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Известия (RUS)

Адвокат Трампа рассказал об опасениях бывшего президента из-за ареста

Экс-президент США Дональд Трамп действительно опасался вероятного ареста из-за утечек информации. Об этом в воскресенье, 26 марта, заявил его адвокат Джо Такопина в интервью NBC.

По словам юриста, поводом для опасений стали утечки из офиса окружного прокурора в Нью-Йорке. Так, бывшему президенту поступила информация, что в понедельник, 20 марта, представители Секретной службы США провели встречу с полицейскими по теме логистики доставки Трампа в суд.

«Потом, конечно, ходило много слухов о том, что на следующий день будет предъявлено обвинение. Так что он просто, я думаю, предположил, основываясь на тех утечках, что это [арест] должно было случиться. Дело не в выдумывании, и уж точно он не хочет, чтобы его арестовывали», — рассказал Такопина.

Охотники за поведением: каковы риски возможного задержания Трампа Почему происходящее способно сыграть на руку экс-главе государства в президентской гонке в 2024-м

18 марта Трамп рассказал, что, по сообщению прокуратуры округа Манхэттен, он будет задержан 21 марта. Экс-глава США заявлял, что решение об аресте принял «коррумпированный и невероятно политизированный офис окружного прокурора Манхэттена». Трамп подчеркнул, что не совершал никаких преступлений, и призвал своих последователей в случае его ареста опротестовать будущие обвинения.

Речь идет о старом уголовном деле о даче взятки за замалчивание скандала с участием порнозвезды Сторми Дэниэлс. При выплате ей денег якобы имел место подлог финансовых документов в The Trump Organization. В 2016 году адвокат Трампа Майкл Коэн отправил Дэниэлс €130 тыс. за то, чтобы она не рассказывала о своем романе с миллиардером в 2006 году. Женщина намеревалась пойти на телевидение незадолго до открытия избирательных участков.

Позже Дональд Трамп предупредил о катастрофических последствиях из-за обвинений в его адрес. На своей странице в социальной сети Truth Social бывший американский лидер задается вопросом, что за человек мог обвинить президента страны, набравшего наибольшее количество голосов на выборах в истории. По мнению политика, на такое способен только психопат, который ненавидит Соединенные Штаты Америки.

20 марта директор Фонда изучения США имени Франклина Рузвельта (МГУ) американист Юрий Рогулев заявил «Известиям», что невиновность Трампа сможет гарантировать ему победу на выборах в 2024 году.

L'Humanité

Emmanuel Macron : l’oubli et le mépris

Tribune

Élisabeth Godfrid

Élisabeth Godfrid Philosophe

« I l faudrait nous rappeler aussi que notre pays aujourd’hui tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal » ​​​​​​​(discours d’Emmanuel Macron, 13 avril 2020).

Dans la réforme des retraites, la même personne s’est-elle souvenue de ces femmes et ces hommes ? Toujours non reconnus, sous-payés, sommés de travailler encore plus longtemps au nom d’abord d’une dite « justice », puis d’une « nécessité » dont ils n’auront pas ou peu le profit. Mais ils auront l’usure de leur corps, de leur esprit avant même qu’un médecin, s’ils en trouvent encore, oracle de prévention, ne mette le nom de « pénibilité » sur les arthroses qui font hurler. « Nous rappeler » ?

Où est cet horizon de sens que ce « nous » invoque alors même que la verticalité du pouvoir, les privilèges fiscaux, la non-redistribution des richesses minent ce « nous » ? Une valeur de partage, ce désir d’ « adapter le pays à la marche du monde » (E. Macron dans son livre Révolution) quand ce monde est régi par des intérêts particuliers qui détruisent la planète, système néolibéral mortifère dans son mépris des coexistences ? Sentiment de ne rien devoir dans la surdité, l’absence d’empathie d’un entre-soi qui fait sécession. « Nos économies » ? Étrange dédouanement qui s’exonère d’une responsabilité, alors même que les aides aux entreprises sont données sans contrepartie, que le temps d’allocation chômage est raccourci, mettant à mal les seniors ne retrouvant pas d’emploi, qu’aucune contribution de solidarité n’est demandée aux grandes entreprises, l’ISF toujours supprimé. Il faudrait « ne pas les faire fuir ».

Mais leur optimisation fiscale, elle, est une fuite de capitaux permettant d’échapper à une juste imposition qui aurait pu faire retour sur l’argent public. « Le pays se divise face aux injustices frappantes, intolérables qui le traversent » (Révolution). Nous y sommes. L’oubli des inégalités est cette injustice que pourfend la Déclaration de 1789. « L’oubli et le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics. » ​​​​​​​Malheur d’une réforme, oui, qui demande des efforts aux plus faibles, accentue désarroi, désocialisation. Carrières hachées, bas salaires, inégalité salariale hommes-femmes. « Continuez de travailler ! » La litanie est connue. « Fraternité pour les plus faibles » ​​​​​​​(toujours dans ​​​​​​​ Révolution). Et à sa suite ils répètent la fable : « Tous auront 1 200 euros. » Le dit du « bon sens » est réquisitionné. Est-ce du bon sens quand des intérêts financiers sont à ce point privilégiés, accaparant sans rendre, quand les privatisations s’étendent aux domaines publics, quand classes et hôpitaux ferment, quand le renvoi d’ascenseur paye à McKinsey 500 000 euros pour « l’évaluation de l’évolution du métier d’enseignant » ? « La sénescence d’un organisme social, dit Henri Laborit, se repère au nombre de chapelles, d’intérêts particuliers ou de groupes enkystés qui limitent les échanges, les orientent dans un sens unique au profit d’un petit nombre au détriment de l’ensemble. »

Sommes-nous toujours les héritiers de 1789 ? La nuit du 4 août est à refaire. Là est la modernité. Non pas cette « marche du monde » qui mène à l’invivable, à la bêtise inefficace d’un productivisme aveugle et sourd aux autres possibles de l’élan humain. Toutes ces valeurs de partage que pratique avec réussite l’école finlandaise préférant, elle, la coopération à la compétition. « Conquérir le monde » ? Vieille proposition. Celle qui s’accompagne le plus souvent d’un mépris de l’autre, de la condescendance d’un sentiment de supériorité et n’avance l’intérêt commun qu’en jouant du simulacre. Mépris en effet que ces simulacres de négociation où il ne s’agit que d’entériner ou de changer à la marge.

La réforme des retraites pouvait être le chantier d’une démocratie délibérative sans l’épée de Damoclès d’un 49.3 qui, sous prétexte d’urgence, continue d’entretenir l’injuste. L’urgence n’est pas là mais dans une planète mise en danger par des intérêts financiers pour qui tout est marchandable. Peut-être alors cette réforme est-elle encore l’occasion d’un tournant politique, d’un changement de valeurs où travail autrement organisé et temps libéré rythment une société différente. Celle d’un essor partagé retrouvant le souffle de l’article 6 de la Déclaration : « La loi est l’expression de la volonté générale, tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. » Enjeu d’un « tous », enjeu d’un monde encore vivant.

Emmanuel Macron
BBC

Your pictures on the theme of 'machinery'

We asked our readers to send in their best pictures on the theme of "machinery". Here is a selection of the photographs we received from around the world.

The next theme is "Woodland" and the deadline for entries is 4 April 2023.

The pictures will be published later that week and you will be able to find them, along with other galleries, on the In Pictures section of the BBC News website.

You can upload your entries on this page or email them to yourpics@bbc.co.uk.

Terms and conditions apply.

Further details and themes are at: We set the theme, you take the pictures.

All photographs subject to copyright.

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L'Humanité

Biodiversité. La haute mer sort enfin des eaux troubles

Actu

Après 20 ans de négociations, l’accord sur le projet d’un traité de protection des océans est établi. De quoi encadrer « l’économie bleue » et protéger plus de la moitié de la vie sur Terre.

Marine Cygler

Les experts sentaient que les accords allaient aboutir. Ce fut le cas. Les États membres de l’Organisation des Nations unies se sont mis d’accord pour protéger la haute mer, l’immense partie de la mer située au-delà des zones économiques exclusives des pays, soit à plus de 370 kilomètres des côtes. Cette vaste étendue d’eau salée, qui appartient à la fois à personne et à tout le monde et qui représente la moitié de la surface du globe et 60 % des océans, ne bénéficiait d’aucune protection jusqu’à présent. L’intensification du transport maritime, de la pêche et de l’exploration mais aussi les usages futurs tels que l’éolien offshore, l’aquaculture ou l’utilisation des ressources génétiques d’espèces vivant dans la haute mer rendaient indispensable un consensus conciliant la protection de la biodiversité et le partage équitable des ressources océaniques. Cet accord est donc un immense pas en avant, salué par de nombreux gouvernements, des organisations environnementales comme l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et des associations militantes comme Greenpeace ou Sea Shepherd après de difficiles négociations entamées en 2004.

« Le navire a atteint le rivage. » C’est ainsi que Rena Lee, qui a présidé le groupe de la cinquantaine de négociateurs, a annoncé, le 4 mars, qu’un accord avait été trouvé au terme de deux semaines de discussion. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est réjoui d’un traité « crucial pour faire face à la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution ». Le « traité sur la haute mer », tel qu’on l’appelle déjà, crée des aires marines protégées (AMP) conformément à ce qui avait été décidé lors de la COP15 à Montréal, en décembre 2022, avec l’objectif « 30x30 », à savoir atteindre les 30 % de zones protégées en haute mer d’ici à 2030, contre 1 % seulement aujourd’hui. La création d’AMP est un point essentiel pour les associations. Sanctuaires protégés de la pollution et de la surpêche, ces aires marines préservées assureront, espère-t-on, la conservation d’une biodiversité marine essentielle pour la vie sur la planète.

L’océan, terra incognita

Puits de carbone, les océans jouent un rôle majeur d’atténuation du changement climatique car ils absorbent une bonne partie des émissions de CO2. Mais ils sont aussi menacés par ce changement climatique à l’origine par exemple de l’acidification des eaux aux effets dévastateurs sur les récifs de coraux et les espèces qu’ils abritent. Longtemps considérée comme un désert parce qu’inexplorée, la haute mer abrite des millions d’espèces de poissons, algues, coraux, coquillages et micro-organismes dont le matériel génétique intéresse notamment la pharmaceutique ou la cosmétique. Le traité statue aussi sur la bioprospection. À qui appartiennent ces espèces qui vivent dans des zones jusqu’ici de non-droit ? Patrimoine commun de l’humanité pour les pays du Sud (lire encadré), chasse gardée pour ceux du Nord grâce à leur avance technologique, ces ressources sont maintenant réglementées avec l’obligation de partager les bénéfices futurs. Enfin, le traité aborde différents points plus techniques sur l’évaluation environnementale et les études d’impact.

Si la version du texte ne peut plus être modifiée, du temps sera nécessaire pour que le traité soit adopté formellement. Il faudra d’abord qu’il soit traduit dans les six langues officielles de l’ONU, adopté au cours d’une session de l’ONU et ratifié par 60 États. Il entrera en vigueur cent vingt jours après la dernière ratification.

Point de vue. « Les ressources génétiques marines au cœur des débats »

Julien Rochette, directeur du programme Océan à l’Iddri (1)

Pourquoi les pays du Sud ont-ils été particulièrement soucieux de la notion d’équité ?

Depuis 2006 et la première réunion du groupe informel de discussion sur l’avenir de la haute mer, les pays du Sud, par ailleurs pour la plupart favorables à la conservation des ressources, ont souhaité ajouter la notion d’équité en lien avec l’utilisation des ressources génétiques marines. La convention des Nations unies sur le droit de la mer date de 1982, quand la biodiversité marine n’était pas connue et qu’on n’avait pas les moyens de faire de la bioprospection. Les pays du Sud ont âprement défendu leur cause, à savoir le partage des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources génétiques marines. Sans régulation, c’est aujourd’hui la loi du premier arrivé, premier servi. Une course perdue d’avance par les pays du Sud, qui n’ont pas encore les capacités technologiques de mener des expéditions à la recherche d’espèces aux ressources génétiques intéressantes pour les médicaments et cosmétiques de demain.

Par quels mécanismes les pays les plus pauvres ne seront-ils pas mis sur la touche ?

Deux mécanismes financiers ont été négociés. Le premier repose sur la création d’un fonds réservé aux pays du Sud alimenté par les pays du Nord. Plus tard, le deuxième mécanisme financier devrait se mettre en place, qui consiste à taxer la commercialisation des produits issus de l’exploitation des ressources de la haute mer. Les différentes parties n’ont pas encore réussi à s’entendre sur les contours de cette taxation.

Comment ce traité en général sera-t-il respecté ?

C’est une question que beaucoup de gens se posent. Ce traité est contraignant car les États qui l’ont adopté ont décidé qu’il le soit. Un certain nombre de dispositions imposent aux États de rendre des comptes sur leurs activités dans les futures aires marines protégées ou sur la traçabilité de leurs activités en lien avec l’exploitation des ressources génétiques par exemple. Pour que ce texte entre en vigueur et devienne contraignant, il faut maintenant que 60 pays le ratifient. L’idéal est évidemment une adhésion quasi universelle, mais on soupçonne déjà que certains État ne s’engageront pas. C’est le cas des États-Unis, pour des raisons internes. C’est le cas également de la Russie, la diplomatie environnementale s’inscrivant en effet dans un contexte géopolitique plus global…

Sciences
France24 - World

Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

Presented by

Issued on: 29/06/2022 - 19:54

JICA

The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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L'Humanité

Pour le sociologue Sebastian Roché, « les effets de la mauvaise police sont très corrosifs pour la démocratie »

Entretien

Suite aux dernières mobilisations contre la casse du système des retraites, de nombreux témoignages évoquent un usage disproportionné de la force par les forces de sécurité. Pour le sociologue Sebastian Roché, c’est un choix délibéré de l’exécutif.

Émilien Urbach

Auteur d’une étude publiée chez Grasset en 2022 « La nation inachevée, la jeunesse face à l’école et la police », le sociologue Sebastian Roché, directeur de recherches au CNRS, analyse l’actuelle instrumentalisation de la violence policière par le gouvernement pour mater l’opposition populaire à sa réforme des retraites.

Les violences policières sont-elles le fruit d’une perte de contrôle du pouvoir ou d’une stratégie délibérée d’intimidation ?

Les deux. Au plan politique, on assiste à une perte de contrôle. Le gouvernement s’est lui-même placé dans une situation de crise en décidant d’abréger le débat sur la réforme des retraite qui aurait pu durer plus longtemps avec une sortie plus honorable.

Politiquement, c’est un gouvernement en perte d’autorité. Il n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée et sa réforme est massivement rejetée dans le dans le pays, particulièrement chez les travailleurs.

Face à cette perte d’autorité, il fait le choix de la contrainte. Cela se traduit clairement dans le discours d’Emmanuel Macron, lorsqu’il parle de faction et de factieux, induisant l’idée d’une illégitimité des protestations de rue, contre toute évidence politique, historique et juridique. 

Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

Le droit de manifester est un droit fondamental. Ce choix politique se décline principalement de deux manières. D’abord, en mettant en première ligne les Brigades de répression des actions violentes motorisées (Brav-M) et les brigades anti-criminalités (Bac). 

Ce sont des unités qui servent à aller au corps à corps et à faire, en théorie, des interpellations mais dans le fond, elle servent surtout à faire de l’intimidation. On le voit notamment à l’égard des journalistes et de tous ceux qui prennent des vidéos. Les gens qui filment sont menacés, frappés, leur matériel est cassé...

Interventions musclées et arrestations en nombre : le service après-vente du 49.3 façon Darmanin

On ne contrôle pas la situation mais on va quand même essayer de contrôler les images... 

En effet, même si c’est complètement vain. L’autre aspect, c’est la stratégie des nasses et des arrestations de masse revendiquée, d’ailleurs, par le ministre de l’Intérieur lorsqu’il déclare que se rassembler dans la rue est un délit.

C’est, évidemment, juridiquement une erreur mais ce faisant, il qualifie d’infraction politique le fait d’être dans la rue. C’est ce qui explique le caractère indéterminé des actions de police menées actuellement. Le pouvoir dévoile sa stratégie de façon très transparente : On fait peur et on arrête un maximum de gens.

Pour le syndicat des avocats de France, « il y a une volonté d’intimider et de ficher »

C’est une punition même s’il n’y a aucune violation de la loi. Il est, de plus, complètement irresponsable juridiquement. Personne ne peut se retourner contre lui. À la suite d’une arrestation et une privation de liberté, dans le cadre d’une garde à vue levée au bout de 24 heure, il n’existe pas de recours juridique. Il n’y aura pas de sanction pour quiconque. La seule sanction possible, c’est les urnes.

Le ministre lui est complètement immunisé. Il dit, maintenant qu’on va rechercher les quelques comportements intolérables chez certains agents. Les policiers sont des travailleurs. Quelques travailleurs seront donc punis pour avoir mis en œuvre les ordres du ministre.

Il semble y avoir une loyauté inébranlable des policiers envers l’autorité civile...

Oui. On le retrouve dans l’instruction de maintien de l’ordre de la gendarmerie de 1930, dont la première phrase stipule que la gendarmerie répond à l’autorité civile. La gendarmerie et la police ne choisissent pas ce qu’elles vont faire par elles-mêmes. C’est un levier énorme pour l’autorité politique.

Plus tard, les démocraties ont cherché à encadrer l’utilisation de la force en instaurant l’idée d’absolue nécessité et de proportionnalité. Ce sont des cadres juridiques mais, jusqu’à l’invention de la vidéo, personne ne pouvait vérifier que ces cadres étaient respectés.

Le défenseur des droits ne peut pas être partout en France, dans toutes les nasses, et les juges non plus. Impossible de contrôler l’action de la police en grandeur réelle. Et si on ne peut pas exercer de contrôle pendant l’action, on ne peut pas l’arrêter.

La seule chose qui peut freiner une pratique policière, c’est l’opinion publique. Les gens ont jugé, à un moment donné, qu’il était insupportable d’user de la violence par les armes, contre les manifestations de viticulteurs, par exemple. C’est devenu inacceptable de tuer des ouvriers au nom de la République.

Aujourd’hui, en matière de limitation des libertés, on n’en est pas encore là. Une partie de la population pense encore qu’il est possible de priver des gens de liberté, même s’ils ont rien fait, pour garantir l’ordre. Tant que la population ne rejette pas les propositions des leaders, ils peuvent être réélus. Dans l’histoire, ces transformations s’étalent sur le temps long.

Quels garde-fous existent-ils dans les autres démocraties européennes ?

Certains pays sont très attachés à la protection des droits. C’est le cas des démocraties nordiques. Elles interdisent l’usage des armes comme les LBD ou les grenades explosives. C’est acquis. On ne tire pas sur des gens même s’ils sont en colère, même s’ils commettent des infractions. Ça ne se fait pas. 

D’autres pays, comme l’Allemagne, ont des cours constitutionnelles dont le mandat de départ est la protection de la Constitution et pour qui le droit de manifester est inviolable. Ce n’est du tout le cas en France.

Et puis, comme en Grande-Bretagne, c’est une tradition de considérer avec importance le consentement et la confiance de la population. La croyance collective considère que c’est une mauvaise idée d’utiliser la violence contre une manifestation. Lorsque cela se passe mal, cela peut se traduire par des émeutes, comme en 2011.

C’est le drame et a posteriori, on se pose la question de comment faire pour moins utiliser la force. En France, on se demande plutôt quel équipement supplémentaire on va pouvoir utiliser pour user de plus de force contre les protestataires.

Quelles conséquences peut avoir le comportement violent de la police sur notre société ?

Être frappé par la police est une expérience fondatrice de la citoyenneté. On se sent considéré comme un sous-citoyen, mis en dehors de la Nation et de la même manière, de la République.

Mobilisations retraites. Violences policières : ces vidéos accablantes

La croyance dans les institutions et dans la démocratie est profondément corrodée par les violences policières. Comment croire dans l’État de droit quand on est victime d’une violation du droit ? Quand on est arrêté pour rien, par des policiers qui eux-mêmes ne portent pas leur numéro d’identification pourtant obligatoire ? Les effets de la mauvaise police sont très corrosifs pour la démocratie et la cohésion nationale, de façon durable.

Chez les adolescents, c’est une expérience fondatrice. Quand votre première expérience de citoyen est la violence policière, vous ne l’oubliez pas. 

Yona, 19 ans : « J’ai peur de me retrouver encore dans une cellule »

Comment y remédier ?

Le pouvoir devrait d’abord être en recherche d’un compromis politique. L’origine de la crise est politique, pas policière. La police va renforcer la mobilisation, comme on l’a vu d’ailleurs ce jeudi 23 mars.

Mais la cohésion nationale n’est pas le point fort d’Emmanuel Macron. Il en parle beaucoup, mais n’a pas beaucoup d’intuition de ce point de vue. Il faut, ensuite, absolument améliorer la responsabilité individuelle des policiers qui commettent des fautes.

Il faut arrêter avec les numéros Rio de la taille d’un timbre-poste et leur faire porter des numéros d’immatriculation visible de loin afin que les violations des droits dans les manifestations puissent être amenées devant la justice et en finir avec le sentiment d’impunité chez les policiers et dans la population.

Cette impunité est très mauvaise pour la confiance dans les institutions. Quand on est trahi par les institutions, on ne peut plus lui faire confiance. Il suffit d’acheter des morceaux de tissu de 20 cm par 20 cm qui se fixent dans le dos et de les faire porter à chaque agent. C’est simple, facile à mettre en œuvre et faisable à court terme.

violences policières
France24 - World

Israel's Netanyahu sacks defence minister after call to suspend judicial reforms

Issued on: 26/03/2023 - 21:28

FRANCE 24 Follow

Thousands of Israelis took to the streets on Sunday in protest after Prime Minister Benjamin Netanyahu dismissed his defense minister who had urged the government to halt a highly contested plan to overhaul the judicial system.

Reuters TV footage showed huge crowds blocking Tel Aviv's main highway as well as a group of protesters lighting a bonfire in the middle of the highway.

Meanwhile Israel's consul-general in New York said he was resigning to protest Prime Minister Benjamin Netanyahu's firing of Defence Minister Yoav Gallant over dissenting remarks.

"I can no longer continue representing this Government," Asaf Zamir said on Twitter. "I believe it is my duty to ensure that Israel remains a beacon of democracy and freedom in the world."

The past 18 months as Israel’s Consul General in New York were fulfilling and rewarding, but following today’s developments, it is now time for me to join the fight for Israel's future to ensure it remains a beacon of democracy and freedom in the world. Here is the letter I sent: pic.twitter.com/Sfz8y3ALLv

March 26, 2023

Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu on Sunday fired Defence Minister Yoav Gallant, a day after he broke ranks to call for a pause in the government's controversial judicial reforms.

On a day when 200,000 people took to the streets of Tel Aviv to protest the reforms, Gallant – who had been a staunch Netanyahu ally – on Saturday said "we must stop the legislative process" for a month in view of its divisiveness.

The plans to hand more control to politicians and diminish the role of the Supreme Court have been questioned by Israel's top allies including the United States, while regularly igniting protests in Israel. 

"The growing social rift has made its way into the (army) and security agencies. It is a clear, immediate and tangible threat to Israel's security," said Gallant, who is a member of Netanyahu's own right-wing Likud party.

"I am committed to Likud values... and placing the State of Israel above all... but major changes on the national level must be made through deliberations and dialogue," he said.

Netanyahu on Sunday decided to "dismiss Defense Minister Yoav Gallant", the prime minister's office said in a brief statement.

Prime Minister Benjamin Netanyahu has decided, this evening, to dismiss Defense Minister Yoav Gallant.

March 26, 2023

Opposition leader Yair Lapid had hailed Gallant's comments as a "brave and vital step for Israel's security".

Gallant called for the halt before lawmakers are due to vote this coming week on a central part of the government's proposals, which would change the way judges are appointed.        

Slim majority 

Two other Likud lawmakers tweeted their support for Gallant, raising questions over whether the government could count on a majority if it pushes ahead with a vote.

Gallant is the first casualty but other high-level officials have also expressed reservations.

Earlier this month, President Isaac Herzog, who holds a largely ceremonial role, voiced concern over the deepening rift in society and presented a proposed compromise, which the government rejected.

"Anyone who thinks that a genuine civil war, with human lives, is a line that we could never reach, has no idea what they are talking about," Herzog cautioned.

Israel's attorney general on Friday accused Netanyahu of "illegal" public intervention on the reform programme, after he made a nationwide TV address the previous evening.

Netanyahu is on trial over charges of bribery, fraud and breach of trust, which he denies.

Attorney General Gali Baharav-Miara said the prime minister's televised declaration "and all interventions on your part on the process" of adopting the judicial reforms "is illegal".

The prime minister must "avoid any involvement in changes in the judicial system and particularly in the process of nominating judges, as this places you in a situation of conflict of interests," Baharav-Miara argued in an open letter published by the justice ministry.

In his address, the prime minister vowed to "responsibly advance" the reforms and "end the rift" they have caused in the nation.

Detractors see the reform project as threatening Israel's democracy, but the government argues changes are needed to rebalance powers between lawmakers and the judiciary.

(FRANCE 24 with Reuters, AFP)

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Israeli defense minister urges government to stop judicial reforms

Israel’s Netanyahu heckled by hundreds of protesters during London visit

Israeli 'handmaids' march against government's judiciary overhaul

L'Humanité

Pathogène X : se préparer à la prochaine pandémie, en partenariat avec l’Académie des sciences

Le débat

Alors que la crise du Covid n’est pas terminée, nous devons être prêts face aux futures maladies infectieuses émergentes, qui seront causées par un agent pathogène encore inconnu. Tour d’horizon, avec Dominique Costagliola, des piliers d’une lutte efficace.

Dans le cadre du partenariat de l'Humanité Magazine avec l’Académie des sciences, des académiciennes et académiciens analysent et apportent leur éclairage sur les grands enjeux du monde contemporain au travers de questions scientifiques qui font l’actualité.

CE MOIS-CI 

Dominique Costagliola, biomathématicienne et épidémiologiste, directrice de recherche émérite à l’Inserm au sein de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Inserm, Sorbonne Université), est membre de l’Académie des sciences. Après ses travaux déterminants sur l’infection à VIH, elle développe des expertises cruciales pour la recherche sur le Covid et les maladies émergentes.

Au XXIe siècle, les maladies infectieuses émergentes ou réémergentes qui ont causé des épidémies ou des pandémies sont notamment le Sras, la dengue, le choléra, la grippe porcine, la rougeole, le Mers, Ebola, Zika, le Covid.

Au cours des deux dernières décennies, le paysage des risques liés aux maladies infectieuses a évolué de manière inédite en raison de changements dans plusieurs domaines. Sur le plan démographique, citons l’urbanisation, la croissance démographique, le changement d’affectation des terres, les migrations, le vieillissement et la modification des taux de natalité.

Le changement climatique, lui, modifie l’aire de répartition et la densité des espèces, entraînant de nouvelles interactions entre celles-ci et augmentant le risque d’émergence de zoonoses (maladies infectieuses des animaux vertébrés transmissibles à l’homme).

75 % des maladies humaines émergentes répertoriées sont des zoonoses causées par des agents pathogènes provenant d’un réservoir animal.

Pour les maladies transmises par des vecteurs, les caractéristiques biologiques du vecteur et de l’agent pathogène peuvent être sensibles au climat : ainsi, le moustique-tigre, vecteur de la dengue, est maintenant présent en France et le nombre de cas autochtones de dengue en 2022 y a été supérieur au nombre cumulé des dix années précédentes. Les évolutions technologiques facilitent les voyages et les échanges mondiaux, moins chers et plus rapides.

Dans ce contexte, et avec l’expérience de la crise du Covid, quels sont les piliers d’une lutte efficace contre les maladies infectieuses émergentes, a fortiori lorsqu’apparaîtra le « pathogène X », encore inconnu, susceptible de provoquer une pandémie ?

Les questions auxquelles il faut répondre

La santé des humains, celle des animaux et de l’environnement sont interconnectées, d’où l’approche préconisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) « une seule santé ». Ainsi, 75 % des maladies humaines émergentes répertoriées sont des zoonoses causées par des agents pathogènes provenant d’un réservoir animal.

Prévenir ou ralentir les mécanismes d’émergence nécessite de développer des recherches pour répondre aux questions suivantes.

  • Quels sont les mécanismes biologiques des événements émergents, et quels sont les facteurs qui permettent aux agents pathogènes de franchir la barrière des espèces ?
  • Quels instruments de surveillance, de contrôle et de modélisation utiliser pour détecter rapidement les menaces d’agents pathogènes et contrôler l’infection ?
  • Quelles sont les dynamiques sociales, économiques et géopolitiques qui favorisent la propagation des maladies infectieuses émergentes ?

Ces questions sont au cœur de deux programmes prioritaires de recherche récemment mis en place en France : « Maladies infectieuses émergentes » (MIE) et « Prévenir les risques d’émergences zoonotiques et de pandémies » (Prezode).

Le rôle essentiel de la prévention

Il est capital de développer des systèmes de surveillance optimisés pour produire des données précoces et solides sur les nouveaux agents pathogènes dans les écosystèmes de la faune sauvage, sur l’identification des hôtes intermédiaires potentiels dans la faune sauvage et le bétail, sur les vecteurs potentiels et les facteurs favorisant la transmission, sur la détection précoce des infections chez les humains exposés.

Ce travail doit être concentré sur les principales zones d’émergence (zones spécifiques d’Afrique et d’Asie du Sud-Est), notamment liées à l’empiètement agricole/humain sur les habitats de la faune sauvage, les systèmes d’élevage de bétail ou de volaille de plus en plus intensifiés et les marchés d’animaux vivants.

La liste des agents pathogènes à surveiller doit être régulièrement actualisée. Le plan directeur de recherche et développement de l’OMS – présenté en 2017, actualisé en 2018 et en cours de révision – est une stratégie mondiale et un plan de préparation qui permettent l’activation rapide des activités de recherche et développement pendant les épidémies. Il fonctionne sur la base d’une liste de maladies prioritaires identifiées, celles qui présentent un risque pour la santé publique en raison de leur potentiel épidémique et pour lesquelles les contre-mesures sont absentes ou insuffisantes.

Contenir l’expansion des épidémies

Lorsque survient une nouvelle épidémie, il faut agir le plus rapidement possible selon le triptyque : identification des cas, recherche des personnes contacts, isolement. Cela nécessite de pouvoir repérer efficacement les cas, notamment ceux qui transmettent la maladie, ce qui peut se révéler plus ou moins complexe.

  • L’identification était relativement aisée par exemple pour le Sras, car les cas qui transmettaient la maladie étaient presque tous symptomatiques et la transmission survenait pour l’essentiel après l’apparition des symptômes.
  • Elle est plus difficile pour le Covid : une grande partie des cas qui transmettent sont asymptomatiques et la transmission peut se produire avant l’apparition des symptômes.

Le contrôle repose en grande partie sur les actions prosociales des individus : se faire dépister, porter un masque, s’isoler en cas d’infection. Elles reposent largement sur des politiques publiques, la diffusion d’informations fiables, l’accès aux sites de dépistage, un cadre économique (comme des arrêts maladie pris en charge) et un engagement des citoyens. Pour susciter cet engagement en cas de pandémie, il faut travailler avec les associations existantes afin de mettre en place une coproduction garantissant que la voix du public est intégrée. On a pu voir les aspects bénéfiques d’une telle démarche à l’occasion de l’épidémie de Mpox (variole du singe) en France.

Les gouvernements de tous les pays, y compris ceux dont les revenus sont les plus faibles, devraient allouer une part suffisante du revenu national à leur système de santé publique et de soins pour garantir leur solidité. Dans les pays à ressources limitées, l’aide au développement devrait compléter le financement national.

Réduire les inégalités

Au niveau national, lors des pandémies, l’augmentation des inégalités socio-économiques entraîne une baisse de la confiance des citoyens dans les autorités et un rejet des comportements prosociaux. Les politiques publiques devraient donc veiller à ce que les charges économiques et sociales soient réparties de façon équitable.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Au niveau mondial, il s’agit aussi de développer des mécanismes permettant un accès équitable aux contre-mesures médicales et non médicales dans l’ensemble des pays. Affirmer que « personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas » est bel et bien une réalité épidémiologique. L’Afrique est restée le continent avec le plus faible accès à la vaccination pendant la crise du Covid.

Il faut donc inventer des mécanismes de financement et de partage appropriés, comme le récent fonds d’intermédiation financière pour la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies, une initiative de l’OMS et de la Banque mondiale censée permettre un financement à long terme pour renforcer les capacités des pays à revenus faibles et intermédiaires par le biais d’investissements et d’un soutien technique aux niveaux régional, national et mondial.

Développer un écosystème propice à l’innovation

Organiser et développer les secteurs de recherche et développement pour les tests diagnostiques, les vaccins et les traitements des maladies infectieuses émergentes est crucial. Cela implique en premier lieu d’avoir une recherche fondamentale forte, car on ne sait pas à l’avance d’où viendront les innovations utiles.

Plusieurs laboratoires avaient commencé à développer des plateformes vaccinales à l’occasion des crises H1N1 et Ebola, ce qui a permis le lancement rapide d’essais de phase 1 sur les vaccins candidats contre le Sars-CoV-2. Un autre point clé est de penser en parallèle le développement du vaccin et sa production à grande échelle. La crise du Covid en a illustré l’importance lorsque les livraisons limitées ont conduit à restreindre la campagne vaccinale.

Concernant les traitements, le recours à des essais plateformes adaptatifs a émergé comme une solution utile à l’occasion des crises H1N1 et Ebola. Dès la crise H1N1, le Royaume-Uni a décidé de financer un réseau pour conduire des essais cliniques avec des sites sélectionnés et financés en dehors de la période épidémique, et c’est ce qui a permis à l’essai Recovery de démarrer rapidement et de produire de nombreux résultats sur les traitements du Covid.

De plus, le National Institute for Health Care Research a très vite mis en place un comité chargé d’autoriser ou non la réalisation de chaque essai clinique portant sur le Covid, limitant le foisonnement d’essais de petites tailles et dont la plupart n’ont pu atteindre le nombre prévu des inclusions, comme on l’a vu en France, avec beaucoup de projets portant sur un même médicament proposés par différents promoteurs sans aucune coordination.

Au niveau international, les obstacles ont aussi été réglementaires, avec un système européen peu adapté à l’urgence de la crise, des difficultés pour signer les accords de participation entre chaque site et les promoteurs des essais, et un manque de coordination entre les pays. Aussi, il ne suffit pas de disposer d’un traitement, il faut également avoir un système de mise à disposition rapide et efficace – les difficultés d’accès au Paxlovid, un médicament contre le Covid, en illustrent la nécessité –, et donc financer les recherches sur les méthodes de mise en œuvre des interventions (1).

Renforcer le multilatéralisme au niveau mondial

Pour corriger les défauts majeurs observés, il conviendrait de mettre en place des mécanismes pour prioriser les traitements à évaluer, simplifier la réalisation des essais cliniques, développer des procédures numériques pour la collecte, le monitorage et le partage des données.

Il faut également mettre au point une procédure permettant de tirer rapidement parti des financements mis à disposition et de combiner financements européens et nationaux. Et enfin, investir en période non épidémique dans des réseaux d’essais cliniques à l’hôpital et en ville. Des initiatives allant dans ce sens sont en cours en France dans le cadre de France 2030 avec la stratégie d’accélération « Maladies infectieuses émergentes ».

Enfin, plus globalement, il est primordial de renforcer le multilatéralisme au niveau mondial pour la gestion des pandémies dans toutes leurs dimensions essentielles – politique, culturelle, institutionnelle et financière.

(1) Par exemple, sur la meilleure façon d’organiser une campagne vaccinale qui n’augmente pas les inégalités sociales de santé.

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Marine nationale : La DGA donne son feu vert à la production des sept dernières vedettes de soutien à la plongée

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

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En décembre 2019, la Direction générale de l’armement [DGA] notifié au chantier naval Merré [filiale du groupe BMA] un contrat portant sur la livraison à la Marine nationale de huit Vedettes de soutien à la plongée [VSP] afin de compléter le Système de lutte anti-mine du futur [SLAM-F] et de remplacer les « Vedette d’Intervention Plongeurs Démineurs » [VIPD] mises en oeuvre par les trois Groupements de Plongeurs Démineurs [GPD] et l’École de plongée de Saint-Mandrier depuis les années 1990.

Mise à l’eau en avril 2022, la première unité de ce programme – appelée Ophrys – fit l’objet d’une campagne d’essais en mer, avant d’être remise à la DGA en novembre dernier. Et il ne restait plus à l’industriel d’attendre le feu vert pour lancer la construction des sept autres unités prévues.

Ce feu vert était en effet suspendu aux résultats de l’évaluation opérationnelle de l’Ophrys menée par la Marine nationale. Pour autant, bien qu’elle ne soit pas encore terminée, celle-ci a d’ores et déjà permis de confirmer les « bonnes qualités de manœuvre et de navigation de la VSP » et de vérifier son autonomie et son endurance ainsi que le bon fonctionnement de son caisson hyperbare de recompression.

« Elle a ainsi démontré aux groupes de plongeurs démineurs et à l’Ecole de plongée qu’ils pourront conduire leurs opérations subaquatiques en sécurité », a en effet souligné la DGA, qui a par conséquent lancé la production des sept autres VSP commandées.

La seconde vedettes devrait ainsi être livrée à la Marine nationale durant l’été 2024. « Les livraisons des VSP suivantes s’échelonneront tous les trois mois jusqu’au second trimestre 2026 », a précisé la DGA, ce 23 mars. « L’arrivée des VSP dans la Marine nationale complète le renouvellement des capacités navales de lutte contre les mines et les engins explosifs improvisés, tel que prévu par la loi de programmation militaire 2019-2025 », a-t-elle ajouté.

Pouvant être dépoyées dans les zones de faible profondeur [60 à 100 mètres], les VSP se verront confier plusieurs missions. Outre la lutte contre les mines [d’abord en complément des bâtiments bases pour plongeurs démineurs et des chasseurs de mines tripartites, puis du SLAM-F], elles seront utilisées pour la recherche par sonar remorqué, la formation, le soutien aux travaux sous-marins et l’intervention sur les coques de navires.

Construite en aluminium, une VSP affiche un déplacment de 87 tonnes, pour une longueur de 26,5. Dotée d’un moteur diesel et d’une propulsion électrique pour naviguer discrètement à vitesse réduite, son autonomie est de 450 km. Elle peut embarquer jusqu’à 30 plongeurs pour des « missions à la journée ». Enfin, elle est armée d’une mitrailleuse de 7,62 mm.

Marine nationale : La DGA donne son feu vert à la production des sept dernières vedettes de soutien à la plongée

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En décembre 2019, la Direction générale de l’armement [DGA] notifié au chantier naval Merré [filiale du groupe BMA] un contrat portant sur la livraison à la Marine nationale de huit Vedettes de soutien à la plongée [VSP] afin de compléter le Système de lutte anti-mine du futur [SLAM-F] et de remplacer les « Vedette d’Intervention Plongeurs Démineurs » [VIPD] mises en oeuvre par les trois Groupements de Plongeurs Démineurs [GPD] et l’École de plongée de Saint-Mandrier depuis les années 1990.

Mise à l’eau en avril 2022, la première unité de ce programme – appelée Ophrys – fit l’objet d’une campagne d’essais en mer, avant d’être remise à la DGA en novembre dernier. Et il ne restait plus à l’industriel d’attendre le feu vert pour lancer la construction des sept autres unités prévues.

Ce feu vert était en effet suspendu aux résultats de l’évaluation opérationnelle de l’Ophrys menée par la Marine nationale. Pour autant, bien qu’elle ne soit pas encore terminée, celle-ci a d’ores et déjà permis de confirmer les « bonnes qualités de manœuvre et de navigation de la VSP » et de vérifier son autonomie et son endurance ainsi que le bon fonctionnement de son caisson hyperbare de recompression.

« Elle a ainsi démontré aux groupes de plongeurs démineurs et à l’Ecole de plongée qu’ils pourront conduire leurs opérations subaquatiques en sécurité », a en effet souligné la DGA, qui a par conséquent lancé la production des sept autres VSP commandées.

La seconde vedettes devrait ainsi être livrée à la Marine nationale durant l’été 2024. « Les livraisons des VSP suivantes s’échelonneront tous les trois mois jusqu’au second trimestre 2026 », a précisé la DGA, ce 23 mars. « L’arrivée des VSP dans la Marine nationale complète le renouvellement des capacités navales de lutte contre les mines et les engins explosifs improvisés, tel que prévu par la loi de programmation militaire 2019-2025 », a-t-elle ajouté.

Pouvant être dépoyées dans les zones de faible profondeur [60 à 100 mètres], les VSP se verront confier plusieurs missions. Outre la lutte contre les mines [d’abord en complément des bâtiments bases pour plongeurs démineurs et des chasseurs de mines tripartites, puis du SLAM-F], elles seront utilisées pour la recherche par sonar remorqué, la formation, le soutien aux travaux sous-marins et l’intervention sur les coques de navires.

Construite en aluminium, une VSP affiche un déplacment de 87 tonnes, pour une longueur de 26,5. Dotée d’un moteur diesel et d’une propulsion électrique pour naviguer discrètement à vitesse réduite, son autonomie est de 450 km. Elle peut embarquer jusqu’à 30 plongeurs pour des « missions à la journée ». Enfin, elle est armée d’une mitrailleuse de 7,62 mm.

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En décembre 2019, la Direction générale de l’armement [DGA] notifié au chantier naval Merré [filiale du groupe BMA] un contrat portant sur la livraison à la Marine nationale de huit Vedettes de soutien à la plongée [VSP] afin de compléter le Système de lutte anti-mine du futur [SLAM-F] et de remplacer les « Vedette d’Intervention Plongeurs Démineurs » [VIPD] mises en oeuvre par les trois Groupements de Plongeurs Démineurs [GPD] et l’École de plongée de Saint-Mandrier depuis les années 1990.

Mise à l’eau en avril 2022, la première unité de ce programme – appelée Ophrys – fit l’objet d’une campagne d’essais en mer, avant d’être remise à la DGA en novembre dernier. Et il ne restait plus à l’industriel d’attendre le feu vert pour lancer la construction des sept autres unités prévues.

Ce feu vert était en effet suspendu aux résultats de l’évaluation opérationnelle de l’Ophrys menée par la Marine nationale. Pour autant, bien qu’elle ne soit pas encore terminée, celle-ci a d’ores et déjà permis de confirmer les « bonnes qualités de manœuvre et de navigation de la VSP » et de vérifier son autonomie et son endurance ainsi que le bon fonctionnement de son caisson hyperbare de recompression.

« Elle a ainsi démontré aux groupes de plongeurs démineurs et à l’Ecole de plongée qu’ils pourront conduire leurs opérations subaquatiques en sécurité », a en effet souligné la DGA, qui a par conséquent lancé la production des sept autres VSP commandées.

La seconde vedettes devrait ainsi être livrée à la Marine nationale durant l’été 2024. « Les livraisons des VSP suivantes s’échelonneront tous les trois mois jusqu’au second trimestre 2026 », a précisé la DGA, ce 23 mars. « L’arrivée des VSP dans la Marine nationale complète le renouvellement des capacités navales de lutte contre les mines et les engins explosifs improvisés, tel que prévu par la loi de programmation militaire 2019-2025 », a-t-elle ajouté.

Pouvant être dépoyées dans les zones de faible profondeur [60 à 100 mètres], les VSP se verront confier plusieurs missions. Outre la lutte contre les mines [d’abord en complément des bâtiments bases pour plongeurs démineurs et des chasseurs de mines tripartites, puis du SLAM-F], elles seront utilisées pour la recherche par sonar remorqué, la formation, le soutien aux travaux sous-marins et l’intervention sur les coques de navires.

Construite en aluminium, une VSP affiche un déplacment de 87 tonnes, pour une longueur de 26,5. Dotée d’un moteur diesel et d’une propulsion électrique pour naviguer discrètement à vitesse réduite, son autonomie est de 450 km. Elle peut embarquer jusqu’à 30 plongeurs pour des « missions à la journée ». Enfin, elle est armée d’une mitrailleuse de 7,62 mm.

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En décembre 2019, la Direction générale de l’armement [DGA] notifié au chantier naval Merré [filiale du groupe BMA] un contrat portant sur la livraison à la Marine nationale de huit Vedettes de soutien à la plongée [VSP] afin de compléter le Système de lutte anti-mine du futur [SLAM-F] et de remplacer les « Vedette d’Intervention Plongeurs Démineurs » [VIPD] mises en oeuvre par les trois Groupements de Plongeurs Démineurs [GPD] et l’École de plongée de Saint-Mandrier depuis les années 1990.

Mise à l’eau en avril 2022, la première unité de ce programme – appelée Ophrys – fit l’objet d’une campagne d’essais en mer, avant d’être remise à la DGA en novembre dernier. Et il ne restait plus à l’industriel d’attendre le feu vert pour lancer la construction des sept autres unités prévues.

Ce feu vert était en effet suspendu aux résultats de l’évaluation opérationnelle de l’Ophrys menée par la Marine nationale. Pour autant, bien qu’elle ne soit pas encore terminée, celle-ci a d’ores et déjà permis de confirmer les « bonnes qualités de manœuvre et de navigation de la VSP » et de vérifier son autonomie et son endurance ainsi que le bon fonctionnement de son caisson hyperbare de recompression.

« Elle a ainsi démontré aux groupes de plongeurs démineurs et à l’Ecole de plongée qu’ils pourront conduire leurs opérations subaquatiques en sécurité », a en effet souligné la DGA, qui a par conséquent lancé la production des sept autres VSP commandées.

La seconde vedettes devrait ainsi être livrée à la Marine nationale durant l’été 2024. « Les livraisons des VSP suivantes s’échelonneront tous les trois mois jusqu’au second trimestre 2026 », a précisé la DGA, ce 23 mars. « L’arrivée des VSP dans la Marine nationale complète le renouvellement des capacités navales de lutte contre les mines et les engins explosifs improvisés, tel que prévu par la loi de programmation militaire 2019-2025 », a-t-elle ajouté.

Pouvant être dépoyées dans les zones de faible profondeur [60 à 100 mètres], les VSP se verront confier plusieurs missions. Outre la lutte contre les mines [d’abord en complément des bâtiments bases pour plongeurs démineurs et des chasseurs de mines tripartites, puis du SLAM-F], elles seront utilisées pour la recherche par sonar remorqué, la formation, le soutien aux travaux sous-marins et l’intervention sur les coques de navires.

Construite en aluminium, une VSP affiche un déplacment de 87 tonnes, pour une longueur de 26,5. Dotée d’un moteur diesel et d’une propulsion électrique pour naviguer discrètement à vitesse réduite, son autonomie est de 450 km. Elle peut embarquer jusqu’à 30 plongeurs pour des « missions à la journée ». Enfin, elle est armée d’une mitrailleuse de 7,62 mm.

France24 - World

North Korea fires ballistic missiles towards eastern waters

Issued on: 27/03/2023 - 02:09

NEWS WIRES

North Korea fired two short-range ballistic missiles Monday, South Korea's military said, the latest in its flurry of weapons tests in recent weeks.

The launch comes as Seoul and Washington are carrying out a joint amphibious landing exercise, just days after wrapping up their largest combined military drills in five years Thursday.

North Korea views all such exercises as rehearsals for invasion and has repeatedly warned it would take "overwhelming" action in response.

"Our military detected two short-range ballistic missiles fired from around Junghwa area in North Hwanghae province from 07:47 am (2247 GMT) towards the East Sea," South Korea's Joint Chiefs of Staff (JCS) said, referring to the body of water also known as the Sea of Japan.

"Our military has strengthened surveillance and vigilance against additional launches, while maintaining a full readiness posture through close cooperation between South Korea and the United States," it added.

Japan's defence ministry also confirmed the launch, with Japanese media citing officials as saying both missiles are believed to have flown on an irregular trajectory before falling outside of Japan's exclusive economic zone.

Excuse for more missles 

On Friday, North Korea's state media claimed the joint training between Seoul and Washington were practice for "occupying" North Korea, which called for "stronger war deterrents" including "the more developed, multi-faceted and offensive nuclear attack capability".

Pyongyang has carried out military drills of its own in response, including test-firing a new nuclear-capable underwater drone and conducting its second intercontinental ballistic missile launch this year.

Analysts previously said North Korea would likely use the exercises as an excuse to carry out more missile launches and perhaps even a nuclear test.

North Korea's state media said Friday the "underwater nuclear attack drone" drill, which was personally overseen by leader Kim Jong Un, was staged "to alert the enemy to an actual nuclear crisis".

The weapon's mission is to "stealthily infiltrate into operational waters and make a super-scale radioactive tsunami ... to destroy naval striker groups and major operational ports of the enemy," the Korean Central News Agency reported.

The agency also said Pyongyang had fired strategic cruise missiles "tipped with a test warhead simulating a nuclear warhead" on Wednesday.

'Irreversible' nuclear power 

Analysts questioned North Korea's claims, saying that they were not the same as a credible demonstration of capability.

But they added that Pyongyang was moving on from simply stockpiling nuclear warheads and attempting to advance and diversify launch mediums.

After a record-breaking year of weapons tests and growing nuclear threats from Pyongyang in 2022, Seoul and Washington have ramped up security cooperation.

It has also pushed South Korea and Japan to mend fences over historical disputes and try to boost security cooperation.

North Korea last year declared itself an "irreversible" nuclear power and Kim recently called for an "exponential" increase in weapons production, including tactical nuclear weapons.

Kim also ordered the North Korean military this month to intensify drills to prepare for a "real war".

(AFP)

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N. Korea fires several cruise missiles off its east coast, says S. Korea

North Korea says it tested new 'nuclear underwater attack drone'

North Korea's Kim calls for nuclear attack preparedness against US, South Korea

Opex 360

Le futur blindé Ajax de la British Army devrait entrer en service en 2025, soit avec huit ans de retard

par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

« Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

Le futur blindé Ajax de la British Army devrait entrer en service en 2025, soit avec huit ans de retard

par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

« Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

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Notifié en 2014 à la filiale britannique du groupe américain General Dynamics Land Systems [GDLS UK] pour environ 4,5 milliards d’euros, le programme Scout SV, lancé pour remplacer les blindés CVR(T) de la British Army, aurait dû se concrétiser rapidement. En effet, les premiers véhicules blindés de combat « Ajax » [sur les 589 commandés] étaient attendus en 2017. Seulement, c’était sans compter sur les impondérables…

Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

« Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

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Pour rappel, développé à partir de l’ASCOD 2, l’Ajax a été imaginé pour le combat infovalorisé [ou collaboratif], ce qui suppose l’intégration de nombreux capteurs et autres systèmes de communication. Quant à son armement, il repose essentiellement sur une tourelle équipée d’un canon CT40 de 40 mm, utilisant des munitions téléscopée. Le souci est que cela s’est traduit par une prise de poids trop importante pour le châssis, celui-ci ayant été conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes.

Résultat : lors des premiers essais, il est apparu que l’Ajax ne pouvait pas rouler à plus de 30 km/h sans être sujet à des vibrations « excessives » et bruyantes. Tellement bruyantes que les militaires britanniques chargés des évaluations ont dû faire tester leur audition [et certains seront d’ailleurs indemnisés pour des troubles de l’audition…]. Des soucis de mobilité furent également mis en lumière, le blindé étant par exemple incapable de faire une marche arrière sur des objets de 20 cm de haut.

À plusieurs reprises, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida d’interrompre les essais de l’Ajax « pas mesure de sécurité »… et de suspendre les paiements dus à GDLS UK tant que ces problèmes ne seraient pas réglés. Dans le même temps, certains n’hésitèrent pas à parler de « fiasco ». Et pour cause : en février 2022, l’Infrastructure and Projects Authority classa ce programme parmi ceux à « risque », alors qu’il affichait déjà un retard de cinq ans. En outre, le National Audit Office [NAO] y alla de ses critiques, celui-ci ayant concentré ses flèches sur la façon dont fut géré ce programme [exigences du cahier des charges trop nombreuses et évoluant au fil du temps, insuffisance des contrôles, notamment de la qualité, etc].

Quoi qu’il en soit, GDLS a, semble-t-il, trouvé les solutions pour remettre l’Ajax sur de bons rails. En tout cas, c’est ce qu’a récemment assuré Phebe Novakovik, sa Pdg, tout en disant s’attendre à une reprise des paiements du MoD d’ici la fin du premier semestre 2023, « compte tenu de la maturité du véhicule et de la situation du programme ».

Et cela vient d’être confirmé par Alex Chalk, le secrétaire d’État chargé des achats du MoD. « Les progrès s’étant poursuivis lors des essais de l’Ajax, le ministère de la Défense confirme les dates de mise en service révisées et la reprise des paiements à General Dynamics », a-t-il fait savoir, le 20 mars.

« Compte tenu des progrès satisfaisants, le MoD reprendra les paiements ce mois-ci, en commençant par un versement de 480 millions de livres sterling. Cela représente environ la moitié de ce qui a été retenu depuis décembre 2020. Le redémarrage des paiements à General Dynamics reflète le fait que le programme continue de retrouver une base solide », a ajouté M. Chalk.

Désormais, il est question de prononcer une capacité opérationnelle initiale [IOC] de l’Ajax entre juillet et décembre 2025. Ce qui fait un retard de huit ans par rapport aux prévisions initiales. Quant à la pleine capacité opérationnelle [FOC], elle pourrait être déclarée en 2028, voire en 2029.

France24 - World

Russia to station nuclear arms in Belarus, says Putin

Issued on: 25/03/2023 - 19:26Modified: 26/03/2023 - 09:32

FRANCE 24 Follow

EU foreign policy chief Josep Borrell on Sunday urged Belarus not to host Russian nuclear weapons, saying it could face further sanctions if it did.

"Belarus hosting Russian nuclear weapons would mean an irresponsible escalation and threat to European security. Belarus can still stop it, it is their choice. The EU stands ready to respond with further sanctions," Borrell said in a tweet.

He added that Brussels was ready to impose new sanctions on Belarus if Minsk were to host Russian nuclear weapons.

#Belarus hosting Russian nuclear weapons would mean an irresponsible escalation & threat to European security. Belarus can still stop it, it is their choice.The EU stands ready to respond with further sanctions.

March 26, 2023

Meanwhile White House National Security Council spokesman John Kirby said the United States had seen no sign that Putin had moved any nuclear weapons.

"We've in fact seen no indication that he has any intention to use nuclear weapons, period, inside Ukraine," Kirby told US broadcaster CBS on Sunday.

Russian President Vladimir Putin announced on Saturday that Moscow plans to station tactical nuclear weapons in Belarus.

Ukraine on Sunday called for an emergency meeting of the United Nation's Security Council over Russia's announcement that it would station tactical nuclear weapons in Belarus.

"Ukraine expects effective actions to counteract the Kremlin's nuclear blackmail from the United Kingdom, China, the United States and France... We demand that an extraordinary meeting of the UN Security Council be immediately convened for this purpose," the Ukrainian foreign ministry said. 

Kyiv on Sunday said Russia was holding Minsk as a "nuclear hostage" after Russian President Vladimir Putin announced the deployment of tactical nuclear weapons to ally Belarus.

"The Kremlin took Belarus as a nuclear hostage," the secretary of Ukraine's National Security and Defence Council, Oleksiy Danilov, wrote on Twitter, adding that the move was "a step towards the internal destabilization of the country".

putin’s statement about placing tactical nuclear weapons in Belarus – a step towards internal destabilization of the country – maximizes the level of negative perception and public rejection of russia and putin in Belarusian society. The kremlin took Belarus as a nuclear hostage.

March 26, 2023

Putin has repeatedly issued thinly veiled threats he could use nuclear weapons in Ukraine, reviving Cold War-era fears.

He also said he would deploy depleted uranium ammunition if Kyiv received such munitions from the West following a British suggestion that it could supply Ukraine.

"There is nothing unusual here either: the United States has been doing this for decades. They have long placed their tactical nuclear weapons on the territory of their allies," Putin said.

Putin said he spoke to Belarusian leader Alexander Lukashenko and said "we agreed that we to do the same."

 

On the question of how Moscow would respond if the West supplied Ukraine with depleted uranium shells, following a suggestion by Britain it could supply Kyiv with the munitions, Putin said Russia had vast quantities of the weaponry.

"Russia of course has what it needs to answer. Without exaggeration, we have hundreds of thousands of such shells. We have not used them yet," Putin added in an interview on Russian television.

The International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (ICAN) has warned nuclear threats were creating a dangerous sense of uncertainty around their possible use.

The longer Russia's operation in Ukraine grinds on, the greater the nuclear strike risk, ICAN warned last month ahead of the offensive's first anniversary.

Putin announced last month that Moscow would suspend its participation in New START, the last remaining arms control treaty between the world's two main nuclear powers Russia and the United States.

NATO chief Jens Stoltenberg slammed Russia for suspending the nuclear weapons limitation treaty with the US, saying it marked the end of Europe's post-Cold War arms control architecture.

The announcement came after Moscow last August suspended US inspections of its military sites under New START.

'Dirty bomb' claims

Putin previously said at a Kremlin meeting that "such a threat is rising" on the use of nuclear weapons but has been evasive on Russia's policy.

US officials have voiced fears that Russia could use nuclear weapons if it feels routed on the battlefield and could plant a fictitious story to justify its actions.

Russia has already spoken of supposed Ukrainian attempts to detonate a "dirty bomb," drawing strong denials from Ukraine and a sharp rebuke from the United States, which had rare direct communication with Moscow to warn against nuclear use.

Neither the United States nor Russia – by far the largest nuclear weapons powers – officially has a policy of no first use of the ultra-destructive arms.

A recent US posture review by President Joe Biden concluded only that nuclear weapons should only be used in "extreme circumstances."

(FRANCE 24 with AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} as it happened

UN accuses Russia and Ukraine of ‘summary executions’ of prisoners

Russia pardons over 5,000 convicts after fighting in Ukraine with Wagner Group

Russia to observe nuclear curbs despite Putin's decision to suspend treaty

France24 - World

Swiss regulator mulls Credit Suisse disciplinary action after emergency rescue

Issued on: 26/03/2023 - 17:21

NEWS WIRES

Swiss financial regulator Finma is probing how to hold bosses at Credit Suisse to account following its emergency takeover by rival UBS, a media report said on Sunday. 

"We are not a penal authority but we are exploring the corresponding possibilities," said Finma chair Marlene Amstad was quoted as saying in an interview with NZZ am Sonntag weekly.

Switzerland, whose vibrant banking scene is a key part of the country's culture, has been shocked to the core by the enforced merger of Credit Suisse with UBS at the government's behest.

A number of observers have voiced fears the new entity emerging from the shotgun marriage will be not so much too big to fail as too large to succeed -- even though the SNB central bank maintains the merger avoided triggering a wider banking crisis.

Amstad -- who noted the new entity's capital and liquidity demands would need to grow progressively in accordance with its new size -- did not hold back on criticism of the culture which had led to its predicament.

The upheaval adds to wide banking turbulence caused by the recent collapse of three US banks.

"The problems were not limited to a sole part of the business but spread across various sectors of the group and an expression of an all round inadequate culture of risk," Amstad added.

He said this translated into a general lack of accountability.

She acknowleded "the bank doubtless has very many employees who work reliably and correctly", but said this had not been enough.

Credit Suisse chairman Axel Lehmann had sought to pin some of the blame for the bank's woes on social media, something Amstad rejected. 

"The social media storm was clearly not the cause of the problem at Credit Suisse. These go back a long way. 

"The causes were various scandals and mistakes by management in recent years," she said.

"The bank was already in a crisis of reputation and confidence. At the end of the day, (Credit Suisse) failed because of numerous scandals and bad management decisions. 

"The bank's management cleaved for a long time to a high-risk strategy but was not able to deal with those risks in adequate fashion.

"The problems went on for several years," Amstad said, adding she was "not naming names."

Some sector observers have blamed the authorities for not acting sooner but Amstad said Finma had been working behind the scenes and that its actions were not always made public. 

She concluded by stressing: "A deficient enterprise culture and strategic appreciation errors on the part of management cannot be totally eliminated by strict regulation."

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Business Daily

UBS buys Credit Suisse in government-brokered, $3.2 billion all-share deal

Business Daily

Market rout pauses after Swiss bank Credit Suisse gets €51 billion lifeline

France's finance minister tells investors to 'calm down' over SVB contagion risk

France24 - World

French pension protests: Brav-M, the special police unit accused of brutality

Issued on: 26/03/2023 - 15:05

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They ride in pairs, are armed with handguns, expandable batons and tear gas grenades, and have been specially trained to prevent protests from spiralling out of control. But since France’s pension protests began, officers belonging to France’s special Brav-M motorbike unit have increasingly been accused of taking the law into their own hands, intimidating and threatening people, and in some cases, resorting to the use of excessive force.

On Friday, four days after Paris was the scene of one of the most violent demonstrations in years as hundreds of thousands of people thronged the streets to protest the government’s pension reform, French daily Le Monde and online video broadcaster Loopsider published a troubling audio recording.

In the nearly 20-minute-long clip, police officers are heard humiliating and menacing a young man, who claims to be from Chad, telling him that if they see him on the streets again “you won’t be getting into a police van to go to the station, you will be getting into something else, called an ambulance, and go to hospital”.

Two slaps can also be heard in the audio.

According to the two media outlets that published the recording, the police officers heard speaking belong to the Motorised Brigades for the Repression of Violent Action (Brav-M) which has increasingly come under fire for its unorthodox and violent methods of dealing with protesters.

 

Dans un enregistrement sonore d’une vingtaine de minutes que Loopsider s’est procuré, plusieurs policiers des Brav-M menacent et intimident sept jeunes gens interpellés lundi soir après une manifestation contre la réforme des retraites. Voici une partie de ce document édifiant. pic.twitter.com/dvWDZbGQSb

March 24, 2023

 

Paris police chief Laurent Nuñez immediately condemned the incident, calling the behaviour both “unacceptable” and unethical, telling French broadcaster France 5 that: “Like everyone else, I’m very shocked.”

Nuñez said the incident had been referred to the special police unit for internal investigations.

 

Le préfet de Police @NunezLaurent condamne fermement ces propos déontologiquement inacceptables et saisit l'IGPN.#CàVous @France5tv @PoliceNationale pic.twitter.com/FLakqUBvyK

March 24, 2023

 

So who are they?

Brav-M saw the light of the day in the spring of 2019, in the midst of France’s Yellow Vest movement, after suspected anarchists vandalised and plundered shops and cafés along Paris’s famed Champs-Elysées boulevard and set fire to the renowned Le Fouquet restaurant.

“The idea was to be able to intervene quickly [in places] larger units couldn’t get to” or to which regular officers were too heavily equipped to access fast enough, Patrick Lunel, a police commander who helped set the unit up, told the AFP news agency.  

Since then, Brav-M has grown into six units comprised of 18 so-called operators each and just as many motorbike drivers for a total of 92 “duos” . By the 2024 Paris Olympics, that number is set to rise to 150, according to Stéphane Boscariol, who heads the force.

The fact that they ride in pairs (one driver, and one operator who can immediately jump off the motorcycle to chase down a suspect), makes the unit much faster and more efficient than regular riot police forces (CRS) and gendarmes in vans and cars.

The Brav-M unit is deployed to Paris and its closest suburbs with the main task of containing demonstrations or dispersing them should they get out of hand, but also to intervene in situations of urban violence and vandalism and to support other police units should they encounter difficulties. Thanks to their agility, Brav-M officers can carry out arrests within crowds, which they then hand over to judiciary officers.

Each Brav-M officer is equipped with either a white (driver) or a black (operator) helmet, a bulletproof vest, a police radio and a body cam which is handed in at the end of each shift. But they are also armed, and carry SIG-Sauer handguns, expandable truncheons, hand-held tear gas grenades and blast balls. Each of the Brav-M’s six units also has four riot shields, a flash-ball gun and a grenade launcher.  

Reminiscent of France’s notorious ‘Voltigeurs’?

Brav-M is not France’s first motorbike-carried unit. Its predecessor was called “Les Voltigeurs” (The Acrobats) and was founded in 1969 as a response to France’s violent student riots that broke out in May, 1968. The squad was disbanded in 1986, however, after a 22-year-old French-Algerian student, Malik Oussekine, died at the hands of three of the unit’s officers.

Oussekine had been walking near a student protest when he was suddenly chased down by police and beaten to death in the entrance of a building. Oussekine had not been involved in the protest, and his death, which was witnessed by a civil servant, sparked outrage in France – especially since Oussekine had a history of health problems and therefore was an unlikely participant of demonstration violence – and led to the force being shut down.  

Since Brav-M was founded four years ago, some have likened it to the Voltigeurs force, but according to police, it would be “a mistake” to draw any similarities.

“We have people who are specialised in maintaining order, and are trained to do just that, who are on motorcycles and who intervene like paratroopers,”  Jérôme Foucaud, a senior police officer, told AFP.

Under investigation

Still, since the pension protests began in mid-January, AFP, which cites a police source, says at least two Brav-M police officers have come under investigation for applying brutal tactics while “maintaining order”.

In the first incident, which was filmed, a Brav-M officer was accused of using excessive force after punching a man in the face while the man was lying on the ground. Nuñez called the act “improper”. Brav-M, however, claims the images that show the incident have been taken “badly out of context”, and that the man who was beaten was “drunk”.

In the second case, a woman claims to have been beaten by Brav-M officers in Paris’s central Châtelet neighbourhood – a day before the latest pension protest was held.

READ MORE>> Use of force signals ‘crisis of authority’ as France’s pension battle turns to unrest

In a letter sent to Interior Minister Gérald Darmanin on Wednesday, three lawmakers representing the hard-left La France Insoumise (France unbowed) - Thomas Portes, Antoine Léaument and Ugo Bernalicis – called for the “temporary dismantlement of Brav-M”. On Thursday, a petition to dismantle the unit was also posted on the National Assembly’s website.

Nuñez, however, told French broadcaster Franceinfo on Saturday, that a dismantlement was “obviously not on the agenda”.

“The behaviour of a few individuals shouldn’t make a whole unit pay and which has in recent years, and particularly at the moment, proved its usefulness,” he said.

Nuñez insisted that the unit is “an indispensable unit for the maintenance of republican order”.

 

#InfoVrai | 🗣️ " La Brav-M, ce sont des fonctionnaires de police qui sont formés pour faire du maintien de l’ordre. La Brav-M est une unité indispensable pour le maintien de l’ordre républicain".@NunezLaurent, au micro de @franceinfo.#VotreSécuritéNotreQuotidien pic.twitter.com/QYcXgHWdJ0

March 25, 2023

 

(FRANCE 24 with AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE IN TURMOIL

Use of force signals ‘crisis of authority’ as France’s pension battle turns to unrest

AS IT HAPPENED

More than 149 police injured, 172 people arrested in French pension protests

'Some officers think everything is allowed': Sociologist deplores French police brutality

France24 - World

North Korea fires short-range ballistic missiles

Issued on: 27/03/2023 - 01:42Modified: 27/03/2023 - 02:30

Seoul (AFP) – North Korea fired two short-range ballistic missiles Monday, South Korea's military said, the latest in its flurry of weapons tests in recent weeks.

The launch comes as Seoul and Washington are carrying out a joint amphibious landing exercise, and just days after they wrapped up their largest combined military drills in five years.

North Korea views all such exercises as rehearsals for invasion and has repeatedly warned it would take "overwhelming" action in response.

"Our military detected two short-range ballistic missiles fired from around Junghwa area in North Hwanghae province from 07:47 am (2247 GMT) towards the East Sea," South Korea's Joint Chiefs of Staff (JCS) said, referring to the body of water also known as the Sea of Japan.

"Our military has strengthened surveillance and vigilance against additional launches, while maintaining a full readiness posture through close cooperation between South Korea and the United States," it added.

Japan's defence ministry also confirmed the launch, with Japanese media citing officials as saying both missiles are believed to have flown on an irregular trajectory before falling outside of Japan's exclusive economic zone.

Excuse for more missles

On Friday, North Korea's state media claimed the joint training between Seoul and Washington were practice for "occupying" North Korea, which called for "stronger war deterrents" including "the more developed, multi-faceted and offensive nuclear attack capability".

Pyongyang has carried out military drills of its own in response, including test-firing a new nuclear-capable underwater drone and conducting its second intercontinental ballistic missile launch this year.

Analysts previously said North Korea would likely use the exercises as an excuse to carry out more missile launches and perhaps even a nuclear test.

North Korea's state media said Friday the "underwater nuclear attack drone" drill, which was personally overseen by leader Kim Jong Un, was staged "to alert the enemy to an actual nuclear crisis".

The weapon's mission is to "stealthily infiltrate into operational waters and make a super-scale radioactive tsunami ... to destroy naval striker groups and major operational ports of the enemy," the Korean Central News Agency reported.

The agency also said Pyongyang had fired strategic cruise missiles "tipped with a test warhead simulating a nuclear warhead" on Wednesday.

'Irreversible' nuclear power

Analysts questioned North Korea's claims, saying that they were not the same as a credible demonstration of capability.

But they added that Pyongyang was moving on from simply stockpiling nuclear warheads and attempting to advance and diversify launch mediums.

After a record-breaking year of weapons tests and growing nuclear threats from Pyongyang in 2022, Seoul and Washington have ramped up security cooperation.

It has also pushed South Korea and Japan to mend fences over historical disputes and try to boost security cooperation.

North Korea last year declared itself an "irreversible" nuclear power and Kim recently called for an "exponential" increase in weapons production, including tactical nuclear weapons.

Kim also ordered the North Korean military this month to intensify drills to prepare for a "real war".

© 2023 AFP

France24 - World

Conte's turbulent Spurs reign ends in familiar fashion

Issued on: 27/03/2023 - 00:46Modified: 27/03/2023 - 00:44

London (AFP) – Antonio Conte's volatile Tottenham reign came to an almost inevitable end on Sunday as the intense Italian parted ways with the club "by mutual agreement" after 16 months in charge.

Conte, 53, arrived to take charge of the under-achieving Premier League outfit in November 2021.

After spending much of his time making veiled complaints about chairman Daniel Levy's failure to back him sufficiently in the transfer market, it already seemed certain Conte would depart when his contract expired at the end of this season.

But the Italian appeared to make his position less tenable with an astonishing rant at his players after Tottenham blew a two-goal lead in a damaging 3-3 draw at bottom club Southampton earlier this month.

Although they remained fourth in the Premier League after that debacle, Spurs are in serious danger of missing out on Champions League qualification -- fifth-placed Newcastle are two points behind, with two games in hand.

Levy reportedly became concerned about Conte's mood swings this season. There were claims the squad were tired of their manager's acerbic tongue, while fans bemoaned his perceived negative tactics.

The chairman would surely have preferred to keep Conte to avoid the upheaval triggered by a coaching change at such a critical time of the season.

But the manager's stinging criticism of his underachieving stars made his relationship with Levy more tricky.

To some, it appeared Conte was so fed up with Tottenham's inconsistency that his remarkable rant was an act of self-immolation designed to force his exit.

The club were dumped out of both the FA Cup and Champions League earlier this month as Conte's problems spiralled.

He had only recently returned to the touchline after a spell back in Italy recovering from gallbladder surgery and his patience ran out after Tottenham threw away a 3-1 lead with just 13 minutes remaining at Southampton.

"It's the right moment to speak because for me this is unacceptable," Conte said. "For another time we showed we are not a team.

"I see selfish players, I see players that don't want to help each other and don't put their heart in."

Alarm bells

Tottenham have been regarded as English football's biggest underachievers for decades and Conte failed to break the cycle of frustration and recrimination.

Without a major trophy since the 2008 League Cup and not crowned champions of England since 1961, Spurs remain flawed even in a period in which they have benefited from the presence of the club's record goalscorer, Harry Kane.

When pushed on the reasons for the club's continued failure to succeed under a string of different managers, Conte was scathing.

"Tottenham's story is this," he said. "Twenty years there is the owner and they never won something.

"Why? Because they are used to it here. They don't play for something important. They don't want to play under pressure."

Conte arrived at Spurs with a well-earned reputation as a serial winner.

The former Italy coach won three Serie A titles as Juventus boss, led Chelsea to their most recent Premier League crown in 2017 and ended Inter Milan's 11-year wait to become Italian champions in 2021.

Initially the signs were encouraging for Conte, and for Tottenham as well.

He guided them to an impressive top-four finish last season, coming from behind to pip north London rivals Arsenal to Champions League qualification.

But familiar alarm bells started to ring during the summer transfer window, when Conte bemoaned Levy's preference for signing younger players with sell-on potential.

Long-time Conte watchers have grown accustomed to the Italian's habit of blaming his employers for his teams' problems.

Despite his success, his spells at Chelsea and Inter ended over transfer rows.

At Tottenham, there was not even any silverware to make his rants more palatable.

© 2023 AFP

Opex 360

Des aviateurs ukrainiens sont en France pour suivre des stages de survie en cas d’éjection

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

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Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a réaffirmé que la livraison de Mirage 2000C à l’Ukraine n’était pas un « tabou politique » [« pourquoi exclure une arme plus qu’une autre car c’est ce qu’ont fait de l’avion qui est défensif ou offensif », a-t-il dit]… mais que ce n’était pas la priorité du moment, les forces ukrainiennes ayant surtout besoin de capacités en matière de défense sol-air et de munitions, notamment d’obus de 155 mm.

En outre, a aussi souligné M. Lecornu, la question des Mirage 2000C porte un enjeu de « faisabilité technique et opérationnelle » étant donné qu’il faudrait « plusieurs mois de formation », tant pour les pilotes que les mécaniciens, pour que la force aérienne ukrainienne puisse les mettre en oeuvre. Et c’est sans compter sur le maintien en condition opérationnelle [MCO], « redoutablement complexe », et la nécessité de disposer des infrastructures adéquates.

Cependant, dans son édition du 23 mars, le quotidien Le Figaro affirme que, depuis un mois et demi, des aviateurs ukrainiens – une trentaine – suivent une formation « accélérée » à Mont-de-Marsan [?]et à Nancy afin d’apprendre à piloter des Mirage 2000. « La France veut se garder toutes latitudes. Si un jour la décision politique est prise, il faudra que les pilotes soient formés », a confié une source « proche du dossier ».

Depuis l’été dernier, la base aérienne [BA] 133 de Nancy-Ochey abrite des Mirage 2000B [biplace], mis en oeuvre par l’Escadron de chasse 2/3 Champagne pour la formation des pilotes de Mirage 2000D et de Mirage 2000-5. Aussi, la présence de pilote ukrainien en Lorraine ne serait donc pas surprenante… Du moins si ce qu’avance Le Figaro est exact. En revanche, on voit mal ce que la BA 118 de Mont-de-Marsan vient faire dans cette affaire, même si, par le passé, elle a accueilli des pilotes étrangers venus en France pour prendre en main le Rafale.

Quoi qu’il en soit, ce 23 mars, le ministère des Armées a confirmé la présence d’aviateurs ukrainiens en France… mais pas leur formation sur Mirage 2000.

« Nous formons des équipages ukrainiens en France notamment à la défense sol-air et à la survie au cas où leur appareil serait abattu », a en effet précisé le général Yann Gravêthe, directeur par intérim de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense [DICoD], lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées. « Nous ne formons pas de pilotes ukrainiens, ni au pilotage, ni à l’usage de système d’armes », a-t-il insisté.

Pour rappel, la France a livré à l’Ukraine deux systèmes de défense aérienne à courte portée Crotale NG, prélevés dans l’inventaire de l’armée de l’Air & de l’Espace. Et elle s’apprête à fournir un système Sol-Air Moyenne Portée Terrestre [SAMP/T ou Mamba] dans le cadre d’une coopération avec l’Italie, où, par ailleurs, des opérateurs ukrainiens suivent actuellement une formation. Enfin, les forces ukrainiennes ont aussi reçu des missiles anti-aériens MISTRAL.

Quant au stage de survie évoqué par le général Gravêthe, il relève du « Centre de formation à la survie et au sauvetage » [CFSS], établi sur la BA 120 de Cazaux. Après une partie théorique, celui-ci se termine avec une phase « pratique » de quarante-huit heures.

« Après une seconde nuit passée sur le terrain, [les stagiaires] seront récupérés par un groupe de récupération au sol afin d’être exfiltrés, par voie aérienne ou par voie terrestre. Le scénario va alors prendre une nouvelle tournure, [ils] seront capturés. Aux mains de l’ennemi, ils devront faire face à une période d’interrogatoire. Cette phase [leur] permet de se préparer à la charge psychologique qu’ils pourraient endurer en cas de capture au combat », détaille l’armée de l’Air & de l’Espace au sujet de stage.

Photo : mission de recherche et sauvetage au combat lors de l’exercice Orion – Cédric Guerdin / armée de l’Air & de l’Espace

Des aviateurs ukrainiens sont en France pour suivre des stages de survie en cas d’éjection

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a réaffirmé que la livraison de Mirage 2000C à l’Ukraine n’était pas un « tabou politique » [« pourquoi exclure une arme plus qu’une autre car c’est ce qu’ont fait de l’avion qui est défensif ou offensif », a-t-il dit]… mais que ce n’était pas la priorité du moment, les forces ukrainiennes ayant surtout besoin de capacités en matière de défense sol-air et de munitions, notamment d’obus de 155 mm.

En outre, a aussi souligné M. Lecornu, la question des Mirage 2000C porte un enjeu de « faisabilité technique et opérationnelle » étant donné qu’il faudrait « plusieurs mois de formation », tant pour les pilotes que les mécaniciens, pour que la force aérienne ukrainienne puisse les mettre en oeuvre. Et c’est sans compter sur le maintien en condition opérationnelle [MCO], « redoutablement complexe », et la nécessité de disposer des infrastructures adéquates.

Cependant, dans son édition du 23 mars, le quotidien Le Figaro affirme que, depuis un mois et demi, des aviateurs ukrainiens – une trentaine – suivent une formation « accélérée » à Mont-de-Marsan [?]et à Nancy afin d’apprendre à piloter des Mirage 2000. « La France veut se garder toutes latitudes. Si un jour la décision politique est prise, il faudra que les pilotes soient formés », a confié une source « proche du dossier ».

Depuis l’été dernier, la base aérienne [BA] 133 de Nancy-Ochey abrite des Mirage 2000B [biplace], mis en oeuvre par l’Escadron de chasse 2/3 Champagne pour la formation des pilotes de Mirage 2000D et de Mirage 2000-5. Aussi, la présence de pilote ukrainien en Lorraine ne serait donc pas surprenante… Du moins si ce qu’avance Le Figaro est exact. En revanche, on voit mal ce que la BA 118 de Mont-de-Marsan vient faire dans cette affaire, même si, par le passé, elle a accueilli des pilotes étrangers venus en France pour prendre en main le Rafale.

Quoi qu’il en soit, ce 23 mars, le ministère des Armées a confirmé la présence d’aviateurs ukrainiens en France… mais pas leur formation sur Mirage 2000.

« Nous formons des équipages ukrainiens en France notamment à la défense sol-air et à la survie au cas où leur appareil serait abattu », a en effet précisé le général Yann Gravêthe, directeur par intérim de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense [DICoD], lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées. « Nous ne formons pas de pilotes ukrainiens, ni au pilotage, ni à l’usage de système d’armes », a-t-il insisté.

Pour rappel, la France a livré à l’Ukraine deux systèmes de défense aérienne à courte portée Crotale NG, prélevés dans l’inventaire de l’armée de l’Air & de l’Espace. Et elle s’apprête à fournir un système Sol-Air Moyenne Portée Terrestre [SAMP/T ou Mamba] dans le cadre d’une coopération avec l’Italie, où, par ailleurs, des opérateurs ukrainiens suivent actuellement une formation. Enfin, les forces ukrainiennes ont aussi reçu des missiles anti-aériens MISTRAL.

Quant au stage de survie évoqué par le général Gravêthe, il relève du « Centre de formation à la survie et au sauvetage » [CFSS], établi sur la BA 120 de Cazaux. Après une partie théorique, celui-ci se termine avec une phase « pratique » de quarante-huit heures.

« Après une seconde nuit passée sur le terrain, [les stagiaires] seront récupérés par un groupe de récupération au sol afin d’être exfiltrés, par voie aérienne ou par voie terrestre. Le scénario va alors prendre une nouvelle tournure, [ils] seront capturés. Aux mains de l’ennemi, ils devront faire face à une période d’interrogatoire. Cette phase [leur] permet de se préparer à la charge psychologique qu’ils pourraient endurer en cas de capture au combat », détaille l’armée de l’Air & de l’Espace au sujet de stage.

Photo : mission de recherche et sauvetage au combat lors de l’exercice Orion – Cédric Guerdin / armée de l’Air & de l’Espace

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Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a réaffirmé que la livraison de Mirage 2000C à l’Ukraine n’était pas un « tabou politique » [« pourquoi exclure une arme plus qu’une autre car c’est ce qu’ont fait de l’avion qui est défensif ou offensif », a-t-il dit]… mais que ce n’était pas la priorité du moment, les forces ukrainiennes ayant surtout besoin de capacités en matière de défense sol-air et de munitions, notamment d’obus de 155 mm.

En outre, a aussi souligné M. Lecornu, la question des Mirage 2000C porte un enjeu de « faisabilité technique et opérationnelle » étant donné qu’il faudrait « plusieurs mois de formation », tant pour les pilotes que les mécaniciens, pour que la force aérienne ukrainienne puisse les mettre en oeuvre. Et c’est sans compter sur le maintien en condition opérationnelle [MCO], « redoutablement complexe », et la nécessité de disposer des infrastructures adéquates.

Cependant, dans son édition du 23 mars, le quotidien Le Figaro affirme que, depuis un mois et demi, des aviateurs ukrainiens – une trentaine – suivent une formation « accélérée » à Mont-de-Marsan [?]et à Nancy afin d’apprendre à piloter des Mirage 2000. « La France veut se garder toutes latitudes. Si un jour la décision politique est prise, il faudra que les pilotes soient formés », a confié une source « proche du dossier ».

Depuis l’été dernier, la base aérienne [BA] 133 de Nancy-Ochey abrite des Mirage 2000B [biplace], mis en oeuvre par l’Escadron de chasse 2/3 Champagne pour la formation des pilotes de Mirage 2000D et de Mirage 2000-5. Aussi, la présence de pilote ukrainien en Lorraine ne serait donc pas surprenante… Du moins si ce qu’avance Le Figaro est exact. En revanche, on voit mal ce que la BA 118 de Mont-de-Marsan vient faire dans cette affaire, même si, par le passé, elle a accueilli des pilotes étrangers venus en France pour prendre en main le Rafale.

Quoi qu’il en soit, ce 23 mars, le ministère des Armées a confirmé la présence d’aviateurs ukrainiens en France… mais pas leur formation sur Mirage 2000.

« Nous formons des équipages ukrainiens en France notamment à la défense sol-air et à la survie au cas où leur appareil serait abattu », a en effet précisé le général Yann Gravêthe, directeur par intérim de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense [DICoD], lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées. « Nous ne formons pas de pilotes ukrainiens, ni au pilotage, ni à l’usage de système d’armes », a-t-il insisté.

Pour rappel, la France a livré à l’Ukraine deux systèmes de défense aérienne à courte portée Crotale NG, prélevés dans l’inventaire de l’armée de l’Air & de l’Espace. Et elle s’apprête à fournir un système Sol-Air Moyenne Portée Terrestre [SAMP/T ou Mamba] dans le cadre d’une coopération avec l’Italie, où, par ailleurs, des opérateurs ukrainiens suivent actuellement une formation. Enfin, les forces ukrainiennes ont aussi reçu des missiles anti-aériens MISTRAL.

Quant au stage de survie évoqué par le général Gravêthe, il relève du « Centre de formation à la survie et au sauvetage » [CFSS], établi sur la BA 120 de Cazaux. Après une partie théorique, celui-ci se termine avec une phase « pratique » de quarante-huit heures.

« Après une seconde nuit passée sur le terrain, [les stagiaires] seront récupérés par un groupe de récupération au sol afin d’être exfiltrés, par voie aérienne ou par voie terrestre. Le scénario va alors prendre une nouvelle tournure, [ils] seront capturés. Aux mains de l’ennemi, ils devront faire face à une période d’interrogatoire. Cette phase [leur] permet de se préparer à la charge psychologique qu’ils pourraient endurer en cas de capture au combat », détaille l’armée de l’Air & de l’Espace au sujet de stage.

Photo : mission de recherche et sauvetage au combat lors de l’exercice Orion – Cédric Guerdin / armée de l’Air & de l’Espace

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Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a réaffirmé que la livraison de Mirage 2000C à l’Ukraine n’était pas un « tabou politique » [« pourquoi exclure une arme plus qu’une autre car c’est ce qu’ont fait de l’avion qui est défensif ou offensif », a-t-il dit]… mais que ce n’était pas la priorité du moment, les forces ukrainiennes ayant surtout besoin de capacités en matière de défense sol-air et de munitions, notamment d’obus de 155 mm.

En outre, a aussi souligné M. Lecornu, la question des Mirage 2000C porte un enjeu de « faisabilité technique et opérationnelle » étant donné qu’il faudrait « plusieurs mois de formation », tant pour les pilotes que les mécaniciens, pour que la force aérienne ukrainienne puisse les mettre en oeuvre. Et c’est sans compter sur le maintien en condition opérationnelle [MCO], « redoutablement complexe », et la nécessité de disposer des infrastructures adéquates.

Cependant, dans son édition du 23 mars, le quotidien Le Figaro affirme que, depuis un mois et demi, des aviateurs ukrainiens – une trentaine – suivent une formation « accélérée » à Mont-de-Marsan [?]et à Nancy afin d’apprendre à piloter des Mirage 2000. « La France veut se garder toutes latitudes. Si un jour la décision politique est prise, il faudra que les pilotes soient formés », a confié une source « proche du dossier ».

affirme

Depuis l’été dernier, la base aérienne [BA] 133 de Nancy-Ochey abrite des Mirage 2000B [biplace], mis en oeuvre par l’Escadron de chasse 2/3 Champagne pour la formation des pilotes de Mirage 2000D et de Mirage 2000-5. Aussi, la présence de pilote ukrainien en Lorraine ne serait donc pas surprenante… Du moins si ce qu’avance Le Figaro est exact. En revanche, on voit mal ce que la BA 118 de Mont-de-Marsan vient faire dans cette affaire, même si, par le passé, elle a accueilli des pilotes étrangers venus en France pour prendre en main le Rafale.

Quoi qu’il en soit, ce 23 mars, le ministère des Armées a confirmé la présence d’aviateurs ukrainiens en France… mais pas leur formation sur Mirage 2000.

« Nous formons des équipages ukrainiens en France notamment à la défense sol-air et à la survie au cas où leur appareil serait abattu », a en effet précisé le général Yann Gravêthe, directeur par intérim de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense [DICoD], lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées. « Nous ne formons pas de pilotes ukrainiens, ni au pilotage, ni à l’usage de système d’armes », a-t-il insisté.

Pour rappel, la France a livré à l’Ukraine deux systèmes de défense aérienne à courte portée Crotale NG, prélevés dans l’inventaire de l’armée de l’Air & de l’Espace. Et elle s’apprête à fournir un système Sol-Air Moyenne Portée Terrestre [SAMP/T ou Mamba] dans le cadre d’une coopération avec l’Italie, où, par ailleurs, des opérateurs ukrainiens suivent actuellement une formation. Enfin, les forces ukrainiennes ont aussi reçu des missiles anti-aériens MISTRAL.

Quant au stage de survie évoqué par le général Gravêthe, il relève du « Centre de formation à la survie et au sauvetage » [CFSS], établi sur la BA 120 de Cazaux. Après une partie théorique, celui-ci se termine avec une phase « pratique » de quarante-huit heures.

« Après une seconde nuit passée sur le terrain, [les stagiaires] seront récupérés par un groupe de récupération au sol afin d’être exfiltrés, par voie aérienne ou par voie terrestre. Le scénario va alors prendre une nouvelle tournure, [ils] seront capturés. Aux mains de l’ennemi, ils devront faire face à une période d’interrogatoire. Cette phase [leur] permet de se préparer à la charge psychologique qu’ils pourraient endurer en cas de capture au combat », détaille l’armée de l’Air & de l’Espace au sujet de stage.

Photo : mission de recherche et sauvetage au combat lors de l’exercice Orion – Cédric Guerdin / armée de l’Air & de l’Espace

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La Slovaquie va acquérir 12 hélicoptères d’attaque américains AH-1Z à des conditions très avantageuses

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

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Ayant retiré du service ses avions de combat MiG-29 en août 2022 pour les livrer à l’Ukraine, la Slovaquie doit désormais compter sur l’aide de la Pologne et de la République tchèque pour assurer la protection de son espace aérien, dans l’attente de la livraison des 14 F-16 « Viper » qu’elle a commandés auprès du groupe américain Lockheed-Martin.

Cependant, Bratislava est sur le point d’obtenir d’autres « Viper »… en l’occurrence des hélicoptères d’attaque Bell AH-1Z. En effet, le 21 mars, le ministre slovaque de la Défense, Naroslav Nad, a fait savoir que Washington venait de proposer une vente de 12 appareils de ce type, à des conditions très avantageuses.

Ainsi, la Slovaquie n’aurait à payer que 340 millions de dollars pour ces hélicoptères, dans le cadre d’un accord d’une valeur globale de 1 milliard de dollars, cette somme prenant en compte la fourniture de 500 missiles AGM-114 Hellfire ainsi que la formation des équipages et des techniciens slovaques. Les 660 millions de dollars restants seraient ainsi pris en charge par les États-Unis, via leur « Military Assistance Program », a indiqué M. Nad.

La facture pourrait encore être moins élevée pour Bratislava puisque l’Union européenne [UE] apporterait un financement de 213 millions de dollars [200 millions d’euros] pour compenser le don des MiG-29 à l’Ukraine.

« Pour 13 vieux MiG […] et une petite partie du système [anti-aérien] KUB PVO, nous avons une offre d’environ 660 millions sous forme d’hélicoptères neufs avec tous les accessoires et beaucoup de missiles sophistiqués et environ 200 millions provenant de la Facilité européenne pour la paix pour les MiG et 50 millions pour le système KUB », a résumé le ministre slovaque. « Le montant total de l’indemnisation dépassera donc 900 millions d’euros. Cela s’appelle défendre les intérêts nationaux et augmenter les capacités de défense du pays comme jamais auparavant. Merci! », a-t-il conclu.

À noter que, l’an passé, la République tchèque avait aussi bénéficié d’une aide similaire de la part des États-Unis, ceux-ci lui ayant promis six AH-1Z Viper supplémentaires [en plus des quatre exemplaires qu’elle avait déjà commandés], dans le cadre du programme Excess Defense Articles [EDA]. À l’époque, Prague venait n’annoncer son intention de se procurer 24 chasseurs-bombardiers F-35A.

Pour rappel, l’AH-1Z Viper peut être armé d’une mitrailleuse de type Gatling à contacteur électrique M197 montée dans une tourelle, de roquettes Hydra 70 ou APKWS II, de missiles air-air AIM-9 Sidewinder et de 4 lanceurs M272 pouvant tirer jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire. Et depuis peu, il est en mesure d’emporter le missile AGM-179A JAGM [Joint Air-to-Ground Missile].

La Slovaquie va acquérir 12 hélicoptères d’attaque américains AH-1Z à des conditions très avantageuses

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

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Ayant retiré du service ses avions de combat MiG-29 en août 2022 pour les livrer à l’Ukraine, la Slovaquie doit désormais compter sur l’aide de la Pologne et de la République tchèque pour assurer la protection de son espace aérien, dans l’attente de la livraison des 14 F-16 « Viper » qu’elle a commandés auprès du groupe américain Lockheed-Martin.

Cependant, Bratislava est sur le point d’obtenir d’autres « Viper »… en l’occurrence des hélicoptères d’attaque Bell AH-1Z. En effet, le 21 mars, le ministre slovaque de la Défense, Naroslav Nad, a fait savoir que Washington venait de proposer une vente de 12 appareils de ce type, à des conditions très avantageuses.

Ainsi, la Slovaquie n’aurait à payer que 340 millions de dollars pour ces hélicoptères, dans le cadre d’un accord d’une valeur globale de 1 milliard de dollars, cette somme prenant en compte la fourniture de 500 missiles AGM-114 Hellfire ainsi que la formation des équipages et des techniciens slovaques. Les 660 millions de dollars restants seraient ainsi pris en charge par les États-Unis, via leur « Military Assistance Program », a indiqué M. Nad.

La facture pourrait encore être moins élevée pour Bratislava puisque l’Union européenne [UE] apporterait un financement de 213 millions de dollars [200 millions d’euros] pour compenser le don des MiG-29 à l’Ukraine.

« Pour 13 vieux MiG […] et une petite partie du système [anti-aérien] KUB PVO, nous avons une offre d’environ 660 millions sous forme d’hélicoptères neufs avec tous les accessoires et beaucoup de missiles sophistiqués et environ 200 millions provenant de la Facilité européenne pour la paix pour les MiG et 50 millions pour le système KUB », a résumé le ministre slovaque. « Le montant total de l’indemnisation dépassera donc 900 millions d’euros. Cela s’appelle défendre les intérêts nationaux et augmenter les capacités de défense du pays comme jamais auparavant. Merci! », a-t-il conclu.

À noter que, l’an passé, la République tchèque avait aussi bénéficié d’une aide similaire de la part des États-Unis, ceux-ci lui ayant promis six AH-1Z Viper supplémentaires [en plus des quatre exemplaires qu’elle avait déjà commandés], dans le cadre du programme Excess Defense Articles [EDA]. À l’époque, Prague venait n’annoncer son intention de se procurer 24 chasseurs-bombardiers F-35A.

Pour rappel, l’AH-1Z Viper peut être armé d’une mitrailleuse de type Gatling à contacteur électrique M197 montée dans une tourelle, de roquettes Hydra 70 ou APKWS II, de missiles air-air AIM-9 Sidewinder et de 4 lanceurs M272 pouvant tirer jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire. Et depuis peu, il est en mesure d’emporter le missile AGM-179A JAGM [Joint Air-to-Ground Missile].

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Ayant retiré du service ses avions de combat MiG-29 en août 2022 pour les livrer à l’Ukraine, la Slovaquie doit désormais compter sur l’aide de la Pologne et de la République tchèque pour assurer la protection de son espace aérien, dans l’attente de la livraison des 14 F-16 « Viper » qu’elle a commandés auprès du groupe américain Lockheed-Martin.

Cependant, Bratislava est sur le point d’obtenir d’autres « Viper »… en l’occurrence des hélicoptères d’attaque Bell AH-1Z. En effet, le 21 mars, le ministre slovaque de la Défense, Naroslav Nad, a fait savoir que Washington venait de proposer une vente de 12 appareils de ce type, à des conditions très avantageuses.

Ainsi, la Slovaquie n’aurait à payer que 340 millions de dollars pour ces hélicoptères, dans le cadre d’un accord d’une valeur globale de 1 milliard de dollars, cette somme prenant en compte la fourniture de 500 missiles AGM-114 Hellfire ainsi que la formation des équipages et des techniciens slovaques. Les 660 millions de dollars restants seraient ainsi pris en charge par les États-Unis, via leur « Military Assistance Program », a indiqué M. Nad.

La facture pourrait encore être moins élevée pour Bratislava puisque l’Union européenne [UE] apporterait un financement de 213 millions de dollars [200 millions d’euros] pour compenser le don des MiG-29 à l’Ukraine.

« Pour 13 vieux MiG […] et une petite partie du système [anti-aérien] KUB PVO, nous avons une offre d’environ 660 millions sous forme d’hélicoptères neufs avec tous les accessoires et beaucoup de missiles sophistiqués et environ 200 millions provenant de la Facilité européenne pour la paix pour les MiG et 50 millions pour le système KUB », a résumé le ministre slovaque. « Le montant total de l’indemnisation dépassera donc 900 millions d’euros. Cela s’appelle défendre les intérêts nationaux et augmenter les capacités de défense du pays comme jamais auparavant. Merci! », a-t-il conclu.

À noter que, l’an passé, la République tchèque avait aussi bénéficié d’une aide similaire de la part des États-Unis, ceux-ci lui ayant promis six AH-1Z Viper supplémentaires [en plus des quatre exemplaires qu’elle avait déjà commandés], dans le cadre du programme Excess Defense Articles [EDA]. À l’époque, Prague venait n’annoncer son intention de se procurer 24 chasseurs-bombardiers F-35A.

Pour rappel, l’AH-1Z Viper peut être armé d’une mitrailleuse de type Gatling à contacteur électrique M197 montée dans une tourelle, de roquettes Hydra 70 ou APKWS II, de missiles air-air AIM-9 Sidewinder et de 4 lanceurs M272 pouvant tirer jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire. Et depuis peu, il est en mesure d’emporter le missile AGM-179A JAGM [Joint Air-to-Ground Missile].

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Ayant retiré du service ses avions de combat MiG-29 en août 2022 pour les livrer à l’Ukraine, la Slovaquie doit désormais compter sur l’aide de la Pologne et de la République tchèque pour assurer la protection de son espace aérien, dans l’attente de la livraison des 14 F-16 « Viper » qu’elle a commandés auprès du groupe américain Lockheed-Martin.

Cependant, Bratislava est sur le point d’obtenir d’autres « Viper »… en l’occurrence des hélicoptères d’attaque Bell AH-1Z. En effet, le 21 mars, le ministre slovaque de la Défense, Naroslav Nad, a fait savoir que Washington venait de proposer une vente de 12 appareils de ce type, à des conditions très avantageuses.

Ainsi, la Slovaquie n’aurait à payer que 340 millions de dollars pour ces hélicoptères, dans le cadre d’un accord d’une valeur globale de 1 milliard de dollars, cette somme prenant en compte la fourniture de 500 missiles AGM-114 Hellfire ainsi que la formation des équipages et des techniciens slovaques. Les 660 millions de dollars restants seraient ainsi pris en charge par les États-Unis, via leur « Military Assistance Program », a indiqué M. Nad.

La facture pourrait encore être moins élevée pour Bratislava puisque l’Union européenne [UE] apporterait un financement de 213 millions de dollars [200 millions d’euros] pour compenser le don des MiG-29 à l’Ukraine.

« Pour 13 vieux MiG […] et une petite partie du système [anti-aérien] KUB PVO, nous avons une offre d’environ 660 millions sous forme d’hélicoptères neufs avec tous les accessoires et beaucoup de missiles sophistiqués et environ 200 millions provenant de la Facilité européenne pour la paix pour les MiG et 50 millions pour le système KUB », a résumé le ministre slovaque. « Le montant total de l’indemnisation dépassera donc 900 millions d’euros. Cela s’appelle défendre les intérêts nationaux et augmenter les capacités de défense du pays comme jamais auparavant. Merci! », a-t-il conclu.

À noter que, l’an passé, la République tchèque avait aussi bénéficié d’une aide similaire de la part des États-Unis, ceux-ci lui ayant promis six AH-1Z Viper supplémentaires [en plus des quatre exemplaires qu’elle avait déjà commandés], dans le cadre du programme Excess Defense Articles [EDA]. À l’époque, Prague venait n’annoncer son intention de se procurer 24 chasseurs-bombardiers F-35A.

Pour rappel, l’AH-1Z Viper peut être armé d’une mitrailleuse de type Gatling à contacteur électrique M197 montée dans une tourelle, de roquettes Hydra 70 ou APKWS II, de missiles air-air AIM-9 Sidewinder et de 4 lanceurs M272 pouvant tirer jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire. Et depuis peu, il est en mesure d’emporter le missile AGM-179A JAGM [Joint Air-to-Ground Missile].

France24 - World

Tornado survivors in US pick through debris, grateful to be alive

Issued on: 27/03/2023 - 01:10Modified: 27/03/2023 - 01:08

Rolling Fork (United States) (AFP) – A brick house reduced to rubble, its floors strewn with personal effects like a pink backpack and a bottle of shampoo, somehow standing upright.

That's just one of many scenes of the utter devastation left by a tornado that ripped through the southern US state of Mississippi Friday night. And shell-shocked residents of the shattered town of Rolling Fork are now grappling with how much their lives changed in the blink of an eye.

At least 25 people were killed, 13 of them in this town of 2,000 people.

On Sunday morning, under skies that were blue for the time being, with more storms possible, people came back to see the blasted wrecks of what used to be their homes -- and to salvage what they can.

"Twenty years of my life, gone," said Shirley Stamps, standing in her ruined house and looking at her bed now covered with dirt and sticks.

"But thank God, thank God," said Stamps. "We're here. We're alive."

The 58-year-old recalled how on Friday she had just finished having dinner with her family and was about to put on her nightgown when a powerful wind kicked up. Its groaning sound got stronger and stronger, hinting at danger.

As her granddaughter took a bath, Stamps banged on the door to let her know everyone was crowding into the bathroom, thinking it would be safer.

"We all just came on in and went to the floor," said Stamps.

On Sunday, except for part of the house's facade, the bathroom was the only room still standing.

Across the street, a woman named Shakeria Brown looked at her car, which had been smashed by a tree. Her house had almost entirely collapsed.

"I was sitting on the couch, me and my eight month old baby, when the windows started shaking," said Brown, who is 26.

"The windows bust, the roof caved in on top of me and it started raining," she added.

Holding the baby in her arms, Brown covered her head with a blanket to try to protect herself and the child as best she could, until a neighbor came and got them out.

For now she is staying with friends. The future is unclear because her landlord will not want to rebuild the house.

'Send help'

Indeed the landlord, who owns several properties in this mainly Black and low income neighborhood, confirmed Brown's fears.

"What can you do?" said the African-American landowner, who asked not to be named, as he gazed stoically at the destruction.

He said insurance companies will not pay out enough to rebuild all the ruined homes in one of the poorest parts of the country.

Unless the US government intervenes, he said, "they're going to clean it up and then it'll stay empty."

Another person who lost out is Kimberly Berry, 46, who works in a catfish plant. She lives between Rolling Fork and Silver City, another town ravaged by the tornado.

Her house was flattened by the storm, which blew away the walls and roof, leaving only the wood floor, a chest of drawers, a bathtub flipped onto one side and some personal possessions tossed here and there.

But like many tornadoes, this twister was selective: there are long stretches of land where houses were not touched, while right next to them homes were crushed to their foundations.

Berry said her insurance will not cover the damage because her house was built in a flood-prone area. She plans to buy a mobile home for her next lodgings.

Her two sisters sat under an umbrella as sandwiches and bottled water were handed out. They said they had a message for the federal government.

"Send help. We need help," said Dorthy Berry.

The 65-year-old barely had time to take refuge in a church before the tornado turned her world upside down.

"I'm grateful. We're still alive," Berry said. "That's all that matters."

© 2023 AFP

Opex 360

Berlin va acquérir 100 blindés Boxer de conception germano-néerlandaise auprès de… l’Australie

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

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Initialement, le programme de véhicule de combat d’infanterie « Boxer » aurait dû être mené dans le cadre d’une coopération européenne associant la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Seulement, Paris et Londres décidèrent de s’en retirer à l’aube des années 2000, ce qui donna lieu, côté français, au développement du Véhicule blindé de combat d’infanterie [VBCI], confié à Nexter. Quant aux Britanniques, ils changèrent d’avis… en 2019, avec la commande d’un total de 623 exemplaires.

Quoi qu’il en soit, l’Allemagne et les Pays-Bas ont continué le développement du Boxer au sein du consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], formé par Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland. Depuis, l’armée néerlandaise en a acquis 200 exemplaires [livrés entre 2013 et 2018] et la composante terrestre [Heer] de la Bundeswehr en comptait 405 unités en juin 2021, dont 256 en version transport de troupe et 72 en version sanitaire.

Par ailleurs, l’ARTEC Boxer a connu quelques succès à l’exportation, avec notamment la Lituanie [88 exemplaires] et, surtout, l’Australie, qui, en 2018, dans le cadre de son programme LAND 400 Phase 2, notifia à Rheinmetall une commande 211 blindés en version CRV [reconnaissance au combat] pour 3,3 milliards d’euros.

Depuis, les 25 premiers Boxer CRV, fabriqués en Allemagne, ont été livrés à l’Australian Army. Quant aux 186 restants, ils doivent être produits par Rheinmetall à Brisbane, dans l’État du Queensland, « avec de l’acier australien ». Et cette production a d’ailleurs commencé le 21 mars.

Mais l’usine de Brisbane ne produira pas des Boxer CRV uniquement destinés à l’Australian Army.

En effet, ce 23 mars, le ministère allemand de la Défense a fait part de son intention de lancer une coopération avec son homologue australien afin d’acquérir 100 Boxer dotés d’une tourelle de 30 mm. Des négociations portant sur les aspects juridiques et commerciaux de cette commande vont être lancées prochainement.

Selon Berlin, ces véhicules produits en Australie remplaceront les blindés Wiesel 2 de la Bundeswehr… Wiesel 2 qui ne « boxe » pourtant pas dans la même catégorie puisqu’il affiche une masse de seulement quatre tonnes, soit sept à huit fois moins que le Boxer quand il est en ordre de combat.

Le gouvernement australien est « enthousiasmé par la perspective de produire des Boxer pour l’armée allemande à Brisbane […] dans le cadre de ce qui pourrait être l’un des plus importants contrats d’exportation d’armement pour l’Australie », a commenté Pat Conroy, ministre délégué aux industries de défense.

À Berlin, on précise que l’objectif est que la Bundeswehr puisse recevoir ces Boxer à partir de 2025.

« Afin de respecter cet échéancier serré, l’approbation parlementaire sera obtenue dès que le contrat sera prêt. Le projet doit être financé par le fonds spécial de la Bundeswehr », a indiqué le ministère allemand de la Défense. Et d’ajouter : « Cette coopération […] est un signe visible de la coopération de confiance entre l’Allemagne et l’Australie ».

Berlin va acquérir 100 blindés Boxer de conception germano-néerlandaise auprès de… l’Australie

par Laurent Lagneau · 23 mars 2023

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Initialement, le programme de véhicule de combat d’infanterie « Boxer » aurait dû être mené dans le cadre d’une coopération européenne associant la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Seulement, Paris et Londres décidèrent de s’en retirer à l’aube des années 2000, ce qui donna lieu, côté français, au développement du Véhicule blindé de combat d’infanterie [VBCI], confié à Nexter. Quant aux Britanniques, ils changèrent d’avis… en 2019, avec la commande d’un total de 623 exemplaires.

Quoi qu’il en soit, l’Allemagne et les Pays-Bas ont continué le développement du Boxer au sein du consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], formé par Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland. Depuis, l’armée néerlandaise en a acquis 200 exemplaires [livrés entre 2013 et 2018] et la composante terrestre [Heer] de la Bundeswehr en comptait 405 unités en juin 2021, dont 256 en version transport de troupe et 72 en version sanitaire.

Par ailleurs, l’ARTEC Boxer a connu quelques succès à l’exportation, avec notamment la Lituanie [88 exemplaires] et, surtout, l’Australie, qui, en 2018, dans le cadre de son programme LAND 400 Phase 2, notifia à Rheinmetall une commande 211 blindés en version CRV [reconnaissance au combat] pour 3,3 milliards d’euros.

Depuis, les 25 premiers Boxer CRV, fabriqués en Allemagne, ont été livrés à l’Australian Army. Quant aux 186 restants, ils doivent être produits par Rheinmetall à Brisbane, dans l’État du Queensland, « avec de l’acier australien ». Et cette production a d’ailleurs commencé le 21 mars.

Mais l’usine de Brisbane ne produira pas des Boxer CRV uniquement destinés à l’Australian Army.

En effet, ce 23 mars, le ministère allemand de la Défense a fait part de son intention de lancer une coopération avec son homologue australien afin d’acquérir 100 Boxer dotés d’une tourelle de 30 mm. Des négociations portant sur les aspects juridiques et commerciaux de cette commande vont être lancées prochainement.

Selon Berlin, ces véhicules produits en Australie remplaceront les blindés Wiesel 2 de la Bundeswehr… Wiesel 2 qui ne « boxe » pourtant pas dans la même catégorie puisqu’il affiche une masse de seulement quatre tonnes, soit sept à huit fois moins que le Boxer quand il est en ordre de combat.

Le gouvernement australien est « enthousiasmé par la perspective de produire des Boxer pour l’armée allemande à Brisbane […] dans le cadre de ce qui pourrait être l’un des plus importants contrats d’exportation d’armement pour l’Australie », a commenté Pat Conroy, ministre délégué aux industries de défense.

À Berlin, on précise que l’objectif est que la Bundeswehr puisse recevoir ces Boxer à partir de 2025.

« Afin de respecter cet échéancier serré, l’approbation parlementaire sera obtenue dès que le contrat sera prêt. Le projet doit être financé par le fonds spécial de la Bundeswehr », a indiqué le ministère allemand de la Défense. Et d’ajouter : « Cette coopération […] est un signe visible de la coopération de confiance entre l’Allemagne et l’Australie ».

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Initialement, le programme de véhicule de combat d’infanterie « Boxer » aurait dû être mené dans le cadre d’une coopération européenne associant la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Seulement, Paris et Londres décidèrent de s’en retirer à l’aube des années 2000, ce qui donna lieu, côté français, au développement du Véhicule blindé de combat d’infanterie [VBCI], confié à Nexter. Quant aux Britanniques, ils changèrent d’avis… en 2019, avec la commande d’un total de 623 exemplaires.

Quoi qu’il en soit, l’Allemagne et les Pays-Bas ont continué le développement du Boxer au sein du consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], formé par Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland. Depuis, l’armée néerlandaise en a acquis 200 exemplaires [livrés entre 2013 et 2018] et la composante terrestre [Heer] de la Bundeswehr en comptait 405 unités en juin 2021, dont 256 en version transport de troupe et 72 en version sanitaire.

Par ailleurs, l’ARTEC Boxer a connu quelques succès à l’exportation, avec notamment la Lituanie [88 exemplaires] et, surtout, l’Australie, qui, en 2018, dans le cadre de son programme LAND 400 Phase 2, notifia à Rheinmetall une commande 211 blindés en version CRV [reconnaissance au combat] pour 3,3 milliards d’euros.

Depuis, les 25 premiers Boxer CRV, fabriqués en Allemagne, ont été livrés à l’Australian Army. Quant aux 186 restants, ils doivent être produits par Rheinmetall à Brisbane, dans l’État du Queensland, « avec de l’acier australien ». Et cette production a d’ailleurs commencé le 21 mars.

Mais l’usine de Brisbane ne produira pas des Boxer CRV uniquement destinés à l’Australian Army.

En effet, ce 23 mars, le ministère allemand de la Défense a fait part de son intention de lancer une coopération avec son homologue australien afin d’acquérir 100 Boxer dotés d’une tourelle de 30 mm. Des négociations portant sur les aspects juridiques et commerciaux de cette commande vont être lancées prochainement.

Selon Berlin, ces véhicules produits en Australie remplaceront les blindés Wiesel 2 de la Bundeswehr… Wiesel 2 qui ne « boxe » pourtant pas dans la même catégorie puisqu’il affiche une masse de seulement quatre tonnes, soit sept à huit fois moins que le Boxer quand il est en ordre de combat.

Le gouvernement australien est « enthousiasmé par la perspective de produire des Boxer pour l’armée allemande à Brisbane […] dans le cadre de ce qui pourrait être l’un des plus importants contrats d’exportation d’armement pour l’Australie », a commenté Pat Conroy, ministre délégué aux industries de défense.

À Berlin, on précise que l’objectif est que la Bundeswehr puisse recevoir ces Boxer à partir de 2025.

« Afin de respecter cet échéancier serré, l’approbation parlementaire sera obtenue dès que le contrat sera prêt. Le projet doit être financé par le fonds spécial de la Bundeswehr », a indiqué le ministère allemand de la Défense. Et d’ajouter : « Cette coopération […] est un signe visible de la coopération de confiance entre l’Allemagne et l’Australie ».

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Initialement, le programme de véhicule de combat d’infanterie « Boxer » aurait dû être mené dans le cadre d’une coopération européenne associant la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Seulement, Paris et Londres décidèrent de s’en retirer à l’aube des années 2000, ce qui donna lieu, côté français, au développement du Véhicule blindé de combat d’infanterie [VBCI], confié à Nexter. Quant aux Britanniques, ils changèrent d’avis… en 2019, avec la commande d’un total de 623 exemplaires.

Quoi qu’il en soit, l’Allemagne et les Pays-Bas ont continué le développement du Boxer au sein du consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], formé par Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland. Depuis, l’armée néerlandaise en a acquis 200 exemplaires [livrés entre 2013 et 2018] et la composante terrestre [Heer] de la Bundeswehr en comptait 405 unités en juin 2021, dont 256 en version transport de troupe et 72 en version sanitaire.

Par ailleurs, l’ARTEC Boxer a connu quelques succès à l’exportation, avec notamment la Lituanie [88 exemplaires] et, surtout, l’Australie, qui, en 2018, dans le cadre de son programme LAND 400 Phase 2, notifia à Rheinmetall une commande 211 blindés en version CRV [reconnaissance au combat] pour 3,3 milliards d’euros.

Depuis, les 25 premiers Boxer CRV, fabriqués en Allemagne, ont été livrés à l’Australian Army. Quant aux 186 restants, ils doivent être produits par Rheinmetall à Brisbane, dans l’État du Queensland, « avec de l’acier australien ». Et cette production a d’ailleurs commencé le 21 mars.

Mais l’usine de Brisbane ne produira pas des Boxer CRV uniquement destinés à l’Australian Army.

En effet, ce 23 mars, le ministère allemand de la Défense a fait part de son intention de lancer une coopération avec son homologue australien afin d’acquérir 100 Boxer dotés d’une tourelle de 30 mm. Des négociations portant sur les aspects juridiques et commerciaux de cette commande vont être lancées prochainement.

Selon Berlin, ces véhicules produits en Australie remplaceront les blindés Wiesel 2 de la Bundeswehr… Wiesel 2 qui ne « boxe » pourtant pas dans la même catégorie puisqu’il affiche une masse de seulement quatre tonnes, soit sept à huit fois moins que le Boxer quand il est en ordre de combat.

Le gouvernement australien est « enthousiasmé par la perspective de produire des Boxer pour l’armée allemande à Brisbane […] dans le cadre de ce qui pourrait être l’un des plus importants contrats d’exportation d’armement pour l’Australie », a commenté Pat Conroy, ministre délégué aux industries de défense.

À Berlin, on précise que l’objectif est que la Bundeswehr puisse recevoir ces Boxer à partir de 2025.

« Afin de respecter cet échéancier serré, l’approbation parlementaire sera obtenue dès que le contrat sera prêt. Le projet doit être financé par le fonds spécial de la Bundeswehr », a indiqué le ministère allemand de la Défense. Et d’ajouter : « Cette coopération […] est un signe visible de la coopération de confiance entre l’Allemagne et l’Australie ».

Opex 360

Les forces russes déstockent de vieux chars T-54, produits dans les années 1950

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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Pour le moment, et même si, selon le renseignement britanniques, les forces russes auraient l’intention de le déployer, le T-14 Armata, censé marquer une rupture technologique par rapport aux chars qu’elles ont précédemment mis en service, n’a toujours pas fait son apparition en Ukraine… Ce qui n’est pas le cas du T-62, dont de nombreux exemplaires [191 selon les estimations] furent déployés dans la région de Zaporijjia [annexée depuis par la Russie] à partir de mai 2022.

Produits dans au début des années 1960, les T-62 avaient progressivement été remplacés par les T-72, mis en service lors de la décennie suivante. Cependant, ce n’était pas la première fois que l’armée russe les engageait dans des combats : ce fut le cas en Afghanistan, en Tchétchénie et, plus récemment, Géorgie [août 2008].

Cela étant, il a récemment été rapporté, sur la foi de vidéos diffusées via les réseaux sociaux, que l’armée russe venait de remettre en service des véhicules blindés de transport de troupe BTR 50 encore plus anciens puisque leur conception remonte au début des années 1950. Même chose pour le canon antiaérien automoteur ZSU-23-4 Shilka, autrefois utilisé par l’Armée rouge.

Mais la liste ne s’arrête pas là. En effet, d’autres images suggèrent que l’armée russe vient de déstocker des chars T-54 [et T-55], conçus juste après la Seconde Guerre Mondiale, sur la base du T-34, lequel joua un rôle essentiel contre les troupes nazies.

En effet, des T-54 ont été filmés alors qu’ils étaient transportés par chemin de fer depuis le Kraï du Primori [extrême-orient russe], où est implantée la 1295e base de réparation et de stockage de chars. Les T-62 précédemment envoyés en Ukraine en provenaient…

Russian T-54 tanks on their way to Ukraine. pic.twitter.com/DlED37q6qa

— Clash Report (@clashreport) March 22, 2023

Pour le moment, la destination de ces T-54 n’est pas connue. Mais il est probable qu’ils soient prochainement déployés dans les régions ukrainiennes actuellement sous contrôle russe.

Selon les analystes de la Conflict Intelligence Team [CIT, une organisation russe indépendante], deux modèles du T-54 auraient été déstockés : le T-54-3, produite entre 1952 et 1953 et dotée d’une nouvelle tourelle, ainsi que d’un viseur téléscopique TSh-2-22, ainsi que le T-54B, sortie en 1957, avec un canon rayé D-10T2S de 100 mm, un stabilisateur STP-2 Tsiklone et un viseur infrarouge.

Évidemment, il peut toujours être utile de déstocker de vieux chars [sinon, l’armée russe ne le ferait pas…]. Cependant, le cas des T-54 présente plusieurs inconvénient : leur blindage est insuffisant [alors que le Royaume-Uni a indiqué qu’il fournirait des obus perforants à uranium appauvri avec les 14 Challengers 2 promis à l’Ukraine] et ils sont dépourvus de conduite de tir et d’ordinateur balistique. En outre, le système de stabilisation de leur canon n’est pas à la hauteur… Et sans parler des munitions de 100 mm qu’ils utilisent… ou encore de leur état mécanique, ces chars ayant l’âge de leurs durites.

À noter, cependant, que l’armée ukrainienne utilise également des chars de conception aussi ancienne, à savoir des M55S qui, fournis par la Slovénie, dont dérivés du T-55 soviétique, dont la production débuta à partir de 1958. Mais à la différence des T-54/55 russes, ils furent modernisés dans les années 1990 et reçurent un canon canon L7/M68 de 105 mm [à la place de celui de 100 mm], d’un ordinateur de contrôle de tir et d’une nouvelle motorisation.

Les forces russes déstockent de vieux chars T-54, produits dans les années 1950

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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Pour le moment, et même si, selon le renseignement britanniques, les forces russes auraient l’intention de le déployer, le T-14 Armata, censé marquer une rupture technologique par rapport aux chars qu’elles ont précédemment mis en service, n’a toujours pas fait son apparition en Ukraine… Ce qui n’est pas le cas du T-62, dont de nombreux exemplaires [191 selon les estimations] furent déployés dans la région de Zaporijjia [annexée depuis par la Russie] à partir de mai 2022.

Produits dans au début des années 1960, les T-62 avaient progressivement été remplacés par les T-72, mis en service lors de la décennie suivante. Cependant, ce n’était pas la première fois que l’armée russe les engageait dans des combats : ce fut le cas en Afghanistan, en Tchétchénie et, plus récemment, Géorgie [août 2008].

Cela étant, il a récemment été rapporté, sur la foi de vidéos diffusées via les réseaux sociaux, que l’armée russe venait de remettre en service des véhicules blindés de transport de troupe BTR 50 encore plus anciens puisque leur conception remonte au début des années 1950. Même chose pour le canon antiaérien automoteur ZSU-23-4 Shilka, autrefois utilisé par l’Armée rouge.

Mais la liste ne s’arrête pas là. En effet, d’autres images suggèrent que l’armée russe vient de déstocker des chars T-54 [et T-55], conçus juste après la Seconde Guerre Mondiale, sur la base du T-34, lequel joua un rôle essentiel contre les troupes nazies.

En effet, des T-54 ont été filmés alors qu’ils étaient transportés par chemin de fer depuis le Kraï du Primori [extrême-orient russe], où est implantée la 1295e base de réparation et de stockage de chars. Les T-62 précédemment envoyés en Ukraine en provenaient…

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— Clash Report (@clashreport) March 22, 2023

Pour le moment, la destination de ces T-54 n’est pas connue. Mais il est probable qu’ils soient prochainement déployés dans les régions ukrainiennes actuellement sous contrôle russe.

Selon les analystes de la Conflict Intelligence Team [CIT, une organisation russe indépendante], deux modèles du T-54 auraient été déstockés : le T-54-3, produite entre 1952 et 1953 et dotée d’une nouvelle tourelle, ainsi que d’un viseur téléscopique TSh-2-22, ainsi que le T-54B, sortie en 1957, avec un canon rayé D-10T2S de 100 mm, un stabilisateur STP-2 Tsiklone et un viseur infrarouge.

Évidemment, il peut toujours être utile de déstocker de vieux chars [sinon, l’armée russe ne le ferait pas…]. Cependant, le cas des T-54 présente plusieurs inconvénient : leur blindage est insuffisant [alors que le Royaume-Uni a indiqué qu’il fournirait des obus perforants à uranium appauvri avec les 14 Challengers 2 promis à l’Ukraine] et ils sont dépourvus de conduite de tir et d’ordinateur balistique. En outre, le système de stabilisation de leur canon n’est pas à la hauteur… Et sans parler des munitions de 100 mm qu’ils utilisent… ou encore de leur état mécanique, ces chars ayant l’âge de leurs durites.

À noter, cependant, que l’armée ukrainienne utilise également des chars de conception aussi ancienne, à savoir des M55S qui, fournis par la Slovénie, dont dérivés du T-55 soviétique, dont la production débuta à partir de 1958. Mais à la différence des T-54/55 russes, ils furent modernisés dans les années 1990 et reçurent un canon canon L7/M68 de 105 mm [à la place de celui de 100 mm], d’un ordinateur de contrôle de tir et d’une nouvelle motorisation.

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Pour le moment, et même si, selon le renseignement britanniques, les forces russes auraient l’intention de le déployer, le T-14 Armata, censé marquer une rupture technologique par rapport aux chars qu’elles ont précédemment mis en service, n’a toujours pas fait son apparition en Ukraine… Ce qui n’est pas le cas du T-62, dont de nombreux exemplaires [191 selon les estimations] furent déployés dans la région de Zaporijjia [annexée depuis par la Russie] à partir de mai 2022.

Produits dans au début des années 1960, les T-62 avaient progressivement été remplacés par les T-72, mis en service lors de la décennie suivante. Cependant, ce n’était pas la première fois que l’armée russe les engageait dans des combats : ce fut le cas en Afghanistan, en Tchétchénie et, plus récemment, Géorgie [août 2008].

Cela étant, il a récemment été rapporté, sur la foi de vidéos diffusées via les réseaux sociaux, que l’armée russe venait de remettre en service des véhicules blindés de transport de troupe BTR 50 encore plus anciens puisque leur conception remonte au début des années 1950. Même chose pour le canon antiaérien automoteur ZSU-23-4 Shilka, autrefois utilisé par l’Armée rouge.

Mais la liste ne s’arrête pas là. En effet, d’autres images suggèrent que l’armée russe vient de déstocker des chars T-54 [et T-55], conçus juste après la Seconde Guerre Mondiale, sur la base du T-34, lequel joua un rôle essentiel contre les troupes nazies.

En effet, des T-54 ont été filmés alors qu’ils étaient transportés par chemin de fer depuis le Kraï du Primori [extrême-orient russe], où est implantée la 1295e base de réparation et de stockage de chars. Les T-62 précédemment envoyés en Ukraine en provenaient…

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Pour le moment, la destination de ces T-54 n’est pas connue. Mais il est probable qu’ils soient prochainement déployés dans les régions ukrainiennes actuellement sous contrôle russe.

Selon les analystes de la Conflict Intelligence Team [CIT, une organisation russe indépendante], deux modèles du T-54 auraient été déstockés : le T-54-3, produite entre 1952 et 1953 et dotée d’une nouvelle tourelle, ainsi que d’un viseur téléscopique TSh-2-22, ainsi que le T-54B, sortie en 1957, avec un canon rayé D-10T2S de 100 mm, un stabilisateur STP-2 Tsiklone et un viseur infrarouge.

Évidemment, il peut toujours être utile de déstocker de vieux chars [sinon, l’armée russe ne le ferait pas…]. Cependant, le cas des T-54 présente plusieurs inconvénient : leur blindage est insuffisant [alors que le Royaume-Uni a indiqué qu’il fournirait des obus perforants à uranium appauvri avec les 14 Challengers 2 promis à l’Ukraine] et ils sont dépourvus de conduite de tir et d’ordinateur balistique. En outre, le système de stabilisation de leur canon n’est pas à la hauteur… Et sans parler des munitions de 100 mm qu’ils utilisent… ou encore de leur état mécanique, ces chars ayant l’âge de leurs durites.

À noter, cependant, que l’armée ukrainienne utilise également des chars de conception aussi ancienne, à savoir des M55S qui, fournis par la Slovénie, dont dérivés du T-55 soviétique, dont la production débuta à partir de 1958. Mais à la différence des T-54/55 russes, ils furent modernisés dans les années 1990 et reçurent un canon canon L7/M68 de 105 mm [à la place de celui de 100 mm], d’un ordinateur de contrôle de tir et d’une nouvelle motorisation.

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Pour le moment, et même si, selon le renseignement britanniques, les forces russes auraient l’intention de le déployer, le T-14 Armata, censé marquer une rupture technologique par rapport aux chars qu’elles ont précédemment mis en service, n’a toujours pas fait son apparition en Ukraine… Ce qui n’est pas le cas du T-62, dont de nombreux exemplaires [191 selon les estimations] furent déployés dans la région de Zaporijjia [annexée depuis par la Russie] à partir de mai 2022.

Produits dans au début des années 1960, les T-62 avaient progressivement été remplacés par les T-72, mis en service lors de la décennie suivante. Cependant, ce n’était pas la première fois que l’armée russe les engageait dans des combats : ce fut le cas en Afghanistan, en Tchétchénie et, plus récemment, Géorgie [août 2008].

Cela étant, il a récemment été rapporté, sur la foi de vidéos diffusées via les réseaux sociaux, que l’armée russe venait de remettre en service des véhicules blindés de transport de troupe BTR 50 encore plus anciens puisque leur conception remonte au début des années 1950. Même chose pour le canon antiaérien automoteur ZSU-23-4 Shilka, autrefois utilisé par l’Armée rouge.

Mais la liste ne s’arrête pas là. En effet, d’autres images suggèrent que l’armée russe vient de déstocker des chars T-54 [et T-55], conçus juste après la Seconde Guerre Mondiale, sur la base du T-34, lequel joua un rôle essentiel contre les troupes nazies.

En effet, des T-54 ont été filmés alors qu’ils étaient transportés par chemin de fer depuis le Kraï du Primori [extrême-orient russe], où est implantée la 1295e base de réparation et de stockage de chars. Les T-62 précédemment envoyés en Ukraine en provenaient…

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March 22, 2023

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Selon les analystes de la Conflict Intelligence Team [CIT, une organisation russe indépendante], deux modèles du T-54 auraient été déstockés : le T-54-3, produite entre 1952 et 1953 et dotée d’une nouvelle tourelle, ainsi que d’un viseur téléscopique TSh-2-22, ainsi que le T-54B, sortie en 1957, avec un canon rayé D-10T2S de 100 mm, un stabilisateur STP-2 Tsiklone et un viseur infrarouge.

Conflict Intelligence Teamdeux modèles du T-54

Évidemment, il peut toujours être utile de déstocker de vieux chars [sinon, l’armée russe ne le ferait pas…]. Cependant, le cas des T-54 présente plusieurs inconvénient : leur blindage est insuffisant [alors que le Royaume-Uni a indiqué qu’il fournirait des obus perforants à uranium appauvri avec les 14 Challengers 2 promis à l’Ukraine] et ils sont dépourvus de conduite de tir et d’ordinateur balistique. En outre, le système de stabilisation de leur canon n’est pas à la hauteur… Et sans parler des munitions de 100 mm qu’ils utilisent… ou encore de leur état mécanique, ces chars ayant l’âge de leurs durites.

À noter, cependant, que l’armée ukrainienne utilise également des chars de conception aussi ancienne, à savoir des M55S qui, fournis par la Slovénie, dont dérivés du T-55 soviétique, dont la production débuta à partir de 1958. Mais à la différence des T-54/55 russes, ils furent modernisés dans les années 1990 et reçurent un canon canon L7/M68 de 105 mm [à la place de celui de 100 mm], d’un ordinateur de contrôle de tir et d’une nouvelle motorisation.

France24 - World

Lakers fall to Bulls in James return, Hornets sting Mavs

Issued on: 27/03/2023 - 00:32

Los Angeles (AFP) – The Chicago Bulls spoiled superstar LeBron James's return from a 13-game injury absence on Thursday, beating the Lakers 118-108 to tighten their hold on the final Eastern Conference play-in berth.

Zach LaVine scored 32 points to lead the Bulls, but all eyes were on James at Crypto.com Arena, where the 38-year-old forward came off the bench for just the second time in his 20-year NBA career, the only other occasion coming in December of 2007 when he was with Cleveland.

James, sidelined since February 26 with a tendon injury in his right foot, checked in to a standing ovation with the Lakers up 12-9 in the first quarter -- going through his traditional hand-chalk toss near the scorer's table before hitting the floor.

James led the Lakers with 19 points in 27 and a half minutes on court. Troy Brown and Malik Beasley added 18 apiece while Anthony Davis scored 15.

DeMar DeRozan scored 17 points with 10 assists for the Bulls, who are in 10th place in the East, three games ahead of the Washington Wizards for the final play-in tournament spot and just a hair behind Toronto for ninth.

"My hat's off to the Chicago Bulls," Lakers coach Darvin Ham said. "They're sort of fighting to get in position like we are, to secure a position. They came out with a sense of urgency tonight. We came out a little flat, turned the ball over early. We weren't aggressive enough, physical enough. We let one slip here at home."

The Lakers, who had gone 8-5 in James's absence, saw their three-game winning streak end.

They slipped from eighth to ninth in the Western Conference, half a game ahead of Oklahoma City and half a game behind New Orleans and Minnesota.

Elsewhere, the Dallas Mavericks' downward spiral continued with a 110-104 loss to the Hornets in Charlotte, where Mavs star Luka Doncic received his 16th technical foul of the season, which will trigger an automatic one-game suspension.

Doncic scored 40 points, but it wasn't enough to stave off a second loss in three days to the hapless Hornets -- who are second-to-last in the Eastern Conference.

Gordon Hayward scored 22 points and P.J. Washington added 21 points with 12 rebounds for Charlotte, who have already been eliminated from post-season contention.

Dallas went into the day tied with Oklahoma City for the 10th-best record in the West, but were behind the Thunder in the race for the final play-in tournament berth because Oklahoma City hold the tiebreaker.

Doncic got off to a dismal start, going 0-for-6 from the field in the opening quarter.

Dallas trailed by 19 late in the first half when Doncic drilled four three-pointers to key a Mavs run that cut the deficit to seven at halftime.

The Mavericks, who fell to eventual champions Golden State in the Western Conference finals last season, took their first lead of the game on a Doncic trey with 5:44 remaining.

Charlotte quickly regained the lead and Kyrie Irving's three-pointer to again put the Mavs up by one proved little more than a blip as the Hornets again pulled away.

© 2023 AFP

Opex 360

Un commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace va être créé sur la base de Bordeaux-Mérignac

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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Dans le cadre du plan Altaïr, dévoilé en 2022, la Brigade des Forces spéciales Air [BAFSA], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP] et la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC] ont quitté le giron du Commandement des force aériennes [CFA] pour être ratachées directement au chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE].

« Cette évolution supprime un échelon hiérarchique, simplifie le dialogue et accélère la prise de décision et les arbitrages par le niveau central », a ainsi récemment justifié le général Vincent Coste, l’actuel « patron » de la BAAC, laquelle devrait bientôt assumer la responsabilité des systèmes de défense sol-air, lesquels relèvent actuellement de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace [BACE] et de la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL].

Cela étant, son périmètre s’étant réduit avec ces mouvements, le CFA va donc disparaître pour être remplacé par un « Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace » [CTAAE]. Cette réforme se concrétisera en septembre 2023, sur la base aérienne [BA] 106 de Bordeaux-Mérignac.

Pour rappel, le CFA a fait l’objet de plusieurs réformes au cours de ces dernières années. En 2016, il avait ainsi fusionné avec le le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA] à l’occasion de son arrivée sur la BA 106, en provenance de la BA 102 de Dijon Longvic, dont la fermeture était alors programmée.

Quoi qu’il en soit, ce CTAAE sera « une des clés de voûte » qui permettra à l’armée de l’Air et de l4espace de « rester au rendez-vous des opérations », assure le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce 22 mars. Et d’ajouter : « Défense-sécurité, protection défense, appui au fonctionnement des bases aériennes, coordination technico-logistique ou encore rayonnement territorial » relèveront désormais de sa responsabilité.

Ce nouveau commandement s’inscrira dans le « sillon de son prédécesseur en étant étant responsable de la coordination technico-logistique et de l’appui au déploiement », poursuit le ministère des Armées. Et la nouveauté sera que ce CTAAE prendra la « responsabilité opérationnelle sur le champs ‘protection-défense’ et dans « son rôle fondamental d’appui de proximité au profit des bases aériennes, de leurs unités et de leur personnel ».

En outre, le CTAAE se verra confier le « pilotage et la gestion » des missions auxquelles prennent part les aviateurs sur le territoire national, comme Sentinelle et Hephaistos [lutte contre les feux de forêt].

Photo : Pompier de l’Air – La Brigade des Pompiers de l’Air restera sous la tutelle du CTAAE © AAE

Un commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace va être créé sur la base de Bordeaux-Mérignac

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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Dans le cadre du plan Altaïr, dévoilé en 2022, la Brigade des Forces spéciales Air [BAFSA], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP] et la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC] ont quitté le giron du Commandement des force aériennes [CFA] pour être ratachées directement au chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE].

« Cette évolution supprime un échelon hiérarchique, simplifie le dialogue et accélère la prise de décision et les arbitrages par le niveau central », a ainsi récemment justifié le général Vincent Coste, l’actuel « patron » de la BAAC, laquelle devrait bientôt assumer la responsabilité des systèmes de défense sol-air, lesquels relèvent actuellement de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace [BACE] et de la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL].

Cela étant, son périmètre s’étant réduit avec ces mouvements, le CFA va donc disparaître pour être remplacé par un « Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace » [CTAAE]. Cette réforme se concrétisera en septembre 2023, sur la base aérienne [BA] 106 de Bordeaux-Mérignac.

Pour rappel, le CFA a fait l’objet de plusieurs réformes au cours de ces dernières années. En 2016, il avait ainsi fusionné avec le le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA] à l’occasion de son arrivée sur la BA 106, en provenance de la BA 102 de Dijon Longvic, dont la fermeture était alors programmée.

Quoi qu’il en soit, ce CTAAE sera « une des clés de voûte » qui permettra à l’armée de l’Air et de l4espace de « rester au rendez-vous des opérations », assure le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce 22 mars. Et d’ajouter : « Défense-sécurité, protection défense, appui au fonctionnement des bases aériennes, coordination technico-logistique ou encore rayonnement territorial » relèveront désormais de sa responsabilité.

Ce nouveau commandement s’inscrira dans le « sillon de son prédécesseur en étant étant responsable de la coordination technico-logistique et de l’appui au déploiement », poursuit le ministère des Armées. Et la nouveauté sera que ce CTAAE prendra la « responsabilité opérationnelle sur le champs ‘protection-défense’ et dans « son rôle fondamental d’appui de proximité au profit des bases aériennes, de leurs unités et de leur personnel ».

En outre, le CTAAE se verra confier le « pilotage et la gestion » des missions auxquelles prennent part les aviateurs sur le territoire national, comme Sentinelle et Hephaistos [lutte contre les feux de forêt].

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Dans le cadre du plan Altaïr, dévoilé en 2022, la Brigade des Forces spéciales Air [BAFSA], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP] et la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC] ont quitté le giron du Commandement des force aériennes [CFA] pour être ratachées directement au chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE].

« Cette évolution supprime un échelon hiérarchique, simplifie le dialogue et accélère la prise de décision et les arbitrages par le niveau central », a ainsi récemment justifié le général Vincent Coste, l’actuel « patron » de la BAAC, laquelle devrait bientôt assumer la responsabilité des systèmes de défense sol-air, lesquels relèvent actuellement de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace [BACE] et de la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL].

Cela étant, son périmètre s’étant réduit avec ces mouvements, le CFA va donc disparaître pour être remplacé par un « Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace » [CTAAE]. Cette réforme se concrétisera en septembre 2023, sur la base aérienne [BA] 106 de Bordeaux-Mérignac.

Pour rappel, le CFA a fait l’objet de plusieurs réformes au cours de ces dernières années. En 2016, il avait ainsi fusionné avec le le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA] à l’occasion de son arrivée sur la BA 106, en provenance de la BA 102 de Dijon Longvic, dont la fermeture était alors programmée.

Quoi qu’il en soit, ce CTAAE sera « une des clés de voûte » qui permettra à l’armée de l’Air et de l4espace de « rester au rendez-vous des opérations », assure le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce 22 mars. Et d’ajouter : « Défense-sécurité, protection défense, appui au fonctionnement des bases aériennes, coordination technico-logistique ou encore rayonnement territorial » relèveront désormais de sa responsabilité.

Ce nouveau commandement s’inscrira dans le « sillon de son prédécesseur en étant étant responsable de la coordination technico-logistique et de l’appui au déploiement », poursuit le ministère des Armées. Et la nouveauté sera que ce CTAAE prendra la « responsabilité opérationnelle sur le champs ‘protection-défense’ et dans « son rôle fondamental d’appui de proximité au profit des bases aériennes, de leurs unités et de leur personnel ».

En outre, le CTAAE se verra confier le « pilotage et la gestion » des missions auxquelles prennent part les aviateurs sur le territoire national, comme Sentinelle et Hephaistos [lutte contre les feux de forêt].

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Dans le cadre du plan Altaïr, dévoilé en 2022, la Brigade des Forces spéciales Air [BAFSA], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP] et la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC] ont quitté le giron du Commandement des force aériennes [CFA] pour être ratachées directement au chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE].

« Cette évolution supprime un échelon hiérarchique, simplifie le dialogue et accélère la prise de décision et les arbitrages par le niveau central », a ainsi récemment justifié le général Vincent Coste, l’actuel « patron » de la BAAC, laquelle devrait bientôt assumer la responsabilité des systèmes de défense sol-air, lesquels relèvent actuellement de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace [BACE] et de la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL].

Cela étant, son périmètre s’étant réduit avec ces mouvements, le CFA va donc disparaître pour être remplacé par un « Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace » [CTAAE]. Cette réforme se concrétisera en septembre 2023, sur la base aérienne [BA] 106 de Bordeaux-Mérignac.

Pour rappel, le CFA a fait l’objet de plusieurs réformes au cours de ces dernières années. En 2016, il avait ainsi fusionné avec le le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA] à l’occasion de son arrivée sur la BA 106, en provenance de la BA 102 de Dijon Longvic, dont la fermeture était alors programmée.

Quoi qu’il en soit, ce CTAAE sera « une des clés de voûte » qui permettra à l’armée de l’Air et de l4espace de « rester au rendez-vous des opérations », assure le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce 22 mars. Et d’ajouter : « Défense-sécurité, protection défense, appui au fonctionnement des bases aériennes, coordination technico-logistique ou encore rayonnement territorial » relèveront désormais de sa responsabilité.

Ce nouveau commandement s’inscrira dans le « sillon de son prédécesseur en étant étant responsable de la coordination technico-logistique et de l’appui au déploiement », poursuit le ministère des Armées. Et la nouveauté sera que ce CTAAE prendra la « responsabilité opérationnelle sur le champs ‘protection-défense’ et dans « son rôle fondamental d’appui de proximité au profit des bases aériennes, de leurs unités et de leur personnel ».

En outre, le CTAAE se verra confier le « pilotage et la gestion » des missions auxquelles prennent part les aviateurs sur le territoire national, comme Sentinelle et Hephaistos [lutte contre les feux de forêt].

Photo : Pompier de l’Air – La Brigade des Pompiers de l’Air restera sous la tutelle du CTAAE © AAE

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Barkhane : Des opérateurs de drones Reaper armés ont reçu la Croix de la valeur militaire pour la première fois

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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Il y a quelques années, l’US Air Force peinait à trouver suffisamment de spécialistes pour mettre en oeuvre ses drones MQ-9 Reaper et RQ-4 Global Hawk. En effet, compte-tenu du rythme opérationnel [notamment lors des engagements en Afghanistan et en Irak], cette filière était alors perçue comme une voie de garage, les promotions étant plutôt rares, faute de pouvoir disposer de temps pour préparer les examens pour espérer atteindre le grade supérieur.

Un autre frein au recrutement était lié au manque de reconnaissance des opérateurs de drones. Et cela tenait au fait que, mettant en oeuvre des drones depuis le Nevada, à plus de 11’000 km des zones d’action, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à leurs camarades engagés sur des théâtres d’opérations. D’ailleurs, le Pentagone dut reculer quand il proposa de créer, à leur intention, une médaille devant avoir un rang égal, si ce n’est supérieur, à celles destinées à distinguer les militaires ayant connu l’épreuve du feu.

En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a jusqu’ici réussi à éviter de tels écueils. D’abord, les équipages de drone MQ-9 Reaper sont engagés au plus près de la zone d’action. Ainsi, ils ont été « projetés » au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, désormais terminée. En outre, mais cela va changer à l’avenir, après la création d’une filière de télé-pilotes « ab initio », les pilotes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont généralement issus du personnel navigant, pourvu qu’ils aient au moins la qualification de sous-chef de patrouille.

Quant à la reconnaissance, les « équipages » de drones sont éligibles aux mêmes distinctions que leurs camarades.

Ainsi, le 21 mars, sur la base aérienne 709 de Cognac, et pour la première fois depuis que l’AAE met en oeuvre des drones MALE armés au sein de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], trois membres d’équipages de Reaper se sont vus remettre la Croix de la valeur militaire [CVM] au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

« La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ensemble des unités de la base aérienne et a mis à l’honneur des aviateurs qui se sont particulièrement distingués lors de missions de guerre en opérations extérieures, les récompensant pour leurs actions exemplaires au Sahel », a ainsi souligné le ministère des Armées.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], qui a évoqué des « actions décisives » au Sahel, a ainsi remis la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze à deux capitaines, l’un en tant que télépilote de Reaper, l’autre en qualité de « commandant d’escadrille et de coordinateur tactique ». La troisième médaille a été rémise par le général Vincent Coste, le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [AAC] à la capitaine « Lysiane », également coordinateur tactique.

Pour rappel, un « équipage » de drone MQ-9 Reaper se compose d’un pilote, d’un opérateur « capteur », d’un coordinateur tactique [qui est, en quelque sorte, le « chef d’orchestre » de la mission] et d’un opérateur « images ».

Le communiqué du ministère des Armées ne précisé la nature des actions qui ont valu à ces trois officiers la Croix de la valeur militaire… En outre, l’AAE et l’État-major des armées [EMA] sont discrets sur les missions effectuées par les Reaper au Sahel. Cependant, dans son dernier numéro, le magazine Raids a pu obtenir quelques chiffres restés longtemps sous le boisseau.

Ainsi, depuis décembre 2019, les Reaper engagés dans l’opération Barkhane ont largué 181 bombes guidées laser GBU-12, ce qui représente la « moitié des frappes aériennes françaises ». Et, depuis leur déploiement à Niamey, en 2014, ils ont « accumulé 55’000 heures de vol ».

« Armés depuis 2019, les Reaper assurent des missions de surveillance, reconnaissance, renseignement en temps réel, appui aérien, frappe de précision, protection de site ou encore, coordination des moyens aériens. Les drones sont indispensables à la réalisation des missions aériennes », a rappelé le ministère des Armées.

Barkhane : Des opérateurs de drones Reaper armés ont reçu la Croix de la valeur militaire pour la première fois

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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Il y a quelques années, l’US Air Force peinait à trouver suffisamment de spécialistes pour mettre en oeuvre ses drones MQ-9 Reaper et RQ-4 Global Hawk. En effet, compte-tenu du rythme opérationnel [notamment lors des engagements en Afghanistan et en Irak], cette filière était alors perçue comme une voie de garage, les promotions étant plutôt rares, faute de pouvoir disposer de temps pour préparer les examens pour espérer atteindre le grade supérieur.

Un autre frein au recrutement était lié au manque de reconnaissance des opérateurs de drones. Et cela tenait au fait que, mettant en oeuvre des drones depuis le Nevada, à plus de 11’000 km des zones d’action, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à leurs camarades engagés sur des théâtres d’opérations. D’ailleurs, le Pentagone dut reculer quand il proposa de créer, à leur intention, une médaille devant avoir un rang égal, si ce n’est supérieur, à celles destinées à distinguer les militaires ayant connu l’épreuve du feu.

En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a jusqu’ici réussi à éviter de tels écueils. D’abord, les équipages de drone MQ-9 Reaper sont engagés au plus près de la zone d’action. Ainsi, ils ont été « projetés » au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, désormais terminée. En outre, mais cela va changer à l’avenir, après la création d’une filière de télé-pilotes « ab initio », les pilotes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont généralement issus du personnel navigant, pourvu qu’ils aient au moins la qualification de sous-chef de patrouille.

Quant à la reconnaissance, les « équipages » de drones sont éligibles aux mêmes distinctions que leurs camarades.

Ainsi, le 21 mars, sur la base aérienne 709 de Cognac, et pour la première fois depuis que l’AAE met en oeuvre des drones MALE armés au sein de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], trois membres d’équipages de Reaper se sont vus remettre la Croix de la valeur militaire [CVM] au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

« La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ensemble des unités de la base aérienne et a mis à l’honneur des aviateurs qui se sont particulièrement distingués lors de missions de guerre en opérations extérieures, les récompensant pour leurs actions exemplaires au Sahel », a ainsi souligné le ministère des Armées.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], qui a évoqué des « actions décisives » au Sahel, a ainsi remis la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze à deux capitaines, l’un en tant que télépilote de Reaper, l’autre en qualité de « commandant d’escadrille et de coordinateur tactique ». La troisième médaille a été rémise par le général Vincent Coste, le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [AAC] à la capitaine « Lysiane », également coordinateur tactique.

Pour rappel, un « équipage » de drone MQ-9 Reaper se compose d’un pilote, d’un opérateur « capteur », d’un coordinateur tactique [qui est, en quelque sorte, le « chef d’orchestre » de la mission] et d’un opérateur « images ».

Le communiqué du ministère des Armées ne précisé la nature des actions qui ont valu à ces trois officiers la Croix de la valeur militaire… En outre, l’AAE et l’État-major des armées [EMA] sont discrets sur les missions effectuées par les Reaper au Sahel. Cependant, dans son dernier numéro, le magazine Raids a pu obtenir quelques chiffres restés longtemps sous le boisseau.

Ainsi, depuis décembre 2019, les Reaper engagés dans l’opération Barkhane ont largué 181 bombes guidées laser GBU-12, ce qui représente la « moitié des frappes aériennes françaises ». Et, depuis leur déploiement à Niamey, en 2014, ils ont « accumulé 55’000 heures de vol ».

« Armés depuis 2019, les Reaper assurent des missions de surveillance, reconnaissance, renseignement en temps réel, appui aérien, frappe de précision, protection de site ou encore, coordination des moyens aériens. Les drones sont indispensables à la réalisation des missions aériennes », a rappelé le ministère des Armées.

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Il y a quelques années, l’US Air Force peinait à trouver suffisamment de spécialistes pour mettre en oeuvre ses drones MQ-9 Reaper et RQ-4 Global Hawk. En effet, compte-tenu du rythme opérationnel [notamment lors des engagements en Afghanistan et en Irak], cette filière était alors perçue comme une voie de garage, les promotions étant plutôt rares, faute de pouvoir disposer de temps pour préparer les examens pour espérer atteindre le grade supérieur.

Un autre frein au recrutement était lié au manque de reconnaissance des opérateurs de drones. Et cela tenait au fait que, mettant en oeuvre des drones depuis le Nevada, à plus de 11’000 km des zones d’action, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à leurs camarades engagés sur des théâtres d’opérations. D’ailleurs, le Pentagone dut reculer quand il proposa de créer, à leur intention, une médaille devant avoir un rang égal, si ce n’est supérieur, à celles destinées à distinguer les militaires ayant connu l’épreuve du feu.

En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a jusqu’ici réussi à éviter de tels écueils. D’abord, les équipages de drone MQ-9 Reaper sont engagés au plus près de la zone d’action. Ainsi, ils ont été « projetés » au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, désormais terminée. En outre, mais cela va changer à l’avenir, après la création d’une filière de télé-pilotes « ab initio », les pilotes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont généralement issus du personnel navigant, pourvu qu’ils aient au moins la qualification de sous-chef de patrouille.

Quant à la reconnaissance, les « équipages » de drones sont éligibles aux mêmes distinctions que leurs camarades.

Ainsi, le 21 mars, sur la base aérienne 709 de Cognac, et pour la première fois depuis que l’AAE met en oeuvre des drones MALE armés au sein de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], trois membres d’équipages de Reaper se sont vus remettre la Croix de la valeur militaire [CVM] au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

« La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ensemble des unités de la base aérienne et a mis à l’honneur des aviateurs qui se sont particulièrement distingués lors de missions de guerre en opérations extérieures, les récompensant pour leurs actions exemplaires au Sahel », a ainsi souligné le ministère des Armées.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], qui a évoqué des « actions décisives » au Sahel, a ainsi remis la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze à deux capitaines, l’un en tant que télépilote de Reaper, l’autre en qualité de « commandant d’escadrille et de coordinateur tactique ». La troisième médaille a été rémise par le général Vincent Coste, le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [AAC] à la capitaine « Lysiane », également coordinateur tactique.

Pour rappel, un « équipage » de drone MQ-9 Reaper se compose d’un pilote, d’un opérateur « capteur », d’un coordinateur tactique [qui est, en quelque sorte, le « chef d’orchestre » de la mission] et d’un opérateur « images ».

Le communiqué du ministère des Armées ne précisé la nature des actions qui ont valu à ces trois officiers la Croix de la valeur militaire… En outre, l’AAE et l’État-major des armées [EMA] sont discrets sur les missions effectuées par les Reaper au Sahel. Cependant, dans son dernier numéro, le magazine Raids a pu obtenir quelques chiffres restés longtemps sous le boisseau.

Ainsi, depuis décembre 2019, les Reaper engagés dans l’opération Barkhane ont largué 181 bombes guidées laser GBU-12, ce qui représente la « moitié des frappes aériennes françaises ». Et, depuis leur déploiement à Niamey, en 2014, ils ont « accumulé 55’000 heures de vol ».

« Armés depuis 2019, les Reaper assurent des missions de surveillance, reconnaissance, renseignement en temps réel, appui aérien, frappe de précision, protection de site ou encore, coordination des moyens aériens. Les drones sont indispensables à la réalisation des missions aériennes », a rappelé le ministère des Armées.

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Il y a quelques années, l’US Air Force peinait à trouver suffisamment de spécialistes pour mettre en oeuvre ses drones MQ-9 Reaper et RQ-4 Global Hawk. En effet, compte-tenu du rythme opérationnel [notamment lors des engagements en Afghanistan et en Irak], cette filière était alors perçue comme une voie de garage, les promotions étant plutôt rares, faute de pouvoir disposer de temps pour préparer les examens pour espérer atteindre le grade supérieur.

Un autre frein au recrutement était lié au manque de reconnaissance des opérateurs de drones. Et cela tenait au fait que, mettant en oeuvre des drones depuis le Nevada, à plus de 11’000 km des zones d’action, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à leurs camarades engagés sur des théâtres d’opérations. D’ailleurs, le Pentagone dut reculer quand il proposa de créer, à leur intention, une médaille devant avoir un rang égal, si ce n’est supérieur, à celles destinées à distinguer les militaires ayant connu l’épreuve du feu.

En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a jusqu’ici réussi à éviter de tels écueils. D’abord, les équipages de drone MQ-9 Reaper sont engagés au plus près de la zone d’action. Ainsi, ils ont été « projetés » au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, désormais terminée. En outre, mais cela va changer à l’avenir, après la création d’une filière de télé-pilotes « ab initio », les pilotes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont généralement issus du personnel navigant, pourvu qu’ils aient au moins la qualification de sous-chef de patrouille.

Quant à la reconnaissance, les « équipages » de drones sont éligibles aux mêmes distinctions que leurs camarades.

Ainsi, le 21 mars, sur la base aérienne 709 de Cognac, et pour la première fois depuis que l’AAE met en oeuvre des drones MALE armés au sein de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], trois membres d’équipages de Reaper se sont vus remettre la Croix de la valeur militaire [CVM] au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

« La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ensemble des unités de la base aérienne et a mis à l’honneur des aviateurs qui se sont particulièrement distingués lors de missions de guerre en opérations extérieures, les récompensant pour leurs actions exemplaires au Sahel », a ainsi souligné le ministère des Armées.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], qui a évoqué des « actions décisives » au Sahel, a ainsi remis la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze à deux capitaines, l’un en tant que télépilote de Reaper, l’autre en qualité de « commandant d’escadrille et de coordinateur tactique ». La troisième médaille a été rémise par le général Vincent Coste, le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [AAC] à la capitaine « Lysiane », également coordinateur tactique.

Pour rappel, un « équipage » de drone MQ-9 Reaper se compose d’un pilote, d’un opérateur « capteur », d’un coordinateur tactique [qui est, en quelque sorte, le « chef d’orchestre » de la mission] et d’un opérateur « images ».

Le communiqué du ministère des Armées ne précisé la nature des actions qui ont valu à ces trois officiers la Croix de la valeur militaire… En outre, l’AAE et l’État-major des armées [EMA] sont discrets sur les missions effectuées par les Reaper au Sahel. Cependant, dans son dernier numéro, le magazine Raids a pu obtenir quelques chiffres restés longtemps sous le boisseau.

Ainsi, depuis décembre 2019, les Reaper engagés dans l’opération Barkhane ont largué 181 bombes guidées laser GBU-12, ce qui représente la « moitié des frappes aériennes françaises ». Et, depuis leur déploiement à Niamey, en 2014, ils ont « accumulé 55’000 heures de vol ».

« Armés depuis 2019, les Reaper assurent des missions de surveillance, reconnaissance, renseignement en temps réel, appui aérien, frappe de précision, protection de site ou encore, coordination des moyens aériens. Les drones sont indispensables à la réalisation des missions aériennes », a rappelé le ministère des Armées.

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Pour gagner du temps, les États-Unis vont livrer une ancienne version du char Abrams à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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Après plus d’un an de guerre, les chars mis en oeuvre par l’armée ukrainienne, de conception soviétique, sont « rincés ». Récemment, un chef de peloton a récemment confié au journal Kyiv Independant qu’il était de plus en plus difficile de faire fonctionner les T-64 restants de son unité, faute de moyens pour les réparer.

« Nous avons des situations où 3 à 5 chars sortent pour contrer une offensive et 2 à 3 d’entre eux ne tirent pas », a ainsi déclaré cet officier. « Aujourd’hui, ça pourrait bien marcher, ça démarre, tout va bien. Et demain ça s’éteint et on ne peut pas tirer », a-t-il ajouté. Un autre militaire ukrainien a dit la même chose à franceinfos. « Ce sont des engins [les T-64] des années 1970. Ils tombent souvent en rade », a-t-il dit, ajoutant qu’il « n’aurait pas assez de quatre heures pour faire la liste de toutes les pannes possibles ».

Le retour des beaux jours étant propice à de nouvelles offensives d’ampleur, il est donc urgent pour l’armée ukrainienne de se mettre en ligne de nouveaux chars. D’où la demande de Kiev auprès de ses partenaires occidentaux pour en obtenir.

Si la France a décidé de livrer des chars légers AMX-10RC, le Royaume-Uni livrera 14 Challenger 2, prélevés dans l’inventaire de la British Army. Mais l’aide la plus substantielle sera fournie par la « coalition Leopard », qui s’est engagée à envoyer une centaine de Leopard 2 en Ukraine [plus de 150 chars, selon Lloyd Austin, le chef du Pentagone]. Et ceux-ci sont en train de se déployer progressivement.

Quant aux États-Unis, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser la « réexportation » de Leopard 2 vers l’Ukraine, ils firent la promesse de livrer 31 M1A2 Abrams à l’armée ukrainienne… Mais dans l’immédiat étant donné qu’il fallait produire ces chars, ceux-ci devant être dans une configuration différente de celle utilisée par l’US Army.

Cependant, et afin de répondre plus rapidement aux besoins de l’armée ukrainienne, le Pentagone a finalement changé son fusil d’épaule… Le 21 mars, son porte-parole, le général Pat Ryder, a en effet annoncé que les États-Unis fourniront à l’Ukraine « le modèle M1A1 du char Abrams », dont près de 5000 furent livrés à l’US Army entre 1985 et 1992. « Cela « nous permettra d’accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l’Ukraine d’ici à l’automne de cette année », a-t-il précisé.

Cela étant, celui-ci n’a rien dit au sujet des capacités dont disposeront ces chars, si ce n’est qu’elles seront « similaires » à celles du M1A2.

L’un des enjeux porte sur la chaîne logistique à mettre en place pour permettre à l’armée ukrainienne d’utiliser les chars américains, ceux-ci étant très gourmand en pétrole, avec leur turbine Honeywell AGT1500 de 1500 ch, laquelle « tourne » au carburant aéronautique, voire avec du gazole. Un autre concerne la formation des équipages et des techniciens ukrainiens, celle-ci prenant du temps.

Quoi qu’il en soit, le vrai défi pour l’armée ukrainienne sera de faire cohabiter des modèles différents de chars [Leopard 1, Leopard 2, M1A1 Abrams, Challenger 2, sans oublier les T-72 et autres T-64].

« Nous serons obligés pour chaque type d’engin d’organiser une gestion spécifique des pièces détachées, avec des stocks, des munitions et du personnel formés pour les réparer et les utiliser. […] Les Abrams sont différents des Leopard et si dans une brigade, il y a trop de variété, ça peut être tellement compliqué que l’on pourrait perdre en efficacité », a ainsi prévenu Orest Firmaniuk, officier de presse de la 1ère brigade blindée ukrainienne.

Pour gagner du temps, les États-Unis vont livrer une ancienne version du char Abrams à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 22 mars 2023

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Après plus d’un an de guerre, les chars mis en oeuvre par l’armée ukrainienne, de conception soviétique, sont « rincés ». Récemment, un chef de peloton a récemment confié au journal Kyiv Independant qu’il était de plus en plus difficile de faire fonctionner les T-64 restants de son unité, faute de moyens pour les réparer.

« Nous avons des situations où 3 à 5 chars sortent pour contrer une offensive et 2 à 3 d’entre eux ne tirent pas », a ainsi déclaré cet officier. « Aujourd’hui, ça pourrait bien marcher, ça démarre, tout va bien. Et demain ça s’éteint et on ne peut pas tirer », a-t-il ajouté. Un autre militaire ukrainien a dit la même chose à franceinfos. « Ce sont des engins [les T-64] des années 1970. Ils tombent souvent en rade », a-t-il dit, ajoutant qu’il « n’aurait pas assez de quatre heures pour faire la liste de toutes les pannes possibles ».

Le retour des beaux jours étant propice à de nouvelles offensives d’ampleur, il est donc urgent pour l’armée ukrainienne de se mettre en ligne de nouveaux chars. D’où la demande de Kiev auprès de ses partenaires occidentaux pour en obtenir.

Si la France a décidé de livrer des chars légers AMX-10RC, le Royaume-Uni livrera 14 Challenger 2, prélevés dans l’inventaire de la British Army. Mais l’aide la plus substantielle sera fournie par la « coalition Leopard », qui s’est engagée à envoyer une centaine de Leopard 2 en Ukraine [plus de 150 chars, selon Lloyd Austin, le chef du Pentagone]. Et ceux-ci sont en train de se déployer progressivement.

Quant aux États-Unis, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser la « réexportation » de Leopard 2 vers l’Ukraine, ils firent la promesse de livrer 31 M1A2 Abrams à l’armée ukrainienne… Mais dans l’immédiat étant donné qu’il fallait produire ces chars, ceux-ci devant être dans une configuration différente de celle utilisée par l’US Army.

Cependant, et afin de répondre plus rapidement aux besoins de l’armée ukrainienne, le Pentagone a finalement changé son fusil d’épaule… Le 21 mars, son porte-parole, le général Pat Ryder, a en effet annoncé que les États-Unis fourniront à l’Ukraine « le modèle M1A1 du char Abrams », dont près de 5000 furent livrés à l’US Army entre 1985 et 1992. « Cela « nous permettra d’accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l’Ukraine d’ici à l’automne de cette année », a-t-il précisé.

Cela étant, celui-ci n’a rien dit au sujet des capacités dont disposeront ces chars, si ce n’est qu’elles seront « similaires » à celles du M1A2.

L’un des enjeux porte sur la chaîne logistique à mettre en place pour permettre à l’armée ukrainienne d’utiliser les chars américains, ceux-ci étant très gourmand en pétrole, avec leur turbine Honeywell AGT1500 de 1500 ch, laquelle « tourne » au carburant aéronautique, voire avec du gazole. Un autre concerne la formation des équipages et des techniciens ukrainiens, celle-ci prenant du temps.

Quoi qu’il en soit, le vrai défi pour l’armée ukrainienne sera de faire cohabiter des modèles différents de chars [Leopard 1, Leopard 2, M1A1 Abrams, Challenger 2, sans oublier les T-72 et autres T-64].

« Nous serons obligés pour chaque type d’engin d’organiser une gestion spécifique des pièces détachées, avec des stocks, des munitions et du personnel formés pour les réparer et les utiliser. […] Les Abrams sont différents des Leopard et si dans une brigade, il y a trop de variété, ça peut être tellement compliqué que l’on pourrait perdre en efficacité », a ainsi prévenu Orest Firmaniuk, officier de presse de la 1ère brigade blindée ukrainienne.

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Après plus d’un an de guerre, les chars mis en oeuvre par l’armée ukrainienne, de conception soviétique, sont « rincés ». Récemment, un chef de peloton a récemment confié au journal Kyiv Independant qu’il était de plus en plus difficile de faire fonctionner les T-64 restants de son unité, faute de moyens pour les réparer.

« Nous avons des situations où 3 à 5 chars sortent pour contrer une offensive et 2 à 3 d’entre eux ne tirent pas », a ainsi déclaré cet officier. « Aujourd’hui, ça pourrait bien marcher, ça démarre, tout va bien. Et demain ça s’éteint et on ne peut pas tirer », a-t-il ajouté. Un autre militaire ukrainien a dit la même chose à franceinfos. « Ce sont des engins [les T-64] des années 1970. Ils tombent souvent en rade », a-t-il dit, ajoutant qu’il « n’aurait pas assez de quatre heures pour faire la liste de toutes les pannes possibles ».

Le retour des beaux jours étant propice à de nouvelles offensives d’ampleur, il est donc urgent pour l’armée ukrainienne de se mettre en ligne de nouveaux chars. D’où la demande de Kiev auprès de ses partenaires occidentaux pour en obtenir.

Si la France a décidé de livrer des chars légers AMX-10RC, le Royaume-Uni livrera 14 Challenger 2, prélevés dans l’inventaire de la British Army. Mais l’aide la plus substantielle sera fournie par la « coalition Leopard », qui s’est engagée à envoyer une centaine de Leopard 2 en Ukraine [plus de 150 chars, selon Lloyd Austin, le chef du Pentagone]. Et ceux-ci sont en train de se déployer progressivement.

Quant aux États-Unis, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser la « réexportation » de Leopard 2 vers l’Ukraine, ils firent la promesse de livrer 31 M1A2 Abrams à l’armée ukrainienne… Mais dans l’immédiat étant donné qu’il fallait produire ces chars, ceux-ci devant être dans une configuration différente de celle utilisée par l’US Army.

Cependant, et afin de répondre plus rapidement aux besoins de l’armée ukrainienne, le Pentagone a finalement changé son fusil d’épaule… Le 21 mars, son porte-parole, le général Pat Ryder, a en effet annoncé que les États-Unis fourniront à l’Ukraine « le modèle M1A1 du char Abrams », dont près de 5000 furent livrés à l’US Army entre 1985 et 1992. « Cela « nous permettra d’accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l’Ukraine d’ici à l’automne de cette année », a-t-il précisé.

Cela étant, celui-ci n’a rien dit au sujet des capacités dont disposeront ces chars, si ce n’est qu’elles seront « similaires » à celles du M1A2.

L’un des enjeux porte sur la chaîne logistique à mettre en place pour permettre à l’armée ukrainienne d’utiliser les chars américains, ceux-ci étant très gourmand en pétrole, avec leur turbine Honeywell AGT1500 de 1500 ch, laquelle « tourne » au carburant aéronautique, voire avec du gazole. Un autre concerne la formation des équipages et des techniciens ukrainiens, celle-ci prenant du temps.

Quoi qu’il en soit, le vrai défi pour l’armée ukrainienne sera de faire cohabiter des modèles différents de chars [Leopard 1, Leopard 2, M1A1 Abrams, Challenger 2, sans oublier les T-72 et autres T-64].

« Nous serons obligés pour chaque type d’engin d’organiser une gestion spécifique des pièces détachées, avec des stocks, des munitions et du personnel formés pour les réparer et les utiliser. […] Les Abrams sont différents des Leopard et si dans une brigade, il y a trop de variété, ça peut être tellement compliqué que l’on pourrait perdre en efficacité », a ainsi prévenu Orest Firmaniuk, officier de presse de la 1ère brigade blindée ukrainienne.

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Après plus d’un an de guerre, les chars mis en oeuvre par l’armée ukrainienne, de conception soviétique, sont « rincés ». Récemment, un chef de peloton a récemment confié au journal Kyiv Independant qu’il était de plus en plus difficile de faire fonctionner les T-64 restants de son unité, faute de moyens pour les réparer.

au journal Kyiv Independant

« Nous avons des situations où 3 à 5 chars sortent pour contrer une offensive et 2 à 3 d’entre eux ne tirent pas », a ainsi déclaré cet officier. « Aujourd’hui, ça pourrait bien marcher, ça démarre, tout va bien. Et demain ça s’éteint et on ne peut pas tirer », a-t-il ajouté. Un autre militaire ukrainien a dit la même chose à franceinfos. « Ce sont des engins [les T-64] des années 1970. Ils tombent souvent en rade », a-t-il dit, ajoutant qu’il « n’aurait pas assez de quatre heures pour faire la liste de toutes les pannes possibles ».

Le retour des beaux jours étant propice à de nouvelles offensives d’ampleur, il est donc urgent pour l’armée ukrainienne de se mettre en ligne de nouveaux chars. D’où la demande de Kiev auprès de ses partenaires occidentaux pour en obtenir.

Si la France a décidé de livrer des chars légers AMX-10RC, le Royaume-Uni livrera 14 Challenger 2, prélevés dans l’inventaire de la British Army. Mais l’aide la plus substantielle sera fournie par la « coalition Leopard », qui s’est engagée à envoyer une centaine de Leopard 2 en Ukraine [plus de 150 chars, selon Lloyd Austin, le chef du Pentagone]. Et ceux-ci sont en train de se déployer progressivement.

Quant aux États-Unis, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser la « réexportation » de Leopard 2 vers l’Ukraine, ils firent la promesse de livrer 31 M1A2 Abrams à l’armée ukrainienne… Mais dans l’immédiat étant donné qu’il fallait produire ces chars, ceux-ci devant être dans une configuration différente de celle utilisée par l’US Army.

Cependant, et afin de répondre plus rapidement aux besoins de l’armée ukrainienne, le Pentagone a finalement changé son fusil d’épaule… Le 21 mars, son porte-parole, le général Pat Ryder, a en effet annoncé que les États-Unis fourniront à l’Ukraine « le modèle M1A1 du char Abrams », dont près de 5000 furent livrés à l’US Army entre 1985 et 1992. « Cela « nous permettra d’accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l’Ukraine d’ici à l’automne de cette année », a-t-il précisé.

Cela étant, celui-ci n’a rien dit au sujet des capacités dont disposeront ces chars, si ce n’est qu’elles seront « similaires » à celles du M1A2.

L’un des enjeux porte sur la chaîne logistique à mettre en place pour permettre à l’armée ukrainienne d’utiliser les chars américains, ceux-ci étant très gourmand en pétrole, avec leur turbine Honeywell AGT1500 de 1500 ch, laquelle « tourne » au carburant aéronautique, voire avec du gazole. Un autre concerne la formation des équipages et des techniciens ukrainiens, celle-ci prenant du temps.

avec du gazole

Quoi qu’il en soit, le vrai défi pour l’armée ukrainienne sera de faire cohabiter des modèles différents de chars [Leopard 1, Leopard 2, M1A1 Abrams, Challenger 2, sans oublier les T-72 et autres T-64].

« Nous serons obligés pour chaque type d’engin d’organiser une gestion spécifique des pièces détachées, avec des stocks, des munitions et du personnel formés pour les réparer et les utiliser. […] Les Abrams sont différents des Leopard et si dans une brigade, il y a trop de variété, ça peut être tellement compliqué que l’on pourrait perdre en efficacité », a ainsi prévenu Orest Firmaniuk, officier de presse de la 1ère brigade blindée ukrainienne.

a ainsi prévenu
France24 - World

Burns routs Young 6&5 to win WGC Match Play final

Issued on: 27/03/2023 - 00:32Modified: 27/03/2023 - 00:58

Washington (AFP) – Sam Burns captured the biggest title of his career by winning the WGC Match Play Championship on Sunday, routing Cameron Young 6&5 in an all-American final.

World number 15 Burns took a $3.5 million top prize at Austin Country Club in Texas by making eight birdies in the last 10 holes to dispatch 17th-ranked Young, last year's British Open runner-up.

"What a week. Man, I'm so tired," Burns said. "It was fun playing Cam. I know he didn't have his best stuff."

It was the fifth career PGA title for Burns, who won all seven of his matches to become the first player to capture the WGC Match Play in his debut since Australian Geoff Ogilvy in 2006.

"I just tried to stack one good swing after another," Burns said. "Really have tried to put the hard work in and it's nice to see it paying off on the golf course."

Burns dethroned top-ranked defending champion Scottie Scheffler in 21 holes in morning semi-finals while Young, last year's PGA Rookie of the Year, ousted third-ranked Rory McIlroy in 19 holes.

"Felt like I found something this morning at the end of my match with Scottie and kind of was able to carry that on this afternoon," Burns said.

"It's huge. I haven't played my best golf the past couple months and was really struggling with my swing the past couple weeks."

Young, who chased his first PGA victory, settled for his sixth runner-up showing.

"Frustrating to lose today," Young said. "Out here you have to make a bunch of birdies and I just didn't quite do it."

In the final, Young won the second hole with a five-foot birdie putt but Burns dropped his approach inches from the hole for a birdie to claim the fifth and pull level.

Burns nearly holed out from 45 yards and birdied to win the par-5 sixth then took the par-3 seventh when Young missed a six-foot par putt and captured his fourth consecutive hole with a 20-foot birdie putt at the eighth, seizing a 3-up advantage.

Burns sank a 12-foot birdie putt to win the 10th for a 4-up lead and made a 24-foot birdie putt at the par-3 11th, although Young tied the hole with a 22-foot birdie putt.

Young found water to lose the par-5 12th and fall 5-down then plunked his ball into water shy of the 13th green and moments later surrendered the match.

McIlroy takes third

McIlroy, who will overtake Spain's Jon Rahm to become world number two, led after every hole in defeating top-ranked Scheffler 2&1 in the third-place match to claim bragging rights ahead of the Masters in two weeks at Augusta National.

"It's nice to walk away with a win after the disappointment of this morning not being able to put Cam away," McIlroy said.

"Overall it has been a really good week, something to really build on going into Augusta."

McIlroy can complete a career Grand Slam with a Masters triumph.

"I feel a lot better about things compared to two weeks ago (after missing the cut) at the Players Championship," he said. "All eyes on Augusta and just making sure the game is ready but everything feels in really good order."

Four-time major winner McIlroy, the 2015 WGC Match Play champion from Northern Ireland, and reigning Masters champion Scheffler, who won the Players Championship earlier this month, each stumbled late in the semis.

McIlroy was 2 up with three holes to play but Young birdied to win the par-5 16th, birdied 18 to equalize and birdied the par-5 12th from nine feet to win the match.

Scheffler birdied 18 to force extra holes, missed a four-foot birdie putt for the match at the second extra hole and Burns sank a 14-foot birdie putt at the next to advance.

It's a bit frustrating," Scheffler said. "But I put up a good fight."

© 2023 AFP

France24 - World

More than 149 police injured, 172 people arrested in French pension protests

Issued on: 23/03/2023 - 10:34Modified: 24/03/2023 - 06:41

FRANCE 24 Follow

Hundreds of thousands of French workers on Thursday rallied in a new show of rage against President Emmanuel Macron's pension reform, with protests turning violent in Paris and other cities in a battle that shows no sign of abating. More than 149 police and gendarmes were injured and 172 people arrested, French Interior Minister Gérald Darmanin said Thursday evening. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time [GMT+1].

10:22pm: French interior minister Darmanin slams violence from 'far-left thugs' 

French Interior Minister Gérald Darmanin on Thursday slammed what he called violence from "thugs" on the "far left" that broke out on the sidelines of protests against pension reform.

He said that "1,500 rioters" had attended the Paris rallies to "break cops and public buildings". 

To date, he said that 172 people had been arrested in France, including 77 in Paris, some of them for "attacks on persons in charge of public authority" or "fires", he added.

9:31pm: Violent protests ‘not what unions wanted’, but blame may fall on government

Calls by union leaders for non-violent protests to keep public opinion onside were ignored by a number of demonstrators throughout France who clashed with police and lit fires in major cities.

“Images of tear gas, violence and fires was not what the unions wanted,” said FRANCE 24’s Marc Perelman, “but, that being said, according to a poll that came out today … 70% of those asked are blaming the violence on the government.”

 

9:13pm: Violence at protests ‘unacceptable’ says Prime Minister Borne

France’s Prime Minister Élisabeth Borne has said that the violence and damage seen at protests on Thursday was "unacceptable".

She added that she was grateful to police and other emergency services.

Manifester et faire entendre des désaccords est un droit. Les violences et dégradations auxquelles nous avons assisté aujourd’hui sont inacceptables. Toute ma reconnaissance aux forces de l’ordre et de secours mobilisées.

March 23, 2023

9:01pm: Fire blazes at entrance to Bordeaux City Hall

Social media videos from local news outlet Rue 89 Bordeaux shows a fire blazing at the entrance to Bordeaux City Hall on Thursday night after a day of protests in the city, followed by firemen arriving to tackle the blaze.

 

#ReformesDesRetraites L’entrée de la mairie de #Bordeaux en feu pic.twitter.com/i2AffFVGzd

March 23, 2023

 

Les sapeurs-pompiers s’activent pour éteindre le feu sur la porte de la mairie de #Bordeaux #ReformedesRetraite pic.twitter.com/bY2lmDX1Ne

March 23, 2023

 

 

8:44pm: Demonstrations continue in Paris as protesters set fire to newsstands, rubbish bins

The official protest march has ended in Paris but many unofficial demonstrations are continuing in the French capital with multiple blazes being reported in the streets around the Place de l'Opéra.

Shortly before 8pm fires were reported in the surrounding streets, often started in rubbish bins or newsstands. Police were charging remaining protesters, AFP reported.

Small groups of protesters were marching towards les Halles district, setting fire to garbage cans on their way, AFP said.

🔴 Incendie en cours d’un kiosque à #Paris : les affrontements se poursuivent. #manif23mars pic.twitter.com/Mj9PwhDOTC

March 23, 2023

Situation de chaos à Paris avec des dizaines de départs de feu et plusieurs cortèges. pic.twitter.com/tPGDneURMm

March 23, 2023

 

20:28: More than 120 police injured, 80 arrested, interior minister says

Some 123 police and gendarmes have been injured during protests on Thursday and 80 people have been arrested, says France's Interior Minister Gérald Darmanin.

A cette heure, on dénombre 123 policiers et gendarmes blessés et plus de 80 individus interpellés. https://t.co/DNS06dLqUx

March 23, 2023

8:24pm: Protesters 'even more defiant' after Macron TV interview

Reporting from protests in Paris on Thursday, FRANCE 24's Catherine Norris-Trent says violent scenes erupted from 4pm onwards amid a sense of defiance among demonstrators.

 

Really violent scenes at the Paris protest today against the French govt’s pension reforms. Tensions flared from 4pm onwards and riot police fired tear gas and charged several times.Many on the streets of Paris I spoke to feel even more defiant after Macron’s TV interview… https://t.co/ywv8K7UEte

March 23, 2023

 

7:53pm: French unions call for new day of strikes on March 28 

French unions are calling for a new day of strikes and demonstrations on March 28. 

7:45pm: 'Paris, rise up,' protesters chant

A small group of demonstrators walk past terraces where customers are chanting "Paris, get up, rise up".

Un petit groupe de manifestants passent à côté de terrasses de bars où les clients reprennent en chœur "Paris, debout, soulève toi" #Paris #manif23mars #manifestation #Manifestations pic.twitter.com/zCs3G7c5JE

March 23, 2023

7:40pm: 'The real trash are in government,' say Paris protesters

FRANCE 24's Ben Dodman is with protesters at the Paris rally, where references and tributes to the rubbish collectors' strike abound.

Macron in a bin, “the real trash are in government”… Plenty of tributes & references to rubbish collectors’ strike at Paris rally – and overall a distinctly angrier tone compared to previous protests, with the focus now on government’s “denial of democracy” pic.twitter.com/pS9evTkZB6

March 23, 2023

 

Other placards play on Macron's "contempt" for the French people and compare him to Louis XIV.

Paris protesters hold posters with a montage of Macron dressed in full regalia in the manner of “Sun King” Louis XIV, accompanied by the slogan “Méprisant de la République” (contemptuous of the Republic) pic.twitter.com/15A6Tx95rY

March 23, 2023

7:20pm: Protesters continue to chant and rally amid the tear gas

Alors que les charges violentes et les gaz lacrymogène se multiplient depuis plusieurs heures les manifestants continuent de chanter. Les jeunes sont dans le rue ils ne rentreront pas chez eux. #Paris #Manifestations #manif23mars pic.twitter.com/qwAbF1A8nf

March 23, 2023

7:06pm: CGT union says 3.5 million attended protests in France, authorities put figure at just over 1 million

Some 3.5 million people in France joined protesters against pension reforms on Thursday, according to the CGT union.

Authorities say that demonstrators at protests throughout France numbered just 1.08 million with 119,000 rallying in Paris.

The figure from the interior ministry makes Thursday’s protests the biggest in the French capital since strikes began in January. The second largest was on March 15, when 480,000 people took to the streets in Paris, according to the government.

The CGT union puts the attendance figure for March 15 protests in Paris at 480,000. 

7pm: 'The anger in France isn't showing signs of slowing down just yet'

Rubbish is continuing to pile up on the streets of the French capital and rubbish collectors anger “isn’t showing signs of slowing down just yet”.

FRANCE 24’s Catherine Norris-Trent reports from outside a waste incineration plant on the southern edge of Paris.

 

6:52pm: French authorities must avoid 'unneccessary force', Amnesty warns

Amnesty International has warned that the French authorities must avoid using ‘unneccessary force’ as violent clashes erupted between protesters and police around France on Thursday.

French authorities must ensure the safety of protesters and refrain from using unnecessary or excessive force. #ProtectTheProtestpic.twitter.com/TM2psTziq2

March 23, 2023

 

6:36pm: Students join strike action in schools and universities

Students blockaded dozens of lycées (high schools) and universities in France on Thursday in protest against planned pension reforms.

The Ministry of Education reported "148 incidents" in high schools in France, including 38 full blockades, 70 filter blockades, 14 attempted blockades and 26 other forms of disruption.

Student union L'Alternative said students in 80 schools and universities were taking part in strike action, with 60 blockaded or occupied.

>> ‘Live to work or work to live?’: Why France's youth are fighting Macron’s pension reform

6:22pm: 'We don't have any choice but to strike and block the economy until he surrenders'

French protesters restricted access to Paris's Charles de Gaulle airport on Thursday and workers blocked the train tracks at Paris's Gare de Lyon in a ninth day of mass strikes against Emmanuel Macron's controversial pension reform. FRANCE 24's Catherine Clifford reports on French workers' latest strike actions. 

 

 

 

5:52pm: In Paris, first-time protesters join crowds on ninth day of strikes 

Many protesters are taking to the streets for the first time, angered by Macron’s decision to ram the pension reform through using article 49.3, which allows the French government to pass a bill without a vote. 

FRANCE 24’s Ben Dodman has been talking to some of the protesters in Paris. 

Latest mass rally against pension reform now underway in Paris, route between Bastille & République already jam-packed. Many first-time protesters angered by Macron’s decision to force reform through without a vote pic.twitter.com/MJXM7jXUZH

March 23, 2023

One of these first-time protesters is Valérie.

"Before the pension reform, I had never demonstrated," she tells FRANCE 24’s Cyrielle Cabot, in Paris. “Today, I no longer believe at all that we will be able to stop the reform. But I'm here anyway, to make my anger heard.”

 

« Avant la réforme des retraites, je n’avais jamais manifesté », raconte Valérie. « Aujourd’hui, je ne crois plus du tout qu’on arrivera à arrêter la réforme. Mais je suis là quand même, pour faire entendre ma colère ». pic.twitter.com/gI6ZeliOER

March 23, 2023

“Even if we were against the reform, we had never demonstrated or gone on strike,” said Marie-Lou and Aurélien. “But after 49.3, we decided to come. There is nothing right about this [reform]: neither the way it’s being done or the what it contains!“

 

« Même si nous sommes contre la réforme, nous n’avions pas encore manifesté ni fait grève. Mais après le 49.3, on a décidé de venir. Il n’y a plus rien qui va : ni le fond ni la forme! », expliquent de concert Marie-Lou et Aurélien. pic.twitter.com/A9vMT2t6jR

March 23, 2023

5:38pm: Clashes between protesters and security forces continue in Paris

Journalists are sharing videos of chaotic scenes along Grands Boulevards, one of Paris’s major avenues. Videos show protesters throwing fireworks and other projectiles into smoke-filled air, as authorities use shields and batons to push back against demonstrators.

 

Quelques minutes plus tôt, ambiance hystérique à Grands boulevards, avec jets de projectiles, gaz, feux d'artifice et charges des FDO pic.twitter.com/Nr9khauXOM

March 23, 2023

 

Affrontements chaotiques sur les Grands Boulevards. Les forces de l’ordre régulièrement encerclées doivent retraiter. #manif23mars #retraites #paris pic.twitter.com/DJtkFV3tAH

March 23, 2023

 

5:26pm: Attendance at protest marches high in cities around France

Figures from unions and authorities suggest that turnout on Thursday for demonstrations against pension reforms has been among the highest since strikes began in January.

In Rouen, authorities said 14,800 protesters joined marches – a record since the beginning of the year – compared with 23,000, according to the CGT union.

Participation was also up sharply in Lyon (where 22,000-55,000 attended), Brest (where 20,000-40,000 attended) and Montpellier (where 18,000-40,000 attended), although numbers did not reach the same highs as on previous strike days, January 31 and March 7.

Differences in figures from unions and authorities are routine, yet especially large contrasts have been noted in some cities. In Nice, the CGT puts the number of demonstrators present on Thursday at 40,000 and the authorities just 5,200. In Marseille the prefecture counted 16,000 demonstrators, or seventeen times less than the 280,000 suggested by the CGT.

5:00pm: Union says 800,000 protesters have joined Paris march

The CGT union says 800,000 people have joined demonstrations in Paris on Thursday for the ninth day of national strikes against pension reform.

This is the largest attendance figure put forward by unions since protests began in January.

According to the union, the previous record for attendance in the capital was 700,000 demonstrators on March 7. Estimated attendance figures put forward by local authorities for the same day were significantly lower, at 81,000.

Authorities have not yet released an official estimation of how many protesters attended Thursday's march.

4:42pm: Violence erupts at front of Paris protest march 

Violence broke out at the head of the demonstration march against pension reform on Thursday in Paris, where several hundred protesters dressed in black broke windows and street furniture, AFP reported.

The violent protesters, known as black bloc, damaged convenience stores and a McDonald's fast-food restaurant while throwing cobblestones and other projectiles and chanting "Ah! Ah! Anticapitalist!".

The protesters also threw cobblestones and bottles at the police and set fire to garbage cans, AFP reported.

According to police, "about a thousand" black bloc protesters are present at the march, dressed in black and equipped with masks and goggles.

4:32pm: Violence in Brittany ‘cannot go unpunished’ interior minister says

French Interior Minister Gérald Darmanin has said attacks and damage caused by protesters in Lorient, where a government building was set on fire, are “inacceptable” and “cannot go unpunished”.

 

Inacceptables attaques et dégradations contre la sous-préfecture et le commissariat de Lorient. Pensées aux fonctionnaires blessés. Ces actes ne peuvent rester impunis.

March 23, 2023

 

4:17pm: Clashes reported between protesters and authorities in north-west 

Clashes broke out on Thursday between demonstrators and forces of order during pension reform protests in Nantes, Rennes and Lorient, AFP has reported.

In Nantes, demonstrators entered the administrative court ransacking the reception and breaking windows and doors, noted AFP. Firemen quickly put out a fire in a courtroom.

In Lorient protests were marked by unprecedented unrest, with the city police station and law enforcement officers targeted demonstrators. Protesters broke the windows of a local government building using projectiles and lit fires at the gate, before the police intervened to disperse the crowd, AFP reported.

 

 

A #Lorient , le commissariat est en train de brûler.#ReformeDesRetraites pic.twitter.com/N82gtUzE0H

March 23, 2023

 

 

In Rennes, authorities fired tear gas in response to projectiles and trash can fires, plunging the protest march into a thick cloud of acrid smoke, according to an AFP journalist.

3:44pm: 'We can still make things happen!'

"We can still make things happen," GCT union members Greg and Philippe, told FRANCE 24’s Cyrielle Cabot at Place de la Bastille in Paris. “Street protests have already brought down a law in the past, we can do it again!”

“Macron has shown nothing but contempt for the French," they added. "Today, it is no longer just about pensions. It is all our frustration and anger at a government that does not listen when we express our opinions."

 

 

« On peut encore faire bouger les choses », martèlent Greg et Philippe, de la CGT. « La rue a déjà fait tomber une loi dans le passé, on peut recommencer ! » pic.twitter.com/yfRKbiqsK3

March 23, 2023

 

3:35pm: Official figures show sharp increase in public sector workers joining strikes

Some 15.5% of people on strike at midday on Thursday work in the French public sector, according to official figures from the civil service.

This shows a sharp increase in participation among France’s 2.5 million civil servants compared to the previous national strike on March 15, when it had fallen to less than 3%.

3:22pm: French pension reform showdown 'an acid test' for unions and government

Numbers that turn out for Thursday’s protests will be significant in showing whether unions can still mobilise people against the reforms, or whether the government can expect unrest to blow over quickly, says Paul Smith, Associate Professor in French History and Politics at the University of Nottingham.

“This is really an acid test on both sides, for the trade unions and the government,” he said.

 

 

 

2:57pm: Union leaders call for ‘no violence’

The secretary general of the CFDT Laurent Berger called for “no violence” in protests throughout France, saying that the unions needed to “keep [public] opinion until the end”. He said that Thursday had "revived the mobilisation” in national strikes against pension reforms, which have been ongoing since January.

The leader of the hardline CGT Union Philippe Martinez said he felt that Emmanuel Macron had "thrown a can of gasoline on the fire" with his televised interview on Wednesday, adding that unions had written to the president to alert him to the "explosive situation" in the country.

>> Macron breaks silence on France’s bitter pension battle: Key takeaways

2:49pm: Unions in Marseille claim record turnout for anti-reform march

Demonstrations in Marseille on Thursday against pension reform had a record number of participants according to figures from unions, who said 280,000 people joined street protests.

Local authorities estimated there were 16,000 attendees.

The previous record for protests in the city was 240,000 people joining a protest departing from the old port, according to unions.

The Marseille prefecture puts the record at 40,000 people joining protests against pension reforms on January 31.

 

 

1:57pm: Protesters gather for march through Paris

In Paris, protesters are gathering at Place de la Bastille for a march that will cross through landmark sites in the capital, FRANCE 24’s Cyrielle Cabot and Ben Dodman report.

The cortege is expected to set off at 2pm before passing through Place de la République and ending at Place de l’Opéra at 7pm. Authorities have warned that traffic will be severely disrupted.

 

9e journée de mobilisation contre la #ReformeDesRetraites. La place de la Bastille est déjà bien chargée, à 40 minutes du départ du cortège. Suivez la manifestation #F24 @France24 ⬇️ pic.twitter.com/cpbUY10A6w

March 23, 2023

 

“Jupiter (Macron), the people will bring you back down to Earth”, writes 72-year-old Michel, heading to Bastille for latest pension protest in Paris. “Past presidents were capable of listening & backtracking, but Macron thinks he’s Louis XIV, an absolute monarch,” he adds. pic.twitter.com/tycHqp6Ht6

March 23, 2023

 

1:43pm: More than a quarter of public sector electricity workers join strikes

More than a quarter of employees (25.3%) at national electricity provider EDF stopped work at midday on Thursday for the ninth day of strikes against the pension reform, management has said.

1:33pm: Hundreds of protesters invade tracks at Paris's Gare de Lyon train station

In Paris, hundreds of protesters on Thursday morning flooded onto train tracks in the Gare de Lyon, interrupting traffic and causing a delay of at least half an hour, according to national railway operator SNCF.

"And we will go on, we will go on, we will go on till revocation" of the reform, they chanted.

Deputy mayor of Paris, Ian Brossart, tweeted a video of the blockade.

 

Les voies de la Gare de Lyon bloquées par des centaines de manifestants pic.twitter.com/lIEyOPQCWH

March 23, 2023

 

1:25pm : French national rail provider SNCF warns of  widespread disruption

National rail provider SNCF has said it will only run half of its Inoui and Ouigo TGV trains and a third of its TER on Thursday.

According to several union sources, 35% of SNCF workers officially declared their intention to join strikes.

12:14pm: French government renews requisition order at Fos-sur-Mer fuel depot

The French government has renewed the requisition order requiring three employees to return to work at the Fos-sur-Mer fuel depot in southern France to secure petrol supplies for the region, an energy ministry spokesperson said on Thursday.

A requisition order has also been prepared for the Gonfreville site in northern France, but the formal notification has not been issued at this stage, the spokesperson added.

The order follows more than two weeks of industrial action that is part of the nationwide movement against pension system changes.

11:34am: Police to be deployed throughout the country 

Some 12,000 police, including 5,000 in Paris, will be deployed during the day, Interior Minister Gerald Darmanin said on Thursday.

Spontaneous protests have broken out on a daily basis in recent days, leading to hundreds of arrests and accusations of heavy-handed tactics by police.

Amnesty International has expressed alarm "about the widespread use of excessive force and arbitrary arrests reported in several media outlets".

Paris police chief Laurent Nunez on Thursday denied this, saying the security forces only detained people from "gatherings [...] committing violence".

11:03am: Nationwide disruption as protests get under way across France 

The streets of Paris continue to smell strongly as approximately 7,000 tonnes of rubbish remain uncollected. Although the French government has ordered some bin collectors to gather the rubbish for health reasons, this process is a challenge as many incinerator sites have been blocked by protesters. 

Public transport, including regional trains, flights and metro services, has been heavily impacted. Many schools have also shut down as teachers joined the strike action. 

Public anger has not faded, with many reacting strongly to French President Macron's live television interview yesterday. Trade union leaders said he made a "mockery" of the French public and called on people to continue striking, including at oil refineries.

FRANCE 24's Catherine Norris Trent reports. 

 

 

 

10:47am: Protesters partially block access to CDG airport 

In an early action Thursday, protesters blocked road access to Terminal 1 at the capital's Charles de Gaulle airport, French television pictures showed.

The spontaneous protest near Terminal 1 would not impact flights, a spokesperson for Aeroports de Paris said.

10:06am: Dunkirk LNG terminal blocked by strike until Friday morning, union says 

The Dunkirk liquefied natural gas (LNG) terminal in northern France was blocked early on Thursday after workers voted to renew strike action against the government's planned changes to pensions, a union source said.

It will be blocked until Friday morning with a general meeting to be held with workers around noon that day to decide if the strike will be renewed again, the source said.

9:33am: French unions dig in after Macron defends pension reform

Trains were disrupted and a new day of nationwide protests kicked off in France on Thursday after a defiant President Emmanuel Macron pledged to implement a contentious pensions overhaul by the end of the year.

France's leader on Wednesday said he was prepared to accept unpopularity because the bill raising the minimum retirement age from 62 to 64 was "necessary" and "in the general interest of the country".

Protests were planned across the country on Thursday in the latest day of nationwide strikes that began in mid-January against the pension changes.

Half of all high-speed trains were cancelled, national railway operator SNCF said, after union sources reported around a third of staff would be striking.

At least half the trains into Paris from the suburbs were not running.

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

Macron holds firm on pension reform bill as protests escalate

Mass protests in France after Macron vows to continue with pension reform

FRANCE IN TURMOIL

Protests, appeals, referendum: What’s next for France’s pension reform?

Opex 360

Les forces ukrainiennes montrent le système français de défense aérienne Crotale NG en action

par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

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Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

« Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

French short-range air defense system "Crotale NG" is in service with the #UAarmy.Two launches targeting a russian cruise missile.First one: missed the target.Second one: Goooal!

🎥@GeneralStaffUA pic.twitter.com/3gWVbX33nJ

— Defense of Ukraine (@DefenceU) March 20, 2023

La courte vidéo [13 secondes] montre le départ des deux missiles depuis l’écran du poste de tir du système, celui-ci recevant des images en infra-rouge.

La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

Les forces ukrainiennes montrent le système français de défense aérienne Crotale NG en action

par Laurent Lagneau · 21 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

« Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

French short-range air defense system "Crotale NG" is in service with the #UAarmy.Two launches targeting a russian cruise missile.First one: missed the target.Second one: Goooal!

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La courte vidéo [13 secondes] montre le départ des deux missiles depuis l’écran du poste de tir du système, celui-ci recevant des images en infra-rouge.

La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

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Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

« Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

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La courte vidéo [13 secondes] montre le départ des deux missiles depuis l’écran du poste de tir du système, celui-ci recevant des images en infra-rouge.

La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

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Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a assuré lors de ses récentes auditions parlementaires : les forces ukrainiennes sont très satisfaites des deux systèmes de défense aérienne Crotale NG qu’elles ont reçus à la fin de l’année 2022. « Tous les tirs de Crotale sont des tirs d’interception réussis », a-t-il ainsi déclaré au Sénat, le 28 février, avant d’en faire autant à l’Assemblée nationale, quelques jours plus tard.

Cependant, tous les tirs ne soldent apparemment pas par une « interception réussie ». C’est en effet ce que montrent des images du Crotale NG en action, diffusées sur les réseaux sociaux par les forces ukrainiennes. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’efficacité de ce système, puisque la séquence montrée se termine par la destruction d’un missile de croisière russe [dont le type n’a pas été précisé].

« Le système français de défense aérienne à courte portée Crotale NG est en service dans l’armée ukrainienne. Deux lancements visant un missile de croisière russe. Premier : cible manquée. Deuxième : coup au but! », a commenté le ministère ukrainien de la Défense.

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March 20, 2023

La courte vidéo [13 secondes] montre le départ des deux missiles depuis l’écran du poste de tir du système, celui-ci recevant des images en infra-rouge.

La Défense ukrainienne n’a pas précisé la date de cette vidéo. Il est possible qu’elle ait été prise le 9 mars dernier, quand les forces russes ont tiré une salve de 81 missiles [dont six armes hypersoniques Kinjal] contre des objectifs situés dans le centre, le sud et l’ouest de l’Ukraine. Seulement 34 d’entre-eux ont été détruits en vol, soit un taux d’interception de 42%…

Pour rappel, le Crotale NG est équipé d’un radar de surveillance pulse-Doppler fonctionnant en bande S, d’un radar de poursuite pulse-Doppler éméttant en bande Ku [avec une portée supérieure à 30 km], d’une caméra thermique à double champ [portée de 19 km] ainsi que de capteurs infrarouge. Et il est doté de huit missiles intercepteur VT-1, pouvant atteindre la vitesse de Mach 3,5 et ayant une portée pratique de 11’000 mètres. Le délai d’interception pour une cible évoluant à 8000 mètres est d’environ dix secondes.

Jusqu’alors, l’armée de l’Air & de l’Espace disposait de 12 systèmes Crotale NG… Mais il est question de les remplacer par des VL MICA à la faveur de la prochaine Loi de programmation militaire.

France24 - World

Charles III’s state visit to France postponed due to unrest over pension reform

Issued on: 24/03/2023 - 11:39

NEWS WIRES

Britain’s King Charles on Friday cancelled a state visit to France after social unrest over President Emmanuel Macron’s new pension law erupted into some of the worst street violence seen in years across the country.

The postponement will be a major embarrassment to Macron, who had hoped the monarch’s visit would mark a symbolic step in the two countries’ efforts to turn a page after years of poor relations post-Brexit.

Charles had been due to travel to France on Sunday for three days before moving on to Germany, an itinerary that had been seen as a win for the French leader who has sought to position himself as Europe’s de facto leader.

The king’s visit had been due to include a lavish banquet at the Palace of Versailles and the postponement will pile further pressure on Macron to find a way out of a crisis over his plans to raise the retirement age, which has seen some of France’s worst unrest since the “Yellow Vest” rebellion of 2018-2019.

“The King and The Queen Consort’s State Visit to France has been postponed. Their Majesties greatly look forward to the opportunity to visit France as soon as dates can be found,” a Buckingham Palace spokesperson said.

A source in British Prime Minister Rishi Sunak’s office said Macron had asked for the visit to be cancelled.

The Elysee said it was a joint decision taken by the British and French governments after trade unions called for a further day of nationwide strikes and demonstrations during the king’s visit.

Macron said at a press conference on Friday that King Charles III's visit would be rearranged for early summer.

A Buckingham Palace source said Charles’ visit to Germany will go ahead as planned.

Black-clad anarchists fought street battles with police for several hours in the French capital on Thursday, ransacking a McDonald’s restaurant, smashing up bus shelters and setting alight mounds of garbage that have piled up during strikes.

In Bordeaux, at the heart of one of France’s best-known wine growing areas and where Charles had also been expected to visit, protesters set alight the entrance to the city hall.

“The king is right (not to come),” 23-year old Dorian Ginggen said in Paris. “France is dangerous right now, with the protests. And at the same time he must understand that the French must be heard (by their government).”

Weeks of protests over plans to raise the retirement age by two years to 64 escalated and became more violent after Macron’s government pushed the pensions legislation through parliament last week without a vote. His government lacks a clear majority.

The president has insisted the changes to pensions are essential to keep the system funded.

Hard-left leader Jean-Luc Melenchon, who earlier this week said now was “not the right time” for Charles to come, welcomed the cancellation of the visit.

The left-wing opposition, and some protesters, often criticise Macron - who began his second term in office last year - as a would-be monarch.

“The meeting of the kings in Versailles is broken up by popular censure,” Melenchon tweeted.

(Reuters)

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French trade unionists threaten red carpet rollout for Charles III's state visit

Charles III will travel to France, Germany on first state visits as king

FRANCE IN TURMOIL

King Charles set to face strikes and disruption in France on first foreign visit

France24 - World

Pension reform: French government will not 'yield to violence', says Macron

Issued on: 24/03/2023 - 14:31

FRANCE 24 Follow Armen GEORGIAN Follow

French President Emmanuel Macron strongly condemned violence that erupted in Thursday's demonstrations against raising the French retirement age and said he would not give in to it.

"We will yield nothing to violence, I condemn violence with the utmost strength," Macron told a news conference, after an EU Summit in Brussels, on Friday.

Macron is under pressure to find a way out of a crisis that has seen some of France's worst street violence in years over a pension bill he has pushed through parliament without a vote.

Strikes have caused widespread disruption in France, yet Macron vowed the government would continue with the “democratic process” to legalise the reform, which is now being examined by France’s highest constitutional authority.

“The pension reform is before the Constitutional Council and it is obvious that we will wait for the decision of the Constitutional Council,” Macron said. “We continue to move forward, France cannot be at a standstill."

The head of state also said he was ready to talk to union leaders once the Constitutional Council has made its decision on the pension reform bill.

"I have indicated our availability to move forward on issues such as professional decline, the end of careers, retraining, career development, working conditions, and remuneration in certain sectors," he said.

"I am at the disposal of the joint unions if they wish to come and meet me to make progress on all these subjects."

As protests are expected to continue next week, a planned state visit to France from Britain's King Charles III has been postponed.

>> Charles III’s state visit to France postponed due to unrest over pension reform

"I think we would not be serious and lack common sense to propose to His Majesty the King and the Queen Consort to come do a state visit in the middle of the demonstrations," Macron said Friday.

The French president said that the visit would be rearranged for early summer.

(FRANCE 24 with AFP)

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At least 457 people arrested, 441 security forces injured in violent French pension protests

FRANCE IN TURMOIL

‘Democracy at stake’: French protesters vent fury at Macron over pension push

Charles III’s state visit to France postponed due to unrest over pension reform

France24 - World

Critics claim Paris using 2024 Games to introduce Big Brother video surveillance

Issued on: 25/03/2023 - 17:23

Romain HOUEIX

France’s National Assembly is due to adopt a law on Tuesday ahead of the 2024 Olympic Games in Paris. Article 7 is the most controversial aspect of this law, as it will allow AI video surveillance to be used to detect abnormal behaviour. Human rights organisations and the French left have condemned the measure.  

The all-encompassing law that France’s National Assembly is due to adopt on March 28, ahead of the 2024 Paris Olympic Games, will allow shops to open on Sundays, establish a health centre in the department of Seine-Saint-Denis (located northeast of Paris) and permit the French state to investigate future accredited persons. However, Article 7 of this law is particularly controversial, as it states that AI video surveillance may be used, on a trial basis, to ensure the safety of the Olympic Games. Human rights groups say the use of this technology will set a dangerous precedent.  

During the preliminary phase, Article 7 was adopted by the presidential majority, France’s right-wing party Les Républicains and the far-right National Rally. The New Ecological and Social People’s Union (NUPES), a coalition of left-wing parties, opposed it. It will allow algorithm-driven video surveillance technology to be used to ensure the safety of large-scale "sporting, recreational or cultural events" on a trial basis.  

'An all-out assault on rights to privacy'

"Algorithmic video surveillance is a new form of technology that uses computer software to analyse images captured by surveillance cameras in real time," explains Arnaud Touati, a lawyer specialised in digital law. "The algorithms used in the software are notably based on machine learning technology, which allows AI video surveillance, over time, to continue to improve and adapt to new situations." 

Proponents of this technology claim to be able to anticipate crowd movements and spot abandoned luggage or potentially dangerous incidents. Compared to traditional video surveillance, everything is automated with algorithms in charge of analysis - which, according to those in favour of this technology, limits human errors. 

"While France promotes itself as a champion of human rights globally, its decision to legalize AI-powered mass surveillance during the Olympics will lead to an all-out assault on the rights to privacy, protest, and freedom of assembly and expression," Amnesty International said in a statement after the article was passed. 

A herald of future video surveillance across Europe? 

Katia Roux, the NGO's technology and human rights specialist, explains that this technology can elicit many fears. "Under international law, legislation must respect the strict principles of necessity and proportionality. In this case, however, the legislator has not demonstrated this," she says. "We are talking about assessment technology, which has to evaluate behaviours and categorise them as at risk so that measures can be taken afterwards."  

 

"This technology is not legal today. In France, experiments have been done but not within the legal framework that this law proposes to create," she said. "Nor is it legal at the European level. It is even brought up during discussions in the European Parliament about technology and the regulation of artificial intelligence systems. The legislation could therefore also violate the European regulation currently being drafted." 

"By adopting this law, France would become the champion of video surveillance in the EU and set an extremely dangerous precedent. It would send an extremely worrying signal to countries that might be tempted to use this technology against their own population," she continued. 

Discriminatory? 

One fear is that the seemingly cold and infallible algorithm may in fact contain discriminatory biases. "These algorithms are going to be trained using a set of data decided and designed by human beings. They will therefore be able to incorporate the discriminatory biases of the people who conceived and designed them," says Roux. 

"AI video surveillance has already been used for racist purposes, notably by China, in the exclusive surveillance of the Uighurs, a Muslim minority present in the country," says Touati. "Because ethnic minorities are under-represented in the data provided to the algorithms for learning-purposes, there are significant discriminatory and racist biases. According to an MIT study, while the facial recognition error is 1% for White men, it is 34% for Black women." 

Touati, however, wants to see the glass as half full. "Using AI video surveillance during events of this magnitude could also highlight the algorithm’s discriminatory, misogynistic and racist biases by identifying, at too high a frequency to be accurate, people from minority ethnic groups as potential suspects," he explains. 

When asked by members of the left-wing opposition coalition NUPES what kind of people AI video surveillance would be targeting, the French Interior Minister Gérald Darmanin said, "Not [ones wearing] hoodies."  The French government believes that the limits set by the law – the absence of facial recognition, data protection – will be enough to prevent discriminatory practices.  

"We have put safeguards in place so that tenders are only reserved for companies that respect a certain number of rules, including hosting data on national territory, respecting the CNIL [National Commission on Informatics and Liberty; an independent French administrative regulatory body responsible for ensuring that data privacy law is applied to the collection, storage and use of personal data] and the GDPR [General Data Protection Regulation ; a data protection law introduced by the EU]," says MP Philippe Latombe, a member of the pro-Europe and centre-right political party Democratic Movement. He co-signed an amendment with the National Rally so that the call for tenders would give priority to European companies. "Clearly, we don't want it to be a Chinese company that does data processing in China and uses the data to do something else." 

"We are not reassured by the government’s guarantees. In reality, no real amendment is possible, and this technology is, in itself, problematic and dangerous for human rights," says Roux. "It will remain so until a serious evaluation has been conducted, the necessity and proportionality of its use has been demonstrated, and a real debate has been held with civil society’s different actors on this issue." 

Sports events and tech experiments

Although the Olympic Games are clearly the target event, this technological experiment can begin as soon as the law is implemented and will end on December 31, 2024, four months after the Paralympic Games finish. It could therefore be applied to a wide range of events, starting with the Rugby World Cup from September 8 to October 28.  

Opponents of AI video surveillance fear that its initially exceptional use will eventually become commonplace. After all, sports events are often used as a testing ground for policing, security and new technology. The 2012 London Olympics, for example, led to the widespread use of video surveillance in the British capital. 

"We are afraid that this exceptional period will become the norm," explains Roux, who adds that voice recognition technology, which was deployed on an experimental basis during the 2018 World Cup in Russia, has since been used to repress the opposition.  

Finally, Amnesty International is concerned that video surveillance will eventually lead to biometric or voice surveillance. "Facial recognition is just a feature waiting to be activated," says Roux. 

The law on the 2024 Olympic Games has not yet completed its legislative journey. Following Tuesday’s formal vote in the National Assembly, the text will undergo several changes and make multiple trips between the Assembly and Senate, which had previously amended it, until the two chambers agree to adopt it.  

Tech 24’s Peter O'Brien contributed to this article. 

This article has been translated from the original in French

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IOC pushes back against Paris mayor on banning Russian, Belarusian athletes from 2024 Olympics

Paris Olympics fans call ticket pack ‘a racket’ amid rocky start to sales

French MPs battle over AI video surveillance cameras at Paris Olympics

France24 - World

In blow to Taiwan, Honduras and China officially establish diplomatic relations

Issued on: 26/03/2023 - 07:11

NEWS WIRES Nicholas RUSHWORTH Follow

China and Honduras began formal diplomatic relations on Sunday, with Taiwan accusing Beijing of using "coercion and intimidation" to lure away its few remaining allies.

China's announcement of the move came shortly after Tegucigalpa said it had officially severed ties with Taipei.

"The two governments have decided to recognise each other and establish diplomatic relations at the ambassadorial level", effective immediately, China's foreign ministry said in a statement.

The switch cuts to 13 the number of countries that still diplomatically recognise Taiwan, which has lost several Latin American allies in recent years.

China considers the self-ruled, democratic island a part of its territory, to be retaken one day -- by force, if necessary. Under its "One China" policy, it does not allow countries to recognise both Beijing and Taipei.

Honduran Foreign Minister Enrique Reina and his Chinese counterpart Qin Gang signed a joint communique in Beijing, according to video released by state media outlet CCTV.

"China welcomes (Honduran) President Xiomara Castro to visit China at an early date," said Qin.

Earlier, Reina said that upon Castro's instructions he had "communicated to Taiwan the decision to cease diplomatic relations".

"The government of the Republic of Honduras recognises the existence of only one China in the world, and that the government of the People's Republic of China is the only legitimate government that represents all of China," the Honduran foreign ministry said.

"Taiwan is an inalienable part of Chinese territory."

Taiwanese President Tsai Ing-wen said the switch was part of "China's coercion and intimidation" of Taipei's allies.

"China has suppressed the international space of (Taiwan) for a long time, unilaterally endangering regional peace and stability," read a statement from her office.

In Beijing, Reina and Qin clinked champagne glasses in front of their countries' flags, while in Taipei, officials at the foreign ministry had removed the blue-and-white banners of their former ally.

'Pressure and intimidation' 

Taiwan Foreign Minister Joseph Wu confirmed the severing of ties, accusing China of offering "financial incentives" to lure away the island's allies.

Earlier this month, Reina said economic necessity was behind his country's decision, and that the Honduran government had asked Taiwan to increase financial aid.

On Sunday, Wu said Castro's government had "demanded we provide billions of US dollars in financial aid".

Tegucigalpa, he said, had asked Taiwan to pay $90 million for a hospital and $350 million for dam, and to forgive $2 billion in debt, adding "it felt like what they wanted was money, not a hospital".

Honduras is one of the poorest countries in its region, with almost 74 percent of its nearly 10 million people living in poverty. Tegucigalpa's move followed negotiations with China on building a hydroelectric dam.

In a social media post, Tsai said Taiwan supported the "substantial development" of its allies. But, she added: "We will not engage in a meaningless cash diplomacy contest with China."

In its Sunday statement, China's foreign ministry said Beijing "stands ready to enhance friendly cooperation with Honduras in various fields to the benefit of our two countries and peoples".

Responding to Tegucigalpa's move, the American Institute in Taiwan said: "While Honduras' action is a sovereign decision, it is important to note the PRC often makes promises in exchange for diplomatic recognition that ultimately remain unfulfilled."

Dwindling recognition 

Latin America has been a key diplomatic battleground for China and Taiwan since the two split in 1949 after a civil war.

Honduras's announcement continues a trend in the region, with Nicaragua, El Salvador, Panama, the Dominican Republic and Costa Rica all switching diplomatic recognition to Beijing in recent years.

The United States remains Taiwan's most significant ally, and largest weapons supplier, despite having switched recognition to Beijing in 1979.

This week, Taiwan confirmed that Tsai would depart on Wednesday to visit Guatemala and Belize -- two remaining diplomatic allies -- while also making stopovers in New York and Los Angeles.

Analysts linked the timing of Honduras's switch with Tsai's trip.

"This is a warning before Tsai begins her visit to Central America on March 29 and I think China will make more diplomatic moves during her visit," said Kuo Yu-jen, a political analyst at National Sun Yat-sen University in Taiwan. 

(AFP)

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Taiwan vows to deepen ties with US amid tensions with China

Xiomara Castro inaugurated as first woman president of Honduras, with US pledging support

China says again drove away US warship in South China Sea; US says asserting navigational rights

France24 - World

Israeli defense minister urges government to stop judicial reforms

Issued on: 25/03/2023 - 19:52

NEWS WIRES

Israeli Defence Minister Yoav Gallant on Saturday called on the government to halt legislation on changes to the judiciary, saying the bitter dispute over the measures poses a danger to the country.

"The deepening split is seeping into the military and defence institutions - this is a clear, immediate and real danger to Israel's security," Gallant said in a brief televised statement.

Israel has been gripped by mass protests since the government announced its judicial plans in January.

Gallant has previously voiced worries about a wave of Israelis who have pledged not to heed call-ups for military reserve duty if the reforms proceed, saying that could weaken war-readiness and national cohesion.

 

The judicial overhaul has also stirred concern abroad about Israel's democratic health. Senior officials in the Finance Ministry warned this week of an economic backlash. Gallant said he supported reforms of the justice system but they must be done with broad agreement.

Opposition to the plan does not appear to have weakened, despite Prime Minister Benjamin Netanyahu's pledge this week to enshrine civil liberties and minority rights in law and defer some chapters of the overhaul during parliament's April recess.

His national-religious coalition is still, however, aiming to write one bill into law before April 2, when lawmakers disband for spring recess.

Gallant's statement showed cracks in Netanyahu's coalition, with far-right police minister Itamar Ben-Gvir calling on the premier to fire Gallant soon after his remarks.

(Reuters)

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Israelis protest for 11th consecutive week against Netanyahu's judicial reform plans

Israel’s Netanyahu vows to 'end division' as thousands protest against justice reforms

Israeli 'handmaids' march against government's judiciary overhaul

France24 - World

Lebanon time in confusion over daylight savings dispute

Issued on: 26/03/2023 - 11:42

NEWS WIRES

Lebanon woke up in two time zones on Sunday amid an escalating dispute between political and religious authorities over a decision to extend winter time for a month. 

Caretaker Prime Minister Najib Mikati issued a decision on Thursday to roll clocks forward an hour on April 20, instead of entering daylight savings time on the last weekend of March as is usually the case in Lebanon, Europe and other regions.

Though no reason was given for the decision, it was seen as an attempt to score a win among Muslims by allowing those fasting during the holy month of Ramadan to break their fasts an hour earlier, at around 6 p.m. instead of 7 p.m.

But Lebanon's influential Maronite church on Saturday announced it would disobey the decision, calling it "surprising" and saying there had been no consultations with other actors or considerations of international standards.

It said it would turn clocks forward on Saturday night. Other Christian organisations, parties and schools announced similar plans.

Meanwhile, Muslim institutions and parties appeared set to remain in winter time, deepening divides in a country that witnessed a 1975-90 civil war between Christian and Muslim factions and where parliament seats are allocated by religious sect.

Businesses and media organizations, including two of Lebanon's main news channels LBCI and MTV, announced they too would enter daylight savings on Saturday night as calls for disobedience gained steam.

LBCI said in a statement that it would disobey Mikati's decision because it would have harmed its work, adding: "Lebanon is not an island".

Others have tried to adapt.

Lebanon's national carrier Middle East Airlines said its clocks and other devices would stay in winter time, in line with Mikati's decision, but it would adjust its flight times to keep in line with international schedules.

Two time zones @ Beirut airport.Lebanon has officially become the matrix of dystopia.pic.twitter.com/Wr7wXJavRN

March 26, 2023

The state-run telecoms duopoly sent messages to customers advising them to set the time on their devices manually on Sunday, in case the clocks had automatically gone forward.

Many have said the uncertainty and potential chaos was emblematic of decades of failed governance by leaders that led Lebanon into a 2019 financial crisis the World Bank said was "orchestrated" by elites.

'Muslim or Christian time?' 

Mikati, a Sunni Muslim, announced the decision after a meeting on Thursday with Shi'ite parliament speaker Nabih Berri, who repeatedly insisted on the change, according to a video of the meeting published by Lebanese outlet Megaphone.

"Instead of it being 7 o'clock, let it stay 6 o'clock from now until the end of Ramadan," Berri said, according to the clip.

Mikati is seen responding that the change was not possible because it would cause "problems" including to flight scheduling.

"We can't. We can't do it anymore, it's difficult," he said.

But later that day, Mikati issued the decision to stay in winter time.

His office said in a statement on Saturday night the decision was a "purely administrative procedure" that was being given "an obnoxious sectarian turn".

A spokesperson for the premier's office said it did not have an immediate comment on the decision's reasoning or the resulting backlash.

At a Beirut cafe on Saturday evening, a Reuters journalist heard one customer ask: "Will you follow the Christian or Muslim clock starting tomorrow?"

Independent MP Waddah Sadek said on Twitter decisions were taken without "any consideration for the consequences or confusion that they cause".

Some Twitter users shared an old recording of famed Lebanese composer and musician Ziad Rahbani speaking about daylight savings.

"Each year, you put the clock forward an hour and you keep us back 10 years," he says, referring to Lebanese politicians.

"You should pay attention to the years too, not just the hour."

(Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} On the ground

Small businesses in Lebanon struggle to stay afloat amid lira’s endless fall

Lebanon in 'very dangerous situation' with reforms stalled, IMF warns

EUROPE

EU proposes abolishing seasonal clock change

France24 - World

‘Democracy at stake’: French protesters vent fury at Macron over pension push

Issued on: 23/03/2023 - 22:44

Benjamin DODMAN Follow

French protesters downed their tools and marched once again in Paris and other cities on Thursday, galvanised by President Emmanuel Macron’s decision to ram his deeply unpopular pension reform through parliament without a vote, in what critics have branded a “denial of democracy”.

More than two months into a bitter battle that has roiled the nation, opponents of Macron’s plans to raise the retirement age showed no sign of relenting, with the number of protesters on the rise again after dipping in recent weeks.

The rallies marked the ninth day of nationwide strikes and protests, and the first since Macron ordered his prime minister to use special executive powers to bypass parliament, turning an already festering dispute into a political and institutional crisis.

In the French capital, several hundred thousand protesters turned out, setting off from the symbolic protest hub of Bastille. Many held posters with a montage of Macron dressed in full regalia in the manner of “Sun King” Louis XIV, accompanied by the slogan “Méprisant de la République” (contemptuous of the Republic).

“We’re fed up with a president who thinks he’s Louis XIV, who doesn’t listen, who thinks he’s the only one to know what’s good for this country,” said Michel Doneddu, a 72-year-old pensioner from the Paris suburbs. He held up a placard that read, “Jupiter, the people will bring you back down to Earth”, a reference to a nickname commonly used by critics of Macron’s lofty, arrogant manner.

“We’ve had our share of useless presidents, but at least in the past they knew when to listen and when to back down,” Doneddu added. “But Macron, he’s on another planet.”

The march included many first-time protesters, like 32-year-old student Lou, who said she turned out “not so much for the pension reform but because our democracy is at stake”.

Clashes broke out and fires were lit as the rally made its way towards the Opéra Garnier in the heart of Paris, mirroring the violence that has gripped the country since the government used Article 49.3 of the constitution to force Macron's reform through parliament.

Interior Minister Gérald Darmanin said more than 120 police officers were injured on Thursday alone in clashes across France, with unrest sweeping several Breton cities and protesters setting fire to the porch of the city hall in Bordeaux.

‘Our democracy is broken’

The latest round of protests came a day after Macron broke his silence on the bitter pension dispute, saying he was prepared to accept unpopularity because the bill was “necessary” and “in the general interest of the country”.

Striking a defiant tone, Macron said he had “no regrets” except one: he acknowledged that his government had failed to persuade the public of the need for a reform that comes on the heels of the Covid-19 pandemic and with French households battered by galloping inflation.

That the government has failed to convince the French is an understatement. Polls have consistently shown that more than two thirds of the country oppose the pension overhaul. A broad majority of the French has also expressed support for strikes that have disrupted schools, public transport and rubbish collection, burying the streets of Paris – the world’s most visited city – under stinking piles of trash.

Macron’s own approval rating has taken a hit, slumping to just 28% according to an Ifop poll last week – its lowest level since the Yellow Vest crisis. The poll was conducted before the president further enraged his critics by ordering his prime minister to trigger Article 49.3.

While Borne’s government narrowly survived a no-confidence vote in the National Assembly on Monday, surveys suggest the French were hoping for a different outcome altogether. Two in three voters backed the no-confidence motion, according to an Elabe poll, including – astonishingly – a slim majority (51%) of people who backed Macron in last year’s presidential runoff.

At the Paris rally on Thursday, many said they voted for Macron less than 12 months ago, though stressing that they did so to keep the far right out of power – and not in support of his promised pension overhaul. Rejection of his planned reform, they added, was precisely the reason voters later stripped him of a majority in parliament.

“Our democracy is broken, it forces us into choosing a lesser evil,” said 21-year-old student Maude. “And even when parliament and the country are opposed to it, the government can still go ahead and do what it likes.”

‘Death sentence’

Borne’s minority government is hardly the first to use Article 49.3, which has been triggered 100 times since 1962. Seldom, however, has it been used to ram through a reform of such scope and so vehemently rejected by the public.

At the heart of the pension overhaul is a contentious plan to raise the country’s minimum retirement age from 62 to 64 and stiffen requirements for a full pension, which the government says is required to balance the books amid shifting demographics. 

Unions, however, say the proposed measures are profoundly unfair, primarily affecting low-skilled workers who start their careers early and have physically draining jobs, as well as women with discontinuous careers.

The perceived inequity of Macron’s pension reform has touched a raw nerve in a country that has the word “égalité” (equality) enshrined in its motto. Talk of its unfairness has been a key driver of the mass protests that have brought millions to the streets in cities, towns and villages across the country, drawing from well beyond the ranks of the left.

>> ‘Not just about pensions’: French protesters see threat to social justice in Macron’s reform

“Raising the retirement age is a death sentence for us,” said Julien, a 40-year-old rubbish collector, marching in Paris with dozens of striking colleagues.

“I’ve been doing this job for 10 years and that’s more than enough to wear anyone out,” he said. “Some of my colleagues died during Covid. We were celebrated at the time, and now this is how they thank us!”

Like Julien, railway worker Ragnar said Macron’s previous government had already made it more difficult for workers to retire early owing to the particularly exhausting nature of their jobs, by striking down certain criteria of “pénibilité” (arduousness), such as lifting heavy loads or working with chemical substances.

“We need to amplify our strikes and protests, block the country, make sure there isn’t a single drop of fuel left in petrol stations. It’s the only way to stop the government,” said the 23-year-old member of the SUD trade union.

The French president has achieved at least one thing, his colleague Nathalie quipped: “He’s united every single union against him – that’s quite a feat!”

“The fact that every single one of France’s unions is opposed to the reform should be cause for reflection,” added 49-year-old Audrey, a financial controller and member of the white-collar CGC union. “Our union is all about dialogue, but the government is not interested in talking to us.”

‘The battle in parliament may be over – but we’re not done’

Macron’s criticism of unions during his lunchtime television interview on Wednesday drew angry responses, most notably from the head of the moderate CFDT, Laurent Berger, who scolded the French president for seeking to portray the pension dispute as a tussle “between one responsible (man) and a group of irresponsibles”.

Berger’s union – France’s largest – notably supported the last reform of France’s pension system under former president François Hollande in 2014, which increased the number of working years required to qualify for a full pension but did not push back the minimum retirement age. This time, however, it has banded with more radical groups in a rare alliance.

In the build-up to Thursday’s nationwide rallies, union members stepped up their campaign of barrages and disruptions, briefly blocking train stations, bus depots and motorways, including the main road leading to Charles-de-Gaulle airport near Paris, France’s largest hub, where fuel supplies had become “critically low” due to continuing strikes at oil refineries across the country.

Targeted power cuts left the town hall of the 5th arrondissement (district) of Paris – run by a centre-right mayor who backs the reform – without electricity for several hours, while student unions said that more than 400 high schools across the country were temporarily blockaded by protesting students.

In a sign of just how broad the protest movement has become, even the entrance to Panthéon-Assas university in Paris, France’s best-known law faculty and hardly a hotbed of radical politics, had been barricaded.

“The anger is greater than ever,” said Ian Brossat, a deputy mayor of Paris, attending Thursday’s rally wrapped in the tricolour sash typically worn by elected officials during public events. “Hostility towards an unjust reform has now been supplemented by outrage at the use of an anti-democratic tool,” he said, dismissing Macron’s latest pledge of a “change of method”.

“We’ve seen what the method looks like: it means bypassing the National Assembly and governing from the Élysée Palace,” Brossat added. “He is stuck in the role of an absolute monarch cut off from reality.”

A few steps away, retired teacher Sylvie Bredillet was equally dismissive of Macron’s suggestion that the government had failed to explain the motives of his pension reform.

“He says his government failed to get the message across, but we heard it loud and clear: he wants to force two more years of work on the essential workers who deserve their pensions, instead of taxing the wealthy,” she said.

“Macron says he’s holding his ground – well so are we,” added her partner Philippe, holding a banner that read “Gaulois réfractaire” (Gaul who resists change, a phrase Macron controversially used to comment on French resistance to reform) and sporting a moustache to match.

Both vowed to continue protesting until the reform is withdrawn. So did 40-year-old Emilie Dalle, a school headmistress from a suburb of Paris, who said she was even more motivated to march following the president's “authoritarian” move.

“The battle in parliament may be over, but we’re not done,” she said. “Macron cowed away from democracy, fearing he would lose a vote. Now we have to take matters into our own hands.”

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Mass protests in France after Macron vows to continue with pension reform

FRANCE IN TURMOIL

Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

FRANCE IN TURMOIL

A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

France24 - World

Détente between Iran and Saudi Arabia raises hopes for steps towards peace in Yemen

Issued on: 16/03/2023 - 18:49

Marc DAOU

A renewal in diplomatic ties between Iran and Saudi Arabia has raised hopes of an end to fighting in Yemen, where the two regional powers have been locked in a proxy war for eight years.  

The deal renewing diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran had barely been signed on March 10 in Beijing when all eyes turned to Yemen, where the two rival powers have been in indirect confrontation since 2015.

The surprise agreement between the two Middle Eastern powers may have its most concrete impact in Yemen, which has been ravaged by a war between its government, supported by a Saudi-led military coalition, and Houthi rebels supported by Iran.

Both sides were quick to welcome news of the agreement between the Islamic Republic and the Wahhabi monarchy, signalling the potential significance of the deal.

The Yemeni government said it hoped that the renewed diplomatic ties between the two countries would allow for “the start of a new era in regional relationships, and put an end to Iran’s interference in Yemeni affairs”.  

Meanwhile, Mohamed Abdel Salam, spokesman for the Shiite rebels who seized Yemen’s capital Sanaa in the beginning of 2015, said that “the region has long needed a return to normal relations”. 

A positive outcome for Yemen? 

Whether an immediate consequence of the agreement, or a simple coincidence of the calendar, UN-sponsored talks between the Yemeni government and the Houthi rebels began the next day on March 11 in Geneva. 

The talks are the seventh such meeting aiming to implement an agreement on prisoner exchanges made in Stockholm five years ago. 

The details of negotiations that led to the agreement between Saudi Prince Mohammed Bin Salman and Iranian Supreme Leader Ali Khamenei are unknown, and both countries have yet to prove that they will honour their word.  

Yet, there is now the prospect of “direct channels of communication being opened between the two powers”, says Riadh Sidaoui, director of the Geneva-based Arab Centre for Political and Social Research and Analysis. 

”We can even say, for the first time, that there is now real hope for a major breakthrough on prisoner exchanges because the parties have agreed to 11 days of talks, which will allow for several subjects to be discussed,” he says.  

Optimism stems directly from the renewal of diplomatic ties, he says, “since it is now expected that the Saudis will exert pressure on the Yemeni government and the Iranians on the Houthis to obtain an initial breakthrough. Then, if they are successful on the issue of prisoners, they will need to push talks even further to reach a peace agreement”.       

A ‘credibility test’ for Iran? 

The Saudi’s will likely wait for proof of goodwill from Tehran before placing too much faith in the renewal of diplomatic ties between the two countries, says Saudi political commentator based in Riyad, Saad Abdullah al-Hamid. 

“We are in an intermediary period that will serve as a credibility test for Iran. It’s a question of seeing if Iran genuinely intends to stick to the promises that made the Beijing agreement possible and if relations can actually improve.”

Yemen could be the testing ground for building or breaking trust between the two countries – and the place where Iran and its allies are expected to make changes.  

“Multiple issues are on the table and discussions will cover Yemen and all subjects related to it,” al-Hamid says. “That includes Iranian meddling in Yemen, the role of militias, the threat the Houthis pose to the Saudi Kingdom, and transport of hydrocarbons.” 

Chief among these is security in Saudi Arabia.  

In recent years, Iran-backed Houthi rebels have been accused of carrying out drone attacks and missile strikes on Saudi oil installations.    

Between Saudi and Iranian diplomats, “getting a concrete solution to the Yemen crisis that will placate Saudi fears about Houthi attacks in the Kingdom of Saudi Arabia has been the key sticking point”, says Simon Mabon, professor of international relations and Middle East specialist at the University of Lancaster, UK.

“If the Saudis have reached an agreement with Iran, then they have figured out a way of either extricating themselves from Yemen or guaranteeing their security.” 

Extricating itself from the conflict by building trust with Iran may be a key concern for Saudi Arabia, says former Iranian diplomat Hadi Afkahi.  

"Saudi Arabia expected to conquer Yemen in six months, but it’s now embroiled in a war that has lasted for years. That’s why Mohammed bin Salman now wants to end the conflict… to turn his attention to the enormous plans for his Vision 2030 [for Saudi Arabia]," he says.

"The first priority is to re-establish diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran, and the first step is to open embassies and send ambassadors. Then, when issues directly concerning each country have been dealt with, it will be a question of regional issues. The first of these that was brought up in negotiations was the war in Yemen." 

‘A moment of optimism’ 

The conflict in Yemen has caused 377,000 deaths in eight years according to the UN, and sparked a severe humanitarian crisis, which has left 80 percent of the population struggling to access food, water and health care.   

After a six-month ceasefire, which brought about a marked reduction in violence even though it ended in October, the Beijing agreement brings the potential for real change on the ground.  

But peace is not inevitable.  

“My big fear is that this will be an agreement that neglects, ignores and marginalizes Yemenis themselves, who have been suffering tremendous hardship and huge pressures over the past decade, with conflict, with environmental challenges, and now with huge food shortages,” says Mabon. 

“This looks like it is the type of agreement that is in the realm of high politics, that the Saudis and the Iranians would make with elites. And those elites are not necessarily listening to and articulating the concerns of ordinary Yemenis who are struggling to put food on the table, to survive, to get medicine for their children, or to allow them to go to school.” 

As regional relations show signs of improvement, the complexity of the conflict cannot be underestimated. For instance, there is an ongoing threat from violent jihadist factions and separatist desires in south Yemen, formerly an independent state. 

As much as renewed tied between Iran and Saudi Arabia have brought about a rare “moment of optimism”, Mabon says: “The conflict in Yemen is not just about Saudi Arabia and Iran. It's also about local grievances. It's about control of territory. It's about access to politics. It's about a vision for the state. And these are not matters that can be can be negotiated away by elites in Riyadh and Teheran.” 

This article has been adapted from the original in French.

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British navy seizes Iranian weapons shipment suspected to be bound for Yemen

UN report: More than 11,000 children killed or maimed in Yemen civil war

UN chief urges Yemen rivals to avoid new violence and renew ceasefire

France24 - Monde

Israël : Netanyahu renvoie le ministre de la Défense après son appel à suspendre la réforme

Publié le : 26/03/2023 - 21:28Modifié le : 26/03/2023 - 23:00

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Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a été limogé par Benjamin Netanyahu dimanche, au lendemain de son appel à une pause d'un mois dans le processus de réforme judiciaire controversée voulue par le gouvernement. 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a limogé, dimanche 26 mars, son ministre de la Défense Yoav Gallant, 24 heures après que celui-ci a appelé à suspendre d'un mois le processus de réforme judiciaire controversée voulue par le gouvernement.

"Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décidé de démettre de ses fonctions le ministre de la Défense Yoav Gallant", a indiqué le bureau du Premier ministre dans un bref communiqué.

Prime Minister Benjamin Netanyahu has decided, this evening, to dismiss Defense Minister Yoav Gallant.

March 26, 2023

Des milliers de manifestants ont à nouveau convergé vers la rue Kaplan, dans le centre de Tel-Aviv, dimanche soir pour protester contre la réforme. Certains ont incendié des pneus, rapporte la police dans un communiqué.

D'autres rassemblements spontanés ont eu lieu devant la résidence du Premier ministre à Jérusalem ainsi que dans d'autres villes du pays comme à Haïfa (nord) et à Beer Sheva (sud), selon les médias locaux.

La réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l'État d'Israël. Benjamin Netanyahu et ses alliés d'extrême droite et ultraorthodoxes l'estiment eux nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée.

Démission du consul d'Israël à New York 

Peu après le limogeage de Yoav Gallant, le consul d'Israël à New York a annoncé sa démission.

"Je ne peux pas continuer à représenter le gouvernement", a écrit Asaf Zamir sur Twitter. "Je considère qu'il est de mon devoir de faire en sorte qu'Israël reste un modèle pour la démocratie et la liberté à travers le monde."

The past 18 months as Israel’s Consul General in New York were fulfilling and rewarding, but following today’s developments, it is now time for me to join the fight for Israel's future to ensure it remains a beacon of democracy and freedom in the world. Here is the letter I sent: pic.twitter.com/Sfz8y3ALLv

March 26, 2023

Dans un discours samedi soir, Yoav Gallant, pourtant du même parti de droite que Benjamin Netanyahu, le Likoud, a dit craindre qu'une poursuite des divisions au sein de la population sur ce dossier engendre une "vraie menace pour la sécurité d'Israël".

"La sécurité d'Israël a toujours été et restera toujours la mission de ma vie", a-t-il encore indiqué dimanche sur Twitter en réaction à son limogeage.

La veille, il a appelé à "l'arrêt du processus législatif" pendant un mois, avant une semaine cruciale qui devrait être marquée par d'autres dispositions législatives et de nouvelles manifestations de masse.

"Je suis attaché aux valeurs du Likoud (...) mais les changements majeurs au niveau national doivent se faire par le biais de la concertation et du dialogue", a ajouté le ministre.

Yoav Gallant a appelé dans le même temps à l'arrêt des manifestations, au moment où quelque 200 000 étaient rassemblés contre la réforme à Tel-Aviv, selon l'estimation des médias israéliens.

Les manifestations se succèdent chaque semaine depuis la présentation en janvier par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, d'un projet de réforme qui divise le pays.

"Pas courageux pour la sécurité d'Israël"

"Netanyahu peut renvoyer Gallant, mais il ne peut pas renvoyer la réalité et ne peut pas renvoyer le peuple d'Israël qui s'oppose à la folie de la coalition", a réagi sur Twitter le chef de l'opposition, le centriste Yaïr Lapid.

"Le Premier ministre d'Israël est une menace pour la sécurité d'Israël", a-t-il encore écrit.

Samedi soir, il avait salué les propos de Yoav Gallant, les qualifiant de "pas courageux (...) pour la sécurité d'Israël".

Deux députés du Likoud ont par ailleurs exprimé sur Twitter leur soutien à Yoav Gallant samedi, soulevant ainsi la question de savoir si le gouvernement pourrait compter sur la majorité s'il procède à un vote.

Les principaux alliés d'Israël, y compris Washington, ont remis en question les projets visant à donner plus de pouvoir aux politiques et à réduire le rôle de la Cour suprême. 

Et dimanche, les États-Unis se sont déclarés "profondément préoccupés" par la situation en Israël. "[Ces] événements soulignent une fois de plus la nécessité urgente d'un compromis", a déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson dans un communiqué. "Les valeurs démocratiques ont toujours été, et doivent rester, une caractéristique des relations entre les États-Unis et Israël."

Vendredi à Londres, où il a reçu Benjamin Netanyahu, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a souligné "l'importance de respecter les valeurs démocratiques qui fondent la relation (entre les deux pays), y compris dans le projet de réforme judiciaire en Israël", selon un porte-parole à Downing Street.

"Mettre fin à la division"

Les députés israéliens devraient se prononcer dans les prochains jours sur un des éléments centraux de la réforme, au cœur des inquiétudes de ses détracteurs, prévoyant le changement dans le processus de nomination des juges.

Dans un discours retransmis à la télévision jeudi soir, Benjamin Netanyahu, qui était jusque-là resté en retrait sur ce dossier, s'est engagé à "mettre fin à la division au sein du peuple", tout en soulignant sa détermination à faire avancer la réforme.

Le lendemain, il a été rappelé à l'ordre par la justice qui a jugé "illégale" son intervention publique, compte tenu de ses procès en cours pour corruption.

Et dimanche, la Cour suprême a donné au Premier ministre une semaine pour répondre à la pétition d'une ONG demandant à ce qu'il soit sanctionné pour "outrage au tribunal" après ce discours.

Selon la pétition du Mouvement pour un gouvernement de qualité en Israël, consultée par l'AFP, Benjamin Netanyahu, inculpé dans une série d'affaires pour corruption, a violé un accord conclu avec la justice selon lequel un Premier ministre inculpé n'a pas le droit d'agir dans un domaine qui pourrait le placer en situation de conflit d'intérêts, conformément à un arrêt de la Cour suprême de 2020.

Avec AFP

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En Israël, le ministre de la Défense appelle à suspendre la réforme de la justice

Réforme de la justice en Israël : sous pression, Netanyahu s'engage à "mettre fin à la division"

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"Mégabassines" : pronostic vital engagé pour un des manifestants blessés

Publié le : 26/03/2023 - 15:29Modifié le : 26/03/2023 - 22:05

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Le pronostic vital d'un des manifestants blessés samedi lors de la manifestation contre le projet de mégabassines dans les Deux-Sèvres est engagé, a confirmé dimanche le parquet de Niort. De violents affrontements avaient éclaté lors de ce rassemblement interdit. La Ligue des droits de l'Homme a mis en cause, dimanche, la responsabilité des forces de l'ordre.

L'un des manifestants blessés samedi 25 mars lors de la manifestation contre le projet de "mégabassines" à Sainte-Soline, dans le centre-ouest de la France, se trouve entre la vie et la mort. Le parquet de Niort a confirmé dimanche que son pronostic vital était engagé.

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a mis en cause, dimanche, la responsabilité des forces de l'ordre dans les violences survenues lors de la manifestation.

"De manière générale, nous avons constaté un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l'ensemble des personnes présentes sur les lieux, avec un objectif clair : empêcher l'accès à la bassine, quel qu'en soit le coût humain", a écrit la LDH, qui avait mandaté sur place 22 membres de plusieurs observatoires des libertés publiques et des pratiques policières.

"Je ne peux que condamner les violences extrêmes", a déclaré dimanche auprès de l'AFP la Première ministre Elisabeth Borne, renvoyant aux "images d'individus qui n'ont d'autre objectif que de blesser les forces de l'ordre".

Samedi, de 6 000 à 30 000 personnes, selon les sources (autorités ou organisateurs), ont convergé vers la bassine en chantier dans le but de "stopper" la construction de ces réservoirs d'eau destinés à l'agriculture avant que de violentes échauffourées n'éclatent entre une partie des manifestants et les forces de l'ordre.

Une grande partie de la foule est restée pacifique, ont constaté des journalistes de l'AFP.

>> À lire aussi : "Derrière le conflit sur les 'mégabassines', deux visions de l'agriculture qui s'opposent en France"

Selon un nouveau bilan établi dimanche par le parquet à 13 h locales (11 h GMT) auprès des secours et des hôpitaux, sept manifestants ont été pris en charge par les secours, dont trois en urgence absolue : un homme de 30 ans avec un traumatisme crânien, "dont le pronostic vital reste engagé à ce stade", une femme de 19 ans avec un traumatisme facial et un homme de 27 ans présentant une fracture du pied.

Une enquête "spécifique" a été ouverte pour déterminer la nature et les circonstances de ces blessures, a affirmé le procureur Julien Wattebled dans un communiqué. Pour les autres blessés, les investigations seront menées dans le cadre de procédures judiciaires ouvertes samedi.

En outre, 29 gendarmes ont été blessés, dont deux placés en urgence absolue sans que leur pronostic vital soit engagé, l'un touché à l'aine, l'autre avec un traumatisme respiratoire, selon le parquet.

200 manifestants blessés selon les organisateurs

Les organisateurs de la manifestation – le collectif d'associations Bassines non merci, le mouvement écologiste Soulèvements de la terre et le syndicat agricole proche de la gauche Confédération paysanne – affirmaient depuis samedi que l'une des victimes était entre la vie et la mort, sans que cela ait été confirmé par les autorités jusqu'alors.

Selon les organisateurs, 200 manifestants ont été blessés, dont 40 grièvement, durant les violents affrontements aux abords du chantier de la bassine de Sainte-Soline.

Le bilan encore "provisoire" fourni par le parquet ne porte que sur les personnes prises en charge par les secours, ce qui peut expliquer l'écart important entre les chiffres, mais "des vérifications sont en cours", a précisé le procureur.

Seize retenues, d'une capacité totale d'environ six millions de mètres cubes, doivent être construites, principalement dans le département des Deux-Sèvres, dans le cadre d'un projet porté par une coopérative de 450 agriculteurs avec le soutien de l'État. Ce projet vise à stocker en plein air de l'eau puisée dans les nappes superficielles en hiver afin d'irriguer les cultures en été, quand les précipitations se raréfient.

Ses partisans en font une condition de la survie des exploitations agricoles face à la menace de sécheresses récurrentes. Les opposants dénoncent un "accaparement" de l'eau par "l'agro-industrie" à l'heure du changement climatique.

Avec AFP

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De nombreux blessés lors de la manifestation contre les "mégabassines" dans les Deux-Sèvres

Guerre de l'eau

Derrière le conflit sur les "mégabassines", deux visions de l'agriculture qui s'opposent en France

Sécheresse en France : manifestation contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres

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"À Gaza ou en Cisjordanie, la situation est totalement désespérée pour les jeunes Palestiniens"

Publié le : 26/03/2023 - 12:12

Marc DAOU Suivre

De passage à Paris, l’ancien négociateur palestinien et avocat spécialisé dans les droits de l’Homme Ghaith al-Omari, fervent défenseur du dialogue et de la solution à deux États, a accordé un long entretien à France 24. Ce premier volet est consacré à la jeunesse palestinienne et à ses maigres perspectives d’avenir.

Avocat spécialisé dans les droits de l’Homme et chercheur éminent au sein du groupe de réflexion du Washington Institute for Near East Policy, Ghaith al-Omari est un acteur reconnu du processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014.

Ancien négociateur palestinien, notamment au sommet de Camp David et aux pourparlers de Taba, et ancien conseiller du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas jusqu’en 2006, il était de passage à Paris cette semaine pour la présentation du projet "Murmuré depuis Gaza" auquel il a participé. Il s’agit d’une série de courts-métrages animés mettant en scène des témoignages de Palestiniens racontant leur quotidien difficile sous l’emprise du mouvement palestinien Hamas.

 

L’occasion pour Ghaith al-Omari d’accorder un entretien à France 24 où il aborde, dans ce premier volet, les difficultés et les obstacles rencontrés par la jeunesse palestinienne dans un contexte de crise économique et de paralysie politique, à la fois à Gaza et en Cisjordanie occupée. Il évoque aussi les tensions avec le gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l'histoire d'Israël, qui excluent pour le moment tout espoir de relance du processus de paix.

France 24 : Le projet "Murmuré depuis Gaza" rappelle les difficultés de la vie quotidienne des Palestiniens vivant sur ce territoire contrôlé par le Hamas et sous blocus israélien depuis 2007. Quelles sont aujourd’hui les perspectives pour un jeune Palestinien de 20 ans ?

Ghaith al-Omari : Aujourd’hui, à Gaza ou en Cisjordanie occupée, la situation est totalement désespérée pour les jeunes Palestiniens. Les perspectives sont extrêmement limitées pour les jeunes Gazaouis. Ils n’ont pas d’options. La possibilité de trouver un emploi dans ce territoire est inexistante, l’économie ayant été détruite à cause du blocus israélien mais aussi à cause des pratiques du Hamas. Aujourd'hui, si un jeune – ou un moins jeune d’ailleurs – veut faire des affaires à Gaza, il doit être soit membre soit proche du Hamas. S’il ne l'est pas, il n'a aucune chance d’y parvenir. C'est pourquoi nous voyons tant de jeunes de Gaza prendre d’énormes risques pour émigrer via la mer Méditerranée. Tous les jours, ou tous les deux jours, nous entendons parler de Palestiniens qui se noient en essayant de rejoindre l'Europe. D’autres décident de prendre les armes et de rejoindre les groupes armés.

En Cisjordanie occupée, la situation est également sans espoir. La situation économique est certes un peu meilleure, car le territoire est plus ouvert aux marchés israélien et jordanien, mais il n'y a pas non plus beaucoup de perspectives. L'occupation israélienne limite le développement économique, tandis que la corruption qui règne au sein de l'Autorité palestinienne génère elle aussi un manque d'opportunités pour la jeune génération.

Ce n'est pas seulement l'économie qui est morte dans ces deux territoires, la vie politique y est morte aussi puisqu’il n'y a pas non plus d'espace pour l'activisme politique. Selon un sondage que j’ai récemment consulté, 50 % des Gazaouis estiment qu'ils ne peuvent pas critiquer le Hamas en toute sécurité, et 50 % des habitants de la Cisjordanie occupée estiment qu'ils ne peuvent pas critiquer l'autorité palestinienne en toute sécurité. La vie politique palestinienne n'a jamais été démocratique, mais elle était vivante et active. Les jeunes Palestiniens pouvaient rejoindre le Fatah, de petites formations, et devenir politiquement actifs et importants, et réussir. Aujourd'hui, cela n'existe plus, parce que cet espace politique s'est fermé. Vous ne pouvez pas critiquer l'Autorité palestinienne sans risquer d’aller en prison. Il en va de même à Gaza avec le Hamas, comme on peut le voir dans "Murmuré depuis Gaza". Donc lorsque vous n'avez pas d'opportunités économiques et que vous êtes privé d’espace politique, vous finissez par être désespéré.

Cette jeune génération croit-elle encore dans la politique et la démocratie ? Vous parlez de désespoir. Que faut-il faire pour leur redonner espoir ?

Si vous regardez le public palestinien en général, aujourd'hui, il ne fait confiance à personne. Les Palestiniens n'ont pas confiance dans les intentions d'Israël d'aller de l'avant, et n'ont pas plus confiance dans leurs gouvernants pour améliorer leur quotidien. C'est le résultat d’une combinaison de plusieurs raisons : l'échec du processus de paix, l'échec et l'incurie des dirigeants, et la fermeture de l'espace politique. Nous ne pouvons rien faire pour le processus de paix aujourd'hui en raison de ce qui se passe en Israël, mais nous pouvons faire beaucoup pour les réformes et la gouvernance.

Premièrement, la communauté internationale doit recommencer à prendre des mesures concernant les relations entre les Palestiniens et les Israéliens parce qu'on ne peut pas parler des affaires domestiques palestiniennes sans parler de l'occupation israélienne. La communauté internationale doit faire pression, avec l’appui des nouveaux partenaires arabes d’Israël, sur le gouvernement israélien pour qu'il prenne des mesures qui nous rapprocheront de la fin de l'occupation. Elle doit également adopter des positions plus fermes lorsque certains ministres israéliens, comme Bezalel Smotrich qui ne reconnaît même pas l'existence des Palestiniens, font des déclarations inacceptables.

Deuxièmement, nous devons faire pression sur les alliés des dirigeants palestiniens, tant à Gaza qu'à Ramallah, pour qu’ils libèrent un espace politique pour ceux qui ne se reconnaissent pas en eux. En ce qui concerne le Hamas, il faut regarder du côté de ses soutiens régionaux : le Qatar, qui est son principal bailleur de fonds, et la Turquie, son principal soutien politique. Ces deux pays sont sensibles aux pressions européennes et américaines, puisque Doha est un important partenaire commercial de l'UE et des États-Unis, et que la Turquie est membre de l'Otan. Quant à l’Autorité palestinienne, la communauté internationale doit travailler avec ses alliés arabes, la Jordanie et l'Égypte.

Enfin, troisièmement, il faut se pencher sur la situation économique et tenter de traiter directement avec le secteur privé palestinien. Nous devons trouver des projets sur le terrain qui bénéficient à un grand nombre de Palestiniens ou bien des projets qui investissent dans le secteur privé afin de permettre à ce dernier d'être indépendant et de résister aux pressions des gouvernants, souvent corrompus.

Vous avez participé à plusieurs rounds de négociations en tant que négociateur palestinien. Diriez-vous à un jeune Palestinien de toujours croire en la solution à deux États, c’est-à-dire d'un État palestinien coexistant avec Israël ?

Oui, car il n’y a tout simplement pas d’alternative à cette solution. Si l'on se penche sur la nature et les fondements même du conflit, on peut voir qu’il s'agit d'un conflit entre deux mouvements nationaux qui ont un lien très fort avec la même parcelle de terre, et qui ont également une identité propre très forte. Pourquoi l’État d’Israël a-t-il été créé ? Parce que le peuple juif avait besoin d'un pays à lui, pour sa propre sécurité, mais aussi afin de pouvoir exprimer librement son identité. Si vous regardez du côté des Palestiniens, vous verrez qu’ils veulent la même chose. Leur identité nationale et leur connexion avec cette terre sont très fortes aussi. C’est pourquoi l'idée d'un État unique n'est pas une bonne solution. Quelle serait sa langue officielle, l'hébreu ou l'arabe ? Son drapeau porterait-il les couleurs israéliennes ou palestiniennes ? Si vous réunissez ces deux identités nationales dans un même État, elles ne disparaîtront pas. Simplement, d'un conflit diplomatique, vous passerez à une guerre civile. Si vous réunissez les Palestiniens et les Israéliens dans un seul État, vous devrez détruire soit l'identité israélienne soit l'identité palestinienne, or aucune de ces solutions n'est morale et aucune n'est réaliste. En fin de compte, seule la solution à deux États, où chaque nation peut exprimer ses aspirations et son identité, est valable.

Le défi aujourd'hui, puisqu’on ne peut pas obtenir une solution à deux États en raison de la faiblesse politique du côté palestinien et de l'extrémisme du gouvernement israélien actuel, est de s’assurer avant tout que la possibilité d'une solution à deux États reste viable et possible pour les générations futures. C'est la raison pour laquelle la question des colonies israéliennes est capitale. Il faut également veiller à ce que le système politique palestinien reste intact. S'il s'effondre, il n’y aura plus personne à qui parler du côté palestinien. C'est pourquoi il faut réformer l'Autorité palestinienne et faire renaître l'espoir dans la validité de la coopération en encourageant les initiatives économiques conjointes et en poursuivant la coopération en matière de sécurité. Car au final, on sait que l’État d'Israël est là pour rester et ne disparaîtra pas, tout comme les Palestiniens ne disparaîtront pas non plus. Donc le seul moyen de résoudre ce conflit est le dialogue. Même si, aujourd'hui, il est impossible.

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Cisjordanie : quatre Palestiniens tués dans un raid militaire israélien à Jénine

Conflit israélo-palestinien

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La Russie prévoit de déployer des armes nucléaires "tactiques" en Biélorussie

Publié le : 25/03/2023 - 19:20Modifié le : 26/03/2023 - 22:36

FRANCE 24 Suivre Natacha MILLERET

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé samedi que la Russie allait déployer des armes nucléaires "tactiques" en Biélorussie. Kiev a estimé dimanche que Moscou prenait Minsk en "otage nucléaire" et a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, tandis que l'Otan a qualifié la "rhétorique nucléaire de la Russie" de "dangereuse et irresponsable".

La Russie va déployer des armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de la Biélorussie, a annoncé le président russe samedi 25 mars. "Il n'y a rien d'inhabituel ici : les États-Unis font cela depuis des décennies. Ils déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une interview diffusée à la télévision russe.

"Nous avons convenu de faire de même", a-t-il ajouté, disant avoir l'accord de Minsk. "Nous avons déjà aidé nos collègues biélorusses et équipé leurs avions (...) sans violer nos engagements internationaux en matière de non-prolifération des armes nucléaires. Dix avions sont prêts à utiliser ce type d'arme", a poursuivi Vladimir Poutine.

Un "pas vers la déstabilisation internationale" de la Biélorussie

"À partir du 3 avril, nous commençons à former les équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d'un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie", a-t-il précisé.

"Le Kremlin a pris la Biélorussie comme otage nucléaire", a estimé dimanche 26 mars sur Twitter le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien, Oleksiï Danilov, ajoutant que cette décision était un "pas vers la déstabilisation internationale du pays". 

Le chef de la diplomatie européenne a averti que l'UE était "prête" à adopter de nouvelles sanctions contre la Biélorussie si ce pays déployait des armes nucléaires sur son territoire. "L'accueil par la Biélorussie d'armes nucléaires russes constituerait une escalade irresponsable et une menace pour la sécurité européenne. La Biélorussie peut encore arrêter cela, c'est son choix. L'UE se tient prête à réagir par de nouvelles sanctions", a déclaré Josep Borrell sur Twitter.

La Biélorussie ne prend pas part directement au conflit en Ukraine mais Moscou s'est servi de son territoire pour conduire son offensive sur Kiev l'année dernière ou pour mener des frappes, selon les autorités ukrainiennes.

L'Ukraine a également appelé dimanche à organiser une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU. Kiev a dans le même temps exhorté les Occidentaux et la Chine à mettre fin au "chantage nucléaire" de la Russie.

"L'Ukraine attend des actions efficaces pour contrer le chantage nucléaire du Kremlin de la part du Royaume-Uni, de la Chine, des États-Unis et de la France", a indiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué. "Nous demandons qu'une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies soit immédiatement convoquée à cette fin", a-t-il ajouté.

De son côté, l'Otan a estimé dimanche que la "rhétorique nucléaire de la Russie" était "dangereuse et irresponsable". "L'Otan est vigilante et nous suivons de près la situation", a déclaré la porte-parole de l'Alliance, Oana Lungescu.

"Nous n'avons constaté aucun changement dans le dispositif nucléaire de la Russie qui nous amènerait à ajuster le nôtre", a-t-elle souligné.

Washington a également déclaré dimanche n'avoir "aucune indication" d'un transfert par Moscou d'armes nucléaires en Biélorussie.

"Nous n'avons aucune indication qu'il ait tenu son engagement ou qu'aucune arme nucléaire n'ait été transférée", a affirmé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale sur la chaîne CBS.

Paris a réagi plus vivement. "La France condamne l'annonce faite par le président russe d'un accord conclu entre la Russie et la Biélorussie pour y déployer des armes nucléaires", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Elle appelle la Russie à faire preuve de la responsabilité attendue d'un État doté de l'arme nucléaire et à revenir sur cet accord déstabilisant", a-t-elle ajouté.

Une réponse aux livraisons britanniques

Selon Vladimir Poutine, sa décision a été motivée par la volonté de Londres d'envoyer des munitions à uranium appauvri à l'Ukraine, comme évoqué récemment par une responsable britannique.

>> À lire aussi : "Ukraine : les obus à uranium appauvri, des munitions aussi utiles que controversées"

Vladimir Poutine a menacé de recourir également à ce type d'obus si Kiev venait à en recevoir.

"La Russie, bien sûr, a de quoi répondre. Nous avons, sans exagérer, des centaines de milliers d'obus de ce type. Nous ne les utilisons pas pour le moment", a déclaré le président russe, qui a qualifié ce type d'obus d'arme parmi "les plus dangereuses" et qui "génère ce que l'on appelle des poussières de radiation".

La vice-ministre britannique de la Défense, Annabel Goldie, avait confirmé lundi que le Royaume-Uni fournirait à l'Ukraine des obus à uranium appauvri, efficaces contre les chars et les autres véhicules blindés.

Vladimir Poutine a également dit samedi considérer que les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine, vitales à l'effort de guerre de Kiev, étaient une "menace" pour la Russie.

Il s'est toutefois félicité des progrès de l'industrie de l'armement russe, qui sera selon lui capable de produire 1 600 tanks dans les trois prochaines années, ce qui permettrait à l'armée russe d'en avoir "plus de trois fois plus" que son adversaire.

Menaces récurrentes de Moscou

Lors de récentes négociations à Moscou entre Vladimir Poutine et Xi Jinping, les deux dirigeants avaient énoncé dans une déclaration commune qu'une guerre nucléaire "ne doit jamais être déclenchée", car "il ne peut y avoir de vainqueurs".

Plusieurs responsables russes, dont l'ancien président Dmitri Medvedev, ont toutefois menacé l'Ukraine et les Occidentaux de l'arme nucléaire depuis le début de l'offensive russe lancée le 24 février 2022.

La Russie a en outre suspendu le mois dernier l'important traité de désarmement nucléaire New Start signé avec les États-Unis, bien qu'elle ait promis de respecter la limitation de son arsenal nucléaire jusqu'à la fin effective de cet accord, le 5 février 2026.

Vladimir Poutine avait accusé l'année dernière l'Ukraine de vouloir se doter d'une "bombe sale", une arme constituée d'explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs destinés à être disséminés en poussière au moment de l'explosion.

L'Ukraine et ses alliés occidentaux avaient condamné ces allégations et accusé la Russie de jouer l'escalade nucléaire.

La doctrine nucléaire russe ne prévoit pas l'utilisation préventive par la Russie de l'arme nucléaire, mais seulement en réponse à une attaque envers elle ou ses alliés, ou en cas de "menace sur l'existence même de l'État".

Avec AFP

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Ukraine : les obus à uranium appauvri, des munitions aussi utiles que controversées

LE FIL DU 24 MARS

L'ONU accuse Ukrainiens et Russes d'"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre

Guerre en Ukraine

"En Biélorussie, le régime se renforce au prix de la souveraineté du pays"

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Réforme des retraites : les manifestations et violences en France vues de l’étranger

Publié le : 26/03/2023 - 17:41

Elie SAIKALI

À la veille d’une semaine qui sera à nouveau dominée par le conflit autour de la réforme des retraites et de l’utilisation par le gouvernement français du 49.3, France 24 fait un tour d'horizon de la couverture des événements ces derniers jours par la presse internationale.

Le mouvement de contestation contre la réforme des retraites entamé le 19 janvier en France va connaître une dixième journée de mobilisation mardi 28 mars. Saisi à la fois par la Première ministre Élisabeth Borne et par trois groupes distincts de parlementaires, le Conseil constitutionnel doit pour sa part se prononcer sur le texte de loi.

Depuis la décision du gouvernement, jeudi 16 mars, de recourir à l'article 49.3 de la Constitution pour faire passer sa réforme, les manifestations et les violences ont fait la une de la presse française et beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Parmi les images les plus marquantes, celles du porche de la mairie de Bordeaux incendié, des feux de poubelles menaçant parfois des immeubles d’habitation ou encore de charges de police particulièrement brutales. Les Brav-M, ces brigades motorisées chargées depuis 2019 du maintien de l'ordre, font l'objet de fortes critiques depuis plusieurs jours.

>> À lire aussi : "En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt"

La presse étrangère, elle, n'est pas en reste et suit jour après jour les événements dans l'Hexagone. Pendant la semaine écoulée, elle a notamment relevé l'augmentation significative des violences. Dans son édition du 24 mars, le New York Times indique ainsi que les manifestations deviennent "plus féroces et, dans certaines villes, plus violentes – surtout après la tombée de la nuit". Le quotidien note aussi que les rassemblements ont "moins porté sur la fureur ressentie face au relèvement de l'âge de la retraite à 64 ans au lieu de 62 ans, et plus sur M. Macron et la façon dont il a fait passer la loi au Parlement sans un vote complet". Il ajoute que le président français fait face à un phénomène "qui s'approche d'une crise constitutionnelle".

Dans un autre article publié le même jour, le journal écrit que les manifestations sauvages "sont devenues un élément incontournable de la vie nocturne parisienne" depuis l'utilisation de l'article 49.3.

Le Washington Post évoque pour sa part le 23 mars "la violence policière envers les manifestants", rapportant que celle-ci "a fait l'objet d'un examen approfondi alors que les manifestants racontent en ligne et aux médias français avoir été battus ou détenus ces dernières semaines".

À propos de la neuvième journée de mobilisation, jeudi, le Guardian écrit le soir-même : "La foule était dense et en colère contre le gouvernement et le président, mais l’ambiance était également festive et motivée par une démonstration de solidarité (...)." Le journal note que l'atmosphère s'est vite détériorée avec l'arrivée de groupes de "casseurs" (en français dans le texte) "habillés de noir et portant des masques". "La journée nationale d'action a été entachée de flambées de violence et de vandalisme", note le journal, qui cite l’incendie du porche de l’hôtel de ville de Bordeaux et ajoute qu’à Paris "la police et des groupes de manifestants se sont affrontés jusque tard dans la nuit".

De son côté, El Pais évoque le 26 mars la radicalisation, "chaque jour", de la colère contre Emmanuel Macron. "La violence – celle des manifestants et celle des forces de l’ordre – s’est introduite cette semaine dans la contestation contre la réforme des retraites", souligne le quotidien espagnol.

"Les journées de grève et de manifestations ont été pour la plupart pacifiques pendant des semaines. Ces derniers jours, les manifestations spontanées sont devenues de plus en plus violentes", remarque également le journal allemand Süddeutsche Zeitung, dans un article daté du 24 mars.

Réactions étrangères

Du côté des institutions internationales et des gouvernements, on garde aussi un œil sur ce qui se passe en France. Côté européen, la commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, s'est alarmée, vendredi 24 mars, d'un "usage excessif de la force" dans le maintien de l'ordre, appelant la France à respecter le droit de manifester.

À des milliers de kilomètres de là, le ministre iranien des Affaires étrangères a appelé sur Twitter le gouvernement français "à respecter les droits de l'Homme et à s'abstenir de recourir à la force contre le peuple de son pays qui poursuit pacifiquement ses revendications".

"Nous condamnons fermement la répression des manifestations pacifiques du peuple français", écrit Hossein Amir Abdollahian, alors que son pays fait lui-même face à des manifestations depuis la mort en septembre dernier de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans décédée trois jours après son arrestation par la police des mœurs. Selon l'ONG Human Rights Iran, au moins 530 personnes ont tuées dans les protestations à travers l'ensemble du pays depuis six mois.

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Hiver ou été ? Le Liban ne donne plus l'heure

Publié le : 26/03/2023 - 14:18

FRANCE 24 Suivre Thibaut FRANCESCHET

Déjà plongé dans une profonde crise politique et économique, le Liban s'est réveillé dimanche divisé autour du changement d'heure. Une partie du pays refuse de se plier à la décision du gouvernement de retarder d'un mois le passage à l'heure d'été.

L'heure de la discorde. Le Liban s'est réveillé, dimanche 25 mars, divisé autour du changement d'heure : le gouvernement a décidé jeudi de retarder d'un mois le passage à l'heure d'été, mais une partie du pays refuse de se plier à cette annonce de dernière minute.

Le gouvernement démissionnaire de Najib Mikati a pris cette décision sans en donner la raison, deux jours avant le passage prévu à l'heure d'été comme tous les derniers dimanches du mois de mars.

Cette mesure a été interprétée comme visant à raccourcir la journée de jeûne du mois musulman du ramadan – qui a commencé jeudi –, ce qui a provoqué la colère des responsables politiques et religieux chrétiens.

Perturbations pour les vols internationaux

Le patriarcat maronite, la communauté chrétienne la plus puissante au Liban, a dénoncé une décision "prise sans concertation" et annoncé qu'il ne s'y conformerait pas. Le patriarcat "a pris cette position pour ne pas accentuer l'isolement du Liban", a expliqué à l'AFP son porte-parole, Walid Ghayad.

La décision a provoqué des perturbations des vols internationaux ou des institutions liées à l'étranger, de nombreux pays étant passés à l'heure d'été dimanche. La compagnie aérienne nationale, la Middle East Airlines, a annoncé qu'elle "avançait d'une heure les horaires des vols prévus" à partir de Beyrouth.

>> À voir, notre Reporters : "Le Liban n’a jamais autant eu besoin de sa diaspora"

Le puissant réseau des écoles catholiques a indiqué que ses établissements suivraient l'heure d'été à partir de lundi.

Deux des plus grandes chaînes privées de télévision, la MTV et la LBCI, sont également passées dans la nuit de samedi à dimanche à l'heure d'été, expliquant que la décision du gouvernement aurait eu un impact sur leur fonctionnement.

"Si l'État avait pris cette décision un mois à l'avance, et non 48 heures, il n'y aurait pas eu de problème", a déclaré à l'AFP le PDG de la LBCI, Pierre Daher, déplorant que l'affaire ait pris une "tournure confessionnelle".

Les deux principaux partis chrétiens, les Forces libanaises et le Courant national libre, se sont également élevés contre la décision du Premier ministre, qui dirige le pays depuis que le mandat du président de la République, un chrétien maronite, a expiré il y a près de cinq mois.

Le Premier ministre démissionnaire, un musulman sunnite, n'a pas expliqué les raisons de sa décision. Mais une vidéo qui a fuité sur les réseaux sociaux montre le président du Parlement, Nabih Berri, un musulman chiite, lui demander de ne pas passer à l'heure d'été pour permettre aux personnes observant le jeûne du ramadan, qui dure du lever au coucher du soleil, de le rompre une heure plus tôt.

L'affaire a provoqué une avalanche de commentaires satiriques sur les réseaux sociaux, un internaute se demandant même si une "nouvelle guerre civile" allait éclater en raison de ce conflit.

Avec AFP

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Paris 19, la cité à l'heure d'été

FRANCE

Consultation sur le changement d'heure : oui à l'heure d'été, participation record

France24 - Monde

La Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques en direction de la mer du Japon, assure Séoul

Publié le : 27/03/2023 - 02:14Modifié le : 27/03/2023 - 02:21

FRANCE 24 Suivre

En réaction aux grands exercices militaires menés par Séoul et Washington, qui se sont achevés jeudi, Pyongyang multiplie les essais de missiles. Derniers en date : le pays a tiré deux missiles balistiques, lundi matin, en direction de la mer de l'Est, a annoncé l'armée sud-coréenne.

La Corée du Nord poursuit sa série de tests d'armes, engagée ces dernières semaines. Pyongyang a tiré lundi 27 mars deux missiles balistiques au large de sa côte orientale, a rapporté l'état-major interarmées sud-coréen.

D'après la chaîne de télévision publique japonaise NHK, les missiles ont parcouru une distance de 350 kilomètres. Les garde-côtes japonais, cités par la presse locale, ont indiqué que les missiles ont atterri hors de la zone économique exclusive du Japon.

Ce lancement intervient quelques jours après que Séoul et Washington ont achevé jeudi leurs plus grands exercices militaires conjoints depuis cinq ans.

Pyongyang considère ces manoeuvres comme des répétitions en vue d'une invasion. Elle a affirmé vendredi que les récents exercices, baptisés "Freedom Shield", constituaient un entraînement en vue d'une "occupation" de la Corée du Nord.

L'armée nord-coréenne y a réagi en procédant à ses propres manoeuvres militaires, notamment en testant ce qu'elle a présenté comme un nouveau "drone d'attaque nucléaire sous-marin", et en procédant au lancement de son deuxième missile balistique intercontinental (ICBM) de l'année.

En 2022, la Corée du Nord s'est déclarée puissance nucléaire "irréversible" et le dirigeant Kim Jong-un a récemment appelé à une augmentation "exponentielle" de la production d'armes, y compris d'armes nucléaires tactiques.

Avec AFP et Reuters

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La Corée du Nord dit avoir testé un nouveau drone sous-marin d'attaque nucléaire

La Corée du Nord envoie des missiles de croisière au large de sa côte est

Corée du Nord : Kim Jong-un a dirigé une simulation de "contre-attaque nucléaire"

France24 - Monde

Décès de Maria Kodama, veuve du célèbre écrivain argentin Jorge Luis Borges

Publié le : 27/03/2023 - 01:28

Buenos Aires (AFP) – Maria Kodama, veuve du célèbre écrivain argentin Jorge Luis Borges, est décédée dimanche à Buenos Aires en Argentine à l'âge de 86 ans des suites d'un cancer, a annoncé sa famille à la presse locale.

Mme Kodama était écrivaine, traductrice, collaboratrice et légataire universelle de l'œuvre de Borges, considéré par les critiques littéraires comme l'un des plus grands poètes, essayistes et nouvellistes de son temps.

Le célèbre auteur de "Fictions" s'était également éteint à l'âge de 86 ans, en juin 1986, dans la ville suisse de Genève, deux mois après avoir épousé Mme Kodama.

Sa passion pour la littérature ne s'est jamais démentie. Même malade, elle a pu écrire son dernier ouvrage, "La divisa punzo" (non traduit), dans lequel elle retrace l'histoire de l'homme d'Etat argentin controversé du XIXe siècle Juan Manuel de Rosas, en collaboration avec l'écrivaine Claudia Farias Gomez.

Sa relation avec Borges a commencé lorsqu'ils se sont découvert un amour commun pour la langue anglaise, le vieil anglo-saxon et l'islandais.

Elle l'a rencontré alors qu'elle n'avait que 16 ans et qu'elle était étudiante en littérature. Son père l'avait emmenée écouter une conférence de l'auteur.

"Borges me manque, ainsi que la façon dont nous nous amusions. Mes amis avaient l'habitude de me dire : +Sortir avec le vieil homme des labyrinthes (une image fréquente dans les œuvres de Borges), c'est effrayant+. Mais venez le rencontrer: c'est une personne hilarante et les labyrinthes me fascinent. J'ai passé un bon moment avec lui. Je ne suis pas masochiste, c'était quelqu'un de très aimable", a-t-elle déclaré lors d'une conférence à la Foire du livre de Guadalajara, au Mexique.

Sa définition de leur lien est sans détour: "Je n'ai jamais eu l'impression que l'homme me dominait ou que j'étais inférieure.

De l'époque où Borges était chaque année pressenti pour le prix Nobel de littérature, Mme Kodama se souvient que "tout le monde l'arrêtait dans la rue et lui disait: +J'espère que vous allez le gagner+". Le prix ne lui a jamais été décerné.

La compagne inséparable de l'auteur de "Fictions, "Le livre de sable", "L'Aleph" ou encore "Le Rapport de Brodie" a créé, en 1988, la Fondation Jorge Luis Borges.

© 2023 AFP

France24 - Monde

Angleterre: Tottenham et Conte, un divorce devenu inévitable

Publié le : 27/03/2023 - 00:14Modifié le : 27/03/2023 - 00:12

Londres (AFP) – Après 16 mois chaotiques, la relation entre Tottenham et son entraîneur Antonio Conte a pris fin dimanche, une semaine après une diatribe de l'Italien dénonçant l'égoïsme des ses joueurs et la mentalité de perdant du club.

"Nous pouvons annoncer que l'entraîneur principal Antonio Conte a quitté le club par accord mutuel", ont écrit les Spurs dans un communiqué publié dimanche soir tard.

Le club londonien précise que Cristian Stellini, qui avait pris le relais sur le banc lors de récents ennuis de santé de Conte, "sera l'entraîneur par intérim jusqu'à la fin de la saison".

"Il reste encore 10 matches de Premier League et un combat nous attend pour une place en Ligue des champions. Nous devons tous tirer dans le même sens. Tout le monde devra se montrer au niveau pour s'assurer que le club finisse le plus haut possible", a commenté le président Daniel Levy, cité dans le communiqué.

Actuellement 4e et dernier qualifié virtuel pour la C1, Tottenham n'a que deux points d'avance sur Newcastle (5e), qui a deux matches en moins, tout comme Liverpool, en embuscade à la 6e place avec 7 longueurs de retard.

Conte était arrivé en novembre 2021 avec une réputation flatteuse d'entraîneur à poigne et à succès sur le plan domestique mais qui ne reste jamais longtemps en place.

Champion avec la Juventus, Chelsea et l'Inter Milan comme entraîneur, le technicien de 53 ans devait permettre aux Spurs de mettre fin à 15 années sans trophées.

L'an dernier, il avait redressé une équipe mal engagée mais qui, grâce à la force mentale qu'il lui avait inculquée, avait coiffé Arsenal au poteau pour la qualification en Ligue des Champions.

Conte franchit le Rubicon

Cette saison, les éliminations précoces en coupes nationales et en huitième de finale de C1 contre l'AC Milan (1-0, 0-0), avec deux prestations très ternes, avaient considérablement refroidi l'ambiance.

Le renouvellement de son contrat en fin de la saison semblait déjà mal engagé mais Conte avait franchi le Rubicon en conférence de presse, il y a une semaine, après un nul 3-3 chez la lanterne rouge Southampton alors que son équipe menait 3-1 à la 75e.

"On n'est pas une équipe. On est une équipe où tout le monde ne pense qu'à soi. Je ne vois pas de sens des responsabilités chez les joueurs", avait-il lâché.

"On régresse, je vois beaucoup de situations négatives et beaucoup de situations égoïstes chez les joueurs que je n'aime pas", avait encore précisé le coach.

La direction du club en avait aussi pris pour son grade.

"Ils sont habitués à ça ici, ne pas jouer pour quelque chose d'important", avait-il affirmé.

"L'histoire de Tottenham, c'est ça: 20 ans que le propriétaire est là et ils n'ont jamais rien gagné (...) S'ils veulent continuer comme ça, ils peuvent changer d'entraîneur, plein d'entraîneurs, mais la situation ne pourra pas changer, croyez-moi", avait-il conclu.

Eprouvé par la maladie et des décès

Ce n'était pas la première fois que Conte prenait des accents dramatiques ou cassants en conférence de presse.

"Pour moi, c'est difficile de parler de la quatrième place, parce que je suis habitué à viser d'autres objectifs", avait-il, par exemple, lâché mi-février 2022, frustré de ne pas pouvoir jouer le titre.

Pleine de hauts et de bas sur le plan sportif, la saison actuelle avait aussi été très éprouvante sur un plan personnel, avec une opération pour se faire enlever la vésicule biliaire début février.

Conte avait également été très affecté par les décès récents de son préparateur physique de longue date Gian Piero Ventrone, mais aussi d'anciens coéquipiers, Sinisa Mihajlovic et Gianluca Vialli.

Les critiques de Conte ne sont pas dénuées de fondement, notamment sur le manque d'ambition des Spurs sur le marché des transferts.

Après les limogeages coûteux de Mauricio Pochettino -- un des remplaçants possibles, avec Julian Nagelsmann, récemment démis au Bayern Munich --, Jose Mourinho et Nuno Espirito Santo lors des trois dernières années et demie, se séparer de Conte va encore leur coûter 4 millions de livres (4,5 M EUR). Autant d'agent qui ne sera pas mis cet été dans le recrutement.

© 2023 AFP

France24 - Monde

Top 14: le Racing 92, à quatorze, prend sa revanche sur le Stade français

Publié le : 26/03/2023 - 23:24

Paris (AFP) – Le Racing 92, surclassé à l'aller dans son Arena (48-10) et à quatorze dès la 31e minute, s'est vengé dimanche soir au stade Jean-Bouin (17-13), infligeant au Stade français sa deuxième défaite à domicile de la saison, en clôture de la 21e journée du Top 14.

Les Ciel et Blanc, qui restaient sur deux défaites avant la trêve internationale, se sont donc repris et remontent à la septième place (51 points), à un petit point de Toulon (6e), dans un match âpre, engagé physiquement mais de grande qualité.

Les Parisiens, qui avaient concédé lors de la précédente journée leur plus lourde défaite de la saison à Toulon (9-37), perdant leur deuxième place au classement, ont loupé une occasion de remonter dans le Top 3.

Dans un Jean-Bouin chauffé à blanc, ce derby entre le club de la capitale et celui des Hauts-de-Seine a été marqué par une tension permanente, de nombreuses échauffourées et une très forte intensité dans le combat physique.

C'est le Racing qui a pris les commandes dès l'entame de la rencontre, avec une première pénalité réussie par son demi de mêlée Nolann Le Garrec dès la 7e.

Cette bonne entame de match a été néanmoins rapidement assombrie par un carton jaune de son deuxième ligne tongien Vekioso Poloniati, auteur d'un plaquage dangereux sur le Parisien Romain Briatte.

Mais, et alors que le club francilien était en infériorité numérique, l'ailier anglais Christian Wade, sur une passe au pied improbable de son ouvreur Antoine Gibert, est allé aplatir entre les poteaux, récompensant la domination des Ciel et Blanc (10-3, 20e).

Las, et alors que les Soldats roses perdaient leur demi de mêlée Morgan Parra, sorti en boîtant après avoir été touché à une cheville, et que les esprits s'échauffaient sur la pelouse, Poloniati a récidivé.

Coupable d'une cravate sur le centre sud-africain du Stade français Jérémy Ward, il a écopé d'un carton rouge, décerné logiquement par l'arbitre Mathieu Raynal.

Le Racing, alors qu'il dominait la rencontre, s'est alors retrouvé à 14. Mais, grâce à une défense très agressive et très haute, empêchant le Stade français d'enchaîner les phases de jeu, les hommes de Laurent Travers n'ont pas cédé.

Mieux, dès le retour des vestiaires, l'arrière Max Spring, après un rebond favorable sur un petit coup de pied pour lui-même, a marqué le deuxième essai des Racingmen (17-6, 45e).

Malgré une occupation tenace du camp adverse, le Stade français, coupable de trop de déchets, n'a pas réussi à reprendre la main sur le score, se heurtant à une grosse défense francilienne, jusqu'à enfin trouver la faille, par l'arrière fidjien Peniasi Dakuwaqa, à la 78e.

Mais trop tard.

Samedi, le Racing se déplacera en Afrique du Sud, chez les Lions, en 8e de finale de Challenge Cup, tandis que, dans la même compétition, le Stade français recevra Lyon.

© 2023 AFP

France24 - Monde

Ukraine : les obus à uranium appauvri, des munitions aussi utiles que controversées

Publié le : 24/03/2023 - 18:49

Sébastian SEIBT Suivre

Le Royaume-Uni s’est engagé à livrer des obus à uranium appauvri pour les chars utilisés par les Ukrainiens. Ces munitions sont depuis toujours controversées car elles contiennent des matériaux radioactifs, ce que Moscou n’a pas manqué de souligner. Mais elles sont aussi de redoutables "tueuses de blindés".

Vladimir Poutine a sauté sur l’occasion pour jouer la carte de l’escalade nucléaire. Le président russe a mis en garde le Royaume-Uni, mardi 21 mars, contre la livraison à l’Ukraine d’un nouveau type d’obus controversé qui "obligerait la Russie à répondre en conséquence".

Pour le maître du Kremlin, la fourniture, confirmée par Londres, de munitions à uranium appauvri reviendrait à faire entrer sur le champ de bataille des "armes à composants nucléaires".

De l'Allemagne nazie à la guerre en Yougoslavie

Le gouvernement britannique a crié à la "désinformation russe", soulignant que l’armée britannique utilise ces obus "depuis des décennies" en toute légalité. Londres estime qu’elles sont autorisées au titre de l’article 36 sur les "nouvelles armes" du protocole additionnel de 1977 à la Convention de Genève de 1949.

Washington a apporté jeudi son soutien à l’initiative britannique, assurant qu’il "n’y avait pas de risque radioactif [avec ces obus, NDLR] et qu’on était à des kilomètres d’une escalade nucléaire".

En réalité, il s’agit de munitions fabriquées à partir des restes du processus d’enrichissement de l’uranium dans l’industrie nucléaire civile. Il est dit "appauvri" car il contient moins d’isotopes et qu’il est, aussi, moins radioactif que l’uranium enrichi, soulignent les nombreuses études menées sur ces obus.

Néanmoins, "il est clair que l’envoi de ce type d’obus à Kiev va fournir des arguments à tous ceux qui se font l’écho du narratif russe sur les responsabilités de l’Occident dans l’aggravation du conflit", assure Jeff Hawn, spécialiste de la guerre en Ukraine et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.

Car ce type d’obus a mauvaise presse depuis des décennies, et les controverses scientifiques sur la dangerosité de l’exposition à ces radiations "n’ont jamais été définitivement tranchées", ajoute l’expert américain.

Les obus à uranium appauvri servent essentiellement de "munitions aux chars contre des véhicules blindés ennemis", souligne Jeff Hawn. L’idée d’utiliser cette matière radioactive pour fabriquer des munitions remonte à l’Allemagne nazie. En 1943, le ministre de l’Armement, Albert Speer, veut s’en servir pour pallier la pénurie de tungstène, qui est le matériau traditionnel pour les obus de char. Mais l’histoire ne dit pas si le IIIe Reich y a effectivement eu recours.

Les Américains vont ensuite s’emparer du concept pour mettre au point des armes "tueuses de chars russes" dans les années 1960. "Les États-Unis voulaient avoir les armements les plus efficaces possibles en cas de combats en Europe contre des blindés soviétiques", rappelle Jeff Hawn.

"Très inflammable"

L’uranium appauvri dispose d’une qualité idéale contre les tanks : "C’est un matériau très dense, ce qui lui procure une puissance de perforation importante, très utile pour venir à bout des blindages", souligne le ministère américain de la Défense.

Son avantage par rapport à d’autres matériaux très denses – comme le tungstène – est qu’"il est aussi très inflammable", ajoute Jeff Hawn. Concrètement, ces obus pénètrent sans trop de problèmes dans l’habitacle du char visé, où ils vont chauffer. Et "la proximité du carburant aboutit généralement à l’explosion du char", détaille ce spécialiste militaire.

Son principal inconvénient ? L’uranium, même appauvri, reste toxique. C’est pourquoi, même si plusieurs pays ont fabriqué ces obus – France, Royaume-Uni, États-Unis, Chine, Pakistan, Russie –, rares sont ceux qui les ont officiellement utilisés. "La plupart des États considèrent que l’avantage que ces obus procurent par rapport aux munitions au tungstène est contrebalancé par le fait que ces munitions sont politiquement toxiques car associées à la radioactivité et aux armes nucléaires", note Jeff Hawn.

En fait, seuls les États-Unis et le Royaume-Uni y ont ouvertement eu recours durant la première guerre du Golfe en 1990 et pendant la guerre de Yougoslavie (1991-2001). Depuis, les études scientifiques se sont multipliées pour tenter d'évaluer leur nocivité pour la santé.

À elle seule, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a produit des rapports sur cette question en 2008, 2010, 2012 et 2014. En 2001, la Royal Society britannique en a publié un autre de plus de 300 pages qui a longtemps fait autorité, et divers articles scientifiques ont tenté d’analyser le risque que représentent ces munitions pour la santé.

Risque minime pour la santé ?

Les recherches se sont d’abord concentrées sur les risques encourus par les soldats qui manipulaient ces armes. Par la suite, d’autres études ont voulu comprendre si la pollution environnementale causée par les radiations était dangereuse sur le long terme pour la santé des populations locales. En Irak, par exemple, des études ont cherché, sans succès, à établir si la hausse des cas de cancer constatée dans certaines régions pouvait être attribuée à l’utilisation d’obus à uranium appauvri par l’armée américaine en 1991.

Le risque est double. En premier lieu, les débris de ces obus restent radioactifs et, potentiellement, dangereux en cas de contact prolongé. Ensuite, lors de l’impact avec la cible, ces munitions dégagent une poussière radioactive qui va contaminer l’environnement. Les sols et les nappes phréatiques peuvent ainsi être pollués, ce qui peut entraîner une contamination des populations locales par ingestion, note le rapport de la Royal Society.

Les États-Unis et le Royaume-Uni affirment depuis des années que les effets sur la santé sont minimes. La Royal Society britannique a conclu que le risque de développer un cancer des poumons était peut-être un peu plus élevé... mais uniquement en cas d'exposition directe et pendant une longue période à ces munitions.

Malgré un corpus scientifique conséquent, l’ONU estime pour sa part qu’il faut continuer à évaluer les effets sur la santé de ces armes, tout en soulignant qu'aucune preuve d’un risque "significatif" pour la santé n’a pu être apportée à ce jour.

Il n’empêche que "l’utilisation de ces munitions en Ukraine va forcément entraîner une pollution de l’environnement pour des décennies", note Jeff Hawn. Dans ces conditions, le recours à ces obus est-il réellement nécessaire alors que la Russie a déjà perdu une part non négligeable de ses chars ?

Pour Jeff Hawn, la décision britannique est malgré tout justifiée. D’abord "parce qu’il y a une pénurie de munitions et que ces obus, qui traînaient dans les stocks, peuvent être utilisés par les principaux modèles de chars dont dispose l’armée ukrainienne", affirme-t-il. Elles permettent aussi de tirer de plus loin que la plupart des autres obus pour char. "Plus les Ukrainiens peuvent tirer de loin, plus cela permet de rester à l’abri et protéger les soldats, ce qui pour une armée qui reste en infériorité numérique est essentiel", conclut Jeff Hawn. Et ce pourrait être la principale raison de la vive réaction russe : Moscou est peut-être moins inquiet de l’utilisation d’armes plus ou moins toxiques que de l’arrivée de munitions procurant un nouvel avantage à son adversaire ukrainien.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} OBJECTIF : LE FRONT

La livraison à l'Ukraine des chars Leopard et Abrams, un "défi logistique"

REMOUS EN MER NOIRE

Qu'est-ce que le Reaper MQ-9, le drone "tueur de terroristes" qui rend Moscou nerveux ?

MUNITIONS SENSIBLES

Quand Washington puise dans ses stocks d’armement en Israël pour aider l’Ukraine

France24 - Monde

Bakhmout, ville-clé où les ambitions d'Evgueni Prigojine se cachent pour mourir ?

Publié le : 14/03/2023 - 18:12Modifié le : 14/03/2023 - 18:14

Sébastian SEIBT Suivre

Ces derniers jours, le patron du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, s’est plaint de ne plus avoir de ligne directe avec le Kremlin. Malgré ses appels répétés, ses hommes continueraient de ne pas recevoir suffisamment de munitions pour gagner la bataille de Bakhmout. Certains y voient le signe d’une perte d’influence à Moscou de ce personnage très controversé. Pour le plus grand plaisir du ministre de la Défense.

Il espérait que Bakhmout soit son haut fait de gloire, mais la ville ukrainienne qui résiste encore et toujours au groupe Wagner et à l’armée russe pourrait tout aussi bien devenir son chant du cygne. Le sort politique d’Evgueni Prigojine, le controversé fondateur de la société paramilitaire Wagner, semble de plus en plus lié à l’issue de la bataille autour de Bakhmout. Malgré les avancées de ses mercenaires, la ville reste encore entre les mains des Ukrainiens, d’après le point du 13 mars sur l’état de la guerre en Ukraine établi par l’Institut for the Study of War, un cercle de réflexion américain.

“Evgueni Prigojine assure depuis juillet que la chute de la ville est imminente. Il y a forcément une certaine impatience qui doit s’exprimer dans les plus hautes sphères du pouvoir à Moscou”, souligne Stephen Hall, spécialiste de la politique russe à l’université de Bath. 

 Bataille Wagner vs ministère de la Défense

Mais ce ne sont pas uniquement les soldats ukrainiens qui contrecarrent les ambitions militaires et politiques d’Evgueni Prigojine. À Moscou même, un camp anti-Prigojine s’est formé autour du ministère de la Défense qui se nourrit des difficultés de Wagner sur le terrain pour dénigrer l’ancien chef cuisinier de Vladimir Poutine devenu roi russe des mercenaires.

Evgueni Prigojine s’en est largement plaint publiquement ces derniers jours. Le 9 mars, il a assuré sur Telegram que ses “communications directes avec le Kremlin avaient été coupées” par ses ennemis du ministère de la Défense. Il les accusent aussi régulièrement depuis plus d’un mois de bloquer la livraison de munitions dont ses hommes auraient besoin pour prendre Bakhmout.

Avant le début de la guerre d’invasion en Ukraine, le groupe Wagner était bien vu grâce à ses faits d’armes en Ukraine en 2014, puis en Syrie et, plus généralement, hors de Russie, “y compris au sein du ministère de la Défense qui lui fournissait des armes et des munitions”, rappelle Joseph Moses, spécialiste de stratégie militaire et du conflit en Ukraine pour l'International Team for the Study of Security (ITSS) à Vérone.

Mais l’offensive en Ukraine déclenchée le 24 février 2022 par Vladimir Poutine a rapidement changé la donne. D’abord parce que le président russe a envoyé le groupe Wagner au combat lorsque l’armée traditionnelle semblait à la peine. “Ces mercenaires permettaient au Kremlin de renforcer le front sans avoir à décréter une mobilisation”, souligne Mark Galeotti, spécialiste des questions militaires russes, sur le site de l’hebdomadaire conservateur The Spectator.

Evgueni Prigojine était chargé de réussir là où le ministère de la Défense avait échoué. Et les mercenaires de Wagner ont effectivement participé à la prise des villes de Popasna, de Sievierodonetsk, et de Lyssytchansk lors de l’offensive débutée à la fin du printemps 2022 dans la région de Louhansk.

Des premiers succès qui semblent être montés à la tête du patron du groupe de mercenaires. “C’est quelqu’un de très sûr de lui, qui a vu une occasion à saisir pour gagner en influence politique auprès de Vladimir Poutine”, souligne Stephen Hall. Un destin à bâtir sur les dépouilles politiques du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou et de son bras droit, Valeri Guerassimov, le chef de l’état-major des armées. “Evgueni Prigojine est soupçonné d’avoir soutenu en coulisse les blogueurs ultranationalistes qui ont commencé à critiquer violemment les choix militaires de l’état-major à partir de l’été”, note Joseph Moses.

Pour cet expert, un dernier élément rendait inévitable l’affrontement entre le ministère de la Défense et le groupe Wagner : “L’armée et les mercenaires ont, tous les deux, un besoin constant de munitions.” Une denrée qui se fait de plus en plus rare en cette phase de guerre d’attrition [stratégie visant à épuiser les ressources de l’adversaire, NDLR].

Tout se joue à Bakhmout pour Prigojine

Bakhmout devait être le couronnement de la stratégie d’Evgueni Prigojine. Misant sur le fait que les Ukrainiens ne jetteraient pas toutes leurs forces dans la bataille pour une ville à l’importance stratégique discutable, “il pensait que la ville tomberait rapidement”, note Stephen Hall.

Il n’en a rien été, et les combats y font rage depuis plus de neuf mois. Des difficultés qui ont “fourni des arguments au ministère de la Défense pour tenter de convaincre Vladimir Poutine de lâcher Evgueni Prigojine”, assure Stephen Hall. Pour ce politologue, le patron de Wagner a commis un impair en se lançant dans une lutte d’influence de grande envergure : “Il a oublié que même s’il connaît Vladimir Poutine depuis longtemps, il n’a jamais fait partie de ses intimes alors que Sergueï Choïgou, par exemple, a toujours gravité au sein du premier cercle du pouvoir”. Autrement dit, le président russe va prêter une oreille plus attentive aux critiques de son ministre de la Défense, surtout si celles-ci concernent un Evgueni Prigojine dont l’aura militaire commence à faiblir.

>> À lire : La bataille de Bakhmout, enjeu symbolique ou stratégique ?

Le ministre de la Défense semble d’ailleurs décidé à transformer Bakhmout en tombeau pour les mercenaires de Wagner. “L’armée traditionnelle les utilise comme chair à canon dans les quartiers de la ville où les combats sont les plus acharnés afin de réduire le nombre des mercenaires et ainsi diminuer le poids militaire d’Evgueni Prigojine”, écrit Mark Galeotti.

Si Bakhmout reste entre les mains des Ukrainiens, le patron du groupe Wagner “aura beaucoup perdu de crédibilité, et devra très rapidement remporter une victoire militaire significative ailleurs en Ukraine sous peine de voir ses ambitions politiques réduites à néant”, estime Stephen Hall. Evgueni Prigojine a flirté avec l'idée de devenir ministre de la Défense ou même de créer son propre parti politique.

Il devra surtout “céder du terrain à d’autres milices privées qui se sont multipliées ces derniers mois comme les ‘patriotes’ de Sergueï Choïgou”, souligne Joseph Moses. Cette perspective d'un paysage où les milices privées prendraient de plus en plus de place a été renforcée par l'adoption, mardi 14 mars, d'une loi à la Douma visant à interdire la critique de ces groupes paramilitaires. 

Mais, les dés ne sont pas encore jetés pour Evgueni Prigojine. D'une part, parce que même si son image de vainqueur en a pris un coup, “sa réputation n’est pas encore aussi mauvaise que celle de l’état-major des armées qui reste la principale cible des critiques”, rappelle Joseph Moses. Et ces mercenaires sont encore très utiles pour le Kremlin : "La mort de mercenaires de ce groupe est politiquement plus acceptable pour Poutine que celle de soldats ordinaires", assure cet expert.

D'autre part, “le groupe Wagner continue à gagner du terrain à Bakhmout”, rappelle cet expert militaire. Et si, in fine, ses mercenaires réussissent à prendre la ville, “Evgueni Prigojine pourra arguer qu’il a gagné la bataille non seulement contre les Ukrainiens, mais aussi en dépit de tous les obstacles que le ministère de la Défense à placé sur sa route”, conclut Joseph Moses. Bakhmout pourrait ainsi devenir une bataille plus importante pour le futur politique de la Russie que pour l’issue de la guerre.

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France24 - Monde

Qu'est-ce que le Reaper MQ-9, le drone "tueur de terroristes" qui rend Moscou nerveux ?

Publié le : 15/03/2023 - 16:59

Sébastian SEIBT Suivre

L’interception, mercredi, d’un drone américain par les chasseurs russes au-dessus de la mer Noire est l’un des premiers incidents militaires entre la Russie et les États-Unis depuis le début de l'invasion en Ukraine. Mais qu’est-ce que le Reaper MQ-9 qui a attiré les foudres russes ?

Le soleil venait à peine de se lever au-dessus de la mer Noire quand deux chasseurs russes ont provoqué un accident aérien qui a entraîné la chute d’un drone américain, mercredi 15 mars à 7h03.

Depuis lors, Moscou, Washington et Kiev multiplient les déclarations, alternant entre condamnations, et tentative de désamorcer l’escalade des tensions entre les États-Unis et la Russie. 

Successeur du drone Predator

Si l’Ukraine a sauté sur l’occasion pour soutenir que Moscou avait volontairement fait chuter le drone pour entraîner les États-Unis plus avant dans le conflit, Washington s’est montré plus prudent. John Kirby, porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, a regretté un acte “dangereux” et “irréfléchi” de la part des chasseurs russes. Mais plusieurs responsables américains interrogés par le New York Times ont récusé la théorie d’une provocation russe pour forcer la main guerrière des États-Unis. Ils veulent croire à la thèse d’un incident isolé, note le quotidien américain.

De son côté, la Russie a soufflé le chaud et le froid sur cet incident. “La Russie ne cherche pas de confrontation”, a assuré Anatoli Antonov, l’ambassadeur russe à Washington, avant de préciser que “nous partons du principe que les États-Unis cesseront [désormais] leurs vols de drones aussi près de la frontière russe”. 

>> À lire : En mer Noire, les drones navals bousculent les intérêts stratégiques de la Russie

Il faut dire que la présence à cet endroit de cet appareil peut surprendre. “Jusqu’à maintenant, les Américains ont communiqué sur des missions militaires en mer Noire, mais loin des frontières de la Russie, alors que là il semblerait selon les services américains et britanniques que le drone se trouvait très près des côtes de la Crimée, où les Russes ont d’importantes installations militaires", souligne Alexandre Vautravers, spécialiste des questions d’armement et rédacteur en chef de la Revue militaire suisse. 

Le modèle - un Reaper MQ-9 - est aussi très particulier. “Ces drones sont surtout réputés pour être utilisés dans la chasse aux terroristes”, souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.

Espionner avant de tuer

Ces Reaper MQ-9 sont, en effet, des “engins téléguidés d’environ onze mètres de long équipés de caméras ultra-perfectionnées permettant de suivre de très près des cibles et qui peuvent aussi transporter des missiles pour effectuer des frappes de précisions”, détaille Jeff Hawn. L’armée américaine les utilise depuis 2018 en remplacement des drones Predator qui ont souvent été critiqués pour le nombre important de victimes civiles collatérales lors des “tirs ciblés” en Syrie, en Afghanistan ou encore en Irak, rappelle le New York Times. 

C’est donc un drone aux capacités offensives indéniables qui a été intercepté par les chasseurs russes. Mais les experts interrogés par France 24 ne pensent pas que l’engin déployé au-dessus de la mer Noire ait été “armé”. En l'occurrence, “c’est plutôt pour ses capacités de reconnaissance et de collecte d’information qu’il a dû être déployé dans cette zone”, estime Jeff Hawn. L’armée américaine insiste même sur le fait que le Reaper MQ-9 est un “outil de renseignement” avant d’être un drone tueur. 

L’une des forces du Reaper MQ-9 est son autonomie. “Il peut voler plus de 30 heures en continu, ce qui lui permet de rester longtemps au-dessus d’une cible afin de récupérer le plus d’informations utiles possible”, précise Jeff Hawn.

Et il a de quoi faire une razzia sur les données. Outre ses caméras très performantes, “il dispose d’une charge utile de 300 à 400 kg, ce qui permet d’y embarquer toute une série de  capteurs électromagnétiques, capables d’intercepter, par exemple, les signaux des radars, les télécommunications ou les téléphones mobiles”, souligne Alexandre Vautravers.

De quoi rendre nerveux les Russes sur les bases militaires de Crimée. D'autant qu'un Reaper peut en cacher un autre. "Ils sont déployés en escadron de six à huit drones. Et pour chaque mission, il y en a deux, voire trois qui évoluent ensemble. Le troisième vole un peu en retrait pour servir de plan B en cas de défaillance d’un des deux autres”, explique Jeff Hawn.

Incident isolé ?

Pour ce spécialiste, il ne fait nul doute que l’accident a été provoqué volontairement par les Russes. “Ces drones sont bien moins rapides que les chasseurs russes, ce qui signifie que les pilotes ont dû ajuster leur vitesse pour rester à hauteur du Reaper”, note-il. Washington a affirmé que les avions russes avaient effectué des manœuvres autour de leur drone pendant 30 à 40 minutes.

Le but n’était probablement pas de faire basculer les États-Unis dans la guerre. Les Russes voulaient plutôt “signifier qu’ils ne toléreraient pas ce genre d’incursion en mer Noire, une zone vitale pour Moscou. La flotte russe peut y exercer un contrôle sur le seul accès de l’Ukraine à la mer pour leurs exportations”, détaille Jeff Hawn. La Russie n’a aucune envie que les États-Unis transfèrent les informations glanées par leur Reaper aux Ukrainiens.

Pour Alexandre Vautravers, difficile de comprendre les intentions russes sans savoir qui a donné l’ordre d’intercepter ce drone. “Chaque fois que ce genre d’incident intervient, la même question se pose : à quel niveau hiérarchique la décision a-t-elle été prise. Les implications sont différentes si c’est le commandement naval russe, ou bien le chef de patrouille qui a agi de son propre chef. Et il y a des chances pour qu’on ne le sache jamais”.

In fine, la volonté russe et américaine de ne pas envenimer davantage la situation va peut-être l’emporter sur la recherche des responsables. Mais cela ne signifie pas que Washington soit prêt à tirer un trait sur l’incident. “Il est probable que cela va pousser les Américains à envoyer davantage de drones dans cette zone pour s’assurer des intentions russes. Ils vont vouloir savoir si les Russes vont changer de comportement, suggérant que c’était un incident isolé, ou s’ils vont harceler chaque appareil volant à cet endroit”, conclut Alexandre Vautravers. Et plus il y aura de Reaper à proximité des côtes russes, plus les pilotes russes risquent d’être nerveux.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 14 MARS

Un avion russe fait tomber un drone américain en mer Noire, Moscou dément

LE FIL DU 28 FÉVRIER

Après des attaques de drones sur son sol, Moscou veut sécuriser ses frontières

GUERRE EN UKRAINE

Ukraine : ces drones militaires longue distance qui se rapprochent de Moscou

France24 - Monde

Haïti : "L'État perd le contrôle du territoire", s'inquiète l'avocat Arnel Rémy

Publié le : 26/03/2023 - 12:11

FRANCE 24 Suivre Philomé ROBERT FRANCE 24 Suivre

Haïti n'en finit pas de sombrer dans un chaos sécuritaire et politique. Depuis le début de l'année, plus d'un demi-millier de personnes sont mortes dans des violences liées à des groupes armés, selon l'ONU. Comment sortir de cette impasse ? Comment les Haïtiens s’organisent-ils face aux défaillances multiples ? France 24 a interrogé l’avocat Arnel Rémy, membre du barreau de Port-au-Prince et à la tête du Collectif des avocats pour la défense des droits de l'Homme (Caddho).

Plus de 530 personnes ont été tuées par les gangs depuis janvier en Haïti, selon l'ONU. Les violences se sont aggravées depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, en juillet 2021, et le climat tant politique que sécuritaire ne s'améliore pas dans le pays.

Pire : "L'État perd le contrôle du territoire haïtien, il y a des zones où on ne peut plus passer", explique à France 24 Me Arnel Rémy, membre du barreau de Port-au-Prince. Et il poursuit : "(Aujourd'hui) presque toutes les zones sont contrôlées par des bandits armés, et les cas de kidnapping sont récurrents."

"La situation est difficile, le peuple souffre", reprend l'avocat, qui dirige le Collectif des avocats pour la défense des droits de l'Homme (Caddho). Il constate une "nonchalance de l'État haïtien" dans la lutte contre l'insécurité dans le pays, et déplore le "manque de moyens" de la police pour faire face aux bandes armées : "Les bandits disposent de beaucoup plus d'armes que nos policiers."

Actuellement, l'avocat ne voit "aucune issue, aucun espoir, aucune solution en vue" pour le pays : "Le seul espoir que le peuple haïtien avait, c'était une décision à l'échelle internationale (...). (Mais à ce niveau) il y a une certaine hésitation, on dirait que tout le monde a peur de traiter le dossier d'Haïti."

>> À voir : "Haïti plongé dans le chaos des gangs : l'ONU appelle la communauté internationale à réagir"

À la question de savoir si une intervention étrangère serait nécessaire pour rétablir la sécurité dans le pays, Me Arnel Rémy répond que "les avis sont partagés" : "Beaucoup de personnes estiment que ce n'est pas la meilleure solution. D'autres estiment qu'un appui (étranger) à la police nationale haïtienne pourrait aider à régler cette question qui gangrène la société haïtienne."

Lors de la visite du président Joe Biden au Canada vendredi, le Premier ministre Justin Trudeau a annoncé une enveloppe de 100 millions de dollars canadiens (près de 68 millions d'euros) pour soutenir notamment la formation des forces de l'ordre haïtiennes. Une annonce de nature à changer la donne sur place ? "Le peuple haïtien n'a plus confiance en ce genre de déclaration", affirme l'avocat haïtien. "Cela ne va pas soulager la misère du peuple. Et l'insécurité qui fait rage dans le pays n'offre aucun espoir politique pour le moment."

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} CAP AMÉRIQUES

Haïti plongé dans le chaos des gangs : l'ONU appelle la communauté internationale à réagir

La question qui fâche

Peut-on sauver Haïti ?

France24 - Monde

Sénégal, Kenya, Venezuela… mais où donc a été filmée cette vidéo de policiers chassés par une foule ?

Publié le : 24/03/2023 - 16:25

Alexandre Capron Suivre

Des forces de l’ordre qui rebroussent chemin devant une foule qui leur jette des pierres et leur court après : c’est ce qu’on voit dans une vidéo virale circulant depuis le 20 mars. La légende affirme qu’il s’agirait d’une scène filmée au Sénégal, à Ziguinchor, dans la région de la Casamance, lors de manifestations en soutien à Ousmane Sonko, maire de cette ville et principal opposant sénégalais, actuellement jugé pour diffamation. Mais cette vidéo est ancienne : elle date au moins de janvier 2015 et a été détournée à plusieurs reprises.

La vérification en bref : 

  • Une vidéo vue 134 000 fois sur Facebook affirme montrer des manifestants repousser des forces de police à Ziguinchor au Sénégal.
  • La même vidéo a été utilisée pour illustrer des manifestants en train de chasser la police au Kenya en 2023, en Turquie en 2017, au Venezuela en 2016, ou encore pour prétendre montrer des migrants en Grèce en 2016.
  • La vidéo date au moins du 19 janvier 2015 et est associée à des manifestations contre l’ex-président Joseph Kabila en République démocratique du Congo, bien qu’il ne soit pas possible d’affirmer avec certitude que ces images illustrent ce contexte.

"Aujourd’hui à Ziguinchor", indique une publication du 20 mars vue 134 000 fois et montrant une foule s’élancer à la poursuite de policiers antiémeute qui rebroussent chemin. À en croire la légende, cette scène aurait eu lieu dans cette ville de la région de Casamance le jour de manifestations houleuses qui ont fait au moins un mort.

Des rassemblements ont été organisés en soutien à Ousmane Sonko, ancien maire de Ziguinchor et principal opposant au président Macky Sall, alors que ce dernier est jugé pour diffamation depuis le 16 mars par un tribunal de Dakar. Ses partisans redoutent qu'Ousmane Sonko soit rendu inéligible en cas de condamnation, alors qu’il est pressenti pour concourir à l’élection présidentielle de 2024.

 

Une vidéo utilisée récemment au Kenya

Une recherche de la vidéo avec l’outil InVid WeVerify (voir ici comment procéder) permet de constater que cette dernière a été utilisée dans de très nombreux contextes, aussi bien récemment que dans un passé plus lointain, comme l’a également remarqué le média de vérification Africa Check.

On la retrouve par exemple dans une publication également datée du 20 mars mais affirmant qu’il s’agit d’une scène filmée au Kenya. Ce jour-là, des affrontements entre forces de l'ordre et partisans de l'opposition, qui a appelé à de nouvelles mobilisations hebdomadaires contre l'inflation et le gouvernement, ont fait au moins un mort.

Cette publication indique que les "forces de sécurité kényanes courent plus vite que Murifee quand ils voient les émeutes". Murifee est une référence à une vidéo virale au Kenya montrant un homme appelé Murifee en train de courir alors qu’il est poursuivi par un chien.

Capture d’écran de la publication sur Twitter archivée ici : https://ghostarchive.org/archive/QDsls © Twitter

 

Elle est aussi visible ici sur YouTube, avec une légende indiquant que des partisans de Raila Odinga, leader de l’opposition kényane, coursent des policiers.

Cette vidéo s’est même retrouvée diffusée sur une chaîne YouTube ougandaise, Salt Media, lors d’un débat sur les manifestations au Kenya.

 

Avant 2023, une vidéo déjà utilisée à tort

Mais c’est loin d’être la seule fois que cette vidéo émerge : on la retrouve dans un article d’un média turc en 2017 qui précise que "la source est inconnue" et qui ne donne pas d’indication sur le pays où la scène aurait été filmée.

 

Elle est aussi reprise dans des publications en allemand sur Facebook en août 2016 affirmant montrer des "envahisseurs", en référence à des migrants arrivés en Grèce.

Enfin, en juin 2016, un député espagnol, Pablo Casado Blanco, avait partagé la même vidéo en affirmant que la scène se déroulait au Venezuela et montrait le peuple affronter la "police chaviste". Il avait supprimé son tweet dès le lendemain.

 

 

 

 

Une vidéo datant au moins de janvier 2015

La plus vieille occurrence trouvée par la rédaction des Observateurs de France 24 remonte au 19 janvier 2015, sur un compte YouTube congolais.

La vidéo s’intitule "Devant des jeunes déterminés, la police de Kabila recule". Avant cette date, aucune trace de la vidéo n’a pu être retrouvée. D’autres versions de la vidéo publiée le même jour affirment que la scène se déroule dans la capitale de la République démocratique du Congo, Kinshasa.

 

 

 

Le 19 janvier 2015, la police congolaise avait réprimé des manifestations contre la révision de la loi électorale, qui allait permettre à Joseph Kabila, alors encore président de la République, de rester au pouvoir. La journée avait été meurtrière à Kinshasa comme l’avaient documenté nos Observateurs à l’époque.

Si le contexte dans lequel cette vidéo a donc circulé en janvier 2015 semble plausible, la rédaction des Observateurs de France 24 n’a cependant pas pu localiser avec certitude cette scène. La qualité très dégradée de la vidéo ne permet pas d’identifier les uniformes portés par des policiers.

Cependant, il est donc clair que cette scène ancienne, et elle ne peut pas montrer des manifestations récentes à Ziguinchor au Sénégal, où ces derniers jours au Kenya, comme l’ont affirmé récemment des publications sur les réseaux sociaux.

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France24 - Monde

En Israël, le ministre de la Défense appelle à suspendre la réforme de la justice

Publié le : 25/03/2023 - 19:55Modifié le : 26/03/2023 - 16:54

FRANCE 24 Suivre

Des milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés samedi à Tel-Aviv pour protester contre la réforme judiciaire voulue par le gouvernement, avant une semaine cruciale qui devrait être marquée par d'autres dispositions législatives et de nouvelles grandes manifestations. Le ministre de la Défense a appelé à suspendre la réforme, estimant que l'opposition massive qu'elle suscite pose un problème de sécurité au pays.

Alors que des milliers d'Israéliens sont à nouveau descendus dans la rue, samedi 25 mars à Tel-Aviv, le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a appelé dans la soirée à une pause d'un mois dans le processus de réforme judiciaire voulue par le gouvernement.

Les manifestations se succèdent chaque semaine depuis la présentation en janvier par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, d'un projet de réforme qui divise le pays.

Suscitant l'inquiétude en Israël mais aussi à l'étranger, la réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l'État d'Israël.

Dans un discours, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a dit craindre qu'une poursuite des divisions au sein de la population sur ce dossier engendre une "vraie menace pour la sécurité d'Israël".

"Nous devons arrêter le processus législatif" pendant un mois, a-t-il encore dit, avant une semaine cruciale qui devrait être marquée par d'autres dispositions législatives et de nouvelles manifestations de masse.

"Je suis attaché aux valeurs du Likoud (...) mais les changements majeurs au niveau national doivent se faire par le biais de la concertation et du dialogue", a-t-il ajouté.

Les propos de Yoav Gallant ont été salués par le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, qui s'est félicité d'un "pas courageux (...) pour la sécurité d'Israël".

Majorité incertaine à la Knesset

Deux députés du Likoud ont exprimé sur Twitter leur soutien à Yoav Galant, soulevant ainsi la question de savoir si le gouvernement pourrait compter sur la majorité s'il procède à un vote.

Le ministre de la Défense a appelé dans le même temps à l'arrêt des manifestations, au moment où quelque 200 000 manifestants étaient rassemblés à Tel-Aviv, selon l'estimation des médias israéliens.

"Nous sommes ici aujourd'hui pour manifester et joindre notre voix aux centaines de milliers, voire aux millions, d'Israéliens qui soutiennent les valeurs sur lesquelles ce pays a été fondé", comme la "démocratie" et la "tolérance", a déclaré à l'AFP Daniel Nisman, un manifestant de 36 ans travaillant dans le secteur de la high-tech, défilant à Tel-Aviv.

"Les lois qui sont adoptées actuellement sont des lois qui visent à faire du gouvernement le seul maître à bord et à détruire la séparation des pouvoirs", a indiqué de son côté Daphne Oren-Magidor, 41 ans, historienne.

À Jérusalem, des milliers de manifestants ont défilé devant la résidence du président Isaac Herzog.

Pour Harriet Scher, 80 ans, les réformes "affecteront surtout les personnes à la marge : les lesbiennes, les gays et la population arabe. Ce ne sera pas bon pour le pays s'ils (les politiciens) ont un contrôle total sur la Cour suprême."

"Inquiétudes" américaines

Les principaux alliés d'Israël, y compris Washington, ont remis en question les projets visant à donner plus de pouvoir aux politiques et à réduire le rôle de la Cour suprême.

Le président américain Joe Biden a exprimé ses "inquiétudes" concernant ces réformes judiciaires, a déclaré mercredi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

Vendredi à Londres, où il a rencontré son homologue britannique Rishi Sunak, Benjamin Netanyahu a également été accueilli par des centaines de manifestants.

Rishi Sunak a souligné lors de la rencontre "l'importance de respecter les valeurs démocratiques qui fondent la relation (entre les deux pays), y compris dans le projet de réforme judiciaire en Israël", selon un porte-parole de Downing Street.

Benjamin Netanyahu et ses alliés d'extrême droite et ultraorthodoxes estiment nécessaire ce projet de réforme pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée.

>> À lire aussi : "En Israël, un influent cercle de réflexion derrière la controversée réforme judiciaire"

Les députés israéliens devraient se prononcer la semaine prochaine sur un des éléments centraux de la réforme – au cœur des inquiétudes de ses détracteurs –, qui prévoit un changement dans le processus de nomination des juges.

Benjamin Netanyahu, qui était jusque-là resté en retrait sur ce dossier, s'est engagé jeudi soir dans un discours à "mettre fin à la division au sein du peuple", tout en soulignant sa détermination à faire avancer la réforme.

Le lendemain, il a été rappelé à l'ordre par la justice, qui a jugé "illégale" son intervention publique, compte tenu de ses procès en cours pour corruption.

Le texte du projet a été amendé en commission pour en adoucir la teneur en vue de parvenir à un vote plus large, mais sans l'appui de l'opposition qui continue d'exiger une "pause" dans le travail législatif sur la réforme avant toute négociation avec la majorité.

Avec AFP

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Nouveaux rassemblements en Israël contre la réforme de la justice

En Israël, nouvelles manifestations contre la réforme judiciaire avant une semaine décisive

France24 - Monde

Élections en Turquie : le HDP prokurde, un parti au poids "décisif et capital"

Publié le : 25/03/2023 - 17:21

Elie SAIKALI

Le Parti démocratique des peuples (HDP), parti prokurde de Turquie, a indiqué mercredi qu’il ne présenterait pas de candidat à l'élection présidentielle du 14 mai prochain. Didier Billion, directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), et spécialiste de la Turquie, analyse l’impact de cette décision "capitale" de la troisième force politique du pays.

Mercredi, le Parti démocratique des peuples (HDP), parti prokurde, a indiqué qu’il ne présenterait pas de candidat à l’élection présidentielle turque – dont le premier tour est prévu le 14 mai prochain. Il apporte ainsi un soutien tacite au candidat de l’alliance de l’opposition face au président sortant Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa réélection. "La Turquie a besoin de réconciliation, pas de conflit", a lancé la coprésidente de ce parti, Pervin Buldan, disant vouloir mettre fin au "règne" du président Erdogan.

L'alliance de l'opposition, appelée "Table des six", est constituée des six principaux partis d’opposition. Son candidat à la présidentielle est Kemal Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste).

Avec un score de 8,4 % lors de la dernière élection présidentielle et de plus de 11 % lors des élections législatives, le HDP constitue aujourd'hui la troisième force politique de Turquie. Après la tentative de coup d'État de juillet 2016, le HDP affirme que 26 000 de ses militants et sympathisants ont été incarcérés. Son ancien dirigeant, Selahattin Demirtas, est lui emprisonné depuis novembre 2016 pour "propagande terroriste".

Pour Didier Billion, directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), et spécialiste de la Turquie, la décision du HDP de ne pas présenter de candidat à la présidentielle de cette année est "capitale".

France 24 : Avec la décision du HDP, le bloc de l’opposition renforce-t-il ses chances face au président turc ?

Didier Billion : La décision du HDP de ne pas présenter de candidat à l’élection présidentielle est capitale car nous savons que le résultat de cette élection va être très serré. Depuis l’annonce de la candidature de Kemal Kiliçdaroglu, il me semble que le résultat va se jouer à peu de choses. Quand un parti comme le HDP, dont l’électorat gravite autour de 10 % (du corps électoral turc, NDLR) à peu près, ne présente pas de candidat, c’est tout à fait décisif et capital pour la coalition de la Table des six.

Cela étant, à l’intérieur de la coalition, il y a un parti, l'Iyi Parti (le "Bon Parti", en français), issu de l’extrême droite nationaliste. Certains députés et personnalités de ce parti sont très nationalistes et voient d’un assez mauvais œil cet appui indirect du HDP. Tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à d’hypothétiques concessions sur la question kurde est un problème pour eux.

C’est là que se trouve la difficulté. Le HDP est un parti marqué très prokurde, et cela peut induire des turbulences à l’intérieur même de la coalition des six partis. Peut-être, par exemple, que des nationalistes qui s’apprêtaient à voter pour M. Kiliçdaroglu vont se raviser, considérant qu’il est trop soutenu par le HDP…

Le fait que le HDP ne présente pas de candidat ne veut pas mécaniquement dire "10 % de plus pour M. Kiliçdaroglu".

Comment votent les Kurdes dans la Turquie de Recep Tayyip Erdogan ?

Il serait erroné de penser que, comme un seul homme, l’électorat kurde vote pour le HDP. Les Kurdes sont divisés. Ils ne sont pas tous derrière le HDP, même si une bonne partie d'entre eux votent pour lui. Dans la "zone kurde" (dans l’est et le sud-est de la Turquie, NDLR), on constate que cet électorat se divise entre le HDP et l’AKP (Parti de la justice et du développement, formation du président Erdogan).

Ceux qui votent pour le HDP veulent faire valoir des revendications identitaires, culturelles, linguistiques propres aux Kurdes. D’autres Kurdes, très pieux et conservateurs, vote eux pour l’AKP. Dans cette région de la Turquie, les autres partis, dont le CHP, n’ont quasiment aucune voix.

Qu'est-ce que la minorité kurde attend de cette élection ?

Si l'on schématise, les Kurdes qui soutiennent habituellement le HDP s'inscrivent dans une logique de transformation de la société, avec l'objectif de pouvoir bénéficier d'une forme de décentralisation des décisions, mais ils ne réclament pas l'indépendance ou l'autonomie. Ils revendiquent la possibilité de pratiquer leur langue ou de se réapproprier leur culture, qui n'est pas tout à fait identique à celle des Turcs.

Le HDP joue très bien la séquence actuelle. Ils ont déclaré qu'ils ne présentaient pas de candidat, et qu'ils n'avaient aucune revendication, par exemple concernant d'éventuels postes. C'est vraiment au nom du "tout sauf Erdogan". Ils ne sont redevables de rien, mais les autres, s'ils sont élus, seront redevables du HDP.

Dans cette élection, la "question kurde" dépasse-t-elle la zone kurde du sud-est du pays ?

40 %, peut-être même 50 % des Kurdes de Turquie ne vivent plus dans l'est ou le sud-est du pays. Certains ont émigré vers les grandes métropoles turques (Ankara, Istanbul, Izmir) ou sont partis à l'étranger (en France, en Allemagne...). La population kurde n'est plus concentrée uniquement dans l'est et le sud-est de la Turquie. Ces hommes et ces femmes, citoyens turcs d'origine kurde vivant dans ces grandes métropoles ou à l'étranger, ne raisonnent pas exactement comme ceux qui sont restés dans leur ville d'origine.

Il y a une forme d'évolution, de déclinaison de leur perception d'appartenir au peuple kurde qui s'est modifiée. Ils ne vivent pas dans les mêmes endroits et le quotidien n'est pas le même. Il est donc très compliqué de parler des Kurdes de manière générale et de ce qu'ils attendent de cette élection. Être Kurde n'est pas une catégorie politique. Être kurde induit un rapport à la vie politique, à la société, à l'État turc. Cela dépend de chacun.

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France24 - Monde

Le Honduras rompt ses relations diplomatiques avec Taïwan et reconnaît Pékin

Publié le : 26/03/2023 - 07:01

FRANCE 24 Suivre

La Chine et le Honduras ont établi dimanche des relations diplomatiques. Un revers régional pour Taïwan, qui perd encore un allié et dénonce les "coercitions et intimidations" de Pékin.

À Pékin, les ministres chinois et hondurien des Affaires étrangères ont trinqué, dimanche 26 mars, à une nouvelle page de leur histoire commune. Les deux pays ont établi des relations diplomatiques, le Honduras ayant par ailleurs rompu quelques heures auparavant ses liens avec Taïwan.

Taipei, qui dénonce les "coercitions et intimidations" de Pékin, n'est désormais plus reconnu que par 13 États dans le monde.

"La Chine et le Honduras viennent d'établir des relations diplomatiques", a tweeté Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Son court message est accompagné d'une photo du ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, serrant la main à son homologue hondurien, Enrique Reina, actuellement à Pékin.

La Chine estime que l'île de Taïwan, peuplée de 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise.

Achevé en 1949, le conflit a opposé les communistes (qui ont finalement pris le pouvoir en Chine continentale) à l'armée nationaliste (contrainte de se replier sur l'île).

En sept décennies, l'armée communiste n'a jamais pu conquérir l'île, laquelle est restée sous le contrôle de la République de Chine – qui, autrefois, gouvernait toute la Chine et ne gouverne plus aujourd'hui que Taïwan.

>> À voir, notre Reporters : "Face à la menace chinoise, Taïwan retient son souffle"

Le Honduras "se fait des illusions", dit Taipei

Au nom du principe d'"Une seule Chine", Pékin ne permet pas aux pays étrangers de maintenir des relations diplomatiques avec Taipei. L'île a toutefois noué des partenariats à l'international par d'autres canaux.

Dans un communiqué de son ministère publié samedi soir, Enrique Reina avait indiqué que "sur instruction" de la présidente du Honduras, Xiomara Castro, il avait "communiqué à Taïwan la décision de rompre les relations diplomatiques".

"Le gouvernement de la République du Honduras reconnaît l'existence d'une seule Chine dans le monde, et que le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légitime à représenter toute la Chine", selon la même source. "Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois", a poursuivi le ministère, ajoutant qu'il s'engageait à partir de samedi à ne plus avoir de relation ou de contact à caractère officiel avec Taïwan.

En réponse, le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, a accusé dimanche le Honduras de "se faire des illusions" au sujet des promesses chinoises d'aide économique. "La Chine n'a pas cessé de tenter d'attirer le Honduras avec des incitations financières", a-t-il déploré lors d'une conférence de presse à Taipei.

"La rupture des relations diplomatiques entre notre pays et le Honduras s'inscrit dans une série de coercitions et d'intimidations de la part de la Chine", a déclaré le bureau de la présidente Tsai Ing-wen dans un communiqué. "La Chine réduit la place de (Taïwan) sur la scène internationale depuis longtemps, mettant en danger la paix et la stabilité régionales de manière unilatérale."

Isolement diplomatique de Taïwan

Les autorités chinoises cherchent à isoler diplomatiquement Taïwan depuis 2016 et l'élection sur l'île d'une présidente issue d'un parti pro-indépendance. Ces dernières années, Pékin a notamment arraché à Taipei plusieurs alliés latino-américains, comme la République dominicaine ou le Nicaragua.

Parmi les États qui ont encore des relations diplomatiques avec Taïwan figurent le Vatican, l'Eswatini (ex-Swaziland), le Paraguay, des nations insulaires du Pacifique ou encore Haïti.

Eduardo Enrique Reina avait invoqué le 15 mars les "besoins énormes" du Honduras et le refus de Taïwan d'augmenter son aide pour justifier la volonté d'instaurer des relations avec Pékin.

Récemment élue, Xiomara Castro avait promis lors de sa campagne électorale de reconnaître la République populaire de Chine.

Pékin fait monter la pression militaire, économique et diplomatique sur Taipei depuis l'arrivée au pouvoir de Tsai Ing-wen, réélue en 2020. La présidente taïwanaise est issue d'un parti traditionnellement favorable à l'indépendance de l'île, une ligne rouge absolue pour le gouvernement chinois, qui menace d'intervenir militairement pour empêcher un tel scénario.

Dans le même temps, le soutien international à Taipei s'est toutefois accru. Ces dernières années, plusieurs délégations de parlementaires ou ministres occidentaux se sont ainsi rendus sur l'île, malgré l'absence de relations diplomatiques entre leurs pays et Taïwan.

Avec AFP

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France24 - Monde

En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt

Publié le : 23/03/2023 - 06:39

David RICH Suivre

Interpellations abusives, usage disproportionné de la violence, encerclement de foules… Alors que se multiplient ces derniers jours les manifestations spontanées contre la réforme des retraites, le débat sur les violences policières en France refait surface, alimenté par la publication de vidéos choquantes sur les réseaux sociaux.

"La détermination qui s’exprime dans la rue est en train de se transformer en colère", avait alerté le 12 mars le leader syndical Laurent Berger, espérant dissuader le gouvernement de recourir à l'article 49.3 de la Constitution.

Après le passage en force de la réforme des retraites jeudi dernier avec cette procédure sans vote à l’Assemblée nationale, les événements ont donné raison au secrétaire général de la CFDT. Suite aux deux mois de manifestations pacifiques contre le projet du gouvernement, des rassemblements spontanés ont éclaté à travers la France, marqués par une escalade notable des incidents.

À l'aube de la neuvième journée de grève et d’action décidée par l’intersyndicale jeudi 23 mars, la tension laisse craindre de nouvelles violences alors que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé d'importants renforts policiers.

En parallèle, les critiques fusent contre la gestion du maintien de l’ordre lors de ces récents rassemblements. L’opposition de gauche ainsi que des magistrats et des défenseurs des droits de l’Homme dénoncent une répression excessive, visant à intimider les manifestants.

Détentions arbitraires et vidéos de violences

Lundi, le Syndicat de la magistrature est monté au créneau, accusant le gouvernement d’instrumentaliser la justice. "Sur 292 gardes à vue de manifestant·es, seules neuf ont donné lieu à des poursuites pénales" après la manifestation de jeudi place de la Concorde, a-t-il déploré, fustigeant une utilisation "très abusive" de la garde à vue et rappelant que "l'autorité judiciaire n'est pas au service de la répression du mouvement social".

Selon le dernier bilan consolidé du parquet de Paris, 425 personnes ont été placées en détention provisoire lors des trois premières soirées de manifestations spontanées, alors que seulement 52 d’entre elles ont finalement fait l'objet de poursuites.

Il n’y a "pas d'interpellations injustifiées", a réagi lundi le préfet de police Laurent Nuñez, expliquant qu’il n’est pas toujours possible de matérialiser l’infraction dans le délai des 48 heures de garde à vue. "On interpelle pour des infractions qui, à nos yeux, sont constituées", a-t-il insisté.

"Il y a eu 1 200 manifestations non déclarées, il faut savoir qu'être dans une manifestation non déclarée est un délit et mérite une interpellation", a pour sa part déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Une contre-vérité puisque la Cour de cassation a rappelé que la participation à un rassemblement non déclaré ne saurait être un motif d’arrestation.

Au cours du week-end, plusieurs vidéos devenues virales ont suscité une vive indignation quant au comportement présumé de certains policiers durant ces manifestations.

Dans l’une d’entre elles, un membre des forces de l’ordre assène un violent coup de poing au visage d’un manifestant, qui chute inanimé au sol. Un geste en apparence "inadapté", a reconnu le préfet de police, alors que le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire.

un membre de la #BRAV vient de mettre une droite à un manifestant #ReformeDesRetraites #directAN #greve20mars #manif20mars #Manifestations #MacronDestitution #MotionDeCensureTransPartisane #Borne #Macron pic.twitter.com/PQPn4n6fuG

March 20, 2023

 

Une autre vidéo massivement partagée montre un policier tirer au lanceur de balles de défense (LBD) en direction d’un manifestant en fuite, en proférant des insultes.

« Tiens ramasse tes couilles enculé ! » crie un policier après avoir tiré au LBD sur un manifestant (@blast_france)#MotionDeCensureTransPartisane #Revolution #greve20mars #manifestations#ReformesDesRetraites pic.twitter.com/vu1OFhIMkx

March 20, 2023

Deux exemples parmi d’autres captés par des vidéastes amateurs et des journalistes. Des comportements qui interrogent et ont même entraîné un commentaire de l’ONU. "Je suis de très près les manifestations en cours et rappelle que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental", a alerté lundi son rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'association.

#France - Je suis de très près les manifestations en cours et rappelle que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental que les autorités doivent garantir &protéger. Les agents des forces de l’ordre doivent les faciliter et éviter tout usage excessive de la force. 🧵 pic.twitter.com/2NILUyz15M

March 20, 2023

 

Retour au "schéma classique" du maintien de l’ordre

Ces débordements marquent un tournant dans le mouvement social contre la réforme des retraites après deux mois de manifestations massives et pacifiques contre le projet impopulaire du gouvernement.

Pour Christian Mouhanna, chargé de recherches au CNRS spécialiste des politiques de sécurité, ce regain de violences illustre un retour à un schéma du maintien de l’ordre finalement "assez classique". "Depuis les attentats de 2015, il y a eu un durcissement évident de la gestion du maintien de l’ordre, plus offensif et moins tourné vers la négociation. Celui-ci s’est manifesté d’abord lors des manifestations contre la loi Travail puis lors des rassemblements étudiants contre Parcoursup, avant de se cristalliser lors du mouvement des Gilets jaunes", rappelle-t-il.

"Bien sûr, il est plus dur de gérer des mouvements sans organisateurs identifiés mais les autorités ont tendance à minimiser les débordements policiers lorsqu’ils se produisent, ce qui a pour effet d’encourager les éléments les plus répressifs au sein des forces de l’ordre."

Tactiques policières décriées

Au cours des dernières années, la gestion du maintien de l’ordre à la française a suscité d'intenses débats dans l’Hexagone, notamment sur l’utilisation du LBD, interdit dans de nombreux pays car jugé trop dangereux. Le retrait de cette arme avait été demandé en 2017 par le défenseur des droits mais rejeté deux ans plus tard par le Conseil d'État.

Les vidéos publiées ces derniers jours ont également relancé le débat sur les "nasses", une pratique consistant à bloquer des manifestants dans un périmètre. En 2021, le Conseil d’État avait sévèrement critiqué cette technique, jugeant qu’elle pouvait constituer une entrave importante à la liberté de manifestation.

"Cette stratégie crispe tout le monde car elle empêche la fluidité des mouvements de foules et constitue bien souvent un facteur d’aggravation", analyse Christian Mouhanna. "Elle est souvent utilisée comme une arme préventive très discutable. Comment expliquer qu’elle n’ait pas été employée lors des énormes mobilisations syndicales mais plusieurs fois ces derniers jours lors de manifestations rassemblant seulement quelques milliers de personnes ? On voit bien qu’elle est utilisée pour impressionner."

Enfin, le scandale suscité par la vidéo du policier assénant un coup de poing au visage donne une image peu reluisante de l’action des Brigades de répression de l'action violente motorisées (Brav-M), créées début 2019 dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes et dont les méthodes avaient alors fait l’objet de nombreuses polémiques. Des critiques d’autant plus vives que ces méthodes rappellent celles des "voltigeurs", une brigade dissoute en 1986 après la mort de Malik Oussekine.

Ces unités, composées en partie de forces issues de brigades anticriminalité (BAC), ne sont pas permanentes, intervenant de manière ponctuelle lors de manifestations. "Ces policiers ne sont pas des professionnels du maintien de l’ordre, et leurs actions génèrent parfois de fortes tensions, y compris avec les CRS et les gendarmes mobiles qui sont eux les vrais spécialistes du domaine", affirme Christian Mouhanna.

Les JO en ligne de mire

Cette vive polémique quant à la gestion sécuritaire des mouvements sociaux intervient alors que la France se prépare à accueillir deux événements sportifs majeurs : la Coupe du monde de rugby à l’automne 2023 puis les Jeux olympiques de Paris durant l’été 2024. Or le monde du sport, lui non plus, n’échappe pas aux critiques sur la gestion du maintien de l’ordre.

Le mois dernier a ainsi été publié un rapport indépendant accablant sur les débordements lors de la finale de la Ligue des champions de mai 2022 au Stade de France, en banlieue parisienne. Il fustige l’approche sécuritaire de la police française et notamment l'utilisation de gaz lacrymogènes et de sprays au poivre, qui "n’ont pas leur place dans une fête du football". De quoi inciter le gouvernement à revoir sa copie sécuritaire, au risque de laisser son image se dégrader à l’international.

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Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue "arbitraires" critiquées

LE FIL DU 21 MARS

Pour Emmanuel Macron, "la foule" n'a pas de "légitimité" face aux élus

Retraites : l'opposition et les syndicats dénoncent "le mépris" d'Emmanuel Macron

France24 - Monde

Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

Publié le : 22/03/2023 - 21:02

Romain BRUNET Suivre

Le président de la République a défendu sa réforme des retraites, mercredi, en usant de plusieurs contre-vérités pour justifier les options prises par son gouvernement. France 24 fait le point sur ces affirmations trompeuses.

Emmanuel Macron a reconnu, mercredi 22 mars, demander "des efforts" aux Français avec sa réforme des retraites qui prévoit de reculer l’âge légal de départ de 62 ans à 64 ans et a déclaré comprendre leur "colère légitime". Un aveu qui tranche avec la présentation de la réforme faite début janvier par sa Première ministre, Élisabeth Borne, qui parlait alors d’une "réforme de justice" et de "progrès".

En revanche, le chef de l’État a multiplié les contre-vérités et autres approximations pour justifier sa réforme et les options choisies. France 24 en dresse la liste et apporte les précisions nécessaires.

>> À lire : Retraites, pénibilité, Borne, dialogue social... L'essentiel de l'interview d'Emmanuel Macron

 

Emmanuel Macron s’appuie sur la démographie comme principale raison pour justifier sa réforme des retraites. Si ses chiffres sont exacts – il y avait bien autour de 10 millions de retraités lorsqu’il est sorti de l’ENA en 2004 et il devrait effectivement y avoir environ 20 millions de retraités en 2030 –, la nécessité d’une nouvelle réforme en raison de l’accroissement du nombre de retraités n’est pas avancée par le Conseil d’orientation des retraites (COR).

Si un déficit à venir de 0,1 % du PIB en 2023 à 0,8 % du PIB en 2050 est effectivement annoncé dans le dernier rapport du COR, publié en septembre 2022, celui-ci souligne toutefois : "Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite." Une affirmation répétée début 2023, à la fois à l’Assemblée nationale et au Sénat, par le président de cette institution, Pierre-Louis Bras.

Et pour cause, la dynamique démographie n’est pas nouvelle. Les précédentes réformes des retraites, et en particulier celles de 2010 et de 2014, en tenaient déjà compte. C’est ainsi que la part des dépenses de retraites dans le produit intérieur brut (PIB) devrait rester à peu près stable dans l’avenir, selon le COR. Même sans réforme, ces dépenses passeraient de 13,8 % du PIB en 2021 à 13,9 % en 2027, avant d'atteindre une fourchette de 14,2 % à 14,7 %, selon les scénarios, de 2028 à 2032. À plus long terme, entre 2032 et 2070, la part qu'elles représentent par rapport à la richesse nationale "serait stable ou en diminution", "dans une fourchette allant de 12,1 % à 14,7 %" en 2070, anticipe le COR.

Pour autant, le système de retraite sera bel et bien déficitaire dans les années à venir, ce qui peut justifier, politiquement, la nécessité de mener une réforme. Mais rien n’obligeait à changer l’âge de départ légal à la retraite, d'autres leviers pouvant être actionnés pour combler les futurs déficits.

>> À lire : Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée

 

Emmanuel Macron évoque justement les principaux autres leviers à sa disposition pour combler le déficit du système des retraites, se laissant aller, là aussi, à quelques inexactitudes. Si les ménages faisant partie des 10 % les plus pauvres touchent en moyenne une pension de 790 euros par mois, rappelons que les ménages parmi les 10 % les plus aisés reçoivent en moyenne une pension de 4 040 euros par mois, selon l'Observatoire des inégalités. Tous les retraités ne sont donc pas logés à la même enseigne.

Concernant les cotisations salariales, le chef de l’État a mis en avant les problèmes de pouvoir d’achat des Français pour justifier son refus d’explorer cette piste. Pourtant, 59 % des Français se disent prêts à cotiser davantage pour éviter de travailler plus longtemps, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche publié en janvier 2023.

Surtout, Emmanuel Macron exclut de demander le moindre effort aux entreprises, affirmant que "ce n’est pas comme ça que marchent les retraites". Faux : les pensions de retraites sont financées par les cotisations salariales et patronales, la part patronale étant même supérieure (60 %) à la part salariale (40 %).

>> À lire : Réforme des retraites : qui sont les gagnants et les perdants ?

 

Emmanuel Macron s’est efforcé durant toute son interview d’apparaître comme un président "responsable" qui accepte de mener "une réforme impopulaire" pour l’intérêt général des Français. Il a de surcroit regretté que les oppositions fassent le choix de laisser filer les déficits.

Qu'en est-il ? Le Rassemblement national, qui souhaite maintenir l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans mais avec la possibilité de partir à 60 ans pour les carrières longues, propose de financer le système grâce à un encouragement de la natalité, la réindustrialisation de la France et l’augmentation des salaires, mais assume par ailleurs que son projet ait "10 milliards d'euros de déficit", selon les propos de la députée Laure de Lavalette.

En revanche, ce n'est pas le choix fait par les partis de la Nupes (La France insoumise, Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts, Parti communiste), favorables à la retraite à 60 ans avec 40 années de cotisation, qui proposent de financer le système en augmentant les salaires – ce qui aurait pour effet d’augmenter les recettes de cotisations –, en imposant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, en créant un million d’emplois, en augmentant les cotisations des hauts revenus et en supprimant la plupart des exonérations de cotisations.

>> À lire : Retraites : Les Républicains, nouvelle aile gauche de la macronie ?

 

Le président de la République est venu avec un graphique du journal Le Parisien pour montrer que les Français partent plus tôt à la retraite que leurs voisins européens. Si Emmanuel Macron a raison, il convient toutefois de nuancer cette affirmation.

Si la comparaison de l’âge légal de départ à la retraite montre effectivement de grandes disparités, il est préférable de comparer l’âge effectif de départ. Car pour avoir une retraite complète, les Français doivent actuellement cotiser 42 ans et sont donc souvent contraints de travailler au-delà de 62 ans – nombre d’entre eux ayant des carrières incomplètes doivent même aller jusqu’à 67 ans, âge d’annulation de la décote. Au contraire, les Allemands, par exemple, dont l’âge de départ est fixé à 66 ans, préfèrent souvent partir plus tôt, quitte à toucher une pension plus faible.

Ainsi, selon un rapport dressant un "panorama des systèmes de retraite en France et à l’étranger" publié en 2022 par le COR, l’âge moyen de liquidation des droits à la retraite en France était en 2019 de 62,6 ans pour les femmes et de 62,0 ans pour les hommes. La même année, cette moyenne était, pour les femmes, de 63,3 ans en Italie, 63,7 ans en Belgique, 64,3 ans en Espagne, 64,4 ans en Allemagne et en Suède et de 66,0 ans aux Pays-Bas. Pour les hommes, elle était de 62,5 ans en Belgique, 63,1 ans en Italie, 63,7 ans en Espagne, 64,0 ans en Allemagne, 64,4 ans en Suède et 66,0 ans aux Pays-Bas.

Un écart qui continue de se resserrer puisque la réforme Touraine de 2014 allonge progressivement la durée de cotisation à 43 annuités – l’actuelle réforme vise à accélérer ce processus – et que l’âge de départ effectif moyen à la retraite en France s’acheminait déjà, d’ici la fin des années 2030, vers les 64 ans, selon le COR.

>> À lire : Réforme des retraites : le 47.1, l’arme du gouvernement pour éviter l’obstruction

 

Emmanuel Macron a accusé les syndicats, et en particulier la CFDT, de n’avoir proposé aucun "compromis" sur sa réforme des retraites et d’avoir joué la politique de la chaise vide. "Déni" et "mensonge", a répondu Laurent Berger, le patron de la CFDT, "sur le fait qu'il n'y aurait de la responsabilité que dans un camp, sur le fait que la CFDT aurait proposé à son congrès une augmentation de la durée de cotisation, (...) sur le fait qu'on [n'aurait] pas fait de contre-propositions".

Si les syndicats sont unanimes pour s’opposer au recul de l’âge légal de départ à la retraite, ils défendent en revanche des propositions différentes. La CGT est ainsi favorable à un retour à la retraite à 60 ans, tandis que la CFDT propose un régime universel à points. Ils ont toujours été ouverts au dialogue depuis le début des discussions, à l’automne dernier, avec le gouvernement, mais ont déploré l’inflexibilité de l’exécutif sur les 64 ans.

Il est toutefois vrai que lors du Congrès de Lyon, en juin 2022, la direction de la CFDT avait essuyé un camouflet en étant contrainte par un vote interne de durcir sa résolution générale. Les délégués avaient adopté un amendement affirmant que "l'allongement de l'espérance de vie ne peut justifier une augmentation de l'âge moyen de liquidation", prenant ainsi le contre-pied de la formulation initiale, qui affirmait que "l'allongement de l'espérance de vie peut justifier une augmentation de l'âge moyen de liquidation".

>> À lire : Réforme des retraites : "Il arrive parfois que la rue gouverne"

 

Le président de la République a jugé que la contestation contre sa réforme des retraites était moins forte que les précédentes. C’est faux. Avec 1,28 million de manifestants partout en France le 7 mars, selon le ministère de l’Intérieur, et 3,5 millions selon la CGT, il s’agit – quelque soit le chiffre choisi – de la plus forte mobilisation enregistrée contre une réforme des retraites.

En comparaison, la mobilisation contre la réforme de 2010 a rassemblé le 12 octobre entre 1,23 et 3,5 millions de personnes. Le 13 mai 2003, entre un million de manifestants, selon les autorités, et deux millions, selon les syndicats, ont défilé contre la réforme Fillon. Et en 1995, les manifestations contre le plan Juppé ont rassemblé à leur apogée, le 12 décembre, entre un million de personnes, selon les autorités, et deux millions, selon les syndicats.

Il est à noter que si les réformes de 2003 et 2010 sont effectivement entrées en vigueur, les mesures de 1995 liées aux retraites furent finalement abandonnées par le Premier ministre Alain Juppé. Les réformes de 1993 et de 2014 n’ont, elles, pas suscité de fortes contestations dans la rue.

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Réforme des retraites : après l’interview d’Emmanuel Macron, la colère ne faiblit pas

Retraites : l'opposition et les syndicats dénoncent "le mépris" d'Emmanuel Macron

Reforme des retraites

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France24 - Monde

Les banques centrales, ces pompières pyromanes de la crise

Publié le : 22/03/2023 - 17:45

Sébastian SEIBT Suivre

La Réserve fédérale américaine doit décider, mercredi, si elle acte une nouvelle hausse des taux pour lutter contre l’inflation. Une option potentiellement explosive dans le contexte de la crise bancaire que les banques centrales cherchent pourtant à éteindre.

Tous les regards sont tournés vers elles. Des faillites de banques régionales aux États-Unis au sauvetage de Credit Suisse en Europe, les banques centrales sont attendues à chaque tournant de la crise qui secoue le système financier mondial depuis deux semaines.

La Reserve fédérale (Fed) américaine a été au cœur du plan d’action pour garantir les dépôts des clients de banques comme Silicon Valley Bank (SVB) ou First Republic Bank et renflouer autant que possible les établissements en difficulté. La Banque centrale européenne (BCE), de son côté, multiplie ces derniers jours les déclarations pour tenter de convaincre que Credit Suisse était un vilain petit canard dans un océan de banques européennes solides et en bonne santé.

Faire pleuvoir l'argent

Surtout, elles ont rouvert en grand les robinets à liquidités pour s’assurer que les caisses des banques restent bien remplies. “Aux États-Unis, par exemple, la Fed a déjà ajouté 300 milliards de dollars à son bilan depuis le début de cette crise”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France. Concrètement, cela signifie que la Réserve fédérale est prête à avancer sans attendre jusqu'à 300 milliards de dollars au total aux banques qui en feraient la demande.

Les principales banques centrales mondiales – Fed, BCE, Bank of England et Banque centrale du Japon – se sont aussi mises d’accord, dimanche 19 mars, pour agir de concert afin de faciliter l’accès aux liquidités en dollars au niveau mondial. “C’est le même type de dispositif qui avait été mis en place après la chute de Lehman Brothers en 2008 et à l’époque de la crise de la dette souveraine en Europe au début des années 2010”, note Alexandre Baradez. 

Et les banques ne se sont pas fait prier. Rien qu’aux États-Unis, elles ont emprunté 150 milliards de dollars en à peine une semaine, entre jeudi 9 et mercredi 14 mars. Une ruée vers les fonds “qui n’a pas d’équivalent, même en remontant à la crise des subprimes”, constate Alexandre Baradez. C’est dire s’il y avait une demande parmi les banquiers américains, inquiets de se retrouver à nu si tous leurs clients voulaient retirer en même temps leurs fonds – comme cela a été le cas avec Silvergate ou SVB. 

>> À lire aussi sur France 24 : Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

Surtout, cette “capacité de réaction des banques centrales est phénoménale. Cette séquence prouve qu’elles semblent vraiment n’avoir aucune limite dans la création monétaire pour sauver des banques qu’elles jugent d’importance systémique”, note Alexandre Baradez. 

Peut-être se sentent-elles aussi un peu responsables. Ces super-pompiers financiers sont en effet montés au créneau pour éteindre un feu qu’ils ont contribué à allumer il y a un peu plus de deux ans. 

Victimes des Banques centrales ?

Le contexte ? La pandémie de Covid-19 et la grande inconnue de ses conséquences économiques. Face à cette situation inédite, “les banques centrales ont injecté des sommes massives dans l’économie. C’est grâce à l’argent qu’elles ont prêté aux États à des taux très bas que les gouvernements ont pu mettre en place leurs plans d’urgence permettant à leurs économies de survivre au choc”, souligne Alexandre Baradez.

Les banques ont dû s'adapter à cette politique des taux bas sur les prêts à court terme. “Comme ces titres ne rapportaient plus rien, les banques se sont tournées vers des obligations à beaucoup plus long terme, qui demeuraient plus rémunératrices”, note Nathalie Janson, spécialiste des questions financières à la Neoma Business School.

Ce qui explique pourquoi toutes les banques américaines en difficulté aux États-Unis avaient placé la quasi-totalité de leurs actifs dans ce type de produits financiers. 

Sauf que cette politique d’argent facile a engendré une forte inflation. Et quand les banques centrales ont décidé de mettre les prix au pas, elles n’y sont pas allées de main morte. Elles ont fermé le robinet à prêts et décidé de hausses des taux à une vitesse inédite. “Ce resserrement monétaire a été plus violent que celui démarré en 2014 pour mettre fin à la politique d’argent facile mise en place après la crise des subprimes”, remarque Alexandre Baradez. 

“Il était normal que ce revirement brutal fasse des victimes parmi les banques”, assure Nathalie Janson. La hausse rapide des taux d’intérêt depuis un an a rendu les placements à court terme bien plus rémunérateurs pour les investisseurs, qui se sont donc détournés des obligations à long terme, leur faisant perdre beaucoup de valeur. Conséquence : “Ceux qui avaient essentiellement des titres à long terme ont perdu beaucoup d’argent, à tel point que certains ont fait faillite”, résume le Financial Times.

“La politique des banques centrales a créé un contexte favorable à cette crise, mais les établissements qui ont fait faillite ont aussi commis l’erreur de ne pas diversifier leurs placements pour couvrir le risque de cette hausse des taux d’intérêt”, pointe Nathalie Janson. 

Lutte contre l'inflation ou sauvetage des banques ? 

Les efforts des banques centrales semblent avoir porté leurs fruits. Les Bourses mondiales sont reparties à la hausse mardi, suggérant que les marchés financiers avaient digéré le rachat en urgence de Credit Suisse par UBS et semblaient rassurés par les mesures prises pour renflouer les banques régionales américaines.

Mais le plus dur reste peut-être encore à faire. L’inflation n’a pas disparu et les banques centrales “risquent de se retrouver dans le rôle du pompier pyromane sans le vouloir”, souligne Nathalie Janson. 

En effet, après l’opération “sauvez le soldat bancaire”, elles pourraient être tentées de reprendre le chemin de la hausse des taux pour contenir la hausse des prix. C’est ce que la BCE a déjà commencé à faire vendredi, arguant que les batailles contre l’inflation et pour la stabilité financière pouvaient être menées de front. 

La Fed, amenée à trancher cette question mercredi, et la Bank of England, dont la décision sur une hausse des taux est attendue jeudi, vont-elles suivre l’exemple de la BCE ? “Surtout pas de hausse supplémentaire maintenant”, réclame le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung dans un éditorial publié mardi. Nul ne sait vraiment s’il n’y a pas d’autres banques au bord du précipice financier qui pourraient chuter en cas de nouveau resserrement monétaire. 

Mais le scénario d’une pause prolongée dans la politique de hausse des taux risque “d’installer les banques centrales dans un cycle sans fin d’injection de liquidités”, estime Nathalie Janson. Dans ce scénario, le pompier bancaire jetterait de l’huile sur le feu de l’inflation. “Et actuellement, on n’a pas d’autres solutions pour lutter contre l’inflation que d’utiliser le levier des taux directeurs”, précise cette spécialiste.

Un refus d’augmenter les taux “pourrait aussi être interprété par les marchés financiers comme le signe que les banques centrales estiment que le système bancaire est encore trop fragile”, note le Wall Street Journal. Certainement pas le message que les banquiers centraux voudraient faire passer à des Bourses qui recommencent à peine à avoir confiance dans le système bancaire.

C’est pourquoi “les banques centrales vont probablement décider d’une hausse des taux, mais moins forte que ce à quoi on aurait pu s’attendre s’il n’y avait pas eu ces faillites”, juge Alexandre Baradez. Le pari, expliqué par le Financial Times, est que les banques, échaudées par cette crise, vont de toute façon prêter moins d’argent, ce qui va ralentir l’activité économique et, tout naturellement, faire baisser l’inflation. Mais c’est le scénario rêvé d’un plan qui se déroulerait sans le moindre accroc.

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Crise bancaire : UBS va racheter Credit Suisse pour trois milliards de francs suisses

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Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux

France24 - Monde

L'explosion des troubles mentaux juvéniles en France, symptôme d’une société post-pandémique

Publié le : 25/03/2023 - 12:16

Sophian AUBIN Suivre

Une étude avancée par le Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge tire la sonnette d’alarme : la consommation chez les enfants de médicaments psychotropes comme les antidépresseurs a doublé en dix ans. Faut-il y lire le signe d’une société plus anxieuse ou une dramatisation des troubles psychiques ? France 24 est allé à la rencontre de ces jeunes, de leurs parents, de psychologues, psychiatres et autres spécialistes des souffrances juvéniles.

"T’as vu comme t’es grosse ?" Aux grincements métalliques de la balançoire se mêlent les moqueries d’un jeune garçon. "En cet été 2021, dans cette petite ville d'Isère, ce n’étaient là que de simples mots", se rappelle Nina, 15 ans. Mais il existe des paroles plus dangereuses que les coups. Quelques jours plus tard, elle commence à sauter la plupart des repas. L’anorexie prend alors le contrôle de sa vie. "J’en pouvais tellement plus d’être moi, que j’avais envie de ne plus exister", confie Nina. Une trentaine de fois, l’adolescente a tenté de mettre fin à ses jours. La violence de son récit tranche avec ses traits enfantins.

Désormais déscolarisée après plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, Nina est sous antidépresseurs. Comme toujours plus de jeunes, selon les chiffres récemment avancés par le Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA) : chez les enfants, la consommation de médicaments dits psychotropes a doublé en dix ans. Parmi ces médicaments, les antidépresseurs, dont les prescriptions ont augmenté de 62 % entre 2014 et 2021.

"Ce constat est juste", confirme Thierry Delcourt, pédopsychiatre. Comme ses confrères, ce spécialiste des troubles infantiles essaie de prescrire aussi rarement que possible. Mais les prescriptions de psychotropes sont essentiellement signées par des médecins généralistes. "Ceux-ci sont encouragés par l’industrie pharmaceutique", avance le psychiatre. Le mot d’ordre de Big Pharma ne diffère pas de celui des autres industries, résume Thierry Delcourt : il faut vendre.

Née aux États-Unis, cette dérive associe immédiatement le moindre trouble de l’attention ou autre comportement disruptif à une pathologie psychique. Et face à ces maladies supposées, on propose un remède chimique, explique le psychiatre.

Ainsi "décomplexées", les prescriptions de psychotropes ne sauraient donc être appréhendées comme un indicateur de la prévalence des troubles, prévient Xavier Briffault, chercheur en sciences sociales et philosophie de la santé au CNRS. Pour lui, c’est là un lien de causalité fallacieux, avancé par les tenants de la prescription à tout-va : "Les enfants souffrent, nous leur prescrivons le remède." On dramatise et on "médicamentise" avant même d’écouter, renchérit le psychiatre Thierry Delcourt.

Mais cette dramatisation n’enlève aucune réalité au drame, explique-t-il : "Je reçois entre dix et quinze demandes de rendez-vous pédopsychiatriques par jour." Débordé, comme tous ses confrères, ce spécialiste des troubles infantiles n'est en mesure de répondre qu'à une ou deux requêtes par jour.

Les stigmates du Covid-19

"Pire : pour cette majorité de cas où il n’est pas médicalement justifiable, le réflexe médicamenteux va empirer le mal qu’il est supposé combattre", s’alarme Thierry Delcourt. Sur la route de leur développement individuel, enfants ou adolescents peuvent naturellement rencontrer des difficultés, et celles-ci correspondent à des étapes, explique le médecin. "Lorsqu’on permet à un jeune de comprendre la nature de son anxiété, il la surmonte, car comprendre, c’est guérir. En gommant les symptômes d’un mal-être, les psychotropes aident réellement, mais ne guérissent jamais", conclut l'auteur de "La Fabrique des enfants anormaux" (éd. Max Milo).

Ces troubles psychiques individuels constituent une nouvelle réalité sociétale, s’inquiète Xavier Briffault. Pour lui, la prévalence des troubles mentaux chez les moins de 25 ans observée lors de la période pandémique est "inédite dans l’histoire de l’humanité".

"Le 17 mars 2020, les jeunes apprenaient sur les lèvres d’Emmanuel Macron que leur pays était 'en guerre' et qu’ils allaient être confinés chez eux jusqu’à nouvel ordre. L’irruption de cet impensable a ébranlé en eux tout sentiment de prévisibilité", explique le sociologue. Privés de cette stabilité lors d’une étape cruciale de leur développement, les enfants de la période pandémique pourraient, selon lui, en conserver toute leur vie les stigmates.

Chez certains jeunes en proie à des troubles mentaux, la fin des confinements a d’abord suscité l’euphorie, note Valérie Chevalier, monitrice d’atelier dans un établissement et service d’aide par le travail (Ésat) de Paris, où elle encadre des personnes en situation de handicap mental et psychique. Mais au fil des mois qui ont suivi, le "monde d’après" s’est obscurci : en 17 ans de carrière, Valérie Chevalier n'a jamais vu autant d’usagers devoir quitter la structure pour effectuer des séjours en hôpital psychiatrique. Une autre tendance l'inquiète : des pathologies aussi sévères que la schizophrénie touchent des adolescents bien plus jeunes qu’autrefois. Certains n'ont que 13 ans.

Verbalisation des troubles mentaux

Sa propre fille, âgée de 19 ans, a vu l’anxiété envahir son existence au rythme des confinements. L’été dernier, Emmy est revenue des épreuves du bac en larmes. Paralysée par une indicible panique, la jeune fille n’est pas parvenue à passer le seuil de la porte de la salle d’examen. Souffrant comme elle de refus scolaires anxieux, de plus en plus d’élèves n’arrivent plus à prendre le chemin de l’école, rapporte Gabrielle Auzias, jeune psychologue en collège et école primaire. Des enfants n'auraient jamais osé se prêter à de tels comportements "autrefois", grommèlent certains, parmi la génération des grands-parents. "Peut-être, mais la verbalisation est préférable à la névrose", répond le pédopsychiatre Thierry Delcourt.

Cette verbalisation des problèmes de santé mentale est symptomatique de notre modèle socio-économique, analyse Xavier Briffault : plus une société se complexifie, plus elle requiert de capacités relationnelles. En clair, si la société industrielle reposait sur la force physique des travailleurs, les sociétés tertiarisées sont construites autour des capacités cognitives de leurs membres. Et cette préoccupation trouve aussi une justification sur le plan économique, estime le sociologue : les troubles psychiques représentent la principale dépense de l’assurance maladie.

À l’heure de la psychologie positive, l’omniprésence des questions de santé psychique dans les librairies comme sur les plateaux télévisés s’explique aussi par une injonction : celle d’aller bien. Mais face aux défis de notre siècle, ne faudrait-il pas au contraire considérer la dépression comme une forme de lucidité ? Assurément, répond le chercheur : non inféodés à la "tyrannie du bonheur", les dépressifs feraient selon lui des évaluations plus réalistes des problèmes auxquels nous sommes confrontés. C’est ici que s’esquisse peut-être une lueur d'espoir : "La lucidité face à l’état du monde est un moteur de l’action."

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Éco-anxiété : une jeunesse face aux angoisses écologiques

ANALYSE

Fatigue informationnelle : moins informés, plus heureux ?

Reconfinement : "Il y a une usure psychique générale car on ne voit pas le bout de cette crise"

France24 - Monde

Qu’est-ce que les Brav-M, ces unités de police décriées pour leurs méthodes musclées ?

Publié le : 25/03/2023 - 15:34

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Créées en mars 2019 durant le mouvement des Gilets jaunes, les Brav-M font l’objet de critiques depuis plusieurs jours dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, des critiques venant notamment d’une partie de la classe politique.

Leurs agents sont facilement reconnaissables : des binômes de policiers en uniforme sur une moto. Les Brav-M (brigades de répression de l'action violente motorisées) sont des unités de police décriées pour leurs méthodes d’intervention musclées. Elles se retrouvent au cœur de l’actualité ces derniers jours, mises en cause récemment dans plusieurs affaires de violences policières dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites.

Dernier fait d’actualité : la révélation d’un enregistrement sonore d’une intervention de police lors d'une manifestation à Paris le 20 mars, que Le Monde et le média en ligne Loopsider se sont procuré. On y entend des menaces et des intimidations proférées par des policiers contre de jeunes manifestants.

Dans un enregistrement sonore d’une vingtaine de minutes que Loopsider s’est procuré, plusieurs policiers des Brav-M menacent et intimident sept jeunes gens interpellés lundi soir après une manifestation contre la réforme des retraites. Voici une partie de ce document édifiant. pic.twitter.com/dvWDZbGQSb

March 24, 2023

 

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé vendredi avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). "Évidemment que ces propos sont inacceptables (...), qui déontologiquement posent des problèmes très graves", a déclaré l'ancien secrétaire d'État sur France 5, ajoutant être, "comme tout le monde, très choqué".

Le préfet de Police @NunezLaurent condamne fermement ces propos déontologiquement inacceptables et saisit l'IGPN.#CàVous @France5tv @PoliceNationale pic.twitter.com/FLakqUBvyK

March 24, 2023

 

"Intervenir vite"

Ces brigades naissent en mars 2019, en plein mouvement des Gilets jaunes (débuté dès novembre 2018). "L'idée était de pouvoir intervenir vite, là où les grosses compagnies ne passent pas ou sont trop lourdes avec leurs kilos de matériel", a expliqué à l'AFP le commandant de police Patrick Lunel, qui a participé à leur création.

Les Brav-M comportent aujourd'hui six sections de 18 opérateurs et autant de motards, soit 92 équipages, un chiffre voué à monter jusqu'à 150 d'ici les Jeux olympiques de Paris, d'après le commissaire qui les dirige, Stéphane Boscariol.

Les Brav-M portent une tenue et un casque de motard, un gilet tactique, un marquage police, une radio de transmission et une arme de poing (SIG-Sauer). Chaque agent est aussi équipé d'une caméra-piéton, qu'il déclenche individuellement et qui est remise en fin de service. Son équipement emblématique reste la matraque télescopique ou des bâtons dit "gommes", des modèles courts plus pratiques sur la moto. Chaque agent est équipé de grenades lacrymogènes à main et de grenades de désencerclement GENL. Chaque section comprend également quatre porteurs de bouclier et un tireur de LBD, et dispose d'un lanceur "cougar" pour les grenades de longue portée.

Comparaison avec les "Voltigeurs"

Plus mobiles que les compagnies de CRS ou les gendarmes mobiles, les Brav-M se déplacent en convoi dans Paris et sa petite couronne pour intervenir au cours de manifestations, sur des violences urbaines, des dégradations ou des actions de dispersion mais aussi en soutien d'unités en difficulté. Elles peuvent procéder à des interpellations, en allant chercher "dans la foule" des personnes remises ensuite à des officiers de police judiciaire.

Dans une vidéo tournée en immersion, la préfecture de police précise que ces unités de choc ont notamment pour mission de "bloquer les départs de cortèges sauvages" et "contenir les manifestants".  Sauf risque imminent, les Brav-M n'interviennent que sur ordre de la salle de commandement, selon son encadrement. Hors manifestations, elles viennent en aide aux commissariats dans la lutte contre les violences urbaines ou sur les contrôles routiers.

Dans la vidéo de la préfecture, les agents des Brav-M indiquent ne pas vouloir être comparés aux "Voltigeurs", du nom de cette brigade de police motorisée opérationnelle entre 1969 et 1986. Créée au lendemain des événements de Mai-68, celle-ci avait été dissoute après l’affaire Malik Oussekine.

Deux enquêtes judiciaires

Depuis le mouvement contre la réforme des retraites, au moins deux policiers des Brav-M sont sous le coup d'une enquête judiciaire, selon une source proche du dossier. L'un a été filmé en train d'asséner un coup de poing au visage d'un homme laissé à terre, un geste qualifié le lendemain d'"inadapté" par le préfet de police. Une version que contestent désormais les Brav-M, qui évoquent un geste "mal contextualisé" par les images sur un homme "alcoolisé". Une autre enquête a été ouverte après la plainte déposée par une femme qui dit avoir subi lundi des violences dans le quartier du Châtelet.

Dans un courrier adressé mercredi au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, trois députés de La France insoumise (LFI) – Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis – ont demandé le "démantèlement à titre provisoire de la Brav-M". Une pétition a également été déposée jeudi sur le site de l’Assemblée nationale pour demander le démantèlement de ces unités.

Le préfet de police Laurent Nuñez a toutefois indiqué samedi sur Franceinfo que le démantèlement des Brav-M n'est "évidemment pas à l'ordre du jour". "Le comportement de quelques individus ne doit pas jeter l'opprobre sur toute une unité qui, ces dernières années, et singulièrement en ce moment, prouve toute son utilité", a expliqué le préfet. Ce dernier insiste sur le fait que les Brav-M, "ce sont des fonctionnaires de police qui sont formés pour faire du maintien de l’ordre" et "une unité indispensable pour le maintien de l’ordre républicain".

#InfoVrai | 🗣️ " La Brav-M, ce sont des fonctionnaires de police qui sont formés pour faire du maintien de l’ordre. La Brav-M est une unité indispensable pour le maintien de l’ordre républicain".@NunezLaurent, au micro de @franceinfo.#VotreSécuritéNotreQuotidien pic.twitter.com/QYcXgHWdJ0

March 25, 2023

Avec AFP

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Le Conseil de l'Europe s'alarme d'un "usage excessif de la force" en France

Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue "arbitraires" critiquées

Réforme des retraites

En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt

France24 - Monde

Actions choc et "non-violence"... Plongée au cœur du nouvel activisme écolo en Europe

Publié le : 24/03/2023 - 16:02

ENTR Suivre

Les militants écologistes sont passés à la vitesse supérieure. Une nouvelle génération d'activistes n'hésite pas à dégonfler des pneus de SUV ou briser des vitres de banques pour dénoncer l'inaction climatique. Reportage dans les coulisses de ces nouveaux mouvements très médiatisés et prêts à tout pour alerter sur le changement climatique.

Ils jettent de la soupe sur des tableaux, se collent les mains sur les autoroutes ou taguent les portes des lieux de pouvoir… Les militants écologistes se lancent dans des actions toujours plus spectaculaires pour dénoncer l'inaction climatique.

De nouveaux groupes de militants ont émergé ces dernières années, à l'instar de Just Stop Oil, Insulate Britain ou encore Dernière rénovation. Et ils ont été particulièrement actifs en 2022.

Mais jusqu'où peuvent aller ces activistes ? Les méthodes utilisées font polémique et divisent, y compris au sein du milieu militant. Au point qu'Extinction Rebellion UK, le pionnier de cette nouvelle génération d'activistes, a décidé d'arrêter temporairement les actions cet hiver.

De Paris à Stroud, ville de naissance d'Extinction Rebellion, ENTR a suivi ces militants qui prônent la non-violence tout en misant sur les images choc pour faire pression sur les gouvernements. Quitte à risquer amendes, gardes à vue et peines de prison.

 

ENTR, c'est quoi ?

💥 C'est LE média à suivre sur la jeunesse européenne 🤝Lancé par France 24 et Deutsche Welle💬 Dispo en 6 langues📲 Sur InstagramYouTubeTikTokTwitter et Facebook

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Comment Rotterdam se prépare à faire face à la montée des eaux

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Le football anglais deviendrait-il écolo ?

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Cannabis : comment fabrique-t-on du CBD en Europe ?

France24 - Monde

De nombreux blessés lors de la manifestation contre les "mégabassines" dans les Deux-Sèvres

Publié le : 25/03/2023 - 09:40Modifié le : 25/03/2023 - 20:12

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Des affrontements ont éclaté samedi dans les Deux-Sèvres durant la manifestation contre les "mégabassines" – symboles des tensions autour de l'accès à l'eau. Plusieurs milliers de personnes s'étaient mobilisées malgré l'interdiction du rassemblement et le déploiement d'un important dispositif policier. Des gendarmes et des manifestants ont été blessés.

De violents affrontements ont éclaté lors du rassemblement organisé contre les "mégabassines" dans les Deux-Sèvres, samedi 25 mars. Des milliers de personnes se sont rassemblées lors de cette manifestation interdite, et des gendarmes et des manifestants ont été blessés. 

La Première ministre Élisabeth Borne a dénoncé, sur Twitter, un "déferlement de violence intolérable", mettant en cause "l'irresponsabilité des discours radicaux qui encouragent ces agissements".

Soutien aux gendarmes et pompiers engagés sous l’autorité de la @Prefet79 pour assurer l’ordre républicain face à un déferlement de violence intolérable à Sainte-Soline.Des actes inacceptables tout comme l’irresponsabilité des discours radicaux qui encouragent ces agissements.

March 25, 2023

Selon un dernier décompte fourni par le parquet de Niort, les secours ont pris en charge sept manifestants blessés, dont trois traités en urgence absolue et hospitalisés ; 28 gendarmes ont été blessés, dont deux hospitalisés en urgence absolue. Deux journalistes ont été touchés.

Les organisateurs évoquent, eux, un bilan beaucoup plus lourd, avec 200 manifestants blessés, dont un serait dans le coma entre la vie et la mort, information non confirmée par les autorités.

Au moins 6 000 personnes selon la préfecture, jusqu'à 30 000 selon les organisateurs – le collectif d'associations Bassines non merci, le mouvement écologiste Soulèvements de la terre et la Confédération paysanne – ont convergé samedi vers une bassine en chantier à Sainte-Soline, dans le but de "stopper" la construction de ce réservoir à ciel ouvert, destiné à l'irrigation agricole, contesté de longue date.

>> À lire aussi : "Derrière le conflit sur les 'mégabassines', deux visions de l'agriculture qui s'opposent en France"

Elles ont trouvé face à elles plus de 3 000 gendarmes et policiers mobilisés pour défendre le site, les autorités dénonçant la présence dans le cortège "d'au moins un millier d'activistes violents", "prêts à en découdre".

À l'approche du site, aux allures de bastion médiéval avec son talus entouré par les forces de l'ordre, de violents affrontements se sont produits durant une heure, transformant l'endroit en scène de guerre, avec de fortes détonations et des véhicules en feu.

4 000 grenades lacrymogènes et de désencerclement

Les assaillants ont fait usage "de mortiers d'artifices, de chandelles romaines et de cocktails Molotov de forte contenance" parmi d'autres projectiles, selon la gendarmerie, qui a riposté avec 4 000 grenades de gaz lacrymogènes et de désencerclement, et en utilisant des lanceurs de balles de défense (LBD).

Aucune interpellation n'a pu être réalisée durant la manifestation, selon le parquet. Onze personnes avaient été interpellées en amont lors de contrôles qui ont permis la saisie de nombreuses armes.

Autorités et organisateurs se renvoient la responsabilité des affrontements. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé la violence "inexcusable" de "l'extrême gauche", tandis que les organisateurs ont mis en cause une "violence absolument criminelle" des forces de l'ordre.

La secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier, présente dans le cortège dont la majeure partie est restée pacifique, a dénoncé auprès de l'AFP des tirs de grenades vers des personnes blessées et l'intervention de quads, "une sorte de Brav-M des champs", allusion à une unité de police motorisée controversée.

"Assez de violences policières à #SainteSoline ! Assez ! Sans les Brav-M, sans ce cirque, il ne se passerait absolument rien d'autre qu'une marche dans les champs !", a réagi sur Twitter le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

Assez de violences policières à #SainteSoline ! Assez ! Sans les BRAV-M, sans ce cirque, il ne se passerait absolument rien d'autre qu'une marche dans les champs !

March 25, 2023

"Je n'ai aucun problème avec cette violence, même si je n'y prends pas part. Il y a de la violence partout en ce moment, à commencer par cette réforme des retraites (...). Je comprends que des gens aient la rage", a déclaré à l'AFP un manifestant venu du nord de la France.

Des témoins interrogés par l'AFP et des observateurs de la Ligue des droits de l'Homme ont déploré que la prise en charge d'un blessé grave ait été retardée par les autorités ; la préfecture des Deux-Sèvres a répondu que le dispositif prévoyait une escorte des secours par les gendarmes pour assurer leur sécurité.

Or, selon Gérald Darmanin, des activistes s'en prenaient alors aux forces de l'ordre, ce qui a perturbé la prise en charge des blessés.

"Accaparement" de l'eau par "l'agro-industrie"

Avant de quitter les lieux, les manifestants affirment avoir endommagé une pompe et une canalisation de la bassine. "Nous continuerons le combat", ont affirmé les organisateurs dans le village voisin de Melle, où un "forum international de l'eau" se tient parallèlement jusqu'à dimanche.

Comme lors de la manifestation interdite à l'automne, les affrontements ont largement éclipsé le débat de fond sur le partage de l'eau face au changement climatique.

La bassine de Sainte-Soline fait partie d'un ensemble de 16 retenues, d'une capacité totale de six millions de mètres cubes, programmées par une coopérative de 450 agriculteurs avec le soutien de l'État.

Ces retenues visent à stocker de l'eau puisée dans les nappes superficielles en hiver afin d'irriguer les cultures en été, quand les précipitations se raréfient. Ses partisans en font une condition de la survie des exploitations face à la menace de sécheresses récurrentes.

Leur coût de 70 millions d'euros est financé à 70 % par des fonds publics en échange de l'adoption de pratiques agroécologiques par les bénéficiaires, une vaine promesse selon les opposants qui dénoncent un "accaparement" de l'eau par "l'agro-industrie" et réclament un moratoire sur le projet.

Cette manifestation, "c'est pas les écolos contre les agriculteurs. Il faut une concertation de la société sur ces sujets", a affirmé à l'AFP Vic, 29 ans, technicienne en maraîchage venue manifester pour la première fois depuis la Bretagne.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Guerre de l'eau

Derrière le conflit sur les "mégabassines", deux visions de l'agriculture qui s'opposent en France

Sécheresse en France : manifestation contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres

France24 - Monde

Aux États-Unis, plus d'une vingtaine de morts après des tornades et des orages dans le Mississippi

Publié le : 25/03/2023 - 14:06Modifié le : 26/03/2023 - 09:46

FRANCE 24 Suivre Matthieu MABIN

Au moins 25 personnes ont été tuées dans le Mississippi, dans le sud des États-Unis, à la suite du passage de tornades et d'orages, a indiqué samedi le gouverneur de cet État. Joe Biden a ordonné dimanche le déploiement de l'aide fédérale.

Tragédie dans le Mississippi. Au moins 25 personnes ont été tuées lors du passage, vendredi soir, de tornades dévastatrices arrachant des toits, brisant des voitures et rasant des quartiers entiers. La région se prépare à de nouvelles intempéries dimanche 26 mars.

"C'est une tragédie", a déclaré sur Twitter le gouverneur de l'État, Tate Reeves, évoquant des "dégâts dévastateurs" dans le sillage de ces tornades qui ont parcouru le Mississippi sur plus de 150 km d'ouest en est. "L'échelle des pertes et dégâts est manifeste dans toutes les zones touchées", a-t-il expliqué après s'être rendu à Silver City, l'une des villes frappées le plus durement.

Le bilan s'élève à 25 morts et des dizaines de blessés, selon les services d'urgence de l'État du Mississippi (MSEMA). Quatre personnes portées disparues "ont été retrouvées", ont-ils ajouté. Des équipes de recherche et de secours sont à pied d'œuvre pour retrouver des victimes.

"Les images à travers le Mississippi sont déchirantes", a affirmé samedi Joe Biden dans un communiqué. Le président américain a ordonné le déploiement de l'aide fédérale pour soutenir l'État du Mississippi, a annoncé dimanche la Maison Blanche. Les fonds fédéraux américains sont destinés à des subventions pour des logements provisoires, des travaux de réparation et des prêts à taux réduits pour couvrir les pertes de biens non assurés.

Des images télévisées montraient des maisons rasées ainsi que de nombreux débris jonchant des routes tandis que les services d'urgence tentaient d'atteindre les personnes nécessitant de l'aide.

"Ma ville n'existe plus"

"Ma ville n'existe plus", a déclaré sur CNN le maire de Rolling Fork, une ville de quelque 2 000 habitants dans le centre-ouest du Mississippi, particulièrement touchée par le passage d'une tornade.

Selon l'édile, plusieurs victimes ont été localisées et dégagées des débris de leurs maisons, pour être emmenées vers des hôpitaux et être soignées. "Les maisons qui ont été arrachées peuvent être remplacées, mais vous ne pouvez pas remplacer une vie", a déclaré le maire.

Une habitante de Rolling Fork, Shanta Howard, a expliqué à la chaîne locale WAPT qu'elle "croyait être morte" après le passage de la tornade. "Nous avons dû aider à sortir des cadavres" de maisons, a-t-elle raconté.

"Les pertes seront ressenties dans ces villes pour toujours", a tweeté le gouverneur Tate Reeves, demandant de prier pour les victimes et leurs familles.

Selon la chaîne ABC, au moins 13 personnes sont mortes dans le comté de Sharkey, ainsi que trois dans celui limitrophe de Carroll et deux autres dans celui de Monroe. Par ailleurs, un policier de la route de Silver City, dans le comté d'Humphreys, a signalé à ABC le décès d'une personne.

"Nous avons entendu un bruit, comme si c'était un train, pendant 45 secondes à une minute ; puis c'était fini", a raconté à CNN, à propos d'une tornade, Woodrow Johnson, un responsable local du comté de Humphrey.

Visiblement ému, il a dit avoir perdu sa maison. "Nous sommes forts, nous allons persévérer, et nous nous en remettrons", a ajouté Woodrow Johnson.

"Notre priorité à ce stade, en particulier pour les services d'urgence, est (d'assurer) la sécurité des vies et de localiser les gens pour vérifier qu'ils sont en sécurité", a expliqué Malary White, des services d'urgence de l'État du Mississippi, sur la chaîne locale WJTV, affiliée à CBS News.

Avec AFP

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États-Unis : une tornade destructrice frappe la Louisiane

États-Unis : Joe Biden au chevet du Kentucky, dévasté par des tornades historiques

La chronique de l’éco

Catastrophes naturelles : la facture flambe

France24 - Monde

Aux États-Unis, Donald Trump nie tout "délit" lors de son premier meeting de campagne

Publié le : 26/03/2023 - 07:45

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Menacé d'inculpation dans le cadre d'une affaire de paiement de 130 000 dollars à une actrice de films X, Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison, Donald Trump a nié tout "délit" et clamé son innocence samedi à Waco, au Texas.

"Ni un crime, ni un délit, ni une liaison". Ce sont les mots utilisés par Donald Trump, samedi 25 mars, pour clamer son innocence à Waco (Texas), un lieu hautement symbolique pour son premier meeting de campagne en vue de la présidentielle américaine.

Le milliardaire républicain de 76 ans, qui rêve de "regagner" la Maison Blanche en novembre 2024, doit répondre devant la justice de l'État de New York d'une affaire de paiement de 130 000 dollars, juste avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016, à une actrice de films X, Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison.

Donald Trump évoque depuis plus d'une semaine la menace d'une arrestation imminente à New York dans le cadre de cette affaire. La justice cherche à déterminer s'il s'est rendu coupable de fausses déclarations, une infraction, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, un délit pénal, en ayant versé de l'argent à l'actrice pour acheter son silence.

Pour s'adresser à ses fans, l'ancien président américain avait choisi Waco, dans le sud des États-Unis, théâtre il y a 30 ans d'un assaut meurtrier contre une secte opposée au pouvoir fédéral. Il n'a fait aucune allusion à ce drame et un porte-parole a indiqué à la presse que la ville texane avait été choisie en raison de son emplacement central et de ses bonnes dessertes.

"Le procureur de New York, sous les auspices et la direction du 'ministère de l'injustice' à Washington DC" mène une enquête pour "quelque chose qui n'est ni un crime, ni un délit, ni une liaison", a affirmé samedi Donald Trump, dénonçant une nouvelle fois une "chasse aux sorcières".

"Je l'aime, c'est notre sauveur"

Si plusieurs milliers de personnes sont venues applaudir le milliardaire pour cet exercice oratoire qu'il affectionne, sous le soleil texan, la foule est restée loin des 15 000 personnes attendues, ont constaté des journalistes sur place.

"Nous représentons une énorme puissance derrière Donald Trump, qui ne demande qu'à être déclenchée", a assuré une fidèle, Kelly Heath, 49 ans, qui a parcouru plusieurs centaines de kilomètres depuis la Géorgie (Sud-Est) pour applaudir son idole. "Je l'aime, c'est notre sauveur", a renchéri Marianna Bodrogi, une retraitée âgée de 69 ans.

Donald Trump s'est attiré des applaudissements nourris en s'en prenant au procureur de Manhattan Alvin Bragg, en charge de l'enquête, et à ses collègues, les qualifiant de "maniaques de gauche radicale".

>> À lire aussi : "Le procureur Alvin Bragg vs Donald Trump : l'affrontement de deux Amériques"

Le 21 mars, il avait tenté en vain de mobiliser une marée de partisans dans les rues de Manhattan pour s'opposer à ce qu'il avait présenté comme une arrestation imminente, et qui n'a pas eu lieu.

"Tous les présidents ont eu des maîtresses. Pourquoi pas lui ?", a estimé Louis, un retraité âgé de 72 ans, accompagné de son petit-fils de 16 ans qu'il dit être un "grand fan" de Donald Trump même s'il n'est pas en âge de voter.

L'ancien président est également sous la menace d'enquêtes sur ses pressions électorales en Géorgie en 2020 et la gestion d'archives classifiées de la Maison Blanche.

"Dieu, les armes, Trump à Waco, Texas"

Donald Trump a tenté de trouver un second souffle auprès d'une foule acquise, parmi les stands vendant toute la panoplie de la marque Trump, des casquettes "Trump 2024" et "Trump Girl" à une chemisette blanche au slogan : "Dieu, les armes, Trump à Waco, Texas".

Car même si la plupart des sondages le donnent à ce jour gagnant d'une primaire, sa campagne peine à obtenir la dynamique espérée.

Le milliardaire, qui continue contre vents et marées d'évoquer de supposées "fraudes" jamais prouvées à l'élection de 2020, a vu une partie de la droite – et notamment ses riches donateurs – se tourner vers le nouveau champion de la droite dure, Ron DeSantis, 44 ans.

Le gouverneur de Floride n'est pas encore officiellement lancé dans la course mais sera incontestablement un de ses plus grands rivaux pour l'investiture républicaine en 2024.

La chaine Fox News, qui jadis était acquise au milliardaire, n'a d'ailleurs couvert le meeting de Waco qu'à minima. 

Cette ville de 130 000 habitants reste associée à la secte antigouvernementale des Davidiens. Au printemps 1993, le monde avait été suspendu durant 51 jours au siège par le FBI d'un ranch dans lequel s'étaient retranchés des adeptes armés du gourou David Koresh. Soixante-seize membres de la secte dont 20 enfants avaient été retrouvés morts après l'incendie du ranch. Quatre policiers avaient également péri.

Avec AFP

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États-Unis : le spectre d'une arrestation s'éloigne pour Donald Trump

PORTRAIT

Le procureur Alvin Bragg vs Donald Trump : l'affrontement de deux Amériques

À la grand-messe des conservateurs américains, Donald Trump affirme sa différence sur l'Ukraine

France24 - Monde

La grippe aviaire, nouvelle pandémie humaine ?

Publié le : 24/03/2023 - 17:00

Antonia KERRIGAN Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre Julia GUGGENHEIM Pierre LEMARINIER

C'est une maladie qui ravage les élevages de volailles, décime les oiseaux sauvages et atteint maintenant les mammifères. La grippe aviaire sera-t-elle à l'origine de la prochaine pandémie humaine ? Les scientifiques suivent le virus de près pour prévenir le pire. 

Les élevages de canards sous pression

Jean-Christophe Dardenne est éleveur de canards à l’Isle-Jourdain dans le Gers. En temps normal, ses bêtes sont élevées en plein air. Mais à cause de l’épidémie de grippe aviaire, ses volailles sont confinées depuis quelques mois. Une décision compliquée à assumer pour Jean-Christophe, qui n’a pas les infrastructures nécessaires en intérieur.

"C’est quelque chose de difficile à vivre pour eux et pour nous", témoigne-t-il. "Certains lots ne verront jamais le jour et le soleil." Selon lui, les animaux confinés vont se développer moins vite et moins bien, entraînant une perte de production globale de viande et de foie gras. L'éleveur vit sous la menace permanente que la maladie soit détectée sur son exploitation, ce qui obligerait les services vétérinaires à abattre toutes ses bêtes. Pour l’instant, ce scénario a été évité dans sa ferme qui n'est pas touchée directement par le virus. "Moi ça me parait une aberration totale ce type de gestion, ça pose vraiment beaucoup de soucis pour l’avenir", s’inquiète l'éleveur, pour qui la vaccination est la solution pour sortir de cette impasse.

La vague la plus dévastatrice de l’histoire

Ce virus hautement pathogène, dont le nom de code est H5N1, ne date pourtant pas d’hier. Identifié pour la première fois dans un élevage d'oies en Chine en 1996, la grippe ou influenza aviaire se transmet entre oiseaux par les déjections et les sécrétions respiratoires. 

La vague qui touche l’Europe est la quatrième depuis 2015. D’une ampleur inédite, elle est la plus dévastatrice de l'histoire du continent. Au total, 47,7 millions de volailles ont été euthanasiées sur le continent en 2022, dont 16 millions rien qu’en France. Le pays est particulièrement impacté.

Le virus, qui sévit normalement en hiver, se comporte de façon inhabituelle. Cette fois, il a continué à se propager tout au long de l’année, y compris en été en défiant les saisons. Les scientifiques s'en inquiètent. Le virus infecte un spectre plus large d’oiseaux et de nombreuses autres espèces comme des mammifères.

Un scénario Covid-19 ? 

La grande question concerne aujourd’hui le risque de transmission à l’homme. Il est pour l’instant faible, mais pas inexistant. Plus le virus se propage, plus il va évoluer. Les scientifiques surveillent donc de près les mutations du virus pour mieux préparer la riposte.

C'est au sein du laboratoire national de référence sur l’influenza aviaire à Ploufragan, en Bretagne, qu’arrivent les échantillons prélevés dans les fermes de tout le pays. Les scientifiques les analysent pour détecter la présence de la souche H5N1. Béatrice Grasland, virologue, confirme la virulence de cette vague : "C’est sans précédent, c’est trois fois plus [de foyers, NDLR] que les épizooties précédentes."

Pour l’instant, le virus est aviaire, c'est-à-dire uniquement contagieux chez les oiseaux. Mais les chercheurs surveillent la transmission chez d’autres espèces animales, notamment chez les mammifères. En 2022, un chat domestique a été contaminé. "Le risque d’avoir des virus qui peuvent s’adapter à l’homme et provoquer des futures potentielles pandémies augmente", prévient Béatrice. Contrairement au Covid-19, le vaccin contre la grippe aviaire existe déjà. "On a potentiellement un virus qui n’a jamais été rencontré par l’homme", poursuit la chercheuse. "Donc on aurait une épidémie sans précédent auquel il faudrait faire face rapidement".

Les oiseaux sauvages : vecteurs et nouvelles victimes

L'épidémie frappe avec une intensité nouvelle les oiseaux sauvages. Habituellement, ces derniers portent et transmettent la maladie lors des migrations, sans être particulièrement décimés. Mais aujourd’hui, la tendance est tout autre : les oiseaux sauvages meurent par milliers. "Ici en France, nous avons constaté qu’il y avait deux grands groupes d'oiseaux qui ont été touchés", explique Cédric Marteau, directeur du pôle protection de la nature, à la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO).  "D’abord les rapaces (...) Au niveau mondial on n’avait jamais vu de vautour contaminé par la grippe aviaire. Et puis les oiseaux marins".

Triste exemple : le Fou de Bassan, une espèce d'oiseaux de mer qui vit en Bretagne. Au total, 40 % des adultes sont morts, et 90 % des poussins. Une hécatombe qui inquiète pour l’avenir. "On va avoir beaucoup de mal à ce que la population se relance", anticipe Cédric Marteau. La principale inquiétude étant que le virus se fixe sur une espèce déjà en danger d'extinction. 

À 500 kilomètres de là, en région parisienne, les mouettes mortes flottent sur le lac de Viry-Châtillon, dans l’Essonne. Les services du Grand-Orly Seine Bièvre ont ramassé pas moins de 1 400 oiseaux en trois semaines au mois de février.  Des mouettes donc, mais aussi des goélands, des canards, des cygnes et des poules d’eau. Sébastien Viprey, responsable biodiversité de l'unité des lacs du Grand-Orly Seine Bièvre, repêche les oiseaux morts avec son épuisette. Ils seront ensuite stockés dans un grand réfrigérateur, puis envoyés à l'équarrissage. "On ne pensait pas qu’on allait arriver à ce taux", avoue Sébastien, humblement. "C’est du jamais-vu". Il conseille aux promeneurs de ne jamais toucher ou ramasser ces animaux morts qui, malheureusement, gisent au bord de l’eau. 

Vacciner en masse à l’automne 2023

Selon les service vétérinaires officiels, il est impossible aujourd’hui de contrôler l’infection sans passer par la case de la vaccination massive. Le gouvernement français s'est fixé l'objectif de lancer la première vaccination de volailles à l'automne 2023. Jean-Luc Guérin pilote les essais à l’École nationale vétérinaire de Toulouse. Des tests avec deux solutions vaccinales sont menés grandeur nature sur des fermes partenaires. Les animaux sont suivis de près pour détecter les anticorps.

En parallèle, des tests moléculaires sont effectués pour vérifier que le virus ne circule pas dans les troupeaux vaccinés. "On sait qu’en France, les palmipèdes, dont les canards, jouent un rôle prépondérant dans la dynamique d’infection", explique Jean-Luc Guérin. "Ce qui veut dire que si on arrive à contrôler l’infection chez le canard, on gagne une grande partie du contrôle de la maladie."

L’enjeu principal est de s’assurer que les animaux vaccinés ne sont pas des porteurs sains du virus et donc potentiellement transmetteurs. D’où une méfiance à l’échelle internationale, envers les bêtes vaccinées. Mais aujourd’hui, l’ampleur de l’épidémie gomme quelque peu ces réticences, qui deviennent presque secondaires, après l’urgence d’endiguer la propagation dans les élevages.

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La pire épidémie de grippe aviaire de l'Histoire ne donne aucun signe d'essoufflement

L’Europe touchée par une épidémie de grippe aviaire foudroyante

France24 - Monde

Report de la visite en France de Charles III : un camouflet ?

Publié le : 24/03/2023 - 22:20

Marion GAUDIN Suivre

L'Élysée a annoncé que la visite d'État du roi Charles III en France, initialement prévue du 26 au 29 mars, était reportée compte tenu de la nouvelle journée de mobilisation nationale prévue mardi contre la réforme des retraites. "Chez nous, la monarchie ce n'est pas politique et là Charles III allait entrer au coeur de la politique française, ce n'est vraiment pas sa place", estime l'écrivain franco-britannique Stephen Clarke.

  • Stephen CLARKE, Journaliste et écrivain britannique

L'Élysée annonce le report de la visite officielle de Charles III en France

La visite de Charles III dans le "viseur" de certains manifestants anti-réforme des retraites

DEMAIN A LA UNE

Relations franco-britanniques : le roi Charles III choisi la France pour sa première visite d'État

France24 - Monde

Nicolas Schmit : "Il faut organiser une immigration légale basée sur les compétences"

Publié le : 24/03/2023 - 19:07

Caroline DE CAMARET

Au moment où la réforme des retraites enflamme l’opinion en France, "Ici l'Europe" reçoit Nicolas Schmit, le commissaire européen responsable de l'emploi et des droits sociaux. Il évoque un agenda social chargé : le chômage, le revenu minimum européen, la lutte contre la pauvreté mais aussi l’insertion des réfugies ukrainien et des immigrés dans le marché du travail. Ce Luxembourgeois social-démocrate plaide pour le dialogue social.

Concernant la réforme des retraites en France, qui vient d’être imposée par le gouvernement par le biais de l'article 49.3, Nicolas Schmit récuse l’idée que ce projet aurait été imposé par l’Union européenne. "La Commission n’a jamais demandé d’entamer une réforme comme celle qui a été adoptée", explique-t-il. "Elle demande à tous les pays, y compris la France, un système de retraite qui soit à la fois soutenable financièrement et avec des prestations suffisantes. Et dans le contexte des finances publiques, il s'agit d'un élément primordial." Il affirme que le plan de relance européen de plus de 40 milliards d'euros n’était pas conditionné à cette réforme.

Le commissaire européen reconnaît qu’il y a un élément démographique : "la population européenne est vieillissante, il faut un équilibre entre ceux qui payent et ceux qui sont à la retraite".

Sur la disparité de l’âge de la retraite en Europe, il affirme que "si la moyenne en Europe est plutôt à 65 ans, il faut distinguer l’âge de retraite légal, de l’âge effectif de départ". Il plaide pour prendre en compte la pénibilité et surtout gérer les conditions de travail des seniors, "les préparer à évoluer ou à se former pour changer de poste suivant leur âge".

Nicolas Schmit estime que les entreprises ne doivent pas se séparer des seniors, car il y a une pénurie de travailleurs qualifiés. "Il faut changer l’attitude des travailleurs âges", estime-t-il. Le commissaire recommande aussi la négociation et le dialogue social que "les États devraient privilégier pour toutes les questions industrielles ou le verdissement de nos économies".

Enfin, "l’insertion des travailleurs ukrainiens est un succès relatif", souligne-t-il. "La directive de protection temporaire a été le bon choix. Même ces travailleurs sont souvent payés en dessous de leur qualification. On travaille maintenant sur la reconnaissance des qualifications des femmes – puisque la plupart des réfugiées sont des femmes."

À propos du chômage, s’il faut former les jeunes et intégrer un maximum de personnes face à la pénurie dans certains secteurs en tension comme le soin ou la construction," il faut organiser une immigration légale basée sur les compétences. Il faut préparer ces travailleurs et les aider à s’intégrer grâce au logement, à l’éducation, et qu’ils acceptent les valeurs de nos sociétés".

Par ailleurs, pour améliorer les conditions des travailleurs des plateformes telles que Uber et Deliveroo, la Commission européenne prépare une directive pour éviter les abus et requalifier en contrat d’employé les cas d’indépendants déguisés.

Enfin, la Commission européenne a fait une recommandation sur le revenu minimum. "Il doit permettre une vie décente", reconnaît Nicolas Schmit. Avant de compléter : "Mais la Commission ne peut pas fixer un revenu minimum pour tous les États membres. Nous n’avons pas cette compétence". Il invite aussi les États à travailler sur l’insertion et l’inclusion dans le marché du travail de chacun pour retrouver leur autonomie.

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats et Sophie Samaille

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Accord sur l'Irlande du Nord : pour Guy Verhofstadt, une nouvelle page s'ouvre avec le Royaume-Uni

Ici l'Europe

Le retour de flamme entre Londres et Bruxelles

Ici l'Europe

Margaritis Schinas : "Il faut des portes pour les migrants, sinon ils rentreront par la fenêtre"

France24 - Monde

SOS Méditerranée accuse des gardes-côtes libyens de mise en danger de ses équipes et des migrants

Publié le : 26/03/2023 - 09:01

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SOS Méditerranée a accusé, samedi, des gardes-côtes libyens d'avoir "délibérément" mis en danger ses équipes et des personnes en détresse, en tirant des coups de feu en l'air pour l'empêcher d'effectuer un sauvetage. L'ONG, qui précise qu'une autre de ses opérations de sauvetage avait déjà été perturbée en janvier dernier, condamne une "escalade de la violence".

Les gardes-côtes libyens "ont menacé au moyen d’armes à feu" les équipes de l’"Ocean Viking", un navire de sauvetage humanitaire, a dénoncé samedi 25 mars SOS Méditerranée dans un communiqué. L'ONG, qui les accuse d'avoir "délibérément" mis en danger ses équipes et des personnes en détresse, a aussi publié une vidéo sur Twitter où on peut entendre des coups de feu d'un patrouilleur libyen à proximité du navire de l'ONG.

Alerté samedi matin de la présence d'une embarcation en détresse dans les eaux internationales au large de la Libye, le navire-ambulance de SOS Méditerranée s'en approchait quand un patrouilleur des gardes-côtes libyens "est arrivé sur les lieux, s'approchant dangereusement de l'Ocean Viking", écrit l'ONG.

"Toutes les tentatives de l'équipe à la passerelle pour contacter le bâtiment des gardes-côtes libyens par VHF sont restées sans réponse, tandis que l'équipage des gardes-côtes libyens a commencé à se comporter de manière agressive, menaçant avec des armes à feu et tirant plusieurs coups de feu en l'air", a poursuivi SOS Méditerranée, dont le siège est à Marseille.

Le navire a quitté les lieux pour assurer la sécurité de ses équipes, "alors que les gardes-côtes libyens continuaient à tirer des coups de feu", ajoute encore le communiqué, qui assure que l'ONG Sea Watch – qui a elle aussi dénoncé les faits dans un communiqué distinct – a par ailleurs pu repérer, grâce à son avion, des personnes tombées par-dessus bord du bateau pneumatique en détresse, ensuite récupérées.

🔴BREAKING Ce matin, l'équipe @SOSMedFrance a reçu des menaces par armes à feu des garde-côtes libyens, qui sont soutenus par l'UE. @alarm_phone a alerté l'#OceanViking d'une embarcation en détresse ds les eaux internles au large de la Libye. 🎥J-B Bonnet/Habilis productions pic.twitter.com/Ot7EE4ultt

March 25, 2023

"Des coups de feu tirés par des forces financées et entraînées par les États membres de l’UE"

Selon SOS Méditerranée, environ 80 personnes ont finalement été interceptées par les gardes-côtes libyens et renvoyées en Libye.

L'ONG assure par ailleurs qu'en janvier déjà, des gardes-côtes libyens avaient perturbé une opération de sauvetage de l'"Ocean Viking", "mettant sciemment en danger la vie des personnes en détresse en mer (...) en empêchant l'équipe de recherche et de sauvetage à bord de (son) canot de sauvetage de retourner au navire principal".

>> À voir : "Sophie Beau, SOS Méditerranée : 'On ne peut pas laisser mourir ces personnes aux portes de l'Europe'"

Fin 2022, les associations intervenant dans le secteur estimaient à environ 100 000 le nombre de personnes interceptées depuis la signature d'un accord avec la Libye en 2017 par l'Italie et l'UE, qui ont accepté de former et d'équiper les gardes-côtes libyens pour intercepter les migrants tentant de quitter ce pays en proie à l'instabilité – qui n'est distant que de 300 kilomètres des côtes italiennes.

"Pour toute réponse à cette tragédie qui continue à emporter des milliers de vies humaines en Méditerranée centrale, ce sont des coups de feu que nous recevons maintenant, des coups de feu tirés par des forces financées et entraînées par les États membres de l’UE", dénonce SOS Méditerranée.

La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'agence onusienne estime que 1 417 migrants y ont disparu.

Avec AFP

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Italie : près de 60 morts dans le naufrage d’un bateau de migrants

L’invité du jour

Sophie Beau, SOS Méditerranée : "On ne peut pas laisser mourir ces personnes aux portes de l'Europe"

L'Italie accueille l'Ocean Viking et les plus de cent migrants à son bord

France24 - Monde

Des Nigérians déchirent leur passeport pour protester contre les résultats des élections

Publié le : 24/03/2023 - 18:24

Pariesa Brody Suivre

Depuis le 20 mars, des vidéos partagées en ligne montrent des Nigérians qui disent détruire leur passeport pour exprimer leur colère contre les résultats des élections générales qui ont eu lieu en février et mars. Des images qui illustrent la colère d’une partie de la population, qui dénonce des fraudes dans ces scrutins.

"En raison de ce qui s'est passé lors des dernières élections, je refuse à partir d'aujourd'hui d'être associé à quoi que ce soit concernant le Nigeria", déclare cet internaute avant de déchirer en deux ce qu’il présente comme son passeport. "Le Nigeria est un État en faillite", dit-il.

*This is Heart broken* 😭😭 *Operation destroy your Nigeria Passport treading. Are you a proud Nigerian? pic.twitter.com/mJIKQP7Pw1

March 21, 2023

 

Une autre vidéo montre un homme qui dit faire partie de la diaspora nigériane. Avant de déchirer son passeport, il déclare : "Ayant observé d'un œil critique la manière dont les élections nigérianes se sont déroulées jusqu'à présent, je suis arrivé à la conclusion que le Nigeria ne pourra jamais être racheté. En conséquence, j'ai décidé de ne plus être associé à quoi que ce soit qui s'appelle Nigeria."

A frustrated Nigerian in diaspora tears his Nigerian passport into pieces and vowed never to have anything to do with Nigeria again after witnessing what happened in this election period.~ @Loud_Mout pic.twitter.com/XtikVlFyIe

March 20, 2023

"Je nie être un Nigérian", déclare un autre.

As this British nigeria passport is been torn so shall nigeria be torn to piece’s British included. pic.twitter.com/T8cQYmeUPG

March 20, 2023

 

"J'ai tellement honte d'être Nigérian", dit cet homme avant de déchirer le document page par page.

Watch: Another disappointed supposed Nigerian angrily destroys his Nigeria international green passport, after his experience with the just concluded Nigeria fraudulent guber election.. pic.twitter.com/FUmLdUx8BF

March 20, 2023

 

Ce geste est essentiellement symbolique, car le fait de détruire un passeport n’a pas de conséquence sur la citoyenneté d'une personne. Les passeports sont des documents de voyage et peuvent être réédités s'ils sont endommagés. Un certain nombre de commentateurs de ces vidéos ont d’ailleurs exprimé leur scepticisme, certains supposant que les passeports étaient périmés.

La rédaction des Observateurs de France 24 n'a pas été en mesure de vérifier si ces vidéos montraient des personnes déchirant des passeports valides.

Des scrutins aux résultats contestés

Les élections générales de 2023 au Nigeria ont fait l'objet de plusieurs controverses, des critiques et des dirigeants de l'opposition affirmant que le vote avait été truqué.

Ces vidéos ont été diffusées après que les résultats des élections locales ont commencé à affluer, un mois après que la victoire à la présidentielle a été attribuée à Bola Tinubu, candidat du parti All Progressives Congress (APC), le même que le président sortant, Muhammadu Buhari. De nombreuses élections locales de gouverneurs ont également été remportées par l'APC.

Beaucoup espéraient un changement dans le statu quo. Peter Obi a bénéficié d'un large soutien, notamment parmi les jeunes Nigérians. Se présentant sous l'étiquette du Parti travailliste plutôt que sous celle de l'un des deux principaux partis politiques du Nigeria, l'APC et le People's Democratic Party (PDP), il est devenu le héros des électeurs mécontents, promettant de s'attaquer au chômage des jeunes et à la corruption.

Le 21 mars, Peter Obi et le candidat du PDP, Atiku Abubakar, ont déposé une requête en annulation des résultats de l'élection. Les deux anciens candidats ont invoqué des irrégularités dans les processus de vote et ont demandé à la commission électorale d'organiser une nouvelle élection.

Des observateurs extérieurs ont pointé toute une série de problèmes en lien avec l'élection, notamment les défaillances des systèmes destinés à empêcher la manipulation des votes. D'autres ont signalé des cas endémiques d'achat de votes, en particulier lors des élections locales, où des agents de partis ont été vus en train de donner de l'argent ou des provisions en échange de votes.

Le Nigeria connaît une baisse de la participation électorale depuis 20 ans, ce qui, selon les analystes, pourrait être dû à la suppression d'électeurs ou aux progrès technologiques qui empêchent une même personne de voter plusieurs fois.

La commission électorale nigériane a nié les allégations de problèmes techniques ou de manipulation des bulletins de vote.

Télécharger l'application

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France24 - Monde

La Russie accuse l'Azerbaïdjan d'avoir violé l'accord de cessez-le-feu avec l'Arménie

Publié le : 25/03/2023 - 18:49

FRANCE 24 Suivre

Médiatrice dans le conflit opposant l'Azerbaïdjan et l'Arménie, la Russie a accusé samedi Bakou d'avoir violé l'accord de cessez-le-feu de 2020 en laissant ses troupes franchir la ligne de démarcation.

La Russie, médiatrice dans le conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, a accusé Bakou, samedi 25 mars, d'avoir violé l'accord de cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre de 2020 entre ces deux pays en laissant ses troupes franchir la ligne de démarcation.

"Le 25 mars 2023, une unité des forces armées azerbaïdjanaises a franchi la ligne de contact dans le district de Choucha, en violation" de l'accord conclu en 2020, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Selon Moscou, les troupes azerbaïdjanaises ont "occupé une hauteur" et "commencé l'installation d'un poste".

Les soldats de maintien de la paix russes sur place "prennent des mesures visant à empêcher une escalade de la situation de crise et à éviter les provocations mutuelles des parties opposées".

"La partie azerbaïdjanaise a été informée de la nécessité de respecter les dispositions (de l'accord), de prendre des mesures pour arrêter les travaux d'ingénierie et de retirer les forces armées sur les positions qu'elles occupaient auparavant", a encore ajouté le ministère russe.

Moscou, parrain du cessez-le-feu

L'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux ex-Républiques soviétiques du Caucase, se sont affrontées lors d'une courte guerre en 2020 pour le contrôle de l'enclave du Haut-Karabakh.

Ce conflit avait donné lieu à une déroute militaire arménienne et à un accord de cessez-le-feu parrainé par la Russie, qui a déployé des soldats de la paix sur place.

Des échauffourées meurtrières au Haut-Karabakh ou à la frontière entre les deux pays continuent toutefois d'éclater périodiquement.

L'Arménie met également en garde depuis plusieurs semaines sur une "crise humanitaire" au Haut-Karabakh du fait d'un blocus azerbaïdjanais qui a provoqué des pénuries de médicaments et de nourriture et des coupures d'électricité.

Erevan accuse les soldats de la paix russes de ne pas agir pour mettre fin à ce blocus.

Région montagneuse majoritairement peuplée d'Arméniens et ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan à l'effondrement de l'Union soviétique, le Haut-Karabakh continue d'empoisonner les relations entre Erevan et Bakou.

Le premier conflit, au moment du démantèlement de l'URSS au début des années 1990, qui a fait 30 000 morts, s'est soldé par une victoire arménienne avec le soutien de Moscou.

Mais l'Azerbaïdjan a pris sa revanche à l'automne 2020 à l'occasion d'une deuxième guerre, qui a fait 6 500 morts et lui a permis de reprendre de nombreux territoires.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} BLOCUS

Haut-Karabakh : la décision de la CIJ est "une petite victoire diplomatique pour l'Arménie"

L'Arménie déplore l'échec de la Russie à enrayer les tensions avec l'Azerbaïdjan

Blocus

Au Haut-Karabakh, la menace d’une crise humanitaire sans précédent

France24 - Monde

En Irak, des manifestations contre le vote d'une nouvelle loi électorale

Publié le : 25/03/2023 - 18:03

FRANCE 24 Suivre Marie-Charlotte ROUPIE

Des manifestants se sont rassemblés depuis vendredi autour du Parlement irakien pour protester contre le vote d'une nouvelle loi électorale. Celle-ci risque, selon eux, de trop favoriser les grands partis au détriment des candidats indépendants. Les précisions de la correspondante de France 24 à Bagdad, Marie-Charlotte Roupie.

"Les manifestants ont tout tenté depuis ce matin", rapporte Marie-Charlotte Roupie depuis Bagdad, samedi 25 mars. Les opposants, rassemblés depuis la veille aux abords du Parlement irakien, craignent que la nouvelle loi électorale examinée par l'assemblée ce samedi ne revienne sur les acquis des mouvements populaires de 2019.

Les manifestants avaient alors obtenu un redécoupage des circonscriptions électorales en districts de plus petite taille, permettant à de plus petits candidats d'obtenir des voix. Ce système électoral hérité des révoltes avait ainsi permis l'élection au Parlement de plusieurs candidats indépendants.

Avec la nouvelle loi, les autorités veulent revenir à de plus grandes circonscriptions et à un mode de scrutin proportionnel de liste par parti, ce qui devrait avantager les grands partis irakiens.

Pour faire entendre leurs voix, les manifestants ont déposé une requête auprès de la Cour fédérale afin d'empêcher la tenue du vote ce soir. Ils ont également écrit un communiqué public, menaçant les autorités de recourir à la violence s'ils n'étaient pas entendus.

Le vote est prévu à 20 h 30, heure locale, 18 h 30 heure de Paris.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} 20 ans après le "non" à la guerre

Entre la France et l'Irak, une relation ancienne en pleine reconstruction

EXPRESS ORIENT

Irak : un pays dans l'impasse, 20 ans après l'invasion américaine

DEMAIN A LA UNE

Irak : 20 ans après l'invasion américaine

France24 - Monde

L'Himalaya, une bombe climatique qui menace l'Inde

Publié le : 24/03/2023 - 11:08

Alban ALVAREZ Navodita KUMARI

Dans la plus haute chaîne de montagne du monde, le réchauffement climatique menace des milliers de glaciers et a pour conséquence des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes : éboulements de terrain, avalanches ou effondrements de glaciers. Alban Alvarez et Navodita Kumari se sont rendus dans le petit État de l’Uttarakhand, dans le nord de l’Inde, où ces catastrophes sont aggravées par une course effrénée au développement d’infrastructures comme des barrages hydro-électriques.

Dans les contreforts de l'Himalaya, la région de l'Uttarakhand concentre toutes les attentions de New Delhi. Cet État indien de 10 millions d'habitants, frontalier avec la Chine et le Népal, est devenu un vaste chantier à ciel ouvert. Un laboratoire pour le gouvernement de Narendra Modi qui entend profiter du positionnement géographique de cette région pour en faire le "hub" des énergies renouvelables.

L'Inde, troisième nation émettrice de CO2 au monde et dont 80 % de l'électricité est produite grâce au charbon, mise sur la construction massive de centrales hyrdro-électrique dans cette région pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2070. L'Uttarakhand possède des atouts : des dizaines de rivières et surtout la Yamuna et le Gange, les deux plus importants fleuves du pays. Problème : en plus d'être situé sur une zone sismique, l'Uttarakhand est menacé par le réchauffement climatique, avec pour conséquence la fonte accélérée de ses glaciers.

Depuis dix ans, cette région connait chaque année des catastrophes naturelles : éboulement de terrain, avalance, effondrement de glaciers ou encore "cloudburst" - des orages soudains pouvant détruire une vallée en quelques minutes. En 2013, 10 000 pèlerins hindous y ont trouvé la mort lors d'intempéries soudaines tandis qu'ils se recueillaient sur un site religieux. Près de 4 000 d'entre eux n'ont pas été retrouvés.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} DÉCRYPTAGE

COP26 : la fin des centrales à charbon, un horizon lointain malgré l'urgence

Rupture d'un glacier en Inde : les chances de retrouver des survivants s'amenuisent

Focus

Changement climatique : l'Inde dévastée par les catastrophes naturelles à répétition

France24 - Monde

L'UE et Berlin s'accordent sur la fin des moteurs thermiques... et les carburants de synthèse

Publié le : 25/03/2023 - 12:50

FRANCE 24 Suivre

La Commission européenne et l'Allemagne ont annoncé samedi avoir trouvé un accord pour débloquer un texte clé du plan climat de l'UE sur les émissions de CO2 des voitures, en assouplissant l'interdiction des moteurs thermiques après 2035. Berlin a obtenu un engagement plus ferme de l'UE sur les carburants de synthèse, une technologie encore en développement.

Berlin desserre le frein à main sur la question de la fin des moteurs thermiques à l'horizon 2035. L'Allemagne et la Commission européenne ont annoncé, samedi 25 mars, avoir trouvé un accord pour débloquer un texte clé du plan climat de l'UE sur les émissions de CO2 des voitures.

L'Allemagne avait stupéfié ses partenaires européens, début mars, en bloquant au dernier moment un règlement prévoyant de réduire à zéro les émissions de CO2 des véhicules neufs, imposant de fait les motorisations 100 % électriques à partir du milieu de la prochaine décennie.

Ce texte avait déjà fait l'objet d'un accord en octobre entre États membres et négociateurs du Parlement européen, avec le feu vert de l'Allemagne, et avait été approuvé mi-février par les eurodéputés réunis en plénière. Pour justifier sa volte-face, rarissime à ce stade de la procédure, Berlin avait réclamé de la Commission qu'elle présente une proposition ouvrant la voie aux véhicules fonctionnant aux carburants de synthèse.

Cette technologie, encore en développement, consisterait à produire du carburant à partir de CO2 issu des activités industrielles. Défendue par des constructeurs haut de gamme allemands et italiens, elle permettrait de prolonger l'utilisation de moteurs thermiques après 2035.

>> À lire aussi : "Entre Paris et Berlin, les divisions sur l'automobile et le nucléaire bousculent le sommet de l'UE"

Les carburants de synthèse, une technologie contestée

La Commission négociait ces dernières semaines les modalités d'une sortie de crise avec l'Allemagne, qui réclamait un engagement plus ferme sur les carburants de synthèse, certes déjà évoqués dans le texte initial, mais dans un considérant jugé juridiquement trop peu contraignant.

"Nous avons trouvé un accord avec l'Allemagne sur l'utilisation future des carburants de synthèse dans les voitures", a annoncé sur Twitter samedi le commissaire européen à l'Environnement, Frans Timmermans. "Désormais, nous allons travailler à faire adopter le règlement sur les normes de CO2 des voitures dès que possible."

"Les véhicules équipés d'un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s'ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d'émissions de CO2", s'est réjoui le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, également sur Twitter.

La technologie des carburants de synthèse est contestée par les ONG environnementales, qui la jugent coûteuse, énergivore et polluante.

Par ailleurs, de nombreux experts automobiles doutent qu'elle puisse s'imposer sur le marché face à des voitures électriques dont les prix devraient baisser dans les années à venir.

Une initiative des libéraux du FDP

Le blocage de Berlin était une initiative des libéraux du FDP. Ce petit parti, crédité d'environ 5 % des intentions de vote dans les sondages nationaux, a perdu cinq élections régionales consécutives. Il espère s'affirmer face aux écologistes en se posant en défenseur de l'automobile, pariant sur l'hostilité d'une grande partie de la population à l'interdiction des moteurs thermiques.

Pour assurer l'unité de sa coalition, le chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, a préféré s'aligner sur la demande du FDP. Il s'était montré optimiste jeudi soir sur un déblocage du règlement européen sur le CO2 des voitures. "C'est en bonne voie. Il ne s'agit plus que de trouver la bonne manière de mettre en œuvre cette promesse" sur les carburants de synthèse, "faite depuis longtemps par la Commission", avait-il déclaré.

L'industrie a de son côté largement anticipé la réglementation européenne et a investi massivement dans les véhicules électriques.

Même s'ils font leur preuve, les carburants de synthèse, qui n'existent pas aujourd'hui, "ne joueront pas de rôle important à moyen terme dans le segment des voitures particulières", a déclaré Markus Duesmann, le patron d'Audi (groupe Volkswagen), à l'hebdomadaire Spiegel.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} DIPLOMATIE

Entre Paris et Berlin, les divisions sur l'automobile et le nucléaire bousculent le sommet de l'UE

Le Parlement européen vote la fin des voitures thermiques en 2035

La chronique de l’éco

Sommet européen : Berlin freine sur la fin des moteurs thermiques en 2035

France24 - Monde

Contre les overdoses, la course des Etats-Unis pour propager un antidote

Publié le : 24/03/2023 - 21:42Modifié le : 24/03/2023 - 21:44

Samia METHENI Suivre

A Washington, Johnny Bailey, enchaîne les formations sur le Narcan, un antidote permettant de réanimer une victime d'overdose d'opioïde. "On essaye de faire en sorte que tout le monde en ait sur soi", explique le travailleur social pour l'association d'aide aux usagers de drogues HIPS. Ce spray nasal est devenu l'arme indispensable contre la crise d'overdoses qui ébranle le pays. L'objectif est désormais de le mettre entre toutes les mains, pour pouvoir l'administrer à tout moment.

France24 - Monde

"Je ne veux pas me cacher" : Diomande dénonce l'exploitation des sans-papiers dans le BTP

Publié le : 24/03/2023 - 19:30

Alexandra RENARD Samia METHENI Suivre

Depuis le printemps 2022, l'inspection du travail a révélé de nombreux cas de travailleurs sans-papiers sur les chantiers des futurs JO de Paris. Une situation qui a mis en lumière l'apport de cette main-d’œuvre clandestine dans le secteur du bâtiment. France 24 est partie à la rencontre de Diomande, un sans-papiers travaillant dans le bâtiment depuis quatre ans.

France24 - Monde

Violences des gangs en Haïti : le point sur la situation

Publié le : 22/03/2023 - 17:17

Laura MOUSSET Suivre

Selon les Nations unies, plus de 530 personnes ont été tuées par les gangs depuis janvier en Haïti, des violences qui se sont aggravées depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. Désormais, les groupes criminels contrôlent plus de la moitié du pays le plus pauvre des Amériques. Ils font régner la terreur, obligeant des milliers de personnes à fuir. 

France24 - Monde

Un réchauffement de + 1,5 °C en 2030, et après ? Pourquoi "chaque dixième de degré compte"

Publié le : 22/03/2023 - 07:02

Cyrielle CABOT

La synthèse de neuf années de travaux du Giec sur le climat, publiée lundi, est venue rappeler la nécessité d'agir rapidement contre le dérèglement climatique. Alors que la possibilité de maintenir le réchauffement sous la barre des 1,5 °C semble s'éloigner, les experts rappellent que "chaque dixième de degré compte". 

"L'humanité marche sur une fine couche de glace et cette glace fond vite", alertait le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lundi 20 mars. Et cette glace fond d'autant plus vite que le réchauffement climatique s'accélère. D'ici aux années 2030-2035, il atteindra 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, ont confirmé lundi 20 mars les experts du Giec dans leur nouveau rapport de synthèse, la somme des neuf dernières années de recherche représentant le consensus scientifique le plus à jour sur le climat.

Une annonce qui apparaît comme une énième mauvaise nouvelle pour la planète alors que depuis la COP21 de 2015 en France ce seuil des + 1,5 °C était brandi comme une boussole des politiques climatiques. "Depuis les Accords de Paris, l'objectif affiché des États est de maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C par rapport à l'ère pré-industrielle et de multiplier les efforts pour le limiter à 1,5 °C", rappelle Wolfgang Cramer, directeur de recherches au CNRS à l'Institut méditerranéen de biodiversité d'écologie marine et continentale. "Cela donnait un horizon et une cible précis pour les politiques climatiques."

"Et effectivement, aujourd'hui, en regardant les différentes trajectoires possibles et les faibles efforts mis en place par les gouvernements, il paraît très difficile de tenir ce second objectif", poursuit le spécialiste, qui avait été l’un des auteurs principaux d'un précédent rapport du Giec publié en février 2022.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Aujourd'hui, selon la synthèse publiée lundi, pour avoir une chance de maintenir le réchauffement à 1,5 °C, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre d'environ 45 % d'ici 2030 par rapport à aujourd'hui. Cela reviendrait à connaître chaque année la même baisse que celle vécue en 2020, en pleine pandémie de Covid-19, lorsque les économies du monde entier étaient à l'arrêt. 

Une baisse colossale alors que la planète semble pour le moment prendre la trajectoire inverse. Selon le Giec, elle se dirige vers un réchauffement de 2,5 °C à la fin du siècle si les promesses faites par les États sont respectées, 2,8 °C en suivant leurs politiques actuelles. 

>> À lire aussi : "Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir"

Le réchauffement climatique, la "fièvre" de la planète

Mais pour autant, il ne faut pas tomber dans le fatalisme, s'accordent à dire les experts. "Car nos actions actuelles vont aussi déterminer l'ampleur du dérèglement climatique à plus long terme", explique Wolfgang Cramer. "L'objectif, toujours, c'est de parvenir à rester le plus bas possible."

"Cet objectif, de toute façon, c'était déjà trop… Nous le voyons aujourd'hui : nous sommes déjà à 1,2 °C de réchauffement et nous en subissons les conséquences avec la multiplication des canicules, sécheresses, inondations… ", poursuit-il.

Pour comprendre l'importance de ces fractions de degrés supplémentaires, le spécialiste établit un parallèle avec un humain souffrant de fièvre. Habituellement, la température corporelle d'un individu est de 37 °C. Si on y ajoute 1 °C, il sera souffrant et aura légèrement mal à la tête. À 2 °C, il souffrira encore davantage. Mais à 3 °C, cela peut devenir dangereux, surtout si la personne est vulnérable. 

Il en va de même pour la planète. "Les conséquences ne seront pas les mêmes à chaque degré et dans les différentes parties du globe. Pour les plus vulnérables, les conséquences seront bien plus importantes que pour celles qui le sont moins", explique-t-il. "1,5 °C vaudra toujours mieux que 1,6 °C, qui sera toujours préférable à 1,7 °C. Chaque dixième de degré compte". 

Première menace sur la biodiversité

Les illustrations des conséquences de cette "fièvre" de la planète sont nombreuses. Parmi elles : l'extinction  de la biodiversité. Le Melomys de Bramble Cay, un petit rongeur qui vivait sur de petites îles entre l'Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée a ainsi déjà disparu à cause du réchauffement climatique. "Les scientifiques ont montré que sa disparition est due à la submersion de son habitat", détaillait à France 24 en décembre dernier Camille Parmesan, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des liens entre biodiversité et climat. "Nous avons aussi relevé la disparition de 92 espèces d'amphibiens, tués à cause de la prolifération d'un champignon. On a la preuve que celui-ci s'est développé parce que le dérèglement climatique, en modifiant les écosystèmes, lui a offert des conditions propices." Autre exemple flagrant : les coraux. À 1,5 °C, 70 à 90 % d’entre eux pourraient disparaître. À 2 °C, le chiffre monte à 99 %.

Aujourd'hui, selon l'IPBES – les experts biodiversité de l'ONU – plus d'un million d'espèces sont menacées de disparition et "le dérèglement climatique est en passe de devenir la menace la plus importante qui pèse sur elles". "Plus il s'accentue, plus les écosystèmes sont perturbés, avec des conséquences sur la faune et la flore", notent-ils dans un rapport publié en 2021

>> À lire aussi : "La biodiversité, à la fois victime et outil de lutte contre le réchauffement climatique"

"Des phénomènes météorologiques plus nombreux et plus intenses"

"Chaque degré supplémentaire se traduira aussi par des phénomènes météorologiques plus nombreux et plus intenses", insiste encore Wolfgang Cramer. "Avec toujours plus d'impacts pour les 3,3 milliards de personnes qui vivent dans des zones vulnérables." 

Depuis quelques années, certains scientifiques travaillent en effet à la "science de l'attribution", qui vise à étudier les liens entre des phénomènes météorologiques extrêmes et le dérèglement climatique. À travers leurs travaux, ils confirment que les canicules, inondations ou ouragans augmentent en intensité, en ampleur ou encore en fréquence en lien avec le réchauffement climatique. Ils estiment, par exemple, que cela a rendu la canicule qui a touché l'Inde et le Pakistan en mars et en avril 2022 trente fois plus probable.

"Face à ces menaces, nos efforts doivent aussi permettre de ralentir au maximum le réchauffement", abonde de son côté Gerhard Krinner, glaciologue et l’un des auteurs du résumé à l’intention des décideurs publié lundi. "C'est tout aussi important. Plus le réchauffement ira vite, moins la population aura de temps pour s'adapter. Cela augmentera le risque de pénuries, de famines ou de conflits."

Sans compter, note le glaciologue, que certains changements seront irréversibles et doivent donc intervenir "le plus tard possible". "Une espèce éteinte, par exemple, ne pourra pas réapparaître", cite-t-il. "Un glacier fondu aura énormément de mal à se recréer. La montée des eaux, quant à elle, va se poursuivre pendant des siècles plus ou moins vite en fonction du réchauffement."

La peur des points de bascule

Enfin, les deux spécialistes mettent en garde contre les "points de bascule". "Ces événements, dont il est très difficile de savoir à quel stade du réchauffement climatique ils pourraient survenir et qui auraient des conséquences majeurs pour la planète", insiste Wolfgang Cramer. 

"C'est le cas, par exemple, de la déstabilisation de la calotte glaciaire antarctique. La probabilité que cela arrive aujourd'hui est faible mais augmente avec le réchauffement avec des réels risques d'une accélération énorme de la hausse du niveau de la mer entre 1,5°C et 2°C." Concrètement, si les sols gelés (le pergélisol) de l'Antarctique venait à fondre, il libèrerait des milliards de gaz à effet de serre stockés dans sa glace. Cela réchaufferait alors la planète et accélérerait encore la fonte de la glace – un cercle vicieux. Parmi les autres exemples souvent cités : la transformation de la forêt amazonienne en savane ou encore la fonte de la calotte du Groënland.

Tous ces scénarios peuvent être évités, martèlent les deux spécialistes. "Aujourd'hui, nous avons de nombreuses solutions en main, qui sont disponibles et efficaces, pour ralentir et limiter le dérèglement climatique. Les obstacles ne sont plus de l'ordre de l'innovation mais politiques", termine Wolfgang Cramer. "Les efforts que nous faisons maintenant feront toute la différence à long terme et peuvent encore nous éviter ces dixièmes de degrés supplémentaires", termine Gerhard Krinner.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} COP15

La biodiversité, à la fois victime et outil de lutte contre le réchauffement climatique

Réchauffement climatique

Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir

L’invité du jour

François Gemenne : "Il faut se battre pour chaque dixième de degré" de réchauffement du climat

France24 - Monde

Rapport du Giec : les chiffres clés d'une "bible" du climat qui ne voit pas tout en noir

Publié le : 20/03/2023 - 16:06

Sébastian SEIBT Suivre FRANCE 2

Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a publié, lundi, sa très attendue synthèse du sixième rapport d'évaluation sur les changements climatiques. Un document d'une trentaine de pages qui souligne les dégâts déjà causés par le réchauffement de la planète et la difficulté d'atteindre l'objectif de limiter la hausse des températures. Mais les travaux des scientifiques démontrent aussi que l'effort en vaut la peine, y compris économiquement.

C’est la nouvelle “bible” du changement climatique. La synthèse du sixième rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a été publiée lundi 20 mars et devient la référence en matière de connaissances scientifiques sur le réchauffement de la planète et ses conséquences.

Ce document est le résultat d’une compilation de milliers d’études et de recherches dans ce domaine menée depuis fin 2014 et la publication de la précédente synthèse des experts du Giec.  

Les auteurs de ce “résumé pour les décideurs” constatent l’ampleur des dégâts déjà occasionnés par ces changements du climat dans un monde soumis à des températures qui ont déjà augmenté de 1,1 °C par rapport à la période de référence, de 1850 à 1900. 

Ils soulignent aussi l’insuffisance des efforts consentis par les États pour tenir les engagements pris à l’occasion des différents sommets sur le climat. L’objectif de rester dans les clous d’une hausse des températures comprise entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100 semble de plus en plus inatteignable. Ainsi, “la hausse des températures pourrait dépasser les 1,5 °C d’ici dix ans si les émissions annuelles de CO2 restent au niveau actuel”, explique Gerhard Krinner, chercheur à l'Institut des géosciences de l'environnement et l’un des auteurs du rapport du Giec. 

"Les bénéfices compensent largement les coûts"

Mais tout n’est pas noir dans ce document hautement sensible politiquement et dont chaque phrase a été soigneusement soupesée en amont de la publication. “Il y a de multiples options disponibles et efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et permettre d’adapter [le monde] au changement climatique causé par l’Homme”, affirme même le Giec en préambule de ce document.

C’est, notamment, “la première fois que le Giec prend position et juge bénéfique de manière générale un effort pour maintenir les températures sous le seuil d’une hausse de 2 °C”, souligne Jean-Charles Hourcade, économiste du climat au CNRS qui a participé à l’élaboration du rapport. 

En effet, jusqu’à présent, ces scientifiques se contentaient seulement d’évaluer comment atteindre les objectifs climatiques et d’estimer à quel point c’était réaliste. Cette fois-ci, “ils affirment que les bénéfices des politiques pour limiter la hausse des températures compensent largement les coûts”, affirme Jean-Charles Hourcade.

Une prise de position qui vise clairement à pousser les décideurs à s’engager davantage sur la voie des réformes et des investissements pour un avenir plus vert. Même si, à court terme, ces changements provoqueront des bouleversements sociétaux profonds. 

Le meilleur programme d’action, d’après le Giec, “serait de réorienter l’essentiel des investissements [environnementaux] vers les pays en développement”, assure Jean-Charles Hourcade. C’est dans ces zones que chaque dollar investi aura le meilleur retour sur investissement pour la planète et l’économie. 

Les chiffres clés du rapport du Giec

1,1 °C. Entre 2011 et 2020, la température mondiale a été 1,1 °C au-dessus de celle entre 1850-1900. C’est cette dernière période qui sert de référence à tous les modèles élaborés par les scientifiques pour calculer notre trajectoire climatique et établir si, par exemple, nous pourrons contenir la hausse des températures à 1,5 °C ou 2 °C.

 

3,2 °C. C’est la hausse médiane des températures prévue d’ici à 2100, en prenant en compte toutes les mesures déjà mises en œuvre par les États pour limiter leurs émissions. 

En fait, elle devrait se situer entre 2,2 et 3,5 °C d’après les calculs des scientifiques du Giec. Dans tous les cas, les efforts consentis jusqu’à présent sont loin de suffire pour atteindre l'objectif d’une hausse de 2 °C maximum fixé en 2015 lors de la COP21 à Paris. 

 

0,45 °C. Le Giec affirme que l'émission de 1 000 milliards de tonnes de CO2 en raison de l’activité humaine entraîne à chaque fois une hausse des températures globales de 0,45 °C.

En se fondant sur les seules émissions de CO2 en 2018 – 38 milliards de tonnes –, la hausse des températures dépasserait les 1,5 °C d’ici 23 ans. Mais en réalité, ce seuil risque d’être atteint d’ici dix ans en raison des autres gaz à effet de serre comme le méthane qui contribuent aussi au réchauffement climatique.

 

3,7 mm. C’est la hausse annuelle du niveau des mers en raison du réchauffement climatique entre 2006 et 2018, constate le Giec. La vitesse de ce phénomène s’est considérablement accélérée puisqu’entre 1971 et 2006, cette hausse annuelle était près de deux fois moins rapide.

En tout, le niveau de la mer a déjà augmenté de 20 cm depuis le début du XXe siècle. Autrement dit, près d’un cinquième de la hausse globale a eu lieu entre 2006 et 2018 (4,4 cm).

 

6 mètres. Sur le très long terme, le niveau des océans pourrait s’élever de près de 6 mètres, même si l’humanité parvient à maintenir la hausse des températures à 2 °C au maximum. 

Le rapport du Giec indique, en effet, que dans ce scénario, le niveau des eaux devrait augmenter de 3 à 6 mètres durant les 2 000 prochaines années. De quoi changer dramatiquement la géographie du globe et faire disparaître une partie des terres aujourd’hui émergées.

Même en limitant la hausse des températures à 1,5 °C, le niveau des mers augmenterait encore fortement – entre 2 et 3 mètres – en 2 000 ans.

 

Entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes qui les rendent très vulnérables aux effets du réchauffement climatique. Près de la moitié de la population mondiale est donc susceptible d’être affectée par des événements météo extrêmes, comme les sécheresses, les pluies torrentielles ou encore les séismes.

Ce sont les populations vivant dans les pays les plus pauvres qui sont le plus à risque, soulignent à nouveau les scientifiques du Giec. Entre 2010 et 2020, la mortalité liée à des inondations, des sécheresses ou encore des ouragans était 15 fois plus forte dans les pays les plus pauvres par rapport aux régions où se trouvent les pays dits riches.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE

Réchauffement climatique : l’été 2022 a-t-il vraiment été un déclic pour les Français ?

Rapport du Giec : des impacts de pire en pire mais des solutions sous notre nez

Climat : la montée du niveau des océans sous-évaluée par les experts

France24 - Monde

Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden

Publié le : 13/03/2023 - 22:31Modifié le : 13/03/2023 - 22:34

David RICH Suivre

Alors qu’il avait promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales, le président américain, Joe Biden, a donné, lundi, son accord à un projet d’extraction controversé dans le nord de l’Alaska, malgré l’intense mobilisation des écologistes. Une décision qui illustre les paradoxes de la politique américaine en matière climatique.

Pour les défenseurs du climat aux États-Unis, c’est une trahison. Malgré la campagne acharnée menée par ces derniers contre le méga projet pétrolier Willow, dans le nord de l’Alaska, le président américain a donné son feu vert, lundi 13 mars,  au géant du secteur ConocoPhillips pour procéder à plusieurs forages dans cette région, particulièrement affectée par le réchauffement climatique.

Fustigé pour son impact catastrophique sur l'environnement, le projet est néanmoins soutenu par une partie de la population locale, qui y voit une importante manne financière et des retombées bénéfiques en matière d’emplois. Tiraillé entre la défense des intérêts économiques et celle du climat, Joe Biden a finalement approuvé trois zones de forage contre les cinq initialement demandées par l'entreprise.

L’or noir de l’Arctique

La controverse autour du méga projet de forage dans l’Alaska débute en 2017. Suite à la découverte d’importants gisements de pétrole dans le nord-ouest de cet État, l’entreprise ConocoPhillips annonce un projet d’extraction ambitionnant d’atteindre jusqu’à 180 000 barils par jour. Problème, la zone en question, des terres fédérales qui portent l’appellation trompeuse de Réserve nationale de pétrole en Alaska, est en fait une vaste zone sauvage considérée comme un havre de paix pour la biodiversité et notamment les oiseaux migrateurs.

Elle se situe par ailleurs dans l’Arctique, frappée de plein fouet par les effets du dérèglement climatique. "L'Alaska s'est réchauffé deux fois plus vite que le reste du pays, ce qui a eu des répercussions considérables" alertent les chercheurs du programme fédéral Global Change Research (USGCRP) dans un rapport, citant en exemple la disparition d’espèces sauvages ou bien encore la recrudescence des incendies de forêt.

Bataille judiciaire

En 2020, le président Donald Trump avait donné son accord à l’entreprise ConocoPhillips pour trois sites de forage. Mais trois organisations de défense de l’environnement avaient saisi la justice, et obtenu en août 2021 l’interruption du projet au motif que son impact sur les ours polaires n’avait pas été correctement évalué.

Début février, le Bureau de gestion du territoire avait publié une nouvelle analyse environnementale du projet, privilégiant à nouveau l’option de trois sites de forage, finalement retenue par Joe Biden.

Durant la campagne, le président américain avait fustigé à de nombreuses reprises le climato-scepticisme de Donald Trump et promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales. Mais le projet de ConocoPhillips suscite un fort engouement en Alaska, en proie à d’importantes difficultés économiques et dont les revenus reposent en grande partie sur l’industrie pétrolière. Ses défenseurs insistent par ailleurs sur l'importance d'assurer l'indépendance énergétique du pays dans le contexte de crise provoqué par l'offensive russe en Ukraine.

"J'ai le sentiment que les habitants de l'Alaska ont été entendus", s’est félicité Mary Peltola, représentante démocrate de l'Alaska, lundi, suite à l’annonce de la décision. "L'État de l'Alaska ne peut pas porter seul le fardeau de la résolution des problèmes liés au réchauffement climatique."  

"Bombe climatique"

Pour faire passer la pilule auprès des défenseurs de l’environnement, le gouvernement américain a annoncé travailler sur des protections supplémentaires pour une vaste zone de la réserve nationale de pétrole. Il a également annoncé vouloir interdire de façon permanente les forages sur une grande zone de l'océan Arctique, bordant cette réserve. 

Mais des ONG dénoncent les contradictions de la politique de Joe Biden, qui a promulgué en août un plan de 370 milliards d’euros pour la transition énergétique tout en poursuivant les investissements dans les énergies fossiles.

"Malgré le leadership historique du président en matière de climat, son héritage comprendra désormais l'approbation d'une bombe climatique qui garantira des décennies d'émissions de gaz à effet de serre alors que le monde devrait s'éloigner des combustibles fossiles", a déclaré Karlin Itchoak, directeur régional principal de la Wilderness Society pour l'Alaska.

Arctic protections need to fulfill @POTUS commitments to climate, biodiversity, and frontline communities. We stand w/ millions of climate allies speaking out to #StopWillow & will not back down until the Arctic is protected once and for all. pic.twitter.com/ytoKzHUgsT

March 13, 2023

"Willow est une effroyable trahison" fustige pour sa part la présidente du think tank The Climate Center, Ellie Cohen, estimant que le projet émettrait à lui seul 280 millions de tonnes de CO2 au cours des 30 prochaines années, soit l'équivalent de l'introduction de près de 2 millions de  voitures neuves à essence par an.  

Ces dernières semaines, une vague de vidéos d'opposition au projet avait notamment déferlé sur le réseau social TikTok, alors qu’une pétition en ligne a recueilli plus de 3,3 millions de signatures. Plusieurs organisations ont déjà laissé entendre envisager un nouveau recours en justice pour barrer la route au projet Willow.

Avec AFP

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Les États-Unis puiseront une nouvelle fois dans leurs réserves de pétrole

Le fil du 27 décembre

La Russie ne vendra plus son pétrole aux pays utilisant le prix plafond

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Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole

France24 - Monde

Guyane : un gendarme du GIGN tué par balle lors d'une opération contre l'orpaillage illégal

Publié le : 25/03/2023 - 14:52Modifié le : 25/03/2023 - 16:06

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Alors qu'il participait à une opération de lutte contre l'orpaillage illégal dans le centre de la Guyane, un gendarme du GIGN a été tué par balle, a-t-on appris samedi de source proche du dossier, confirmant une information du site Actu17.

En Guyane, un gendarme du GIGN a été tué par balle alors qu'il participait à une opération de lutte contre l'orpaillage illégal, a-t-on appris samedi 25 mars de source proche du dossier, confirmant une information du site Actu17.

Le militaire, âgé de 35 ans et père de deux enfants, était en opération sur le site d'orpaillage clandestin de Dorlin, au centre de ce territoire ultramarin, où cette activité illégale est source d'importantes pollutions, a précisé cette source.

Le gendarme, sous-officier de gendarmerie de l'antenne GIGN de Cayenne, était en mission conjointe avec l'armée française à Maripasoula, dans le parc amazonien de la Guyane, a précisé l'Élysée dans un communiqué.

Emmanuel Macron y exprime "sa grande émotion" et "salue le courage et la mémoire de ce sous-officier, tombé sous le feu, engagé depuis 2009 au sein de la gendarmerie nationale et qui servait à l'antenne GIGN de Cayenne depuis 2019".

La Première ministre Élisabeth Borne a quant elle fait part de sa "tristesse" et adressé ses "condoléances à sa famille, à ses proches, ses camarades et toute la gendarmerie".

"Face à des voyous, il faudrait peut-être que l'on s'adapte en étant comme eux", a réagi de son côté l'ex-député La République en marche (LREM) de Guyane Lénaick Adam.

Ce n'est pas la première fois qu'un tel drame survient. En 2012, deux militaires avaient été tués et deux gendarmes grièvement blessés par balles lors d'une opération conjointe armée/gendarmerie contre des chercheurs d'or clandestins en Guyane, déjà au niveau du site de Dorlin.

Depuis 2010, l'armée a également été endeuillée dans le cadre de cette lutte par plusieurs décès de nature accidentelle.

Quelque 500 sites d'orpaillage illégal

L'armée et la gendarmerie mènent régulièrement de grandes opérations de démantèlement des sites d'orpaillage illégal dans le cadre de la mission Harpie, lancée en 2008 par Nicolas Sarkozy, alors chef de l'État.

De fin octobre à début décembre 2022, jusqu'à 500 militaires avaient ainsi été mobilisés pendant sept semaines afin de "neutraliser" les principaux sites clandestins d'extraction d'or.

Cinquante tonnes de matériel et de denrées diverses, 30 000 litres de carburant, 12 km de tuyaux de chantier, six concasseurs, 90 groupes électrogènes, 37 quads, 15 pirogues et leurs moteurs avaient été saisis. Soit un préjudice financier d'environ 4 millions d'euros, selon la préfecture, pour les garimpeiros (terme désignant les orpailleurs brésiliens illégaux en Guyane).

Selon les chiffres d'un rapport parlementaire publié en juillet 2021, la gendarmerie de Guyane estime à 8 600 environ le nombre de mineurs clandestins, "en situation irrégulière sur le territoire" pour l'essentiel.

Quelque 500 sites d'orpaillage illégal seraient toujours actifs, selon l'Observatoire de l'activité minière (OAM), dont 150 situés au cœur du Parc national amazonien, créé en 2007 pour protéger la forêt amazonienne et sa biodiversité.

La Guyane est recouverte "à 95 % d'une forêt dense, une partie de la forêt amazonienne, qui rend les opérations de maintien de l'ordre et d'éradication du fléau de l'orpaillage illégal complexes", déplorait le rapport.

En 2022, les autorités françaises ont mené plus de 1 000 patrouilles en forêt contre l'orpaillage illégal, saisissant 59 kg de mercure et cinq kg d'or, selon un bilan de la préfecture.

D'après les opérateurs miniers locaux, dix tonnes d'or seraient extraites illégalement de Guyane chaque année par les "garimpeiros".

Pour séparer l'or du minerai, les mineurs clandestins utilisent par ailleurs une grande quantité de mercure, métal toxique qui pollue les sols et les cours d'eau, et favorise la déforestation.

La lutte contre ce phénomène est également compliquée par son caractère transfrontalier, les orpailleurs agissant de part et d'autre des fleuves Oyapock et Maroni, frontières entre le département français et, respectivement, le Brésil et le Suriname.

Au Brésil, le président Lula, qui a succédé début 2023 à Jair Bolsonaro, ouvertement hostile à la protection de l'environnement, a relancé la répression de l'orpaillage illégal en Amazonie.

Avec AFP 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Outre-Mer

Outre-mer : des saisies record de méthamphétamine en Polynésie

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De la Guadeloupe à Tahiti, un regain de mobilisation contre la réforme des retraites

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Guyane : mobilisation contre un projet de centrale électrique

France24 - Monde

Accord États-Unis-Canada sur l'immigration pour la première visite de Joe Biden à Ottawa

Publié le : 25/03/2023 - 07:05

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Le président américain Joe Biden a été chaleureusement accueilli par le Premier ministre Justin Trudeau, vendredi, pour sa première visite officielle au Canada. Les deux dirigeants ont ficelé un accord concernant l'immigration irrégulière.

Le président des États-Unis accueilli en "grand ami" par Justin Trudeau. Joe Biden a fait sa première visite officielle, vendredi 24 mars, au Canada, ficelant notamment un accord sur l'immigration irrégulière.

Washington et Ottawa vont "travailler ensemble pour décourager les traversées illégales" de leur frontière partagée, qui se sont envolées en 2022, a dit le président américain devant le Parlement.

Joe Biden a été plusieurs fois applaudi par les parlementaires debout lors de son discours, en particulier quand il a salué l'engagement des deux pays à soutenir l'Ukraine.

Le Canada, certainement soulagé de tourner la page Trump, a déroulé le tapis rouge pour la visite du président américain, la première depuis 2009.

Le Premier ministre Justin Trudeau, qui a reçu le président américain pour un dîner en famille à son arrivée, n'a pas tari d'amabilités pendant le court séjour de Joe Biden, qui devait repartir vendredi soir après un dîner de gala. "C'est un grand plaisir d'avoir un grand ami ici", a dit le dirigeant canadien, qui entretenait avec l'ancien président Donald Trump une relation très difficile.

Le président américain n'a pas été en reste. Entre une blague sur sa tentative ratée d'apprendre le français et une plaisanterie sur le hockey, il a évoqué, lyrique, "deux peuples" qui partagent "un même cœur" et qui s'attachent à résoudre leurs problèmes "avec amitié et bonne volonté".

Haïti au menu des discussions

Comme sur l'immigration, donc. L'accord annoncé vendredi prévoit que le Canada accueille de manière régulière 15 000 migrants supplémentaires venus de tout le continent américain.

À l'arrière-plan de cette annonce, le "chemin Roxham" : une voie de fortune par laquelle environ 40 000 migrants sont arrivés depuis les États-Unis au Québec l'an dernier, en contournant les points d'entrée officiels.

Sa fermeture inquiète déjà les organisations d'aide aux migrants. "Le résultat sera de pousser les gens soit à tenter des traversées encore plus dangereuses dans des zones reculées, soit de les pousser vers des passeurs", a déploré Julia Sande, d'Amnesty International, auprès de l'AFP.

>> À voir, notre Focus : "Frontière canado-américaine : quand les migrants font marche arrière vers les États-Unis"

Un autre sujet de discussion a été Haïti, en proie à une violence extrême et à une crise humanitaire grave. Justin Trudeau a annoncé une enveloppe de 100 millions de dollars canadiens (près de 68 millions d'euros) pour soutenir notamment la formation des forces de l'ordre haïtiennes.

Mais la visite de Joe Biden n'a pas débouché sur une annonce concernant l'éventuel envoi d'une force militaire internationale dans le pays des Caraïbes – force qui devrait idéalement, selon les États-Unis, être placée sous la houlette du Canada. "Nous voulons garder le peuple haïtien au centre des solutions pour régler la crise", a redit le Premier ministre canadien.

Front commun face à Pékin

Les dépenses militaires ont également été en débat, à l'heure où Washington pousse pour un effort des membres de l'Otan. Les deux pays ont promis, selon un communiqué de la Maison Blanche, "d'investir dans la modernisation" du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (Norad), qui joue un rôle stratégique dans la détection des intrusions aériennes.

Canada et États-Unis ont, par ailleurs, promis de coopérer dans la lutte contre le trafic de drogues de synthèse, et par un investissement du géant américain IBM dans son usine de Bromont, au Québec.

Enfin – et c'est désormais incontournable lors des tournées diplomatiques du président américain –, la question de la Chine est venue sur le tapis.

Dans leur communiqué commun, Joe Biden et Justin Trudeau "prennent acte des sérieux problèmes que la Chine pose à long terme pour l'ordre international" et s'engagent à lutter contre toute "ingérence" étrangère. Ce peu après l'ouverture d'une enquête au Canada sur des allégations d'ingérence chinoise lors des deux dernières élections fédérales.

Lors de la conférence de presse, Joe Biden a été interrogé sur la rencontre entre le président russe, Vladimir Poutine, et le président chinois, Xi Jinping, cette semaine à Moscou.

"Je ne prends pas la Chine à la légère. Je ne prends pas la Russie à la légère", a-t-il dit, soulignant toutefois que les interprétations sur un fort rapprochement des deux pays étaient "très exagérées". "Si quelque chose s'est passé, c'est que l'Occident a considérablement resserré les rangs", a dit Joe Biden.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

Frontière canado-américaine : quand les migrants font marche arrière vers les États-Unis

Le "Sommet des Amériques" se conclut avec un partenariat sur l'immigration et un bilan mitigé

Joe Biden et Justin Trudeau affichent "l'extraordinaire amitié" américano-canadienne

France24 - Monde

Le Conseil de l'Europe s'alarme d'un "usage excessif de la force" en France

Publié le : 24/03/2023 - 22:16

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Les violences commises par des membres des forces de l'ordre en France pour réprimer les manifestants opposés à la réforme des retraites ont alarmé la commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, qui a critiqué vendredi un "usage excessif de la force".

La commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, s'est alarmée, vendredi 24 mars, d'un "usage excessif de la force" envers les manifestants contre la réforme des retraites, appelant la France à respecter le droit de manifester.

"Des incidents violents ont eu lieu, parmi lesquels certains ont visé les forces de l'ordre", a déclaré la commissaire dans un communiqué.

>> À lire aussi : "En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt"

"Mais les actes de violence sporadiques de certains manifestants ou d'autres actes répréhensibles commis par d'autres personnes au cours d'une manifestation ne sauraient justifier l'usage excessif de la force par les agents de l'État. Ces actes ne suffisent pas non plus à priver les manifestants pacifiques de la jouissance du droit à la liberté de réunion", a-t-elle poursuivi.

"Il appartient aux autorités de permettre l'exercice effectif de ces libertés, en protégeant les manifestants pacifiques et les journalistes couvrant ces manifestations contre les violences policières et contre les individus violents agissant dans ou en marge des cortèges", a-t-elle insisté.

⚡️M. le ministre @GDarmanin, mettez fin de toute urgence aux violences contre les journalistes qui couvrent les manifestations en #France. Demandez aux FDO de respecter les droits des journalistes, conformément au SNMO. 👇🏻 https://t.co/BFRNCARhJk @RemyBuisine @ClementLanot pic.twitter.com/tSDDSUDzmu

March 24, 2023

Ces derniers jours, des syndicats d'avocats, de magistrats et des politiques de gauche ont dénoncé des violences policières lors des manifestations contre la réforme des retraites.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a appelé vendredi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à "mettre fin aux violences policières contre les journalistes".

Gérald Darmanin rappelé à l’ordre

Dunja Mijatovic s'est par ailleurs inquiétée de l'interpellation et du placement en garde à vue de certains manifestants et de personnes se trouvant aux abords des manifestations, s'interrogeant sur "la nécessité et la proportionnalité des mesures dont elles ont fait l'objet".

"Le défaut de déclaration d'une manifestation n'est pas suffisant en soi pour justifier une atteinte au droit à la liberté de réunion pacifique des manifestants, ni une sanction pénale infligée aux participants à une telle manifestation", a-t-elle relevé, en référence aux propos de Gérald Darmanin.

>> À lire aussi : "Retraites : des policiers accusés de violence et des gardes à vue 'arbitraires' critiquées"

Le ministre avait déclaré mardi que la participation à une "manifestation non déclarée" constitue un "délit" qui "mérite" une "interpellation".

Gérald Darmanin a par ailleurs annoncé vendredi l'ouverture de onze enquêtes judiciaires sur des violences policières présumées depuis une semaine dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Le préfet de Police @NunezLaurent condamne fermement ces propos déontologiquement inacceptables et saisit l'IGPN.#CàVous @France5tv @PoliceNationale pic.twitter.com/FLakqUBvyK

March 24, 2023

Une enquête confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) après des menaces et intimidations proférées par des policiers contre de jeunes manifestants à Paris, révélées dans un enregistrement sonore obtenu par Le Monde et le site Loopsider, fait particulièrement parler d’elle.

Le préfet de police, Laurent Nuñez, "a décidé de saisir l'IGPN" après l'"enregistrement sonore d’une intervention de police lors d'une manifestation à Paris le 20 mars", a tweeté la préfecture de police. Il s'agit d'une enquête administrative.

"Tu as de la chance, on va se venger sur d'autres personnes"

Lundi 20 mars, "à peu près 2 000" personnes, en "petits groupes éclatés" selon le préfet de police, avaient manifesté dans le centre de la capitale, dressant des barricades et brûlant des poubelles.

C'est dans ce cadre que, selon Le Monde et Loopsider, des policiers de la Brav-M, une unité décriée pour ses méthodes d'intervention musclées, interpellent sept jeunes, soupçonnés d'avoir pris part aux dégradations.

L'un des interpellés enregistre alors discrètement les échanges avec les policiers. On y entend les fonctionnaires enchaîner les propos humiliants, menaçants et intimidants, notamment envers l'un des sept jeunes.

Dans un enregistrement sonore d’une vingtaine de minutes que Loopsider s’est procuré, plusieurs policiers des Brav-M menacent et intimident sept jeunes gens interpellés lundi soir après une manifestation contre la réforme des retraites. Voici une partie de ce document édifiant. pic.twitter.com/dvWDZbGQSb

March 24, 2023

"La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital", peut-on notamment entendre dans l'enregistrement.

Deux bruits de gifles sont également audibles, avant que l'un des policiers ne lance : "Tu commences à bégayer ! T’en re-veux peut-être une, que je te remette la mâchoire droite ?" "J'espère que demain t'es déferré, tu vas prendre quoi, six mois ? Six mois, c'est bien, et une OQTF [obligation de quitter le territoire, NDLR]", dit un autre policier au jeune homme, de nationalité tchadienne.

Alors qu'un de leurs responsables les informe qu'ils doivent se déplacer dans un autre quartier de Paris, l'un des policiers conclut : "Tu as de la chance, on va se venger sur d'autres personnes."

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Réforme des retraites

En plein conflit social, le maintien de l’ordre à la française pointé du doigt

Retraites : "Nous continuons d'avancer, la France ne peut pas être à l'arrêt", affirme Macron

Réforme des retraites

"Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

France24 - Monde

Aux États-Unis, un homme reconnaît son rôle dans l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse

Publié le : 25/03/2023 - 07:56

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Rodolphe Jaar, ressortissant haïtiano-chilien, a plaidé coupable vendredi à Miami de "soutien matériel" au commando qui a assassiné le président haïtien Jovenel Moïse dans sa résidence en 2021, selon des documents judiciaires.

Avancée judiciaire dans l'enquête sur l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse. Rodolphe Jaar, qui possède la double nationalité haïtienne et chilienne, a plaidé coupable vendredi 24 mars aux États-Unis à des accusations liées à cette affaire, selon des documents judiciaires.

L'homme âgé de 50 ans a reconnu avoir fourni un "soutien matériel et des ressources" en sachant que cela servirait à séquestrer et tuer le dirigeant de ce pays pauvre des Caraïbes, selon son plaider-coupable.

Il est le premier à reconnaître sa culpabilité parmi les 11 individus détenus aux États-Unis et accusés d'avoir planifié l'assassinat depuis Miami, en Floride.

Jovenel Moïse avait été tué en juillet 2021 par un commando de mercenaires colombiens dans sa résidence privée de Port-au-Prince sans que ses gardes du corps n'interviennent. Selon l'accusation, Rodolphe Jaar avait logé et armé les membres du commando.

L'Haïtiano-Chilien avait été présenté en janvier 2022 devant un tribunal de Miami, après son arrestation en République dominicaine.

En plaidant coupable, l'homme a proposé d'aider les autorités fédérales qui enquêtent sur le meurtre de Jovenel Moïse, dans l'espoir d'obtenir une réduction de peine.

Rodolphe Jaar risque la prison à perpétuté. Sa sentence sera rendue au début du mois de juin.

Soif d'argent et de pouvoir

La soif d'argent et de pouvoir est à l'origine du complot visant à tuer Jovenel Moïse, avait déclaré Markenzy Lapointe, procureur du district sud de la Floride, lors d'une conférence de presse tenue le 15 février à Miami.

À cette occasion, il avait annoncé l'arrestation de quatre suspects, dont le Vénézuélien Antonio Intriago et le Colombien Arcangel Pretel Ortiz.

L'enquête américaine a révélé qu'Antonio Intriago et Arcangel Pretel Ortiz, directeurs de la société de sécurité CTU de Miami, avaient élaboré un plan pour enlever le président haïtien et le remplacer par Christian Sanon, un citoyen haïtien-américain qui souhaitait devenir président du pays caribéen.

En échange du renversement de Jovenel Moïse, ils s'étaient vu promettre des contrats lucratifs pour la construction d'infrastructures et la fourniture de forces de sécurité et d'équipements militaires dans le cadre d'un futur gouvernement dirigé par Christian Sanon – également inculpé aux États-Unis –, selon les procureurs.

Après avoir échoué à kidnapper le président haïtien, les dirigeants du coup d'État auraient décidé de l'assassiner à l'aide d'un commando de 20 Colombiens engagés par CTU.

Avec AFP

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Assassinat du président haïtien Jovenel Moïse : quatre hommes arrêtés aux États-Unis

Haïti : l'enquête sur l'assassinat de Jovenel Moïse dans une impasse

États-Unis : un ancien sénateur haïtien inculpé pour son rôle dans le meurtre de Jovenel Moïse

France24 - Monde

L'ONU accuse Ukrainiens et Russes d'"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre

Publié le : 24/03/2023 - 07:30Modifié le : 24/03/2023 - 22:50

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L'ONU a accusé les forces ukrainiennes et russes d'avoir commis des dizaines d'"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre pendant l'invasion russe de l'Ukraine. Voici le fil du vendredi 24 mars 2023.

Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la guerre en Ukraine en cliquant ici.

  • 22 h 29 : Joe Biden assure que la Chine "n'a pas livré" à ce stade d'armes à la Russie

Joe Biden a affirmé depuis Ottawa que la Chine "n'avait pas livré" à ce stade d'armes à la Russie, en dépit de craintes exprimées à ce sujet par les Occidentaux.

"Cela ne veut pas dire qu'ils ne le feront pas, mais ils ne l'ont pas encore fait", a dit le président américain. "Je ne prends pas la Chine à la légère. Je ne prends pas la Russie à la légère", a-t-il ajouté, estimant par ailleurs que les informations faisant part de leur rapprochement avaient probablement été "exagérées".

  • 19 h 11 : Emmanuel Macron en Chine pour travailler avec Xi Jinping "dans le sens d'un retour de la paix"

Le président français Emmanuel Macron profitera de sa "visite d'État" en Chine du 5 au 8 avril pour "travailler" avec son homologue chinois Xi Jinping "dans le sens d'un retour de la paix" en Ukraine, a fait savoir l'Élysée.

Le voyage du chef de l'État le conduira à Pékin mais aussi à Canton, a annoncé la présidence française, assurant qu'Emmanuel Macron était "attaché au maintien d'un dialogue constant et exigeant avec la Chine".

"Les présidents français et chinois auront des échanges approfondis sur la guerre en Ukraine pour travailler dans le sens d'un retour de la paix et ce dans le respect du droit international, en particulier la souveraineté de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a expliqué l'Élysée.

  • 16 h 44 : un volontaire français récemment tué dans la région de Bakhmout

Un volontaire français a été récemment tué dans la région de Bakhmout, le point chaud de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine, selon des informations de presse confirmées par le ministère des Affaires étrangères.

Le quotidien régional Ouest-France avait fait état le 22 mars de la mort de Kevin D., un ancien humanitaire parti il y a plus d'un an combattre aux côtés des Ukrainiens. Le trentenaire a été tué dans des circonstances indéterminées près de Bakhmout, où se déroule depuis huit mois une sanglante bataille entre forces russes et ukrainiennes.

  • 13 h 33 : l'ONU accuse Ukrainiens et Russes d'"exécutions sommaires" de prisonniers de guerre

L'ONU a accusé les forces ukrainiennes et russes d'avoir commis des dizaines d'exécutions sommaires de prisonniers de guerre pendant l'invasion russe de l'Ukraine. 

"Nous sommes profondément préoccupés par l'exécution sommaire de 25 prisonniers de guerre et personnes hors de combat russes" ainsi que par celle de "15 prisonniers de guerre ukrainiens", a déclaré Matilda Bogner, cheffe de la mission de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies en Ukraine.

Selon Matilda Bogner, l'ONU a documenté ces exécutions de Russes par les forces armées ukrainiennes, "souvent" perpétrées "immédiatement après la capture sur le champ de bataille".

En ce qui concerne les exécutions de 15 prisonniers de guerre ukrainiens "peu après leur capture" par les forces armées russes", 11 d'entre elles ont été perpétrées par le groupe paramilitaire russe Wagner, a encore indiqué la responsable.

  • 12 h 00 : Leroy Merlin veut céder la totalité de ses magasins en Russie

Adeo, la maison mère de Leroy Merlin, a indiqué "son intention de céder le contrôle" de la société, implantée depuis 18 ans en Russie, son deuxième marché après la France. Cette opération "doit permettre de préserver les emplois des 45 000 collaborateurs et de pérenniser l'activité de l'entreprise", fait valoir dans un communiqué le groupe français, détenu par la famille Mulliez.

  • 10 h 30 : six morts dans des frappes russe dans l'est et le sud

 "Trois femmes et deux hommes sont morts" à Kostiantynivka, située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bakhmout, épicentre de combats avec l'armée russe, a indiqué le service d'État pour les Situations d'urgence sur Telegram.

Une femme a également été tuée et quatre autres civils blessés par des tirs d'artillerie dans le village de Bilozerka, dans la région de Kherson (sud), a ajouté le parquet. 

  • 10 h 20 :  la Russie appelle à identifier l'objet trouvé près de Nord Stream

Le Kremlin a déclaré qu'il était important d'identifier un objet découvert à côté de l'un des gazoducs Nord Stream. Selon Dmitry Peskov, le porte-parole du Kremlin, l'enquête en cours sur les explosions de septembre doit être menée dans la plus grande transparence.

  • 9 h 34 : cinq morts dans une frappe russe contre une ville de l'est 

Cinq personnes ont été tuées dans une frappe russe contre la ville de Kostiantynivka, dans la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le service d'État pour les Situations d'urgence. 

"Trois femmes et deux hommes sont morts" dans la frappe d'un missile russe qui a touché un bâtiment d'un étage accueillant un centre d'accueil humanitaire dans cette localité située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bakhmout, épicentre de combats avec l'armée russe, ont indiqué les secours sur Telegram. 

  • 7 h 54 : Gazprom va expédier 42,5 millions de m3 de gaz vers l'Europe

Le chargement doit partir aujourd'hui.

  • 6 h 18 : Dmitri Medvedev n'écarte pas le scénario d'un assaut à Kiev ou Lviv 

"Les forces russes pourraient devoir avancer jusqu'à Kiev ou Lviv en Ukraine", a déclaré l'ancien président de la Russie Dmitri Medvedev, lors d'une interview accordée aux russes.

"Rien ne peut être exclu ici. Si vous devez aller à Kiev, alors vous devez aller à Kiev, si vous devez aller à Lviv, alors vous devez aller à Lviv afin de détruire cette infection", a déclaré Dmitri Medvedev, cité par RIA Novosti.

  • 4 h 56 : l'Ukraine se prépare à lancer une contre-offensive

Les troupes ukrainiennes, sur la défensive pendant des mois, vont bientôt contre-attaquer car l'offensive russe semble faiblir, a dit un commandant ukrainien.

Le président Volodymyr Zelensky a tout de même averti que, sans un approvisionnement plus rapide en armes, la guerre pourrait durer des années.

  • 0 h 28 : les Russes de Pussy Riot distinguées aux États-Unis pour leur esprit de résistance

Le groupe contestataire punk et féministe russe Pussy Riot, va être distingué en mai, aux États-Unis, par un prix honorant l'esprit de résistance grâce à la musique, notamment contre la guerre de la Russie en Ukraine, ont annoncé, jeudi, les organisateurs.

Le 6 mai, elles recevront la distinction "Woody Guthrie", du nom d'un chanteur et compositeur américain de folk (1912-1967) considéré comme un musicien de gauche, classé parfois socialiste, révolutionnaire voire anarchiste, et qui défendait les plus pauvres et les opprimés.

Les derniers récipiendaires de ce prix sont Bruce Springsteen, Joan Baez ou Pete Seeger.

 

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 18 MARS

Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion

LE FIL DU 17 MARS

Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

LE FIL DU 23 MARS

Ursula von der Leyen annonce une conférence sur les enfants enlevés par la Russie

France24 - Monde

Retraites : "Nous continuons d'avancer, la France ne peut pas être à l'arrêt", affirme Macron

Publié le : 24/03/2023 - 14:26Modifié le : 24/03/2023 - 15:02

FRANCE 24 Suivre

La réforme des retraites va poursuivre son "chemin démocratique" et continuer d'avancer, a déclaré, vendredi, Emmanuel Macron, à Bruxelles lors d'une conférence de presse, en dépit du durcissement de la contestation sur ce texte dans le pays.

Droit dans ses bottes. Le président français, Emmanuel Macron, a affirmé, vendredi 24 mars, que la France "ne peut pas être à l'arrêt" et que la réforme des retraites allait poursuivre son "chemin démocratique", en dépit du durcissement de la contestation dans le pays.

"Nous continuons d'avancer. Le pays ne peut pas être à l'arrêt", a-t-il dit depuis Bruxelles à l'issue d'un sommet des dirigeants de l'Union européenne, avant de répéter à trois reprises que sa Première ministre, son gouvernement et le Parlement continuaient "à avancer".

>> Reportage : "Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

Après son adoption au Parlement via le recours à l'article 49.3 de la Constitution, le projet de loi portant sur la réforme des retraites est actuellement en cours d'examen par le Conseil constitutionnel qui doit le valider avant que le chef de l'État ne puisse le promulguer.

Jeudi, des heurts ont éclaté à Paris et dans d'autres villes françaises en marge et à l'issue des manifestations organisées à l'appel d'une neuvième journée de contestation de la réforme qui a été marquée par un regain de mobilisation.

"En démocratie, on n'a pas le droit à la violence" réagit le président Emmanuel #Macron 🇫🇷, interrogé sur les violences qui ont éclaté lors des manifestations contre la #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/tAgKoQN9iE

March 24, 2023

"Nous ne céderons rien à cette violence", a déclaré Emmanuel Macron depuis Bruxelles, disant la condamner avec la "plus grande fermeté".

"Le bon sens et l'amitié nous conduisent à proposer un report"

Le chef de l'État s'est par ailleurs dit "à disposition de l'intersyndicale" pour aborder les autres thématiques évoquées mercredi lors de son interview au journal télévisé.

"J'ai indiqué notre disponibilité à avancer sur des sujets comme l'usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions, l'évolution des carrières, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches", a-t-il détaillé.

>> À lire : Réforme des retraites : les contre-vérités d’Emmanuel Macron

"Et donc je suis à la disposition de l'intersyndicale si elle souhaite venir me rencontrer pour avancer sur tous ces sujets. Pour le reste et la réforme des retraites, elle est devant le Conseil constitutionnel et il est évident que nous attendrons la décision du Conseil constitutionnel".

Interrogé au sujet du report de la visite du roi Charles III en France, Emmanuel Macron a expliqué avoir proposé qu'"au début de l'été", une nouvelle date de visite puisse "être calée".

🔴 "Nous ne serions pas sérieux à proposer à sa majesté et la reine consort de faire une visite d'État au milieu des manifestations" a répondu le président Emmanuel #Macron 🇫🇷 en discours au sommet européen, interrogé sur la visite repoussée de Charles III pic.twitter.com/K6vTZCuLzO

March 24, 2023

Selon lui, "le bon sens et l'amitié nous conduisent à proposer un report", et, puisqu'une nouvelle journée de mobilisation est annoncée pour mardi 28 mars, "nous ne serions pas sérieux et nous manquerions d'un certain bon sens" à "proposer une visite au milieu des manifestations".

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

L'Élysée annonce le report de la visite officielle de Charles III en France

Réforme des retraites : nuit incandescente à Paris et dans plusieurs villes de France

Réforme des retraites

"Il faut tout bloquer !" : à Paris, la colère gronde contre Emmanuel Macron et le gouvernement

France24 - Monde

Une dizaine d'otages exécutés par une milice communautaire en République démocratique du Congo

Publié le : 27/03/2023 - 00:31

FRANCE 24 Suivre

Selon plusieurs sources locales, dix-sept personnes prises en otage samedi en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, ont été abattues dimanche par la milice communautaire Codeco. Depuis fin 2022, les exécutions sont légion dans cette province.

Dix-sept otages ont été assassinés, dimanche 26 mars, en République démocratique du Congo par la milice communautaire Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), rapportent plusieurs sources locales.

Samedi, au moins "dix-sept personnes avaient été prises en otage par les miliciens de Codeco entre les villages Bambu et Kobu", dans le territoire de Djugu, à environ 45 km au nord de Bunia (province de l'Ituri), a déclaré à l'AFP Banguneni Gbalande, chef de la communauté Akongo-Nyali où les faits se sont déroulés.

Ces personnes se trouvaient dans deux véhicules allant de Bunia, capitale provinciale, vers la cité minière de Mongbwalu lorsque leur convoi est tombé dans une embuscade, a-t-il expliqué.

>> À lire aussi : Quels sont les principaux groupes armés actifs dans l’est de la RD Congo ?

Dimanche, ces otages ont été "exécutés au village Pechi, bastion de Codeco", a-t-il affirmé, indiquant avoir été "alerté par les familles de quelques victimes de Mongbwalu".

Les "otages sont morts, ils ont été exécutés par des miliciens Codeco", a confirmé à l'AFP Toko Kagbanese, un autre chef traditionnel local.

Un habitant de Bambu a raconté à l'AFP que la prise d'otage avait eu lieu après la mort de trois miliciens Codeco tombés dans une embuscade d'une milice rivale dans cette localité. Une femme enceinte se trouvait parmi les otages, a indiqué cette source qui a souhaité conserver l'anonymat.

Un conflit meurtrier en Ituri

Depuis fin 2022, les morts se comptent par dizaines presque chaque semaine en Ituri, une province riche en or.

Plus d'une trentaine de personnes, dont de nombreuses femmes et des enfants, ont été massacrées le 18 mars dans plusieurs villages. Les miliciens Codeco ont été accusés de cette tuerie.

La Codeco est une milice de plusieurs milliers d'hommes qui affirme protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema, défendus par une autre milice, les "Zaïre".

Après une décennie d'accalmie, le conflit meurtrier en Ituri entre Hema et Lendu a repris fin 2017, provoquant la fuite de plus d'un million et demi de personnes et la mort de milliers de civils. Le précédent conflit entre milices communautaires avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu'à l'intervention d'une force européenne, l'opération Artémis, sous commandement français.

Avec AFP

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En RD Congo, l'ancien chef de guerre Jean-Pierre Bemba nommé à la Défense

RD Congo : une nouvelle attaque armée attribuée aux ADF fait des dizaines de morts

Le Conseil de sécurité de l'ONU en RD Congo alors que de violents combats font rage dans l'Est

France24 - Monde

Rwanda : Paul Rusesabagina espère sa libération après 31 mois de prison pour terrorisme

Publié le : 24/03/2023 - 22:41

Fatimata WANE Suivre Elom TOBLE

Condamné en 2021 à 25 ans de prison pour terrorisme, Paul Rusesabagina, héros du film "Hôtel Rwanda", devrait, selon plusieurs sources, être libéré ce week-end. Cet opposant Rwanda-belge, qui avait fui le pays en 1996, avait ensuite utilisé sa renommée hollywoodienne pour exprimer ses critiques à l'égard du président rwandais Paul Kagamé. Sa peine a été commuée suite à une demande de clémence de sa part. Sa capture et sa condamnation avaient suscité une vague de désapprobation internationale.

En RD Congo, le président Félix Tshisekedi a remanié le gouvernement. L’annonce a été faite dans la nuit du 23 au 24 mars après plusieurs semaines de suspense. Dans ce nouveau gouvernement, toujours dirigé par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, cinq vice-premier ministre, 11 ministres d'État et une trentaine de ministres. Mais surtout des poids lourds de la scène politique congolaise… Un moyen pour Tshisekedi  de se renforcer quelques mois avant l'élection présidentielle

Plus de 2 000 films et séries sont produits en Afrique chaque année. Sans qu'il soit toujours possible de les voir. L'association Cinewax a été créée en 2015 pour leur offrir plus de visibilité. Jean Fall, fondateur de Cinewax, est l'invité du "Journal de l'Afrique". 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Rwanda: la peine de 25 ans de prison contre Paul Rusesabagina confirmée en appel

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Paul Rusesabagina, qui a inspiré le film "Hôtel Rwanda", condamné à 25 ans de prison

REPORTAGE

Procès de Paul Rusesabagina : "Les survivants ont le sentiment qu'il n'est pas un héros"

France24 - Monde

Afrique : d'où vient cette vidéo de policiers chassés par la foule ?

Publié le : 24/03/2023 - 21:41

Anthony SAINT-LÉGER Suivre Alexandre CAPRON Suivre

Une foule qui jette des pierres sur des membres des forces de l'ordre, leur court après et les contraint à rebrousser chemin. Virales depuis quelques jours, les images sont anciennes et n'ont pas été tournées au Sénégal en marge du procès de l'opposant Ousmane Sonko, contrairement à ce que certaines publications affirment.

Au Sénégal, Macky Sall exige des mesures pour "préserver l'ordre public"

Au Sénégal, l'opposant Ousmane Sonko dénonce une tentative d'assassinat

Présidentielle au Kenya : la Cour suprême confirme l'élection de William Ruto

France24 - Monde

Promesses et lobbying : comment TikTok veut se faire aimer aux États-Unis

Publié le : 23/03/2023 - 18:06

Sébastian SEIBT Suivre Matthieu MABIN

Le Congrès américain auditionnait jeudi Chew Shou Zi, le PDG de TikTok – épilogue d'une longue bataille menée par le réseau social chinois, qui l'a vu dépenser des milliards de dollars pour tenter de prouver aux Américains qu'ils peuvent lui faire confiance. En vain ?

C'est un face-à-face aux ramifications technologiques, culturelles, politiques et diplomatiques qui se tenait au Congrès américain, jeudi 23 mars. Chew Shou Zi, le PDG de TikTok, y joue l'avenir de ce réseau social d'origine chinoise face à des élus américains qui veulent savoir si la sécurité nationale américaine est en danger.

"L'enjeu est gigantesque pour Chew Shou Zi, car s'il répond mal, cela peut faire basculer une majorité de législateurs en faveur de la vente forcée de TikTok a un partenaire américain ou de son interdiction pure et simple sur le territoire américain", résume Hamza Mudassir, cofondateur du cabinet britannique de conseils pour start-up Platypodes et professeur de stratégie entrepreneurial à l'université de Cambridge. 

TikTok joue gros

Une telle issue serait un gouffre financier pour le réseau social favori des ados, puisque les États-Unis représentent "entre 30 % et 40 % du chiffre d'affaires global de l'entreprise", poursuit cet expert. 

Mais Chew Shou Zi ne joue pas l'avenir de son application simplement sur cette audition. Elle représente le point d'orgue d'une bataille d'influence menée en coulisse depuis des années par TikTok pour essayer d'apaiser les craintes des autorités américaines.

Le climat politique s'est soudainement tendu pour l'appli en 2020 alors que Donald Trump résidait encore à la Maison Blanche. Le président milliardaire avait décidé d'interdire le réseau social et de le vendre à une société américaine. Le tout au seul motif que l'application était chinoise et que le chantre du Make America great again était en croisade contre tout ce qui venait de Chine. TikTok est, en effet, la version "occidentale" de Douyin, une application créée par le géant chinois de l'intelligence artificielle ByteDance.

TikTok avait été sauvé à cette époque par la justice américaine, qui avait annulé le décret de Donald Trump. Mais le réseau social, échaudé par cet épisode, s'était alors attelé à la mise en place de son "Project Texas", nom de code pour son offensive de charme aux États-Unis.

Il s'agit d'un vaste éventail de mesures censées démontrer que TikTok a coupé le cordon ombilical avec ByteDance, et donc ne serait plus à la merci de l'interventionnisme de Pékin, principale inquiétude à Washington. 

Ce plan d'attaque est détaillé dans un document de 90 pages remis en 2022 à l'administration américaine et dont certains détails ont été dévoilés à un petit groupe de journalistes américains et de spécialistes des questions de protections de données en janvier de cette année. 

Sauver le soldat TikTok depuis le Texas

L'opération passe par deux initiatives principales : la mise en place d'une structure 100 % américaine, avec un personnel 100 % américain, et la remise des clefs de l'accès aux données des utilisateurs américains de TikTok à un partenaire de "confiance". C'est le géant Oracle – dont le siège est au Texas, d'où le nom de code du projet – qui doit devenir le gardien des données du réseau social sur le sol américain.

Le premier volet de ce plan a été achevé avec la création de TikTok U.S. Data Security Inc. (USDS) dès juillet 2022. Cette filiale américaine du réseau social doit s'occuper de l'accès aux données et de la modération du contenu, c'est-à-dire "les principales questions qui peuvent relever de la sécurité nationale américaine", souligne le blog juridique Lawfare, qui a été convié à la présentation de Project Texas par TikTok.

L'administration américaine est censée avoir un droit de regard direct sur tous les employés embauchés par cette structure. Elle peut notamment mener des enquêtes sur les antécédents de ces salariés, afin de s'assurer qu'aucun espion chinois ne s'est glissé dans l'entreprise.

Le volet protection des données est plus technique, et TikTok a ouvert aux États-Unis des "centres de transparence" pour montrer concrètement comment des employés de d'Oracle pourront vérifier qu'aucune information personnelle d'un ressortissant américain ne soit transférée vers ByteDance. 

Oracle pourra vérifier qu'il n'y a rien de suspect dans le code de l'algorithme de TikTok et s'assurer qu'il n'y a pas de changement de l'application qui permettrait à la Chine d'exercer une forme de censure sur les contenus vus aux États-Unis.

Bataille de lobbying

En tout, "c'est un effort très coûteux pour TikTok, qui veut dépenser 1,5 milliard de dollars pour mettre en place le Project Texas. C'est aussi un plan très complet, mais il n'est pas sûr du tout que cela va suffire", assure Hamza Mudassir.

Le problème pour ce réseau social vient du fait que "les États-Unis, culturellement, n'abordent pas la question TikTok sous l'angle de la protection des données, mais essentiellement en invoquant le menace à la sécurité nationale", résume Luca Mattei, spécialiste des questions de protection des données pour l'International Team for the Study of Security (ITSS) Verona, un collectif international d'experts des questions de sécurité internationale.

"Je ne vois pas trop ce que la Chine pourrait faire de tellement grave avec les données d'Américains. Mais ce qui est plus inquiétant, c'est l'utilisation de TikTok à des fins de propagande", a affirmé au site Buzzfeed Adam Segal, directeur du programme sur la réglementation du cyberespace du Council on Foreign Relation, un cercle de réflexion américain. Il craint surtout que la Chine demande à ByteDance d'inonder TikTok de contenus de propagande à destination du public nord-américain.

Une inquiétude que TikTok "ne pourra jamais apaiser à 100 % avec des solutions techniques, car il est impossible de prouver que ByteDance n'a plus aucun accès ou influence sur les opérations aux États-Unis", explique Hamza Mudassir. 

C'est pourquoi, outre le Project Texas, TikTok a lancé une vaste campagne de lobbying. "ByteDance a dépensé 5,3 millions de dollars pour faire passer son message à Washington en 2022. Seul Meta [Facebook], Amazon et Alphabet [maison mère de Google] ont dépensé plus", souligne le New York Times. 

Dans les semaines qui ont précédé son audition au Congrès, le PDG de TikTok a tout fait pour rencontrer personnellement chacun des élus appelés à lui poser des questions. "On n'a pas l'habitude d'avoir un face-à-face avec un PDG d'un puissant groupe tech comme ça", a reconnu Lori Trahan, une élue démocrate du Massachusetts, interrogée par le Washington Post. 

Mais là encore, TikTok se heurte à un obstacle : le lobbying des géants américains du Net contre eux. Des groupes bien mieux implantés à Washington, comme Facebook, "ont soutenu aux élus que TikTok représentait bel et bien une menace pour la sécurité nationale", a constaté le New York Times.

C'est de bonne guerre, estime Hamza Mudassir. "TikTok est devenu bien plus populaire qu'eux auprès des jeunes et ces grands groupes ont tout intérêt à pousser leur rival en eaux troubles", estime-t-il. 

La guerre des données

Et l'audition qui se déroule au Congrès ne concerne, en réalité, pas que les États-Unis. "Si ça se passe mal et qu'au final les États-Unis décident d'interdire TikTok, tous les alliés de Washington, à commencer par le Royaume-Uni, vont suivre cet exemple", assure Hamza Mudassir. Le Parlement britannique a d'ailleurs annoncé jeudi, pendant l'audition de Chew Shou Zi, l'interdiction de TikTok sur tous ses appareils, une semaine après une annonce similaire du gouvernement.

Ce qui se joue à Washington dépasserait même le cas TikTok. "Les arguments qui sont développés dans cette histoire reflète le débat plus large sur la gouvernance des données et notamment la tendance actuelle au protectionnisme en la matière", assure Luca Mattei. 

De plus en plus de pays, comme les États-Unis, veulent avoir un contrôle sur la destination des données personnelles exploitées par des groupes étrangers. Ce n'est pas un hasard si, à Washington, "il y a un rare consensus entre démocrates et républicains sur la question de TikTok", note Luca Mattei. 

L'affaire TikTok prouve ainsi qu'aujourd'hui, la protection des données personnelles n'est plus seulement une question de vie privée, mais aussi de souveraineté nationale ou d'affrontement géopolitique. Même s'il s'agit de vidéos souvent plutôt futiles, du moins comparé à un conflit géopolitique sino-américain pour le leadership technologique mondial.

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Washington menace d’interdire TikTok si l’application reste aux mains du Chinois ByteDance

La Nouvelle-Zélande va bannir TikTok des appareils de ses députés

La chronique de l’éco

TikTok, dans le viseur des Européens, en offensive de charme auprès des autorités

France24 - Monde

JO de Paris-2024 : des lasers anti-drone à la vidéosurveillance algorithmique, la tech fait ses jeux

Publié le : 24/03/2023 - 17:46

Guillaume GRALLET Suivre FRANCE 2

Si la protection contre les drones intrusifs et la lutte contre les cyberattaques fait bien partie des priorités des organisateurs des Jeux olympiques de Paris, l'Assemblée nationale vient de donner son accord à une vidéosurveillance qui s'appuie sur l'intelligence artificielle pour protéger la compétition. Alors que cette technologie inquiète, il est nécessaire de multiplier les garde-fous et de limiter son déploiement dans la durée. Explications.

TECH 24

Intelligence artificielle : en dépit des avancées vertigineuses, l'homme doit garder le contrôle

TECH 24

Ces chercheurs africains qui créent une intelligence artificielle plus fine

TECH 24

L'extraordinaire épopée du réseau TikTok, adoré par Metallica et  interdit à la Maison Blanche

France24 - Monde

Intelligence artificielle : en dépit des avancées vertigineuses, l'homme doit garder le contrôle

Publié le : 17/03/2023 - 19:57

Guillaume GRALLET Suivre

De Baidu à Open AI en passant par Microsoft, Anthropic et Google, les annonces se succèdent dans l'intelligence artificielle.  Elles promettent des résumés de réunion, des conseils culinaires et financiers, ou encore la création de jeux vidéo en un temps record. Libératrice, l'intelligence artificielle s'invite dans tous les pans de notre vie. Et si on allait un peu trop vite ?

Avec l'arrivée de GPT-4, le tout dernier modèle de langage d'Open AI, l'entreprise californienne qui a mis au point ChatGPT, promet de coder une réplique du jeu vidéo Pong en 60 secondes, de rédiger une plaidoirie d'avocat, ou encore de donner des conseils de sommelier comme d'investissements financiers. Le programme serait même capable de battre 90 % des juristes à l'épreuve qui permet de devenir avocat.

De son côté, le logiciel d'images génératives Midjourney, qui a fait parler de lui avec une version élargie de La jeune fille à la perle, vient de sortir une nouvelle version. Enfin, le géant historique de l'informatique Microsoft a mis au point Copilot, un outil qui permet de prendre des notes, de faire des résumés de réunions, ou encore de générer facilement des tableaux. Ces changements sont-ils trop brutaux ? Une chose est sûre, l'humain doit garder le contrôle de ces machines.

>> À voir aussi : Ces chercheurs africains qui créent une intelligence artificielle plus fine

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France24 - Monde

Tournoi des Six Nations : les Françaises s'imposent sans gloire sur l'Italie

Publié le : 26/03/2023 - 18:39

FRANCE 24 Suivre

À Parme, le XV de France féminin, rajeuni et renouvelé par rapport à l'équipe ayant remporté la médaille de bronze au Mondial à l'automne, a peiné pour s'imposer sur l'Italie (22-12) à l'occasion de son premier match du Tournoi des Six Nations.

Le XV de France féminin a battu non sans difficulté l'Italie (22-12) dimanche 26 mars à Parme pour son premier match du Tournoi des Six Nations.

En 2022, les deux équipes s'étaient rencontrées à quatre reprises, et la seule défaite (19-26) des Françaises avait eu lieu en Italie, à Biella, en match de préparation à la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. Les Bleues étaient donc prévenues mais ne sont pas tombées dans le piège transalpin.

Désormais entraînées par un duo formé par Gaëlle Mignot et David Ortiz, les Tricolores ont démontré une belle efficacité en mêlée, une forte domination physique mais ont affiché quelques soucis encore au niveau de la possession et dans la précision.

Concrétiser les temps forts

Rien de bien inquiétant pour un premier match, mais il faudra régler cela au fur et à mesure de l'avancée dans la compétition, et ce, dès la prochaine journée en Irlande, en réussissant notamment à concrétiser davantage les temps forts.

Face à elles, les Italiennes, qui ont elles aussi dû composer avec le départ à la retraite de joueuses emblématiques et l'arrivée d'un nouveau coach, Giovanni Raineri, n'ont pas démérité, faisant preuve d'une belle agressivité.

La première période, que les coéquipières de la nouvelle capitaine Audrey Forlani ont entamé en mode diesel, s'est accélérée après le premier essai des Italiennes, signé de la troisième ligne Giada Franco (21e).

Les Bleues ont rapidement répliqué par la centre Gabrielle Vernier (24e), désignée "femme du match", et l'une des meilleures Françaises au Mondial néo-zélandais, puis par la jeune ouvreuse Carla Arbez (33e), pour sa première "cape".

Au retour des vestiaires, les Transalpines ont réduit rapidement le score en marquant leur deuxième essai par l'ailière Alyssa D'Inca (47e), avant que de fortes averses ne viennent perturber le match, accentuant les fautes de main de part et d'autre et plaçant la rencontre dans un faux rythme.

Jusqu'à ce que l'ailière Caroline Boujard, de retour en sélection, ne libère les Françaises à quelques minutes de la fin.

Avec AFP

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Rugby : l'Angleterre bat la France et remporte le tournoi des Six Nations féminin

Mondial féminin de rugby : la France décroche la médaille de bronze

Mondial féminin de rugby : la France valide sa qualification en quarts face aux Fidji

France24 - Monde

Euro-2024 : entrée en matière réussie pour les Bleus face aux Pays-Bas, avec un doublé de Mbappé

Publié le : 24/03/2023 - 23:21

FRANCE 24 Suivre

Les vice-champions du monde ont parfaitement réussi leur entrée dans la course à la qualification pour l'Euro-2024 en surclassant les Pays-Bas (4-0) au Stade de France, notamment grâce à un doublé de leur nouveau capitaine, Kylian Mbappé.

L'ère du capitaine Kylian Mbappé, double buteur, s'est ouverte sur un festival, vendredi 24 mars, contre les Pays-Bas (4-0), adversaire diminué et dépassé en qualifications à l'Euro-2024, un lancement idéal pour les vice-champions du monde français.

Contre les "Oranje", les Bleus étaient pressés et cela s'est vu au tableau d'affichage avec un 3-0 de gala après seulement 21 minutes, dans un Stade de France comble et ravi. La fête s'est terminée sur un quatrième but signé Mbappé (4-0, 88e) et un pénalty stoppé par Mike Maignan dans le temps additionnel.

>> À lire aussi : "Place aux jeunes, Didier Deschamps dévoile sa première liste des Bleus post-Mondial"

Certes, la sélection de Ronald Koeman a fait peine à voir avec ses nombreux cadres blessés (Frenkie de Jong), malades (Matthijs de Ligt, Cody Gakpo...) ou suspendu (Denzel Dumfries). Mais Didier Deschamps et sa jeune troupe ont fait le nécessaire avec efficacité et talent.

Trois mois après sa finale perdue d'un souffle en Coupe du monde, l'équipe de France lance son année 2023 et les qualifications pour le prochain grand tournoi, l'Euro-2024 en Allemagne (14 juin-14 juillet), de la meilleure des manières : une défense imperméable, quatre buts inscrits, trois points pris et une première place dans le groupe B.

Le déplacement à Dublin pour affronter la République d'Irlande, lundi, s'écrit donc dans une ambiance légère, alors que les plus modestes Gibraltar et Grèce se présenteront en juin sur la route des Français.

La bonne entente Mbappé-Griezmann

Brassard au bras, Mbappé a guidé les siens par ses accélérations brutales, ses passes fatales, son doublé impérial et son entente cordiale avec Antoine Griezmann, vice-capitaine épanoui sur le terrain, à défaut de recevoir le précieux bout de tissu cette semaine.

Comme un symbole, le milieu de l'Atlético Madrid a soulagé sa peine sur une offrande de Mbappé qui, sur l'occasion, a fait mine de frapper pour mieux le servir (1-0, 2e). Les deux hommes ont ostensiblement fêté ensemble le but de "Grizou", son premier après une longue abstinence de seize matches.

Le Madrilène aux cheveux teints en rose, pour sa soixante-quinzième sélection d'affilée, un record national, a ensuite poussé Jasper Cillessen à la faute sur un coup franc dangeureux que le gardien a repoussé dans les jambes de Dayot Upamecano (2-0, 8e).

Le troisième but n'a pas mis longtemps à arriver. Et qui d'autre que Mbappé pour s'en charger ? Aurélien Tchouaméni s'est offert une percée autoritaire plein axe, Randal Kolo Muani a laissé filer le ballon et l'attaquant du Paris SG a conclu en douceur (3-0, 21e) pour inscrire son 19e but sur ses 17 derniers matches sous le maillot bleu.

Le trio tricolore impliqué sur cette nouvelle brindille symbolise, avec près de 23 ans de moyenne d'âge, le nouveau visage des Bleus de Didier Deschamps, relifté sous le coup des absences (Kanté, Pogba...) et des décisions du sélectionneur.

Penalty stoppé pour Maignan

Au coup d'envoi, le patron des vice-champions du monde 2022 avait par exemple décidé de laisser sur le banc le doyen Olivier Giroud, 36 ans, pour lancer en pointe Kolo Muani, privé d'un but sur hors jeu en fin de match.

La base arrière comptait peu de sélections, également, entre le portier Mike Maignan et la charnière centrale constituée par Upamecano et Ibrahima Konaté.

Observé par Hugo Lloris, le néoretraité à qui le Stade de France a rendu hommage avant la partie, Maignan a vécu une première assez calme comme nouveau gardien numéro 1 des Bleus.

Le joueur de l'AC Milan a cependant connu quelques rares frissons sur une sortie un peu hasardeuse devant Memphis Depay (32e) et un coup franc dangereux de l'attaquant néerlandais (58e).

"Magic Mike", spécialiste de l'exercice, a même stoppé un penalty du même Depay dans le temps additionnel, ponctuant son intronisation de la meilleure des manières possibles. De quoi combler le Stade de France et ses quelque 77 300 spectateurs.

Avec AFP

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Paris-2024 : les JO, cheval de Troie de la vidéosurveillance algorithmique ?

Publié le : 24/03/2023 - 18:20

Romain HOUEIX Suivre

L'Assemblée nationale doit adopter mardi une "loi olympique" en vue des JO de Paris en 2024. Parmi les dispositions de celle-ci, l'article 7, le plus controversé, vise à autoriser la vidéosurveillance automatisée (VSA), qui ambitionne de détecter plus efficacement des comportements anormaux grâce à des algorithmes. Une mesure qui inquiète la gauche et les organisations de défense des droits de l'Homme.

Ouverture des commerces le dimanche, implantation d'un centre de santé en Seine-Saint-Denis, enquête administrative sur les futurs accrédités… C’est une loi fourre-tout que l’Assemblée nationale doit adopter mardi 28 mars, lors d'un vote solennel, pour préparer les JO-2024. Mais l'article 7 de cette loi fait particulièrement débat : il prévoit qu’à titre expérimental, le recours à la vidéosurveillance algorithmique (VSA) soit autorisé pour sécuriser ces Jeux olympiques. Les associations de défense des droits de l’Homme pointent du doigt une technologie dangereuse.

Lors de la phase d'examen général, cet article du projet de loi olympique a été adopté avec 59 voix pour (majorité présidentielle ; Les Républicains ; Rassemblement national) face à 14 contre (Nouvelle Union populaire écologique et sociale). Il prévoit à titre expérimental que la sécurisation "de manifestations sportives, récréatives ou culturelles" d'ampleur puisse être assurée au moyen d’algorithmes.

Une technologie en question

"La vidéosurveillance algorithmique est une nouvelle technologie qui se base sur l’utilisation de logiciels informatiques capables d’analyser en temps réel les images capturées par les caméras de surveillance", explique Arnaud Touati, avocat spécialisé dans le droit numérique. "Les algorithmes utilisés dans les logiciels sont notamment basés sur une technologie d'apprentissage automatique, ce qui permet aux systèmes de VSA, au cours du temps, de continuer à s'améliorer et de s’adapter à de nouvelles situations."

Les tenants de cette technologie vantent une capacité à anticiper des mouvements de foule ou la détection de bagages abandonnés ou de jets de projectiles. En comparaison d'une vidéosurveillance classique, tout est automatisé avec des algorithmes chargés de l'analyse – ce qui permet, selon les défenseurs de cette technologie, de limiter les erreurs ou inattentions humaines.

"Alors que la France se présente en championne des droits humains partout dans le monde, sa décision d’autoriser la surveillance de masse assistée par intelligence artificielle pendant les Jeux olympiques entraînera une offensive généralisée contre le droit à la vie privée, le droit de manifester et les droits aux libertés de réunion et d’expression", a dénoncé dans un communiqué Amnesty International après l'adoption de l'article en question.

La France, futur héraut de la vidéosurveillance en Europe ?

Katia Roux, spécialiste Technologies et Droits humains de l'ONG, précise les craintes que cristallise la technologie : "Au regard du droit international, la législation doit répondre strictement à des critères de nécessité de proportionnalité. Or là, le législateur n'en a pas fait la démonstration", souligne-t-elle. "On parle d'une technologie d'évaluation, qui doit évaluer les comportements et les catégoriser comme à risque dans le but de prendre des mesures par la suite."

"Cette technologie n'est pas légale aujourd'hui. En France, il y a eu des expérimentations mais sans jamais le fondement légal que cette loi propose de créer", rappelle-t-elle. "Au niveau européen non plus. Cela fait même partie des discussions en cours au Parlement européen sur les technologies et la régulation des systèmes d'intelligence artificielle. La législation pourrait donc aussi violer le règlement européen en cours d'élaboration."

 

"En adoptant cette loi, la France se poserait en championne de la vidéosurveillance au sein de l'UE et créerait un précédent extrêmement dangereux. Cela enverrait un signal extrêmement inquiétant auprès d'États qui pourrait être tentés d'utiliser cette technologie contre leur propre population", poursuit-t-elle.

Des biais discriminatoires ?

L’une des craintes est que l'algorithme, en apparence froid et infaillible, ne recèle en réalité des biais de discriminations : "Ces algorithmes vont être entraînés à travers un jeu de données décidées et conçues par l'être humain. Elles pourront donc intégrer tout simplement les biais discriminatoires des personnes qui les ont conçues et pensées", note Katia Roux.

"La VSA a déjà été utilisée à des fins racistes, notamment par la Chine, dans la surveillance exclusive des Ouïghours, minorité musulmane présente dans le pays", rappelle l’avocat Arnaud Touati. "Du fait de la sous-représentation des minorités ethniques dans les données fournies aux algorithmes pour leur apprentissage, il existe des biais discriminatoires et racistes non négligeables. D’après une étude du MIT, l'erreur de reconnaissance faciale est certes de 1 % pour les hommes blancs, mais elle est surtout de 34 % pour les femmes noires."

Arnaud Touati veut cependant voir le verre à moitié plein : "L’utilisation de la VSA lors d’événements d’une telle ampleur pourrait également mettre en lumière les biais discriminatoires, misogynes et racistes de l’algorithme en identifiant, à de trop fortes occurrences pour être justes, les personnes issues de minorités comme suspects potentiels", explique-t-il.

Sommé par l'opposition de gauche à l'Assemblée nationale de rassurer quant aux situations qui seraient détectées, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a ironisé : "Pas les [personnes portant des] sweats à capuche." Du côté du gouvernement français, on estime que les limites posées par la loi – l'absence de reconnaissance faciale, la protection des données – suffiront à empêcher toute dérive.

"Nous avons mis des garde-fous, pour que les appels d’offres soient uniquement réservés à des entreprises qui respectent un certain nombre de règles, dont l’hébergement des données sur le territoire national, le respect de la Cnil et du RGPD [Règlement général sur la protection des données, NDLR]", défend le député Modem Philippe Latombe, qui a cosigné un amendement avec le Rassemblement national pour que l'appel d'offres priorise les entreprises européennes. "Clairement, nous ne voulons pas que ce soit une entreprise chinoise qui fasse du traitement des données en Chine et utilise les données pour faire autre chose."

"Les garanties apportées par le gouvernement ne sont pas de nature à nous rassurer. En réalité, il y a pas vraiment d'amendement possible, et cette technologie est, en soi, problématique et dangereuse pour les droits humains", estime cependant Katia Roux. "Elle le restera tant qu'il n'y aura pas eu une sérieuse évaluation, tant qu'il n'y aura pas eu de démonstration de la nécessité et de la proportionnalité de son usage, et tant qu'il n'y aura pas eu de véritable débat avec les différents acteurs de la société civile sur la question."

Le sport, éternel terrain d'expérimentation

Si les JO sont clairement l'événement visé, l'expérimentation pourra commencer dès la promulgation de la loi et s'arrêtera quatre mois après la fin des Jeux paralympiques, le 31 décembre 2024. Elle pourrait donc concerner un large panel d'événements, à commencer par la prochaine Coupe du monde de rugby, en septembre-octobre.

Les opposants à la VSA craignent de voir son usage, d'abord exceptionnel, généralisé à terme. Les événements sportifs servent souvent de terrain d'expérimentation en matière de maintien de l'ordre, de sécurité et de nouvelles technologies. Ainsi, les JO de Londres avaient contribué à généraliser la surveillance dans la capitale britannique.

"On a peur de voir une généralisation qui s’étendra au-delà de cette période d'exception", explique Katia Roux, qui rappelle qu'après la Coupe du monde de football de 2018 en Russie, les technologies de reconnaissance vocale qui avaient été autorisées ont servi à réprimer l'opposition.

Enfin, Amnesty International s'inquiète qu'à terme, la vidéosurveillance dérive vers de la surveillance biométrique ou vocale : "La reconnaissance faciale n'est qu'une fonctionnalité à activer", avertit Katia Roux.

La loi olympique n'a pas encore terminé son chemin législatif. Outre le vote solennel de mardi à l'Assemblée nationale, le texte doit encore faire la navette avec le Sénat qui l'avait précédemment approuvé, mais en des termes différents. Jusqu'à ce que les deux Chambres se mettent d'accord.

Peter O'Brien de Tech 24 a contribué à cet article.

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Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

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Publié le : 16/03/2023 - 17:31

The green paths

L'Institut du monde arabe de Paris et la Fondation pour le développement de l'art et de la culture de l'Ouzbékistan organisent une exposition qui nous plonge dans l'histoire et le savoir-faire ancestral de l'Ouzbékistan au tournant du XXe siècle.

Jusqu'en juin 2023, l'Institut du monde arabe accueille une exposition consacrée aux textiles anciens de l'Ouzbékistan. Elle s’intitule : « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de la soie et de l'or ». Les visiteurs de l'exposition peuvent découvrir, pour la première fois, des artefacts historiques uniques jamais vus en dehors de l'Ouzbékistan.

Lors du salon du tourisme IFTM à Paris en septembre dernier, l'ambassadeur d'Ouzbékistan en France, Sardor Rustambaev, a déclaré que son pays était « un joyau caché de l'Asie centrale ». « Tout le monde connaît la Grande Route de la soie et la plupart des gens connaissent les villes de Samarkand ou de Boukhara. Cependant, peu d'entre eux savent qu'elles sont situées dans l'Ouzbékistan moderne ».

L’exposition présente près de 300 pièces originales sur une surface de plus de 1 100 m², comprenant des bijoux, des objets précieux et des broderies, représentatifs des trésors de l'Ouzbékistan ancien.

Plus tôt cette année, une autre exposition intitulée « Les splendeurs des oasis de l'Ouzbékistan » a eu lieu au Louvre. Elle présentait le pays d'Asie centrale comme un carrefour des civilisations et une pierre angulaire de l'ancienne Route de la Soie.

Pour Rustambaev, les villes ouzbèkes font du pays un incontournable sur le continent asiatique : « Samarcande est une ancienne civilisation vieille de près de trois mille ans, soit le même âge que Rome. Nous avons toujours été au carrefour de différentes civilisations et nations, et faisant partie de la grande route de la soie, le pays a servi de pont entre l'Est et l'Ouest, entre le Nord et le Sud ».

L'Ouzbékistan expose pour la première fois sa culture et son histoire uniques au public français, ainsi qu'aux milliers de visiteurs internationaux, impatients de percer les mystères de la Route de la soie.

Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d'or, IMA, jusqu’au 4 juin 2023

#Ouzbékistan #Tourisme #Expositions #Voyage #Histoire #Asie #Paris #Samarcande #Art #Musée #Peinture #Louvre

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Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

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Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

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Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09

The green paths

Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.

Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.

Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.

"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".

Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.

“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".

En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".

En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.

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Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

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Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école

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Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50

Unicef

Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.

“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.

Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.

Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.

C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.

Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique

Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.

Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.

L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.

Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/

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L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

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Publié le : 05/09/2022 - 11:10

Banque mondiale

Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

La flambée des prix

L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

S'attaquer aux causes profondes

La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.

La Grande muraille verte

Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

Des résultats tangibles

« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

Un avenir vert

À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

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Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

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Publié le : 25/07/2022 - 13:17

JICA

Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

En prélude à la TICAD8

Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

Une nouvelle approche du développement

Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

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France24 - Monde

Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

Proposé par

Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

Banque Africaine de Développement

L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

  • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
  • L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
  • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
  • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
  • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

  • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
  • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
  • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
  • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
  • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

Justice climatique

Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

BAD, un rôle pionner

La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

Le Ghana s’enflamme pour le solaire

En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

Rien que de l’eau

D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

Les chaussures qui jamais ne s’usent

La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

 

Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr

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France24 - World

‘Every tenth of a degree matters’: UN climate report is a call for action, not despair

Issued on: 22/03/2023 - 16:57

Cyrielle CABOT

The latest report by the UN’s climate advisory panel has once again highlighted the need for urgent action against human-induced climate change, noting that the tools to prevent climate catastrophe already exist. While hopes of limiting global warming at 1.5C are rapidly fading, climate experts stress that “every additional tenth of a degree matters” to mitigate the already dire consequences of our planet warming. 

The 36-page “summary for policymakers”, a synthesis of nine years of research by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), is a stark reminder that the devastating impacts of climate change are hitting faster than expected – and that failure to take decisive action could make some of those consequences irreversible. 

“Humanity is on thin ice – and that ice is melting fast,” UN Secretary-General Antonio Guterres warned on Monday as he presented the report’s key findings. “Our world needs climate action on all fronts – everything, everywhere, all at once.” 

The IPCC report says our planet is on course to reach 1.5 degrees Celsius above pre-industrial levels – considered a safer limit to global warming – in little over a decade. Its dire warning comes just eight years after the COP21 climate summit in Paris made the 1.5C threshold a beacon for climate policies. 

“Since the Paris Accord, the stated objective of states has been to keep global warming well below 2C above pre-industrial levels – and to step up efforts to limit it to 1.5C,” says Wolfgang Cramer, a research director at the Mediterranean Institute of Marine and Terrestrial Biodiversity and Ecology (IMBE).  

“This overall objective provided a horizon and a specific target for climate policies,” adds Cramer, who co-authored the IPCC’s last major report in 2022. “But when you look at the current trajectories and the poor efforts mustered by governments, it does indeed appear highly unlikely that we can meet that second target.” 

The figures speak for themselves. The IPCC says greenhouse gas emissions would need to be slashed by 45% by 2030 for there to be any chance of capping global warming at 1.5C. That would mean annual cuts equivalent to the one witnessed at the height of the Covid-19 pandemic in 2020, when the world’s economies ground to a halt. 

As things stand, humanity is well off the mark. According to the IPCC’s projections, our planet is on course for global heating of 2.5C by the end of the century if governments stick to their emissions pledges – and 2.8C if they stick to current policy. 

The planet’s ‘fever’ 

While the outlook is dire, it should not be cause for fatalism and inaction, experts caution.  

“Our actions right now will determine the extent of global warming in the long run. The objective is to ensure it remains as low as possible,” says Cramer, for whom the 1.5C target “is already too high” to avert major consequences for the planet. 

“We’re currently at 1.2C and already we are bearing the consequences, with an increase in heatwaves, droughts and flooding,” he explains. 

 

To understand the significance of each fraction of a degree, Cramer draws a parallel with a human suffering from fever. Add one degree Celsius to the normal body temperature of 37C and the person will feel unwell and have headache. Add 2C and the suffering increases. At 3C it becomes dangerous, particularly if the person is vulnerable. 

The same goes for our planet, Cramer adds.  

“The consequences will differ at each degree and in different parts of the world: they will be most severe in places that are most vulnerable,” he says. “1.5C will always be better than 1.6C, which will always be preferable to 1.7C. Every tenth of a degree matters.” 

Biodiversity under threat 

The consequences of this global “fever” are increasingly evident, starting with the extinction of biodiversity.  

In 2015, the year of the Paris Accord, the Bramble Cay Melomy, a small rodent that lived on a speck of land off the coast of Papua New Guinea, became the first known mammal to go extinct as a result of human-caused climate change. 

“Scientists have shown that its disappearance was caused by rising sea levels submerging its habitat,” Camille Parmesan, a climate and biodiversity expert at the CNRS research centre, told FRANCE 24 in an interview in December. 

“We have also documented the disappearance of 92 species of amphibians, killed because of the proliferation of a fungus that developed as a result of climate change modifying ecosystems,” Parmesan added.  

>> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

Corals are another obvious casualty. At 1.5°C, 70% to 90% of reefs could disappear. At 2°C, the figure rises to 99%. 

Experts at the UN-backed biodiversity agency IPBES say more than a million species are currently threatened with extinction, with climate change becoming the “most significant” menace. “The more it increases, the more ecosystems are disrupted, with consequences for wildlife,” an agency report stated in 2021. 

Extreme weather 

“Each additional degree will translate into increasingly frequent and severe weather events, with ever greater consequences for the 3.3 billion people who live in vulnerable areas,” adds Cramer. 

For several years now, scientists have been investigating links between climate change and extreme weather events, a field known as “attribution science”. Their findings confirm that heatwaves, floods and hurricanes are increasing in intensity, magnitude and frequency as a result of global warming. Research has thus established that climate change made the devastating heatwave that hit India and Pakistan in March and April last year thirty times more likely. 

In this context, “decision makers should also focus their efforts on slowing down global warming” – in addition to curbing it, says glaciologist Gerhard Krinner, one of the authors of the latest IPCC report.  

“The faster climate change takes place the less time people will have to adapt,” he explains. “This in turn will increase the risk of severe shortages, famines and conflicts.” 

Tipping points 

Both experts flag the danger of reaching “tipping points” that would be extremely difficult to reverse, such as a destabilisation of the Antarctic ice cap.  

While the likelihood of catastrophic ice-sheet melting is currently still low, “it increases as the planet warms and there is a real risk of the rise in sea levels accelerating dramatically at between 1.5C and 2C", Cramer warns.   

Should the Antarctic’s permafrost come to melt, it would release vast amounts of greenhouse gases trapped under the ice, in turn further warming the planet and accelerating ice melt. Other examples of tipping points include the Amazon rainforest turning to savannah and Greenland’s ice cap melting. 

Each of these scenarios can be avoided, the experts insist, provided there is a political will to do so. 

“We now have multiple solutions that are readily available to slow down and limit climate change,” says Cramer, for whom “the obstacle is no longer innovation – but politics”.  

“Today’s efforts will make all the difference in the long term,” adds Krinner. “We can still spare ourselves those extra tenths of a degree.” 

This article was translated from the original in French.

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IPCC report calls for urgent climate action, but will governments listen?

UN climate report a 'message of hope' despite impacts hitting faster than expected

UN warns 'vampiric' water use leading to 'imminent' global crisis

France24 - World

Dozens killed as tornado and thunderstorms rip through Mississippi

Issued on: 25/03/2023 - 13:57Modified: 26/03/2023 - 10:01

FRANCE 24 Follow

Rescuers combed through rubble on Saturday after a powerful storm tore across Mississippi overnight, killing at least 25 people there and another in Alabama, leveling dozens of buildings and spawning at least one devastating tornado. The White House announced on Sunday that Joe Biden had ordered federal aid be provided to support local recovery efforts. 

The tornado stayed on the ground for about an hour and cut a path of destruction some 170 miles (274 km) long, according to preliminary information, said Nicholas Price, a meteorologist with the National Weather Service in Jackson, Mississippi.

Video taken in the town of Rolling Fork, a town of 1,700 in western Mississippi that was hit hardest, showed homes reduced to rubble, tree trunks snapped like twigs and cars that had been tossed aside. The town's water tower lay twisted on the ground.

Governor Tate Reeves, who visited the tornado-struck town of Silver City, declared a state of emergency in the affected areas.

"The scale of the damage and loss is evident everywhere affected today," he wrote on Twitter. "Homes, businesses ... entire communities."

We have submitted our major disaster declaration. The scale of the damage and loss is evident everywhere affected today. Homes, businesses…entire communities. Respond, Recover, Rebuild together. That is the mission.

March 25, 2023

In Alabama, which was also struck by the same storm system, rescuers pulled a man from the mud when his trailer was overturned, but the man died from his injuries, according to the Morgan County Sheriff's Office. That appeared to be the only reported death in that state as of Saturday afternoon.

US President Joe Biden described the images from Mississippi as "heartbreaking" and said in a statement that he had spoken with Reeves and offered his condolences and full federal support for the recovery.

"To those impacted by these devastating storms, and to the first responders and emergency personnel working to help their fellow Americans, we will do everything we can to help," Biden said. "We will be there as long as it takes. We will work together to deliver the support you need to recover."

The White House said on Sunday that Biden had ordered federal aid to the state of Mississippi to support local recovery efforts in areas affected by devastating tornadoes.

The federal funding includes grants for temporary housing, home repairs and low-cost loans to cover uninsured property losses.

Federal Emergency Management Agency (FEMA) Director Deanne Criswell would travel to Mississippi on Sunday, the White House added. Criswell told CNN that FEMA already had staff on the ground and that the American Red Cross was helping to set up shelters for people whose homes were destroyed.

'My city is gone'

Mississippi's emergency management agency said on Saturday afternoon that the death toll had risen to 25, with dozens more injured. Four people who had been reported missing earlier have been located, the agency said.

At least 12 of those deaths occurred in Rolling Fork, its mayor, Eldridge Walker, told CNN earlier in the day.

"My city is gone, but we are resilient," Walker said on CNN. "We are going to come back strong."

Jarrett Brown, a volunteer with the disaster response organization Team Rubicon who traveled in Rolling Fork, told Reuters the damage showed that the storm was inescapable for some residents.

"In some of these areas, there was no safe spot to go to," he said via a video call.

Jeremy McCoy, a constable in neighboring Yazoo County who had gone to Rolling Fork to assist with rescue efforts, told CNN of the grim situation on the ground and stepping on nails in the rubble.

"I've never seen anything like that," said McCoy. "You hope to hear somebody call, a baby crying, a dog barking or something, but hear nothing."

Tim and Tracy Harden, owners of Chuck's Dairy Barn in Rolling Fork, said in a Facebook post that they hid inside a small walk-in cooler one minute before the tornado demolished their building.

"Forever grateful to the customer with the broken arm that kept going and freed us all from the cooler," they wrote.

The National Weather Service has deployed teams to assess the damage and determine how many tornados touched down, according to Price, the meteorologist.

At least 24 reports of tornadoes, stretching from western Mississippi into Alabama, were issued to the National Weather Service on Friday night and into Saturday morning by storm chasers and observers.

(FRANCE 24 with AFP & Reuters)

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Latest California storm leaves at least two dead and breaks levee

Cyclone Freddy claims at least 326 lives in Malawi after lashing southern Africa a second time

Death toll from Brazil storm rises to more than 60

France24 - World

'Not a crime': Trump dismisses NY probe at first 2024 campaign rally in Texas

Issued on: 26/03/2023 - 07:54

NEWS WIRES

Donald Trump staged his first presidential campaign rally in Texas Saturday, brushing off his potential indictment as he railed against multiple criminal probes threatening his bid for the White House. 

The Republican addressed several thousand supporters -- far fewer than the 15,000 he had expected -- in the city of Waco as he braced for possible charges over a hush-money payout just days before the 2016 election, to a porn star alleging a sexual encounter.

Maintaining the investigation was over "something that is not a crime, not a misdemeanor, not an affair," Trump told supporters how he had been the victim of "one witch hunt and phony investigation after another."

The former president has made a torrent of increasingly bellicose statements, claiming "misconduct" by prosecutors he refers to as "human scum" who are pursuing cases against him in New York, Washington and Atlanta.

The 76-year-old -- who was impeached for inciting an insurrection -- called last weekend for protests against Manhattan District Attorney Alvin Bragg, and claimed falsely that he was about to be arrested.

"This is really prosecutorial misconduct. That's what it's called. The innocence of people makes no difference whatsoever to these radical left maniacs," he told an enthusiastic crowd.

For loyal followers, the lines were likely familiar, with the appearance marking a thrilling opportunity finally to see the ex-president at a rally.

As Trump spoke in the background, Hungarian-American retiree Marianna Bodrogi told AFP the occasion marked "the first time I've seen Trump in person." 

"I love him, he's our savior," the 69-year-old said.

'Feeling his spirit' 

Some of those arriving in Waco for the Trump rally came from other states, and said they were eager to see their candidate returned to the Oval Office, with many wearing MAGA caps or waving flags touting his campaign.

"We have huge power behind Donald Trump that has yet to be unleashed," said Kelly Heath, 49, who lives in Georgia. "You will be shocked."

Trump is believed to be the frontrunner to be the Republican nominee in the 2024 presidential election.

The chasing pack, led by Florida Governor Ron DeSantis, was initially reticent in its criticism of the ex-reality TV star, but has recently begun criticizing his character and the constant whiff of scandal that surrounds him.

Physician Felicia Macik, a Waco resident in the crowd, told AFP that, "getting ready to move forward into the new election season, it's been just real inspiring."

The 54-year-old said that among the rally's joys were "just seeing him in person and feeling his spirit and making our presence known here."

At the end of the rally, the ex-president departed on his plane, which served as part of the background for his speech.

'Death & destruction' 

Trump is under federal investigation for his efforts to overturn his 2020 election defeat and inciting the deadly riot at the US Capitol that his supporters launched to halt the peaceful transfer of power to Joe Biden.

Commentators noted that he pointedly neglected to call for protesters to be peaceful this time around. 

In the early hours of Friday, Trump issued a dark warning about the consequences of an indictment, predicting "potential death & destruction" that "could be catastrophic for our Country."

He suggested that Bragg, who is leading the hush money probe, was a "degenerate psychopath that truly hates the USA."

Trump's choice of Waco for his rally was laden with symbolism -- the city is marking the 30th anniversary of a deadly standoff between an anti-government cult and federal agents, and has become a touchstone for far-right fringe activists glorying in its history of government resistance.

Some Trump supporters trickled into the Waco Siege Memorial on Friday to commemorate the 80 or so people who died in the 1993 standoff at the compound of the Branch Davidian sect, which was besieged by federal agents.

Trump, however, made no mention of the episode Saturday evening.

His spokesman was quoted by US media as pointing to the choice of the central Texas city for its ease of access to others across the state.

(AFP)

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Nikki Haley announces 2024 US presidential run as first Republican to challenge Trump

Trump arrest decision postponed as grand jury session called off

Witnesses in probe of Trump election meddling 'may have lied under oath'

France24 - World

Russia accuses Azerbaijan of violating ceasefire agreement with Armenia

Issued on: 25/03/2023 - 18:32Modified: 25/03/2023 - 18:38

NEWS WIRES

Russia on Saturday accused Azerbaijan of violating the Moscow-brokered ceasefire that ended the 2020 war with Armenia, by letting its troops cross over the demarcation line. 

"On March 25... a unit of the armed forces of Azerbaijan crossed a line of contact in the district of Shusha, in violation" of the agreement of November 9, 2020, the Russian defence ministry said in a statement. 

It said Russian peacekeepers "are taking measures aimed at preventing escalation... and mutual provocations." 

Earlier on Saturday, Azerbaijan's defence ministry said it has taken control of some auxiliary roads in its Armenian-majority breakaway region of Nagorno-Karabakh over which it has fought two wars with arch-foe Armenia.

The ministry said "necessary control measures were implemented by the units of the Azerbaijan Army in order to prevent the use of the dirt roads north of Lachin" for arms supplies from Armenia.

The sole road linking Karabakh to Armenia, the Lachin corridor, has been for months under Azerbaijani blockade, which Yerevan says has led to a humanitarian crisis in the enclave.

Occasional shootouts have broken out along the Armenian-Azerbaijani border and in Karabakh since a Russian-mediated truce ended six-weeks of fighting in autumn 2020.

Last week, Armenian Prime Minister Nikol Pashinyan warned against a "very high risk of escalation" in Karabakh.

Armenia has also accused Russian peacekeepers of failing to protect ethnic Armenians living in the restive region.

When the Soviet Union collapsed in 1991, ethnic Armenian separatists in Karabakh broke away from Azerbaijan. The ensuing conflict claimed some 30,000 lives.

(AFP)

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Thousands rally in Nagorno-Karabakh to protest blockade of Armenia land link

Armenian PM raises Russian peacekeeper 'problems' with Putin

On the ground

Thousands of Armenians trapped in Nagorno-Karabakh face humanitarian crisis

France24 - World

Russia pardons over 5,000 convicts after fighting in Ukraine with Wagner Group

Issued on: 25/03/2023 - 16:14

NEWS WIRES

More than 5,000 former criminals have been pardoned after finishing their contracts to fight in Russia's Wagner mercenary group against Ukraine, the founder of Wagner, Yevgeny Prigozhin, said on Saturday.

Wagner Group, originally staffed by battle-hardened veterans of the Russian armed forces, took on a much more prominent role in the Ukraine war after the Russian army suffered a series of humiliating defeats last year.

Prigozhin emerged from the shadows and recruited thousands of men from prisons, offering them the chance of freedom in return for serving in some of the most dangerous battles in Ukraine.

"At the present time, more than 5,000 people have been released on pardon after completing their contracts with Wagner," Prigozhin, a close ally of President Vladimir Putin, said in an audio clip posted on Telegram.

Prigozhin said just 0.31% of those pardoned after Wagner service had gone on to commit crime, a figure he said was 10-20 times less than the standard indicators.

Prigozhin, sometimes dubbed "Putin's Chef" for his sprawling catering businesses, is the most powerful of a group of Putin allies who now control what are essentially private armies that recruit top military officers, former spies and convicts.

The United States casts Prigozhin as an oligarch and has sanctioned him for attempts to interfere in U.S. elections and for spreading Russian disinformation across the globe.

Prigozhin, who served nine years in prison in Soviet times for robbery and other crimes before going into business during the 1990s, has admitted interfering in U.S. elections and acknowledged for the first time his role in founding Wagner.

Wagner, which has fought in Libya, Syria, the Central African Republic and Mali, casts itself as the most battle-hardened mercenary group in the world.

It dismisses Western criticism of what it says are sometimes harsh methods and strict discipline by pointing to the use of private military contractors by the United States and its allies around the world.

(Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Russian infighting

Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin

AS IT HAPPENED

Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine

AS IT HAPPENED

Wagner announces opening of recruitment centres in 42 Russian cities

France24 - World

Elite French gendarme shot dead in Guiana operation

Issued on: 25/03/2023 - 16:48

NEWS WIRES

An elite French gendarme was shot dead in France's overseas territory of French Guiana in South America while taking part in an operation against illegal gold mining, the French presidency said Saturday.

The member of the gendarmerie's GIGN, its elite tactical unit, was killed during the operation in Dorlin in the centre of the French territory, said a source close to the matter, asking not to be named.

The Actu17 website, which first reported the incident, said it took place overnight Friday to Saturday.

The French presidency in a statement confirmed the officer, named as Arnaud Blanc, had been killed and said President Emmanuel Macron "hailed his courage" and presented condolences to his partner and two children.

It said that the operation had been conducted jointly with French armed forces deployed in the territory.

Macron had asked the responsible government ministries to continue the fight against the "scourge" of illegal gold mining in Guiana, it added.

French authorities fear the illegal gold extraction is a major source of pollution into sensitive water systems.

In 2022, the French authorities carried out more than 1,000 patrols in the Guiana forest against illegal gold mining, seizing 59 kilograms (130 pounds) of mercury and five kilograms of gold, according to a report from local authorities. 

Local mining operators say 10 tonnes of gold are illegally extracted from French Guiana each year by unauthorised gold miners known locally as "garimpeiros".

French Guiana is one of several significant overseas territories which remain part of France and span South America to the Indian Ocean to the Pacific.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

French Guiana struggles with scourge of cocaine smuggling

The Observers

Illegal fishing in French Guianese waters and an alarming plastic surgery trend

Perspective

Illegal gold mining: A disaster for the Yanomami people of Brazil's Amazon rainforest

France24 - World

Mohamed ElBaradei: 'The Iraq war was about regime change, not WMDs'

Issued on: 24/03/2023 - 17:23

Marc Perelman Follow

Mohamed ElBaradei was director general of the International Atomic Energy Agency (IAEA) from 1997 until 2009. In an interview with FRANCE 24, he reflected on the US-led invasion of Iraq 20 years ago this week, which he opposed. "If I now look in hindsight, it was not really about weapons of mass destruction. It was about regime change," he said. ElBaradei added: "They (the US) thought the best pretext was to say that Saddam Hussein was linked to al Qaeda and had WMDs (...) They didn't really have any evidence. It was all about belief. And they started a slew of deception and misinformation."

"When we went to Iraq, we couldn't see anything. There was absolutely no whiff of a nuclear weapons revival. We went to a war that should not have been (waged). And now we realise that it's a war that has a horrible human cost, in terms of the Iraqis; horrible implications for the region, in terms of terrorism, radicalism," ElBaradei told FRANCE 24.

He added: "Saddam Hussein was a dictator, there's no question about it. But do you go into a country, destroy a country completely, just to get rid of a dictator? This is a question we see in many countries and we need to understand that this is not the way. Regime change, if it happens, has to come from within. You cannot impose a political system; you cannot impose democracy." 

ElBaradei also regretted the fact that no one has been held accountable for the war. "There was no accountability whatsoever (...) More importantly, did we do anything to make sure that we do not repeat such a catastrophe, such a disaster? I don't think we did."

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

War-scarred Iraq faces instability, corruption 20 years after US-led invasion

REVISITED

Iraq, 20 years on: Fallujah bears brunt of legacy of a brutal war

MIDDLE EAST MATTERS

Two decades after invasion of Iraq, shadow of war still looms large

France24 - World

Gendered misinformation is threatening women's rights and democratic institutions

Issued on: 24/03/2023 - 15:22

Erin Ogunkeye

The recent resignations of high-profile female leaders, the anti-Amber Heard cyberbullying operation after her trial against Johnny Depp and the mass harassment of female rights activists have one common thread: the use of gendered disinformation campaigns that are often monetized by digital platforms. The global phenomenon risks not only discouraging women from participating in politics, but also threatens democratic institutions. Erin Ogunkeye speaks to gender equality expert Lucina Di Meco, who spearheaded a report on the patterns and motives driving the attacks. We also take a look at growing cases of rape and sexual abuse at a displacement camp in eastern Democratic Republic of Congo.

Scotland's First Minister Sturgeon announces resignation after 8 years in office

New Zealand's PM Jacinda Ardern announces she will step down in February

#The 51%

Johnny Depp v Amber Heard: What it means for the #MeToo movement

France24 - World

Bird flu: The next pandemic?

Issued on: 24/03/2023 - 17:01Modified: 24/03/2023 - 17:54

Valérie DEKIMPE

It has ravaged farms, decimated wild birds and spilled onto mammals. Could avian flu spark the next human pandemic? The Down to Earth team takes a closer look.

Ducks ‘most vulnerable species’ in France 

Jean-Christophe Dardenne is a duck farmer in France's southwestern Gers region. Normally, his flocks would be used to roaming freely in the fields, but not anymore. A bird flu epidemic that has gripped Europe for over a year has forced authorities to impose a lockdown on farms across the country. It's been tough to handle, says Jean-Christophe, who doesn't have the necessary equipment to keep his animals indoors.

"Some flocks will never get to see the sun and daylight," he complains, adding that animals kept indoors will grow less quickly, leading to a loss in meat and foie gras production.

Jean-Christophe is among a lucky few to have been spared so far by the disease. But he lives in constant fear that one day the flu will be detected on his farm, and his ducks culled by local authorities. 

"To me this type of management is absurd," he says. "It worries me a lot for the future."

Europe's worst outbreak

The highly infectious strain of bird flu has been ripping through farms for a number of years. Influenza A, also known as H5N1, was first detected at a goose farm in China in 1996. It can spread through entire flocks of birds through the animals' droppings and saliva. 

This is the fourth wave of avian influenza to grip Europe since 2015, but also its worst outbreak on record, with nearly 50 million poultry culled in 2022. France ranks among the countries hit hardest by the disease, with nearly 16 million poultry killed to prevent the spread of the virus.

The way the disease is expanding has also set off alarm bells. It usually flares up in autumn before fading away in spring and summer. This outbreak, though, has defied all seasons. 

But what really has scientists concerned is the flu's pandemic potential, as infections have been reported across a large spectrum of birds and other species, including mammals. 

A Covid-19 scenario? 

There's one question on everyone's minds: what about human transmission? H5N1 is currently considered a low risk to humans. But health authorities are on high alert. The more it continues to spread, the greater the chances are that it may evolve. 

At France's National reference lab for avian influenza, every mutation is being watched closely to avoid this scenario. Samples from farms and wildlife collected across the country end up here for analysis. 

Beatrice Grasland, a virologist, confirms the virulence of this outbreak. In 2022, they recorded 1,400 outbreaks in farms. 

"It's unprecedented, nearly three times the numbers we had in previous outbreaks," she says.

For now, it's an avian virus, but the team of scientists is monitoring its possible transmission to other species, mammals in particular.  A domestic cat recently became infected: a potential warning sign, according to Grasland.

 "A single replication of the virus in this cat created mutations that enable the transmission of the virus among mammals," she warns.

Unlike the Covid-19 pandemic, the influenza vaccine already exists. But a bird flu pandemic could still wreak havoc. 

 "We're potentially dealing with a virus we humans have never encountered before. We would be facing an epidemic like we've never seen before and we would need to act very fast," Grasland explains.

Wild birds, hosts and latest victims of the virus

Scientists have been taken aback by the magnitude of this outbreak, mostly because wild bird mortalities have reached unprecedented levels.

Wild birds are usually the hosts and transmitters of the disease, but they are able to withstand the virus. Now, they've become the latest victims.

"In France, two major groups of wild birds have been affected: birds of prey, which is unheard of. Then, we have seabirds," explains Cedric Marteau from the French League for the Protection of Birds (LPO). 

The rate of infection among France's sole gannet colony in Brittany has been spectacularly high. More than 40 percent of adults have died and 90 percent of chicks. 

"It will be very difficult for bird populations to recover," warns Marteau. His main concern now is that species threatened with extinction could suffer a similar fate.

In the outskirts of Paris, the death toll among wild birds has also risen sharply. Some 1,400 dead birds were collected in under three weeks in February: mainly seagulls, but also ducks, a swan and moorhen.

"I’ve never seen anything like it," says Sébastien Viprey, Biodiversity officer for the Paris-Grand Orly region.

Vaccine rollout by 2023

For veterinary officials, it's become increasingly clear that the epidemic won't be tamed without resorting to vaccines. 

Vaccines are set to be rolled out in French farms starting in September 2023, according to a deadline set by the government. Jean-Luc Guérin, from the French National Veterinary School in Toulouse, is in charge of carrying out trials before the vaccination campaign officially begins. 

His team has partnered with farms in order to test two different vaccines in real-life conditions. They monitor the animals to detect antibodies as well as conducting molecular tests to make sure the virus does not continue to circulate silently among flocks. 

"In France, we know that ducks play a major role in what we call the 'dynamics of infection'. That means that if we are able to contain infections in ducks, then we'd be making great strides in the fight against the disease," says Guérin.

One of the main challenges with the avian influenza vaccine is being able to certify that the animals that get jabbed aren't healthy carriers of the disease, he explains. That has long fuelled scepticism in the international community, but for Guérin we have gone past the point of debate.

"We can see quite clearly that the nature of the risk has changed and we no longer have a choice," he concludes. 

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Bird flu found in foxes near Paris, says animal health organisation

Science

Tens of millions of birds culled, but avian influenza continues to spread

epidemic

Largest global bird flu outbreak ‘in history’ shows no sign of slowing

France24 - World

'The pension age cannot be same for everybody': EU Commissioner for Jobs and Social Rights

Issued on: 24/03/2023 - 18:51

Armen GEORGIAN Follow

Talking Europe speaks to the European Commissioner for Jobs and Social Rights, Nicolas Schmit. With anger growing in France about the government's push to increase the retirement age from 62 to 64, and the EU facing an ongoing cost-of-living crisis, his portfolio is very much in the spotlight –  including recommendations to encourage a Minimum Income for all.

"The pension age cannot be the same for everybody […] There has to be a criteria of hardship taken into account." For Schmit, the French government's reforms to the pension age cannot be a one-size-fits-all solution. The EU's Commissioner for Jobs and Social Rights said any raising of the retirement age must go hand-in-hand with programmes to ensure that people at the end of their careers do have realistic employment opportunities. "If you want people to work longer, you have to prepare them to work longer. That’s about working conditions, investing in their skills, they might evolve and change the way they work. If you consider that someone might work the same way when they are 20 as when they are 64, then this is not realistic."

At the heart of Commissioner Schmit’s portfolio are European citizens' Social Rights. The EU announced last year an objective to lift 15 million people out of poverty by 2030. Schmit reiterated his commitment to that goal, and outlined his Commission’s recommendations as to how member states should advance: "Not just by having a better minimum income which allows you to have a decent life, but also by being included in society, to find a job, to be skilled, to have decent housing at an affordable price. These are elements which help to combat poverty, so I think what we need to combat poverty is a comprehensive approach." Although many of the proposed measures are national competencies that are up to member states to adopt, for Schmit, the EU’s vigilance can ensure progress is achieved. He said: "We will use the recommendation, and we will follow up on member states policies precisely to get poverty down, and to achieve the objective of at least 15 million people out of poverty."

On a more everyday level lies the question of employment status for so-called platform workers – for example, delivery riders for companies like UberEats. While many of the companies themselves are opposed to overly strict rules that would give workers full employment rights, the EU Council is currently debating new protections – with the Swedish Presidency of the Council seeking a compromise. For Schmit, any deal "has to have an impact on the living and working conditions of the platform workers. Which does not mean that every platform worker should become an employee, but those who are employees should be treated as employees, with all the rights and all the benefits that employees get". To counter arguments from the companies that they require that flexibility to survive, Schmit insisted that this shouldn't come at the expense of workers' rights. "Platform [work] does not mean that you have to be self-employed, or you should not have the normal health insurance, pension and also at least minimum wage."

Finally, with the cost-of-living crisis continuing to bite across the bloc, and small- and medium-sized company bankruptcies spiking in the fourth quarter of last year –  up over 25 percent on the previous quarter – Schmit insisted that the increase in EU subsidies during and after the Covid-19 pandemic had helped many survive, but that the distribution of further aid should prioritise companies that are most likely to thrive. He said: "Those who have the strength, who have the potential to continue, they have to be supported, but that cannot mean that you support everyone (...) We have to have a more cautious view on that, but certainly we have to allow small- and medium-sized companies to continue, because after Covid we have inflation and some of them also struggle with rising prices."

Programme produced by Isabelle Romero, Perrine Desplats and Sophie Samaille

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Pension reform: French government will not 'yield to violence', says Macron

At least 457 people arrested, 441 security forces injured in violent French pension protests

FRANCE IN TURMOIL

‘Democracy at stake’: French protesters vent fury at Macron over pension push

France24 - World

France passes controversial AI surveillance bill ahead of 2024 Olympics

Issued on: 24/03/2023 - 16:21Modified: 24/03/2023 - 16:23

Peter O'Brien Follow

French legislators on Thursday passed a bill to power up police surveillance using artificial intelligence. The move comes ahead of the Paris 2024 Olympics, which will see millions descend on the French capital. The law will allow authorities to use software to identify potential threats such as dangerous crowd movements and abandoned bags. It forbids the use of biometric identification such as facial recognition, but activists argue it nevertheless opens the floodgates to potentially discriminatory and privacy-harming automated surveillance.

Noémie Levain of data rights group La Quadrature du Net calls the bill "the worst technological turning point of the last few years in France".

"We're giving the police immense powers of analysis and inspection over us and over our bodies," she said. "This law hides this under the pretence of experimentation."

Meanwhile, MP Philippe Latombe, who is in favour of the bill, argues that safeguards exist so that only companies that adhere to French and European Union regulation, and keep data on French soil, will be allowed to provide the software.

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French MPs battle over AI video surveillance cameras at Paris Olympics

Paris 2024

Macron kicks off Olympic countdown 500 days before Paris Games

Paris Olympics fans call ticket pack ‘a racket’ amid rocky start to sales

France24 - World

Himalayas: The climate time bomb threatening India

Issued on: 24/03/2023 - 11:16

In the world's highest mountain range, global warming threatens thousands of glaciers, resulting in increasingly frequent natural disasters: landslides, avalanches and glacier collapses. Our reporters Alban Alvarez and Navodita Kumari travelled to the small northern Indian state of Uttarakhand, where these disasters are compounded by a rush to develop infrastructure such as hydroelectric dams.

Up in the foothills of the Himalayas, the region of Uttarakhand is getting the Indian government’s attention. The state of 10 million inhabitants, bordering both China and Nepal, has become a vast open-air building site. The government of Indian Prime Minister Narendra Modi fully intends to take advantage of the region’s geographical position to make it a hub for renewable energy

India, the world’s third-biggest carbon emitter, which gets 80 percent of its electricity from coal, is counting on the large-scale construction of hydroelectric power stations in the region to achieve carbon neutrality by 2070. Uttarakhand certainly has assets: the state is home to dozens of rivers, especially the Ganges and the Yamuna, the country’s largest waterways. But in addition to being located in a seismic zone, Uttarakhand is threatened by global warming, resulting in the accelerated melting of its glaciers. 

For the past decade, the region has experienced natural disasters every year: landslides, avalanches, glacier collapses and even "cloudbursts" – sudden storms that can destroy a valley in a few minutes. In 2013, some 10,000 Hindu pilgrims died there during sudden bad weather while praying at a religious site. The bodies of almost 4,000 of them were never found.

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Climate change: India devastated by recurring natural disasters

Rescuers search for missing after glacier unleashes flash flood in Indian Himalayas

Scores missing as Himalayan glacier bursts in northern India

France24 - World

Small businesses in Lebanon struggle to stay afloat amid lira’s endless fall

Issued on: 25/03/2023 - 15:00

Rawad TAHA

Lebanon's ongoing economic crisis has left countless individuals and businesses to adapt to the harsh realities of the collapsing economy. FRANCE 24 met with Pierre, an officer in one of the state's security agencies, and Houssam, the owner of a trendy café in Beirut, who explain the challenges to sustaining their livelihoods.

Before the crisis began in 2019, Pierre enjoyed a comfortable salary of 3 million Lebanese lira (equivalent to $2,000) per month, along with a range of social benefits. However, as the Lebanese lira dramatically collapsed from 1,500 lira to one US dollar (USD) in 2019 to more than 120,000 lira to one USD in 2023, his salary lost 98.5 percent of its value, leaving him in financial straits.

The state's security agency reduced the working hours of its officers in response to the crisis, requiring Pierre to work only three days a week. Although the state recently tripled his salary to nine million lira, his monthly earnings now barely reach $100 -- a mere five percent of his pre-crisis salary.

To make ends meet, Pierre took a second job at Houssam's trendy café, which pays him in "fresh dollars" (i.e., strong currency, usually USD), ensuring he can sustain his wellbeing amid the country's deteriorating economic situation and soaring inflation.

Meanwhile, Houssam El Eid, a small and medium-sized enterprise (SME) owner in Gemmayze, a trendy neighbourhood in Beirut, has faced his own set of challenges. His café is a popular spot for young Lebanese and students who flock to Gemmayze for its lively atmosphere, variety of dining options, and the fast internet service provided by Houssam's café. 

The fast internet is especially valuable for those who need it for study or work, as it is not always available in everyone's home. Gemmayze is known for its picturesque, narrow streets lined with historic buildings, fashionable boutiques, and vibrant nightlife, making it a must-visit destination for tourists and locals alike.

The currency fluctuations forced Houssam to price his products and services in dollars, protecting his business from the volatile exchange rate. He has also had to navigate the challenges of increased expenses, such as dollarized electricity costs, and staffing difficulties, as skilled workers leave the country for better opportunities. Despite these hurdles, Houssam's café continues to operate, serving as a lifeline for employees like Pierre who rely on the fresh dollar wages it provides.

"During the crisis, many workers moved from the city to rural areas. At some stage, businesses could not maintain their staff. However, pricing in dollars has allowed us to pay staff in dollars, even though we cannot pay the same salaries as before."

Speaking on the impact of currency exchange and pricing on SMEs, El Eid says, "Before pricing in dollars, our business was affected negatively on an hourly basis due to the fluctuating exchange rate. The change in the exchange rate made us lose money." 

"If I sold an item for one dollar," El Eid explains, "I had to change the price of the exchange from 100,000 to 118,000 lira; if not, I would incur an 8,000 lira loss. However, updating the exchange rate during the day helped mitigate some of these losses." Before this adjustment, businesses used to price every other week and wait for competitors, resulting in a poorly functioning market.

When asked about the survival of SMEs in Lebanon, El Eid says, "The survival of SMEs depends on various factors. For instance, small markets, grocery stores, and even supermarkets survive because people will always need to buy essentials, even though their spending habits may have changed. The situation differs in coastal areas compared to villages and varies across different sectors and the target audience."

He notes that high-end and elite brands in the Food & Beverage sector retained their customer base, while smaller shops and commercial chains catering to the masses have been slightly affected. Still, those who were hit the most were businesses catering to the middle class and the youth, as thousands left the country and emigrated.

El Eid also addresses the electricity crisis and its impact on SMEs: "The electricity crisis in Lebanon has been a massive burden, with businesses now paying thousands of fresh dollars, which is not reflected in the prices they can sell at. Previously, electricity and utilities in the Food & Beverage sector should have constituted a maximum of five percent of total sales, but now these costs have risen to above 10 percent."

He adds that SMEs suffer, and staying in the market is more challenging as a service, that used to cost $10 now costs $7 or less because people can no longer afford it, despite businesses having higher running costs.

El Eid emphasizes the need to define Lebanon's role in the economy and its prime offerings for the region and the world, questioning what Lebanon should focus on and whether tourism and the crisis-hit banking sector should continue to play a central role or perhaps other sectors should be further developed.

He concludes, "Everything is based on the economy, and Lebanon will continue to struggle without a clear economic direction. Defining Lebanon's economic identity and creating a strong plan, roadmap, and reforms, and a new political class will be essential for the country's future progress."

Pierre shares a similar vision to Houssam's, and their stories are not unique, as many Lebanese citizens have been forced to find additional sources of income and adapt their businesses due to the economic downturn

"Although my financial situation is dire, I feel it's my duty to continue serving my country in one of its security agencies," Pierre said. 

"I remain hopeful that the situation will eventually improve, but deep down, I know that the ruling political elite is corrupt and that real change is desperately needed. I wish the October 17, 2019 protests had been able to bring about real change, but for now, I have no plans to leave the country and leave the rest of my family here."

 

 

This situation is particularly challenging for those who used to rely on a single, stable income from the government. The crisis has also led to a sharp increase in unemployment rates and the closure of numerous small and medium-sized enterprises (SMEs), exacerbating the financial hardships faced by the country's population.

As Lebanon struggles to find a solution to its economic woes, individuals like Pierre and Houssam continue to adapt to the new reality, taking on extra work, seeking alternative sources of income, and finding innovative ways to keep their businesses afloat. The resilience of the Lebanese people is evident as they navigate through these challenging times. Still, a long-term solution to the country's economic problems remains crucial to ensure a better future for all.

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Lebanese depositors storm banks amid historic economic crisis

'Nothing more to lose': Lebanese woman holds up bank to pay for sister's cancer treatment

Beirut explosion justice postponed as renewed inquiry is rejected

France24 - World

US, Canada strike deal on curbing illegal migration

Issued on: 25/03/2023 - 06:57

NEWS WIRES François RIHOUAY

President Joe Biden laid out a vision of world-leading US-Canadian economic cooperation in a speech to Canada’s parliament Friday, and announced that the giant neighbors had reached a deal on curbing illegal migration.

Standing ovations by Canadian lawmakers punctuated Biden’s roughly half-hour speech in Ottawa that was thick on praise for North American unity—a sentiment matched earlier when Prime Minister Justin Trudeau delivered his own address.

“Americans and Canadians are two peoples, two countries, in my view sharing one heart,” Biden said, getting cheers when he vowed Canada will “always be able to count on the United States.” 

Biden signalled a resolution to one irritant in the close relationship, with a deal on managing the growing issue of undocumented migration on their lengthy border.

“The United States and Canada will work together to discourage unlawful border crossings,” he said. The arrangement will see undocumented asylum seekers crossing from the United States into Canada turned back, while Canada will simultaneously expand the pathway for legal entries.

The plan—similar to a crackdown on the much more heavily used US-Mexican border—has been criticized by migrants’ rights activists. However, Biden and Trudeau are both under political pressure to relieve their badly strained immigration systems and Biden said that regardless, “welcoming refugees and asylum seekers is a part of who Canadians and Americans are.” 

The deal will have “devastating impacts on refugee claimants who are already at extreme risk,” Amnesty International’s Julia Sande told AFP. “It will push people to more dangerous crossings in either remote areas or relying on smugglers.”

Biden opened his speech with a nod to Canadian bilingualism, greeting parliamentarians with “good afternoon” and “bonjour”—joking that this was as far as he’d got in four years of French at school.

And the bonhomie flowed from then on.

Biden laid out a vision of the neighbors being ever more closely bound with the joint goal of building high-tech economies and reinforcing supply chains for things like semiconductors and critical minerals used in electric vehicle manufacturing, saying: “We’re going to write the future together.”

Trudeau earlier greeted Biden at the parliament building, saying Canada has “no greater friend and ally than the United States”—a message underlined through the gift to Biden of a chocolate bar from Peace by Chocolate, a brand started by Syrian refugees.

NORAD, China, Haiti

Face-to-face talks between Biden and Trudeau covered a range of areas where both sides are pushing for improvements.

The US government has been pressuring Canada to increase its defense spending, which in 2022 was just 1.33 percent of GDP. This is scheduled to rise to 1.59 percent from 2026, but that’s still well below the NATO alliance requirement of a minimum two percent of GDP spending.

A joint statement said that Biden and Trudeau agreed to modernizing their countries’ joint air defense alliance, NORAD, with Canada putting billions of dollars into improved radar and fighter aircraft infrastructure.

The two leaders also reaffirmed support for pro-Western Ukraine “for as long as it takes” in its war to push back Russian invasion, and issued a warning to China.

“Canada and the United States acknowledge the serious long-term challenge to the international order posed by the People’s Republic of China, including disruptive actions such as economic coercion, non-market policies and practices, and human rights abuses,” the statement said.

“While we will cooperate with China in areas of mutual interest, such as on climate change, we remain committed to ensuring our ability to compete effectively with China on a level playing field.”

At a joint news conference with Trudeau, Biden said he believed China has not sent arms to Russia after President Vladimir Putin’s forces invaded Ukraine, saying: “Doesn’t mean they won’t, but they haven’t yet.”

“I don’t take China lightly. I don’t take Russia lightly,” he added, while also suggesting that reports of their rapprochement had probably been “exaggerated.”

The United States and Canada are among the countries that have provided strong support to Kyiv.

Closer to home, the two leaders said they “remain concerned about deteriorating security in Haiti,” but did not say whether progress had been made on long-discussed plans for an international intervention force to stabilize the chaotic Caribbean nation.

Trudeau announced an additional Can$100 million (US$73 million) in humanitarian relief and training for Haitian police, and a plan to welcome 15,000 more migrants from Haiti, Colombia, Ecuador and other nations in the Western Hemisphere.

(AFP)

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Migrants make dangerous journey back to US from Canada

Biden visits US-Mexico border for first time since taking office

REPORTERS PLUS

From Brazil to Canada: the new odyssey for African migrants

France24 - World

'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth

Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37

Sam BALL

The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.

France24 - World

'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war

Issued on: 09/03/2023 - 17:46

Sam BALL

The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.

France24 - World

Nigeria's education crisis: 20 million children out of school

Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49

Sam BALL

Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.

Valeurs Actuelles

VA+ agressé : derrière la violence gratuite, l’inquiétude des journalistes de droite

Au début des années 2000, l’écrivain Marc Dugain achevait son roman phare, Heureux comme Dieu en France. Deux décennies ont passé. La France s’est archipellisée, le sectarisme en a profité pour proliférer. A tel point que la maxime mériterait d’être actualisée. “Malheureux comme un journaliste de droite en France” sied mieux à l’époque. En 2023, l’adage prend même tout son sens. Baudouin Wisselmann a créé VA+, la chaîne Youtube de Valeurs actuelles, en 2019. Il y a quelques semaines, il se rend, accompagné de son cadreur, à Saint-Etienne. Déclassement économique, insalubrité, insécurité… Depuis plusieurs années, la commune de la Loire, classée parmi les plus pauvres de France, est à la dérive. Symbole de cette agonie ? Le quartier de Beaubrun-Tarentaize. En 2014, Le Monde publiait un article intitulé Saint-Etienne, capitale des taudis, avec, pour illustration, la photographie d’un immeuble vétuste de ce ghetto, détruit depuis lors. De vitrines baissées en commerces qui mettent la clé sous la porte, les habitants déplorent un quartier à l’abandon, délaissé par les pouvoirs publics. « A Beaubrun-Tarentaize vit une population aux revenus modestes, qui subit de plein fouet les conséquences de la mondialisation, et qui s’inquiète de la fermeture de nombreux commerces, confie Baudouin Wisselmann. Alors, logiquement, on décide d’interviewer des Stéphanois pour avoir leur ressenti sur la situation. »

🔴 « Tu vas frapper un journaliste ? » – « Oui je m’en fous »

À Saint-Étienne, @Baudouin_wissel et notre cadreur ont été pris à partie par des militants de gauche peu soucieux de la liberté de la presse.

Reportage disponible sur @VAplus_ : https://t.co/5QnYQKl6U2 pic.twitter.com/PsPn1A7Ty3

— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 17, 2023

Ce qui en agace certains. Plus particulièrement ce groupe de quadragénaires, capuches sur la tête, style altermondialiste, qui suit nos journalistes depuis plusieurs minutes. « On les avait déjà remarqués, mais on n’y prêtait peu attention, on pensait qu’ils étaient inoffensifs. Alors qu’on revient vers le centre-ville pour interroger une habitante, l’un d’eux lance : ne répondez pas, c’est des fachos ! Wesh les FAF ! » L’anathème, éculé, n’atteint plus Baudouin depuis longtemps. Le chef de VA+ tente de nouer un dialogue. « Viens discuter ! T’es stressé ? » En vain. En guise de réponse, l’un des opposants enfile un masque Covid. Avec ce tissu, il fait coup double : il sait qu’il échappe à la fois au débat et à la caméra. Un autre en profite pour faire valser la bonnette VA+. « Un classique. On est devenus champions du monde de ramassage de bonnettes » , ironise notre journaliste. Si seulement l’offensive s’était arrêtée là. La situation s’envenime. Les militants anticapitalistes décrètent l’équipe de VA+ persona non grata. L’un deux crache sur Baudouin. Qui décide de riposter. Les deux opposants en viennent aux mains. Ils sont seulement séparés in extremis par deux passants. « On n’a pas déposé de plainte car il n’y pas de blessure ni d’ITT, mais il y a un préjudice moral. Je suis père de famille, la question de la sécurité se pose. »

Pour l’heure, VA+ sillonne la France sans garde du corps. Le jeune média a appris à grandir avec le dogmatisme de ses contradicteurs. Quoi qu’il en coûte. « C’est devenu notre quotidien depuis que notre chaîne a du succès [371 000 abonnés sur YouTube] », admet Baudouin Wisselmann.

Censure et intimidations

Les exemples sont légion. Comme ce jour de novembre 2021, dans les rues de Lyon. L’insécurité gangrène le quartier de la Guillotière. L’enclave lyonnaise est même devenue, à coup de cambriolages et de banditisme, une zone de non-droit au sein de la ville des frères Lumière. Alors VA+ décide de passer au peigne fin les environs. Alors qu’un journaliste de VA+ sonde des habitants du quartier, aux mains des trafiquants de drogue et des caïds, quelques membres du collectif la Fourmi Rouge l’observent, le scrutent. Rapidement, ils le prennent en filature. Durant de longues minutes, une sorte de course-poursuite s’engage. Les militants finiront par jeter l’éponge. Bis repetita à Marseille quelques mois plus tard. Une poignée de racailles l’invectivent dans la rue. « A titre personnel, j’ai déjà été pris à partie à Lille et Villepinte par des militants d’extrême-gauche. Ils nous ont pris notre bonnette, à chaque fois avant des meetings d’Eric Zemmour », rappelle Baudouin Wisselmann. Anne-Lorraine Rousseau, ex-journaliste de VA+, est bousculée alors qu’elle couvre une manifestation. « La gauche militante ne supporte pas qu’on fasse notre travail. Alors il décident de tout mettre en œuvre pour l’entraver ».

Angles modifiés, quartiers sciemment évités, questions retoquées… Pour sauver sa peau, VA+ est contraint de se brider, voire de se censurer. Quid du microcosme journalistique ? La corporation semble s’habituer à ces dérives… lorsqu’elles touchent des journalistes de droite. Alors que les agressions de journalistes de France 3 ou BFMTV sont copieusement relayées dans la presse, les prises à partie par des militants féministes et antifa de Jordan Florentin (Boulevard Voltaire), en mars, et de Maud Koffler (ex-Livre-Noir), fin 2021, sont elles passées sous silence. « Après la publication de vidéo de mon agression sur Instagram, j’ai reçu des messages de soutien de quelques confrères, mais en perso seulement, déplore Baudouin Wisselmann. Comme si beaucoup d’entre eux ne souhaitaient pas s’exposer par peur d’éventuelles représailles. » 2023, ou craintif comme un journaliste en France ?

Pour consulter le reportage intégral sur le délabrement de Saint-Etienne, rendez-vous sur l’offre Rejoindre de VA+

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

'Some officers think everything is allowed': Sociologist deplores French police brutality

Issued on: 25/03/2023 - 17:55

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Tensions are rising in France after President Emmanuel Macron in a televised interview Wednesday refused to compromise on the government’s controversial pension reform bill. As peaceful demonstrations turn to social unrest, police forces are picking up their batons and using them on protesters.

Hundreds of people have been arrested since Thursday, which saw one of the largest demonstrations so far this year, since protests broke out against Macron's pension reform bill.

Many were wounded due to clashes with police forces, who also counted numerous injuries among its officers.

“The problem is, the police forces are used in France when there is no room for negotiation, so they are pushed by the government to be aggressive...that’s why some of the officers think that everything is allowed and they can beat or aggress some people”, CNRS-CESDIP research director Christian Mouhanna told FRANCE 24.

Click on the video player to watch the full interview.

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Valeurs Actuelles

[Vidéo VA+] Le village de Bélâbre se déchire autour de l’installation de migrants

A l’initiative du collectif Non au CADA à Bélâbre, une centaine de locaux, et de soutiens venus à l’appel du parti Reconquête se sont rassemblés sur la place de l’église afin de faire entendre leurs revendications au maire, qui fait aujourd’hui la sourde oreille. Les habitants, inquiets des répercussions sécuritaires que pourrait causer l’accueil de ces 38 migrants dans un bâtiment de taille modeste et dans un village tranquille, s’opposent fermement au projet, et réclament au maire l’organisation d’un référendum local sur la question. Le seul épicier du village a d’ors et déjà annoncé qu’il partirait ailleurs si jamais le projet devait aboutir.

En opposition à ces villageois, d’autres habitants soutenus par des militants d’extrême-gauche venus de toute la région (notamment à l’appel de l’organisation Extinction Rebellion Poitiers) se sont réunis place de la mairie en faveur de l’accueil de ces migrants derrière une banderole « Bélâbre Généalogique ». Ils soutiennent le projet initié par l’association Viltaïs, organisation pourtant pointée du doigt par la Cour des comptes à cause du train de vie démesuré de ses dirigeants. Le cortège s’est finalement approché de la place de l’église sous l’étroite surveillance des 84 gendarmes déployés afin de sécuriser les manifestations. Quelques échanges tendus ont eu lieu, sans néanmoins dégénérer vers la violence.

Des activistes ont néanmoins réussi à déjouer la vigilance des gendarmes et ont saboté le matériel de sonorisation apporté par les anti-CADA en sectionnant le câble d’alimentation. Une méthode d’intimidation qui n’a pas refroidit les opposants au centre d’accueil, qui se sont finalement réunis à quelques dizaines de mètres plus loin sur le perron de l’Eglise afin de prononcer quelques uns des discours, sans micro.

Marie-Odile Trusch, bélâbraise d’un âge honorable et porte-parole du collectif, n’a elle pas pu s’exprimer et a dû attendre le calme d’une conférence de presse organisée à l’écart du raffut des militants immigrationnistes pour dénoncer les diverses menaces, insultes, et autres diffamations subies par les membres du collectif, parfois par voie de presse.

Une manifestation locale, qui a eu une répercussion nationale, grâce à la venue du très médiatique avocat Pierre Gentillet, originaire d’une commune située à une trentaine de kilomètres de là et qui accueille déjà des demandeurs d’asile dont l’intégration ne semble pas avoir été aussi idyllique que semblent vouloir le présenter les pouvoirs publics.

« Battez-vous pour #Belabre » ! Discours de @Pierre_GTIL en soutien aux manifestants contre l’ouverture d’un centre pour demandeurs d’asile dans le village. Reportage à venir sur @Valeurs pic.twitter.com/MY9WJ1YkOt

— Jonathan Moadab (@MoadabJ) March 11, 2023

Les habitants du village ont fourni une contre-proposition au maire pour racheter la chemiserie pour en faire une entreprise tournée vers l’avenir et le web3. Bien qu’enclavée, cette commune du Berry dispose en effet d’un accès à la fibre optique.

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France24 - World

Use of force signals ‘crisis of authority’ as France’s pension battle turns to unrest

Issued on: 24/03/2023 - 21:51Modified: 24/03/2023 - 22:06

Benjamin DODMAN Follow

Fury at President Emmanuel Macron’s decision to bypass parliament on pension reform has sparked days of unrest across the country, reviving scrutiny of police’s heavy-handed tactics and leaving French cities shrouded in tear gas and smoke – with no end in sight to an increasingly bitter standoff.

First an epic tussle with the unions, then a bitter standoff in parliament, and now a full-blown crisis in the streets: France’s festering pension dispute took a turn for the worse this week, with protests against Macron’s deeply unpopular plans hardening and escalating amid scenes of chaos in Paris and other cities.

The unrest – which began last Thursday after Macron used special executive powers to ram his pension reform through parliament – has seen security forces fight running battles with protesters late into the night even as firefighters race to extinguish hundreds of blazes.

Outrage at Macron’s perceived “denial of democracy”, coupled with his refusal to bow to millions of peaceful protesters, have produced an explosive cocktail – with tonnes of uncollected rubbish providing the fuel. Heavy-handed police tactics have in turn exacerbated the unrest, in a spiral of violence that France is all too familiar with.

Interior Minister Gérald Darmanin said more than 450 people were arrested on Thursday during the most violent day of protests against Macron’s bid to raise the retirement age, which polls say a large majority of the French oppose. The minister blamed radical anarchist groups for clashing with police, smashing shop windows and setting uncollected litter ablaze.

“We will yield nothing to violence,” Macron told a news conference on Friday after an EU summit in Brussels. He has been in unapologetic mode since he ordered his government to trigger article 49.3 of the constitution to bypass parliament.

The unrest did, however, force the French president to postpone a planned visit by Britain’s new king Charles III, whom Macron – dubbed a “presidential monarch” by his critics – was due to host at the gilded royal palace of Versailles.

“The reunion of kings in Versailles has been dispersed by the people,” leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon, a fierce critic of Macron, promptly mocked in a tweet. “The English are well aware that Darmanin is useless when it comes to security,” he added in a dig at France’s interior minister, who was savaged by the British press following the fiasco of last year’s Champions League final in Paris.

‘We’re on the eve of an insurrection’

Darmanin, typically considered a hardliner in Macron’s government, was among ministers who pleaded with the president not to trigger article 49.3 – and for good reason. He knew the backlash would fall under his remit as months of peaceful protests gave way to violent outbursts of anger.

From the start of the protest movement, trade unions had urged the government not to ignore the millions of peaceful demonstrators turning out in cities, towns and villages up and down the country, warning of dire consequences should it remain deaf to their anger.

“I’m warning the president, he must withdraw this reform before the catastrophe unfolds,” Laurent Berger, the head of the moderate CFDT union, France’s largest, repeated on Monday. “We’ve been scrupulously legit so far, but the temptation of violence is there.”

The warning from the violence-averse CFDT leader was indicative of how much the mood has soured three months into a bitter dispute pitting Macron against a large majority of the French – a dispute many police officers are reluctant to end up on the wrong side of.

“We’re on the eve of an insurrection,” a senior riot police officer was quoted as saying in a Mediapart feature on Tuesday, flagging the risk of casualties as exhausted and overstretched forces face mounting levels of anger and violence.

“The president is playing with fire,” the officer added, speaking on condition of anonymity. “This could end up in tragedy: the death of a protester.”

More than 400 police officers were injured in street clashes on Thursday alone, Darmanin told reporters, without giving a figure for the number of injured among protesters and members of the public caught up in the unrest, which saw one woman lose a thumb in the Normandy city of Rouen.

In northern Lille, the local police chief was lightly injured by a stone, while a video of Paris clashes that went viral showed a police officer in helmet and body armour being knocked unconscious and plunging to the ground after he was struck in the head by a projectile. Many more videos showed police officers beating and pepper-spraying protesters and bystanders at close range.

Even before Thursday’s escalation, the rising violence had prompted Amnesty International, France’s human rights ombudswoman, Claire Hédon, and even the UN Special Rapporteur on Freedom of Association, Clément Voule, to each voice their concern about the heavy-handed policing as well as restrictions on people’s right to protest. On Friday, the Council of Europe became the latest body to condemn police’s “excessive use of force”.

French authorities must ensure the safety of protesters and refrain from using unnecessary or excessive force. #ProtectTheProtestpic.twitter.com/TM2psTziq2

March 23, 2023

The unrest has revived a longstanding debate on police brutality in France, and once again highlighted the lack of checks on law enforcement in a country where the minister in charge of police oversight is commonly referred to as “France’s top cop”.

‘Like the Yellow Vests – if not worse’

At the start of the protest movement, the French capital’s new police chief Laurent Nunez had won plaudits for his apparent change of tactics, which saw riot police stand well away from the huge crowds of peaceful protesters – in contrast with his predecessor’s more confrontational approach.

“I don’t want us to be accused of causing rallies to degenerate into violence,” Nunez told reporters at the time. “By remaining invisible, we avoid contact with the hardliners who are merely looking for a fight.”

However, the apparent change of approach did not prevent sporadic incidents from occurring. As early as January 19, on the first day of rallying, a young photographer was severely injured during a police charge, resulting in the amputation of a testicle. Such incidents have become more frequent in recent days, with violence escalating in the wake of Macron’s use of article 49.3.

According to Christian Mouhanna, a policing expert at the CNRS research centre, the dramatic surge in violent clashes witnessed in recent days reflects a return to “traditional” policing methods introduced in the wake of Islamist terrorist attacks.

“Policing and crowd control have hardened since the terrorist attacks of 2015, becoming more aggressive and less inclined to negotiation,” he said, citing police crackdowns on protests against labour reforms in 2016 and the Yellow Vest unrest that started two years later.

“Protest movements without a clear structure or leadership are of course harder to contain, but the authorities’ tendency to downplay cases of police abuse only encourages the more repressive elements in the force,” Mouhanna said. He pointed to a special motorised unit known as the BRAV-M, whose baton-wielding officers are frequently accused of beating people at random – be they protesters, bystanders or journalists covering the rallies.

“Members of the BRAV-M are not trained to maintain public order and their actions often stoke tensions, including with riot police and gendarmes whose are the real specialists in this domain,” he explained.

 

Exhaustion and overstretch are compounding difficulties for security forces as they contend with multiple challenges at once. Over the past week, the interior minister has counted around 400 daily “protest actions” across the country, ranging from spontaneous marches to the occupation of motorways, fuel depots and train stations.

“The protesters’ strategy is to wear us out,” one officer told Darmanin during a visit to a police station in Paris on Tuesday, witnessed by a journalist from Le Parisien. “We start at 6 in the morning with students blockading schools and end late at night (chasing protesters in the streets). Fatigue is kicking in and this can lead us to lose our focus at times.”

In the thick of protests, “We have only a few seconds to distinguish between Black Blocks, peaceful protesters and journalists. It’s not always easy,” said a second officer. Another said the situation was “just like the Yellow Vests – if not worse”.

Compromise or force

Claims of arbitrary or “preventive” arrests – a tactic widely deployed at the height of the Yellow Vest insurgency – have drawn particular scrutiny, with lawyers, magistrates and opposition parties accusing the authorities of “hijacking” the judiciary to repress the protest movement.

In Paris alone, more than 420 people were detained during the first three days of protests triggered by Macron’s decision to bypass parliament last Thursday. All but a handful were released within 48 hours free of charge. They included “minors, homeless people and others who had just walked out of a meeting,” lawyer Coline Bouillon told AFP, adding that she and other lawyers would file a complaint for “arbitrary detention”.

“The judiciary is not at the disposal of those seeking to repress social movements,” the Syndicat de la magistrature, a union of magistrates, wrote in a press release on Monday, condemning “illegal police violence”, the “misuse of police custody” and attempts to “hijack the judiciary”.

Meanwhile, lawmakers from the left-wing opposition denounced a campaign aimed at intimidating protesters with threats of arrest. They flagged Darmanin’s wrongful claims in the media that taking part in undeclared protests constitutes “an offence”.

The escalating arrests are a consequence of both a French tradition and the government’s current predicament, said Sebastian Roché, a sociologist who has written extensively about policing methods in France and other European countries.

“Maintaining public order is the most political of police tasks, coming directly under the control of the interior minister, which is a French specificity,” he explained. “It follows a nationwide strategy, which is why you see large-scale arrests everywhere and not at the discretion of local police forces.”

In the current context, Roché added, heavy-handed policing stems from the “crisis of authority” undermining Macron’s minority and deeply unpopular government. “When a government chooses force it is always because its authority is weakened,” he said.

Breaking his silence on the pension dispute this week, Macron said the “crowd” had “no legitimacy” in the face of France’s elected officials. In an interview on Wednesday, he appeared to draw a parallel between violent protests in France and the assaults on the US Congress and Brazil’s state institutions staged by supporters of former presidents Donald Trump and Jair Bolsonaro. He also accused trade unions of refusing to seek a compromise.

So far, the strategy has failed to pay off. An Odoxa poll conducted after his interview found that 70 percent of respondents felt the government was to blame for the clashes and that 83 percent thought the unrest would worsen.

“This crisis stems from a lack of political compromise and the solution cannot come from the police,” said Roché. “The president seems in no mood to compromise, so we can only imagine the crisis will drag on.”

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At least 457 people arrested, 441 security forces injured in violent French pension protests

FRANCE IN TURMOIL

‘Democracy at stake’: French protesters vent fury at Macron over pension push

Pension reform: French government will not 'yield to violence', says Macron

France24 - World

Militia executes 17 hostages in eastern DR Congo

Issued on: 27/03/2023 - 00:20

NEWS WIRES

A notorious militia in eastern DR Congo on Sunday executed 17 people it took hostage the previous day, local sources said.

The CODECO insurgents killed at least 17 people captured in the Djugu territory, around 45 kilometres (30 miles) north of Bunia in Ituri province, local community leader

The CODECO insurgents killed at least 17 people captured in the Djugu territory, around 45 kilometres (30 miles) north of Bunia in Ituri province, local community leader Banguneni Gbalande told AFP.

Gbalande said he had been alerted by the families of some of those killed.

The "hostages are dead, they have been executed by the CODECO militia", another local traditional leader, Toko Kagbanese, told AFP.

CODECO, the Cooperative for the Development of the Congo, is one of myriad armed groups operating in the restive, mineral-rich region.

The people were taken hostage after three CODECO members were killed in a clash with a rival militia, said one local resident in Bambu, one of the two villages attacked Saturday.

Among those taken hostage was a pregnant woman, said the source, who did not want to be identified for security reasons.

Since the end of 2022, dozens of people have been killed in gold-rich Ituri province every week.

In recent days, CODECO fighters have been blamed for a series of massacres, claiming the lives of 30 people, including women and children.

The CODECO is a militia that claims to protect the Lendu community from another ethnic group, the Hema, and the army.

Eastern Congo is plagued by dozens of armed groups, many of which are a legacy of regional wars that flared in the 1990s and 2000s.

Ituri province is one of the violence hotspots, where attacks claiming dozens of lives are routine.

(AFP)

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DR Congo appoints former militia leader Bemba to defence minister post

UN Security Council team arrives in DR Congo as violence erupts in east

EYE ON AFRICA

Civilians continue to flee fighting in eastern DR Congo

France24 - World

Dozens of migrants killed in latest boat disaster off Tunisia

Issued on: 26/03/2023 - 09:11

NEWS WIRES

At least 29 migrants from sub-Saharan Africa died when their two boats sank off the coast of Tunisia as they tried to cross the Mediterranean to Italy, the Tunisian coast guard said on Sunday.

Separately, in the last four days, five migrant boats have sunk off the coast of the southern city of Sfax, leaving 67 missing and nine dead, after a significant increase in boats heading towards Italy.

Tunisia has taken over from Libya as a main departure point for people fleeing poverty and conflict in Africa and the Middle East in the hope of a better life in Europe.

Houssem Jebabli, a senior official in the national guard told Reuters that the Tunisian coast guard had also rescued 11 people off the coast of Mahdia, further north.

The coast guard said it had stopped about 80 boats heading for Italy in the past four days and detained more than 3,000 migrants, mostly from sub-Saharan African countries.

The latest loss of life comes in the midst of a campaign of arrests by the Tunisian authorities of undocumented sub-Saharan Africans.

According to U.N. data, at least 12,000 migrants who reached Italy this year set sail from Tunisia, compared with 1,300 in the same period of 2022.

According to statistics from the Tunisian Forum for Social and Economic Rights, Tunisia's coast guard prevented more than 14,000 migrants setting off in boats during the first three months of this year, compared with 2,900 during the same period last year.

The Italian coast guard said on Thursday it had rescued about 750 migrants in two operations off the southern Italian coast.

Europe risks seeing a huge wave of migrants arriving on its shores from North Africa if financial stability in Tunisia is not safeguarded, Italian Prime Minister Giorgia Meloni said on Friday. Meloni called on the IMF and some countries to help Tunisia quickly to avoid its collapse.

(Reuters)

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At least 60 migrants, including 12 children, die after shipwreck near southern Italy

More than 1,300 migrants brought ashore in Italy as locals march for shipwreck victims

Italy says 30 migrants missing after boat capsizes off Libya's coast

Valeurs Actuelles

[Goldnadel] France 24 sanctionne des journalistes antisémites : La ministre de la culture hier grandiloquente envers CNews, se fait petite aujourd’hui

[Goldnadel] Plenel ne veut pas discuter : moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat

[Goldnadel] Edwige Diaz, Millesime K et l’intolérance de gauche : la preuve par deux

[Goldnadel] Quand le très antiraciste Le Monde publie tranquillement un article antisémite

[Goldnadel] On peut désormais changer de genre à partir de 12 ans en Espagne : la transe insoumise

[Goldnadel] Médias sous surveillance

[Goldnadel] Indochine n’ira pas à Perpignan, ou le conformisme gnan gnan

[Goldnadel] Où en serions-nous si les policiers qui ont tué Tyre Nichols avaient été blancs ?

[Goldnadel] “Ta gueule” Rousseau !

[Goldnadel] La statue de la vierge déboulonnée, ou les prisonniers de la libre pensée

France24 - World

‘Hotel Rwanda’ hero Paul Rusesabagina released after more than 900 days in prison

Issued on: 25/03/2023 - 07:34

NEWS WIRES

Rwandan government critic Paul Rusesabagina, whose efforts to save people during the 1994 genocide were portrayed in hit Hollywood film “Hotel Rwanda”, has been freed from prison after more than 900 days behind bars.

Rusesabagina was released late Friday and will return to the United States after the Kigali government commuted his 25-year sentence on terrorism charges.

His detention sparked criticism in the West and among rights groups, and highlighted Rwanda’s record of crushing political dissent and free speech under President Paul Kagame.

Rusesabagina was jailed after he was found to have backed an armed rebel group in a trial that his supporters denounced as a sham.

The 68-year-old has been in failing health and his family said he was tortured during his 939 days in detention.

His sentence was "commuted by presidential order", as were the prison terms of 19 co-defendants convicted alongside him, government spokeswoman Yolande Makolo told AFP.

Shortly before midnight on Friday, Rusesabagina arrived at the Qatari ambassador’s residence in Kigali, a US official said.

He will likely stay there for “a couple of days” before flying to Qatar, which helped broker his release, and then to the United States where he has permanent residency, another US official said.

Rwanda praised the role of both the United States and Qatar in resolving the case, after Kagame held talks in Doha earlier this month.

“This is the result of a shared desire to reset (the) US-Rwanda relationship,” Kagame’s press secretary Stephanie Nyombayire tweeted Friday, adding the close relationship between Rwanda and Qatar was “key”.

US President Joe Biden welcomed Rusesabagina’s release, calling it a “happy outcome”.

“Paul’s family is eager to welcome him back to the United States, and I share their joy at today’s good news,” he said in a statement.

Leave ‘politics behind me’

Rusesabagina, also a Belgian citizen, was accused of supporting the National Liberation Front (FLN), a rebel group blamed for attacks in Rwanda in 2018 and 2019 that killed nine people.

He denied any involvement in the attacks, but was a founder of the Rwandan Movement for Democratic Change (MRCD), an opposition group of which the FLN is seen as the armed wing.

He was arrested after a plane en route to Burundi was diverted to Rwanda in August 2020 in an incident the United Nations has described as an “abduction”.

Rusesabagina had left Rwanda in 1996 and relocated to Belgium with his wife and children.

Nearly a decade later, he became an almost overnight celebrity with the release of the 2004 film “Hotel Rwanda” starring Don Cheadle.

The film was inspired by his experience as a hotel manager during the 1994 Rwandan genocide, when his family and hundreds of guests—mainly ethnic Tutsis like his wife—took refuge inside the Mille Collines as machete-wielding mobs killed people outside the hotel gates.

Rusesabagina is credited with helping save almost 1,200 lives during the 100-day slaughter that left about 800,000 Rwandans dead and ended with a new Tutsi-dominated government.

He went on to become a vocal critic of Kagame, and his tirades against the leader led him to be treated as an enemy of the state.

In a letter released by the government on Friday but dated October 2022, Rusesabagina pledged to bow out of political life in exchange for a pardon.

“I understand fully that I will spend the remainder of my days in the United States in quiet reflection. I can assure you through this letter that I hold no personal or political ambitions otherwise. I will leave questions regarding Rwandan politics behind me.”

‘Means to silence opponents’

Friday’s announcement came a day after Kagame left close ally Qatar, where he had signalled his government was looking at ways of resolving the case.

Talks on a potential release started at the end of 2022 and a breakthrough came last week in discussions between Kagame and Qatar’s emir, Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani, a source with knowledge of the negotiations said.

Rusesabagina’s case has long been a source of contention between Washington and Kigali, and it was raised by US Secretary of State Antony Blinken on a visit to Rwanda in August last year.

The United States has said Rusesabagina was “wrongfully detained” but Kagame last year insisted the United States could not “bully” him into ordering his release.

Blinken said in a statement on Friday that the United States was “grateful” to Rwanda for the release.

Last year, Rusesabagina’s family filed a $400 million lawsuit in the United States against Kagame, the Rwandan government and other figures for allegedly abducting and torturing him.

Victoire Ingabire, another Kagame critic who was also jailed on terrorism charges before being pardoned in 2018, said the move aims to silence Rwanda’s opposition.

“Once a person has been convicted by the Rwandan courts, they are stripped of their rights to engage in politics, and a presidential pardon does not restore those rights,” she told AFP.

(AFP)

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'Hotel Rwanda' hero Rusesabagina to be freed from prison

Top Rwanda genocide suspect and financier Félicien Kabuga goes on trial

French court jails ex-top Rwandan official for 20 years over genocide

France24 - World

Demonstrator in critical state after clashes with police at French water reservoir protest

Issued on: 26/03/2023 - 16:07

NEWS WIRES

A protester with trauma to the head was fighting for his life on Sunday after clashes with police during a demonstration over water storage facilities in France, a prosecutor said.

Organisers of the protest in the southwestern village of Sainte-Soline on Saturday had previously said one demonstrator was gravely wounded.

According to the latest figures from the prosecutor's office early afternoon on Sunday, seven protesters were injured, including three who had to be taken to hospital.

Twenty-nine policemen also sustained injuries, two of them badly enough that they had to be hospitalised.

Prosecutor Julien Wattebled said a 30-year-old man with a head trauma was fighting for his life after being among the three protesters admitted for emergency treatment.

A special inquiry had been opened "to determine the exact nature" of the injuries of these three people and "the circumstances in which" they received them, he said.

The other two badly injured demonstrators were a 19-year-old woman with a facial trauma and a 27-year-old man with a broken foot.

Campaigners in Sainte-Soline were trying to stop the construction of giant water "basins" to irrigate crops, which they say will distort access to water amid drought conditions.

Once they arrived at the construction site, which was defended by the police and gendarmes, clashes quickly broke out between the more radical activists and the security forces, AFP correspondents said.

Protesters threw projectiles including improvised explosives, while police responded with tear gas, water cannon and rubber bullets.

The clashes in Sainte-Soline came after days of unrest elsewhere in France over President Emmanuel Macron's pensions reform, which forced the cancellation of a visit by Britain's King Charles III.

Outrage over Macron imposing the bill without a parliamentary vote has sparked daily clashes between protesters and police in French cities in recent days.

But hundreds of thousands of French people have also since January peacefully marched against the reform, which includes raising the retirement age from 62 to 64.

Security forces have this week faced criticism for their heavy-handed tactics in dealing with the protests.

On Friday, the Council of Europe warned that sporadic violence in protests "cannot justify excessive use of force".

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE IN TURMOIL

French pension protests: Brav-M, the special police unit accused of brutality

'Some officers think everything is allowed': Sociologist deplores French police brutality

Violent clashes erupt over agro industry water megabasins project in western France

Valeurs Actuelles

Réforme des retraites, 49.3 : et Emmanuel acheva Macron

[La touche de bon sens] Michelin : un guide, des étoiles, du débat, et un goût de la France

[Vidéo VA+] Roselyne Bachelot contre les « hypocrites » de la Culture

Pierre Palmade, de l’affaire au scandale

La ministre de la Culture contre CNews : vous reprendrez bien un peu de censure ?

« Social mais pas socialiste, libéral mais pas libertaire » : la brise Lisnard

[La Touche de bon sens] Amende hors norme de C8, propos délirants de la ministre de la Culture : sale temps pour la diversité

[Entretien] Olivier Babeau face à la haine anti-milliardaire : “Nous sommes aveuglés par l’égalitarisme”

Qui veut la peau des milliardaires ?

[Tugdual Denis] Quand le syndicalisme fait naufrage

Valeurs Actuelles

[La touche de bon sens] Eric Zemmour, un homme politique devenu journaliste

Et soudain le regard se fit plus doux. L’oreille plus accueillante. Est-ce le même homme, en ce samedi 18 mars sur la plateau de Quelle époque !, qui débattait, toujours sur France 2, et toujours sous la houlette de Léa Salamé, durant la dernière campagne présidentielle ? Entre la présentatrice et le patron de Reconquête ! (notre temps aime placer des points d’exclamation…), la température s’est réchauffée de quelques degrés. Moins glaciale. Moins transperçante. Moins figeante. Plus de jeu pour moins d’enjeu. Voilà Eric Zemmour quelque peu dédramatisé au sein d’une émission grand public, relancé par des questions — intéressantes — de Patrick Bruel, pas tant que ça houspillé par Christophe Dechavanne, écouté attentivement par Michel Denisot. Voilà le téléspectateur pris d’un doute. Eric Zemmour a-t-il déjà fait de la politique ? On se croirait revenu à l’époque d’On n’est pas couché, quand le polémiste du ferraillait sourire aux lèvres avec ses interlocuteurs. Pourquoi alors s’être lancé à l’assaut de l’Elysée, quand l’Olympe médiatique suffisait ?

Voici donc le livre d’un journaliste infiltré dans la vie politique.

C’est notamment pour répondre à cette question qu’Eric Zemmour a écrit Je n’ai pas dit mon dernier mot, aux éditions Rubempré. Mais arrêtons-nous d’emblée sur le choix de ce titre, consécutif au précédent La France n’a pas dit son dernier mot. L’auteur reviendrait donc, à quelques mois d’écart, avec une posture plus personnelle, moins présomptueuse, qui le distingue de l’orgueil nécessairement englobant du discours d’un responsable public.

« J’ai su, depuis le premier jour, que je raconterais cette odyssée présidentielle » écrit Eric Zemmour vers la fin de son ouvrage. Une phrase très sincère mais qui ne peut être prononcée par un vrai prétendant à la présidence de la République. Imagine-t-on François Fillon révéler une telle entreprise ? Voici donc le livre d’un journaliste infiltré dans la vie politique. Le livre d’un homme trop pressé, dès le départ, de pouvoir raconter son aventure. Qui semble la regarder, se regarder la vivre, plutôt que de la vivre vraiment.

Marine Le Pen a tort : le dernier livre d’Eric Zemmour n’est pas « un livre de règlement de comptes », comme elle a pu le dire, mais un article géant relatant des mois de cavalcade politique. Marine Le Pen a raison : Eric Zemmour s’appesantit longuement sur son cas, comme s’il s’agissait pour lui de régler un compte. Nous y reviendrons.

Eric Zemmour nous fait vivre ce qu’éprouve, jusque dans sa chair, un candidat à l’élection reine.

Commençons d’abord par ce qui ne la concerne pas directement. Ce livre alerte est la plongée d’un observateur au plus près d’une campagne présidentielle. La sienne. Un reportage à la première personne, donc, une mise en abyme où l’objet se confond avec le sujet, le personnage principal avec l’auteur.

Une fois posée cette interpénétration, force est de constater que le récit se déroule agrémenté d’une bonne dose de distance. Eric Zemmour décrit ainsi les coulisses de son grand meeting de Villepinte, et notamment son émoi ou le bruit des clameurs qui lui parviennent avant de monter sur scène, comme s’il devançait ce qui intéresse un lecteur curieux, à la fois biographe et candidat. Il livre le décor de son tour de France, entre campagne garnie de moutons, auberges, cloîtres, falaises, infirmières, agents immobiliers, et chefs d’entreprises. La restitution des sensations physiques qu’il a pu ressentir en fin de campagne, boule et ventre et épaules figées, se révèle absolument saisissante. Il nous fait vivre, sans trop de fard, ce qu’éprouve jusque dans sa chair un candidat à l’élection reine, un candidat à cette folie tsunami qu’on appelle campagne présidentielle.

Bonheurs et regrets

Le livre offre quelques regrets. Dont un chapitre à la dignité judéo-chrétienne intitulé Mea Culpa. Eric Zemmour y condamne son doigt d’honneur marseillais, sa venue au Bataclan, ou son usage malhabile d’une arme, lors d’un salon militaire, pointée vers les journalistes. Plus fondamentalement, il procède à son examen non pas de conscience, mais de prestance: « Je ne me suis pas rendu compte que je prêtais le flanc à la caricature du monomaniaque. » Beau joueur, après avoir analysé qu’il était caricaturé avec son discours sur l’identité, il précise qu’Emmanuel Macron subit la même reductio, dans le domaine économique.

Le commentateur de sa propre épopée ne manque pas de rappeler les moments plus joyeux, voire jouissifs, et autres séquences couronnées de succès. Ainsi son passage sur LCI, à l’automne 2021, revendiqué à raison comme un examen de passage réussi devant l’exigeant journaliste économique François Lenglet. Là encore, le stratège ne résiste pas à dévoiler sa recette, contrairement à ce que ferait un “vrai” politique : « On m’attendait sur un discours protectionniste, voire socialisant (…) j’avais choisi une voie pragmatique, dénuée de démagogie. »

Les journalistes sont globalement épargnés dans cet ouvrage. Certains confrères bondiraient en lisant cette phrase, tant Zemmour étrille le système médiatique en tant que tel, et le traitement, juge-t-il, de défaveur, qu’il lui a fait subir. Mais au plan individuel, le politique s’efface encore derrière le journaliste, pour qui la tentation d’un peu de confraternité pointe toujours. Il reconnaît d’ailleurs faire preuve avec ses semblables « d’équanimité ». Les journalistes “rubricards” l’ayant suivi de très près sortent absous de cette chronique de campagne.

Le journaliste politique n’est jamais très loin…

Evidemment, ce Eric Zemmour revenu à ses amours premiers de conteur ne se contente pas de décrire avec des couleurs vives, il analyse avec gourmandise. Outre qu’il dresse un portrait aussi cruel que réaliste de Valérie Pécresse, la droite, qui est à la fois son terrain de jeu et son champ de recherche favoris, en sort exsangue. « L’UMP a donné une forme partisane à l’apostasie chiraquienne » remonte-t-il, avant de photographier : « C’est le destin de LR que de se soumettre au centrisme. » Pour, enfin, prédire : « Son agonie doit s’achever pour que renaisse sur ses ruines une authentique droite française. »

L’actuel président de la République reçoit quelques coups pas forcément immérités sur son absence du combat de 2022 : « Macron a fait de la dépolitisation et du refus de faire campagne l’axe majeur de sa réélection. » Mais c’est Marine Le Pen, comme nous le suggérions plus haut, qui fait l’objet d’attentions toutes particulières.

Avec un problème indépassable dans son postulat : si comme il le pense Marine Le Pen ne sera jamais présidente de la République, il est au moins aussi probable qu’Eric Zemmour ne le devienne jamais. Pour les mêmes raisons de diabolisation ou de clivages excessifs que ces deux personnalités provoquent. Eric Zemmour décrit une femme aux mille défauts, mais qui est parvenue à obtenir trois fois plus de voix que lui au premier tour de l’élection présidentielle. Pas plus que Marine Le Pen, Eric Zemmour ne maîtrise les regards qui se portent sur lui, le biais parfois injuste de la perception. Or il n’est pas impossible que certains regards lui disent, après la lecture de ce livre : « Monsieur Zemmour, redevenez ce journaliste singulier, dont les démonstrations implacables médusent vos interlocuteurs, mais cessez d’être cet homme politique qui obligent vos sympathisants à s’enfermer dans un camp et vous obligent à forcer votre nature. »

Il y a pourtant, et c’est contre-intuitif de le proclamer, une vraie magnanimité chez Zemmour.

« Ce qui fut diabolisé, ce n’était pas moi, mais ma motivation, mon combat » écrit d’ailleurs Eric Zemmour. « Je ne serai jamais un politicien madré et roué », promet-il, avant de justifier : « On m’accuse de diviser la société et de monter les uns contre les autres alors que j’ai l’impression que personne n’a besoin de mon aide pour cela. » On peut aussi perfidement lire dans ces lignes une forme d’aveu. Eric Zemmour sait que la politique nécessite une pointe de douceur, de séduction. L’intelligence ne suffit pas.

Il y a pourtant, et c’est contre-intuitif de le proclamer, une vraie magnanimité chez Zemmour. Que sa politique empêche de révéler. Le candidat s’est montré intraitable avec les réfugiés ukrainiens, quand l’écrivain leur ouvre évidemment les bras. La politique brouille le regard. Et maltraite la lucidité. Ainsi, Eric Zemmour certifie que son magistère à Reconquête ! lui permet d’être plus efficace qu’au Figaro parce qu’il impose des concepts comme celui de “francocide”. Concept brumeux qui aura pourtant fait long feu. La politique comme un mirage, encore, quand l’auteur raconte au début du livre la ferveur absolument intense qui accompagnait certaines de ses apparitions. Il n’y a aucun doute là-dessus. La description des mains qui le touchent, des regards qui l’implorent, appartient à la réalité.

Mais il se fourvoie quand il interroge « A qui d’autre dit-on “Sauvez-nous!” ?” » Il se trouve, pour l’avoir entendu, que des électeurs absolument convaincus par leurs modèles, disent cette même phrase à Marine Le Pen. A Emmanuel Macron. Ou à Jean-Luc Mélenchon. En revanche, aucune des ces trois personnalités politiques n’a écrit ou vendu autant de livres qu’Eric Zemmour, journaliste devenu politique, politique devenu journaliste.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

[Edito] Adieu la Ve !

La dernière utilisation, le 16 mars 2023, de l’article 49.3 de la Constitution par la Première ministre, Élisabeth Borne, marque l’impossibilité pour le gouvernement de convaincre une majorité de députés de l’utilité, de la pertinence et surtout de la justesse de son projet de loi de réforme du système des retraites. C’est la démonstration du pouvoir de nuisance d’un groupe pourtant minoritaire à l’Assemblée nationale, la Nupes, qui se fait fort d’obtenir dans la rue par la violence ce qu’il n’aura pu obtenir dans l’urne par le dépôt de milliers d’amendements ou ses motions de censure. Mais était-ce là son but réel ?

​C’est également une démonstration de l’évanouissement alchimique des deux anciens groupes dominants au Palais-Bourbon : le PS et LR. Sublimation (passage direct de l’état solide à l’état gazeux) pour le PS et liquidation pour les LR, qui étaient les premiers visés par la fourberie de la réforme “macronienne”.

Une seule solution : une nouvelle Constitution qui consacre et ordonne une représentation strictement proportionnelle de l’électorat au Palais-Bourbon.

C’est surtout, hélas – mais tout a une fin –, le dernier acte de la Ve République qui, ayant été efficace de 1958 à 1974, n’a cessé de se déliter depuis, avec, comme le dit fort justement Marie-France Garaud, « la vanité de Giscard d’Estaing, l’orgueil de Mitterrand et l’inadvertance de Chirac », pour en arriver au viol en pleine conscience du référendum de 2005 par Nicolas Sarkozy, en 2008, à l’inexistence de Hollande et à la déconstruction finale de Macron.

​Alors, puisque le scrutin majoritaire à deux tours ne permet plus ni la stabilité de la représentation nationale ni surtout sa représentativité, une seule solution : une nouvelle Constitution qui consacre et ordonne une représentation strictement proportionnelle de l’électorat à la chambre basse du Parlement.

On reprochera sans doute par avance à cette VIe République d’être ingouvernable. Mais qu’est-ce qui est le plus important ? Avoir un pays soi-disant gouvernable mais à coup de 49.3 répétitifs (c’est-à-dire, en réalité, un pays livré à un gouvernement échappant à tout contrôle parlementaire en raison du jeu malsain des groupes minoritaires), ou bien avoir une représentation proportionnelle qui donnera à chaque citoyen la certitude d’être justement représenté et imposant aux élus de s’entendre pour le bien commun de leurs mandants ?

Avec la proportionnelle intégrale, il en sera fini du pouvoir de nuisance exorbitant lâchement accordé à des minorités malfaisantes.

​Certes, il pourrait y avoir des chambres instables. Elles ne seraient alors que le reflet des hésitations des électeurs. Quoi de plus normal ? Mais il y aura aussi des chambres puissantes, dégageant des consensus forts sur lesquels le nouveau gouvernement pourra s’appuyer pour mener à bien les missions que les électeurs lui demanderont majoritairement de mener. « Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », est-il écrit au dernier alinéa de l’article 2 de la Constitution actuellement en vigueur. Nul doute que cet article sera reproduit in extenso dans la nouvelle.

Avec la proportionnelle intégrale, il en sera fini du pouvoir de nuisance exorbitant lâchement accordé à des minorités malfaisantes qui outrepassent volontairement le cadre strict des règles démocratiques. Le gouvernement se devra de trouver une majorité qui approuve ses choix de société et ses propositions.

*Patrick Mignon est ancien porte-parole de Via, la voie du peuple.

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

[Edito] La droite qui regardait passer les trains

La liberté d’expression à sens unique ou l’humiliation du sacré

La République a une conception idéologique et biaisée de la liberté d’expression, ce qui la rend incapable d’affronter les ennemis de la France, explique Patrick Mignon, ancien vice-président de Debout la France et porte-parole de VIA La voie du peuple. Tribune.

[Edito] “Double aveugle” contre Raoult : réponse à Laurent Alexandre

Le Pr Raoult est attaqué au nom d'une conception de la recherche dogmatique et normalisée à l'excès.

France24 - World

Violent clashes erupt over agro industry water megabasins project in western France

Issued on: 25/03/2023 - 15:25

NEWS WIRES

French police again clashed with protesters Saturday as campaigners sought to stop the construction of reservoirs in the southwest, the latest in a series of violent standoffs as social tensions erupt nationwide.

 

The violent scenes in Sainte-Soline in western France came after days of violent protests nationwide over President Emmanuel Macron's pension reform that prompted the cancellation of a visit by King Charles III of the UK.

The protest movement against the pension reform have turned into the biggest domestic crisis of Macron's second mandate, with daily clashes in the streets of Paris and other cities between police and protesters.

Several protesters and members of security forces were wounded in the clashes around Sainte-Soline as campaigners sought to stop the construction of reservoirs for the agricultural industry.

A long procession set off late morning, comprising at least 6,000 people according to local authorities and around 25,000 according to the organisers.

"While the country is rising up to defend pensions, we will simultaneously stand up to defend water," said the organisers gathering under the banner of "Bassines non merci" ("No to reservoirs, thank you").

Around the construction site, defended by the police, violent clashes quickly broke out between the security forces and radical militants, AFP correspondents said.

'Completely inexcusable' 

Multiple projectiles and improvised explosives were thrown by protesters, with police responding with tear gas and water cannon.

Twenty-four members of the security forces were wounded, one very seriously, said Interior Minister Gerald Darmanin. Seven protesters were wounded, also one very seriously. Both seriously wounded individuals were evacuated by helicopter.

"This eruption of violence is completely inexcusable," Darmanin told reporters in Paris, blaming elements on the "extreme left and the ultra-left".

Prime Minister Elisabeth Borne condemned an "intolerable spiral of violence" at the protest.

Eleven people were detained after police seized cold weapons, including petanque balls and meat knives, as well as explosives.

While not directly related to the anti-pensions reform campaign, the clashes over the water reservoir construction have added to tensions in an increasingly challenging situation for the government.

The cancellation of Charles' state visit -- which was to be his very first abroad as monarch -- was a major embarrassment for Macron and acknowledgement of the seriousness of the situation.

After the worst clashes yet of the three-month movement on Thursday night, protest activity has been less intense in the last 24 hours.

But the government is bracing for another torrid day on Tuesday when unions are due to hold another round of strikes and protests.

This would have been the second full day of Charles' visit, which now must find a new date in his packed calendar. Instead, Germany will be his first foreign destination as monarch.

The scenes in France have sparked astonishment abroad. "Chaos reigns in France," said the Times of London above a picture of rubbish piling up.

Meanwhile Macron has faced accusations from the left that he removed a luxury watch in the middle of a television interview Wednesday, fearing images of the timepiece could further damage his reputation.

'I will not give up' 

Uproar over legislation to raise the retirement age from 62 to 64 was enflamed when Macron exercised a controversial executive power to push the plan through parliament without a vote last week.

The streets of the capital have also been strewn with rubbish because of a strike by waste collectors.

But there has also been controversy over the tactics used by the French security forces to disperse the protests with The Council of Europe warning that sporadic violence in protests "cannot justify excessive use of force".

Macron has defiantly refused to offer concessions, saying in a televised interview Wednesday that the changes needed to "come into force by the end of the year".

The Le Monde daily said Macron's "inflexibility" was now worrying even "his own troops" among the ruling party.

In a sign of the febrile atmosphere, the leader of Macron's faction in parliament Aurore Berge posted on Twitter a handwritten letter she received threatening her 4-month-old baby with physical violence, prompting expressions of solidarity across the political spectrum. 

It remains unclear how the government will defuse the crisis, four years after the "Yellow Vest" demonstrations rocked the country, with Borne under particular pressure.

"I will not give up on building compromises," Borne told a conference on Saturday.

"I will not give up on acting. I am here to find agreements and carry out the transformations necessary for our country and for the French," she said.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Winter drought

Faced with summer restrictions, this is how France uses its water

France set to cut hot water in public buildings to save energy

Clashes as thousands march in France against agro industry water 'megabasins'

France24 - World

Germany reaches deal with EU on phaseout of combustion engines

Issued on: 25/03/2023 - 12:10

NEWS WIRES

The European Union and Germany have reached a deal on the future use of combustion engines, officials said on Saturday, an issue that has been closely followed by the auto industry.

The bloc and its largest economy had been at odds over the planned 2035 phase-out of CO2-emitting cars, but leaders signalled in recent days that they were close to a resolution.

Germany had wanted assurances that new combustion engine cars can be sold beyond the deadline if they run on e-fuels - a request supported by parts of Germany’s powerful car industry.

“We have found an agreement with Germany on the future use of e-fuels in cars,” Frans Timmermans, head of EU climate policy, said on Twitter.

 

We have found an agreement with Germany on the future use of efuels in cars. We will work now on getting the CO2-standards for cars regulation adopted as soon as possible, and the Commission will follow-up swiftly with the necessary legal steps to implement recital 11.

March 25, 2023

 

German Transport Minister Volker Wissing said “the way is clear” with the agreement reached late Friday.

“Vehicles with internal combustion engines can still be newly registered after 2035 if they fill up exclusively with CO2-neutral fuels,” he said in a post on Twitter.

(Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

EU reaches deal on law banning sale of new fuel-powered cars starting 2035

Hybrid cars outsell diesel in Europe for the first time

EU launches bold green revolution, proposes ban on new petrol cars by 2035

Valeurs Actuelles

Projet de méga-bassine à Saint-Soline : “Ça va être la merde”, alerte le renseignement

Sainte Soline, bis repetita ? Cinq mois après la première mobilisation contre le projet de méga-bassine de cette commune des Deux-Sèvres, les militants écologistes se sont de nouveau donné rendez-vous, ce samedi 25 mars, à Sainte-Soline, pour faire échouer le projet. Dans un contexte déjà tendu par la contestation contre la réforme des retraites, les services de renseignement redoutent des affrontement violents avec des éléments radicaux venus spécialement pour l’occasion. Alors que la préfecture a pris des arrêtés pour interdire toute manifestation, le mouvement “Bassines non merci”, à l’origine de la contestation d’octobre, n’a pas renoncé à mobiliser ses troupes. Pire, il devrait recevoir le soutien de « zadistes écolos de Notre-Dame-des-Landes », s’inquiète auprès de Valeurs actuelles un agent du renseignement, qui craint que s’y ajoutent, en plus, «  des antifas européens pour faire le nombre ». Au total, 7 à 10 000 personnes sont attendues, parmi lesquelles un millier d’éléments radicaux.

La présence de ces éléments radicaux vise à une seule chose pour ce policier : « Reproduire ce qu’ils ont fait à Sainte-Soline en octobre. » La journée de protestation avait été marquée par de nombreux affrontements, avec jets de cocktails molotov, tirs de mortiers et de projectiles divers, faisant 61 blessés parmi les gendarmes. Les autorités avaient alors estimé à 400 le nombre d’“ultras” dans les rangs des manifestants. Pour notre source, la journée de samedi « va être rock n’roll une fois de plus ».

Selon une note du service central de renseignement territorial, consultée par RTL, des « actions périphériques » et « opérations de sabotages » sont redoutées. Pour contenir la menace, d’importants moyens doivent être déployés, avec notamment 19 escadrons de gendarmerie mobile et 4 hélicoptères. Malgré ces moyens, notre agent enfonce le clou : « Ça va être la merde (…) On sait par avance que ça va être un fiasco. »

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France24 - World

The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

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Issued on: 16/03/2023 - 17:42Modified: 16/03/2023 - 17:46

The green paths

Paris’s Institut du monde arabe (The Arab World Institute) and Uzbekistan’s Art & Culture Development Foundation are hosting an exhibition that plunges us into the history and ancestral skills of Uzbekistan at the turn of the 20th century.

Until June 2023, Paris’s Institut du monde arabe is hosting an exhibition dedicated to Uzbekistan’s ancient textiles and entitled “On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold”. Visitors to the exhibition are able to discover, for the first time, unique historic artefacts never before seen outside Uzbekistan.

Speaking at the IFTM Trade show in Paris last September, Uzbekistan’s ambassador to France, Sardor Rustambaev, said his country was “a hidden gem of Central Asia.” “Everybody knows about the Great Silk Road and most of the people know about the cities of Samarkand or Bukhara. However, not many of them know that they are located in modern Uzbekistan.”

The show presents nearly 300 original pieces across an exhibition area of more than 1,100 m², including jewellery, precious objects and embroideries representative of the treasures of ancient Uzbekistan.

 Earlier this year, another exhibition entitled “The Splendours of Uzbekistan's oases”, took place at the Louvre. It displayed the Central Asian country as a crossroads of civilisations and a cornerstone of the ancient Silk Road.

“Samarkand is an almost three-thousand-years-old ancient civilisation, which is the same age as Rome. We were always at the crossroads of different civilisations and nations, and being part of the Great Silk Road, it served as a bridge between East and West, between North and South,” Rustambaev said.

 For the first time, Uzbekistan is showcasing its unique culture and history to the French public as well as to the thousands of international visitors eager to see the mysteries of the Silk Road unveiled.

 On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold is at the Institut du monde arabe until June 4, 2023.

 #Uzbekistan #Tourism #Exhibition #Travel #History #Asia #Paris #Samarkand #Art #Museum #Painting #Louvre

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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

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Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

Presented by

Issued on: 31/01/2023 - 15:00

The green paths

From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism

Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.

Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.

“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”

Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.

“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”

All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”

In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.

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The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

Valeurs Actuelles

“Vous avez gâché toutes vos chances” : les malheurs de la Cour nationale du droit d’asile

Réforme de la Police judiciaire : “Notre hiérarchie nous a fait comprendre que le débat était terminé”

[Entretien] “Je ne veux pas que les morts de Dien Bien Phû finissent dans des fosses communes“

[Info VA] Val-d’Oise : un retraité handicapé percuté par une conductrice à Domont

Missiles, munitions de petits calibres, balles à blanc… un rapport parlementaire alerte sur la situation critique des stocks de munitions de l’armée française

[Entretien] Éric Pauget : « La police municipale constitue la troisième force du pays et mérite un meilleur cadre institutionnel »

« Les détenus ont une dette morale envers la société » : la députée LR Christelle d’Intorni veut renforcer le travail en prison

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BBC

More storms feared after Mississippi tornado

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Watch: Sophie Long visits the destroyed homes of Mississippi tornado victims

More severe weather could be on its way to the US state of Mississippi following the tornadoes which killed 26 people, the governor has warned.

Governor Tate Reeves said significant risks remained in parts of the state.

Hundreds of people have been displaced in the wake of the tornadoes which tore through Mississippi and Alabama on Friday night.

The mayor of one of the worst affected towns said he had lost personal friends in the disaster.

Friday's tornado was the deadliest in the state of Mississippi in more than a decade. At least 25 people have died in the state, with one person confirmed dead in neighbouring Alabama.

Trees have been uprooted, trucks have overturned into houses and power lines have been brought down by the tornado - classified as "violent" and given the second-highest rating possible.

On Saturday, survivors of the disaster could be seen walking around, dazed and in shock. Sunday, on the other hand, has been a hive of activity.

Volunteers, some coming from neighbouring Arkansas, Louisiana and Tennessee, have been helping with the clean-up operation.

President Joe Biden has declared a state of emergency and deployed federal resources to help with the rescue and response in some of the worst-hit towns.

The devastation is so great, it must be difficult to know where to begin. Crews are working to remove broken trees that are pinning down power lines, with thousands of people losing power during Friday's storm.

Stations have been set up outside some of the few buildings still partially standing where people can collect water and sandwiches.

But while local communities are grappling with the response, there are warnings of further severe storms to come.

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Watch: Governor Tate Reeves told reporters he was "damn proud to be a Mississippian"

Speaking at a news conference convened in the western town of Rolling Fork, Governor Reeves said: "What we've seen, much like the storm that occurred Friday night, is in the 24-36 hours that are leading up to this afternoon, it appears that the risks seem to be getting worse and worse, not better.

"And when you stand here and see this, what feels like a beautiful weather day in Mississippi, please be aware and please know: if you are south of I-55 in Mississippi today there are significant risks. We are prepared."

The governor said it had been "heartbreaking" to see the loss and devastation caused by the twister, but said he was "damn proud to be a Mississippian" after seeing how locals had responded.

"Because Mississippians have done what Mississippians do," he said. "In times of tragedy, in times of crisis, they stand up and they show up, and they're here to help themselves, help their neighbours."

In the town of Rolling Fork, the extent of the devastation is still difficult to comprehend.

As you approach the town from the south, you can clearly see the tornado's path. A straight line of trees have been stripped of their branches and uprooted, while others to either side are untouched.

Debris is strewn across the acres of farmland that surround the town, where parts of buildings and vehicles were deposited.

Mayor Eldridge Walker, also speaking at Sunday's news conference, said the town would come back "bigger and better than ever before" to rounds of applause from those who gathered.

"I'm not only just the mayor of this community, but I've lost personal friends," he said.

"I'm also the local funeral director - now I'm having to meet those who have lost loved ones and help them make it through."

US Homeland Security Secretary Alejandro Mayorkas has pledged to help the people of Mississippi, "not just today but for the long haul".

"It is inspiring to see the people of Mississippi come together... and the people of this country come together to assist those in dire need," he said.

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France24 - World

Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

Presented by

Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33

The green paths

The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world

Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.

Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”

Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.

Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”

With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.

In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.

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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

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The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

Valeurs Actuelles

Réforme des retraites : la Nupes, ces révolutionnaires en carton

Le Grand Soir approche. François Ruffin en est convaincu : cette fois, c’est la bonne. « En 1789, les premiers révolutionnaires ne savaient pas comment tout cela allait se terminer… », songe, rêveur, l’insoumis picard depuis le Palais- Bourbon, qu’il s’imagine déjà comme une réminiscence de l’hôtel des Menus Plaisirs versaillais qui accueillit les États généraux fondateurs de la République quelque deux cents ans plus tôt. Les insoumis n’en sont pourtant pas à leur coup d’essai, eux qui sont passés maîtres dans l’art de la fausse prophétie annonciatrice d’un régime nouveau. Cela devait être les “gilets jaunes”. Puis le premier tour de l’élection présidentielle. Ou le second. Voire le “troisième” promis par Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne des législatives. Autant de rendez-vous ratés avec l’Histoire qui n’ont pas entraîné la révolution attendue.

En quoi l’issue de l’opposition à la réforme des retraites serait-elle différente ? À entendre les figures de l’union de la gauche, il y a dans la séquence actuelle une colère, une lassitude, un ras-le-bol ambiant et diffus qui leur laissent entrevoir plus qu’une fin de règne, une fin de régime. Tant de ressentiments sur lesquels il va bien falloir capitaliser.

À peine Élisabeth Borne a-t-elle annoncé l’utilisation du 49.3 de la discorde, le 16 mars dernier, qu’une délégation de députés de La France insoumise s’exfiltre sur la place de la Concorde, où quelques milliers d’opposants se réunissent autour de l’ obélisque égyptien pour une “manifestation spontanée”. Écharpe tricolore en bandoulière, les élus exhortent la foule grandissante à continuer inlassablement la lutte.

Après Louis XVI, Emmanuel Macron ?

​La nuit parisienne sera marquée par 258 interpellations, plusieurs départs d’incendie et des dizaines d’affrontements – souvent filmés et diffusés sur les réseaux sociaux – avec les forces de l’ordre. Scènes peu ou prou similaires quatre jours plus tard à la suite de l’échec de la motion de censure trans-partisane à l’Assemblée. On y retrouve les mêmes acteurs. Des députés de la Nupes – Clémentine Autain en tête -accueillis en héros place Vauban par des manifestants qui se tapent dans les mains au son du ralliement antifasciste “Siamo tutti antifascisti”. Un Jean-Luc Mélenchon qui appelle à la « censure populaire ». Et une nouvelle nuit de violences dans le pays.

​À Paris, des jeunes biberonnés à la nostalgie soixante-huitarde se lancent dans la construction de barricades, aidés dans leurs infructueuses tentatives par des individus vêtus de noir, parfois cagoulés. D’autres trouvent dans les tonnes de déchets entassés sur les trottoirs parisiens depuis dix jours un combustible idéal pour illuminer la soirée. « Louis XVI, on l’a décapité, Macron, on peut recommencer ! », peut-on entendre dans un cortège en route vers les “quartiers chics” après un détour vers la Bastille. Voilà pour le “peuple” version insoumis, plus proche des Black Blocs et des étudiants syndiqués que de la France des “oubliés” et des “gilets jaunes” inauguraux, “peuple” tout aussi opposé à la réforme mais qui s’est toujours refusé à choisir entre les fausses mains tendues d’Emmanuel Macron et les tentatives de récupération politicienne de Jean-Luc Mélenchon.

Le désordre organisé

​Au vu de cette rapide description, il n’est donc pas étonnant de retrouver dans la longue liste des interpellés une certaine Emma Fourreau, coresponsable du mouvement de jeunesse de La France insoumise. Ou d’entendre ce policier de Saint-Denis qui assure que le député LFI Éric Coquerel, président de la commission des finances, lui a « porté un coup avec le dos de son poing fermé ». Une plainte contestée par Jean-Luc Mélenchon dans un tweet railleur : « Un policier provocateur accuse Éric Coquerel de l’avoir frappé. Juste après, il s’est transformé en dragon bleu. À force de fumer des lacrymos ce policier s’est abîmé. »

Et si la finalité du projet de La France insoumise se trouvait dans ces images, dans ces provocations, dans ce rapport de force qui bascule inexorablement du Parlement vers la rue, vers l’impasse ? Attiser la colère, entretenir le désordre pour mieux tenter d’en récolter les fruits, malgré un risque évident de totale perte de contrôle. Les insoumis se complaisent dans la fomentation de “happenings” que Cyril Hanouna et son public n’auraient pas reniés, se félicitent presque d’avoir activement participé à jeter le discrédit populaire sur toute une Assemblée. « Il faut admettre qu’ils sont bons. Ils nous ont pris de court … », soufflait un député du Rassemblement national après la farce tragi-comique proposée par les députés de la Nupes face à Élisabeth Borne.

La jubilation de Mélenchon

Alors que la Première ministre s’apprête à recourir au 100e 49. 3 de la Ve République, les élus de l’union de la gauche entonnent la Marseillaise tout en brandissant des pancartes “Démocratie” ou “64 ans, c’est non !”. « On nous a dit que le président de l’Assemblée nationale n’avait, apparemment, pas le droit d’interrompre la Marseillaise . Du coup… », s’amuse un député de la Nupes. Qu’importe si la loi avancée ici tient plus de la légende urbaine que d’un article du code civil : l’essentiel est dans le paraître. De quoi rendre fier Jean-Luc Mélenchon. Le Lider maximo de La France insoumise s’est discrètement frayé un chemin à travers les allées du Palais-Bourbon. Il ne peut cacher un sourire non feint devant les images de ces insoumis braillards tant elles correspondent à sa vision du combat politique.

L’ancien militant trotskiste qui sommeille en lui jubile. Lui qui se rêvait tour à tour jacobin, communard et bolchevique n’attend désormais plus que le prochain embrasement populaire pour sortir de la pseudo-retraite à laquelle il s’est contraint l’année dernière et reprendre son costume d’homme providentiel de la gauche. Et ainsi accomplir sa double vengeance. Celle, personnelle, contre des organisations syndicales revigorées qu’il a longtemps méprisées pour leur sectarisme, leurs ambiguïtés et leur incapacité à soulever les foules. Et l’autre, plus politique, contre ses détracteurs internes au sein de la Nupes, issus de familles politiques à la culture parlementaire bien plus affirmée que la sienne. « Il vante sa VIe République, mais il n’a aucune confiance réelle dans le pouvoir du Parlement, tance un écologiste. Pour Jean-Luc Mélenchon, l’Assemblée n’est qu’un plateau de télé-réalité grandeur nature qui doit servir ses intérêts. »

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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France24 - World

West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises

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Issued on: 05/09/2022 - 11:22

World bank

As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.

In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.

These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.

Soaring prices

The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating  a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes. 

« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.

Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.

The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.

Tackling root causes

The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.

The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.

The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than  four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.

The Great Green Wall

As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.

The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.

Tangible results

“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.

By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.

“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.

His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.

About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.

In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.

Green future

As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.

“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.

Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa

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Valeurs Actuelles

Le match ChatGPT / Valeurs actuelles : immigration et délinquance, l’impossible lien, vraiment ?

Réforme des retraites : Elisabeth Borne seule face à la fronde

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BBC

Strike brings Germany's public transport network to halt

Germany's transport network will be at a near standstill on Monday as two of the country's largest unions strike.

Staff at airports, ports, railways, buses and subways walked out shortly after midnight for a 24-hour stoppage.

Unions are demanding higher wages to help their members cope with the rising cost of living across the country.

There have been multiple smaller walkouts by other public service sectors, but Monday's will be the largest in decades in the country.

The two unions involved in the strike are among the largest in Germany.

Verdi represents around 2.5 million employees across the public sector including in public transport and at airports.

EVG represents around 230,000 employees at Deutsche Bahn - Germany's national rail operator, and other bus companies.

They hope it will increase pressure on employers ahead of another round of pay negotiations on Monday.

Frank Werneke, the chief of Verdi described the pay rise as "a matter of survival for many thousands of employees, according to local media.

"The people are not only underpaid, they are hopelessly overworked," he said.

Verdi wants to secure a 10.5% pay rise for staff, while the other union involved, EVG, wants a 12% raise.

Germany's national rail operator, Deutsche Bahn, condemned the plans and described it as "completely excessive, groundless and unnecessary".

At Munich Airport on Sunday, multiple flights were disrupted by the walkout.

Germany's airport association said about 380,000 air travellers would be affected by the strike but added that it was "beyond any imaginable and justifiable measure".

Some employer representatives warn the unions are making unreasonable demands which risk alienating the public.

However, some unions have succeeded in winning wage increases, including postal workers who won an 11.5% pay rise in early march.

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BBC

Israel defence minister fired in legal reform row

Israeli's defence minister has been sacked after he spoke out against controversial plans to overhaul the justice system.

Prime Minister Benjamin Netanyahu summoned Yoav Gallant to a meeting and told him he no longer had faith in him as defence minister.

The plan to limit the powers of the judiciary led to months of protests.

Tens of thousands of protestors returned to the streets on Sunday night following Mr Gallant's dismissal.

In Jerusalem, police and soldiers used water cannon against demonstrators near Mr Netanyahu's house.

The leaders of the protest accuse Mr Netanyahu of behaving like a dictator and destroying the security of Israel.

The new law makes it harder for courts to remove a leader deemed unfit for office, which has angered many who consider it in the interests of the incumbent, Benjamin Netanyahu, who is on trial for corruption.

The leader of the opposition, Yair Lapid, described Mr Gallant's sacking as a new low for the government, while Mr Gallant himself has described the planned legislation as an "immediate and tangible danger" to state security.

In a brief televised statement on Saturday night, Mr Gallant said members of the Israeli Defence Forces were angry and disappointed, with an intensity he had never seen before.

Shortly after his dismissal a day later, Mr Gallant wrote on Twitter: "The state of Israel's security has always been and will always be my life's mission."

The defence minister had won the backing of some fellow members of Mr Netanyahu's Likud party, but others on the far right had called for him to go.

The law is part of the right-wing coalition government's contentious plan to limit the powers of the judiciary.

The reforms include plans that would give the government full control over the committee which appoints judges, which he has said will pass in the Knesset next week.

Far-right national security minister Itamar Ben-Gvir supported Mr Netanyahu's move, saying,"The prime minister decided on the necessary step and I congratulate him for that."

It includes enabling parliament to overrule decisions made by the Supreme Court - a move that critics say will undermine the independence of the judiciary and could be used for political ends.

But Mr Netanyahu says the reforms are designed to stop the courts overreaching their powers and that they were voted for by the public at the last election.

Israel's opposition leader Yair Lapid described Mr Gallant's sacking as "a new low" for the government.

"Netanyahu can fire Gallant, but he can't fire reality or fire the people of Israel who are fronting up to resist the coalition's madness," Mr Lapid added.

Former defence minister Benny Gantz praised Mr Gallant, who he said had put the security of the country above all interests.

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Zemmour choisit Aix-en-Provence et Orange pour entamer son comeback littéraire

Une file de véhicules sans fin, stationnés le long de la départementale. Les zemmouriens se pressent vers une salle de réception perdue dans l’arrière-pays aixois pour se procurer et faire signer le dernier ouvrage de l’écrivain devenu figure politique : une chronique de sa campagne électorale. Rien d’étonnant à ce que la « cité aux mille fontaines » accueille une nouvelle fois le chef de Reconquête. Elle compte parmi les villes où la ferveur militante a été la plus forte, en témoignait une affiche géante « Je signe pour Zemmour » déployée sur le cours Mirabeau dès mai 2021. Un an plus tard, le candidat déchu faisait son grand retour post-présidentielles aux collines de Cuques. « C’est dans les Bouches-du-Rhône qu’on a fait les meilleurs scores de France donc il y a une base électorale à entretenir, et même à élargir avec le déclin de LR », analyse Richard Dubreuil, responsable Reconquête de Marseille 9-10 et conseiller municipal.

800 Provençaux ont fait le déplacement. Pour les nombreux anciens militants, ce sont de joyeuses retrouvailles : « c’est l’occasion de revoir les gens de Reconquête, c’est comme une famille », sourit Chloé, employée polyvalente de 21 ans. Aucun défaitisme dans les discours des sympathisants, et chacun y va de sa petite opinion sur la posture à adopter. Pour Romain, logisticien de 27 ans et ex-militant identitaire, « il faut continuer à parler franc, sans dédiabolisation. » Adrien, étudiant en droit de 24 ans, croit qu’il faut « y associer le combat culturel. » La suite pour Reconquête ici ? « Nous structurer, répond sans hésiter Jean-Marc Graffeo, adjoint départemental du parti, le défi est de donner un esprit de militantisme à des gens qui n’avaient jamais milité avant. » Naturellement présent, le sénateur marseillais Stéphane Ravier, face aux demandes, finira aussi par dédicacer les exemplaires à la chaîne.

« En Provence, j’ai reconstitué la matrice du RPR »

A Orange, chez son « ami” Jacques Bompard, « par qui tout a commencé », rappelle-t-il, Eric Zemmour retrouve la scène pour la première fois depuis la séquence électorale de 2022. La chaleur des meetings présidentiels a laissé place aux applaudissements des 800 spectateurs, ici aussi. L’occasion de rappeler que des élus locaux soutiennent encore le président de Reconquête. « En Provence, j’ai reconstitué la matrice du RPR », argumente-t-il. Une “union des droites” qui lui a permis de réaliser 23% des suffrages aux législatives dans le Var. Pas de slogans, pas de logo Reconquête, ni de stand d’adhésion ce soir-là en Vaucluse, « c’est une conférence littéraire organisée par l’éditeur », assure son entourage qui revendique plus de 25 000 exemplaires vendus en une semaine du dernier livre : Je n’ai pas dit mon dernier mot (édition Rubempré). Les discours restent très politiques à l’heure où l’affaire Hébrard (voir page …) est révélée. « Une trahison prévisible » clame-t-on au sein du clan Bompard. « Ici, on ne collabore pas, nous nous retrouvons devant un drapeau français, pas turc », lance Stéphane Ravier. La rupture avec le RN est plus irréconciliable ici qu’ailleurs, comme en témoigne l’absence de Marie-France Lorho, députée du Vaucluse sous la triple étiquette Ligue du Sud, RN et Reconquête. L’ex-adjointe de Jacques Bompard est durablement brouillée avec le clan orangeois : on lui reproche son alignement jugé total avec le groupe RN à l’Assemblée nationale. Pour Reconquête, pas question d’abdiquer, « les grands destins naissent dans les grandes épreuves », conclut Guillaume Peltier. Prochain rendez-vous à Cogolin, le 1er avril.

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BBC

I decided to share this journey online because it simply isn’t talked about enough – Christina Zumbo

Even years into the Great Resignation, workers continue to leave their jobs in droves. While plenty of employees are still sending off official resignation emails to bosses, younger workers are increasingly taking a different tack: live quitting.

In July 2021, a clip of UK McDonald’s workers quitting mid-shift went viral ­– and now TikTok is awash with users sharing real-time footage of the moment they told their bosses ‘I quit’. Sometimes tense, often funny and nearly always compelling, these short video clips are attracting thousands – sometimes millions – of views on the social media platform.

What’s driving the #quittok trend?

What’s happening?

Though these #quittok videos take different forms – filming workers’ departures on a live Zoom call, or documenting the second they turn in a letter of resignation – each clip captures the real-time moment when workers quit.

In September 2022, Christina Zumbo, 31, a now-former Australian government worker, shared the moment she clicked send on her resignation email, and waited anxiously for a video call from her boss. Zumbo, who had already shared glimpses of work-related mental health struggles with her 140,000 TikTok followers, said she felt others on the platform would relate to the post.

“I really struggled with making this decision to leave, feeling like I was letting my team and manager down, and the thought of being without work without something lined up, into a tumultuous job market at the time,” she says. “I decided to share this journey online because it simply isn’t talked about enough.”

But even she was surprised by the overwhelming response, with 53,000 likes and nearly 3,000 comments on the short clip. “I had no idea so many people would see, relate and share their own stories – or their fear of leaving their current workplace, or their strong desire to do what I did,” says Brisbane-based Zumbo. “It’s always surprising in the best way, the sense of community you feel if you open yourself up to showing real, relatable vulnerability online.”

"I had a nice paycheque, got to travel and worked with some of the biggest names in the industry, but I was completely miserable" – Marisa Jo Mayes (Credit: Marisa Jo Mayes)

Marisa Jo Mayes, too, had been using TikTok as a “fun, creative outlet”, sharing content as a way of “fighting [her] unhappiness at work”, when she decided to live-quit her job with a medical device company.

“I had a nice paycheque, got to travel and worked with some of the biggest names in the industry, but I was completely miserable,” says the 29-year-old, based in Arizona, US. “I was in the deepest burnout of my life, couldn't think about anything besides work and was struggling with stress-induced health issues.”

Mayes’s 30-second clip shows her in the tense moments leading up to a call with her boss – and then her immediate relief. ‘It’s like an elephant foot off my chest, but I’m also sad,’ she captioned the video.

Two years after it was first shared in late 2020, it’s still one of the most viewed #quittok moments, with more than 200,000 likes as of this writing. Sharing the moment on the platform felt natural, says Mayes. “It wasn't really a conscious decision to make a video, as it was just something that was part of my routine. I had been sharing a lot of my self-development journey, so it felt like a natural thing to share, since it was such a huge life event.”

Responses, though, were a mix: “From ‘OMG congrats you’re living my dream’, to ‘You’re just an entitled millennial who deserves to be unemployed’,” she says. Despite being shocked by the strong feelings her post provoked, most of the feedback was overwhelmingly positive – prompting Mayes to continue to share her self-development journey in the years since. “The negative comments didn't stop me from continuing to post about my experience post-corporate – because for every one person angry about it, there are probably 10 inspired by it.”

What’s driving this?

The majority of young users on TikTok have grown up as digital natives, sharing every kind of milestone online. To some extent, says California-based therapist and coach Tess Brigham, it’s natural they’d also share private conversations with employers about their decision to quit.

“It's how this generation has experiences, it's how they've learned to be in the world,” she says. “If you grow up used to recording and sharing things, why wouldn't you share these larger, more significant moments in time?”

But there’s also a more fundamental change in attitudes that underpins the #quittok trend, she believes.

Millennials and Gen Z watched their parents struggle in corporate jobs during the 2008 economic crash, and some of these young people are mired in student debt with low-paying jobs themselves. They’ve also had their early work experiences shaped by Covid-19, with the youngest workers never even having stepped a foot inside an office. These stressors combined, says Brigham, have meant younger workers – particularly Gen Z – are prioritising mental health, happiness and positive work environments. As a result, they see content that depicts people quitting ‘toxic workplaces’ and standing up to unfair bosses as deeply aspirational. 

This rings true for Zumbo, who’s seen a big shift in work-life balance and priorities since Covid-19. “I think it’s important to take control of our lives, and be actively on the path we want to be on, instead of walking along one we don’t want to be on or don’t know any better,” she says. “Sharing quitting my job online, and reflecting on making big career decisions is important to show that you are in control of your own happiness, you make the decisions for your life and a job is just a job sometimes – not your whole identity.”

What does this mean?

The long-term implications of live quitting and posting #quittok videos aren’t exactly clear, says Brigham. For instance, there’s no way to predict how these posts might affect future career opportunities.

However, while we’re still finding out, the #quittok trend has the potential to encourage transparency in the corporate world, she believes. 

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Antonio Conte: Tottenham manager leaves after 16 months in charge

Last updated on 26 March 202326 March 2023.From the section Tottenhamcomments1184

Manager Antonio Conte has left Tottenham Hotspur by mutual consent after 16 months in charge.

Conte called the Spurs players "selfish" and criticised the club's culture in a remarkable news conference after their recent draw at Southampton.

Tottenham are fourth in the top flight but are out of all cup competitions.

Conte's assistant Cristian Stellini will step up as head coach for the rest of the season, with former midfielder Ryan Mason his deputy.

"We have 10 Premier League games remaining and we have a fight on our hands for a Champions League place," chairman Daniel Levy said.

"We all need to pull together. Everyone has to step up to ensure the highest possible finish for our club and amazing, loyal supporters."

His departure means Spurs are searching for their fourth permanent manager in four years since Mauricio Pochettino left in 2019.

They suffered a tame exit to AC Milan in the Champions League earlier in March, after Championship side Sheffield United knocked them out of the FA Cup at the start of the month.

Italian Conte, who had won league titles with former clubs Chelsea, Juventus and Inter Milan, was appointed in November 2021 after Spurs sacked Nuno Espirito Santo.

They struggled for consistency for much of his early tenure before a six-game unbeaten run, including a 3-0 win over rivals Arsenal, secured a top four finish.

But Tottenham's troubles have continued this season with nine defeats and four draws in 28 league games and questions about the playing style.

Conte's Spurs were loudly booed after the 0-0 draw against Milan which resulted in a 1-0 loss on aggregate and condemned the club to another campaign without a trophy.

His last match in charge saw Tottenham throw away a 3-1 lead to draw at struggling Southampton on 18 March, with Conte launching a furious criticism of his players and the club after the match.

"Tottenham's story is this: 20 years there is this owner and they never won something. Why?" Conte said.

"Until now I try to hide the situation but not now because, I repeat, I don't want to see what I have seen today because this is unacceptable and also unacceptable for the fans."

Tottenham have won one trophy since the ownership group chaired by Levy took over the club in 2001 - the League Cup in 2008 - and have had 11 different managers.

This season has also seen Conte requiring gallbladder surgery in February.

He was absent for a victory over Manchester City on 5 February and, after briefly returning for two matches, missed another four games to focus on his recovery in Italy, with Stellini taking charge in his place.

Three close friends of Conte's, Spurs fitness coach Gian Piero Ventrone, Sinisa Mihajlovic and Gianluca Vialli, have all died in recent months.

BBC

Eurovision 2023: Mae Muller and other hopefuls get pre-parties started across Europe

Every true Eurovision fan knows the song contest is much more than one Saturday night in May.

There's the anticipation of a host city announcement, the national final season when acts are chosen, and the bit we're at now - the pre-party stage.

Across Europe, over the next month, participants will perform at fan-organised events in preparation for the competition in Liverpool.

This weekend, thousands attended the first pre-party of 2023 in Barcelona.

"This is the best thing ever," this year's UK entrant Mae Muller explains as she meets some of her fellow competitors for the first time. "I get to go and see all these amazing places and people."

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Watch: Mae Muller's song entry for Eurovision 2023 and fan reaction

For Muller, it's not just an opportunity to take selfies and join WhatsApp group chats. It's also the first live performance of her entry I Wrote A Song, which she admits beforehand she's nervous about, but says "the excitement outweighs the nerves".

The bookies' odds can change during this build-up period as fans react to live vocals and choreography, and the artists see who their biggest competition is - but not every act takes part in these side events.

"I think for the fans it's so important the participants do this to show they actually care and they love the contest," 2015 winner Måns Zelmerlöw explained on the BBC's Eurovisioncast.

As well as live performances, over three days of events in the Spanish city, seminar talks on the song contest were held, a walking tour of the city was organised and, of course, fans could dance until the early hours to music from 67 years of Eurovision in clubs.

I began covering Eurovision for the BBC in 2019 and I've seen the pre-parties get bigger each year. I was stunned on Saturday when I saw the queue to get into the venue - only to discover it was actually a line for a Robbie Williams gig at the same Palau Sant Jordi complex, which was used for the 1992 Olympics.

But the true scale (next door) of the pre-parties, and how many there are now, was still a surprise to the Lithuanian contestant Monika Linkytė, who previously took part in 2015.

This time around, she says, she can enjoy the experience more because she knows what's to come as the days to Liverpool are marked off on her calendar.

"These pre-parties are about fun," she tells me. "In the two weeks in Liverpool it's going to be stressful, but now you can just chill out."

Linkytė is one of four artists who have previously represented their country and are returning to the Eurovision stage this year, with a lot of discussion surrounding the bookies' current favourite - 2012's Swedish champion Loreen. After witnessing thousands in Barcelona singing back Linkytė's song Stay, she could easily place in the top 10 with her impressive live vocal.

At the pre-parties, you get a sense of who is a seasoned performer and who needs to build confidence before singing on one of the most-watched TV events in the world.

Joker Out, who were last year's best-selling act in Slovenia - and one of this year's many groups competing - can command a stage and have no struggle getting the crowd going.

"We've proved in the past few years [in Slovenia] we were worthy to be picked.

"We were talking with San Marino that this year looks more like a high school battle of the bands than Eurovision," they joke.

With only her dancers for support, Muller was one of the most anticipated performers over the weekend.

🎤 @maemuller_ representarà el Regne Unit amb ‘I wrote a song’. La canta a la #BCNeurovision Party @bbceurovision 🔗 https://t.co/rqxsqnkaFB pic.twitter.com/jWBKpGToE4

Her catchy lyrics have resonated with Europe, and she performed despite posting on Instagram she wasn't feeling well.

But as soon as she got off stage, she beamed: "Oh my goodness, I feel alive! I was very very nervous but I'm really happy it went well and everyone seemed to be enjoying themselves."

There's room for improvement, and that's why Muller is doing "intense" rehearsals between now and May.

With her first ever performance of I Wrote A Song out of the way, it was time to relax, hanging out with Ukraine's act Tvorchi - who were chosen to fly their blue and yellow flag from a bomb shelter last December.

Pre-parties to come include Warsaw, Tel Aviv, Madrid, Amsterdam and London. In Barcelona, unsurprisingly, the biggest crowd reaction by far went to Spain's Blanca Paloma.

Someone from Spanish broadcaster RTVE told me afterwards they feel a lot of pressure to repeat last year's success, when Chanel came third behind Ukraine's Kalush Orchestra and the UK's Sam Ryder.

It's a reminder of how many layers the competition has - it's a music contest, but can also impact the reputation of broadcasters if they don't get a result they want.

I travelled from the venue with the Spanish team, and although there was a slight language barrier between Blanca Paloma and myself, we found a way to communicate by singing previous Eurovision winning songs together on the streets of Barcelona.

We were exactly what this year's slogan says - united by music.

All the build-up, insights and analysis is explored each week on a BBC podcast called Eurovisioncast.

Eurovisioncast is available on BBC Sounds, or search wherever you get your podcasts from.

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Valeurs Actuelles

Le 13 avril, retrouvez la rédaction de Valeurs actuelles lors d’une soirée festive

Après le succès du premier Débat des Valeurs, le Grand Débat des Valeurs revient au Palais des Sports le 13 avril 2023. Accédez à la billetterie en cliquant sur ce lien

Chers lecteurs,

Retrouvez toute la rédaction de Valeurs actuelles le jeudi 13 avril 2023 au Palais des Sports, à Paris, pour une soirée exceptionnelle entièrement organisée par votre magazine !

Au programme : des débats d’idées de haute volée avec des invités de marque (révélés prochainement), mais aussi nos journalistes, ainsi que des intermèdes musicaux et humoristiques.

À l’issue de la soirée, retrouvez toute la rédaction autour d’un verre lors d’un long moment convivial.

🔴 13 avril 2023 : et si une nouvelle carrière débutait pour @GeoffroyLejeune ? 👀RDV pour le Grand Débat des Valeurs au Palais des Sports pour une soirée exceptionnelle avec la rédaction de VA !

🔗 Billetterie événement : https://t.co/nFxQyBvTe6#GrandDébatVA pic.twitter.com/sFE4HvFKdh

— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 8, 2023

Soutenez Valeurs Actuelles et recevez une invitation pour le Grand Débat des Valeurs

Chers lecteurs,

Vous pouvez désormais nous aider en réalisant un don défiscalisé. Le montant de la réduction d’impôts sur le revenu accordé aux particuliers est égal à 66 % du montant des sommes versées, prises dans la limite de 20 % du revenu imposable, et 60% si vous êtes une entreprise.

Par ailleurs, pour chaque palier de 100€ de dons, vous recevrez une place pour la soirée du 13 avril. Ex: si vous donnez 300€, vous recevrez 3 invitations.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

“C’est ce qu’on appelle une révolution” : François Bayrou accuse Mélenchon de déstabiliser la société

Dimanche 26 mars, le patron du MoDem, François Bayrou, était invité sur Radio J. L’occasion pour le Haut-Commissaire au plan d’aborder les tensions qui germent au sein de la société française, et du jardinier qui les entretiendrait : Jean-Luc Mélenchon.

En effet, pour François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon entretient « une stratégie de déstabilisation de notre société, par la multiplication des affrontements ». Et d’ajouter que « c‘est une stratégie pour obtenir la prise de contrôle de la société par un mouvement idéologique qui imposerait sa vue aux autres », précisant que cela est « ce qu’on appelle une révolution », cite BFMTV.

L’ordre face au chaos

Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites bat son plein, le patron du parti démocrate affirme avoir « toujours été du côté des réformistes ». François Bayrou a ainsi fustigé les violences qui ont éclaté dans les manifestations, notamment celle du 23 mars où près de 1 500 casseurs s’étaient réunis, seulement à Paris. Selon lui, il s’agit d’un « mouvement de déstabilisation et de destruction […] réfléchi, concerté, sans aucun lien avec la réalité » et qui vise à prendre le « contrôle de la société par la violence ».

Cependant, le patron du MoDem a reconnu « des insuffisances » de la majorité, au sujet du texte de la réforme des retraites. « Ce qui a manqué, c’est qu’on explique simplement la situation à chacun des citoyens français et que chacun puisse se faire une idée », a-t-il expliqué, ajoutant qu’à défaut d’une dissolution du Gouvernement,« il y aura forcément des reconfigurations pour l’ensemble de l’exécutif ».

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Tunisia migrants: At least 29 die off coast

At least 29 migrants have died after at least two boats sank off Tunisia's coast within hours of each other, officials say.

The sub-Saharan migrants were trying to cross the Mediterranean to reach Italy.

It is the latest in a string of migrant boat capsizes off Tunisia's coast in the last few days, with five others sinking in the past four days.

This comes after Tunisia launched a campaign against undocumented African migrants.

Meanwhile, Italian officials on the island of Lampedusa say they are overwhelmed, after a record 2,500 migrants arrived in the last 24 hours.

The Italian far-right Prime Minister, Giorgia Meloni, has warned Europe risks seeing a huge wave of refugees arriving on its shores.

Tunisia has become a hub for migrants who wish to make it to Europe, with UN figures showing at least 12,000 migrants who landed on Italy's shores this year left from Tunisia. That figure was just 1,300 in the same time period last year.

However, the Tunisia coast guard say they are taking steps to stop the migrant crossings, having halted around 80 vessels headed for Europe in the past four days, according to the Reuters news agency. It also says it has detained more than 3,000 migrants, the same agency reports.

In a controversial speech last month, Tunisia's president accused sub-Saharan African migrants living in the country of causing a crime wave and described them as a demographic threat.

Kais Saied's comments were widely criticised by the African Union and denounced as "racist hate speech" by human rights groups.

These comments have left some sub-Saharan Africans in Tunisia living in fear, with some saying they have seen an increase in racist incidents.

This has led some countries, like Ivory Coast and Guinea, to repatriate their citizens due to an increased climate of intolerance in Tunisia.

Tunisia's economy is in a poor state, and is facing crisis after negotiations with the the International Monetary Fund (IMF) stalled.

The US Secretary of State Antony Blinken has also warned that Tunisia urgently needs to reach a bailout deal with the IMF.

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Assistants d’eurodéputés MoDem : François Bayrou est renvoyé en correctionnelle

François Bayrou semble décidément en mauvaise passe. Ce jeudi 9 mars, deux juges d’instruction ont ordonné le renvoi en correctionnelle du Haut-commissaire au plan, ainsi que de dix autres personnes, rapporte le Huffington Post. C’est dans l’affaire de l’emploi irrégulier d’assistants d’eurodéputés que ces derniers sont mis en cause.

Selon un rapport rendu en avril 2021 par les policiers de l’Office anticorruption (Oclciff), le parti centriste aurait en effet mis en place un système de détournement des fonds européens pour salarier ses employés. Les enquêteurs estiment que « pour faire vivre [leur] parti et assurer son fonctionnement à moindre coût, François Bayrou et Marielle de Sarnez épaulés par les cadres du parti, ont mis au service de l’UDF, puis du MoDem, des assistants parlementaires rémunérés par le Parlement européen », cite le média. Le parquet de Paris avait alors demandé le renvoi du parti et d’une douzaine de responsables devant le tribunal correctionnel pour « détournement de fonds publics ».

Un préjudice d’au moins un million d’euros

C’est chose faite, pour onze de ces anciens cadres centristes. Sylvie Goulard, qui avait démissionné du ministère des Armées en 2017 a, en revanche, été relaxée pour non-lieu. François Bayrou apparaît, lui, comme « le décideur et le responsable de la mise en place et du fonctionnement du système frauduleux », selon l’ordonnance rapportée par Les Échos. Avec un préjudice du Parlement européen estimé à 1,4 million d’euros, les juges ont indiqué que « les députés européens, auteurs principaux des détournements opérés ont été les vecteurs de ces détournements, par l’emploi fictif d’assistants parlementaires au profit exclusif du parti politique ».

Des révélations qui avaient fait scandale à l’époque, en 2017, alors que le MoDem était le principal allié du président Emmanuel Macron.

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Retraites : en cas d’élections législatives anticipées, le Rassemblement national arriverait en tête

Que se passerait-il en cas d’élections législatives anticipées ? Selon un sondage Ifop/Fiducial publié dans Le Journal du dimanche, le Rassemblement national pourrait bien sortir grand vainqueur.

En effet, 26 % des Français se disent prêts à voter pour le parti présidé par Jordan Bardella en cas de législatives. Cela constituerait une hausse de 8 points par rapport au premier tour des législatives de 2022, où le RN avait obtenu un score de 18,7 %.

Pour le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, cela constitue « un enseignement majeur » et « inédit ». « Le RN a un socle électoral attrape-tout. Il n’y a presque plus de catégorie où il est très faible sauf chez les cadres supérieurs, où il ne récolte que 13 % », souligne-t-il, avant d’ajouter que la Rassemblement national réaliserait ses meilleurs scores « dans les catégories les plus hostiles à la réforme ».

Sanction possible pour la majorité présidentielle

Les grands perdants d’une législative anticipée seraient les députés de la majorité présidentielle. Ainsi, le mouvement Renaissance pourrait perdre une cinquantaine de sièges au sein de l’Assemblée nationale, puisque 22 % des Français seulement seraient prêts à voter pour la majorité présidentielle. Un décrochage de près de cinq points par rapport à 2022. « S’il y avait un vote, la sanction serait très claire. L’éventualité d’une dissolution constituerait un risque très sérieux, pour ne pas dire un suicide », précise le directeur général de l’Ifop.

Quant à la Nupes, très présente médiatiquement ces derniers temps dans l’opposition à la réforme des retraites, celle-ci stagnerait à 26 %, le score qu’elle avait obtenu en juin dernier. Les candidats Reconquête, eux, pourraient bien recevoir 5 % des suffrages en cas d’élections législatives anticipées.

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Manifestation anti-bassines : Éric Zemmour dénonce la “nupesisation des esprits”

Ce dimanche 26 mars, le président de Reconquête, Éric Zemmour, était l’invité du Grand Rendez-Vous de CNews. Alors que les violences engendrées par la mobilisation contre le projet de méga-bassines ont blessé 37 gendarmes et 200 manifestants, Éric Zemmour est revenu sur les heurts de Sainte-Soline.

« J’observe le paysage politique depuis des semaines », a déclaré ce dernier, avant d’ajouter constater une « une nupesisation des esprits […] à l’Assemblée nationale, dans la rue ou encore dans les médias et les télévisions ».  Éric Zemmour a en effet fustigé qu’en cette période de mobilisation contre la réforme des retraites, le Rassemblement national tienne « un discours de gauche ».

Même analyse du côté de certains membres du parti des Républicains qui ne semblent pas convaincre l’ancien journaliste, « Aurélien Pradié en tête, qui se prennent pour des « Che Guevara«  de bar-café et qui tiennent des discours de gauche ».

Affronter la gauche « culturellement, médiatiquement et politiquement »

Par-là, le président de Reconquête entend dire que « tout le monde est fasciné par la Nupes », ainsi que par Jean-Luc Mélenchon, qu’il a qualifié d’« imam caché » de la coalition de gauche. « Il n’est pas élu, il n’est pas à l’Assemblée, mais c’est lui quand même qui est le maestro de tout cela », a déclaré Éric Zemmour, qui n’a pas mâché ses mots sur la gauche qui, estime-t-il, « menace la République ».

Face à ce qu’il estime être un danger pour les institutions et la nation, l’ancien candidat à la présidentielle de 2022 l’assure, il est le seul défenseur sérieux de la droite, prêt à affronter « culturellement, médiatiquement et politiquement » son adversaire Jean-Luc Mélenchon.

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[Goldnadel] Hémiplégie médiatique : sur France Inter, il n’est de violences que policières

Un samedi matin sur Inter. 7 heures 55 : la responsable de l’émission Carine Bécard ose cette question à son invitée, Marylise Léon, secrétaire adjointe de la CFDT : « Ça sert à quoi de manifester pacifiquement ? » Tout est dit, pour la dame au micro, sans violence, on n’obtient rien. Je la connais madame Bécard, il a fallu que je la fasse rappeler à l’ordre par le CSA, pour avoir attenté à son micro à la présomption d’innocence des gendarmes accusés par cette famille Traoré dont on connaît l’attrait pour l’honnêteté et la vérité.

Toujours est-il qu’à huit heures, les informations s’ouvrent et sont centrées sur les violences policières. On consacre un reportage sur ces policiers qui ont moqué et menacé un manifestant. Sans le blesser. Mais aucun reportage sur ces centaines de policiers blessés depuis le début de ces manifestations dont on ne dit rien sur leur caractère sauvage.

Pire : À l’instar d’un titre mensonger du Monde qu’on imite servilement, on fait croire aux auditeurs que le Conseil de l’Europe aurait condamné les violences des policiers français. Désinformation : Il ne s’agit que de sa commissaire, madame Dunja Mijatovic qui s’alarme d’un « usage excessif de la force ». On ne sait sur quoi elle se fonde. Au demeurant, ce même Conseil de l’Europe aura su faire montre récemment de sa tendance et de son infaillible pertinence lors de sa campagne publicitaire en faveur du hijab, “symbole de liberté”.

Retour au journal de 8 heures : À aucun moment les mots de Black blocs ou d’ultra-gauche ne sont ouïs dans un reportage. A 8h 45, toutefois, le préposé à la revue de presse veut bien, indirectement, les évoquer quand il condescend à rendre compte de l’opinion du Figaro. Mais il ne s’agit pas d’un reportage de la rédaction. Lors de l’édition de neuf heures, c’est encore pire : Ouverture sur les violences policières et rien que policières. Tout encore sur ces moqueries de membres de la BRAV sur ce manifestant. Tout sur l’acte de contrition du préfet Nuñez mais rien, absolument rien, sur les Black blocs violents ! Rien sur les policiers blessés. Il n’y en a donc pas.

L’on passe ensuite sur la manifestation interdite de Sainte-Soline à l’encontre des “mega-bassines”. Une nouvelle fois dans cette matinée, parole est uniquement donnée à un activiste écologiste radical. A croire qu’il n’existerait aucun agriculteur qui voudrait ou pourrait s’exprimer. Sans doute le mythe du paysan taiseux aurait finalement quelque consistance. Ou plus vraisemblablement, l’expression de la vérité médiatique obligatoire à sens unique.

Mes lecteurs connaissent mon obsession de décrypter la confiscation de notre audiovisuel public par l’extrême gauche intolérante. J’assume fièrement cette obsession qui me contraint à ce devoir citoyen de vigilance. Je confesse sans barguigner répugner à entretenir grassement avec mes impôts des propagandistes encartés qui se prennent pour des journalistes. Je dois manquer de générosité.

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Affaire Dora Moutot  : est-il encore possible de dénoncer l’idéologie trans ?

Le 15 octobre 2022, sur le plateau de l’émission « Quelle époque ! », la féministe Dora Moutot était invitée à débattre avec Marie Cau, figure emblématique de la communauté queer [Qualifie les personnes qui ne correspondent pas au modèle sexuel traditionnel, NDLR] et première maire transgenre de France. Un échange musclé au cours duquel Dora Moutot avait fustigé les dérives de la transidentité, déplorant notamment qu’être une femme soit désormais uniquement perçu comme un ressenti, et non plus comme une réalité biologique. Interrogée par Léa Salamé sur sa perception de l’édile, la militante l’avait qualifiée d’« homme transféminin ».

Une première plainte pour “mégenrage”

Des propos qui ont suscité l’ire d’activistes trans et de plusieurs médias progressistes ; Dora Moutot se voit bientôt qualifiée de « transphobe », arme de disqualification massive des LGBT-friendly. La militante n’en a cure, qui persiste et signe : « Ces gens sont des personnes malades, qui utilisent des techniques dignes du pire autoritarisme », écrit-elle sur Instagram en réponse à ces propos de l’activiste trans Hanneli Escurier : « Un jour, très proche je pense, des trans vont aller fracasser des TERFS [Trans Exclusionary Radical Feminist : expression qui désigne les militantes qui excluent les femmes trans des luttes féministes, NDLR] C’est comme ça que ça va finir […] Ce n’est pas un appel à la violence, juste une prémonition publique sur quelque chose qui va devenir inévitable. »

« A-t-on encore le droit de critiquer une idéologie ? Et une idéologie qui nie des faits biologiques et matériels ? »

Déterminées à faire taire la militante féministe, Marie Cau, Hanneli Escurier, et les associations LGBT + Mousse et Stop Homophobie ont déposé une plainte avec constitution de partie civile en février contre Dora Moutot pour « injures publiques envers une personne à raison de son identité de genre » et « provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe ». Cette plainte vise les deux épisodes cités plus haut.

Mais la cabale judiciaire ne s’arrête pas là. Mardi, quatre associations LGBT+, STOP homophobie, Mousse, l’Inter LGBT et Famille LGBT+ ont également porté plainte contre Dora Moutot et son acolyte féministe Marguerite Stern pour « injures et provocations publiques à la haine ou à la violence » contre les personnes transgenres. En cause, le lancement de leur mouvement et plateforme en ligne « Fémelliste » visant à défendre les réalités biologiques et à lutter contre l’activisme trans. Contactée par Valeurs actuelles, Dora Moutot dénonce des attaques qui n’ont d’autre but que « de faire taire toutes les autres femmes en agitant le spectre de poursuites judiciaires ».

Fin février, une tribune signée par plusieurs personnalités dans Marianne faisait état d’un risque pour la liberté d’expression : « On peut ne pas être d’accord avec elle. On peut s’opposer sur le front des idées, mais tenter de la museler en portant plainte : est-ce bien sérieux ? Car qu’est-ce que débattre si ce n’est échanger autour de désaccords ? Le moindre désaccord doit-il se terminer en procès pour x-phobie ? Doit-on rappeler une fois de plus les mots attribués à Voltaire : ‘Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire’ » ? Surtout, le terme de transphobie était remis en cause, posant la question suivante  : « A-t-on encore le droit de critiquer une idéologie ? Et une idéologie qui nie des faits biologiques et matériels ? »

Pour l’aider à faire face aux frais de justice, la jeune femme a ouvert une cagnotte en ligne : https://www.doramoutot.com/proces-cagnotte-dora-moutot

La genèse d’un combat

Pour Dora Moutot, tout a commencé en 2019. À cette période, elle tenait le compte Instagram @tasjoui, qui aborde la sexualité féminine. Elle abordait notamment des questions liées à l’utérus, au vagin ou au clitoris. Ne s’adressant qu’aux « femmes biologiques » – ce qui tombe sous le sens – le compte essuie rapidement des critiques : «  Dans la sphère féministe, nombre de femmes ont cédé à la novlangue transgenriste. Il faut parler de personnes menstruées, de personnes à vulve, de pénis de femme. Tout un tas de vocabulaire que j’ai refusé d’utiliser . »

Son refus de céder aux instances des transactivistes quérulents a pour effet de la placer dans le camp des anti-trans.

Elle ne le sait pas encore, mais le refus de céder aux instances de cette minorité quérulente a pour effet de la placer dans le camp des anti-trans : « Au début, ce n’était pas du militantisme contre l’idéologie trans, ça ne faisait juste pas sens pour moi. Je n’avais pas envie de m’exprimer dans ces termes-là, je ne croyais pas en ça. » Depuis lors, elle subit un harcèlement de tous les instants sur les réseaux sociaux. Entre autres déconvenues, Dora Moutot a perdu l’ensemble de ses partenariats rémunérés sur son compte Instagram.

Aujourd’hui, la militante se définit comme « femelliste », soit comme une « femelle humaine  ». En rupture avec les féministes intersectionnelles, elle considère que le corps est la seule chose qui participe à la définition de ce qu’est une femme  : « Quand je parle d’homme transféminin et de femme transmasculine, je parle de la sexuation avant de parler du genre, alors qu’eux placent d’abord le genre ».

Une idéologie totalitaire

L’utilisation de ce vocabulaire fait d’elle une TERF – féministe radicale excluant les personnes trans des luttes féministes – pour ses détracteurs. En France, Dora Moutot, ainsi que Marguerite Stern, toutes deux à l’initiative du site internet femelliste.com, sont malgré elles les représentantes les plus visibles de ce mouvement.

Il est  inquiétant que des femmes puissent être menacées de mort dans ce pays juste parce qu’elles disent une vérité biologique.

Ces derniers mois, la haine que suscite cette perspective exclusivement biologique a pris un tour très inquiétant. Ainsi, le 8 mars, à l’occasion de manifestations pour la Journée internationale des droits des femmes, des féministes intersectionnelles ont recouvert les murs de la capitale de menaces explicites  : « Sauve un trans, tue une TERF », « Mort aux TERFS », « Dora Moutot danger public ». Dernièrement, l’adresse de la militante a été révélée sur Twitter. Désormais, c’est couverte d’un masque, d’un bonnet et de lunettes qu’elle arpente les rues de Paris. « Je trouve ça désolant de ne plus me sentir en sécurité », explique celle qui envisage de quitter la France. Son cas montre la force de pénétration de cette idéologie et son pouvoir de nuisance.

Depuis plusieurs semaines, Dora Moutot tente en vain d’interpeller des personnalités politiques : Gabriel Attal, Marlène Schiappa, Isabelle Rome, pour ne citer qu’eux. En vain. Elle le déplore : « Il est  inquiétant que des femmes puissent être menacées de mort dans ce pays juste parce qu’elles disent une vérité biologique sans qu’aucune institution ne se réveille.  » Et d’appeler de ses vœux à un réveil des consciences face à une idéologie promue dans de nombreux médias.

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BBC

Antonio Conte: How 16 volatile months at Tottenham unravelled

Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Tottenham

Antonio Conte's tempestuous Tottenham tenure has come to an end after a predictably volatile 16 months in charge, but with none of the silverware the club gambled on when appointing the Italian.

Taking a job in November 2021 which he had initially turned down in the summer, Conte delivered Spurs Champions League football and was backed in the transfer market - albeit not to the extent he would have liked.

But he failed in cup competitions and, off the field, suffered the tragic loss of three close friends, as well having to undergo gallbladder surgery himself.

The 53-year-old's relationship with the club then moved beyond repair when he delivered a remarkable tirade following the draw at Southampton, in which he branded his players "selfish" and criticised the club's culture over the past 20 years.

Here's how Conte's short but stormy stay in north London unravelled.

Conte arrives at Tottenham on 2 November 2021 as a serial winner, but only after initially spurning a move to north London in the summer when talks broke down about becoming Jose Mourinho's successor.

Instead, Conte replaces Nuno Espirito Santo and proclaims he is happy to be back coaching with a "Premier League club that has the ambition to be a protagonist again".

Having penned an 18-month contract, the Conte era begins with a 3-2 Europa Conference League win over Vitesse, before a goalless draw at Everton and a first Premier League win as Spurs boss over Leeds United.

But when his side suffer an embarrassing defeat by Slovenian side NS Mura in Europe, Conte delivers a telling assessment in which he says there as "an important gap" between Spurs and the top teams, his side's level is "not so high" and he is not a "magician".

Conte's monologue has the desired effect as his team go unbeaten for the rest of the year and appear in decent form until a trip to Stamford Bridge for the Carabao Cup semi-final first leg.

Spurs limp to a 2-0 defeat causing Conte to emphasise the gap between the teams, effectively calling Tottenham a mid-table club and asking for patience.

Spurs also lose the second leg but maintain Conte's unbeaten start in the Premier League with an incredible comeback at Leicester, as Steven Bergwijn scores in the 95th and 97th minute to secure a 3-2 win.

That undefeated streak comes to an abrupt end with another loss to Chelsea the following week that sparks a three-game losing run in the league - the first time Conte has lost three league games in a row since his days managing Atalanta in 2009.

But the Italian responds by masterminding another dramatic 3-2 victory at Manchester City, this time thanks to Harry Kane's 95th-minute winner.

Spurs head to Burnley four days later seemingly full of confidence only to suffer a 1-0 defeat that leads a frustrated Conte to question his future: "I came here to help the club and if the problem could be the coach I'm ready to go, no problem."

Conte claims his outburst was strategic and Spurs, despite losing to Middlesbrough in the FA Cup, hit goalscoring form in the Premier League - putting four past Leeds and Aston Villa and scoring five against both Everton and Newcastle.

A blip in April puts Arsenal in pole position for fourth spot, but Spurs beat their north London rivals 3-0 during the run-in and, after Mikel Arteta suggests Conte's side could still lose at Norwich on the final day, Tottenham produce an emphatic 5-0 win to seal a Champions League place.

Conte says the achievement is as good as winning a trophy and appears committed to the club.

Tottenham's owners announce a £150m investment, with Richarlison, Yves Bissouma, Ivan Perisic, Djed Spence, Clement Lenglet and Fraser Forster all joining in the summer.

Tottenham begin the new season with a 4-1 win against Southampton and fight back to draw 2-2 at Chelsea after Kane's 96th-minute equaliser - their boss shows his passion on the touchline and a fiery handshake leads to a bust-up with Thomas Tuchel that ends with them both being dismissed.

Spurs' unbeaten start is tempered by defeat at Sporting Lisbon in the Champions League and then wiped out by a 3-1 loss to Arsenal, as Conte continually refuses to address his future.

The Italian then suffers the loss of three close friends in four months. First, Spurs mourn the death of fitness coach Gian Piero Ventrone in October following an illness, while Conte also loses former team-mates Sinisa Mihajlovic and Gianluca Vialli to leukaemia and pancreatic cancer respectively.

In February, after an FA Cup win at Preston, Conte feels unwell and has to have his gallbladder removed in emergency surgery in Italy.

Spurs beat Manchester City in his absence but suffer a 4-1 defeat at Leicester on his return, then lose 1-0 in their Champions League last-16 first leg at AC Milan, with Conte advised to stay in Italy to spend more time recovering.

Spurs begin the month fourth in the league and, despite playing increasingly negative football, have hopes of progressing in the Champions League and FA Cup.

Conte, recovering in Italy, watches on as his much-changed side limp out of the latter in a 1-0 defeat by Championship outfit Sheffield United that proves a turning point for many fans.

A week later, Conte is back in the dugout as Tottenham draw 0-0 against AC Milan on the back of another uninspiring performance to exit the Champions League, with Conte suggesting to Italian media he could be sacked before the end of the season.

Spurs beat Nottingham Forest 3-1 at home but then surrender a 3-1 lead to draw at Southampton, sparking a furious and emotional 10-minute rant from the coach in which he calls his players "selfish" and says they "play for themselves", while also questioning the club's mentality.

It is a tirade that splits opinion, with some insisting the Italian is only telling the truth, but it proves to be a point of no return for Conte at the club as on 26 March his turbulent spell at Tottenham is brought to an end.

BBC

England 2-0 Ukraine: 'Saka confirms status as jewel in Three Lions' crown' after superb display

Last updated on 26 March 202326 March 2023.From the section England

Bukayo Saka's development as a golden talent for Arsenal and England is moving at such a rapid rate that special moments no longer come as any surprise.

The 21-year-old confirmed his growing stature as a jewel in England's crown by playing a key role in the space of three minutes to set up the 2-0 victory against Ukraine that gave them maximum points from their first two Euro 2024 qualifiers.

England had laboured for 37 minutes in the face of a well-organised Ukraine, with Saka the shining light and biggest hope of a breakthrough as he gave Everton left-back Vitalii Mykolenko a torrid time.

Saka duly delivered with an inviting cross that deflected to Harry Kane at the far post for his 55th goal for England, adding to the all-time record he set in the 2-1 opening qualifying win against Italy in Naples.

The high point of a game that was routine in its outcome, and efficient in its performance, came three minutes later as Saka once again illuminated the international stage.

He cut in off the right flank before curling a left-foot shot of quality and precision into the top corner, beyond the outstretched grasp of Ukraine keeper Anatoliy Trubin.

And that, effectively, was that. Job done.

Saka is now one of England's young indispensable talents alongside Jude Bellingham and Declan Rice - a trio that manager Gareth Southgate will, barring accidents, count on until Euro 2024 at the very least.

He is a world-class player in the making. Indeed some might say, with justification, that he is already at that rarified level.

Arsenal's youngster had an excellent World Cup in Qatar and has been scintillating in the Gunners' thrilling pursuit of a first Premier League title since 2004.

Saka looks perfectly at home at any level and the good news for club and country is that his progress shows no sign of slowing down. Indeed, such is his ability and dedication he will only get better.

This was his eighth goal for England, proof positive that he is not only a creator but a scorer. He is no longer an unknown quantity to international defences but he has the talent to find ways to make his impact and he did it again here.

Saka's work-rate is tireless, his team ethic exemplary and any attempts to use the physical side of the game to disrupt him are simply shrugged off.

He was the star of this England show, ensuring manager Southgate of the start to the qualifiers he would have craved before this international break.

It is dangerous to look too far ahead, but on the evidence of England's first away win in Italy since 1961 and this comfortable Wembley success it is already hard to see any circumstances in which they will not be in Germany, and touted as potential winners, in summer 2024.

Their performances have not been perfect by any means but the results are the ideal foundations for progress in a group also containing Malta and North Macedonia.

Southgate will have been hugely satisfied with England's first 45 minutes in Naples before a mystifying drop in performance levels in the second half. Here, they produced a desperately pedestrian first 37 minutes before Saka provided the spark.

Ukraine did not pose a serious attacking problem for England's defence, nor any anxious moments for goalkeeper Jordan Pickford and the suggestion they might come back into the game.

And there were other plus points for Southgate and England to go with good results.

Leicester City's James Maddison justified his selection for a first start ahead of Jack Grealish with a busy, creative performance that will have pleased his many admirers after his hopes of making his mark at the World Cup were hampered by a knee injury sustained in his final club game before the tournament.

And there was also a special moment for Brentford's 27-year-old striker Ivan Toney, who won his first cap as an 81st-minute substitute. It was something he may have thought would never come after he was in England's squad for Uefa Nations League games in Italy and at home to Germany last September, but not used.

Captain Kane received a Golden Boot before kick-off in recognition of breaking the country's scoring record with his 54th goal in Italy.

And he started to push the record mark out even further by bundling home the all-important opener. It was hardly a thing of beauty but re-affirmed just how vital Kane is to England with that natural marksman's knack - and his leadership.

This particular day, however, belonged to Saka.

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BBC

Ukraine war: Drone downed over Russia, Moscow says

A Ukrainian drone has been shot down by Russian air defences, Moscow says.

The drone came down in the town of Kireyevsk - some 400km (249 miles) from the Ukraine border - on Sunday, the defence ministry has said.

Russia state media is reporting that at least three people had been injured in an explosion after it was brought down.

Ukraine has dismissed previous claims that it has attacked Russian civilian targets with explosive drones and has not yet commented on this incident.

Moscow has deployed hundreds of drones against Ukraine.

Russian law enforcement authorities say the drone - said to be a Strizh-type (Tu-141) UAV packed with explosives - was brought down at 15:20 local time (13:20 BST), causing a large crater in the heart of the town.

Several apartments have reportedly been damaged in the town - which lies in the Tula region, 220km (137 miles) south of Moscow - but there have not been any serious injuries.

In a statement on its Telegram channel, the Russian Defence Ministry accused Ukraine of attempting to carry out a strike.

"The grouping of Russian air defence systems deployed in Tula region - S-300 and Pantsir-S1 anti-aircraft missile systems, as well as Pole-21 electronic warfare systems - provide reliable cover from this direction," the defence ministry said.

"In particular, the Pole-21 electronic warfare complex handled the Ukrainian strike drone, which resulted in its navigation system being disabled."

In December, Moscow said three Russian air force personnel died after being wounded by falling debris from a drone that was shot down at the Engels airbase in the south of the country.

The Engels air base has been repeatedly used by Russia to carry out missile strikes on various targets in Ukraine since Moscow launched its full-scale invasion last February.

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BBC

Antonio Conte: Italian's Tottenham departure a mere formality after incendiary statements against club

Last updated on 26 March 202326 March 2023.From the section Tottenham

Antonio Conte's departure as Tottenham Hotspur manager was a mere formality from the moment he concluded his incendiary unmasking of his squad's frailties and the culture of failure at the club.

The Italian could not be bolstered by the protection of results or performances as a shield from an outburst that was always going to receive an ice-cold welcome from chairman Daniel Levy after Spurs cast aside a 3-1 lead to draw at Southampton.

The 53-year-old Conte's words were heavily laced with self-preservation, both for his previously stellar reputation and for the deadly dull fare served up under his stewardship.

For too long he has carried the appearance of someone feeling he was doing Spurs a large favour by managing them.

The monologue was mischievously described by one observer in the room at St Mary's Stadium, following that late Spurs collapse, as a "come and sack me plea".

It put Levy right in the frontline for criticism from fans - and that invariably only ends one way.

And so it proved as Conte took his leave from the north London club by "mutual consent" late on Sunday evening.

The inescapable problem for Levy is that while there was a lot wrong with what Conte said - especially how he carefully loaded responsibility on to his players while taking precisely none himself - there was actually a lot that was right.

It effectively lobbed a verbal hand grenade through the door of Levy's office.

Conte may have insisted his brief reference to "the owner" and 20 years of under-achievement was part of a wider attack on his players, but it brought the entire stewardship of Levy under scrutiny and posed many questions about Spurs' future.

Cristian Stellini takes the reins as head coach assisted by Ryan Mason until the end of the season, giving Levy time to weigh up his options, while trying to get Spurs into the top four and the Champions League next season.

This comes with an element of risk because, for all furore surrounding Conte, Spurs remain fourth in the Premier League, albeit having played two games more than nearest challengers Newcastle United. All is not lost.

But what comes next in the long-term?

And what will captain Harry Kane, without a single trophy to his name for all his sustained brilliance, make of it all? Will it be the final straw for his relationship with Spurs?

Levy has appointed managers with a track record of success before they came to Spurs - Conte and Jose Mourinho in particular - only for them to become locked in the same spiral which sees the League Cup as the only trophy won on his watch, and that way back in 2008.

Mauricio Pochettino may not have trophies to his name but is beloved by fans for the attacking style he produced when boss - and the almost-miraculous run to the 2019 Champions League Final when they lost to Liverpool in Madrid.

If ever there was a moment for Spurs to strike, to make a concerted effort to join the elite, that was it.

It became clear an increasingly discontented Pochettino felt the requisite backing was not forthcoming and he was sacked five months later.

And making matters even more painful for Spurs is the stunning renaissance down the road at Arsenal, playing gloriously attractive football with a young emerging side guided by Mikel Arteta.

The Gunners manager was not only backed by a board when many were calling for his removal, but actually given the assurances of a long-term contract and time to do his work, which now sees them eight points clear at the top of the Premier League.

It seems to be the same old story pretty much every time a manager leaves Spurs and the common denominator is chairman Levy.

Argentine Pochettino will be one of the names under consideration by Spurs as they consider their next move, along with former Spain coach Luis Enrique.

The return of Pochettino would have instant results when measured by approval ratings, but what has actually changed from when he was shown the door in November 2019? Would it be an admission by Levy that he got it wrong?

And what about the sudden wild card, the unexpected availability of Julian Nagelsmann, previously admired by Spurs and now available following his unceremonious sacking by Bayern Munich?

Brighton's Robert de Zerbi has made a stunning impact since succeeding Graham Potter and Ange Postecoglou is excelling at Celtic. Eintracht Frankfurt's Oliver Glasner is another being touted.

Levy's preferred option would have been for Conte to see out an increasingly loveless association until his contract expired at the end of the season, with neither side showing any desire to extend their partnership, and with Spurs preferably finishing in the top four.

This outcome was impossible after those 10 minutes at St Mary's when Conte blew a fuse.

And who will even appoint the manager? Levy or managing director of football Fabio Paratici, whose own future is under a cloud after investigations into financial irregularities at former club Juventus?

Paratici was given an 30-month suspension from Italian football under sanctions imposed on Juve by the Italian Football Federation - and it could yet impact on his role at Spurs if extended further than his home country.

It all adds to the current sense of instability around Spurs. Again.

Conte looked like a man at the end of his tether, indeed at the end of his job, at Southampton.

The emotional Italian, though, has also had much to contend with off the field this year, following the deaths of his long-time confidante and beloved fitness coach Gian Piero Ventrone along with close friends Gianluca Vialli and Sinisa Mihajlovic.

In the end, however, there was no way he could last any longer at Spurs after launching an attack on the scale he did at St Mary's.

Levy's strategy at Spurs chairman must also be questioned. There is only so long he can point to a magnificent new stadium, as good as any in the world, while his club continues to flatter to deceive on the margins.

When making the ill-fated appointment of Nuno Espirito Santo after a protracted search, Levy spoke about a return to the club's "core DNA of playing attacking, entertaining football", which suggested he had not witnessed much of Wolves' pragmatic style under the Portuguese.

Nuno lasted only four months before being replaced by Conte, a hugely successful manager with Juventus, Chelsea and Inter Milan, but not a name instantly associated with Levy's previous description.

It was not as if Levy did not know what he was getting with Mourinho and Conte, both in personality and playing style.

Levy has faced up to fan revolt before and survived, but once again his running of the club and its resulting lack of success makes his next appointment another one of those "his most important yet" moments.

And watching it all will be Kane, in the history books for his goalscoring feats at both Spurs and England, but with nothing tangible to show when it comes to actual success.

The all-time record goalscorer for club and country will have one year left on his contract at the end of the season - and may feel the time is right to finally cut the ties with Spurs.

It would certainly present a dilemma for Levy, who would risk losing an expensive asset for nothing 12 months down the line if he holds firm.

Manchester United are already being linked with a summer move and yet more uncertainty and managerial churn under Levy is unlikely to settle Kane's mind, especially with memories of his previous dalliance with Manchester City still not erased.

Conte's words may not have sat easily with many Spurs fans or those in the boardroom - and they were self-serving and contradictory from a combustible personality who has not shown any indications of long-term commitment - but they arguably turned the spotlight on Levy like never before.

How the chairman reacts, once the holding pattern of Stellini and Mason ends, will shape Spurs' future and whether he can finally end the years of failure.

BBC

Dogs are borderline creatures, on the threshold of two worlds – the human and the animal

As any mutt owner will attest, the human/hound bond is a profound one. What explains this special relationship? The Wallace Collection in London's new exhibition Portraits of Dogs: from Gainsborough to Hockney suggests that an answer can be found in visual art.

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The curator of the exhibition, Xavier Bray, agrees. "The way that our relationship with dogs – that unexplainable, loving bond – transgresses into art history is fascinating, and a greater reflection of society," he tells BBC Culture.

As societies have evolved through history, changing feelings towards canines are captured in art. In different periods, we can see art focusing on certain attributes of our furry friends like empathy, faithfulness, super-attuned senses and intelligence. But there's also a hint at the deeper symbolic meaning of dogs that enters an altogether more esoteric and metaphysical realm.

Dog Painting 19 (1995) is part of David Hockney's series Dog Days, paying testament to his pet dachshunds at a time when he'd lost close friends to Aids (Credit: David Hockney)

One of the most appealing aspects of dogs is their apparent empathy with human feelings. This is tenderly evoked with the single beady eye holding our gaze in David Hockney's Dog Painting 30. It is one of 40 paintings of the artist's pet dachshunds Stanley and Boodgie. The series was inspired by the death of the artist's close friend Henry Geldzahler. "I wanted desperately to paint something loving," Hockney has written. "I felt such a loss of love I wanted to deal with it in some way… They're like little people to me. The subject wasn't dogs but my love of the little creatures."

Reflecting our emotions

To see in dogs the mirroring of human emotion is an artistic trope that extends far back into history. It's thought that dogs were originally domesticated around 14,000 years ago, and the symbiotic relationship of hounds and people has even been captured in cave paintings. The heyday for anthropomorphising mutts came in the 18th Century. The renowned portraitist Thomas Gainsborough wrote letters to his wife, delivered and "signed" by his favourite dog after marital arguments, and even hung a portrait of his two favourite pups in pride of place above his fireplace (Tristram and Fox, 1775-85). It reflects a way of thinking at the time – known as the cult of sensibility. Another of the exhibition's curators, Alexander Collins, tells BBC Culture: "it's very much part of a philosophical dialogue in the 18th Century about the nature of animals and whether they are receptive and emotionally intelligent. It's part of the spirit of the age of respecting animals and understanding their intelligence and giving them identity."

Hector, Nero and Dash with the Parrot Lory (1838) by Edwin Landseer draws on the symbolism of dogs as icons of devotion (Credit: His Majesty King Charles III 2022)

Another aspect of the canine psyche, consistently affirmed in art, is faithfulness. This comes across emphatically in the 19th-Century paintings of British painter Edwin Landseer. Hector, Nero and Dash with the Parrot Lory (1838) shows Queen Victoria's pet dogs as the empitome of steadfastness, contrasting with the greedy parrot below them, who absentmindedly spills nutshells all over the floor. Landseer's The Old Shepherd's Chief Mourner (c 1837) doubles down on the loyalty theme, showing a hound devotedly resting on her master's coffin with doleful, skygazing eyes.

In using a dog to represent the very apogee of fidelity, he was drawing upon an age-old symbolism. Ancient Greek funerary monuments used to show dogs as icons of devotion, mourning their deceased masters. In the Renaissance, the very first books that catalogued symbols in art (such as Andrea Alciato's Emblemata of 1531 and Cesare Ripa's Iconologia of 1593) showed dogs denoting loyalty.

In Titian's Venus of Urbino, a snugly sleeping pup has been inserted for precisely this reason, and marriage portraits from the Renaissance onwards frequently do the same. In the Sistine Chapel, it's possible to see faithful hounds inserted into religious scenes by the artist Cosimo Rosselli, and tombs in medieval churches often have dogs lying at the feet of the deceased. Even Lucien Freud's Pluto (1988), a gem of Wallace Collection's exhibition, affirms the same message. Seen from above, and incomplete, you can imagine Freud sketching the pup as it sleeps at his feet. Although he was fiercely opposed to any notion of symbolism in his art, Freud's portraits always show dogs in close proximity to human sitters, confirming their genetic predisposition for allegiance.

Super senses

By looking through art history, it is also obvious how impressed humanity has been with the canine superpowers of smell, hearing, strength and endurance. The first "dog portraits" were created to celebrate the impressive sensory skills of hunting dogs, and proudly included the names of particularly skilful mutts. These were commissioned by King Louis XIV of France in 1701 to decorate his country retreat, the Chateau de Marly. This new genre was especially favoured in England, and attained new levels of skill in the hands of artists like George Stubbs. Stubbs's Ringwood, A Brocklesby Foxhound (1792) stands out in the exhibition, with the proud pup posing like a model and offering his best blue steel gaze.

Rosa Bonheur's Brizo, A Shepherd's Dog (1864) is one of a collection of pet portraits in the exhibition (Credit: The Trustees of The Wallace Collection)

Less naturally urbane, but perhaps more charming, is Brizo (1864), the pet of 19th-Century painter Rosa Bonheur. Brizo was a French Otterhound, a breed blessed with especially strong swimming abilities and a double coat for warmth. Her name derived from an ancient Greek goddess who was worshipped at Delos and protected sailors and fishermen.

James Ward's Fanny, A Favourite Dog (1822) placed the pet of an eminent British architect in the ruins of Athens (Credit: Trustees of Sir John Soane’s Museum, London)

James Ward's Portrait of Fanny, A Favourite Dog (1822) gives us yet another perspective on the human obsession with hounds: their perceived intelligence. Fanny's owner, the eminent British architect Sir John Soane (1753-1837), commissioned this portrait after her death in 1820. According to Bray, Fanny was much loved by Soane. "How lucky can that dog be, having a Soane tomb! He couldn't resist putting Fanny within what appears to be the Parthenon ruins in Athens. So not only eulogising him but giving it a nice classical context." It's like he saw Fanny as a kind of wise fellow antiquarian.

There is a longstanding tradition in art history of dogs being the companion of an intellectual. This dates back at least as far as the early Renaissance poet and scholar Petrarch (1304-1374) who had eulogised the bravery, loyalty and intelligence of his pet pooch in verse. Portraits of Petrarch tended to include his dog at his feet. This convention was popularised in some of the most widely disseminated images of the Renaissance – the etchings of Albrecht Dürer (1471-1528). In his Saint Jerome in His Study (1514), the scholarly Jerome has his faithful hound. In Melencolia I, created in the same year, a frustrated thinker is again accompanied by a dog.

Titian's Venus of Urbino features a dog to depict loyalty, a common symbol in the Renaissance (Credit: Alamy)

It shouldn't be forgotten, however, that dogs have not always been universally admired or loved in human culture. The ancient Greeks and Romans may have been smitten by mutts, but the Christian bible, for example, has been decidedly more disdainful. The Book of Revelation described dogs as being one of the more unseemly inhabitants of planet Earth: "Outside are the dogs and sorcerers and the sexually immoral and murderers and idolators, and everyone who loves and practises falsehood" (22:15).

The ultimate journey

In ancient Egypt, it was probably the sight of jackals scavenging graveyards that gave rise to the appearance of the god Anubis, who had a jackal's head. Anubis originally presided over funerary rites but, by the Late Pharaonic Period (525-332 BC), his role had evolved. He became what's known as a "psychopomp" – a figure who escorts the deceased from the land of the living to the land of the dead. This development might reflect Egyptian society's evolving attitude to dogs, from seeing them as street curs to trusting them as loyal, domesticated pets.

The most fascinating aspect of this new religious role for dogs, however, is how it falls into line with many other global belief systems. For example, psychopomps in Celtic, Greco-Roman, Zoroastrian and Aztec mythologies are all dogs. In a curious example of syncretism (the melding or cross-over of religions), the god Hermanubis is an amalgamation of the Greek God Hermes (a psychopomp) and Anubis – now represented as a man with a dog's head. In Christian iconography, St Christopher is sometimes shown with a dog's face, although this is believed to be due to a translation error involving the words "canine" and "Canaanite".

Seen as one of Britain's best animal painters in his day, Charles Burton Barber made a portrait of Queen Victoria's dog Minna in 1873 (Credit: His Majesty King Charles III 2022)

The curiously pan-cultural phenomenon of dogs as psychopomps is an indication of our true relationship with our pooches. Dogs are borderline creatures, on the threshold of two worlds – the human and the animal. We see human qualities like faithfulness, empathy and intelligence mirrored in canine behaviour; but also we admire dogs' sensory superpowers and their more instinctive connection with the wild. The Wallace exhibition ultimately proves that we have always been infatuated with dogs because we consider them inbetweeners: half mirrors of our own behaviour, and half windows into the mysteries of nature.

And our interaction with these transitional creatures can be of profound consequence. "The relationship with dogs humanises people, and brings the best out of them," according to Bray. "The connection calms people – anxiety can be conquered by it – it can be a transformative relationship."

Portraits of Dogs: from Gainsborough to Hockney is at The Wallace Collection, London, from 29 March to 15 October 2023.

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Valeurs Actuelles

Élisabeth Borne plaide pour un “dépassement” entre la gauche et la droite pour “élargir la majorité”

« Je ne renoncerai pas à agir. » Élisabeth Borne reste fidèle à elle-même. Alors que le président de la République a exprimé, devant tous les Français, sa confiance en sa Première ministre, cette dernière n’a pas hésité à réaffirmer ses ambitions.

Au cours du congrès d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe, ce samedi 25 mars, Élisabeth Borne a été invitée à prendre la parole. Au cours de son discours, rapporté par La Tribune, la Première ministre n’a pas fléchi. Sous le feu des critiques depuis qu’elle a déclenché le 49.3 sur la réforme des retraites et visée par des motions de censure, dans son discours, Élisabeth Borne a campé sur ses positions.

« Je ne renoncerai pas à convaincre »

« Je ne renoncerai pas à convaincre. Je ne renoncerai pas à bâtir des compromis. Je ne renoncerai pas à agir. Je suis là pour trouver des accords et mener les transformations nécessaires pour notre pays et pour les Français », a-t-elle affirmé devant les partisans d’Horizons, avant d’ajouter : « Unis, nous serons jusqu’au bout les militants du courage, les partisans de la réforme, et plus que tout, les artisans des solutions. »

Cette réunion était également l’occasion pour la Première ministre d’exprimer le souhait du gouvernement, déjà abordé par Emmanuel Macron lors de son entretien télévisé, ce mercredi 22 mars, d’ « élargir la majorité » relative, tout en plaidant à nouveau pour le « dépassement » entre la droite et la gauche.

« Élargir notre majorité, c’est conclure des contrats de projets avec les uns et les autres, sans a priori, sans regarder nécessairement du même côté, et bâtir un agenda de réformes au service des Français. Je sais que je peux compter sur la mobilisation d’Horizons pour y parvenir », a-t-elle conclu.

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Valeurs Actuelles

« La réforme des retraites ne signe pas la retraite des réformes » : Olivier Véran en marche vers d’autres projets de loi

« La réforme des retraites ne signe pas la retraite des réformes. » Au cours d’un entretien avec le Journal du Dimanche, Olivier Véran a partagé la volonté du gouvernement de continuer à proposer de nouvelles réformes.

Alors que la violence prend de plus en plus de place dans les manifestations organisées contre la réforme des retraites, le porte-parole du gouvernement a évoqué les nouveaux textes à venir, « impopulaires, mais nécessaires à l’avenir du pays », tout en condamnant le recours à la violence lorsqu’il y a des désaccords.

« On ne peut pas laisser s’installer l’idée que la violence serait une réaction justifiable ou compréhensible. Il y aura, demain, d’autres réformes, conduites par nous ou par les gouvernements qui nous succéderont », a avancé Olivier Véran lors de cette interview.

« Une montée du recours à la violence »

Olivier Véran a tenu à condamner fermement le recours à la violence observée durant les manifestations. « Cela fait vingt ans qu’on constate une montée du recours à la violence dans les grands moments de revendication sociale. J’appelle à un discours fort de l’ensemble des forces politiques pour affirmer qu’elle n’a pas sa place en société », a-t-il affirmé.

Le porte-parole a notamment pointé du doigt certains propos tenus par des politiques, tels que Marine Le Pen ou encore Jean-Luc Mélenchon, qu’il juge « flottants ». Il dénonce « un continuum entre la violence du discours politique et les violences exprimées dans la rue ».

L’homme politique propose alors l’idée d’un débat d’information auprès de la population, afin d’éloigner « l’idée que la violence des casseurs serait une forme de réponse légitime à la violence ressentie par ceux qui manifestent ».

Réagencement du calendrier des réformes

À quelques jours de la 10e journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, ce mardi 28 mars, Olivier Véran a partagé à l’hebdomadaire la mission que s’est fixée le gouvernement : réagencer l’agenda parlementaire. Cette réorganisation intervient pour répondre au mieux « aux préoccupations du quotidien des Français : l’accès aux médecins, les fermetures de classes, l’accès aux papiers d’identité », avec la volonté de « mieux associer le peuple aux prises de décision ».

Le porte-parole du gouvernement a également promis que l’exécutif allait collaborer avec les forces syndicales opposées à la réforme. « On ne se mettra pas d’accord sur le recul à 64 ans, mais à côté de cette question il y en a beaucoup d’autres, essentielles pour les Français, sur lesquelles nous voulons travailler avec eux », a-t-il conclu.

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BBC

We grew up post economic liberalisation with access to world news – and then chose to come back and do something for our communities

As the bougainvillea-adorned gates opened and the smartly dressed footman greeted me, I was excited to see the palace for the first time. So too was my taxi driver, who had pulled over on three occasions en route to joyfully tell passing strangers where we were driving. The elegant white mansion that came into view at the end of the driveway seemed familiar, not just because I follow the property on social media, but also because the exterior was originally designed to replicate Buckingham Palace.

The Belgadia Palace is a refurbished 18th-Century royal palace in the East Indian state of Odisha. While it has housed and entertained guests of the royal family of Mayurbhanj for five generations, it has recently been transformed by its princess owners into an award-winning boutique hotel. Not only are the sisters determined to restore the 11-bedroom, 2,100-sq-m palace to its former glory, they are doing it in a way that preserves the culture and history of Odisha.

Akshita Bhanj Deo (pictured) and her sister, Mrinalika, are committed to restoring the Belgadia Palace to its former glory (Credit: Joshua Paul Akers)

Akshita Bhanj Deo and her sister Mrinalika – the princesses of Mayurbhanj – are part of the Bhanj dynasty, a royal family originating in the central and northern regions of Odisha that traces its roots to 697 CE. The sisters are the 48th generation, and the first to grow up completely post-Partition. After Indian independence in 1947 and the abolition of the privy purses (the payments made to royal families by the Indian government in 1971), maintaining grand properties became financially challenging for most royals, and transforming them into hotels became a savvy business move.

While there are a number of royal palace conversions across India, the opportunity to stay in one still resided in by royals – and learn about the history of the region directly from the family itself – is rare. In fact, the day-to-day involvement of the family is key to the success of the Belgadia Palace. Akshita regularly shows guests around the property and is heavily involved with the local craft projects such as sabai grass weaving, while their father, the maharajah, plays billiards with guests while regaling them with stories about local conservation projects.

Akshita met me on the driveway, and we walked through the arched entranceway that was built high enough for elephants to pass through. She told me thatthe ancestral property was originally used to entertain visiting foreign dignitaries, and the palace was filled with leisure areas: billiard rooms, vast libraries and the grand "Edo" Ballroom with its high ceiling and elaborate chandeliers.

The "Edo" Ballroom is one of many rooms originally used to entertain visiting foreign dignitaries (Credit: Joshua Paul Akers)

The interior oozed early 20th-Century glamour, a period often viewed as the region's golden era, from the swing jazz music playing in the ballroom to the peacock feather-adorned walls – a nod to the local folklore that the Bhanj dynasty were born from the eyes of a peafowl. Each generation has added onto the palace, with the newer white wings of the building spreading out sideways, but it's the sisters who have ensured its longevity, and who are redefining the role of Indian royalty through their work.

"I think my parents were the lost generation really; they saw the privy purses being abolished [and no longer had a defined role] whereas for my sister and I, we grew up post economic liberalisation with access to world news – and then chose to come back and do something for our communities," Akshita said.

Akshita and Mrinalika started renovating the property in 2015. It was slow work due to the sisters' intense focus on keeping the decor authentic and historically accurate. They upcycled some of the antique furniture, with other design choices coming from studying their grandfather's sketchbook and archived photos, many of which are now displayed on the walls of the property.

The palace is located in the East Indian state of Odisha, a part of the country that is not on the radar for most international tourists (Credit: Joshua Paul Akers)

However, they've also added a modern twist, introducing vibrant colours on the walls as well as a projector room for screening movies, a swimming pool and a giant outdoor chess set. This approach seems to be working: the combination has helped draw attention to the Belgadia Palace, with even Vogue India shooting here. The property now walks an unusual line between a royal palace and an elegant homestay, with guests mingling in the communal entertainment areas, playing chess and watching films in the screening room.

The emphasis on preservation, mixed with the introduction of modern necessities such as effective plumbing and WiFi, has at times been a challenge. "One of the hardest parts was ensuring it was functional and still keeping the historical factors of the house," Akshita explained. "The walls of the palace are so thick, it was difficult to get piping and wires through, and the ladders had to be specially made as they just don't make them 44ft as standard."

Odisha isn't on the radar for most international tourists, but the sisters are looking to change that. They are very active on social media, running Twitter and Instagram accounts for the hotel, as well as appearing in numerous magazine articles promoting both their property and the region. While these pursuits clearly bring in more business, they have the secondary benefit of helping to raise Odisha's profile – a state where 23% of the population is made up of tribal communities – and protecting the region's cultural heritage by providing a platform for artists and performers.

The restored property walks an unusual line between a royal palace and an elegant homestay (Credit: Joshua Paul Akers)

"There's this part of the world which is not being given its due credit in terms of art and culture and so that's what we wanted to do. If people are interested in royalty that's great, but if we can take that interest and divert it into the community efforts and leaders of the community then that's our hope and aim [at the Belgadia Palace]," explained Akshita.

A percentage of income from guests staying goes to the Mayurbhanj Foundation, a charitable fund founded by the sisters that supports the local communities through art, sport, education and sanitation programmes. The property also houses artist residencies, allowing guests to purchase pieces from local artists, and there are regular live musical performances.

On the palace lawn one evening, we watched Odisse, a classical dance-form from Odisha originating in the temples. If you discounted the spotlights, we could easily have been watching a performance from 100 years ago, with a 14-year-old local dancer combining dramatic eye movements and timed footwork to tell the stories of the gods and goddesses.

The only way it is going to last another few hundred years is if people think, 'this property has a relevance to me'

"We know that the house and the legacy wouldn't last unless there was community support, and also that tourism has a multiplier effect on jobs and livelihoods. The only way it is going to last another few hundred years is if people think, 'this property has a relevance to me'," Akshita said.

The palace hosts regular live musical performances, including Odisse, a classical dance-form from Odisha (Credit: Joshua Paul Akers)

Their female entrepreneurial spirit and philanthropic nature is clearly something that runs in the family. Odisha has faced numerous invasions due to its strategic location, which historically kept male members of the royal family busy. That meant that the broader work looking after the Mayurbhanj region fell to the female family members, who focused on building hospitals, schools and buildings that promoted education and health.

The current two generations of the Mayurbhanj royals live on the second level of the palace, with Akshita and her sister in one wing and their parents in the other. In the shared living space, which was previously her late-grandmother's personal room, I could see this female influence in the design choices. Teal walls contrasted with pink velvet seats, huge, patterned rugs sat atop tiled floors and crystal bowls were filled with flowers. "Prints on prints," as Akshita described it.

Marrying members of other royal families was common in India, and Akshita's grandmother was the princess of Nepal. Akshita joked: "You won't find any pictures of men in this room, just portraits of my grandmother with her sisters."

Previously Akshita's grandmother's personal space, the upstairs living area is a riot of colour and texture (Credit: Joshua Paul Akers)

There was, however, an entire cabinet dedicated to the awards her grandmother's dog had won. This fusion of personal artefacts mixed with all the luxuries of a boutique hotel is what makes the Belgadia Palace distinct from other Indian royal properties. It also puzzled Akshita's grandmother, who lived at the property until her death in 2020.

"Right until her passing she would sit with her binoculars and ask who the people [the guests] at the property were," Akshita said.

With that, the princess headed off to take some calls, her Great Dane in tow. She left me with a parting gift: a handcrafted sabai grass basket made locally by Hasa Atalier, a brand empowering Odisha women to gain an income from their crafts. I'd spotted a similar one online in one of her recent photoshoots, where she was pictured holding it against the backdrop of the palace interiors, very on brand.

Ever glamorous, with community artisans always at the forefront of her mind, is seems that Akshita is a true modern princess.

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“L’aspiration à une droite populaire est collective” : Aurélien Pradié souhaite reconstruire Les Républicains

L’ancien numéro 2 des Républicains l’assure : « les lignes bougent et bougeront encore. » Dans un entretien accordé à L’Express, Aurélien Pradié a réitéré ses convictions et son envie de reconstruire le parti gaulliste, pour l’emmener vers « une droite populaire ».

« La droite est à rebâtir de fond en comble », assure le député LR du Lot. « Nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous retrouvons celui du peuple et faisons de cette crise politique un sursaut. Soit nous deviendrons les aides de camp conciliants d’Emmanuel Macron. »

Une opposition à la réforme des retraites qui n’est pas de principe

Récemment écarté du poste de vice-président du parti des Républicains en raison de son opposition à la réforme des retraites, Aurélien Pradié assume totalement avoir appuyé la motion de censure transpartisane de Liot, à la suite du recours au 49.3 par l’exécutif. « Ceux qui m’ont reproché une aventure individuelle ont désormais compris que le mouvement était plus profond », indique-t-il, avant d’ajouter que « quand la droite tient bon face aux injustices, elle redonne espoir aux Français ».

Pour Aurélien Pradié, cette opposition à la réforme des retraites est salutaire, y compris pour la droite. « L’ambition de la droite ne peut pas être de devenir les petits rentiers du macronisme », assène-t-il. Celui-ci estime en effet que le parti gaulliste a besoin d’un « électrochoc ».

Quant à la réforme des retraites, si le député LR est farouchement opposé au texte, il se dit pour autant favorable à une réforme, « mais pas celle-ci ». Il faut élargir le sujet au-delà de la retraite, estime-t-il, afin de « parler du travail, des salaires, et du chômage des jeunes ». Aurélien Pradié le garantit, « accepter de tout reprendre à zéro, c’est une forme de courage politique ».

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Mississippi tornado: Why was it so destructive?

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Watch: Trucks piled on buildings as tornado hits Mississippi

An unusual and powerful tornado in Mississippi has left storm chasers and meteorologists in shock as it left a devastating trail in its path.

At least 25 people have been killed in the state with search and rescue efforts continuing into Sunday.

The tornado looked enormous as it approached the small town of Rolling Fork, with some calling it a "wedge tornado".

The National Weather Service estimates the storm lasted more than an hour.

"I still can't get over what I saw," said Stephanie Cox, a storm chaser based in Oklahoma who witnessed the tornado as it rolled into Mississippi.

Ms Cox told the BBC that she initially was not able to determine how large or strong the storm would be. But she then heard a massive roar, she said, followed by a lightning strike that illuminated what she described as a "monster" of a tornado.

"I've never seen one that violent or heard one just make that roar sound - that sounds like a train horn coming right at you, " she said.

The NWS estimates the tornado, which began hitting western Mississippi on Friday night after it formed over the Mississippi river, travelled 59 miles (94 kilometres) with a width of three-quarters of a mile, and lasted about an hour and 10 minutes.

It developed from a supercell storm - a rotating storm where the updraft and the downdraft are separated. It is caused by warm, unstable air near the ground and changing speed and direction of the wind at increasing heights.

These storms are some of the least common but among the most destructive, according to the NWS.

Supercell storms are also known for being able to sustain themselves for longer than normal.

"The conditions were just perfect for the storm to last a very long time, and that is usually not common," said Lance Perrilloux, a meteorologist with the NWS in Jackson, Mississippi.

"It caused that tornado to just wreak havoc for a long distance," he said.

Ms Cox and others have described it as a "wedge tornado" - an unofficial term used to describe tornadoes that appear to be wider than their length as they are approaching.

Those types of tornadoes are known for being destructive because their width causes damage over a larger area.

Homes and buildings in Rolling Fork were flattened in the aftermath of the storm, and vehicles were tossed around and destroyed.

Samuel Emmerson, a member of the radar research group at the University of Oklahoma, said the tornado flung debris 30,000 feet (9km) up in the air.

Preliminary findings have registered the tornado a four on the Enhanced Fujita (EF) scale, meaning it had a three-second gust of 166 to 200 mph, Mr Perrilloux said.

He added the tornado lifted up after it rolled through Rolling Fork. It then descended again about 76 miles (122 kilometres) north-east into the town of Black Hawk, Mississippi, where it was downgraded to a three on the EF scale. Parts of Alabama were also hit by tornadoes.

Another factor that contributed to the devastation in Mississippi is the timing that the storm rolled in.

It hit the town of Rolling Fork around 20:00 local time (02:00 GMT), and the NWS only issued a tornado warning about 20 minutes prior.

Studies have shown that night-time tornadoes can be twice as deadly as those that occur during the day, partly because they are hard to see coming.

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BBC

That social interaction and feel of being part of a collective is something I think people forget when they’ve not had it for ages – Jessica Bryant

Soon after graduating from university in 2021, Jessica Bryan landed a fully remote job handling customer service at a tech company. She absolutely loved working from home.

“I could work for a bit, then walk the dog or meet a friend for coffee, then continue working after,” she says. “I had this great office space in my house, too. As soon as I had finished work, I had the ability to fully relax.”

Then, as Covid-19 restrictions eased, Bryan’s bosses asked her to spend more and more time in the office. It was her first experience of a full-time, in-person environment. “I was back in an almost-school routine … and I didn't like it,” says the 24-year-old, based in the UK. In February 2022, she left the company, determined to stick only with roles that afforded her the flexibility and freedom of working remotely.

She landed a remote role soon thereafter, but the job ended abruptly in August 2022, when the company unexpectedly dissolved. Bryan is now in a new position at a digital PR firm as a senior copywriter – but she’s required to spend two to three days a week in the office.

A few months in, she’s surprised by how much she’s enjoying it – even after digging in her heels against returning.

“It creeped up on me how much I liked being in the office,” she says. “In the mornings, I'd be looking forward to seeing my colleagues and having a nice chat.” Bryan missed the camaraderie in a way she never would’ve predicted only a few months ago. “That social interaction and feel of being part of a collective is something I think people forget when they’ve not had it for ages.”

Bryan is one of a growing group of workers who have quietly changed their minds about returning to their desks, at least a little. They’re rediscovering the unexpected perks of being back in the office, from catching up with colleagues face-to-face, to finding themselves able to draw clearer boundaries between work and home.

And while many are willing to tell their bosses they’re glad to be back, some have taken the decision to keep those feelings quiet – they don’t want to encourage management to take away flexible-work arrangements.

In the UK, Jessica Bryan was set on working remotely – but is happy to be back among friends in the office (Image Credit: Ravinder Bhurji)

‘There’s no ignoring me when you’re in person’

When millions of workers were forced to pivot to remote work at the start of the pandemic, it was a major adjustment.

Alexander Kahn, a director of account management at Miami-based software firm Kaseya, says it took about three months to fully get into a routine of working from his kitchen table, having always been based full-time in an office. But quickly, he began to appreciate the “undeniable benefits”. With no commute, he had time to run household errands during the day and spend lots of extra time with his dogs.

So, when his employer decided to bring staff back into the office full-time in June 2021, Kahn was reluctant to get on board.

“I wasn't overjoyed,” he admits. “It was a shock. In a year and three months, you get used to certain things. I was in the cohort that was thinking, ‘I'm performing at my job and the company is performing, so what is the need to go back into an office?’ We're a sales-based company. What's the benefit of going back if I'm still ticking all the boxes and I'm still selling?”

Many workers have shared the same sentiment. According to a survey by US-based recruitment platform FlexJobs, about two-thirds of people surveyed between July and August 2022 wanted to keep working remotely full-time, while 32% wanted the chance to work from home at least a few days per week. Another report by workplace insights company ADP Research Institute, which surveyed more than 32,000 US workers in November 2021, found 64% would look for another job if their employer wanted them back in the office full-time.

Still, many companies have still brought back workers to office, at least a few days per week. And some of the workers who resisted the return are finding that maybe it’s not so bad after all.

Like Bryan, once Kahn was back in the Miami office, the 29-year-old quickly discovered upsides. “I started to realise that if I wanted to have a conversation with someone or work through a problem, there's no ignoring me when you're in person,” he says. “If I needed a simple answer to a quick question, that might have been a multi-hour process at home. But now if I need an answer from one of our VPs, I can walk in their office and get things done a lot quicker.”

He also found personal benefits, such as an improved work life balance.  “My home time is my home time,” he says. “It's time with my family, and when I'm in the office I give it my all.”

In Miami, Alexander Kahn likes the ability to solve problems in person now that he's back in the office (Credit: Courtesy of Alexander Kahn)

Keeping quiet, for now

As much as some workers are finding themselves surprisingly happy to be back, they aren’t all comfortable broadcasting their change of heart to their employers. They fear of losing all the flexibility they’ve accrued during the pandemic.  

Before the pandemic, employers “paid lip service to the idea of flexibility, but it didn’t happen, in real terms, for many people”, says Liz Sebag‑Montefiore, director and co-founder of 10Eighty, a London-based firm that works with organisations to improve employee experience. Now that these promises have been realised for many, “most of us want more flexibility, more choice, more autonomy, better work-life balance, and we don’t want to give up the few advantages we have wrenched from lockdown”.

“It can be difficult to discuss the perks and joys of being in the office without being concerned that you may trade in your perks of flexibility,” adds Sarah Burrows, a career change coach based in London. “Therefore, you may feel more risk averse when discussing your enjoyment of being in the office and not over-sharing how much you enjoy it out of nervousness of this level of autonomy being taken away.”

Even Bryan is careful about how she frames her positive experience. Although she isn’t afraid to share her feelings with her new employers, she always prefaces any discussion with the fact that she enjoys the flexibility of hybrid work. And though she’s sure “they’d be absolutely delighted if I wanted to work full-time in the office”, she’s also confident any such change would be a two-way conversation, rather than an order.

Of course, as more and more companies start to re-think remote work, the return-to-office issue will continue to be divisive among workers, who have different preferences. For some, it may even be enough to cause quits for more flexible roles. But for others who don’t have the ability or desire to leave, a transition back into the office might come with some surprising perks, leading even the most devout remote work fans to think again.  

BBC

We always kind of joke that the X-1 broke the sound barrier and now we're trying to fix it – Catherine Bahm

In 1947, the first clue onlookers at Muroc Army Airfield, California, had that the sound barrier had been broken was a thunder-like sound, or bomb burst. It was the ninth powered flight of the experimental Bell X-1 aircraft, and onboard the pilot wrestled the controls as the aircraft's stability fluctuated as it's speed increased.

The legend of America's X-planes was born in the mid-1940s and flourished till the 1960s, when rocket planes flew to the edge of space. Flights by cutting-edge aircraft like the X-1 and X-15 paved the way for the eventual triumphs of the Apollo programme and Neil Armstrong's first steps on the moon. The fastest of the X-planes would take their human pilots to more than six times the speed of sound.

Now, in 2023, the latest X-plane – the X-59 Quiet SuperSonic Technology (QueSST) aircraft –  is aiming to repeat a feat achieved by the first X-plane – break the sound barrier again. Only this time, if all goes to plan, nobody on the ground will notice.

In 1973, the US government banned commercial supersonic flights over land in the United States. With that ban – and others like it – went the business case for aircraft like Concorde.

That might be about to change if years of research into how to create a quiet sonic boom come to fruition; Nasa and the secretive "Skunk Works" of aircraft manufacturer Lockheed are trying to build an aircraft that creates it. Despite the advances in computer modelling and wind tunnel technology, it is still too much of a risk to build a quiet supersonic passenger aircraft without real-world evidence that the technology will work.

"I think the X-59 could be significant," says Christopher Combs, University of Texas at San Antonio. "You are demonstrating for the first time with a real-world vehicle that you can make quiet sonic booms, and that can open the door for commercial industry to come in and start building aircraft like this."

The Bell X-1 was the first X-plane to achieve supersonic flight (Credit: H Armstrong Roberts/ClassicStock/Getty Images)

The X-1 looked like an aircraft designed to smash the sound barrier. It was a bullet shape with two straight wings (when it was designed, American aircraft designers hadn't fully understood the advantages of swept wings, such as reduced drag) and a rocket engine.

The fighter-like X-59 is a rather more elegant – and cost-effective – answer to a challenging problem. The aircraft reuses parts from other planes, including the landing gear from an F-16 fighter, the canopy and ejection seat from a much older T-38 supersonic training jet, and some of the engine system used in the U-2 spy plane.

Everything about the X-59 is designed to create a quiet sonic boom at the test point of Mach 1.4 (1,074 mph) at 55,000ft (16,800m), which is in the range a commercial aircraft is likely to fly. It will do this by minimising the number of shockwaves coming off the aircraft and spreading them more widely across the airframe to prevent them building up into a loud boom.

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The long nose of the plane (which at 38ft (12m) is a third of the aircraft's entire length) is designed to separate the shockwaves coming off the nose from those produced from the  wing. The engines are above the wing – rather than below it like those on Concorde – so shockwaves don't travel towards the ground. The underneath of the plane is also unusually smooth for an aircraft; this is intended to minimise the number of shockwaves it produces.

The new X-plane will also be piloted by a human rather than a computer, to help build trust with the communities it is flying over.

The borrowed canopy, together with the X-59's long nose, means that the pilot wonn't have any forward vision. Instead, the X-plane has a digital eXternal Vision System (XVS). This uses a high-definition camera on its nose and another underneath to create a display for the pilot which is the equivalent to a forward facing window.

"We always kind of joke that the X-1 broke the sound barrier and now we're trying to fix it," says Catherine Bahm, the project manager of Low Boom Flight Demonstrator (LBFD). "Its sonic boom won't be loud enough for people to notice. It will be like distant thunder, or your neighbour's car door closing, that merges into everyday life.

"If we get the feedback that says this is the case from the communities it is flying over, we can ask them [the FAA] to change their standards," says Bahm. "If this happens, the X-59 will help open new markets for companies like Boom, Lockheed or Gulfstream who wouldn't otherwise make the significant investment themselves."

Watch people's surprise as they hear a sonic boom from a Typhoon jet fighter over England in January 2021.

However, for a new era of supersonic passenger aircraft to be financially viable they will need to be able to fly at supersonic speeds form airports in North America to Europe, for instance.

"So, it's not just American standards we are seeking to change: it's global standards," Bahm adds.

For some, building an X-plane that produces a quiet boom is a long way from the glory days of breaking the sound barrier. It suggests that aviation is a mature technology that has run out of big new ideas. Others disagree.

What was an off-the-books project grew in importance as rumours of German jet and rocket experiments began to grow

"Integrating new ideas or new technologies is part and parcel of what the X-59 is all about," says Christian Gelzer, chief historian at Nasa's Armstrong Flight Research Center.

As is the collection of real-world data. "The engineers who are working on the X-59 want the data for the same reason as those who worked on the X-1," says Gelzer. "They're trying to find out if they can predict what an aeroplane will be like without having built it.

"No one had built anything like this before."

Before the X-planes, scientists working for the National Advisory Committee for Aeronautics (Naca) – the precursor of Nasa – carried out their research in wind tunnels and with modified production aircraft, building a worldwide reputation for quality.

Then in the 1930s it all changed. Aerodynamicist John Stack sketched out his idea for a purpose-built, full-scale research aircraft capable of reaching Mach 1, the speed of sound. Ten years later Stack and a small group of engineers worked to turn this idea into a design for an actual high-speed test vehicle.

The X-15 still holds the record for the fastest crewed aircraft in history – despite first flying more than 60 years ago (Credit: Dean Conger/Corbis/Getty Images)

What was an off-the-books project grew in importance as rumours of German jet and rocket experiments began to grow. The USAAF (United States Army Air Force) heard about the project, and they wanted one major change: the plane had to be powered by a rocket engine.

Rocket-powered planes may sound ridiculous to us, but they were ideal to punch through the sound barrier because they had much higher acceleration and speeds than the same-sized jet aircraft.

Supersonic flight today is built on what the X-1 taught engineers about supersonic airflow, the performance of materials at high speeds, and the most effective forms of propulsion, as well the data it provided on how supersonic flight affected human physiology.

"Stable flight in a subsonic regime had been happening since the Wright brothers and suddenly you've got an aircraft that you've designed to push past these speeds," says Combs. "That really sets the X-1 apart as one of the most impactful aircraft ever built. That's quite a landmark that really sets a high bar for the rest of the X-planes."

Between 1959 and 1968, the X-15 showed that you can go into space, and come back, and not require a capsule with a parachute

The golden age of the X-planes reached its peak at the end of the 1950s, with the first flight of the North American X-15 in 1959.  "The X-15 was a big project – it dominated everything – and it did extraordinary things," says Gelzer.

It was a hypersonic demonstrator, and still holds the record for the fastest crewed hypersonic flight at Mach 6.7 (5,100mph/8,160km/h). Between 1959 and 1968, the X-15 showed that you can go into space, and come back, and not require a capsule with a parachute. It flew eight out of its 12 pilots to the edge of space and back, earning them astronauts' wings.

Yet behind the glamour of the space race, the X-15 was essentially a flying laboratory. Around 765 research papers were produced, investigating elements such as the biomedical effects of high-g flight and weightlessness, stability and control problems in flight and re-entry, the performance of aircraft structures at very high temperatures, and the accuracy of wind tunnels.

The X-59, currently being built by Lockheed, features an extremely long nose to help dissipate shockwaves at high speed (Credit: Lockheed)

"A tonne of research came out of the X-15, but one of the things that is really overlooked is what it taught us about human factors," says Amy Shira Teitel, author of Breaking the Chains of Gravity: The Story of Spaceflight Before Nasa. "We learned a lot about how to train pilots flying unconventional vehicles, and to teach pilots how to deal with going far beyond what their normal was."

A great deal of this research is still relevant today, particularly when it comes to hypersonic flight. "There were definitely lessons learned from that programme that we still talk about, such as how to manoeuvre at hypersonic speed," says Combs, whose own laboratory has a hypersonic wind tunnel.

The X-15 programme was cancelled in December 1968 after 199 flights. A new generation of X planes followed. Rather than piloted rocket planes designed to go higher and faster, the new X-planes were often uncrewed and designed to solve specific and unglamorous technical problems – and they have singularly failed to grab the public's attention.

The X-43 was the first X-plane to use a scramjet, which ignites fuel while supersonic air passes through the engine (Credit: Nasa)

Rocket planes like the X-1 and X-15 were simply a hard act to follow. "You had this handful of pilots who are flying to the fringes of space and they were at the forefront of this new era," says Teitel. "There was a sexiness about that which appealed to people as well. It wasn't just the incredible technology. It was the future."

Nevertheless, there have been many X-planes over the past 30 years – and records are still being set. Bahm worked on a good number of them.

The Lockheed Martin X-33 Venture Star was a demonstrator of the Nasa–Lockheed Martin project to build a successor to the Space Shuttle. It was cancelled in 2001 before any test flights could be carried out owing to the failure of the fuel tank during testing, although construction was 85% complete.

Bahm also worked on the X-43 scramjet-powered drone, whose sleek lines could have been designed by a Hollywood director. In March 2004, an X-43 set the record for the first time a scramjet-powered vehicle had flown under its own power. A scramjet is a type of airbreathing jet engine in which combustion takes place in the supersonic airflow through the engine. Eight months later an X-43 entered the record books when it achieved the speed of Mach 9.6 (or 7,000mph/km) and became the fastest airbreathing aircraft in history.

"That was a great, great, great project to work on," says Bahm, who was deputy chief engineer on the record-breaking flight.

Now rather than going faster, the X-59 is aiming to be quieter, but it is only the start of the journey to quiet boom supersonic flight. "The X-59 is kind of fighter jet scale," says Combs. "The next question is, can you build a bigger one that's the size of a 737?"

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Valeurs Actuelles

Régulation des influenceurs : 150 créateurs de contenus appellent les députés à ne pas les stigmatiser

Alors que Bruno Le Maire a dévoilé une batterie de mesure pour réguler la profession des influenceurs, 150 d’entre eux ont signé une tribune dans le Journal du Dimanche pour interpeller les députés.

Cyprien, Natoo, Seb la Frite, autant de créateurs de contenus qui ont appelé le Gouvernement et les élus à ne pas les stigmatiser. « Nous entendons parler des influvoleurs, du combat à mener contre nous. Nous pensons que c’est une erreur. Qu’une minorité est devenue une généralité », écrivent-ils dans cette tribune.

En effet, ces influenceurs craignent d’être assimilés aux pratiques commerciales douteuses que certains peuvent pratiquer sur des médias tels qu’Instagram, YouTube, Twitch ou encore TikTok. Des dérives que ces créateurs de contenus dénoncent, car ils ne seraient « pas représentatifs de [leur] secteur ».

Un cadre de régulation

Pour autant, le projet de loi pour encadrer cette profession entend surtout réguler juridiquement « l’influence commerciale ». Ainsi, les quelque 150 000 influenceurs opérant en France devront dorénavant être soumis aux mêmes règles publicitaires que les médias traditionnels, y compris pour ceux exerçant depuis un pays étranger, dès lors qu’ils s’adressent à un public français.

Mais les signataires de la tribune l’assurent : « Nous considérer comme un objet de combat, c’est mettre à mal une économie florissante constituée de passionnés. » Une passion certes, mais qui doit être régulée, estime Bruno Le Maire, afin de protéger les consommateurs. Se faisant, le texte de loi prévoit que les autorités pourront suspendre le compte d’un influenceur, ou l’obliger à retirer un contenu illicite via « un nouveau pouvoir d’injonction sous astreinte ».

Le Youtubeur français Squeezie, s’est, lui, désolidarisé de cette tribune dimanche 26 mars au soir. « J’ai fait l’erreur de donner mon accord pour que mon nom apparaisse dans une tribune très maladroite, que je n’ai même pas lue avant publication », a-t-il écrit sur Twitter.  L’influenceur a en effet indiqué qu’il ne voyait finalement rien d’anormal à cette réforme « destinée à réglementer des placements de produits immoraux, principalement faits par des influenceurs malintentionnés ». Et de conclure : « Je me réjouis que ces arnaqueurs soient enfin sanctionnés ».

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

UAE pardons Israeli woman who faced life in prison

The United Arab Emirates has released an Israeli woman a year after she was convicted on drug charges.

Fidaa Kiwan flew home on Sunday. Israel called her pardon a "special gesture" to President Isaac Herzog, who had requested her release.

Ms Kiwan was arrested on April 2021 for possessing cannabis and cocaine. Her initial death sentence was reduced to life in prison on appeal.

Israel and the UAE normalised relations under a US-brokered deal in 2020.

Ms Kiwan, an Arab-Israeli photographer, was visiting Dubai for work when she was arrested.

According to prosecutors, she was found with 50g of cocaine and 500g of cannabis. She said the cocaine was not hers.

President Herzog urged his UAE counterpart, Sheikh Mohammed bin Zayed al-Nahyan, to pardon her.

After the release, Mr Herzog thanked the UAE president and wished him "a month of kindness and peace" for Ramadan.

Under the US-brokered agreement, known as the Abraham Accords, Israel normalised relations with several Arab countries.

Ties between UAE and Israel have flourished since, with trade growing and Israeli tourists flocking to Dubai.

The UAE, a popular holiday destination, has a strict anti-drugs policy. The UK Foreign Office warns that even possession of small amounts of drugs can result in hefty fines or prison sentences.

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Halt Israel legal reform, urges defence minister

Opex 360

Artillerie : La Direction générale de l’armement a effectué les premiers essais de protection du CAESAr NG

par Laurent Lagneau · 26 mars 2023

En février 2022, lors d’un déplacement à Roanne où il visita l’usine de Nexter, Jean Castex, alors Premier ministre, annonça la notification du contrat de développement du Camion équipé d’un système d’artillerie de nouvelle génération [CAESAr NG ou CAESAr Mark II] pour un montant de 600 millions d’euros.

« Le marché prévoit une première phase de développement et de qualification de quatre années à la suite desquelles les CAESAR 6X6 Mark II entreront en production », précisa Nexter dans la foulée de cette annonce. Et de préciser que « 109 CAESAr 6×6 Mark II seront livrés aux régiments d’artillerie de l’armée française à l’horizon 2031 ».

Pour rappel, il était alors question de doter l’armée de Terre de 109 CAESAr d’ancienne génération, une commande de 32 exemplaires supplémentaires étant prévue par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-24. Les circonstances en auront décidé autrement, avec la cession de 30 unités aux forces ukrainiennes.

Quoi qu’il en soit, un an après l’annonce de M. Castex, Nexter [associé à Arquus] n’a pas perdu de temps pour le développement de ce CAESAr NG. En effet, la Direction générale de l’armement [DGA] a indiqué, via Twitter, avoir mené les premiers essais de ce nouveau modèle, dans le centre d’expertise et d’essais DGA Techniques terrestres.

Selon les détails qu’elle a livrés, la DGA a ainsi effectué des « essais de protection du CAESAr NG contre les menaces anti-char et les engins explosifs improvisés ». Et de préciser qu’une « caisse de tir représentative du nouveau châssis et de la nouvelle cabine » lui « a été confiée pour être soumise à des essais de protection ».

Ceux-ci seront suivis par « d’autres essais de qualification » qui se concentreront sur la mobilité, le tir et la compatibilité électromagnétique.

[#Essais de protection] #CAESAR Nouvelle Génération 📋

1⃣ers essais de protection du #CAESARNG contre les menaces anti char et les engins explosifs improvisés #IED au centre d’expertise et d’essais DGA Techniques terrestres ⤵️#NotreDéfense pic.twitter.com/WRLVUv90XU

— Direction générale de l'armement (@DGA) March 24, 2023

Pour rappel, le CAESAr NG sera doté d’un nouveau châssis et d’une cabine blindée de niveau 2, censée offrir une meilleure protection contre les engins explosifs improvisés [IED] et les munitions de petit calibre. Il disposera de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE [fourni par Thales, ndlr] et de la nouvelle radio CONTACT. Enfin, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 ch contre 215 actuellement].

Quoi qu’il en soit, la priorité est d’augmenter la cadence de production des CAESAr de première génération. D’une part pour remplacer, d’ici un an, ceux prélevés dans l’inventaire de l’armée de Terre au titre de l’aide militaire à l’Ukraine. Et d’autre part pour honorer les commandes à l’exportation.

« La production de […] CAESAr par Nexter va aussi doubler, de 4 à 8 unités par mois, avec des délais raccourcis de 30 à 17 mois entre la commande et la livraison », a en effet souligné Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’un entretien accordé au journal Les Échos.

Et cela concerne évidemment Arquus. « Nous fabriquons les porteurs CAESAr MK1 : trente-six sont en cours de fabrication pour le compte de Nexter, et nous avons réactivé une chaîne d’assemblage à Limoges pour cela, dans des délais que nous avons pu raccourcir en anticipant certains approvisionnements. C’est un cas d’école de la difficulté à relancer une production et des chaînes d’approvisionnement pour un volume finalement limité », a en effet rappelé Emmanuel Levacher, son Pdg, lors d’une audition au Sénat.

Photo : DGA

Valeurs Actuelles

Bruno Le Maire dévoile un projet de loi pour encadrer la profession des “influenceurs”

« C’est la première fois en Europe qu’un cadre complet de régulation des influenceurs sera mis en place », a déclaré Bruno Le Maire. Vendredi 24 mars, le ministre de l’Économie et des Finances a dévoilé une batterie de mesures pour encadrer le métier d’influenceur.

Il aura fallu quatre mois de concertations pour pouvoir mettre au point ce projet de loi unique en Europe, relaie Le Figaro.

L’objectif de cette loi est avant tout d’encadrer juridiquement « l’influence commerciale » comme « une pratique qui consiste à créer, à diffuser à l’intention du public français par un moyen de communication électronique, des conseils ou des contenus faisant la promotion directe ou indirecte de produits ou de services en l’échange d’un bénéfice économique ou d’un avantage en nature ».

Vers « un nouveau pouvoir d’injonction sous astreinte »

Les quelque 150 000 influenceurs que compte la France seront ainsi dorénavant soumis aux mêmes règles publicitaires que les médias traditionnels, y compris pour ceux exerçant depuis un pays étranger, dès lors qu’ils s’adressent à un public français. L’utilisation de contrats écrits entre les marques, agences et influenceurs devra être systématique.

Alors qu’il est prévu d’interdire la promotion des activités de chirurgie esthétique, Bruno Le Maire a également indiqué que « le fait d’afficher l’utilisation d’un filtre ou d’une retouche sur les contenus photos et vidéos lors d’un partenariat rémunéré » sera désormais obligatoire. Les autorités pourront également suspendre le compte d’un influenceur, ou l’obliger à retirer un contenu illicite via « un nouveau pouvoir d’injonction sous astreinte ».

Enfin, la protection des influenceurs mineurs s’avère un des piliers majeurs de ce projet de loi. Pour les mineurs de moins de 16 ans, il faudra obtenir un agrément auprès des services de l’État. 90 % des sommes perçues issues de l’influence commerciale devront également être cosignées jusqu’à leur majorité.

Le texte de loi sera examiné dès la semaine prochaine à l’Assemblée nationale.

 

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Ukraine war: How a Russian child's drawing sparked a police investigation

In the centre of the Russian town of Yefremov is a wall covered in pictures of war. Giant photographs of masked Russian soldiers with guns and supersized letters Z and V - symbols of the country's so-called special military operation in Ukraine.

There's a poem, too:

Good should have fists.

Good needs an iron hand

To tear the skin from those

Who threaten it.

This is the official, patriotic picture of Russia's invasion of Ukraine.

But in this town, 320km (200 miles) south of Moscow, you'll find another image of the Ukraine war. A very different one.

Town councillor Olga Podolskaya shows me a photo on her mobile phone. It's of a child's drawing. To the left is a Ukrainian flag with the words "Glory to Ukraine", on the right, the Russian tricolour and the inscription "No to war!". As missiles fly in from the direction of Russia, a mother and her child stand defiantly in their path.

The picture was drawn in April 2022 by then 12-year-old Masha Moskaleva. Her father Alexei, a single parent, had contacted the town councillor for advice. He told her that after seeing Masha's drawing, her school had called the police.

"The police started investigating Alexei's social media," Olga tells me. "And they told him that he was bringing up his daughter in a bad way."

Charges followed. For an anti-war post on social media, Alexei was fined 32,000 roubles (around $415 or £338 at the time) for discrediting the Russian armed forces. A few weeks ago, a criminal case was opened against him. Again, anti-war posts formed the basis for discreditation charges.

This time Alexei faces a possible prison sentence.

Alexei is currently under house arrest in Yefremov. His daughter Masha has - for now - been sent to a children's home. Alexei has not even been allowed to speak to her on the phone.

"No-one has seen Masha since 1 March," Olga Podolskaya tells me, "despite our attempts to get access to the children's home and to find out how she is.

"The Russian authorities want everyone to toe the line. No-one is allowed to have their own opinion. If you disagree with what someone thinks, then don't read their social media posts. But don't put that person under house arrest and their child in a children's home."

We are standing outside an apartment block in Yefremov. A window opens and a man looks out. It's Alexei. We're not allowed to communicate with him. Under the rules of his house arrest Alexei is only permitted contact with his lawyer, the investigator and the penitentiary service.

The lawyer, Vladimir Biliyenko, has just arrived. He's come to deliver food and drink which local activists have bought for Alexei.

"He is very worried because his daughter is not with him," Vladimir tells me after visiting Alexei Moskalev. "Everything in the flat reminds him of her. He's worried about what may be happening to her."

I ask the lawyer why he thinks the authorities have taken Masha away.

"If they had real questions for the father, they should have invited him to give a statement. They should have invited Masha, too, and spoken to her," Vladimir says.

"None of this was done. They just decided to send her off [to the children's home]. In my opinion, if it wasn't for the kind of administrative and criminal charges Alexei has received, this wouldn't be happening. The social services seem obsessed with this family. I think it's purely for political reasons. The family's problems only began after the girl drew that picture."

On the street, I ask Alexei's neighbours what they think of the situation.

"She's a good girl, and I've never had a problem with the dad," says pensioner Angelina Ivanovna. "But I'm scared to say anything. I'm frightened to."

"Perhaps we could collect signatures in [Alexei's] support," a younger woman suggests. But when asked for her opinion on what is happening, she replies: "Sorry, I can't tell you."

I ask if she is frightened about possible consequences.

"Yes, of course."

It's a short walk from Alexei Moskalev's apartment block to School No 9, where Masha had studied and that her father says called the police over Masha's anti-war drawing. The school has yet to respond to our written request for comment. When we tried to visit, we were told we couldn't come in. Our telephone calls went unanswered.

But I have visited School No 9's website. The images there remind me of the patriotic wall I saw in the centre of town.

The home page features Heroes of the Special Military Operation - two dozen portraits of Russian soldiers who fought in Ukraine.

There are patriotic slogans, too: "Everything for Victory. Let's support our lads on the front line!"

Soldiers back from Ukraine visited School No 9 last October. In а speech that day school director Larisa Trofimova declared: "We believe in ourselves and in our Motherland, which can never make a mistake."

Across town, supporters of the Moskalev family and journalists are gathering at the local courthouse. The Yefremov Juvenile Affairs Commission is taking legal action to officially restrict Alexei's parental rights.

It's an initial hearing known as "a conversation" with the judge. Lawyer Vladimir Biliyenko says Alexei had wanted to be here in person. However he hasn't been allowed to interrupt his house arrest to come to court, even though what's at stake is access to his child.

In the courthouse corridor an activist unfurls a poster.

"Return Masha to her father!" it declares. A police officer tells her to take it down.

The Juvenile Affairs Commission has yet to respond to our request to comment on the case of Alexei Moskalev and his daughter Masha.

One of Alexei's supporters, Natalya Filatova, believes the story of the Moskalev family reflects the crackdown on dissent in Russia.

"Our constitution proclaims freedom of speech, freedom of conscience, total freedom for citizens to express their opinions," Natalya tells me. "But now we're forbidden from doing that."

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Sainte-Soline : “Certains ne sont pas là pour lutter contre les méga-bassines, mais pour créer le chaos”, estime François Hollande

Ce dimanche 26 mars, l’ancien président de la République, François Hollande était l’invité de BFMTV. L’occasion pour lui de revenir sur les violents heurts qui ont opposé les forces de l’ordre aux manifestants à Sainte-Soline, mais aussi dans le cadre des mobilisations contre la réforme des retraites.

À Sainte-Soline, les affrontements ont fait au moins 28 blessés du côté des gendarmes et 200 chez les manifestants. Des violences particulièrement dérangeantes pour François Hollande, qui a dénoncé le fait que ces heurts aient détourné « l’objet même de ces manifestations » qui visaient à dénoncer la pratique des méga-bassines. L’ancien président de la République a dénoncé particulièrement la présence des « casseurs », parfois venus de l’étranger qui sont arrivés dans les Deux-Sèvres pour « créer le chaos ».

« Les manifestants seraient allés jusqu’à détruire les bassines », a-t-il indiqué, rendant hommage aux forces de l’ordre qui étaient sur place. « La destruction de biens matériels ne peut pas être acceptée », a ajouté François Hollande. Alors que Jean-Luc Mélenchon a rejeté la responsabilité de ces heurts sur les gendarmes présents sur le site de Sainte-Soline, l’ancien premier secrétaire du Parti socialiste a rappelé que les forces de l’ordre étaient légitimes.

La réforme des retraites : « une succession d’erreurs »

Au sujet de la réforme des retraites, François Hollande a déploré « un niveau de colère et de ressentiment comme rarement [il] en [a] connu ». Celui-ci s’est montré très troublé par la position tenue par le gouvernement d’Élisabeth Borne. « On en est arrivé là parce qu’il y a eu une succession d’erreurs », a-t-il indiqué, ajoutant que lancer une réforme des retraites dans un tel contexte explosif « d’inflation forte, de pouvoir d’achat forcément amputé et d’inquiétude parce qu’il y a aussi une guerre en Ukraine » avait entrainé « un processus d’incompréhension » au sein du peuple.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Crewless container ships appear on the horizon

Cruising quietly through the Frier Fjord in southern Norway, the Yara Birkeland looks like an ordinary small ship.

However, by the end of the year, the number of crew on board will be reduced from five to two and then, if all goes well, in two more years the vessel's bridge will be removed and there won't be any crew on board at all.

Until then, Captain Svend Ødegård is at the helm of the 80m-long ship. "We are taking big steps towards autonomy," he tells the BBC. "There's a lot of installed technology there, that is not on existing ships."

Eventually the Yara Birkeland will navigate aided by sensors, including radar and cameras, which will feed data to an artificial intelligence, which will detect and classify waterborne obstacles.

"We have situational awareness - cameras on the side, front and stern of the ship," the captain explains. "It can decide whether to change its path because something is in the way."

The captain's job will move onto dry-land, to a remote operation centre more than 80km (50 miles) away, where several ships could potentially be monitored at the same time. If necessary, humans will be able to intervene by sending commands to alter the speed and course.

Owned by fertiliser giant Yara, the Yara Birkeland has been sailing twice weekly for last several months from the firm's enormous plant near Porsgrunn to the port of Brevik, carrying up to 100 containers and collecting data along the 13km (8 miles) route.

"Vessels which operate along short, regular and fixed routes offer good opportunities to introduce autonomous ship technologies," says Sinikka Hartonen, Secretary General of One Sea Association, an alliance of maritime companies and experts working in autonomy.

The project's technology provider, Kongsberg is working on another two battery-powered autonomous barges in the Oslo Fjord, with Norwegian grocery wholesaler Asko, and a fourth, small container ship, near Ålesund.

"Some of the technology has already been around for many years. So it's really putting it together," says An-Magritt Ryste, director for next generation shipping at Kongsberg Maritime.

According to Ms Ryste, there's also interest in using autonomous navigation in fishing, passenger ferries and military vessels.

Kongsberg already makes autonomous underwater vehicles (AUVs), which largely carry out seabed mapping tasks for customers in offshore energy, ocean research and defence.

Recently, the firm delivered an 8m, unmanned surface vessel (USV) that detects fish stocks, using acoustic sonars and navigating by AI, cameras, radar, and GPS.

"They're also supervised by humans, who can intervene. But they are fully autonomous," says Bjørn Jalving, Kongsberg's Senior Vice President of Technology.

Kongsberg has been scaling up the technology for larger vessels. "Eventually I think limitations will not be technical, it's a matter of making it safe and secure in compliance with regulations, and good business for the operators," says Mr Jalving.

Of course one of the big attractions for shipping firms, is the costs saved by not having a crew aboard. One team could potentially monitor several ships, says Mr Jalving. Plus it's safer for a crew to be on land, rather than at sea.

Other companies are also working on autonomous shipping projects.

Last year in Japan, a 222m car ferry self-navigated and docked using technology by Mitsubishi Shipbuilding Company.

Meanwhile, a commercial ship completed a month-long voyage from Texas to South Korea, navigating autonomously for about half of the 20,000km route.

The ship's optimal route choice saved fuel and emissions, according to the ship's technology provider, Avikus, part of the ship building firm HD Hyundai.

More technology of business:

"You can use autonomy to limit tasks that are dangerous or boring," says Marius Tannum, an Associate Professor of Applied Autonomy at the University of South-Eastern Norway.

"The Yara Birkeland project and the Asko barge project are pushing the technology out into the real world, and not just in research labs, like we have been doing for many years."

When it comes to safety, crewless vessels need to perform as well, if not better than captained ships says Prof Tannum, who believes there will always needs to be a backstop - someone monitoring who could intervene if necessary.

"Since this is very new technology and not tested in real life that much, we need this transitional period with crew on board," Prof Tannum says. "Then gradually, we can trust the autonomy to do more."

Autonomy opens up possibilities for new designs though, he adds. "Without crew you can have more capacity for goods, because you don't need the living quarters, galley, heating, air conditioning and other systems," Prof Tannum adds.

There's scepticism whether large unmanned ships could be crossing oceans any time soon, though. "First the legal challenges must be resolved. And then the ships needs robust energy and propulsion systems that require very little maintenance," points out Prof Tannum.

One of the biggest hurdle is regulation and new rules will have to be drawn up.

"Current legislation has been developed based on the presumption that the equipment onboard a ship is fully manually controlled," says Sinikka Hartonen, adding that the International Maritime Organization is now working towards a framework.

"The regulation is totally new territory for the marine authorities and politicians in Norway. What they do will have consequences internationally," says Yara project manager Jon Sletten.

Whatever happens, progress in autonomous shipping is likely to move more quickly than autonomous cars and trucks, according to Prof Tannum.

"Autonomous cars move in high-speed close to both dynamic and static obstacles, road conditions vary and the complexity that cars in regular traffic faces is more challenging than ships.

"Unmanned autonomous ships with a fixed route and a remote operation center (ROC) will be operating with less risk than unmanned autonomous trucks driving in regular traffic," he says.

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Gestation pour autrui : Olivier Dussopt se dit favorable à une “GPA encadrée, pas forcément gratuite”

Si la gestation pour autrui (GPA) n’est pas encore d’actualité en France, certains membres de l’exécutif n’y sont pas opposés, bien au contraire. C’est ce qu’a fait savoir le ministre du Travail, Olivier Dussopt, dans un entretien accordé au magazine Têtu, le vendredi 24 mars.

L’ancien élu ardéchois revendique ses différents engagements en faveur du mariage pour tous et de la PMA pour les couples lesbiens qu’il a affichés dès 2012. « Je suis aussi, et à titre personnel, favorable à la GPA », a-t-il indiqué, avant d’ajouter se savoir « minoritaire sur cette position au sein de la majorité présidentielle ». Mais il l’assure : « Cela ne change pas ma conviction sur le sujet. »

Seul contre tous ?

En effet, lors de sa réélection en mars 2022, le président de la République, Emmanuel Macron, avait réitéré son opposition à la gestation pour autrui, une pratique qui, disait-il, remet en question la « dignité des femmes et de leur corps ». « Il n’est pas question d’autoriser la GPA pour autrui en France, car elle met en question la dignité du corps de la femme et sa marchandisation, ou encore la création d’embryons à des fins de recherche », indiquait ainsi le chef de l’État.

Loin de partager cet avis, Olivier Dussopt, lui, a annoncé être plutôt favorable à un système « de GPA encadrée, pas forcément gratuite », avançant le fait qu’« interdire une pratique qui existe et qui, je crois, existera toujours, […] pousse à la clandestinité et à la précarité ». Et d’ajouter :  « encadrer cette pratique permettrait de lutter contre ». Une singulière logique que le ministre du Travail avait déjà invoqué dans le cadre de la loi de 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel, qu’Olivier Dussopt n’avait pas voulu soutenir.

 

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Moscou confirme l’envoi d’armes nucléaires tactiques en Biélorussie

par Laurent Lagneau · 26 mars 2023

En signant les mémorandums de Budapest, peu après l’implosion de l’Union soviétique, le Kazakhastan, l’Ukraine et la Biélorussie s’engagèrent à rejoindre le Traité de non-prolifération [TNP] et à restituer à la Russie les armes nucléaires alors en possession contre la garantie de leur intégrité territoriale.

Plus, la Biélorussie acta sa dénucléarisation dans l’article 18 de sa Constitution, adoptée en 1994. Or, en 2022, et alors que la guerre en Ukraine était sur le point de commencer, ce texte fit l’objet d’une révision pour autoriser à nouveau le déploiement d’armes nucléaires sur le territoire biélorusse. L’homme fort de Minsk, Alexandre Loukachenko, fit savoir qu’il entendait faire une demande à Vladimir Poutine, le président russe, pour en obtenir.

En juin dernier, lors d’une rencontre à Saint-Petersbourg, le chef du Kremlin confirma que la Russie remettrait à la Biélorussie « un certain nombre de systèmes de missiles tactiques Iskander-M » pouvant tirer des engins « balistiques et de croisière avec des ogives conventionnelles ou nucléaires ». Et que les avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » de la force aérienne biélorusses seraient « modernisés », alors que M. Loukachenko venait de lui demander des appareils capables de « transporter des charges utiles nucléaires » après avoir dénoncer les vols de bombardiers de l’Otan aux abords de son pays.

Quelques semaines plus tard, Minsk laissa entendre que les premiers « Sukhoï » capables d’emporter une arme nucléaire venaient de lui être remis. Ce qui ne manqua pas de susciter de la confusion étant donné que les forces aériennes biéolorusses disposent de type d’appareils construits par l’avionneur russe, à savoir le Su-30 et le Su-25.

Sachant que le second n’a pas été conçu pour des missions nucléaires, on pouvait alors en déduire que les avions en question étaient des Su-30, supposés capables d’emporter la bombe nucléaire 244N.

Rosyjski Su-30SM z podwieszoną bombą ćwiczebną IAB-500 do imitacji użycia taktycznej bomby jądrowej RN-24 (Izdelije 244N). Ma te same wymiary, masę i kształt. Wypełniona jest za to mieszanką kerozyny, trotylu i fosforu, która po uderzeniu ziemię wytwarza kulę ogniową. pic.twitter.com/la0eXVDhn6

— PortalMilitarny.pl (@P_Militarny) May 25, 2020

Puis, en décembre, M. Loukachenko évoqua la mise en oeuvre d’un accord permettant la « formation des équipages sur les avions de la force aérienne biélorusse modifiés pour emporter des munitions dotées d’ogives spéciales » [c’est à dire nucléaire]. Et de sous-entendre qu’il s’agissait de Su-25…

Quoi qu’il en soit, le 25 mars, et alors que la Russie a suspendu ses engagements pris dans le cadre du traité de désarmement New START, le chef du Kremlin a confirmé que des armes nucléaires tactiques seraient bientôt stockées sur le territoire biélorusse.

« Il n’y a rien d’inhabituel ici : les États-Unis font cela depuis des décennies. Ils déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés », a en effet déclaré M. Poutine lors d’un entretien télévisé. « Nous sommes convenus de faire de même », a-t-il ajouté, assurant avoir l’accord de Minsk.

Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Italie ont à leur disposition des bombes nucléaires tactiques B-61, fournis par les États-Unis selon le principe dit de la « double-clé », c’est à dire qu’elles restent sous contrôle américain, les pays concernés ne fournissant que les chasseurs-bombardiers chargés de les mettre éventuellement en oeuvre. En outre, des B-61 sont également stockées sur la base aérienne d’Incirlik [Tuquie].

À noter par ailleurs que Washington veut accélérer le déploiement de la B-61-12 LEP, c’est à dire version de cette bombe nucléaire tactique.

Cela étant, a poursuivi M. Poutine, « nous avons déjà aidé nos collègues bélarusses et équipé leurs avions […] sans violer nos engagements internationaux en matière de non-prolifération des armes nucléaires. Dix avions sont prêts à utiliser ce type d’arme ». A priori, le type d’appareil concerné serait bien le Su-30SM étant donné que les forces aériennes biélorusses en exploitent justement dix exemplaires.

Par ailleurs, le TNP, auquel le président russe a fait allusion, interdit aux puissances nucléaires [du moins, déclarées comme telles] de transferer des armes et des technologies nucléaires vers des pays non dotés… mais autorise le déploiement de telles armes à l’extérieur de leurs frontières, sous réserve qu’elles restent sous leur contrôle [comme c’est le cas pour les B-61 américaines au sein de l’Otan].

« Nous avons remis à la Biélorussie notre système Iskander bien connu et très efficace qui peut transporter [des armes nucléaires]. À partir du 3 avril, nous commençons à former les équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d’un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie », a encore précisé M. Poutine.

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Le futur Véhicule blindé d’aide à l’engagement de l’armée de Terre sera-t-il confirmé par la LPM 2024-30?

par Laurent Lagneau · 26 mars 2023

Avec un investissement de 413 milliards d’euros, la Loi de programmation militaire 2024-30, dont le contenu sera dévoilé au début du mois d’avril, devrait permettre la poursuite de la remontée en puissance des forces françaises. Du moins en théorie… Car en pratique, il faudra composer avec l’inflation [-30 milliards d’euros]. Et tout dépendra de sa trajectoire financière.

En effet, selon La Tribune, la cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne plaiderait pour des hausses de 3 milliards d’euros par an jusqu’en 2027, ce qui porterait le montant du budget des armées à 55,9 milliards à cette échéance, alors que l’annuité moyenne de la future LPM devrait s’élever à 59 milliards d’euros [recettes extra-budgétaires comprises]. En clair, le gros de l’effort serait à faire après la prochaine élection présidentielle.

D’où les bruits de coursive au sujet de certains projets d’armement, qui pourraient être moins ambitieux que prévu [comme l’hélicoptère d’attaque Tigre Mk3] ou étalés dans le temps [il en serait question au sujet du programme SCORPION].

« Je suis étonné de voir qu’il y a parfois plus d’émotions quand les budgets augmentent que lorsqu’ils diminuaient jadis… J’appelle au sérieux. Ce qui compte est d’avoir une armée efficace où chaque euro soit correctement dépensé. Cette future LPM avec ses 413 milliards d’euros sur sept ans sera tenue, comme nous avons tenu la précédente depuis 2017, à l’euro près, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Mais il faut aussi qu’elle soit soutenable budgétairement, et donc crédible militairement », a toutefois fait valoir Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, dans les pages du quotidien Les Échos [édition du 24 mars, ndlr].

Quoi qu’il en soit, certaines rumeurs sont récurrentes. Et le sénateur [LR] Cédric Perrin s’en est fait l’écho lors de l’audition d’Emmanuel Levacher, le Pdg d’Arquus, cette semaine.

« La LPM actuelle marque une remontée en puissance jusqu’ici respectée. Il serait peu compréhensible d’allonger les délais pour un certain nombre de matériels particulièrement performants, mais nous entendons des échos peu rassurants quant au segment terrestre. Si les programmes tels que SCORPION, ou le remplacement des camions, devaient être réduits, il faudrait compenser en prolongeant le matériel existant, et donc amputer […] le programme 146 ‘Équipement des forces’ au profit du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’, pour permettre à l’armée de Terre de conserver ses capacités et à l’industrie de maintenir son activité », a en effet affirmé le parlementaire.

A priori, M. Levacher s’attend aussi à un éventuel étalement du programme SCORPION, et donc à un report des livraisons de blindés Griffon, Serval et Jaguar. En tout cas, il a laissé entendre qu’il envisageait un tel scénario en évoquant le programme CAMO [Capacité Motorisée], mené dans le cadre d’une coopération entre la France et la Belgique.

« Le programme CaMo est un excellent montage. […] C’est un exemple de coopération européenne qui fonctionne. […] La production ne sera pas décalée par rapport aux plans initiaux. Les premières productions de Griffon démarreront en 2024 et se réaliseront en 2025. Nous commençons, comme prévu, à intercaler les productions CaMo dans les productions Scorpion pour la France. Si le programme Scorpion France est étalé, cela laisserait de la place pour CaMo », a en effet affirmé le Pdg d’Arquus.

En outre, relancé par M. Perrin, il a précisé que « l’élongation du programme Scorpion entraînera un surcoût, du fait de la baisse de volume ». Et d’expliquer : « La production serait amenée à être étalée sur des durées longues, au-delà de 2030 : cela soulève des difficultés de gestion des lignes et de stockage des composants. Quant au surcoût du MCO, plus les matériels sont anciens, plus l’obsolescence augmente : rien n’est impossible, mais cela a un prix. Ainsi, les camions GBC 180 ont plus de quarante ans. S’ils sont prolongés encore 10-15 ans, alors qu’ils ne sont plus fabriqués, la hausse des coûts de réparation est inévitable ».

Très souvent, l’étalement d’un programme d’armement dans le temps conduit à une réduction des commandes, justement afin de compenser la hausse de prix ainsi générée.

Quoi qu’il en soit, M. Levacher s’est interrogé sur d’autres projets liés au programme SCORPION, comme le VBAE [Véhicule blindé d’aide à l’engagement], dont le contrat de pré-conception aurait dû être notifié à l’automne 2022, ou encore comme l’engin du génie de combat.

« Ces programmes seront-ils maintenus dans la future LPM, dans des délais nous permettant d’envisager rapidement des activités de développement et de production? », a-t-il en effet demandé. « C’est la source de certaines inquiétudes, dans un contexte géopolitique où on peut comprendre que certains autres secteurs soient remontés en haut des priorités », a-t-il ensuite commenté.

Appelé à remplacer le Véhicule blindé léger [VBL], le VBAE, qui bénéfie de financements européens pour le développement de briques technologiques, fait l’objet d’une attention particulière chez Arquus, qui, en vue de ce programme, a mis au point le démonstrateur technologique Scarabee, dévoilé en 2018. Nativement hybride et bardé de capteurs, cet engin est un concentré d’innovations qui, pour le moment, n’a pas trouvé preneur. « Nous y travaillons », a assuré M. Levacher.

« Est-ce qu’un jour il [le Scarabee] sera adopté tel quel par la France? Je ne crois pas. En revanche, c’est clairement une base sur laquelle on peut s’appuyer et tester un certain nombre d’idées, de technologies et de concepts que l’on reprendra en partie pour le VBAE. Mais le VBAE sera très certainement différent de Scarabee », a expliqué le Pdg d’Arquus.

En attendant, lors du salon de l’armement IDEX 2023 de Dubaï, en février, l’industriel a surtout mis l’accent sur une nouvelle version du… VBL, doté d’un tourelleau téléopéré Hornet, lui-même muni de missiles antichars AKERON MP…

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Un militaire de l’antenne du GIGN de Cayenne a été tué par balle lors d’une opération contre l’orpaillage illégal

par Laurent Lagneau · 25 mars 2023

Les missions de lutte contre l’orpaillage illicite en Guyane, menées dans le cadre de l’opération Harpie, ne sont pas sans danger dans la mesure où certains « Garimpeiros » [orpailleurs clandestins originaires du Brésil, ndlr] n’hésitent pas à faire le coup de feu contre les militaires français. Et cela a malheureusement été de nouveau le cas lors d’une action contre un camp illégal situé dans le secteur de Dorlon [région de Maripasoula].

En effet, ce 25 mars, le ministère de l’Intérieur a annoncé le décès d’un militaire de l’antenne du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale [GIGN] de Cayenne. Âgé de 35 ans, le maréchal des logis-chef Arnaud Blanc est « tombé sous le feu » lors de cette mission. Affecté en Guyane depuis 2009, ce sous-officier était le père de deux enfants.

« Encore un héros du quotidien qui est allé au bout de son engagement. C’est terrible pour tout le monde et nous pensons fort à sa conjointe et à ses camarades », a réagi le général Christian Rodriguez, le Directeur de la Gendarmerie nationale [DGGN].

Selon le quotidien France Guyane, les faits « se sont déroulés en fin de nuit », lors d’un « échange de coups de feu sur le site de Dorlin, à Maripasoula ». Un important dispositif avait été mis en place quelques heures plus tôt par la gendarmerie nationale et les Forces armées en Guyane [FAG]. « Le ou les auteurs des coups de feu sont pour l’heure en fuite », précise-t-il.

Profonde tristesse à l'annonce de cette terrible nouvelle de Guyane qui endeuille nos camarades du #GIGN et l'ensemble de la famille #gendarmerie. En métropole et Outre-mer, nous sommes tous touchés par ce drame.#Soutien à sa famille, ses proches et ses camarades. #VousProtéger pic.twitter.com/1QT2mZa9I6

— Porte-parole de la Gendarmerie Nationale (@PorteparoleGN) March 25, 2023

La lutte contre l’orpaillage illégal est sans fin en Guyane… malgré les efforts continus des FAG et de la Gendarmerie nationale. Efforts qui permettent, au mieux, de contenir ce phénomène… En 2022, plus de mille patrouilles ont été effectuées par les militaires. Et au cours de celles-ci, 35,8 millions d’avoirs criminels, 59 kg de mercure et 5 kg d’or ont été saisis. Soit une infirme partie de ce qu’extraient illégalement les Garimpeiros chaque année [les opérateurs miniers locaux parlent de 10 tonnes soustraites illégalement, ndlr]. En outre, ils ont également mis la main sur 6236 carbets, 100 concasseurs, 143 pirogues, 135 armes, 661 groupes électrogènes et 187 quads.

Outre les dommages causés à l’environnement en raison de l’utilisation du mercure et de cyanure, l’orpaillage illégal a aussi de lourdes conséquences sur la criminalité [crimes de sang, prostitution, etc] et entraîne un important manque à gagner pour les collectivités locales guyanaises, évalué à 400 millions d’euros par an.

BBC

US firms 'more negative' about doing business in China

US companies are "more negative than they've been in a long time" about doing business in China, according to the president of the American Chamber of Commerce in China (AmCham China).

As tensions continue to grow between the world's two biggest economies, Michael Hart says that the rivalry has "made business very challenging".

The governments of President Xi and President Biden have been disagreeing on what seems like an ever-increasing number of issues; ranging from Ukraine, to coronavirus, and Taiwan, to Tiktok, and semiconductors.

That is reflected in AmCham China's latest annual survey of its more than 900 members. For the first time it shows that a majority, 55%, no longer regard China as a top-three investment priority - a place where they should spend money to grow their business.

The number who see the "uncertainty of bilateral relations" as their leading challenge in China has risen 10% in the last year to 66%. At the same time, the number who think China has become less welcoming to foreign companies has grown to 49%.

It's now five years since then US President Donald Trump imposed tariffs on $60bn (£49bn) of Chinese goods, as he stepped up his trade war over "unfair trade practices" including intellectual property theft and the trade deficit.

China followed through on its promise to retaliate with tariffs of its own.

Relations built on trade

AmCham China members include some of the US's most successful companies such as Nike, Intel, Pfizer and Coca-Cola.

The latter was the first US consumer business to sell its products in communist China after then President Deng Xiaoping opened the country up to foreign companies in December 1978. Ever since then trade has been at the heart of the relationship.

Corporate pessimism over the current state of the US-China relationship reflects a tumultuous few years, according to Mr Hart.

"Companies are just really tired after three years of Covid," he adds, also highlighting a number of other issues. These include travel becoming more difficult, rising labour costs, executives who are "just not willing" to take up assignments in China, political pressure, and China becoming a less predictable place in which to do business.

Despite all those difficulties, the numbers show trade between the two countries hit a record high of $690.6bn last year.

This reflection of their mutual dependence has implications for the health of the entire global economy. That is according to Eswar Prasad, who is a professor of global trade policy at Cornell University, and former head of the International Monetary Fund's China Division.

"The reality is that China does need a lot of products, especially technology products from the US, and the US does have a lot of companies that run their supply chains through China," he says.

"This is important for the global economy because it's not just supply chains that these two countries are critical for. The tenor for global trade is set by the relationship between these two countries."

The World Trade Organisation (WTO) is supposed to keep that tenor harmonious by upholding global trade rules.

However, in December, the Biden administration forcefully rejected two rulings that went in China's favour about the tariffs that were imposed by then US President Donald Trump as part of his trade war. The US said they were imposed over issues of national security that the WTO had no right to rule on.

Overall, 66.4% of US imports from China and 58.3% of Chinese imports from the US remain subject to tariffs, according to the Peterson Institute for International Economics, with little sign that either side will reduce them.

Global Trade

More from the BBC's series taking an international perspective on trade.

"The way the US is approaching its relationship with China could lead to a deterioration of the rules-based global trading system that the US and China have signed on to," says Prof Prasad.

He adds: "If the US starts withdrawing from engagement with multilateral institutions that does not bode well for global governance."

Supply chain difficulties

The souring US-China relationship also means a growing number of US companies are looking at moving their supply chains outside of China. Apple has become one of the world's most profitable companies by making huge numbers of iPhones in China, but is now increasingly making them in countries such as India.

However, that will only have a limited impact on getting round US-China tensions according to Dan Wang, who is the Shanghai-based chief economist at Hang Seng Bank China.

"Even if the US succeeds in building up an alternative supply chain, that alternative one will still largely depend on China," she says.

Those other countries will still rely on China for components, especially in industries such as green energy, medical technology and electronics, explains Ms Wang.

Whilst companies aren't shunning China all together, Mr Hart does say that "they're trying to de-risk their supply chain". He adds: "So they're having more of a China plus one strategy, and they realise that can no longer rely on China."

China's economic growth has slowed to an annualised pace of 3% as coronavirus restrictions curtailed business activity. At the recent National People's Congress, the newly appointed Premier Li Qiang said that, now those measures had been lifted, the target was 5% growth, although it would "not be easy" to meet.

Ms Wang says: "Beijing still wants US companies to invest in China, and that attitude I do not believe will change anytime soon."

Mr Hart adds that the giant Chinese consumer market is probably the place where US firms remain "the most optimistic". Firms such as McDonald's, Starbucks and Ralph Lauren all have major Chinese expansion plans in the pipeline.

National security concerns

However, all this comes against a backdrop of national security concerns between the two nations, centred on technology.

These have led to a growing number of measures by the Biden administration to try to stop China accessing US technology. These include trying to limit new investments in China by US semiconductor manufacturers.

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Why does China’s economy matter to you?

Both countries have been trying to increase government support for technologies they regard as critical to the future of the global economy.

In his State of the Union speech last month President Biden said: "I've made clear with President Xi that we seek competition, not conflict."

"I will make no apologies that we are investing to make America stronger. Investing in American innovation, in industries that will define the future, that China intends to be dominating."

However that approach has not gone down well in Beijing, where President Xi said recently that "Western countries - led by the US - have implemented all-round containment, encirclement and suppression against us, bringing unprecedentedly severe challenges to our country's development".

It is a rivalry which is increasingly affecting individual companies and spreading around the world.

Chinese telecoms giant Huawei has been restricted in many countries because of US pressure, with Germany the latest to consider taking action. Meanwhile, social media firm Tiktok has been threatened with a complete ban in the US, whilst also facing restrictions in the UK.

All these tensions between the US and China mean "the temperature is certainly very high", according to Prof Prasad and that could come at a cost that is felt well beyond the US and China.

"Rising hostilities between the world's two largest economies, which together account for roughly 40% of world GDP, are likely to create more volatility and uncertainty, which is the last thing an already fragile world economy now needs," he says.

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La force aérienne ukrainienne cherche à recruter des pilotes de chasse étrangers

par Laurent Lagneau · 25 mars 2023

Le recrutement d’anciens pilotes militaires occidentaux par la Chine a récemment conduit certains pays parmi les plus touchés par ce phénomène à dissuader ceux qui seraient tentés de prendre cette voie. En France, cette question semble être gênante. Sollicité à ce sujet par le député Jean-Louis Thiériot, via une question écrite publiée dans les pages le Journal Officiel du 1er novembre dernier, le ministère des Armées n’a toujours pas précisé les mesures qu’il entendait prendre pour contrer les menées chinoises…

Cela étant, le recrutement d’anciens pilotes par l’Ukraine devrait théoriquement pas poser de cas de conscience… Ainsi, le 23 mars, la force aérienne ukrainienne a fait savoir qu’elle accueillerait désormais dans ses rangs des pilotes étrangers [ainsi que des ingénieurs et des techniciens aéronautiques] pourvu qu’ils aient une « formation militaire appropriée ».

Il s’agit pour l’Ukraine de contourner l’un des principaux obstacles à la cession d’avions de combat de conception occidentale. Avions qu’elle réclame avec insistance auprès de ses partenaires, sa priorité étant d’obtenir suffisamment de chasseurs-bombardiers F-16 pour équiper deux escadrons.

« Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, n’a pas exclu que les États membres aillent plus loin en [nous] fournissant des avions occidentaux. […] Nous avons besoin de F-16 », a encore répété la force aérienne ukrainienne, via Twitter, le 23 mars.

Seulement, maîtriser un nouvel avion de combat exige une longue formation, tant pour les pilotes que pour les techniciens [mécaniciens, électroniciens, armuriers, etc]. Or, la force aérienne ukrainienne n’en a pas… D’où la décision qu’elle vient d’annoncer.

« L’Ukraine ne manque actuellement pas de pilotes pour exploiter les avions de combat de l’ère soviétique [des MiG-29 et des Su-27, ndlr] mais cela pourrait changer si elle reçoit les appareils qu’elle souhaite », a expliqué le Colonel Yurii Ihnat, son porte-parole. « L’expérience de personnes qui travaillent depuis longtemps avec de tels équipements sera nécessaire », a-t-il insisté.

Évidemment, le recrutement de pilotes et de techniciens étrangers serait plus facile si Kiev finit par obtenir des F-16 étant donné que cet avion, construit à plus de 4500 exemplaires, est encore utilisé par une dizaine de pays membres de l’Otan.

Ukrainian Su-27 takes off for another combat mission.But it would be easier for him if the F-16 helped him. pic.twitter.com/1Cps5GlNHh

— Ukrainian Air Force (@KpsZSU) March 24, 2023

« Nous avons principalement besoin de cet avion [le F-16] pour nous protéger contre les attaques de missiles russes contre nos villes et nos infrastructures critiques. Ils deviendront un élément important de la défense anti-aérienne globale », avait précédemment fait valoir le colonel Ihnat. En outre, avait-il continué, ils « permettraient d’acquérir la supériorité aérienne sur l’aviation russe et de frapper des cibles terrestres ennemies dans les territoires temporairement occupés ».

Par ailleurs, à en croire l’officier, des « milliers de personnes » auraient contacté la forces aérienne ukrainienne pour lui offrir leur aide. « Beaucoup de gens, liés à l’aviation, ont offert leur aide pour défendre l’Ukraine. Parmi eux, il y a des citoyens d’autres États », a-t-il dit.

Pour rappel, les forces armées ukrainiennes ont incorporé la « Légion internationale pour la défense territoriale de l’Ukraine » qui, composée de volontaires étrangers, est exclusivement engagées dans les opérations terrestres. En outre, Kiev a pu aussi compter sur l’organisation militaire privée américaine « Mozart », laquelle s’était posée en rivale du groupe russe Wagner… avant de rendre les armes, sur fond d’allégation de malversations financières.

Quoi qu’il en soit, recruter d’anciens pilotes de chasse étrangers ne sera pas évident. Au-delà de la question de la solde, les recrues potentielles auront à s’adapter à un environnement opérationnel [culture, tactiques, procédures, règles d’engagement, etc]qui n’a jamais été le leur. Et cela ne résoudra qu’une partie des difficultés liées à la mise en oeuvre d’avions de combat occidentaux. En effet, la question du Maintien en condition opérationnelle [MCO], complexe quand il s’agit de moyens aériens, se posera encore, comme celle des infrastructures.

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Bordeaux : un des suspects responsables de l’incendie de la mairie mis en examen

La mobilisation de ce jeudi 23 mars a été marquée par de nouvelles démonstrations de violences. À Bordeaux, les portes de la mairie ont été volontairement incendiées. Le soir même, cinq personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue.

Deux jours plus tard, samedi 25 mars, le parquet a annoncé la mise en examen d’un des suspects. Le ministère public précise dans un communiqué avoir également requis le « placement en détention provisoire » de cet homme « contre lequel existaient des indices graves et concordants de participation à ces faits », rapporte BFMTV.

Un important incendie

Le lendemain de cette manifestation, le parquet avait indiqué que ce suspect avait été vu « en train de jeter une poubelle entièrement en feu » pour « alimenter le foyer ». Il a été interpellé à proximité de la mairie. L’incendie a tout de même duré une quinzaine de minutes, endommageant la porte massive en bois de l’hôtel de ville, avant d’être éteint par les pompiers.

Trois des autres interpellés, quant à eux, doivent encore comparaître devant le tribunal correctionnel lundi pour « participation à un attroupement armé et avec le visage partiellement ou totalement dissimulé ». La quatrième personne, mineure, « a également été déférée aux fins de jugement sur la culpabilité devant le tribunal pour enfants », ajoute le parquet.

16 blessés légers

Le soir de l’incident, entre 18.000 et 110.000 personnes étaient dans les rues de Bordeaux, selon la préfecture et l’intersyndicale. Les forces de l’ordre ont été obligées, pour la première fois depuis le début du mouvement contre la réforme, d’utiliser des gaz lacrymogènes.

Au total, 16 personnes ont été légèrement blessées, dont 12 policiers. Neuf personnes, toutes majeures, ont été interpellées pour des débordements en marge de la manifestation et ont été déférées samedi, a indiqué le parquet.

 

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La Section technique de l’armée de Terre teste le concept d’un « drone bombardier »

par Laurent Lagneau · 25 mars 2023

Durant la bataille de Mossoul [Irak], en 2016, l’État islamique [EI ou Daesh] utilisa différents modèles de drones, parfois de conception rudimentaire, auxquels était fixée une grenade au moyen d’un crochet pouvant être actionné à distance. Si les premiers modèles ne furent pas très efficaces, il en alla différemment pour les suivants, les jihadistes ayant alors mis au point des appareils plus sophistiqués pour cibler les blindés, les convois et les ressemblements de l’armée irakienne.

Puis, celle-ci s’inspira des méthodes de Daesh, en se dotant elle aussi de drones armés de grenades de 40 mm. Cette « nouvelle tactique » s’est avérée très efficace, fit valoir un officier irakien, à l’époque. Elle permet « d’éviter les civils et les infrastructures » tout en portant des « coups directs » à l’ennemi, avait-il ajouté, précisant que « dizaines de terroristes » avaient ainsi été « tués et blessés ».

Six ans plus tard, ce concept de « drone bombardier » a été repris par le groupement innovation de la Section technique de l’armée de Terre [STAT].

En effet, lors du dernier point presse du ministère des Armées, le général Yann Gravêthe, directeur par intérim de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense [DICoD], a évoqué le projet « Skycarrier », qui consiste à développer un drone pouvant emporter et larguer jusqu’à vingt grenades de 40 mm dans un rayon de dix kilomètres. Les essais en vol de cet engin ont commencé au début de ce mois. Trois télépilotes ont été formés à cette fin au sein du « Battle Lab Terre ».

Cet appareil « a été développé par l’industriel français Milton. Il s’agit d’un drone multi-rotors, à haute stabilité, discret et ayant une capacité de levage très importante. Ces essais s’inscrivent dans le cadre d’une exploration d’une nouvelle capacité de drone bombardier », a précisé le général Gravêthe.

Et d’ajouter : « Ces drones visent à répondre à un besoin des forces terrestres dans l’appui au contact ou le harcèlement du dispositif adverse ».

En outre, le « SkyCarrier » est également équipé de capteurs [notamment de caméras] afin de pouvoir mener des missions de renseignement. L’idée est de l’utiliser pour des frappes « précises », soit d’opportunité, soit planifiées. Selon le général Gravêthe, la prochaine étape de ce projet consistera à « expérimenter l’intégration » de ce drone armé au sein d’unités combattants, sous la supervision du « Battle Lab Terre ».

Ce projet rappelle « AVATAR » qui, mené par la Direction générale de l’armement « Techniques Terrestres » [DGA TT], vise à mettre au point un drone doté d’un fusil d’assaut HK-416 en version courte.

Valeurs Actuelles

[Reportage] Traque de sous-marins, missiles antiaériens… Mission en haute mer sur la frégate « Bretagne »

Une longue traînée de fumée recouvre les flots. Les clapotis des vagues s’abattent sur une coque grisâtre. Un navire militaire de 6 000 tonnes se dévoile : la frégate multimissions (Fremm) Bretagne. Experte en lutte anti-sous-marine, la Fremm assure aussi bien l’escorte du porte-avions Charles-de-Gaulle que la protection des approches maritimes de la France, telle l’île Longue, au large de Brest, le repaire de nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). Des missions particulièrement renforcées dans le contexte de la guerre en Ukraine. Bretagne a déjà été déployée pour escorter au large des côtes françaises les transits de la frégate Amiral-Gorshkov et du navire de renseignement Yuriy-Ivanov.

​Pour tenir son rang, la Bretagne dispose d’équipements à la pointe. Son pont supérieur est surplombé par une haute antenne de couverture radio et de systèmes électroniques avancés : capteurs et brouilleurs. Dominant le poste de navigation, un radar tourne à toute vitesse. Le système Herakles assure la détection à très grande distance des cibles maritimes et aériennes. Des balises satellites sphériques permettent au vaisseau de communiquer avec l’extérieur. Des silos à la proue renferment des missiles antiaériens Aster 15 ou 30 et des missiles de croisière navals de 1 400 kilos, destinés à mener des frappes dans la profondeur. Près de la mâture, une fosse emplie de tubes lance-missiles antina-vires. Dans le volet de la lutte anti-sous-marine, plusieurs sonars, dont le VDS (variable depth sonar), scrutent les fonds marins. Ils sont appuyés pat l’hélicoptère de nouvelle génération NH90 Caïman Marine, dont la plate-forme d’appontage surplombe le bastingage.

« Rappel au poste de manœuvre général. » Les haut-parleurs résonnent dans tout le navire. Des combinaisons bleues empruntent en un ballet ininterrompu le dédale d’escaliers métalliques, qui relient les différentes parties du navire. Sur leurs épaules, les marins portent fièrement le blason de leur navire, rappelant le glorieux passé des ducs de Bretagne : Plutôt mourir que faillir ! Une série de portes blindées jalonne leur parcours. Les murs sont recouverts de parois matelassées et étanches, conçues pour résister aux infiltrations d’eau, de gaz et aux flammes. Un officier nous fait presser le pas, direction le poste de navigation.

​Traquer les sous-marins et les mines

​Le chef de quart scrute l’horizon avec des jumelles. Face à lui, la large baie vitrée du pont dévoile une vue panoramique de la rade de Brest, de ses phares et de sa bande de terre verdoyante. À ses côtés, le timonier observe le cap à l’aide d’un compas. Derrière leurs consoles de navigation, les marins calculent les coordonnées GPS, sondent la profondeur des fonds marins et prennent en compte les amers, ces points de repère sur la côte, pour continuer de naviguer à vue. Les ordres jargonneux fusent. « Gouverner au 312, 0 la barre », ordonne le chef de quart. « Gouverner au 310 », ajuste une voix au timbre grave.

​Un homme de haute taille, visage martial, assis sur un fauteuil surélevé, suit le trajet du bâtiment sur une tablette. Le capitaine de vaisseau Gwenegan Le Bourhis commande l’équipage A de la Bretagne. Diplômé de l’École navale, spécialiste de la lutte anti-sous-marine, vingt-cinq années de service dans la “Royale”, son commandement est un sacerdoce. « Commander des marins est toujours fascinant, confie-t-il avec pudeur. C’est savoir utiliser chaque compétence, écouter et prendre des risques, en s’appuyant sur ceux qui pourront remplir la mission. »

​Un stylo en main, il indique à son bord le cap à suivre. Son officier en second se tient à ses côtés. Le commandant supervise la batterie de tests du jour. Ce contrôle permet de « prévenir les dangers acoustiques liés aux sous-marins et magnétiques pour les mines », nous explique le commandant. Il remet à son subordonné un porte-documents à communiquer à l’équipe de la salle des machines, contenant ses nouvelles instructions pour la vitesse du navire. Au PC navire, l’enseigne de vaisseau Mathieu prend l’ordre. D’un pas hâtif, dévalant une série d’escaliers, il nous emmène en salle des machines. Un bourdonnement mécanique assourdissant enveloppe la pièce. L’imposante turbine à gaz tourne à pleine puissance. « La Fremm navigue grâce à un système de double propulsion, commente Mathieu. La mécanique permet de gagner en vitesse lorsque l’on veut intercepter un bateau. Et la propulsion électrique plus silencieuse est dédiée à la chasse sous-marine. »

​En plage arrière, la poignée circulaire d’une porte blindée tourne. Le lieutenant de vaisseau Arnaud fait son apparition. Un talkie-walkie en main, le chef de service de lutte anti-sous-marine effectue une patrouille de maintenance du VDS. Une longue antenne en acier traverse la pièce. Ce bras mécanique, relié à un câble de plusieurs mètres de long, porte ce système constitué d’une tête en forme de fusée et d’une “queue de poisson” reliée par des anneaux. Ce sonar sert à « anticiper les risques sous-marins », explique ce jeune officier ayant déjà servi à bord du sous-marin nucléaire Rubis. Par la fente d’une écoutille, il observe le mouvement des vagues. Une motte de terre rocailleuse, isolée, surprotégée, apparaît au large. Il s’agit de l’île Longue, l’antre de nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins : « Notre rôle sera de faciliter notamment la dilution des SNLE dans l’océan. On continue à faire évoluer ce savoir-faire qui contribue à la richesse de la Marine nationale. »

​Dissuasion en mer

« Aéronef inconnu de Bravo Tango. Répondez et donnez-moi vos intentions. » Le central opérations (CO), cœur des opérations militaires du navire, est en ébullition. Seul un cercle restreint de marins a accès à cet espace secret, bardé d’ordinateurs cryptés. Une simulation de survol du bâtiment par un aéronef non identifié est en cours. Le second maître Manon prend cette alerte. Une lourde cagoule blanche masque son visage. Opératrice de lutte antiaérienne, elle répète d’un ton affirmé les instructions à l’attention de cet appareil menaçant. Devant son écran radar, elle guette avec minutie le moindre écho d’un avion qui entrerait dans le champ de son “scope”.

​Retour en passerelle. Le commandant nous attend dans la salle des cartes. Accoudé à un plan de travail, il actualise le plan de route du navire. Pour lui, dans le contexte de la guerre en Ukraine, la présence de la Fremm dans la Marine est plus qu’une nécessité. « La mer est un espace sans frontières. Des jeux de puissances s’y exercent, note-t-il. La Fremm peut être employée dans une posture de dissuasion face à un compétiteur qui chercherait à dégrader une situation. »

Pour découvrir ce reportage en vidéo, rendez-vous sur la chaîne Youtube VA+. 

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Les pays nordiques veulent se doter d’une « défense aérienne unifiée »

par Laurent Lagneau · 25 mars 2023

Cela fait très longtemps que les pays nordiques parlent de mutualiser – voire d’unifier – leurs capacités militaires. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la Suède, la Norvège et le Danemark avaient ainsi le projet de créer l’Union de défense scandinave [sans la Finlande, en raison de ses liens avec l’Union soviétique]. Mais cette initiative fut finalement abandonnée en 1948… au profit d’un Conseil nordique tenu éloigné des affaires militaires.

Cependant, soixante ans plus tard, les cinq membres de ce Conseil nordique [Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède] s’entendirent sur un programme de « Coopération de défense nordique » [NORDEFCO], appelé à succéder aux accords de défense précédents [NORDSUP, NORDAC et NORDCAPS]. Mais il n’était pas encore d’une alliance militaire entre ces pays du nord de l’Europe.

Cela étant, l’idée d’en créer une fut remise sur la table en 2013 par les ministres suédois de la Défense et des Affaires étrangères, ceux-ci ayant alors évoqué un « pacte de défense nordique » à l’occasion de la conférence annuelle sur la défense de Sälen. Mais elle fut fraichement accueillie à l’époque, notamment en raison des obstacles qu’il fallait surmonter, dont la faiblesse des investissements militaires des membres du Conseil nordique [seule la Norvège faisait exception, grâce à ses ressources pétrolières et gazières], la disparité des équipements mis en oeuvre par leurs forces armées et de leur politique étrangères, la Suède et la Finlande étant membres de l’Union européenne mais pas de l’Otan… et inversement pour la Norvège.

Mais l’annexion de la Crimée par Moscou que l’activité militaire russe de plus en plus intense dans la région de la Baltique et dans celle du Grand Nord changèrent la donne.

Ainsi, en 2015, soulignant que la Russie venait de montrer qu’elle était prête « à utiliser des moyens militaires pour atteindre ses objectifs politiques, même en violation des principes du droit international », les ministres de la Défense du Conseil nordique plaidèrent pour une coopération militaire plus étroite. La suite leur a donné raison avec l’invasion de l’Ukraine.

Par ailleurs, et depuis cet appel, les membres du Conseil nordique ont significativement augmenté leurs dépenses militaires [sans pour autant atteindre la norme des 2% du PIB] tandis que la Suède et la Finlande ont lancé les démarches pour rejoindre l’Otan. Et ce qui était difficilement envisageable il y a dix ans est désormais devenu possible…

En effet, le 24 mars, les ministères de la Défense de quatre pays membres du Conseil nordique, savoir le Danemark, la Suède, la Finlande et la Norvège [l’Islande étant hors jeu, ses capacités militaires étant anedotiques], ont dit vouloir se doter d’une « défense aérienne unifiée », une lettre d’intention allant dans ce sens ayant été signée par les chefs d’état-major de leurs forces aériennes respectives à Ramstein [Allemagne], en présence du général James Hecker, le « patron » du Commandement aérien de l’Otan et de l’US Air Force en Europe.

De nordiske air chiefs har underskrevet den første Nordic Air Commanders’ Intent, der er fundamentet for ét samlet nordisk luftforsvar. Det ultimative mål er at kunne operere sammen som én styrke. #dkforsvar Læs mere på https://t.co/pj96CN7CDB: https://t.co/88sEhYRhYl pic.twitter.com/vSXSDCPX3v

— Forsvaret (@forsvaretdk) March 24, 2023

« La déclaration d’intention renforce [notre] coopération et ouvre la voie à un renforcement supplémentaire des forces aériennes nordiques », ont fait valoir les quatre pays concernés, dans un communiqué conjoint. « L’objectif est de pouvoir fonctionner comme une seule force en développant un concept nordique d’opérations aériennes conjointes, basé sur la méthodologie déjà connue de l’Otan », ont-ils ajouté.

Il est ainsi question de capacités de commandement et de contrôle intégrées, de « déploiements flexibles et résilients » des forces aériennes de ces quatre pays, d’une surveillance conjointe de l’espace aérien et de formation ainsi que de manoeuvres conjointes.

« À l’avenir, les forces aériennes des pays nordiques renforceront les liens transatlantiques, poursuivront le processus d’intégration et de coopération en cours, prépareront la mise en œuvre des opérations multi-domaines et adopteront des solutions à long terme pour atteindre des objectifs communs », assure le communiqué. À noter que celui-ci n’évoque pas de menace russe… Mais elle est sous-entendue.

En tout cas, le chef de la force aérienne danoise, le général Jan Dam, l’a clairement évoquée auprès de l’agence Reuters.

« La décision d’intégrer les forces aériennes est motivée par l’invasion russe de l’Ukraine en février de l’année dernière », a-t-il dit, notant au passage que les moyens aériens mis en commun seront comparables à ceux d’un « grand pays européen ».

À terme, cette aviation de combat « combinée » reposera sur 153 chasseurs-bombardiers F-35A [52 norvégiens, 37 danois et 64 finlandais] ainsi que sur 90 JAS Gripen suédois.

Cela pourrait d’ailleurs poser des soucis d’interopérabilité, notamment au niveau de la communication entre ces appareils, le système de liaison de données du F-35 [le MADL, pour Multi Function Advanced Data Link] n’étant pas compatible avec ceux utilisés par d’autres avions de combat, ce qui nécessite de mettre au point une « passerelle » de communication, appelée BACN [Battlefield Airbone Communication Node]. En tout cas, une solution devra être rapidement trouvée au regard de l’ambition affichée par ces pays nordiques.

« Nous aimerions voir si nous pouvons intégrer davantage notre surveillance de l’espace aérien, afin que nous puissions utiliser les données radar des systèmes de surveillance de chacun et les utiliser collectivement », a en effet expliqué le général Jan Dam. Or, a-t-il ajouté, « nous ne faisons pas cela aujourd’hui ».

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Guyane : un gendarme du GIGN tué lors d’une opération contre l’orpaillage illégal

Drame en Guyane. Un gendarme du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a été tué sur le site d’orpaillage de Dorlin, alors qu’il participait à une opération de lutte contre des sites clandestins d’extraction d’or. Âgé de 35 ans, ce sous-officier de gendarmerie était en mission conjointe avec l’armée française à Maripasoula, dans le parc amazonien de la Guyane, relaie Le Monde.

De grandes opérations de démantèlement des sites d’orpaillage illégal sont régulièrement menées par l’armée et la gendarmerie, dans le cadre de l’opération « Harpie », lancée par Nicolas Sarkozy en 2008. Les autorités françaises ont saisi en 2022 près de 59 kilogrammes de mercure et 5 kilogrammes d’or, selon un bilan de la préfecture. D’après les opérateurs miniers locaux, 10 tonnes d’or seraient extraites illégalement de Guyane chaque année par des mineurs clandestins.

Hommage au gendarme

Dans un communiqué, le président de la République Emmanuel Macron a fait part de sa « sa grande émotion », et a salué « le courage et la mémoire de ce sous-officier, tombé sous le feu, engagé depuis 2009 au sein de la gendarmerie nationale et qui servait à lantenne GIGN de Cayenne depuis 2019 ».

En mission de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane, gendarme du GIGN, le Maréchal des logis-chef Arnaud Blanc est tombé sous le feu. Je salue avec émotion son courage et son engagement. Mes condoléances à sa compagne et ses deux enfants, à sa famille et ses camarades.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 25, 2023

 

Éric Ciotti a, de son côté, rendu hommage à « lensemble de ces soldats d’élite » et accordé ses pensées à la famille du gendarme du GIGN, ainsi qu’à « ses frères darmes ».

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La Finlande autorise les avions « espions » de l’Otan à mener des missions dans son espace aérien

par Laurent Lagneau · 24 mars 2023

Après deux incidents avec les forces aériennes russes, les missions de renseignement menées au titre de l’Otan dans la région de la mer Noire vont devenir plus compliquées… Ainsi, après la collision d’un avion de combat Su-27 « Flanker » avec un MQ-9 Reaper de l’US Air Force, la semaine passée, le Pentagone a réévalué la balance « bénéfices/risques » de telles opérations… Et décidé que ses drones voleraient désormais plus au sud de la Crimée, annexée par la Russie en 2014. Et cela « pour éviter un comportement trop provocateur », a expliqué un responsable américain à CNN.

Auparavant, et de voulant pas renoncer à mener des missions de renseignements aux abords des territoires contrôles par les forces russes en Ukraine après un incident au cours duquel un Su-27 avait tiré un missile air-air à proximité de l’un de ses RC-135 Rivet Joint, la Royal Air Force fait désormais escorter ses avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon. Ce qui suppose une logistique importante… et entame davantage le potentiel de ses appareils.

En effet, ce 24 mars, encore, et selon les données du trafic aérien, le vol d’un RC-135 Rivet Joint britannique aux abords de la Crimée, a mobilisé deux Typhoon ainsi qu’un avion ravitailleur KC-2 Voyager [ou A330 MRTT].

A little more tension in the #BlackSea. pic.twitter.com/I3o9KfML4T

— Manu Gómez (@GDarkconrad) March 24, 2023

Cela étant, les missions de renseignement effectuées dans la région de la Baltique [et au-delà] seront probablement moins mouvementées et assurément plus faciles à l’avenir. Et cela grâce à… la Finlande, dont l’adhésion à l’Otan est imminente après le feu vert de la Turquie et de la Hongrie [qui bloquent encore celle de la Suède].

Et bien que cette adhésion ne soit pas encore effective, Helsinki a ouvert son espace aérien, le 23 mars, à un RC-135 Rivet Joint de l’US Air Force afin de lui permettre de collecter du renseignement d’origine électromagnétique [interception des communications radio et de signaux émis par les radars adverses, ndlr] à deux pas de la frontière avec la Russie. Une telle mission est inédite, même si ce n’est pas la première fois qu’un avion espion de l’Otan est autorisé à survoler la Finlande. Cela s’est par exemple produit en octobre 2021… mais pour un ravitaillement en vol.

-USAF RC135W Rivet Joint JAKE11-RAF RC135W Rivet Joint RRR7223-Swedish Air Force Saab S100D Argus-Swedish Air Force GIV KORPEN -USAF KC-135T HOBO10-USAF RQ4 Global Hawk FORTE11-French Air Force E-3F Sentry FAF902-US Army CL600 ARTEMIS BRIO66 pic.twitter.com/kjRBY9wQBf

— Manu Gómez (@GDarkconrad) March 23, 2023

Le RC-135 Rivet Joint en question [indicatif : JAKE 11] a décollé du Royaume-Uni et survolé les Pays-Bas et l’Allemagne, avant de passer au large de l’enclave russe de Kaliningrad au moment d’arriver en Lituanie. Puis, il a continué sa route jusqu’à Helsinki avant de longer à deux reprises [une fois à l’aller, un autre au retour] une partie des 1340 km de frontière entre la Finlande et la Russie. À noter qu’il ne s’est apparemment pas porté à la hauteur du port militaire de Mourmansk qui, situé à un peu plus de 200 km du territoire finlandais, abrite la flotte russe du nord. Par ailleurs, il est essentiel à la stratégie pour le Grand Nord élaborée par Moscou.

De telles missions sont appelées à s’intensifier à l’avenir. « Des vols similaires dans l’espace aérien finlandais seront également effectués à l’avenir, avec différents types d’avions, avec ou sans pilote. Ces vols sont effectués sous la direction et la supervision nationales, conformément aux lois et réglementations finlandaises », a fait savoir le ministère finlandais de la Défense.

Pour celui-ci, ces missions de renseignement seront d’autant plus importantes que Moscou a promis de renforcer son district militaire occidental après l’annonce de la candidature de la Finlande à l’Otan. « Les opérations aériennes avec des partenaires internationaux relèvent de la coopération bilatérale et multilatérale normale. Ces vols permettrant de développer l’interopérabilité, […] améliorent la connaissance commune de la situation et renforcent la défense nationale », a-t-il ainsi expliqué.

Pour rappel, en matière de guerre électronique, les forces aériennes finlandaises ont des moyens très limités, reposant sur un unique avion CASA C-295M.

The FDF carries out surveillance flights in Finnish airspace together with key international partners. The first flight is conducted #together with the US @US_EUCOM @HQUSAFEAFAF on 23 March. Flight operations are part of normal international cooperation. https://t.co/QQW0pjQ707

— Puolustusvoimat (@Puolustusvoimat) March 23, 2023

Valeurs Actuelles

Nice : un individu dérobe le tronc de la basilique Notre-Dame contenant les dons des paroissiens

« Quand il s’agit d’argent, tout le monde est de la même religion », disait Voltaire. Ce samedi 25 mars, un individu semble avoir pris au pied de la lettre cette citation du philosophe. À 9h22,  le boîtier d’alarme rue d’Italie a retenti dans la ville de Nice. La raison ? Un malfaiteur avait commis le larcin de dérober le tronc de la basilique Notre-Dame de l’Assomption, qui contenait les dons des paroissiens, en espèces, relaie BFMTV.

L’individu a été interpellé dans son immeuble

Le voleur a rapidement pris la fuite après le déclenchement de l’alarme, mais deux équipages ainsi que le Centre de supervision urbain ont réussi à retrouver sa trace. Le pillard s’était réfugié dans les parties communes de son immeuble, où les autorités l’y ont retrouvé et interpellé, une heure après le vol. Fort heureusement, l’argent des fidèles n’a pas eu le temps d’aller bien loin, puisque les dons ont été retrouvés au domicile du voleur.

Grâce aux indications des agents de notre Centre de Supervision Urbain, la @PoliceNat06 a pu interpeller l’individu, une heure après les faits, sur l’avenue de la Californie dans les parties communes de son immeuble. L’argent a été retrouvé à son domicile.

Efficace.#Nice06 https://t.co/BgaR00kR6a

— Anthony Borré (@anthony_borre) March 25, 2023

Ces temps-ci, les édifices religieux semblent particulièrement attirer les malfaiteurs. Le 15 mars dernier, un individu s’était même introduit dans une église du XIIIe arrondissement de Paris pour y dérober une croix de deux mètres. Là aussi, le voleur avait rapidement pu être retrouvé, ainsi que l’objet de son larcin, grâce aux systèmes de vidéosurveillance.

Nice : les dernières actualités

Retraites : la permanence niçoise d’Eric Ciotti caillassée

L’appel à l’aide de Niçois menacés par la racaille

Nice, morne plaine pour la “droite nationale”

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Villeurbanne : tensions entre les forces de l’ordre et des manifestants mobilisés contre la venue d’Éric Zemmour

L’extrême gauche n’a visiblement pas dit son dernier mot. Alors que le déplacement d’Éric Zemmour à Villeurbanne a finalement été autorisé par le tribunal administratif de Lyon, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés pour protester contre sa venue.

Arborant des pancartes « le racisme est interdit par nos lois françaises », ou encore « Zemmour contre lhistoire », ces quelque cinq cents manifestants d’extrême gauche étaient bien décidés à ne pas laisser le président de Reconquête rejoindre le Centre culturel et de la vie associative (CCVA).

Tensions aux alentours du cordon de sécurité

En début d’après-midi, des premières tensions ont éclaté. Les forces de l’ordre tentaient d’empêcher les manifestants d’avancer et d’entrer dans le périmètre interdit, décrété par un arrêté préfectoral. Les policiers et gendarmes dépêchés sur place ont dû faire usage de tirs de grenades lacrymogènes pour disperser la foule.

Éric Zemmour est arrivé aux alentours de 14 h 30. Il est attendu pour une séance de dédicaces, à l’occasion de la sortie de son dernier livre, « Je n’ai pas dit mon dernier mot ». Huit cents personnes s’étaient inscrites, afin de rencontrer le président de Reconquête. Celui-ci en a profité pour remercier la préfecture, estimant qu’elle avait « pris des mesures efficaces. Jai connu des endroits où on me laissait seul face à la violence déchaînée des antifas. Il faut rendre hommage à la préfecture », cite LyonMag.

Les manifestants sont repartis, peu avant 15 heures, leurs pancartes sous le bras.

Lyon : les dernières actualités

Villeurbanne : le déplacement d’Éric Zemmour a finalement été autorisé par le tribunal administratif de Lyon

[Vidéo] Retraites : des riverains applaudissent les forces de l’ordre et insultent des casseurs à Lyon

Lyon : les affrontements au couteau se multiplient depuis une semaine

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L’Inde affirme que la Russie peine à tenir ses engagements en matière de livraison d’armes

par Laurent Lagneau · 24 mars 2023

Selon la dernière étude de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], l’industrie russe de l’armement a perdu des parts de marché à l’exportation entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Et si, en la matière, la Russie a perdu du terrain par rapport aux États-Unis, elle risque de se faire dépasser par la France, celle-ci ayant vu ses parts de marchés progresser de 44%.

Cette tendance pourrait s’accentuer dans les années à venir. En effet, dans les années à venir, la priorité de Moscou devrait mettre l’accent sur le remplacement des équipements de ses forces armées détruits lors de la guerre en Ukraine, quitte à mettre des parts de marché à l’exportation.

En outre, des pays tentés par l’achat de matériels russes pourraient être dissuadés de passer commande par la menace de sanctions, comme celle que les États-Unis s’autorisent à prendre via la loi dite CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act]. Ce dispositif a, par exemple, fait « capoter » la vente de 11 chasseurs-bombardiers Su-35 à l’Indonésie… Ce qui a d’ailleurs profité au Rafale du français Dassault Aviation.

Cependant, la menace d’éventuelles sanctions américaines n’a pas dissuadé New Delhi de se procurer cinq batteries de défense aérienne russes S-400 Triumph pour 5,43 milliards de dollars… Cela dit, il n’est pas question pour les États-Unis de prendre une mesure susceptible de refroidir leurs relations avec l’Inde, notamment en raison de sa rivalité avec la Chine et de l’importance de son marché de l’armement.

En effet, et d’après l’étude du SIPRI, l’Inde reste « le premier importateur d’armes au monde », même si ses importations ont baissé de 11% entre 2013-17 et 2018-22 sous l’effet de la politique « Make in India » et… de la complexité de ses processus d’approvisionnement. Et l’industrie russe de l’armement est le premier fournisseur des forces indiennes.

Cela étant, et malgré l’achat de S-400, cette position est en train de sérieusement s’éroder, New Delhi ayant entrepris de diversifier ses sources d’approvisionnement, ce qui profite aux industriels américains et, surtout, français. « La France a supplanté les États-Unis en tant que deuxième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, après la Russie », a en effet relevé l’institut suédois.

Si l’industrie de l’armement est jusqu’ici parvenu à conserver cette première place en Inde, c’est en partie grâce au soutien logistique des matériels déjà livrés, notamment les avions de combat [MiG-29, Su-30 MKI, etc]. Mais cela pourrait ne pas durer… surtout si les délais de livraison ne sont pas tenus.

Or, c’est justement ce que reproche l’Indian Air Force [IAF] aux industriels russes. « En raison de la guerre en Ukraine, la Russie n’est pas en mesure de livrer des équipements vitaux qu’elle s’était engagée à fournir », a-t-elle en effet dénoncé dans un déclaration transmise cette semaine au Parlement indien. Et d’évoquer, sans livrer de détails, une « livraison majeure » prévue en 2023 qui « n’aura finalement pas lieu ».

Il est possible qu’il s’agisse d’une batterie S-400 – deux sur les cinq commandées restent encore à livrer – ou bien d’un lot de pièces détachées pour les Su-30 MKI, dont l’IAF possède près de 250 exemplaires. En tout cas, en raison de ces difficultés d’approvisionnement liées à la guerre en Ukraine, celle-ci a réduit d’un tiers le montant de ses investissements dédiés à sa modernisation par rapport à l’exercice budgétaire précédent.

Une autre raison susceptible de pousser New Delhi à se détourner de plus en plus de l’industrie russe de l’armement dans les années à venir est la volonté de Moscou de renforcer significativement sa relation avec Pékin, comme l’a montré, cette semaine, la rencontre entre le chef du Kremlin, Vladimir Poutine et son homologue chinois, Xi Jinping.

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La FREMM DA Lorraine a tiré un missile surface-air Aster 30 en vue de son admission au service

par Laurent Lagneau · 24 mars 2023

Réceptionnée en novembre dernier par la Direction générale de l’armement [DGA], qui l’a remise dans la foulée à la Marine nationale, la Frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREMM-DA] « Lorraine », la dernière de la série, fait actuellement l’objet d’une vérification de ses capacités militaires dans le cadre d’un déploiement longue durée [DLD], qui est la dernière étape avant toute admission d’un navire au service actif.

C’est donc dans ce contexte que, le 22 mars, la FREMM-DA « Lorraine » a tiré avec succès un missile surface-air Aster 30 sur une cible « représentative des menaces actuelles », a annoncé le ministère des Armées.

Ce n’est pas la première fois qu’une FREMM-DA tire un tel missile. En novembre 2021, « l’Alsace » s’était livrée au même exercice, lequel lui avait permis de valider l’ensemble de ses capacités opérationnelles… et donc d’officialiser son admission au service dans la foulée.

« Ce type tir entraîne les équipages à faire face à des situations de haute intensité susceptibles d’être rencontrées par les bâtiments de combat de la Marine en opération. Il s’agissait en l’occurrence de la neutralisation d’une menace aérienne à trajectoire complexe, dans une situation d’escorte d’une unité précieuse sous menace missile », a expliqué le ministère au sujet de l’exercie que vient de réaliser l’équipage de la FREMM-DA Lorraine, avec l’appui de la DGA Maîtrise de l’information [pour la préparation du tir] et de la DGA Essais de missiles.

Pour renforcer le réalisme de l’exercice, l’équipage de la frégate ignorait les détails de la trajectoire – non radiale – du missile qu’il devait intercepter avec l’Aster 30.

« La séquence nous a permis de détecter puis poursuivre la cible dès son lancement par la batterie côtière, via notre conduite de tir STIR, de l’engager avec un missile Aster 30, puis d’engager nos mesures d’auto-protection. C’est une grande satisfaction que d’avoir vu l’accomplissement de ces gestes que nous répétons tant en entraînement. On sort de cette séquence avec une confiance renforcée dans l’efficacité de nos systèmes et de nos savoir-faire opérationnels », a témoigné le lieutenant de vaisseau Xavier, chef du service Armes.

Cet entrainement, mené « dans un contexte de menace du haut du spectre », souligne l’exigence de réalisme apportée à l’entrainement des forces de la Marine nationale », a fait valoir le ministère des Armées. En outre, a-t-il ajouté, « les enseignements tactiques et techniques de ce tir sont multiples et contribuent à développer les capacités de combat de cette dernière.

Pour rappel, si elles disposent des mêmes capacités de lutte anti-sous-marines que les six FREMM mises en oeuvre par la Marine, les FREMM-DA « Alsace » et « Lorraine » emportent davantage de missiles surface-air Aster 15 [30 km de portée] et Aster 30 [plus de 100 km de portée] et sont dépourvues de missiles de croisière navals [MdCN]. Elles se distinguent également par leur mâture en « taille de guêpe », qui réduit l’effet de masque sur l’arrière pour leur radar Herakles +. Elles disposent de moyens de communications renforcés, d’une nouvelle conduite de tir radar et électro-optique ainsi que de l’outil d’aide à la décision FTEWA.

La FREMM-DA Lorraine remplacera la frégate anti-aérienne Jean Bart, désarmée le 31 août 2021.

Photo : Marine nationale

Valeurs Actuelles

Retraites : Adèle Haenel, Frédéric Lordon et Médine s’affichent aux côtés des grévistes à la raffinerie du Havre

« Ce qu’on veut c’est imposer un rapport de force ». Ce vendredi 24 mars, plusieurs personnalités de gauche s’étaient donné rendez-vous à la raffinerie normande de TotalEnergies, à Gonfreville-l’Orcher, dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.

L’économiste Frédéric Lordon, le rappeur Médine, ou encore l’actrice Adèle Haenel ont fait le déplacement pour soutenir les salariés grévistes du site, indique Mediapart. La comédienne césarisée, et reconvertie dans le militantisme d’extrême-gauche, en a profité pour tenir un discours à l’attention des salariés en grève.

Une classe ouvrière « combative comme jamais depuis des décennies »

« Je suis venue pour un message fort, si on est unis comme ça sur les points chauds, comme ici, on peut gagner », a-t-elle clamé, avant d’ajouter espérer « qu’on sera là en masse, sur tous les rassemblements, sur tous les points chauds, sur tous les piquets, car c’est là que cela va se gagner ».

Médine, lui, a pris la pose avec la députée France Insoumise Alma Dufour, également présente sur les lieux de la raffinerie. De quoi « montrer que toutes les couches de la société sont touchées » par l’opposition à la réforme des retraites, comme l’a déclaré le rappeur, qui a ajouté ne pas être insensible « à la douleur des autres », cite le Huffington Post.

La puissance du blocage du Havre. pic.twitter.com/qv17s1uIur

— Alma Dufour (@alma_dufour) March 24, 2023

 

Plus discret, le philosophe et économiste marxiste Frédéric Lordon a salué « une classe ouvrière combative comme jamais depuis des décennies ».

Un véritable défilé, donc, pour soutenir les grévistes de cette raffinerie bloquée depuis le 21 mars. Si elle a partiellement repris son activité vendredi matin, les salariés de Total ont annoncé la reconduction de la grève jusqu’au lundi 27 mars.

Le Havre : les dernières actualités

Le Havre : 750 kilos de cocaïne saisis dans le port

Seine-Maritime : un adolescent de 12 ans percuté lors d’un rodéo urbain

Le Havre : les policiers ouvrent le feu pour stopper des trafiquants de cocaïne

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Opex 360

Les forces américaines ripostent à une attaque de drones menée contre une de leurs bases en Syrie

par Laurent Lagneau · 24 mars 2023

Outre les survols – qualifiés « d’agressifs » – de leurs positions par des avions de combat russes, les forces américaines déployées en Syrie font régulièrement l’objet d’attaques menées par des groupes armés affiliés à l’Iran, et plus précisément à l’unité al-Qods des Gardiens de la révolution. Toutes ne donnent pas forcément matière à une riposte.

Cela étant, en août dernier, le chef de la Maison Blanche, Joe Biden, avait ordonné des frappes aériennes contre des groupes armés pro-iraniens implantés dans la province de Deir ez-Zor après deux attaques ayant visé les bases de Green Village et d’Al-Tanf, cette dernière étant stratégique dans la mesure où elle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad tout en empêchant de possibles infiltrations de terroristes en Jordanie. Des roquettes et des drones avaient alors été utilisés contre les forces américaines… mais sans faire [trop] de dégâts.

Ce qui n’a pas été le cas de celle du 23 mars, menée avec des drones contre une « installation de maintenance » de base de Green Village, laquelle avait par ailleurs encore été prise pour cible une semaine plus tôt. En effet, un employé civil d’un « sous-traitant » du Pentagone y a laissé la vie et cinq militaires américains ont été blessés. Trois d’entre-eux, ainsi qu’un autre civil, ont dû être évacués vers Bagdad. D’où les représailles décidées par Washington.

Des « frappes aériennes ont été menées en réponse à l’attaque d’aujourd’hui ainsi qu’à une série d’attaques récentes contre les forces de la coalition en Syrie par des groupes affiliés au corps des Gardiens de la révolution », a en effet indiqué le Pentagone, précisant qu’il y avait tout lieu de penser que les drones utilisés par les assaillants étaient « d’origine iranienne ».

« Comme le président Biden l’a clairement indiqué, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour défendre nos concitoyens et riposterons toujours au moment et à l’endroit de notre choix », a ensuite justifié Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Les raids américains, au sujet desquels aucun détail n’a été donné, auraient visé un dépôt d’armes situé dans le district de Harabesh, à Deir ez-Zor ainsi que des positions de groupes armés soutenus par l’Iran dans les régions de Mayadin et d’al-Boukamal. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], « 11 combattants pro-iraniens » auraient été tués par ces frappes.

Quoi qu’il en soit, et selon le général Erik Kurilla, le chef de l’US CENTCOM, le commandement militaire pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, les bases américaines en Irak et en Syrie ont été visées à 78 reprises par des groupes affiliés à l’Iran depuis janvier 2021. Et d’ajouter, lors d’une audition au Congrès, que Téhéran « détient désormais la flotte de drones la plus importante et la plus performante de la région », dont des Shahed-136, utilisés par les Russes en Ukraine.

Pour rappel, dans le cadre de la coalition anti-jihadiste qu’ils dirigent [opération Inherent Resolve – OIR], les États-Unis maintiennent environ 900 militaires en Syrie, notamment auprès des Forces démocratiques syiriennes [FDS], lesquelles jouèrent un rôle capital dans la chute du « califat » autoproclamé par l’État islamique [EI ou Daesh], et d’autres groupes rebelles syriens, comme le « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution »], implanté à al-Tanf.

À noter que cette présence militaire américaine a récemment fait l’objet d’un débat à la Chambre des représentants, à l’initiative de Matt Gaetz, un élu républicain de Floride. Celui-ci avait en effet déposé une résolution exigeant le départ des forces américaines de Syrie. Résolution qui a finalement été rejetée par 321 voix contre 103.

Valeurs Actuelles

Villeurbanne : le déplacement d’Éric Zemmour a finalement été autorisé par le tribunal administratif de Lyon

Cédric Van Styvendael, le maire socialiste de Villeurbanne, est finalement débouté. Alors que l’édile avait pris un arrêté interdisant la venue d’Éric Zemmour au Centre culturel et de la vie associative de la commune, le tribunal administratif de Lyon a décidé de maintenir la visite de l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2022.

Cédric Van Styvendael avait justifié sa décision d’annuler l’événement en raison d’un « risque de débordements et de violences ». Et d’ajouter : « On ne combat pas l’extrême droite en empêchant ses idées de s’exprimer. On les combat avec les armes de la démocratie », dans un communiqué.

Éric Zemmour avait alors dénoncé « des prétextes fallacieux », ajoutant que « le maire de Villeurbanne fait en réalité un aveu : il n’est pas capable d’assurer la sécurité de sa commune. Pas davantage aujourd’hui face à quelques enragés d’extrême gauche qui prétendent dicter qui a le droit de s’exprimer que face aux délinquants et dealers qui gangrènent Villeurbanne ou l’islamisme qui s’y développe ».

Victoire en territoire de gauche

Reconquête avait alors déposé un référé-liberté au tribunal administratif de Lyon. Celui-ci a donné raison au mouvement d’Éric Zemmour, indiquant que « dans les circonstances de l’espèce, il ne résulte pas des pièces du dossier que la mesure d’interdiction de la réunion litigieuse soit justifiée et nécessaire pour éviter des troubles à l’ordre public auxquels les forces de l’ordre ne seraient pas en mesure de faire face ».

Victoire, donc, pour l’ancien candidat à la présidentielle, qui a aussitôt réagi sur le réseau social Twitter : « La gauche sectaire et soumise aux antifas vient de perdre devant la justice. Il ne faut plus baisser les yeux devant elle. »

Éric Zemmour sera donc bel et bien à Villeurbanne « avec ses lecteurs » samedi 25 mars, où 600 personnes sont attendues au Centre culturel et de la vie associative.

Victoire au tribunal administratif de Lyon !

La gauche sectaire et soumise aux antifas vient de perdre devant la justice. Il ne faut plus baisser les yeux devant elle.

Je serai bien demain à Villeurbanne avec mes lecteurs.

— Eric Zemmour (@ZemmourEric) March 24, 2023

 

Lyon : les dernières actualités

[Vidéo] Retraites : des riverains applaudissent les forces de l’ordre et insultent des casseurs à Lyon

Lyon : les affrontements au couteau se multiplient depuis une semaine

Lyon : des habitants dénoncent l’allègement par la mairie écologiste d’un dispositif anti-rodéo

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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Valeurs Actuelles

Nantes : des lycéens lancent des mortiers sur les pompiers en pleine intervention

« Que Neptune favorise le voyageur », indique la devise nantaise. Mercredi 22 mars, ce n’est pas le dieu des Océans qui est venu accueillir les pompiers qui tentaient d’éteindre un feu devant le lycée Albert-Camus, mais bien de jeunes élèves prêts à en découdre.

En effet, vers 8 heures du matin, une brigade de la caserne de Saint-Herblain était appelée pour intervenir dans le quartier Chantenay, où un feu de poubelle avait été déclenché. À l’arrivée des pompiers, plusieurs lycéens munis d’un scooter ont tiré des projectiles et des mortiers en direction des brigadiers, relaie CNews. La police est intervenue quelque temps plus tard, faisant fuir les éléments perturbateurs.

Soutien aux sapeurs-pompiers

Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer, mais une enquête a été ouverte et le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Loire-Atlantique a annoncé déposer plainte.

Le président du conseil départemental de la Loire-Atlantique, Michel Ménard, s’est empressé de condamner cette attaque. « Japporte mon soutien aux sapeurs-pompiers qui viennent de subir une agression intolérable en marge dune intervention », a-t-il indiqué, ajoutant que « les sapeurs-pompiers de Loire-Atlantique sont quotidiennement engagés pour secourir et protéger nos concitoyens. Il est inacceptable quils puissent être agressés lors de leurs interventions ».

Je condamne fermement cette agression, ce matin, de l'équipage du centre d'incendie et de secours de #SaintHerblain lors d'une intervention pour feux de poubelles. Soutien aux #SapeursPompiers qui sont quotidiennement engagés pour secourir et protéger nos concitoyens. @SDIS44 https://t.co/ri8wUoXGSd

— Michel MÉNARD (@Michel_MENARD) March 22, 2023

 

 

Sur le réseau social Twitter, le préfet de Loire-Atlantique et des Pays de la Loire, Fabrice Rigoulet-Roze, a également condamné ces « actes contre des professionnels qui nous portent assistance au quotidien », qu’il a qualifiés d’« inadmissibles ».

Nantes : les dernières actualités

Insécurité à Nantes : des religieuses quittent le centre-ville face aux agressions et incivilités

Nantes : une balle perdue de Kalachnikov finit dans le mur d’une chambre d’enfants 

Nantes : un clandestin jette un extincteur sur les soignants d’un hôpital et les menace de mort

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Valeurs Actuelles

[Edito] Après l’exil forcé des religieuses de Nantes, le jésuitisme de la gauche idéologique

Et si l’Assemblée nationale n’était, finalement et hélas, que le reflet déplorable de l’état de notre pays ? Le ministre délégué des Comptes publics, Gabriel Attal, raillait il y a peu l’atmosphère du Palais-Bourbon en la comparant à une “Zad”. Entendez : un espace aux débats sens dessus dessous, aux dialogues explosifs et aux échanges barricadés. Pour ceux-là mêmes qui se prétendent les apôtres du vivre-ensemble, le résultat vire à l’échec. Pire, se trouvent piétinés les principes aristotéliciens de la discussion et l’amitié comme socle civilisationnel.

Oui, la France, d’incurie en impuissance, ressemble à une immense zone à défendre.

​Au sens propre, l’expression utilisée par le jeune ministre est pourtant tout à fait ajustée. Oui, la France, d’incurie en impuissance, ressemble à une immense zone à défendre. L’insécurité n’en finit plus de compter ses lieux de pèlerinage : le quartier du Mirail à Toulouse, celui de La Paillade à Montpellier, La Guillotière à Lyon, les banlieues du “9-3”, Échirolles chanté par Calogero, Marseille filmé par Cédric Jimenez dans Bac Nord. Se dire que ces noms parlent davantage aux oreilles des Français que ceux de Pontmain, La Salette ou Sainte-Anne-d’Auray permet de mesurer la pente descendue.

​Les litanies du désordre ont changé de registre. Fini le temps des sauvageons et des fripons. Les coups, crachats, insultes, pollutions sonores, drogues envahissent aussi les centres-villes. Mais à quel point ? Jusqu’au dégoût, spécialement chez les petites gens. Pour quelles conséquences ? La fuite, quand la chose est possible.

Comme toujours, le réel se plaît à confondre l’hypocrisie des idéologues et le déni des lâches.

​La mise en lumière récente de deux petites bénédictines contraintes de déménager du cœur de ville de Nantes constitue l’éloquent et dernier témoignage d’une insécurité qui n’a rien d’un sentiment. La majestueuse cité des ducs de Bretagne est devenue un tel coupe-gorge que des religieuses doivent se résoudre, en 2023, à aller vivre ailleurs. Bienvenue en France.

​Comme toujours, le réel se plaît à confondre l’hypocrisie des idéologues et le déni des lâches. L’hypocrisie des idéologues, car force est de constater que l’indignation féministe se vit à géométrie variable. L’escouade habituelle des Sandrine Rousseau, Clémentine Autain et autres Alice Coffin ne s’est point ébrouée sur les plateaux de télévision pour défendre le voile et la condition féminine de sœur Marie-Anne et sœur Agathe, malmenées dans leur quotidien de consacrées. Le déni des lâches, à l’image des pathétiques éléments de langage de la municipalité PS : « Il ne nous appartient pas de commenter cette décision qui leur appartient. » On a vu la gauche plus prompte à s’insurger devant l’injustice et l’oppression des minorités…

​L’écrivain Henri Ghéon, mort en 1944, constatait déjà : « Je reconnais qu’en aucun temps il ne fut plus nécessaire qu’aujourd’hui de constituer des îlots solides de pensée, d’art, de sagesse, pour résister au flot montant de la barbarie. » Des lieux de résistance et de reconstruction, comme le fit l’ordre de Saint-Benoît et son blanc manteau d’églises en Occident. Henri Ghéon ne croyait pas si bien dire. Il s’agit de l’ordre auquel appartiennent ces deux religieuses.

*Le père Danziec est chroniqueur à “Valeurs actuelles”.

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Paris : une jeune femme retrouvée, battue à mort, dans le hall de son immeuble

Un drame. Ce samedi 25 mars, dans le XXe arrondissement de Paris, une femme a été retrouvée, agonisante, dans le hall de son immeuble. Son conjoint, avec qui elle venait de se pacser trois jours auparavant, a découvert la jeune femme de 29 ans aux alentours de 7 h du matin.

Les pompiers, le Samu et la police sont rapidement intervenus. Malheureusement, son décès a été déclaré à 7 h 20, selon les informations du Parisien. La police scientifique est arrivée peu après sur le lieu du drame. Le corps a été conduit à l’institut médico-légal de Paris afin de déterminer les causes exactes de la mort.

Une soirée place Gambetta

La brigade criminelle de la police judiciaire est également intervenue. Selon le témoignage du compagnon de la victime, cette dernière était sortie la veille au soir avec ses amis et devait rentrer vers 1 h du matin. N’étant toujours pas rentré, le jeune homme a décidé de partir à sa recherche. C’est là qu’il est tombé sur elle, dans le hall.

Un ticket de caisse du restaurant McDonald’s de la place Gambetta, daté de la veille à 2 h 28 du matin permet de retracer une partie de la soirée de la jeune femme. Les images des caméras de surveillance de la ville ont été réquisitionnées. On peut y voir la victime, formellement identifiée grâce à ses vêtements, sortir seule du restaurant.

Selon une source policière du quotidien, le gardien de l’immeuble a quitté les lieux pour faire sa prière musulmane à 5 h du matin. À ce moment-là, le hall était encore vide. Une enquête est actuellement en cours pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé entre le moment où la victime a quitté le McDonald’s de la place Gambetta, et le moment où elle a réussi à rejoindre le hall de son immeuble.

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Valeurs Actuelles

Orléans : un détenu dangereux parvient à s’évader alors qu’il était hospitalisé dans une chambre sécurisée

Un individu, âgé de 35 ans, est activement recherché à travers la France après avoir réussi à s’évader. Incarcéré au Centre pénitentiaire d’Orléans, dans le Loiret, il avait été transféré temporairement au Centre hospitalier régional à quelques kilomètres de là pour subir une intervention chirurgicale, selon les informations du Figaro.

Les forces de l’ordre avaient mis en place des systèmes de surveillance importants, avec notamment une chambre sécurisée, mais le détenu à tout de même réussi à échapper à la vigilance des agents et à s’enfuir.

Potentiellement à Lyon

L’homme de 35 ans est de nationalité française et d’origine maghrébine. Selon les forces de l’ordre, il aurait pu se rendre à Lyon, sa ville de naissance et où sa famille réside. Les autorités ont diffusé un avis de recherche dans tous les commissariats du pays. L’individu a été qualifié de « dangereux » par les agents.

« Les évasions se font souvent hors de la prison, car le dispositif de sécurité est moins important. Parfois, le prisonnier simule des problèmes médicaux. Mais dans ce cas-là, il y avait une véritable opération à effectuer », observe une source syndicale, interrogée par nos confrères.

Une enquête de flagrance a été immédiatement ouverte. La Direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) d’Orléans a été saisie ainsi que la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Loiret.

Orléans : les dernières actualités

Orléans : une retraitée de 85 ans menacée, agressée sexuellement et volée par un récidiviste

Orléans : un Soudanais étrangle une jeune femme en pleine rue

“J’ai envie de tuer une femme” : un réfugié politique soudanais agresse une jeune Orléanaise

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Valeurs Actuelles

Toulouse : des véhicules de la mairie incendiés

En France, les pyromanes s’en donnent à cœur joie. Dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 mars, plusieurs véhicules de la mairie de Toulouse ont été incendiés. Aux alentours d’une heure du matin, les pompiers des centres de secours de Toulouse-Lougnon et Ramonville-Buchens ont été alertés alors que des voitures brûlaient derrière l’avenue des Écoles Jules-Julien, relaie La Dépêche.

Les flammes ont eu le temps de se propager sur trois véhicules du service propreté de la mairie avant que la première équipe de secours n’arrive sur place, dans le local technique municipal. Le feu menaçait alors de se propager dans l’école primaire située à côté, mais les quinze pompiers ont rapidement maîtrisé les flammes, grâce à l’utilisation de lances d’incendie. Fort heureusement, le feu n’a pas réussi à atteindre les structures jouxtant le local technique.

« Vive la grève » en guise de signature

Une enquête a été ouverte, mais le caractère criminel de l’incendie fait place à peu de doute. En effet, sur un mur du local municipal, un tag « Vive la grève » a été découvert près des véhicules enflammés. Samedi 25 mars, le pôle de la police scientifique a réalisé une batterie de prélèvements sur place, afin de découvrir des indices susceptibles de faire avancer l’enquête.

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a aussitôt dénoncé cet acte criminel sur le réseau social Twitter. « Stupeur, en découvrant la destruction de trois véhicules de notre service propreté et un tag soutenant la grève », a-t-il écrit, avant d’ajouter qu’« heureusement, l’école Jules Julien na pas été touchée ». L’édile a salué les pompiers mobilisés sur place et a indiqué qu’il n’acceptait pas « cette dérive qui sattaque aux biens des Toulousains ».

Toulouse : les dernières actualités

Toulouse : la statue du cardinal Saliège, compagnon de la libération, vandalisée avec des slogans anarchistes

Toulouse : course-poursuite entre une adolescente de 16 ans positive au cannabis et les policiers

Toulouse : plusieurs policiers blessés après un refus d’obtempérer

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Valeurs Actuelles

Dordogne : une école évacuée après une alerte à la bombe

L’école maternelle et primaire de Sarliac, en Dordogne, a été évacuée en urgence, ce vendredi 24 mars. L’établissement scolaire a reçu dans la journée un appel téléphonique plus qu’inquiétant. Alors qu’une ATSEM répond à un appel anonyme, elle entend au bout du fil : « On va faire exploser l’école de Sarliac. »

Immédiatement, la quinzaine d’enfants de la garderie et les neufs adultes encore présents dans l’établissement sont évacués et les gendarmes se rendent sur place. Ces derniers n’ont trouvé aucune bombe en fouillant l’école, rapporte France Bleu.

Une mauvaise plaisanterie ?

Il est 16h30 quand l’ATSEM décroche le téléphone. Elle entend « une voix bizarre, comme trafiquée, masquée », décrit-elle, qui répète à plusieurs reprises « on va faire exploser l’école de Sarliac ». Elle passe ensuite le combiné au directeur de l’école, qui ne parvient pas à découvrir les raisons de cette soi-disant alerte à la bombe.

Dans le doute, l’établissement est évacué. L’ensemble des enfants encore présents et les membres du personnel se retrouvent sur le parking de la mairie, à quelques pas, en attendant l’arrivée des gendarmes. Après avoir fouillé chaque recoin de l’établissement pendant près de 2 heures, les agents peuvent affirmer que c’était bel et bien une fausse alerte.

Une enquête est ouverte pour tenter de remonter la piste de l’appel. Le maire de la ville suspecte une « très très mauvaise plaisanterie », mais prend tout de même ces menaces au sérieux et condamne ce genre de comportement, choquant et traumatisant pour les enfants et les parents.

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Essonne : près de 300 cartouches de cigarettes de contrebande saisies

Au bon endroit au bon moment. Alors que les policiers de la brigade anticriminalité erraient dans le quartier des Tuileries à Grigny (Essonne), ce mercredi 22 mars, ils remarquent des voitures stationnées, avec le coffre ouvert. Ils interpellent deux hommes, les propriétaires des véhicules, avant de remarquer que ces derniers transportaient des cartons remplis de cartouches de contrebande.

Selon une source policière au Parisien, « les policiers ont constaté qu’un des deux hommes a sorti un carton du coffre de l’une des voitures. Puis il l’a ouvert, a pris une cartouche et s’est allumé une cigarette ». Les agents procèdent alors à une saisie et découvrent des cartouches de cigarettes de contrebande, ainsi que 2 850 euros en liquide.

15 000 euros d’amende

Au moment de la perquisition, les policiers ont découvert une cave, où 20 autres cartons de cigarettes étaient entreposés. Au total, ce sont 299 cartouches qui ont été saisies, soit 2 990 paquets de Marlboro de contrebande.

Les deux hommes, âgés de 28 et 39 ans, ont été placés en garde à vue, avant d’être présentés au parquet d’Évry. Le vendeur a écopé d’une amende douanière de 15 000 euros et sera jugé dans les prochaines semaines par le tribunal correctionnel. L’acheteur a, quant à lui, accepté l’alternative au procès proposée par le ministère public et devra s’acquitter de 140 heures de travail non rémunérées.

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Assassinat du manager de Jul : 25 ans de réclusion criminelle pour les deux accusés

Le verdict est tombé. Neuf ans après le meurtre devant une station de métro à Asnières (Hauts-de-Seine) de Karim Tir, les deux accusés ont été condamnés, vendredi 24 mars, à 25 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône.

Mohamed Seghier, 45 ans, et Juan Marti, 41 ans, sont tous les deux reconnus coupables de l’assassinat en bande organisée du manager du rappeur Jul, le 12 juin 2014, rapporte Le Parisien.

Une guerre des clans

Karim Tir venait de purger une peine de cinq ans d’emprisonnement pour trafic de stupéfiants à Marseille et souhaitait tourner la page. Il a décidé de rejoindre la région parisienne et de devenir le producteur du rappeur Jul, dont la carrière commençait à s’envoler. Mais son passé l’a rattrapé. Selon l’accusation, sa mort s’inscrit dans un cycle de représailles opposant les membres de deux clans du narcotrafic marseillais : les Tir et les Remadnia, dont faisait partie Mohamed Seghier.

Ce dernier a réfuté toute animosité ou désir de vengeance à l’encontre de Karim Tir, et plus largement du clan des Tir. « C’est du fantasme judiciaire », a-t-il affirmé. « Je n’ai pas de litige et aucune vengeance à assouvir. » L’accusation avait requis contre eux 30 ans de réclusion avec une période de sûreté de 20 ans. Ils sont finalement condamnés à 25 ans de réclusion criminelle.

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Guerre en Ukraine : Moscou annonce vouloir stocker des armes nucléaires en Biélorussie

Un nouveau chapitre dans le conflit entre Kiev et Moscou. Après que Londres a informé vouloir livrer à l’Ukraine, en milieu de semaine, des obus à uranium appauvri, la Russie a décidé de riposter. Vladimir Poutine a annoncé, ce samedi 25 mars, au cours d’une interview diffusée par la télévision russe, le déploiement d’armes nucléaires tactiques en Biélorussie, rapporte RFI.

« Dix avions sont prêts à utiliser ce type d’armes. À partir du 3 avril, nous commencerons à former les équipages et le 1er juillet, nous terminerons la construction d’un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie », a-t-il déclaré.

« Des centaines de milliers d’obus »

Cette interview fait suite à la volonté britannique de livrer des obus à uranium appauvri. Une réponse de Moscou, en guerre avec Kiev depuis plus d’un an maintenant, qui a affirmé que la Russie avait de quoi répondre en cas d’attaque. « Nous avons, sans exagérer, des centaines de milliers d’obus de ce type que nous n’utilisons pas pour l’instant », a prévenu Vladimir Poutine.

Ces déclarations interviennent quelques jours après la rencontre entre Vladimir Poutine et Xi Jinping. Les deux présidents avaient pourtant affirmé lors d’une déclaration commune « qu’une guerre nucléaire ne devait pas être déclenchée, car il ne pouvait y avoir de vainqueur ».

De son côté, le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien Oleksiï Danilov a avancé sur ses réseaux sociaux que « le Kremlin a pris la Biélorussie comme otage nucléaire ». La Biélorussie est un allié stratégique important pour Moscou depuis le début de la guerre. Frontalier avec l’Ukraine, le pays se situe aux portes de l’Union européenne.

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BBC

OneWeb launch completes space internet project

London-based company OneWeb has launched the final set of satellites it needs to deliver a broadband internet connection anywhere on Earth.

The 36 spacecraft went up on an Indian LVM3 rocket from the Sriharikota spaceport in Andhra Pradesh.

Their deployment 450km above the planet takes OneWeb's total in-orbit constellation to 618.

It's less than three years ago that the UK government took the decision to buy OneWeb out of bankruptcy.

At the time, it was seen as controversial; arguments raged about whether it was a sound use of taxpayer money.

But since the purchase, OneWeb has managed to attract significant additional investment, and is even now planning a next generation of satellites.

"This is the most significant milestone in the history of OneWeb, as we reach the satellites needed for global coverage. Over several years we have remained focused on our commitment to deliver a network that will provide connectivity for our customers and communities that need it most," said OneWeb CEO, Neil Masterson.

It will take some months for the Sunday's batch of satellites to be tested and to get into the right part of the sky (at an altitude of 1,200km), but when they are in position OneWeb will have the facility to deliver a global communications service.

Only one other organisation in the world is flying more satellites in space today - and that's OneWeb's chief competitor: the Starlink system operated by Elon Musk.

Unlike the US entrepreneur's network, OneWeb is not selling broadband connections direct to the individual user. Its clients, principally, are the telecoms companies that provide this internet service. They might also be employing the connectivity to supplement, or expand, the infrastructure in their mobile phone networks.

The OneWeb system will require the necessary ground infrastructure to command and control all the satellites and link them to the internet, but this too should be fully up and running come the end of 2023.

The satellite enterprise has been a decade in gestation. Projected as a $6bn project, it ran into money woes in early 2020 and sought the protection of US bankruptcy laws until a buyer could be found. At the time, it had lofted just 74 satellites.

The company was restored to operations thanks to a joint purchase from the UK government and the Indian conglomerate Bharti Global, who put in half a billion dollars each.

With its debts wiped out, OneWeb then moved quickly to build out the network and secure wider investment. It's currently working through a merger plan with Paris-based Eutelsat, best known for distributing thousands of TV channels around the world.

UK Secretary of State for Science, Innovation and Technology, Michelle Donelan, said: "The completion of the low-Earth orbit constellation is hugely significant both for OneWeb and the UK's wider sector.

"We invested in OneWeb's vision to bridge the global digital divide, and our burgeoning space sector is transforming the UK into the perfect base for likeminded companies to realise their stratospheric potential."

OneWeb has made the UK a major space player.

The number of satellites in the constellation has demanded a big commitment from the UK's Civil Aviation Authority, which is Britain's licensing agency for space activity.

"We undertake a significant oversight role, to make sure that their satellites are all healthy, and they they're operating within the limits that OneWeb have set out and that we agreed to," explained Colin Macleod, the authority's head of space regulation.

"Our team has regular meetings at OneWeb's White City headquarters. All their engineers sit in a room where they present what they're doing, and if they have any risks or issues - they will talk us through the solutions so that our engineers will be comfortable with their actions," he told BBC News.

Safety is paramount. The region in the sky where OneWeb spacecraft are moving - from 450km in altitude up to 1,200km - is becoming ever more congested, and the CAA wants assurance that the constellation is being flown in a responsible manner.

Much of the operation necessarily has to be automated, and the command and control software has had to scale rapidly over the past three years.

Sunday's launch took the number of satellites in space from 582 to 618.

In May, another 15 will go up to act as in-orbit spares. These will be joined by a demonstration spacecraft that will trial future technologies.

OneWeb plans to expand its network in the coming years to include bigger, more powerful spacecraft. But contrary to earlier suggestions, the constellation will probably now be kept under 1,000 individual satellites.

The next generation will, though, provide ancillary services, such as signals that allow users to fix their position on the surface of the Earth or know the precise time (a service akin to those currently provided by satellite-navigation systems like GPS and Galileo).

The core business will remain connectivity.

OneWeb has a series of flat-panel antennas coming on to the market for its customers very soon.

In contrast to traditional steerable dishes, these units electronically track satellites across the sky to maintain the data links.

One of these antennas, produced by Kymeta, was trialled recently on Mount Snowdon in Wales to provide mountain rescue teams with stable broadband communications where previously there was no network availability.

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BBC

The web firm that wants to stop you getting 'cancelled'

A supporter of Donald Trump made headlines last year when he said: "We are uncancellable by big tech."

The defiant claim came from Devin Nunes, who is the chief executive of Trump Media and Technology Group, the firm set up by Mr Trump in 2021 to run his social media app Truth Social.

Appearing on Fox News, Mr Nunes added: "This is the future of taking on woke companies."

His defiance is not based on the technology of Truth Social, rather it relies on a relatively unknown Canadian internet company called Rumble.

Rumble started out in 2013 as a video-streaming website. While that is still its main focus, in recent years it has branched into web-hosting - offering computing services for companies like Truth Social.

Aiming one day to rival the likes of Google and Facebook, what makes Rumble controversial is its pledge to rally against censorship, and allow freedom of speech as much as possible.

As a result of this, Rumble has become the home to a great many video channels - more often politically conservative - where people can say things that might get them kicked off other social media sites, like YouTube and Twitter.

A US-Canadian comedian and political commentator called Steven Crowder is a case in point. He is now predominantly to be found on Rumble after YouTube temporarily suspended him in 2021 for breaking its rules on "hate speech". This followed comments he made on transgender issues.

Rumble is now at the forefront of so-called "alt-tech" - internet service providers and social media sites that critics say are popular with conspiracy theorists and the alt-right.

But for Rumble's supporters, such as Mr Nunes, who moved Truth Social across to Rumble's infrastructure last year, it means "we are not relying on any tech tyrants".

BBC Radio: What is Rumble?

Mr Nunes is on one side of a debate about how social media should be managed.

In one camp there are those who advocate for greater content moderation. They say that sites like Facebook, Twitter, or YouTube need to make a greater effort to tackle hate speech and misinformation on their platforms.

On the other side are the people who argue this has become too politicised, and see it as censorship.

For years, the battle has largely been played out on the big social media websites. Now, companies like Rumble are trying to change that.

In a note on its website, Rumble chief executive Chris Pavlovski wrote: "Rumble is creating the rails to a new infrastructure that will not be bullied by cancel culture."

In this vision of the future, there would be a rival, alternative internet, making its own rules. Yet at the same time, Rumble denies that it only attracts users with right-wing viewpoints.

It described itself to the BBC as a "neutral platform that welcomes a wide variety of views". For example, Rumble is now home to left-leaning UK comedian turned political commentator Russell Brand.

What is undeniable is that Rumble's user numbers have risen sharply in recent years, at the same time as its bigger rivals have raised their content moderation efforts. For example, in 2020, YouTube removed more than 34 million videos around the world. These included videos deemed to be harassment, incitement to violence, hate speech or misinformation.

"People get kicked off the major platforms, and they don't disappear," says Evelyn Douek, assistant professor at Stanford Law School, and an expert on the regulation of online speech. "They look for a new home."

There was a market opportunity and Rumble took it, emphasising its commitment to "free speech". Its monthly active user count reportedly jumped from 1.6 million in mid-2020 to 33 million at the start of 2021.

Prof Douek says that the events of 6 January 2021, when thousands of demonstrators stormed the US Capitol Building, gave Rumble and its plans for an independent internet a boost. She says the aftermath was "one of the radicalising moments for alt-tech".

She points in particular to Parler - a twitter-like platform popular with Trump supporters - being removed from the Apple and Google app stores. Parler's website was also dropped by Amazon, upon whose cloud-based Amazon Web Services servers it had been based.

"Losing access to the cloud and losing access to these app stores can really hamstring a platform," says Prof Douek. She adds that the episode showed people in the alt-tech space that their apps and websites couldn't rely on mainstream internet providers.

So, Rumble has been building its own infrastructure, which also includes its own advertising and payments-processing technology. To help fund all this, the firm raised $400m last year when it floated on the Nasdaq stock exchange in New York.

However, Prof Douek says there are big challenges ahead for Rumble. Perhaps most pressingly, while it might not want to censor content, governments may legislate to force it to.

"We have seen a proliferation of legislation, bills, proposals over the last few years from governments around the world," says Prof Douek. "The big package - possibly the most consequential - is the European Digital Services Act."

This is due to come into force in 2024, and Prof Douek says it may mean that Rumble has to change the way it operates in the EU, including publishing more information about how it's applying the rules.

Rumble has already shown that it will fight what it sees as government overreach. When the French government told it to remove Russian state broadcasters from its platform, following Russia's invasion of Ukraine, Rumble refused.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

Rumble is also in a legal battle with Google, which it accuses of "unfairly rigging its search algorithms" towards YouTube, which Google owns. Google counters that Rumble content is ranked as highly as it deserves on the search engine.

"This is going to be years of litigation," says Prof Douek. "There are going to be fights... and I don't know what our internet is going to look like in a few years as a result of these."

As the alt-tech space develops, some think the internet could divide further into political spheres - left and right.

"Do I think that it is a good future if we have red platforms and blue platforms?," says Prof Douek, referring to the colours of the two main political parties in the US. "I don't think that that is necessarily how we want public debate to play out."

Katerina Eva Matsa, an associate director at the Pew Research Centre think tank in New York, says that while people with different politics "are living in very different media worlds", there is also "overlap".

Pew recently conducted a study into alternative social media sites, including Rumble and six of its peers - BitChute, Gab, Gettr, Parler, Telegram, and Truth Social. It found that nearly three quarters of Americans who consume news on these sites also get news from YouTube, Facebook, or Twitter.

"So they haven't completely abandoned the larger sites," says Ms Matsa.

This raises questions about how separate a potential future alternative internet ecosystem would be, if its user base straddles both alt-tech and the mainstream.

"I think it's a very difficult space to pinpoint whether we're going into further polarisation or less," Ms Matsa adds. "We honestly don't know the outcome."

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Valeurs Actuelles

Arménie : la Russie accuse l’Azerbaïdjan d’avoir violé l’accord de cessez-le-feu de 2020

Ce samedi 25 mars, « une unité des forces armées azerbaïdjanaises a franchi la ligne de contact dans le district de Choucha », indique le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Une violation directe de l’accord de cessez-le-feu, convenu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan le 10 novembre 2020.

Les autorités russes ont dénoncé cette initiative belliqueuse de la part de Bakou, alors que leurs troupes auraient « occupé une hauteur » et « commencé l’installation d’un poste », dans le Haut-Karabagh, cite Libération.

Dans ce conflit qui oppose les deux nations, la Russie fait figure d’autorité médiatrice. En ce sens, les soldats de maintien de la paix russes ont pris « des mesures visant à empêcher une escalade de la situation de crise et à éviter les provocations mutuelles des parties opposées », a fait savoir le ministère russe de la Défense, avant d’ajouter que « la partie azerbaïdjanaise a été informée de la nécessité de respecter les dispositions, de prendre des mesures pour arrêter les travaux d’ingénierie et de retirer les forces armées sur les positions qu’elles occupaient auparavant ».

Une trêve relativement fragile

Le 14 mars dernier, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, avait indiqué s’être plaint auprès de Vladimir Poutine des difficultés émises par les forces de maintien de la paix russe pour enrayer l’aggravation des tensions avec l’Azerbaïdjan. Plusieurs policiers arméniens avaient en effet trouvé la mort lors d’une attaque azérie, dans la zone de responsabilité de la force de maintien de la paix russe, indique France24.

En effet, malgré la présence de militaires russes, les heurts au Haut-Karabagh menacent de faire dérailler la fragile trêve conclue après la guerre de 2020.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

Etats-Unis : un directeur d’école contraint de démissionner après avoir exposé des élèves au « David » de Michel-Ange

Une initiation à l’art qui a coûté une carrière. Aux États-Unis, à Tallahassee en Floride, le directeur d’une école a déposé sa démission après un ultimatum du président du conseil scolaire.

Après un cours sur l’art de la Renaissance enseigné à des élèves de sixième année (équivalant à la classe de 6e au collège en France), un parent s’est plaint que le matériel utilisé était de nature pornographique. Deux autres parents ont émis le souhait d’être informés des leçons avant qu’elles ne soient données à leurs enfants, rapporte l’AP.

« David », « La Naissance de Vénus » et « La Création d’Adam »

Au cours de cette initiation, les enfants ont découvert les œuvres marquantes de la Renaissance, comprenant les créations de Michel Ange « David » et « La Création d’Adam », ainsi que « La Naissance de Vénus » de Botticelli. Mais c’est la statue qui représente le jeune berger qui a eu le courage d’affronter Goliath qui a fait polémique auprès des parents.

La nudité de la statue de « David » a été jugée comme étant une vision pornographique dévoilée aux enfants. Les autres œuvres ont également choqué les parents d’élèves, qui ont fait remonter leur indignation au président du conseil scolaire. Certains souhaitent désormais connaître les détails de certaines leçons avant qu’elles ne soient présentées à leurs enfants, et d’autres ont demandé la démission du directeur de l’établissement. Malgré la dimension éducative et artistique du cours, ce dernier a été contraint de céder.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Drama in the courtroom as Gwyneth Paltrow testifies

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Hollywood actress Gwyneth Paltrow has testified in court, denying that she caused a ski collision between her and Terry Sanderson, in 2016.

Mr Sanderson is seeking $300,000 (£244,000) in damages, after being left with what he says are life-changing injuries.

Ms Paltrow has countersued, seeking $1 (82p) in symbolic damages, as well as reimbursement of legal fees.

In the courtroom, Ms Paltrow recounted the incident and faced questions from Mr Sanderson's lawyers.

Video by Ian Casey.

Valeurs Actuelles

[Interview] “L’annulation de la visite de Charles III est un coup terrible contre l’autorité d’Emmanuel Macron”

Valeurs actuelles. Que vous inspire le report de la visite de Charles III en France ?

Ben Harris-Quinney. Le choix de la première visite diplomatique fait partie des décisions les plus importantes qu’un monarque doit prendre au cours de son début de règne. Les visites diplomatiques de membres de la famille royale impliquent de très longs préparatifs. Et le fait d’annuler une telle visite est extrêmement rare et va causer des perturbations très importantes. 

Pensez-vous que le roi soit satisfait de cette décision ?

Il est peu probable que Charles III ait souhaité l’annulation de ce voyage. Le Prince William s’est rendu à la frontière ukrainienne cette semaine et, au cours de l’histoire, de nombreux membres de la famille royale ont été vétérans de guerre. Ils voyagent avec des dispositifs de sécurité extrêmement importants et se laissent rarement intimider par les menaces terroristes ou de troubles à l’ordre civil. Et ce, même s’il est vrai qu’historiquement, la France est un lieu dangereux pour les monarques. 

Quelles sont les conséquences politiques de ce choix pour Emmanuel Macron ?

Le fait que Macron demande l’annulation de cette visite est un coup terrible pour son autorité. Jusqu’à maintenant, les manifestations avaient peu attiré l’attention de la presse britannique, mais c’est désormais la “Une” de tous les journaux.

Cela donne l’impression que la France est une nation en crise depuis qu’Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir.

La presse britannique avait suivi les manifestations des Gilets jaunes, et celles contre les mesures liberticides d’Emmanuel Macron lors du covid. C’est la troisième période de troubles majeurs à l’ordre public à faire la “Une” des journaux britanniques depuis son élection en 2017.

Cela donne l’impression que la France est une nation en crise depuis qu’Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir. Il semblerait que l’autorité de cet ex-banquier est en train de s’effriter.

L’emploi du temps du roi est prévu longtemps à l’avance et ses équipes n’apprécient généralement pas les annulations. Il est dès lors très probable que le roi Charles III rende visite à une autre nation avant la France. J’espère qu’il choisira une nation dont le chef est plus aligné sur les intérêts britanniques et qui est aussi capable de tenir ses engagements.

Pourquoi le roi avait-il choisi la France pour sa première visite à l’étranger ?

Sa Majesté la défunte Elizabeth II était extrêmement populaire ; Charles III, lui, connaît un début de règne un peu plus compliqué, à cause des scandales au sein de la famille royale. Sa popularité auprès des conservateurs, et même des royalistes, est loin d’être assurée.

Le choix de la France comme première visite diplomatique avait été fortement influencé par le ministère des Affaires étrangères britannique et semble traduire une volonté de rester proche du cœur de l’Union européenne, ce qui dans le cadre du Brexit et de la crise migratoire au Royaume-Uni est une ligne controversée. Emmanuel Macron n’est pas apprécié en Grande-Bretagne par la plupart des partisans du Brexit et des conservateurs, ceux-ci sont cependant de fervents défenseurs de la Monarchie.

Pourquoi cette méfiance des conservateurs envers Macron ?

En Grande-Bretagne vous avez une séparation marquée entre l’”establishment”, ou bloc élitaire, qui comprend tous les principaux partis politiques représentés au Parlement, maintenus par un vieux système, et les mouvements dissidents à droite et à gauche. Emmanuel Macron fait partie intégrante de ce bloc élitaire qui souhaite que rien ne change. En Grande-Bretagne, les figures de l’”establishment” sont élues grâce à notre système électoral, la majorité des citoyens n’est pas satisfaite de leur action. C’est une des raisons du vote du Brexit et de l’engouement autour de figures anti-establishment, ou populaires, telles que Nigel Farage. 

Le bloc élitaire britannique est très mal à l’aise avec les figures de droite aux Etats-Unis par exemple. Quand Trump était président, ces membres de l’establishment ont préféré se tourner vers l’Allemagne et la France comme des alliés alternatifs pour maintenir ce qu’ils considèrent “l’état de droit”. Emmanuel Macron, lui, est l’allié idéal de ce point vu.

Les grandes lignes politiques se dessinent principalement entre un bloc élitaire et un bloc populaire.

Quelle est l’opinion britannique concernant les manifestations en France ?

En Occident plus généralement, les grandes lignes politiques se dessinent principalement entre un bloc élitaire et un bloc populaire, les mondialistes et les nationalistes. Si les manifestations actuelles ont une coloration de gauche, la droite britannique perçoit néanmoins le caractère anti-establishment de la chose et tend donc à les soutenir.

La visite diplomatique du monarque britannique en France est une tradition de longue date. Est-elle menacée par la dégradation de l’image de la France, perçue comme de plus en plus dangereuse et sale ?

La Grande-Bretagne et la France ont eu un parcours similaire. Les problèmes que connaît la France concernant la cohésion sociale, particulièrement dus à une immigration de masse, touchent également le Royaume-Uni et tout l’Occident. 

La France demeure une des destinations les plus populaires pour les Anglais et s’il y a une inquiétude concernant son changement de nature, la France n’est pas encore considérée comme un pays dangereux.

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Valeurs Actuelles

« Vous endoctrinez nos enfants avec du contenu woke et pro-communiste » : le Congrès américain déterminé à bannir TikTok des Etats-Unis

Ils sont vent debout contre TikTok. Jeudi 23 mars, les élus du Congrès américains ont auditionné le patron de la plateforme chinoise TikTok, qu’ils accusent de partager ses données avec le Parti communiste chinois, rapporte 20 Minutes. Durant 5 heures, les élus, tant démocrates que républicains, ont durement attaqué Shou Zi Chew, l’accusant d’être un relai de la propagande du Parti communiste chinois. « Monsieur Chew, bienvenu à la commission la plus transpartisane du Congrès. Nous ne sommes pas toujours d’accord sur la méthode, mais nous voulons tous protéger notre sécurité nationale, notre économie et surtout nos enfants », a souligné le républicain Buddy Carter.

« Vous endoctrinez nos enfants avec du contenu woke et pro-communiste »

La question centrale de ce long interrogatoire était de savoir si la maison-mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, donnait l’accès à ses données, c’est-à-dire celles de centaine de milliers d’utilisateurs, au Parti communiste chinois, c’est-à-dire à l’Etat chinois. Avec à la clé, en cas de certitude sur ce fait, l’interdiction pure et simple de TikTok aux Etats-Unis.

Une autre accusation revient : celle de générer de la propagande via la plateforme de vidéos : ainsi l’élu texan républicain Randy Weber a, lui, accusé TikTok « d’endoctriner » les enfants avec « des contenus woke et pro-parti communiste chinois ».

« Le gouvernement chinois ne possède pas et ne contrôle pas ByteDance. C’est une entreprise privée », a cependant rétorqué Shou Zi Chew. La représentante Anna Eshoo a qualifié ses arguments de « grotesques ». « Je ne crois pas qu’il existe réellement un secteur privé en Chine », a-t-elle dit, évoquant la loi chinoise qui impose aux entreprises du pays de partager leurs données si Pékin leur demande.

La Maison Blanche, la Commission européenne, les gouvernements canadien et britannique et d’autres organisations ont récemment interdit à leurs fonctionnaires de l’utiliser, ainsi que, ce vendredi 24 mars, le gouvernement français.

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Guerre en Ukraine : un volontaire français meurt sur le front de Bakhmout

Mort pour l’Ukraine. Jeudi 23 mars, Les Dernières Nouvelles d’Alsace ont annoncé la mort d’un volontaire français en Ukraine, près de Bakhmout. Kévin David, âgé de 29 ans, a été tué cette semaine près de cette localité de l’est du pays que se disputent Russes et Ukrainiens depuis plusieurs mois. C’est la « Task Force Baguette », une unité de volontaires français combattant en Ukraine, qui a annoncé cette tragique nouvelle via son compte Twitter. « C’est avec le cœur lourd et une immense tristesse que nous partageons avec vous le décès de notre frère d’armes Kévin David, près de Bakhmout. Il laisse derrière lui, sa compagne et ses 2 enfants. Merci pour ton sacrifice. Repose en paix », écrivent les combattants français.

C’est avec le cœur lourd et une immense tristesse que nous partageons avec vous le décès de notre frère d’arme Kévin David, près de Bakhmut. Il laisse derrière lui, sa compagne et ses 2 enfants.

Merci pour ton sacrifice. Repose en paix 🇺🇦 pic.twitter.com/fFyNR284yO

— Task Force Baguette (@TFBaguette) March 23, 2023

Volontaire dès le début de la guerre

D’après Les Dernières Nouvelles d’Alsace, le jeune homme, originaire du Maine-et-Loire, s’était engagé dès le début du conflit au sein de la Légion internationale créée à la demande du président ukrainien Volodymyr Zelensky et regroupant des volontaires de toutes nationalités combattant les Russes aux côtés de l’armée ukrainienne. Kévin David avait par la suite rejoint les forces spéciales de l’armée ukrainienne où il servait comme brancardier sur le front de Bakhmout, avant d’y trouver tragiquement la mort courant mars. La date exacte de son décès n’a pour l’heure pas été communiquée. Sa famille a mis en place une cagnotte Leetchi pour financer le rapatriement de son corps en France et ses obsèques.

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BBC

Jonathan Majors: Creed III actor arrested on assault charges

Creed III actor Jonathan Majors has been arrested on strangulation, assault and harassment charges.

The New York Police Department said Mr Majors, who stars alongside Michael B Jordan in the recently released film, was involved in a domestic dispute with a 30-year-old woman on Saturday.

"The victim informed police she was assaulted," a police spokesperson said.

Mr Majors was briefly taken into custody. A lawyer for the 33-year-old actor denied any wrongdoing.

The NYPD said they were called around 11:14 local time after receiving a 911 call from an apartment in Manhattan's Chelsea district.

They added the woman suffered minor head and neck injuries and was taken to hospital.

He was released from custody by Saturday night, an NYPD spokesperson told the Associated Press news agency.

In a statement obtained by the BBC, Mr Majors' lawyer said the actor was "completely innocent" and alleged the star was the victim of the altercation involving a woman known to him.

Priya Chaudhry said: "We are quickly gathering and presenting evidence to the District Attorney with the expectation that all charges will be dropped imminently.

"This evidence includes video footage from the vehicle where this episode took place, witness testimony from the driver and others who both saw and heard the episode, and most importantly, two written statements from the woman recanting these allegations.

"All the evidence proves that Mr Majors is entirely innocent and did not assault her whatsoever."

Mr Majors' arrest comes just weeks after the actor presented an award at the Oscars.

His career took off after breaking through in 2019's The Last Black Man in San Francisco, before going onto to star in Netflix western The Harder They Fall and Marvel Comics film Ant-Man and The Wasp: Quantumania.

Mr Majors plays Jordan's adversary in Creed III, a boxing film released earlier this month.

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Valeurs Actuelles

L’armée britannique n’est plus que l’ombre d’elle-même

Rishi Sunak a promis de faire passer l’effort militaire du Royaume-Uni à 2,5 % du PIB. À titre de comparaison, aux dernières nouvelles, la France ambitionne 2 % pour 2025. En poste depuis 2019, Ben Wallace, le ministre de la Défense, avait déjà obtenu, en 2021, la plus grosse augmentation budgétaire depuis la guerre froide, ce qui a permis de porter son budget actuel à environ 60 milliards d’euros annuels. Et il vient de décrocher une rallonge de 5,6 milliards pour deux ans. C’est la moitié de ce qu’il escomptait. Il y avait péril en la demeure militaire.

« Il faudra dix ans au Royaume-Uni pour reconstituer son stock d’armes épuisé par les livraisons à l’Ukraine. » Début mars, Tobias Ellwood, ancien officier et président de la commission de la défense des Communes, a officiellement sonné l’alarme. Le tableau de l’armée britannique est « vraiment sombre », a-t-il martelé. Le portrait que brossent les experts militaires français de leurs homologues est tout aussi inquiétant. L’armée de Sa Majesté ne pourrait plus réaliser une projection de force, ni a fortiori une opération de haute intensité. Même l’Otan s’interroge sur sa capacité à assumer son rôle de force de réaction rapide de l’Alliance l’année prochaine, en remplacement des Allemands.

Le soutien important fourni par Londres à Kiev est le coup de canif de trop à un outil militaire réduit comme peau de chagrin après la dispendieuse aventure irakienne, achevée en 2011. Le régime minceur subi alors par l’ Army s’est accentué avec les décisions ayant découlé de l’Integrated Review en 2021. La priorité donnée aux armes “innovantes” (satellites, drones, robots, guerre électronique et cybernétique) a été payée par une réduction historique de son format. Affichant aujourd’hui 73 000 hommes, la force terrestre a été allégée de près de 10 000 soldats. Dans la réalité, c’est sans doute bien plus, car un tiers des postes sont maintenant attribués à des réservistes, beaucoup demeurent vacants.

L’armée de terre a perdu 10 000 hommes, sans compter les postes désormais attribués aux réservistes

Ce qu’il lui restait de moyens lourds, dont les 150 chars Challenger 2 qui seront modernisés (contre 220 Leclerc en France), a été concentré dans la 3e division. Le reliquat des unités légères, dont les forces spéciales, a rejoint la 1re division, qui est entièrement vouée à la contre-insurrection. C’est cette unité qui fournit les 8 000 hommes que Londres déploie dans l’est de l’Europe. C’est elle qui a formé plus de 20 000 soldats ukrainiens en 2022, après les 30 000 remis à niveau sur place entre 2014 et le déclenchement de la guerre. « Ce qui est arrivé à nos meilleurs partenaires est exactement ce qui nous guette demain si la loi de programmation militaire sacrifie trop la masse », préviennent les militaires français.

Véritables institutions outre-Manche, la Royal Air Force et la Royal Navy ont été sauvées du déclin par un effort financier démarré avant 2021. Leur remontée en puissance est cependant lente, tant les trous étaient béants et des compétences perdues. La Marine a dû faire appel aux chantiers navals américains pour achever la construction de ses nouveaux sous-marins nucléaires. Ses deux porte-aéronefs flambant neuf multiplient les arrêts pour défauts techniques. Quant à la flotte des coûteux chasseurs embarqués F-35 acquis aux États-Unis, leur nombre est si insuffisant qu’il a fallu combler les trous avec des appareils et des pilotes venus d’outre-Atlantique lors de leur dernière campagne à la mer.

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BBC

Marion Biotech: India cancels licence of drug maker linked to child deaths in Uzbekistan

India has cancelled the manufacturing licence of a firm whose cough syrups have been linked to 18 child deaths in Uzbekistan.

The WHO in January had warned against the use of two cough syrups made by Marion Biotech, saying they were substandard.

Marion Biotech denies the allegations.

After the deaths were reported in Uzbekistan, India's health ministry had suspended production at the company.

On Wednesday, authorities in Uttar Pradesh state - where Marion Biotech is based - said they were now "permanently" cancelling the company's licence.

"The firm based in Noida city cannot carry out any manufacturing now," drug inspector Vaibhav Babbar told the Hindustan Times newspaper.

The BBC has reached out to state authorities for a statement.

Marion Biotech has not responded to BBC's request for comment.

India is the world's largest exporter of generic drugs, meeting much of the medical needs of developing countries.

But in recent months, many Indian firms have come under scrutiny for the quality of their drugs, with experts raising concerns about the manufacturing practices used to make these medicines.

The latest action against Marion Biotech came after tests by a government laboratory in December found 22 drug samples of the firm's cough syrup to be "adulterated and spurious".

"The adulterated and spurious drugs can cause grievous hurt to the public and it is suspected that related material/records may be disposed of," Asheesh Kaundal, inspector of India's Central Drugs Standard Control Organisation (CDSCO), had said in his complaint.

Earlier this month, the Uttar Pradesh police had also arrested three employees of the company for selling adulterated products.

On Wednesday, SK Chaurasia, the Drugs Licensing Officer of Uttar Pradesh, said that Marion Biotech had failed to respond to the notice issued to them in connection with the findings "satisfactorily".

India launched an investigation against Marion Biotech after the WHO issued a global medical alert, linking the deaths of 18 children in Uzbekistan to the firm's Dok-1 Max and Ambronol cough syrups.

The health body said an analysis by the quality control laboratories of Uzbekistan's health ministry had found "unacceptable amounts" of Diethylene glycol and ethylene glycol in the drugs.

The substances are toxic to humans and could be fatal if consumed.

In an emailed response to the BBC in January, Marion Biotech said that it "did not agree" with the WHO's findings and that it was cooperating with investigations being carried on by the Indian government.

Marion Biotech isn't the first Indian drug maker to get into trouble over its cough syrups.

In October, WHO had sounded a global alert and linked four cough syrups made by Maiden Pharmaceuticals to the deaths of 66 children from kidney injuries in The Gambia..

Both the Indian government and the company, Maiden Pharmaceuticals, have denied the allegations.

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Global alert over cough syrups after child deaths

BBC

Have we found the 'animal origin' of Covid?

We now have "the best evidence" we are ever likely to find of how the virus that causes Covid-19 was first transmitted to a human, a team of scientists has claimed.

It is the latest scientific twist in the troubled, highly politicised search for the cause of the worst pandemic in a century, one which has produced several competing theories which have neither been proved nor disproved conclusively.

The most recent analysis points to a particular species as the likely animal origin of the virus. That analysis is based on evidence that was gathered three years ago from the Huanan Wildlife Market in Wuhan, which has always been a focal point of the initial outbreak.

During the early days of 2020, when Covid was still a mystery disease, the Chinese Centers for Disease Control (CDC) took samples from the market. The genetic information contained in those samples has only recently been made, briefly, public, and that enabled a team of researchers to decode them and point to racoon dogs as a possible "intermediate host" from which the disease spilled over into people.

The crux of this analysis is that DNA from racoon dogs, wild mammals that were being sold live in the market for meat, was found in the same locations as swabs from the market that tested positive for SARS CoV-2, according to an analysis that was published online on 20 March.

But in the messy search for the outbreak's origin, where the market has long since closed and any animals on sale killed, we still do not have definitive proof. And the three-year delay in releasing this critical data has been described by some scientists as "scandalous".

The findings are published amid signals that the lab leak theory is gaining ground among authorities in the US.

The Chinese government has strenuously denied suggestions that the virus originated in a scientific facility, but the FBI now believe that scenario is the "most likely", as does the US Department of Energy.

Various US departments and agencies have investigated the mystery and produced differing conclusions, but on 1 March the bureau's director accused Beijing of "doing its best to try to thwart and obfuscate", and disclosed the FBI had been convinced of the lab leak theory "for quite some time now". The bureau has not made their findings public, which has frustrated some scientists.

The BBC has spoken to some of the scientists involved in the three-year mission to investigate Covid's origin. They believe this new analysis might be the closest we will get to understanding how the outbreak started, and that the divisions between China and the West are hampering the scientific effort to solve that mystery.

What does the new research show?

The full genetic sequences from these crucial swabs from the market were spotted by Dr Florence Debarre, a senior researcher at the Institute of Ecology and Environmental Sciences in Paris. She told the BBC World Service's Science in Action programme that she had been "obsessed" with finding this data since she first found out it existed.

Having found and downloaded the codes on a genetic database called GISAID, where scientists share this kind of information, she and her colleagues set out to find out which species matched the samples that were found in the same locations as the virus. "We saw the results appear on our screens, and it was: racoon dog, racoon dog, racoon dog, racoon dog," she recalled.

"So we found animals and virus [together]," explained Dr Debarre. "That does not prove that the animals were infected, but that is the most plausible interpretation of what we've seen."

According to Prof Eddie Holmes from the University of Sydney, who was also involved in the study, this is the "best evidence we will get" of an animal origin of the virus.

"We will never find that intermediate [animal] host - it's gone," Prof Holmes told the BBC.

"But it's extraordinary that the genetic data has found these ghosts - and it absolutely tells us not just what species were there, but exactly where they were in the market," Prof Holmes told the BBC.

What can scientists do now to find Covid's origin?

This new data could provide more leads for further investigation into the source of the outbreak, but following those leads will be complicated.

Prof Marion Koopmans from Erasmus University in Rotterdam was part of the World Health Organization investigative team that went to Wuhan in 2020. She explained that the new analysis "pinned their presence down to specific stalls, so you could check where animals sold there came from".

"Of course if that is part of illegal sales, the question is if you would ever find that out."

There could also still be biological evidence present in farms where these animals are raised for the trade. If researchers could find farmed animals with antibodies that show they had been infected with SARS Cov-2, that could provide another clue. This genetic information could at least narrow down where to look.

But finding the actual virus in an animal, says Prof Holmes, will be very hard.

Does this answer the question of how the pandemic started?

This is not definitive proof. That is something we might never have.

The search for that proof has itself become heavily politicised and often toxic. While this lends weight to the theory that the virus emerged in wild animals and spread to humans at the market, another theory has focused on the possible "lab leak" of a virus from the Wuhan Institute of Virology.

That theory gained headlines once again recently after the FBI's intervention, weeks after an intelligence assessment from the US energy department and Republican-led hearings into the pandemic's origins.

In his interview with BBC Science in Action, Prof Holmes pointed to a previous study of the earliest known cases of Covid in Wuhan. "The outbreak started around the market," he said. "And now we can see why - the key animals are there.

"It didn't start around the lab, which is 30km away. And there is not a single piece of data showing any early cases around the laboratory."

The years' long delay in releasing this valuable data has led to frustration and anger with the China Centre for Disease Control (CDC).

"The data are three years old - it's an absolute scandal that it's taken this long for it to see the light of day," said Prof Holmes.

The information had actually been posted on to the GISAID genetic database back in January. But it was left there unnoticed. It's assumed that this was done to provide supporting evidence for a research paper based on the data that was being prepared by Chinese researchers from the CDC. (Sharing such background data is considered a requirement for scientific publication).

But shortly after the Chinese researchers learned that others had seen the information, it became hidden again.

In a press conference on 17 March, Tedros Adhanom Ghebreyesus, director-general of the World Health Organization, said that "every piece of data" was important in moving us closer to that answer. "And every piece of data relating to studying the origins of Covid-19 needs to be shared with the international community immediately."

"We have to get beyond the politics and back to the pure science," said Prof Holmes.

He added: "Humans get viruses from wildlife - it's been true throughout our entire evolutionary history. The best thing we can do is separate ourselves from this wildlife and have better surveillance.

"Because this will happen again."

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Valeurs Actuelles

“J’en appelle au gouvernement”

Valeurs actuelles. Crise de l’offre, des conditions de financement, ajout de normes environnementales, l’effondrement du marché du logement neuf est-il profond et durable ?

Pascal Boulanger. ​La promotion immobilière est confrontée, depuis les dernières élections municipales de 2020, à une crise de l’offre. Les maires délivrent de moins en moins de permis. À cela vient se surajouter, depuis septembre 2022, une crise de la demande, qui s’explique par la hausse des taux, l’application du taux d’usure, les restrictions d’accès au crédit appliquées par certains réseaux bancaires. Les particuliers, les bailleurs sociaux, les investisseurs institutionnels ont déserté le marché du neuf. C’est un fait. Parce qu’elle est multifactorielle, cette crise, en l’absence de mesures fortes et immédiates, sera profonde et durable.

​Pourquoi n’arrive-t-on plus à construire suffisamment de logements neufs ?

​L’adage “maire bâtisseur, maire battu” s’est confirmé lors des dernières élections municipales. De nombreux maires, notamment dans de grandes métropoles, se sont fait élire sur un programme visant à ne plus construire. Sans compter que les plans locaux d’urbanisme, pourtant votés par les collectivités, ne sont appliqués qu’à hauteur de 65 %. Cela veut dire que là où l’on peut construire 100 logements neufs, seulement 65 sortent de terre.

Il faut se mobiliser pour rendre le « pouvoir d’habiter » à nos concitoyens.

​Moins de permis délivrés et des opérations moins denses expliquent pourquoi on ne construit pas suffisamment. Une étude de l’ESCP Junior Conseil, début 2023, évalue les besoins à 450 000 logements neufs par an. Or, seulement 370 000 logements sont construits en moyenne chaque année. Au lieu de résorber le déficit, on le creuse.

​Cette crise va-t-elle entraîner une répercussion à la hausse du coût d’acquisition ou des loyers ?

​C’est d’ores et déjà le cas. Les dépenses liées au logement peuvent représenter 30 %, voire 40 %, du budget des ménages, notamment pour les plus modestes.

​Pour permettre à nos concitoyens de retrouver du pouvoir d’achat, il faut se mobiliser pour leur rendre le “pouvoir d’habiter”. Il y a trente ans, les jeunes couples pouvaient acquérir leur premier logement. C’est hélas de moins en moins vrai aujourd’hui.

​Vous en appelez au président de la République, quelles sont vos solutions ?

​La FPI a lancé un cri d’alarme lors de son congrès de Strasbourg, le 7 juillet 2022, en préconisant la mise en œuvre de mesures fortes et immédiates destinées à aider les parties prenantes de l’acte de construire (maires, acquéreurs, professionnels de l’immobilier). La FPI propose de flécher une part de la TVA immobilière (perçue sur la vente des logements collectifs neufs) vers les communes bâtisseuses pour tout logement construit au-delà de la moyenne de production constatée sur les trois dernières années. Cette mesure créera un choc psychologique. Le “héros” de la ville ne sera plus celui qui aura empêché un projet de se réaliser, mais au contraire le maire qui, grâce à ces moyens financiers complémentaires, aura la capacité financière de rénover une école, construire une crèche, entretenir les équipements sportifs, etc.

​Depuis septembre, il est également nécessaire d’intervenir pour soutenir la demande, c’est-à-dire les acquéreurs. De nombreuses mesures, qui seraient temporaires pour relancer la machine, sont sur la table : pourquoi ne pas supprimer le taux d’usure ? Pourquoi ne pas prévoir une mesure fiscale forte et elle aussi temporaire en faveur des particuliers ? L’heure n’est pas à la réflexion, mais à l’action.

Retrouvez l’intégralité de cet entretien sur www.valeursactuelles.com.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Candida auris fungal infections spreading in US at 'alarming' rate, says CDC

A deadly fungal infection that is hard to treat is spreading rapidly at an "alarming" rate, says the Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

US cases nearly doubled in 2021 - from 756 to 1,471, says the CDC report.

Healthy people are not at risk from Candida auris, but those with weak immune systems - or using medical devices like ventilators or catheters - can suffer severe illness or die.

The majority of cases tested were immune to anti-fungal treatment.

For this reason the CDC has called it an "urgent antimicrobial resistance threat". Many patients are in hospitals and elderly care homes.

It can spread from "contact with affected patients and contaminated surfaces or equipment", the CDC said.

One in three patients with invasive infections dies, but it can be difficult to assess the exact role Candida auris played in vulnerable patients, said CDC epidemiologist Dr Meghan Lyman, the report's lead author.

The most common symptoms are fever and chills that do not improve after treatment, according to the CDC.

Because most patients are already sick, it is sometimes hard to detect the fungal infection. Only a laboratory test can confirm an infection.

The infection was first reported in the US in 2016. The most rapid rise in cases was from 2020 to 2021, according to CDC data which was published in the Annals of Internal Medicine.

Another reason for concern was the increase of cases that became "resistant to echinocandins" which is the antifungal medicine most recommended for treatment of the infection.

The CDC attributes the rise in the number of cases reported to poor infection prevention at healthcare facilities, as well as enhanced screening efforts which have picked up on the surge in infections.

It also may have worsened due to strain on healthcare and public health systems during the Covid-19 pandemic.

In Mississippi, the state's lead epidemiologist has identified a long-term acute-care facility to be at the centre of the outbreak.

"Unfortunately, multi-drug resistant organisms such as C. auris have become more prevalent among our highest risk individuals, such as residents in long-term care facilities," Dr Paul Byers told NBC.

According to preliminary CDC data, there were 5 clinical cases of Candida auris in 2022. In more populous states like California and Texas, there were 359 and 160 cases, respectively.

Nationwide there were 2,377 clinical cases in 2022, which would be a marked rise from the 1,471 cases in 2021.

Dr Lyman, told CBS News the rise "emphasises the need for continued surveillance, expanded lab capacity, quicker diagnostic tests, and adherence to proven infection prevention and control".

Other countries have also been seeing an increase in Candida auris cases.

Last year, the World Health Organization included it on its list of "fungal priority pathogens".

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Peur sur les banques

Valeurs actuelles. Trois banques américaines ont fait faillite avant l’effondrement de Credit Suisse la semaine dernière. Où s’arrêtera le désastre ?

Marc Touati. C’est un peu comme poser la question de savoir si le nuage de Tchernobyl pouvait s’arrêter à la frontière française. Il faut faire preuve d’humilité, le retour des faillites bancaires américaines est un signal dangereux. Il montre que des milliards de dollars ont été injectés dans la nouvelle économie sans discernement. Sur 800 licornes – ces entreprises valorisées au moins 1 milliard de dollars -, seules quinze entreprises sont rentables. Les banques ne peuvent pas continuer éternellement à les financer à perte. Elles commencent à payer la facture et n’ont sans doute pas fini. Oui, il existe des risques de nouvelles faillites des établissements spécialisés dans le financement de start-up. Si cela reste cantonné à ce secteur high-tech ou des cryptomonnaies, les marchés pourront résister. Mais rien ne dit que d’autres établissements bancaires aux métiers plus larges ne seront pas touchés. Le cas du Credit Suisse en est l’illustration.

​Vous aviez anticipé il y a quelques jours cette fragilité du Credit Suisse…

​Personne ne voulait voir les signes d’inquiétude. En réalité, cela fait des mois qu’on en parle, qu’on sait qu’il y a des créances douteuses, des malversations financières. Cet établissement, qui fut un fleuron bancaire dans les années 1990 et 2000, s’est effondré depuis 2010. L’action avait déjà chuté de 75 % en un an (et de 96 % depuis 2010). L’action ne cote plus que 70 centimes de franc suisse contre 10 francs l’an dernier (et 90 francs en 2016) ! Après l’annonce de délaissement de son principal actionnaire saoudien, le gouvernement suisse a annoncé qu’il viendrait en soutien. Le Credit Suisse, c’est Lehman Brothers en puissance. Autant la Silicon Valley Bank est sectorielle et constitue la seizième banque américaine, autant le Credit Suisse est un établissement européen diversifié de premier plan qui a de nombreux engagements aux États-Unis. C’est là le grand danger.

​Faut-il craindre un risque de contagion aux banques françaises ?

​La faillite des trois banques américaines a remis le sujet sur le devant de la scène. Mais les investisseurs et les épargnants n’ont pas tellement d’inquiétudes à avoir pour les banques françaises ; la BNP, les banques mutualistes comme le Credit agricole ou les Banques populaires sont solides. Mais on peut avoir des surprises, par exemple sur la Société générale. Il faut rester prudent sans paniquer.

​Le soutien apporté autant par les autorités financières que par les politiques des deux côtés de l’Atlantique est-il suffisant pour rassurer les Bourses mondiales ?

​Les autorités américaines ont sorti le grand jeu : elles ont garanti l’ensemble des dépôts bancaires des banques en faillite, ce qui représente pas moins de 173 milliards de dollars de dépôt pour SVB, et 89 milliards pour Signature (alors que l’assurance dépôt est normalement limitée à 250 000 dollars par compte en banque). Non seulement le gouvernement américain aide les dépositaires mais la Réserve fédérale risque aussi de ne pas augmenter ses taux comme elle le prévoyait. Cela peut paraître formidable mais elles montrent qu’elles sont encore dans une logique du “quoi qu’il en coûte”, alors même que cette politique a conduit à la formation de cette bulle high-tech.

Les banques centrales se sont jetées dans une fuite en avant en alimentant une bulle financière. On en paie aujourd’hui le prix.

Le problème est que ceux qui proposent de rembourser tous les dépôts des banques américaines en faillite sont les mêmes que ceux qui avaient fait les erreurs précédentes de financement à tout va. Les banques centrales se sont jetées dans une fuite en avant et ont continué à faire tourner la planche à billets en 2021 et 2022. Avec les conséquences que l’on connaît sur la formation de la bulle high-tech.

​Quelles conséquences aujourd’hui ?

​La fin de la bulle numérique et le risque de récession. Aujourd’hui, les Occidentaux sont pris à leur propre piège. Cette fuite en avant et ce déni de réalité des dirigeants monétaires européens et américains ont conduit à la situation que l’on connaît aujourd’hui. La Fed est prise en otage ; si elle arrête de monter ses taux pour sauver les banques et qu’elle réactive sa planche à billets, elle va réalimenter l’inflation. Mais si elle remonte les taux, l’inflation va certes baisser mais le risque continuera à peser sur les banques.

​L’enjeu est de retrouver la crédibilité des marchés. Les banques centrales européennes et américaines ont perdu la confiance des investisseurs. Elles ont assuré du cash, les taux n’augmentent plus mais c’est une solution de court terme. Le fait de garantir tous les dépôts est une solution hasardeuse. Elles ont voulu éviter un rush bancaire et ont préféré payer. Il faut à présent assainir le système, quitte à organiser certaines faillites de banques parce qu’elles ne sont pas viables. Regardez, HSBC a racheté la filiale britannique de Silicon Valley Bank pour une livre sterling symbolique. UBS est sur le point de reprendre le Credit Suisse. Finalement, Lehman Brothers, c’était une faillite soudaine. Là, on organise la faillite en revendant des actifs à d’autres banques.

​Et que penser de la BCE qui vient de relever de 50 points de base ses taux directeurs ?

​L’Europe est économiquement en danger, n’oublions pas qu’elle enregistre beaucoup plus d’inflation qu’outre-Atlantique. La BCE n’a pas fait le job. Elle remonte ses taux alors même qu’à la fois les risques de récession et d’inflation ne sont pas maîtrisés. Il y a encore quelques mois, sa présidente, Christine Lagarde, affirmait que l’inflation venait de nulle part. Cela pose un gros problème de crédibilité.

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BBC

Are romance authors at risk from book-writing chatbots?

Sales of romantic fiction continue to boom, but with the genre often accused of being formulaic, are its authors at risk of being replaced by book-writing chatbots?

Julia Quinn is the author of the bestselling Bridgerton series of novels, which follow the love lives of eight siblings from a family of that name in 19th Century London.

She says that the inspiration behind the books started with a duke.

"Definitely the character of Simon came first," says Ms Quinn, in reference to the fictional Simon Basset, the brooding, troubled Duke of Hastings.

"I came up with this tortured character, and then I thought, 'okay, well, he needs to fall in love with somebody who comes from the exact opposite background'."

As the duke is estranged from his father, Ms Quinn decided that he needed "to fall in love with someone with just the best family ever that you could imagine in that time period". She adds: "And that's how the Bridgertons came around really, as a foil."

It is this sort of characterisation and human touch that helps to make romance novels enduringly popular - and lucrative for successful authors in the genre.

Seattle-based Ms Quinn is said to have more than 20 million books in print in the US alone, and the TV adaptation of Bridgerton is one of the Netflix's most-watched shows.

But is rapidly-advancing technology about to threaten the livelihoods of romantic fiction authors?

The problem is the release last autumn of ChatGPT - an advanced language processing technology, developed by OpenAI.

The artificial intelligence (AI) was trained using text databases from the internet, including books, magazines and Wikipedia entries. In all 300 billion words were fed into the system.

When prompted, ChatGPT can produce intricate writing that can appear to have been written by a human.

It has made many headlines, with particular concern that it can be used by students to write their essays.

ChatGPT can also be tasked to write pieces of fiction in a certain genre. And while the quality definitely isn't there yet, the technology will continue to get better.

OpenAI launched the latest version of ChatGPT this week, and other firms are working on rival systems.

Ms Quinn says she remembers reading some AI written romantic fiction a few years ago, "and it was terrible". "And so of course I said 'oh, it could never be a good one'."

And then ChatGPT arrived. "It makes me really kind of queasy," admits Ms Quinn. However she adds that she remains optimistic that human creativity will come out on top.

"I think so much in fiction is about the writer's voice," she says. "And I'd like to think that's something that an AI bot can't quite do."

Jill Rettberg, an expert on chatbots, says it is "really important" to just understand how they work.

"The autocorrect on your phone, if you say, 'I'm on my….' it will predict 'way'," says the co-director of the Center for Digital Narrative at the University of Bergen in Norway.

"All these GPT things are exactly the same, just prediction, but with much, much more text."

This innovation is unfolding during a romance-reading renaissance. Last year, sales of romantic fiction in the US shot up by 52.4%, compared with an increase of just 8.5% for adult fiction overall.

Meanwhile, sales of the genre in the UK have increased more than two fold over the past three years.

Jen Prokop, who co-presents the romance novel podcast Fated Mates, attributes part of this growth to social media. She says this helps fans connect with each other, and share their enthusiasm for the genre.

"Now with the rise of TikTok, podcasts, Twitter... romance readers are finding each other," says Chicago-based Ms Prokop, who also reviews and edits romance literature.

She adds that fans of the genre are also now far happier to admit it. "When we say romance is becoming more mainstream, or more popular, part of that, I think, is actually just that readers are saying, 'I'm not going to be ashamed of this anymore'."

Helen Hoang, bestselling author of romance books set in modern times, says there is now much more diversity in the genre, both in terms of the fictional characters and the writers. She claims this is also helping to bring more readers in the fold.

Her book The Kiss Quotient, published in 2018, tells the story of a young autistic woman who overcomes her fear of dating to fall in love with a man of Swedish and Vietnamese descent.

"And I felt like it inspired publishers to really get on board with bringing in diverse authors, and these books that were featuring new kinds of narratives that you hadn't seen before," says Ms Hoang from her home in southern California.

She adds that that she "can't see a robot or AI being able to create stories that really speak to the human experience, I just don't see it happening".

"My experience with writing and with reading is it's not good unless the author has felt it before," Ms Hoang says.

Yet she hopes that AI could in the future be used to help "make the writing process easier for authors, but it'll only be a tool, and it will never replace people".

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

Victoria Baines, professor of information technology at Gresham College in London, says she can understand why some people think romantic fiction is "so formulaic". She adds that this is why it is in turn seen as a genre where you can get ChatGPT to "knock something out".

Julia Quinn attributes the enduring popularity of the genre in part to the promise of a happy conclusion to the story. "I think that there is something comforting and validating in a type of literature that values happiness as a worthy goal," she says.

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Valeurs Actuelles

Après le trafic de drogues, le chef des « Centristes » Nicolas Jeanneté soupçonné de détention d’images pédopornographiques

Une affaire en entraine parfois une autre. Mardi 21 mars, alors qu’il avait été interpellé la veille pour des suspicions de trafic de drogues, le chef de file du parti Les Centristes, Nicolas Jeanneté, est désormais soupçonné de pédopornographie, rapporte Le Parisien. La saisie de l’ordinateur de l’élu au Conseil de Paris aurait révélé la détention de centaines de fichiers pédopornographiques. D’autres supports, saisis en perquisition, sont en cours d’exploitation et la brigade de protection des mineurs a d’ores et déjà été alertée de cette découverte. Une seconde enquête judiciaire, parallèle, pourrait être ouverte dans les prochaines heures pour traiter ce volet.

Un élu vent debout contre la drogue

Lundi 20 mars, Nicolas Jeanneté avait été appréhendé par la police pour des suspicions de trafic de drogues de synthèse qu‘il utiliserait au cours de soirées « chemsex ». L’élu de 57 ans se procurerait ces drogues via le Darknet, la partie cachée et clandestine d’Internet et les ferait livrer à l’adresse de l’entreprise de son fils adoptif. Ce dernier a également été interpellé, non sans mal, puisqu’il se serait rebellé durant l’opération de police, explique Le Parisien.

Pourtant, l’élu avait à plusieurs reprises tenu publiquement des propos très durs sur ces substances illicites et dangereuses. « Malgré l’une des répressions les plus fortes en Europe, la France reste le pays où la consommation de cannabis, cocaïne et drogues de synthèse est l’une des plus élevées », dénonçait le conseiller municipal de Paris le 1er mars encore, soutenant « une vraie politique de lutte contre la drogue = prévention + répression + soins ».

En attendant, sa garde à vue a été prolongé ce mardi soir.

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BBC

Northern lights dazzle in parts of UK overnight

Sky gazers were treated to "one of the best displays of aurora" on Thursday night.

After a strong geomagnetic storm, the northern lights were seen in southern England and Wales in a rare display.

The aurora can be particularly strong around the equinox which happened earlier in the week.

Aurora activity is also increasing as the sun reaches the most active part of its 11-year cycle in 2025.

Late on Thursday evening satellites which monitor solar activity picked up a strong solar wind directed towards Earth.

Aurora watchers were then alerted, poised with their cameras pointing to the northern sky.

Charged particles entered our atmosphere and interacted with oxygen and nitrogen. The result was a display of green, magenta, red and purple colours dancing in the night sky.

Seeing the aurora in Scotland is fairly normal but this geomagnetic storm was so strong that it was spotted by BBC Weather Watchers in parts of Wales and southern England.

One Weather Watcher in Norfolk described it as the "best display of aurora I've seen this far south - greens and magentas clearly visible by eye".

- Best display of northern lights seen - meteorologist

- Northern lights spotted across Wales again

Another reason why the display may have been so good is that around the time of an equinox, more charged particles are able to enter our atmosphere.

With the tilt of the Earth in relation to the Sun positioned at right angles during the equinox, the magnetic field is stronger resulting in a more vibrant aurora.

This latest display comes less than a month since we saw the aurora come unusually south around the UK.

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Around the BBC

BBC Weather Watchers

Valeurs Actuelles

Grèves contre la réforme des retraites : jusqu’au-boutisme et dérapages

Emmanuel Macron pensait en avoir terminé avec les syndicats, comme il a détruit la gauche et la droite avec son hold-up lors des présidentielles de 2017 et 2022. Mais la réforme des retraites leur a redonné vie. Pire, et l’Élysée ne l’avait pas prévu, les organisations syndicales se sont liguées contre le gouvernement Borne, qui aligne les maladresses avec un rare professionnalisme. La nature a horreur du vide. Face à l’obstruction orchestrée par les députés de la Nupes à l’Assemblée nationale, qui a empêché tout débat serein sur la réforme et à une opposition qui ne dit pas si elle est pour ou contre ce projet, les syndicats s’affirment comme les seuls contradicteurs du gouvernement. Ils ne se privent pas de le montrer : CGT, Sud-Rail, CFDT… qu’ils soient réformistes ou contestataires, tous se succèdent sur les plateaux des chaînes d’info.

Des vérités et des contre-vérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées.

Il est vrai que ces jusqu’au-boutistes biberonnés à l’idéologie communiste sont d’excellents clients alignant les punchlines face aux représentants de la majorité et à des ministres qui encaissent ces petites phrases balancées tels les uppercuts d’un boxeur.

​Face à l’absence de réaction du gouvernement ou de l’opposition, les syndicats jouent une surenchère extrêmement dangereuse qui, dans le cas de la CGT, s’explique par la proximité du congrès pour trouver un successeur à Philippe Martinez. Sur les plateaux de télé, ils égrènent leurs idées d’extrême gauche, assènent leurs vérités et contrevérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées. Tous rêvent sans doute encore du grand soir, renverser le gouvernement et le capitalisme. Il est pourtant urgent d’entendre ce qu’ils disent.

​Olivier Mateu, entre Staline et Mélenchon

​Il se « fout d’être traité de stalinien ». « J’assume ! » dit-il. À 48 ans, le candidat à la succession de Philippe Martinez, Olivier Mateu, est l’homme clé de la CGT des Bouches-du-Rhône, l’une des plus importantes de France avec plus de 32 000 adhérents. Ce forestier-sapeur, détaché et payé par le conseil départemental, a adhéré dès l’âge de 12 ans aux Jeunesses communistes. Né à Port-de-Bouc d’un père soudeur, responsable local de la CGT et du Parti communiste français, la lutte des classes, il connaît : « Oui, on revendique clairement des conceptions de classe. » Dans son bureau, des portraits de ses idoles : Hugo Chávez, Fidel Castro, Che Guevara, Nicolas Maduro, ainsi qu’un drapeau palestinien et une affiche franco-française de la CGT remontant à 2016 avec le slogan : « la police pour les voleurs, pas pour les travailleurs ».

​Depuis quelques jours, le syndicaliste défraie la chronique avec ses prises de position, pas tant sur la réforme des retraites que sur la guerre en Ukraine. Interrogé par le journal la Provence puis sur CNews, il assure qu’il s’agit « d’une guerre entre les capitalistes américains et les capitalistes russes et comme dans toutes les guerres, ce sont les travailleurs et les populations qui morflent ». S’il se défend d’être pro-Poutine, il affirme « ne pas cracher sur la période où la Russie et l’URSS se revendiquaient du socialisme ».

​Et pour cause : en 2019, Olivier Mateu, déjà secrétaire général départemental CGT, a obtenu l’adhésion de sa fédération à la Fédération syndicale mondiale (FSM), autrement dit à l’internationale syndicale révolutionnaire (que la CGT avait quittée lors de la chute de l’URSS). Laquelle FSM avait soutenu, l’an dernier, les séparatistes pro-Russes dans le conflit ukrainien, scandant que « la FSM était et reste contre les pratiques fascistes du gouvernement ukrainien qui est une marionnette des États-Unis et de l’Otan ». À propos de fascisme, Olivier Mateu déclamait déjà lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, en janvier 2020 : « On va répondre par la lutte, on sait d’où on vient, les nôtres, ils n’étaient pas du côté des Allemands. Le Medef, il ne peut pas s’enorgueillir de ça. »

​Ambiance violente. Celui qui menaçait, il y a quelques jours, le préfet de « mettre le feu département », voire de déclencher la guerre à la première réquisition, affirme d’ailleurs que « la violence est du côté des travailleurs ». Et de confier à Mediapart : « Pour certains, je suis stalinien, pour d’autres, je suis mélenchonien, pour beaucoup, je suis un dangereux gauchiste. Le plus emmerdant, ce serait d’être rien ! »

​Sébastien Menesplier, Robin des Bois de l’Énergie

​Pour le secrétaire de la fédération CGT Mines-Énergie, originaire de Gironde, la situation est claire. « On s’arrêtera quand on aura gagné le retrait de la réforme des retraites », a récemment annoncé, sur BFM TV, cet homme qui a commencé sa carrière, en 1994, à la centrale nucléaire de Blaye en tant qu’électrotechnicien. Il y découvre le syndicalisme : « On m’explique que c’est la CGT qui commande ici, se souvient-il dans un portrait publié dans Libération. On me dit : “Jeune, t’as intérêt à bien choisir ton camp”. » En 1996, il adhère donc à la CGT et, trois ans, plus tard au Parti communiste. Entre l’atome et la CGT, il fait son choix : il devient secrétaire de section en 2002 et six ans après, arrive au siège de la CGT, à Montreuil. En 2017, il prend la tête de la FNME-CGT, poste où il est réélu.

« Le syndicalisme de lutte, c’est tout ce qui fait sens pour moi ! » clame-t-il dans Libération. Quitte à « mettre la France à l’arrêt », reconnaît-il sur BFM TV, et à la plonger dans le noir. Cela repose sur « la convergence des ports, des docks, des cheminots, des industriels ». En clair, il faut chaque fois monter d’un cran pour peser toujours plus sur l’économie en agissant, d’abord, sur l’outil de travail face à un gouvernement qu’il trouve « arc-bouté » ! L’hôpital qui se moque de la charité… Tous les moyens sont bons, « l’occupation des sites stratégiques, très certainement dans les industries électriques et gazières, la baisse de la production d’électricité ».

​Premiers visés, les politiques : « On va aller les voir dans leurs permanences, on va aller discuter avec eux, et puis si d’aventure ils ne comprennent pas le monde du travail, on les ciblera dans les coupures qu’on saura organiser », prévenait-il, voilà quelques semaines. Des menaces suivies d’effets : « Les Robin des Bois ont agi vis-à-vis de l’intérêt général », a-t-il considéré sur LCI. Le secrétaire fédéral est conscient des conséquences locales : « La grève va de pair avec la désorganisation du travail dans les entreprises. » Après lui, le déluge ?

​ Fabien Villedieu, pro de la grève reconductible

​On reconnaît le délégué syndical Sud-Rail moins à sa détermination qu’à sa casquette vissée sur la tête : « Le gouvernement ne reculera pas uniquement avec des journées de 24 heures. Donc, on a été au bout de cette stratégie, maintenant, on passe la seconde », a-t-il averti sur Franceinfo. Sa passion pour la lutte syndicale remonte à ses années de lycéen, à Toulouse, où il a manifesté contre le plan Juppé avant d’adhérer d’abord à la CGT puis de passer chez Sud-Rail, en 2001. Le 2 juin 2003, il est muté à Paris. « Le 3, j’attaquais une grève de neuf jours pour défendre les retraites. Ma façon à moi de dire bonjour au patron ! » se targue-t-il à 20 Minutes. La retraite, déjà !

Le mantra de Fabien Villedieu, conducteur de train sur la ligne D du RER, est aujourd’hui la grève reconductible pour faire plier le gouvernement : il en parle depuis un mois. « C’est l’élément le plus efficace pour gagner, revendique-t-il sur BFM TV. On a attendu la fin des vacances pour mettre en place la grève reconductible, ce n’est pas pour reprendre le travail trois jours après. »

​À ceux qui douteraient du succès face à l’essoufflement, le cheminot tance les salariés de la SNCF : « Mais ouvrez les yeux, bordel ! Six manifestations en un moins d’un mois, dont quatre qui dépassent le million, c’est historique. » Adepte du toujours plus, il veut « cranter la mobilisation », même s’il concède que la grève reconductible ne prend pas autant qu’il l’aurait voulu. Cela dit, la grève des éboueurs à Paris et de certains agents à la SNCF montre que le mouvement social contre le projet de réforme des retraites reste fort.

​Benjamin Amar, le provocateur

​Prof d’histoire-géo dans un lycée de Créteil, il est le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne et, surtout, un grand habitué des plateaux télé. Il est sans conteste l’un des plus violents des syndicalistes sur les chaînes d’info. Il vocifère, monopolise le débat, coupe la parole de ses interlocuteurs… rien ne l’arrête. Comme quand il provoque Pascal Praud en dénonçant le présentateur comme un « partisan du gouvernement ». Amar menace. Encore récemment, également sur le plateau de CNews : « Si le gouvernement veut s’amuser à jouer la carte de la répression syndicale, il va se retrouver avec un cocktail explosif. » À quelle “répression syndicale” fait-il allusion ? Il ne s’encombre pas des détails, on n’en saura rien.

​Benjamin Amar exulte, affirmant que de mémoire de syndicaliste, il n’a jamais vu une telle mobilisation contre une réforme. Certes, les manifestants sont nombreux, mais les records dans la rue sont loin d’être explosés ! Il n’hésite pas à asséner, encore, dans un débat sur Sud Radio, le 7 mars, qu’il n’y a aucune urgence pour le financement des retraites. Selon lui, si Mme Borne était un tant soit peu honnête, elle communiquerait les « solutions alternatives » que ses camarades lui ont mises sous le nez. Solutions que le gouvernement aurait balayées, ajoute-t-il, au motif que ça ne l’intéressait pas. Le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne n’entre jamais dans le concret et on attend toujours le détail de ses fameuses “solutions alternatives”. Il ose prétendre que la réforme des retraites n’était pas au cœur de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron !

​L’homme a été un moment présenté comme une figure montante au sein de la CGT, potentiel candidat à la succession de Philippe Martinez. Jusqu’à ce qu’il soit suspendu de tous les mandats, en février 2022, après une accusation de viol que la justice a classée sans suite, et en dépit de sa réintégration.

​Lionel Arbiol dans la quatrième dimension économique

​Le délégué CGT de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, commente régulièrement les mouvements de grève dans l’énergie, un des secteurs les plus durs de la CGT. Évoquant le début de pénuries de carburants, il y a quelques jours, il prédisait déjà une situation similaire à celle de l’automne dernier, lorsque les files d’attente s’allongeaient devant les rares stations-service approvisionnées.

Actuellement, le syndicaliste explique que la réforme des retraites ne servirait pas à financer les retraites, mais serait utilisée pour la réindustrialisation de la France et les réformes de la santé et de la justice ! Il avance que ces secteurs ont été sinistrés par les gouvernements libéraux et qu’aujourd’hui il s’agit de faire payer la note aux Français. Tout un programme !

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Notre-Dame vogue vers 2024

Le compte à rebours est lancé. Le président Macron avait lui-même fixé le délai de reconstruction de Notre-Dame à cinq ans, au lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, avant de confier le chantier de restauration au général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, qui a maintenu le cap. « Quand on fixe une mission, on fait tout pour la réussir. Je n’ai jamais douté que cela serait un combat, qu’il faudrait se battre. Mais nous sommes bien partis pour y parvenir : là où il y a une volonté, il y a un chemin », nous assure le militaire. Et c’est désormais les compagnons et artisans d’art qu’il souhaite à la fois valoriser et encourager.

Combien d’artisans mobilisés ? Plus de 500 travaillent chaque jour dans la cathédrale et près d’un millier à travers la France. Les travaux sont de toute nature, de la reconstruction des voûtes à la restauration intérieure des sculptures ou des décors peints, en passant par le remontage des vitraux et du grand orgue à présent restaurés, ou encore la construction de la charpente en chêne de la flèche, en Meurthe-et-Moselle. Ils font appel à des savoir-faire ancestraux comme à des techniques contemporaines. « Nous sommes tous fi ers et enthousiastes ; cela ne veut pas dire que c’est facile tous les jours mais c’est une aventure collective magnifique », glisse Philippe Jost, directeur général délégué de l’établissement public. Et le général Georgelin d’ajouter : « Non seulement laloi donne mission à l’établissement public de valoriser les métiers d’art et du patrimoine, mais nous voulions aussi rendre hommage à la qualité du travail des artisans, à la générosité des compagnons, et montrer au public, malgré la fermeture de la cathédrale aux visiteurs, l’avancement des travaux. »

Le général Georgelin n’a « jamais douté que la réouverture en 2024 serait un combat » mais il est en passe d’y arriver.

Voilà donc l’Espace Notre-Dame, un lieu de 300 mètres carrés sous le parvis de la cathédrale. Une “maison du chantier et des métiers” ouverte au public qui donne un aperçu de l’ensemble des travaux entrepris. Dès l’entrée, un film aide à comprendre l’histoire de la cathédrale et les besoins architecturaux de sa sécurisation et de sa restauration depuis l’incendie. Une maquette géante présente à la fois ce qu’on nomme la “forêt” de Notre-Dame, les voûtes, le beffroi nord, la flèche… et permet de situer les différents travaux.

Une tête d’ange retrouvée miraculeusement est exposée ​

Des vestiges de l’incendie, il en faut pour rappeler l’étendue des dégâts. Ici une pièce de bois brûlé issue de la charpente, là un morceau de toiture de plomb qui avait fondu sous la chaleur et un ornement de la flèche – une statue d’un grand duc – disparue dans l’incendie. La couverture, qui recouvre la charpente, sera reconstruite à l’identique, en plomb. Des vitrines montrent des vestiges ou éléments restaurés, en attente de leur retour dans la cathédrale.

Sur les quatre têtes d’ange qui ornaient l’oculus de la voûte de la croisée du transept, deux ont été miraculeusement retrouvées dans les décombres, après avoir chuté de 33 mètres. Une des deux est exposée. Cependant, elles étaient trop abîmées pour être replacées en l’état – les blocs de pierre dans lesquels ces têtes étaient taillées ayant une fonction structurelle. Les quatre têtes ont été refaites à l’identique, grâce à des tirages et des moulages élaborés à partir de photos et d’archives.​

Autre exemple présenté, un panneau du vitrail de sainte Geneviève, patronne de Paris, issu du cloître de la sacristie. Si l’ensemble des vitraux a été épargné par les flammes – de même que les peintures murales et le grand orgue -, ils étaient très encrassés avant l’incendie et ont subi une avalanche de poussière ; ils nécessitent un nettoyage approfondi. Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept ont été déposés et ont été restaurés par neuf ateliers de maîtres verriers à travers la France et un en Allemagne.​

« On en a profité pour réparer les dommages antérieurs à l’incendie, dus aux effets du temps – certaines pièces de verre ont été remplacées, d’autres ont nécessité un recerclage en plomb, d’autres encore ont été recolorées pour jouer sur les ombres et les lumières » , explique un expert. Quant aux peintures murales, un chantier test mené sur deux chapelles – une aux murs peints, l’autre non -, à l’hiver 2020, lors de la phase de sécurisation, a permis de définir le protocole de nettoyage et de restauration, validé scientifiquement avant d’être appliqué aux intérieurs de l’édifice.

La Cour des comptes a donné quitus pour la qualité de la gestion ​

La valorisation de chaque corps de métier, voilà le fil rouge de cette maison du chantier et des métiers. « Mettre en valeur le savoir-faire mais aussi susciter des vocations », insiste le général. Si la main-d’œuvre ne manque pas à l’appel pour le chantier de Notre-Dame, l’établissement public souhaite bénéficier de l’extraordinaire intérêt qu’il génère auprès du grand public pour faire connaître les expertises indispensables à la renaissance de la cathédrale. « Nos appels d’offres ont obtenu les réponses nécessaires et les compétences sont au rende z-vous. Mais nous savons que les entreprises ont du mal à recruter. Ces métiers superbes ont besoin de se faire connaître pour attirer des vocations », abonde Philippe Jost. Non sans séduire dès le plus jeune âge. « Cet espace s’adresse aussi bien aux amoureux du patrimoine qu’aux scolaires. »

​Beaucoup réalisent l’ampleur des travaux effectués grâce à la générosité des donateurs. À elles seules, les trois premières fortunes françaises, les familles Arnault, Bettencourt et Pinault, ont donné environ 500 millions d’euros sur un total de 846 millions récoltés pour la restauration de Notre-Dame. Le général Georgelin peut être satisfait. L’automne dernier, la Cour des comptes a donné quitus à l’établissement pour la qualité de sa gestion. De l’aide financière, le diocèse en aura ensuite besoin pour l’aménagement intérieur. L’appel aux dons pour l’entretien du patrimoine religieux ne fait sans doute que commencer.

www.rebatirnotredamedeparis.fr

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Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement

Valeurs actuelles. Bruxelles a adopté l’an dernier à l’unanimité une directive, qui doit à présent être transposée, qui multiplie par près de 4 le taux de TVA (de 5,5% à 20%) sur les importations d’œuvres d’art en provenance de pays autres que l’Union européenne. Quelles conséquences craignez-vous ? Eric Turquin. Le vrai sujet, c’est que le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait ; pire, c’est Bruno Le Maire, lui-même, qui a signé cette directive l’an dernier en tant que président du Conseil. C’est comme si un conseil municipal votait à l’unanimité pour qu’une autoroute traverse son village. Sans même prendre l’avis de ses habitants : ni les marchands d’art, ni les galeristes, ni les maisons de vente aux enchères n’ont été consultés. Nous aimerions entendre la ministre de la Culture s’exprimer sur le sujet. La France est le seul pays européen à disposer d’un marché d’art conséquent. Il représente 7 % du marché mondial et plus de la moitié du marché des 27 pays européens. Notre pays compte plus d’un millier de galeries, des fondations privées de renommée mondiale, qu’il s’agisse de la Fondation Louis Vuitton ou de la Pinault Collection à la Bourse du Commerce-, des maisons de ventes aux enchères Drouot, Artcurial, Christies et Sothebys qui appartiennent aujourd’hui à des Français. Le marché de l’art fait vivre des antiquaires et galeristes mais aussi des assureurs, des transporteurs, photographes, restaurateurs etc.

Le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait.

Les défenseurs du patrimoine ne seraient finalement pas si nombreux parmi nos gouvernants ? Cette directive illustre l’hypocrisie du système ; les défenseurs du patrimoine poussent des hauts cris quand un tableau d’un artiste français quitte la France mais taxeraient à l’importation la couronne de Charlemagne. En réalité, ce qui les intéresse, c’est l’augmentation des collections publiques, sans vraiment se soucier du patrimoine national qui comprend aussi les biens en mains privées qui entrent sur le territoire français. Souvenez-vous, lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %. C’est vous dire l’absurdité du système. Cette directive aura un double effet : pousser les collectionneurs à conserver les œuvres d’art hors de France et décourager les vendeurs étrangers de vendre en France.

Est-ce le principe même de cette taxe qui est regrettable ? Le principe d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art est un contresens. Elle a été introduite en 1994 suite à une directive européenne et dès la fin des années 90, la commission des Finances de l’Assemblée nationale tirait la sonnette d’alarme, jugeant que cette taxe avait deux conséquences : un détournement de trafic de Paris vers Londres, pour bénéficier d’une détaxe de TVA, et une incitation, pour les vendeurs étrangers, à choisir les États-Unis plutôt que l’Europe. Ce fut le cas pour les Japonais, grands vendeurs des tableaux acquis très chers dans les années 1980 qui ont tous choisi New-York pour éviter les fameux 5,5 %, que les États-Unis ne prélèvent pas.

Lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %.

La taxe à l’importation vise à protéger le marché européen. Le système fiscal a été pensé pour encourager les exportations de produits industriels, de sucre, de blé… et décourage les importations de ces biens et protéger le marché intérieur. Autant l’export de biens et services industriels ou agricoles enrichit notre pays, autant en matière d’art, c’est le phénomène inverse. Si demain, un galeriste parisien a le choix pour vendre une œuvre entre deux clients, un musée français et un musée américain, il vendra hors TVA au second, plutôt qu’au premier. La France s’appauvrit par ses exportations d’œuvres d’art mais s’enrichit par leur importation. C’est pour cela qu’il est incompréhensible de vouloir taxer encore plus lourdement les importations d’œuvres d’art.

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BBC

Birmingham cherry blossoms draw spectators and photographers

People have been gathering to enjoy and photograph blossoming trees which have brought a flourish of pink to a city centre.

The popular cherry blossoms can be seen in Oozells Square, outside Birmingham's Ikon Gallery.

"Brindleyplace blossom. Beautiful bab," tweeted Stacey Barnfield, a photographer and artist who was among people who shared images.

"It's that time of year again, when Oozells Square, outside of @ikongallery bursts to life with the most perfect pink blossom," Birmingham and Black Country Wildlife Trust said on Twitter.

The number of people photographing the trees may also have been boosted by Brindleyplace, which is running a competition looking for the best pictures of the square in bloom.

The organisation, which promotes the business and leisure estate, said three images would be chosen to be printed, framed and displayed at the Ikon Gallery. The closing date is 11 April.

The square has also been chosen by the National Trust among locations for a Blossom Picnic. People are invited to enjoy their lunch among the blooms on Saturday 1 April.

The following day, the Birmingham Contemporary Music Group will perform a free concert in the square at 15:00 BST.

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Montmartre, ses touristes et sa délinquance

Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.

Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.

La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.

Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.

Un marché noir à ciel ouvert

En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.

Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.

« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »

Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs

Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.

Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »

Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »

Un mécanisme bien huilé

C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.

Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.

Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.

Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. 

« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.

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BBC

Hundreds more photos saved from tip to be added to Coventry archive

Hundreds more photographic images, saved from being dumped at a tip, have been unearthed and handed over to a city archive.

Some of the glass negatives, rescued by former cameraman Ian Hollands, have lain unseen for more than 30 years.

The collection, depicting the lives of people in Coventry as the city restored itself following the devastation of the blitz in 1940, was taken by Arthur Cooper.

More information had also come to light about the photographer himself.

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Post-war images of Coventry saved from a tip

Mr Hollands had previously sent thousands of the negatives he had rescued to publishing company Mirrorpix where they were digitised and made available to view as part of the Coventry Digital initiative.

Following a BBC report highlighting the Coventry University scheme, Mr Holland was prompted to hand over more boxes, containing about 500 negatives, to the project's director Dr Ben Kyneswood.

Arthur Cooper, a freelance photographer, worked in the city from the 1930s to the 1960s, capturing weddings, award ceremonies and events as well as visiting celebrities and royalty for publications such as the Midlands Daily News and the Coventry Evening Telegraph.

An "early look" at the collection showed it contained images similar to the 8,049 already digitised, Dr Kyneswood said.

"I was really hopeful that there was more out there," he added, "so to find out that there was more out there and that they're in my office now - it's fantastic".

Keen photographer Mr Hollands, 75, said he had been alerted to the fact the valuable negatives were about to be taken to a tip some time in the late 1980s, and he had to act quickly to save them.

He had retrieved the thousands of glass plates from the garden of Mr Cooper's widow, Marjorie, where they had "just been chucked in rubbish bags".

"I took them home and put them all in cardboard boxes, and they stayed on the shelf in my house for about 15 or 20 years," he explained.

About ten years ago most of the collection he passed on to Mirrorpix via his son, Samuel Hollands, who worked for the Coventry Evening Telegraph at the time.

"One day a Ford transit van turned up and we loaded all the glass plate negatives into the back of this van and that's the last I saw them until I've heard about them now," he explained.

"I kept a few boxes back just so I could go through them, but they've been sitting around in my house ever since," he said, but had handed over the archive after being alerted to Dr Kyneswood's project.

Samuel Hollands said he had been shocked to see the coverage of Arthur Cooper on the BBC.

"When I told my father he didn't believe me, he thought it must be something else," he said.

"But I just knew they were the ones that we'd given in all those years ago."

"I'm pleased I did something about it, because I could have just ignored it and they would have gone," his father added."

More details had also emerged about the photographer himself, explained Dr Kyneswood.

"A family member had got in touch with some photographs of Arthur, and to say he had served in Egypt in World War Two, and detailed some of the military campaign medals he had won."

Information from Mr Cooper's niece, 78-year-old Sandra Johnson, also revealed he had worked as a photographer to King Faisal II of Iraq when the ruler was just seven years old.

He was also a Freeman of the city.

He said since the story about Mr Cooper was published in January, about 100,000 people had viewed the photographer's images on the Coventry Digital website, which was "amazing".

"We've had some great stories come out, people being able to point out friends and families," he said.

"And they're able to tell me what they're looking at and give me some exceptional detail."

The collection was significant because it gave people "a chance to tell their stories, because they can see themselves, and their life in these pictures," he said.

After scanning the latest negatives they would be driven to the Mirrorpix archive in Watford "where they'll join the other Arthur Cooper archive negatives, and they'll be saved forever," Dr Kyneswood added.

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La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre

J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.

L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.

Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.​

Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…

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[Edito] Agnès Verdier-Molinié : « La fin de l’argent magique, c’est aussi la fin du déni »

C’est la fin… la fin de l’argent magique. Indéniablement, cela accélère le calendrier des réformes, qui tout d’un coup deviennent plus urgentes. Beaucoup plus qu’elles ne l’étaient l’an dernier. On le voit bien à l’insistance du gouvernement pour faire passer une réforme des retraites avec report de l’âge de départ à 64 ans alors que la même majorité y était opposée pendant le précédent quinquennat. Emmanuel Macron a lui-même expliqué l’urgence financière devant le Conseil des ministres convoqué jeudi dernier avant l’utilisation du 49.3 : « Je considère qu’en l’état, les risques financiers, économiques, sont trop grands. Et je vous autorise donc à utiliser le 49.3. »

Pourquoi n’avoir pas dit que, dès cette année 2023, nous risquons de graves problèmes de financement de nos services publics et de nos retraites ?

Oui, les risques financiers qui pèsent sur la France sont énormes et, jusque-là, le gouvernement n’avait pas été très clair dans sa communication sur le sujet. Pourquoi n’avoir pas dit plus tôt que les nuages financiers sont déjà au-dessus de nos têtes et pas seulement en 2027 ou 2030 ? Que nous risquons une attaque des marchés sur la dette de la France ?

Le gouvernement est resté dans le flou, ces derniers mois, en ne disant pas la vraie raison de la réforme des retraites : éviter la dégradation de la note de la France par les agences de notation et, derrière, un emballement des taux et une explosion du coût annuel de la dette qu’on ne pourrait pas payer.

​Pourquoi n’avoir pas dit clairement, au début des débats sur la réforme des retraites, que, dès cette année 2023, nous risquons de graves problèmes de financement de nos services publics, de nos retraites et des salaires des fonctionnaires, car les taux sur la dette française augmentent ? Bientôt 60 milliards d’euros en budgétaire alors que nous étions à 39 milliards en 2019.

Nous avons des taux d’intérêt qui tutoient maintenant les 3 % sur la dette à dix ans (ils étaient encore négatifs début 2021) et qui pourraient monter en flèche si les investisseurs dans la dette française perdaient confiance. Dans ces temps troublés où la moindre étincelle peut mettre le feu aux marchés, ce serait bien pour nous tous de ne pas tester cette hypothèse.

La fin de l’argent magique, c’est aussi l’atterrissage dans la réalité.

​Ce n’est pas un petit sujet, car une crise de la dette peut survenir à tout moment en France. Et pour rassurer les investisseurs qui nous prêtent gentiment sur la totalité des administrations publiques autour de 300 milliards d’euros par an, il faut expliquer comment nous allons – et pouvons ! – redresser les comptes de la France. Et comment nous allons le faire. La fin de l’argent magique, c’est aussi l’atterrissage dans la réalité.

Cela aurait été même mieux pour la France et les Français que cela survienne plus tôt, afin que le réveil soit plus précoce. Nous aurions alors gaspillé moins d’argent public pendant le Covid et pendant la crise énergétique. En arrêtant le travail, en arrêtant la production et en faisant des chèques à gogo. La Banque centrale européenne (BCE), avec la bénédiction des gouverneurs des banques centrales nationales, a tout fait pour prolonger l’anesthésie en maintenant des taux bas, voire négatifs, le plus longtemps possible, en rachetant des dettes publiques au maximum du maximum de ce qu’elle pouvait faire.

​C’est l’inflation qui a sonné la fin de la partie de l’argent magique, car on ne peut pas à la fois maintenir des taux bas et racheter des dettes publiques au niveau de la Banque centrale, tout en faisant semblant de vouloir contrer l’inflation. Tout 2021, la BCE a fait la politique de l’autruche, mais, en 2022, il a bien fallu qu’elle se rende à l’évidence. L’inflation n’allait pas caler toute seule. Il a tout de même fallu attendre juillet 2022, après les élections françaises, pour que la BCE remonte ses taux de 0,5 point, une première depuis 2011 face à l’inflation galopante. Marquant ainsi la fin de l’ère des taux d’intérêt négatifs en zone euro. Alors que la Fed avait commencé en mars 2022 sa remontée des taux et annoncé six hausses à venir…

En infantilisant les Français, on les braque.

​Bref, la fin de l’argent magique c’est aussi la fin du déni. C’est le début d’une phase qui sera une phase fondamentale pour la France. La phase pendant laquelle nous pouvons retrouver une prospérité en choisissant le bon chemin, celui d’une vraie revue des dépenses dans laquelle l’utilisation de chaque euro d’argent public sera enfin évaluée et remise en question par le Parlement. Celui d’une vraie trajectoire financière de redressement (nous n’en avons plus). Cela passera peut-être par un gouvernement de coalition large pour pouvoir faire voter les textes au Parlement. C’est possible dans beaucoup de pays voisins, pourquoi pas en France ?

​Pour associer nos compatriotes à cet effort de chasse au gaspi, il conviendra de mieux leur expliquer les enjeux majeurs. Et arrêter de planquer sous le tapis les sujets qui fâchent pendant les campagnes électorales. En infantilisant les Français, on les braque, en leur expliquant les effets de la fin de l’argent magique sans rien travestir, on peut les responsabiliser et les associer aux réformes. À bon entendeur !

*Agnès Verdier-Molinié est directrice de la Fondation Ifrap.

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L'Humanité

Mobilisation sociale et crise politique s’invitent au congrès du PCF

Actu

Le congrès du PCF aura lieu du 7 au 10 avril à Marseille (Bouches-du-Rhône). Dans les départements se tiennent les conférences fédérales. Tour d’horizon des débats dans le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis et la Loire-Atlantique.

Diego ChauvetJulia HamlaouiClotilde Mathieu

La crise politique dans laquelle s’enfonce le pays depuis le coup de force d’Emmanuel Macron sur sa réforme des retraites occupe tous les esprits. C’est dans ce contexte que les communistes tiennent, depuis plusieurs jours, leurs conférences fédérales en vue de leur 39econgrès.

Partout en France, ils s’appliquent à dessiner des perspectives pour leur parti et le rôle qu’ils veulent lui voir jouer au service des citoyens et du progrès écologique, démocratique et social. À Bonneuil-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, les militants réunis ce week-end s’interrogent ainsi sur la suite. « L’hypothèse d’une dissolution est pertinente », estime l’un d’eux.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a appelé « l’ensemble des forces de gauche à construire un pacte pour le redressement social et démocratique de la France, en vue d’une majorité de gouvernement ».

Pour Fabien Roussel, « les jours heureux sont devant nous »

La coalition de gauche a échoué à rassembler une majorité à l'Assemblée nationale

« Nous sommes dans une phase d’accélération politique, le congrès national introduira cette notion-là, mais la Nupes nous a été imposée avec un flingue sur la tempe. On ne veut pas s’enfermer dans cette coalition», prévient Denis Öztorun, maire de Bonneuil.

« La Nupes n’est pas le nec plus ultra, mais elle existe. La question est donc plutôt de savoir comment construire un mouvement majoritaire qui la dépasse », tempère la sénatrice Laurence Cohen, quand Christophe Grassullo appelle, lui, à « ne pas rejeter la discussion » avec les partis de la Nupes, mais à être « lucide sur ce cadre-là et sur le plafond de verre de l’année dernière », lorsque la coalition de gauche a échoué à rassembler une majorité à l’Assemblée nationale.

La bataille au plus près des Français

Pour éviter de renouveler un échec, les communistes du Val-de-Marne entendent engager leur parti dans la bataille au plus près des Français. « Des millions de personnes s’expriment dans une lutte collective. Cette énergie doit irriguer notre conférence. Notre rôle, c’est de soutenir ce mouvement, et de le nourrir de nos propositions », invite Julien Léger, secrétaire de section à Champigny-sur-Marne.

Le secrétaire départemental du PCF, Ozer Öztorun, précise que les communistes doivent avoir « un rôle moteur sur les contenus, pour élever le niveau d’exigence », et une voix propre : malgré la déception du résultat de la présidentielle 2022, « notre parti reste la première force organisée dans le paysage politique en France. Nous devons sortir de toute logique qui acterait un affaiblissement inéluctable », insiste-t-il.

Julien Léger propose ainsi de « démultiplier les initiatives » du PCF, « et pas seulement sur les retraites ». Les pétitions, la campagne pour le Référendum d’initiative partagée (RIP), les « soirées thématiques, parfois même festives » sont des leviers. « L’urgence pour les gens, c’est d’arriver à manger et à payer les factures de chauffage. Le lien immédiat avec la question des salaires n’est pas évident pour tout le monde », rappelle-t-il.

Faire du mouvement populaire un « acteur » plutôt qu’un « spectateur de décisions de sommet »

Une semaine plus tôt, les militants de Seine-Saint-Denis tenaient également leur congrès. Et ici aussi, la question des retraites s’est invitée dans les travaux, recoupant des questions déjà en débat : celle du projet communiste, de la place du travail, du rassemblement de la gauche, ou encore de la lutte contre le RN et l’abstention.

« Cette crise politique et sociale appelle une gauche rassemblée pour ouvrir l’espoir de faire chuter cette réforme. Au-delà, c’est l’espoir de construire une majorité de gauche lors des prochaines échéances électorales, que l’après-Macron soit synonyme d’avancées sociales et démocratiques majeures fermant la porte à Le Pen », résume Nathalie Simonnet, réélue à la tête d’une des seules fédérations qui ne s’étaient pas prononcées majoritairement pour le texte proposé par la direction nationale lors du vote de fin janvier, lequel a rassemblé 82% des voix.

Les communistes optent pour la continuité

« Certes l’union n’est pas un long fleuve tranquille mais c’est le chemin incontournable de la reconquête politique », ajoute Abdel Sadi, le maire de Bobigny, où se déroule le congrès local. Et pour enclencher cette reconquête, l’ambition est de faire du mouvement populaire un « acteur » plutôt qu’un « spectateur de décisions de sommet », à l’instar de la campagne « Stop galère » menée par le PCF sur les transports franciliens.

Une volonté de reconquérir les classes populaires

Car c’est une question de société qui s’est ouverte avec la mobilisation sur les retraites, jugent les militants. « L’enjeu c’est de faire reculer la toute-puissance du capital sur le travail. Le fond de la réforme, c’est de maintenir sur le marché du travail quelques millions de salariés supplémentaires pour accroitre la concurrence et gagner la soumission aux conditions de l’exploitation », analyse Guy Lecroq, qui pointe comme essentielle « l’exigence de décider de l’utilisation de la richesse ».

D’autant que « la Seine-Saint-Denis est le laboratoire du capital en France pour déconstruire le rapport au travail avec l’ultra-précarisation, la fin programmée du salariat, l’autoentrepreneuriat », ajoute le député Stéphane Peu.

La question de la reconquête des classes populaires n’en est que plus vive. « Grâce à nos parlementaires, notre parole est entendue. Mais ce n’est pas assez. Les quartiers populaires ne sont pas dans les manifs. Pourquoi ? Ils se sentent abandonnés de tous », estime Mohamed Aissani, de Bobigny, regrettant que « la nouvelle classe ouvrière soit un peu oubliée » et plaidant, à son tour, pour le rassemblement mais aussi pour la « solidarité concrète », marque de fabrique du PCF.

En pleine crise du pouvoir d’achat, alors que même se nourrir devient un problème, est ainsi remise sur la table la proposition d’une « sécurité sociale de l’alimentation ». Une façon, parmi d’autres, de « redonner force et sens à la réponse communiste, pas comme un rêve lointain, un idéal inaccessible, mais une visée concrète dans une succession de luttes sociales, politiques et idéologiques », plaide Nathalie Simonnet.

Se relier au monde du travail et barrer la route au RN

Au même moment, en Loire-Atlantique, la bataille des retraites est aussi en toile de fond des échanges communistes. « À travers elle, la centralité des débats tourne autour du travail, son sens, sa reconnaissance, mais aussi son organisation, ses mutations », insiste l’un des militants, Rémy Tessier.

« Fabien Roussel a eu raison de mettre les pieds dans le plat sur la question du travail à la Fête de l’Huma », analyse Aymeric Seassau, membre de l’exécutif national en charge du secteur entreprises, en invitant les communistes à poursuivre la réflexion.

Reste que le PCF fait face à un « paradoxe ». Si la victoire politique est possible, le secrétaire de la section de Saint-Nazaire, Cédric Turcas, alerte sur « le risque de voir les salariés se tourner vers l’extrême droite ». Ce recours au RN pour « se venger » entendu sur de nombreux piquets de grève, « il faut l’avoir en tête », relève également le nouveau secrétaire fédéral Robin Salecroix.

Pour Alexis, l’autre chemin pour gagner cette bataille d’idées est de convaincre les « abstentionnistes qui sont bien plus nombreux dans les cortèges que les électeurs du RN ». Relever ce défi passe par le renforcement du PCF, en ciblant les entreprises, estiment les congressistes. En ce sens, ils ont acté une conférence départementale dédiée à cette question « dans les dix-huit mois suivant le congrès ».

Dans ce département, deux cellules d’entreprise sont encore en activité, celles des ports et docks et des cheminots, ainsi qu’un réseau d’énergéticiens. « Si nous nous acharnons – et nous sommes les seuls à le faire – à nous organiser au niveau de l’entreprise, c’est bien parce que c’est le principal théâtre de l’affrontement de classe et donc un lieu de pouvoir majeur si nous voulons gagner », insiste Aymeric Seassau. Une analyse qui fait l’unanimité.

Les difficultés liées aux transformations du monde du travail n’en sont pas moins soulignées. Consciente que la « marche est haute », Nadine Prigent appelle à plus de campagne de proximité, à l’image de la « formidable opportunité » que pourrait représenter le RIP sur la réforme des retraites.

Les milliers de voix réunies aux législatives, avec la candidature de Véronique Mahé dans la circonscription de La Baule, ou celles recueillies par Fabien Roussel à la présidentielle, sont aussi autant de « possibilités pour redonner envie de militer, de faire de la politique et d’être communiste », s’enthousiasme l’ancienne dirigeante syndicale. « Renforcer notre organisation et son utilité, voilà l’une des tâches qui nous attend », a conclu Robin Salecroix. Des pistes de travail et de réflexion qui devraient être au cœur du congrès national qui débutera dans moins de deux semaines à Marseille.

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[Entretien] Robert Redeker : « L’abolition de l’âme précède et conditionne l’abolition de l’homme »

Valeurs Actuelles. Le souci de l’âme s’est éclipsé, aussi bien des livres des philosophes […] que de la société. Objet de tous les soins les siècles précédents, l’âme est désormais absente, effacée, refoulée, comme une rupture de transmission révélant une époque inédite, déplore Robert Redeker. Le philosophe et écrivain nous entraîne, avec la beauté de sa plume, à la rencontre de l’âme, porte ouverte sur la vie intérieure. Il nous montre comment, de Descartes à Derrida, de la spectacularisation de la vie privée à la déspiritualisation de la mémoire, on est parvenu, petit à petit, à la priver de son écosystème et, ainsi, à la faire disparaître. Une réflexion originale et nécessaire.

Un trou nouveau dans notre culture est, selon vous, apparu : celui laissé par la disparition de l’âme. Que s’est-il passé ? Robert Redeker. Mon livre part d’un étonnement devant une disparition dont personne ne semble s’être aperçu. Le mot “âme”, en son sens fort, s’est effacé aussi bien du langage courant que de celui de la philosophie. Il ne subsiste plus que sous la forme d’un mot vidangé de sa substance, ne désignant qu’un vague état d’esprit. “Âme” demeura très longtemps l’un des mots les plus importants et fréquents de la civilisation et de la culture. Le prononcer engageait. Le prononcer relevait du sérieux le plus profond. L’âme réclamait les soins les plus importants. Elle était prioritaire. Le corps passait après. Peu y prêtent attention : “SOS” [“ Save Our Souls”] se traduit par “sauvez nos âmes” ! Fait culturel, son effacement prend une signification historique : il dit tout sur notre époque, notre société, l’homme contemporain.

Le philosophe Rémi Brague a écrit un livre remarquable titré les Ancres dans le ciel. Je reprends son vocabulaire, pour voir dans l’âme l’architecture de ces ancres. L’époque contemporaine décroche ces ancres, auxquelles l’humanité était suspendue, arrache l’homme de ses véritables racines, qui poussent dans le ciel. Elle force le ciel à lui tomber sur la tête puis à se briser en mille morceaux sur le sol. Ce que les Gaulois craignaient, que le ciel leur tombe sur la tête, a été provoqué volontairement par les Modernes.

C’est avec Descartes que commence, inconsciemment, la condamnation de l’âme. Comment ? Le nom de Descartes, partiellement contre la lettre de ses textes, est synonyme d’un recommencement du monde, dont l’homme, et non plus Dieu, serait l’auteur. Avec lui, l’âme reçoit un nouveau destin dont l’abolition sera l’accomplissement. Les mots restent les mêmes, “âme” et “homme”, masquant la transformation que la modernité naissante, dont Descartes exprime dans toute sa pureté le programme, fait subir aux choses qu’ils désignent. Descartes promeut l’âme (la « principale partie » de l’homme, dit-il), tout en la déspiritualisant. Le “je” est une âme, mais cette âme se limite à l’action de penser. Je pense, donc je suis une âme – tel est le sens complet de son fameux « Je pense, donc je suis ». Voici que les qualités “mystiques” de l’âme, celles que Pascal met en exergue, sont supprimées ! Voyons dans la démarche de Descartes une totale intellectualisation de l’âme. Elle aboutit à l’identité entre le “je”, l’âme, et la pensée. Avec Descartes, l’identité entre “je”, âme, pensée, et raison est acquise. Cette extraordinaire promotion de l’âme, masquant son effeuillage, signe le commencement de son déclin.

Après Descartes apparaissent tour à tour sur la scène du monde les substituts de l’âme – le cogito , le sujet, la conscience, l’inconscient, le cerveau, le gène -, qui seront ses rivaux autant que ses fossoyeurs.

Pourquoi parlez-vous d’abolition et non de disparition ou de destruction ? L’abolition du mot n’est pas la destruction de la réalité afférente. Vous pouvez effacer du dictionnaire le mot “soleil”, sans parvenir pour autant à empêcher cet astre d’exister. Vous pouvez abolir la peine de mort, vous ne pouvez en supprimer la possibilité. L’âme est une réalité de type spirituel ; on peut abolir son idée, l’expulser du lexique, mépriser le souci qu’elle exige de nous, on ne peut détruire sa réalité. C’est pourquoi le moteur de cette abolition fonctionne selon deux régimes, la censure et le refoulement.

Il est vrai qu’“âme” est un mot particulier. Le prononcer – à l’instar du mot “Dieu”, du mot “Jésus”, du doublet “Vierge Marie” – est l’appeler. Quand je dis “âme”, je lui dis que je suis préparé à l’accueillir et, consciemment ou non, je l’appelle.

Qu’est-ce que l’âme ? N’est-ce pas une illusion ? Une définition propre à un croyant ? Nos contemporains peinent à comprendre ce que Descartes, nonobstant sa réduction de l’âme aux fonctions intellectuelles, exprime : je suis plus certain d’avoir une âme, ou d’être une âme, que d’avoir un corps. Personne ne le peut nier : le corps est plus illusoire que l’âme. Sans doute nos contemporains sont-ils pris à la glu de l’illusion du corps plus qu’aucune autre civilisation. Sans doute croient-ils au corps comme leurs ancêtres croyaient en l’âme. Avec la même ardeur dans la foi. Ou plutôt avec plus d’ardeur, car leur progressisme et leur scientisme les ont persuadés qu’ils vivent en des temps postérieurs à toutes les illusions. Avec plus d’ardeur aussi parce que la certitude arrogante les possède d’être moins naïfs et plus intelligents que leurs ancêtres. L’infatigable popularité de la liturgie du sport atteste cette foi. L’importance prise par les politiques sanitaires, la mutation de la politique en biopolitique la confirment. J’appelle illusion la croyance en l’existence objective et autonome du corps humain. Et aussi la croyance qu’il épuise la vérité de l’être humain.

La peur et la haine de l’âme sont les affections qui actionnent son refoulement.

L’âme est une présence dont l’évidence se découvre lorsque nous approfondissons notre vie intérieure. Cette découverte fait de l’âme un événement. Poursuivie avec obstination, l’introspection bute toujours sur une réalité aussi indéconstructible qu’indestructible. Cette réalité, c’est l’âme. Saint Augustin exemplifie pour tous les hommes et à jamais ce parcours d’expérience intérieure. Ce n’est ni une réalité de type matériel ni une réalité de type intellectuel, comme l’Idée chez Platon – bien qu’elle appartienne, de la même façon que cette Idée, au monde invisible -, mais une réalité qui dépasse l’opposition du matériel et de l’intellectuel, une réalité spirituelle. Dans la vie pratique, l’âme est cette forteresse qu’aucune violence, pas même la torture, n’arrive à faire tomber – parce qu’elle est taillée dans une autre étoffe que le corps. Le paradigme de cette indestructibilité se rencontre chez Soljenitsyne. Vous pouvez tout contre moi, vous pouvez me réduire en esclavage, me torturer, vous pouvez me concasser, mais vous ne pouvez détruire mon âme. Laquelle se nomme liberté. Laquelle est, philosophiquement, le siège de la liberté.

Ne peut-on considérer alors que l’âme est notre moi ? Il importe de ne pas les confondre. Mon âme, ce n’est pas moi. Je la puis découvrir dès que je parviens à neutraliser le moi, à paralyser ses prétentions, à dégonfler son enflure. Tout le monde moderne – et, désormais l’école elle-même – est une entreprise de flatterie du moi. Flatter le client, flatter le citoyen, flatter l’élève – flatter le moi partout où il se trouve. Cette universelle dictature de la flatterie, qui abaisse aussi bien les flatteurs que les flattés, trouve ses racines dans la substitution du moi à l’âme. Le remplacement de l’âme par le moi engendre un corollaire : l’épanouissement remplace le salut. D’où : le développement personnel supplante la vie spirituelle. L’âme est exigeante pour elle-même, le moi l’est pour les autres.

« Le moi refoule l’âme », pourquoi ? « Dans l’enfer, il n’y a pas d’autre pronom que “moi” », écrivit Donoso Cortés. Maurice Clavel estimait, contre le cliché communément colporté par les demi-habiles, que le refoulé originel de l’Occident n’était pas la sexualité mais Dieu. Notre pays pratique constamment un violent travail de refoulement de Dieu. Il semble même que ce soit son occupation politique principale. Le refoulement du catholicisme, qui prend désormais un tour névrotique de plus en plus prononcé, caractérise la vie publique française, au sens très large de ce syntagme, puisque au-delà de la politique, le monde de la culture tout entier donne dans cette frénésie maladive. Une dynamique analogue se produit chez les individus.

Descartes a donné au moi sa forme moderne. Ce moi ne cesse, depuis le XVIIe siècle, de s’hypertrophier. Toute autre instance lui fait ombrage. Comme le « moi haïssable » fustigé (et non flatté !) par Pascal, il se veut centre de tout. L’âme demande au sujet humain le contraire de ce que le moi exige : de la sévérité avec soi-même, du renoncement, de l’ascèse, de l’humilité. Quelles passions exigent le refoulement collectif de Dieu et individuel de l’âme ? Exactement le contraire des exigences de l’âme. L’orgueil et la vanité, ces manifestations en l’homme du désir d’être l’alpha et l’oméga de sa propre existence. De ne dépendre de rien d’autre que de lui-même. De ne devoir rien à personne : ni au passé, ni aux ancêtres, ni à la société, ni à la nation, ni aux morts, ni à Dieu. Ce moi moderne duplique l’Adam du moment de la faute. Les fantasmes de l’autocréation, que l’on rencontre en toutes lettres chez Marx, et de l’autosuffisance le hantent. L’âme et Dieu renvoient ces prétentions à l’inconsistance ; d’où la peur devant les réalités exprimées dont ces idées portent témoignage, d’où aussi la haine. La peur et la haine de l’âme sont les affections qui actionnent son refoulement.

Vous dites que le nouvel antiessentialisme vise à détruire le monde occidental, pourquoi ? Un projet traverse la philosophie de la seconde moitié du XXe siècle : pour parvenir à éliminer définitivement l’âme de la culture et de la civilisation, il faut assécher son biotope. L’empêcher de respirer. Les notions d’essence et de vérité constituent ce biotope. L’essence fonde depuis les anciens Grecs le “logocentrisme” (selon le néologisme de Derrida) qui caractérise le mode d’être occidental.

La philosophie n’est plus recherche de la vérité mais création de concepts.

L’antiessentialisme est le dogme sur lequel repose la philosophie postérieure à la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit d’un simple préjugé, dont il n’existe aucune démonstration sérieuse, frauduleusement présenté comme un résultat indiscutable. Pour Lyotard, l’une des grandes figures de la French Theory, le discours de l’essence et du vrai est toujours à combattre, parce qu’il est celui du Maître. La volonté d’en finir avec l’Occident – par la subversion, la révolution ou bien sa dissolution dans le grand bain des cultures du monde – anime, depuis sa coulisse psychopolitique, l’antiessentialisme.

Vous relevez un « discrédit de la vérité » parmi les philosophes modernes. Qu’est-ce que c’est ? Gilles Deleuze professait que le pertinent en philosophie est moins la vérité que l’intéressant. Le déclassement de la notion de vérité remonte à Nietzsche, n’ayant fait que s’étendre depuis. La philosophie n’est plus recherche de la vérité mais création de concepts, autrement dit un art redevable d’un jugement esthétique. Cette trahison de la philosophie, changée en art de créer des concepts, porte sur elle un regard esthétique déclassant la quête de vérité. L’indifférentisme et le relativisme généralisé suivent. Parti de la philosophie, ce discrédit affecte la société entière, rendant impossible la transmission scolaire, affaiblissant à l’extrême l’adhésion aux institutions, mettant tous les discours sur le même plan, aussi bien celui d’un Prix Nobel que les délires d’un platiste, sapant toute forme d’autorité, créant les conditions socioculturelles d’acceptation du “wokisme”.

« Le transhumanisme paraphe l’achèvement du processus d’abolition de l’âme. » Pourquoi ? L’émergence du transhumain – mutation technologique de l’homme, prenant le relais des changements naturels “darwiniens” – signifie d’abord que l’on décrète l’évolution naturelle de l’homme terminée, ouvrant l’ère de son évolution technologique. L’homme alors n’est plus le produit de la nature (Darwin) ni la création de Dieu (les monothéismes), mais le produit de lui-même, par le truchement de sa technologie. Le transhumanisme est l’utopie d’un homme qui ne serait ni naturel ni surnaturel mais artificiel. Plat et positif, tout de surface, cet homme ignorera la vie intérieure et la négativité (la détresse spirituelle, la tentation du mal, la souffrance), ne connaîtra jamais la détresse. Qu’est-ce que le transhumain, sinon l’homme “algorithmisé” ?​

La vie intérieure, la prière, la poésie, la gratitude devant le don de la vie reconstituent la disposition aux retrouvailles avec notre âme.

On ne peut fabriquer le transhumain, qui est l’abolition de l’homme, qu’après avoir aboli ce qui distingue l’homme des bêtes, l’âme. L’abolition de l’âme précède et conditionne l’abolition de l’homme.

« Avec la mémoire, c’est son âme que l’homme abandonne. » Pourquoi ? Qu’est-il arrivé à notre mémoire ? Rien dans notre société ne subit autant de calomnies que la mémoire. Ce n’est pas un hasard. Cette attaque se propose certes de disjoindre les hommes des structures collectives (nation, classe, civilisation) dans lesquelles ils sont incrustés. Son résultat est l’atomisation temporelle des hommes, compagne de leur atomisation sociale. Mais elle se propose surtout la déspiritualisation. Saint Augustin s’adresse à Dieu : « Vous demeurez dans ma mémoire. » La mémoire est donc l’habitation de Dieu en l’homme. La mémoire est ainsi le Ciel intérieur de l’homme. La guerre contre la mémoire recouvre ce Ciel du manteau obscur de l’oubli. L’homme contemporain est l’homme appauvri de son Ciel intérieur.

Quels chemins pour retrouver notre âme ? Mon livre n’est pas pessimiste. Aucun désespoir ne suinte de ses pages. Si l’homme moderne a perdu les chemins d’accès à son âme, il demeure en sa puissance de les rouvrir. Comment ? En osant – c’est bien le verbe à employer, dans le contexte actuel – la vie intérieure, la prière, la poésie, la gratitude devant le don de la vie et la beauté de la nature. Le silence accompagne ces pratiques. Elles reconstituent la disposition aux retrouvailles avec notre âme.

L’Abolition de l’âme, de Robert Redeker, Les Éditions du Cerf, 352 pages, 24 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Raid Aventure, cheval de Troie de la police à l’école

Enquête

L’association, fondée par un ancien policier du Raid, multiplie les initiatives en direction des écoliers et collégiens. Le 21 mars, Raid Aventure intervenait auprès des élèves de 5 e du collège Germaine Tillion, à Paris. Une action à la portée pédagogique discutable qui suscite bien des interrogations.

Eugénie Barbezat

Au collège Germaine Tillion, situé dans un quartier populaire du 12 e arrondissement parisien, tout a commencé par un mail anodin. La directrice adjointe de l’établissement y informait les parents des élèves de 5 e et les personnels qu’une demi-journée « sportive et citoyenne » serait organisée la semaine suivante, sur le temps scolaire, « en partenariat avec la Direction de la police municipale et de la prévention du 12 e arrondissement et l’association Raid aventure » et animée par « des policiers bénévoles et des membres de la communauté éducative ».

« Des enfants en tenue de combat, maniant des pistolets factices et des bâtons et simulant des interpellations » 

Le message (que nous avons pu consulter) comportait aussi un lien vers une vidéo de présentation de Raid Aventure. « En cliquant j’ai été très choquée, explique Aurélie*, enseignante dans le collège.  On voyait des enfants en tenue de combat, maniant des pistolets factices et des bâtons et simulant des interpellations. » 

Alertés, d’autres enseignants émettent alors des réserves sur l’intérêt pédagogique de ce genre d’opération et vont s’en ouvrir à la principale adjointe.

Celle-ci les rassure en leur parlant de  « promouvoir la citoyenneté et les valeurs de la République, améliorer les relations entre les jeunes et la police et déconstruire les stéréotypes », tout en leur assurant qu’il s’agissait simplement de faire découvrir  « les métiers et les techniques d’intervention des forces de police aux élèves et qu’il n’y aurait ni arme ni menotte », rapporte une autre enseignante.  

Pas vraiment de quoi rassurer Aurélie :  « Deux classes vont être fermées dans notre établissement à la rentrée prochaine, on manque de temps et de moyens pour s’occuper des élèves en difficulté dans ce quartier populaire. Alors, annuler des cours pour organiser ce genre de choses me paraît absurde. »

Des élèves divisés en deux groupes, selon qu’ils déclarent aimer ou pas la police

Du coté des parents, l’annonce de cette action suscite peu de réactions.  « Cette après-midi découverte était estampillée “ parcours citoyen ”  et le but affiché était de “ ​​​​​​​créer du lien entre la population et les policiers locaux ”​​​​​​​ . Sur le principe cela ne m’a pas gênée », témoigne Sabine*, la mère d’une élève de 5 e.

Le mardi 21 au soir, écoutant le récit que lui en fait sa fille, elle n’en croit pas ses oreilles :  « Clémentine* m’a raconté que les élèves avaient été questionnés par des policiers pour savoir s’ils aimaient ou pas la police, puis séparés en deux groupes en fonction de leur réponse. Elle, qui avait été très choquée par la mort par tir policier d’un homme dans sa voiture, juste à côté de chez nous, était dans le groupe qui n’appréciait pas la police. Elle a évoqué cette affaire avec celui qui animait l’atelier, qui lui a répondu qu’il s’agissait d’un cas de légitime défense (l’enquête est encore en cours, NDLR) . Un de ses camarades a évoqué des violences policières lors des récentes manifestation et dont il avait vu les images. Il lui a été répondu que les personnes qui avait pris des coups étaient au mauvais endroit et n’avaient rien à y faire... ».

Mobilisations retraites. Violences policières : ces vidéos accablantes

Sur les réseaux sociaux, d’autres parent s’émeuvent, photos à l’appui, d’avoir vu leurs enfants tester les techniques de palpation, d’interpellation et de menottage, tirer avec des pistolets laser, manier des matraques ou crapahuter harnachés comme des Robocop. 

« Entre un atelier sur le tri des déchets et une séance d’escalade, on leur a appris à faire une clé pour immobiliser quelqu’un et à utiliser une arme. C’était tout à fait inapproprié. Il y a d’autres façons d’aborder le travail de la police que sous l’angle physique et répressif », s’indigne Maria Melchor, représentante (FCPE) des parents d’élèves, dont l’enfant a également participé aux ateliers.

Au nom de sa fédération, elle a déjà envoyé des courriers de protestation à la direction du collège et à la mairie du 12 e arrondissement. Elle va également  « interpeller le rectorat, notamment pour savoir pourquoi Raid Aventure est agréée par l’Éducation nationale. »

Effectivement, les actions de cette association (qui mène aussi des ateliers de « formation » dans le cadre du Service national universel) en direction des écoliers, collégiens et lycéens se multiplient dans l’Hexagone et outre-mer.

Entre janvier et mars 2023, une quarantaine d’actions en direction d’un public scolaire ont été programmées. Celles du dispositif Prox’Aventure sont installées dans un lieu public, proche des écoles ou collèges, où les enseignants accompagnent les élèves (comme ce 21 mars dans le 12 e). Quand il s’agit de lycées, les policiers de Raid Aventure interviennent au sein même des établissements.

Une association sponsorisée par des marchands d’armes

Financée par les ministères de l’Éducation nationale et de la jeunesse, de l’Intérieur, de la Justice et des Armées, subventionnée notamment par le Conseil régional d’Île-de-France mais aussi par la police nationale et sa fédération sportive (la FSPN), l’association basée à Dreux est aussi appuyée par des sponsors privés, comme le groupe Dassault ou encore  GK pro, qui commercialise des Flash-balls, grenades lacrymogènes et tasers, entre autres équipements à destination de la police. Un matériel dont le très médiatique président fondateur de l’association, Bruno Pomart, ex-policier du Raid, n’hésite pas à promouvoir publiquement l’usage.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Ainsi en 2020, sur la chaîne RMC, il militait pour que toutes les polices municipales soient armées de Taser, s’inquiétait de l’interdiction des grenades de dispersion GLI-F4, et louait l’emploi du LBD (lanceur de balles de défense) dans le maintien de l’ordre. Sur LCI, CNEWS et BFM TV, où il intervient régulièrement comme consultant, il nie systématiquement l’existence de toute violence policière. Il fustige dans une tribune «  Le fantasme d’une police blanche, raciste et violente [qui] n’existe pas en France » . Un texte qui voisine, sur le site de Raid Aventure, avec d’autres du même acabit, et même un hommage sirupeux à  « l’humaniste » Serge Dassault.

Une après-midi facturée 1 000 euros par Raid Aventure

« Les policiers bénévoles que nous avons rencontrés pour préparer cette journée sont des gens très biens, qui savent y faire avec les enfants. Raid Aventure existe depuis 25 ans, et fait des dizaines d’intervention par an auprès d’élèves, avec l’aval de l’Éducation nationale, à la demande de municipalités de droite comme de gauche, cela ne pose jamais de problème, défend Pierrick Paris, adjoint en charge de la sécurité à la maire du 12 e arrondissement et initiateur de cette opération.  On très loin d’une entreprise d’embrigadement ou de propagande policière. Les intervenants ont au contraire invité les enfants à discuter de la police entre eux. » 

Regrettant d’avoir vu circuler sur les réseaux sociaux des images d’enfants portant des pistolets lasers et des tenues ressemblant à des équipements de combats, l’élu socialiste concède que  « si c’était à refaire, je demanderais que certains ateliers soient supprimés ».

Il reconnaît également que «  dans le contexte actuel de manifestations, qui ont donné lieu à des exactions policières dont les images ont été largement diffusées, le calendrier d’une telle opération n’était peut-être pas opportun. » 

Mais pour Pierrick Paris, cette après-midi facturée 1 000 euros par Raid Aventure reste un succès :  « Tous les enfants étaient contents d’avoir participé à ces ateliers ludiques, sportifs et citoyens et ont adoré jouer le rôle de policiers », assure-t-il.

Une « erreur » reconnue, mais non suivie d’effets

« Ce n’est pas la bonne méthode, lui répond Nicolas Bonnet-Oulaldj, conseiller (PCF) de Paris et élu en charge des sports dans le 12 e arrondissement.  Pour faire du sport, les élèves ont des profs d’EPS. Quant à leur relation avec la police, elle passe par un véritable dialogue avec des policiers en fonction, qui peuvent leur expliquer la criminalité engendrée par le trafic de drogue, la manière dont ils enquêtent, répondre à leurs interrogations ou leur vécu concernant les méthodes policières dans un quartier populaire. Avec Raid Aventure, on est uniquement sur la démonstration du volet opérationnel et il y a un côté très paternaliste. » 

L’élu communiste se dit également  « outré que cette opération n’ait jamais été évoquée au conseil d’administration du collège Tillion (où il siège, NDLR)  et qu’une rue piétonne ait été privatisée pour son déroulement, en y installant des bannières publicitaires de Raid Aventure et des marchands d’arme qui sponsorisent l’association ».

La multiplication des protestations parviendra-t-elle aux oreilles du rectorat ? Une telle association cessera-t-elle ses activités après des enfants ? Rien n’est moins sûr.

Après que les mêmes ateliers de menottage entre élèves, de manipulation de matraques et de pistolets lasers ont été organisés fin septembre 2022 dans les écoles de leurs enfants, une délégation de parents des écoles Langevin, Sorano et Balzac à Saint Denis (Seine-Saint-Denis), avait été reçue par un inspecteur de l’Éducation nationale le 17 novembre 2022

À l’issue de la rencontre, le représentant FCPE de l’école Langevin avait même évoqué un  « soulagement général » après que l’inspecteur avait  « reconnu qu’une erreur avait été commise » et  « qu’il avait manqué de vigilance ».

Parallèlement, un message reconnaissant « le caractère inadapté des activités proposées aux enfants par raid Aventure » avait aussi été envoyé à l’Humanité par le rectorat. Apparemment, cet acte de contrition n’a pas été suivi d’effets, puisque l’Éducation nationale continue à accueillir Raid Aventure à bras ouverts.

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »

Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.

« On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?

Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.

Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.

Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.

L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.

Comment expliquer cette inversion récente ? Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.

Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.

Comment décrire le loisir ? Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…

« Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort… Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.

Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.

Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ? Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.

Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.

Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.

Quelle est la différence entre culture et divertissement ? Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »

Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.

Si tout est culture, alors la culture n’est rien.

Quel effet ont les écrans ? Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.

Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ? Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…

Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ? Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.

Quelle juste place donner aux loisirs ? Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.

La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.

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Valeurs Actuelles

Eugénisme, contraception, révolution sexuelle : les trois victoires du transhumanisme

Avec le vote, ce mardi 15 à l’Assemblée, du projet de loi bioéthique, le progressisme remporte une victoire décisive, et peut-être finale, dans le combat qu’il mène depuis deux siècles contre l’anthropologie chrétienne.

Au-delà de sa mesure phare – la « PMA pour toutes » –, le projet de loi relative à la bioéthique introduit une série de ruptures plus fondamentales encore que celle-ci : il sépare totalement la procréation de la sexualité par l’introduction de la PMA non-thérapeutique ; il rend indépendant de l’âge la faculté de procréer par la légalisation de l’autoconservation des gamètes ; il encourage l’eugénisme par l’extension du diagnostic prénatal et préimplantatoire ; il libéralise l’exploitation et la modification génétique des embryons humains ; il favorise l’avortement par la suppression du délai de réflexion et de l’autorisation parentale pour les mineurs ; il supprime la frontière entre l’homme et l’animal par l’autorisation de la greffe de cellules humaines sur des embryons animaux ; il substitue la volonté à la biologie comme fondement de la filiation.

C’est comme si la digue bioéthique s’effondrait sous nos yeux, emportée par la perspective progressiste qui anime la majorité parlementaire.

La suppression brutale des protections et des interdits patiemment posés par les précédentes lois laisse sans voix. C’est comme si la digue bioéthique s’effondrait sous nos yeux, emportée par la perspective progressiste qui anime la majorité parlementaire. Aussi est-il nécessaire, pour comprendre la philosophie qui sous-tend ce projet de loi et en donne la cohérence, de revenir aux racines même de ce progressisme-scientiste, que l’on nomme aujourd’hui transhumanisme et dans le sillage duquel s’inscrit le député Jean-Louis Touraine, rapporteur de la loi, par ailleurs militant actif de la GPA et de l’euthanasie.

À cet égard, il importe de bien saisir que l’ensemble de ces mesures participent d’un vaste projet de transformation de l’homme qui a des racines profondes dans la pensée des Lumières, en particulier chez Condorcet qui croyait « qu’il n’a été marqué aucun terme au perfectionnement des facultés humaines » et que « la perfectibilité de l’homme est réellement indéfinie » (1795). Ce progressisme a trouvé, dans l’extrapolation de la théorie de Darwin, les bases scientifiques de sa vision philosophique du destin de l’humanité, et ce faisant une nouvelle morale. Selon cette vision, l’homme est un être spirituel (c’est-à-dire doté d’intelligence et de volonté) dont la conscience serait issue de la vie, et la vie de la matière. L’homme serait ainsi un mutant engagé dans un processus constant d’évolution – et d’élévation – par émancipation de la matière inerte puis de la vie animale, pour atteindre une forme de vie consciente, une vie « humaine ». Notre humanité ne serait ainsi pas figée en un état donné, naturel, mais progresserait à mesure que se poursuit le processus de domination de la matière, lequel culmine dans la domination de la volonté individuelle sur son propre corps. Le progrès, comme processus de spiritualisation, devient ainsi la condition et la mesure de notre humanité. Le corps, ce faisant, est dévalorisé, ramené à de la simple matière animale ; et la vie n’est plus qu’un matériau. Cela explique bien sûr l’eugénisme, mais aussi la valorisation contemporaine des diverses formes de sexualité non-fécondantes. Car ces formes de sexualité prouvent que, même dans cet aspect particulièrement animal de notre être, l’esprit individuel est capable d’échapper au donné naturel, de le transcender. Moins animales, ces sexualités seraient donc plus humaines.

L’eugénisme et la sexualité sont ainsi intimement liés. Ils le sont aussi en ce que la maîtrise de la sexualité est une condition et un outil de l’eugénisme. A travers la maîtrise de la sexualité, c’est celle de la procréation, et plus encore celle de la « vie » qui est recherchée. Car la maîtrise de la vie est une forme achevée de domination de notre intelligence, non seulement sur notre corps naturel, mais sur le processus global d’évolution de l’humanité. Seule la maîtrise biologique de la vie permettrait à l’homme d’œuvrer consciemment à la poursuite et à l’accélération du progrès de l’évolution de l’espèce humaine. C’est là le programme du transhumanisme ; il a été progressivement mis en œuvre à mesure que les technologies lui ne donnent les moyens.

Le corps, ce faisant, est dévalorisé, ramené à de la simple matière animale ; et la vie n’est plus qu’un matériau.

L’eugénisme et la sexualité sont ainsi intimement liés. Ils le sont aussi en ce que la maîtrise de la sexualité est une condition et un outil de l’eugénisme. A travers la maîtrise de la sexualité, c’est celle de la procréation, et plus encore celle de la « vie » qui est recherchée. Car la maîtrise de la vie est une forme achevée de domination de notre intelligence, non seulement sur notre corps naturel, mais sur le processus global d’évolution de l’humanité. Seule la maîtrise biologique de la vie permettrait à l’homme d’œuvrer consciemment à la poursuite et à l’accélération du progrès de l’évolution de l’espèce humaine. C’est là le programme du transhumanisme ; il a été progressivement mis en œuvre à mesure que les technologies lui ne donnent les moyens.

Dans une première étape, avant la découverte de l’ADN (1953), ce programme a d’abord porté sur l’espèce humaine et les races et eut pour nom eugénisme. Ses promoteurs les plus radicaux sont tous issus du milieu de la libre-pensée et de la franc-maçonnerie. En Angleterre, le philosophe Herbert Spencer ajoute à la loi générale de l’évolution celle de la « survie du plus apte » (1864). Il estime que la concurrence entre personnes, sociétés et races est le moyen par lequel la sélection naturelle s’opère au sein de l’espèce humaine en assurant l’élimination des plus faibles et le triomphe des plus aptes, et ce faisant, le progrès. Son œuvre est complétée par celle de Thomas Huxley – le grand père de Julian et de Aldous – qui développe toute une philosophie moniste autour de l’évolutionnisme. Il est accompagné dans cet effort par le biologiste allemand Ernst Haeckel, eugéniste radical, favorable au suicide et à l’euthanasie. Haeckel fut l’un des membres les plus éminents de la Fédération Internationale de la Libre Pensée, ainsi que de la Ligue pangermaniste et de la Société allemande d’hygiène raciale qui contribuèrent toutes deux significativement à la doctrine nazie.

En France, l’eugénisme radical a été introduit en 1862 par Clémence Royer, fondatrice de l’obédience maçonnique Droit humain. Elle fait précéder sa traduction de L’origine des espèces de Darwin par une diatribe progressiste dénonçant les « représentants déchus ou dégénérés de l’espèce ». Elle est suivie notamment par Paul Robin, proche de Bakounine et de Ferdinand Buisson, qui fonde en 1896 une Ligue pour la Régénération humaine dont l’objet est de promouvoir la contraception, l’avortement et la liberté sexuelle. Eugéniste, il souhaite ainsi œuvrer à l’émergence d’une « nouvelle race, scientifiquement tant améliorée » que disparaîtraient devant elle tous les « résidus d’une fausse civilisation ». Pour lui, le respect « de la chasteté, de la pureté, est le dernier lambeau le plus résistant à la destruction des doctrines métaphysiques qui ont toujours opprimé les humains ». Charles Richet, prix Nobel de médecine en 1913 et vice-président de la Société française d’eugénisme, préconise « l’élimination des races inférieures » et « des anormaux ». Les exemples pourraient être multipliés. Tous sont convaincus d’avoir découvert la vérité du progrès humain et détestent le christianisme, dont ils dénoncent (avec Nietzsche) le caractère antinaturel de la charité envers les faibles.

Les mouvements néomalthusiens et eugénistes ont rapidement compris que leur programme ne pourrait être mis efficacement en œuvre qu’à la condition de séparer la sexualité et la procréation, si possible (mais pas nécessairement) avec le consentement des personnes concernées. Margaret Sanger, la fondatrice du Planning familial, le dit très clairement en 1922 : « aucun espoir de progrès n’est possible tant que l’on n’atteint pas une nouvelle conception du sexe, qui ne soit pas simplement un acte procréatif, une nécessité biologique pour la perpétuation de la race, mais un mode d’expression psychique et spirituelle. » Le contrôle de la procréation a donc bien une double finalité. Elle vise d’une part à « prévenir la naissance de ceux qui transmettrait leur imbécillité à leur descendance » (finalité eugénique) ; mais elle est aussi, et même « d’abord un instrument de libération et de développement humain » (finalité spirituelle). Pour elle, « par le sexe, l’humanité peut atteindre la plus grande illumination spirituelle qui va transformer le monde, qui va illuminer l’unique chemin vers un paradis terrestre ».

Les mouvements néomalthusiens et eugénistes ont rapidement compris que leur programme ne pourrait être mis efficacement en œuvre qu’à la condition de séparer la sexualité et la procréation

Julian Huxley, frère d’Aldous et premier directeur de l’Unesco, milite également pour la diffusion de la contraception et de l’avortement comme moyens de limitation des naissances des êtres « inférieurs ». Mais il va plus loin, en recommandant d’agir non plus seulement sur la sexualité (en la stérilisant), mais aussi sur la procréation (en la sélectionnant). Pour lui, « toutes sortes de possibilités pourraient émerger » si la société adoptait le système recommandé par Hermann Müller consistant à « séparer les deux fonctions de la sexualité et de la reproduction » et d’utiliser pour la procréation les gamètes de « quelques mâles hautement doués ». Cette séparation améliorerait non seulement la race humaine, mais rendrait les relations sociales plus altruistes, car moins marquées par la concurrence sexuelle, à l’instar des sociétés de fourmis ou d’abeilles. Hermann Muller, prix Nobel en 1946, fut le premier à proposer la création d’une banque de sperme dans le but de collecter et de diffuser les semences d’hommes supérieurs. Il proposa à Staline en 1936 d’y contribuer et de l’employer pour régénérer la population de l’URSS.

Le lien explicite entre eugénisme et révolution sexuelle apparaît encore clairement dans la fondation en 1928 de « La Ligue mondiale pour la réforme sexuelle » qui milite à la fois pour la contraception, l’eugénisme, et l’acceptation « des personnes sexuellement anormales ». Margaret Sanger, les héritiers de Paul Robin, ou encore Julian Huxley figurent parmi ses membres et soutiens. Le même groupe de personnes s’engage peu après dans la fondation de mouvements œuvrant à la légalisation de l’euthanasie. La plupart sont issus des rangs des sociétés eugénistes ; ils sont mus par la même volonté de dominer la vie.

Le lien explicite entre eugénisme et révolution sexuelle apparaît encore clairement dans la fondation en 1928 de « La Ligue mondiale pour la réforme sexuelle » qui milite à la fois pour la contraception, l’eugénisme, et l’acceptation « des personnes sexuellement anormales ».

Au-delà de la séparation de la sexualité de la procréation (par la contraception), puis de celle de la procréation de la sexualité (la première fécondation in vitro de lapines est réalisée en 1934), un troisième degré de séparation est encore possible : celle de la gestation d’avec le corps. Elle a été conçue en 1923 par le généticien britannique J. B. S. Haldane qui envisage la gestation par utérus artificiel, et la nomme « ectogénèse ». Cette troisième étape n’est pas été réalisée à ce jour, mais elle est déjà préparée dans des laboratoires, et plus encore par la diffusion de sa forme « artisanale » qu’est la gestation par autrui.

Julian Huxley, J. B. S. Haldane et Hermann Muller se connaissaient bien pour avoir notamment cosigné en 1939 un « manifeste des généticiens » recommandant aux gouvernements d’adopter « une sorte d’encadrement conscient de la sélection » pour rendre possible une amélioration génétique des générations futures. Julian Huxley a donné un nom à cette vision prométhéenne de l’humanité, il l’a appelée « transhumanisme » et l’a déclarée « religion de l’avenir », à l’époque même où il présidait à la fondation de l’Union internationale humaniste et éthique. Aldous Huxley, le frère de Julian et le petit fils de Thomas, était donc bien placé pour comprendre cette vision, et l’exposer dans le Meilleur des mondes. Il n’a pas eu besoin d’inventer le contenu du livre, il lui a suffi d’écouter ses proches.

Ces grandes figures ont eu, depuis lors, des héritiers, que l’on retrouve en France principalement au sein de la tradition maçonnique. Ils ont notamment pour nom Pierre Simon, Henri Caillavet ou Jean-Louis Touraine et ne font, pour l’essentiel, que répéter et tenter d’appliquer un projet déjà ancien. Ils ont milité pour la légalisation de la contraception, de l’avortement, de l’euthanasie, de la GPA. Quant à l’eugénisme, il a gagné en efficacité en devenant libéral et sophistiqué ; mais sa forme primaire transparaît encore parfois, comme lorsque Henri Caillavet déclara en 2001 que « permettre à un enfant handicapé de venir au monde est une faute parentale et peut-être même le témoignage d’un égoïsme démesuré ». Pour Pierre Simon, comme pour Jean-Louis Touraine, le point de « basculement anthropologique » a été l’acceptation de la première séparation entre la sexualité et la procréation, c’est-à-dire de la contraception. « Tout le reste, dit ce dernier, n’est que conséquence ».

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Marseille-Provence 2013 : il y a dix ans, la cité phocéenne devenait la capitale européenne de la Culture

Le 12 janvier 2013, Marseille et la Provence devenaient la capitale européenne de la culture. Vingt-huit ans après la création de l’événement et après Paris en 1989, Avignon en 2000 et Lille en 2004, cette manifestation culturelle revenait en France, en Provence et à Marseille. Cette désignation, survenue en septembre 2008, a permis à la deuxième ville de France d’entreprendre de grands projets et de se débarrasser de son image de ville infréquentable. Les efforts entrepris pour être à la hauteur de ce rendez-vous ont été considérables. La cité phocéenne a eu un peu moins de 5 ans pour se transformer et elle l’a fait. Le chantier était long et audacieux. Un bateau amiral en est fièrement sorti. Il a paradé çà et là durant 12 mois.

Pendant une année, plus de 500 manifestations culturelles se sont succédé sur les bords de la Méditerranée. Parmi les plus emblématiques, des expositions de qualité comme Ici, ailleurs, une sélection d’œuvres d’une quarantaine d’artistes issus du pourtour méditerranéen à la Friche de la Belle de Mai, Le noir et le bleu, un rêve méditerranéen au MuCem mais aussi de nombreux spectacles vivants ou de rue avec en figure de proue le Cirque en capitale et ses 200 représentations, la TransHumance réunissant plusieurs milliers de personnes et d’animaux dans les rues de la cité phocéenne et autres Août en danse, Mix Up et Opéra Slam. Des animations plébiscitées sur l’instant mais peu nombreuses à avoir survécu et à être parvenues à se faire une place durable dans le paysage culturel marseillais. Celles qui ont émergé, en revanche, l’ont fait avec brio. Le meilleur exemple étant celui des arts du cirque avec la création de la Biennale du cirque (BIAC), « une référence, en pointe pour le cirque contemporain », selon Guy Carrara, le co-directeur d’Archaos, la compagnie qui a créé la BIAC. C’est aussi le cas de plusieurs lieux culturels comme le Frac (Fond régional d’art contemporain), le MaMo, le centre d’exposition de la Cité Radieuse, le Silo, un ancien bâtiment industriel aménagé en salle de spectacle qui accueille concerts, one-man-shows, ballets et pièces de théâtre quotidiennement, le Château Borély qui après une très belle restauration héberge le musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode, ou celui de la Buzine, devenu le siège de la Cité du cinéma. Tous ces sites qui ont été largement dépoussiérés pour accueillir diverses expositions à l’occasion de cette année spéciale conservent aujourd’hui tous ses bienfaits. Grâce à l’événement, ils ont trouvé ou retrouvé une vocation et de leur superbe.

Une évolution structurelle

Tout comme l’ensemble de la ville car si la capitale de la culture a logiquement eu des bienfaits sur le plan culturel, elle en a aussi eu pour l’architecture et l’urbanisme. « On avait beaucoup de projets dans les cartons et MP2013 a permis de les déclencher », explique Rémy Marciano, architecte marseillais et professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille. Il ajoute : « Ça a confirmé le potentiel de Marseille à produire une architecture locale et forte. Ça a été un point de départ ». Parmi les bâtiments sortis de terre à l’occasion de la manifestation culturelle, deux ont vu le jour sur l’esplanade du J4. Il s’agit de la Villa Méditerranée et du MuCem. Le premier, propriété du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, a été imaginé par l’architecte italien Stefano Boeri. S’il s’agit d’une prouesse architecturale avec son avancée en porte-à-faux de 40 mètres de long s’élevant à 19 mètres au-dessus d’un bassin de 2 000 m3, cela n’a pas suffit à le rendre populaire. Le bâtiment, en 2013 comme les années suivantes, a été montré du doigt par bon nombre de Marseillais pour son inutilité. Rémy Marciano reconnaît qu’à sa construction, sa fonction n’était pas bien définie : « Il y a eu un flottement sur la programmation et sur l’usage ». Durant près de 10 ans, l’édifice régional, destiné originellement à accueillir des conférences, des réunions et des expositions, n’était en quelque sorte qu’une coquille vide. Depuis juin 2022, ce n’est plus le cas. Le bâtiment a changé de vocation pour abriter le musée Cosquer Méditerranée comprenant une reconstitution de la Grotte Cosquer, une grotte paléolithique découverte en 1991 par le plongeur Henri Cosquer dans la calanque de la Triperie. Une reconversion réussie puisque la Villa Méditerranée ne désemplit plus. 400 000 visiteurs y sont attendus chaque année. Le succès a été long à se dessiner mais il est bel et bien au rendez-vous.

Celui, en revanche, qui n’aura pas dû attendre pour se faire une place, c’est son voisin, le MuCem. Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, œuvre de Rudy Ricciotti et qualifié de « bâtiment identitaire » par le professeur d’architecture, a très rapidement conquis le cœur des Marseillais. Sa  façade en résille de béton n’a laissé personne indifférent. Pas moins que la passerelle de 130 mètres de long qui le relie au Fort Saint-Jean, lui aussi rénové pour l’occasion, et permet à l’ensemble de redoubler d’intérêt. En témoignent les 550 000 visiteurs en moyenne reçus chaque année. Autre grande réussite directement liée à MP2013, la rénovation du Vieux-Port. Avec elle, le cœur de la ville a totalement changé de physionomie. Anciennement très encombré par les voitures et grisonnant, il se pare désormais de belles pierres dans des tons clairs et offre de grands espaces piétonniers. L’ombrière créée par Norman Foster, en plus d’apporter un peu de fraîcheur, lui donne également un caractère singulier. Là encore, l’événement culturel a eu de nombreux bienfaits et a donné une belle impulsion à la ville en matière de rénovation urbaine. Les efforts menés sur le Vieux-Port ont été étendus à l’hyper centre et les rues environnantes ont été réhabilitées ou sont en cours de réhabilitation. Le grand échec de MP2013, à savoir la très onéreuse rénovation du hangar portuaire du J1, fermé au public depuis la fin de l’exposition consacrée au Corbusier, mis à part, l’événement a été très bénéfique pour la structure et l’architecture de la deuxième ville de France.

Enfin, le secteur à avoir su tirer profit de ce sommet culturel  est incontestablement le tourisme. Avant 2013, Marseille était une ville peu fréquentée par les touristes qu’ils soient internationaux, nationaux, régionaux ou professionnels. Son image n’était pas bonne et la ville n’était pas pensée pour accueillir des visiteurs extérieurs. Le métro fermait ses portes à 21 heures ce qui limitait fortement les déplacements tardifs comme les transferts de la Gare Saint-Charles aux hôtels du centre ville et les centres de congrès comme les lieux d’intérêts n’étaient pas fléchés rendant le parcours des non initiés pour le moins difficile. Pour Maxime Tissot, directeur de l’office du tourisme de Marseille, l’année 2013 a permis une prise de conscience collective et a marqué le début d’une nouvelle ère touristique : « On a ouvert cette ville et on a arrêté d’être uniquement entre nous. C’était un événement structurant qui a énormément apporté car il a permis à Marseille de changer de dimension ». En effet, cette année spéciale a donné un nouvel élan à la cité phocéenne. Marseille a changé d’image. Elle est passée de ville infréquentable à ville attractive. Et, comme le dit le directeur de l’office du tourisme : « Le soufflé n’est pas retombé ». Mieux, il a continué à monter. Marseille est aujourd’hui dans le top 50 des destinations de tourisme d’affaires et reçoit plus de 5 millions de visiteurs chaque année contre 4 millions en 2012. Grâce à Marseille- Provence 2013, la cité phocéenne est véritablement devenue une ville touristique. L’offre culturelle y est plus importante qu’elle ne l’a jamais été et les infrastructures sont désormais adaptées aux besoins. De bonnes choses  pour les différents événements qui attendent la ville dans les mois à venir. L’expérience capitale de la culture  servira sans aucun doute à faire de la Coupe du Monde de Rugby, de la venue du Pape François, de l’arrivée de la flamme olympique et bien sûr de l’accueil des épreuves de voile des Jeux Olympiques 2024 des succès. Les retombées devraient une nouvelle fois être très positives. La navire Marseillais tient le cap.

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Client mystère : l’horreur économique

Le narrateur file à toute berzingue dans les rues de Lille. Un cube sur le dos, il fait partie d’une armée d’ombres livrant sushis, burgers, wraps et autres. Sur son vélo à pignon fixe, il pédale prestissimo pour respecter les cadences infernales. Jusqu’à l’inéluctable accident : « La quattro formaggi gisait […] , encore fumante, décomposée en lambeaux. C’est l’image de cette pizza lacérée en vrac qui s’est gravée dans mon souvenir, curieusement. Les traînées filandreuses de mozzarella sur le bitume jonché de tomates concassées, la base de pâte déformée, oblongue, les ricochets de gorgonzola en monticules épars innervés de tranchées bleues, les câpres explosées façon puzzle et les olives éparpillées en étoile », écrit Mathieu Lauverjat.

Le corps contusionné, le damné de la route, son avenir irrémédiablement compromis par un impitoyable algorithme – qui le sanctionnerait, une fois rétabli, en le cantonnant aux courses les moins rémunératrices -, décide de changer de voie, découvrant par hasard le métier de client mystère. Véritable homme invisible au service d’une entreprise, il teste la qualité et le bon fonctionnement de différents services, évaluant les employés. Sa première tâche consiste à contrôler la mise en place d’un liquide vaisselle « combinant dégraissage et formule anticalcaire » dans les rayons d’un supermarché. Véritable caméléon, il multiplie les missions ; un jour, jeune célibataire fortuné voulant acheter une berline, un autre, amant en quête de lingerie pour un cinq-à-sept… Recruté par PMGT – pour Profit Motion Gain Turbo -, il prend du galon, sillonnant la France en train afin de vérifier la conformité des tenues des contrôleurs, des baris-tas et autres à la charte de l’entreprise. À partir de cet instant, tout va partir en vrille, mais il n’est pas question de déflorer une intrigue s’achevant, et c’est heureux, de manière fort morale.​

« Client mystère » est un grand roman de la contemporanéité, décrivant l’aliénation des travailleurs de la France des oubliés.

Client mystère est un grand roman de la contemporanéité, celle de la périphérie chère à Christophe Guilluy, des Center Parcs et des zones commerciales, décrivant l’aliénation des travailleurs de la France des oubliés. De victime, le “héros” devient bourreau, minuscule et inflexible rouage d’une société de l’évaluation permanente. Joliment contrôlée, la narration de Mathieu Lauverjat – qui connaît visiblement bien son sujet -laisse une large place à la novlangue creuse de l’économie : « Le bench , ouvert nuit et jour, ruisselait d’activités aussi diverses que variées mais toutes dédiées à l’innovation disruptive de PMGT. Développeurs du catalogue d’applications, growth hackers , UX designers , chief product officers ; on est un troupeau de taureaux, clamait Anne-Sophie, et on va tout fracasser. » Glaciale, la manageuse en talons aiguilles est l’un des personnages les moins sympathiques d’un livre qui constitue in fine une réflexion sur le désenchantement et la solitude dans les sociétés occidentales, à l’image des premiers romans d’un certain Michel Houellebecq.

“Client mystère”, de Mathieu Lauverjat, Gallimard, coll. “Scribes” 240 pages, 19,50 €.

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Covid, discutons de tout et surtout des chiffres !

Dans un essai corrosif, Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels, le statisticien Pierre Chaillot déconstruit point par point, chiffres et graphiques à l’appui, le récit officiel cataclysmique qui nous a été conté ces trois dernières années. Mortalité, tests, vaccins, saturation des hôpitaux, essais cliniques… tous les biais statistiques utilisés par les autorités pour jouer opportunément sur les peurs et nous soumettre à l’inacceptable y sont décortiqués.

​Valeurs actuelles. ​Vos ex-collègues de l’Insee décrivent pour l’année 2020 une « mortalité exceptionnelle » (+ 9 %). Comment expliquer que vous n’arriviez pas du tout à cette conclusion alors que vous appartenez à ce même institut d’État ?

Pierre Chaillot. On ne compare jamais des choux et des carottes. Pour calculer un taux de mortalité, il faut prendre en considération plusieurs choses. D’abord, la population augmente et vieillit. En 2020, on bat le record du nombre de décès total. Inexorablement, ce nombre augmentera chaque année pendant au moins vingt ans, le temps que les baby-boomers décèdent. Ensuite, on ne compare jamais une année par rapport à la seule année précédente. Pourquoi ? Parce qu’en démographie, il y a un phénomène que l’on appelle l’effet moisson : certaines années sont marquées par un hiver rude ou une canicule provoquant une augmentation forte des décès. L’année suivante, le nombre de morts diminue. Tout simplement parce que les personnes fragiles et âgées ont déjà été fauchées, comme après la canicule de 2003. On repère des effets moissons environ tous les deux ou trois ans.

​C’est la raison pour laquelle comparer la mortalité de 2020 avec seulement celle de 2019 n’a pas de sens. C’est tout simplement tricher. Et ce n’est d’ailleurs pas la méthodologie habituelle de l’Insee… Lorsque l’on fait son métier de statisticien correctement, que l’on standardise les données, on constate que la mortalité de 2020 est identique à celle de 2015, marquée par un hiver rude et son lot de pathologies saturant les hôpitaux.

​Comment comprendre alors le décalage entre les images de services hospitaliers saturés, diffusées en boucle sur les chaînes d’information, et les chiffres déconcertants de l’ATIH révélant même une sous-utilisation des services hospitaliers en 2020 ?

​Ces chiffres ont été une surprise pour moi ! J’étais persuadé qu’il y avait eu une saturation hospitalière extrêmement forte au moment du premier confinement. En réalité, ce que nous a appris l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), c’est que l’activité Covid pendant cette période ne représentait que 2 % de l’activité… Pis, il manquait 50 % de patients dans les services par rapport à l’activité habituelle ! Cela s’explique en grande partie par les déprogrammations de soins et d’opérations.

​En revanche, il serait faux de dire qu’aucun service n’aurait été saturé. Sitôt la pandémie déclarée, le gouvernement a déclenché le plan Orsan REB, habilitant le 20 février 2020 seulement 38 hôpitaux dits de première ligne sur les 1 500 existant en France, à recevoir des patients estampillés Covid ou à tout le moins en difficulté respiratoire. Fatalement, vous créez un effet entonnoir immédiat ! Il est assez facile d’y envoyer les télés pour faire croire à la saturation de tous les hôpitaux de France.

​Vous reconnaissez malgré tout une surmortalité les premières semaines de la pandémie, le Covid aura quand même été une grande faucheuse !

​Lorsque vous tombiez malade, les consignes du gouvernement étaient claires : restez chez vous, prenez du Doliprane et si votre état empire, appelez le 15 ! On a empêché les médecins de ville de soigner. Alors les gens sont arrivés dans un état lamentable à l’hôpital. Par ailleurs, dès mai 2020, Santé publique France tire la sonnette d’alarme : il manquait 6 000 patients victimes d’AVC ou de crise cardiaque sur la période du confinement par rapport aux données habituelles. Donc, soit on a affaire à un méchant virus qui guérit les AVC et les crises cardiaques, soit on leur a tant fichu la trouille que les personnes victimes d’accidents cardiaques ont eu peur de se rendre à l’hôpital et sont mortes chez eux…

Le rivotril ne doit pourtant surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort​

Quant aux Ehpad, ce qui s’y est passé est absolument scandaleux. On a une surmortalité qui démarre pile au moment de la publication du décret du 23 mars 2020, qui sera rebaptisé décret Rivotril, privilégiant le palliatif. Les ventes de Rivotril augmentent même de 227 % en avril 2020. C’est à cette période que l’AP-HP met en place des groupes d’intervention rapide, permettant à des médecins d’injecter du Rivotril à toute personne âgée présentant de graves difficultés respiratoires, sur la base d’un simple coup de fil et sans prévenir les proches. Il suffit de lire la notice du Vidal pour savoir que ce produit ne doit surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort… Finalement toutes les décisions prises se résument en un mot : l’abandon.

​Une dirigeante de Pfizer a reconnu qu’aucun des essais du laboratoire ne portait sur l’analyse de la transmission. Qu’en est-il des cas graves ? La vaccination empêche-t-elle réellement d’aller à l’hôpital ?

​Quand on analyse les essais cliniques de Pfizer, de Moderna, comme les comptages du ministère de la Santé, aucun ne s’attelle à démontrer que le vaccin protégerait des formes graves. Ils cherchent seulement à prouver que le vaccin protégerait d’un test positif. Dans le cadre des essais, plusieurs indices montrent qu’on testait très peu les vaccinés et systématiquement les non-vaccinés. D’ailleurs, dans les deux essais il y a autant de morts de chaque côté, même plutôt plus du côté des vaccinés chez Pfizer.

la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test

​Il y a des tas de biais utilisables pour démontrer l’efficacité d’un vaccin. D’une part, la mise en place d’un passe sanitaire : ainsi, les vaccinés n’ont plus besoin de faire de test pour accéder aux bistrots et les non-vaccinés sont obligés de se tester. Vous avez donc logiquement des positifs qui apparaissent chez les non-vaccinés. En réalité, la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test. D’autre part, en regardant les chiffres du ministère de la Santé, je me suis aperçu qu’il y avait en plus un problème d’appariement. C’est-à-dire qu’ils ont comparé des données issues de différentes instances. Non seulement, ils n’ont absolument aucune idée du nombre de vaccinés dans la population éligible (selon leurs chiffres, cela varie de 7 à 14 %), mais ils ont fait disparaître la moitié des décès, notamment ceux qui les arrangent, dans une étude censée comptabiliser le nombre de morts estampillés Covid à l’hôpital en juin 2021. J’ai aussitôt refait les calculs et démontré leur “erreur” dans une vidéo devenue virale qui a contraint le gouvernement à un addenda [un ajout d’annexe, NDLR]. Du jamais-vu de mémoire de statisticien !

​Selon vos calculs, il n’y a pas eu de surmortalité en 2020 due au Covid. Qu’avez-vous pu constater en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?

​Il n’y a pas d’hécatombe non plus en 2021, nulle part en Europe. En revanche, en affinant les résultats, on constate des hausses de mortalité suspectes pile au moment des campagnes de vaccination, pour quasi tous les pays et toutes les tranches d’âge. En regardant les données EuroMomo (base européenne de la mortalité), on voit que le nombre de décès des jeunes Européens (tranche d’âge 15-44 ans) est sorti de la moyenne. Ces chiffres sont toujours en ligne, mais il faut savoir les trouver. Le seul constat que l’on peut faire, c’est que les courbes de vaccination et de mortalité se suivent. Mais pour établir un possible lien de causalité, il nous faudrait croiser la date de la vaccination avec celle du décès, données qui existent mais que les autorités refusent de nous livrer malgré nos nombreuses requêtes.

​Pourquoi, malgré les nombreux cas d’effets secondaires renseignés par la pharmacovigilance et dont on sait qu’ils sont sous-estimés (à peine 10 % des cas sont remontés), aucun signal de vigilance, de prudence, voire de simple précaution, ne soit lancé ?

​L’omerta est totale. Depuis le début, nous constatons des records de remontée de pharmacovigilance partout. Il suffi t de regarder les données de l’ANSM en France, du Vaers aux États-Unis, d’EudraVigilance pour l’Europe… Les autorités savent très bien que l’on n’a jamais eu autant d’effets indésirables déclarés pour aucune autre vaccination ! Et qu’ils sont par ailleurs largement sous-estimés tant le questionnaire est long et fastidieux, et qu’il est souvent difficile pour un médecin d’assumer un possible lien entre son geste et la pathologie qu’elle a déclenchée. Puis, lorsqu’une personne décède, il est quand même rare qu’elle fasse sa propre déclaration en pharmacovigilance ! Pourtant, même la dernière étude Epi-Phare montre une augmentation des problèmes cardiaques chez les jeunes.

​Malgré tous ces éléments, il y a une véritable chape de plomb sur ce sujet. Il est interdit de critiquer la vaccination. Comme dans tous les précédents scandales sanitaires touchant les labos, il faudra attendre un certain nombre d’années avant que la vérité n’éclate, défendue par une minorité agissante face à la toute-puissance des labos.

​Vous nous faites replonger dans l’enquête parlementaire du Sénat après la gabegie financière contre l’épidémie de grippe H1N1 en 2009. On y retrouve étonnamment les mêmes ingrédients que pour la crise du Covid. Dix ans plus tard, les décisions prises ont été l’exact inverse de celles préconisées par le Sénat…

​On y retrouve effectivement les mêmes prêcheurs d’apocalypse, comme l’épidémiologiste Neil Ferguson et ses modèles catastrophistes instillant la peur. Lors du H1N1, Ferguson avait prédit au moins 100 000 morts alors que nous avons péniblement atteint les 300… Cela fait trente ans qu’il annonce n’importe quoi et pourtant, les autorités du monde entier continuent de l’écouter. On retrouve la même mécanique conduisant à taxer de “complotiste” toute personne souhaitant prendre part à un débat contradictoire. Le rapport du Sénat pointe aussi largement du doigt les conflits d’intérêts, notamment ceux liant les laboratoires pharmaceutiques et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les décisions ont toujours arrangé les labos.

​Par exemple, au moment du H1N1, l’OMS a changé la définition d’une pandémie : désormais, il ne faut plus un certain nombre de malades et de morts mais l’observation d’un virus pour qu’une pandémie soit déclarée ! De quoi favoriser in fine la vente de vaccins… À l’issue de l’enquête parlementaire, les scientifiques ont préconisé de ne surtout pas vacciner en population générale lorsque le virus sévissait déjà, et nous avons à nouveau fait tout le contraire.

​Pour vous, les cabinets de conseil tels McKinsey sont désormais une des nouvelles pièces maîtresses de « l’escroquerie pandémique ».

​Ce n’est pas tout à fait nouveau. Les cabinets de conseil étaient déjà très présents lors de la crise du H1N1. C’est à partir de Nicolas Sarkozy que l’on commence à avoir une prise de pouvoir de l’extérieur, via des sociétés de ce type, prenant peu à peu le pas sur le Parlement. Mais leur usage s’est exacerbé sous Emmanuel Macron comme l’a dévoilé récemment un rapport du Sénat. Toute la crise sanitaire a été pilotée par des cabinets de conseil, laissant largement le Parlement de côté. Sauf qu’ils ont des accointances très fortes avec “Big Pharma” puisque cette industrie fait partie de leurs clients, mais aussi avec les politiques. C’est ahurissant qu’en toute impunité, Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, a validé la constitutionnalité de lois parfaitement liberticides alors même qu’elles favorisaient le business de son propre fils, Victor, un des directeurs associés de McKinsey ! Combien de politiques pantouflent à l’issue de leur carrière dans ces cabinets en échange de bons procédés ?

​S’exprimer sur le Covid en tenant un discours à contre-courant du récit officiel vous étiquette d’emblée complotiste et fait de vous la cible d’une armée de fact-checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?

​Je n’ai pas fait exprès ! Initialement, j’avais ma chaîne YouTube sur laquelle je “décodais” les chiffres de l’économie. Mais dès janvier 2020, on n’en avait plus que pour le coronavirus tueur, alors je me suis penché sur les chiffres. C’est ainsi que j’ai publié ma première vidéo remettant en perspective les chiffres de mortalité annoncés en Chine et me suis retrouvé au milieu d’une bataille rangée entre des fous furieux qui prédisaient que la population mondiale allait être décimée, et d’autres qui criaient à l’arnaque et alertaient sur les prémisses d’un totalitarisme. Alors j’ai continué à creuser et suis devenu peu à peu la cible des fact-checkers m’accusant de raconter des mensonges avec de vrais chiffres. Faire parler les chiffres est pourtant mon métier : je suis statisticien, formé par l’Insee, en détachement depuis avril 2019. Mes analyses comme mes propos n’engagent en aucun cas l’institut.

​Covid 19, ce que révèlent les chiff res offi ciels : mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge, de Pierre Chaillot, L’Artilleur, 480 pages, 22 €.

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Des dieux dans la cuisine ?

Qu’appelle-t-on penser ? Question bateau de la philosophie, et même son navire amiral, depuis qu’il y a des hommes, et qui pensent qu’ils pensent (et aussi des femmes, puisque la précision générique est désormais de rigueur). Faut-il nous faire un dessin ? On ne demande pas mieux, quand c’est Mme Catherine Meurisse qui s’en charge. Humaine, trop humaine, soit l’auteur au pays des philosophes. Elle entend le mot en son sens le plus large et croque aussi bien Platon et Spinoza que Darwin ou Proust, les penseurs et les professeurs que les écrivains et les mythes : Ulysse et Dom Juan et même les “singes de la sagesse”. Socrate pour commencer fait les frais de sa maïeutique : la mythologie dévorée par ses deux premières syllabes. Cet âge (le nôtre) est sans pitié.

On connaît l’adage, que se plaisait à citer Hegel, et qui aurait été inventé par une femme : “Il n’y a pas de grand homme pour son valet de chambre. ” Il suppose qu’il n’y a pas de grand homme non plus pour sa femme, ni même peut-être d’homme tout court. Un philosophe (que nous ne dénoncerons pas) a inventé, sans doute un soir de mauvaise humeur, la catégorie du “sordido-pratique”, soit la réduction au plus trivial, qui serait une fatalité féminine. Le réductionnisme (la fameuse catégorie du “ne… que” – “ce n’est que… ” – dont parlait Simone Weil) est la mort de la pensée, et le tombeau de la philosophie.

Simone Weil en boîte de conserve

Ici, pas de tombeau ; la philosophie est bien vivante et Mme Meurisse l’illustre en la satirisant. Elle joue des préjugés à la mode et des préventions en vigueur et c’est à ce nouveau tribunal de la critique qu’elle convoque les grands noms de jadis ou de naguère. Des citations des auteurs sont mises en situation dans les circonstances de la vie, collective ou singulière, et c’est ainsi que Simone Weil, que nous évoquions, a les cruels honneurs de l’album : elle rappelle les conditions d’un « travail non servile » sans remarquer qu’elle est prise dans une chaîne de fabrication où elle finit en boîte de conserve. De même Héraclite, empoisonné dans le fleuve où il se baigne, que le cours de l’histoire transforme en cloaque ; ou Hegel, prenant au mot son Esthétique et canonisant œuvre d’art n’importe quelle « mauvaise idée qui [lui] passe par la tête » ; ou encore Aristote, qui fait de la logique l’arme disruptive de la publicité… Si la leçon de l’album est amère, c’est son talent lui-même qui en est cause : le monde que nous dessine Mme Catherine Meurisse, d’un crayon si incisif, est-il encore habitable pour les philosophes ?

On rêve d’une suite avec d’autres patients : Leibniz et ses monades « sans portes ni fenêtres » (on demande à voir), Gödel et ses théorèmes d’incomplétude aux innombrables applications, Guillaume d’Occam et son fameux rasoir à couper tout ce qui dépasse dans la création, Abélard, le Bernard-Henri Lévy du XIIe siècle (mais Bernard-Henri Lévy finit mieux), Weininger, le théoricien de la guerre des sexes, furieusement d’actualité par les temps qui courent, ou encore Unamuno et son féminisme transcendantal (on peut même, pour n’être pas taxé d’étroitesse occidentale, songer à Panini, le théoricien de la grammaire sanskrite, ne fût-ce que pour le délivrer de sa postérité boulangère)…

“Humaine, trop humaine”, de Catherine Meurisse, Dargaud, 96 pages, 22 €.

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L'Humanité

Indigne

Billet

Maurice Ulrich

Voitures de la gendarmerie en flammes, 35 blessés… À la une du Parisien Dimanche le titre, « Inacceptable », exprime sans doute la stupeur que l’on peut éprouver face à ce qui s’est passé samedi à Sainte-Soline devant, écrit le journal, « des milliers de manifestants pacifiques ». Mais Nicolas Charbonneau, le directeur de la rédaction, ne se retient pas : « Ce qui s’est passé est effrayant et doit interpeller chaque républicain à l’heure où certains élus restent honteusement silencieux et jouent les apprentis sorciers qui appellent la rue à prendre le pouvoir. » C’est énorme comme une méga-bassine mais il continue, « Quand des élus invitent à passer outre les institutions pour arriver au pouvoir, d’autres se réjouissent en silence », et quelques-uns tentent « d’expliquer, voire de justifier l’inacceptable ». L’amalgame entre « certains élus » et l’ultraviolence de groupuscules, avec la claire volonté de discréditer les luttes en cours, est non seulement inacceptable, il est indigne et déshonore son auteur.

le billet de Maurice Ulrich
Valeurs Actuelles

Montres Yema, toujours et partout

La saga Yema est née sur une terre d’exil. Celui de l’horloger genevois Laurent Mégevand, coupable pour les autorités helvètes de 1793 d’avoir épousé les idéaux de la Révolution française. Banni, il s’installe de l’autre côté de la frontière, à Besançon, avec 80 confrères accusés des mêmes sympathies révolutionnaires. Faisant ainsi de la “ville d’or” la capitale de la montre française — titre qui lui sera attribué en 1860.

Il s’imposait donc que quatre-vingt-huit ans plus tard, en 1948, Henry Louis Belmont, de son vrai nom Henri Blum, sorti major de l’École d’horlogerie, fondât dans la capitale franc-comtoise la manufacture qui nous intéresse aujourd’hui. Ses premiers chronomètres sortent des ateliers après quatre ans de travail. Un an plus tard, la manufacture est l’une des premières à proposer des “plongeuses” étanches jusqu’à 200 mètres.

Du fond des mers aux profondeurs de l’espace

Depuis, les maisons horlogères de Besançon ont connu le meilleur comme le pire, de la “marche pour Lip”, qui réunit, en septembre 1973, dans la ville morte plus de 100 000 manifestants, à la révolution du quartz. Mais, malgré les aléas, après un passage dans le giron du japonais Seiko suivi d’un retour sur la terre de France, à Morteau, Yema a tenu bon.

Mieux que ça : Yema est allé partout ! Sur l’eau, pendant la Route du Rhum en tant que chronométreur officiel ; sous l’eau, avec les plongeurs de la Marine nationale ; au pôle Nord avec l’explorateur Jean-Louis Étienne ; sur les circuits automobiles, au poignet de figures mythiques des sports mécaniques comme Mario Andretti ; dans le ciel avec l’armée de l’Air et jusque dans l’espace avec Patrick Baudry à bord de la navette Discovery ou, plus récemment, dans le cadre de la préparation des missions spatiales de Thomas Pesquet.

Partout, on vous dit ! Pour accompagner dans leurs passions tous ceux qui réalisent des exploits dans des conditions extrêmes comme en témoigne le slogan de la maison : “L’heure des héros”.

Navygraf, Rallygraf, Flygraf, Wristmaster Traveller… autant d’appellations qui permettront à chacun de trouver le garde-temps qui lui convient parmi la quarantaine de modèles actuellement en vente. Et pour tous les porte-monnaies, les prix s’échelonnant entre 369 euros pour une petite rétro Rallygraf Meca-Quartz et 3 598 euros pour la belle mécanique de la Wristmaster Traveller Micro-Rotor en édition limitée.

Superman 500, la revanche d’un modèle mythique

Et pour le héros des héros : la Superman ! Modèle mythique de la marque depuis les années 1960, régulièrement réédité, à quartz ou automatique (on notera que le mouvement est estampillé maison), en éditions limitées ou non, pour gaucher (avec la couronne à gauche), en acier ou en bronze, agrémenté d’une aiguille GMT (ou non) et d’un bloque-lunette et couronne qui évitera au plongeur maladroit les erreurs dans la gestion des temps de plongée ou de décompression, la Superman est un incontournable qui continue de surprendre.

Avec l’arrivée, en septembre dernier, de la Superman 500, on a retrouvé tous les superlatifs qui ont qualifié les modèles antérieurs. Mais cette fois, le plongeur vraiment maladroit était ravi d’apprendre que l’on pouvait repêcher sa “plongeuse” en parfait état de fonctionnement jusqu’à 500 mètres de profondeur !

Ce qui reste plus qu’assez si l’on s’en tient à la plongée plaisir, puisque la profondeur maximale recommandée par les agences techniques est de 60 mètres. En fait, la Superman 500 cherche surtout à se positionner en tant que montre de plongée professionnelle française ultime. Mais qui peut le plus, peut le moins. Et compte tenu des prix astronomiques du secteur, cette française à 1 399 euros offre un joli rapport qualité/prix.

Yema veut conquérir le Pôle Sud

Avec l’arrivée de trois déclinaisons de couleurs supplémentaires, fin février, on trouve désormais six modèles différents de la nouvelle Superman. Les teintes de la lunette bidirectionnelle en verre saphir résistant aux rayures évoquent, pour certaines, de prestigieux précédents. Notamment la lunette Pepsi en rouge et bleu ou la Batman en noir et bleu. Une impression renforcée par un look résolument “néo-vintage” qui nous renvoie, sans aucun complexe, aux plus belles heures de l’horlogerie suisse…

C’est d’ailleurs le modèle qu’a choisi Pierre Hedan, jeune explorateur français, pour l’accompagner lors de ses entraînements avant son expédition en solitaire au pôle Sud, en novembre prochain. Un choix qui s’imposait. En effet, pendant l’été antarctique, les journées s’allongent rapidement jusqu’à ce que la nuit ne tombe plus. Un soleil de minuit qui peut faire perdre leurs repères aux plus affûtés des aventuriers. Dans les conditions extrêmes qui seront celles de cette expédition, la GMT de Yema constituera une aide précieuse pour ne pas “perdre le sud” au cœur de cette perpétuelle pénombre.

Là encore, Yema marque son territoire et nous rappelle avec cette conquête de l’autre pôle qu’il n’est pas un endroit où la petite française n’aura pas planté le drapeau tricolore.

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L'Humanité

Le ministère du Travail ouvre la chasse aux syndicalistes grévistes

Actu

Révélation. Dans une note interne que l’Humanité a pu consulter, les services d’Olivier Dussopt font des préconisations contre le droit de grève. De quoi licencier les élus du personnel coupables d’entraver la « liberté du travail », par exemple. Suite à notre publication, le ministre a tenté dans un tweet de démentir nos informations. Pour vous permettre de juger sur pièces nous vous invitons à découvrir l'intégralité de la note à la fin de cet article.

Thomas Lemahieu

Intimidations et chantages à l’emploi, réquisitions ou remplacements de salariés grévistes, sanctions et discriminations à leur encontre… En marge de la répression des manifestations dans la rue – avec, au bas mot, plus de mille interpellations, n’ouvrant, dans l’écrasante majorité des cas, sur aucune poursuite et donc manifestement arbitraires –, une autre répression est en cours, dans les entreprises, petites ou grandes, dans les administrations et les services publics. Les exemples ne manquent pas : des raffineries de TotalEnergies, où les directions ont menacé de renoncer aux investissements, aux centres d’incinération des déchets qu’elles ont tenté de relancer avec des intérimaires… Et, là aussi, au coude-à-coude avec les patrons, le gouvernement est à la manœuvre pour s’en prendre au droit de grève.

Nous insérons dans cet article des extraits de la note interne de la DGT.

Une série de jurisprudences pour faciliter les licenciements

La preuve ? Le 13 mars, à trois jours du coup de force d’Emmanuel Macron et d’Élisabeth Borne avec le recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution en guise de vraie-fausse conclusion pour l’examen parlementaire du projet de loi sur les retraites, la direction générale du travail (DGT) a adressé à ses relais hiérarchiques au sein de l’inspection du travail un singulier vade-mecum sur l’autorisation administrative des licenciements pour faits de grève des salariés protégés du fait de leurs mandats syndicaux ou de représentation du personnel. Dans cette fiche technique que les responsables de service ont été chargés de faire passer aux agents de terrain, la DGT rappelle certes que « le droit de grève est un droit constitutionnel ».

 Nous savons que nos collègues résisteront et dénonceront les cas de répression. » Représentants du personnel CGT

« Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire en raison de l’exercice normal du droit de grève », précisent ainsi les auteurs du document. Mais derrière cette pétition de principe sur laquelle ils ne s’étendent pas du tout, ils énumèrent une série de jurisprudences susceptibles de faciliter, dans les faits, la chasse aux syndicalistes. Pour la CGT du ministère du Travail, « ce document est un véritable manuel juridique pour faciliter les licenciements en justifiant des décisions d’autorisations pour motif disciplinaire des grévistes ».

La note interne de la DGT que l’Humanité a pu consulter s’attarde en particulier sur les contrôles quant à la « matérialité » et la « gravité des faits » reprochés au salarié protégé dans le cadre d’un mouvement de grève. En creux, elle encourage le recours des employeurs à des constats d’huissier de justice qui doivent emporter le jugement de l’inspection du travail, en dépit du doute subsistant quand, par exemple, ils sont contredits par des attestations émanant d’autres salariés. Pareil pour le recours à d’éventuels procès-verbaux de gendarmerie ou de police nationale : l’inspecteur du travail doit juste « s’assurer que ces pièces ne sont pas couvertes par le secret de l’enquête et de l’instruction ».

Impasse sur l’exercice du droit des salariés

Parmi les éléments qui peuvent justifier le licenciement en cas d’actes « illicites » – comportements agressifs et violents, atteintes à l’outil de production, entraves à la liberté du travail ou à la liberté de circulation, séquestrations –, les agents doivent établir la participation « personnelle » du syndicaliste ou « a fortiori » son rôle « prépondérant, constant et particulièrement actif » en tant que « meneur ». Afin d’atténuer ou de renforcer la gravité de la faute, la DGT insiste : « Les juridictions administratives prennent en considération le rôle modérateur que devraient jouer les salariés protégés dans le cadre d’un conflit collectif. »

Pour les représentants du personnel CGT au sein de l’inspection du travail, cette fiche technique qui fait l’impasse « sur l’exercice du droit de grève par les salariés, leurs garanties en la matière et les modalités pratiques d’exercice de ce droit », mais également « sur le contrôle des employeurs qui portent atteinte au droit de grève », n’est pas un accident. « En solidarité avec la mobilisation historique qui s’amplifie, nous savons que nos collègues résisteront et dénonceront les cas de répression des grévistes, écrit le syndicat. Le rôle de l’inspection du travail est de défendre le droit de grève, pas d’aider les patrons à museler la contestation sociale ! »

Notre communiqué sur cette note scandaleuse du Ministère du @Travail_Gouv https://t.co/1DObyrlWj5 pic.twitter.com/dafVeV4Uvv

— CGT Ministère du Travail (@cgt_tefp) March 24, 2023

L'intégralité de la note à découvrir iciDroit de grèveinspection du travailRéforme des retraitesMobilisations retraites
L'Humanité

Analía Kalinec, l’Argentine « désobéissante »

Un jour avec

Fille d’Emilio Kalinec, connu comme le « docteur K » durant la dictature militaire, elle a créé un collectif, Histoires désobéissantes, pour permettre aux proches de témoigner des crimes d’un de leurs proches.

Anne Dominique

Buenos Aires (Argentine), correspondance particulière.

Petite, Analía Kalinec vivait dans une bulle. « Je suis née en pleine dictature (de Jorge Rafael Videla entre 1976 et 1983 – NDLR), mais j’ai vécu une enfance heureuse », nous explique l’institutrice et psychologue de 44 ans, qui nous reçoit à son domicile de Buenos Aires. « Je passais mes journées avec ma mère et mes trois sœurs, se souvient-elle, nous ne regardions pas le journal télévisé mais des telenovelas. » Son père, un policier, était pris par son travail pendant la semaine. « Il était affectueux », dit-elle, alors qu’elle termine son petit déjeuner attablée dans la cuisine, ce dimanche matin. Les week-ends, il lui racontait souvent une histoire qui la faisait rire aux éclats : celle de la Petite Queue de coton. Il s’agissait d’un petit lapin qui roulait à toute allure en trottinette. Sa mère lui demande de ralentir, mais il désobéit et finit par tomber et se blesser la queue. La morale de l’histoire est restée gravée dans sa tête. « Je faisais tout pour ne pas décevoir mon père, bien me comporter, et avoir de bonnes notes », se souvient Analía.

Un tortionnaire dans des centres de détention clandestins

Inévitablement, la « bulle » de la jeune femme finit par éclater alors qu’elle a 24 ans. En 2005, vingt-deux ans après le retour à la démocratie en Argentine, Analía reçoit un appel de sa mère. Elle lui apprend que son père vient d’être arrêté dans le cadre de la réouverture des poursuites, par le gouvernement péroniste de Nestor Kirchner (2003-2007), contre les crimes commis pendant la dictature. Ces dernières avaient été interrompues par les lois dites du « point final », votées en 1986, sous la pression des militaires durant l’administration du président du Parti radical Raul Alfonsín (1983-1989). Analía découvre alors que son père, Emilio Kalinec, était aussi connu comme le « docteur K ». Pendant la dictature, il a séquestré, torturé et assassiné de nombreuses personnes dans des centres de détention clandestins. Condamné à perpétuité en 2010, il purge aujourd’hui sa peine dans la prison d’Ezeiza, à Buenos Aires.

Face à la cruauté de son père, Analía Kalinec ne peut plus lui « obéir ». « Je suis un être humain avant d’être “la fille de” », nous dit-elle. La jeune femme s’engage alors auprès des organisations de droits humains qui se battent toujours pour connaître le sort des 30 000 disparus et près de 500 bébés volés pendant la dictature. À la suite de la médiatisation de l’histoire d’Analía, d’autres proches de tortionnaires la contactent. Ensemble, ils fondent, le 25 mai 2017, le premier collectif de proches de génocidaires : Histoires désobéissantes. « Nous sommes 150 à être entrés en contact et 34 à militer dans le collectif », calcule la jeune femme avec fierté.

Histoires désobéissantes plaide notamment pour que les enfants de personnes accusées de crime contre l’humanité puissent participer au procès de leurs parents. Comme dans d’autres pays, « le Code de procédure pénale argentin interdit à un enfant de témoigner ou de s’exprimer contre ses parents. Sauf si le crime est commis contre l’enfant lui-même ou un parent », s’indigne Analía. Or, «  il y a peut-être un élément d’information que nous pourrions apporter qui peut aider… cette petite pièce du puzzle qui manque » pour élucider certains crimes.

« Il est difficile de remettre en cause un membre de sa famille »

Cette loi incarne « cet imaginaire social (patriarcal) qui impose le devoir de loyauté » envers sa famille, analyse l’institutrice. Comme d’autres membres du collectif, la famille d’Analía n’a pas supporté sa « désobéissance ». Après le décès de sa mère, en 2015, son père et deux de ses sœurs ont lancé une procédure judiciaire, toujours en cours, pour la déclarer « indigne » et la priver de son héritage. Leur argumentaire invoque le quatrième commandement de la Bible : « Tu honoreras ton père et ta mère. » « Ce n’est qu’au commandement suivant, le cinquième, que la Bible interdit de tuer », rappelle-t-elle.

Aujourd’hui, Analía souhaite développer le collectif des « désobéissants » à l’échelle mondiale. Des antennes ont déjà été créées au Chili, en Uruguay, au Brésil, au Paraguay, au Salvador et même en Espagne. En octobre 2021, elle a voyagé en Allemagne dans l’espoir que les descendants de nazis s’unissent à leur tour pour répudier les crimes d’un membre de leur famille. « Que faire quand nous sommes la fille, le fils, la sœur, le frère d’un criminel qui, après avoir torturé et assassiné, rentre chez lui ? » interroge-t-elle. « Nous (le collectif) disons qu’il faut désobéir. Mais il est très difficile de remettre en cause un proche. C’est pourquoi nous donnons tant d’importance à la diffusion du collectif, car nous savons qu’il peut aider quelqu’un d’autre à se poser cette question. » ​​​​​​​

Un jour avecArgentinedictature argentine
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Restaurant : Ochre

Teintes chaudes aux murs de pierre. Cette maison d’époque ajoute son charme à l’adresse qui est le premier restaurant du chef Baptiste Renouard. Ce candidat de la saison 10 de Top chef était coaché par Jean-François Piège avec qui il a appris la rigueur en cuisine. De cet intermède télévisuel, il garde le goût de la compétition. Dans l’assiette, le chef veut nous raconter des histoires, des histoires de cueillettes sauvages, des histoires bretonnes plutôt marines et des histoires d’art.​

Soigneusement réfléchies, les appellations de chaque plat font écho à sa sensibilité. Ce jour-là, à la carte du déjeuner, en entrée, l’œuf de poule coulis d’épinards, la patate douce rôtie crème fumée au curcuma et les saint-jacques à peine fumées ; en plat, le suprême de volaille jaune, raisins et mousseline de marrons à la cardamome ; en dessert, le cédrat en vacherin vaporeux aromatisé au thym, crème légère au miel, la poire cuite à la braise, caramel de cèpes, pesto au cresson. La spécialité du chef, qui travaille avec un chef pâtissier ami de longue date, est le café, du fruit à la torréfaction.

Un menu déjeuner entrée, plat, dessert à 57 euros et un menu Signature dégustation au déjeuner avec les spécialités du chef, 75 euros. Un menu en 8 temps, 120 euros, un menu en 10 temps, 160 euros, un menu végétarien, 110 euros. Cette adresse est une belle découverte, un chef inventif tout juste auréolé d’une étoile au Michelin en 2021.

Ochre, 56, rue du Gué, Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Tél. : 09.81.20.81.69.

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L'Humanité

Electricité : la France au bord du gouffre

Osons Causer

Osons Causer

On l’a tous remarqué, l’année 2022 a été terrible pour la production électrique française. Avec son lot de conséquences sur nos factures. Mais 2022 ne pourrait être qu’un avant-goût de ce qui nous attend si on agit pas très vite. Les explications de Ludo, d'Osons Causer.

Une année 2022 terrible pour l’électricité française

En 2022, la France a produit 17 % d’électricité en moins qu’en 2019, avant le Covid. 

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La raison principale c’est l’indisponibilité des centrales nucléaires. On a dû arrêter de nombreuses centrales, soit pour de la maintenance reportée pendant le Covid soit en raison de la découverte de corrosion sur des tuyaux importants pour la sûreté. Au pire moment, à la fin de l’été, 2 centrales nucléaires sur 3 étaient à l’arrêt. 

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A ces indisponibilités du nucléaire, il faut ajouter nos barrages, qui ont produit un cinquième d’électricité en moins à cause de la sécheresse de l’été dernier. 

En plus de piquer au portefeuille, la flambée des prix de l’électricité a entraîné une baisse de la consommation électrique.

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A partir d’octobre 2022, la conso française a chuté de quasi 10 % et, dans les industries les plus exposées aux prix de l’électricité comme la chimie, la métallurgie ou la sidérurgie, la baisse a pu aller jusqu’à 20% cet hiver.

[Source : RTE, Conférence de presse du Bilan électrique 2022, Jeudi 16 février 2023, 20e minute]

Malgré la baisse de la consommation, on a dû importer de l’électricité de nos voisins. Sans ces importations, c’est 4% de la conso française qui n’aurait pas été satisfaite.

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Ces importations d’électricité nous ont coûté extrêmement cher : 7 milliards d’euros sur l’année 2022. Cette année contraste avec les 40 années précédentes où la France était exportatrice nette d’électricité, s’enrichissant ainsi de 2 à 3 milliards d’euros annuels (et encore, il faudrait les majorer de l’inflation).

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2022 n’était qu’un avant-goût...

La question qu’il faut se poser, c’est : est-ce que 2022 est juste une sale année, un coup de malchance ? Est-ce que les choses vont revenir à la normale après la réparation des tuyaux corrodés de nos centrales ?

En réalité, si on ne lance pas rapidement beaucoup de nouveaux moyens de production électrique, 2022 pourrait n’être qu’un avant-goût amer d’un effondrement électrique de notre pays. Pourquoi ?D’abord, notre production nucléaire risque de rester durablement inférieure à ce qu’on a connu, du moins si on en croit les prévisions de notre gestionnaire de réseau, RTE. Même après la mise en route tant attendue de l’EPR de Flamanville, on produira 8 % d’électricité nucléaire en moins qu’avant le Covid. 

[Source : RTE, Bilan prévisionnel - Edition 2023 - Consultation publique sur le cadrage et les hypothèses de l’étude des perspectives pour le système électrique à l’horizon 2035, 28 février 2023, p.12]

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La raison ? Les arrêts pour maintenance et les visites décennales vont se multiplier. 

[Source : EDF, Résultats annuels 2022, p.35]

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Pour ne rien arranger, il n’est pas impossible que le problème de corrosion se prolonge plus que prévu. EDF et l’ASN ont découvert récemment deux fissures importantes à des endroits jusqu’ici présumés indemnes. Ça veut dire encore des travaux pour réparer ça. 

Mais malgré ces soucis, RTE estime que les centrales nucléaires fourniront toujours 350 TWh soit 60-70 % des 530-550 TWh d’électricité que la France consommera en 2030 (voir supra).

Cette indisponibilité relative des centrales nucléaires n’est, malheureusement, que peu de chose par rapport au moment où on va devoir les fermer pour de bon. Ce moment fatidique est nommé par les experts, l’effet falaise. Pourquoi ?

Nos centrales nucléaires ont été, pour l’essentiel, construite en rafale. De 1979 à 1992 on a mis en service 50 réacteurs. C’était une belle prouesse de l’industrie française. Mais qui dit construction en rafale dit fin de vie en rafale : nos centrales nucléaires vont s’arrêter toutes ensemble en seulement quelques années. C’est ça la falaise. 

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Si nos centrales nucléaires ferment après leur 50e anniversaire - comme le programme de maintenance “Grand carénage” le prévoit – c’est entre 2030 et 2040 qu’énormément de centrales vont être mises à l’arrêt.

Vous imaginez bien l’effondrement de la production électrique que notre pays va connaître ?

Pour que ça soit moins difficile à gérer, EDF aimerait beaucoup prolonger au moins certaines centrales jusqu’à 60 ans. Est-ce envisageable ? Oui, les États-Unis le font déjà sur des centrales quasi identiques aux nôtres.

[Source : Charles Merlin, « Le renouveau du secteur nucléaire aux États-Unis. De “Make America Great Again” à l’”Energy Dominance” », Ifri, Études de l’Ifri, 2020, p.21.]

Est-ce que l’ASN, l'autorité de sûreté nucléaire le validera ? Uniquement si EDF prouve que les centrales resteront sûres. Bref, c’est un pari sur l’avenir qui, de toute façon, ne fera que décaler le problème : la France va bientôt sauter la falaise, elle va perdre l’essentiel de son système de production d’électricité. 

En réalité, il ne nous faudra pas simplement “remplacer nos vieilles centrales” pour assurer une production identique à aujourd’hui. Il va nous falloir être capable de produire plus d’électricité qu’aujourd’hui.

Pour éliminer petit à petit l’essence et le diesel dans les voitures, le gaz et le fioul dans nos chaudières, etc. il va falloir les remplacer par des voitures électriques ou des pompes à chaleur qui consomment… de l’électricité. Cette électrification massive de l’économie va demander de produire un tiers d’électricité en plus qu’aujourd’hui d’ici 2050 selon RTE.

[Source : RTE, Futurs énergétiques 2050, p.81]

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Même l’association Négawatt qui produit un scénario où la sobriété est poussée à son maximum, estime que la consommation électrique devra augmenter de près de 10% (9.6%) à cause de l’électrification des usages. 

[Source : NégaWatt, “Scénario négaWatt. Partie 5 - Bilans énergies/matières du scénario, 2022, p.17

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Vous voyez le problème : en même pas 30 ans, on va devoir remplacer toutes nos centrales qui arriveront en fin de vie et on devra même faire plus, on va devoir construire de quoi produire un tiers d’électricité en plus qu’aujourd’hui ! Ok, on peut réduire ça à +10% si le pays est extrêmement sobre... Mais vous conviendrez quand même qu’on est face à un sacré défi. 

Si on échoue, 2022 avec son électricité qui manque, ses boucliers qui coûtent des milliards à l’État, et ses factures qui atteignent des sommets, ça sera rien mais alors rien du tout par rapport à ce qui va arriver.

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La chronique vidéo d'Osons Causer

Pour mettre tous les mois un peu d’intelligence et de recul sur l’actualité et les grands débats de société. Plus une bonne dose d’humour.

Osons Causer, c'est Ludo Torbey accompagné de ses potes et collocs Stéphane et Xavier : de varis militants de la pédagogie !

Leur grand plaisir : aider à faire comprendre les problèmes qui nous menacent, pour mieux éviter les pièges et trouver individuellement et collectivement les solutions pour y faire face.

Leurs thèmes de prédilection : les dérives de la finance, les enjeux environnementaux, l'énergie, la protection sociale, etc. Un peu tout ce qui fait l'actu politique et sociale en fait !

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POPulaire, la culture pop sous le scalpel de Bolchegeek

Chaque mois, pour l'Humanité, Benjamin Patinaud, alias Bolchegeek, propose son regard, et une des analyses les plus fines que l’on connaisse en la matière, sur la culture populaire.

Ciné, BD, séries, bouquins ou jeux vidéo : sous des angles tant artistiques que sociaux et politiques, il décrypte la culture pop en convoquant Graeber, Lordon, Pif et Naruto.

Il fait de cette culture son « point d’observation du monde et des époques, des imaginaires communs. Pour une analyse matérialiste, c’est foisonnant ! » Et de fait, dans ses vidéos, ça foisonne, ça geeke, ça marxise, et ça disperse façon puzzle.

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La tête dans le flux

C'est la chronique du service politique de l'Humanité.

Notre journaliste Cyprien Caddeo décortique tous les 15 jours les ressorts du pourrissement du débat afin de mieux comprendre les stratégies médias des politiques.

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Osons causerNucléaireÉnergieélectricité
Valeurs Actuelles

La DS 3 e-Tense voit plus loin

PHILOSOPHIE

On appelait ce modèle de DS 3 la Cross-back. Appelez-la DS 3 tout court à compter de ce millésime et puisque c’est une électrique, nommez-la DS 3 e-Tense. Elle a le mérite d’ouvrir la voie pour une marque française qui nous promet que ses nouveaux modèles seront 100 % électriques en 2024. Sortie en 2019, la DS 3 Crossback n’a pas eu le succès escompté, du fait sans doute d’une autonomie un peu juste pour un prix élyséen. Mais l’heure du “restylage” – comme disent les marques – a sonné et DS a décidé de se ressaisir pour faire enfin frémir les ventes (seulement 7 000 exemplaires écoulés, il est vrai, en 2022). Sa recette ? Une toute nouvelle chaîne de traction électrique du groupe Stellantis qui fera ensuite le miel des marques sœurs que sont Citroën, Peugeot et Opel. Côté esthétique, la face avant n’est pas vraiment bouleversée, mais on voit bien les retouches de style au niveau des boucliers. Les jantes pleines jouent en faveur de l’aérodynamisme. On remarque aussi quelques coquetteries à l’arrière, comme l’abandon du chrome, un entourage des feux tout noir et l’inscription “DS Automobiles” en toutes lettres.

ESTHÉTIQUE

À bord, on est bluffé par la qualité d’exécution du décor. Toujours aussi impressionnant, ce cuir Nappa pleine fleur dans sa confection en “bracelet de montre”. Et puis, ces surpiqûres point perle, inspirées de la broderie. Le guillochage “clous de Paris” des inserts métalliques ornant les commandes, le long de la console centrale, évoque noblement l’univers de la haute horlogerie. L’infodivertissement à navigation connectée s’appuie sur un écosystème numérique bien pensé, intuitif et personnalisable. Pour accéder à toutes les fonctionnalités, y compris par des raccourcis sur l’écran central de belle taille (10,3 pouces). La reconnaissance vocale est aussi du voyage pour exécuter vos moindres désirs et vous simplifier le trajet. L’habi tacle accueille cinq passagers, le coffre, 350 litres de chargement.

TECHNIQUE

Venons-en à la cavalerie. Exit le bloc électrique de 136 chevaux et la batterie de 46 kilowattheures de l’ancienne Crossback. Vive les 156 chevaux de la DS 3 e-Tense ! Il pousse plus fort et la batterie revendique 54 kilowattheures pour une autonomie portée à plus de 400 kilomètres et même plus de 550, si vous ne faites que de la ville. Temps de charge : trente minutes sur superchargeur (pour monter à 80 %), moins de six heures pour un vrai plein sur borne 11 kilowatts et jusqu’à vingt-sept heures à la maison sur prise standard. Alternatives : DS 3 BlueHDI 130 et essence PureTech 100 et 130 chevaux.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

Buchenwald, quand les communistes triaient les déportés

Coup de tonnerre à l’automne 1983. Dans un article du Courrier des Yvelines , le conseiller municipal centriste de Sartrouville Laurent Wetzel proteste contre la volonté de la municipalité, alors communiste, de donner à une rue le nom de Marcel Paul (1900-1982), ministre PCF de la Production industrielle dans le gouvernement du général de Gaulle en 1945. En cause: son attitude à Buchenwald. Selon Wetzel, Paul « entra dans la direction interne » du camp de concentration nazi, où il « disposa du sort, c’est-à-dire de la vie et de la mort, de nombreux camarades de déportation ». Et d’ajouter : « Dans ces fonctions, il tint compte essentiellement de l’intérêt de son parti. » «Outrage », « indignité »… : la réaction du Parti est tonitruante. Mais la polémique va se retourner contre les communistes. Normalien et professeur agrégé d’histoire, Wetzel — qui, comble d’humiliation, leur enlèvera la mairie de Sartrouville en 1989 ! — produit en effet plusieurs témoignages d’ex-déportés publiés après guerre et confirmant ses accusations. Parmi eux, celui de l’écrivain communiste Jorge Semprún dans son livre Quel beau dimanche ! (Gallimard, 1980) : « L’organisation communiste clandestine, qui contrôlait l’administration des forces du travail à Buchenwald, se débrouillait pour que les membres du parti, les résistants véritables, ne soient pas envoyés dans les Kommandos extérieurs les plus durs (Dora, S III), sauf accident imprévisible… »

Combien de “politiques” français, tchèques ou polonais ont-ils été, à des postes d’encadrement, des bourreaux pires que certains SS ?

Autre témoignage accablant, celui de l’ancien déporté Henri Blanc, dit Paul Noirot (1923-2010), devenu par la suite membre de la section économique du comité central du PCF. Dans La Mémoire ouverte (Stock, 1976), il écrit : « Quand les SS exigeaient mille hommes, il fallait les choisir : par exemple désigner ceux qui partiraient à Dora creuser sous la schlague les tunnels à V2, c’était désigner qui mourrait et qui survivrait. Or ce partage des hommes se fit jour après jour, à divers échelons de l’appareil clandestin. Nous y avons tous plus ou moins participé, et nous en avons profité. […] On essayait de tirer d’affaire ceux que les dirigeants du Front national [mouvement de résistance communiste, NDLR] estimaient nécessaires à la France d’après-guerre […]. La communauté du camp se partageait entre une “aristocratie”, elle-même à cercles concentriques, que nous voulions sauvegarder, et les autres. » Et l’ex-déporté de s’interroger : « Y avait-il toujours une différence d’essence, si j’ose dire, de nature en tout cas, entre nos bourreaux et nous-mêmes ? Combien de “politiques” français, tchèques ou polonais ont-ils été, à des postes d’encadrement, des bourreaux pires que certains SS ? »

“Ils planquaient les communistes importants”

Pilote de chasse et membre de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA), déporté à Buchenwald en mai 1944, le lieutenant Albert Bannes, non membre du Parti, a lui aussi témoigné, en 1996, de cette “collaboration” du PCF avec les gardes de Buchenwald : « Toute l’organisation intérieure du camp était dirigée par des déportés. À Buchenwald, les communistes avaient pris le pouvoir et ne risquaient pas de le lâcher. […] Il y avait un Lageraltester, des chefs de block, avec toute l’armada des Kapo, des Stubendienz, Forarbeiter, etc. »

Et de citer le “héros rouge” Marcel Paul : celui-ci, accuse-t-il, « n’était pas kapo, il était bien au-dessus, il était chef de l’Arbeitstatistik », directement placé « sous l’autorité des SS ». « Théoriquement, explique-t-il, ce service devait sélectionner les détenus selon leur métier et capacités pour les envoyer dans les différents Kommandos. En réalité, ils planquaient les communistes importants, mais envoyaient systématiquement tous les officiers à Dora, où la moyenne de vie était de 45 jours ».

​Toute l’organisation du camp était dirigée par des déportés. Les communistes avaient pris le pouvoir.

Selon l’ancien pilote, « ce système n’a pas été mis en place par Marcel Paul, il fonctionnait bien avant ». Le chef marxiste n’en a pas moins accepté d’en prendre la tête. Bannes, lui, refusera d’en profiter. Peu après son arrivée au camp, deux communistes s’approchent de lui. Paul, lui disent-ils, a appris qu’il avait fourni armes et cartes d’identité à la résistance rouge en Auvergne et en Corrèze. S’il accepte de « marcher avec eux », Paul lui trouvera « une bonne planque » . L’officier décline. « Faut être c… pour refuser quand Marcel Paul te propose une planque. T’as pas fini de le regretter ! » , lui lancent-ils. Quelques jours plus tard, trois « types à brassard » le font sortir du rang. Puis le rouent de coups. Avant, le lendemain, qu’il soit expédié à Dora…

Miraculé, Bannes survivra à l’épreuve. Mais n’oubliera pas.

Apprenant que Marcel Paul, alors ministre, participait à Clermont-Ferrand, en janvier 1946, à une réunion de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes, il s’y rend, se lève et prend la parole devant les veuves présentes : « Vous, Mesdames, dont les maris sont morts à Dora, savez-vous qui les a désignés pour aller à Dora ? C’est lui ! » Furieux, Paul tente de le frapper, mais l’ancien pilote esquive et riposte par un coup de poing au visage. Jamais, pourtant, Paul ne portera plainte.

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Grève du 23 mars. La jeunesse révoltée amplifie sa mobilisation

Réforme des retraitesReportage

Franck Cartelet

En colère contre le recours au 49.3 et les violences policières, une partie de la jeunesse a amplifié sa mobilisation jeudi contre la réforme des retraites. L'Humanité s'est glissé dans le cortège étudiant.

La mobilisation ne faiblit pour cette neuvième journée d'action contre la réforme des retraites au lendemain d'une intervention du président de la République qui a ravivé la colère.

80 écoles et universités mobilisées

Le syndicat étudiant L'Alternative a comptabilisé quelques 80 écoles et universités mobilisées, dont une soixantaine bloquées ou occupées. «La mobilisation est très forte chez les étudiants malgré la répression policière, dans les facs ou dans la rue, et tous les soirs les policiers de la Brav-M attaquent les manifestants.», nous explique Éléonore Schmitt, porte-parole du syndicat étudiant L'Alternative.

Dans la matinée, l'accès à des lycées et sites universitaires a notamment été bloqué à Paris, Rennes, Marseille ou Toulouse. "C'est symbolique. On veut montrer notre mécontentement face à cette réforme, même à Assas il y a de la colère", souligne Redouane.

Pour Pauline, étudiante en Histoire à Paris : «J'ai envie que ce mouvement soit historique, que cette fois ci on gagne et il faut croire en nos valeurs, je suis à fond !».

Étudiants et lycéens ont défilé par milliers

A Paris, étudiants et lycéens ont défilé par milliers, beaucoup plus nombreux que les fois précédentes. "Les jeunes, ça amplifie le mouvement, ça crée de la dynamique, on passe un cran", estime Benoît Teste (FSU), rappelant la formule qui veut que les mouvements de jeunesse soient "comme le dentifrice: quand ils sont sortis du tube, on ne peut plus les faire rentrer".

Jusque-là plus timide --tant le sujet des retraites peut sembler éloigné de leurs préoccupations--, la mobilisation de la jeunesse s'est renforcée depuis une semaine. Les raisons de cette évolution? Le recours au 49.3, les images de violences policières ou les dernières prises de parole de M. Macron, qui a estimé que la "foule" n'avait "pas de légitimité" face aux élus, selon les témoignages recueillis dans les cortèges.

Des étudiants se sont rapprochés des travailleurs de différents secteurs (éboueurs, cheminots...) et participé à des actions communes, par exemple une manifestation jeudi devant l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, ou se retrouvent le soir pour manifester.

Cette journée était la première organisée au niveau national après l'adoption de la loi via l'arme constitutionnelle du 49.3.

Regain de mobilisation

Peu avant le départ du cortège parisien, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a noté un "regain de mobilisation" et appelé "à la non-violence", ajoutant que "jusqu'au bout il va falloir garder l'opinion" qui est une "pépite".

A ses côtés, son homologue de la CGT Philippe Martinez a estimé qu'Emmanuel Macron avait "jeté un bidon d'essence sur le feu" avec son interview, rappelant que les syndicats avaient écrit au chef de l'Etat pour l'alerter sur la "situation explosive" du pays. A Paris, où la CGT a annoncé 800.000 manifestants

Selon une source proche du gouvernement, l'exécutif espère que la mobilisation "s'étiole" après jeudi, et que tout rentre dans l'ordre "ce week-end". Mais l'intersyndicale ne désarme pas: elle se retrouvera jeudi soir au siège de la CFDT à Paris.

Avec Afp.

Réforme des retraites
Valeurs Actuelles

L’Ukrainien Stepan Bandera, héros encombrant et réhabilité

Ce 15 octobre 1959, l’ambulance est arrivée trop tard. Lorsque les secouristes entrent dans ce banal immeuble de Munich, l’homme pour lequel ils ont été appelés est déjà mort. Il gît sur le palier de son appartement au troisième étage. Pour la police, c’est le résultat d’une chute fatale. Mais devant l’insistance de la veuve, qui affirme qu’il s’agit d’un assassinat, une autopsie est ordonnée. Elle révèle bientôt la présence de cyanure dans les poumons.

​La police bavaroise se perd en conjectures, loin de connaître ce personnage. Le passé de la victime aurait pu pourtant la mettre sur le début d’une piste. Stepan Bandera, cet Ukrainien de 50 ans, figurait depuis longtemps sur la liste des cibles à abattre dressée par le KGB, les services de renseignements soviétiques.

​Car Bandera aura consacré sa vie à combattre pour l’indépendance de l’Ukraine, se battant tour à tour contre les Polonais, puis les Soviétiques. Aujourd’hui, il est célébré en Ukraine comme une figure patriotique historique et décrié par la propagande russe comme « un complice de l’Holocauste » et la preuve de la collusion du régime de Kiev avec « les néonazis ».

​Né le 1er janvier 1909 dans le village de Staryï Ouhryniv, en Galicie, à l’époque partie de l’Empire austro-hongrois (aujourd’hui l’oblast d’Ivano-Frankivsk, en Ukraine) dans un milieu rallié aux idées nationales, il a pour père, Andriy, un prêtre de l’Église grecque- catholique (de rite byzantin), qui s’est engagé comme volontaire dans l’éphémère armée ukrainienne lors de la guerre ukraino-polonaise de 1918-1919, avant que Varsovie ne reprenne le contrôle de la Galicie. Il sera assassiné par le NKVD, devenu le KGB. Deux de ses frères, universitaires, seront arrêtés par la Gestapo et périront au camp d’Auschwitz en 1942. Un troisième mourra, dit-on, au maquis. Une de ses sœurs sera condamnée à une peine de dix ans dans un camp soviétique.

​Stepan est interpellé et, un temps, placé en détention pour agitation alors qu’il n’a que 17 ans et milite au sein d’un mouvement de jeunesse. En même temps qu’il commence des études d’agronomie à l’université de Lviv, le jeune homme rejoint ensuite les organisations nationalistes ukrainiennes plus structurées, où son charisme, son courage, ses dons oratoires et son intransigeance le désignent bientôt comme le chef de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN). Il a 26 ans.

​Son but est de faire naître, par tous les moyens, y compris la violence, sur une base ethnique, un État ukrainien qui regrouperait les territoires divisés entre la Pologne et l’Union soviétique. Le militant est imprégné de la lecture des essais des théoriciens nationalistes comme le journaliste Dmytro Dontsov et le Pr Ievhen Onatskyi, dont l’antisémitisme est érigé en système : les juifs, à leurs yeux, sont des agents de collusion avec les puissances occupantes, la Pologne et la Russie qui se partagent l’Ukraine.

​Des procès pour plaider la lutte de libération nationale

​Bandera développe alors des actions clandestines visant les autorités russes et polonaises, ainsi que des hommes politiques ukrainiens qui ne partagent pas ses convictions. Arrêté en juin 1934, il est jugé dans deux procès, pour avoir ourdi l’assassinat du ministre polonais de l’Intérieur Bronislaw Pieracki, tué le 15 juin 1934, et pour son implication dans de nombreux autres attentats. Les procès sont une occasion rêvée pour plaider la cause de « la lutte de libération nationale ».

​À la barre des accusés, Bandera popularise le Slava Ukraini ! (“Gloire à l’Ukraine”), clamé le bras levé, à la mode fasciste. Il ne cède rien de sa résolution, bien au contraire : « Notre idéal, comme nous le comprenons, nous dépasse tant que pour parvenir à sa réalisation, nous sacrifierons non pas des centaines mais des milliers de vies humaines. »

Condamné par les polonais à la prison à vie, Bandera est libéré par les nazis et se rallie à Hitler

​Condamné par la justice polonaise à être exécuté, Bandera voit sa sentence commuée en prison à vie. Après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne en septembre 1939, les nouveaux maîtres de la région libèrent Bandera. Soutenu par l’aile la plus radicale de son mouvement, l’OUN-B, celui-ci décide de jouer la carte de l’alliance avec Hitler. Entre 1940 et 1941, ses militants massacrent des milliers de Polonais et de juifs accusés de s’opposer à son projet politique.

​Le 22 juin 1941, les troupes du Reich franchissent la frontière soviétique et s’en prennent, au sud, à celle de l’Ukraine. Quelques jours après, le 30 juin, à Lviv, à peu de kilomètres, les dirigeants de l’organisation des nationalistes ukrainiens proclament l’indépendance de l’Ukraine. Bandera se trouve de leur côté, tandis que se sont constitués deux bataillons qui combattent, sous l’autorité du commandement allemand, contre les Soviétiques. Plusieurs pogroms antisémites se produisent au même moment.

​Un mot d’ordre à la fois contre Staline et contre Hitler

​Peu après, les Allemands qui les estiment incontrôlables arrêtent Bandera et d’autres dirigeants nationalistes, non seulement à Lviv mais aussi à Kiev. Ils vont être emprisonnés, et Bandera est envoyé en résidence surveillée à Berlin, puis dans un camp de concentration – où il demeure jusqu’à l’été 1944. Pendant ce temps, ses combattants vont adopter le mot d’ordre “contre Staline et contre Hitler”. À l’été 1943, à Volhynia, dans le nord-ouest de l’actuelle Ukraine, ils procèdent à un autre massacre de plusieurs dizaines de milliers de civils polonais, hommes, femmes, et enfants. Des villages entiers disparaissent. Des atrocités qualifiées de “génocide” par le Parlement polonais en 2016.

​En septembre 1944, confrontés à l’inexorable avancée de l’Armée rouge, les Allemands libèrent Bandera en comptant bien que celui-ci coordonne l’action de ses hommes armés contre les Soviétiques. Ces mêmes partisans vont poursuivre leurs actions de harcèlement après la fin de la guerre jusqu’à l’écrasement de leurs derniers maquis à la fin des années 1950.

​Bandera, lui, s’est réfugié en Bavière dans la zone d’occupation américaine. Son ascendant sur ce qui lui reste de partisans actifs en Ukraine, désormais sous contrôle soviétique, est jugé suffisamment important pour que les services occidentaux s’intéressent à lui alors que la guerre froide point. Et l’OUN-B se targue de s’être ralliée au principe démocratique en 1943, au moment où elle tentait de nouer des contacts avec les Alliés, à l’ouest.

​Tout discours antisémite a disparu de la terminologie nationaliste qui n’a désormais pour cible que « l’impérialisme soviétique ». Bandera fait alors la tournée des diasporas ukrainiennes au Canada et en Europe occidentale. Les États-Unis lui refusent, toutefois, un visa en 1955.

​Deux assassinats ciblés à Berlin-Ouest à deux ans de distance

​Dans un de ses rapports, la CIA a décrit l’exilé comme mû par « une intransigeance politique et une ambition personnelle qui le mettent en opposition à toute organisation politique au sein de l’émigration favorable à une forme représentative de gouvernement ». Mis sur la touche, Bandera continue à être modestement rémunéré par les services ouest-allemands, jusqu’à son assassinat en 1959.

En 2010, le président Viktor Iouchtchenko l’élève par décret au rang de “héros de l’Ukraine »

​Il faudra attendre le 12 août 1961 pour connaître la vérité sur les circonstances de cette mort. Ce jour-là, un Ukrainien de 30 ans entre dans un commissariat de Berlin-Ouest : il se dénonce comme un double meurtrier et demande l’asile politique. Il s’appelle Bohdan Stashynsky et se présente comme un agent du KGB. Il déclare avoir tué, sur l’ordre de son patron, Alexander Chelepine, le 12 octobre 1957, un nationaliste ukrainien en exil à Munich, Lev Rebet, et deux ans plus tard, et toujours en octobre, Stepan Bandera. Il s’est, chaque fois, servi d’une arme chargée de gaz au cyanure projeté au visage de ses victimes. Un crime indécelable sans autopsie. Condamné à huit ans de prison en octobre 1962, Stashynsky sera libéré pour bonne conduite après quatre ans et refera sa vie en Afrique du Sud.

​Dans l’Ukraine devenue indépendante, Bandera sera réhabilité. En 2010, le président Viktor Iouchtchenko l’élève par décret au rang de “héros de l’Ukraine”. Toujours honni à Varsovie, son souvenir est célébré dans l’ouest du pays par une quarantaine de monuments. Renforcé par l’invasion russe de février 2022, le mythe Bandera, devenu symbole patriotique, l’a emporté sur l’histoire sanglante d’un destin tourmenté.

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L'Humanité

Retraites. À Bobigny, les syndicats se mobilisent avant la journée du 23 mars

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Un rassemblement contre la réforme des retraites et appelé par l'intersyndicale du département de Seine-Saint-Denis, s'est tenu devant la préfecture de Bobigny.

Environ 200 manifestants se sont rassemblés sur le parvis de la préfecture de Bobigny, en Seine-saint-Denis, à l'appel de l'intersyndicale du département. Cette mobilisation unitaire entend dénoncer le passage en force du gouvernement après l'utilisation du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote.

colère très profonde

Une colère très vive selon Khamta, professeure dans la ville des Lilas : "On est dans une période d'urgence écologique où rien n'est fait, les inégalités entre les hommes et les femmes persistent et cette réforme a été l'élément déclencheur de cette colère très profonde."

Sa collègue Mina, présente à ses côtés, précise : " Le 49.3 nous montre que nous sommes dans une crise sociale mais également face à une crise démocratique importante. Le mouvement va se durcir et il faut participer à toutes les initiatives qui permettent d'exprimer cette colère face à un gouvernement illégitime."

Le président Macron contre les travailleurs

"C'est un rapport de force, un rapport de classe. Le président Macron contre les travailleurs. Il y a un allongement de la durée de travail dans des conditions toujours plus difficiles avec des rémunérations qui ne sont pas à la hauteur.", souligne Valérie Gila, agent de la fonction publique territoriale et militante FSU.

Marie-George Buffet, venue soutenir les grévistes, explique au micro de l'Humanité : "La colère est profonde face au mépris du président de la République et cette colère va durer et s'approfondir. C'est bien que des gens se réunissent dans un quartier, un lycée, une faculté pour dire : on n'en veut pas de cette réforme."

"Il faut des grandes journées d'action mais en parallèle, il faut des actions ciblées, de blocage, filtrage, parce qu'il nous reste que ça entre nos mains", conclut Romain Rassouw, responsable syndical de la CGT Energie 93.

Réforme des retraites
Valeurs Actuelles

De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte

« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.

Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.

Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.

En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.

Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».

J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.

Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »

Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.

De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.

Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »

« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »

En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.

Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

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Retraites. De l'incinérateur d'Ivry à la fac de Tolbiac, plusieurs centaines d'étudiants mobilisés

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté mardi après-midi pour demander le retrait de la réforme des retraites au départ de l'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), bloqué par des éboueurs, depuis le 6 mars.

Les manifestants, majoritairement des étudiants, ont défilé à partir de 15h en direction du quai d'Austerlitz à Paris, encadrés par des forces de l'ordre en nombre, à l'appel de la coordination interfacs et de la coordination nationale étudiante.

"Grève générale, totale, étudiants travailleurs, tous ensemble on est forts, tous ensemble on leur fait peur" ou "Et la rue elle est à qui ? Elle est à nous !", chantaient les étudiants, rejoints par des travailleurs, éboueurs mais aussi cheminots ou enseignants. "Préservons nos retraites des vautours", ou "Métro, boulot, tombeau", pouvait-on lire sur leurs pancartes.

Un mouvement reconductible qui explose

"Ce que le 49.3 veut nous imposer, la rue va le défaire. On va unifier toutes les colères, toutes les grèves pour un mouvement reconductible qui explose, qui déborde et qui fasse plier ce gouvernement" martèle Victor Mendez, étudiant à la fac de Nanterre. "On est dans un mouvement quotidien et jeudi doit être le point de départ d'un grand mouvement de grève reconductible", souligne le syndicaliste de l'Unef.

"Nous sommes mobilisés aujourd'hui aux côtés des éboueurs et des cheminots, pour montrer qu'on est tous ensemble. C'est une mobilisation intergénérationelle, contre la société qu'on nous propose", a renchéri la présidente de l'Unef, Imane Ouelhadj.

Cette convergence est essentielle

"Cette convergence est essentielle car c'est quand la jeunesse et le monde du travail s'unissent, que les gouvernants commencent à trembler." nous explique Mina Khalil, syndicaliste à la cgt.

Pour Grégory, 45 ans, cheminot à la gare d'Austerlitz, syndiqué à la CGT, "que ce soit les jeunes, les cheminots, les éboueurs, on est tous sur un même sujet, même combat !". "On n'est pas prêt de lâcher. On attend demain que Macron parle (à 13H00 en direct sur TF1 et France 2) pour foutre le feu aux poudres", a-t-il ajouté.

"Non seulement on a une réforme des retraites mais on est dans une espèce de course folle aux profits, à la production qui nous conduit dans le mur, on l'a vu avec le rapport du GIEC, donc il s'agit de leurs conditions de vie dans les années qui viennent", nous précise la députée EELV sandrine Rousseau, présente dans le cortège.

La contestation protéiforme contre la réforme des retraites a continué mardi, à travers la France.

Au seizième jour de la grève des éboueurs parisiens, deux des trois usines d'incinération desservant la capitale, celle d'Ivry-sur-Seine et celle d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), étaient "complètement bloquées" mardi comme la veille, selon le syndicat métropolitain qui les gère. La mairie de Paris a décidé d'actionner une cellule de crise.

Avec Afp

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L'Humanité

Les syndicats inquiets face à la répression tous azimuts

Actu

À l’approche de la 10e journée de mobilisation, prévue ce mardi 28 mars, les organisations syndicales s’alarment devant la hausse des cas de violences policières contre les manifestants.

Samuel Eyene

«Où est la démocratie quand un gouvernement interdit les rassemblements et manifestations, réprime, tabasse, mutile le mouvement social ? » s’inquiètent, dans un communiqué, la fédération SUD rail et l’union syndicale Solidaires. Alors que la dernière journée de mobilisation a été marquée par un regain de participation de la population et un soutien populaire toujours plus fort, elle a également été le théâtre de nombreuses violences.

De nombreux incidents impliquant les forces de sécurité ont été dénoncés par des participants, dont Émilie Chloé Trigo. Secrétaire national de l’Unsa, elle a affirmé sur Twitter que les CRS « ont envoyé des bombes de gaz lacrymogène par dizaines » aux abords du carré de tête , jeudi dernier. « Je me suis retrouvée seule, dans un nuage blanc et opaque, pendant de longues minutes, ajoute-t-elle.  Pour la première fois depuis neuf manifestations, j’ai réellement eu très peur et je peux le certifier : le cortège intersyndical a été gazé pour qu’il n’atteigne pas Opéra. » Et la CGT de déplorer « des dizaines de blessés, dont certains gravement, à Paris et en province », le même jour, dans un communiqué. Des incidents parmi tant d’autres. À tel point que les organisations syndicales s’alarment de l’explosion de violences policières à la veille d’une nouvelle journée de grève et de manifestations. Laurent Escure, président de l’Unsa, a rebondi sur le témoignage d’Émilie Chloé Trigo, s’inquiétant notamment que « le droit de manifester pacifiquement ne soit pas respecté ».

« une stratégie pour faire pourrir le mouvement »

« Nous mettons en garde le gouvernement sur sa stratégie de répression du mouvement social pour tenter de le faire taire ! » s’est insurgé de son côté SUD rail, au lendemain de la journée de mobilisation. « Un de nos camarades, agent de maintenance au matériel depuis plus de vingt-cinq ans à la SNCF, a été touché très gravement ; il a dû être opéré en urgence de l’œil. Un second a été roué de coups et a eu le crâne ouvert », a témoigné la fédération. Pour Catherine Perret (CGT), la méthode de l’exécutif, « c’est une stratégie minoritaire de faire pourrir un mouvement social et de faire peur aux gens en employant la violence, et j’ose parler de violences policières », observe-t-elle auprès de l’AFP.

Face à cette montée des violences, l’alliance écologique et sociale Plus jamais ça (une trentaine d’associations et de syndicats, dont la FSU, la CGT et Solidaires) a publié une tribune, la même matinée, dans le journal  le Monde. Intitulée « Nos organisations alertent sur l’arbitraire policier et juridique mis en place comme stratégie de répression des manifestations », elle condamne notamment la tactique orchestrée par les autorités publiques à l’encontre des personnes mobilisées comme à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), en octobre 2022. « Cette répression s’est d’abord illustrée par les poursuites engagées contre les manifestants opposés aux méga-bassines avec une dérive extrêmement grave de l’État visant à criminaliser, intimider et museler les mouvements sociaux », expliquent les signataires. Et pour le collectif, ce système d’entrave à la liberté de manifestation s’inscrit dans la continuité d’un autre mouvement social, celui des « gilets jaunes ».

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Violences policières: un cheminot grièvement blessé à l’oeil

Actu

Quarante huit heures après la journée nationale de mobilisations de jeudi 23 mars, les témoignages s’accumulent concernant des interventions policières à l’encontre de militants syndicaux identifiés comme tel dans les cortèges.

Stéphane Guérard

L’information est venue du syndicat Sud-Rail. Un militant du syndicat cheminot a été grièvement blessé à l’oeil lors de la manifestation jeudi à Paris contre la réforme des retraites. Selon Christophe Huguet, délégué Sud-Rail du Technicentre Sud-Est Européen, à Villeneuve-Saint-Georges, où travaille son collègue,  « le chirurgien lui a dit qu’il ne verrait plus de l’oeil à gauche. Il a été opéré la nuit dernière et on a reçu cet après-midi un message rédigé par lui via sa famille ». Selon le délégué syndical, cité par l’AFP, « ça s’est passé à Paris, en tête du cortège, juste avant d’arriver à l’Opéra. On pense qu’il a reçu un éclat de grenade de désencerclement mais on ne sait pas encore précisément ». Dans un communiqué, Sud-Rail a dénoncé  « l’explosion des violences policières. (...) Nous mettons en garde le gouvernement sur sa stratégie de répression du mouvement social pour tenter de le faire taire. (...) Ces violences dans les manifestations doivent cesser immédiatement ».

🔴 Le gouvernement a franchi la ligne de trop ! Un militant a perdu un œil suite à l’utilisation de grenade de désencerclement. SUD-Rail lui apporte un immense soutien ainsi qu’à ses proches. Cette agression ne restera pas impunie. Nous appelons les cheminots à cesser le travail.

— SUD-Rail Fédération (@Fede_SUD_Rail) March 25, 2023

Vendredi, le président du syndicat UNSA s’était lui-même fait l’écho de ces incidents en tête du cortège parisien. De son côté, Simon Duteil, co-délégué général du syndicat Solidaires, a témoigné de  « camarades syndicalistes qui étaient dans des cortèges syndicaux qui se retrouvent à l’hôpital et qui ont été ciblés volontairement ».

« On avait des chasubles, des badges »

A Rennes, le cortège a aussi été confronté à une intervention musclée des forces de sécurité, alors que des incidents avaient lieu en amont de la manifestation avec des personnes venues les affronter.  « L’intersyndicale, pourtant clairement identifiée, a été gazée et visée par le canon à eau », a dénoncé le secrétaire départemental de Force Ouvrière (FO), Fabrice Lerestif.  « On avait des chasubles, des badges, c’était marqué +sécurité+ (...) Et clairement, c’était le service d’ordre et les secrétaires généraux qui ont été visés », a confirmé son homologue de la CGT d’Ille-et-Vilaine, Dominique Besson-Milord.

La directrice de cabinet du préfet a affirmé auprès de l’AFP qu’ « ils sont arrivés sur la place de la République au moment où une opération était en cours, des sommations avaient été faites parce qu’il y avait eu des agressions et des jets de projectiles. Ils se sont retrouvés au milieu de l’opération mais bien évidemment, il n’y a jamais eu la volonté de les cibler. »

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Le droit de manifester est-il fragilisé? Des syndicalistes le pensent

Actu

La neuvième journée de mobilisations de jeudi 23 mars a été marquée par de nombreux incidents mettant en cause les forces de sécurité.

Stéphane Guérard

Peut-on encore exercer son droit de manifester en toute quiétude ? Au lendemain de la neuvième journée de mobilisations, qui a vu 3,5 millions de personnes défiler partout en France (1,089 million selon le ministère de l’Intérieur), la question est posée par plusieurs dirigeants syndicaux, alors qu’une manifestante a eu un pouce arraché à Rouen. 

A commencer par Laurent Escure, président de l’UNSA, dont son collègue Guillaume Trichard, secrétaire général adjoint de l’Unsa, a affirmé sur Twitter avoir été « exfiltré du carré de tête intersyndical car les forces de l’ordre l’ont visé sciemment à plusieurs reprises de lacrymogènes puis l’ont chargé ». De fait, le carré de tête, où prennent place les leaders du mouvement social, a subi des tirs de grenades lacrymogènes.

Ce que décrit Emilie dans ce thread est purement scandaleux !Le droit de manifester pacifiquement n’est pas respecté Les personnes assurant la sécurité du cortège pacifique ont été blessés et ne pouvaient être confondus avec des semeurs de troubles ! Monsieur @GDarmanin votre… https://t.co/2ZVi8UiPmM

— Laurent Escure (@LaurentEscure) March 23, 2023

Pour Catherine Perret (CGT), la stratégie de l’exécutif, « c’est une stratégie minoritaire de faire pourrir un mouvement social et de faire peur aux gens en employant la violence, et j’ose parler de violences policières »

Les leaders syndicaux ne sont pas les seuls à avoir connu des incidents avec les forces de sécurité. Ce vendredi, la CGT de Nantes fait état, dans un communiqué, d’une intervention des forces de sécurité jeudi, pour laquelle elle annonce une action auprès du procureur de la République.  “Vers 17h, place du Bouffay, alors que des camarades CGT en chasuble et des camarades paysans étaient en terrasse, la BAC est arrivée sur la place et a chargé sans raison. Ils renversent des tables, bousculent et font tomber à terre un camarade. Cette attaque est accompagnée d’insultes, d’intimidations et surtout de rafales de gaz lacrymogène, de coup de matraque et de grenades de désencerclement”.

Vendredi après-midi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin expliquait qu’ « il y a eu onze enquêtes de l’Inspection générale de la police nationale sous l’autorité des magistrats qui ont été ouvertes depuis une semaine ».

« Il se peut que, individuellement, les policiers et les gendarmes, souvent sous le coup de la fatigue, commettent des actes qui ne sont pas conformes à ce qu’on leur a appris à l’entraînement et à la déontologie », concédait-il sur Cnews. Au moins trois enquêtes pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique ont été ouvertes par le parquet de Paris depuis la semaine dernière, selon une source proche du dossier. 

En regard de ces enquêtes, les autorités publiques relevaient ce vendredi matin que 172 interpellations ont eu lieu dans le pays jeudi suite à des affrontements recensés à Paris, Lorient, Nantes, Rennes ou Bordeaux. La préfecture de police de Paris a fait quant à elle état de 103 personnes interpellées dans la capitale dans la nuit de jeudi à vendredi. Les forces de sécurité comptaient 149 blessés dans leurs rangs.

Un bilan revu à la hausse par le ministre de l'Intérieur, qui évoque désormais 457 interpellations et 441 blessés dans les rangs des forces de l'ordre. Gérald Darmanin, qui avait affirmé mardi que la participation à une "manifestation non déclarée" constitue un "délit" qui "mérite" une "interpellation", a dénoncé la violence de "casseurs souvent venus de l’extrême gauche ". Une appartenance politique démentie par Rue89Bordeaux en ce qui concerne l’incendie du porche de la mairie de Bordeaux. Selon une vidéo qu’a pu consulter le média en ligne, “on entend en effet distinctement un homme présent devant la mairie crier  « Elle est à qui la France ? » et plusieurs personnes lui répondre :  « Elle est à nous ! »”.

Pour la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, "les actes de violence sporadiques de certains manifestants ou d'autres actes répréhensibles commis par d'autres personnes au cours d'une manifestation ne sauraient justifier l'usage excessif de la force par les agents de l'Etat. Ces actes ne suffisent pas non plus à priver les manifestants pacifiques de la jouissance du droit à la liberté de réunion", a-t-elle poursuivi. 

"Il appartient aux autorités de permettre l'exercice effectif de ces libertés, en protégeant les manifestants pacifiques et les journalistes couvrant ces manifestations contre les violences policières et contre les individus violents agissant dans ou en marge des cortèges", a-t-elle insisté.

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Mouvement social : la Macronie a cru au « baroud d’honneur »... 

Actu

Le gouvernement et la majorité comptaient sur l’adoption de la réforme des retraites par 49.3 pour éteindre la grève et les manifestations. Résultats : la journée du 23 mars a été la plus suivie, et Emmanuel Macron, qui s’est exprimé ce vendredi, contraint de reporter la visite du roi d’Angleterre Charles III prévue lundi à Versailles.

Florent LE DU

Emballé, c’est pesé, pensaient les Macronistes. Le gouvernement et la majorité ont réellement cru que l’adoption de la réforme des retraites par 49.3 (couplé au rejet de la motion de censure) allait mettre fin au mouvement social. Selon des indiscrétions de l’Obs, les lieutenants du président de la République auraient été « surpris » que les manifestations n’aient pas « désempli après l’adoption de la loi ». 

C’est le moins que l’on puisse constater : 3,5 millions de personnes dans les rues, jeudi, des blocages qui s’intensifient, des manifestations spontanées à foison et un pouvoir qui ne gère la situation que par la répression et la violence policière. La 9ème journée de mobilisation de l’intersyndicale, le 23 mars, a été la plus suivie depuis le début du mouvement en janvier, et ce n’est pas l’entretien donné par Emmanuel Macron au 13 heures, mercredi, qui a fait baisser la colère.  

Pas de quoi enrayer l’optimiste d’une Macronie hors-sol :  « C’est un peu le baroud d’honneur », estime le député Horizons Frédéric Valletoux sur BFM TV. Pourtant, le chef de l’Etat lui-même a bien dû se rendre à l’évidence : la visite du roi d’Angleterre Charles III à Versailles, prévue lundi, est ainsi reportée. « Nous ne serions pas sérieux et nous manquerions d’un certains bon sens, à proposer une visite au milieu des manifestations », a reconnu Emmanuel Macron en marge du Conseil européen, à Bruxelles.

Cela n’empêche pas le président de la République de vouloir passer à autre chose. Non sans culot, Emmanuel Macron, dont le téléphone comme les portes de l’Elysée sont inaccessibles aux syndicats depuis la présentation de la réforme des retraites, s’est dit « à la disposition de l’intersyndicale si elle souhaite venir me rencontrer ». Non pas pour le texte mis en cause mais « pour avancer sur des sujets comme l’usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions, l’évolution des carrières, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches ». Ce dans le cadre d’une future loi Travail. « Pour le reste et la réforme des retraites, elle est devant le Conseil constitutionnel et il est évident que nous attendrons la décision du Conseil constitutionnel », a-t-il tranché.

Le député communiste Pierre Dharréville avait pourtant prévenu, le 20 mars lors du vote de la motion de censure : « Vous vous trompez lourdement si vous pensez que vous pouvez vous en tirer comme ça, que c’était juste un mauvais moment à passer, que tout ça sera bientôt oublié. » 

La bataille des retraites n’est pas finie. Y compris au Parlement où, outre la saisine du conseil du constitutionnel et le processus du RIP, Fabien Roussel, député et secrétaire national du PCF, s’interroge sur une grève des parlementaires eux-mêmes : « Est-ce que l’on peut, nous, députés, sénateurs, continuer de travailler, de discuter avec les ministres, avec le gouvernement, comme si de rien n’était ? Comme si rien ne se passait en ce moment ? Comme si c’était juste des manifestations ? Est-ce qu’après une grande journée comme jeudi, nous pouvons retourner dans l’hémicycle et dire ’c’est quoi le menu aujourd’hui ? »  

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À Rennes, déterminées, les féministes réenchantent la manifestation

Reportage

À chaque rassemblement contre le projet de l’exécutif, le cortège féministe de la capitale bretonne répond présent.Toujours dans la joie et la bienveillance.

Rennes (Ille-et-Vilaine), correspondance particulière.

Manifestant, choisis ton camp. À Rennes, les rassemblements contre la réforme des retraites ont la force de leur diversité. Celui de jeudi – rassemblant entre 22 000 et 35 000 manifestants – ne fait pas exception. À l’avant, il y a comme d’habitude le black bloc et les étudiants. Le noir des cagoules, la fumée des lacrymos, l’envie viscérale de « tout cramer ». À l’arrière, le calme des syndicats, l’odeur du camion de galette saucisse. Et au milieu, le cortège féministe. C’est ici que l’on réenchante le mouvement malgré la fatigue, à coups de chants, de danses et de slogans cinglants.

Dans la foule, il y a Carole, 55 ans, et Florence, 59 ans, venues tout droit de Redon. « Ici, il y a quelque chose d’assez festif, joyeux et “vénère” », témoigne la première, éducatrice spécialisée, un brassard violet par-dessus sa veste. « Je n’ai pas forcément envie d’aller suivre la CGT ou la CFDT. Je n’ai rien contre eux mais ça ne me correspond pas. » Sa camarade, infirmière en psychiatrie, estime, elle, s’y sentir en sécurité, loin des forces de l’ordre : « Je ne cours plus assez vite et je n’ai pas envie de me prendre des lacrymos en pleine tête. » C’est que dans la capitale bretonne, le dispositif déployé est particulièrement conséquent. Le rejet de la motion de censure et le discours de la veille sont dans toutes les têtes. Ce jour-là, certains CRS sont même venus en renfort de Nantes. Le climat est tendu.

Le cortège féministe tente de canaliser cette dynamique. À quelques mètres des deux amies, une sono crache Nique la BAC, du rappeur Lorenzo. Darmanin, Macron, le patriarcat, la police : les figures d’autorité en prennent pour leur grade. Pauline, étudiante, estime que « c’est important de faire converger les luttes, parce que les femmes sont les premières pénalisées par cette réforme ». À ses côtés, Coraline, pancarte humoristique à la main, salue elle aussi l’énergie déployée. « On a essayé de faire à peu près toutes les manifs. C’est ici où l’on se sent le plus à l’aise. »

«On essaie d’être inclusifs»

Mené par des militantes déterminées, le cortège féministe célèbre la lutte sociale dans la joie et la bienveillance. Une mixité choisie permet à chacun de s’y retrouver. Une autre Pauline, membre du collectif Nous toutes 35, qui en a la charge, s’efforce en effet « d’accueillir le plus grand nombre de gens. On essaie d’être inclusifs, que des personnes en situation de handicap puissent venir par exemple ».

Cette fois-ci, la tâche est plus ardue que d’habitude. On slalome entre les débris de verre, on contourne une poubelle en feu. Les stigmates des manifestations passées parsèment les rues du centre-ville. On tente d’échapper aux gaz lacrymogènes, aux canons à eau et aux mouvements de foule. Malgré les difficultés, la jeune femme trouve important de continuer à « faire du bruit. Participer à ce mouvement, ça me donne une rage supplémentaire, je me sens moins seule ».

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À Lons-le-Saunier, « Macron, c’est le Roi-Soleil »

Actu

L’entretien à la télévision du président de la République, mercredi, a suscité l’ire des milliers de manifestants présents ce jeudi dans la préfecture du Jura.

Samuel Ravier-Regnat

Lons-le-Saunier (Jura), envoyé spécial.

Deux mois que le mouvement social contre la réforme des retraites a commencé et c’est la première fois que Christophe se met en grève. Il a fallu le recours du gouvernement à l’article 49.3, jeudi 16, et l’intervention à la télévision d’Emmanuel Macron, mercredi 22, pour convaincre cet opérateur de peinture industrielle de 52 ans de venir gonfler ce jeudi la manifestation de Lons-le-Saunier, la préfecture du Jura.

« Ses paroles m’ont été insupportables, comme de l’urticaire. C’était un ramassis de mensonges. Maintenant, on veut monter d’un cran », annonce l’ouvrier, militant à la CFDT, qui déclare spontanément qu’il soutient « les blocages et les manifestations plus radicales, parce qu’il n’y a pas le choix ».

L’interview du président de la République, qui a notamment accusé les organisations syndicales de ne pas avoir « proposé de compromis » et parlé de « factieux » à propos des protestataires, est sur toutes les lèvres. « Nous comparer aux gens du Capitole ? Mais il est fou ! » s’étonne un retraité s’adressant à une amie.

À deux pas de là, Patricia admet qu’elle n’a pas regardé la prise de parole du chef de l’État (à 13 heures, elle tractait avec la FSU), mais les propos tenus par ce dernier l’ont mise en rogne. « Emmanuel Macron méprise tout le monde. C’est affligeant de la part d’un dirigeant qui a été élu à l’arrache et parce qu’il était opposé à l’extrême droite. Comment peut-il être à ce point borné et sourd aux revendications de la rue ? » s’interroge cette institutrice venue du sud du Jura, en grève reconductible depuis le 7 mars.

Mépris : le mot revient dans toutes les bouches

« Mépris » : le mot revient aussi dans la bouche de Johann Daniel, secrétaire de l’union locale CGT de Lons-le-Saunier. Pour ce professeur de mathématiques, foulard rouge noué autour du cou, l’ancien ministre de l’Économie a « démontré son inaptitude à faire consensus dans la société. Il n’entend rien, ne remet rien en question. Il est responsable d’une fracture totale dans la société ». « Macron, c’est le Roi-Soleil », tance à son tour Catherine, salariée de la Mutualité sociale agricole, selon laquelle « il y a un problème démocratique quand on gouverne à coups de 49.3 ».

Malgré l’adoption de la réforme des retraites en début de semaine, la manifestation lédonienne rassemble quelque 5 500 personnes, selon la CGT (2 200 selon la police). Un chiffre conséquent au regard de la population de la ville (environ 17 000 habitants), dans la lignée des « taux de participation exceptionnels », dixit la CGT, enregistrés lors des premières journées de mobilisation.

« On pense toujours qu’on peut gagner en reconduisant et en massifiant les grèves », explique Johann Daniel. Une heure après s’être élancé, le cortège, mené par un tracteur de la Confédération paysanne, s’arrête devant la permanence de la députée LaREM Danielle Brulebois, protégée par deux policiers. Un participant craque un fumigène, quelques pétards retentissent. Certains manifestants laissent éclater leur colère : « Honte à vous ! »

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« Hier, vous n'étiez qu'une foule, vous êtes un peuple aujourd'hui ! »

Premier plan

L’allocution présidentielle de mercredi a mis un coup de fouet aux mobilisations contre la réforme. Ce jeudi 23 mars, ils étaient 3,5 millions dans la rue, confortant l’intersyndicale dans l’idée d’obtenir le retrait du texte de loi.

Pierric Marissal

Derrière une jolie banderole bleue taguée « EN GRÈVE », une grosse cinquantaine d’étudiants de l’université Gustave-Eiffel de Marne-la-Vallée cherchent à rejoindre la tête du cortège qui part de la Bastille, à Paris. Les organisations de jeunesse sont en tête, juste derrière Solidaires.

Mais elles sont bloquées à deux rues de là en raison de l’affluence énorme. C’est la première fois qu’ils se mobilisent ainsi. « Il y a eu le 49.3, et puis l’allocution de Macron, c’était le coup bas de trop », assure Hanna, qui défile pour la première fois.

Réforme des retraites. Emmanuel Macron en flagrant déni de réalité

Justin, lui, aurait bien aimé que ses camarades de fac se mobilisent en nombre plus tôt, aux précédents jours de mobilisation, « mais le campus est éclaté. Ça a été un vrai travail de fond », assure celui qui participe à la création du premier syndicat étudiant sur le site.

« Face aux CRS qui voulaient nous intimider, on s’est mis à chanter tous ensemble la musique de Star Wars»

« C’est la première fois ce matin que les classes prépa rejoignent les lycéens pour bloquer le lycée », se réjouit aussi Lea sous une banderole violette annonçant que Voltaire est en grève. « Côté profs, on est toujours autour de 30 % de grévistes, mais les élèves se mobilisent vraiment. On avait semé des graines, organisé une projection du documentaire 1336 sur la lutte victorieuse des Fralib, ça prend », ajoute la jeune professeure, qui aurait bien aimé que tout le lycée défile.

« On sent beaucoup de colère, mais elle reste motivante, joyeuse, et il y a toujours de l’humour. La dernière fois, on s’est retrouvés face aux CRS qui tapaient sur leurs boucliers pour nous intimider, on s’est mis à chanter tous ensemble la musique de Star Wars, vous savez quand Dark Vador arrive », raconte- t-elle tout sourires.

Comme pour lui donner raison, Matthieu Trubert, de l’Ugict CGT, invite avec malice le patronat à se joindre au cortège. « L’employeur a toujours l’obligation de résultat en matière de santé au travail, pointe-t-il . Comme l’âge de départ à la retraite va dépasser celui de l’espérance de vie en bonne santé, comment vont s’en sortir les patrons ? » rigole-t-il.

Chez les égoutiers, on tient bon, mais l’heure est moins à la fête

Chez les égoutiers, on tient bon, mais l’heure est moins à la fête. « On est là parce qu’on n’a pas le choix, lance Frédéric Aubisse, responsable CGT aux égouts de Paris.  Nous avons dix-sept années d’espérance de vie en moins que la moyenne des Français, c’est douze années chez les éboueurs… »

A l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux, pour les « travailleurs essentiels »  : « C’est comme ça qu’on nous remercie ? »

Pour eux, le nerf de la guerre est le retrait de la réforme. Le 49.3, le mépris présidentiel, cela n’a fait qu’attiser la colère. Et après ? « Il nous restera à distribuer des allumettes, sourit-il un peu désabusé. Quand on pense que la dernière fois qu’il avait parlé de nous, on était des travailleurs essentiels… Ah ben, justement, en parlant de travailleurs essentiels… » s’interrompt-il, tendant la joue à Sylvie, de la CGT AP-HP, dans sa blouse blanche d’hospitalière bardée d’autocollants en grève.

Corinne Jac, aide-soignante  : « Je suis obligée de travailler plus longtemps pour pas grand-chose »

Elle est déterminée mais épuisée. « On est nombreux à être en grève, assure-t-elle, mais on est assignés, alors on doit bosser. On a travaillé pendant le Covid, parfois avec de simples sacs-poubelle en guise de protection, en sous-effectif, de jour comme de nuit, on ne peut pas prendre nos vacances, et ils veulent qu’on bosse jusqu’à 64 ans ? »

Un sentiment de mépris

Vêtue de la chasuble blanche de SUD santé AP-HP, Isabelle est tout aussi déterminée. « Quand on est épuisés, qu’on en a marre de manifester, la colère c’est un moteur, ça nous redonne du jus », assure-t-elle. Pour elle comme pour beaucoup, quelque chose a changé depuis la dernière journée de mobilisation.

Ce sentiment d’être méprisé par le gouvernement, le président. Le référendum d’initiative partagée reste un peu flou : « C’est par la rue qu’on y arrivera, comme pour le CPE. »

Retraites. Même adoptée, la loi peut être retirée

Pour Cyril, qui a fait le chemin avec ses collègues pour manifester jusqu’à Paris depuis la centrale de Dampierre (Loiret), la colère a même pris le pas sur le fond de la réforme comme motivation à défiler. « Ce mépris de classe du président mobilise de nouvelles personnes, je pense qu’il fait tout pour que cela dégénère. » Il soupire et hausse les épaules : « Tant pis, on est prêts. »

L’intervention d’Emmanuel Macron de la veille a aussi exaspéré les responsables syndicaux, présents en tête du cortège. « Son discours est une sorte de provocation par le vide, cingle Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. L’utilisation du 49.3 il y a quelques jours, tout comme ce passage à la télé complètement lunaire montrent bien l’isolement de l’exécutif. Il n’y a plus que les macronistes pour croire que tout va bien se passer. »

« La classe ouvrière hausse le ton »

Pour la suite, les responsables syndicaux affichent leur détermination. La fébrilité perçue dans le camp macroniste – des députés ont fait part de leurs doutes quant à l’utilisation du 49.3 – tout comme le regain de ­mobilisation observé ces derniers jours galvanisent les troupes.

On se prend à espérer un scénario « façon CPE » en 2006, où Jacques Chirac avait fini par jeter l’éponge malgré le vote de la réforme : « C’est évidemment notre objectif », affirme Murielle Guilbert, codéléguée générale de Solidaires, tandis que son collègue Simon Duteil se ­félicite de l’ampleur de la mobilisation. « Je reviens du Havre, où je n’avais jamais vu un tel niveau de colère, raconte-t-il. Les manifestants ont mis une carcasse de bus au milieu de la route… La classe ouvrière est en train de hausser le ton. »

Retraites. Une 9e journée de mobilisation chauffée à blanc par Emmanuel Macron

Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière, appelle les opposants à la réforme « à actionner tous les leviers disponibles : il y a la saisie du Conseil constitutionnel, mais aussi le référendum d’initiative partagée (RIP) et bien évidemment le mouvement social ».

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, croit à un engouement populaire autour du RIP : « La privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) ne parlait pas forcément aux habitants de Nantes ou de Rodez, par exemple. La réforme des retraites parle à tout le monde. »

Conclusion de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT : « Certains auraient pu penser que le vote de la loi provoquerait une baisse du nombre de manifestants. C’est tout le contraire : cette journée est l’une des plus grosses mobilisations depuis les années 1990. »

Partout en France, la déferlante :

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L'Humanité

Une « fête » et des piqûres

Chronique

Mejdaline Mhiri

rédactrice en cheffe des Sportives

À quoi reconnaît-on une violence sexiste et sexuelle ? Elle dure depuis des siècles et semble vouloir perdurer. Samedi 18 mars, le bureau des étudiant·e·s (BDE) de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille se chargeait d’organiser l’édition 2023 du tournoi de football réunissant les écoles de journalisme des quatre coins du pays, de Lannion à Cannes, en passant par Paris. Depuis quatre ans, la joute sportive n’avait pu advenir, en raison d’un problème de lieu en 2022, et de Covid sur les deux précédentes années. Pour cet événement rassemblant un millier de jeunes adultes, des précautions considérables avaient été prises en vue d’éviter tout débordement en termes de comportement violent d’un genre envers un autre, sous prétexte de domination millénaire. Comme la présence d’agents de sécurité lors du tournoi pour contrôler l’identité de chaque participant·e, mais aussi durant la soirée privée en boîte de nuit. Le BDE de l’ESJ avait également mis en place une safe zone, soit un accueil de la part d’étudiantes, parallèlement adhérentes de l’association féministe Nous Toutes, pour aider les personnes le demandant, ainsi que des rondes régulières effectuées par une trentaines d’étudiantes. Pourtant, cela n’a pas suffi à freiner les plus obstinés, déchaînés.

Le dimanche 19 mars, plusieurs jeunes femmes ont ressenti des symptômes tels que des pertes de mémoire, des tremblements et, pour quelques-unes, des traces de piqûre. Malgré le dispositif mis en place, malgré la sensibilisation évidente de la majorité sur le sujet, cela n’a pas suffi. Bénévole lors de la soirée, une étudiante livre son sentiment, préférant conserver l’anonymat pour « que le message demeure collectif » : « C’ est affligeant. On est entre futurs collègues et ça fait flipper de penser que des mecs sont partis de chez eux en prenant des seringues, du GHB, avant de venir. On dénonce ce genre de violence depuis des années et, même comme ça, on se retrouve dans cette situation… »

Les associations étudiantes ont rapidement fait le choix de croire les femmes, de les considérer comme victimes, de rassembler un maximum de témoignages et d’en avertir les responsables de leur école. Au moins sept plaintes ont été déposées. « On a porté plainte pour qu’il y ait une enquête. Il faut répondre aux interrogations de ces filles qui ne savent pas pourquoi elles se retrouvent dans cet état-là », poursuit la bénévole dépitée, déboussolée. Les nouvelles générations ont beau avoir intégré l’omniprésence des violences sexistes et sexuelles, notre société patriarcale reproduit et entretient ce modèle. Nous devons aller encore plus loin, l’urgence persiste.

La chronique sportive de Mejdaline MhiriFootballjournalismeécole
L'Humanité

Des grèves et des rêves

Chronique

Maryam Madjidi

Roya est une jeune étudiante iranienne qui, depuis trois ans, vit à Paris, où elle étudie le droit à l’université Panthéon-Sorbonne. Elle a appris le français en Iran. Elle le parle très bien.

Je la rencontre dans une librairie du Quartier latin pour une dédicace de mes livres. Très vite elle me parle de ses études, de sa vie en France.

C’était son rêve de venir étudier le droit à Paris. Elle sait qu’elle est chanceuse et que beaucoup d’étudiants iraniens aimeraient être à sa place.

Mais alors, pourquoi la France ? Pourquoi Paris ?

Elle me répond que c’est le pays des manifestations et des grèves. C’est un signe de bonne santé mentale d’un pays. Un pays où on manifeste beaucoup, où on refuse des lois qui paraissent injustes, où on exprime sa colère en plein jour. Et elle ajoute que la place de la Concorde en feu c’est une image très forte de cette mobilisation. La « concorde » c’est la paix, la bonne entente qui fait naître la paix. Mais là, c’est un non-sens avec un gouvernement qui n’a que la force pour imposer ses lois.

D’un signe de la main, elle me montre les poubelles entassées dans la rue du fait de la grève des éboueurs. Elle s’exclame : ces poubelles symbolisent à mes yeux la liberté, le pouvoir de dire non à une réforme du gouvernement, celle des retraites. L’odeur, la saleté, la laideur de ces ordures dans les belles rues parisiennes étalent sous nos yeux la pourriture d’une réforme injuste et injustifiée. J’aime cette image et j’espère que les éboueurs vont continuer leur lutte, que les poubelles envahiront chaque mètre carré des rues et qu’on ne pourra plus y mettre le pied !

Ce n’est pas le seul problème des deux années supplémentaires ou non avant de partir à la retraite à 62 ou 64 ans. Il en va du principe de démocratie et de justice. C’est ce qui est défendu avec détermination. Les Français ne veulent pas de cette réforme, ils refusent

qu’on la leur impose.

Et la jeune fille ajoute qu’elle est fière d’étudier dans ce pays : elle sait que tout ce qu’elle vit depuis trois ans va la transformer, la rendre meilleure.

Je regarde Roya, déterminée et pétillante. Je la trouve étonnante dans ses analyses, sa vision de la France, son enthousiasme sans borne.

Son visage s’assombrit pour parler de l’Iran. Nous avons cédé devant trop d’injustices. Depuis 1979, nous avons appris à nous taire, à avoir peur et à laisser cette peur gouverner nos vies. Nous avons fini par vouloir juste un peu de confort et de tranquillité. Nous avons appris à ruser pour avoir un peu de liberté mais cette liberté n’est qu’une illusion.

Depuis six mois, le monde entier a vu le vrai visage de la République islamique, féroce et archaïque. Les Iraniens et les Iraniennes ne veulent plus ruser. Ils veulent la liberté, la vraie. Je suis venue en France pour apprendre à manifester, à faire grève, à dire non. C’est une très bonne école. Cet enseignement, je l’emporterai avec moi en Iran et j’espère qu’un jour, nous aussi, nous aurons la liberté de crier notre colère sans perdre la vie.

Maryam Madjidi
L'Humanité

Du Moyen-Orient à l’Ukraine : la diplomatie au service de la paix

Chronique

Francis Wurtz

Le 10 mars dernier, deux puissances ennemies, l’Arabie saoudite et l’Iran, ont rétabli leurs relations diplomatiques, rompues depuis sept ans. Que nous dit cet accord – conclu sous les auspices de la Chine – de la complexité de l’ordre mondial actuel ? D’abord, qu’il peut y avoir, malgré le contexte général d’affrontements impitoyables, un espoir de paix là où on ne l’attendait pas. Y compris entre deux pays dont la rivalité stratégique et la concurrence religieuse alimentaient jusqu’ici maints conflits sanglants, au premier rang desquels l’effroyable guerre du Yémen. Ensuite, que des efforts diplomatiques opiniâtres peuvent arriver à bout d’obstacles présumés insurmontables : l’accord du 10 mars dernier est, en effet, l’aboutissement de plus de deux ans de négociations difficiles entre les deux adversaires. Enfin, que la Chine, médiatrice et garante de cet accord, confirme l’étendue de son influence jusque dans une région où Washington exerçait naguère un leadership sans rival et où les États-Unis conservent toujours un poids certain, mais rencontrent des résistances de la part de leurs alliés historiques.

Le fait que cet accord inédit a été annoncé, à la surprise générale, depuis Pékin, n’est, du reste, pas pour rien dans la discrétion des réactions américaines à cette nouvelle spectaculaire, d’autant qu’un conseiller du président Biden venait tout juste de s’entendre avec Benyamin Netanyahou pour encourager l’Arabie saoudite, au nom d’un front commun contre l’Iran, à normaliser ses relations avec… Israël, avec l’objectif de sortir l’État hébreu de son isolement dans le monde arabe. Ce dégel-là (au détriment des Palestiniens) semble désormais compromis.

L’Union européenne a, quant à elle, salué – certes fort sobrement – les efforts diplomatiques chinois qui ont conduit à cette « étape importante », soulignant que la promotion de la paix et de la stabilité ainsi qu’un apaisement des tensions au Moyen- Orient étaient des priorités pour l’UE. Sur ce point, parallèlement à la solidarité avec le soulèvement des Iraniennes et des Iraniens pour un changement de régime, on ne peut qu’être d’accord.

Certes, il faut rester prudent : on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise dans la mise en œuvre effective d’un accord entre des protagonistes aussi peu portés sur la collaboration au service de la paix. Le rôle du garant chinois dans la réussite de cette nouvelle dynamique sera, dès lors, important. Ce « challenge » que s’impose ainsi Pékin est en lui-même un fait politique majeur. Il intervient – fait significatif – au moment même où le président Xi Jinping prend des initiatives en faveur d’un règlement politique de la guerre en Ukraine et propose, après son voyage à Moscou, d’organiser un échange direct avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, « en vue de mettre fin à la guerre », précise le « Wall Street Journal ».

La diplomatie au service de la paix : voilà qui nous change du discours ambiant sur fond de fracas des armes et d’insupportables pertes humaines.

Guerre en UkrainepaixRussieChine
L'Humanité

49.3 et ça repart !

Chronique

Sophie Binet

Le pouvoir a été acculé à dégainer le 49.3 pour faire adopter sa réforme des retraites. Notre mobilisation exceptionnelle a fait capoter l’accord avec la droite et les diverses tentatives de pression sur les député·es. Cette réforme n’a donc aucune légitimité. En décidant de passer en force, Emmanuel Macron prend la lourde responsabilité d’ajouter à la crise sociale une crise démocratique et politique. C’est une faute grave pour celui qui a été élu pour faire barrage au Rassemblement national. Mais aussi une erreur stratégique car, contrairement à ce qu’il pensait, le 49.3 ne clôt pas le cycle de mobilisation. Au contraire. Il crée une énorme indignation. Celle d’être confronté à un mauvais perdant qui, au dernier moment quand il sait être minoritaire, change les règles du jeu et n’organise pas de vote.

Le 49.3 cimente l’intersyndicale, déterminée à continuer jusqu’au retrait. Il permet à la mobilisation de franchir un cap, avec une nouvelle journée d’action record notamment dans le privé, de nouvelles grèves reconductibles – dans les raffineries et dans l’éducation notamment, qui viennent appuyer celles de l’énergie, des cheminots, des dockers et des éboueurs – et un élargissement à la jeunesse. Alors que la mobilisation a été encadrée pendant deux mois par les syndicats évitant tout débordement, le choix du gouvernement de passer outre et de ne même pas recevoir les organisations syndicales accrédite l’idée dangereuse selon laquelle la mobilisation pacifique ne servirait à rien.

Une nouvelle phase s’ouvre : à l’action syndicale classique s’ajoutent des actions imprévisibles et permanentes à l’image de ce qui s’est produit pendant le mouvement des gilets jaunes. Le président des riches est désormais aussi le président du chaos. Il espère s’en sortir en jouant le « pourrissement », avec une répression tous azimuts. Les gardes à vue et violences policières contre les manifestant·es se multiplient, comme les scandaleuses procédures de licenciements, poursuites pénales et réquisitions de grévistes, dans l’énergie ou les déchets, par exemple.

La réforme est fragilisée juridiquement : elle fait l’objet d’une saisine devant le Conseil constitutionnel avec une probabilité de censure partielle, et d’un référendum d’initiative partagée. Le RIP est un dispositif complexe, qui n’a jamais abouti jusque-là, mais, en parallèle à la poursuite des grèves et des manifestations, il peut contribuer au retrait. En 2006, les deux journées d’actions rassemblant 3 millions de manifestant·es, l’unité syndicale maintenue au forceps et la poursuite des grèves étudiantes avaient permis, un mois après son adoption par 49.3, de gagner l’enterrement du contrat première embauche.

La mobilisation contre la réforme des retraites n’est donc pas finie, mais elle a d’ores et déjà marqué de nombreux points. Emmanuel Macron ne peut plus dérouler ses réformes libérales et autoritaires. Il n’a pas de majorité parlementaire. Il est confronté à une défiance et une colère profonde. Les syndicats ont montré leur rôle central et l’unité syndicale fait tache d’huile dans de nombreuses branches et entreprises, avec des combats communs pour les salaires par exemple, qui renforceront le rapport de force face au patronat. La mobilisation de nombreux cadres et technicien·nes aura un impact positif sur les collectifs de travail. La dégradation des conditions de travail comme la situation des femmes ont été mises sur le devant de la scène, et la revendication de la retraite à 60 ans fédère très largement. Nous sommes fier·ères du chemin accompli. Ce n’est certainement pas le moment de lâcher dans la dernière ligne droite !

Réforme des retraitesIntersyndicalearticle 49-3Emmanuel Macron
L'Humanité

Des artistes se mobilisent pour Roger Waters contre l’annulation de ses concerts en Allemagne

Actu

L’ancien leader de Pink Floyd est accusé d’antisémitisme parce qu’il défend les droits des Palestiniens. Une pétition a été lancée, déjà signée par des centaines de musiciens dont Peter Gabriel, Eric Clapton, et d’acteurs, dont Susan Sarandon et Julie Christie, ainsi que par des cinéastes comme Ken Loach et Terry Gilliam.

Pierre Barbancey

Depuis qu’il a pris position en faveur des droits du peuple palestinien, dénoncé l’occupation israélienne et appelé les artistes du monde entier à ne pas se produire en Israël, Roger Waters, ancien bassiste de Pink Floyd, doit faire face à des attaques à répétition. Ses prochains concerts prévus en Allemagne viennent d’être annulés par les autorités locales, comme à Munich et à Francfort où il devait se produire en mai. « Le maire de Munich et certains membres des partis politiques des Verts et du SDP, ainsi que d’autres porte-parole du lobby israélien m’ont calomnié, m’accusant d’être un antisémite et de faire l’apologie de Poutine. Je ne suis ni l’un ni l’autre. Je ne l’ai jamais été et ne le serai jamais », a-t-il écrit dans un communiqué.

Le musicien a également indiqué qu’il combattra ces interdictions en portant l’affaire en justice. Pour les municipalités allemandes incriminées, Waters serait antisémite parce qu’il a appelé au boycott culturel d’Israël et qu’il a comparé le régime israélien à celui de l’Afrique du Sud durant l’apartheid.

Une « campagne dangereuse »

Face à ces attaques répétées contre Roger Waters, de nombreux artistes ont décidé de briser le silence et ont lancé une pétition ( https://www.change.org/p/let-pink-floyd-s-roger-waters-perform-in-frankfurt-germany) dans laquelle on peut lire notamment : « Nous, artistes, musiciens, écrivains et autres personnalités et organisations publiques, sommes profondément troublés par les récents efforts des autorités allemandes pour discréditer et réduire au silence le musicien Roger Waters. »

Dans cette pétition, ses soutiens affirment également que l’effort pour diffamer Waters est une « campagne dangereuse qui associe délibérément la critique des politiques illégales et injustes d’Israël à l’antisémitisme ». Le texte souligne que ces positions ne sont pas propres à l’ex-Pink Floyd, ni « en dehors des limites de l’opinion publique dominante », et que de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch, B’Tselem d’Israël, diverses agences des Nations unies et les responsables sud-africains ont également défini Israël comme un État d’apartheid.

Enfin, la pétition demande à ceux qui ont annulé le concert de revenir sur leur décision et les pointe du doigt en affirmant qu’ils « préfèrent voir la musique de Waters supprimée plutôt que de s’engager sur les questions que sa musique met en lumière » et qu’ils devraient « considérer leur propre histoire d’antisémitisme, de racisme et de génocide et la façon dont ces phénomènes peuvent être stoppés aujourd’hui dans d’autres parties du monde, y compris dans la Palestine occupée ».

De nombreux signataires

Parmi les principaux signataires de la pétition à ce jour figurent les musiciens Brian Eno, Peter Gabriel, Nick Mason (ancien batteur de Pink Floyd) et Eric Clapton, les actrices Susan Sarandon, Julie Christie et Alia Shawkat, les cinéastes Ken Loach, Terry Gilliam et Ramin Bahrani, la dramaturge Caryl Churchill, les artistes Julian Schnabel et Dread Scott, les humoristes Alexei Sayle et David Cross, le journaliste John Pilger, les professeurs Noam Chomsky et Cornel West, l’historien Ilan Pappé et l’activiste politique Daniel Ellsberg.

Contrairement à ce que ses détracteurs voudraient faire croire, Roger Waters est loin d’être isolé dans le monde du spectacle. En 2018, par exemple, l’actrice israélo-américaine Natalie Portman avait refusé de se rendre en Israël pour recevoir un prix prestigieux récompensant le travail et le dévouement d’une personnalité envers la communauté et les valeurs juives. « J’ai choisi de ne pas participer parce que je ne voulais pas apparaître comme soutenant Benyamin Netanyahou, qui devait faire un discours à la cérémonie », avait-elle alors expliqué.

La femme du jour. Natalie Portman

Cela n’avait pas empêché une campagne dirigée contre elle, notamment par la ministre de la Culture de l’époque. « Comme beaucoup d’Israéliens et de juifs dans le monde, je peux critiquer la direction israélienne sans pour autant vouloir boycotter l’ensemble du pays », expliquait-elle. « Israël a été créé il y a exactement soixante-dix ans, pour servir de refuge aux survivants de l’Holocauste. Mais les mauvais traitements de ceux qui souffrent des atrocités aujourd’hui ne sont simplement pas en accord avec mes valeurs juives. Parce qu’Israël m’est cher, je dois m’opposer à la violence, à la corruption, aux inégalités et à l’abus de pouvoir. » Difficile de traiter Natalie Portman d’antisémite…

Roger WatersIsraël-PalestineAllemagnepeter gabriel
L'Humanité

Une famille palestinienne dans la peur

Un jour avec

À Al-Bustan, quartier de Jérusalem-Est occupé, les Al Ragaby vivent dans la crainte quotidienne de voir les soldats arriver avec des pelleteuses pour détruire leur maison.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est occupé, envoyé spécial.

Assise sur un fauteuil, les mains dressées devant le pauvre poêle à gaz qui diffuse une bien faible chaleur, Rameh Al Ragaby semble perdue. Elle roule des yeux, regarde à droite à gauche ses meubles et, dans la pièce adjacente, le réfrigérateur et la cuisinière. C’est une maison semblable à beaucoup d’autres dans ce quartier d’Al-Bustan, à Jérusalem-Est, fait de venelles labyrinthiques, de maisons simples et de patios au charme ancien. Pas de richesse ostentatoire mais une dignité, celle des petites gens qui ne demandent rien d’autre qu’à vivre en paix.

Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans

Mais en paix, Oum Rameh, comme on appelle affectueusement les dames d’âge mûr dans le monde arabe, ne l’est pas. À 54 ans, elle vit un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans. « Autour de nous, tous ceux qui avaient construit leur maison n’ont pas réussi à obtenir un permis malgré leurs demandes et bien qu’ils aient payé ce qu’il fallait à municipalité », souligne-t-elle à voix basse comme si elle craignait d’être entendue par des oreilles ennemies. « Alors, on a fait de même. C’est seulement quand nous avons fini que les autorités sont venues nous dire qu’on n’avait pas le droit de construire. »

Jérusalem-est. Expulsion sans appel pour une famille palestinienne

Elle se souvient de ce jour de 2002 où « beaucoup de soldats sont arrivés avec des fonctionnaires venus faire des photos » ; de son mari, déjà malade, qui fait une attaque. Et, par la suite, les amendes qui pleuvent, les tiroirs qui débordent de factures. Une fuite en avant. Puisque les permis de construire ne sont jamais délivrés, autant bâtir un étage lorsque la famille s’agrandit. Chez les Al Ragaby, comme chez nombre de Palestiniens, on fait comme on peut. D’autant plus que le père, Mohammad, 59 ans, ancien boulanger, ne peut plus travailler. La famille vit sur la pension d’invalidité et l’aide des enfants les plus âgés, dont certains vivent déjà ailleurs. Mohammad passe ses journées en visite à l’hôpital.

Sous prétexte de fouilles archéologiques

Al-Bustan, en réalité, fait partie de Silwan, un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est, en contrebas de la vieille ville. En 2009, la municipalité de Jérusalem (la partie orientale est occupée depuis 1967), a publié son plan d’urbanisme. Celui-ci, comme le rappelle Gilles Devers dans son indispensable ouvrage Jérusalem-Est sous la protection du droit international (1), a été « en réalité initié par l’organisation de colons israéliens El-Ad. »

France-palestine. Des élus contre la casse de logements à Jérusalem-Est

Le processus est toujours le même. Sous prétexte de fouilles archéologiques, les autorités israéliennes décident de mettre la main sur l’ensemble d’une zone. En l’occurrence, ici, il s’agissait d’étendre les fouilles dans la soi-disant « cité de David » pour y construire un « parc biblique ». Ce plan prévoit l’appropriation de 70 % des terres de Silwan et a classé Al-Bustan en « zone ouverte », permettant l’expulsion de 88 maisons habitées par 1 500 Palestiniens.

« Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour »

En février 2022, les menaces se font réalité. La famille reçoit un ordre de démolition. Quand sera-t-il exécuté ? Mystère. Les recours en justice sont aléatoires et surtout coûteux. « J’ai peur pour les enfants », sanglote la mère. « S’ils détruisent notre maison, on ne saura pas où aller. À chaque instant, j’ai peur qu’ils arrivent et qu’ils abattent les murs. » Comme un défi, elle lance ce cri de désespoir à l’encontre des destructeurs israéliens : « Je les tuerai ou ils me tueront ! »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Sa fille Narmin, 20 ans, part tous les matins travailler, la boule au ventre, dans une crèche. « Je ne me sens pas en sécurité, je vois des soldats partout. Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour. » Elle arrête de parler, pousse un soupir et tente un sourire pour arrêter les larmes qui gonflent ses yeux. « Tout ça affecte ma vie. J’ai toujours peur pour mes parents. J’ai perdu tout espoir. »

Sa sœur Sadin, 15 ans, paraît plus insouciante. Elle a gardé un visage d’enfant quand celui de Narmin est déjà marqué. Sadin bondit presque pour dire qu’elle aime le sport, qu’elle voudrait être journaliste. Mais, au collège, dès qu’elle apprend que quelque chose se passe dans le quartier, elle appelle sa mère. « Elle peut me téléphoner dix fois par jour. » Sadin a peur. « Peur qu’on détruise notre maison, peur de perdre tous les cadeaux qu’on m’a offerts, peur qu’on casse mes baguettes avec lesquelles je joue de la batterie. »

Tout peut arriver, du jour au lendemain. Alors, la famille a rassemblé les documents importants (cartes d’identité, actes de naissance, de mariage…) et les a placés en sécurité. « Je veux vivre dans un endroit où, quand quelqu’un frappe à la porte ou si j’entends des pas, je n’ai pas peur », glisse Oum Rameh au moment du départ. Puis elle va se rasseoir près du poêle, dans l’incertitude.

Palestinejérusalem-estIsraël-Palestine
L'Humanité

Depuis la France, le ministre israélien Bezalel Smotrich nie l’existence des Palestiniens

Pas honte

Le ministre d’extrême droite est venu en France déclarer, lors d’une cérémonie en hommage à un ancien dirigeant du Betar : « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien. » Sans que cela ne gêne qui que ce soit au gouvernement.

Pierre Barbancey

Le 13 mars, le député communiste Jean-Paul Lecoq envoyait un courrier à la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour s’inquiéter de la possible venue en France de Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances.

Il rappelait son profil : « Membre d’un parti d’extrême droite israélienne, ouvertement raciste, prônant le nettoyage ethnique des Palestiniens sur les terres occupées par Israël. » Et que Bezalel Smotrich se présente comme un « fasciste homophobe ». Un courrier resté sans réponse.

Gérald Darmanin était sans doute trop occupé à trouver le meilleur moyen de faire taire l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, expulsé de Jérusalem en décembre. Il n’a pas vu arriver Bezalel Smotrich sur le sol français ce dimanche. Il n’a même pas tenté d’empêcher ce sinistre personnage de s’exprimer. D’abord lors d’une cérémonie en hommage à un ancien dirigeant du Likoud France et du Betar, Jacques Kupfer, dont il a repris les déclarations avec plaisir : « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien. » Ce qui ne gêne pas Gérald Darmanin. Mais qu’on ose critiquer la politique d’Israël alors, on est, aux yeux du ministre de l’Intérieur, un « antisémite ».

«Pas question d’envisager la création d’un État palestinien, d’un État du terrorisme »

Smotrich n’en est pas resté là. Interrogé par la chaîne I24 News, celui qui avait déclaré qu’Israël devait raser le village de Huwara, avant de faire une molle volte-face, a insisté : « Il n’est pas question pour nous d’envisager la création d’un État palestinien, d’un État du terrorisme. »

L'Humatinale

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Emmanuel Macron, qui a reçu il y a peu Benyamin Netanyahou, chef du gouvernement auquel appartient Smotrich, sait maintenant à quoi s’en tenir. Inutile donc de parler d’une solution à deux États avec une telle coalition.

Au contraire, il convient désormais d’envisager des sanctions efficaces pour forcer Israël à respecter le droit international. À cet égard, les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale peuvent être délivrés contre tous les dirigeants. Y compris israéliens.

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Israël-Palestine
L'Humanité

Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Reportage

Le nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.

Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.

Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.

Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.

Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer

Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »

Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.

Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.

L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.

Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006

Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.

Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».

Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».

Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».

À Jénine, la résistance de tous les instants

Dans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens

Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »

Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.

Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.

«  On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ». 

Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo. 

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Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

Entretien

Hani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.

Pierre Barbancey

Ramallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?

Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.

Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, ­détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la ­politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.

Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.

Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?

À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.

Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Netanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.

La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.

C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.

Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très ­compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.

Et cela dure ­depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.

Allons-nous vers une troisième Intifada ?

Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…

La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.

À Jénine, la résistance de tous les instants

Pour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.

La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.

En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?

Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.

Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.

Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes. 

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Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Reportage

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.

Pierre Barbancey

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

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Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »

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Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Entretien

Alors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.

Pierre Barbancey

Yehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.

Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?

Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.

Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.

De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Il y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?

Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.

Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.

Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?

Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.

Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Jusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.

Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.

Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?

C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.

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Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.

Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?

Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.

Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?

On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…

C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.

S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.

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Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Actu

Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.

Pierre Barbancey

Naplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.

Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.

Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Mais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».

Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.

Les Palestiniens sans recours

Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».

Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.

Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».

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Proche-Orient.  ​​​​​​​Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique

Premier plan

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage

Pierre Barbancey

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.

La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.

Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »

Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirs

Voilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.

Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.

« Cette loi nous amène vers la dictature »

Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.

Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Ce n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».

Une mobilisation qui transcende les clivages

Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».

En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».

 Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte

Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».

La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».

Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?

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Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Actu

Après le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.

Pierre Barbancey

Comment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.

Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! 

Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis

Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.

Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à Jénine

Les ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.

Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «  profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.

L’obtention de permis de port d’armes facilitée

À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.

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Chez Ilévia, le « coup de marteau du 49.3 » galvanise les troupes

Reportage

Déclenchée à l’occasion d’une négociation sur les salaires, la grève dans les transports publics lillois voit son succès renforcé par la lutte contre la réforme des retraites.

Ludovic Finez

Villeneuve-d’Ascq (Nord), correspondance.

«Elle m’a licencié et maintenant elle veut me faire travailler deux ans de plus ! » Dorian Vallois s’est battu comme délégué CGT contre les 180 suppressions de postes à l’usine d’amidon Cargill, à Haubourdin (Nord). Son licenciement a été, contre l’avis de l’inspection du travail, validé par Élisabeth Borne, alors ministre du Travail, avant de devenir première ministre et d’endosser la retraite à 64 ans.

Industrie. À Haubourdin, Cargill sacrifie la ville et la moitié de son usine

Le militant est arrivé à l’aube, ce lundi 20 mars, devant le dépôt de bus de Villeneuve-d’Ascq, en soutien aux grévistes d’Ilévia, les transports publics de la métropole lilloise. Musique à fond, barrières métalliques, feux de palettes : aucun véhicule ne sort.

Pour le militant, il n’y a rien à sauver dans la loi : « Même la pénibilité, ce sont des conneries. » Dans son ex-usine, aucun ouvrier n’est considéré comme exposé au bruit, sous prétexte que la situation ne dure pas huit heures d’affilée. Dans son congé de reclassement, dix mois ne comptent pas comme cotisés : autant de rab avant la quille.

« J’ai eu une carrière hachée, mais est-ce une raison ? »

À ses côtés, Yves Estager, retraité de la communauté urbaine de Lille, ajoute : « Ma femme est également retraitée. Vivre avec 1 900 euros par mois à deux, ce n’est pas évident. J’ai eu une carrière hachée, mais est-ce une raison ? »

Frédéric Szolga se joint à la conversation. Éducateur spécialisé et délégué SUD, il encadre des enfants de 6 à 14 ans. « Nous sommes deux pour gérer en moyenne un groupe de dix-huit, précise-t-il. J’ai 53 piges et ça devient physiquement compliqué, je ne me vois pas faire ça jusqu’à 64 ans. » Quant aux beaux discours sur l’emploi des seniors, il n’en croit pas un mot, tant il constate dans son établissement les pratiques diverses pour « se débarrasser des anciens ».

La grande tartuferie de l’emploi des seniors

Ligne de métro à l'arrêt, un événement rare sur ce réseau, sans conducteur car automatisé

Dorian, Yves et Frédéric font partie des dizaines de militants venus prêter main-forte au dépôt de Villeneuve-d’Ascq, tandis que de nombreux autres ont fait de même aux dépôts de Sequedin et de Wattrelos. Ce lundi, aucun tram n’a circulé et seulement une poignée de bus. Signe de la forte mobilisation : une des deux lignes de métro était à l’arrêt toute la journée. Un événement rare sur ce réseau, sans conducteur car automatisé.

Reconduite à l’assemblée générale de 10 heures, la grève avait été enclenchée par la CGT, suivie par la CFDT, SUD et l’Unsa, après une réunion tendue de négociation annuelle obligatoire. En contrepartie d’une proposition d’augmentation salariale qui a fini par se rapprocher des 5 %, la direction veut alourdir le système de carence, en cas de congé maladie.

« Psychologiquement, l’utilisation du 49.3 a également mis un coup de marteau aux salariés de notre entreprise, où se posent beaucoup de problèmes de conditions de travail. Ils n’imaginent pas travailler jusqu’à 64 ans, ni atteindre le nombre suffisant de trimestres », souligne Mohamed Farhi, de la CGT Ilévia, joint au téléphone à la mi-journée. Ou quand un bras d’honneur à la démocratie galvanise les troupes plutôt que de les assommer.

LilleRéforme des retraitesMobilisations retraitesTransports publics
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En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée

Actu

Les personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.

Bruno Odent

À l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics. 

La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », ​déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.

Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres

86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée

Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.

C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.

Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.

En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL

La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.

Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».

Le printemps social s’annonce chaud

Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.

Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.

Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »

La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.

En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.

Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.

Allemagneluttes socialesLa PosteSalaires et pouvoir d'achat
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Un accord très chiche sur le partage de la valeur

Actu

Rémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.

Stéphane Guérard

Le nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.

En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».

Des mécanismes exonérés de cotisations

Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’inté­ressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.

À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.

Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale
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Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel

Actu

Agroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.

Cécile Rousseau

Le numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.

Des mesures d’austérité

Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».

Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».

À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.

Une mise en sous-traitance des usines Danone

Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.

Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.

Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.

Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.

DanoneSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

Actu

Étranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.

Bruno Odent

Des millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.

Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ­ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».

Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel

Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.

Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement

La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.

AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations
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Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois

Actu

Numérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.

Pierric Marissal

La magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).

« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.

Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».

Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an

Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.

La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.

Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

À cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction. 

jeu vidéoÉconomie numériqueubisoftSalaires et pouvoir d'achat
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Grand écart salarial chez Schneider Electric

Actu

GRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.

Cécile Rousseau

Branle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.

Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.

Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.

Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.

3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021

Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.

La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.

Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.

industrieschneiderSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau

Actu

Pour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.

Cyprien Boganda

«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.

«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.

DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation
L'Humanité

Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires

Reportage

Transports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.

Eva Leray

Bondoufle (Essonne), envoyée spéciale.

«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».

Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.

« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »

Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.

La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »

« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».

Transports publicsouverture à la concurrenceSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »

Entretien

Sylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.

Antoine Portoles

Depuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?

Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultra­libéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.

RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?

Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.

Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.

Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?

Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.

Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.

Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.

Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?

On oublie souvent que, dans les catégories ­populaires, une part ­significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.

Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »

Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ­ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.

Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.

Extrême droiteRassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites
L'Humanité

Gastronomie. Avec les ogres, le sang cool

Nos recommandations culturelles

Grégory Marin

Les Vigan sont une famille d’ogres tout à fait classique entre gestion de leur restaurant la journée et « dévoration » de bétail humain le soir. Mais quand jalousies, amours et passé s’en mêlent, même ce sanglant train-train est perturbé… Sombre, intrigante, parfois gore, cette série imaginée par El Diablo (« les Kassos », « les Lascars ») et Jean-Pierre Pascaud (« Caméra Café », « En famille ») est un petit bijou, qui appelle une suite. 

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L'Humanité

Jeux vidéo. « Hi-Fi Rush », cœur de rockeur

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Aurélien Soucheyre

Combattre une corporation capitaliste à coups de guitare électrique ? Tel est le beau rêve un brin adolescent que Chai, jeune paumé plein d’énergie, va vivre dans « Hi-Fi Rush ». À la suite d’un accident dans une usine, il se voit doté d’un bras bionique et surtout d’un iPod à la place du cœur. Dès lors, sa vie sera musique, encore plus qu’elle ne l’était, avec l’obligation de tout faire en rythme dans ce jeu musical pétaradant et étincelant, qui fleure bon l’insouciance et la coolitude survitaminée des jeux Sega des années 2000. Dès les premières secondes, Chai court vers son destin au son du tube « Lonely Boy », des Black Keys. Le voilà face à des robots, puis des antagonistes, tels la chargée de production ou le directeur financier d’une firme totalitaire, qu’il faut vaincre lors de combats dictés par un métronome : les coups, les sauts, les esquives, les combos spectaculaires doivent tomber sur les bonnes notes, dans un déluge visuel en cel shading des plus réussis. Des chansons de Nine Inch Nails, The Prodigy, The Joy Formidable, Number Girl, Wolfgang Gartner et Zwan sont de la partie, dans une ribambelle de notes, de riffs, d’idées et de vannes qui collent le rythme dans la peau et figent le sourire aux lèvres, pour un moment de décontraction pure. Il y a du « Jet Set Radio » et du « Crazy Taxi » dans l’esprit de ce jeu, qui constitue l’une des plus belles surprises vidéoludiques de ce début d’année, grâce à une réalisation impeccable, une originalité permanente et un concept dansant et maîtrisé.

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Canis familiaris, humour de niche

Nos recommandations culturelles

Margot Bonnéry

Des acteurs en costumes de chiens loufoques ? C’est le drôle de projet que propose « Canis familiaris » dans une satire qui invite à repenser notre société. Chef d’une meute de chiens, Max le labrador (Tom Dingler) est pris d’une crise existentielle : il s’ennuie et rêve de liberté. Il réfute l’idée d’être l’esclave des hommes. Mais ses amis chiens ne sont pas forcément du même avis : si Chaussette (Bruno Sanches) et Fanny (Alice Moitié) le soutiennent, Rocky le caniche (Alexandre Steiger) va semer la zizanie. La meute va-t-elle survivre à tant de bouleversements ? 

Écrans
L'Humanité

Pour Fabien Roussel, « les jours heureux sont devant nous »

Nos recommandations culturelles

Le secrétaire national du PCF publie un livre relatant ses campagnes présidentielle et législative. Un appel à des changements importants pour accéder un jour à la victoire.

Diego Chauvet

Celui qui est devenu l’une des personnalités les plus populaires de la gauche revient dans un livre, paru le 16 mars, sur son parcours lors des campagnes qui ont jalonné l’année 2022. Il y a un an, Fabien Roussel était le premier candidat communiste à une élection présidentielle depuis 2007. Un choix qu’il raconte dans « Les jours heureux sont devant nous », paru au Cherche Midi, et qui n’a pas été simple sur le plan individuel. « C’est terrible », « tu vas t’abîmer », « on n’en ressort pas indemne »… Ces avertissements émanaient de Marie-George Buffet, candidate en 2007, qu’il avait consultée avant de prendre sa décision. Dans son livre, il relate « des coups durs », mais aussi des « moments de joie », et « ce lien étroit qui s’est noué avec les Français au fil d’une campagne ».

Ce lien, Fabien Roussel ne l’a pas rompu une fois passé la séquence électorale. Sa réélection dans sa circonscription du Nord, face au RN, résonne aussi comme un défi. « Dans ma région, écrit-il, où le sentiment d’abandon est omniprésent, le discours de Marine Le Pen fait mouche. » Une progression de l’extrême droite en vingt ans qu’il qualifie de « sidérante ». Proche des électeurs de sa circonscription, il se heurte tout de même dans sa campagne des législatives aux incompréhensions de ceux qui lui reprochent d’avoir appelé à voter contre l’extrême droite au second tour de la présidentielle. Ou encore à ceux qui lui disent « on t’aime bien, mais puisque tu t’es allié avec Mélenchon, on ne votera pas pour toi ». À d’autres qui lui lancent sur leur lieu de travail « la classe ouvrière ne se sent pas soutenue ».

Une candidature utile

De cette campagne en circonscription, Fabien Roussel en tire aussi des leçons sur le discours de la gauche : « Avec raison nous défendons la retraite à 60 ans, la réduction du temps de travail, l’épanouissement personnel, la qualité de vie dans son emploi. Mais la gauche ne met pas assez en avant la question du travail pour tous, garanti, tout au long de la vie professionnelle », écrit-il.

Malgré les reproches dont il a été l’objet après l’élimination de la gauche au premier tour de la présidentielle, Fabien Roussel réaffirme également l’utilité de sa candidature. « Je crois avoir démontré (…) que nous étions les seuls à gauche, sur un certain nombre de sujets, à proposer des réponses de nature à résoudre les crises actuelles (…) », plaide-t-il. Dans son récit de la campagne présidentielle, Fabien Roussel raconte son vécu d’un marathon commencé dans un quasi-anonymat, jusqu’au « frémissement » dans les sondages et sa fameuse phrase « un bon vin, une bonne viande, un bon fromage… » qui fait selon lui « décoller » sa campagne. Les revers aussi : « l’insulte » des accusations d’emploi fictif, la perquisition de son domicile, le passage à l’identité judiciaire, racontés sans langue de bois.

Le secrétaire national du PCF s’attarde également sur la Nupes, « une alliance mais pas un nouveau parti », qui a pour lui bel et bien essuyé « une défaite » au second tour des législatives : « Il reste pour la gauche un plafond de verre à faire sauter, et des changements importants à mettre en œuvre pour retrouver le chemin du succès. » Il s’appuie pour cela sur les enseignements de sa campagne, qui trouve un prolongement avec son tour de France « Avec vous sans tabous ». « Je souhaite poursuivre, dans les années qui viennent, la reconquête de notre influence, telle que nous l’avons amorcée », écrit Fabien Roussel.

Fabien RousselPCFNupes
L'Humanité

Requiem féministe ou l’ultime retour des Femmouzes T

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Le duo féminin toulousain revient dans les bacs avec « Résistantes ». Ce 4e album militant libère une joie mélancolique. Et sonne comme un adieu après le décès de l’une de ses chanteuses.

Ingrid Pohu

L’émotion de Rita Macedo est palpable. L’accordéoniste et chanteuse franco-brésilienne l’avoue sans fard : « Assurer la promotion de cet album sans Françoise est un défi. Je le fais pour lui rendre hommage. » Françoise Chapuis, sa partenaire artistique depuis trente-quatre ans, est morte à l’âge de 55 ans, en janvier dernier. Soit deux ans après avoir enregistré ce disque où l’engagement est à la fête. Sur les notes entraînantes de « Résistantes », les duettistes chantent : « Déglaçons le bouillon à l’optimisme et à l’insurrection. » « Il faut rester positif dans le monde d’aujourd’hui ! » commente Rita Macedo. « Avec nos chansons, nous militons contre toutes les formes d’injustice. Et c’est vrai que les femmes sont souvent les premières à trinquer. »

Le tandem honore la mémoire de la résistante Germaine Tillion, « qui ne dort pas au Panthéon ». Et parle aussi de ces « inconnues ordinaires », à l’image de Bintou, jeune Sénégalaise « qui rêve d’être une dame, rêve d’un Escalator, d’un moteur plutôt que de rames ». On croise aussi Mado, une octogénaire qui « a trop usé ses talons à servir tous ces demis aux pochtrons » dans son bar PMU. « Par leurs histoires et leur existence, ces femmes font aussi partie de la résistance. » Et de chanter en occitan un poème du XIe siècle qui évoque une reine libre de vivre ses amours « sans en rendre compte au roi ». Cette fois, l’accordéon et le tambourin laissent davantage d’espace aux guitares et au piano, attirant dans leurs cordes une mélancolie tourbillonnante. Comme dans « la Valse et son Diego », qui met en scène l’histoire d’amour inattendue entre une valse et un bandonéon. « Sans être de grandes intellectuelles, nous avons fait ces chansons avec notre cœur et notre intuition », confie Rita Macedo avant de conclure, émue : « Les Femmouzes T, ça restera l’œuvre de ma vie. »

Musique
L'Humanité

Maryam Touzani tisse le fil d’amours réprouvées

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CINÉMA La deuxième réalisation de la cinéaste marocaine confronte un couple d’artisans-commerçants à l’arrivée d’un apprenti et au réveil d’un cancer du sein.

Michaël MélinardLe Bleu du caftan,

Un bébé qu’on ne saurait voir, une sexualité qu’on ne saurait tolérer, Maryam Touzani interroge les hypocrisies de la société marocaine. Adam, son premier long métrage, explorait la relation ambiguë entre une femme célibataire sur le point d’accoucher et une veuve tiraillée entre le désir de l’aider et de la rejeter. Déjà, elle s’attachait à placer sous les projecteurs ce que d’ordinaire les Marocains préfèrent cacher sous le tapis. Elle s’offre une ­démarche similaire dans le Bleu du caftan autour d’un improbable et fragile triangle amoureux.

Halim (Saleh Bakri) est un maalem, littéralement « celui qui sait ». Le terme désigne ici un maître dans l’art du caftan, ces longues tuniques parées de broderies. Certains de ses confrères sont passés à la machine, il continue son travail à la main. À lui l’atelier situé dans l’arrière-boutique, pendant que son épouse, l’énergique Mina (Lubna Azabal), gère une clientèle exigeante, protégeant son mari des demandes incongrues et de tout ce qui pourrait entraver sa sérénité. L’arrivée de Youssef (Ayoub Missioui), un jeune apprenti, bouleverse l’équilibre de l’échoppe. Mina se méfie du nouveau venu, ne croit pas en sa soif d’apprendre. Peut-être craint-elle qu’il réveille la fougue endormie de son mari. En effet, Halim est attiré par les hommes. Au hammam, il assouvit ses ­désirs sans qu’on sache si Mina tolère cette sexualité ou ignore tout de ses escapades. Elle est jalouse, parfois injuste avec le nouveau venu. Mais elle est aussi rattrapée par d’autres préoccupations, telles le réveil de son cancer.

Une exaltation du quotidien

Prix de la presse internationale d’Un certain regard à Cannes, en 2022, primé dans de nombreux festivals (Angoulême, Chicago, Göteborg…), le Bleu du caftan ­réunit un couple singulier et ­intrigant. En Halim, le comédien palestinien Saleh Bakri porte tout le poids de la honte d’une ­inclination encore largement réprouvée. Mina, incarnée par Lubna Azabal, en est l’ossature, la colonne vertébrale. Il y a dans le récit de leur relation une exaltation du quotidien, une complicité tendre, un amour ­sincère qui fuit le spectaculaire. C’est une ­cigarette partagée à la fenêtre ou l’installation à la terrasse d’un café uniquement fréquenté par des hommes. Elle, le regard fier et la posture pleine d’assurance, lui, aux aguets, comme s’il craignait de se faire surprendre dans un parallèle implicite à ses amours clandestines.

C’est dans ces pas de deux que le film convainc le plus. Le Bleu du caftan séduit moins dans son ­approche trop programmatique. Telle la mise en miroir entre les traditions à préserver (le travail artisanal, la quête d’excellence) et celles à abolir (la répression hypo­crite de l’homosexualité). Ou encore le clin d’œil un peu appuyé entre le contraste de l’approche tactile, presque charnelle du travail du caftan et les rapports quasi platoniques du couple, à peine contredits par une scène d’amour. La belle promesse de scénario s’avère moins excitante à l’écran. Il n’empêche, cet hommage au caftan, à la beauté, à l’amour du travail bien fait figure aussi une exhortation à jouir et à aimer librement. Une douceur bienvenue dans ce monde de brutes. 

cinémaMarochomosexualitéMaryam Touzani
L'Humanité

Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon

Enquête

À la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.

Rosa Moussaoui

Le 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le ­sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une ­résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant ­résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux ­adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »

Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas »  Christian Cambon 

Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdo­madaire marocain francophone Tel Quel.

Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».

« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».

Comme une atmosphère de Mamounia à Paris

Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-­président de la délégation parlementaire au renseignement.

En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.

Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.

Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.

Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.

Un ancien tortionnaire honoré

Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »

Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.

Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »

Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »

Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le Palais

Dans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.

Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».

« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »

« Notre allié le plus sûr au Maghreb »

Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’auto­détermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.

Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».

Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »

De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.

MarocgateMarocSénatmohammed VI
L'Humanité

Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc

Actu

L’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.

Jérôme Skalski

Le Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.

L’expulsion de la délégation israélienne

Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Le sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Union africainesahara occidentalMarocfront polisario
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Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Enquête

[Mise à jour le 23 février]

BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.

Rosa Moussaoui

Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.

Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».

« Ingérence étrangère »

Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.

Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».

Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.

Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…

Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.

« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »

Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.

Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »

Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.

Un autre média concerné ?

La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.

Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».

Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.

Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française

Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

Dans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.

Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».

La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Omar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »

Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien

Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».

Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »

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L'Humanité

Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue

Histoire de la semaine

En vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.

Clément Garcia

L’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.

À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.

Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortune

Pionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.

L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL

Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»

Des  métalleux en prison

Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.

Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias

Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».

L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.

Subventions et répression

Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»

Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»

Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».

C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»

Une programmation cloisonnée

Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.

TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.

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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».

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Fatiha et Driss Radi, au nom du fils

Un jour avec

Les parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.

Rosa Moussaoui

Dans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de  Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».

mis à l’épreuve d’un cruel isolement

Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».

Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.

guets-apens et violences policières

Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.

Salir, calomnier, bâillonner...

Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.

Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.

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Ignacio Cembrero

Homme du jour

Rosa Moussaoui

C’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.

Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.

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Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Révélation

Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Gaël De Santis

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.

Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.

Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».

Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

En d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.

« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.

Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.

Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.

De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.

Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».

On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE

Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.

Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.

Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie

Au mépris du droit international

Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.

Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.

L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.

Une mansuétude incompréhensible

Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.

« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.

En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.

Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.

Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.

Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraoui

Il est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.

La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».

Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC

La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…

Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UE

L’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.

Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.

« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.

« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.

L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.

Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sang

Le Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.

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L'Humanité

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Révélation

Jamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Thomas Lemahieu

Quand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.

Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Derrière l’ONG, une organisation  « présumée criminelle »

Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.

« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »

Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…

Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.

Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.

Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence

Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.

Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».

Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européen

Dans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.

L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.

En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Fight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…

Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes

Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.

Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.

Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.

Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.

« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve

Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »

Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français

Sollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»

Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.

C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»

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Mondial. Le Maroc termine au pied du podium

Actu

Les Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.

Nicolas Guillermin

Première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).

La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »

Rythme enlevé en début de rencontre

Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.

C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).

Les Marocains se créent quelques occasions

Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.

Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.

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Mangez du fromage… en abondance !

Actu

Presque aussi vieux que la civilisation, le fromage est présent sous toutes les latitudes. Riche en goût et souvent en calories, c’est un incontournable de la table sans qui la France n’aurait pas le même parfum.

Marie Barrier

Carré de Liège, boulette d’Avesnes, crottin de Chavignol, cœur de Neufchâtel, pavé corrézien… bien plus qu’un aliment, les fromages sont un voyage. De chèvre, de vache, de brebis, de bufflonne et même de chamelle, de renne ou d’élan, des milliers de types de fromages sont chaque jour produits dans le monde depuis la nuit des temps. Et les plaisirs sont infinis.

Son origine remonterait au début de l’agriculture et de l’élevage, en Mésopotamie. On estime que les premiers fromages y ont été fabriqués aux alentours de 8 000 avant J.-C., lorsque les hommes ont entrepris de domestiquer chèvres et moutons pour leur lait et leur toison. Mais les plus anciennes traces de fabrication de fromage ont été découvertes bien loin de là, près de la ville de Gdansk en Pologne : des fragments de faisselle en céramique datant de plus de 7 000 ans.

La fabrication du fromage correspond au plus simple traitement du lait. Son principe aurait été découvert par hasard et par chance pour nous, qui en consommons aujourd’hui plus de 1,8 million de tonnes par an. À l’époque, le lait était en effet transporté dans des outres, petits sacs faits d’estomacs de jeunes ruminants. En contact avec ce qu’il restait de présure animale dans les parois des contenants, il aurait naturellement caillé. Le procédé de fabrication ainsi découvert s’est ensuite rapidement répandu autour du Bassin méditerranéen et bien au-delà, en partie avec les Grecs et les Romains pour qui le fromage était un mets de tous les jours, fort apprécié.

Miser sur les petits producteurs

Si la technique de fabrication a longtemps été des plus sommaires, elle s’est aujourd’hui démultipliée et surtout fortement industrialisée, pour la plus grande part de ce que nous consommons. C’est là que les ennuis commencent. À pâte dure ou molle, pressée, fondu, persillé, avec ou sans trous, à croûte lavée ou fleurie, au lait cru, pasteurisé ou thermisé, voire (hérésie suprême !) allégé, tous ces produits dont regorgent aujourd’hui les rayons de nos magasins n’ont plus grand-chose à voir avec le bon cabécou d’antan… Trop gras et surtout bien trop salés par des industriels qui gonflent le poids de leurs produits pour toujours plus de bénéfices et utilisent des laits de différente provenance, les fromages industriels sont certes (un peu) moins chers, mais leur mode de production n’ont plus aucun point commun avec le façonnage à la main. De plus, ces préparations alimentaires douteuses qui, dans les pires des cas, ne contiennent même pas de crème et sont étiquetées « spécialité fromagère », n’ont ni les qualités gustatives ni les vertus nutritives des fromages traditionnels…

Alors, prenez le temps de bien le choisir parmi les 1 200 variétés qui existent, rien qu’en France, et bien plus au-delà. Le fromage est un aliment riche en protéines, calcium et phosphore, à teneur variable en matières grasses et à conservation augmentée mais malgré tout limitée. On peut acheter moins mais mieux et surtout meilleur aux petits producteurs des marchés, aux Amap, coopératives, au fromager-affineur de quartier dont les savoir-faire sont les meilleures garanties du plaisir, de la santé et même, rapidement, du porte-monnaie.

 

La tarte au maroilles

Préparation : 40 min Difficulté : facile Pour 4 personnes

INGRÉDIENTS 1 rouleau de pâte feuilletée 1 demi-maroilles 3 dl de crème fraîche entière Poivre Muscade

 

 

 

 

  • Laisser le maroilles à température ambiante.
  • Mettre des gants pour le travailler, son odeur est forte, mais pas son goût !
  • Allumer le four à 180 °. Gratter légèrement la croûte du maroilles au couteau et le couper en fines lamelles.
  • Abaisser la pâte au rouleau, en garnir le moule à tarte et piquer le fond à la fourchette.
  • Ajouter les lamelles de fromage et recouvrir de la crème poivrée et assaisonnée d’une pincée de muscade.
  • Enfourner 30 à 40 minutes.
  • Servir avec une salade d’endives.
Bon et sainfromages
L'Humanité

7 gestes pour bien céruser un meuble en bois

Actu

Séduisante par sa simplicité et ses résultats, cette technique de décoration a le mérite de faire ressortir le veinage du bois. Idéal pour mettre en valeur un meuble un peu terne ou lui donner une seconde jeunesse. Nos conseils.

Marcel Guedj

La céruse métamorphose l’aspect d’un meuble ou d’un objet en bois, qu’il soit neuf ou ancien. Elle permet par exemple soit de personnaliser une armoire de chambre ou de salle de bains, un buffet ou un encadrement de miroir achetés dans le commerce, soit de donner un nouveau cachet à un meuble, voire un parquet, une porte ou du lambris, démodé ou terni par les ans.

Elle modifie l’apparence du bois – en lui donnant cette teinte familière de la chaux utilisée jadis pour le protéger des attaques insecticides et fongicides –, sans pour autant dissimuler le principal intérêt décoratif du bois, à savoir son veinage (structure ligneuse propre à l’arbre), au graphisme unique. Bien au contraire.

En pâte ou en cire

À l’opposé de la peinture, qui masque plutôt le veinage du bois (éventuellement à l’exception des peintures spéciales dites « à effet céruse »), la céruse le fait ressortir. L’effet produit est particulièrement convaincant sur des essences à pores larges, tels le châtaignier, le chêne, le frêne, l’épicéa et d’une manière générale les bois tendres (conifères), au grain ouvert et aux larges pores. Cette technique ne donnera rien en revanche sur des bois durs et tropicaux, aux pores fermés.

La céruse se présente sous la forme d’une pâte ou d’une cire, blanches ou colorées, que l’on applique sur les surfaces après quelques opérations préparatoires consistant principalement à évider (légèrement) les veines du bois pour les remplir de céruse. La pâte à céruser a un pouvoir couvrant plus important que la cire à céruser, qui donne cependant des effets de patine intéressants.

7 étapes pour céruser un meuble

Matériel

Brosse à céruser

Chiffons

Coton à mécher

Pinceau plat

Pâte ou cire à céruser

Laine d’acier

  1. Démonter les poignées et les ferrures du meuble s’il y a lieu.
  2. Frotter doucement la surface du bois avec une brosse à céruser pour ouvrir les pores du bois. Travailler dans le sens du fil du bois.
  3. Bien dépoussiérer avec l’aspirateur puis un chiffon.
  4. Étendre la pâte (ou la cire) à céruser au pinceau plat. Sur les surfaces verticales, commencer par le bas pour éviter les coulures.
  5. Faire pénétrer la pâte dans les pores du bois avec du coton à mécher ou un chiffon doux, par des mouvements circulaires.
  6. Enlever l’excédent de produit avec un chiffon avant séchage complet.
  7. Laisser sécher puis égrener avec un tampon de laine d’acier 000 par des mouvements circulaires. Dépoussiérer.

Il est possible de teinter le bois (ou de l’éclaircir), mais il faut le faire avant d’étendre la pâte à céruser. En finition, vous pourrez aussi recouvrir les surfaces cérusées d’une cire ou d’un vernis (incolores), mais seulement une quinzaine de jours après.

Bricolage
L'Humanité

Trois petits robots passés maîtres en cuisine

Actu

Le petit électroménager nous facilite la vie, surtout quand on veut une cuisine rapide, saine et vitaminée. Extracteur de jus, cuisson vapeur ou préparation du riz... rien de plus simple, il suffit d’appuyer sur le bouton.

André Goulven

Pour bien manger, mangez varié. Si l’on retrouve cette idée dans le discours de nombreux nutritionnistes, ce n’est pas pour rien. Avoir une alimentation diversifiée permet d’éviter les carences, en donnant à son corps tout ce dont il a besoin. Le manque de temps, la gestion du quotidien ou tout simplement le manque d’envie ont pourtant souvent raison des élans culinaires. C’est qu’éviter de manger la même chose semaine après semaine demande de se creuser un peu la tête et d’y consacrer de l’énergie… pas toujours évidente à trouver au moment de passer aux fourneaux. Afin d’y remédier et de s’ouvrir le champ de nouveaux plaisirs gustatifs, pourquoi ne pas se tourner vers de nouvelles acquisitions en matière de petit électroménager ? En plus d’un gain de temps certain, ces appareils permettent de s’essayer à autre chose. On peut alors se laisser imaginer des sushis maison réussis à coup sûr grâce à un cuiseur à riz, des fruits laissés un peu trop longtemps dans la corbeille mais sauvés grâce à un extracteur de jus, ou de délicieux plats sans matière grasse ajoutée et extrêmement rapides à préparer avec un cuit vapeur… Et ça tombe bien, « l’Humanité magazine » vous a sélectionné à l’avance chacun de ces produits.

Bain de vapeur

Disposer légumes et poisson en les répartissant sur les deux étages de la machine, ajouter de l’eau dans le réservoir, tourner la molette, patienter et… c’est prêt ! Plus besoin de beurre ou de contrôler la casserole toutes les deux minutes. Un bon point pour alléger son planning.

www.seb.fr

Juteux

Un bon jus d’orange fraîchement pressé pour bien commencer la journée, tout le monde apprécie. Avec cet extracteur de jus, il suffit d’appuyer sur un bouton. C’est aussi l’occasion d’essayer de nombreuses associations de fruits et de ne pas jeter ceux un peu trop mûrs.

www.create-store.com

Bon riz

Extrêmement populaire en Asie, le « rice cooker » fait de plus en plus d’émules en France. En plus de cuire le riz automatiquement à la perfection, il le garde au chaud jusqu’au moment du service. Parfait pour la préparation du riz à sushi, souvent ratée à la casserole.

www.tefal.frConsommation
L'Humanité

Un avocat qui cache bien des vertus

Actu

Dans les makis ou en tartare, l’avocat plaide pour une alimentation équilibrée. Gourmand en eau, ce fruit originaire de loin présente hélas un bilan écologique sans appel.

Noé Blouin

Au même titre que les galettes de maïs et le saumon, l’avocat est devenu incontournable dans tout bon article sur les brunchs sains et équilibrés du dimanche matin. Doux au goût, ce fruit venu de loin est effectivement un vrai concentré d’antioxydants (vitamines A, C et E), de minéraux, de fibres et de vitamines K et B9. Si certains lui reprochent sa haute teneur en lipides, équivalente à une cuillère d’huile, ceux-ci contiennent notamment des oméga 6 et 9. De la bonne graisse pour lutter contre le cholestérol.

La France, le plus gros consommateur en Europe

À l’instar de nombreux produits de notre gastronomie, l’avocat est arrivé sur le Vieux Continent par les cales des galions espagnols après la découverte du Nouveau Monde. Considéré comme un mets de luxe dans nos contrées, il était alors largement démocratisé outre-Atlantique et ce depuis plusieurs milliers d’années. Ce n’est que récemment que le fruit s’est éloigné de la cuisine tex-mex pour devenir un aliment commun en France, le pays européen qui en consomme le plus.

Parmi les nombreuses variétés existantes, la plus présente sur les étals de nos marchés est sans aucun doute le Hass, à la peau bosselée, qui doit son succès à sa facilité de conservation, idéale pour un marché basé sur l’exportation longue distance. Le Hass est un hybride, découvert par hasard dans les années 1920 par un postier californien à la main verte. Rudolf Hass avait ainsi planté trois noyaux d’avocats aux provenances diverses dans le jardin de sa maison de La Habra Heights. Après avoir hésité à couper le plan qui refusait tous ses greffons, il aurait finalement découvert ces « nouveaux » fruits étranges. Devant l’accueil chaleureux de sa famille et de son voisinage pour ces avocats différents, il aurait ensuite breveté son invention, sans en tirer grand bénéfice. Un siècle plus tard, son arbre a conquis le monde et un festival est même organisé chaque année en son honneur à l’endroit qui l’a vu grandir.

La question de la maturation

Le problème principal avec l’avocat, c’est de l’avoir à point au moment où l’on désire le manger. Le fruit n’est pas consommable dès qu’il est récolté, ni même souvent à l’achat. Il faut attendre que sa chair se ramollisse, un état mesurable uniquement par le toucher. Pour accélérer grandement la maturation, il est cependant possible de le mettre dans un sachet avec une banane, un kiwi ou une tomate, des fruits secrétant de l’éthylène.

Mais avant de se lancer dans ses nombreuses recettes, il est tout de même nécessaire de rappeler que la culture de l’avocat est une énorme consommatrice d’eau, demandant plusieurs centaines de litres pour un kilo de fruits. Sa consommation demande donc de la retenue. Afin de limiter au maximum l’impact environnemental du produit, il est donc nécessaire de bien vérifier s’il est labellisé et de connaître sa provenance, le pays producteur le plus proche étant l’Espagne. Sur les côtes corses, quelques exploitations proposent aussi des avocats, mais ces denrées sont difficiles à trouver au vu de la faible production.

Avocat rôti, œuf et truite fumée

 

 

Difficulté : facile

Temps de préparation : 20 minutes

Ingrédients pour 4 personnes : 2 beaux avocats Hass, 4 œufs de petit calibre, 4 tranches de truite fumée, 250 g de roquette, Ciboulette, Sel, poivre, 1 citron vert, Piment d’Espelette.

Préchauffer le four à 180 °C.

  1. Couper les avocats en deux et retirer les noyaux.
  2. Casser un œuf dans chaque partie centrale des avocats.
  3. Ajouter le sel, le poivre et une pincée de piment d’Espelette.
  4. Enfourner le tout pendant une quinzaine de minutes, jusqu’à ce que le blanc de l’œuf soit cuit.
  5. Découper les tranches de truites en petits carrés d’environ 1 cm de côté. En mélanger les deux tiers avec la roquette.
  6. Après avoir sorti les avocats du four, y ajouter un trait de jus de citron vert et le reste de la truite. Il ne reste plus qu’à dresser.
Bon et sain
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Taille des rosiers : le pourquoi du comment

Actu

Voici le printemps, c’est la période idéale pour tailler certains rosiers afin de les conserver touffus et florifères. Mais la coupe doit être adaptée à la vie de l’arbuste. En voici les principes et quelques exemples.

Marcel Guedj

Faut-il vraiment tailler ce rosier alors qu’il a si bien fleuri la saison précédente ? Oui, sans hésiter, précisément pour le voir refleurir abondamment. Sinon, il deviendrait hirsute et fleurirait moins bien. La taille consiste en effet à raccourcir les rameaux ayant fleuri pour détourner le flux de sève et favoriser de nouvelles pousses latérales à la base de l’arbuste (en plomberie, on appellerait ça une dérivation…), qui fleuriront à leur tour. Avec en prime l’avantage de rajeunir le sujet. Le tout est de savoir quand et comment.

Pour les variétés buissons et arbustes non remontantes (qui ne fleurissent qu’une fois, au printemps), cette taille doit intervenir en juin-juillet, juste après la floraison, car les roses de l’année suivante vont se former sur les nouveaux rameaux qui naissent après la taille. Pour les remontants (qui fleurissent plusieurs fois, du printemps à l’automne), la taille se pratique maintenant, en fin d’hiver (février-mars selon la zone géographique et le climat – voire mi-avril pour les zones montagneuses), hors des périodes de gel, avant que la végétation n’ait redémarré.

Respect de la charpentière

Il faut cependant adapter les principes généraux qui précèdent. Voici quelques exemples : on ne taille pas de la même façon un rosier buisson (ou à massif) remontant et un grimpant. Pour les premiers, on taille assez court, en rabattant les rameaux entre les deux tiers et la moitié de leur longueur environ (plus on taille court, plus l’arbuste va se fortifier). Pour les seconds, on respecte les charpentières qui structurent l’arbuste (sauf si elles sont mortes ou gênantes : dans ce cas on les supprime). On se contente de les palisser et de raccourcir les branches secondaires à une vingtaine de centimètres de leur naissance sur la charpentière.

Au passage, dans tous les cas, on supprime les branches malades et les gourmands (qui poussent sous le bourrelet de greffe) qui détournent la sève à leur profit. C’est le côté sauvage du rosier (l’églantier) qui réapparaît au détriment de la variété (greffée) de votre rosier. Équipez-vous pour tout cela de gants de jardin pour rosier, d’un sécateur propre et bien affûté pour ne pas écraser la tige lors de la coupe, et d’un coupe-branches pour les grosses charpentières. Et dites-vous que la nature saura bien corriger vos petites erreurs…

 

    Les 4 étapes de la taille d’un rosier buisson remontant

    • Couper le bois mort (sécateur ou coupe-branches selon le diamètre des rameaux).
    • Supprimer les pousses malades ou malingres, ainsi que celles qui se dirigent vers l’intérieur, cela pour aérer le centre de l’arbuste.
    • Éliminer les gourmands qui partent du pied, sous le point de greffe (bourrelet) reconnaissables à leur vigueur et leur développement rapide.
    • Tailler chaque branche juste au-dessus d’un bourgeon (par exemple le troisième ou le cinquième) orienté vers l’extérieur. Tailler toujours en biseau pour que l’eau ne puisse stagner.
    Jardinage
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    Télétravail, ne négligez pas les pauses !

    Actu

    Si le télétravail semble offrir plus de latitude pour prendre les pauses nécessaires, quand la charge de travail est forte, la tentation est grande de ne pas s’arrêter. Les pauses sont pourtant indispensables tant à la concentration qu’à la santé.

    Mélanie Mermoz

    « Certains jours j’ai énormément de travail, je ne décroche presque pas les yeux de mon écran. D’autres jours, c’est plus cool, je prends un peu plus de temps pour moi, je vais faire une course, fais une petite sieste ou vais à un cours de sport », explique Sandra (1), chargée de communication. Avec la mise en place du travail hybride, une nouvelle organisation s’est progressivement mise en place pour les 26 % de salariés (2) qui pratiquent régulièrement le télétravail. Les tâches nécessitant des échanges sont effectuées au bureau tandis que celles qui demandent plus de concentration sont, elles, réalisées hors bureau. Quand on est face à un dossier tunnel, la tentation peut être forte de ne pas s’arrêter afin de finir plus tôt. Pour éviter des situations de surcharge et permettre des moments de déconnexion, la régulation de la charge de travail est primordiale !

    Qu’on soit en télétravail ou sur site, c’est la même réglementation qui s’applique concernant le temps de pause. Dès lors que le temps de travail atteint 6 heures, le salarié bénéficie d’un temps de pause de 20 minutes qu’il peut prendre à la fin de ces 6 heures ou avant (ce temps monte à 30 minutes pour les moins de 18 ans). En revanche, il n’existe pas de disposition spécifique concernant la pause méridienne. Si tous les professionnels de santé s’accordent sur la nécessité de prendre un vrai temps pour manger, dans les faits, la tentation est grande pour de nombreux télétravailleurs de manger sur le pouce, devant leur écran. « Quand je suis en télétravail, je grignote, je prends très rarement le temps de me préparer quelque chose à manger », observe Marion (1), ingénieure. Cette pratique n’est pas sans risques pour la santé, elle est notamment souvent la cause d’une prise de poids.

    Marcher, s’aérer, s’étirer

    Loin d’être un temps perdu, les pauses, ces respirations, tant physiques que mentales, sont en réalité indispensables. Elles permettent notamment que le cerveau s’approprie les informations reçues et que la mémoire puisse les traiter. Dans une de ses brochures consacrées aux risques en télétravail, l’Institut national de recherche et de sécurité invite les salariés à prendre des pauses régulières (5 minutes toutes les heures) « pour limiter la fatigue visuelle (en quittant l’écran des yeux) et pour se déconnecter mentalement », il recommande de profiter de cette pause pour se lever et faire quelques pas. « Faire quelques mouvements des poignets et des étirements du dos permet de lutter contre l’apparition des douleurs », rappelle Gérald Demortière, médecin du travail. Au moment du déjeuner, marcher une dizaine de minutes permet de s’aérer et de faire une peu d’exercice. Dans le télétravail, au moment des pauses, hommes et femmes ne sont toujours pas égaux. Pour ces dernières, les pauses sont plus souvent l’occasion de lancer une lessive ou de l’étendre, d’aller éventuellement faire une course pour le foyer. Cela leur permet de moins avoir le sentiment de courir en fin de journée, mais ne modifie pas la répartition inégalitaire des tâches domestiques, voire l’accentue !

    Télétravail
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    Chine-Russie, relation d’une nouvelle ère

    Actu

    En pleine guerre en Ukraine, Pékin s’affirme comme le principal allié du Kremlin. La visite du président Xi Jinping à Moscou qui débute ce 20 mars confirme des rapports privilégiés et un tournant géopolitique.

    Vadim Kamenka

    Le président chinois, Xi Jinping, arrive, ce lundi 20 mars, à Moscou pour discuter de la « coopération stratégique » avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il s’agit de sa première visite d’État en Russie en près de quatre ans.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, les deux dirigeants se rencontreront pour la deuxième fois, un premier dialogue avait eu lieu en septembre lors d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan.

    Chine-Russie, une coopération et des arrière-pensées

    À l’époque, Xi Jinping et Vladimir Poutine avaient affiché leur volonté de se soutenir face aux pays occidentaux. Cette fois, ils devraient signer « une déclaration commune (…) sur l’approfondissement des relations de partenariat exhaustif et de relation stratégique entrant dans une nouvelle ère », a affirmé le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

    La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort

    Cette visite d’État n’est pas anodine étant donné le contexte. La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort. Le dirigeant chinois doit rester chez son voisin jusqu’au mercredi 22 mars pour y signer des documents bilatéraux importants.

    Pour le programme : « Ce sera une conversation en tête-à-tête, il y aura un déjeuner informel. Et dès le (mardi) 21 mars, se tiendra une journée de négociations », a précisé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Côté chinois, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, évoque un « déplacement pour l’amitié et la paix » et « un échange de vues approfondi avec le président Poutine sur les relations bilatérales et les grandes questions internationales et régionales d’intérêt commun ». La vraie question est de savoir si la forte convergence politique qui se manifeste peut devenir une alliance ou un pacte.

    Les deux pays ont désormais une même priorité stratégique : l’opposition à l’Occident et aux États-Unis. Dans ce nouvel ordre mondial que cherchent à défendre Pékin et Moscou, où la Chine s’affirme, d’autres puissances adhèrent : Brésil, Iran, Inde, Afrique du Sud, Congo, Mali… Ainsi, treize pays ont affirmé vouloir rejoindre l’organisation des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), dont l’Algérie, l’Égypte, l’Iran, Bahreïn, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Afghanistan, l’Indonésie...

    « Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires»

    Si Pékin a refusé de condamner Moscou pour le conflit en Ukraine, il avait publié le jour anniversaire de l’invasion, le 24 février dernier, un document en 12 points à propos de la guerre. Ce texte pointait l’impératif du dialogue et de la négociation en vue d’une « solution pacifique ».

    Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois

    Le ministère des Affaires étrangères rappelait aussi le « respect de la souveraineté des pays » et la ferme condamnation de l’emploi de l’arme atomique brandi à plusieurs reprises par Vladimir Poutine et des « attaques armées contre les centrales nucléaires ». Il reprenait aussi des propositions mentionnées le 21 février lors la présentation de son « initiative globale de sécurité ».

    Il est évident que les deux présidents vont échanger sur ces points. « Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur certains comme l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires. Mais sur d’autres comme le respect de la souveraineté territoriale, il y a des points de divergence », note Igor Delanoë, le directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe.

    Igor Delanoë : « La Chine et la Russie partagent la perception d’un Occident menaçant »

    Après sa visite en Russie, le président chinois appellera Volodymyr Zelensky

    Pour de nombreux diplomates, la Chine veut maintenir une excellente image, notamment auprès des pays du Sud, et apparaître désormais comme un acteur majeur capable de promouvoir la paix. Au Moyen-Orient, la Chine a favorisé une médiation entre les Saoudiens et les Iraniens.

    Et le président chinois a précisé qu’au terme de sa visite en Russie, il appellerait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « En ce qui concerne l’Ukraine, je doute que les Européens, les Russes et les États-Unis, qui considèrent ce continent comme leur pré carré, laissent les Chinois à la manœuvre pour mettre fin au conflit », estime un expert en relations internationales.

    En attendant, la décision du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, de viser Vladimir Poutine d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre peut-elle avoir un impact ? Ni la Chine ni la Russie n’ont reconnu les compétences de la CPI. Moscou a contesté cette décision et rappelé que d’autres États membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dont les États-Unis, ne l’avaient pas ratifiée.

    Côté économique, le commerce bilatéral, qui a progressé de 29 % en 2022, a atteint les 189 milliards de dollars. Un niveau qui concerne les secteurs de l’énergie (pétrole, gaz), les semi-conducteurs, l’automobile, équipements militaires, etc. La part du pétrole russe dans les importations chinoises est proche de 17 %.

    L’un des enjeux de la visite portera aussi sur le futur gazoduc Power of Siberia II, qui doit passer par la Mongolie et pourrait fournir, à l’horizon 2030, 50 milliards de m3 de gaz supplémentaires par an. Les marques chinoises occupent désormais plus de 30 % du marché automobile russe. La stabilité de l’économie russe dépend désormais de la Chine, qui s’affirme en alternative à l’impérialisme américain.

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    Igor Delanoë : « La Chine et la Russie partagent la perception d’un Occident menaçant »

    Entretien

    Depuis plusieurs années, la coopération entre Moscou et Pékin s’est développée. La venue du président chinois sera l’occasion de redéfinir ce partenariat dit stratégique. Igor Delanoë, directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, revient sur cette notion. Entretien.

    Vadim Kamenka

    Plusieurs convergences de fond existent entre les autorités chinoises et russes, notamment en matière politique, sur le besoin d’un nouvel ordre mondial multipolaire et désoccidentalisé.

    À partir de lundi, Xi Jinping entame une visite de trois jours en Russie. Que peut-on en attendre ?

    Il s’agit du premier déplacement important de Xi Jinping depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et sa réélection officielle, le 10 mars. Les deux chefs d’État s’étaient vus à Pékin, en février 2022, juste avant le déclenchement de la guerre, à l’occasion des jeux Olympiques. Ils avaient évoqué leur partenariat stratégique sans limite. Avec le conflit en Ukraine, les autorités chinoises ont pris leurs distances vis-à-vis de cette formule pour décrire la nature de leur relation avec le Kremlin. Inversement, les Russes persistent à conserver le narratif du partenariat stratégique sans limite. Cette visite sera donc l’occasion de renouveler les termes de cette coopération étant donné le nouveau contexte géopolitique qui existe depuis le 24 février 2022.

    L’autre objectif sera d’évoquer la montée en puissance dans la zone pacifique de l’Aukus (Australie, Royaume-Uni, États-Unis), qui a pris une nouvelle tournure avec la réunion à San Diego, le 13 mars. Les trois pays ont annoncé un partenariat pour la vente de sous-marins à propulsion nucléaire pour l’Australie. Russes et Chinois estiment devoir – chacun selon des modalités et des contextes différents – faire face à une pression occidentale : les premiers dans le cadre d’un conflit ouvert en Ukraine, les seconds dans la zone Asie-Pacifique.

    Cette visite marque-t-elle un tournant dans leurs rapports bilatéraux ?

    Étant donné la durée conséquente de cette visite pour un chef d’État, il est certain qu’il y aura des annonces. Les deux pays pourraient bien signer de nouveaux documents pour formaliser les différents volets de ce partenariat stratégique présenté comme « approfondi » qui s’étale jusqu’à 2030. En somme, ils vont présenter une feuille de route et discuter aussi du volet militaro-technique de cette coopération. Côté russe, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef du service fédéral vont participer à ces échanges. Car les deux pays ont développé des partenariats dans ce domaine avec des exercices militaires communs, notamment sur la côte pacifique. Mais pas seulement. Ils effectuent actuellement un exercice naval dans le golfe d’Oman avec la marine iranienne. Un volet économique sera également abordé : nouveaux contrats énergétiques, nœuds logistiques, investissements chinois en Russie.

    Que signifie le concept de coopération stratégique ?

    Ce partenariat exprime plusieurs convergences de fond. En matière politique, les deux pouvoirs partagent une perception similaire d’un Occident menaçant et agressif. Quand on examine les deux documents chinois publiés à quelques jours d’intervalle sur la sécurité globale et sur la paix en Ukraine, Pékin critique en creux le rôle de l’Occident dans les affaires du monde. Moscou et Pékin fustigent la « mentalité de la guerre froide » et l’ « unilatéralisme » qui caractériseraient l’action des Occidentaux dans la gestion des affaires du monde et dénoncent l’utilisation abusive des sanctions dans les relations internationales en désignant les États-Unis. En clair, il y a des convergences très fortes sur la perception du rôle de l’Occident et, par extension, sur ce que devrait être le nouvel ordre mondial : multipolaire et passablement désoccidentalisé.

    Le partenariat économique, lui, demeure très dense. La Chine doit être désormais le premier partenaire commercial de la Russie. Dans la coopération militaro-technique, les Chinois sont en avance dans de nombreux domaines sur les Russes, mais il subsiste des niches potentielles si les deux partenaires souhaitent avancer dans cette direction. Avec l’affaire de l’Aukus et des sous-marins nucléaires, Vladimir Poutine avait proposé, en 2019, que les Russes puissent travailler avec les Chinois sur l’élaboration d’un système d’alerte avancée pour les tirs de missiles balistiques. Un sujet extrêmement sensible qui touche à la souveraineté et que les Russes étaient prêts à partager.

    Depuis le début du conflit en Ukraine, comment cette relation a-t-elle évolué ?

    Le déséquilibre qui existait avant dans la relation entre les deux économies a été confirmé et même accentué. Les dirigeants russes avaient parfaitement identifié cette situation particulièrement inconfortable et avaient cherché à diversifier « leurs partenariats asiatiques » avec le Japon, la Corée du Sud et le Vietnam, notamment. Mais la guerre en Ukraine a rebattu les cartes. Il ne reste plus que la Chine qui a maintenu ses liens et dans une moindre mesure le Vietnam. L’asymétrie dans ces relations n’en est que plus prononcée. Dans le cadre de ce conflit, les Chinois sont très anxieux face à la rhétorique nucléaire employée par les autorités russes. Cela ressort dans leurs documents stratégiques affirmant qu’il ne fallait pas que l’arme nucléaire soit utilisée.

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    Ukraine. Bakhmout, une bataille symbolique aux milliers de morts

    Actu

    Depuis huit mois, les combats se sont intensifiés pour le contrôle de cette ville du Donbass. Détruite, elle pourrait être conquise par l’armée russe dans les prochains jours. En Russie, la rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit.

    Vadim Kamenka

    Dans le Donbass, en ce 386e jour de guerre en Ukraine, les affrontements pour la prise de Bakhmout concentrent l’essentiel des forces russes et ukrainiennes. La féroce bataille aux milliers de morts qui dure depuis plusieurs mois arrive à son épilogue.

    Ukraine. Dans le Donbass, Moscou prêt à tout ?

    La chute pourrait intervenir dans les jours qui viennent, Moscou continuant d’avancer vers le centre de la ville après l’avoir encerclée. Le temps pris par l’armée russe et les forces du groupe militaire privé Wagner interroge.

    Tactique ou épuisement humain et matériel ?

    Est-ce tactique ou le fait d’un épuisement humain et matériel ? Pour le général Vincent Desportes, « on a l’impression que, comme les Allemands voulaient saigner à blanc l’armée française en 1916 à Verdun, les Russes et Wagner veulent faire de même avec les soldats ukrainiens. Car ils ont l’avantage en termes de population avec 144 millions d’habitants, contre 44 millions pour l’Ukraine ».

    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Côté ukrainien, le pouvoir, qui ne faisait pas de Bakhmout un enjeu stra­tégique, a complètement changé de discours ces dernières semaines. À l’instar du président Volodymyr Zelensky, l’ensemble des autorités civiles et militaires affirment désormais que sa défense est primordiale pour « la stabilité du front » et pour éviter la prise d’autres grandes villes proches comme Kramatorsk. «

     L’opération défensive dans cette direction est d’une ­importance stratégique primordiale pour dissuader l’ennemi », a affirmé, mardi 14 mars, Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées.

    Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes

    Pour de nombreux observateurs, Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes et de les fixer, tout en préparant simultanément la grande offensive de printemps. Car, Bakhmout n’a pas un intérêt stra­tégique majeur. Elle est devenue au fil des mois et des morts avant tout symbolique.

    « Cela ressemble à la bataille de Verdun lors de la Première Guerre mondiale. Les Français défendaient l’endroit comme les Ukrainiens défendent Bakhmout, car les autorités ne veulent pas ­lâcher, un affrontement devenu emblématique », juge le général Desportes.

    Encore récemment, le commandant des forces terrestres, Oleksandr Syrskyi, confirmait que « chaque jour de la défense de la ville nous permet de gagner du temps pour préparer les futures opérations offensives ». Mais les États-Unis, principal allié financier et militaire de l’Ukraine, commencent à douter du but réel de Kiev dans cette bataille.

    « La contre-offensive majeure au printemps »

    « Je ne veux certainement pas négliger l’énorme travail que les soldats et les dirigeants ukrainiens ont déployé pour défendre Bakhmout, mais je pense que c’est plus une valeur symbolique qu’une valeur stratégique et opérationnelle », a estimé le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin.

    Une interrogation partagée par plusieurs responsables de l’administration Biden qui s’inquiètent de la capacité de Kiev à mener désormais « la contre-offensive majeure au printemps », avance le site Politico.

    C’est dans ce contexte que les demandes répétées de Volodymyr Zelensky de bénéficier de munitions de la part de l’Union européenne pourraient être satisfaites.

    Bruxelles serait sur le point d’accepter un accord de 2 milliards d’euros. Un milliard pour réapprovisionner les stocks de l’Ukraine et un autre pour acheter des munitions aux pays qui ouvriraient leurs dépôts à Kiev.

    La stratégie d’une guerre longue en question

    Un autre tournant pourrait intervenir sur le terrain. Au bout d’un an de conflit, une avancée majeure semble se dessiner à Avdiivka, qui se trouve sur les hauteurs de Donetsk. Cette véritable ville fortifiée, qui demeure une place stratégique pour l’armée ukrainienne depuis 2014, subit un encerclement de l’armée russe.

    Objectif prioritaire dès l’invasion du 24 février 2022, elle permettrait de desserrer l’étau pour les habitants de Donetsk en proie aux bombardements. Si Avdiivka venait à tomber avant l’offensive ukrainienne, l’effet sur la ligne de front serait bien plus important qu’à Bakhmout. Elle briserait un point clé du système de défense de Kiev car la ville bénéficie de liaisons ferroviaire et terrestre.

    Donbass. "Nous sommes condamnées à revivre le même cauchemar"

    Le prix de ces batailles est tout aussi lourd pour la Russie. La rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit, alors que l’épuisement des soldats ne cesse d’être relayé. Dans des vidéos adressées aux autorités et au président russe Vladimir Poutine, de nombreux conscrits ont récemment dénoncé leurs conditions. La stratégie d’une guerre de longue durée, pariant sur l’épuisement de l’adversaire et sur une population plus importante, dévoile certaines limites.

    Russie. Nés sous Poutine, sous emprise et déboussolés

    Pour Marlène Laruelle, directrice de l’Institut pour les études européennes, russes et eurasiennes (Ieres) à Washington, « le problème dans ce type de guerre contemporaine est qu’il est difficile de définir la victoire. Une victoire complète, dans laquelle un camp récupère tout et l’autre perd tout, arrive rarement. Cela pourrait donc ressembler beaucoup plus à une longue ligne de cessez-­le-feu gelée, sans véritable victoire en vue ».

    Pour ­garantir la sécurité de l’Europe, seul un projet de paix peut permettre une sortie de la guerre. Pour l’instant, celle-ci préfère collecter des munitions.

    Guerre en UkraineBakhmoutPartition de l'Ukrainedonbass
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    Accord céréalier : le chantage de Moscou

    Actu

    En pleine guerre en Ukraine, l’initiative pour l’exportation de maïs et de blé n’a pas encore été prolongée.

    Vadim Kamenka

    À Genève, durant les négociations avec les Nations unies, la Russie a proposé de prolonger, lundi soir, l’initiative céréalière de la mer Noire (BSGI) pour une durée de soixante jours. Cet accord avait été signé en juillet 2022 entre l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, pour permettre l’exportation de ces denrées via les ports de la mer Noire durant cent vingt jours.

    Renouvelée le 19 novembre pour cent vingt jours, cette coopération s’achève ce 18 mars, alors qu’elle a permis d’exporter plus de 24 millions de tonnes de céréales, essentiellement du maïs et du blé, selon l’ONU. Près de la moitié des flux sont allés aux pays développés : la Chine, suivie de l’Espagne, de la Turquie, de l’Italie et des Pays-Bas.

    Un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix

    Sa reconduction tacite a été refusée par Moscou, qui a défendu l’abaissement de la durée de l’initiative à deux mois. Les autorités russes ont mis en doute le respect des contreparties prévues dans l’accord et d’autres volets concernant les exportations d’engrais. Sur ce dernier point, le Programme alimentaire mondial a d’ailleurs alerté sur un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix et une chute de la production agricole dans certains pays.

    Le responsable des pourparlers pour la Russie auprès de l’ONU, Sergueï Vershinine, a expliqué dans un communiqué que « si les exportations commerciales de produits ukrainiens se font à un rythme soutenu et rapportent des bénéfices considérables à Kiev, les restrictions imposées aux exportateurs agricoles russes sont toujours en place ».

    La Russie, qui a envahi l’Ukraine le 24 février 2022, a essuyé un dixième paquet de sanctions, le mois dernier. Sergueï Vershinine, également vice-ministre des Affaires étrangères, s’est fait même menaçant : « Notre position future sera déterminée par les progrès tangibles dans la normalisation de nos exportations agricoles, non pas en paroles mais en actes. Cela comprend les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc Togliatti-Odessa ».

    « Préserver l’intégrité de l’accord »

    Le gouvernement ukrainien a immédiatement réagi. « L’accord sur “l’initiative céréalière de la mer Noire” implique au moins cent vingt jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement soixante jours contredit donc le document signé par la Turquie et l’ONU », a condamné sur Twitter le ministre des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov. Kiev attend désormais « la position officielle » des Nations unies et d’Ankara, en tant que « garants de l’initiative ».

    À trois jours de la date limite, les consultations persistaient « avec toutes les parties » et à « tous les niveaux », a répondu de manière diplomatique Jens Laerke, pour l’agence humanitaire des Nations unies (Ocha), affirmant que l’ONU fera tout « pour préserver l’intégrité de l’accord ». Aucune réaction à la proposition russe, ni sur les conséquences d’un non-renouvellement. « Nous verrons, samedi, ce qui se passera, samedi », a-t-il conclu à Genève.

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    Selon Greenpeace, la France a triplé ses importations dʼuranium enrichi russe

    Actu

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.

    Marion d'Allard

    Les faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.

    L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.

    Entre les mains du géant russe Rosatom

    Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».

    De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».

    Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.

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    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Entretien

    Guerre en Ukraine.  Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.

    Gaël De Santis

    Moscou (Russie), envoyé spécial.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.

    Quel est votre regard sur cette année de guerre ?

    L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.

    En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?

    À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.

    La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…

    Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.

    La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?

    Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.

    Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?

    La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.

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    L'Humanité

    Walter Baier, solidaire des Français

    Un jour avec

    Le nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.

    Gaël De Santis

    Dans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.

    En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.

    Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.

    Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »

    Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.

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    L'Humanité

    Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »

    Entretien

    GUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.

    Youness Machichi

    Dans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.

    Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?

    Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.

    Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.

    Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?

    Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.

    Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?

    L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.

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    À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres

    Reportage

    Russie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.

    Vadim Kamenka

    Rostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.

    Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.

    des millions de réfugiés du donbass passent par rostov

    Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.

    Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »

    Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.

    Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre. 

    RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don
    L'Humanité

    Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire

    Reportage

    Ukraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.

    Emmanuelle Chaze

    Odessa (Ukraine), correspondance particulière.

    Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.

    Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.

    les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses

    La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».

    Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.

    Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »

    Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire. 

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    L'Humanité

    Habib Benglia, un comédien haut en couleur

    Il était une fois

    Il y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.

    Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles

    Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.

    De Tombouctou à Paris

    Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.

    Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noir

    Rencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.

    Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »

    La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).

    Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.

    Un « racisme ordinaire »

    Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…

    Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que Chocolat

    Prétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.

    La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme

    La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.

    Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.

    Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création

    Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).

    À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).

    « La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission  « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.

    La polyvalence des artistes de l’époque

    Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.

    Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.

    Histoire
    L'Humanité

    Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance

    Il était une fois

    Pour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance

    L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.

    Le CNR : l’originalité d’une démocratisation

    Un phénomène qui se développe au départ de façon spontanée

    Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.

    Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.

    Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne

    Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.

    Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au Reich

    Les tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.

    Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du Vercors

    Métamorphoser les réfractaires en combattants

    Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.

    Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.

    La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.

    Henri Frenay « L’inventeur » de la Résistance

    Transformer les « camps refuges » en maquis combattants

    L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.

    Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.

    À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.

    Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances

    L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.

    Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.

    Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943

    Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-­pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).

    Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).

    Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.

    En savoir plus

    • Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
    • Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
    • Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
    • « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
    Résistance
    L'Humanité

    Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne

    Il était une fois

    Le 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens

    Thomas Grillot

    C’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.

    Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.

    Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers

    Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.

    L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.

    Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.

    Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy 

    Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.

    Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.

    Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.

    Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890

    Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.

    C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.

    Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...

    C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.

    Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?

    Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.

    Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge

    C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.

    Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.

    1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

    Dans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.

    Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.

    Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis

    Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.

    Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.

    Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa

    Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.

    Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.

    Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux

    Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.

    Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.

    Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.

    Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».

    Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.

    La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.

    En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson

    D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.

    Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.

    (1)  L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.

    Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

    A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

    amérindiensWounded Knee
    L'Humanité

    Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité

    Il était une fois

    Donner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2

    Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.

    « Une épreuve prolétarienne de masse »

    Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »

    Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».

    Une foule admirative des sportifs

    Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »

    Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »

    Un rendez-vous de l’athlétisme français

    Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.

    Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’or

    Une importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.

    « Le sport est un moyen et non un but »

    La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »

    Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.

    Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière

    L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.

    La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.

    La base de départ pour de futurs champions

    La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».

    La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.

    Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne

    Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.

    Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.

    Pour en savoir plus

    • Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
    • Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
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    Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page

    Il était une fois

    Le 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin

    Jean-Yves Mollier

    On pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.

    Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous)  américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.

    Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.

    De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.

    Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.

    Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.

    Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.

    « Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.

    Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.

    Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).

    C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.

    Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.

    Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.

    En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.

    EN SAVOIR PLUS

    « Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.

    « Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.

    « Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.

    livres
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    L’homme du jour. Yvan Le Bolloc’h

    Homme du jour

    Aurélien Soucheyre

    Ce n’est pas tous les jours que la classe ouvrière peut se régaler sur BFMTV. L’acteur, appelé vendredi à condamner le mouvement contre la réforme des retraites, a retourné le plateau avec limpidité. Que retient-il des manifestations ? « Une incroyable mobilisation, la conscientisation expresse des jeunes. S’il y a convergence des luttes avec les salariés, on gagnera. » Mais, les violences ? relance BFM. « Les Brav-M sont des milices lâchées dans la nature », répond-il. Qu’est-ce qu’un artiste fait à la CGT ? lui demande-t-on. « Le représentant de la CGT chez les comédiens en 1965 ? Jean-Paul Belmondo », reprend-il devant un interlocuteur médusé. Et Yvan Le Bolloc’h de rappeler l’isolement sidéral de Macron sur sa réforme, et de mesurer que « le peuple français est en train de susciter des vocations » chez ses voisins.

    Réforme des retraitesyvan le bolloc'h
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    Nouvelle victoire éclatante pour Vincenzo Vecchi

    Actu

    Libertés Les juges du fond écartent la « remise » à l’Italie de l’ex-militant anti-G8. Ses soutiens demandent au ministère public d’arrêter les frais.

    Thomas Lemahieu

    C’est un arrêt implacable qu’a rendu, vendredi 24 mars, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Lyon dans le dossier Vincenzo Vecchi, l’ex-militant condamné à douze ans de prison pour sa participation au contre-sommet du G8 de Gênes, en juillet 2001, et installé dans le Morbihan depuis une dizaine d’années, dont l’Italie cherche à obtenir l’extradition. Sans balayer les injonctions de la Cour de justice de l’Union européenne, puis de la Cour de cassation, qui ont restreint le pouvoir de contrôle des tribunaux nationaux dans les procédures de mandat d’arrêt européen, les magistrats lyonnais refusent la « remise » de Vincenzo Vecchi aux autorités italiennes au nom de la Convention européenne des droits de l’homme. En termes mesurés, l’arrêt pointe l’« atteinte disproportionnée au droit au respect à la vie privée et familiale de Vincenzo Vecchi » que constituerait son renvoi en Italie, au regard de « l’ancienneté des faits commis il y a plus de 21 ans » et aussi d’« une gravité concrète de l’infraction de dévastation et pillage objectivement modérée le concernant ».

    « Nous avons obtenu la réponse la plus juste »

    D’ici à mardi minuit, la procureure peut encore se pourvoir en cassation contre cet arrêt. Samedi, au lendemain de cette nouvelle victoire en justice – la troisième consécutive, après celles devant les chambres d’instruction à Rennes et Angers –, le comité de soutien à Vincenzo Vecchi a lancé un appel solennel. « L’acharnement, ça suffit, estime Jean-Baptiste Ferraglio, l’un de ses membres à Rochefort-en-Terre (Morbihan). On est comme des morpions, on ne lâchera jamais et on pourrait tout à fait continuer. Mais avec tout ce qu’on a fait depuis l’arrestation à l’été 2019 – des centaines de réunions, des milliers de kilomètres, etc. – là, c’est bon, on a raison sur tous les plans. »

    Alors que tous veulent désormais pouvoir tourner la page avec leur ami et voisin, rendu à la tranquillité de sa vie en Bretagne, ses avocats se font cinglants. « Nous avons obtenu la réponse la plus juste, elle a été prise par les juges du fond qui ne se prononcent pas en fonction d’une vision aveugle, politique ou stratégique du droit », insiste Me Catherine Glon qui a plaidé à Lyon. Me Paul Mathonnet, son confrère, qui a représenté à plusieurs reprises Vincenzo Vecchi en cassation, abonde : « Un nouveau pourvoi n’aurait pas grand sens. La chambre de l’instruction a utilisé son pouvoir souverain d’apprécier seule l’atteinte à la vie privée. Elle a mis des limites à la cécité, il ne peut y avoir d’application du droit sans prise en compte de la réalité. »

    Vincenzo VecchiMandat d'arrêt européenaltermondialistesdroits de l'homme
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    Derrière cette lutte, deux visions de l’agriculture s’opposent

    Actu

    Dans les cortèges anti-bassines, de nombreux paysans sont venus apporter leur soutien à la mobilisation et contre l’agro-industrie. Pour eux, une autre voie est possible.

    Sainte-Soline (Deux-Sèvres), correspondance particulière.

    Arrivés des quatre coins de l’Hexagone, des dizaines de tracteurs ont convergé, vendredi 24 mars, dans les Deux-Sèvres. Attendus vers 15 heures à Lusignan, ils ont été stoppés dans leur élan par la gendarmerie. Bruno, éleveur près de Bressuire, raconte avoir dû  « couper à travers champs pour échapper à la police, une sorte de jeu du chat et de la souris ».

    Il aura fallu que d’autres militants bloquent la ligne à grande vitesse Poitiers-Bordeaux pour que les paysans puissent se faufiler jusqu’au camp de base de Vanzay. L’imposant convoi, organisé par la Confédération paysanne, est venu grossir les rangs des manifestants anti-bassines, dont bon nombre d’agriculteurs.

    Privatiser l'eau au profit de quelques-uns

    Mais qu’est-ce qui motive des agriculteurs à s’insurger contre une infrastructure destinée à irriguer des terres cultivables ? Morgan Ody, coordinatrice du mouvement international de paysans Via Campesina, explique : « J’ai certes un forage pour irriguer les cultures de maraîchage diversifié dans le sud de la Bretagne, mais je respecte les restrictions en période de sécheresse. Les méga-bassines permettent de les contourner, en privatisant l’eau au profit de quelques irriguants. »

    Convertie à l’agroécologie, elle plaide pour un partage plus juste de l’eau  « et un usage plus sobre, en harmonie avec les milieux naturels », précise-t-elle, alors que le pays a connu successivement deux inquiétantes périodes de sécheresse estivale, puis hivernale.

    Pour Emmanuel, apiculteur des Pyrénées, la lutte contre ces gigantesques retenues d’eau est symbolique. « Au-delà des bassines, on s’attaque au modèle agricole industriel pour défendre une agriculture paysanne de proximité », assure-t-il. Cette dernière promeut « la sélection paysanne des semences, la rotation des cultures, la fertilisation des sols avec de la matière organique », énumère Morgan Ody.

    Eux-mêmes victimes d'un système qui les prend au piège

    À l’inverse du modèle défendu par la FNSEA, premier syndicat agricole qui soutient les bassines, dont les méthodes sont qualifiées d’ « extractivistes » par l’agricultrice bretonne. Ils « amènent des engrais chimiques, de l’eau des bassines et des pesticides sur un sol mort », critique-t-elle. Et Emmanuel d’ajouter : « Ils sont eux-mêmes les victimes d’un système qui les prend au piège par la dette. »

    Ces agriculteurs anti-bassines préconisent d’autres solutions, notamment « des fermes nombreuses et à taille humaine ». La Confédération paysanne, à laquelle Emmanuel est adhérent, veut créer « un million d’emplois » agricoles. Pour l’heure, la tendance est plutôt à la baisse. « Beaucoup seront bientôt à la retraite et ils vendront leurs terres au plus offrant, et c’est plus souvent des grands groupes que des jeunes qui cherchent à s’installer », déplore l’apiculteur.

    Dans la manifestation de samedi, les propositions fusent. Marie, ancienne éleveuse deux-sévrienne, voudrait par exemple « limiter les subventions de la PAC (politique agricole commune) européenne aux exploitations de moins de 100 hectares ».

    Et joignant le geste à la parole, les membres de la Confédération paysanne ont construit, en fin de mobilisation, une serre sur une parcelle « afin d’aider à l’installation d’un paysan », selon leur communiqué, et replanté des haies qui aident à l’infiltration de l’eau dans les nappes phréatiques.

    Marius Jouanny

    Méga-bassinesAgriculturepaysannerieécologie
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    Violences d'État. À Sainte-Soline, la fuite en avant

    Actu

    Dans les Deux-Sèvres, samedi 25 mars, des dizaines de milliers d’opposants aux méga-bassines ont bravé l’interdiction de manifester. De violents heurts ont fait de nombreux blessés, tandis que l’arrivée des secours a été entravée par les gendarmes.

    Emilio Meslet

    Sainte-Soline (Deux-Sèvres), envoyé spécial.

    Météo France annonçait, samedi, de la pluie dans les Deux-Sèvres. Dans le petit village de Sainte-Soline, d’à peine 350 âmes, l’eau n’est finalement pas tombée. Mais, autour d’une méga-bassine de 628 000 mètres cubes en construction, il a plu, tout un après-midi, des grenades lacrymogènes et de désencerclement.

    Plus de 4 000, selon un chiffre avancé par le ministre de l’Intérieur, au cours de violents heurts entre gendarmes et opposants à ces immenses retenues d’eau destinées à l’irrigation des cultures.

    Derrière cette lutte, deux visions de l’agriculture s’opposent

    Le point de ralliement était fixé plus tôt dans la journée, dans la commune voisine de Vanzay, en bordure de la zone d’interdiction de circulation et de manifestation. Des convois de voitures vont s’étaler sur des kilomètres pour y accéder en contournant les barrages.

    Une randonné champêtre d'environ une heure trente

    Dans un champ des plus boueux servant d’arrière-base, on croise des drapeaux de Greenpeace, Solidaires, la CGT, la Confédération paysanne ou encore Extinction Rebellion. Les organisateurs parlent de 30 000 manifestants venus de toute la France et même de l’étranger avec un objectif commun : mettre hors d’état de nuire la méga-bassine, située à environ six kilomètres, qui servira à pomper l’eau des nappes phréatiques au bénéfice de quelques agriculteurs.

    Méga-bassines : pourquoi ça déborde

    « Il y a six ans, on partait de rien, mais la médiatisation a fait grossir les rangs. Une bonne partie du pays sait maintenant ce qu’est une méga-bassine », se félicite Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci et figure de la lutte.

    Vers 11 heures, et dans la bonne humeur, est donné le top départ d’une randonnée champêtre d’environ une heure trente pour rejoindre le chantier. Ils chantent On est l’eau sur l’air d’On est là. Baptisés de noms d’animaux menacés par le projet (outarde, loutre et anguille), trois cortèges se séparent. L’un regroupe de nombreuses familles et la plupart des élus. Les deux autres, plus mobiles, coupent à travers champs.

    Le dispositif policier aurait coûté 5 millions d’euros

    Sur le parcours, aucun policier, contrairement à la mobilisation d’octobre 2022, qui avait très vite dégénéré. Ce qui n’empêche pas les marcheurs du jour de craindre les échauffourées. « On ne vient pas pour ça mais si on nous attaque, on répondra, se désolent Isabelle et Éric. Il faut se battre contre cet accaparement de la ressource. On voit bien qu’il y a de moins en moins d’eau dans les rivières. »

    Le mot « accaparement » revient souvent. « La guerre de l’eau a déjà commencé. Je viens car je suis inquiète pour l’avenir de mes petits-enfants », explique Maud, la cinquantaine, en sautant par-dessus un fossé. Au loin, un monticule de terre apparaît, en haut duquel des gendarmes sont juchés.

    « Mettez vos lunettes (de piscine – NDLR), ça va piquer. Et restez groupés pour qu’on puisse vous protéger ! » lance un homme en bleu de travail, tenue emblématique de cette lutte, dans l’un des deux cortèges de tête.

    À Sainte-Soline, la manifestation contre les bassines tourne à l’affrontement, de nombreux blessés 

    Des milliers de personnes arrivent alors au pied de la méga-bassine. Tout autour de la retenue, des camions de gendarmerie en enfilade forment une muraille. D’après Benoît Biteau, eurodéputé écologiste, le dispositif policier (3 200 agents et plusieurs hélicoptères) aurait coûté 5 millions d’euros. « Voilà à quoi servent nos impôts : à protéger des intérêts privés ! » tance une trentenaire lyonnaise.

    « No bassaran ! »

    Très vite, les hostilités démarrent, sans que l’on sache qui les a lancées. Une petite partie du cortège– part à l’assaut en criant : « No bassaran ! » Les manifestants pacifiques, ultramajoritaires, restent en retrait. Beaucoup sont interloqués par la violence inouïe qui se déploie sous leurs yeux. Des pierres volent, des feux d’artifice explosent et des cocktails Molotov sont lancés.

    Quatre véhicules sont incendiés. Les gendarmes répliquent avec des tirs de LBD, de gaz lacrymogène et de grenades. Ils défendent le fort, à savoir un cratère vide. Trop souvent des opposants crient « Médic ! » en pointant un blessé au sol.

    « Évidemment que ça me fait peur, mais j’en avais marre de ne pas être dans l’action. Le futur m’angoisse et ça me fait du bien d’être avec tout ce monde. On a besoin de changer le niveau de radicalité », affirme Fantine, dans la foule paisible obligée de reculer, les yeux rougis par les gaz lacrymogènes.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Un peu plus loin, les blessés, qui affluent par dizaines, sont regroupés pour être soignés. Ils seront plus de 200, selon les organisateurs, dont 10 hospitalisations et un pronostic vital engagé.

    Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déploré 28 gendarmes blessés. Des élus insoumis et écologistes en écharpe décident ensuite de faire une chaîne humaine, alors que des gendarmes voltigeurs sur des quads débarquent à vive allure. « Pas de provocation. On est là pour protéger les blessés ! » hurle Benoît Biteau pour calmer les quelques manifestants qui chantent Tout le monde déteste la police !

    « Entrave à l’intervention des secours »

    Il ne faut pas longtemps pour que les voltigeurs tirent dans le tas, en plein milieu des blessés au sol, transportés à la hâte un peu plus loin. Les grenades explosent, provoquant un mouvement de foule.

    Les quelques centaines de personnes se trouvent coincées entre un fossé de deux mètres et le brouillard piquant. « Si les CRS étaient restés chez eux, il n’y aurait pas eu d’affrontements. C’est un trou avec de l’eau : il n’y a rien à casser. On en a ras le bol : on est venus parler d’écologie et le maintien de l’ordre, c’est du ressort du ministère de l’Intérieur », s’agace Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV.

    Méga-bassines : des élus écologistes mis illégalement sous écoute 

    Des élus de gauche « irresponsables », a jugé Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture. Sans qui, pourtant, les blessés – dont certains dans un état grave comme une jeune fille éborgnée – auraient attendu bien plus longtemps avant d’être pris en charge.

    Il a fallu que Benoît Biteau joigne le cabinet de la première ministre pour débloquer les secours et que Marine Tondelier négocie pour que le Samu puisse intervenir. « Nos observateurs ont constaté l’entrave par les forces de l’ordre à l’intervention des secours pour une situation d’urgence absolue », a affirmé la Ligue des droits de l’homme.

    Peu avant 16 heures, les derniers manifestants quittent le champ de bataille sur un constat amer. « Les capitalistes privatisent l’eau pour sécuriser leurs profits à nos frais, alerte Hugo Blossier, ancien secrétaire départemental PCF de la Vienne. Ils ont l’appui total du gouvernement, prêt à mettre tous les moyens pour accéder à leurs désirs, que ce soit pour nous faire bosser plus longtemps ou s’accaparer l’eau. » Les opposants aux méga-bassines le promettent déjà : ils reviendront.

    Méga-bassinesécologieEauviolences policières
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    Les républicains et la « police du livre »

    Actu

    ÉTATS-UNIS La majorité de droite à la Chambre des représentants veut permettre aux parents d’interdire des livres – jugés « woke » – dans les bibliothèques des écoles publiques.

    Christophe Deroubaix

    Les républicains ont porté leur nouvelle « guerre culturelle » au cœur du Congrès. La majorité de droite à la Chambre des représentants a adopté, vendredi 24 mars, un projet de loi accordant davantage de contrôle aux parents sur l’enseignement dans les écoles publiques du pays. « Nous pensons que les parents ont le droit de savoir ce que leurs enfants apprennent, comment leurs impôts sont utilisés », a tenté de plaider Kevin McCarthy, le président de la Chambre des représentants. Derrière une façade de bon sens, se cache en fait le nouveau cheval de bataille du GOP (Grand Old Party, surnom du Parti républicain) : purger les rayons des bibliothèques des ouvrages qui relèveraient du « wokisme », un terme inventé pour le besoin de cette nouvelle « chasse aux sorcières ». Si le terme « woke » est revendiqué par des pans entiers de la société au sens de l’éveil aux injustices (sociales, raciales ou de genre), le « wokisme » est une invention de la droite républicaine laissant à penser qu’une idéologie charpentée est à l’œuvre dans la société américaine et dans ses lieux les plus sacrés : ceux de la transmission du savoir. L’ultra-gauche serait ainsi aux commandes d’une entreprise de bourrage de crâne des élèves, de l’école primaire à l’université. Le meilleur moyen de la contrer consiste donc à confier aux parents d’élèves un droit de regard, voire un droit de veto sur les ouvrages étudiés par leur progéniture. D’où une loi fédérale. CQFD.

    Adoptée par la Chambre des représentants, elle n’a pourtant aucune chance de passer la rampe au Sénat, où les démocrates disposent toujours d’une majorité. Ce qu’ils échouent pour l’instant à imposer à l’ensemble du pays, les républicains le mettent pourtant en œuvre dans les États où ils sont majoritaires. Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, a même transformé le sien en laboratoire, ce qui l’a rendu populaire auprès de la base républicaine, au point de faire de lui le concurrent le plus dangereux de Donald Trump. Selon l’Association des bibliothèques américaines, jamais, depuis vingt ans, autant de demandes de censure de livres n’avaient été formulées aux États-Unis. « Nous observons que ces requêtes proviennent de groupes de censure organisés, qui prennent pour cible les conseils d’administration des bibliothèques locales pour demander que soit retirée une longue liste de livres », a récemment dénoncé Deborah Caldwell-Stone, en charge de la liberté intellectuelle au sein de l’association. L’objectif de cette « police autoproclamée du livre » est « d’effacer les voix de ceux qui sont généralement exclus des conversations de notre nation, comme les personnes de la communauté LGBTQIA + ou les personnes de couleur », ajoute-t-elle.

    Lors du débat à la Chambre, Alexandria Ocasio-Cortez a dénoncé avec fougue le projet de loi en débat comme la stratégie du GOP dans les États. L’élue socialiste a brandi un livre sur Rosa Parks retiré du programme dans certaines écoles, tout comme les romans de Toni Morrison, prix Nobel de littérature. « C’est apparemment trop woke pour le Parti républicain », a-t-elle cinglé.

    États-UnisWokismecensure
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    Ni trains ni vols, l’Allemagne s’arrête

    Actu

    Un « méga-mouvement » est annoncé outre-Rhin, ce 27 mars, dans les services publics et les transports. Illustration de l’ampleur de la colère contre un niveau de vie rabougri par l’inflation.

    Bruno Odent

    Comme en écho au mouvement contre le report de l’âge de départ en retraite, en France, l’Allemagne sera, ce lundi 27 mars, un autre lieu d’effervescence sociale en Europe. Une journée exceptionnelle de grève et de mobilisation pour des hausses de salaire va paralyser la plus grande partie des transports et des services publics du pays.

    Cette « méga-journée de grève », comme la qualifie le syndicat VerDi des services et son homologue de la Deutsche Bahn, l’entreprise publique de chemin de fer, « n’a jamais eu lieu sous cette forme ». Aucun train de devrait fonctionner sur les grandes lignes et la plupart des vols devraient être annulés dans les aéroports. Les organisations revendiquent 10,5 % d’augmentation. Elles soulignent les ravages infligés au pouvoir d’achat par une inflation qui était officiellement proche de 8 % outre-Rhin, en 2022.

    Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres

    Les autorités fédérales plaident la nécessité de politiques d'austérité

    Les syndicalistes dénoncent l’entêtement des représentants des services publics et de la Deutsche Bahn à rester, dans les négociations tarifaires (l’équivalent de nos conventions collectives), sur des propositions se limitant à une hausse de 3 % à compter du 1 er octobre 2023, puis de 2 % au 1 er juin 2024. Une perspective « plus qu’insuffisante pour compenser  les pertes subies à cause de la hausse des prix », dénonce VerDi. « Vos revendications sont irrecevables ! » rétorquent abruptement les autorités fédérales, qui plaident la nécessité de politiques d’austérité dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique.

    En Allemagne, le retour en force des revendications salariales

    Le président de VerDi, Frank Werneke, fustige « un blocage de la partie patronale qui nous conduit à nous rassembler avec nos collègues des chemins de fer et des infrastructures ». Il relève que ce sont les mêmes employés des services publics, dont le dévouement fut « tant célébré en pleine période de coronavirus », qui se mobilisent aujourd’hui pour vivre dignement.

    L'opinion regarde avec sympathie les luttes engagées

    En dépit des gênes déjà occasionnées par plusieurs journées de grève, dites d’avertissement, lancées par VerDi au cours des deux derniers mois, l’opinion regarde plutôt avec sympathie, selon divers sondages, les luttes engagées par les quelque 2,5 millions de travailleurs du secteur. Les fortes pertes de pouvoir d’achat subies par la globalité du monde salarié nourrissent la colère et ne sont pas sans susciter de la compréhension, voire du soutien à l’égard du mouvement.

    Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

    Autre signe du durcissement exceptionnel du climat social en Allemagne : les postiers avaient voté le lancement d’une grève illimitée dans le groupe Deutsche Post DHL, début mars. Ils ont obtenu aussitôt une réouverture des négociations tarifaires, jusqu’alors dans l’impasse tant la direction du groupe privé s’en tenait à la plus stricte soumission à la modération salariale.

    Les chefs de Deutsche Post DHL entamèrent alors un spectaculaire virage, s’engageant sur le versement régulier de primes dites de compensation de l’inflation, à partir d’avril, pour un total de près de 3 000 euros, versées d’ici mars 2024. Lesquelles seront suivies d’une hausse des rémunérations générales de plus de 11 % à compter de mars 2024. La direction du syndicat de la poste soumet cette proposition de nouvel accord tarifaire à une ratification des employés du groupe d’ici au 30 mars.

    Le grand patronat sur la défensive

    Sur la défensive, le grand patronat, relayé par une partie de la droite chrétienne-démocrate (CDU), s’inquiète de ces mobilisations et plaide quasi ouvertement pour une limitation du droit de grève. Nombre de personnages estampillés experts économiques auprès du gouvernement tripartite (SPD/Verts, Libéraux) d’Olaf Scholz martèlent plus perfidement que de trop fortes hausses de salaire feraient courir un « risque d’effet de second tour ». Ce qui reviendrait à doper l’inflation, et se retournerait donc in fine contre des travailleurs trop exigeants.

    Mais, signe des temps là encore, l’argument semble tourner court. L’économiste Marcel Fratzscher, chef de l’institut de conjoncture berlinois DIW, mesure les pertes réelles de salaire subies par les salariés entre 2 et 4 %.

    Les plus modestes, les plus précarisés, qui ne sont plus couverts par aucun accord tarifaire – comme plus de 50 % d’entre eux aujourd’hui outre-Rhin –, sont les plus touchés par la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation. C’est d’autant plus insupportable, s’insurge Fratzscher, statistiques de la BCE à l’appui, que « l’origine de l’inflation n’est pas salariale mais financière » !

    Allemagnegrèvesservices publics
    New York Times - World

    An Anxious Asia Arms for a War It Hopes to Prevent

    Doubts about both China and the United States are driving an arms race in the Indo-Pacific with echoes of World War II and new levels of risk.

    A plane departing Tinian Island, in the Northern Marianas, during military exercises.Credit...

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    By Damien Cave

    Photographs and Video by Chang W. Lee

    Reporting from Tinian and Guam in the Northern Mariana Islands

    The tiny island of Tinian was the launch point for American planes carrying atomic bombs to Hiroshima and Nagasaki in 1945. Now a new runway is being carved from the jungle, just south of World War II ruins inked with mildew.

    And on a blustery February morning a few hundred yards away at Tinian’s civilian airport, American airmen refueled Japanese fighter jets during a military exercise using more airstrips, islands and Japanese planes than the two enemies-turned-allies have ever mustered for drills in the North Pacific.

    “We’re not concerned with the past, we are concerned with the future,” said Col. Inadome Satoru, commander of Japan’s Ninth Air Wing Flight Group. “We can ensure stability by showing strength.”

    Asia and the Pacific are steering into an anxious, well-armed moment with echoes of old conflicts and immediate risks. Rattled by China’s military buildup and territorial threats — along with Russia’s war of aggression in Ukraine and doubts about U.S. resolve — nations across the region are bolstering defense budgets, joint training, weapons manufacturing and combat-ready infrastructure.

    For decades, Asia’s rise made it an economic engine for the world, tying China and other regional manufacturing hubs to Europe and America. The focus was trade. Now, fear is setting in, with China and the United States locked in a volatile strategic contest and with diplomatic relations at their worst point in 50 years.

    The meeting in Moscow this past week between China’s leader, Xi Jinping, and President Vladimir V. Putin of Russia pointed to the powerful forces lining up against the West. The appearance of Japan’s prime minister, Fumio Kishida, in Ukraine’s capital at the same time further emphasized that one deadly conflict can quickly become knotted up with power struggles thousands of miles away.

    Mr. Xi has made his intentions clear. He aims to achieve a “national rejuvenation” that would include displacing the United States as the dominant rule-setter in the region, controlling access to the South China Sea, and bringing Taiwan — a self-governing island that China sees as lost territory — under Beijing’s control.

    In response, many of China’s neighbors — and the United States — are turning to hard power, accelerating the most significant arms race in Asia since World War II.

    On March 13, North Korea launched cruise missiles from a submarine for the first time. The same day, Australia unveiled a $200 billion plan to build nuclear-propelled submarines with the United States and Britain that would make it only the seventh nation to have them.

    Japan, after decades of pacifism, is also gaining offensive capabilities unmatched since the 1940s with U.S. Tomahawk missiles. India has conducted training with Japan and Vietnam. Malaysia is buying South Korean combat aircraft. American officials are trying to amass a giant weapons stockpile in Taiwan to make it a bristling “porcupine” that could head off a Chinese invasion, and the Philippines is planning for expanded runways and ports to host its largest American military presence in decades.

    None of this may be enough to match China. Its own surging arsenal now includes “monster” coast guard cutters along with a rapidly increasing supply of missiles and nuclear warheads.

    Better Understand the Relations Between China and the U.S.

    The two nations are jockeying for influence on the global stage, maneuvering for advantages on land, in the economy and in cyberspace.

    In flashpoint after flashpoint over the past year, China’s military has also engaged in provocative or dangerous behavior: deploying a record number of military aircraft to threaten Taiwan, and firing missiles into the waters of Japan’s exclusive economic zone for the first time last August; sending soldiers with spiked batons to dislodge an Indian Army outpost in December, escalating battles over the 2,100-mile border between the two countries; and last month, temporarily blinding the crew of a Filipino patrol boat with a laser, and flying dangerously close to a U.S. Navy plane, part of its aggressive push to claim authority in the South China Sea.

    Many countries hope that stronger militaries will discourage China from going any further, but the buildup also reflects declining confidence in the United States. The war in Ukraine has drawn down U.S. political capital and material support. In many Asian capitals, there are doubts about the American military’s ability to adapt and stop China’s advance, and worries about what U.S. politics might produce — the dreaded nightmare of an overreaction to Chinese provocations, or abandonment with a retreat.

    Asia’s security calculations ultimately point to an unsettled and ill-tempered global order, shaped by one-man rule in a more militarized China with slowing economic growth, polarized politics in a heavily indebted America, bolder aggression from Russia and North Korea, and demands for greater influence from the still-developing giants of Indonesia and India.

    “The balance of power is shifting so rapidly, and it’s not just China,” said Shivshankar Menon, India’s national security adviser from 2010 to 2014.

    “There will be higher risks,” he added, “in a time of change.”

    China’s Military Transformation

    The Indo-Pacific holds 60 percent of Earth’s population, covers two-thirds of the planet and accounts for around 65 percent of global gross domestic product.

    In 2000, military spending in Asia and the Pacific accounted for 17.5 percent of worldwide defense expenditures, according to SIPRI, the Stockholm International Peace Research Institute. In 2021, it accounted for 27.7 percent (with North Korea excluded, making it an undercount) and since then, spending has shot up further.

    China’s growth has been a major driver of that increase. It now spends about $300 billion a year on its military, according to SIPRI, up from $22 billion in 2000, adjusted for inflation — an expenditure second only to the $800 billion defense budget of the United States. And while U.S. military spending covers a global network, China has focused on Asia, rolling out hardware to project power and intimidate its neighbors.

    China’s navy has already outstripped the U.S. Navy, reaching 360 battle force ships in 2020, compared with the U.S. total of 297, according to the U.S. Office of Naval Intelligence. In 2021, China fired off 135 ballistic missiles for testing, more than the rest of the world combined outside war zones, according to the U.S. Defense Department.

    Beijing’s nuclear arsenal is smaller than those of the United States and Russia, but here, too, the gap is starting to narrow. By 2030, the Defense Department has estimated, China’s supply of over 400 nuclear warheads is likely to expand to 1,000. It already has more land-based launchers than the United States, leading some to call for the Pentagon not just to modernize its own technology but also to add to its nuclear stockpile of 3,708 available warheads.

    Though many of China’s weapons are less advanced than America’s, that is starting to shift with fighter jets and missiles. The U.S. Defense Intelligence Agency’s chief scientist told Congress this month that China now appears to have the world’s leading arsenal of hypersonic weapons, which can fly at several times the speed of sound and be maneuvered in flight, making them much harder to intercept with missile defense systems.

    China’s DF-41 missile circumnavigated the globe in 2021. The Dong Feng-26 missile can be armed with a conventional or nuclear warhead, and it is called “the Guam Killer” by Chinese media because it can reach American military installations on the island.

    Beyond raw capacity, Mr. Xi’s willingness to brandish the People’s Liberation Army on disputed borderlands from northern India to the Taiwan Strait and South China Sea has magnified anxieties, as has China’s new naval base in Cambodia and a recent security agreement with the Solomon Islands.

    But more than anything else, growing hostilities with the United States have set the region on edge.

    Raising the level of concern: recent statements from U.S. commanders suggesting that war could arrive by 2027or even 2025, and the combative comments of China’s leaders. Qin Gang, the Chinese foreign minister, warned this month that conflict between his nation and the United States was inevitable if Washington “continues to go down the wrong road.”

    Mr. Xi also called out what he described as a U.S.-led campaign to “contain, encircle and suppress” China, telling Chinese officials they must “have the courage to fight.”

    Defense Interdependence

    Many countries have concluded that to restrain the Chinese Communist Party and gain leverage with the United States or other nations, they must show they can and will counterattack if needed.

    “In Australia, in countries like Indonesia, Malaysia, Vietnam, and now the Philippines has given the U.S. more access. Why?” said Bilahari Kausikan, a former permanent secretary of Singapore’s Ministry of Foreign Affairs. “Because China has been unnecessarily aggressive.”

    Japan and India were among the first to sound the alarm. In 2006, they started sharing security assessments over concerns about China’s efforts to expand airstrips and ports across South and East Asia, an effort that would later include building military bases on islands and reefs that other nations claim as their own.

    India and Japan have since signed several agreements that typify the region’s interlocking defense plans. One deal granted access to each other’s bases for supplies and services; another eased regulations to encourage cooperation in military manufacturing. So far this year, the two countries have conducted naval training together and their first-ever joint fighter exercise.

    Both countries are also expanding cooperation with the United States, while ensuring they are not too dependent. Mr. Menon, the former Indian diplomat, called it a natural “balancing reaction” — signaling resistance to China, stopping short of collective defense.

    The United States is also seeking to upgrade how it might fight with a focus on coordinated interdependence.

    Now that many kinds of missiles from China and North Korea can hit big American bases both in nearby Japan and in Guam, every American service branch has begun aiming for a dispersed approach in the Indo-Pacific — “the priority theater” for global security, according to the Defense Department, which has stationed 300,000 troops in the region.

    To minimize risk and maximize deterrence, U.S. officials have been hunting for real estate. The Philippines, Japan, Australia, Palau, Papua New Guinea and U.S. territories across the Pacific are all working with Defense Department officials on expanding military access and facilities, often with the U.S. proposing investments in shared infrastructure.

    Cope North, the multilateral exercise that sent jets to Tinian, hinted at that more networked future, using 10 airstrips on seven islands with Japanese, Australian and French partners (from Tahiti). It also included new dangers: When Japan’s F-15s landed, the day’s training included a simulated response to an enemy missile strike.

    “Can the U.S. go it alone?” asked Col. Jared Paslay of the U.S. Air Force, the joint integration team leader for Pacific Air Forces. “I would prefer not to.”

    Interviewed at Andersen Air Force Base in Guam, he described America’s ability to make friends as an important “asymmetric advantage” that raises complex questions.

    How much fuel and maintenance equipment should be pre-positioned in remote locations? Where else should the United States negotiate for airport access and the improvements needed for warplanes? How much sharing of weapons systems increases deterrence without adding to risks of conflict?

    Many countries also worry that working with the United States could make them targets of Chinese military or economic punishment, and in exchange they are requesting more trade and training from Washington — demands that Congress has failed to address.

    Colonel Paslay, a foreign affairs specialist who speaks Japanese, said the United States may soon find that Japan is moving faster to fill gaps and pull allies along. Japan is now the largest bilateral donor of aid in Asia. More significantly, the country’s government is pushing to reinterpret the Constitution it adopted in 1947. Japan embraced pacifism after terrorizing Asia and losing World War II, but now, like Germany, the country is rearming. Japan recently agreed to raise military spending to 2 percent of GDP, or by 60 percent, over the next five years, which would give it the third-largest defense budget in the world.

    “We were an excessively pacifist nation for the past several decades,” said Kuni Miyake, a former high-ranking Japanese diplomat. “Now we are becoming normal.”

    Some American analysts argue that Japan should do more, faster, but its assertiveness has already stirred up old animosities. China, North Korea and Russia have criticized its increased military spending. South Korea, which endured brutal Japanese colonization from 1910 to 1945, has its own concerns, with some analysts in Seoul warning against allowing Japan to set the regional agenda even as the two countries’ leaders have been seeking to repair relations.

    Farther south, Australia’s AUKUS deal with the United States and Britain to acquire nuclear-powered submarines has also angered Indonesia, which has concerns about proliferation, and has increased the closeness of its military ties to China.

    American officials acknowledge that tensions across the region are rising alongside military budgets. But they say they believe the glue of shared distress about China will hold. And locations like Tinian are starting to play a bigger role as rallying points.

    During a break from flying, Capt. Shotaro Iwamoto, 37, one of the Japanese F-15 pilots, said he had made a “meaningful visit” to where the atomic bombs that killed tens of thousands in Japan were loaded onto American planes. He came away determined to work harder on his English so he could communicate more quickly and easily with American allies in the air.

    Senior commanders from the United States, Japan and Australia also made a shared trip to the area, where they touched the cracked tarmac and stared at the concrete pits where the giant atomic weapons were attached to B-29 Superfortress bombers.

    For many, the horror of the last world war and the threats of the present seemed to rise like heat from the island’s ragged old runways.

    “If we are not a credible force to deter aggressors, then potentially we’ll end up in a circumstance where we might have to consider something like that again,” said Group Capt. Robert Graham of the Royal Australian Air Force. “We hope never to be there.”

    Chris Buckley contributed reporting from Taipei, Taiwan.

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    L'Humanité

    Le XV de France s’impose en Italie

    Nicolas Guillermin

    Rugby Près de cinq mois après leur troisième place à la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, les Bleues ont renoué avec la compétition, dimanche 26 mars, en remportant leur premier match du tournoi des Six-Nations en Italie (12-22). Rajeuni et renouvelé par rapport au Mondial, le XV de France féminin a peiné à Parme pour venir à bout des Italiennes, qui menaçaient de revenir au score, et ne s’est libéré définitivement qu’à la 75e minute, grâce à un essai de l’ailière Caroline Boujard, de retour en sélection. Au terme de cette première journée, les Bleues occupent la 3e place du classement, derrière le Pays de Galles et l’Angleterre, qui ont respectivement battu avec le bonus offensif l’Irlande (31-5) et l’Écosse (58-7). N. G.

    rugby féminintournoi des 6 nationséquipe de FranceItalie
    L'Humanité

    Football. La jeunesse prend le pouvoir chez les Bleus

    Actu

    Après sa large victoire 4-0 face aux Pays-Bas, l’équipe de France rajeunie se déplace en Irlande pour son deuxième match des qualifications à l’Euro 2024, avec l’ambition de prendre le large.

    Nicolas Guillermin

    La réponse est claire. Si l’on avait encore quelques doutes légitimes sur le niveau de la jeune équipe de France après le départ de joueurs cadres comme Hugo Lloris et Raphaël Varane, respectivement capitaine et vice-capitaine des Bleus, ou encore de Karim Benzema, le large succès face aux Pays-Bas 4-0, vendredi 24 mars, a rassuré sur le potentiel et le niveau de la relève dans tous les secteurs de jeu.

    La jeunesse a pris le pouvoir et a brillamment lancé sa campagne qualificative à l’Euro 2024. Une victoire qui demande bien sûr confirmation à Dublin, où les Bleus affrontent l’Irlande, ce lundi 27 mars, pour leur deuxième match des éliminatoires (TF1, 20 h 45).

    Seuls 6 joueurs sur les 23 convoqués ont plus de 35 sélections au compteur

    En alignant un onze de départ, face aux Néerlandais, dont la moyenne d’âge atteint à peine 25 ans, Didier Deschamps a clairement choisi de faire confiance à la nouvelle génération. Sur le banc, le rajeunissement est frappant aussi, puisque seuls 6 joueurs sur les 23 convoqués ont plus de 35 sélections au compteur.

    On pourra toujours rappeler que les Oranje se sont présentés au Stade de France privés de cinq cadres touchés par un mystérieux virus (la sélection batave a indiqué qu’il ne s’agissait pas du Covid) en plus des absences déjà connues de Frenkie De Jong et Steven Bergwijn, il n’en reste pas moins que la démonstration des Bleus face au quart de finaliste du dernier Mondial (2-2 face à l’Argentine, élimination aux tirs au but 4-3) a fait forte impression.

    Sur les 11 titulaires, 10 étaient présents au Mondial, hormis le gardien Mike Maignan, forfait pour la Coupe du monde en raison d’une blessure. Cette prestation réussie illustre également le choix visionnaire du sélectionneur de donner du temps de jeu aux jeunes depuis plusieurs mois afin de préparer l’Euro en Allemagne.

    «  Il n’y a qu’à regarder l’équipe qui finit le dernier match contre l’Argentine… Il n’y avait pas beaucoup de sélections, soulignait-il en début de rassemblement, la semaine dernière. On ne peut pas remplacer des gens ayant enchaîné dix ans, il faudra du temps. Mais cela n’empêche pas que ceux qui en avaient moins ont déjà pris de la place, le relais. »

    Un joueur symbolise à lui tout seul cette transmission : Kylian Mbappé. Nommé capitaine pour succéder à Hugo Lloris qui, après plus de treize années de capitanat, a pris sa retraite internationale, l’attaquant a brillé pour son premier match avec le brassard. Auteur d’un doublé (20 buts sur les 17 dernières rencontres sous le maillot bleu) et d’une passe décisive à Antoine Griezmann, qui a ouvert le score dès la 2e minute, le Parisien a montré, s’il en était encore besoin, qu’il avait les épaules pour supporter cette pression supplémentaire et guider les Bleus. « Le brassard ne va pas le changer, glisse Didier Deschamps. Il s’implique, il fait des efforts comme tout le monde. Il est le capitaine, mais il a déjà fait des matchs de ce type-là. »

    « C’est une nouvelle aventure qui commence »

    Préféré à Antoine Griezmann (32 ans), nommé vice-capitaine, Kylian Mbappé fait l’unanimité dans le vestiaire du haut de ses 24 ans. « C’est notre capitaine, ça lui va bien car c’est un bon leader. On a pu le voir ce soir », a confirmé Mike Maignan (27 ans) sur la Chaîne l’Équipe. Hugo Lloris savait ce qu’il disait juste après la finale perdue face à l’Argentine, le 18 décembre : « Il y a quelque part un passage de témoin qui s’est fait avec une génération qui arrive dans sa dernière phase et une nouvelle génération de joueurs, avec en tête Kylian, qui a montré un fort leadership sur ce tournoi et encore plus sur cette finale. »

    Face à l’Argentine, l’entrée de Randal Kolo Muani (24 ans) et Marcus Thuram (25 ans) avait dynamité la rencontre après une longue phase d’apathie. Le premier étant à l’origine du penalty, transformé par Mbappé et le second de la passe décisive pour l’attaquant du PSG. Sur ces bonnes bases, Didier Deschamps a poursuivi ce passage de relais en titularisant d’entrée Randal Kolo Muani au détriment du doyen Olivier Giroud (36 ans). L’avant-centre de Francfort s’est senti comme un poisson dans l’eau face aux Néerlandais avec Kingsley Coman et Mbappé. « Il est rapide, il prend bien la profondeur, il sait garder le ballon, il défend aussi, ça aide », explique Eduardo Camavinga (20 ans).

    Au milieu de terrain, Aurélien Tchouaméni (23 ans) est déjà bien installé avec Adrien Rabiot et Griezmann, à tel point que l’époque de Paul Pogba et N’Golo Kanté, toujours en convalescence, semble bien loin. Le joueur du Real Madrid ne cache d’ailleurs pas ses ambitions. « Des certitudes, on en a, on a montré de belles choses à la Coupe du monde, a-t-il lancé vendredi soir après la rencontre. Mais maintenant, c’est une nouvelle aventure qui commence pour nous. »

    La régularité et la répétition d’un haut niveau de performance permettront de juger

    En défense, Théo Hernandez (25 ans) et Jules Koundé (24 ans) sont déjà bien installés et la charnière centrale, sans Varane, a bien fonctionné avec des automatismes évidents entre Dayot Upamecano (24 ans), auteur du deuxième but des Bleus (8e minute), et Ibrahima Konaté (23 ans).

    Les deux joueurs ont évolué quatre ans ensemble à Leipzig avant d’être associés au Qatar en ouverture du Mondial contre l’Australie (4-1). Quant au nouveau gardien numéro un, Mike Maignan, il a parfaitement lancé son mandat en stoppant un penalty de Memphis Depay en fin de match, tout en répondant présent les rares fois où il a été sollicité. « Sur ses qualités de gardien et son mental : c’est un leader. J’ai une totale confiance, souligne Didier Deschamps, qui lui a offert du temps de jeu tout au long de l’année 2022 en alternance avec Hugo Lloris (…) Ce n’est pas évident non plus pour lui de remplacer Hugo après tout ce qu’il a pu faire. Mais Mike a vraiment tout pour prendre le relais. »

    La régularité et la répétition d’un haut niveau de performance permettront de juger si cette nouvelle génération est aussi prometteuse que sa devancière. « Ils ont besoin d’être encadrés, ils ont tout pour être au niveau et ils n’ont pas envie de perdre de temps, indique le sélectionneur. Cela demandera confirmation. »

    À commencer par le match piège face à l’Irlande (48e nation au classement Fifa) qui n’a rien à perdre et va imposer une bataille physique. Exemptés de rencontre lors de la première journée, les hommes de Stephen Kenny ont peaufiné leur préparation avec une rencontre amicale remportée, mercredi dernier, contre la Lettonie (3-2). « Cela ne va pas être le même match, en matière d’intensité et d’engagement, prévient Didier Deschamps. On va avoir un autre combat à livrer. »

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    L'Humanité

    Sport. Le flag veut hisser haut ses couleurs pour les JO de 2028

    Actu

    Ce dérivé mixte du football américain – sans les plaquages – concourt avec d’autres pour faire son entrée aux Jeux de Los Angeles. Gros plan sur une discipline en plein essor.

    Éric Serres

    À chaque olympiade, sa nouveauté ! Les JO de Los Angeles, en 2028, pourraient être ceux d’une nouvelle discipline, que finalement peu connaissent : le flag. Mais qu’est-ce donc que ce « drapeau » – en français ? Comme le rappelle Elisa de Santis, joueuse de l’équipe de France et monument de son sport depuis bientôt vingt ans chez elle et à l’étranger : « Le flag, à la différence de son grand frère le football américain, n’accepte pas les contacts. À la place du plaquage, le défenseur doit arracher un des drapeaux que l’attaquant porte au niveau des hanches. On joue au flag football à cinq contre cinq sur le terrain, avec un quarterback et quatre receveurs, du côté offensif, et un rusher qui met la pression sur le quaterback avec quatre arrières défensifs, de l’autre côté. Les matchs durent deux fois vingt minutes. »

    ON PLAQUE EN ÔTANT L’UN DES DRAPEAUX QUE LE DÉFENSEUR PORTE AUX HANCHES.

    Le fait que les Jeux 2028 aient lieu au pays du football américain est donc un avantage indéniable pour que la discipline obtienne son précieux sésame. Pour arriver à ses fins, elle bénéficiera d’un allié de poids, la très puissante ligue états-unienne, la National Football League (NFL). Ainsi a été signé un partenariat avec la Fédération internationale de football américain (Ifaf) et son président, le Français Pierre Trochet. « Ce sera le bon moment pour être aux Jeux, car c’est aussi une question de marché. Los Angeles est d’avance une certitude commerciale pour la discipline » et, comme le rappelle encore le président, « avec le flag, il n’y a pas le problème du nombre de joueurs comme au football américain. De plus, pas besoin d’investir dans des infrastructures, il peut se disputer dans des sites déjà existants, dans n’importe quel stade aux dimensions standards ».

    Autant d’atouts pour Elisa, qui a découvert un peu par hasard ce sport dans son école primaire du 10e arrondissement de Paris. Pour la jeune femme à la trentaine passée, le flag a beaucoup d’avantages et nécessite de nombreuses qualités qui correspondent aussi bien aux filles qu’aux garçons. À la différence du football américain dans sa version NFL, la discipline est en effet mixte. Aux États-Unis, la progression de la pratique féminine est de près de 20 % dans les rangs scolaires. Au Japon, 500 000 scolaires de chaque classe d’âge peuvent s’y essayer chaque année. À l’échelle planétaire, on compterait environ 20 millions de joueurs et joueuses dans une centaine de pays. Et en France ? Le flag football, qui est arrivé dans les années 1990, soit dix ans après le football américain, compte aujourd’hui 5 000 licenciés et, si la Coupe de France est séparée par des tournois masculins et féminins, le championnat, lui, se joue en équipes mixtes.

    Plus fun, plus ludique, plus rapide, ouvert à tous, pour Elisa, ce sport n’a que des avantages : « Tout va très vite. Il faut avoir une excellente lecture du jeu, beaucoup d’agilité, de bons appuis car les changements de rythme sont très importants. En fait, c’est aussi très stratégique et cela nécessite du tableau noir pour imprimer les nombreuses combinaisons. »

    L’euro 2024 en Irlande

    Une série d’atouts qui fait donc des émules et inverse la hiérarchie à travers la planète. Ainsi, en 2021, aux derniers Mondiaux, en Israël, certes les États-Unis ont survolé la compétition, tant chez les hommes que chez les femmes, mais l’Autriche, le Brésil et l’Italie ont connu l’honneur de jouer des demi-finales. Quant aux deux équipes de France, elles ont été stoppées en quart de finale. L’an passé, le flag, qui figurait pour la première fois au programme des World Games – l’équivalent des Jeux pour les sports qui ne sont pas olympiques –, a vu encore une fois les États-Unis s’imposer chez les garçons, mais, chez les filles, le Mexique est monté sur la plus haute marche du podium.

    Pour l’équipe de France, vainqueur de l’épreuve en 2007, la prochaine échéance sera les championnats d’Europe en Irlande, l’été prochain, avec l’espoir de renouer avec un succès qui lui échappe depuis de trop longues années : « Pendant longtemps, la France a été en avance par rapport aux autres nations, mais nous avons un peu perdu de notre superbe, ces dernières années. Nous avons un camp d’entraînement bientôt, pour définir l’équipe qui sera à l’Euro », précise Elisa.

    Ensuite, quoi qu’il arrive en Irlande, il sera temps de réussir un touchdown. En octobre prochain, lors de la session du Comité international olympique, les nouvelles disciplines admises aux Jeux 2028 pourraient être en effet dévoilées. Le flag football sera en concurrence avec le baseball/softball, le karaté, le squash, le cricket ou encore la crosse.

    SportsFlagFootball américain
    L'Humanité

    À Clermont, un congrès de la CGT en pleine éruption sociale

    Décryptage

    Alors que la contestation de la réforme des retraites bat son plein, la confédération tient ses assises jusqu’à vendredi. Philippe Martinez entend passer la main. Le redéploiement de la centrale et son ouverture à la société civile animeront les débats. Décryptage.

    Naïm Sakhi

    Tenir un congrès confédéral au cœur d’un puissant mouvement social n’est pas une situation inédite à la CGT. En décembre 1995, tandis que le pays était paralysé par la contestation du plan Juppé, la centrale s’était réunie à Montreuil, confirmant à sa tête le secrétaire général sortant, Louis Viannet. Et en adoptant la stratégie du « syndicalisme rassemblé », comme une main tendue aux autres organisations syndicales.

    En 2023, les protagonistes ont changé, mais les enjeux ne sont pas moins brûlants, alors que 3,5 millions de personnes se sont mobilisées contre la réforme des retraites jeudi 23 mars, après plus de deux mois de grèves et de manifestations.

    « On ne fait pas de théorie sans pratique. L’unité syndicale est-elle utile pour le mouvement social ? Le débat sur la notion de syndicalisme rassemblé traverse la CGT. Je constate que, quand les syndicats sont unis, on bat des records de mobilisation », mesurait Philippe Martinez, dans l’Humanité magazine du 16 mars.

    Philippe Martinez, joueur d’ouverture

    Le secrétaire général sortant passera le relais à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Sa succession animera une grande partie des débats, jusqu’à vendredi.

    1. Un congrès en plein mouvement sur les retraites

    Galvanisées par la lutte contre la réforme des retraites, les organisations ouvrières ont signé leur retour au premier plan, après une décennie d’ « atonie syndicale », assure Baptiste Giraud, maître de conférences en science politique.

    Fin février, selon un sondage OpinionWay, 54 % des Français estimaient « responsable » l’attitude des confédérations. « Ce mouvement est la démonstration du rôle central qu’occupe toujours la CGT, au-delà de sa seconde place en représentativité (derrière la CFDT – NDLR), estime le chercheur. Elle reste la force en capacité de construire des mobilisations collectives. »

    Des fédérations, dont l’énergie, la chimie, les ports et docks et les cheminots, se sont notamment illustrées en lançant des grèves reconductibles, en complément des journées d’action interprofessionnelle décidées par l’intersyndicale.

    Vu sur le terrain : aux quatre coins du pays, la grève s’enracine

    Plus encore, durant les six premières semaines du mouvement, la CGT a syndiqué plus de 13 000 salariés. Ces recrutements représentent, par endroits, la moitié des adhésions réalisées sur une année. En février, la CGT revendiquait 605 603 adhérents.

    Pour 68 % des Français, les syndicats, dont la confédération fondée en 1895, sont renforcés par le mouvement en cours, selon un sondage Elabe pour BFMTV. Nul doute que cette situation va influer sur les débats des délégués à Clermont-Ferrand, alors que la stratégie de la CGT, et notamment l’efficacité de l’unité syndicale pour arracher des avancées, est questionnée.

    2. Du syndicalisme rassemblé au rassemblement du syndicalisme ?

    Après plus de deux mois de mobilisations, ponctués de manifestations record, et un passage en force à l’Assemblée par l’exécutif avec l’usage de l’article 49.3, l’intersyndicale tient bon. Philippe Martinez y voit la confirmation de la stratégie du syndicalisme rassemblé, initiée dès 1995 par la CGT.

    Selon Stéphane Sirot, cette stratégie, « outil efficace pour entraîner le plus grand nombre » dans des manifestations, demeure plus « compliquée » à mettre en œuvre au moment de durcir le rapport de force, notamment dans la reconduction des grèves. L’historien du syndicalisme voit là « un sujet de débat majeur » au sein de la centrale cégétiste.

    « Nous n’avons pas de véritable stratégie, c’est là le problème », confie à l’Humanité un cadre d’une grande fédération, qui pointe la difficulté, hors grand mouvement social, de mobiliser les salariés pour peser dans le rapport de force national, dans un paysage social atomisé par les lois Macron et El Khomri.

    La CGT consacre une partie de son document d’orientation au problème de la convergence des luttes et à celui de l’unité pour dépasser « la division syndicale » en avançant vers l’unification du syndicalisme. La centrale présente « les échanges réguliers et anciens » avec la FSU comme « un socle solide », tout en tendant la main à Solidaires, sans préciser, pour l’heure, le cadre de ces rapprochements.

    À la dernière Fête de l’Humanité, Philippe Martinez assurait : « Nous avons un socle commun très important de revendications, d’idées de transformation. Ce débat ne doit pas rester un débat de chefs. Un échange d’expériences doit se faire dans les entreprises et sur les territoires. »

    Pour Stéphane Sirot, « une défragmentation du champ syndical est nécessaire, car il n’y a jamais eu autant d’organisations avec aussi peu de syndiqués. Deux grandes propositions de syndicalisme demeurent. Celle portée historiquement par la CGT, en rupture avec le capitalisme. Et celle de la CFDT, de culture chrétienne, portant la conception de partenariat social ».

    Prudent, Baptiste Giraud souligne la complexité de la démarche : « Intégrer des militants venus d’une autre organisation est toujours difficile, car ils sont dotés de cultures syndicales différentes, avec des liens militants parfois conflictuels. »

    3. Le défi de l’ouverture de la CGT à la société civile

    C’est sans doute le principal héritage de l’ère Philippe Martinez à la tête de la centrale. En juin 2020, à l’issue du premier confinement, la CGT, Attac, la Confédération paysanne, Oxfam, Greenpeace et d’autres constituent le collectif Plus jamais ça.

    Dans la centrale, ce rapprochement fait débat, notamment à cause de la présence de Greenpeace, aux positions divergentes de la CGT sur les questions énergétiques. « Au dernier congrès, la CGT a décidé, pour transformer la société, de s’ouvrir aux autres, pointe un responsable fédéral. Mais cela pose plusieurs questions : avec qui, comment, pourquoi, et sur quelles bases ? Ce débat n’a pas eu lieu concernant la participation de la CGT à Plus jamais ça, et des fédérations et des UD (unions départementales) ont l’impression que ça leur a été imposé. »

    En particulier, la fédération mines-énergie a exprimé son désaccord avec la mention, dans les documents du collectif, de l’arrêt des investissements dans le nucléaire et les énergies fossiles, contradictoire de son point de vue avec la défense de l’emploi dans la production électrique.

    Copilote du collectif environnement, Marie Buisson estime de son côté que « la crise climatique, les aberrations du capitalisme et la répartition des richesses entre le capital et le travail démontrent l’urgence de construire des fronts avec d’autres syndicats, des associations et des ONG pour gagner ».

    Selon la secrétaire générale de la Ferc-CGT (éducation, recherche, culture), cette démarche va de pair avec le développement de la CGT, « outil syndical qui fait la preuve de son utilité dans le mouvement social ». Et le fait que « la CGT continue de mener ses batailles sur l’augmentation des salaires, avec une campagne depuis plus d’un an autour d’une rémunération minimale à 15 euros brut de l’heure, les 32 heures et la retraite à 60 ans ».

    Pour Stéphane Sirot, Plus jamais ça, à l’instar du Pacte du pouvoir de vivre, regroupant la CFDT, le Secours catholique et la Fondation Abbé-Pierre, traduit la recherche de solutions à « une relative faiblesse du syndicalisme ». « Le champ syndical était hégémonique sur le discours de transformation sociale, c’est moins le cas aujourd’hui », poursuit l’historien, qui rappelle que « dans son histoire, la CGT s’est déjà rapprochée d’un certain nombre de mouvements ».

    4. Une nouvelle secrétaire générale ?

    Le départ de Philippe Martinez, après huit ans de mandat, est un des événements de ce 53e congrès confédéral. Pour sa succession, le secrétaire général sortant propose la candidature de Marie Buisson. Un choix approuvé par un vote de la direction confédérale. « Marie partage la conception d’ouverture de la CGT votée au précédent congrès, observe Philippe Martinez. Sa fédération est loin d’être la plus petite. La Ferc est l’une des rares à progresser, chaque année, en nombre d’adhérents, c’est un signe. »

    Si ce choix est validé par le comité confédéral national (CCN) durant le congrès, Marie Buisson deviendrait la première femme à occuper cette fonction.

    Cependant, selon Baptiste Giraud, « la succession de Philippe Martinez s’annonce difficile, des surprises ou un revirement ne sont pas à écarter ». Le secrétaire de l’UD des Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu, opposant à la stratégie du « syndicalisme rassemblé », se porte candidat.

    Olivier Mateu « à disposition » pour diriger la CGT

    « Le choix de Marie Buisson n’est pas partagé par l’ensemble des fédérations et des UD, estime un animateur de l’une de ces dernières, parce qu’elle a porté la démarche de Plus jamais ça, avec tous les débats que cela pose. » L’intéressée assume ses convictions. «  Le changement climatique et l’épuisement de nos ressources vont impacter en premier lieu nos modes de production, tranche Marie Buisson. La lutte des classes est fondamentale. Et l’égalité salariale et les violences sexistes et sexuelles sont avant tout des questions qui touchent le travail. Le syndicalisme n’est pas que théorique. Il faut s’interroger sur sa matérialisation et faire front pour obtenir des améliorations concrètes et rapides au bénéfice de celles et ceux qui vivent du travail. »

    Certaines fédérations avancent également le nom de Céline Verzeletti, membre du bureau confédéral. Pour l’heure, l’intéressée assure ne pas postuler à la succession de Philippe Martinez . La candidature de Marie Buisson à la fonction de secrétaire générale de la CGT reste la seule statutairement enregistrée.

    5. Quelle structuration de la CGT face à la mutation du travail ?

    C’est un enjeu de fond de ce congrès. Comment faire évoluer les structures de la CGT pour représenter l’ensemble des travailleurs, notamment les ubérisés ou employés dans la sous-traitance ?

    « Les fédérations font parfaitement le travail pour ce qui concerne les syndicats d’entreprise. Mais le mouvement social en cours montre que la force de la CGT est aussi sa présence sur tout le territoire dans les structures interprofessionnelles, note Marie Buisson. Les unions locales (UL) sont les portes d’entrée dans la CGT quand une entreprise n’est pas dotée de délégués ou de syndicats. »

    Pour Stéphane Sirot, « la question posée est celle du fédéralisme de la CGT », rappelant que la Confédération s’est construite sur les branches professionnelles et les bourses du travail. L’historien ajoute que « la Confédération est passée à côté de la compréhension du mouvement des gilets jaunes ».

    Selon lui, « les rares épisodes de rencontres entre des cégétistes et des gilets jaunes se sont produits grâce aux structures locales ». Rattachés majoritairement aux UL, les adhérents dépourvus de syndicats d’entreprise représentent 15,5 % des troupes cégétistes.

    Le document d’orientation prévoit l’organisation d’états généraux à ce sujet et la mise en œuvre d’un « travail avec les UD et les dix fédérations les plus concernées ». Pour la candidate à la fonction de secrétaire générale, « les structures de la CGT doivent évoluer avec la situation des travailleurs » pour « mieux les représenter ».

    Comment les syndicats peuvent-ils organiser les travailleurs ubérisés ?

    Marie Buisson ajoute : « Qu’importe la forme de travail, tout le monde doit trouver sa place à la CGT. » Enfin, outre la syndicalisation des jeunes, notamment au sein des Sela (syndicats d’étudiants salariés, lycéens et apprentis), la CGT ambitionne de syndiquer 60 000 à 70 000 travailleurs supplémentaires chaque année.

    Le mode d'emploi du congrès

    Vendredi 31 mars, la CGT aura une nouvelle personne à sa tête. Le choix de la succession de Philippe Martinez fera partie de l’ordre du jour du congrès, qui réunit mille délégués à partir de ce 27 mars à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Dès le lendemain, le vote du rapport d’activité donnera la tonalité des débats. La désignation du futur secrétaire général suit un processus bien codifié. Le futur dirigeant de la centrale doit être membre de la commission exécutive confédérale (CEC). Les candidats à l’exécutif sont proposés, de manière paritaire, par les organisations. La liste du CEC retenue, ainsi que celle de la commission financière de contrôle (CFC) feront l’objet d’un vote, lors de la réunion du comité confédéral national (CCN) du congrès, mercredi. Véritable parlement de la centrale, le CCN est composé des secrétaires généraux des fédérations et des unions départementales, « dûment mandatés par ces organisations », précisent les statuts. Le CCN fixera aussi le nombre d’élus au sein de la CEC. La CEC et la CFC seront ensuite élues par le congrès, jeudi. Le quatrième jour de congrès sera aussi celui du vote du document d’orientation. « Chaque délégué vote conformément au choix du ou des syndicats qui l’ont mandaté. Chaque syndicat représenté au congrès a droit à un nombre de voix calculé sur la base de la moyenne des cotisations réglées », précise le guide du délégué au congrès. Vendredi, enfin, une nouvelle réunion du CCN élira le bureau confédéral, ainsi que le nouveau ou la nouvelle secrétaire général(e).

    CGTcongrès de la CGTPhilippe MartinezRéforme des retraites
    L'Humanité

    Philippe Martinez, joueur d’ouverture

    Portrait

    Le secrétaire général de la CGT passera la main à l’issue du congrès. Durant ses mandats, le métallurgiste s’est confronté à une offensive libérale marquée par le mépris du pouvoir pour le syndicalisme. Sous son autorité, le syndicat a pris à bras-le-corps les nouveaux enjeux féministes et écologiques.

    Naïm Sakhi

    Paris, le 19 janvier 2015. François Hollande présente ses vœux aux forces économiques. La CGT est bien sûr représentée, mais pas par son secrétaire général. Thierry Lepaon, empêtré dans la polémique liée aux travaux réalisés dans son bureau et son appartement de fonction, est empêché. Alors inconnu du grand public, Philippe Martinez écoutera, pour la CGT, la messe présidentielle. À 53 ans, ce salarié de Renault, à la tête de la puissante fédération de la métallurgie depuis sept ans, s’apprête à prendre la direction de la centrale. Pour Philippe Martinez, la fumée blanche sort du comité confédéral national (CCN), le 3 février. Pour sortir de la crise sociale, il verse au débat public la proposition de la semaine de travail de 32 heures, dans un contexte de libéralisation du marché du travail par le gouvernement socialiste. « Nous sommes fiers d’être à contresens du discours dominant, déclarait le secrétaire général à l’Humanité. La réduction du temps de travail est un passage obligé pour dégager du temps pour vivre et pour que ceux qui n’en ont pas puissent trouver un emploi. »

    des rapports avec les politiques parfois tendus

    Avant de prendre la tête de la centrale cégétiste, Philippe Martinez était doté d’un CV militant solide. Issu d’une famille d’immigrés espagnols, il grandit dans un quartier rouge de la Plaine-Saint-Denis. « Le quartier, près du Stade de France, s’appelle la petite Espagne ; ma tante, Angèle Martinez Koulikoffa, a donné son nom à une rue », a-t-il confié lors de son passage dans nos locaux, le 9 mars. Militant syndical dès le lycée, il débute à Renault en 1982. Sous Mitterrand, la Renault 9 était élue meilleure voiture au monde. Le chômage poursuit son envol. Il est embauché grâce aux nouveaux contrats de solidarité. Dans son bureau à Montreuil, Philippe Martinez a gardé une photographie aérienne du technocentre de Billancourt (Hauts-de-Seine). Là-bas, il dit « avoir aimé le thé à la menthe, les pâtisseries orientales et les sardines grillées portugaises avec les travailleurs immigrés de l’île Seguin ». Issu d’une famille de républicains – son père était membre des Brigades internationales et sa mère est arrivée en France lors de la seconde vague d’immigration –, Philippe Martinez a beaucoup alerté sur le danger de l’extrême droite. « Les syndicats sont les derniers à refuser de débattre, dans les médias, avec le RN, déplore-t-il. Tout comme nous refusons d’aller chez CNews. L’antiracisme, l’antifascisme, la solidarité internationale sont des valeurs essentielles du syndicalisme, sur lesquelles nous ne pouvons transiger. »

    Ses rapports avec les politiques ont parfois pu être tendus. Il ne renouvelle pas son adhésion au PCF, après la suppression des cellules d’entreprise sous la direction de Robert Hue. Plus récemment, il s’est opposé aux tentatives de récupération par la France insoumise de la contestation sociale sur les salaires et les retraites. Une ligne qu’il tenait dès sa prise de mandat en réaffirmant « l’indépendance » de la centrale vis-à-vis des politiques, tout en notant que le besoin d’unité syndicale « demeurait ». Pour autant, contre la loi travail en 2016, ou encore en 2019 et 2020 contre la réforme des retraites à points, le mouvement social a dû composer sans la participation de la CFDT, passée première organisation syndicale en décembre 2018. Dans le même temps, le mouvement des gilets jaunes mettait en évidence les difficultés pour les confédérations à exprimer une partie de la colère populaire générée par les politiques d’injustices sociales d’Emmanuel Macron. « Alors que l’action collective a été dénigrée par ceux qui nous dirigent depuis des décennies, on voit un corps social qui retrouve le chemin de la mobilisation, mesurait le cégétiste. Mais celle-ci se construit dans un contexte de mise à l’écart des organisations syndicales par les gouvernements successifs et par le patronat. »

    « Je continuerai à me rendre dans les manifestations »

    L’ouverture de la CGT est une conviction ancrée chez Philippe Martinez. L’imminence du péril climatique et la révolution féministe l’ont aussi convaincu de prendre à bras-le-corps ces nouveaux enjeux. À la sortie du premier confinement, la CGT se lance dans le collectif Plus jamais ça, avec des ONG dont Greenpeace. « Avant ce conflit sur les retraites, Philippe Martinez a mené deux mouvements sociaux d’ampleur, sans grand succès, et cela n’est pas de son ressort, mesure l’historien Stéphane Sirot. Ce rapprochement, c’est son héritage, ce qu’il pense laisser comme trace principale à la tête de la centrale. » Avant de retourner, lundi 3 avril, chez Renault, son employeur, Philippe Martinez avait d’ailleurs rendez-vous une dernière fois comme secrétaire général avec le mouvement social contre la réforme des retraites, qu’il a contribué à impulser de toutes ses forces, ces dernières semaines. Et ensuite ? « Je continuerai à me rendre dans les manifestations, glisse l’intéressé. Non plus derrière une banderole et devant les photographes, mais avec l’ensemble des salariés. »

    Philippe MartinezCGTcongrès de la CGTsyndicalisme
    New York Times - World

    Who Will Take Care of Italy’s Older People? Robots, Maybe.

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    The Western world’s oldest population is facing a crisis of caregivers. Some are looking for a little helping, plastic, hand.

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    By Jason Horowitz

    CARPI, Italy — The older woman asked to hear a story.

    “An excellent choice,” answered the small robot, reclined like a nonchalant professor atop the classroom’s desk, instructing her to listen closely. She leaned in, her wizened forehead almost touching the smooth plastic head.

    “Once upon a time,” the robot began a brief tale, and when it finished asked her what job the protagonist had.

    “Shepherd,” Bona Poli, 85, responded meekly. The robot didn’t hear so well. She rose out of her chair and raised her voice. “Shep-herd!” she shouted.

    “Fantastic,” the robot said, gesticulating awkwardly. “You have a memory like a steel cage.”

    The scene may have the dystopian “what could go wrong?” undertones of science fiction at a moment when both the promise and perils of artificial intelligence are coming into sharper focus. But for the exhausted caregivers at a recent meeting in Carpi, a handsome town in Italy’s most innovative region for elder care, it pointed to a welcome, not-too-distant future when humanoids might help shrinking families share the burden of keeping the Western world’s oldest population stimulated, active and healthy.

    “Squat and stretch,” said the French-made robot, Nao, climbing to its feet and leading posture exercises. “Let’s move our arms and raise them high.”

    The mostly women in the room looked on, some amused, some wary, but all desperate to know how new technology could help them care for their aging relatives.

    Together, they listened to the robot’s calm, automated voice and offered real-world feedback at a focus group organized by a nonprofit advocacy group representing so-called family caregivers. The goal was to help the robot’s programmers design a more engaging and helpful machine that might one day lighten the load on increasingly overwhelmed Italian families.

    AUSTRIA

    SWITZERLAND

    Venice

    Milan

    Carpi

    EMILIA-

    ROMAGNA

    Genoa

    Adriatic

    Sea

    FRANCE

    ITALY

    Ligurian Sea

    100 miles

    By The New York Times

    Italy, which has one of Europe’s lowest birthrates, is bracing for an elderly population boom. Already, more than seven million of Italy’s nearly 60 million people are over 75. And 3.8 million are considered non-self-sufficient. Diseases such as dementia and chronic illnesses weigh on the health system, and on families.

    “The revolution,” said Olimpia Pino, a professor of psychology at the University of Parma, who designed the robot project, would be if a “social robot can assist in care.”

    More on Italy

    Leaps in artificial intelligence would only make robots more responsive, she said, keeping older people self-sufficient longer and providing more relief to caregivers.

    “We all have to look for all the possible solutions, in this case technological,” Loredana Ligabue, the president of Not Only Elderly, the caregiver advocacy group, told the participants. “We’ve seen the big fear of being alone.”

    Robots are already interacting with the old in Japan and have been used in nursing homes in the United States. But in Italy, the prototype is the latest attempt to recreate an echo of the traditional family structure that kept aging Italians at home.

    The Italy of popular imagination, where multigenerational families crowd around the table on Sunday and live happily under one roof, is being buffeted by major demographic headwinds.

    Low birthrates and the flight of many young adults for economic opportunities abroad has depleted the ranks of potential caregivers. Those left burdened with the care are often women, taking them out of the work force, providing a drag on the economy and, experts say, further shrinking birthrates.

    Yet home care remains central to the notion of aging in a country where nursing homes exist but Italians vastly prefer finding ways to keep their old with them.

    For decades, Italy avoided a serious overhaul of its long-term care sector by filling the gap with cheap, and often off-the-books, live-in workers, many from post-Soviet Eastern Europe — and especially Ukraine.

    “That’s the long-term care pillar of this country,” said Giovanni Lamura, the director of Italy’s leading socio-economic research center on aging. “Without that, the whole system would collapse.”

    In January, unions representing legal Badanti, as the workers are called here, won a pay raise that added as much as about 145 euros, or more than $150, a month for in-home care. Struggling Italians say that their paychecks and pension benefits have not kept pace, forcing many to do the caring themselves.

    When it comes to family caregivers, Italy has for decades provided government benefits to a single person in a family with a gravely ill person. Later this year, paid leave and other relief will be allowed to be shared in a family, in practice meaning that more men can help.

    In Emilia-Romagna, the region that includes Carpi, there are also plans to create a work force of those with experience caring for their own family members who can ultimately, when their own loved ones die, be employed to care for others.

    “There is an enormous demand,” Ms. Ligabue said.

    This week, Prime Minister Giorgia Meloni celebrated passage of a new law intended to streamline access to services for the elderly and to bring greater government engagement in the growing field of long-term care.

    But the law does not include specific measures to support family caregivers. Alessandra Locatelli, Italy’s minister for disabilities, explained that the government did not want to prioritize Italians who cared for older family members over those who tended to younger disabled ones.

    She said she expected a new measure by the end of the year to provide tax breaks and other benefits for “live-in family caregivers” for “all of the types of non-self-sufficient people.”

    But the meeting in Carpi made clear that many Italians do not necessarily live with the parents and grandparents they care for. Some of those women were already looking beyond the government for help — to machines.

    As Nao, the posture-performing robot from France, made herky-jerky movements on the desk, Leonardo Saponaro, a psychology student who ran the focus group and whose grandfather outside Rome had dementia, explained that the robot wasn’t “a replacement for socializing with other people.”

    “It can nevertheless be company,” he said.

    Still, the caregivers were tentative. First, they wanted to check that the friendly-looking robot, whose eyes lit up with orange, yellow and magenta lights when they got answers right, would first do no harm.

    Ms. Poli wanted to make sure that none of its materials would interfere with a pacemaker. Viviana Casella, 58, a widow who looks after a father with dementia, asked whether there were robots that could physically move a person from the couch to the bed, a question that prompted some nightmare scenarios.

    “I’d pull the plug,” Franca Barbieri, 69, said from the back of the room.

    One caretaker asked whether the robot knew how to listen, because older people tell stories. Ms. Casella asked whether the robot could give a caretaker a break, “maybe to go food shopping.”

    The robot’s operators assured the caregivers that the robot could help, but mostly in the realm of mental stimulation. Nao played a song and asked Ms. Casella to identify the singer. “Little Tony,” she said.

    “Is tiramisu a sweet or a savory?” it quizzed Daniela Cottafavi, 65. “Romulus or Remus was the first king of Rome?”

    When it had problems deciphering answers, something the students chalked up to different dialects, Ms. Cottafavi shouted, “We need to give it a hearing aid!”

    By the end of the session, it had clearly won some of the caregivers over.

    “You want to hug it,” said Annarita Caliumi.

    Many, like Mara Poggi, 51, a mother of two who also cares for her 71-year-old mother who has dementia, were not persuaded that a robot could be a substitute for human contact.

    That morning Ms. Poggi had fought with her mother, who resisted being dropped off at the senior center, while pausing to take a call from her 14-year-old son who was “having problems” at school, she said. She went to work at the knitwear factory, where many colleagues discussed similar situations over coffee breaks.

    “I feel like slice of prosciutto in between two pieces of bread,” she said. “Squished.”

    After consoling another exhausted caregiver at the afternoon meeting, she drove to a local Badanti center to interview a woman who could possibly help her mother out. The Badanti are “our oxygen tanks,” she said.

    Then she went back to her car and girded for another tough day.

    “That robot is more for me than for my mother,” she said. “My mother would throw it in the garbage. It will be my companion.”

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Stolen Valor: The U.S. Volunteers in Ukraine Who Lie, Waste and Bicker

    People who would not be allowed anywhere near the battlefield in a U.S.-led war are active on the Ukrainian front, with ready access to American weapons.

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    By Justin Scheck and Thomas Gibbons-Neff

    Justin Scheck, an international investigative reporter, and Thomas Gibbons-Neff, the Ukraine correspondent, reported this article from Ukraine and around Europe.

    They rushed to Ukraine by the thousands, many of them Americans who promised to bring military experience, money or supplies to the battleground of a righteous war. Hometown newspapers hailed their commitment, and donors backed them with millions of dollars.

    Now, after a year of combat, many of these homespun groups of volunteers are fighting with themselves and undermining the war effort. Some have wasted money or stolen valor. Others have cloaked themselves in charity while also trying to profit off the war, records show.

    One retired Marine lieutenant colonel from Virginia is the focus of a U.S. federal investigation into the potentially illegal export of military technology. A former Army soldier arrived in Ukraine only to turn traitor and defect to Russia. A Connecticut man who lied about his military service has posted live updates from the battlefield — including his exact location — and boasted about his easy access to American weapons. A former construction worker is hatching a plan to use fake passports to smuggle in fighters from Pakistan and Iran.

    And in one of the more curious entanglements, one of the largest volunteer groups is embroiled in a power struggle involving an Ohio man who falsely claimed to have been both a U.S. Marine and a LongHorn Steakhouse assistant manager. The dispute also involves a years-old incident on Australian reality TV.

    Such characters have a place in Ukraine’s defense because of the arms-length role the United States has taken: The Biden administration sends weapons and money but not professional troops. That means people who would not be allowed anywhere near the battlefield in a U.S.-led war are active on the Ukrainian front — often with unchecked access to weapons and military equipment.

    Many of the volunteers who hurried to Ukraine did so selflessly and acted with heroism. Some have lost their lives. Foreigners have rescued civilians, aided the wounded and fought ferociously alongside Ukrainians. Others raised money for crucial supplies.

    But in Europe’s largest land war since 1945, the do-it-yourself approach does not discriminate between trained volunteers and those who lack the skills or discipline to assist effectively.

    The New York Times reviewed more than 100 pages of documents from inside volunteer groups and interviewed more than 30 volunteers, fighters, fund-raisers, donors and American and Ukrainian officials. Some spoke on the condition of anonymity to discuss sensitive information.

    The interviews and research reveal a series of deceptions, mistakes and squabbles that have hindered the volunteer drive that began after Russia’s full-scale invasion in February 2022, when President Volodymyr Zelensky of Ukraine called for help. “Every friend of Ukraine who wants to join Ukraine in defending the country, please come over,” he said. “We will give you weapons.”

    Thousands answered the call. Some joined military groups like the International Legion, which Ukraine formed for foreign fighters. Others took roles in support or fund-raising. With Kyiv, Ukraine’s capital, under attack, there was little time for vetting arrivals. So people with problematic pasts, including checkered or fabricated military records, became entrenched in the Legion and a constellation of other volunteer groups.

    Asked about these problems, the Ukrainian military did not address specific issues but did say that it was on guard because Russian agents regularly tried to infiltrate volunteer groups. “We investigated such cases and handed them over to law enforcement agencies,” said Andriy Cherniak, a representative for Ukrainian military intelligence.

    ‘A Million Lies’

    One of the best-known Americans on the battlefield is James Vasquez. Days after the invasion, Mr. Vasquez, a Connecticut home-improvement contractor, announced that he was leaving for Ukraine. His local newspaper told the tale of a former U.S. Army staff sergeant who left behind his job and family and picked up a rifle and a rucksack on the front line.

    Since then, he has posted battlefield videos online, at least once broadcasting his unit’s precise location to everyone, including the opposing side. He used his story to solicit donations. “I was in Kuwait during Desert Storm, and I was in Iraq after 9/11,” Mr. Vasquez said in a fund-raising video. He added, “This is a whole different animal.”

    Mr. Vasquez, in fact, was never deployed to Kuwait, Iraq or anywhere else, a Pentagon spokeswoman said. He specialized in fuel and electrical repairs. And he left the Army Reserve not as a sergeant as he claimed, but as a private first class, one of the Army’s lowest ranks.

    Still, Mr. Vasquez had easy access to weapons, including American rifles. Where did they come from? “I’m not exactly sure,” Mr. Vasquez said in a text message. The rifles, he added, were “brand-new, out of the box and we have plenty.” He also tweeted that he should not have to worry about international rules of war while in Ukraine.

    He fought alongside Da Vinci’s Wolves, a Ukrainian far-right battalion, until this past week, when The Times asked about his false military service claims. He immediately deactivated his Twitter account and said that he might leave Ukraine because the authorities had discovered that he was fighting without a required military contract.

    Mr. Vasquez said he had been misrepresenting his military record for decades. He acknowledged being kicked out of the Army but would not talk publicly about why. “I had to tell a million lies to get ahead,” Mr. Vasquez said in an interview. “I didn’t realize it was going to come to this.”

    Public Quarrels

    The International Legion, hastily formed by the Ukrainian government, spent 10 minutes or less checking each volunteer’s background early in the war, one Legion official said. So a Polish fugitive who had been jailed in Ukraine for weapon violations got a position leading troops. Soldiers told The Kyiv Independent that he had misappropriated supplies, harassed women and threatened his soldiers.

    Ukrainian officials initially boasted of 20,000 potential Legion volunteers, but far fewer actually enlisted. Currently, there are around 1,500 members in the organization, say people with knowledge of the Legion.

    Some are experienced fighters working as part of the Defense Intelligence of Ukraine. But there have been high-profile problems. A former Army private first class, John McIntyre, was ejected from the Legion for bad behavior. Mr. McIntyre defected to Russia and recently appeared on state-run television, which said he had provided military intelligence to Moscow.

    Internal documents show that the Legion is struggling. Recruitment has stagnated. The Washington-based Counter Extremism Project wrote in March that the Legion and affiliated groups “continue to feature individuals widely seen as unfit to perform their duties.”

    Malcolm Nance, a former Navy cryptologist and MSNBC commentator, arrived in Ukraine last year and made a plan to bring order and discipline to the Legion. Instead, he became enmeshed in the chaos.

    Mr. Nance, whose television appearances have made him one of the most visible Americans supporting Ukraine, was an experienced military operator. He drafted a code of honor for the organization and, by all accounts, donated equipment.

    What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.

    Today, Mr. Nance is involved in a messy, distracting power struggle. Often, that plays out on Twitter, where Mr. Nance taunted one former ally as “fat” and an associate of “a verified con artist.”

    He accused a pro-Ukraine fund-raising group of fraud, providing no evidence. After arguing with two Legion administrators, Mr. Nance wrote a “counterintelligence” report trying to get them fired. Central to that report is an accusation that one Legion official, Emese Abigail Fayk, fraudulently tried to buy a house on an Australian reality TV show with money she didn’t have. He labeled her “a potential Russian spy,” offering no evidence. Ms. Fayk denied the accusations and remains with the Legion.

    Mr. Nance said that as a member of the Legion with an intelligence background, when he developed concerns, he “felt an obligation to report this to Ukrainian counterintelligence.”

    The dispute goes to the heart of who can be trusted to speak for and raise money for the Legion.

    Mr. Nance has left Ukraine but continues fund-raising with a new group of allies. One of them, Ben Lackey, is a former Legion member. He told his fellow volunteers that he was once a Marine and wrote on LinkedIn that he had most recently been an assistant manager at LongHorn Steakhouse. In fact, the Pentagon said he had no military experience (and he worked as a server, the steakhouse said).

    In an interview, Mr. Lackey said that he had lied about being a U.S. Marine so he could join the Legion.

    With Legion growth stalling, Ryan Routh, a former construction worker from Greensboro, N.C., is seeking recruits from among Afghan soldiers who fled the Taliban. Mr. Routh, who spent several months in Ukraine last year, said he planned to move them, in some cases illegally, from Pakistan and Iran to Ukraine. He said dozens had expressed interest.

    “We can probably purchase some passports through Pakistan, since it’s such a corrupt country,” he said in an interview from Washington.

    It is not clear whether he has succeeded, but one former Afghan soldier said he had been contacted and was interested in fighting if it meant leaving Iran, where he was living illegally.

    Misdirected Donations

    Grady Williams, a 65-year-old retired engineer with no military experience and a methamphetamine conviction from 2019, was a volunteer tour guide at Ronald Reagan’s Santa Barbara ranch when he heard Mr. Zelensky’s plea for volunteers.

    “I shot rifles since I was 13,” he said in an interview. “I had no excuse to say, ‘Well, I shouldn’t go.’”

    He said he had flown to Poland, hitchhiked to Ukraine and taken a train to Kyiv. He bumped into two Americans in military-looking gear. “They said, ‘Dude, come with us,’” he said.

    The volunteers brought Mr. Williams to a base near the front and gave him a gun. Days later, he said, he was nearly blown up while fighting alongside Ukrainian soldiers from a trench near Bucha. Within a week, the military realized that he had not registered to fight and sent him back to Kyiv.

    From there, he took a circuitous path that ended in raising money for volunteers from the Republic of Georgia. He raised about $16,000, telling donors that their money would buy electric motorcycles for fighters. But the Georgians kicked him out after he got into a conflict with another volunteer. He said he had spent about $6,900 of the contributions on down payments for motorbikes and the rest on his travel and other expenses.

    He has since linked up with a new group, which he said had promised him command of a motorcycle unit if he raised enough money. So he moved this month to Odesa, Ukraine, he said, and expects to deliver a single motorbike soon.

    Examples of wasted money in the hands of well-intentioned people are common. Mriya Aid, a group led by an active-duty Canadian lieutenant colonel, spent about $100,000 from donors on high-tech U.S.-style night-vision devices. They ended up being less-effective Chinese models, internal documents show.

    “We experienced a problem with the night vision,” said Lubomyr Chabursky, a volunteer on Mriya Aid’s leadership team. But he said the purchase represented only 2 percent of the aid the group had provided.

    Earlier this year, the Mozart Group, which two former Marines established to help Ukraine, disbanded after one sued the other, alleging theft and harassment.

    Absent Paper Trail

    Last spring, a volunteer group called Ripley’s Heroes said it had spent approximately $63,000 on night-vision and thermal optics. Some of the equipment was subject to American export restrictions because, in the wrong hands, it could give enemies a battlefield advantage.

    Frontline volunteers said Ripley’s delivered the equipment to Ukraine without required documentation listing the actual buyers and recipients. Recently, the federal authorities began investigating the shipments, U.S. officials said.

    In his defense, the group’s founder, a retired U.S. Marine named Lt. Col. Hunter Ripley Rawlings IV, provided deal documents to The Times. But those records show that, just as the volunteers said, Ripley’s was not disclosed to the State Department as the buyer.

    Ripley’s says it has raised over $1 million, some of it thanks to the former Connecticut contractor, Mr. Vasquez, who claimed to be the group’s chief strategy officer and promoted Ripley’s to his online audience.

    Ripley’s spent about $25,000 on remote-control reconnaissance cars last year, but they never arrived, shipping records show. Colonel Rawlings said the Polish authorities had held them up over legal concerns.

    Colonel Rawlings has said that his group is awaiting American nonprofit status. But he has not revealed his spending or proof of a nonprofit application to The Times or to donors who have asked. So it is not clear where the money is going. “I believed these guys,” said Shaun Stants, who said he had organized a fund-raiser in October in Pittsburgh but was never shown the financial records he asked for. “And they took me for a fool.”

    Corporate records in Poland and the United States show that Colonel Rawlings also started a for-profit company called Iron Forge. In an interview, he said he expected his charity and others to pay Iron Forge for transportation, meaning that donor money would be used to finance his private venture. But he said no conflict of interest existed because Iron Forge would ultimately send money back to the charities. Details are being worked out, he said.

    In the days after The Times approached Mr. Vasquez and others, members of the squabbling groups — Ripley’s, the Legion, the dissident Legion members and more — escalated their feud. They accused one another of misappropriating funds and lying about their credentials.

    After a former ally turned on Mr. Vasquez, Mr. Nance came to his defense.

    “James was NOT fake, he was troubled,” Mr. Nance said on Twitter. “He did a lot for Ukraine but has challenges to face.”

    Najim Rahim contributed reporting from Berkeley, Calif., and Maria Varenikova and Daria Mitiuk from Kyiv, Ukraine.

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    L'Humanité

    Fierté

    Éditorial

    Sébastien Crépel

    La CGT a choisi les volcans d’Auvergne pour décor de son congrès. Une manière peut-être involontaire de rappeler qu’entre deux éruptions, le cratère ne dort jamais. Qui aurait pu prédire, il y a quelques semaines encore, l’explosion sociale en cours, son caractère massif, son dynamisme et sa ténacité ? Ce mouvement historique plante le décor extraordinaire des débats des délégués du syndicat dirigé par Philippe Martinez, et rebat toutes les cartes. Ceux qui théorisaient sans fin sur le déclin inéluctable des syndicats, ou sur la lutte de classes dépassée par le « réalisme » des discussions polies entre « partenaires sociaux », en sont pour leurs frais. Ce sont eux qui sont dépassés : dépassés par la rue, dépassés par les Français qui soutiennent à une écrasante majorité la grève et l’intersyndicale pour faire reculer le gouvernement.

    Le congrès de la CGT s’ouvre, mais l’avenir de la centrale se joue pour une bonne part en ce moment dans la rue. Les bulletins d’adhésion affluent, les jeunes se pressent derrière ses camions de sono et plébiscitent l’unité et le rôle moteur de la vieille centenaire qui ne « lâche rien ». Bien sûr, quand les chants et les slogans se tairont, un autre combat commencera pour le ou la successeur·e de Philippe Martinez : fidéliser et organiser dans les luttes quotidiennes tous ces primo-manifestants, les précaires, les ubérisés, les étudiants salariés, les travailleurs à domicile, les employés des TPE, souvent isolés, loin de tout syndicat.

    En attendant, les confédérations tiennent une belle revanche. Méprisées par Emmanuel Macron, qui considérait pouvoir se passer d’elles – la CFDT, interlocutrice attitrée du pouvoir, en a été la plus meurtrie –, reléguées par des lois qui font primer le dialogue social en entreprise à la négociation nationale, elles scellent leur retour dans l’unité, sur une base imprévue : le rapport de force dans la lutte. La violence d’État inouïe contre les manifestants n’y change rien. Le choix de la CGT d’un syndicalisme offensif, unitaire, ouvert est conforté. Philippe Martinez peut quitter ses fonctions avec fierté.

    congrès de la CGTsyndicalismemouvement socialMobilisations retraites
    L'Humanité

    Olivier Mateu « à disposition » pour diriger la CGT

    Actu

    Naïm Sakhi

    Début décembre, l’union départementale (UD) des Bouches-du-Rhône a fait savoir qu’elle mettait « à disposition » la candidature de son secrétaire général, Olivier Mateu, en remplacement de Philippe Martinez. « Nous relevons des désaccords sur la stratégie et la ligne politique actuellement portée, qui s’accompagnent de difficultés à faire entendre des oppositions dans l’organisation », mesure l’intéressé. La participation de la CGT au sein du collectif Plus jamais ça figure parmi les points de désaccord. Olivier Mateu dénonce un engagement du syndicat dans le collectif « sans discussions » dans les instances. « Nous avons découvert dans la presse les objectifs de sortie du nucléaire et du pétrole. C’est problématique, les organisations auraient pu apporter leur expertise, assure le responsable cégétiste des Bouches-du-Rhône. La CGT a des positions à faire valoir, issue d’une histoire et d’un collectif, notamment sur le mix énergétique. »

    Revendiquant les soutiens, entre autres, des fédérations de la chimie et du commerce, ainsi que des UD du Nord, du Tarn-et-Garonne, de l’Indre et du Loiret, Olivier Mateu souhaite aussi « retravailler » l’organisation de la CGT pour qu’elle « redevienne un outil efficace pour les travailleurs ». Selon lui, les unions locales (UL), « structures de proximité pour aller à la rencontre des travailleurs », doivent être réaffirmées et dotées de moyens humains et financiers. « Il s’agit de faire vivre le fédéralisme au sein de la CGT. Les UL doivent être les propriétés communes des fédérations professionnelles et des UD », précise-t-il. Le secrétaire général de l’UD des Bouches- du-Rhône entend par ailleurs « tirer le bilan » de la stratégie « du syndicalisme rassemblé ». « La période actuelle prouve que l’unité des travailleurs dicte les rassemblements syndicaux et non l’inverse », souligne le responsable.

    Pour l’heure, la candidature d’Olivier Mateu, 48 ans, forestier sapeur, est jugée non statutaire par la direction confédérale. Celle-ci constate l’absence d’un binôme à parité homme-femme composé avec le responsable CGT, critère obligatoire pour candidater à l’exécutif confédéral dans lequel figurera le futur secrétaire général. Un avis que conteste Olivier Mateu, pour qui l’aspect paritaire des candidatures est passé « de la recommandation » à un « impératif » en cours de processus, pointant ainsi un « imbroglio ». N. S.

    congrès de la CGTolivier mateu
    New York Times - World

    ‘Hotel Rwanda’ Dissident Released From Prison After Two and a Half Years

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    Paul Rusesabagina, a critic of Rwanda’s president, was tricked into entering the country, then sentenced to 25 years after what his supporters called a show trial.

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    By Abdi Latif Dahir

    Reporting from Nairobi, Kenya

    More than two and a half years after he was kidnapped on a private jet and later sentenced to prison on terrorism-related charges, Paul Rusesabagina, the hotelier turned dissident whose heroism was portrayed in “Hotel Rwanda,” was released from prison late Friday night, according to the Rwandan government and to U.S. officials, who briefed reporters in Washington.

    Mr. Rusesabagina arrived at the residence of Qatar’s ambassador to Rwanda, the U.S. officials said, and will travel in the next couple of days to the Qatari capital, Doha. After a short stopover there, Mr. Rusesabagina is expected to head to the United States to reunite with his family, with whom he has missed milestones that include the births of two grandchildren and the college graduation of his son.

    Mr. Rusesabagina’s departure from Rwanda will end an ordeal that lasted more than 900 days, during which he said he was blindfolded and tortured, held in solitary confinement and threatened with shortages of food, water and his medication. Mr. Rusesabagina’s arrest and trial drew the support of celebrities and governments abroad and put new scrutiny on Rwanda’s president, Paul Kagame, who has been accused of cracking down on dissent at home and targeting opponents abroad.

    American officials said they could not comment about Mr. Rusesabagina’s health, citing privacy concerns.

    On Saturday morning, reporters who had been invited a day earlier by the government to witness Mr. Rusesabagina’s impending release gathered in front of the Mageragere Prison on the outskirts of the capital — only for prison officials to tell them that he had left the previous night. Yolande Makolo, a Rwandan government spokeswoman, confirmed that he had been moved from prison to the Qatari ambassador’s residence.

    His release was achieved after months of negotiations led by the White House.

    Mr. Rusesabagina, 68, rose to fame for his role in sheltering and saving 1,268 people at the luxury hotel he managed in Kigali, the Rwandan capital, during the 1994 genocide. He later moved to the United States and over the years became an outspoken critic of Mr. Kagame’s autocratic government. The president, in turn, lashed out against him, accusing him of profiting from fabricated stories about his heroism and of backing rebel groups determined to oust Mr. Kagame’s government.

    The clash came to a head in August 2020, when Rwandan operatives lured Mr. Rusesabagina from his home in San Antonio to Dubai. While there, he boarded a private jet, believing he was going to a speaking engagement in Burundi, only to land in neighboring Rwanda.

    “Imagine how you would feel if you find yourself where you are not supposed to be,” he said in an interview with The New York Times just days after Rwandan officials announced they had detained him.

    After his initial arrest, Mr. Rusesabagina said he was tortured by Rwandan security forces, who restrained him, stepped on his neck and denied him food and sleep. A cancer survivor with hypertension and a history of cardiovascular disease, he lost a lot of weight in the first few weeks in detention, his family and lawyers said.

    But Rwandan officials, including Mr. Kagame, were elated about the elaborate ruse, gleefully declaring on television that it was “flawless.”

    What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.

    Mr. Rusesabagina, who is a Belgian citizen and a United States resident, was then charged with backing and belonging to an opposition coalition whose armed wing the government said was responsible for attacks inside Rwanda.

    Mr. Rusesabagina and his lawyers said that the authorities routinely confiscated confidential legal materials belonging to his defense, and Mr. Rusesabagina soon boycotted the trial altogether, calling it a “sham.” In September 2021, after a seven-month trial, he was given a 25-year sentence.

    “This was a show trial, rather than a fair judicial inquiry,” said Geoffrey Robertson, a human rights lawyer who monitored the trial for the Clooney Foundation for Justice and was an author of a report on it.

    Mr. Rusesabagina’s release on Saturday comes after months of quiet diplomacy by the United States. During a trip to Kigali last August, Secretary of State Antony J. Blinken also raised the case with the Rwandan leadership, making it clear that Mr. Rusesabagina’s detention would remain an irritant until he was released, according to officials who spoke on the condition of anonymity under White House ground rules.

    Last October, Mr. Rusesabagina also wrote a letter to Mr. Kagame, seeking a pardon and regretting any affiliation with political groups that used violence. After Mr. Rusesabagina wrote to Mr. Kagame, his lawyer, Ryan Fayhee, traveled to Kigali to meet with Rwandan justice officials and made a rare visit to see Mr. Rusesabagina in prison.

    Jake Sullivan, the president’s national security adviser, also got involved, personally trying to find a way forward through phone calls as well as meetings in his office at the White House, the officials said. The officials said no specific concession was made to win Mr. Rusesabagina’s release, but they said the series of events was critical to making it happen.

    On Friday, President Biden welcomed Mr. Rusesabagina’s release, saying in a statement that he was “eager to welcome him back to the United States.”

    Bob Menendez, the chairman of the Senate Foreign Relations Committee, also called the development “a moment of great relief and reflection.” 

    He added, “Mr. Rusesabagina’s sham trial and conviction made a mockery of justice, and his wrongful detention had a lasting impact on U.S. policy toward Rwanda.”

    Peter Baker and Edward Wong contributed reporting.

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    L'Humanité

    Chercher la femme dans le placard

    Chronique

    Jean-Pierre Léonardini

    Olivier Cruveiller a adapté et mis en scène Nagasaki, un court et beau roman d’Éric Faye (Stock), couronné par l’Académie française en 2010 (1). La scène est donc au Japon, où vit, dans un petit appartement, monsieur Shimura, employé modèle et célibataire bien ordonné, qu’Olivier Cruveiller prend un plaisir visible à incarner dans la plus stricte sévérité morale. L’homme constate qu’en son absence le niveau des boissons diminue dans le réfrigérateur… Il installe une webcam, qui lui permet de piéger une femme, intruse furtive qui s’est installée en douce dans le placard à futons. Il prévient la police. Il y a procès. Cela fait un an qu’elle hante ces lieux, qui jadis étaient siens, avant qu’elle se retrouve sans abri… C’est un récit d’une extrême délicatesse, qui exhale en cours de route une mélancolie subtile, qui fait tout le prix d’une vision du monde affective en toute politesse. L’homme regrettera son geste. Elle et lui, après tout, n’auraient-ils pu s’entendre ?

    L’élégance de la représentation s’accorde parfaitement à la sensibilité diffusée par la mise en images de la fable, laquelle, sans quêter un exotisme nippon outrancier, laisse entendre, en sourdine, des accents discrets issus de « l’empire des signes », comme Roland Barthes a pu dire jadis. Les apparitions de Nina Cruveiller (Elle jeune) et Natalie Akoun (Elle plus âgée) participent du charme qui donne chair aux fantômes, cette hantise au sein de la culture japonaise. L’escorte musicale à vue de Laurent Valéro (violon et bandonéon) ajoute avec art des frissons à l’indicible.

    Cyril Bothorel, mis en scène par Yann-Joël Collin, se dépense beaucoup dans le Verre d’eau, « spectacle burlesque » conçu à partir de textes du poète Francis Ponge (2). L’acteur fait flèche de tout bois, bondit, abuse de la voix en proférant à tue-tête, joue à claquer la porte à maintes reprises, s’ingénie à toutes sortes de mimiques, bref déploie à plein la panoplie des ressources physiologiques et extérieures de son métier. On se demande bien pourquoi. Ils ont certes voulu éviter le récital poétique, mais le génie de Ponge n’est pas tonitruant. Il est d’intériorité réflexive, ne ­barytone pas. Il enjoint à voir les choses du monde, surtout les plus prosaïques, sous l’angle neuf de la pensée au plus haut prix. Il n’est ni burlesque ni absurde. Bien au contraire, il s’acharne à quêter la raison dans le calme souverain d’une langue d’un classicisme résolu, d’où à la fin son étrangeté inouïe.

    Reservation@scenesblanches.comLa chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardini
    L'Humanité

    « La transmission et l’héritage au cœur »

    Entretien

    Spectacle vivant Sandra Neuveut a pris la direction de la Biennale de danse du Val-de-Marne, qui a lieu jusqu’au 6 avril. La programmation fait la part belle aux créations d’artistes femmes.

    Sandra Neuveut, directrice de la Briqueterie (Centre de développement chorégraphique national) depuis deux ans, officie pour la première fois à la tête de la Biennale de danse du Val-de-Marne (22 bougies cette année), qui fait son grand retour après une édition 2021 contrariée par l’épisode de la pandémie (1).

    Pour cette 22e édition, la plupart des pièces sont dues à des artistes femmes…

    Dans la majorité des manifestations, on a aujourd’hui le souci de la parité et de la diversité. Pour autant, le dynamisme des propositions portées par les femmes permet d’imaginer une programmation, sans avoir à respecter des objectifs et des quotas ! Je suis attentive au fait que ces propositions ne soient pas uniquement destinées à de petits plateaux. La multiplicité des plateaux du Val-de-Marne permet d’ailleurs d’offrir de très bonnes conditions à chaque projet, en fonction de son format et de son esthétique.

    Quelles sont les grandes lignes de cette biennale ?

    Un des fils de la programmation est géographique, avec le regard tourné vers le Portugal, l’Afrique ou le Brésil, « les Sud ». L’idée de transmission et d’héritage est au cœur de la programmation. Un geste n’est jamais de nulle part et les chorégraphes interrogent cela souvent. Enfin, j’ai voulu que ce soit aussi une célébration, en conviant des œuvres joyeuses, dans lesquelles l’énergie du geste émerveille et emporte.

    Il y a 20 projets au total, dont certains incontournables comme Dance, repris par Lucinda Childs, ou le Necesito, de Dominique Bagouet, chorégraphe majeur mort il y a tout juste trente ans. Quel a été, selon vous, l’apport de ce dernier à la danse contemporaine, alors en plein essor dans les années 1990 ?

    Dominique Bagouet, c’est d’abord une écriture, la pluralité des corps associée à un sens du détail, à une parfaite précision. Sa technique s’allie à une incarnation qui fait vibrer. On pourrait dire de lui qu’il avait « le sens du détail touchant ». J’ai découvert son œuvre à Montpellier, lorsque j’étais encore étudiante. C’est un grand souvenir, un élément fondateur de mon engagement dans le monde de la danse. Necesito, c’est son dernier spectacle. Sa disparition est liée aux années sida, une période qui marque certainement une rupture esthétique. Après lui, nombre de ses danseurs ont créé des spectacles, d’une autre manière. Dans Necesito, on pouvait voir Olivia Grandville, Sylvain Prunenec ou encore Matthieu Doze.

    Anne Nguyen va présenter Matière(s) première(s), création définie comme « ballet pour six danseurs afro ». Il y sera fait référence, explicitement, à la colonisation et à l’esclavage…

    Anne Nguyen présentera sa création cette semaine. Je ne sais pas ce qu’elle donnera à voir. J’en découvrirai la forme finale avec le public. Ce qui est sûr, c’est que de nombreux et nombreuses chorégraphes interrogent les mémoires collectives, les rapports de domination et la façon dont ils marquent les corps. Les stratégies d’émancipation sont aussi explorées sur les plateaux.

    « Transmettre des gestes et questionner des héritages », c’est l’un des moteurs de cette édition. On songe aux gestes des femmes dans Legacy, de Nadia Beugré (artiste associée à la Briqueterie), née et grandie en Côte d’Ivoire. Créée en 2015, cette pièce s’inspire de ce qui a eu lieu à Bassam en 1949, durant une marche des femmes.

    Nadia Beugré est une immense artiste, qu’on ne voit pas suffisamment sur les plateaux. Je programme Legacy car j’estime qu’une telle œuvre doit être davantage vue et partagée. C’est une pièce qui a une dimension participative. Les trois interprètes intègrent un groupe d’une dizaine de femmes amateures, qui sont formées à une grande course chorégraphique, course incarnant les femmes en lutte pour les droits humains. Les amateures du Val-de-Marne se voient transmettre l’histoire de cette révolte de femmes ivoiriennes, comme une écriture chorégraphique. C’est passionnant !

    Maud Le Pladec, dans Silent Legacy (2022), fait se croiser la Canadienne Adeline Kerry Cruz, artiste surdouée de krump, âgée de 8 ans, et la Française Audrey Merilus…

    En apparence, elles n’ont rien de commun. Une enfant pratiquant le krump et une interprète professionnelle de danse contemporaine occupent successivement la scène. Maud Le Pladec réussit à nous faire sentir ce fil mystérieux où le geste de danse de l’une répond à celui de l’autre, malgré les différences d’âge, de corps, de culture, d’esthétique. L’affirmation d’une sororité du geste.

    Il est question d’insectes avec la création de Silvia Gribaudi et Tereza Ondrova.

    Le travail entre ces deux artistes est né pendant un confinement. Cest une pièce drôle et tragique. Se mettre à la place d’un insecte permet de questionner leur rôle et leur extinction de masse, dont nous sommes responsables. Et puis l’insecte, c’est peut-être notre principale nourriture à venir !

    La Biennale, c’est 49 représentations, et la participation de 25 théâtres et villes partenaires, c’est énorme !

    C’est là le pari, faire vivre la danse à travers un territoire, en exploitant le maillage des villes qui constituent le Val-de-Marne, qui a la chance de posséder des équipements magnifiques. J’entreprends un travail en commun passionnant, avec tous les directeurs des théâtres participants. Cette Biennale a une très riche histoire (là aussi, on peut parler de transmission et d’héritage). L’un de mes souhaits, pour le futur, c’est d’aller aussi vers les villes où il n’y a pas de théâtre. Que tout le territoire entre dans la danse !

    danse
    L'Humanité

    Sur la piste des crimes, Quais du polar à Lyon

    Nos recommandations culturelles

    Avis aux amateurs de roman noir et autres détectives en herbe : le festival international Quais du polar ouvre ses portes le 31 mars.

    Muriel Steinmetz

    La 19e édition de Quais du polar aura lieu du 31 mars au 2 avril, à Lyon. Au menu, pas moins de 125 auteurs de 18 nationalités. L’Espagne est à l’honneur avec des cadors : Victor del Arbol, Javier Cercas, Rosa Montero. Quais du polar permet de prendre le pouls d’un genre en mue perpétuelle, qui renoue, ces temps-ci, avec le roman d’espionnage. Le polar, reflet de l’état des sociétés contemporaines, donne des clés pour nos présents troublés. En hors-d’œuvre, nous proposons quatre critiques de livres d’auteurs de nationalités différentes. Chez Ivy Pochoda (née à Philadelphie, grandie à Brooklyn), le roman noir met en lumière des femmes que personne n’écoute… Chez Michaël Mention, le père d’une enfant assassinée cherche à se venger… Le héros de Jacky Schwartzmann est conseiller principal d’éducation dans le collège d’une cité sensible, comme on dit. La drogue y circule… Enfin, dans le polar écrit à quatre mains par Olivier Truc et Rosa Montero, l’enquête, menée dans les milieux de la prostitution, donne du fil à retordre à un policier lyonnais venu prêter main-forte à une inspectrice espagnole.

    Narcopolar et chronique sociale sous psychotropes

    Il faut prendre « Shit ! », le titre du nouveau roman de Jacky Schwartzmann, dans son acception polysémique. Ce shit désigne à la fois la substance psychotrope et les ennuis qui l’accompagnent. Jacky Schwartzmann a le sens de la formule et un talent pour transformer le quotidien tragique en comédie. Thibault Morel, CPE dans un collège, vit à Besançon dans le quartier de La Planoise. De gauche, tendance bobo, il paie au prix fort son désir de se confronter au réel. Son immeuble abrite un four (une zone de deal) contrôlé par des trafiquants albanais. Un règlement de compte plus tard, le four n’a plus de patron. Avec sa voisine Mme Ramla, Thibault découvre la cache. Ils décident de relancer le trafic. Entre narcopolar et chronique sociale, Schwartzmann convoque des Robins des bois contemporains, pieds nickelés de la débrouille. Un livre drôle, tendre et incisif.

    Une vengeance thérapeutique

    Auteur prolifique, Michaël Mention aime à la fois allier musique et littérature et voyager à travers les époques. Depuis son premier roman, en 2008, il erre de la Grande-Bretagne aux États-Unis, revisite l’histoire des Black Panthers ou les dessous d’un match de football. Dans « les Gentils », il plante son récit dans la France de Giscard. Franck, le protagoniste, est un disquaire hanté par la mort de sa fille, victime collatérale du minable braquage d’une boulangerie. L’enquête piétine, sa femme l’a quitté pour refaire sa vie. Mais lui refuse l’impunité. Croît en lui le désir de vengeance. Au fil d’un périple éprouvant, où les points parisiens de revente de drogue finissent par mener à la jungle amazonienne, l’auteur colle aux basques de son personnage qui s’inflige un véritable chemin de croix. Un beau livre haletant où l’ironie se mêle au désespoir et renvoie à une France de 1978 qui, sur fond de crise économique, balance entre racisme décomplexé et solidarité de classe.

    Deux flics et une intrigue à quatre mains

    Une femme, vêtue d’une robe noire, est retrouvée ligotée dans un container du port de Barcelone. L’inconnue, baptisée Maria, a perdu la mémoire, porte des traces de coups et semble avoir été agressée sexuellement. Très vite, les policiers catalans comprennent qu’une partie de la solution se trouve à Lyon, d’où vient le container. C’est le début d’une collaboration entre Erik Zapori, flic à la brigade de répression du proxénétisme de Lyon, et la très sérieuse inspectrice Anna Ripoll. Dans le cadre d’un partenariat avec le festival Quais du polar, le Français Olivier Truc et l’Espagnole Rosa Montero ont joué le jeu du cadavre exquis entre deux langues et deux pays, ancrant une intrigue policière efficace dans les milieux de la prostitution avec flics véreux et des truands patibulaires à tous les étages.

    Elles, silenciées par le mépris

    Violence, sexe, drogue. Ces termes règnent en maître dans la prostitution. Que répondre aux femmes qui sont confrontées au pire et ne sont réduites qu’à cette condition ? Négligence et silence. « Ce qui compte, c’est comment on se démerde dans le noir », écrit Ivy Pochoda.

    Dans ce thriller classé parmi les meilleurs de 2020 par le « New York Times », l’autrice enferme le lecteur dans le huis clos d’un quartier de Los Angeles. Quinze ans plus tôt, l’assassinat de prostituées n’avait soulevé aucun intérêt. Six femmes, six points de vue se mêlent autour de ce drame qui semble refaire surface.

    « Ces femmes-là » raconte l’histoire de celles qu’on veut faire taire, ou qui ont cessé de crier. De la solitude face à l’injustice. L’occasion de rappeler que la hiérarchie sociale empêche également d’entendre la parole des victimes.

    polars
    New York Times - World

    Expelling Rahul Gandhi From Parliament, Modi Allies Thwart a Top Rival

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    The expulsion of Rahul Gandhi is a devastating blow to the once-powerful Indian National Congress party. He and several other politicians are now in jeopardy through India’s legal system.

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    By Alex Travelli and Suhasini Raj

    NEW DELHI — Rahul Gandhi went to battle against Prime Minister Narendra Modi in elections four years ago waving the banner of India’s multi-sectarian tradition and characterizing Mr. Modi as a dangerous Hindu nationalist who would whittle away the country’s democracy if he remained in power.

    A Modi landslide in that 2019 vote all but buried Mr. Gandhi and the storied party his family had led for generations, the Indian National Congress.

    On Friday, Mr. Modi’s allies moved to finish the job: Officials disqualified Mr. Gandhi from his seat in Parliament, just a day after a court found him guilty of criminal defamation — over a line at a 2019 campaign speech in which he likened Mr. Modi to a pair of prominent “thieves” with the same last name. The move came before he had any chance to appeal.

    The sentence in that trial, two years in prison, happens to be the statutory minimum penalty that renders a sitting member of Parliament ineligible for office. New national elections are scheduled to take place early next year, and whatever luck Mr. Gandhi and his lawyers find in court, the defamation verdict seems likely to keep him and Congress mired in legal defense for years to come.

    It was the boldest stroke yet by Mr. Modi’s allies to winnow out potential rivals and move against sources of dissent, in what is being seen broadly as a consolidation of power ahead of next year’s elections.

    Mr. Modi is fond of reminding world leaders that India is the biggest democracy on the planet. But his critics accuse him and his Bharatiya Janata Party, known as the B.J.P., of trying to twist the country’s political system into something more akin to an electoral autocracy, with himself as total leader.

    “The speed with which the system moved is astonishing,” the Congress politician P.C. Chidambaram said in a post on Twitter, commenting on Mr. Gandhi’s removal. “No time is spent on reflection, understanding or allowing time for legal review.”

    Mr. Modi’s march against India’s traditional array of power-sharing arrangements has been accelerating across many fronts, with the Congress party and its debilitated prospects merely one casualty.

    “This fight is not Rahul Gandhi’s fight. This fight is not the Congress party’s fight. This is a fight to save this country from a dictator, from a less-educated person,” said Arvind Kejriwal, the leader of the Aam Aadmi Party, which bills itself as the strongest alternative to either the B.J.P. or Congress. “It’s a fight to save this country from an arrogant person.”

    Mr. Kejriwal’s own right-hand man, Manish Sisodia, was tossed in jail last month and buried in criminal charges stemming from complex allegations of liquor-licensing fraud. His health minister has been jailed as well, on allegations of money laundering.

    More on India

    The Enforcement Directorate, one of a handful of agencies that answer indirectly to Mr. Modi’s government, has set its sights on other up-and-coming politicians, including Kalvakuntla Kavitha from the state of Telangana. Like Mr. Kejriwal’s party, Ms. Kavitha’s had started vying for a national role.

    It is a fractured opposition field that has made little headway against Mr. Modi, who is tremendously popular, with approval ratings consistently at 70 percent or more in polls.

    Mr. Gandhi, 52, had been building up his own profile lately. He had rallied the public with a grass-roots march across India — 2,500 miles over five months — in which he railed against Mr. Modi’s power.

    “Every democratic institution was shut for us by the government: Parliament, media, elections,” Mr. Gandhi told supporters in Madhya Pradesh state in November. “There was no other way but to hit the streets to listen and connect with people.”

    But even before his conviction, political analysts did not see that Congress or any other party stood a realistic chance of displacing Mr. Modi in the 2024 elections. B.J.P. campaigns remain incontestably well-managed at the local, state and national levels, and changes in election-financing rules under consecutive B.J.P. governments have even further bent the electoral odds the party’s way.

    So the rough treatment for Mr. Gandhi presents a puzzle — and, perhaps, a potential rallying cry for a struggling opposition.

    In an unusual show of unity on Friday, before Mr. Gandhi’s disqualification was announced, 14 political parties united to put their names before a petition to the country’s Supreme Court, asking it to set guidelines to limit what they call “arbitrary” actions by investigating agencies against the politicians.

    Derek O’Brien, the spokesman for one of the parties that has managed to stave off Mr. Modi’s B.J.P. at the regional level, said in a video that what Mr. Modi was doing was “the lowest in the history of parliamentary democracy.”

    B.J.P. lawmakers, however, praised the court verdict and the disqualification of Mr. Gandhi.

    “He has abused an entire community, and it is the right of the community,” one B.J.P. lawmaker, Ravi Shankar Prasad, told a video news outlet. “If you have the right to abuse, then those affected have the right to take refuge in law.”

    The Supreme Court agreed to hear the parties’ petition on April 5. In the past some of the same politicians have insinuated that the court does the government’s bidding. But on Friday they turned to it as a last hope.

    The current chief justice of India, Dhananjaya Chandrachud, has spoken often of lessons from the Emergency of 1975, when then-Prime Minister Indira Gandhi — Rahul’s grandmother — rolled up Indians’ civil liberties and suspended democracy formally. During the two years before elections were reinstated, and Mrs. Gandhi was defeated, it was his fellow judges “who kept the torch of liberty burning,” he said.

    On Wednesday, speaking at a media awards ceremony, Mr. Chandrachud appealed on behalf of another unelected element of India’s democratic architecture: He warned that “the press must remain free if a country is to remain a democracy.”

    A day before the speech, Irfan Mehraj, a journalist in Kashmir, was arrested by the National Investigation Agency on charges of terrorism. Such detentions and legal harassment have become routine for journalists, particularly for Muslim reporters.

    International organizations, media and otherwise, have felt the screws tightening, too. In February, after the B.B.C. aired a documentary in Britain that faulted Mr. Modi for his role in Hindu-Muslim massacres that killed about 1,000 people in Gujarat in 2002, the tax authorities raided its offices in Delhi. The most-esteemed independent think tank in India was raided months earlier, and last month lost its permission to raise funds from abroad.

    The operations of Amnesty International, Oxfam India and other groups have been suspended for similar reasons. Yet Mr. Modi’s government faces little criticism from abroad. In geopolitical terms, everything seems to be going his way.

    The war in Ukraine and worries about China have made the rest of the world more inclined than ever to turn to India, whether for military or diplomatic alliances or for the rerouting of supply chains.

    One of the rare sore spots for Mr. Modi in public has been the recent crash of the Adani Group, a corporate giant led by a close ally who is one of the world’s richest men, Gautam Adani, 60. The prime minister has been visibly uncomfortable about it, and has not uttered the name Adani in public since the company took a beating at the hands of short-sellers and lost more than $135 billion in value.

    Mr. Gandhi had been one of the most forceful Indian voices in raising the issue in Parliament, and in public speeches. His family says they believe that played a role in the maneuvers against him this week, after the defamation case had been stalled for months.

    “The complainant himself had asked the case to be stayed,” said Priyanka Gandhi Vadra, a prominent Congress politician who is Mr. Gandhi’s sister. “The case was stayed for a year, and after my brother’s speech about Adani, how did the complainant revive that case all of a sudden?”

    Hari Kumar and Mujib Mashal contributed reporting.

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    L'Humanité

    Les mémoires de l’Armée rouge, un conflit du présent

    Chronique

    Nicolas Offenstadt

    C’est une drôle de scène qui s’est déroulée il y a quelques semaines, le 2 février, autour du mémorial soviétique de Seelow, dans le Brandebourg (Allemagne). L’ambassadeur russe et l’un des chefs du parti d’extrême droite allemand AfD (Alternative pour l’Allemagne), Tino Chrupalla, y ont déposé une gerbe pour la commémoration de la bataille de Stalingrad. On ne s’étonne plus que l’extrême droite européenne voit dans le régime de Poutine une sorte de modèle ou d’allié objectif. Les témoignages et les formes de cette alliance se sont multipliés. Il reste cependant toujours surprenant de voir le représentant d’un parti nationaliste, xénophobe et réactionnaire, dont certains leaders aiment à tenir des propos ambigus sur le passé nazi, rendre hommage à l’Armée rouge. À vrai dire, comme souvent, les gestes de commémorations parlent beaucoup plus du présent que du passé. L’AfD, bien implantée dans l’Allemagne de l’Est, sait jouer avec les mémoires de la RDA et du bloc soviétique, dans des territoires qui ont été malmenés par les choix économiques et sociaux des années de réunification et qui servirent même de « laboratoire » libéral dans les années 1990. Que de confusions aujourd’hui autour de ces monuments.

    Rappelons d’abord l’histoire de celui de Seelow. Dès fin 1945, le maréchal Joukov entend rendre hommage à l’Armée rouge sur la route même de la victoire et fait construire trois grands mémoriaux à Berlin, Küstrin et Seelow. Cette petite localité du Brandebourg était au cœur de la bataille lancée par l’armée soviétique en avril 1945 pour prendre Berlin. Ce furent des combats particulièrement éprouvants. D’ailleurs le grand monument qui représente un jeune soldat soviétique surplombe les tombes de ses camarades. Le granit utilisé pour la statue provient, en un retournement de l’histoire, des stocks prévus pour le projet de la nouvelle capitale du Reich nazi, Germania. L’Allemagne de l’Est élargit l’ensemble mémoriel avec une exposition permanente en 1972 puis en 1985 pour célébrer la fraternité germano-soviétique d’alors. Seelow est un lieu de pèlerinage politique, pour les délégations venues d’URSS, pour les anciens, mais aussi pour les jeunes de RDA qui participaient là à différentes cérémonies. On y dépose même les bouquets de mariage.

    Aujourd’hui, ces mémoriaux de l’Armée rouge, lieux de mémoire soviétiques, sont, à l’inverse de la scène de Seelow, démontés partout dans l’est de l’Europe : en Ukraine bien sûr, dans les pays Baltes, en Pologne, comme en réponse à la politique et à la violence contemporaine de la Russie, mais aussi – et ici le mouvement n’est pas nouveau mais s’accélère dans le présent contexte guerrier – comme rejet de la domination soviétique passée. À Berlin même, le paisible lieu de promenade du parc de Treptow, où fut érigé un immense mémorial pour l’Armée rouge, devient un point de tension. On y voit des voitures de police en patrouille désormais.

    Cette double instrumentalisation contemporaine de la mémoire de l’Armée rouge, antirusse ou poutinienne, obscurcit les enjeux du passé. Car, au-delà de tous les usages politiques qui ont pu et peuvent en être faits, il en est un d’évidence : ces soldats de l’Armée rouge furent aussi célébrés parce qu’ils ont vaincu le nazisme et libéré l’Europe des horreurs qui l’ont accompagné. Que détruit-on alors ?

    Nicolas Offenstadtmémoirearmée rouge
    New York Times - World

    France’s Pension Plan

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    News Analysis

    French Anger Shifts From Pension Law to Focus on Macron

    After ramming through a law raising the retirement age without a full parliamentary vote, the French president faces something approaching a constitutional crisis.

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    By Roger Cohen and Liz Alderman

    Reporting from Paris

    The postponement of a state visit to France by King Charles III had become almost inevitable: The optics of President Emmanuel Macron dining with the British monarch at the Château de Versailles as Paris burned were not just bad, they would have looked like a brazen provocation to the blue-collar workers leading a wave of demonstrations and strikes across the country.

    Those huge protests have shifted in character over the past week. They have become angrier and, in some cities, more violent — especially after nightfall. They have been less about the fury felt over the raising of the retirement age to 64 from 62, and more about Mr. Macron and the way he rammed the law through Parliament without a full vote.

    Finally, they have broadened into something approaching a constitutional crisis.

    “We have moved from a social crisis on the subject of retirement to the beginnings of democratic crisis,” Laurent Berger, the leader of the French Democratic Confederation of Labor, the largest and most moderate labor union in France, said in an interview. “Anger is rising, and before us we have a president who does not see that reality.”

    Graffiti scrawled on the wall of one Paris building — “You elect me, I decide, and you shut up” — summed up a growing view of Mr. Macron as a top-down, dismissive ruler waving away the people. Another — “Charles III, do you know the guillotine?” — captured the way the now-canceled royal visit had led to a conflation of the British king and a French president seen by his critics as monarchical.

    France likes to dream of revolution, ever re-enacting the popular uprising of 1789 that led to the guillotining of the king and queen and the abolition of the monarchy three years later. The country is almost certainly not on the brink of some new transformative convulsion.

    But the French seem to feel Mr. Macron crossed a red line.

    He imposed his will to secure a law that never got voted on by the lower house of Parliament, at a time when polls showed two-thirds of the people opposed the measure. His support has plunged to 28 percent, according to polls, the lowest since the start of the Yellow Vest social uprising in 2018.

    Article 2 of the French Constitution says that the principle of the Republic is “government of the people, by the people and for the people.” Article 3 says that “national sovereignty belongs to the people, who exercise it through their representatives and by means of a referendum.”

    But Article 49.3, now used 100 times since the foundation of the Fifth Republic in 1958 and 11 times by the government of Élisabeth Borne, the prime minister chosen by Mr. Macron last summer, allows the government to push through a bill without a vote as long as it puts its own survival on the line in a parliamentary vote.

    The government narrowly survived this no-confidence vote earlier this week.

    Of course, a vote on a bill and a vote on the survival of a government are two different things. They carry different weight.

    Indeed, it is precisely because Mr. Macron judged that his bill raising the retirement age might not survive a vote, but his government stood a better chance of doing so, that he opted to use the top-down 49.3, viewed by his critics as anti-democratic.

    It was a risky gamble, and the blowback has been intense.

    A blog hosted by Mediapart, an online investigative website, suggested that a more accurate version of Article 3 of the Constitution would be: “National sovereignty belongs to the people, who exercise it through their representatives and by means of a referendum, except in exceptional cases where the wish of the sovereign people is judged inappropriate by the president.”

    The growing rejection of the all-powerful presidency conceived by Charles de Gaulle for the Fifth Republic, after the parliamentary chaos of the Fourth Republic, was fanned by Mr. Macron’s intransigent television interview this week.

    In it, he said he would “not accept either insurrectionists or factions” at a time when “the United States lived what it lived at the Capitol.”

    Many people found Mr. Macron’s analogy between the French protests against an unpopular law, which only lurched into violence over the past 10 days, and the 2021 mob storming of the Capitol in Washington provocative.

    “What we have seen is the extreme verticality of Mr. Macron’s power,” said Mr. Berger, the union leader. “Our union would like to engage in negotiation and reach compromise, but for that you need two.”

    Since January, he said, he and his union had not been received by Mr. Macron, Ms. Borne or Olivier Dussopt, the labor minister.

    In the television interview, Mr. Macron also said he felt a solemn sense of responsibility to ensure that the French pension system remained viable, arguing that this was impossible with active workers being asked to support ever more retirees living longer.

    The overhaul, in Mr. Macron’s view, is essential for a stable and dynamic economy. Earlier economic reforms during his presidency have led to a sharp drop in unemployment. Job creation and foreign investment have surged. The French tech sector has grown exponentially.

    But much of France is now too angry to listen to Mr. Macron’s economic lessons.

    “More people are at a point of combat, and they don’t want to listen to the language of moderation,” said Guy Groux, a specialist on French unions at Sciences Po in Paris. “Protesters are splitting off from the unions and going into the streets all night.”

    Another big demonstration and strikes have been called for next Tuesday, one reason for the postponement of the British royal visit. With more than a million people in the streets Thursday, according to the Interior Ministry (union estimates were much higher), the protests show no sign of ebbing.

    Nor has Mr. Macron shown any sign of making a conciliatory gesture.

    “It’s time for Mr. Macron to show empathy, to cool things down, to reassure people,” Mr. Berger said, calling for dialogue and a pause in the application of the law. “He needs to listen to the French heartbeat.”

    During the Covid-19 pandemic, Mr. Berger added, “We put the human back at the center of life and did some amazing things. And now suddenly we revert to where we were before. You can’t do that. People want consideration, they want to be heard, and they want to be protected.”

    For now, there is little sign of that from the government.

    But, said Philippe Labro, a writer and political commentator, the last-minute cancellation of the visit of King Charles III suggested that “the centers of power are now afraid.”

    Aurelien Breeden and Constant Méheut contributed reporting.

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    New York Times - World

    France’s Pension Plan

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    ‘It Just Feels Good to Vent Your Anger’: Spasms of Violence Jolt Paris

    Opponents of pension overhaul, mostly young people, hold nightly “wild protests,” marked by vandalism, saying it is the only way to make their voices heard.

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    By Constant Méheut

    Photographs by James Hill

    Constant Méheut and James Hill followed a group of protesters over the course of a night in Paris to report this article.

    As an enormous march against an unpopular pension overhaul was winding down in Paris, small groups of young protesters began planning their next move as night fell.

    “Let’s go to the Bastille,” a man in his 20s told his friends. Another, checking social media on his phone, said, “It looks like Châtelet is the meeting point,” referring to a different section of the capital. A few minutes later, the groups slipped out of the square.

    And so began a “wild protest,” as the participants call such activities, in which groups of a few dozen young men and women, some clad in black and masked, roam the streets, knocking over city bikes and scooters, and setting fires while playing cat-and-mouse with the police. “Paris, rise up!” they chanted.

    Wild protests have become a fixture of Parisian nightlife after the French government rammed through a pension bill last week raising the retirement age to 64, from 62, without a vote in the lower house of Parliament.

    The wild protests are part of a larger trend that has seen previously peaceful demonstrations growing increasingly menacing as the government refuses to back down on the pension overhaul. On Thursday, nearly 1,000 fires were lit by protesters, about 440 police officers and firefighters were injured and about the same number of demonstrators were arrested throughout France, Gérald Darmanin, the French interior minister, said.

    Support for the protesters is not universal. In a narrow street, a woman threw a bucket of water from her window at demonstrators who were setting fire to uncollected trash. Laurent Berger, the leader of France’s biggest union, the C.F.D.T., condemned the violence, saying that it risked undermining the fight against the pension overhaul.

    But for now, at least, the protesters are undeterred. “We’ve realized that staying within the boundaries of the law doesn’t work,” said Maximilien Moreau, a 22-year-old student who has joined several wild protests, citing the numerous union-organized marches that have so far failed to make the government budge. “If we want things to really change, we must up the ante,” he added.

    On Thursday night, a motley group of several dozen young protesters set off from the Place de l’Opéra in Paris. After about half a mile walking down the Boulevard des Italiens, they dived into the capital’s cobbled streets. In no time, they were throwing piles of trash left uncollected by protesting workers into the middle of the street, blocking traffic.

    Garbage cans, scaffolding, construction fences, along with the bikes and scooters — virtually everything within reach — was knocked down. Each clang of a construction fence hitting the ground drew cheers.

    “It just feels good to vent your anger,” said Alexandra Joly, 33, who was marching with the group, chanting antigovernment and anti-police slogans.

    Although she did not participate in the vandalism, Ms. Joly nonetheless defended it. She said that it was the last option to make their demands heard by the French government, after it had used a constitutional maneuver to pass the pension bill.

    Several protesters said it was the frustration provoked by that rarely used measure that had driven them to such acts. They pointed to the success of the Yellow Vest movement four years ago, which was marked by heavy street violence and which eventually forced the government to abandon a fuel tax increase, as evidence that such aggressiveness can pay off.

    “We have to intensify the struggle,” Ms. Joly said. “Besides, what we’re doing is less violent than the social violence of this reform.”

    Moving across Paris’s right bank, the protesters passed the Louvre and made their way to the fancy streets of the Marais. People having cocktails on cafe terraces looked on in amazement.

    “Don’t look at us! Join us!” the protesters chanted, as if to awaken the old beating heart of revolutionary Paris.

    Emboldened by the crowd, a man in his 60s wearing a tweed jacket briefly joined the group and kicked over a trash can, to the acclaim of the young people surrounding him.

    Some protesters were looking for rallying points on social networks, but their route owed mostly to chance. After about an hour of wandering, they stumbled upon another wild protest. Amid the cheering, a man lit a red smoke bomb and headed east, and the crowd followed suit.

    “It’s a bit anarchical,” said Camille Brume, 27, who was busy pulling city bikes and scooters out of their parking lots and dumping them on the street. “It’s impossible to know what’s going to happen because we ourselves don’t know what the next step is.”

    One constant, however, has been the jousting with the police.

    As the group approached the Louvre, participants were ambushed by phalanxes of armor-clad riot officers who had hidden near the colonnades of the nearby Comédie Française. A dozen protesters were pinned down and arrested while the rest managed to slip through traffic and escape.

    Soon, the roar of a motorized police squad could be heard in the distance. “The BRAV!” people shouted as they scurried away, using the acronym of a police brigade that the protesters fear for its record of harsh arrests.

    “The police are harassing us,” said Maëlle Senly, 23, who said that she had joined several wild protests over the past week. Before the police motorcycles swept in, she was discussing with a friend what to do and whom to call in case of an arrest.

    Videos of officers beating protesters have emerged on social media in recent days, igniting a debate about police violence. On Friday, the French newspaper Le Monde published excerpts from what it said was an audio recording it had authenticated in which BRAV police officers are heard slapping a man they arrested this week and threatening to break his legs.

    Mr. Darmanin, the interior minister, has voiced his support for the police, noting that several nights of operations had strained them. But he said on Friday morning that 11 investigations into episodes of police misconduct had been opened over the past week.

    At the wild protest on Thursday, the group rallied at the Place de la Bastille, in eastern Paris, a landmark of the French Revolution, chanting: “We decapitated Louis XVI. We will do it again, Macron.” But the square was already largely cordoned off by police trucks with flashing blue lights.

    Every few minutes, volleys of tear gas canisters rained down on the protesters, sometimes in retaliation for stone-throwing against the police but more often to disperse the crowd. About 50 people were arrested at lightning speed by a police squad that suddenly rushed them. They seemed unfazed, and some even smiled.

    “Anger is growing,” Ms. Senly said. “As long as the government does not move, it will get worse.”

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    Известия (RUS)

    Путин обратился к росгвардейцам в День войск национальной гвардии России

    Президент России Владимир Путин обратился к росгвардейцам по случаю Дня войск национальной гвардии России, который отмечается 27 марта.

    Глава государства перечислил ключевые задачи Росгвардии — борьба с терроризмом, экстремизмом и организованной преступностью, охрана значимых, стратегических объектов, обеспечение правопорядка во время массовых мероприятий, контроль за оборотом оружия. Владимир Путин отметил сложность и важность такого спектра работы росгвардейцев, указав, что успешное выполнение поставленных целей требует высокого профессионализма и системности, строгого соблюдения законности и нацеленности на достижение результатов в интересах безопасности общества и государства.

    «Хочу поблагодарить вас именно за такую эффективную и добросовестную службу, за вашу верность долгу и присяге, за приверженность героическим традициям, которые были заложены многими поколениями ваших предшественников, начиная еще с батальонов внутренней стражи, созданных в России более 200 лет назад», — сказал президент.

    Путин выразил особые слова благодарности и признательности в адрес ветеранов внутренних войск МВД, подразделений ОМОНа, СОБРа, ряда других служб, которые стали основой современной Росгвардии. Он подчеркнул: главной опорой органа были и остаются честь и доблесть бойцов и командиров, их преданное служение Отечеству и народу.

    Президент упомянул героев-росгвардейцев в зоне спецоперации. Он подчеркнул, что они действуют смело и решительно, в самых сложных ситуациях проявляют стойкость и бесстрашие, защищая Россию и ее граждан.

    «Хочу пожелать вам, всем военнослужащим, сотрудникам, гражданскому персоналу, ветеранам Росгвардии, вашим родным и близким здоровья и успехов. С праздником!» — завершил речь Путин.

    Обеспечивая защиту мирного населения Донбасса, 23 марта сотрудники Росгвардии предотвратили взрыв на линии электропередачи в Донецкой Народной Республике. 15 марта росгвардейцы предотвратили диверсию в одном из населенных пунктов Луганской Народной Республики. До этого, 13 марта, сотрудники ведомства за неделю задержали 30 пособников украинских националистов в Херсонской и Запорожской областях.

    L'Humanité

    24 mars 1953 . À l’heure des « complots », la CGT dans les filets de l’État

    Il était une fois

    Le jour n’est pas encore levé ce matin du 24 mars 1953 quand la préfecture de police de Paris lance une vaste opération contre la CGT. Engagées en Indochine, les autorités veulent frapper fort contre la centrale, accusée de vouloir « démoraliser l’armée et la nation ». Nous voici au pic antisyndical de l’anticommunisme d’État, qui fait rage au plus fort de la guerre froide.Par Michel Pigenet, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris-I Panthéon-Sorbonne

    Michel Pigenet

    À l’aube du 24 mars 1953, la préfecture de police de Paris est sur le pied de guerre. Dans le tumulte d’ordres criés, des moteurs qui chauffent et des portières claquées, les commissaires et inspecteurs de la police judiciaire, des renseignements généraux et de la direction de la surveillance du territoire côtoient les centaines de gardiens, rassemblés pour une opération de « grande envergure » aux quatre coins de l’agglomération. La veille, les juges d’instruction Pierre Duval et Yves Michel, détachés auprès du tribunal militaire de la Seine, ont obtenu les moyens d’exécuter des dizaines de mandats d’amener et de commissions rogatoires. Leur cible ? La Confédération générale du travail (CGT). Car, au plus fort de la guerre froide, l’anticégétisme est une variante assumée de l’anticommunisme d’État.

    Il fait encore nuit quand l’une des équipes parties de l’île de la Cité atteint l’avenue du Président-Wilson, à Montreuil, où réside, au numéro 20, Benoît Frachon, figure historique du syndicalisme communiste. Les policiers espèrent le cueillir au saut du lit. Le temps que les inspecteurs cernent la maison, le secrétaire général de la CGT, réveillé, comprend de quoi il retourne. Sans plus attendre, il s’éclipse par le passage discret qui donne accès au pavillon de son voisin et camarade, le député Jacques Duclos, qui assume la direction du PCF depuis la convalescence de Maurice Thorez en URSS (novembre 1950-avril 1953). Bredouilles, les fonctionnaires stationnent sur place. Peu après 9 heures, une Hotchkiss noire franchit la grille du numéro 22, emportant Duclos et ses gardes du corps. Caché sous le siège arrière, Frachon est du voyage.

    La police, munie de mandats d’amener, débarque au siège du syndicat. Alain Le Léap est alors déjà embastillé depuis octobre 1952. Le codirigeant de la CGT a été inculpé pour « atteinte à la sûreté extérieure de l’État ».© Keystone France/Gamma-Rapho

    Marcel Dufriche, responsable des questions de la jeunesse et de la main-d’œuvre immigrée, en mission à Vienne, échappe également à l’interpellation. André Tollet, secrétaire de l’Union des syndicats de la Seine, n’a pas cette chance. Appréhendé chez lui, boulevard Montparnasse, il subit le même sort que Lucien Molino, étoile montante du bureau confédéral, surpris à son domicile de Saint-Maur. En marge des rangs cégétistes, André Stil, le rédacteur en chef de « l’Humanité », est arrêté à Livry-Gargan. D’autres militants subissent une visite domiciliaire, à l’exemple de Marcel Baudin, dirigeant de l’Union internationale des dockers et marins, d’Henri Jourdain, son homologue pour les métallurgistes, et de militants moins en vue, mais travaillant pour la Fédération syndicale mondiale (FSM) (1).

    Il n’est pas 6 heures lorsque débute la perquisition la plus décisive, au 213 de la rue La Fayette à Paris, au siège de la CGT. Alors que le concierge refuse d’ouvrir, les spécialistes de la préfecture crochètent la serrure de la lourde porte d’entrée. Commissaires et inspecteurs s’engouffrent dans l’immeuble, tandis que des élèves moniteurs y pénètrent par les fenêtres. Sur les trottoirs, un « très gros service d’ordre » (2) interdit d’approcher. D’autres locaux sont passés au peigne fin, dont ceux de l’Union des syndicats de la région parisienne, boulevard du Temple, des Éditions syndicales internationales, rue Montholon, et de l’école syndicale de Gif-sur-Yvette.

    D’évidence, les autorités veulent frapper fort. À l’initiative, la justice militaire invoque les articles 76 et 80 du Code pénal, en clair des actes « de démoralisation de l’armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la défense nationale », susceptibles de « soustraire à l’autorité de la France une partie des territoires sur lesquels cette autorité s’exerce ». L’instruction s’intéresse aux déclarations, publiées pour la plupart, et aux actions cégétistes en faveur de la paix et de la solidarité internationale. De l’opposition à la guerre d’Indochine au refus de l’arme atomique, de l’Otan et des bases américaines sur le territoire français, en passant par le soutien aux aspirations des peuples colonisés et aux revendications des travailleurs nord-africains en métropole, la liste des faits visés est longue. Dans le contexte de l’époque, les positions de la CGT confortent ses adversaires, prompts à dénoncer leur caractère subversif, l’alignement sur le Parti communiste et la collusion avec une puissance étrangère.

    Sous l’angle judiciaire, tout a commencé au lendemain de la manifestation très violente du 28 mai 1952 contre Ridgway la Peste, surnom donné au général américain, soupçonné d’avoir recouru aux armes bactériologiques en Corée. Des heures durant, les manifestants ont disputé la rue aux forces de l’ordre, qui procèdent à 718 interpellations. La plus retentissante est celle de Jacques Duclos, intercepté alors qu’il rentrait à Montreuil. Dans sa voiture, les policiers ont saisi, entre autres, un carnet couvert de notes prises au fil des réunions du secrétariat et du bureau politique du PCF. Rédigées sans filtre, les bribes de propos rapportés sont une aubaine pour les services de la Tour pointue. En date du 11 avril 1952, on lit ainsi : « Nous travaillons pour la défaite certaine de cette armée (française) au Vietnam, en Corée, en Tunisie… » Le 17, il est question de « lutte contre les fabrications de guerre ».

    Jacques Duclos en 1969, le mai des prolétaires s’impose à gauche

    Le 29 mai 1952, sur la seule base des événements de la veille, le doyen des juges d’instruction parisiens inculpe Jacques Duclos pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État ». Le 31, à Toulon, de nouveaux affrontements avec la police s’achèvent par une fouille minutieuse de la bourse du travail, où l’on découvre un dépôt d’armes et de munitions remontant à la Résistance, des plans de défense du port militaire, des relevés d’essais d’engins radioguidés et de mouvements de troupes vers l’Indochine… Qu’importe si ces données n’ont rien de confidentiel, l’énumération autorise l’ouverture d’une information pour « atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». Des dizaines de perquisitions suivent, redoublées et élargies, le 7 juin, aux sièges de syndicats à Lorient, Bordeaux, Oran, etc.

    Conscientes de la faiblesse des « preuves » rassemblées, les autorités craignent un désaveu judiciaire. Une requalification s’impose. Le 8 août, le parquet militaire se réfère aux articles 76 et 80 du Code pénal. Le 8 octobre, les juges Duval et Michel ordonnent une rafale d’interpellations et de perquisitions. Les unes concernent, à Paris et dans 14 villes de province, le PCF, son école centrale, diverses organisations de sa mouvance dont celle des jeunes, l’UJRF, des journaux, la Banque commerciale pour l’Europe du Nord… Le ministre de la Défense réclame, en outre, la levée de l’immunité parlementaire de la quasi-totalité de la direction communiste.

    La piste syndicale se confirme par ailleurs, visant les organisations de dockers et de marins, cinq unions départementales, ainsi qu’Alain Le Léap, l’autre secrétaire général de la CGT. S’il n’est pas communiste, ses responsabilités internationales et son titre de vice-président de la FSM l’exposent à la répression en cours. En déplacement quand les policiers frappent à sa porte, il se présente, le 10 octobre 1952, à la caserne de Reuilly, où les magistrats instructeurs officient. Ceux-ci, en quête de nouveaux éléments, lancent le coup de filet du 24 mars 1953.

    Jour de fête nationale à Paris : la police ouvre le feu sur le cortège où l’on réclame la libération descamarades incarcérés et l’indépendance de l’Algérie. Les balles du 14 juillet 1953 font sept morts : un ouvrier français, six Algériens. © AFP

    « Nouveau coup de force gouvernemental », réagit la CGT, qui retourne contre le pouvoir le terme de « complot » dont on l’accuse. Tandis que la défense judiciaire s’organise autour d’un collectif d’avocats, la centrale, solidaire des « détenus d’opinion », fait front. Depuis le début, cependant, la protestation peine à déborder des colonnes de la presse syndicale pour s’ancrer dans les entreprises. La formation d’un comité d’action n’y change rien, jusqu’à la fin mars 1953. La mise en cause de Benoît Frachon suscite plus d’émotion, au moins au sein de la CGT, qui tire à un million d’exemplaires sa première déclaration de clandestin. Hors de ses rangs, Force ouvrière (FO) garde ses distances et la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), sceptique, veut des preuves que l’affaire relève du syndicalisme. En dépit de la libération d’André Tollet, début avril, la campagne cégétiste marque le pas.

    L’époque est difficile. Repartie de plus belle, en 1951, l’inflation ampute le pouvoir d’achat ouvrier, toujours inférieur à ce qu’il était avant la guerre. À compter de 1952, le brutal ralentissement de l’activité fait resurgir le spectre du chômage, peu propice aux actions par trop éloignées des revendications immédiates.

    Il en faudrait plus, certes, pour rompre la confiance dans les délégués et les militants du quotidien, dont on salue volontiers le dévouement et par lesquels s’incarne la CGT. De 1950 à 1955, les élections à la Sécurité sociale classent la centrale en tête, autour de 43 % des suffrages, soit plus que le total cumulé de la CFTC et de FO. Cette prééminence n’exclut ni des disparités ni les revers consécutifs aux embardées activistes. La séquence n’en manque pas : perte du comité d’entreprise (CE) de Renault-Billancourt en 1952, recul de 56,4 % à 54,8 % entre 1950 et 1954 dans l’ensemble des CE du pays. Quant aux effectifs, entre les deux dates, les chiffres officiels admettent une chute de 4 millions à 2,1 millions. Affectée dans son fonctionnement, la CGT ne relève pas moins le défi de tenir à Paris, du 7 juin au 12 juin 1953, son 29e congrès. Pour l’occasion, les 2 000 délégués ratifient une ligne plus soucieuse des attentes des salariés et adoptent un « programme économique » détaillé et ambitieux, significatif du recentrage à l’œuvre.

    Colonisation. « À Paris, en 1953, les manifestants ont été ciblés comme Algériens »

    Rien n’est réglé, en revanche, sur le front judiciaire. Les sept morts du 14 juillet 1953, tombés sous les balles de la police qui a tiré sans sommation sur les nationalistes algériens défilant de Bastille à Nation, avec la CGT et le PCF, font craindre le pire pour l’avenir. À tort. Au cœur de l’été, le gouvernement s’apprête à réformer par décrets-lois les régimes spéciaux du secteur public. À la surprise générale, les agents réagissent. Du 4 au 25 août, l’arrêt des principaux services publics fige le pays. Sur le terrain, le savoir-faire cégétiste resserre les liens distendus avec les travailleurs. Si le pouvoir parvient, au sommet, à dissocier la CFTC et FO de la CGT, la manœuvre passe mal à la base. Il faut lâcher du lest, donner des gages aux salariés, sans oublier, cette fois, la CGT. Le 25 août, jour choisi par ses fédérations pour une « reprise en bloc du travail », la chambre des mises en accusation décide la libération d’Alain Le Léap et de Lucien Molino… « Nous savions négocier ! », confiera plus tard le secrétaire d’État à la présidence du Conseil.

    En août, le plan de réforme des retraites du secteur public est accueilli par une grève colossale. Le pays est à l’arrêt, le pouvoir doit céder. Le Léap est libéré le 25 août. Après une ultime incarcération, Frachon reprendra ses fonctions en novembre. © Intercontinentale / AFP

    Le 17 novembre 1953, un non-lieu général clôt l’affaire de Toulon. Le lendemain, le bureau confédéral de la CGT invite Benoît Frachon et Marcel Dufriche à reprendre leur place en son sein. Le premier, appréhendé pour la forme le 22, quitte la prison le 26. De retour en France en décembre, Dufriche est interpellé à son tour le 16 janvier 1954, puis libéré le 21. Le pouvoir politique tourne la page des « complots ». Bon gré, mal gré, la justice en prend acte.

    (1) L’unité syndicale mondiale au sein de la FSM (créée en 1945), où les communistes sont alors prépondérants, ne résiste pas à la guerre froide et à la scission des organisations pro-occidentales. (2) « Le Parisien libéré » du 25 mars 1953.

    EN SAVOIR PLUS

    • « La CGT dans les années 1950 », de E. Bressol, M. Dreyfus, J. Hedde, M. Pigenet (dir.), PUR, 2005. Dont « La CGT à l’épreuve du “complot” (1952-1954) », de M. Pigenet, en ligne sur books.openedition.org
    • « L’État contre les syndicalistes ? », de M. Pigenet, Arbre bleu-Institut d’histoire sociale CGT, 2023.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

    À retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

    CGT
    L'Humanité

    La « concurrence des mémoires », vraiment ?

    Chronique

    Nicolas Offenstadt

    Les tenants de la grandeur de la « mémoire nationale », c’est-à-dire de commémorations et d’enseignements centrés sur les hauts faits de l’histoire de France, sur ce qu’ils considèrent être la grande histoire, celle des rois bâtisseurs, de la gloire militaire, de l’unité, ne cessent aujourd’hui de dénoncer la « concurrence des mémoires ». Qu’est-ce à dire ?

    Ils entendent par là les revendications « mémorielles » de différentes communautés qui se définissent par leurs origines, un destin tragique ou encore une orientation sexuelle. En leur sein, des activistes, des porte-parole, des entrepreneurs de mémoire entendent en effet que les histoires de l’esclavage, des soldats coloniaux, des régions, ou encore des homosexualités – pour s’en tenir à ces exemples – trouvent une place plus grande dans l’enseignement, les politiques de mémoire ou les débats publics. Et cela fait frémir les fanas du « roman national ». La bonne vieille histoire à la grand-papa serait menacée de toutes parts, la « mémoire nationale » risquerait l’éclatement.

    Ces conservateurs du passé figé trouveraient intérêt à lire un peu plus sur la « mémoire », sur la manière dont elle se constitue. Deux spécialistes viennent de rassembler un bel ensemble de contributions pour faire le point sur cette « mémoire collective ». La perspective est ici fondamentale : il ne s’agit pas de disserter sur la mémoire en général, mais de l’étudier comme un fait social, des pratiques, bref faire une sociologie de la mémoire. Tous les auteurs du volume ne se plient pas entièrement à cette exigence – nécessaire pour sortir des propos convenus et des déplorations réactionnaires –, mais on y trouvera cependant un riche matériau cumulé (1). Patrick Le Galès montre ainsi comment la mise en scène du passé des villes participe à une « dénationalisation de la mémoire » : « Partout, en Europe, la mémoire des villes européennes avant le cycle de l’État-nation est redécouverte mobilisée, inventée si besoin », parfois pour des luttes politiques d’importance. Sylvain Antichan démonte, lui, remarquablement ce discours contemporain sur la « concurrence des mémoires » en expliquant que cela n’a rien de si nouveau et que c’est finalement mal poser la question : « Cette notion empêche souvent de comprendre les processus qu’elle vise à décrire. »

    Il étudie avec finesse la constitution du « musée d’Histoire de France » de Versailles, ouvert par Louis-Philippe en 1837. Il apparaît alors que de nombreux groupes, professionnels, sociaux, locaux entendent que leur gloire soit aussi exposée dans le musée. Une véritable « pression sociale » pour faire partie de l’histoire de France, déjà : « S’enclenche alors ce qu’on désigne communément comme une “concurrence des mémoires” : des hommes de lettres s’opposent aux militaires pour être intégrés à l’histoire de France, des militaires ou des facultés s’opposent entre eux et entre elles pour y avoir une place. » Mais c’est l’action de l’État qui suscite en fait cet intéressement à la mémoire. « Le commun », conclut Antichan, « n’est pas nécessairement la négation de l’hétérogénéité et de la conflictualité mais peut en être le produit ».

    Nicolas Offenstadt
    L'Humanité

    Dachau, laboratoire du système concentrationnaire

    Il était une fois

    Le 22 mars 1933, deux mois après l’arrivée au pouvoir d’Hitler, est ouvert, sous la houlette d’Heinrich Himmler, le camp de concentration de Dachau. Destiné tout d’abord aux opposants politiques - militants communistes en tête -, il accueillera in fine tous les indésirables du IIIe Reich : juifs, homosexuels, tsiganes, criminels de droit commun... Emblématique de la barbarie nationale-socialiste, Dachau servira de modèle pour tous les camps nazis.

    Bernard Frederick

    Le 30 janvier 1933, le maréchal Paul von Hindenburg, Reichspräsident et légende de la Première Guerre mondiale, nomme au poste de chancelier de la République de Weimar Adolf Hitler, dont le parti politique, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), a obtenu 33,1 % des voix lors des élections fédérales de novembre 1932, contre 20,4 % aux sociaux-démocrates et 16,9 % aux communistes. Hitler est contraint de former un gouvernement de coalition avec la droite nationaliste mais, dès le 1er février, il obtient d’Hindenburg la dissolution du Reichstag et de nouvelles élections, prévues le 5 mars.

    L’incendie du Reichstag, le 27 février 1933, provocation fomentée par les nazis, qui accusent les communistes, une semaine avant les élections, est le prétexte pour suspendre toutes les libertés civiles et arrêter des centaines de communistes, dont des députés, ainsi que des sociaux-démocrates. Ces mesures, parfaitement illégales, sont entérinées le 28 février par le « décret du président du Reich pour la protection du peuple et de l’État », qu’Hitler a obtenu du vieux maréchal. Et qui crée la « détention de protection » et suspend les droits civiques et les droits de l’homme « jusqu’à nouvel ordre ».

    C’est dans ce contexte que, le 20 mars 1933, Heinrich Himmler, préfet de la police de Bavière, annonce, lors d’une conférence de presse, que, le mercredi 22 mars, « s’ouvrira près de Dachau le premier camp de concentration. Il a une capacité de 5 000 personnes ». Il est destiné à l’incarcération d’opposants politiques : communistes, syndicalistes et sociaux-démocrates.

    Le camp est situé en Bavière, tout près de la petite ville de Dachau, à une vingtaine de kilomètres de Munich, sur un territoire marécageux et boisé. En 1916, une fabrique de munitions y avait été installée, avec des halls de production, des dépôts et des logements pour 8 000 ouvriers. Après l’arrêt de l’usine en 1920, les bâtiments se sont délabrés. Le lieu, entouré par un haut mur, n’en convenait pas moins parfaitement pour l’installation d’un camp de concentration.

    Les premiers détenus sont amenés au camp de Dachau, le 22 mars. Les nazis bavarois y ont placé environ 5 400 personnes en « détention de protection » jusqu’au 13 avril 1933. Quelque 1 600 d’entre elles sont alors relâchées et 3 700 restent incarcérées.

    Jusqu’en 1938, le nombre total de détenus oscillera entre 2 000 et 2 500. Les communistes allemands constituent le premier contingent. Ils sont ensuite rejoints par de plus en plus de sociaux-démocrates, d’hommes politiques issus de la bourgeoisie et des monarchistes.

    Les conditions de détention se dégradent très vite. Le 1er avril 1933, Himmler est nommé commandant de la police politique de Bavière et fait savoir dès le lendemain au commandant de la police de sûreté (Schutzpolizei) que « le camp de concentration de Dachau sera subordonné, avec effet immédiat, au chef de la police politique auxiliaire ». C’est-à-dire à lui-même. Le 10 avril, l’Oberführer SS Johann-Erasmus Freiherr von Malsen-Ponickau, s’adressant aux gardes, déclare que celui qui s’imagine que « les détenus à garder ont figure humaine » ou qui « ne supporte pas la vue du sang » est incapable d’y exercer des fonctions.

    Le premier commandant de Dachau est le SS-Standartenführer Hilmar Wäckerle, jusqu’en juin 1933, date à laquelle il est démis de ses fonctions en raison du scandale que provoque la mort de plusieurs prisonniers – il y a encore, à cette époque, des juges républicains. Le SS-Standartenführer Theodor Eicke est nommé par Himmler en remplacement de ­Wäckerle. Au moment de sa nomination, il se trouve dans une clinique psychiatrique.

    Sous Eicke, Dachau devient une base d’entraînement à la gestion des camps. Une discipline implacable, basée sur la terreur, y règne, et des châtiments cruels, pouvant aller jusqu’à la peine de mort, y sont appliqués. Extrait du règlement qu’il a rédigé : « Quiconque fait de la politique, tient des discours ou des réunions de provocation, forme des clans, se rassemble avec d’autres dans le but d’inciter à la révolte, se livre à une nauséabonde propagande d’opposition ou autre, sera pendu en vertu du droit révolutionnaire ; quiconque se sera livré à des voies de fait sur la personne d’un garde, aura refusé d’obéir ou se sera révolté sous quelque forme que ce soit, sera considéré comme mutin et fusillé sur-le-champ ou pendu. »

    Un système de travail forcé est introduit. Dans les premières années, des travaux exténuants visent à terroriser et punir les détenus ; à partir de 1938, cette main-d’œuvre est aussi utilisée pour l’agrandissement du camp. Puis, lorsque le régime recourt massivement au travail forcé des déportés dans le cadre de la « guerre totale », un vaste réseau de Kommandos (camps) extérieurs implantés près des usines y est créé, principalement pour l’armement aérien.

    Eicke invente aussi le costume rayé des prisonniers et les triangles de couleur pour indiquer leur statut : rouge pour les prisonniers politiques, vert pour les droits communs, rose pour les homosexuels, violet pour les Témoins de Jéhovah.

    Deux mois après l’arrivée d’Eicke, les meurtres commencent. Le député communiste allemand Franz Stenzer est abattu le 22 août 1933 ; le 27, un journaliste communiste est assassiné par Eicke lui-même. D’autres vont suivre.

    Eicke fait aussi de Dachau une école où il forme de nombreux commandants de camps de concentration existants ou à venir, comme Rudolf Höss, futur directeur d’Auschwitz. Le 4 juillet 1933, Himmler nomme Eicke inspecteur des camps de concentration, auxquels il va appliquer le modèle d’organisation qu’il a élaboré à Dachau, et commandant des unités SS Totenkopf (« tête de mort » en français ; elles assurent principalement la garde des camps).

    Après la Nuit de cristal, le pogrom organisé par les hitlériens dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, 11 000 juifs sont envoyés à Dachau. À partir de 1939, le camp se développe pour accueillir des milliers de déportés, représentant 38 nationalités. Entre 1933 et 1945, il a reçu plus de 200 000 détenus dans le camp central et dans les 183 Kommandos extérieurs. Au moins 28 000 prisonniers y sont morts entre juin 1940 et mai 1945, et certainement plus de 13 000 auparavant, 160 000 autres seront marqués à vie par les tortures, le travail forcé et les terribles conditions de détention.

    À Dachau, des médecins allemands effectuent des expériences sur des prisonniers. Y sont réalisés notamment des expérimentations à haute altitude avec une chambre de décompression et sur l’hypothermie pour l’armée de l’air, des procédés pour rendre l’eau de mer potable, des tests de nouveaux médicaments contre le paludisme et un anticoagulant, ainsi que, comme dans d’autres camps nazis, contre le typhus, la tuberculose, la fièvre typhoïde… Des centaines de déportés en sont morts ou ont gardé de graves séquelles de ces pratiques.

    Après l’attaque de l’URSS, en juin 1941, des prisonniers de guerre soviétiques, sélectionnés par la Gestapo parce qu’identifiés comme intellectuels, juifs ou fonctionnaires communistes, sont fusillés par les SS du camp au cours d’exécutions de masse. Plus de 4 000 sont ainsi assassinés en 1941-1942.

    La résistance s’est organisée à Dachau, d’abord autour des déportés communistes autrichiens, puis elle s’est internationalisée dans le Comité international des détenus, devenu par la suite Comité international de Dachau (CID).

    Devant l’avancée des Alliés, les SS commencent à évacuer des détenus du camp de Dachau – ils sont alors près de 68 000, sous-camps compris–, fin avril 1945. Quelque 25 000 prisonniers sont forcés de marcher en direction du Tyrol, ou sont emmenés dans des trains de marchandises. Plusieurs milliers y laissent la vie. L’arrivée à Dachau de déportés évacués d’autres camps provoque une épidémie de typhus. Le 28 avril, le dernier Kommando de travail, composé d’Allemands et d’Autrichiens dont beaucoup d’anciens des Brigades internationales, sorti du camp pour travailler, découvre les routes jonchées de cadavres des évacués, morts du typhus, d’épuisement ou abattus. Il décide de ne pas attendre l’arrivée des Américains. Otto Jendran, vétéran de la guerre d’Espagne, prend le commandement de cette troupe de résistants qui s’empare de l’hôtel de ville de Dachau. Après cinq heures d’une bataille inégale contre les SS, les insurgés tentent de s’enfuir, en vain pour la plupart.

    Le 29 avril 1945, les troupes de la 7e armée américaine entrent dans le camp de Dachau. Résistant communiste, Joseph Sanguedolce, futur maire de Saint-Étienne, est détenu dans le camp extérieur d’Allach. Il en raconte la libération : « Au matin du 29 avril, il n’y a plus de SS, les armes qui traînent sont récupérées par des détenus. Nous sommes coupés de l’extérieur (…). Les charniers grossissent. Les risques d’épidémie se précisent. Il y a moins d’une semaine de vivres (…). À l’intérieur des blocks, l’animation est grande. (Elle) cache mal l’anxiété qui nous étreint. Juste avant la tombée de la nuit, un sifflement suivi de détonations arrête nos ébats. Des obus (américains – NDLR) tombent sur des baraques dans le camp des juifs et celui des femmes. Il y a des morts et des blessés. (…) Le camp est entre nos mains, mais les Américains ne sont toujours pas là. Le Comité international a d’importantes dispositions à prendre (contre) l’épidémie de typhus. Le nombre de morts augmente considérablement. Le 30 avril au matin (…), au loin, des tanks américains passent ; bientôt, ils s’éloignent. (…) Soudain un cri : derrière les champs, surgissent des soldats (qui) avancent avec précaution. C’est une joie délirante. Des détenus pleurent, d’autres squelettes mus par on ne sait quelle force avancent et veulent voir les libérateurs. Ce sera pour beaucoup d’entre eux leur dernière satisfaction. » (1).

    Les Allemands ont fait une telle publicité sur le camp de concentration de Dachau lors de sa création qu’il est connu au-delà du Reich. En 1937, plusieurs journaux français publient des articles ou des reportages sur l’univers des camps, dont Dachau. Le magazine communiste « Regards » publie dans son édition du 7 janvier un texte du journaliste et militant antifasciste Stefan Priacel, parmi les premiers en France à dénoncer ce qui se passe à Dachau. Il base son article sur un reportage paru dans le journal nazi « Illustrierter Beobachter ». Il en traduit certains passages, à côté de photographies publiées à titre de propagande par cet hebdomadaire. « Il n’y a lieu ici de commenter ni ces photos, ni ces textes. Atrocement éloquents, ils disent ce que la plupart d’entre nous avaient hésité à écrire, par crainte d’être taxés d’exagération », souligne Stefan Priacel. Il poursuit : « Après nous avoir fait voir quelques ateliers, le “Illustrierter Beobachter” met sous les yeux de ses lecteurs des types de “sous-hommes” (Untermenschen). Trois têtes portent cette légende : “Trois représentants typiques de l’humanité inférieure au camp de concentration de Dachau. Un communiste. Un fainéant. Un criminel professionnel.”  En dépit des efforts du photographe et bien que le “communiste” porte une barbe de trois jours, le reporter n’est point parvenu à lui enlever un front large et intelligent, non plus que son regard douloureux et franc d’ouvrier allemand. » Ce n’était que le début, personne ne sait encore de quoi Dachau sera le nom.

    dachau
    New York Times - World

    Famed Antiwar Protester Was Once Cog in Russia’s Propaganda Machine

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    For 20 years, Marina Ovsyannikova worked for Russian state TV. What compelled her, shortly after Ukraine was invaded, to storm a live broadcast and tell viewers they were being lied to?

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    By Constant Méheut

    Reporting from Paris.

    Her feet stuck in muddy soil on a pitch black October night, Marina Ovsyannikova stopped in despair. For four hours, she and her 11-year-old daughter had been trudging through plowed fields leading to Russia’s border, trying to escape the country.

    With no phone signal, they had been navigating by the stars, diving to the ground when the headlights of border guards’ cars approached. They were lost.

    “It was real hell,” Ms. Ovsyannikova said, recalling how she sat down in the mud and moaned, “Take me back to Moscow. I’d rather go to jail.”

    And prison was a very real possibility for her if she did return.

    Her antiwar protest a few months earlier had rattled the Kremlin and earned headlines around the world. In March of 2022, just a few weeks after Russia’s invasion of Ukraine had begun, she stormed a live broadcast of Russia’s most-watched TV news program, holding up a sign reading: “They’re lying to you.”

    She was able to access the program’s live studio because Ms. Ovsyannikova herself had long been a cog in Russia’s propaganda machine. For two decades, she had worked as a journalist at Channel 1, a state-run television station whose flagship news program parrots the Kremlin’s views.

    “I was well aware that we were creating a parallel reality,” Ms. Ovsyannikova, 44, said of her time spent working for state media. “The war simply became a point of no return. It was no longer possible to keep quiet.”

    Immediately after her extraordinary protest, Ms. Ovsyannikova was detained, interrogated, fined and then later, after another protest, placed under house arrest.

    Convinced both that she was innocent of any crime and that she had no future in Russia, she engineered her escape: She cut off her electronic monitor, swapped cars six times on her way to the border, then went the final distance by foot, finally sneaking under a barbed-wire border fence, before ultimately making her way to France, where she now lives in exile.

    The roots of Ms. Ovsyannikova’s protest can be found in her childhood, which gave her both affection for Ukraine and firsthand experience of the horrors of war.

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    She was born in Odesa, Ukraine, to a Russian mother and a Ukrainian father who died when she was a baby. She grew up in Chechnya, where her mother, a chemical engineer, worked at an oil refinery. But she had to flee that home when Russian soldiers crushed the breakaway region in the mid-1990s, during a violent conflict that imbued her, she said, with a hatred of war.

    As refugees, Ms. Ovsyannikova and her mother relocated to the outskirts of Krasnodar, in southern Russia. After studying journalism in college and working as a regional TV anchor, Ms. Ovsyannikova joined Channel 1 in Moscow in 2002. Her job: monitoring Western broadcasts to cherry-pick news that showed the West in a bad light to air on the network’s shows.

    “In the minds of Russians, there had to be an image that all Americans were L.G.B.T. supporters who killed Black people and abused adopted children from Russia,” she writes in “Between Good and Evil,” an autobiography being released in the United States this month.

    Still, despite her insider’s knowledge of — and degree of complicity in — the network’s propaganda role, Ms. Ovsyannikova stayed at Channel 1, a choice, she said in a video posted after her protest, of which she was now “deeply ashamed.”

    To justify her decision, she said there was nowhere else for a journalist to go in a country with little to no independent press. Besides, her well-paid job allowed her to raise her two children in a gated neighborhood outside Moscow.

    When Russia invaded Ukraine last year, the state propaganda apparatus went into full swing, dismissing civilian casualties and portraying the attack as a fight against neo-Nazis.

    But on her screens, Ms. Ovsyannikova saw clips from Western media showing villages flattened by Russian strikes and streams of desperate Ukrainian refugees, reminding her of her childhood in Chechnya.

    This was the tipping point that compelled her to surrender her privileges for what she knew would be the persecuted life of a Russian protester.

    “Staying and working for a criminal regime amounted to signing a pact with the devil. Your hands would be covered with Ukrainian blood,” Ms. Ovsyannikova said.

    Alone at home on a Sunday, she drew her protest sign using her daughter’s pens. She hid it in the sleeve of her jacket as she went to work the next day.

    Sitting in the newsroom, Ms. Ovsyannikova anxiously watched for opportunities to burst past the guards blocking the entrance to the set of “Vremya,” Russia’s most-watched news show.

    “A guard was looking at her phone,” she said. “I realized that was my chance.”

    Ms. Ovsyannikova rushed to the set, unfurled her sign behind the anchor and shouted, “Stop the war!” Within six seconds, the camera cut away.

    Ms. Ovsyannikova was quickly arrested and questioned for hours. She overheard her interrogators discussing what she should be charged with, worrying that images of her protest going viral had made her case one of global interest. President Emmanuel Macron of France had already publicly expressed concern about her fate.

    Ms. Ovsyannikova, who resigned from her job, avoided criminal prosecution and was only fined 30,000 rubles, or about $400.

    The next backlash she faced came from unlikely camps: Ukrainians and her own family.

    A month after her protest, Ms. Ovsyannikova was hired by Die Welt, a German newspaper, to report on the war in Ukraine. But her past raised suspicions among Ukrainians, who questioned the authenticity of her antiwar conversion.

    There was a protest outside the newspaper’s offices in Berlin, and Ukrainian activists posted on social media that there was “no such thing as ex-propagandists.” A reporting trip to Ukraine ended in failure as she could not secure accreditation.

    “I was very naïve,” Ms. Ovsyannikova said. “I didn’t get that when Russian troops are shelling all of Ukraine, anyone with a Russian passport isn’t welcome.”

    Back home, Ms. Ovsyannikova’s mother, “zombified by Kremlin propaganda,” wanted her in prison. Her son, 18, said she had “ruined our family life.” And her ex-husband, a top manager at the state-run channel Russia Today, was seeking custody of their two children.

    Ms. Ovsyannikova returned to Moscow in July to deal with the custody case. But she couldn’t keep silent and protested again, outside the Kremlin, decrying the killing of children in Ukraine. This time, she was charged with the criminal offense of spreading false information about the country’s armed forces and placed under house arrest, awaiting a trial where she faced up to 10 years in prison.

    “They were tightening the screws,” Ms. Ovsyannikova said. “My lawyer told me to flee.”

    Her escape was coordinated by the French nongovernment organization Reporters Without Borders, with the assistance of a local network that helps dissidents leave the country. She fled with her daughter, Arisha, on a Friday night, when Russian security services are known to ease up.

    Ms. Ovsyannikova got rid of her electronic tag with wire cutters and traveled within Russia for about two days, changing cars and guides in remote villages.

    The last part of the journey was supposed to be a half-mile night walk to the border. But it took them hours to spot the flashlight of their next contact and reach safety.

    “There were very stressful moments,” said Christophe Deloire, the head of Reporters Without Borders. He declined to reveal details of the operation, including where they crossed the border, for security reasons.

    But he added that, in an era of information warfare, “weakening a propaganda system from within, including through defections, is useful.”

    Ms. Ovsyannikova spent her first few months in France incognito, using a false identity for dentist visits and changing homes several times. She said she feared for her life, given Russia’s habit of poisoning opponents.

    To dispel the fear, she has resorted to humor. “The Kremlin doesn’t have enough polonium for everyone,” she said.

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    Mobilisation lycéenne. « Cette jeunesse est le plus beau cadeau que ce pays peut faire à l’avenir »

    Entretien

    Depuis le 31 janvier, les lycéens se mobilisent dans le cadre des journées de manifestation contre la réforme des retraites. Mais depuis le 49.3, leur engagement exprime leur colère devant une démocratie bafouée. Entretien avec Dominique, parent d’élève au Lycée Racine à Paris. Son fils a été en garde à vue le 7 février dernier, arrêté lors d’un blocus de son lycée.

    Marie-José Sirach

    Au lycée Racine, les premiers blocus, dès le 30 janvier, ont été marqués par une présence des forces de l’ordre qui n’ont pas hésité à utiliser la force contre les lycéens. Le 7 février, un certain nombre d’entre-eux ont été embarqués devant le lycée et placés en garde à vue. Puis les gardes à vue se sont multipliées. A Paris, au lycée  Racine, Colbert...  

    Comment expliquez-vous une attitude aussi répressive des forces de l’ordre à l’égard des lycéens, dès les premiers blocus le 31 janvier?

    Le principe a été de bloquer immédiatement et le plus efficacement possible les expressions publiques de contestation : sans faire dans la dentelle alors qu’il s’agissait, qu’il s’agit toujours de mineurs qui commencent juste leur vie de citoyenne et de citoyen, donc pas très informés de ce qu’ils ont le droit de faire ou pas.

    Au lycée Racine, comment réagissent les parents, les enseignants ?

    Tout le monde est main dans la main pour dénoncer le déluge de gaz lacrymogènes, de coups, d’étranglements, mais surtout scandalisés par les interpellations abusives.

    De mémoire de parents de lycéens, des gardes à vue pour des blocus de lycées avec 3 poubelles, cela ne s’est jamais vu. Ensuite, tout le monde joue sa partition : un proviseur sous l’oeil du Rectorat ne réagit pas de la même manière qu’une maman de lycéenne de 14 ans qui passe la nuit au poste sans diner.

    Le Collectif anti-repression Lycéennes et Lycéens Paris Ile-de-France a publié une tribune-pétition à l’adresse des ministres de l’Intérieur et de l’Education pour dénoncer les violences policières.  Quel est le rôle de ce collectif ?

    Nous nous sommes spontanément formés à partir du 7 février en réunissant nos forces de parents, d’enseignants et d’assistants d’éducation répartis sur plusieurs lycées dans la capitale.

    Nous faisons de l’accompagnement de parents bouleversés par l’incarcération provisoire de leurs enfants  sans avoir droit de les voir, de rentrer même dans le commissariat. Il n’est pas rare que des larmes surviennent quand le gamin retrouve enfin la liberté.

    Nous appelons à des rassemblements devant les commissariats dans lesquels les enfants sont parfois menottés au banc, mélangés avec des interpellés majeurs, fouillés au corps (jusque la main dans le slip pour les garçons).

    On a reproché aux lycéens de manifester pour un sujet - les retraites - qui ne devrait pas les intéresser. Tout comme on les moque sur l’usage du blocus et l’utilisation des poubelles. Qu’en pensez-vous ?

    Les poubelles sont un cadeau du bon dieu de l’émancipation citoyenne – s’il existe ! Elles permettent de rendre tangible un engagement de jeunesse enthousiaste et empathique, souvent très physique, et en même temps, comme elles sont sur roulettes et en plastique, elles ne provoquent aucun dégât.

    Ce sont des blocus symboliques qui barrent le chemin de quelques voitures qui souvent, très souvent, klaxonnent en solidarité. Autour d’eux s’organisent des prises de paroles, des échanges entre enseignants, parents, élèves. Ce sont des cours d’instruction civique à l’air libre. Les diaboliser ou les ridiculiser n’a pas de sens.

    Depuis le 49.3, le mouvement de blocus s’étend à d’autres lycées parisiens mais aussi partout en France, ainsi que dans les universités. Il s’exprime dans les manifestations nocturnes dans les rues de Paris. Comment analysez-vous cette mobilisation inédite, sous cette forme du moins ? 

    Nous sommes face à une jeunesse qui n’ a peur de rien justement parce que c’est la jeunesse ! C’est une génération qui est très à l’aise avec la subversion et la carnavalisation des styles et des représentations. Ils ne sont pas doloristes.

    Leurs slogans ont beaucoup d’humour. Ils ont soif d’agir et de se réunir après 3 années de Covid. Enfin les réseaux sociaux et leur génie d’association et de mise en relation débouchent sur des actions collectives concrètes : quelle joie pour eux ! De plus, ils ont le tempérament épique. Ils sont heureux de se battre seulement en marchant, en chantant et abandonnant la place lorsqu’ils n’arrivent plus à respirer... en raison des gaz lacrymogènes.

    Cette jeunesse est le plus beau cadeau que ce pays peut faire à l’avenir, c’est grâce à elle que nous ne finirons pas momifiés dans un monde sans eau, sans joie, aux bottes de l’élite capitaliste. Comme le dit un de leurs slogan : « Souvent en garde à vue mais jamais au garde à vous ! » À nous, adultes, de nous inspirer de leur exemple.

    garde à vueJusticemanifestation lycéensMobilisations retraites
    New York Times - World

    See One Historic Turkish Street Before and After the Earthquakes

    By Anjali SinghviBedel SagetK.K. Rebecca LaiYuliya Parshina-Kottas, Sergey Ponomarev and Jeremy WhiteMarch 22, 2023

    A barbershop that doubled as a ‘therapy room.’ A 150-year-old church. Doner kebab shops. The Times flew a drone over a street in Antakya’s Old City to show what has been lost.

    Drone path along

    Saray Street

    Asi River

    Old City

    Officials said shortly after the earthquakes that at least 80 percent of all buildings in Antakya would need to be demolished. Across Turkey, more than 50,000 people have died and more than 1.5 million people have been displaced.

    The destruction on Saray Street is a fraction of all that was lost in Old City. It was Antakya’s anchor — bringing residents together for dining, shopping, gathering and praying.

    Narrow streets like Saray had cul-de-sacs with some of the area’s finest restaurants serving local cuisines and desserts, like knafeh, a sweet cheese pastry. It was “the gastronomy market of Antakya,” said Ms. Yuksel, who co-owned Barudi Cafe.

    Not far from Saray, Kurtulus Street is another commercial hub that was destroyed by the earthquakes. Stretching a mile, it had several shops, restaurants and hotels.

    Beyond its shops and restaurants, Old City had some of the most important and oldest religious and cultural institutions. Among the places that are now gone and may never be restored are: the Antakya Protestant Church; the Greek Orthodox Church of Antioch; Antakya Synagogue; and Habibi Neccar Mosque, which is one of the first mosques in the Anatolia region, an area that spans most of Turkey.

    Damaged or destroyed historic or cultural landmark

    ANTAKYA

    Ihsaniye

    Mosque

    Antakya

    Post Office

    Adali

    Mansion

    Mahremiye

    Mosque

    New

    Mosque

    Former

    Town

    Hall

    Former

    Parliament

    of Hatay

    New

    Public

    Bath

    Habibi Neccar

    Mosque

    Kemal Pasa St.

    Bank of

    Ziraat

    Sheik Ali

    Mosque

    Grand (Ulu)

    Mosque

    Kurtulus St.

    ASI RIVER

    Old City

    Greek Orthodox

    Church of Antioch

    Antakya

    Ata College

    Saray St.

    Sarimiye Mosque

    Antakya Synagogue

    The Liwan

    Hotel

    Affan Coffeehouse

    Antakya

    Protestant

    Church

    Government

    Building

    Turkey

    Antakya

    500 ft.

    ANTAKYA

    Ihsaniye

    Mosque

    Antakya

    Post Office

    Adali

    Mansion

    Mahremiye

    Mosque

    New

    Mosque

    Former

    Parliament

    of Hatay

    Former

    Town

    Hall

    New

    Public

    Bath

    Kemal Pasa St.

    Bank of

    Ziraat

    Sheik Ali

    Mosque

    Grand (Ulu)

    Mosque

    ASI RIVER

    Habibi Neccar

    Mosque

    Greek Orthodox

    Church of Antioch

    Old City

    Sarimiye Mosque

    Antakya

    Ata College

    Kurtulus St.

    Saray St.

    The Liwan Hotel

    Antakya Synagogue

    Affan Coffeehouse

    Antakya

    Protestant

    Church

    Feb. 6

    earthquakes

    Government

    Building

    Turkey

    Antakya

    500 ft.

    ANTAKYA

    Ihsaniye

    Mosque

    Antakya

    Post Office

    Adali

    Mansion

    Mahremiye

    Mosque

    New

    Mosque

    Former

    Town

    Hall

    Former

    Parliament

    of Hatay

    New

    Public

    Bath

    Habibi Neccar

    Mosque

    Kemal Pasa St.

    Bank of

    Ziraat

    Sheik Ali

    Mosque

    Grand (Ulu)

    Mosque

    Kurtulus St.

    ASI RIVER

    Old City

    Greek Orthodox

    Church of Antioch

    Antakya

    Ata College

    Saray St.

    Sarimiye Mosque

    Antakya Synagogue

    The Liwan

    Hotel

    Affan Coffeehouse

    Antakya

    Protestant

    Church

    Government

    Building

    Turkey

    Antakya

    500 ft.

    Adali

    Mansion

    Antakya

    Post Office

    Mahremiye

    Mosque

    Ihsaniye

    Mosque

    New

    Mosque

    Former

    Town Hall

    Former

    Parliament

    of Hatay

    Kemal Pasa St.

    Grand (Ulu)

    Mosque

    Bank of

    Ziraat

    New Public

    Bath

    Sheik Ali

    Mosque

    ANTAKYA

    Habibi Neccar

    Mosque

    ASI RIVER

    Kurtulus St.

    Old City

    Greek Orthodox

    Church of Antioch

    Sarimiye

    Mosque

    Antakya

    Synagogue

    Antakya

    Ata College

    Saray St.

    The Liwan

    Hotel

    Government

    Building

    Turkey

    Affan Coffeehouse

    Feb. 6

    earthquakes

    Antakya

    Protestant

    Church

    Antakya

    500 ft.

    Many residents and business owners had taken great pride in Old City’s multicultural alliances and embrace of various cultures.

    “Here, there’s a church, there’s a mosque, and there’s a synagogue,” said Ozgur Akseven, 34, who owned Eva Lounge Cafe, a restaurant with live music near Saray Street. “In the community, we are Armenian, we are Christian, we are Muslim, we are Jewish. We are human all together.”

    When the church bell rang, Mr. Akseven said, his lounge would stop the music, and everyone would stop drinking for about 45 minutes to show respect.

    Mr. Akseven, who had returned to retrieve his scooter from the rubble in late February, spoke of his family’s connection to the neighborhood. “Even my father’s father has some memories in here. This is real history,” he said, adding that “the identity of Antakya was erased” with the earthquakes.

    For Dr. Eraslan, Old City was an important place she visited often with her family. “It was good before,” she said, “but we didn’t understand before we lost our city, how important it was to us.”

    But Antakya, formerly called Antioch, is no stranger to disaster. Since its birth, it has rebuilt itself over and over, emerging resilient every time.

    “The community always came back stronger from each disaster,” said Andrea U. De Giorgi, an author of “Antioch: A History,” and a professor of classical studies at Florida State University.

    Rebuilding and restoring all that was lost in Old City may take many years.

    “We have a long road ahead of us,” said Deniz Ozturk, a restoration expert and volunteer working on the ground in Antakya.

    For now, what was once a vibrant part of the Old City remains desolate, and sits eerily empty.

    Notes: Building facades overlaid on the drone footage are from Google Maps’ Street View. Images from 2015 were used when recent imagery was unavailable. A section of the main street shown in the drone videos is officially called Hurriyet Street, but locals refer to it as Saray Street. Some of the business names were verified using Google Maps’ Street View and videos of the street taken by residents a few months before the earthquakes.

    Sources: Emir Cekmecelioglu, architect; Andrea U. De Giorgi, Florida State University; Tugce Tezer, Mimar Sinan Fine Arts University, Department of Urban and Regional Planning; Zeynep Ahunbay, Istanbul Technical University; Alper Sener, videographer; Turkish Ministry of National Defense; Cultural Inventory Map (damaged historic buildings); Hatay Culture Inventory, Vol. 1, Antakya

    Bedel Saget and Anjali Singhvi reported from Antakya, Turkey. Drone footage by Sergey Ponomarev. Maps by Scott Reinhard. Additional reporting and translation by Beril Eski, Aladdin Cogal and Gulsin Harman.

    New York Times - World

    Jailed in Egypt at 17, He Wrote to Survive and to Share His Long Ordeal

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    The Saturday Profile

    Sentenced as a teenager to 15 years for “unlawful assembly,” Abdelrahman ElGendy started recording the abuses of prison life. The idea of someday publishing his memoir gave him a reason to live.

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    By Aida Alami

    Abdelrahman ElGendy envisioned the ending of his book would be inspiring, despite all the horrors he would have to recount.

    Starting at age 17, Mr. ElGendy spent six years and three months in squalid prisons in Egypt, and one way he survived, he said, was to imagine the memoir he would publish if he were ever freed.

    He knew the harrowing abuses he witnessed and endured during his detention — including guards whipping prisoners and beating them with batons and wooden chair legs — would make for a powerful story, if hard to read and even harder to share. But the thought of the book also gave him an existential purpose at a time when his life was little more than suffering.

    He knew he didn’t want his memoir to be about only pain and degradation. The idea that, somehow, it could also be about hope helped ease his despair, letting him dream that all he was going through could have a positive meaning in the end.

    “This is how I want readers to receive my work one day: What you’re holding between your hands, this is it. This is how I survived,” said Mr. ElGendy, now 27 and studying for a Master of Fine Arts degree at the University of Pittsburgh. His autobiography is his thesis project.

    Mr. ElGendy was arrested at 17 in Cairo in October 2013 as he sat in a car with his father while taking pictures and filming a protest.

    His prior activism had been short-lived: He had attended only a few protests, starting after his friend’s father was one of hundreds of people killed by Egyptian security forces in August of that year amid a brutal crackdown on the supporters of the recently ousted president, Mohamed Morsi.

    Earlier on the day of his arrest, he had fought with his parents, who were not politically active and didn’t want him to take any more risks. But a teacher he loved had recently been arrested, and he wanted to do something about it.

    They made a compromise: His father would take him to the protest and they would not leave the car.

    But plainclothes officers were standing nearby. They pulled the teenager out of the car, snatched his phone and beat him, he said. His father, pleading that they let his son go, was arrested, too.

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    Father and son spent days awaiting interrogation, crammed in a small cell with dozens of other people sleeping on top of each other. The teenager stood in a corner, fanning his frail father with a piece of cardboard.

    They were eventually tried as a group of 68, all in the same cage in a courtroom, and sentenced to 15 years in a maximum-security prison for the crime of “unlawful assembly.”

    After his conviction, the teenager was transferred to prison, where he was stripped naked and groped, he said, and had his head shaved. He said prisoners referred to the ritual as a “welcome party” and that it was designed to “tame and break” prisoners.

    His fear at suddenly being a teenage inmate in a country with a notoriously brutal penal system was compounded by guilt that his father, who owned a marketing research firm, was with him behind bars.

    The first time he wrote while in custody was after a court hearing in May 2014.

    While standing inside a police transport vehicle, he saw his reflection in the metal, which fed an urge to put down in words the cruelty and absurdity of the events that had led him there. He went back to his cell and scribbled his first essay, in Arabic.

    “Remnants of a lost dream and withering hope: I see them peeking from my reflection on the handcuff crushing my wrist,” he wrote.

    His cellmates cried when he read it to them, so he decided to smuggle the paper to his sister, who published it on Facebook. On her next visit, she shared readers’ reactions: shock, sadness and compassion. That encouraged him to continue, and writing became the way he would fill much of his time as he sat in his cell.

    Mr. ElGendy’s case wasn’t publicized like that of some high-profile prisoners. Protesters around the world did not chant his name, columns in international papers were not written asking for his release and editorial boards were not aware of his plight.

    His situation, after all, was not extraordinary; in fact, it was common in Egypt. He was just one of more than 60,000 political prisoners in Egyptian jails, including pretrial detainees, according to estimates by human rights groups last year. A New York Times investigation revealed the extent of the abuses suffered by the prisoners, including many who were accused only of having noncompliant political views.

    While in prison, Mr. ElGendy enrolled at Ain Shams University and eventually graduated with a degree in mechanical engineering. Egyptian law permits prisoners to sit for university exams.

    As a student, he was allowed to have books in English that his jailers thought were for class. He said he read over 300 books, studying and writing mostly at night beside the cells’ bathroom, where a dim light shone and when the prison was quieter.

    His determination to finish his degree, he said, was driven in part by the role he imagined his graduation would play in his memoir.

    “I’d be in the middle of a mental breakdown studying to finish my degree, and what keeps me going is thinking how anticlimactic it would be in the book when the protagonist doesn’t graduate after all this buildup,” he explained. Pushing him on, he added, was “this notion that whatever I experienced was not in absolute vain.”

    Mr. ElGendy hid his writing in the dirty laundry he gave his family during their monthly visits. His father was pardoned after three years in jail.

    His writing started receiving attention, and in 2018, the Egyptian publication Mada Masr, one of the only remaining independent voices in Egypt, ran his essays as a multipart series, “Anatomy of an Incarceration.”

    In one piece, he wrote about the anticipation of a family visit and the careful choreography required to leave his cell, where each inmate was given a bare 12 inches of space:

    “We tiptoed and hopped across the cell, not wanting to step on anyone’s head or stomach by mistake — those two hurt the most. We aimed for hands and feet only. I yelled that we were ready as we approached the cell door, and it opened with a bang to let us out for the first time in a week — an entire week spent rotting with 64 other prisoners in a tiny 4-by-5-meter cell.”

    With his sentencing upheld after an appeal, his only hope for early release was a presidential pardon. But he never received one. He was moved between seven jails in his six-plus years.

    Finally, it was determined that a clerical error had led to his being improperly tried as an adult.

    He was retried as a minor and released in January 2020. A prison guard woke him up to tell him the news. He left the prison as suddenly as he had entered it.

    Mr. ElGendy now lives in Pittsburgh, drawn by a strong creative nonfiction program. He spends his days writing his master’s thesis, working to release other prisoners and giving talks about human rights.

    In prison, he said, reading works of resistance by contemporary Egyptian authors — like the poetry of Mostafa Ibrahim and Tamim Al-Barghouthi and the novels of Ahdaf Soueif — shook and inspired him. “I’ve absorbed this idea of resistance through storytelling,” he said.

    “I dream that my book plays the same role for generations to come,” he added. “The stories exist, because I told them. I was there, this is what happened and you cannot rob me of my words.”

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    L'Humanité

    Une jeunesse en garde à vue ou au garde-à-vous ?

    Reportage

    Au moins 457 interpellations ont été réalisées en France à l’issue de la manifestation de jeudi 23 mars, dont plus d’une centaine à Paris. Des profils différents, tous très jeunes, embarqués en garde à vue de manière arbitraire et sans motif réel.

    Marie-José Sirach

    Vendredi 24 mars, commissariat du 17e arrondissement de Paris. 17 heures. À l’intérieur, une dizaine de gardés à vue, arrêtés lors de la manifestation de la veille. À l’extérieur, une vingtaine de personnes venues réclamer leur libération, dont des parents d’élèves mobilisés via le Collectif anti-répression lycées Paris IDF (1).

    Assis sur un plot, les traits tirés, Bastien, 21 ans, cuisinier, et Théo, 23 ans, vendeur-primeur. Ils ont dormi toute la nuit sur un bout de carton à même le trottoir face au commissariat, au milieu des poubelles qui jonchent la rue Truffaut, pour attendre deux de leurs amis en garde à vue. Originaires du Loir-et-Cher, ils bossent tous depuis l’âge de 16 ans et avaient décidé de participer à la manifestation parisienne. « On est partis en voiture. On s’est garés loin pour rejoindre à pied la manifestation. On a remonté le boulevard Haussmann, raconte Bastien. On s’est fait contrôler à quelques centaines de mètres de la manif qui n’était toujours pas visible. » Deux sont embarqués, Léna, 20 ans, serveuse, et Robin, 22 ans, car ils avaient dans leur sac à dos des gants de moto coqués. Ils sont motards. « La réforme, OK, elle est injuste, dit Bastien. Surtout pour les métiers les plus pénibles. Je ne me vois pas bosser en cuisine jusqu’à 64 ans. Mais le 49.3, c’est une question de démocratie. » Théo, dont c’est la première participation à une manifestation, ne regrette pas d’être venu, « c’est important de défendre nos droits ». Léna, crinière en bataille, sort du commissariat sous les bravos. Puis c’est au tour de Robin. Embrassades avant de repartir dans leur village. Léna se retourne une dernière fois, affiche un large sourire, lève le poing et lance un grand merci à la cantonade. Aucune charge n’est retenue contre eux.

    Un petit groupe d’étudiants est là pour Marie. Une amie tient dans ses bras un immense ours en peluche recouvert de cœurs. Marie sort, étonnée du monde, elle sourit : « J’ai été arrêtée place de l’Opéra. À 17 h 45. Pour “visage masqué, participation à un rassemblement en vue de troubles à l’ordre public, etc., etc.”, je ne sais plus », dit-elle. Marie a été traînée place de l’Opéra avant d’être jetée dans un car de police. « J’ai attendu près de deux heures dans un camion avant d’être fouillée et palpée par une femme. D’ailleurs, je n’ai plus de soutien-gorge et j’ai oublié de demander un kit d’hygiène ! » Marie a eu le réflexe de se débarrasser de son smartphone lors de son arrestation. Une fois dans le camion, une femme, qui a assisté à la scène, s’approche pour lui parler. Cette femme, c’est Coralie, « gilet jaune depuis 2018 », dit-elle fièrement. Marie lui donne le numéro d’une amie à prévenir et lui explique qu’elle a jeté son téléphone. Coralie prévient l’amie et lance sur les réseaux des gilets jaunes un appel à récupérer le fameux téléphone. Magie des réseaux, le téléphone est retrouvé. À sa sortie de garde à vue, la jeune étudiante retrouve Coralie qui est là. Et son smartphone. Aucune charge n’a été retenue contre Marie.

    Il est 18 h 30. Tout le monde est sorti. Pas Lucas, 18 ans tout juste, lycéen à Colbert, dans le 10e. On comprend qu’il va être déféré au tribunal d’instance. Coup dur pour la famille et les autres parents présents. Rendez-vous est pris pour le lendemain, au TGI.

    des parents devant le tribunal

    Samedi, 10 heures, parvis du tribunal. Le Collectif anti-répression a activé ses réseaux. Des parents des lycées Colbert, Racine, Balzac ou Jean-Jaurès (Montreuil) sont là. Lucas est à l’intérieur, sa mère n’a toujours pas pu le voir ni lui parler. Dans la rue perpendiculaire au bâtiment, une petite porte grillagée, d’où sortent au compte-gouttes tous ceux qui ont été déférés la veille. Une personne de la Legal Team (2) fait le lien avec les avocats à l’intérieur du palais et informe sur ceux qui vont sortir. Ou pas. Lucas doit sortir. Soulagement. Avant lui, vont être relâchés : Nelson, 20 ans, serveur dans un restaurant semi-gastronomique, après « vingt-sept heures de garde à vue ». Il laisse éclater sa colère : « Je ne suis même pas rentré dans la manif. Les flics ont reçu des ordres de serrer. Ils m’ont posé des questions déplacées, sur mon salaire, mon loyer. Ils te laissent entendre que tu vas sortir pour te dire le contraire une heure après. Je n’aurais pas tenu deux heures de plus. » Mattis, la vingtaine, cheveux multicolores, franchit la grille, épuisé : « Les flics ont prononcé à mon égard des insultes homophobes. » On lui a confisqué son téléphone. Antoine, 26 ans, a l’arcade sourcilière éclatée. Il tremble de froid, remet ses lacets, tient un sac en plastique où sont ses maigres affaires. Il est désorienté. « Ils me collent 600 euros d’amende. Où je les trouve ? J’ai plus de boulot depuis des mois, je bascule au RSA en avril. »

    la Legal Team sur le front

    Tous écopent d’amendes aux montants aléatoires, comme à la tête du client, qui relèvent de l’APP, avertissement pénal probatoire, assortie d’une « contribution citoyenne », obligation d’effectuer « un stage de citoyenneté » à ses frais dans une association, ou d’interdiction de circuler dans tel ou tel arrondissement parisien. La Legal Team leur indique à tous de ne pas payer ce qu’elle considère comme « un chantage ». Une jeune fille sort, en boitant. Choquée, elle n’arrive pas à parler. Sa mère, livide, est là, qui lui serre fort la main. Deux autres étudiants, 20 ans, sortent et tombent dans les bras de leur mère. Aurel a 19 ans. Il effectue son service civique dans un cirque parisien aux abords du périphérique. Il a été arrêté pour rien. Ses copains skateurs sont là. Le jeune Marcel, 11 ans, aussi : « Aurel me donne des cours. C’est le garçon le plus gentil que je connaisse. » La maman de Marcel ajoute : « Aurel, c’est un ange. Son arrestation, ça nous blesse et nous choque profondément. » Aurel s’est fait arrêter alors qu’il voulait quitter la place de l’Opéra, « il s’est fait plaquer contre un mur puis balancer au sol », témoignent ses amis. Les forces de l’ordre l’ont embarqué, au hasard. Tout comme Éléonore, 19 ans, élève infirmière, arrêtée dans les mêmes conditions qu’Aurel. Son père, sa petite sœur et un ami de la famille sont là.

    Lucas est enfin sorti. Sous les hourras de ses copains du lycée Colbert arrivés en renfort (et en retard !) et des parents. Il écope d’une de ces fameuses amendes et d’une interdiction d’aller dans le 12e arrondissement pendant un mois. Pourquoi le 12e ? Tout le monde renonce à comprendre.

    Justicegarde à vue
    Известия (RUS)

    Украина потребовала созвать СБ ООН из-за российского ядерного оружия в Белоруссии

    Украина потребовала созвать внеочередное заседание Совета Безопасности ООН после решения России разместить тактическое ядерное оружие (ТЯО) в Белоруссии. Об этом сообщила пресс-служба украинского МИДа в воскресенье, 26 марта.

    Президент России Владимир Путин 25 марта сообщил, что Москва и Минск договорились разместить ТЯО в Белоруссии, не нарушая режима нераспространения. Он подчеркнул, что Россия не передает Белоруссии своего ядерного оружия, а делает то, что делали США десятилетие.

    Данное решение Москвы киевский режим считает провокационным шагом и обратился к G7 и Евросоюзу c просьбой предупредить Минск о последствиях.

    Соседский союз: Москва и Минск одинаково смотрят на СВО При этом Лукашенко не видит провокаций в отношении своей республики со стороны Киева

    Ранее, 16 февраля, президент Белоруссии Александр Лукашенко заявлял, что республика не нуждается в стратегическом ядерном оружии. Однако у нее есть интерес к тактическому оружию. По словам Лукашенко, Минск не намерен наносить удары «даже по европейским странам», но планирует подготовить самолеты, которые смогут нести тактическое ядерное оружие.

    До этого, в августе, Лукашенко рассказал о том, что самолеты в стране были переоборудованы под возможность нести ядерное оружие. По его словам, страна готова адекватно ответить на угрозы со стороны Запада.

    26 марта политолог Дмитрий Солонников высказал мнение, что западные страны в настоящее время практически любое действие России воспринимают как попытку агрессии, хотя Москва просто отвечает на недружественные шаги. Политолог также считает, что США будут продолжать наращивать вооружение в Европе.

    Известия (RUS)

    Конгрессвумен США назвала предложение о расчете юанями крахом доллара

    Если Россия начнет использовать китайские юани в расчетах с другими странами, это приведет к краху доллара и экономическому кризису в США. Об этом в воскресенье, 26 марта, заявила член палаты представителей от Республиканской партии Марджори Тейлор Грин.

    «Если доллар упадет, это ввергнет американцев в экономические проблемы, невиданные ранее за всю нашу историю. Они (разжигатели конфликта на Украине. — Ред.) будут виноваты, и Америка никогда не оправится», — написала политик в своем Twitter-аккаунте.

    Испытание на срочность: рубль снова укрепился по отношению к доллару Динамика связана со впечатляющим ростом американской валюты

    Так конгрессвумен прокомментировала заявление президента РФ Владимира Путина, который предложил использовать юани при продаже энергоресурсов третьим странам. Оно было озвучено в рамках переговоров с председателем КНР Си Цзиньпином. По словам российского лидера, расчеты в китайской национальной валюте станут серьезным шагом.

    Согласно исследованию «Финама», с которым ознакомились «Известия» в середине марта, юань вытеснил евро из тройки лидеров валют для сбережений. Вместе с тем 25 января сообщалось, что в прошлом году ускорилось снижение значимости доллара в международных расчетах. Юань стал четвертой по популярности валютой в расчетах между странами.

    L'Humanité

    Foyer incendié : les Parisiens récoltent 35 000 euros

    Aurélien Soucheyre

    C’est une histoire de solidarité collective et immédiate. Le 17 mars, un incendie s’est déclaré au foyer Clair Logis, qui accueille une soixantaine d’enfants à Paris, dans le 18e arrondissement. Aucun blessé n’est à déplorer. Mais l’établissement est lourdement sinistré. « Nous avons très vite récolté plus de 35 000 euros grâce à 500 donateurs. Ce foyer accueille des fratries dont les enfants sont insérés dans la vie du quartier », apprécie Denis Chauvet, directeur de l’école des Cloys, à l’initiative d’une cagnotte en ligne dont les Parisiens se sont emparés. Placés en urgence, parfois loin, dans d’autres régions, les enfants retrouveront dès cette semaine leur classe, ainsi qu’un hébergement dans le 20e arrondissement, grâce à la Ville de Paris. « Une navette va être mise en place pour que les enfants puissent aller de leur nouveau foyer à leur établissement scolaire dans le 18e. C’était très important pour nous », note Denis Chauvet. La cagnotte est ouverte jusqu’au 8 avril : leetchi.com/c/foyer-enfants-clairlogis-paris-18. A. S.

    foyerssolidaritéParisenfance
    Известия (RUS)

    Сержант Коротких разгромил три танка противника и сорвал атаку националистов

    Командир отделения батареи противотанковых управляемых ракет сержант Евгений Коротких прикрывал танкоопасное направление в районе одного из населенных пунктов, освобожденного от националистов. Ночью он заметил, как противник намеревается атаковать позиции российских военных силами до танкового взвода. О новых подвигах российских военнослужащих в ходе спецоперации по защите Донбасса Минобороны РФ рассказало в понедельник, 27 марта.

    Сержант Коротких первым заметил колонну бронетехники, доложил командованию и получил приказ дать бой врагу. В составе своего подразделения сержант уничтожил прицельными пусками противотанковых управляемых ракет три танка. Впоследствии это позволило сорвать наступление противника и отбросить его силы на исходные позиции.

    Мотострелковая рота под командованием лейтенанта Дмитрия Курского охраняла линию обороны на одном из тактических направлений, когда группа националистов попыталась прорвать оборону и вернуть контроль над утраченными территориями. В условиях боя мотострелки под командованием лейтенанта Курского заняли стратегически выгодную позицию и отразили атаку значительно превосходящего числом противника.

    Небесные точки: украинские дроны пытались атаковать аэродром в Саках В Крым прорывались коммерческие модели БПЛА, оснащенные самодельными боевыми частями

    Курский вместе с подчиненными отражал атаку врага. Благодаря его поддержке прицельным огнем были уничтожены БМП, танк противника, а также до 25 националистов. Это лишило их возможности продолжать наступление.

    Днем ранее, 26 марта, Минобороны рассказывало о том, как младший сержант Евгений Левчук в составе гаубичного самоходно-артиллерийского дивизиона вместе с расчетом САУ «Мста-С» обнаружил украинских националистов, которые пытались развить наступление на участке обороны.

    Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

    L'Humanité

    Une enquête ouverte à Nantes pour agressions sexuelles policières

    Actu

    L’IGPN enquête sur des attouchements commis et des propos humiliants assénés lors des manifestations contre la réforme des retraites, le 14 mars. Vendredi, reçus à la préfecture, trois élus Nupes de Loire-Atlantique demandaient la suspension de la fonctionnaire incriminée.

    Kareen Janselme

    Les quatre étudiantes étaient militantes, féministes, plutôt aguerries… « Mais avoir une main gantée dans la culotte, elles ne s’y attendaient pas, ironise tristement l’avocate de l’une d’elles, Me Anne Bouillon. Peut-être que maintenant il va falloir s’y attendre ? Peut-être va-t-il falloir se préparer à subir de tels attouchements quand on part manifester de manière démocratique et pacifique dans notre beau pays ? »

    Le 14 mars, à la suite d’un mouvement de barrage du périphérique de Nantes (Loire-Atlantique), les militants s’apprêtent à rejoindre le centre-ville pour manifester contre la réforme des retraites. Nassés par les CRS, les manifestants essaient de former une chaîne humaine.

    Une fonctionnaire de police a introduit sa main gantée à plusieurs reprises dans leur culotte, en contact direct avec les parties génitales, indiquant qu’elle était obligée de leur “fouiller la chatte” car il ne fallait pas qu’elles y aient caché leur carte d’identité ». Me Anne Bouillon, l'Avocate des quatre jeunes étudiantes

    Mais plusieurs jeunes femmes sont exfiltrées par les CRS et emmenées derrière une barrière de véhicules pour y subir des contrôles d’identité. « Quatre, et sans doute cinq jeunes filles, décrivent qu’elles ont subi au cours de cette palpation de sécurité des ­attouchements de nature sexuelle et des propos humiliants, atteste Me Bouillon. Elles ­décrivent toutes à peu près la même chose : une fonctionnaire de police a introduit sa main gantée à plusieurs reprises dans leur culotte, en contact direct avec les parties génitales, indiquant qu’elle était obligée de leur “fouiller la chatte” car il ne fallait pas qu’elles y aient caché leur carte d’identité. La fonctionnaire de police disait que ça la dégoûtait, que ça sentait mauvais mais qu’elle était obligée. Chez ma cliente, cela a entraîné une dissociation : elle a disjoncté, a été incapable d’opposer la moindre ­résistance, de dire quoi que ce soit, avec l’impérieuse nécessité que ce moment s’arrête le plus vite possible. »

    Les jeunes femmes en pleurs rejoignent les manifestants

    Présente lors de la nasse, une attachée parlementaire se souvient très bien avoir vu les jeunes femmes en pleurs rejoindre les manifestants. Quelques heures plus tard, lors d’une assemblée générale, elle entend le témoignage de l’une d’elles et comprend qu’elle a assisté à quelque chose de grave.

    Après leur avoir expliqué leurs droits, elle les accompagne au commissariat pour porter plainte. Mais à l’entrée, des agents questionnent publiquement les jeunes filles sur leur présence au rond-point de blocage, sur les motifs de leur venue. À aucun moment elles ne sont accueillies à part, avec discrétion.

    Pourtant, ce commissariat bénéficie d’une cellule spécialisée contre les violences sexuelles. Finalement, un officier de police judiciaire, habilité à prendre ces plaintes, relève les identités et les téléphones pour les convoquer plus tard.

    Ce sera en fait l’Inspection générale de la police nationale (IGPN ) qui les auditionnera, dans des bureaux séparés, plusieurs heures durant : l’affaire commence à faire du bruit. Un communiqué intersyndical dénonce « une nasse inexplicable » et des « violences à caractère sexuel ».

    « Rendez-vous hommage à ces agents ou sanctionnez-vous ces pratiques ? »

    Le lendemain, lors des questions au gouvernement, le député FI de Loire-Atlantique Andy Kerbrat interpelle le ministre de l’Intérieur : « Rendez-vous hommage à ces agents ou sanctionnez-vous ces pratiques ? » Gérald Darmanin ignore la question.

    Reçu vendredi 24 mars à sa demande, avec deux autres députés Nupes, par le préfet de Loire-Atlantique, le député raconte : « Ça ne s’est pas bien passé. Le préfet a soutenu mordicus ses agents. Il a reconnu qu’il y avait une enquête de l’IGPN. Nous lui avons demandé s’il avait été saisi par le procureur de la République concernant la suspension de l’agente, en vertu de l’article 11 du Code de procédure pénale. C’est non. Elle et les autres, qui auraient tenu des propos humiliants, sont toujours en activité et participent au maintien de l’ordre. »

    Pour le sociologue Sebastian Roché, « les effets de la mauvaise police sont très corrosifs pour la démocratie »

    Dans un communiqué, la préfecture estime n’avoir « aucun commentaire à faire », mais continue d’apporter son soutien « aux forces de l’ordre, pour leur engagement, leur professionnalisme et leur sang-froid ».

    Ni Gérald Darmanin ni le préfet n’ont eu de mots pour les victimes. « Ce qui m’interroge, conclut Me Bouillon, c’est comment on peut en être rendu à un tel climat de désinhibition, que des fonctionnaires de police pensent pouvoir s’autoriser ce genre d’actes. Je constate encore une fois le profond émoi de ces jeunes femmes et je suis dans l’attente impatiente de voir ce que va donner l’enquête. »

    violences policièresViolences sexuellesRéforme des retraitesnantes
    New York Times - World

    The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv

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    The Saturday Profile

    Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.

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    By Patrick Kingsley

    Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.

    As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.

    Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.

    “Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”

    Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.

    He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.

    His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.

    Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.

    Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.

    To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.

    But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.

    To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.

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    By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.

    “It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.

    A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.

    Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.

    20 miles

    Mediterranean

    Sea

    Jordan R.

    West

    Bank

    Tel Aviv

    JORDAN

    DESTINATION

    Jerusalem

    ISRAEl

    Dead

    Sea

    Deir al-Asal al-Fauqa

    GAZA

    STRIP

    ORIGIN

    Meitar

    Beersheba

    By The New York Times

    Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.

    Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”

    Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.

    He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.

    Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.

    More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.

    Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?

    “Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”

    An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.

    Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.

    Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.

    Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.

    But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.

    One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.

    “I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”

    Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.

    It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.

    His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.

    Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.

    For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.

    But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.

    “My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”

    His own journey has already enlightened Israeli colleagues.

    After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.

    “It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”

    Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.

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    Известия (RUS)

    Хлусевич прокомментировал победу сборной России по футболу над Ираком

    Полузащитник сборной России Даниил Хлусевич 26 марта прокомментировал победу российской команды над Ираком в разговоре с «Известиями».

    Он признал, что второй тайм вышел совсем другим, а первая 45-минутка не получилась из-за того, что многие из футболистов ранее совсем не играли друг с другом.

    «[Во втором тайме] уже вышли более раскрепощенно и играли по-другому», — сказал Хлусевич.

    По словам футболиста, играть было не легче, чем с Ираном, так как обе команды сильные. Матчем Хлусевич остался доволен.

    «Задача выиграть была — задача выполнена», — добавил он.

    Где Ирак зимует: футбольная сборная России победила впервые в году Подопечные Валерия Карпина выиграли первый домашний матч после бана

    Сборная России обыграла команду Ирака со счетом 2:0. Голы забили во втором тайме Антон Миранчук и Сергей Пиняев.

    На послематчевой пресс-конференции главный тренер сборной России по футболу Валерий Карпин раскритиковал своих подопечных за игру в первом тайме.

    23 марта сборные России и Ирана сыграли вничью со счетом 1:1 в товарищеском матче.

    L'Humanité

    « La lutte pour l’eau ne connaît pas de frontières »

    Actu

    Ce samedi, à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), des militants internationaux sont venus se joindre à la mobilisation des opposants aux méga-bassines. D’Afrique, d’Amérique du Nord ou d’Amérique Latine, ils se battent tous, dans leurs territoires, contre l’accaparement de cette ressource vitale.

    Marion d'Allard

    Ils sont venus des quatre coins du monde, soutenir la lutte des opposants aux méga-bassines. De Colombie, du Mali, du Chili ou du Canada, ils ont fait le voyage jusque dans les Deux-Sèvres avec en dénominateur commun de leurs luttes, la défense et la préservation de la ressource en eau, spoliée par les spéculateurs, polluée par l’industrie.

    Manuela Royo est chilienne et dans son pays, se battre pour que l’eau soit accessible à tous n’est pas le moindre des engagements. « Le Chili est le seul pays au monde où la constitution consacre l’eau en tant que bien privé. Les fleuves, les rivières, chez nous, ont des propriétaires », explique la porte-parole du Mouvement pour la défense de la terre, de l’eau et de l’environnement, Modatina. Depuis une quinzaine d’années, ces militants défendent une déprivatisation de l’eau et s’élèvent contre les profiteurs. Aux origines de leur combat, l’opposition farouche contre les immenses plantations d’avocats qui assèchent des régions entières et font sortir de terre, partout, de ces méga-bassines contre lesquels la mobilisation fait rage, aujourd’hui en France. « Ces infrastructures ont privé d’eau des centaines, des milliers d’habitants de ces territoires agricoles », poursuit la militante chilienne, venue tisser, ce week-end à Sainte-Soline, les liens d’une « solidarité internationale » précieuse. Une « vision commune de l’eau », que Massa Kone espère voire traduite dans les politiques nationales et internationales afin que cette ressource vitale, consacrée par l’ONU comme « bien commun de l’Humanité » en 2010, le devienne réellement.

    Paysan malien, juriste de formation, Massa Kone est coordinateur de No-Vox africa et se bat sans relâche contre l’accaparement de l’eau dans son pays, par les multinationales de l’extraction. « En Afrique, 70% de la population est rurale, nous vivons de l’eau des puits, du maraîchage et de la pêche. Mais aujourd’hui, notre eau n’est plus potable, polluée par l’industrialisation, captée par les sociétés minières qui la mélange avec du cyanure et de l’acide sulfurique et la rejette ensuite dans le milieu naturel », explique l’activiste. Massa Kone raconte la mort lente des communautés de pêcheurs, l’assèchement de villages entiers dont les puits, peu profonds, ne remontent plus rien à la surface. « Après avoir pollué nos fleuves, nos marigots, nos rivières, ils puisent maintenant directement dans les nappes phréatiques et il n’est pas rare de trouver, au Mali, des villages entiers qui n’ont plus accès à l’eau potable du sous sol », déplore Massa Kone. Son combat, il le veut politique. « Aucune norme aujourd’hui, n’existe pour limiter la quantité d’eau captée par les industriels. Ce n’est même pas inscrit dans leurs contrats. Ils font ce qu’ils veulent et nous avons besoin de lois qui encadrent fermement leurs activités », plaide-t-il, las de se mobiliser « sans que personne ne nous voit ».

    De l’autre côté de l’Atlantique, dans la région des grands lacs canadiens, là où l’eau s’étend à perte de vue, les Mohawk mènent eux aussi, une lutte sans merci pour leur accès à l’or bleu. Layla Staats a grandi dans cette communauté, l’une des six nations de la confédération iroquoise. Dans les réserves dans lesquelles les Mohawk vivent, censées être protégées et sanctuarisées, « l’eau est contaminée par les activités minières et la nature défigurée par les pipelines ». Layla Staats décrit une situation d’une absurdité saisissante, où « des compagnies commes Nestle manipulent notre ressource en eau, prélèvent dans les aquifères et nous revendent notre eau devenue non potable dans des bouteille en plastique ». La lute chevillée au coprs, la jeune femme a été de toute les mobilisations, a tenté par tous les moyens de « sauver une rivière menacée par un pipeline », a été arrêté, et trainée en justice. « Pour nous, la justice n’est jamais favorable, nous ne gagnerons pas sur ce terrain là. Alors, il nous reste la lutte, l’occupation de nos terres, et la solidarité internationale contre cette société coloniale ». Et c’est pour porter le fer contre cette « logique coloniale qui a organisé le monde en créant une dépendance structurelle des pays du Nord à l’exploitation des territoires du sud et de leurs populations » que Juan Pablo Gutierrez est venu se joindre à la mobilisation de Sainte-Soline. Délégué international de l’Organisation nationale indigène de Colombie et représentant du peuple autochtone Yukpa, il sait à quel point le combat pour l’eau est cardinal. « Mon peuple est aujourd’hui officiellement reconnu comme à risque de d’extinction imminente », lâche d’emblé le militant, « entre autres à cause de la perte de notre territoire ancestral ».

    Ce territoire, blotti entre la Colombie et le Vénézuela est devenu le terrain de jeu des multinationales du charbon qui y creusent sans vergogne et sans aucune concertation « des mines immenses dont certaines font deux fois la taille de la ville de Paris ». L’extractivisme détourne les cours d’eau, puisent dans le sous-sol, pollue les rivières, mais pas seulement. « Pour vous, le charbon, c’est la lumière d’une ampoule, un peu de chauffage par temps d’hiver. Pour nous, c’est la mort, la violence paramilitaire, la profanation de nos sites sacrés, la destruction de notre culture », égraine avec rage Juan Pablo Gutierrez. Dans les rivières des territoires Yukpa, le poisson se fait de plus en plus rare, affecté par la pollution, son cycle de reproduction empêché par les barrages et la déviation des cours d’eau. « Nous sommes obligés désormais d’acheter du poisson, on a été forcé d’ entrer dans ce modèle capitaliste », explique le militant.

    Ce samedi à Sainte-Soline, les opposants aux méga-bassines auront sans doute eu la chance de croiser l’un d’entre eux, de partager la force de leur expérience et la ténacité de leurs combats. « La lutte pour l’eau ne connaît pas de forntières », affirme Manuela Royo. La solidarité non plus.

    Marion d’Allard

    Méga-bassinesSolidarité internationale
    New York Times - World

    The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)

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    Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.

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    By Jason Horowitz

    ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.

    “I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.

    Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.

    It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.

    A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.

    With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.

    “It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”

    The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”

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    Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”

    She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.

    Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.

    Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.

    But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.

    She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.

    She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.

    “Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”

    One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.

    “Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”

    But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.

    Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”

    Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.

    But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”

    That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”

    Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”

    Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”

    The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.

    Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”

    She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.

    Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.

    “Well,” she said. “We’ll see.”

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    New York Times - World

    The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most

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    Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.

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    By Constant Méheut

    Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.

    A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.

    And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.

    He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.

    Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.

    “This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”

    These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.

    His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.

    He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”

    The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.

    With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.

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    Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.

    “We wanted to repeat May 1968!” he said.

    Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.

    His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.

    In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”

    “I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”

    Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.

    Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.

    Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.

    Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.

    Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.

    “We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”

    In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.

    Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.

    His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”

    Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”

    But in the crowds, Mr. Reddé is popular.

    At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.

    “Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.

    Mr. Reddé is even a kind of human landmark.

    “We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”

    Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.

    “His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.

    Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.

    “He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.

    Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.

    Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.

    “Protesting rejuvenates,” he said.

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    L'Humanité

    Philippe Rio : « L’intérêt général se joue aussi à l’échelle locale »

    Entretien

    Biens communs La raréfaction de l’eau est aggravée par le réchauffement climatique et les prélèvements massifs. Présent à la conférence de l’ONU sur l’eau, à New York, Philippe Rio, maire de Grigny, plaide pour une gestion publique et durable de l’or bleu.

    Marion d'Allard

    À l’occasion de la conférence de l’ONU sur l’eau, qui doit se conclure, ce vendredi, à New York, une centaine de maires ont fait le déplacement pour porter l’ambition d’une remunicipalisation de la gestion de cette ressource vitale. Parmi eux, Philippe Rio, maire communiste de Grigny (Essonne) et vice-président de Grand Paris Sud en charge du cycle de l’eau.

    En quoi la présence d’élus municipaux est fondamentale dans un sommet international sur la question de l’eau ?

    Aujourd’hui, 75 % de la population mondiale vit en milieu urbain. Les collectivités, les villes et les villages sont au cœur du défi de la gestion et de la préservation de la ressource en eau. Ce défi se remportera, entre autres, grâce à la mobilisation des municipalités et aux initiatives qu’elles prennent en la matière. L’intérêt général se joue aussi à l’échelle locale.

    Vous plaidez clairement pour la remunicipalisation de la gestion de l’eau. Pourquoi est-ce si important ?

    Le marché raisonne à court terme et dans une logique de profits alors que l’eau doit être gérée sur du long terme, au nom de l’intérêt général. L’eau est un bien commun de l’humanité et dans ce moment historique à l’ONU, cette affirmation prend tout son sens. Ce n’est plus possible d’envisager cette ressource vitale comme un bien marchand à la manière d’un ordinateur ou d’une paire de baskets. Il y a urgence à changer de paradigme, y compris au plus près de chez nous. En Île-de-France, par exemple, deux visions se confrontent quant à la gestion de l’eau : d’un côté celle portée par le Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif) et Veolia, qui veulent utiliser la technique dite de l’osmose inverse basse pression – il s’agit de prélever de l’eau impropre à la consommation, lui ôter tous les éléments impurs et tous les oligoéléments pour y ajouter ensuite, artificiellement, du calcium, du potassium et du magnésium. Une technique qui consomme 25 % d’eau en plus et 50 % d’énergie. De l’autre, nous portons une vision plus sobre. Eau de Paris, qui se fournit en eau de source en Seine-et-Marne, rachète les terres agricoles en amont et signe des conventions avec les agriculteurs pour qu’ils passent en bio. Résultat : moins d’intrants chimiques, in fine, pour rendre l’eau potable. C’est ça, protéger la ressource.

    Il est également souvent mis en cause le fait que dans les réseaux d’eau urbains, 20 % de la ressource sont perdus à cause des fuites…

    Il est parfaitement inadmissible que 20 % de l’eau produite et payée par l’usager s’en aille dans la nature. Et pour avoir fait la bascule entre un modèle privé et un modèle public, je peux dire qu’effectivement ils n’ont pas la même rigueur en matière d’entretien des réseaux. Les entreprises privées ont un objectif de rentabilité, des actionnaires à financer. C’est cette contradiction qu’il faut comprendre, à l’échelle mondiale.

    Comment ce sommet peut-il participer à régler cette contradiction ?

    Nous allons créer ici une nouvelle alliance entre des instances internationales et les territoires. C’est la première fois que les collectivités sont invitées à l’ONU pour parler de l’eau alors que nous sommes des gestionnaires. Cette alliance, en quelque sorte, saute par-dessus les États, qui n’ont pas tous la même approche. Par exemple, la Slovénie a constitutionnalisé l’eau en tant que bien public alors qu’au Chili, la Constitution garantit sa privatisation. Mais à l’échelle des territoires, les choses se posent différemment. Le maire de Valparaíso est un militant de l’eau publique qui se bat contre les cultures d’avocats qui assèchent son territoire. Il y a un peu plus d’un an, à la Bourse de Chicago, l’eau est devenue un bien marchand sur lequel on peut désormais spéculer et aujourd’hui, les spéculateurs jouent sur les sécheresses en Californie pour se faire du fric. Cette tendance existe aussi en France, lorsque des fonds de pension entrent au capital des géants du secteur. C’est une confrontation très forte entre deux modèles, mais nous sommes optimistes. En France, en dépit de lobbies puissants, le mouvement de remunicipalisation est profond, transpartisan.

    EauONUPhilippe RioAccès à l'eau
    L'Humanité

    Méga-bassines : pourquoi ça déborde

    Actu

    Des milliers d’opposants à ces retenues d’eau géantes sont attendus dans les Deux-Sèvres, malgré les interdictions. La répression s’annonce sévère.

    Emilio Meslet

    Il se pourrait bien que la matraque ne soit pas uniquement réservée aux opposants à la réforme des retraites. Dans les Deux-Sèvres, le gourdin policier devrait aussi s’abattre, ce week-end, sur les manifestants hostiles aux méga-bassines.

    Mobilisations retraites. Violences policières : ces vidéos accablantes

    « La préfecture a laissé entendre que Gérald Darmanin n’envisage pas de nous stopper autrement que par la répression. On s’y prépare du mieux possible », explique Julien Le Guet, porte-parole de Bassines non merci, collectif coorganisateur de la mobilisation avec les Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne. Mardi 21 mars, près de 1 500 personnes ont participé, en ligne, à un « brief juridique pour savoir comment se protéger », assure celui qui est batelier dans le Marais poitevin.

    Méga-bassines : “Nous ne voulons pas revivre le drame de Sivens” 

    Venus de toute l'Europe

    Si bien que, malgré les interdictions de manifester, les renseignements territoriaux attendent au minimum entre 7 000 et 10 000 personnes, d’après RTL, pour la journée de samedi, temps fort de ces « manif-actions ».

    Ils seront « plusieurs dizaines de milliers », venus de toute l’Europe, selon Julien Le Guet, pour dire non à ces gigantesques retenues d’eau – de pluie ou pompée, en hiver, dans les nappes phréatiques – censées servir à irriguer, en période de sécheresse, des cultures majoritairement liées à l’agro-industrie.

    D’où un dispositif policier conséquent, à l’instar de celui qui avait violemment réprimé une mobilisation similaire en octobre 2022, avec plus de 1 700 agents. À l’époque, les affrontements avaient blessé 61 gendarmes, d’après le ministre de l’Intérieur, et une soixantaine de manifestants, selon les organisateurs. Gérald Darmanin les avait alors qualifiés, toute honte bue, d’ « écoterroristes » de façon à criminaliser les opposants et à se poser en garant de l’ordre.

    Activistes verts : la bête noire du gouvernement

    Pour l’heure, le tracé de la manifestation de samedi, soutenue par plus de 200 organisations syndicales, associatives et politiques, dont EELV, la FI et le PCF, n’est pas encore connu de façon à compliquer la tâche des autorités, qui, elles, soutiennent ces projets de privatisation de l’eau.

    Trois options sont sur la table : une marche vers la méga-bassine de Sainte-Soline, dont la taille équivaut au Stade de France, un cortège vers celle de Mauzé-sur-le-Mignon ou bien, s’il y a beaucoup de monde, les deux. « Nous serons nombreux dans les champs du Poitou. Nous viendrons impacter matériellement les chantiers de méga-bassines : nous sommes déterminés à ce qu’elles ne se construisent pas », promet Léna Lazare, figure de la génération climat et représentante des Soulèvements de la Terre.

    La manifestation sera ponctuée d’ « actions de désobéissance civile et paysanne », annonce-t-on, quand les services de police craignent « des violences et des dégradations ».

    Le collectif Bassines non merci réclame un moratoire

    Interdit de territoire dans les deux communes concernées et sous surveillance policière, Julien Le Guet prévient, lui, vouloir « coûte que coûte » stopper les méga-­bassines. Plusieurs associations ont déposé des référés-liberté contre les interdictions de manifester et de circulation du matériel agricole : « S’ils ont peur que ça se passe mal, ils n’ont qu’à autoriser les mobilisations et rouvrir le dialogue », demande Nicolas Girod, porte-parole national de la Confédération paysanne.

    « Nous ne voyons pas comment les sanctions infligées aux anti-bassines, tout comme le déploiement annoncé des forces de gendarmerie samedi seraient de nature à permettre un dialogue avec les membres du collectif Bassines non merci et leurs soutiens », dénonce dans un communiqué de la fédération communiste du 79.

    Car, de dialogue, il n’en existe plus entre les défenseurs des méga-bassines et leurs adversaires. D’un côté, le gouvernement se fait l’avocat de ces projets privés au service de l’agro-industrie notamment souhaités par la FNSEA, premier syndicat agricole.

    Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau loue un modèle « vertueux » et le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu accuse la gauche d’ « hystériser » le débat. Des opposants qui, pourtant, ne manquent pas d’arguments appuyés sur une récente contre-expertise à une étude du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

    « Le meilleur endroit pour stocker de l’eau, c’est dans le sol »

    « Tous les usages doivent entrer dans la sobriété, affirme Julien Le Guet. Je veux bien faire pipi sous la douche mais pas si je continue à voir les champs de maïs arrosés tout l’été, grâce aux méga-bassines, quand les cours d’eau d’à côté sont à sec. »

    Alors que la France a connu une période de forte sécheresse estivale suivie d’une inédite sécheresse hivernale qui dure, la question du partage de la ressource en eau et de son utilisation se place au cœur des enjeux. Et questionne de fait le recours aux méga-bassines, dont le bénéfice ne profite qu’à certains agriculteurs.

    « La question qu’on doit se poser ne tourne pas autour du stockage de l’eau. C’est un combat qui n’oppose pas écologie et agriculture. Il faut se demander : quelle agriculture ?, quelle alimentation ?, continue-t-on à irriguer ?, où prend-on l’eau ?, pour qui ? », interpelle Nicolas Girod, qui demande la « suspension des travaux ».

    Quid des évaporations et de la qualité de l’eau ?

    Au-delà de l’accès à l’eau quand les nappes phréatiques sont à sec, ces retenues d’eau à ciel ouvert interrogent quant à leur efficacité. Quid des évaporations ? Sans parler de la qualité de cette eau stagnante : « On sait bien que l’eau stockée dans les nappes est de meilleure qualité que celle stockée en plein soleil », martèle Nicolas Girod, quand Julien Le Guet évoque un potentiel risque de pandémie et de contamination.

    Surtout lorsqu’elles sont situées à proximité d’élevages de volaille, avec le risque de grippe aviaire. « Au fond des bassines, il y a des cadavres d’oiseaux », assure la figure de la mobilisation, qui évoque aussi la présence de « cyanobactéries ».

    Autant de questionnements et d’alertes qui ne se traitent pas par la répression policière. Le collectif Bassines non merci demande un moratoire sur ces immenses bassins.

    Mais l’exécutif reste sourd, même lorsque quelques projets sont déclarés illégaux par la justice, comme c’est le cas en Charente-Maritime. Ce qui inquiète Nicolas Girod : « Il y a eu un 49.3 social sur les retraites qui met le pays dans une grande tension. Il ne faudrait pas un 49.3 écologique sur les bassines. »

    EauAgricultureMéga-bassinesSécheresse
    Известия (RUS)

    В центре Санкт-Петербурга столкнулись два Mercedes

    В центре Санкт-Петербурга произошло ДТП с участием двух автомобилей Mercedes — внедорожника и легковушки. Об этом в воскресенье, 26 марта, сообщил 78.ru.

    Как рассказал очевидец происшествия, водитель одной из иномарок ехал от Площади Восстания. В момент, когда он планировал повернуть налево, в него и врезалась вторая машина.

    В аварии никто не пострадал. Сейчас на месте работают полицейские, обстоятельства произошедшего ДТП устанавливаются. Затруднения движения на участке нет.

    Ранее в этот день в Сыктывкаре столкнулись два автомобиля, в результате чего один человек получил травмы. Водитель ВАЗ-2103 не справился с управлением и столкнулся с Renault Logan, который двигался в попутном направлении. В результате ВАЗ врезался в опору ЛЭП.

    Известия (RUS)

    Профсоюз работников здравоохранения попытался разобраться в порядке новых соцвыплат

    Правительство с 1 января 2023 года установило специальную социальную выплату для отдельных категорий медицинских работников. В частности, она положена сотрудникам первичного звена здравоохранения (поликлиники и фельдшерско-акушерские пункты), центральных районных, районных и участковых больниц, а также занятым на станциях и в отделениях скорой помощи — всего около 1,1 млн человек.

    Ставить на карту: порядка 30 соцвыплат будут перечислять из бюджета на «Мир» Почему эксперты считают, что это упростит получение господдержки и защитит от ошибочных взысканий

    Размер выплат зависит от категорий и составляет от 4,5 тыс. до 18,5 тыс. рублей. 16 марта Минздрав отчитался: более 744 тыс. медработников уже начислены выплаты за январь. Однако большинству ожидающих выплату остается не ясным кому и сколько положено и положено ли вообще — документ породил массу вопросов из-за того, что допускает различные трактовки.

    Профсоюз работников здравоохранения сразу после появления постановления направил просьбу о разъяснениях в Минздрав, Минтруд, «Народный фронт». В обращении содержалась просьба прояснить ситуацию по межрайонным больницам, структурным подразделениям городских, областных, краевых больниц, находящихся в сельской местности, по сотрудникам травмпунктов и женских консультаций, отделениям экстренной консультативной скорой медицинской помощи и еще нескольким видам учреждений здравоохранения.

    В распоряжении «Известий» есть ответ Минздрава на обращение профсоюза. В нем говорится, что все разъяснения опубликованы 10 февраля на портале нормативно-правовых актов.

    Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:

    Трудности пересчета: медики сообщили о сложностях с новыми соцвыплатами

    New York Times - World

    After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story

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    Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.

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    By Norimitsu Onishi

    TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.

    “Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”

    The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.

    “People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”

    A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.

    Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”

    Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.

    “It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.

    CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.

    In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”

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    During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.

    “The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”

    Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.

    She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.

    Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.

    “My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”

    Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”

    After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.

    She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.

    “Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”

    In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.

    Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.

    “I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.

    Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.

    The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”

    A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.

    At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.

    “There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.

    She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.

    The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”

    But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.

    As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.

    “It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”

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    Известия (RUS)

    Экс-депутат ЕП раскритиковал слова Киева о ядерном оружии РФ в Белоруссии

    Экс-депутата Европарламента Флориана Филиппо возмутило заявление секретаря Совета нацбезопаности и обороны Украины Алексея Данилова о том, что Россия взяла Белоруссию в ядерные заложники. Об этом он сообщил в воскресенье, 26 марта, в своем Twitter-аккаунте.

    «Таким образом, Бельгия, Германия, Италия, Нидерланды, где размещены 100 американских ядерных боеголовок, являются «ядерными заложниками» Соединенных Штатов, не так ли?» — задается вопросом французский политик.

    Соседский союз: Москва и Минск одинаково смотрят на СВО При этом Лукашенко не видит провокаций в отношении своей республики со стороны Киева

    Президент России Владимир Путин 25 марта сообщил, что Москва и Минск договорились разместить ТЯО в Белоруссии, не нарушая режима нераспространения. Он подчеркнул, что Россия не передает Белоруссии своего ядерного оружия, а делает то, что делали США десятилетие.

    После этого заявления Украина потребовала созвать внеочередное заседание Совета Безопасности ОНН. Решение о размещении ТЯО в Белоруссии киевский режим назвал провокационным шагом и обратился к G7 и Евросоюзу c просьбой предупредить Минск о последствиях.

    Ранее, 16 февраля, президент Белоруссии Александр Лукашенко заявлял, что республика не нуждается в стратегическом ядерном оружии. Однако у нее есть интерес к тактическому оружию. По словам Лукашенко, Минск не намерен наносить удары «даже по европейским странам», но планирует подготовить самолеты, которые смогут нести тактическое ядерное оружие.

    До этого, в августе, Лукашенко рассказал о том, что самолеты в стране были переоборудованы под возможность нести ядерное оружие. По его словам, страна готова адекватно ответить на угрозы со стороны Запада.

    L'Humanité

    Commerce. Moscou et Pékin signent l’acte de naissance d’un immense gazoduc

    Actu

    Vladimir Poutine et Xi Jinping ont officiellement donné le feu vert à la construction de Force de Sibérie 2, un gazoduc reliant la Sibérie à la Chine. Un virage stratégique doublé d’une bombe climatique.

    Marion d'Allard

    Pour Vladimir Poutine, c’est « l’affaire du siècle ». Pour Xi Jinping, la garantie de sécuriser son approvisionnement énergétique et de faire face à l’explosion de la demande intérieure. Ce mardi, les dirigeants russe et chinois sont parvenus à un accord final concernant la construction d’un gigantesque gazoduc, Force de Sibérie 2, opéré par le géant russe Gazprom.

    À terme, il permettra de faire transiter 50 milliards de mètres cubes de gaz sur 2 600 kilomètres, depuis la Sibérie jusqu’au nord de la Chine via les steppes mongoles. Cette nouvelle infrastructure a vocation à compléter le gazoduc déjà existant, Force de Sibérie, qui relie l’Extrême-Orient russe à la Chine. Si « tous les accords ont été conclus » concernant ce projet, a déclaré Vladimir Poutine, ni lui ni son homologue chinois n’ont pour l’heure donner de détail quant au calendrier de mise en œuvre.

    Poutine cherche à écouler ses hydrocarbures

    Dans leur déclaration finale, les deux chefs d’État se sont également engagés à « poursuivre un partenariat encore plus étroit dans le secteur de l’énergie ». Le virage est clair, Vladimir Poutine cherche du côté de Pékin de quoi écouler ses hydrocarbures après que les sanctions prises par l’Occident depuis l’invasion de l’Ukraine ont largement compromis ses exportations vers l’Ouest.

    Chine-Russie, relation d’une nouvelle ère

    Ainsi,  « la coopération commerciale et économique est une priorité dans les relations entre la Chine et la Russie », a rajouté le président russe, le 21 mars, estimant que celle-ci « dépassera la barre des 200 milliards de dollars » en 2023. En dehors de l’exportation vers la Chine de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié issus des immenses gisements sibériens, Vladimir Poutine s’est également dit « prêt à créer (avec la Chine) un organe de travail conjoint pour le développement de la route maritime du Nord » qui traverse l’Arctique à la faveur de la fonte des glaces polaires. Objectif : faciliter le passage des supertankers vers l’Asie.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Derrière la stratégie commerciale d’un État qui ne jure que par l’extraction et l’exportation des énergies fossiles, se joue, aussi, l’avenir de la planète entière. Quarante-huit heures seulement après la publication du dernier rapport du Giec, qui intime aux gouvernements du monde entier de cesser tout nouveau forage s’ils veulent atteindre les objectifs climatiques qu’ils se sont eux-mêmes fixés, les annonces conjointes de Moscou et de Pékin concernant la création d’un immense gazoduc, l’exploration du sous-sol arctique et le passage de navires démesurés par le pôle Nord sont un très mauvais signal. Un scandale environnemental.

    RussieChinegazsanctions économiques
    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Ukraine Dispatch

    In Stoic Ukraine, Stony Faces Are Starting to Crack and to Cry

    Although Ukrainians excel at putting up a brave front, a tremendous amount of suffering is being kept bottled up and sometimes bursts out.

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    By Jeffrey Gettleman

    KYIV, Ukraine — Hunched over a bowl of borscht in a crowded restaurant, the man was bragging about how many people he used to employ, all his political connections and how, if he ever had to, he could even kill someone and make the trouble “go away.”

    With his clean-shaven head, black sweatshirt and hands the size of bear paws, he certainly looked as if he could make good on that threat. And if this overtly macho owner of a construction company couldn’t do it himself, he kept dropping hints of his links to the Ukrainian underworld.

    But then his face suddenly softened, saddened.

    “All my life, all my life, when I had problem, I could fix it,” he said. “But now … with this war ...” — he couldn’t even finish his sentence. He covered his face with his hands and burst into sobs, tears plunking into his soup.

    Ukrainians are generally good at putting up a brave front. So much of the messaging from President Volodymyr Zelensky on down has been that they are tough, they are ready to sacrifice, they are “unbreakable” — that’s one of Mr. Zelensky’s favorite words.

    But as the war drags on, an almost unbearable amount of pain builds up. And just like the sudden outburst at the restaurant, which surprised everyone at the table, especially the man himself, so many people here try to conceal their suffering that it creates a precarious emotional landscape, full of unmarked cliffs.

    “People don’t want to open up, because they’re afraid that if they do, they’ll lose it,” said Anna Trofymenko, a psychotherapist in Kremenchuk, a city in central Ukraine.

    She had a metaphor for this tendency to bottle up emotions.

    “There are two types of people in this world — the avocado and the coconut,” she said.

    The avocado, she explained, is soft on the outside, hard on the inside. The coconut is the opposite.

    “We’re like coconuts,” she said.

    Even before the war, she said, Ukrainians tended to be stoic and reluctant to emote. She chalked this up to the lingering haze of Soviet times when the survival strategy was: Don’t stand out. Don’t draw attention to yourself. Don’t open up to strangers.

    Yevhen Mahda, a leading political scientist in Kyiv, agreed.

    “During the Soviet Union,” he said, “every person was a small piece of a big machine. No one expressed their emotions. It wasn’t needed. No one cared.”

    Though younger Ukrainians don’t have the same baggage, “society doesn’t change so fast,” Mr. Mahda said. “It’s a process, it’s not a fairy tale, it’s not a Harry Potter book, it’s our life.”

    In Pokrovsk, an eastern town near the front line, I met a young woman sitting on an evacuation train. Her village had been relentlessly bombed, and she fled in a hurry. She carried 150 hryvnias in her pocket — about $4. But she was composed and neatly dressed, her carefully made up face a blank mask.

    I didn’t ask many questions, but at one point looked at her and said, “Sorry you’re going through this.” She looked right back at me and burst into tears.

    Ms. Trofymenko, the psychologist, explained this was part of the landscape, too. “As soon as you feel safe,” she said, “you let yourself go.”

    “You know, we seem very reserved, unemotional, with a lack of feelings,” she added. “But once you are inside, it’s a different story.”

    On the Poland-Ukraine border in the earliest days of the war, I watched one of the greatest refugee crises of modern times. An endless assembly of women and children streamed across the border, millions of them. Burdened by hastily packed, bulging suitcases and cast out of their own homes by circumstances that were upending history, they were tiny, vulnerable figures dwarfed by the long roads and huge skies.

    One woman in a green hoodie stopped for a rest along a Polish highway. Because of the rule that military-age Ukrainian men are not allowed to leave the country, she was alone. She had just parted with her husband, whom she had known since they were young. She, too, was dry eyed — at first.

    But after she shared her parting words to her husband, her composure cracked. Once she allowed herself to think about the man she loved and how she had no idea when, or maybe even if, she would see him again, and how it felt to clutch him that last time at the border, it was impossible to cauterize her feelings.

    As a journalist, covering huge traumatic events doesn’t necessarily get easier the more one does it. I sometimes feel my protective lining wearing down.

    Recently, I saw a photo of a building on fire in eastern Ukraine, not far from Pokrovsk. I looked closer and felt a pang of fear. Wait a sec, I said to myself. I’ve been to that building.

    It was in the same town, Chasiv Yar, where I had an unusual interaction with a Russian sympathizer. He told me and my translator, Alex, that he believed the Russians were “doing the right thing” by invading Ukraine. Alex and her family have suffered immensely from this war (as have just about all Ukrainians), but she did not argue with the sympathizer. As a journalist, that wasn’t her role.

    At the end of the interview, the Russian sympathizer, who was in his 70s, cheerful and full of life, plodded into his garden and started sawing down a bunch of grapes. He really appreciated the company, he said, and wanted to give us a gift.

    As he stretched toward the glistening fruit, I saw Alex’s eyes fill with tears.

    “What is it?” I asked.

    We had interviewed so many people who had lost everything, but I’d never seen her cry. She is tough. She is hard. She is, by her own admission, a coconut.

    Why was she crying now?

    “Because these people are good,” she said.

    If someone from the “other side” — as most Ukrainians and much of the West brand Russia and its supporters — could so happily offer fruit from his garden, what did that say about the complexities of war?

    We walked off with the grapes, filled with emotions that were not so easily buttoned down.

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    New York Times - World

    Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion

    Angola Dispatch

    A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.

    Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...

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    By John Eligon

    Photographs by Gulshan Khan

    Reporting from Luanda, Angola

    The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.

    “United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.

    The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. ​Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.

    The son of an Angolan music legend, ​Mr. ​do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.

    Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.

    Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.

    Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.

    And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.

    By The New York Times

    Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.

    “When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”

    So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.

    So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.

    Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.

    “There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”

    The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.

    The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.

    “When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.

    Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.

    “It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.

    In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.

    Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.

    Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.

    “We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.

    Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.

    When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.

    “They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”

    A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.

    But Mr. do Fumo was already moving on.

    Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.

    “Let’s go now, let’s work,” he said.

    Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.

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    Известия (RUS)

    В России предложили обязать банки блокировать интернет-подписки

    В России просят обязать банки блокировать списания за онлайн-сервисы по требованию клиента. Такое обращение «Общественная потребительская инициатива» (ОПИ) направила в Центробанк.

    Перевод не туда: мошенники принялись обманывать клиентов подсанкционных банков На такие звонки уже пожаловались 30% россиян

    В нем говорится, что в стране растут продажи товаров и услуг онлайн, но из-за этого увеличивается число операций по запросам мошенников и просто не вполне порядочных предпринимателей, не исключая крупнейшие интернет-площадки и популярные медиасервисы.

    Как сообщают в ОПИ, особую роль здесь играют подписки, которые предполагают продление платежей, однако отписаться от них не всегда возможно.

    «Не сумев отменить платную подписку, плательщик обращается в банк с просьбой прекратить дальнейшие списания средств. Но там вместо аннулирования последующих требований недобросовестного получателя клиенту предлагают перевыпуск карты, чем создают неоправданные сложности и зачастую дополнительные расходы — продолжение списаний», — говорится в обращении к главе ЦБ.

    В связи с этим ОПИ просит дополнить требования к банкам, прямо закрепляя норму о том, что они не вправе отказывать плательщику в отзыве акцепта на списания и не должны осуществлять перевод денежных средств по требованию получателя.

    Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:

    Дательный платеж: в РФ хотят обязать банки блокировать интернет-подписки

    Известия (RUS)

    Синоптики спрогнозировали 12 градусов тепла в Московском регионе 27 марта

    Облачная погода с прояснениями, небольшой дождь, а также до 12 градусов тепла ожидают жителей Московского региона в понедельник, 27 марта. Соответствующий прогноз опубликован на сайте российского Гидрометцентра.

    Днем в Москве температура воздуха будет варьироваться в пределах диапазона от 10 до 12 градусов выше нуля, ночью ожидается понижение до +1 градуса.

    На территории Московской области столбики термометров отобразят от 7 до 12 градусов тепла в дневное время суток и максимум +4 градуса — в ночное.

    Прогнозируется ветер западного и юго-западного направлений со скоростью 5–10 м/с.

    Атмосферное давление составит 736 мм ртутного столба.

    Жара, апрель: температура в Москве достигла значений середины весны Какие погодные аномалии ждут россиян до конца месяца

    25 марта научный руководитель Гидрометцентра Роман Вильфанд предрек возвращение погоды в столичном регионе к климатическим нормам, то есть похолодание на 8–10 градусов. Так, до 30–31 марта в Москве продержится апрельская погода, указал синоптик.

    При этом днем ранее он сообщил, что в ближайшие дни в Москве и области полностью исчезнет снег. В настоящий момент в регионе сохраняется снежный покров высотой от 5 до 20 см.

    Известия (RUS)

    В России число застрахованных по ДМС снизилось на 5 млн

    После увеличения числа застрахованных по ДМС в 2021 году на 7,9 млн в прошлом году показатель сократился на 5 млн человек. Основное снижение пришлось на корпоративных клиентов — на 5,6 млн, следует из статистики Центробанка, которую проанализировали «Известия».

    Защитная акция: бизнес обращается за покупкой полисов ДМС для мобилизованных Сколько могут стоить такие программы и что в них следует включить

    Несмотря на такую динамику, объем взносов по таким полисам вырос на 6,9%, до 213,7 млрд рублей. Это связано с удорожанием медуслуг, импортных лекарств и оборудования в условиях их дефицита, сказано в материалах ЦБ.Расценки в клиниках за год увеличились примерно на 15–20%, а средняя стоимость покрытия — на 10–15%, сообщила управляющий директор по ДМС «Ренессанс страхование» Юлия Галаничева.Крупнейшие игроки не зафиксировали снижения числа застрахованных по ДМС, однако подтвердили такую тенденцию в целом по рынку.

    Это связано с уходом иностранных компаний из России, они считали подобные полисы обязательной частью социального пакета для сотрудников, причем покупали довольно дорогие программы, объяснила главный андеррайтер по личным видам страхования компании «Абсолют Страхование» Ольга Румянцева.

    Приходящие им на смену российские собственники либо удешевляют защиту, либо отказываются от нее вовсе.Другая причина — уменьшение количества тревел-полисов для поездок за границу на фоне санкционных ограничений на перелеты и роста цен, отметил сооснователь медицинского сервиса BestDoctor Марк Саневич.Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:

    Здоровая экономия: число застрахованных по ДМС в России снизилось на 5 млн

    L'Humanité

    Comment notre environnement culturel peut se retrouver dans nos gènes

    Entretien

    Dans son dernier livre, Évelyne Heyer, professeure au Muséum national d’histoire naturelle, dévoile les mystères de l'évolution de notre patrimoine génétique en remontant jusqu’à nos origines. Un nouvel éclairage fascinant sur l’aventure humaine. Entretien.

    Anna Musso

    Évelyne Heyer est une référence en matière d’anthropologie génétique, la science qui étudie l’histoire et l’évolution du peuplement humain au prisme des données génétiques et culturelles des populations. Dans son dernier ouvrage, la professeure au Muséum national d’histoire naturelle et commissaire scientifique du musée de l’Homme, développe, de façon accessible, une trentaine de sujets d’actualité ou fondamentaux, pour comprendre d’où nous venons et réfléchir sur notre humanité. De Neandertal au boom des jumeaux au XXIe siècle en passant par la colonisation de l’Amérique, Évelyne Heyer apporte un nouveau regard sur la grande aventure humaine.

    Pour aborder notre humanité en tant qu’Homo sapiens, vous évoquez le legs de Neandertal, ce cousin qui s’est croisé avec nos ancêtres. En quoi était-il différent de nous ?

    Le mélange entre Sapiens et Neandertal s’est fait au moment où Sapiens s’est aventuré hors d’Afrique. Les populations qui ont leurs ancêtres uniquement en Afrique ont très peu de Neandertal. Toutes les autres en possèdent environ 2 % dans leur patrimoine génétique. La différence entre Neandertal et nous était assez faible, ce qui a rendu possible ce croisement, ces mélanges et descendances. Mais Neandertal est quand même une humanité différente, ne serait-ce que par la forme du crâne et son univers culturel.

    Par exemple, les peintures dans les grottes ont été réalisées par Sapiens et non par Neandertal. Les petits bouts de gènes néandertaliens que nous possédons influencent, entre autres, notre immunité. Des travaux en cours tendraient à montrer que certains ont augmenté la probabilité d’avoir un Covid grave ou, au contraire, de protéger contre le virus, que d’autres encore seraient liés à des formes de diabète…

    Dans les bouts de génome que Sapiens a reçu de Neandertal, plusieurs sont liés à la résistance aux pathogènes. Nous venions d’Afrique, et nous avons dû faire face à de nouvelles infections en arrivant en Europe et en Asie, alors que Neandertal était là depuis plusieurs centaines de milliers d’années, et donc adapté à ces pathogènes. Le fait de récupérer ses bouts d’ADN dans notre génome nous a permis de nous adapter et de mieux résister à certaines maladies ou de mieux cicatriser notre peau.

    Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

    Au fil du livre, vous rappelez que la notion de race humaine n’a aucun fondement scientifique…

    Le racisme consiste à définir une hiérarchie et même une essence des êtres humains à partir des différences de couleur de peau dont il existe au moins 4 000 nuances ! Ainsi vous réduisez ce qu’est un individu à ce que vous croyez savoir de lui d’après sa couleur de peau. Se replonger dans notre passé permet de montrer, par exemple, que les premiers Européens, d’après nos connaissances actuelles, étaient de couleur de peau foncée. À la grotte de Lascaux, les peintres étaient noirs aux yeux bleus.

     Les choix culturels modifient les rythmes des migrations humanines. » 

    Évelyne Heyer, professeure au Muséum national d’histoire naturelle

    Dans mon livre, je donne aussi l’exemple de cette jeune femme danoise dont les scientifiques ont reconstitué la couleur de peau à partir de son ADN datant de 6 000 ans ; elle avait une peau de couleur foncée et des yeux bleus. Au XIXe et au début du XXe siècle, on pensait qu’il y avait des différences fortes entre les groupes humains qu’on appelait « races ». Mais la génétique a montré qu’il y a, en fait, très peu de différences parce qu’on est une espèce qui a toujours migré au fil de l’histoire, entraînant des mélanges.

    Paléogénétique. La longue histoire du compagnonnage de l’âne et de l'homme

    L’humain transmet non seulement ses gènes, mais aussi sa culture, influençant son évolution. Pouvez-vous nous préciser votre approche ?

    C’est une des choses qui m’a fascinée chez les êtres humains, et c’est pourquoi je considère que je fais de l’anthropologie. Si on veut comprendre l’évolution des populations humaines, il faut toujours mélanger des éléments biologiques et culturels.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Je vous donne un exemple amusant. Prenons la capacité à digérer le lait. Nous sommes des mammifères, or, normalement, les mammifères adultes ne digèrent pas le lait : une vache ne boit pas de lait. Quel mécanisme génétique a permis à des humains de le faire ? C’est un avantage qui a évolué depuis plusieurs milliers d’années dans certaines populations qui ont changé de culture, élevé des animaux, bu leur lait frais et en ont fait une composante importante de leur alimentation. Ces mutations leur sont devenues avantageuses, elles ont mieux survécu et se sont mieux reproduites. Et, au fil des générations, ces mutations se sont répandues à tel point que, dans le Nord de l’Europe, par exemple, 90 % des adultes digèrent le lait. C’est un exemple où la culture s’inscrit à travers les générations dans nos gènes.

    Vous parlez également de l’exemple du mariage ?

    Dans les sociétés humaines, il existe de multiples manières de faire famille. C’est l’anthropologie de la parenté. Un des traits qui différencie les manières de faire famille est ce qu’on appelle la patrilocalité ou la matrilocalité. Quand un homme ou une femme de villages différents s’épousent et vont vivre dans le village du mari, on dit que la société est patrilocale. Si c’est le contraire, on dit qu’elle est matrilocale. Ces choix culturels modifient les rythmes des migrations humaines. Par exemple, dans notre espèce, 60 % des sociétés sont plutôt patrilocales car ce sont surtout les femmes qui ont migré, et cela se voit dans l’ADN. Le système de parenté influence les migrations et donc la diversité génétique des populations.

    Paléogénétique. L’incroyable écosystème du Groenland... d’avant

    En observant l’ADN de plusieurs populations, je saurai si elles sont plutôt patrilocales ou matrilocales. Des études réalisées à l’échelle de la planète montrent que notre espèce est plutôt patrilocale. Dans l’ADN, certains bouts ne sont transmis que par les femmes, l’ADN mitochondrial, et d’autres ne sont transmis que par les hommes, le chromosome Y. Ainsi, en comparant les données sur ces bouts d’ADN, on sait s’il s’est produit plus de migrations par les hommes ou par les femmes. Dans cet exemple, l’ADN sert à retracer des éléments forts de notre culture.

    L’évolution ne cesse de se poursuivre, comment l’imaginez-vous avec le réchauffement climatique ou les épidémies ?

    Chez les êtres vivants, il y a toujours une évolution génétique mais elle se déroule sur une très longue durée. Ce qui va changer en termes biologiques est lié au fait qu’on a plus de migrations à longue distance, avec les moyens actuels de transport et de communication. Des gens d’aspect différent vont donc se mélanger et créer de nouvelles apparences. On peut imaginer un visage aux traits chinois et noir de couleur de peau, avec des yeux bleus et des cheveux roux ! S’agissant du réchauffement climatique, le point d’interrogation est de savoir quelles migrations il va entraîner, et cette question demeure très débattue. Quant à notre espèce, elle ne va pas disparaître : elle est arrivée à s’acclimater à de nombreux environnements différents, par des adaptations aussi bien culturelles que biologiques.

    La Vie secrète des gènesSciencesAnthropologiehomo sapiensNeandertal
    Известия (RUS)

    В Амстердаме сотни человек вышли на демонстрацию против поставок оружия Украине

    Сотни человек поддержали демонстрацию против поставок вооружения Украине, которая прошла в Амстердаме, о чем стало известно в воскресенье, 26 марта.

    Участники митинга вышли на центральную площадь с белыми флагами, символизирующими необходимость соблюдения нейтралитета и налаживания диалога между сторонами конфликта. Также они уверены, что главной целью российского руководства является «прекращение геноцида в Донбассе».

    «Поставки вооружения на Украину лишь обостряют обстановку и приводят к большему числу жертв с обеих сторон. Поэтому мы выступаем за нейтралитет, диалог и гуманитарную помощь», — рассказала одна из участниц демонстрации в беседе с корреспондентом ТАСС.

    Согласно планам организаторов, такие акции будут проводиться каждый месяц в течение всего года.

    До первых заморозков: митингующие в ЕС потребовали отмены антироссийских санкций Рост протестной активности по всей Европе связан с энергокризисом и финансовой помощью Киеву

    20 марта страны Евросоюза утвердили план передачи Украине 1 млн артиллерийских снарядов в ближайшие 12 месяцев. Как отметил глава евродипломатии Жозеп Боррель, план состоит из трех шагов: €1 млрд пойдет на немедленные поставки, €1 млрд — на совместные закупки, создание комиссии по резкому увеличению военных производственных возможностей.

    Ранее в марте шеф Пентагона Ллойд Остин заявил о том, что девять западных стран обязались суммарно передать Украине более 150 танков Leopard немецкого производства. Остин добавил, что количество государств, предоставляющих Киеву средства ПВО, также продолжает расти. В числе таких стран он выделил США, Германию и Нидерланды.

    12 марта более 2 тыс. человек вышли на улицы испанского города Бильбао в рамках марша в поддержку России. Протестующие высказали свою позицию против стратегии НАТО, военной поддержки Киева и увеличения военных бюджетов стран ЕС. Они требовали перераспределения этих ресурсов на другие, более важные людям направления.

    Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации России по защите Донбасса, о которой власти РФ объявили 24 февраля 2022 года на фоне обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.

    Москва неоднократно осуждала поставки вооружений Киеву. Так, в середине января официальный представитель Кремля Дмитрий Песков заявлял, что новый виток по поставкам на Украину более совершенного военного оборудования может «лишь затянуть всю историю».

    L'Humanité

    Anticiper l’effet des technologies

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Réfléchir avant d’agir. Ce vieux et sage adage prend un sens très précis, mais redoutable, lorsqu’on l’applique aux innovations issues des sciences et des techniques. Dans nos sociétés capitalistes, les actionnaires des entreprises privées sont pressés. Ils souhaitent les mettre en œuvre le plus rapidement possible. Objectif ? Que l’avantage concurrentiel qui en découle produise le maximum de profits. Ce mécanisme peut se révéler dangereux. Par l’usage massif d’un objet ou d’une substance dont les effets nocifs pour les êtres humains ou les écosystèmes ne se dévoilent qu’avec le temps. Pour limiter ce risque, il faut l’anticiper. Développer des recherches sur ces effets possibles, avant le déploiement sans limite et sans précautions des produits de l’innovation technologique. Et donc réfréner l’appétit de profits. Puis imposer des règles fondées sur l’intérêt général et celui des générations futures.

    Constellations : tout comprendre des projets d'Internet par satellite d'Elon Musk et Jeff Bezos

    Prenons un exemple où il est encore temps : l’usage de l’orbite terrestre. Certes, il existe depuis les années 1960 avec les premiers satellites. Mais le développement de technologies réduisant le coût de l’accès à cet espace ouvre la voie à une invasion inédite. Les « constellations » des géants du Net ou de SpaceX vont compter des dizaines de milliers de satellites. Cette invasion n’est pas sans risques, dont celui de déclencher, par chocs entre satellites ou avec des débris de plus en plus nombreux, une réaction en chaîne. Elle pourrait transformer certaines orbites les plus utiles en champs de mines. Écarter ce risque exige de le mesurer, puis de concevoir, signer et appliquer un traité mondial pour réglementer l’usage de l’espace circumterrestre, ce bien commun de l’humanité. Pour que cette démarche soit efficace, elle doit anticiper le risque et non le suivre. Or, s’il est encore temps pour l’orbite terrestre, il est déjà trop tard pour nombre des dégâts infligés aux écosystèmes marins, à la biodiversité terrestre ou pour un réchauffement climatique limité à 1,5 °C depuis la révolution industrielle.

    Pour anticiper, il faut une recherche publique puissante et libre, chargée de l’évaluation des risques. Cette activité ne peut rapporter aucun profit ; elle sera donc toujours réduite par les actionnaires. Il faut des dirigeants politiques soucieux de l’intérêt général et d’un avenir plus lointain que celui de leur pouvoir. Les citoyens peuvent évaluer à ces deux points si leur pays peut, ou non, appliquer le prudent adage.

    la chronique scientifique de sylvestre huetSciences
    Известия (RUS)

    Опубликованы кадры с места обрушения балки на ж/д путях в Москве

    В распоряжении «Известий» в понедельник, 27 марта, появилось видео с места обрушения железной балки на железной дороге в Москве.

    Сейчас на месте инцидента на Краснопресненском путепроводе работает бригада рабочих. Также здесь дежурят медики и полицейские.

    Ранее в этот день во время ремонта на рабочего упала железная балка, которая, по предварительной информации, сломала пострадавшему ноги. Сейчас из-за случившегося временно перекрыто движение поездов в сторону области. Причины падения балки устанавливаются.

    New York Times - World

    The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries

    Toronto Dispatch

    Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.

    Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times

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    By Norimitsu Onishi

    SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.

    Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.

    Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.

    “Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”

    Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.

    But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.

    Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.

    A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”

    “Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”

    Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.

    For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.

    “Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.

    The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.

    Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.

    To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.

    An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.

    “Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”

    “Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”

    Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.

    Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.

    “It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”

    When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.

    Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.

    “We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.

    Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.

    “Eight years the same,” he said.

    The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.

    “This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”

    At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.

    Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.

    “My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”

    Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.

    “If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”

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    L'Humanité

    Sous les cendres de Notre-Dame, les secrets des bâtisseurs

    Notre-Dame aurait été la première cathédrale gothique à faire un usage massif et innovant des agrafes, des pièces de fer mesurant de 20 à 98 cm qui permettaient de sceller des pierres entre elles et de renforcer une structure.

    Eugénie Barbezat

    Le terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame, à Paris le 15 avril 2019, a néanmoins ouvert la voie à de nouvelles recherches. Après quatre ans de restauration, les scientifiques viennent de publier une enquête mettant en évidence le plus ancien emploi du métal pour la construction d’une cathédrale gothique. « L’accès à des endroits de l’édifice jusqu’alors inaccessibles a permis de détecter pour la première fois l’utilisation d’armatures en fer dans la cathédrale », expliquent-ils.

    Les plus anciennes remonteraient aux années 1160

    Parmi les tonnes de métal récupérées à la suite de l’incendie, l’équipe de recherche s’est intéressée aux milliers d’agrafes utilisées pour assembler les blocs de pierre : les plus anciennes d’entre elles remonteraient aux années 1160, correspondant aux prémices du chantier. Si ces découvertes ne compensent en rien la perte en termes de patrimoine architectural, elles nous éclairent sur les techniques de construction et les conditions de travail des ouvriers de l’époque.

    Rencontre virtuelle avec les compagnons de fortune de Notre-Dame de Parisnotre-dame-de-parisSciencesArchitecture
    L'Humanité

    Des stars heureuses d’aider la représentation LGBT

    Nos recommandations culturelles

    Podcast Avouer son homosexualité ou sa transidentité est parfois compliqué. Cette troisième saison de  Coming out, d’Élise Goldfarb et Julia Layani, donne la parole à des célébrités françaises qui sont passées par cette épreuve.

    Margot BonnéryComing out

    Dans l’appartement parisien d’Élise Goldfarb, des affiches en faveur des droits pour les personnes homosexuelles ornent les murs, des livres débordent de la bibliothèque, la décoration est colorée, l’ambiance est chaleureuse. Un ton décontracté, à l’image de la bienveillance que renvoie  Coming out, le podcast lancé voici trois ans par elle et Julia Layani. « Nous l’avons créé pour les personnes qui ont des difficultés à faire leur coming out. Nous voulions montrer des représentations de célébrités heureuses pour aider les LGBT », explique Élise Goldfarb.

    Les autrices sont toutes deux lesbiennes. Et leur coming out a été difficile. « Nous n’avions pas d’exemples à qui nous identifier, à part Muriel Robin, Caroline Fourest et Amélie MauresmoOn ne savait pas ce que signifiait sortir avec une fille : puis-je lui tenir la main dans la rue, comment avoir une relation sexuelle avec elle, est-ce une vraie relation ? » énumère Julia Layani. Élise Goldfarb surenchérit : « C’est à ce moment que nous avons remarqué qu’il y avait un manque considérable de représentation. D’où l’idée de demander à des stars françaises de se confier. » D’Eddy de Pretto à Alice Coffin, en passant par Hoshi, Pomme, Xavier Dolan ou encore Augustin Trapenard, autant de témoignages nécessaires pour rassurer et informer les auditeurs concernés. « Si on a besoin de dire qu’on est gay, c’est parce qu’on est constamment muselé ! » s’indigne Élise Goldfarb.

    L’homophobie tue

    Les créatrices ont grandi dans des familles conservatrices et connaissent la difficulté d’y avouer leur homosexualité. Dans la préface de leur livre éponyme (1), les créatrices de  Coming out expliquent le poids de la religion : « Nous venons de familles où il y a beaucoup de pudeur et de non-dits », souligne Julia Layani. D’où cette troisième saison, en cours de réalisation, qui a la particularité de donner la parole à un rabbin, un prêtre et un imam qui s’expriment au sujet de l’homosexualité dans les textes sacrés et de l’homophobie dans les religions. « Leurs discours sont assez ouverts, ils acceptent les personnes LGBT dans leur communauté religieuse, les conseillent et les aident », continue-t-elle. Car, précise Élise Goldfarb, « le problème, ce n’est pas la religion, ce sont les gens. La croyance et la foi appartiennent à celui qui croit ».

    Les autrices ont longtemps pensé que l’homosexualité n’était plus un tabou stigmatisant dans la société française. « On n’est plus à l’époque de Roméo et Juliette,  où l’on meurt parce qu’on s’aime », défend Élise Goldfarb. Mais, le 7 janvier 2023, le petit Lucas, 13 ans, s’est suicidé à cause du harcèlement qu’il subissait, directement lié à son homosexualité. Pour rappeler que l’homophobie tue, chaque épisode de cette troisième saison lui rend hommage. D’où l’importance, avance Julia Layani, de ce podcast et du livre, « un objet que l’on peut offrir pour transmettre un message sans le dire ».

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    New York Times - World

    Earthquake in Turkey and Syria

    Turkey Dispatch

    ‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks

    More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.

    People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...

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    By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac

    Photographs by Sergey Ponomarev

    Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.

    The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.

    On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.

    “We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.

    “I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.

    The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.

    The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.

    The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.

    In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.

    Deadly Quake in Turkey and Syria

    A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

    Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.

    “We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”

    Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.

    “I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.

    On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.

    At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.

    “The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.

    Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.

    “I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.

    “We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.

    The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.

    On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.

    “I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”

    He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.

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    New York Times - World

    Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention

    Nepal Dispatch

    In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.

    Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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    By Sameer Yasir

    Photographs and Video by Saumya Khandelwal

    For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.

    As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.

    “Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.

    Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.

    Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.

    Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.

    “Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”

    For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.

    Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.

    In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.

    Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.

    “We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”

    Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.

    Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.

    Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.

    The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.

    Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.

    The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.

    The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.

    But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.

    During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.

    The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.

    “When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”

    Their work has inspired other women in Nepal’s capital.

    “When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”

    Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.

    “But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”

    “Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”

    On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.

    Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.

    After the prayers, the nuns gathered outside.

    Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.

    She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.

    One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.

    And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?

    “Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”

    Bhadra Sharma contributing reporting.

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    L'Humanité

    Autofiction. Chauffeur-livreur, pigiste et braqueur à temps partiel

    Nos recommandations culturelles

    Margot Bonnéry

    Jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour trouver votre place dans la société ? Cette question, Aladine Zaiane l’a fait sienne dans son podcast autofictionnel. Le jeune journaliste cumule les métiers, mais peine à joindre les deux bouts : journaliste pigiste en micro-CDD et chauffeur-livreur pour arrondir les fins de mois, il est surchargé. « Le reste de mon temps est bouffé par un taf que je n’ai même pas choisi. » Aladine est désemparé car son avenir dans le journalisme lui semble inatteignable. Pour compléter ses revenus sans se tuer à la tâche, notre chauffeur-livreur est prêt à tout, quitte à risquer sa vie. Son idée ? Braquer Moussa, un ancien trafiquant de drogue, qui cache un magot en banlieue parisienne.. et qu’il avait interviewé, autrefois.

    Pour raconter son histoire, le journaliste a décidé de « (s)’enregistrer tous les jours ou presque, pour raconter l’envers du décor ». Ces huit épisodes sont déroutants par le brouillard épais tissé par Aladine, entre fiction et documentaire. Si sa quête d’identité sociale et son double métier sont réels, le reste est issu de son imagination. Il raconte le travail de nuit, les entretiens qui s’enchaînent sans résultat au sein des rédactions, le plongeon dans une vie subie.

    Dans la réalité, Aladine a craqué sous la pression. Sa bouée de sauvetage est cette fiction. L’idée de réaliser un podcast sur les conditions de travail des livreurs et pigistes lui a servi d’exutoire pour ne pas basculer : il y raconte ces vies qu’on ne voit pas et ces ascensions sociales rendues impossibles dans la société actuelle.

    PodcastPrécaritéemploi d'avenir
    L'Humanité

    Ceux qui restent. La vie après Marie

    Nos recommandations culturelles

    Caroline Constant

    Le jour de ses 15 ans, Marie se jette d’une falaise. Son geste était mûrement réfléchi : elle a pris soin de mettre une ceinture de plomb et d’avaler des somnifères avant de sauter dans la Méditerranée. L’adolescente, populaire, pleine de vie, laisse derrière elle une famille dans la totale incompréhension de son geste : sa mère, Laure (Élodie Frenck), devient folle de douleur, son père, Vincent (David Mora), se réfugie dans l’hyperactivité, sa sœur jumelle, Camille (Cassiopée Mayance), est perdue. Chacun se renvoie sa culpabilité et son désespoir. Ce film sensible raconte la première année de deuil de cette famille. 

    Télévision
    Известия (RUS)

    Береговая охрана Японии сообщила об очередном пуске ракеты Северной Кореей

    Северная Корея совершила пуск, предположительно, баллистической ракеты, сообщила береговая охрана Японии 27 марта.

    Японское правительство сообщило в понедельник, что Северная Корея выпустила снаряд, который может быть баллистической ракетой. Предположительно, он упал в море за пределами исключительной экономической зоны Японии, сообщило агентство Kyodo.

    По словам представителя японского правительства, сообщений о повреждениях самолетов или судов не поступало. Южнокорейские военные заявили, что ракета была выпущена в сторону Японского моря.

    Объединенный комитет начальников штабов заявил, что военные анализируют определенные сведения, включая дальность полета ракеты и ее мощность, сообщило агентство Yonhap.

    Позднее, через 10 минут после первого пуска, военные Японии сообщили о втором запуске ракеты.

    Взорви, но не сейчас: когда Северная Корея проведет ядерное испытание И как на это могут отреагировать остальные страны

    Северная Корея решительно протестовала против учений Южной Кореи и США по высадке морского десанта. Учения планируется завершить в следующий понедельник.

    В качестве превентивной меры 23 марта Пхеньян выпустил четыре крылатые ракеты в сторону Японского моря. В это время Сеул проводил с Вашингтоном военные учения. Пхеньян оценил это как «подготовку к агрессии» против государства.

    20 февраля Северная Корея запустила две баллистические ракеты в направлении Японского моря. Снаряды калибра 600 мм, как утверждается, сверхбольших реактивных систем залпового огня двигались по направлению на восток и, предположительно, упали за пределами исключительной экономической зоны Японии.

    31 января главы оборонных ведомств США и Южной Кореи опубликовали совместное заявление, в рамках которого договорились расширить масштабы совместных учений в 2023 году. Стороны условились об укреплении своего сотрудничества в вопросе обмена данными касательно ракетной угрозы, которая исходит со стороны Северной Кореи.

    Глава КНДР Ким Чен Ын неоднократно заявлял, что военные учения с США соседних стран он воспринимает как прямую угрозу безопасности страны, поэтому проводит регулярные испытания ракет.

    New York Times - World

    Honduras rompe con Taiwán para establecer relaciones con China

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    La decisión también es un revés para los esfuerzos de Washington por usar su influencia en Centroamérica para ayudar a evitar que China aísle a Taiwán.

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    Por Amy Chang Chien y Emiliano Rodríguez Mega

    TAIPÉI, Taiwán — China ha persuadido a Honduras para que abandone sus lazos diplomáticos con Taiwán y los establezca con Pekín, un golpe a la posición internacional de Taipéi días antes de que la presidenta de Taiwán se embarque en una gira por Centroamérica, que también la llevará a Estados Unidos.

    El cambio redujo aún más el pequeño número de países que mantienen lazos con Taiwán, la democracia insular que Pekín reclama como su territorio, y también ha sido un rechazo abrupto a los esfuerzos de Washington para apuntalar a los aliados de Taiwán en Centroamérica. Los líderes de China tratan de aislar a Taiwán mientras le exigen que acepte la unificación. Estados Unidos, por su parte, ha estado tratando de reforzar la seguridad y la posición de la isla.

    El alejamiento de Honduras puede parecer un asunto menor en el enfrentamiento de décadas entre China y Taiwán, pero los aliados diplomáticos de la isla ahora son tan pocos que cualquier abandono es un serio revés.

    La declaración del sábado de la Secretaría de Relaciones Exteriores y Cooperación Internacional de Honduras fue concisa y decía en parte: “Taiwán forma parte inalienable del territorio chino y a partir de la fecha, el gobierno de Honduras ha comunicado a Taiwán la ruptura de relaciones diplomáticas, comprometiéndose a no volver a tener ninguna relación o contacto de carácter oficial con Taiwán”.

    Poco después de que Honduras publicó su declaración, Joseph Wu, ministro de Relaciones Exteriores de Taiwán, dijo en una conferencia de prensa, que “las acciones de China para reducir el espacio diplomático de nuestro país han herido gravemente los sentimientos del pueblo de Taiwán y acelerado la dirección contraria de las relaciones en el estrecho”. Una declaración en Twitter del Ministerio de Relaciones Exteriores expresó el “profundo pesar” de Taiwán por el fin de la relación diplomática con Honduras.

    El Ministerio de Relaciones Exteriores de China también intervino el domingo. “China aprecia mucho esto”, decía en parte su declaración, calificando la decisión de Honduras como “una elección correcta que se ajusta a la tendencia general y a la voluntad del pueblo”.

    Aunque no se refirieron directamente al alejamiento de Taiwán, funcionarios del gobierno de Honduras dijeron esta semana que forjar vínculos más estrechos con China era vital para mejorar la debilitada economía del país.

    “Lo que se busca a través de la relación con China es lograr la inversión para sobrellevar los retos que tiene el país”, declaró a la prensa Rodolfo Pastor de María y Campos, secretario de Estado hondureño, al señalar que el país arrastra una deuda de más de 20.000 millones de dólares.

    China y sus inversores ya han mostrado un claro interés en el país, al financiar una presa hidroeléctrica y explorar proyectos ferroviarios y portuarios en Honduras.

    La relación diplomática entre China y Honduras se produce días antes de la visita de Tsai Ing-wen, presidenta de Taiwán, a Belice y Guatemala, los dos aliados latinoamericanos que le quedan a Taiwán, para estrechar lazos. La presidenta Tsai partirá de Taiwán el miércoles en un viaje que también incluirá escalas en Estados Unidos, por lo que Pekín ha elevado una protesta.

    En una publicación en Facebook, la presidenta Tsai dijo que los esfuerzos de China para suprimir la participación internacional de Taiwán no “disminuirá la voluntad del pueblo de Taiwán de adherirse a la libertad y la democracia, y de avanzar hacia el mundo”.

    China exige que los países con los que mantiene relaciones diplomáticas dejen de reconocer a Taiwán. Desde que Tsai asumió el cargo en 2016, se ha ido reduciendo el número de aliados diplomáticos que reconocen a Taiwán como país independiente. Pekín cortó los contactos oficiales con el gobierno de Tsai porque se ha negado a afirmar que Taiwán y China forman parte del mismo país.

    Solo 12 países y el Vaticano reconocen ahora a Taiwán, frente a los 21 que lo hacían a principios de 2017. La última vez que Taiwán perdió un aliado diplomático fue en 2021, cuando Nicaragua estableció relaciones diplomáticas con China.

    “Ciertamente es un gran golpe”, dijo Lu Yeh-chung, profesor del departamento de diplomacia de la Universidad Nacional Chengchi en Taipéi. “Las relaciones diplomáticas formales con países pequeños siguen siendo muy significativas para el estatus internacional de Taiwán”.

    La decisión de Honduras representa un revés en los esfuerzos de Washington por utilizar su influencia en Centroamérica para ayudar a impedir que China aísle a Taiwán en la escena mundial. El Departamento de Estado dijo que el presidente Joe Biden envió un delegado a Honduras a principios de este mes, un viaje que fue anunciado después de que Honduras indicara que cambiaría sus vínculos.

    “Es fácil para Washington molestarse cuando países como Honduras cambian su alianza de Taiwán a Pekín”, dijo Mitch Hayes, experto en las relaciones de China con América Latina y director de Veracity Worldwide, una consultora de riesgo político en Nueva York. “Pero realmente tienen que entender que es una estrategia bastante racional para un país pequeño y para las economías emergentes. Podemos esperar ver más de esto en los próximos años”.

    China y Taiwán llevan mucho tiempo practicando lo que algunos analistas han descrito como “diplomacia de chequera” para cortejar a los países proporcionándoles ayuda y préstamos. Joseph Wu, ministro de Relaciones Exteriores de Taiwán, declaró el jueves en una reunión del poder legislativo que Honduras había exigido un “alto precio” a Taiwán.

    Antonio García, el vicecanciller de Honduras confirmó en una entrevista el viernes que desde septiembre pasado Honduras había solicitado 2000 millones de dólares en préstamos al menos en cuatro ocasiones separadas durante reuniones y cenas con funcionarios taiwaneses.

    “El acercamiento fue: ‘Ayúdennos, tenemos que entregar resultados, va a ser un alivio. No les estamos pidiendo que nos den nada gratis; les vamos a pagar’”, dijo García, y agregó que el préstamo se habría utilizado para pagar parte de la deuda del país.

    García dijo que sostuvo dos conversaciones con funcionarios taiwaneses sobre un préstamo y que en ambas ocasiones recibió una respuesta evasiva. “Escucharon atentamente y nos dijeron que iban a hacer las consultas respectivas con la Cancillería en Taipéi”, dijo.

    Wu, ministro de Relaciones Exteriores de Taiwán, dijo en la conferencia de prensa del domingo que además del préstamo de 2000 millones de dólares, Honduras también le había pedido a Taiwán que gastara 45 millones en la construcción de un hospital y 300 millones en la construcción de una represa, pero luego elevó esas cifras a 90 millones y 350 millones.

    En los días previos a la ruptura oficial entre Honduras y Taiwán, el Ministerio de Relaciones Exteriores de Taiwán había expresado su “seria preocupación” a Honduras por la noticia de su decisión y había advertido al país sobre el riesgo de aceptar el dinero de China.

    “Queremos recordar al gobierno de Honduras que, ya que ha estado plagado de problemas de deuda, no beba veneno para saciar su sed, o caerá en la trampa de la deuda de China”, dijo Jeff Liu, portavoz del Ministerio de Relaciones Exteriores de Taiwán, en una rueda de prensa reciente.

    Edward Wongcolaboró con la reportería.

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    Известия (RUS)

    Председатель СК РФ взял на контроль расследование смерти двух детей в Екатеринбурге

    Председателю СК России Александру Бастрыкину будет доложено о ходе расследования уголовного дела по факту убийства двоих детей в Екатеринбурге. Об этом в понедельник, 27 марта, сообщается в Telegram-канале ведомства.

    «Вечером 25 марта 2023 года в доме по улице Леваневского в городе Екатеринбурге обнаружены тела двух мальчиков, 2015 года рождения и 2018 года рождения, с признаками насильственной смерти. По данному факту следственными органами СУ СК России по Свердловской области возбуждено уголовное дело по признакам преступления, предусмотренного ч. 2 ст. 105 УК РФ («Убийство двух малолетних»)», — сказано в размещенном сообщении.

    Кроме того, глава ведомства поручил и.о. руководителя СУ СК России по Свердловской области Анатолию Надбитову доложить о ходе расследования уголовного дела и установленных обстоятельствах.

    Как рассказал 25 марта начальник пресс-службы ГУ МВД России по Свердловской области Валерий Горелых, сообщение о смерти детей поступило в субботу вечером. Местные СМИ предположили, что убийство могла совершить мать детей, которая позднее совершила самоубийство. Отец семейства во время трагедии находился на работе. Официально эта информация не подтверждена.

    Известия (RUS)

    Постпред РФ в Вене не увидел предпосылок к восстановлению диалога России и США по стратегической безопасности

    Предпосылки для восстановления диалога России и США по вопросам стратегической стабильности не просматриваются. Об этом в интервью «Известиям» заявил постпред РФ при международных организациях в Вене Михаил Ульянов. По его словам, для восстановления контактов по ДСНВ «необходимо, чтобы Вашингтон отказался от враждебной политики в отношении России‎»‎.

    Урановая быль: чем грозит применение ВСУ радиоактивных снарядов При разрыве эти боеприпасы превращаются в пыль, которую невозможно собрать и дезактивировать

    «В настоящее время предпосылки для восстановления российско-американского диалога по вопросам стратегической стабильности не просматриваются. На эту тему уже высказывалось министерство иностранных дел России. Если говорить кратко, то для возобновления диалога по ДСНВ необходимо, чтобы Вашингтон отказался от враждебной политики в отношении России», — сказал он.

    По словам постпреда, в условиях, когда США «‎прямо ставят перед коллективным Западом задачу нанести «стратегическое поражение» нашей стране, «бизнес как всегда» в делах стратегической значимости совершенно невозможен»‎.

    Россия 28 февраля приостановила свое участие в Договоре о сокращении стратегических наступательных вооружений (ДСНВ).

    До этого, 1 февраля, президент РФ Владимир Путин в послании Федеральному собранию заявил: Москва приостанавливает участие в совместном с США договоре. Путин подчеркнул: речи о выходе из соглашения не идет. По словам президента, прежде чем вернуться к обсуждению договора, нужно понять, на что претендуют такие страны, как Франция и Великобритания.

    Соглашение, заключенное в 2010 году, предусматривало взаимное сокращение ядерных вооружений РФ и США. По договору, Москва и Вашингтон обязались за семь лет сократить число развернутых межконтинентальных баллистических ракет, подводных лодок и тяжелых бомбардировщиков до 700 единиц и оставить для них не более 1550 боезарядов.

    В середине марта в Госдепе США заявили, что американские власти по-прежнему считают приостановку участия России в Договоре о мерах по дальнейшему сокращению и ограничению стратегических наступательных вооружений юридически недействительной. В Госдепе также выразили готовность встречаться с российской стороной для разрешения озабоченностей и уточнили: «‎Препятствия для инспекций в рамках договора отсутствуют»‎.

    Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:

    Вероятность санкций против «Росатома» представляется сомнительной»

    L'Humanité

    Lise Baron : « Réactiver l’histoire du sida, c’est rappeler qu’il existe toujours »

    Actu

    Avec « les Années sida, à la mort, à la vie », Lise Baron explore les ressorts de la lutte contre la maladie, de sa découverte à l’élaboration du premier traitement efficace. En racontant l’incrédulité, l’indifférence puis les débuts de la mobilisation contre le virus, son documentaire entre en résonance avec une certaine insouciance actuelle. Entretien

    Grégory Marin

    Pourquoi avoir centré votre documentaire sur ces quinze premières années, entre les premières évocations de ce qu’on n’appelait pas encore sida et la découverte de la trithérapie ?

    Ce qui m’intéresse, c’est la notion de lutte, médicale, associative, politique ou même médiatique, qui se concentre, se structure dans ces années-là, entre 1982 et 1997. Au départ, ni les médias, ni les politiques, ni les laboratoires ne comprennent l’ampleur du problème. Ce sont les acteurs et actrices qui interviennent dans le documentaire qui vont, ensemble ou parfois séparément, alerter l’opinion publique, impliquer leurs confrères… Je voulais montrer comment des gens très différents peuvent lutter avec leurs propres outils, leurs propres manières, contre un problème commun de grande ampleur. On peut clairement établir le parallèle avec ce qui se passe aujourd’hui sur le climat : des chercheurs, des associations, des politiques travaillent chacun de leur côté mais ces travaux sont complémentaires. Il faut, quel que soit le sujet, que toutes sortes d’acteurs mènent la même bataille pour qu’arrivent des solutions.

    On se rappelle grâce au documentaire la frilosité des médias, des politiques, et même la prudence du milieu médical. Cela s’explique-t-il car la maladie touchait homosexuels et toxicomanes ?

    Évidemment ! Ça touche les drogués et le monde de la nuit : c’est quantité négligeable. Comme nombre de maladies, parce que vu le milieu où elle se propage, ça ne concerne pas monsieur et madame Tout-le-Monde, on l’ignore, on la minimise. C’était d’autant plus intéressant de voir ceux qui, tout de suite, se sont mobilisés. Quand j’étais petite, ma mère avait une copine dermatologue qui s’occupait de ces patients-là. Je savais confusément qu’elle les accueillait, quels que soient leur parcours, leur vie, pour traiter leurs affections. Je m’en suis rappelée au moment du Covid, quand des soignants sont restés vaille que vaille auprès des patients alors qu’on ne savait pas exactement ce qu’était cette maladie, qu’elle faisait peur. Je voulais comprendre pourquoi des gens s’engagent quand la majorité de la population ne sait pas, ne comprend pas ou refuse de voir.

    Vous faites parler quelques-uns de ces acteurs, notamment dans le milieu médical le professeur en maladies infectieuses Willy Rozenbaum ou la chercheuse Françoise Barré-Sinoussi (qui obtiendra le prix Nobel grâce à la codécouverte du VIH). Quel regard portent-ils sur l’évolution en termes d’image de la maladie, notamment après la période qui vous intéressait pour le documentaire ?

    Tous regardent effarés l’effacement du sida de la scène médiatique et politique. Car cette maladie et les épidémies en général doivent avoir un traitement politique : les outils pour prévenir et ralentir cette maladie existent, encore faut-il que cela suive en termes de politiques de santé publique. La recherche peut bien travailler, si les outils qu’elle développe ne sont pas connus du grand public… Tout ça est un peu retombé, même si la télévision publique programme encore une soirée annuelle pour le Sidaction (« les 50 Ans du disco. Les stars chantent pour le Sidaction », samedi 25 mars à 21 h 10 sur France 2 – NDLR). Cet oubli peut être très préjudiciable, car le sida court toujours.

    La recherche peut bien travailler, si les outils qu’elle développe ne sont pas connus du grand public… Lise Baron, réalisatrice

    La difficulté de parler de cette maladie tient-elle à ce que « le VIH touche à deux tabous, la mort et la sexualité », comme dit Marie dans le film ?

    Sans doute est-ce de cet ordre. Pourtant il y a encore des signes de contamination. Chez les jeunes et aussi chez les plus de 50 ans, par exemple ceux qui ont été longtemps en couple, qui se séparent et redécouvrent leur sexualité différemment. On parle plus du Covid que de ce phénomène parce que c’est moins gênant. Marie, qui milite dans une association, dit que, pour les femmes séropositives, c’est extrêmement difficile de parler : encore aujourd’hui on leur demande quand elles signalent leur séropositivité si elles sont prostituées ou droguées… Comme si « elles l’avaient bien cherché » !

    Vous avez eu des difficultés à trouver des témoins malades de cette époque ?

    Pas mal d’entre eux ont intériorisé cette honte de l’époque, et n’ont pas prévenu leur entourage. Ça a été plus dur encore pour les femmes, qui n’en parlaient pas. Ce que fait Marie dans le film est très précieux. Les hommes, eux, avaient une habitude de témoignage plus ancienne.

    Ils avaient fait un premier coming out pour révéler leur homosexualité…

    Oui, même si ça a été difficile pour eux à l’époque. Mais ils militaient déjà, avec d’autres homosexuels, comme le raconte Francis, dans Aides ou Act Up.

    IL Y A DES LEÇONS À TIRER DU POINT DE VUE DU MILITANTISME ET DU POINT DE VUE SANITAIRE, COMME L’USAGE DU PRÉSERVATIF.  Lise Baron, réalisatrice

    Votre film va être diffusé la même semaine que le Sidaction, qui aura lieu du 24 au 26 mars. C’est important d’en faire un outil, alors qu’il n’y a plus de grandes campagnes de communication sur le sida, comme dans les années 1990 ?

    Oui. Réactiver l’histoire de cette épidémie, c’est rappeler qu’elle existe toujours. Cette histoire est trop peu connue. Elle commence à peine à être enseignée aux lycéens, dans une partie du programme non obligatoire. Elle gagnerait à être mieux connue, car il y a des leçons à tirer du point de vue du militantisme, comme je le disais, et du point de vue sanitaire, parce qu’on a oublié les gestes qui sauvent, comme l’usage du préservatif. On l’a vu dans « l’après-Covid » : tout le monde s’est dépêché d’enlever le masque dès qu’il n’était plus obligatoire. On a tendance à oublier très vite ce qui est contraignant.

    Pour le commentaire, vous avez choisi une jeune actrice, Manon Azem. C’est une façon de faire le lien entre la « génération sida » et celle à qui aujourd’hui on n’enseigne plus la dangerosité de ce fléau et qui a oublié l’importance du préservatif ?

    J’ai lu que 23 % des jeunes ne savent pas comment se transmet le sida (selon le sondage Ifop pour le Sidaction 2022 – NDLR). C’est fou, quand on pense à ce qu’on apprenait à notre génération ! En choisissant Manon, je voulais une voix jeune qui rende cette histoire accessible, lui donner un caractère contemporain. Manon a aujourd’hui l’âge des acteurs, médecins compris, au moment où se déroule l’action.

    Le manque d’information tue en 2020

    Les années sida, À la mort, à la vie Documentaire / France 5 / Dimanche 26 mars / 22 h 50

    Lorsque les premières informations en provenance des États-Unis sur une maladie sexuellement transmissible arrivent sur les ondes au tout début des années 1980, les Français trouvent ça « improbable ». On parle alors d’un « cancer gay », qui touche pour l’essentiel « les homosexuels mâles » (dixit Christine Ockrent au JT d’Antenne 2 !). Le public apprendra hélas très vite à prononcer les mots « sida », « VIH » et « préservatif »… Au début des années 2020, on est loin de la prise de conscience que le film décrit, entre les premiers symptômes révélés en 1982 et la trithérapie élaborée en 1997. En 2022, le sondage Ifop annuel pour le Sidaction révèle que 31 % des Français interrogés estiment être « mal informés » sur le VIH et le sida. Ils n’étaient que 11 % en 2009. Conséquence : le niveau de connaissances baisse plus vite que celui des contaminations. Alors que 40 % des interrogés pensent qu’il y a de moins en moins de contaminations chez les jeunes, en France, 13 % des 175 000 personnes atteintes du VIH ont moins de 25 ans. Et ce n’est qu’un exemple des idées reçues qui circulent sur le sujet. Faute d’enseignement approprié ou de séances d’information dans le cadre scolaire, cette méconnaissance, et l’augmentation des risques avec, pourrait perdurer.

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    L'Humanité

    La démocratie sous logique néolibérale mortifère

    Tribune

    Marie-Jean Sauret

    Marie-Jean Sauret  Psychanalyste et auteur 

    La Constitution française date du 4 octobre 1958, elle a été révisée 24 fois. Elle serait démocratique par son contenu et parce qu’elle a été adoptée par référendum, il y a cinquante-cinq ans. Pensons-nous la même chose que nos grands-parents ? Les révisions, la proposition d’une nouvelle Constitution et au minimum d’une nouvelle République prouvent que non. La Constitution constitue-t-elle une garantie absolue contre les dérives étatiques ? Non, il suffit que le renouvellement compose un conseil de réactionnaires pour que le pire soit légalement possible. L’épisode états-unien autour de l’avortement montre qu’une constitution pourrait résister aussi peu que les lois fondamentales en Israël. 

    Les Français ont d’ailleurs élu un président avec une minorité de voix, et une Assemblée nationale dont la majorité sert aujourd’hui d’autres intérêts que ceux de la majorité des citoyens, cf. les retraites. Peut-on dire que la nation est mieux servie par la gestion à flux tendu – rentabilité, économie (pour qui ?) obligent –,  avec les résultats que l’on sait – pénurie de médicaments, freins à la recherche, dégradation de la recherche et de l’enseignement, débâcle de l’hôpital public, faillite des services publics, etc. ?  

    « Vous avez voté pour nous. Maintenant, rentrez chez vous, on s’occupe de tout. De toute façon, vous ne comprenez rien. On vous fait mal ? Oui, mais pour votre bien. » Cette démocratie-là ne respecte pas notre voix. Une véritable démocratie s’en déduit : elle doit doubler la représentation nationale par un débat public permanent et se doter de dispositifs adéquats pour cela. Sans débat, la démocratie ne mérite pas son nom : puisqu’elle sert la volonté d’asservissement de l’État au lieu d’être la contestation du pouvoir établi quand il vise à confisquer les espaces de liberté conquis par les citoyens. Les conséquences de cette absence de démocratie sont désastreuses. 

    Beaucoup en font l’expérience : après la pénurie de vaccins, de gel antiseptique, de masques, de blouses sanitaires, des médicaments de première nécessité sont en rupture de stock. Qui dira les complications de la vie ordinaire et les dégradations de la santé – parfois jusqu’à la mort ? L’allongement du temps de travail de deux années supplémentaires : serait-il possible d’envoyer chaque élu passer deux ans dans un emploi pénible ? Deux ans payés à ramasser les ordures, alimenter les incinérateurs, s’occuper de personnes dépendantes, tenir la caisse d’un supermarché, prendre la place de manœuvres dans les travaux publics ou le bâtiment, entretenir la voirie, autoroutes comprises, hiver comme été, contrôler dans le train, renforcer la police en ville et en dehors, durant les manifestations, les événements à protéger, etc. ?  

    Peut-être prendraient-ils au sérieux non seulement la demande des salariés relative à la pénibilité, mais les accidents qui en résultent et la mortalité au travail. Avec deux morts par jour dans le privé et un autre dans le public, l’allongement proposé signifie l’envoi à la mort de 2 100 personnes supplémentaires. Le terme « assassin » lancé par un député au ministre du Travail serait plus violent que cela ? Plus violent que ce dont ont à souffrir les victimes de violences policières, que les coups portés contre les femmes et autres ? 

    La logique néolibérale a des conséquences délétères directes sur les individus qu’elle écrase ; elle en formate d’autres jusqu’à ce qu’ils en deviennent violents, de gré ou de force. Ici aussi, seraient requis des dispositifs de parole qui permettent d’interroger le rapport de chacun avec sa propre colère, sa violence, tout ce qui fait sa singularité et qui le pousse à rejeter l’altérité (racisme, antisémitisme…). Seulement le néolibéralisme ne peut comprendre cela, faute de prendre au sérieux la voix de chacun. Et au fond, seule une démocratie authentique le peut. 

    Celui qui méprise la voix méprise la vie. 

    néolibéralismedémocratieconstitutionRéforme des retraites
    New York Times - World

    ‘Vendedor de paisajes’: la huella perdurable de un migrante japonés en México

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    Cada primavera, las jacarandas florecen en Ciudad de México. Las coloridas flores son el legado vivo del jardinero Tatsugoro Matsumoto.

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    Por Elda Cantú

    Photographs and Video by Marian Carrasquero

    Reportaron desde Ciudad de México.

    El presidente de México quería cerezos.

    Era 1930, y el presidente Pascual Ortiz Rubio los había visto bordeando las calles de Washington y deseaba el mismo bello espectáculo para la capital de su país.

    Para tratar de cumplir con el pedido del mandatario, el Ministerio de Relaciones Exteriores de Japón acudió a Tatsugoro Matsumoto, un inmigrante japonés que cuidaba los jardines de Chapultepec, entonces la residencia presidencial en Ciudad de México. Pero los inviernos en la capital no eran lo suficientemente fríos para que los cerezos florecieran, dijo el experto jardinero. El presidente no conseguiría su hanami, el ritual de contemplación de flores que los japoneses celebran cada primavera.

    Al menos no uno rosado.

    Si los cerezos no eran adecuados para la capital mexicana, otro árbol con flores coloridas podía ser la solución: las jacarandas.

    Matsumoto ya le había recomendado a otro presidente plantar jacarandas en la ciudad. Pero fue en los años posrevolucionarios, cuando había pocos recursos del gobierno para gastar en embellecer la capital mexicana, según Sergio Hernández, un investigador de la Dirección de Estudios Históricos del Instituto Nacional de Antropología e Historia.

    El tiempo ha difuminado algunos detalles de la solicitud del presidente y su ejecución, pero hoy las jacarandas se alzan entre la vegetación de la ciudad como un frondoso dosel que anuncia la llegada de la primavera.

    Durante casi cien años, los residentes de Ciudad de México han disfrutado de la temporada de jacarandas: una “fascinante brujería” que trae un poco de la selva amazónica a las puertas de quienes viven en la ciudad, como escribió Alberto Ruy Sánchez en su poemario del 2019, Dicen las jacarandas. Y cuando las flores caen, “florece el cielo en el suelo”: un estallido inesperado de color a los pies.

    Cada primavera, millones de personas pasean por la capital del país bajo una explosión de flores moradas. Cada primavera, los árboles coloridos señalan que es hora de disfrutar de la estación cálida y caminar sobre una fina alfombra de pétalos lavanda. Sal a jugar, susurran las jacarandas con un tono que suena, a su vez, foráneo y familiar.

    “Me dijeron que este árbol siempre genera esperanza”, dijo Alma Basilio, una psicóloga que posaba para una selfi con una amiga bajo las flores. “La jacaranda es bondad”.

    Las jacarandas en realidad no son originarias de México: el nombre viene del guaraní, una lengua indígena que se habla principalmente en Paraguay, y el árbol tiene su origen en la Amazonía.

    Son árboles de hoja caduca, lo que significa que pierden su follaje cada año cuando el clima se vuelve lo suficientemente frío. Y cuando aumenta la temperatura, sus ramas tortuosas y desnudas se llenan de racimos de flores.

    “¡Fum! Con inmediatez, no de forma progresiva, todo el árbol se llena de flores”, explica José Luis López Robledo, un arboricultor que tiene un vivero cerca de Ciudad de México.

    Las flores crecen en racimos y tienen un atractivo color azul púrpura debido a las antocianinas, un pigmento que también se encuentra en las dalias, las bayas, los frijoles negros y los camotes. En 2021, cuando la mayor parte del planeta estaba enfocada en sobrevivir la pandemia, una agencia mexicana de tendencias nombró al jacaranda como el color del año.

    “El color jacaranda es presagio de un renacimiento”, dijo la agencia Trendo.mx, describiendo el tono entre un lila y malva, comparable al lavanda.

    El responsable de la primavera morada mexicana, Matsumoto, fue uno de los primeros inmigrantes japoneses en llegar a América Latina como un hombre libre, en un momento en que la mayoría de los inmigrantes asiáticos llegaban a la región en condiciones de servidumbre o con contratos para suministrar mano de obra barata a las plantaciones, minas y ferrocarriles.

    Su tarjeta de inmigración mexicana dice que ingresó en 1896 y registra “jardinero” como su ocupación. Pero, en Japón, Matsumoto era arquitecto paisajista y había trabajado en el Palacio Imperial, explicó el investigador Hernández.

    Matsumoto llegó al continente en 1888 a instancias de un empresario peruano que quería un jardín japonés, el primero en América del Sur, en su propiedad.

    “De su lejana tierra natal el artista había traído por barco bellas plantas”, describe un libro sobre la residencia donde se construyó el jardín. Poco después de ver su trabajo en Lima, un empresario minero mexicano lo contrató para crear algo en su hacienda.

    Matsumoto eventualmente se convertiría en un empresario adinerado que sirvió a varios presidentes mexicanos: desde el francófilo Porfirio Díaz hasta el revolucionario Álvaro Obregón y el nacionalista Lázaro Cárdenas. Con su florería, que abrió en 1898, Matsumoto presentó llamativos arreglos florales a la alta sociedad y creó ramos de flores para las estrellas de la era dorada del cine mexicano.

    En los últimos años, el talento de Matsumoto con las flores lo ha convertido en una especie de ícono de la cultura popular local, un héroe silencioso: el jardinero que trajo las jacarandas a México. Pero Hernández, quien ha documentado extensamente la trayectoria de Matsumoto, señala que fue mucho más que eso.

    Más que introducir las jacarandas a México —algunas ya crecían en estado salvaje—, las domesticó. No solo sugirió un árbol más apropiado para el clima de la capital: otorgó a sus calles una visión estética que resurge cada primavera.

    “Matsumoto fue un vendedor de paisajes”, dijo Hernández.

    En una ciudad de árboles viejos y aceras torcidas, las jacarandas son buenas inquilinas: sus raíces tienden a crecer hacia abajo, en lugar de hacia los lados, y dejan la infraestructura urbana casi intacta. Pero debido a que crecen a gran altura (llegan a alcanzar hasta 24 metros), pueden ser némesis de los cables eléctricos y blanco de los podadores de árboles de la empresa de energía eléctrica.

    En los últimos años, las jacarandas también han atraído detractores: “Florece polémica por las jacarandas”, decía un artículo de este mes que cita a especialistas que advertían que las especies exóticas podrían crear un desequilibrio en los ecosistemas locales.

    “Están muy hypeadas”, es decir, de moda, dijo Francisco Arjona, de 34 años, un ingeniero ambiental que dirige recorridos para admirar los árboles de Ciudad de México. Arjona es capaz de enumerar parques, intersecciones y estacionamientos donde admirar el espectáculo, pero también recuerda a los visitantes que la capital alberga muchos otros hermosos árboles nativos.

    Para la década de 1940, cuando la primera generación de jacarandas alcanzaba quizás los nueve metros de altura, Matsumoto y su hijo, Sanshiro, se habían convertido en defensores de su comunidad. Cuando México ordenó que todos los japoneses del país se trasladaran a la capital y a Guadalajara debido a la Segunda Guerra Mundial, los Matsumoto intercedieron ante el gobierno y alojaron a 900 de sus compatriotas desplazados en una de sus enormes haciendas.

    Jesús Roldán, alpinista de 38 años, estaba sentado debajo de las ramas torcidas de una jacaranda en flor, afuera del Palacio de Bellas Artes, uno de los árboles más etiquetados en Instagram.

    “Me parecen realmente muy complejas, desde la estatura hasta el color, sus brazos y su estructuración son muy difíciles de entender”, dijo. “Pienso que no están cómodas, tal vez estarían mejor en otro lado”.

    La Florería Matsumoto, en el extremo norte de una calle de moda en la colonia Roma Norte, ahora se encuentra casi vacía, su amplia fachada está decorada con un puñado de flores de plástico tristes, un rótulo viejo, un escritorio solitario. El paisaje urbano de Ciudad de México está cambiando continuamente: nuevos edificios se levantan todos los días, cientos de palmeras mueren por una plaga implacable, los jardineros conscientes de la escasez de agua buscan plantas que resistan una sequía. Los inviernos son cada vez más cortos y calurosos.

    Sin embargo, “si algo va a sobrevivir”, dijo el arborista López Robledo, “serán las jacarandas”.

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    Известия (RUS)

    Эксперт Суслов объяснил посыл президента Западу о тактическом оружии в Белоруссии

    Страх — это единственный фактор, способный изменить политику Запада в отношении РФ и направить ее в менее дестабилизирующую сторону, заявил 26 марта заместитель директора Центра комплексных европейских и международных исследований НИУ ВШЭ, эксперт клуба «Валдай» Дмитрий Суслов.

    Западные элиты убедили население в том, что ни одна из стран не является стороной конфликта, что дает им право безопасно для себя вести гибридную войну против России с помощью Украины. Суслов указывает, что ощущение безопасности и приводит к той политике, которой придерживается Запад, стремясь нанести России стратегическое поражение.

    «Россия вынуждена будет реагировать» Путин высказался о поставках боеприпасов Киеву, оценил мирный план КНР и провел переговоры с Си

    «Для того чтобы все-таки изменить их политику, необходимо повышать для них страх перед войной, в том числе ядерной, создавать у них ощущение, что они сами могут стать мишенями для ударов и театром военных действий. <…> Потому что единственный фактор, который может изменить политику Запада в отношении РФ в менее опасную и дестабилизирующую сторону, — это страх. Страх перед третьей мировой войной, перед ядерной войной. На сегодняшний день этот страх практически отсутствует в странах НАТО, в том числе в европейских», — сказал он в беседе с ТАСС.

    По его словам, Москва «хочет подать сигнал о том, что политика гибридной войны, которую Запад проводит в отношении РФ, носит крайне дестабилизирующий характер, повышает риски гонки вооружений в Европе, риски прямого военного столкновения между Россией и НАТО и риски ядерной войны».

    Президент России Владимир Путин 25 марта сообщил, что Москва и Минск договорились разместить ТЯО в Белоруссии, не нарушая режима нераспространения. Он подчеркнул, что Россия не передает Белоруссии своего ядерного оружия, а делает то, что делали США десятилетия.

    26 марта верховный представитель Евросоюза по иностранным делам и политике безопасности Жозеп Боррель заявил, что Европейский союз введет дополнительные ограничительные меры, если Белоруссия поддержит размещение тактического ядерного оружия на своей территории.

    В тот же день вице-президент Болгарии Илияна Йотова призвала все страны и организации, заинтересованные в мире на Украине, начать переговоры в скором времени. Она отметила, что с каждым днем эскалация украинского конфликта становится всё более опасной.

    Известия (RUS)

    Путин обратился к росгвардейцам в День войск национальной гвардии России

    Президент России Владимир Путин обратился к росгвардейцам по случаю Дня войск национальной гвардии России, который отмечается 27 марта.

    Глава государства перечислил ключевые задачи Росгвардии — борьба с терроризмом, экстремизмом и организованной преступностью, охрана значимых, стратегических объектов, обеспечение правопорядка во время массовых мероприятий, контроль за оборотом оружия. Владимир Путин отметил сложность и важность такого спектра работы росгвардейцев, указав, что успешное выполнение поставленных целей требует высокого профессионализма и системности, строгого соблюдения законности и нацеленности на достижение результатов в интересах безопасности общества и государства.

    «Хочу поблагодарить вас именно за такую эффективную и добросовестную службу, за вашу верность долгу и присяге, за приверженность героическим традициям, которые были заложены многими поколениями ваших предшественников, начиная еще с батальонов внутренней стражи, созданных в России более 200 лет назад», — сказал президент.

    Путин выразил особые слова благодарности и признательности в адрес ветеранов внутренних войск МВД, подразделений ОМОНа, СОБРа, ряда других служб, которые стали основой современной Росгвардии. Он подчеркнул: главной опорой органа были и остаются честь и доблесть бойцов и командиров, их преданное служение Отечеству и народу.

    Президент упомянул героев-росгвардейцев в зоне спецоперации. Он подчеркнул, что они действуют смело и решительно, в самых сложных ситуациях проявляют стойкость и бесстрашие, защищая Россию и ее граждан.

    «Хочу пожелать вам, всем военнослужащим, сотрудникам, гражданскому персоналу, ветеранам Росгвардии, вашим родным и близким здоровья и успехов. С праздником!» — завершил речь Путин.

    Обеспечивая защиту мирного населения Донбасса, 23 марта сотрудники Росгвардии предотвратили взрыв на линии электропередачи в Донецкой Народной Республике. 15 марта росгвардейцы предотвратили диверсию в одном из населенных пунктов Луганской Народной Республики. До этого, 13 марта, сотрудники ведомства за неделю задержали 30 пособников украинских националистов в Херсонской и Запорожской областях.

    L'Humanité

    Méga-bassines : résistance !

    Actu

    Collectif

    collectif d’élus EELV, de citoyens écologistes et de scientifiques

    « E h bien, savez-vous ce qu’il va se passer ? Nous allons bientôt manquer d’eau. » Voilà comment René Dumont terminait son allocution pour défendre la candidature écologiste à l’élection présidentielle de 1974. Nous y sommes. Près de cinquante années d’inaction climatique après, la ressource en eau n’est plus abondante et l’ONU se réunit en catastrophe pour décliner un programme mondial d’action pour l’eau. En France, la situation est encore pire que ce qu’avaient imaginé les scénarios les plus pessimistes : notre territoire se réchauffe plus vite et plus intensément que la moyenne planétaire.

    Dans ce contexte de raréfaction de l’eau, quelques acteurs économiques cherchent à se l’approprier, en construisant des méga-bassines, destinées à irriguer des cultures intensives de maïs l’été… Depuis vingt ans, des projets sortent de terre, avec une opposition toujours plus forte des scientifiques et des autres usagers de l’eau, confortée par les décisions des tribunaux administratifs qui, à plusieurs reprises, ont déclaré la construction de ces méga-bassines illégale. Le programme de construction de 16 méga-bassines dans les Deux-Sèvres a démarré alors même que le premier jugement du tribunal a exigé un redimensionnement de 9 d’entre elles, car les volumes prévus dépassent les volumes auxquels les irrigants ont droit, pourtant déjà indécents au regard de la capacité des milieux à les fournir. L’État n’a pour autant pas suspendu son financement de 50 millions d’euros et mobilise plusieurs milliers de policiers à chaque manifestation. Autoriser, financer et protéger des ouvrages illégaux qui endommagent les écosystèmes, voilà un profond mépris étatique… de l’État de droit.

    La paix ne s’impose pas par la force, elle se construit par l’objectivité des solutions proposées, le dialogue et la démocratie. La trajectoire prise par Emmanuel Macron depuis qu’il est à la tête de notre pays n’est pas la bonne. De la loi Asap qui a supprimé les consultations publiques, au traitement policier des gilets jaunes, en passant par le refus du dialogue social pour la réforme des retraites et la loi de sécurité globale pour éviter de documenter les violences policières, tout a été fait pour réduire les espaces de démocratie dans notre pays.

    Nous étions déjà là pour nous opposer à la construction du barrage de Sivens, et avions dénoncé, en vain, les dérives du maintien de l’ordre. Nous ne voulons pas revivre le même drame, qui a coûté la vie à Rémi Fraisse, parce que l’État refuse d’organiser le dialogue. Nous étions à Sainte-Soline en octobre 2022, et nous serons à Melle, les 24, 25 et 26 mars prochains, pour penser, proposer, défendre et fêter l’eau, dans un esprit de désobéissance fertile, festive et non violente. Agriculteurs, citoyens, scientifiques, élus locaux, nationaux et européens, associations de protection de l’environnement, nous serons toutes et tous en résistance.

    www.humanite.frEaubarrage sivensécologieMéga-bassines
    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

    En tiempos de guerra, Dubái se volvió un puerto seguro para las élites rusas

    En los barrios exclusivos y los centros comerciales palaciegos de la mayor ciudad de los Emiratos Árabes Unidos, los rusos ricos pueden volver a empezar sin tener que cortar los lazos con su país de origen.

    El distrito de Marina en Dubai, Emiratos Árabes Unidos. Muchos rusos prefieren esta zona cuando llegan por primera vez al paísCredit...

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    Por Anton Troianovski

    Photographs by Andrea DiCenzo

    DUBÁI, Emiratos Árabes Unidos — Dima Tutkov se siente seguro en una isla artificial a la orilla del golfo Pérsico.

    No hay ninguna de las actitudes antirrusas de las que escucha hablar en Europa, no ha visto ni baches ni personas sintecho como los que vio en Los Ángeles y no tiene que preocuparse de que lo recluten para combatir en Ucrania aunque su agencia de publicidad obtenga grandes utilidades en Rusia.

    “Hay mucha mayor libertad en Dubái, en todos sentidos”, nos comentó, luciendo una playera de diseñador con intrincadas rasgaduras, en un café que acaba de abrir en la ciudad, donde ahora sus hijos asisten a una escuela británica. “Somos independientes de Rusia”, aseveró. “Esto es muy importante”.

    Moscú

    Russia

    DEIRA

    Ucrania

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    IRÁN

    Emiratos Árabes

    Unidos

    Dubai

    PALM

    JUMEIRAH

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    MARINA

    6 kilómetros

    BLUEWATERS I.

    IRÁN

    129 KMS

    Golfo Pérsico

    Dubái

    Catar

    Abu Dhabi

    Emiratos Árabes

    Unidos

    omán

    Arabia Saudita

    Moscú

    129 KMS

    Rusia

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    DEIRA

    Ucrania

    TURQUÍA

    Golfo Pérsico

    Dubái

    Catar

    IRÁN

    Abu Dhabi

    EMIRATOS ÁRABES

    UNIDOS

    Dubái

    EMIRATOS ÁRABES

    UNIDOS

    PALM

    JUMEIRAH

    E44

    omán

    MARINA

    Arabia Saudita

    6 kilómetros

    BLUEWATERS I.

    Por The New York Times

    A un año de una tremenda ofensiva de sanciones económicas contra Rusia por la invasión a Ucrania, los millonarios rusos siguen siendo muy acaudalados. Además, en Dubái, la ciudad más grande de los Emiratos Árabes Unidos, han encontrado un puerto seguro en tiempos de guerra.

    En medio de las vías peatonales del paseo marítimo de la ciudad, de los suntuosos centros comerciales y de las calles cerradas suburbanas, el idioma ruso se está convirtiendo en una lengua franca. Los oligarcas socializan en exclusivos centros turísticos, los restauranteros de Moscú y San Petersburgo se apresuran a abrir sus locales ahí. Los empresarios como Tutkov manejan sus empresas rusas desde Dubái y abren otras nuevas.

    La nueva diáspora de rusos en Dubái abarca toda una gama que incluye a los multimillonarios que han sido castigados con sanciones y a trabajadores tecnológicos de clase media que huyeron del reclutamiento iniciado por el presidente Vladimir Putin. Pero, hasta cierto punto, comparten las mismas razones para estar en los Emiratos Árabes Unidos: este país ha mantenido sus vuelos directos a Rusia, se ha conservado neutral en la guerra de Ucrania y, según dicen, no manifiesta la misma hostilidad contra los rusos que ellos perciben en Europa.

    “¿Por qué las empresas de algunas partes no son amigables con uno?”, preguntó Tamara Bigaeva, quien hace poco abrió una clínica de belleza rusa de dos pisos que ya está recibiendo a sus antiguos clientes. “Es evidente que en Europa no quieren vernos”.

    Según las entrevistas realizadas a los rusos que se han establecido ahí, de hecho el mayor atractivo de Dubái es ser apolítico. A diferencia de Europa occidental, no hay banderas ucranianas que ondean en público ni mítines de solidaridad. La guerra, como tal, parece muy lejana. Además, lo más probable es que, de todas maneras, cualquiera que albergue sentimientos antirrusos en Dubái los oculte; en realidad, las manifestaciones en la autoritaria monarquía de los Emiratos Árabes Unidos son ilegales y la libertad de reunión está muy limitada.

    La presencia de millonarios rusos en Dubái en un momento en el que en gran medida han sido marginados de Occidente muestra el modo en que Putin ha logrado conservar el contrato social que es tan indispensable para su apoyo dentro del país: quienes están cerca del poder pueden amasar enormes fortunas a cambio de su lealtad.

    De hecho, la politóloga Ekaterina Schulmann señaló que Putin ha estado dándoles señales a los empresarios de que está dispuesto a seguir quitando los obstáculos para su enriquecimiento. Por ejemplo, una ley reciente exime a los legisladores de tener que hacer públicos sus ingresos y sus bienes.

    “Sí, han quedado aislados del primer mundo, pero las cosas no empeorarán para ustedes”, comentó Schulmann al hablar de cómo ve Putin el nuevo contrato con la élite. “En primer lugar, hay muchos otros países que son nuestros amigos. En segundo, tendrán muchísimas oportunidades de enriquecerse aún más y ya no serán enjuiciados por actos de corrupción”.

    Putin ha estado pidiéndoles públicamente a las élites rusas que reorienten su vida y sus inversiones dentro de Rusia. Pero los ricos que se han ido a vivir a Dubái tienen otras ideas.

    “Para todos nosotros, esta es una isla que ofrece seguridad durante un cierto tiempo”, señaló Anatoly Kamenskikh, un vendedor de bienes raíces ruso que presume que el año pasado su equipo vendió 300 millones de dólares en propiedades dentro de Dubái, la mayoría de ellas a ciudadanos rusos. “Todos están tratando de dejar su patrimonio en algún lugar”.

    El desarrollador de bienes raíces de Kamenskikh, Sobha Realty, festejó el auge de esta industria que los rusos han impulsado en Dubái instalando una catedral de San Basilio en miniatura y nieve artificial afuera de su oficina de ventas. Una sección de la isla artificial llamada Palma Jumeirah está llena de restaurantes y centros nocturnos rusos, uno de los cuales estaba repleto un miércoles reciente en la noche mientras los clientes pedían botellas de champaña Dom Pérignon a un costo de 1200 dólares que los meseros les llevaban bailando con luces de bengala.

    Cuando un cliente borracho gritó: “¡Que viva Ucrania!”, los porteros lo echaron rápidamente del local.

    “Parece como si tuvieran la cabeza metida en la arena”, dijo Dmytro Kotelenets, un productor de entretenimiento ucraniano que se mudó a Dubái con su familia, acerca de los rusos que andaban por ahí. “O no quieren darse cuenta de lo que está sucediendo entre Rusia y Ucrania o creen que no ha cambiado nada”.

    En su discurso del mes pasado acerca del estado de la nación, Putin pidió a los millonarios que apoyaran “a su patria” y que llevaran sus recursos financieros a ese país, en vez de ver a Rusia como “una simple fuente de ingresos” desde el extranjero.

    De hecho, muchos millonarios rusos están trasladando su vida a los Emiratos Árabes Unidos, los cuales —al igual que el resto de Medio Oriente— se han negado a sumarse a las sanciones de Occidente contra Moscú.

    “Estoy en Dubái y aquí me relajo”, dice la letra de la canción que, según Apple Music, es la número uno en Rusia. “Sí, soy rico y es la verdad”.

    Los Emiratos Árabes Unidos tienen una población de aproximadamente 10 millones de habitantes, de los cuales solo un millón son ciudadanos emiratíes. Los demás son expatriados, entre ellos millones de indios y pakistaníes, así como un menor número de europeos y estadounidenses.

    Un análisis de The New York Times de los registros de vuelos durante la primavera pasada reveló que, en las semanas después de la invasión, la cual empezó el 24 de febrero de 2022, los EAU se convirtieron en el destino más popular de vuelos privados fuera de Rusia. Desde entonces, no hay duda de que el atractivo del país no ha hecho más que aumentar.

    Las estadísticas del gobierno ruso muestran que los rusos tomaron 1,2 millones de vuelos a los EAU en 2022, en comparación con un millón en 2019, el año previo a la pandemia. Muchos de esos visitantes echaron raíces: de acuerdo con Betterhomes, una empresa bursátil de Dubái, en 2022, los rusos estuvieron a la cabeza, por nacionalidad, de los compradores de inmuebles en Dubái que no eran residentes.

    En primer lugar, están los potentados. Andrey Melnichenko, un multimillonario de la industria del carbón y los fertilizantes, se mudó a los EAU el año pasado luego de que las sanciones lo obligaron a salir de su antigua residencia en Suiza. El mes pasado, en el silencioso vestíbulo de un exclusivo centro vacacional, otro empresario ruso sancionado comentó que estaba ahí para asistir a una fiesta de cumpleaños.

    Los funcionarios rusos y sus familias también van de visita, aunque tratan de no llamar la atención a su presencia, y por una buena razón: en Vólogda, una región al noroeste de Rusia, el partido Rusia Unida, defensor del Kremlin, expulsó a dos legisladores locales después de que aparecieron en Dubái en sus redes sociales. Los periodistas rusos que analizaron sus publicaciones informaron que uno de ellos estaba de vacaciones con Ksenia Shoigú, la hija del ministro de Defensa ruso.

    La élite convive en Angel Cakes, la cafetería que Tutkov, el empresario de la industria de la publicidad, abrió en una isla artificial llamada Bluewaters debajo de la rueda de la fortuna más alta del mundo. Un cliente frecuente de la cafetería, el expresidente de una importante compañía rusa, comentó en broma “Dubái se está convirtiendo en una parte de Rusia fuera de Rusia”.

    Tutkov califica de “ilusión” la idea de que las sanciones hayan arruinado la economía rusa. Según él, su agencia de publicidad ha tenido más utilidades conforme las empresas compiten por llenar el vacío dejado por las corporaciones occidentales que se retiraron de Rusia. Uno de sus clientes es Haier, un fabricante chino de enseres domésticos que está tratando de incursionar en un mercado en el que habían predominado marcas más consolidadas.

    También quedó demostrado que las sanciones al sistema financiero no fueron ningún obstáculo. El verano pasado, el rublo alcanzó su nivel más alto contra el dólar. Tutkov comentó que él aprovechó la tasa de cambio usando bancos rusos que no habían sido objeto de sanciones para llevar a Dubái algunas de las utilidades de su agencia de publicidad.

    “Estuvimos cambiando a dólares y transfiriéndolos para acá. Estábamos teniendo ganancias descomunales, ¿comprenden? Y todos hacíamos lo mismo”, aseveró.

    Tutkov y su familia habían planeado pasar el verano en Moscú. Pero tras el proyecto de Putin del pasado otoño, ya no está seguro de volver.

    “Son riesgos colosales”, dijo Tutkov, de 39 años. “¿Y si no puedes irte o te meten al ejército o algo así?”.

    La diáspora también incluye a los que ganan menos, entre ellos personas del mundo del arte, trabajadores tecnológicos y empleados de empresas occidentales que trasladaron sus oficinas de Moscú a la ciudad.

    Dmitri Balakirev, que trabajaba en tecnología en los Urales, dice que dejó Rusia porque se oponía a la guerra y se fue a Dubái porque ya la había visitado antes gracias a los vuelos directos desde su ciudad.

    Balakirev decidió quedarse y montar una agencia inmobiliaria. Pensó que era probable que se mantuvieran los vuelos directos a Rusia, lo que le permitiría seguir en contacto con sus familiares. Y consideró que era un lugar donde podía ganarse la vida.

    Las autoridades emiratíes afirman que sus bancos siguen todas las reglas relacionadas con las sanciones de Estados Unidos. De hecho, muchos emigrados rusos afirman que algo de lo más difícil de mudarse a Dubái es abrir una cuenta bancaria, y las esperas de meses se las atribuyen a los requisitos de cumplimiento tan estrictos que ponen los bancos.

    “Hay muchos rusos que no han recibido sanciones y a quienes les interesa tener refugios más seguros”, dijo Anwar Gargash, un asesor diplomático del presidente de los EAU, en un encuentro con la prensa el año pasado.

    Entre quienes encontraron un refugio en Dubái el año pasado está la estrella del pop Daria Zoteyeva, la cantante del éxito número uno en Rusia en la actualidad. Ella está viviendo en un desarrollo residencial de lujo aún sin terminar ubicado en el desierto. En la noche, un espectáculo de luces brilla a la distancia en el rascacielos más alto del mundo, el Burj Khalifa.

    Zoteyeva nos comentó, sentada en una banca a la orilla de la carretera, que para crear música “hay que estar de buen humor”. Dice que Dubái es un “lugar soleado” donde la guerra “no nos afecta”. Zoteyeva se niega a pronunciarse sobre la guerra, a la cual se refiere como “toda esta situación”.

    “Es para no desprenderme de mi público y ganar dinero”, explicó para justificar su mutismo. “Porque se trata de mucho dinero, de muchísimo dinero”.

    Vivian Nereimcolaboró desde Riad, Arabia Saudita, y Alina Lobzina desde Londres.

    Anton Troianovski es el jefe de la corresponsalía de Moscú para The New York Times. Antes fue el jefe de la corresponsalía de The Washington Post en Moscú y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y en Nueva York. @antontroian

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    Известия (RUS)

    Эксперт объяснил важность превосходства в снарядах в зоне проведения СВО

    Сторона, у которой будет больше артиллерии и снарядов, получит серьезное преимущество в ходе спецоперации, рассказал военный эксперт Владислав Шурыгин.

    Урановая быль: чем грозит применение ВСУ радиоактивных снарядов При разрыве эти боеприпасы превращаются в пыль, которую невозможно собрать и дезактивировать

    «Боевые действия в рамках специальной военной операции показали, что на поле боя царствует артиллерия. С помощью нее решается большинство задач. Сейчас 90% разрушений и больше 95% потерь — это всё следствие артиллерийского огня, плотность которого многократно возросла», — отметил эксперт.

    По его словам, в условиях мощной ПВО военная авиация стала вторичным фактором поражения, к тому же господства в воздухе добиться крайне сложно.

    «В сложившейся ситуации современная связка «корректирующий беспилотник — артиллерийское орудие» играет очень важную роль. Хорошо обученные артиллеристы превращают в этом случае орудие в высокоточную систему», — считает он.

    В России оборонная промышленность развивается очень быстрыми темпами, она произведет в три раза больше боеприпасов, чем могут поставить Украине страны НАТО. Об этом заявил президент РФ Владимир Путин.

    «Производство российское, военно-промышленный комплекс России очень быстрыми темпами, такими, которых многие и не ждали, развивается», — сказал глава государства.

    Путин добавил, что по данным, которыми располагает РФ, в следующем году страны НАТО планируют производить 42 тыс. единиц боеприпасов, в 2025 году —75 тыс. При этом ВФУ тратят около 5 тыс. снарядов в день.

    Президент также отметил, что за тот же период времени «российская промышленность сама произведет в три раза больше боеприпасов».

    Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:

    Снаряд вне очереди: у российской армии не будет нехватки боеприпасов

    Известия (RUS)

    В Израиле протестующие прорвались к дому премьер-министра

    Протестующие прорвались через кордоны полиции и собрались у дома премьер-министра Израиля Биньямина Нетаньяху. Об этом сообщает Walla в воскресенье, 26 марта.

    После того, как демонстранты прорвали кордон, последовали столкновения с полицейскими. Как отмечается, десятки людей были арестованы по подозрению в нарушении общественного порядка, пишет Ynet.

    Ранее этим же днем в Израиле начались демонстрации после отставки министра обороны Йоава Галанта, который не поддержал судебную реформу. Протестующие в Тель-Авиве собрались возле Кирии, заблокировав перекресток Каплана и нарушив движение.

    Эксперты оценили возможные последствия акций протестов в Израиле Демонстрации проходят в стране уже 10-ю неделю подряд

    Акции протеста продолжаются в Израиле с начала года. Они проходят против нового правительства Биньямина Нетаньяху и его судебной реформы, которая даст кнессету (орган законодательной власти Израиля) больший контроль над судебной системой. Кнессет получит полномочия отменять решения Верховного суда в отношении законов и решений правительства, а также назначать его судей.

    Организаторы протестов против судебной реформы в Израиле 25 марта заявили, что около 630 тыс. человек приняли участие в общенациональных митингах, из них почти 300 тыс. — на главной демонстрации в Тель-Авиве.

    При попытке разогнать толпу, которая блокировала шоссе Аялон в Тель-Авиве, полиция применила водометы. Более 40 человек были задержаны.

    New York Times - World

    Ferrari, Prada y hambre: la visión socialista de Venezuela se tambalea

    Tras años de escasez extrema, algunos venezolanos viven con lujos mientras otros sobreviven con dificultad. El país se ha convertido cada vez más en una nación de ricos y pobres.

    Servicio en Altum, un restaurante que pende de una grúa en Caracas, Venezuela. Credit...

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    Por Isayen Herrera y Frances Robles

    Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

    Isayen Herrera y Adriana Loureiro Fernandez reportearon desde Caracas, Venezuela. Frances Robles reporteó desde Key West, Florida.

    CARACAS, Venezuela — En la capital, una tienda vende bolsos de Prada y un televisor de 110 pulgadas por 115.000 dólares. No muy lejos, un concesionario de Ferrari ha abierto, y un nuevo restaurante permite que los comensales acomodados disfruten de una comida sentados encima de una grúa gigantesca con vistas a la ciudad.

    “¿Cuándo fue la última vez que hicieron algo por primera vez?”, gritaba por el micrófono el anfitrión del restaurante a los clientes emocionados, mientras cantaban una canción de Coldplay.

    Esto no es Dubái ni Tokio, sino Caracas, la capital de Venezuela, donde una revolución socialista prometió igualdad y el fin de la burguesía.

    La economía de Venezuela colapsó hace casi una década, lo que provocó un enorme flujo de emigrantes en una de las peores crisis de la historia moderna de América Latina. Ahora hay indicios de que el país se está asentando en una nueva y rara normalidad, con productos cotidianos fácilmente disponibles, una pobreza que empieza a disminuir y asombrosas áreas de opulencia.

    Esto ha dejado al gobierno socialista del presidente autoritario de Venezuela, Nicolás Maduro, liderando un país en el que la economía está mejorando, la oposición batalla por unirse y Estados Unidos ha comenzado a reducir las sanciones petroleras que habían contribuído a obstaculizar las finanzas.

    Las condiciones siguen siendo terribles para una gran parte de la población, y aunque la hiperinflación que paralizó la economía se ha moderado, los precios siguen triplicándose anualmente, una de las peores tasas del mundo.

    Pero con la relajación por parte del gobierno de las restricciones al uso de dólares estadounidenses para hacer frente al colapso económico de Venezuela, la actividad empresarial está volviendo al que fue el país más rico de la región.

    Como resultado, Venezuela es cada vez más un país de ricos y pobres, y una de las sociedades más desiguales del mundo, según Encovi, una respetada encuesta nacional realizada por el Instituto de Investigaciones Económicas y Sociales de la Universidad Católica Andrés Bello.

    Maduro se ha jactado de que la economía creció un 15 por ciento el año pasado, con respecto al anterior, y de que la recaudación de impuestos y las exportaciones también aumentaron, aunque algunos economistas subrayan que el crecimiento de la economía es engañoso porque se produjo tras años de enormes caídas.

    Por primera vez en siete años, la pobreza está disminuyendo: la mitad del país vive en la pobreza, frente al 65 por ciento en 2021, según la encuesta de Encovi.

    Pero la encuesta también reveló que los venezolanos más ricos eran 70 veces más ricos que los más pobres, lo que pone al país a la par con algunos países de África que tienen las tasas más altas de desigualdad en el mundo.

    Y el acceso a los dólares estadounidenses está limitado a personas con vínculos al gobierno o a quienes están involucrados en negocios ilícitos. Un estudio del año pasado de Transparencia Internacional, una organización anticorrupción, halló que negocios ilegales como el contrabando de comida, gasolina, personas y gas representaban más del 20 por ciento de la economía venezolana.

    Aunque algunas zonas de Caracas están llenas de residentes que pueden adquirir una creciente variedad de productos importados, uno de cada tres niños en toda Venezuela sufría desnutrición en mayo de 2022, según la Academia Nacional de Medicina.

    Alrededor de siete millones de personas se han dado por vencidas y han huido de su patria desde 2015, según las Naciones Unidas.

    A pesar del nuevo mensaje del gobierno de Maduro —“Venezuela se arregló”—, muchos sobreviven con el equivalente a solo unos pocos dólares al día, y los empleados del sector público han salido a la calle para protestar por los bajos salarios.

    “Tengo que hacer maromas”, dijo María Rodríguez, de 34 años, analista de laboratorio médico en Cumaná, una pequeña ciudad ubicada a 400 kilómetros al este de la capital. Rodríguez dice que, para pagar la comida y la matrícula escolar de su hija, dependía de dos trabajos, un negocio paralelo de venta de productos de belleza y el dinero de sus familiares.

    Yrelys Jiménez, profesora de preescolar con estudios universitarios en San Diego de los Altos, una localidad ubicada a media hora en coche al sur de Caracas, bromeaba diciendo que su salario mensual de 10 dólares significaba “pan para hoy y hambre para mañana”. (El restaurante que permite que los comensales coman a 45 metros sobre el suelo cobra 140 dólares por comida).

    A pesar de estas penurias, Maduro, cuyo gobierno no respondió a las solicitudes de comentarios, se ha centrado en promover los crecientes indicadores económicos del país.

    “Parece que el enfermo se recupera, se para, camina y corre”, dijo Maduro en un discurso reciente, comparando a Venezuela con un paciente de hospital que se cura repentinamente.

    El cambio de estrategia de Estados Unidos hacia Venezuela ha beneficiado en parte a su gobierno.

    En noviembre, después de que el gobierno de Maduro accediera a reanudar las conversaciones con la oposición, el gobierno de Biden concedió a Chevron una licencia de seis meses, prorrogable, para extraer petróleo en Venezuela. El acuerdo estipula que los beneficios se utilicen para pagar las deudas que el gobierno venezolano tiene con Chevron.

    Y, mientras Estados Unidos sigue prohibiendo las compras a la petrolera estatal, el país ha aumentado las ventas de petróleo en el mercado negro a China a través de Irán, según los expertos en energía.

    Maduro también está saliendo del aislamiento de sus vecinos latinoamericanos porque un giro regional hacia la izquierda ha provocado el deshielo de las relaciones. Colombia y Brasil, ambos dirigidos por líderes de izquierda recientemente elegidos, han restablecido las relaciones diplomáticas. El nuevo presidente de Colombia, Gustavo Petro, ha sido particularmente cálido con Maduro, reuniéndose con él en repetidas ocasiones y acordando un acuerdo para importar gas venezolano.

    Con las elecciones presidenciales previstas para el próximo año y la reciente disolución del gobierno paralelo de la oposición, Maduro parece cada vez más confiado en su futuro político.

    La tasa de inflación del año pasado, del 234 por ciento, sitúa a Venezuela en el segundo lugar del mundo, por detrás de Sudán, pero palidece en comparación con la hiperinflación registrada en 2019, cuando la tasa se disparó hasta el 300.000 por ciento, según el Banco Mundial.

    Con la producción y los precios del crudo al alza, Venezuela también ha empezado a experimentar un aumento de los ingresos procedentes del petróleo, su exportación clave. La producción del país, de casi 700.000 barriles al día, es superior a la del año pasado, aunque fue dos veces mayor en 2018 y cuatro veces mayor en 2013, dijo Francisco J. Monaldi, investigador de política energética de América Latina en la Universidad Rice.

    La flexibilización por parte del gobierno venezolano de las restricciones sobre los dólares ha facilitado que algunas personas puedan usar el dinero enviado desde el extranjero. En muchos casos, no se intercambia dinero en efectivo. Los venezolanos con medios utilizan cada vez más aplicaciones digitales como Zelle para usar dólares en cuentas del extranjero para pagar bienes y servicios.

    Aun así, los funcionarios estadounidenses califican el panorama económico de Venezuela de ilusorio de alguna manera.

    “Fueron capaces de ajustarse a muchos de sus problemas tras la aplicación de las sanciones a través de la dolarización”, según Mark A. Wells, subsecretario de Estado adjunto, “por lo que con el tiempo empieza a parecer que son capaces de alcanzar un estatus que básicamente ayuda a las élites de allí, pero los pobres siguen siendo muy, muy pobres”.

    “Por lo tanto, no es que todo sea más estable y mejor ahí”, agregó Wells.

    Maduro asumió el cargo hace casi 10 años y fue reelegido en 2018 en unos comicios ampliamente considerados como una farsa y que fueron repudiados por gran parte de la comunidad internacional.

    La creencia generalizada de que Maduro ganó fraudulentamente llevó a la Asamblea Nacional elegida democráticamente a declarar vacante la presidencia en 2019 y utilizar una disposición de la Constitución para nombrar a un nuevo líder, Juan Guaidó, un exdirigente estudiantil. Fue reconocido por decenas de países, incluido Estados Unidos, como gobernante legítimo de Venezuela.

    Pero como figura principal de un gobierno paralelo que supervisaba las cuentas financieras internacionales congeladas, carecía de poder dentro del país.

    En diciembre, la Asamblea Nacional destituyó a Guaidó y eliminó el gobierno interino, una medida que algunos observadores consideraron como un impulso a Maduro. Varias figuras de la oposición han anunciado que se presentarán a las primarias previstas para finales de octubre, a pesar de que muchos analistas políticos son escépticos de que Maduro permita una votación creíble.

    “Lo que Maduro tiene hoy es una oposición desarticulada y dispersa”, dijo Guaidó en una entrevista telefónica. “También tiene a la mayoría del pueblo en su contra. Sigue siendo un dictador sin apoyo popular, una economía destruida por su propia culpa, con profesores, enfermeras, ancianos y trabajadores protestando ahora mismo mientras hablamos”.

    Incluso gente como Eugenia Monsalves, propietaria de una empresa de suministros médicos en Caracas y que envía a sus dos hijas a colegios privados, está frustrada con el rumbo del país.

    Aunque es de clase media alta, dice que tiene que cuidar cómo gasta su dinero.

    Sale a comer de vez en cuando y ha visitado algunas de las nuevas tiendas de lujo de la ciudad, pero sin comprar nada.

    “La gran mayoría de los venezolanos viven una situación complicada, muy complicada”, dijo.

    Monsalves cree que el gobierno de Maduro debe irse, pero le preocupa que los mejores candidatos hayan sido forzados al exilio o descalificados. La oposición, dijo, no se ha unido en torno a lo que más necesita: un líder que pueda energizar al electorado.

    “Eso es lo que yo más quisiera, así como muchísimos otros venezolanos”, dijo. “Pero la verdad es que de esta manera, y sin un panorama claro de la oposición, una propuesta clara de un candidato, lo veo muy difícil”.

    Nayrobis Rodríguez colaboró con reporteo desde Sucre, Venezuela, y Julie Turkewitz, desde Necoclí, Colombia.

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    Известия (RUS)

    В центре Москвы были перекрыты ж/д пути из-за упавшей на рабочего железной балки

    Во время ремонта на рабочего упала железная балка на Краснопресненском путепроводе в Москве. Об этом в воскресенье, 26 марта, сообщил источник «Известий».

    Балка, по предварительной информации, сломала пострадавшему ноги.

    «Сама балка приземлилась на железнодорожные пути. Также она повредила электропровода», — рассказал источник.

    На месте работают экстренные службы. В сторону области временно перекрыли движение по железнодорожным путям. Причины произошедшего выясняются.

    27 февраля СК РФ возбудил уголовное дело по факту гибели железнодорожника при наезде мотовоза в Арзамасе Нижегородской области. Уточняется, что зимой во время маневровых работ мотовоз сбил 55-летнего монтера пути. Пострадавший был доставлен в больницу, мужчина умер в реанимации.

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Putin y Xi celebran la colaboración de sus países, a pesar de la guerra de Rusia en Ucrania

    El presidente ruso, Vladimir Putin, le dio la bienvenida a Xi Jinping, el máximo dirigente chino, y mencionó brevemente el plan de paz de Pekín para Ucrania, sin dejar de subrayar la sólida cooperación entre Moscú y Pekín.

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    Por Valerie HopkinsChris Buckley y Anton Troianovski

    Valerie Hopkins reportó desde Moscú, Chris Buckley desde Taipéi (Taiwán) y Anton Troianovski desde Seúl.

    El presidente ruso, Vladimir Putin, y el máximo dirigente chino, Xi Jinping, iniciaron el lunes sus conversaciones en Moscú. Posaron uno al lado del otro demostrando una colaboración que no se ha visto afectada por la guerra que Rusia mantiene en Ucrania desde hace un año.

    Aunque la guerra y las fricciones que ha evidenciado estuvieron presentes en la reunión, Xi y Putin no hicieron comentarios públicos al respecto, a pesar de las múltiples consecuencias registradas el año pasado como las sanciones occidentales a Rusia, la crisis energética en Europa y la devastación en Ucrania.

    En vez de eso, los líderes hicieron todo lo posible por halagarse mutuamente y proyectar unidad en una serie de actos meticulosamente coreografiados. Xi es el líder mundial de más alto nivel que visita Rusia desde la invasión y se quedará tres días, mientras continúan las sangrientas batallas en el este de Ucrania. Además, su visita se produce solo tres días después de que la Corte Penal Internacional emitiera una orden de detención contra el líder ruso por crímenes de guerra.

    Las imágenes de la alianza, construida más con gestos simbólicos que con un tratado formal, ha avivado la ansiedad en Occidente ante la posibilidad de que China expanda su apoyo a Rusia más allá de la diplomacia o la economía —posiblemente con armas para que sean usadas en la guerra de Putin— y consolide un poderoso bloque opuesto a la OTAN y Estados Unidos.

    “Querido amigo, bienvenido a Rusia”, le dijo Putin a Xi, después de que el líder chino fuera recibido con una alfombra roja y una banda militar.

    Putin le dijo a su invitado que China era objeto de “envidia” porque su gobierno había construido un “sistema muy eficaz para desarrollar la economía y fortalecer el Estado”. Xi expresó su “profunda gratitud” a Putin y dijo estar “seguro de que el pueblo ruso seguirá apoyándolo firmemente”, según Xinhua, la agencia de prensa estatal china.

    Los mandatarios se sentaron junto a una pequeña mesa, cerca de una chimenea, en un entorno mucho más íntimo que la larga mesa en la que Putin mantuvo tensas reuniones con líderes occidentales antes de que Rusia invadiera Ucrania.

    Pero detrás de esta muestra de amistad hay un escenario geopolítico. China y Rusia se oponen a un orden mundial dominado por Estados Unidos y sus aliados, y eso parece pesar más que cualquier objeción que pueda tener Xi sobre la invasión de Ucrania.

    El secretario de Estado, Antony J. Blinken, criticó la visita, afirmando que equivale a una “pantalla diplomática para que Rusia siga cometiendo” crímenes de guerra. El tribunal internacional acusó a Putin de ser responsable del secuestro y deportación de niños ucranianos, y las fuerzas rusas siguen atacando zonas civiles.

    Según Blinken, el viaje “sugiere que China no siente la responsabilidad de hacer que el presidente rinda cuentas por las atrocidades cometidas en Ucrania”.

    Putin, en un artículo publicado en el Diario del Pueblo, el principal periódico del gobernante Partido Comunista de China, estableció paralelismos entre las amenazas que, según él, pesan sobre Rusia por parte de Occidente —y que, en su opinión, lo impulsaron a invadir Ucrania— y las preocupaciones de Pekín en materia de seguridad en Asia.

    Describió la cooperación entre Rusia y China como un contrapeso esencial a un Occidente que pretende dominar no solo Europa Oriental, sino también la región de Asia-Pacífico, y que pretende “contener el desarrollo de nuestros países”.

    “Son las relaciones ruso-chinas las que hoy representan prácticamente la piedra angular de la estabilidad regional, incluso mundial”, escribió Putin.

    Según un resumen chino de su reunión en el Kremlin, Xi le dijo a Putin: “La mayoría de los países apoyan la disminución de las tensiones, abogan por las negociaciones de paz y se oponen a echarle leña al fuego. Históricamente, los conflictos deben resolverse mediante el diálogo y las negociaciones”.

    Las cautelosas declaraciones de Xi coinciden con la delicada posición que China ha adoptado en relación con la guerra: simpatiza con las quejas de Rusia contra la influencia occidental y la OTAN, al tiempo que aboga por el diálogo para poner fin a los combates. En consonancia con esa ambigüedad, Xi se ha referido a los combates en Ucrania como una “crisis” o un “conflicto”, pero no como una guerra o una invasión.

    Al final del primer día de reuniones, no se evidenció algún progreso en el aspecto que más expectativas ha generado: saber si Xi podrá convencer a Putin para que inicie negociaciones de paz serias. Putin se limitó a afirmar que Rusia había “estudiado detenidamente” las propuestas de paz de China y que las tratará “con respeto”.

    Un portavoz de la Casa Blanca, John F. Kirby, dijo: “Veremos de qué salen hablando de esta reunión”. Al calificar a la alianza Pekín-Moscú como un “matrimonio de conveniencia”, dijo que armar a Rusia iría en contra de las declaraciones públicas de Xi acerca de que China quiere la paz.

    Para Putin, la visita de Xi también es una oportunidad para suavizar las tensiones suscitadas por los asesinatos de nueve ciudadanos chinos en una mina de oro en la República Centroafricana, un incidente que Xi ha condenado. Hay diversas afirmaciones sobre la identidad del grupo responsable de las muertes, pero algunos culpan a un grupo de mercenarios rusos.

    Las conversaciones de Xi y Putin continuarán el martes, cuando se les unirán delegaciones más amplias de funcionarios gubernamentales. También planean dirigirse a los medios de comunicación y celebrar un banquete estatal al que asistirán los líderes empresariales rusos.

    Ambos mandatarios se han reunido unas 40 veces desde que Xi se convirtió en líder nacional pero, aunque proyectan una relación más profunda que nunca, la guerra ha interrumpido sus relaciones, al tiempo que ha profundizado la dependencia rusa de China para el comercio y el apoyo diplomático.

    La guerra ha sido una fuente de inestabilidad para Pekín, y ha perjudicado los lazos chinos con los países europeos. También ha magnificado las tensiones económicas y energéticas mundiales en un momento en que Xi quiere centrarse en la reconstrucción económica de China después de la pandemia.

    En las últimas semanas, Xi ha tratado de reafirmar el papel global de China después de su aislamiento pandémico. Pekín se ha presentado como un potencial intermediario de la paz, organizando conversaciones que condujeron a un acuerdo significativo este mes entre Arabia Saudita e Irán y proponiendo un plan de 12 puntos que fue redactado en términos generales para poner fin a los enfrentamientos.

    El presidente de Ucrania, Volodímir Zelenski, dijo que agradecería la oportunidad de hablar con Xi, pero no está claro si los líderes tienen la intención de hablar.

    El ministro de Relaciones Exteriores de China, Qin Gang, habló por teléfono la semana pasada con el ministro de Relaciones Exteriores de Ucrania, Dmytro Kuleba, e instó a Ucrania y Rusia a negociar. “No importa cuán grandes sean las dificultades y los desafíos, no se le debe cerrar la puerta a una solución política”, le dijo Qin, según el Ministerio de Relaciones Exteriores de China.

    Pero hay obstáculos enormes.

    Putin, en su artículo del lunes, señaló que Rusia entablará conversaciones solo si retiene el control del territorio capturado en el este y el sur de Ucrania. El gobierno de Ucrania ha descartado ceder territorio a cambio de la paz.

    “El primer y principal punto es la capitulación o retirada de las tropas de ocupación rusas”, dijo Oleksiy Danilov, jefe del Consejo de Defensa y Seguridad Nacional de Ucrania, en un comunicado el lunes.

    Ni las fuerzas rusas ni las ucranianas han mostrado una desaceleración en la lucha a lo largo del frente en expansión. Cientos de soldados mueren o resultan heridos diariamente en cada bando, según los analistas militares.

    Incluso en el caso de que China desee desempeñar un papel para poner fin al derramamiento de sangre, es poco probable que Xi presione a Putin para evitar poner en peligro su asociación más amplia, según dicen muchos analistas. Xi considera que el vínculo de Pekín con Moscú es esencial para compensar el dominio global estadounidense.

    “Los países occidentales liderados por Estados Unidos han implementado la contención, el cerco y la represión general de China”, declaró en un discurso este mes.

    William Klein, un exdiplomático estadounidense radicado en Pekín, dijo que la visita a Moscú “demuestra claramente que China ve a Rusia como un socio estratégico indispensable”.

    “Independientemente de lo que China pueda pensar sobre la guerra, ve a Rusia como una clave para crear un contrapeso a la presión de Estados Unidos”, dijo Klein, que ahora es socio consultor de FGS Global. “No debería haber ninguna expectativa de que China recalibrará sus intereses fundamentales debido a esta guerra”.

    La pérdida del apoyo de Rusia podría dejar a China peligrosamente expuesta, según han argumentado los expertos en política exterior china, incluso después de la invasión de Putin.

    El mes pasado, Yang Jiemian, un experto en política exterior de Shanghái, escribió en un análisis que si “Rusia se debilita constantemente hasta el punto en que no puede, no quiere o no se atreve a luchar contra Estados Unidos y Occidente, eso haría que China enfrente circunstancias estratégicas muy desfavorables”.

    Marc Santora colaboró con reportes desde Kiev, Ucrania, Ivan Nechepurenko desde Tbilisi, Georgia; Olivia Wang desde Hong Kong y Michael Crowley y Katie Rogers desde Washington.

    Valerie Hopkins es corresponsal internacional de The New York Times y cubre la guerra en Ucrania así como Rusia y los países de la antigua Unión Soviética. @VALERIEinNYT

    Chris Buckley es corresponsal jefe de China y, después de criarse en Sídney, Australia, ha vivido en China durante la mayor parte de los últimos 30 años. Antes de unirse al Times en 2012, fue corresponsal de Reuters en Pekín. @ChuBailiang

    Anton Troianovski es el jefe de la corresponsalía de Moscú para The New York Times. Antes fue el jefe de la corresponsalía de The Washington Post en Moscú y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y en Nueva York. @antontroian

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    Известия (RUS)

    В Екатеринбурге произошел пожар в многоэтажке

    В Екатеринбурге произошел пожар в девятиэтажном доме на улице Ломоносова. Об этом сообщили в пресс-службе регионального МЧС РФ в воскресенье, 26 марта.

    Как отмечается в публикации, возгорание произошло на шестом и седьмом этажах. Из здания был эвакуирован 51 человек, в том числе 13 детей.

    Пожар ликвидировали на площади 10 кв. м.

    В тушении пожара были задействованы семь единиц техники и 25 человек личного состава.

    Ранее этим же днем в Дзержинском районе Волгограда произошел сильный пожар. По информации Главного управления МЧС по Волгоградской области, горят камыш, сухая растительность и мусор.

    Известия (RUS)

    Сержант Коротких разгромил три танка противника и сорвал атаку националистов

    Командир отделения батареи противотанковых управляемых ракет сержант Евгений Коротких прикрывал танкоопасное направление в районе одного из населенных пунктов, освобожденного от националистов. Ночью он заметил, как противник намеревается атаковать позиции российских военных силами до танкового взвода. О новых подвигах российских военнослужащих в ходе спецоперации по защите Донбасса Минобороны РФ рассказало в понедельник, 27 марта.

    Сержант Коротких первым заметил колонну бронетехники, доложил командованию и получил приказ дать бой врагу. В составе своего подразделения сержант уничтожил прицельными пусками противотанковых управляемых ракет три танка. Впоследствии это позволило сорвать наступление противника и отбросить его силы на исходные позиции.

    Мотострелковая рота под командованием лейтенанта Дмитрия Курского охраняла линию обороны на одном из тактических направлений, когда группа националистов попыталась прорвать оборону и вернуть контроль над утраченными территориями. В условиях боя мотострелки под командованием лейтенанта Курского заняли стратегически выгодную позицию и отразили атаку значительно превосходящего числом противника.

    Небесные точки: украинские дроны пытались атаковать аэродром в Саках В Крым прорывались коммерческие модели БПЛА, оснащенные самодельными боевыми частями

    Курский вместе с подчиненными отражал атаку врага. Благодаря его поддержке прицельным огнем были уничтожены БМП, танк противника, а также до 25 националистов. Это лишило их возможности продолжать наступление.

    Днем ранее, 26 марта, Минобороны рассказывало о том, как младший сержант Евгений Левчук в составе гаубичного самоходно-артиллерийского дивизиона вместе с расчетом САУ «Мста-С» обнаружил украинских националистов, которые пытались развить наступление на участке обороны.

    Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

    Известия (RUS)

    Генконсул Израиля в Нью-Йорке заявил о своей отставке из-за действий Нетаньяху

    Генконсул Израиля в Нью-Йорке Асаф Замир заявил о своей отставке, так как больше не может представлять правительство под руководством премьер-министра Биньямина Нетаньяху. Об этом стало известно в воскресенье, 26 марта.

    На такое решение его сподвигла отставка министра обороны Йоава Галанта, который призвал Нетаньяху приостановить на время судебную реформу.

    «Политическая ситуация в Израиле достигла критического момента. Я чувствую глубокую ответственность и моральную обязанность бороться за дорогие мне демократические ценности. Меня очень беспокоит политика нового правительства, и в частности, правовая реформа, которая подрывает демократические институты в Израиле и верховенство закона в стране», — сказано в заявлении об отставке, которое Замир опубликовал в своем Twitter-аккаунте.

    Эксперты оценили возможные последствия акций протестов в Израиле Демонстрации проходят в стране уже 10-ю неделю подряд

    Акции протеста продолжаются в Израиле с начала года. Они проходят против нового правительства Биньямина Нетаньяху и его судебной реформы, которая даст кнессету (орган законодательной власти Израиля) больший контроль над судебной системой. Кнессет получит полномочия отменять решения Верховного суда в отношении законов и решений правительства, а также назначать его судей.

    Волнения усилились после отставки министра Галанта. Так, протестующие в Тель-Авиве собрались возле Кирии, заблокировав перекресток Каплана и нарушив движение. Около 1 тыс. демонстрантов также собрались в Иерусалиме около резиденции Нетаньяху.

    Организаторы протестов против судебной реформы в Израиле 25 марта заявили, что около 630 тыс. человек приняли участие в общенациональных митингах, из них почти 300 тыс. — на главной демонстрации в Тель-Авиве.

    Известия (RUS)

    В Израиле начались протесты после отставки министра обороны Галанта

    В Израиле начались акции протеста после отставки министра обороны Йоава Галанта, который не поддержал судебную реформу. Об этом сообщила газета The Jerusalem Post 26 марта.

    «Протестующие в Тель-Авиве собрались возле Кирии, заблокировав перекресток Каплана и нарушив движение. Около тысячи протестующих собрались в Иерусалиме около резиденции Нетаньяху», — говорится в публикации.

    В Хайфе сообщается о 2,5 тыс. протестующих и остановке движения на дорогах. Также 2 тыс. человек собрались на демонстрации в Беэр-Шеве. Кроме того, около 300 человек пришли к дому Галанта, чтобы выразить ему свою поддержку после увольнения.

    Эксперты оценили возможные последствия акций протестов в Израиле Демонстрации проходят в стране уже 10-ю неделю подряд

    Ранее этим же днем премьер-министр Израиля Биньямин Нетаньяху снял с должности Йоава Галанта. Как сообщалось, Галант сделал заявление, призвав премьер-министра Нетаньяху приостановить судебную реформу на время, достаточное для участия в переговорах с оппонентами для достижения компромисса.

    Акции протеста продолжаются в Израиле с начала года. Они проходят против нового правительства Биньямина Нетаньяху и его судебной реформы, которая даст кнессету (орган законодательной власти Израиля) больший контроль над судебной системой. Кнессет получит полномочия отменять решения Верховного суда в отношении законов и решений правительства, а также назначать его судей.

    Организаторы протестов против судебной реформы в Израиле 25 марта заявили, что около 630 тыс. человек приняли участие в общенациональных митингах, из них почти 300 тыс. — на главной демонстрации в Тель-Авиве.

    При попытке разогнать толпу, которая блокировала шоссе Аялон в Тель-Авиве, полиция применила водометы. Более 40 человек были задержаны.

    Известия (RUS)

    Конгрессвумен США назвала предложение о расчете юанями крахом доллара

    Если Россия начнет использовать китайские юани в расчетах с другими странами, это приведет к краху доллара и экономическому кризису в США. Об этом в воскресенье, 26 марта, заявила член палаты представителей от Республиканской партии Марджори Тейлор Грин.

    «Если доллар упадет, это ввергнет американцев в экономические проблемы, невиданные ранее за всю нашу историю. Они (разжигатели конфликта на Украине. — Ред.) будут виноваты, и Америка никогда не оправится», — написала политик в своем Twitter-аккаунте.

    Испытание на срочность: рубль снова укрепился по отношению к доллару Динамика связана со впечатляющим ростом американской валюты

    Так конгрессвумен прокомментировала заявление президента РФ Владимира Путина, который предложил использовать юани при продаже энергоресурсов третьим странам. Оно было озвучено в рамках переговоров с председателем КНР Си Цзиньпином. По словам российского лидера, расчеты в китайской национальной валюте станут серьезным шагом.

    Согласно исследованию «Финама», с которым ознакомились «Известия» в середине марта, юань вытеснил евро из тройки лидеров валют для сбережений. Вместе с тем 25 января сообщалось, что в прошлом году ускорилось снижение значимости доллара в международных расчетах. Юань стал четвертой по популярности валютой в расчетах между странами.

    Известия (RUS)

    Очевидец ДТП с автобусной остановкой рассказал о спасении пассажиров

    Очевидец ДТП на Боровском шоссе Николай, стоявший в момент происшествия на автобусной остановке, в воскресенье, 26 марта, рассказал «Известиям», как спасся сам и сумел спасти рядом стоящего человека.

    Он сообщил, что людей на остановке было немного, когда он увидел внедорожник Lexus с желтой полосой. Николай обратил внимание, что полосы на авто наклеены, и допустил, что это мог быть тюнинг автомобиля, а не свидетельство принадлежности к парку такси.

    «Я смотрю — он летит. Я взял человека, дернул просто на себя, вот мы как раз отбежали в сторону, потому что я вижу, что вот как раз сейчас будет ЧП. И я успел только крикнуть «Бегите!», кто-куда, и вот люди понеслись. Мы тут же вызвали полицию. Приехало МЧС, девять машин скорой — оперативные службы очень хорошо сработали, быстро», — рассказал Николай.

    В этот момент водитель Lexus вышел из автомобиля и начал снимать номера.

    «А я на поведение обратил внимание, он стоит ну вообще никакой. Ну, может, шоку у него, может, еще что, но стеклянный взгляд у него, вообще ни о чем», — поделился замечаниями очевидец.

    Об автомобиле, который после ДТП врезался в остановку с людьми на западе Москвы, сообщалось ранее 26 марта. По данным полиции, ДТП произошло на Боровском шоссе в районе дома 2, корпус 1. Там столкнулись два автомобиля, после чего один из них влетел в остановку.

    Известия (RUS)

    В Волгограде вспыхнул мощный пожар в частном секторе

    В Дзержинском районе Волгограда произошел сильный пожар. Об этом в воскресенье, 26 марта, сообщили «Известиям» очевидцы.

    Возгорание наблюдается в частном секторе на улице Южно-Украинская. По информации Главного управления МЧС по Волгоградской области, горят камыш, сухая растительность и мусор. Жилые и хозяйственные постройки не пострадали.

    Сейчас на месте работают экстренные службы. Причина пожара устанавливается. По предварительной информации, погибших и пострадавших нет, сказано в публикации.

    Ранее в этот день в центре Москвы в жилом доме на переулке Васнецова произошел пожар в многоквартирном доме. Возгорание произошло на шестом этаже. Всего из здания огнеборцы вывели 11 человек, из них одного ребенка.

    Известия (RUS)

    Украина потребовала созвать СБ ООН из-за российского ядерного оружия в Белоруссии

    Украина потребовала созвать внеочередное заседание Совета Безопасности ООН после решения России разместить тактическое ядерное оружие (ТЯО) в Белоруссии. Об этом сообщила пресс-служба украинского МИДа в воскресенье, 26 марта.

    Президент России Владимир Путин 25 марта сообщил, что Москва и Минск договорились разместить ТЯО в Белоруссии, не нарушая режима нераспространения. Он подчеркнул, что Россия не передает Белоруссии своего ядерного оружия, а делает то, что делали США десятилетие.

    Данное решение Москвы киевский режим считает провокационным шагом и обратился к G7 и Евросоюзу c просьбой предупредить Минск о последствиях.

    Соседский союз: Москва и Минск одинаково смотрят на СВО При этом Лукашенко не видит провокаций в отношении своей республики со стороны Киева

    Ранее, 16 февраля, президент Белоруссии Александр Лукашенко заявлял, что республика не нуждается в стратегическом ядерном оружии. Однако у нее есть интерес к тактическому оружию. По словам Лукашенко, Минск не намерен наносить удары «даже по европейским странам», но планирует подготовить самолеты, которые смогут нести тактическое ядерное оружие.

    До этого, в августе, Лукашенко рассказал о том, что самолеты в стране были переоборудованы под возможность нести ядерное оружие. По его словам, страна готова адекватно ответить на угрозы со стороны Запада.

    26 марта политолог Дмитрий Солонников высказал мнение, что западные страны в настоящее время практически любое действие России воспринимают как попытку агрессии, хотя Москва просто отвечает на недружественные шаги. Политолог также считает, что США будут продолжать наращивать вооружение в Европе.

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

    Llega abril, y ya sabéis que en este mes, "aguas mil". Y también hay fresas, espárragos, alcachofas, pomelos, guisantes, zanahorias o acelgas, que no todo va a ser lluvias y paraguas. Toda esta fruta y verdura de temporada son una vez más los ingredientes protagonistas de nuestro nuevo menú semanal, que despide marzo con auténticas recetazas.

    Lunes 27 de marzo

    PRIMERO: ENSALADA DE GUISANTES, TIRABEQUES Y FRESAS

    En las pocas semanas en las que coinciden estos tres ingredientes primaverales podemos preparar platos tan sabrosos, saludables y coloridos como esta ensalada.

    SEGUNDO: FILETE CON HIERBAS, LIMÓN Y SALSA DE ALCAPARRAS

    El manido filete empanado puede tener otras vidas: aquí le damos una vuelta con una salsa de alcaparras, hierbas y limón. Para que te las des de cosmopolita, diciendo que has hecho Schnitzel. Toma ya.

    POSTRE: TARTA DE ARROZ CON LECHE

    El Vlaai es una tarta típica del sur de Holanda que se rellena con compota de frutas pero también, por influencia española, de arroz con leche.

    Martes 28 de marzo

    PRIMERO: HUMMUS DE REMOLACHA CON HIERBABUENA

    ¿Buscas un entrante sano, fresco, rico y muy fácil de hacer? Pues aquí lo tienes, 100% libre de animalitos y listo para que te lo comas a cubos. Y encima es de color rosa, que siempre es un plus.

    SEGUNDO: PASTA CON SARDINAS, ANCHOAS Y AJO ASADO EN SARTÉN

    Una receta tan sencilla como satisfactoria que se preparar en un tris, con el truco añadido de aprender a asar ajos sin tener que encender el horno.

    POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA

    Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

    Miércoles 29 de marzo

    PRIMERO: ALCACHOFAS A LA JUDÍA

    Esta receta de origen judío es uno de los emblemas de la gastronomía de Roma. Un plato que surgió de la fusión de culturas que se dio en el siglo XVI en el gueto de la capital italiana.

    SEGUNDO: TARTA SALADA DE ESPÁRRAGOS TRIGUEROS

    Los espárragos son uno de los ingredientes estrella de esta temporada, admiten muchísimas preparaciones diferentes y están buenísimos horneados sobre una masa de hojaldre de mantequilla.

    POSTRE: FRESAS ASADAS CON NATA Y CRUMBLE

    Al final de cualquier comida celebrada en una casa española pueden aparecer los clásicos cuencos con fresas y nata. Si estás un poco cansadito de lo de siempre, en esta receta le damos una vuelta a modo de homenaje.

    Jueves 30 de marzo

    PRIMERO: TORTILLITAS DE CAMARONES

    La tradicional del sitio donde se inventó y la vanguardista de Aponiente: te traemos este clásico del tapeo gaditano en dos versiones, y además te contamos dónde encontrar los mejores ejemplares.

    SEGUNDO: SEPIA CON PESTO DE GUISANTES

    Italianos: no miréis, porque el pesto de esta receta no es muy canónico. Pero su sabor es tan rico como un buen trozo de sepia a la plancha, así que imaginaos la combinación.

    POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: POMELO

    Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?

    Viernes 31 de marzo

    PRIMERO: ENSALADA DE CUSCÚS Y TEMPEH CON TAPENADE CASERO

    Preparamos un cuscús frio con tempeh, un derivado de la soja con bastante más sabor que el tofu. Y la rematamos con una tapenade de aceitunas negras sencillísima y tan sabrosa como versátil.

    SEGUNDO: POTAJE DE VIGILIA SIN PENITENCIAS

    Garbanzos, bacalao y espinacas forman la santísima trinidad del guisote por excelencia de la Cuaresma. Te enseñamos la técnica básica y la receta de uno de los restaurantes de Sevilla donde mejor lo hacen.

    POSTRE: TORRIJAS DE VINO DULCE

    Un postre o merienda tradicional de Semana Santa, cuyo misterio reside en conseguir una miga bien empapada en vino almibarado pero que no se rompa durante el proceso de rebozado.

    Sábado 1 de abril

    PLATO PRINCIPAL: HABAS CON HUEVO Y ENELDO

    La mejor salsa del mundo es la yema de huevo semilíquida, y estas habas tiernas aromatizadas con eneldo no necesitan mucho más para ser una delicia de la cocina persa clásica.

    POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: FRESA

    i solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

    Domingo 2 de abril

    PLATO PRINCIPAL: POLLO ASADO CON POMELO Y DÁTILES

    Alguna vez el pollo nos ha quedado a muchos igual de seco que un bloque de granito. Por eso en esta receta te damos las claves para que salga jugoso y lleno de sabor cuando lo saques del horno.

    POSTRE: BOCADILLO DE CHOCOBANANA

    Para el domingo te proponemos esta receta, que rinde culto al chocolate, la galleta y el plátano. Sin remilgos, pero también sin comerse medio kilo.

    La bebida del finde

    CERVEZA TUNEADA (DE 4 MANERAS)

    Ideas para darle una vuelta dulce, salada, picante o ácida a esta bebida con alcohol, y sugerencias para acompañarla y no beber con el estómago vacío. 

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Cachopo, flaó, pulpo con queso de tetilla, tartas de queso fluidas que inundan Instagram, macarrones gratinados, escalopines al Cabrales… En un primer momento a todos nos vienen a la cabeza unos cuantos platos que parecen demostrar que la cocina española utiliza el queso con frecuencia. Sin embargo, nos cuesta ir más allá de un puñado de platos tradicionales que tengan este ingrediente en su formulación. Y si nos paramos a pensar, algunos de esos que se nos van ocurriendo llevan con nosotros bastante menos de lo que creemos.

    Porque, nos guste más o menos, la cocina española no utiliza habitualmente el queso como ingrediente. Consumimos queso, aunque lo cocinamos poco. Y a pesar de que esta sea una afirmación que haya que matizar, porque no es lo mismo Palencia que Menorca y poco tiene que ver cómo se cocina en Huesca y cómo se hace en Cádiz, es una realidad evidente si abrimos un poco más la lente y vemos cómo se cocina en otros países de nuestro entorno.

    Todos somos conscientes de que los italianos, los franceses o los griegos utilizan mucho más el queso para cocinar que nosotros. Es algo que llama la atención, porque unos y otros nos alimentamos de formas más o menos parecidas, dentro de ese gran fondo de saco que es la dieta mediterránea, y porque España produce una enorme variedad de quesos distintos de todo tipo, de frescos a curados, de azules a ahumados ¿Qué ocurre, entonces? ¿Por qué no los usamos más en cocina?

    Cuestión de cantidad

    Producimos mucho queso cada año, casi 400 millones de kilos. No es sólo mucho, sino que se elaboran quesos de lo más variado: España cuenta con unas 150 variedades tradicionales, además de tipos más recientes que aparecen casi cada año. Pero esos números, que son espectaculares cuando se consideran aislados, cambian cuando se ven en un contexto más amplio. Frente a estos 150 tipos de quesos españoles -seguramente son bastantes más, pero esto ocurre también en otros países-, Turquía tiene catalogadas 200 variedades, Francia o Italia 450 y Reino Unido registra hasta 750 tipos distintos, aunque muchos de ellos sean de aparición reciente.

    Incluso países mucho más pequeños tienen una diversidad asombrosa: Austria, que tiene el tamaño de Castilla - La Mancha, cataloga 400 tipos distintos; Bélgica, poco más grande que Galicia, unos 300 y Suiza, con una extensión similar a la de Extremadura, más de 430. En cuanto a kilos, España tampoco está a la cabeza: actualmente ocupa el octavo puesto en el ranking europeo, por detrás de Dinamarca, y produce más o menos la mitad de queso que Holanda, menos de un tercio que Italia o cuatro veces menos que Francia.

    El observador gastronómico Philippe Regol baja todos estos datos a la realidad: “Creo que no hay la misma tradición de quesos que en Francia, que en Italia o que en otros países. Esto está cambiando en los últimos 20 o 25 años, y eso es fantástico, pero es aún reciente”. Es lógico pensar que, a menos queso, también haya una menor tradición de cocinarlo. Cada español consume entre ocho y nueve kilos de queso al año, con zonas como Asturias, Canarias o Baleares que se van por encima de esas cifras, pero aún así muy lejos de los 17,5 kg de media de la Unión Europea, de los cerca de 21 kilos de Francia o de los más de 25 de Malta, Chipre o Italia. Si consumimos menos queso, es lógico que hayamos desarrollado, también, menos formas de prepararlo.

    La historia

    “En los textos medievales como el Sent Soví el queso es un ingrediente que aparece con frecuencia”, señala Toni Massanés, director de la Fundació Alicia. “Pero es cierto que luego ha ido desapareciendo”, algo que ocurre al menos desde el S.XVII, cuando comienza a aparecer cada vez menos en los recetarios. Fue un momento históricamente complicado: las riquezas llegadas de América empezaron a escasear, mientras las guerras que España mantenía en distintos lugares hicieron que mucha gente que debería haber estado trabajando en el campo fuese llamada a filas. Hubo, además, una crisis demográfica que, sumada a otra climática, hizo que se perdiera población, que algunos productos alimentarios escasearan y que los que se producían se disparasen de precio.

    Es justo lo contrario de lo que ocurre en Italia. Como señala Anna Mayer, nuestra italiana de referencia en estas cosas del comer, “su consumo de esta manera venía de antes -tam in lasanis quam in crosetis debit poni magna quantitas casei grattati, indicaba ya en el S.XIV el Liber de coquina- pero es probable que el éxito del queso rallado en cocina esté ligado al de la pasta, sobre todo en los dos últimos siglos. No hay que olvidar que la primera pasta de consumo diario, los macarrones napolitanos, se aliñaba con poco más que aceite y queso”.

    Desde aquella crisis y hasta tiempos muy recientes España fue un país pobre, comparado con su entorno europeo. El queso se convirtió en un artículo de lujo que, en muchas ocasiones se elaboraba pensando en venderlo, más que en el consumo en casa. Y con el que, cuando se consumía, no era habitual irse por las ramas. “En Asturias la consideración hacia el queso es extrema. En nuestras aldeas queseras, nuestros mayores siguen considerando que cocinar con un buen queso no es otra cosa que estropearlo” señala el investigador y cerebro detrás del congreso Gastrollar, Lluis Nel. “Muchas de las recetas que tenemos en la actualidad y que parecen ir en contra de esa afirmación son, de hecho, muy recientes”.

    El queso se convirtió en un producto caro, no siempre disponible, que tenía, además otra característica: los tipos de queso más habituales en buena parte de la Península Ibérica, como los manchegos, los quesos zamoranos, los Idiazabal, Pata de Mulo o Tronchón viajan bien. Con una hogaza de pan y uno de estos quesos, que no necesitan conservarse en un ambiente especial, un pastor o un jornalero podía pasarse días en el campo sin necesidad de más herramientas que una navaja y sin tener que encender fuego para cocinar. Todo esto fue haciendo que el queso se convirtiese en un alimento con un carácter especial que todavía conserva, que en muchos casos no fuese una presencia cotidiana en la mesa y que quedase asociado a una manera de consumo que sigue siendo la predominante en nuestra cultura: pan con queso. En tostas, en bocadillos o a pellizcos de uno y del otro.

    La geografía

    El paisaje también ha tenido mucho que ver en que las cosas sean como son. Si miramos el mapa de muchos de algunos de los mayores consumidores de queso, como Italia, Grecia o Chipre es fácil ver que tienen algo en común que, a su vez, los diferencia de la Península Ibérica: un terreno agreste y montañoso. España podía no ser rica, pero contaba con inmensas extensiones en las que pastorear y, en algunos casos cazar. Eso hizo que, aunque escasa en ocasiones, la carne fuese una fuente de proteína animal que en otros países no podía conseguirse con facilidad.

    Italia, por ejemplo, tiene dos tercios del tamaño de España y actualmente cuenta con 12 millones más de habitantes. Era literalmente imposible producir carne para toda esa población en un país estrecho atravesado casi de punta a punta por los Apeninos. Sí se podía, sin embargo, aprovechar el clima y el paisaje para pastorear ovejas y cabras adaptadas al terreno y hacer queso con su leche para disponer de una fuente de proteína animal alternativa a lo largo de todo el año. En esas zonas se consumía y se consume más queso sencillamente porque se consumía y se consume menos carne.

    La genética

    Los estudios genéticos han demostrado que Europa se divide en dos, si tenemos en cuenta la prevalencia de la intolerancia a la lactosa. Desde la prehistoria, la población del norte del continente tuvo que adaptarse a un clima más riguroso en el que la carencia de algunos nutrientes disponibles todo el año en lugares más templados, hizo que tuviera que buscarlos en el consumo de leche. Cientos de miles de años de evolución han hecho que, aún hoy, en esos países del norte los problemas relacionados con la intolerancia a la lactosa sean escasos, por debajo del 10%, mientras que el porcentaje se dispara cuanto más se avanza hacia el sur, con tasas que rondan el 80% entre las poblaciones originarias del sur de África, América y Oceanía.

    El Mediterráneo se queda ahí, en medio, con una tasa mucho mayor de intolerancia a la lactosa que el norte de Europa y que puede acercarse al 40% en algunas regiones. Hay una línea clara que separa las dos zonas. Al sur de esa línea quedan Italia, Malta, Grecia, Croacia, Chipre o Rumanía, países con más tradición de cocinar el queso. Y al norte, países que tienden a consumirlo al natural. España es atravesada por esa línea. Al norte, lugares como Cantabría, País Vasco, Galicia o parte de Castilla y León, en los que la cocina con queso fue anecdótica hasta hace bien poco. Al sur, algunos de los territorios en los que la cocina con queso tiene una mayor presencia, como ocurre en Cataluña y, sobre todo, en Baleares.

    “En Menorca, el 15% de las recetas tradicionales incluyen queso”, señala Pep Pelfort, médico e investigador de la tradición gastronómica menorquina, que es quien me pone en la pista de ese mapa genético ¿Tiene algo que ver la intolerancia a la lactosa con la cocina del queso? Parece que sí: la cocción hace la lactosa más admisible para quienes sufren una intolerancia leve, además del cuajado y la maduración de los quesos. Un queso muy curado puede tener menos de un 0,5% de lactosa; un queso fresco con frecuencia supera el 2%. Vuelve ahora a darle un vistazo al mapa teniendo en cuenta qué tipo de quesos son más frecuentes a un lado y al otro de esa línea y dónde están las zonas en las que más se cocina con este ingrediente y verás que la hipótesis parece tener bastante sentido.

    ¿Qué pasa en la actualidad?

    Nuestra forma de comer queso es fruto de un cóctel de circunstancias. Aquí se cocina menos con él por motivos históricos, geográficos e incluso genéticos. Las cosas, sin embargo, parecen estar cambiando. Por un lado, cada vez consumimos más queso: frente a los poco más de siete kilos por habitante y año que consumíamos a principio de siglo, hoy nos acercamos a los nueve. Eso, en principio, es una buena noticia, aunque haya que hacer algunas salvedades. Una vez más, la imaginación puede hacernos tener una idea equivocada: frente a ese queso artesano, tradicional que seguramente nos viene a la mente al pensar en que consumimos más, la realidad parece ir por otro lado. La inmensa mayoría del queso que compramos es fresco y lo adquirimos en el supermercado. Te doy una pista: se presenta en lonchas y viene en un sobre, tiende a tener un contenido muy alto en sal, se elabora con leches que no suelen ser de la mejor calidad y a veces ni siquiera es realmente queso.

    El queso tradicional pasa un buen momento, es cierto, pero sigue siendo casi anecdótico dentro de nuestro consumo total. Como es anecdótica también, poco más del 10% del total, la cantidad de queso que compramos en comercio especializado. El tercer tipo de queso que más consumimos, además, y el que más crece, es el queso fundido: los quesitos o esas lonchas que en teoría funden, esas que todos conocemos por una marca comercial y que suele definirse como queso americano, aunque cada vez que se hace, un pequeño productor artesano de Pennsylvania -que los hay, y fantásticos-, sufra un retortijón.

    Dentro de esa familia de “quesos con cosas”, productos que aunque la legislación permita que se presenten como queso lo tienen, en realidad, solamente como uno de sus ingredientes junto a almidones, sales fundentes y a veces un largo etcétera, están muchos de los quesos rallados que encontramos en el supermercado y esas tarrinas untables que se pusieron de moda en los años 80 y que hoy viven un momento dorado gracias al boom de las tartas de queso más o menos cremosas, al estilo de la de un conocido restaurante donostiarra, que rara vez, por cierto, llevan queso (no al menos como lo conocíamos hasta no hace tantos años).

    “Ahora sí usamos más queso”, termina Toni Massanés, su nota de audio. “Como los americanos, que le ponen queso a todo”. Pero no sé yo, ni él tampoco, si esa es una buena noticia. Tal vez sería mejor seguir consumiendo un poco menos, aunque de mejor calidad, sabiendo de dónde viene, con qué leche se prepara y cómo viven los animales que están detrás. Y seguir siendo uno de esos países que cocinan poco con queso, que tampoco pasa nada.

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