosphère par l’Unesco. Chevaux opalins, taureaux, étangs, rizières et unique lieu de nidification des flamants roses en France… la faune et la flore de la Camargue révèlent des écosystèmes précieux. Classés réserve naturelle nationale, les Marais du Vigueirat, situés entre le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau, permettent, lors de visites guidées, d’observer une incroyable diversité d’oiseaux sauvages au fil des saisons. À cheval ou à vélo, divers formats de promenade sont proposés afin de sensibiliser le public au patrimoine naturel, culturel et agricole de la Camargue, tout en utilisant des outils de déplacement écologiques.

DécouverteArles
L'Humanité

Miel de fleurs, le sucre du printemps

Article

Dans le calendrier de la ruche, la saison printanière est synonyme d’intense activité. Les abeilles profitent de la remontée des températures et des premières floraisons pour produire un nectar riche en glucose, au goût particulièrement doux, fin et suave.

Lea Desportes

Dans la ruche, au printemps, c’est la crise du logement. Les jours s’allongent, les températures augmentent et les floraisons se multiplient. Résultat : pollen, nectar et eau abondent et ce ravitaillement offre aux colonies de quoi se développer rapidement.

Les butineuses se déploient dans les vergers et tirent profit de la grande variété des sources mellifères. Elles se nourrissent du nectar des fleurs, mais aussi des sécrétions d’insectes produites à partir de la sève des arbres qu’elles transforment en miellat. En avril et en mai, les plantes qui servent de carburant pour assurer ce développement effréné sont nombreuses : le pissenlit, des arbustes de haies comme l’aubépine, des arbres, notamment fruitiers (pommiers, poiriers ou cerisiers), le genêt, et surtout la flore spontanée qui pousse sur les talus et en bordure de chemins.

Jamais deux pareils

Toutefois, avec la disparition quasi générale des prairies naturelles, les abeilles ont perdu des ressources alimentaires variées et équilibrées et des apports de nectar non négligeables à cette époque de l’année. De plus, en zone de grande culture, autour des champs de colza ou de certains vergers, des intoxications massives de pollinisateurs sont observées lors des miellées de printemps. À l’origine de cette surmortalité, l’utilisation de produits toxiques. Autre danger pour le rucher : le dérèglement climatique, qui perturbe le cycle des végétaux. Les très fortes gelées printanières de l’année dernière ont, par exemple, gêné l’épanouissement des fleurs.

Ce premier miel de l’année est souvent récolté quelques jours avant que les aubépines ne commencent à défleurir et avant l’apparition des fleurs blanches parfumées des robiniers (faux acacia). En effet, si l’environnement le permet, les apiculteurs préfèrent récolter un pur miel d’acacia, cru très apprécié des consommateurs.

Le miel de printemps est, lui, commercialisé sous l’appellation légale « miel de fleurs » et la saison est indiquée en mention complémentaire. Polyfloral, son goût varie selon les régions, l’emplacement des ruches et d’une année à l’autre. Produit de terroir, il n’y en a pas deux pareils et c’est bien ce qui fait tout son sel et… son sucre.

Le miel de printemps est riche en glucose, raison pour laquelle il cristallise vite. Grâce à son excellent pouvoir sucrant, il est le parfait remplaçant du sucre dans les boissons chaudes et sa texture crémeuse s’étale très bien sur les tartines. Ses qualités organoleptiques changent selon les fleurs butinées, mais il est souvent très peu coloré, doux et frais en bouche, légèrement acidulé et peu persistant. Ses arômes discrets en font un atout en cuisine, apprécié des gourmands petits et grands.

Une journée pour les abeilles. Afin d’attirer l’attention sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs et sur les menaces auxquelles ils sont confrontés, les Nations unies ont déclaré le 20 mai Journée mondiale des abeilles. Cette date correspond au jour de naissance du Slovène Anton Jansa (1734-1773), pionnier de l’apiculture moderne.

Alamy Stock Photo

Gâteau au miel et aux noix

Ingrédients pour 6 personnes Gâteau : 165 g de cerneaux de noix, 70 g de miel, 60 g de beurre mou, 15 g de farine, 3 œufs, 1 petit citron (zeste), 7 ml de jus de citron, 4 g de levure chimique, 1 pincée de cannelle en poudre, 1 pincée de sel.Sirop : 120 g de miel, 2,5 c. à c. de jus de citron.Préparation 25 minCuisson 35 minDifficulté facile

  1. Réduire les cerneaux de noix en une poudre et la mettre de côté.
  2. Dans un bol, battre les jaunes d’œufs avec le beurre ramolli jusqu’à obtenir un mélange mousseux, puis ajouter le miel, la cannelle, le zeste et le jus de citron.
  3. Incorporer petit à petit la farine tamisée avec la levure chimique, puis ajouter la poudre de noix. Bien mélanger jusqu’à l’obtention d’une préparation homogène.
  4. Dans un bol, monter les blancs en neige ferme avec la pincée de sel.
  5. Les incorporer délicatement à la spatule au mélange à base de noix en effectuant des mouvements lents de bas en haut.
  6. Préchauffer le four en mode statique à 170 °C.
  7. Verser la pâte dans un moule de 24 cm de diamètre muni de papier sulfurisé.
  8. Enfourner pendant environ 35 min.
  9. Sortir du four et laisser refroidir 10 min avant de démouler, puis laisser complètement refroidir à température ambiante.
  10. Avant de servir, faire chauffer le miel restant avec le jus de citron et bien mélanger le tout.
  11. Piquer la surface avec une fourchette et verser par-dessus le miel chaud.

Accords parfaits

Alsace. Douceur épicéeLes arômes fruités, mais aussi miellés et épicés de ce gewürztraminer créent un pont aromatique entre le vin et le gâteau. Avec 19 g/l de sucre résiduel, ce précieux nectar entre dans la catégorie des vins moelleux et il serait sans doute apprécié des abeilles. Sa saveur sucrée et sa texture soyeuse, produite par la terre limoneuse profonde du clos Bergweingarten, tapisseront agréablement le palais sans l’écraser. Les vignes, cultivées ici depuis le Moyen Âge, sont conduites aujourd’hui en agriculture biologique par la famille Rieflé.♦ Alsace lieu-dit Bergweingarten 2018, Domaine Rieflé, 17 euros

Bourgogne. Exotique et secVous ne raffolez pas des vins sucrés ? Pour un choix « sec » – l’adjectif désigne un vin avec une faible teneur en sucres naturels – mais non sans gourmandise, direction les côtes d’Auxerre, dans le nord de la Bourgogne. Au nez, le chardonnay signé Ghislaine et Jean-Hugues Goisot embaume les fruits mûrs exotiques comme l’ananas, les agrumes et le miel. La bouche, vibrante, ne déçoit pas. Pas forcément l’accord idéal sur un dessert mais ce vin bio de caractère ne se laisse pas impressionner par le gâteau.♦ Gueules de Loup 2017, Domaine Goisot, 21 euros

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Bon et sainrecettemiel
Le Figaro

Qui est Margaret Qualley, l'héroïne de Stars at Noon, sur le point d'envoûter le Festival de Cannes ?

La fille de l’actrice Andie MacDowell et du musicien Paul Qualley s’apprête à gravir les marches du Festival de Cannes 2022, ce mercredi 25 mai. Retour sur le parcours de cette sylphide aux multiples talents.

Elle a déjà charmé Brad Pitt et des centaines de milliers de spectateurs. Mieux encore, «elle éclipse totalement Margot Robbie», écrit à son sujet le journaliste de Première François Rieux. Fille de l'actrice Andie MacDowell et du musicien Paul Qualley, Margaret Qualley était en 2019 la révélation de Once Upon à Time… in Hollywood , de Quentin Tarantino. Si le mannequin de 27 ans n'y fait qu'une apparition éclair - le temps de quelques minutes -, son aura n'a pas échappé aux critiques cinéma.

Sur les marches de Cannes

À l'époque, la jeune femme n'avait pas gravi les marches du Palais des festivals en compagnie de l'équipe du film. Trois ans plus tard, Margaret Qualley en aura cette fois l'opportunité. Elle tient en effet le rôle principal de Stars at Noon, le long-métrage de Claire Denis, présenté en compétition officielle au Festival de Cannes et projeté ce mercredi 25 mai sur la Croisette. L'histoire d'une jeune journaliste coincée au Nicaragua, qui voit sa vie basculer après une rencontre avec un voyageur anglais (Joe Alwyn).

L'actrice a parcouru bien du chemin depuis son rôle dans le long-métrage de Quentin Tarantino. En 2021, Netflix dévoilait Maid, une série adaptée de l'ouvrage éponyme, signé Stéphanie Land. La comédienne y incarne avec brio Alex, une mère célibataire confrontée à la misère. Une prestation qui lui vaut d'être nommée aux Golden Globes.

En vidéo, Maid, la bande-annonce

It girl en puissance

En août 2019, dans un article sur Once Upon a Time... in Hollywood, le Guardian déplorait l'aspect «stéréotypé» de ses personnages féminins – à l'exception d'une certaine Margaret Qualley, «en passe de devenir une star». «Comment Margaret Qualley est devenue la It girl du "Hollywood" de Tarantino», titrait même le site IndieWire, soulignant la «grande percée» de la jeune actrice. «Ses scènes étaient si bien qu'elles n'auraient jamais pu être coupées au montage», confimera Quentin Tarantino en personne. Pourtant, Margaret Qualley a bien failli ne jamais figurer au casting du long-métrage.

Née le 23 octobre 1994, dans le Montana, la jeune femme grandit à Asheville, en Caroline du Nord. Elle débute très tôt une carrière de danseuse de ballet, qu'elle poursuivra jusqu'à l'âge de 16 ans, avant de se consacrer à ses talents de mannequin et actrice. Après une audition pour Quentin Tarantino, en 2018, son agent lui indique qu'elle va tourner une scène avec Brad Pitt. L'actrice peine à y croire : «Évidemment, j'étais terrifiée», se souvient-elle dans les colonnes d'Indiewire.

Seul bémol, ses débuts de ballerine ont déformé ses pieds. Lorsque le réalisateur d'Inglorious Basterds (2009) demande à la jeune femme de coller ses pieds sales au pare-brise, dans une scène inoubliable avec Brad Pitt, le malaise est palpable. «Je disais sincèrement : "Quentin, c'est une mauvaise idée", raconte-t-elle. […] J'ai fait des pointes pendant bien trop longtemps pour que l'on puisse montrer mes orteils au monde entier.» Finalement, la comédienne cède aux exigences du cinéaste.

En vidéo, «06400-Cannes» : la carte postale du festival de Cannes 2022, épisode 2

Sur la piste aux étoiles

À raison. Le jour de sa sortie en France, Once upon a time… in Hollywood enregistre pas moins de 192.000 entrées. Que l'on ne s'y trompe pas : le film a beau être le premier grand succès au box-office de Margaret Qualley, la carrière de l'actrice, elle, a débuté six ans plus tôt, dans Palo Alto (2013) de Gia Coppola. Elle a fait ses premiers pas sur la Croisette en 2012, au côté de sa mère Andie MacDowell.

En plein envol, le mannequin déménage à Los Angeles en 2017, avec sa sœur aînée Rainey, 32 ans. Elle y joue dans la série The Leftovers et les films Novitiate, Death Note (2017) ou encore Donnybrook (2018). Une semaine avant la sortie de Once upon a time… in Hollywood, le top est même nommée dans la catégorie meilleure actrice dans un second rôle, aux Emmy Awards, pour sa prestation dans la série Fosse/Verdon.

En 2015, déjà, la comédienne était invitée au bal des débutantes. Mais c'est bel et bien en 2016, dans la pub Kenzo dirigée par Spike Jonze, que la jeune femme crève l'écran pour la première fois. Dans ce spot lunaire, le mannequin, tout de vert vêtue, esquisse d'étranges mouvements de danse qu'elle a elle-même inspirés.

Premiers pas au Met Gala

Six ans plus tard, la nouvelle prodige hollywoodienne compte parmi son million d'abonnés Instagram des célébrités comme Jennifer Garner, Emma Roberts, Jennifer Aniston ou Busy Philips. Consécration ultime, elle a fait ses premiers pas sur le tapis rouge du Met Gala, en mai 2019. Aucun doute, Margaret Qualley est bel et bien lancée sur la piste aux étoiles - celles de Hollywood Boulevard. Elle incarnera ainsi Ginger Rogers dans le film Fred & Ginger, au côté de Jamie Bell, et donnera la réplique à Demi Moore dans The Substance.

Côté vie privée, Margaret Qualley a un temps fréquenté Pete Davidson - désormais compagnon de Kim Kardashian, avant de débuter une romance avec Shia LaBeouf, en 2020. Tous deux s'étaient séparés après que FKA Twigs a formulé des accusations de violences conjugales à l'encontre de l'acteur. Elle a depuis retrouvé l'amour entre les bras de Jack Antonoff.

À louer : "Christina O.", le mythique yacht de luxe d'Aristote Onassis et Jackie Kennedy

Havre de luxe, ce yacht de légende a accueilli de nombreuses personnalités dans les années 1960, invitées par le milliardaire grec Aristote Onassis et sa dernière épouse célèbre, Jackie O. Après avoir changé à de multiples reprises de propriétaire, le Christina O. est aujourd’hui disponible à la location via la compagnie maritime Morley Yachts. Les photos (et le prix).

Festival de Cannes 2022 : arrivage de stars à l'aéroport de Nice

Anne Hathaway, Vincent Lindon, Virginie Efira, Eva Longoria... Les personnalités débarquent en force sur la Riviera pour participer à la grande célébration du cinéma mondial qui se déroule du 17 au 28 mai.

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«Il ne m'a jamais jetée dans les escaliers» : le témoignage décisif de Kate Moss au procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard

Comme annoncé lundi 23 mai, le top model a témoigné mercredi 25 mai au tribunal de Fairfax, lors du procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard. La Brindille est revenue sur un événement qui aurait eu lieu lorsqu'elle sortait avec l'acteur.

Le Figaro

PSG féminin : une information judiciaire ouverte pour «agression sexuelle»

Didier Ollé-Nicolle, entraîneur de l'équipe féminine du PSG, a été suspendu de ses fonctions pour comportement inapproprié.

Une information judiciaire a été ouverte contre X le 15 mai pour «agression sexuelle par personne ayant autorité» dans le cadre de l'affaire qui a valu à l'entraîneur du Paris-SG féminin, Didier Ollé-Nicolle, d'être suspendu par son club, a appris mercredi l'AFP auprès de la procureure de Versailles.

«A ce jour, personne n'a été placé en garde à vue», a précisé la procureure de Versailles Maryvonne Caillibotte, sollicitée par l'AFP et confirmant une information de France Bleu Paris.

Lors de l'enquête concernant l'agression, toujours non élucidée, de la joueuse du PSG Kheira Hamraoui en novembre dernier, de nouveaux éléments sont apparus concernant une possible agression sexuelle d'une joueuse. Ces éléments ont poussé le parquet de Versailles à confier cette nouvelle enquête pour agression sexuelle à un juge d'instruction.

Mardi, le club parisien a annoncé avoir suspendu l'entraîneur de son équipe féminine Didier Ollé-Nicolle, accusé d'avoir eu un comportement «inapproprié» avec une joueuse de l'effectif. Le club a décidé d'ouvrir une enquête interne et a mené des entretiens auprès des membres du staff et des joueuses.

Une partie des faits qui sont reprochés à Ollé-Nicolle remontent à la période estivale de pré-saison du PSG aux Etats-Unis, durant laquelle le club a «eu écho» d'un «geste déplacé» de sa part envers une joueuse, selon une source ayant connaissance du dossier. A l'époque, le sujet avait été clos d'un commun accord après avoir entendu toutes les parties.

De nombreuses affaires cette saison

Une joueuse a été entendue dans le cadre de cette affaire par la police judiciaire de Versailles et n'a pas porté plainte.

Didier Ollé-Nicolle, 60 ans, est arrivé l'été dernier dans la capitale et dirige une équipe féminine pour la première fois de sa carrière.

Cette nouvelle affaire intervient alors que la saison de l'équipe féminine du PSG est déjà extrêmement perturbée depuis l'agression en novembre de sa milieu Kheira Hamraoui, qui s'est depuis brouillée avec plusieurs coéquipières et qui s'entraîne actuellement à l'écart du groupe professionnel.

Sa partenaire Aminata Diallo, à ses côtés le soir de l'agression, avait été placée en garde à vue par la police judiciaire de Versailles avant de ressortir libre, sans charge retenue.

Mbappé confirme avoir «échangé» avec Macron et Sarkozy : «Ils m'ont fortement conseillé de continuer dans mon pays»

Le prodige de 23 ans revient sur ses discussions avec l'actuel président de la République et son devancier au cours de sa réflexion au sujet de son avenir. «Un paramètre parmi d'autres», glisse-t-il.

Passements de jambes à l'infini, coup du foulard… Le but venu d'ailleurs de Balotelli (vidéo)

Auteur d'un quintuplé, l'ancien Niçois et Marseillais a réussi une action fantastique, dimanche dans le championnat turc.

300 M€ de prime et 100 M€ de salaire par an : l'offre folle qui aurait convaincu Mbappé de rester au PSG ?

De sources espagnoles, le club de la capitale française aurait obtenu gain de cause grâce à une offre pharaonique. Des chiffres à la limite du farfelu.

Le Figaro

Afghanistan : les présentateurs télé masqués par solidarité avec les présentatrices

Au début du mois, le chef suprême des talibans a émis un ordre selon lequel les femmes devaient se couvrir entièrement en public, y compris le visage, idéalement avec la burqa.

Quelques secondes avant de passer à l'antenne, le présentateur afghan Nisar Nabil met un masque noir, un geste symbolique pour protester contre la décision des talibans d'obliger les présentatrices à couvrir leur visage à la télévision.

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«Nous prenons position pour soutenir nos collègues féminines», a expliqué à l'AFP Nisar Nabil, qui travaille à TOLOnews, la principale chaîne d'information privée d'Afghanistan. «Lors de nos émissions d'information en direct ou de nos émissions politiques, nous portons des masques en guise de protestation», a-t-il ajouté, après avoir présenté masqué un bulletin d'information.

Depuis leur retour au pouvoir l'année dernière, les talibans ont imposé une série de restrictions à la société civile, dont une grande partie visent à soumettre les femmes à leur conception intégriste de l'islam. Au début du mois, le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, a émis un ordre selon lequel les femmes devaient se couvrir entièrement en public, y compris le visage, idéalement avec la burqa, un voile intégral doté d'une grille en tissu au niveau des yeux. Auparavant, un foulard couvrant les cheveux suffisait. Le redouté ministère afghan de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice avait ordonné aux présentatrices de télévision de s'y conformer d'ici samedi.

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«Pression sur les médias»

Les journalistes femmes avaient d'abord choisi de ne pas se plier à cet ordre, en passant à l'antenne en direct sans dissimuler leur visage. Avant de faire volte-face: dimanche, les présentatrices portaient le voile intégral, laissant uniquement voir leurs yeux et leur front, pour présenter les journaux sur les chaînes TOLOnews, Ariana Television, Shamshad TV et 1TV.

Par solidarité avec leurs consoeurs et pour protester contre l'ordre des talibans, les présentateurs de TOLOnews et 1TV ont décidé de passer à l'antenne en portant des masques noirs. Ainsi masqués, ils présentent aussi parfois des émissions en commun avec leurs collègues féminines. «Les talibans veulent faire pression sur les médias avec ces restrictions (...). Ils veulent que les médias fonctionnent selon leurs plans», a regretté Nisar Nabil, portant une cravate et vêtu d'un blazer et d'un jean.

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Dans les bureaux de 1TV, une autre importante chaîne privée, les présentateurs masculins et les employés du réseau portent aussi des masques, tandis que les femmes sont vêtues d'un voile intégral, laissant uniquement voir leurs yeux et leur front. «Nous sommes d'accord avec nos présentatrices qui acceptent de porter des hijabs islamiques mais ne souhaitent pas avoir de masque, car il est difficile de tenir une émission pendant trois ou quatre heures comme ça», a déclaré à l'AFP le rédacteur en chef de la chaîne, Idrees Faroqi.

Restrictions pour les présentateurs ?

«Nous espérons qu'ils (les talibans) reviendront sur leur décision et supprimeront ces restrictions», ajoute-t-il. Derrière lui, une journaliste présente un bulletin d'information. Pendant les pauses, elle essuie la sueur qui perle sur son visage. Les responsables talibans ne semblent pas s'orienter vers une annulation du décret.

«Si obliger les présentateurs à porter une cravate est accepté, alors pourquoi obliger à porter un hijab serait-il un mal», a estimé le porte-parole adjoint du gouvernement Inamullah Samangani, sur Twitter cette semaine. «Si une cravate peut faire partie d'un uniforme (à la télévision), pourquoi un hijab ne peut-il pas en faire partie aussi ?», a-t-il ajouté. Selon Mohib Yousufi, présentateur à 1TV, ce n'est qu'une question de temps avant que les autorités n'imposent aussi des restrictions vestimentaires aux hommes. «De nombreux présentateurs masculins craignent maintenant qu'il y ait aussi des restrictions sur leur façon de s'habiller», s'inquiète le journaliste, portant costume et masque noir. Sur la télévision d'État, où aucune femme ne présente le journal, les présentateurs masculins portent maintenant le shalwar kameez - la tunique traditionnelle afghane - et un turban.

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Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l'artillerie fournie par l'Occident, selon l'armée ukrainienne

Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.

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Le Figaro

À quoi ressemble l’intérieur du fort de Brégançon où Macron s’est installé?

Actualité

EN IMAGES - Si la vue extérieure du fort est imprenable, l’intérieur de l’édifice brille par sa modestie. Plutôt inattendu pour une résidence présidentielle où le couple Macron passeront le pont de l’Ascension.

Par Guillaume Errard

Mis à jour le 25/05/22, 15:53

Publié le 03/08/18, 04:00

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De l’avis des observateurs, le fort de Brégançon, résidence de vacances officielle du chef d’État, offre, du haut de son promontoire de 35 mètres, une incroyable vue à 360 degrés sur la Méditerranée. Un jardin «biscornu» entoure cette ancienne forteresse militaire, avec notamment des oliviers, des pins, des cyprès, des mimosas ou encore des lauriers. Et depuis peu, une fameuse piscine qui a déjà fait couler beaucoup d’encre.

Pour éviter d’être observé par les paparazzis ou dérangé par les touristes, le président Emmanuel Macron a souhaité faire installer une piscine hors sol qui est désormais prête. Un bassin de 10 mètres sur 4, profond de 1,2 mètre, dont l’installation avait coûté 34.000 euros l’an dernier. C’est là que le couple Macron va passer le pont de l’Ascension.

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«Le vrai luxe du fort de Brégançon se trouve à l’extérieur», résume le journaliste de France 2 Guillaume Daret qui a pu visiter le fort (auteur de l’ouvrage «Le Fort de Brégançon» aux éditions de L’Observatoire). Car à l’intérieur, ce n’est pas forcément le grand luxe. Brégançon ressemble plus à une maison bourgeoise de province qu’à un palais présidentiel. «Cela peut paraître étrange pour une résidence présidentielle mais Brégançon n’a rien d’ostentatoire.» La décoration est relativement sobre, bien loin des ors du palais de l’Élysée.

Une fois la porte d’entrée passée, on découvre un vestibule dans son plus simple apparat. Sobrement meublé d’un bahut en chêne, de quelques sièges en bois recouverts d’un tissu à motif fleuri, ce hall annonce le ton du reste de la bâtisse: un décor modeste et d’une autre époque. Le salon de la chapelle est installé dans une pièce circulaire encerclée de petites ouvertures avec vue sur la mer. Soulignées de baguettes dorées et ornées de motifs sculptés, les boiseries blanches qui recouvrent les murs de cette salle évoquent l’atmosphère d’une chapelle. Un second salon avec table basse en marbre et canapés à franges recouverts de motifs très classiques est le parfait exemple de la période giscardienne à Brégançon.

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Dans la salle à manger, se trouve une grande table en noyer massif. Comme à l’Élysée, le président dispose d’un bureau mais là encore la décoration est moins clinquante. Quelques fauteuils, un grand bureau et une télévision meublent cette pièce plutôt sombre. «Un notaire de province des années 1950 aurait tout à fait pu acheter cette propriété. Cela n’a rien d’exceptionnel et surtout cela a vraiment été conçu comme une maison de vacances, c’est-à-dire très simple», explique l’administrateur des Monuments nationaux, cité dans l’ouvrage «Le Fort de Brégançon». Il faut croire que cette sobriété convient à Emmanuel Macron. À l’occasion d’une visite surprise, au cœur de l’été 2017, le président de la République s’est exclamé plusieurs fois: «C’est vraiment bien entretenu!»

Le Figaro

«Les armes sont dans l’ADN des États-Unis»: voyage au coeur de la démesure américaine

Vincent Jolly

REPORTAGE - Plus qu’un droit constitutionnel, elles représentent un important fragment de la culture d’un pays qui, année après année, subit un nombre terrifiant de fusillades de masse. Le photographe Gabriele Galimberti est parti à la rencontre de ces férus d’armes à feu.

Il est 14 h 04 ce vendredi 2 juillet 2021 lorsqu’une patrouille de la police de Norfolk, en Virginie, reçoit l’appel. De «multiples coups de feu» au 900 Madison Avenue. Lorsqu’ils arrivent sur place, les officiers ne trouvent aucune victime - elles sont déjà à l’hôpital. Quatre enfants, blessés par balles. Une petite fille de 6 ans, un garçon de 14 ans et deux adolescents de 16 ans. Le pronostic vital de la première est engagé ; les autres, dont un ayant reçu une balle dans la mâchoire, sont miraculeusement hors de danger.

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Ce fait divers, pour lequel un jeune homme de 15 ans sera appréhendé plus tard dans la journée, n’a pas fait la une des journaux aux États-Unis. Une goutte d’eau de plus dans un océan: à Norfolk, pour le seul mois de juillet dernier, une douzaine d’enfants ont été victimes de fusillades. Sur l’ensemble du territoire américain, pour les soixante-douze heures du week-end du «4th of July» (l’équivalent de notre 14 Juillet) au début duquel cette fusillade de Norfolk a eu lieu, il y a eu plus de 230 personnes tuées et 618 personnes blessées dans des affaires impliquant des armes à feu. Selon CNN, ces chiffres affolant pour des yeux européens sont pourtant en baisse de 26 % par rapport à l’année précédente sur la même période.

Un an d’enquête photographique

Qu’elles soient possédées légalement ou illégalement, et qu’on le veuille ou non, les armes sont une partie intégrante de la culture des États-Unis. Selon Small Arms Survey, un think tank suisse, les citoyens américains possèdent 40 % du stock d’armes civil mondial (qui ne représentent pourtant que 4 % de la population mondiale) ; l’étude, publiée en 2018, montrait que, entre 2013 et 2017, le consommateur américain avait acheté 14 millions d’armes chaque année.

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En tombant amoureux de ce pays, l’Italien Gabriele Galimberti a rapidement pris conscience de cette réalité. «Un jour, j’ai lu qu’il y avait plus d’armes à feu détenues par des particuliers que le nombre total d’habitants aux États-Unis», raconte le photographe qui présente son travail au festival Visa pour l’image, à Perpignan. «J’ai aussitôt pensé à mes amis américains qui, à ma connaissance, ne possèdent pas d’armes. Et, comme eux, beaucoup d’autres n’en ont aucune.» Et de se poser la question: «À qui appartiennent toutes ces armes? Si autant de personnes n’en ont pas, alors certaines doivent en avoir beaucoup.» Commence alors un long voyage au bout du canon ; celui des armes possédées par dizaines (parfois par centaines) par des M. et Mme Tout-le-Monde à travers les États-Unis. Plus d’une cinquantaine de familles ouvrent leurs portes au photographe, dans plus de 30 États. Pour les trouver, Galimberti écume les armureries et les salons comme les réseaux sociaux, où foisonnent des profils d’hommes et de femmes qui arborent fièrement leur droit d’exercer le deuxième amendement de la Constitution de leur pays.

Les armes sont intégrées dans l’ADN des États-Unis

Ce deuxième amendement, son histoire, ses passages devant la Cour suprême, le désir de liberté et le sentiment de protection que procurent les armes, mais aussi l’influence de la National Rifle Association (NRA) sur le Congrès américain: tous ces éléments au cœur du débat sur le contrôle des armes légales aux États-Unis se retrouvent en filigrane dans le livre de Galimberti, The Ameriguns. Avec ces images parfois ubuesques accompagnées de témoignages, on prend conscience de ce que Galimberti a lui-même compris en rencontrant ces citoyens: que les clichés sur les détenteurs (légaux) d’armes véhiculés sont en grande partie complètement faux. «Rien à voir avec le fait d’être un démocrate ou un républicain, témoigne le photojournaliste. Rien à voir que vous soyez Noir ou Blanc, riche ou pauvre. Les armes sont intégrées dans l’ADN des États-Unis.»

En témoigne, entre autres, Brandon Brown. Cet Afro-Américain de 35 ans pose devant sa maison de Harvest, en Alabama, accompagné de ses fils Ashtan et Carson, 5 et 3 ans. Sur le petit chemin de pierre qui traverse son jardin et mène jusqu’à son perron, 35 armes sont soigneusement alignées sur le sol par Galimberti. La passion de ce père célibataire pour les armes à feu remonte à l’enfance. «J’avais beaucoup de camarades de classe qui racontaient leurs parties de chasse avec leur père, raconte-t-il. J’avais 12 ans lors de mon premier tir. J’ai aimé, mais je me suis dit: “Faut-il en tirer du plaisir?”» À 18 ans, il répond par l’affirmative en s’achetant un AK-47 pour son anniversaire. Aujourd’hui, il est convaincu que tout individu devrait posséder des armes et apprendre à s’en servir. «Si je pouvais m’adresser aux victimes des fusillades de masse, j’expliquerais que les armes à feu sauvent des vies, poursuit Brandon. Je connais beaucoup de situations où elles servent à défendre. C’est pourquoi il ne faut aucune restriction sur la vente des armes. Sinon, les seuls à en détenir seront les criminels.»

Une passion de collectionneur

Une vision partagée par Latoya Piper, rencontrée par Galimberti en Alabama également. Alors que la jeune femme de 32 ans travaillait comme agent de sécurité dans une boîte de nuit, un homme tente d’entrer dans l’établissement muni d’un fusil d’assaut. Elle tirera deux fois avant d’arrêter l’individu, sans le tuer (c’est elle qui a appelé les secours). «Il suffit d’une seule balle pour arrêter un tueur de masse», affirme cette fille de shérif et vétéran de la guerre en Irak. Quid, alors, de la proposition d’autoriser les armes de poing pour se défendre, mais d’interdire les fusils d’assaut automatiques ou semi-automatiques, comme le tristement célèbre AR-15? Même sur ce point, Latoya et les interviewés du photographe ne flanchent pas: «Aucun type d’armes ne devrait être banni de la vente au public. Tout ce que l’armée peut avoir, un civil devrait pouvoir l’avoir aussi.»

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Mais au-delà des simples questions de sécurité, de savoir se défendre, de pouvoir empêcher une tuerie ou même (pour revenir aux fondamentaux du deuxième amendement) de former une milice, demeure une réelle passion pour les armes à feu en Amérique. Une passion de collectionneur, comme certains collectionnent les timbres. Ou une passion liée à la pratique du tir compétitif. Pour s’en rendre compte, il suffit d’allumer la télévision et de compter les émissions de télé-réalité consacrées aux armes ; ou d’ouvrir un numéro du célèbre Garden & Guns, un récent mais emblématique magazine du sud des États-Unis.

Cette passion pour les armes et pour le tir de compétition, on la retrouve chez Danyela D’Angelo. À 16 ans, elle pose pour Gabriele Galimberti dans une pièce qui ressemble plus à un décor d’un film de James Bond ou Mission impossible qu’à une chambre d’adolescente: sont étalées des centaines d’armes, certaines des pièces historiques datant de la Seconde Guerre mondiale ou des prototypes jamais mis en production. Danyela occupe la seconde place des juniors féminins de l’United States Practical Shooting Association (USPSA): au prix de 3000 munitions tirées chaque mois à l’entraînement, elle passe ses week-ends à participer à des compétitions de toutes sortes. Une passion viscérale qui touche même jusque dans le processus d’intégration.

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En témoigne Jay Hong. Immigré de Corée du Sud arrivée à Détroit à l’âge de 7 ans, il se rappelle avoir plongé tête la première dans ce qu’il appelle «la culture américaine» pour s’intégrer aux autres enfants. «J’ai grandi dans les années 1980 en regardant une tonne de films d’action se remémore l’homme de 35 ans qui a épousé une femme antiarmes à feu. Mais personne dans ma famille n’aimait les armes et je n’ai jamais pu aller tirer.» À l’âge de 21 ans, il s’achète son premier Glock 9 mm. Aujourd’hui, même sa femme Helen avoue apprécier aller de temps en temps au stand de tir. Au total, ce sont 28 armes à feu - dont des fusils d’assauts de type militaire - qui sont exposées sur le tapis du salon de la maison de cette famille.

Le livre et le travail de Gabriele Galimberti ne prédendent pas apporter de réponse au problème des armes aux États-Unis. Mais comme tout bon journaliste, il donne à voir. Voir, pour bien comprendre ; bien comprendre pour mieux réfléchir. Alors que la violence endémique qui sclérose et endeuille régulièrement le pays ne cesse d’augmenter, la question demeure: si retirer de la circulation toutes les armes à feu est pour l’instant anticonstitutionnel et logistiquement irréaliste, comment mieux contrôler leur distribution et réguler leur circulation? Car n’en déplaise aux proarmes et leurs arguments: il est difficile, voire impossible, de décorréler les 393 millions d’armes en circulation des incessantes fusillades qui criblent le pays. Entre les deux camps, la ligne de fracture ne cesse de s’agrandir.

États-Unis : il était une fois...393 millions d’armes

Ce travail de Gabriele Galimberti, produit par le National Geographic, est exposé à Visa pour l’image, à Perpignan, jusqu’au 26 septembre. Au cœur de cette 33e édition du Festival international de photojournalisme, deux reportages du Figaro Magazine ont été sélectionnés: Antoine Agoudjian sur le conflit au Haut-Karabakh et Mélanie Wenger sur l’industrie de la chasse au trophée en Afrique et en Amérique.

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La Hongrie instaure l'état d'urgence à cause de la guerre en Ukraine

«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.

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Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours

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Le Figaro

Marion Oury: «Les très bonnes notes ne sont plus décisives pour accéder aux meilleurs lycées parisiens»

TRIBUNE - L’uniformisation du niveau des lycées publics parisiens est en cours, en vertu d’une politique délibérée du ministère de l’Éducation nationale, étayée par des études qui ne prouvent rien, argumente l’universitaire.

Marion Oury est maître de conférences en sciences économiques à Paris Dauphine-PSL.

Certains demandaient depuis longtemps «la fin des lycées de niveau» dans la capitale. Ce n’est pas chose faite (détruire prend du temps) mais en cours: l’académie de Paris a engagé l’an passé, pour la procédure Affelnet, qui répartit les collégiens dans les lycées, une réforme dont l’ambition est de baisser le niveau des derniers bons établissements publics. Halte à la «ségrégation scolaire», répètent les partisans de cette politique.

Un nouvel idéal donc, mystérieux: assurer la «mixité scolaire», c’est-à-dire augmenter autant que possible l’hétérogénéité des niveaux scolaires au sein de chaque classe. Comment? La chose n’est pas facile, car les bons élèves sont souvent «réticents» à rejoindre les mauvais lycées. D’où la nécessité de les prendre un peu par la main…

C’est aussi le triomphe du faux dans une branche des sciences économiques qu’on nomme « économie de l’éducation ». Prévisions aveugles pour qui les regarde de près mais d’une rigueur formelle parfaite. C’est l’aristocratie de l’intox

Une astuce a ici été trouvée. Assez simple: répartir les différents collèges parisiens en trois catégories («socialement favorisé», «intermédiaire», «défavorisé») de taille approximativement égale. Puis accorder une importance déraisonnable au collège d’origine de l’élève en termes de bonus de sorte que ce bonus écrase entièrement la logique du bulletin de notes.

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Progresser à l’école en passant d’un 10 de moyenne (dans chaque matière et à chaque trimestre) à un 20 (dans chaque matière et à chaque trimestre également) rapporte environ 350 points. Quand passer de «socialement favorisé» à «intermédiaire» pour le collège d’origine (comme d’«intermédiaire» à «défavorisé») en rapporte 600. Oui: presque le double.

Une disproportion que, sans entrer dans trop de détails techniques, «l’évaluation des compétences du socle commun» ne permet pas de rééquilibrer. Par exemple, les lycées Condorcet, Turgot et Sophie-Germain étaient, à l’affectation de juin 2021, tout simplement inaccessibles aux collégiens issus de collèges «favorisés» non boursiers, même avec 20 de moyenne. Quasi inaccessibles, les lycées Charlemagne, Chaptal, Hélène-Boucher, Victor-Hugo: un 14,9 en sport (l’algorithme - allez savoir pourquoi - ne fait pas de différence entre un 14,9 et un 10, un 15 et un 20) à deux trimestres empêchait d’y entrer, même avec la totalité des points partout ailleurs. Et on pourrait poursuivre l’énumération: très difficiles, les lycées Buffon, Fénelon, Claude-Monet, Lavoisier, Racine…

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Ces données proviennent d’un tableau collaboratif (1) méticuleusement construit par des parents d’élèves, non des transparents (2) de la présentation réalisée fin 2021 par le comité de suivi de la réforme. En effet, celui-ci s’est simplement félicité des progrès accomplis en matière de «mixité sociale et scolaire» sans se soucier du désordre ni des injustices engendrés pour certains collèges, et surtout pour certains collégiens.

Que peuvent devenir deux oasis d’excellence à l’heure où le bon et le très bon sont ainsi sacrifiés sur l’autel de l’idéologie? Poser la question, c’est détenir la réponse: les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand ont rejoint cette année la grande procédure magique. Fin de la sélection minutieuse sur dossiers. Rien d’étonnant compte tenu de l’ampleur du chantier de démolition à l’échelle parisienne.

Il faudrait peut-être nommer « idéochiffrie », cette nouvelle manière, pour l’idéologie, de se déployer, à travers un brouillard de chiffres, sans usage – ou presque – de la parole

Cependant, pour cette dernière étape prévisible, ultime victoire d’une idéologie absurde, le rectorat a choisi d’avancer masqué: il s’est efforcé de faire croire jusqu’au bout que l’excellence ne serait d’aucune manière sacrifiée. Aucune forme de «mixité scolaire» bien sûr pour ces deux temples de la méritocratie républicaine, assure-t-on. Et ce sophisme - c’est sans doute le plus inquiétant pour le débat démocratique - a reçu un soutien fervent de la part du président du comité de suivi de la réforme de 2021, c’est-à-dire de la part d’un directeur de recherche au CNRS, professeur associé à l’École d’économie de Paris.

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On a déjà un peu commenté, dans ces colonnes (3), les multiples biais de l’étude (4) que Julien Grenet a fait paraître sur le prestigieux site de La Vie des idées afin d’appuyer le discours du rectorat. L’échec, constaté mi-mars, des négociations espérées par les associations de parents d’élèves sur la procédure à venir permet d’ajouter au gâteau sa cerise: le seul aménagement par rapport au dispositif parisien concernera les bonus associés aux collèges d’origine. Autrement dit, la règle «15 de moyenne = 20 de moyenne» sera bel et bien appliquée. Une raison supplémentaire donc d’invalider l’analyse que ce chercheur a présentée: la procédure (fondée sur le classement des moyennes de troisième) à laquelle il prétend donner son approbation scientifique n’est pas celle qui sera finalement mise en place. Le travail est par conséquent bancal de bout en bout. Ce qui n’a nullement empêché son auteur, qui a - obsession égalitariste oblige - fait sa thèse sous la direction de Thomas Piketty, d’y faire récemment référence, avec autorité, dans un média. (5)

Deux défaites en un coup, quand on y pense: la chute des deux forteresses de la montagne Sainte-Geneviève n’est pas seulement le triomphe silencieux des opposants à la «ségrégation scolaire» (sic) à Paris, mais aussi celui du faux dans une branche des sciences économiques qu’on nomme «économie de l’éducation».

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À nouveau mal, nouveau mot. Il faudrait peut-être nommer «idéochiffrie», cette nouvelle manière, pour l’idéologie, de se déployer, à travers un brouillard de chiffres, sans usage - ou presque - de la parole. Cet art d’extraire de données dont ne dispose pas l’adversaire quelques statistiques choisies. Et de répondre aux questions sur les intuitions des résultats qu’on proclame: «les chiffres le disent!», quand l’exercice est largement de ventriloquie.

«Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre»: une nouvelle «data-based» rhétorique est en train de renverser la formule de Platon. Elle fait de la vérité, non plus l’horizon commun des hommes qui raisonnent, mais une chasse gardée. Celui qui n’aime pas les chiffres se voit sommé d’aller directement aux lignes de conclusion. Et celui que les mathématiques n’effraient pas peut toujours tenter de se frayer un chemin dans la jungle statistique qu’on lui oppose. Travail de petit poucet. S’il revient victorieux, avec quelques bribes d’exactitude à faire valoir, il devra produire une démonstration longue: qui l’écoutera? qui le publiera?

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Transparents d’évaluation sans transparence, fourmillant de statistiques et contournant soigneusement le réel, prévisions aveugles pour qui les regarde de près mais d’une rigueur formelle parfaite. La bataille des derniers bons lycées publics parisiens l’a montré: l’idéochiffrie est bel et bien une tactique militaire. C’est l’aristocratie de l’intox. Elle se blottit sans difficulté dans la pénombre des «preuves par études empiriques» dont aujourd’hui les sciences économiques raffolent.

Alors, peut-être, garder à l’esprit ce jalon: elle n’est pas encore parvenue à mettre Paris en bouteille. Mais, d’ores et déjà, à affirmer préserver le niveau de ses deux lycées d’excellence à l’aide d’un algorithme qui ne différencie pas un 15 d’un 20.

(1) Affelnet 2021: scores d’admission

(2) La réforme d’Affelnet-Seconde GT à Paris: premiers éléments de bilan et d’analyse

(3) Louis-le-Grand et Henri-IV: «La fin de la sélection sur dossier est une atteinte à la méritocratie républicaine»

(4) Henri-IV, Louis-le-Grand et la méritocratie

(5) Inégalité des chances et méritocratie: la fin d’une illusion. Avec Monique Dagnaud et Julien Grenet

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«En validant le passe vaccinal, le Conseil constitutionnel entérine un changement de modèle politique»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le Conseil constitutionnel a validé l'entrée en vigueur du passe vaccinal dès le lundi 24 janvier prochain. Après deux ans de mesures coercitives, l'essayiste Mathieu Slama désespère de voir un jour les blessures infligées à notre modèle démocratique cicatriser.

«La décision du Conseil constitutionnel, très décevante, était prévisible»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel du passe sanitaire, l'avocat Thibault Mercier estime sa décision très regrettable et juge le dispositif dangereux.

Le Figaro

Boris Johnson tancé dans le rapport sur le «Partygate»

Arnaud De La Grange

Sans nommer directement le premier ministre, l’enquête épingle la culture de «laisser-aller» à Downing Street pendant le Covid.

Correspondant à Londres

C’est - peut-être - l’un des derniers actes du «Partygate». Après six mois de révélations et de rumeurs, le très attendu rapport de l’enquêteinterne menée par la haute fonctionnaire Sue Gray sur les «fêtes» de confinement tenues à Downing Street est tombé mercredi. Un moment important pour l’avenir politique de Boris Johnson.

Comme dans sa version intermédiaire publiée en janvier, le rapport de 37 pages met en cause des fautes de leadership. Précis, avec photoset e-mails à l’appui, et plus nuancé que certains veulent bien le dire, il décrit souvent des pots de départ - pouvant être assimilés à des événements de travail - qui se sont trop prolongés. Et qui, pour certains, ont donné lieu à des débordements alcoolisés, au point que certains soient malades ou en viennent presque aux mains…

Sans donner de noms, Sue Gray estime que les «hauts dirigeants» doivent assumer la responsabilité d’une culture de laisser-aller qui a permis à «ces événements, qui n’auraient pas dû se tenir, d’avoir lieu». Plutôt épargné dans les faits, Boris Johnson a péché par manque de contrôle de ses troupes. L’enquête de police, close la semaine dernière, a infligé 126 amendes. Boris Johnson en a reçu une pour avoir assisté à un pot pour son 56e anniversaire, le 19 juin 2020. Une petite fête pour laquelle il n’avait pas été mis au courant à l’avance, reconnaît le rapport Gray.

C’est un Boris Johnson «empreint d’humilité» qui a pris la parole à la Chambre des communes à la mi-journée. Il a réitéré ses excuses, assurant prendre la «pleine responsabilité pour tout ce qui s’est fait sous son regard». Tout en affirmant qu’il était de son devoir de saluer des collaborateurs quittant leur poste. Il a assuré que «les leçons avaient été tirées», avec la mise en place d’une nouvelle structure de direction de Downing Street. Et appelé à se tourner désormais vers les vraies priorités des Britanniques, notamment la crise du coût de la vie. Son chancelier de l’Échiquier, Rishi Sunak, doit d’ailleurs opportunément faire des annonces ce jeudi.

Pression médiatique

Le leader de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a une nouvelle fois appelé le premier ministre à démissionner. Lui-même sous le coup d’une enquête pour avoir partagé bières et curry avec des collaborateurs pendant un confinement, il a appelé les députés tories à se débarrasser enfin de leur dirigeant. Toute la question est là, savoir si le rapport peut faire basculer les parlementaires conservateurs hésitant sur le sort à réserver à Boris Johnson. Nombre d’entre eux disaient en effet attendre les conclusions du rapport Gray.

Ces derniers temps, «BoJo» semblait plutôt «sauvé» après avoir été en fâcheuse posture en février. La guerre en Ukraine a quelque peu détourné l’attention, la police ne lui a pas infligé d’autres amendes et, si les conservateurs ont subi quelques claques aux récentes élections locales, le parti s’en était plutôt bien tiré. Les députés frondeurs peuvent-ils se remobiliser et réunir les 54 lettres nécessaires à un vote de défiance? Tout reste possible, sous la pression médiatique notamment. «Êtes-vous prêt, jour après jour, à défendre publiquement son comportement?», a ainsi lancé le député conservateur Tobias Ellwood. La plus grande menace pour Boris Johnson serait la démission d’un ministre, qui pourrait avoir un effet d’entraînement. La patronne du Foreign Office, Liz Truss, à qui l’on prêtait l’ambition de prendre la place de Johnson, a toutefois déclaré qu’elle le soutenait «à 100 %».

Selon la presse, de nombreux députés conservateurs estimaient hier que le rapport Gray n’était pas si ravageur que l’on aurait pu le penser. S’il passe sans encombres cet obstacle, Boris Johnson devra encore franchir une autre haie, celle de l’enquête parlementaire qui doit déterminer s’il a trompé la Chambre des communes en affirmant ne pas avoir enfreint les règles. En cas de réponse positive, il devrait démissionner. Mais ce rapport ne devrait pas être publié avant plusieurs mois.

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La Hongrie instaure l'état d'urgence à cause de la guerre en Ukraine

«Le monde est au bord d'une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles», a déclaré sur le premier ministre hongrois, Viktor Orban.

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Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan

Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

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Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours

Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

«Vu d'Ailleurs» N°87 - Ce que la Suède et la Finlande peuvent apporter à l'Otan

Edouard de Mareschal

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - La revue de presse européenne, par Édouard de Mareschal.

Chers abonnés,

Les candidatures finlandaise et suédoise à l'Otan sont toujours abordées sous le même prisme : les deux pays nordiques viendraient se mettre sous le parapluie de l'Alliance, inquiets par la menace russe. C'est bien évidemment le cas. Mais cela ne doit pas éclipser un autre point crucial : loin d'être un fardeau pour l'Otan, leur adhésion constituerait surtout un grand atout. Pour leur situation géographique, mais aussi pour leurs impressionnantes capacités militaires, explique Die Welt dans une analyse à la rigueur toute allemande.

  • On l'a déjà souligné : avec l'intégration de la Finlande à l'Otan, l'Alliance partagerait 1300 kilomètres supplémentaires de frontières avec la Russie. Elle renforcerait surtout son emprise sur la mer Baltique, qu'elle engloberait désormais sur toute la côte nord. Ainsi, l'exclave russe de Kaliningrad n'aurait plus que des membres de l'Otan pour voisins.
  • L'adhésion de la Suède et de la Finlande comblerait un «vide stratégique» dans le Nord, pour reprendre l'expression de Kate Hansen Bundt, secrétaire générale du Comité atlantique norvégien. «D'ici quelques années, la défense aérienne commune des pays nordiques comptera 150 avions de combat F-35 et de 72 avions de combat suédois JAS Gripen opérationnels », explique-t-elle dans une note pour le think tank Carnegie Europe. Avec les capacités de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et des Pays-Bas, l'Europe du Nord disposera désormais de 250 à 300 F-35, plus les JAS suédois, pour sécuriser le flanc nord de l'Otan et la liaison maritime transatlantique.
  • Autre avantage propre à la Finlande : son armée de réserve, qui compte 900.000 hommes pour 5,5 millions d'habitants. Ce qui en fait la première armée de réserve d'Europe. Sans oublier son artillerie, ses services de reconnaissance et ces «cybercapacités», réputées les plus modernes d'Europe, pointe l'ancien premier ministre finlandais Alexander Stubb, dans une note pour le Financial Times. La Suède n'est pas en reste en termes d'armements, notamment avec ses forces aériennes et navales.
  • Enfin, les deux pays répondent déjà aux standards de l'Otan. Depuis les années 90, ils prennent part aux entraînements avec les pays de l'Alliance. «Aucun candidat ne pourrait être plus compatible avec l'OTAN que ces deux pays», conclut Alexander Stubb dans cette même note.

LIRE L'ANALYSE DE DIE WELT

Pression russe sur le Donbass

Les combats se poursuivent dans le Donbass, où Moscou affirme avoir presque achevé la conquête de la région de Lougansk. Bombardées sans relâche, les villes de Severodonetsk et Lyssytchansk constituent la dernière poche de résistance ukrainienne de l'oblast. L'armée russe renforce aussi son emprise sur Donetsk : à Marioupol, les derniers combattants du régiment Azov, retranchés dans l'usine Azovstal, se sont rendus vendredi après avoir reçu l'ordre de Kiev d'arrêter les combats. Un peu plus tôt dans la matinée, les forces russes avaient annoncé la reddition de plus de 1900 militaires ukrainiens.

Ancien eldorado

Avant d'être un «enfer», selon le terme de Volodymyr Zelensky, le Donbass fut un eldorado pour les Européens qui voulaient faire fortune dans l'exploitation de fer et de charbon. Au XIXe siècle, les entrepreneurs majoritairement belges ont massivement investi dans cette région qui était appelée à devenir l'un des poumons économiques de l'empire russe et de l'Europe orientale. Dans un article passionnant, Le Soir revient sur cette époque bénie et rappelle qu'en 1900, environ 20.000 Belges vivaient dans l'Empire russe où ils étaient employés par des entreprises fondées par leurs compatriotes.

De grands groupes industriels belges comme Cockerill ou Solvay étaient implantés dans le bassin minier du Donets, fleuve qui traverse le Donbass et se jette dans le Don en Russie. Cette course à l'Est contamine la Bourse : entre 1892 et 1896, le cours de l'action de «la dniéprovienne» (alliance entre Cockerill et une aciérie russo-polonaise) est passé de 1715 francs or à 7400. À cette époque, «on s'arrache les actions du Donbass», raconte Le Soir. Mais l'épopée s'arrête brutalement en 1900, lorsque le gouvernement suspend ses commandes de rails. La décision provoque des faillites en séries et malgré une reprise des affaires à partir de 1908, l'aventure belge dans le Donbass prendra fin avec la révolution russe de 1917.

LIRE L'ARTICLE DU SOIR

L'activité minière existe toujours aujourd'hui dans cette région. Actuellement envoyé spécial du Figaro sur place, mon confrère Cyrille Louis s'est rendu à Toretsk, à 50 kilomètres de Donetsk, où la production de charbon à coke ne s'est pas interrompue malgré les combats. Son récit, que je vous invite à lire, décrit une région sinistrée. Les gisements ferment les uns après les autres, quand ceux qui sont toujours actifs emploient toujours moins d'ouvriers. Et la guerre, qui dure là-bas depuis 2014, achève de vider le territoire de ses forces vives.

LIRE LE REPORTAGE DU FIGARO

Un Davos sans les Poutine

Entre Davos et les Poutine, une relation longue et intense qui avait débuté dans les années 90 a brutalement pris fin avec l'invasion russe de l'Ukraine. Le président, sa famille et ses proches sont désormais persona non grata dans cette station suisse où s'ouvrira lundi le Forum économique mondial. La Tribune de Genève raconte comment le chef du Kremlin venait skier, le plus souvent incognito avec son ex-femme Ludmilla, ses filles Maria et Katerina, son meilleur ami Sergueï Roldouguine et sa femme Irina Nikitina.

Les deux couples ont explosé. Mais ces divorces ne les ont pas empêchés de garder des liens étroits avec la ville. Irina Nikitina a épousé, peu après, le Suisse Michael Haefliger, directeur du festival de Davos, avant de divorcer à nouveau. Quant à Ludmilla, séparée de Poutine en 2014, elle a épousé un an plus tard le Moscovite Arthur Otscheretni qui entretient lui aussi des liens étroits avec Davos. Selon le registre foncier cité par LTG, il serait propriétaire d'un appartement de 200 mètres carrés connexe au bâtiment le plus marquant de la station : l'Hôtel AlpenGold, en forme d'œuf.

Cette année, le forum a coupé tous les liens qu'il entretenait avec l'élite russe. Signe des temps : c'est un oligarque ukrainien qui a repris la traditionnelle Russia House sur la promenade 68, raconte LTG. Il y exposera des images de crimes de guerre russes en Ukraine.

LIRE L'ARTICLE DE LA TRIBUNE DE GENEVE

La phrase de la semaine

Mon rêve est que nous arrêtions d'utiliser la chimie humaine pour répondre à nos besoins quotidiens. Ce que nous portons, l'objet sur lequel nous nous asseyons, ce que nous brûlons dans les voitures… Tout cela, ce sont des produits de la chimie humaine. Si nous pouvions réaliser une transition vers une chimie biologique propre, efficiente, circulaire, durable… Codifier dans les bactéries la capacité de faire ce que vous voulez. Je rêve que nous arrêtions d'employer des procédés polluants et que nous adoptions des alternatives réellement propres.

El País a rencontré Frances Arnold, ingénieure américaine qui a travaillé comme femme de ménage, pizzaïolo et même chauffeur de taxi avant de se consacrer à la science jusqu'à remporter le prix Nobel de chimie. «On peut avoir plusieurs vies», dit-elle dans les colonnes de nos confrères espagnols où elle encourage les jeunes à toujours faire preuve de curiosité.

LIRE L'INTERVIEW D'EL PAIS

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«Disclaimers», «trigger warnings», lancements annulés sous la pression militante : l'industrie du livre allemande n'échappe pas à l'emprise croissante du politiquement correct, pointe Die Welt qui raconte comment des romans se retrouvent marqués d'un texte excusant le langage raciste , antisémite ou misogyne employé dans l'histoire qu'ils racontent.

LIRE L'ARTICLE DE DIE WELT

«Little Odessa», c'est le surnom donné à Brighton Beach, tout au sud de Brooklyn à New York. C'est l'endroit qui concentre le plus de Russes et d'Ukrainiens aux États-Unis. La guerre de Poutine oblige les habitants à redéfinir leur «vivre ensemble», explique Die Welt.

LIRE LE REPORTAGE DE DIE WELT

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L'Humanité

Semer de bons radis croquants, un jeu d’enfant

Actu

La culture du radis, c’est bête comme chou, alors ne vous en privez pas. Vous pouvez le semer dès la mi-mai et tout au long de l’été, et le récolter au fur et à mesure, en échange d’un peu d’attention. 

Marcel Guedj

Des radis toute l’année, c’est possible, en échelonnant les semis sur les saisons et en utilisant les variétés adaptées. Par exemple, le rond écarlate, que l’on sème en février-mars (sous abri) pour le récolter au printemps ; ou bien le noir gros rond d’hiver ou le rose de Chine, à semer aux beaux jours (de mai à août) pour une récolte près de quatre mois plus tard. Ces radis d’hiver sont relevés, volumineux, juteux et diététiques.

Mais, sans conteste, c’est le petit radis rond ou long, rouge ou bien blanc et rouge que nous préférons. Cet estival croquant et délicieux, dit « de tous les mois », vous le sèmerez tout l’été, pour le récolter et le déguster quelque trois semaines plus tard. Le nom de l’une de ses variétés l’affirme, et c’est tout dire : le radis de 18 jours.

Un peu de soleil et beaucoup d’eau

Le radis de tous les mois se sème directement en terre fraîche, humifère et bien émiettée (car le radis est un légume-racine, qui pousse donc dans la terre), à la volée ou en lignes espacées de 20 cm environ. On peut aussi le semer entre les rangs d’autres légumes (chou, haricots, pois, carotte, tomate, etc.) pour ne pas perdre de place, qui l’aident notamment contre certains parasites comme l’altise et lui apportent un peu d’ombre. Car le radis aime le soleil, mais point trop n’en faut. Dans de bonnes conditions, la levée intervient au bout de 3 à 5 jours.

Pensez à renouveler le semis tous les mois pour étaler les récoltes. Récoltez les radis régulièrement : ne tardez pas trop car, sinon, ils se creusent ou deviennent piquants. Arrachez-les dès qu’ils vous paraissent avoir la bonne taille, car ils sont plus doux quand on les récolte encore jeunes.

Les gestes précis du semis

  • Semer les graines à la volée ou en lignes espacées de 20 cm environ.
  • Recouvrir les graines d’une couche de 1 cm de terreau.
  • Tasser avec le dos du râteau et arroser en pluie pour ne pas déranger les graines.
  • Si la levée est trop serrée, arracher certaines pousses (on dit éclaircir) quand les plants ont 3 à 4 feuilles pour laisser environ 2 cm entre chaque radis afin de permettre à chacun de bien se développer.

     

Jardinage
Le Figaro

Travailler pour «essayer d'oublier la guerre» : ces déplacés ukrainiens qui ont trouvé un emploi en France

Thomas Engrand

TÉMOIGNAGES - Vu comme un vecteur d'indépendance et d'intégration, le travail n'est pas toujours facile à trouver pour ces personnes ayant fui le conflit.

«C'est en me réveillant pendant la nuit que j'ai appris la déclaration de guerre. Deux heures après on était dans la voiture avec nos deux enfants pour fuir». Comme Maksim*, des millions d'Ukrainiens ont dû quitter en urgence leur foyer. De cette vie précédente, ces déplacés n'ont souvent pu prendre que quelques affaires, laissant derrière eux leurs biens, leur logement et bien sûr, leur emploi. Parmi eux, environ 85.000 se seraient installés au moins temporairement sur le sol français. Un petit nombre a même déjà réussi à décrocher un emploi. Une gageure, tant les obstacles sont nombreux, mais aussi le premier pas vers une nouvelle vie.

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«Cela fait du bien et c'est valorisant de ne pas être à charge dans mon statut de réfugié», explique d'emblée Olena*. Cette femme originaire de Kharkiv, a dû quitter le sous-sol où elle s'était cachée avec sa mère, lorsque les bombardements se sont intensifiés. Arrivée en Bretagne, elle se met très vite à chercher un emploi. Prête à sortir de sa zone de confort, cette ancienne responsable juridique accepte un poste de paysagiste. Grâce à un collègue russophone, elle apprend petit à petit ses nouvelles tâches. Une occupation salvatrice selon elle, qui lui permet «de penser à autre chose que la guerre dans [son] pays».

Même volonté d'aller de l'avant pour Anna. La jeune femme, elle aussi originaire de Kharkiv, s'est mise très rapidement à chercher un emploi après son arrivée en France. «C'était une étape nécessaire pour reprendre confiance en moi et pour me donner de l'espoir», explique-t-elle. Sa famille d'accueil lilloise la met en relation avec Cooptalis, une agence de recrutement qui propose des postes à des déplacés. «Le dirigeant de l'antenne de Lille est particulièrement sensible à ces questions car sa femme est Russe mais solidaire du peuple ukrainien», détaille Katia Dahmani, responsable de l'engagement chez l'agence.

Si la route est encore longue avant d'être pleinement intégrée - elle commence tout juste à apprendre le français -, elle peut au moins le faire dans un cadre bienveillant : «Dorénavant je peux me socialiser plus rapidement, me faire des amis et m'immerger émotionnellement dans le processus de développement», se réjouit-elle.

De nombreuses difficultés sur la route de l'emploi

Toutefois, les Ukrainiens souhaitant travailler en France doivent aussi faire face à de nombreux obstacles. Il faut d'abord traverser la barrière de la langue, faire valoir des diplômes ou des formations inconnus en France, savoir à qui s'adresser… Et ce, alors que «90% des réfugiés sont des femmes et des enfants», souligne Lucie Mely, responsable de la communication chez Kodiko, une association engagée dans l'insertion professionnelle des personnes réfugiées : la question de la garde est donc essentielle. Si l'État doit scolariser les enfants suffisamment âgés et a promis des places en crèche pour les plus petits, la mise en application mettra du temps. Malgré ces difficultés, la représentante de Kodiko souligne «qu'on a jamais vu une aussi grande mobilisation» de tous les acteurs, en faveur des réfugiés.

En lien avec de nombreux déplacés, Marie*, une Française qui vivait à Odessa et a dû elle-même revenir en catastrophe dans l'Hexagone, pointe quant à elle un système d'accueil qui ne facilite pas l'intégration. «Trop souvent, on installe les réfugiés ukrainiens à plusieurs dans des lieux où ils ne sont qu'entre eux», souligne-t-elle. Un fonctionnement qui part d'une bonne intention mais ne facilite pas les rencontres avec le reste de la population et finit même par renforcer une volonté de rentrer déjà très présente. «On a plusieurs amis, notamment de Kiev, qui sont retournés en Ukraine dès que les combats ont cessé», pointe la jeune femme.

À ces complications s'ajoutent les difficultés administratives, malgré les efforts de simplification engagés par les 27. «L'Europe a mis en place un statut exceptionnel de protection temporaire, qui permet aux Ukrainiens de travailler», explique Lucie Mely. «À la différence des réfugiés Afghans ou des Syriens, les Ukrainiens soutiennent leur gouvernement et veulent majoritairement rentrer dès que possible», pointe Didier Leschi, directeur général de l'OFII (Office français de l'immigration et de l'intégration). Il s'agissait donc pour l'UE de trouver comment les accompagner pendant cette courte période loin de chez eux. Mais ce statut n'est pas toujours connu, du côté des principaux concernés comme des entreprises, limitant son utilité.

Un enlisement du conflit qui change la donne pour les déplacés

Dans certains cas, des Ukrainiens doivent aussi faire face à des démonstrations d'hostilité. Maksim*a ainsi été la cible d'insultes sur son lieu de travail : «Un homme est venu sur le chantier et m'a reproché de ne pas être en Ukraine en train de me battre», souffle-t-il. Un épisode traumatisant, alors que l'homme espérait pouvoir profiter de son emploi pour prendre un nouveau départ. «J'ai volontairement cherché un travail manuel pour essayer d'oublier la guerre», ajoute ce père de famille, ancien responsable agricole, aujourd'hui ouvrier dans le bâtiment.

Encore minoritaire, le retour à l'emploi devrait s'accélérer pour les déplacés Ukrainiens. Avec une allocation de 426 euros par mois (modulable), selon Didier Leschi, et aucune aide pour les familles d'accueil, leur situation reste précaire. Jusqu'ici, les personnes fuyant la guerre comptaient sur un retour rapide chez elles, souligne le patron de l'OFII. L'enlisement du conflit qui semble se profiler pourrait briser cet espoir, et obliger ces individus à choisir entre rentrer malgré tout, ou rester en France et trouver un travail pour subvenir à leurs besoins.

*Les prénoms ont été changés

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L'enseigne est en difficulté depuis dix ans. Son propriétaire actuel paiera les salaires au moins jusqu'à fin 2022.

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La prime d'intéressement ne sera pas versée cette année. La direction du groupe invoque les conséquences financières de la crise sanitaire.

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RÉCIT - Geoxia, propriétaire de la marque, vient d'être placé en redressement judiciaire.

L'Humanité

Le glaucome, difficile à guérir mais possible à maîtriser

Actu

Cette maladie lente, qui détruit peu à peu le nerf optique et concerne une personne de plus de 70 ans sur dix, n’a pas encore de remède miracle, mais des traitements empêchent une détérioration rapide de la vue. Si elle est diagnostiquée à temps.

André Goulven

Souvent asymptomatique jusqu’à un stade avancé, le glaucome est la deuxième cause de cécité en France. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, cette maladie dégénérative touche entre 1 et 2 % des plus de 40 ans et 10 % des personnes âgées de 70 ans et plus. On peut aussi la retrouver chez les plus jeunes, surtout en cas d’antécédents familiaux. L’hérédité est un facteur dans 30 % des glaucomes avérés. Le glaucome se manifeste en raison d’une trop forte pression sur le nerf optique qui entraîne sa lente destruction. La maladie n’agit pas de manière égale sur les deux yeux, l’un peut ainsi compenser l’autre au début, retardant l’apparition visible des symptômes. Le malade commence par perdre sa vision périphérique, ne voyant plus que devant lui, comme s’il regardait dans une lorgnette. L’œil cesse à terme de fonctionner, amenant une cécité irréversible.

Gouttes de prostaglandines

Si la maladie n’est pas trop avancée, des traitements médicamenteux sur le long terme peuvent éviter qu’elle ne s’aggrave. Les tests de tonométrie, réalisés par les ophtalmologistes, sont le seul moyen, pour l’instant, de s’assurer de la présence ou non d’un glaucome. Ces tests sont vivement recommandés à partir de 40 ans ou si un membre de la famille a souffert d’un glaucome. Durant cet examen, le praticien mesure la pression oculaire, soit l’équilibre entre la production et l’élimination de l’humeur aqueuse, un liquide incolore se trouvant entre la cornée et le cristallin. La pression oculaire ne doit pas excéder 20 mmHg – ou 23 mmHg si le patient a plus de 40 ans –, au risque de dégrader le nerf optique.

Il existe différents types de glaucome. Le plus courant est le glaucome chronique, ou glaucome à angle ouvert, dont souffrent plus de 80 % des malades. Il se soigne grâce à des collyres à base de prostaglandines ou de bêtabloquants – un traitement bien souvent à vie. Il est aussi possible de se faire opérer pour créer une nouvelle voie d’évacuation de l’humeur optique. Il existe également des cas de glaucomes aigus ou glaucomes à angle fermé, caractérisés par une montée très soudaine de la tension oculaire. Lorsque le mal se déclenche, l’œil peut cesser de fonctionner en seulement quelques heures. Les personnes âgées et les hypermétropes ont plus de risques d’en pâtir. Dès l’apparition de la douleur, il est impératif de consulter un ophtalmologiste dans les plus brefs délais. À noter qu’une exposition à une lumière ou la prise de certains médicaments peut provoquer ces symptômes. Malgré de nombreuses recherches en cours, aucun traitement à court terme n’a encore vu le jour.

Santé
Le Figaro

«J'étais un sex-symbol, maintenant je suis une machine à faire des bébés» : Ashley Graham se confie sur son corps

Dans un essai publié dans les colonnes du Glamour US dimanche 20 mai, le top Ashley Graham revient sur l'impact de la maternité sur son rapport au corps.

Après Emily Ratajkowski, qui publiait en novembre 2021 un livre essai s'intitulant My Body, c'est au tour du mannequin Ashley Graham de raconter à l'écrit les transformations et le regard qu'elle porte aujourd'hui sur son corps, en tant que femme, top et désormais mère. Son texte a été publié dimanche 20 mai dans les colonnes de Glamour US , en marge de la sortie de sa capsule de lingerie inclusive avec la marque Knix.

En vidéo : «Style not Size», le pari body positif de deux influenceuses mode

Une transformation difficile

À la pointe du mouvement body positive, le top de 34 ans affiche depuis plusieurs années fièrement son corps sur les réseaux sociaux Devenue mère en 2020, puis de nouveau en janvier 2022, le top grande taille a continué d'exposer sa silhouette et de briser les tabous entourant la grossesse auprès de ses 18 millions d'abonnés sur Instagram. Au point de s'engager ensuite à raconter sur les réseaux sociaux son «voyage post-partum» et de s'afficher dans le plus simple appareil, dévoilant notamment un ventre marbré de stries.

En réalité, cette acceptation de soi n'a pas été aussi simple qu'on l'imagine, révèle aujourd'hui la jeune femme. «J'aimerais dire qu'après avoir posté cette photo, j'ai trouvé la paix avec moi-même et mon nouveau corps. Mais ce n'était pas si simple. La naissance de Malachi et Roman a été incroyable, mais les conséquences ont été profondément écrasantes. (...) J'avais prévu de reprendre le travail après huit semaines, mais j'étais une épave, et quand je me suis vue dans le miroir, j'avais toujours l'impression d'avoir l'air enceinte.» Et de conclure : «J'étais un sex-symbol, et maintenant je suis une machine à faire des bébés.»

Près de cinq mois après avoir donné naissance à ses jumeaux, Ashley Graham raconte avoir été malgré elle obsédée par ses kilos de grossesse qui ne partaient pas. «J'avais l'impression que mon corps n'était pas le mien. J'ai essayé de (les) effacer et je me disais: "Ma fille, tu vas toujours bien, peu importe", se souvient-elle. J'ai eu quelques vergetures et j'ai eu quelques très bonnes séances de pleurs sur les vergetures.»

Sortir de la norme

Encore aujourd'hui, le mannequin reconnaît que l'appréciation de ses nouveaux contours fluctue selon les jours. «Je ne suis toujours pas entièrement à l'aise dans mon corps, peu importe mon plaidoyer body positive, confie-t-elle. Il y a des jours où je me regarde et je dis : “Il n'y a rien que tu ne puisses gérer. Il n'y a rien que tu ne puisses pas faire”. »

Parfois, Ashley Graham l'avoue, quand elle jette un regard sur ses vergetures, un vertige la submerge.«Je suis mannequin de lingerie, pour l'amour de Dieu. Ce n'est pas à quoi ressemblent les modèles de lingerie, doute-t-elle. Avant de rasséréner et d'affirmer avec fierté : «Eh bien, je n'ai jamais été la norme de ce à quoi ressemble un mannequin de lingerie typique.»

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Le Figaro

Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?

Nicolas Daguin

Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.

L'histoire de Jacques Bouthier ressemble en surface à celle de tous les autodidactes de sa trempe. En dépit d'une fortune personnelle estimée à 160 millions d'euros en 2020 selon l'hebdomadaire Challenges, Jacques Bouthier n'a rien d'un génie des services financiers. Son parcours est celui d'un babyboomer né en 1947 en région parisienne, issu d'un milieu modeste, sans diplôme. Mais qui, nourri par l'ambition dévorante de réussir, s'est construit seul son propre empire.

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Ce «self-made-man», aujourd'hui âgé de 75 ans, ne manque d'ailleurs jamais une occasion d'entretenir le mythe autour de sa brillante trajectoire. Lui qui se définit bien volontiers comme «une grande gueule» et «un industriel de la distribution», aime se replonger au milieu des années 70, époque à laquelle il se jette sans retenue dans le domaine qui fera sa fortune : celui de l'assurance.

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Tout commence en 1975 dans un bungalow installé à la hâte sur un morceau de pelouse. Jacques Bouthier a alors 28 ans, dont deux déjà passés dans le secteur de l'assurance comme agent général pour une compagnie. L'homme, qui après le bac, de courtes études de mathématiques et le service militaire, a déjà été patron d'une discothèque à Paris et travaillé pour une société pétrolière, se lance à son compte. «J'étais plutôt ambitieux et prétentieux», a-t-il confié au journal Entreprendre. Il fait d'abord l'acquisition à crédit d'une maison en bois à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), dont le jardin donne sur la rue. C'est là qu'il plante le fameux bungalow, d'environ neuf mètres carrés. «J'ai mis une secrétaire dedans, une ligne téléphonique et j'ai fait un peu de publicité, raconte-t-il lors d'interviews. Des gens sont venus, je les ai assurés et voilà». Et voilà. Ainsi naît l'entreprise Assu 2000, et avec elle, la légende. Jacques Bouthier transforme trois ans plus tard une auberge, située à un carrefour très passant de Rosny-sous-Bois, en agence commerciale. Avec l'ouverture de nouvelles agences, le lieu deviendra ensuite le siège social d'ASSU 2000.

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«Un commerce de proximité» exerçant «une activité de grossiste»

Mis en examen et écroué samedi dernier pour «viols sur mineure», «recours à la prostitution d'un mineur», «traite des êtres humains», et encore «association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d'enlèvement et séquestration en bande organisée», Jacques Bouthier a démissionné mardi de la présidence de sa société, après 47 années de gouvernance. Il n'en demeure pas moins l'actionnaire majoritaire. En presque un demi-siècle d'existence, la petite boîte de courtage, que son fondateur voyait au départ comme «un commerce de proximité» exerçant «une activité de grossiste», s'est muée en un empire de l'assurance, avec quelque 400 agences implantées en France et disposant d'une plateforme de télé-conseil basée à Tanger, au Maroc.

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Rebaptisé Vilavi en début d'année, le groupe revendique 1800 salariés pour un chiffre d'affaires de 163 millions d'euros en 2020 et 720.000 polices d'assurance gérées. En outre, l'image de marque d'Assu 2000 a été renforcée ces dernières années par d'importantes campagnes de communication. Plusieurs célébrités, du monde du sport notamment, sont ainsi devenues les égéries du groupe. À l’instar des footballeurs Emmanuel Petit et Lilian Thuram, de la nageuse Laure Manaudou ou encore, dernier en date, du présentateur de Koh-Lanta, Denis Brogniart. Ex-champion de France militaire de saut à la perche - avec des barres franchies à 3m80 selon ses dires -, Jacques Bouthier a très vite cherché à lier sa passion du sport et de la compétition à sa philosophie de l'entreprise. «Il nous faut des collaborateurs qui soient en forme», assure-t-il en interview, vantant l'installation d'une importante salle de sport mise à la disposition de ses employés au siège d'Assu 2000, à Noisy-le-Sec.

Un homme très actif dans le milieu des affaires

Et s'il a transmis les manettes opérationnelles de son groupe à quelques fidèles il y a plusieurs années, Jacques Bouthier est resté très actif dans le milieu des affaires. Il est notamment le fondateur en 2014 de la holding Amapola, une société spécialisée dans le secteur des fonds de placement et des entités financières dont le simple capital social s'établit à 218 millions d'euros. Il est aussi le propriétaire depuis l'an dernier d'un vignoble sur les hauteurs de Saint-Tropez : le Château Saint-Julien d'Aille.

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En mars dernier, une jeune femme de 22 ans s'est présentée aux policiers parisiens, expliquant que depuis cinq ans, elle était «captive» de Jacques Bouthier et que ce dernier la violait régulièrement. Devenant, selon ses dires, «trop âgée pour lui», la jeune femme aurait été forcée de trouver une «remplaçante» pour prendre sa suite. Une adolescente de 14 ans aurait alors pris sa place dans l'appartement. La plaignante serait parvenue à les filmer ensemble dans un lit, avant de confier la vidéo aux enquêteurs.

L'homme d'affaires aurait par la suite voulu mettre sur pied une équipe pour enlever la jeune femme, saisir la vidéo, et la forcer à quitter le pays. Pour cela, il aurait sollicité sa femme, deux employés de sa compagnie, une jeune femme proche de la plaignante, ainsi qu'un ancien gendarme membre du GIGN. Tous ont été mis en examen et incarcérés samedi.

L'enquête a été confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM) de la PJ parisienne. Une information judiciaire a par ailleurs été ouverte. Il appartient désormais à un juge d'instruction de mener la suite des investigations.

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Le procès du 13-Novembre entre en dernière phase avec les plaidoiries des parties civiles

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Le Figaro

«Du coup», «en fait».... Pourquoi les tics de langage nous irritent?

Maguelonne de Gestas

DÉCRYPTAGE - Ces petits mots envahissants ont un effet néfaste sur l’entourage. Quelle en est la raison? Sont-ils vraiment inutiles?

Tout le monde en utilise. Et tout le monde les trouve insupportables. Les tics de langage sont un drôle de paradoxe. Lorsqu’un interlocuteur répète «en fait» et «du coup» tous les trois mots, on ne se focalise plus que sur ce maudit tic. Et le plus surprenant, c’est que celui qui le dit ne s’en rend pas compte la plupart du temps... Pourquoi ces tics de langage ont-ils cet effet d’irritation sur celui qui écoute? Sont-ils vraiment aussi nuisibles qu’on le pense?

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Leur répétition intempestive rend la parole inaudible

Le tic est un «geste ou une attitude habituels, que la répétition rend plus ou moins ridicule», selon Le Robert. Quand il concerne le langage, c’est un mot ou une expression qui revient anormalement dans le discours d’une personne ou d’un groupe. Pour Michel*, 22 ans, ce sont des poils à gratter. «Je dis souvent “tu vois”. Mais ce qui m’irrite plus, c’est quand quelqu’un lance en permanence “genre” ou “en mode”. Ça peut être deux à trois mots par phrase», gronde-t-il. Clotilde, une quadragénaire, n’est pas épargnée par le virus: «Mon mari menace de divorcer à chaque fois que je dis “Du coup”! Quant à “p’tain”… il ne l’entend même plus.» Les tics préférés de Madeleine, 25 ans, sont «en fait», «en vrai», «trop»...» Mais, confie-t-elle malicieusement, «c’est parce que je n’ai pas de vocabulaire!». «En fait», «du coup»... On le voit bien, ce sont toujours les mêmes qui reviennent. Pourquoi un tel engouement?

Un babillage vide de sens

«Je n’ai jamais vu un tel phénomène avec “du coup”, analyse pour Le Figaro Catherine Kerbrat-Orechionni, linguiste et spécialiste de l’énonciation. Je suis sidérée de voir à quel point ce mot s’est imposé dans notre langue en seulement deux ans.» Philippine, une institutrice de 28 ans, témoigne: «J’ai croisé un monsieur d’un certain âge la semaine dernière. Il m’expliquait que nous les jeunes disions tout le temps “du coup”. Je n’avais même pas remarqué…»

Ce connecteur logique est devenu selon elle un tic qui a pris la place du “heu”. Une rapide oreille dans la rue le confirme: «du coup» est partout. Si ces tics nous crispent autant ou du moins nous interpellent, c’est à cause de leur répétition intempestive qui rend la parole inaudible. Converser avec une personne qui ponctue toutes ses phrases d’un «tu vois» devient rapidement une épreuve.

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Si la parole est envahie de tics, elle se vide de son sens. «En les multipliant, les jeunes sont dans du lien pur, mais leur parole est dépourvue de contenu précis. Ils font du babillage», pointe la linguiste. Quand ils sont excessifs, ils deviennent des parasites gênants pour l’interlocuteur. Ce dernier se focalise alors sur ce mot qui revient sans cesse, et son attention décroche. Et le message essentiel de la discussion est brouillé.

« Les tics sont un peu comme les accents. »

Le tic de langage est donc viral. Les parents reprennent ceux de leurs enfants à force de les fréquenter. «Ils se répandent aussi par groupes d’individus, précise Domitille Caillat, maître de conférences en Sciences du Langage à l’Université de Montpellier. Ces mots sont un peu comme les accents. Si on côtoie des gens qui usent des tics, on finit par les reprendre. C’est une forme de code.»

Inutiles, les tics?

Les parents sont nombreux à vouer aux gémonies ces mots béquilles adorés de leur progéniture. Mais les tics ont une vraie utilité! Employés avec parcimonie, ils permettent de maintenir un lien avec son interlocuteur, ainsi que le rappelle Catherine Kerbrat-Orechionni . «J’ai envie de dire» par exemple, permet de nuancer. «Les tics sont une manière de prévenir son interlocuteur, de prendre des précautions par rapport au mot qu’on utilise. Ils préparent l’autre à quelque chose qu’il pourrait avoir envie de contester.» Leur absence donnerait un discours très professoral, sans lien avec celui qui écoute.

Or, le lien est le propre d’une conversation. Sans ces petits mots, c’est comme si on donnait une conférence. Pour Camille Caillat, ils ne sont pas nécessairement une preuve de l’appauvrissement du langage. «Ils peuvent même servir à gagner du temps, car le discours oral est quelque chose de très spontané, qui se fait dans l’urgence.» Le terrible «du coup», correctement dosé, permet ainsi de se lier à son interlocuteur. Pour juger de la bonne fréquence à adopter, se demander si le mot apporte quelque chose à sa phrase est une bonne technique. Si ce n’est pas le cas, il devient un tic… et donc un envahisseur.

(*) Le prénom a été modifié

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Le Figaro

Délinquance, terrorisme... Comment Beauvau veut préparer le pays pour les JO de 2024

Christophe Cornevin

DÉCRYPTAGE - Une semaine après la reconduction de Gérald Darmanin dans le fauteuil de Clemenceau, le ministère de l'Intérieur lance les grandes manœuvres pour que la France soit prête au rendez-vous des Jeux d'été programmés dans deux ans.

«Arriver en 2024 avec un pays propre aux yeux du monde, avec une délinquance en baisse d'intensité.» Une semaine après la reconduction de Gérald Darmanin dans le fauteuil de Clemenceau, le ministère de l'Intérieur promet le ménage et va relancer les grandes manœuvres pour que la France soit prête au rendez-vous des JO d'été qui auront lieu dans deux ans. «Véritable défi sécuritaire intervenant à la césure du quinquennat, les Jeux seront le fil rouge de notre action», promet-on place Beauvau, qui rappelle que la «France n'a pas organisé un tel événement Olympique depuis un siècle». Selon les estimations de Beauvau, pas moins de quinze à seize millions de visiteurs sont attendus en neuf mois dans le pays, si l'on compte aussi les jeux paralympiques et la coupe du monde de rugby qui se déroulera en octobre 2023. «L'exposition médiatique de ces événements mondiaux, qui vont se dérouler sur des dizaines de sites, va être totale», souffle-t-on à la tête des forces de l'ordre, où l'on voit là un «défi pour moderniser le ministère».

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Face à la menace, le ministère de l'Intérieur veut «moderniser la lutte contre le terrorisme sur le plan technologique», en montant en puissance sur les moyens de l'intelligence artificielle et en luttant contre les drones malveillants susceptibles de voler au-dessus de Paris. «Nous avons un vrai sujet», concède-t-on de même source, alors que l'hypothèse d'un «drone chargé d'explosifs et allant sur une foule» est prise très sérieux.

Des milliards de cyberattaques

Pour mieux détecter les menaces, les experts réfléchissent aussi sur la «question des algorithmes». Volontiers présenté comme une «boîte noire» placée par les services sur les réseaux pour «chaluter» des donnés de manière indiscriminée, l'outil, utilisé dans le strict cadre de lutte antiterroriste, fonctionne grâce à un logiciel paramétré au cas par cas, en fonction des cibles, pour générer des alertes lorsque des comportements numériques suspects sont détectés. «Il s'agit de débusquer des profils, jusqu'ici inconnus et qu'aucune surveillance classique ne permet d'identifier, qui se connectent sur des sites djihadistes», soufflait récemment au Figaro un expert.

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Soucieux de faire monter le dispositif en puissance, l'exécutif propose d'en étendre l'accès, jusqu'ici réservé aux données de connexion, au recueil des «URL» recelant aussi les données de contenu. Le nouveau format serait expérimenté jusqu'à 2024. Beauvau, qui n'exclut pas non plus des «cyberattaques ciblant par exemple des hôpitaux», entend accélérer dans ce domaine, véritable «marotte» de Gérald Darmanin. «Tokyo a été la cible de 4 milliards de raids informatiques lors de JO qui se sont déroulés sans spectateurs, ces attaques pourraient être multipliées par trois ou quatre en 2024», estime-t-on place Beauvau qui, sur ce front, va là encore amorcer un virage stratégique, avec une «direction unique dans chacune des forces de police et de gendarmerie» pour lutter contre le financement terrorisme qui utilise des cryptomonnaies, les rançongiciels qui prolifèrent ou encore les escroqueries qui ont lieu sur internet pour 60% d'entre elles. «En premier lieu, il s'agira de sanctuariser les JO en contrant tout acte de piratage», explique-t-on à Beauvau.

Supporters chauffés à blanc

Sur le front d'un ordre public qui s'annonce agité, le défi sera majeur. «Il en ira de l'image de la France», note-t-on au ministère, où l'on insiste sur la nécessite de créer «beaucoup plus de nouvelles unités de forces mobiles». «Des conflits sociaux pourraient éclater dès septembre», prévient-on, sachant que les sept unités de CRS et de gendarmes mobiles en garde statique devant l'Élysée et le ministère de l'Intérieur ont vocation à être redéployées. Elles seront remplacées par des effectifs de la préfecture de police. Dès samedi, la gestion de 70.000 supporters anglais, surchauffés, potentiellement avinés et venus sans billet à Paris où se déroulera la finale de la Ligue des champions opposant Liverpool au Real de Madrid, fera figure de test grandeur nature.

Face à la délinquance, Beauvau entend mettre le paquet : «La flamme olympique va traverser la quasi-totalité du territoire, y compris en outre-mer», rappelle-t-on à Beauvau. Gérald Darmanin devrait demander à ses troupes une accentuation de la lutte, déjà engagée, contre les points de deals. D'après un bilan porté à la connaissance du Figaro, quelque 3188 points de deal sur le territoire national sont encore dénombrés au 1er avril 2022, dont 424 dans les Quartiers de Reconquête Républicaine(QRR). Soit une diminution de 20% au 31 mars 2022 par rapport au 1er janvier 2021.

Sécuriser les transports en commun

Parmi les priorités, figurent aussi le fléau des violences faites aux femmes, à l'origine de quelque 400.000 procédures, qui engorgent les services, et celui du séparatisme qui gangrène les cités. Soucieux donc de présenter le visage d'un «pays propre», Gérald Darmanin devrait en outre annoncer de nouvelles mesures pour améliorer la protection des usagers dans les transports en commun qui doivent être «absolument sécurisés d'ici 2024». L'idée serait de renforcer la présence des patrouilles de policiers et de gendarmes aux heures les plus critiques et de créer une inédite direction des transports au sein même du ministère.

Forte d'un budget de 15 milliards pour moderniser les forces de l'ordre, une loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi) a été bouclée. Parallèlement, 200 brigades de gendarmerie vont être créées dans les campagnes et des «forces d'actions républicaines» vont voir le jour dans les quartiers, pour y casser la spirale des violences.

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Alors que la sécurité civile disposera d'un centre d'information et de commandement (CIC) installé au sein même de Beauvau pour prévenir toute crise lors des JO, l'entourage de Gérald Darmanin travaille sans attendre sur le chantier dit de l'administration olympique. Objectif ? Faire passer les policiers et les gendarmes qui seront « très sollicités » sur un mode tout «britannique», c'est-à-dire, «souriants, disponibles et parlant anglais» pour être davantage à l'écoute du public et non pas que sur le mode de l'intervention.

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Le Figaro

Législatives 2022: Jean-Luc Mélenchon se rêve déjà premier ministre

Sophie de Ravinel

REPORTAGE - En campagne sur le terrain, le leader des Insoumis se projette dans une hypothétique cohabitation. Un vœu pieux?

Envoyée spéciale à Strasbourg

«Attends je vais raccrocher là, devine en face de qui je suis! Jean-Luc Mélenchon, je te jure… Je le kiffe trop!» Wahiba, aide-soignante, semble émue de se retrouver face à l’ancien candidat à la présidentielle, venu passer mercredi la journée à Strasbourg, et un bout de matinée avec des représentants du personnel du nouvel hôpital civil.

Entouré de deux candidats locaux de la Nupes, la numéro deux d’EELV Sandra Regol et l’Insoumis Emmanuel Fernandes, Jean-Luc Mélenchon écoute avec attention les douloureuses doléances: fermetures de lits, baisse du personnel, des moyens, externalisation des tâches… La liste est longue. Le petit groupe s’est mis à part pour s’épancher, à l’ombre d’un arbre, loin de la presse. Peur de représailles, disent-ils.

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Le chef de file de l’union de la gauche apparaît en forme, souriant, blaguant, entourant le personnel de mots compréhensifs, de promesses sonnantes, de grandes déclarations. Il fait des photos à la demande, sans protester… Assis sur une table de pique-nique en bois, le pied sur le banc, à côté d’un jeune médecin, face à de beaux bâtiments modernes, Jean-Luc Mélenchon leur déclare à tous: «Je pars dans l’idée que nous, dans deux mois, nous dirigeons le pays!» Il évoque «des réquisitions», des «grandes réformes», pointe les agences régionales de santé (ARS) «qui n’ont pas brillé par leur intelligence de situation pendant la crise Covid», du pays «qui doit comprendre que le marché ne réglera pas le problème». Le marché, ce «système obscurantiste», cette «idéologie mortifère». Mélenchon soutient qu’il a été le premier à tirer la sonnette d’alarme en 2017, prévenant d’un «crash sanitaire à venir».

Je pars dans l’idée que nous, dans deux mois, nous dirigeons le pays!

Non loin de lui, pendant la séance de selfies, Sandra Regol, après s’être présentée en 2020 dans le Val-de-Marne lors d’une législative partielle, est revenue à Strasbourg, dans la médiatique 1re circonscription du Bas-Rhin. Elle a travaillé là une dizaine d’années, début 2000. Alain Fontanel, son principal opposant LREM, comme d’ailleurs le dissident socialiste et ex-député Emmanuel Elkouby, dénoncent pourtant un parachutage. Elle dit s’en moquer. «Si c’est tout ce qu’ils me reprochent...» Arborant fièrement un badge «Regol 2022» aux couleurs arc-en-ciel de la Nupes, l’écologiste semble aussi enthousiaste que Jean-Luc Mélenchon qui a obtenu 36% dans sa circonscription au premier tour de la présidentielle. «Notre victoire, dit-elle, est de plus en plus probable. Sur le terrain, l’accueil est extraordinaire. Des milliers de personnes prennent conscience qu’ils peuvent avoir la main sur le pouvoir grâce aux législatives et porter Jean-Luc Mélenchon à la tête d’un gouvernement pour appliquer notre programme.» Ceux de la Nupes, Insoumis, communistes, écologistes ou socialistes, seraient d’ailleurs déjà en train de réfléchir «aux premiers grands projets de loi avec évidemment, une loi d’urgence pour l’hôpital», indique l’écologiste.

Projection à Matignon

À entendre Jean-Luc Mélenchon un peu plus tard, dans un restaurant de la ville, l’hôpital n’est pas sa seule préoccupation. Réuni avec l’ensemble des candidats Nupes du département pour une photo de famille, il a été rejoint par la maire écologiste, Jeanne Barseghian. Elle se félicite de l’union, que chacun ait «pris ses responsabilités». «Qui aurait cru que nous en serions là il y a quatre semaines encore?», s’interroge Regol. Mélenchon continue à se frotter les mains en rêvant d’un avenir aux manettes. «Six sondages de suite donnant l’opposition en tête, c’est sans précédent et moi qui ai participé à la bataille d’Alésia, je peux vous le garantir.» Rires dans la salle.

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Redevenant sérieux, il promet de faire «basculer le régime présidentiel vers un régime parlementaire». Mélenchon se projette dans les responsabilités qui pourraient hypothétiquement être les siennes s’il accédait à Matignon, notamment face à la Russie, «un régime aux abois». «Il faudra gérer cela avec cette difficulté qu’il y aura deux personnes pour s’en occuper, le président de la République et le premier ministre». Il concède: «Sur les sujets qui engagent le pays entier face au monde, mon choix, c’est que le pays parle d’une seule voix…»

À Strasbourg, certains voudraient pourtant lui remettre les pieds sur terre. Figure locale en rupture de ban avec un PS qu’elle a dirigé localement et dont elle déplore aujourd’hui «la pauvreté idéologique», proche de Carole Delga, Pernelle Richardot ironise: «Jean-Luc Mélenchon a-t-il vraiment envie de gagner? Avec les profils choisis localement, on peut en douter.» Elle enrage, convaincue que la Nupes «ne cherche qu’à sauver des groupes, et Mélenchon, à placer des copains à l’Assemblée…»

La rupture entre Les Républicains et Damien Abad est actée

Christian Jacob a demandé au président du groupe LR à l'Assemblée nationale de partir. Ce dernier annonce sa mise en retrait du mouvement politique.

Législatives : Carole Delga estime être «la femme à abattre» pour LFI

L'élue socialiste confirme vouloir organiser à la rentrée des «états généraux de la gauche» pour «refonder la promesse républicaine par un projet de société juste et durable».

Nouveau gouvernement : les ministres battus aux législatives devront démissionner

INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.

L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

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Le Figaro

Dans l’intimité amoureuse de nos amis les animaux sur France 2

Le documentaire Règne animal, les jeux de l’amour montre les amours exceptionnelles, parfois inédites, d’espèces connues ou remarquables. Combats, numéros de charme ou ruses, les animaux déploient des stratégies fascinantes, jeudi 26 mai à 21h10 sur France Télévisions.

Après l’étude des femelles, le 8 février dernier, «Les maîtres du jeu», nouvel opus du «Règne animal, les jeux de l’amour», propose des images spectaculaires d’une grande beauté de mâles faisant preuve de force, d’inventivités ou de qualités artistiques pour séduire femelle(s) digne(s) de perpétuer l’espèce. Dans ce documentaire produit par Silverback Films pour la BBC et France 2, la variété et la richesse des comportements sont filmés avec une intimité fascinante mais pudique.

La voix d’Alexandra Lamy

Les commentaires sont assurés avec une douce ironie par Alexandra Lamy, au cœur des rapports de séduction dans la série Un gars, une fille . Dans le monde animal, si le mâle alpha doit affirmer sa supériorité par une démonstration de force et d’agressivité, le charme opère aussi, offrant ses chances à un jeune chimpanzé serviable ou à un mâle autruche attirant ses belles par une danse remarquable. Le singe mandrill peut compter sur ses couleurs flamboyantes, le crabe violoniste sur sa pince jaune géante pour héler une femelle, tandis que le caïman émet un chant qui fait superbement danser la surface de l’eau!

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Parfois les places sont chères. Le crapaud buffle africain dispose d’à peine 24 heures pour attirer une partenaire dans les petits étangs formés par les pluies dans la savane. La concurrence est féroce. Si le mâle manque son rendez-vous, il lui faudra attendre un an pour tenter de gagner le droit de se reproduire.

Un cadeau bien emballé

Aux comportements innés s’ajoutent des initiatives individuelles exceptionnelles captées par le documentaire de France 2. Chez les araignées patineuses, le mâle chasse une mouche qu’il enveloppe dans un joli paquet-cadeau afin de nourrir sa partenaire vorace. Un petit malin monte un stratagème pour séduire plusieurs femmes en emballant une mouche morte, puis une fleur, faisant preuve d’une ingéniosité personnelle. Les mâles lucioles scintillent le temps d’attirer leur belle mais certains continuent de clignoter pour séduire plus longtemps et faire croire qu’ils sont toujours en chasse!

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Au cœur de la forêt équatoriale de Bornéo, un argus géant s’exerce à ouvrir ses ailes en éventail lors d’une parade nuptiale filmée pour première fois. Ses plumes dont les motifs créent une illusion d’optique, offre un spectacle hypnotisant. En Nouvelle-Guinée, un petit oiseau architecte, le jardinier de Mac Grégor, construit une tour de branchages, à laquelle il suspend des mets délicats. À son chant imitant celui d’autres oiseaux, se mêlent des sons étonnants évoquant des arbres sciés, des aboiements ou des enfants joueurs!

Ballet amoureux en miroir

Les danses nuptiales se vivent aussi à deux. Le characin arroseur, poisson d’Amérique du Sud, saute et s’accroche sur une feuille pendante de la mangrove, le temps pour sa femelle de déposer les œufs et pour lui de les féconder et de les arroser. Chez les hippocampes, le mâle devenu blanc de désir, séduit une femelle qui répond en blanchissant à son tour. S’en suit un ballet synchronisé en miroir durant lequel la femelle transmet ses œufs à l’abdomen du mâle qui les porte. Chez l’autruche comme chez la salamandre alligator, difficile à filmer, c’est le père qui veille sur la nichée des œufs des femelles.

Ainsi se vivent dans la nature les feux de l’amour captés par ce remarquable documentaire réalisé par Joe Loncraine, Simon Nash et Jeff Wilson.

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Le Figaro

Notre sélection de cadeaux très gourmands pour la Fête des mères

Chocolats, gâteaux, extracteur de jus, bouquet comestible et même CBD... Notre sélection de cadeaux à offrir aux plus gastronomes des mamans.

Le 30 mai, les mères sont mises à l'honneur le temps d'une journée, et même plus encore en ces temps perturbés. Et si alors, on profitait de cette date symbolique pour leur rappeler à quel point les aime ? Non pas avec des objets qui s'éparpilleront dans la maison mais en leur offrant un moment de détente savoureux. Car finalement, quoi de mieux que de pouvoir se réunir ensemble autour de sucreries pour oublier les ennuis ?

Petit zapping des meilleures déclarations en vidéo

Cette année, le choix est d'autant plus compliqué que pâtissiers, chefs et chocolatiers se sont surpassés en vue de l'événement. Et si le classique panel de couleurs allant du rouge vif au rose pastel domine, l'originalité est également de la partie grâce à des collaborations inattendues. Alors opterez-vous pour la nouvelle machine Nespresso ou le tout nouveau Bluicer extracteur de jus de Sage ? Peut-être préférerez-vous plutôt le plaisir immédiat que vous procurera une bouchée des douceurs d'Alain Ducasse, Nina Métayer ou encore Cyril Lignac. Une chose est sûre, un dimanche gourmand vous attend !

Les plus belles gourmandises pour la fête des mères 2021

Des idées de cadeaux très gourmands pour la Fête des mères

Le dimanche 29 mai, toutes les mamans seront célébrées. Alors pour faire plaisir aux plus gastronomes d'entre elles, voici quelques idées cadeaux.

Le Figaro

«Si je n’étais pas le compagnon de Laurent Ruquier, je n’en serais peut-être pas là»: les révélations d’Hugo Manos sur son couple

FIGARO LIVE - L’entrepreneur franco-grec fait partie de la bande de «TPMP People» chaque samedi en access prime time sur C8. Invité du «Buzz TV», il se confie sur ses envies à la télévision mais aussi sur sa vie privée toujours très commentée.

TV MAGAZINE. - Vous faites partie de la bande de «TPMP People» diffusé le samedi soir en access prime time sur C8. Comment êtes-vous arrivé dans cette émission?Hugo MANOS. - J’ai rencontré Matthieu Delormeau et Guillaume Frisquet (le producteur, Ndlr.) à un anniversaire, on a bien sympathisé et rigolé ensemble. Quelques mois après, ils devaient créer l’équipe de «TPMP People» et ils ont pensé à moi parce qu’ils ont vu que j’aimais bien commenter l’actualité sur mes stories Instagram. Ils étaient au courant que j’avais cette relation avec Laurent Ruquier. Ils se sont dit que je devais connaître du monde. Mes tests se sont super bien passés et je n’ai jamais arrêté depuis.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui êtes-vous, quel est votre parcours professionnel?Je n’étais pas prédestiné à faire de la télé. Ce n’est pas un souhait de ma part, à chaque fois, on est venu me chercher. Avant ça, j’étais dans le commerce, j’ai été pendant sept ans directeur régional d’une marque de vêtements. Et il y a six ans, j’ai monté mes salles de sport. En 2017, je me suis retrouvé dans «Les Vacances des Anges» sur NRJ12. J’ai succédé à Fabrice Sopoglian, le parrain, l’espace d’une saison parce qu’elle se passait en Grèce et que je suis grec. C’était ma première apparition télé. Quatre ans plus tard, me voilà dans «TPMP People».

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Vous apparaissez de plus en plus dans «TPMP». La semaine dernière, le ton est d’ailleurs monté avec Raymond Aabou, chroniqueur chez Cyril Hanouna. «Y a des gens qui n’aiment pas les PD», vous a-t-il lancé. Après ces propos, une polémique est née et l’Arcom a même été saisi. Est-ce que ça ne va pas un peu trop loin? Raymond n’est pas homophobe. C’est juste qu’il a été maladroit, il a voulu rapporter ce qu’une partie de la population pensait. Ce qu’il aurait dû faire, c’est préciser qu’il condamnait ces propos. Cela aurait fait retomber la moutarde. Personnellement, je ne lui en veux pas. Je l’ai revu encore hier. On n’a pas reparlé de ça. Naturellement, on a compris qu’il n’y avait pas d’animosité entre nous. Il a un bon fond. Envenimer les choses n’aide pas la cause. Si on lui tape trop dessus, les gens vont se plaindre qu’on ne peut plus rien dire. À un moment, il faut savoir pardonner. D’autant plus qu’il s’est excusé à travers un tweet. J’ai envie de passer à autre chose.

« Ce serait un honneur de rejoindre la bande de “TPMP” »

Hugo Manos

Matthieu Delormeau sera-t-il prochainement de retour dans «TPMP People»? La semaine dernière, il a été écarté à cause de son altercation avec Gilles Verdez survenue quelques jours plus tôt sur l’affaire Idrissa Gueye, le milieu de terrain du PSG qui a refusé de jouer à l’occasion de la journée de lutte contre l’homophobie.Je n’en ai pas la moindre idée parce que je ne l’ai pas eu ni par téléphone, ni par message. Personne ne m’a donné d’information là-dessus. Je l’espère en tout cas. C’est son émission, il l’anime très bien même si Benjamin Castaldi a très bien fait le job la semaine dernière. Je pense qu’il va revenir.

La sanction de l’écarter était-elle sévère?Je ne suis même pas sûr que c’était une sanction. Est-ce sa décision ou celle de Cyril Hanouna? J’aurais trouvé ça sévère si c’était le cas. Mais ce n’est pas moi qui décide. On revient dans une dizaine de jours donc ça permettra de faire redescendre l’histoire.

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Aimeriez-vous rejoindre la bande de «TPMP» définitivement la saison prochaine?Oui, j’aimerais beaucoup, ce serait un honneur. Après il faut que j’en sois légitime. J’accepte que ça prenne du temps. Si je suis là une fois par mois, je saurai m’en satisfaire aussi. Je suis gourmand et en même temps, raisonné. Cyril Hanouna ne m’en a pas parlé. On ne sait jamais trop ce qu’il se passe dans les coulisses. J’aimerais aussi devenir comédien.

« Ça commence à me chagriner un peu de parler de Laurent Ruquier... »

Hugo Manos

Pas une émission où on ne vous parle pas de Laurent Ruquier. N’est-ce pas réducteur de vous présenter comme le compagnon de? Non. Il faut être honnête: si je n’étais pas le compagnon de Laurent, peut-être que je ne serais pas là. Je le sais. Ce qui m’ennuie le plus, c’est son ressenti. Il n’aime pas spécialement qu’on parle de sa vie privée. À chaque fois que j’ai le micro, je suis amené à parler de lui. Et là ça commence à me chagriner un peu. Je me dis qu’il doit en avoir un peu ras-le-bol. Il ne m’a jamais reproché quoi que ce soit. Je maîtrise bien ce que je dis.

Que répondez-vous aux critiques qui vous présentent comme un escort?C’est vrai que les gens aiment bien donner leur avis. J’entends que je suis un gigolo, que je suis là par intérêt. Au début, je répondais avec humour puis en expliquant que je n’avais pas attendu Laurent pour gagner ma vie. Maintenant, j’aimerais bien qu’on passe à autre chose donc je bloque tous ces gens s’ils sont agressifs et les ignore.

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Pourriez-vous rejoindre l’équipe des «Grosses Têtes»?Mélanger amour et business, ce n’est jamais une très bonne chose. Laurent n’aimerait pas du tout que je sois autour de la table. Je ne sais pas si j’ai vraiment le profil. Il faut soit être très drôle, soit avoir une culture complètement dingue et je ne suis pas le mec le plus fun de la planète ni un puits de culture.

Avez-vous pour projet de vous marier?Non, le mariage ne me fait pas rêver. Ça m’angoisse peut-être même. L’idée que pendant une journée, tout soit concentré sur moi. Si je me marie un jour, je sais que je ne passerai pas une bonne journée. J’aime bien faire les soirées pour les autres mais pas pour moi. Mon anniversaire, je n’y prends pas beaucoup de plaisir.

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Qu’est-ce qui vous rapporte le plus entre les réseaux sociaux, la télé et la salle de sport?Les réseaux ne me rapportent rien car je ne fais pas de partenariat. Entre la télé et mes salles de sport, c’est «kif-kif».

Comment s’est passé le tournage de «Fort Boyard» auquel vous avez participé pour la première fois la semaine dernière?Le lendemain, je me suis réveillé et mon corps avait 70 ans! Je ne peux pas tout vous révéler mais j’ai fait des épreuves physiques et je me suis donné. Mon corps n’était que peine! Guillaume Pley, un de mes coéquipiers, s’est blessé.

Le Figaro

Glenn Viel : «Quand on n'est pas conventionnel, on sait que l'on peut engendrer la déception»

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Au restaurant l'Oustau de Baumanière, au pied des falaises des Baux-de-Provence, le chef 3 étoiles et juré de Top Chef 2022 affirme son choix d'une cuisine clivante, où se mêlent poésie et émotion. Rencontre et expérimentation à travers cinq recettes inédites.

Vanessa Zocchetti

«Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris.» La formule d'Oscar Wilde est affichée sur l'un des murs des cuisines de l'Oustau de Baumanière, restaurant 3 étoiles de Baumanière, Relais & Châteaux aux Baux-de-Provence. Et il suffit de parcourir la carte du chef Glenn Viel, qui y officie depuis 2015, pour comprendre qu'elle n'est pas là par hasard. Le quadragénaire, juré de la saison 13 de Top Chef – ce qui explique sans aucun doute les nombreuses demandes de photos de la clientèle lors de son tour de salle en fin de service –, n'est, en effet, pas homme à se laisser influencer. «Je cultive volontairement la différence, explique-t-il, installé bien droit, carrure d'athlète, dans l'un des fauteuils à l'entrée du restaurant. Mes plats sont donc clivants. Et quand on n'est pas conventionnel, on sait que l'on peut engendrer la déception.» Cette position radicale, il l'assume pleinement, car on vient à l'Oustau de Baumanière pour vivre une expérience : «Si l'on veut juste bien manger, on va dans un bon bistrot et on commande un parmentier de queue de bœuf avec une petite salade à l'échalote. C'est magnifique», précise-t-il.

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La poétique de l'assiette

Comment s'exprime cette prise de risque dans l'assiette ? «J'aime sublimer les produits modestes, explique le chef. C'est bien plus technique de travailler le chou-fleur que la truffe, la sardine que le homard. Pour moi, les produits de luxe n'ont pas vraiment de sens. Leur noblesse tient à leur rareté et pas à leur goût. À mes yeux, un maquereau est plus identitaire qu'un turbot, qui est un peu passe-partout.» Un parti pris qui donne, par exemple, une «Betterave flétrie, trois agrumes, une touche d'estragon», soit une déclinaison de ce légume courant en différentes textures qui évoquent l'évolution de la peau. L'intitulé du plat est d'ailleurs, sur la carte, escorté du mot «Chemi­nement» inscrit en rouge, qui suggère ce passage du temps.

«Chaque proposition au restaurant est désormais accompagnée d'un terme qui donne l'orientation de la recette. Les mots comptent beaucoup pour moi. Ils me permettent de faire passer des messages au même titre que les textures, les températures. J'aime ainsi définir ma cuisine comme poétique – elle provoque des ­émotions, des ­larmes de bonheur comme du rejet – et psychologique. La psychologie est vraiment centrale pour moi. J'ai même fait des expériences pour tester son impact. Quand j'ai imaginé la recette “Mes aubergines, ma vision, une touche de café”, 95 % des gens qui la dégustaient étaient persuadés qu'elle contenait du café alors qu'il n'y en avait pas !», souligne ce dyslexique qui dit avoir beaucoup souffert à l'école et avoir trouvé son salut dans la création. «Me forger un imaginaire a été un moyen de m'évader, d'affronter les critiques, renchérit-il. Et cela m'est utile aujourd'hui. Il y a peut-être là une revanche. Tout comme le fait d'avoir les cheveux longs alors que, toute mon enfance, mon père, militaire, m'a obligé à les porter presque rasés.»

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Héritage et création

Cette créativité n'est cependant pas gratuite. Elle s'inscrit dans une quête du produit sain et dans le respect de la nature. Le potager de Baumanière, à quelques pas des cuisines, fournit ainsi une partie des légumes et, dès que les beaux jours s'installent, c'est un vrai bonheur que de voir pointer les jeunes pousses, primeurs et autres herbes fraîches. «Chaque région a sa “bonne” saison. Dans le Périgord, il me semble que c'est l'automne. À la montagne, ce sera l'hiver. Et ici, c'est le printemps», constate le chef tout en interdisant à son jardinier d'arracher les épinards qu'il sert en un pressé de feuilles baptisé «Les uns contre les autres», un accompagnement du fameux gigot emblématique du lieu. «Quand Glenn est arrivé, je lui ai demandé de conserver quatre choses : le gigot, le gratin dauphinois, le menu légumes et les références provençales», intervient Jean-André Charial, à la tête du domaine.

«Monsieur Charial m'a aussi dit que les petits pois étaient le caviar vert du potager de Baumanière. Et, en effet, ils sont hors du commun. Je n'en ai jamais mangé d'aussi bons. Cela m'a donné l'idée du “Combat des titans”, soit une association petits pois-caviar. De la simplicité, une touche d'humour dans le nom… Cela me représente bien.» Est-il particulièrement fier de ce mariage ? Pas vraiment ! «Le plat qui me comblera est celui que je n'ai pas encore créé. Je me laisse porter par mes idées, qui viennent n'importe quand, en voiture, devant la télé. C'est à partir de là que je me lance», souligne cet angoissé, qui avoue qu'il pense être au plus haut de sa forme. «J'ai 42 ans et je suis à un âge où mon corps et mon esprit sont alignés. Je suis sans doute à mon apogée. Et surtout, je me rends compte que ma cuisine a mûri avec moi.»

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La maturité, reconnaît-il, n'était pas encore là quand il a rencontré Jean-André Charial en 2015. Ce dernier cherchait un chef… et il n'en trouvait pas. «On m'a soufflé le nom de Glenn Viel, que je ne connaissais pas mais qui était passé par de belles maisons, se souvient Jean-André Charial. Je l'ai contacté. Il travaillait alors à Bora-Bora. Nous avons réussi à nous donner rendez-vous à Courchevel. Au début, Glenn était hésitant. Il sortait d'une mauvaise expérience. Mais j'aimais son discours, que je trouvais honnête, et je l'ai convaincu de venir me faire la cuisine aux Baux-de-Provence. Il m'a préparé un oignon avec du topinambour et de la truffe. Je lui ai dit que je trouvais ça gonflé. Mais j'ai surtout tout de suite compris qu'on était sur la même longueur d'onde.»

Glenn Viel accepte finalement la proposition. Les débuts sont un peu tendus. Jean-André Charial, qui a commencé ici auprès de son grand-père en 1969 alors qu'il n'avait que 24 ans et n'a jamais cessé de cuisiner, n'est pas tout à fait prêt à lâcher les rênes. «Il a fallu un an ou deux pour que j'arrive à me détacher.» «Plutôt trois !», s'amuse Glenn Viel. «C'est vrai, sourit Jean-André Charial, qui semble apprécier ce ping-pong. Mais comprenez que, lorsque vous avez été la vedette, vous avez du mal à quitter le devant de la scène. Je me souviens, quand j'allais aux États-Unis, les filles voulaient me toucher comme si j'étais Mick Jagger ! Renoncer à ça n'est pas chose aisée. Mais ça y est, c'est bon, même si parfois cuisiner me manque.» Jean-André Charial n'a cependant pas à regretter d'avoir cédé sa place en haut de l'affiche, car Glenn Viel est allé lui décrocher, en 2020, la troisième étoile au Guide Michelin qu'il voulait tant revoir briller sur l'Oustau de Baumanière.

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«Quand je suis arrivé en 1969, nous avions trois étoiles, se remémore-t-il. Nous en avons perdu une en 1990. Mon grand-père disait que c'était de ma faute et je pensais que c'était de la sienne. À partir de là, je n'ai eu de cesse de vouloir la récupérer. J'ai tout fait pour, mais je n'ai à aucun moment mis la pression sur Glenn. Je crois même que nous n'en avons jamais vraiment parlé.» Il lui faudra trente ans et l'arrivée d'un homme un peu fou, avec une queue-de-cheval, entouré d'une brigade d'une trentaine de personnes – dont le chef pâtissier Brandon Dehan, capable de transformer une carotte ou une endive en desserts inoubliables –, pour retrouver ce macaron remis quelques jours avant la fermeture des restaurants pour cause de pandémie. Mais si le rêve est devenu réalité, l'histoire de l'Oustau de Baumanière continue, s'enrichissant de chapitres inédits, car comme Jean-André Charial et Glenn Viel le disent d'une (presque) même voix : «Il nous faut entretenir l'émulation et que, chaque année, nos clients trouvent une nouvelle énergie.»

baumaniere.com

El País (ESP)

Planes para viajar por España con perro: bodegas, golf o un parque acuático

LONELY PLANET

Cada vez son más los turistas que se mueven acompañados de sus mascotas, y ciudades, espacios naturales y establecimientos se adaptan a ellos

En España hay cerca de 10 millones de personas que tienen un perro en la familia y más de mil hoteles que admiten mascotas. Y cada vez hay más blogs específicos con información que facilitan el viaje. Uno de los más completos es el que protagoniza Pipper, el primer perro influencer que ha dado la vuelta a España para dar a conocer los destinos más amables para quienes viajan con mascota. Su creador, Pablo Muñoz Gabilondo, acaba de publicar la primera guía de viajes, escrita a dos manos y dos patas, que analiza los lugares accesibles con perro de compañía en toda España: medios de transporte, playas, museos, castillos, hostelería… una información que se puede ampliar y actualizar a través de códigos QR que aparecen en cada capítulo. Estas son algunas de sus propuestas dog friendly.

Más información: en la nueva guía 'España con Perro', de Pablo Muñoz Gabilondo (GeoPlaneta) y en lonelyplanet.es

País Vasco adora a los perros

Las tres capitales vascas —Bilbao, San Sebastián y Vitoria-Gazteiz— figuran entre las ciudades españolas más amigables con los perros. En San Sebastián, por ejemplo, hay hasta tres playas urbanas (La Concha, Ondarreta y Zurriola) abiertas a las mascotas caninas del 1 de octubre al 31 de mayo. Donosti dispone asimismo de numerosas zonas verdes —como el monte Urgull, coronado por su castillo— donde se puede pasear con perros sueltos a horas concretas. Además, por toda la ciudad proliferan bares y restaurantes que admiten perros, al igual que en los autobuses urbanos e interurbanos. En la provincia de Gipuzkoa hay varios arenales donde los perros pueden disfrutar con libertad y propuestas turísticas que los tienen en cuenta, como las excursiones guiadas por el geoparque de la Costa Vasca

Bilbao es asimismo una ciudad amistosa con los canes, que pueden moverse en tranvía (con sus dueños y siempre que lleven correa), y abundan los alojamientos, restaurantes, bares y cafeterías donde se les permite la entrada. El Ayuntamiento bilbaíno ha creado una decena de zonas de esparcimiento canino, donde los perros (excepto aquellos catalogados como peligrosos) pueden ir sueltos a unas horas concretas, y también pueden subir a las barquillas del puente colgante y transbordador Bizkaia, que une Getxo y Portugalete.

En el hotel Palacio Urgoiti, en Mungia, los perros bien educados son bienvenidos. Y como ruta para disfrutar de la naturaleza vizcaína, una propuesta: el parque natural Gorbeia, al que se puede acceder pero siempre con el perro atado, pues abundan los rebaños de ovejas guardados por imponentes mastines.

Otro oasis perruno es la verde Vitoria-Gasteiz, con sus numerosos parques urbanos y rodeada de bosques y humedales. Casi todo el centro es peatonal, y en muchos de sus bares y restaurantes les dejan entrar. En el tranvía de Vitoria pueden viajar atados sin bozal y sin límite de tamaño, pero a los autobuses solo pueden subir los perritos pequeños y en transportín. 

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Pero si lo que nos lleva a viajar hasta Álava son sus vinos riojanos, Bodegas Lozano, en Leza, muy cerca de Laguardia, admite perros en algunos de sus programas de enoturismo. Pero mucho cuidado: pasear con el perro entre las vides tiene sus riesgos, ya que las uvas pueden sentarles mal si se las comen.

Por las rías gallegas

Pazos señoriales, jardines frondosos con camelias, playas como las de O Grove (Pontevedra), coquetos pueblos y ciudades de piedra, pequeñas aldeas llenas de encanto… las Rías Baixas son otro destino donde se puede disfrutar mucho. Pasear por sus pueblos y paisajes naturales con el perro es gratis, pero hay lugares como las islas Cíes donde no está permitido ir con mascotas. Sí se puede en cambio navegar por la ría y disfrutar del paisaje en los barcos entre Vigo y Moaña, siempre que los animales vayan atados y tranquilos. Una curiosidad: en el paseo marítimo de Moaña hay un monumento a los perros maltratados o abandonados, uno de los primeros que se hicieron sobre este sensible tema. También hay dos playas caninas en Vigo: A Foz y A Calzoa, contiguas y separadas por la desembocadura de Lagares. 

También es un gusto pasear con el perro por el centro peatonal de Pontevedra, seguir la ruta de las camelias visitando jardines románticos como los del pazo de Lourizán o el pazo de Oca, o pasar un gran día en las playas de O Grove, O Espiño o en O Portiño.

Si escogemos las Rías Altas, en Lugo, podremos disfrutar de la monumental playa de las Catedrales o la de Punta Corveira, un arenal kilométrico en el que es fácil ver a la gente paseando con sus animales de compañía. Y en la Galicia interior está la Ribeira Sacra, con alojamientos que admiten mascotas.

Málaga, destino ‘dog friendly’

Málaga es uno de los mejores destinos en España para viajar con perros: hay cafés, restaurantes hoteles y atracciones turísticas que aceptan la entrada de mascotas. Y por toda la provincia hay campos de golf y playas donde los dueños pueden entrar con sus cánidos amigos. Málaga también fue la primera ciudad que implantó un censo de ADN canino para ayudar a mantener las calles sin excrementos. Una iniciativa que permite poder sancionar a quienes abandonan los excrementos de las mascotas en la calle y que ha servido de ejemplo para más de 50 poblaciones españolas que también lo han implantado.

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En general, se respira tolerancia y bienvenida hacia los visitantes con mascotas, incluso en el Jardín Botánico de la Concepción donde podremos pasear con el perro (atado) entre jardines tropicales y subtropicales. Otros planes incluyen hacer excursiones por la costa malagueña en catamarán, practicar el golf en el primer campo dog friendy de la zona, el del Lauro Golf Resort, o descubrir tres de las mejores playas caninas de España: la de Torre del Mar (que tiene incluso pipican y una zona de juegos enorme), la playa para perros de Fuengirola, con duchas caninas, o la del Pinillo en Marbella, de arena y con duchas para perros. 

El municipio malagueño de Antequera tiene incluso un distintivo especial, “mascotas bienvenidas”, que lucen restaurantes, bares o espacios culturales. Su famoso Torcal, uno de sus principales atractivos de los alrededores, se puede recorrer con perro (sujeto). En 2020 la ciudad inauguró el parque de la Glorieta de Rojas Pérez dedicado a perros famosos, reales o de ficción, como el japonés Hachiko, la cosmonauta Laika o Snoopy.

Caminatas por los Pirineos

En el pueblo medieval de Aínsa, en el corazón del Pirineo de Huesca, la visita turística puede comenzar en un espacio como el Eco Museo Centro de Visitantes del Castillo de Aínsa, dedicado a la flora y la fauna pirenaica. Para visitar una de sus joyas, el aviario en el que viven aves accidentadas que no pueden devolverse a su entorno natural, hay que controlar a las mascotas y asegurarse de que están tranquilas.

Cualquier otro pueblo de los Pirineos merece la pena. Es el caso de Alquézar, punto de entrada al parque natural de la Sierra y Cañones de Guara, donde los perros han de ir atados porque la presencia de ciertos animales, como los buitres, pueden asustarles. La asociación Aragonesa de Actividades Caninas CanyonCan está especializada en rutas de montaña y deportes activos con mascotas.

Otro espacio dog friendly en Pirineos es el pueblo de Cofita, cerca de Barbastro, donde las Bodegas Sers elaboran vino de Somontano. Aunque la legislación prohíbe la entrada de animales en zonas de elaboración de alimentos, la bodega ha habilitado un jardín de juegos cerrado para las mascotas mientras se hace la visita y permite que acompañen a los humanos en la sala de cata.

En el parque nacional de Ordesa y Monte Perdido, en el Pirineo oscense, todavía se tolera el acceso con mascotas caninas, aunque hay fuertes presiones para que se prohíba (como ya ocurre en la parte francesa de la cordillera, el llamado Parque Nacional de los Pirineos). Aun así, deben ir bien atados.

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Gijón, pionera en turismo perruno

Gijón (Asturias) fue una de las primeras ciudades españolas en recibir a los turistas con perro con los brazos abiertos. Muchos bares, sidrerías, cafeterías y comercios permiten la entrada a las mascotas bien educadas, al igual que espacios culturales como Laboral. La ciudad tiene más de 40 zonas dentro de los parques donde los perros pueden moverse libremente, y una playa canina abierta todo el año: la de Cervigón (El Rinconín). Los transportes públicos todavía tienen bastantes restricciones, aunque los trenes de Cercanías sí que admiten perros de todos los tamaños.

En Oviedo, en cambio, las posibilidades son más limitadas, tanto en playas como en establecimientos. Una curiosidad es el monumento a Rufo, en la céntrica calle del Doctor Casal. Este perro vagabundo, muy querido por los ovetenses, murió en 1997 y unos años más tarde se levantó esta escultura sufragada por los ciudadanos.

Sin salir de Principado hay algunas aventuras en la naturaleza que se pueden hacer con las mascotas, como el senderismo por la ruta del Cares o el descenso en canoa del Sella, en compañías que admiten perros y les facilitan chaleco flotador, o la subida a los lagos de Covadonga o a los Picos de Europa, siempre con el perro atado ya que hay mucho ganado suelto. Y en cuanto a playas caninas, en los últimos años se han habilitado bastantes, incluso en verano. En general son poco atractivas, a excepción del Playón de Bayas, en Castrillón.

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Campos para correr como un galgo

Entre las regiones del interior peninsular, la provincia de Burgos destaca por su buena acogida a los visitantes con perro. Su capital, por ejemplo tiene una buena oferta de establecimientos que acogen a huéspedes con mascotas. Podremos dar un agradable paseo por las calles del centro, los alrededores de la maravillosa catedral gótica o el monasterio de las Huelgas. Y hay zonas verdes muy atractivas por las que pasear con el perro, como el cauce del río Arlanzón, el parque del Castillo o el paseo del Espolón.

Más allá de la ciudad, Burgos tiene parajes como Clunia, una ciudad romana en la que los perros pueden pasear, atados con correa, entre los restos del foro, su basílica, templos y termas. O por pueblos como Covarrubias, Silos o Lerma. Una parada imprescindible para los amantes de la naturaleza es Poza de la Sal, donde nació el naturalista Félix Rodríguez de la Fuente. Hoy se puede uno acercar a su obra y su legado en el Espacio Medioambiental de Poza, donde se le recuerda y los perros son bienvenidos.

Uno de los lugares donde más disfrutaremos del paseo con nuestra mascota es La Metrópoli Verde, un espacio dentro del parque natural de los Montes Obarenes, al norte de la provincia. Se trata de una ciudad natural, donde no hay nada de hormigón ni ladrillos, sino un inmenso bosque con muchas rutas señalizadas como si fueran calles o barrios. Es un lugar lleno de bonitos recovecos, como el barrio de las Hayas, que cambia de colores según la época del año, y muchos caminos que se abren paso entre acebos, robles, encinas, secuoyas, pinos y castaños centenarios. No lejos de allí queda  Frías, uno de los pueblos más bonitos de la comarca de Las Merindades.

Desde 2019, la localidad salmantina de Alba de Tormes, a unos 20 kilómetros de Salamanca, tiene el título de villa dog friendly, una iniciativa que ha habilitado monumentos, restaurantes y alojamientos para facilitar la visita a los turistas con mascota. Merece la pena acercarse a esta villa donde murió y fue enterrada santa Teresa de Jesús. Los restos del gran palacio Ducal, donde está la oficina de turismo, dominan la parte alta de la población. A su torre del homenaje se puede entrar con perro, y la sorpresa son los magníficos frescos renacentistas que representan la batalla de Mühlberg. 

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'Perreando' en Cataluña

Barcelona es una de ciudades españolas que reciben más turistas, y muchos llegan con sus mascotas. Sin embargo, muchos de sus parques no permiten el acceso (ni atados) a los animales, y otros prohíben que anden sueltos. En compensación, hay lugares turísticos que sí los permiten, como el Poble Espanyol, la Casa Batlló o la fundación Fran Daurel. Los perros pueden viajar en metro o tranvía con correa corta y bozal, e incluso en Rodalies (Cercanías de Cataluña) pero respetando ciertas normas. 

En verano podremos refrescarnos con nuestra mascota en un estupendo parque acuático para perros en la localidad de La Roca del Vallés (Perros al agua), a unos 40 minutos de Barcelona. Allí los humanos no se pueden meter dentro del agua, pero sí acompañar a sus mascotas mientras estas chapotean en los lagos artificiales o corretean por sus zonas verdes. En la provincia hay en verano ocho playas para perros, entre ellas la del Llevant, en la misma capital; la de Les Salines, en Cubelles; la de Pineda de Mar; la de la Conca, en Malgrat de Mar, o la playa de Vallcarca, en Sitges.

En Girona están algunas de las mejores playas caninas de España, con buenos hoteles y restaurantes donde los animales de compañía son bien recibidos. Para los que prefieran el interior, Girona tiene espacios bellísimos, como el paisaje volcánico de La Garrotxa, con excursiones entre bosques frondosos para acceder a la cumbre de sus volcanes apagados. Allí espera el restaurante Ca L’Enric, con una estrella Michelin, que admite perros siempre que se indique en el momento de hacer la reserva.

Los 200 kilómetros de Costa Brava que van desde Portbou hasta Blanes son de los destinos más amables para los viajeros con mascotas, con más facilidades que en otras zonas de la Península para disfrutar de todos los espacios y encontrar alojamientos. Además, destacan sus playas caninas, siete en total, entre las que está la de la Rubina, en Empuriabrava (la zona canina está en un extremo, junto al espigón, y es apta para baño de perros y humanos). Muy cerca hay otras, como la del camping Castell Mar, que incluso tiene un menú para perros; la del Rec del Molí, en L’Escana o la de Sant Jordi en Llançà

En España hay 110 playas caninas, un porcentaje bastante pequeño. Y no todas son buenas ni reúnen las condiciones para disfrutar del baño. En ocasiones es necesario, además, llevar atado el perro en todo momento o sacar un carné específico. Cada ayuntamiento tiene sus propias normativas sobre animales y playas, así que conviene informarse antes de elegir dónde pasar las vacaciones. 

Otra opción que no abunda son los parques acuáticos específicos para perros, como los que existen en Alicante (Trust Resort), en Barcelona (Perros al agua) o Castellón (Gos Aventura). En otras comunidades, como Madrid, hay piscinas más pequeñas para perros donde pasar el día y con unas normas de cumplimiento obligado.

De los 16 parques nacionales españoles, solo nueve se pueden visitar con perros (sujetos por correa): Picos de Europa (en Asturias, León y Cantabria), Teide (Tenerife), Aigüestortes i Estany de Sant Maurici (Lleida), Garajonay (La Gomera), Sierra Nevada (Granada y Almería), Cabañeros (Ciudad Real y Toledo), Monfragüe (Cáceres), Sierra de Guadarrama (Segovia y Comunidad de Madrid) y el ya mencionado de Ordesa y Monte Perdido (Huesca). Está prohibido soltar al perro porque son entornos naturales frágiles y su presencia, si se alejan de los senderos, puede asustar a los animales salvajes o alterar su ecosistema.

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Le Figaro

Appel à témoin pour une suspicion de pollution dans l'archipel des Glénan

En cas de découverte des déchets, la préfecture maritime appelle à les extraire de l'eau puis à contacter le numéro de la gendarmerie maritime de Concarneau.

Un appel à témoin a été lancé dans le cadre d'une enquête pour suspicion de pollution maritime dans l'archipel des Glénan, au large du Finistère, où ont été signalés des sacs-poubelles, des fûts métalliques et des caisses, a annoncé mercredi 25 mai la préfecture maritime de l'Atlantique.

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«Un appel à témoin est lancé par la Gendarmerie maritime de Brest auprès de l'ensemble des marins, professionnels et plaisanciers, présents sur zone au moment des faits», indique dans un communiqué la préfecture maritime, précisant que la pollution aurait été provoquée tôt dans la matinée du 13 mai dans le sud-est de l'archipel.

Sacs poubelles, fûts d'huile, caisses

«La pollution présumée consisterait en un rejet volontaire de nombreux sacs-poubelles, fûts métalliques et caisses de conditionnement», ajoute la préfecture maritime, qui demande qu'en cas de découverte de ce type de déchets ils soient remontés à bord avant d'appeler la gendarmerie maritime de Concarneau au 02.98.50.77.35. «Il y avait tous types de déchets, ils ont dû faire le grand ménage, des fûts d'huile de 200 litres découpés qui flottaient, des caisses passées par-dessus bord...», a témoigné un des pêcheurs qui a signalé la pollution auprès de l'association de défense de l'environnement marin Mor Glaz. «Tous les moyens nécessaires doivent être mis en place» pour retrouver les coupables, réclame cette dernière dans un communiqué.

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Situé à une quinzaine de kilomètres au large de la côte sud du Finistère, l'archipel des Glénan est constitué de cinq îles principales, dont l'île Saint-Nicolas qui abrite une réserve naturelle nationale. Connu pour ses eaux turquoise et ses plages de sable blanc, l'archipel accueille d'avril à novembre jusqu'à 3000 visiteurs par jour. Il abrite un centre de plongée et la plus grande école de voile d'Europe.

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La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.510 patients étaient hospitalisés dans les hôpitaux français ce mardi, contre 16.785 lundi.

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Week-end de l'Ascension : voici où partent les Français

Annelot Huijgen

Plus de 44 % des réservations pour ce week-end prolongé ont été effectuées à partir du 9 mai, en pleine vague de chaleur, profitant aux destinations du littoral, d'après une étude de PAP Vacances.

La fraîcheur des plages de Bretagne et de Normandie. C'est ce que les Français et notamment les Franciliens vont chercher durant le pont de l'Ascension débutant ce jeudi 26 mai. Le bord de mer reste une destination largement privilégiée pour ce premier week-end prolongé de l'année. Les départements littoraux occupent en effet l'intégralité du « Top 10 » des lieux qui ont enregistré le plus de demandes de réservations selon une étude de PAP Vacances basée sur 5198 demandes de réservations. « La percée des départements du Pas-de-Calais (+216,4%) et de la Somme (+176,7%) est remarquable, ils s'offrent même le luxe de dépasser la Gironde, le Var et l'Hérault », pointe Corinne Jolly, présidente de PAP.fr.

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Dernière minute, encore et toujours

Traditionnellement, les villes du nord sont privilégiées pour les courts séjours et les destinations du sud pour les vacances d'été. Mais l'effet météo est cette année très net. L'envie de fraîcheur durant la vague de chaleur de début mai a favorisé les réservations à la mer (81,5 %), à la campagne (11,5 %) et à la montagne (6,7 %), au détriment de la ville (0,3%). « Lorsqu'il fait beau au printemps, le nord en profite et si c'est l'inverse, c'est le sud. La météo explique aussi pourquoi on observe pour ce pont de l'Ascension, comme pour d'autres périodes de vacances depuis le début de la crise sanitaire mais pour d'autres raisons, de nouveau le phénomène de dernière minute , qui n'est plus motivé par la recherche de prix bas, mais par la certitude de pouvoir partir, souligne Corinne Jolly. Près d'une personne sur deux (44,1 %) a en effet réservé à partir du 9 mai, soit seulement deux semaines et demie avant la date de départ, contre 30 % en 2019, à la même échéance. Et ce taux va sans doute encore augmenter d'ici mercredi soir », pointe la professionnelle.

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L'effet tangible du télétravail

Toujours selon le site de locations saisonnières, le nombre de réservations pour des séjours du 26 au 29 mai est en progression de 17% par rapport à 2019, mais en recul de 47 % par rapport à 2021, lorsque l'Ascension avait été synonyme de fin du confinement. « Nous observons que les Français ont globalement tendance à partir plus, car l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée a été modifié par le télétravail. Des rendez-vous avec le médecin ou le garagiste ne nécessitent plus de poser des RTT, qui peuvent être utilisées pour partir. De plus, ils sont nombreux à télétravailler quelques jours sur le lieu de vacances», décrypte Corinne Jolly. Reste à savoir quel sera l'impact de la hausse des prix observée par PAP Vacances. « Elle est due surtout à la montée en gamme des hébergements, les propriétaires ayant profité des confinements pour réaliser des travaux, comme l'installation de la piscine », ajoute-t-elle. Cette tendance inflationniste pourrait bien avoir un impact sur les envies d'ailleurs pour le deuxième pont de l'année, qui tombera le 14 juillet prochain.

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Le Figaro

Voyage en avion : une génération Z pétrie de contradictions

Pierre Morel

Nés entre 1998 et 2007, ils aspirent à voyager de façon plus écologique que leurs aînés. Pourtant, ils prennent l'avion plus souvent et le prix du billet arrive en tête de leurs préoccupations. Vous avez dit paradoxal ?

Ultra-connectés, avides d'expériences uniques et attentifs à la protection de l'environnement, ils sont en même temps désinformés, accros aux réseaux sociaux et consomment abondamment. Lorsqu'il s'agit d'étudier la génération Z, difficile de ne pas s'étonner de leurs comportements contradictoires. Ces jeunes nés entre 1998 et 2007 représentent 30% de la population mondiale et 12% de la population française. Âgés de 15 à 24 ans, ils entrent dans la vie active ou vont bientôt le faire, et aspirent à bousculer les codes du voyage. Mais ont-ils vraiment les moyens de leurs ambitions ?

La Chaire Pégase, rattachée à la Montpellier Business School et dédiée à l'industrie du transport aérien et de l'aérospatial, a publié un rapport le 11 mai sur la génération Z et l'avion. Elle a mené une étude auprès d'un échantillon représentatif de 1810 personne afin d'analyser les pratiques de ces jeunes par rapport à leurs aînés : les Millennials (ou génération Y) nés entre 1988 et 1997, la génération X entre 1968 et 1987 et les Baby Boomers nés avant 1968, pour reprendre les classes d'âge définies par ce rapport.

« Ce qui est passionnant avec cette génération, c'est qu'elle n'est pas binaire, pas tranchée. Mais cela rend très difficile pour les différents acteurs du tourisme de s'adresser à elle », affirme Paul Chiambaretto, professeur à Montpellier Business School et fondateur de la Chaire Pégase. Pour décoder ces comportements apparemment contradictoires, Le Figaro a sollicité, pour chacun d'eux, l'analyse de Paul Chiambaretto.

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Ils sont préoccupés par l’écologie mais prennent plus l’avion

Selon le rapport publié par la Chaire Pégase, 74 % des 15-24 ans pensent que le secteur aérien est polluant. 66 % d'entre eux sont même convaincus qu'il joue un rôle prépondérant dans le réchauffement climatique. Des chiffres appuyés par une étude de l'ObSoCo pour Greenpeace, selon laquelle l'écologie était la préoccupation principale de 32% des Français âgés de 18 à 30 ans en 2019, contre 26% du reste de la population.

Et pourtant. Le rapport de la Chaire Pégase montre, dans le même temps, que les jeunes ont pris l'avion plus souvent que leurs aînés au cours des dernières années. En 2021, la génération Z a en moyenne volé 1,1 fois, contre 0,7 fois pour la génération X et 0,4 fois pour les Baby Boomers. Seuls les Millennials font mieux que la « Gen Z » en 2019 et 2020, ce qui peut s'expliquer par un pouvoir d'achat plus important.

Nombre moyen de vols effectués par an et par génération en 2019, 2020 et 2021 selon le rapport de la Chaire Pégase

L'analyse de Paul Chiambaretto. « C’est une génération née avec la libéralisation de l'aérien, elle l'a toujours connu comme un moyen de transport relativement démocratique. Ces jeunes accordent aussi plus d’importance au fait de vivre des expériences. Plutôt que sur le trajet en avion, ils préféreront donc faire des efforts sur d'autres choses : acheter moins d'objets superflus par exemple. »

... et n'ont pas plus honte de prendre l’avion

Non seulement ils voyagent en avion plus souvent, mais ils ne sont pas particulièrement sujets au « flygskam », cette honte de prendre les airs portée par Greta Thunberg, née en 2003 et l'une des membres les plus célèbres de la Génération Z. Au contraire de la Suédoise, la culpabilité ne semble pas submerger les jeunes Français, qui ne sont que 13% à se sentir mal à l'aise lors d'un déplacement en avion. Un pourcentage certes plus élevé que chez la génération X (10%) et les Boomers (8%), mais inférieur à celui des Millennials (14%).

L'analyse de Paul Chiambaretto. « On s’attendait à des statistiques plus élevées. On voit parfois des réactions sur les réseaux sociaux montrant que prendre l’avion est stigmatisant. On se rend compte que cela ne touche, en fait, pas la majorité des voyageurs. »

Ils se disent prêts à payer plus... mais ne le font pas

Quatre jeunes de 15 à 24 ans sur cinq assurent accepter de débourser plus d'argent pour voler sur une compagnie plus respectueuse de l'environnement - contre seulement deux tiers des plus de 24 ans. Ils sont en moyenne prêts à dépenser 14% de plus pour réduire leur empreinte environnementale - contre 8% seulement chez les plus de 24 ans.

Montant supplémentaire que les passagers sont prêts à payer pour voler plus vert

Mais gare aux compagnies qui, au vu de ces résultats, décideraient d'augmenter leurs prix ! Quand on leur demande de donner l'élément le plus important, pour eux, au moment de choisir un billet, la majorité des jeunes opte pour... le prix. Le critère environnemental, moins déterminant, n'arrive qu'à la 7e position. Le résultat est à peine différent chez leurs aînés, qui placent le tarif en premier et le respect de l'environnement en 8e position.

L'analyse de Paul Chiambaretto. « Il faut se souvenir que cette étude repose sur du déclaratif : les gens se disent souvent prêts à payer plus mais ne le font pas forcément dans la réalité. Ces chiffres montrent quand même une volonté de privilégier les compagnies plus vertueuses. Le problème est que sur les sites de comparaison comme Opodo ou Skyscanner, les caractéristiques environnementales n’apparaissent pas. On va indiquer s’il y a du wifi ou des prises USB, mais il n'y a rien sur le recyclage des déchets, le choix de la nourriture à bord, la gestion de l'eau pour nettoyer les avions, les engins de pistes utilisés... »

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Ils cherchent des expériences uniques, mais s'informent sur les réseaux sociaux

Les 15 à 24 ans sont, plus que leurs aînés, à la recherche de voyages hors des sentiers battus, d'expériences uniques et personnalisées. Pourtant, ils s’informent principalement sur les réseaux sociaux. 75% d'entre eux y suivent l'actualité du transport aérien, contre 60% des Millennials, 52% de la génération X et 23% des Baby Boomers. Pourtant, Instagram, Youtube et TikTok ne sont pas vraiment le meilleur endroit pour dénicher des adresses à l'écart du tourisme de masse. Royaumes des influenceurs, ils inciteraient plutôt leurs utilisateurs à s'imiter les uns les autres...

L'analyse de Paul Chiambaretto. « Les jeunes veulent, en réalité, partir au même endroit que les autres mais d’une manière différente. Malheureusement, les compagnies ne proposent pas encore suffisamment de personnalisation. Si vous fêtez votre anniversaire dans l'avion, il ne se passe rien - alors que vous avez renseigné votre date de naissance. Pour mieux coller aux attentes de la Génération Z, on pourrait imaginer des recommandations de divertissement selon les préférences de chacun ou une offre de menu diversifiée. Je pense que c'est l'avenir du transport aérien. »

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Le Figaro

Tous les copropriétaires doivent réparer le préjudice causé par l’un d’eux

Actualité

Un copropriétaire avait réalisé seul, sans autorisation, des fenêtres créant des vues sur l’immeuble voisin.

Par Le Figaro Immobilier , AFP agence

Mis à jour le 26/05/22, 05:00

Publié le 26/05/22, 05:00

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Des copropriétaires peuvent être condamnés à réparer le préjudice causé aux tiers par un seul d’entre eux, a jugé la Cour de cassation, dans un arrêt rendu le 21 avril 2022 (Cass. Civ 3, 21.4.2022, P 21-12.240). Il appartient en effet au syndicat des copropriétaires, c’est-à-dire à leur collectivité, d’agir en temps utile si l’un de ses membres réalise des travaux qui nuisent au voisinage, ont expliqué les juges.

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Un syndicat, condamné à indemniser un voisin parce que l’un des copropriétaires avait réalisé seul, sans autorisation, des fenêtres créant des vues non autorisées sur l’immeuble voisin et avait aménagé une terrasse sur ce fonds, contestait sa condamnation. Il déclarait que, selon la loi de 1965 qui organise la vie en copropriété, il n’était responsable vis-à-vis des tiers que d’éventuels vices de construction ou de défauts d’entretien des parties communes, ce qui n’était pas le cas cette fois.

Une absence de réaction

Le propriétaire voisin lui reprochait de ne pas avoir mis en demeure l’auteur des faits afin qu’il remette le mur en état: c’était une négligence de sa part et cela avait participé à créer son dommage. La Cour de cassation a suivi cet argument. L’absence de réaction était une faute du syndicat des copropriétaires dans la conservation de l’immeuble et l’administration des parties communes, et elle a contribué à la réalisation du trouble anormal de voisinage, a-t-elle dit.

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Il revient donc à tous les copropriétaires, collectivement, d’assumer l’indemnisation de ce voisin. La faute d’un copropriétaire peut donc coûter à tous les autres.

Le Figaro

Luc Ferry: «La France est-elle “structurellement” raciste?»

CHRONIQUE - Le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye semble avoir des idées bien arrêtées sur le sujet. Il serait préférable que les priorités de la Rue de Grenelle soient plutôt la lutte contre l’illettrisme.

Un ministre de l’Éducation peut-il laisser ses idées personnelles au vestiaire quand il arrive Rue de Grenelle? J’ai eu la chance de ne pas avoir à le faire. Gaulliste de toujours, je me suis retrouvé dans ma famille politique avec des projets déjà solidement mûris et bien ancrés dans l’universalisme républicain: réforme de la voie professionnelle, dédoublements de cours préparatoires, lutte contre l’illettrisme, rejet des communautarismes. En gros, Jean-Michel Blanquer fut sur la même ligne, son souci de l’universalisme et son hostilité au wokisme lui ayant coûté son poste, ce qui restera comme une tâche peu glorieuse dans les décisions d’Emmanuel Macron.

Le nouveau ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, a lui aussi des idées bien arrêtées, ce qui est évidemment son droit. Ses analyses sont assez documentées dans ses livres et ses interventions publiques pour qu’on puisse les citer sans déformer ses propos. Par exemple, selon lui, «le génie français cache trop souvent un universalisme chauvin, d’homme, blanc, hétérosexuel» de sorte qu’à ses yeux, la France souffre, ce sont ses mots, d’un «racisme structurel».

Ne nous y trompons pas. Il ne s’agit pas seulement de dire qu’il y a en France du racisme et qu’il faut le combattre, ce qui serait une banalité, attendu qu’il y en a dans tous les pays et à toutes les époques. Non, il s’agit bien d’affirmer qu’il y a quelque chose d’essentiellement raciste dans le «génie français», dans la culture morale et politique de notre pays.

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Il faut savoir que cette thèse est défendue depuis des lustres par la gauche américaine, en particulier par les «décoloniaux» et les partisans de la «théorie critique de la race» qui tiennent notre conception de l’idée républicaine pour «aveugle aux couleurs» («colorblind») et comme telle, intrinsèquement raciste malgré ses prétentions à un universalisme de façade qui feint d’ignorer les races pour éviter la mise en place de politiques de discrimination positive dont Pap Ndiaye est un chaleureux partisan. C’est ce qui explique qu’il soit paradoxalement hostile à la suppression du mot «race» dans la Constitution comme au déboulonnage des statuts de personnalités racistes.

S’agissant des violences policières, il rejoint M. Mélenchon (lequel, cela dit au passage, s’est réjoui haut et fort de sa nomination): il y aurait en France une «attitude de déni, classique depuis longtemps, en ce qui concerne les violences policières», un diagnostic pourtant contestable au vu des mises en examen de policiers qui tombent comme à Gravelotte, la violence des manifestations des «gilets jaunes» ayant boosté comme jamais le discours antiflics auquel notre ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, semble ne pas être insensible.

Idéologie décoloniale

Mais c’est sans doute sur la question de l’islamo-gauchisme que l’opposition de Pap Ndiaye à ses prédécesseurs républicains est la plus manifeste. Voici à titre d’exemple ce qu’en disait Jean-Michel Blanquer le 20 février 2021 sur BFMTV: «C’est un fait social indubitable en France. Quand vous avez M. Mélenchon qui participe à une manifestation du CCIF où il y avait clairement des islamistes radicaux, il tombe dans l’islamo-gauchisme sans aucun doute.» Or voici ce qu’en pense notre nouveau ministre: «Ce terme ne désigne aucune réalité dans l’université, c’est plutôt une manière de stigmatiser des courants de recherche.» Non seulement la notion d’islamo-gauchisme ne serait selon lui qu’une invention de l’extrême droite, mais qui plus est une invention liberticide, uniquement destinée à museler les recherches sur la discrimination.

Encore une fois, à titre personnel, Pap Ndiaye a bien le droit d’adhérer au wokisme et à l’idéologie décoloniale importée des campus américains. En tant que ministre, c’est une autre affaire attendu qu’une large majorité de nos concitoyens est attachée à notre tradition de laïcité républicaine et d’universalisme. En dehors de l’extrême gauche, des décoloniaux et des fondamentalistes verts, la France n’est pas encore tombée dans le wokisme. Je n’ai aucun conseil à donner, mais si j’étais à nouveau Rue de Grenelle, mon premier souci ne serait certainement pas de «déconstruire» le «génie français», ma priorité des priorités serait de continuer la lutte contre l’illettrisme, de restaurer pour tous l’enseignement des sciences, et par-dessus tout, de remettre à nouveau en place une véritable réforme de la voie professionnelle, d’y créer des filières d’excellence afin qu’elle n’apparaisse plus comme une voie de relégation. Simple bon sens, il est vrai…

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Le Figaro

L'Allemagne lance une offre de «train illimité» pour neuf euros seulement par mois

Théo GIANGRÉCO

Cette mesure exceptionnelle, qui sera disponible de juin à août, rencontre d'ores et déjà un franc succès près des utilisateurs.

C'est une décision symbolique en faveur des transports en commun qui vient d'être prise en Allemagne. À partir du 1er juin prochain et jusqu'au 31 août, nos voisins Outre-Rhin pourront bénéficier d'une nouvelle offre permettant d'avoir accès à de nombreux réseaux ferrés pour quelques euros seulement par mois.

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Dans le détail, les usagers pourront utiliser l'ensemble du réseau de transport régional, ainsi que des bus, métros et trams des principales villes du pays pour seulement 9 euros par mois. Aucun plafond de vente n'a été fixé pour le moment. Cette mesure, qui devrait d'ailleurs coûter 2,5 milliards d'euros, se place aux côtés d'une série d'autres visant à limiter l'impact de la hausse des prix sur le portefeuille des Allemands, comme le versement d'une prime de 300 euros pour les salariés ou la baisse de la taxe sur les carburants.

Pour la coalition gouvernementale au pouvoir, l'objectif est triple. D'abord, soutenir le pouvoir d'achat des ménages, alors que l'inflation plombe les comptes des particuliers à travers l'Union européenne. Ensuite, réduire l'utilisation de la voiture et la dépendance du pays au pétrole et aux produits pétroliers russes. Particulièrement dépendante de la Russie pour son approvisionnement, l'Allemagne a vu les prix de l'énergie bondir.

En outre, le gouvernement souhaite aussi inciter les Allemands à prendre le train, un moyen de transport moins polluant, pour remplir ses engagements écologiques. La coalition souhaite poursuivre ses efforts dans la démocratisation de l'usage des transports en commun en vue d'atteindre les objectifs ambitieux qu'elle s'est fixés : réduire de 65% les émissions de gaz à effet de serre en 2030 et d'atteindre la neutralité carbone dans le secteur des transports d'ici à 2045. Selon l'Agence fédérale pour l'environnement, un train régional émet d'ailleurs 2,3 fois moins de Co2 qu'une voiture.

Un succès immédiat, source d'inquiétudes

Lancée le 23 mai, l'opération est déjà un succès. En une journée seulement, le site de la Deutsche Bahn, la SNCF allemande, a comptabilisé 50.000 achats de billets en ligne. De son côté, la Berliner Verkehrsbetriebe, qui gère les trains régionaux sur le territoire de la ville de Berlin, en a vendu 130.000 en trois jours.

L'accueil particulièrement favorable des consommateurs soulève quelques inquiétudes, sur le financement, d'abord. Par ailleurs, de nombreuses associations de consommateurs ont souligné que cette décision pourrait entraîner une augmentation massive de passagers dans des trains régionaux déjà largement bondés pendant les vacances. Reste à voir si ces inquiétudes se vérifieront dans les semaines à venir.

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Le Figaro

Fin des corps spécifiques au Quai d’Orsay: «Pourquoi se priver d’agents expérimentés?»

ENTRETIEN - Sur décision d’Emmanuel Macron, les deux corps de cadres propres au ministère des Affaires étrangères disparaissent au profit d’un corps unique d’administrateurs civils pleinement interministériel. Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France, regrette vivement cette évolution, qu’il juge funeste.

Ancien élève de l’ENA, le diplomate Xavier Driencourt a alterné les fonctions à Paris (conseiller diplomatique d’Alain Juppé à Matignon, directeur général de l’administration du Quai d’Orsay, chef de l’Inspection générale des affaires étrangères) et à l’étranger (consul général à Sydney, ambassadeur de France en Malaisie, ambassadeur de France en Algérie entre 2008 et 2012, puis entre 2017 et 2020). Il a publié «L’Énigme algérienne. Chroniques d’une ambassade à Alger» (Éditions de l’Observatoire, mars 2022).

LE FIGARO. - Un préavis de grève a été déposé pour le 2 juin par plusieurs syndicats des personnels du Quai d’Orsay afin de protester, notamment, contre la réforme de son encadrement, parue au Journal officiel, dans une certaine précipitation, entre les deux tours de la présidentielle. Comment expliquez-vous cette fronde quasi inédite?

Xavier DRIENCOURT. - C’est en réalité la troisième grève au Quai d’Orsay, la première ayant eu lieu sous Roland Dumas en 1983. Sur la forme, il y a eu très peu de concertation de la part du ministère de la Fonction publique et, vous le soulignez, une précipitation, le décret supprimant les corps des ministres plénipotentiaires et des conseillers des affaires étrangères étant publiés le dimanche de Pâques, entre les deux tours de la présidentielle, comme si on voulait être sûr que, le jour de Pâques, personne ne relèverait ces textes…

Depuis plusieurs années, les diplomates sont une des cibles préférées du Budget pour diverses raisons. Le ministère de la Fonction publique (dépendant depuis quinze ans de Bercy) ne fait que parachever son obsession: il obtient ce qu’il souhaitait depuis longtemps. Supprimer ces corps propres au Quai d’Orsay explique la fronde en question.

Les cadres de l’État risquent-ils de devenir interchangeables? Avec quelles conséquences?

Il faut distinguer le contenant et le contenu. Le contenant, c’est ce qu’on appelle communément le corps diplomatique - dont on nous dit, c’est exact, qu’il continuera d’exister. Le contenu, ce sont les agents qui appartiendront à ce corps diplomatique: jusqu’à présent, c’étaient des diplomates, expérimentés, qui devenaient successivement conseiller d’ambassade, consuls, conseillers culturels, ministres-conseillers, enfin ambassadeurs au bout de longues années, qui sont autant d’expériences, parfois d’épreuves, en tout cas d’apprentissage d’un métier exigeant et contraignant. Demain, ce contenant rassemblera tous les hauts cadres de l’État, qui seront, vous le dites, interchangeables: un jour à l’Agriculture, un jour en ambassade, un jour en préfectorale. On fera en quelque sorte un «petit tour» dans telle ou telle administration au gré des humeurs, des relations, des circonstances.

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Cette réforme fait suite à la suppression d’un autre corps historique, celui des préfets. Cela révèle-t-il une méfiance à l’égard des principaux corps de l’État? Mais, d’un autre côté, cette défiance n’est-elle pas en partie légitime? Ces derniers ne font-ils pas preuve de corporatisme?

Le corps préfectoral est également supprimé: comme le corps diplomatique, c’est un corps ancien, loyal, ayant le sens de l’État, et, comme le Quai d’Orsay, un des plus ouverts de la haute administration. Ce sont deux corps qui, déjà, accueillent de nombreux agents issus d’autres ministères.

Où est le corporatisme là-dedans? Pourquoi supprimer ce qui fonctionne? Pourquoi se priver d’agents expérimentés? Vous ne faites pas le même métier si vous l’exercez vingt ou trente ans ou si vous êtes simplement de passage. Vous ne vous donnez pas à fond dans le second cas.

On oublie aussi les contraintes de ce métier: un de mes anciens collaborateurs, ambassadeur au Paraguay, vient d’y décéder, seul, loin des siens. On trouvera toujours des volontaires pour servir à Rome ou à Londres, mais qui voudra aller à Kiev, à Conakry ou à Asuncion?

Emmanuel Macron, en 2017, avait annoncé vouloir instituer un «spoil system» («partage des dépouilles») à la française pour contourner le poids de l’administration dans la direction de l’État. N’est-il pas logique et préférable que la haute administration partage en effet les objectifs politiques de l’exécutif?

Encore une fois, c’est oublier le professionnalisme et la loyauté des diplomates: le risque d’un «spoil system», c’est de nommer des amis politiques, des députés à recaser, ou simplement des personnes dont on fera des obligés.

L’article 22 du décret (qui vient de paraître au JO), personne ne l’a noté, prévoit même de maintenir le titre d’ambassadeur à ceux qui auront occupé ces fonctions pendant deux années. Cet article résume bien l’état d’esprit de cette réforme.

Répétons-le: la haute administration, c’est le cas au Quai d’Orsay, sert loyalement les gouvernements de droite comme de gauche, elle a conseillé, mis en œuvre les décisions, inspiré des présidents de la République aussi différents que François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande.

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En 2019, pendant la Conférence des ambassadeurs, Emmanuel Macron avait montré du doigt les diplomates qui, selon lui, résistaient à sa volonté d’engager avec le Kremlin une réflexion sur une «nouvelle architecture de sécurité en Europe». Cette réforme n’est-elle pas un moyen d’échapper à un certain conformisme idéologique et d’introduire en outre de la diversité dans les profils des diplomates?

La diversité existe déjà. Le concours d’Orient voit entrer au Quai d’Orsay des jeunes maîtrisant des langues étrangères, l’arabe, le peul, l’hindi, etc., qui sont souvent, on peut le vérifier, issus de l’immigration. Ce n’est pas un hasard. Le dispositif Pacte, mis en place en 2005, permet à de jeunes «décrocheurs», sélectionnés par Pôle emploi, d’entrer au Quai d’Orsay sans concours et d’y suivre une carrière normale. Le Quai a été pionnier à l’époque, et j’avais alors reçu un prix du ministère le plus innovant. Par ailleurs, le réseau culturel est majoritairement ouvert à des profils issus de la société civile et d’autres administrations. La diversité est une bonne chose, mais n’oublions ni l’expérience ni l’expertise.

Jean-Sylvestre Mongrenier: «L'Otan est la structure adéquate pour garantir la sécurité et l'intégrité de l'Ukraine»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Andrij Melnyk, l'ambassadeur ukrainien en Allemagne, a affirmé dans une interview que son pays voulait rejoindre prochainement l'alliance atlantique. Pour le chercheur, la menace russe qui pèse sur l'Europe rend essentiel l'appui des États-Unis.

Étudiante chrétienne tuée pour blasphème: «Le Nigeria est le pays d'Afrique le plus touché par l'islamisme»

ENTRETIEN - Au Nigéria, une étudiante a été tuée par des étudiants musulmans devenus furieux à la lecture d'un message qu'ils ont jugé offensant à l'égard du prophète Mahomet. Pour l'islamologue Razika Adnani, ces évènements montrent le problème du fondamentalisme islamique dans ce pays très peuplé.

Covid-19: «Il faut venir en aide à la Corée du Nord pour éviter un crime humanitaire»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Malgré les déclarations du régime, la Corée du Nord connaît une flambée de cas de Covid-19, affirment Pierre Rigoulot et André Senik. Ils s'inquiètent de la situation sanitaire du pays et alertent sur la nécessité d'une intervention humanitaire.

Valeurs Actuelles

Amaury de Bourbon-Parme : le sang royal s’invite aux législatives

Lundi 16 mai, VIIe arrondissement de Paris. Attablé à la terrasse d’un restaurant dans une rue piétonne, un descendant des Capétiens, cigarette au bec, écluse un demi de Stella. Rejeton d’une illustre lignée vieille de 1 000 ans, le prince Amaury de Bourbon-Parme, soutien royal d’Éric Zemmour lors de la présidentielle, se présente aux élections législatives sous les couleurs du parti Reconquête!.

Du sang royal qui se mêle au jeu républicain, un comble dont s’amuse le candidat fraîchement investi. « Beaucoup me reprochent ce nom, mais je le fais avant tout pour mon pays », explique-t-il.

Son père, Charles-Emmanuel de Bourbon, prince de Parme, lui a appris l’amour de sa famille et de la France : « C’est un véritable exemple. Il a fondé une famille unie et a donné une éducation formidable à ses enfants », poursuit son fils. Après une expérience de dix ans aux États-Unis, le patriarche regagne ses pénates et se lance dans diverses activités : de la fabrication de jus d’orange à l’immobilier en passant par la commercialisation de préservatifs de luxe. « Il s’est baladé un peu partout », s’amuse Amaury de Bourbon-Parme.

Un royaliste de cœur

La conversation roule sur les piliers de son existence, « famille, descendance, transmission », détaille le lointain descendant de Louis XIV. Ce disant, il se saisit d’un briquet ornementé des armes des Bourbon-Parme – d’azur aux trois fleurs de lys d’or à la bordure de gueules chargée de huit coquilles d’argent – et le porte au bout de son clope. Il reprend, évoquant tour à tour sa foi, son attachement à la France ou encore sa mystique royaliste : « Au fond de moi, je suis royaliste », concède notre vis-à-vis.

Si certains et pas seulement ses détracteurs le décrivent comme un « homme hors-sol », son entourage évoque au contraire un homme jovial, généreux et surtout enraciné : « Il est profondément attaché à la terre et à la nature », rapporte un proche. Un autre souligne sa passion de la chasse et de la bonne bouffe, au-delà des clichés. Enfant, Amaury de Bourbon-Parme a travaillé la glèbe. Il se souvient avec nostalgie de ces longs après-midi à fabriquer des ballots de paille derrière la moissonneuse batteuse. À peu près à la même époque, en 2004 très exactement, celui qui entrait alors dans l’adolescence vit un moment d’une extraordinaire intensité mystique : la translation du cœur de Louis XVII à la basilique Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

« Ce moment fut très important pour moi. Je me suis trouvé dans un tunnel de lumière, il n’y avait plus que moi avec ce cœur que je portais, en totale abstraction », confie Amaury de Bourbon-Parme.

Son visage se durcit lorsqu’on aborde la situation de la France. À la manière dont il se redresse sur son siège et qu’il replace ses lunettes de soleil, tout porte à croire qu’elle le désespère. Nous ne sommes pas loin de la vérité : « On ne bâtit pas un futur sans le passé », lâche-t-il, de prime abord. Puis, il brosse un tableau sombre du pays : « L’avenir n’est pas rassurant, les fermiers sont désespérés, la dette et l’inflation sont monstrueuses, la guerre est à nos portes. Ça me rappelle des moments douloureux de l’histoire. » Une spirale dont on peut s’extraire, croit-il, en embrassant la vision d’Éric Zemmour. Une vision diamétralement opposée à celle du chef de l’État, Emmanuel Macron, « manager sans cap et représentant d’une classe qui ne pense qu’à ses intérêts catégoriels », ainsi que Bourbon-Parme le définit.

Une entrée dans l’arène politique

S’il est fier de ses origines familiales, notre interlocuteur admet qu’elles ont pu lui porter préjudice : « C’est un poids que je porte depuis tout petit sur mes épaules. Pour la campagne, certains jusque dans notre propre camp ont eu quelque appréhension du seul fait de mon nom. » Son ami Louis – ça ne s’invente pas –, soutient qu’il s’agit « d’un détail pour les gens ». L’un des coordinateurs du descendant des Capétiens voit même dans cette candidature la clef d’une « réconciliation des différentes strates sociales ».

Au vrai, ces considérations intéressent peu l’intéressé. « Je suis tout neuf en politique. Tout bêtement, je n’ai pas grand-chose à perdre, pas grand-chose à gagner. Je veux simplement défendre certaines valeurs », explique-t-il entre deux bouchées de viande. Ce pourquoi il continuera à se battre, promet-il, quel que soit le résultat des élections en juin.

Rétrospectivement, notre homme n’était pas franchement destiné à mener une carrière politique. Plus jeune, il se rêvait chef cuisto, militaire, ou encore diplomate. Plus tard, il a travaillé dans l’hôtellerie avant de tenter de s’engager dans l’armée, sans succès : « Alors que je cherchais le bureau de recrutement, je me suis retrouvé dans une cité dont j’ai fait quatre fois le tour. On m’a proposé toutes les drogues possibles. Le bureau de recrutement, en revanche, je ne l’ai jamais trouvé. C’était la fin de ma carrière militaire », ironise-t-il.

À 30 ans, le voilà donc à l’aube d’une carrière politique dont il goûte pour l’instant les bons côtés, « les marchés, le porte-à-porte, le folklore de la campagne, etc. » Tôt ou tard, et plus tôt que plus tard, il en découvrira les mauvais aspects. Tout cela, il n’y pense guère pour l’heure. Avant toute chose, Amaury de Bourbon-Parme a un siège de député à remporter.

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L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
Le Figaro

«Contrairement à certains diplômés d'AgroParisTech, nous, étudiants, croyons à la science et au progrès»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Lors de leur récente remise des diplômes, huit diplômés d'AgroParisTech ont appelé à «déserter» les métiers auxquels ils ont été formés. Les signataires de la tribune jugent que ces protestataires multiplient les poncifs et se comportent en enfants gâtés.

Appel à l'initiative de Fiona Idda, Jacques Smith et Rémy Perrad, délégués nationaux de l'UNI et déjà cosigné par deux cents jeunes.

Depuis la semaine dernière, une vidéo fait le tour des réseaux sociaux. Lors de la remise de diplôme de la prestigieuse école AgroParisTech, huit étudiants prennent la parole et l'assemblée assiste à un véritable «appel à déserter». Déserter leur école, accusée de perpétuer «l'ordre social dominant» et de soutenir «les intérêts de quelques-uns». Déserter leur futur métier qui conduirait à des «ravages écologiques et sociaux» et qui ne servirait rien d'autre que le capitalisme. L'innovation, le développement durable, la recherche, non, eux, ils n'y croient pas. À les entendre, l'industrie agroalimentaire est même responsable de fabriquer des plats préparés et les chimiothérapies conçues pour soigner les maladies qu'ils causent.

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Que proposent-ils alors ?

En écoutant leur parcours, on apprend que l'un d'entre eux vit dans la ZAD de Notre Dame des Landes depuis deux ans, un autre milite pour le collectif extrémiste «les soulèvements de la Terre» prônant la violence politique, un autre encore participe à un projet d'agriculture collective et vivrière. En brandissant l'urgence climatique, ces jeunes militants prônent une décroissance radicale et violente, imprégnée de marxisme, de décolonialisme et de wokisme, une totale et profonde remise en cause de tout ce qui fait notre société et son fonctionnement.

C'est nier les bienfaits et les immenses avancées que ce «système» tant décrié nous a permis d'accomplir.

Les progrès techniques comme le livre et l'imprimerie ont permis à la culture de se propager à destination de tous et d'éradiquer l'illettrisme dans une grande partie du monde. Notre système éducatif est développé et accéder à l'enseignement supérieur n'est plus une exception. Nos avancées sur le plan de la médecine ont permis de soigner des maladies autrefois incurables et d'allonger considérablement l'espérance de vie.

Grâce aux nombreuses innovations industrielles puis aux différentes infrastructures technologiques, le niveau de vie a spectaculairement augmenté dans nos pays et l'ensemble de la population a accès à une offre de services riche et diverse.

La société a payé la formation de ces jeunes diplômés afin qu'ils deviennent des ingénieurs qui trouvent des solutions aux problématiques que le monde rencontrera demain.

Le progrès, l'innovation et la recherche ont prouvé dans l'histoire qu'ils pouvaient améliorer la vie de tous dans une logique de croissance. Les soubassements indispensables à la production de richesses sont les valeurs du mérite, du travail, de l'effort, ces mêmes valeurs que les grandes écoles, d'où sortent ces jeunes diplômés militants, doivent incarner. Pour relever les enjeux de demain, les jeunes générations doivent recevoir une formation d'excellence. AgroParisTech fait partie de ces grandes écoles publiques, stratégiques et d'excellence. La société a payé la formation de ces jeunes diplômés afin qu'ils deviennent des ingénieurs qui trouvent des solutions aux problématiques que le monde rencontrera demain (en moyenne, la formation d'un ingénieur coûte 25 000 euros par an à l'État). En sombrant dans un extrémisme idéologique dangereux, ils ont pris les places de jeunes qui auraient mis en application ce qu'ils avaient appris pour servir l'intérêt général.

Se parant d'altruisme et de bonne conscience, ces jeunes diplômés d'AgroParisTech tombent en réalité dans l'égoïsme, désertant le service du bien commun auquel ils étaient destinés.

Se parant d'altruisme et de bonne conscience, ils tombent en réalité dans l'égoïsme, désertant le service du bien commun auquel ils étaient destinés.

Alors, nous tous, étudiants à l'université, en école, jeunes actifs, voulons montrer que nous ne croyons pas au modèle de société que prônent ces militants.

Nous ne voulons pas prendre le climat et l'écologie comme prétextes pour justifier une décroissance totale et une régression civilisationnelle mortifère. Nous ne voulons pas l'égalité dans une pauvreté absolue. Nous ne croyons pas que l'innovation soit là pour servir un capitalisme opprimant. Nous ne voulons pas d'une société woke et décoloniale, qui voudrait détruire tout héritage commun et tout passé.

Face à la désertion égoïste de ces militants, nous appelons à la responsabilité et à l'engagement pour relever les défis de demain.

Nous sommes la jeunesse de France qui croit aux progrès techniques, à l'innovation, à la recherche utile, qui croit à la croissance et à la production de richesse bénéficiant à tous. Nous sommes la jeunesse de France qui se forme dans les universités et grandes écoles afin d'être prête à construire le monde de demain. Nous devons nous engager et ne pas fuir nos responsabilités afin de servir l'intérêt général et le bien commun.

Les signataires:

Jacques SmithFiona Idda Nathanaël Lavry Pierre Robin Eddy Casterman Joseph PetitididerIsaure de Lacoste Callixte Pipon Thibault LetureLouis-Amand DavaineYvenn Le Coz Alexi Bizieux-Lafont Aymeric FauveauGauthier Maimbourg Diane FauveauKlervie Thibault Nicolas Mastorchio Raphaël Slimovici Lilian Vacque Alexandre BenardEdouard LansiauxClaire de Gregorio Alya YettouMahëva Rebuffel Baptiste Dubost Linh Dan HuynhMax Benichou Nicolas Bérard Amaury Steck Rachel Amourette Rémy Perrad Gabriel Negrotto Pauline Langlois Clément LepillerCharles ForjoT Jürgens Tyll Thomas VerheggeEmilie Thomy Maxime Thépot Ursule Schroeter Antoine Chabrillat Adrien Wieprecht Nathan Maklouf Marine Anjo Stanislas Paute Christopher Schmitt Andrei ClizaMarine Audinette Rémi Le Guilloux Léonie Viard Dominique OrganLéonie Viard Matthias Robert Diego Pulido Eric Fernandez Elisa GonvinAlexis Monnet (Enzo Bellamy Vianney PoucholJennyfer Montalvo Auguste Lavalois Alexandre Hibschele Maxime Brunet Théo CichyWilliam Stark Dylan SuaudBaptiste MonnotNathan Gardet-DercSebastien Merida Louis SanchezMathis GachonLéane Machinaud Maïlys Vermès Luca BarbagliAntoine LudotLucile Esslinger Victor Nicolas Manon-Sasha Gourlin Anne Billard Loris Poizat Pataki Yaël Meyer Axel BugnotMaximilien DechampsRomane Bosch Mael DalglieshMaxime de Cordoue Eloi De Dreuille Alban Gebel Paul Dognin Aaron Zuili Axelle ColleTanguy Lacresse Victor de Maupeou d'Ableiges Gauthier SchlurAdrien Thouard Victor GaspardAnthony Bellorini Déborah DumoutierMaxence Drie François Blumenroeder Dylan CauvinAnthonin Kumm Stanislas d'AubignanMichelle Rojas Solene Bailly Jean-Baptiste Ouriou Inès Vera-Fontano Quentin Gardeur Henriette Vassal Loic ArfeuillereLéo CamusClément Girard Lorraine VaurMathieu Picque Alexandre Chira François Bernard Inès Hamrouni Hélio Amat Diego QuirogaRémi Vittoz Louis-Marie DullinAlexandre Desmedt Theo DevosQuentin Saglio Alban Thims Emile DouyssetLucas Cunha Martin Buron-Brohand Thomas SertaurJean-Baptiste GuépinPierre Puiseux Louis-Marie Mauduit Jérémy LenoirClément Casanave Bastien Destombes Sophie Becker Louis Fourment Alexandre Mishchuk Marie-Capucine Micaëlo Sam Worthington Jean-Eudes Blanchet Noël Nadal Stanislas CollinRobin BUTEAU Édouard de Castelbajac Axel Roucher Léo DiotCharlotte Roca-AndréRemi De Saint Albin Tanguy Cassen Mazé Alexis Gerard Leo Besnet Matisse Verzeletti Valentin Le ForestierKaëlig Macé Timothé Rosaz Pierre Serbon Nora MansouriSamuel SakpaLucas Sanchezjeanne mure Augustin de SaulieuAlexis Lelegard Alexis Pichard Hélène Casado Stanislas Collineau de Meezemaker Thibault Van Damme Angeline Papin Baudouin Aubé Flora Moraglia Constantin HudaultHanane MansouriAksel Benhammou Axel Lebarbenchon Pierre CantoCapucine Gidoin Pierre Vitali Ferréol Delmas Raphaël Chombart Paul Steiger Gerbier Pauline Léon RigolleTom WillemenAnass HammaniSimon Guillot Philippe Bouffard Benjamin Grognet Livio Festa Clément Jeannequin Laudine Sauzeau Axelle Dequatre Pascal Leroux Joseph Cinotti Pascal Andre Clothilde BarbierClaire Cinotti Jehanne Halard Clotilde Dejaeghere Pauline DoutrebenteAdèle Meunié Louise Barbier Lucía Ossandón Isabelle Toussaint

Marion Oury: «Les très bonnes notes ne sont plus décisives pour accéder aux meilleurs lycées parisiens»

TRIBUNE - L’uniformisation du niveau des lycées publics parisiens est en cours, en vertu d’une politique délibérée du ministère de l’Éducation nationale, étayée par des études qui ne prouvent rien, argumente l’universitaire.

«En validant le passe vaccinal, le Conseil constitutionnel entérine un changement de modèle politique»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le Conseil constitutionnel a validé l'entrée en vigueur du passe vaccinal dès le lundi 24 janvier prochain. Après deux ans de mesures coercitives, l'essayiste Mathieu Slama désespère de voir un jour les blessures infligées à notre modèle démocratique cicatriser.

«La décision du Conseil constitutionnel, très décevante, était prévisible»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel du passe sanitaire, l'avocat Thibault Mercier estime sa décision très regrettable et juge le dispositif dangereux.

Valeurs Actuelles

Jérôme Sainte-Marie : « Ce cartel des gauches aux législatives est un habillage pour l’électorat »

Hager Ameur, le visage de la haine

Ensauvagement : une explosion des violences passée sous silence

Présidentielle : Emmanuel Macron au Champ-de-Mars, un timide triomphe pour une large victoire

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L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

Nos recommandations culturelles

Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
Le Figaro

Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?

Tiphaine Honnet

NOS CONSEILS PSYCHOLOGIE - Conflits, baisse de désir et ressentiments s'immiscent parfois tel un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la relation amoureuse. Comment savoir s'il faut agiter le drapeau rouge ou le pavillon blanc ? Deux thérapeutes aident à se poser les bonnes questions.

«Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

La relation amoureuse est loin d'être un long fleuve tranquille. Elle s'apparente plutôt à un électrocardiogramme, avec des hauts, des bas et puis d'autres moments où la ligne stagne. Parfois la tiédeur du quotidien l'emporte sur la passion. Des désaccords peuvent apparaître pour ne jamais disparaître. Ce dysfonctionnement est-il passager ou bien de mauvais augure ? Comment savoir s'il faut plier bagage ou rester pour réparer, reconstruire le couple ? Où se trouve la frontière entre concession et séparation ?

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Un seuil de tolérance en déclin

Selon Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, la question de la séparation émerge là où le sentiment de souffrance commence et se répète. «Cela va bien au-delà d'une divergence d'opinion sur le rangement ou une autre problématique du quotidien, c'est une accumulation, explique-t-elle. Le niveau de tolérance de la situation, du rapport au partenaire baisse dangereusement et si cela perdure, nous plonge dans une forme de désespoir.»

Avant même d'envisager la rupture, la spécialiste recommande de tenir au courant le conjoint de l'impasse face à laquelle on se trouve confronté. «Il ne s'agit pas de déverser un flot de reproches mais plutôt de questionner le partenaire, de lui demander son ressenti, s'il en est arrivé aux mêmes conclusions que nous, liste la psychologue. Il faut aller au bout des possibles pour se donner toutes les chances.»

La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive

Sans grande surprise, la communication apparaît comme l'un des leviers majeurs du couple. «Si le dialogue est difficile, si on peine à évoquer notre souffrance auprès du partenaire, il est bon de s'interroger sur ces limitations», souligne Anne Sauzède-Lagarde, psychothérapeute spécialisée en Gestalt thérapie et cofondatrice de l'École du couple (1).

Cet indicateur est d'autant plus alarmant quand il se produit dans une relation toxique. «La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive», signale Camille Rochet.

Poison insidieux

Parfois, la crise se produit à bas bruit et impacte tel un poison insidieux les sentiments à l'égard de l'autre. De sorte que l'on se demande si notre affection mutuelle a évolué vers une complicité amicale, voire une joyeuse colocation, au détriment du couple. «Il existe une confusion entre l'excitation sexuelle et l'amour, note la psychologue. En cas de baisse de libido, on en conclut trop rapidement que le sentiment amoureux s'est envolé. Or, si la lune de miel ne dure pas en termes d'explosion, d'intensité, le désir de l'autre –pas uniquement sexuel mais dans son entièreté – doit, a minima, perdurer». «Plus que l'amour, l'attachement, l'estime de l'autre est une condition nécessaire à la vie commune et à son bien-être durable», renchérit Anne Sauzède-Lagarde.

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Enfants et achat immobilier

Rompre est une décision a fortiori vertigineuse quand les deux parties sont engagées, via un achat immobilier par exemple, et notamment quand elles ont fondé une famille. «Si on a des enfants, en particulier en bas âge, la responsabilité parentale ne doit pas être écartée du processus de réflexion mais elle ne doit pas non plus être la seule motivation à rester dans la relation», nuance la psychothérapeute gestaltiste.

Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer

Pour que ce questionnement soit le plus fécond possible et pour éviter les maladresses sous le coup de l'impulsion, la psychologue Camille Rochet invite à sonder au préalable notre volonté à réparer (ou non) les choses. «Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer», propose la thérapeute de couple.

Tout redéfinir avec un regard extérieur

Un regard tiers va aussi amener de l'objectivité à ce raisonnement. «Certains patients demandent conseil à leurs enfants quand ils sont adultes, s'ils ont souffert de la relation de leurs parents, observe Camille Rochet. Ou bien se tournent vers des amis, des gens de confiance pour bénéficier d'un autre regard sur leur couple et sur leur comportement vis-à-vis du partenaire.»

Autre possibilité, plus professionnelle et plébiscitée en cas de crise: la thérapie de couple. «Contrairement aux idées reçues, le thérapeute n'est pas là pour décider de l'issue de l'histoire amoureuse, précise la psychothérapeute Anne Sauzède-Lagarde. Son rôle est d'accompagner, poser un cadre, notifier les situations de souffrance et d'immobilisation.»

La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre

Bon à savoir, la séance n'aboutit pas forcément sur une conciliation. «La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre, détaille la cofondatrice de l'École du couple. Si c'est le cas, on accompagne la séparation dans le respect de l'autre, en essayant de faire accepter à la personne quittée l'idée que le couple n'existe plus, pour que cette décision soit acceptée dans un consentement mutuel.»

(1) Créer un couple durable, par Anne Sauzède-Lagarde et Jean-Paul Sauzède publié par InterEditions, 208 pages, 18,50€.

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Le procès du 13-Novembre entre en dernière phase avec les plaidoiries des parties civiles

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L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

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Le Figaro

Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?

Nicolas MondonFIG Data

FIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.

Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.

Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis

Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.

L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.

Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?

Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.

Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription

Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.

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Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.

Méthodologie

Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.

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À trois semaines des législatives, les instituts de sondages dans le flou

Anticiper le choix des électeurs s’avère plus délicat pour les spécialistes de l’opinion que lors de la présidentielle.

Législatives : Carole Delga estime être «la femme à abattre» pour LFI

L'élue socialiste confirme vouloir organiser à la rentrée des «états généraux de la gauche» pour «refonder la promesse républicaine par un projet de société juste et durable».

Nouveau gouvernement : les ministres battus aux législatives devront démissionner

INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.

L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

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Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
Le Figaro

Législatives 2022 : âge, sexe, métier... portrait type du candidat

Nicolas MondonNicole Triouleyre

INFOGRAPHIE - Les 6293 candidats aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains sont désormais connus. Quel est leur âge moyen ? Combien y a-t-il de femmes ? Quel métier exercent-ils? Radiographie de ces femmes et de ces hommes.

Un mois et demi après la victoire d'Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle, les Français sont de nouveau appelés aux urnes le 12 et 19 juin prochains à l'occasion des élections législatives.

Les 6293 candidats sont désormais connus, soit une moyenne d'environ 11 candidats par circonscription. Un chiffre en net recul par rapport à 2017, de l'ordre de 20%. En 2017, pour les dernières élections législatives, 7877 candidats s'étaient présentés. Cette année, le nombre de candidats est revenu quasi au niveau de celui de 2012 (6603). Ce recul peut s'expliquer notamment par l'alliance à gauche au sein de la Nupes entre LFI, EELV, PS et PCF, et par celle de la majorité présidentielle entre LREM, MoDem et Horizons.

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Des candidats âgés de 18 ans à 92 ans

49 ans de moyenne d'âge - La prétendante la plus jeune s'appelle Raphaëlle Rosa. Elle a 18 ans, passe le Bac et se lance à la conquête de la 8e circonscription de Moselle. La candidate Les Républicains n'était pas encore majeure lorsqu'elle a été investie par son parti. Six autres candidats sont nés comme elle en 2004 et sont encore étudiants. La doyenne de ce scrutin s'appelle Monique Peltriaux. À 93 ans, elle est candidate écologiste dans les Ardennes. En moyenne, les postulants ont 49 ans, soit l'âge moyen des candidats investis par la majorité présidentielle et LR. Les plus jeunes se trouvent au sein de Nupes (45 ans), juste devant ceux de Reconquête ! (46 ans) et du RN (48 ans). Ceux des divers extrême gauche sont les plus vieux (55 ans). Enfin, le plus jeune des candidats sortants est Victor Habert Dassault (LR) âgé de 29 ans. En 2021, il avait repris le fauteuil de son oncle Olivier Dassault qui s'est tué tragiquement dans un accident d'hélicoptère. Il est candidat à sa propre succession dans la 1ere circonscription de l'Oise.

Vers plus de parités

En 2017, un record de 224 femmes avaient été élues à l'Assemblée nationale, soit 38,8 % des 577 députés. Après 40% en 2012, 42,4% en 2017, les femmes représentent lors du prochain scrutin 44% des candidates. La palme de la majorité revient à l'UDI (51,3 %) devant Nupes (50,9%), tandis que la majorité, le Rassemblement national et Reconquête ! ont investi entre 48,2 % et 49,4% de femmes.

Dans ce paysage proche de la parité, Les Républicains font figure d'exception: seulement 35,8 % de femmes investies. C'est moins qu'en 2017 (39,1 %).

Les cadres en force

Les cadres sont la catégorie socio-professionnelle la plus représentée chez les candidats aux législatives, notamment dans la majorité présidentielle et chez Les Républicains. À l'inverse, les ouvriers sont très peu représentés. Un grand nombre de candidats appartiennent à des professions intermédiaires, sont des employés des artisans, des commerçants et chefs d'entreprise. Au sein du RN et chez Reconquêtes ! ces derniers sont majoritaires.

À noter que les étudiants qui votent en général moins que leurs aînés sont 208 à être candidats. Il y a cinq ans, ils étaient 267 à être investis et 6 à accéder au second tour.

Islamisme : très vive passe d'armes entre Jean Castex et Damien Abad à l'Assemblée

Le président du groupe LR a reproché mardi au premier ministre de n'avoir accédé à aucune des nombreuses propositions de la droite pour lutter contre l'islamisme.

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Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale: une «triangulation» qui surprend jusqu’à l’Élysée

RÉCIT - Sa nomination rue de Grenelle serait pour partie liée au lobbying très actif de deux conseillers élyséens.

«Sa défaite me convient très bien» : Le Drian profite de son discours de passation pour régler ses comptes avec le premier ministre australien

Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.

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Le Figaro

Notre palmarès 2022 des villes et villages où il fait bon vivre en région lyonnaise

Marti Blancho

EXCLUSIF – Où vit-on le mieux dans la métropole lyonnaise ? Pour le savoir, Le Figaro a noté les 59 communes du territoire selon toute une batterie de critères.

Bruit, pollution, manque d'espaces verts… La crise sanitaire a exacerbé tous les inconvénients des grandes villes. Et Lyon est loin d'être une exception. Face à cela, nombreuses sont les envies de se mettre au vert, ou du moins d'habiter un endroit plus agréable sans trop s'éloigner de la cité des gones. Sauf que le choix est vaste parmi les 59 communes de la métropole. Nous les avons donc toutes notées à partir de 18 critères reflétant la qualité de vie (voir méthodologie détaillée).

Cette batterie d'indicateurs est regroupée en sept catégories : sécurité, immobilier, santé, commerces et culture, environnement - nature, emploi - éducation et enfin transports. En ressort une note finale qui nous permet de comparer les communes entre elles et de savoir dans quel coin de la métropole la vie est la plus douce.

Poleymieux en première place

Il suffit de remonter le cours de la Saône pour trouver les communes les plus agréables de la métropole lyonnaise. La première de notre classement trône à quelques encablures du fleuve sinueux, en plein centre des monts d'Or. Couverte à plus de 85% par des espaces verts et presque épargnée par le bruit routier, Poleymieux-au-Mont-d’Or décroche la palme.

La petite commune de 1400 habitants, qui a vu grandir le fameux physicien André-Marie Ampère, se hisse en tête grâce à sa verdure, sa sécurité et l'un des airs les plus sains de la métropole. « On a vraiment l'impression d'être à la campagne alors qu'on est à une vingtaine de minutes de Lyon », se réjouit Hortense Germain, artiste et commerçante installée à Poleymieux depuis 2011.

« Une maison mise en vente part dans les 48 heures »

Corinne Cardona, maire depuis 2010, assure que la « première place est bien méritée » pour ce village de maisons individuelles typiques, la plupart en pierres dorées. « Notre politique de préservation n'est pas uniquement environnementale mais aussi architecturale, explique l'édile. On veut garder l'authenticité de Poleymieux et préserver son patrimoine. »

Sécurité, cadre de vie, nature… La petite commune semble avoir tout pour plaire. Seul le manque de commerces et de transport vient quelque peu noircir un tableau idyllique. Avec une unique ligne de bus, la voiture est primordiale pour se déplacer. Pour autant, cela ne semble pas freiner les Lyonnais et autres urbains déterminés à s'y installer. Le prix de l'immobilier grimpe et les propriétés ne font pas long feu sur le marché : « Une maison mise en vente part dans les 48 heures sans que personne ne négocie le prix », rapporte Corinne Cardona.

La belle vie des monts d'Or

À l’instar de Poleymieux, les autres communes des monts d'Or figurent en très bonne place dans notre classement pour les mêmes raisons que la lauréate. Très prisées, ces petites villes concentrent d'ailleurs les revenus les plus hauts de la métropole lyonnaise, voire de France. C'est le cas de Saint-Germain-au-Mont-d’Or, qui abrite une des propriétés de Tony Parker, président de l'ASVEL, club de basketball de Lyon-Villeurbanne.

Le nord de la métropole concentre d'ailleurs la majorité des communes où il fait bon vivre. Il suffit ainsi de traverser la Saône pour retrouver Cailloux-sur-Fontaines et Fontaines-sur-Saône. Respectivement seconde et troisième de notre classement, elles offrent un immobilier un peu plus abordable que la première tout en étant à peine moins vertes et un peu mieux servies en médecins généralistes et spécialistes.

Bruit et pollution plombent le centre

Les villes de l'est et du sud lyonnais, proches de la cité des gones, se retrouvent de l'autre côté du spectre. Vénissieux, Vaulx-en-Velin et Villeurbanne terminent dernières du palmarès, plombées par le bruit routier – plus de 20% de la population surexposée – et des niveaux de pollution de l'air élevés. Et ce malgré une bonne densité de transports en commun, de commerces et la proximité avec Lyon.

La capitale aurhalpine s'en tire un peu mieux : 34e place sur les 59 municipalités qui composent la métropole. Elle se démarque par un revenu médian plus élevé, beaucoup moins de jeunes non insérés et la plus forte densité de commerces et services. Lyon reste néanmoins tout aussi exposée que les dernières à la pollution et au bruit. De gros points noirs qui poussent les ultras-urbains à chercher une meilleure qualité de vie dans les communes moins denses et plus vertes.

Méthodologie détaillée

Notre palmarès s'appuie sur une vingtaine de critères regroupés dans les sept catégories suivantes. Chaque commune reçoit une note par catégorie. Le rang final est issu de la note finale, calculée à partir de celles des catégories auxquels on applique les coefficients suivants : six pour l'environnement-cadre de vie, quatre pour les commerces-loisirs, quatre pour le travail-éducation, trois pour les transports et enfin deux pour la sécurité, l'accès à la santé et l'immobilier.

Ci-dessous, l'ensemble des critères selon les catégories.

Sécurité

  • Crimes et délits par commune enregistrés par le ministère de l'Intérieur

Santé

  • L'accessibilité aux médecins généralistescalculée par l'Insee compte pour 50% de la note.
  • Le nombre d'ophtalmologues, gynécologues, pédiatres et chirurgiens-dentistes libéraux recensés dans le BPE 2020, la dernière disponible, rapporté au nombre d'habitants compte pour l'autre moitié de la note.

Commerces et culture

  • Le nombre de commerces alimentaires recensés par le BPE 2020 (boucherie, boulangerie, hypermarché, poissonnerie, surgelés, supermarché, supérette, épicerie) rapporté à la superficie de la commune compte pour 60% de la note.
  • Le nombre de salles de cinéma, de bibliothèques et de bassins piscines recensés par le BPE 2020 et rapporté à la surface compte pour 30% de la note.
  • Le nombre de banques recensé par OpenStreetMap et rapporté à la superficie compte pour 10% de la note.

Environnement et nature

  • Somme de la surface des territoires agricoles, forêts, milieux à végétation arbustive et/ou herbacée et espaces verts artificialisés, non agricoles comptabilisés par le Corine Land Cover 2018. Ce chiffre est ensuite rapporté à la surface totale de la commune. Le critère compte pour 30% de la note.
  • Les indicateurs de qualité de l'air et de population surexposé aux polluants calculés par Atmo AuRAentre 2018 et 2020 comptent pour 30% de la note.
  • La part de la population surexposée au bruit routier, comptabilisée par Acoucité, compte pour 20% de la note.
  • La densité de population compte pour 20% de la note.

Travail, économie, éducation

Transports

Immobilier

  • Le prix du m2 à l'achat et à la location, du Figaro Immobilier, comptent respectivement pour 50% et 30% de la note ( CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier).
  • Le délai de vente, de la même source, représente 20% de la note.

Le Conseil constitutionnel valide le principe du passe vaccinal

Il entrera en application dès le lundi 24 janvier prochain, mais l'usage du passe sanitaire à l'entrée des meetings politiques a été censuré.

Le procès du 13-Novembre entre en dernière phase avec les plaidoiries des parties civiles

Sur les 327 avocats de parties civiles, environ 150 doivent prendre la parole d'ici le 7 juin.

Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?

FOCUS - Jeudi 26 mai, quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. À l’occasion de ce jour férié en France, Le Figaro s’interroge sur l’origine de cette fête chrétienne.

New York Times - World

What Happened on Day 91 of the War in Ukraine

Ukrainian officials say Russia is likely to resort to siege tactics as it tries to encircle and capture Sievierodonetsk and other cities in the Donbas region.

Andrea KannapellVictoria Kim and Shashank Bengali

Battle narrows to a sliver of land in Donbas.

As the fourth month dawns in the war in Ukraine, the battle has narrowed to a 75-mile-wide sliver of land in the heart of the eastern Donbas region, where Russia’s concentrated firepower and shortened supply lines are helping its forces make progress toward a handful of key cities.

Moscow’s main immediate target remains Sievierodonetsk, the easternmost city still under Ukrainian control. Artillery barrages fired by Russian forces approaching from three sides have knocked out water and electrical supplies, driven residents into underground shelters and, in the last 24 hours, killed at least six people, the regional government said on Wednesday.

Ukrainian officials say that they expect Russian forces to attempt a repeat of the devastating siege tactics that they employed in the southeastern city of Mariupol, choking off Sievierodonetsk and other cities as they seek full control of Donbas.

Shrinking its objectives has allowed Moscow to make incremental gains closer to the Russian border in eastern Ukraine, after failing to capture the capital, Kyiv, and other cities in the north. But military analysts and Western intelligence officials believe that Moscow’s forces would face brutal urban combat if they tried to fully capture Sievierodonetsk, and that they would struggle to mount an offensive deeper inside Ukraine.

The intensified fighting, with each side trying to encircle the other and prevent entrapment, comes as Ukraine’s Western allies try to maintain pressure on Russia. Representatives from Finland and Sweden were in Turkey on Wednesday to meet with high-level officials in an effort to address President Recep Tayyip Erdogan’s opposition to the Nordic nations’ bids to join NATO. On the eve of the talks, Turkey laid out a series of security-related demands of Sweden, including that it abandon support for the separatist Kurdistan Worker’s Party, an organization that Turkey and the European Union consider terrorists.

In other developments:

President Vladimir V. Putin of Russia visited wounded soldiers on Wednesday and announced a raft of new social welfare measures and military benefits — an apparent effort to show Russians that he was aware times were tough. Pensions for nonworking seniors, along with the minimum wage, will be raised 10 percent in June, he said.

Germany plans to order coal-fired power plants that were due to be shut down to be placed in reserve, as part of a plan to ensure the country can keep the lights on if supplies of natural gas from Russia are abruptly cut.

Aiming to crack down on Russian oligarchs who have held on to their yachts and luxury villas in Europe despite facing sanctions, the European Union proposed on Wednesday to make evading sanctions a criminal offense and to strengthen legal measures to confiscate assets.

China on Wednesday described organizing combat drills in the waters and airspace around Taiwan, a day after China and Russia held their first joint military exercise since Moscow’s invasion of Ukraine. The Biden administration has accelerated its efforts to reshape Taiwan’s defense systems.

Finbarr O’Reilly

On their way to the front line, Ukrainian soldiers are halted by a breakdown.

A dozen Ukrainian soldiers from the 95th Air Assault Brigade were temporarily halted just outside the city of Kramatorsk on Wednesday evening, after one of their armored vehicles broke down on the way to the front line.

They waited by the roadside, smoking cigarettes, until a crew driving a captured Russian vehicle rolled up beside them, made a U-turn and attached a tow rope. The soldiers still could not get the broken vehicle rolling, however, so they transferred their weapons to another armored vehicle, piled on board, and set off toward the front in the day’s fading light.

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Livia Albeck-Ripka

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine rejected the notion that his country should cede territory to make peace with Russia, as Henry Kissinger, the former U.S. secretary of state, had suggested at the World Economic Forum on Monday. Those who advise Ukraine to give up territory fail to see the ordinary people, Zelensky said, “who actually live in the territory they propose to exchange for the illusion of peace.”

Diego Ibarra Sanchez

“I’m shooting for the first time in my life,” said Vlad, a 16-year-old Ukrainian who, along with other civilians, took part in a training exercise outside Lviv in western Ukraine on Wednesday. Vlad, his father and his fellow volunteers practiced shooting, tactical training and first aid during the exercise.

Matina Stevis-Gridneff

Reporting from Davos, Switzerland

The European Union’s proposed oil embargo of Russia is stuck in a standoff.

It’s been nearly a month since the European Union appeared poised to approve a ban on Russian oil, a once unthinkable measure heralded as a potent sign of European unity in the face of Russian aggression in Ukraine. Instead, the policy is now stalled, stymied by Hungary’s stubborn refusal to fall behind the rest of the bloc in sidelining the Kremlin.

Hopes that the standoff between Hungary and the other 26 members of the bloc could be overcome at a summit in Brussels on Monday and Tuesday are also fading. Prime Minister Viktor Orban of Hungary, seeming to relish his position as the E.U.’s spoiler-in-chief, asked earlier this week that the proposed embargo remain off the table because his concerns were not anywhere close to being resolved.

Mr. Orban’s ability to assert himself was emboldened after a recent landslide victory in Hungarian elections. Mr. Orban has come under repeated and stiff criticism in the E.U. for flouting its norms in areas such as media freedom and the rule of law. Concerns that he was abusing his authority were further fanned this week when he invoked a state of emergency that would allow him to bypass parliament.

At the World Economic Forum in Davos, Switzerland, on Wednesday, Prime Minister Mark Rutte of the Netherlands was skeptical the impasse with Hungary would get resolved next week. Mr. Orban “is not giving a lot of reason to hope that we could get to a deal on Monday, Tuesday,” he said in an interview, adding that he thought the bloc would eventually overcome the standoff.

Nevertheless, negotiations in Brussels over giving Hungary concessions have been going on for the past few weeks. Mr. Orban has demanded more time before Hungary weans itself from Russian oil, as well as E.U. funds to help the country transition to new resources and avoid, as he described it, an “atomic bomb” for Hungary’s economy.

Hungary is heavily dependent on Russian oil and gas. The cost of upgrading Hungary’s infrastructure to receive non-Russian oil is estimated by the E.U. and Hungary to be about 700 million euros.

E.U. officials said Mr. Orban has received assurances that he could get most of the exemptions he seeks were he to sign off on the embargo. Among the concessions on the table, they said, is for Hungary to have two more years than most other member states to cut off Russian oil imports, with a proposed phaseout deadline at the end of 2024.

Mr. Rutte, the Dutch prime minister, said that an extension for Hungary in implementing a total ban on oil seemed reasonable. But he said he was concerned that Hungary was demanding funds when it had its share of an E.U. pandemic stimulus package frozen because of Hungary’s breaching of E.U. rules, including in its handling of its judicial system. Hungary has been taken to the E.U. court over some of its disputes with the bloc and Mr. Orban has claimed the E.U.’s executive branch is biased and ideologically driven against its government.

Frans Timmermans, another Dutchman who is the top European Commission official on energy and climate change, said in an interview on Wednesday that allowing Hungary to access narrowly targeted funds to upgrade its energy infrastructure could potentially open the way for the oil embargo to move forward.

Mujtaba Rahman, managing director for Europe at Eurasia, a consulting firm, said there was still reason to be optimistic that the E.U. could approve the oil ban and further punish Russia.

“Given the pro-E.U. stance of Hungary’s population and the fact some money is likely to flow from Brussels, we still believe Orban will be forced to yield,” he said. “But the boost to Orban’s self-esteem, provided by the election victory, is making him even bolder in his willingness to fight Brussels down to the wire.”

The New York Times

While Russian ground forces have shifted their immediate focus in the eastern Donbas region to surrounding the city of Sievierodonetsk, their artillery continued to pummel cities across the region, including Kramatorsk, where a Ukrainian boy sat in front of an apartment building destroyed by a strike on Wednesday.

Safak Timur

After five hours of negotiations about joining NATO between Turkish, Finnish and Swedish diplomats, a spokesman for Turkey’s president said it was “not possible for any process to proceed without meeting the security concerns of Turkey.” The spokesman, Ibrahim Kalin, described some of the talks in positive terms, but added that Turkey, a NATO member that has stalled Sweden and Finland’s effort to join, was “not under time pressure.” Finland’s Foreign Ministry said talks were “conducted in a constructive spirit” and would continue.

Andrew E. Kramer

Photographs by Ivor Prickett

A doomed river crossing shows the perils of entrapment in the war’s east.

BELOKHOROVKE, Ukraine — Out on the riverbank, the scene of mayhem unfolded under a baking spring sun: blown-up tanks, the detritus of pontoon bridges, heaps of branches shorn off by explosions and the bodies of Russian soldiers, some half buried in the mud.

In the forest, a short walk revealed bits of torn Russian military uniforms hanging from trees, an eerie reminder of the troops who died violently here.

The failed river crossing that took place at this spot over several days in early May was one of the most lethal engagements of the war for the Russian army. Its forces had sought to surround Ukrainian soldiers in the nearby town of Sievierodonetsk — but instead became surrounded themselves, boxed in by the river and a Ukrainian frontline. At least 400 Russian soldiers died, mostly from artillery attacks.

As the war grinds across the rolling plains and forests of Eastern Ukraine, the maneuvering of troops has in large part evolved into attempts at entrapment. But as the deadly encounter at the bridge illustrated, the tactic comes with grave risks.

After failing to capture major cities such as Ukraine’s capital, Kyiv, or to cleave off the entire Black Sea coast, the Russian military attempted a major encirclement of Ukrainian troops in the east. That effort is looking difficult now that Ukraine has blocked one main route of advance, near the town of Izium.

So the Russian forces’ immediate goal has become a smaller encirclement of Sievierodonetsk, the easternmost city in the Donbas region still under Ukrainian control. Artillery bombardments by Russian troops approaching from three sides have ravaged the city, knocking out water and electricity and in the past day killing at least six people.

The Russian strategy has been to use the blunt instrument of its army’s vast artillery to pound away at Ukrainian forces, making incremental gains in the Luhansk region of the Donbas. Military analysts and Western intelligence officials believe that Moscow’s forces would face brutal urban combat if they tried to fully capture Sievierodonetsk, and that they would struggle to mount an offensive deeper inside Ukraine.

Encirclement is a harrowing prospect for soldiers.

“I try not to think about it,” said Pvt. Ivan Sichkar, a Ukrainian soldier surveying the destruction of the encircled Russian force. “If I think of being surrounded, there’s no time left to do anything else.”

The Russians’ refashioned goal has focused the battle on a slender, 75-mile front in the Donbas. It is seeking to advance from both the north and the south to close the one remaining supply line for Ukraine into the city of Sievierodonetsk.

On Tuesday, the Russian army advanced from the south, forcing Ukrainian troops to retreat from the small town of Svitlodarsk, lest the Russians envelop the town and trap soldiers inside. And in its Wednesday evening briefing, the Ukrainian general staff described stepped-up attacks by Russian helicopters and jets to support ground troops in the east.

With Russia making only halting progress in Ukraine, President Vladimir V. Putin moved Wednesday to shore up support at home, announcing raises in pensions and the minimum wage and making his first trip to meet with wounded soldiers. “They are all heroes,” he said at a military hospital.

Mr. Putin also signed a decree opening a fast track to Russian citizenship for Ukrainian residents of areas controlled by the Russian military, a further step toward annexing territory in southeastern Ukraine that Russia has occupied.

As Mr. Putin moved to reassure ordinary Russians, Ukraine’s Western allies were trying to maintain pressure on his government. In Ankara on Wednesday, talks took place between Turkey, Finland and Sweden over Turkish concerns about the two Nordic countries’ application to join NATO. At a news conference after five hours of negotiations, Ibrahim Kalin, a spokesman for Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said more talks were needed.

“Turkey is not under time pressure,” Mr. Kalin said. “It is not possible for any process to proceed without meeting the security concerns of Turkey.”

The strategy of encirclement has yielded far-reaching political gains for Russia over the course of its longer conflict in the region, in which Russian-backed separatists battled Ukrainian forces for eight years before the full-scale invasion this year. Two cease-fires, known as the Minsk agreements and seen as struck on terms advantageous to Russia, followed successful Russian encirclements of Ukrainian troops in the east in 2014 and 2015.

But in Belokhorovke, a tiny coal mining town on the banks of the Seversky Donets River, the tables were turned earlier this month, at least temporarily slowing the Russian advance.

Ukrainian soldiers who fought in the battle took to calling the site “the ear” for a lobe-like loop in the river where the fiercest fighting took place. The Ukrainian military escorted reporters for The New York Times to the site, which is on a frontline formed in much of the Donbas region by the roiling, fast-flowing river, swollen by spring rain.

Sunlight filters through the foliage of a dense, quiet forest on the river’s floodplain, which was the Ukrainians’ kill zone. Mosquitoes buzz. In places, the smell of decaying corpses is overwhelming.

“The Russian bodies start here,” Private Sichkar said as he rounded a bend in a dirt road extending about mile through the forest to the river’s edge. Just in this one spot, 15 incinerated armored personnel carriers were scattered about.

“The Russians wanted some little victory,” Col. Dmytro Kashenko, the Ukrainian officer who commanded the counterattack on the pontoon bridge, said in an interview. “They tried in Kyiv, they tried in Kharkiv, and they lost. They were trying to win at least something.”

The Seversky Donets River, which cuts a meandering path through eastern Ukraine, forms a natural barrier to Russia’s advances. Suitable sites for pontoon crossings are few, Colonel Kashenko said.

He was ordered to one of the crossings on May 8, after the Russians deployed pontoons and moved soldiers into the forest on the near bank. Ukrainian infantry advanced into the area the next day, but were repulsed, suffering losses, he said.

They then set up a defensive line to box in the Russians as they crossed their pontoon bridge, and rained down artillery fire on the area. They also set about destroying the bridge by placing floating mines upstream, allowing the current to carry them to the Russians’ pontoons, which proved an effective tactic. The Ukrainian forces blew up four separate bridges at the crossing site.

The Russians hastily laid new pontoons and sent armored vehicles across, Colonel Kashenko said, but they were unable to break through the Ukrainian defensive line. Dozens of armored vehicles and infantry soldiers became trapped and were mauled by Ukrainian artillery. The Ukrainians also hit Russian troops involved in the bridge work on the far shore.

The bombardment included some of the first barrages from a newly arrived American artillery gun, the M777, Colonel Kashenko said.

Colonel Kashenko said he had offered the enemy forces a chance to surrender, shouting into a loudspeaker, “‘Russians, give up!’” But, he said, “I don’t know if they heard us.”

Some enemy soldiers escaped by swimming across the river, the Ukrainians said. The Ukrainians have yet to collect the remains of the Russians scattered around the forest.

In the mottled light sifting through the leaves, discarded food and personal items lay all about: a sleeping bag, bottles of shower gel, cans of beef, a bag of potatoes, Russian tea bags, flip-flop sandals.

Ukrainian soldiers found a certificate for a medal granted to a Russian colonel for earlier fighting in the war. It was called an “award for military excellence.”

Beside a disabled Russian tank lay a cardboard box apparently used for carrying supplies. On the box was an odd message for a unit in war: “Always believe something wonderful is about to happen.”

Gen. Philip M. Breedlove, former supreme allied commander in Europe, drew a distinction between the Ukrainian tactics of seeking to target Russian armored vehicles and troops with artillery and the Russian bombardments of towns and cities.

“In the big scheme of things, Ukraine is trying to do maneuver warfare to regain territory and cut off resupply routes,” General Breedlove said. “And Russia is doing more of a grinding, attrition-based warfare.”

Of Russia’s bungled pontoon crossing, he said, “the Russians did something poorly that is difficult even if you do it magnificently.”

Maria Varenikova contributed reporting.

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Benjamin Novak

Hungary’s Viktor Orban declares state of emergency, citing the Ukraine war to expand his power.

Fresh from an election victory last month, Prime Minister Viktor Orban of Hungary has declared a “state of emergency” in the country, using the war in Ukraine as a pretext to further entrench his power.

Before the announcement on Tuesday, Mr. Orban, a right-wing populist with ties to Russia’s president, had cited the conflict in Ukraine as a justification for the expanded executive emergency powers, which allow him to bypass Hungary’s legislative process and rule by decree.

The emergency powers, he said, would enable him to respond swiftly to pressing challenges spurred by the war such as ensuring the safety of Hungarians and confronting economic hurdles. European Union sanctions against Russia had disrupted the Hungarian economy, he said, causing prices to rise and endangering the country’s energy supplies.

“This war poses a constant threat to Hungary,” Mr. Orban said Tuesday on Facebook.

The state of emergency is Mr. Orban’s first big policy move since forming his latest government this week — he has been elected a total of five times, and has won the last four consecutive elections. His far-right party, which holds a constitutional supermajority in parliament, amended the constitution to give the declaration legal footing hours before the announcement was made.

The invocation of emergency powers will not change much in practical terms, analysts said. Mr. Orban was already governing by decree after invoking a similar state of emergency in 2020, citing the pandemic. But the analysts said the new measure would nevertheless give him a broader scope for tightening his hold on the levers of power.

Mr. Orban made his name during the turbulent days of 1989 when, as an opposition leader, he called for the withdrawal of Soviet troops from Hungary, channeling the aspirations of a region.

Since returning to political power in 2010, however, he has broken with his country’s long wariness of Russian hegemony, forging closer ties with President Vladimir V. Putin of Russia and leaning heavily on Russian energy resources.

At the same time, Mr. Orban has solidified his control over the state, even as his encroaching authoritarianism has generated stinging rebukes from the European Union and human rights advocates, who say he is stifling freedom of the press and undermining the rule of law.

In March, Mr. Orban essentially declared Hungary’s neutrality in the Ukraine war, making him an outlier in Europe. He has been blocking a proposed E.U. embargo on Russian oil, one of the biggest steps many countries in the bloc want to take to punish Russia. Mr. Orban has argued that a ban on Russian oil would be the equivalent of an “atomic bomb” for his country’s economy. He has also declined to transfer military equipment to Ukraine or to allow weapons bound for Ukraine to pass through Hungary.

Andras Kadar, co-chair of the Hungarian Helsinki Committee, a rights group in Budapest, said that Mr. Orban’s decision to bypass parliament meant that Hungarians were being deprived the opportunity to learn about important legal changes through parliamentary debate — one of the last remaining ways Hungary’s beleaguered opposition could exercise oversight of the government.

“We have seen in the past two years that the government does not exercise self-constraint, and it uses this power for solely political purposes,” Mr. Kadar said.

Aurelien Breeden

France is coordinating European efforts to send Ukraine over 12,000 digital devices “to ensure the integrity of government action and communications in the country,” the French Foreign Ministry said Wednesday. The ministry said that equipment such as computers, servers, 4G routers and other networking devices from over a dozen companies had been sent through Poland at the request of Ukrainian authorities, with a first shipment in March.

Anton Troianovski

Putin visits the wounded at a military hospital in Moscow, in a first since the Ukraine invasion.

President Vladimir V. Putin visited wounded soldiers on Wednesday and announced a raft of new social welfare measures and military benefits — an apparent effort to show Russians that he was aware times were tough as the war in Ukraine entered its fourth month.

The Kremlin released brief clips of Mr. Putin, dressed in a white gown and flanked by Defense Minister Sergei K. Shoigu, greeting patients at a military hospital in Moscow. It was the president’s first time visiting the wounded since the start of the war, but his words were sparse: “He’ll be proud of his dad,” Mr. Putin told a patient with a 9-month-old son.

Later, Russian state television showed Mr. Putin meeting senior government officials at the Kremlin. He directed them to increase payments to service members deployed in Ukraine and to double the child care allowance for women in the military.

He said that while the military doctors he met on Wednesday had assured him that “they have all they need,” the government should “promptly, quickly and effectively respond to any needs” in the medical care of wounded soldiers.

“They are all heroes,” Mr. Putin said of Russian soldiers in Ukraine. “Each of them is exposing his life to mortal danger, doing so consciously, and they should be treated as such, as heroes.”

The Russian Defense Ministry last released casualty figures on March 25, when it said that 1,351 Russian service members had been killed in Ukraine.

Mr. Putin also promised wider social welfare measures, even as he repeated his insistence that the Russian economy was not suffering as much as some had predicted at the beginning of the war. Pensions for non-working seniors, along with the minimum wage, will be raised 10 percent in June, he said.

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Somini Sengupta and Matina Stevis-Gridneff

As it replaces Russian energy, Europe says it will try to limit gas reliance to 10 years to meet its climate goals.

DAVOS, Switzerland — Europe’s quest to wean itself off Russian fossil fuels is putting up new obstacles to its efforts to be a global climate leader, potentially locking the continent into methane-belching gas for decades to come.

To replace Russian piped gas, the largest single source of fuel for electricity generation, Europe is scrambling to secure liquefied natural gas, or L.N.G., from countries as far afield as Angola, Qatar and the United States — and spending 12 billion euros to construct import terminals and pipelines to get that gas where it needs to go.

Even with all of that new fossil-fuel infrastructure, a top European Union official said the 27-member bloc would aim to limit its reliance on gas to no more than a decade. It has little choice. Gas produces emissions of planet-warming gases, and Europe is bound by its own law to cut emissions by more than half by the end of the decade.

“The overriding strategic decision is to wean ourselves off Russian oil and gas,” Frans Timmermans, the European Union’s vice president for energy and climate, said in an interview on Wednesday at the World Economic Forum in Davos, Switzerland. “Even if L.N.G. is slightly dirtier than pipeline gas, this overriding concern dictates our policies because we cannot be dependent on Russian energy supplies.”

Mr. Timmermans’s job is complicated by the fact that liquefied gas suppliers want to lock in long-term contracts. “I would hope we could limit the signing of contracts to, let’s say, five or 10 years,” he said, “and then see where we are in five or 10 years time and see how much more natural gas we would need before we can go for renewable.”

For its part, the United States, the world’s top exporter of liquefied gas, expects to sell to Europe “until at least 2030,” according to an agreement announced in March to rev up gas supplies to the continent.

The European Union is also struggling to agree to ban Russian oil imports, fracturing a remarkably unified front against Russia, mostly because of Hungary’s fierce resistance to the measure.

The European Union’s €300 billion energy transition plan, known as RePower Europe, proposes to reduce electricity demand by insulating buildings, promoting rooftop solar and simplifying the permitting of renewable energy projects. At the moment, it can take seven years to get government permits for a wind or solar project. Mr. Timmermans said the bloc’s leadership would urge countries to set up designated areas, such as land next to highways, to develop large renewable energy projects.

The trouble is, until all of that renewable energy starts delivering electricity, several countries are likely to revert to burning coal, the dirtiest fossil fuel.

Neil MacFarquhar

Putin fast-tracks Russian citizenship for residents of Ukrainian areas under Russian control.

President Vladimir V. Putin signed a decree on Wednesday opening a fast track to obtain citizenship for Ukrainian residents of areas controlled by the Russian military, according to documents published on an official website, a further step toward annexing territory in southeastern Ukraine that Russia has occupied.

The decree extended to residents of the Kherson and Zaporozhzhia regions a faster method for obtaining Russian citizenship that was established in 2019 for residents of the so-called Luhansk and Donetsk people’s republics, two rump states created by the Kremlin and recognized as “independent” right before the February invasion.

Ukraine’s Foreign Ministry condemned the move as an illegal attempt to force residents of the region to acquire Russian citizenship, calling it “more evidence of the criminal goal of Russia’s war against Ukraine — the conquest of Ukrainian territories for their further occupation and integration into Russia’s legal, political and economic space.”

Moscow has shown signs it was preparing for the “Russification” of parts of eastern Ukraine, moving to introduce the ruble as currency, install proxy politicians in local governments, impose new school curriculums, reroute internet servers through Russia and cut the population off from Ukrainian broadcasts.

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Johanna Lemola

Finland’s foreign minister, Pekka Haavisto, will visit Washington over the next three days, the ministry said in a statement. Mr. Haavisto will meet with U.S. officials including Secretary of State Antony J. Blinken to discuss the war and Finland’s application to join NATO.

Matthew Mpoke Bigg

Ukraine is fighting for its sovereignty and to reclaim “all of its territories,” President Volodymyr Zelensky said via videolink to the World Economic Forum in Switzerland. It was an apparent reference to Ukraine’s desire to regain lands seized by Russia in the regions of Crimea and Donbas in 2014.

Matthew Mpoke Bigg

Zelensky said that Russia could show that it is serious about peace talks by withdrawing its forces to the positions they held before Moscow launched its full-scale invasion of Ukraine on Feb. 24.

Monika Pronczuk

An E.U. proposal could make it easier to seize the yachts and villas of Russian oligarchs who are under sanctions.

Aiming to crack down on Russian oligarchs who have held on to their yachts and luxury villas in Europe despite facing sanctions, the European Union proposed on Wednesday to make evading sanctions a criminal offense and to strengthen legal measures to confiscate assets.

The proposal comes amid increased discussion of making Russia pay Ukraine for war damage. According to Ukrainian authorities, losses inflicted on the country by Russian aggression now amount to $650 billion.

Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, the bloc’s executive branch, said on Tuesday that Russian assets could be used to help finance the reconstruction of Ukraine. “We should leave no stone unturned — including, if possible, using Russian assets,” Ms. von der Leyen said at the World Economic Forum in Davos, Switzerland.

Since President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine began in February, the 27-nation bloc has imposed five rounds of sanctions covering over 1,000 Russian and Belarusian individuals and entities. European authorities have frozen almost 10 billion euros, or about $10.7 billion, in assets, and blocked €196 billion, or $209 billion, in transactions.

Although E.U. sanctions were agreed upon jointly, it is up to national authorities to carry them out, and that varies among members. As a result, oligarchs who are under sanctions can use legal loopholes to protect their assets and move them around the bloc.

Categorizing sanctions evasion as an E.U. crime would remedy that and streamline the execution of sanctions, the commission said. In the future, it could also provide the legal basis for national authorities to confiscate frozen assets. The commission also proposed ways to identify and track down potential goods and real estate to be seized faster and more efficiently.

“As a union we stand up for our values,” Vera Jourova, the European Commission’s vice president responsible for values and transparency, said in a statement on Wednesday, “and we must make those who keep Putin’s war machine running pay the price.”

It is not clear, however, whether such a move has enough support to go into effect. Creating a new category of E.U. crime would require all member nations to agree, and some national diplomats expressed concern over the legal basis of the commission’s proposals.

Kevin Granville

Marks & Spencer, the British retailer, said on Wednesday that it would exit its business in Russia, where it operated about 45 stores with a franchise partner. M&S ceased shipments to Russia in early March. Its stores in Ukraine have been partly closed since the war started, and the company said it aimed to fully reopen them when possible. The company put the cost of quitting Russia, and the disrupted business in Ukraine, at £31 million ($38.8 million).

Safak Timur

Talks between Turkey, Finland and Sweden about Turkish objections to the two Nordic countries’ NATO bids are underway in Ankara, according to the office of Ibrahim Kalin, the spokesman for President Recep Tayyip Erdogan. Mr. Kalin and Sedat Onal, the deputy foreign minister, are heading the Turkish delegation, and Turkey made a series of security-related demands of Sweden on Tuesday.

Matthew Mpoke Bigg

Russian troops on Wednesday fired four cruise missiles at the city of Zaporizhzhia, on the Dniepro River, killing a resident, wounding three others and causing damage to 62 houses, the local administration said. Russian forces seized a nuclear power plant southwest of the city in March.

Melissa Eddy

Germany plans to keep coal-fired plants ready in case Russian gas is cut.

Germany plans to order coal-fired power plants that were due to be shut down to be placed in reserve, as part of a plan to ensure the country can keep the lights on if supplies of natural gas from Russia are abruptly cut.

A bill drawn up this week by the economy ministry, led by Robert Habeck, a member of the Greens, envisions maintaining power plants that burn coal and brown coal, or lignite, so they could be fired up on short notice.

The proposed regulation, if adopted, would remain in place through March 31, 2024.

“This means that the short-term use of coal-fired plants in the electricity sector is made possible on demand, should the need arise,” it states. The measure still requires approval by the cabinet of Chancellor Olaf Scholz.

Natural gas, much of it from Russia, accounted for 15 percent of Germany’s electricity generation in 2021, the ministry said, although it expected that number to be lower this year because of the rising cost of gas and turmoil caused by the war in Ukraine.

Germany has counted on affordable, abundant supplies of natural gas from Russia as a replacement for coal as it seeks to meet its goal of reducing carbon emissions by 55 percent of 1990s levels by 2030. But since Russia’s invasion of Ukraine on Feb. 24, Berlin has scrambled to reverse decades of policy focused on importing fossil fuel from Russia.

This month, the Parliament passed legislation paving the way for the construction of four terminals to receive liquefied natural gas on Germany’s northern coast, including two floating terminals that are expected to be ready by the end of the year.

Germany has reduced the share of natural gas it receives from Russia to 35 percent, from 55 percent at the start of the year. Most of the Russian gas flows through the Nord Stream pipeline under the Baltic Sea.

The International Monetary Fund warned in its annual report on Germany this week that a cut in natural gas from Russia was the largest threat to the German economy, which is Europe’s largest.

Germany decided under its previous government in 2020 that it would spend $44.5 billion to quit coal by 2038. The new government, which took over in December, has moved the exit date up to 2030 and emphasized the expansion of renewable energy for power generation.

Efforts to build more wind turbines and solar farms stalled under the previous government. Last year, amid high gas prices, coal-generated power rose nearly 5 percent, accounting for roughly 30 percent of Germany’s electricity production.

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Matthew Mpoke Bigg

Reporting from Krakow, Poland

‘Sievierodonetsk is barely alive’: Russia focuses its firepower on the Donbas region.

As the war in Ukraine enters its fourth month, Moscow’s military has narrowed its focus to the Donbas region in the east of the country, concentrating firepower on individual towns and cities and making some gradual gains, analysts said on Wednesday.

And for civilians in the cross hairs of Russian forces, that focus has meant sustained bombardment.

“They are killing our cities, destroying everything,” the head of the regional military administration in Luhansk Province, Serhiy Haidai, said on Wednesday. Referring to the last major city in the province that is not in Russian hands, he said, “Sievierodonetsk is barely alive.”

Russia secured considerable ground in the Donbas region in 2014, and separatists backed by Moscow set up two so-called republics there. It is now aiming to expand that territory and potentially annex the region entirely, and to create an overland route for its forces along the coast to Crimea.

In its efforts to do so — and after failing to seize the capital, Kyiv, and Ukraine’s second largest city, Kharkiv — Russia has in recent weeks concentrated its campaign on Ukraine’s east, including the Donbas region, where proximity to Russian soil shortens supply chains.

One of its key aims was to completely encircle Ukraine’s forces there, but analysts say that setbacks on the battlefield have prompted it to adjust its tactics. That, in turn, has helped Moscow make modest gains in the area.

“Russian forces have likely abandoned efforts to complete a single large encirclement of Ukrainian forces in eastern Ukraine and are instead attempting to secure smaller encirclements, enabling them to make incremental measured gains,” said a report on Wednesday by the Institute for the Study of War, a think tank in Washington.

For months, Ukraine’s government has called for heavier weapons with a longer range to combat Russia’s advantage in artillery, and commanders now say they hope the arrival of some of those weapons could gradually start to turn the tide in Donbas.

Six people were killed in Sievierodonetsk in the past 24 hours, the regional military government said on Wednesday. Most residents in the cities under attack have taken to basements or bomb shelters amid dwindling supplies of food, medicine, electricity and water, and few safe means of evacuation.

Russian attacks killed 12 civilians in Donetsk Province on Tuesday, including three who died in the city of Bakhmut, the regional military authorities said, adding that 10 others were wounded.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in an overnight speech that neither the country’s enemies nor the world’s leading intelligence agencies had expected Ukraine to hold on for so long against the Russian invasion. But he acknowledged that the situation in Donbas, which includes Luhansk and Donetsk Provinces, was “extremely difficult.”

“All the strength the Russian Army still has was thrown there to attack,” he said, noting that Sievierodonetsk in Luhansk and Lyman, Popasna and Sloviansk in Donetsk were particularly vulnerable.

“The occupiers want to destroy everything there,” he said.

Maria Varenikova

Two explosions hit in the area of the railway station in the eastern Ukrainian city of Pokrovsk aroud 7:30 a.m. Wednesday. There was no immediate information about casualties. A month earlier, a Russian missile hit the station in the nearby city of Kramatorsk killing 59 people, most of them waiting for an evacuation. An evacuation train was scheduled for Wednesday afternoon in Pokrovsk, but people had not yet gathered when the strikes hit.

Victoria Kim

President Volodymyr Zelensky said that Ukrainian troops were facing an increasingly dire situation in the country’s eastern Donbas region, calling the situation on the ground in a cluster of towns around Sievierodonetsk “extremely difficult.” “All the strength the Russian Army still has was thrown there to attack,” he said in his nightly address. “The occupiers want to destroy everything there.”

Megan Specia

As the U.K. offers homes to Ukrainians, the process lags behind the good will.

LONDON — At a church in East London this month, Imogen Moore-Shelley balanced her 6-month-old on her hip as she scrawled an important message on a poster: “Useful information for sponsors.”

She then handed her marker to Natalia, a Ukrainian woman who had moved into Ms. Moore-Shelley’s home a week earlier. Natalia then wrote the message in Ukrainian as people filtered into the church for a luncheon bringing together refugees and the Londoners opening their homes to them.

Natalia and Ms. Moore-Shelley’s story — of a woman fleeing war and finding shelter with a stranger 1,300 miles away — served as a hopeful example of a smooth transition to safety in Britain. But not every experience with a British visa program meant for Ukrainians fleeing war has been so easy, and many of the sponsors gathered at the church, unable to get clear answers from the government, were looking to one another for advice.

Weeks after Russia invaded Ukraine on Feb. 24, and amid widespread criticism that it was not doing enough to help, the British government began Homes for Ukraine, a program meant to offer Ukrainians a quick path to safety. But despite tens of thousands of Britons having expressed interest in playing host, the rollout has been painfully slow.

Aid groups, potential hosts and Ukrainians say that the program is full of pitfalls, including a difficult application process and significant delays in visa processing. They also express concerns about safety and about a lack of support in gaining access to schools and other vital services in Britain.

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Matthew Mpoke Bigg

Reporting from Krakow, Poland

Russian shelling pummels an eastern Ukrainian town, where the mayor says escape is impossible.

Russia’s intense bombardment has killed and wounded many people in the eastern Ukrainian town of Lyman, according to the mayor. Water, gas and electricity supplies are long gone. Escape is impossible because the roads are cut off, the mayor said, and those civilians who remain have taken refuge in their basements or in bomb shelters.

In recent weeks, the port city of Mariupol has become a symbol of Ukraine’s suffering, after a protracted siege that left it in ruins and killed thousands. But other, lesser-known places have been pummeled in the conflict, too, and information about them has been hard to obtain because of fierce fighting as Moscow tries to seize territory in Ukraine’s east.

Few reports have emerged from Lyman, a town in the Donetsk region that is a strategic target for Russia. But on Tuesday, the mayor, Oleksandr Zhuravlyov, gave a glimpse, noting that food supplies can no longer reach the citizens still in the town, who number about 8,000, down from over 20,000 in 2021, according to Ukraine’s state statistics service.

“The situation in the city is very difficult,” he said, during a broadcast on Ukrainian television. He said heavy shelling had destroyed many houses and cut communications. One priority, he said, was to secure an evacuation route so that civilians could leave.

Lyman lies around 40 miles west of the city of Sievierodonetsk, the last major urban center in the neighboring Luhansk region that is not under Russian control. Russian forces have been trying to capture Sievierodonetsk and hope to push east to take other larger towns still in Ukrainian hands, among them Sloviansk and Kramatorsk.

The resource-rich Donets Basin in eastern Ukraine, known as the Donbas, contains the regions of Donetsk and Luhansk, where Moscow-backed separatists have held significant territory since 2014.

Capturing the entire Donbas has become the focus of President Vladimir V. Putin’s current campaign. Russia’s earlier offensives failed to secure the capital, Kyiv, and the second largest city, Kharkiv, and it’s forces have recently withdrawn from the outskirts of those cities. Those setbacks have had the effect of compressing and intensifying the fighting in southeastern Ukraine as Russia has shifted units to the region from other parts of the country.

Edward Wong and Eric Schmitt

Lessons from Russia’s war in Ukraine are shifting the U.S.’s approach to Taiwan’s defense.

WASHINGTON — The Biden administration has accelerated its efforts to reshape Taiwan’s defense systems as it projects a more robust American military presence in the region to try to deter a potential attack by the Chinese military, current and former U.S. officials say.

Russia’s war in Ukraine has made American and Taiwanese officials acutely aware that an autocrat can order an invasion of a neighboring territory at any moment. But it has also shown how a small military can hold out against a seemingly powerful foe.

U.S. officials are taking lessons learned from arming Ukraine to work with Taiwan in molding a stronger force that could repel a seaborne invasion by China, which has one of the world’s largest militaries.

The aim is to turn Taiwan into what some officials call a “porcupine”— a territory bristling with armaments and other forms of U.S.-led support that appears too painful to attack.

Taiwan has long had missiles that can hit China. But the American-made weapons that it has recently bought — mobile rocket platforms, F-16 fighter jets and antiship projectiles — are better suited for repelling an invading force. Some military analysts say Taiwan might buy sea mines and armed drones later. And as it has in Ukraine, the U.S. government could also supply intelligence to enhance the lethality of the weapons, even if it refrains from sending troops.

American officials have been quietly pressing their Taiwanese counterparts to buy weapons suitable for asymmetric warfare, a conflict in which a smaller military uses mobile systems to conduct lethal strikes on a much bigger force, U.S. and Taiwanese officials say.

Washington increasingly uses the presence of its military and those of allies as deterrence. The Pentagon has begun divulging more details about the sailings of American warships through the Taiwan Strait — 30 since the start of 2020. And U.S. officials praise partner nations like Australia, Britain, Canada and France when their warships transit through the strait.

In ramping up its posture and language, the United States is trying to walk a fine line between deterrence and provocation. The actions risk pushing President Xi Jinping of China to order an attack on Taiwan, some analysts say.

On Wednesday, the Chinese army described organizing combat drills in the waters and airspace around Taiwan to send a blunt message to the United States. The statement was ambiguous as to whether such drills had already taken place recently or were still to come.

A Chinese offensive against Taiwan could take many forms, such as a full-scale sea and air assault on the main island with missile barrages, an invasion of small islands closest to China’s southeast coast, a naval blockade or a cyberattack.

“Are we clear about what deters China and what provokes China?” said Bonnie S. Glaser, director of the Asia program at the German Marshall Fund of the United States. “The answer to that is ‘no,’ and that’s dangerous territory.”

“We need to think long and hard on how to strengthen deterrence,” she said.

U.S. officials often discuss potential deterrent actions that end up being dropped because they are deemed too provocative. In the Trump administration, National Security Council officials discussed putting U.S. troops in Taiwan, one former official said. White House and Pentagon officials also proposed sending a high-level U.S. military delegation to Taiwan, but that idea was killed after senior officials at the State Department objected, another former official said.

President Biden’s strong language during a visit to Tokyo this week tiptoed up to provocation, Ms. Glaser and other analysts in Washington said.

The president asserted on Monday that the United States had a “commitment” to get involved militarily to defend Taiwan — the third time he has made such remarks during his presidency. And he explicitly said he would take measures that go beyond what the United States has done in Ukraine. While Beijing could see the words as belligerent, they are consistent with the new emphasis in Washington on forceful deterrence.

On Tuesday, Mr. Biden said in Tokyo that the decades-old policy of “strategic ambiguity” — leaving open whether the U.S. military would fight for Taiwan — still stands. “The policy has not changed at all,” he said.

Harry B. Harris Jr., a former U.S. ambassador to South Korea and a retired admiral who led the U.S. Pacific Command, said the United States now needed to adopt “strategic clarity” rather than “strategic ambiguity” to serve as a deterrent. China, he said, “isn’t holding back its preparations for whatever it decides it wants to do simply because we’re ambiguous about our position.”

The United States has been urging allies to speak up on Taiwan in an effort to show Beijing that Washington can rally other nations against China if it attacks the self-governing democratic island. On Monday, Prime Minister Fumio Kishida of Japan said at a news conference with Mr. Biden that the two leaders had affirmed “the importance of peace and stability of the Taiwan Strait.”

In the three months of war in Ukraine, Washington has held together a coalition of European and Asian partners to impose sanctions against Russia. U.S. officials say they hope the measures send a message to China and other nations about the costs of carrying out the type of invasion overseen by President Vladimir V. Putin of Russia. U.S. officials are already discussing to what extent they could replicate the economic penalties and the military aid deployed in defense of Ukraine in the event of a conflict over Taiwan.

“I want P.L.A. officers to wake up each day and believe they cannot isolate Taiwan in a conflict and must instead face the decision of initiating a costly, wider conflict where their objectives are beyond their reach,” said Eric Sayers, a former senior adviser to the U.S. Pacific Command who is a fellow at the American Enterprise Institute, referring to the People’s Liberation Army.

The statement from the Chinese army on Wednesday described China’s drills near Taiwan as “a solemn warning” to the United States and Taiwan. The spokesman for China’s Eastern Theater Command, Senior Col. Shi Yi, said in an online statement: “It is hypocritical and futile for the United States to say one thing and do another on the Taiwan issue.”

U.S. intelligence analysts have been studying the evolving relationship between China and Russia and the lessons Beijing might be drawing from Ukraine.

Chinese leaders face a complicated calculus in weighing whether their military can seize Taiwan without incurring an overwhelming cost.

A Pentagon report released last year said China’s military modernization effort continued to widen the capability gap between the country’s forces and those of Taiwan. But the Chinese military has not fought a war since 1979, when it attacked Vietnam in an offensive that ended in a strategic loss for China.

To take Taiwan, the Chinese Navy would need to cross more than 100 miles of water and make an amphibious assault, an operation that is much more complex than anything Mr. Putin has tried in Ukraine.

And in any case, perceived capabilities on paper might not translate to performance in the field.

“As we have learned in Ukraine, no one really knows how hard a military will fight until a war actually starts,” said James G. Stavridis, a retired four-star admiral and former dean of the Fletcher School of Law and Diplomacy at Tufts University. “China is probably not ready to take a risk of an invasion with current force levels and capabilities in terms of attacking Taiwan.”

American officials are not making that assumption. They have pressed Taiwan to buy weapons systems that they deem suitable for asymmetric warfare against China. The Biden administration recently told the Taiwanese Defense Ministry not to order MH-60R Seahawk helicopters made by Lockheed Martin, and it has also discouraged orders for more M1A2 Abrams tanks.

Admiral Stavridis said the United States needed to get weapons into the hands of the Taiwanese quickly if an invasion looked imminent, with a focus on systems that would wear down Chinese offensive capabilities.

“That would include smart mines, anti-ship cruise missiles, cybersecurity capability and special forces who can neutralize Chinese advance teams, and air defense systems,” he said.

U.S. officials consider mobility to be critical and are encouraging Taiwan to buy mobile land-based Harpoon anti-ship missiles. Stinger antiaircraft missiles could also be valuable for staving off the Chinese air force.

The pace of Taiwan’s weapons purchases has increased. Since 2010, the United States has announced more than $23 billion in arms sales to Taiwan, according to the Pentagon report from last year. In 2020 alone, authorizations totaled more than $5 billion. The sales included advanced unmanned aerial systems, long-range missiles and artillery, and anti-ship missiles.

Taiwan’s annual defense budget is more than 2 percent of its gross domestic product. President Tsai Ing-wen has increased the annual figure by modest amounts.

Both U.S. and Taiwanese officials say Taiwanese troops need better training, but each government wants the other to take more responsibility.

“The Taiwanese troops barely have opportunities to conduct exercises with the allies,” said Shu Hsiao-huang, a researcher at the Institute for National Defense and Security Research, which is funded by the government of Taiwan. “Military cooperation between Taiwan and the United States should be strengthened in the aspects of regional exercises and the deployment of weapons.”

Ms. Glaser said Taiwan needed to create a strong reserve force and territorial defense force that could wear down an invading military, as the Ukrainians did.

“The U.S. has encouraged Taiwan’s military for years to talk to countries with a robust defense force,” she said. “Taiwan has sent delegations to Israel, Singapore, Finland, Sweden, some of the Baltic States. Now the situation is far more serious and far more urgent. There’s a lot more pressure.”

John Ismay and Julian E. Barnes contributed reporting from Washington, Paul Mozur from Seoul, and Amy Chang Chien from Taipei, Taiwan.

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Safak Timur

Turkey lists demands ahead of talks with Sweden and Finland on their NATO bids.

Turkey made a series of security-related demands of Sweden on Tuesday, a day ahead of talks between Turkish officials and delegations from Sweden and Finland in Ankara about Turkey’s opposition to their becoming NATO members.

After years of neutrality, both Finland and Sweden decided to join NATO, aiming to fortify their defenses against Russia in the wake of its invasion of Ukraine. But approval of their membership bids requires the unanimous consent of current NATO members, and the president of one — Turkey — has voiced strong objections.

“Are they coming to convince us?” the Turkish leader, Recep Tayyip Erdogan, told reporters last week. “They shouldn’t bother.”

The Finnish and Swedish delegations are expected to meet at the presidential palace on Wednesday with Mr. Erdogan’s spokesman, Ibrahim Kalin, and a deputy Turkish foreign minister, Sedat Onal, according to Mr. Kalin’s office.

Turkey accuses Sweden and Finland of providing support for terrorism — specifically for the separatist Kurdistan Workers’ Party, or P.K.K., and followers of Fethullah Gulen, a reclusive Islamist preacher living in self-exile in the United States.

The P.K.K., a Maoist guerrilla movement, has been fighting the Turkish state for more than three decades and is considered a terrorist organization by both the United States and the European Union. Turkey accuses Mr. Gulen, a former ally of Mr. Erdogan and his followers, of orchestrating a deadly coup attempt in 2016.

“Turkey expects concrete assurances from Sweden” regarding Turkey’s security concerns, Mr. Erdogan’s communications directorate said in a tweet on Monday, posting a list of its demands.

Among the demands were that Sweden lift an arms embargo and sanctions against Turkey; stop financing and providing political support to what Turkey considers terrorism; and halt sending weapons to the P.K.K. and its Syrian offshoot, Y.P.G.

The statement of demands said that Turkey had been requesting extradition of Gulenists and people with links to the P.K.K. since 2017, without, it said, getting an adequate response.

Tariq Panja and Rory Smith

Chelsea’s sale advances after assurances that no proceeds will go to the soccer team’s Russian owner.

LONDON — The British government on Tuesday moved closer to giving its blessing to the purchase of Chelsea F.C., one of European soccer’s blue-ribbon teams, by an American-led investment group after deciding it had sufficient assurances that none of the proceeds from the record sale price — $3.1 billion — would flow to the club’s Russian owner.

The government’s pending approval, expected as soon as Wednesday, signaled the end of not only the most expensive deal in sports history but possibly the most fraught, cryptic and political, too.

In the three months since the Russian oligarch who owns Chelsea, Roman Abramovich, hurriedly put his team on the market, the club’s fate has played out not only on the fields of some of world soccer’s richest competitions but in the corridors of power at Westminster and the soaring towers of Wall Street. And all of it is against the backdrop of crippling financial sanctions imposed after Russia’s invasion of Ukraine.

The path to a deal has entangled a scarcely probable cast of characters — private equity funds and anonymous offshore trusts; lawmakers in Britain and Portugal; an octogenarian Swiss billionaire and the American tennis star Serena Williams; an enigmatic Russian oligarch and a little known Portuguese rabbi — and featured a contested passport, wartime peace talks and even reports of an attempted poisoning.

Its end leaves as many questions as answers. All that can be said for certain is that a group led by the Los Angeles Dodgers co-owner Todd Boehly and largely financed by the private equity firm Clearlake will now control Chelsea, a six-time English and two-time European champion, and Abramovich will not.

L'Humanité

Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

Il était une fois

La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

Dominique Bari

Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

timor orientalIl était une fois
France24 - Monde

États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott

Publié le : 25/05/2022 - 22:24

Henrique VALADARES Suivre

Alors que les États-Unis sont en deuil après la fusillade dans la ville texane d’Uvalde, qui a fait mardi 21 morts, principalement des enfants, le débat sur le contrôle des armes est relancé. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, qui a regretté un drame "atroce et insensé" est sous le feu des critiques des citoyens et des chercheurs. Ces derniers pointent que cet ultra-conservateur a allégé les contrôles des armes à feu à plusieurs reprises et appelé les Texans à en acheter davantage.

"Les Texans pleurent les victimes de ce crime insensé, [Nous] pleurons cette perte horrible et exhortons tous les Texans à se rassembler", a tweeté mardi 24 mai le gouverneur du Texas Greg Abbott, après la fusillade dans cette ville près de la frontière avec le Mexique. Quelques heures auparavant, un adolescent âgé de 18 ans avait ouvert le feu dans une école primaire, tuant 19 enfants âgés d’une dizaine d’années et deux enseignants. Et ce "d’une façon atroce et insensée" a ajouté cet ultraconservateur. Le tireur a ensuite été abattu par la police.

Le drame a choqué les États-Unis et de nombreux autres pays. "Il est temps de transformer la douleur en action", a réagi Joe Biden, visiblement ému, dans une allocution solennelle à la Maison Blanche. "Quand, pour l'amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes ?", a lancé le président américain, se disant "écœuré et fatigué" face à la litanie des fusillades en milieu scolaire.

Peu après la tuerie, de nombreux internautes ont remis en lumière les anciens tweets du gouverneur : "J’ai HONTE : le Texas est le 2e du pays dans les nouveaux achats d'armes à feu, derrière la CALIFORNIE. Accélérons le rythme, les Texans", avait tweeté Greg Abbott, en octobre 2015.

I'm EMBARRASSED: Texas #2 in nation for new gun purchases, behind CALIFORNIA. Let's pick up the pace Texans. @NRA https://t.co/Ry2GInbS1g

October 28, 2015

Des observateurs, spécialistes et simples citoyens accusent Greg Abbott d'"hypocrisie". Car ce républicain a lui-même annoncé en janvier dernier avoir "signé plus de 20 lois pour protéger les droits du deuxième amendement" de la Constitution américaine – garantissant le droit au port d’armes –, a-t-il dit en déclarant sa candidature à un troisième mandat de gouverneur.

Si les mobiles du tireur d’Uvalde sont encore inconnus, le jeune américain aurait acheté un fusil, des munitions et une tenue paramilitaire de façon légale.

"Ultraconservateur" aux "positions très dures"

"Greg Abbott est un ultraconservateur : il a remplacé Rick Perry, qui est arrivé après George W. Bush, et suit la même tradition ", explique à France 24 Françoise Coste, professeure de civilisation américaine à l'Université de Toulouse-Jean-Jaurès. "Sa grande différence est qu’il est handicapé [il est paraplégique depuis un accident à 26 ans, NDLR], chose rare dans la vie politique américaine et républicaine. Certains auraient pu penser qu’il serait par conséquent empathique et aurait une sensibilité sociale, mais c’est bien le contraire : il est connu pour des positions très dures, notamment sur les armes, l’avortement et l’immigration."

Depuis juin 2021, ce soutien indéfectible de l’ex-président Donald Trump a signé plusieurs lois emblématiques pour les conservateurs américains, commençant par un texte autorisant tout texan majeur à porter une arme à feu en public et à demander une licence. En septembre, l’État du Sud a commencé à appliquer une des lois anti-avortement les plus restrictives des États-Unis.

"Mais il est très hypocrite : comme son parti, Greg Abbott insiste sur le fait que les tueries ne sont qu’une question de santé mentale. Mais il est contre l’Obamacare ! Il est donc contre les programmes qui permettraient d’établir un suivi psychiatrique pour les plus défavorisés", résume la chercheuse.

Dans sa conférence de presse, mercredi 25 mai, Greg Abbott a répété plusieurs fois que l’assaillant était une "personne démente", "sans antécédents criminels, ni de maladie mentale". Bien qu’il ait insisté qu’"il n’y a pas eu d’information qui aurait pu laisser prévoir" ce drame, le gouverneur a toutefois insisté sur "la recrudescence de problèmes de santé mentale dans la ville d'Uvalde, selon les autorités locales".

"Il se délecte à exploiter les différences idéologiques entre les rouges et les bleus [les républicains et les démocrates, NDLR]", dit la chercheuse. "Non seulement il exacerbe ces positions, mais il fait également d’horribles blagues à ce sujet, comme pour ce tweet sur les ventes d’armes."

Favori aux élections de gouverneur malgré un "manque de charisme"

Mais Greg Abbott n’a pas le "charisme" de ses prédécesseurs, il est plutôt une "énigme", estime le mensuelTexas Monthly. "Dans l'ensemble, il s'est plutôt concentré sur ce à quoi il s'oppose : le programme 'libéral radical'."

Cette stratégie semble porter ses fruits : le républicain de 63 ans n’a jamais perdu une échéance électorale et est le favori aux élections de gouverneur prévues en novembre, malgré "une voix robotique", selon le site Politico. Avant même de déclarer sa candidature à un troisième mandat à la tête du Texas, en janvier, il avait déjà levé 55 millions de dollars (environ 52 millions d’euros) pour sa campagne – plus que n’importe quel autre candidat texan – en plus du soutien de Donald Trump.

"Il est sur la même ligne que l’ex-président, et cela suffit à rassurer les électeurs, car ses idées vont de soi", complète Françoise Coste. "Son manque de charisme n’est pas très grave au niveau local".

Abbott prévu pour parler devant le NRA

Mais beaucoup de voix s’élèvent contre lui après la tuerie d’Uvalde. D’autant que, selon le journaliste de la MSNBC Kyle Griffith, le gouverneur devait prendre la parole à la rencontre annuelle du lobby pro-armes américain, le National Rifle Association (NRA), vendredi 27 mai. Une intervention prévue de longue date, mais qui tombe mal. D’autant que l’événement est prévu à Houston, "à quelques centaines de kilomètres d’Uvalde", en présence du sénateur républicain du Texas Ted Cruz et l’ex-président Donald Trump.

At the moment, Republicans Greg Abbott, Ted Cruz, and Donald Trump are scheduled to speak at the NRA's annual meeting in Houston in three days. Houston is only a few hundred miles away from Uvalde.

May 24, 2022

"Malgré ses contradictions, Greg Abbott ne va pas changer d’opinion sur les armes à feu, car cela signerait la fin de sa carrière : à chaque fois qu’un républicain texan a mentionné un éventuel contrôle des armes, c’était sa mort politique", précise Françoise Coste.

En face, le premier rival démocrate crédible depuis des années

Son rival pour le poste de gouverneur, Beto O’Rourke, semble vouloir capitaliser sur ce débat relancé autour de la prolifération des armes à feu. La nouvelle "star" du parti démocrate a tweeté mercredi que "ces massacres ne sont pas des catastrophes naturelles, ni des actes de Dieu, ni le fruit du hasard. Ce sont des conséquences directes et totalement prévisibles des choix faits par Greg Abbott et la majorité des membres du corps législatif".

Ce jeune candidat démocrate veut "tester le pouvoir de son camp" en novembre, dans un État solidement conservateur mais "dont la population s’est beaucoup diversifiée ces dernières années", selon le New York Times. "Ces élections seront intéressantes, car les démocrates ne suscitaient pas l’envie des électeurs texans jusque-là et cela a changé", poursuit Françoise Coste. "Et il sera très généreusement financé par le parti, donc la course sera compétitive".

"Mais il a très peu de chances de gagner", écarte la chercheuse, et ce malgré le dernier drame.

Pas de changement de position

Car le débat tourne pratiquement à vide étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question. Chris Murphy, sénateur démocrate de l’État du Connecticut (nord-est des États-Unis), a "supplié" mardi ses collègues élus d'agir, assurant que ces tragédies n'étaient pas "inévitables" : "Cela n'arrive que dans ce pays, et nulle part ailleurs. Dans aucun autre pays les enfants ne vont à l'école en pensant qu'ils pourraient se faire tirer dessus".

Mais selon Françoise Coste, ces appels sont vains : "Les fractures idéologiques sont encore plus radicales depuis la présidence de Donald Trump, tout le parti a dû le suivre dans la radicalisation".

Les États-Unis – pays le plus lourdement armé du monde, selon le groupe suisse de chercheurs Small Arms Survey – ne peuvent pas changer leurs règles sans l’accord de 60 sénateurs fédéraux sur 100. Alors que les États ruraux, plutôt favorables au port d’armes, ont déjà une surreprésentation au Sénat, la chambre haute est partagée à égalité totale entre démocrates et républicains.

"Il n’est pas possible de changer les républicains actuellement. Si la fusillade de Sandy Hook  [qui a fait 26 victimes en 2012, dont 20 enfants âgés de 6 et 7 ans, NDLR] n’a pas été suffisante pour inciter à un changement, celle-ci n’y fera rien non plus", regrette Françoise Coste.

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États-Unis : un tireur tue 19 enfants et deux adultes dans une école du Texas

Revue de presse

Fusillade dans une école du Texas : "un suicide national"

Le Débat de France 24

Un contrôle des armes impossible ? 19 enfants et 2 adultes tués dans une fusillade au Texas

Le Figaro

Les photographes ukrainiens du festival d'Odessa trouvent «refuge» en France

Bleuenn Robert

Après l'annulation de la manifestation ukrainienne, le réseau Diagonal s'est démené pour exposer les tirages à Carcassonne, Strasbourg, Nîmes...

Le 28 avril 2022, l'équipe du festival de photographie d'Odessa annonçait sur sa page Facebook être contrainte d'annuler sa huitième édition en raison de l'invasion russe en Ukraine. «Il n'y aura pas de festival cette année, mais nous continuons à travailler avec la communauté photographique ukrainienne et mondiale», annonçait alors le post. Initialement prévu du 19 au 22 mai 2022 dans la ville portuaire ukrainienne, le festival a finalement trouvé refuge dans plusieurs villes de France et d'ailleurs. Une manière de prolonger la mission du festival né en 2015 dans un contexte de début de conflit accompagné de l'explosion de «la propagande et des manipulations médiatiques» explique le site du festival.

Par le biais de l'opération Stand with Ukraine, les photographies des artistes ukrainiens sont présentées tout l'été dans l'Aude, à Castelnaudary, Bram, Capendu et Carcassonne où sont exposées des photos représentant des scènes de vie antérieures au conflit capturées par l'ukrainien Andriy Lomakin. En tout, 25 artistes ukrainiens seront exposés en France grâce au réseau national Diagonal. «La situation est impensable et nous savons nombreux et nombreuses les photographes engagés sur place, résistant avec leur arme qui consiste à faire des images et à documenter la réalité», explique le réseau de 25 centres photographiques dans un communiqué.

À Paris, Toronto ou Copenhague

Outre les quatre expositions dans l'Aude, l'opération se déploie également à Strasbourg dans le cadre de l'exposition Parle-leur de batailles, de météores et de caviar d'aubergine, dans les Hauts-de-France à l'occasion du festival des Photaumnales en septembre, mais aussi en Normandie ou encore à Nîmes. Une manière de soutenir financièrement les photographes qui se retrouvent sans revenu depuis l'arrêt de l'activité culturelle dans leur pays. Les photographes ukrainiens perçoivent en effet, en contrepartie de l'exposition de leurs œuvres en France, un revenu sous forme de droits d'auteur.

À Paris, le Centquatre, qui accueille jusqu'au 29 mai le Festival de la jeune photographie européenne a invité les Odesa Photo Days et ajouté à sa programmation leur projet Female Ukrainian Photographers ainsi qu'une projection qui propose un aperçu des séries ukrainiennes exposées ces cinq dernières années. «Cette projection a pour but d'offrir une visibilité aux artistes ukrainiennes et de soutenir le combat des Ukrainiennes pour leur vie et leur identité», explique le festival du nom de Circulation(s) sur son site.

Fondé en 2015 en réponse aux tensions qui apparaissent déjà entre l'Ukraine et la Russie, le festival Odesa Photo Days s'exporte un peu partout dans le monde en réaction à son annulation dans sa ville d'origine. Vendredi 6 mai, les photos de plusieurs photographes ukrainiens étaient exposées à Toronto ainsi que celles de leur homologue estonien Dmitry Kotjuh, tirées sur le front de la guerre. Du 2 au 12 juin, le festival de photographie de Copenhague proposera à son tour deux expositions des Odesa Photo Days: Grand-mère par Olena Morozova et l'exposition de groupe The Thin Line.

Le programme complet des expositions françaises à découvrir sur le site du réseau Diagonal .

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L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

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Le Figaro

Profession: nageur de combat de la Marine nationale

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EXCLUSIF - Au sein des forces spéciales françaises existe une unité si particulière et si confidentielle qu'on n'en parle presque jamais: les nageurs de combat du commando Hubert. Ils sont moins de cent car la sélection est impitoyable. Ils constituent l'élite de l'élite.

Jean-Louis Tremblais

Mardi 14 mai 2019, dans la cour d'honneur des Invalides et en présence du chef de l'État, un hommage national est rendu aux premiers maîtres Alain Bertoncello et Cédric de Pierrepont, deux officiers mariniers du commando Hubert morts pour la France lors d'une libération d'otages au Burkina Faso. Au son funèbre et poignant de la cornemuse, leurs camarades portent les deux cercueils, ­recouverts du drapeau tricolore et reliés par une sangle. Un détail qui échappe au public, submergé par l'émotion. Pourtant, cette « sangle de vie » (telle est son appellation officielle) est plus qu'un symbole : c'est la marque de fabrique des nageurs de combat, l'une des unités les plus confidentielles et les moins médiatisées de la Marine nationale.

C'est à Saint-Mandrier-sur-Mer, dans le Var, au bout de la presqu'île, au Cannier, que se situe la base du CASM (commando d'action sous-marine) Hubert, plus simplement appelé commando Hubert. Entre 150 et 200 hommes, dont la moitié sont brevetés ­nageurs de combat (les autres intervenant en appui ou soutien). Une race à part, difficile à cerner et à ­décrire parce que peu diserte pour ne pas dire taiseuse. L'apothéose d'une carrière chez les fusiliers marins commandos, tant la sélection est draconienne pour intégrer ce corps d'élite.

Six brevetés par an

C'est ce que nous explique son chef, le capitaine de frégate B. : « Ici, l'âge moyen est de 33 ans. Tout simplement parce qu'il faut d'abord passer par l'un des commandos d'assaut de ­Lorient, notre maison mère, la ­matrice commune. Ce n'est qu'après une ou deux opérations extérieures et le niveau chef d'équipe qu'on peut se présenter au cours nageur. Commence alors une formation spécifique qui dure presque un an (1). Les ­candidats ont rarement moins de 26 ans et déjà un solide bagage. ­Schématiquement, pour vous donner une idée du filtrage, sur 100 fusiliers qui se présentent au stage commando, 15 le terminent. Sur ces 15, dix deviendront chefs d'équipe et seulement deux finiront nageurs. »

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C'est la raison pour laquelle ils ne sont qu'une demi-douzaine à recevoir le prestigieux certificat chaque année. Mille soixante et onze brevets seulement, depuis l'acte de naissance de la spécialité en 1952 à Arzew (Algérie), sous ­l'impul­sion de deux figures mythiques : Bob Maloubier et Claude ­Riffaud, eux-mêmes inspirés par les ­« hommes-­torpilles » italiens de la Decima MAS (Mezzi d'Assalto, moyens d'assaut), les ancêtres du combat subaquatique !

Le métier a des allures de sacerdoce tant il requiert de rigueur et de souffrances, de performances et de sacrifices. Marin dans l'âme (on parle ici non de cordage mais de touline, de bout et non de corde, d'escouade et non de groupe, etc.) et commando éprouvé, le nageur se distingue de ses collègues par son aptitude à évoluer sous l'eau et avec un armement « marinisé », c'est-à-dire traité pour supporter le sel de mer. Quelle que soit la mission qui lui est assignée (pose d'une charge explosive sous un bâtiment ennemi ou repérage en vue d'une opération ultérieure, ­entre autres), il doit être capable de palmer à une vitesse constante de 35 mètres/minute pendant quatre heures, à six mètres sous la surface et en suivant une trajectoire rectiligne. Il ne doit pas être repéré. D'où l'utilisation d'un appareil de plongée en circuit fermé recycleur de gaz : le FROGS (Full Range Oxygen Gas System). Celui-ci fonctionne à l'oxygène pur et ne génère pas de bulles, ce qui fait son intérêt.

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Inconvénient : sous la barre des six mètres, l'oxygène pur devient toxique. Pour éviter l'accident et se surveiller mutuellement, les nageurs progressent donc par deux et sont toujours sanglés. « La sangle de vie unit les deux membres d'un binôme tout au long de la plongée, martèle le contre-amiral Pierre de Briançon, commandant la Forfusco (Force maritime des fusiliers marins et commandos) et lui-même ancien « pacha » du commando Hubert. C'est une règle intangible. On remonte ensemble ou on y reste ensemble. »

Plongée en eaux troubles

Pour corser l'affaire, ajoutons que l'écrasante majorité des actions sous-marines se pratique de nuit et en eaux plus que troubles. Le binôme doit préalablement mémoriser une soixantaine de « cap-temps », imaginant toutes les situations, et naviguer avec une marge d'erreur de 5° à droite ou à gauche de la direction empruntée et une tolérance de plus ou moins 10 % par rapport au rythme imposé. Le leader du tandem gère le cap avec une planchette dite de navigation, dotée d'une boussole et d'un profondimètre, tandis que son alter ego s'occupe du chronomètre. On comprendra aisément que ce type de progression nécessite un bon potentiel de mémorisation et d'orientation. La tête et les jambes. Mens sana in ­corpore sano.

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Pour acheminer le binôme au plus près de la cible en évitant de solliciter inutilement l'organisme, on peut utiliser un tracteur sous-marin ­amagnétique et à moteur électrique. Si plusieurs équipes sont nécessaires, on a recours à un propulseur sous-marin, de plus forte contenance et capacité (2), lui aussi non-détectable par les sonars existants. Nous épargnerons au lecteur les ­détails techniques, rébarbatifs et de toute façon classés secret-défense, mais il faut savoir que ces véhicules futuristes sont conçus sur mesure par les ingénieurs de la DGA (Direction générale de l'armement) et des entreprises françaises, sous la supervision du commando Hubert. Fait maison ou presque, et, le budget de la Royale n'étant pas celui de l'US Navy, avec une bonne dose de ­système D…

Une machine bien huilée

Si la mer est leur élément naturel, les nageurs d'Hubert sont aussi des ­parachutistes confirmés. Ses chuteurs opérationnels peuvent être ­aérolargués (avec 100 kilos de matériel ou de munitions, selon les cas) à 8000 mètres d'altitude et dériver sous voile avec masque à oxygène sur des dizaines de kilomètres afin de s'infiltrer incognito là où ils ne sont point les bienvenus. Mais c'est le plus souvent sur le plancher des vaches qu'ils ont été déployés au cours des dernières décennies. Au Sahel, bien évidemment, mais aussi en Libye, en Afghanistan ou au ­« Levant ». Nous n'en saurons pas plus sur les zones d'activité du ­commando (3) mais elles sont faciles à deviner puisqu'elles épousent ­l'actualité (contre-terrorisme et ­libération d'otages) et la géopoli­tique (opérations extérieures comme Barkhane et autres fâcheries armées).

Une chose est certaine : il n'y a jamais grand monde au ­Cannier tant l'unité travaille à flux tendu et sous toutes les latitudes. Et ceux qui sont présents s'entraînent sans relâche. Jusqu'à obtention du sans-faute. Un travail de bénédictin, accompli avec la rigueur du métronome mais dans la bonne humeur et un enthousiasme non feint. Uniformes dépareillés, pilosité assez peu réglementaire, tutoiement préféré au voussoiement et prénoms aux grades : l'exact contraire de la ­Légion étrangère, où rien ne ­dépasse.

« Ne vous fiez pas à cette apparente décontraction, nous prévient le « pacha » actuel du commando Hubert. Elle dissimule une hiérarchie respectée et efficace car chacun sait qui fait quoi, qui a fait quoi, qui doit faire quoi. On peut quelquefois nous reprocher d'avoir des airs de Pink Floyd mais, dans les faits, chacun est ultraperfectionniste et se donne à fond. Les hommes d'Hubert sont tellement volontaires qu'il faut de temps en temps leur tordre le bras pour qu'ils prennent des congés ou un arrêt maladie. Si la motivation est au ­rendez-vous, c'est aussi parce qu'on développe le sens de l'initiative et que les cadres délèguent. Le commando Hubert, c'est dur, physiquement et mentalement, mais on y trouve un épanouissement personnel et professionnel que j'ai rarement observé ailleurs. »

Assaut de vive force

« Sortis du ventre de la nuit, ils sont porteurs des foudres de Neptune », proclame la devise des nageurs de combat, reprise par le président de la République lors de l'hommage ­national de 2019. En cette frisquette soirée de janvier, magistrale démonstration nous en est faite, quelque part entre Toulon et Porquerolles. But de l'exercice : un AVF (assaut de vive force), selon l'un de ces acronymes euphémiques dont raffole l'armée française.

Autrement dit, un franchissement au grappin pour s'emparer du porte-hélicoptères ­amphibie Dixmude, qui fait office de bateau pirate dans notre simulation opérationnelle. Nuit sans lune, classée 5, c'est-à-dire aussi noire qu'un tableau de Soulages. Vent force 4. Température 8 °C. Lors du sacro-saint briefing (« Les nageurs sont des ayatollahs du briefing-débriefing », nous avait avertis le contre-amiral Pierre de Briançon), le chef d'escouade répète les consignes à Greg, Jeff et les autres. Ils les connaissent déjà mais sait-on jamais ? Le droit à l'erreur n'existera pas le jour J.

À la vie, à la mort

Il est 22 heures, lorsque les deux ­Zodiac Ecume Hurricane quittent le « petit port » (comme ils surnomment affectueusement leur quai d'attache) du Cannier et font hurler leurs 600 chevaux. Les embarcations fondent à 45 nœuds sur la proie. Arrivés à tribord du Dixmude, les pilotes jouent avec les gaz pour s'approcher de la coque au plus près et coller au mastodonte. En deux temps et trois mouvements, le grappin fixe une échelle ­spéléo sur le bastingage et les félins casqués y grimpent un à un. Un abordage exécuté à merveille, car c'est bien de cela qu'il s'agit pour ces ­corsaires modernes, valeureux ­descendants des Surcouf et autres Jean Bart. À la différence du pirate, qui travaille pour l'horreur et l'avoir, le corsaire n'œuvre-t-il pas pour l'honneur et le devoir ?

Commando un jour, commando toujours : la formule est encore plus juste pour Hubert, qui ne compte que peu d'élus en son sein. D'ailleurs, les réservistes y jouent un grand rôle. « C'est un rouage essentiel de notre fonctionnement, reconnaît le capitaine de frégate B. Nous sommes telle­ment sollicités que l'aide des anciens nous est précieuse pour encadrer les entraînements et apporter leur expérience. Hubert, c'est une grande famille qu'on ne quitte jamais vraiment. On y revient toujours. »Et même « pour » toujours comme en témoignent ces plaques vissées sur un rocher du « petit port », à peine visibles par le visiteur et pourtant si présentes pour les bérets verts. Y sont gravés les noms des nageurs ayant demandé à ce que leurs cendres soient dispersées au large du Cannier. Avec la mer pour bleu ­linceul et leurs frères d'armes pour les veiller dans l'au-delà.

Par Jean-Louis Tremblais (texte) et Ewan Lebourdais, peintre officiel de la Marine (photos) pour Le Figaro Magazine

(1) Dont vingt-sept semaines de formation intensive à Toulon : cours de navigation, permis hauturier, plongée à l'air et sous oxygène, palmage-étalonnage, module tactique (comment réaliser une attaque-nageur), etc. Taux d'échec : 50%. Celui qui abandonne ne pourra jamais se présenter de nouveau.

(2) Grâce à un mélange gazeux et un appareil mixte (fermé et semi-fermé) pour les nageurs, le propulseur peut atteindre des profondeurs supérieures à la barre des six mètres citée dans le texte. Actuellement à l'essai, celui de la troisième génération (PSM3G) pourra être transporté dans un hangar de pont par le futur sous-marin nucléaire d'attaque de type Suffren. Jusqu'ici, les nageurs entraient et sortaient du sous-marin par le tube lance-torpilles !

(3) Contrairement aux agents de la DGSE (Direction générale des services extérieurs), ils n'agissent pas dans la clandestinité mais sous uniforme. Néanmoins, pour des raisons de sécurité, un arrêté de 2011 interdit de montrer leurs visages et de citer leurs noms, au même titre que les autres membres des forces spéciales, avec lesquels ils collaborent régulièrement.

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L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
Le Figaro

Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?

Jean-Marie Guénois

FOCUS - Jeudi 26 mai, quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. À l’occasion de ce jour férié en France, Le Figaro s’interroge sur l’origine de cette fête chrétienne.

En France, cette fête religieuse est célébrée un jeudi... mais dans plusieurs pays, elle est célébrée le dimanche.

Pourquoi l’Ascension se fête-t-elle un jeudi?

L'Ascension est un pont prisé du mois de mai. Très pratique, cette fête chrétienne tombe toujours un jeudi puisqu'elle est célébrée quarante jours après Pâques. Mais rien n'empêcherait la conférence des évêques de France de décider qu'elle soit désormais fêtée un… dimanche!

C'est déjà le cas dans des pays très catholiques comme l'Italie ou l'Espagne. Mais aussi aux États-Unis. Au cours des années 70, et avec l'accord du Vatican, les évêques de ces Églises ont décidé de fêter l'Ascension le dimanche qui suit ce jeudi, soit quarante-trois jours après Pâques. Pourquoi? Par esprit civique, précisément afin d'éviter un… pont et une cessation d'activité pour la société!

Que fête-t-on à l’Ascension?

Dans le contexte d'ultralaïcité française - chasse aux crèches de Noël ou autres croix des portes des cimetières -, il serait très intéressant d'observer les réactions politiques si l'Église de France décidait de ne plus fêter l'Ascension un jeudi! Verrait-on se lever une défense laïque pour le maintien d'une fête pourtant très chrétienne?

Aucun évêque de France n'oserait toutefois formuler cette idée. Dans l'Hexagone, le pont de l'Ascension a donc encore de beaux jours devant lui. Il est une institution comme en Autriche, Allemagne, Suisse, Islande, où le sens de la fête religieuse ne s'est toutefois pas perdu comme en France. Il existe aussi en Indonésie, pourtant premier pays musulman du monde mais où la communauté chrétienne est respectée…

LIRE AUSSI»Ascension: connaissez-vous vraiment ces expressions bibliques?

Quelle est la signification de l’Ascension?

Mais que fêtent les chrétiens ce jeudi de «l'Ascension»? Un point essentiel de leur foi même s'il est difficile à concevoir. Au point que bon nombre de protestants réformés ont tendance à laisser tomber cette célébration en désuétude.

Tout part de la Bible. Selon deux récits des Évangiles - Marc (chapitre 16, verset 19) ; Luc (chapitre 24, verset 51) - et selon un récit des actes des apôtres (chapitre 1, versets 6-11), le Christ est «monté aux cieux» après avoir été «ressuscité des morts». Le «credo», qui est résumé de la foi chrétienne, écrit noir sur blanc à propos du Christ: «Et il monta au ciel».

Voici ce que dit l'évangéliste Marc: «Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu.».

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Encore plus précis, voici ce que relatent les actes des apôtres: «C'est à eux (les apôtres, ndlr) qu'il s'était montré vivant (Le Christ, ndlr) après sa Passion: il leur en avait donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur était apparu, et leur avait parlé du royaume de Dieu. (…) Réunis autour de lui, les Apôtres lui demandaient: “Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël?” Jésus répondit: “(…) vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. Après ces paroles, ils le virent s'élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée”.

Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s'en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se tenaient devant eux et disaient: “Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel”.»

Le catéchisme de l'Église catholique définit donc la fête de l'Ascension du Christ comme suit: «Elle marque l'entrée définitive de l'humanité de Jésus dans le domaine céleste de Dieu d'où il reviendra». (n°665)

Qu’est-ce que l’Ascension dans la liturgie catholique?

Le jour de l'Ascension est célébré comme un dimanche dans les églises même si aucun acte liturgique particulier n'est prévu lors de la célébration de la messe. C'est une fête de «précepte» qui sous-entend «l'obligation» pour les pratiquants de se rendre à la messe et de vivre ce jour-là comme un dimanche chômé.

À la messe, seul le choix des lectures de l'Évangile et des actes des apôtres, relatant cet épisode de la vie du Christ selon la foi chrétienne, marque cette grande fête avec une homélie du prêtre sur ce thème. Dans les monastères, le thème de l'Ascension apparaît aussi dans les choix de textes chantés, priés, médités pendant les offices du jour et de la nuit.

Qu’est-ce que l’Ascension par rapport à la Pentecôte?

Comme l'indique le texte des actes des apôtres, la fête de l'Ascension précède de dix jours dans l'Église la fête de la Pentecôte. Elle marque la «descente de l'Esprit Saint» sur les apôtres et le début de leur prédication. Ce qui sera aussi le début de l'Église catholique: les apôtres sont délivrés de la peur et partent prêcher publiquement pour annoncer la résurrection du Christ.

Aspect moins connu, la fête de l'Ascension est liée à la Pentecôte mais tout autant à la croyance des Chrétiens dans le «retour» du Christ sur terre «à la fin des temps», comme le dit le credo, symbole de Nicée: «Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n'aura pas de fin.»

Ascension et Assomption: ne pas les confondre

Dernier point: ne pas confondre Ascension avec Assomption. L'Assomption est fêtée le 15 août en mémoire de «l'endormissement» de la Vierge Marie, disent les orthodoxes avec élégance, pour signifier, selon la plus ancienne tradition, la mystérieuse «montée vers le Ciel» de la «Mère du Christ».

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New York Times - World

China Seeks Sweeping Regional Deal With Pacific Island Countries

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Newly obtained documents shed light on how Beijing hopes to win friends and gain influence in an area of strategic importance.

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By Damien Cave

SYDNEY, Australia — China is pursuing a regional agreement with Pacific island nations that would expand Beijing’s role in policing, maritime cooperation and cybersecurity while offering scholarships for more than 2,000 workers and young diplomats, according to documents obtained by The New York Times.

Drafts of the deal were sent to 10 Pacific countries in advance of a Pacific tour by China’s foreign minister, Wang Yi, who is scheduled to meet with regional leaders next week in Fiji.

Covering a range of issues, the documents appear to be a joint communiqué that Beijing wants the countries to adopt. They offer a detailed outline of how Beijing seeks to win friends and gain greater access to the island chains that have long played a strategic role in Asia’s geopolitical contests.

The visit and the agreement both seem aimed to counter American efforts to strengthen alliances in Asia.

Mr. Wang’s first stop is the Solomon Islands, where he is scheduled to appear on Thursday to sign a security pact that has already put the Americans and the region on edge. And he is visiting within days of President Biden’s Quad meeting in Tokyo with the leaders of Australia, Japan and India, where the focus was on containing China’s regional influence.

“Wang Yi’s visit in my view is a direct challenge to the open and free Indo-Pacific,” said Peter Kenilorea Jr., the Solomon Islands deputy opposition leader.

China is trying to show the Pacific that while the United States and its allies are “talking about you” in their Quad meeting, he said, Chinese officials are “here to talk directly to you.”

But, he added, China was also making demands.

“A regional approach is a clear escalation of C.C.P.’s ambition in the Pacific,” Mr. Kenilorea said, referring to China’s ruling Communist Party.

It amounts to a rapid acceleration of a diplomatic push that has, until now, largely focused on one country at a time. The leaked agreement has the potential to pull several nations into Beijing’s orbit at once — if widely approved.

And there are signs that the bold approach could backfire. The Pacific islands span thousands of miles, with sparsely populated countries that have unique histories and rivalries. Regional agreements typically take years to hammer out; springing a complex proposal onto the Pacific a week before Mr. Wang’s visit will be viewed by many leaders with suspicion.

President David Panuelo of the Federated States of Micronesia has already warned that the documents reflected nothing short of an effort by China “to acquire access and control of our region.”

In a letter sent last week to 21 countries in the region, he wrote that the proposed language in the agreement “opens our countries to having our phone calls and emails intercepted and overheard.”

He also noted that the regional agreement included language requiring that Pacific island countries abide by the “one China” principle. The Federated States of Micronesia have a defense agreement with the United States and an economic cooperation agreement with China. Granting China greater access, to the seas, lands, customs systems and digital networks of their countries, Mr. Panuelo argued, increased the chances of China invading Taiwan and going to war with the United States, Japan, Australia and New Zealand.

“Whoever wins in such a conflict, we will once again be the collateral damage as we become stuck in the crossfire of the bigger countries,” he wrote.

And yet, his warning may not be heeded — in part because of what else the agreement includes. There are offers of assistance for dealing with climate change, for development, and for sophisticated police laboratories, and promises of at least 2,500 government scholarships over the next five years.

The educational giveaways reflect how Chinese diplomacy has evolved to become more sophisticated throughout the Pacific in recent years. Instead of just offering loans for infrastructure, roads and bridges, China now emphasizes its ability to provide vocational and other kinds of training — something that the United States and its main allies, New Zealand and Australia, do not offer at the same scale, if at all.

Related to that, the proposed Pacific agreement also includes the promise of an even more direct link to Beijing: This year, if Covid allows, the documents state, China promises to start a new training program for young diplomats from Pacific Island countries. It’s part of a capacity building plan that also includes seminars on Chinese governance.

Some of the language in the documents is vague enough to allow countries to sign on and pick and choose how they participate. A section on “network governance and cybersecurity,” for example, calls for the parties to “take a balanced approach to technological progress, economic development and protection of national security and public interests.”

Some analysts said that the proposal feels rushed and ad hoc, along with Mr. Wang’s visit, which appears to have been hastily pulled together, with Covid keeping travel limited and some stops still not confirmed.

The Solomons deal, which could allow for Beijing to deploy forces to the country to maintain stability or refuel naval ships, gave China an opening, critics argue. Now, they said, Beijing’s top diplomat is trying to leverage that across the region.

“It feels like this is more opportunistic than a grand strategy,” said Jonathan Pryke, director of the Lowy Institute’s Pacific islands program. “There’s a lot of pressure in the Chinese system, so that everywhere the foreign minister goes, a lot of action has to follow him. It seems like they’ve gained an inch in the Solomons and are trying to run a mile.”

But in a region where unexploded bombs from World War II are still killing innocent people, as recently as last year, anything that undermines stability intensifies anxiety and stirs opposition.

On the Solomon Islands, the country’s media association has vowed to boycott Mr. Wang’s visit to Honiara, the capital, because the published schedule included a news conference on Thursday specifying that only one local journalist would be allowed to ask just a single question.

“It’s so unfortunate that Solomons is being used by Beijing now to push their own regional ambitions and destabilize order,” Mr. Kenilorea said.

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L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
France24 - Monde

Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le débat sur le boycott des œuvres russes

Publié le : 25/05/2022 - 22:42

David RICH Suivre

"Butterfly Vision", le dernier film ukrainien présenté cette année à Cannes, s’est vu offrir un traitement de faveur avec l’organisation d’une manifestation autorisée contre la guerre en Ukraine. En toile de fond, la question du boycott des films russes continue de faire débat. 

 

L’Ukraine à nouveau à l’honneur au Festival De Cannes. À trois jours de la fin de l’évènement, la Croisette a accueilli la projection du dernier film ukrainien de la sélection officielle. Présenté dans la catégorie Un Certain Regard, "Butterfly Vision" de Maksym Nakonechnyi raconte le retour d’une femme soldat auprès de sa famille après avoir été emprisonnée et torturée par les forces séparatistes du Donbass. 

Pour marquer le coup, le Festival de Cannes avait donné son autorisation pour qu’une manifestation politique contre la guerre en Ukraine soit organisée lors de la montée des marches. Une protestation silencieuse au cours de laquelle l’équipe du film a déroulé une grande banderole noire, dévoilant le message : “Les Russes tuent des Ukrainiens. Trouvez-vous qu’il est offensant et dérangeant de parler de génocide ?"

A la fin de la séance, le public a longuement ovationné l’équipe du film, présente dans la salle. Derrière eux, des drapeaux ukrainiens ont été brandis en soutien. 

Un soutien qui "réchauffe le cœur" 

Nika Shova, réalisatrice ukrainienne installée en France, a, elle aussi, assisté à la séance. La jeune femme travaille au pavillon ukrainien, qui représente l’industrie cinématographique de son pays, et se félicite de l’accueil “très chaleureux” réservé par le festival à l’Ukraine.  

“Les gens ont défilé chez nous pour nous demander comment ils pouvaient nous soutenir, nous et notre industrie. Tout cela nous réchauffe le cœur. La presse internationale nous a beaucoup soutenu et surtout c’était vraiment touchant de voir notre président à l’ouverture. Quand je l’ai vu, j’ai pleuré” explique-t-elle, émue. 

Depuis l'ouverture du Festival de Cannes, marquée par le discours surprise, à distance, de Volodimir Zelensky, l’Ukraine s’est imposée comme le thème majeur de l’évènement. Alors que le pays est représenté en sélection officielle avec deux films, "L’Histoire naturelle de la destruction", de Sergueï Loznitsa et “Butterfly Vision”, la guerre en cours est évoquée dans troisième long métrage choc, “Mariupolis 2”, dont le réalisateur, le lituanien Mantas Kvedaravicius, est décédé durant le tournage, tué par les forces russes.  

"On va penser beaucoup" à l'Ukraine, avait affirmé Thierry Frémaux, quelques jours avant le festival. Si tout le monde s’accorde à dire que le délégué général du Festival de Cannes a tenu sa promesse, la présence du réalisateur russe Kirill Serebrennikov cette année sur la Croisette, continue quant à elle de faire grincer des dents. 

L'affaire Serebrennikov 

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les soutiens européens et américains de Kiev ont imposé de lourdes sanctions à l’égard de Moscou afin d’isoler au maximum la Russie. Face à la multiplication des appels à boycotter les produits culturels russe, le Festival de Cannes avait choisi une autre voie en invitant le réalisateur Kirill Serebrennikov, qui a passé deux années assigné à résidence en Russie, avant de quitter le pays au début de la guerre.

Pour certains ukrainiens, la présence de cet habitué de la Croisette, qui a ouvert le bal de la compétition avec "La femme de Tchaïkovski", ne passe toujours pas. “Serebrenikov n’a pas soutenu l’Ukraine” s’indigne Nika Shova, la jeune réalisatrice ukrainienne. “Est-ce qu’on l’a vu à notre stand ? A-t-il pris des photos avec nous ? Non, il n'est même pas venu dire bonjour”.  

Considéré comme un opposant au Kremlin, le cinéaste a, à plusieurs reprises, affirmé son opposition à l’invasion russe de l’Ukraine. “Nous nous battons pour la culture russe, la vraie culture russe, pas la propagande. Il s'agit de la vie humaine, de la fragilité de la vie humaine. Cette culture est contre la guerre” déclarait-il jeudi dernier, interviewé par France 24

Mais pour Artem Koliubaiev, producteur et président du Conseil de l’industrie cinématographique ukrainienne, le réalisateur sert la propagande de Moscou. “C’est un faux opposant, lorsqu’il était assigné à résidence il a pu continuer à tourner ses films puis lorsque la guerre a éclaté il a été libéré. Depuis quand la Russie libère les dissidents en période de guerre ? C’est de la manipulation. De plus il ne dit rien sur Poutine. Il dit qu’il est contre la guerre... mais tout le monde est contre la guerre, ce n’est pas un engagement !”

Débat sur l'exclusion de la culture russe

Artem Koliubaiev milite pour un boycott total de la Russie y compris contre sa culture et sa langue. “Nous nous battons contre leur culture car c’est par ce biais qu’ils justifient l’invasion de notre pays” souligne le producteur, en référence aux déclarations de Vladimir Poutine sur l'opération spéciale motivée par la défense des populations russophones en Ukraine. Une position partagée par la jeune réalisatrice Nika Shova, qui juge qu’au vu de la gravité de la situation, tout doit être mis en œuvre pour contrer le Kremlin.  

En Ukraine quelques rares voix s'élèvent pour défendre une approche moins radicale. C’est le cas du réalisateur Sergueï Loznitsa, présent cette année sur la Croisette. Je trouve la position du Festival de Cannes tout à fait appropriée” a-t-il estimé sur France 24 lundi

“Toute délégation officielle représentant la Fédération de Russie représente un État fasciste. Pourtant, je ne suis pas d'accord pour exclure les auteurs, cinéastes et artistes russes qui sont contre cette guerre et qui, comme le reste du monde civilisé, essaient de lutter contre ce mal. Chaque artiste doit prendre sa propre décision. Mais je pense qu'ils doivent savoir qu'en acceptant un financement public, ils travaillent avec un État fasciste. Accepterais-je un financement de l'État russe si j'étais un réalisateur russe ? La réponse est bien sûr non”.   

En mars dernier le réalisateur avait été exclu de l’Académie cinématographique d’Ukraine pour sa prise de position en défense de la culture russe.

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Le Figaro

Plongée sous-marine : cinq conseils pour se lancer

L'été est propice pour se jeter dans le Grand Bleu et apprendre à y évoluer en toute sérénité. Sur tout le littoral métropolitain, des clubs de plongée sous-marine proposent cours et baptêmes. Une activité familiale à laquelle s'initier dès l'âge de 8 ans.

Prendre en compte sa forme (plus que son âge)

S'il existe une activité pour laquelle l'âge n'est pas un frein, c'est bien la plongée sous-marine. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'évoluer dans la 3e dimension permet d'oublier le poids du corps et ne fait pas souffrir les articulations. Aucun risque de traumatisme osseux comme au tennis, au squash, en course à pied ou en escalade par exemple. Sachez tout de même que pour les enfants, l'âge minimum légal est de huit ans.

Vous hésitez ? Demandez conseil à votre médecin traitant, habilité à pratiquer un examen et à délivrer un CACI, Certificat médical d'Absence de Contre-Indication à la pratique de l'activité. S'il n'est pas familier avec la plongée, montrez-lui les fiches réalisées par la Fédération Française d'Études et de Sports Sous-Marins (FFESSM). Vous tergiversez encore ? Consultez un médecin spécialisé plongée (liste sur le site de la fédération) qui sera à même de vous rassurer. En dehors de quelques pathologies ORL et cardiaques, vous devriez obtenir votre CACI sans encombres. Ce certificat n'est pas obligatoire pour effectuer une initiation (« baptême ») cet été en bord de plage, mais il est nécessaire pour entamer un cursus en vue d'obtenir un diplôme.

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Oublier ses hantises

La peur du vide, l'appréhension des abysses, la crainte de croiser un animal bizarre, la hantise de manquer d'air sont des anxiétés classiques mais qu'il est facile de contrer.

  • Peur du vide des abysses ? Rassurez-vous, aucun débutant n'est jeté en pleine mer. La plongée s'apprivoise parfois en piscine, pour se familiariser avec le matériel ou dans quelques mètres d'eau, avec un joli fond de sable. La pédagogie a énormément évolué et les moniteurs s'adaptent au niveau de stress et à l'aisance de leurs élèves. Si vous n'aimez pas un moniteur ou qu'il va trop vite pour vous, changez-en sans état d'âme ! Les clubs français sont innombrables. Allez-y au feeling, avec un instructeur qui vous convient.
  • Peur de croiser un animal ou des plantes étranges ? Les poissons sont infiniment peureux et ils se cacheront plutôt que de venir vers vous. Votre club ne vous emmènera pas non plus au milieu d'une forêt d'algues, donc oubliez vite cette appréhension.
  • Peur de manquer d'air ? Une bouteille de 200 bars (l'unité de compte) contient suffisamment d'air comprimé pour qu'un plongeur reste 90 minutes dans 8 à 10 mètres d'eau. Un baptême dure 25 minutes dans 5 mètres (c'est encore moins pour les enfants). Vous saisissez pourquoi la peur du manque est irréaliste ? Notre secret : ne pensez pas à respirer. L'air arrive sans effort et naturellement dans votre bouche. Concentrez-vous sur le milieu qui vous entoure, les rochers, une étoile de mer posée sur le sable et vous verrez que tout se déroule agréablement. En débutant la plongée, le maître, c'est toujours votre cerveau, jamais vos muscles.

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Oublier ses talents de nageur

Vous avez 60 ans et vous n'avez jamais appris à nager ? Pas de panique. Vous pouvez parfaitement plonger. Ce sera même plus facile, car vous apprendrez les bons gestes du premier coup. Sachez tout d'abord que les bras sont parfaitement inutiles en plongée. La bonne attitude est de les croiser, ce qui évite aussi de casser quelque chose ou de mettre la main sur un oursin. Évidemment, ce n'est pas si intuitif que cela, mais après quelques cours, vous verrez que vous gaspillez de l'énergie en moulinant des bras. Les jambes ? Vous n'êtes pas sur un vélo, vous ne pédalez pas et vous ne nagez pas la brasse. Ce sont les hanches qui impriment le mouvement du palmage, pas les genoux. Le mouvement est ample, souple, jamais abrupt. Les jambes servent à avancer et les hanches à se tourner.

Pour descendre, là aussi, oubliez les idées préconçues. Ce sont les oreilles qui commandent. Équilibrer les tympans en soufflant délicatement dans le masque (manœuvre de Vasalva) est sans doute le geste le plus important de l'apprentissage. Maîtrisé, ce geste permet la descente. Sous l'eau, on communique par signes, avec des basiques faciles à retenir : je monte, je descends, j'ai mal à l'oreille, j'ai froid, tout va bien.

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Ne pas se laisser impressionner par le matériel

De prime abord, le matériel semble lourd, encombrant, rebutant. Sachez que les moniteurs le préparent de A à Z pour les débutants. Que devez-vous néanmoins savoir ? Le masque ne doit pas trop serrer le visage, car avec la pression, il peut faire mal. Les palmes et la combinaison doivent être ajustées confortablement, sans blesser.

L'appareil qu'on met dans la bouche s'appelle un détendeur. C'est lui qui apporte par flux continu l'air comprimé présent dans la bouteille. Un gilet stabilisateur appelé familièrement «stab» qui se gonfle et se dégonfle permet la stabilisation parfaite à une profondeur donnée. L'instructeur la gère. En cours, on apprend à s'en servir correctement. En surface, combinaison en néoprène et gilet stabilisateur assurent de flotter sans aucun effort.

Commencer en outre-mer et à l'étranger

Les territoires ultramarins français sont des joyaux pour débutants : eau chaude translucide, poissons multicolores. Que ce soit en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie, dans l'archipel guadeloupéen, en Martinique ou à Mayotte, vous rencontrerez des conditions idéales. Là-bas aussi, les moniteurs FFESSM sont tous détendeurs d'un brevet d'État, garant de leurs aptitudes à encadrer des débutants.

À l'étranger (et parfois en outre-mer), les clubs de plongée sont affiliés à d'autres organismes, les Américains PADI et SSI étant les plus répandus. La propreté des locaux du club, la salle et les supports de cours (livres, vidéos), la qualité du matériel et du bateau sont des indications du sérieux du club. N'hésitez pas à vous renseigner avant de vous engager dans un cursus. Fiez-vous par exemple à PADI qui certifie ses clubs avec des étoiles.

Sachez enfin que les diplômes obtenus dans un pays étranger bénéficient en général de « passerelles » de niveau qui assurent de pouvoir plonger en France au retour.

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Plus d'infos

Auprès de :

la Fédération française d'études et de sports sous-marins (FFESSM)

la Professional Association of Diving Instructors (PADI)

la Scuba Schools International (SSI)

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L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
Le Figaro

Les Goncourt: l’incroyable revanche de deux médisants

Thierry Clermont

Edmond de Goncourt est né il y a deux cents ans. Avec son frère, Jules, il est l’auteur d’un monumental «Journal». Mais leur nom est désormais associé au plus prestigieux des prix littéraires.

Comment faire passer son nom à la postérité, au rayon des gloires illustres et de la renommée universelle, passer par-dessus les siècles, sans avoir, de son vivant, connu le succès ou la reconnaissance? Edmond de Goncourt, littérateur tout en nerfs et en sensibilité, tourmenté par l’immortalité de son œuvre et l’insuccès de ses romans, dont une partie fut écrite avec son frère cadet, Jules, eu cette idée de génie, à la toute fin du XIXe siècle: créer une académie et un prestigieux prix littéraireportant son nom, afin d’«aider à l’éclosion des talents». Pari relevé avec le prestige que l’on sait depuis 1903.

Hélas, à cette date, Edmond de Goncourt était passé de vie à trépas, sans soupçonner l’apparition de cette formidable et immortelle aura qui désormais sera associée à son nom, grâce à la prestigieuse et très recherchée récompense qui, depuis, a fait le tour de la planète et fait chaque année trembler et exulter le monde de l’édition. Edmond a-t-il ainsi évité ce qu’un autre grand diariste, le Suisse Amiel, appelait «la fosse commune de l’oubli».

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Tout commence en 1851. Cette année, le jour même du coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte, Edmond et Jules publient leur premier ouvrage, au titre énigmatique: En 18.. Un four total, avec 80 exemplaires vendus. Les deux frères, fils d’un officier de la Grande Armée et orphelins depuis trois ans, n’en démordent pas: ils sont écrivains, ou ils le deviendront. Edmond est né à Nancy le 26 mai 1822, Jules, à Paris, huit ans plus tard. Ceux que leur ami Gustave Flaubert appelle les deux «Bichons» décident alors d’entamer la rédaction à quatre mains d’un futur chef-d’œuvre de la littérature intimiste doublé d’une chronique artistique de leur siècle: leur fameux Journal, sous-titré Mémoires de la vie littéraire, tenu jusqu’en 1896, à la mort d’Edmond, le frère survivant. Les premiers extraits inédits seront publiés dans Le Figaro, au milieu des années 1880.

Journal, un mémorial tenu pendant plus de quarante ans

Ce Journal, fort de quelque 6000 pages bien serrées, témoignage essentiel sur le Paris artistique et mondain du XIXe siècle, nourri de leurs obsessions esthétiques et morales, est sans doute l’ouvrage des Goncourt que l’on peut encore lire avec plaisir, sans respirer de poussière, à la différence de leurs romans, ou de quelques études sur leur cher XVIIIe siècle. Peut-être à l’exception de Germinie Lacerteux, œuvre de fiction qui ouvre la voie au naturalisme en littérature, lequel fera le succès des Rougon- Macquart de leur complice Émile Zola.

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Que trouve-t-on dans leur mémorial, tenu scrupuleusement pendant plus de quarante ans? Des portraits de femmes croisées dans la rue ou dans l’omnibus, de demi-mondaines aperçues dans les allées du bois de Boulogne, une marchande d’écrevisses, une fillette dans un compartiment de chemin de fer, des princesses «en grand décolletage». Là, la misogynie provocatrice la plus brutale côtoie la fascination charnelle et idyllique qu’ils avaient pour la femme: Baudelaire n’est jamais loin. Ici abondent les procès-verbaux, pimentés d’anecdotes parfois graveleuses, de dîners mondains, de soirées au théâtre, de banquets de littérateurs, de rencontres, de flâneries sur les Grands Boulevards, de visites de boutiques d’antiquaire. Avec, en toile de fond, Paris qui se transforme en une «Babylone américaine», les ravages de la guerre de 1870, suivie de la Commune, la fin de l’Empire et le passage à la III République. Ajoutons à cela des conversations rapportées, de Jean Lorrain, d’Alphonse Daudet, de Théophile Gautier, de Maupassant. Sans oublier Flaubert, Tourgueniev ou Zola.

La passion des choses ne vient pas de la bonté ou de la beauté pure de ces choses, elle vient surtout de leur corruption

Emporté, colérique, envieux aussi, enthousiaste, l’étrange couple fraternel, qui a toujours vécu ensemble, voyagé ensemble (jusqu’en Italie), n’a jamais fait mystère de ses détestations ou ses admirations. Ils appelaient ça des «mots d’une méchanceté sublime». Et pour le simple plaisir de ces bons mots, tout en cultivant le néologisme, l’expression précieuse ou gauloise, ils ne manqueront pas d’étriller jusqu’à leurs proches amis et leurs meilleurs ennemis, multipliant rosseries et «salauderies». Ces «implacables inimitiés littéraires» étaient également un de leurs motifs d’inspiration.

Ainsi: «Zola est un cochon grossier et brut» ; Verlaine: «un pédéraste assassin» ; les journalistes: des «écrémeurs de bidets de filles osant parler en juges d’un livre» ; la poésie de José-Maria de Heredia: «Un feu d’artifice sur lequel il a plu» ; Catulle Mendès: «C’est bien la tête d’un Christ qui aurait la chaude-pisse» ; après leur lecture de Salammbô: «Œuvre renflée (…) roulant dans l’emphase», ajoutant: «Il y a des effets enfantins, d’autres ridicules.» Quant à l’Académie française, elle eut droit à ce règlement de compte: «La seule institution qui survit au passé cherchant le suicide, se retirant de tout ce qui est vie et jeunesse. (…) L’apothéose des fruits secs.»

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Et dans le registre du lyrisme brutal, on lira, en date du 30 août 1866: «La passion des choses ne vient pas de la bonté ou de la beauté pure de ces choses, elle vient surtout de leur corruption. On aimera follement une femme, pour sa putinerie, pour la méchanceté de son esprit, pour la voyoucratie de sa tête, de son cœur, de ses sens ; on aura le goût déréglé d’une mangeaille pour son odeur avancée et qui pue. Au fond, ce qui fait l’appassionnement: c’est le faisandage des êtres et des choses.» Sept ans plus tôt, ils avaient noté: «Au fond, la médisance est encore le plus grand lien des sociétés.» Un siècle et demi plus tard, le propos n’a rien perdu de sa pertinence.

Des frères «mondains»

Dans les années 1970, le regretté Philippe Jullian les avait parfaitement croqués: «Leurs dadas, leurs naïvetés, leurs prétentions s’étalent comme les chromos et les coquillages ramassés par les rentiers. Jobards et cocardiers, leurs pensées sont dignes de figurer dans le dictionnaire des idées reçues.» Et, plus loin, à propos du Journal: «On y voit un Tout-Paris fin de siècle mauvâtre, louvoyant entre les générales et les faits divers.»

Amateurs de japonaiseries, bibeloteurs passionnés, collectionneurs de raretés, les deux frères, «mondains et mystiques de l’art pur», selon leur biographe Jean-Louis Cabanès, avaient également un goût marqué pour l’art et les manières sous les règnes de Louis XV et Louis XVI, «le siècle français par excellence», auquel ils auront consacré pas moins d’une douzaine d’ouvrages.

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Parmi eux, La Femme au XVIIIe siècle, paru en 1862, réédité récemment chez Flammarion avec une longue préface élogieuse d’Élisabeth Badinter. Trois ans plus tard, le succès arrive avec Germinie Lacerteux, inspiré par la double vie de débauche qu’avait menée à leur insu leur fidèle gouvernante, Rosalie Malingre, morte à 42 ans. Un roman, selon leur mot, qui «vient de la rue», et qui s’inscrit dans leur exploration sociale de l’univers féminin populaire, voire populeux ou canaille. Leurs autres titres en témoignent: La Fille Élisa (sur l’univers carcéral des prostituées), Sœur Philomène (premier roman jamais consacré à la condition hospitalière), Renée Mauperin, Madame Gervaisais, Manette Salomon.

La littérature, c’est ma maîtresse, les bibelots, c’est ma putain

En 1880, Edmond confiera, après quelques couplets antidémocratiques: «La littérature, c’est ma maîtresse, les bibelots, c’est ma putain.» Dix ans plus tôt, son frère Jules meurt brutalement, à 40 ans, le laissant poursuivre en solitaire son chemin singulier, dans sa maison d’Auteuil. Un antre, un «Grenier», transformé en salon, pour les causeries littéraires, et en musée, garni de Watteau, de Boucher, d’estampes japonaises, de chérubins de Clodion, de gravures d’Augustin de Saint-Aubin.

C’est au cours de ces causeries littéraires que prend germe le projet d’une académie Goncourt. D’une part, en réaction contre l’institution du quai de Conti, qui avait rejeté la candidature des Balzac, Alexandre Dumas père, Zola, et d’autre part, pour soutenir les «jeunes littérateurs que le hasard de la fortune, les nécessités de la vie, mettent dans une situation inférieure et obligent d’accepter pour vivre un emploi quelconque, décroché au hasard des découvertes». Edmond en avait précisé les statuts et la vocation dans un long testament.

Premier prix décerné en 1903

Une fois réglés les délicats problèmes de succession de l’écrivain, qui laissait une belle fortune, le 26 février 1903, les sept premiers membres du groupe, le décadentiste Huysmans (président), Octave Mirbeau, Léon Hennique, Gustave Geffroy, les deux frères Rosny et Paul Margueritte, se réunissent dans un salon du Grand Hôtel, près de l’Opéra, pour donner naissance à l’académie Goncourt et son célèbre prix. Ils seront rejoints par Léon Daudet, Élémir Bourges et Lucien Descaves. Déjà, les esprits s’échauffent et la récompense (l’équivalent aujourd’hui de 50.000 euros) attise les ambitions. Jusqu’au diariste Paul Léautaud, encore jeune et déjà grincheux, qui, tout en s’en défendant officiellement («Je trouve cela hideux. Un prix! La littérature primée!»), se porte candidat, manœuvrant en coulisses, pour son Petit Ami, sans succès. Revenant même à la charge quelques années après, pour In memoriam.

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Le premier prix est décerné le 21 décembre 1903, au restaurant Champeaux, place de la Bourse. Il est attribué au poète et marin John-Antoine Nau, pour son premier roman, Force ennemie. Et depuis, le nom de Goncourt a fait le tour de la planète lettres, en accrochant à son palmarès Proust (qui pastichera le Journal), Malraux, Gracq (qui le refusa), Michel Tournier, Patrick Modiano, Patrick Grainville et autres noms illustres.

Comme le dira François Nourissier, un des dix membres de l’académie, à l’occasion du centenaire, en 2003, le prix était «devenu un “fait de société” irréfutable et pittoresque». Et cent quarante ans plus tôt, les Goncourt l’avaient prophétisé: «Le génie est le talent d’un homme mort.»

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L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

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France24 - Monde

États-Unis : l'Oklahoma interdit totalement l'avortement

Publié le : 26/05/2022 - 03:24

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Déjà interdit dès six semaines de grossesse, l'avortement est désormais totalement banni dans l'Oklahoma. Le gouverneur a signé ce mercredi la loi adoptée par le Parlement local. Une entrée en vigueur qui intervient au moment où un nouvel arrêté de la Cour suprême pourrait changer la jurisprudence historique Roe versus Wade.

Oklahoma, we know you must be feeling a lot of things right now. Today, we ask that you rest. We’re here, fighting for you. We’re taking this ban to court w/ @reprorights and know that we will never stop working to defend your right to control your body. You can count on us. https://t.co/TOAEg2hdzy

May 26, 2022

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May 26, 2022

Le gouverneur de l'Oklahoma a promulgué mercredi 25 mai une loi interdisant tout avortement dès la fécondation, faisant de ce bastion conservateur du sud des Etats-Unis l'Etat possédant la réglementation la plus restrictive en matière d'interruption volontaire de grossesse.

 

"J'avais promis aux habitants de l'Oklahoma qu'en tant que gouverneur, je signerais toute loi pro-vie qui se présenterait à moi, et je suis fier d'avoir tenu cette promesse aujourd'hui", a déclaré le républicain Kevin Stitt, dans un communiqué.  "Dans l'Oklahoma, nous défendrons toujours la vie", a-t-il ajouté. 

L'organisation Planned Parenthood, qui défend le droit à l'avortement, avait annoncé à cette occasion qu'elle allait "assigner l'Oklahoma en justice". "Il faut empêcher cette interdiction, ainsi que toutes les autres interdictions que cet État a votées au cours du mois passé", avait poursuivi Planned Parenthood sur Twitter.

Inspiré la loi SB8 adoptée par le Texas en septembre, ce texte, qui entre en vigueur dans tout l'État, ouvre la porte à des poursuites lancées par de simples citoyens à l'encontre de personnes soupçonnées d'avoir avorté. 

La jurisprudence Roe versus Wade menacée

La définition de l'avortement, selon le texte, n'inclut toutefois pas "l'utilisation, la prescription, la fourniture, ou la vente de pilules du lendemain, ou de tout type de contraception ou de contraception d'urgence". 

Cette loi avait été adoptée par le parlement de l'Oklahoma mi-mai dans un contexte de menace du droit à l'avortement par la Cour suprême qui, selon un document révélé par le média Politico, semble prête à revenir en arrière, 50 ans après sa décision historique de protéger l'IVG. 

Même s'il est soutenu par 61% de la population, selon de récents sondages, le droit à l'avortement est un sujet de société très clivant depuis l'arrêt historique "Roe versus Wade" de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.

En cas de décision de la Cour suprême revenant sur ce droit, 26 Etats conservateurs, pour la plupart dans le centre et le sud du pays comme le Wyoming, le Tennessee ou la Caroline du Sud, sont prêts à interdire immédiatement l'avortement.

 

Avec AFP

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États-Unis : l'Oklahoma adopte une loi qui interdit totalement l'avortement

États-Unis : l'Oklahoma restreint l'avortement après six semaines de grossesse

Droit à l'avortement menacé aux États-Unis : l'Oklahoma durcit sa loi, les Américains se mobilisent

Valeurs Actuelles

“Je ne suis pas membre du Parti communiste chinois”, se défend le député-candidat LREM Buon Tan

Il s’était notamment fait remarquer en janvier dernier, en étant le seul député de la majorité à voter contre une résolution qualifiant le traitement des Ouïgours en Chine de génocide. Mais ce n’est pas seulement d’une tolérance à l’égard de Pékin dont Buon Tan est accusé. Dans un texte académique repris dans une enquête du Point, un chercheur australien spécialiste de l’espionnage chinois soulignait les liens étroits entretenus par le député LREM de Paris avec le Parti communiste chinois, étant notamment listé comme membre exécutif d’organisations créées par le parti. Des affiliations qui ne figurent d’ailleurs pas sur sa déclaration à la Haute autorité pour la transparence dans la vie publique (HATVP). Mais dans un entretien accordé à l’hebdomadaire ce mercredi 25 mai, l’élu marcheur se défend d’être membre du PCC, dénonçant une « campagne de calomnies ». 

« Je suis né au Cambodge et je suis arrivé en France en tant que réfugié apatride. J’ai fait ma vie en France, et aujourd’hui, j’ai un pays, c’est la France. Point. Évidemment que je ne suis pas membre du Parti communiste chinois, ni membre dirigeant de ces organisations », assure-t-il. Et de poursuivre, à propos des organisations dans lesquelles il prend part : « Aucune association en Chine ne peut être créée sans l’assentiment du gouvernement. Par définition, toutes les associations sont en lien avec l’État chinois. Le fait que j’échange avec ces organisations ne fait pas de moi un membre actif. » 

« J’ai fui moi-même un génocide » 

Interrogé ensuite sur sa prise de position remarquée à l’Assemblée nationale sur la situation des Ouïgours, le député, candidat à sa réélection, se justifie par son passé cambodgien. « J’ai fui moi-même un génocide. Avec ce que j’ai vécu, je ne peux en aucune façon voter pour soutenir un génocide, quel qu’il soit », affirme-t-il, en estimant néanmoins que « ce n’est pas au politique de décider si quelque chose relève du génocide ou pas », mais « à la justice ». Il réfute également avoir reçu « des pressions » du pouvoir chinois pour influer sur son vote.

Réinvesti par la majorité pour les législatives malgré les soupçons qui portent sur lui, Buon Tan affrontera notamment Sandrine Rousseau (EELV)… et une autre Sandrine Rousseau (Mouvement de la Ruralité). « Madame Rousseau voit le 13e du haut de l’avion où elle a sauté en parachute. Elle va avoir besoin de temps pour atterrir de son parachute et découvrir le 13e », tacle-t-il, au sujet de la candidate de la Nupes.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Deux jours à Monaco à l'heure du 79e Grand Prix de Formule 1

CITY GUIDE - Derrière sa vitrine dorée, ses paillettes et ses rêves, Monaco reste un rocher surplombant les flots. Au-delà des clichés, la Principauté cultive des surprises entre ciel et mer.

Tout le monde le sait : Monaco est un eldorado des grosses fortunes. Un habitant sur trois serait millionnaire. Porsche, Lamborghini et Ferrari s'exposent dans les parkings comme au Salon de l'Automobile quand elles ne roulent pas sur les routes manucurées dans des vrombissements de moteurs. Monaco est un show permanent où l'on vient rêver, gagner (ou perdre) au mythique Casino et s'étourdir dans des restaurants étoilés (dont l'un, bio). Trop à l'étroit, ce confetti d'État (2,02 km2) repousse sans cesse les limites, gagne sur la mer, la terre et le ciel. Pas un centimètre de terrain n'est perdu. Pour preuve : une ville dans la ville s'improvise sous terre et des jardins luxuriants et des potagers fleurissent sur les toits. Monaco verdit. Les grues de chantier forment une forêt en perpétuel mouvement au milieu des gratte-ciel. Sans surprise, la ville dégage une énergie singulière, pleine de vitalité mais nimbée de la langueur propre au sud. Sous le soleil enjoué, l'État a de quoi dépayser. À commencer par les photos du prince affichées fièrement dans chaque commerce et restaurant, un hommage des habitants à leur souverain. Monaco est décidément un monde à part. On s'y balade facilement à pied en découvrant, à l'aide d'une carte précieuse, les différents ascenseurs et escaliers roulants permettant d'économiser ses forces. Ça grimpe sec ! C'est aussi ce qui donne un certain charme au lieu avec la Grande Bleue pour horizon.

À lire aussiMonaco confidentiel, visite intime avec ses habitants et ses talents

L'arrivée

De Nice, le bus 100 de Lignes Azur et le train offre une liaison régulière avec Monaco. Depuis l'aéroport de Nice, la ligne express 110 relie Monaco par l'autoroute. Reste les airs… Héli Air Monaco et Monacair proposent des transferts privés entre l'aéroport de Nice et Monaco (vol de 7 minutes) à partir de 650 € l'hélicoptère de 5 ou 6 places.

Héli Air Monaco : tél. : +377 92 050 050. heliairmonaco.com.

Monacair : tél. : +377 97 97 39 00. monacair.mc.

SE DÉPLACER DANS MONACO

Bus

Entre 7h et 21h30, plusieurs lignes de bus permettent de se déplacer facilement dans Monaco – et de rejoindre ainsi les attractions touristiques. Un bus de soirée circule de 21h20 à 0h20 et un bus de nuit circule le week-end jusqu'à 4h00.

Compagnie des Autobus de Monaco : cam.mc.

Voiture électrique en autopartage

Monaco a beau avoir la taille d'un mouchoir de poche, cela monte sec. Pour aller d'un point à un autre, rien de mieux que d'utiliser Mobee Monaco, un service d'autopartage 100% électrique, sans frais de stationnement et avec places dédiés dans les parkings de la ville. Deux options de modèles : la voiturette de deux places (à emprunter et à laisser où l'on veut) ou un véhicule de cinq places (à prendre et à déposer dans l'un des 9 parkings spécifiés). Les voitures peuvent même dépasser les frontières de Monaco, voire rouler jusqu'au Piémont et Ligurie pour la plus grande. À partir de 0,45 €/ minute pour la voiturette et 0,70 € pour la voiture. Il existe aussi des tarifs à l'heure et à la journée.

Mobee Monaco : tél. : +377 92 00 07 40. mobee.mc

Taxi

Comptez 15 € au minimum pour les courses intra-muros et 95 € au minimum pour les courses vers l'aéroport.

Taxi Monaco : tél. : +377 93 15 01 01. taximonaco.com

VISITE GUIDÉE

Ancien pompier et enfant du pays, Jean-Marc Ferrié propose de découvrir Monaco lors de promenades selon différents thèmes : le Circuit du Grand Prix de F1, les quartiers de Monte-Carlo, La Condamine ou encore Le Rocher mais aussi, moins connue, La Via Alpina (Tél. : 06 30 12 57 03 ; monaco-rando.com).

PLUS D'INFOS

Visit Monaco : tél. : +377 92 166 166. visitmonaco.com.

Que faire en ce moment

L'EXPO À VOIR

Newton, Riviera

Le grand photographe Helmut Newton (1920 - 2004) a longtemps baladé son regard de la Côte-d'Azur à Bordighera, en Italie. Il l'a posé aussi sur Monaco où il s'installa de 1981 jusqu'à sa mort. La ville devient alors pour lui un nouveau cadre. Il intègre les chantiers de construction dans les campagnes des grandes maisons de couture. Il s'amuse à tirer le portrait d'une jet-set internationale de passage ou résidant sur place avec un brin d'ironie et de fascination. Enfin, Helmut Newton immortalise les étoiles du Ballet de Monte-Carlo et la famille princière. L'exposition Newton, Riviera, composée de 280 clichés, met l'accent sur cette période de sa vie qui donne lieu à des séries plus personnelles dont Yellow Press, inspirées de scènes de crime.

Newton, Riviera du 17 juin au 13 novembre 2022. Entrée 6 € donnant également accès à l'autre adresse du NMNM, la Villa Paloma. Ouvert tous les jours en période d'exposition de 10h à 18h.

NMNM (Nouveau Musée National de Monaco) Villa Sauber, 17, avenue Princesse Grace, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 91 26.

LE RESTAURANT EN VUE

Elsa

C'est la table gastronomique 100% biologique et pêche sauvage de Monaco… ou plutôt de Roquebrune Cap-Martin ! Une curiosité locale puisque la Société des Bains de Mer monégasque a un pied en France. Mais laissons ces questions géographiques. En mai, la chef Mélanie Serre a repris les rênes du restaurant Elsa de l'hôtel Monte-Carlo Beach, membre de Relais & Châteaux. Ardéchoise d'origine, elle aime collaborer avec les producteurs locaux dont le Domaine d'Agerbol ou le Jardin des Antipodes. Légumes et fruits de saison sont mis à l'honneur dans ses assiettes. Ainsi en va de l'un de ses plats signatures : rouget barbet en filet, gnocchis de pomme de terre, jeune roquette poivrée et condiment à l'ail noir. Avant Elsa, Mélanie Serre est passée par L'Atelier Étoile Paris, deux étoiles Michelin. En 2020, elle rejoint le restaurant parisien Louis Vins et remporte le prix Jeune Talent Gault & Millau. Et en 2022 la voilà chez Elsa !

Déjeuner entrée / plat / dessert à partir de 68 € en semaine, 88 € le week-end et les jours fériés. Menu découverte en 5 services 138 €. Le restaurant est saisonnier - comme le Monte-Carlo Beach. Il fermera ses portes le 2 octobre 2022 avant de les rouvrir en 2023.

Elsa, avenue Princesse Grace, 06190 Roquebrune Cap-Martin. Tél. : +377 98 06 86 84.

L'HÔTEL EN VUE

Hôtel Miramar

Depuis 1956, l'hôtel Miramar regarde droit devant lui, dans le bleu de la mer et du ciel. Racheté en 2015, il vient de subir une rénovation de fond en comble, le transformant en boutique hotel qui, ici, ferait presque figure de curiosité. Ses quatorze chambres aux noms de bateaux (Queen Mary, Yellow Submarine, Potemkine et même Arche de Noé !) s'alignent dans le paysage du Port Hercule et déclinent une décoration nautique et marine. Chacune a son caractère bien trempé comme cette salle de bains jaune solaire. Aux murs, des dessins de maquette de voilier rêve d'horizon quand des baleines nagent sur le papier peint. On pourra les compter à la place des moutons si le sommeil tarde à venir. Dehors, la mélodie des bruits métalliques des mâts de bateaux… Reste le toit-terrasse embrassant une vue spectaculaire jusqu'au palais princier. Là, Équivoque entend entrer dans la ronde des meilleurs bars du monde. Son concept ? Des cocktails (de 27 à 50 €) basés sur les odeurs de la Provence. Heureusement, d'autres boissons sont plus abordables.

Nuitée à partir de 200 € en basse saison, 250 € en moyenne saison, 350 € en haute saison. Petit déjeuner à partir de 15 €.

Hôtel Miramar, 1 avenue JF Kennedy, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 00 21 00.

JOUR 1 : DU ROCHER À LA GRANDE BLEUE, EN PASSANT PAR LE TAPIS VERT DU CASINO

Matinée

Monter au « Rocher », c'est marcher dans l'histoire de Monaco. Laquelle est indissociable de la famille Grimaldi. Tout commence au XIIIe siècle par un corsaire déguisé en moine. François Grimaldi s'empare de la forteresse érigée par une communauté génoise mais c'est Charles Ier qui est considéré comme le tout premier seigneur de Monaco (1341). Près de 700 ans plus tard, les Grimaldi règnent toujours sur le palais princier, l'un des plus vieux d'Europe. Fermé durant deux ans, il rouvre autour de deux événements d'importance. La découverte de fresque de la Renaissance italienne et enfin le réaménagement des Grands Appartements avec l'accrochage inédit de peintures issues des collections historiques des princes (du 1er juillet au 15 octobre 2022, entrée 10 €). On pourra aussi s'en tenir à la façade du palais et à la relève de la garde à 11h55 très exactement. Bruits de bottes, claquements de main sur les cuisses et sons des armes sur le sol… La cérémonie des carabiniers vaut le coup d'œil.

Prendre ensuite vers la gauche (le palais devant soi) pour longer le rocher, au-dessus de l'eau. Jeter ensuite un œil à la cathédrale qui révèle, dans l'abside, la tombe souvent fleurie de Grace Kelly. Dans les Jardins Saint-Martin, descendre au plus près de la falaise – la plupart des touristes n'y vont pas. S'arrêter un moment sur un banc pour goûter au temps suspendu. À quelques pas de là, le musée Océanographique invite à une plongée dans les profondeurs des océans. On y tutoie les méduses dansantes dans une ronde, les requins à pointe noire et tous ces poissons aux couleurs de bonbons acidulés. Prévoir du temps. On se laisse vite dériver dans ce Temple de la mer…

Pause déjeuner

Après, direction le parking du Chemin des Pêcheurs tout près du musée Océanographique. Vous n'avez pas de voiture ? Justement ! Descendez au niveau des autobus et sortez par la route qui serpente le long de la côte. La chasse au trésor a commencé. Ouvrez bien les yeux : une discrète volée de marches descend vers la crique des pêcheurs, une plage « secrète » aussi grande qu'un mouchoir de poche. Le trésor est bien évidemment la Grande Bleue. Sur cette minuscule plage, on croise une brochette d'élèves de l'école voisine venue faire trempette avant les cours. Leur leçon ? Avoir toujours un maillot et une serviette sur soi ! On la retiendra - même si les plages sont rares à Monaco.

Ensuite, cap sur le Port Hercule. Le bateau-bus électrique emmène, en quatre minutes, de l'autre côté de la rive. L'occasion de s'extasier sur les yachts et d'apercevoir, avec un peu de chance, ceux dessinés par Espen Oeino, designer spécialisé dans les grands bateaux et dont les bureaux sont dans le port. C'est de l'art. On verra peut-être aussi le bateau d'Eric Rinaldi, l'un des derniers pêcheurs locaux. Il lui est déjà arrivé de revenir avec un thon de 113 kilos pêché au large de Monaco. La pêche, c'est toute sa vie. Et il l'enseigne déjà à son fils. Il tient la dégustation Pêcherie U Luvassu où quelques chaises et tables sont installées devant l'impressionnant comptoir. On s'y pose au bord de l'eau.

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Après-midi

Non loin de là, un ascenseur relie le port à Monte-Carlo, l'un des neuf quartiers de la ville. Voilà un autre volet de l'histoire de ce petit État. Au XIXe siècle, Monaco perd Roquebrune et Menton appauvrissant les caisses de la principauté. À la demande du prince Charles III, l'homme d'affaires François Blanc fonde le Casino de Monte-Carlo pour attirer une clientèle riche étrangère. Rien n'est très beau. On dépense sans compter. Plus tard, on invitera même Charles Garnier qui dessinera l'opéra dans le Casino même - à voir absolument lors d'un spectacle.

Quant au Casino, on y entre à partir de 14 heures pour tenter sa chance ou pour le simple plaisir de regarder les jeux (le coût ? 17 € le ticket soit le même prix qu'une visite de 10h à midi avec un audio-guide). Tong et short sont à proscrire et une carte d'identité ou un passeport sont nécessaires. Les lieux s'ouvrent alors sur des salles richement décorées et baignées de lumière naturelle. Les fresques et peintures rappellent l'époque des « demi-mondaines » qui accompagnaient autrefois les grandes fortunes comme la célèbre Belle Otero. On notera l'horloge, héritage d'un autre temps où les joueurs couraient attraper leur train et rentrer chez eux… C'était l'époque où il n'y avait pas encore autant d'hôtels à Monaco. Au Casino, on peut simplement prendre un verre et goûter à l'ambiance singulière du lieu. On y apprend que les « vrais » Monégasques (ceux qui ont la nationalité monégasque) ne peuvent pas prendre part aux jeux : ils en sont interdits – y compris le prince de Monaco. Il est temps de partir et de continuer la balade jusqu'au complexe balnéaire du Larvotto incluant la nouvelle promenade imaginée par Renzo Piano et sa plage. Sans oublier de passer par le Jardin japonais et le Grimaldi Forum. Terminer par la Villa Sauber qui fait partie du Nouveau Musée national de Monaco. Les expositions y sont toujours de bonne facture. Fatigué ? On s'en doutait...

Dîner

Sur la place du Casino, tout le monde est sur son 31. On fait des efforts de toilette. À deux pas, tout le gratin est chez Gaïa, une adresse née à Dubaï pour ensuite s'installer ici. D'ailleurs, cela se sent : on y entend toutes les langues, du russe à l'italien en passant par l'anglais. Le « bar à poissons » est un bijou. Et l'assiette, d'inspiration grecque, est splendide. Un exemple ? Le carpaccio de daurade, accompagné de gros sel et d'huile d'olive au citron ou mandarine ou truffe. Aussi beau que bon.

JOUR 2 : MONACO VU DE HAUT, PLONGÉE DANS L'EAU ET DANS LES EXPOS

Matinée

Comment embrasser Monaco d'un seul coup d'œil ? Depuis les hauteurs bien sûr. On prend donc la clé des champs jusqu'à la Turbie, en France. La voiture garée, on crapahute un peu jusqu'à atteindre les rochers plongeant sur la ville. Impressionnant quand le soleil levant vient caresser les gratte-ciel et les eaux. En redescendant, s'arrêter à la Villa Paloma, l'autre adresse du Nouveau Musée National, ouverte en fonction de la programmation d'exposition d'art contemporain. Cette maison du XXe siècle est dotée d'un très agréable jardin à la vue dégagée. Mais pour combien de temps encore ? On dit ici que personne n'est propriétaire de sa vue. À côté, le Jardin Exotique étant encore en travaux en 2022, on optera pour une virée dans les serres du Centre Botanique dont la structure de verre et de fer fut dessinée par les architectes Fabrice Notari et Rudy Ricciotti. Là, s'épanouissent 10.500 plantes dont 500 en bac et 10.000 en pot.

Pause déjeuner

Le ventre de Monaco se trouve au Marché de la Condamine. On pourra y butiner de multiples saveurs auprès des différents stands. Aroca est un excellent choix, rempli de soleil du sud dont la fameuse pissaladière rouge et blanche et le barbajuan, spécialité locale. Un conseil : y aller tôt car tout disparaît très vite. On peut s'installer sur des bancs et tables, au marché, ou prendre à emporter. L'autre option ? Les Perles de Monte-Carlo au Port de Fontvieille. Des perles, on en trouvera peut-être dans les huîtres affinées sur place par Brice Cachia et Frédéric Rouxeville, deux biologistes de formation. À la carte, aussi, des gambas, langoustine, daurade royale… C'est bon, c'est frais et à la bonne franquette. Sur la terrasse ensoleillée, au bord de l'eau et au pied du palais princier, on sentirait presque les effluves de tabac du capitaine Haddock...

Après-midi

Deux possibilités : mer ou terre. Qui n'a pas entendu parler de Pierre Frolla dont le palmarès compte quatre records du monde en apnée, trois en immersion libre et un en poids variable ? Ce Monégasque boute-en-train n'aime rien moins que de partager sa passion, la plongée. Dans son Académie Monégasque de la Mer, il est possible de découvrir la plongée bouteille ou l'apnée au large de Monaco. Avec un peu de chance, on y croisera peut-être le champion. Côté route, la collection de voitures de S.A.S. le prince de Monaco nous fait des appels de phares. Difficile de ne pas céder à la tentation.

Commencée par le prince Rainier III à la fin des années 1950, cette collection a continué à grandir avec Albert II rassemblant aujourd'hui une centaine de modèles. Toutes les époques y sont présentées, à commencer par la calèche ou encore la voiture à hélice Leyat d'avant la première guerre mondiale. Et puis, rêvons un peu : Rolls Royce, Lincoln, Facel Vega, Napier, Ferrari, Maserati, Lamborghini… Sans oublier la Lexus du mariage princier de 2011 et la Chrysler Imperial qui accueillit Grace Kelly à son arrivée en 1956. La collection déménagera dès le mois de juillet dans un superbe lieu offrant une nouvelle scénographie, dynamique et dans l'air du temps. D'un côté les voitures de la famille royale, de l'autre, les automobiles ayant roulé dans les films sous un plafond évoquant les vibreurs et les vagues d'un circuit.

Dîner

Komo est un « trois en un ». Comprendre : un concept store, une pâtisserie et un restaurant. Mais pas n'importe lesquels… La boutique rassemble différentes marques de mode et d'accessoires, les sucreries sont signées Pierre Hermé et la carte du restaurant a été imaginée par le chef étoilé Mauro Colagreco (encore lui !). Bref, the place to be… and to eat !

Carnet d'adresses

RESTAURANTS

Pêcherie U Luvassu, 8 quai l'Hirondelle, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 07 51. À partir de 19 € le tartare de poisson sur place. Ouvert à midi seulement, fermé le dimanche.

Gaïa, 15 galerie Charles III, 98000 Monaco. Tél. : +377 99 99 09 69. À partir de 38 € le plat. Ouvert tous les jours, de 12h à 14h et de 19h à 23h.

Aroca, Marché de la Condamine, 15 avenue place d'Armes, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 16 84. À partir de 5,50 € le cornet de 5 barbajuan. Plat du jour à partir de 10 €. Ouvert du mardi au samedi de 8h à 15h et le dimanche de 8h à 13h30.

Les Perles de Monte-Carlo, quai Jean-Charles Rey, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 84 31. À partir de 24 € le plat. Ouvert du lundi au samedi de 12h à 14h30 (dernier service 14h) et en soirée le mercredi, jeudi et vendredi de 19h à 22h. Réservation obligatoire.

Komo Monaco, 18 rue de Millo, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 70 56 11. À partir de 22 € le plat. Ouvert tous les jours sauf le dimanche. Restaurant de midi à 22h, pâtisserie de 10h à 22h, concept-store 10h à 19h.

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MUSEES ET LIEUX CULTURELS

Musée Océanographique de Monaco, av. Saint-Martin, 98000 Monaco. Tél. : +377 93 15 36 00.

Nouveau Musée National de Monaco :

Villa Paloma 56, boulevard du Jardin Exotique, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 48 60.Villa Sauber 17, avenue Princesse Grace, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 91 26.

Collection de voitures S.A.S. le prince de Monaco, 5, terrasses de Fontvieille, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 05 28 56. À partir de juillet, la Collection déménagera au 54, route de la Piscine, 98000 Monaco. Le téléphone ne changera pas.

Logoscope, place de la crémaillère, 06240 Beausoleil (à côté du Palais Gallia). Tél. : 06 62 83 38 01.

Ballets de Monte-Carlo à l'Opéra de Monte-Carlo Salle Garnier

Opéra de Monte-Carlo, place du Casino, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 28 28.

CASINO

Casino de Monte-Carlo, place du Casino, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 20 00.

SPORT

Académie monégasque de la Mer, plage du Larvotto, 98000 Monaco. Tél. : 06 78 63 50 52.

SHOPPING

L'Orangerie, 9, rue de la Turbie, 98000 Monaco. Tél. +377 99 90 43 38. Aujourd'hui encore, 600 orangers bordent les rues de la Principauté. Une fois par an, les agrumes ensoleillés sont cueillis à la main, lavés et pelés dans l'atelier et ajoutés à une recette préservée pour créer la seule et unique liqueur monégasque.

HÔTELS

Hôtel Métropole Monte-Carlo

Il a rouvert en avril 2021 après une première phase de travaux. Les habitués ne verront aucun changement. L'hôtel a revisité ses coulisses avant la grande opération de rénovation prévue dès novembre 2022. En avril 2023, cet établissement légendaire de 1886 passera ainsi de 125 chambres et suites à seulement 112 dont quatre suites d'exception. L'objectif est bien sûr d'offrir encore plus de confort à ses hôtes. Lesquels sont déjà bien lotis. Ils s'endorment dans l'univers du décorateur Jacques Garcia et, en journée, profitent exclusivement de la piscine extérieure (couverte en hiver) en nageant devant la grande photo de Karl Lagerfeld. Ils bénéficient aussi des expériences inoubliables Just for You dont la plus récente, « Une Nuit au Musée ». On y découvre le Musée Océanographique, de nuit, à la faveur de lampes de poche accompagné d'un guide biologiste. Frissons garantis. Nuitée à partir de 600 € pour deux personnes, petits déjeuners inclus.

Hôtel Métropole Monte-Carlo, 4 avenue de la Madone, 98007 Monaco. Tél. : +377 93 15 15 15.

Columbus Monte-Carlo

Dans le quartier de Fontvieille, le Columbus Monte-Carlo est un brin à l'écart de l'agitation monégasque. Lancé par David Coulthard, pilote de Formule 1, l'hôtel a, depuis, continué sa belle course. Son point fort ? Ses petites attentions, discrètes et chaleureuses de l'équipe. L'établissement a gardé une certaine simplicité, très appréciable à Monaco. Son restaurant décline des saveurs de la Méditerranée. À partir de 171 € la chambre double.

Columbus Monte-Carlo, 23 avenue des Papalins, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 05 90 00.

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Hôtel Hermitage Monte-Carlo

Un cadre merveilleux encore empli de l'ambiance Belle Époque… L'Hôtel Hermitage Monte-Carlo est une agréable balade dans le temps. Sa nouveauté ? Le restaurant Yannick Alléno à l'Hôtel Hermitage Monte-Carlo. Le chef étoilé y compose une cuisine de produits locaux dont la carte évolue au fil des saisons. La terrasse est divine. À partir de 550 € la chambre double.

Hôtel Hermitage Monte-Carlo, square Beaumarchais, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 20 00.

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Novotel Monte-Carlo

Une jolie surprise. En plein centre-ville, l'hôtel arbore les couleurs et le goût de la mer façon Riviera. Toute la décoration évoque la Grande Bleue jusqu'à l'équipe habillée d'une marinière. Rénové il y a peu, l'hôtel devrait bientôt entamer les travaux de son toit-terrasse dont la vue est sublime. À partir de 200 € la chambre double.

Novotel Monte-Carlo, 16 bld Princesse Charlotte. Tél. : +377 99 99 83 00.

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PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

[Initialement publié le 23 septembre 2021, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]

Vacances d'été 2022 : calanques, gorges de l'Ardèche... Ces coins de France qui seront saturés (et nos alternatives)

DÉCRYPTAGE - La majorité des Français passeront cet été encore leurs vacances dans leur pays, où les touristes étrangers font leur grand retour. L'Hexagone regorge de pépites touristiques, alors pourquoi tous s'agglutiner sur les mêmes sites en juillet et en août ? Dix idées pour élargir ses horizons.

Les plus beaux trains touristiques à emprunter en France

À vapeur ou à crémaillère, ils parcourent des lignes pittoresques en bord de mer, en montagne ou à travers champs. Un moyen idéal de profiter des paysages et de revivre l'épopée du rail. Le Figaro a sélectionné un train touristique à découvrir cet été dans chaque région de France métropolitaine.

France24 - Monde

Une maquilleuse réalise son rêve à Cannes après avoir fui l'Ukraine

Publié le : 26/05/2022 - 07:56

Cannes (AFP) – Quand elle a fui l'Ukraine au lendemain de l'invasion russe, elle était loin de se douter de ce qui l'attendait: la maquilleuse ukrainienne Aliona Antonova est aujourd'hui à Cannes, où elle maquille les plus grandes stars de cinéma.

Son histoire digne d'un film hollywoodien a commencé le 24 février, aux premiers bombardements de sa ville, Odessa, tout près de son salon de beauté et son école d'esthétique.

Trois mois plus tard, cette mère célibataire de 31 ans s'est retrouvée à maquiller les invités pour le tapis rouge du prestigieux festival de Cannes.

"J'ai confiance dans mon étoile", a-t-elle confié à l'AFP. "Quand j'ai décidé de venir ici, je ne savais pas si je trouverais des clients ou des étudiants, mais je savais que je devais venir".

"sous le choc"

La vie d'Aliona a basculé lors d'une matinée terrifiante, trois mois plus tôt.

La veille encore, "je me disputais avec mon oncle qui me soutenait que la guerre allait éclater. Je n'y croyais pas mais quand je me suis couchée j'ai ressenti quelque chose de bizarre... c'était la peur", raconte-t-elle.

A 06H00 du matin, son frère la réveille en lui annonçant la nouvelle et en lui disant de se préparer à fuir. "J'ai appelé un taxi pour aller vérifier que tout allait bien dans mon salon, quand soudain j'ai entendu une bombe. J'étais sous le choc".

Elle n'a pas regretté son départ précipité en Moldavie, voyant les énormes files d'attente à la frontière. Là-bas, elle a pu retrouver son fils de quatre ans, Micha, et ses parents se trouvaient déjà à Chisinau.

Aliona a pu retrouver du travail très vite, à Bruxelles et à Berlin, grâce à sa réputation sur Instagram (où elle compte 72.000 abonnés).

Mais la maquilleuse a toujours rêvé d'aller à Cannes, un endroit où "on peut rencontrer en une seule fois toutes les stars qui sont d'habitude aux Etats-Unis".

Elle a contacté plusieurs salons cannois et dès le premier mail, a reçu une réponse positive: on lui proposait un stand où s'installer comme indépendante.

"J'ai été très surprise de voir à quel point c'était facile", assure-t-elle, "à tel point que jusqu'au premier jour à Cannes, j'ai cru que ce n'était pas vrai".

Elle travaille notamment à Cannes avec les femmes apparaissant dans le documentaire Netflix "L'arnaqueur de Tinder".

"tout reconstruire"

Sur la Croisette, elle a déjà repéré les actrices Julia Roberts et Anne Hathaway, ainsi que la mannequin brésilienne Adriana Lima.

La trentenaire ne dit pas spontanément aux gens qu'elle est Ukrainienne, pour éviter qu'ils ne s'apitoient sur son sort.

"Dès qu'ils savent que je viens d'Ukraine, les gens m'apportent leur soutien. Ils me demandent comment je vais, comment va ma famille, c'est très gentil", explique-t-elle.

Aliona facture jusqu'à 300 euros un maquillage pour une soirée, et recherche des investisseurs pour lancer sa propre ligne de cosmétiques. Grâce à ces revenus, elle espère que Micha et sa mère pourront bientôt la rejoindre à Cannes.

Mais quand elle pense à l'avenir, son enthousiasme retombe et elle refoule ses larmes, avouant qu'elle se laisse parfois submerger par l'angoisse.

"Je pense que le monde entier est surpris de voir comme mon peuple est courageux", dit-elle. "J'espère que très bientôt tout cela sera fini, mais il faudra tout reconstruire et ce sera très dur".

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Affaire Abad : les Républicains ont-ils sorti les « boules puantes » ?

« Tout se passe bien, on est dans une bonne dynamique. » Au 238 rue de Vaugirard, à Paris, les barons des Républicains ont le sourire. À l’occasion d’un comité stratégique, organisé ce lundi 23 mai, ils se sont réunis pour discuter de l’avenir du parti à 19 jours du premier tour des élections législatives. Devant les journalistes, ils se montrent sereins. Pourtant, un nom résonne avec insistance à leurs oreilles : Damien Abad. L’ami d’hier semble désormais être désigné comme l’ennemi d’aujourd’hui. Entre indifférence et amertume, le cas du député de l’Ain nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapés, n’est plus à la charge de son ancienne famille politique.

Damien Abad était jusqu’à peu président du groupe LR à l’Assemblée nationale. Le 19 mai, le divorce avec son parti était consommé. Il aura fallu une journée à l’élu transfuge pour être catapulté ministre, puis deux pour être accusé publiquement de viol par deux femmes, selon des informations de Mediapart. Une chose est sûre, les cadres LR, contactés par Valeurs actuelles, s’accordent sur les « bruits de couloirs » visant leur ancien camarade, réputé depuis des années pour son comportement de « lourd dragueur ».

« Il avait, c’est vrai, cette réputation-là. Je sais qu’il a eu des comportements très limites, confie un cadre, pas vraiment étonné. « Il abordait des jeunes militantes de 17 ans sur Instagram », prétend même un cadre des jeunes LR. Un parlementaire préfère nuancer : « Dans ce genre d’affaires, c’est à la justice de s’en saisir et de trancher. S’il n’y a pas de faits, on ne devrait pas faire de procès médiatiques aussi violents. Il y a une plainte, c’est tout. » Mais « on a bien compris la concomitance des choses : il était LR, il est désormais ministre… »

Les attaques viendraient-elles de LR ? L’hypothèse n’est pas à écarter, ont indiqué des collaborateurs de Damien Abad au Figaro. Deux noms sont même particulièrement cités : « Dumont et Pradié. » Selon l’entourage du nouveau ministre, Aurélien Pradié, secrétaire général LR, et son adjoint Pierre-Henri Dumont, tous deux députés, auraient lâché ces « boules puantes ». « La thèse de Damien Abad qui accuse Pradié et Dumont n’est pas totalement loufoque, explique un député LR. On peut avoir l’impression qu’on se venge. Pour le coup, Pradié et Dumont en seraient capables. C’est à eux de régler leurs comptes. »

Certains ont donné des dossiers par pure revanche.

Une confidence pour le moins troublante. Mais un avis en tout cas partagé en interne. « C’est trop violent et trop vieux pour que ça ne soit pas des gens de la famille politique qui l’aient dévoilé. C’est clairement une vengeance. Certains ont donné des dossiers par pure revanche », glisse un autre responsable des Républicains, qui y voit « des méthodes de mafieux. Ça pourrait correspondre à des méthodes déloyales de certains trentenaires du parti qui climatisent tout le monde. »

Au siège du parti, certains cadres redoutent que l’affaire s’envenime. « Damien Abad sait ce qu’il a dit à l’une de ses accusatrices. S’il a envie que le verbatim sorte, libre à lui de continuer à démentir », prévient un cadre LR. « Si ça vient de ma famille politique, alors ça a été fait à huis-clos. Même si Damien Abad n’a pas été loyal, de là à monter toute une affaire, à rejeter la faute sur un ancien collègue, sincèrement je ne le pense pas », commente un autre ténor du parti de droite. « En politique, les emmerdes, ça vole toujours en escadrille », avait dit Jacques Chirac. Dernièrement, le nom de Damien Abad a été cité dans des écoutes policières visant deux de ses amis dans une affaire de tentative de meurtre.

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New York Times - World

11 Newborns Killed in Hospital Fire, Senegal’s Leader Says

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President Macky Sall said the blaze broke out in a neonatal unit, but gave no further details.

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By Yonette Joseph

At least 11 newborns were killed after a fire tore through a neonatal unit of a regional hospital in the West African nation of Senegal, the country’s president, Macky Sall, said on Thursday on Twitter.

Mr. Sall, who was on a state visit to Angola, said the blaze had broken out at Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital in the city of Tivaouane, which is about 50 miles northeast of Dakar, the capital.

“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy,” Mr. Sall said. He gave no further details.

Senegal’s health minister, Abdoulaye Diouf Sarr, who was in Geneva for the World Health Assembly, posted on Twitter, “We learned with sorrow of the deadly fire in the neonatology department of the Mame A. A. Sy Dabakh hospital in Tivaouane.” He said that he had dispatched a delegation to the site of the blaze and was cutting short his trip to immediately return to Dakar.

He later told the television station TFM that “according to a preliminary investigation, a short circuit triggered the fire.” The news site Senegal7 also reported that the fire had been caused by a short circuit and had broken out around 8 p.m. on Wednesday.

The city’s mayor, Diop Sy, told reporters that the fire spread rapidly but three babies had been rescued, according to the BBC.

Cheikh Bamba Dièye, minister of regional planning and local government, suggested on Twitter that deeper scrutiny of the state of the country’s hospitals was in order.

“I am appalled by the horrific and unacceptable death of 11 newborn babies in Tivaouane,” he wrote. “The recurrence of tragedies in our hospitals reminds us of the obligation to thoroughly review the quality of service in our hospitals.”

Senegal’s hospital system was already facing public scrutiny over a case in which a woman and her fetus died in April after her requests for a cesarean section were ignored, according to news reports. In response, members of a national midwives’ association went on strike, the hospital’s director was dismissed, and six midwives were charged with failing to assist a person in danger, the BBC reported. Three were acquitted this month, and the others received suspended six-month sentences.

There have been a number of devastating fires in Senegal in recent years. At least nine children died in a house blaze in the Medina neighborhood of Dakar in 2013, Senegal’s state news agency reported at the time. Seven of the children were Koranic students who took classes from a holy man who employed them as beggars.

In 2017, a fire killed at least 22 people and injured more than 100 during an Islamic festival in the village of Médina Gounas, in the eastern part of the country. In 2010, six people were killed and several injured after a blaze broke out at the same spiritual retreat.

Mike Ives contributed reporting.

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Le Figaro

Top Gun: Maverick, Les Crimes du Futur... Les films à voir ou à éviter cette semaine

Tom Cruise de retour derrière les lunettes d'aviateur de «Maverick», une dystopie horrifique signée Cronenberg... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

Top Gun: Maverick - À voir

Film d'action de Joseph Kosinski, 2h17

Trente-six ans après, «Maverick» reprend du service. Et ça décoiffe. Cette fois, Tom Cruise et ses pilotes d'élite ont une mission à accomplir, sinon impossible, du moins périlleuse: détruire une usine clandestine d'enrichissement d'uranium dans un pays ennemi. Les séquences d'entraînement et la mission elle-même donnent le vertige. Cruise, désormais instructeur, doit former «Rooster» (Miles Teller) qui n'est autre que le fils de «Goose», son coéquipier mort accidentellement dans le premier Top Gun. Trauma et remords n'empêchent pas les plans iconiques de Cruise à moto, cheveux au vent, faisant la course avec un avion. Il continue de défier les horloges. Une partie de football américain sur la plage lui permet d'exhiber ses pectoraux. «Ce n'est pas l'avion qui compte, c'est le pilote», est son autre mantra. À bord d'un F-14, autre relique des années 1980, Cruise ne craint personne. Top Gun: Maverick conjure la peur de vieillir, angoisse de la star hollywoodienne partagée par une bonne partie de l'humanité. É.S.

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Les Crimes du Futur - À voir

Film science-fiction de David Cronenberg, 1h47

« La chirurgie est le nouveau sexe». Athènes, jadis berceau de la démocratie, est désormais le paradis des scalpels et du libertinage. Incisions, scarifications et autres charcutages sont le hobby d'une humanité en péril. On découvre cette dystopie à travers les yeux de Viggo Mortensen, performeur secondé par Léa Seydoux, adepte des boyaux, viscères et autres « néo-organes ». Ils croisent la route de Kristen Stewart, qui travaille au Registre des organes. La Nouvelle Brigade des mœurs veille. Des rebelles préparent la révolution. Portée par un humour noir, sardonique, et par la somptueuse musique de Howard Shore, la dérive horrifique de Cronenberg a tout du ­requiem chatoyant. Les Crimes du Futur n'est pas une œuvre testamentaire. C'est un don ­d'organe au cinéma. Cronenberg s'adresse à ses disciples. Ceci est mon corps, mangez-en tous. Avec les yeux. É.S.

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Hommes au bord de la crise de nerfs - Nous n'avons pas vu

Comédie d'Audrey Dana , 1h37

«Si vous êtes là c'est parce que vous allez mal, mais surtout, parce que vous avez envie d'aller mieux». François-Xavier Demaison, Ramzy Bedia, Thierry Lhermitte,Laurent Stocker, Pascal Demolon et le jeune Max Baissette de Malglaive campent sept hommes que tout oppose, embarqués dans une thérapie de groupe en pleine nature. Guidés par une femme, Marina Hands, ces quelques jours loin de la civilisation vont-ils leur permettre d'aller mieux ?

Ça tourne à Saint-Pierre et Miquelon - Nous n'avons pas vu

Comédie dramatique de Christian Monnier, 1h35

«C'est l'histoire d'une fille, perdue à Saint-Pierre et Miquelon», c'est sans informations supplémentaires sur le scénario que Céline Mauge (dans un rôle éponyme) embarque sur le tournage du prochain film du célèbre Milan Zodowski, interprété par Philippe Rebot. Arrivée sur le lieu du tournage, l'actrice renommée se retrouve livrée à elle-même lorsque le réalisateur s'enferme dans son cabanon pour «créer».

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Mort de l'actrice algérienne Chafia Boudraa

DISPARITION - Personnalité du cinéma et du théâtre particulièrement renommée dans son pays, la comédienne est décédée à Alger le 22 mai, à l'âge de 92 ans.

Thor - Love and Thunder : nu comme un ver, Chris Hemsworth fait chavirer Zeus et tout l'Olympe

Dans cette bande-annonce, on découvre Christian Bale dans la peau de Gorr le Boucher, ennemi du dieu du Tonnerre et de son ex-petite amie Jane Foster.

Adam Driver et Forest Whitaker au casting du prochain film de Francis Ford Coppola

Le réalisateur de la trilogie du Parrain se lance enfin dans la production du projet de ses rêves, Megalopolis.

Valeurs Actuelles

Dans la tête de Robert Ménard

« Pasqua me disait toujours : avec des amis comme ça, on n’a pas besoin d’ennemis. » Éric Zemmour a compris depuis bien longtemps qu’il ne pouvait plus compter sur son ami Robert Ménard. En janvier dernier, dans un appartement du VIIe arrondissement de Paris prêté par des amis pour l’occasion, les deux hommes – accompagnés par Sarah Knafo et Emmanuelle Ménard – tentent de recoller les morceaux. Zemmour veut faire redescendre la tension. Ménard souhaite des réponses.

L’ancien de la Ligue communiste révolutionnaire n’a pas apprécié la pré-campagne du président de Reconquête !. « Pourquoi tu défends Pétain ? Pourquoi tu vas au Bataclan ? Pourquoi tu fais ce doigt d’honneur ? » Lors du dîner, Éric Zemmour répond à toutes les interrogations de l’édile, sans parvenir à le convaincre pour autant. Au moment de se quitter, le candidat souffle à son voisin : « Au nom de notre amitié, il serait préférable qu’on mette nos divergences politiques de côté. » Raté. Un mois plus tard, la guerre en Ukraine éclate.

Le maire qui jadis alertait ses habitants sur les conséquences de l’arrivée massive d’immigrés dans sa commune va devenir l’un des porte-drapeau de l’accueil des réfugiés ukrainiens. Il regrette même ses prises de position passées. « J’ai dit, écrit, publié à Béziers un certain nombre de choses au moment des combats en Syrie et en Irak et de l’arrivée des migrants chez nous que je regrette, que j’ai honte d’avoir dites et faites, parce que ce n’était pas bien », confesse-t-il sur le plateau de LCI début mars. « Éric Zemmour divise la France », ajoute-t-il. Un monde sépare désormais les deux anciens journalistes.

Robert Ménard est pourtant l’un des grands artisans de la percée d’Éric Zemmour dans le monde politique. En décembre 2018, le maire de Béziers, qui n’a pas encore renoué les liens avec Marine Le Pen, adresse une lettre passionnée au chroniqueur du Figaro. Il l’implore de se lancer : « Cette union des droites, des Républicains au Rassemblement national en passant par Debout la France, peut se faire, à notre sens, derrière une seule personnalité, derrière un homme qui fait la quasi-unanimité chez les sympathisants et militants de toute la droite : Éric Zemmour. » Puis Ménard dresse son portrait : « Sa rigueur et son courage ne sont plus à démontrer. Il sait dire notre attachement à la France, à sa culture, à son histoire, à son ancrage dans notre civilisation chrétienne […] Il est le visage contemporain de ces intellectuels engagés qui ont fait de notre pays ce qu’il est. »

Son ami ne « divise » pas encore la France. Le maire active ses réseaux. Il en parle à des amis au RN, qui proposent à Éric Zemmour la troisième place sur la liste des européennes. Ce dernier refuse. L’édile est déçu. Un an et demi plus tard, l’élu revient à la charge avec une nouvelle lettre. « Tu devras absolument être candidat à la présidentielle », lui écrit-il. Durant plusieurs mois, Robert Ménard tente d’accélérer la prise de position d’Éric Zemmour. Au printemps 2021, il organise des déjeuners avec sa femme, Éric Zemmour, Sarah Knafo, et Guillaume Peltier. Il cherche à faire venir le vice-président des Républicains dans la précampagne.

De Zemmour à Le Pen

Au mois de juin, le (premier) sondage donnant Éric Zemmour à 5,5 % douche les espérances de Robert Ménard. Il prend du recul, se persuade que le RN va s’emparer de quelques régions. Il reprend alors contact avec Marine Le Pen. Avant les élections régionales, il se répand dans la presse pour critiquer une potentielle candidature synonyme de division du camp national et appelle à faire front derrière la candidate. L’été passe.

À l’automne, la star de CNews quitte les plateaux de télévision pour se lancer dans la “croisée des chemins” et faire la promotion de La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré). Dans son livre, il déplore les revirements successifs de son ami – « passionné et versatile, sanguin et impressionnable » – et paraphrase le proverbe de François Ier en guise de souvenir : « Souvent Robert varie, bien fol est qui s’y fie. » Ménard n’apprécie guère la dédicace, mais il se décide tout de même à inviter Éric Zemmour et ses équipes à Béziers mi-octobre. La salle Zinga Zanga résonne. L’accueil est chaleureux. Il assume son étonnement. « Je n’avais pas imaginé l’accueil que la France te réserverait, je me suis trompé », avoue-t-il à Éric Zemmour devant plus d’un millier de Biterrois.

Mais le cofondateur de Reporters sans frontières ne veut pas prendre parti. Il propose « de se retrouver » en février prochain, « quand les choses se cristallisent ». Il souffle l’idée d’un dîner avec Marine Le Pen. Zemmour refuse et propose plutôt un débat, que la candidate du RN refuse. Il soutiendra finalement Marine Le Pen au début du mois de janvier en lui apportant son parrainage. « Je ne sais pas comment ses épaules tiennent avec le nombre de vestes qu’il a retournées, raille un proche d’Éric Zemmour. Un trotskiste reste un trotskiste. »

Pendant un temps, Marine Le Pen a réussi à éviter la foudre biterroise. Après plusieurs années sans même s’adresser la parole, la candidate du RN et l’édile de Béziers ont repris contact il y a de cela quelques mois. Autrefois très critique à son encontre, Robert Ménard s’est félicité de voir Marine Le Pen lisser son image et revoir entièrement certains pans de son programme. L’ancien journaliste rejette désormais toute forme de radicalité. Celle-là même avec laquelle il a longtemps fait passer ses idées. À Béziers, on se souvient encore de ses campagnes d’affichage volontairement provocatrices exposées dans les rues de la ville.

En 2017, plusieurs associations féministes portent plainte contre la Mairie pour avoir mis en scène une femme ligotée sur des rails, apeurée face à l’arrivée imminente d’un TGV lancé à pleine vitesse. Le slogan ? “Avec le TGV, elle aurait moins souffert !”. Robert Ménard milite alors pour l’ouverture d’une ligne grande vitesse entre Montpellier et Perpignan. Les plaignantes y voient plutôt une apologie des féminicides. Robert Ménard a gagné son procès, mais il assure aujourd’hui regretter ces « conneries », citant aussi son affiche sur les migrants – “Ça y est, ils arrivent”. « Il faut qu’on sorte nos idées du ghetto dans lequel elles sont enfermées », souffle-t-il.

Il ne peut donc qu’adouber la Marine Le Pen apaisée et assagie qui se lance corps et âme dans sa troisième campagne présidentielle. L’entourage de la candidate lui propose même d’être nommé porte-parole. « Je pense que ça ne tiendra pas plus de cinq minutes », leur répond-il. Le RN est tenace et propose le même poste à Emmanuelle Ménard, députée non inscrite : « Avec elle, ce sera trois minutes ! » Robert Ménard assume sa pensée fluctuante, chérit sa liberté. Ne comptez pas sur lui pour rejoindre les instances d’un quelconque parti. Sa dernière aventure militante, c’était en 1981, pour le Parti socialiste de François Mitterrand. En janvier, quand Marine Le Pen débarque à Béziers pour sceller officiellement ces retrouvailles, Robert Ménard lui réaffirme d’ailleurs sa position : « Mon plus, c’est que, malgré mes critiques, je suis toujours là pour voter pour toi. Mon défaut, c’est que je pense à voix haute. »

Un “soutien” dont le RN se serait bien passé

Et il l’a prouvé. Pendant l’entre-deux-tours, le “sniper” Robert Ménard fait son retour. Bon client pour les médias, les chaînes d’information lui font commenter les moindres faits et gestes de “sa” candidate. Et l’édile se révèle être un soutien pour le moins ambigu, n’hésitant pas à tancer en public les choix stratégiques de Marine Le Pen pendant la dernière quinzaine de la campagne. Si elle tend la main à Éric Zemmour pour les prochaines législatives, c’en est fini de son soutien. Déjà la cible des médias et de toute la classe politique, Marine Le Pen doit composer avec les humeurs de Robert Ménard.

Depuis les plateaux, il fustige la tenue d’une conférence de presse sur ses propositions quant à la politique internationale. La même semaine, il assure que la proposition de la candidate d’interdire le voile islamique dans la rue est « une erreur ». Des critiques d’autant plus dommageables pour la candidate qu’elles sont comptabilisées dans le temps de parole médiatique du parti. Au grand désarroi de l’équipe de campagne de Marine Le Pen. « On ne va quand même pas se réjouir de voir notre chronomètre descendre à chaque fois qu’il nous crache dessus ! », se désole alors Jean-Philippe Tanguy, le directeur adjoint de la campagne. Avec des amis comme ça… Face à une situation ubuesque, Robert Ménard décide de se mettre en retrait.

Les ponts ne sont pas coupés pour autant. La dernière fois qu’il a échangé avec Marine Le Pen, c’était il y a dix jours à peine. Il venait, une nouvelle fois, de provoquer l’interrogation de ses camarades marinistes. Dans une tribune publiée dans le Figaro , Robert Ménard exhorte cette fois « les sociaux-démocrates, les centristes, les droites, toutes les droites responsables, les élus indépendants » à faire bloc derrière la majorité sortante face au « danger palpable » que représente la Nupes nouvellement constituée. S’ensuit un rapide échange de SMS avec Marine Le Pen. L’édile de Béziers se veut rassurant : il continuera à la soutenir. Drôle de soutien. Alors que le Rassemblement national ne présentera pas de candidats face à Emmanuelle Ménard dans la 6e circonscription de l’Hérault, il serait sans doute mal vu de cracher un peu trop dans la soupe.

En même temps zemmourien et mariniste, Robert Ménard serait-il tout de même tenté de conclure son travail de respectabilité par une expédition en Macronie ? À première vue, tout ou presque sépare le président de la République de Robert Ménard. Ces derniers mois, l’édile a pourtant multiplié les appels du pied en direction de l’Élysée, félicitant le chef de l’État pour sa gestion du Covid ou de la récente crise internationale. « La France survivra à Macron », assure-t-il désormais. Dans sa lettre à Zemmour, il alertait pourtant sur « l’urgence de la situation pour la France » et affirmait que « le temps de la France est compté ».

Comment expliquer ce nouveau virage à 90 degrés ? Les deux hommes ne sont pas proches, loin de là, mais ils se sont rencontrés à deux reprises. La première fois, c’était en septembre dernier, à l’occasion d’une cérémonie d’hommage aux harkis. Emmanuel Macron avait personnellement invité Robert Ménard, né à Oran de parents pieds-noirs, à l’Élysée. Ils avaient échangé quelques mots, tout au plus.

Un avenir loin de la politique ?

Deux mois plus tard, Emmanuel Macron descend cette fois à Béziers. Dans le cadre d’un plan relance censé favoriser la réindustrialisation, l’entreprise biterroise Genvia, spécialisée dans l’hydrocarbure, se voit dotée d’une subvention de 200 millions d’euros. Une aubaine pour Béziers et son maire, qui salive déjà des retombées économiques.

Faut-il y voir un lien avec la relative complaisance de Robert Ménard à l’égard d’Emmanuel Macron ? « Du complotisme », balaie l’intéressé. Il s’offusque tout autant qu’on ait pu, un temps, lui prêter des ambitions ministérielles. L’ancien journaliste s’est lassé de la politique. Conscient d’avoir fait son temps, il ne se représentera pas pour un troisième mandat à Béziers. Que fera-t-il ensuite ? Lui-même avoue ne pas le savoir. Continuera-t-il de soutenir les figures du camp national ? Il en doute. Robert Ménard a perdu confiance en l’union des droites et en ceux qu’il pensait pouvoir l’incarner : « J’ai longtemps cru qu’il fallait les aider ad vitam aeternam . Je commence à croire qu’il faut juste les remplacer… »

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New York Times - World

A Heat Wave’s Lamented Victim: The Mango, India’s King of Fruits

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Blistering spring temperatures have devastated crops of the country’s most beloved fruit. “The soul of a farmer shudders at seeing these fruitless trees,” one grower said.

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By Suhasini Raj

MALIHABAD, India — No fruit in India is as universally loved and as eagerly anticipated as the mango, which, for one brief window each year, cools and sweetens the long days of summer.

Mangoes are added to kebabs, used to sour dishes and puréed with mint to make refreshing drinks. Connoisseurs argue fervently about which of India’s dozens of varieties — each with a distinct flavor, color and texture — are best, and disagree politely about the correct way to eat the fruit: by cutting it into slices, or by sucking the juice straight from the top.

But this year, this centuries-old ritual is imperiled. As blistering heat has struck northern India weeks earlier than usual, mango crops have been devastated, threatening a way of life for the thousands of small farmers who grow the fruit and the millions more who consume it.

The heat wave is a vivid example of the challenge India faces in ensuring its food security as the effects of climate change worsen, compounding its difficulties in raising agricultural productivity to international standards to feed a growing population of nearly 1.4 billion.

The dangers of a hotter future are achingly visible on a small farm in Malihabad, a prime northern mango-growing district, where Mohammed Aslam tends about 500 trees.

A few months ago, his mango trees were the picture of health, their deep green leaves glistening above the well-hydrated soil and their branches bearing perfect clusters of white flowers. Then India experienced its hottest March in 122 years of record-keeping, with temperatures averaging nearly 92 degrees Fahrenheit and soaring as high as 104. The mango flowers withered and died before bearing fruit.

Virtually none of Mr. Aslam’s trees, spread over four acres, produced mangoes. In a normal year, they would have yielded more than 25,000 pounds of fruit.

“I have never witnessed this phenomenon before in my lifetime,” he said as he looked over his farm in the state of Uttar Pradesh one recent afternoon, lamenting the thousands of dollars he stood to lose on the failed harvest.

Mr. Aslam is one of hundreds of farmers who have watched helplessly as the intense heat of March continued into the hottest April in 50 years and then carried on into May. Climate scientists, in a report issued on Monday, said the chances of such a heat wave in India had increased by at least 30 times since the 19th century.

The heat has far exceeded the optimal temperature for fertilization of mango trees, which is around 77 degrees Fahrenheit, said Dheeraj Kumar Tiwari, a scientist at an agricultural university in Uttar Pradesh.

India is the world’s largest mango producer, accounting for nearly 50 percent of the global crop. Much of it is consumed domestically, but the country exports tens of millions of dollars’ worth of mangoes each year to the United Arab Emirates, Britain, Germany and the United States. Over the past decade, India has been trying to penetrate markets in other European Union countries as well.

In the past, export growth has been limited by the higher costs of Indian mangoes compared with those from countries like Brazil, Peru, Israel and Pakistan. India has been striving to increase productivity, which would lower costs.

Even before the extreme heat, India’s mango exports had been badly damaged by the supply chain disruptions of the pandemic, with shipments abroad shrinking by almost 50 percent last year. India’s top export organization had hoped for a big turnaround this year as the Indian and U.S. governments eased trade rules.

Instead, severe weather has hurt yields not just in northern India, but also in the south, which has been hit by heavy, untimely rain.

In Uttar Pradesh, the northern mango-growing powerhouse, a government agriculture official estimated that mango production in the state would fall by close to 20 percent this year. The Mango Growers Association said the yield in the northern mango-growing belt would fall by closer to 70 percent.

In the state of Andhra Pradesh, in the south, the heavy rains delayed the mango plants’ flowering by a month. By the time the fruits emerged, it was too hot, and many dropped from the branches prematurely.

B. Sreenivasulu, deputy director in the horticulture department of the Chittoor district in Andhra Pradesh, said that during the heavy rainfall that lashed the area in November and December, when flowering occurs, farms were inundated and many riverside trees were uprooted.

Cultivation of mangoes in the district, the most productive in the state, has been reduced by at least 30 percent this season. “This time, the climate change effect was so visible,” Mr. Sreenivasulu said. “Like never before.”

The harsher conditions threaten mango-growing cultures with roots stretching back hundreds of years.

The Malihabad district in Uttar Pradesh is known for delectable varieties like the Dasheri, which is named after a village in the area. The district is home to numerous families who have been growing the fruit for at least three generations. Most farmers in Malihabad own small plots of land and depend solely on mangoes for their livelihood.

Jyotsna Kaur Habibullah, who runs a farmers’ market, started a mango festival in 2013 in Malihabad to revive the tradition of eating mangoes straight from the orchard so that consumers could be directly in touch with the farmers.

“Food is intrinsically linked to a people’s culture, and mangoes play a major role in not just the food of the region but art and textiles, in the form of motifs and poetry, too,” Ms. Habibullah said. “The emotional and psychological connection of mangoes is not just with its taste but its linkage to the culture of the place and a legacy we cannot let die.”

One recent afternoon, against the backdrop of the serene beauty of the mango orchards lining both sides of a smooth highway in Malihabad, farmers who had gathered at a roadside stand expressed anxiety about the future. They discussed diversifying into other fruits and vegetables, or selling off their lands.

Nadeem Ahmad, a third-generation mango farmer, took a long breath as he walked onto his small farm next to the highway. He pointed toward trees that would normally be laden with fruit this time of year.

“With a heavy heart, I will have to start chopping these trees down if this pattern continues,” he said. “The soul of a farmer shudders at seeing these fruitless trees.”

Across from Mr. Ahmad’s farm, Mr. Aslam said he was living in “acute tension” over a mango crop yield that was merely 5 percent of previous years’. His 14-year-old son said he did not want to carry on the family business when he grew up.

“There will not be enough fruit even for my children,” Mr. Aslam said, his square forehead creasing under the strong afternoon sun. He noted that the hardships had forced him to postpone his daughter’s wedding.

“No mango, no life,” he added, his words tapering off in a small voice.

Karan Deep Singh contributed reporting from New Delhi.

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France24 - Monde

Play-offs NBA: Boston prend une option pour la finale

Publié le : 26/05/2022 - 07:54Modifié le : 26/05/2022 - 07:52

Los Angeles (AFP) – Les Celtics, dissuasifs en défense et à l'efficacité offensive retrouvée en seconde période, dans le sillage de Jaylen Brown et Jayson Tatum, se sont imposés (93-80) chez le Heat, mercredi en play-offs, pour se rapprocher d'une première finale NBA en douze ans.

Boston, qui mène désormais 3-2 dans cette série, aura l'occasion de finir le travail vendredi en son TD Garden.

"Rien n'est fait", a néanmoins prévenu son entraîneur Ime Udoka. "Il s'agit juste de continuer à faire des efforts. On ne pense pas à la finale. Nous nous concentrons sur la tâche à accomplir."

Après quatre premiers matches très serrés, cette cinquième joute le fut moins, mettant en lumière de grosses lacunes dans l'attaque de Miami, à la limite du rédhibitoire.

Une statistique illustre particulièrement la carence d'adresse floridienne survenue au plus mauvais moment, celle des tirs à trois points: 7/45. Et si la moyenne (15,6%) est si abyssale, ce n'est pas uniquement le fait des C's, car le Heat a raté de nombreux tirs ouverts, à l'image de cet "air-ball" (tirs sans toucher le cercle) de Jimmy Butler à l'entame du dernier quart-temps, enchaîné par un deuxième bien plus près du panier.

"Jay-Jay" libérés

A l'image de son leader, bloqué à 13 points (4/18, 6 rbds) et souffrant d'une inflammation chronique du genou gauche, rien n'a vraiment fonctionné dans le jeu de Miami qui a fait illusion durant la première période très verrouillée, atteignant la mi-temps en n'étant mené que de cinq points (42-37), car Boston s'était montré à peine plus en verve.

Le sursis n'a pas duré, car contrairement au Heat, les Celtics ont plusieurs cordes à leur arc et, après un troisième quart-temps qui les a vu creuser l'écart (69-58) dans le sillage de Jayson Tatum, Jaylen Brown a appuyé sur le champignon pour porter l'équipe au trèfle à la victoire.

Timorés dans le premier acte, avec seulement dix points cumulés, les "Jay-Jay", se sont ainsi libérés dans le second: Tatum a frôlé le triple-double (22 pts, 12 rbds, 9 passes) et Brown a fini meilleur marqueur avec 25 points, dont 13 dans le dernier quart-temps.

"On a été excellent défensivement en première et seconde périodes. Et on a fini par s'améliorer offensivement. On a arrêté de perdre des ballons, on a joué plus proprement, on a rentré plus de tirs et on s'est installé dans le match", a résumé ce dernier.

Adebayo trop seul

Al Horford (16 pts, 7 rbds, 5 passes, 2 contres) a encore été très précieux, tout comme Derrick White (14 pts, 5 passes) en sortie de banc, et Robert Williams s'est montré très actif en défense (6 pts, 10 rbds, 3 contres), pour son retour après avoir manqué le match précédent à cause d'un genou douloureux.

Côté Heat, le seul à avoir pesé aura été Bam Adebayo (18 pts, 10 rbds), imposant mais trop seul à l'intérieur, les remplaçants Gabe Vincent (15 pts) et Duncan Robinson (11 pts) ne déméritant pas. Au contraire de Kyle Lowry, auteur d'un zéro pointé au scoring.

Même s'il ne traverse pas sa meilleure période durant ces play-offs, Tyler Herro, blessé à l'aine, a ainsi beaucoup manqué en attaque.

"On a raté beaucoup de tirs à trois points et d'autres plus près du panier que nous mettons normalement. Cela a fini par nous affecter et on a craqué à la fin. Mais nous devons garder le cap. Aussi décevante et frustrante soit cette défaite, on va se remobiliser et aller à Boston pour résoudre ce problème et revenir ici dimanche", a promis le coach floridien Erik Spoelstra.

Dos au mur, Miami va en effet devoir réaliser un exploit dans le Massachusetts pour éviter une élimination qui aurait un goût de revanche pour Boston, éliminé à ce stade par ce même adversaire il y a deux ans dans la bulle d'Orlando.

Si cela se produit, les Celtics ne seront alors qu'à quatre victoires d'un 18e sacre record, eux qui partagent le trône des équipes les plus titrées avec les Lakers.

© 2022 AFP

Le Figaro

Plantes aquatiques : comment les planter ?

Aude Godfryd

Pour que nénuphars et lotus s'épanouissent dans leur nouveau milieu et que votre bassin devienne harmonieux et coloré, voici la marche à suivre. Comment choisir ses plantes aquatiques ? Quelle technique pour les installer correctement et respecter leur équilibre biologique ?

Chaque plante aquatique a des besoins différents. Il est donc conseillé de faire son choix au préalable et se renseigner pour ne pas se retrouver avec des végétaux dont le développement adéquat ne pourrait être tenu.

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Plantes aquatiques : comment les choisir ?

La plante choisie peut être soit ornementale, soit oxygénant et épuratrice pour une qualité filtrante apportant un meilleur maintien de l'écosystème et de la clarté de l'eau, évitant la prolifération des algues, et occupant environ 20% de la surface.

Il existe plusieurs catégories de plantes aquatiques en fonction de la profondeur dont elles ont besoin pour leur épanouissement :

  • flottantes ;
  • de faible profondeur ;
  • immergées.

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Quand planter des plantes aquatiques ?

La meilleure période reste entre mai et septembre, pour éviter que la fraîcheur des températures ou le gel ne freinent leur développement. Il est recommandé d'installer le bassin à l'endroit le plus ensoleillé et le plus chaud du jardin.

La taille du bassin déterminera le nombre de plantations en respectant un espace vide d'environ deux tiers pour que les éventuels poissons puissent circuler et que l'équilibre de l'écosystème soit préservé.

Comment planter des plantes aquatiques dans un bassin ?

Chaque motte de plants humidifiée est ainsi déposée au centre du terreau aquatique ou d'argile (éviter le terreau horticole) et éventuellement un complément d'engrais spécifique aux plantes aquatiques au fond d'un panier de plantation finement ajouré en plastique pour permettre un meilleur échange d'air entre l'eau et les racines.

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Dans un second temps, il faut combler et tasser avec le terreau, en veillant à ce que le collet arrive au même niveau que la surface du terreau et que les racines soient bien dépliées.

Ensuite, recouvrez l'ensemble avec une couche de gravillons ou de pierre de lave pour maintenir la terre et placez le panier dans le bassin à environ 15 centimètres de profondeur pour que la plante s'acclimate à son nouvel environnement et que l'eau chasse l'air avant de mettre le panier à son emplacement final, bien à plat, sur des briques ou de larges pierres plates par exemple, à l'endroit et à la profondeur choisis.

Azollas, trèfle d'eau et pesse d'eau pourront ainsi faire de votre jardin un espace unique et relaxant.

Astuce

Comment installer des plantes immergées ?

Certains végétaux nécessitent d'être dans des zones supérieures à 20 centimètres, comme les nénuphars ou les plantes dites oxygénantes.

Pour des raisons de praticité et pour limiter la prolifération des racines, il est préférable de cloisonner les espèces afin que le mode de vie de chacune d'elles soit respecté et contribuer au maintien de la propreté de l'eau.

Comment placer des plantes flottantes ?

Leurs racines ne nécessitent pas de substrat particulier, elles sont installées à la surface et se déploient naturellement une fois en contact avec l'eau, comme c'est le cas pour les lentilles d'eau ou la jacinthe d'eau.

Et pour des plantes de faible profondeur ?

Elles peuvent être plantées directement en terre à la profondeur conseillée selon l'espèce, en plaçant au préalable un feutre en géotextile entre la terre et la plante. Ensuite, il suffit de caler cette dernière pour qu'elle soit maintenue bien droite.

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Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : Marie Falicon, candidate Reconquête dans le chaudron de Stalingrad

Mais comment diable peut-on être une fille engagée pour Éric Zemmour ? C’est un débat dans le débat. Une question secondaire qui a causé des insomnies aux anti-Reconquête lors de l’élection présidentielle. Mauvaise nouvelle pour eux : cette si torturante interrogation s’impose à nouveau lors de la campagne législative. Marie Falicon, 22 ans, est la candidate du parti d’Éric Zemmour dans la 17e circonscription de Paris. Lorsque la jeune femme débarque, on lui fait vite savoir qu’elle n’est pas en terrain conquis. Entre les militants de gauche de la Nupes qui récupèrent et déchirent ses tracts, et le vol à l’arraché de son portable dès les premiers jours de campagne, il y a des façons plus apaisées d’entrer en politique.

Il y a trente ans, dans une société moins liquide, une jeune militante attendrait patiemment son tour, échelon après échelon, avant de se lancer dans le grand bain électoral. Marie Falicon prend le chemin inverse. Un grand saut dans l’inconnu qui s’apparente à un cadeau empoisonné, surtout quand dans le camp d’en face se tient la députée sortante LFI Danièle Obono. Mais qu’importe. Dans un parti coutumier des contre-pieds et des modes d’actions disparates, est-ce si étonnant ? Surtout que la légitimité politique ne se traduit pas uniquement par l’âge ou l’expérience. Marie Falicon est une militante Reconquête de la première heure, déjà engagée auprès d’Éric Zemmour bien avant de recevoir l’investiture.

L’insécurité, je la vis tous les jours, c’est ce qui me pousse à m’engager davantage.

En mars 2021, la candidature d’Éric Zemmour encore officieuse se construit en interne. Stanislas Rigault commence son casting pour composer un mouvement de jeunes autour du polémiste. Très rapidement, la jeune étudiante originaire d’Angers est appelée par celui qui finira président de la Génération Z. « Il m’a appelé pour me demander si je voulais participer à la création du plus grand mouvement jeune de France. J’ai accepté tout de suite », confie-t-elle. Alors en train de suivre une licence d’arabe à la Sorbonne, Marie Falicon arrête ses études pour s’investir à plein temps au siège du parti, le début d’une année pleine, à suivre le président des jeunes sur les plateaux et en déplacement, avant de faire de même avec le leader du parti.

Un espace pour Reconquête ?

Un an après le coup de fil de Stanislas Rigault, Éric Zemmour remplit la place du Trocadéro pour ce qui sera la plus grand rassemblement politique de la campagne présidentielle. Pendant longtemps, Marie Falicon a pensé faire campagne auprès d’un cadre de Reconquête mais pas pour elle-même. Quand les nominations tombent, Falicon reste circonspecte, puis accepte. C’est l’occasion rêvée de poursuivre son militantisme sur les sujets brûlants que sont la sécurité ou l’immigration. « L’insécurité, je la vis tous les jours, c’est ce qui me pousse à m’engager davantage », assume-t-elle. D’autant que la jeune candidate connaît bien sa circonscription. Avant de s’engager pour Éric Zemmour, l’étudiante se rendait régulièrement dans le 18e arrondissement de Paris pour évangéliser les quartiers. Une activité orchestrée par l’association Mission Ismérie, qui œuvre pour la conversion des musulmans. Une bonne initiation au dialogue de terrain.

Dans sa circonscription, qui recouvre une partie du 18e et du 19e arrondissements de Paris , Falicon vient imposer ses thèmes. « Certains espaces sont perdus, les règles de la République ne s’y appliquent plus. La délinquance et l’impunité sont constantes et les moyens d’intervention de la police sont de l’ordre du néant », observe-t-elle. Surtout que le sujet fait consensus auprès de tous les riverains. Chacun s’accorde à dire que l’insécurité et le crack sont la plaie du nord de la capitale. Les témoignages sont innombrables et tristement banals. Le quotidien des habitants veut que des toxicomanes en libre déambulation réveillent des rues entières à trop s’égosiller en plein milieu de la nuit.

Plus glaçant encore, le quotidien d’une jeune fille de la Goutte d’Or. Son travail dans la restauration, la contraignant à rentrer avec le dernier métro, l’oblige à emporter  systématiquement un niqab dans son sac, qu’elle revêt pour se sentir en sécurité. Outre les trafics et l’insécurité ambiante, Marie Falicon pointe du doigt le communautarisme musulman qui s’installe, et veut être la porte-parole de certains habitants qui ont vu disparaître les boucheries du Marché Ney, dans le 18e arrondissement de Paris.

La ligne de départ

Pourtant, malgré cet appel unanime des habitants, les candidats d’en face misent sur d’autres thématiques. SMIC, écologie, pouvoir d’achat s’affichent sur les prospectus des autres concurrents, et pas des moindres. Danièle Obono, députée LFI sortante, semble en pôle position pour remporter le scrutin. Lors de l’élection présidentielle, son chef de file Jean-Luc Mélenchon arrivait très largement en tête au premier tour. Un score élevé qui motive certains à se présenter, malgré les investitures officielles décernées par la Nupes. Mams Yafa, élu EELV à la mairie du 18e arrondissement, se présente en dissidence de la candidate insoumise. Un premier trublion pour la Nupes, qui s’est déjà illustré par le passé au côté d’Assa Traoré. En octobre 2020, lors d’un rassemblement en hommage à Samuel Paty, Traoré et Yafa s’affichaient place de la République avec une pancarte « RIP Samuel, mort en saignant ».

Toujours élégants Assa Traoré et ses amis. David Belliard en pense quoi, au fait ? pic.twitter.com/gPb3ly1CoL

— Aurélien Véron (@aurelien_veron) October 19, 2020

Pareil couac au centre. Kolia Bénié, la candidate de la majorité présidentielle, partage, elle aussi, une fenêtre de tir avec une autre candidate. Béatrice Faillès, investie LREM en 2017, se représente. Cinq ans après avoir perdu d’une courte tête face à Danièle Obono, là revoilà sous les couleurs du Parti radical de gauche. De quoi étourdir les riverains. Point commun entre ces quatre candidats qui se marchent sur les pieds : tous se réjouissent de la nomination de Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation. Marie Falicon a de quoi se singulariser, surtout quand les candidats LR et RN n’ont pas encore donné de signe de vie. Raison d’espérer en une performance notable le 12 juin, en s’imposant comme la seule opposante au cartel de gauche.

Optant pour une stratégie 100% terrain, la candidate reste motivée par les témoignages des riverains : « Cette réalité me rappelle ce pour quoi je me bats. Elle redonne du courage quand on en manque, décuple ma détermination. » Entre une mère ancienne sympathisante du Rassemblement national et un père plus proche de la droite traditionnelle, « je suis le fruit de l’union des droites », plaisante-t-elle. À vrai dire, chez les Falicon, l’alliance des droites est une histoire de famille. Hermine, l’aînée, a elle aussi été investie par Reconquête avant de tendre la main à Philippe Vardon, ex-RN, et de soutenir sa candidature dans la toisième circonscription des Alpes-Maritimes. 

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L'Humanité

« Ensemble ! » : la formation de Clémentine Autain assigne celle d’Emmanuel Macron

Actu

Une action en justice a été intentée par le mouvement de gauche pour faire interdire l’usage du nom de la coalition des candidats macronistes. La décision de justice est attendue le vendredi 3 juin.

Florent LE DU

Emmanuel Macron bientôt retoqué par la justice ? Si le ministère de l’Intérieur a refusé aux candidats de la gauche rassemblée d’être référencés sous l’étiquette « Nupes » pour les législatives, c’est bien sous la dénomination « Ensemble ! » que sont inscrits l’ensemble des candidats macronistes et associés. Ce quelque soit leur parti : Renaissance (ex-LaREM), Horizons (la formation d’Édouard Philippe), MoDem, Agir, Territoires et Progrès, En commun, ou le Parti Radical. Problème : « Ensemble ! » est aussi le nom du parti fondé en 2013 et mené par Clémentine Autain. La députée s’en était d’abord amusée - « Quel hommage », avait-elle souri le 5 mai, jour de la création de la coalition macroniste -, mais veut désormais faire respecter le droit et le nom de son mouvement. Le parti de gauche a donc assigné en justice la coalition d’Emmanuel Macron, les sept partis qui la composent ainsi que deux candidats qui utilisent le nom « Ensemble ! » dans leurs tracts. Tous devront comparaître le vendredi 3 juin devant le Tribunal judiciaire de Paris.

« L’objectif est de faire reconnaître que le « Ensemble ! » macronien utilise un nom et des éléments de communications qui ne lui appartiennent pas et de faire interdire leur utilisation », précise Me Jean-Louis Peru, qui représente la formation de Clémentine Autain dans ce litige. L’avocat se dit confiant sur l’aboutissement de cette requête. Selon lui, l’usage du mot « Ensemble ! », - avec un point d’exclamation comme le mouvement de gauche -, par la coalition macroniste, constitue « un trouble manifestement illicite nécessitant que des mesures soient prises en urgence », selon la requête déposée au Tribunal de Paris. Selon ce document, il s’agit d’une « atteinte à une dénomination originale en l’usurpant et en créant une confusion ». Notamment du fait que l’association de gauche a pour objet, décrit dans ses statuts, de « rassembler tous les militant-e-s de la gauche de transformation sociale et écologique » et soutient des candidats Nupes aux législatives. « Dès lors, le préjudice résultant de l’utilisation de cette dénomination par un parti soutenant la majorité présidentielle (…) et concurrent de la formation NUPES soutenue par la défenderesse est patent. D’autre part, cette usurpation est de nature à créer une confusion chez les électeurs », peut-on lire dans la requête déposée par Me Jean-Louis Peru.

Si la formation regroupant les alliés d’Emmanuel Macron utilise bien un nom déjà utilisé par une association politique, inscrit au Journal officiel et déposé comme marque à l’Institut Nationale de la Propriété Industrielle, la défense pourrait mettre en avant le fait que « Ensemble ! » n’est pas la dénomination complète de chacun des deux mouvements. En effet, officiellement, il s’agit de « Ensemble ! Mouvement pour une Alternative de Gauche, Écologiste et Solidaire » pour l’un et « Ensemble ! (Pour une majorité présidentielle) » pour l’autre. Mais, selon Me Jean-Louis Peru, « l’un comme l’autre sont connus par les électeurs par le seul mot « Ensemble ! » et leurs noms complets ne figurent pas toujours dans leurs documents ». De plus, une jurisprudence stipule que « le risque de confusion s’apprécie en fonction des ressemblances, et non des différences ».

La décision de justice est attendue dès le vendredi 3 juin. Si elle donne raison au mouvement de gauche, les Macronistes auraient alors 9 jours pour trouver une nouvelle étiquette avant le premier tour des législatives.

Ensembleclémentine autainEmmanuel Macronjustice
France24 - Monde

En direct : les Russes encerclent Severodonetsk, Kiev réclame des armes lourdes

Publié le : 26/05/2022 - 07:27

FRANCE 24 Suivre Gwendoline DEBONO

Sur le terrain, les russes accélèrent leur offensive vers le Donbass et encerclent la ville de Severodonetsk. De son côté, Emmanuel Macron doit s'entretenir jeudi avec Recep Tayyip Erdogan qui menace de mettre son veto à l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan. Accentuant sa pression sur la Russie, les États-Unis ont décidé de mettre fin à une exemption permettant à Moscou de payer ses dettes en dollar. Suivez notre direct.

  • 7 h : à Kharkiv, la crainte d'un nouvel assaut

À Kharkiv (Est), seconde ville d'Ukraine, désormais libérée, les rues sont désertes et seuls passent les camions militaires, constate sur place nos envoyé spécial, Cyril Payen. Les combats ont cessé il y a une dizaine de jours avec le début de la contre-offensive ukrainienne, mais la loi martiale est toujours appliquée et les quartiers centraux sont totalement vidés de leur population.

Sur le million et demi d'habitants que comptait Kharkiv, on estime à environ 60% la population ayant fui les combat. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les sirènes d'alertes ont retenti, faisant craindre un nouvel assaut dans cette ville aux abords de laquelle les forces russes sont toujours stationnées.

  • 04 h 32 : les Russes cherchent à s'emparer de Severodonetsk

Les forces russes se rapprochent chaque jour un peu plus de Severodonetsk, ville de quelque 100 000 habitants avant la guerre, dont la prise leur est indispensable pour contrôler totalement le Donbass, un bassin minier déjà en partie occupé par des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou.

"Les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier" sur Severodonetsk, a assuré Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région. Selon lui, la ville "est tout simplement en train d'être détruite".

"La situation dans la ville est très difficile. Hier, il y avait déjà des combats en périphérie" de Severodonetsk, a-t-il poursuivi, estimant que "la semaine prochaine sera décisive".

  • 00 h 56: à Davos, l'Ukraine réclame plus d'armes lourdes

L'Ukraine a grandement besoin d'unités mobiles capables d'envoyer plusieurs roquettes simultanément, pour avoir des armes égales face à la puissance de feu de la Russie, a insisté mercredi à Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères. "La bataille pour le Donbass ressemble beaucoup aux batailles de la deuxième guerre mondiale", a indiqué Dmytro Kuleba aux journalistes. Il a expliqué que "certains villages et villes n'existent plus" dans cette région de l'Ukraine, qui essuie ces derniers jours des bombardements intensifs. "Ils ont été réduits en ruines par les tirs d'artillerie russe, par des systèmes russes de lancement de multiples roquettes."

  • 23 h 21: Kiev remercie Paris de soigner des "blessés de guerre ukrainiens"

Lors d'un échange téléphonique avec son nouvel homologue français Sébastien Lecornu, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov a remercié la France d'accueillir "des blessés de guerre ukrainiens au sein de ses hôpitaux, et notamment au sein des hôpitaux des armées", selon un communiqué publié mercredi soir par le ministère français des Armées.

Deux premiers militaires ukrainiens ont été accueillis à l'hôpital militaire de Percy, en région parisienne, a précisé à l'AFP le cabinet du ministre français.

  • 22 h 47: entretien entre Macron et Erdogan prévu ce jeudi

Le président français Emmanuel Macron s'entretiendra jeudi par téléphone avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qui menace de mettre son veto à l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan, en pleine crise ukrainienne.

Ankara a prévenu mercredi qu'elle ne donnerait pas son accord à l'adhésion de la Suède et de la Finlande sans avoir obtenu des "mesures concrètes" de leur part concernant ses préoccupations sécuritaires, après avoir reçu les délégations de diplomates de ces deux pays.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?

Reportage

Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?

Le Débat de France 24

Après trois mois de guerre en Ukraine, la Russie déterminée à poursuivre ses attaques

Valeurs Actuelles

[Nay] Un gouvernement pour contrer Mélenchon

Pour sa première sortie de Première ministre, Élisabeth Borne s’est rendue aux Mureaux, dans les Yvelines. Elle venait visiter des associations qui aident des jeunes femmes issues de la diversité à s’insérer dans la vie professionnelle. Les télévisions en continu filmaient son dialogue avec plusieurs d’entre elles, sur un mode convivial, joyeux même. On voyait qu’elle y prenait plaisir. N’avait-elle pas lancé sur le perron de Matignon, lors de sa passation de pouvoirs avec Jean Castex, que sa nomination était un espoir pour les femmes : « Je dis aux petites filles d’aller au bout de leurs rêves. » Mme Borne était missionnée par le président. Ces jeunes femmes devaient savoir combien en haut lieu on a le souci d’elles. Les Mureaux n’ont pas été choisis au hasard. Jean-Luc Mélenchon y a surperformé au premier tour de la présidentielle (60,66 % des voix), un vote communautaire. Le soir, les journaux de 20 heures donnaient un large écho à sa visite, qui effaçait presque la conférence de presse du leader de La France insoumise dans l’après-midi. Il présentait la gauche unie, Nupes, pour les législatives. C’est ce qui s’appelle gérer le calendrier. Aux journalistes qui l’interrogeaient : “Quand aurons-nous la composition du gouvernement ?”, Élisabeth Borne avait répondu que cela prendrait du temps. Le soir même, on apprenait que la liste serait annoncée le lendemain, ce qu’elle semblait ignorer. La preuve qu’Emmanuel Macron est seul maître du casting gouvernemental.

Les chaises musicales

Beaucoup a déjà été dit sur la composition du nouveau gouvernement. Beaucoup de continuité : 15 ministres reconduits pour 13 entrants. Et la parité. Bruno Le Maire demeure à Bercy en numéro deux. Gérald Darmanin, numéro trois, reste à Beauvau. Pourquoi changer des titulaires qui ont fait le job, quand il est si difficile de trouver des remplaçants ? Le numéro deux sera secondé aux Comptes publics par Benjamin Attal, ex-porte-parole qui méritait une récompense. Benjamin, le bien prénommé, il est le plus jeune du gouvernement. Le numéro trois a perdu sa secrétaire d’État à la Citoyenneté, l’époustouflante Marlène Schiappa, qui n’avait pourtant pas ménagé ses forces pour servir le président ni son inventivité pour se faire connaître.

Macron savait qu’en nommant Pap Ndiaye les réactions seraient violentes, c’est ce qu’il voulait parce qu’en même temps les réseaux sociaux ont applaudi

C’est la non-reconduction de Jean-Michel Blanquer, remplacé par l’historien Pap Ndiaye, qui fait le plus parler. À peine nommé, celui-ci est déjà pris pour cible. « C’est la dernière pièce de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs, de son avenir », a tonné Marine Le Pen. Éric Zemmour le décrit comme un indigéniste “wokiste” obsédé par la race. Éric Ciotti fustige cet islamo-gauchiste militant anti-flics.

A gauche toute !

Jean-Michel Blanquer et Marlène Schiappa incarnaient tous les deux une laïcité de combat, la lutte contre les séparatismes. Emmanuel Macron a jugé qu’ils lui ont fait perdre les suffrages des quartiers. Il veut récupérer une partie de leurs voix aux législatives. Les musulmans cherchaient un protecteur. Ils se sont tournés vers Mélenchon, qui promettait de régulariser tous les sans-papiers, d’ouvrir les vannes de l’immigration et de normaliser le burkini dans les piscines. La radicalité d’Éric Zemmour à l’égard des musulmans lui a aussi beaucoup bénéficié. « Tout le monde est tombé dans le piège », s’amuse Jean-Christophe Cambadélis. « Macron savait qu’en nommant Pap Ndiaye les réactions seraient violentes, c’est ce qu’il voulait parce qu’en même temps les réseaux sociaux ont applaudi. » Jean-Luc Mélenchon n’a pas pu faire autrement que de saluer l’envergure du nouveau ministre, un intellectuel normalien et agrégé d’histoire. Mais il a aussi fustigé l’homme de droite qui s’est rapproché d’Emmanuel Macron qui l’a nommé à la tête du musée de l’Histoire de l’immigration. Sa profession de foi sur le perron du ministère a dû le révulser : « Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est le pilier. » Le ministre a adressé ses premières pensées à Samuel Paty (victime des islamistes) et au monde enseignant. Pap Ndiaye est le symbole de la diversité qui réussit en France grâce à l’école. Emmanuel Macron compte sur lui pour attirer les votes des quartiers et pour renouer le dialogue avec des enseignants échaudés par deux années de crise sanitaire. Deux paris. Réponse le 19 juin au deuxième tour des législatives.

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L'Humanité

La Nupes à l’assaut de la plus vaste circonscription du monde

Actu

Élections Dominique Vidal, ancienne journaliste à l’Humanité, représentera l’espoir à gauche pour la 11 e circonscription des Français de l’étranger.

Marc de Miramon

Elle portera les couleurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et sera la seule candidate de gauche au cœur de la plus vaste circonscription des Français de l’étranger. En réussissant l’exploit de chasser la Macronie dans ce scrutin traditionnellement acquis à la droite, Dominique Vidal représenterait la France et ses ressortissants dans 49 pays étalés sur 11 fuseaux horaires, de l’Europe de l’Est jusqu’à Vanuatu, au sud de l’océan Pacifique, lesquels comptent la Russie, l’Ukraine, l’Afghanistan, la Chine, l’Inde, l’Australie ou encore l’Indonésie. « C’est absolument énorme, et les problématiques sont bien entendu très différentes. Nous avons par exemple à la fois une guerre ouverte en Ukraine et de très vives tensions dans la zone Indo-Pacifique, où la France se doit de jouer une partition singulière afin de négocier et calmer les tensions, plutôt que de les exacerber par des ventes d’armes ou des déclarations intempestives », explique cette ancienne reporter de l’Humanité, journal pour lequel elle a arpenté et analysé durant plus de trente ans d’innombrables arcs de crise. « Peu de temps après mon arrivée au sein du service international en 1976, j’ai couvert la révolution iranienne et une partie de la guerre civile au Liban. Par la suite, j’ai été amenée à être la correspondante de l’Huma à Pékin, où je suis restée cinq ans de 1988 à 1993, période qui comprend les événements de Tian’anmen (1989) et une phase importante de développement et d’ouverture. »

De retour en France, la voilà en charge de l’ensemble de l’Asie, de l’Afghanistan à l’Inde en passant par le Pakistan. « J’ai donc pu connaître dès 1996 la ville de Kaboul passée sous la coupe des talibans. J’y suis retournée au printemps 2001 après l’explosion des bouddhas de Bâmiyân, puis dans la foulée des attentats du 11 Septembre, via le Pakistan, un pays où j’ai séjourné plusieurs mois », détaille encore celle qui est aussi spécialiste de l’Inde. « J’ai été amenée à m’y rendre à de très nombreuses reprises au gré d’un processus électoral quasi permanent du fait des difficultés à y mettre en place une coalition gouvernementale. L’extrême pauvreté, le taux d’analphabétisme et surtout la condition des femmes y atteignent des niveaux absolument dramatiques », à l’exception notable de l’État du Kerala, géré par les communistes, rappelle-t-elle. Autant d’expériences qui ont rendu Dominique Vidal « particulièrement sensible aux crises sanitaires ou alimentaires ». « Aucun pays ne peut progresser de manière significative en laissant de larges franges de sa population dans le dénuement le plus total », insiste-t-elle.

La candidate espère sensibiliser les électeurs, appelés à se prononcer dès vendredi via Internet, à ces grands enjeux internationaux, à l’heure où la famine guette et où le changement climatique provoque sécheresses et canicules record, en Inde comme au Pakistan. « Un pays tout seul n’arrivera à rien », conclut-elle, quand de très nombreux Français, à l’instar de ceux installés en Thaïlande, à Hong Kong ou en Russie, se sont laissé séduire, lors de la dernière présidentielle, par le discours du candidat d’extrême droite Éric Zemmour.

Marc de Miramon

Législatives 2022Nupespcf
Valeurs Actuelles

Grenoble : l’autorisation du burkini dans les piscines suspendue par la justice

En souhaitant autoriser le port du burkini dans les piscines municipales de sa ville, l’édile EELV Éric Piolle avait déclenché de vifs débats dans l’Hexagone. Mais c’était sans compter sur une décision du tribunal administratif, qui suspend les dispositions prises par le maire de Grenoble, rapporte Le Parisien, mercredi 25 mai.

L’instance a donné raison au préfet de l’Isère Laurent Prévost, qui, conformément aux instructions reçues par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, avait déposé un référé laïcité, une procédure comprise dans la loi séparatisme de 2021 permettant aux préfets de demander la suspension d’un acte d’une collectivité qui porterait « gravement atteinte aux principes de laïcité et de neutralité des services publics ». Le pensionnaire de la place Beauvau jugeait notamment que le but de cette prise de position de l’élu écologiste était de « céder à des revendications communautaristes à visées religieuses ».  

Un débat national

Après presque six heures de séance le 15 mai dernier, les élus du conseil municipal grenoblois adoptaient la disposition, 29 représentants ayant voté en faveur du nouveau règlement intérieur de ces établissements publics, 27 s’étant positionnés contre, et trois s’étant abstenus.

La question du burkini avait alors largement dépassé les frontières de la cité iséroise. De nombreuses personnalités politiques de droite, mais aussi des élus au sein même d’EELV ou de La France insoumise, avaient fustigé la disposition souhaitée par le candidat arrivé en troisième place de la dernière primaire écologiste. Ce dernier  justifiait alors son choix en arguant qu’il permettait « d’assurer l’égalité d’accès aux services publics, et la liberté de se vêtir ou se dévêtir, dans le respect de l’hygiène et de la sécurité », et taxait la polémique naissante de « non-sujet ».

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France24 - Monde

A Pékin, les rebelles du Covid se défoulent

Publié le : 26/05/2022 - 07:24

Pékin (AFP) – Des bambins qui pataugent dans un canal, des joueurs de mahjong qui se moquent des distances et des jeunes qui se retrouvent en cachette pour boire une bière: face à l'étau du zéro Covid, des Pékinois trouvent le moyen de décompresser.

La capitale chinoise est sur les dents depuis début mai face à une flambée épidémique qui dépasse 1.600 cas de contamination -- un chiffre élevé pour la Chine qui applique une stricte politique du zéro Covid.

Même si la flambée n'a fait officiellement aucun décès dans la ville de 22 millions d'habitants, écoles, restaurants, commerces non essentiels et plusieurs parcs sont fermés. Les habitants, testés quotidiennement ou presque, sont invités à travailler à domicile.

Ceux qui vivent dans des résidences où des cas de contagion ont été enregistrés sont confinés.

Mais nombre d'habitants jouent au chat et à la souris avec les autorités, au mépris des consignes du Parti communiste au pouvoir, qui a fait de sa politique anti-Covid un marqueur de sa légitimité.

"Tout est fermé: les cinémas, les musées, même les terrains de foot sont fermés jusqu'à nouvel ordre", énumère Eric Ma, un jeune informaticien venu vider quelques bières entre amis au bord d'un canal du centre-ville, après une journée de travail à la maison.

"Je deviens claustrophobe. Il faut de l'imagination pour trouver le moyen de s'amuser".

"Soyez patients"

Des barrières empêchent désormais de se poser sur la pelouse près du canal, lieu de grands pique-niques ces dernières semaines. L'accès aux berges, lui, est toujours possible, mais il est réglementé et des gardiens veillent à empêcher la formation de groupes trop importants.

"Soyez patients: vous profiterez du soleil après la fin de l'épidémie", peut-on lire sur des grands panneaux bleus placés à intervalles réguliers le long de l'eau.

Mais les instructions n'empêchent pas des dizaines de Pékinois de se presser sur le quai et même, pour certains, de piquer une tête par une chaude après-midi de printemps.

Dans l'eau, un homme d'âge mûr en profite pour chanter à tue-tête un air d'opéra traditionnel.

D'autres promeneurs ont apporté des chaises et des tables pliantes et même un petit réchaud à gaz, pour un pique-nique amélioré.

"Des fois, des gardiens viennent pour nous faire partir", raconte Reiner Zhang, une styliste qui a étalé sa nappe de pique-nique à un coin de rue tout près du canal de Liangmahe, dans un quartier feuillu d'ambassades.

"Mais on s'en fiche. Les gens en ont marre des licenciements et des baisses de salaires et on a besoin de se retrouver pour se défouler", explique-t-elle.

Un peu plus loin, des mamans dégustent une pastèque pendant que leurs marmots barbotent.

"Ça les fait se remuer un peu", observe Niu Honglin, dont l'enfant de sept ans descend le canal avec ses brassards.

"Comme les parcs sont fermés, ils n'ont nulle part où aller pour s'amuser. Les enfants piquent des colères quand ils restent à la maison toute la journée avec l'école à distance", déplore cette mère de famille.

Dépistage et palissade

Dans les ruelles du vieux Pékin, des tireurs de cyclo-pousse sont au chômage technique, les touristes étant interdits d'accès dans certaines zones.

Mais un couple de jeunes mariés pose pour la photo devant l'antique Tour du tambour, dont le parvis est transformé en zone de dépistage anti-Covid.

Tout près de là, autour du lac Houhai, les quais remplis de bars et de cafés sont désormais cachés derrière une palissade.

"C'est pour empêcher les gens de se rassembler, parce que la situation épidémique est grave", explique un ouvrier occupé à installer la palissade.

"Nous travaillons de nuit, pour éviter d'attraper le virus", explique-t-il.

Mais dans la journée, les retraités du quartier se retrouvent pour jouer aux cartes, aux dames chinoises, aux échecs ou au mahjong, sans guère se soucier des règles de distanciation.

"Nous venons ici tous les jours après le déjeuner et jouons jusqu'au coucher du soleil", témoigne un fonctionnaire à la retraite, du nom de Zao. "On fait ça depuis des années. C'est pas la pandémie qui va nous arrêter".

© 2022 AFP

New York Times - World

Israel Tells U.S. It Killed Iranian Officer, Official Says

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Israeli officials say the officer, Sayad Khodayee, was a leader of a covert unit tasked with abductions and killings of Israelis and other foreigners around the world. Iran does not acknowledge that the unit exists.

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By Farnaz Fassihi and Ronen Bergman

At the funeral in Tehran for a colonel in Iran’s Revolutionary Guards Corps, thousands of mourners packed the streets around the cemetery chanting “Death to Israel” and calling for revenge for his killing.

The commanders of the Guards and the Quds Force — the powerful unit within the Guards responsible for operations outside Iran’s borders — were both in attendance, hinting at the colonel’s importance.

Col. Sayad Khodayee, 50, was fatally shot outside his home on a quiet residential street in Tehran on Sunday when two gunmen on motorcycles approached his car and fired five bullets into it, according to state media. Iran has blamed Israel for the killing, which bore the hallmarks of other Israeli targeted killings of Iranians in a shadow war that has been playing out for years on land, sea, air and in cyberspace.

“We will make the enemy regret this and none of the enemy’s evil actions will go unanswered,” Gen. Hossein Salami, the commander in chief of the Revolutionary Guards, said in a speech on Monday. A member of Iran’s National Security Council, Majid Mirahmadi, said the killing was “definitely the work of Israel,” and warned that harsh revenge would follow, according to Iranian media.

A spokeswoman for the Israeli prime minister declined to comment on the killing. But according to an intelligence official briefed on the communications, Israel has informed American officials that it was behind the killing.

The United States has designated the Revolutionary Guards as a terrorist group — a decision that has been a sticking point in the negotiations with Iran to revive the 2015 nuclear deal. Iran has demanded that the designation be removed as a condition for restoring the deal, but the United States has refused, leaving the negotiations frozen.

Israel is staunchly opposed to the nuclear deal and some Iranian analysts close to the government said the attack was aimed at derailing the nuclear talks at a delicate point and undermining any possibility that Iran and the United States might reach a consensus over the issue of the Guards.

The Israelis told the Americans the killing was meant as a warning to Iran to halt the operations of a covert group within the Quds Force known as Unit 840, according to the intelligence official, who spoke on the condition of anonymity to discuss classified information. Unit 840 is tasked with abductions and assassinations of foreigners around the world, including Israeli civilians and officials, according to Israeli government, military and intelligence officials.

Israeli officials said Colonel Khodayee was the deputy commander of Unit 840, and was involved in planning cross-border plots against foreigners, including Israelis.

They said that he was in charge of the unit’s operations in the Middle East and countries neighboring Iran and had been involved over the past two years in attempted terrorist attacks against Israelis, Europeans and American civilians and government officials in Columbia, Kenya, Ethiopia, the United Arab Emirates and Cyprus.

Iran has never acknowledged the existence of Unit 840.

Iran, instead, has portrayed the colonel as a martyred hero who joined the Revolutionary Guards as a teenager, volunteered as a soldier in the Iran-Iraq war and went on to play a prominent role in the Quds force fighting the Islamic State terrorist group in Syria, a close ally of Iran.

Iranian officials have not commented on Israeli accusations that Colonel Khodayee was involved in transborder terrorism plots.

But some Iranian analysts said that the accusations were aimed at preventing the United States from agreeing to remove the Guards’ designation as a terrorist organization, and thereby block an agreement on the restoration of the nuclear agreement.

“We are also in a disinformation war with Israel,” said Gheis Ghoreishi, an analyst close to Iran’s government. “These provocations are designed to pressure all sides to call off the nuclear deal or push Iran to react in a way that would be damaging. But Iran always takes the long-term calculative approach.”

There were no indications that the colonel was well known outside of defense circles and he did not have the security protocol — bodyguards, armored car and gated housing — that is typical for senior military officials in Iran, according to two people affiliated with the Revolutionary Guards.

Iranian state media published photos it said were from the scene, showing a man they identified as Colonel Khodayee slumped behind the wheel of an Iranian-made Kia Pride, still wearing a seatbelt and bleeding from gunshot wounds.

But there were other indications that he may have been a significant figure in the Quds Force: Senior Quds Force members typically use aliases in the countries where they operate, and a Telegram channel affiliated with the Quds Force said the colonel was known in the field by the alias “Colonel Shekar,” Persian for hunter.

Two people affiliated with the Revolutionary Guards, who asked not to be identified because they were not authorized to speak publicly, gave a significantly different description of the colonel’s role from the one Israeli officials provided.

They said he was a logistical expert who played a crucial role in the transportation of drone and missile technology to fighters in Syria and the Iran-backed Hezbollah militia in Lebanon. He was also a tactical adviser to militias fighting in Syria that were trained and armed by Iran, they claimed.

The commander of the Quds Force, Gen. Esmail Ghaani, attended the colonel’s funeral in Tehran on Tuesday — a sign that he viewed the killing of a member of his force as a grave matter. General Ghaani replaced Maj. Gen. Qassim Suleimani as the Quds Force leader after General Suleimani was killed in a U.S. airstrike in January 2020.

The attack represented another serious security breach in Iran after a wave of high-profile Israeli attacks on nuclear and military targets in recent years.

Israel has a history of assassinating nuclear scientists inside Iran with drive-by shootings by gunmen on motorcycles. But while previous attacks inside Iran were mainly focused on nuclear targets and military infrastructure, this assassination appeared to be a rare instance of Israel targeting Guards members inside Iran in retaliation for plots against its citizens.

In 2020, Israel assassinated the country’s top nuclear scientist and deputy defense minister, Mohsen Fakhrizadeh, using a remote-controlled A.I. assisted robot.

The plan to target Colonel Khodayee may date back at least to July 2021. That was when operatives working for Israel’s intelligence agency abducted a farmer named Mansour Rasouli from Uromieh, Iran, according to Israeli intelligence and military officials.

The officials said that the Revolutionary Guards had recruited Mr. Rasouli, who was part of a local drug dealing gang, as a hit man for targets outside of Iran.

The officials said the agents who abducted him were seeking information about the command chain of Unit 840, which Israel says that Colonel Khodayee was a leader of. The agents released Mr. Rasouli after the interrogation, they said.

Israel leaked the story of Mr. Rasouli’s abduction to the Saudi-financed, London-based, Persian news channel Iran International in early May, according to an Israeli official. He said the leak was intended to send a message to Iran that Israel had the ability to penetrate deep into Iranian security circles.

It was also intended to warn Iran’s leaders to stop Unit 840’s operations, this official said.

In a video message posted on social media and the BBC Persian language service this month, Mr. Rasouli denied the accusations against him.

He said that a gang of men had thrown tear gas at him, tied his hands, placed a bag over his head and shoved him violently into a car and whisked him away to an undisclosed location. He also said the abductors tortured him, threatened to kill him and his family, and forced him to confess to receiving money from the Revolutionary Guards to carry out assassinations in Europe.

“I deny this,” said Mr. Rasouli in the video. “They took my phone away by force and will probably publish more pictures of me because they are capable of doing anything.”

At the time, Iranian media called the abduction “a fictional tale” and “lies.” But on Monday, the day after Col. Khodayee was killed, Iran’s state television reported that the authorities had arrested a ring of informers spying for Israel who kidnapped and extracted forced confessions from Iranians.

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L'Humanité

La gauche propose un « choc de démocratie » pour réécrire les traités

Actu

Dans son programme, la Nupes entend clairement installer un rapport de forces au sein de l’UE afin d’en changer les règles en profondeur, en matière économique, sociale et environnementale.

Diego Chauvet

« Il faudra réformer nos textes, c’est évident. L’une des voix de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités. C’est une proposition du Parlement européen et je l’approuve. » Le 9 mai, devant le Parlement européen, Emmanuel Macron semblait déterminé à changer les traités européens. Mais dans quel but ? Avant tout, celui de changer les règles de prise de décision au sein de l’Union européenne, soit notamment de mettre fin à la règle de l’unanimité qui impose l’approbation de tous les États membres. En termes de contenu politique, cette détermination s’arrête là : il prévoit, a-t-il annoncé lors de la campagne présidentielle, un retour en 2027 dans les clous des 3 % de déficit imposés par les traités, obligation suspendue depuis la crise du Covid. En 2017, le président de la République avait déjà fait une déclaration d’intention similaire à la Sorbonne, restée lettre morte.

Ses adversaires de la Nupes, eux, ne comptent pas en rester là. La coalition veut changer le contenu des politiques européennes en réécrivant les traités. Son programme assure ainsi vouloir modifier les règles « incompatibles avec (son) ambition sociale et écologique ». Elle compte ainsi elle aussi négocier mais pour obtenir de nouvelles règles harmonisant « par le haut les droits sociaux et les salaires minimums européens afin de lutter contre le dumping social ». Mais aussi « mettre fin au pacte de stabilité et de croissance, et abroger les règles budgétaires des 3 % de déficit et des 60 % de dette ». Exit également « l’unanimité en matière fiscale pour supprimer le droit de veto des paradis fiscaux ». En matière environnementale, les objectifs de cette UE réorientée seraient « de réduire de 65 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 ». Le rôle de la Banque centrale européenne est également dans le viseur de la gauche française. Le programme de la Nupes prévoit de « modifier les missions et les statuts de la BCE pour lui permettre de prêter directement aux États et la placer sous contrôle démocratique ». Le but ? « En faire un outil politique au service de l’intérêt général avec des objectifs écologiques et sociaux et non plus uniquement sur l’inflation ». La BCE pourrait ainsi être en mesure de racheter une partie de la dette publique, au-delà du programme d’urgence lié au Covid.

Pour y parvenir, la gauche française aspire à créer « un espace de négociation, d’équilibre des pouvoirs, de coopérations à géométrie variable » en convoquant une convention pour la réécriture des traités qu’elle qualifie de « choc de démocratie ». Y seraient associés les « forces vives et les mouvements populaires du continent », en même temps que les parlements nationaux et européen. Les partis ayant signé l’accord de coalition souhaitent en effet construire « des alliances et des convergences avec les forces politiques qui partagent ces objectifs et la société civile en Europe ». Au sein de l’UE, le rapport de forces passerait également par les « coopérations renforcées » à plusieurs, mais aussi avec des États tiers qui le souhaitent, notamment en matière fiscale et environnementale.

Diego Chauvet

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Burkini, l’agression identitaire

C’est l’une des conséquences du “dôme de chaleur” qui s’est installé sur la France au mois de mai : on se croyait en été. Et qui dit été dit vacances, plage, piscine, baignades et aussi, depuis quelques années, burkini. Ce mot, contraction de “burka” et de “bikini”, ce mot que, avec d’autres (tchador, hijab…), « nous n’aurions jamais dû connaître », comme s’en plaignait Alain Finkielkraut, a fait son apparition en France à l’été 2016. Cette année-là, de curieuses combinaisons de bain débarquent sur les plages de la côte méditerranéenne, suscitant diverses réactions allant de l’indifférence à l’indignation. Plus sensibles à ces dernières (l’attentat islamiste du 14 juillet 2016, à Nice, et ses 86 victimes, vient d’avoir lieu), une trentaine de municipalités décident d’interdire le port du burkini sur leurs plages.

Pour quel motif ? Le burkini, qui a été inventé par une musulmane australienne quelques années plus tôt, est pensé comme un vêtement de bain. Il ne saurait donc être “inadapté”. Alors quoi ? Interrogés sur les plages, les estivants hésitent. On sent qu’ils savent mais ne savent pas le dire. La polémique enfle et, le 26 août, une ordonnance du Conseil d’État annule les arrêtés d’interdiction. De par la liberté personnelle, la liberté de se déplacer, la liberté de conscience, le burkini, estime la haute juridiction, a toute sa place à la plage. Cela n’empêche pas certains élus de maintenir (plus ou moins formellement) leur interdiction, ni la cour administrative d’appel de Marseille de donner raison, un an plus tard, à la mairie de Sisco, en Haute-Corse, qui avait interdit le port du burkini au motif de “trouble à l’ordre public”, l’apparition d’une femme voilée sur une plage ayant donné lieu à des affrontements…

Le burkini percute l’actualité des Français au moment où ceux-ci s’apprêtent à mettre à distance la politique et les problèmes du quotidien

L’été passe, la baignade recule, puis s’efface. Le burkini a obtenu ce qu’il était venu chercher, plus encore que la décision du Conseil d’État : son entrée dans le paysage, dans le vocabulaire, dans les têtes. L’affaire a été compliquée ? Peu importe : il y a un printemps et un été chaque année. Ce n’est qu’une question de temps. Trois ans plus tard, en mai 2019, l’irruption d’une quinzaine de personnes en burkini dans une piscine municipale de Grenoble, au mépris du règlement intérieur, un coup d’éclat soigneusement orchestré par le collectif Alliance citoyenne (lire notre enquête page 26), remet le vêtement de bain islamique sous le feu des projecteurs. « C’est une stratégie explicite d’occupation de l’espace public, note alors le sociologue et essayiste Mathieu Bock-Côté. Il s’agit d’inscrire l’islam une fois pour toutes dans le paysage social. »

Preuve que l’aspect politique et islamique l’emporte largement, dans cette histoire, sur le caractère “nautique”, la toute première incursion du burkini, à Émerainville (Seine-et-Marne), en 2009, avait eu lieu alors qu’une mission d’information parlementaire sur le port de la burqa venait d’être lancée, qui allait aboutir à la loi d’octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Aujourd’hui comme hier, ce genre de manifestation ne doit rien au hasard ni à la volonté personnelle des intéressées (ou à leur goût pour la natation).

Le contexte est plus que jamais favorable au communautarisme

« Le burkini occupe une place singulière dans la guerre civilisationnelle qui nous oppose à l’islam, pour deux raisons , observe de son côté le politologue Frédéric Saint Clair. Premièrement, il touche au corps féminin et à sa nudité, très symboliques dans la culture occidentale, très contrôlés dans la culture islamique. Ensuite, il y a le lien avec la période estivale, laquelle rime avec loisirs, plage, vacances, et donc liberté. » Le burkini percute l’actualité des Français au moment où ceux-ci s’apprêtent à mettre à distance la politique, les problèmes du quotidien, les difficultés économiques pour communier dans cette fête que constituent les grandes vacances. C’est l’agression identitaire prolongée jusqu’au cœur de l’été. « Le burkini vient codifier, de manière islamique, cette période estivale, et donc la contraindre. En quelque sorte, il vient gâcher la fête », résume Frédéric Saint Clair.

Il est vrai aussi que le contexte lui est, cette année, particulièrement favorable. Le très bon score de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle et les législatives à venir ont ramené au premier plan la question de l’islamo-gauchisme, et donc les concessions que la gauche plurielle, désormais embarquée à bord du navire de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), est plus que jamais prête à faire aux électeurs musulmans.

Puisque des burkinis côtoient des seins nus, c’est que tout va bien…

La fenêtre de tir, comme on dit, est grande ouverte aux revendications communautaristes. Et comme si la situation ne leur était pas suffisamment favorable, le maire (EELV) de Grenoble, Éric Piolle, déjà familier du sujet (lire notre article page 30) a décidé de lui-même de le replacer dans l’actualité. Le 16 mai, en fin de soirée, après un débat parfois houleux, son conseil municipal a, par 29 voix contre 27 (et 2 abstentions !) décidé la modification du règlement intérieur des piscines de la ville afin qu’y soient autorisés non seulement les burkinis, mais aussi… les seins nus ! Comprendre : nous ne sommes pas rétrogrades, nous sommes modernes. Une décision qui vise à donner les apparences de l’équilibre et qui traduit surtout la confusion mentale des élus grenoblois.

Il est vrai que le président lui-même, Emmanuel Macron, croisant une femme voilée à Strasbourg durant l’entre-deux-tours, avait trouvé « beau », qu’une jeune personne se disant “féministe” décide “librement” de porter le voile. Traduction : Marine Le Pen veut interdire le voile, Éric Zemmour demande à une habitante de Drancy de retirer le sien, je vais vous montrer que tout ceci n’est pas à la hauteur et que le voile n’est pas un problème. La preuve : il est porté par des femmes qui se disent féministes ! Que faut-il de plus ? Une féministe porte le voile islamique, des burkinis côtoient des seins nus dans les bassins et on voudrait nous faire croire que la société est fracturée ? Allons, allons…

On peut opiner aux propos martiaux de Gérald Darmanin, en réalité, il n’y a pas grand-chose à attendre

Bref. Le préfet de l’Isère a annoncé qu’il allait demander au tribunal administratif d’annuler l’autorisation du burkini dans les piscines grenobloises. La préfecture devrait donc saisir le tribunal « par le biais d’un déféré laïcité en vue d’en obtenir la suspension, en complément du référé d’annulation », qui sera examiné plus tard. Cette disposition a été introduite par la loi séparatisme votée en août 2021 et concerne les actes qui portent “gravement atteinte au principe de laïcité et de neutralité du service public”. On peut saluer la fermeté du bras armé de l’État, on peut opiner aux propos martiaux de Gérald Darmanin, en réalité, il n’y a pas grand-chose à attendre de tout ceci.

Annoncée par le discours d’Emmanuel Macron aux Mureaux, le 2 octobre 2020, la fameuse “loi séparatisme”, en réalité “loi confortant le respect des principes de la République” dit assez, dès son titre même, qu’elle ne pourra jamais servir à quelque chose d’utile. À l’origine, elle devait viser le “séparatisme islamiste” (en réalité, plutôt une conquête qu’une séparation) ; elle commença par noyer le poisson en parlant de séparatismes au pluriel, insista sur le terrorisme (qui n’est qu’un aspect, extrémal, du problème), déboucha finalement sur un ensemble de propositions dont on retiendra qu’il complique surtout l’enseignement à domicile… Un fiasco !

C’est la roue à cliquets dont le mouvement ne se remonte pas

Il y a un problème de regard, il y a un paradigme à changer, pour reprendre un terme macronien, dans les réponses que nous donnons aux problèmes qui nous sont posés (lire notre article page 24). « J’entendais à la radio des personnes disant qu’à Rennes, c’était autorisé depuis trois ans et que les nageuses en burkini se comptaient en tout sur les doigts d’une main, raconte Georges Bensoussan, coauteur de l’ouvrage les Territoires perdus de la République (Mille et Une Nuits) et de sa suite Une France soumise (Albin Michel). C’est ridicule ! Ce n’est pas le nombre qui compte, c’est le sens. Le sens du burkini, et le sens de l’action consistant à l’autoriser. »

Ils savent ce qu’ils veulent, et nous, nous ne le savons plus, car pour savoir ce que l’on veut, il faut savoir ce que l’on est

Or ces sens, quels sont-ils ? Le burkini, on l’a dit, c’est le voile, le voilement du corps de la femme : cela a donc tout à voir avec l’anthropologie islamiste et rien avec nous. Et vouloir qu’il soit autorisé en France, c’est évidemment politique : c’est l’entrisme, l’emprise, la roue à cliquets dont le mouvement ne se remonte pas. « On teste les défenses de l’adversaire , poursuit Georges Bensoussan : on les trouve faibles, friables et comme, devant ces maigres défenses, il y a la plus grande communauté musulmane d’Europe qui patiente, eh bien on insiste. Il n’y a que dix burkinis aujourd’hui ? Il y en aura cinquante demain. Ces gens-là savent très bien ce qu’ils veulent. »

Ils savent ce qu’ils veulent, et nous, nous ne le savons plus, car pour savoir ce que l’on veut, il faut savoir ce que l’on est. Or, l’Occident en général et la France en particulier sont travaillés en profondeur par des courants de dissolution extrêmement agressifs. « À Grenoble, la municipalité écologiste impose le burkini et au même moment, à Genève, des militants LGBTQ etc. empêchent Éric Marty, professeur de littérature, de présenter son livre le Sexe des Modernes, pensée du Neutre et théorie du genre (Seuil), explique le journaliste et essayiste Yves Mamou. Aussi étrange que cela paraisse, il s’agit du même évènement : des miliciens de la pensée s’attaquent sans rencontrer de réelles résistances aux fondements de la société occidentale. Ces assauts en apparence insignifiants contre des habitudes culturelles en principe établies, à force de se répéter, à force d’être impunis, finissent par donner le ton. » Un ton plutôt mineur, et même franchement sinistre : celui d’une défaite annoncée.

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France24 - Monde

Elon Musk augmente son apport à 33,5 milliards de dollars pour acheter Twitter

Publié le : 26/05/2022 - 04:36

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Elon Musk a élevé mercredi  à 33,5 milliards de dollars l'apport pour le rachat de Twitter, ce qui fait baisser le montant emprunté aux banques. Une annonce qui a plu aux investisseurs, après l'annonce, le titre prenait plus de 5%.

Elon Musk a élevé, mercredi 25 mai, à 33,5 milliards de dollars la somme apportée directement par l'entrepreneur et ses partenaires pour le rachat de Twitter, abaissant encore le montant emprunté à des banques, une annonce qui a plu aux investisseurs.

Après l'annonce, l'action du groupe à l'oiseau bleu s'est envolée dans les échanges postérieurs à la clôture de Wall Street. Vers 23 h 00 GMT, le titre prenait plus de 5%.

Le directeur général de Tesla, qui avait initialement souscrit pour 25,5 milliards de crédits, a abaissé ces emprunts à 13 milliards de dollars, selon un document enregistré mercredi par l'autorité américaine des marchés (SEC), ce qui allège considérablement sa charge financière.

Début mai, plusieurs actionnaires existants de Twitter s'étaient déjà engagés à apporter leurs titres à l'opération et rester ainsi minoritaires au sein du capital une fois la société retirée de la cote. La valorisation de leurs titres réduisait d'autant l'enveloppe qu'Elon Musk devait mettre sur la table.

Mercredi, le fondateur de SpaceX a annoncé avoir reçu de nouveaux engagements directs, qui lui ont permis de réduire de 6,25 milliards supplémentaires le montant des prêts souscrits pour l'acquisition. Il n'a pas précisé si ce montant provenait, pour tout ou partie, de son patrimoine personnel, ou si d'autres investisseurs l'avaient rejoint.

Coup de "poker"

Mais il a indiqué être en discussion avec plusieurs personnes, dont le co-fondateur et ancien directeur général Jack Dorsey, en vue de les rallier au projet et d'obtenir leur contribution, soit en numéraire, soit en actions Twitter, ce qui pourrait encore réduire la somme empruntée.

"Elon Musk change simplement la structure du financement. C'est une avancée, cela réduit en partie la pression du côté de la dette", a commenté l'expert Dan Ives, du cabinet Wedbush, sur Twitter. "La partie de poker à gros enjeux continue. Les chances que la transaction aboutisse sont à 50/50 désormais, au lieu de 40/60, à notre avis", a-t-il ajouté.

Les 12,5 milliards de dollars de prêts qui n'auront finalement pas été nécessaires avaient inquiété une partie des analystes, car il s'agissait de crédits adossés à des titres Tesla. Ils créaient ainsi un lien avec le constructeur automobile, ce qui avait déplu au marché.

Depuis la révélation d'une prise de participation d'Elon Musk au capital de Twitter, début avril, le groupe vit au rythme des multiples rebondissements du dossier. Mardi l'action était tombée à 35,40 dollars, soit 35% de moins que le prix officiellement proposé par le bouillant entrepreneur mi-avril et validé, un peu plus tard, par le conseil d'administration (CA). Un décalage interprété par Wall Street comme l'illustration des doutes des investisseurs sur les chances de succès de cette prise de contrôle.

Double-jeu

Ces doutes ont été alimentés par le multimilliardaire lui-même, qui a soufflé le chaud et le froid la semaine dernière. Il avait notamment annoncé suspendre l'opération parce qu'il voulait s'assurer "que les spams et les faux comptes représent(aient) vraiment moins de 5% du nombre d'utilisateurs". Avant de réitérer son engagement à acquérir le réseau social. 

Le vote des actionnaires sur l'offre d'Elon Musk devra faire l'objet d'une assemblée générale extraordinaire, à une date non connue pour l'instant. Le conseil d'administration avait initialement tenté d'empêcher la transaction avant de s'incliner.

Elon Musk, qui compte plus de 95 millions d'abonnés à son profil, dit vouloir faire de la plateforme un bastion de la liberté d'expression, suivant la vision de la droite américaine, qui se considère censurée par les réseaux sociaux.

Avec AFP

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Le rachat de Twitter ne pourra se faire sans garantie sur les faux comptes, annonce Elon Musk

COUP DE THÉATRE

Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

Après l'accord de rachat, Elon Musk critique publiquement des cadres de Twitter

New York Times - World

U.K. Lockdown Parties Report

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Johnson Says He’s Humbled by ‘Partygate’ Report but Will Go On

The long-awaited report on boozy parties that violated lockdown rules was once seen as potentially ruinous for Prime Minister Boris Johnson, but the situation has changed.

By Mark LandlerStephen Castle and Megan Specia

LONDON — Prime Minister Boris Johnson presided over a disorderly workplace in which there were rampant violations of coronavirus restrictions, according to a long-awaited government investigation, released on Wednesday, that became a moment of reckoning for the scandal-scarred British leader.

The report by a senior civil servant, Sue Gray, was studded with accounts of late-night, booze-fueled revelry at Downing Street: Scattered wine bottles, a thumping karaoke machine, a broken swing set, and senior officials who encouraged the socializing even as they privately fretted it could create a public-relations problem at a time when they had put fellow Britons into isolating lockdowns.

But the report did not contain any explosive new disclosures about Mr. Johnson’s behavior. It even credited Downing Street with changing some of its practices to reform an office culture that Ms. Gray had condemned in an earlier, redacted version of her report as bereft of leadership and marinated in alcohol.

For Mr. Johnson, whose political future has been hanging by a thread after months of embarrassing reports about the parties, the report did not look like the fatal blow that many once warned it could be. While he faced renewed calls from the opposition to resign, the ranks of his Conservative Party were relatively muted. Mr. Johnson, analysts said, will live to fight another day.

“I am humbled, and I have learned a lesson,” the prime minister said in Parliament, with a characteristic mix of contrition and defiance.

He rejected claims that he lied to lawmakers by denying that any parties held in Downing Street broke the rules. That is a damaging allegation, as misleading Parliament is normally considered a resigning offense in Britain. And he defended his participation in farewell parties, saying he was merely thanking loyal, hard-working staff members for their service during the pandemic.

In her report, Ms. Gray concluded, “Whatever the initial intent, what took place at many of these gatherings and the way they developed was not in line with Covid guidance at the time.” She said 83 people violated the rules at gatherings, during which some drank heavily, fought with each other and damaged property.

The report included photos of Mr. Johnson raising a glass at a birthday party held in his honor (he was later fined for it by the police). But it shed no light on a potentially more incriminating gathering in his apartment. Witnesses reported hearing Abba music blasting from the windows. Ms. Gray said she suspended her investigation of that because the Metropolitan Police had opened their own probe.

“It was never going to be the hard-hitting independent inquiry that many had hoped for because it was commissioned by the prime minister from an employee,” said Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London. Mr. Johnson, he said, “gave the job to someone who was no patsy, but was still an establishment figure and who decided not to see her role as ending his career.”

Opposition leaders seized on the findings to try to generate fresh outrage against the prime minister. The leader of the Labour Party, Keir Starmer, described them as a “monument to the hubris and arrogance of a government that believed it is one rule for them and another rule for everyone else.”

But Mr. Starmer’s offensive was vitiated somewhat by his own lockdown-related woes. The police in Durham are investigating whether he violated the rules by taking part in an Indian food and beer dinner with members of his party. He reiterated he would resign if the police imposed a fine on him.

The leader of the Scottish National Party in Westminster, Ian Blackford, described the atmosphere in Downing Street as so unruly that the police had to be called in. “At the center was the prime minister orchestrating it, grabbing a glass himself in order to toast the partygoers,” he said.

The release of Ms. Gray’s report was once seen as the climax of a saga that began in November with the initial media reports of parties. As the scandal mushroomed, Conservative lawmakers began submitting letters calling for a no-confidence vote of Mr. Johnson. His allies worried that a raft of damning disclosures in the report could turn that trickle of letters into a torrent.

But events have changed since January in ways that have benefited Mr. Johnson. Russia’s invasion of Ukraine eclipsed talk of rogue socializing in government offices. The prime minister positioned Britain as a stalwart supporter of Ukraine and befriended the country’s president, Volodymyr Zelensky.

To oust Mr. Johnson, 54 Conservative lawmakers would have to demand a no-confidence vote. That number has yet to be reached and, even if it were, Mr. Johnson would need the support of just a simple majority of the roughly 360 Conservative lawmakers in Parliament to keep his job.

On Thursday, the Conservative benches behind Mr. Johnson emptied out quickly, suggesting that few of the lawmakers had the stomach to defend him. But only a single Tory member, Tobias Ellwood, spoke out against Mr. Johnson in Parliament, and his opposition to the prime minister is well established.

The lumbering mechanics of the investigation also helped Mr. Johnson. Just as Ms. Gray was poised to release her report in January, the police announced they would finally open their own investigation of the social gatherings and asked her to scrub names or specific details in what she published.

With the police investigation now complete, Downing Street released the unabridged report, which offers a revealing look at its work-hard, play-hard culture. At one party, held on the eve of the funeral of Prince Philip, the husband of Queen Elizabeth II, staff members drank heavily and damaged a child’s play set in the garden. The last guests left after 4 a.m. Mr. Johnson was away for the weekend.

Understand Britain’s ‘Partygate’ Scandal

Turmoil at Downing Street. A steady drip of disclosures about parties that violated lockdown rules has ensnared Prime Minister Boris Johnson of Britain in a scandal that has threatened his hold on power. Here is what to know:

Contentious gatherings. The British news media reported that staff members were invited to a party in the backyard of Mr. Johnson’s residence in May 2020, when officials were instructing people not to socialize to curb the spread of the coronavirus. Subsequently, details about other gatherings involving government officials that violated Covid rules have emerged.

Investigations. A highly anticipated report by a senior civil servant painted a damning picture of “excessive” workplace drinking at parties at Downing Street, though it did not directly implicate Mr. Johnson in wrongdoing. The British police, which has also conducted an investigation, levied several fines. Mr. Johnson was among those fined.

A series of apologies. In January, Mr. Johnson issued a contrite apology for attending the party in his backyard, while claiming that he had viewed the gathering as a work event that did not breach the rules. He also apologized for parties held at Downing Street as the queen prepared to bury her husband. He apologized once again after being fined by the police.

Mr. Johnson holds on to power.. The prime minister faced public outcry over his role in the scandal, but the support from the Conservative Party has allowed him to ride out the storm so far. In local elections in May, Conservatives avoided the type of electoral meltdown that might have posed a threat to Mr. Johnson’s future in power, though they did lose several seats.

After another gathering, a holiday party in 2020, the cleaning crew reported red wine spilled on the floor. At a gathering in June 2020, there were speeches, alcohol, food, and music. At least one person got sick, there was a fight between two others, and the last member of staff did not leave until after 3 a.m.

There were internal debates about the wisdom of holding parties during the pandemic. When Lee Cain, then the director of communications for Mr. Johnson, was invited to a gathering in May 2020, he wrote to colleagues that “a 200-odd person invitation for drinks in the garden of No. 10 is somewhat of a comms risk in the current environment.” According to the report, those concerns were ignored.

Mr. Johnson attended the party for about 30 minutes. Later, his principal private secretary at the time, Martin Reynolds, texted another adviser about the news media saying, “better than them focusing on our drinks (which we seem to have got away with).”

Speaking to reporters on Thursday, Mr. Johnson said he had apologized to custodial staff members, who were mistreated by his aides, according to the report. But he did not directly answer whether he had asked Ms. Gray not to release the final report of her investigation, as was reported by the Times of London. Nor did he offer any details about the party held in his apartment.

If anything, Mr. Johnson seemed even more intent on changing the subject, emphasizing his determination to combat rising food and fuel prices. The government is expected to announce a new package of emergency measures on Thursday.

With Mr. Johnson facing a welter of problems — surging inflation, a looming recession, two tricky parliamentary elections, and sagging poll ratings — political analysts said he was still vulnerable.

“Of course, I understand why people are indignant,” Mr. Johnson said in a response to a reporter who cited a poll that showed three of five Britons wanted him to resign. “Given everything that’s going on, it’s my job to get on with it.”

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L'Humanité

Tuerie de masse dans une école primaire au Texas : l’Amérique sous le choc

Actu

Dix-neuf enfants et deux enseignants ont été tués dans le pire «mass shooting» dans une école américaine depuis dix ans. Joe Biden appelle au vote d’une loi à laquelle, une fois encore, s’opposeront en bloc les républicains.

Christophe Deroubaix

« C’est presque comme une rediffusion. » Une école, des balles, des enfants morts… Neil Heslin a vécu cela en 2012 à Newton (Connecticut) où son fils Jesse Lewis a fait partie des victimes de la pire tuerie dans une école primaire aux États-Unis (26 morts dont 20 enfants). Et c’est donc à une « rediffusion » qu’il a eu le sentiment d’assister – comme des millions d’Américains – mardi 24 mai en ouvrant son poste de télévision.

Il a d'abord tiré sur sa grand-mère

Une école, des balles, des enfants morts. Uvalde elementary school, à 150 kilomètres à l’ouest de San Antonio, Texas. Le tueur : un adolescent de 18 ans, Salvador Ramos, de nationalité américaine. Selon le sergent Erick Estrada, interrogé par CNN, il portait une tenue paramilitaire et au moins un fusil. Comme Adam Lanza, il y a près de dix ans à Newton, qui avait commencé le massacre en tuant sa propre mère, il a d’abord tiré sur un de ses proches (en l’occurrence sa grand-mère dont l’état est toujours inconnu). Puis il s’est rendu dans l’établissement scolaire qui accueille plus de 500 enfants, dont près de 90 % d’origine hispanique.

On ne sait pas encore si ses intentions étaient racistes comme celles de Payton Gendron, également âgé de 18 ans, adepte du « grand remplacement », qui a tué, le 14 mai dernier, 10 personnes dans un quartier africain-américain de Buffalo (État de New York). Salvador Ramos a été tué par la police après avoir ôté la vie à dix-neuf enfants et deux enseignants.

Fusillade de Buffalo : l’Amérique n’en a pas fini avec ses néonazis

Une Amérique qui crie : « Assez »

« Rediffusion ». L’Amérique sous le choc. Une Amérique qui crie : « Assez ». Une Amérique qui prie. Les responsables politiques du Texas ont été les premiers à réagir en adressant notamment leurs prières aux familles des victimes. Ce sont les mêmes qui ont fait du deuxième État le plus peuplé du pays l’un des plus laxistes en matière de contrôle des armes à feu. En 2021, le gouverneur Greg Abbott a signé une loi abrogeant l’obligation d’obtenir un permis afin de pouvoir porter des armes.

Reportage. Dans les lycées du Texas, des adolescents formés « façon paramilitaire »

Pourtant, selon un sondage réalisé la même année par l’Université du Texas et le journal The Texas Tribune, 60 % des habitants de l’État se disaient opposées à la levée de ces restrictions. La même distorsion se reproduit à l’échelle fédérale : une majorité d’Américains se prononce pour le renforcement du contrôle des armes (vérification des antécédents, interdiction des armes semi-automatiques) mais le lobby des armes bloque toute loi sur le sujet.

États-unis. Les ados contre les armes : un soulèvement historique

L'hypocrisie des républicains

C’est ce que les Américains pourront encore une fois constater au Congrès dans les heures et jours qui viennent. Chuck Schumer, le leader des démocrates au Sénat, va mettre au vote une loi adoptée à deux reprises (en 2019 et 2021) par la Chambre des représentants à majorité démocrate. En totale osmose avec la NRA (National Rifle Association), les républicains voteront contre et empêcheront son adoption tout comme ils ont voté, au nom de « la vie » contre une loi garantissant le droit à l’avortement, alors que la Cour Suprême à invalider l’arrêt Roe v. Wade qui le garantit.

Sur Twitter, Alexandria Ocasio-Cortez a dénoncé cette hypocrisie des républicains : « Il n’y a rien de tel qu’être « pro vie » lorsque l’on supporte des lois qui laissent des enfants être abattus dans des écoles, des séniors dans des épiceries, des paroissiens dans leurs lieux de foi… » Si Joe Biden, s’adressant à la nation, a lancé un énième appel à l’action («Il est temps de transformer la douleur en action»), le GOP lui opposera un énième blocage. La suite à la prochaine « rediffusion ».

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Valeurs Actuelles

Comment j’ai été recalée d’un entretien d’embauche à l’Opéra de Paris pour avoir travaillé à Valeurs actuelles

Stagiaire depuis plusieurs mois à Valeurs actuelles et fraîchement diplômée d’un master 2, je commence à éplucher les offres d’emploi. Je souhaite travailler pour un temps au sein de grandes institutions culturelles. J’envoie donc mon CV à l’Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris (AROP), « qui rassemble près de 4 500 passionnés d’opéra et de ballet, particuliers et entreprises, désireux de soutenir l’Opéra de Paris ». La responsable me répond et me propose un entretien d’embauche mardi 24 mai.

Le jour dit, je me rends à l’Opéra Garnier, dans le IXe arrondissement de la capitale. L’entrée se fait par celle des artistes, comme me l’a indiqué Camille (le prénom a été modifié), la responsable. J’ai cinq minutes d’avance. La secrétaire me fait patienter. Dans le hall, je vois défiler des artistes que j’ai eu la chance d’admirer lors de spectacles donnés à Garnier ou Bastille. Il est 11 heures du matin. J’ai encore, à cette heure, le coeur léger.

La responsable avec qui j’ai rendez-vous m’accueille plutôt froidement. Nous arpentons les couloirs du bâtiment, classé monument historique en 1923. Pour détendre l’atmosphère, je dis à Camille avoir l’impression d’être dans L’Âge heureux, ce film qui se déroule à l’Opéra Garnier et qui a bercé mon enfance. Elle sourit. Nous arrivons à la cafétéria. Des artistes et salariés y prennent des boissons. Camille, je crois, boit un café lacté ou un chocolat chaud. L’entretien peut commencer.

La responsable me demande de me présenter. Enthousiaste et honorée d’être là, au cœur de cette institution réputée dans le monde entier, je me lance : « Je m’appelle Adélaïde. J’ai 23 ans. Après une double licence histoire-science politique à la Sorbonne, j’ai effectué un master 1 et un master 2 de science-politique spécialisé en communication politique et institutionnelle toujours dans le même établissement. » Elle sourit et semble contente de constater que je sors de cette université parisienne. Je poursuis en évoquant longuement ma passion pour l’art et notamment le ballet. Je montre à mon interlocutrice que je connais bien les rouages de l’Opéra de Paris et que je suis quotidiennement son actualité.

« Je trouve surprenant que vous postuliez ici et dans le milieu culturel avec votre CV. »

À son tour, Camille me montre une vidéo YouTube de l’AROP dans laquelle des artistes évoquent l’importance de l’art dans leurs vies et de l’ouverture de l’Opéra de Paris. J’avais déjà vu cette vidéo. La responsable me demande ce que j’en pense. Je développe alors un argumentaire sur l’accessibilité de l’Opéra de Paris et les enjeux qui en découlent (mixité sociale, communication, démystification autour de l’élitisme de l’institution). Elle hoche la tête. « Elle doit penser que je suis compétente », me dis-je. Je précise aussi avoir dévoré l’ouvrage de Jean-Philippe Thiellay, L’Opéra, s’il vous plaît : plaidoyer pour l’art lyrique. « Vous comprenez bien les enjeux de l’AROP », reconnaît-elle. Mes réponses et ses acquiescements me laissent penser que je suis compétente pour le poste.

Puis, arrivent les cinq minutes fatidiques. « Je trouve surprenant que vous postuliez ici et dans le milieu culturel avec votre CV », me dit-elle. Je reprends la parole : « Oui, j’ai écrit dans la presse d’opinion mais maintenant je souhaite m’ouvrir au monde du spectacle. » Elle me coupe : « Oui, enfin dans de la presse d’extrême droite (outre Valeurs actuelles, j’ai écrit aussi pour le site Boulevard Voltaire et le magazine l’Incorrect). » Voyant sans doute mon sourire crispé, elle continue : « Même eux se réclament d’extrême droite. »

À cet instant, je comprends que ce sont bien mes opinions, que Camille a devinées en lisant mon CV, qui scellent définitivement mon sort.

Ne souhaitant pas que “mon passé” parasite l’entretien, j’explique à Camille qu’ayant étudié cinq ans à la Sorbonne et tissé des liens précieux avec des étudiants de gauche, je n’ai aucun mal à travailler avec des gens qui défendent des idées opposées aux miennes. J’assure même être impartiale dans mon travail. Mes années d’études à la Sorbonne m’ont appris à faire profil bas.

Mais rien n’y fait. Camille me dit que mes convictions – qu’elle ne connaît pas d’ailleurs – n’ont rien à voir avec celles défendues par Alexander Neef, le directeur de l’Opéra national de Paris. J’arrive au mauvais moment. En 2019-2020, l’institution a fait la une des journaux avec son rapport sur la diversité, co-écrit par Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’Éducation nationale. De nouveau, j’indique à Camille que je suis professionnelle dans mon travail et que jamais l’Opéra de Paris n’entendra parler de mes idées politiques. La responsable refuse de l’entendre. À cet instant, je comprends que ce sont bien mes opinions supposées, que Camille croit avoir devinées en lisant mon CV, qui scellent définitivement mon sort.

La responsable continue et me dit que l’équipe, « composée de quelques personnes issues de l’immigration », aurait du mal à travailler avec une personne comme « moi ». Ses collègues auxquels elle a montré mon CV, m’avoue-t-elle, douteraient de ma capacité à promouvoir la ligne diversitaire de l’Opéra national de Paris mais aussi à évoluer dans un environnement de gauche. Je réponds à nouveau que je sais taire mes inclinations politiques dans le cadre professionnel et que je suis tout à fait capable de communiquer et de travailler en équipe et ce, quelles que soient les convictions de chacun de ses membres.

Je me défends une nouvelle fois en évoquant mes études à la Sorbonne qui m’ont permis de “frotter ma cervelle” à celles d’étudiants aux idées différentes. Mais pour la responsable rien ne prouve que je pourrais défendre la ligne de l’Opéra de Paris en mettant mes opinions de côté. Camille confie m’avoir fait venir à cet entretien pour que je m’explique. « Vous pensiez vraiment qu’avec un tel CV vous pourriez être embauchée dans le monde de la culture ? », me dit-elle, sardonique, tout en me concédant une certaine forme de courage (j’aurais pu passer sous silence mes expériences dans la presse d’opinion). « On va s’arrêter là pour ne pas vous faire perdre votre temps et le mien », finit-elle par lâcher, visiblement lassée par son propre sadisme. Tout est clair : elle avait aucunement l’intention de prendre sérieusement en compte ma candidature.

Les groupes d’échange entre passionnés témoignent de la déception et du mécontentement de certains fidèles de l’Opéra de Paris, qui pointent du doigt le politiquement correct.

Étonnée par la tournure que prend l’entretien, je lui dis posément : « Attendez Madame, avant de partir j’aimerais revenir sur un point. Tout cela est bien paradoxal. Vous prônez à juste titre la diversité et l’inclusion, mais vous fermez vos portes à une jeune femme compétente seulement parce qu’elle n’a pas les mêmes convictions politiques que celles de votre équipe et des vôtres. » Camille me répond en souriant : « Mais Madame, le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. » Surprise par son insinuation et son sectarisme, je lui dis qu’il est temps, en effet, de nous quitter. « Je suis bien d’accord », me répond-t-elle. Elle me raccompagne à la porte. « Au revoir, Madame », lui dis-je dans un dernier soupir.

En sortant de Garnier, je suis davantage attristée par le manque d’ouverture d’esprit de mon interlocutrice que de ne pas avoir été retenue pour le poste. Je regrette de ne pas avoir dit à Camille qu’elle est à des années-lumière de ce qu’attend une partie des spectateurs. Sur les réseaux sociaux, les groupes d’échange entre passionnés témoignent de la déception et du mécontentement  de certains fidèles de l’Opéra de Paris, qui pointent du doigt le politiquement correct – au détriment parfois de la méritocratie – défendue par cette prestigieuse institution, fondée par Louis XIV. Au cours de notre entretien, Camille m’avait prévenu : « Le monde de la culture est de gauche, ne perdez pas votre temps à postuler. »

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New York Times - World

Biden’s Trip to Asia

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North Korea Launches Suspected ICBM and Two Other Ballistic Missiles

The tests came just as President Biden wrapped up a trip to the region with a promise to deter the North’s nuclear and missile threat.

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By Choe Sang-Hun

SEOUL — North Korea launched three ballistic missiles, including a possible intercontinental ballistic missile, toward the waters off its east coast on Wednesday, South Korea’s military said. The launches came just after President Biden wrapped up a trip to the region, where he vowed to strengthen deterrence against the North’s growing nuclear threat.

It was North Korea’s 17th missile test this year. The missiles were launched from Sunan, near Pyongyang, the North’s capital, at 6 a.m., 6:37 and 6:42, the South Korean military said. American and South Korean officials have been warning in recent weeks that the North was ready to conduct either a nuclear test or an intercontinental ballistic missile test.

Shortly after the North’s tests, the South Korean and United States militaries each launched a land-to-land missile off the east coast of South Korea to demonstrate what Seoul called the allies’ “swift striking capability to deter further provocations from North Korea,” as well as the South Korean military’s “overwhelming” ability to launch “precision strikes at the origin of North Korean provocation.”

Separately, 30 South Korean F-15K fighter jets performed an “elephant walk” on the tarmac, ready to take off with a full load of weapons.

The first missile launched on Wednesday by North Korea appeared to have been an ICBM, South Korean defense officials said. But it flew only 224 miles, the officials said, indicating that North Korea did not want to launch the missile on a full ICBM trajectory over the Pacific while Mr. Biden was in the air on his way back to Washington after a visit to Seoul and Tokyo.

The missile appeared to have been the Hwasong-17, North Korea’s largest-known ICBM, which was first unveiled during a military parade in October 2020, Kim Tae-hyo, first deputy director of the National Security Office of President Yoon Suk-yeol of South Korea, said on Wednesday. North Korea began testing components of the system in February under the guise of a satellite launch and claimed to have tested the full missile on March 24.

The second missile launched on Wednesday apparently failed because it “disintegrated” after reaching an altitude of 12 miles, the South Korean officials said. The third projectile was a short-range ballistic missile.

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The U.S. Indo-Pacific Command said the launches did not pose an immediate threat to the United States or its allies, but highlighted the North Korean weapons program’s “destabilizing impact.” South Korea called the tests “a grave threat” to peace and called for the stronger enforcement of sanctions, warning that the North’s weapons tests would only “deepen its isolation.”

North Korea last conducted an ICBM test on March 24, breaking a self-imposed moratorium that had been in place since 2018.

The missile launches on Wednesday were a strong signal that North Korea was embarking on a new cycle of tensions in the Korean Peninsula despite the country’s first reported outbreak of the coronavirus. It also constituted North Korea’s public reaction to Mr. Biden’s trip to the region, where he met with the leaders of South Korea and Japan and vowed to step up measures, including joint military exercises, to help deter the growing nuclear and missile threat from the North.

The country has also been conducting high-explosive tests in recent weeks, indicating that a nuclear test may be imminent, Mr. Kim, the South Korean presidential aide, said on Wednesday. High explosives are used to help trigger fission in a nuclear device, and North Korea has conducted dozens of high-explosive tests over the years.

In a meeting with Mr. Yoon in Seoul last Saturday, Mr. Biden said that the United States would bolster the alliance and increase deterrence in the face of the North Korean threat. Mr. Biden and Mr. Yoon announced that they would explore ways to expand joint military exercises that had been canceled or scaled down under President Donald J. Trump.

While in South Korea, Mr. Biden voiced a deep skepticism about the chances of meeting North Korea’s leader, Kim Jong-un, whom Mr. Trump met three times. Asked by reporters if he had a message for Mr. Kim, Mr. Biden said simply: “Hello. Period.”

Mr. Yoon has been highly skeptical of North Korea, as well, saying that the efforts by his predecessor, Moon Jae-in, to engage with the North in dialogue and reconciliation have failed to roll back its nuclear weapons program.

When Mr. Yoon was sworn into office on May 10, he dangled “an audacious plan” to vastly improve the North’s economy and its people’s quality of life. But like his conservative predecessors, he attached an important caveat: Such economic largess would be possible only “if North Korea genuinely embarks on a process to complete denuclearization.”

The missile tests on Wednesday indicated that North Korea was not interested in nuclear disarmament talks anytime soon. In a speech delivered during a nighttime military parade in April, North Korea’s leader, Kim Jong-un, reiterated that his people should prepare for a standoff with the United States “for a long period of time.” He also vowed to expand his arsenal of nuclear warheads, intercontinental ballistic missiles and other delivery vehicles “at the fastest possible speed.”

Mr. Kim has also appeared to adopt a more aggressive nuclear doctrine in recent weeks.

In the same speech, he seemed to take a page from the playbook of President Vladimir V. Putin of Russia when he warned that his nuclear arsenal was not just to deter foreign invasion, but also to be used “if any forces try to violate the fundamental interests of our state.”

Last month, Mr. Kim’s sister and spokeswoman, Kim Yo-jong, said North Korea could use nuclear weapons “at the outset of war.” After a short-range missile test last month, Mr. Kim said he was improving the “efficiency” of battlefield or “tactical nukes.”

North Korea declared a halt to all nuclear and ICBM tests to set the stage for the first summit meeting between Mr. Kim and Mr. Trump in 2018. But the efforts at diplomacy ended without an agreement on how to dismantle North Korea’s nuclear program or when to lift sanctions.

Mr. Kim has since vowed to find a “new way” to deal with Washington and started testing a variety of new missiles. Analysts viewed his moves as raising the stakes in his confrontation with Washington and its allies by rapidly amassing a fleet of nuclear-tipped missiles and altering his country’s nuclear doctrine.

The new cycle of tensions highlights an uncomfortable truth both for Mr. Yoon and the Biden administration: Despite decades of negotiations and sanctions, North Korea’s nuclear capabilities have only become stronger and more dangerous.

“North Korea continues to improve, expand and diversify its conventional and nuclear missile capabilities, posing an increasing risk to the U.S. homeland and U.S. forces, allies, and partners in the region,” John Plumb, the U.S. assistant secretary of defense for space policy, told the Senate Armed Services Committee this month. “Most of North Korea’s ballistic missiles have an assessed capability to carry nuclear payloads.”

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France24 - Monde

En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne

Publié le : 21/05/2022 - 15:51Modifié le : 21/05/2022 - 15:56

Marc DAOU Suivre

La composition du gouvernement d'Élisabeth Borne a été dévoilée, vendredi, avec le maintien de poids lourds comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'arrivée de la diplomate Catherine Colonna aux Affaires étrangères et la surprise Pap Ndiaye à l'Éducation nationale.  

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Le Maire, Colonna, Abad, Ndiaye : découvrez le gouvernement d'Élisabeth Borne

Portrait

L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale

Le Débat de France 24

France : quels dossiers chauds pour Elisabeth Borne ?

L'Humanité

Téhéran fait la chasse aux syndicalistes

Actu

Iran Deux ressortissants français, membres de Force ouvrière, ont été arrêtés alors qu’ils rencontraient des salariés en lutte. Des militants iraniens risquent de lourdes peines.

Pierre Barbancey

Les autorités iraniennes ont confirmé, il y a quelques jours, ce que l’on savait déjà : deux ressortissants français ont bien été arrêtés ce mois-ci en Iran. Téhéran les accuse d’avoir tenté de provoquer des troubles en rencontrant des représentants de syndicats d’enseignants. Il s’agit de Cécile Kohler, 37 ans, chargée des relations internationales de la Fédération nationale de l’enseignement, de la culture et de la formation professionnelle Force ouvrière (Fnec FP-FO), et de Jacques Paris, 69 ans, ancien secrétaire général du Syndicat national Force ouvrière des lycées et collèges (SNFOLC). La télévision d’État iranienne a d’ailleurs diffusé des images de ces français qui ont été suivis à la trace dès leur arrivée dans le pays, le 28 avril, jusqu’à leur arrestation, le 7 mai. « Le ministère des Renseignements a surveillé les deux personnes lors de réunions d’organisation et de coordination avec certaines personnes qui se considèrent comme des membres du syndicat des enseignants », a affirmé la télévision d’État, ajoutant qu’elles « tentaient de former une sorte de manifestation pour créer des troubles ».

Selon nos informations, Cécile Kohler et Jacques Paris se trouvaient en vacances et ont rencontré des collègues iraniens qu’ils connaissaient auparavant. Nombre d’entre eux sont membres du Conseil de coordination des associations d’enseignants de la culture iranienne. Un syndicat particulièrement actif, créé lors de la (petite) fenêtre démocratique qui s’était ouverte sous la présidence de Mohammad Khatami (1997-2005). « À cause de l’inflation et de la perte de pouvoir d’achat, les enseignants iraniens sont de plus en plus mobilisés, souligne Behrooz Farahany au nom du mouvement Solidarité socialiste avec les travailleurs en Iran. Une mobilisation qui est entrée en interaction ces dernières années avec les grèves historiques des ouvriers du secteur pétrolier et de plusieurs secteurs industriels. Et dans ce conseil de coordination, on trouve toutes les tendances, y compris une proche de ce qu’on appelle en Iran les réformateurs d’État. Depuis deux ans éclatent des actions à l’échelle nationale à l’initiative de ce conseil. Beaucoup sont arrêtés puis relâchés, mais certains sont toujours emprisonnés comme Ismaïl Abdi, condamné à huit ans de prison qu’il purge depuis deux ans. Ce qui montre que les conditions de lutte des enseignants ne sont pas faciles. »

«Une véritable force progressiste » en iran

Au mois de mars, 10 000 enseignants se sont rassemblés à Shiraz et plusieurs milliers dans d’autres villes iraniennes, dont Téhéran. Les revendications n’étaient pas seulement salariales ou corporatistes, mais exigeaient aussi la libération des enseignants emprisonnés et la justice sociale. « Par leur mobilisation, les enseignants ont réussi à se placer à la pointe des combats de tous les salariés, faisant d’eux une véritable force progressiste », constate Behrooz Farahany. Ce qui explique que, la semaine dernière, à la veille d’une grande journée de mobilisation du corps enseignant, près d’une quarantaine d’entre eux ont été appréhendés par les services de sécurité à travers le pays. Celui-ci est le théâtre de nombreuses manifestations après que le gouvernement a annoncé récemment une série de mesures d’économie, dont la levée des subventions sur la farine et l’augmentation des prix de certaines denrées comme l’huile et les produits laitiers. Une personne aurait été tuée dans le Sud-Ouest.

C’est dans ce contexte que s’est produite l’arrestation des deux syndicalistes français, qui, au cours de leur périple touristique, ont ainsi rencontré plusieurs enseignants. La France demande leur « libération immédiate ». Qui aurait pensé que l’Iran, membre de l’Organisation internationale du travail – qui encourage les échanges intersyndicaux –, prenne un tel prétexte pour emprisonner Cécile Kohler et Jacques Paris, et les accuser de chercher à « déstabiliser » le pays ? Ces arrestations ne doivent rien au hasard alors que vient de se terminer, en Suède, le procès de Hamid Noury. Cet ancien responsable pénitentiaire iranien était en jugement à Stockholm depuis août 2021. Il était accusé notamment de « crime contre l’humanité », et de crimes de guerre, pour l’exécution d’un grand nombre de prisonniers en Iran dans les années 1980.

L’emprisonnement comme épée de Damoclès

Ce qui se passe actuellement en Iran dépasse le simple cas de Cécile Kohler et Jacques Paris puisque Rasoul Bodaghi, membre du bureau du Conseil de coordination des associations d’enseignants de la culture iranienne, Lotfi Eskandar, son porte-parole, Mohammadi Shaban et Masoud Nikkah ont également été arrêtés. Rasoul Bodaghi était sous le coup d’une condamnation de cinq années d’emprisonnement, sentence que les autorités utilisent comme une épée de Damoclès, ne la mettant pas immédiatement à exécution mais s’en servant pour empêcher toute activité.

D’autres syndicalistes, qui avaient eux aussi rencontré les deux Français, sont tombés dans les filets de la sécurité iranienne. Parmi eux, Anisha Asadollahi, Reyhaneh Ansarinejad, Keyvan Mohtadi et Reza Shahabi, dirigeant charismatique du puissant syndicat des transports de Téhéran, Vahed. Il a été présenté à un juge et se trouverait dans la section 209 de la redoutable prison d’Evin. Il est accusé d’être un des maillons de la « conspiration étrangère ». En France, il avait participé au congrès de plusieurs confédérations syndicales, dont la CGT. « Nous nous préparons à ce que le pouvoir le condamne lourdement », dénonce Behrooz Farahany. Dans un communiqué, Vahed prévient : « Nous rappelons aux autorités qu’il est vain de continuer la répression de la classe ouvrière et des gens déshérités. » Membre de la Fédération internationale des transports, Vahed fait savoir qu’il lance une « campagne nationale et internationale pour la liberté de Reza Shahabi et toutes les autres personnes arrêtées ces derniers jours. Il la continue jusqu’à ce que toutes les charges soient levées et annulées. Nous demandons à toutes les organisations ouvrières et tous les défenseurs des droits ouvriers de dénoncer les agitations des forces de sécurité en Iran. »

IranRépression antisyndicale
France24 - Monde

Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay

Publié le : 22/05/2022 - 16:20

Marc DAOU Suivre

Cohabitation Chirac-Jospin, guerre en Irak, Brexit … Catherine Colonna, la nouvelle ministre française des Affaires étrangères, est rompue à la diplomatie de crise et aux négociations compliquées. Portrait d’une diplomate de carrière, très expérimentée et au fait des questions internationales. 

"Vous me connaissez depuis quelques années, vous pouvez compter sur moi pour ne jamais oublier qui je suis, ni d’où je viens, et je viens de cette maison". C’est en ces termes que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est adressée aux diplomates qui assistaient à la passation de pouvoir avec son prédécesseur Jean-Yves Le Drian, samedi 21 mai, dans le célèbre salon de l’Horloge du ministère. Effectivement, "cette maison" n’a aucun secret pour Catherine Colonna, une femme qui, selon Jean-Yves Le Drian, a "consacré (sa) vie à servir notre pays en servant notre diplomatie".

Entrée au Quai d'Orsay en qualité de secrétaire des Affaires étrangères, après sa sortie de la prestigieuse École nationale de l’administration en juin 1983, Catherine Colonna, 66 ans, y a fait toute sa carrière. Ou presque : elle a aussi eu quelques incursions dans le privé, notamment au sein du cabinet international de communication financière Brunswick (2010-2014).

"Une diplomate très expérimentée"

Cette Tourangelle de naissance, fille d’une mère au foyer licenciée en anglais et d’un avocat corse reconverti dans l’agriculture, est depuis novembre 2020 – sur proposition de Jean-Yves Le Drian – l'une des trois femmes élevées à la dignité d'ambassadrice de France. Un titre prestigieux décerné à titre personnel après une carrière de premier plan.

Elle est toutefois seulement la deuxième femme à diriger le ministère des Affaires étrangères après le passage éclair de trois mois de la gaulliste Michèle Alliot-Marie, en 2010.

Depuis qu’elle a été nommée pour incarner la voix de la France, les observateurs mettent en avant la carrière remarquable et le professionnalisme de celle qui était il y encore quelques jours ambassadrice à Londres.

Immense honneur d’entamer cette mission à la tête de @francediplo avec toutes celles & tous ceux qui travaillent chaque jour au service de la France 🇫🇷 de par le monde. Avec @franckriester @CBeaune @CZacharopoulou, engagés ensemble pour contribuer à apaiser les désordres du monde pic.twitter.com/OYSgvsOoVV

May 21, 2022

"C’est une diplomate très expérimentée, qui maîtrise parfaitement les dossiers européens et internationaux, et qui connaît très bien tout le milieu des Affaires étrangères, explique Bruno Daroux, spécialiste des questions internationales à France 24. C'est donc plutôt une nomination tout à fait cohérente et pertinente".

C'est une consécration pour Catherine Colonna qui est un visage familier pour ceux qui suivent de près la diplomatie française. Après avoir exercé en tant que Première secrétaire à l'ambassade de France aux États-Unis, entre 1983 et 1986, elle revient ensuite à Paris, à la sous-direction des questions européennes et du droit communautaire. En mai 1988, elle est nommée conseillère technique au cabinet de l'ancien résistant Maurice Faure, alors ministre de l'Équipement et du Logement dans le gouvernement du Premier ministre socialiste Michel Rocard.

En 1989, elle retourne au ministère des Affaires étrangères pour occuper la fonction de chargée de mission auprès du chef du Centre d'analyse et de prévision. En 1993, sa carrière bascule puisqu’elle est nommée porte-parole adjointe et directrice-adjointe de la presse, de l'information et de la communication du quai d’Orsay, alors dirigé par Alain Juppé.

"Une chiraquienne de premier plan"

Au lendemain de l'élection présidentielle de 1995 remportée par Jacques Chirac, Dominique de Villepin, le nouveau très influent secrétaire général de l'Élysée – qui était son supérieur hiérarchique à Washington – l'appelle pour exercer les fonctions de porte-parole de la présidence. Elle occupera avec habilité et énergie cette fonction, aujourd’hui disparue, jusqu’en 2004. Notamment durant la délicate cohabitation avec le Premier ministre Lionel Jospin, lorsque l’Élysée et Matignon, dont le porte-parole à l’époque est Manuel Valls, ne se faisaient aucun cadeau.

"Elle a été une chiraquienne de premier plan. Outre Jacques Chirac, elle a travaillé avec Dominique de Villepin et Alain Juppé dont elle avait la totale confiance, et qui ont apprécié sa grande expérience", souligne Bruno Daroux.

Le journal Libération, auquel elle a confié avoir "plutôt le cœur à gauche", évoque, dans un portrait publié en 2004, "un bon petit soldat de la République" et une "bosseuse acharnée, disponible à tout moment, pour le Président".

Sommets européens, réunions du G7 ou de l'Otan, fortes tensions diplomatiques avec les États-Unis autour de l’intervention en Irak ordonnée par le président américain Georges W Bush… elle est sur tous les fronts de la diplomatie française.

"Quand Chirac l'a nommée, on a failli tomber de l'armoire. Pour nous, elle était de gauche", a confié au journal Le Monde, en 2003, le très chiraquien François Baroin à propos de celle qui a été sous-directrice de la presse au ministère des Affaires étrangères sous le ministre socialiste Roland Dumas (1990-1993).

Une ambiguïté assumée par Catherine Colonna qui semble compatible avec la stratégie politique d’Emmanuel Macron visant à sortir des logiques partisanes, en piochant ses ministres à droite et à gauche.

Après un passage à la tête du Centre national de la cinématographie (CNC), après son départ de l’Élysée accordé à contrecœur par le président Jacques Chirac, la diplomate de carrière revient aux affaires. Elle est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes dans le gouvernement de Dominique de Villepin, le 2 juin 2005, quelques jours après la victoire du "non" lors du référendum sur la Constitution européenne. Un poste qui lui est confié en pleine crise de l’UE, taillé sur mesure à l'époque pour cette Européenne convaincue, et qu’elle occupera jusqu’en 2007.

Après cette première expérience ministérielle, elle est nommée représentante permanente de la France auprès de l’Unesco, de 2008 à 2010, avant une parenthèse de quatre ans dans le privé. Elle revient dans le monde diplomatique au poste d’ambassadrice de France en Italie ainsi qu’auprès de la République de Saint-Marin (2014-2017). Représentante permanente de la France auprès de l’OCDE (2017-2019), elle retrouve une ambassade en 2019 : celle du Royaume-Uni, en plein milieu des négociations sur le Brexit et des tensions avec Londres. Encore une grande crise internationale à gérer pour Catherine Colonna.

Cette expérience lui sera très précieuse au moment où elle prend la tête d’un Quai d’Orsay lui-même secoué par une crise inédite, avec un appel à la grève lancé pour le 2 juin par six syndicats et un collectif de 400 jeunes diplomates. Ils protestent contre une accumulation de réformes, particulièrement celle actant la "mise en extinction" progressive d'ici à 2023 du prestigieux corps diplomatique.

>> À lire aussi : diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"

La nomination d'une diplomate de carrière connaissant parfaitement les arcanes du ministère pourrait être vu comme un signe de bonne volonté de la part de l’Élysée. En plus de contribuer "à apaiser les désordres du monde", alors que la guerre fait rage sur le continent européen, avec l’invasion russe de l’Ukraine, Catherine Colonna devra également chercher à apaiser ses propres troupes diplomatiques.

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En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne

Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

INTERVIEW

Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"

L'Humanité

Israël. Salah Hamouri ou l’enfer de la détention administrative

Actu

L’incarcération de l’avocat franco-palestinien en Israël depuis le 7 mars mobilise les défenseurs des droits humains. Plusieurs organisations demandent aux autorités françaises d’agir et en appellent à la Cour pénale internationale.

Nadjib Touaibia

Mesure arbitraire reconductible, sans inculpation ni procès, la détention administrative est fréquemment appliquée dans le contexte de l’apartheid israélien. Amnesty International, la Fidh, l’Acat, la CGT, la FSU, la CFDT, la Confédération paysanne, le Syndicat des avocats de France, l’Unef lancent un appel contre cet « enfer ». Spécialisé dans la défense des prisonniers politiques, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri vit sous cette menace constante de l’armée israélienne et de sa juridiction. Sa dernière arrestation, sous statut « administratif », date du 7 mars 2022. Il a subi ce même sort en 2017, puis a été libéré en 2018 avant d’être à nouveau arrêté le 30 juin 2020 et détenu durant une semaine. La traque est permanente. L’objectif des Israéliens est d’obtenir son expulsion de Jérusalem, où il est né et a toujours vécu.

Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »

Des années d’une vie en sursis

Les années de harcèlement, la suppression de sa résidence à Jérusalem-Est, la séparation forcée de sa femme et de ses enfants (son épouse est interdite de territoire israélien jusqu’en 2025), le risque d’expulsion, une vie en sursis, en somme, font de son cas un « dangereux précédent pour l’escalade de l’occupation israélienne en matière de révocation de résidence et de détention administrative »¸ résume Sahar Francis, directrice générale de l’association Addameer Prisoner Support and Human Rights. Sa persécution prolongée « constitue un crime de guerre et un crime contre l’humanité au sens du statut de Rome de la CPI. Il est impératif que la CPI, les autres instances internationales et les États interviennent immédiatement et exigent qu’Israël, en tant que puissance occupante, libère Salah et revienne sur sa décision de révoquer sa résidence  ».

« L’occupation ne se limite pas à nous tuer, nous détenir et nous déplacer. Elle persécute nos rêves et les assassine.  ». Salah Hamouri

Devenu la référence d’un combat au long cours, l’avocat et militant demande de son côté à la CPI d’accélérer l’enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par Israël, dont le transfert forcé et l’expulsion des Palestiniens de Jérusalem-Est. « Aujourd’hui, je me trouve à la croisée des chemins la plus difficile de ma vie, du préjudice à l’exil, la détention sans charge et plus encore », déclare Salah Hamouri. « L’occupation ne se limite pas à nous tuer, nous détenir et nous déplacer. Elle persécute nos rêves et les assassine. L’incertitude quant à l’endroit où je pourrais finir, une fois libéré, est une tornade de pensées qui me poursuivent quotidiennement. Elle affecte mon moral, et mon état psychologique est comme des montagnes russes. »

Elsa Lefort, Salah Hamouri au cœur

Que fait la France ? Les diplomates disent privilégier « la discrétion », explique Elsa Lefort, épouse de Salah Hamouri. Les communiqués ne stipulent pas « l’exigence de libération », précise-t-elle. Elle reste dans tous les cas convaincue que la solution est entre les mains du président. Plus de 500 Palestiniens sont actuellement en détention administrative. Le recours par les Israéliens à cette pratique est un coup porté en continu à la société civile palestinienne. La machine d’une guerre sournoise, entre les bombardements cycliques et les phases d’expansion coloniale.

Salah HamouriIsraël-Palestine
Valeurs Actuelles

[Tribune] Jean-Frédéric Poisson : « Hôpital dévasté, Français en danger »

La France a redécouvert la semaine dernière que l’hôpital était au bord du gouffre (pour ne pas dire déjà en train de tomber) lorsque les médias nationaux ont relayé que les urgences du CHU de Bordeaux étaient depuis le 18 mai fermées pendant la nuit, et que l’accueil était désormais assuré dans la soirée par des bénévoles. Au-delà de Bordeaux, la situation est tout aussi critique : les associations de professionnels hospitaliers estiment qu’environ 20 % des établissements publics et privés hébergeant au moins un service d’urgence, dont 14 des 32 hôpitaux français les plus importants, ont été forcés de limiter leur activité ou s’y préparent. Cela se traduit par des fermetures de nuit, des transferts vers d’autres hôpitaux ou des entrées conditionnées à une prise en charge par le Samu.

À Chinon, petite sous-préfecture, les urgences mais aussi la maternité sont entièrement fermées depuis le 17 mai, de jour comme de nuit. Si cette fermeture totale est temporaire, la date de réouverture n’a pas été annoncée, et pour cause : 21 des 22 personnes du service sont en arrêt maladie, épuisées physiquement et psychologiquement par une cadence intenable. En effet, le manque d’effectifs s’est encore aggravé avec le Covid, entre ceux qui n’ont pas réussi à tenir le coup, ceux qui ont été suspendus, et ceux qui ont préféré démissionner plutôt que de se faire inoculer un vaccin encore en phase expérimentale. Les patients et les femmes enceintes sont donc redirigés vers les hôpitaux de Saumur et de Tours. En plus de renforcer la désertification médicale des campagnes, cela va augmenter la tension des services vers lesquels sont redirigés les patients, ce qui pourrait conduire à un effet domino et l’épuisement de nouveaux soignants.

La levée de l’obligation vaccinale pour le personnel de santé

Tout cela alors que la période estivale n’a pas encore commencé et que l’hôpital n’est pas encore mis sous pression par les congés des soignants. Que se diront les millions de touristes qui viendront visiter notre beau pays lorsqu’ils se rendront compte que le pays qui avait le meilleur système de santé publique il y a vingt ans ne peut plus les soigner convenablement ?

Il est incompréhensible, qu’après l’épidémie de Covid-19 qui a mis en exergue l’abandon du système hospitalier et malgré toutes les promesses faites par les dirigeants politiques, les services de santé soient dans un état encore plus grave qu’avant la crise. Le fameux “Ségur de la santé” présenté par le gouvernement comme la réponse à tous les problèmes (mais dont le but n’était que de repousser la grogne des soignants) a abouti à une augmentation de salaire de 183 euros qui n’a même pas rattrapé la baisse de pouvoir d’achat des vingt dernières années, encore renforcée par l’inflation galopante de ces dernières semaines.

Même si cette revalorisation salariale est nécessaire, il faut sortir de la logique technocratique qui voit cela sous un angle purement statistique et comptable. Les soignants sont avant tout des êtres humains, et comme beaucoup le rappellent, ne sont pas là pour gagner de l’argent mais pour sauver des gens. Pour cela, ils ont avant tout besoin de repos, et donc de moyens humains.

L’une des premières mesures à mettre en place, très simple et qui ne demande aucune nouvelle dépense, est la levée de l’obligation vaccinale pour le personnel de santé et la réintroduction de tous les soignants et autres professionnels non-vaccinés. Il est inadmissible que, de manière purement idéologique, des milliers de personnes soient privées de leur travail et que le système hospitalier soit mis sous-tension, alors que le vaccin n’empêche pas la transmission du virus, et qu’on demande au personnel soignant vacciné de reprendre le travail 4 jours après un test positif au Covid, s’ils n’ont pas de symptômes ! Sur le court terme, il faut également impérativement augmenter la rémunération des gardes de nuit et de week-end, qui ne bénéficient que d’une augmentation d’un euro par rapport au salaire horaire habituel, soit dix euros par nuit, ce qui est ridicule.

L’organisation des services aux mains des médecins

L’organisation des services, la bureaucratie qui règne dans les hôpitaux et la technocratie des ARS, sont également des freins très importants à l’efficacité de notre système de soin. Il faut davantage laisser l’organisation des services aux mains des médecins. La crise du Covid-19 a révélé que lorsque l’administration était dépassée, les médecins ont su répondre à la très grosse charge de manière autonome et indépendante. Elle a également montré qu’une entente et une complémentarité entre l’hôpital public et les soignants du secteur privé étaient possibles et souhaitables.

Le problème de l’hôpital est aussi à prendre en amont : pour éviter l’engorgement des urgences, tous les cas qui peuvent être pris en charge par la médecine de ville doivent l’être. Ainsi, il serait bénéfique de mettre en place une obligation de garde et d’astreinte pour tous les médecins du public et du privé, généralistes et spécialistes, tout en revalorisant la rémunération de ces heures. Sur le plus long terme, il faut absolument augmenter le nombre de places en études de médecine : il est aberrant de briser une vocation et de se priver d’un futur médecin pour un demi-point lorsque nous sommes obligés par manque de moyens humains de faire appel à des médecins étrangers, notamment algériens, tunisiens ou roumains, qui n’ont pas toujours le même niveau et ne possèdent pas tous la langue française et ses nuances, si essentielles dans l’accompagnement des patients.

Pour éviter une catastrophe humaine et sanitaire cet été, j’appelle notre nouveau ministre de la Santé Brigitte Bourguignon à agir le plus rapidement possible, et surtout à initier un retour à un système de santé au service de la personne, où les décisions ne sont pas prises avec des modèles statistiques et des impératifs financiers mais dans le but de bénéficier aux Français.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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New York Times - World

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

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By Constant MéheutCatherine PorterSelam Gebrekidan and Matt Apuzzo

The shock came midway through the speech.

Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.

The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.

“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”

With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.

Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.

Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.

Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.

“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”

The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.

France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.

“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.

The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.

“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”

Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”

Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.

“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.

“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”

$21,685,135,571.48

Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.

Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.

Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.

“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”

The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.

“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.

Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.

“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”

Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.

After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.

On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.

French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.

But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.

In fact, his estimate may have even been modest.

The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.

But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.

Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.

The French Fight Back

Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.

The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.

The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.

“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”

France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.

“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”

France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.

Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”

The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.

“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.

Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”

Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.

“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”

Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.

Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.

In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”

In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.

“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.

Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.

“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.

A Flight to Anywhere

The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.

It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.

Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.

Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.

Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.

“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”

With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.

Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.

To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.

Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”

But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.

He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”

A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”

A Silenced History

Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.

“Haiti was really a very bad example” for France, he said.

Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.

A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.

As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.

France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.

Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.

They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.

“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.

Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”

Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.

“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”

In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.

Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.

The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.

One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.

Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.

Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.

“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.

A Painful Reckoning

Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.

But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.

A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”

The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.

In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.

Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.

“The debate, yes, it must be raised,” she said.

The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.

But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.

In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.

“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”

A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)

France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.

“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.

Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.

“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.

“That was a step,” he said. “It’s not finished.”

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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France24 - Monde

L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale

Publié le : 20/05/2022 - 19:57

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Jusqu'alors directeur du musée de l'Histoire de l'immigration, Pap Ndiaye a été désigné vendredi ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Universitaire respecté, le spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités présente un profil en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.

Sa nomination constitue la principale surprise du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne, dévoilé vendredi 20 mai. L'arrivée de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l'Éducation nationale est d'autant plus inattendue que le profil de cet universitaire apparaît en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.

Né d'un père sénégalais et d'une mère française, ce chercheur de 56 ans est spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités. Il occupait depuis l'année dernière le poste de directeur du musée de l'Histoire de l'immigration.

Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye est le frère aîné de l'écrivaine Marie NDiaye, prix Goncourt 2009. Il a étudié aux États-Unis de 1991 à 1996 et s'est fait connaître du grand public en publiant en 2008 "La Condition noire. Essai sur une minorité française", son ouvrage de référence.

"Une nouvelle manière d'appréhender le passé"

"Dans le domaine de l'histoire, c'est quelqu'un qui a été innovant, il a su montrer une nouvelle manière d'appréhender le passé. Ses travaux sur la présence noire en France sont fondateurs", dit de lui l'historien Pascal Blanchard, spécialiste de la colonisation.

En 2019, toujours soucieux de vulgariser ses sujets d'étude, Pap Ndiaye devient conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" au musée d'Orsay à Paris, consacrée à la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, en 2020, il a été le coauteur d'un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.

Professeur pendant de nombreuses années à Sciences Po, il est apprécié de ses pairs et présenté comme un adepte du consensus.

"Il est diplomate dans sa façon d'être aux autres. C'est bien car c'est un ministère qui a besoin de diplomatie", estime Pascal Blanchard. "S'il a les moyens d'avoir la politique qu'il peut incarner, comme personnalité intellectuelle, je pense que nous irons dans une direction nouvelle", abonde le sociologue Michel Wieviorka, qui ajoute que "sur tout ce qui touche aux minorités, il incarne des orientations qui ne sont certainement pas celles que Jean-Michel Blanquer a mises en œuvre".

"Un coup médiatique"

La nomination à l'Éducation nationale de Pap Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, suscite aussi des critiques.

"Je suis stupéfait de cette nouvelle. Pour moi, Pap Ndiaye n'était pas du tout là-dedans. Ce qui est sûr, c'est qu'il fallait 'déblanquériser' l'Éducation nationale", a réagi auprès de l'AFP le député La France insoumise Alexis Corbière. Mais "ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l'Éducation nationale", estime-t-il.

Les réactions les plus hostiles à cette nomination ont été exprimées dans le camp de la droite nationaliste. "Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger", a écrit sur Twitter le dirigeant du parti Reconquête!, Éric Zemmour.

Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger.#remaniement #nouveaugouvernement

May 20, 2022

Dénonçant le choix d'un "indigéniste assumé" pour assurer la fonction de ministre de l'Éducation nationale, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen à appelé à faire élire, le mois prochain, "un maximum de députés du Rassemblement national pour protéger notre jeunesse des pires idéologies".

Avec AFP

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L'Humanité

Le « Parc », cinquante ans d’histoire du sport

Actu

Anniversaire Ce monument de béton fête aujourd’hui son demi-siècle. Autant de souvenirs et d’anecdotes à jamais gravés dans la mémoire de ceux qui l’ont vu devenir le témoin de petits et grands événements.

Éric Serres

C’est un jour pas comme les autres pour les jeunes footeux de la région parisienne. Pas d’entraînement en ce jeudi 25 mai 1972 – jusqu’à cette date, dans les écoles françaises, le jeudi était un jour de repos alors que le mercredi étaitstudieux. Pas de rendez-vous au club, donc, mais accompagnés de leurs éducateurs sportifs, un départ pour une destination ­encore inconnue de tous : le nouveau Parc des Princes.

Sans trop savoir ce qui les attend, au 24, rue du Commandant-Guilbaud, dans le 16e arrondissement de la capitale, tous ces minots vont découvrir la nouvelle enceinte du sport français et y encourager l’équipe de France olympique qui affronte l’URSS dans un match de qualification pour les JO de Munich – défaite des Bleus 3-1. L’affiche ne fait pas recette alors que les tribunes peuvent recevoir 45 600 personnes. Ils ne sont que 35 000 dans les gradins, et surtout ces 30 000 gamins invités. Les 5 000 « vrais » spectateurs ont quant à eux déboursé 5 francs pour vivre un instant que peu perçoivent comme historique. Et pourtant ! Outre le match complètement à la main de l’équipe soviétique, c’est dans les tribunes que le spectacle bat son plein. Le dossier des sièges en plastique légèrement amovibles rythme en trois temps les « la France ! » hurlés à pleins poumons. Ce jour-là, combien sont-ils à être revenus aphones à la maison ? Beaucoup. Une semaine après son inauguration, c’est à la finale de la Coupe de France de football de faire vibrer l’enceinte flambant neuve. L’Olympique de Marseille l’emporte (2-1) face au Sporting Club de Bastia.

L’antre du Paris Saint-Germain

Dès lors, vont s’y succéder le Paris Saint-Germain dès 1974, qui en fera son antre jusqu’à aujourd’hui ; le feu Matra Racing, mais aussi l’équipe de France de football jusqu’à l’inauguration du Stade de France en janvier 1998 ; le XV de France. Finales de la Coupe de France, finales européennes, matchs du tournoi des Cinq-Nations, sans oublier quelques concerts, le « Parc » sera de tous les grands rendez-vous.

Autant de souvenirs mémorables ! Ainsi, cette finale de Coupe d’Europe en 1975. Le Leeds United d’Allan Clarke défie le Bayern Munich de Franz Beckenbauer. Les Bavarois s’imposent (2-0) grâce à Gerd Müller et Franz Roth. Le spectacle sera tout autant dans les travées qu’aux abords du stade envahis par des hordes de hooligans assoiffés. La bière y coule à flots plusieurs jours de suite, au point que, le lendemain de la finale, les rues entourant l’enceinte vont ressembler à une mer compacte de bouteilles de bière. Mais le vrai locataire des lieux sera le jeune PSG, tout juste monté en division 1 et dirigé par le créateur de mode Daniel Hechter. L’ambiance à ses débuts y est bon enfant. Pas d’ultras, de kop de Boulogne, pas de contrôles dans les rues adjacentes, de portiques hypersécurisés et de prix exorbitants. Bien au contraire, lors des matchs de championnat du dimanche après-midi, les stadiers ouvrent souvent les portes aux gamins du coin qui attendent patiemment à l’extérieur. Une mi-temps gratuite pour admirer Mustapha Dahleb, cela ne se refuse pas.

Ne se refuse pas non plus un match des Bleus comme ce France-Brésil amical en 1978. Il faut attendre les dernières secondes de la rencontre pour que Michel Platini débloque la situation (1-0). La dimension de cette enceinte prend ce jour-là tout son sens. D’une seule voix, le public délivré hurle un unique « Y est »  ! Avec ce toit qui plonge vers la pelouse, le vacarme est assourdissant pour les acteurs. Le milieu de terrain des Tricolores Alain Giresse dira plus tard qu’il était impossible d’entendre le bruit du ballon lorsqu’il était frappé. Ces Bleus-là vont y écrire la première partie de la légende du football français. En 1984, Michel Platini et sa « dream team », après un parcours sans faute, deviennent champions d’Europe en maîtrisant en finale l’Espagne d’Arconada (2-0).

Après le ballon rond, treize ans plus tard, c’est au tour de l’ovalie et du XV de France de savourer enfin ce plaisir unique de triompher devant le public parisien. En s’imposant face à l’Écosse lors du dernier match du tournoi des Cinq-Nations, les hommes dirigés par la paire Skrela-Villepreux peuvent fêter dignement ce 5e Grand Chelem sur la pelouse du Parc des Princes. Une première qui sera la ­dernière. Le Stade de France est bientôt prêt. Des dates anniversaires, le Parc n’en manque décidément pas. En 1993, Johnny Hallyday, pour ses 50 ans, y donne un concert mémorable. Un demi-siècle s’est donc aujourd’hui écoulé pour l’enceinte de béton qui surplombe le périphérique et son histoire n’a toujours pas fini de s’écrire en lettres majuscules.

Histoirestades
New York Times - World

How (and Why) We Calculated the Value of Haiti’s Payments to France

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We wanted to know how much Haiti had paid over generations. So we set out to compile the data.

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By Constant Méheut

Last June, when we were well into our investigation into Haiti’s payments to their former French slave masters, our trail seemed to be diverging in a thousand directions.

In 1825, Haiti was forced to pay millions of French francs to France in exchange for that country’s recognition of its sovereignty. These payments, and a loan to cover them, became known as the “double debt.” Haiti is the only nation where descendants of enslaved people paid reparations to the heirs of their former masters — and they did so for generations.

We were hoping to discover how much this sum had added up to and how it had affected Haiti’s long-term economic development. But at that point last summer we had found only stray figures in books and articles. Historians disagreed exactly how long the payments had lasted, how much had been paid each year or how the loans had caused Haiti’s debt burden to balloon.

And so my colleague Matt Apuzzo texted me one morning: “Do you think today you and I should sit down and come up with a chronology that tracks the outstanding debt and the loans as best as we know it?”

“Sure,” I replied, adding that I would start a spreadsheet.

Little did I know what we were getting into.

The numbers, which are presented in Part 2 of The Times’s series and have been shared publicly, were scattered everywhere: in 19th century books and brochures; diplomatic cables and government reports; official archives and century-old newspaper clippings. Prior historical research pointed us to documents tucked away in archives or in digitized online collections. The French historian Hubert Bonin encouraged us to visit the National Archives of the World of Work in Roubaix, a city in northern France, for our questions on Haiti’s foreign debt.

Finding these figures became a sort of scavenger hunt.

To trace the payments on the double debt, I relied on about 20 independent sources in France, Haiti and the United States. Three of those proved critical: books by Frédéric Marcelin, a Haitian finance minister in the late 19th century who became a vocal opponent of French control of Haiti’s finances; letters from French diplomats fulminating against Haiti’s late payments; and a trove of financial reports kept in the archives, in Paris, of the Caisse des Dépôts et Consignations, the French public bank that collected the payments.

Filling out the spreadsheet became something of a quest. Matt and I requested records from the archive in Roubaix, then headed there not knowing what we’d find. We waited in an empty reading room, ruefully predicting that after coming all this way, we’d probably get a single envelope to review. The clerk finally announced he had ten boxes for us.

After months of work, we had an elaborate spreadsheet and a decent picture of Haiti’s foreign debt between 1825 and 1957. Most important, we had a precise price tag for the double debt: 112 million francs, or about $560 million today.

On Sept. 9, Selam Gebrekidan, one of our colleagues on the project, traveled with me and Matt to southeast London to meet Victor Bulmer-Thomas, a British expert on Caribbean economies, and show him the spreadsheet. As I opened my laptop in his dining room, I felt nervous, fearing he would dismiss our tabulation as mere guesswork.

To our relief, he enthusiastically approved it.

I spent the next few weeks sharing my screen in online meetings with scholars who have studied Haiti’s debt. I showed them the spreadsheet and carefully detailed, cell by cell, my sources, and I listened to them place our numbers into historical perspective. A total of six academics, including the Haitian scholars Gusti-Klara Gaillard and Guy Pierre, vetted our tabulation.

The work, however, was far from over. The challenge then became to understand how paying out 112 million francs over decades had affected Haiti, and what kind of loss to its economic development that payout represented over time. One way to do so was to determine how much this money would be worth today had it remained in Haiti.

Some economists had tried to do just that in a research paper published in August, using a broad estimate of Haiti’s debt, so I drew from their methodology. I assumed that if that money had stayed in the Haitian economy, it would have, at a minimum, grown at a rate of return equal to Haiti’s real gross domestic product growth between 1825 and today.

Using estimates of Haiti’s G.D.P. in the 19th century that were provided by Simon Henochsberg, a French banker who studied Haiti’s public debt for his master thesis, I calculated the average annual growth rates, computed them with Haiti’s annual payment flows and found that the double debt could have added $21 billion to Haiti over time.

I spent weeks making video calls and exchanging long emails with economists like Ugo Panizza and Rui Esteves of the Geneva Graduate Institute to test the methodology — and being gently corrected on various formula errors. Matt and I also went to present our findings at the Paris School of Economics, where researchers grilled us.

We shared our analysis with 15 leading economists and financial historians. All but one agreed with our $21 billion estimate. Some said that it was within an acceptable range; others found it conservative and said that the long-term losses to Haiti might actually be higher.

Indeed, had the money stayed in Haiti, it might have been invested in bridges, schools and hospitals — investments that pay off in the long run and boost a country’s growth. What if Haiti, free of the debt burden, had grown at the same pace as its neighbors in Latin America, which several economists said was a reasonable scenario? In that case, the loss to Haiti would stand at $115 billion.

We had our opportunity cost range: $21 billion to $115 billion, or about 1.5 to 8 times the size of Haiti’s economy in 2020.

Read a detailed account The Times’s sources and methodology here. A full data set has also been published on GitHub.

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France24 - Monde

Football : José Mourinho offre à la Roma la première Ligue Europa Conférence

Publié le : 26/05/2022 - 01:01

FRANCE 24 Suivre

La Louve remporte mercredi son premier trophée européen, la nouvelle Ligue Europa Conférence, en battant difficilement en finale le Feyenoord Rotterdam (1-0).

José Mourinho a confirmé ses dons de porte-bonheur du football italien en offrant à l'AS Rome son premier trophée européen, la nouvelle Ligue Europa Conférence, en battant difficilement en finale le Feyenoord Rotterdam (1-0) mercredi 25 mai, à Tirana.

La Roma s'en est remise à un joli enchaînement de Nicolo Zaniolo pour débloquer un match verrouillé (32e) puis aux gants, et aux poteaux, de son gardien Rui Patricio pour résister ensuite aux Néerlandais. Cette courte victoire vaut un premier titre international pour la Louve, après deux finales perdues (1984 en C1, 1991 en C3), si on excepte le succès en 1961 dans la Coupe des villes de foires, ancêtre officieux de la Ligue Europa.

"J'avais dit aux joueurs qu'ils avaient fait leur travail en se qualifiant pour la Ligue Europa (avec la 6e place en championnat, NDLR). Aujourd'hui ce n'était pas du travail, c'était l'histoire à écrire", a commenté Mourinho. "Ce titre est dans l'histoire de la Roma, mais aussi dans la mienne", a ajouté le spécialiste des finales européennes, qui remporte son cinquième trophée continental, après ses deux Ligues des champions (2004 avec le FC Porto, 2010 avec l'Inter Milan) et ses deux Ligues Europa (2003 avec le FC Porto, 2017 avec Manchester United). 

Si on compte son succès en Coupe des coupes (la défunte C2) comme adjoint au FC Barcelone, il cumule même les quatre coupes européennes.

Une finale en forme de partie d'échecs

Sa victoire sur le banc de l'Inter, en C1, était aussi la dernière d'un club italien sur la scène européenne. Il aura donc fallu attendre douze ans et le retour du Portugais en Italie pour voir un club de Serie A de nouveau soulever une coupe en Europe. De quoi entretenir la "Mourinho-mania" au Stadio olimpico, où plusieurs dizaines de milliers de Romains se sont retrouvés mercredi pour suivre cette victoire historique sur grand écran, selon Sky Sport. 

Les spectateurs étaient environ deux fois moins nombreux dans le stade de Tirana (21.000 places), trop petit pour contenir les 100.000 fans des deux camps ayant fondu sur l'Albanie. Avec à la clé des tensions, des interpellations et des tifosi expulsés. Dans le stade, pas de débordement à signaler même si le jet de deux bananes gonflables a fait réagir certains observateurs. En 2015, lors d'un précédent match entre les deux clubs, le jet d'une banane géante en plastique en direction des rangs italiens fut interprété sur les réseaux sociaux comme un acte à connotation raciste.

 La finale a d'abord ressemblé à une partie d'échecs, avec deux blocs serrés et un engagement total. Henrikh Mkhitaryan, titularisé par Mourinho malgré son manque de matches (absent sur blessure depuis fin avril), n'a pas tenu le rythme, victime d'une rechute à la cuisse droite après un quart d'heure. 

Spinazzola à la rescousse 

L'ouverture est venue de Gianluca Mancini, trouvant dans la surface Nicolo Zaniolo, qui s'est ouvert le but d'un contrôle de la poitrine avant de marquer de la pointe du pied gauche (32e). La suite a tenu pour beaucoup aux gants et aux poteaux de Rui Patricio. 

D'abord pas très serein sur une frappe axiale d'Orkun Kökçü (41e), le gardien portugais de la Roma a sorti deux parades décisives sur des frappes de Guus Til (47e) et surtout Tyrell Malacia (50e), sauvé sur ces actions aussi par ses montants!

Le ton était donné d'une seconde période d'un autre registre, avec des Néerlandais à l'attaque et une Roma faisant le dos rond, avec à la rescousse le revenant Leonardo Spinazzola entré en seconde période. Jordan Veretout (73e), entré à la place du buteur Zaniolo, puis Lorenzo Pellegrini (85e) auraient pu donner un peu d'air à Mourinho, mais ils sont eux aussi tombés sur un gardien néerlandais Justin Bijlow vigilant.

Pour lever les bras au ciel, le Portugais a dû patienter durant encore de longues minutes de temps additionnel. Mais il tient bien ce trophée qui permet de finir sur un joli cri de joie cette saison terminée assez loin du Top 4 en Serie A, et même derrière la Lazio Rome, à la 6e place. Mais une petite Coupe change tout.

Avec AFP

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Ligue Europa Conférence : malgré les doutes, l’OM espère regoûter à une finale européenne

COMPTE-RENDU

Ligue Europa Conférence : inoffensif, l'OM laisse filer le Feyenoord Rotterdam en finale

Ligue Europa : l'Eintracht Francfort remporte la finale au bout des prolongations

L'Humanité

Le nom d’Alice Milliat à nouveau effacé ?

Chronique

Mejdaline Mhiri

L’histoire va-t-elle se répéter ? Va-t-on, de nouveau, soustraire Alice Milliat à la reconnaissance qu’elle mérite ? Inconnue du grand public, cette femme a pourtant porté des combats extraordinaires. Née en 1884 à Nantes, elle passe pour être la première dirigeante française du sport au féminin. Grande pratiquante d’aviron, elle présida le club Fémina Sport en 1915 et fut l’une des fondatrices de la Fédération des sociétés féminines sportives en 1917.

Alice Milliat était une ambitieuse doublée d’une visionnaire. Déterminée face à Pierre de Coubertin, qui refusait catégoriquement que les femmes participent aux jeux Olympiques, elle organisa, en 1922, le premier événement international sportif réservé aux femmes. Rien que ça ! Quatre Jeux mondiaux furent ensuite organisés entre 1926 et 1934. Toutefois, Alice Milliat décéda en 1957 dans l’anonymat le plus complet, la Seconde Guerre mondiale et la profonde misogynie des dirigeants ayant eu raison de son combat (pour en savoir plus, découvrez le documentaire d’Anne-Cécile Genre, les Incorrectes, disponible depuis vendredi sur la chaîne Histoire. Un immanquable sur le sujet. Ainsi que les pages Histoire de l’ HD n° 787 du 23 décembre 2021).

En juillet 2020, à l’initiative de Nicolas Bonnet-Oulaldj, président des élus communistes au Conseil de Paris, les édiles de la capitale avaient adopté un vœu « pour qu’il puisse être étudié » que la future Arena, située à la porte de la Chapelle et érigée pour les Jeux de 2024, porte son nom. Seulement voilà, le 12 mai, en avançant des raisons budgétaires, le conseil d’administration de la société d’exploitation de la salle a voté pour que la structure s’appelle plutôt Adidas-La Chapelle District.

Et Nicolas Bonnet-Oulaldj de s’insurger : « Un accord annuel de 2,8 millions a été trouvé avec Adidas en échange de ce naming qui aura une exclusivité sur le lieu ainsi qu’un magasin. Sauf que c’est un lieu public ! » L’élu refuse ce modèle économique. « Le naming représente de l’argent, mais ce sera toujours moins important que ce que la ville a mis. Les dirigeants d’Adidas disent qu’ils feront des événements sur le sport au féminin, mais cela servira à les valoriser, ce ne sera pas pour les clubs. Il y a aussi un véritable problème d’effacement de la mémoire. Il faut que le monde entier sache qu’Alice Milliat a permis aux femmes de participer aux Jeux ! »

Adressée à Anne Hidalgo, une pétition sur change.org a été lancée appelant à « ne pas sacrifier nos valeurs, notre engagement pour le sport et pour le féminisme sur l’autel d’une multinationale ». Il est encore temps d’agir, la délibération finale se fera durant le Conseil de Paris, en juillet.

France24 - Monde

Roland Garros : Nadal et Djokovic qualifiés facilement, Parry continue son parcours

Publié le : 25/05/2022 - 10:39Modifié le : 25/05/2022 - 21:38

Romain HOUEIX Suivre

Le deuxième tour débute pour l'édition 2022 de Roland-Garros. 

Novak Djokovic sur le Suzanne-Lenglen, Carlos Alcaraz sur le Simonne-Mathieu et Rafael Nadal en nocturne sur le Philippe-Chatrier : les favoris disputent leur deuxième tour de Roland-Garros mercredi 25 mai. 

Cinq Français tenteront d'atteindre le troisième tour, dont Corentin Moutet, qui devra pour cela réaliser un exploit face à Nadal. Elsa Jacquemot a ouvert les débats sur le Philippe-Chatrier face à Angelique Kerber, Grégoire Barrère a défié John Isner sur le Simonne-Mathieu, tandis que Richard Gasquet affronte Sebastian Korda sur le Suzanne-Lenglen, où Diane Parry affrontera Camila Osorio en fin de programme.

Suivez les principaux développements de la journée en direct.

  • 23 h 16 : Corentin Moutet impuissant face à Nadal

Corentin Moutet, 139e mondial et invité, rêvait d'affronter Rafael Nadal: mercredi au 2e tour de Roland-Garros sur le Central, le Français a été impuissant face à son idole qui lui a infligé un 6-3, 6-1, 6-4 en 2 h 09.

À 23 ans, Corentin Moutet participait à son cinquième Majeur sur terre battue, sans avoir jamais dépassé le 3e tour atteint en 2019. Cette année-là, Juan Ignacio Londero l'avait privé d'un match sontre Nadal en 8es.

Dans une rencontre à sens unique, Corentin Moutet pourra se satisfaire d'avoir réussi, dans le troisième set, à prendre deux fois la mise en jeu de Nadal sur son court fétiche où il a soulevé treize fois la Coupe des Mousquetaires.

 

  • 21 h 17: Diane Parry qualifiée pour le 3e tour 

La Française Diane Parry continue sur sa lancée : la 97e joueuse mondiale qui avait réussi l'exploit d'éliminer la tenante du titre au premier tour s'est qualifiée mercredi pour le troisième en écartant sans trembler la Colombienne Camila Osorio (66e) 6-3, 6-3. "Je ne compte pas m'arrêter là !", a lancé la joueuse de 19 ans à l'issue de la rencontre. "C'est du pur bonheur et je vais donner mon maximum pour aller le plus loin possible", a-t-elle ajouté.

Il faudra commencer par écarter au prochain tour l'Américaine Sloane Stephens (64e), finaliste à Roland-Garros en 2018 et lauréate de l'US Open 2017. "Comme aujourd'hui, il faudra que je sois agressive et super solide", a indiqué Parry.

Elle atteint pour la première fois le 3e tour d'un Majeur, après avoir déjà atteint le 2e à Paris en 2019 alors qu'elle était encore junior

 

  • 21 h 26 : Richard Gasquet trop court face à Sebastian Korda

Richard Gasquet, 70e mondial, n'est pas tombé sur un grand Sebastian Korda (30e), mais il n'en a pas moins buté sur l'obstacle américain sans trouver de solution et s'est incliné (7-6 (7/5), 6-3, 6-3) au 2e tour de Roland-Garros.

Le Français, demi-finaliste à Genève juste avant Roland-Garros, n'a plus passé le 2e tour du Majeur parisien depuis 2018, lorsqu'il avait été battu par Rafael Nadal au 3e tour. Le même Nadal qui l'avait sèchement battu l'an dernier au 2e tour.

  • 18 h 35 : Novak Djokovic au 3e tour sans problèmes

Novak Djokovic, tenant du titre à Roland-Garros, passe sans encombres au 3e tour. Le numéro 1 mondial a disposé en trois sets du Slovaque Alex Molcan, nouveau poulain de son ancien entraîneur Marian Vajda. Si le Serbe a fait davantage de fautes qu'à l'accoutumée, il n'a pas non plus tremblé (6-2, 6-3, 7-6).

  • 18 h 13 : Alexander Zverev renversant

Le n°3 mondial et demi-finaliste l'an passé, Alexandre Zverev a réussi à renverser la vapeur. Après avoir été mené et dominé pendant deux sets par le jeune Argentin Sebastian Baez, l'Allemand a réussi à trouver les ressources pour revenir dans la partie. Il a recollé à deux sets partout, avant de s'adjuger le set décisif, sauvant même une balle de match de son adversaire.

  • 17 h 22 : Alexander Zverev s'offre un 5e set

L'Allemand est en pleine remontée. Mené deux sets à zéro en début de partie, il vient d'égaliser face au jeune Argentin Sebastian Baez, qui lui livre un beau combat. 

  • 16 h 08 : Maria Sakkari, de demi-finaliste à éliminée au 2e tour

Le parcours à Roland-Garros de la n°3 mondiale Maria Sakkari, demi-finaliste l'an dernier, s'est arrêté prématurément au 2e tour face à la 81e mondial tchèque Karolina Muchova (7-6 (7/5), 7-6 (7/4)).

La Grecque est la cinquième membre du top 10 féminin à ne pas voir le troisième tour dans le Grand Chelem parisien, après les éliminations de Barbora Krejcikova (n°2 et tenante du titre), Anett Kontaveit (n°5), Ons Jabeur (n°6) et Garbine Muguruza (n°10).

Chez les hommes, la tête de série n°13, l'Américain Taylor Fritz est tombé aussi dès le deuxième tour face à l'Espagnol Bernabe Zapata, issu des qualifications, en quatre sets (3-6, 2-6, 2-6, 3-6). Le Californien de 24 ans, vainqueur en mars d'Indian Wells face à Rafael Nadal en finale, a multiplié les fautes directes (43) face au 131e joueur mondial.

  • 15 h 33 : "Coco" Gauff tient son rang

Grande favorite de son second tour, l'Américaine Cori Gauff a méthodiquement écarté Alison Van Uytvanck en deux sets (6-1, 7-6 [4]). 

Sa compatriote Amanda Anisimova l'a imitée avec sa victoire tranquille contre Donna Vekic en seulement 1 h 17 de jeu (6-4, 6-1). 

  • 14 h 13 : Elsa Jacquemot craque dans le jeu décisif

La Française a livré un beau combat sur le court Philippe-Chatrier face à l'Allemande Angélique Kerber. Après avoir concédé un peu trop facilement le premier set, les deux femmes se sont livrées un combat de guerrière tout au long du second set. Malheureusement pour la Tricolore, elle n'a pas remporté le jeu décisif.

  • 13 h 48 : "FAA" premier homme qualifié, Grégoire Barrère éliminé

Le Canadien Félix Auger-Alissime a remporté facilement son match face à Ugo Carabelli (6-0, 6-3, 6-4). Oubliée la difficulté de son entrée en lice, il sera bien au troisième tour.

En revanche, il n'y a pas eu de remontée pour Grégoire Barrère. Le Français, après avoir arraché le troisième set à John Isner, s'est incliné dans le quatrième à l'issue d'un jeu décisif : 6-4, 6-4, 3-6, 7-6[5].

  • 13 h 23 : Raducanu à la trappe

Première surprise du jour, la prodige britannique Emma Raducanu, tête de série numéro 12, s'est inclinée en trois sets face à Sasnovich (6-3, 1-6, 1-6). Elle est éliminée dès le deuxième tour de la compétition.

  • 12 h 50 : les Français en mauvaise posture

Sur le Central, Elsa Jacquemot a concédé le premier set malgré une belle résistance (6-1). Sur le Simonne-Mathieu, Grégoire Barrère, acculé par John Isner dans les deux premiers sets (6-4, 6-4), a dû s'arracher pour remporter la troisième manche (3-6).

Angie finding the perfect angle 📐#RolandGarros | @AngeliqueKerber pic.twitter.com/OppeUacJuY

May 25, 2022
  • 12 h 38 : Teichmann, première qualifiée pour le troisième tour

La Suissesse Jil Teichmann n'a pas fait de détours pour battre Olga Danilovic, en deux sets, 6-4, 6-1. Elle verra donc le troisième tour.

  • 11 h : les matches de la journée débutent

Après son premier tour compliqué, Félix Auger-Aliassime affronte l'Argentin Ugo Carabelli. Chez les femmes, la prodige britannique Emma Raducanu affronte Aliaksandra Sasnovich.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Roland-Garros : Cornet, Gasquet passent, Simon se sublime, Tsonga prend sa retraite

REPORTAGE

Roland-Garros : des sessions nocturnes qui peuvent enfin montrer leur potentiel

PORTRAIT

Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires tire sa révérence

L'Humanité

Football. Mbappé reste au PSG : les raisons d'un pari gagné

Actu

Le rêve madrilène d’enrôler le joueur parisien s’est effondré samedi soir, lors de la dernière journée de Ligue 1. Devant le public du Parc des Princes, le Bondynois a annoncé qu’il avait signé un nouveau contrat de trois ans avec le PSG.

Éric Serres

Le Paris Saint-Germain ne sera sans doute jamais une institution à la madrilène ou à la barcelonaise. Le PSG reste ce club fantasque où le rêve est toujours possible, même dans les pires moments. Comme le dit le dicton scandé dans les rangées du Parc des Princes depuis si longtemps : « Paris est magique ! » Quelle que soit la présidence, prête à jeter des millions dans ce club, le rêve et la réalité se confondent bien souvent. Bien sûr, il y a parfois des ombres au tableau. Des éliminations à répétition bien trop tôt en Ligue des champions, des championnats perdus avec un effectif en or, mais aussi des silences pesants comme dans l’affaire loin d’être terminée d’Idrissa Gueye – il a refusé de jouer et de porter le maillot parisien floqué des couleurs de l’arc-en-ciel lors de la journée de lutte contre l’homophobie dans le sport –, mais il y a aussi cette incroyable nécessité de toujours trouver le bon moment pour rebondir.

J’ai une très bonne nouvelle à vous annoncer : Kylian Mbappé va rester jusqu’en 2025. Nasser Al Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain

Foule en délire et tonnerre d’applaudissements.

Samedi soir, le rêve des supporters de voir Mbappé rester dans le club de la capitale est devenu réalité. Quelques minutes avant le début de la rencontre opposant les Parisiens à des Messins au bord du gouffre – défaite 5-0 et descente pour le club lorrain –, c’est le patron qatari Nasser Al Khelaïfi qui a pris la parole : « J’ai une très bonne nouvelle à vous annoncer : Kylian Mbappé va rester jusqu’en 2025. » Foule en délire et tonnerre d’applaudissements. Le public du Parc se met alors à scander le nom de son protégé dans un vacarme incroyable. Les « Kylian Kylian ! » font trembler des tribunes en ébullition. Au tour de l’intéressé, tout sourire, de prendre la parole : « Bonjour à tous, je suis très content de continuer l’aventure, de rester ici en France, à Paris dans ma ville. J’ai toujours dit que Paris, c’était ma maison, et j’espère que je vais continuer à faire ce que j’aime le plus : jouer au football et gagner des trophées avec vous tous. Merci à tous pour cet accueil. » La suite, on la connaît : un triplé et une multitude d’occasions durant 90 minutes.

Football. 38e journée, une soirée d’enfer !

Entrer dans l’histoire de son club et cocher toutes les cases

Fin du feuilleton Kylian Mbappé. Le Real Madrid ne sera pas sa prochaine destination. Depuis quelques jours, la tendance qui le voyait prendre un avion pour l’Espagne afin d’y rejoindre son copain de sélection nationale, Karim Benzema, avait en effet du plomb dans l’aile. Les discussions entre le PSG et les conseillers du joueur, bien qu’interminables, touchaient à leur fin et allaient dans le sens du clan parisien. Dans les dernières minutes, l’intervention du président Nasser Al Khelaïfi faisait définitivement mouche pour débloquer une bonne fois pour toutes le dossier.

 Bonjour à tous, je suis très content de continuer l’aventure, de rester ici en France, à Paris dans ma ville. J’ai toujours dit que Paris, c’était ma maison... Kylian Mbappé

Comment expliquer un tel revirement, alors que tous le voyaient s’envoler vers la capitale espagnole ? Les dirigeants parisiens n’ont rien lâché et ont su écouter et entendre les critiques du Bondynois sur les dysfonctionnements du club. Outre le prolongement de son contrat jusqu’en 2025 et un aspect financier dont on ne possède, pour l’instant, ni les tenants ni les aboutissants, la refonte de l’organigramme demandée par le joueur a été entendue et actée. Elle concernera notamment la direction sportive.

PSG-Real Madrid, Paris est décidément Mbappé-dépendant cette saison !

Reste la corde sentimentale, qui a aussi joué à plein. Arrivé en 2017, le club a rappelé à l’ex-monégasque qu’il était le fer de lance du projet qatari, Ligue des champions, ce titre majeur qui manque toujours au club. Que lui aurait rapporté, lui a-t-on expliqué, un départ au Real Madrid, dont les armoires croulent sous les trophées alors que les parisiennes tardent à se remplir ? Entrer dans l’histoire de son club, cocher toutes les cases ne font-ils pas partie de l’inconscient de l’international français ? Mouche, encore !

L’entraîneur argentin Mauricio Pochettino démis de ses fonctions

Passé l’euphorie de l’annonce, les grandes manœuvres ont très vite débuté. Côté PSG, les célébrations du 10 e titre à peine achevées, le directeur sportif Leonardo a appris qu’il était démis de ses fonctions. Son nom était sur la sellette depuis plusieurs semaines, comme celui de l’entraîneur argentin Mauricio Pochettino, qui pourrait faire ses valises bientôt. La politique de recrutement du Brésilien, avec beaucoup d’achats de stars et peu de ventes, son « cocooning » excessif des joueurs ont été autant de bonnes raisons pour en faire le bouc émissaire des fiascos successifs du club. Luis Campos, ancien chef du recrutement de Lille et Monaco, et proche de longue date de Kylian Mbappé et de ses parents, ferait partie de la short list pour le remplacer.

L’homme du jour. Kylian Mbappé

La presse madrilène n’est pas prête à oublier l’affront

Si, à Paris, un vent nouveau semble souffler, au-delà des Pyrénées, c’est celui de la colère qui s’est levé. Le revirement de la star française n’est pas du goût de tous. Si le président du Real, Florentino Pérez, malgré l’énorme déception, a su mettre un mouchoir sur le joueur français, en coulisse, on a la défaite mauvaise. La presse madrilène n’est pas prête à oublier l’affront. « Il faut beaucoup de classe pour jouer au Real Madrid », titre un Marca rancunier. L’autre quotidien sportif madrilène est tout aussi critique : « C’est lui qui perd (quelque chose) », explique AS. Du côté de la Catalogne, sans se réjouir, quoique, la presse barcelonaise préfère titrer laconiquement : « Se queda » ( « Il reste »). Javier Tebas, le très bavard président de la Ligue professionnelle espagnole (La Liga), a quant à lui fustigé l’attaquant tricolore en parlant d’ « une insulte au football » en raison des pertes enregistrées par le PSG ces dernières saisons – 225 millions rien qu’en 2020-2021, selon la Ligue française.

L’instance qu’il dirige a annoncé dans la soirée qu’elle allait déposer une « plainte » contre le PSG pour « défendre l’écosystème économique du football européen ». Pas étonnant lorsqu’on connaît les rapports tendus entre celle-ci et le club du PSG, qui a eu l’outrecuidance de lui chiper ses plus grandes têtes d’affiche (Neymar, Messi), mais aussi d’avoir torpillé la Super Ligue – compétition sportive fermée ou semi-fermée entre certains des clubs de foot les plus puissants du continent européen –, dont les deux grands d’Espagne étaient partie prenante et même leaders. Quoi qu’il en soit, à six mois du Mondial organisé dans l’État gazier, où Mbappé et les Bleus iront défendre leur titre, ce coup de théâtre sonne comme une nouvelle victoire pour le fonds qatari QSI.

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New York Times - World

U.K. Lockdown Report Is Critical of Senior Leaders

Compiled by a top-ranking civil servant, the conclusions offered a harsh assessment of Downing Street conduct and will most likely increase the pressure on Prime Minister Boris Johnson.

Here’s what you need to know:

The report highlighted ‘Wine Time Friday’ and other dismaying activities at Downing Street.

Mr. Johnson’s fate is in the hands of his party’s lawmakers.

Read the full report.

Families of coronavirus victims denounce the Downing Street parties.

Slightly penitent, and a touch defiant, Mr. Johnson faces Parliament.

Who is Sue Gray? A low-key civil servant takes center stage in British politics.

The Downing Street lockdown parties ‘represent a serious failure,’ a report says.

LONDON — Prime Minister Boris Johnson presided over a disorderly workplace in which there were widespread violations of coronavirus restrictions, according to a long-awaited government investigation released on Wednesday that is a moment of reckoning for the scandal-scarred British leader.

The report, by a senior civil servant, Sue Gray, included photographs of Mr. Johnson’s raising a glass at a birthday party held in his honor, an event that breached the rules and for which he paid a police fine. It noted that 83 people violated the rules at parties, during which some drank heavily, fought with each other and damaged property.

Still, the report did not deliver any particularly explosive new information about Mr. Johnson’s behavior, and even credited Downing Street with changing some of its practices to address an office culture that Ms. Gray described in an earlier, redacted version of her report as lacking leadership and marinated in alcohol.

Ms. Gray did not recommend punishment for those who violated the rules. But she pointedly noted that junior employees could have reasonably expected that the parties were legitimate since they were also attended by their superiors. That suggested that Mr. Johnson and other senior figures deserved the majority of the blame for the rule-breaking.

“Whatever the initial intent,” Ms. Gray wrote, “what took place at many of these gatherings and the way they developed was not in line with Covid guidance at the time.”

The report added that “at least some of the gatherings in question represent a serious failure to observe not just the high standards expected of those working at the heart of government but also of the standards expected of the entire British population at the time.”

That could pose a thorny problem for Mr. Johnson because he claimed in Parliament that none of the gatherings violated the restrictions in place at the time. The question of whether he misled lawmakers is likely to be the greatest danger to the prime minister in coming weeks, even if it appears that he has survived the initial backlash from the public and from members of his Conservative Party.

Mr. Johnson repeated his apology in Parliament for the illicit parties, but he reiterated his claim that he did not believe at the time that they violated the rules. He defended several of the gatherings as legitimate send-offs for employees who had worked long hours during the difficult days of the pandemic.

In some cases, Mr. Johnson said, the gatherings continued long after he had left, and some staff members mistreated security and cleaning staff — behavior that he said appalled him and for which he demanded an apology.

“We are humbled by the experience,” Mr. Johnson said to catcalls from the opposition. “We have learned our lesson.”

The release of Ms. Gray’s full findings over the scandal was blocked in January when the police began their own investigations. Even so, her preliminary report — which was made public but with parts redacted — was damning, concluding that there were “failures of leadership and judgment” by different parts of Downing Street and the government machine.

Last week, the Metropolitan Police in London said that their inquiries into “Partygate,” as the scandal over the rule-breaking has become known, were complete, clearing the way for Ms. Gray to finish her report.

Stephen Castle

The report highlighted ‘Wine Time Friday’ and other dismaying activities at Downing Street.

Even if the report by Sue Gray did not contain major new disclosures, it offered a litany of details about how officials inside the prime minister’s office organized social gatherings — including a picture of a louche Downing Street where Boris Johnson’s media office regularly held an event known as “Wine Time Friday.”

Some questioned the optics of holding parties during lockdowns, according to the report, while others advised their staffers to leave Downing Street by a back entrance to avoid cameras waiting outside.

“A number of these gatherings should not have been allowed to take place or to develop in the way that they did,” the document said.

Ms. Gray went on to note that “many will be dismayed that behavior of this kind took place on this scale at the heart of Government.” She said she was told of “multiple examples of a lack of respect and poor treatment of security and cleaning staff,” which she described as unacceptable.

“The public have a right to expect the very highest standards of behavior in such places and clearly what happened fell well short of this,” she wrote. The leader of the opposition, Keir Starmer, described the report as a “monument to the hubris and arrogance of a government that believed it is one rule for them and another rule for everyone else.”

“This report lays bare the rot that under this prime minister has spread in 10 Downing Street. And it provides definitive proof of how those within that building treated the sacrifices of the British people with utter contempt,” Mr. Starmer said.

The leader of the Scottish National Party in Westminster, Ian Blackford, delivered a thunderous demand for the prime minister to resign. He described the atmosphere inside Downing Street as so unruly that the police had to be called to intervene to separate people.

“At the center was the prime minister orchestrating it, grabbing a glass himself in order to toast the partygoers,” Mr. Blackford said.

Referring to the National Health Service, he said that, “While people stayed at home to protect the N.H.S., the prime minister was engaging in drinking and debauchery that at makes a mockery of the sacrifices people made.”

When security staff arrived on one occasion after a panic alarm was accidentally triggered, they found a party in full swing. “Some members of staff drank excessively. The event was crowded and noisy such that some people working elsewhere in the No 10 building that evening heard significant levels of noise coming from what they characterized as a ‘party’ in the Press Office.”

The following day, a cleaner noted that there had been red wine spilled on one wall and on boxes of photocopier paper, the report said.

Another event, which included karaoke, lasted for hours. “There was excessive alcohol consumption by some individuals. One individual was sick. There was a minor altercation between two other individuals,” it added.

During a farewell party that took place on the eve of the funeral of Prince Philip, the swing belonging to the toddler son of the prime minister was damaged. The last person left the building at 4:20 a.m., according to exit logs.

Mark Landler and Stephen Castle

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Johnson’s birthday party, and another event in his residence were highlighted.

While the Sue Gray report offers a broad assessment of the lockdown parties in Downing Street, a few of the gatherings examined have Prime Minister Boris Johnson taking center stage, and reveal more details than previously known.

On June 19, 2020, a birthday party was held for Mr. Johnson — an event for which he, his wife, Carrie Johnson, and Rishi Sunak, the chancellor of the Exchequer were fined after the police determined it breached lockdown laws.

Emails detailed in the report lay out how the gathering unfolded. The party was preplanned, though Mr. Johnson did not know about it in advance. A number of people came to the event to wish the prime minister a happy birthday, and food, alcohol and soft drinks were provided.

Early in the day, Cleo Watson, a special adviser at 10 Downing Street who told investigators that she had been asked to organize the event, exchanged a series of WhatsApp messages with Martin Reynolds, Mr. Johnson’s principal private secretary, informing him about the event. He then extended the invitation to other officials.

Later, Mr. Johnson was brought into the Cabinet Room, which had been stocked with sandwiches, snacks, soft drinks and cans of beer, for the celebration, according to the report.

Those attending included some Downing Street officials and Ms. Johnson, who married the prime minister in 2021. Simon Case, the permanent secretary for Covid and the pandemic response, attended for a short time, but had arrived early for a meeting scheduled to take place in the same room, as had Mr. Sunak who was also there for the same meeting, but who had no advance knowledge about what had been planned.

Four photographs included in the report show Mr. Johnson and members of his cabinet at the party. Mr. Johnson can be seen having food and drinks with colleagues, and in one Mr. Sunak can be seen standing beside him. In another, Mr. Johnson lifts a beer can in an apparent toast.

The report also mentions a Nov. 13, 2020, gathering in Mr. Johnson’s Downing Street home which had been widely covered by the British media as “the Abba party” after tunes from the Swedish pop band were reportedly heard blaring from the apartment.

Earlier in the day it had been publicly announced that two of Mr. Johnson’s most senior advisers, Dominic Cummings and Lee Cain, would leave government. A gathering was organized for Mr. Cain, including drinks and speeches, which the prime minister attended alongside a number of staff.

The Gray report details how after that event Mr. Johnson, his wife and five advisers gathered in his apartment, where food and alcohol were served. That gathering carried on into the evening with attendees leaving at various points, but the report said the investigation into that particular instance was “limited” by a police inquiry.

“At this point I stopped my investigation, given the need to avoid any prejudice to the police investigation,” Ms. Gray said in the report.

London’s Metropolitan Police this month announced that their investigation into potential Downing Street breaches had ended with no further charges, and the report stated that Ms. Gray “considered whether or not to conduct any further investigation” into the Nov. 13, 2020, event “but concluded it was not appropriate or proportionate to do so.”

When asked about that November gathering on Wednesday, Mr. Johnson asserted that “the event in question was a work meeting” — the conclusion of the police investigation.

Megan Specia

Johnson says he understands why people are indignant, but that he just wanted to thank his staff.

LONDON — Prime Minister Boris Johnson defended his involvement in lockdown-breaking parties at Downing Street, saying on Wednesday that he was merely a leader thanking loyal, hard-working staff members for their public service during the pandemic.

“I know some people will think it was wrong to do even that,” Mr. Johnson said at a news conference in Downing Street, a few steps away from the offices where his staff emptied wine bottles and played karaoke. But he said, “recognizing achievement and preserving morale is part of leadership.”

Some of these departing staff members, Mr. Johnson said, were responsible for securing protective gear in the early days of the coronavirus outbreak. Others were involved in the rollout of vaccines. He acknowledged that these gatherings went on longer than they should have but said he himself did not break any rules.

Mr. Johnson’s mixture of contrition and defiance echoed the tone he struck in a debate earlier in Parliament, following the release of a government report on the parties. If anything, Mr. Johnson was even more intent on changing the subject with journalists, speaking about his government’s plans to combat rising food and fuel prices, and the need to support Ukraine in its war against Russia.

“Of course, I understand why people are indignant,” he said in a response to a reporter who cited a poll that showed a majority of Britons wanted him to resign. “Given everything that’s going on, it’s my job to get on with it.”

Mr. Johnson said he had apologized to custodians and household staff members, who were mistreated by Downing Street staff, according to the report. But he did not directly answer whether he had asked the author of the government report, Sue Gray, not to release her final version, as was reported by the Times of London.

Nor did he offer any details about a party held in his apartment, which Ms. Gray said she did not fully investigate because her efforts were interrupted when the Metropolitan Police started its own investigation.

Mark Landler

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‘Partygate’: A scandal with a dizzying set of twists and turns.

The slow-burning political scandal known as “Partygate” has reached a kind of climax, with the publication on Wednesday of the internal government investigation of lockdown-breaking social gatherings at Downing Street. The only question left is whether it will go out with a bang or fizzle.

The report, by a senior civil servant, Sue Gray, once inspired deep fear in aides to Prime Minister Boris Johnson. The prospect of Ms. Gray naming and shaming top officials, potentially including the prime minister, for flouting coronavirus rules could have delivered a mortal blow to Mr. Johnson, after weeks of embarrassing media reports about the Downing Street parties left him reeling within his own Conservative Party.

Conservative lawmakers began submitting letters calling for a no-confidence vote in Mr. Johnson, and his allies worried that a raft of damning disclosures in Ms. Gray’s report could turn that trickle of letters into a torrent.

But events have changed since January in dizzying fashion, and much of the shift has benefited Mr. Johnson. Russia’s invasion of Ukraine eclipsed talk of illicit socializing in government offices. The prime minister positioned Britain as a stalwart supporter of Ukraine and befriended the country’s president, Volodymyr Zelensky.

The lumbering mechanics of the investigation also helped Mr. Johnson. Just as Ms. Gray was poised to release her report in January, the Metropolitan Police announced it would finally open its own investigation of the social gatherings and it asked her to scrub her report of names or specific details in what she released.

The redacted report released by Ms. Gray, while still damaging to Mr. Johnson because of its portrait of an alcohol-fueled culture in Downing Street, was not as lethal as it could have been. While the police fined Mr. Johnson for attending his own office birthday party in violation of the rules, they also fined his rival Rishi Sunak, the chancellor of the Exchequer. That mitigated the damage for the prime minister.

Last week, the police announced they had closed their investigation without imposing additional penalties on Mr. Johnson. This perplexed some observers who noted that the police levied 126 fines for illicit parties, and that the prime minister had attended several of them, including one in his apartment, at which witnesses said they heard Abba songs blasting from the windows.

Ms. Gray has a reputation for independence, and experts said her unredacted report could still give Mr. Johnson a black eye. But his most ferocious critic — the Labour leader Keir Starmer — is now under police investigation himself, for attending a beer-and-Indian-food gathering in Durham that might also have breached the rules. He has promised to resign if the police fine him. Mr. Johnson, by contrast, appears safe to fight another day, regardless of what is in Ms. Gray’s report.

Mark Landler

Mr. Johnson’s fate is in the hands of his party’s lawmakers.

Despite the critical findings contained in the report into parties in Downing Street, only one group of people can force Prime Minister Boris Johnson from power in the next two years: the lawmakers in his governing Conservative Party.

And right now they seem more inclined to keep Mr. Johnson than show him the door.

To oust the prime minister, 54 Conservative lawmakers would first have to demand a vote of no-confidence in their leader. That number has yet to be reached and, even if it were, Mr. Johnson would need the support of just a simple majority of the around 360 Conservative lawmakers in Parliament to keep his job.

Mr. Johnson’s internal enemies do not agree on a preferred successor and one leading contender, the chancellor of the Exchequer, Rishi Sunak, has seen his popularity plummet recently. But while the momentum behind moves for Mr. Johnson’s ouster has undoubtedly been lost, his survival cannot be guaranteed.

Ms. Gray’s inquiry is not the final word in the “Partygate” saga because a committee of lawmakers is investigating whether Mr. Johnson misled Parliament over what he knew about lawbreaking gatherings in Downing Street. If nothing else, that will keep the issue in the public eye for months to come.

And the scandal has already severely damaged the prime minister’s standing with voters, according to polling experts.

The opposition Labour Party has built up a consistent lead in the polls at a time when the economic news is worsening steadily. Inflation is expected to hit double figures as energy costs soar and food prices spike. Interest rates are rising, Britain’s economic growth rate is slowing and the country could be heading for recession.

In local elections this month, Mr. Johnson’s Conservatives lost around 500 seats in municipalities around the country and surrendered control of Westminster and Wandsworth in London — two areas they had held for decades.

Next month, Mr. Johnson faces more electoral challenges when two seats vacated by Conservative lawmakers who were forced to resign are contested.

A general election must be held by the end of 2024 at the latest and Mr. Johnson’s lawmakers seem to be wrestling with a difficult question: Is their best chance of saving their own seats to keep faith with the man who brought them to power in 2019, or to oust a leader who no longer seems to have the winning touch?

Stephen Castle

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Read the full report.

An investigation released on Wednesday found that Prime Minister Boris Johnson’s office frequently violated Britain’s coronavirus restrictions, adding to pressure on his government.

The report, compiled by a senior British civil servant, Sue Gray, included evidence that Mr. Johnson had attended a birthday party held for him, in violation of his own government’s Covid rules, in 2020.

It also found that dozens of people had attended parties that were outlawed under Britain’s social-distancing rules at the time.

An earlier, redacted version of the report described an office culture in which alcohol use was rampant. The full report released on Wednesday said that Downing Street had changed some of its practices to address that issue.

The full report on lockdown parties in Downing Street.

In the details: The report reveals booze-soaked parties during lockdowns.

The report explores 16 gatherings that took place from May 2020 to April 2021, and, for the first time, lays out in stark detail the evidence of rule-breaking at the highest level of government in allowing questionable events to take place in Downing Street when the rest of Britain was under lockdown.

A pattern of booze-fueled parties at Downing Street was also described in the report — some that involved karaoke, music, and dozens of people — even as the public at large was being told not to gather with people from other households, including relatives. At the time, hospitals and nursing homes were also discouraging or prohibiting visitors, and funerals were allowed only with very limited attendance.

The details of the parties reflected what Ms. Gray’s inquiry called “failures of leadership and judgment in No. 10 and the Cabinet Office.” Photographs from the gatherings, along with emails, messages and accounts of the parties were also included in the report.

A party on June 18, 2020, at Downing Street and in the Cabinet Office at 70 Whitehall, for example, involved speeches, alcohol, food and music. At least one person got sick and there was at least one fight; the last member of staff didn’t leave until after 3 a.m.

That party, which took place in two stages, included more than 25 people who had gathered to say goodbye to a departing colleague and featured speeches in the Cabinet Room. Dominic Cummings, a special adviser to Prime Minister Boris Johnson; and Simon Case, the permanent secretary for Covid and the pandemic response, attended that event.

A series of other parties, around Christmas 2020, also came under the spotlight, revealing instances of more drunkenness in government offices.

One of the parties, on Dec. 18, 2020, was an hourslong, planned event at the press office at Downing Street, with 20 to 45 people congregating to celebrate Christmas and the end of the year. The gathering included a Secret Santa game, an awards ceremony, alcohol and food. According to the report, “Some members of staff drank excessively. The event was crowded and noisy,” with staff members staying until after midnight. A cleaner cited in the report described red wine having been spilled on the floor.

At the time, gatherings of two or more people from different households were prohibited. Weeks later, on Jan. 14, 2021, while the same restrictions were in place, a goodbye event for two officials at Downing Street took place. It involved alcohol, and Mr. Johnson attended for a short time to give a speech, while others stayed late into the evening.

Two more gatherings were held at Downing Street on April 16. At that time, restrictions had slightly eased but nonwork gatherings of two or more households indoors or six outdoors were still prohibited. Both events lasted for hours, the report said, with senior officials attending, though Mr. Johnson was not there.

“A number of those present drank excessively,” the report added. After more than 20 people moved outside, still drinking, they damaged a child’s play set, and the last staff members left after 4 a.m.

Emails and messages detailed in the report showed that some people had expressed reservations about gathering while the restrictions were in force. But others seemed to simply ignore the warnings as they exchanged invitations to the parties.

The report included a series of emails sent before a gathering on May 20, 2020, organized by officials to bolster morale and attended by 30 to 40 members of staff in the garden of 10 Downing Street.

Lee Cain, who was then the director of communications for Mr. Johnson’s office, received an invitation and sent a response back to other officials saying, I’m sure it will be fine — and I applaud the gesture — but a 200 odd person invitation for drinks in the garden of no 10 is somewhat of a comms risk in the current environment.” According to the report, his concerns and those raised by other senior members of staff were ignored.

Mr. Johnson attended the May 20 party for about 30 minutes, the report said. Later, his principal private secretary at the time, Martin Reynolds, texted another adviser in a message about the news media that read, “better than them focusing on our drinks (which we seem to have got away with).”

Megan Specia

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Families of coronavirus victims denounce the Downing Street parties.

Even before the full report into the parties at Downing Street during the coronavirus lockdown was released on Wednesday, the families of people who lost their lives during the pandemic had been vocal critics of Prime Minister Boris Johnson and his government over the apparent hypocrisy.

Covid-19 Bereaved Families for Justice, a group that represents those who died from the coronavirus and that aims to hold public institutions to account for the country’s high death toll, called for Mr. Johnson’s resignation in a statement on Tuesday, and they voiced their outrage after the report was released.

Lobby Akinnola, a spokesman for the group, said that the report had made it clear that while Britain “had one of the highest death rates in the world from Covid-19, they were celebrating over cheese and wine and drinking themselves sick over a karaoke machine.”

“When they refused to learn lessons and allowed the virus to run riot in the second wave, killing more people than it had in the first, they instead prioritized Secret Santa,” he said. “When they were texting colleagues about getting away with it, we were having to text our families telling them they couldn’t come to their loved ones’ funerals.”

“The messages in the report show they knew how disrespectful they were being to the families they were failing, but that didn’t bother them,” he added.

Mr. Akinnola, said that families had been treated by Prime Minister Boris Johnson “like we’re an inconvenience, like we’re dirt,” and he criticized Conservative lawmakers for standing behind him.

“They should know that just as we will never forget being apart from those closest to us whilst they passed away, or having to hold miserable funerals with only a handful of people, millions will never forgive them for the disrespect they’ve shown,” he said.

About 177,000 people in Britain have died from the coronavirus since the pandemic began. A public inquiry is currently underway to examine the country’s preparedness and response to the pandemic, including an investigation into how the government acted.

Megan Specia

Slightly penitent, and a touch defiant, Mr. Johnson faces Parliament.

Prime Minister Boris Johnson of Britain on Wednesday told lawmakers that he had learned his lesson from a scandal over lockdown-breaking parties that has plunged his leadership into crisis.

But quite how penitent he truly is remained unclear from a speech that was at times deeply apologetic, at others openly defiant.

“I am humbled, and I have learned a lesson,” Mr. Johnson said in Parliament, soon after the release of a long-awaited report by a senior civil servant, Sue Gray, that painted a damning picture of life in Downing Street, where the prime minister lives and works.

Mr. Johnson, who has been fined by police for one breach of the lockdown rules, had already apologized for the parties, and on Wednesday he did so again at the start of his speech. “I take full responsibility for everything that took place on my watch,” he said to a packed chamber of the House of Commons.

Yet Mr. Johnson then defended his own behavior — particularly against claims that he lied to lawmakers by denying that parties that broke the law took place in Downing Street. That is a damaging allegation, as misleading Parliament is normally considered a resigning offense in Britain.

Mr. Johnson said that he had attended some of the events in question to try to bolster morale among officials who were working long hours during the pandemic. He noted that many of the breaches took place after he left.

“It is clear from what Sue Gray has had to say that several of these gatherings then went on far longer than was necessary,” he said, adding: “I had no knowledge of subsequent proceedings because I simply wasn’t there.”

Mr. Johnson said that the senior management of Downing Street had been almost completely changed after the scandal. He also cited parts of Ms. Gray’s report in his defense, seeking to use it as a political shield.

“Sue Gray acknowledges that very significant changes have already been enacted,” Mr. Johnson said.

But his protestations of humility were swiftly set aside when he responded to criticism from the leader of the opposition Labour Party, Keir Starmer, who faces a police inquiry into whether he broke rules by drinking a beer and eating Indian takeout food at a campaign event during a lockdown.

Joking about that incident, Mr. Johnson referred to Mr. Starmer as “Beer Korma,” a reference to an Indian dish popular in Britain.

Stephen Castle

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Who is Sue Gray? A low-key civil servant takes center stage in British politics.

With years of experience in the higher reaches of the British Civil Service, including overseeing government ethics investigations, Sue Gray used to be considered one of the most powerful people Britons had never heard of.

But Ms. Gray was at the center of attention in British politics on Wednesday after delivering her report into the parties held in Downing Street that violated Britain’s lockdown rules.

After a lifetime toiling in anonymity, it is an awkward position for Ms. Gray, who now finds herself famous enough to be the subject of memes, poems and YouTube videos.

Ms. Gray is experienced in solving thorny problems and has a reputation as a steely and skillful fixer. She has spent most of her career in government service, though she once took a break to run a pub in Northern Ireland with her husband, Bill Conlon, a country singer.

Later, Ms. Gray worked closely with Gus O’Donnell, a former head of the Civil Service. Because of the power of his position, as well as his initials, he was nicknamed “God” and, perhaps inevitably, Ms. Gray was known as “baby God.”

One former minister, David Laws, recalled in his memoirs being told by Oliver Letwin, a fellow minister, that it had taken him two years to realize who really ran Britain. According to this account, Mr. Letwin concluded that it was “a lady called Sue Gray,” adding that “unless she agrees, things just don’t happen.”

In 2017, Ms. Gray was responsible for a report into the conduct of Damian Green, a senior minister who resigned after her investigation found that he had misled the public about pornography found on his parliamentary computer.

Ms. Gray inherited the inquiry on lockdown parties from the current head of the Civil Service, Simon Case. Mr. Johnson asked Mr. Case to lead what was then a much smaller investigation into the allegations late last year. Embarrassingly, Mr. Case had to recuse himself after reports that one took place in his office.

Most analysts had expected Ms. Gray to play things very straight and to limit her findings to the facts that she had established.

And now that she has issued her report, they expect her to very gladly retreat from the spotlight.

Stephen Castle

Keir Starmer, the Labour party leader, is likely to face more pressure.

While Keir Starmer, the leader of the opposition Labour party, was not involved in the parties at Downing Street detailed in Sue Gray’s investigation, the report could also increase pressure on him, given that he too is being investigated for breaking coronavirus lockdown restrictions.

Mr. Starmer came under fire from some corners after he was photographed drinking a beer as he ate takeout food during a campaign meeting in the northern city of Durham last year. An initial police investigation into the gathering found no wrongdoing, but after a number of media reports, the police decided to reopen the investigation, citing new evidence.

Unlike Prime Minister Boris Johnson, Mr. Starmer vowed to resign if he was found to have breached lockdown restrictions, but he has said he was certain his actions were within the rules.

“I am absolutely clear that no laws were broken, they were followed at all times,” Mr. Starmer said this month. “But if the police decide to issue me with a fixed penalty notice, I would of course do the right thing and step down,” he added, referring to the mechanism used by the police to fine those deemed to have broken the law.

The drama around the photograph of Mr. Starmer, called “Beergate” in the British tabloid media, was driven in large part by Conservative-supporting newspapers that accused the Labour leader of hypocrisy because he had been a vocal critic of Mr. Johnson’s government in the wake of the “Partygate” scandal.

Megan Specia

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The report is just another sign of bad behavior in the halls of power.

Sue Gray’s report on alcohol-fueled partying at Downing Street during lockdowns in 2020 and 2021 is just the latest revelation of bad behavior in the halls of power in Britain.

A pattern of misconduct among elected officials in Parliament has also been made evident in a series of bullying and sex abuse scandals that have increasingly come to light.

Last month, Neil Parish, a Conservative lawmaker, resigned after admitting to viewing pornography in the House of Commons while seated among colleagues.

In mid-April, Imran Ahmad Khan, a Conservative lawmaker, was expelled from the party and then resigned after being found guilty on criminal charges of sexually assaulting a teenager. This week, he was sentenced to 15 months in prison after being found guilty of the assault.

Also in April, The Sunday Times reported that 56 lawmakers, including three cabinet ministers and two “shadow cabinet” ministers from the opposition Labour Party, had been referred to an independent watchdog because of sexual misconduct claims since 2018.

Last week, an unnamed Conservative lawmaker was arrested on suspicion of rape, sexual assault, abuse of a position of trust and misconduct in public office.

Liam Byrne, a Labour lawmaker, was suspended for two days from Parliament for bullying a former employee after complaints were made to the Independent Complaints and Grievance Scheme, a watchdog group.

A 2018 parliamentary report found that nearly one in five people working in Parliament, where more than 3,000 people are employed in the House of Commons, had been sexually harassed or had witnessed sexually inappropriate behavior in the previous year. Women were twice as likely as men to experience it. The report also found that nonsexual verbal abuse was also rampant.

The Independent Complaints and Grievance Scheme was set up in 2018 after a series of misconduct scandals in Westminster — which came to be known as “Pestminster.” But after the recent scandals, staff in the legislature have criticized the watchdog for being slow and ineffectual, and for providing limited protections for those working in Westminster.

Lindsay Hoyle, the speaker of the House of Commons, has called for a radical overhaul of working practices in Parliament to better protect staff.

Megan Specia

France24 - World

Desperation turns into sorrow in the aftermath of Texas school shooting

Issued on: 25/05/2022 - 18:55Modified: 25/05/2022 - 22:05

NEWS WIRES Wassim Cornet

Desperation turned to heart-wrenching sorrow for families of grade schoolers killed after an 18-year-old gunman barricaded himself in their Texas classroom and began shooting, killing at least 19 children and their two teachers.

By Wednesday morning, many were facing the grim reality of an unimaginable horror as the names of the young victims of Tuesday's shooting at Robb Elementary School in the southwestern town of Uvalde began to emerge.

Among them were relatives of 10-year-old Eliahna Garcia, who learned late Tuesday that she was among those killed, said her aunt, Siria Arizmemdi.

“She was very happy and very outgoing,” said Arizmendi, a fifth-grade teacher at Flores Elementary School in the same school district. “She loved to dance and play sports. She was big into family, enjoyed being with the family.”

Veronica Luevanos, whose 10-year-old daughter, Jaliah Nicole Silguero, was among the victims, tearfully told Univision that her daughter did not want to go to school Tuesday and that the girl seemed to sense something was going to happen. Jaliah’s cousin also died in the shooting.

All of the dead were in the same fourth-grade classroom, where the shooter barricaded himself and opened fire on the children and teachers, Texas Gov. Greg Abbott told a news conference Wednesday. He said the gunman used one weapon and posted on Facebook shortly before the shooting, “I'm going to shoot an elementary school.”

Schools Superintendent Hal Harrell fought back tears as he spoke of the children and their teachers.

“You can just tell by their angelic smiles that they were loved,” Harrell said of the children. “That they loved coming to school, that they were just precious individuals.”

The two teachers “poured their heart and soul” into their work, he said.

Vincent Salazar's 10-year-old daughter, Layla, was among those killed. She loved to swim and dance to videos on TikTok, her father said. An avid runner, she won six races at the school’s field day, and Salazar proudly posted a photo of Layla showing off two of her ribbons on Facebook.

Each morning as he drove her to school in his pickup, Salazar would play “Sweet Child O’ Mine,” by Guns ‘n’ Roses and they’d sing along, he said. She was excited about seeing the new Marvel movie, “Thor: Love and Thunder.”

“She was just a whole lot of fun,” he said.

Manny Renfro said he got word Tuesday that his grandson, 8-year-old Uziyah Garcia, was among those killed.

“The sweetest little boy that I’ve ever known,” Renfro said. “I’m not just saying that because he was my grandkid.”

Renfro said Uziyah last visited him in San Angelo during spring break. “We started throwing the football together and I was teaching him pass patterns. Such a fast little boy and he could catch a ball so good,” Renfro said. “There were certain plays that I would call that he would remember and he would do it exactly like we practiced.”

Lisa Garza, 54, of Arlington, Texas, mourned the death of her 10-year-old cousin, Xavier Javier Lopez, who had been eagerly awaiting a summer of swimming.

“He was just a loving ... little boy, just enjoying life, not knowing that this tragedy was going to happen,” she said. “He was very bubbly, loved to dance with his brothers, his mom. This has just taken a toll on all of us.”

She also lamented what she described as lax gun laws.

“We should have more restrictions, especially if these kids are not in their right state of mind and all they want to do is just hurt people, especially innocent children going to the schools,” Garza said.

Arizmendi also spoke angrily, through tears, about how the shooter managed to get a gun.

“It’s just difficult to understand or to put into words,” she said. “I just don’t know how people can sell that type of a gun to a kid 18 years old. What is he going to use it for but for that purpose?”

Slain fourth-grade teacher Eva Mireles, 44, was remembered as a loving mother and wife. “She was adventurous. ... She is definitely going to be very missed,” said 34-year-old relative Amber Ybarra, of San Antonio.

As Ybarra prepared to give blood for the wounded, she wondered how no one noticed trouble with the shooter in time to stop him.

“To me, it’s more about raising mental health awareness,” said Ybarra, a wellness coach who attended Robb Elementary herself. “Someone could possibly have seen a dramatic change before something like this happened.”

In a post on the school's website at the start of the school year, Mireles had introduced herself to her new students.

“Welcome to the 4th grade! We have a wonderful year ahead of us!” she wrote, noting she had been teaching 17 years, loved running and hiking, and had a “supportive, fun, and loving family.” She mentioned that her husband was a school district police officer, and they had a grown daughter and three “furry friends.”

In the hours after the shooting, pictures of smiling children were posted on social media, their families begging for information. Classes had been winding down for the year and each school day had a theme. Tuesday’s was Footloose and Fancy, and students were supposed to wear a nice outfit with fun or fancy shoes.

At a civic center where desperate relatives had gathered for news late Tuesday, one man walked away sobbing into his phone: “She is gone.” Behind the building, a woman stood alone, alternately crying and yelling into her phone, shaking her fist and stamping her feet.

Even for the survivors, there was grief.

Lorena Auguste was substitute teaching at Uvalde High School when she heard about the shooting. She began frantically texting her niece, a fourth-grader at Robb Elementary, until Auguste heard from her sister that the child was OK.

Auguste said her niece asked her that night, “Tia, why did they do this to us? We’re good kids, we didn’t do anything wrong.”

Hillcrest Memorial Funeral Home, which is located across the street from Robb Elementary School, said in a Facebook post that it would be assisting families of the shooting victims with no cost for funerals.

(AP)

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California transit worker kills eight, including coworkers, in latest US mass shooting

California churchgoers hog-tie gunman after deadly attack

Teenage gunman kills 19 students, 2 adults in Texas school shooting

France24 - Monde

Fusillade au Texas : retour du débat sur les armes au cœur d'une Amérique endeuillée

Publié le : 25/05/2022 - 19:18Modifié le : 25/05/2022 - 23:05

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L'auteur de la tuerie à Uvalde, qui a assassiné 19 enfants et deux enseignants avant d'être abattu par la police mardi, était un adolescent de 18 ans en conflit familial, isolé et en décrochage scolaire qui avait annoncé son geste sur Facebook. Le président Joe Biden se rendra au Texas dans les prochains jours. 

Le débat sur les armes aux États-Unis est sur toutes les chaînes aux États-Unis. Cette éternelle question s'est à nouveau imposée, mercredi 25 mai, à Uvalde au lendemain de l'effroyable massacre de 19 écoliers dans cette ville texane assommée par le deuil.

Un lycéen en rupture scolaire, Salvador Ramos, 18 ans, y a ouvert le feu au fusil semi-automatique dans une école primaire, abattant également deux enseignants avant d'être tué par les policiers.

Signe de la tension autour du sujet, la conférence de presse du gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a été interrompue mercredi par son opposant Beto O'Rourke, qui l'a accusé de ne "rien faire" et de ne "rien proposer".

"Vous dites que cela n'était pas prévisible, c'était complètement prévisible à partir du moment où vous avez décidé de ne rien faire", a déclaré cette figure du parti démocrate au Texas.

La veille, le président Joe Biden, qui revenait d'une tournée en Asie lorsque la fusillade s'est produite, avait livré une allocution émue depuis la Maison Blanche, appelant à "transformer la douleur en action". "Quand, pour l'amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes ?", avait-il lancé, se disant "écœuré et fatigué" face à la litanie des fusillades en milieu scolaire. Le président américain a indiqué mercredi qu'il se rendra au Texas "dans les prochains jours".

>> À lire : États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott

"Horrible cauchemar"

Le débat sur la régulation des armes à feu aux États-Unis tourne pratiquement à vide étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.

À Uvalde, une chape de plomb recouvrait mercredi la ville, où les habitants étaient partagés entre deuil, effroi et stupeur au lendemain du massacre.

"On a l'impression qu'un nuage noir plane sur la ville", confiait à l'AFP un habitant, Adolfo Hernandez, dont le neveu se trouvait dans cet établissement plongé dans l'épouvante et le chaos par un tireur de 18 ans, abattu par la police. "On veut se pincer et se réveiller de cet horrible cauchemar", a-t-il ajouté, décrivant une ville "au cœur brisé, dévastée".

Les rues aux alentours de l'école endeuillée étaient bouclées mercredi par les forces de l'ordre, qui ont établi un périmètre de sécurité.

Il n'y avait pas de circulation automobile, très peu de piétons et, hormis la présence de nombreux médias et de dizaines de policiers, un calme lugubre régnait, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Annonce sur Facebook

La veille, à la mi-journée, l'horreur s'est abattue sur cette ville de 16 000 habitants lorsqu'un tireur, identifié comme Salvador Ramos, 18 ans, a commis l'une des pires tueries de ces dernières années aux États-Unis.

Le lycéen, qui a d'abord visé sa grand-mère, grièvement blessée et hospitalisée, s'est ensuite rendu à l'école primaire Robb, près de laquelle il a accidenté sa voiture.

Il avait au préalable annoncé sur Facebook qu'il allait perpétrer cette attaque, a rapporté Greg Abbott.

Salvador Ramos a ainsi successivement publié un message prévenant qu'il allait tirer sur sa grand-mère, puis un autre précisant qu'il l'avait fait. "Le troisième message, sans doute moins de 15 minutes avant d'arriver à l'école, disait : ‘Je vais ouvrir le feu dans une école primaire’", a précisé le gouverneur Abbott lors d'une conférence de presse.

"Maléfique"

Prévenues de l'accident de voiture et du fait qu'il était armé, les forces de l'ordre ont tenté de l'empêcher d'entrer dans l'école mais après un échange de coups de feu, il est parvenu à se barricader dans une salle de classe, a détaillé mercredi matin Chris Olivarez, porte-parole de la police texane, sur la chaîne CNN.

C'est là qu'il a massacré 19 jeunes élèves, âgés d'une dizaine d'années tout au plus, et deux enseignants, et fait 17 blessés en utilisant un fusil d'assaut AR-15, selon le gouverneur, avant d'être abattu par la police.

Le jeune tireur, de nationalité américaine, s'était tout récemment acheté deux fusils d'assaut et 375 cartouches, en plusieurs fois juste après son 18e anniversaire.

Le fusil AR-15, arme extrêmement létale, est funestement connu pour avoir déjà été utilisé dans d'autres fusillades aux lourds bilans, comme la tuerie en 2018 dans un lycée de Parkland en Floride (17 morts, dont une majorité d'adolescents).

Un ancien ami, Santos Valdez, a confié au Washington Post que Salvador Ramos avait été harcelé enfant à cause d'un défaut d'élocution, et qu'il s'était un jour entaillé le visage "juste pour s'amuser".

"Nulle part ailleurs"

Le quartier de l'école primaire Robb est habité par une classe moyenne modeste d'Américains qui vivent dans des petites maisons simples, en bois et à un étage, dotées d'un petit jardin où l'on voit parfois une balançoire ou un barbecue.

L'école Robb restera fermée jusqu'aux congés d'été, par ordre des autorités scolaires.

Plus de 500 enfants, dont près de 90 % d'origine hispanique, étudiaient dans cet établissement pendant l'année scolaire 2020-2021, selon des données de l'État.

La ville d'Uvalde a indiqué recueillir des dons pour aider à financer les dépenses médicales des familles de victimes.

Les écoles américaines sont régulièrement frappées par ces drames, comme celui de l'école primaire de Sandy Hook, survenu en 2012 dans le Connecticut, où un déséquilibré âgé de 20 ans avait tué 26 personnes, dont vingt enfants âgés de 6 et 7 ans, avant de se suicider.

"Cela n'arrive que dans ce pays, et nulle part ailleurs. Dans aucun autre pays, les enfants vont à l'école en pensant qu'ils pourraient se faire tirer dessus", s'est ému mardi le sénateur démocrate de cet État du nord-est des États-Unis, Chris Murphy, qui a "supplié" ses collègues élus d'agir.

Avec AFP

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États-Unis : un tireur tue 19 enfants et deux adultes dans une école du Texas

France24 - Monde

Afghanistan : l'organisation État islamique revendique quatre attentats à la bombe

Publié le : 26/05/2022 - 00:15Modifié le : 26/05/2022 - 07:53

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Au moins 16 personnes ont été tuées mercredi en Afghanistan dans quatre attentats à la bombe. L'organisation État islamique a revendiqué ces attaques, qui constituent un défi sécuritaire pour les Taliban.

Au moins 16 personnes ont été tuées mercredi 25 mai, en Afghanistan dans quatre attentats à la bombe : trois contre des minibus à Mazar-e-Sharif (Nord), revendiqués par l'organisation État islamique (OEI) et un contre une mosquée dans la capitale Kaboul, selon les autorités. 

À Mazar-e-Sharif, la grande ville du nord, "les bombes ont été placées à bord de trois minibus dans différents quartiers de la ville", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police provinciale de Balkh, Asif Waziri. Au moins dix personnes sont mortes et une quinzaine d'autres ont été blessées, selon la police et les services de santé.

L'OEI a revendiqué ces attaques dans la soirée. "Les soldats du califat ont fait exploser deux bombes placées sur deux bus […] et une troisième bombe sur un troisième bus", a indiqué l'OEI via ses chaînes Telegram.

À Kaboul, un autre attentat à la bombe a visé dans la soirée une mosquée, tuant au moins deux personnes et en blessant dix autres ; la bombe avait été placée à l'intérieur d'un ventilateur dans la mosquée, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Un défi sécuritaire pour les Taliban

Le nombre d'attentats a diminué dans le pays depuis que les Taliban ont pris le pouvoir en août, mais une série d'attaques meurtrières à la bombe, dans lesquelles des dizaines de personnes ont trouvé la mort, a frappé le pays fin avril, pendant le mois saint du ramadan. Certaines des attaques revendiquées par le organisation jihadiste État islamique, avaient visé en particulier la minorité chiite hazara, considérée comme hérétique par l'OEI.

Le 28 avril, déjà à Mazar-i-Sharif, des attentats à la bombe, revendiqués par l'OEI, contre deux minibus transportant des passagers chiites, avaient fait neuf morts.

Le 21 avril, une mosquée chiite de cette ville avait aussi été la cible d'une bombe. Au moins 12 personnes avaient été tuées et 58 blessées, et là encore l'OEI avait revendiqué l'attaque.

Le lendemain, au moins 36 personnes, dont des enfants, avaient trouvé la mort à Kunduz (nord-est) dans un autre attentat à la bombe contre une mosquée sunnite, fréquentée par des soufis, pendant la prière du vendredi.

À Kaboul, dix personnes avaient été tuées le 29 avril lors d'une explosion dans une mosquée sunnite, après la prière du vendredi.

Les Taliban tentent de minimiser la menace de l'organisation État islamique-Khorasan (OEI-K), la branche régionale de l'OEI, et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, qu'ils combattent depuis des années.

Ils ont multiplié les raids, notamment dans la province orientale de Nangarhar, et arrêté des centaines d'hommes accusés d'en faire partie.

Ils assurent depuis quelques mois avoir vaincu l'OEI-K, mais les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir afghan.

Avec AFP

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Reportage en Afghanistan : la résistance des femmes contre le retour de la burqa

En Afghanistan, les Taliban confirment le meurtre de quatre femmes à Mazar-i-Sharif

Afghanistan : le groupe EI revendique deux attentats meurtriers à Mazar-i-Sharif

Valeurs Actuelles

Comment Alliance citoyenne a imposé le burkini à la mairie de Grenoble

Lundi 16 mai 2022, Grenoble, aux alentours de minuit. Dans une salle des fêtes louée par Alliance citoyenne, un parterre de 100 militantes, voilées ou non, peine à dissimuler sa crispation. Rapidement, l’inquiétude laisse place à l’euphorie. La salle s’embrase. Le port du burkini vient d’être autorisé à Grenoble. La conquête a eu lieu. Les intenses mois de lobbying et d’agit-prop auprès de la Mairie, avec campagnes d’affichage et happenings de rue, ont fait céder les derniers garde-fous. Éric Piolle, le maire « déconstruit » a laissé la place à Éric Piolle, le maire “compromis”. La victoire n’est pourtant pas complètement acquise. Le procureur de Grenoble annonce, quelques heures après le “triomphe”, l’ouverture d’une enquête judiciaire : selon les révélations du Parisien, l’association aurait fiché des milliers d’habitants selon leur origine ou leurs croyances pour mieux les cibler et affiner sa propagande. Le collectif encourt cinq ans de prison et 300 000 euros d’amende. Mais qui se cache derrière cette association autoqualifiée de « pyromane » à la réputation sulfureuse ?

Rembobinons de quelques mois. Nous sommes en juillet 2021, dans la touffeur de l’été isérois, en plein cœur de Grenoble, toujours. À l’entrée de la piscine municipale Jean-Bron, sur des affiches collées à l’édifice, quelques mots viennent troubler la torpeur ambiante : « Monsieur le Maire, laissez-nous choisir notre maillot. » Plus qu’une invitation, une injonction. Traduisez plutôt : “Laissez-nous porter le burkini en toute quiétude. ” L’oukase est l’œuvre d’Alliance citoyenne. Rien ne sert de se fier au nom aseptisé du collectif. Sous ses airs d’organisation vertueuse qui « promet une société plus juste et démocratique », l’association se fait le chantre de toutes les marottes islamo-gauchistes : défense du hidjab, promotion du burkini, lutte contre l’islamophobie d’État… Exit le prolétaire : le musulman est devenu le nouveau damné de la Terre.

Née en 2012 à Grenoble, Alliance citoyenne n’a pas toujours revêtu les atours d’une officine communautariste. Tant s’en faut. Le mouvement s’attaque en premier lieu à des combats sociaux, comme la lutte contre le mal-logement ou la défense des normes pour les handicapés. S’inspirant de la méthode du “community organizing”, tout droit importée des États-Unis, les militants d’Alliance citoyenne prônent la “désobéissance civile” pour faire valoir leurs intérêts face aux institutions publiques. Quitte à créer des polémiques de toutes pièces pour jouer leur rôle de “pyromanes sociaux”. « Il y a deux conceptions de la démocratie, explique Adrien Roux, le directeur de l’association. Ceux qui pensent qu’une fois qu’on est élu, ça suffit pour décider ; et puis ceux qui pensent que la décision doit toujours être renégociée avec les gens qui donnent un mandat pour décider. » Une note interne que s’est procurée le Parisien lève le voile sur l’état d’esprit du mouvement et ses diverses motivations. « Nous avons aidé les leaders à repérer les conflits qui se cachent derrière les colères. Il n’est pas évident d’assumer ce rôle d’agitateur, de pyromane social comme ils disent outre-Atlantique. »

Courbettes communautaristes

Occupation du hall d’un bailleur social, blocage de file d’attente… Les activistes redoublent d’imagination pour faire avancer leur agenda politique. Et ça marche : Alliance citoyenne collectionne les succès, de la rénovation des HLM à Villeurbanne à l’amélioration des conditions d’accueil d’étudiants étrangers à Grenoble. Mais, dès 2019, le ton change, se veut plus communautaire. Les pontes du mouvement portent au pinacle la défense des femmes musulmanes, victimes de “l’islamophobie” quotidienne de l’État français. Les actions coups de poing deviennent légion, dans la droite lignée du paternaliste “community organizing”. À l’été de la même année, des militantes vêtues de burkini s’introduisent illégalement dans deux piscines grenobloises. Les activistes protestent contre le règlement intérieur bannissant leur tenue islamique, symbole d’un « climat islamophobe » en France. Des actions d’agit-prop soutenues par le collectif néoféministe #NousToutes, fidèle à sa logique intersectionnelle. Les justicières fustigent un règlement « discriminant et sexiste » qui renforcerait de facto « la stigmatisation des femmes musulmanes ». Convergence des luttes un jour, convergence des luttes toujours…

Une ligne communautariste pro-islam impulsée par Adrien Roux, directeur omnipotent d’Alliance citoyenne, qui aura réussi à phagocyter l’entourage du maire en quelques mois. Car à l’époque, Éric Piolle fait front à cette myriade d’initiatives, déplorant sur France Inter une prolifération de « l’islam politique » . Les temps ont bien changé : il semblerait que les logiques électoralistes aient eu raison de la sincérité du maire écolo de la ville. Après avoir “dégenré” les cours de récréation, l’édile grenoblois voit dans le burkini un « progrès social » en 2022. Selon les informations du Parisien , au moins trois élues ont été convoquées dans son bureau, ces derniers jours, et priées de s’abstenir, pour faire basculer le scrutin annoncé serré, sous la pression du lobby Alliance citoyenne. « En politique, il n’y a pas de convictions, il n’y a que des circonstances », disait jadis Talleyrand. Dans le même temps, l’organisation s’entoure de militants au pedigree sulfureux, dont une certaine Taous Hammouti. « N’oubliez jamais que c’est Charlie qui a dégainé le premier. » Voici le message que postait l’activiste sur Facebook en 2015, deux jours après l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo. Face au changement de cap idéologique de l’asso, certains militants historiques décident de quitter le navire. Trop tard.

Une équipe de foot montée de toutes pièces

La myriade de happenings d’Alliance citoyenne, à l’instar de ceux de Grenoble, a un effet tremplin pour l’asso, qui connaît un essor médiatique fulgurant. Mais uniquement cathodique. Pour faire connaître son combat, Alliance citoyenne se doit de grossir. Pour ce faire, le collectif le sait, le numérique représente le nerf de la guerre. Quitte à user de méthodes… rudimentaires. L’asso garnit ses rangs en enrôlant ses nouveaux “soldats” parmi ses ouailles 2.0, ceux qui “likent” ou partagent ses publications sur les réseaux sociaux. On apprend ainsi, dans le Parisien, que Founé Diawara, capitaine médiatique de l’équipe de football des Hijabeuses, frange d’Alliance citoyenne qui milite pour le port du voile islamique en compétitions sportives, a été recrutée après avoir… “liké” un post Instagram. Une équipe des Hijabeuses montée de toutes pièces et à la va-vite sur le Net. La majorité d’entre elles ont été démarchées sur Twitter et Facebook. Certaines n’avaient jusqu’à présent jamais touché de ballon de football…

Peu importe la méthode, du moment qu’elle fonctionne : Alliance citoyenne revendique aujourd’hui 10 000 membres, omniprésents sur la Toile. Une force de frappe colossale. Suffisante pour faire ployer les députés de l’Assemblée nationale. En février, le Palais- Bourbon, las des manifestations à répétition des Hijabeuses devant le Sénat, finit par adopter la nouvelle “loi sport”. Sans l’amendement déposé par Les Républicains interdisant le “port de signes religieux ostensibles” en compétition. En politique, “résignation” rime souvent avec “reddition”.

Un financement très opaque

Derrière ses revendications “progressistes”, Alliance citoyenne dissimule une arrière-boutique beaucoup moins rutilante. Il suffit de gratter la façade. En 2019, le Parisien révèle que l’organisation se livre à du listing ethnique. « Malades tous les deux », « couple kabyle très en colère », « FN ou ne vote pas »… : sur des fichiers Excel, des milliers d’inscriptions de ce type sont retrouvées. Ces informations, récoltées à l’issue de longues séances de porte-à-porte, doivent permettre aux organisateurs de recontacter les habitants les plus sensibles aux luttes. « À partir du moment où vous ouvriez la porte, vous étiez sur cette liste », informe une ancienne bénévole, qui a pris ses distances avec le mouvement. Hiatus : la législation européenne interdit strictement tout fichage ethnique. Une réglementation que semblait ignorer Alliance citoyenne. « On n’a pas de classement sur l’origine, se défend Adrien Roux au Parisien. Depuis 2020, les personnes interrogées remplissent elles-mêmes un formulaire en fin d’entretien. »

Outre ses méthodes, le financement de l’association interpelle. Qui perfuse le mouvement qui a déchiré l’agglomération grenobloise ? En plus de percevoir des milliers d’euros de la Mairie, qui refuse de dévoiler le montant exact, Alliance citoyenne touche en 2016 près de 80 000 euros du milliardaire controversé George Soros. Pour quel motif ? Les Open Society Foundations, créées en 1979 par l’Américano-Hongrois, souhaitent « transformer » Alliance citoyenne en une « organisation nationale avec une visibilité nationale ». George Soros réitère son soutien économique à l’asso deux ans plus tard, en 2018, lui octroyant une manne de 90 000 euros pour encourager les « mobilisations contre le racisme et les discriminations ». L’enjeu est transparent. Parmi les soutiens pécuniaires, on retrouve également… la Commission européenne !

En 2020, dans le cadre d’un appel à projets lancé par l’instance bruxelloise, Alliance citoyenne dépose un projet baptisé “Femmes musulmanes debout pour que la tolérance soit la règle”, destiné à défendre les musulmanes contre les discriminations. Après examen du texte par des auditeurs indépendants, la Commission européenne reconnaît que « les femmes musulmanes sont l’un des groupes les plus vulnérables touchés par l’intolérance ». L’instance verse 60 000 euros à l’association au nom de la défense des minorités. En 2021, Gérald Darmanin demande à la Commission européenne d’annuler sa subvention, accusant Alliance citoyenne de « promouvoir des règles compatibles avec la charia ». Sans succès. Derrière l’image d’une lutte marginale, émanant de quelques femmes musulmanes isolées, se niche un réseau d’influence tentaculaire, réglé au millimètre. Soros, la Commission européenne… : ils sont nombreux, en sous-main, à œuvrer à la déconstruction de l’unité française, au morcellement de la communauté nationale. Pour mieux la reconstruire à leur image ?

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France24 - Monde

Ukraine : les combats se rapprochent de Severodonetsk, selon le gouverneur

Publié le : 25/05/2022 - 06:45Modifié le : 26/05/2022 - 07:01

FRANCE 24 Suivre

Accentuant sa pression sur la Russie, les États-Unis ont décidé de mettre fin, à partir de mercredi, à une exemption permettant à Moscou de payer ses dettes en dollar. De son côté, l'Union européenne discute toujours d'un embargo sur le pétrole russe, qui requiert l'unanimité des pays membres. Sur le terrain, les combats se rapprochent de la ville de Severodonetsk.

  • 00 h 56: à Davos, l'Ukraine réclame plus d'armes lourdes

L'Ukraine a grandement besoin d'unités mobiles capables d'envoyer plusieurs roquettes simultanément, pour avoir des armes égales face à la puissance de feu de la Russie, a insisté mercredi à Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères. "La bataille pour le Donbass ressemble beaucoup aux batailles de la deuxième guerre mondiale", a indiqué Dmytro Kuleba aux journalistes. Il a expliqué que "certains villages et villes n'existent plus" dans cette région de l'Ukraine, qui essuie ces derniers jours des bombardements intensifs. "Ils ont été réduits en ruines par les tirs d'artillerie russe, par des systèmes russes de lancement de multiples roquettes." 

  • 23 h 21: Kiev remercie Paris de soigner des "blessés de guerre ukrainiens"

Lors d'un échange téléphonique avec son nouvel homologue français Sébastien Lecornu, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov a remercié la France d'accueillir "des blessés de guerre ukrainiens au sein de ses hôpitaux, et notamment au sein des hôpitaux des armées", selon un communiqué publié mercredi soir par le ministère français des Armées.

Deux premiers militaires ukrainiens ont été accueillis à l'hôpital militaire de Percy, en région parisienne, a précisé à l'AFP le cabinet du ministre français.

  • 22 h 47: entretien entre Macron et Erdogan prévu ce jeudi

Le président français Emmanuel Macron s'entretiendra jeudi par téléphone avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qui menace de mettre son veto à l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan, en pleine crise ukrainienne.

Ankara a prévenu mercredi qu'elle ne donnerait pas son accord à l'adhésion de la Suède et de la Finlande sans avoir obtenu des "mesures concrètes" de leur part concernant ses préoccupations sécuritaires, après avoir reçu les délégations de diplomates de ces deux pays.

  • 17 h 23 : la procédure spéciale russe pour l'octroi de passeports est "une violation flagrante" de l'intégrité territoriale ukrainienne, selon Kiev

"L'octroi forcé de passeports aux Ukrainiens à Kherson et Zaporijia est une nouvelle preuve de l'objectif criminel de la guerre de la Russie contre l'Ukraine", a déclaré dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 

  • 16 h 30 : Vladimir Poutine rencontre pour la première fois des soldats russes blessés en Ukraine

Selon des images diffusées à la télévision russe, le président russe, vêtu d'une blouse blanche, a échangé avec plusieurs militaires, s'intéressant à leurs villes d'origine et leur situation familiale. Les militaires se tenaient debout près de leurs lits et leurs blessures n'étaient pas apparentes.

  • 16 h 07 : Kiev dénonce le "chantage" russe sur la levée des sanctions

Alors que Moscou demande de lever les sanctions visant la Russie pour éviter une crise alimentaire mondiale, Kiev dénonce "un chantage manifeste". "On ne peut pas trouver un meilleur exemple de chantage dans les relations internationales. Si quelqu'un l'accepte, alors cette personne a un problème", a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, qui s'exprimait lors du forum économique de Davos.

  • 15 h 08 : les combats se rapprochent de Severodonetsk, situation "très difficile"

Les combats avec les forces russes ont atteint la périphérie de Severodonetsk, ville de l'Est de l'Ukraine où la situation est "très difficile", a annoncé le gouverneur de la région. "Les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier" sur Severodonetsk, a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï, ajoutant que la ville "est tout simplement en train d'être détruite".

  • 14 h 21 : "Les crimes de guerre ont été répétés sur le territoire"

  • 13 h 10 : la guerre affectera durablement la sécurité autour de la Baltique

L'invasion russe de l'Ukraine aura un "impact négatif à long terme" sur la sécurité régionale autour de la mer Baltique, ont affirmé mercredi les chefs de la diplomatie des États riverains réunis pour la première fois depuis neuf ans, sans la Russie.

Les réunions ministérielles du Conseil des États de la mer Baltique, une instance de coopération régionale, avaient été suspendues après l'annexion russe de la Crimée en 2014 et le soutien apporté par Moscou aux séparatistes de l'est de l'Ukraine. Rompant avec cette longue pause, les chefs de la diplomatie des dix pays (Allemagne, Norvège, Suède, Danemark, Finlande, Islande, Pologne, Estonie, Lituanie, Lettonie) se sont retrouvés mardi et mercredi à Kristiansand (sud de la Norvège), en présence également du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

"L'agression russe est totalement incompatible avec le modèle coopératif régissant les relations internationales dans la région de la mer Baltique, a un impact négatif à long terme sur la sécurité régionale et est contraire à l'ordre international fondé sur des règles", ont affirmé les participants dans une déclaration commune. "Les relations du Conseil avec la Russie et la Biélorussie (État observateur, NDLR) resteront rompues jusqu'à ce que la coopération soit redevenue possible dans le cadre des principes fondamentaux du droit international", ont-ils ajouté.

  • 10 h 40 : Moscou envisagera un échange de prisonniers avec Kiev après un procès

La Russie examinera la question d'un échange de prisonniers avec l'Ukraine une fois que les détenus ukrainiens auront été jugés, a indiqué mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andreï Roudenko, cité par les agences russes. "Nous examinerons tout cela après que ceux qui se sont rendus auront été jugés, qu'un verdict aura été prononcé", a-t-il déclaré. "Avant cela, les discussions sur un échange sont prématurées", a-t-il ajouté.

La semaine dernière, les derniers défenseurs ukrainiens de la ville stratégique de Marioupol retranchés dans l'aciérie Azovstal se sont rendus. Selon le ministère russe de la Défense, près de 4 000 soldats y ont été capturés. Les autorités ukrainiennes veulent organiser un échange de prisonniers de guerre, mais les autorités russes ont indiqué à maintes reprises qu'elles considéraient au moins une partie d'entre eux, appartenant au régiment Azov, non pas comme des militaires mais comme des combattants néonazis coupables de crimes de guerre.

  • 9 h 54 : la Russie demande la levée des sanctions pour éviter une crise alimentaire mondiale

Un haut diplomate russe a exigé la levée des sanctions visant Moscou comme condition pour éviter une crise alimentaire mondiale, du fait du blocage des exportations de céréales ukrainiennes depuis le début de l'offensive du Kremlin. "La résolution du problème alimentaire passe par une approche collective, impliquant notamment la levée des sanctions qui ont été instaurées contre les exportations russes et les transactions financières", a déclaré un ministre adjoint des Affaires étrangères, Andreï Roudenko, cité par les agences de presse russes.

  • 9 h 33 : Volodymyr Zelensky dénonce à Davos un manque d'"unité" des pays occidentaux

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé mercredi un manque d'"unité" des pays occidentaux face à la guerre en Ukraine. "Ma question est : y a-t-il unité en pratique (dans l'Occident, NDLR) ? Je ne la vois pas", a-t-il regretté lors d'une prise de parole en visioconférence au forum économique de Davos en Suisse, affirmant avoir "besoin du soutien d'une Europe unie".

  • 9 h 14 : Volodymyr Zelensky présente ses condoléances aux proches et familles de victimes de la tuerie au Texas

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté mercredi ses condoléances aux proches et familles de victimes de la tuerie dans une école au Texas, estimant qu'il est "terrible d'avoir des victimes de tireurs en temps de paix". "Je veux présenter mes condoléances à tous les proches et familles des enfants qui ont été tués dans la terrible fusillade d'une école au Texas", a affirmé le dirigeant en préambule d'une prise de parole au cours d'un petit-déjeuner organisé par l'Ukraine à Davos.

  • 8 h 38 : le gouvernement britannique autorise la vente du club de football de Chelsea

Le gouvernement britannique a autorisé le rachat du club de football de Chelsea, propriété de l'oligarque russe Roman Abramovitch depuis 2003. "Le gouvernement a délivré une licence autorisant la vente du Chelsea FC. Compte tenu des sanctions que nous avons imposées aux personnes liées à (Vladimir) Poutine et à l'invasion sanglante de l'Ukraine, l'avenir à long terme du club ne peut être assuré que par un nouveau propriétaire", a tweeté la ministre britannique de la Culture, des Médias et des Sports, Nadine Dorries.

La Premier League avait approuvé mardi le rachat de Chelsea par le groupe mené par l'homme d'affaires américain Todd Boehly. Ce consortium avait formulé le 7 mai dernier une offre de 4,25 milliards de livres (4,97 milliards d'euros) pour la reprise du club londonien.

Le milliardaire russe Roman Abramovitch avait racheté les "Blues" en 2003 pour 140 millions de livres. Grâce à la manne financière de l'oligarque proche du Kremlin, Chelsea, jusque-là un second couteau du football anglais, s'était soudainement transformé en un acteur majeur sur le plan national et européen, cumulant notamment cinq titres en Premier League et deux Ligues des champions (2012, 2021).

  • 6 h 02 : Moscou ne peut plus rembourser sa dette en dollars, décide Washington

Les États-Unis ont décidé de mettre fin, à partir de 0 h 01 mercredi (heure de Washington, soit 6 h 01 à Paris), à une exemption permettant à Moscou de payer ses dettes en dollars, a annoncé le Trésor américain. Cette décision pourrait précipiter la Russie, qui a une douzaine de paiements à honorer d'ici la fin de l'année, dans le défaut de paiement.

L'Union européenne veut, elle aussi, aller plus loin dans les sanctions. Ses membres discutent toujours d'un embargo sur le pétrole russe, qui requiert l'unanimité des pays membres. L'Allemagne et la France ont jugé possible d'y parvenir dans les prochains jours, mais le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a jugé cette perspective "très improbable" dans l'immédiat.

  • 4 h 13 : la résilience dans la région bombardée de Donetsk

Le ministère ukrainien de la Défense a évoqué d'intenses combats dans les environs de Bakhmout, dans la région de Donetsk, dont la chute donnerait aux Russes le contrôle d'un carrefour important pour l'effort de guerre ukrainien. Les habitants rechignent à fuir malgré les risques. C'est le cas de Maria, dont la cuisine a été bombardée.

  • 2 h 42 : la Suisse va organiser une conférence de reconstruction de l'Ukraine les 4 et 5 juillet

Une conférence de reconstruction de l'Ukraine se tiendra les 4 et 5 juillet en Suisse afin de mobiliser des fonds pour le pays frappé par des destructions massives depuis l'invasion russe, a annoncé Ignazio Cassis, le président suisse, à Davos.

Les détails sur les futurs participants sont pour l'instant inconnus – une invitation a été adressée à environ 40 dirigeants –, mais la conférence devrait aborder notamment la question des contributions annoncées et à venir de la Banque mondiale, de l'OCDE et de l'Union européenne, a indiqué le président suisse. Il a, par ailleurs, précisé que le président ukrainien Volodymyr Zelensky y participera, sans détailler sous quelle forme.

    • 0 h 09 : Volodymyr Zelensky évoque une situation "extrêmement difficile" dans le Donbass

    "La situation dans le Donbass est extrêmement difficile", a répété le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans sa vidéo quotidienne. "En fait, toutes les forces que l'armée russe a encore ont été jetées là pour l'offensive" car ils "veulent tout détruire". De fait, Moscou concentre sa puissance de feu sur la région de Louhansk, cherchant notamment à cerner la ville de Severodonetsk.

    "La ligne de vie devient de plus en plus fragile", les convois de ravitaillement ne passent plus, précise notre envoyée spéciale en Ukraine Gwendoline Debono.

    Avec AFP et Reuters

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      Déclin démographique en Russie : "Poutine n’a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine

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      Ukraine : la situation dans la région de Louhansk "empire d'heure en heure"

      France24 - Monde

      Pourquoi la propagation de la variole du singe dans le monde surprend

      Publié le : 23/05/2022 - 18:01

      Sébastian SEIBT Suivre Julie CHOUTEAU

      Près d’une centaine de cas de variole du singe dans douze pays hors des foyers traditionnels de la maladie ont été confirmés, samedi, par l’Organisation mondiale de la Santé. Les autorités et les scientifiques rappellent que le risque de propagation de ce virus est faible, mais reconnaissent que la chaîne de transmission est très inhabituelle. 

      Ce sont 92 contaminations confirmées et une grande inconnue. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) est revenue pour la première fois, samedi 21 mai, sur la multiplication des cas de variole du singe dans le monde

      L'institution a confirmé la présence de cette maladie dans douze pays hors d'Afrique, qui était jusqu'à présent le seul continent à avoir connu des épidémies de variole du singe. Le Portugal, l'Espagne et le Royaume-Uni sont les principaux foyers de propagation avec plus de 20 cas chacun, tandis que la France a confirmé, vendredi 20 mai, le premier diagnostic positif.

      Cette maladie est une zoonose - transmise à l'homme par l'animal - identifiée pour la première fois chez des singes en laboratoire en 1958 et qui appartient à la même famille que la varicelle ou la variole. Beaucoup moins mortelle que cette dernière, la variole du singe existe actuellement sous deux formes : l'une qui s'est propagée essentiellement en République démocratique du Congo et au Congo-Brazzavile, et l'autre plus à l'ouest du continent, principalement au Nigeria. "C'est cette deuxième souche, moins dangereuse, que l'on retrouve actuellement en Europe et en Amérique du Nord", précise Matthias Altmann, épidémiologiste à l'université de Bordeaux et spécialiste des maladies infectieuses en Afrique. 

      La plupart du temps, les symptômes du virus - fièvre, toux, maux de tête et éruptions cutanées - disparaissent d'eux-mêmes après quelques semaines et aucun des patients recensés en Europe et en Amérique du Nord n'est décédé de cette maladie.

      Aucun lien direct avec un pays où le virus est endémique

      Si l'origine de ce virus est bien connue, ce qui inquiète actuellement les scientifiques, c'est "qu'une majorité des cas de variole du singe n'avaient aucun lien direct avec un pays africain où la situation de ce virus est endémique, ce qui est très inhabituel", note l'OMS. "Il y a une transmission autochtone du virus à laquelle on n'avait pas encore été confronté avec cette maladie et qu'on ne s'explique pas", confirme Charlotte Hammer, spécialiste des maladies infectieuses à l'université de Cambridge, interrogée par le site Science Media Centre.

      Jusqu'à présent, ce virus ne sortait que très exceptionnellement d'Afrique, et lorsque cela arrivait, il était très simple de trouver un lien. "Il y a eu des dizaines de cas aux États-Unis en 2003 qui étaient liés à un rongeur porteur du virus qui venait d'Afrique. En 2018, une infirmière britannique avait été exposée à cette maladie à l'hôpital en changeant les draps du lit d'un patient qui avait été contaminé au Nigeria", rappelle Paul Hunter, professeur de médecine à l'Université d'East-Anglia.

      Si la variole du singe se transmet peu et qu'il est généralement aisé de remonter la chaîne des contaminations, c'est parce que cette maladie "est beaucoup moins contagieuse que le Covid-19, car il faut généralement un contact direct et proche avec un porteur", résume Matthias Altmann. Pour le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), c'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour laquelle "la probabilité de contagion est très faible". "On pense, en outre, qu'elle se transmet après l'apparition des premiers symptômes", précise Matthias Altmann. 

      Les principaux vecteurs de contamination de la variole du singe sont "les cloques et les plaies sur le visage, les mains et les pieds qui apparaissent chez un individu infecté", souligne Paul Hunter. Rien à voir avec la propagation silencieuse du Sars-Cov-2, amplifiée par les porteurs asymptomatiques, qui a rendu la pandémie tellement difficile à contrôler.

      Moins de vaccinés contre la variole

      C'est pourquoi l'explosion actuelle des cas de variole du singe dans le monde a pris la communauté scientifique par surprise. Un élément d'explication vient "de la hausse continue du nombre de cas de contaminations sur le continent africain ces dernières décennies, ce qui faisait qu'une exportation du virus devenait de plus en plus probable", constate Matthias Altmann.

      Une augmentation due, quant à elle, à un nombre toujours plus important de personnes qui ne sont pas ou plus protégées contre cette famille de virus. "Le vaccin utilisé pour protéger de la variole est aussi efficace contre la variole du singe. Mais il n'est plus utilisé depuis 1980, car l'OMS juge que la variole a été éradiquée, ce qui fait qu'il y a de moins en moins de personnes vaccinées et immunisées dans le monde", souligne Paul Hunter.

      Mais encore faut-il un ou plusieurs élément(s) déclencheur(s) qui favoriserait une propagation sans frontière. En Espagne, l'un des pays européens les plus touchés avec 30 cas confirmés, les autorités cherchent actuellement à déterminer si un festival qui s'est déroulé début mai sur l'île de Grande Canarie pourrait être l'un des principaux foyers de contamination, explique le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung

      Plus de 80 000 personnes y étaient réunies pendant dix jours pour faire la fête et des Italiens, Madrilènes et des résidents de l'île voisine de Ténérife ont ensuite été atteints par la variole du singe.

      Mutation peu probable

      Dans cette quête pour comprendre cette hausse des cas dans le monde, un autre élément est apparu qui a surpris les scientifiques : le facteur sexuel. À l'heure actuelle, "la plupart des cas, mais pas tous, concernent des hommes ayant eu des rapports sexuels avec d'autres hommes ", note l'OMS. "C'est la première fois que j'entends parler de transmission lors de rapports sexuels pour la variole du singe", reconnaît Paul Hunter.

      Mais "il faut faire très attention à ne pas encore parler de maladie sexuellement transmissible", martèle ce spécialiste. Après tout, la contamination se fait lors de contacts directs avec une zone infectée, ce qui a plus de risque de se produire lors de rapports intimes.

      La multiplication des contaminations pourrait aussi "être due au fait qu'il peut s'agir d'une mutation du virus qui serait plus contagieuse que la souche originelle", note Matthias Altmann. L'évolution du Covid-19 a montré à quel point les variants pouvaient changer la face d'une épidémie.

      Mais la variole du singe est très différente du Sars-CoV-2 sur ce point. "Même si l'hypothèse n'est pas impossible, cette famille de virus à ADN est beaucoup plus stable et mute moins souvent que les virus à Arn tels que le Sars-CoV-2", précise Matthias Altmann. En outre, le Portugal a entrepris de séquencer le génome de la souche qui circule actuellement en Europe et "elle serait identique à celle qui est active en Afrique de l'Ouest", ajoute cet expert.

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      Variole du singe : des infections quotidiennes enregistrées au Royaume-Uni

      France24 - Monde

      À Taïwan, "plus la capacité militaire de la Chine augmente, plus le risque d'invasion grandit"

      Publié le : 23/05/2022 - 19:09

      Cyrielle CABOT

      Lundi, Joe Biden a provoqué la colère de Pékin en réaffirmant, lors d'un voyage au Japon, qu'il défendrait Taïwan en cas d'invasion par la Chine, relançant l'inquiétude d'une attaque imminente. Mais, malgré les apparences, attaquer l'île serait un défi extrêmement compliqué pour l'armée chinoise. 

      En mai 2021, The Economist présentait Taïwan comme "l'endroit le plus dangereux du monde". Selon l'hebdomadaire britannique, ce n'est qu'une question de temps avant que la Chine n'envahisse cette petite île située à environ 160 km de ses côtes, et qu'elle considère comme l'une de ses provinces historiques.

      Un an plus tard, la menace ne cesse de s'accentuer au fur et à mesure que des exercices militaires chinois se succèdent au large de l'île. Lors des derniers en date, début mai, un porte-avions chinois et cinq destroyers ont été déployés à quelque 500 km des côtes. Dans le même temps, plusieurs aéronefs survolaient la zone d'identification de défense aérienne taïwanaise. Au total, en 2021, Taïwan a ainsi enregistré 969 incursions de ce genre, selon une base de données compilée par l'AFP – près de trois fois plus que l'année précédente. 

      Lundi 23 mai, cette crainte s'est faite encore plus vivace à l'occasion d'une escalade verbale entre Pékin et Washington, un allié historique de l'île. En déplacement au Japon, le président américain Joe Biden a fustigé les manœuvres militaires chinoises, estimant que Pékin "flirte avec le danger". Mais surtout, il a de nouveau averti que les États-Unis défendraient Taïwan militairement en cas d'invasion. Pékin a rétorqué immédiatement, mettant en garde de ne pas "sous-estimer" sa "ferme détermination à protéger sa souveraineté."

      Des moyens militaires chinois encore insuffisants

      Face à cette intensification de l'activité militaire et à ces nouvelles menaces, se pose une question : la Chine est-elle effectivement prête à attaquer Taïwan ? "À court terme, cela paraît peu probable", tranche Mathieu Duchâtel, directeur du programme Asie à l'Institut Montaigne, auteur de "La Chine en 2022 : l'armée au cœur des enjeux". 

      Première raison : si la Chine dispose d'une puissance militaire considérable, cela n'est pas encore suffisant pour s'assurer une victoire en cas d'offensive. "Les dépenses militaires de la Chine ont été multipliées environ par sept en une vingtaine d'années, ce qui lui a permis de se moderniser et de se renforcer", détaille Antoine Bondaz, chercheur spécialiste de la Chine à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Selon le ministère chinois de la Défense, le budget militaire atteignait un montant équivalent à 174 milliards de dollars en 2019. Il est annoncé à 270 milliards en 2023. "Pour autant, à court terme, cette force reste trop limitée pour envisager sérieusement une invasion totale puis le contrôle de Taïwan".

      Car si Taïwan est loin d'avoir la même force de frappe que Pékin, elle peut se targuer de quelques atouts. "Sans même prendre en compte une intervention américaine, les forces armées taïwanaises ont la capacité d’engendrer des pertes très élevées pour Pékin, notamment en cas de tentative de débarquement par la mer ou par les airs", assure Mathieu Duchâtel. 

      "Les Taïwanais ont bâti une bonne défense asymétrique. Ils ont des missiles très précis et très performants qui leur permettront de contre-attaquer", précise Antoine Bondaz. Autre atout pour Taïwan : sa géographie. Outre son caractère insulaire, qui rend nécessairement plus difficile son approche, l'île profite aussi d'un terrain montagneux qui compliquerait les offensives sur le territoire. 

      Une stratégie à redéfinir après la guerre en Ukraine

      Par ailleurs, jusqu'alors, détaillent les deux spécialistes, l'idée de conquérir Taïwan par la force passait par une intervention armée éclair, avec une capitulation de Taipei au bout de quelques jours. "Toute la stratégie visait à agir vite, pour obtenir une capitulation avant une intervention possible des États-Unis", explique Antoine Bondaz. 

      Depuis le 24 février, la guerre en Ukraine est venue bousculer ce scénario. "Les Chinois ont vu l'échec de la blitzkrieg russe et en tirent des leçons. Cela les force à repenser leurs options militaires vis-à-vis de Taïwan. Selon moi, cela éloigne encore le risque d'une opération à court terme."

      Les deux spécialistes sont donc sans appel : une invasion de Taïwan "à court terme" paraît "peu probable". "Mais il ne faut jamais oublier que ce statu quo peut sauter à n'importe quel moment", estime Mathieu Duchâtel. 

      Ce dernier craint ainsi particulièrement l'année 2023 qui pourrait voir émerger une nouvelle escalade de tensions, avec l'horizon des élections législatives en janvier 2024. "Actuellement, Taïwan, sous la présidence de Tsaï ing-wen, a une politique très prudente vis-à-vis de Pékin", explique le sinologue. "Mais avec Joe Biden qui réaffirme la protection américaine, cela pourrait amener à une plus grande prise de risque du côté taïwanais. Aujourd'hui, on ne semble pas tendre vers cela. Mais c'est une hypothèse."

      Et le chercheur de s'interroger : "Que se passerait-il si un candidat beaucoup plus indépendantiste émergeait ? Pékin a toujours été très clair sur le fait qu'une déclaration formelle d'indépendance déclencherait directement une intervention armée."

      De son côté, Antoine Bondaz n'exclut pas que Pékin envisage d'autres types d'offensives, sans aller jusqu'à une invasion complète. "Elle peut opter pour d'autres types d'opérations comme un blocus de l'île ou une prise de contrôle d'autres îles de la zone", craint-il. "Bien sûr, rien ne dit qu'elle va le faire, mais elle en aurait les moyens."

      "La communauté internationale doit jouer un rôle dissuasif"

      "Quoiqu'il en soit, l'objectif de la Chine a toujours été clair : elle veut conquérir Taïwan", martèle encore Antoine Bondaz. "Et plus ses forces militaires augmentent, plus la menace d'une invasion de Taïwan grandit", poursuit-il. "Et si elle n'en a pas les moyens aujourd'hui, elle en aura les moyens dans quelques années."

      Le chercheur insiste donc sur l'importance d'une prise de position de la part de la communauté internationale. "Elle joue un rôle très important pour réussir à dissuader la Chine d'utiliser la force", poursuit-il. "Elle doit lui faire comprendre que le coût – en termes humains, militaires mais aussi géopolitiques – est prohibitif."

      Cet aspect dissuasif était exactement l'enjeu de la prise de parole de Joe Biden lundi, selon Mathieu Duchâtel. "En faisant cette déclaration, il a voulu souligner les différences entre l'Ukraine et Taïwan. L'objectif était de montrer à Pékin que si les États-Unis ne combattent pas aux côtés de Kiev, directement contre les forces russes, une tentative d’invasion de la Chine provoquerait une intervention américaine directe."

      "Depuis un an environ, on a un changement de posture de la communauté internationale. Du côté des États-Unis, Joe Biden s'exprime beaucoup plus clairement sur sa volonté d'intervenir en cas d'invasion. Mais on voit aussi plus de prises de position de la part du Japon, de l'Australie, mais aussi de l'Europe", salue Antoine Bondaz. "Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que Joe Biden a choisi de faire cette annonce lors d'un déplacement au Japon. Il montre qu'il y a un front uni contre la Chine."

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      Comment la Chine pousse les Européens dans les bras de Taïwan

      ANALYSE

      Entre Russie et Occident, la Chine confrontée au "dilemme ukrainien"

      L'Entretien de France 24

      Pour le ministre taïwanais des Affaires étrangères, la menace chinoise est "très sérieuse"

      France24 - Monde

      En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement

      Publié le : 14/05/2022 - 18:03

      Bahar MAKOOI Suivre

      D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.

      "Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.  

      "Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.  

      La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises". 

      Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes 

      Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne. 

      Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles. 

      Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique". 

      L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine. 

      Un risque pour les militantes polonaises 

      En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.  

      L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.  

      "Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.  

      Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.  

      Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible. 

      Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives 

      À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse". 

      Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.

      À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.  

      "Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".  

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      États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement

      DROITS DES FEMMES

      En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"

      Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

      France24 - Monde

      Turquie : les sanctions contre la Russie freinent les ambitions nucléaires d'Erdogan

      Publié le : 19/05/2022 - 18:59

      Bahar MAKOOI Suivre

      La première centrale nucléaire turque doit voir le jour en 2023. Construite et exploitée par un groupe russe, elle est un projet phare du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui va devoir revoir ses ambitions à la baisse en raison des sanctions affectant ses créanciers.

      La guerre en Ukraine vient mettre à mal l’un des projets les plus chers au président turc Recep Tayyip Erdogan. Elle pourrait entraîner d’importants retards de livraison de la centrale d’Akkuyu, toute première centrale nucléaire de la Turquie, censée entrer en production dès 2023. Une date qui ne doit rien au hasard puisqu’elle correspond au centenaire de la création de la République de Turquie, qui sera fêté en grande pompe par le régime turc.

      Le projet est pharaonique. La centrale d'Akkuyu, située dans le sud du pays sur les bords de la Méditerranée, vise à fournir à la Turquie 10 % de ses besoins énergétiques avec ses quatre réacteurs de 1 200 mégawatts.  

      Avec ce projet, la Turquie ambitionne de devenir "un hub énergétique entre la mer Caspienne à l’est et l’Union européenne à l’ouest", explique Nora Seni, professeure à l’Institut de géopolitique de l’université Paris-VIII et ancienne directrice de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul. Mais Akkuyu relève aussi d’une nécessité, comme le souligne Deniz Ünal, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), "la Turquie étant le pays du G20 qui dispose du moins de ressources énergétiques propres".

      Et ce, alors que le pays voit ses besoins énergétiques décupler. "La Turquie, qui compte désormais 84 millions d’habitants, vient de dépasser l’Allemagne en population. Son industrie, très exportatrice, tourne à bloc et ambitionne à terme d’exporter encore plus en suivant la tendance de produire localement après la crise du Covid-19", poursuit Deniz Ünal.

      Les Russes aux commandes de la centrale nucléaire

      L'idée d’une centrale nucléaire en Turquie mijote depuis une trentaine d’années. Après de multiples appels d’offres et des rapprochements avortés avec des sociétés canadiennes mais aussi Suez ou Vinci, c’est Rosatom, l’entreprise nationale russe spécialiste du nucléaire qui finit par décrocher le contrat en 2010 – avec de très nombreux avantages. Nora Seni y voit "une façon pour la Turquie de jouer la surenchère vis-à-vis de l’Occident en faisant mine de se tourner vers la Russie".

      "Un choix parfois critiqué par les Turcs eux-mêmes", souligne-t-elle, car avec ce projet, la Turquie a accordé des concessions de grande envergure à la Russie et accroît sa dépendance vis-à-vis de cette puissance qui lui fournit déjà pour plus de 50 % de ses besoins en énergie. Plusieurs banques russes, dont Sberbank et Sovcombank, financent entièrement la centrale. Rosatom construit et exploite Akkuyu, et en échange, Ankara paiera la société russe pour l’électricité produite pendant 25 ans. Rosatom gagne aussi des exonérations fiscales ainsi que le droit de construire et l’usage exclusif d’un port à proximité, soit une quasi-mainmise sur un bout de territoire turc.

      Or les créanciers russes, frappés par les sanctions occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine, ont été coupés du système bancaire international et se retrouvent dans l’incapacité de continuer à financer ce projet à 20 milliards de dollars. Ankara, qui a condamné la guerre en Ukraine, n’a pas de son côté participé aux sanctions.

      Rosatom a jusqu'à présent échappé aux sanctions internationales, mais l'option aurait été examinée par les États-Unis. Si l’entreprise russe était sanctionnée, cela pourrait affecter l’importation des équipements nécessaires à la construction d’Akkuyu.

      La Turquie incapable de trouver d’autres financements

      Pour la Turquie, cela tombe au plus mal. "Le pays n’est pas loin d’une banqueroute. Ce n’est pas du tout le moment de financer de grands projets", explique Deniz Ünal. "Le pays manque cruellement de financements, et il aura du mal à en trouver auprès d’autres créanciers internationaux à cause de la crise économique qu’il traverse, en partie causée par une mauvaise politique dans le domaine monétaire et une inflation énorme – près de 70 % en avril."

      Et quand bien même la Turquie trouverait de nouveaux investisseurs, ajoute l’économiste, le personnel turc a déjà été formé par Rosatom pour ce projet fait sur mesure. Il paraît donc impossible de se passer des Russes. Résultat : sur les quatre réacteurs prévus initialement pour la centrale d’Akkuyu, seul un, déjà sorti de terre, pourrait être livré pour l’an prochain. Une façon d’inaugurer la centrale sans perdre la face. Pour la Russie, il s’agit également de prouver qu'elle peut encore assurer ses exportations nucléaires malgré les sanctions.

      Un projet contesté sur les plans écologique et sécuritaire

      Si le temps presse pour le président turc, c’est aussi parce que le projet, inédit, est contesté depuis des années sur les plans écologique et sécuritaire. "Si la centrale d’Akkuyu voit le jour, ce sera la première centrale nucléaire sur la mer Méditerrannée, une mer relativement chaude. Il est problématique de construire ce genre de centrale sur une mer chaude, alors que nous sommes soumis au réchauffement climatique et que la technologie nucléaire nécessite un refroidissement [en général par un plan d'eau à proximité, NDLR]", relève Deniz Ünal.

      Autre source d’inquiétude et non des moindres, la Turquie est sujette aux tremblements de terre. Or le site d'Akkuyu se situe à seulement 25 kilomètres d'une faille sismique. De nombreuses associations écologistes ont tiré la sonnette d’alarme mais n’ont jamais été entendues.

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      Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

      ANALYSE

      La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

      Erdogan en Arabie saoudite, plus de deux ans après l'assassinat de Jamal Khashoggi

      New York Times - World

      Dozens of Migrants Die After Boat Sinks Off Tunisian Coast

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      The vessel carried about 100 people and had left from a Libyan port city.

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      By Emma Bubola

      Seventy-six migrants were presumed dead after their boat, which departed from Libya, sank off the coast of Tunisia, the United Nations migration agency said on Wednesday.

      “Unfortunately they are a lot,” said Flavio Di Giacomo, a spokesman for the agency, the International Organization for Migration. “But also unfortunately, this isn’t anything new.”

      The boat carried about 100 people when it left the Libyan port city of Zuwara most likely bound for Italy, and only 24 of them were rescued, the Tunisian branch of the I.O.M. said on Twitter. The Tunisian Coast Guard, which rescued the shipwrecked people on Tuesday, only found one person dead in the water, Mr. Di Giacomo said, adding that the 75 other people who went missing were certainly also dead.

      “In the sea people drown in few minutes,” he said.

      An rescue at sea operation is ongoing next to the coast of #Sfax of a boat departing from Zouara. 🔵76 persons are missing 🔵 24 were saved.@IOM_MENA @UNmigration pic.twitter.com/l5E6VCzkCO

      The shipwreck brings the total number of deaths in the central Mediterranean Sea this year to over 650, according to the I.O.M., a figure similar to the one from the same period last year.

      “We are consistent,” said Mr. Di Giacomo. “People keep dying exactly like last year.”

      In a separate incident late Tuesday, a boat from the Spanish N.G.O. Open Arms, which operates search and rescue operations at sea, found another boat in trouble near Tunisian territorial waters, the N.G.O. said on Twitter. The organization said its personnel tried to distribute life vests to the passengers, who numbered more than 100, and called for help to Italy and Malta, but as they waited for a response, the overcrowded, wooden boat, that had already taken on water, capsized, and the migrants fell at sea.

      The organization said it rescued the migrants from the water, but officials were not sure if some of them went missing.

      “It was night, and we couldn’t know for sure if there were any corpses or not,” said Laura Lanuza, a spokeswoman for the N.G.O., adding that the migrants had departed from the Libyan port of Abu Kammash and were headed to Italy. “It was a really dramatic situation.”

      On Wednesday, 110 migrants were on board the organization’s Astral sailing boat, but Gerard Canals, the organization’s head of operations, said they did not have space, food or water for all of the people on board.

      “We need a safe port to disembark them,” Mr. Canals said in a Twitter video. “We need the authorities to act immediately and to provide a safe port.”

      This year, 17,900 migrants arrived in Italy by boat, compared with 13,700 in the same period last year, according to the Interior Ministry. Despite efforts by the European Union to limit the number of African migrants and asylum seekers, thousands still undertake this dangerous journey, though the numbers are dwarfed by those of 2016. In that year, at the height of the migrant crisis, more than 180,000 people arrived in Italy by sea.

      Mr. Di Giacomo, the I.O.M. spokesman, said that the relative increase this year does not justify alarms about a “worrisome increase in arrivals by sea.”

      But he added that while Europe does not face an emergency in terms of numbers, “it is clear that there is a humanitarian emergency because people continue to die.”

      The number of arrivals has been much higher for Ukrainian refugees, with more than 120,000 who have entered Italy since the start of the war, according to the Interior Ministry.

      “This is not comparable to 18,000 who came in five months by the sea,” said Mr. Di Giacomo. “Now we can put everything into perspective.”

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      France24 - Monde

      Les Taliban imposent le port de la burqa aux femmes journalistes : "Nous sommes les dernières à résister"

      Publié le : 25/05/2022 - 19:11

      Alijani Ershad Suivre

      Les présentatrices et les journalistes femmes qui travaillent encore pour la télévision afghane ont reçu l’ordre, le 19 mai, de “couvrir leur visage”. Notre Observatrice, une présentatrice de télévision afghane, explique comment elle doit composer avec cette nouvelle décision et comment les journalistes résistent face à des Taliban résolus à “effacer les femmes de la société”.

      Le ministère taliban de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice a émis cet ordre à l'intention des femmes journalistes de tout l'Afghanistan. Il a pris effet samedi 21 mai. Les Taliban ont ainsi indiqué que "toute présentatrice qui apparaissait à l'écran sans se couvrir le visage devait se voir confier un autre travail ou être purement et simplement écartée", rapporte Sonia Niazi, présentatrice de TOLOnews, une chaîne indépendante d’information afghane.

      Le lendemain de l'entrée en vigueur de cet ordre, les femmes journalistes de trois sociétés de médias privées en Afghanistan, dont TOLOnews, ont refusé de s’y plier et sont passées à l'antenne le visage découvert. Mais le 22 mai, elles ont finalement dû se conformer à la directive, face à "la pression et les menaces des Taliban". Elles portaient toutes soit la burqa, soit un masque sur la moitié inférieure de leur visage.

      De nombreux hommes journalistes et présentateurs de télévision afghans ont alors porté des masques noirs en solidarité avec leurs collègues féminines. La tendance s'est même étendue, des journalistes de différents pays publiant des photos d'eux-mêmes portant des masques noirs en utilisant le hashtag #freeherface (“libérer son visage”).  

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      Beaucoup de journalistes afghans avaient quitté le pays ou s’étaient cachés, après le retour au pouvoir des Taliban le 15 août, craignant d’être persécutés. Au total, 257 médias ont depuis mis la clé sous la porte dans les trois mois suivant la prise de Kaboul, et de nombreux autres ont réduit leur personnel. Les premières victimes de cette répression massive de la presse ont été les femmes : beaucoup sont restées à la maison, craignant la réaction des Taliban si elles continuaient à travailler.

      >>  >>LIRE SUR LES OBSERVATEURS  Afghanistan : des centaines de journalistes contraints de se reconvertir dans des petits boulots

      A photo from a Taliban official press conference in #Kabul, where the female journalists had to cover their faces. Taliban has ordered women in #Afghanistan to have hijab in public. #Freeherface pic.twitter.com/3Pq2ZPfM08

      May 24, 2022

       

       

      “J'avais l'impression qu'ils avaient volé mon identité” 

      Yalda Ali a raconté à la rédaction des Observateurs de France 24 sa vie de femme journaliste et présentatrice réputée de TOLOnews, sous le régime des Taliban :

      "Lorsque les Taliban ont pris Kaboul, j'ai décidé de rester en Afghanistan, car j'avais entendu dire qu'ils poursuivraient les familles des journalistes qui quittaient le pays. Je ne pouvais pas laisser ma famille endurer cela juste parce que je voulais fuir. J'ai décidé de rester, comme ça si les Taliban venaient me chercher, ils n'arrêteraient que moi et laisseraient ma famille tranquille. J'ai donc tenu bon.

      Dans les deux semaines qui ont suivi la prise de Kaboul par les Taliban, notre chaîne de télévision était fermée. Après cela, j'ai appris qu'un de mes collègues masculins allaient commencer à présenter "Bamdad-e-Khosh", soit l'émission que j'animais.

      Cela m'a beaucoup attristée, j'ai pleuré. J'ai pensé : "C'est fini, ils ont supprimé les femmes de la scène et il n'y aura plus que des hommes à partir de maintenant”. Toute la journée, je me suis dit que si moi, ça me brisait le cœur et anéantissait mon espoir quant à l’avenir des femmes en Afghanistan, je suis sûre que beaucoup de femmes afghanes auraient le même sentiment en voyant qu'un homme m'avait remplacée.

      Ce soir-là, j'ai donc appelé les directeurs de la télévision et leur ai dit que je voulais récupérer mon poste, que je souhaitais présenter mon émission. Heureusement, ils ont accepté et j'ai repris mon travail.

       

      لبخندم ممنوع شددهانم ممنوع شدبزودی زن ممنوع pic.twitter.com/Ge4LzqwvVr

      May 20, 2022

       

       J'étais la première femme journaliste qui reprenait son travail, et ce n'était pas facile. C'était effrayant, je m'attendais à tout moment à ce qu'ils viennent m'arrêter. Aux points de contrôle, je me couvrais le visage pour cacher mon identité.

      Je pense que cela donnait de l’espoir aux femmes afghanes de me voir sur les écrans de télévision. Chaque jour, je recevais des messages d'hommes et de femmes qui me disaient combien ils étaient heureux de me voir dans l'émission.

      Mais il fallait faire quelques compromis. Les Taliban avaient clairement indiqué que les tenues des femmes à la télévision devaient être conformes aux règles islamiques, telles qu'ils les définissent.

      J'ai dû porter un manteau noir surdimensionné pour cacher les "courbes de mon corps" et couvrir très soigneusement mes cheveux. Avant, j'avais l'habitude de porter des robes colorées et de montrer mes cheveux. Toutes mes tenues, c’est moi qui les choisissais. 

       

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      C'était comme ça jusqu'au 19 mai. J'enregistrais une vidéo promotionnelle pour notre émission lorsque le responsable du plateau est entré dans le studio et m'a dit : "Je suis désolé, mais vous allez devoir porter un masque pour couvrir votre visage".

      Cette décision est intervenue deux semaines après que les Taliban ont ordonné à toutes les femmes afghanes de porter la burqa dans les lieux publics, ce qui a suscité des protestations de la part de certains militants des droits des femmes.

      >> LIRE SUR LES OBSERVATEURS  Afghanistan : après le retour de la burqa, les femmes disparaissent peu à peu des rues

      Au début, je ne l'ai pas pris au sérieux, je pensais que c'était une blague. Mais le directeur de la télévision est arrivé avec un papier à la main et a confirmé que c'était réel et définitif. J'étais la première présentatrice à devoir faire cela.

      Ça m’a fendu le cœur, j'avais l'impression qu'ils avaient volé mon identité. Ils m’effacent en tant qu'être humain indépendant et en tant que femme.

       

       

      “Si j'abandonne maintenant, les Taliban atteindront leur ultime objectif, qui est d'éliminer totalement les femmes de la société”

      Ça m’a vraiment travaillé, j’ai beaucoup réfléchi pour savoir si je devais suivre l'ordre ou non. Mais je pense qu'en fin de compte, notre combat va plus loin que la question de ce que les femmes portent ou de nos choix personnels. Il s'agit de notre existence en tant que femmes dans la société. Il s'agit de ma simple présence sur un plateau de télévision.

      Et si pour cela je dois couvrir mon visage, alors qu'il en soit ainsi. Je n'abandonnerai pas. Je m'accrocherai et résisterai, afin de rester sur cette scène jusqu'à la fin. Je continuerai coûte que coûte à maintenir cette flamme allumée, à entretenir l'espoir, la volonté et la détermination de lutter pour nos droits en tant que femmes afghanes.

      Si j'abandonne maintenant, les Taliban atteindront leur ultime objectif, qui est d'éliminer totalement les femmes de la société, et je ne les laisserai pas faire.

      La présence des femmes afghanes dans la société a déjà été réduite, et nous sommes les dernières à résister. Mais je sens que cela ne va pas s'arrêter là. Ils interdiront tôt ou tard la présence des femmes dans les médias comme dans tous les autres espaces publics, j'en suis sûre. Ce que je ferai ce jour-là… honnêtement, je n'en ai aucune idée.

      Depuis que les Taliban ont pris le pouvoir, j'ai risqué ma vie et celle de ma famille aussi. Le jour où ils interdiront ma présence à la télévision, je n'aurai plus aucune raison de rester ici. La seule chose à laquelle je pense ces jours-ci, c'est que les femmes afghanes n'abandonneront pas. Nous nous battons pour nos droits et notre liberté et j'espère que le monde ne nous oubliera pas.

      Les Taliban ont un important passif de violence contre les journalistes, en particulier les femmes journalistes. Depuis leur prise de pouvoir en août 2021, au moins 50 journalistes et employés de médias ont été détenus ou arrêtés, souvent violemment, pendant plusieurs heures jusqu'à près d'une semaine, selon Reporters sans frontières

      En 2021, neuf journalistes sont morts en Afghanistan, faisant du pays le plus meurtrier pour les journalistes.

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      France24 - World

      War films, protests and Russia boycotts: How Ukraine’s plight shaped Cannes 2022

      Issued on: 25/05/2022 - 22:31

      Benjamin DODMAN Follow Juliette MONTILLY Follow

      The devastating physical and psychological toll of war in Ukraine was laid bare on Wednesday in Maksym Nakonechny’s “Butterfly Vision”, the latest work to focus on Ukraine’s plight at the Cannes Film Festival, where talk of war and calls for a boycott of all things Russian have dominated discussions from day one.

      The world’s glitziest film festival is sometimes portrayed as a bubble – and to some extent, that is true. One could easily have spent a week on the Croisette without noticing that the host country has a whole new government, and only the second woman prime minister in its history.

      But there has been no escaping the catastrophic war raging at the other end of Europe, roughly 2,000 kilometres to the east of the French Riviera.

      The festival opened last week with an emotional appeal by Ukraine’s President Volodymyr Zelensky, who urged filmmakers to take up the mantle of Charlie Chaplin's “The Great Dictator” and “demonstrate that the cinema of our time is not silent”. Days later, a woman stormed a red carpet premiere, stripping off her clothes to reveal the words “Stop raping us” written across her torso, on top of the blue and yellow colours of the Ukraine flag.

      Films by and about Ukrainians have featured prominently in this year’s line-up, directed by artists who spent the past decade chronicling war in the former Soviet bloc and warning the world about the threat of escalation. Among them was Lithuania’s Mantas Kvedaravičius, who paid with his own life for his efforts to document those of Ukrainian civilians in a time of war.

      An extraordinary feat, his documentary “Mariupolis 2” brought a real-life, real-time chronicle of a devastating war being fought right now. The director’s tragic disappearance gave added urgency to the screening – an emotional highlight for a festival that has unfolded in the shadow of war.

      That war was once again in the spotlight on Wednesday with the premiere of Maksym Nakonechny’s “Butterfly Vision”, about the ordeal suffered by a Ukrainian female soldier captured by pro-Russian separatists in the eastern Donbas. Pausing outside the Palais des Festivals ahead of the screening, the film’s crew held up a banner reading, “Sensitive Content: Russians kill Ukrainians. Do you find it offensive and disturbing to talk about this genocide?”

      “Our very existence has become a target of genocide; our people, our language, our culture,” Nakonechny told the audience in a brief address that referenced Cannes’ origins on the eve of World War II. “The festival was launched back then as a response to censorship, bringing a voice to truth and art,” he added.

      The contrast between such films and Cannes' more frivolous, celebrity-crazed side has been head-spinning at times.

      Early on in the festival, eyebrows were raised when French jets made two thunderous fly-pasts to honour Tom Cruise’s “Top Gun” comeback, prompting at least one Ukrainian delegate to duck under her table for shelter. But such is the paradox of Cannes: the gravitas and the revelling, the weighty topics and the frivolous ones. Without the Hollywood starpower, Cannes would go largely unnoticed, and Zelensky would not have had such a platform for the opener.

      At the Ukrainian pavilion located outside the Palais, filmmaker Nika Shova said she cried on the opening night when Zelensky appeared on screen at the Grand Théâtre Lumière. She was grateful for the “heartwarming” welcome received in Cannes.

      “Our pavilion was like a home. Lots of people dropped by to express support and ask whether they could help in some way,” she said. Like many other Ukrainians in Cannes, however, Shova was distinctly less impressed with the festival’s decision to invite Russian filmmaker Kirill Serebrennikov to take part in the race for the Palme d’Or.

      “Serebrennikov did not support Ukraine,” she said. “Did he come to our stand? Did he pose for a photograph with us? No, he didn’t even come to say hello.”

      Cancel Russia?

      Mirroring steps taken elsewhere, Cannes organisers barred Russians with ties to the government from the festival. But they resisted calls for a blanket boycott of Russian artists, welcoming Serebrennikov into the main competition for a third time. After twice running in absentia due to Moscow’s travel bans, he finally walked the red carpet earlier on in the festival for his latest feature, “Tchaikovsky’s wife”. 

      Not everyone agreed with his inclusion. Although Serebrennikov has vehemently condemned the war and gone into exile, many in the Ukrainian film world have argued that his past ties to Russian state-funded institutions and funding from oligarch Roman Abramovich mean he should have been excluded this year.

      Cannes Film Festival © FRANCE24

      During the festival, Serebrennikov’s comments defending Abramovich as a “patron of the arts” drew particular ire.

      “We feel strongly that anything and everything Russian must be cancelled,” Andrew Fesiak, founder of Ukrainian production firm F Films, told a panel discussion in Cannes last week. There is no such thing as “good Russians” at the current time, added the head of the Kyiv International Film Festival, Andriy Khalpakhchi.

      The Polish head of the European Film Academy, Agnieszka Holland, also criticised the festival for welcoming Serebrennikov. She argued that standing up to Russian aggression in Ukraine required a total ban on Russian cultural products in Europe.

      “If it were up to me, I would not include Russian films in the official programme of the festival – even if Kirill Serebrennikov is such a talented artist,” Holland, who fled to France in 1981 when martial law was imposed in her home country, told a Cannes roundtable on supporting the Ukrainian film industry. She added: “Unfortunately my bad feelings were confirmed by his words. He used [the film’s festival press conference] to praise a Russian oligarch [Abramovich] and compare the tragedy of Russian soldiers to Ukrainian defenders. I would not give him such a chance at this very moment.”

      Serebrennikov himself has expressed understanding for the anger voiced by Ukrainians in Cannes. But he has also criticised talk of Russian boycotts, arguing that artists who challenge the Kremlin should be separated from the “paranoid ideology” of the Putin regime.

      “It’s important for the festival to make a statement, to say it is not from what is happening today in Europe, this terrible, bloody war,” the Russian director told FRANCE 24 earlier in the festival, though adding that dissident artists should be supported. “We are fighting for Russian culture, real Russian culture, not propaganda,” he said.

      >> ‘The Hill’: Cannes film revisits the Soviet Union’s smouldering remains

      The decision to invite the likes of Serebrennikov has found at least one supporting voice among the Ukrainian directors here in Cannes. Sergei Loznitsa, a festival stalwart and the country’s best-known director, has differed from his fellow Ukrainians in rejecting the idea of a blanket boycott. Instead, he described festival organisers’ stance as “absolutely appropriate” in an interview with FRANCE 24.

      “Any official delegation representing the Russian Federation represents a fascist state,” said the veteran director, whose latest documentary, “The Natural History of Destruction”, premiered on Wednesday. “Yet I do not agree with excluding those Russian authors, filmmakers and artists who are against this war, who just like the rest of the civilised world are trying to fight against this evil.”

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      ‘Sexism is everywhere – so are we’: Feminist riposte hits Cannes Film Festival

      Director's take

      ‘The Hill’: Cannes film revisits the Soviet Union’s smouldering remains

      ENCORE!

      Cannes 2022: Palme d'Or-winning director Ruben Östlund on his satire of the super-rich

      New York Times - World

      ‘Not Again’: A Weary Europe Greets Monkeypox With a Touch of Fatalism

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      With war raging in Ukraine, and the coronavirus still circulating, many in Europe say they have bigger worries than monkeypox. Some organizations, however, have raised concerns about stigma.

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      By Isabella Kwai and Emma Bubola

      LONDON — With the cost of living soaring, a devastating war in Ukraine and the coronavirus still circulating, many Europeans had already been feeling anxious and drained.

      Then came some more unwelcome news: Monkeypox, a rare viral illness that causes pus-filled rashes, had appeared in more than a dozen countries in the region.

      “My first reaction was: Another plague coming to us? What’s next?” said Adrián Sanjosé, 38, from Spain, as he sat at Rome’s Fiumicino airport waiting to fly to his home in London. “We have a pandemic, a war, what else?”

      But for some people, with a threshold for worry already tested by the coronavirus, initial bewilderment about a disease few had heard of before its reported appearance in Europe this month quickly faded into a sense of weary fatalism.

      “I’m trying to be positive and not think about it,” Sourena Naji, a 27-year-old bartender in east London, said on Tuesday. “I was like: Not again.”

      Health experts say monkeypox is unlikely to wreak the same kind of havoc as Covid, which has killed millions, infected more than half a billion people, and ravaged the world’s economy.

      Human-to-human transmission of monkeypox, which is endemic to West and Central Africa and typically caught by coming into close contact with infected animals, is rare but happening through close physical contact, according to the World Health Organization. The symptoms include fever, a sore throat, coughing, fatigue, body aches and the distinctive rash.

      Still, with more than 200 confirmed cases as of this week in Europe and dozens more suspected, health officials and organizations say they expect reports of the virus to rise and are working to contain its spread.

      But while awareness about the impact of viral outbreaks on daily life has become heightened during the more than two years of the coronavirus pandemic, many people are finding it difficult to be overly concerned about the new virus — at least for now.

      “We don’t want to believe it’s happening again,” said Maria Revilla, 34, a Spanish architect. “Maybe we are unconscious.”

      As of Wednesday, Britain had reported 71 cases of monkeypox and another 133 were confirmed across the European Union, according to the data project Global.health. In the United States, officials had confirmed two cases and were evaluating six other patients.

      “I don’t care for worrying much more at the moment,” said Tim Pearce, a business owner in London. “I’ll worry when there’s a few hundred cases.”

      Though cases appear to be rising quickly, it is unclear whether that points to daily growth or the detection of a virus already in circulation for some weeks, said Professor Francois Balloux, director of the University College London Genetics Institute.

      “It might eventually fizzle out, but there’s a chance it might not,” he said. “Whatever happens, it’s clear that it’s not a repeat of the Covid pandemic.” He added that nations already had stockpiles of smallpox vaccines, which have some side effects but are effective against the typically much milder monkeypox. “At this stage we definitely don’t expect a completely uncontrolled outbreak.”

      The World Health Organization considers monkeypox to be endemic in a dozen African countries, and has recorded outbreaks since last year in Nigeria, Cameroon, Central African Republic and the Democratic Republic of Congo. “We obviously have a Western-centric view,” said Professor Balloux, of the clusters emerging in Europe.

      Health authorities in Europe said that a high share of their cases had been reported among gay or bisexual men, and the European Center for Disease Prevention and Control recommended raising awareness “especially among men who have sex with other men that engage in casual sex, or who have multiple sexual partners.”

      Alex Sparrowhawk, a representative for the Terrence Higgins Trust, a British charity that provides services relating to H.I.V. and sexual health, said the organization had received queries about the outbreak and was working to alert those who might be concerned and let them know they could seek care if needed. People on the whole were more attuned to how viruses functioned because of the coronavirus pandemic, he added.

      “We’ve got an opportunity with this outbreak to put transmission under control and I think we have to seize that,” he said, but stressed the importance of avoiding any shaming.

      On Sunday UNAIDS, the United Nations AIDS-fighting agency, said some of the coverage of monkeypox cases reinforced homophobic stereotypes, and urged the news media, governments, and communities to avoid stigmatizing particular groups of people, reiterating that the disease could affect anyone.

      What to Know About the Monkeypox Virus

      What is monkeypox? Monkeypox is a virus endemic in parts of Central and West Africa. It is similar to smallpox, but less severe. It was discovered in 1958, after outbreaks occurred in monkeys kept for research, according to the Centers for Disease Control and Prevention.

      What are the symptoms? Monkeypox creates a rash that starts with flat red marks that become raised and filled with pus. Infected people may also have a fever and body aches. Symptoms typically appear in six to 13 days but can take as long as three weeks after exposure to show, and can last for two to four weeks. Health officials say smallpox vaccines and other treatments can be used to control an outbreak.

      How infectious is it? The virus spreads through body fluids, skin contact and respiratory droplets. Typically it does not lead to major outbreaks, though it has spread in unusual ways this year, and among populations that have not been vulnerable in the past.

      How many cases have there been this year? As of May 23, there were more than 100 confirmed cases in 14 countries outside Africa, and dozens more under investigation. The first U.S. case was diagnosed in Massachusetts, and a possible case is being investigated in New York.

      Should I be worried? The likelihood of the virus being spread during sexual contact is high, but the risk of transmission in other ways is low. Most people have mild symptoms and recover within weeks, but the virus can be fatal in a small percentage of cases.

      Is monkeypox similar to Covid? Health experts say that monkeypox is unlikely to create a scenario similar to that of the coronavirus, which can spread through aerosols while transmission of monkeypox happens through close physical contact.

      L.G.B.T.Q. associations around Europe have urged authorities to make clear the virus has nothing to do with one’s sexuality.

      Linking a disease with a group “creates a stigma, which, if it becomes established, is very difficult to combat,” FELGTBI+, a Spanish nonprofit, wrote in a statement, adding that misinformation “on one hand stigmatizes vulnerable groups and, on the other, it generates a false sense of invulnerability in the rest of the population.”

      Authorities are examining a Pride event in Spain’s Canary Islands and some other mass gatherings around Europe as potential sources of the virus’s spread. But health experts emphasize that transmission is likely to be linked to the size of crowds attending such events and not to the sexual orientation of the people attending them.

      “It is completely accidental that this thing spread among men having sex with men,” Massimo Galli, a leading virologist in Milan, told Italian news media. “It is not a preference of the virus.”

      Mr. Naji, the bartender, who identifies as gay and moved from Tehran to London seven months ago, said he hoped the spread of the virus did not encourage homophobia. “I was really looking forward to my first Pride, and I hope they don’t cancel it,” he said, of an event in Brighton in August.

      Anjali Bourriaud, 21, a French student living in England, said she worried about misinformation surrounding the new outbreak given how recent it was, adding that she had heard the spread of monkeypox being likened to “a new AIDS crisis.”

      “It is quite stressful to think a new virus is going around and the people its going to affect and the potential stigma they’re going to face,” she said.

      But for some people going about lives with the experience of the coronavirus still high in their minds, a monkeypox outbreak does not seem worth stressing about.

      “We have already done one pandemic — it can’t be much worse,” said Kathryn Brand, 21, an editorial assistant from London, adding that the fact that useful vaccines are already available reassured her. “If we have done it with Covid, we can do this again.”

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      Valeurs Actuelles

      Législatives : un incendie ravage la maison d’une candidate Reconquête !, “aucune piste n’est exclue”

      Une maison partie en fumée. A La Tour-de-Salvagny (69), lundi 23 mai, la résidence de Marie de Penfentenyo de Kervéreguin, candidate dans la 8e circonscription du Rhône, a été touchée par un violent incendie, rapporte Le Progrès. « Deux étages sur trois ont brûlé, le reste est inondé », indique la candidate aux élections législatives pour le parti Reconquête ! . Malgré des dégâts considérables, aucun blessé n’est à déplorer. « Les pompiers m’ont appelée à 13 heures, pour me demander s’il y avait des personnes à l’intérieur. Heureusement, j’étais au travail, les enfants à l’école », raconte-t-elle au Progrès.

      L’hypothèse criminelle

      Alors simple accident ou acte volontaire ? Selon Le Progrès, une enquête de gendarmerie a été ouverte et confiée à la brigade de recherche de L’Abresle (69). « Aucune piste n’est exclue à ce stade, au vu de la vie politique de la victime », indique une source proche de l’affaire au quotidien régional. En l’état, « aucun élément ne permet de favoriser l’hypothèse criminelle ou la piste accidentelle » pour ce feu qui aurait démarré au deuxième étage du domicile de la candidate.

      Malgré cet accident, Marie de Penfentenyo de Kervéreguin indique qu’elle n’arrêtera pas sa campagne pour autant : « C’est dur pour les enfants, qui n’ont pas pu récupérer leur doudou, ou leur tirelire. Mais l’essentiel, c’est que tout le monde va bien, il n’y a pas eu de victimes collatérales. » Et d’ajouter : « Cela ne sert à rien de se laisser abattre ! ». La famille a pu bénéficier de la solidarité de militants, du voisinage, ainsi que de la mairie, raconte la candidate qui promet au quotidien régional que « la campagne continue ».

       

      Lyon : les dernières actualités

      Lyon : une gendarmerie visée par des tirs de mortiers d’artifice

      Lyon : un nonagénaire meurt après avoir été poussé dans le vide, l’homicide antisémite évoqué

      Le Conseil d’Etat suspend la dissolution d’un groupuscule d’extrême gauche lyonnais

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      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Several killed in string of bomb attacks in Afghanistan

      Issued on: 25/05/2022 - 23:48

      NEWS WIRES Nicholas RUSHWORTH Follow

      The death toll from four bombs that ripped through minibuses and a mosque in Afghanistan has risen to at least 16, officials said Thursday, with some of the attacks claimed by the Islamic State group.

      The number of bomb attacks have dropped across the country since the Taliban seized power last year in August, but several deadly bombings had rocked the country during the holy month of Ramadan.

      On Wednesday, at least 10 people were killed when three bombs placed on board separate minibuses exploded in the northern city of Mazar-i-Sharif, a health official and police said.

      While the number of bombings has dropped across the country since the Taliban seized power last August, several deadly attacks rocked the country last month during Ramadan.

      On Wednesday, at least 10 people were killed when three bombs placed on separate minibuses exploded in the northern city of Mazar-i-Sharif, a health official and police said.

      "The bombs were placed on three minibuses in different districts of the city," Balkh provincial police spokesman Asif Waziri told AFP, adding that 15 other people were wounded.

      Najibullah Tawana, head of the Balkh health department, said three women were among the 10 killed in the blasts.

      Hours after the explosions, the Islamic State group (IS) claimed responsibility for the minibus attacks on social media. 

      It said on Telegram its "soldiers" were behind the three bombings.

      Another bomb exploded inside a mosque in the capital Kabul late Wednesday.

      Early on Thursday, Kabul police spokesman Khalid Zadran tweeted that six people had been killed in that blast and another 18 wounded.

      In the immediate aftermath of the mosque attack, the interior ministry had said two people were killed and 10 wounded.

      The ministry also said the bomb was placed inside a fan in the mosque.

      It was still unclear whether Wednesday's bombings targeted any specific community.

      Dozens of civilians were killed in Kabul and other cities in primarily sectarian attacks during the holy month of Ramadan, which ended on April 30 in Afghanistan, with some claimed by IS.

      On April 29, at least 10 people were killed in a Sunni mosque in Kabul in an attack that appeared to have targeted members of the minority Sufi community who were performing rituals.

      On April 21, a bomb at a Shiite mosque in Mazar-i-Sharif killed at least 12 worshippers and wounded scores more.

      The deadliest attack during Ramadan came in the northern city of Kunduz, where another bomb targeting Sufi worshippers tore through a mosque on April 22.

      At least 33 people were killed in that blast and scores more were wounded.

      The regional branch of IS in Sunni-majority Afghanistan has repeatedly targeted Shiites and minorities such as Sufis, who follow a mystical branch of Islam.

      IS is a Sunni Islamist group, like the Taliban, but the two are bitter rivals.

      The biggest ideological difference is that the Taliban pursued an Afghanistan free of foreign forces, whereas IS wants an Islamic caliphate stretching from Turkey to Pakistan and beyond.

      Taliban officials insist their forces have defeated IS, but analysts say the jihadist group remains a key security challenge. 

      (AFP)

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      Afghanistan under Taliban rule: Families face desperate choices to survive poverty

      Taliban orders female Afghan TV presenters to cover their faces on air

      VIDEO REPORT

      ‘I will not wear the burqa’: Some Afghan women defy Taliban edict

      Valeurs Actuelles

      Gard : un couple d’homosexuels insulté, harcelé et menacé de mort chez eux par une bande de “jeunes”

      Dans le Gard, un couple d’hommes a dû quitter sa maison après des menaces de mort, sur fond d’homophobie, rapporte France Bleu, le 23 mai. Les deux hommes ainsi que leurs deux enfants ont été insultés et harcelés à leur domicile – situé sur la commune de Redessan – par des jeunes se réunissant sur la place Saint-Jean, en face de chez eux. « Sale pédé, va te faire enculer, nous on n’aime pas les pédés, on t’emmerde », ont-ils notamment entendu de la part de ce groupe.

      Des insultes virulentes auxquelles se seraient ajoutés des pétards et des feux d’artifice allumés au pied leur maison par ces mêmes jeunes. Petit à petit, les menaces ont gagné en intensité jusqu’au lundi 16 mai, quand la situation a atteint son paroxysme. Ce soir-là, la famille a décidé de filmer les individus afin d’enregistrer des preuves pour la gendarmerie. Problème, les jeunes s’en sont aperçus et ont réagi brutalement. « Pendant près de trois heures, ils caillassent la maison, tambourinent à la porte, sonnent de manière intempestive. Les enfants ont hurlé, ils avaient peur et ne comprenaient pas ce qu’il se passait », raconte Jérémy à France Bleu.

      Exfiltrés de leur domicile

      Plusieurs fois dans la soirée, le couple raconte avoir alerté les gendarmes. « Ils ont fini par venir, mais sont partis en cinq minutes. Les jeunes, eux, sont restés. Ce soir-là, ce sont eux qui ont gagné. Nous, nous avons dû fuir notre maison ce soir-là. On a été exfiltré par les gendarmes qui ont fini par revenir, sous le regard et les railleries des jeunes. Ils se moquaient de nous », explique le trentenaire.

      Toujours apeurés, Jérémy et sa famille ne sont pas retournés à leur domicile à ce jour. Selon France Bleu, une enquête est en cours. Quatre jeunes, dont un mineur de 17 ans ont été interpellés et doivent comparaître devant le tribunal de Nîmes, à la suite d’une plainte formée par le couple. Ils seront jugés ultérieurement pour des faits d’injures homophobes et de dégradations de biens d’après le Midi Libre.

      Gard : les dernières actualités

      Gilbert Collard et Nicolas Meizonnet, ou le match RN-Reconquête! dans le Gard

      « Une politique écœurante » : évincée au dernier moment, une ex-candidate RN claque la porte du parti

      Nîmes : un homme toujours recherché à proximité d’une école

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Tunisian president issues decree to hold referendum on new constitution

      Issued on: 26/05/2022 - 03:38

      NEWS WIRES

      Tunisian President Kais Saied issued on Wednesday a decree to call voters to a referendum on a new constitution on July 25, the official gazette said, ignoring the opposition's calls to reverse the controversial move.

      Saied last week named law professor Sadok Belaid to head an advisory committee that included law and political science deans, to draft a new constitution for a "new republic," excluding political parties from restructuring the political system.

      The main political parties have said they will boycott the unilateral restructuring of politics.

      The powerful UGTT union also refused to take part in a limited dialog proposed by the president as he rewrites the constitution. The union said it would hold a national strike at state firms and public services.

      Belaid said earlier on Wednesday he would go ahead with whomever participates in the panel after prominent academics refused to join it, raising fears the restructuring of the political system would not have a broad consensus.

      The only question on the referendum will be: "Do you agree the new constitution?" the gazette said. 

      The gazette added that polling will start at 6 a.m. and end at 10 p.m. on July 25.

      Saied, who took executive power and dissolved parliament to rule by decree, has since said he will replace the democratic 2014 constitution with a new constitution via referendum and hold new parliamentary elections in December.

      The president's opponents accuse him of a coup that has undermined the democratic gains of the 2011 revolution that triggered the Arab spring, but he says his moves were legal and needed to save Tunisia from a prolonged political crisis.

      (REUTERS)

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      Tunisia announces 'national dialogue', excluding opposition groups

      Hundreds rally in support of Tunisian President Saied

      EYE ON AFRICA

      Tunisia's Kais Saied extends suspension of parliament

      France24 - World

      In a village near Kharkiv, life under constant shelling

      Issued on: 26/05/2022 - 08:14

      Kharkiv (Ukraine) (AFP) – "This is how we live, running to our cellars. Maybe we should leave," cries retired nurse Larysa Kosynets, heading for safety before Russian shells start slamming into her village near the eastern Ukraine city of Kharkiv.

      As the 57-year-old rushes off to hide, a Ukrainian commander orders visiting journalists to leave the area as quickly as possible.

      The reporters have been escorted by the Ukrainian army on condition they do not identify the village.

      Before the Russian shelling started, the Ukrainians were firing on Russian positions in an artillery battle that has lasted days on the outskirts of Kharkiv, Ukraine's second city.

      Although the Russians pulled back from Kharkiv to redirect troops to Ukraine's eastern Donbas region and the south, they have kept their positions to the east, maintaining a constant barrage of fire towards the city and nearby villages to hold back the Ukrainian counteroffensive.

      In this rural village, evidence of the fighting is everywhere with many houses destroyed, others missing walls or with the roof caved in. The ground is pockmarked with craters.

      The village, largely dedicated to livestock farming, had around 1,000 residents before the war. Today only around 100 remain.

      "The people who stayed have animals. They can't leave them. They'll die if nobody gives them food or water. Those who only had chickens left," Kosynets explains.

      "The village is our land, our home. How can we just leave? We have our roots here," she adds.

      Kosynets and the other residents who have stayed spent two months under Russian occupation before Ukrainian troops took back control of the village about two weeks ago.

      'We're not Nazis'

      When the Russians were there, life was very difficult, she says.

      "It was forbidden to go to Kharkiv. There was a shortage of everything, there were only potatoes and some tinned food. After a while, the Russians let us go to Volchansk," a town northeast of Kharkiv.

      With no water or electricity and no working phone network, the villagers were only allowed to go up a nearby hill once a day to get a mobile signal so they could contact their relatives.

      Kosynets says it was troops from Donetsk, a city which since 2014 has been run by pro-Russian separatists, who allowed them that one liberty, saying they were more flexible with the villagers than the Russians.

      But going up the hill quickly became dangerous because other soldiers would "shoot over their heads to scare them".

      Russia's rationale of a "special military operation" to demilitarise and de-Nazify Ukraine draws a snort of derision.

      "Show me one Nazi in the village! We have our nation, we are nationalists but not Nazis nor fascists," she says, demanding that Russian President Vladimir Putin "withdraw his troops".

      Living alongside Ukrainian soldiers has really helped, she says.

      "They share everything. Cigarettes, food... We have become a family."

      Nearby her husband Vitaliy Kuzmenko, 42, is raking up freshly cut grass to feed to their cow and goats.

      "We're surviving -- what else can we do?" he shrugs, totally fed up with the ongoing artillery fire.

      He says he has learned to distinguish between the sound of "an incoming shell from an outgoing one".

      "When the strikes are nearby, we hide. I reinforced my basement with concrete and iron and I equipped it well, I built a stove," Kuzmenko says.

      "We sleep in the house with our clothes on and if there is shelling we go to the basement."

      "We were lucky, thank God."

      © 2022 AFP

      France24 - World

      Marcos says Philippines to uphold South China Sea ruling

      Issued on: 26/05/2022 - 07:56Modified: 26/05/2022 - 07:54

      Manila (AFP) – Philippine president-elect Ferdinand Marcos Jr said Thursday he would uphold an international ruling against Beijing over the disputed South China Sea, insisting he would not let China trample on Manila's maritime rights.

      China claims almost all of the resource-rich waterway, through which trillions of dollars in trade passes annually, with competing claims from the Philippines, Brunei, Malaysia, Taiwan and Vietnam.

      Beijing has ignored a 2016 decision by The Hague-based Permanent Court of Arbitration that declared its historical claim to be without basis.

      Outgoing President Rodrigo Duterte fostered warmer ties with his more powerful neighbour by setting aside the ruling in exchange for promises of trade and investment, which critics said have not materialised.

      In his strongest comments yet on the longstanding source of tensions between the two nations, Marcos said he would not "allow a single millimetre of our maritime coastal rights to be trampled upon".

      "We have a very important ruling in our favour and we will use it to continue to assert our territorial rights. It is not a claim. It is already our territorial right," Marcos told selected local media.

      "We're talking about China. We talk to China consistently with a firm voice," he said.

      But he added: "We cannot go to war with them. That's the last thing we need right now."

      'Friends with everyone'

      Marcos, popularly known as Bongbong, secured more than half of the votes in the May 9 election to win the presidency by a wide margin and cap a remarkable comeback for his family.

      His father and namesake ruled the Philippines for 20 years, presiding over widespread corruption and human rights abuses before he was ousted in 1986.

      Marcos Jr formally takes office on June 30.

      He and his running mate Sara Duterte, who also won the vice presidential race in a landslide, have embraced key policies of the elder Duterte.

      But Marcos signalled on foreign policy he would not adopt the "slightly unorthodox approach" of Duterte, who rattled diplomats with his firebrand rhetoric and mercurial nature.

      Marcos indicated he would seek to strike a balance between China and the United States, which are vying to have the closest ties with his administration.

      "We are a small player amongst very large giants in geopolitics. We have to ply our own way," said Marcos.

      "I do not subscribe to the old thinking of the Cold War where we had this spheres of influence where you're under the Soviet Union or you're under the United States," he said.

      "I think that we have to find an independent foreign policy where we are friends with everyone. It's the only way."

      The United States has a complex relationship with the Philippines -- and the Marcos family.

      After ruling the former US colony for two decades with the support of the United States, which saw him as a Cold War ally, Marcos senior went into exile in Hawaii in the face of mass protests and with the nudging of Washington in 1986.

      As regional tensions remain high, Washington is keen to preserve its security alliance with Manila that includes a mutual defence treaty and permission for the US military to store defence equipment and supplies on several Philippine bases.

      The South China Sea was a key obstacle in Manila's ties with Beijing and needed to be resolved, said Chester Cabalza of the Manila-based think tank International Development and Security Cooperation.

      "If there will be no move coming from Marcos Jr and (Chinese President) Xi Jinping, the more Beijing will have an upper hand in terms of our strategic relations with China," he said.

      © 2022 AFP

      New York Times - World

      In a Former Mafia Stronghold, Art Remembers, and Warns

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      A public art campaign in Palermo, Sicily, is reminding residents of the city’s grim Mafia years, and is encouraging them to resist creeping organized crime influence.

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      By James Imam

      PALERMO, Sicily — Until recently, this city was infamous as one of the world’s organized crime capitals. Warring mobsters gunned down rivals in the streets and built ugly high-rise apartments with public funds while much of the historic center was left to crumble.

      Palermo authorities have since managed to clamp down on the Mafia, and the city, Sicily’s capital, feels like a very different place today. Anti-Mafia posters are a common sight on the fronts of buildings, and the streets now throb with tourists. But Palermo’s bounceback is fragile, and many remain wary that the Mafia could stage a comeback.

      A key point in Palermo’s turnaround was the murder of Giovanni Falcone, a judge who pioneered new methods to combat Mafia influence and paved the way for the restoration of law and order. The Mafia had its revenge in 1992, killing Falcone in a bombing that horrified residents and united them against the mob.

      To mark the 30th anniversary of Falcone’s murder, Palermo on Monday unveiled a series of art installations reminding people of the city’s grim Mafia years and encouraging local residents to resist creeping organized crime influence.

      The works are part of a public art program called Spazi Capaci, and they were inaugurated on a day when Palermo also hosted a remembrance ceremony for Falcone, attended by dozens of dignitaries, including President Sergio Mattarella of Italy. But the art initiative was anything but a stately affair. Instead, a number of the works generated heated debate.

      The Spazi Capaci project has been organized by the Fondazione Falcone, an anti-Mafia organization, with funding from Italy’s Education Ministry as well as private donors.

      “We have always known that culture is one of the best weapons against the Mafia,” said Maria Falcone, the sister of the murdered judge and president of the Fondazione Falcone. “Repression alone is not enough,” she added. “You also need social and cultural work for that.

      One of the public artworks, Gregor Prugger’s “Tree of Everybody” — a tall fir tree, laid on its side, with wooden figurines of Mafia victims grafted onto its bare branches — looks striking installed in the roofless Church of Santa Maria dello Spasimo. At the other end of the building sits Peter Demetz’s “The Triumph of Memory,” which consists of a carved wooden panel depicting Falcone and Paolo Borsellino, another magistrate who was killed by the Mafia. The carving is framed by a rusted metal stand and mounted in front of a milky white LED pane.

      “I wanted to represent Falcone and Borsellino looking towards a brighter, fragile future,” Demetz said in an interview. “The work reminds us that we need to be strong because fragility is what the Mafia feeds off.”

      Across town, in the Church of San Domenico, which holds Falcone’s tomb, Velasco Vitali’s sculptural collection of over 50 life-size dogs — made from rusted metal, peeling concrete and stained paper — were mostly heaped in a pile near the entrance. Titled “Pack,” the roving work had been displayed in several locations around Palermo over the past year before being moved to the church.

      “As soon as the work crosses the threshold of the church, it will change meaning,” Vitali explained by phone before the work was installed. The “contrast between the sublime and the profane,” he said, would evoke “humanity’s ugly nature, its capacity to reduce life to rubble.”

      At the Quattro Canti, a lavish central Palermo square, Arcangelo Sassolino’s mechanical sculpture “Elisa” drew mixed reactions from bystanders. The work is made from an automated digger arm resting on a concrete base. As the arm slowly moves, the metal crunches loudly against the cement, gouging the platform.

      Ramon Romano, 34, a copyright lawyer from Palermo, said he found the work powerful and thought it represented the “Sack of Palermo,” when the Mafia demolished numerous elegant villas in the city’s green belt after World War II to construct ugly high-rise apartments. But Francesco Failla, 52, a City Hall employee, complained that the installation’s mechanical arm clashed with its Baroque surroundings. “Don’t get me wrong, I am absolutely against the Mafia,” he said. “But this work is an offense.”

      Falcone helped liberate Palermo from the Mafia by collaborating with turncoats, investigating bank accounts and sharing information across borders. His findings culminated in an epic trial, resulting in more than 300 guilty verdicts in 1987.

      When mobsters slaughtered the judge in revenge, Palermo reeled in horror. There were huge protests throughout the city, and many residents hung white sheets displaying anti-Mafia messages from their balconies.

      In an interview at City Hall, Leoluca Orlando, Palermo’s mayor, who has held the office five times since 1985 and is famed for his own anti-Mafia crusades, said that Falcone’s killing was a “watershed” for the city because it united residents in a “popular revolt.”

      After winning a second, landslide election in 1993, Orlando limited Mafia influence with new legislation, revoking public contracts awarded to companies with Mafia links. He also increased funding for culture, including projects like turning the Spasimo Church, once a rubble-filled dump, into an arts center and reopening the Teatro Massimo, Palermo’s opera house, after a 23-year renovation during which the Mafia siphoned off public funds.

      “If you have self-esteem, you are not just against the Mafia,” Orlando said, “you are diametrically opposed to the Mafia.”

      While Palermo’s mobsters have long abandoned their tactics of killing high-profile figures, the Mafia remains a threat, said Lorena Di Galante, a director of Italy’s Anti-Mafia Investigation Directorate. “The Sicilian Mafia’s traditional clan structure remains intact,” she said. “It is still active in extortion, money-laundering, drugs trafficking, infiltration of public administrations and real estate.”

      The Mafia grew stronger during the recent coronavirus lockdowns, winning favor with vulnerable businesses and families by offering them work or financial support, Di Galante added.

      “We have lost two years to the pandemic,” said Alessandro De Lisi, the curator of Spazi Capaci. “Now we have to return to the piazzas.”

      Palermo residents flooded the streets on Monday, forming a large crowd for the remembrance ceremony. The art installations drew interested passers-by, too. In the church of San Domenico, where schoolchildren left flowers and personal messages on Falcone’s tomb, visitors stopped to look at the dogs, some discussing the meaning of the work.

      Davide Formisano, 32, who works at the church, said that Vitali’s installation had generated contrasting opinions. “Many like the work, some are against it, some are annoyed, some are amazed,” he said. “Some have even said it is heresy.”

      But it was good that people were debating the art and talking about the Mafia, Formisano concluded. “That, after all, is what Giovanni Falcone fought for,” he said.

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      L'Humanité

      Compétition. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était

      Nos recommandations culturelles

      Le réalisateur italien Mario Martone s’est inspiré du roman éponyme de l’écrivain Ermanno Rea, qui se déroule à Naples, sans parvenir à élever le propos. De quoi, hélas, rester sur sa faim.

      Pierre Barbancey

      Nostalgia, de Mario Martone, Italie-France, 1 h 57

      Le réalisateur italien Mario Martone avait déjà investi la question du retour à Naples et d’un passé enfoui avec ses drames et ses secrets. C’était l’Amour meurtri, en 1995. Trois auparavant, dans Mort d’un mathématicien napolitain (prix du jury à la Mostra de Venise 1992), il s’intéressait déjà au regard introspectif d’un homme qui déambule dans les rues de Naples. Poussant sa démarche plus avant, il s’est saisi du livre éponyme du romancier italien Ermanno Rea, qui lui-même avait défriché et peut-être déchiffré la Cité du soleil. « Il n’est pas si aisé de se dérober à l’appel d’une ville quand on se sent lié à elle par des liens si intenses qu’ils paraissent indéchiffrables », écrivait-il.

      Martone reprend l’histoire et les personnages de Rea. Felice (Pierfrancesco Favino) a quitté la ville il y a plus de quarante ans. Il s’est installé au Caire, mais décide de revenir. L’envie certaine de revoir sa mère et un sentiment plus diffus le ramènent dans son quartier d’origine, l’un des plus populaires de Naples, la Sanità.

      Les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine

      Approche prudente, déambulation dans les ruelles, parcours à moto sur les traces de l’insouciance disparue, histoire de laisser le passé le happer. Non sans risques. Tête brûlée dans sa jeunesse, il est l’auteur de petits cambriolages avec son pote, son frère de toujours, Oreste. Felice s’enfuit, littéralement exfiltré par sa famille – on en connaîtra les raisons au fil de l’histoire. Son comparse n’a pas cette chance. Il reste à la Sanità, victime de la fatalité, du malaffare (le mal-être) et des tentacules mafieux. Plus que la mémoire, les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine, les photos de jeunesse sorties d’une boîte. Felice, devenu musulman, comprend, avec l’aide d’un curé qu’il prend pour confident, l’importance d’aider les jeunes du quartier pour les tenir hors d’atteinte de la Camorra. Il tente de rencontrer Oreste, devenu violent chef d’un clan. « Ne te fais pas d’illusions. Le cœur se ferme avec le temps », lui conseille le prêtre, qu’il n’écoute pas. Il aurait dû ! On n’en dit pas plus.

        La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Pier Paolo Pasolini 

      En exergue, Mario Martone a pourtant placé cette pensée de Pier Paolo Pasolini : « La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Malheureusement, quelque chose ne fonctionne pas. C’est plat. On trouve de quoi picorer, pas de quoi se rassasier, le réalisateur restant en lisière des situations créées, nous laissant sur notre faim. Là où Rea sondait les mutations du temps, penchant pour le côté politique plutôt qu’existentiel, Mario Martone en prend le contrepied, perdant au passage la profondeur de son propos.

      Festival de Cannes 2022naplescinéma
      France24 - World

      Australia's ousted conservatives eye China hawk as leader

      Issued on: 26/05/2022 - 07:38Modified: 26/05/2022 - 07:36

      Sydney (AFP) – Australia's conservatives appear poised to install hardline China hawk Peter Dutton as the country's new opposition leader, after the party was swept from power at last weekend's election.

      The Liberals, in government for nearly a decade, were decimated in the May 21 vote, abandoned by well-heeled city voters who opted instead for independent candidates focused on climate action.

      Even former treasurer Josh Frydenberg, a moderate widely expected to be the Liberals' next leader, was dumped from his safe blue-ribbon seat, clearing the path for Dutton to claim the post.

      Dutton is now expected to be elected unopposed as opposition leader, an outcome many will see as a lurch to the right for his party.

      A former police officer, Dutton made a name for himself in politics with tough talk and a penchant for headline-grabbing commentary.

      As defence minister, he likened China's expansionist ambitions to the 1930s, during the rise of the Nazi party in Germany.

      "The only way you can preserve peace is to prepare for war," he said at the time.

      Dutton sparked outrage as immigration minister when he claimed some asylum seekers who said they had been raped in Australia's offshore detention centres were "trying it on" by seeking an abortion on the mainland.

      As immigration minister, he also had to apologise after a quip about the threat climate change poses to the Pacific was picked up by a microphone.

      "Time doesn't mean anything when you're about to be, you know, have water lapping at your door," he was caught saying.

      Earlier in his political career, the Queenslander boycotted a national apology to Aboriginal Australians forcibly separated from their families, a decision for which he later expressed regret.

      "I didn't appreciate the symbolism of it and the importance to Indigenous people," he told the Sydney Morning Herald in 2017.

      Dutton played down his right-wing past Thursday, telling radio station 2GB that the Liberal party has to get back to "being the broad church and making sure that we represent all Australians".

      "But with a particular focus on people out in the suburbs, people who are doing it tough," he said.

      Newly elected Prime Minister Anthony Albanese said he had a better relationship with Dutton than he did with his predecessor, Scott Morrison, who stepped away from the Liberal leadership after the party's election defeat.

      "Peter Dutton has never broken a confidence that I've had with him," Albanese said.

      The prime minister added that it had been wrong for one of his ministers to this week liken Dutton's appearance to that of "Harry Potter" villain Voldemort.

      © 2022 AFP

      Valeurs Actuelles

      Un député MoDem du Puy-de-Dôme condamné à deux ans d’inéligibilité pour escroquerie

      Deux ans d’inéligibilité. C’est la peine qu’a confirmée le tribunal administratif de Clermont-Ferrand à l’encontre du député MoDem du Puy-de-Dôme, Michel Fanget, lundi 23 mai, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Le député de la majorité présidentielle a été condamné pour complicité d’escroquerie. En première instance, jeudi 10 février, le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand avait condamné le parlementaire à six mois de prison avec sursis, 8 000 euros d’amende et cinq ans de privation du droit d’éligibilité. Le député explique : « J’ai fait des arrêts de travail tout à fait conformes, non rémunérés, pour quelqu’un qui a eu deux accidents et le coup du lapin. Il a beaucoup souffert et j’ai prolongé ses arrêts de travail. Quelque chose comme ça n’aurait jamais dû aller en correctionnelle, éventuellement au Conseil de l’Ordre et encore. »

      « Complot politico-judiciaire »

      Furieux, Michel Fanget dénonce un « complot politico-judiciaire ». « J’ai parfaitement identifié ceux qui étaient à l’origine de tout ça », affirme-t-il. Le bientôt ex-député, qui a annoncé ne pas se représenter, a expliqué avoir décidé de se pourvoir en cassation. Et pas seulement. « Bien sûr, on va aller en cassation. On va faire également un recours devant le Conseil constitutionnel. Des choses vont être faites. En cassation, il est clair que je retrouverai mes droits, mais on m’aura volé mon mandat de député », explique Michel Fanget. En attendant, il compte bien rester élu local, puisqu’il est conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes.

      Clermont-Ferrand : les dernières actualités

      Des policiers blessés par des tirs dans un campement de gens du voyage à Clermont-Ferrand

      Clermont-Ferrand : après un différend avec un automobiliste, il tire un coup de feu en l’air en plein centre-ville

      Clermont-Ferrand : en 2022, Michelin devrait concrétiser son projet d’aile gonflable pour bateau cargo

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      'The pandemic won't stop us': the Beijingers skirting Covid rules

      Issued on: 26/05/2022 - 07:22

      Beijing (AFP) – Mothers hosting playdates near cordoned-off parks, mahjong maestros huddled in streets and youngsters slugging night-time beers on barricaded sidewalks -- Beijingers are making the most of the small spaces available as China's coronavirus controls close in.

      Meanwhile in Shanghai, a growing number of residents are being allowed to briefly venture outside as the city gradually eases out of an extended lockdown, celebrating their first hours outside in weeks with champagne and roadside picnics.

      China is hitched to a zero-Covid policy which triggers mass lockdowns, routine tests and movement restrictions whenever infection clusters emerge -- the last major economy to do so in a world now living with the coronavirus.

      Beijing, a city of 22 million people, looked on in horror as Shanghai entered a slow-motion lockdown in April, with millions still under stay-at-home orders.

      The capital has recorded just dozens of cases each day but has also gone quiet since May with schools closed and everyone -- other than doctors and a few essential workers -- told to work from home.

      Now the city is watching and waiting to see which way the virus trends.

      Hundreds of thousands of people have been restricted to their homes, still well short of a full lockdown but enough to leave only the brave and the rebellious out on the streets of a pandemic-weary city.

      "Everything is closed! Cinemas, museums... football pitches," said Eric Ma, a programmer sharing a few beers with friends around the Liangma River in downtown Beijing.

      "It feels claustrophobic. We have to find creative ways to have fun."

      Cat-and-mouse

      Those, like Ma, who venture out face a cat-and-mouse game with police and city authorities enforcing strict virus rules and sealing off access to riverbanks and other gathering spots.

      A large blue sign near the river captured the authorities' approach: "Be patient to enjoy the sunshine when the pandemic ends."

      Still, dozens of people were seen jumping over the barricades or wriggling through police tape to go for a dip on a warm Monday afternoon.

      A middle-aged man stood in the water singing an aria from a famous Peking Opera.

      Some brought folding chairs, tables and small gas stoves to cook outside.

      Since restaurants have been shuttered, only allowing takeout, and many housing blocks not permitting visitors, people have started picnicking on pavements.

      "The guards come from time to time and chase us away," said Reiner Zhang, a fashion designer who had spread her picnic mat on a street corner near the Liangma River.

      "But we don't care. People are frustrated with pay cuts and layoffs and we need to meet and vent," she said.

      Parents sat on the riverbank, eating watermelon, while children paddled along the shallow edges of the river.

      "We bring the children here for some exercise," said Niu Honglin, pointing to her seven-year-old son bobbing up and down in the river with his floaters.

      "With parks closed, there are no places to play, but children start throwing tantrums if they are stuck at home all day doing online lessons."

      Brief relief in Shanghai

      Old neighbourhoods in the heart of Beijing, normally bustling warrens filled with hawkers, tourists and rickshaw drivers, have also been closed.

      But a couple posed for wedding photos in front of the old drum tower on Monday, while on a nearby street retirees gathered to play mahjong, flouting strict social distancing rules.

      "We come here after lunch every day, and play until the sun goes down," said a retired municipal worker who only offered his last name Zao.

      "We've done it for years and the pandemic won't stop us."

      In Shanghai, residents are slowly emerging from the other side of a lockdown during which millions were banned from stepping out of their homes.

      The mood was festive in the central Jing'an district on Wednesday outside one apartment compound where residents were finally permitted to step outside -- for only two hours -- after 55 days indoors.

      A masked quartet of friends toasted their brief freedom with champagne, while a group of older women put on their Sunday best for a long-awaited stroll through the neighbourhood.

      A barber in protective gear gave customers haircuts in a makeshift roadside salon, as most hairdressers in the city remained shut.

      © 2022 AFP

      Valeurs Actuelles

      Val-d’Oise : après un différend, un client asperge d’essence un mécanicien et tente de l’immoler par le feu

      Un simple différend qui tourne au drame. Mécontent de l’employé d’un garage automobile situé sur la D301 à Groslay (Val-d’Oise), un homme a tenté de l’immoler par le feu, relate Le Parisien, mercredi 25 mai. Les faits ont eu lieu aux alentours de 10 heures. Le client, âgé de 43 ans, a fait irruption dans le garage pour se plaindre de la réparation de son véhicule et d’une pièce changée qui serait défectueuse. Il s’en est alors pris frontalement au mécanicien de 35 ans. Après l’avoir aspergé d’essence, il a allumé un feu avec son briquet en le visant.

      « C’est la première fois qu’une telle chose arrive »

      Gravement touché, le trentenaire a été transporté en hélicoptère vers l’hôpital Percy de Clamart (Hauts-de-Seine). L’agresseur, également touché – mais moins gravement – par un retour de flamme, a quant à lui été pris en charge au centre hospitalier d’Eaubonne. La Sûreté urbaine d’Enghien-les-Bains est chargée de l’enquête. Si l’état du suspect le permet, il sera susceptible d’être placé en garde à vue.

      Chez les nombreuses enseignes voisines au garage, la stupeur est de mise après cet incident. « C’est la première fois qu’une telle chose arrive. D’habitude, c’est plutôt calme par ici », confie un employé de Paris Auto, situé juste à côté, au quotidien francilien. Et un autre de renchérir : « si les clients commencent à faire ça, où va-t-on ? » 

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - Monde

      "Partygate" : mis en cause par le rapport Gray, Boris Johnson renouvelle ses excuses

      Publié le : 25/05/2022 - 14:28

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      L'enquête administrative sur le "partygate" a mis en cause, mercredi, le sommet de Downing Street. Boris Johnson est à nouveau appelé à "assumer la responsabilité" des fêtes tenues dans la résidence du Premier ministre, en violation des confinements anti-Covid.

      Boris Johnson rattrapé une nouvelle fois par l'affaire du "partygate". Le rapport de l'administration remis mercredi au Premier ministre britannique fustige le manque de leadership et de jugement dont il a fait preuve et qui a conduit à la tenue de plusieurs fêtes au 10, Downing Street en pleine période de confinement strict en raison de la pandémie de Covid-19.

      Si le chef du gouvernement conservateur britannique avait semblé ces dernières semaines en position de surmonter le scandale du "partygate" susceptible de le déloger du pouvoir, l'affaire a été relancée cette semaine par la publication, dans les médias, de témoignages et photos accablants pour Boris Johnson.

      Après les sanctions policières la semaine dernière, c'est la haute fonctionnaire Sue Gray, réputée intraitable, qui a rendu ses conclusions dans un rapport détaillant, événement par événement, e-mails et photos à l'appui, ce qui se déroulait dans les coulisses du pouvoir pendant que les Britanniques étaient contraints à de lourds sacrifices.

      Sans nommer de responsables ni recommander de sanctions, elle met en cause le pouvoir au plus haut niveau pour ces événements qui "n'auraient pas dû être autorisés à se produire". "Il est également vrai que certains des fonctionnaires les moins expérimentés ont cru que leur participation à certains de ces événements était autorisée, étant donné la présence de hauts dirigeants. Les hauts dirigeants, qu'ils soient politiques ou officiels, doivent assumer la responsabilité de cette culture", estime-t-elle.

      "J'assume l'entière responsabilité"

      La question est maintenant de savoir si ces nouveaux éléments seront suffisants pour relancer la colère au sein de la majorité, un temps apaisée, voire de démontrer que le chef du gouvernement a menti au Parlement, ce qui pourrait précipiter son départ. Boris Johnson s'est exprimé au Parlement sur le sujet. "J'assume l'entière responsabilité de tout ce qui s'est passé sous ma direction", a déclaré le dirigeant conservateur devant les députés, renouvelant ses excuses.

      Après avoir vu sa popularité chuter pendant l'hiver en raison du "partygate", Boris Johnson est parvenu à redresser son image en se montrant en pointe du soutien occidental à l'Ukraine face à l'invasion russe. Son parti a cependant essuyé de lourdes pertes lors d'élections locales début mai, écornant l'image de machine à gagner dans les urnes qui a longtemps protégé l'ancien maire de Londres. Et l'inflation historique alimente le mécontentement.

      Le gouvernement doit annoncer un nouveau plan d'aide aux ménages étranglés par la flambée des factures d'énergie, ce que l'opposition a lié à la volonté de faire oublier le "partygate".

      La menace d'une motion de défiance

      Cette journée marque la fin d'un long suspense sur les travaux de Sue Gray, longtemps retardés par le lancement parallèle d'une enquête de police. Cette dernière s'est achevée la semaine dernière en révélant l'ampleur des violations aux règles anti-Covid imposées par Downing Street en réponse à la pandémie qui a fait près de 180 000 morts au Royaume-Uni.

      Au total, 126 amendes ont été adressées pour infractions lors de huit événements, dont une à Boris Johnson lui-même pour un pot d'anniversaire surprise en juin 2020. Ce bilan a malgré tout été considéré comme relativement clément pour le Premier ministre, qui avait participé à des rassemblements en apparence plus graves.

      Boris Johnson s'est excusé lorsqu'il a reçu l'amende mais il a refusé de démissionner. Mais si les nouveaux éléments publiés convainquent plus d'une cinquantaine de députés de la majorité de le lâcher, il risque de se retrouver visé par une motion de défiance, près de trois ans après son arrivée triomphante à Downing Street en plein psychodrame du Brexit.

      Le rapport pourrait aussi alimenter les accusations de mensonges qui seront examinées par une autre enquête prévue, celle-ci parlementaire. Si cette dernière conclut qu'il a menti sciemment à la tribune de la Chambre des communes en affirmant ne pas avoir enfreint les règles, il est censé démissionner.

      Les critiques de l'opposition, qui appelaient avec force à sa démission, ont cependant perdu en intensité depuis que la police a ouvert une enquête visant le chef des travaillistes, Keir Starmer. Ce dernier a promis de démissionner si la police lui inflige une amende pour avoir violé les règles anti-Covid lors d'un déplacement de campagne en 2021 pendant lequel il a commandé currys et bières pour son équipe.

      Avec AFP

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      Valeurs Actuelles

      Val-d’Oise : un mort dans une altercation entre gens du voyage

      La dispute a tourné au drame. A Herblay dans le Val-d’Oise, un homme issu de la communauté des gens du voyage a été tué par un autre membre ce samedi 26 mars. En effet, Le Parisien rapporte qu’un individu armé d’un fusil aurait tiré sur un homme. La victime était au volant de sa voiture, et a succombé à ses blessures après avoir été touchée à la tête. Son véhicule a quant à lui terminé sa course en s’encastrant dans un mur.

      Enquête en cours

      Le meurtrier présumé s’est ensuite réfugié dans un cabanon avec son fusil. Il a été interpellé et placé en garde à vue. L’origine du différend qui s’est déroulé dans un camp de gens du voyage vers 7h45 reste pour l’heure inconnue. Âgé de 56 ans, l’auteur du tir serait un élagueur résidant à Pierrelaye, une commune située à une dizaine de minutes d’Herblay. Il aurait avoué avoir utilisé son arme contre l’homme de 41 ans, un artisan couvreur. Une enquête a été ouverte pour tenter de déterminer les circonstances de cette altercation mortelle. La famille du suspect serait, en tout cas, déjà connue des services de police.

      Val-d'Oise : les dernières actualités

      Val-d’Oise : un homme agresse un pompier lors de son transport à l’hôpital

      Val-d’Oise : un gynécologue visé par 130 plaintes pour viols et agressions sexuelles

      Val-d’Oise : un Syrien de 23 ans abat son beau-frère d’origine turque devant sa sœur

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - Monde

      Xi Jinping défend le bilan de la Chine au sujet des Ouïghours devant Michelle Bachelet

      Publié le : 25/05/2022 - 16:54

      FRANCE 24 Suivre

      Au lendemain de nouvelles révélations de la presse concernant la répression des Ouïghours au Xinjiang, Xi Jinping a défendu mercredi le bilan de son pays. Le président chinois a estimé qu'"il n'existe pas de 'pays parfait' en matière de droits de l'Homme".

      Pékin ne change pas sa ligne de défense. Le président chinois Xi Jinping a soutenu, mercredi 25 mai, le bilan de son pays en matière de droits de l'Homme, après de nouvelles révélations de presse sur la répression contre la minorité musulmane des Ouïghours au Xinjiang. La région au nord-ouest de la Chine, longtemps frappée par des attentats attribués à des séparatistes et des islamistes ouïghours, fait l'objet depuis quelques années d'une répression menée au nom de l'antiterrorisme.

      Des études occidentales accusent la Chine d'y avoir interné au moins un million de Ouïghours et de membres d'autres minorités musulmanes dans des camps de rééducation, voire d'imposer du "travail forcé" et des "stérilisations forcées", ce dont se défend Pékin.

      Le huis clos autour de la déportation des Ouïghours enfin brisé! Le hacking des ordinateurs de la police du Xinjiang permet de plonger au cœur de la répression, dévoilant les pratiques des bourreaux et le visage des victimes. Nous nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas https://t.co/QaemEgaSbG pic.twitter.com/5M7pdJKdhQ

      May 24, 2022

      Révélations de documents

      Mardi, un consortium de 14 médias étrangers – dont le journal Le Monde – a publié des données censées provenir du piratage d'ordinateurs de la police du Xinjiang, où Pékin est accusé de mener une répression féroce contre les Ouïghours et d'autres minorités musulmanes.

      Ces documents jettent une lumière crue sur la situation au Xinjiang. Parmi eux figurent des milliers de photographies présentées comme ayant été prises dans des "camps de détention" et montrant les visages de nombreux "détenus" dont des femmes, des mineurs et des personnes âgées.

      Ces révélations surviennent au moment où la Haut-Commissaire de l'ONU chargée des droits de l'Homme, Michelle Bachelet, entame une visite extrêmement attendue au Xinjiang.

      Ce déplacement s'annonce ardu pour l'ex-présidente chilienne, qui pourrait ne pas bénéficier d'un accès libre et risque d'être utilisée par les autorités chinoises pour se dédouaner, soulignent des observateurs. "Les questions liées aux droits de l'Homme ne doivent pas être politisées, instrumentalisées ou avoir deux poids, deux mesures", a averti mercredi Xi Jinping, lors d'un entretien en visioconférence avec Michelle Bachelet.

      "Chaque pays a une situation différente" qui dépend de son histoire, de sa culture et de son développement économique, a relevé l'homme fort de Pékin.

      "Il n'existe pas de ‘pays parfait’"

      Par conséquent, chaque pays doit suivre "sa propre voie en matière de droits de l'Homme, en fonction de ses conditions et des besoins de son peuple", a estimé Xi Jinping, selon des propos rapportés par la télévision nationale CCTV. "Il n'existe pas de ‘pays parfait’ en matière de droits de l'Homme", a ajouté le président chinois.

      Le compte-rendu de la télévision publique n'évoque à aucun moment le Xinjiang. "Les réunions avec le président Xi et de hauts responsables (chinois) ont été précieuses pour discuter directement [...] des préoccupations relatives aux droits de l'Homme en Chine et dans le monde", a de son côté indiqué Michelle Bachelet sur Twitter.

      Le déplacement de la responsable de l'ONU pour les droits de l'Homme au Xinjiang se fait pour l'heure dans la discrétion.

      Aucun détail sur les lieux précis où ira Michelle Bachelet n'a été rendu public, ce qui interroge sur la latitude dont elle bénéficiera concrètement sur le terrain. D'autant qu'au nom de la situation épidémique en Chine, la délégation onusienne est tenue d'intégrer une bulle sanitaire qui la tient à l'écart de la presse étrangère.

      "Mensonge du siècle"

      Michelle Bachelet est la première responsable onusienne des droits de l'Homme à se rendre en Chine depuis 2005, après des années d'âpres négociations avec Pékin sur les termes de sa visite.

      Selon ses services, l'ex-présidente chilienne discutera avec des membres de la société civile travaillant sur les droits de l'Homme.

      Inquiets, Ouïghours de la diaspora et associations de défense des droits de l'Homme ont exhorté Michelle Bachelet à ne pas se laisser entraîner dans une opération de communication orchestrée par Pékin.

      La responsable de l'ONU pour les droits de l'Homme "doit exiger du gouvernement chinois des informations" sur les personnes arrêtées arbitrairement au Xinjiang, estime la chercheuse Maya Wang, spécialiste de la Chine à Human Rights Watch (HRW). La Chine est accusée par Washington de cautionner "au plus haut niveau" des exactions au Xinjiang contre les Ouïghours.

      Washington accuse régulièrement Pékin d'être responsable d'un "génocide" au Xinjiang. La Chine dénonce le "mensonge du siècle" et présente les camps comme des "centres de formation professionnelle" destinés à combattre l'extrémisme religieux.

      Avec AFP

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      "Xinjiang Police Files" sur les Ouïghours : Adrian Zenz, anthropologue et cauchemar de Pékin

      Droits humains : Michelle Bachelet en visite en Chine pour enquêter sur le sort des Ouïghours

      La Chine ratifie deux conventions internationales interdisant le travail forcé

      Valeurs Actuelles

      Terrorisme : soupçonné de préparer un attentat au nom de l’État islamique, un jeune de 18 ans mis en examen

      Soupçonné de préparer un acte terroriste imminent à l’arme blanche, un jeune homme de 18 ans a été arrêté dans la Drôme par des enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), avant d’être mis en examen et placé en détention provisoire à Paris ce mardi, rapporte Le Figaro, mercredi 25 mai. Les premiers éléments de l’enquête, confirmés par les déclarations du suspect en garde à vue, ont démontré qu’il projetait un acte terroriste « au nom de l’organisation de l’État islamique à laquelle il avait prêté allégeance », a indiqué une source judiciaire au quotidien national. Une vidéo, dans laquelle le jeune homme fait état de son allégeance à l’organisation terroriste, a notamment été découverte en sa possession.

      Des cibles non divulguées 

      Devant l’imminence d’une possible attaque du jeune de 18 ans, une enquête préliminaire avait déjà été ouverte par le Parquet national antiterroriste (PNAT) le 19 mai dernier, pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes ».

      De confession musulmane, le jeune homme est passé par une phase de radicalisation, mais les conditions de celle-ci n’ont pas été détaillées. Ses éventuelles cibles, elles non plus, n’ont pas été divulguées.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      New York Times - World

      Russia’s Shrinking War

      By Josh Holder, Marco Hernandez and Jon HuangMay 24, 2022

      The goals of Russia’s invasion keep getting smaller. But its depleted military is still failing to make major advances, and time is on Ukraine’s side.

      20 miles

      Kharkiv

      Kupyansk

      LUHANSK

      KHARKIV

      Izium

      Sievierodonetsk

      Barvinkove

      Sloviansk

      Kramatorsk

      Donbas region

      Luhansk

      DNIPROPETROVSK

      DONETSK

      Horlivka

      UKRAINE

      Donetsk

      Velyka Novosilka

      Dokuchaevsk

      RUSSIA

      Matveyev Kurgan

      Pokrovskoye

      Mariupol

      ZAPORIZHZHIA

      SEA

      OF AZOV

      Kharkiv

      40 miles

      Donbas region border

      LUHANSK

      KHARKIV

      Izium

      Sievierodonetsk

      Kramatorsk

      Luhansk

      DNIPROPETROVSK

      DONETSK

      UKRAINE

      Donetsk

      RUSSIA

      Mariupol

      SEA

      OF AZOV

      ZAPORIZHZHIA

      20 miles

      Kharkiv

      Kupyansk

      LUHANSK

      KHARKIV

      Izium

      Sievierodonetsk

      Barvinkove

      Sloviansk

      Kramatorsk

      Donbas region

      Luhansk

      DNIPROPETROVSK

      DONETSK

      Horlivka

      UKRAINE

      Donetsk

      Velyka Novosilka

      Dokuchaevsk

      RUSSIA

      Matveyev Kurgan

      Pokrovskoye

      Mariupol

      ZAPORIZHZHIA

      SEA

      OF AZOV

      Kharkiv

      40 miles

      Donbas region border

      LUHANSK

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      Sievierodonetsk

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      OF AZOV

      ZAPORIZHZHIA

      Locations of ground fighting

      Kyiv

      UKRAINE

      Donbas

      March

      April

      May

      Ground

      fighting

      UKRAINE

      March

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      May

      Locations of ground fighting

      Kyiv

      UKRAINE

      Donbas

      March

      April

      May

      Locations of ground fighting

      Kyiv

      UKRAINE

      Donbas

      March

      April

      May

      After failing to topple Ukraine’s government in Kyiv, Russia redeployed troops for a far less ambitious goal: Seize the rest of the Donbas, beyond the area where Russia had already advanced a month ago.

      After failing to topple Ukraine’s government in Kyiv, Russia redeployed troops for a far less ambitious goal: Seize the rest of the Donbas, beyond the area where Russia had already advanced a month ago.

      Russia’s military has overwhelming superiority in weapons, if not men — tanks, warplanes, helicopters and heavy artillery. But a month into the battle for the East, Russia has made only gradual progress along the Eastern front.

      Russia’s military has overwhelming superiority in weapons, if not men — tanks, warplanes, helicopters and heavy artillery. But a month into the battle for the East, Russia has made only gradual progress along the Eastern front.

      And in a sign of strength, Ukrainian counterattacks have retaken ground outside Kharkiv, diverting Russian forces and threatening their supply lines.

      And in a sign of strength, Ukrainian counterattacks have retaken ground outside Kharkiv, diverting Russian forces and threatening their supply lines.

      Again and again, Russia’s military has had to accept the difficult reality that it doesn’t have the force necessary to fight in too many places at once.

      The area with the most critical battles is only 75 miles wide and includes three key cities: Sloviansk, Kramatorsk and Sievierodonetsk.

      Again and again, Russia’s military has had to accept the difficult reality that it doesn’t have the force necessary to fight in too many places at once.

      The area with the most critical battles is only 75 miles wide and includes three key cities: Sloviansk, Kramatorsk and Sievierodonetsk.

      Russia’s war is now focused on this area. The Kremlin is targeting five routes to Sloviansk that would allow it to encircle tens of thousands of Ukrainian troops. It has moved closer in places, but it still hasn’t broken through.

      Russia’s war is now focused on this area. The Kremlin is targeting five routes to Sloviansk that would allow it to encircle tens of thousands of Ukrainian troops. It has moved closer in places, but it still hasn’t broken through.

      An enormous Russian force has gathered in Izium and regularly sends units down the main highway to Sloviansk. Artillery shells frontline villages, tanks batter Ukrainian defenses and attack helicopters fly overhead.

      Both sides have taken heavy casualties, but Russia has failed to overwhelm the Ukrainian fighters, who have held their positions for weeks.

      An enormous Russian force has gathered in Izium and regularly sends units down the main highway to Sloviansk. Artillery shells frontline villages, tanks batter Ukrainian defenses and attack helicopters fly overhead.

      Both sides have taken heavy casualties, but Russia has failed to overwhelm the Ukrainian fighters, who have held their positions for weeks.

      In an attempt to cut off Ukrainian supply lines, Russian soldiers have also targeted the main road and rail line connecting Sloviansk to the rest of Ukraine.

      But this advance has stalled too. Each failed attempt takes a toll on Russia’s already depleted military as soldiers are injured or killed, and units become smaller and less effective.

      In an attempt to cut off Ukrainian supply lines, Russian soldiers have also targeted the main road and rail line connecting Sloviansk to the rest of Ukraine.

      But this advance has stalled too. Each failed attempt takes a toll on Russia’s already depleted military as soldiers are injured or killed, and units become smaller and less effective.

      Another advance has made more progress, taking some villages and farmland north of the town of Lyman, which is now under direct attack.

      Russia’s playbook to capture towns and villages with limited manpower is brutal — destroy urban areas with heavy artillery and rocket fire, and then move in a few days later. This strategy suits the depleted Russian army, which does not have the troops required for sustained urban warfare.

      Another advance has made more progress, taking some villages and farmland north of the town of Lyman, which is now under direct attack.

      Russia’s playbook to capture towns and villages with limited manpower is brutal — destroy urban areas with heavy artillery and rocket fire, and then move in a few days later. This strategy suits the depleted Russian army, which does not have the troops required for sustained urban warfare.

      But Ukrainian forces have another key defensive resource impeding Russian progress: the Severski Donets River.When a Russian battalion tried to use pontoon bridges to cross the river this month, it was a complete disaster.

      Public evidence suggests well over 400 Russian soldiers may have been killed or wounded by Ukrainian artillery.

      But Ukrainian forces have another key defensive resource impeding Russian progress: the Severski Donets River.When a Russian battalion tried to use pontoon bridges to cross the river this month, it was a complete disaster.

      Public evidence suggests well over 400 Russian soldiers may have been killed or wounded by Ukrainian artillery.

      As advances north of Sloviansk have slowed or stalled, Russia has started fighting for an even smaller area, the city of Sievierodonetsk. As the easternmost city still under Ukrainian control, Sievierodonetsk is exposed to Russian artillery on multiple sides. Shelling has destroyed vast areas of the city and civilians are left with no electricity or running water.

      As advances north of Sloviansk have slowed or stalled, Russia has started fighting for an even smaller area, the city of Sievierodonetsk. As the easternmost city still under Ukrainian control, Sievierodonetsk is exposed to Russian artillery on multiple sides. Shelling has destroyed vast areas of the city and civilians are left with no electricity or running water.

      Ukrainian officials expect a siege similar to what Mariupol experienced. Ukrainian troops will likely hold onto Sievierodonetsk as long as they can, while inflicting as many losses on Russia’s military as possible.

      Ukrainian officials expect a siege similar to what Mariupol experienced. Ukrainian troops will likely hold onto Sievierodonetsk as long as they can, while inflicting as many losses on Russia’s military as possible.

      Russia’s military has gained ground elsewhere in the Donbas. It has finally taken over Mariupol after negotiating the surrender of the last significant pocket of Ukrainian fighters in the Azovstal steel plant.

      It also forced Ukrainian forces to withdraw from Popasna after relentless shelling and missile strikes left no buildings for them to defend the city from. In a threatening advance, Russia is now moving north from Popasna to try to encircle troops in Sievierodonetsk and prevent supplies getting in from the west.

      Russia’s military has gained ground elsewhere in the Donbas. It has finally taken over Mariupol after negotiating the surrender of the last significant pocket of Ukrainian fighters in the Azovstal steel plant.

      It also forced Ukrainian forces to withdraw from Popasna after relentless shelling and missile strikes left no buildings for them to defend the city from. In a threatening advance, Russia is now moving north from Popasna to try to encircle troops in Sievierodonetsk and prevent supplies getting in from the west.

      But these victories aren’t enough for Russia to gain control of the Donbas, and its problems may only worsen as the war drags on.

      But these victories aren’t enough for Russia to gain control of the Donbas, and its problems may only worsen as the war drags on.

      Russian forces are inflicting immense losses on the Ukrainian military, but they are coming at a cost to Russia’s own supply of troops and equipment. At the same time, Ukraine continues to receive weapons from NATO countries that will better equip it for launching counterattacks.

      Russian forces are inflicting immense losses on the Ukrainian military, but they are coming at a cost to Russia’s own supply of troops and equipment. At the same time, Ukraine continues to receive weapons from NATO countries that will better equip it for launching counterattacks.

      Ukraine also has a more reliable supply of fighters than Russia does. President Vladimir V. Putin of Russia has been reluctant to order a national draft, and so Moscow is fighting at near peacetime staffing levels.

      Ukraine also has a more reliable supply of fighters than Russia does. President Vladimir V. Putin of Russia has been reluctant to order a national draft, and so Moscow is fighting at near peacetime staffing levels.

      Without enlisting more troops, there is only so long that Russia can continue to push forward. The farther that Russian troops push, the longer their supply lines become and the more exposed they are to Ukrainian counterattacks, so Russia has to reposition troops to defend territory it has already won.

      Without enlisting more troops, there is only so long that Russia can continue to push forward. The farther that Russian troops push, the longer their supply lines become and the more exposed they are to Ukrainian counterattacks, so Russia has to reposition troops to defend territory it has already won.

      Russia has a limited window to reestablish momentum and make significant advances. After that, it may be forced into more defensive positions, and the war could drift into a stalemate. With troops and equipment dwindling, the battle for the Donbas is likely to be the last major offensive of the war.

      Russia has a limited window to reestablish momentum and make significant advances. After that, it may be forced into more defensive positions, and the war could drift into a stalemate. With troops and equipment dwindling, the battle for the Donbas is likely to be the last major offensive of the war.

      Approximate areas of fighting are drawn from Ukrainian and Russian official statements from Feb. 24 to May 20. Areas of Russian presence and Ukrainian counterattacks are as of 4 p.m. E.T. on May 22.

      Sources: Michael Kofman, director of Russia studies at CNA; Konrad Muzyka, defense analyst for Rochan Consulting; Henry Schlottman, independent military analyst; Ukrainian and Russian officials; Institute for the Study of War with American Enterprise Institute’s Critical Threats Project; OpenStreetMap.

      Michael Schwirtz and Thomas Gibbons-Neff contributed reporting.

      New York Times - World

      ‘Quiero reiniciar mi cerebro’: veteranas de guerra recurren a la psicoterapia psicodélica

      Traumatizadas por la guerra y las agresiones sexuales, algunas veteranas estadounidenses o parejas de militares buscan ayuda en una clínica mexicana que trata la depresión y la adicción con potentes alucinógenos como el veneno de sapo.

      Mujeres reunidas para una ceremonia de té de hongos alucinógenos en marzo, en un retiro de terapia para veteranas en México.Credit...

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      Por Ernesto Londoño

      Photographs by Meridith Kohut

      TIJUANA, México — El humo de muchos inciensos se arremolinaba en la sala con luz tenue, mientras siete mujeres se turnaban para explicar las razones que las habían llevado a inscribirse en un fin de semana de psicoterapia psicodélica en una villa en el norte de México con vistas panorámicas al mar.

      Una exmarine estadounidense afirmó que esperaba poder conectar con el espíritu de su madre, quien se había suicidado hace 11 años. Una veterana del ejército contó que un pariente la había agredido sexualmente cuando era niña. Un puñado de veteranas aseguraron haber sido agredidas sexualmente por compañeros del servicio militar.

      A la esposa de un experto en desactivación de bombas de la Marina se le quebró la voz mientras lamentaba el hecho de que años de implacables misiones de combate hubieran convertido a su esposo en un padre ausente y disfuncional.

      Kristine Bostwick, de 38 años, exintegrante del cuerpo médico de la Marina, confesó que esperaba que hacer que su mente experimentara ceremonias con sustancias psicotrópicas la ayudaría a hacer las paces con el final de un matrimonio turbulento y quizás aliviar las migrañas que se habían convertido en un tormento diario.

      “Quiero reiniciar mi cerebro de abajo hacia arriba”, sentenció, mientras se secaba las lágrimas durante la sesión introductoria de un retiro de tres días hace poco. “Mis hijos se lo merecen. Yo me lo merezco”.

      Un creciente conjunto de investigaciones sobre los beneficios terapéuticos de la psicoterapia psicodélica ha generado entusiasmo entre algunos psiquiatras e inversores de capital de riesgo.

      En los últimos años se han aprobado medidas para despenalizar las drogas psicodélicas, financiar la investigación sobre su potencial curativo y establecer marcos para su uso medicinal, con apoyo bipartidista en los ayuntamientos y legislaturas estatales por todo Estados Unidos.

      Gran parte del creciente atractivo por este tipo de tratamiento ha sido impulsado por veteranos de las guerras estadounidenses en Afganistán e Irak. Tras haber recurrido a terapias experimentales para tratar el trastorno por estrés postraumático, las lesiones cerebrales traumáticas, la adicción y la depresión, muchos exmilitares se han convertido en defensores efusivos de una aceptación más amplia de las drogas psicodélicas.

      Los participantes del retiro psicodélico suelen pagar miles de dólares por la experiencia. Pero estas veteranas y esposas de veteranos que habían viajado a México para recibir tratamiento en The Mission Within estaban allí de forma gratuita, cortesía de Heroic Hearts Project y de Hope Project. Las organizaciones, fundadas por un ranger del ejército y la esposa de un SEAL de la Marina, recaudan dinero con el objeto de que la psicoterapia psicodélica sea asequible para las personas con antecedentes militares.

      The Mission Within, en las afueras de Tijuana, es dirigida por Martín Polanco, quien desde 2017 se ha enfocado casi exclusivamente en tratar a veteranos.

      “Desde muy temprano me di cuenta de que si centrábamos nuestro trabajo en los veteranos tendríamos un mayor impacto”, afirmó Polanco, quien aseguró haber tratado a más de 600 veteranos estadounidenses en México. “Entienden lo que se necesita para lograr el máximo rendimiento”.

      Al principio, afirmó, solía tratar casi de forma exclusiva a veteranos hombres. Pero recientemente comenzó a recibir muchas solicitudes de mujeres veteranas y esposas de militares y comenzó a organizar retiros solo para mujeres.

      Con la excepción de los ensayos clínicos, la psicoterapia psicodélica se realiza actualmente de forma clandestina o bajo una legalidad difusa. A medida que se ha incrementado la demanda, un puñado de países de América Latina, incluidos Costa Rica, Jamaica y México, se han convertido en centros de protocolos experimentales y estudios clínicos.

      Polanco, quien no tiene licencia en Estados Unidos, lleva años ejerciendo al margen de la medicina convencional, pero su trabajo está despertando ahora el interés de especialistas más consolidados en salud mental. A finales de este año, investigadores de la Universidad de Texas en Austin y de la Facultad de Medicina de Baylor pretenden examinar sus protocolos en dos estudios clínicos.

      Según Randal Noller, portavoz del Departamento de Asuntos de los Veteranos, el uso de tratamientos psicodélicos no forma parte actualmente de la atención estándar para el tratamiento de las enfermedades mentales en los hospitales de veteranos. Pero con una aprobación especial, es posible que se administren como parte de un protocolo de investigación, y la Oficina de Salud Mental y Prevención del Suicidio del departamento está “siguiendo de cerca el desarrollo de la literatura científica en esta área”, dijo Noller.

      En México, dos de las sustancias que administra Polanco —la ibogaína, un psicoactivo de origen vegetal comúnmente utilizado para tratar la adicción, y la 5-MeO-DMT, un poderoso alucinógeno derivado del veneno del sapo del desierto sonorense— no son ilegales, pero tampoco están aprobadas para uso médico. La tercera, los hongos psilocibios, pueden consumirse de manera legal en ceremonias que sigan tradiciones indígenas.

      En el transcurso de un retiro de fin de semana, los pacientes de Polanco comienzan con una ceremonia en la que se utiliza ibogaína o psilocibina. El viaje inicial pretende desencadenar un pensamiento perturbador y una profunda introspección.

      “Te conviertes en tu propio terapeuta”, dijo Polanco.

      El domingo, quienes participan fuman 5-MeO-DMT, a menudo descrita como algo entre una experiencia mística y una experiencia cercana a la muerte.

      Charles Nemeroff, presidente del departamento de psiquiatría y ciencias del comportamiento de la Universidad de Texas en Austin, quien recientemente creó un centro de investigación psicodélica, dijo que el revuelo sobre el potencial curativo de los psicodélicos ha superado las pruebas sólidas. Los riesgos —que incluyen episodios de psicosis— son considerables, dijo.

      “Actualmente, no tenemos forma de predecir quién responderá o no terapéuticamente o quién podría tener una mala experiencia”, dijo. “Hay muchas cosas que todavía no sabemos”.

      Las mujeres del retiro de México comprendían los riesgos. Pero varias dijeron que habían perdido la fe en los tratamientos convencionales, como los antidepresivos, y que habían escuchado suficientes historias inspiradoras de amigos como para dar un salto de fe.

      Antes de que las siete mujeres se reunieran en un círculo para la ceremonia de los hongos hace algunos sábados, cada una de ellas había firmado una cláusula de exención de responsabilidad. Habían llenado cuestionarios para medir el estrés postraumático y otras dolencias psicológicas y se habían sometido a un chequeo médico.

      Quien dirigió la ceremonia fue Andrea Lucie, una chilenaestadounidense experta en medicina “mente y cuerpo”, quien pasó la mayor parte de su carrera trabajando con veteranos estadounidenses heridos. Tras soplar salvia ardiente en tazas de té de hongos servidas en una bandeja decorada con flores y velas, Lucie leyó un poema de María Sabina, una curandera indígena mexicana que solía dirigir ceremonias con hongos.

      “Cúrate mijita, con amor bonito, y recuerda siempre… tú eres la medicina”, recitó Lucie, quien proviene de una familia mapuche en Chile.

      Tras beber, las mujeres se acostaron sobre unos colchones dispuestos en el suelo y se pusieron gafas protectoras mientras sonaba música relajante en un parlante.

      Las primeras reacciones se produjeron unos 40 minutos después. Un par de mujeres se quitaron las gafas y comenzaron a llorar. Una soltó una risita y luego estalló en carcajadas.

      Luego comenzaron los lamentos. Jenna Lombardo-Grosso, la exmarine cuya madre se suicidó, salió de la habitación y se acurrucó junto a Lucie en el piso de abajo.

      Lombardo-Grosso, de 37 años, sollozaba y gritaba: “¡¿Por qué?!, ¡¿Por qué?!”. Más tarde explicó que los hongos habían hecho emerger episodios traumáticos de abuso sexual infantil.

      Dentro de la sala de ceremonias, Samantha Juan, la veterana del ejército que sufrió abuso sexual cuando era niña, comenzó a llorar y sacó su diario. Esta era su tercera vez en un retiro administrado por Polanco, donde afirmó haber enfrentado toda una vida de recuerdos traumáticos que la condujeron a beber en exceso y a depender de las drogas para escapar de su dolor, tras salir del ejército en 2014.

      “He aprendido a ser empática conmigo misma y a mostrarme gracia”, aseguró Juan, de 37 años.

      Su objetivo en este retiro, dijo, era hacer las paces con una agresión sexual que aseguró haber sufrido en el ejército.

      “En el viaje de hoy, el foco es el perdón”, sentenció Juan poco antes de tomar los hongos. “Ya no quiero que nada así me ate”.

      A medida que los efectos de los hongos fueron desapareciendo, prevaleció una sensación de calma. Las mujeres intercambiaron historias sobre sus viajes, contaron chistes y se perdieron en largos abrazos.

      Los nervios regresaron a la mañana siguiente, cuando las mujeres esperaban su turno para fumar 5-MeO-DMT, un viaje que Polanco denomina “la catapulta”, por la velocidad e intensidad de la experiencia.

      Segundos después de que sus pulmones absorbieran las secreciones del sapo, Juan soltó gritos guturales y se removió en su colchoneta. Bostwick parecía asustada e inestable cuando pasó de estar tumbada de espaldas a ponerse a cuatro patas. Lombardo-Grosso vomitó, jadeó y se sacudió violentamente mientras una enfermera y Lucie la mantenían firme.

      Cuando recuperó la conciencia, Lombardo-Grosso se sentó y empezó a llorar.

      “Fue como un exorcismo”, dijo. “Sentí como si subiera el azufre, negro, y ahora no hay más que luz”.

      Esa noche, Alison Logan, la esposa de un experto en desactivación de artefactos explosivos de la Marina que estaba a punto de divorciarse, lucía desalentada. Los viajes, afirmó, habían sacado a relucir su tristeza, pero no le habían proporcionado conocimientos ni un sentido de resolución.

      “Sentí mucho dolor y no obtuve respuestas”, dijo.

      Sin embargo, las otras participantes aseguraron que sus dolencias físicas habían desaparecido y que su estado de ánimo había mejorado.

      Bostwick dijo que estaba “desconcertada”, pero eufórica, porque sus migrañas habían desaparecido y que por primera vez en mucho tiempo tenía una sensación de posibilidad ilimitada.

      “Siento que mi cuerpo ha liberado gran parte de la ira y la frustración y todas las cosas insignificantes a las que nos aferramos”, dijo. “Estaba rebosante de negatividad”.

      Durante los días posteriores al retiro, Juan dijo que se sentía “llena de energía y lista para afrontar cada día”.

      Lombardo-Grosso afirmó que el retiro la había ayudado a hacer las paces con la pérdida de su madre y había cambiado su perspectiva hacia el futuro, de una sensación de angustia a una de optimismo.

      “Me siento plena”, aseguró unos días después desde su casa en Tulsa, Oklahoma. “Ya no siento que me falte algo”.

      Ernesto Londoño es un corresponsal que trabaja en un libro sobre salud mental y psicodélicos medicinales en colaboración con el departamento de desarrollo de libros del New York Times. @londonoe

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      France24 - World

      Verstappen heads to Monaco where Leclerc awaits a change of luck

      Issued on: 26/05/2022 - 06:34Modified: 26/05/2022 - 06:33

      Monaco (AFP) – World champion Max Verstappen heads home this weekend hoping to survive the chaos and beat arch-rival and luckless local hero Charles Leclerc again in Sunday's 79th running of the Monaco Grand Prix.

      Just days after leading his team-mate Sergio Perez over the line in a Red Bull one-two last weekend in Spain, the 24-year-old Dutchman will bid for a repeat to consolidate his grip at the top of this year's title race.

      Verstappen took control of the championship by easing six points clear of Monegasque driver Leclerc of Ferrari, who was forced into retirement at the Circuit de Catalunya.

      He seeks a fourth consecutive win and second in the classic contest in Sunday's potentially rain-affected race.

      "Qualifying is critical, like always," said the 2021 victor.

      "Monaco is always a hectic weekend, but special. The track is old school, narrow and it makes your heart rate go so high it's insane.

      "We have to be constantly on the edge. It's a pretty crazy place with Formula One cars! I finally won there last year -- and it was a massive relief to cross the line."

      Like Leclerc, who was born and lives in the Mediterranean principality, Verstappen is based there – for climatic and tax purposes -- along with several other drivers including seven-time champion Lewis Hamilton, Valtteri Bottas, Lando Norris and Daniel Ricciardo.

      As a result, they enjoy an intimate knowledge of the circuit regarded as the most iconic and glamorous on the F1 calendar, but also the rare luxury of sleeping at home during a race weekend.

      For Leclerc, however, that comfort has yet to be of any help on the tight, unforgiving and sinuous barrier-lined street track that requires total concentration and extraordinary driver skills.

      At just 3.337 kilometres, it is the shortest on the calendar, offers few overtaking opportunities, rapid and multiple gear changes and tricky changes in elevation and direction. Only 42 percent of the lap is run at full speed, the lowest of the year.

      Despite knowing all this and having gone by bus to school on the same stretches of asphalt, Leclerc has yet to finish his home Grand Prix in three attempts since 2018. Last year, after crashing on Saturday, he could not start Sunday's race.

      'Smallest mistake'

      Before that, he had to retire after starting from pole in a Formula Two race in 2017 and, more recently, earlier this month, crashed a classic 1974 Ferrari, raced by Niki Lauda, at a historic demonstration event.

      Yet he remains calm and optimistic, hoping a change to the classic Monaco routine this year –- with practice starting on Friday, and not Thursday, as was once traditional -- will help.

      "I think it gives us the rhythm of the other races, which could be good so I am looking forward to that and giving it a go," he said, deflecting any negative thoughts after a power failure in Spain, while leading, brought him his first DNF (Did Not Finish) of the season.

      "My attitude is always the same, regardless," he added. "Every point is valuable. We know that even the smallest mistake can make a bid difference."

      After dominating practice and starting from pole in Spain, Leclerc and Ferrari will hope they can continue to set the pace, but they know Red Bull will be a threat and reliability a key factor.

      "Since the start of the season, the team that has done everything perfectly was the one to win. We will do everything to be that team," said Leclerc.

      "We have the confidence that we can make it, which is a good starting point."

      After returning to competitive form with a heavily upgraded car in Spain, where George Russell was third and seven-time champion Lewis Hamilton fifth, Mercedes will also be hopeful, but realistic.

      "We made a big step and halved the advantage of the front-runners," said team chief Toto Wolff.

      "But there's still a long way to go. And Monaco was not our happiest place in the past. My expectations are lower than at any other circuit."

      Mercedes have won only once since 2016 after winning four in a row and the unique showpiece race has been Red Bull's twice in three years since Ferrari's last win in 2017, with Sebastian Vettel.

      To many observers, another Ferrari win and an end to Leclerc's agonies is long overdue.

      © 2022 AFP

      L'Humanité

      Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

      Il était une fois

      Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

      Lionel Venturini

      Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

      Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

      Une ancienne zone de chasse de la noblesse

      Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

      L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

      La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

      Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

      Boxe anglaise et patinage artistique

      En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

      À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

      En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

      50 portiques courbes

      Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

      Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

      Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

      Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

      Un chaudron de béton

      Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

      L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

      « Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

      Jean-Pierre Rives, maillot en sang

      Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

      À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

      La face sombre du supportérisme

      Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

      Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

      Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

      L'aire des Qataris

      Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

      Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

      (1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

      EN SAVOIR PLUS

      « Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

      « Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

      « Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

      Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

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      Valeurs Actuelles

      Bordeaux : un homme armé ayant tiré sur plusieurs personnes en pleine rue est toujours recherché

      Une dispute qui tourne à la fusillade ? Mardi 24 mai, aux alentours de 16 h 15, des coups de feu ont retenti rue de Bègles, à Bordeaux (Gironde), en raison d’une violente altercation entre plusieurs hommes. Selon France Bleu Gironde, l’un d’entre eux aurait sorti une arme à feu avant de tirer sur plusieurs personnes près de l’intersection avec la rue Malbec, avant de s’enfuir.

      Deux personnes ont été touchées par des éclats de chevrotines et ont été prises en charge par les secours, toujours d’après France Bleu Gironde. Si l’une des deux victimes souffrirait seulement de blessures superficielles, l’autre serait plus sérieusement touchée, rapporte Actu Bordeaux.

      Pour l’heure, les circonstances de l’altercation restent floues. D’après France Bleu, l’auteur des coups de feu aurait voulu s’expliquer après avoir retrouvé crevés les pneus de son véhicule garé devant un squat au 146 rue de Bègles. Il serait ensuite revenu armé d’un fusil. En tout état de cause, le tireur présumé demeure activement recherché par les autorités.

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      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      New York Times - World

      Seis conclusiones sobre el alto precio que Haití pagó a Francia por su libertad

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      El Rescate

      Esto es lo que un equipo de corresponsales de The New York Times averiguó sobre lo que el pueblo haitiano tuvo que pagar a Francia tras la revuelta de personas esclavizadas más exitosa del mundo moderno.

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      Por Eric Nagourney

      Un Estado fallido. Una trampa asistencial. Un territorio al parecer maldito tanto por la naturaleza como por la naturaleza humana.

      Cuando el mundo ve a Haití, uno de los países más pobres del planeta, la compasión por su interminable sufrimiento a menudo es opacada por las reprimendas y sermones sobre la corrupción y el mal manejo.

      Algunos saben que los haitianos derrocaron a sus tristemente crueles propietarios esclavistas franceses y declararon la independencia en 1804, la primera nación moderna del mundo que nació de una revuelta de personas esclavizadas.

      Pero pocos conocen la historia de lo que sucedió dos décadas después, cuando los buques de guerra franceses volvieron a un pueblo que había pagado con sangre su libertad y emitieron un ultimátum: paguen otra vez, ahora con ingentes cantidades de dinero contante y sonante, o alístense para la guerra.

      Durante generaciones, los descendientes de las personas esclavizadas pagaron a los descendientes de sus antiguos propietarios esclavistas con dinero que pudo haberse empleado para construir escuelas, caminos, clínicas o una economía pujante.

      Durante años, mientras los periodistas de The New York Times han reportado sobre las penurias de Haití, una pregunta ha flotado en el aire: ¿Y si? ¿Y si desde su nacimiento el país no hubiera sido saqueado por potencias extranjeras, bancos internacionales, sus propios líderes? ¿Cuánto dinero más habría tenido para construir una nación?

      Durante más de un año, un equipo de corresponsales del Times ha escudriñado documentos olvidados hace tiempo que se marchitaban en archivos y bibliotecas en tres continentes para responder esa pregunta, para poner una cifra al costo de la libertad de los haitianos. Aquí están las claves de una serie de historias que se publican esta semana en inglés, francés y creole.

      La doble deuda que dio inicio a todo

      Cuando un buque de guerra francés repleto de cañones arribó hasta el puerto de la capital haitiana en 1825, un emisario del rey Carlos X llegó a la orilla y entregó una demanda sorprendente: Francia buscaba reparaciones del pueblo que había esclavizado.

      Por lo general, son los derrotados quienes pagan reparaciones, no los vencedores. Apenas una década antes, Francia se había visto obligada a pagar a sus vecinos europeos luego de las campañas fallidas militares de Napoleón, el mismo emperador cuyas fuerzas también fueron derrotadas por los haitianos. Pero Haití estaba prácticamente sola en el mundo, sin aliados poderosos. Temía ser invadida y ansiaba establecer relaciones comerciales con otros países, así que accedió a pagar.

      La demanda era por 150 millones de francos franceses, que debían entregarse en cinco pagos anuales, mucho más de lo que Haití podía pagar.

      Así que Francia presionó a Haití para que obtuviese un préstamo de un grupo de bancos franceses a fin de empezar a pagar. Ese peso sisifeano se llegó a conocer como la doble deuda.

      El verdadero costo para Haití, entonces y ahora

      El Times rastreó cada uno de los pagos realizados por Haití durante 64 años. En total sumaban unos 560 millones de dólares actuales.

      Pero la pérdida para Haití no se puede medir solo con la suma de lo que se le pagó a Francia y a los acreedores extranjeros con el correr de los años.

      Cada franco que se enviaba a través del Atlántico a una bóveda bancaria de ultramar era un franco que dejaba de circular entre los campesinos, peones y comerciantes de Haití, o que no se invertía en puentes, escuelas o fábricas, el tipo de gastos que hacen que las naciones sean naciones y les permiten prosperar.

      Luego de revisar miles de páginas de documentos de archivo, algunos de siglos de antigüedad, y de consultar con 15 de los principales economistas del mundo, nuestros corresponsales calcularon que los pagos hechos a Francia le costaron a Haití entre 21.000 y 115.000 millones de dólares en crecimiento perdido a lo largo del tiempo. Eso representa unas ocho veces el tamaño de toda la economía de Haití en 2020.

      “Neocolonialismo por deuda”, es como lo caracterizó Thomas Piketty, uno de los economistas con quien hablamos. “Esta sangría ha perturbado totalmente el proceso de construcción del Estado”, dijo.

      Y eso fue solo el inicio. La doble deuda ayudó a empujar a Haití a un ciclo de endeudamiento que maniató al país durante más de 100 años.

      El banco francés que dio con un golpe de suerte

      El gobierno francés sangró a Haití con su exigencia de reparaciones, pero en años posteriores los franceses abordaron a Haití con una táctica distinta: la mano extendida de un socio de negocios.

      Luego de medio siglo de pagos devastadores vinculados a la doble deuda, los haitianos celebraron la noticia de que al fin el país contaría con su propio banco nacional, el tipo de institución que en Europa había financiado fábricas y ferrocarriles.

      Pero el Banco Nacional de Haití solo era haitiano de nombre. Fue creación de Crédit Industriel et Commercial, un banco parisino conocido como CIC, y de sus inversores. Controlaban el banco nacional de Haití desde París y se llevaban una comisión con casi todas las transacciones realizadas por el gobierno haitiano. Los registros originales descubiertos por el Times muestran que Crédit Industriel y sus inversores desviaron decenas de millones de dólares de Haití mientras agobiaban al país con aún más préstamos.

      No pasó mucho tiempo después de la celebración antes de que los haitianos se dieran cuenta de algo andaba mal.

      “¿No es curioso que un banco que asegura venir al rescate de una hacienda pública agotada no empieza por depositar dinero sino por retirar todo lo de valor?”, escribió un economista haitiano.

      EE. UU. trató a Haití como caja registradora

      Cuando el ejército estadounidense invadió Haití en el verano de 1915, la explicación oficial fue que Haití era demasiado pobre y demasiado inestable para dejarla a su suerte. El secretario de Estado estadounidense, Robert Lansing hizo poco esfuerzo por ocultar su desprecio hacia la “raza africana” y caracterizó la ocupación como una misión civilizatoria destinada a poner fin a la “anarquía, salvajismo y la opresión”.

      Pero se habían vislumbrado otros motivos el invierno anterior, cuando un pequeño grupo de marines entró al banco nacional de Haití y salió de ahí con 500.000 dólares en oro. Días más tarde estaba en una bóveda bancaria en Wall Street.

      “Yo ayudé a que Haití y Cuba fueran un lugar decente para que los chicos del National City Bank recolectaran ganancias”, dijo años después el general que encabezó las fuerzas estadounidenses en Haití y se describió a sí mismo como “extorsionista para el capitalismo”.

      El National City Bank fue el antecesor de Citigroup y, junto con otras potencias de Wall Street, presionó a Washington para apoderarse de Haití y sus finanzas, según décadas de correspondencia diplomática, informes financieros y registros de archivo revisados por el Times.

      Durante las décadas siguientes, Estados Unidos sería la potencia dominante en Haití al disolver el Parlamento a mano armada, matar a miles de personas y enviar una gran parte de los ingresos del país a banqueros en Nueva York, mientras que los campesinos que ayudaron a generar las ganancias vivían al borde de la inanición.

      Algunos historiadores enumeran beneficios concretos que Haití recibió durante la ocupación estadounidense, como hospitales, 1300 kilómetros de carreteras y un servicio público más eficiente. Pero también indican que los estadounidenses usaron trabajo forzado: los soldados ataban a los trabajadores con cuerdas y obligaron a los haitianos a construir carreteras sin recibir pago, disparando a los que intentaban huir.

      What Is the 1619 Project?

      Acknowledging a historic moment. In August 2019, The New York Times Magazine launched the 1619 Project, spearheaded by Nikole Hannah-Jones. The project explored the history of slavery in the United States and was released to coincide with the anniversary of a ship carrying the first enslaved Africans to the English colonies.

      The enslavement legacy. The project made a bold claim: that the experience of slavery is inextricable from American history. It prompted praise, criticism and debate.

      The project’s impact. With its examination of how the legacy of slavery continues to shape life in the United States, the project started in-depth conversations about how American history is taught and written.

      Awards and controversy. Ms. Hannah-Jones, who won a Pulitzer Prize in 2020 for the project’s opening essay, has faced backlash from conservative groups over her work. In 2021, some board members at the University of North Carolina reportedly opposed her appointment to tenure position due to her involvement in the 1619 Project.

      Expanding the initiative’s reach. Since its launch, the 1619 Project has expanded to include a podcast on how slavery has transformed America, and two books out on Nov. 16.

      Durante una década, una cuarta parte de todos los ingresos de Haití se destinaron a pagar deudas controladas por National City Bank y su filial, según indican alrededor de una veintena de reportes anuales preparados por funcionarios estadounidenses que el Times revisó.

      En ocasiones, los funcionarios estadounidenses que controlaban las finanzas de Haití destinaban más dinero a pagar sus propios salarios que a la salud pública de todo un país de unos dos millones de habitantes.

      El flagelo interno: la corrupción

      “Fueron traicionados por sus propios hermanos y luego por las potencias extranjeras”.

      Así se expresó Georges Michel, un historiador haitiano quien, como muchos expertos en Haití, afirma que las tribulaciones del país no pueden explicarse sin reconocer la profunda y arraigada cultura de corrupción.

      ¿El funcionario haitiano del siglo XIX que diseñó un acuerdo favorable para un banco en Francia y luego se jubiló ahí?

      “Ese no es el primer caso de un funcionario haitiano que vende el interés de su país a cambio de un beneficio personal”, dijo Michel. “Diría que es casi la regla”.

      Los líderes de Haití históricamente han saqueado al país para su propio beneficio. Los legisladores electos han dicho abiertamente en la radio que aceptan coimas y los oligarcas presiden monopolios lucrativos y pagan pocos impuestos. Transparencia Internacional califica a Haití como uno de los países más corruptos del mundo.

      Es un problema de larga data.

      En un préstamo de 1875, los banqueros franceses se llevaron una tajada del 40 por ciento. La mayor parte del resto se destinó a pagar otras deudas, mientras que lo que quedó fue a parar a los bolsillos de funcionarios haitianos corruptos que, como dicen los historiadores, se enriquecieron a costa del futuro de su país.

      Casi un siglo después, cuando un médico estudioso llamado François Duvalier fue electo presidente, las perspectivas del país parecían positivas. Por primera vez en más de 130 años, Haití no estaba agobiado por una deuda internacional incapacitante.

      Eso fue en 1957.

      En los siguientes 28 años, Duvalier y su hijo compartieron una dictadura infame por la corrupción y la crueldad. Los profesionales abandonaron el país. Una nación desesperada se volvió más desesperada y los Duvalier saquearon cientos de millones de dólares.

      Haití era tal vez más pobre que nunca.

      La historia que no enseñan los franceses

      La doble deuda en gran medida se ha desvanecido de la historia. Generaciones de franceses se beneficiaron con abundancia de los abusos de sus antepasados, pero eso rara vez se enseña en las aulas de clase. El Times entrevistó a más de 30 descendientes de familias que recibieron pagos bajo el esquema de la doble deuda de Haití. La mayoría de ellos indicaron que jamás habían escuchado de esto. “Esto es parte de mi historia familiar que jamás supe”, dijo un descendiente de sexta generación de la primera esposa de Napoleón.

      No es accidente. Francia se ha esforzado por enterrar esta parte de su pasado, o al menos por minimizarla.

      Incluso en Haití se desconoció durante mucho tiempo la historia completa. Luego, en 2003, el presidente Jean-Bertrand Aristide sorprendió a los haitianos al denunciar la deuda impuesta por Francia y exigir reparaciones.

      Francia rápidamente trató de desacreditarlo. Que se hablara de reparaciones resultaba alarmante para un país con otras excolonias que sufrían con la herencia de la explotación. El embajador de Francia en Haití de aquel entonces recuerda la exigencia de reparación como “explosiva”.

      “Teníamos que intentar desactivarla”, dijo.

      Aristide incluso ofreció una cifra concreta de lo que Francia debía, con lo que se ganó burlas. Pero las pérdidas de Haití a largo plazo, descubrió el Times, resultaron ser sorprendentemente cercanas a su cálculo. Puede que incluso haya sido demasiado conservador.

      En 2004, Aristide fue subido a un avión en una expulsión organizada por Estados Unidos y Francia. Los estadounidenses y los franceses han defendido la medida citando la necesidad de estabilidad en Haití, que estaba devastado por la agitación. Pero con el paso del tiempo, otro ex embajador reconoció que tal vez hayan intervenido otros factores.

      La remoción abrupta del presidente de Haití, le dijo al Times, fue también “tal vez un poco por” su pedido de reparaciones.

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      France24 - World

      Live: Zelensky rejects suggestions to give up territory in order to end the war

      Issued on: 26/05/2022 - 06:18

      FRANCE 24 Follow

      Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday savaged suggestions that Kyiv give up territory and make concessions to end the war with Russia, saying the idea smacked of attempts to appease Nazi Germany in 1938. Follow FRANCE 24's liveblog for the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

      08:07am: Ukraine says Russian forces shell 40 towns in Donbas region

      Russian forces shelled more than 40 towns in Ukraine's eastern Donbas region, Ukraine's military said, threatening to shut off the last main escape route for civilians trapped in the path of their invasion, now in its fourth month.

      After failing to seize Ukraine's capital Kyiv or its second city Kharkiv, Russia is trying to take full control of the Donbas, comprised of two eastern provinces Moscow claims on behalf of separatists.

      Russia has poured thousands of troops into the region, attacking from three sides in an attempt to encircle Ukrainian forces holding out in the city of Sievierodonetsk and its twin Lysychansk. Their fall would leave the whole of Luhansk province under Russian control, a key Kremlin war aim.

      5:30am: G7 faces challenges to keep climate change goals on track amid rising fuel prices due to the war in Ukraine

      Ministers from the world's wealthiest democracies will wrangle over how to keep climate change goals on track as they meet in Berlin on Thursday for talks overshadowed by spiralling energy costs and fuel supply worries sparked by the war in Ukraine.

      Energy, climate and environment ministers from the Group of Seven (G7) countries want to reaffirm a commitment to cap global warming at 1.5 degrees Celsius and protect biodiversity at the May 25-27 meeting.

      The group will also consider committing to a phase-out of coal power generation by 2030, according to a draft communique seen by Reuters, though sources suggested that opposition from the United States and Japan could derail such a pledge.

      The draft, which could change considerably by the time talks conclude on Friday, would also commit G7 countries to have a "net zero electricity sector by 2035" and to start reporting publicly next year on how they are delivering on a past G7 commitment to end "inefficient" fossil fuel subsidies by 2025.

      The invasion of Ukraine by Russia has triggered a scramble among some countries to buy more non-Russian fossil fuels and burn coal to cut their reliance on Russian supplies, raising fears that the energy crisis triggered by the war could undermine efforts to fight climate change.

      12:57am: Ukraine rebukes Western proposals for concessions to end war

      The angry comments by Zelensky come as Ukrainian troops are facing a renewed offensive in two eastern regions that Russian-speaking separatists seized part of in 2014.

      The New York Times editorial board said on May 19 that a negotiated peace might require Kyiv to make some hard decisions, given that a decisive military victory was not realistic.

      And former U.S. Secretary of State Henry Kissinger this week suggested at the World Economic Forum in Davos that Ukraine should let Russia keep Crimea, which it annexed in 2014.

      “Whatever the Russian state does, you will always find someone who says ‘Let’s take its interests into account’,” Zelensky said in a late-night video address.

      “You get the impression that Mr Kissinger doesn’t have 2022 on his calendar, but 1938, and that he thinks he is talking to an audience not in Davos but in Munich back then.”

      In 1938, Britain, France, Italy and Germany sighed a pact in Munich that gave Nazi dictator Adolf Hitler land in the then Czechoslovakia as part of a failed attempt to persuade him to abandon further territorial expansion.

      “Perhaps the New York Times also wrote something similar in 1938. But let me remind you, it’s now 2022,” said Zelensky.

      “Those who advise Ukraine to give something to Russia, these ‘great geopolitical figures’, never see ordinary people, ordinary Ukrainians, millions living on the territory they are proposing to exchange for an illusory peace.”

      (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

      © France Médias Monde graphic studio

       

       

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      Live: Russia cuts off gas exports to Finland after payments dispute

      CANNES FILM FESTIVAL

      Cannes screens the last testament of filmmaker killed in Ukraine’s Mariupol

      Perspective

      'In the mind of a hero': Biographers of Ukraine's Zelensky explore his rise and appeal

      France24 - World

      In pictures: the faces of France’s new government

      Issued on: 21/05/2022 - 17:47

      Henrique VALADARES Follow

      Freshly re-elected President Emmanuel Macron has unveiled his new government, which will serve under newly appointed Prime Minister Élisabeth Borne. The list includes some new faces in key posts but Macron notably opted for continuity at the finance, interior and justice ministries. Macron’s revamp of his administration is, in part, aimed at building momentum ahead of parliamentary elections in June.

       

       

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      Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick

      FAMILY HERITAGE

      New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor

      FRENCH POLITICS

      France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

      L'Humanité

      Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

      Actu

      En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

      Jean-Jacques Régibier

      Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

      Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

      Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

      Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

      Gazés pour une collection anatomique

      Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

      La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

      Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

      Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

      Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

      Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

      Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

      Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

      Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

      Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

      Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

      La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

      Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

      Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

      nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
      BBC

      SANS TITRE

      As we mentioned earlier, Ukraine’s President Volodymyr Zelensky has accused former US Secretary of State Henry Kissinger of being like those who appeased the Nazis in 1938, after Kissinger suggested Ukraine should let Russia keep Crimea, which it annexed in 2014.

      Speaking at the World Economic Forum in Davos, 98-year-old Kissinger said negotiations need to begin in the next two months "before it creates upheavals and tensions that will not be easily overcome".

      "Ideally, the dividing line should be a return to the status quo ante,” he said, suggesting Ukraine agrees to give up much of the Donbas and Crimea.

      Zelensky responds: "You get the impression that Mr Kissinger doesn't have 2022 on his calendar, but 1938, and that he thinks he is talking to an audience not in Davos but in Munich back then.

      "By the way, in the real year 1938, when Mr Kissinger's family was fleeing Nazi Germany, he was 15 years old, and he understood everything perfectly. And nobody heard from him then that it was necessary to adapt to the Nazis instead of fleeing them or fighting them."

      Zelensky says suggesting Ukraine give up territory is convenient, habitual and "often very profitable" for those who do so.

      There have been a growing chorus of voices calling for compromise - a call the Ukrainians are unlikely to heed, even as Russian troops increase their bombardment of the east of the country.

      If you're just joining us, here's what been happening so far:

      This is Yvette Tan and Meryl Sebastian in Asia signing off and handing over to our colleagues Emily McGarvey, James FitzGerald and James Clarke in London who will bring you the latest updates as they come in.

      Russia's airborne forces (the VDV) have been involved in "several notable tactical failures" during the invasion, says the UK in its latest military intelligence.

      The Ministry of Defence (MoD) writes that the VDV has been put to work on missions better suited to heavily-armoured infantry and has seen "heavy losses" due to "strategic mismanagement".

      The MoD lists three examples:

      The 45,000 strong VDV is comprised mostly of professional contract soldiers, says the MoD, adding that its members enjoy "elite status and attract additional pay".

      "The misemployment of the VDV in Ukraine highlights how Putin's significant investment in the armed forces over the last 15 years has resulted in an unblanaced overall force," it says.

      British Foreign Secretary Liz Truss said attempts to "appease" Vladimir Putin were dangerous, in a press release ahead of her trip to Bosnia and Herzegovina on Thursday.

      "Russian aggression cannot be appeased. It must be met with force. We must be adamant in ensuring the victory of Ukraine with military assistance and sanctions. Now we can no longer take our foot off the gas pedal," she said.

      Ms Truss will be addressing the armed forces in Bosnia and Herzegovina with an aim to urge UK's western allies to make sure President Putin loses in Ukraine, the press release said.

      On Wednesday, European Union, the United States, and the United Kingdom had announced the creation of the Atrocity Crimes Advisory Group.

      The group will aid the War Crimes Units of the Office of the Prosecutor General of Ukraine in its investigation and prosecution of conflict-related crimes.

      Russian forces have attacked more than 40 towns in the eastern Donbas and Luhansk regions, Ukraine's military said.

      "The occupiers fired at more than 40 towns in Donetsk and Luhansk region, destroying or damaging 47 civilian sites, including 38 homes and a school. As a result of this shelling five civilians died and 12 were wounded," the Joint Task Force of Ukraine's armed forces said on Facebook.

      In the past month, Russia has trained its focus on taking full control of the Donbas region.

      Russia has sent thousands of troops into the region, attacking from three sides in an attempt to encircle Ukrainian forces holding out in the cities of Severodonetsk and Lysychansk. Their fall would leave the whole of Luhansk province under Russian control, a key Kremlin war aim.

      On Sunday, Luhansk Governor Serhiy Gaidai had accused Russia of adopting a "scorched-earth approach" in its efforts to capture Severodonetsk.

      Mr Gaidai warned that Russian forces have destroyed all but one bridge across the Donets river and said that the city is at risk of being cut off.

      It's just coming up to 08:00 in Ukraine and we're resuming our live coverage of the war throughout the day. Here's a roundup of the latest developments:

      France24 - World

      Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick

      Issued on: 20/05/2022 - 18:35

      NEWS WIRES

      Pap Ndiaye, a historian specialising in minorities who currently heads the museum of the history of immigration in Paris, is President Emmanuel Macron's surprise choice to head the French education ministry.

      Whereas most of the top ministerial posts in Macron's new cabinet that aims to take the government into parliamentary elections next month went according to script, Ndiaye's nomination was a surprise to most observers.

      His appointment carries on a tradition for Macron of taking prominent French personalities from outside politics to lead ministries, after he named star defence lawyer Eric Dupond-Moretti justice minister in 2020.

      Ndiaye is a historian with an international profile, specialising in the social history of the United States and minorities, who was named to lead the Museum of the History of Immigration last year.

      He will now need to use all his experience and knowledge for taking on the new challenge of the education ministry, which has seen major tensions in the last years between his predecessor, Jean-Michel Blanquer, and teachers.

      Born outside Paris to a Senegalese father and French mother, Ndiaye was for many years a professor at the elite Sciences Po university in Paris.

      "In the field of history, he is someone who has been innovative and able to show a new way of understanding the past," said historian Pascal Blanchard.

      "He's a teacher who knows what it's like to be in front of a class of students," he told AFP, adding, "In a diverse society, it is important to have someone who is attentive to diversity."

      'Field of possibilities'

      Ndiaye first gained national prominence with his 2008 work "The Black Condition, an essay on a French minority."

      "My objective was to provide arguments and knowledge as robust as possible to young people who lack solid references," he told AFP in March 2021, when he took over at the immigration museum.

      "It seemed to me that it was part of my role as a teacher to offer these foundations," he said.

      He said at the time that his appointment at the museum should open "the field of possibilities" to young "non-whites", while emphasising that his appointment was due to a long career as an academic.

      "I am not blind to, and don't turn my back on, questions of symbol. I also apply the same to the colour of my skin."

      In 2019, he was a consultant for an exhibition at the Musee d'Orsay in Paris on black models, and in 2020 he co-authored a report on diversity at the Paris Opera.

      His sister is the prominent French novelist and playwright Marie Ndiaye.

      Some on the French left reacted with astonishment that the celebrated historian of social change was now in the government.

      "I am amazed. I did not see him in there at all," said Alexis Corbiere of the far-left France Unbowed party. He said the "media stunt" would not defuse anger within the French education system.

      SNES-FSU, the main secondary school teachers' union, welcomed the appointment of Ndiaye "as a break with Jean-Michel Blanquer in more ways than one".

      But it also warned that education "is not governed solely by symbols" and that rapid responses were needed "particularly in terms of wages".

      (AFP)

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      New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor

      Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne

      The Debate

      Can Macron renew himself? New term begins with change of French prime minister

      L'Humanité

      Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

      Un jour avec

      D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

      Aurélien Soucheyre

      Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

      L’art de l’injure

      Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

      « Jaurès, l’honnête homme »

      Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

      Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

      Vieux papiers et jargon taafien

      Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

      Histoireassemblée nationale
      BBC

      Ukraine war: World Bank boss warns over global recession

      By Annabelle LiangBusiness reporter

      The head of the World Bank has warned that Russia's invasion of Ukraine could cause a global recession as the price of food, energy and fertiliser jump.

      David Malpass told a US business event on Wednesday that it is difficult to "see how we avoid a recession".

      He also said a series of coronavirus lockdowns in China are adding to concerns about a slowdown.

      His comments are the latest warning over the rising risk that the world economy may be set to contract.

      "As we look at the global GDP... it's hard right now to see how we avoid a recession," Mr Malpass said, without giving a specific forecast.

      "The idea of energy prices doubling is enough to trigger a recession by itself," he added.

      Last month, the World Bank cut its global economic growth forecast for this year by almost a full percentage point, to 3.2%.

      GDP, or Gross Domestic Product, is a measure of economic growth. It is one of the most important ways of measuring how well, or badly, an economy is performing and is closely watched by economists and central banks.

      It helps businesses to judge when to expand and recruit more workers or invest less and cut their workforces.

      Governments also use it to guide decisions on everything from tax and spending. It is a key gauge, along with inflation, for central banks when considering whether or not to raise or lower interest rates.

      Mr Malpass also said that many European countries were still too dependent on Russia for oil and gas.

      That's even as Western nations push ahead with plans to reduce their dependence on Russian energy.

      He also told a virtual event organised by the US Chamber of Commerce that moves by Russia to cut gas supplies could cause a "substantial slowdown" in the region.

      He said higher energy prices were already weighing on Germany, which is the biggest economy in Europe and the fourth largest in the world.

      Developing countries are also being affected by shortages of fertiliser, food and energy, Mr Malpass said.

      Mr Malpass also raised concerns about lockdowns in some of China's major cities - including the financial, manufacturing and shipping hub of Shanghai - which he said are "still having ramifications or slowdown impacts on the world".

      "China was already going through some contraction of real estate, so the forecast of China's growth before Russia's invasion had already softened substantially for 2022," he said.

      "Then the waves of Covid caused lockdowns which further reduced growth expectations for China," he added.

      Also on Wednesday, China's premier Li Keqiang said the world's second largest economy had been hit harder by the latest round of lockdowns than it had been at the start of the pandemic in 2020.

      He also called for more action by officials to restart factories after lockdowns.

      "Progress is not satisfactory," Mr Li said. "Some provinces are reporting that only 30% of businesses have reopened… the ratio must be raised to 80% within a short period of time."

      Full or partial lockdowns were imposed in dozens of Chinese cities in March and April, including a long shutdown of Shanghai.

      The measures have led to a sharp slowdown in economic activity across the country.

      In recent weeks, official figures have shown that large parts of economy have been impacted, from manufacturers to retailers.

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      France24 - World

      Veteran diplomat Catherine Colonna takes the helm at France's troubled foreign ministry

      Issued on: 22/05/2022 - 18:25Modified: 22/05/2022 - 18:28

      Henrique VALADARES Follow

      When French President Emmanuel Macron unveiled his new government this week, the list included known heavyweights, newcomers, and personalities from both the left and the right. Among them was career diplomat Catherine Colonna – a former ambassador to the UK and only the second woman to take up the foreign ministry dossier – who inherits a host of complicated issues, from deteriorating relations with former French colony Mali to responding to Russia’s invasion of Ukraine.

      As his newly re-elected administration faces multiple challenges on the world stage, French President Emmanuel Macron chose Catherine Colonna, 66, as the country’s top diplomat to replace another outgoing veteran – Jean-Yves Le Drian, who headed France’s foreign affairs ministry (2017-2022) after a five-year term as defence minister. Colonna is best known in France as former president Jacques Chirac’s spokeswoman, a post she held for almost a decade.

      Only the second woman ever to hold the post, Colonna is a career diplomat with a wealth of experience who inherits a variety of complicated dossiers, including the response to Russia’s invasion of Ukraine, deteriorating relations with former colony Mali and often troubled post-Brexit negotiations with the UK in addition to pressing global issues like climate change and Covid-19. 

      pro-European herself, Colonna has served as France’s ambassador to London since 2018 during a particularly rocky time for Franco-British relations due to tensions over Brexit, fishing rights and immigration. In a highly unusual step, she was summoned by the British government in October 2021 as Paris and London clashed over fishing rights in the Channel.

      In her last official tweet as ambassador to the UK on Friday, she said she "wanted to thank everyone who understood we are friends of this country and will keep working for a better future".

      This was my last tweet as 🇨🇵 ambassador to the 🇬🇧. I wanted to thank everyone who understood we are friends of this country & will keep working for a better future. Heartfelt thanks for your warm welcome and best wishes to all, starting with my brilliant team @FranceintheUK 🙏 https://t.co/yv61bYhAy8

      May 20, 2022

      A 'countrywoman' at heart

      Before London, Colonna held various posts in Washington and Brussels before being appointed as France’s representative to UNESCO and then ambassador to Italy (2014-2017). 

      She is "simple when it comes to human relations, hard-working and very demanding", a source close to her told Reuters. 

      Born in the Centre-Val de Loire region, Colonna grew up on a farm run by her Corsican father. In a 2004 interview with French daily Libération she called herself "a countrywoman" at heart, someone who is "pragmatic and who likes to work the land".   

      The left-leaning publication described her as "a good little soldier of the Republic”.

      >> In pictures: the faces of France’s new government

      A ‘left-leaning heart’

      Colonna is best known as late president Jacques Chirac's spokeswoman, a job she held for nine years (1995-2004) – an unusually long tenure for such a post – including when France opposed the 2003 US-led war in Iraq. According to Libération, visitors to the Elysée Palace would sometimes spot Chirac looking for her when he would forget a name or a detail. 

      Although she served under the conservative Chirac from 1995 until 2004 – a nomination that "stunned" her, as she told Libération – she has a "rather left-leaning heart". She returned to government as deputy minister for European affairs from 2005 until 2017, under then prime minister (and decades-long friend) Dominique de Villepin.

      Anger of the diplomatic corps

      For now, however, she is tasked with facing down the wrath of the diplomatic corps, whose unions have called for a strike – only the second in their history –starting June 2 over Macron’s proposals to reform the diplomatic service. Among his reforms is scrapping a special status for senior foreign ministry officials that would see them integrated into a broader pool of civil servants.

      Colonna’s appointment may signal that Macron is seeking to appease those at the foreign ministry. During a transfer of power ceremony with her predecessor Le Drian on Saturday, the new foreign minister assured diplomats that they had her "full confidence".        

      "We need each and every one of you. You can count on me never to forget who I am or where I come from … you have my full confidence," she said in a brief speech. "Let's get to work, together.”  

      "She will be appreciated at the foreign ministry. She will reassure them at a time when the ministry is facing doubts and uncertainty about the end of the diplomatic corps," Jean de Gliniasty, former ambassador to Russia, told AFP.

      "The foreign ministry is not in a good state psychologically." 

      As France’s top diplomat, she will work closely with centre-right lawmaker Sebastien Lecornu, a close ally of Macron, who takes over as defence minister.

      In his farewell speech on Saturday, her predecessor Le Drian summed up some of the challenges ahead for the foreign ministry at Quai d’Orsay: the war in Ukraine, the jihadist threat and an increasingly "brutalising" world. 

      For her part, Colonna said that she took up her new mission "with humility, determination and conviction" while noting that much effort will be needed to "alleviate the disorders of the world" of which Le Drian spoke.

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      In pictures: the faces of France’s new government

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      Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick

      Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne

      France24 - World

      Explainer: How do France's legislative elections work?

      Issued on: 11/05/2022 - 10:14

      Aude MAZOUE

      Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

      French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

      Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

      The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

      Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

      Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

      Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

      To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

      Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

      Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

      The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

      Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

      Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

      The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

      >> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

      Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

      Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

      Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

      >> Explainer: What does a French president do?

      During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

      Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

      But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

      This article has been translated and adapted from the original in French.

      French legislative elections © FRANCE 24

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      BBC

      Texas shooting victims: 'The sweetest little boy I've ever known'

      Nineteen children and two teachers have been killed in a shooting at the Robb Elementary School in Uvalde, Texas.

      The children who died were aged between seven and 10. Some of them had just received awards for great school work.

      One victim was a 10-year-old boy who loved to dance. Another was a girl who died while trying to call the police.

      It is the deadliest shooting at a US elementary school since 20 children and six adults died at Sandy Hook school a decade ago.

      There were two pairs of cousins among the children killed in the attack.

      'The sweetest little boy that I've ever known'

      Some parents were at the school hours before the shooting, watching with pride as their children held up their honour roll certificates at an awards ceremony. Hours later, they were back there.

      Amerie Jo Garza was one of the first children to be confirmed dead. She had celebrated her 10th birthday just two weeks ago, and was shot while trying to call emergency services, her grandmother Berlinda Irene Arreola told The Daily Beast.

      Amerie was "super-outgoing" and a "teacher's pet", she added.

      A family member wrote on Facebook: "Please don't take a second for granted. Hug your family. Tell them you love them."

      10-year-old Amerie Jo Garza holds up a school certificate naming her to the honor roll at Robb Elementary School in Uvalde, Texas at 10 a.m. Tuesday. Hours later she would be killed at school. pic.twitter.com/qMO3JSKIFu

      Xavier Javier Lopez, aged 10, was remembered as a "sweet, playful" boy by his cousin, 54-year-old Lisa Garza.

      Speaking to the BBC, Ms Garza said she and her family were devastated when they learnt of his death.

      She saw Xavier over Easter and said he seemed so happy to be enjoying the holidays with his family.

      Xavier loved to dance, she said, and was an avid user of TikTok.

      Ms Garza added she had other cousins studying at the same school, some of whom were injured but survived. One of them was being treated at a hospital in San Antonio, she said.

      REST IN PEACE, XAVIER LOPEZ.We're learning more about the victims of the Uvalde school shooting, and 10-year-old Xavier's family shared this picture of him. His mother attended his awards ceremony at school shortly before the shooting.Latest updates: https://t.co/VgPBEX9r0Q pic.twitter.com/Ch5VVA9BsP

      Uziyah Garcia, 8, was remembered by his grandfather, Manny Renfro, as the "sweetest little boy that I've ever known".

      Mr Renfro recalled the last time he had seen his grandson during the school holidays, saying that they had practised football passes together.

      “The sweetest little boy that I’ve ever known,” Manny Renfro said about his grandson, 8-year-old Uziyah Garcia, who was among those killed in the Uvalde school shooting yesterday. Learn more about some of the families impacted: https://t.co/PJYTtdTyfP pic.twitter.com/9ZK7zxXICa

      "Such a fast little boy and he could catch a ball so good," Mr Renfro said. "There were certain plays that I would call that he would remember and he would do it exactly like we practised."

      'The worst nightmare ever'

      Eva Mireles, 44, was the first teacher to be confirmed killed. Trained in bilingual and special education, she had taught fourth-grade students in the Uvalde school district for 17 years.

      In a short biography posted on the school district's website, she described her love of running and hiking. She also said she had "a supportive, fun, and loving family" - her husband, her college graduate daughter and "three furry friends".

      According to media reports, Ms Mireles' husband Ruben Ruiz, a police officer in the same school district, had held an active shooter drill at Uvalde High School just two months ago.

      In a post on Twitter, her daughter Adalynn Ruiz described her as the "half that makes me whole" and hailed her for having "selflessly jumped in front of her students to save their lives".

      "I want everything back," she said. "My heart will forever be broken."

      Ms Mireles' aunt, Lydia Martinez Delgado, expressed her grief in a Facebook post, saying she was "furious that these shootings continue". Her cousin, Cristina Arizmendi Mirelez, said "it's unimaginable... the worst nightmare ever".

      One grief-stricken parent paid tribute to Ms Mireles on Twitter.

      My daughter’s beautiful teacher was the teacher who was killed in Uvalde, TX. Eva (Ms Mireles) taught Gabby in elementary school. She was a beautiful person & dedicated teacher. She believed in Gabby & went above & beyond to teach her as you can see below. There are no words. pic.twitter.com/qMlVoVEUrY

      The second teacher killed in the attack was Irma Garcia, 46, who taught at Robb Elementary for 23 years. She had been nominated as a teacher of the year by her school district in 2019. She and Ms Mireles had worked together for five years.

      Married for 24 years, Mrs Garcia had four children and loved barbecuing with her husband and listening to music.

      Her son said a friend in law enforcement who was at the scene saw his mother shielding her students as the gunman opened fire, NBC reports.

      Another family member, her nephew John, wrote on social media: "My Tia [aunt] did not make it, she sacrificed herself protecting the kids in her classroom".

      "IRMA GARCIA IS HER NAME and she died a HERO. She was loved by many and will truly be missed."

      The identities of more victims were confirmed later:

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      Nadal easily wins 300th Grand Slam match as Alcaraz, Zverev squeak through

      Issued on: 26/05/2022 - 00:21

      NEWS WIRES

      Spanish teenage sensation Carlos Alcaraz and third seed Alexander Zverev both saved a match point in five-set French Open thrillers, while 13-time winner Rafael Nadal and reigning champion Novak Djokovic eased into the third round Wednesday.

      Alcaraz, widely tipped as a title contender, rallied from the brink to defeat compatriot Albert Ramos-Vinolas 6-1, 6-7 (7/9), 5-7, 7-6 (7/2), 6-4 after four hours and 34 minutes.

      “I feel tired,” said Alcaraz. “It was a great battle, a great match and we fought until the last point.”

      The 19-year-old Alcaraz is attempting to become just the eighth teenager to capture a major men’s title, and backed as the man to break the stranglehold of Djokovic and Nadal.

      But he was pushed to the limit by the seasoned Ramos-Vinolas, 15 years his elder and whose best performance at a Grand Slam came when he made the quarter-finals in Paris six years ago.

      Alcaraz, the tour’s dominant player in 2022 with a season-leading four titles, fought off a match point to break Ramos-Vinolas as he served at 5-4 in the fourth set.

      He then clawed his way back from 3-0 in the decider, producing an outrageous backhand pass to retrieve the break and more sensational baseline scrambling to move 5-4 in front before closing out victory with an ace. 

      Alcaraz goes on to face US 27th seed Sebastian Korda, the last man to defeat him at Monte Carlo in April in what was his only loss in 19 matches on clay this season.

      Zverev, a 2021 semi-finalist, dug himself out of a deep hole against Argentina’s Sebastian Baez to avoid his earliest loss at a major in three years.

      Zverev overcame Baez 2-6, 4-6, 6-1, 6-2, 7-5 and will play Brandon Nakashima of the US for a place in the last 16.

      “I’m happy still being in the tournament right now,” said Zverev, who was match point down on serve at 4-5 in the final set.

      “I was planning my holiday in Monaco, where I was going to go and who I was going to with and that relaxed me, thinking about the beach.

      “You just have to find a way.”

      It was the third comeback from a two-set deficit in Zverev’s career. He trailed fellow German Oscar Otte 2-0 in the opening round at Roland Garros a year ago before his run to the last four.

      Nadal brings up triple century

      Nadal breezed past French wildcard Corentin Moutet 6-3, 6-1, 6-4 for the 300th Grand Slam win of his career. Roger Federer (369) and Djokovic (325) are the only men to have more than the record 21-time major champion.

      His French Open record now stands at a staggering 107 wins and just three losses since his 2005 title-winning debut.

      “I think it was a good match against a very difficult player with lots of talent,” said Nadal, whose build-up to the tournament was hampered by a foot injury.

      “The last couple of months haven’t been easy. The victories help a lot.”

      Djokovic made comfortable work of Slovakia’s Alex Molcan, the world number one winning 6-2, 6-3, 7-6 (7/4) against a player trained by his long-time former coach Marian Vajda, the man who inspired most of his 20 Grand Slam titles.

      “So far so good. I’m pleased with the way I’m feeling on the court,” Djokovic said after reaching the last 32 at Roland Garros for the 17th straight year.

      “It was never going to be an easy match, but I thought I performed very well. Everything is going in the right direction. I’m looking forward to the next challenge.”

      The top seed will continue his bid for a third Roland Garros crown against Slovenia’s Aljaz Bedene in the last 32.

      However, Maria Sakkari became the fifth women’s top-10 seed to exit after going down 7-6 (7/5), 7-6 (7/4) to Czech world number 81 Karolina Muchova.

      Sakkari, the fourth seed from Greece, was a point away from reaching the final at Roland Garros last year.

      Her defeat left the women’s draw without four of its top six seeds as she followed defending champion Barbora Krejcikova, Anett Kontaveit and Ons Jabeur through the exit door.

      Muchova will next play 27th seed Amanda Anisimova, who made the last four in Paris three years ago.

      “It’s very special, she’s an amazing player. It was a big fight, a little bit of a test and challenge for me and I’m happy I took it the way I did,” said Muchova.

      Former Grand Slam champions Angelique Kerber and Victoria Azarenka also advanced to the third round.

      (AFP)

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      Affaire Damien Abad : pas d’enquête ouverte “en l’état”, indique le parquet de Paris

      Les révélations autour de l’affaire Damien Abad s’enchaînent dans la presse. Mais le parquet de Paris a annoncé qu’aucune enquête n’est ouverte « en l’état » à l’encontre du nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, rapporte Le Figaro, mercredi 25 mai. « Le parquet de Paris ne donne pas de suite au courrier émanant de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles, faute d’élément permettant d’identifier la victime des faits dénoncés et, dès lors, faute de possibilité de procéder à son audition circonstanciée », a expliqué le parquet.

      Dans le signalement transmis par l’Observatoire, une femme, dont le prénom a été modifié, accusait notamment l’ancien chef des députés LR de viol. Une plainte, classée sans suite en 2017, avait également était déposée par une autre femme prénommée Margaux.

      « Un homme innocent doit-il démissionner ? »

      Si au sein de l’opposition, les appels à la démission du ministre se multiplient, sur la base d’un « principe de précaution », le gouvernement reste pour le moment sur ses positions. « La justice est la seule à devoir ou à pouvoir trancher », avait déclaré, lundi 23 mai, la nouvelle porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, juste après la tenue du premier Conseil des ministres.

      De son côté, Damien Abad continue de réfuter les accusations portées contre lui. « Un homme innocent doit-il démissionner ? Je ne crois pas », avait-il estimé, lundi, assurant n’avoir « jamais violé une seule femme de [sa] vie », et expliquant que la maladie neuromusculaire congénitale rare dont il souffre rend impossibles les faits qu’on lui reproche.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      BBC

      Jose Mourinho: 'A serial winner who has brought Roma to life'

      Last updated on Less than a minute agoLess than a minute ago.From the section European Football

      Jose Mourinho has enjoyed greater achievements in his glittering managerial career, but Roma's Europa Conference League triumph reduced him to tears after the 'Special One' delivered the Italian club their first major European trophy.

      Europe's third-tier club competition has been derided in some quarters, but for Mourinho the win over Feyenoord was every bit as important as his two Champions Leagues triumphs with Porto in 2004 and Inter Milan in 2010.

      Mourinho becomes the first manager to win all three major European competitions after making it five wins in five European finals.

      "Football is about winning and Mourinho wins," said former Manchester United midfielder Owen Hargreaves on BT Sport.

      "He's a serial winner and he has brought this Roma team to life."

      This was the 26th trophy of Mourinho's managerial career - 19 years after he masterminded Porto's Uefa Cup win in 2003.

      He was announced as Roma boss last May and was tasked with building the club up after a disappointing seventh-placed finish in Serie A in 2020-21.

      "Mourinho said it wasn't part of the plan [to win the trophy]. The plan was to build this team, it was the start of the project," Joe Cole, who played under Mourinho at Chelsea, told BT Sport.

      Roma's run to the final was not all smooth, with the Portuguese coming under fire after an embarrassing 6-1 defeat by Bodo/Glimt in the group stage last October.

      "The great thing about my career is that, aside from the Europa League with Manchester United, doing it with Porto, Inter and Roma is very, very, very special," Mourinho said.

      "It is one thing to win when everyone expects it, when you made the investments to win, but it's quite another to win when something feels immortal, that feels truly special.

      "This remains in the history of Roma, but also mine. I was told only I, Sir Alex [Ferguson] and Giovanni Trapattoni won trophies in three different decades. It makes me feel a little old, but it's nice for my career."

      Mourinho has installed a spirit and togetherness that has seen Roma bounce back and secure a first trophy for 14 years.

      The hard work, according to Cole, has only just started.

      "Roma have gone through a few managers, lost a direction and an identity. Jose's loved in the city but there is a way to go," he added.

      "These scenes now, especially for the lads who've come through the ranks at Roma - you cannot go to that city and not feel the club.

      "Football is a religion there and they will feel like heroes and be remembered, but this is the start of the journey. Jose will be back in the office, planning whether they can have a go at the Europa League and get closer to titles."

      This was Mourinho's first trophy since winning the Europa League with Manchester United in 2017.

      Chris Smalling was part of the United side that defeated Ajax in Stockholm five years ago and the 32-year-old defender produced a man-of-the-match performance to help secure Roma a first trophy since 2008.

      "Even when I first came to Roma three years ago, it was a long time since they had won a trophy," said Smalling.

      "So we knew how much it was going to mean for everyone at Roma tow in something."

      Smalling's post-match interview on the pitch with BT Sport was gatecrashed by team-mate and England forward Tammy Abraham.

      "He's the best," said a jubilant Abraham before planting a kiss on his Smalling's cheek.

      Such has been Abraham's impact since joining Roma from Chelsea for £34m last August that he finishes his first season in Italy with 27 goals, a European trophy and a place in Gareth Southgate's England squad.

      "One thing I said when I came was I was going to help my team get to the final and win a trophy in my first season. Credit to my team-mates for excellent performances," said Abraham.

      France24 - Monde

      Affaire Damien Abad : la justice n'ouvre pas d'enquête "en l'état" sur les accusations de viols

      Publié le : 25/05/2022 - 17:37

      FRANCE 24 Suivre

      Le parquet de Paris a indiqué, mercredi, qu'il n'ouvrait pas d'enquête préliminaire "en l'état" sur les accusations de violences sexuelles visant le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. En cause, le manque d'élément "permettant d'identifier la victime des faits dénoncés".

      Pas d'enquête ouverte pour le moment. Le parquet de Paris a fait savoir, mercredi 25 mai, qu'il n'ouvrait pas d'enquête préliminaire "en l'état" sur les accusations de violences sexuelles visant le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad, faute "d'élément permettant d'identifier la victime des faits dénoncés".

      "En l'état, le parquet de Paris ne donne pas de suite au courrier émanant de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles", qui lui transmettait le témoignage d'une femme accusant Damien Abad de viol, "faute d'élément permettant d'identifier la victime des faits dénoncés et, dès lors, faute de possibilité de procéder à son audition circonstanciée", a précisé le parquet.

      Cette décision s'inscrit dans la politique pénale mise en place depuis quelques années par le parquet de Paris en matière de violences sexuelles : une enquête est systématiquement ouverte dès lors qu'une victime mineure au moment des faits est évoquée, et même en l'absence de plainte, afin notamment de vérifier s'il n'en existe pas d'autres.

      Témoignages

      Mais si les faits concernent des majeurs, ce parquet se réserve la possibilité d'ouvrir une enquête uniquement si une plainte est déposée. La communication du parquet de Paris, mercredi, est rarissime lorsqu'il s'agit d'expliquer pourquoi il n'ouvre pas d'enquête.

      Le lendemain de la nomination du gouvernement d'Élisabeth Borne, Mediapart a diffusé les témoignages de deux femmes accusant le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées de les avoir violées en 2010 et 2011.

      La première, Chloé (prénom modifié), âgée de 41 ans, dénonce des faits qui se seraient déroulés lors d'une soirée à l'automne 2010. Ce sont les faits qu'elle a dénoncés qui étaient au cœur du signalement récent de l'Observatoire, sur lequel le parquet n'a pas souhaité ouvrir d'enquête à ce stade.

      La seconde ayant témoigné auprès de Mediapart, Margaux, s'était rendue dans un commissariat pour témoigner en 2012, puis avait déposé une plainte en 2017. Elle a confirmé son récit à l'AFP.

      Le parquet avait indiqué dimanche "qu'une première plainte déposée pour des faits de viol a été classée sans suite le 6 avril 2012 du fait de la carence de la plaignante". Une deuxième plainte "pour les mêmes faits a été classée sans suite le 5 décembre 2017" faute "d'infraction suffisamment caractérisée".

      Appels à démission

      Depuis la parution des articles, Damien Abad a rejeté les accusations. "Je n'ai jamais violé une seule femme de ma vie", s'est-il défendu lundi.

      La maladie neuromusculaire congénitale rare dont il souffre, l'arthrogrypose, rend impossibles les faits dont on l'accuse, a affirmé celui qui était jusqu'à il y a peu le patron des députés LR.

      À deux semaines et demie des élections législatives, Emmanuel Macron est mis en difficulté par les révélations de violences sexuelles visant Damien Abad, principale prise de guerre de la Macronie post-présidentielle.

      Les appels à la démission se sont multipliés ces derniers jours dans les rangs de l'opposition et des associations féministes.

      Comportement "lourdingue"

      Ces dernières ont notamment manifesté mardi à Paris pour dénoncer "un gouvernement de la honte", à l'appel de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, une association créée en février dans le sillage du mouvement #MeToo et qui n'échappe pas aux critiques sur d'éventuelles motivations politiques.

      "Un homme innocent doit-il démissionner ? Je ne crois pas", a indiqué Damien Abad. "La justice est la seule à devoir ou à pouvoir trancher", l'a appuyé lundi, à l'issue du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement, sa porte-parole Olivia Grégoire, estimant qu'il revenait à la justice d'"établir la vérité" tout en rappelant la 'tolérance zéro' du chef de l'État et de la Première ministre pour les délinquants sexuels".

      Depuis la parution de l'article de Mediapart samedi relayant les accusations de viol, plusieurs témoignages anonymes de membres de LR ont fait en outre état d'un comportement "lourdingue", voire "déplacé", du néo-ministre, supposément bien connu de son entourage politique.

      La Première ministre Élisabeth Borne a assuré, de son côté, ne "pas avoir été au courant" de ces affaires lors de la composition de son gouvernement.

      Avec AFP

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      BBC

      Beto O'Rourke heckles Texas Governor Greg Abbott over gun laws

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      A confrontation during Texas governor Greg Abbott's press conference on Wednesday laid bare the deep political divide on gun legislation.

      Beto O'Rourke, the Democratic candidate running for governor against Abbott, walked to the front of the room in the middle of the conference. The governor had just suggested the gunman's poor mental health - not his firearm - was the reason the shooting happened.

      Abbott's deputy was heard telling O'Rourke he was "out of line" as he was being escorted out.

      France24 - World

      'We wrote history,' says emotional Mourinho as Roma wins Conference League title

      Issued on: 25/05/2022 - 23:33

      NEWS WIRES

      Jose Mourinho said that he and Roma had made history after winning the Europa Conference League on Wednesday, the club's first ever major European trophy.

      Portuguese coaching icon Mourinho tried and failed to hold back the tears after Roma beat Feyenoord in their first continental final in over three decades and he was still emotional by the time he hailed his team after the trophy ceremony.

      Roma fans have taken Mourinho into their hearts during an up and down season which culminated in Wednesday's 1-0 win in Tirana which ended a 14-year trophy drought for the capital club.

      "I've been at Roma for 11 months, I knew the moment I arrived what it meant to the people. They had been waiting for something like this," Mourinho told Sky.

      "This was not work tonight, this was history. We had to write history. We wrote it."

      Wednesday's triumph was his fifth European title and made him the first coach to win all current UEFA competitions.

      And he confirmed that he would be staying at Roma next season to build on the solid work done in his debut season.

      "I am staying, there's no doubt about that," he said.

      "We need to see what our owners, who are fantastic people, want to do next season because this is history, but we can build a special project.

      "Now I'm going to go on holiday, sit on the beach and think about it all for a while."

      (AFP)

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      La Rochelle : interdit de territoire, un clandestin albanais revient en France pour poignarder son ex-femme

      Reconduit à la frontière, puis revenu clandestinement. Un Albanais de 53 ans a été mis en examen pour « tentative d’homicide » et écroué à La Rochelle – en Charente-Maritime – après avoir tenté de poignarder son ex-compagne, a appris Le Figaro auprès du parquet, mardi 24 mai. Des faits qui se sont produits le 18 mai dans la ville côtière, alors même que le cinquantenaire avait l’interdiction de se rendre sur le territoire français.

      Cet individu avait déjà été condamné en juillet 2021 pour des faits de violences sur son épouse, une Albanaise de 53 ans habitant à La Rochelle. L’homme, « en situation irrégulière », avait alors été incarcéré puis reconduit en Albanie après sa sortie de prison à la fin du mois de septembre, avec « interdiction de retour [en France] pendant deux ans », a indiqué dans un communiqué Laurent Zuchowicz, procureur de La Rochelle, selon Le Figaro.

      Deux coups de couteau

      Selon ce dernier, le suspect « venait de revenir clandestinement en France » lorsqu’il a de nouveau agressé son ancienne épouse, au domicile de cette dernière, le 18 mai, en présence de ses enfants. La victime a été « choquée et sérieusement blessée ». Selon le communiqué, son ex-mari lui a porté « deux coups de couteau au thorax malgré l’intervention de leur fils de 16 ans et d’une personne qui aidait la victime dans un cadre associatif ».

      En fuite, la police l’a interpellé dans le voisinage et un couteau a été retrouvé à proximité des lieux. La victime – désormais dans un état stable – a dans un premier temps été hospitalisée avec « un pneumothorax engageant son pronostic vital ». Le fils, blessé en tentant de désarmer son père, s’est vu prescrire une ITT de 8 jours. Interrogé par les enquêteurs, le suspect dit être devenu « hors de contrôle » en raison de problèmes médicaux et a nié toute intention d’homicide. L’homme a été placé en détention provisoire samedi 21 mai, indique Le Figaro.

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      New York Times - World

      Guerra Rusia-Ucrania

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      Investigaciones visuales

      Nuevas pruebas muestran cómo unos soldados rusos ejecutaron hombres en Bucha

      El relato de unos testigos y videos obtenidos por The New York Times muestran cómo los paracaidistas rusos ejecutaron al menos a ocho hombres ucranianos en un suburbio de Kiev el 4 de marzo, un posible crimen de guerra.

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      Por Yousur Al-HlouMasha FroliakEvan HillMalachy Browne y David Botti

      Este artículo contiene imágenes de violencia explícita.

      BUCHA, Ucrania — Es la última vez que se vería con vida a los hombres. En dos videos, los paracaidistas rusos los conducen a punta de pistola por una calle de Bucha, un suburbio de Kiev. Algunos de los cautivos ucranianos están encorvados, sujetando el cinturón del hombre que tienen delante. Otros tienen las manos sobre la cabeza. “Camina a la derecha, perra”, les ordena uno de los soldados.

      Los videos, filmados el 4 d marzo por una cámara de seguridad y un testigo en una casa cercana y que The New York Times obtuvo, son la prueba más clara hasta el momento de que los hombres se encontraban en custodia de tropas rusas minutos antes de ser ejecutados.

      “Los rehenes están echados allá, contra la cerca”, dice la persona que graba uno de los videos. Y cuenta: “Uno, dos, tres, seguro… cuatro, cinco, seis…”. En total, son nueve personas retenidas.

      Los hombres son obligados a tirarse al suelo, entre ellos uno que lleva una sudadera con capucha azul brillante muy particular.

      El video termina. Pero ocho testigos relataron a The New York Times lo que ocurrió a continuación. Los soldados llevaron a los hombres detrás de un edificio de oficinas cercano que los rusos habían convertido en una base improvisada. Hubo disparos. Los cautivos no volvieron.

      Un video de dron filmado un día después, el 5 de marzo, y obtenido también por el Times, es la primera prueba visual que confirma los relatos de los testigos. Mostraba los cadáveres tendidos en el suelo junto al edificio de oficinas en la calle Yablunska 144 mientras dos soldados rusos hacían guardia a su costado. Entre los cuerpos se vislumbraba un destello de azul brillante: el cautivo en la sudadera azul.

      Una fotografía de los cuerpos de los hombres ejecutados tendidos en un patio, algunos con las manos atadas, formaba parte de una serie de imágenes que recibieron la atención mundial a principios de abril tras la retirada de las fuerzas rusas de Bucha. Los dirigentes rusos al más alto nivel han negado repetidamente haber actuado mal en Bucha y han calificado las imágenes de “provocación y falsas”.

      Pero una investigación de varias semanas realizada por el Times —que incluye los tres videos— aporta nuevas pruebas de que los paracaidistas rusos reunieron y ejecutaron intencionalmente a los hombres fotografiados en el patio, lo que involucra directamente a estas fuerzas en un probable crimen de guerra. Los ministerios de Asuntos Exteriores y de Defensa de Rusia no respondieron a las solicitudes de comentarios sobre los hallazgos del Times.

      Para descubrir lo que les ocurrió a estos hombres, el Times pasó semanas en Bucha entrevistando a un sobreviviente, a testigos, forenses y funcionarios policiales y militares. Los reporteros recopilaron videos hasta ahora inéditos del día de la ejecución, una de las pocas pruebas que hasta el momento existen para rastrear los últimos movimientos de las víctimas. El Times buscó en las redes sociales reportes sobre personas desaparecidas, habló con los familiares de las víctimas y, por primera vez, identificó a todos los hombres ejecutados y el motivo por el que la mayoría de ellos fueron atacados.

      Eran esposos y padres, trabajadores de tiendas de abarrotes y fábricas que llevaban una vida civil común y corriente antes de la guerra. Pero con las restricciones para salir del país impuestas a los varones, así como la determinación de proteger a sus comunidades, la mayoría de los hombres se unieron a diversas fuerzas de defensa días antes de que los mataran. Casi todos ellos vivían a poca distancia del patio en el que más tarde yacerían sus cuerpos.

      El regreso a Bucha

      Los soldados rusos ingresaron por primera vez a Bucha a finales de febrero, días después del comienzo de la guerra, en su avance hacia Kiev. Las fuerzas ucranianas estaban listas para ellos. Arrasaron con los paracaidistas rusos al frente de la columna en una emboscada. Las esquelas necrológicas y las entrevistas con prisioneros rusos publicadas por un youtuber ucraniano indican que al menos dos unidades de paracaidistas —los Regimientos de Asalto Aerotransportado 104 y 234— sufrieron pérdidas.

      Los rusos se retiraron y se reagruparon antes de volver el 3 de marzo, cuando se dirigieron a la calle Yablunska, una larga vía que atraviesa la ciudad. Las imágenes de las cámaras de seguridad obtenidas por el Times muestran que los soldados, al igual que los que fueron emboscados a finales de febrero, eran paracaidistas. En el video se los ve conduciendo vehículos de combate aerotransportables —como los diseños BMD-2, BMD-3 y BMD-4— que son empleados casi exclusivamente por las Fuerzas Aerotransportadas rusas, según expertos del Instituto Internacional de Estudios Estratégicos y del Instituto Real de Servicios Unidos.

      Los paracaidistas patrullaban la zona, realizaban registros casa por casa y operaban desde el número 144 de la calle Yablunska, un edificio de oficinas de cuatro pisos que los rusos convirtieron en base y hospital de campaña.

      A menos de 300 metros de esa base, en el número 31 de la calle Yablunska, Ivan Skyba, un albañil de 43 años, y otros cinco combatientes habían estado vigilando un puesto de control improvisado cuando volvieron los rusos. Entre todos tenían una granada, chalecos antibalas y un rifle, según le dijo Skyba al Times.

      Alertados por radio de que los rusos habían vuelto a Bucha y se dirigían hacia ellos, se escondieron en la casa junto al puesto de control, junto con el propietario, Valera Kotenko, de 53 años, quien había estado llevando a los combatientes té y café, dijo Skyba.

      Más tarde se les unieron otros dos combatientes, Andriy Dvornikov y Denys Rudenko, el hombre que lleva la sudadera azul en el video. Mientras los nueve hombres se escondían, enviaron mensajes de texto y llamaron a sus seres queridos. Rudenko envió un mensaje a su mejor amigo diciendo que estaban atrapados. “No llames. Marcaré más tarde”, escribió.

      Los hombres se refugiaron allí durante la noche. La mañana del 4 de marzo, se dieron cuenta de que era imposible escapar. “Estamos rodeados”, escribió Rudenko a su amigo. “Por ahora estamos escondidos. Están disparando desde vehículos acorazados y con calibre pesado”.

      Dvornikov, chofer de repartos, llamó a su esposa, Yulia Truba, a las 10:20 a. m., contó ella al Times. “No podemos salir. Llamaré cuando llame”, dijo, antes de decirle que borrara todos sus mensajes y que se preparara para evacuar. “Te amo”, le dijo.

      Alrededor de una hora más tarde, los soldados rusos que realizaban cateos encontraron a los hombres y obligaron a los nueve, incluido el dueño de casa, a salir de la vivienda a punta de pistola, dijo Skyba. Los soldados registraron a los hombres en busca de tatuajes que pudieran indicar una afiliación militar e hicieron que algunos de ellos se quitaran los zapatos y los abrigos de invierno. Luego los llevaron a pie a la base rusa del número 144 de la calle Yablunska.

      Lo que sucedió a continuación fue descrito a los reporteros del Times por Skyba y siete testigos civiles a los que las fuerzas rusas también reunieron de las casas vecinas y a quienes retuvieron en un grupo separado a unos metros de los combatientes cautivos.

      Los testigos dijeron que vieron al grupo de cautivos en el estacionamiento frente a la base rusa con las camisetas estiradas sobre la cabeza. Yura Razhik, de 57 años, quien vive frente al edificio de oficinas, dijo que algunos tenían las manos atadas. Los soldados rusos los hicieron arrodillarse y luego dispararon a uno de los hombres, Vitaliy Karpenko, de 28 años, casi inmediatamente, dijo Skyba. Razhik dijo que también fue testigo de los disparos.

      Skyba y otro cautivo, Andriy Verbovyi, fueron llevados al interior del edificio, dijo, donde fueron interrogados y golpeados antes de que a Verbovyi le dispararan y lo asesinaran. Los soldados llevaron a Skyba de vuelta al estacionamiento, donde los otros guardias del puesto de control seguían retenidos.

      En un momento dado, uno de los voluntarios confesó a los rusos que eran combatientes, dijo Skyba, y finalmente lo dejaron ir. Ahora está siendo investigado por las autoridades ucranianas, según un comandante militar local y los investigadores; un documento del gobierno visto por el Times especifica que es por “alta traición”.

      Los soldados debatieron qué hacer con los hombres restantes. “Deshazte de ellos, pero aquí no, para que sus cuerpos no queden tirados por ahí”, dijo uno, según Skyba.

      CALLE YABLUNSKA

      BUCHA

      2

      4

      Los rehenes fueron

      conducidos unos 280

      metros a pie hasta calle

      Yablunska 144.

      Los rehenes fueron

      llevados al costado del

      edificio y ejecutados.

      3

      Los testigos ubicados

      aquí vieron que se

      llevaban a los rehenes y

      escucharon disparos.

      Base rusa en Yablunska 144.

      1

      A los rehenes los llevaron en

      un inicio de Yablunska 31.

      CALLE YABLUNSKA

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      BUCHA

      Los rehenes fueron

      conducidos unos

      280 metros a pie

      hasta calle

      Yablunska 144.

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      Los rehenes fueron

      llevados al costado del

      edificio y ejecutados.

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      Los testigos ubicados

      aquí vieron que se

      llevaban a los rehenes

      y escucharon disparos.

      Base rusa en

      Yablunska 144.

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      A los rehenes los

      llevaron en un inicio de

      Yablunska 31.

      Ejecución en el patio

      Dos soldados rusos llevaron a Skyba y a los cautivos restantes a un patio al lado del edificio, donde yacía ya el cuerpo de otro hombre muerto, dijo Skyba. El Times ha identificado a ese hombre como Andriy Matviychuk, de 37 años, otro combatiente voluntario que desapareció un día antes. Recibió un disparo en la cabeza, según su certificado de defunción.

      Razhik y otros testigos retenidos fuera del edificio de oficinas vieron que los soldados llevaron a los cautivos fuera de la vista, dijeron. Luego sonaron disparos.

      “Me dispararon y me caí. La bala me entró por el costado”, dijo Skyba. Las fotos que compartió de sus heridas muestran un orificio de entrada y salida en el lado izquierdo del abdomen. Un doctor de Bucha que lo atendió y un informe médico revisado por el Times confirmaron la lesión.

      “Me caí y me hice el muerto”, dijo. “No me movía y no respiraba. Hacía frío fuera y se podía ver el aliento de la gente”.

      Skyba se quedó tumbado mientras los soldados disparaban otra ráfaga contra los heridos que aún se movían. Esperó unos 15 minutos hasta que ya no pudo oír las voces de los soldados. Entonces corrió.

      Tetyana Chmut, cuyo jardín linda con el patio del número 144 de la calle Yablunska, estaba entre los vecinos que fueron retenidos y posteriormente liberados por los rusos, junto con su familia. Cuando Chmut salió corriendo de su casa para refugiarse en el sótano de un vecino más tarde, el 4 de marzo, vio los cuerpos tendidos en el patio. Una vecina de Chmut, Marina Chorna, vio los cuerpos dos días después cuando salió de su sótano luego de que se marcharon los soldados rusos que ocupaban su casa.

      Los cuerpos de los hombres acribillados en el estacionamiento y en el interior del edificio fueron llevados al patio y, junto con las otras seis víctimas, permanecerían allí durante casi un mes.

      Pruebas de un crimen de guerra

      Cuatro semanas más tarde, después de que las fuerzas rusas se habían retirado de Bucha, los periodistas del Times visitaron el lugar de las ejecuciones. La pared y los escalones del edificio estaban llenos de agujeros de bala. Al otro lado del patio, esparcidos a pocos metros de donde yacieron los cuerpos, había casquillos percutidos de 7.62x54R, que se usan en las ametralladoras de diseño soviético de la serie PK y en los rifles de francotirador Dragunov, comúnmente empleados por las tropas rusas. El Times también encontró un cartucho 7.62x54R sin disparar dentro del edificio.

      Otras pruebas que dejaron los rusos apuntan a dos unidades específicas de paracaidistas que podrían haber ocupado el edificio. En las hojas de embalaje de las cajas de armas y munición figuraban las unidades 32515 y 74268, correspondientes respectivamente a los Regimientos de Asalto Aerotransportado 104 y 234. Ambas unidades sufrieron grandes pérdidas durante el primer intento ruso de entrar en Bucha en febrero.

      Boletas de embalaje halladas en cajas de municiones que abandonaron las fuerzas rusas, identificaban a dos unidades de paracaidistas, los Regimientos de Asalto Aéreo 104 y 234, que pueden haber ocupado el edificio.

      Los investigadores del Servicio de Seguridad de Ucrania, o SBU, también proporcionaron al Times una imagen de un parche hallado al interior del edificio con el emblema del Regimiento 104 y una lista de soldados rusos recuperada del edificio. Buscando en los sitios web de las redes sociales rusas y en otras bases de datos el nombre de cada soldado, el Times descubrió que al menos cinco de los soldados nombrados tenían aparentes vínculos con el Regimiento 104. Otros publicaron imágenes de sí mismos sosteniendo banderas de paracaidistas o con uniformes de paracaidista. Algunos indicaron que su ubicación era Pskov, la ciudad que es la sede de los regimientos 104 y 234.

      La ejecución de los combatientes capturados y del dueño de la vivienda en Bucha “es el tipo de incidente que podría convertirse en un caso sólido para el enjuiciamiento de crímenes de guerra”, dijo Stephen Rapp, ex embajador itinerante de Estados Unidos para asuntos de crímenes de guerra. Los cautivos, al haber sido desarmados y puestos bajo custodia por los rusos, estaban “fuera de combate”, según las leyes de la guerra, dijo Rapp. Según las Naciones Unidas y el Comité Internacional de la Cruz Roja, esas leyes significan que los prisioneros deben ser tratados con humanidad y protegidos de los malos tratos en cualquier circunstancia.

      Además de los soldados que dispararon a los hombres, sus comandantes podrían ser acusados si tuvieron conocimiento de los asesinatos y no actuaron para prevenir o castigar la conducta, dijo Rapp.

      Una búsqueda desesperada

      El 4 de marzo, después de que los hombres dejaran de responder a las llamadas y a los mensajes de texto, sus hermanos, esposas, madres y amigos iniciaron una agónica búsqueda. Las fuerzas rusas patrullaban las calles de Bucha, por lo que los familiares acudieron a internet, rogando por información en las redes sociales.

      “Mi sobrino Denys (con gorra y gafas) dejó de responder hace tres días”, escribió en Facebook Valentina Butenko, tía de Rudenko. “¿Alguien sabe algo de él?”.

      “Ayuden a encontrar a este hombre”, escribió Elena Shyhan con una foto de su esposo, Vitaliy. “Su familia está muy preocupada, pero no perdemos la esperanza”.

      Mientras tanto, los cuerpos de los hombres permanecían en el patio. Una vez que los rusos huyeron, casi un mes después, la imagen explícita de la escena captó la atención del mundo, y la de las familias que se esforzaban por encontrar pistas.

      Liudmyla Nakonechnaya, la madre de Dvornikov, vio la foto en Facebook. Su comentario decía: “¡Ay, Dios mío! ¡Ay, Dios mío! ¡Mi querido hijo!”.

      Shyhan también vio la imagen. Ella editó su publicación de semanas antes con una sola línea: “Dejen de buscar. Lo hemos encontrado”.

      Benjamin Foley, Aleksandra Koroleva y John Ismay colaboraron con reportería. Dmitriy Khavin y Emily Sternlicht colaboró con edición de video y y Oksana Nesterenko colaboró con investigación.

      Yousur Al-Hlou es un videoperiodista del Times. @YousurAlhlou

      Masha Froliak es una productora independiente que trabaja con el equipo de video del Times.

      Evan Hill es un periodista del equipo de Investigaciones Visuales, que combina reportería tradicional con análisis forense digital. Ha sido parte de equipos que ganaron dos premios Pulitzer por investigaciones que demostraron que el ejército de Estados Unidos mató a un trabajador humanitario afgano en un ataque fallido con drones y que Rusia bombardeó hospitales en Siria. @evanhill

      Malachy Browne es productor sénior en el equipo de Investigaciones Visuales. Ha recibido cuatro premios Emmy por su trabajo y compartió un Premio Pulitzer en 2020 por reportajes que revelaban la culpabilidad de Rusia en el bombardeo de hospitales en Siria. @malachybrowne Facebook

      David Botti es un productor sénior en el equipo de Investigaciones Visuales que combina la elaboración de reportes tradicionales con análisis forense digital y métodos de código abierto. Antes trabajó para la BBC en Washington y Londres, y fue periodista independiente en el Medio Oriente.

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      L'Humanité

      Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

      Actu

      À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

      Patrick Kamenka

      Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

      Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

      Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

      Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

      Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

      Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

      Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

      Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

      Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

      Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

      Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

      mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
      New York Times - World

      La pandemia de coronavirus

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      Las trabajadoras que luchan para mejorar la salud pública de la India

      Más de un millón de trabajadoras de la salud tratan a las mujeres y los niños en mayor riesgo de la India, por poco dinero y, a veces, a costa de sus propias vidas.

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      Por Sameer Yasir

      BAGDOLI, India — Una trabajadora de la salud estaba haciendo su ronda diaria en un poblado del estado de Rajastán, en el norte de la India, cuando el esposo de una mujer con fuertes dolores de parto corrió hacia ella.

      Durante meses, la trabajadora Bhanwar Bai Jadoun, le había aconsejado a la mujer que diera a luz en un hospital, pero su suegra insistió en que lo hiciera en casa con la ayuda de una partera local.

      Ahora el parto se había complicado. Jadoun sugirió trasladar a la mujer a un hospital situado a 16 kilómetros del poblado, Bagdoli, y avisarles a los médicos de ese lugar. Consiguieron un mototaxi. La madre y el bebé se salvaron.

      “Cuando la gente me ve todos los días, sabe que puede confiar en mí”, señaló Jadoun. “Me consideran su guía para tener una vida sana”.

      Durante las dos últimas décadas, un programa gubernamental ha proporcionado atención médica básica a los hogares de todo el vasto territorio indio. Para el proyecto es esencial contar con un ejército de más de un millón de trabajadoras sanitarias, que recorren terrenos escarpados y selvas tupidas para atender a algunas de las mujeres y niños más vulnerables de la India, por una remuneración escasa y, a veces, a costa de sus propias vidas.

      Estas mujeres no son médicos ni enfermeras, pero son formadas para suplir la falta de atención a la salud en lugares, tanto rurales como urbanos, donde antes no existían estos servicios. Durante años, su trabajo ha consistido en fomentar la vacunación y la planificación familiar, además de tratar enfermedades básicas.

      “Se han convertido en la columna vertebral de los servicios de atención primaria en este país”, aseveró Ritu Priya Mehrotra, profesora de salud comunitaria en la Universidad Jawaharlal Nehru de Nueva Delhi.

      Durante las oleadas mortales de la pandemia de coronavirus, estas mujeres (conocidas por la sigla ASHA, que en inglés significa activista social sanitaria acreditada) tuvieron un papel decisivo en salvar la vida de cientos de miles de pacientes con coronavirus, según los funcionarios del Ministerio de Salud de la India, ya que ayudaron con la detección temprana de casos y difundieron información preventiva. Fueron fundamentales para contrarrestar las dudas sobre las vacunas y ayudar a la India a llevar a cabo una de las mayores campañas de vacunación del mundo.

      Ahora que la carga de trabajo de la pandemia empieza a disminuir, estas mujeres, que dicen que su trabajo se prolonga durante más de 14 horas al día y a veces siete días a la semana, protestan en todo el país contra sus salarios bajos.

      Los gobiernos regionales les pagan a las trabajadoras de la salud unos 40 dólares al mes, más incentivos. Por ejemplo, hay una bonificación de cuatro dólares por cada parto hospitalario que faciliten, y 1,50 dólares por cada niño menor de 1 año que reciba un esquema de vacunación completo.

      Ellas solicitan un salario mensual de unos 150 dólares, más incentivos.

      “Trabajamos incluso cuando caen proyectiles de mortero en los poblados”, señaló Bimla Devi, quien vive cerca de la frontera entre la India y Pakistán, en Jammu, donde las tropas suelen intercambiar disparos. “Cuando las personas están heridas, no puedes decirles que tu trabajo es cuidar solo a las mujeres; vas y ayudas”.

      Decenas de trabajadoras murieron durante la pandemia tras exponerse al coronavirus, en parte porque no tenían equipo de protección. Un estudio realizado en 2020 por investigadores de salud pública de Oxfam en tres estados indios reveló que al menos el 25 por ciento de las trabajadoras de la salud no recibieron cubrebocas, y solo el 62 por ciento recibió guantes.

      Una trabajadora, Geeta Devi, se contagió de COVID-19 en un hospital, adonde había acompañado a una mujer embarazada a dar a luz en el estado norteño de Himachal Pradesh. Cuando enfermó, su esposo tuvo problemas para conseguirle una cama.

      “Murió mientras ayudaba a la gente, sin cuidarse a sí misma”, comentó su esposo, Rajvansh Singh.

      A pesar de los riesgos, las trabajadoras de la salud de todo el país atendieron a pacientes con coronavirus, proporcionaron paquetes de medicamentos, aislaron a los pacientes y, en ocasiones, les entregaron alimentos a los que estaban en cuarentena. Sus funciones más importantes fueron promover la vacunación y garantizar el acceso continuo a los servicios médicos esenciales cuando los hospitales se quedaron sin camas.

      Varias mujeres narraron que aldeanos enfadados las golpearon con palos y las persiguieron tras los rumores publicados en redes sociales de que las vacunas contra la COVID-19 habían matado a personas o que las habían vuelto infértiles.

      “Las personas leían mentiras en las redes sociales y nosotras las motivábamos a que se vacunaran”, afirmó Seema Kanwar, que se dedica a esto desde 2006. “Les dijimos que nosotras nos habíamos aplicado la vacuna y no habíamos muerto; ¿por qué se iban a morir ellos?”.

      El ministerio de salud federal del país no respondió a los correos electrónicos solicitando comentarios sobre la muerte de las trabajadoras de la salud, la disponibilidad del equipo de protección y sus demandas de salarios más altos. El primer ministro Narendra Modi a menudo ha elogiado a las trabajadoras sanitarias por sus esfuerzos para implementar los planes de salud del gobierno.

      Si bien la pandemia ha sido el centro de atención durante los últimos dos años, el mandato de las trabajadoras siempre fue más amplio, y ahora su atención vuelve a enfocarse en los problemas generales de salud que afectan a las mujeres y los niños.

      La infraestructura de atención médica pública sigue teniendo un financiamiento insuficiente en la India, con una escasez de más de 600.000 médicos y dos millones de enfermeros, según un informe del Centro para la Economía y Política de Enfermedades, un grupo de investigación con sede en Washington y Nueva Delhi.

      La India, un país de 1400 millones de habitantes, tiene un historial deficiente en materia de atención a la salud, sobre todo de mujeres y niños. La desnutrición está muy extendida y los índices de mortalidad materna e infantil son elevados. Entre las causas están la pobreza, el escaso acceso a los médicos en las zonas rurales, la resistencia a la medicina moderna y una arraigada negación de los derechos de las mujeres.

      No obstante, las autoridades de la salud han logrado avances notables en los últimos tiempos para reducir los índices de mortalidad durante el parto. En marzo, el Ministerio de Salud declaró que el índice de mortalidad materna había bajado de 122 a 103 fallecimientos por cada 100.000 nacimientos entre 2015 y 2019. El objetivo fijado por Naciones Unidas de reducir la cifra a 70 antes de 2030 ahora parece alcanzable.

      Como parte de esas acciones, la India presentó en 2005 un plan de salud que, entre otras cosas, incluía incentivos para dar a luz en un hospital.

      Dada la dificultad de difundir el mensaje en zonas remotas y la desconfianza generalizada en los programas gubernamentales, el éxito habría sido imposible sin la confianza que las trabajadoras sanitarias se han ganado dentro de sus comunidades, según aseguran los expertos.

      Todas las mañanas, Jadoun, licenciada en Historia, sale de su casa y en ocasiones debe cubrirse el rostro con su sari cuando hay hombres cerca, una señal de respeto en las zonas rurales. Jadoun atiende una zona con miles de habitantes.

      En una casa, le dio consejos a una mujer acerca de la preparación para el parto; en otra, anotó el nombre de una mujer que acababa de enterarse de que estaba embarazada. La va a monitorear, le dará pastillas de hierro y registrará su nombre en un hospital público cercano.

      “No solo luchamos contra la superstición, sino también contra las prácticas tradicionales”, concluyó Jadoun. “Pero cuando veo que hay cero fallecimientos de mujeres durante el parto y gente sana a nuestro alrededor, me siento orgullosa de lo que hacemos”.

      Anant Bhan, investigador de salud pública en la Facultad de Medicina de Melaka Manipal en el sur de India, dijo que la ventaja de las trabajadoras de la salud que viven dentro de las comunidades ayudó a que el país lidiara con las enormes brechas en la prestación de servicios de salud en los rincones más remotos del territorio.

      “El desafío es que las trabajadoras de ASHA todavía son vistas como voluntarias y el gobierno espera que hagan mucho trabajo, sin recibir una compensación adecuada”, dijo.

      Una tarde reciente, Sunita Jain, otra trabajadora de la salud en Rajasthan, caminaba por un callejón estrecho de casas de barro y ladrillo en un pueblo de Kolara. Estaba visitando a Diksha Sharma, cuya fecha de parto se acercaba.

      Sharma dijo que su esposo quería que diera a luz a su segundo hijo en un hospital privado en una ciudad a decenas de kilómetros de distancia. Jain trató de convencerla de que dar a luz en un hospital público gratuito cercano era seguro.

      “¿Me cuidarás?”, le preguntó a Jain. Su suegra escuchó atentamente la conversación. (En la India rural, las suegras suelen ser las que deciden sobre las cuestiones relacionadas con el parto).

      “No solo te cuidaremos, sino que te acompañaré al hospital y me quedaré allí”, dijo Jain. “Confía en mí, todo estará bien, como la última vez”.

      Sameer Yasir es reportero de The New York Times, y cubre la intersección entre la política identitaria, los conflictos y la sociedad. Se unió al Times en 2020 y reside en Nueva Delhi. @sameeryasir

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      L'Humanité

      Violences sexuelles. Elles ont dit non à « Abadarmanin »

      Actu

      Plusieurs centaines de personnes se sont réunies, mardi 24 mai au soir, à Paris, pour condamner la présence au gouvernement de deux ministres accusés de viols.

      Camille Bauer

      « Insultant » est le mot qui revient le plus souvent. Pour les quelques centaines de personnes rassemblées ce mardi 24 mai, à 18 heures, devant l’église Saint-Augustin de Paris, le maintient de Gérald Darmanin et la nomination de Damien Abad dans le nouveau gouvernement, malgré les accusations de viols ou de harcèlement sexuel qui pèsent contre eux, est une gifle. « C’est un crachat au visage de toutes les victimes de violences sexuelles. On nous dit qu’il faut libérer la parole, mais quand on parle, il faut qu’on nous entende », s’emporte Erell. La jeune femme de 34 ans au béret noir a elle-même porté plainte pour violences sexuelles. « Quel message cela envoie-t-il, d’avoir quelqu’un comme ça à la tête de la justice et de la police ? Est-ce qu’elle a une chance d’être suivie d’effet, ma plainte ? »

      Affaire Abad. La justice, un paravent pour les agresseurs présumés ?

      Le retranchement de la Première ministre derrière l’attente d’une décision judiciaire sur le cas Abad ne passe vraiment pas. La difficulté des femmes qui viennent dénoncer des violences sexuelles dans les commissariats, et plus encore à obtenir une condamnation, alors que la grande majorité des plaintes terminent par un classement sans suite, est sans cesse soulignée. « La présomption d’innocence, c’est jamais pour les femmes. Elles sont toujours considérées comme des menteuses », souligne Aurélie, la quarantaine. Personne ne croit que les membres de l’exécutif aient découvert les accusations contre Damien Abad en lisant Médiapart. « Pas au courant, vraiment ? » proclame une pancarte. Dans la foule qui se serre en chantant « Féministes et radicales et en colères », on aperçoit Alice Coffin, conseillère écologiste de Paris, cofondatrice de l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique, la structure à l’initiative du rassemblement. Plus loin, Sandrine Rousseau ex-porte-parole d’EELV, est venue aussi apporter son soutien.

      Un observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique

      Un deux poids deux mesures entre le viol et les autres infractions

      Les manifestantes rappellent que justice et politique ne sont pas sur le même plan. « La présomption d’innocence, c’est normal devant les tribunaux, mais ça ne devrait pas s’appliquer pour être membre d’un gouvernement », estime Jade, une étudiante aux doigts couverts de bagues. Elle souligne, comme d’autres, que certains politiques, à l’image de François de Rugy ou François Bayrou, ont dû quitter leurs postes pour des présomptions de fraudes fiscales ou de détournement de fonds, avant même qu’il y ait eu de décision de justice. Un « deux poids, deux mesures » qui fait apparaître le viol comme une infraction de bien moindre importance. D’autres soulignent que dans certains pays, notamment nordiques, l’exercice d’une fonction publique exige un comportement irréprochable à tous points de vue, quand on tolère, en France la promotion d’hommes entachés de soupçons de violences.

      Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales

      Cette tolérance est le fruit d’un mépris contre les femmes qui s’exprime sans cesse. La fameuse phrase prononcée par Gérald Darmanin à la journaliste Apolline de Malherbe, « ne vous en faites pas madame, ça va bien se passer », est brandie sur des pancartes. « La façon dont il parle aux femmes est révélatrice. C’est ultra-méprisant, s’insurge Mathilde. Cette quinquagénaire, mère de trois enfants, à la sage coupe au carré, ne décolère pas devant l’accumulation des signaux négatifs qu’envoie le gouvernement, malgré les déclarations sur l’égalité hommes-femmes, proclamée à nouveau « grande cause du quinquennat ». « On pourrait aussi parler plus de l’affaire Guérini. Deux jours après avoir qualifié d’honnête homme quelqu’un qui a été condamné pour violences contre son épouse, il est nommé au gouvernement. Je trouve ça écœurant. »

      « Regardez ce que les suffragettes ont obtenu, à quelques dizaines… »

      Malgré les chants et l’ambiance chaleureuse, la lassitude pointe. « Je ne sais pas quoi dire, je suis blasée », commente Sarah. Sa copine, qui explique être féministe depuis ses dix ans, « quand j’ai compris que je n’avais pas les mêmes droits que mes frères et que certains dans ma classe », affiche le même dégoût. « De toute façon, on n’en attendait pas moins de Macron. » Pauline Barron, du collectif Nous toutes, co-organisateur du rassemblement, se veut plus positive. « On assiste à une levée de boucliers de l’ancien monde qui voit que ça bouge et veut garder ses privilèges. Mais les choses évoluent. » Un peu décontenancée par une mobilisation pas à la hauteur de la gravité des faits, Erell, de son côté, invoque les conquêtes passées. « Dans l’histoire des luttes féministes, beaucoup d’avancées n’ont reposé que sur une poignée de militantes. Regardez ce que les suffragettes ont obtenu, alors qu’elles n’étaient que quelques dizaines… »

      Violences sexuellesDamien Abadgérald darmaninviolences faites aux femmes
      France24 - World

      Adrian Zenz, the academic behind the ‘Xinjiang Police Files’, on China's abuse of Uighurs

      Issued on: 25/05/2022 - 18:24Modified: 25/05/2022 - 18:53

      Sébastian SEIBT

      Hacked files revealing the repression of Uighur Muslims in China were published on Tuesday by a consortium of media. Labeled the “Xinjiang Police Files”, these documents owe a lot to one man in particular: Adrian Zenz. In recent years, this German anthropologist has become a central target of Chinese propaganda for his work on the ethnic group’s living conditions. 

      It’s almost 3am in Minnesota where Adrian Zenz has been living since 2019, but it takes him no more than 30 seconds to respond on Twitter. Yes, he’s willing to answer a few questions, but not for too long. He’s getting tired.

      And it’s not only due to being awake this late at night. The German anthropologist, a specialist in China’s treatment of the minority Uighur Muslim ethnic group, has had a busy day.

      'Paranoia of the Chinese authorities'

      Zenz is the man behind the Xinjiang Police Files, new revelations published on Tuesday 24 May by several media, including French newspaper Le Monde. The documents expose the repressive machinery put in place by Beijing in the Xinjiang region, where the Uighurs live.

      “It’s the first time we have police evidence that is unfiltered. It comes from hacking, so censorship is virtually impossible,” Zenz insists. He obtained several thousand computer files containing the records of 20,000 Uighurs who were arrested, along with countless instructions, briefings and police reports dating from between 2000 and 2018 in Xinjiang. The data trove was extracted from hacked servers of the public security bureau (PSB) in two districts of the region.

      The documents also include speeches by Chen Quanguo, the Chinese Communist Party’s (CCP) secretary for Xinjiang, as well as notes by simple security officers on individuals detained or under surveillance. “These files show just how paranoid Chinese authorities are about alleged terrorist dangers from Uighurs – from the bottom to the top of the hierarchical ladder,” Zenz says.

      The revelations add to the case lodged against Beijing these past years. China has been accused of perpetrating “crimes against humanity” directed at the Uighurs, to use the term adopted by the French National Assembly in a March 2022 resolution.

      Further evidence of repression came from visual illustrations of practices carried out by Chinese authorities. The files contain 5,000 photos of Uighurs aged between 3 and 94 years old. “It’s striking to see pictures of 14-to 15-year-old girls who are going to be sent to re-education camps,” Zanz confesses.

      In a way, this massive set of documents is the culmination of all the hard work the 48-year-old anthropologist has carried out for years. For many, Zenz is one of the main characters driving the international effort to expose the Chinese government’s repressive policies in Xinjiang.

      An accidental encounter with the Uighurs

      Zenz has even become the man who “thrust China and the West into one of their biggest clashes over human rights in decades”, according to a 2019 Wall Street Journal piece about the German anthropologist.

      A year earlier, Zenz had single-handedly pushed Beijing to back down. As the first reports on China’s treatment of Uighur Muslims came out, China kept saying there was nothing to see in Xinjiang. But Zenz eventually discovered various official Chinese administrative documents online, from purchase orders for equipment to budget reports, that proved internment camps were being constructed.

      When that evidence was published, China decided to change its tune. Instead of denying the allegations, authorities began describing the camps as mere training centres.

      “Adrian Zenz’s tenacity has hugely contributed to exposing the crimes of the Chinese regime,” says Magnus Fiskesjö, an anthropologist and Uighur specialist at Cornell University, who was interviewed by the Wall Street Journal.

      And Zenz didn’t stop there. He was the first to give an estimate of the number, 1 million, of “interned” Uighur people. That figure was later confirmed and taken up by the UN. He was also the first to come across documents establishing the forced labour of Uighurs in 2021, and contributed to a better understanding of the cyber and police apparatuses set up in Xinjiang.

      It’s an amazing feat that is all the more impressive because Zenz “didn’t ask for any of this. It happened kind of accidentally, all I was doing was searching for documents available online” he says. He got his anthropology degree from Cambridge University and has very little knowledge from the ground in Xinjiang. He’s only been there “once, 14 years ago, as a tourist,” according to German daily newspaper Suddeutsche Zeitung.

      Zenz is a specialist on Tibet, to which he’s devoted most of his work. At the time he was studying in the region, Beijing’s strongman in Tibet was Chen Quanguo, who was carrying out his “pacification” programme in the region. When this CCP dignitary was appointed head of Xinjiang in 2016, Zenz decided to focus on this province instead.

      Priority target for Chinese propaganda

      In the absence of knowledge from the field, Zenz makes the most of his mastery of Mandarin and the mysteries of the web. After all, for years he had been financing part of his research “thanks to a second job as a programmer for a streaming start-up,” the Wall Street Journal notes.

      “It’s impossible to do fieldwork in Xinjiang anyway, and analysing online data is the best opportunity I have to understand what’s going on there,” Zenz explains. He has been blacklisted in China since last year and compares his work to that of a detective. Still, his method has served as an example to others. Whether it’s Shawn Zhang, a Chinese student in Canada who used Google Maps to draw out camp construction sites in Xinjiang, or the Australian Strategic Policy Institute, which runs the Xinjiang Data Project to collect public data on the province.

      Between his revelations and the door he has opened for others to follow suit, Zenz has become one of the main targets of Chinese propaganda. Searching his name online, you can find articles criticising him by pro-Beijing publications all over social media and within the first Google search results.

      This born-again Christian who works for the US Victims of Communism Memorial Foundation has been portrayed on numerous occasions as a far-right pseudo researcher. He’s even one of the few researchers critical of the Chinese government to have had a double-page spread in the Global Times, one of the country’s leading media outlets.

      “I think it’s understandable China is attacking me, they’re actively trying to cover their tracks in Xinjiang,” Zenz admits. “But I was very surprised by the criticism I received by people who feel they have to defend Beijing.” He has found it difficult to come to terms with the deluge of hate he faces, especially since “attacking me calls into question the suffering Uighurs are facing,” he concludes. A suffering that 5,000 photos published on file in the Xinjiang Police Files is difficult to deny.

      This article has been translated from the original in French.

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      UN rights chief visits China as leaked files show abuse of Uyghur Muslims

      China ratifies international labour treaties as scrutiny of treatment of ethnic minorities mounts

      UN rights chief's access to China's Xinjiang under scrutiny during visit

      Valeurs Actuelles

      [Vidéo] L’humoriste britannique Ricky Gervais se moque des trans et scandalise des militants LGBT

      Il a suffi de quelques heures pour que le dernier spectacle de Ricky Gervais suscite de vives réactions outre-Manche. Avec « Super Nature », sa nouvelle émission spéciale diffusée sur Netflix depuis le mardi 24 mai, l’humoriste s’est attiré les foudres de militants de la communauté LGBT sur les réseaux sociaux, lesquels l’accusent de « transphobie », rapporte le magazine américain Variety.

      Le dernier spectacle de Ricky Gervais, "SuperNature" est sorti aujourd'hui sur Netflix. 👀 pic.twitter.com/HmahsbEGUj

      — Euphoria 🫧 (@_Oct14th) May 24, 2022

      Dès les premières minutes du show, le créateur de la série « The Office » enchaîne les blagues sur les transgenres : « Oh, les femmes ! Pas toutes les femmes, je veux dire celles de l’ancienne génération. Les femmes à l’ancienne, celles qui ont un utérus. Ces putains de dinosaures. J’aime les nouvelles femmes. Elles sont géniales, n’est-ce pas ? Les nouvelles qu’on a vues récemment. Celles avec des barbes et des bites. Elles sont aussi bonnes que l’or, je les aime (…) »

      « Vous ne pouvez pas prédire ce qui sera offensant à l’avenir »

      Quelques instants plus tard, celui qui est également acteur et chanteur, mentionne le cas de l’humoriste américain Kevin Hart, s’étant retiré de l’animation des Oscars en 2018 pour des tweets passés jugés homophobes. « Vous ne pouvez pas prédire ce qui sera offensant à l’avenir », se projette Ricky Gervais. « Vous ne savez pas qui sera la foule dominante. La pire chose que vous pouvez dire aujourd’hui est ‘Les femmes n’ont pas de pénis’, n’est-ce pas ? Personne ne l’a vu venir. Vous ne trouverez pas un tweet vieux de 10 ans de quelqu’un disant ‘Les femmes n’ont pas de pénis’. Vous savez pourquoi ? Nous ne pensions pas que nous devions le faire, putain ! » 

      Ricky Gervais has a new stand up show out on Netflix today.

      5 minutes in and he’s making jokes about trans women attacking & raping people in public bathrooms. To him we exist only as a punchline, a threat, something less than human.

      — Esme (@discount_Ripley) May 24, 2022

      Des mots qui n’ont pas manqué de faire réagir. « Si vous êtes un comédien et que vous soutenez les personnes trans, il est de votre responsabilité de vous élever contre Dave Chapelle et la nouvelle émission spéciale de Ricky Gervais. Vous ne pouvez pas vous considérer comme un allié si vous ne prenez pas publiquement position contre cela. C’est le strict minimum », tacle une internaute. « Pour lui, nous n’existons que comme une punchline, une menace, quelque chose de moins qu’humain », estime une autre. 

      « Dans ce pays, il y a seulement 5% de Noirs, 5% d’Asiatiques, 5% de LGBTQ. Des chiffres minuscules. Moi, je suis un multimillionnaire hétérosexuel blanc, nous sommes moins de 1%. Est-ce que je me plains ? Non », ironise ensuite Ricky Gervais, au sujet des revendications des différentes minorités dans la société.

      .@RickyGervais : "Dans ce pays, il y a seulement 5% de Noirs, 5% d'Asiatiques, 5% de LGBTQ. Des chiffres minuscules. Moi, je suis un multimillionnaire hétérosexuel blanc, nous sommes moins de 1%. Est ce que je me plains ? Non." pic.twitter.com/ycEu4gq2Xr

      — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 24, 2022

      Vers la fin de l’émission, il tente de clarifier ses positions… non sans moqueries : « Dans la vraie vie, bien sûr, je soutiens les droits des trans. Je soutiens tous les droits de l’homme, et les droits des trans sont des droits de l’homme. Vivez votre meilleure vie. Utilisez vos pronoms préférés. Soyez le genre que vous sentez que vous êtes. Mais rencontrez-moi à mi-chemin, mesdames : Laissez tomber la bite. C’est tout ce que je dis. » Lors de la 77e cérémonie des Oscars, le comédien de 60 ans avait déjà marqué les esprits avec un discours tirant à boulets rouges sur l’hypocrisie de la sphère hollywoodienne.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      L'Humanité

      Une vie de femme : A Bad Trip

      Chronique

      Violaine de Filippis Abate

      Avocate

      Comme nous le rappelle l’actualité gouvernementale, le classement sans suite d’une plainte pour agression sexuelle ou viol l’est presque toujours par manque de preuves. Car l’état de la science ne nous permet pas de prouver les faits : comment prouver avoir été droguée quand la substance disparaît à une vitesse éclair ? Comment prouver avoir été violée par un homme qu’on fréquentait quand sa réputation est « respectable » ? Comment être jugée crédible quand, prise dans la spirale du trouble de stress post-traumatique, notre mémoire, notre humeur, notre discernement font le grand huit ? Je donne ici la parole à une femme, Julia Guillo, qui pourrait être n’importe laquelle d’entre nous, votre amie, votre fille, votre sœur, votre femme, votre mère :

      « Le harcèlement de rue, les violences sexistes et sexuelles ont débuté pour moi dès l’âge de 4 ans à la maternelle, où un garçon me mordait la joue en guise de “bisous”. À 5 ans, quand on m’a forcée à baisser ma culotte pour “comparer” à la récréation. À 6 ans, quand un exhibitionniste m’a dit “le petit oiseau va sortir” alors que je m’étais à peine éloignée de ma mère dans un parc. À 8 ans, lors qu’un garçon m’a harcelée pendant toute la ­ colonie pour regarder sous ma serviette quand je changeais mon maillot à la piscine, qu’il m’a collée et fait des réflexions sexistes pendant une semaine, et qu’on voulait me forcer à danser un slow avec lui à la boum. Adolescente, quand un homme en voiture m’a demandé son chemin en se masturbant devant moi… Violée à 18 ans par mon petit ami qui avait “un peu trop bu” et s’est “excusé” le lendemain. Au-delà de l’aspect traumatisant du moment du viol, il s’ensuit un autre traumatisme qui est de ne pas être ­reconnue victime. Puis pendant mes études en ­ alternance, où mon collègue me faisait des allusions sexuelles tous les jours et me harcelait par messages pour connaître mes positions sexuelles préférées. Une fois ­entrée dans le monde du travail, où mon collègue me donnait un coup de torchon sur les fesses pour rire, qu’un autre me les frôlait avec sa main pour me prévenir de sa présence, ou encore un supérieur qui se collait derrière moi, bien trop proche. C’est peut-être pour cela que les deux emplois suivants je n’ai travaillé qu’avec des femmes… Un jour, un homme m’a craché dessus dans la rue parce que je n’avais pas le temps de répondre à ses avances. J’ai dû supporter les blagues sexistes de ­certains amis et collègues toute ma vie. »

      Nos histoires ne sont pas exceptionnelles, elles sont partout. Et partout où une femme est agressée, il y a un agresseur. Alors à ceux de Julia Guillo, aux miens et à ceux de chaque femme, j’adresse ces mots : se cacher derrière un masque social de respectabilité ne fera jamais disparaître le sale connard et le criminel, car, vous et moi, nous savons.

      harcèlement sexuel
      France24 - World

      Johnson takes responsibility for lockdown-era Number 10 parties – but won't quit

      Issued on: 25/05/2022 - 13:52

      NEWS WIRES Angela DIFFLEY

      A "humbled" Boris Johnson said he took full responsibility but would not quit after a damning official report on Wednesday detailed a series of illegal lockdown parties at the British leader's Downing Street office.

      Johnson has faced repeated calls to resign from opposition politicians and some in his own party over the alcohol-fuelled gatherings, after it was revealed that he and officials had broken Covid-19 rules that all but banned people from socialising outside their households.

      "I ... am humbled and I have learned a lesson," Prime Minister Johnson told parliament, saying he would not quit over the scandal.

      His foreign minister Liz Truss, seen as a possible successor, said she backed him "100%" after his apology.

      The report by senior official Sue Gray did not specifically blame Johnson, but gave graphic details and included photographs from more than a dozen gatherings.

      He attended some, including a party to celebrate his 56th birthday on June 19, 2020 that he was fined over but which Gray said he was unaware of in advance.

      "Many of these events should not have been allowed to happen," the report said. "The senior leadership ...must bear responsibility for this culture."

      Johnson, who commissioned the report after revelations of boozy Downing Street events, said he was appalled by some of the behaviour it had uncovered.

      Gray's interim findings were published in January, but details were withheld until the end of a police inquiry that concluded last week with 126 fines handed out.

      Dismaying behaviour at 'heart of government'

      Her full report included emails and messages that showed many gatherings were planned in advance, with discussions on who would bring alcohol - drinks that "we we seem to have got away with", the then head of Johnson's Downing Street office, Martin Reynolds, said in one message.

      There were warnings from another official that people should not be "waving bottles of wine" before a gathering that coincided with a televised news conference when ministers told the public to follow the COVID rules.

      At one June 2020 event, Gray said "excessive alcohol consumption" led to one person being sick and a fight between two others.

      At another, the night before the April 2021 funeral for Queen Elizabeth's husband Prince Philip, individuals partied into the early hours and damaged a swing.

      "Many will be dismayed that behaviour of this kind took place on this scale at the heart of government," Gray said. "The public have a right to expect the very highest standards of behaviour in such places and clearly what  happened fell well short of this."

      She cited multiple examples of a lack of respect and poor treatment of security and cleaning staff who had to remove red wine from walls after one event.

      For months, evidence of the parties has dripped out into the media, forcing Johnson to apologise, change his office team and promise a reset to try to restore his authority.

      Opposition Labour leader Keir Starmer said it was time for Johnson to quit, saying the report laid bare that the government believed that it was one rule for them and another for everyone else.

      "You cannot be a lawmaker and a law-breaker," Starmer - himself under police investigation for breaking COVID rules, told parliament. He has said he'll resign if fined.

      Johnson's immediate fate lies in the hands of his Conservative lawmakers who can call for a leadership challenge.

      Many had said they would wait for Gray's full report before deciding whether to demand Johnson should go.

      "Are you willing day in and day out to defend his behaviour publicly?" Tobias Ellwood, a long-time critic of Johnson, implored of his parliamentary colleagues.

      Others felt the report was less damning than it could have been. "This is all so banal," one Conservative said on condition of anonymity.

      Johnson had initially denied there had been parties or rule-breaking at Downing Street, and some lawmakers say his position is untenable if he is found to have lied to parliament, a matter under investigation by the Committee of Privileges.

      By way of apology for his earlier denials, said he wanted to "correct for the record" that no rules were broken. "Clearly this was not the case for some of those gatherings after I had left," Johnson told parliament.

      (REUTERS)

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      UK police concludes 'partygate' investigation into Johnson government

      UK Conservatives lose London strongholds, in blow to Boris Johnson

      New photos of UK PM Boris Johnson drinking reignite 'Partygate' row

      France24 - World

      Ousted Pakistan PM Khan leads protest march on blockaded Islamabad

      Issued on: 25/05/2022 - 17:28

      NEWS WIRES

      Pakistan's ousted prime minister Imran Khan on Wednesday led a convoy of thousands of supporters towards the capital Islamabad in a show of force the new government has attempted to shut down, with clashes breaking out between police and protesters.

      Since being removed from power through a no-confidence vote last month, the cricket star turned politician has heaped pressure on the country's fragile new coalition rulers by staging mass rallies, touting a claim he was turned out from office in a "foreign conspiracy".

      In a centrepiece showdown with his rivals, Khan had called for supporters of his Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) party to gather in Islamabad and stage a sit-in until fresh elections are called.

      "No obstacle can stop us, we will cross all the barriers and will reach... Islamabad," Khan declared, flanked by more than 20,000 supporters.

      The government headed by Prime Minister Shehbaz Sharif has pledged to stop the convoy from entering the city, calling the rally an attempt to "divide the nation and promote chaos".

      All major roads surrounding Islamabad, where a heavy security presence is in place, were blocked off with shipping containers while entry and exit points of major nearby cities were also cut off.

      Sporadic clashes broke out between police and protesters who have tried to clear the roads, with tear gas fired in several cities.

      Khan joined the march in dramatic fashion, arriving in a helicopter that touched down on a motorway clogged with supporters outside the city of Mardan, 100 kilometres (62 miles) northwest of Islamabad.

      The convoy later crossed a bridge that straddles PTI-run Khyber Pakhtunkhwa province and government-run Punjab province, where shipping containers blocking the route were pushed to the side of the road by protesters.

      "When we reached here, we had a tough clash with the police. But they fled and we were able to clear the bridge for Imran Khan," said Zulfiqar Khan, a 42 year-old labourer, in Attock.

      Major disruption

      The Supreme Court on Wednesday held an emergency session, ordering the government and PTI leaders to hold urgent negotiations.

      It also ordered the release of supporters detained by police.

      More than 1,700 people have been arrested since police began raiding the homes of PTI supporters on Monday night, said the interior minister Rana Sanaullah, who has previously accused protesters of planning to carry weapons at the march.

      Schools in the capital and neighbouring Rawalpindi were closed and all exams cancelled, while a state of emergency was declared at all hospitals, with staff put on alert.

      "We have seen the capital blocked before but this is something unprecedented," Islamabad private school worker Allah Ditta, 52, told AFP.

      Salon worker Sawera Masih complained that the wide-scale disruption was falling hardest on daily wage workers like herself.

      "Whoever is in power doesn't make a difference to us, but not earning even for a single day affects me and my family," the 23-year-old said.

      Khan came to power in 2018, voted in by an electorate weary of the dynastic politics of the country's two major parties.

      The former popular sports star -- who enjoyed the backing of the nation's powerful military -- had promised to sweep away decades of entrenched corruption and cronyism but is believed to have fallen out with Pakistan's generals.

      He was brought down in part by his failure to rectify the country's dire economic situation, including its crippling debt, shrinking foreign currency reserves and soaring inflation.

      But he retains mass support throughout the country, particularly among the youth.

      (AFP)

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      Pakistan cheers Taliban out of ‘fear of India’ – despite spillover threat

      Pakistan PM Imran Khan ousted after losing no-confidence vote in parliament

      Pakistani MPs elect Shahbaz Sharif as new prime minister after Khan ouster

      France24 - Monde

      Émission spéciale : les espoirs et attentes de la jeunesse colombienne

      Publié le : 25/05/2022 - 11:26

      Elisabeth ALLAIN

      Les Colombiens sont appelés à désigner le 29 mai un successeur au président Ivan Duque, six ans après les accords de paix et un an après un mouvement de contestation inédit. La jeunesse du pays avait alors crié sa colère dans les rues du pays, obtenant en réponse les balles de l'armée. Rencontres croisées avec des jeunes déterminés à écrire un nouveau chapitre de l'histoire de leur pays : certains ont appartenu aux Farc ou à un gang, d'autres sont militants étudiants, enfants de dirigeant politique assassiné ou bien des déplacés qui vivent sous la menace des narcotrafiquants.

      Une émission préparée par Camille Février et Claire Hopes, tournée par Georges Yazbeck. Avec la collaboration en Colombie de Laura Chara, Pascale Mariani et Juan Orozco.

       

       

      Elisabeth Allain a rencontré Alexa Rochi, ancienne guérillera des Farc, aujourd’hui photographe, avec qui elle évoque les accords de paix de 2016 et les dangers qui menacent aujourd’hui encore les opposants politiques en Colombie.

      Elle a également pu s'entretenir avec Jennifer Pedraza, la plus jeune parlementaire du pays, qui menait en 2021 les manifestations étudiantes qui ont été violemment réprimées, et deux frères, Gonzalo et Walter, issus de la communauté indigène embera. Ils se sont réfugiés dans la capitale à cause de la violence dans leur région d’origine. Ils ont choisi la musique, et le rap comme moyen d’expression pour porter les revendications des indigènes.

      Toutes les personnes interviewées dans le cadre de cette émission ont confié leurs espoirs et attentes pour une société apaisée et égalitaire en Colombie.

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      Élections en Colombie : le sénateur Gustavo Petro remporte l'investiture du camp de gauche

      La Colombie dépénalise l'avortement jusqu'à vingt-quatre semaines de grossesse

      Massacres de civils en Colombie : d'anciens militaires font des aveux historiques

      France24 - Monde

      Fusillade dans une école du Texas : "un suicide national"

      Publié le : 25/05/2022 - 07:53

      Hélène FRADE

      À la une de la presse américaine, ce mercredi 25 mai, les réactions à la nouvelle tuerie de masse qui a eu lieu dans une école à Uvalde, au Texas, où au moins 19 enfants et deux enseignants ont été tués.

      Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également en devenant fan de la Revue de presse sur Facebook

      À la une de la presse américaine, ce mercredi 25 mai, les réactions à la nouvelle tuerie de masse qui a eu lieu dans une école à Uvalde, au Texas, où au moins 19 enfants et deux enseignants ont été tués.

      "Horrible, incompréhensible", a réagi le gouverneur du Texas George Abbott. "Horrible, oui, le mot est approprié, pour ces mères et ces pères qui ont déposé leurs petits à l’école mardi matin. Horrible a été le moment où ils ont appris la nouvelle. Horribles seront leurs nuits de larmes sans fin. Horribles seront les matins lumineux et ensoleillés, quand ils se souviendront que ce n'était pas un rêve, qu’ils verront que le lit est vide, sans petite bosse sous les couvertures, attendant d'être réveillée". "Mais 'incompréhensible', le deuxième mot employé par le républicain George Abbott, relève autant de la lâcheté que du mensonge éhonté", cingle The Houston Chronicle. "Personne, et surtout pas le gouverneur d'un État dont les lois sur les armes à feu sont les plus ineptes, les plus irresponsables et les plus dangereuses de ce pays, ne devrait se sentir confus, ou incapable de comprendre les raisons de cette tragédie sans fin des fusillades de masse aux États-Unis".

      La presse conservatrice a une autre explication. Pour le Fort Worth Star Telegram, le problème relève moins des armes à feu que d'une "épidémie de maladie mentale", qui pousserait des enfants à tuer d'autres enfants. Le tueur présumé, tué par la police dans la fusillade, serait âgé de 18 ans. Le quotidien local évoque une jeunesse "en colère, déconnectée, voire désespérée", touchée par des problème que la pandémie aurait "amplifiés", "l'isolement, la perte de lien social, la dépendance aux écrans" étant présentés comme "un mélange toxique" s’ajoutant aux "difficultés inhérentes à l'adolescence". À en croire le journal, l'une des solutions consisterait simplement à tenir les armes à feu "hors de portée des personnes dangereuses".

      Les statistiques publiées par les médias américains sont accablantes : 27 fusillades dans des écoles américaines depuis le début de cette année, selon la radio publique NPR, qui fait état de 34 "incidents" de cet ordre en 2021. La fusillade de l’école d’Uvalde intervient dix jours, seulement, après la tuerie de Buffalo, où 10 personnes avaient été tuées dans un supermarché. The New York Times fait état d’au moins 215 fusillades à-travers tout le pays depuis le début de 2022  et de 693 fusillades en 2021.

      The front page of The New York Times for May 25, 2022.Follow our updates on the shooting at Robb Elementary School in Uvalde, Texas: https://t.co/h7HlnHyvd5 pic.twitter.com/atvROP49S7

      May 25, 2022

      Joe Biden a réagi en déclarant qu’il était "temps d'agir" contre le lobby des armes à feu. Mais cet appel à l’action du président laisse sceptique The Washington Post, qui l’accuse d’avoir "joué un rôle central dans les efforts infructueux pour promulguer une législation significative sur les armes à feu", malgré dix ans de fusillades de masse, "de Sandy Hook en 2012 à Uvalde, en passant par Buffalo". Le journal rappelle notamment que Joe Biden avait été chargé par Barack Obama de mener, en tant que vice-président, la bataille auprès du Congrès, pour modifier en profondeur la législation sur les armes à feu - une bataille que Joe Biden n'a pas su, ou pas pu, remporter jusqu'à présent.

      L'échec de ce combat, et la répétition des tueries de masse nourrissent la colère des pourfendeurs des armes à feu. "L’Amérique a du sang sur les mains" : The Atlantic se dit ulcéré par l’adresse "ad nauseam" des "thoughts and prayers" ("pensées et prières") rituellement adressés aux victimes de tueries et à leurs proches. "Au départ, ces mots étaient un cliché, puis ils sont devenus une plaisanterie, avant de se putréfier en honte nationale", s’indigne la revue américaine, qui cite les propos d’un ancien dirigeant de l'industrie des armes à feu, qui avait déclaré que les fusillades de masse étaient "bonnes pour les affaires". The Los Angeles Times, qui évoque un "suicide national", cite, lui, Abraham Lincoln, l’un des pères fondateurs américains, qui prédisait que les États-Unis ne seraient jamais renversés par un ennemi étranger et que le principal danger pour la nation américaine serait elle-même. "Est-ce là que meurt le rêve américain, non pas sur un champ de bataille mais dans nos propres maisons et dans nos écoles, de nos propres mains et des mains de nos voisins ?", s’interroge le quotidien.

      Editorial: National suicide plays out one murderous mass shooting at a time (via @latimesopinion)https://t.co/9MFg2inXmp pic.twitter.com/w9GJr4BjPt

      May 25, 2022

      Ce sentiment d’indignation mêlé d’impuissance, est partagé par les dessinateurs de presse. Walt Handelsman, dont le dessin est publié par The New Orleans Advocate, voit le débat tourner en rond et son pays enfermé dans un cercle vicieux : un fou, provoquant une tuerie de masse, la colère de l'opinion, les pensées et les prières, des lois laxistes sur les armes à feu, des discours de haine, et ainsi de suite. La répétition des tueries de masse a fini par créer des réflexes conditionnés - à voir avec le dessin de Nate Beeler, pour The Columbus Dispatch, où l’on assiste aux réactions des uns,  appelant à l’interdiction des armes à feu, et des autres, adressant leurs pensées et aux prières.

      Nate Beeler, The Columbus Dispatch @natebeeler pic.twitter.com/eqAnZ69i2H

      May 24, 2022

      Dans le dessin d'Adam Zygus, pour The Buffalo News, l’oncle Sam partage son héritage avec la jeune génération : l’épidémie d’armes à feu, la terreur, le racisme. "Un jour, tout cela sera à toi, mon fils..."

      Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.

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      En recueillement à Buffalo, Joe Biden dénonce le "poison" du suprémacisme blanc

      États-Unis : un tireur tue 19 enfants et deux adultes dans une école du Texas

      États-Unis : une fusillade vise une église californienne, faisant un mort

      BBC

      The Unseen Queen: New BBC film shows Royal Family's private family videos

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      Buckingham Palace and the BBC have announced details of a 75-minute programme shown on BBC One and iPlayer on Sunday, May 29th. The documentary reveals for the first time unseen private family videos of the Queen as a young girl.

      Elizabeth: The Unseen Queen contains unique footage filmed by the Royal Family. They can be seen relaxing on board the Royal Navy’s battleship HMS Vanguard in 1947, the vessel which took them to and from South Africa for their tour at the time.

      In this preview, there are extracts of the Queen's speeches from her 1996 Christmas broadcast, and also her address at the Guildhall on June 11th, 1947.

      Elizabeth: The Unseen Queen, will air on Sunday, May 29th at 745pm on BBC One/BBC iPlayer.

      BBC

      Partygate: PM says he will not resign following Sue Gray report

      Boris Johnson has insisted he will remain as prime minister despite the "bitter and painful" judgement of a report into parties held in Downing Street during Covid restrictions.

      Excessive drinking, mistreatment of cleaners and security staff and Covid rule-breaking was highlighted in civil servant Sue Gray's report.

      She said the leadership in No 10 "must bear responsibility" for its culture.

      Some opponents have repeated their calls for Mr Johnson to quit.

      However in a press conference on Wednesday, the prime minister ruled out resigning, saying: "I've got to keep moving forward."

      Labour leader Sir Keir Starmer had earlier called on Conservative MPs to remove him, saying it was time for Mr Johnson "to pack his bags".

      Addressing the Commons, Mr Johnson said he took "full responsibility for everything that took place on my watch", had been "humbled" and learned lessons.

      He told MPs that when he had previously said "the rules and guidance had been followed at all times", it had been "what I believed to be true".

      He said he had attended events to wish staff who were leaving farewell and his attendance had not been found to be outside the rules.

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      "But clearly this was not the case for some of those gatherings after I had left and at other gatherings when I was not even in the building," he added.

      Mr Johnson said he had been "shocked" and "appalled" by some of Ms Gray's findings, especially over the treatment of security and cleaning staff.

      At the press conference later on Wednesday, he said a lot of the report which he had only seen for the first time on Wednesday had been "news to me".

      It appears Boris Johnson is safe for now

      So where does all this leave the prime minister?

      He apologised and, pointedly, went out of his way to explain why he believed he had not knowingly misled the Commons in his previous accounts of what happened.

      This is crucial, because being proven to have intentionally lied to the House would cost him his job.

      But the prime minister added that he didn't think, at the time, he'd done anything wrong at the event that led to him being fined by police.

      There is deep anger and embarrassment among many Tory MPs over what has happened. They know much of this can't be easily excused or wished away.

      But plenty of cabinet ministers have publicly expressed their loyalty to the prime minister.

      You can read Chris's full blog here.

      In her 37-page report, Ms Gray was critical of what was going on in No 10 during Covid restrictions, including a "bring-your-own-booze" party in May 2020 and a surprise birthday celebration for Mr Johnson the following month.

      She found:

      One gathering not fully investigated by Ms Gray, was a reported party in the prime minister's flat which she said she was only able to gather "limited" evidence about.

      She stopped her inquiry into the 13 November 2020 gathering, which took place after the departures of aides Lee Cain and Dominic Cummings, after the police started its investigations. But once the police investigation finished Ms Gray "concluded it was not appropriate or proportionate" to carry out further inquiries.

      Speaking in the Commons, Labour's Sir Keir, who is himself being investigated by police over his own lockdown event, said the report "laid bare the rot" in No 10 and called on Tory MPs to tell Mr Johnson that the "game is up."

      Senior Tory backbencher Tobias Ellwood, a prominent critic of Mr Johnson, challenged him over the "damning report" which he said revealed an "absence of leadership, focus and discipline in No 10".

      He asked fellow Conservative MPs: "Are you willing day in and day out to defend this behaviour publicly?"

      SNP Westminster leader Ian Blackford branded the Gray report "damning" and called the prime minister to resign for "orchestrating" the scenes in Downing Street.

      And Liberal Democrat leader Sir Ed Davey said: "Any other PM would be forced to resign by a report as damaging as this, yet still Conservative MPs defend Johnson and allow him to cling on."

      But at the press conference the prime minister said: "I understand why people are indignant and why people have been angry at what took place."

      Pressed on whether he had ever considered resigning, he responded: "I overwhelmingly feel it is my job to get on and deliver.

      "No matter how bitter and painful that the conclusions of this may be - and they are - and no matter how humbling they are, I have got to keep moving forward and the government has got to keep moving. And we are."

      According to a Tory source, at a meeting of the Conservative backbench group the 1922 Committee the prime minister later ruled out imposing a drinking ban in Downing Street, saying that "decompressing" at the end of a long working day should not mean "checking out at 4am absolutely legless, having been rude to a member of staff, having thrown up over a sofa".

      Mr Johnson told MPs he had already brought in senior Downing Street management changes recommended by Ms Gray.

      He denied lying to Parliament over lockdown parties but admitted he had not been correct when saying the rules had been followed at all times.

      The publication of Ms Gray's findings follows the conclusion last week of a separate Metropolitan Police investigation last week into lockdown parties in Downing Street and on other government premises.

      Eighty-three people were given a total of 126 fines for breaking Covid laws, including Mr Johnson, his wife Carrie and Chancellor Rishi Sunak.

      The prime minister is also under investigation by the Commons Privileges Committee over claims he misled Parliament over lockdown parties.

      More on this story

      Drunken No 10 party culture laid bare in report

      The report at a glance

      Johnson: I am humbled

      Did PM mislead Parliament over parties?

      Insiders tell of packed lockdown parties at No 10

      PM criticised over staff treatment of No 10 cleaners

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      France24 - Monde

      Pap Ndiaye à l'éducation nationale : un pari risqué pour Emmanuel Macron  ?

      Publié le : 25/05/2022 - 15:48

      Marc PERELMAN

      Damien Abad, le ministres des Solidarités, ex-Les Républicains, est dans l'oeil du cyclone car des accusations de viols contre lui, classées sans suite par la justice, ont ressurgi. L'opposition demande sa tête, lui dénonce une vendetta. Pap Ndiaye, le tout nouveau ministre de l'Éducation, ciblé par l'extrême droite pour de supposées sympathies "indigénistes". Pour en parler, Marc Perelman reçoit Bruno Jeudy, de Paris Match, et Pierre Jacquemain, de la revue Regards.

      À peine nommé ministre des Solidarités, Damien Abad face à des accusations de viol

      Portrait

      L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale

      Un premier Conseil des ministres éclipsé par l'affaire Damien Abad

      France24 - Monde

      Égypte : incarcération d'influenceuses accusées d'incitation à la débauche

      Publié le : 25/05/2022 - 15:28

      Mounia KACEM

      Les condamnations d'influenceurs et influenceuses s'enchaînent en Égypte. Deux chanteurs viennent d'écoper d'une peine de prison d'un an et d'une amende pour une vidéo où on les voit chanter en compagnie d'une danseuse du ventre. Des femmes sont aussi lourdement condamnées, à l'instar de Hanin Hossam et Mawada el Adham, deux tiktokeuses arrêtées en 2021 et emprisonnées pour leurs contenus jugés contraires aux "bonnes moeurs". Amnesty International a choisi de se mobiliser, comme l'explique Souleimene Benghazi, chargé de campagne pour cette ONG.

      En Iran, des milliers de personnes se sont réunies, mardi 24 mai, à Téhéran pour les funérailles du colonel Hassan Sayad Khodaï. Cet officier des Gardiens de la révolution, membre de l'unité d'élite al-Qods, a été tué dimanche par deux motards. Les États-Unis et Israël sont pointés du doigt et Téhéran promet de venger cet assassinat. En janvier 2020, le général Qassem Soleimani, à la tête de la force al-Qods, avait été tué en Irak dans une frappe de drone américain

      La Turquie est connue pour abriter des paysages aussi variés qu'époustouflants. Il est possible de les découvrir à bord du Dogu Express, un train qui traverse le pays d'Est en Ouest, pour un voyage de 32 heures. Reportage d'Agnès Vahramian et Soufiane Yassine, pour France 2.

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      Alaa Abdel-Fattah, le plus célèbre détenu politique d’Égypte, en grève de la faim

      ÉGYPTE

      Répression des libertés en Égypte : "Personne n'est épargné"

      FOCUS

      La liberté d'expression de plus en plus menacée en Égypte

      BBC

      Severodonetsk: Battle for key road as fighting reaches Ukraine city

      By Paul KirbyBBC News

      A senior figure in eastern Ukraine has denied reports that a vital road linking Ukrainian-controlled areas in the east has been blocked from the rest of the country by Russian forces.

      "Luhansk has not been cut off," said the region's military administration head, Serhiy Haidai.

      Fighting has reached the outskirts of the big city of Severodonetsk, a key Russian target.

      If they capture the road to Bakhmut then the city could be surrounded.

      Mr Haidai said that while the route to the south-west of Severodonetsk had come under fire, humanitarian aid was still getting through.

      Things were far bleaker in Severodonetsk itself, which was being shelled 24 hours a day and Russian forces were close enough to use mortar rounds as well as artillery and aerial bombing, he told the BBC. Six people were killed in Russian bombardment on Tuesday, he said on his Telegram feed.

      If Russia captures the neighbouring town of Lysychansk then the whole Luhansk region will be in its hands.

      The Luhansk regional head accused Russian forces of bombarding civilian infrastructure while 15,000 civilians remained in Severodonetsk, mainly in shelters.

      "They can't take the city so they have decided to try to destroy it, and to make our troops leave the city," Mr Haidai said.

      American volunteer combat medic Dallas Anthony Casey, who has helped evacuate civilians from Severodonetsk, said shelling of civilian areas was constant.

      "Two days ago one of the volunteer ladies was hit when going door to door. She lost the lower half of her leg and lost a lot of blood before we could get to her. We had to do CPR, but we were unsuccessful," he told the BBC.

      Three months after Russia launched its invasion, its war aims are currently focused on seizing Ukraine's eastern regions in the industrial heartland of Donbas.

      Russia has sustained heavy losses on the battlefield and for the first time since the war began state TV showed President Vladimir Putin visiting casualties at a Moscow hospital. In the very brief clip filmed for a weekend TV programme, the Russian leader could be heard telling a man "your father will be proud of you".

      President Volodymyr Zelensky has described conditions in eastern Ukraine as extremely difficult while prominent Russian figures have indicated they are prepared for a protracted conflict. Security Council Secretary Nikolai Patrushev said Russia was not chasing deadlines and Defence Minister Sergei Shoigu has admitted the pace of the offensive is slowing down.

      The Ukrainian leader appealed to European countries to show unity in the face of Russian aggression and Foreign Minister Dmytro Kuleba called on the West to "kill Russian exports" by stopping all trade.

      As well as bombarding towns and cities in the east, Russia launched its biggest missile attack yet on the southern city of Zaporizhzhia at dawn on Wednesday, killing one person and damaging more than 60 homes and a shopping centre.

      In a clear statement of intent that Russia's long-term plans extend across the south, as well as eastern Ukraine, President Putin signed a decree making it easier for citizens in Russian-occupied areas of the south to get Russian passports.

      While the region of Kherson is under Russian occupation, only parts of the neighbouring region of Zaporizhzhia are in Russian hands. A Russian-appointed official in occupied Zaporizhzhia, Vladimir Rogov, declared on Wednesday that the entire region should become a fully-fledged part of Russia, rather than a so-called people's republic.

      Occupied areas of Donetsk and Luhansk became proxy republics after they were captured in 2014 and Russia has already handed out 800,000 passports there.

      War in Ukraine: More coverage

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      Shelling constant in Severodonetsk as Russian forces advance

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      Philippe Duperron : le procès des attentats du 13-Novembre, "une immense leçon d'humanité"

      Publié le : 25/05/2022 - 13:23

      Pauline PACCARD Suivre

      Philippe Duperron a perdu son fils Thomas, 30 ans, lors de l'attaque terroriste du Bataclan fin 2015. Il est président de l’association 13Onze15 Fraternité-Vérité, partie civile au procès des responsables présumés des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint Denis. Il livre son sentiment sur ce procès historique qui est entré dans sa dernière ligne droite après neuf mois d'audiences.

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      BBC

      Mohamed Salah: Liverpool forward will be at Anfield next season 'for sure'

      Last updated on 25 May 202225 May 2022.From the section Liverpoolcomments1460

      Liverpool forward Mohamed Salah says he will be at Anfield next season "for sure" but would not be drawn over whether he will sign a new contract.

      Salah's deal ends in June 2023, leading to speculation he could be sold if he did not sign a new one as he would leave on a free in a year's time.

      When asked about his future before Saturday's Champions League final, he said: "I don't want to talk about that.

      "I just want to see Hendo [Jordan Henderson] with the trophy."

      The Egypt striker, 29, added: "I don't focus on the contract at the moment. I don't want to be selfish.

      "I am staying next season for sure."

      Salah's team-mate Sadio Mane said he would announce his decision on his own future after the final against Real Madrid in Paris.

      The Senegal international, who has scored 120 goals in 268 games for the Reds, will also enter the last 12 months of his contract from June.

      He told Sky Sports News: "This question [about my future] I will answer after Champions League. If I'm staying or not, I'm going to answer after [the] Champions League."

      Liverpool boss Jurgen Klopp has dismissed suggestions the outcome of Saturday's game will be a factor in whether some players decide to extend their contracts or not.

      "No, not at all," he said. "What, if we win it they want to go? We are in talks with all the players, it is just not the moment to talk about the results of these talks. None of them are sitting there not knowing what we are planning.

      "There is just not the time, we play every three days. The players have this idea, we have this idea, sometimes they match immediately, sometimes not and then we work together.

      "We have known each other for ages."

      Salah joined from Roma in 2017 and has scored 156 goals in 253 games for Liverpool.

      He has helped the club win the Premier League in 2019-20, the 2019 Champions League, the FA Cup and League Cup this season plus the Fifa Club World Cup and Uefa Super Cup during his time at Anfield.

      In March Klopp said it was up to Salah whether he signed a new contract.

      The former Chelsea forward has previously said he wants to stay but his future is in Liverpool's hands and he is not asking for "crazy stuff".

      On Sunday Liverpool were beaten to the league title by a point by Manchester City, ending their hopes of a quadruple that is unprecedented in England.

      Saturday's match against Real Madrid in Paris will be a repeat of the 2018 Champions League final which the Spanish side won 3-1, with Salah going off injured in the first half after a controversial incident with Sergio Ramos.

      "I'm very motivated, motivated through the roof, after what happened last time [2018 final] and Sunday - everyone is motivated for this," Salah added.

      "We fight for this and everyone is excited."

      BBC

      IPL 2022: Rajat Patidar hits ton as Royal Challengers Bangalore beat Lucknow Super Giants in eliminator

      Last updated on 25 May 202225 May 2022.From the section Cricket

      Rajat Patidar hit a sublime century as Royal Challengers Bangalore beat Lucknow Super Giants by 14 runs in the Indian Premier League eliminator.

      Patidar struck an unbeaten 112 from just 54 balls to help RCB post 207-4.

      Super Giants captain KL Rahul made 79 off 58 in reply but the IPL newcomers could only total 193-6 as Australia fast bowler Josh Hazlewood took 3-43.

      RCB face Rajasthan Royals in the second qualifier on Friday to decide who will join Gujarat Titans in Sunday's final.

      India star Virat Kohli roared with delight after RCB secured victory, having lost the eliminator in the last two campaigns.

      Kohli, who stepped down as RCB captain last year to be replaced by Faf du Plessis, is still seeking a maiden IPL title with the franchise he has represented since the inaugural tournament in 2008.

      Lucknow, one of the two new franchises this season with Gujarat, are eliminated from the competition.

      Just looking at RCB's batting line-up is a daunting prospect for any bowler. A top four boasting Kohli, Du Plessis and Glenn Maxwell should not leave any team short of runs.

      But in the eliminator, when it mattered most, the three biggest names managed a combined total of just 34.

      They were outshone by the relatively-unknown Patidar, who initially went unsold in the 2022 auction and was only drafted into RCB's ranks halfway through the tournament as an injury replacement.

      The right-hander targeted the leg-side, playing a series of powerful pull shots to bring up his maiden T20 century from just 49 balls.

      He rode his luck too. Dropped on 72 and 93, he capitalised to crunch 12 fours and seven sixes in a brilliant innings.

      Patidar and Dinesh Karthik, who hit an unbeaten 37 off 23 balls, added 92 runs for the fifth wicket and smashed 84 of those from the final five overs to set an imposing target.

      Lucknow opener Quinton de Kock fell in the first over but Rahul smashed five sixes to keep his side in the chase, while Deepak Hooda added 45 off 26.

      But Harshal Patel, who took 1-25, and Hazlewood bowled superbly at the death, with the Australian taking two wickets in as many balls, including that of Rahul, to settle the outcome.

      Rahul finished with 618 runs, second only to Rajasthan's Jos Buttler at this stage, in another fine tournament from the India batter with his new franchise.

      RCB, who only qualified for the play-offs after bottom side Mumbai Indians' shock win over Delhi Capitals, are looking to reach their fourth IPL final, having lost their previous three.

      France24 - World

      Ukraine today, Taiwan tomorrow? Tensions mount between US and China over Taiwan

      Issued on: 23/05/2022 - 19:47

      Diana LIU Follow Kethevane GORJESTANI Follow

      As the West spends billions in aid to support Ukraine’s offensive against Russia, concerns are mounting over the looming possibility of a Chinese invasion of Taiwan. President Joe Biden said Monday that the United States would intervene militarily if the self-governing island came under attack by the mainland. But is Beijing ready to mount a full-scale takeover of Taiwan – and succeed?

      Biden’s unequivocal remark about Taiwan came at a news conference with Japan’s Prime Minister Fumio Kishida during a visit to Tokyo, as the president responded to a question regarding whether, contrary to his approach to Ukraine, he would use military force to defend Taiwan.

      “Yes … that’s the commitment we made,” Biden responded. “The idea that [Taiwan] could be taken by force … would dislocate the entire region and be another action similar to what happened in Ukraine.”

      The president’s clear answer departed from the traditional stance of strategic ambiguity: a decades-old US policy of deliberate vagueness regarding the defence of Taiwan in case of Chinese invasion. But as Taiwan has reported a troubling increase in provocative military activity from Beijing, with spikes in Chinese military aircraft overflights in the island’s air defence identification zone, top US and EU officials have openly voiced their support for the democratic island, whose plight has also drawn comparisons to Ukraine.

      The White House hurriedly walked back Biden’s statements, denying that the president’s remarks represented any change in policy – but not before they had provoked the ire of Beijing, whose foreign ministry expressed “strong dissatisfaction and firm opposition” within hours.

      "Biden wants to send a strong message of deterrence to Beijing," says Mathieu Duchâtel, director of the Asia programme at Institut Montaigne. "He wanted to show Beijing that while the US has refused to intervene directly in the war in Ukraine, it is determined to help Taiwan in the event of a Chinese invasion."

      All this rhetoric begs the question: Just how feasible is a Chinese invasion of Taiwan at this point?

      Invading Taiwan would be “extremely difficult for Beijing”

      China’s defence budget, currently at $229 billion, has allowed it to boost research and development into new weapons systems, carriers and military exercises – with an emphasis on strengthening its navy. Currently, the country has considerable military capabilities that would allow it to intervene in and around Taiwan, explains Antoine Bondaz, director of the Taiwan programme at the Foundation for Strategic Research.

      "China's military spending has increased sevenfold over the past twenty years – and these efforts will continue. Today, there are an estimated 10,000 Chinese marines. It is projected that there will be 100,000 by 2027.”

      In the short term, these growing resources are still too limited to envision a total invasion and control of Taiwan, the researcher says. "But if Beijing continues at this rate, it will have the resources necessary in a couple of years.”

      Although China may far surpass Taiwan in its military arsenal and manpower, in terms of strategy, such an invasion would remain “extremely difficult for Beijing”, says Duchâtel.

      “The Taiwanese, without even taking into account the US intervention, have a strong response capability, and could generate heavy losses for Beijing in case of an amphibious or airborne landing attempt."

      Indeed, Taiwan has also boosted its defence spending, allocating in January an extra $8.6 billion on top of a record annual defence budget, dedicated to buying weapons like long-range precision weapons and warships.

      Both sides learning lessons from Ukraine war

      The island’s defence ministry has also been following Russia’s invasion of Ukraine closely, and has said that it will incorporate lessons from the war into its military exercises. Taiwanese officials and analysts have said that Ukraine’s resistance against the much larger Russian army also brings to mind the importance of asymmetric warfare and reservists.

      Indeed, the Chinese are also gleaning insights from the conflict in Ukraine, causing them to reassess their hopes for a quick “lightning war” operation by which “reunification” by force would be possible after a few days, says Duchâtel.

      "The Chinese saw the failure of the Russian blitzkrieg. This therefore forces them to rethink their military options vis-a-vis Taiwan and removes the risk of a short-term operation. We also do not know whether Chinese forces would be able to hold Taiwan in the event of an invasion”.

      Towards an escalation in Taiwan-China relations?

      Though an imminent, short-term Chinese invasion of Taiwan seems unlikely, “the status quo could shift at any given moment”, says Duchâtel.

      The researcher points to two key events as being pivotal to the evolution of Taiwan-China relations: the 20th Congress of the Chinese Communist Party in the second half of 2022, and Taiwan’s parliamentary elections scheduled for January 2024.

      Could tensions escalate during this period? "Currently, Taiwan, under the presidency of Tsai Ing-wen, takes a very cautious approach towards Beijing," explains Duchâtel. "But this reaffirmed American protection, coupled with China’s declining image on the international stage, could lead Taiwan to take greater political risks. Today, we don't seem to be moving in that direction. But it is a possibility”.

      The international community must play a dissuasive role

      China’s objective to conquer Taiwan has always been clear, says Bondaz. As the mainland amasses military might, the threat to Taiwan grows – and if Beijing doesn’t have the means to launch a successful attack now, it will in a couple of years, by 2025 according to some estimates.

      The researcher thus insists on the role the international community must play to dissuade China from using force. “They have to make Beijing understand that the cost, in human, military and geopolitical terms, is prohibitive.”

      Biden’s remarks serve as a warning more pointed than any the US has issued to China over Taiwan in decades. “He underscored the difference between Ukraine and Taiwan” says Duchâtel. How this deterrence will play out concretely as the fraught relationship between Taiwan and China evolves remains to be seen.

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      .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN COUNTERING CHINA

      As EU-Taiwan ties deepen, cybersecurity is front and centre

      The France 24 Interview

      Chinese ambassador to France: Beijing has 'not ruled out use of force' against Taiwan

      DIPLOMACY

      With heightened rhetoric, is US moving away from ‘strategic ambiguity’ on Taiwan?

      Valeurs Actuelles

      “Prenez votre trophée et cassez-vous” : le discours acide de Ricky Gervais aux Golden Globes

      Maître de cérémonie de la 77e édition des Golden Globes, l’humoriste britannique a notamment tiré à boulets rouges sur l’hypocrisie d’Hollywood. 

      Voici un discours qui a fait frémir le parterre de stars présent à Beverly Hills. Maître de cérémonie de la 77e édition des Golden Globes, l’humoriste Ricky Gervais a saisi cette occasion, qui lui a déjà été offerte à plusieurs reprises, pour régler ses comptes avec l’industrie hollywoodienne, sous les rires mais aussi la moue de ses spectateurs. 

      ?SAVAGE?

      Ricky Gervais just gave the best opening speech at the #GoldenGlobes ever.

      He absolutely DESTROYED Hollywood. pic.twitter.com/byRej81Xo0

      — Benny (@bennyjohnson) January 6, 2020

      « Vous ne savez rien du monde réel »

      « Je suis venu ici dans une limousine ce soir, et la plaque d’immatriculation a été faite par Felicity Huffman », a-t-il déclaré en guise de préambule, en référence à la star de Desperate Housewives qui a fait de la prison suite au scandale des admissions truquées à l’université. Mais surtout, l’humoriste s’est rapidement élevé contre l’hypocrisie de l’industrie du cinéma, critiquant les acteurs ou réalisateurs qui ressentent le besoin de se présenter comme des militants et se servent de la tribune qui leur est ouverte pour faire passer un quelconque message politique. « Si vous gagnez un prix ce soir, ne l’utilisez pas comme une plateforme pour faire un discours politique. Vous n’êtes pas en position de faire la leçon au public sur quoi que ce soit. Vous ne savez rien du monde réel. La plupart d’entre vous a passé moins de temps à l’école que Greta Thunberg », a-t-il conseillé, avant d’ajouter : « Alors si vous gagnez, venez, acceptez votre petit prix, remerciez votre agent et votre dieu, et cassez-vous ». Une saillie qui fera sans doute date dans l’histoire de la cérémonie. 

      Etat islamique, Leonardo DiCaprio, Jeffrey Epstein… 

      Mais Ricky Gervais ne s’est pas arrêté là, et a continué, tout au long de son monologue, de s’en prendre à ses spectateurs. « Apple, Amazon, Disney… Si l’organisation Etat islamique lançait un service de streaming vous appelleriez vos agents », a-t-il notamment raillé à propos de la guerre des plateformes de streaming. Après s’être moqué du goût de Leonardo DiCaprio pour les femmes plus jeunes et des discours excessifs de nombreux nommés, l’humoriste a clôt le spectacle en évoquant le cas Jeffrey Epstein. « Vous pourriez vous éclater à regarder toute la première saison d’Afterlife au lieu de regarder cette cérémonie. C’est une série sur un homme qui veut se suicider parce que sa femme est morte d’un cancer, et ça reste plus drôle [que cette soirée] », a-t-il lancé. « Alerte spoiler, la saison 2 est en route, donc à la fin il ne s’est manifestement pas suicidé. Tout comme Jeffrey Epstein », a-t-il enchaîné, avant d’ajouter, devant les rires parfois francs, parfois polis : « Taisez-vous, je sais que c’était votre ami ».   

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      The ‘untouchable’ parliamentary speaker at the heart of Lebanon’s next political storm

      Issued on: 19/05/2022 - 13:36

      Leela JACINTO Follow

      At 84, Nabih Berry is a seasoned Lebanese political player who has been the country’s parliamentary speaker for 30 years. Following Sunday’s legislative elections, the octogenarian stalwart is running for another term. But a record number of newcomers and political opponents are against his reelection – and in Lebanon, that could be dangerous. 

      On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war. 

      Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict. 

      The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah. 

      Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.

      The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.

      But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst. 

      In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.  

      The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.

      Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.  

      For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.

      ‘Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’     

      Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate. 

      Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring. 

      “Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.” 

      The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon. 

      After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.” 

      First test for the new parliament 

      But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites. 

      Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim. 

      While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.” 

      Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis. 

      The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.  

      But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis. 

      Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.

      Two Shiite movements rise and become allies

      Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s. 

      It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.  

      At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.

      When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah. 

      The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship. 

      “Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.” 

      ‘Street smart’ mediator 

      Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape. 

      “He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar. 

      In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises. 

      “The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar. 

      Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate. 

      Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll. 

      The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.     

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      .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN LEBANON VOTES

      Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

      On the ground

      Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises

      Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections

      BBC

      Germany v England: Security concerns over Nations League game in Munich

      Last updated on 25 May 202225 May 2022.From the section Football

      The Football Association is working with police and security services to limit the prospect of disorder during the Nations League game between England and Germany in Munich on 7 June.

      The FA is conscious it is on a 'yellow card' with European governing body Uefa after a number of incidents at the Euro 2020 final between England and Italy at Wembley last July.

      There are concerns further trouble could impact the joint UK and Ireland bid to host Euro 2028.

      Following a spate of pitch invasions domestically, the spotlight will be on fans travelling to the game next month.

      England supporters have been allocated 3,466 tickets in the away end, but many travelling fans have bought seats in the home section of Bayern Munich's Allianz Arena. The FA also expects some to travel without tickets.

      However 880 England fans subject to football banning orders will have to hand in their passports before the game.

      With their game in Budapest against Hungary on 4 June to be played behind closed doors after trouble at Puskas Arena during the European Championships, the trip to Germany three days later will be the first time England are accompanied by significant away support since the initial coronavirus lockdown in March 2020.

      Precautionary measures are being taken that will see police travelling from the UK, including spotters and intelligence officers. Additionally, no alcohol will be sold to any fans at the stadium.

      England's Nations League game at Molineux against Italy on 11 June will be played without spectators after the FA was ordered to play one match behind closed doors as a punishment for the unrest at Wembley Stadium during the Euro 2020 final.

      The FA was fined £84,560 for "the lack of order and discipline" and threatened with playing a second game behind closed doors if there is a repeat of similar behaviour by England fans over the next two years.

      Speaking after announcing his latest squad on Tuesday, England boss Gareth Southgate said everyone travelling abroad should be "good ambassadors for our country" and "leave a good impression".

      But asked if there would be any specific plea for good behaviour before the match, Southgate added: "I doubt they would listen to it really.

      "If people are going to cause trouble, it is not going to make a jot of difference what I say."

      The entire allocation for away fans will be designated to registered members of the England Supporters Travel Club (ESTC), whose details are on record, while home tickets can be bought by anyone who is unattached and can provide a German address. Some England fans have been submitting their hotel addresses as their own.

      CJ Joiner, an ESTC member of nine years, says the authorities could find it difficult to prevent English fans from sitting in the German section.

      "I think it's just a case of going on to the German FA's website and buying a ticket," Joiner told BBC Sport. "You might have to put a German address down but the tickets are downloadable so they are not sent to that address.

      "I don't know if there is any way of an English person being stopped from buying a ticket. I would just hope that everybody that does get in the home end behaves respectably and there is no trouble."

      England's game in Munich comes a day after the 78th anniversary of the D-Day landings in World War Two, but Joiner says the rivalry between the two sets of fans is "not as bad" as some think.

      "There is a bit of banter and there is some animosity, but there always is going to be when two sets of supporters get together," he added.

      "Generally speaking, fans will be able to stand there side by side in the pub or in the ground and you won't see any problems."

      England ended a 55-year wait for a knockout win over Germany in their last-16 tie at Euro 2020 but Joiner - one of the 42,000 fans in attendance at Wembley - says the behaviour of both sets of fans was "exemplary".

      Asked if he experienced any disorder in or around the stadium, he said: "Absolutely nothing.

      "We had the issues in the final [against Italy] and similar scenes at the start of the semi-final [against Denmark], but in that game both sets of supporters were very well behaved.

      "They were drinking together outside and there were plenty of German fans outside of their [seated] section. They sang their national anthem and there were no problems whatsoever. I was proud to be a football fan and to be English on that day."

      While the spotlight may be on some fans for the wrong reasons, there will also be lots of good-natured activity in Germany.

      England Fans FC will be facing their German counterparts in a friendly, as they did when the two sides met in the Euros.

      Around 200 spectators watched England win on penalties that day and centre-back Paul Robinson from Swindon says the players do not shirk a tackle but enjoy sharing a drink together after the game.

      "It was competitive and both teams wanted to win," Robinson told BBC Sport. "It was a really good game and it is always good to win, especially in a penalty shootout, with the history between England and Germany.

      "It can get a bit heated and you may get the odd bad tackle, as in any game, but you get on and all mix together afterwards. We have a photo together and share a drink so it is a really good day."

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      Guerre en Ukraine : la Hongrie déclare l’état d’urgence

      Nike suspend ses ventes en Russie dans des magasins partenaires

      L’équipementier sportif américain Nike a annoncé la suspension de ses ventes dans des magasins partenaires en Russie, rapporte BFMTV, mercredi 25 mai. L’interruption de tous ses partenariats avec des détaillants dans le pays a également été décrétée, deux mois après avoir fermé temporairement ses propres magasins.

      La Russie facilite l’octroi de passeports russes aux habitants du sud de l’Ukraine

      Moscou va permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson, situées dans le sud de l’Ukraine, d’obtenir un passeport russe grâce à « une procédure simplifiée », d’après un décret présidentiel publié ce mercredi 25 mai. La région de Kherson a été entièrement conquise par les forces russes depuis son offensive lancée le 24 février. Celle de Zaporijjia est également, en partie, aux mains du Kremlin.

      Le groupe vainqueur du concours de l’Eurovision met son trophée aux enchères

      Dans un post publié sur Instagram, le groupe de rap-folk ukrainien, Kalush Orchestra, récent vainqueur du concours Eurovision de la chanson, a décidé de mettre aux enchères son trophée afin de récolter des fonds pour l’armée ukrainienne. Récemment, le groupe a avait déjà annoncé l’organisation d’une tournée en Europe pour lever des fonds pour l’Ukraine.

      La Russie abolit la limite d’âge pour s’engager dans l’armée

      Le Parlement russe a aboli, ce mercredi, la limite d’âge pour s’engager dans l’armée, rapporte Le Monde. « L’adoption de cette proposition de loi permettra d’attirer dans l’armée des experts de spécialités recherchées », a expliqué l’un des auteurs du texte. Jusqu’à présent, seuls les citoyens âgés de 18 à 40 ans pouvaient conclure un premier contrat avec l’armée. Pour les citoyens étrangers, la fenêtre était entre 18 et 30 ans. Il sera maintenant possible pour toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite, fixé actuellement à 61,5 ans pour les hommes, de prendre les armes.

      « Les canons français Caesar sont sur les champs de bataille », annonce Kiev

      Le gouvernement ukrainien a annoncé, ce mercredi sur Twitter, l’arrivée des canons Caesar français sur les champs de bataille.

      NATO-style artillery depot of the #UAarmy enlarged: CAESARs from 🇨🇵 are already on the battlefields.It helps 🇺🇦 to resist, but to liberate our land from the barbarians we need M270 and HIMARS. pic.twitter.com/ScAjZzTODK

      — Defence of Ukraine (@DefenceU) May 25, 2022

      Selon Zelensky, l’armée russe veut « tout détruire »

      Lors d’une allocution diffusée mardi soir, le président ukrainien a indiqué que l’armée russe maintient une très importante pression sur le Donbass. Pour Volodymyr Zelensky, elle aurait même pour objectif de « tout détruire » dans la région.

      La Hongrie proclame l’état d’urgence

      « La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles », a déclaré Viktor Orban mercredi 25 mai, en annonçant la promulgation d’un second état d’urgence lié au conflit en Ukraine, alors qu’un autre état d’urgence sanitaire doit expirer 31 mai prochain, selon Europe 1. « Cela nécessite une marge de manœuvre et une action immédiate. Le gouvernement, exerçant son droit en vertu de la Loi fondamentale, déclare l’état d’urgence pour cause de guerre à partir de minuit ».

      Le Parlement hongrois, aux deux tiers acquis à la cause du Premier ministre, avait procédé à une modification de la Constitution quelques heures auparavant, permettant la mise en place d’un état d’urgence pour cause de guerre.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      BBC

      Formula became not just a stopgap, but a kind of superfood, capable of delivering a kaleidoscope of nutrition

      Baby formula has been front-page news in the United States lately, as the closure of one of the nation's largest manufacturing plants due to contamination has sparked a serious shortage. As the US Food and Drug Administration seeks new sources of infant formula abroad, flies in emergency supplies and tries to help get the plant back up and running, parents are struggling to get what they need to feed their babies.

      The situation is shocking – for one thing, it raises questions about why anything as essential as formula is vulnerable to the woes of any single manufacturer – and it has many people curious what parents did the in the past, before huge companies made the product that has become a lynchpin in so many lives.

      Unfortunately, today's parents are far from the first people in history to have to deal with this problem. The first widely marketed infant formula, called Liebig's Soluble Food for Babies, arrived in the 1860s, but people have been trying to find safe alternatives to breastmilk for millennia.

      In the graves of young babies dating from as long as 6,000 years ago, archaeologists have uncovered curious little horn-shaped objects, thought at first to be tools for filling oil lamps. But chemical analyses have revealed that at least some of these were filled not with oil but with the milk of ruminants, like cows or sheep. They seem likely to be the infants' feeding vessels, buried alongside them.

      Because the ugly truth is that breastfeeding does not always work – not then, not now. It is a glitchy, evolved system; it’s almost as if our bodies have decided where anything that kills less than 50% of the people involved is good enough to keep going. Some people's bodies don't make enough milk to sustain a child. Some babies are born unable to latch correctly onto the breast. Many women's nipples are not a good match for their babies' mouths – in a tragic episode recorded in the diary of Samuel Pepys, the great diarist of 1660s London, he describes a new mother as having no nipples, perhaps a way of describing what today are called inverted nipples, which can make breastfeeding more difficult. Her baby soon died.

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      Before modern medicine, babies died all the time, for all sorts of reasons. But if the baby and the mother could not get enough milk out of the breast, it was often a shortcut to the grave for the infant, because the alternatives were not great. In the early 19th Century, poor hygiene of feeding vessels and unsafe animal milk storage led to the deaths of a third of babies fed by bottle, according to one account.

      Sometimes, another lactating woman was available, and for many babies professional "wet nurses" were their saving grace. At various times throughout history, wet nurses – women who breastfeed babies professionally – have existed as a thriving industry of their own, complete with references and medical exams. But once bottles that could be sterilised and rubber nipples were invented, later on in the 19th Century, European and US parents seem to have stepped away from wet nursing as an alternative. Now the feeding vessels could be made safe: it was time, instead, to think about the contents.

      Some babies find it easier to feed with bottles, especially since the advent of flexible rubber nipples for bottles (Credit: Paulo Sousa/EyeEm/Getty Images)

      Liebig's formula, invented by a German chemist, contained cow's milk, malt flour, wheat flour, and potassium bicarbonate. Around 20 years later, in 1883, there were 27 infant formulas on the market, according to one history. An early analysis found that cow's milk had more protein and fewer carbohydrates than human milk, so many formulations were aimed at watering down cow's milk and adjusting it nutritionally so it was more like breastmilk.

      Many people made their own formula at home, however. In fact, in the early 20th Century, doctors were taught to mix formula using milk, water, and sugar, using a calculation of two ounces (56g) of milk, 1/8 ounces of sugar (3g), and three ounces (84g) of water per pound of the baby's body weight a day. As well, evaporated milk formula, based on the stupendous breakthrough of heating milk up to very high temperatures to concentrate it and break down the proteins, was a reasonable way to feed babies, studies found. Today, the formula shortage has prompted some desperate parents in the US to seek out old recipes to make their own formula – but experts strongly advise against it, as the homemade substitutes can be dangerous and result in life-threatening infections or malnutrition.

      The balance of carbs and protein was far from the only difference between breastmilk and early versions of formula. Little by little, over the course of the last century, nutritionists, doctors, and researchers have tweaked and altered and fiddled with the makeup of proprietary formulas, like the kinds people use today, in search of ways to make them more like breastmilk.

      First came vitamins. Cod liver oil was added, and mixtures of fats from a variety of sources. It took a while for people who were using the easy and cheap option of evaporated milk formula to get interested, but by the 1950s, proprietary formulas like Similac, which had been invented in the 1920s, were starting to gain steam. Formula became not just a stopgap, but a kind of superfood, capable of delivering a kaleidoscope of nutrition.

      By the 1970s, proprietary formulas were extremely popular in the US, for a variety of reasons, and breastfeeding rates were in freefall. Rates have since climbed again – 84% of babies born in the US in 2017 were breastfed for some period of time – but formula is here to stay. While a breastmilk replacement might have started out as a food of desperation, having an alternative has radically altered for the better the lives of parents of all kinds.  

      Modern infant formula is a highly specialised supplement, full of vitamins and minerals needed for growth and development (Credit: Huizeng Hu/Getty Images)

      The downsides of a manufactured product for feeding babies include the kind of difficulty parents in the US are now facing. Some years back, parents in China faced another kind of difficulty, when it was revealed that formula manufacturers in that country had knowingly adulterated the product with melamine, which damaged babies' kidneys, to cut costs. The benefits of mass manufacturing of food – standardised, controlled quality – are sometimes counteracted by the vulnerabilities of the system to shutdowns and to greed.

      As parents weather this crisis, they might find themselves faced with the kind of advice I got when I gave birth in the first days of the pandemic and there were no stores open or deliveries: if you need formula, the nurse said, do what they used to do, and make your own. Thankfully, I didn't have to hunt down evaporated milk and fumble with fractions of an ounce, only to come up with a potentially dangerous concoction. But it was a reminder that our current setup is a recent one, after all.

      --

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      France24 - World

      New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor

      Issued on: 19/05/2022 - 18:32Modified: 19/05/2022 - 18:38

      Stéphanie TROUILLARD

      French Prime Minister Élisabeth Borne's childhood was marked by the suicide of her father in 1972, when she was just 11 years old. Joseph Borne, whose original name was Bornstein, was a Jewish resistance fighter of Polish origin who survived the hell of Auschwitz but never quite recovered from the experience.

      When President Emmanuel Macron picked Élisabeth Borne as France’s new prime minister earlier this month, not too many French people knew about the 61-year-old career bureaucrat’s family background.

      Borne, who became France’s first female prime minister since the 1990s, has been discreet about her private life and her family heritage, which was marked by the horrors of World War II.

      Her father Joseph, a Jewish resistance fighter, was deported to the Auschwitz-Birkenau concentration camp in 1944. While he was freed a year later, the ghosts of the past – the atrocities at Auschwitz, the loss of loved ones – continued to haunt him. Joseph Borne committed suicide when his daughter was only 11 years old.

      "It wasn't always easy. I lost my father when I was very young. And so, we ended up with my mother, who had two daughters and did not have much of an income," she told French channel C8 in a 2021 interview.

      Borne traces her family’s roots to Poland. Her grandfather Zelig Bornstein – who perished in the camps along with two of his sons – fled anti-Semitism in the 1920s for Belgium, where he found work with a diamond dealer. Joseph was born in Antwerp in 1925 under the surname Bornstein. He was one of four boys, Léon born in 1921, Isaac in 1923 and Albert in 1930.

      When World War II broke out, the family was forced into exile once again, fleeing to southern France where they sought refuge in Toulouse, Montauban, and then in Nîmes. The Bornstein boys’ mother, Anna, died aged 36.

      La photo date de 1939. Zelig Bornstein, né à Lukow, en Pologne, pose avec ses trois fils : Joseph, Isaac et Leon. Ils seront tous les 4 déportés. Joseph et Isaac survivront, pas les deux autres. Joseph (le premier à gauche, sur la photo) est le père d'#ElisabethBorne pic.twitter.com/snTfiTw2xp

      May 16, 2022

      Joining the French Jewish Resistance

      In August 1942, Joseph and his brother Isaac were arrested for the first time as stateless Jews and taken to the Camp de Rivesaltes, a transit and internment centre in southern France. "Zelig went to Rivesaltes and managed to bribe a guard, who let Isaac and Joseph 'escape'. They returned to Nîmes at the end of 1942 and decided to join the resistance," Jean-Paul Boré, vice-president of AFMD (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation), told the Cultea website.

      Léon, the eldest, was also arrested. He was deported with Convoy 51 on March 6, 1943, to the Sobibor extermination camp in eastern Poland, where he was murdered.

      The surviving three Bornstein brothers shortened the family name to Borne and joined the resistance in France. Their mission was to transport men and women from the eastern French city of Grenoble to the scrublands in the southern Tarn region to join the French Jewish Resistance led by one of the group's founders, Abraham Polonski, according to French weekly Le Point.

      But on December 24, 1943, Zelig and his three sons – Joseph, Isaac and Albert – were arrested by the Gestapo in Grenoble. "We had false papers, and when the police stormed into the apartment at 10pm, they made us drop our pants...They were looking for Jews. They were bent on getting people to denounce others. We were also subjected to what was called 'the bathtub' at that time. It's a board which they tipped into the water. It was a very, very hard interrogation," Isaac told the French Institut National de l’Audiovisuel (INA) in recorded testimony.

      ‘That is your parents, who are going to heaven’

      The family was then transferred to Drancy, near Paris, before being deported to Auschwitz-Birkenau in Convoy 66 on January 20, 1944.

      There they discovered hell. "There were rows of SS and Sonderkommando people,” said Isaac, referring to the Sonderkommando groups of Jewish prisoners forced to perform a variety of duties in the Nazi camp system. “There were dogs, and the screams: 'Raus, raus, raus' ['Out, out, out,' in German]. We had to get out quickly. It was already snowing. And that's when my brother Joseph and I were selected" to work, recounted Isaac. Zelig and Albert were taken directly to the gas chamber.

      Joseph and Isaac went to work in Buna-Monowitz, or Auschwitz III, one of the three large camps in the vast prison system. "When we arrived, the ashes were flying up into the air. When it was windy and the chimneys were burning, it smelled foul everywhere. And the elders, the elders who were in the camp, said to us, 'You see, that is your parents who are going to heaven. They are burning."

      For a year, the Borne brothers managed to survive thanks, in particular, to their spirit of solidarity, according to Isaac. "We always shared everything, he with me and I with him, because I watched him like milk on the boil.”

      In early 1945, as the Soviet Red Army advanced from the east, the Borne brothers were evacuated further west to the Buchenwald camp, from which they were liberated by the US military on April 11, 1945.

      After the war, when the brothers returned to France, Isaac reconnected with Odette, a young woman he had met in Nice. Joseph meanwhile recovered in Calvados, in the northern Normandy region, where he met Marguerite Lescene, a pharmacist. He converted to Christianity and married her. The couple had two daughters, including Elisabeth, who was born in 1961.

      But Joseph remained traumatised by his wartime experience. According to Isaac, his younger brother could not bear to talk about those years. In 1972, aged only 47, Joseph committed suicide by jumping out of a window. While the reasons for the suicide are not known, Isaac believed Joseph suffered from a sort of guilt after having lost his father and two of his brothers in the camps. "Guilty of what? We don't always know. But I believe that each person, on losing loved ones, always says to him- or herself, even today: 'I should have, would have, if only I had known...'"

      Borne, who was 11 when her father died, became a “Pupil of the Nation” – a status in France given to the children of victims of war, terrorist attacks or those who have perished while serving the country. This meant she received a full scholarship for her education, which she pursued with honours.

      In a 2015 interview with French daily Libération, Borne confided that she thought about her father when, as a public servant, she presented naturalisation certificates to new French citizens. "That I, the daughter of a stateless refugee, who only became French in 1950, should be doing this, says something about integration." 

      (This is a translation of the original in French.)

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      Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

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      France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

      Business Daily

      New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges

      Valeurs Actuelles

      Etats-Unis : 19 enfants tués lors d’une fusillade dans une école élémentaire du Texas

      Effroi aux Etats-Unis. Mardi 24, peu après 11h du matin – heure locale, une fusillade a éclaté dans l’école élémentaire de Robb, située à Ulvade au Texas. Le suspect, un lycéen de 18 ans nommé Salvador Ramos, a pénétré dans les lieux armé d’un fusil automatique et équipé d’un gilet pare-balle. 19 enfants de moins de dix ans ont péri sous ses coups de feu, ainsi qu’au moins un enseignant, précise Le Figaro mercredi 25 mai.

      Abattu par la police peu après les premiers coups de feu, le jeune homme est mort sans que son geste n’ait, pour l’heure, été expliqué. Peu avant la tuerie, Salvador Ramos s’en serait d’ailleurs pris à sa grand-mère, dont l’état de santé n’est pas connu. Selon Greg Abbott, gouverneur républicain du Texas, il a tué ces 19 enfants « d’une façon atroce et insensée ».

      Dix ans après Sandy Hook, aucun changement

      Très rapidement, l’exécutif américain s’est emparé de l’affaire. Visiblement très ému, alors qu’il revenait d’une tournée en Asie, Joe Biden a appelé à « transformer la douleur en action », appelant son pays à « affronter le lobby des armes ».  « Trop, c’est trop : nous devons trouver le courage d’agir », a plus tard abondé Kamala Harris, vice-présidente des Etats-Unis. Selon Le Figaro, les drapeaux américains ont été mis en berne sur tous les bâtiments publics.

      Une telle tuerie relance, une énième fois, le débat sur la libre circulation des armes aux Etats-Unis. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler le massacre de l’école primaire de Sandy Hook, à Newtown (Connecticut). En 2012, un jeune homme de 20 ans avait tué 20 enfants et sept adultes – dont sa propre mère – avant de se donner la mort. Alors président des Etats-Unis, Barack Obama était apparu les larmes aux yeux à la télévision, appelant à une large prise de conscience et à une réforme. Une émotion qui n’a toutefois pas permis de véritables changements, achoppant sur une large partie de la population américaine et de puissants lobbys.

      « Notre pays est paralysé, non par la peur, mais par un lobby des armes à feu et un parti politique qui n’ont montré aucune volonté d’agir d’une manière qui pourrait aider à prévenir ces tragédies », a d’ailleurs déclaré l’ancien président démocrate sur Twitter, quelques heures après le drame. Plus tard, c’est Emmanuel Macron qui a réagi à la tuerie, déclarant « partager le choc et la peine du peuple américain, et la colère de ceux qui luttent pour mettre fin aux violences ».

      19 victimes n’avaient pas plus de 10 ans. Dans leur école au Texas, des enfants et enseignants ont été lâchement assassinés. Le choc et la peine du peuple américain, la colère de ceux qui luttent pour mettre fin aux violences, nous les partageons.

      — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 25, 2022

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      El País (ESP)

      Entre viñedos milenarios a los pies de Montserrat en Oller del Mas

      BARCELONA

      Dormir en una cabaña es un clásico sueño de niños que en los últimos tiempos ponen en práctica muchos adultos, y este alojamiento cerca de Manresa, con bodega y restaurante, es una buena pista

      En el reciente libro El viaje y su sentido, la viajera y profesora británica Emily Thomas dedica un capítulo a la fascinación que despierta el concepto cabaña y su relación con la filosofía de la naturaleza salvaje y de autores como Henry David Thoreau y Ralph Waldo Emerson. “Quiero vivir en una cabaña. Me imagino en una casita de madera, escondida en un bosque o asomada a orillas de un lago. Una techumbre a dos aguas por encima de grandes ventanas en las que se reflejan los árboles de alrededor…”. Emily Thomas no es la única persona a la que le pasa esto. Basta con echar un vistazo a la web Cabin Porn para hacerse una idea de la fascinación que despiertan estas construcciones en esa amplia parte de la sociedad contemporánea que busca la naturaleza para entender por qué la vida moderna de la ciudad le distrae continuamente con tonterías.

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      Habitar una cabaña es un clásico sueño de niños que en los últimos tiempos ponen en práctica muchos adultos. Se tenga la edad que se tenga, cuando se visitan las cabañas de Oller del Mas, donde la idea se refina hasta la perfección (actualmente es lo más de lo más en cuanto a hostelería en la provincia de Barcelona), se entiende esa fijación y uno se replantea cosas.

      A juzgar por la cantidad de reservas que tienen desde que abrieron sus puertas hace nueve meses no hay quien se resista. Construidas con madera de los pinos blancos de la finca, diseñadas por el estudio Tribuna de Arquitectura de Arenys de Mar (Barcelona), las cabañas se integran de manera sutil y armónica en el bosque, ejerciendo el mínimo impacto sobre el terreno. Si no fuera por los amplios ventanales en los que, como le gusta recalcar a Thomas, se reflejan los árboles, pasarían desapercibidas. Se han incorporado de manera tan delicada que ni siquiera apoyan su peso en la tierra: flotan en un campo cuidado con un cariño que explica perfectamente por qué pertenece a la misma familia desde hace 10 siglos. Es un detalle que dice mucho y que, además, ayuda a entender por qué este lugar (con bodega, hotel, restaurante…) es pionero como negocio sostenible. “Queremos proteger un entorno que ha sido antes protegido por 35 generaciones y que deberá pertenecer y proteger la número 37”, destaca Frank Margenat, actual propietario.

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      Vayamos por partes. Oller del Mas es consecuencia de una herencia y de una historia milenaria. Su filosofía es bastante sencilla: respeto por el medioambiente y compromiso con el territorio. Gracias a ese savoir faire fue condecorado en 2016 como mejor experiencia enoturística por la Generalitat de Cataluña. Aquí se hace vino desde el año 964. Y es que antes de convertirse, gracias a sus cabañas, en hotel de lujo discreto, Oller del Mas es una bodega con grandes vinos provenientes de las distintas variedades de uvas. Hay 60 hectáreas de viña y 600 hectáreas de finca. Destacan variedades autóctonas como garnacha y cariñena, pero quizás las más sorprendentes sean el picapoll negro, el picapoll blanco (que dan lugar a vinos divertidos y gastronómicos como el Especial Picapoll Negro cantidad de restaurantes con estrella Michelin lo incluyen en sus menús degustación; seleccionado como mejor vino de Cataluña en 2014 o Els Ecos, Merlets, Lautats) y, por supuesto, la malvasía manresana, gracias a la cual se obtiene uno de los vinos más especiales, el 201, que recibe ese nombre en referencia a los 201 días que la uva blanca está macerándose con las pieles de la propia variedad, sin sulfitos, con fermentación espontánea. Un auténtico Orange Wine (vino brisado) absolutamente insólito.

      El objetivo del joven enólogo Carles Murai es obtener la máxima expresión de las uvas que crecen en este entorno. Vinos expresivos, singulares, comprometidos. Todos ecológicos, creados a partir de la mínima intervención. Al respecto, cuenta Margenat que usan la biodinámica (trabajo de la tierra en función de la luna y los astros) “para cumplir el objetivo de reflejar un paisaje dentro de una botella, pues esa es la magia de este producto, que no caduca y viene siempre envuelto por un aura de romanticismo que permite incluso averiguar la climatología de cierto año lejano”.

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      En septiembre, durante la vendimia, a diferencia de otras bodegas, esta permanece abierta. Se invita a conocer el proceso de selección de la uva (obviamente manual). La experiencia incluye cenas con el propietario y el equipo. Si bien aquí se hace vino desde el siglo X, se comercializa como Oller del Mas desde 2003, cuando Frank Margenat se decidió a dar el salto y profesionalizar, mejorar y comercializar los vinos que antes se vendían a bodegas y vecinos y se bebían en familia. De modo que esto es el sueño hecho realidad de unos emprendedores que pese a la expansión no dejan de mirar a las raíces, lo que explica que conserven el viejo ollero (donde se cocían las ollas) que da nombre al vino, al castillo y a la finca. Fue la primera bodega de España con certificado de huella de carbono y la tercera en el mundo en contaminar menos para elaborar una botella de vino. “El objetivo para 2022 es ser la primera” añade Margenat durante la cata.

      Por lo pronto, no solo han conseguido diferenciarse con sus vinos sino también con su oferta hotelera y con su compromiso sostenible, de ahí que las cabañas, el castillo, la bodega y el restaurante se nutran con energía geotérmica, solar y aerotérmica. Mención aparte merece el restaurante Bages 964, abierto al público (no es necesario hospedarse en las cabañas) y en el que conviene reservar. La cocina atrevida de Alex Portales (que llega tras su paso por escuelas como Disfrutar Barcelona o El Celler de Can Roca) destacan los arroces —atención al de tallata con trufa negra—, los pescados de pieza entera y una variedad de platillos que denotan un espíritu cosmopolita.

      Con vistas a la montaña mágica 

      Desde las terrazas de Las Cabañas del Oller que dan a las viñas se obtienen las únicas vistas que mantienen el paisaje de Montserrat virgen. Es una panorámica prodigiosa del macizo más especial de Cataluña, unas montañas cuya morfología no ha dejado de fascinar a viajeros con ánimo de perderse en ella durante siglos. Y es que Oller del Mas es ese punto intermedio por el que pasaba San Ignacio de Loyola (Loyola, 1491 – Roma, 1556) cuando, desde su Cueva en Manresa, de vez en cuando salía a visitar Montserrat. De ahí viene el llamado Camí ignasià Manresa Montserrat cuya última parte bonita pasa por aquí.

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      Para empatizar con el paisaje de Oller del Mas, quienes gusten de montar a caballo lo tienen igual de fácil (el hotel cuenta con una hípica y caballos) que quienes practiquen senderismo (con opciones como el Camí del Torrent o la Riera dels gorgs). Quien no pueda resistirlo, o quien venga con niños, también se puede hacer en un carro tirado por mula.

      Si se decide visitar la cercana localidad de Manresa conviene dejarse caer por la basílica de Santa María de la Seu de Manresa, que este año cumple 500 años con su espectacular gótico tan joven, así como por el famoso Carrer del Balç y por dos edificios art déco de primer nivel como son el Antic Restaurante Miami y los almacenes Cal Jorba, un prodigio de Arnald Calvet, proyectado en los años treinta, afortunadamente protegido.

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      Al final del día, no hay mejor lugar para reponerse que el restaurante Bages 964 y el interior y las terrazas de las cabañas del Oller, donde se puede recibir la noche con el silencio y el respeto que merece. El filósofo Ralph Waldo Emerson empezó su libro Naturaleza así: “Para buscar la soledad, un hombre necesita alejarse tanto de su propia alcoba como de la sociedad. Al leer o escribir no estoy solo, aunque nadie esté conmigo. Pero si el hombre desea realmente sentirse solo, no tiene más que contemplar las estrellas. Los rayos que proceden de esos mundos celestiales le distinguirán de las cosas que toca…”. Difícilmente en estas cabañas uno se distrae con lo que no procede. Por algo el desayuno se sirve a partir de las nueve. Cero estrés, please.

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      France24 - World

      Can Turkey block Sweden and Finland’s entry into NATO?

      Issued on: 17/05/2022 - 17:27

      Turkish President Recep Tayyip Erdogan has expressed strong views against Sweden and Finland’s entry into NATO. He has accused the two Nordic countries, in particular Sweden, of serving as a refuge for the "terrorists" of the Kurdistan Workers' Party, Ankara's bête noire. However, will Turkey go all way and block the accession process? FRANCE 24 takes a closer look.

      Turkey has consistently adopted different positions to that of other countries within the North Atlantic Treaty Organization (NATO). After buying an anti-missile system from Russia in 2019, Ankara is once again alone in opposing Finnish and Swedish membership.

      "How can we trust them? Sweden is a breeding ground for terrorist organisations (...) We will not support giving NATO membership," Turkish President Recep Tayyip Erdogan said on Monday, May 16, after the two Nordic countries had formally decided to apply for membership.

      Officially, Ankara is angered by the close ties that these two countries, in particular Sweden, have with the Kurdistan Workers' Party (PKK), an armed political group. Formed in 1978, the PKK has been designated as a terrorist organisation by Turkey and much of the international community, including the US and EU.

      "Sweden occupies a specific place in the Turkish diaspora. Since the 1980s, the country has taken in many political refugees, many of whom are suspected by Turkey of being PKK militants. This is a long-standing dispute between Stockholm and Ankara," said Élise Massicard, a specialist in the political sociology of contemporary Turkey and a researcher at Sciences Po. "According to a widespread view among Turkish nationalists, the reason the PKK still exists, despite 40 years of a war waged with extraordinary means, is because it has these 'rear bases' outside Turkey," added Massicard.

      'Right of veto'

      Ankara has made it clear that it wants to use Sweden and Finland’s applications as a tool to weaken support for Kurdish separatist groups. "We must absolutely stop supporting terrorist organisations (...). I am not saying this as a bargaining chip, but because this is what it means to be allies," Turkish Foreign Minister Mevlüt Cavusoglu said Sunday in Berlin, on the sidelines of one of the organisation’s informal meetings.

      In theory, Turkey has every right to block Sweden and Finland’s accession to NATO. As per Article 10 of its founding treaty, the two Scandinavian countries must convince all 30 members of the organisation of the merits of their application.

      >> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia

      "The alliance works on the principle of consensus. Each member therefore has the right of veto. We saw this with Greece, which opposed North Macedonia’s accession for years" because of a dispute over the country's name [Macedonia is also the name of a Greek region], said geopolitologist Olivier Kempf.

      Although the red carpet seemed to have been rolled out for Sweden and Finland, two solid democracies close to NATO via its Partnership for Peace programme, Turkey's position is causing confusion within the defence alliance.

      "I am confident that we will be able to find common ground, a consensus on how to move forward on membership issues," said Jens Stoltenberg, the organisation's secretary-general, before adding that Turkey had "clearly indicated its intention not to block" the process.

      "There will be so much political pressure on Turkey that it will not be able to block Finland and Sweden’s accession," said Kempf.

       

      Turkey awaits compensation 

      According to specialists, Ankara is above all shedding light on Swedish support for the PKK in order to regain influence within the military alliance. "Turkey's relationship with NATO has been very complicated for several years. It had come to the point of talking about its exclusion. For Turkey, it is a question of avoiding being marginalised," said Massicard.

      Turkey has adopted this position in the hopes of obtaining compensation from the organisation’s members, in particular the United States. In 2020, Washington imposed sanctions on the Turkish defence industry, following the latter’s purchase of the Russian S 400 anti-missile system. Turkey was also excluded from the US F-35 stealth fighter programme, for which "it had placed an order and paid a down payment of $1.4 billion", according to Courrier International. A gesture by Joe Biden on this issue would undoubtedly overcome Ankara's reluctance.

      >> Not what Putin wanted: How will Russia respond to NATO bids by Finland and Sweden?

      Finally, it is very possible that Turkey is sending a message to Russia, which sees Western countries’ expansion of NATO to the East as a betrayal. Since the outbreak of the war in Ukraine, Ankara has been trying to maintain good relations with the two opposing countries on which its economy is heavily reliant. "The Turks and the Russians also share the Black Sea and common interests in Syria," said Kempf. "Erdogan supports Ukraine but is careful not to go too far."

      This issue serves as a good reminder that NATO, even though it has been reinvigorated by the Russian invasion of Ukraine, is not immune to strategic divergences. "Just because NATO is united on the essentials, doesn’t necessarily mean that there is widespread consensus on everything," summarised Kempf. "In the end, the underlying problems remain and have not disappeared with the war in Ukraine."

      This article was translated from the original in French

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      Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit

      AS IT HAPPENED

      Turkey says it is ready to discuss NATO membership with Finland, Sweden

      AS IT HAPPENED

      Blinken 'confident' Finland and Sweden will join NATO despite Turkey's concerns

      Valeurs Actuelles

      Guerre en Ukraine : depuis le début du conflit, la France a accueilli 85 000 réfugiés ukrainiens

      La guerre en Ukraine se poursuit, mardi 24 mai, 90 jours après le début de l’offensive russe. Trois mois jour pour jour après le début du conflit, 85 000 Ukrainiens bénéficient de l’allocation pour demandeurs d’asile (ADA) en France, a confié dans la presse le patron de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (Ofii) Didier Leschi, relève Le Nouvel Obs. « Au 20 mai, 85 000 déplacés ukrainiens étaient couverts par l’ADA », dont 45 000 cartes de paiement ont été délivrées, à l’heure actuelle, à des familles ayant fui le conflit, a souligné le directeur général de l’administration qui verse cette allocation. Il s’agit, précisent nos confrères, de l’indicateur le plus fiable pour mesurer le nombre de déplacés ukrainiens installés en France depuis le 24 février, jour où l’invasion russe a débuté.

      Au fil du temps, le conflit s’est enlisé et la « guerre éclair » souhaitée par Vladimir Poutine n’a pas eu lieu. En fin de compte, la résistance ukrainienne a forcé l’armée russe à se repositionner dans l’est du pays. Dans la région du Donbass, toutefois, les difficultés continuent de s’accumuler pour l’armée ukrainienne. Lundi, en fin de soirée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est exprimé au sujet de la situation, indique BFM TV. Il a notamment fait référence au « massacre organisé » par les Russes dans cette région. Plus tôt dans la journée, le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguïï Gaïdaï, avait fustigé une situation de « plus en plus difficile » sur le terrain dans le sud-est du pays.

      Clément Beaune « convaincu » que l’Ukraine fera partie de l’UE

      Après un entretien avec la vice-première ministre ukrainienne, de visite à Paris, le ministre délégué français chargé de l’Europe, Clément Beaune, s’est dit « convaincu » que l’Ukraine ferait un jour partie de l’Union européenne, rapporte Le Monde, mardi 24 mai.

      #Ukraine | Très heureux de recevoir au Quai d’Orsay, pour mon premier entretien, la vice Première ministre chargée de l’intégration européenne @StefanishynaO.La France et l’Europe sont des soutiens indéfectibles de l’#Ukraine et de son peuple 🇺🇦🇪🇺🇫🇷 ⤵️ pic.twitter.com/WllixQBqN0

      — Clement Beaune (@CBeaune) May 24, 2022

      De hauts responsables russes estiment que le conflit va durer

      Quatre mois après le début du conflit, le ministre de la Défense russe, de même que le secrétaire du Conseil de sécurité de Russie, a laissé entendre, ce mardi 24 mai, que Moscou allait poursuivre longtemps les combats en Ukraine, rapporte Le Monde.

      « Nous continuons l’opération militaire spéciale jusqu’à la réalisation de tous les objectifs, peu importe l’énorme aide occidentale au régime de Kiev et la pression sans précédent des sanctions », a déclaré le ministre Sergueï Choïgou. Selon lui, les efforts russes pour éviter des victimes civiles « ralentissent, bien sûr, le tempo de l’offensive, mais cela est délibéré ».

      L’UE valide la suspension des droits de douane sur les produits ukrainiens

      Pour soutenir l’économie ukrainienne, le Conseil de l’Union européenne a approuvé ce mardi 24 mai la suspension, pour une année, des droits de douane sur tous les produits importés d’Ukraine. Cela permettra de « faciliter les échanges commerciaux de l’Ukraine face à l’agression (de la Russie) et fournir un soutien à son économie », a expliqué le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, lors d’une conférence de presse.

      Les députés russes veulent faciliter l’interdiction de médias étrangers

      Les députés russes ont adopté, ce mardi 24 mai en première lecture, une proposition de loi permettant la fermeture en Russie des médias étrangers accusés par le Kremlin de diffuser des informations mensongères sur le conflit avec l’Ukraine, sur simple décision du Parquet, rapporte BFMTV.

      Marioupol : environ 200 cadavres auraient été découverts

      Piotr Andriouchtchenko, le conseiller du maire de la ville ukrainienne de Marioupol, a fait savoir ce mardi que les corps d’environ 200 personnes avaient été retrouvés dans les sous-sols d’un immeuble de la ville, indique le média The Kyiv Independent, cité par Le Monde. Sur Telegram, les autorités locales ont assuré qu’un « grand nombre de cadavres [avaient] été entassés dans une morgue de fortune, près du métro dans la rue », et que la ville s’était transformée en un « cimetière continu ».

      Des personnalités russes « proches de Poutine » visées par une plainte

      L’ONG anticorruption Transparency International (TIF) a annoncé ce mardi, par le biais d’un communiqué, avoir déposé plainte à Paris, notamment pour des faits de « blanchiment » visant de possibles biens mal acquis en France par « des hommes d’affaires et de hauts fonctionnaires proches de Vladimir Poutine », relaye BFM TV.

      L’organisation non-gouvernementale a donc « déposé plainte contre X pour blanchiment, non-justification de ressources, recel et complicité, afin de dénoncer le système de capture de l’Etat russe et de la richesse nationale par des hommes d’affaires et hauts fonctionnaires proches de Vladimir Poutine », comme on peut le lire dans ledit communiqué. Ce système, selon l’ONG, « étend ses ramifications jusqu’en France, dans le secteur de l’immobilier notamment, du fait d’un manque de vigilance des intermédiaires ». La plainte a été déposée jeudi 19 mai auprès du Parquet national financier (PNF).

      Ursula Von Der Leyen : « L’Ukraine doit gagner cette guerre »

      La présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, s’est exprimée ce mardi au sujet de la guerre en Ukraine, dans le cadre du Forum économique mondial (WEF) dans la station suisse de Davos, relate France 24. Et cela, au lendemain de l’intervention du dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui avait vivement réclamé des « sanctions maximum » contre Moscou.

      Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l’artillerie fournie par l’Occident

      Les forces ukrainiennes pilonnent désormais les positions russes au moyen de systèmes d’artillerie occidentaux récemment acheminés, a fait savoir à la presse un porte-parole de l’armée ukrainienne, comme le relaye France24 ce mardi. Sur de vastes parties de l’est et du sud du pays, les combats continuent de faire rage. Une grande partie des batailles prend la forme de heurts d’artillerie de longue portée entre les armées russe et ukrainienne. Jusqu’à aujourd’hui, l’Ukraine se servait majoritairement des obusiers hérités de l’époque soviétique, précisent nos confrères. Toutefois, au cours des dernières semaines, un certain nombre de systèmes d’artillerie du dernier cri lui ont été fournis par des pays étrangers. Des M777 américains ont notamment été acheminés.

      Russie : une menace terroriste « jaune »

      Le gouverneur de la région de Koursk, en Russie, a prolongé l’alerte terroriste au niveau « jaune » pour deux semaines supplémentaires, relaye 20Minutes ce mardi, qui cite une information recueillie auprès de la BBC. A plusieurs reprises, les autorités russes ont assuré que des villages du côté russe de la frontière avec l’Ukraine avaient été la cible de tirs.

      Du grain ukrainien pourrait avoir été déporté en Crimée

      Selon les informations de CNN, des images satellites montreraient des navires russes qui déchargent du grain ukrainien en Crimée. Les clichés datent des 19 et 21 mai et ces récoltes de céréales pourraient avoir été volées en Ukraine, précise le média.

      Moscou a intensifié ses opérations dans le Donbass

      De violents combats continuent de faire rage dans la région du Donbass, située dans l’est de l’Ukraine. Là-bas, les forces russes ont intensifié leurs bombardements au-delà des lignes de front. Ces informations ont été communiquées ce mardi par le ministère de la Défense britannique, dans son point quotidien publié sur Twitter et dont Le Monde s’est fait l’écho.

      UE : un embargo sur le pétrole russe possible « d’ici quelques jours »

      Un embargo européen sur le pétrole russe devrait être possible « d’ici quelques jours », selon le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, qui s’est exprimé à ce sujet mardi 24 mai. Pour l’heure, l’initiative ne fait pas l’unanimité nécessaire au sein des Vingt-Sept, observe France 24. Mais « il n’y a plus que quelques Etats, surtout la Hongrie, qui ont signalé des problèmes, a assuré Robert Habeck auprès de la télévision publique ZDF. Les discussions se poursuivent et je pense que nous allons réussir une percée d’ici quelques jours. » Les Européens ont d’ores et déjà annoncé la fin des importations de charbon russe à partir du mois d’août.

      Ukraine : huit millions de déplacés

      Le conflit a chamboulé la démographie du pays : plus de 8 millions d’Ukrainiens ont été déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). A ce chiffre, s’ajoutent les 6,5 millions de personnes qui ont fui à l’étranger, parmi lesquelles plus de la moitié – 3,4 millions – sont allées en Pologne, rapporte Le Monde, mardi 24 mai.

      Par ailleurs, en l’espace de trois mois, plusieurs milliers de personnes – de civils et militaires – ont perdu la vie, sans qu’il n’existe toutefois un bilan chiffré. Concernant la ville de Marioupol, les autorités ukrainiennes évoquent 20 000 décès, indique le quotidien national. Sur le plan militaire, le ministère de la Défense ukrainien évalue les pertes russes à plus de 29 200 hommes, mais également 204 avions, ainsi que près de 1 300 chars, depuis le 24 février, jour où l’offensive a débuté. Concernant ses propres pertes militaires, l’Ukraine n’a fourni aucune indication. De son côté, le Kremlin a reconnu des « pertes importantes ». Des sources occidentales ont avancé le chiffre de quelque 12 000 soldats russes tués.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      New York Times - World

      ‘Misoginia de la era colonial’: en los fallos sobre los derechos de las mujeres se cita a un juez del siglo XVII

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      Tanto en India como en el borrador del fallo Roe v. Wade en Estados Unidos, todavía ocupa un lugar preponderante un juez inglés que escribió que las mujeres estaban obligadas por contrato a los maridos.

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      Por Amanda Taub

      Los viajes que hago para escribir mis reportajes siempre son un ejercicio para encontrar similitudes entre las diferencias: los nexos de dilemas compartidos, conflictos y cambios sociales que unen a las personas, sin importar su nación.

      Pasé la mayor parte de las últimas dos semanas en India, donde ese esfuerzo resultó ser más sencillo de lo esperado. Estuve trabajando en un proyecto a largo plazo sobre mujeres jóvenes que luchan por lograr un equilibrio entre sus ambiciones de nuevas oportunidades en una economía en proceso de modernización y las limitaciones de un sistema patriarcal diseñado para que permanezcan en casa, confinadas a la esfera privada y gobernadas, en primera instancia, por sus familias, y luego por sus esposos y suegros.

      Como supuse, muchas de sus luchas parecían versiones más extremas de los dilemas que enfrentan las mujeres en todo el mundo, incluido Estados Unidos, donde crecí, y el Reino Unido, donde vivo.

      Pero, de manera inesperada, también hubo un vínculo más directo que se hizo evidente cuando las opiniones de destacados jueces de ambos países se divulgaron con solo días de diferencia, ambas basadas en el razonamiento del mismo hombre: Lord Matthew Hale, un jurista inglés del siglo XVII.

      Hace cientos de años, sus fallos sobre los derechos de las mujeres dentro del matrimonio y sobre sus propios cuerpos —o, más precisamente, sus argumentos que establecían que esos derechos deberían restringirse para que no invadieran demasiado los de los hombres— se convirtieron en parte del derecho común británico y, por extensión, el derecho de Estados Unidos, India y otras colonias británicas.

      En Estados Unidos, la filtración del borrador del juez Alito para revocar Roe contra Wade citó a Hale ocho veces. En India, una decisión del tribunal superior de Delhi se negó a tipificar como delito la violación conyugal, defendiendo una excepción legal que Hale codificó en un tratado en el siglo XVII. (El tribunal indio se dividió ante esa propuesta y otro juez votó para poner fin a la excepción. Los peticionarios planean apelar la decisión).

      “Es muy sorprendente que, con solo 10 días de diferencia, sucedió la filtración de la opinión del juez Alito y la decisión sobre la violación marital”, dijo Karuna Nundy, abogada que representó a los peticionarios en el caso indio. “Ambos se remontan a una misoginia de la era colonial que las constituciones de India y Estados Unidos, que garantizan los derechos individuales, los derechos individuales a la privacidad del cuerpo, a la integridad corporal, y a la libre expresión sexual, han anulado”.

      O, al menos en el papel y en otras decisiones, parecía que se había anulado. Pero ambos casos demuestran cómo ese tipo de razonamiento, una vez arraigado no solo en las sentencias judiciales sino también en las normas y prácticas sociales que tienen su propio impulso y poder colectivos, puede persistir incluso frente a un progreso aparente.

      El pasado no ha muerto

      Un principio central de la filosofía legal de Hale era que darles a las mujeres los derechos legales sobre sus propios cuerpos era una amenaza para la libertad de los hombres.

      Eso puede apreciarse de manera clara en su famosa descripción de la violación como acusaciones que “se hacen con facilidad, son difíciles de probar y aún más difíciles de desacreditar por parte de la persona acusada, aunque sea completamente inocente”. Eso se convirtió en la base de siglos de jurisprudencia e instrucciones para jurados que trataban el carácter moral de las víctimas de violación como la principal preocupación en esos casos y, a menudo, suponían que estaban mintiendo si no podían presentar testigos que corroboraran u otra evidencia externa para sus afirmaciones.

      Hale también escribió en su influyente tratado de derecho común que la violación conyugal no podía ser un delito porque el matrimonio en sí mismo constituía un consentimiento irrevocable para el sexo, pero solo para la esposa. “Porque a través del consentimiento dado en el contrato de matrimonio, la mujer se ha entregado a su marido en todas las formas, incluida la sexual y, por tanto, no se puede retractar”, escribió. Esa creencia fue una consecuencia de la doctrina de la cobertura, que trataba los derechos de una mujer casada como “cubiertos” por los de su marido. Su propiedad pasó a ser de él y ella no podía emprender acciones legales por derecho propio. La familia, desde este punto de vista, era una esfera privada en la que el esposo era esencialmente el soberano, y la esposa no podía apelar a la protección del Estado.

      Hasta ahora eso parecía haberse quedado en el siglo XVII. Pero en los sistemas del derecho común, las opiniones jurídicas se vuelven vinculantes de la misma manera que las leyes escritas, por lo que muchas de las creencias de Hale no se quedaron en el pasado. Por fortuna, algunas ya no existen: por ejemplo, ya no celebramos juicios por brujería. Pero sus opiniones sobre la violación, el matrimonio y el aborto, consagrados en fallos legales, se convirtieron en parte del sistema legal de Gran Bretaña y luego en el de sus colonias. Y afirmar que han tenido un poder de permanencia global sería quedarnos cortos.

      En el Reino Unido, la violación conyugal se tipificó como delito hasta 1991. En Estados Unidos, se tuvo que esperar hasta 1993 para que fuera un delito en los 50 estados. En la India, todavía no está criminalizado.

      Hace solo dos semanas, en el borrador filtrado que prometía revocar Roe v. Wade, el juez Alito citó ocho veces el tratado de Hale como evidencia de que el aborto era considerado un delito en el momento en que se redactó la Constitución de Estados Unidos.

      Y el miércoles pasado, el tribunal superior de Delhi emitió un veredicto dividido en el caso que impugnaba la excepción de violación marital en la India. El gobierno se ha opuesto en un informe que advierte que eliminar la excepción haría que la ley de violación sea “una herramienta fácil para acosar a los maridos” y podría tener un “efecto desestabilizador en la institución del matrimonio”, ideas que parecen surgir directamente de la concepción de Hale del matrimonio como una zona de control masculino.

      Un juez del panel estuvo de acuerdo y escribió que sería “antitético a la institución misma del matrimonio” que un esposo sea considerado un violador, incluso si obliga a su esposa, repetidamente, a tener relaciones sexuales sin su consentimiento.

      La presencia del patriarcado

      Pero el derecho común solo es el mecanismo procesal por el cual estos puntos de vista se convirtieron y siguieron siendo ley. El aspecto más importante es el político.

      En la India colonial, permitir que los hombres controlaran la esfera privada se convirtió en parte de una distensión incómoda entre las autoridades coloniales y los nacionalistas hindúes que se centraron en la familia como una zona que debería protegerse de la autoridad extranjera, según explicó Tanika Sarkar, historiadora india especializada en las leyes y los derechos de las mujeres, en un famoso artículo publicado en 1993. (También señaló que esa situación probablemente resultaba atractiva para los administradores coloniales masculinos que se sentían incómodos con el modesto progreso que las mujeres británicas habían logrado en su patria).

      En Estados Unidos, como han escrito numerosos académicos del derecho, tratar a la familia como una esfera “privada”, protegida contra la interferencia del Estado, se convirtió en un escudo para la violencia masculina, incluidas las situaciones de abuso doméstico y la violación conyugal.

      Y así como la protección de la jerarquía del poder masculino se entrelazó con la política nacionalista en la India, en Estados Unidos, los roles de género tradicionales se convirtieron en un elemento central de la justificación de los estados del sur para la supremacía blanca, incluidas las leyes de Jim Crow.

      “Para justificar y racionalizar la brutalidad contra los hombres negros, crearon esta falsa caballerosidad y esta supuesta amenaza de la que había que proteger a las mujeres blancas”, dijo Angie Maxwell, politóloga de la Universidad de Arkansas. La protección de los roles de género tradicionales se vinculó así con la protección de la jerarquía racial, dijo.

      Eso significó que la decisión de Roe contra Wade y otras reformas feministas crearon una oportunidad para que el Partido Republicano calificara al feminismo como una amenaza para la seguridad y el apoyo de las mujeres blancas, y así ganó el apoyo de las mujeres blancas en el sur. Pero esa estrategia también ayudó a cimentar la división en la política estadounidense entre un Partido Republicano dedicado a proteger las jerarquías existentes y un Partido Demócrata que, en su mayoría, buscaba aprobar reformas más igualitarias.

      Entonces, aunque desde un punto de vista citar a Hale podría parecer una referencia sobria a la historia legal, desde otro se lee como una declaración política más partidista: así es como siempre ha sido Estados Unidos, y cualquier cambio que se haga es ilegítimo.

      “El cableado del patriarcado ha quedado al descubierto por la filtración de la decisión Alito y demuestra que eso no ha cambiado, a pesar de que ambos países tienen constituciones que están destinadas a proteger los derechos individuales de los ciudadanos plenos”, me dijo Nundy, la abogada del caso indio. “Eso no ha cambiado desde hace 300 años, aunque ambos países se independizaron. Uno esperaría que la libertad de estas naciones soberanas también garantizaría la libertad del cuerpo humano”.

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      France24 - World

      UN rights chief visits China as leaked files show abuse of Uyghur Muslims

      Issued on: 25/05/2022 - 05:32Modified: 25/05/2022 - 05:36

      NEWS WIRES

      China faced new accusations Tuesday that it was sanctioning abuses of Uyghurs at the "highest levels", as a vast document leak came out during a controversial visit by the UN rights chief.

      The ruling Communist Party is accused of detaining over one million Uyghurs and other Muslim minorities in the far-western region of Xinjiang as part of a years-long crackdown the United States and lawmakers in other Western countries have labelled a "genocide".

      China vehemently denies the allegations, calling them the "lie of the century".

      Michelle Bachelet is expected to visit the Xinjiang cities of Urumqi and Kashgar on Tuesday and Wednesday as part of a six-day tour.

      She met Foreign Minister Wang Yi who "expressed the hope that this trip would help enhance understanding", according to a readout of the meeting released late Monday.

      In its report of the meeting, state news agency Xinhua said Bachelet "congratulated China on its important achievements in economic and social development and in promoting the protection of human rights".

      Bachelet's spokesperson did not confirm to AFP what was said outside the opening comments.

      The United States reiterated its view that Bachelet's visit was a mistake after the release of thousands of leaked documents and photographs from inside the system of mass incarceration.

      Reported by a consortium of media, including the BBC and Le Monde, the Xinjiang Police Files showed top leaders in Beijing including President Xi Jinping calling for a forceful crackdown.

      The files, leaked by an anonymous source to academic Adrian Zenz, also included a 2017 internal speech by Chen Quanguo, a former Communist Party secretary in Xinjiang, in which he allegedly orders guards to shoot to kill anyone who tries to escape.

      State Department spokesman Ned Price said the United States was "appalled" by the latest allegations.

      "It would be very difficult to imagine that a systemic effort to suppress, to detain, to conduct a campaign of genocide and crimes against humanity would not have the blessing -- would not have the approval -- of the highest levels of the PRC government," Price told reporters, referring to the People's Republic of China.

      Pressure on Bachelet

      The US ambassador to the United Nations, Linda Thomas-Greenfield, said the evidence showed that Bachelet "must take a hard look at these faces and press Chinese officials for full, unfettered access -- and answers".

      Britain and Germany also voiced outrage. 

      In a call to her counterpart, German Foreign Minister Annalena Baerbock called for a "transparent investigation" into the "shocking reports and new evidence of very serious human rights violations in Xinjiang", said a German foreign ministry statement.

      Foreign ministry spokesman Wang Wenbin called the report "the latest example of anti-China forces smearing Xinjiang".

      Earlier this month, a leaked police database obtained by AFP listed the names and details of thousands of detained Uyghurs.

      Uyghurs have raised doubts about Bachelet's presence if the trip is as highly controlled as expected.

      Nursimangul Abdureshid, a Uyghur living in Turkey, said she was "not very hopeful that her trip can bring any change".

      "I request them to visit victims like my family members, not the pre-prepared scenes by the Chinese government," she told AFP.

      Another Uyghur, Jevlan Shirememet, called on Bachelet to help him contact his mother, whom he has not seen for four years.

      The Turkey-based 31-year-old -- from the province's northern reaches near the border with Kazakhstan -- also said he hoped Bachelet would venture further than her itinerary.

      "I don't know why she can't visit these places," he told AFP.

      Promises on access

      Regional capital Urumqi is home to many of the government agencies believed to be behind the campaign China has described as a crackdown on religious extremism.

      The city of four million has a sizeable Uyghur community and was the site of deadly ethnic clashes in 2009 as well as two attacks in 2014.

      Kashgar -- home to 700,000 people -- lies in the Uyghur heartland of southern Xinjiang.

      An ancient Silk Road city, it has been a major target of Beijing's crackdown, researchers and activists say, with authorities accused of smothering the cultural hub in a high-tech security blanket while bulldozing Uyghur homes and religious sites.

      Bachelet on Monday gave assurances about her access to detention centres and rights defenders during a virtual meeting with the heads of dozens of diplomatic missions in China, according to diplomatic sources.

      Caroline Wilson, the UK's ambassador to China, was on the call and tweeted that she stressed "the importance of unfettered access to Xinjiang and private conversations with its people". 

      (AFP)

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      French lawmakers officially recognise China’s treatment of Uyghurs as ‘genocide’

      US imposes new trade curbs and sanctions on China over Uyghur rights

      Japan hosts Quad summit seeking united front on dealing with China

      Opex 360

      La Commission européenne pourrait retirer sa subvention au projet de drone MALE européen

      par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

      Après des mois – voire des années – de négociations entre les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] et les quatre États clients [Allemagne, Italie, France et Espagne] au sujet des spécifications et, surtout, des coûts, alors jugées trop élevés, le drone MALE européen – ou Eurodrone – a pu enfin décoller en février dernier, quand l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié à Airbus Defence & Space GmbH, maître d’oeuvre, le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie développement et à la production de vingt systèmes.

      Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.

      Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.

      « Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».

      Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…

      Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».

      En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».

      Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.

      « Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur, conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.

      Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.

      Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.

      « Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».

      El País (ESP)

      Isla Grande, la isla en Panamá de la que nunca escuchaste hablar

      PANAMÁ

      A pesar de su nombre, este es un pequeño vergel caribeño donde relajarse entre vegetación salvaje y verde, aguas muy azules y música 'reggae'

      Un vergel de colores calientes bajo lianas salvajes, sobre aguas cristalinas, con el sonido del reggae como telón de fondo. Isla Grande —que de extensa tiene poco, se recorre en 20 minutos de punta a punta— es un secreto que florece en el mar Caribe, a unos 120 kilómetros al norte de Ciudad de Panamá. Llegar hasta ella es ya una pequeña aventura. No queda otro remedio que ir en lancha desde el muelle de La Guaira, que pertenece, al igual que la isla, a la provincia de Colón donde está el parque nacional de Portobelo. Desde la capital de Panamá hay un autobús que sale hacia Colón con transbordo en Sabanitas, de donde parte el autobús a La Guaira. Una vez allí, la lancha —el precio varía según el momento del día entre unos 3 y 10 euros— se dirige a la zona de la isla que se desea. 

      Aquí no hay carreteras ni coches, y un único sendero de tierra atraviesa de este a oeste el sur de la isla, que está en su mayoría cubierta de vegetación. Esta avenida se alarga desde la playa de La Punta, al oeste, hasta el faro Eiffel, una estructura de acero de 30 metros de altura construida en 1893 en el extremo noreste, desde el que se abarca toda la isla, los pueblos de La Guayra y Juan Gallego, en Tierra Firme, y las islas de Linton, Cabra y Tambor. 

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      El norte de Isla Grande, conocido popularmente como la “zona de banana,” es más tranquilo que el sur. Es ideal para pasear por senderos entre la vegetación tropical o bañarse en playas solitarias, aunque el mar es poco profundo. En esta zona se han celebrado campeonatos mundiales de surf. Pero bajo las olas se esconde un arrecife de coral cortante, por lo que surfear aquí requiere un alto nivel. Eso sí, las aguas que rodean este enclave son ideales para el esnórquel y descubrir desde langostas, peces globos y morenas hasta delfines, corvinas o peces mariposa. 

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      Bajando por el sendero desde el faro se llega en pocos minutos a unos muelles de madera. En medio de la bahía, anclada al fondo marino, se alza la cruz de cemento del Cristo Negro de los Corales. Según la leyenda, un militar en silla de ruedas le pidió recuperar la movilidad y volvió a caminar. Mandó entonces construir esta escultura que parece observar a todo aquel que se acerque al islote. Desde allí, el sendero recorre la costa sur, la zona más animada, hasta la playa de La Punta. Aunque es habitual ver bañistas en los pequeños arenales que hay entre los muelles, hoteles y restaurantes, solo en La Punta hay zonas delimitadas para el baño, por lo que hay que tener cuidado con los botes a motor. 

      Se trata de un paseo al más puro estilo caribeño. Los restaurantes y los hoteles se entremezclan con casas bajas con tejados de vivos colores: azul Klein, rojo amanecer, verde, ámbar... De los aleros cuelgan móviles infantiles hechos de conchas y piedras encontradas en la arena, que suenan con la brisa. En las pequeñas terrazas, a pie de sendero, los vecinos conversan apoyados en los resquicios de las puertas. La isla tiene poco turismo internacional, pero sí local, sobre todo en la temporada de clima seco (de diciembre a abril). 

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      En la parte del sendero que da al mar y a los muelles se arriman las barcas pintadas de colores eléctricos. Recuerdan a los autobuses escolares, tuneados al más puro estilo americano, que circulan por las carreteras panameñas. Árboles y flores tropicales se asoman desde la selva. Y la música —cumbia, reggae y reguetón— suena a todas horas animando el alma. 

      El camino desemboca en la playa de La Punta. Hay una zona privada perteneciente al hotel Isla Grande, pero algo más allá uno puede dejar sus cosas en la arena blanca, a la sombra de los cocoteros, sumergirse en el agua y contemplar la costa de Tierra Firme, como también se conoce al istmo de Panamá, o, darse la vuelta, y observar la gran arboleda que le observa desde la playa. Un lugar perfecto para ver el sol caer entre sombras naranjas. 

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      Excursiones por las islas colindantes

      Desde Isla Grande parten excursiones en barca por las islas vecinas. Se pueden contratar en los hoteles o seguir las recomendaciones de los isleños. La duración y el precio de la excursión se acuerda con el lanchero. A bordo, la música y una nevera para guardar las bebidas frías convierten el tour en una pequeña fiesta. Por ejemplo, los tours básicos que ofrece Isaac, un rostro conocido del lugar, son el de Mamey por las islas más cercanas que recorre la isla de los Monos, túneles de manglares, una piscina natural donde practicar esnórquel e islas privadas como La Cabra, que pertenece a un multimillonario español. La parada final es Mamey y sus playas paradisíacas. Otra opción es el recorrido por el estero de Venas Azules, en el parque nacional de Portobelo, a 40 minutos en lancha. Este dura todo el día, se hacen las mismas paradas, y, además, se rodea Cacique desde la costa y se hace parada en playa Blanca. 

      Dónde comer

      Como curiosidad, sobre la mesa de todos los restaurantes asoma un bote de salsa anaranjada. Se llama picante chombo y está hecho a base de ají, vinagre, pimientos, cilantro y caldo de pollo. Todos los restaurantes están repartidos en la avenida. Más o menos a la altura del Cristo Negro, se encuentra El rincón del sabor, un bar “para tomar” cuya especialidad son los patacones fritos. Un poco más allá, aparece La casa de la tía—tía es como se llama aquí a las señoras mayores—, en la que venden, para llevar, saus (sopa muy típica de Panamá a base de pezuña de cerdo) y fufu (sopa de marisco). Enfrente, el restaurante Cocotal, con el cántabro Luis López Bueno a la cabeza en la cocina, hace el mejor pargo a la espalda de la isla. Antes de llegar a playa de La Punta está El Palmar, regentado por doña Cristinita, cuyas especialidades son el ceviche —plato emblemático del país— y las canastas de patacones rellenos con camarones. Y para beber y bailar: el Recuerdo de mis padres o el Floating Rum Bar, un bar flotante al que se accede en lancha. 

      Dónde alojarse

      Hay muchas opciones para alojarse en la pequeña Isla Grande, como el Coconut Grove Lodge, al norte de la isla, o los hoteles Cocotal y Sister Moon, en el sur. Y para sumergirse de lleno en la experiencia isleña la mejor opción es La casa de la vida. No está en Google, por lo que uno deberá preguntar a los habitantes de la isla por el escritor que regenta esta vivienda. Alojarse allí un mes entero cuesta 500 dólares (unos 476 euros), pero se puede acordar una estancia más corta con el dueño. Una casita de madera de dos plantas en mitad de la selva, con tres dormitorios, una pequeña cocina y un salón con cuatro hamacas con capacidad para unas siete personas. La planta de arriba tiene vistas a un pequeño brazo de mar que sobresale entre la selva. Existe la posibilidad de toparse con tarántulas, pero también de despertar con el sonido de la lluvia tropical o de las aves autóctonas o encontrarse con grandes cangrejos ermitaños caminando por la arena. 

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      Valeurs Actuelles

      Birmanie : un village catholique ciblé par l’armée, plus de 300 maisons incendiées

      En Birmanie, les violences perpétrées à l’encontre de la communauté catholique se poursuivent, depuis le coup d’Etat de l’armée, survenu le 1er février 2021. La dernière attaque en date concerne l’assaut militaire contre le village catholique historique de Chaug Yoe, situé dans la région de Sagaing – dans le nord-ouest du pays –, aux alentours du 20 mai, relate Aleteia, lundi 23 mai. Au moins 320 maisons, parmi les 350 foyers estimés, ont été incendiées ce jour-là. Par conséquent, plusieurs milliers d’habitants ont été forcés de fuir leur domicile. Les soldats ont également abattu deux villageois.

      Les églises et les couvents ciblés 

      Cette attaque est d’autant moins isolée que trois villages catholiques historiques de la région de Sagaing, où la résistance à l’armée s’est dernièrement accrue, ont été spécifiquement ciblés au cours des dernières semaines, note le site d’actualités. L’armée, à chaque fois, est en cause. Celle-ci multiplie les attaques de maisons, mais également d’églises et de couvents. 

      Ces violences sont pour l’armée le moyen de réprimer le mouvement de désobéissance civile né après le coup d’état. Le besoin impérieux de sécurité et de nourriture force les familles à fuir, après la destruction de leurs habitations, observe Aleteia. Au quotidien, les églises s’efforcent de répondre aux besoins spirituels et matériels des populations. Et parce qu’elle soutient les plus vulnérables sans faire de distinction, l’Eglise est régulièrement prise pour cible. 

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      New York Times - World

      Haiti ‘Ransom’ Project: Reactions and Updates

      The New York Times’s publication of “The Ransom,” a report laying out history’s role in Haiti’s poverty, stirred immediate reaction.

      Here’s what you need to know:

      A Times project asks: What was the real cost of Haiti’s post-independence forced payments?

      A story about Haitian history, in Haitian Creole.

      A debate is rekindled among historians.

      In Haiti, ‘imagining what it could have been.’

      A Times project asks: What was the real cost of Haiti’s post-independence forced payments?

      Over the weekend, The New York Times published a project a year in the making that tried to answer a simple question: How much better off might Haiti be today if foreign powers had not kept draining its wealth for generations after Haitians threw off the yoke of slavery?

      The answer, of course, is anything but simple. But drawing on thousands of pages of original documents, some of which are gathering dust in archives on three continents, and with the guidance of prominent historians and economists, The Times found that one of the world’s most desperately poor countries might look a lot different now if the French had not demanded staggering sums of money under threat of war after Haiti declared independence more than two centuries ago.

      The project, “The Ransom,” tells the story of the first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation. They paid for that freedom first in blood. And then they were forced to pay for it again — in cash.

      Haiti became the world’s only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters, and for generations.

      The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, and calculated that Haiti ended up paying about $560 million in today’s dollars. Factor in what that money could have done to Haiti’s economy over the course of centuries, and it comes out to as much as $115 billion in losses for Haiti over time — many times the size of its entire economy today, The Times found.

      Reaction to the project was swift. On Monday, a major French bank said it would hire researchers to delve into its history in Haiti, the head of its parent company said, after The New York Times published what he called a “sad illustration” of the bank’s role in an “ecosystem of colonialism.”

      Other reactions were deeply personal.

      “I live in Haiti, and I’m here right now,” one reader commented. “Today we are lucky: We have had electricity for a few hours.” Reading the articles, the commenter said, drove home the notion that young people in Haiti “were robbed so long before they were born.”

      Posting on Twitter, Patrick Gaspard, a former U.S. diplomat who now heads the liberal Center for American Progress, demanded reparations from Citigroup, whose predecessor bank, The Times recounted, drew big profits from Haiti in the early 20th century.

      “A silent scream has been in throats for decades about role U.S. played in depleting Haiti,” Mr. Gaspard said. “No one would listen. Finally some truths.”

      Other readers suggested that the articles, which noted the role of endemic corruption in Haiti’s woes, let the Haitians off the hook. “I am getting tired of this narrative of victimization, and it is not a particularly helpful way of viewing history, especially in a newspaper,” one commented. “When was there never any victims of something?

      French officials had little to say about “The Ransom.” In part, that could be because France is in the midst of forming a new government. But as The Times project noted, the country’s history in Haiti — or any talk of compensating Haitians for their losses — is not something many French officials frequently talk about.

      — The New York Times

      A French bank will study its role in Haiti after Times report.

      A major French bank will hire researchers to delve into its history in Haiti, the head of its parent company said Monday, after The New York Times published what he called a “sad illustration” of the bank’s role in an “ecosystem of colonialism.”

      The bank, Crédit Industriel et Commercial, siphoned millions of dollars in fees and interest from Haiti’s treasury to France in the late 19th and early 20th centuries, The Times reported.

      At a time when the bank, known as C.I.C., was helping finance the Eiffel Tower, its executives and investors made so much money off Haiti that their profits sometimes exceeded Haiti’s entire public works budget.

      Crédit Mutuel, a European financial conglomerate, bought C.I.C. in 1998 and operates it as a subsidiary.

      But Crédit Mutuel began as an organization to help rural farmers in the late 19th century in Europe, making for what its chairman described as a potentially uncomfortable clash with the new revelations about C.I.C.’s activities in Haiti during the same time period.

      “This is sort of an awkward situation, more than a century later, to have this mutual bank owning a bank whose history is linked with colonialism,” Crédit Mutuel’s chairman, Nicolas Théry, said in an interview.

      Nearly all of C.I.C.’s archives from that era have been destroyed. Mr. Théry said he had already been in touch with university scholars about financing a team, ideally of Haitian and French researchers, to bring the bank’s full history to light.

      The Times article traced how C.I.C. set up and managed the National Bank of Haiti from Paris. Records show it made no investments in Haitian businesses and charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. At a time when many French investment returns hovered around 5 percent, investors in the National Bank of Haiti cleared an average of 15 percent per year. Some years, the margins approached 24 percent.

      The profits help explain why Haiti remained on the sidelines during one of the most important development periods in modern history.

      At one point, Haiti earmarked about half of its most important revenue source — coffee taxes — to paying C.I.C. and its investors in the National Bank. Parisian financiers also used their allies in the French government to put pressure on Haiti not to disrupt the bank’s operations, the Times reported, citing diplomatic correspondence.

      “It was a very good demonstration of the links between the financial, the military and the political powers in France at the end of the 19th century,” Mr. Théry said. He called it an “ecosystem of colonialism.”

      “This is a very sad illustration of the meaning of colonization and financial colonization,” he said.

      Mr. Théry said he did not know whether, more than a century after it ended its operations in Haiti, the bank owed Haiti any money. He said researchers would have a wide mandate to pursue any information on any topic.

      “It’s a matter of principle for us,” he said.

      Matt Apuzzo

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      A story about Haitian history, in Haitian Creole.

      The New York Times’s “Ransom” project spoke directly to many Haitians, and not just because it offered an explanation for why daily life in their country is so often grueling.

      The articles also appeared in Haitian Creole, along with English and French.

      It was the first time a full article — much less a multipart series — in Haitian Creole had appeared on The Times’s website, and many Haitians responded to that alone over the weekend.

      “The biggest service you could do for Haiti today is read this investigation,” one well-known journalist from Haiti, Nancy Roc, wrote on Twitter in Haitian Creole and French from her home in Montreal. “For the first time in its history, the newspaper published certain texts in Creole.”

      The Times worked with a team of Haitian Creole translators based in North Miami. It was the most ambitious project the team had ever worked on, said their founder and president, Fedo Boyer.

      For Haitians, the decision to offer Haitians the choice of reading in Haitian Creole sent an “extraordinarily powerful signal,” said Michel DeGraff, a professor of linguistics who is a co-founder of the Massachusetts Institute of Technology’s Haiti initiative and a founding member of the Akademi Kreyòl Ayisyen (Haitian Creole Academy). He is now in Haiti, working with educators.

      Though Haitian Creole is Haiti’s national language — one of two official languages, along with French — many in the country still believe Haitian Creole is a lesser form of communication, Professor DeGraff said.

      “When it comes to scientific conferences and prestigious forums, Haitians in Haiti tend to favor French (or even English) over Haitian Creole,” he said. “There is this widespread but mistaken notion that the language is not ready to do science or philosophy or any intellectual activity that includes complex concepts.”

      This was not entirely an accident. Haitian Creole was suppressed, Professor DeGraff said, by “the forces that want to keep power and prestige for colonial powers and the upper classes.”

      But, he said, Haitian Creole is vitally important because it is “spoken by all Haitians, while French is spoken by a tiny minority,” making the exclusion of Haitian Creole in spheres of official life a way of impoverishing a large percentage of the population.

      “When The New York Times publishes in Haitian Creole, you are honoring all Haitians,” he said.

      All four written articles and a timeline graphic in the series were translated by a team of three at the Miami translation company, CreoleTrans. Mr. Boyer, the company founder and president, said the project was the trickiest he had worked on in his 20 years as a professional translator because of the number of drafts before publication.

      While working on the project, he said, he remembered his school days in Les Cayes, Haiti, when speaking Haitian Creole in class led to students’ being given a stick or stone to carry as a symbol of shame.

      “This is why we do what we do” he said, “so others won’t have tell people: ‘They wrote a story about Haiti.’ They can read it themselves. And if they can’t read, someone can read it to them — in their own language.”

      Catherine Porter

      A debate is rekindled among historians.

      The New York Times’s multipart series on Haiti, “The Ransom,” has rekindled a debate over how comprehensively journalists should credit the experts they speak to during the course of reporting — and how extensively they should acknowledge the work on the subject that has been done in the past.

      The Times series, on the suffocating debts that France and later the United States imposed on Haiti after its independence, built on more than a century of scholarship. Many historians, economists and others who have studied these issues were quoted directly in the articles. Many more were cited in a 5,000-word companion list that The Times published on the original documents it relied on, along with dozens of the books, articles and other writings by historians, economists and others that The Times drew from in the course of reporting.

      The Times noted the new findings it added to the historical discussion, including what historians said was the first systematic calculation of what Haiti paid its former slave masters for generations — and how much that amounted to in lost economic growth over the centuries. The Times also published, and identified the source for, every piece of data it used to make the debt calculation, along with the assessments of the many economists and financial historians who reviewed the data, methodology and conclusions.

      The goal was transparency, and to give others tools to continue looking into the issues addressed in the project. But several historians who spoke to The Times during the course of its reporting said they should have been credited for it.

      Mary Lewis, a Harvard historian, said on Twitter that she had not been acknowledged despite speaking to a journalist early in the reporting. “I told her about sources, I connected her with my research assistant in France,” who was credited by The Times, she wrote. Some other historians had similar criticisms.

      In journalism, reporters often speak to many more sources than can be quoted or referred to by name in an article, in order to gain as much information as possible before writing. In this series, The Times conducted hundreds of interviews on several continents with a broad range of people, including coffee farmers, former ambassadors and political leaders.

      Some historians said that more credit could have been paid to past scholarship on the issue. Paul Cohen, the University of Toronto historian, for instance, tweeted that The Times’s conclusion “is spot on, and needs to be communicated forcefully,” and he applauded The Times for spelling out so many of the original documents and acknowledging historians it relied on.

      But Mr. Cohen also criticized The Times for not including more of the scholars who have done work on the topic in the past, and said The Times’s archival research was “no more and no less than what all historians do.”

      “We are well into the second generation of scholars doing great work on Caribbean, Atlantic and colonial history — including historians working specifically on debt/reparations,” he wrote.

      Others welcomed The Times’s decision to publish a list of its sources and to have historians and economists assess its data, methodology and calculations before publication.

      “It’s good that the NYT did this, that they consulted scholars, that they workshopped it, and that they offered a bibliography,” tweeted Karin Wulf, a historian at Brown University. “This is all what I would want from journalism working on historical subjects.”

      Michael Slackman, The Times’s assistant managing editor for international news, posting on Twitter, acknowledged that Haiti has long been a subject of study for historians. “Our series on Haiti built on more than a century of scholarship. And while we brought new information and data to the historical understanding of events, we are under no illusion that we are the first to tackle this topic.”

      — The New York Times

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      In Haiti, ‘imagining what it could have been.’

      Long accustomed to a finger-pointing and sermonizing from the world over their nation’s seemingly nonstop crises, some Haitians saw in The New York Times’s project on Haiti something they have long sought: vindication.

      “For people who have suffered abuse, the first step is for others to recognize it was abuse,” said Ariel Dominique, the executive director of the Miami-based Haitian American Foundation for Democracy.

      In reading the series, she said, she was most affected by “the clear connection” between Haiti’s history and its condition today — “and imagining what could have been.”

      One well-known Haitian radio personality, who often broadcasts in Creole, spent an hour Saturday talking to her audience about the report and its look at the historical roots of Haiti’s troubles. A prominent Haitian newspaper, Le Nouvelliste, decided to run the article as a banner headline at the top of its front page.

      A group of five Haitian American community organizations and networks in Miami is planning a reading salon, with weekly sessions for their members — who taken together, number more than 1,000 — to discuss the stories.

      “I took notes while reading it,” said Leonie Marie Hermantin, the director of development and communication at the Haitian Neighborhood Center. “This series has made me rethink underdevelopment when it comes to Haiti.”

      She said another legacy of the debt has been humiliation, with the pernicious idea that the Haitian revolution that led to a free nation was a failure, and that “we should have continued to live as slaves.”

      “I really feel the power of the ancestors through this series,” she said. “For all of our sacrifices, we will not come down in history as a failed revolution.”

      Elsa Mainville, vice president of Maison d’Haïti, a Haitian-French association in France, posting on Twitter, asked, “Can one understand the Haitian disaster with knowing its history?”

      The articles prompted Marie-Rose Romain Murphy, a Haitian community activist, to recall what she says a French diplomat once told her when asked about France’s demands that Haiti compensate ousted plantation owners: “We were there first.”

      “After I picked up my jaw from the floor,” Ms. Murphy said on Twitter, “I had questions. How much were centuries of free labor, countless deaths, sadistic torture & systematic exploitation & genocide worth?”

      The articles resonated beyond Haiti and the Haitian diaspora.

      “I grew up in France and was educated in public schools,” wrote one commenter in San Francisco. “I have no memory of ever learning of Haiti being pillaged and oppressed by France.” He said, “the shame of America and its original sin of slavery was well covered,” but not the “despicable chapters of French history.”

      — The New York Times

      L'Humanité

      Affaire Abad. La justice, un paravent pour les agresseurs présumés ?

      Actu

      Violences sexuelles. Un rassemblement était organisé, mardi soir, à Paris, à l’appel de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, pour protester contre le maintien au gouvernement de Damien Abad, accusé de viol par deux femmes. « Seule la justice peut trancher », se justifie l’exécutif.

      Alexandre Fache

      Le « gouvernement de la honte » attendra-t-il le résultat des élections législatives pour revoir une composition des plus contestées, en particulier depuis les accusations dont fait l’objet l’ex-LR Damien Abad, devenu le 20 mai ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées ?

      L’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, qui appelait mardi soir à un rassemblement à Paris, ne l’espère pas. Pour nombre de militantes féministes, le maintien de Gérald Darmanin Place Beauvau, comme celui de son collègue de la Justice, Éric Dupond-Moretti, avait déjà sonné comme un affront. Ce qu’il convient d’appeler désormais l’affaire Abad a fini de les convaincre du peu de cas fait en Macronie de la parole des femmes qui dénoncent des faits de violences sexuelles, malgré la « grande cause » proclamée en 2017 et 2022.

      Dans un article de Mediapart, deux d’entre elles accusent l’ancien porte-parole de François Fillon de viol, des faits commis en 2010 et 2011. Lui se dit « innocent » et refuse en conséquence de démissionner. « Bien évidemment, je n’étais pas au courant », a assuré dimanche la première ministre, Élisabeth Borne, ajoutant : « S’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision. »

      Une ligne de conduite répétée, lundi 23 mai, par la porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil des ministres. « Le gouvernement est aux côtés de celles qui, à la suite d’une agression ou de harcèlement, ont l’immense courage de parler », a indiqué Olivia Grégoire, évoquant aussi « celles, trop nombreuses encore, qui se sont murées ou qui ont été murées dans le silence ». Mais, a-t-elle poursuivi, « l’établissement de la vérité, c’est à la justice de le faire. La justice est la seule à devoir ou à pouvoir trancher. ».

      Plainte et condamnation ne sont pas l’alpha et l’oméga dans ce type d’affaire

      S’en remettre aux (longues) procédures judiciaires dans ce type d’affaire, voilà qui est bien commode pour l’exécutif. Mais pas forcément justifié… « En maintenant M. Abad au gouvernement, l e message qu’on envoie aux victimes, c’est qu’on ne les croit pas », analyse Madeline Da Silva, maire adjointe aux Lilas (Seine-Saint-Denis) et cofondatrice de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique. «  La question n’est pas de savoir si une procédure pénale a été ouverte contre lui, mais s’il peut remplir sa mission d’intérêt général. Or, la réponse est non : il en est empêché par sa mise en cause dans cette question de viol. »

      Le PDG d’Assu 2000 incarcéré pour des viols sur mineures

      Un avis partagé par Marilyn Baldeck, la déléguée générale de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). « La justice pénale ne fait pas tout. Elle n’a pas autorité sur les juridictions civile ou administrative, et n’est pas là pour dire ce qui est moral ou non. La Cour de cassation l’a d’ailleurs précisé dans sa jurisprudence : un fonctionnaire peut parfaitement être révoqué de la fonction publique pour des faits de violences sexuelles, même s’il a été relaxé au pénal. » La plainte et a fortiori la condamnation définitive ne sont donc pas l’alpha et l’oméga de ce qui doit dicter l’action des partis politiques face à des accusations de violences sexuelles portées contre l’un de leurs membres. « Si, demain, un agent d’une collectivité pour laquelle je suis élue déclare des violences, le Code du travail m’oblige à mener une enquête interne pour voir si les faits sont avérés, rappelle Madeline Da Silva. C’est la même chose pour les partis politiques. Or, aujourd’hui, il y a une sorte d’impunité. Ce n’est pas appliqué, alors qu’il y a une obligation de protéger les personnes qui y travaillent. »

      « On ne peut pas laisser ces alertes sans prise en charge »

      Conscient de ces failles, l’Observatoire réclame la création d’une structure d’État qui prenne en charge les signalements de violences sexuelles dans le cadre politique. Il verrait bien la Haute Autorité de la transparence de la vie publique jouer ce rôle. Cela aurait le mérite de ne pas laisser la parole des victimes présumées dans les seules mains des « cellules d’alerte » des partis politiques… quand celles-ci existent. « Les gens n’ont pas confiance dans ces cellules, car il y a toujours la crainte que la personne mise en cause puisse avoir accès au dossier », fait remarquer une élue citée par l’AFP.

      Pour Marilyn Baldeck, c’est pourtant un dispositif qui devrait exister dans chaque parti politique. « Je ne dis pas que c’est simple, mais on ne peut pas laisser ces alertes sans prise en charge. » Il y a deux semaines, la mise en cause pour des faits de violences sexuelles de Taha Bouhafs, alors candidat FI-Nupes aux législatives, a pu démontrer l’intérêt de tels dispositifs. « Grâce à cela, la France insoumise a pu traiter très rapidement cette affaire, relève Madeline Da Silva. En trois jours, les faits ont été analysés, et l’investiture retirée à Taha Bouhafs. C’est rarement le cas ailleurs. Dans l’affaire Abad, les faits ont été portés à la connaissance de quatre personnes au moins, et personne n’a bougé. »

      Violences sexuellesviolences faites aux femmesDamien Abad
      Opex 360

      Le BEA-É ouvre une enquête sur un accident ayant impliqué un hélicoptère NH-90 de la Marine

      par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

      Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.

      Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.

      La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.

      Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.

      Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.

      « Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.

      Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh

      — BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022

      Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.

      France24 - Monde

      Cannes 2022 : "Elvis", un biopic sur la légende du rock signé Baz Luhrmann

      Publié le : 25/05/2022 - 16:12

      Aline BOTTIN

      "Elvis" de Baz Luhrmann, qui rend hommage à l'icône Elvis Presley, est le biopic "évènement" de la Quinzaine. Thomas Baurez nous parle également des deux films présentés en compétition officielle ce mercredi : "Leila's Brothers", du cinéaste iranien Saeed Roustayi, et "Stars at noon" de la Française Claire Denis.

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      Valeurs Actuelles

      L’Indonésie convoque l’ambassadeur britannique à cause d’un drapeau LGBT

      Une publication sur les réseaux sociaux qui passe mal. L’Indonésie a convoqué l’ambassadeur britannique Owen Jenkins lundi 23 mai. La raison ? Un post sur son compte Instagram d’une photo du drapeau arc-en-ciel levé à côté du drapeau national sur son territoire, à l’occasion de la journée internationale contre l’homophobie, rapporte Le Figaro. L’Indonésie a appelé au respect « des valeurs culturelles et religieuses » du pays où les relations homosexuelles restent taboues.

      « Cette action, ainsi que la publication (de la photo) sur le compte officiel de l’ambassade sur les réseaux sociaux est très irrespectueuse », a indiqué lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Teuku Faizasyah. Le ministère en a également profité pour rappeler aux ambassadeurs étrangers « le respect de la sensibilité des valeurs culturelles et religieuses ».

      « Nous devons les réprimander »

      De nombreuses protestations d’internautes et des instances conservatrices de l’archipel d’Asie du Sud-Est ont eu lieu. Le président de la principale organisation islamique du pays, le Conseil indonésien des oulémas, a invité l’ambassadeur britannique et ses homologues à « comprendre les normes du pays ». « Nous devons les réprimander. En tant qu’invité, on doit connaître sa place », a affirmé Cholil Nafis.

      Dans ce pays qui compte le plus de musulmans au monde, les discriminations sont légion envers la communauté homosexuelle. Si les rapports sexuels entre deux personnes du même sexe ne sont pas interdits par la loi, de nombreux homosexuels ont fait l’objet d’arrestation dans le cadre de la lutte contre la pornographie.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      L'Humanité

      Le PDG d’Assu 2000 incarcéré pour des viols sur mineures

      Actu

      Pédocriminalité. Le millionnaire et patron du groupe de courtage en assurances Jacques Bouthier aurait violé et séquestré plusieurs mineures et jeunes majeures pendant des années. Il a été mis en examen avec cinq complices, dont sa femme.

      Pablo Patarin

      En mars, à Paris, une jeune femme étrangère se présentait à la police, déclarant être « captive » d’un homme richissime qui la violait. Jacques Bouthier, âgé de 75 ans, n’est autre que le président du courtier en assurances Assu 2000 et la 487e fortune de France. Il a été mis en examen et incarcéré, samedi 21 mai, dans le cadre d’une enquête pour traite d’êtres humains et viol sur mineur.

      Forcée de trouver une remplaçante

      Le PDG estimait qu’elle devenait « trop âgée pour lui ». Après avoir été violée pendant cinq années, la jeune femme de 22 ans a expliqué qu’elle a été forcée de se trouver une « remplaçante ». Une adolescente précaire de 14 ans aurait alors pris sa place.

      D’après RTL, au moins sept jeunes femmes, mineures et jeunes majeures, se seraient succédé dans l’appartement de Jacques Bouthier des années durant. Mais, cette fois, la plaignante serait parvenue à filmer le multimillionnaire au lit en présence de la jeune fille, avant de remettre la vidéo aux enquêteurs.

      Le septuagénaire aurait alors souhaité récupérer cet enregistrement par tous les moyens. Il aurait mis sur pied une équipe pour enlever la plaignante et la forcer à quitter la France. Pour ce faire, il aurait sollicité sa femme, deux employés de sa compagnie, une proche de sa victime présumée, ainsi qu’un ancien gendarme du GIGN.

      Tous ont été mis en examen et placés en détention provisoire, soupçonnés d’« association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d’enlèvement, séquestration en bande organisée et détention d’images pédopornographiques ».

      Mardi 24 mai au matin, Jacques Bouthier a démissionné de son mandat de président du groupe Assu 2000 (renommé Vilavi en janvier), dont il était titulaire depuis quarante-sept ans. Le groupe, qui revendique près de 550 000 clients, 1 800 collaborateurs et 163 millions d’euros de chiffre d’affaires, a assuré que les « éléments relayés par voie de presse (…) sont sans préjudice sur la conduite opérationnelle et commerciale de l’entreprise ».

      Aujourd’hui, Vilavi représente 11 marques spécialisées dans le courtage en assurance et en crédit, et la gestion de patrimoine. Jacques Bouthier, qui avait commencé sa carrière dans le pétrole, disposait en 2020 d’un patrimoine estimé à 160 millions d’euros par le magazine Challenges.

      Un possible système de traite d’êtres humains

      L’enquête, confiée à la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne, vise désormais à mesurer l’étendue d’un possible système de traite d’êtres humains. Les premiers éléments auraient permis d’identifier de nombreuses autres jeunes femmes, parfois mineures, qui auraient connu des expériences similaires dans d’autres appartements détenus ou loués par l’homme d’affaires.

      De possibles chefs d’accusation qui ne sont pas sans rappeler l’affaire Epstein, milliardaire américain qui avait mis en place un réseau de prostitution d’envergure. Contactée par l’Humanité, l’avocate de Jacques Bouthier n’a pas souhaité s’exprimer.

      violsmineurspédocriminalitégrandes fortunes
      New York Times - World

      How a French Bank Captured Haiti

      How a French Bank Captured Haiti

      It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

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      By Matt ApuzzoConstant MéheutSelam Gebrekidan and Catherine Porter

      Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.

      Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.

      But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.

      “The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.

      Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.

      Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”

      It was all a mirage.

      The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.

      Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.

      Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.

      Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.

      And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.

      French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.

      Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.

      The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.

      That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”

      A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)

      Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?

      The Ransom

      How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

      Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.

      The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.

      By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.

      The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.

      The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.

      The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”

      But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.

      And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.

      More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.

      It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.

      “Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

      Hopes and Aspirations

      Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.

      Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.

      Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.

      Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.

      These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.

      Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.

      “Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”

      But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”

      Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.

      A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

      ‘We Owe More Than Before’

      Durrieu knew how to sell a dream.

      Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.

      It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.

      Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”

      None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.

      “None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”

      The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”

      Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.

      Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.

      The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.

      That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.

      The National Bank

      Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.

      The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.

      Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.

      The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.

      Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.

      Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”

      Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.

      Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.

      ‘Betrayed by Their Own Brothers’

      The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.

      In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”

      When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.

      Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.

      Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.

      “That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”

      That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.

      “They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”

      Dashed Hopes

      Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.

      The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.

      “It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.

      Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.

      The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”

      Yet Another Loan

      The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.

      Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.

      Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.

      It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.

      Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.

      “Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”

      The Fall of the National Bank

      Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.

      The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.

      Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.

      But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.

      In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.

      That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”

      As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.

      “It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”

      That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.

      By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.

      The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.

      After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.

      It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.

      Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.

      The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

      Haiti’s Lost Billions

      How a French Bank Captured Haiti

      Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

      Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

      Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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      La Turquie a l’intention de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie

      par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

      En octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.

      Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.

      À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.

      On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.

      En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.

      Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…

      Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.

      Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.

      Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »

      Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.

      BBC

      SANS TITRE

      Claire Denis is one of the most beloved filmmakers in international art-house cinema, but in a career that has stretched across three decades, her films haven't crossed over to a mainstream English-speaking audience. The closest she got up until now was with High Life in 2018, a science-fiction horror drama starring Robert Pattinson and Juliette Binoche. Now she is at the Cannes Film Festival with The Stars at Noon, which would appear, at first glance, to be even closer to a commercial genre movie. Adapted from the acclaimed novel by Denis Johnson, this is a romantic thriller set in the tropics, with two hot young Hollywood stars, Margaret Qualley and Joe Alwyn, an undercurrent of danger, and so many torrid sex scenes that it's quite a surprise when the actors have their clothes on.

      More like this: A dystopia where 'surgery is sex' Four stars for Decision to LeaveThe grossest film of 2022?

      Johnson's novel was set in Nicaragua in 1984. The film version is set in the present day, with Covid tests and face masks in abundance, but Denis is deliberately vague about whether the characters are in Nicaragua or some other Central American country. Indeed, she's deliberately vague about most things. Qualley plays Trish, who was once an idealistic campaigning journalist, but now seems to be stuck in this cesspool (her words) with no job, no purpose, and no money except for what she gets by sleeping with various militia officers and government ministers. Her home is a motel on the crumbling outskirts of a city with a shortage of luxury goods, but no shortage of armed soldiers on every corner. "I'm going home tomorrow," she declares, "or the day after". You get the feeling that she's been saying that for a long time.

      One night in the Inter-Continental Hotel bar, she spots Alwyn's character, Daniel, a brooding loner who claims to be working for an oil company, but keeps a gun stashed in his hotel bathroom. He wears a white suit which is obviously going to get a lot more stained and crumpled as the film goes on. Both Qualley and Alwyn are a little too fresh-faced and youthful to be the jaded, well-travelled lost souls they're supposed to be, but Qualley throws herself into the role with firecracker energy, and the gravel-voiced, chain-smoking Alwyn does a serviceable audition to be the next James Bond.

      The day after they've spent the night together in his hotel room, she spots him again, this time having a breakfast meeting with a businessman (Danny Ramirez). Or is he? Trish works out that the other man is a Costa-Rican policeman, and that he's planning to arrest Daniel at the very least. The lovers have to get out of the country as quickly and quietly as possible, and so they immediately spring into action. Well, no, not really. What they actually do is go back to her motel room for lots of sweaty sex, popping out on occasion to knock back industrial quantities of booze. Take the title of Denis' much-loved 2008 drama, 35 Shots of Rum, add an equivalent amount of beer, and you'll have some idea of how much alcohol they get through.

      The Stars at Noon

      Directed by: Claire Denis

      Starring: Margaret Qualley, Joe Alwyn, Danny Ramirez

      Length: 2 hours 15 minutes

      The characters' willingness to indulge in rest and recuperation – or, perhaps, their desperate, fatalistic need to do so – is typical of a film that has the nail-biting plot of a politically-charged conspiracy thriller, but which is much more concerned with atmosphere than activity. There are scenes in which the fugitives have to hotwire cars and wrongfoot their pursuers. There are shootings, assassinations and an over-friendly US "consultant" (Benny Safdie) who clearly works for the CIA. But over the course of two-and-a-quarter hours, Denis's beguiling, immersive film drifts here and there, as if its strength has been sapped by the steamy tropical heat.

      There is plenty of time to admire the ominous city streets and the lush countryside, and to appreciate the cool, jazzy score by the Tindersticks. There is also plenty of time to try and work out what on Earth is going on. The characters keep making gnomic, ironic comments, but it's almost impossible to tell what they mean or who they are. They hardly ever explain what's happening, and when they do explain it, you're left more confused than you were when they started.

      Maybe the film won't be a crossover hit, then. Partly because the characters look so healthily pretty, and partly because the mood is so woozy, The Stars at Noon feels more like a stylish pastiche of a Graham Greene novel than the story of real people battling their way out of a difficult, potentially deadly situation. It's beautifully made, but to enjoy it you have to relax, and let it wash over you. Just be careful not to treat it as part of a drinking game. Anyone who attempts to match the protagonists' alcohol intake will be hospitalised before the halfway mark…

      ★★★★☆

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      France24 - Monde

      Pfizer s'engage à vendre 23 vaccins et médicaments à prix coûtant aux pays les plus pauvres

      Publié le : 25/05/2022 - 12:29

      FRANCE 24 Suivre

      Le géant pharmaceutique américain Pfizer s'est engagé, mercredi 25 mai, à vendre à prix coûtant certains de ses médicaments et vaccins à 45 pays pauvres, dans le cadre d'une initiative annoncée lors du Forum économique de Davos.

      En Suisse, à l'occasion du Forum économique de Davos, la société Pfizer a pris position pour faciliter l'accès des pays les plus pauvres à ses traitements innovants. Le laboratoire pharmaceutique assure qu'il vendra 23 de ses médicaments et vaccins à prix coûtant.

      "Avec tout ce que nous avons appris et accompli ces deux dernières années, il est maintenant temps de commencer à refermer davantage le fossé" séparant "ceux qui peuvent avoir accès à ces innovations et ceux qui ne le peuvent pas", a expliqué le PDG du géant pharmaceutique, Albert Bourla, au cours d'une conférence de presse.

      Pour le moment, cinq pays (Sénégal, Rwanda, Ghana, Malawi et Ouganda) ont rejoint cet accord, qui se concentre sur cinq domaines thérapeutiques : les maladies infectieuses, l'oncologie, les maladies rares, les maladies inflammatoires et la santé féminine. "Cet engagement va accroître l'accès aux médicaments et vaccins brevetés de Pfizer disponibles aux États-Unis et dans l'Union européenne pour près de 1,2 milliard de personnes", a détaillé auprès de l'AFP Angela Hwang, responsable chez Pfizer.

      Today, we were joined by Rwanda, Ghana, Senegal, Malawi & Uganda as we launched a new initiative to help close the global health equity gap & enable sustained access to medicines and vaccines in 45 lower-income countries. More here: https://t.co/OuF96mN9l9 #HealthEquity #WEF22 pic.twitter.com/R9pboifXz7

      May 25, 2022

      Au total, 23 vaccins et médicaments de l'entreprise sont brevetés dans les domaines concernés. Cela inclut par exemple plusieurs traitements contre des cancers, mais aussi l'antiviral Paxlovid et le vaccin de Pfizer contre le Covid-19

      Si un prix plus avantageux a été négocié par ailleurs dans le cadre des efforts d'équité dans la lutte contre la pandémie, c'est celui-ci qui s'appliquera, a précisé Pfizer. La vente à prix coûtant signifie que seuls les coûts de fabrication et les dépenses de transport seront facturés dans les pays concernés. 

      Un "pas important vers une sécurité sanitaire durable" pour Paul Kagame

      Par ailleurs, si d'autres médicaments sont développés à l'avenir dans ces domaines, ils seront automatiquement inclus dans l'accord. Présent à Davos, le président rwandais, Paul Kagame, a qualifié l'initiative de "pas important vers une sécurité sanitaire durable", ajoutant que "l'engagement de Pfizer établit une nouvelle norme que nous espérons voir imitée par d'autres". L'accord a vocation à s'appliquer à terme à tous les pays à revenus faibles et à 18 pays à revenus faibles à intermédiaires, suivant la définition de la Banque mondiale. 

      Pfizer doit par ailleurs travailler avec les cinq pays déjà signataires pour identifier les changements nécessaires, notamment en matière de procédures, d'infrastructures ou encore de formation du personnel soignant, afin que ces traitements arrivent effectivement jusqu'aux patients.

      Albert Bourla a par ailleurs affirmé que le géant pharmaceutique continuait à travailler avec la fondation Bill & Melinda Gates, avec l'objectif de développer de nouveaux vaccins. "Les partenariats avec des entreprises comme Pfizer ont été essentiels aux progrès que nous avons réalisés", a réagi le milliardaire et philanthrope Bill Gates, également présent à Davos, citant l'exemple du vaccin contre les pneumocoques.

      Les maladies infectieuses tuent près d'un million de personnes chaque année dans ces pays pauvres, selon l'entreprise. L'annonce de Pfizer "va faciliter l'accès à certains de ses traitements essentiels, et espérons-le, permettre une meilleure lutte contre les maladies ciblées", a commenté auprès de l'AFP Amesh Adalja, spécialiste en maladies infectieuses.

      Avec AFP

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      Les cas de rougeole ont bondi de près de 80 % dans le monde, selon l'OMS

      L'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus réélu à la tête de l'OMS

      LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

      Au Sénégal, l'affaire "Astou Sokhna" remet le système de santé en question

      L'Humanité

      400 nouveaux puits de pétrole en Ouganda

      Actu

      Au cœur de l’Afrique des Grands Lacs, les projets pétroliers de TotalEnergies soulèvent une vive contestation.

      Marion d'Allard

      Edwin Mumbere a fait le voyage jusqu’à Paris. Et il n’est « pas venu pour négocier ». « Je suis là pour dire à TotalEnergies de renoncer à ses projets et à ses actionnaires de voter contre », confie ce jeune Ougandais, coordinateur du Centre for Citizens Conserving (Cecic), président, aussi, d’une alliance d’organisations qui luttent, dans son pays, en faveur d’une transition juste.

      Edwin Mumbere est en guerre et ses bêtes noires s’appellent Tilenga et Eacop, deux monumentaux projets pétroliers pilotés par la multinationale en Ouganda et en Tanzanie et dont les conséquences sur les populations, la biodiversité locale et le climat mondial sont dévastatrices. Deux projets interdépendants, sorte d’hydre à deux têtes consistant d’une part à forer 400 puits de pétrole en Ouganda – dont 132 au milieu du parc naturel de Murchison Falls –, d’autre part, à construire un oléoduc pour relier les forages de Tilenga à la côte tanzanienne : l’East African Crude Oil Pipeline (Eacop). Sur 1 443 kilomètres, l’immense serpent de fer, chauffé 24 heures sur 24 à 50 °C, traversera 200 rivières et deux lacs, dont le lac Victoria, plus grande réserve d’eau douce du continent.

      Sur place, depuis des années, la résistance s’organise, malgré la répression. « Au total, 100 000 personnes vont être affectées par ce projet à 10 milliards de dollars », explique Edwin Mumbere. Dans une région où 80 % de la population exploitent la terre à des fins vivrières, les expropriations font des ravages et les compensations prévues ne suffisent souvent pas à racheter un lopin. Pire, « certains paysans ne peuvent déjà plus utiliser leurs terres alors qu’ils n’ont toujours rien reçu de la part de Total », témoigne l’activiste. Une atteinte aux droits humains doublée d’ « une violation de nos droits culturels », poursuit Edwin Mumbere. « En Ouganda, la tribu Alur a pour tradition d’enterrer ses proches autour des habitations. Mais lorsque ces familles sont expropriées, l’État (via des financements de TotalEnergies – NDLR) les reloge ailleurs, dans des maisons collées les unes aux autres, autour desquelles il est impossible de faire reposer les personnes décédées », détaille-t-il. Une violence de plus, religieuse et symbolique, qui s’ajoute aux atteintes à l’environnement, elles aussi dramatiques pour les populations sur place. « Dans le district de Nwoya , les travaux ont déjà commencé. Les éléphants qui vivaient là ont fui et se sont rapprochés des zones habitées. Ils ont détruit des récoltes et deux personnes qui protégeaient leurs terres sont mortes, piétinées », raconte le militant.

      Ce lundi à Paris, Edwin Mumbere, accompagné de Baraka Lenga, spécialiste tanzanien du changement climatique, et de l’ancien évêque de l’église anglicane ­d’Ouganda, Nathan Kyamanya, a été reçu par la direction de TotalEnergies. Les trois membres de l’ONG GreenFaith ont redit leur opposition, répété que Tilenga et Eacop devaient être mis à l’arrêt. « Ils nous ont écoutés », témoigne Edwin Mumbere, mais « les réponses qu’ils ont pu nous donner ne nous ont pas convaincus. » Alors, pour lui, comme pour les autres, l’exigence ne change pas : « Il faut stopper ces projets, arrêter avec l’injustice climatique. » M. d’A.

      pétroleougandatotalEnergies
      France24 - Monde

      "Xinjiang Police Files" sur les Ouïghours : Adrian Zenz, anthropologue et cauchemar de Pékin

      Publié le : 24/05/2022 - 17:10

      Sébastian SEIBT Suivre

      Les révélations des “Xinjiang Police Files” sur la répression visant les musulmans ouïghours en Chine, publiées mardi par un consortium de médias, doivent beaucoup à un homme : Adrian Zenz. Cet anthropologue allemand est devenu, ces dernières années, l’une des principales cibles de la propagande chinoise pour son travail sur les conditions de vie de cette ethnie.

      Il est presque trois heures du matin dans le Minnesota où il habite depuis 2019, mais il ne faut pas plus de 30 secondes à Adrian Zenz pour réagir sur Twitter. Oui, il veut bien répondre à quelques questions, mais pas trop longtemps parce qu’il commence à être fatigué.

      On veut bien le croire. Et pas seulement à cause de l’heure tardive. Cet anthropologue allemand, spécialiste du traitement réservé par la Chine à la minorité ouïghoure, principalement musulmane, vient d’avoir une journée chargée. 

      “Paranoïa des autorités chinoises”

      C’est lui qui est à l’origine des “Xinjiang Police Files”, ces nouvelles révélations publiées mardi 24 mai par plusieurs médias – dont Le Monde en France – sur la machinerie répressive mise en place par Pékin dans la région du Xinjiang, où vivent les Ouïghours.

      “C’est la première fois que nous avons des documents authentiques qui présentent sans filtre la réalité du dispositif policier en place”, souligne Adrian Zenz. Il a obtenu plusieurs milliers de fichiers informatiques contenant les dossiers de 20 000 Ouïghours arrêtés et des directives policières appliquées entre 2000 et 2018 dans le Xinjiang. Ils proviennent des serveurs piratés des bureaux de la sécurité publique de deux districts de cette région. 

      Ces documents contiennent aussi bien des discours de Chen Quanguo, le secrétaire du Parti communiste chinois (PCC) pour le Xinjiang, que les notes du commun des agents de sécurité sur les individus arrêtés ou sous surveillance. “Ces fichiers démontrent à quel point la paranoïa des autorités au sujet de la soi-disant menace terroriste ouïghoure est partagée du haut de la hiérarchie jusqu’au bas de l’échelle”, précise Adrian Zenz.

      Les révélations viennent compléter le dossier à charge monté contre Pékin ces dernières années. La Chine a, notamment, été accusée de perpétrer des “crimes contre l’humanité” à l’encontre des Ouïghours, pour reprendre le terme utilisé dans une résolution adoptée par l’Assemblée nationale française en mars 2022.

      Nouvelle preuve de cette répression : des illustrations parfois très visuelles des pratiques chinoises. Les fichiers contiennent, en effet, 5 000 photos d'Ouïghours fichés, âgés de 3 à 94 ans. “C’est très marquant de voir ainsi des clichés de jeunes de 15 ans qui vont être envoyés en camps de rééducation”, note Adrian Zenz.

      Ce gigantesque fichier représente, d’une certaine manière, le couronnement du travail de fourmi que cet Allemand de 48 ans effectue depuis des années. Adrian Zenz incarne, en effet, pour beaucoup l’un des principaux visages de l’effort international pour dévoiler la politique répressive de Pékin dans le Xinjiang. 

      Sur la trace des Ouïghours par accident

      Il est même devenu celui qui “a jeté les fondations du plus grand affrontement de ces dernières décennies entre l’Occident et la Chine au sujet des droits de l’Homme depuis son petit bureau à Stuttgart”, à en croire un portrait que le Wall Street Journal lui a consacré, en 2019.

      Un an plus tôt, Adrian Zenz avait, à lui seul, poussé Pékin à se dédire. Alors que les premiers rapports circulaient sur le traitement réservé en Chine aux musulmans ouïghours, la Chine répétait inlassablement qu’il n’y avait rien à voir au Xinjiang. Sauf qu’Adrian Zenz avait fini par découvrir en ligne divers documents administratifs chinois officiels – des bons de commande de matériel, des rapports budgétaires – qui établissaient la réalité de la construction de camps d’internement.

      La publication de ces preuves avait poussé la Chine a changer de discours. Au lieu de nier en bloc, les autorités ont alors commencé à décrire ces camps comme de simples centres de formation. 

      “La ténacité d’Adrian Zenz a puissamment contribué à exposer les crimes du régimes chinois”, affirme Magnus-Fiskesjö, anthropologue et spécialiste des Ouïghours à l’université de Cornell, interrogé par le Wall Street Journal.

      Car l’Allemand ne s’est pas arrêté à ce premier coup d’éclat. Il a, ensuite, été le premier à évoquer le chiffre d’un million de Ouïghours “internés” – qui a ensuite été repris officiellement par l’ONU –, à découvrir des documents établissant en 2021 le travail forcé des Ouïghours et à contribuer à mieux comprendre l’ampleur du dispositif techno-policier mis en place dans le Xinjiang.

      Un tour de force d’autant plus impressionnant que “je n’avais rien demandé de tout ça et que je m’y suis intéressé un peu par accident”, souligne Adrian Zenz. Ce titulaire d’un diplôme d’anthropologie de l’université de Cambridge n’a, en effet, presque aucune connaissance du terrain au Xinjiang. Il ne s’y est rendu “qu’une seule fois il y a quatorze ans comme touriste”, rappelle le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung

      Il est plutôt un spécialiste du Tibet, auquel il a consacré la majorité de son travail. À l’époque où il étudiait cette région, l’homme fort de Pékin au Tibet était Chen Quanguo, qui y rodait ses techniques de “pacification”. Lorsque ce dignitaire du PCC a été nommé à la tête du Xinjiang, en 2016, Adrian Zenz a décidé de se concentrer sur cette province.

      Cible prioritaire pour la propagande de Pékin

      À défaut de connaissance du terrain, l’anthropologue met à profit sa maîtrise du mandarin et des arcanes du web. Après tout, il finançait depuis des années une partie de ses recherches “grâce à un deuxième emploi de programmeur pour une start-up de streaming”, note le Wall Street Journal.

      “Il est de toute façon impossible de faire du travail de terrain dans le Xinjiang, et l’analyse des données en ligne représente la meilleure opportunité pour comprendre ce qui s’y passe”, assure celui qui est persona non grata en Chine depuis l’an dernier et compare son travail à celui de détective. Et sa méthode a fait des émules. Que ce soit Shawn Zhang, un étudiant chinois au Canada qui a utilisé Google Maps pour cartographier les sites de construction des camps au Xinjiang, ou l’Australian Strategic Policy Institute qui gère le Xinjiang Data Project pour collecter les données publiques sur cette province.

      Trop c’est trop pour la Chine. Entre ses révélations et la porte qu’il a ouverte pour d’autres, Adrian Zenz est devenu l’une des principales cibles de la propagande chinoise. Internet est devenu l’un des pires endroits pour trouver des informations sur lui, tant les articles à charge contre cet universitaire écrit par des publications pro-Pékin abondent sur les réseaux sociaux et squattent les meilleures places dans les résultats de recherche sur Google. 

      Ce “born-again christian” (un individu ayant redécouvert sa religiosité) qui collabore à la Fondation américaine pour les victimes du communisme a été dépeint à de nombreuses reprises comme un pseudo-chercheur d’extrême droite. Il est même l’un des rares chercheurs critiques de Pékin a avoir eu droit à une double page à charge dans le Global Times, l’un des principaux médias officiels chinois.

      “Je ne suis pas étonné que Pékin s’en prenne à moi, en revanche j’ai été très surpris par l’ampleur des critiques propagées par des individus qui se sentent obligés de prendre la défense de la Chine”, reconnaît l’anthropologue. Il a eu du mal à se faire à ce déluge de haine, d’autant plus “qu’en m’attaquant, c’est la réalité de la souffrance des Ouïghours qui est remise en cause”, conclut-il. Une réalité que les 5 000 photos de Ouïghours fichés publiées à l’occasion des “Xinjiang Police Files” rend pourtant difficile à nier.

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      .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR CHINE

      Comment Pékin organise la surveillance 2.0 des Ouïghours

      Répression des Ouïghours : Washington dégaine de nouvelles sanctions contre la Chine

      Droits humains : Michelle Bachelet en visite en Chine pour enquêter sur le sort des Ouïghours

      Opex 360

      Le plus ancien des pilotes de chasse russes a été abattu en Ukraine, alors qu’il volait à bord d’un Su-25

      par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

      Ces derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.

      « Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.

      Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].

      Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.

      Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.

      La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.

      Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.

      Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».

      Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.

      BBC

      I’ll say yes to anything and stay up however late they want me to stay up … I want to seem like a hard worker – Brittany

      Matt had been working as an audit accountant at a firm in Canada for two years when he began to notice a change in his attitude towards his job. “There were mornings where I wouldn’t start my day until 1130,” recalls Matt. “I was just like, ‘What’s the point?’ My motivation was at an all-time low.”

      At the time, Matt, 24, had been working with a client known for its poor communication. “You work for an hour and a half, just to know that they’re going to change one number later on and you have to do the entire thing over again,” he recalls. His job featured lots of “repetitive and meaningless tasks”, and during busy periods, he often worked until midnight, sometimes even as late as 0300. “When you sign off [at midnight], you still feel kind of bad, because you know that there are people on your team that are still working,” he says.

      While Matt knew he was dissatisfied with his job, it wasn’t until he talked to a friend who worked in mental health that he recognised he was experiencing signs of burnout.

      More and more young workers have been reporting feelings of burnout. A 2021 survey from jobs website Indeed showed millennials and Gen Z workers were reporting the highest rates of burnout, at 59% and 58% respectively. Reporting rates among Gen Z were increasing fastest; in 2021, 47% of Gen Z said they were burnt out, compared to 53% of millennials.

      Additionally, a 2022 survey by US-based work-management platform Asana showed more Gen Z workers were reporting feelings of burnout than other age groups, while a 2021 survey of British workers showed 80% of Gen Z respondents reported feeling more burned out since the pandemic, compared to an average of 73% across all age groups.

      Burnout has been a significant problem within the working world for a while – but it’s worrying so many young people are already reporting feelings of burnout, in the earliest stages of their careers. Understanding why so many young people are feeling overwhelmed by work – and the unique factors fuelling this widespread sentiment – will be key to helping a generation of new workers as they take the first steps in their careers.

      A screen-time intensive culture, plus pressures to perform at all hours, are already bringing Gen Z to their knees (Credit: Getty Images)

      Intensified pressure points

      Kim Hollingdale, a visiting assistant professor of psychology at California’s Pepperdine University, and a licensed psychotherapist specialising in burnout recovery, notes pandemic stressors have caused higher rates of burnout across all generations.

      However, she believes that Gen Z has “the worst collection of stressors” among workers right now – from a lack of power at work to financial instability, the normalisation of hustle culture and an inability to unwind. And although all generations might be juggling high volumes of work, Gen Z has the least “workplace capital”, which means less power to set boundaries and say no to tasks.

      Brittany, 22, who works in the professional services industry in the US, says she feels under pressure to perform, which has led to the feeling of overwork and burnout. “I’ll say yes to anything and stay up however late they want me to stay up … I want to seem like a hard worker,” she says. But it has taken a toll, even though the job is relatively new. “It just makes me feel exhausted – I’m constantly tired. I still have the energy to see friends and do fun things on the weekends, but certainly not as much as I would if I felt less burnt out.”  

      Gen Z are also stressed about money, notes Hollingdale. A 2021 Deloitte survey showed 41% of millennials and 46% of Gen Z respondents felt stressed all or most of the time about their financial circumstances. Of course, older workers also encountered similar financial pressures early on in their careers, but Hollingdale argues these stressors are more acute right now.

      “The cost of living keeps going up faster than our salaries,” she says. For example, a US census data analysis shows median home prices increased 121% from 1960 to 2017, while median household income only increased 29%. Currently, rising inflation is pushing up prices around the world, and worker pay is not keeping pace, intensifying struggles.

      To pay their bills and get closer to milestones like home ownership, Hollingdale says Gen Z workers feel pressured to pick up additional work, potentially increasing chances of burnout. Microsoft’s latest Work Trend Index, released in March 2022, showed 70% of Gen Z respondents were considering earning additional income via a side project in the next year.

      “They finish whatever the job is that they’re working for their intended career plan, and rather than getting to relax, they’re going off to their side hustle to get a little extra cash,” explains Hollingdale. These additional pursuits, like entrepreneurship and content creation, have become increasingly common (and even glamourised) among Gen Zers – even though researchers have well documented the link between working long hours and burnout.

      Constant screen time may also be exacerbating the problem. Gen Z is more likely to use social media to unwind, with some research showing they spend 4.5 hours on social media daily (almost an hour longer than millennials report). This can subsequently make it more difficult to ignore the work notifications constantly popping up. “If you’re always on your phone, I can see it being so much easier to respond to a [work] text or to an email, compared to if you’re putting your kids to bed or having dinner with your family,” says Hollingdale.

      Brittany says she has trouble disconnecting after hours. She says she’s received work requests as late as 2230, sometimes linked to working with clients in different time zones. “It’s hard to log off,” she says. “I’m worried that I’m going to get another message telling me that I have to do something by tomorrow morning.” She also feels pressure to keep working if she sees that her boss is still working. “I don’t want to appear like I’m not putting in a lot of effort into the job. I don’t want to seem like I'm slacking.”

      The pandemic effect

      In addition to these general stressors, Gen Z are also facing unique challenges linked to the pandemic and the changes it has forced on the world of work.

      Many Gen Z workers, including Matt, started their jobs during the pandemic, and have only known remote or hybrid work – something that impacts their working lives, according to Peter Caven, a Toronto-based career coach specialising in young professionals. “It’s very difficult to onboard people to a new organisation and for that person to build and maintain effective relationships across the organisation when everybody’s working at home,” says Caven. This isolation can lead to exhaustion and burnout.

      A 2021 survey showed 80% of Gen Z respondents reported feeling more burned out since the pandemic, compared to an average of 73% across all age groups (Credit: Getty Images)

      Matt feels like he lost the opportunity to experience team camaraderie and friendships at the office. “A lot of people have said that in those first couple years, when you’re with people in the office until midnight, you’d all go out for pizza late at night,” he says. “We’re kind of missing that now because we work from home.”

      While there are employees across all generations working from home, millennials, Gen X and Boomers have almost all experienced pre-pandemic face-to-face time with colleagues. And even if they’ve started a new job amid the pandemic, mid-career professionals are more familiar with navigating a new workplace, explains Caven, making it easier to integrate into a new company remotely.

      This experience might also help older professionals to draw harder boundaries between work and home life; Oracle’s 2020 AI@Work Study showed 66% of full-time Gen Z workers who were in the workforce pre-pandemic reported working more hours per week than they did before Covid-19, compared to 59% of millennials and 48% of Gen X.

      Room for optimism?

      There’s not much Gen Z workers can do about some of the factors contributing to their burnout, like financial instability or a screen-centric culture.

      But one thing younger workers have on their side is a better awareness of burnout, and the willingness to speak up about it. Asana’s report showed that, compared to older generations, Gen Z is most comfortable discussing feelings of burnout with their managers.

      Although all generations might be juggling high volumes of work, Gen Z has the least “workplace capital”

      This could mean the growing problem of Gen Z burnout could help catalyse improvements in the way we work, suggests Hollingdale. “The ramifications could be positive,” she says. “For example, [there could be] a much greater attention to workplace wellness, and revolutionising the work environment to prevent burnout for these employees and others.”

      Yet not all these young workers are so optimistic.

      Although Matt says he still has good days amid the burnout and frustration, he believes burnout is inevitable for him and other Gen Zers, especially with remote work becoming commonplace. “The Zoom fatigue and working from home doesn’t make it easier,” he says. 

      Still, he’s planning on sticking it out; he says the overall experience of working at his firm is worthwhile, especially as he receives pay rises each year, and has recently been promoted. He also believes he’ll be rewarded for his effort. “Every mentor I’ve had talked about how hard they worked in their 20s so they could enjoy their future life and get ahead.”

      Brittany, however, is moving on from the position that’s burning her out. She doesn’t plan to stay long term, and will be pivoting to a different field entirely.

      Experiencing burnout made her confident working at her current company wasn’t aligned with her future work plans. “I realised that I’ll have the most energy and freedom during my early 20s, and I want to dedicate those years to studying for a career that I am passionate about, rather than working a job that doesn’t necessarily mesh with my long-term goals. I hope that working slightly more reasonable hours and pursuing science and engineering will allow me to achieve more balance in my life and fulfilment in the work that I do. Perhaps these are unrealistic expectations, but I’m willing to give it a shot,” she says.

      Yet, she’s not entirely jaded. “I’m the kind of person that never wants to retire – so I certainly haven’t given up yet on the working world.” 

      Matt and Brittany’s surnames are being withheld for job-security reasons

      France24 - Monde

      Brésil : nouveau bain de sang lors d'un raid policier dans une favela de Rio de Janeiro

      Publié le : 25/05/2022 - 06:19Modifié le : 25/05/2022 - 06:22

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      Une opération policière musclée a fait au moins 22 morts mardi dans la favela de Vila Cruzeiro, dans le nord de Rio de Janeiro. Le bain de sang intervient presque un an jour pour jour après le raid le plus meurtrier de l'histoire de la mégapole brésilienne.

      Nouvelle opération policière sanglante à Rio de Janeiro. Au moins 22 personnes ont été tuées, mardi 24 mai, dans la favela de Vila Cruzeiro, un an après le raid le plus meurtrier de l'histoire de la ville, qui avait déjà fait 28 morts. La police a précisé qu'au moins 11 victimes étaient des "suspects" et qu'une habitante de la favela avait été atteinte par une balle perdue.

      La police militaire brésilienne, qui mène fréquemment ce genre d'opérations matinales dans les favelas de Rio contre les narcotrafiquants, assure avoir été accueillie par des tirs alors qu'elle entamait une opération destinée à "localiser et capturer des criminels cachés" à Vila Cruzeiro.

      "C'était une opération prévue depuis des semaines, mais nous avons identifié des déplacements de criminels pendant la nuit et nous avons décidé d'intervenir", a expliqué le colonel Luiz Henrique Marinho Pires, qui a précisé que les suspects s'apprêtaient à fuir vers une autre favela. Il a également révélé qu'un hélicoptère utilisé par les policiers lors de l'opération avait été atteint par plusieurs balles.

      L'opération, qui a débuté vers 4 h du matin (9 h à Paris), visait particulièrement le Comando Vermelho ("Commando rouge"), l'une des principales factions criminelles du Brésil, "responsable de plus de 80 % des fusillades à Rio", a déclaré un porte-parole de la police à TV Globo. Treize fusils d'assaut, quatre pistolets, vingt motos et dix voitures ont été saisis lors de l'opération, mais la police n'a pas fait état de la moindre arrestation.

      La police qui tue le plus au monde

      Des habitants et militants associatifs dénoncent souvent, lors de ces opérations musclées de la police militaire de Rio, des bavures ou des exécutions extrajudiciaires de suspects, des exactions la plupart du temps impunies.

      En mai 2021, une opération policière dans la favela de Jacarezinho, à environ 10 km de Vila Cruzeiro, avait ainsi fait 28 morts, dont un policier, le bilan le plus lourd de l'histoire de la ville.

      "Ces opérations dans les favelas mettent en péril toute la population et empêchent le fonctionnement des services publics. Nous savons qu'elles ne seraient jamais tolérées dans des quartiers chics", explique à l'AFP Guilherme Pimentel, auditeur de la Défense publique, qui fournit une assistance juridique aux plus démunis.

      La police brésilienne est l'une de celles qui tue le plus au monde, avec plus de 6 100 morts en 2021, soit 17 par jour en moyenne.

      Les policiers de Rio étaient censés porter des caméras-piétons sur leurs uniformes à partir de ce mois de mai, mais l'utilisation de ce matériel a été reportée en raison de retards de livraison, selon la presse locale. Au-delà de l'utilisation des caméras, les experts en sécurité préconisent l'abandon de la logique de confrontation permanente dans la lutte contre le trafic de drogue, pour s'attaquer plutôt aux ressources financières des factions criminelles.

      Avec AFP

      Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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      Au Brésil, la police militaire entre devoir de réserve et soutien inconditionnel à Jair Bolsonaro

      REPORTAGE

      Brésil : des centaines de personnes manifestent contre les violences policières et le racisme

      BRÉSIL

      La police brésilienne reprend le controle de neuf favelas à Rio

      BBC

      Whenever I cook, it brings back memories of spending time in the kitchen with my grandmother

      When Elizabeth Ng was seven, her hideout wasn't the local playground or her bedroom, but the kitchen tucked at the back of a single-storey timber house in a beachside kampong (village) facing the Malacca Strait.

      Ng grew up in Malacca, Malaysia, and was raised by her maternal grandmother, living with her four siblings and 15 cousins while her parents travelled around Southeast Asia as salespeople. After school ended for the day, she would go home, finish her homework and be beckoned into the kitchen with the other girls. The tasks were menial but had to be handled delicately, like carefully slicing fresh makrut lime leaves or dodging splashes of burning gravy or syrup while stirring a pot of curry or pineapple jam over a flame.

      Peranakan cooking, a Southeast Asian cuisine with multicultural roots, created and popularised by nyonyas (Peranakan women), is often labour-intensive and time-consuming. Sometimes it takes several days to prepare one dish. Take ayam buah keluak (chicken and black nuts stew) for instance. The buah keluak, a nut native to Malaysian and Indonesian mangroves, has to be soaked in water for three to five days, changing the water every day, before extracting the black paste inside the nuts.

      The women in Ng's family would also clean and cut whole fresh chickens, and use a mortar and pestle to pound ingredients such as turmeric, lemongrass and shallots to make a rempah (spice paste). But Ng enjoyed the work, even when her grandmother chided her if there was a burnt smell coming from the pot. "I learnt to be meticulous and patient," Ng said. 

      Dishes like ayam buah keluak (chicken and black nuts stew) take several days to prepare (Credit: PixHound/Getty Images)

      Her grandmother had mastered cooking under Ng's great-grandmother, who had learned from her great-great-grandmother. "It was always mothers," Ng said.

      Now living in Singapore, Ng is passing on the secrets of her family recipes. "Whenever I cook, it brings back memories of spending time in the kitchen with my grandmother." On weekends, the financial services executive holds classes at her home, teaching eager adults how to make appetisers, gravies, dips, desserts and snacks, from the aromatic nasi ulam (a rice salad with mixed herbs) to a melt-in-your-mouth kueh salat (a cake made with glutinous rice and pandan custard).

      Peranakan food is known to be colourful and chockfull of local herbs and spices that give the eye-catching dishes their complex flavours. They can be spicy, salty and slightly sweet at the same time, like babi pongteh (pork braised with fermented soybean gravy); or sour, spicy and bursting with umami such as ikan asam pedas (spicy tamarind fish). Since most dishes require the ingredients to stew for long periods of time, all their flavours are released into the gravies, creating a tasty, indulgent mixture you can pour over rice or noodles, or dip your bread into.

      Elizabeth Ng leaned to cook Peranakan food from her grandmother and now teaches classes in her Singapore home (Credit: Rachel Phua)

      Desserts come in vivid shades of green, brown, yellow and blue – all dyed naturally using ingredients such as pandan leaves, gula melaka (palm sugar), turmeric and blue pea. For example, when making apom berkuah (rice flour pancakes), a few drops of blue pea tea are added to the batter and swirled to give each pancake a pretty blue spiral.

      Unique to Malaysia, Singapore and Indonesia, Peranakan food originated around the 15th Century. It is often considered one of Southeast Asia's first fusion cuisines, mixing Malay, Chinese, European and Indian influences.

      Men from South India, China and Europe – many of them single – had sailed to Southeast Asia in search of riches from sea trade. Some of them settled in the port cities of Malacca, Penang and Singapore along the Malay Archipelago, and started families with the local Southeast Asian women. Descendants of these blended families were called Peranakan, which means "local born".

      Under a patriarchal system, the women were in charge of the home. They cooked in a style they had learned from their Malay and Indonesian mothers: lots of stews and curries cooked in a plethora of local herbs and aromatics – lemongrass, blue ginger, pandan leaves, to name a few – which helped to preserve the food in a tropical climate without refrigeration, said Lee Geok Boi, author of In A Straits-Born Kitchen and other cookbooks.

      Peranakan desserts come in vivid shades of green, brown, yellow and blue (pictured: pulut tai tai) (Credit: MielPhotos2008/Getty Images)

      But they blended their food and cooking styles with ingredients introduced through trade. South Indian traders brought spices like coriander and cumin; while chillies were brought by the Portuguese after they captured Malacca in 1511. And some Malay-style dishes were tweaked to include pork (which the local Muslims would not eat) and Chinese ingredients that travelled well, such as pickled vegetables, dried mushrooms and shrimp, taucheo (fermented soybean paste) and soy sauce.

      "The local wives transformed [traditionally Chinese] dishes into babi pongteh [braised pork stew] and mah mee [stir-fried seafood noodles], which were more robust and varied than the original Fujian [a province in south-eastern China] dishes," said Violet Oon, a Peranakan chef who runs several eponymous restaurants in Singapore such as National Kitchen by Violet Oon Singapore and Violet Oon Singapore at Jewel.

      Peranakan culture reached its zenith in the late 19th and early 20th Centuries before the Great Depression and World War 2. The British had colonised what was then called Malaya, and the Peranakans became a bridge between the colonial settlers and newer immigrants from countries like China and India. The Peranakan community learned English, embraced Christianity and amassed wealth as bureaucrats and business owners.

      Lee Geok Boi holding her recipe book, In a Straits-Born Kitchen (Credit: Rachel Phua)

      Many elite Peranakan families employed servants. With more spare time, the wives were able to cook and experiment in the kitchen. "It was the combination of innovation, wealth and openness that led to an amazing fusion cuisine," said Dr Lee Su Kim, a sixth generation nyonya who has written fiction and nonfiction books about Peranakan culture.

      It was the combination of innovation, wealth and openness that led to an amazing fusion cuisine

      Though Peranakan girls were among the first females to be educated during this period, domestic skills like cooking were still an essential part of their upbringing – it was a matter of pride that they learned to cook in preparation for marriage.

      Oon said mothers of young men of marriageable age would visit friends who had daughters around the same age to hear the sound of the girls pounding spices in the kitchen with their mortar and pestle. If her pounding sounded correct, the girl was believed to be able to cook well.

      Peranakan dishes like ikan asam pedas (spicy tamarind fish) can be sour, spicy and bursting with umami (Credit: i'am/Getty Images)

      "It's not just about taste, but also colour, variety and finesse in presentation," said Lee Su Kim. Kueh (cake) had to be carefully cut into small diamond shapes with a serrated knife, displayed neatly on fine porcelain, when guests came, for example.

      After World War 2, the idea that women had to be domestic goddesses gradually faded away. A growing embrace of feminism meant that some younger women deliberately avoided the kitchen. 

      Oon, for example, said her mother, a secretary, never learned to cook until much later in life. "It was like a badge of honour for my mother to say that she could not even boil an egg," she said. But as a teenager, worried she wouldn't be able to taste her favourite dishes when her aunts got older or passed on, Oon decided to learn to cook the Peranakan dishes she loved as a child.

      But not all women snubbed cooking. In fact, it was women who popularised the cuisine among the masses. Some Peranakan women taught cooking classes between the 1950s and '80s to earn money. Before that, in the 1930s, Peranakan recipes began to appear in cookbooks, said Geok Boi. In 1931, The YWCA of Malaya Cookery Book was the first local cookbook to be published and featured several Peranakan recipes like pork sambal (spicy pork), hati babi bungkus (pig liver balls) and vindaloo (spicy meat curry), alongside other recipes.

      Violet Oon's aunts sharing a plate of hati babi bungkus (fried liver balls) (Credit: Violet Oon/A Singapore Family Cookbook)

      The first cookbook to label itself Peranakan was Mrs Lee's Cookbook: Nonya Recipes and Other Favourite Recipes. It was self-published in 1974 by Chua Jim Neo (also known as Mrs Lee Chin Koon after she married), the mother of Singapore's first prime minister Lee Kuan Yew. Another cookbook that popularised Peranakan cooking was My Favourite Recipes by Ellice Handy, a science teacher who had it published in 1952 to raise funds for the Methodist Girls' School in Singapore, where she taught. The book is still in print.

      As a Peranakan and a woman, it gives me ultimate pleasure to be still performing the duties of pleasuring the taste buds

      Today, women across the Malay archipelago are showcasing their talent and skill in well-known Peranakan restaurants, from Nancy Goh's Nancy's Kitchen, a stalwart in Malacca since 1999, to Annette Tan, who spearheads Peranakan private dining venue Fatfuku.

      "As a Peranakan and a woman, it gives me ultimate pleasure to be still performing the duties of pleasuring the taste buds," Oon said. "For a woman – cooking food is not only about deliciousness... food is the very essence of providing life."

      Nasi kerabu (a type pf nasi ulam with blue rice) is an aromatic Peranakan dish (Credit: simon2579/Getty Images)

      Nevertheless, being able to cook Peranakan food is no longer an identity marker for women. Many babas, or Peranakan men, are also cooking it and some of them helm restaurants today, such as Malcolm Lee and his one Michelin-starred restaurant Candlenut in Singapore, and MasterChef Singapore judge Damian D'Silva, who runs Rempapa also in the city.

      Six-hundred years on, Peranakan continues to endure and evolve. Whether served in restaurants or in the home, for modern-day Peranakans, the delicious recipes passed down over generations are a reminder of their rich, intricate heritage and the connection they have over family meals. 

      "It's such a beautiful and unique part of the culture you don't want to lose," said Lee Su Kim.

      BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" and changes the way the world thinks about food, through the past, present and future. 

      ---

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      France24 - Monde

      Guerre en Ukraine : à Kharkiv, on "dérussifie" les noms de rues

      Publié le : 25/05/2022 - 17:04

      Laura MOUSSET Suivre

      Dans la deuxième ville d'Ukraine, l'ancienne avenue de Moscou a été rebaptisée "Héros de Kharkiv", en hommage aux soldats qui ont défendu la cité. La mairie de Kharkiv a déjà renommé trois rues faisant référence à la Russie et souhaite poursuivre l’initiative. Les habitants approuvent la démarche.

      Valeurs Actuelles

      Perquisition au siège français de McKinsey pour des soupçons d’optimisation fiscale

      Après avoir émergé pendant la campagne présidentielle, l’affaire McKinsey reprend de plus belle. Dans la journée du mardi 24 mai, une perquisition menée par le Parquet national financier (PNF) a eu lieu au siège français du cabinet américain, rapporte Le Figaro. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 31 mars dernier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, après un rapport explosif du Sénat quant aux recours aux cabinets de conseils de l’exécutif. Selon ce dernier, les filiales françaises de la firme américaine auraient recours à de l’optimisation fiscale et n’auraient pas versé d’impôts sur les sociétés de 2011 et 2020. « Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés en France, mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans », était-il stipulé dans le rapport

      De son côté, le cabinet a indiqué avoir fourni « l’ensemble des informations requises » aux autorités dans le cadre de cette perquisition, assurant collaborer « pleinement avec les autorités publiques ». Et a réaffirmé son respect des « règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables ».

      Une autre procédure lancée par le Sénat

      Le Sénat avait également annoncé récemment avoir saisi le parquet pour « suspicion de faux témoignage » quant à la situation fiscale de McKinsey en France. Karim Tadjeddine, directeur associé du cabinet, est accusé d’avoir menti sous serment au cours d’une audition. « Nous payons l’impôt sur les sociétés en France et l’ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France », avait-il déclaré, contredisant le rapport sénatorial. Cette procédure dépendra néanmoins de celle lancée par le Parquet national financier, car il est d’abord nécessaire de déterminer si McKinsey a bien payé l’impôt en question.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      BBC

      Plans to extend Roald Dahl cemetery 'may harm' Roman site

      A plan to extend the cemetery where Roald Dahl is buried could "harm" a Roman site, archaeologists have said.

      Buckinghamshire Council wants to adds nearly 1,500 new plots to St Peter and St Paul's Church in Great Missenden.

      It hopes to extend into a field used for grazing next to the church but it is close to a site where Roman pottery had been found.

      A report to the authority said: "The proposal may affect a heritage asset of archaeological interest."

      Dahl is buried in the cemetery at St Peter and St Paul, having lived at Gipsy House on Whitefield Lane in Great Missenden for 36 years until his death in 1990.

      The author, known for classics like Charlie and the Chocolate Factory, The BFG and Matilda, died aged 74 from a rare cancer of the blood called myelodysplastic syndrome.

      According to the Local Democracy Report Service, the plans include plots for 480 full burials and 960 cremated remains.

      The land is owned by Buckinghamshire Council and is north of the Grade II listed church.

      An archaeology officer said in planning documents that the field is close to a medieval and Roman site.

      "If planning permission is granted for this development, then it may harm a heritage asset's significance so a condition should be applied to require the developer to secure appropriate investigation, recording, publication and archiving of the results," they wrote.

      Councillors will discuss the issue during a planning meeting on 31 May.

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      France24 - Monde

      Comment les États-Unis font-ils face à la pénurie de lait pour bébé ?

      Publié le : 23/05/2022 - 18:03

      Laura MOUSSET Suivre

      Plus de 30 tonnes de boîtes de lait en poudre pour bébé en provenance d’Allemagne ont atterri aux États-Unis, le 22 mai. Une livraison visant à alimenter le marché américain, qui fait face à une grave pénurie de lait infantile ces derniers mois. Pour y remédier, le gouvernement a récemment mis en place un pont aérien et a activé un texte hérité de la Guerre froide. Dans certaines villes, la solidarité s’organise pour aider les familles.

      Valeurs Actuelles

      SOS Chrétiens d’Orient au chevet de l’Ukraine

      Valeurs Actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-elle mobilisée dans la guerre russo-ukrainienne ? Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’est de l’Europe de l’Ouest, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.

      Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ? La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Budapest le 8 mars. Nous avons la chance d’entretenir de très bonnes relations avec les autorités, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…

      Quels sont les besoins les plus urgents ? Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, la nourriture manque cruellement – y compris les aliments pour bébé -, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture, et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de réfugiés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, un territoire officiellement moldave, mais majoritairement peuplé de russophones et d’ukrainophones, devenu de fait indépendant, prorusse et vers lequel 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils puissent recevoir aucune aide.

      Quels liens entretenez-vous avec les Églises, que ce soit en Hongrie, en Moldavie ou en Ukraine ?Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des curés de l’Église orthodoxe pour aider à l’accueil des réfugiés ; en Hongrie, nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché d’Odessa. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’Église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.

      Vous venez de rentrer de votre mission. Quel est à présent votre objectif ? Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes -car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé plus de 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du sud et de l’est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      BBC

      Dyson working on home robots

      Dyson is moving beyond vacuum cleaners and hand driers and will try to develop robots capable of helping with household chores.

      The company has announced plans to create a major robotics centre at its facility at Hullavington Airfield, in Wiltshire, that will work on new types of domestic robot.

      The site will be home to 250 robotics engineers.

      Dyson already produces robotic vacuum cleaners.

      Computer vision

      Founded in the UK, the company is now headquartered in Singapore.

      Dyson says it is investing heavily in developing new technology - and half of the 2,000 people to have joined the company this year are engineers, scientists or coders.

      It is also hiring robotics engineers across disciplines including computer vision, machine learning, sensors and "mechatronics".

      The company revealed glimpses of some of its work, in a video at the International Conference on Robotics and Automation, in Philadelphia.

      Robot arms are briefly seen picking up plates, a bottle of detergent and a soft toy - but what kind of commercial devices this work might lead to is not revealed.

      Dyson has been attempting to broaden the range of products it offers.

      It recently took a first step into wearable technology - but its over-ear headphones with an air-purifying mouth visor received mixed reviews online, with "odd-looking" and "dystopian" among the terms used to describe them.

      And some attempts to move into other areas have proved commercially unviable, most notably in 2019 when the company abandoned an electric-car project.

      More on this story

      Dyson headphones come with air vacuum for mouth

      Dyson scraps plans for electric car

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      France24 - World

      Pfizer offers to sell medicines to poorest countries on not-for-profit basis

      Issued on: 25/05/2022 - 14:03Modified: 25/05/2022 - 14:08

      NEWS WIRES

      US pharmaceutical giant Pfizer on Wednesday said it would sell its patented drugs on a not-for-profit basis to the world's poorest countries, as part of a new initiative announced at the World Economic Forum in Davos.

      "The time is now to begin closing this gap" between people with access to the latest treatments and those going without, chief executive Albert Bourla told attendees at the exclusive Swiss mountain resort gathering.

      "An Accord for a Healthier World" focuses on five areas: infectious diseases, cancer, inflammation, rare diseases and women's health -- where Pfizer currently holds 23 patents, including the likes of Comirnaty and Paxlovid, its Covid vaccine and oral treatment.

      "This transformational commitment will increase access to Pfizer-patented medicines and vaccines available in the United States and the European Union to nearly 1.2 billion people," Angela Hwang, group president of the Pfizer Biopharmaceuticals Group, told AFP.

      Five countries: Rwanda, Ghana, Malawi, Senegal and Uganda have committed to joining, with a further 40 countries -- 27 low-income and 18 lower-middle-income -- eligible to sign bilateral agreements to participate.

      "Pfizer's commitment sets a new standard, which we hope to see emulated by others," Rwanda's President Paul Kagame said.

      But he added that "additional investments and strengthening of Africa's health systems and pharmaceutical regulators" would also be needed.

      Seven years behind

      Developing countries experience 70 percent of the world's disease burden but receive only 15 percent of global health spending, leading to devastating outcomes.

      Across sub-Saharan Africa, one child in 13 dies before their fifth birthday, compared to one in 199 in high-income countries.

      Cancer-related mortality rates are also far higher in low and middle-income countries -- causing more fatalities in Africa every year than malaria.

      All this is set to a backdrop of limited access to the latest drugs.

      Essential medicines and vaccines typically take four to seven years longer to reach the poorest countries, and supply chain issues and poorly resourced health systems make it difficult for patients to receive them once approved.

      "The Covid-19 pandemic further highlighted the complexities of access to quality healthcare and the resulting inequities," said Hwang.

      "We know there are a number of hurdles that countries have to overcome to gain access to our medicines. That is why we have initially selected five pilot countries to identify and come up with operational solutions and then share those learnings with the remaining countries."

      'Very good model'

      Specifically, the focus will be on overcoming regulatory and procurement challenges in the countries, while ensuring adequate levels of supply from Pfizer's side.

      The "not-for-profit" price tag takes into account the cost to manufacture and transport of each product to an agreed upon port of entry, with Pfizer charging only manufacturing and minimum distribution costs.

      If a country already has access to a product at a lower price tier, for example vaccines supplied by GAVI, a public-private global partnership, that lower price will be maintained.

      Hwang acknowledged that even an at-cost approach could be challenging for the most cash-strapped countries, and "this is why we have reached out to financial institutions to brief them on the Accord and ask them to help support country level financing."

      Pfizer will also reach out to other stakeholders -- including governments, multilateral organizations, NGOs and even other pharmaceuticals -- to ask them to join the Accord.

      It is also using funding from the Bill & Melinda Gates Foundation to advance work on a vaccine against Group B Streptococcus (GBS), the leading cause of stillbirth and newborn mortality in low-income countries.

      "This type of accord is a very good model, it's going to help get medicines out," Gates told the Davos conference, adding that "partnerships with companies like Pfizer have been key to the progress we have made" on efforts like vaccines.

      (AFP)

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      France24 - World

      Taliban enforces burqa for female journalists: ‘We are the last ones resisting’

      Issued on: 25/05/2022 - 16:13

      Alijani Ershad Follow

      On May 19, female television hosts and journalists working in Afghan broadcasting received a new order from the Taliban: “Cover your face”. Our Observer, an Afghan TV presenter, explains how she received the order and how Afghan journalists have been resisting the Taliban’s resolve to “remove women from society”.

      The Taliban’s Ministry for Promotion of Virtue and Prevention of Vice issued the order to female journalists around Afghanistan, to be observed from Saturday, May 21. The Taliban made it clear that “any female presenter who appeared on screen without covering her face must be given some other job or simply removed”, according to Sonia Niazi, a presenter with TOLOnews.

      The day after the order came in, female journalists from three privately owned media companies in Afghanistan refused to comply, going on air with their faces visible. However, on May 22, they succumbed to the directive, citing “pressure and threats from the Taliban”, wearing a burqa or mask over the bottom half of their faces.

      Many male journalists and TV presenters in Afghanistan began wearing black masks in solidarity with their female colleagues. The trend caught on around the world, with journalists from various countries posting photos of themselves wearing black masks using the hashtag #freeherface.

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      When the Taliban captured Kabul and solidified their control over Afghanistan on August 15, 2021, many Afghan journalists left the country or went into hiding, fearing Taliban persecution. Up to 257 media outlets shut their doors in only three months and many others reduced their staff. The first victims of this massive crackdown were women, many of whom had to stay at home, afraid of the Taliban's reaction. 

      >> Read more on The Observers: Thousands of Afghan journalists out of a job since Taliban takeover

      A photo from a Taliban official press conference in #Kabul, where the female journalists had to cover their faces. Taliban has ordered women in #Afghanistan to have hijab in public. #Freeherface pic.twitter.com/3Pq2ZPfM08

      May 24, 2022

      ‘It was soul-crushing, I felt like they stole my identity’

      Yalda Ali is a host on TOLOnews. She told the FRANCE 24 Observers team about her life as a well-known female journalist and presenter under Taliban rule. 

      “When the Taliban took Kabul, I decided to stay in Afghanistan because I heard that they would prosecute the families of journalists who left the country. I could not leave my family behind to endure this just because I wanted to run. I decided to stay, so that if the Taliban came looking for me, they would only arrest me and not bother my family. So I stood my ground.

      In the two weeks after the Taliban took Kabul, our TV channel was shut down. After that, I heard that one of my male colleagues was going to start presenting “Bamdad-e-Khosh” [translation: Delighted Morning], the show that I used to host.

      It greatly saddened me, I was crying. I thought: ‘that’s it’. They removed women from the scene and there would only be men from now on. All day I was thinking that if this could break my heart and could crush my hope about the future as a woman in Afghanistan, then I’m sure that many other women would have the same feeling when they saw that a man had replaced me.

      That night, I called the television directors and told them I wanted my job back, I wanted to present my show. Fortunately, they accepted and I resumed my work.

      لبخندم ممنوع شددهانم ممنوع شدبزودی زن ممنوع pic.twitter.com/Ge4LzqwvVr

      May 20, 2022

      I was the first female journalist to go back to her work and it wasn’t easy. It was horrifying and I was expecting them to come and arrest me at any moment, I covered my face at the checkpoints to hide my identity.

      But I think it was a glimmer of hope for Afghan women to see me on TV screens. Every day I got messages from men and women saying how happy they are to see me on the show.

      But it was with some compromises too. The Taliban had made it clear that women's outfits on TV must conform to Islamic rules, as they define them.

      I had to wear an all-over, oversize black coat to hide my ‘body’s curves’ and cover all my hair very carefully. Before, I used to wear colourful dresses and show my hair. Anything I wanted to wear was my choice.

      Voir cette publication sur Instagram

      Une publication partagée par Yalda Ali Bayat (@yalda_ali_official)

      It was like this until May 19. I was recording a promotional video for our show when the set manager came inside the studio and told me “I’m sorry but you have to wear a mask to cover your face”.

      The directive came two weeks after the Taliban ordered all Afghan women to wear the full-coverage burqa in public places, prompting protests by some women’s rights activists. 

      >> Read more on The Observers: Afghanistan: Since the return of the burqa, women are slowly disappearing from the streets

      ‘It’s about our existence as women in society’

      At first, I didn’t take it seriously – I thought it was a joke. But the TV director came in with a piece of paper in his hand and confirmed it was real and definitive. I was the first host that had to do this.

      It was soul-crushing, I felt like they stole my identity. They are obliterating me as an independent human being and as a woman.

      There was a battle inside me over whether I should follow the order or not. But I think, in the end, our fight with them is more complex than what women wear or the freedom of our personal choices. It’s about our existence as women in society. It’s about me just being present on a TV set.

      And if this depends on covering my face, then let it be. I won’t give up. I will hold on and resist, in order to stay on the scene until the end. I will keep going no matter what to keep this flame lit – to keep alive the hope, willpower, and determination to fight for our rights as Afghan women.

      If I give up now, the Taliban would achieve their ultimate goal, which means removing women totally from society, and I won’t let them do that.

      The presence of Afghan women in society has already been diminished and we are the last ones who are resisting. But I feel it will not end here. They will ban women’s presence in the media or any other public space sooner or later, I’m sure of that. And what I’ll do on that day, honestly I have no idea.

      Since the Taliban took over, I’ve risked my life and my family's lives too. The day that they ban my presence on the TV, I will have no more reason to stay here. The only thing that I think these days is that Afghan women will not give up. We fight for our rights and our freedom and I hope that the world does not forget us.

      The Taliban has a long history of violence against journalists, particularly female journalists. Since their takeover in August 2021, at least 50 journalists and media employees have been detained or arrested, often violently, for several hours up to nearly a week, according to Reporters Without Borders. 

      In 2021, Afghanistan was the deadliest country for journalists, with nine journalists having lost their lives.

      Download the app

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      Valeurs Actuelles

      Venir en aide aux Ukrainiens

      Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, le nombre de réfugiés et de déplacés ne cesse de progresser. Plus de 5,2 millions de personnes ont quitté leur pays, selon l’agence de l’Onu pour les réfugiés (HCR). Près de six réfugiés ukrainiens sur dix ont fui en Pologne. La deuxième destination est la Roumanie. Suivent la Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie.

      Les hommes de 18 à 60 ans n’ayant pas le droit de partir, l’immense majorité des millions de personnes qui ont pris le chemin de l’exil sont des femmes et des enfants. Par ailleurs, plus de 7,7 millions de déplacés ont quitté leur foyer tout en restant dans le pays. Dès fin février, des fonds d’urgence ont été mis en place. En soutien à la Croix-Rouge ukrainienne et au Comité international de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge française a lancé un appel aux dons financiers pour aider la population touchée par le conflit. Présentes dans les pays limitrophes de l’Ukraine, les équipes de Médecins sans frontières comme celles de Médecins du monde cherchent à faire entrer du matériel médical et du personnel en Ukraine où elles s’activent dans les zones les plus touchées par les bombardements.

      De son côté, le Secours catholique Caritas France collecte des fonds pour financer l’action de ses partenaires en Ukraine et dans les pays voisins. Ces organisations distribuent des repas, gèrent des centres d’hébergement et prennent en charge le transport de personnes.

      Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le sud-ouest de l’Ukraine.

      Assurer une formation éducative

      La Fondation de France appelle à la générosité pour soutenir les associations humanitaires implantées notamment en Pologne, en Roumanie et en Moldavie. « Outre participer à l’évacuation des familles et à la distribution d’aide alimentaire, elles dispensent un appui psychologique aux réfugiés traumatisés par les bombardements, explique Karine Meaux, responsable des urgences à la Fondation de France. C’est important de divertir les jeunes exilés et d’accompagner leurs parents sur le plan juridique, notamment pour les formalités d’entrée dans un pays étranger. »

      À l’approche des vacances scolaires, les parents ne savent pas encore où leurs enfants suivront leur scolarité à la rentrée prochaine, en raison de l’absence de visibilité. « Si la situation politique leur permet de rentrer dans leur pays, il faudra les aider. Tout comme, s’ils restent dans leur pays d’accueil. Assurer un minimum éducatif et des sessions de divertissement tout en procurant une activité professionnelle aux mères, telles sont les priorités de nos partenaires pour les prochains mois », conclut Karine Meaux.

      Les dons Ifi consentis notamment à la Fondation Médecins sans frontières, Fondation Caritas ou Fondation de France donnent droit à une déduction de 75 % de leur montant de l’Ifi, dans la limite de 50 000 euros. Les dons versés aux associations permettent une réduction (66 % du montant des dons) de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ceux accordés à la Croix-Rouge, Médecins du monde ou Médecins sans frontières sont assortis d’une réduction de l’impôt sur le revenu (75 % de leur montant) dans la limite de 1 000 euros (au-delà, c’est la règle précédente qui s’applique).

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      BBC

      Ricky Gervais defends 'taboo' comedy after backlash

      Ricky Gervais has defended making jokes about "taboo subjects" after his new Netflix special drew criticism.

      In SuperNature, the stand-up comedian makes a string of what he describes as ironic and satirical jokes about trans people, female comedians and Aids.

      US LGBT rights group Glaad labelled the show "dangerous", "anti-gay" and "anti trans" after its release on Tuesday.

      However, Gervais told BBC One's The One Show on Tuesday that comedy is for "getting us over taboo subjects".

      He said: "I think that's what comedy is for, really - to get us through stuff, and I deal in taboo subjects because I want to take the audience to a place it hasn't been before, even for a split second.

      "Most offence comes from when people mistake the subject of a joke with the actual target."

      'These are just jokes'

      He said audience members go through a mixture of emotions when hearing a near-the-knuckle joke. "It starts and they go, what's he going to say? I tell the joke. Phew, they laugh.

      "It's like a parachute jump - it's scary, but then you land and it's all OK.

      "I think that's what comedy is for - getting us over taboo subjects so they're not scary any more. So I deal with everything. And I think we second guess the audience too much."

      However, Glaad took issue with his latest routine, with officials posting on the group's Twitter page: "It's full of graphic, dangerous, anti-trans rants masquerading as jokes. He also spouts anti-gay rhetoric an spreads inaccurate information about HIV."

      They also said Netflix "refuses" to enforce its own policy that content "designed to incite hate or violence" is not allowed on its platform.

      We watched the Ricky Gervais "comedy" special on Netflix so you don’t have to. It’s full of graphic, dangerous, anti-trans rants masquerading as jokes. He also spouts anti-gay rhetoric & spreads inaccurate information about HIV. 1/4

      In his special, Gervais explained that for each joke, he momentarily takes whatever stance would make it funnier - "without prejudice" - and that the gags do not represent his actual views.

      "In real life, of course I support trans rights," he said. "I support all human rights and trans rights are human rights.

      "Live your best life, use your preferred pronouns, be the gender that you feel that you are," he said before adding a punchline about trans women. He also referred to Eddie Izzard, who has identified as being gender fluid and has requested she/her pronouns.

      Gervais also said "it's mad to think that joking about something means you're anti-it".

      On The One Show, Gervais referred to his darkly comic Netflix series After Life, saying some had questioned whether the audience can "take this".

      "Of course they can," he continued. "Real life is much worse. These are just jokes. They don't mean anything. They're just for you to laugh for an hour or so. So that's why I deal in taboo subjects."

      His comments come amid a broader debate around what is acceptable to joke about in a comedy.

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      Last year, some viewers and Netflix staff complained about a stand-up special by US comedian Dave Chappelle, which they said was transphobic.

      Chappelle was attacked in stage earlier this month, with the man suspected of attacking him telling The New York Post he had found the parts of his routine about the LGBTQ+ community and the homelessness "triggering".

      Jimmy Carr was heavily criticised earlier this year for part of another Netflix special that included material about the murders of hundreds of thousands of people from Europe's traveller communities in the Holocaust.

      Earlier this month, the streaming giant reportedly told staff it supports "the artistic expression of the creators we choose to work with", and they could leave if they did not like it.

      According to Variety, the company said in an internal document: "We program for a diversity of audiences and tastes; and we let viewers decide what's appropriate for them, versus having Netflix censor specific artists or voices.

      "As employees we support the principle that Netflix offers a diversity of stories, even if we find some titles counter to our own personal values.

      "Depending on your role, you may need to work on titles you perceive to be harmful. If you'd find it hard to support our content breadth, Netflix may not be the best place for you."

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      In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

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      But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

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      How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

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      By Catherine PorterConstant MéheutMatt Apuzzo and Selam Gebrekidan

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      DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.

      The harvest has begun.

      Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.

      She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.

      Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.

      Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.

      But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.

      The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.

      Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.

      Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.

      Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.

      “There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”

      He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.

      Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.

      How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?

      Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

      But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.

      Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

      Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

      The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

      The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

      Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

      Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

      The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.

      But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.

      No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.

      So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.

      It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.

      The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

      But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.

      This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.

      And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.

      Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.

      “This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.

      “The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”

      Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.

      The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.

      In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.

      We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.

      For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.

      We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.

      The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.

      That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.

      But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”

      In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.

      Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.

      They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”

      The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.

      But Haiti’s troubles didn’t end there.

      The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.

      Emmanuel Macron’s Second Term as President of France

      The reelection of Emmanuel Macron on April 24 marked the end of a presidential campaign that pitted his promise for stability against extremist views.

      Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.

      Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.

      That left precious little to run a country, much less build one.

      In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.

      Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

      Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.

      Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.

      In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.

      The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.

      A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”

      “It would have set a precedent” for many other countries, he said.

      Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”

      “When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

      The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.

      “People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”

      The excitement was short-lived.

      A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.

      “France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.

      “That’s the job of historians,” the ministry said.

      Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)

      Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.

      The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.

      “This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.

      The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.

      “As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.

      “We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”

      The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.

      The most profitable colony in the world

      During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.

      All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.

      Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.

      The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.

      Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.

      “O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”

      “To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”

      France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.

      The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”

      The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.

      Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.

      They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.

      Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.

      After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.

      Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”

      Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.

      Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.

      The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.

      But for their masters, it set a chilling precedent.

      “The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”

      Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”

      The ultimatum

      Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.

      Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”

      That day finally came, 21 years after independence.

      On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.

      They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.

      If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”

      “I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”

      Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.

      The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.

      But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.

      But after three days of meetings, he relented.

      Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.

      The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.

      But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.

      In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.

      But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.

      In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.

      “It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”

      The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.

      The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.

      So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.

      Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.

      It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.

      “Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”

      ‘Reduced by Death’

      In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.

      The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.

      In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.

      Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.

      “With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.

      By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.

      What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.

      Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.

      In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.

      Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:

      His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.

      The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.

      In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.

      In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.

      By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”

      It was reminiscent, he said, of slavery.

      ‘Ready to Fight’

      The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.

      The French government threatened war to collect the rest.

      “An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”

      In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.

      Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.

      “The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.

      In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.

      The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.

      ‘And Then Sells Himself’

      From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.

      The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.

      In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.

      “They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.

      “After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”

      Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.

      The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.

      In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

      Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.

      While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.

      One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”

      The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.

      Nearly the only thing Haitian about it was the name.

      Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.

      After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.

      The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

      There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.

      It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.

      When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.

      From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.

      “It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.

      Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.

      “The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”

      Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.

      Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.

      “There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.

      The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”

      ‘President for Life’

      A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.

      François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.

      The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.

      “The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”

      Instead, Duvalier drove his country into despair.

      The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”

      Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.

      Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”

      Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.

      After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.

      After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.

      Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.

      After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.

      Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.

      The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.

      By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.

      “This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”

      ‘All the Better’

      The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.

      Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.

      Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.

      As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.

      After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.

      Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”

      Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”

      Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.

      Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”

      But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.

      And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.

      That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.

      Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.

      With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.

      Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.

      The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.

      The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.

      “Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.

      “We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”

      Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.

      Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.

      “It’s not finished,” he said.

      ‘Resign yourself to mizè’

      The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.

      As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.

      “All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.

      “Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”

      Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.

      Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.

      Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.

      “You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.

      By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.

      “It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”

      Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.

      “If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”

      Then, she got back to work.

      The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

      Haiti’s Lost Billions

      How a French Bank Captured Haiti

      Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

      Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

      Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.

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      France24 - World

      North Korea launches ballistic missiles hours after Biden leaves Asia

      Issued on: 25/05/2022 - 01:03

      NEWS WIRES

      North Korea fired three ballistic missiles off its east coast on Wednesday, Seoul's military said, just hours after US President Joe Biden left the region following a trip in which he agreed to boost measures to deter the nuclear-armed state.

      South Korea's Joint Chiefs of Staff said the three ballistic missile launches were fired in the space of less than an hour from the Sunan area of the North's capital Pyongyang.

      North Korea has conducted a flurry of missile launches this year, from hypersonic weapons to test firing its largest intercontinental ballistic missiles (ICBMs) for the first time in nearly five years. It also appears to be preparing to test a nuclear weapon for the first time since 2017.

      U.S. and South Korean officials had recently warned that North Korea appeared ready for another weapons test, possibly during Biden's visit, which was his first trip to Asia as president.

      A White House official said that Biden, who departed Japan on Tuesday evening, had been briefed on the launches and would continue to receive updates.

      Japan reported at least two launches, but acknowledged that there may have been more. One of the missiles flew a distance of about 750 km (465 miles) to a maximum altitude of 50 km and appeared to be capable of shifting its trajectory in flight, Japan's defence minister said. Another missile flew about 300 km and reached a maximum altitude of 550 km, he said.

      Japanese broadcaster NHK said the missiles appeared to have fallen outside Japan's exclusive economic zone (EEZ).

      The U.S. military's Indo-Pacific Command said it was aware of "multiple" launches. They highlighted the "destabilising impact of the DPRK's illicit weapons programme" but did not pose an immediate threat, it said in a statement, using the initials of North Korea's official name.

      In Seoul over the weekend, Biden and his South Korean counterpart Yoon Suk-yeol agreed to hold bigger military drills and deploy more U.S. strategic assets if necessary to deter North Korea's intensifying weapons tests. Read full story

      But they also offered to send COVID-19 vaccines to North Korea as the isolated country battles its first confirmed outbreak, and called on Pyongyang to return to diplomacy. Read full story

      There had been no response from Pyongyang to the diplomatic overtures or offers of aid, Biden said at the time.

      The waning hours of Biden's visit to the region also saw Russian and Chinese bombers flying joint patrols near Japanese and South Korea air defence zones on Tuesday in a pointed farewell. 

      (REUTERS)

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      La Pologne veut se procurer des chars Leopard 2 ou K2 Black Panther pour remplacer les T-72 livrés à Kiev

      par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

      Ceux qui ont prophétisé la fin du char de combat dans leurs commentaires sur les déboires des forces russes en Ukraine en seront sans doute [et encore] pour leurs frais. En tout cas, cette opinion n’est pas partagée par la Pologne, qui a récemment livré à Kiev un nombre a priori significatif de T-72 hérités de la période où elle est membre du Pacte de Varsovie.

      Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.

      Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.

      Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.

      Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.

      Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.

      Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

      Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.

      New York Times - World

      Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

      Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

      The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

      The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

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      By Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter and Constant Méheut

      In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.

      They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.

      The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.

      The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.

      Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

      But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.

      Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.

      “I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

      For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.

      But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.

      By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.

      Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.

      After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.

      Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.

      Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.

      But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.

      And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.

      “We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”

      At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.

      But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.

      Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.

      Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.

      The Ransom

      How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

      Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.

      The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.

      American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”

      “It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”

      More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.

      When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.

      “What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.

      ‘Detrimental to American Interests’

      “Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”

      For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.

      He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”

      “Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”

      Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.

      By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.

      The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.

      The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.

      As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.

      One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.

      Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.

      No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.

      “It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.

      Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.

      Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.

      French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.

      Claiming the Gold

      Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.

      His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.

      Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.

      Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”

      According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.

      Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.

      Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.

      In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.

      Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.

      Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.

      The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.

      Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.

      The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”

      Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”

      At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.

      But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.

      In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.

      “The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”

      ‘The Triumph of the Wolf’

      An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.

      American troops occupied the country the same day.

      The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.

      The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.

      Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.

      The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.

      “If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.

      Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”

      Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.

      John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.

      At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”

      Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.

      The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.

      Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”

      “The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.

      “Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”

      The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.

      Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.

      “It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.

      The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.

      In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.

      When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.

      American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.

      According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.

      Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.

      “This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.

      As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.

      With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.

      “The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.

      Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.

      “The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”

      “In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”

      ‘Haiti Does Not Want This Loan’

      For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.

      “Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.

      Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.

      By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.

      Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.

      National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.

      Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.

      That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.

      Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.

      Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.

      Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.

      How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.

      Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.

      “This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.

      “I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.

      The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

      Haiti’s Lost Billions

      How a French Bank Captured Haiti

      Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

      Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

      Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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      La Lituanie propose une coalition navale pour forcer le blocus russe sur le blé ukrainien

      par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

      Va-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?

      Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…

      Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».

      Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.

      « Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».

      Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.

      « À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».

      C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.

      « Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.

      Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.

      « Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.

      A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.

      « Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.

      Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].

      En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?

      France24 - World

      Special programme: Colombia's peace deal generation

      Issued on: 25/05/2022 - 12:31Modified: 25/05/2022 - 12:33

      Genie GODULA Follow

      Over two thirds of young Colombians say their lives have got worse over the past year, which saw a fierce crackdown on anti-government protests in a country still recovering from five decades of conflict. Six years after the peace deal with the FARC rebels, many young people are backing the former mayor of Bogota, Gustavo Petro, in the May 29 presidential election. If he wins, Petro would become Colombia's first-ever leftist leader. In this special edition of Inside the Americas, we meet several young Colombians who are hoping for change.

      They include Alexa Rochi, a former FARC fighter who's now a freelance photographer. She reflects on her time in the guerrilla, on the 2016 peace deal and on the dangers of opposing the system in Colombia today.

      Jennifer Pedraza, a leader of the 2021 student protests, is now Colombia’s youngest-ever MP. She says she hopes for a president who will fight for social justice, for more work and for equality.

      Gonzalo and Walter Queragama are two indigenous brothers who express the pain of being displaced by violence through rap. The question of the representation of minorities is crucial in the upcoming election.

      One common theme emerges: this new generation of Colombians is determined to fight for a peaceful and more equal society.

      Programme prepared by Camille Février and Claire Hopes, filmed par Georges Yazbeck. 

      Laura Chara, Pascale Mariani and Juan Orozco contributed reporting in Colombia.

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      Former guerrilla Petro wins decisive presidential primary victory in Colombia

      Retired Colombian soldiers confess to murdering scores of civilians

      In landmark ruling, Colombia legalises abortion up to 24 weeks of pregnancy

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      Le PHA Mistral et la frégate Courbet ont saisi près de deux tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée

      par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

      En 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].

      Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».

      À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.

      Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.

      La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.

      #Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe

      — Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022

      À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.

      Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la décennie ».

      Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.

      Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.

      New York Times - World

      6 Takeaways About Haiti’s Reparations to France

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      The Ransom

      How did the modern world’s most successful slave revolt give birth to a desperately poor nation? Here is a summary of what a team of New York Times correspondents found out.

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      By Eric Nagourney

      A failed state. An aid trap. A land seemingly cursed by nature and human nature alike.

      When the world looks at Haiti, one of the poorest nations on the planet, sympathy for its endless suffering is often overshadowed by scolding and sermonizing about corruption and mismanagement.

      Some know how Haitians overthrew their notoriously brutal French slave masters and declared independence in 1804 — the modern world’s first nation born of a slave revolt.

      But few know the story of what happened two decades later, when French warships returned to a people who had paid for their freedom with blood, issuing an ultimatum: Pay again, in staggering amounts of cold hard cash, or prepare for war.

      For generations, the descendants of enslaved people paid the descendants of their former slave masters, with money that could have been used to build schools, roads, clinics or a vibrant economy.

      For years, as New York Times journalists have chronicled Haiti’s travails, a question has hovered: What if? What if the nation had not been looted by outside powers, foreign banks and its own leaders almost since birth? How much more money might it have had to build a nation?

      For more than a year, a team of Times correspondents scoured long-forgotten documents languishing in archives and libraries on three continents to answer that question, to put a number on what it cost Haitians to be free. Here are the takeaways from a series of stories appearing this week.

      The Double Debt That Started It All

      When a French warship bristling with cannons sailed into the port of the Haitian capital in 1825, an emissary from King Charles X came ashore and delivered an astonishing demand: France wanted reparations from the people it had enslaved.

      Ordinarily, the defeated are the ones who pay reparations, not the victors. Just a decade earlier, France had been forced to pay them to its European neighbors after the failed military campaigns of Napoleon — the very emperor whose forces were also defeated by the Haitians. But Haiti was virtually alone in the world, with no powerful allies. It was fearful of being invaded and eager to establish trade with other nations, so it agreed to pay.

      The demand was for 150 million French francs, to be turned over in five annual payments, far more than Haiti could pay.

      So France pushed Haiti to take a loan from a group of French banks to start paying. That Sisyphean weight came to be known as the double debt.

      The True Cost to Haiti Then — and Today

      The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years. In all, they added up to about $560 million in today’s dollars.

      The Ransom

      How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

      But the loss to Haiti cannot just be measured by adding up how much was paid to France and to outside lenders over the years.

      Every franc shipped across the Atlantic to an overseas bank vault was a franc not circulating among Haiti’s farmers, laborers and merchants, or not being invested in bridges, schools or factories — the sort of expenditures that help nations become nations, that enable them to prosper.

      After reviewing thousands of pages of archival documents, some centuries old, and consulting with 15 of the world’s leading economists, our correspondents calculated that the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth over time. That is as much as eight times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

      “Neocolonialism through debt,” is how Thomas Piketty, one of the economists we spoke with, put it. “This drain has totally disrupted the process of state building,” he said.

      And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years.

      The French Bank That Struck Gold

      The French government sapped Haiti with its demand for reparations, but in later years the French approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

      After half a century of crushing payments tied to the double debt, Haitians celebrated the news that at last the country would have its own national bank, the sort of institution that in Europe had financed railroads and factories.

      But the National Bank of Haiti was Haitian in name only. It was a creation of Crédit Industriel et Commercial, a Paris-based bank commonly known as C.I.C., and its investors. They controlled Haiti’s national bank from Paris and took a commission on nearly every transaction the Haitian government made. Original records uncovered by The Times show that Crédit Industriel and its investors siphoned tens of millions of dollars out of Haiti, while saddling the country with still more loans.

      It did not take long after the initial celebrations for Haitians to realize that something was wrong.

      “Isn’t it funny,” one Haitian economist wrote, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

      The U.S. Treated Haiti Like a Cash Register

      When the American military invaded Haiti in the summer of 1915, the official explanation was that Haiti was too poor and too unstable to be left to its own devices. Secretary of State Robert Lansing made little effort to mask his contempt for the “African race,” casting the occupation as a civilizing mission intended to end “anarchy, savagery and oppression.”

      But a hint of other motives had come the winter before, when a small team of Marines entered Haiti’s national bank and strolled out with $500,000 in gold. Within days, it was in the vault of a Wall Street bank.

      “I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” the general who led the U.S. forces in Haiti, said years later, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

      National City Bank was the predecessor of Citigroup, and along with other powers on Wall Street, it pushed Washington to seize control of Haiti and its finances, according to decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The Times.

      For decades to come, the United States was the dominant power in Haiti, dissolving parliament at gunpoint, killing thousands and shipping a big portion of Haiti’s earnings to bankers in New York while the farmers who helped generate the profits often lived near starvation.

      Some historians cite tangible gains for Haiti during the U.S. occupation, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service. But they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up workers in ropes, making Haitians build roads for no pay and shooting those who tried to flee.

      For a decade, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate, according to nearly two dozen annual reports prepared by American officials and reviewed by The Times.

      At times, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money paying their own salaries and expenses than on public health for the entire country of about two million people.

      The Scourge Within: Corruption

      “They were betrayed by their own brothers, and then by foreign powers.”

      Those are the words of Georges Michel, a Haitian historian who, like many Haiti experts, says the country’s troubles cannot be explained without acknowledging the deeply embedded culture of corruption.

      The 19th-century Haitian official who engineered a sweetheart deal for a bank in France — and then retired there?

      “That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” Mr. Michel said. “I would say it’s almost a rule.”

      Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain. Elected legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

      It is a problem of long standing.

      In an 1875 loan, the French bankers took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

      Nearly a century later, when a bookish doctor named François Duvalier was elected president, the country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt.

      That was in 1957.

      For the next 28 years, Duvalier and his son shared a dictatorship notorious for corruption and brutality. Professionals fled the country. A desperate country became still more desperate, and the Duvaliers looted hundreds of millions of dollars.

      Haiti was perhaps poorer than ever.

      The History the French Don’t Teach

      The double debt has largely faded into history. Generations of French profited richly from the financial exploits of their forebears, but that is rarely taught in classrooms. The Times spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s double debt. Most said they had never heard of it. “This is part of my family history I never knew,” said one sixth-generation descendant of Napoleon’s first wife.

      That is no accident. France has worked hard to bury this part of its past, or at least play it down.

      Even in Haiti, the full story was long unknown. Then in 2003, President Jean-Bertrand Aristide stunned Haitians by denouncing the debt imposed by France and demanding reparations.

      France moved quickly to try to discredit him. Talk of reparations was alarming to a nation with other former colonies still suffering the legacy of exploitation. The French ambassador to Haiti at the time recalls the reparations demand as “explosive.”

      “We had to try to defuse it,” he says.

      Mr. Aristide even offered a precise figure for what France owed, eliciting mockery. But Haiti’s long-term losses, The Times found, turned out to be surprisingly close to his estimate. He may even have been too conservative.

      In 2004, Mr. Aristide found himself being hustled onto a plane in an ouster arranged by the United States and France. The Americans and the French have defended the move by citing the need for stability in Haiti, which was torn by unrest. But with the passage of time, another former ambassador acknowledged that there may have been other factors.

      The Haitian president’s abrupt removal, he told The Times, was “probably a bit about” his call for reparations, too.

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      L'Humanité

      TotalEnergies : toujours plus de cash au détriment du climat

      Actu

      En 2022, changement de nom mais pas de pratiques pour la transnationale : plus de 70 % de ses investissements devraient aller aux énergies fossiles d’ici à 2030. L'assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies s'est tenue ce mercredi à Paris dans une salle presque vide, en raison du blocage des portes par des militants environnementaux. La multinationale s’apprête néanmoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires. De quoi faire taire les dissensions ?

      Marion d'Allard

      Au grand raout des actionnaires de TotalEnergies, c’est en général la bonne humeur qui domine. Mais à l’assemblée générale du pétrolier français, qui s'est tenue ce mercredi à Paris, la fête a tourné court : des militants de plusieurs ONG, parmi lesquelles Greenpeace, Alternatiba ou encore les Amis de la Terre, ont bloqué les principaux accès de la salle Pleyel. Et l'AG s'est tenue dans une salle presque vide. Après l’annonce de profits record – 14 milliards d’euros en 2021 – et une hausse de 46 % de son chiffre d’affaires en un an, la multinationale s’apprête nénamoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires.

      Une rentabilité indécente après deux années de pandémie, alors que la guerre en Ukraine menace la stabilité économique et que l’urgence climatique impose aux géants des énergies fossiles un changement radical de braquet. Mais, chez TotalEnergies, la transition écologique semble cantonnée au rang des beaux discours – et d’un changement de nom qui fleure bon le greenwashing.

      Tout miser sur sur le sous-sol

      En dépit de nouveaux investissements fléchés vers les énergies renouvelables, la politique du groupe reste désespérément centrée sur le sous-sol. Jusqu’en 2030, le pétrolier prévoit que plus de 70 % de ses dépenses d’investissements restent dédiées aux énergies fossiles, avec le gaz en tête de gondole et le gaz naturel liquéfié (GNL) – dont le prix de vente a bondi de 82 % en un an – en produit phare.

      Dans les documents internes remis aux actionnaires, la firme expose clairement ses intentions. En 2022, prévoit-elle, le GNL, « second pilier de (la) stratégie de croissance rentable », selon Patrick Pouyanné, PDG du groupe, continuera de remplir les caisses en « générant une croissance structurelle du cash-flow de 1 milliard de dollars » (937 millions d’euros). Et si la hausse de la demande mondiale en GNL est en partie liée à la guerre en Ukraine, TotalEnergies n’a pas pour autant décidé de retirer ses actifs de Russie.

      Pourquoi TotalEnergies s'accroche à ses activités en Russie

      Au contraire. Dans une note publiée il y a quelques semaines, le T-lab (centre d’innovation et de recherche) démontrait que le gaz représentai, à lui seul la moitié des perspectives de développement du groupe, avec 40 % de ses réserves situées en Russie. La multinationale conserve ainsi ses objectifs d’augmenter de 50 % sa production de gaz sur la période 2015-2030 et d’en doubler les ventes entre 2019 et 2030. Pourtant, TotalEnergies l’affirme : son ambition est « de devenir un acteur majeur de la transition énergétique ». Une antinomie plus stratégique qu’il n’y paraît.

      « En plein déni de réalité »

      « Total a peur de voir ses actionnaires partir du fait de son positionnement en contradiction avec les politiques climatiques », expliquait récemment l’économiste Maxime Combes, l’un des auteurs de la note du T-lab. Pour les « fidéliser », la multinationale « leur verse toujours plus de dividendes ». Mais elle tente également de verdir son image.

      Lors de l’assemblée générale, les actionnaires seront d’ailleurs appelés à un vote consultatif sur le « sustainability and climate progress report 2022 » , sorte de plan climat interne censé mettre le groupe sur la voie de la baisse de ses émissions en réponse aux objectifs de neutralité carbone fixés à l’horizon 2050 par l’Agence internationale de l’énergie. Un document qui rend compte, aussi, « des progrès réalisés », affirme la direction.

      Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total

      L’ONG Reclaim Finance a mis son nez dedans, et ses conclusions sont sans appel : « TotalEnergies multiplie les engagements à géométrie variable pour mieux masquer l’absence complète d’objectifs », estime Guillaume Pottier, chargé de campagne pour l’organisation. « En plein déni de réalité face à l’urgence climatique, il prévoit une baisse insignifiante de ses émissions réelles », poursuit-il.

      Entourloupe sur les normes

      Reclaim Finance démontre ainsi que le pétrolier s’en sort en jouant sur les mots, ou plutôt sur les normes. « TotalEnergies prend soin d’indiquer qu’il atteindra la neutralité carbone d’ici à 2050 sur son Scope 3 », explique l’ONG. Un détail révélateur. Car les émissions de gaz à effet de serre sont segmentées en trois catégories : les émissions directes de l’entreprise – Scope 1 –, les émissions indirectes liées au processus de production – Scope 2 – et enfin toutes les émissions indirectes, qui ne reposent donc pas sur la seule responsabilité de l’entreprise – Scope 3. En n’évoquant que cette dernière catégorie, TotalEnergies « rejette la responsabilité de la transition sur ses clients », résume Reclaim Finance.

      400 nouveaux puits de pétrole en Ouganda

      Le modèle « vert » défendu par TotalEnergies repose, enfin, sur la compensation carbone et sur la capture directe de CO2 – y compris sur les centrales à gaz. Une technologie encore immature mais dont le groupe compte bien, à terme, tirer profit en « utilisant le CO2 capturé pour produire de nouveaux carburants aériens », prévient Reclaim Finance. La boucle est bouclée.

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      France24 - World

      Cannes 2022: Festival hosts gala ceremony to mark its 75th anniversary

      Issued on: 25/05/2022 - 17:15

      Olivia SALAZAR-WINSPEAR Aline BOTTIN Olivia SALAZAR-WINSPEAR

      At the Cannes Film Festival on Tuesday, prizewinners, jury presidents and the great and the good of world cinema gathered on the red carpet to celebrate the 75th edition of the event. Olivia Salazar-Winspear tells us more about that gala ceremony and we take a look back at the history of the festival. We also learn more about the "Cannes Classics" sidebar section, which is showing a lovingly-restored version of Orson Welles' 1962 film "The Trial", as well as a number of remastered screenings of some of the 20th century's cinematic masterpieces.

      Cannes Film Festival © FRANCE24

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      Cannes 2022: Ukrainian director Sergei Loznitsa on the lessons of history

      CANNES FILM FESTIVAL

      Cannes Film Festival revisits trauma of 2015 terror attacks in Paris

      Director's take

      ‘Sexism is everywhere – so are we’: Feminist riposte hits Cannes Film Festival

      L'Humanité

      Malgré la pluie, la sécheresse guette toujours

      Actu

      Cet été, il fera chaud et l’eau manquera. Une majorité de départements devraient bientôt connaître un important stress hydrique.

      Emilio Meslet

      La pluie est de retour sur une grande partie du territoire. Et, malgré l’approche de la période estivale, où soleil et chaleur riment avec beau temps, la récente arrivée des précipitations est une excellente nouvelle, notamment pour les agriculteurs qui manquent d’eau. En effet, la France a connu un épisode de chaleur exceptionnel, qui vient de s’achever après trente-huit jours au-delà des normales saisonnières. Un record. Il est « fort probable », d’après Météo France, que le mois de mai 2022 devienne le mois de mai le plus chaud depuis l’après-guerre. Un tel phénomène, couplé au manque de précipitations observé depuis le début de l’année (- 20 % par rapport aux moyennes connues entre 1981 et 2010), a conduit à « assécher grandement les sols », affirme Simon Mittelberger, climatologue à Météo France. Les récentes précipitations vont donc « réhumidifier les sols » sans pour autant écarter le risque de sécheresse. « Les sols resteront secs malgré tout », assure le spécialiste, un « événement exceptionnel » qui a forcé de nombreuses préfectures à imposer des restrictions en matière de consommation d’eau .

      Selon une cartographie du Comité d’anticipation et de suivi hydrologique (Cash), l’éventualité d’une sécheresse est jugée « très probable » d’ici à la fin de l’été dans 22 départements et « probable » sur la majorité du pays. Jusqu’alors, la région Paca et l’ex-région Poitou-Charentes étaient les plus touchées par le stress hydrique, mais la problématique s’étend peu à peu à toute la moitié nord, ainsi qu’à la région Auvergne-Rhône-Alpes. « À l’échelle de la France, l’actuel état des sols est celui qu’on rencontre habituellement début juillet », constate Simon Mittelberger. Si bien que les prévisions pour l’été inquiètent. « Pour les trois prochains mois, le scénario le plus probable est celui d’un été plus chaud que la normale dans toute la France et plus sec que la normale dans la moitié Sud », prédit le climatologue. « Face à la sécheresse, prévient le Cash, économiser l’eau doit être l’affaire de tous. (…) Chacun peut agir. »

      sécheresseeaumétéo france
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      Artillerie : Les CAESAr cédés par la France aux forces ukrainiennes seraient déjà entrés en action

      par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

      Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.

      Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’un moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?

      Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.

      Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.

      « La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.

      #Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.

      This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

      — 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022

      Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].

      En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.

      Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.

      France24 - Monde

      En Allemagne, la seconde vie des bunkers 30 ans après la fin de la Guerre froide

      Publié le : 23/05/2022 - 17:18

      Samia METHENI Suivre

      Y a-t-il encore à Berlin des bunkers en état de fonctionnement ? Au temps de la Seconde Guerre mondiale, puis de la Guerre Froide, la capitale allemande comptait 2.000 abris anti-aériens publics, contre 600 aujourd'hui. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les commandes de bunkers privés explosent dans la capitale allemande.

      Opex 360

      La frégate Aconit a procédé avec succès à un tir de missile surface-air Crotale

      par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

      L’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».

      Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.

      Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.

      « Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.

      Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.

      Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.

      En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.

      Photo : Marine nationale

      L'Humanité

      Mégabassines : les raisons d'une bataille sur l'eau dans les Deux-Sèvres

      Actu

      La sécheresse précoce qui sévit ce mois de mai remet sur le devant de la scène les conflits liés à la gestion de l’eau. Celui dit des mégabassines, dans les Deux-Sèvres, révèle les failles d’un projet de territoire mal partagé. Explications.

      Marie-Noëlle Bertrand

      Des CRS qui montent la garde au milieu des champs ; des gendarmes qui procèdent, fusil-mitrailleur à la main, aux contrôles à l’entrée des villages ; des manifestants verbalisés ; des installations d’irrigation sabotées ; quelques baffes échangées… Depuis quatre ans, la vallée de la Sèvre niortaise est le théâtre d’un conflit qui vire à la bataille rangée entre agriculteurs.

      Cette querelle-là porte sur l’eau, et n’est déjà plus la première du genre. Du projet de barrage de Sivens, abandonné en 2014, au lac de Caussade, rempli sans autorisation dans le Lot-et-Garonne, les pugilats se multiplient au fur et à mesure que le réchauffement climatique fait sentir ses effets.

      16 retenues de substitution

      Celui qui a explosé dans le sud des Deux-Sèvres porte sur les mégabassines – c’est ainsi que les nomment leurs opposants. Et il n’a pas fini de faire du barouf, en ces temps où l’air chauffe, où les sols flétrissent et où deux questions enflamment les esprits : à qui appartient l’eau qui dort et qui peut décider quoi en faire ?

      L’aridité précoce qui sévit cette année fait rejaillir nationalement une dispute qui, dans les Deux-Sèvres, a éclaté en 2018 avec la signature d’un protocole d’accord autorisant la réalisation de 16 retenues de substitution visant à permettre l’irrigation des cultures en été. « Nous disons depuis quatre ans que ce protocole est une arnaque et que les cotes de remplissage de ces bassines vont mettre les nappes à plat ! » tempête Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci, qui mène la fronde contre les structures. Il dénonce, surtout, « un accaparement de bien commun au service de l’agriculture intensive ».

      Stocker l’eau durant la saison hivernale

      Portée par la Coop de l’eau 79, société coopérative créée en 2011 par des agriculteurs et rassemblant aujourd’hui 220 adhérents, l’idée, déjà testée dans d’autres départements en France, semble pourtant « frappée au coin du bon sens paysan », note Benoît Grimonprez, juriste et directeur de l’Institut de droit rural de Poitiers. Il s’agit de stocker l’eau durant la saison hivernale, lorsqu’elle est abondante, et de la conserver pour pouvoir arroser les cultures en été. « Puiser moins dans le milieu quand celui-ci est en tension, c’est le principe de la substitution des prélèvements. » Et c’est là l’objet même des « mégabassines », dont une centaine sont en projet en France.

      En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

      « Il ne faut pas les confondre avec d’autres ouvrages, telles les retenues collinaires qui récoltent l’eau de pluie qui ruisselle des terrains vallonnés », insiste Benoît Grimonprez. Destinées aux étendues sans relief, les retenues de substitution pompent, elles, directement dans les nappes phréatiques des volumes qui frisent la centaine de milliers de mètres cubes.

      260 000 mètres cubes à  Mauzé-sur-le-Mignon

      Celles qui ont commencé à percer dans les Deux-Sèvres couvrent ainsi une surface moyenne de 8 hectares, elles sont bordée de digues hautes parfois de 10 mètres et entièrement plastifiées pour les rendre imperméables et déconnectées du milieu naturel en période d’étiage. Le volume de la première et unique à être remplie pour le moment, celle de Mauzé-sur-le-Mignon, atteint les 260 000 mètres cubes, pour une surface de plus de 3 hectares.

      Les exploitations concernées sont essentiellement céréalières ou destinées au fourrage animal, voire consacrées au tabac ou au CBD.

      « Surtout, insiste Julien Le Guet, la disponibilité en eau ne sera plus garantie pour tous en été. » Évoquant ainsi un accaparement des plus gros exploitants aux dépens des plus petits et même de la collectivité dans son ensemble. Le militant s’appuie sur plusieurs documents et la nature des exploitations concernées, essentiellement céréalières ou destinées au fourrage animal, voire consacrées au tabac ou au CBD. « Ces projets seraient sans doute mieux vécus si les cultures irriguées étaient destinées à faire vivre la région. »

      Le militant évoque aussi un rapport commandé par la communauté d’agglomération niortaise en 2020 à un hydrogéologue, dans lequel celui-ci déclare « manquer d’éléments sur le sujet » pour être en mesure de formuler « un avis sur la compatibilité de ce projet de retenues collectives avec la protection du captage (d’eau potable) de Chercoute », situé à proximité.

      Un déficit structurel d’eau dans la Sèvre niortaise

      Julien Le Guet s’appuie enfin sur les données manquantes :  « Nous n’avons jamais obtenu de la CLE (Commission locale de l’eau – NDLR) qu’elle fournisse un document qui devrait tout conditionner : celui déterminant le niveau de volume d’eau prélevable sans impact sur l’environnement et la disponibilité de la ressource », reprend-il. Un défaut inconcevable dans une région chroniquement assoiffée.

      Car la Sèvre niortaise a beau être située à deux pas du Marais poitevin, deuxième principale zone humide de France, elle souffre d’un déficit structurel d’eau au point d’être classée ZRE – zone de répartition des eaux. Dit autrement, la ressource disponible est inférieure aux besoins du territoire, obligeant à prioriser les usages. En dix ans, des volumes accordés à l’irrigation ont été diminués de moitié et devraient continuer à baisser encore d’ici à 2026. Et c’est là que le partage se corse, affirment les opposants aux bassines.

      « L’équivalent d’une piscine municipale »

      Validées par l’État et les collectivités locales, les bassines, aujourd’hui, bénéficient de dérogations de remplissage, là où les particuliers ou les irrigants non raccordés n’en ont pas. Pour preuve, avance Julien Le Guet, les arrêtés publiés cet hiver : « La même semaine que les remplissages de plans d’eau étaient interdits, la bassine de Mauzé-sur-le-Mignon était remplie », note-t-il.

      Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futur

      Bénéficier de droits de raccordement aux bassines n’est, en outre, pas chose simple. Rémi, maraîcher et adhérent de la Coop de l’eau depuis 2019 attend ainsi « depuis deux ans, la réponse à une demande de raccordement pour l’une de (s)es parcelles ». Il faut arrêter les positions de posture, rétorque Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau. «  Ces retenues sont, explique-t-il,  l’équivalent d’une piscine municipale au regard d’une multitude de piscines privatives : l’objectif est de mutualiser la ressource. »

      Les volumes de prélèvement, au reste, sont alloués par l’État via les instances locales de l’eau et réévaluées chaque année, à l’inverse de droits d’eau, immuables.  « Il y a de tout parmi les adhérents de la Coop de l’eau, renchérit François Pérotin, un autre de ses administrateurs, des céréaliers autant que des maraîchers, et même des producteurs bio. »

      L'enjeu de la confiance dans les instances existantes

      L’opposition autour de la démarche, de fait, n’est pas aussi tranchée qu’il pourrait paraître. Si le schéma général veut que la FNSEA y adhère et que la Confédération paysanne s’y oppose, la barrière est poreuse et franchie par certains.

      Atelier coopératif. Les agriculteurs prennent en main leurs outils de travail

      « Ce n’est pas tant le stockage qui, en soi, pose problème, estime en résumé Benoît Grimonprez, mais bien ses modalités : quels volumes sont prélevés ? Dans quelles conditions ? Pour quoi faire ? Non seulement les réponses adéquates sont possibles, mais elles peuvent être écrites, noir sur blanc, dans la langue d’un document juridique qui oblige les parties prenantes. »

      Cela appelle, estime-t-il, à construire « de vrais projets de territoires autour de l’eau afin de définir collectivement ce que l’on en fait ». Pour l’heure, les instances existantes sont encore jugées trop soumises aux positions de l’État, et celui-ci trop soumis au système dominant, pour être jugées dignes de confiance.

      eausécheresse
      France24 - Monde

      France : un match de foot "ensanglanté" pour dénoncer la souffrance des ouvriers du Mondial-2022

      Publié le : 20/05/2022 - 17:58

      Samia METHENI Suivre

      Des militants du collectif Ibiza organisent un match de foot avec un ballon plongé dans du sang factice, devant le siège de la Fédération française de football, à Paris, pour symboliser la souffrance des ouvriers migrants morts ou blessés sur les chantiers liés au Mondial de football au Qatar.

      L'Humanité

      Canicule, experts et ministre

      Chronique

      Sylvestre Huet

      Au nord de l’Inde et au Pakistan voisin, les peuples suffoquent. Alors que les pluies de la mousson ne sont pas encore là, des températures extrêmes, de 45 à plus de 50 °C, épuisent les populations, rendent insupportables les durs labeurs des paysans et ouvriers, tuent les plus faibles. Elles frappent également les cultures. Trop sec, trop chaud pour les jeunes blés dont les rendements menacent de s’écrouler. Alors qu’il espérait remplacer l’Ukraine sur les marchés mondiaux, le premier ministre Indien, Narendra Modi, s’est résigné à un embargo sur les exportations de la céréale.

      Question de science : ces températures dévastatrices, ponctuelles et régionales, ont-elles un rapport avec le changement climatique planétaire dû à nos émissions de gaz à effet de serre ? Oui, vient de répondre une étude du service météorologique britannique.

      Les scientifiques du Met Office se sont plongés dans plus de 150 simulations du climat planétaire de 1850 à 2100, réalisées pour le rapport du Giec (1). Ils y ont étudié les températures de cette région du monde durant les mois d’avril et mai. Et recherché les proba­bilités d’une telle canicule précoce dans des simulations intégrant l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et dans celles qui font « comme si » ces dernières n’avaient pas existé, ne tenant compte que des seules causes naturelles de variations climatiques.

      Résultat ? Si le climat n’avait pas été modifié par nos émissions de gaz à effet de serre, le temps de retour d’une telle canicule aurait été d’une fois tous les trois siècles. Aujourd’hui, avec un climat planétaire réchauffé de 1,1 °C depuis la fin du XIXe siècle, sa probabilité est cent fois supérieure. Elle peut donc revenir tous les trois ans en moyenne. Quant au futur, à l’horizon 2100, même si l’on suivait un scénario de réduction très sévère de nos émissions, de telles températures surviendraient tous les ans.

      Le résultat donne raison au Giec, qui, dans le dernier ­rapport de son groupe 1, affirme ceci : « Certaines des chaleurs extrêmes de la dernière décennie ne seraient très ­probablement pas survenues sans le réchauffement provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. »

      La politique climatique française est-elle à la hauteur de ce défi ? Macron II vient d’en confier la responsabilité à sa première ministre. Mais si Élisabeth Borne ne fait que poursuivre la politique conduite sous Macron I, cela ne suffira pas.

      la chronique scientifique de sylvestre huet
      Opex 360

      Le même jour, la Royal Navy a mis hors service deux de ses sous-marins nucléaires d’attaque

      par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

      Il n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.

      Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».

      Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».

      Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.

      The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.

      After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF

      — Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022

      Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.

      Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.

      Photo : HMS Trenchant – Royal Navy

      BBC

      Triangle of Sadness has quite some running time for a satirical comedy – but it is never boring.

      Ruben Östlund won the Palme d'Or at Cannes in 2017 with his modern-art satire, The Square. Five years on he returns to Cannes with another satire, Triangle of Sadness, and it's even better – a frontal assault on the super-rich, and on the capitalist system in general, which has enough rage and riotous abandon to compensate for its lack of subtlety. More like this:Top Gun 2 is 'better than the original'An 'eccentric fantasy' from the director of Mad MaxMen is a 'smart and stylish' horror

      Actually, that's not entirely fair, because although Östlund makes his points with unapologetic frankness, the Swedish writer-director's first English-language film shows that he is still capable of quietly uncomfortable, penetrating social comedy. This is what we get in the opening scenes, when the film appears to be a straightforward lampoon of the fashion industry. In advertising shoots, notes Östlund, the more expensive the brand, the more grumpy the models have to pretend to be. As for the title, the "triangle of sadness" is the term given to the frown lines between your eyebrows.

      The poor soul who may need Botox to treat his own triangle is Carl (a superb Harris Dickinson), a gangly male model who would like to be intellectually and politically progressive, but whose better instincts are always overtaken by his insecurities. His girlfriend Yaya (Charlbli Dean) is a model, too, but because she is female, she gets paid much more than he does – so why is she so slow to pay the bill at a fancy restaurant? The couple's disagreement on this matter could have come from an episode of Seinfeld, but Östlund doesn't ease the tension with a punchline. Just as he did in his breakthrough film, Force Majeure (which was remade in America, incidentally, with Julia Louis-Dreyfus from Seinfeld in one of the starring roles), he keeps the argument going well after the stage that most directors would have given up and moved on. It's an excruciatingly funny reminder that Östlund is cinema's king of the awkward situation, but it also sets up the question which will recur throughout the film: why is it that some people are deemed to be more worthy of money than others?

      This question is unavoidable when the action moves away from the modelling industry and on to a luxury cruise liner: Yaya and Carl are on board for free, because the photos of her posing with food she won't actually eat will be seen by millions of Instagram followers. The couple meets a grotesque array of haves and have-nots, plus the have-somes in between. The haves include a cheerful oligarch (Zlatko Buric) who made his millions by selling animal droppings as fertiliser, and a cosy old British couple who amassed their fortune in an even less savoury way. The have-somes include a captain (Woody Harrelson) who would rather get blind drunk in his cabin than mix with the passengers he despises, and a steely chief steward, Paula (Vicki Berlin), who is left to run the show. One searing example of the haves' entitlement comes when a passenger insists, on a whim, that the crew members enjoy themselves by having a swim. It doesn't occur to her that they'd rather get on with their jobs: she wants them to swim, so that's what they'll do.

      Triangle of sadness

      Directed by: Ruben Östlund

      Starring: Harris Dickinson, Charlbli Dean, Woody Harrelson

      Length: 2 hours 30 minutes

       

      But the hierarchy is about to change. First, some stormy weather and some glutinous haute cuisine results in the most hilariously disgusting vomiting scene since the Mr Creosote sketch in Monty Python's The Meaning Of Life. The sozzled captain and the oligarch swap quotes from Noam Chomsky and Ronald Reagan, and the cruise seems to be hurtling towards a bacchanalian anarchy redolent of JG Ballard's High-Rise. Then Östlund begins a sardonic third chapter. For reasons I won't reveal, eight people from the ship ended up stranded on a desert island, and suddenly it doesn't matter who has the most dollars or Instagram followers. Antonia (Dolly De Leon), the cool, savvy toilet cleaner, is the only person capable of catching a fish or lighting a fire, so she becomes the survivors' leader. She alone has the power to give or withhold packets of pretzel sticks. Offers of Rolex watches aren't going to sway her, but some time alone with Carl just might.

      Be warned. Triangle of Sadness rants and smirks at the state of the world over two-and-a-half hours, which is quite some running time for a satirical comedy. But it is never boring. Partly that's because the political commentary is so shrewd, and partly it's because it has a surprising amount of warmth and nuance, too. Östlund ensures that while the situations may be absurd, the people in them are as human as any of us.

      ★★★★★

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      France24 - Monde

      Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

      Publié le : 29/04/2022 - 16:31

      La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

      Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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      BBC

      'I found my dream job in retirement - marrying people'

      By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News

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      Amanda Wheal, 58, was a teacher for three decades before retiring from the profession in 2020. Inspired by her brother, she decided to follow a completely different career path.

      She discusses the challenges of taking on an entirely new job in your fifties, for our business advice series CEO Secrets.

      Why did you change track?

      I loved teaching, working with kids and changing lives. It was very rewarding but towards the end of my career I was a bit disenchanted. I grew tired of the bureaucracy and box-ticking and felt the creativity had gone. Sometimes I used to look out the window in the classroom and watch the cars go past, wondering what other people are doing. I was thinking: 'There's a whole world out there, and I've been doing this for so long'.

      I confessed this to my brother, who was quite a free-spirit of the seventies. He said: "Amanda, you can do it, you know there's lots of skills that you've got that people don't have."

      The thing that triggered the change for me was my brother's death: it was my first real bereavement. I'd been doing things on autopilot, like clearing his flat, keeping myself distracted and people thought I was coping very well. But I was absolutely dreading the funeral.

      My dad suggested we have a celebration, with a celebrant conducting the ceremony. I'd never heard of that role before.

      Preparing the eulogy I got to know the celebrant and got on well with him. He was very supportive and down to earth. The ceremony was amazing. Suddenly I thought I'd like to do that for other people. It was an impulse and it was like my brother's legacy to me.

      What types of weddings have you taken part in?

      My most recent wedding was a pirate-themed ceremony at a marina in Harlow, Essex. It took me out of my comfort zone. The couple loved sailing. I had to ham it up and I don't normally even like dressing-up parties.

      I was nervous at first, which doesn't usually happen to me, but then I found myself really getting into it and loved it. They'd made a stage for me on the prow of the boat. When I was rehearsing for that one, my neighbours must have thought I was mad!

      I've done weddings, funerals and vow renewals, but the majority of my work is weddings.

      Most of the weddings I do are more traditional. I don't judge. I just help the couples achieve the personalised ceremony they want. I meet the couples several weeks or even months before the event to get to know them and start planning things. I also officiate at the ceremony.

      Why are more people using celebrants?

      Celebrants are often chosen by couples who want a personalised, non-religious ceremony - people renewing their vows, or people who are marrying from two different faiths. In England and Wales a registrar still needs to officiate during part of the wedding, for it to be legally binding. This element is usually performed separately.

      Was the transition from teaching to weddings hard?

      The one thing you might not realise is all the transferable skills you have - your employer might not even appreciate them.

      In my case from teaching it was public speaking, practised in school assemblies standing in front of 300 teenagers every week. I also had people and project management skills, and the ability to listen - actively rather than passively - through the pastoral roles I had at school, or parents' evenings.

      But with teaching every hour, every holiday was dictated, every deadline was set by someone else. Now I have to be self-disciplined.

      I'm making a bit of money through the business, though not much yet.

      How did the pandemic affect your new career?

      I suppose in some ways it was a blessing in disguise, since you couldn't do weddings at first - it gave me time to network, build up my contacts and lay the groundwork for my new business. I've done 15 weddings so far, and have 15 more booked-in. There is a big backlog now since restrictions have lifted, so there is work out there.

      Have you faced ageism as an entrepreneur?

      First of all, I don't act my age. I kayak, I'm into electronic dance music and I go to music festivals.

      You might think people will be ageist when you start a business and you are over 50. And people do say, 'Oh, that's crazy, that's incredible!' But actually, people are really curious to find out your story, your journey and why you started a business. There are very supportive people out there who just want to guide and help you.

      Any advice for others?

      When you start a business in retirement, you might be surprised, but in fact one of the things you need to think about is managing your energy. You wake up every morning just buzzing and have lots of adrenalin and are learning new things, getting a new lease of life. But you have to manage your emotions. Not every day brings good things.

      But I love this job, every minute and every aspect of it, from meeting the couples to the creative side of researching and writing the material for the ceremonies.

      I stay in touch with all the couples and they are all special to me. Sometimes I have to pinch myself, I'm now living my best life.

      You can find more stories about entrepreneurship here in our CEO Secrets series

      Related Topics

      France24 - Monde

      Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

      Publié le : 29/04/2022 - 16:05

      Caroline DE CAMARET

      Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

      Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

      Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

      Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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      France24 - World

      Argentina's trans community fights for better social inclusion

      Issued on: 25/05/2022 - 16:43Modified: 25/05/2022 - 16:44

      Camille NEDELEC

      Argentina is a pioneer when it comes to trans rights. For the past decade, citizens have had the right to choose their gender and change their ID papers without needing to consult with a doctor or lawyer. But ten years after the world's most progressive law when it comes to gender identity was enacted, the trans community in Argentina still suffers from discrimination in education, health and work. In a bid to remedy this, the government has just introduced a 1 percent quota of trans employees in the public sector. FRANCE 24's team reports.

      FRENCH CONNECTIONS

      A big fuss over a little word? New French pronoun 'iel' sparks debate

      #The 51%

      How Spain became a global leader in gender equality

      FRANCE IN FOCUS

      The ongoing fight for transgender rights in France

      France24 - World

      America's 'National Suicide': US papers digest yet another tragic mass shooting

      Issued on: 25/05/2022 - 11:08

      Erin Ogunkeye

      IN THE PAPERS – Wednesday, 25.05.2022: In another tragic US mass shooting echoing the 2012 Sandy Hook killings, an 18-year-old gunman has killed more than 20 people – mostly children – in Uvalde, Texas. We take a look at how papers are reacting to the all-too-common event in the United States, including why many blame Republicans. We finish with an editorial arguing that the United States – its policies and institutions – is its own worst enemy.   

      >> Teenage gunman kills 19 students, 2 adults in Texas school shooting

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      France24 - World

      Davos 2022: EU's Gentiloni 'confident' deal can be reached on Russian oil embargo

      Issued on: 25/05/2022 - 13:00

      Kate MOODY Follow

      The war in Ukraine and its impact on the global economy continue to dominate discussions at the World Economic Forum in Davos, Switzerland. Business Editor Kate Moody has been speaking with Paolo Gentiloni, EU Commissioner for the Economy, about Europe's ongoing efforts to wean itself off Russian energy. 

      Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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      Davos 2022: EU eyes ban on Russian oil as leaders discuss energy independence

      The Debate

      Whatever it takes? Europe forced to speed up its energy transition

      Talking Europe

      Hungary 'holding EU decision makers hostage' over Russia oil embargo: Lithuanian FM

      Valeurs Actuelles

      Dans le Vaucluse, le savoir-faire nucléaire perdure

      Sujet de tous les fantasmes pendant la présidentielle, érigé parmi les priorités du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, toujours raillé par la gauche et les écologistes, le nucléaire est au coeur des préoccupations depuis quelques mois. Pourtant, au milieu du bourdonnement incessant d’informations contradictoires, les professionnels du secteur s’activent pour faire perdurer l’excellence d’un savoir-faire accumulé depuis les années 1950, au même titre que le ferroviaire.

      C’est le cas de l’entreprise Teknofluid, filiale du groupe Galilé, spécialisée dans les métiers de la tuyauterie industrielle et des équipements chaudronnés. « Nous intervenons sur les activités liées au nucléaire civil ou militaire, explique Philippe Blanchard, directeur du pôle nucléaire du groupe incluant Teknofluid, qui vient de fêter ses deux ans. Nos équipes travaillent en atelier mais interviennent également directement sur sites nucléaires. »

      Majoritairement présente sur les sites d’Orano et du Centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) du Tricastin, mais aussi sur le centre du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Marcoule, l’entreprise dirigée par Philippe Blanchard fait face aux nombreux défis de la relance du nucléaire. Teknofluid s’est récemment lancé dans la conquête du territoire national, avec de nouveaux chantiers en Bourgogne- Franche-Comté, Centre-Val de Loire et dans le Sud-Ouest. Avec un effectif toujours plus nombreux au sein d’un atelier de 1600 mètres carrés, l’entreprise basée dans la commune de Bollène entame une phase de croissance importante, avec l’acquisition de nouveaux équipements de production et une robotisation de certaines séquences de fabrication. « Il y a un enjeu économique majeur, dans lequel le nucléaire a toute sa place, mais également un enjeu écologique, puisque nous cherchons à décarboner la production d’énergie, explique Philippe Blanchard. Il ne faut pas négliger non plus l’aspect stratégique, défense et dissuasion. Au vu de la situation mondiale et géopolitique actuelle, l’arme nucléaire compte. » Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la relance franche du nucléaire avec une vision à long terme pour atteindre la neutralité carbone à l’échéance de 2050 aurait tendance à rassurer les professionnels du secteur.

      Une énergie contestée mais d’avenir

      À ce jour, six nouveaux EPR de deuxième génération ont été annoncés par le chef de l’État, avec une mise en service du premier réacteur à l’horizon 2035. La première génération d’EPR est déjà opérationnelle en Finlande et en Chine, mais elle tarde pour l’instant à démarrer à Flamanville (Normandie). « C’est une nouvelle génération qui tire les conclusions de la première, moins coûteuse et plus sûre », confie Philippe Blanchard. Sur les six nouveaux EPR, un pourrait d’ailleurs être installé dans le Vaucluse, fleuron de cette industrie française, au même titre que la Drôme, la vallée du Rhône et la Normandie.

      « Nous n’avons pas eu un aussi beau programme de construction depuis des décennies, se félicite le directeur de Teknofluid, convaincu que la transition énergétique passera par le nucléaire. Le nucléaire a toujours été un enjeu symbolique. Je comprends qu’on en fasse un symbole, mais il ne faut pas le diaboliser et générer des craintes. La préoccupation majeure de la filière, c’est bien la sûreté et la sécurité. »

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Female social media influencers in Egypt prosecuted for 'attacking family values'

      Issued on: 25/05/2022 - 14:53Modified: 25/05/2022 - 14:55

      Egyptian influencers, especially women, have become the target of a crackdown by authorities. At least a dozen women have been prosecuted since 2020 for ''attacking family values''. Two of them, Haneen Hossam and Mawada al-Adham, were sentenced to three and six years in jail on charges of "attacking society's values" and "inciting human trafficking". Like many TikTokers, they made videos of themselves dancing and lip-synching to music. For more on the crackdown, we speak to Souleimene Benghazi, an Egypt and Tunisia campaigner at Amnesty International.

      Meanwhile, Iranians are in mourning after the assassination of Colonel Sayyad Khodai. Tehran is pointing the finger at the US and Israel and vowing revenge. The high-profile killing of the Revolutionary Guard is expected to further set back relations between Iran and the West. Negotiations to restore a 2015 nuclear deal have been stalled since March.

      In Turkey, the Eastern Express, or Dogu Ekspressi in Turkish, is the name of the train line that links Ankara in the west with Kars in the east. Since it was inaugurated in 1936, the train journey has showcased the country's beautiful and diverse scenery. Getting a ticket is often a lifelong dream for many of its passengers.

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      Cannes 2022: Filmmaker Tarik Saleh takes us inside the epicentre of power of Sunni Islam

      ENCORE!

      Film show: Egyptian feature on chicken magic trick ruffles feathers

      The France 24 Interview

      Freed activist Ramy Shaath says 'arbitrary detentions' on the rise in Egypt

      Valeurs Actuelles

      [Ferrand] 8 000 milliards d’euros : la dette atteint des sommets

      La semaine dernière, le gouverneur de la Banque de France a tiré la sonnette d’alarme : mesdames et messieurs, notre endettement collectif explose ! François Villeroy de Galhau a martelé que la situation de la dette « doit nous inquiéter » et dénoncé solennellement la « double illusion » d’une dette « sans limites et sans coût ». De fait, il ne sera pas possible pour notre pays de vivre indéfiniment à crédit, ni de le faire sans que les intérêts de la dette n’en viennent à tout déstabiliser.

      Faut-il rappeler que, depuis des décennies maintenant, notre déficit structurel et nos incessants dérapages, fort aggravés, lors de la crise sanitaire, par un laxisme budgétaire assumé, se sont traduits par un recours déraisonnable à l’emprunt ? À l’heure actuelle, la dette de la France représente environ 113 % de son PIB, contre 64 % en 2007, à la veille de la crise financière. Soit un quasi-doublement en quinze ans !

      Le chiffre vertigineux dont il est question – près de 3 000 milliards d’euros – ne tient même pas compte de ce que l’on appelle la dette hors bilan, comprenant toutes sortes d’engagements de l’État – notamment un provisionnement de la retraite publique : une “dette cachée” supplémentaire, dont le montant s’élèverait – folie – à plus de 5 000 milliards d’euros ! Ce qui nous hisse, ou nous enfonce, aux alentours de 8 000 milliards… Pure folie.

      Même s’il occupe le 7e rang mondial en termes de richesses, un pays dont la dette globale représente en vérité plus de trois fois le produit intérieur brut – proportion effroyable, pour peu qu’on veuille bien y songer – peut-il encore prétendre à une quelconque souveraineté ? Un tel pays peut-il imaginer de se relancer, la fleur au fusil, dans la bataille économique mondiale ? Peu probable.

      Or, et c’est ce qu’il y a d’alarmant, la situation ne peut que s’aggraver dans les temps qui viennent. Nous sortons d’une période illusoire durant laquelle, l’argent ne coûtant presque rien, l’État pouvait nous endetter sans frais – c’est ce que prétendait du moins une armée de technocrates à la vue courte. Mais ce temps-là est révolu : l’inflation est de retour, et donc une hausse, chaque semaine plus angoissante, des taux d’intérêt.

      Le service de notre énorme dette va donc se révéler de plus en plus pesant, voire asphyxiant, pour une économie déjà fragilisée de toute part. Rappelons qu’une hausse d’un seul point des taux d’intérêt coûterait, au bout de dix ans, une quarantaine de milliards annuels aux finances publiques…

      Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales

      Cet endettement frénétique aura-t-il du moins stimulé l’activité et assaini les structures ? Aura-t-il rénové, renforcé, réorienté notre appareil productif ? Pas même ! Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales – faciles – à court terme, au détriment d’un investissement – difficile – sur le long terme.

      En cette heure assez dramatique, le gouvernement français va-t-il prendre ses responsabilités et se lancer – enfin – dans une politique drastique de baisse de la dépense publique ? Il est permis d’en douter, pour le moins. Durant une campagne qu’il a traitée comme une succession de promesses catégorielles, le président sortant, il est vrai réélu dans l’aisance, n’a cessé de faire miroiter à ses clientèles variées des subsides que peut seul abonder un creusement de la dette de plusieurs dizaines de milliards…

      Tout cela va finir mal – on n’aura cessé de le dire et de l’écrire, de le redire et de le réécrire. « La dette est comme la blessure, comme le feu ; il ne faut pas qu’elle s’éternise », dit un proverbe indien. À l’instar de Cassandre, condamnée à prévenir en vain les Troyens de dangers qu’ils refusaient de voir, les défenseurs – plus nombreux qu’on ne le croit – de la rigueur budgétaire auront usé leur voix à tenter d’avertir leurs contemporains. Il faut croire que ceux-ci sont durs d’oreille. Ou incrédules. Ou égoïstes.

      Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Fighting reaches 'outskirts' of key east Ukraine city Severodonetsk

      Issued on: 25/05/2022 - 06:22

      FRANCE 24 Follow

      Fighting between Russian and Ukrainian forces has reached the limits of the key eastern Ukraine city of Severodonetsk, the regional governor said Wednesday, describing the combat as "very difficult". Follow FRANCE 24's liveblog for the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

      This live page is no longer being updated. For the latest updates on the war in Ukraine, click here. To read more of our analysis of the war in Ukraine, click here.

      10:49pm: 'Situation in Donbas getting more and more difficult for the civilian population'

      "People from other parts of Donetsk and Luhansk regions are being brought here, mostly buses, to be taken by this free train to western Ukraine," FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from the town of Pokrovsk in eastern Ukraine's Donbas region. "Although Pokrovsk is quite far from the frontlines, it was shelled this morning -- six people were wounded -- and now the military here are very anxious about wide shots that could be revealing potential targets for the Russian forces and helping them with their targeting. Generally the situation in Donbas is getting more and more difficult for the civilian population."

      9:05pm: World Bank's Malpass says war in Ukraine may trigger global recession

      World Bank President David Malpass on Wednesday suggested that Russia's war in Ukraine and its impact on food and energy prices, as well as the availability of fertiliser, could trigger a global recession.

      Malpass told an event hosted by the US Chamber of Commerce that Germany, the world's fourth largest economy, has already seen a substantial economic slowdown due to higher energy prices, and said limited access to fertiliser could worsen conditions elsewhere.

      "As we look at the global GDP [...] it's hard right now to see how we avoid a recession," Malpass said.

      8:56pm: Zelensky orders end to visa-free travel for Russians

      Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday ordered an end to visa-free travel for Russian citizens, citing the need to improve border security in the wake of Moscow's invasion.

      Russian citizens are currently allowed to visit neighbouring Ukraine without visas. In an order posted on the presidential website, Zelensky said he backed a petition submitted by a citizen asking for this practice to end.

      "Against the backdrop of full-scale Russian aggression, the issue raised is important and vital. I support the need to strengthen controls on the entry of Russian citizens," he said.

      8:54pm: Talk to Ukraine about ports, not us, Russia says ahead of UN visit to Moscow

      A senior UN official is due to visit Moscow in the coming days to discuss reviving fertiliser exports, Russia's UN Ambassador Vassily Nebenzia said on Wednesday, stressing that the talks were not linked to a resumption of Ukrainian grain shipments.

      Since Russia invaded neighbouring Ukraine on February 24, Ukrainian grain shipments from its Black Sea ports have stalled and more than 20 million tonnes of grain are stuck in silos, while Moscow says the chilling effect of Western sanctions imposed on Russia over the war have disrupted its fertiliser and grain exports.

      The conflict is fuelling a global food crisis with prices for grains, cooking oils, fuel and fertiliser soaring. Russia and Ukraine account for nearly a third of global wheat supplies, while Russia is also a key global fertiliser exporter and Ukraine is a major exporter of corn and sunflower oil.

      6:40pm: Kyiv accuses NATO of 'doing literally nothing' to stop Russia

      Ukraine's top diplomat Dmytro Kuleba on Wednesday accused NATO of "doing literally nothing" in the face of Russia's invasion, while praising the EU for its "revolutionary" decisions to back Kyiv.

      "NATO as an alliance, as an institution, is completely sidelined and doing literally nothing. I'm sorry to say it," Kuleba told the World Economic Forum in Davos.

      But he praised Brussels for its "revolutionary, groundbreaking decisions, which even they themselves did not expect to make".

      6:40pm: Russia, Iran discuss swapping supplies for oil and gas

      Russia and Iran have discussed swapping supplies for oil and gas as well as setting up a logistics hub, Russian Deputy Prime Minister Alexander Novak said on Wednesday, as Moscow is challenging Western sanctions over its military operation in Ukraine.

      Russia has been tackling Western sanctions, which curbed its oil exports and production by restricting trade and financing.

      The United States banned imports of Russian oil shortly after Moscow sent troops to Ukraine, while the European Union is considering a phased embargo, pushing more Russian oil cargoes towards Asia. Iran's oil industry has struggled for years under US sanctions imposed over Tehran's nuclear work.

      6:34pm: Bulgaria to relocate Ukrainian refugees from Black Sea hotels as holiday season approaches

      Tens of thousands of Ukrainian refugees who found shelter in Bulgaria's Black Sea resorts will have to leave their hotels by June 1 due to cuts in government subsidies and the start of the summer holiday season.

      When Ukrainians started fleeing their country after Russia invaded on February 24, Bulgaria - like many other countries in central and eastern Europe - sprang into action to help settle and house them. Bulgaria does not share a border with Ukraine and the refugees had to travel there via Romania.

      Out of 97,000 refugees now in the Balkan country, about 60,000, mostly women and children, have been hosted at the resorts, with the Bulgarian state providing a daily subsidy of 40 levs ($22) per person.

      5:53pm: Putin hikes Russian pensions, plays down Ukraine impact on economy

      President Vladimir Putin ordered 10% rises on Wednesday in pensions and the minimum wage to cushion Russians from inflation, but denied the country's economic problems were all linked to the war in Ukraine.

      With annual inflation near 18% last month, the Kremlin leader acknowledged that 2022 would be a "difficult" year for the Russian economy.

      "When I say 'difficult', it doesn't mean all these difficulties are connected to the special military operation," Putin told a televised meeting of the State Council in Moscow.

      "Because in countries that aren't conducting any operations - say, overseas, in North America, in Europe - inflation is comparable and, if you look at the structure of their economies, even more than ours."

      5:23pm: Russia passport plan 'flagrant violation' of Ukrainian sovereignty, Kyiv says

      Moscow's plan to make it easier for Ukrainians living in Russian-controlled regions of Ukraine to receive Russian citizenship violates international law, Kyiv said Wednesday, accusing the Kremlin of "criminal" behaviour.

      "The illegal issuing of passports... is a flagrant violation of Ukraine's sovereignty and territorial integrity, as well as norms and principles of international humanitarian law," the Ukrainian foreign ministry said in a statement.

      President Vladimir Putin earlier Wednesday signed a decree simplifying the procedure to get a Russian passport for residents of the southern Ukrainian regions of Zaporizhzhia and Kherson.

      4:19pm: Putin visits soldiers wounded in Ukraine for first time

      Russian President Vladimir Putin on Wednesday met soldiers wounded in Moscow's military campaign in Ukraine, Russian television showed, in the first such visit since he sent troops into the pro-Western country.

      Wearing a white medical coat, Putin chatted to a soldier in hospital pyjamas about his baby son, saying: "He will be proud of his dad." The Kremlin said the president visited a military hospital in Moscow.

      4:11pm: Nike will not renew licensing agreements in Russia

      Nike will not renew licensing agreements in Russia, the company said Wednesday, joining a growing list of Western companies pulling back from the country following the Ukraine invasion of Ukraine.

      The move affects licensed retailers as Nike shuttered company-owned stores two months ago soon after Moscow sent troops into the neighboring country.

      "Due to operational challenges in Russia, Nike has made the decision not to renew or enter into any new business commitments, including with our franchisee Up&Run," the company said. "Our business remains on pause and we are providing pay continuity to our employees."

      4:09pm: French retailer Auchan does not plan to change its Russia strategy despite criticism

      French retailer Auchan does not plan to change its strategy in Russia or the structure of its local operations, the Russian branch of the privately owned company told Reuters in emailed comments on Wednesday.

      Auchan, which has about 30,000 staff, 231 stores and an online business in Russia, is a rare example of a Western company continuing to operate in the country after Moscow sent thousands of troops into Ukraine on Feb. 24.

      In late March, Auchan said it planned to maintain its presence in Russia, prompting Ukraine to call for a boycott of the chain as global names from McDonald's to Renault to Nike leave the country.

      4:09pm: Mariupol official says first cargo ship to depart port in coming days

      A Russian-backed official in the occupied Ukrainian port of Mariupol said on Wednesday that the first ship to leave since pro-Russian forces completed their capture of the city would leave in the next few days, the TASS news agency reported.

      The official said the ship would take around 3,000 tonnes of metals to Rostov-on-Don in Russia, TASS said.

      Earlier, Russia's defence ministry said that Mariupol's port, a shallow-water harbour on the Azov Sea, was "operating normally".

      4:08pm: Ukraine accuses Moscow of 'blackmail' over food security

      Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba on Wednesday described as "blackmail" a Russian proposal to lift sanctions over its Ukraine invasion to avoid a global food crisis.

      "This is clear blackmail. You could not find a better example of blackmail in international relations," Kuleba said at the World Economic Forum in Davos.

      4:07pm: Ukraine says Russia must withdraw to pre-war positions for talks

      Ukraine's president said Wednesday that Russia must pull back to its pre-war positions as a first step before diplomatic talks, a negotiating line that Moscow is unlikely to agree to anytime soon as it focuses its fire on key regions in the east three months into the war.

      Speaking by video link at this year’s World Economic Forum in Davos, Switzerland, President Volodymyr Zelensky expressed a willingness to negotiate with Russian President Vladimir Putin directly, but stressed that Moscow needs to make clear it too is ready to “shift from the bloody war to diplomacy.”

      "It’s possible if Russia shows at least something. When I say at least something, I mean pulling back troops to where they were before Feb. 24," the day Russia’s invasion began, he said. "I believe it would be a correct step for Russia to make.”

      3:31pm: Zelensky calls for Western unity as Russia advances

      Ukrainian President Volodymyr Zelensky blasted the West for lacking unity on Wednesday, as the Russian invasion entered its fourth month and Moscow's troops advanced in eastern Ukraine.

      Fighting reached the edge of the industrial city of Severodonetsk, which is under fierce bombardment by Russian forces who are trying to encircle it in one of their key goals in Ukraine's Donbas region.

      An unrepentant Moscow told the West to lift sanctions to stave off a global food crisis sparked by the war between two countries that together produce nearly a third of the world's wheat.

      Zelensky renewed calls for heavy weapons from foreign partners, saying the billions of dollars' worth already put up were not enough to help Ukraine's outgunned forces.

      3:21pm: Fighting reaches 'outskirts' of key east Ukraine city Severodonetsk

      Fighting between Russian and Ukrainian forces has reached the limits of the key eastern city Ukraine of Severodonetsk, the regional governor said Wednesday, describing the combat as "very difficult".

      "Russian troops have advanced far enough that they can already fire mortars" on the city, Lugansk governor Sergiy Gaiday said in a statement on social media, adding that, "yesterday there was already fighting on the outskirts of the city."

      2:53pm: EU seeks power to strip sanctioned Russians of assets

      The EU on Wednesday proposed new rules that would make it harder for Russian oligarchs to evade sanctions, and open the way to confiscating their yachts and villas to help rebuild Ukraine.

      "While the Russian aggression on Ukraine is ongoing, it is paramount that EU restrictive measures are fully implemented and the violation of those measures must not be allowed to pay off," the European Commission said in a statement.

      "Today's proposals aim to ensure that the assets of individuals and entities that violate the restrictive measures can be effectively confiscated in the future."

      2:44pm: Britain calls on Russia to let Ukraine export its grain

      Britain's Defence Secretary Ben Wallace on Wednesday called on Russia to let Ukraine export its grain to help countries where grain scarcity could trigger hunger.

      Russia must "do the right thing", Wallace told reporters in Madrid where he met with his counterpart Margarita Robles.

      He rejected the idea to lift sanctions against Russia in return for grain release and welcomed the suggestion to make Black Sea nations, such as Turkey, to escort the Ukraine grain shipments.

      2:20pm: Ukraine says it is fighting to keep control of key supply route in Donbas

      Ukraine is battling to remain in control of a key highway to the front-line city of Sievierodonetsk, the country's defence ministry said on Wednesday.

      Defence ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk said in a briefing that alternative routes existed to supply Ukrainian units in Sievierodonetsk, which is enveloped on three sided by Russian forces.

      Motuzyanyk said that Russia's aim was to fully surround Ukrainian units in the city, as well as in nearby Lysychansk.

      2:11pm: Norway's oil giant Equinor completes exit from Russia joint ventures

      Norway's Equinor said on Wednesday it has exited its Russian joint ventures due to the war in Ukraine, in line with plans first presented on February 27.

      "The exit from all joint ventures has been completed in accordance with Norwegian and EU sanctions legislation related to Russia," the oil company said in a statement.

      2:07pm: Moscow says it is preparing measures against English-language media in Russia

      Moscow is working on measures against English-language media in response to "unfriendly actions" by foreign governments towards Russian media, foreign ministry spokeswoman Maria Zakharova said on Wednesday.

      Zakharova said Russia was preparing measures against "Anglo-Saxon media", using a term Russian officials often use to refer to the English-speaking world.

      2:02pm: Putin fast-tracks Russian citizenship for residents of southern Ukraine

      President Vladimir Putin on Wednesday signed a decree simplifying a procedure to obtain a Russian passport for residents of the southern Ukrainian regions of Zaporizhzhia and Kherson.

      The southern region of Kherson is under the full control of Russian troops, while the southeastern region of Zaporizhzhia is partially controlled by Moscow.

      Moscow and pro-Moscow officials have said both regions could become part of Russia.

      1:10pm: Russian lawmakers vote to remove upper age limit for military service

      Russia's State Duma approved a law on Wednesday removing the upper age limit for contractual service in the country's military. Currently, only Russians aged between 18 and 40 and foreigners aged 18 to 30 can enlist as professional soldiers in the Russian army.

      11:15am: Russia says ready to provide corridor for food-carrying ships leaving Ukraine

      Russia is ready to provide a humanitarian corridor for vessels carrying food to leave Ukraine, in return for the lifting of some sanctions, the Interfax news agency cited Russian Deputy Foreign Minister Andrei Rudenko as saying on Wednesday.

      Ukraine's Black Sea ports have been blocked since Russia sent thousands of troops into Ukraine on Feb. 24 and more than 20 million tonnes of grain are stuck in silos in the country. Russia and Ukraine account for nearly a third of global wheat supplies and the lack of significant grain exports from Ukraine ports is contributing to a growing global food crisis.

      Ukraine is also a major exporter of corn and sunflower oil. Western powers have been discussing the idea of setting up "safe corridors" for grain exports from Ukraine's ports, adding that any such corridor would need Russian consent.

      10:40am: West lacking 'unity' over Ukraine war: Zelensky

      Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Wednesday that the West remained divided over the extent of its support for Ukraine in its defence against Russia's months-long invasion. "Unity is about weapons. My question is, is there this unity in practice? I can't see it. Our huge advantage over Russia would be when we are truly united," Zelensky said during a panel discussion on Ukraine at the World Economic Forum.

      Washington and European countries have poured billions of dollars' worth of arms into Ukraine to help the country's outgunned forces beat back the better-armed Russian invaders. Kyiv has called for greater support, membership to the US-led NATO military alliance, and for a no-fly zone to be imposed over the country.

      Zelensky said Ukraine was grateful for support from US President Joe Biden but said resolve was lagging closer to home. "We are on the European continent and we need the support of a united Europe," he added. Zelensky specifically named neighbouring Hungary, which has voiced opposition to a European Union-wide embargo on Russian oil, another key Ukrainian demand.

      9:10am: Russia attempting to trap Ukrainian forces in Donbas 

      Russia is attempting to seize the separatist-claimed Donbas' two provinces, Donetsk and Luhansk, and trap Ukrainian forces in a pocket on the main eastern front. 

      In the easternmost part of the Ukrainian-held Donbas pocket, the city of Sievierodonetsk on the east bank of the Siverskiy Donets River and its twin Lysychansk, on the west bank, have become a pivotal battlefield. Russian forces were advancing from three directions to encircle them.  

      President Volodymyr Zelenskiy's office said Russian forces launched an offensive on Sievierodonetsk early on Wednesday and the town was under constant fire from mortars. 

      8:59am: UK government authorises sale of Chelsea football club post-Abramovich

      The UK government said Wednesday it had given the green light to Todd Boehly's proposed takeover of Chelsea football club from the sanctioned Russian oligarch Roman Abramovich. Secretary of State for Digital, Culture, Media and Sport Nadine Dorries said she had issued a licence permitting the deal late on Tuesday, shortly after it won approval from the Premier League.

      "We are satisfied the proceeds of the sale will not benefit Roman Abramovich or other sanctioned individuals," Dorries tweeted. "Given the sanctions we placed on those linked to (Vladimir) Putin and the bloody invasion of Ukraine, the long-term future of the club can only be secured under a new owner," she said.

      A consortium led by Boehly, a co-owner of baseball's Los Angeles Dodgers, had already agreed a record £4.25 billion ($5.3 billion) deal to buy the Premier League club from Abramovich on May 7.

      8:47am: Zelensky says will only talk directly to Putin

      Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Wednesday that he was only willing to talk directly to Russian counterpart Vladimir Putin and not via intermediators. He added that if the Russian president "understands reality" there was the possibility of finding a diplomatic way out of the conflict.

      Zelensky, speaking to an audience at the World Economic Forum in Davos, also said that Ukraine would fight until it recovered all of its territory. The Ukrainian president said that Moscow should withdraw its troops back to the lines in place before Russia began its invasion on Feb. 24.

      5:55am: Zelensky renews calls for weapons from foreign partners

      As the war entered its fourth month on Wednesday, Russian forces were relentlessly bombarding the industrial city of Severodonetsk while attempting its encirclement, a key goal of recent fighting in the Donbas region.

      Zelensky mourned the thousands of Ukrainian men and women who have perished since the start of the Russian invasion while renewing calls for heavy weapons from foreign partners, saying arms for Kyiv were "the best investment in stability in the world".

      (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

       

       

       

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      À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

      « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

      À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

      « La SNCF a volontairement annulé des trains »

      Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

      Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

      Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

      La gauche réunie derrière Assa Traoré 

      D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

      La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

      Une prière de rue organisée au milieu de la route 

      La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

      En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

      Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

      Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

      — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

      La famille Traoré : une guerre de l’image 

      À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

      La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

      Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

      Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

      Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

      De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

      Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

      « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

      Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

      Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      New York Times - World

      Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist

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      The Saturday Profile

      Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.

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      By Abdi Latif Dahir

      MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.

      This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.

      Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.

      “I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.

      His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.

      But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.

      “I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.

      So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.

      And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.

      Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.

      “Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”

      Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.

      The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.

      “We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.

      This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.

      But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.

      Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.

      Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.

      It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.

      Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.

      The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.

      Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.

      “This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”

      Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.

      For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.

      “People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.

      While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.

      “It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.

      On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”

      But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.

      Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.

      She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.

      “Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.

      In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.

      In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”

      Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.

      Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.

      Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.

      Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.

      Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.

      “Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.

      So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.

      His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.

      “Somalia and Somalis deserve better,” he said.

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      Barkhane : Des Mirage 2000 sont intervenus au Burkina Faso pour contrer une attaque jihadiste massive

      par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

      Alors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.

      En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.

      Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.

      Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].

      A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.

      Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».

      #Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ

      — Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022

      En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.

      « Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.

      Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».

      Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.

      Photo : archive – AAE

      L'Humanité

      Pourquoi Uranus devient le nouveau cap de l'exploration spatiale

      Actu

      La Nasa devrait envoyer dans les prochaines années une mission pour sonder Uranus, cette lointaine planète du Système solaire, qualifiée de « géante de glace », entourée de lunes tout aussi intrigantes qu’elle.

      Anna Musso

      Longtemps délaissée par l’exploration spatiale, contrairement à Mars ou à la Lune qui attirent tous les regards, la discrète et étrange Uranus est désormais sous le feu des projecteurs. Septième planète du Système solaire, à la couleur bleu clair, elle devrait faire l’objet d’une prochaine mission orbitale de la Nasa.

      C’est la principale recommandation du rapport décennal de l’Académie américaine des sciences (conseil de la nation en science, ingénierie et médecine), paru le 19 avril, qui la désigne « cible prioritaire » d’explorations planétaires à mener pour la période 2023-2032.

      Saturne n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.

      Par le passé, ces conseils ont toujours été suivis par l’Agence spatiale américaine. « Uranus est un des corps les plus intrigants du système solaire : sa faible énergie interne, sa dynamique atmosphérique, son champ magnétique complexe sont autant d’énigmes majeures », relèvent les auteurs du rapport.

      Quatre fois plus grande que la Terre

      La mission pourrait être lancée dès juin 2031, « en raison d’un positionnement favorable des différentes planètes, car on se servirait de Jupiter pour qu’elle puisse jouer le rôle de fronde gravitationnelle », nous précise Olivier Mousis, professeur d’astrophysique et directeur de l’institut Origines à Aix-Marseille université. « L’assistance gravitationnelle » consiste à utiliser l’attraction des planètes pour accélérer une sonde, tout en économisant le carburant de son moteur-fusée.

      La mission déployée vers Uranus permettrait d’étudier la planète qui n’a été visitée qu’une seule fois, lors d’un survol de quelques heures par la sonde Voyager 2 en janvier 1986. Explorer les mystères d’Uranus est d’autant plus important sur le plan scientifique que c’est une planète tout à fait unique.

      Nasa. Programme Artemis : un seul objectif la Lune

      D’abord, c’est une des planètes qualifiées de « géantes » avec Saturne, Jupiter et Neptune. Elle est quatre fois plus grande et quinze fois plus massive que la Terre. On l’a même définie comme une « géante de glace », car elle serait la planète la plus froide du Système solaire, avec une température atmosphérique oscillant entre – 226 °C et – 197 °C. Elle n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.

      Un mélange d’eau, d’ammoniac et de méthane

      Selon les quelques données collectées par la sonde Voyager 2 ou des observations télescopiques, on sait que sa surface n’est pas solide, mais l’on n’est pas sûr de sa composition exacte. Elle serait faite essentiellement d’un mélange d’eau, d’ammoniac, de méthane et baignée dans une atmosphère gazeuse surtout composée d’hydrogène et d’hélium.

      Découvrez ci-dessous notre série d'entretiens avec les plus grands astrophysiciens !

      Ce qui est aussi très original, c’est sa rotation : à la différence de toutes les autres planètes connues, elle tourne sur elle-même autour d’un axe horizontal et non pas vertical. « Uranus a la particularité d’être inclinée de 97 ° sur le plan du Système solaire, nous explique Olivier Mousis. En d’autres termes, Uranus roule sur elle-même lorsqu’elle tourne autour du Soleil. » Ainsi, elle semble évoluer comme une balle et présente alternativement ses pôles Sud et Nord lorsqu’elle effectue son orbite autour du Soleil… sachant qu’elle met 84 années terrestres à accomplir ce tour !

      Un voyage de douze à treize ans

      Comme les trois autres planètes géantes, Uranus possède plusieurs anneaux : elle en a exactement 13, décrits seulement en 1977 et observés par Voyager 2 peu après. Elle possède également 27 satellites naturels tout aussi mystérieux qu’elle. Dont certains seraient des « mondes océaniques » susceptibles d’abriter des formes de vie.

      «Savoir si les lunes d'Uranus peuvent constituer des niches d’habitabilité» : entretien avec Olivier Mousis

      Ces lunes ont reçu des noms de personnages shakespeariens, comme Titania, Miranda ou Oberon, et du poète anglais Alexander Pope, alors qu’Uranus emprunte le sien à Ouranos, le dieu du ciel de la Grèce antique.

      Cette planète a tant d’originalité qu’on peut se demander pourquoi ne pas y être allé plus tôt ? En fait, c’est très compliqué et cela suppose une mission de très longue durée : une dizaine d’années, selon le rapport de l’Académie américaine des sciences. Uranus se situant à une distance d’environ 2,7 milliards de kilomètres de la Terre, le voyage en lui-même devrait durer douze à treize ans, mais cela peut monter à quinze ans.

      Un budget de 4,2 milliards de dollars

      Si le projet est retenu par la Nasa, le meilleur scénario possible prévoit de faire décoller la sonde en 2031, ce qui lui permettrait d’arriver aux abords d’Uranus en 2043-44 ! La sonde devrait se poser sur la planète au début de la mission, puis effectuer un tour orbital pendant une décennie environ pour étudier les satellites et leur intérieur, les anneaux et l’atmosphère, et effectuer des relevés détaillés.

      Enfin, pour que la sonde arrive jusqu’à Uranus, si éloignée de la Terre, il faudra lui donner une source d’énergie capable de durer plus de vingt ans sans risquer de tomber en panne ou de s’abîmer, soit une pile atomique.

       L'Agence spatiale européenne et la Nasa discutent d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique.»

      Olivier Mousis, professeur d’astrophysique

      Ainsi s’annonce une mission complexe et de très longue haleine, supposant des coopérations durables, impliquant des générations de chercheurs et nécessitant un très gros budget, estimé par la Nasa à 4,2 milliards de dollars minimum.

      Olivier Mousis nous révèle que « l’Agence spatiale européenne et la Nasa sont en pourparlers pour discuter d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique. L’orbiteur explorerait l’ensemble du système d’Uranus et la sonde de rentrée serait une mission kamikaze larguée dans l’atmosphère de la planète pour en mesurer sa composition chimique et isotopique ».

      Dans tous les cas, cette mission sera un bel exemple d’exploration scientifique qui exige toujours de voir grand et loin, fût-ce à un horizon de trente ans et à près de 3 milliards de kilomètres…

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      France24 - World

      Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine

      Issued on: 24/05/2022 - 20:02

      Cyrielle CABOT

      With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.

      Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.

      “Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.

      “Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.

      Childbirth policies and migration

      But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.

      “In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”

      At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.

      ‘Putin is obsessed’

      “Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”

      Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.

      In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.

      In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.

      Consequences of the war in Ukraine

      But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?

      “If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”

      “On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.

      But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.

      No trust, no babies

      Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”

      “The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.

      “I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”

      This article has been translated from the original in French.

      © France Médias Monde graphic studio

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      The lessons learned after three months of war in Ukraine

      Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN

      Perspective

      Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says

      Valeurs Actuelles

      Une si longue attente

      C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

      À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

      Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

      Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

      Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

      Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

      Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

      Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

      Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - Monde

      Elles sont l'avenir de l'Europe

      Publié le : 08/04/2022 - 12:46

      Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

      Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

      Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

      Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

      >> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

       

      Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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      Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

      présidence française de l'UE

      Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

      La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

      L'Humanité

      «Savoir si les lunes d'Uranus peuvent constituer des niches d’habitabilité» : entretien avec Olivier Mousis

      Entretien

      La Nasa devrait envoyer dans les prochaines années une mission sur la secrète et étrange Uranus, septième planète du Système solaire. C’est ce que préconise l’Académie américaine des sciences (conseil de la nation en science, en technologie et en médecine) dans son rapport décennal sur les explorations planétaires prioritaires à mener pour la période 2023-2032. Pourquoi avoir choisi cette planète et pour lever quels mystères ? Explications avec Olivier Mousis, professeur d’astrophysique et directeur de l’institut Origines à Aix-Marseille université.

      Anna Musso

      Pourquoi les Américains s’intéressent-ils seulement aujourd’hui à cette planète ?

      Uranus et Neptune sont de très belles cibles pour de futures missions spatiales. Cependant, il existe une fenêtre de lancement unique en faveur d’Uranus entre 2030 et 2032, en raison d’un positionnement favorable des différentes planètes (on se servirait de Jupiter pour qu’elle puisse jouer le rôle de fronde gravitationnelle).

      Le voyage durerait une douzaine d’années avec un lanceur de type Falcon Heavy. Neptune serait beaucoup moins accessible sur cette période, ce serait donc un voyage beaucoup plus long. Il faudrait attendre fin 2030 ou début 2040 pour que Neptune soit de nouveau accessible avec un délai raisonnable.

      En quoi Uranus est-elle si singulière par rapport aux autres planètes de notre Système solaire ?

      Uranus et Neptune sont les dernières planètes géantes du Système solaire à ne pas avoir été explorées en détail. La seule mission robotique à être passée à côté d’Uranus et de Neptune était la mission Voyager 2 en 1986 et 1989 respectivement.

      Nous ne connaissons pas grand-chose de ces deux planètes. On sait aujourd’hui que ce sont des géantes de glace, en opposition aux géantes de gaz que sont Jupiter et Saturne. Cela veut dire qu’Uranus et Neptune possèdent un noyau, probablement en partie dilué, dont la masse doit être de l’ordre des 2/3 de celle de la planète. Il est important d’explorer ces planètes, car comprendre leur composition, leurs mécanismes de formation et d’évolution apportera sans aucun doute un autre regard sur l’origine du Système solaire.

      On peut également noter que des planètes aux caractéristiques analogues (les fameuses « Neptunes chaudes ») constituent plus de la moitié des exoplanètes observées. Il est donc évident qu’une meilleure connaissance d’Uranus et de Neptune apportera également un éclairage très intéressant pour comprendre comment la population des Neptunes chaudes s’est formée.

      Au-delà de ça, ces deux géantes sont entourées de lunes analogues à celles de Jupiter et de Saturne. Il est probable que certaines d’entre elles soient des candidates intéressantes pour former des environnements habitables, de manière analogue à la lune de Saturne Encelade, sur laquelle la mission Cassini-Huygens a détecté des geysers et en a mesuré la composition. Des geysers semblables ont déjà été découverts par Voyager 2 sur Triton, la plus grosse lune de Neptune.

      Dans un tel contexte, Uranus et Neptune sont deux planètes d’intérêts identiques, avec néanmoins quelques différences marquées au niveau de certaines propriétés orbitales. Uranus a la particularité d’être inclinée de 97 ° sur le plan du Système solaire. En d’autres termes, Uranus roule sur elle-même lorsqu’elle tourne autour du Soleil. Cette propriété s’applique aussi à ses lunes, car celles-ci sont également perpendiculaires au plan du Système solaire. Cette particularité fait de cette planète un objet unique en son genre. L’interaction de son champ magnétique avec celui du Soleil est totalement exotique comparativement aux autres planètes géantes du Système solaire.

      Que pourrait nous apprendre cette mission ?

      Tellement de choses : elle nous permettrait tout à la fois de mieux connaître la structure interne, la composition chimique et isotopique de la planète, la structure de son atmosphère, celle de son champ magnétique et comment celui-ci interagit avec celui du Soleil.

      Nous pourrions aussi comprendre davantage les conditions de formation et d’évolution de ce type de planètes, et savoir pourquoi celles-ci sont tellement différentes de Jupiter et de Saturne. D’un point de vue astrobiologique, les lunes d’Uranus sont très intéressantes et pourraient renfermer des océans liquides internes, de manière analogue, par exemple, à la lune Europe qui gravite autour de Jupiter et qui sera visitée par la mission Europa Clipper.

      Si ces lunes possèdent des geysers, nous pourrions alors mesurer leurs compositions et ainsi remonter à celles de leurs océans sous-jacents. Il serait alors intéressant de savoir si certaines de ces lunes peuvent constituer des niches d’habitabilité à une distance aussi lointaine du Soleil.

      Comment réussir à voyager jusqu’à la lointaine Uranus ?

      La mission nominale qui a été recommandée par le « Decadal Survey » (rapport d’une sorte de conseil des sages issus de la communauté scientifique américaine) à la Nasa prend la forme d’une combinaison orbiteur + sonde de rentrée atmosphérique, un peu similaire à la mission Galileo envoyée sur Jupiter ou bien à la mission Cassini-Huygens.

      Dans une telle combinaison, l’orbiteur pourrait être apporté par la Nasa et la sonde de rentrée par l’ESA. L’ESA et la Nasa sont actuellement en pourparlers pour discuter d’un tel projet. L’orbiteur explorerait l’ensemble du système d’Uranus (planète, satellites, champs magnétiques) et la sonde de rentrée serait une mission kamikaze larguée dans l’atmosphère d’Uranus pour en mesurer sa composition chimique et isotopique.

      En ce qui me concerne, je milite, pour cette proposition. Ce serait une opportunité unique pour les Européens de pouvoir étudier Uranus, à une échelle de temps raisonnable. Dans la meilleure des options en termes de fenêtre de lancement, cette mission arriverait vers la planète presque soixante-dix ans après Voyager 2… Ces missions impliquent forcément des générations entières de chercheurs.

      Entretien par Anna Musso

      astronomieespacesystème solaire
      France24 - Monde

      Sénégal : nouveau drame dans un hôpital, 11 bébés tués dans un incendie

      Publié le : 26/05/2022 - 03:46

      FRANCE 24 Suivre

      Onze nouveaux-nés sont morts ce mercredi dans l'incendie du service de néonatologie de l'hôpital Tivaouane du Sénégal. Une nouvelle tragédie qui génère l'indignation et souligne les carences du système de santé publique.

      Onze nouveaux-nés ont péri mercredi 26 mai dans un incendie dans un hôpital à Tivaouane, dans l'ouest du Sénégal, a annoncé le président Macky Sall sur Twitter.

      Je viens d'apprendre avec douleur et consternation le décès de 11 nouveaux nés, dans l'incendie survenu au service de néonatalogie de l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. A leurs mamans et et à leurs familles, j'exprime ma profonde compassion.

      May 25, 2022

      "Je viens d'apprendre avec douleur et consternation le décès de 11 nouveaux-nés dans l'incendie survenu au service de néonatalogie de l'hôpital" public de Tivaouane, a indiqué M. Sall.  "A leurs mamans et à leurs familles, j'exprime ma profonde compassion", a-t-il ajouté.

      "Trois bébés ont été sauvés", a précisé le maire de Tivaouane, Demba Diop. L'hôpital avait été inauguré récemment, selon la presse locale. L'incendie a été causé par "un court-circuit et le feu s'est propagé très vite", selon Demba Diop, également député à l'Assemblée nationale et plus connu sous le nom de Diop Sy.

      Tragédies en série

      Début avril, un autre drame survenu dans un autre hôpital public avait déjà bouleversé le Sénégal. À Louga (nord), une femme enceinte était morte après avoir vainement attendu dans de très grandes souffrances une césarienne. Ce décès avait suscité sur les réseaux sociaux une vague d'indignation contre les carences du système de santé publique.

      À la suite de ce drame, trois sages-femmes avaient été condamnées le 11 mai à six mois de prison avec sursis pour "non-assistance à personne en danger" par le tribunal de grande instance de Louga. Trois autres sages-femmes avaient été relaxées.

      Quatre nouveaux-nés avaient péri le 25 avril 2021 dans un incendie dans la ville sénégalaise de Linguère, dans le nord du pays. Le maire de Linguère, alors ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, avait évoqué un dysfonctionnement électrique d'une unité de climatisation dans la maternité, où se trouvaient six bébés.

      Avec AFP

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      France24 - Monde

      Gambie, le gouvernement prêt à faire juger l'ex-dictateur Jammeh

      Publié le : 25/05/2022 - 23:39

      Fatimata WANE Suivre

      Yahya Jammeh bientôt devant la justice ? L'ancien dictateur et des dizaines de personnes accusées d'une multitude de crimes pendant les vingt ans de son règne seront juger selon la justice gambienne. Près de 250. Cette nouvelle est un soulagement pour les victimes qui attendent cependant de voir la mise en place de la justice transitionnelle promis par le gouvernement d’Adama Barrow.

      En Tunisie, la puissante centrale syndicale a refusé ce lundi 23 mai d'adhérer au dialogue national proposé par le président Kais Saied afin de rédiger les réformes constitutionnelles et législatives prévues pour le référendum de juillet prochain. C'est un tournant politique important pour la Centrale qui jusqu'à présent avait maintenu une relation politique avec la Présidence contrairement à une grande majorité des partis politiques, opposée à Kais Saied. La centrale reproche le manque de consultation dans un dialogue dont les résultats seraient déjà connus d'avance

      Il sera en concert le 28 mai au Zénith de Paris pour les 37 ans de son orchestre  "Dande Leñol" (la voix du peuple), Baaba Maal était l’invité du journal de l’Afrique. A 68 ans le chanteur à la voix icônique nous parle de son engagement et de ses rêves en musique.

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      France24 - Monde

      Afrique du Sud : des manifestants exhortent la France à quitter le continent africain

      Publié le : 25/05/2022 - 18:58

      FRANCE 24 Suivre

      Des centaines de militants de la gauche radicale sud-africaine ont manifesté, mercredi, à Pretoria pour exiger que la France quitte le continent africain.  

      "La France dehors". Quelques centaines de militants de la gauche radicale sud-africaine ont manifesté, mercredi 25 mai, à Pretoria pour exiger que Paris, taxé d'impérialisme post-colonial, quitte le continent africain, selon l'AFP sur place.

      Aux couleurs du parti mené par Julius Malema, les Combattants pour la liberté économique (EFF), t-shirts et casquettes rouges avec un logo en forme d'Afrique, ont brandi des pancartes "La France dehors", "Richesse de la France sur le dos des Africains" ou encore "Réparations pour les crimes coloniaux".

      [🇨🇵-Afrique] «La France hors d'Afrique» : manifestation de la gauche radicale à Pretoria (IMAGES)⚡Plusieurs centaines de sympathisants de la gauche radicale sud-africaine ont manifesté le 25 mai dans la capitale Pretoria aux côtés de Julius Malema, accusant la France ⬇️ pic.twitter.com/QGt9mY3IGa

      May 25, 2022

      "Vous avez tué beaucoup de gens en Afrique"

      Ils avaient débarqué dans la matinée dans des bus affrétés par le parti et s'étaient rassemblés à quelques rues de l'ambassade de France, a constaté une équipe de l'AFP.

      "Va te faire foutre la France, va te faire foutre", a scandé un militant sur une scène aménagée sur un camion ouvert, la petite foule reprenant les slogans en chœur avant de se rapprocher des grilles de l'ambassade, protégées par un cordon de policiers armés.

      Exigeant de rencontrer un représentant français sous peine de bloquer les accès, Julius Malema a lancé au micro : "Vous avez tué beaucoup de gens en Afrique, pourquoi avez-vous si peur aujourd'hui ?", affirmant s'adresser aux tenants de la "suprématie blanche française".

      Lors d'une brève apparition, l'ambassadeur de France, Aurélien Lechevallier, s'est adressé aux manifestants, assurant : "Nous sommes les amis des nations africaines".

      "La France a ses sales petits doigts encore profondément enfoncés dans ses anciennes colonies françaises. Les pays africains ne peuvent pas respirer", a affirmé à l'AFP Leigh-Ann Mathys, une porte-parole de l'EFF.

      Paris rappelle son respect vis-à-vis des nations africaines

      "La relation France-Afrique doit changer, les pays africains doivent être considérés comme des partenaires et pas seulement comme des fournisseurs de matières premières", a renchéri un autre porte-parole, Sinawo Thambo.

      Dans un communiqué, l'ambassade a "rappelé que la France est un partenaire solide de l'Afrique du Sud" et qu'elle "respecte pleinement l'intégrité, la souveraineté et l'indépendance de toutes les nations africaines".

      Julius Malema, qui attire dans ses rangs des millions de jeunes noirs pauvres et chômeurs, est connu pour ses sorties outrancières. Se déclarant dans la mouvance anti-impérialiste opposée à l'Europe et aux États-Unis, il a récemment apporté un soutien appuyé à la Russie après l'invasion en Ukraine.

      Avec AFP

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      France24 - Monde

      En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller

      Publié le : 20/05/2022 - 19:12

      Guillaume GRALLET Suivre

      De Jules Vernes à "Retour vers le futur", en passant par "Le Château Ambulant", le film d'animation du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, les engins volants font partie de notre imaginaire. De plus en plus de modèles sont capables de s'envoler. Il reste cependant plusieurs problèmes à résoudre pour que le grand public puisse s'en emparer au quotidien.

      "On nous avait promis des voitures volantes, nous avons eu des messages de 140 caractères", s'amusait en 2013 l'entrepreneur Peter Thiel pour se moquer de perspectives longtemps évoquées, mais qui tardaient à se réaliser, de voir se multiplier des véhicules au dessus de nos têtes. Aujourd'hui, les modèles se multiplient dans le monde, de la Slovaquie aux États-Unis en passant par la Chine. Un aéroport, permettant à ses véhicules de se recharger comme de décoller, s'apprête à ouvrir dans la ville britannique de Coventry.

      Mais voilà, décoller n'est pas tout. Il va falloir, si ces véhicules deviennent grand public, inventer un "code de la route" dans les airs, tout comme mettre au point des modèles de gestion du trafic particulièrement sûrs. Si les derniers modèles de voitures volantes sont beaucoup moins bruyants que les hélicoptères, ils doivent toutefois gagner en stabilité, mais aussi consommer moins d'énergie. En ce sens, le prototype d'avion à hydrogène Blériot, sur lequel travaille la start-up française Beyond Aero, mérite l'attention. S'il a encore tout à prouver, son nom, un hommage à l'ingénieur qui a réussi le premier à survoler la Manche, rappelle les heures risquées, mais enthousiasmantes des débuts de l'aviation. 

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      BBC

      NeWater: Turning urine into beer in Singapore

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      There's a new type of beer being sold at a brewery in Singapore with a very unique ingredient.

      NewBrew is made out of a liquid which is recycled from sewage, filtered, and pumped into Singapore's water supply.

      Singapore's water agency has launched the drink, which is available in shops and bars, to raise awareness of the country's water scarcity issues and the innovative solutions it's come up with to solve those problems.

      But would people drink a beer that's essentially made out of urine? The BBC's Monica Miller finds out.

      Video by Josh Lim.

      France24 - Monde

      Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information

      Publié le : 19/05/2022 - 18:03

      Sébastian SEIBT Suivre

      L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.

      Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.

      L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.

      Faux suicides et trafic d’organes bidon

      Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.

      À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.

      Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…

      "Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.

      Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.

      Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.

      Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.

      Le retour de "l’usine à trolls" russe

      Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.

      Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.

      Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.

      Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.

      Opportunisme à Pékin et Téhéran

      Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.

      Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.

      Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.

      Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.

      Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.

      Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.

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      Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

      Guerre en Ukraine

      Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan

      GÉOPOLITIQUE

      Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"

      France24 - World

      In pictures: Jake Gyllenhaal, Sophie Marceau hit red carpet as Cannes marks 75th anniversary

      Issued on: 24/05/2022 - 21:54Modified: 25/05/2022 - 07:39

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      The Cannes red carpet returns in all its glamour as the biggest stars in the world head to the French Riviera, where the world-famous film festival is taking place. To celebrate the festival's 75th anniversary, organisers gathered previous laureates, including filmmakers from all over the world and stars like Jake Gyllenhaal, Sophie Marceau and Diane Kruger.

      France24 - World

      Cannes Film Festival revisits trauma of 2015 terror attacks in Paris

      Issued on: 24/05/2022 - 20:59

      Benjamin DODMAN Follow

      Cannes delves into the traumatic aftermath of the November 13, 2015, terrorist attacks in Paris with French movies “November” and “Paris Memories” – one charting the hunt for the perpetrators, the other exploring survivors’ efforts to overcome the trauma.

      Midway through the 75th Cannes Film Festival, the painful memories of France’s worst-ever terrorist attacks are laid bare in a pair of films exploring two facets of the same collective tragedy.

      “November”, a breathless thriller by Cédric Jimenez starring Jean Dujardin among a host of A-listers, recounts the frantic five-day manhunt for Abdelhamid Abaaoud, the coordinator of the attacks on the Stade de France, several Paris bar terrasses and the Bataclan concert hall, in which 130 people were killed and hundreds more were wounded.

      Alice Winocour’s “Paris Memories” (“Revoir Paris” in the French original), part of the Directors’ Fortnight sidebar at Cannes, focuses instead on the attacks’ devastating psychological impact on survivors, following their interactions as they attempt to piece together events and move on with their lives.

      Cannes Film Festival © FRANCE24

      While radically different, both in form and content, the movies represent two sides of the same coin, complementing one another as they explore and portray the attacks’ immediate consequences.

      Looking for the culprits – and healing

      “Over the past five days we’ve been through an unimaginable storm,” says Dujardin’s character Fred, the head of the anti-terror police unit chasing Abaaoud in “November”. It’s a succinct and accurate summary of Jimenez’s breathless movie, a fast-paced, frenetic account of the chaotic manhunt that saw police, intelligence services and politicians struggle to coordinate in the immediate aftermath of the November 13 attacks.

      “I wanted the audience to feel the exhaustion of those days, sharing it with the characters,” Jimenez said in the film’s press notes. “It’s like hanging on the ropes in a boxing fight, short of breath but knowing you have to battle on.”

      The urgency of their mission – two of the attackers are still on the run – leaves no time for the protagonists of “November” to sit back and confront the enormity of what has just happened. Their necessarily repressed emotions stand in stark contrast with the ordeal that is only just starting for Mia, the protagonist of “Paris Memories”, played by Virginie Efira, who drifts around like a ghost with the feeling that she has “become some kind of attraction” for her loved ones.

      Mia was in the wrong place at the wrong time, like so many others. In the space of a few seconds, her life plunges into fear, violence and horror. Unable to resume a normal life, she embarks on her own investigation, attempting to piece together the fragments of what happened. The journey leads her to cross paths with fellow survivors, who seek each other out and come together in a form of kinship forged by a common tragedy.

      Group therapy

      Inspired by real-life accounts, “Paris Memories” is also intimately tied to the filmmaker’s personal experience. “My brother was at the Bataclan; he survived. We exchanged [text messages during] part of the evening,” a deeply moved Winocour told the audience after the film’s screening at Cannes. “I was able to access the survivors’ accounts through my brother and I tried to remain as faithful to them as possible.”

      Her film analyses the mechanisms of trauma and resilience through a gallery of characters united by the need to interact, whether by returning to the sites of the attacks or by way of online discussion groups.

      “Survivors turned to online forums to look for each other, trying to find someone whose hand they held during the attacks or with whom they exchanged a glance,” Winocour said. “I discovered a very close-knit community with this idea that we can only rebuild ourselves as a group. I found it very moving, how this trauma led people to break out of the prison of individualism. That's where I got the idea for a collective film, weaving together paths that would not have crossed otherwise.”

      Mia has only fractured memories of what happened. She is desperate to piece them together in order to overcome the trauma. In contrast, haunting memories of that tragic night are all too present for fellow survivor Thomas, played by Benoît Magimel, down to the smallest detail. Both of them share the same feeling of guilt about the less fortunate people who did not survive.

      Though a relatively minor theme in “November”, the sense of guilt is also present in Jimenez’s film, conveyed in a poignant scene in which investigators question the injured recovering in a Paris hospital, hoping for leads to Abaaoud.

      “I don’t know why I’m still alive,” whispers one survivor, her voice trembling as she recalls how a terrorist’s gun jammed twice while he aimed straight at her. “It’s like they weren't looking at anything. All those people they had just killed, it meant nothing,” adds another, describing the empty look in the eyes of one of the attackers.

      Traumatic memory and tunnel effect

      Survivors of traumatic events often have difficulty remembering what happened, while holding on to precise images in their heads. As “November” reminds us, such elements can be crucial to the police. Ultimately, it was one woman’s testimony, describing fluorescent orange sneakers, that led investigators to Abaaoud’s hideout in the Paris suburbs, even as government officials claimed they had killed him in an airstrike in Syria.

      In “Paris Memories”, Mia is also haunted by recurrent visions. A feeling of water drops on her hand and the image of a tattoo will prove to be decisive in her personal quest.

      “It's a film about memory, hence the frequent use of flashbacks,” said Winocour. “The point was not to make cinematic flashbacks, but to explore a psychological notion – involuntary traumatic memory,” she explained, referring to memory disorders caused by extreme stress.

      Jimenez also portrays characters undergoing severe psychological trials, sometimes on the verge of breaking down. “I wanted to recreate what the members of the anti-terrorist brigade had told me,” he said. “They spoke of a 'tunnel effect'. I found the term very meaningful and sought to portray it in the film. The fact that they go home and have no intimacy with their families seemed important to me to tell this story. Because that's really what they experienced 24 hours a day without interruption. They put everything else aside, even their feelings.”

      “November” and “Paris Memories” share another key trait: They both avoid the attacks themselves, using them only as background to their stories. While Jimenez and Winocour explore very different angles, their films share a common endeavour to portray the reaction of a nation to an unfathomable tragedy.

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      ‘Sexism is everywhere – so are we’: Feminist riposte hits Cannes Film Festival

      Director's take

      ‘The Hill’: Cannes film revisits the Soviet Union’s smouldering remains

      ENCORE!

      Cannes 2022: Palme d'Or-winning director Ruben Östlund on his satire of the super-rich

      France24 - World

      Cannes 2022: Ukrainian director Sergei Loznitsa on the lessons of history

      Issued on: 24/05/2022 - 23:06

      Olivia SALAZAR-WINSPEAR

      Is it ever morally acceptable to exploit civilians as a weapon of war? That's the question at the heart of Sergei Loznitsa’s latest documentary, "The Natural History of Destruction". The Ukrainian filmmaker tells us how, on February 24, his country was thrust 80 years into the past as the Russians invaded, reviving painful memories of World War II. We also discuss President Volodymyr Zelensky's visibility on the world stage and the role of festivals like Cannes when it comes to sending a strong political message to the world.

      Loznitsa's film "Donbas" won the "Un Certain Regard" prize at Cannes in 2018, and "Babi Yar: Context" saw him awarded the Golden Eye prize in 2021.

      Cannes Film Festival © FRANCE24

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      Ukraine's moment of truth: What next after 90 days of war?

      Perspective

      Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says

      Perspective

      'In the mind of a hero': Biographers of Ukraine's Zelensky explore his rise and appeal

      France24 - World

      Ukrainian army and volunteers gather Russian dead from Kharkiv rubble

      Issued on: 25/05/2022 - 18:34Modified: 25/05/2022 - 20:47

      Sam BALL

      Digging among the rubble of destroyed buildings, Ukrainian servicemen and volunteers are engaged in a gruesome task: gathering the bodies of dead Russian soldiers. So far they have collected around 60 bodies in Ukraine's Kharkiv region, where Russian forces have retreated in recent weeks, stacking them in a refrigerated rail carriage. It is hoped that the bodies may be exchanged for Ukrainian war prisoners.

      Valeurs Actuelles

      “Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

      Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

      Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

      Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

      Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

      Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

      Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

      Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

      Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

      Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

      Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

      Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

      J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

      Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

      On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

      On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

      On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

      Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

      La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

      Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

      Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

      On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

      Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

      Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

      Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

      Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

      Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

      Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

      Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

      Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

      Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

      Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

      Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

      Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

      C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

      La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

      Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

      Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

      Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

      Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

      J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

      Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

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      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      France24 - World

      'Make culture, f*** war’: Ukraine takes starring role in Cannes

      Issued on: 25/05/2022 - 17:29

      Juliette MONTILLY Follow

      The war in Ukraine took a starring role on the opening night of the 75th Cannes Film Festival and it has rarely been far out of frame since. Throughout the French Riviera spectacular has run a discourse about the role of cinema in wartime. FRANCE 24’s Nina Masson and Juliette Montilly report.

      Valeurs Actuelles

      “L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

      Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

      J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

      Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

      Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

      La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

      Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

      Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

      En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

      Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

      En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

      Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

      Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

      Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

      Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

      Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

      L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

      Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

      Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

      L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

      Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

      Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

      La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

      Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

      En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

      Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

      En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

      Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

      Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

      Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Ten minutes with Lee Jung-jae: "Squid Game" superstar speaks with FRANCE 24 in Cannes

      Issued on: 24/05/2022 - 19:36Modified: 25/05/2022 - 16:01

      Juliette MONTILLY Follow

      South Korean movies are making a strong showing at the Cannes Film Festival, riding on a wave of enthusiasm for series like "Squid Game" and movies like "Parasite". "It feels like South Korean culture is living a kind of Golden Age," says Lee Jung-jae, the superstar actor in Netflix's "Squid Game", whose debut as a director, "Hunt", has screened out of competition at Cannes. Interview. 

      Valeurs Actuelles

      L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

      L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

      La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

      L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

      La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

      Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

      L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

      Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

      Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

      L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

      Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

      Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

      *Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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      Le progressisme de A à Z

      Propos recueillis par Mickaël Fonton

      Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

      La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

      Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

      La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

      Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

      Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

      Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

      Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

      Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

      En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

      Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

      « Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

      La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

      La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

      De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

      On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

      Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

      S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

      Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

      Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

      Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

      « Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

      Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

      Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      'Symbol of courage': Kyiv tattoo marathon raises money for Ukrainian forces

      Issued on: 24/05/2022 - 18:39

      Sam BALL

      Every Saturday for the past seven weeks, a former factory in central Kyiv has been hosting a "tattoo marathon", with dozens of locals getting inked in a show of support for the country's war effort. All proceeds are donated to Ukrainian forces fighting on the front lines.

      Valeurs Actuelles

      Lettre ouverte à Vladimir Poutine

      Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

      Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

      Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

      Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

      Ainsi, Monsieur le Président,

      Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

      À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

      De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

      C’est donc au nom même de la civilisation,

      C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

      Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

      L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

      L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

      * Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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      France24 - Monde

      Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?

      Publié le : 18/05/2022 - 17:17

      Sébastian SEIBT Suivre

      Le développement du métavers, cet univers virtuel comparé par certains à l’Internet de demain, permettrait d’ajouter en dix ans 3 000 milliards de dollars au PIB mondial, d’après une étude parue lundi. Mais ces travaux, financés par Facebook, comportent plusieurs hypothèses discutables.

      Un monde virtuel qui pourrait faire pleuvoir des milliards sur l’économie réelle. Trois mille milliards en dix ans pour être précis. Le métavers, le désormais célèbre concept d’univers virtuel promu par Meta (ex-Facebook), aurait la capacité de gonfler le PIB mondial de 2,8 % en dix ans, d’après une étude publiée lundi 16 mai par Analysis Group, un cabinet américain de conseil économique, et financée par… Meta.

      Ces économistes ont calculé que le métavers “s’il était adopté aujourd’hui” contribuerait à la croissance du PIB en Asie à hauteur de 1 000 milliards de dollars d’ici 2031, ajouterait 440 milliards de dollars au PIB européen ou encore plus de 500 milliards de dollars à celui des États-Unis sur la même période. La région la moins affectée par le métavers serait l’Afrique sub-saharienne puisque l’impact économique n’y serait que de 40 milliards de dollars.

      Un paradis consumériste sans consommateur ?

      “C’est une étude qui a, au moins le mérite d’exister car généralement ce type de données – aussi discutables soient-elles – manquent souvent à l'apparition d'une nouvelle technologie. Cela permet au moins de poser des bases pour le débat”, note Pascal de Lima, économiste en chef pour Harwell Management, un cabinet de conseil économique.

      C’est d’autant plus vrai avec le métavers, un concept aux contours flous qui a fait naître des fantasmes à foison depuis que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, en a fait la pierre angulaire de l’avenir de son empire numérique en octobre 2021. Le métavers serait le “successeur de l’Internet”, selon les auteurs du rapport d’Analysis Group, ce qui veut tout et rien dire.

      Plus prosaïquement, le métavers comprend un aspect technologique – le développement d’outils comme les casques de réalité virtuelle – qui permet de se projeter dans un monde persistant en ligne où tout ce qui est réel peut devenir virtuel. Les utilisateurs sont censés, en incarnant un avatar, pouvoir communiquer, travailler, voyager, jouer, construire ou encore acheter dans le métavers.

      De quoi aiguiser l’appétit des commerçants en tout genre. Nombre d’entre eux ont déjà mis un pied dans ce métavers, alors même que Mark Zuckerberg lui-même affirme qu’il faudra encore attendre des années avant de le voir réellement prendre forme. Zara a, ainsi, lancé une collection “phygital” (une contraction de physique et digital) de vêtements qui existent à la fois en magasin et pour les avatars, tandis que Decentralant, l’un des principaux projets de metavers (Facebook n’est pas le seul à tenter de bâtir cet univers), a organisé une “métavers fashion week” réunissant des marques comme Dolce & Gabbana ou Tommy Hilfiger. Il existe même des promoteurs immobiliers qui vendent des parcelles de métavers.

      On se retrouve ainsi dans une “situation risquée” pour ces commerçants, d’après l’économiste espagnol Manuel Hidalgo, interrogé par le quotidien espagnol El Pais. “Auparavant quelqu’un créait une technologie, comme le moteur à combustion, et une fois qu’elle était viable, des produits voyaient le jour, comme la voiture. Avec le métavers, la situation est inversée : l’idée est promue et lorsque les commerçants y investissent on la développe”, résume-t-il.

      Le métavers est ainsi en train de devenir un paradis consumériste sans consommateurs. Et c’est là que l’étude d’Analysis Group entre en jeu : elle est censée rassurer ces investisseurs en donnant un vernis académique à l’idée que le métavers va avoir un impact économique colossal.

      Un parallèle osé avec l'internet mobile

      Et “les auteurs ont rendu une copie très sérieuse qui a l’ambition d’être rigoureuse”, reconnaît Pascal de Lima. Leur démonstration semble, en effet, très alléchante. Ils extrapolent l’impact économique à venir du métavers à partir de celui de l’internet mobile.

      “La manière dont le smartphone combine les technologies – un appareil, l’accès à internet, ou encore la photographie – pour réinventer la manière dont les individus communiquent fait échos aux promesses du métavers”, écrivent les auteurs de l’étude.

      Ils ont ensuite estimé l’apport économique de l’internet mobile dans chaque pays en comparant le taux de pénétration de cette technologie à l’évolution du PIB entre 2007 et 2019. “Nos résultats indiquent qu’une progression de 10 % de l’adoption de l’internet mobile dans un pays était associée à une hausse de 0,087 % du PIB”, peut-on lire dans l’étude.

      Il suffit alors d’appliquer la même méthode au métavers pour arriver à la conclusion que “l’impact potentiel est d’une contribution au PIB mondial à hauteur de 2,8 %“. Simple, efficace et de quoi faire plaisir à Meta, qui a financé ces travaux ?

      “Il y a cependant un problème d’honnêteté intellectuelle à plusieurs niveaux”, tranche Pascal Lima. À commencer par le calcul de l’impact économique de l’internet mobile. “Les auteurs relèvent des corrélations statistiques entre la hausse du PIB et l’adoption des smartphones, mais ça ne veut pas dire qu’il y a forcément un lien de cause à effet”, note cet économiste, auteur de “Capitalisme et Technologie : les Liaisons dangereuses”.

      Ensuite, la comparaison avec l’Internet mobile a ses limites. Nul ne sait encore quelle sera l’ampleur du ou des métavers et “comparer cela à l’internet mobile permet de banaliser le phénomène en le mettant au même niveau qu’une technologie que nous connaissons bien et qui a, globalement, eu un impact plutôt positif”, souligne Pascal de Lima.

      Une étude qui se veut surtout rassurante

      Pour lui, le but principal des auteurs de l’étude avec cette comparaison est de “rassurer le public” au sujet d’une technologie qu’on a encore du mal à cerner. Le message presque subliminal de ce document serait de dire “vous avez survécu à la révolution du mobile, vous survivrez très bien à celle du métavers”.

      “Cela permet de mettre de côté toute discussion sur les possibles effets économiques indésirables et les risques sociétaux propres au métavers”, explique Pascal de Lima. Pour lui, le principal danger d’un métavers triomphant concernerait le monde du travail. Les métiers qui impliquent de se déplacer ou d’avoir un rapport humain direct – comme VRP, médecin, vendeur, enseignant, ou encore livreur – vont nécessiter “une obligation de formation beaucoup plus importante qu’après l’irruption de l’internet mobile”, affirme l’économiste.

      Le risque serait alors de laisser sur le bas-côté tous ceux qui n’auront pas su s’adapter à cette nouvelle réalité… du virtuel. Le coût économique de ce “chômage technologique potentiellement bien plus important qu’avec l’internet mobile” n’est pas du tout pris en compte par l’étude.

      La conclusion logique d’Analysis Group est aussi de dire que la bonne fortune de Mark Zuckerberg fait le bonheur de l’économie mondiale. “C’est une approche macroéconomique qui revient à dire que le métavers va faire exploser le PIB mondial parce que les Gafam et les grands groupes s’enrichissent en le construisant et en vendant leurs produits dedans”, résume l’économiste de Honeywell Management.

      C’est une application somme toute classique de la théorie du ruissellement qui consiste à suggérer que tout ce qui enrichit les plus fortunés va, in fine, bénéficier à tous grâce aux recettes fiscales supplémentaires et à l’argent qui sera réinvesti dans l’économie. Sauf que “l’on ne nous explique nulle part comment la richesse concentrée entre les mains de Mark Zuckerberg et les autres va bénéficier à tout le monde”, note Pascal de Lima.

      Cela ne veut pas dire que c’est impossible, mais encore faut-il démontrer comment, par exemple, des pays en voie de développement – où l’internet haut débit nécessaire au bon fonctionnement du métavers n’existe pas encore – vont en profiter.

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      Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

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      Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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      By Julie Turkewitz

      CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

      Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

      “We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

      Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

      For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

      Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

      “The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

      Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

      Roughly: “Long live our strength, damn it!”

      In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

      On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

      Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

      Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

      Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

      In all, 40 percent of the country lives in poverty.

      Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

      “If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

      To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

      Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

      “She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

      She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

      Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

      In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

      “She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

      “Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

      Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

      Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

      Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

      In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

      The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

      Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

      But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

      The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

      So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

      Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

      If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

      In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

      On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

      Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

      “Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

      Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

      At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

      Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

      In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

      Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

      On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

      “Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

      Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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      L'Humanité

      Briser le silence de l’occupation israélienne

      Nos recommandations culturelles

      Télévision Arte diffuse, ce soir, les deux parties du documentaire d’Avi Mograbi qui dissèque le mécanisme de la politique coloniale en Palestine depuis 1967.

      Sohir Belabbas

      A près le récent assassinat de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh et la violence de la police israélienne à l’encontre de son cortège funèbre, voilà un documentaire plein d’à-propos. Les 54 Premières Années remet en perspective les pratiques et les logiques coloniales d’Israël depuis la guerre des Six-Jours. Le documentaire d’Avi Mograbi veut être un manuel militaire abrégé de l’occupation d’un territoire, l’exemple israélien étant pour le réalisateur « paradigmatique ».

      En 1967, Israël occupe Jérusalem Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza. Aujourd’hui, on compte plus de 250 colonies et 600 000 colons dans les territoires palestiniens. Une situation qui entrave le droit de 5 millions de Palestiniens de circuler, travailler ou cultiver leur terre. Pour exposer les principes fondamentaux de l’occupation, le cinéaste ant-isioniste de Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon recourt une nouvelle fois à sa propre mise en scène. Il campe cette fois-ci du fond de son fauteuil le rôle d’un expert militaire qui vouvoie froidement le spectateur, droit dans les yeux : « Vous venez de vous emparer d’une terre. Que va-t-il se passer à présent ? »

      une mention spéciale au festival de berlin

      Pour illustrer chaque point de sa démonstration, d’anciens soldats qui ont servi dans les territoires occupés témoignent, presque tous à visage découvert. Ces militaires font partie des quelque 2 000 réservistes qui ont décidé de révéler les dessous de l’occupation à l’ONG Breaking the Silence (Briser le silence), cofondée par le réalisateur israélien lui-même. Dans un ordre chronologique, ils rapportent les exactions qu’ils ont commises ou dont ils ont été témoins, comme les expropriations de terre par les colons. La première partie documente les étapes qui conduisent à la première Intifada, en 1987 : la confiscation des terres, le nombre croissant de victimes et la négation systématique de l’aspiration à l’autodétermination. Il fallait « briser les jambes et les bras », rapportent les soldats, sommés de réprimer toute forme de résistance, y compris celle des enfants. Les images, parfois difficiles, viennent soutenir des propos qu’on voudrait pouvoir oublier, comme celle de l’affiche du film représentant une vieille dame menacée par la matraque d’un soldat. La seconde partie revient sur les effets des accords d’Oslo (1993), la deuxième Intifada (2000), la construction du mur en 2002 et le retrait de Gaza, suivi de son blocus, en 2005. Les lanceurs d’alerte décrivent la torture, la banalité de l’humiliation quotidienne aux checkpoints ou l’engrenage de la violence lié aux attentats-suicides et à la répression aveugle de l’armée israélienne.

      Le film dérange, si bien qu’Avi Mograbi n’a pas trouvé de diffuseur en Israël. Mais il a trouvé de l’écho au Festival de Berlin, qui, l’an dernier, lui a décerné la mention spéciale de la section documentaire. Avec son ton didactique empreint d’ironie, le réalisateur livre une description clinique et implacable de la mise en œuvre de l’occupation d’un territoire.

      Israël-PalestinedocumentaireArte
      BBC

      Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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      The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

      The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

      But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

      France24 - Monde

      Roland-Garros : Cornet, Gasquet passent, Simon se sublime, Tsonga prend sa retraite

      Publié le : 24/05/2022 - 10:00Modifié le : 24/05/2022 - 22:54

      FRANCE 24 Suivre

      Les Français Alizé Cornet, Richard Gasquet et Gilles Simon se sont qualifiés mardi pour le deuxième tour de Roland-Garros. Ce dernier a éliminé Pablo Carreño Busta au bout de la nuit dans une ambiance folle. Jo-Wilfried Tsonga n'a, quant à lui, pas démérité mais il a finalement mis un terme à sa carrière sur une défaite face au Norvégien Casper Ruud. Retrouvez le déroulé de la troisième journée du tournoi.

      Au troisième jour du tournoi de Roland-Garros, mardi 24 mai, les Français Alizé Cornet, Richard Gasquet et Gilles Simon se sont qualifiés pour le deuxième tour, tandis que Tessah Andrianjafitrimo s'est inclinée, inquiétant malgré tout la numéro 8 mondiale Karolina Pliskova le temps d'un set.

      De son côté, pour son dernier Roland-Garros, Jo-Wilfried Tsonga a été éliminé par le numéro 8 mondial Casper Ruud. Le Français a fait ses adieux au public du court Philippe-Chatrier, mettant un terme à sa carrière après 17 ans et demi passés sur les circuits.

      Ce direct est terminé.

      • 1 h 01 : Gilles Simon passe au deuxième tour dans une ambiance folle

      Pour son dernier Roland-Garros, Gilles Simon (158e) est sorti vainqueur d'un de ces matchs à rallonge dont il a le secret. Le Français accède au deuxième tour en écartant l'Espagnol Pablo Carreño Busta, n° 18 mondial (6-4, 6-4, 4-6, 1-6, 6-4). Dans une ambiance digne d'un stade de football, avec des centaines de supporters surchauffés malgré la fraîcheur de la nuit, Simon l'a emporté en presque quatre heures de jeu. "C'est énorme ! (...) C'est juste irréel, parce que la victoire, quand je rentre sur le terrain, putain, elle est loin...", a-t-il lancé au public. L'Américain Steve Johnson (92e) l'attend au deuxième tour.

      • 0 h 35 : Stefanos Tsitsipas s'en sort en plus de 3 h 30

      Le numéro 4 mondial et finaliste sortant s'est sorti du piège incarné par le jeune Italien Lorenzo Musetti (66e) après avoir été mené deux sets à zéro. À minuit et demie passée, et après 3 h 34 de match, Stefanos Tsitsipas a eu le dernier mot (5-7, 4-6, 6-2, 6-3, 6-2).

      Au deuxième tour, Tsitsipas affrontera le qualifié tchèque Zdenek Kolar (134e).

      • 22 h 53 : Lucas Pouille cède en quatre sets

      Lucas Pouille, 162e mondial et invité, a été éliminé dès le premier tour de Roland-Garros par le Tchèque Zdenek Kolar, 134e et issu des qualifications (6-3, 4-6, 7-5, 6-4).

      Le Français, ex-n° 10 à l'ATP et demi-finaliste de l'Open d'Australie 2019, court après son meilleur niveau depuis qu'il a été opéré du coude droit en juillet 2020. Il n'a pour l'instant empoché que trois succès en 2022 sur le circuit principal, pour six défaites.

      • 22 h 32 : Stefanos Tsitsipas en difficulté

      Le n° 4 mondial grec démarre son premier tour à Roland-Garros de la pire des manières pour le moment, dominé par l'Italien et n°66 mondial Lorenzo Musetti (7-5, 4-1).

      • 22 h 16 : Gilles Simon met en difficulté le 18e mondial

      Le Français, qui mettra à 37 ans un terme à sa carrière à la fin de la saison, démarre bien son 1er tour à Roland-Garros face au n°18 mondial.

      Gille Simon a remporté le premier set contre Pablo Carreno Busta (4-6) et livre une deuxième manche serrée (3-3).

      • 20 h 20 : Hugo Gaston crée l'exploit et sort Alex De Minaur

      Sensation sur le court Suzanne-Lenglen ! Hugo Gaston a sorti le 19e mondial Alex De Minaur au terme d'un match haletant et à rebondissements (4-6, 6-2, 6-3, 0-6, 7-6).

      Le Français l'a finalement emporté au tie break dans le dernier set (10-4). Direction le deuxième tour. 

      • 19 h 36 : la n°3 mondiale Paula Badosa tient son rang

      La n°3 mondiale et demi-finaliste sortante Paula Badosa a éjecté de Roland-Garros la Française Fiona Ferro (130e) dès le premier tour en 54 minutes (6-2, 6-0).

      Après les éliminations d'entrée de Barbora Krejcikova, n°2 mondiale et tenante du trophée, et d'Ons Jabeur, n°6 mondiale et une des sérieuses candidates au titre, Paula Badosa a tenu son rang avec autorité.

      L'Espagnole de 24 ans a frappé 25 coups gagnants pour seulement treize fautes directes.

      • 18 h 21 : Adrian Mannarino et Benjamin Bonzi sortis d'entrée

      Les Français Adrian Mannarino, 69e mondial, et Benjamin Bonzi, 52e, se sont inclinés dès leur entrée en lice à Roland-Garros.

      Mannarino, en manque de résultats depuis plusieurs mois a été battu 6-1, 7-6 (7/1), 6-2 par l'Argentin Federico Delbonis (65e). Le match de Bonzi face à Frances Tiafoe (27e) a été plus serré, mais le Français a fini par s'incliner (7-5, 7-5, 7-6) après quasiment trois heures de lutte.

      • 18 h 21 : Hugo Gaston tient tête au 19e mondial

      Le Français de 21 ans affronte l'Australien Alex De Minaur, 19e mondial. Après avoir cédé le premier set (4-6), il a remporté la deuxième manche (6-2). Dans le troisième set, Hugo Gaston mène pour l'instant (3-2). 

      • 17 h 28 : un Jo-Wilfried Tsonga héroïque dit adieu à Roland-Garros

      Diminué par sa douleur à l'épaule, Jo-Wilfried Tsonga n'a pas tenu dans le jeu décisif. Il s'incline face à Casper Ruud après un match d'envergure marqué par trois jeux décisifs (6-7, 7-6, 6-2, 7-6).

      Le Français fait ses adieux à Roland-Garros après un match combatif.

      • 17 h 19 : Jo-Wilfried Tsonga au bord de la rupture

      Le Français, qui tient tête au numéro 8 mondial Casper Ruud depuis près de 4 heures sur le court Central, est soigné après une douleur à l'épaule. Côté match, le Norvégien mène 2 sets à 1 (6-7, 7-6, 6-2). Il y a 6-6 au 4e set, pour un nouveau jeu décisif.

      • 16 h 36 : retour gagnant pour Caroline Garcia après deux mois d'absence

      Caroline Garcia, éloignée des courts depuis deux mois en raison d'une aponévrose plantaire au pied droit, s'est rassurée pour son retour sur le circuit en battant au premier tour de Roland-Garros l'Américaine Taylor Townsend, 342e mondiale (6-3, 6-4).

      Le dernier match de la Française, 79e mondiale, remontait au 22 mars à Miami et s'était soldé par un abandon face à Anna Bondar. Garcia avait ensuite décidé de déclarer forfait pour Strasbourg la semaine dernière et est donc arrivée Porte d'Auteuil sans repères sur la terre battue.

      • 15 h 59 : le Français Ugo Humbert cède d'entrée

      Le numéro 2 français Ugo Humbert, 46e mondial mais qui vit une saison délicate, a fini par céder au premier tour de Roland-Garros après avoir mené deux sets à un face au numéro 61 finlandais Emil Ruusuvuori  (6-2, 2-6, 6-7 (4-7), 6-4, 6-2).

      Sous les acclamations enthousiastes du court n°7, à l'ombre du Central, Humbert (23 ans) a un temps repris les commandes de la partie après une entame difficile. Mais sa soixantaine de fautes directes l'a pénalisé et il s'est finalement incliné en 3 h 49 min.

      • 15 h 37 : Benoît Paire éliminé dès le premier tour

      Benoît Paire s'est finalement incliné dès le premier tour face au Biélorusse Ilya Ivashka malgré un set remporté qui pouvait augurer une remontée (6-3, 7-5, 1-6, 7-5).

      • 15 h 23 : Jo-Wilfried Tsonga enthousiasme le court Central

      Le Français, pour son entrée en lice dans le tournoi et son dernier Roland-Garros, est en train d'accrocher le numéro 8 mondial Casper Ruud. Jo-Wilfried Tsonga a remporté le premier set au tie break (7-6) et dispute un deuxième set serré (4-4).

      • 14 h 17 : Richard Gasquet passe au deuxième tour

      Richard Gasquet, dont le match avait été interrompu lundi soir en raison de la pluie, a poursuivi mardi son bel élan de la veille pour se qualifier facilement pour le deuxième tour face au Sud-Africain Lloyd Harris (39e), 6-1, 6-3, 6-4.

      Lundi soir, la partie entre les deux hommes, déjà perturbée à plusieurs reprises par les intempéries, avait été finalement suspendue jusqu'au lendemain, alors que le Français de 35 ans menait 6-1, 5-2.

      Mardi, le Biterrois, demi-finaliste la semaine dernière à Genève après avoir notamment battu le numéro 2 mondial Daniil Medevedev, a poursuivi solidement sur sa lancée, remportant rapidement les deux points qui lui manquaient pour s'adjuger le deuxième set avant de faire le break d'entrée dans le troisième. Il a ensuite géré tranquillement son avance pour remporter le match après moins de 45 minutes passées sur le court.

      • 13 h 16 : la Française Tessah Andrianjafitrimo battue

      Tessah Andrianjafitrimo, 141e mondiale, a inquiété la numéro 8 mondiale Karolina Pliskova le temps d'un set avant de finalement s'incliner, 2-6, 6-3, 6-1.

      La Française de 23 ans d'origine malgache, qui évolue principalement sur les circuits secondaires (Challengers ou ITF), disputait son premier match dans le tableau principal d'un Grand Chelem depuis cinq ans.

      • 13 h 09 : la Française Alizé Cornet s'impose en deux sets

      La numéro 1 française Alizé Cornet (40e) a passé moins d'une heure sur le court Philippe-Chatrier pour rallier le deuxième tour de Roland-Garros aux dépens de la gauchère japonaise Misaki Doi (98e), balayée 6-2, 6-0.

      Victorieuse en 58 minutes, Cornet est la quatrième joueuse française à franchir le cap du premier tour, après Diane Parry, Elsa Jacquemot et Léolia Jeanjean la veille.

      • 12 h 54 : Daniil Medvedev qualifié pour le deuxième tour

      Le numéro 2 mondial Daniil Medvedev a réussi son entrée en lice à Roland-Garros une semaine après son retour de blessure, en surclassant l'Argentin Facundo Bagnis, 103e joueur mondial, 6-2, 6-2, 6-2.

      Si sa défaite sèche à Genève face à Richard Gasquet avait inquiété sur la condition du Russe, opéré d'une hernie, son match plus que maîtrisé – en témoignent ses 35 coups gagnants – a rassuré mardi.

      Avec AFP

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      Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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      Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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      By Elian Peltier and Mady Camara

      DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

      Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

      “When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

      If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

      “The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

      Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

      European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

      From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

      “More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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      Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

      Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

      His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

      Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

      At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

      As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

      It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

      Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

      “Why not us?” he said.

      Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

      Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

      “To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

      His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

      If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

      Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

      Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

      Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

      “It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

      The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

      But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

      “Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

      Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

      “I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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      Fabien Gay

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      Dans le même temps, nous faisons face à un nouveau défi dont nous avions déjà connaissance, celui du déménagement de la Fête de l’Humanité au cœur de l’Essonne. Les équipes de la Fête, du journal, les bâtisseurs et les bâtisseuses ont beaucoup œuvré ces derniers mois pour préparer et réussir cette formidable Fête populaire.

      Toute l'actu de la Fête de l'Humanité 2022.

      Les coûts sont importants là aussi : transports, navettes, mais aussi installations nouvelles sur un nouveau terrain, cachets des artistes… Une belle affiche artistique vous a déjà été dévoilée et d’autres noms viendront s’y ajouter en juin.

      Nous sommes d’ores et déjà mis en difficulté pour bâtir la Fête de l’Humanité. Le bon de soutien à 35 euros est déjà disponible auprès des militant·e·s du journal. Nous invitons d’ailleurs, dès à présent, à prendre le maximum d’initiatives pour mobiliser le plus largement possible autour de vous.

      Un appel à votre participation financière, à la solidarité

      Dès lors, pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.

      Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.

      C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.

      Pour participer Remplissez ce bulletin et envoyez-le accompagné de votre chèque libellé à l’ordre de Presse et pluralisme - Souscription Fête de l’Humanité à l’adresse :

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      France24 - Monde

      Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires tire sa révérence

      Publié le : 24/05/2022 - 19:08

      Nicolas BAMBA

      À presque 37 ans, Jo-Wilfried Tsonga a pris sa retraite à l'issue du tournoi de Roland-Garros 2022, mardi. L'ancien n°5 mondial se retire avec l'un des plus beaux palmarès du tennis français. De la génération des Quatre Mousquetaires, au milieu de Richard Gasquet, Gaël Monfils et Gilles Simon, le Manceau a été le fleuron. Dans l'ère Open, il est aussi l'un des meilleurs Français.

      L'heure de ranger la raquette est arrivée. Jo-Wilfried Tsonga l'avait annoncé le 6 avril : la 121e édition du tournoi de Roland-Garros, du 22 mai au 5 juin, serait sa dernière apparition sur les courts. Après ce rendez-vous, et après quatre années gâchées par les blessures, le Français, tombé au 220e rang mondial au classement ATP, a fini par raccrocher après son élimination au premier tour, mardi 24 mai, par le n°8 mondial Casper Ruud (6-7, 7-6, 6-2, 7-6).

      "Ma tête me dit 'tu peux jouer toute ta vie', mais le corps me rappelle que mes aptitudes à me dépasser ne sont plus là. Mon corps me dit 'tu n'es plus capable d'aller plus loin que ce que je te donne'. Avant, c'est ce que je faisais tous les jours", expliquait il y a plusieurs semaines le tennisman, qui a fêté son 37e anniversaire le 17 avril.

      Ces quatre dernières années, Jo-Wilfried Tsonga n'a été que l'ombre du joueur qu'il fut avant une cascade de blessures : fissure du ménisque, déchirure du mollet, déchirure abdominale, douleurs au dos, diagnostic de drépanocytose... De 2018 à aujourd'hui, il n'a jamais fait mieux qu'un troisième tour en Grand Chelem et a manqué à l'appel à huit reprises. En Masters 1000, la catégorie de tournois la plus relevée derrière celle des Grands Chelems, ses résultats ont été encore plus mauvais et ses absences encore plus nombreuses. Une fin de carrière pas vraiment à l'image de ce qu'a réalisé le meilleur joueur français des 20 dernières années.

      2008 : l'explosion de Tsonga et la naissance des Quatre Mousquetaires

      Jo-Wilfried Tsonga comptait parmi les meilleurs juniors du monde avant de connaître des débuts compliqués sur le circuit professionnel, à cause d'une double hernie discale à 19 ans qui a failli lui coûter sa carrière. L'année 2007 est la première où il peut s'exprimer sans retenue et démontrer que les espoirs placés en lui sont justifiés. Ses résultats et sa progression, de la 212e place en janvier à la 43e place, lui permettent d'être élu Révélation de l'année.

      Début 2008, le Français secoue la planète tennis en se hissant, contre toute attente, en finale de l'Open d'Australie, en battant notamment Andy Murray au premier tour et en écrasant surtout Rafael Nadal en demi-finale. Malgré une belle opposition, "Jo" s'incline en finale face à un jeune prodige en devenir : Novak Djokovic. Il ne succède pas à Yannick Noah, dernier Français à avoir conquis un tournoi du Grand Chelem avec Roland-Garros en 2003. Mais il apparaît, à 22 ans, comme la nouvelle figure de proue du tennis tricolore.

      Cette même année, Jo-Wilfried Tsonga frappe encore un grand coup en remportant, en novembre, le Masters 1000 de Paris-Bercy contre David Nalbandian, dix ans après la dernière victoire française dans un tournoi de cette envergure (Sébastien Grosjean, à Paris-Bercy également).

      Dans la presse, une nouvelle expression enthousiaste voit le jour : les Quatre Mousquetaires, ou les Nouveaux Mousquetaires. Après Jean Borotra, Jacques Brugnon, Henri Cochet et René Lacoste qui régnèrent dans les années 1920-1930, le tennis français dispose de quatre nouveaux joueurs promis à un bel avenir : Richard Gasquet (22 ans), Gaël Monfils (22 ans), Gilles Simon (24 ans) et donc Jo-Wilfried Tsonga (23 ans).

      Seuls les tournois du Grand Chelem se sont refusés à lui

      Les promesses de cette génération de Mousquetaires ne seront pas tenues, ou seulement en partie. Le Big Four, surnom donné au quatuor infernal Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray, a écrasé le tableau masculin pendant des années, ne laissant que des miettes à la concurrence. Les quatre Français n'ont jamais rivalisé avec eux. Contrairement à Stan Wawrinka, Juan Martin Del Potro et Marin Cilic, Jo-Wilfried Tsonga n'a jamais pu profiter des quelques chances d'ajouter un Grand Chelem à son tableau de chasse. Malgré tout, il est celui qui a le mieux tiré son épingle du jeu parmi les Mousquetaires.

      Il sera resté 308 semaines n°1 français, se classant derrière Yannick Noah et ses 358 semaines, et il a atteint le 5e rang mondial à son meilleur niveau en 2012, là où Monfils et Simon n'ont grimpé qu'au 6e rang et Gasquet qu'au 7e rang. Le comparatif est aussi à son avantage, et de loin, au niveau du palmarès : Jo-Wilfried Tsonga a remporté 18 titres, dont 2 Masters 1000 (Paris-Bercy en 2008 et Canada en 2014). Dans l'histoire, seul Yannick Noah fait mieux avec 23 titres, dont un Grand Chelem. Richard Gasquet a lui remporté 15 titres, Gilles Simon 14 et Gaël Monfils 11. Aucun n'a été sacré en Masters 1000.

      Jo-Wilfried Tsonga a aussi obtenu les meilleurs résultats en Grand Chelem : outre sa finale perdue en 2008, il s'est hissé en demi-finale en Australie en 2010, puis a atteint deux fois les demi-finales à Wimbledon (2011 et 2012) et deux fois les demi-finales à Roland-Garros (2013 et 2015). C'est le seul Français à s'être invité en quarts de finale de chaque tournoi du Grand Chelem.

      "J'ai presque tout gagné, sauf le Grand Chelem. Mais cette quête aura été le chemin et le moyen de me dépasser pour vivre des trucs incroyables. Évidemment, j'aurais été fier de brandir le trophée devant les Français, devant la famille, devant le monde entier. Je me dis que l'histoire est comme ça", confie à L'Équipe celui qui a aussi joué une finale du Masters en 2011.

      "Roland, je t'aime" 🧡@tsonga7 has announced he will retire after this year's Roland-Garros. See you very soon, Jo! 🔥 pic.twitter.com/ZaveBd3G7I

      April 6, 2022

      Il laissera sa trace dans le tennis français

      Face au Big Four, c'est encore Tsonga qui s'en est le mieux sorti parmi les tennismen français. Avec 18 victoires en 53 rencontres, soit un taux de presque 34 % de victoires (6 contre Federer, 6 contre Djokovic, 4 contre Nadal et 1 contre Murray), il n'a pas à rougir. À eux trois, Gasquet-Monfils-Simon en ont glané seulement 21 en 145 matches, soit 14 % de victoires (8 pour Monfils, 7 pour Gasquet, 6 pour Simon).

      Jo-Wilfried Tsonga a aussi connu les sommets sous la bannière tricolore. En 2012, il est devenu vice-champion olympique en double avec Michael Llodra. Et en 2017, il fit partie de l'équipe coachée par Yannick Noah qui remporta la Coupe Davis face à la Belgique, après 16 années de disette pour le clan français. À deux mois de clore sa vie de tennisman, "Jo" prend la mesure de tout ce qu'il a accompli.

      "Je suis assez fier de pouvoir dire que je compte dans le tennis français, (...) du sentiment d'avoir marqué, d'une certaine manière, ma génération dans le sens où je faisais partie de ces joueurs qui étaient quand même humains", déclare-t-il encore à L'Équipe. Il ajoute : "Un des trucs dont je suis le plus fier, c'est que pendant quinze ou vingt ans, j'ai été aimé du public sans écart de comportement. Pour moi, cela est le fondement même de ce que mes parents ont voulu me léguer."

      Sur Twitter, l'Association des professionnels du tennis (ATP) tire son chapeau à Jo-Wilfried Tsonga : "Quel parcours ! Merci pour tout, Jo !" La Fédération française de tennis, elle, "donne rendez-vous à Roland-Garros pour vibrer une dernière fois tous ensemble". Et Gilles Simon, lui, a répondu à l'annonce de la prochaine retraite de son coéquipier par deux mots sibyllins : "J'arrive copain." Une manière d'annoncer que, pour lui aussi, la retraite est proche. L'ère des Mousquetaires touche à sa fin.

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      Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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      For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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      By Isabel Kershner

      JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

      He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

      But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

      One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

      Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

      Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

      Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

      The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

      Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

      “I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

      As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

      While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

      Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

      His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

      Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

      He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

      “If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

      He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

      Now they are coming back.

      While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

      The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

      “Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

      For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

      “To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

      Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

      Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

      Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

      Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

      Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

      A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

      “My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

      He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

      More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

      As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

      Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

      And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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      L'Humanité

      Y a-t-il un sexe pour arrêter les bêtises ?

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      Télévision La vidéaste israélienne Yael Bartana interroge le genre dans la résolution des conflits. Intéressant… mais décourageant.

      Grégory Marin

      Yael Bartana n’est pas Beyoncé. Sa création n’a rien à voir avec le clip de Run the World (girls) et, pourtant, le propos est similaire : si les femmes le dirigeaient, le monde pourrait-il être un peu plus sûr ? Existe-t-il une façon féministe d’enrayer une guerre nucléaire ? Dans sa « salle de paix », inspirée de « la salle de guerre » du film de Stanley Kubrick, Docteur Folamour, la vidéaste israélienne a placé cinq comédiennes, représentantes d’un pays fictif, dans un gouvernement 100 % féminin. Elles s’entourent d’une quarantaine d’expertes internationales, bien réelles celles-ci, pour tenter de surmonter une série de crises. La plus imminente est l’escalade nucléaire, mais la catastrophe environnementale la talonne…

      « La paix est l’affaire de tous »

      Le président Twittler, allusion peu subtile à Donald Trump (l’écriture a débuté sous sa mandature), menace d’utiliser le « gros bouton ». Comment faire face ? Répliquer, pense la cheffe d’état-major, à rebours des promesses qui ont fait élire la présidente. « Ne pas abandonner nos principes !  » martèle une ex-négociatrice sur le nucléaire en Iran. Une question philosophique sous-tend le film : au pouvoir, les femmes feraient-elles mieux que les hommes ? « Il ne faut pas romantiser le leadership féminin », déclare une experte. Une autre insiste : « La guerre est une affaire d’hommes… » « La paix, surtout, est l’affaire de tous ! » lancent plusieurs militantes pro-désarmement. Filmée comme une pièce de théâtre, cette création expérimentale est le troisième volet d’un travail de la vidéaste, après What if Women Ruled the World ? en 2017 et Bury Our Weapons, Not Our Bodies ! en 2019. Mais, à regarder « l’horloge de l’Apocalypse », qui marque minuit moins deux –  « le temps qui nous reste avant la fin du monde » –, on ressent de l’impuissance. L’art suffira-t-il à arrêter l’aiguille ?

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      France24 - Monde

      Roland-Garros : des sessions nocturnes qui peuvent enfin montrer leur potentiel

      Publié le : 23/05/2022 - 23:07

      Romain HOUEIX Suivre

      Mises en place lors de l'édition 2021, les sessions nocturnes font leur retour lundi à Roland-Garros. Après une première année marquée par les restrictions sanitaires, cette deuxième cuvée est davantage révélatrice du potentiel du dispositif.

      Les sessions nocturnes font leur retour à Roland-Garros, lundi 23 mai. Après une mise en place en 2021 gâchée par l'absence de public puis la présence de jauges restrictives, le tournoi parisien a inauguré une deuxième fois cette nouveauté qui imite l'US Open et l'Open d'Australie.

      Les "night sessions" dans la langue de Shakespeare, ce sont des matchs programmés en début de soirée mettant en scène les stars du tennis. Une sorte d'affiche de la journée, qui donne lieu à une billetterie séparée et qui se déroule souvent dans des ambiances endiablées. Cependant, les hasards de la programmation ou des retards font qu'il n'est parfois pas le dernier match. Alors que les détenteurs du sésame pour le Philippe-Chatrier nocturne se pressaient dans l'enceinte, Richard Gasquet et Benoît Paire lançaient à la même heure leur propre 1er tour sur deux autres courts.

      Un DJ set pour chauffer le public

      Et dans les faits, ça donne quoi ces sessions nocturnes ? Déjà, l'intention est d'offrir un show à l'américaine en commençant par un "DJ Set and Match". Derrière cet excellent jeu de mots, une animation musicale qui se permet d'annoncer des grands noms tels que Étienne de Crécy, Møme, Yuksek ou encore Jabberwocky. Une programmation qui n'aurait pas dépareillé dans un festival d'électro. Pour la première, ce sont les Français de Bon entendeur qui ont à charge de chauffer le public, à mesure que le Philippe-Chatrier se remplit.

      Le contrat est d'ambiancer les spectateurs le dernier quart avant l'arrivée des joueurs. Mission accomplie en concluant sur leur tube "Le temps est bon" qui, à défaut de faire danser les tribunes, aura le mérite de rester dans la tête de tout le monde pour le reste de la soirée.

      "Le temps est bon... le ciel est bleu..." La chanson fait même écho à l'incroyable alignement des astres dont bénéficie la deuxième cuvée des sessions nocturnes. En effet, alors que la grisaille et la pluie ont gâché la deuxième journée de Roland-Garros, le ciel s'est dégagé juste à temps pour le début de la session.

      Le public se réveille petit à petit

      C'est donc dans la lumière déclinante du jour que les deux protagonistes du soir font leur entrée. L'an dernier, l'annonce des joueurs façon combat de boxe avait un côté ridicule, la faute à un stade complètement vide en raison du Covid-19. Cette fois, les sièges vides se font plus rares et les spectateurs répondent présents en acclamant – ou sifflant – Yoshihito Nishioka et son adversaire du soir, le numéro 1 mondial Novak Djokovic.

      Après Serena Williams l'an dernier, qui de mieux que Novak Djokovic, tenant du titre, pour inaugurer, la première des dix sessions de nuit de la cuvée 2022 ? Peut-être un Français, sans faire injure au Serbe 20 fois sacré en Grand Chelem… Le quasi-silence de cathédrale au début de l'affrontement tranche nettement avec l'ambiance survoltée qui émanait du court voisin Suzanne-Lenglen, où le Mousquetaire Richard Gasquet éparpille façon puzzle le 39e mondial, Lloyd Harris, dans le premier set. Il faut dire que le Serbe apparaît plus concentré que soucieux d'enflammer le court.

      The defending champion has arrived...#RolandGarros | @DjokerNole pic.twitter.com/6AuCYSQu6H

      May 23, 2022

      Mais, petit à petit, la magie opère. À la faveur de longs rally et de quelques points spectaculaires, le stade perd de ses pudeurs de gazelle et s'enflamme. "Nole, Nole, ole, ole, ole", s'élève des tribunes entre les points. L'arbitre commence même à devoir hausser le ton.

      Le ciel y va de son coup de pouce. La pluie se met à tomber sur la porte d'Auteuil, interrompant toutes concurrences sonores des matches de Richard Gasquet et de Benoît Paire et les reportant au lendemain. Toit fermé, seule la session nocturne se poursuit avec un Novak Djokovic qui déroule, encouragé par le public chauffé à blanc.

      Amazon peut se frotter les mains. Le diffuseur de Roland-Garros depuis 2021 et instigateur des sessions nocturnes a un produit à la mesure de la somme rondelette – et non révélée – qu'il a dépensé pour acquérir l'exclusivité

      Le temps est bon... même s'il pleut... Sur le Central, le jeu de Djoko est savoureux...

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      Roland-Garros 2022 : "On est contentes d'être de retour"

      Tennis

      Roland-Garros 2022 : mission impossible pour les Français ?

      L'Humanité

      Histoire d’un legs, d’un homme et d’un continent

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      Télévision En 2020, Erich Schwam est mort en léguant 3,5 millions d’euros au Chambon-sur-Lignon. La raison : il a été sauvé enfant par les habitants de ce village. Jérôme Lévy a retracé sa vie.

      Caroline Constant

      Erich Schwam est décédé le jour de Noël 2020. En mourant, ce monsieur de 90 ans a fait un immense cadeau à la petite commune du Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire : un don de 3,5 millions d’euros, soit toute sa fortune, pour la jeunesse de ce village. Passionné par son histoire, Jérôme Lévy a retracé son parcours, de sa naissance à sa mort. Avec beaucoup de difficulté : sans descendance et surtout discret, Erich Schwam n’a pas laissé de témoignage sur sa vie. Il a donc fallu tout reconstituer.

      Ce monsieur avait une excellente raison de léguer sa fortune au Chambon : il a été sauvé, enfant, par la solidarité de ses habitants. Juif, il a dû fuir Vienne, en Autriche, peu de temps après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, alors qu’il avait tout juste 9 ans. Sa famille avait dû déménager dans un quartier moins huppé ; déjà, les humiliations contre les juifs se multipliaient ; déjà aussi, les exactions et exécutions étaient légion. Grâce à l’initiative d’un diplomate chinois, les Schwam ont pu quitter l’Autriche juste avant le début des déportations. Direction la Belgique et, quand elle a été envahie à son tour par les nazis, la France. Erich Schwam a connu la faim, le froid, l’enfermement au camp de Rivesaltes pendant presque deux ans. Avant, grâce à l’intervention d’une bénévole de la Croix-Rouge suisse, d’atterrir au Chambon. Là, il est devenu pensionnaire, au milieu d’autres enfants.

      « un enfant parmi d’autres enfants »

      Les habitants du Chambon-sur-Lignon ont donc sauvé la famille d’Erich Schwam et des dizaines d’autres enfants. Mais s’il leur est reconnaissant, c’est surtout parce que ces mêmes ­villageois lui ont permis de reprendre le chemin de l’école, abandonnée, de fait, pendant quatre ans. De redevenir « un enfant parmi d’autres enfants », comme le souligne l’élue à la culture, Denise Vallat, très investie dans la transmission de cette histoire.

      Cette vie, formidablement racontée par Jean-Luc Hees, est à la fois édifiante et émouvante. Édifiante, parce qu’elle montre la violence du parcours de cet homme et aussi sa formidable résilience. Édifiante aussi parce que, à l’issue de ses études, et alors qu’il venait de passer douze années dans ce pays, il a dû batailler, dans les années 1950, pour obtenir la nationalité française. Émouvante, surtout, parce que cela pose aussi la question de ce qu’il reste d’une vie quand elle s’est achevée. Et que résume très bien le petit poème de la philosophe Simone Weil, retrouvé chez lui : « Il restera de toi ce que tu as offert, tes bras ouverts un matin au soleil.  »

      shoahles justesle chambon-sur-lignondocumentaire
      Valeurs Actuelles

      Michel Lambert, l’écrivain émérite de la nouvelle

      Les nouvelles de M. Michel Lambert font irrésistiblement songer au Rêve d’un curieux de Baudelaire : « J’étais mort sans surprise et la terrible aurore / M’enveloppait […] / La toile était levée et j’attendais encore. » Le ciel regarde ses personnages – nos semblables, nos frères – et ce regard implacable exige d’eux ils ne savent quoi au juste : un souvenir, un regret, un remords… Vrai ou inventé ? Quelle différence, au regard du ciel…

      Le ciel de ces nouvelles est d’un bleu sans pitié ; il fait toujours trop chaud, les villes devenues fournaises ne font plus semblant d’être humaines. Qu’espérer alors, à part la rémission d’un orage, des trombes entre deux soleils pour se donner le temps de ne pas faire un geste ? Un habitué des bars retrouve attablées non loin de lui deux anciennes amantes qui l’ont peut-être reconnu, ou peut-être pas, et qu’importe ? « Et ça m’a fait mal ce qu’elles avaient été, ce qu’elles étaient devenues. » Il les file cependant, mais sans les rejoindre : « Je reste immobile dans une semi-obscurité sans appel. » Pourquoi se faire reconnaître, s’écrier « Je suis là », comme fait un inconnu qui tape sur l’épaule d’une femme attablée à une terrasse, avant de disparaître dans la foule à l’instant où elle se retourne ? Pourquoi ce jeu cruel, cette prétérition que nous impose le temps, qui fait si bon marché de nous, de notre prétention à dire “Je” ? Quelle compassion si peu personnelle porte tel buveur solitaire vers une inconnue ? « Il me semblait que si je découvrais son secret à elle, je découvrirais le mien, pourquoi l’élan s’était brisé, un jour ou au fil du temps. »

      « Drôle d’expression, payer l’addition. L’addition de quoi, voilà le problème. Et comment payer ? » M. Michel Lambert retrouve avec une douloureuse ironie, celle qui survit aux batailles perdues, les mots de la plus secrète sagesse des contes : “Va je ne sais où et me rapporte je ne sais quoi”. « L’enfant mal vieilli » s’esquive, se tait, il fait partie de ces « réprouvés » qui « observent en silence le plafond de leur vie » : « Attendre, ç’avait toujours été notre second métier. »

      La littérature n’a d’objet que le “plus vrai que vrai”

      Que retient-on de notre vie ? Les lâchetés, les démissions, quand nous avons un peu trop bien imité l’impermanence des choses, alors que tel condisciple retrouvé si longtemps après rappelle avec gratitude au narrateur tel geste de courage à son endroit, que le narrateur a bien sûr oublié… « Notre histoire à chacun devenait, à mesure que le temps fuyait, un souvenir toujours plus inaudible, toujours plus informe. » Qu’importe dès lors que ces souvenirs soient intervertis, ou fabriqués ? Toutes les monnaies se valent pour passer le Styx, « payer l’addition » – même la fausse. Mais c’est mal dire, et médire de la littérature, que de parler de fausse monnaie à son propos, elle qui n’a d’objet que le « plus vrai que vrai ». Un écrivain à la hauteur de sa vocation n’invente jamais que la réalité.

      Ce talent de saisir le monde en quelques phrases – tout est là, et c’est tout – ; cette miséricorde désarmée envers ses personnages, ce mezza voce fraternel qui le caractérise dès ses premiers mots : M. Michel Lambert est un maître incontestable de la forme brève.

      “Le ciel me regardait”, de Michel Lambert, Le Beau Jardin, 144 pages, 14 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      France24 - Monde

      Davos : le Forum économique mondial revient en présentiel

      Publié le : 24/05/2022 - 12:22

      Aziza NAIT SIBAHA Suivre

      Près de 2 500 dirigeants et experts du monde entier sont attendus du 22 au 26 mai dans les Alpes suisses, pour la première édition du Forum de Davos en présentiel depuis le début de la pandémie de Covid-19. À l’ordre du jour, une multitude de défis géo-économiques qui affectent le monde aujourd’hui. Au programme dans cette émission également, la finale de la Ligue des champions qui aura lieu le 28 mai au Stade de France, enceinte dans laquelle le Real Madrid va affronter Liverpool.

      Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur et Lamiaa Maniar. 

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      L'Ukraine au cœur de l'édition 2022 du Forum économique mondial de Davos

      La chronique de l’éco

      Le Forum économique mondial de Davos à un tournant

      COMPTE-RENDU

      Ligue des champions : invincible, le Real Madrid renverse Manchester City et file en finale

      France24 - Monde

      RD Congo : un an après l'éruption du volcan Nyiragongo

      Publié le : 24/05/2022 - 12:16Modifié le : 24/05/2022 - 13:10

      Il y a un an, l'éruption du volcan Nyiragongo dans l'est de la RD Congo avait provoqué la panique des habitants. La lave s'était arrêtée aux portes de Goma et plus de 3 000 maisons avaient été détruites. L'éruption avait mise en évidence le manque de préparation des autorités. Un an après, les correspondants de France 24 sont retournés sur place.

      Valeurs Actuelles

      Céline dans tous ses états

      La publication de Guerre (Gallimard) ne va certes pas émousser la passion que suscite Louis-Ferdinand Céline. Il est avec Marcel Proust l’écrivain français le plus lu et le plus commenté. Le plus controversé aussi. La gamme de ses exégètes va des admirateurs inconditionnels à ceux qui nient sa valeur littéraire en passant par les équilibristes séparant l’œuvre de l’écrivain, pour ne conserver que la première. Les articles à son sujet se comptent par milliers, les livres et les thèses universitaires par centaines. Trois publications périodiques lui sont consacrées : l’Année Céline, les Études céliniennes, et le Bulletin célinien.

      C’est à l’éditeur de cette dernière revue, Marc Laudelout, que l’on doit aujourd’hui un livre épatant, constitué de petits essais savamment composés, qui est une excellente introduction à l’œuvre de Céline, aux controverses qu’il suscite, mais aussi à cet univers baroque qui est celui des “célinistes” : un chapitre présente les plus grands d’entre eux, Philippe Alméras, François Gibault, Marc Hanrez ou Henri Godard (l’éditeur de la Pléiade), ainsi que les précurseurs, Paul Chambrillon, Pol Vandromme, Pierre Monier ou Dominique de Roux.

      Céline est de la famille des grands orateurs sacrés, des prophètes, des poètes épiques

      Depuis 1981, de Bruxelles, Laudelout publie chaque mois des études, des témoignages et des documents relatifs à l’auteur de Voyage au bout de la nuit ; c’est peu dire qu’il connaît son sujet. Il se range bien entendu parmi les inconditionnels, partageant le jugement de Roger Nimier selon qui « Céline est de la famille des grands orateurs sacrés, des prophètes, des poètes épiques ». Contrairement à une idée reçue, la droite conservatrice ne porte pas nécessairement Céline dans son cœur, à qui elle préfère les auteurs au style plus classique et à qui elle reproche surtout d’avoir ouvert la voie à « tous les gougnafiers qui ne savent pas tenir une plume » et qui s’autorisent un langage relâché en se réclamant du précédent célinien, comme le dit un Philippe d’Hugues. L’argument est loin d’être idiot, mais enfin Céline n’y est pas pour grand-chose, lui qui a inventé une langue n’ayant rien du sabir mais tout de la « prose très travaillée utilisant les ressources du langage populaire pour élaborer un style lyrique et baroque à la fois », écrit Laudelout.

      De l’autre côté du spectre politique, c’est l’homme qu’on attaque, un “salaud” auquel on refuse de donner le moindre nom de rue, contrairement à Aragon qui a chanté « le Guépéou nécessaire à la France » et s’est fait le complice d’un régime aussi monstrueux que celui défendu par Céline. Laudelout ne nie rien de l’antisémitisme et des prises de position prohitlériennes de l’écrivain, mais estime qu’il est inutile de charger la barque. Sans apporter la moindre preuve, un essai farfelu paru il y a quelques années est allé jusqu’à faire de Céline un agent de la SS et un partisan du génocide des juifs… Sur ce sujet, toute la question est finalement de savoir s’il est pertinent de juger un écrivain sur des critères moraux, comme le réclamait un Jean-Paul Sartre. Le lecteur se fera son opinion.

      “Céline à hue et à dia”, de Marc Laudelout, La Nouvelle Librairie, 416 pages, 19 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      Une statue de Louis XIV à plus de deux millions d’euros pour le Musée des Beaux-Arts de Rennes

      Le Roi Soleil n’a rien perdu de son faste. Le Musée des Beaux-Arts de Rennes s’est félicité, mercredi 18 mai, de l’acquisition par la Ville d’un objet « d’intérêt patrimonial majeur », pour 2,4 millions d’euros, relate France Bleu. Il s’agit d’une statue équestre en bronze de Louis XIV, réalisée par Antoine Coysevox, sculpteur majeur du XVIIe et XVIIIe siècle. Outre son intérêt artistique, l’œuvre est un témoignage d’un patrimoine disparu. Car c’est une réduction d’une statue plus imposante du souverain, qui avait été installée à Rennes.

      Fondue à la Révolution

      Terminé en 1689 et initialement destiné à Nantes, l’objet d’origine, haut de quatre mètres et reposant sur un piédestal de trois mètres, a été installé à Rennes à la suite du grand incendie de 1720. Mais il n’a pas survécu à la Révolution. En 1793, Louis XIV a été désarçonné et le bronze fondu pour construire des canons. « Suite à des plaintes de révolutionnaires qui disaient que le cheval avait l’air d’attendre le [roi] suivant, quelques mois après, il part à son tour à la fonte », raconte à France Bleu Guillaume Kazerouni, responsable des collections d’art ancien au Musée des Beaux-Arts.

      Il ne restait donc de l’œuvre que sa réduction. Ce type d’oeuvres servait notamment de cadeaux diplomatiques. Elle a donc fini dans la collection privée d’un aristocrate britannique. La Ville l’a achetée grâce au mécénat du groupe agroalimentaire rennais Norac. Haute de 94 centimètres et trônant sur un socle de 1,20 mètre, la statue est actuellement exposée au Musée du Louvre mais devrait arriver à Rennes en septembre.

      La réduction en bronze est aujourd’hui l’unique témoignage en volume de la célèbre statue monumentale de Coysevox conçue entre 1688 et 1689, puis démontée et fondue en 1793 pour réaliser des canons. Le dossier de presse complet est à retrouver ici > https://t.co/m4XD7SG1o1 pic.twitter.com/F2RrKcB11S

      — Service de presse (@Rennes_presse) May 18, 2022

      Rennes : les dernières actualités

      A Rennes où il est autorisé, le burkini divise

      Rennes : face aux rodéos urbains, l’observation plutôt que la poursuite

      Rennes : un militant d’extrême gauche relaxé après avoir brûlé un drapeau français

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      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      Bonheur de ville en Toyota Aygo X

      PHILOSOPHIE

      On l’appelle “crossover”, parce qu’elle se prend pour une baroudeuse. Voyez ces extensions d’aile, ces sabots avant et arrière et cette garde au sol relevée… d’un centimètre. Bon, tout cela, c’est du marketing. Retenons surtout que la Toyota Aygo X (prononcez Aygo “cross”) est l’une des dernières micro-citadines à essence. Un marché déserté par les constructeurs, ses marges se révélant particulièrement faibles. La Citroën C1, la Peugeot 108 et la Renault Twingo, par exemple, ne seront pas renouvelées. Les firmes préfèrent le créneau des petites autos 100 % électriques. Alors, dans son genre, l’Aygo X fait de la résistance. Et avec panache ! On aime son exubérance bicolore. Et puis, quatre portes, pour un encombrement si réduit, c’est rare. Les grands gabarits se sentiront peut-être à l’étroit à l’arrière, mais le coffre a gagné 60 litres, pour atteindre 231 litres.

      PRESTATIONS

      La finition est un tantinet au-dessus de la moyenne. Ergonomie du poste de conduite bien pensée. Levier de vitesses agréable à manier en boîte manuelle. Les rondeurs de la planche de bord rassurent. Le large écran tactile des versions les plus huppées est bien intégré dans un grand insert ovoïde. Il pilote la navigation. Le système multimédia accède à la connectivité Android Auto et Apple Carplay. À noter aussi : le chargeur à induction au-dessus des portegobelets pour les amateurs. Sans oublier, au sommet de la gamme, une sono JBL de 300 watts, avec caisson de basse logé dans le puits de la roue de secours. En entrée de gamme, sur la version Active, vous aurez déjà droit en série à un beau festival : climatisation, ordinateur de bord, banquette fractionnée (50/50), aide au maintien dans la voie, régulateur adaptatif, freinage d’urgence avec détection des cyclistes et piétons, lecture automatique des panneaux et même feux de route automatiques. Des équipements comme sur une grande ! Mais qui font grimper la note… et la marge.

      TECHNIQUE

      Le 3-cylindres essence 1 litre “atmo” développe 72 chevaux pour un poids inférieur à la tonne. La “boîte 5” mécanique fera l’affaire, mais sur route, pour doubler, il faudra souvent jouer du levier de vitesses pour relancer. La boîte S-CVT (1 000 euros supplémentaires) offre un gain de souplesse. Sans grever la consommation, très raisonnable d’ailleurs, sous les 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Confort, précision de la direction, roulis modéré en courbe, agilité due au poids plume de l’engin et rayon de braquage de Lilliputienne ne sont pas les moindres atouts de cette attachante petite voiture garantie trois ans.

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      France24 - Monde

      Burkina Faso : les parcs naturels victimes des groupes terroristes

      Publié le : 23/05/2022 - 13:34

      Valériane GAUTHIER Suivre

      Neuf gardes-forestiers de l'ONG African parks ont été tués en février dans une attaque jihadiste dans le parc W, qui s'étend entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. Souvent peu peuplés et compliqués à contrôler, les parcs naturels sont devenus ces dernières années la cible de groupes terroristes. À cela s'ajoute le braconnage. Le reportage de Kalidou Sy dans le parc dans la réserve de Nazinga, au Burkina Faso, avec des gardes forestiers qui luttent tant bien que mal contre ces fléaux. 

      Également au sommaire :

      La traque des raffineries clandestines de pétrole au Nigeria

      Premier producteur de pétrole africain, le Nigeria exporte en moyenne 2 millions de barils de brut par jour, ce qui représente 90 % des revenus d'exportation du pays. Mais dans la région du delta du Niger, des groupes armés font régulièrement exploser des oléoducs et enlèvent des travailleurs de compagnies pétrolières. L'armée multiplie les opérations pour mettre fin au pillage de ces ressources. Cette exploitation illégale entraîne par ailleurs une pollution de l'air responsable d'une mortalité prématurée pour les habitants de la région. Le reportage de Moise Gomis.

      Régulariser le travail informel en Côte d'Ivoire grâce à une prime mensuelle

      Abidjan multiplie les initiatives pour régulariser le secteur informel. Il représente environ 80 % des travailleurs. Dans le quartier du Plateau de la capitale, la mairie tente de créer un statut à ceux qu'on appelle les "djosseurs" ou "naman". Ces vigiles de rues ou voituriers, qui vivent de pourboires, touchent désormais une prime mensuelle. Reportage de Hannane Ferdjani et Samuel Bernard.

      Picasso au Musée des Civilisations noires de Dakar

      Le défunt virtuose espagnol ne s'est jamais rendu au Sénégal, ni ailleurs en Afrique subsaharienne. Ami de Léopold Sédar Senghor, l'initiateur du cubisme puisait pourtant souvent son inspiration dans des objets originaires du continent. 50 ans après une première exposition de son vivant, une sélection de toiles et sculptures du peintre surréaliste sont de retour à Dakar, au musée des Civilisations noires. Une exposition inédite conçue comme un "dialogue" entre des œuvres de Picasso et des objets africains qui l'ont influencé. Reportage de Sarah Sakho et Elimane Ndao.

      Anse Source d'Argent, un paradis terrestre aux Seychelles

      Son sable blanc, ses rochers granitique, ses cocotiers et son lagon turquoise font le bonheur de ses visiteurs. Anse Source d'Argent fait partie des plus belles plages du monde et des plus connues de l'archipel des Seychelles.

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      Trois attaques ont fait au moins 9 morts dont un Français dans le nord du Bénin

      Burkina Faso : une quarantaine de morts dans trois attaques perpétrées samedi

      Burkina Faso : "dialogue" avec des groupes armés pour tenter de sortir de la spirale de la violence

      L'Humanité

      Yacine Chitour et Samir Bedrouni

      Homme du jour

      Latifa Madani

      Créé en 2004 par l’Association Josette et Maurice Audin (Ajma), sous l’impulsion de Gérard Tronel, le prix Maurice-Audin de mathématiques honore, tous les deux ans, un mathématicien algérien exerçant en Algérie et un mathématicien français (ou non algérien) exerçant en France. Le prix 2022 a été décerné à l’Algérien Samir Bedrouni et au Français Yacine Chitour lors d’une cérémonie qui s’est déroulée le 23 mai à l’Institut Henri-Poincaré, l’un des parrains du prix et partenaire de l’Ajma aux côtés notamment de la Société de mathématiques appliquées et industrielles et de la Société mathématique de France.

      Samir Bedrouni, 38 ans, est maître de conférences à l’université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene, à Alger. Ses travaux portent sur les feuilletages en géométrie complexe. Il a été lauréat en 2021 de la chaire Maurice-Audin de l’Institut des sciences mathématiques et de leurs interactions. Il a développé des collaborations fructueuses à l’Institut de recherche mathématique de Rennes avec Frank Loray, chercheur au CNRS.

      Yacine Chitour, 53 ans, est professeur au Laboratoire des signaux et systèmes de l’université Paris-Saclay à CentraleSupélec. Ce spécialiste de la théorie du contrôle est membre de l’Institut universitaire de France et dirige la zone Afrique du Nord et Moyen-Orient du Centre international de mathématiques pures et appliquées (Cimpa). Le prix qu’ils ont reçu, d’un montant de 1 500 euros chacun, permet de financer le voyage et le séjour d’une semaine en France pour l’un, et en Algérie pour l’autre. L’Ajma recueille les fonds nécessaires grâce à des souscriptions privées. Un prix analogue avait été créé et décerné en 1958 pour tenir en éveil la communauté scientifique sur l’affaire Audin.

      France24 - World

      Debunking claims that the French president is the head of the EU

      Issued on: 29/04/2022 - 18:31

      Georgina ROBERTSON

      In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

      The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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      New York Times - World

      Russia-Ukraine War

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      The Saturday Profile

      For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

      Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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      By Valerie Hopkins

      KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

      “I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

      Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

      In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

      Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

      “I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

      Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

      Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

      He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

      Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

      Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

      In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

      In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

      Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

      Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

      Live Updates: Russia-Ukraine War

      Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

      “They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

      Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

      “For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

      Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

      He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

      In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

      Russia-Ukraine War: Key Developments

      On the ground. Moscow’s military has narrowed its focus to a 75-mile-wide sliver of land in the heart of the eastern Donbas region, which has allowed Russian forces to make incremental gains. Russia’s main immediate target remains Sievierodonetsk, the easternmost city still under Ukrainian control.

      A global threat. The president of the European Commission accused Moscow of deliberately trying to provoke a global food crisis by targeting grain warehouses, ports and other critical infrastructure in Ukraine, one of the world’s most important food exporters.

      NATO expansion. Delegations from Finland and Sweden are in Turkey to meet with officials in an effort to address President Recep Tayyip Erdogan’s opposition to the Nordic nations’ bids to join NATO. Ahead of the talks, Turkey made a series of security-related demands of Sweden.

      A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

      When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

      “There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

      In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

      While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

      Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

      He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

      In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

      “The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

      In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

      “They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

      And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

      “This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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      L'Humanité

      Disparition. Hélène Cuenat, « porteuse de valises »

      Actu

      Elle a eu une vie digne des héroïnes de fiction. Figure de la résistance anticoloniale, maîtresse de Francis Jeanson et amie d’Henri Curiel, Hélène Cuenat que la police et la presse françaises avaient baptisée la Tigresse, nous a quittés le 18 mai à Noisy-le-Grand. Elle avait 91 ans.

      Latifa Madani

      Née à Strasbourg, elle rejoint Paris au début des années 1950 où elle enseigne les Lettres et adhère à la cellule du PCF de La Sorbonne en 1954 au moment où éclate la guerre de libération en Algérie.

      Elle découvre les thèses de Lénine sur les guerres coloniales en même temps que la torture pratiquée en Algérie et dans les commissariats parisiens. « La torture accompagne nécessairement les guerres menées contre un peuple : si l’on était contre la torture, il fallait être contre la guerre, et si l’on était contre la guerre, il fallait être pour l’indépendance de l’Algérie » affirme-t-elle dans l’ouvrage la Porte verte (Bouchène 2 001) qui relate l’histoire de son engagement communiste et anticolonial.

      Convaincue que « contre l’oppresseur colonial, le peuple du pays colonisateur et le peuple du pays colonisé sont solidaires », elle rejoint, en octobre 1957, le réseau Jeanson de soutien au FLN. Arrêtée en 1960 elle est condamnée à dix ans de prison. Un an après, elle réussit, avec cinq codétenues, une évasion spectaculaire de La Petite Roquette. En 1962, Hélène Cuenat s’installe en Algérie où elle fait une carrière dans la formation professionnelle. De retour à Paris en 1972, elle enseigne au Conservatoire National des Arts et Métiers jusqu’à sa retraite en 1996.

      Son livre la Porte verte (Bouchène 2 001) relate l’histoire de son engagement communiste et anticolonial.

      Hélène Cuenat sera inhumée demain 25 mai au cimetière de Montmartre (Paris 18è) Ni fleurs ni couronnes, mais des dons à la Croix rouge française sont les bienvenus.

      Latifa Madani

      DécèsGuerre d'Algérie
      Valeurs Actuelles

      Chapeau rouge à Dijon

      Le chef William Frachot comptabilise deux étoiles au guide Michelin depuis bientôt dix ans et l’assiette a pris des allures contemporaines depuis la réflexion qu’a imposée la dernière pandémie. Côté décoration, de hauts panneaux arrondis de bois cérusé couleur miel cassent les volumes, la lumière entre dans les lieux par une grande baie vitrée donnant sur la rue. Lumière du jour pour le déjeuner et douces harmonies derrière de grandes bulles de stuc blanches le soir. Les assises jaune soleil mettent de bonne humeur. Les assiettes de la maison Coquet sont la continuité élégante et fine, aux formes douces, de la salle à manger.

      Avec ses équipes, le chef met plus que jamais en avant les produits bourguignons qu’il réinterprète en mode léger. Les escargots sont entourés de salade rôtie aux champignons, la partie de pêche en rivière fait découvrir des poissons d’eau douce méconnus, la volaille de Bresse est agrémentée d’un jus réduit au vin jaune, le pigeon twiste avec l’orge maltée fumée et le ris de veau s’étale sur une purée de racines de persil caramélisées avec les panais.

      Côté desserts, le talentueux chef pâtissier Jérémie Parmentier, maître de la précision, nous séduit avec une poire vigneronne où la réduction magistrale du vin donne du peps au fruit poché. Mais son soufflé cazette du Morvan, qui met l’accent sur les textures de la noisette croquante et en émulsion, n’est pas mal non plus.

      Cinq menus sont proposés : Affaires, en trois services pour le déjeuner, à 65 euros ; Émotions, quatre services pour 105 euros ; et deux menus Esprit William Frachot, cinq services à 155 euros et huit services pour 182 euros.

      Hostellerie du Chapeau rouge, 5, rue Michelet, Dijon (Côte-d’Or). Tél. : 03.80. 50.88.88.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      BBC

      The meat and dairy farmers who are going vegan

      By Suzanne BearneBusiness reporter

      It was after Laurence Candy lost most of his diary herd to bovine tuberculosis that he decided he would no longer send animals to the slaughterhouse.

      "It made me wonder if we can justify the industrial slaughter of sentient beings," says the 50-year-old looking back on the event in 2017. "As a society, we have to question this."

      Since last year, Mr Candy has been working with a Scottish-based organisation called Farmers For Stock-Free Farming (FFSFF), which has been set up to support meat and dairy farmers who want to transition to animal-free agriculture.

      He is now in the process of selling his remaining animals - 35 beef cattle - and concentrating instead on growing cereals such as oat, wheat, barley and broad beans.

      Mr Candy is also switching to "veganic production", which prohibits the use of manure, or any other animal product, to improve the soil. For this, he is working with a body called International Biocyclic Vegan Network, which promotes and certifies plant-based, organic farms around the world.

      "It allows for two years to transition out of a livestock enterprise and establish suitable alternatives," he says. "This approach enables the farmer to have a suitable timescale to develop their business plans, without a financial impact."

      Mr Candy adds: "I'm trying to add value. There's currently very few farmers growing veganically, but obviously veganism is a growing trend in his country."

      The statistics bear out his comments. The number of vegans in Britain quadrupled between 2014 and 2019, according to a survey for the Vegan Society.

      Meanwhile, almost half (49%) of Britons are now limiting their meat consumption, or not eating it at all, found research this year from market research group Mintel. This was up from 41% in 2020.

      It comes at the same time as the National Food Strategy, an independent review, said last year that the UK's current appetite for meat was "unsustainable". It concluded that intake needed to fall by 30% to help improve the environment.

      This call to reduce meat consumption, and a parallel increased interest in veganism, is replicated around the world.

      In Canada, Mark Lanigan decided to give up his farm in Ontario, in 2016, when a calf was born three months premature, and he spent all day trying to keep it alive. "I had an epiphany," says the 65-year-old.

      Instead of sending his animals to slaughter, he decided to set up an animal sanctuary. "It wasn't something that was planned, or talked about, it just happened really quickly."

      While his Farmhouse Garden Animal Home currently has 28 cows, one horse, a donkey, and chickens and ducks, Mr Lanigan is also focused on selling vegetables such as radishes, cabbages, and beets.

      "It's been a major transition," he says. "My sons were going to take over the farm. They thought I was nuts."

      His decision also caused friction with the local farming community. "It's been difficult," says Mr Lanigan. "My neighbours don't talk to me. They think I'm anti-farming.

      "But I can speak on both sides of the fence. I can talk to animal activists and beef farmers with an open mind."

      FFSFF advises farmers wishing to give up animals to explore a number of revenue streams rather than just growing crops. For example, it suggests they set up a glamping business- offering upscale campsites. At the same time, it encourages them to plant more trees and restore ecosystems.

      "UK farmers have been in a terrible position for some time," says Rebecca Knowles, executive director of FFSFF. "The price of produce can be so low, there's the devastating environmental impact, the departure from European Union, and changing consumption preferences.

      "We know we need to reduce livestock to meet climate change goals... we're seeing farmers here in Scotland reach out to us; one sheep farmer contacted us worried about methane emissions from sheep [asking] what options are there for me, another for ethical reasons."

      UK organisation, Refarm'd, specialises in helping dairy farmers switch to making and selling plant-based milk, cheese and yoghurt substitutes, such as oatmeal water.

      New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

      "The whole reason I set up the business was to stop animal exploitation," says founder Geraldine Stark. "[And] we heard a lot of stories of how farmers were struggling, and thought how can we work together."

      Refarm'd says it has, so far, worked with several farms in the UK and Switzerland to provide them with equipment and recipes.

      However the transition isn't always plain sailing. Claudia Troxler, 37, and her husband Beat, run a farm in Switzerland. In 2020 they shifted from dairy farming to producing oatmeal water, which they tried to sell nationwide.

      Yet, by the end of last year Ms Troxler says they decided to scale back production as it was taking "an enormous amount of time" to deliver to organic shops across Switzerland. They now instead, sell only from their farm shop.

      Dr Nicola Cannon, associate professor of agriculture at the Royal Agricultural University, says it's not surprising dairy and cattle farmers may be considering going animal-free.

      "The farming sector, especially the dairy industry, is struggling to meet the labour requirements at the moment, and what with the meat sector's ageing agricultural population, the crop sector is generally less intensive," she says.

      "They're [also] being driven to reduce greenhouse gas emissions. It's difficult for the livestock sector as they're burping and farting methane... it might make people think of moving to a simpler system and a plant-based system, where they've got more control of emissions."

      However, Di Wastenage, chairman of UK charity Royal Association of British Dairy Farmers, says: "We are not aware of farmers moving away from dairy and meat production, for other organic and plant-based crops.

      "British dairy farmers are proud to produce healthy and nutritious products with a high nutritional density, meaning relatively small quantities of dairy help fulfil dietary needs. [And] the total amount of carbon emitted to meet the nutritional needs may be lower when consuming dairy, versus alternatives.

      "Dairy farmers are also taking proactive steps to reduce emissions by adopting regenerative farming principles and pasture systems, which are helping drive down emissions by sequestering carbon with diverse swards [areas of grassland] and legumes."

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      Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

      Issued on: 29/04/2022 - 17:47

      Catherine NICHOLSON Follow

      It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

      Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

      The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

      French presidential election © France 24

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      Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

      Issued on: 11/04/2022 - 14:39

      Céline SCHMITT

      Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

      A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

      Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

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      Valeurs Actuelles

      Monaco, figure de proue de la Riviera

      Le Blue Bay est le restaurant gastronomique du Monte-Carlo Bay Hotel & Resort. Il a reçu cette année sa deuxième étoile, ce qui est une belle récompense qui vient distinguer la gastronomie très créative du chef Marcel Ravin. Le Guide Michelin salue ainsi les créations du chef originaire de Martinique et son mix entre les saveurs caribéennes et méditerranéennes. Une cuisine unique et audacieuse dans un cadre féerique.

      Attentif aux exigences de sa clientèle internationale, Marcel Ravin s’est nourri des demandes parfois irréelles. Il faut goûter sa fameuse sucette de foie gras à la barbe à papa. Le Blue Bay possède depuis peu son propre potager et peut proposer les produits de saison à chaque instant. C’est le challenge de Marcel Ravin d’associer poissons de Méditerranée et légumes de son potager. Sa cuisine colorée, épicée et très iodée est à l’image du chef : très généreuse.

      Monte-Carlo Société des Bains de Mer innove et présente ses nouveaux chefs féminins à la tête de trois de ses restaurants les plus en vogue. La petite dernière est Mélanie Serre, qui est là pour relever un défi de taille. Son arrivée dans les cuisines d’ Elsa, la table du Monte-Carlo Beach, est un challenge car elle prend indirectement la suite d’un chef qui a mené la bataille du bio jusqu’à le faire estampiller. Son successeur immédiat fut une chef qui a pris sa relève un peu trop en dilettante pour que ça marche : on ne la voyait pas souvent.

      L’arrivée de Mélanie Serre était très attendue dans ce cocon, membre des Relais & Châteaux. Cette professionnelle passionnée, qui fut élève du regretté Joël Robuchon, nous fait découvrir ici un univers culinaire entre gourmandise et élégance. Dans un premier temps, les produits de la mer sont mis à l’honneur avec des soupes, des sauces bien réduites, à base de poissons. Le végétal aussi, comme la carotte, salée, sucrée, cuite, crue, confite, en utilisant tout, des fanes à la peau en passant par le cœur du produit.

      Yasmina Hayek tout juste 25 ans dirige Em Sherif

      À l’Hôtel de Paris, une nouvelle enseigne : Em Sherif, une affaire de famille et d’amour, présente dans le monde entier avec déjà 16 établissements. Ce restaurant ouvre ses portes au sein de l’hôtel, dirigé par la chef exécutive Yasmina Hayek, fille de Mireille Hayek, créatrice de cette enseigne qui fait rimer gastronomie libanaise et plaisirs des sens. Yasmina Hayek est une femme très entreprenante au savoir-faire précis, qui démultiplie l’art de recevoir à la libanaise, si réputé pour sa convivialité et unique au monde. Dans l’assiette, la générosité libanaise au cœur teinté de Méditerranée s’offre avec des dizaines de plats colorés en petites portions à partager. Mezze froids et chauds, mix de grillades, shawarma, kharouf et bar entier ou autres poissons de la Méditerranée grillés avant d’aboutir sur de multiples desserts.

      La troisième femme, Victoria Vallenilla, arrive pour relever le défi gourmand des très animés Coya. Celui de Monte-Carlo est une référence gastronomique et festive, le lieu prisé par une jeunesse branchée et aisée. À tout juste 27 ans, Victoria Vallenilla a pris les commandes de la brigade de l’établissement qui sublime les grands classiques de la cuisine péruvienne grâce à de délicates touches de gastronomie asiatique. La Vénézuélienne qui a grandi dans les Caraïbes est ainsi devenue la première chef du groupe Coya. Formée au Vistamar de l’hôtel Hermitage, il y a quelques années, par le chef Joël Garault, elle connaît bien Monaco et les envies des Monégasques. Elle a créé pour Coya un croustillant pop-corn de poulet, concocté à l’issue d’un processus de deux jours de marinade, mais aussi des plats légers et sains, avec l’ umami, cette fameuse cinquième saveur qui réveille le palais et pétille en bouche. Il y a fort à parier que le talent de la jeune femme aura une incidence bénéfique sur les assiettes de ce lieu de rendez-vous international à la vue directe sur la mer.

      Enfin, pour parfaire la nouvelle gourmandise monégasque, Yannick Alléno, qui était déjà présent dans la principauté depuis un an, importe son concept de comptoir gastronomique Pavyllon (comme à Paris) au sein de l’hôtel Hermitage à Monte-Carlo. Une nouvelle adresse qui bouscule les codes du grand restaurant en mêlant raffinement, décontraction et une cuisine en liberté. L’intérieur, signé Chahan Minassian, le décorateur fétiche de Yannick Alléno, laisse place à un vaste comptoir face à la cuisine ouverte dans un esprit de convivialité. À l’extérieur, la terrasse végétalisée s’habille d’une superbe vue sur la mer.

      À découvrir absolument : le menu aux saveurs raffinées et authentiques de la Méditerranée aux couleurs des saisons qui se succèdent pour 78 euros. Ce menu peut être servi à la demande en une heure pour une entrée, un plat et un dessert. La tornade Alléno vient d’investir le Rocher et lui fait découvrir ainsi toutes les subtilités de l’extraction, la signature du chef. Ce style de restaurant est une nouveauté très séduisante qui plaît à toute la principauté.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      L'Humanité

      Peut-on abaisser à 60 ans l’âge de départ à la retraite ?

      Le débat

      Si le nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne se fixe comme principale grande réforme celle concernant les retraites, organisations syndicales et forces politiques de gauche veulent garantir cet âge légal.

      Pierre Chaillan

      Face à la logique nocive du profit, l’aspiration à vivre autrement doit être entendue. Cela passe par une nouvelle réduction du temps de travail.

      Catherine Perret Secrétaire confédérale de la CGT

      Les différentes crises que nous traversons, de la pandémie à la guerre en Ukraine et à l’explosion de l’inflation, nous obligent à faire des choix pour opérer de véritables changements en mettant en cause la logique capitaliste du profit, « quoi qu’il en coûte ». En effet, plus personne ne peut douter qu’elle est nocive pour les personnes, la cohésion sociale et la planète… Une majorité d’entre nous affirment leur aspiration à vivre et travailler autrement. Ainsi, la CGT porte une nouvelle phase de réduction du temps de travail, avec le passage à 32 heures hebdomadaires sans perte de salaire et le départ à la retraite à 60 ans à taux plein. La première, des centaines de milliers d’emplois à la clef, contribue à­ financer la seconde avec des jeunes embauchés en CDI, de meilleurs salaires de base tenant compte de la qualification, la fin des exonérations de cotisations sociales, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, l’intégration des primes dans la rémunération, etc.

      Tout cela constitue des recettes bien supérieures à ce qu’il faut pour, non seulement revenir à la retraite à 60 ans, mais avec des pensions au minimum à 2 000 euros brut, soit immédiatement 400 à 500 euros mensuels en plus pour les retraités.

      Alors que le chômage est massif et que les conditions de travail se dégradent, rien ne justifie une inversion de cette évolution et un allongement du temps de travail. Aujourd’hui, plus d’un actif sur deux n’est plus en emploi à 60 ans, soit car il a été considéré par les employeurs comme trop cher ou pas assez productif et envoyé au chômage, soit parce qu’il est cassé par le travail et se retrouve en maladie ou en inaptitude.

      Il faut donc aussi créer de nouveaux droits collectifs pour permettre des départs anticipés avant 60 ans dans les métiers pénibles ou nécessitant des astreintes ou contraintes importantes. La CGT porte également, dans notre système de retraite solidaire par répartition, la prise en compte des années d’études pour constituer une carrière à taux plein dès 60 ans. Elle exige l’harmonisation pour toutes les femmes, du privé comme du public, de la prise en compte de huit trimestres pour la maternité et des droits parentaux.

      La retraite à 60 ans correspondrait tant aux aspirations et aux besoins de celles et ceux qui s’épuisent au travail qu’à celles et ceux qui en sont privés. Des centaines de milliers d’emplois pourraient ainsi être créés, permettant aussi de mieux répondre aux besoins sociaux.

      C’est un choix collectif de société à faire, il est bénéfique et possible à la condition que le fruit des richesses créées profite en priorité à la ­majorité, notamment à celles et ceux qui les produisent par leur travail. Réparties au bénéfice du plus grand nombre, ces richesses peuvent aujourd’hui permettre à toutes et à tous de travailler dans de meilleures conditions, de mieux rémunérer le travail en augmentant les salaires et de partir avec de meilleures retraites dès 60 ans.

      La question est mal posée car on doit tenir compte de l’espérance de vie en bonne santé et des nombreuses disparités. Il faut réfléchir à un système différencié.

      Anaïs Henneguelle Maîtresse de conférences en économie à l’université Rennes-II

      La question de l’âge de départ à la retraite est mal posée pour plusieurs raisons. D’abord, aujourd’hui, cet âge est de 62 ans (sauf exception comme les carrières longues, pour ­lesquelles il est de 60 ans), si tant est que l’on ait ­cotisé ­quarante-trois années pleines. Le système actuel repose sur deux paramètres  : l’âge d’ouverture des droits, d’une part ; la durée de cotisation pour bénéficier d’une pension à taux plein, d’autre part. Il n’est pas ­possible de réfléchir à l’un sans l’autre. Toutes les personnes qui ne satisfont pas le critère des quarante-trois années de carrière (sans interruption) sont lourdement ­pénalisées par des décotes.

      Ensuite, la question est mal posée car il n’est peut-être pas judicieux de penser à un âge de départ unique. D’après l’Insee, l’espérance de vie à la naissance était, en 2019, de 79,9 ans. L’espérance de vie en bonne santé était, elle, de 63,7 ans. Ces chiffres sont très disparates selon les classes sociales et les niveaux de vie. Nathalie Blanpain, de l’Insee, indique ainsi qu’il existe un écart de treize années d’espérance de vie entre les hommes les plus aisés (les 5 % les plus riches) et les hommes les moins aisés (les 5 % les plus pauvres). Chez les femmes, cet écart n’est « que » de huit années. Proposer un âge de départ à la retraite commun et englobant peut, à ce titre, apparaître inéquitable : quand certains toucheraient une pension pendant vingt-cinq ans, d’autres n’y auraient droit que onze ans.

      Par ailleurs, la question est mal posée car elle ne prend pas en compte une réalité : pour certaines catégories de travailleurs-ses, le retour à un âge d’ouverture des droits à 60 ans est une nécessité économique. En effet, on observe que le passage à la retraite protège les plus modestes de la précarité, d’après les travaux d’Hicham Abbas, statisticien de l’Insee. Le passage de la retraite de 60 à 62 ans a conduit à allonger le sas de précarité (chômage, inactivité, invalidité) dans lequel certains ménages (principalement ouvriers et employés) se trouvent entre le dernier emploi occupé et le début de la retraite. Cette trappe à pauvreté située autour des 60 ans milite pour un système plus protecteur envers les catégories populaires, sans forcément repenser l’âge d’ouverture des droits.

      Finalement, de ces trois points on peut tirer trois propositions pour rendre le système actuel plus équitable : d’abord, supprimer la décote (pour moins léser les personnes aux carrières hachées, notamment les femmes). Ensuite, réfléchir à un système différencié où la pénibilité des métiers est réellement prise en compte, tout comme les disparités d’espérance de vie (et, en particulier, d’espérance de vie en bonne santé). Enfin, renforcer les dispo­sitifs de solidarité à l’égard de celles et ceux qui ont plus de 55 ans et qui risquent de s’enfoncer dans la pauvreté, pauvreté dont seule l’arrivée effective des pensions de retraite pourra les sauver.

      Le site des Économistes atterrés sur atterres.org

      Le site de la CGT sur cgt.fr

      Le programme de la Nouvelle union populaire écologique et sociale sur le site nupes-2022.fr

      réforme des retraitesRetraite à 60 ans
      France24 - World

      Several newborn babies die in hospital fire in Senegal, says president

      Issued on: 26/05/2022 - 03:19

      NEWS WIRES

      Eleven newborn babies died in a hospital fire in the western Senegalese city of Tivaouane, the president of the country said late Wednesday. 

      Just before midnight in Senegal, Macky Sall announced on Twitter that 11 newborn babies had died in the fire. 

      "I have just learned with pain and dismay about the deaths of 11 newborn babies in the fire at the neonatal department of the public hospital," he tweeted. 

      "To their mothers and their families, I express my deepest sympathy," Sall added.

      The tragedy occurred at Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital in the transport hub of Tivaouane, and was caused by "a short circuit", according to Senegalese politician Diop Sy.

      "The fire spread very quickly," he said. 

      The city's mayor Demba Diop said "three babies were saved".

      According to local media, the Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital was newly inaugurated. 

      A similar incident occurred in the northern town of Linguere in late April, when a fire broke out at a hospital and four newborn babies were killed. The mayor of that town had cited an electrical malfunction in an air conditioning unit in the maternity ward.

      Wednesday's disaster comes over a month after the nation was rocked by news of the death of a pregnant woman who waited in vain for a Caesarean section.

      In early April, a pregnant woman waited at a public hospital in the northwestern town of Louga for a Caesarean section. She died before she was able to get medical attention. 

      Her death caused a wave of outrage across the country on the dire state of Senegal's public health system. 

      Three midwives were sentenced on May 11 by the High Court of Louga to six months of suspended imprisonment for "failure to assist a person in danger" in connection to her case. Three other midwives were acquitted.

      (AFP)

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      .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN THE INTERVIEW

      Macky Sall, Senegalese President

      The France 24 Interview

      On FRANCE 24 and RFI, Senegal's Macky Sall continues to demand cancellation of Africa's debt

      SOUTH KOREA

      Dozens killed in South Korea hospital fire

      BBC

      NBA Warriors coach on Texas school shooting: 'When are we going to do something?'

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      The head coach for the NBA's Golden State Warriors, a team based in San Francisco, refused to talk about basketball during a news conference and instead delivered an emotional speech condemning gun violence in the United States.

      On Tuesday, 19 young children and two adults died in a shooting in south Texas, after a gunman opened fire at Robb Elementary school in the city of Uvalde.

      Steve Kerr, said "basketball questions don't matter" before talking about recent shootings in the US and asking when something would be done.

      Valeurs Actuelles

      Saint Charles de Foucauld, une chance pour la France

      Sur les bancs de Saint-Cyr, il avait cultivé l’oisiveté à la Georges Moustaki, entre siestes et nonchalance. Jeune cavalier à Saumur, il avait vécu l’ivresse des occupations mondaines à la Frédéric Beigbeider, entre démesure et raffinement. Aux frontières de la Moselle et dans le désœuvrement des garnisons, il avait espéré tirer de la chair et de ses tourbillons, réconforts et plaisirs. Il ne goûtera que l’amertume de la misère affective décrite par Houellebecq.

      Las de tant d’excès et de paresse, il reprit goût à la vie en devenant un aventurier géographe à la Sylvain Tesson. Parcourant, carnets en main, les grands espaces du Maroc, de Tanger à Mogador, ses travaux sur l’extrémité occidentale de la chaîne de l’Atlas seront couronnés par la Société de géographie de Paris. Elle lui attribuera le grand prix annuel de l’Exploration scientifique la plus remarquable. Nous sommes en 1885. Du corps des femmes à la terre des hommes, Charles de Foucauld pense avoir tout exploré. Il est riche, comblé et admiré à la Largo Winch. Il a 27 ans et est promis au meilleur. L’orientation de sa vie va pourtant changer d’une façon radicale.

      Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir

      Le renversement, fulgurant et complet, qui va s’opérer dans la vie de ce jeune homme jouisseur, talentueux et intrépide est à lui seul une leçon de vie magistrale qui vaut les meilleurs sermons. La conversion de Charles de Foucauld à Paris dans l’église Saint-Augustin rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain, de gloire, de plaisir et d’honneurs. La voix de bronze de l’abbé Huvelin résonne du haut de la chaire : « Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir. » Profondément marqué par la formule du prédicateur et attiré par l’invisible, il rejoindra le prêtre à la sacristie, tel un assoiffé qui réclame à boire : « Monsieur l’abbé, s’il vous plaît, donnez-moi la foi. » Le vicaire répondra avec l’assurance d’une foi dans la grâce qui semble faire défaut à un certain clergé aujourd’hui : « Si vous voulez croire, alors commencez par vous mettre à genoux et confessez-vous. Vous croirez. » Lui qui avait éprouvé les limites de l’enivrement des sens et les maux de l’âme des lendemains de fête trouvait enfin le bonheur d’un absolu qui ne déçoit pas. La plénitude vivante d’une miséricorde sans rivage et d’une charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Touché par la grâce, Charles de Foucauld découvrait un infini à explorer.

      L’Homo festivus décrit par Muray peinera sans doute à comprendre qu’une telle quête de Dieu soit en mesure de modifier ainsi le cours d’une existence. Noyés dans la culture du moindre effort, la conscience ramollie en raison d’une décontraction morale sans borne et étourdis par des divertissements futiles, les Français de 2022 ont-ils des inquiétudes spirituelles ? La canonisation de Charles de Foucauld offre à chacun la possibilité de se remettre en question. Les catholiques français ont désormais un nouvel et formidable intercesseur au Ciel. Il nous appartient à chacun de l’invoquer pour notre pays. De prendre conscience que pour qu’une vie soit pleinement vécue, à la française, la foi en Jésus-Christ est un atout merveilleux. Pour ne pas dire nécessaire.

      * Le père Danziec est prêtre et chroniqueur sur le Club VA.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      France24 - World

      Protesters from far-left South Africa party tell France to 'get out of Africa'

      Issued on: 25/05/2022 - 18:02

      NEWS WIRES

      Hundreds of protesters from a radical leftist party in South Africa marched Wednesday on the French embassy in Pretoria to demand that France leave Africa.

      Chanting "F*** off, France" and dressed in their trademark red T-shirts and caps, the Economic Freedom Fighters carried placards reading "West Africa is not a colony of the French" and "France must pay reparations for its colonial crimes".

      "You killed a lot of people in Africa. Why are you so scared today?" the party's firebrand opposition leader Julius Malema shouted into a microphone, saying he was speaking to "French white supremacists".

      Armed police guarded the embassy. French ambassador Aurelien Lechevallier emerged briefly to receive their demands.

      "We are friends to African nations," he said.

      The protesters arrived in buses hired by the party, according to AFP correspondents.

      Malema, a master of political theatre, broke away from the ruling African National Congress nine years ago.

      He has attracted millions of supporters, especially among workers and the unemployed. He routinely denounces European and American imperialism, and has supported Russia following the invasion of Ukraine.  

      (AFP)

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      South Africa's Ramaphosa urges end to war in Ukraine during talks with Zelensky

      EYE ON AFRICA

      South Africa: Corruption inquiry finds Zuma ‘critical’ in manipulating state energy supplier

      EYE ON AFRICA

      War in Ukraine boosts demand for South African coal

      BBC

      Chris Murphy on Texas school shooting: 'We have another Sandy Hook on our hands'

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      Speaking on the floor of the US Senate moments after news of the deadly Texas school shooting broke, Connecticut Democratic Senator Chris Murphy accused his colleagues of complacency and begged them to pass gun control legislation.

      The 2012 shooting at Sandy Hook Elementary School in the state he represents shocked Americans. Twenty of the 26 victims in that attack, which was carried out by a 20-year-old, were between the ages of five and six.

      Valeurs Actuelles

      [VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

      20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      The Nigerian activist trying to get safe drinking water to all

      Issued on: 25/05/2022 - 14:35

      Stuart Norval Follow

      A Nigerian activist who as a child walked for miles in the search for water has spoken to FRANCE 24 about that injustice and how it inspired him to take action. As a young adult, Wilson Atumeyi set up the NGO WaterWide, which aims to provide clean water supplies to all. He joined us for Perspective to tell us more about fighting against corruption to achieve his goals and the role that young people can play.

      Focus

      Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?

      EYE ON AFRICA

      Water security in Africa 'unacceptably low', UN warns

      Perspective

      The fight to improve access to clean water in rural Africa

      BBC

      Moonage Daydream: David Bowie taught me how to live again, says film-maker

      By Emma JonesBBC Talking Movies at the Cannes Film Festival

      The director of an acclaimed new documentary dedicated to the words and music of David Bowie credits the singer with "teaching him how to live" after he suffered a heart attack in his late forties.

      Brett Morgen, the director of Moonage Daydream - a 140-minute film without narration, but filled with Bowie's interviews, musings on art and his performances - says his own life was "out of control" when he began work on the film in January 2017, almost exactly a year after the British musician died.

      "One of the greatest legacies anyone can have is to continue to inspire when we're no longer here, and David does exactly that," Morgen tells the BBC.

      "David Bowie changed my life. I first came to him as I became a teenager, and his impact was tremendous. Then, just as I started working on this film, I suffered a massive heart attack. I flatlined for three minutes and was in a coma.

      "My life was out of control, and I was entirely work obsessed. I put all my ego into my work and I'm the father of three kids. When you have an experience like that, you think, what's been the message of my life? Work hard and die in your 40s..."

      He adds: "I needed to learn how to live again and that's when David Bowie really came back into my life at the age of 47.

      "He transitioned me from childhood, and then he transitioned me from being a man-child to being a proper father. That to me was his greatest gift. I had no idea going into this how he would impact my life."

      Morgen, who also made the 2015 film Cobain: Montage of Heck, about the life and death of Nirvana's Kurt Cobain, premiered the new film this week at the Cannes Film Festival - and danced on the red carpet to Bowie's music.

      Moonage Daydream, the first documentary authorised by David Bowie's estate, features never-before-seen footage of Bowie, including concert footage from Earl's Court, London, in 1978, where excited fans can be seen running into the arena, followed by Bowie performing Heroes on stage.

      "We were the first people to be able to access that material and that was a true revelation," Morgen says, adding that he looked through almost five million Bowie "assets" over the five years of making the film.

      "My personal favourite moment in the process was finding material of the 1975 Soul tour [which] I didn't know was in existence," he adds. "But I want the film to be more than the sum of its parts of footage."

      The documentary also focuses on the singer's artistic interests in sculpture, theatre, film and painting, and his travels in the East Asia, as well living in Berlin in the then East Germany in the 19070s, saying he wanted to make himself "uncomfortable".

      "He just wanted to make the most out of every day, and recognised that feeling comfortable is a falsehood," Morgen explains. "If it's easy, why do it? So once Bowie mastered something, he moved on."

      Bowie's marriage to Somali supermodel and actress Iman in the early 1990s was another pivotal point. The couple were married for nearly 25 years until his death.

      "Something changed when he met Iman," Morgen says. "That's why the film doesn't keep going for ever after a certain point. He was at a plateau, but he was still able to do some work, some of his most beautiful work, I think.

      "In 1995, when he made Outsider, people thought he was getting hip to the younger kids in his forties, and he was dismissed by some.

      "But he was doing the same thing he had always done, which was appropriating sounds and culture and making them his own."

      First reviews of the film include entertainment website IndieWire describing it as "a fitting encapsulation of the many 'he taught me it was OK to be weird' sentiments in the wake of Bowie's death".

      In a five-star review, The Guardian's Peter Bradshaw said it's a "shapeshifting, epiphany-slash-freakout leading to the revelation that, yes, we're lovers of David Bowie and that is that".

      However, The Hollywood Reporter said "anyone encountering him for the first time in Morgen's film might be forgiven for concluding that alongside the musical genius, he could be a pretentious bore".

      Morgen says that, during his career, "this is the first film where I haven't felt a need to read reviews or comments about it".

      "Regardless of whether anyone likes the film, I got so much from David, it was such a personal experience for me," he explains. "I'm blessed that I could spend that time with his image and his voice."

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      France24 - Monde

      Vendre dans le nouveau monde du travail

      proposé et financé par

      Publié le : 23/05/2022 - 10:52

      Business Reporter

      Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

      La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

      Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

      Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

      Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

      La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

      Sécurisation des comptes avec le multithreading

      Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

      Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

      Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

      Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

      Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

      Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

      L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

      Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

      Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

      C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

      Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

      Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

      S’adapter au « great reshuffle »

      Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

      « Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

      Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

      En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

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      BBC

      Ros Atkins on... Russia's food war

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      The West has accused the Russian military of holding food supplies hostage for millions around the world.

      The war in Ukraine has blocked the country's main ports on the Black sea, severely impacting food supply chains around the world. Ukraine is a major exporter of wheat, but now millions of tonnes of grain are stuck - impacting the countries that can least afford it.

      Russia denies it is weaponising food supplies, claiming that Ukraine's attempts to mine the Black sea and sanctions are to blame - as the BBC's Ros Atkins explains.

      France24 - World

      The virtues of France's most remarkable trees

      Issued on: 23/05/2022 - 17:08

      FRANCE 24 Follow

      We take you to discover some of France's most remarkable trees. In the village of Lucheux, in the northern Somme region, two triple-centenarian lime trees have intertwined over time to become one. They have even played a part in village history: for the past 300 years, they have shaped the future of married couples. Meanwhile, in the Seine-et-Marne region east of Paris, a Japanese sophora (pictured) arouses wonder and curiosity in observers. It stands in the grounds of a school for teenagers with learning difficulties, who regularly draw the tree.

      BBC

      The butterflies we may never see again in Britain

      By Georgina RannardBBC News Climate & Science

      If you want to catch sight of many of Britain's butterflies, you'll need to be quick.

      A report by Butterfly Conservation warns that 24 of 58 species may soon disappear from our shores.

      Five more species are threatened with dying out than when the charity last compiled a Red List, 11 years ago.

      Humans are driving the loss of butterflies by destroying wildlife rich habitats, says Head of Science for Butterfly Conservation Dr Richard Fox.

      "They've literally been destroyed, been ploughed up, covered in fertilisers and used to grow crops or for housing," he told BBC News.

      But there is some hope. Several species have been brought back from the brink by intense conservation work.

      Here are the butterflies we may never see again in Britain - and three that have been saved.

      Wood White

      This small, slow-flying butterfly used to live across most of southern England and Wales. Now endangered, it's mostly found in the Midlands.

      Swallowtails

      This spectacular rare butterfly has become more at risk since 2011. It's native to the Norfolk Broads where it feeds on flowers including thistles.

      Adonis Blues

      Now re-categorised as more threatened, this creature lives in southern England and is usually seen in April and late July. In areas where the Adonis Blues thrives, it can be seen in the hundreds.

      Large Heath

      This is one of the butterflies affected by climate change, says Butterfly Conservation. All four of the UK's butterfly species that prefer to live in northerly areas, with cooler and damper climates, are endangered.

      Scotch Argus

      The effects of climate change are also visible with the decline of this species. In 2011, scientists didn't consider it under threat. Now it's listed as vulnerable.

      The butterflies we have saved

      Now, some good news. Conservation work has helped bring back some species from the brink.

      It has focussed on protecting butterflies from the effects of changing land management and climate change, explains Dr Fox.

      Large Blue

      This dusky-blue butterfly was extinct in Britain in 1979, but it can now be spotted fluttering its wings largely in Somerset.

      Described as "fussy" by Dr Fox, the Large Blue needs to feed on the thyme plant and a specific type of ant. By creating grasslands with the right conditions, conservationists and landowners successfully created thriving colonies of the butterflies.

      Pearl-bordered Fritillary

      This has become less threatened since 2011. Its caterpillars need an open and warm woodland habitat so they can bask in sunshine and feed on violets. Conservationists have been clearing areas of woodland for the butterfly to live in, mostly on the edges of Dartmoor.

      Duke of Burgundy

      Now found mostly in southern England, this butterfly's caterpillar feeds on cowslips and primroses. Conservationists have worked hard to create the right balance of vegetation so it can thrive.

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      L’armée de Terre lance le projet « OPTIMUS » pour généraliser l’impression 3D sur les théâtres d’opérations

      par Laurent Lagneau · 22 mai 2022

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      En 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.

      Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.

      En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.

      « ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.

      Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.

      Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.

      Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.

      D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.

      « Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.

      Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….

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      En 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.

      Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.

      En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.

      « ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.

      Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.

      Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.

      Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.

      D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.

      « Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.

      Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….

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      En 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.

      Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.

      En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.

      « ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.

      Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.

      Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.

      Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.

      D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.

      « Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.

      Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….

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      En 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.

      Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.

      En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.

      « ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.

      Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.

      Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.

      Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.

      s’est avérée concluante

      D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.

      « Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.

      Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….

      Opex 360

      L’armée de Terre tire les premiers enseignements de la guerre en Ukraine pour ses futures capacités

      par Laurent Lagneau · 22 mai 2022

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      Si plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.

      Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».

      Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.

      Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.

      « Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.

      Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…

      Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.

      Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.

      Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.

      S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».

      « La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.

      Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.

      Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.

      Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».

      En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.

      Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…

      Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.

      Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.

      L’armée de Terre tire les premiers enseignements de la guerre en Ukraine pour ses futures capacités

      par Laurent Lagneau · 22 mai 2022

      Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

      Si plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.

      Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».

      Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.

      Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.

      « Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.

      Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…

      Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.

      Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.

      Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.

      S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».

      « La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.

      Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.

      Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.

      Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».

      En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.

      Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…

      Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.

      Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.

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      Si plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.

      Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».

      Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.

      Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.

      « Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.

      Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…

      Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.

      Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.

      Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.

      S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».

      « La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.

      Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.

      Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.

      Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».

      En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.

      Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…

      Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.

      Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.

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      Si plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.

      Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».

      Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.

      Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.

      à la revue Conflits

      « Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.

      Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…

      Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.

      Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.

      Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.

      S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».

      « La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.

      Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.

      Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.

      Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».

      En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.

      Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…

      Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.

      Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.

      France24 - World

      Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters

      Issued on: 17/05/2022 - 12:24

      Sonia BARITELLO Follow

      Australia is counting down to its next federal election on May 21. The environmental crisis is high on voters' minds and smaller parties and independents are gaining momentum by riding a wave of disillusionment over the conservative coalition's lack of climate action. With a hung parliament looking likely, these minor players could force the traditional parties to do more to tackle global warming. Climate change is an increasingly hot-button issue since the country's devastating bushfires of 2019-20. Our correspondents Richelle Harrison Plesse and Gregory Plesse report.

      Meanwhile, the price of wheat has hit record highs globally in the wake of the war in Ukraine and India's recent decision to ban exports. The country was supposed to fill the gap in supply caused by the disruptions in Eastern Europe, but it has food security concerns of its own due to rising global prices as well as a heatwave that has damaged crops and reduced output. 

      Finally, South Korean K-pop juggernauts BTS are at the centre of a national debate over military service. All able-bodied males in the country must enlist in the armed forces for two years before they turn 30, an age the oldest member of BTS will reach in December. The country's culture minister wants to exempt the band from service and find another way for the superstars to serve their country. But some South Koreans are angry at the proposal.

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      .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN #The 51%

      Women voters could swing Australian election result

      ‘Blindsided’ Australia slams UN recommendation to list Great Barrier Reef as ‘in danger’

      Thousands evacuated in Australia's worst floods in decades

      BBC

      Female avatar sexually assaulted in Meta VR platform, campaigners say

      Campaigners say the avatar of a 21-year-old researcher was sexually assaulted in Meta's virtual reality platform Horizon Worlds.

      Corporate accountability group SumOfUs, for whom the researcher works, says it shows Meta needs better plans to mitigate harms in the metaverse.

      Meta's annual shareholder meeting takes place on Wednesday.

      The company told the BBC there were safety tools in Horizon Worlds to help people have a "positive experience".

      Noting that Meta had not yet seen the full SumOfUs report, a spokesperson told the BBC the firm wanted everyone in Horizon Worlds to access the safety procedures "and help us investigate and take action".

      Horizon Worlds is currently only available to users in the US and Canada. Avatars in the platform have a simplified, cartoonish appearance.

      SumOfUs says that virtual assaults can be intensely traumatic.

      "It still counts, it still has a real impact on users," the group's campaigns director Vicky Wyatt told the BBC Tech Tent podcast.

      Ms Wyatt said the researcher subjected to the alleged assault felt that "part of them was really shocked, part of them thought, 'OK, this isn't my real body, this is an avatar' and another part of them thought 'this is really, really important research that I'm doing, I need to capture this footage'".

      The BBC has seen some of that footage. The avatar of the researcher is not in vision, as it is taken from her perspective, but there are two male avatars in the room, one of whom is observing while the other appears very close to her. The pair make lewd comments and share a virtual bottle of drink.

      Not a single space

      There is no single agreed definition of the metaverse, and proponents admit it is a work-in-progress.

      It draws upon several different pre-existing technologies, including virtual reality and augmented reality.

      The metaverse is not a single space, and many different 3D virtual environments - including established games and virtual worlds - are said to be part of it.

      Of the parts of the metaverse that presently exist, only some - such as Horizon Worlds - are owned by Meta. However, the company has championed the idea, is investing billions of dollars in developing the concept and plans to hire thousands of staff to work on it.

      Personal boundaries

      Earlier reports of virtual assaults on avatars and inappropriate "creepy" behaviour prompted Meta to introduce new safeguards into its virtual worlds in February

      Personal Boundary prevents avatars from coming within a set distance of each other, making it easier to avoid these unwanted interactions.

      It stops others "invading your avatar's personal space", said Meta.

      "If someone tries to enter your Personal Boundary, the system will halt their forward movement as they reach the boundary."

      According to Meta, the default Personal Boundary setting is roughly 4ft (1.2m) virtual distance between your avatar and those of anyone not on your friends list.

      The company says it also offers a number of ways to block and report users.

      According to SumOfUs, the researcher was "encouraged" to disable the Personal Boundary feature.

      The researcher also witnessed homophobic slurs and virtual gun violence, the group claims.

      Shareholder action

      SumOfUS has filed a resolution with a small group of shareholders, asking for a risk assessment of the human rights impacts of the metaverse to be conducted by the company.

      The group also criticised a recent blog post by Meta's president of global affairs, Nick Clegg.

      In it, he wrote: "We wouldn't hold a bar manager responsible for real-time speech moderation in their bar, as if they should stand over your table, listen intently to your conversation, and silence you if they hear things they don't like."

      Ms Wyatt says that Meta needs to act now to tackle issues: "Rather than Facebook rushing headlong into building this metaverse, we're saying look, you need to stop look at all the harms that are happening on your platforms right now that you can't even deal with.

      "Let's not repeat and replicate those in the metaverse. We need a better plan here on how to mitigate online harms in the metaverse".

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      Le Mirage 2000D vole de nouveau avec le Mirage F1 au Maroc

      par Laurent Lagneau · 21 mai 2022

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      Depuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.

      En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.

      En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».

      « Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.

      Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.

      Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.

      L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.

      Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

      Le Mirage 2000D vole de nouveau avec le Mirage F1 au Maroc

      par Laurent Lagneau · 21 mai 2022

      Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

      Depuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.

      En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.

      En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».

      « Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.

      Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.

      Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.

      L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.

      Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

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      Depuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.

      En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.

      En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».

      « Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.

      Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.

      Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.

      L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.

      Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

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      Depuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.

      En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.

      En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».

      « Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.

      Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.

      Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.

      L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.

      Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

      France24 - World

      Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines

      Issued on: 13/05/2022 - 16:24

      Valérie DEKIMPE

      Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy. 

      Mine water, an untapped source of energy

      Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.

      "Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains. 

      "We had to pump water out because you drowned."

      Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.

      The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."

      There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.

      With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.

      Geothermal energy, full steam ahead

      Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there. 

      "We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.

      The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.

      The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.

      "I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."

      Coming full circle?

      What if geothermal wells could in turn contain minerals? 

      They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource. 

      It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region. 

      For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production." 

      Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.

      For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level. 

      "No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes. 

      "It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future." 

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      BBC

      Monkeypox virus outbreaks are containable - WHO

      Monkeypox can be contained in countries outside of Africa where the virus is not usually detected, the World Health Organization (WHO) says.

      More than 100 cases of the virus - which causes a rash and a fever - have been confirmed in Europe, the Americas and Australia.

      That number is expected to rise still, but experts say the overall risk to the broader population is very low.

      The virus is most common in remote parts of Central and West Africa.

      "This is a containable situation," the WHO's emerging disease lead Maria Van Kerkhove said at a news conference on Monday.

      "We want to stop human-to-human transmission. We can do this in the non-endemic countries," she added - referring to recent cases in Europe and North America.

      The virus has now been detected in 16 countries outside Africa.

      Despite being the largest outbreak outside of Africa in 50 years, monkeypox does not spread easily between people and experts say the threat is not comparable to the coronavirus pandemic.

      "Transmission is really happening from skin-to-skin contact, most of the people who have been identified have more of a mild disease," Ms Van Kerkhove said.

      Another WHO official added that there was no evidence the monkeypox virus had mutated, following earlier speculation over the cause of the current outbreak.

      Viruses in this group "tend not to mutate and they tend to be fairly stable", said Rosamund Lewis, who heads the WHO's smallpox secretariat.

      Meanwhile, a top EU health official has warned that some groups of people may be more at risk than others.

      "For the broader population, the likelihood of spread is very low," said Dr Andrea Ammon of the European Centre for Disease Prevention and Control.

      "However the likelihood of further spread of the virus through close contact for example during sexual activities amongst persons with multiple sexual partners is considered to be high".

      Monkeypox has not previously been described as a sexually transmitted infection, but it can be passed on by direct contact during sex.

      Dr Ammon suggested that countries should review the availability of the smallpox vaccine which is also effective against monkeypox.

      In the UK, which has now recorded 57 cases, authorities are advising anyone who has had close contact with a confirmed case to isolate for 21 days.

      A person is considered at high risk of having caught the infection if they have had household or sexual contact with someone with monkeypox, or have changed the bedding of an infected person without wearing personal protective equipment (PPE).

      Symptoms, which include a high temperature, aches, and a rash of raised spots that later turn into blisters, are typically mild and for most people clear up within two to four weeks.

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      BBC

      Climate Change: MPs say building demolitions must be reduced

      By Roger HarrabinBBC energy and environment analyst

      The number of buildings being knocked down must be reduced because demolition and rebuilding adds to climate change, MPs say.

      Previously developers have been encouraged to knock down old, poorly-insulated homes and offices and replace them with buildings needing less heating.

      More recently the government has agreed with engineers who argued that replacing buildings was often bad for the climate in the short and medium term.

      That's because lots of emissions are created to make materials for buildings - such as steel, cement, bricks, glass, aluminium and plastics.

      Demolishing and rebuilding creates double emissions by necessitating the manufacture of two lots of construction materials.

      The Commons Environmental Audit Committee says the government's recent decision to relax planning rules may be leading to an unintended increase in demolition.

      It insists that emissions created in the construction of buildings must be reduced if the UK is to meet its climate change targets

      The Committee chairman, Philip Dunne MP, said: "From homes to offices, retail units to hospitality venues, our buildings have a significant amount of locked-in carbon, which is wasted each time they get knocked down to be rebuilt, a process which produces yet more emissions.

      "Ministers must address this urgently."

      The government said it welcomed the report and was carefully considering its findings. A spokesman from the business department said the UK was a leader in tackling greenhouse gas emissions.

      Don't demolish old buildings, urge architects

      Climate change: Construction companies told to stop knocking down buildings

      The issue is complicated. In places such as the City of London, there's often pressure to capitalise on the high value of land by knocking down and building tall.

      And some developers say that many buildings can't be kept and converted.

      Take the case of the Marks and Spencer Marble Arch store in London's Oxford Street. Michael Gove, the minister controlling planning in the UK, recently agreed to review a plan to demolish it.

      M&S insists that knocking down what it calls a "mish-mash of poor, idle shopping space" is the "green" option. The group's Property Director Sacha Berendi agreed that climate change was an emergency.

      But he pledged: "Over the long term, the modern lower-carbon building will more than offset any emissions from the redevelopment.

      "The new building will be amongst the top 10% best performing buildings in London (for energy consumption)."

      He said that within 17 years the lower energy use in the new building would outweigh the emissions created by making it.

      Will Hurst from the Architects Journal has calculated that the demolition and re-building would cause 40,000 tonnes of CO2 emissions.

      He told me: "Climate change is indeed an emergency but if M&S really thought that, they wouldn't be creating extra emissions when they really need to be drastically cut."

      He pointed to comments in the magazine dezeen from Yamina Saheb, a lead author on the United Nations climate change panel, IPCC.

      "The (construction) sector hasn't modernised since the Second World War - and now, the data shows it's lagging behind all other sectors," she told the magazine.

      The Commons committee wants developers to be obliged to calculate emissions over the entire lifetime of buildings. It's urging the government to set ratcheting targets for the buildings sector, which is responsible for 25% of the UK's emissions.

      The battle against demolition is already underway in the UK, with pioneering architects and engineers urging solutions such as adding extra storeys to existing buildings - such as the Standard Hotel near St Pancras station.

      Other options are to recycle as much of the old building as possible, or keep the facade - or indeed the foundations, which need vast amounts of carbon-intensive cement.

      There's now pressure for a major new refurbishment prize for architects to sit alongside the Sterling Prize, which some argue has featured flamboyant creations that showed too little care for the environment.

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      Stop knocking down buildings, say engineers

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      BBC

      Kate Moss: Johnny Depp never pushed or kicked me

      By Bernd Debusmann JrBBC News, Washington

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      British supermodel Kate Moss has testified that her ex-boyfriend Johnny Depp never abused her, contradicting a claim made by the actor's ex-wife.

      Amber Heard, 36, had claimed that she heard rumours that Mr Depp once pushed Ms Moss down a flight of stairs.

      Mr Depp is suing Ms Heard for $50m (£40m) for an opinion article she wrote in which she said she was an abuse victim.

      On the stand, he said that it has been "insane" to hear Ms Heard's claims.

      Over the course of the six week trial, the court has heard vastly different versions of what transpired between the two during their volatile two year marriage.

      Ms Heard and witnesses for her side painted a picture of Mr Depp as an abuser plagued by drug use, jealous and self-harm and Mr Depp's side putting forward a story of the actress as the aggressor and her claims as untrue.

      In brief testimony on Wednesday, Ms Moss - who dated Mr Depp between 1994 and 1998 - said that he never pushed her, but rather that he once came to her aid after she fell down the stairs.

      "As I left the room, I slid down the stairs and I hurt my back," Ms Moss said. "And I screamed because I didn't know what happened to me and I was in pain".

      "He came running back to help me and carried me to my room and got me medical attention," she added.

      Mr Depp never pushed or kicked her throughout the years they spent together, Ms Moss said.

      Taking the stand on Wednesday, Mr Depp accused Ms Heard of turning the story "into a very ugly incident, all in her mind."

      The claim he had pushed her was brought up earlier in the trial by Ms Heard, who said the image of her then-husband abusing the model had popped into her head when she witnessed an altercation between Mr Depp and her sister.

      "[Her] back was to the staircase and Johnny swings at her," Ms Heard said. "I don't hesitate. I don't want. I just, in my head, think of Kate Moss and stairs".

      Her concerns prompted her to "swing" at Johnny to defend her sister, she said, hitting him "square in the face".

      Her lawyers chose to not cross-examine Ms Moss.

      During his testimony, Mr Depp denied several other allegations made by Ms Heard during the trial, including her claim that he assaulted her while on their honeymoon on the Orient Express.

      "Ms Heard hit me," he said. "I had a sort of shiner [black eye], but it all ended and everything got fine again".

      In previous testimony, Ms Heard said she feared that Mr Depp would accidentally kill her during the same incident and that "he wouldn't mean to do it".

      Mr Depp said it was "insane" to hear "heinous accusations" of violence and abuse his ex-wife attributes to him.

      "I don't think anyone enjoys having to split themselves open and tell the truth," he said. "But there are times one simply has to".

      The defamation case against Ms Heard stems from a 2018 comment article she wrote for the Washington Post in which she said she was a victim of abuse.

      While the piece did not identify Mr Depp by name, his attorneys have said it "incalculably" damaged his career. She has countersued him for $100m.

      A source close to Ms Heard told the BBC that they believe Ms Moss's testimony will have little impact on the case when it comes to the "central issue" of "whether Amber Heard can exercise her right of freedom of speech".

      Closing arguments will begin on Friday, followed by jury deliberations.

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      BBC

      The script leaves every plot strand thread hanging, as if Cronenberg thought he was making the pilot episode of a TV mini-series

      David Cronenberg fans rejoice, because the Canadian body-horror maestro has made a film just for you. It has traces of Terry Gilliam's analogue, retro-futuristic satire, and some bony biotechnology borrowed from Alien, but Crimes of the Future is essentially Cronenberg at his most Cronenbergish: a cerebral science-fiction puzzler in which rubbery torsos are sliced open and mysterious oracles make cryptic pronouncements that "surgery is the new sex". Echoes of Scanners, Videodrome, Crash and Existenz can be heard everywhere. Even the title is one that Cronenberg has used before, for a film he made in 1970. The director, now 79, is playing his greatest hits.

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      After a terrific prologue in which a boy munches contentedly on a plastic bin, Cronenberg introduces his main character, Saul Tenser, played by Viggo Mortensen. (All of the characters have "Saul Tenser"-ish names.) Saul’s weird ability to grow new internal organs may just prove that he is the next step in human evolution. But this is no superhero origin story. Saul is a performance artist, and whenever a new organ develops inside him, his partner Caprice, played by Léa Seydoux, tattoos it while it is still in his torso, and then cuts it out of him in front of an appreciative audience.

      Crimes of the Future

      Directed by: David Cronenberg

      Starring: Viggo Mortensen, Léa Seydoux, Kristen Stewart

      Length: 1 hour 47 minutes

      Alas, not everyone is an art lover. The government is concerned about how fast the populace is mutating. Pain and infection are more or less a thing of the past (although Saul is still capable of wincing and groaning, as he demonstrates in every scene), and without them, what might we be capable of? That’s why the National Organ Registry keeps tabs on Saul's latest growths, even though it is staffed by two of his biggest admirers, Wippet (Don McKellar) and Timlin (Kristen Stewart, who has little to do, despite getting third billing). And that's why a policeman (Welket Bungué) from the New Vice Unit keeps having secret late-night assignations with him in an old shipyard. But why does a stranger (Scott Speedman) want Saul to conduct a public autopsy on his son? And why do two robo-bed technicians (Nadia Litz and Tanaya Beatty) keep turning up, except to provide a colossally gratuitous nude scene?

      Structured as a hardboiled detective thriller, Crimes of the Future has plenty of provocative concepts and images that will put a grin on your face (not least the dancer who has several ears on his face), but you may find yourself willing the plot to pick up momentum, and the ickiness to get a whole lot ickier. At this stage, it seems, Cronenberg the idea-generator has a lot more energy than Cronenberg the writer-director. Crimes of the Future is a muted, gloomy affair, with the same slow, deliberate pace as Saul’s nocturnal shuffles around his unnamed home town. Seydoux's performance stands out, because Caprice cares passionately about what is going on. (She wears her heart on her sleeve, if only metaphorically.) But most of her co-stars appear to be taking their tone from Mortensen, and he speaks entirely in whispers and coughs.

      The film might have been livelier if it featured more people in more locations, but it raises the suspicion that Cronenberg simply didn't have the budget to realise his vision in the detail he wanted. There's a nice joke about performance artists being superstars, but most buskers draw larger crowds than Saul and Caprice ever do, and every street and room they visit is all but empty. Of course, Cronenberg might have been aiming to conjure up a barren featureless dystopia, but it seems more likely that his team found some dingy, empty buildings in Greece, where the film was shot, and didn't have the money to fill them with furniture or decoration.

      Not that all of the production's shortcomings can be blamed on its budget. The script leaves every plot strand thread hanging, as if Cronenberg thought he was making the pilot episode of a TV mini-series – and with this cast, and this premise, what a fantastic mini-series it might be. As it is, though, Crimes of The Future returns pleasingly to the obsessions of his earlier films, without reaching the heights of many of them. If only the story had been allowed to do some more mutating of its own before it was put on screen.

      ★★★☆☆

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      BBC

      Could hydrogen ease Germany's reliance on Russian gas?

      By Janek SchmidtTechnology of Business reporter

      The war in Ukraine has upended Germany's energy policy.

      Since the start of the war Germany has reduced its dependence on Russian oil from 35% to 12% and on Russian gas from 55% to 35%.

      Nevertheless, energy trading is a huge source of revenue for Moscow. Over the first two months of the war Germany paid almost €9bn (£7.7bn; $9.6bn) for Russian oil and gas imports according to the Finnish thinktank CREA.

      Veronika Grimm is an economics professor at the University of Erlangen-Nuremberg, and currently one of Germany's three special advisors to the federal government, called Economic Sages.

      "We need to diversify and decarbonise our energy sources faster than initially planned," she says. To help achieve that goal, Ms Grimm wants the nation to "ramp-up" its use of hydrogen.

      Hydrogen can store vast amounts of energy, replace natural gas in industrial processes, and power fuel cells in trucks, trains, ships or planes that emit nothing but vapour of drinkable water.

      Ms Grimm's enthusiasm is gaining traction, according to the International Energy Agency (IEA), an energy research group, dozens of countries have published national hydrogen strategies, or are about to.

      Despite this flurry of interest, it's not clear yet that the large-scale use of hydrogen can be made viable.

      After all, there has been similar excitement before: in the 1970s, after two oil crises, and in the 1990s, when climate worries arose. But both petered out. So, is today's hype any different?

      Sceptics warn that industry representatives, who globally dominate most hydrogen councils, are often biased in favour of hydrogen as it promises subsidies and keeps up demand for existing assets such as pipelines, tankers, turbines or boilers.

      They also argue that politicians like big, green-sounding plans for a more distant future rather than more difficult solutions.

      Meanwhile, environmental groups are cautious, they point out that hydrogen cannot be harvested as a primary fuel. Instead, it has to be made, mainly in two ways, each marked by a colour code.

      Green hydrogen is produced by using electricity from renewable power to split water into hydrogen and oxygen molecules using an electrolyser. But those machines and the electricity to run them remain costly.

      These costs means that, at the moment, such emission-free hydrogen makes up only 0.03% of global hydrogen production, according to the IEA.

      Up to five times cheaper is so-called grey hydrogen, this is derived from natural gas, or in some cases from oil or coal. But due to losses during production, about 50% more CO2 is emitted than if natural gas were directly burned.

      A related technique is known as blue hydrogen. This relies on the same process, but captures about 60-90% of the carbon emitted in production for re-use or storage.

      The drawback with this method is that it roughly triples the cost and lacks production facilities at large scale. So it only 0.7% of globally-produced hydrogen is blue.

      So, despite its environmentally-friendly image and potential, the global production of hydrogen currently emits almost three times as much CO2 as a whole country, France, for instance.

      Much then will hinges on how countries decide to produce hydrogen.

      Some countries already have a clear priority - to power electrolysers most sun-baked nations bet on solar power, while France relies on nuclear energy.

      China meanwhile cherishes cheap grey hydrogen from coal and gas and invests in green alternatives.

      The US, Canada, UK, Netherlands and Norway are leading the push for blue hydrogen, by injecting captured carbon into oil and gas fields for long-term storage, or for so-called enhanced oil recovery that boosts extraction.

      In Germany, however, the picture is less clear.

      Volker Quaschning, professor for renewable energy systems at Berlin's University of Applied Sciences and criticises Germany's hydrogen strategy: "Merkel's government used it as a red herring to conceal its own failures in the energy transition."

      He argues that solar and wind power should have been expanded faster to facilitate future green hydrogen production - a step that Germany's new government has promised to take.

      However, on hydrogen the three parties in the governing coalition, the three responsible ministries, and the hydrogen council all internally argue whether to concentrate on green hydrogen, or to accept the blue alternative, to temporarily bridge the gap in limited supply.

      Ms Grimm represents the majority view on the hydrogen council in favouring a multi-colour mix.

      "Accepting blue hydrogen will help create the supply that we need for a budding industry," she argues. "It will foster technological breakthroughs in Germany and encourage potential suppliers to invest in green hydrogen production."

      In January, Economy Minister Robert Habeck announced an ambitious push for renewables and a doubling of the two-year old target for domestic production of green hydrogen to rise by a factor of 150 from 70 MW today to 10 GW by 2030.

      That target represents a quarter of the entire EU's aim of 40GW, and is larger than France's goal of 6.5 GW.

      So while this domestic production expands, Germany is looking to source hydrogen from abroad.

      Andreas Kuhlmann, head of the German Energy Agency, (a government-owned company facilitating the energy transition coordinating the Hydrogen Council), says Germany has dramatically sped-up international negotiations to buy hydrogen.

      That could include developing hydrogen pipelines to connect to southern Europe, where favourable conditions for solar and wind power allow the cost-efficient production of hydrogen.

      Mr Habeck is frantically visiting energy exporters. Within one week in March, he travelled to Norway to agree on a feasibility study for the construction of a hydrogen pipeline, went to Qatar to finalise an energy partnership and visited the United Arab Emirates to sign five cooperation agreements.

      The first deliveries from the UAE are expected to arrive later this year.

      Other countries on Mr Habeck's hydrogen radar are Ireland, Saudi Arabia, Oman, Chile, Namibia and Australia.

      Though he acknowledges the need to import hydrogen, Mr Quaschning dashes some of Mr Habeck's hopes. "Importing hydrogen from desert plants will be sluggish, inefficient and expensive," he explains.

      Each step in the supply chain uses up some of the original energy: desalinating sea water to get fresh water as raw material, electrolysis, liquification for shipping, transport via tanker, local transport via pipeline in Germany and re-conversion of hydrogen into electricity.

      "Together, these steps would eat up at least 70% of the electricity originally produced in the desert," Mr Quaschning says.

      "So, even though a solar panel in the desert produces 80% more electricity than one in Germany, the losses on the way are so big, that it would be twice as effective to directly produce solar power in Germany."

      Due to its high-cost, hydrogen is often referred to as the champagne of the energy transition. So, who will get the first sips?

      On this, most observers agree. "It is crucial that we allocate hydrogen only to those industries, where direct electrification is not possible", explains Felix Matthes energy expert at Öko-Institut, a think tank, and member of Germany's hydrogen council.

      "So, we should first use it in the production of steel, chemicals and glass," he argues.

      Subsequent sectors could be shipping, long distance truck transport, as well as planes for medium or long distances. Other uses in cars or heating are inefficient, costly and impractical distractions, he adds.

      "Plus, Mr Habeck's new push for renewables will create a greater need to balance our electricity supply, which hydrogen could do with electrolysers producing hydrogen on sunny, windy days as large-scale storage for cloudy winter days," Mr Matthes says.

      The pressure is on Germany to stop spending so much on Russian energy, but it will be a tricky process.

      Many will be hoping that hydrogen eases that transition by fulfilling its promise this time around.

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      BBC

      Nigeria's facial scars: The last generation

      By Nduka OrjinmoBBC News, Abuja

      Facial scarification was once popular across Nigeria.

      Deep cuts, usually on both cheeks or the forehead, were carved on children by families and communities, mostly as a mark of identity.

      The marks also held stories of pain, reincarnations and beauty.

      The practice, however, has been fading away since a federal law banned all forms of child mutilation in 2003.

      So the current bearers of facial marks are the last generation - their facial stripes as varied as Nigeria's many ethnic groups.

      The 15 slashes on the face of Inaolaji Akeem (above) identify him as someone from the Owu kingdom in Nigeria's south-western Ogun state.

      Mr Akeem is royal-born, so he has long stripes on his face.

      "It is like a football jersey," he quips, adding that they made him popular in the local market.

      On a serious note, Mr Akeem says he regards the scars as sacred, and does not believe people should mark their faces just for beautification.

      This need for identification through facial marks was also strong in northern Nigeria, especially among the Gobir people of Sokoto state.

      Ibrahim Makkuwana's ancestors, pastoralists from Gubur in present-day Sokoto, did not have facial marks. But, he said, as they moved around looking for farming land, "they fought many battles and conquered many places".

      They then decided to make distinctive marks on their cheeks, "akin to the ones their animals had, which would help them in identifying their kinsmen during battles", Mr Makkuwana says.

      "That was the origin of our marks," he tells the BBC.

      But there is also a distinction between the Gobirawas.

      Those with six scars on one cheek and seven on the other have both parents from royalty. Those with six marks on both sides have only their mothers from the royal family.

      Then there are the children of butchers, with nine scars on one side and 11 on the other, while those with five and six marks on either side trace their lineage to hunters.

      As for fishermen, they have distinct marks drawn up to their ears.

      Meanwhile, among the Yorubas and Igbos of southern Nigeria, some marks are linked to life and death.

      There was a belief in their communities that some children were destined to die before puberty.

      Known as Abiku and Ogbanje respectively by the two ethnic groups, these children were believed, by the Yoruba, to belong to a coven of demons living in large iroko and baobab trees.

      It was common for women to lose several children at a young age in succession, and it was thought it was the same child, reappearing again and again to torment their mother.

      Such children were then marked to make them unrecognisable to their spirit mates so they would stay alive.

      Many of these infant deaths are now known to be caused by sickle cell anaemia, an inherited disorder common among black people.

      Yakub Lawal in Ibadan in south-western Oyo state, was marked as an Abiku.

      "This is not my first sojourn to earth, I have been here before," he says.

      "I died thrice, and on my fourth return I was given these marks to stop me from returning to the spirit world," he adds.

      Closely related to stories of the Abiku and Ogbanje are those whose marks are in memory of a departed family member or one who has been "reborn".

      Olawale Fatunbi's four horizontal and three vertical marks were inscribed by his grandmother, who said he was a reincarnation of her late husband, who had those facial scars.

      But Mr Fatunbi wishes he didn't have them.

      "I don't really like them because I see it as child abuse but it is our culture," he says.

      With 16 marks on her face, it is hard to miss Khafiat Adeleke. Even harder to miss is the huge signboard at her shop in Ibadan, where she has taken the moniker, Mejo Mejo (Eight Eight) - to represent the scars on her cheeks.

      "People call me Mejo Mejo from here to Lagos.

      "My grandmother gave them to me because I am an only child," she says.

      Some scars are for beauty.

      Foluke Akinyemi was marked as a child, a deep gorge on each cheek supervised by her dad at the hands of a local circumciser, who also did facial scarring.

      "My father made a decision to give me a mark just for the sake of it and because he thought it was beautiful.

      "It makes me stand out and I thank my parents for giving it to me," she says.

      Ms Akinyemi's story is similar to that of Ramatu Ishyaku from Bauchi, north-east Nigeria, who has tiny whisker-like lacerations on both sides of her mouth.

      "It is for beauty," she says, adding that she also tattooed her face at about the same time.

      As a girl, the whisker-like markings and tattoos were popular in her village and she and her friends went to the local barber to have them, she adds.

      The marks on the face of Taiwo, who only gave her first name, are now fading but the memory of why she was carved still lingers.

      When her twin sister died within weeks of her birth, Taiwo became ill and a traditional healer recommended marking her face to prevent her from joining her twin.

      She became better within days of the scarification, she says, but that has not made her love the marks on her face.

      "It makes you look different from anyone else - I'd rather not have any marks on my face," she said.

      There are also those like Murtala Mohammed in Abuja who don't know the story behind their marks.

      "Almost everyone in my village in Niger state had one, so I never bothered to ask," he says.

      Facial marks were inscribed by local circumcisers and barbers like Umar Wanzam using sharp blades.

      He describes it as a painful experience done without anaesthetics.

      Many of those like Mr Akeem, who were marked as children, agree it was right to stop facial scarification.

      He did not pass on the tradition to his children even before it was outlawed.

      "I love the marks but they belong to a different time and age," he says.

      More about facial scars in West Africa:

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      BBC

      Uyghur detention: Leaked files reveal locations of lost loved ones

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      A huge collection of data, which are linked to China's treatment of Uyghurs and other minorities, has been handed to the BBC.

      The cache reveals, in unprecedented detail, China’s use of “re-education” camps and formal prisons as two separate but related systems of mass detention for Uyghurs. They also include information on missing people, seen for the first time by their family members.

      BBC

      Focus on female farmers in Northumberland and the Scottish Borders

      By Matthew TuckerBBC News

      Award-winning documentary photographer Joanne Coates has created an exhibition featuring portraits of women in agriculture across Northumberland and the Scottish Borders.

      A collaboration with more than 40 women, Daughters of the Soil explores questions around land inheritance, farming stereotypes and the history of who has traditionally worked the land.

      "The project offered the opportunity to chronicle the lives and stories of these women," explains Ms Coates.

      "Women aren't as visible as men on farms but we are seeing them more.

      "The female workforce are driving tractors, having a social-media presence and can be seen on TV, but they don't often inherit land or work in leadership positions."

      The photo exhibition is being displayed at The Gymnasium Gallery, in Berwick-upon-Tweed, until 5 June.

      Ms Coates visited 34 farms, drawing on her personal connection of having previously worked on one.

      She still does occasional shifts milking cows in the northern Yorkshire Dales.

      While in residency with the Maltings and Newcastle University's Centre for Rural Economy (CRE) and Institute for Creative Arts Practice, Ms Coates worked with Prof Sally Shortall, whose research focuses on gender relations in agriculture.

      According to Prof Shortall, women make up just 15% of the farming industry in the UK, their contributions often overlooked as they deal with barriers such as access to land, class, motherhood, and a lack of clear leadership roles.

      Here are five of the farmers photographed and interviewed by Ms Coates.

      Anna

      The sign outside the farm run by Anna in north Northumberland still reads L Smales and Sons Ltd.

      But it is Anna, her mother and sister who look after it.

      She has worked there since she was a child, later leaving for university, earning a degree in organic farming and also working as an accountant.

      "I really enjoyed growing up on the farm," she says. "I think it gave me opportunities other children or young people don't have.

      "It was me who was always outside helping dad. I was managing the grains storage at age 12.

      "It's not what I have done my whole career but it's what I always anticipated ending up doing."

      The business switched to organic farming in 1998 and now produces organic wheat.

      The family and the farm suffered a huge loss when Anna's father died 16 years ago, forcing them to step in and do what was needed to manage the land.

      Ms Coates visited the farm on the day Anna was due to give birth to her second child, while she was still working on the farm.

      They met again nine months later, after Rosie had been born and was accompanying her mum on farm duties.

      Annabel

      Annabel, 31, an arable and beef farmer, works on her family's farm in the Scottish Borders, managing 2,500 acres along the Berwickshire coast with her father, Will.

      She also runs St Abbs Pumpkin Patch.

      Annabel studied geology and gained experience of farm management while working on other farms in Lincolnshire and Northumberland.

      She is a strong advocate of women and young people in farming.

      "A mix of males and females in the workplace creates a good balance, and this produces beneficial results," she says.

      "With the shortage of labour becoming a major challenge in UK agriculture, it has never been more important to encourage all young people into the industry.

      "There are more and more women taking on agricultural roles within many different businesses. This is exciting and a step in the right direction."

      Paula

      Paula works at Mill Pond Flower Farm in Foulden village in the Scottish Borders.

      Flower farming is one of the exceptions in the industry because the majority of farmers are female.

      Paula didn't start out farming. She comes from a city, not an agriculture background.

      But 10 years ago, she and her husband, Ray, took a gamble on something new. They had to learn flower farming skills from scratch and now run an established flower farm.

      "Being a woman in farming is doing what I'm good at - using all my skills and making a living from the earth," she says.

      "It's important different people get to farm because we need diversity to make our growing systems strong and resilient, to be able to adapt to change."

      "Diversity in people, plants and wildlife is essential for us all to thrive."

      Kirstie

      Kirstie and her husband, Kevin, also farm in the Scottish borders, where they have a flock of Cheviot sheep.

      They farm on rented land, meaning they can't plan ahead for the future.

      They are working towards owning their own farm, but land access remains one of the main barriers to working in agriculture.

      Kirstie's father was a farm manager in the Scottish Borders and she grew up getting stuck in and helping him.

      "You could tell when it was lambing time because I wasn't in school," she says.

      "Where were you last week? Oh it was lambing time."

      Her husband is a shepherd and is often away, meaning Kirstie has to be there for any emergencies.

      "Between us it's a 50-50 decision. Fifty-fifty in the money so it should be 50-50 in the decisions," she says.

      Fransje

      As a teenager, Fransje worked milking cows in Holland, where she met her husband, Peter, a cheesemaker.

      For most of her life she worked as an occupational therapist.

      After moving to the UK, Fransje helped out with lambing at farms near where she lived in Northumberland.

      When the chance arose to own a small plot of land close to their home, Peter and Fransje assembled their own herd of Shetland sheep.

      Fransje learned how to shear and sells the fleeces locally.

      "Having both women and men farm adds diversity in the approach to animal and land management," she says.

      "Personally, to be a woman who farms, gives a purpose to my natural drive to nurture, whether that be animals, trees, water, grass, soil."

      All pictures are subject to copyright.

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      Photos of 1900s Herefordshire life discovered hidden in cupboard

      Photographs of life in Herefordshire in the early 20th Century have gone on display after being found hidden behind wallpaper.

      Richard Jenkins rode around the Golden Valley area of the county taking pictures of weddings, births and celebrations.

      Hundreds of his glass plate negatives were found by his family in a cupboard which had been covered with wallpaper.

      An exhibition of the photos has gone on display in Hereford.

      Mr Jenkins, who was born in 1890 in Newton, on the Herefordshire border with Wales, wanted to be an engineer, his daughter said.

      But he had to take over the family farm and instead channelled his passion into photography.

      His daughter Sylvia Jenkins-Bigglestone said her father had used to travel around the area on his motorcycle and sidecar.

      "I do not know how he would have reacted, if he felt that he would be as well known as this," she added.

      After being discovered, the collection of about 900 photographs was scanned and the plates and photographs are now part of the Herefordshire Archives Collection.

      The exhibition is being held at All Saints Church, Hereford, until 2 July.

      "I would never have thought daddy would be as notorious as he is now and people are so interested in his work," Mrs Jenkins-Bigglestone said.

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